schiltz baudelet vérité i

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  • 1. La vritUne srie dessais en regards croiss entre Mathias Schiltz, thologien etBernard Baudelet, professeur des universits I. Vrit en sciences- Mathias Schiltz :Cest le Vendredi Saint. Je lis et je mdite la Passion selon saint Jean. Et pour la centime fois jeme trouve confront la question que le gouverneur Pilate a adresse Jsus : Quest-ce que lavrit ? (Jn 18,38). Question de sceptique ! laquelle jessayerai de rpondre en me rfrant celui qui a dit quil est n et venu dans le monde pour rendre tmoignage la vrit (Jn 18,37) ouencore : Je suis le chemin et la vrit et la vie (Jn 14,6).Dautre part, je chercherai rpondre cette question au sein dun monde qui a tprogressivement sous linfluence des sciences empiriques dsenchant, dmythifi, clair,et dans le cadre dune ralit globale rduite ce que lon voit, quon peut mesurer, peser,analyser. La vrit ou ce quil en reste les trouverait-on finalement en poursuivant cette piste ?Merci, cher Bernard, davoir bien voulu, dans le cadre de nos essais en regards croiss, accepterde rpondre cette question et bien dautres. Oui, je sais grand gr au scientifique accomplique vous tes dentrer en dialogue avec moi pour me rpondre et clairer ma chandelle partirdes sciences exactes, de la physique notamment, que vous avez pratiques et enseignes commeprofesseur de classe exceptionnelle des universits franaises.Car, bien que je me sois un temps destin une carrire scientifique cet effet je mtais inscriten section de mathmatiques spciales dans les classes terminales du lyce jai perdu la foi enles sciences exactes ds avant la fin de mon lyce en voyant notre professeur de physiquemanipuler les rsultats des dmonstrations pratiques pour en arriver aux rsultats prns par lathorie. Sans cette dception, me serais-je tourn vers la thologie ?Quoi quil en soit, mon exprience prouve que tout un chacun peut perdre une foi - Bernard BaudeletAristote (384-322 avant notre re) est le premier avoir rflchi sur llaboration dune mthodescientifique. Nous estimons possder la science dune chose dune manire absolue quand nouscroyons que nous connaissons la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause estcelle de la chose, et quen outre il nest pas possible que la chose soit autre quelle nest.En 1948, Ernest Renan crivait La science tant un des lments vrais de lhumanit, elle estindpendante de toute forme sociale, et ternelle comme la nature humaine 1. Luniversalit de lascience reste une conviction largement partage. Dans un monde o systmes sociaux, valeursspirituelles, formes esthtiques connaissent dincessants bouleversements, il serait rassurant quaumoins la science offre un point fixe auquel se rfrer dans un relativisme ambiant. Peut-tre mmele seul lment vrai pour reprendre lexpression de Renan. De fait, un sicle plus tard, le physicienFrdric Joliot-Curie pouvait crire, en toute bonne conscience progressiste La pure connaissance1Lavenir de la science, publi en 1948 par Ernest Renan.

2. scientifique doit apporter la paix dans nos mes en chassant les superstitions, les terreurs invisibles,et aussi en nous donnant une conscience plus claire de notre situation dans lunivers. Et cest peut-tre lun de ses plus hauts titres : elle est llment fondamental peut-tre le seul lment dunitde pense entre les hommes disperss sur le globe 2. Ce texte est extrait dun article publi par leProfesseur Jean-Marc Lvy-Leblond dans Le Monde diplomatique en mai 2006. Son titre, La scienceest-elle universelle est totalement provocateur car allant lencontre dun scientisme occidentaldominateur, comme nous le verrons ultrieurement dans un autre essai de la srie sur la vrit.Il est intressant de remonter au Discours de la mthode de Ren Descartes le 8 juin 1637. Son sous-titre est vocateur Pour bien conduire sa raison, et chercher la vrit dans les sciences. Ce discoursproposait quatre prceptes simples respecter pour rsoudre tous les problmes soumis lesprithumain. Ne recevoir aucune chose pour vraie tant que son esprit ne laura clairement etdistinctement assimil pralablement ; Diviser chacune des difficults afin de mieux les examiner etles rsoudre ; tablir un ordre de penses, en commenant par les objets les plus simples jusquauxplus complexes et divers, et ainsi de les retenir toutes et en ordre ; Passer toutes les choses en revueafin de ne rien omettre. Comme nous le verrons ultrieurement dans un autre essai de la srie sur lavrit, ces prceptes sont parfaitement inapplicables aux problmes complexes, moins de rduirecette complexit une somme connue et limite dlments indpendants, un pur travestissementdu rel, inconnu car complexe.Nanmoins, cest ainsi quil fut procd au cours du Sicle des Lumires 3. Un appel la rigueur desmathmatiques pour construire des thories et tablir des lois fit croire pendant plusieurs sicles,non seulement luniversalit de la science occidentale grce cet outil mais galement en la vritabsolue en sciences. La prvision de ces lois en accord avec quelques rsultats connusexprimentalement ont apport la preuve de cette vrit. Deux remarques dAlbert Einstein (1879-1955), semrent le doute. Les concepts, fondement des thories scientifiques, sont des crations delesprit. A ce titre, ils ne peuvent pas tre considrs comme universels. En effet comme nous leverrons dans un autre essai de la srie sur la vrit, les esprits dans leurs modes de penser et dagirengramms culturellement et mme spirituellement, ne sont pas universels. De plus, la concordanceentre les prdictions des lois et leur concordance avec certains faits exprimentaux, ne garantit pasla vrit. En effet, certaines prdictions des lois tablies ne peuvent pas toujours tre confrontes des faits et des valeurs quand elles sont inaccessibles par lexprience. Ceci peut tre d lincapacit de les atteindre, en labsence dinstrument de mesure assez prcis.- Bernard Baudelet : Vrit relative en science2Dans un discours tenu par Frdric Joliot-Curie le 12 novembre 1945, trois mois aprs les bombardementsnuclaires sur Hiroshima et Nagasaki au Japon.3Le Sicle des Lumires tait un mouvement philosophique, culturel et scientifique dintellectuels dvelopp partir du XVIIIe sicle dans les pays de culture europenne. Son but tait de rformer la socit et de faireprogresser les connaissances en encourageant la science et les changes intellectuels, afin de sopposer lasuperstition, lintolrance et les abus de lglise et de ltat. Ce mouvement a dvelopp cette mthodedductive en engendrant des modlisations fondes sur un arsenal mathmatique, surtout dans les sciencesdures (physique par exemple), pour relier la cause sa consquence. Ainsi, tout liquide refroidi en-dessousdune certaine temprature devient solide alors que chauff au-del dune certaine temprature il devient ungaz. Les thories des tats solides, liquides et gazeux principalement fondes sur la force des liaisons entre lesatomes et/ou les molcules interprtent ces volutions en tablissant des lois, indiquant les cintiques desvolutions et les tempratures plus ou moins critiques de ces volutions. Le travail scientifique est considrcomme russi lorsque les rsultats issus des thories sont en accord total avec ceux observs. Ce casrelativement simple est considr comme parfaitement tabli. Il valide dune manire irrfutable les conceptsscientifiques utiliss et les lois dduites par une voie mathmatique. 3. Des situations plus complexes que celles dcrites dans la note 3 de bas de page, peuvent conduire des conclusions conformes des rsultats exprimentaux, sans tre totalement objectives. Ceci seproduit lorsque des donnes, des concepts et des lois introduites au dpart de la modlisation nesont pas parfaitement tablis. Alors, le doute nait en la pertinence de ldifice. La thorie du Big Bangobit cette complexit, elle est en accord notamment avec la valeur de la temprature durayonnement fossile aux limites de lunivers et son expansion depuis environ 14 milliards dannes.Au temps initial de cet univers, cette temprature tait trs leve. Lexpansion de lunivers a refroidicette temprature qui atteint la limite de celui-ci, une valeur trs basse, proche du zro absolu moins 270C. Aujourdhui cette thorie a le vent en poupe. Si le coup de Trafalgar annonant que lavitesse de la lumire avait t dpasse 4, lencontre de ce qui est admis par toute la communautscientifique internationale, il aurait fallu totalement reconsidrer la thorie du Big Bang. De mme,cette thorie devrait tre remise en question, si de futures donnes exprimentales non encorervles en raison de labsence dappareils de dtections assez puissants, taient diffrentes decelles prvues par la modlisation. Notons que dautres thories coexistent, notamment fondes surun univers sans expansion. Elles justifient galement la valeur du rayonnement fossile, conditionncessaire pour prtendre tre valables. Cependant, elles sont actuellement crases par la thoriedu Big Bang.Trs rcemment5, Une tude conduite par le Professeur Gilles-ric Sralini, biologiste lUniversitde Caen, parue dans la revue Food and Chemical Toxicology6, a jet un pav dans la marre. Cettetude est la premire qui suggre des effets dltres graves sur les rats ayant consomm un masgntiquement modifi, le NK603 de Monsanto, associ ou non du Roundup, un herbicide utilisdans les champs de mas, galement produit par Monsanto. Cette tude a t mene avec unprotocole exprimental trs ambitieux. Les chercheurs ont men leurs expriences sur un total de200 rats pendant deux ans, au lieu de trois mois en gnral pour ce type dexprimentation. Leseffets dun rgime alimentaire compos de trois doses diffrentes du mas transgnique, cultiv ounon avec lherbicide de Monsanto, ont t dtermins. Trois groupes ont galement t tests avecdes doses croissantes de produit phytosanitaire seul, non associ au mas OGM. Cette tudeexprimentale a montr que chez les mles, les congestions et les ncroses du foie sont beaucoupplus frquentes que chez des rats non traits ainsi. Chez les femelles, des tumeurs mammaires ontt plus frquemment observes dans les groupes traits mais pas toujours dune maniresignificative. Quant la mortalit, elle est galement considrablement accrue dans lensemble desgroupes traits. Cette publication a dclench une formidable tempte mdiatique. Marc Fellous,prsident en 2010 de la Commission du gnie biomolculaire, accuse le Professeur Sralini dtre unmilitant (cologique) et un marchand de peur7. La critique la plus srieuse porte sur le nombre troprduit de rats utiliss, ce qui conduit des incertitudes statistiques importantes. Ainsi, il aurait suffiquun ou deux rongeurs du groupe tmoin meurent prmaturment de manire alatoire pour que la4Vitesse de la lumire dpasse au CERN : deux anomalies analyses publi dans la Tribune de Genve le 23fvrier 2012.5Ltude qui relance la polmique sur les OGM publie dans le Journal Le Monde du 21 septembre 2012.6Notons que cette revue est considre srieuse par la communaut scientifique concerne, car elle faitexpertiser par un comit de personnalits indpendantes les articles soumis, avant de les publier.7Gilles-ric Sralini, un scientifique engag publi dans le journal Le Monde le 21 septembre 2012 4. diffrence disparaisse ou ne soit plus significative. Statistiquement, tout cela est trs fragile, selon lebiostatisticien Marc Lavielle de lINRIA, un institut franais spcialis dans le domaine des sciencesinformatiques et mathmatiques. Dautres critiques concernent le choix de la souche des ratsutiliss, connue pour contracter naturellement des cancers. videmment, Yann Fichet, porte-parolede la firme Monsanto, a dclar au journal Le Monde Nos spcialistes vont lire srieusement ltudeavant de la commenter. Il a ajout Prs de 350 tudes ont t menes sur les animaux. Ellesconcluent quil ny a pas de diffrence entre une alimentation avec ou sans OGM 8. Afin que les tudesqui vont tre lances maintenant par les agences sanitaires, soient objectives, il faudrait quaucunexpert de ces agences ne soit li par contrat avec la puissante firme internationale Monsanto. Cettecrainte est parfaitement justifie. Le feuilleton rebondit lundi 22 octobre 2012 : Le Haut conseil desbiotechnologies rfute les conclusions de ltude du Pr. Sralini sur les OGM, estimant quil ny avaitpas de causalit entre les vnements observs et la consommation de mas NK603, trait ou nonavec lherbicide Roundup. Le dispositif exprimental mis en uvre (sur des rats) est inadapt auxobjectifs de ltude. La rponse na pas tard sous la signature de Pr. Sralini 9 La transparence desdonnes sanitaires, les tudes de long terme et lexpertise contradictoire sont des ncessitsabsolues. Nous pouvons contribuer les mettre en place. Lexplosion des maladies chroniques depuisune soixantaine dannes devrait inciter nos responsables politiques prendre en compte les alertesen matire de sant et denvironnement, et ne pas cautionner la rfutation prcipite, la mise aupilori organise. Cest de conscience et de solidarit que notre socit a besoin ; en un mot, desagesse. Les scientifiques ont le droit de se tromper. Mais ils ont le devoir dviter ce qui peut trevitable : la plupart des grands scandales de sant publique le sont. La science que je pratique nestpas faite pour nourrir logre insatiable de la finance mais pour protger les tres humainsdaujourdhui et de demain. A suivre !Avec cette tude, il est bon de citer nouveau Aristote qui, sil privilgie lide dune sciencedductive, reconnat une place linduction. Ce qui ne veut pas dire que par lobservation rpte decet vnement, nous ne puissions, en poursuivant luniversel, arriver une dmonstration, car cestdune pluralit de cas particuliers que se dgage luniversel 10. Lorsque des intrts financiersplantaires sont en jeu, il est probable quil faudra du temps pour que luniversel se dgage et quunevrit scientifique se fasse jour !La communaut scientifique occidentale est divise, face cette difficult daffirmer une vrit ensciences dures. Elle lest encore bien plus dans les sciences dites molles, comme les scienceshumaines bien plus complexes encore. Pour les rationalistes, un nonc scientifique est vrai silcorrespond la ralit du monde. Pour les relativistes, il est vrai sil fait lobjet dun consensus parmiles chercheurs un moment donn Les relativistes soulignent de plus, quel point tout savoirscientifique est construit, et donc relatif la priode laquelle il est formul, et dpendant des luttesdinfluence, y compris politiques (il faudrait videmment ajouter conomiques dans le contexte du8Lvaluation des OGM va tre renforce publi dans le journal Le Monde du 21 septembre 2012.9Comment un OGM, un pesticide et un systme peuvent tre toxiques, publi par Gilles-ric Sralini dans lejournal Le Monde du 27 octobre 2012.10Aristote Seconds Analytiques I, 31, 88a,4. 5. capitalisme mondial)11. Ltude sur les rats sinscrit dans cette rflexion des relativistes et celle sur leBig Bang dans celle des rationalistes.Une autre critique contre ldifice de la vrit absolue en sciences est bien illustre par un article duphysicien, Jean-Marc Lvy-Leblond, Professeur lUniversit de Nice, La Science est-elleuniverselle ?12 Je reviendrai ultrieurement sur cet article prestigieux. Cependant afin de susciterlintrt des lecteurs, je vais citer un court passage Tout comme les sciences grecque, chinoise, arabe,il se pourrait que la science occidentale (ou mondiale, cest dsormais la mme chose) soit mortelle,et mme, au terme de quatre sicles de dveloppement, dj moribonde.- Mathias SchiltzJe suis surpris de constater quil y a aussi, parmi les scientifiques avrs, un courant relativiste. Est-ceque cela confirme la thse selon laquelle tout est relatif. Relativisme intgral prement combattu parle Pape Benot XVI. Mais : Il ne faut pas se mprendre. Le relativisme nest pas de toutes picesquelque chose de mauvais. Sil conduit la reconnaissance de la relativit de toutes les ralisationsculturelles humaines et par-l une modestie rciproque, il peut servir une nouvelle ententeentre les hommes et aider ouvrir des frontires qui semblaient jusque-l fermes 13.Retenons pour le moment que le relativisme nest pas forcment mauvais. Mais quen est-il dans ledomaine mtaphysique, religieux et moral ? Je compte revenir cette question dans lessai IV.Vrits de la foi en Dieu laune de la diversit et de la complexit ainsi que dans lessai VIII. Richessedes diversits et problmes du relativisme.Bernard BaudeletJe dois avouer que jai dcouvert le relativisme scientifique au fur et mesure de ma vie dhomme desciences, dures en physique. En effet, cest au cours de ma quarantaine dannes, que jai dcouvertque je ne deviendrai jamais comme matres et possesseurs de la nature 14, mme dans le domainetroit de mes travaux de recherche. Marqu par la puissance des mathmatiques pour tablir les loisscientifiques, je d dchanter devant la complexit des phnomnes naturels qui imposait parfoisdes butoirs infranchissables, moins davoir la chance de trouver une voie pour les contourner. Ledoute ma gagn, cest en fait lhumilit qui a remport la partie en me contraignant grignoter pas pas cette complexit sans fin. Et, cest alors avec la certitude de pouvoir avec les chercheurs de monlaboratoire, apporter notre part mme fragile ldifice en constante volution des connaissancesscientifiques.Comme mon ami, Mathias Schiltz, je reviendrai sur ce que mon chemin de vie dhomme de scienceset dhumaniste, ma permis de dcouvrir. Ainsi, au cours des douze essais de cette srie, peu peu jelverai le voile sur cet homme qui atteindra sa 76e anne peu de jours aprs la publication de ce11Qui a peur des vrits scientifiques ? publi dans le journal Le Monde le 22 septembre 2012.12La science est-elle universelle ? publi dans le journal le Monde diplomatique en mars 2006 par Jean-MarcLvy-Leblond13Cette citation est tire dun discours prononc par le Cardinal Josef Frings Gnes en 1961. Mais, flicit parle Pape Jean XXIII de ce discours magistral, le Cardinal a avou quil tait tout entier paradoxalement de laplume de son thologien Joseph Ratzinger. On dit mme que cette confidence tait lorigine de la carrireromaine du futur Pape. 6. premier essai. Jespre inciter les jeunes gnrations, non pas sombrer dans le relativisme quisclrose. Avec toute la modestie requise, je voudrais citer Steve Soyez affams, soyez fous15 car lerelativisme peut dynamiser ceux qui ont faim de vie et assez fou pour se lancer sans filet.14Sitt que jai eu acquis quelques notions gnrales touchant la physique, et que commenant les prouveren diverses difficults particulires, jai remarqu jusques o elles peuvent conduire, et combien elles diffrentdes principes dont on sest servi jusqu prsent, jai cru que je ne pouvais les tenir caches sans pchergrandement contre la loi qui nous oblige procurer, autant quil est en nous, le bien gnral de tous leshommes. Car elles mont fait voir quil est possible de parvenir des connaissances qui soient fort utiles la vie,et quau lieu de cette philosophie spculative, quon enseigne dans les coles, on peut en trouver une pratique,par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de leau, de lair, des astres, des cieux et de tous lesautres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers mtiers de nos artisans,nous les pourrions employer en mme faon tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendrecomme matres et possesseurs de la nature. Ce qui nest pas seulement dsirer pour linvention dune infinitdartifices, qui feraient quon jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodits quisy trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la sant, laquelle est sans doute le premier bienet le fondement de tous les autres biens de cette vie. Ren Descartes, Discours de la mthode (1637), 6e partie,Bibliothque de la Pliade. ditions Gallimard, 1966, p. 168.15Votre temps est limit, donc ne le gaspillez pas en menant une vie qui nest pas la vtre. Ne soyez pasprisonnier des dogmes, ce qui consiste vivre en obissant la pense dautrui. Ne laissez pas le brouhahaextrieur touffer votre propre voix intrieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cur etvotre intuition. Lun et lautre savent ce que vous voulez rellement devenir. Tout le reste est secondaire. Unextrait de la conclusion du discours que Steve Jobs a tenu en 2005 dans la Silicon Valley, lUniversit Stanfordpour la remise des diplmes. Dans la premire partie de ce discours, il parlait de la dcouverte de son cancer. Ilest dcd en 2011 lge de 56 ans aprs la carrire que chacun connat o malgr le relativisme, affam etfou, il a innov et a stimul la fibre innovatrice de ses collaborateurs, grands et petits. Les secrets dinnovationde Steve Jobs 7 principes pour penser autrement, publi tout dabord en anglais par Carmine Gallo aux ditionsPearson fin 2010 et en franais en 2011. 7. premier essai. Jespre inciter les jeunes gnrations, non pas sombrer dans le relativisme quisclrose. Avec toute la modestie requise, je voudrais citer Steve Soyez affams, soyez fous15 car lerelativisme peut dynamiser ceux qui ont faim de vie et assez fou pour se lancer sans filet.14Sitt que jai eu acquis quelques notions gnrales touchant la physique, et que commenant les prouveren diverses difficults particulires, jai remarqu jusques o elles peuvent conduire, et combien elles diffrentdes principes dont on sest servi jusqu prsent, jai cru que je ne pouvais les tenir caches sans pchergrandement contre la loi qui nous oblige procurer, autant quil est en nous, le bien gnral de tous leshommes. Car elles mont fait voir quil est possible de parvenir des connaissances qui soient fort utiles la vie,et quau lieu de cette philosophie spculative, quon enseigne dans les coles, on peut en trouver une pratique,par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de leau, de lair, des astres, des cieux et de tous lesautres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers mtiers de nos artisans,nous les pourrions employer en mme faon tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendrecomme matres et possesseurs de la nature. Ce qui nest pas seulement dsirer pour linvention dune infinitdartifices, qui feraient quon jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodits quisy trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la sant, laquelle est sans doute le premier bienet le fondement de tous les autres biens de cette vie. Ren Descartes, Discours de la mthode (1637), 6e partie,Bibliothque de la Pliade. ditions Gallimard, 1966, p. 168.15Votre temps est limit, donc ne le gaspillez pas en menant une vie qui nest pas la vtre. Ne soyez pasprisonnier des dogmes, ce qui consiste vivre en obissant la pense dautrui. Ne laissez pas le brouhahaextrieur touffer votre propre voix intrieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cur etvotre intuition. Lun et lautre savent ce que vous voulez rellement devenir. Tout le reste est secondaire. Unextrait de la conclusion du discours que Steve Jobs a tenu en 2005 dans la Silicon Valley, lUniversit Stanfordpour la remise des diplmes. Dans la premire partie de ce discours, il parlait de la dcouverte de son cancer. Ilest dcd en 2011 lge de 56 ans aprs la carrire que chacun connat o malgr le relativisme, affam etfou, il a innov et a stimul la fibre innovatrice de ses collaborateurs, grands et petits. Les secrets dinnovationde Steve Jobs 7 principes pour penser autrement, publi tout dabord en anglais par Carmine Gallo aux ditionsPearson fin 2010 et en franais en 2011.