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Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

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Page 1: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Séance n°7 Travail et subjectivité

Où va le travail humain ? De mal en pis ?

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Plan de la séance 1. Le travail est de plus en plus insatisfaisant et

pathogène Les enquêtes sur les conditions de travail Le travail sans qualités. Les conséquences humaines de la

flexibilité (Richard Sennett, 2003, Albin Michel)

2. Des variations historiques, sociales, régionales Travailler pour être heureux ?

Le bonheur et le travail en France : une approche statistique du bonheur et du malheur au travail (Baudelot C., Gollac M et al., 2003)

Une approche ethnographique et historique : l’exemple d’usines automobiles en France (Hatzfeld« L’intensification du travail en débat. Ethnographie et histoire aux chaînes de Peugeot-Sochaux, Sociologie du travail, volume 46, n° 3, pp. 291-307)

Une approche économique et sociologique : la comparaison France-Etats-Unis des « désordres du travail » (Askenazy, 2004)

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Gollac Michel, Volkoff Serge 2000), Les conditions de travail, Repères, La Découverte.

Enquêtes nationales sur les conditions de travail en France (1978, 1984, 1991, 1998) : conditions physiques du travail, surtout ouvrier; Statistiques d’accidents de travail et de maladies professionnelles; études d’ergonomie (analyse des postes de travail)

Une conception élargie de la santé au travail : être en forme; se sentir libre; percevoir l’avenir comme une unité qui fait sens, comme une histoire

Fragilité de la mesure : dépend des individus, des régions, des entreprises, des médecins…

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Sous estimation des risques professionnels et préjugés (Volkoff, 2008,

Revue Française des Affaires Sociales)

Réticences des employeurs à reconnaître les liens entre santé et travail (exemple de l’amiante)

Naturalisation des risques censés répondre à des « qualités innées » : endurance, bravoure pour les hommes, patience, altruisme pour les femmes ou vus comme une composante du métier (exemple des danseurs, Sorignet, 2006)

Croyance dans une substitution massive des exigences mentales aux sollicitations physiques. Or, exposition au bruit, aux produits toxiques et à la violence physique dans les emplois de service (femmes de ménage, vigiles, caissières…)

Croyance dans l’enrichissement intellectuel du travail avec la progression des formations et qualifications : pas toujours fondée car intensification du travail (travail dans la hâte) : tout dépend des moyens dont les personnes disposent pour répondre aux exigences

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Mais un essor des recherches, des débats publics et des politiques autour de la santé au travail

Développement des grandes enquêtes européennes (France en mauvaise position)

Inquiétude de certains employeurs des conséquences des mauvaises conditions de travail : coût pour l’assurance maladie et l’assurance chômage

Plan quinquennal gouvernemental Santé au travail, de 2005 à 2009.

Accroissement des exigences qualitatives dans la vie de travail et des préoccupations en matière d’environnement et de préservation du corps

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Les causes et les conséquences de l’intensification du travail

La production « allégée » en équipes (lean production)

Accroissement des logiques marchandes dans les entreprises : sous-traitance et relations client/fournisseur entre les services de l’entreprise et cumul des contraintes; pas de collectifs stables.

Travail dans l’urgence : moindre possibilité de souffler, d’anticiper, d’innover, de prendre correctement les informations, de se faire aider

Fatigue, nervosité, douleur cervicales, accidents, maladie, angoisse

Page 7: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Les différentes composantes des conditions de travail Contacts avec des substances dangereuses Contraintes physiques (bruit, charges

lourdes.. Pénibilités psychologiques: insatisfaction

chronique, sentiment d’injustice, de manque de reconnaissance, d’incapacité à répondre aux exigences contradictoires (faire mieux et plus en moins de temps)

Violence, harcèlement moral et sexuel : non recensés dans les enquêtes française; forte variabilité dans les enquêtes européennes.

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Page 9: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

L’explosion des TMS : une conséquence de l’intensification les TMS – troubles musculo-squelletiques- sont

devenus la catégorie majoritaire des maladies professionnelles.

Multiplication par 13 du nombre de cas reconnus comme maladie professionnelle de 1990 à 1999 en France, de 1982 à 1994 aux Etats-Unis

Le plus répandu est le syndrome du tunnel carpien qui affecte un nerf au niveau du poignet : perte de force de la main, fourmillements douloureux, parfois paralysie qui nécessite une opération chirurgicale.

Causes : gestes répétitifs, traumatismes répétés

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Les accidents du travail

Stagnation globale qui cache une aggravation car rupture avec une tendance historique à l’amélioration de l’hygiène et sécurité.

Poursuite de la baisse dans le BTP et l’industrie, hausse dans le commerce, l’hôtellerie, la santé.

Page 11: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

L’aggravation dans les emplois tertiaires

Les problèmes de santé et de sécurité touchent des salariés a priori sans risques

Des chefs de rayons reçoivent des cartons sur la tête ; déchargés du travail d’inventaire par l’informatisation, ils remplissent les rayons en cas d’urgence.

des vendeurs de librairie cumulent une forte pression du client, un travail sous éclairage artificiel et la manutention continuelle de livres.

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Richard Sennett (2000), Le travail sans qualités, les conséquences humaines de la flexibilité, Albin Michel

Flexibilité : « Faculté qu’a un arbre de fléchir et de se rétablir (langue anglaise, 15e siècle)

« Les pratiques de la flexibilité se concentrent surtout sur les forces qui font ployer les hommes » (p. 60). « La flexibilité engendre le désordre sans pour autant libérer des contraintes ». Elles cassent les collectifs et rendent le travail « opaque, illisible, superficiel ».

« Corrosion du caractère » : indifférence, déclin de l’identité et de la solidarité professionnelles, apathie des individus, sentiment d’être inutiles aux autres, spectre de l’échec, de ne pas être à la hauteur

Page 13: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Trois éléments du système de pouvoir lié à la flexibilité moderne

La réinvention discontinue des institutions  les changements avec rupture (exemple de femmes ordonnées prêtres) l’emportent sur les changements dans la continuité : passer d’une hostie brune à une hostie blanche (p. 63).

La spécialisation flexible : mettre sur le marché des produits toujours plus variés ; stratégie de l’innovation permanente

La concentration du pouvoir sans centralisation : il existe un continent de pouvoir dans un archipel de pouvoir flexible.

Page 14: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Le travail dans une boulangerie de Boston dans les années 1960 :

Un travail dur : bruit, odeurs (sueur, levure), chaleur étouffante, force physique, horaires de nuit

Un travail de qualité : fierté des savoirs-faire, solidarité ethnique (tous Grecs), sentiment d’appartenance à une communauté, inscription dans la durée (lignée de boulangers)

Un syndicat local corrompu mais protecteur

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Vingt ans après… un travail plus facile mais sans qualité

Propriété d’un conglomérat géant de l’alimentation Production, au gré de la demande, « d’un millier de

miches de pain français » ou « d’un millier de bagels », de bonne qualité.

Un travail plus facile : sur écran ordinateur, fraîcheur, silence, horaires plus souples

des machines sophistiquées (commandées par écran d’ordinateurs)

« Une bouillabaisse d’ethnies, de genres et de races »  : jeunes et vieux, Italiens et Vietnamiens, hommes et femmes, mal rémunérés et protégés; un contremaître noir

Perte d’identité professionnelle : ils ne se définissent pas comme des boulangers; ils ne savent plus comment on fait le pain, ils sont incapables de réparer les machines et de préparer le pain sous contrôle manuel

Gaspillage important (fournées entières calcinées)

Page 16: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Des conséquences ambiguës sur le bien-être des salariés Les pratiques innovantes du productivisme réactif :

équipes autonomes, polyvalence, juste au temps, qualité totale peuvent conduire à une amélioration ou à une dégradation des conditions de travail : cela dépend des établissements et des entreprises (Askenazy, p. 45)

Des responsabilités et rétributions monétaires et symboliques contribuent à la fois au bien-être et à la pression.

En revanche, une forte pression associée à l’absence de perspectives et à une faible autonomie conduit à la souffrance.

Le malheur au travail touche surtout les catégories populaires mais aussi les autres.

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Une interprétation alternative aux méfaits du nouveau productivisme (Askenazy, 2004)

La dégradation des conditions de travail n’est pas une fatalité inhérente au productivisme réactif mais l’effet d’une non prise en compte, par les entreprises, du facteur humain.

Le « miracle » américain : spectaculaire amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs dans la seconde moitié des années 90, dans tous les secteurs; évolution inverse dans les années 80.

Ce renversement s’explique par des investissements massifs des entreprises dans les questions de santé et de sécurité au travail (formation, recours à des ergonomes, reconfiguration des postes…) sous la pression des syndicats, des assureurs, d’internet (mise en ligne des rapports d’inspection)…

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Variations internationales des conditions de travail (enquêtes européennes)

La qualité de vie au travail croît avec la richesse nationale (plus faible en Grèce, Espagne, Portugal)

Autonomie et participation des travailleurs plus développée en Suède mais contraintes marchandes.

Qualité des installations matérielles en Allemagne et Autriche

Flexibilité des horaires, polyvalence en Grande-Bretagne.

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L’exception française

Un pays riche mais en mauvaise place du point de vue de la qualité du travail. Faiblesse syndicale, de l’inspection et de la médecine du travail. Faible incitation des employeurs

50 enseignants universitaires en médecine du travail comme au Québec pour une population active 6 fois moindre.

L’INRS en France emploie deux fois moins de chercheurs que l’IRSST au Québec (rapporté à la population)

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Variations sociales des des conditions de travail

1. Maintien des pénibilités du travail ouvrier: nuisances (poussière, produits toxiques, charges lourdes, rester debout…), contraintes hiérarchiques, contraintes horaires, risques d’accidents.

Avantages et sujétion des professionnels : initiative, variété des tâches, engagement mais contraintes de disponibilité : débordement sur la vie hors travail

Le secteur public : flexibilité horaire mieux régulée mais tensions dans les rapports avec les clients; sentiment de ne pouvoir bien faire son travail (ex des agents d’agence pour l’emploi, des enseignants…)

Les indépendants : des conditions similaires à celles des salariés à métier comparable

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Variations sexuées Les ouvrières encore plus mal loties que

les ouvriers : travail à la chaîne, répétitif, sous surveillance (interdiction de parler, pauses réglementées…) plus fréquent; plus mal payées.

Elles ne se disent pas pourtant moins satisfaites que les hommes de leur rémunération et déclarent moins souvent des tensions avec leurs chefs. Elles se plaignent plus, en revanche de leur horaires.

Page 23: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Une approche historique et ethnographique plus nuancéeHatzfeld Nicolas (2004), « L’intensification du travail en débat. Ethnographie et histoire aux chaînes de Peugeot-Sochaux, Sociologie du travail, vol. 46, n°3, P. 291-307

L’intensification comme augmentation de la charge de travail: une inquiétude ouvrière incessante. Des moments repérables dans les documents de l’usine : les années 50 et 80

Intensification de l’usine : « Avant, c’était plus pénible, mais c’était moins chargé »,

Prise en compte progressive de données ergonomiques : diminution des efforts musculaires

Mais réduction drastiques des marges temporelles : resserrement des cycles de passage des voitures et réduction du rapport à la matière : l’ouvrier, s’il n’est pas remplacé par les robots, est dépossédé de la richesse concrète de son activité.

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Une enquête collective 1994-1999 : six ans d'enquête. Une enquête

collective 1995-1996 : Une trentaine d'entretiens

préparatoire, construction du questionnaire. 05/1996 : Passation du questionnaire par l’INSEE.

Un questionnaire de 30 minutes et de 60 questions

5151 personnes ont répondu dont 3000 actifs occupés

1997-1999 : Exploitation du questionnaire et nouvelle vague d’une trentaine d'entretiens d’approfondissement avec des personnes ayant répondu au questionnaire.

2000-2002 : Rédaction de l ’ouvrage

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Comment le bonheur devient une question centrale

Le bonheur au travail : une idée neuve en Europe au tournant du 18ème Dans le monde d’ancien régime :

La quête du bonheur céleste prime sur le bonheur terrestre.

Le travail est une malédiction. Le 18ème siècle est l’occasion d’une double

transformation : La religion catholique perd de son importance. Les nouvelles couches montantes, la bourgeoisie,

pensent leur activité comme travail et en font une valeur.

Page 27: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Comment le bonheur devient une question centrale (suite)

Le bonheur au travail dans la société industrielle se conjugue au futur

Paradoxe : le travail est une valeur, mais il n’a jamais été aussi horrible.

Réponse progressiste : Transformer la société pour goûter la valeur du travail.

Aujourd’hui : « Éclate-toi dans son travail sinon t’as rien compris ! »

Déclin des projets de transformation de la société et du travail

Le modèle cadre : trouver le bonheur individuel au travail. Méthode : s’intéresser à un travail intéressant.

« Se réaliser dans son travail », un nouveau devoir ? Le malheur au travail aurait alors des causes individuelles :

Incapacité personnelle à se rendre heureux au travail Certaines personnes nous harcèlent

Page 28: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Bonheur et malheur au travail: de quoi parle-t-on ?

Le bonheur : qu’est-ce que c’est (pour les enquêtés) ?

La place du travail dans le bonheur : qu’est-ce qui pour vous est le plus important pour être heureux ?

La place du bonheur dans le travail

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La place du travail dans le bonheur

Le travail importe pour être heureux. Il reste une valeur cardinale.

Qui parle le plus souvent du travail ? Ceux et celles qui en manquent ou craignent d’en manquer : précaires, chômeurs, ouvriers

Les jeunes et les hommes. Différentes manières de parler du

travail : « boulot » ou « profession »

Page 30: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Les hommes sont-ils plus heureux au travail Des appréciations égales à situations inégales Effets de structure et mode d ’appréciation Derrière la convergence, la discrimination ? Des (in)satisfactions spécifiquement

masculines et féminines ? « Tout ce qui monte converge » Engagements masculins et féminins au travail L ’engagement dans le travail domestique A chacun(e) son point de comparaison

Page 31: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Le bonheur, qu’est-ce ? Une question : « qu’est-ce qui est le

plus important pour être heureux ? » Les réponses, en général :

Les catégories les moins favorisées (ouvriers, employés), « avoir ».

Pour les catégories les plus favorisées (cadres supérieurs, professions intermédiaires), « être », « faire » et « équilibre »

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La place du bonheur dans le travail

Donner de l’importance au travail pour être heureux va-t-il de pair avec l’importance du bonheur au travail ? Pas vraiment.

Une question bilan « Finalement, qu’est-ce qui l’emporte dans

votre travail ? : 1. Les motifs de satisfaction, 2. Les motifs d’insatisfaction, 3. Les uns et les autres s’équilibrent à peu près. »

Le bonheur est plus fréquent dans le haut de la hiérarchie sociale, le malheur en bas

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Les motils de satisfaction l'emportent

35%

39%

44%

53%

55%

67%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Agriculteurs

Ouvriers

Employés

Artisans commerçants

Professionsintermédiaires

Cadres

Page 35: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Les motils de satisfaction l'emportent

61%

43%

52%

63%

87%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Aides Soignantes

Secrétaires Médico-sociales

Infirmières

Médecins

Assistantes sociales

Page 36: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

La place du bonheur dans le travail (suite) Différentes facettes du rapport au travail L’importance du plaisir au travail, la possibilité

de faire des choses qu’on ne peut pas faire ailleurs. Les quatre sources :

L’activité technique Les voyages Les contacts S’occuper de

La place dans une trajectoire : le bonheur comme adéquation entre aspiration et réalisation

Mobilité sociale par rapport aux parents Aides soignantes et secrétaires médico-sociales. Des

trajectoires différentes

Page 37: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

La place du bonheur dans le travail (suite)

« Seriez-vous ou auriez-vous été heureux que l’un(e) de vos enfants s’engagent dans la même activité que vous ? » Une question qui met en jeu la

perception de la place du métier dans la société

54% des cadres seraient heureux 20% des ouvriers le seraient.

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0 10 20 30 40 50 60 70

Services aux particuliers

Ouvriers non qualif

Autres

Ouvr qual industrie

Employés de commerce

Chauffeurs

Empl adm privé

Ouv qual trans manutention

Ouvr qualif artisanat

Contremaîtres

Employés du public

ENSEMBLE

Commerçants

Interm adm com priv

Cadres fct pub

Santé, trav social

Ingénieurs

Artisans

Policiers militaires

Techniciens

Agriculteurs

Cadres du privé

Information, art, spectacles

Instituteurs

Profess interméd du public

Chefs d'entreprise

Profs libérales

Professeurs

Page 39: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

La place du bonheur dans le travail (fin)

Des différences très nettes au sein des professions médico-sociales

Heureux qu'un enfant s'engage dans la même voie

15%

24%

35%

35%

50%

57%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Secrétaires Médico-sociales

Secrétaires

Aides Soignantes

Infirmières

Assistantes sociales

Médecins

Page 40: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Bonheurs et malheurs au travail Quand le bonheur présent est mesuré à l ’avenir

de ses enfants Heureux et mal payé Hiérarchie du bonheur, diversité des satisfactions Le bonheur existe Heureux et malheureux à la fois Une mise à distance volontaire de la sphère

professionnelle Un fatalisme résigné Investissement de soi et stress

Page 41: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Trois rapports au travail

Deux variables : implication et satisfaction

Le bonheur : satisfaction et implication

Le malheur : insatisfaction et implication

Le retrait : insatisfaction et faible implication

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Page 43: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Agriculteurs

Ouvriers Agri

ONQ Artis

ONQ Indus

Ouvriers Transport

Chauffeurs

Ouvriers Qual Artis.

Ouvriers Qual Indus

Employés de service

Employés de commerce

Employés administratifs

Policiers et M ilitaires

Employés du public

Contremaitres

Techniciens

P.I Administratif

P.I. Public

Clergé

P.I. Santé

Instituteurs

Ingénieurs

Cadres administratifs

Arts, information & spectacles

Professeurs

Cadres du public

Chefs d'entreprise

Professions libérales

Commerçants

Artisans

Ouvriers non qualifiés

Ouvriers qualifiés

Employés

Professions intermédiaires

Cadres

Artisans, commerçants

Assistantes-sociales

Aides soignantes

Médecins

Infirmières

Secrétaires médico-sociales

Secrétaires

-1,1

-0,6

-0,1

0,4

0,9

-1,2 -0,7 -0,2 0,3 0,8Axe 1

Catégories

Groupes

Comparaisons SMS

Page 44: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

L’impact des transformations du travail Les deux mouvements contemporains

Autonomisation Intensification

Ces deux tendances ont des effets complexes Autonomisation : augmente la satisfaction. Intensification : augmente l’implication.

Et différenciés Dans les groupes favorisés l’intensification fait

passer du bonheur tranquille au bonheur actif. Dans les groupes défavorisés, l’intensification

peut faire passer de formes de retrait au malheur.

Page 45: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Des réponses au malheur Le communautarisme défensif n’est pas une

bonne réponse : il n’est de communauté qu’à partir de la reconnaissance des différences et conflits internes; retrouver le sens du mot « carrière » : « route carrossable »; reconnaître la souffrance de l’échec; acceptation de la dépendance mutuelle (Sennett, 2000).

Rendre le travail « visible et soutenable » : « objectiver » les conditions de travail et donner aux travailleurs la liberté de construire une activité de travail favorable à leur santé, de maîtriser leur avenir et de s’y projeter (Gollac et Volkoff, 2000)

Prendre en compte le facteur humain dans les entreprises et pas seulement les ratio financiers (Askenazy)

Page 46: Séance n°7 Travail et subjectivité Où va le travail humain ? De mal en pis ?

Un essor des recherches, des débats publics et des politiques autour de la santé au travail

Développement des grandes enquêtes européennes (France en mauvaise position)

Inquiétude de certains employeurs des conséquences des mauvaises conditions de travail : coût pour l’assurance maladie et l’assurance chômage

Plan quinquennal gouvernemental Santé au travail, de 2005 à 2009.

Accroissement des exigences qualitatives dans la vie de travail et des préoccupations en matière d’environnement et de préservation du corps