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SCHÉMA DIRECTEUR DE L'INFORMATION BIBLIOGRAPHIQUE DE LA CULTURE ÉTAPE 1 DUR, DUR, le marché de l'information bibliographique ! Le Schéma directeur de l'infor- mation bibliographique du ministère de la Culture s'est donné un programme en deux étapes, dans le but de clarifier, d'analyser et de proposer différents scénarios défi- nissant les rôles des différents partenaires et précisant la nature des équipements informa- tiques nécessaires. La première étape, dont nous publions de très larges extraits*, porte sur les deux premiers points et fait le bilan de l'existant dans le secteur des bibliothèques publiques. Sont présentés les questions de normalisation, les politiques et produits des principaux acteurs de la diffusion, les demandes des bibliothèques. AVERTISSEMENT AU LECTEUR Champ de l'étude La présente étude de l'existant a été centrée sur les bibliothèques relevant du ministère de la Culture, champ de l'étude défini au départ. Suivant le thème concerné, les bibliothèques universitaires ont été soit abordées succinctement, soit seulement mentionnées. En ce qui concerne les BU, aucune analyse critique de l'existant n'a été faite à ce jour tant du point de vue du fonctionnement et des besoins de l'ensemble des BU que du point de vue de la politique menée par la DBMIST. Publication du bilan de l'existant La présente publication ne comporte que les résultats de l'étude menée par le CESIA 1 et le groupe de projet2, à l'exclusion des annexes, ainsi que de la synthèse des enquêtes menées par le Cabinet Van Dijk. Les annexes et le rapport Van Dijk sont disponibles et peuvent être demandés à la Direction du livre et de la lecture. Le présent rapport constitue le premier document concrétisant les travaux menés lors de la première étape du Schéma directeur de l'information bibliographique. * L'étude n'est pas publiée ici inextenso. Les parties concernant laproblématique et laproduction de l'information bibliographique n'y figurent notamment pas. Des résumés en sont donnés entre parenthèses, en italique. Dans les extraits choisis, quelques modifications de pure forme ont été apportées. Un index des sigles utilisés est donné en fin d'article. 1.Par Annie GOURDIER et François PELLEGRI. 2. Avec la collaboration de : Annick BERNARD, Jacques BOURGAIN, Bertrand CALENGE, Hubert DUPUY, Francine MASSON, Denis PALLIER, Georges PERRIN, Dominique PIOT, Albert POIROT, Michel NETZER, Nicole SIMON.

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SCHÉMA DIRECTEUR DE L'INFORMATION

BIBLIOGRAPHIQUE DE LA CULTURE

ÉTAPE N° 1

DUR, DUR, le marché de l'information bibliographique ! Le Schéma directeur de l'infor-mation bibliographique du ministère de la Culture s'est donné un programme en deux

étapes,

dans le but de clarifier, d'analyser et de proposer différents scénarios défi-nissant les rôles des différents partenaires et précisant la nature des équipements informa-tiques nécessaires. La première étape, dont nous publions de très larges extraits*, porte surles deux premiers points et fait le bilan de l'existant dans le secteur des bibliothèquespubliques. Sont présentés les questions de normalisation, les politiques et produits desprincipaux acteurs de la diffusion, les demandes des bibliothèques.

AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Champ de l'étude

La présente étude de l'existant a été centrée sur les bibliothèques relevant du ministère de laCulture, champ de l'étude défini au départ. Suivant le thème concerné, les bibliothèquesuniversitaires ont été soit abordées succinctement, soit seulement mentionnées. En ce quiconcerne les BU, aucune analyse critique de l'existant n'a été faite à ce jour tant du point de vuedu fonctionnement et des besoins de l'ensemble des BU que du point de vue de la politique menéepar la DBMIST.

Publication du bilan de l'existant

La présente publication ne comporte que les résultats de l'étude menée par le CESIA 1 et le groupede projet2, à l'exclusion des annexes, ainsi que de la synthèse des enquêtes menées par le CabinetVan Dijk. Les annexes et le rapport Van Dijk sont disponibles et peuvent être demandés à laDirection du livre et de la lecture. Le présent rapport constitue le premier document concrétisantles travaux menés lors de la première étape du Schéma directeur de l'information bibliographique.

* L'étude n'est pas publiée ici in extenso. Les parties concernantla problématique et la production de l'information bibliographiquen'y figurent notamment pas. Des résumés en sont donnés entreparenthèses, en italique. Dans les extraits choisis, quelquesmodifications de pure forme ont été apportées. Un index des siglesutilisés est donné en fin d'article.

1. Par Annie GOURDIER et François PELLEGRI.2. Avec la collaboration de : Annick BERNARD, Jacques BOURGAIN,Bertrand CALENGE, Hubert DUPUY, Francine

MASSON, Denis

PALLIER, Georges PERRIN, Dominique PIOT, Albert POIROT, MichelNETZER, Nicole SIMON.

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Initialisation de l'étude

Dans le cahier des charges de cette opérationSchéma directeur, le contexte et les objectifsde cette étude étaient exprimés comme suit :

Contexte

Le ministère de la Culture et de la Communi-cation doit, dans les prochains mois, êtreconfronté à des choix décisifs dans le domainede l'information bibliographique :

- évolution du projet Libra compte tenu desdifficultés qu'il rencontre;

- redéfinition des missions et moyens de laBibliothèque nationale.

Le contexte de ces décisions se caractérise,d'une part, par une plus grande indépendancedes acteurs en raison de la décentralisation,d'autre part, par une mondialisation du marchéde l'information bibliographique. Il convientdonc pour le Ministère de se doter rapidementd'un outil permettant une vision plus claire del'avenir et des choix informatiques plus cohé-rents.

C'est pourquoi, le Ministre de la Culture et dela Communication a décidé, et annoncé le 3février 1988 la préparation d'un Schéma direc-teur de l'information bibliographique.

Objectifs visés

Les objectifs de ce schéma sont :

- de proposer les mesures nécessaires pourconforter puis développer la place de notrepays dans les différents secteurs du marché del'information bibliographique, eu égard auxenjeux culturels qu'ils représentent;

- d'expliciter les rôles respectifs que peuventjouer, en fonction de leurs points forts, lesinstitutions de lecture publique relevant duMinistère, aux différentes étapes de la pro-duction et de la diffusion de l'informationbibliographique. Une profonde synergie avecles actions du secteur professionnel de l'éditionet des autres administrations intéressées devraêtre assurée;

- d'évaluer la qualité du service rendu auxlecteurs qu'il apparaît raisonnable de viserdans les prochaines années, compte tenu desopportunités offertes par les technologies del'information;

- de préciser la nature des équipements in-formatiques qui pourront équiper les institu-tions de lecture publique et de déterminer lemode d'intervention de l'Administration cen-

trale le plus approprié (réalisation de produitsspécifiques, incitation, normalisation, etc.).

Ces conclusions devront être appuyées :

- d'une part, sur une vision précise desmarchés mondiaux de l'information bibliogra-phique et sur les méthodes des principauxacteurs qui y opèrent aujourd'hui;

- d'autre part, sur une étude approfondie desbesoins effectifs des divers types de bibliothè-

ques.Leur préparation devra prendre en compte ledouble souci de développer la coopérationeuropéenne et les liens entre pays francopho-nes. Elles seront accompagnées d'une évalua-tion financière des divers scénarios étudiés.

Lors de sa première réunion, le 10 mai 1988, lecomité de pilotage a confirmé et/ou précisé

ces objectifs, tout en insistant sur l'importanceet l'opportunité de cette réflexion notammenten matière de :

- rôles et missions des différents acteurs / par-tenaires institutionnels et privés liés à la pro-duction, l'utilisation et à la diffusion de l'infor-mation bibliographique;

- types d'actions à mener, de décisions àprendre et ce, pour certains à des échéancesbrèves, en matière budgétaire, compte tenudes enjeux et des coûts relatifs au matérielinformatique, aux logiciels et aux réseauxexistants ou non.Ces éléments parmi d'autres ont été jugésd'autant plus importants que la Bibliothèquenationale et la Bibliothèque publique d'informa-tion étaient sur le point d'entamer leur schémadirecteur et que, globalement, l'attente dumonde bibliothécaire était jugée très grande.

Il a été par ailleurs précisé :

- que cette étude ne devait pas se limiter àl'échange bibliographique de l'écrit;

- que l'ensemble des partenaires / acteursétaient concernés (publics ou privés);

- que tous les niveaux, local, régional ouinterrégional étaient à considérer et ce, dans uncontexte lié à la décentralisation;

- qu'enfin, l'ensemble de cette problématiquedevait être replacée dans un contexte euro-péen et international tant du point de vueéconomique que culturel (francophonie parexemple).

Lors de cette même réunion, le comité depilotage a approuvé les modalités de déroule-ment de cette étude et tout particulièrement leprincipe et la composition du groupe de travail.

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Etape 1 : bilan et analyse

- Analyse détaillée des fonctions concourant àl'information bibliographique dans son contexteinterprofessionnel : éclairage comparatif étran-ger, et étude des structures de coûts propresà chaque fonction (coûts fixes, coûts variables,paramètres);

- rôle des institutions et des professions dulivre dans la création et la diffusion de l'infor-mation bibliographique;

- recensement de l'information disponibledans chaque catégorie de bibliothèques3; cestravaux conduiront à l'établissement d'un do-cument de synthèse s'inspirant de la grilled'analyse suivante : statut de la bibliothèque,dimension (nombre de notices, d'exemplaires),logiciel de gestion local, format de normalisa-tion, sources exogènes, catalogages autono-mes.

- étude du besoin en information pour lagestion locale3 (diagnostic de l'écart disponi-ble / besoin et analyse de la valeur);

- étude présentant les spécificités propres auxsupports autres que le livre3 (périodiques,phonogrammes, logiciels, vidéogrammes, car-tes, photos, estampes, etc.)

Etape 2 : enjeux et orientations

L'objectif est d'identifier les enjeux culturels,techniques et économiques dans le cadre deplusieurs scénarios de normalisation et d'orga-nisation.

Normalisation

- Scénarios tendanciels, caractérisés par lapoursuite de standards multiples pour les noti-ces, les listes d'autorités et les règles de cata-logage ;

- scénario national volontariste, caractérisépar le choix d'un standard recommandé à tousles acteurs de la filière et d'une référenceBibliothèque nationale;

- scénario international, caractérisé par unchoix dicté par le marché international desnotices en langue française.

Circuits de diffusion de l'information bibliogra-phiqueEtude de plusieurs scénarios d'organisation desfonctions suivantes : édition, dépôt légal, cata-logage, diffusion des données, exploitation sursite local.

3. Ces points sont confiés au Cabinet Marcel Van Dijk.

En particulier, il conviendra d'insister sur lapertinence d'un échelon régional et sur lepositionnement des systèmes de gestion localepar rapport aux sources bibliographiques.

Etape 3 : description d'un scénario

Un scénario, choisi par le comité de pilotage,et caractérisé notamment par une forme d'or-ganisation des fonctions et une politique denormalisation, doit être décrit précisément aucours de cette étape.

En particulier, cette étape donnera lieu à l'éta-blissement :

- d'une trajectoire entre l'existant et la cibledécrite;

- de coûts directs et indirects de la mise enoeuvre, aux plans économique, politique etculturel.

[... La première partie du Schéma directeurprésente les bibliothèques, qui concourent à lanaissance et à la circulation de l'informationbibliographique. Linformatique leur a apportéune aide importante, mais la variété des systè-mes rend les échanges difficiles. Diverse aussiest la demande du lecteur, dont les attentes nesont pas toujours prises en compte.Touchées par la décentralisation, les bibliothè-ques de lecture publique réagissent différem-ment. Dans l'optique d'une coopération régio-nale, deux exemples: celui de la RégionRhône-Alpes et celui de la Région Midi-Pyré-nées... ]

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L'OFFRE ET LA DEMANDE

[... L'information bibliographique est un produitsoumis à l'offre et à la demande. C'est sous cetangle que sont examinés, dans cette partie, lesproducteurs d'information bibliographique...]

La normalisation

Qualité des notices et contrôle nécessairesposent le problème de la normalisation relativeà l'information bibliographique. Cette normali-sation concerne les normes de catalogage, lesformats mais aussi l'indexation matière et lesfichiers d'autorité en général.

L'examen de l'ensemble de la problématiquede la normalisation peut justifier à lui seul desdéveloppements importants. Les problèmesliés aux normes ont été abondamment abordéslors des réflexions dans les groupes de travail;pour ce qui est du présent chapitre, on se limiteà faire quelques rappels assortis de quelquesconsidérations générales. Les enjeux liés à lanormalisation seront pris en compte lors del'étape 2.

De la nécessité de la normalisation

La production et l'échange documentaireconstituent une des clés du développementéconomique et culturel national et internationalmême si, pour beaucoup de partenaires, ilreste encore à en prendre conscience; ils sontfondés sur une coopération qui implique lacompatibilité des systèmes. Cette compatibilité

ne peut être assurée que par l'existence de

normes qui harmonisent les procéduresd'échanges des informations. L'établissementde normes est un facteur essentiel de dévelop-pement, de l'amélioration de la qualité et de laréduction des coûts de la production et del'échange documentaire. Les normes concer-nent les différentes opérations de la chaînedocumentaire dans une perspective d'utilisa-tion des moyens informatiques et télématiques.La normalisation, dans le domaine de l'infor-mation bibliographique, recouvre en particulierdeux points :- les numéros standards internationaux per-mettant l'identification de livres (ISBN), depériodiques (ISSN), de documents sonores(ISRC en projet), pour simplifier le traitementen ordinateur;

- les règles de catalogage;

- la structure des données lisibles en ma-chine : le format;

- les normes de transmission physique del'information bibliographique.

Des organismes concernés

Au niveau international

Plusieurs organisations internationales publientdes recommandations concernant la documen-tation : l'IFLA sur le catalogage, la FID sur ladocumentation, le CIA sur les archives,l'UNESCO sur la culture. C'est à l'ISO querevient la mission de normalisation la plusspécifique et la plus étendue, puisque leComité technique 46 « Documentation et infor-mation » a pour vocation de normaliser lespratiques en usage à la fois dans les bibliothè-ques, les centres de documentation, les servi-

ces d'indexation et d'analyse, les archives, lesdomaines des sciences de l'information et del'édition. L'informatisation qui accélère les pos-sibilités et les échanges de données au niveaunational et international rend de plus en plusurgente la normalisation à toutes les étapes dutraitement de l'information pour permettre lacompatibilité et l'utilisation de ces données.

Au niveau national

La Commission générale de documentation del'AFNOR, en liaison notamment avec l'ISO etl'IFLA, élabore les normes françaises dans lecadre de différentes commissions nationales.

Une normalisation difficile

Au niveau international, la normalisation ne vapas de soi, les concepts et les pratiques profes-sionnels variant profondément d'un universculturel à l'autre, mais au niveau national éga-lement :

- par le manque général de prise deconscience;

- par la diversité des secteurs d'application(enseignement, recherche, industrie, adminis-tration, commerce...);

- par la multiplicité des points de décisiondans le secteur public (DBMIST, DLL, CNRS,BN, INA, DIXIT);

- par l'hétérogénéité des professions : édi-teurs, bibliothécaires, documentalistes, infor-maticiens, ainsi que par la variété des techni-

ques utilisées et leur évolution, la documenta-tion se présente comme un domaine où lesobjectifs des travaux de normalisation consti-tuent une gageure, tout en répondant à unenécessité.

A partir du format MARC US originel, une séried'autres formats ont vu le jour, mais tous

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peuvent être qualifiés de local, puisque aucunne permettait l'échange international, d'où ledernier avatar UNIMARC qui est en quelquesorte un « surformat ».

Les fichiers d'autorité

Ils constituent un outil de cohérence et decontrôle. La normalisation des points d'accèsfavorise la récupération d'informations. Cepen-dant, la constitution et la maintenance desfichiers d'autorité coûte cher (en temps, enressource; il faut des systèmes qui gèrenteffectivement les renvois) et l'offre en lamatière est réduite, la BN étant reconnuecomme faisant autorité pour ce qui est de cesfichiers.

Dans la plupart des BM, il semble régner uneconfusion constante entre les fichiers d'autoritéet les index, confusion entretenue par lesfournisseurs de logiciels.

Les vedettes matière

Pour l'indexation matière, on dispose de deuxtechniques : les vedettes matière structurées oul'indexation par mot-clé, par uniterme.

Dans une première phase, on a d'abord utilisédes vedettes précoordonnées. Dans ce cas, onne peut pas changer la chaîne de caractères.Dans une deuxième phase, avec l'apparitiondes systèmes informatiques, on a eu recoursaux unitermes qui font l'objet d'un assemblage,donc postcoordonnés. Dans une troisièmephase, avec RAMEAU, on essaie d'associer lesavantages des deux systèmes. On va traiter lesvedettes matière comme une association determes liés par des opérateurs, c'est-à-direqu'on casse la chaîne en plusieurs unitermes.Ce que l'on normalise, ce sont les termes,chacun étant employé indépendamment etassocié.

Sur le plan purement informatique, il faut noterque les logiciels font beaucoup plus facilementdu booléen que du hiérarchique, et que doncla solution mot-clé uniterme est plus aisée àmettre en oeuvre et coûte moins cher endéveloppements.

Ceci étant rappelé, compte tenu du fait que cetravail est de loin la partie la plus lourde et laplus complexe, les BM sont preneuses detravail déjà fait par ailleurs. Mais alors, quelletechnique privilégier ? En fonction de quelpublic ? Et peut-on avoir deux systèmes coexis-tants d'indexation matière, l'un pour le fondsd'étude et l'autre pour le fonds adulte ? Autantde questions qu'il faudra aborder d'une ma-nière concrète dans l'élaboration des solutionsà partir des réflexions déjà engagées, de l'en-quête sur le terrain et de réflexions complé-mentaires.

La diffusion

de l'information bibliographique

Les producteurs de l'information bibliographi-que sont passés du stade de la production austade de la vente directe au consommateur, soit

parce que la demande existait, soit parcequ'une fois les notices fabriquées, les produc-teurs considéraient que, tout naturellement, deproducteurs ils devaient devenir diffuseurs deleur propre produit.

Les acteurs de la diffusion

On retrouve ainsi comme acteurs à des degrésdivers de la diffusion de l'information biblio-graphique les producteurs institutionnels etaccidentels, à savoir : le Cercle de la librairie,la BN, le réseau coopératif, les bibliothèquesinformatisées, les BU ne se situant pas actuel-lement en position de diffuseur, mais plutôt declient.

Le Cercle de la librairie

Le Cercle a initialement développé sa basepour les libraires; c'est après coup que lesbibliothèques publiques se sont trouvées de-mandeuses des notices du Cercle, soit enliaison avec leurs acquisitions, soit pour lerétrospectif.

Trois BM, Nîmes, Villeurbanne, Bayonne, ontrécupéré des bandes du Cercle et ont renou-velé leur abonnement. Quelques remarquesont été faites concernant le catalogage, pro-blèmes mineurs en réalité.

La diffusion de notices se fait par bandesmagnétiques. Toutes les semaines, la biblio-thèque reçoit une bande magnétique compor-

tant les 500 notices (environ) de la productionde la semaine qui précède la sortie de LivresHebdo. A la réception des livres de la semainedu lundi suivant, la bibliothèque charge labande et, au fur et à mesure, récupère lesnotices qui l'intéressent. La récupération se fait

par l'index ISBN (saisi au clavier ou par lectureoptique du code barre dans les notices deLivres Hebdo ) et/ou index titre.

TOBIAS, OPSYS et LIBRA ont intégré le formatdu Cercle et sont capables de récupérer sesbandes.

L'abonnement est calculé sur le nombre detitres français acquis par la bibliothèque, qui nepaye que les notices correspondant à un usageréel. Le prix est de 10 F par notice utilisée. Ceprix avait été établi par rapport à un coûtmoyen de catalogage par notice évalué pourles bibliothèques publiques à 120 F (congrèsABF Avignon 1985).

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Le coût de la consultation d'Electre Biblio est de120 F de l'heure. Un système Kiosque (3617) estouvert depuis avril 1988. Des études sont encours pour le rendre plus convivial.

Un copyright interdit aux bibliothèques derevendre les notices. En fait, vis-à-vis desréseaux régionaux notamment, ce que veutéviter le Cercle c'est qu'on utilise ses noticessans qu'il le sache... Des accords particuliersvis-à-vis des réseaux devraient être prévus.Les avantages des notices du Cercle sont larapidité de la production et du système dediffusion organisé (récupération facile). Lesinconvénients sont le prix des notices et la nonsophistication du catalogage, dénoncée parcertains.

Le Cercle, jusqu'à présent, ne s'est pas posi-tionné en diffuseur de notices bibliographiquespour les bibliothèques; mais, face à la de-mande, il est en train d'élaborer une politiquecommerciale.

La Bibliothèque nationale

Les notices bibliographiques sont fournies enUNIMARC, format d'échange établi au sein dela Fédération internationale des associations debibliothécaires (IFLA). Les notices d'autoritésont fournies en INTERMARC (A), le formatUNIMARC n'étant pas encore disponible pources notices.

Les types d'accès

Accès en ligne : disponibilité immédiate pourles utilisateurs internes (dont les lecteurs) etl'(es)établissement(s) connecté(s).

A ce jour, la Bibliothèque Sainte-Genevièvealimentée en grande partie par le dépôt légalimprimeur, dispose d'une liaison spécialiséeavec la base BN, en consultation.

Accès en différé : la BN propose deux types deservices sur bandes magnétiques.

- Fourniture de la production courante auxabonnés, avec la périodicité suivante : tous les15 jours (délai fixé à ce jour);

- Extraction sur requête : le demandeur consti-tue des clés de recherche selon les spécifica-tions fournies par la BN. Les requêtes sontconfrontées à la base BN et, dans le cas deréponse positive, la notice est fournie.

Les bandes sont conformes aux normes ISO1001 : Information processing-file structure andlabelling of magnetic tapes for informationinterchange (2nd ed., 1986) et ISO 2709:Documentation-Format for bibliographic infor-mation interchange on magnetic tape (1981).Les jeux de caractères sont conformes à lanorme ISO 5426.

Les fournisseurs de système de gestion debibliothèques ont tous reçu le dossier techni-que relatif à la fourniture de notices. Un jeud'essai sur bande magnétique a été remis àceux d'entre eux qui l'ont demandé.

La BN expérimente avec la British library un CDRom contenant 30 000 notices BN, et envisagel'accès vidéotex à son fichier.

Le prix de vente des notices

Un prix de vente des notices a été adopté parle Conseil d'administration de la Bibliothèquenationale en 1986. Il concerne la cession di-recte de notices aux bibliothèques.

Notices obtenues par extraction : par clé nu-mérique (ISBN, numéro BGF, numéro BN de lanotice) : 1,50 F la notice; par clé alphanuméri-

que (auteur/titre/éditeur/date) : 2,50 F la no-tice ; pour les notices récentes (année en courset année précédente) : 3,70 F la notice.

Notices obtenues par abonnement : notice Dé-pôt légal ou Bibliographie de la France : 2,50 Fla notice; notice Dépôt légal et Bibliographie dela France : 3,70 F la notice.

La propriété des notices

Une convention est proposée aux villes. Elleprécise que les notices BN ne peuvent êtrecédées à des tiers. L'établissement acquéreurpeut les modifier, mais s'engage à conserver lamarque d'origine. D'autres types de cessionsont envisageables.

Le réseau coopératif

Le serveur national du Ministère, support de labase nationale, ne s'est pas placé commevendeur de notices aux bibliothèques. Coopé-ratif, le réseau national a jusqu'à présent fonc-tionné sur le mode de l'échange : partage ducatalogage ou échanges de notices pour lesbibliothèques ne travaillant pas en mode cata-logage partagé. Cependant, une demandeexiste, émanant d'établissements d'une certaineimportance qui souhaitent reprendre leurfonds, pour récupérer des notices sans entrerdans le « système » coopératif. En effet, lemodule « reprise » présente un avantage cer-tain par rapport à l'envoi de bandes de requê-tes, en dépit du coût des connexions.

Le réseau est rediffuseur de notices crééesailleurs (BPI et BN). Toutefois, la base necomporte pas de notices BN postérieures à1984, le Conseil d'administration de la Biblio-thèque nationale n'ayant pas encore arrêté detarif pour la fourniture de notices aux réseaux.

En région, la base Rhône-alpine de l'ACORDdiffuse des notices aux bibliothèques dont lesystème de gestion informatique est interfacé.

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A partir du 1er janvier 1989, une tarification seraappliquée aux coopérateurs connectés au ser-veur national sur les bases suivantes : coût deconnexion horaire, y compris les frais Transpac,105 F; inscription annuelle, 15 000 F; droit d'ac-cès payable une seule fois, 7 000 F.

Les bibliothèques informatisées

Les plus grosses ventes de notices bibliogra-phiques réalisées actuellement sont effectuéespar le biais des clubs d'utilisateurs de logicielsde gestion de bibliothèques. L'offre du privé,des fournisseurs de logiciels est en général deproposer à la ville qui s'équipe de récupérerdes notices d'une autre bibliothèque travaillantavec le même système informatique. Certainesvilles ont vendu plusieurs fois leurs fichiers.Cependant, le résultat ne se révèle pas pro-bant, et les fichiers récupérés ne sont pastoujours utilisés parce que souvent le catalo-gueur local n'est pas satisfait de la base duvoisin; ou bien, on s'aperçoit qu'il n'y a pas derecoupement réel entre les fonds; sans compterque le fait d'utiliser le même logiciel ne sup-prime pas forcément les problèmes techniques(paramètres différents entre le format CLSI deCaen et d'Aix par exemple).

Les réseaux « sauvages » par échange debandes continuent cependant à se développerfaute d'un marché suffisamment organisé desnotices.

Les prix de cession des notices varient de lagratuité totale (cession à titre gratuit aux biblio-thèques publiques du fichier de la BPI) à 1 F ou1,50 F la notice.

Aucun des fournisseurs de logiciels, de fait, nejoue la carte de la coopération. Ils ne s'empres-sent pas non plus de développer les interfacesnécessaires (UNIMARC) pour récupérer lesnotices BN, les notices du Cercle ou les noticesdu réseau coopératif. A leur décharge, lamultiplicité des interfaces à écrire et la multi-plicité des producteurs avec qui traiter justifie-raient d'attendre que la situation se clarifie...

Les bibliothèques universitaires

Le réseau Sibil se retrouve dans la mêmesituation que le réseau coopératif pour lacréation et la rediffusion de notices, toutesproportions gardées. En fait, les BU sont po-tentiellement davantage clientes d'informationbibliographique (notamment pour les noticesd'ouvrages étrangers) que diffuseurs pour lesmonographies. Par contre, les BU fournissent,par le biais du CCN et de Myriade, de l'informa-tion bibliographique en ce qui concerne lespériodiques.

Diffuseurs et diffusion : bilan

Jusqu'en 1986, on se trouvait en situation derareté.

La diffusion papier certes existait sans rencon-trer de demande réelle (700 abonnés BGF). Lademande est née avec l'informatisation : il fallaitpouvoir démarrer avec un stock de notices. LeCercle s'est positionné par défaut; le réseaucoopératif national n'envisageait pas de vendreses notices. Les seules notices diffusées l'ontété par un réseau régional. La BN n'a été prêtequ'en 1987.

A la pénurie, a répondu le troc : les villes quis'étaient informatisées ont vendu (quelquefois25 fois) leur fichier de notices. Aujourd'hui,l'information bibliographique commence à exis-ter comme un produit qu'on peut acheterquelque part. Tout se passe comme si lesacheteurs (les bibliothèques) devaient systé-matiquement aller se fournir à l'usine, sur lelieu de fabrication : les producteurs. On fabri-que, on vend.

Pas d'étude de marché, pas de profil d'utilisa-teurs ; pas de coûts différenciés. En fait, si l'onvoit bien se dessiner une offre et, de l'autrecôté, une demande pour, non pas un produitunique, figé une fois pour toutes mais plusieursproduits, ce qu'on ne voit pas apparaître, c'estl'adéquation entre l'offre et la demande, adé-quation qui devrait être le rôle d'un diffuseurintermédiaire.

La demande des bibliothèques

Typologie des demandes

Il n'existe pas une demande mais des deman-des ; si, en première analyse, on peut penser àune typologie de bibliothèques à laquelle ré-pondrait une typologie de demandes, ons'aperçoit en fait que la situation est pluscomplexe. En fait, les bibliothèques ont desdemandes à des niveaux divers (fonds d'étude,consommation courante) qui correspondentaux demandes diversifiées de leurs lecteurs(chercheurs, grand public...). Une même bi-bliothèque peut vouloir une indexation matièrede type encyclopédique (RAMEAU) pour sonfonds d'étude et quelque chose de simple pourle fonds adulte ou pour la bibliothèque pourenfants, cataloguer le fonds ancien (noticecomplète) et récupérer au plus vite des noticescorrespondant à ses acquisitions courantes...

Demande à multiples facettes donc, d'autantque la bibliothèque doit tenir compte de sonpublic et des autorités de tutelle.

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La demande des élus

L'élu, par rapport aux bibliothèques publiquesveut un système au moindre coût qui lui per-mettra éventuellement par ailleurs de réduireles coûts en personnel. La demande quant àl'information bibliographique a alors pour ob-jectif de produire sur place le moins possibleet que l'information soit traitée rapidement poursuivre au plus près l'actualité, d'autant quesouvent on n'a pas les moyens de former lespersonnels à ces tâches.

L'échelon local décide par rapport aux choixtechniques (choix du logiciel dans les BM); onattend de l'informatique une amélioration del'efficacité. Le bibliothécaire doit alors tenircompte de l'équilibre efficacité/coût. Un ser-vice efficace se doit d'être rentable; pour cela,il ne faut pas recataloguer à l'infini. Mais il fautaussi pouvoir évaluer les coûts en catalogage

par rapport aux coûts de reprise.

La demande du lecteur

La demande du lecteur en matière d'informa-tion bibliographique est mal identifiée. Il estdifficile d'en cerner les contours; de plus enplus cependant, elle semble évoluer vers unedemande de type recherche documentaire.L'information prend des formes différentes : onévolue vers des bibliothèques centre de réfé-rence.

Les demandes mal satisfaites

La demande étrangère

En l'absence d'un catalogue collectif, la de-mande étrangère ne sait pas toujours à quelinterlocuteur s'adresser. L'étranger tient à lanotion d'interlocuteur unique. Suivant les prin-cipes internationaux, la BN doit remplir ce rôle.Le Centre national de prêt (CNP) de la BN areçu, en 1987, 16 000 demandes étrangères. LeCNP dispose, depuis 1980, d'un exemplaire duDépôt légal, sa collection d'ouvrages est doncgrande mais orientée surtout sciences humai-nes pour la période antérieure à 1980; or, lademande concerne souvent les publicationsscientifiques.

En 1987, 23 000 demandes étrangères ont étéadressées aux BU et 35 000 environ au CNRS.

Prêt inter, catalogues collectifs

et localisation

Les chiffres

Le CNP de la BN prête 30 000 ouvrages par an.Dans les BM actuellement, on a répertorié50 000 prêts inter par an; en y ajoutant unchiffre probable de 25 000 demandes nonsatisfaites, cela ferait un total de 75 000 prêts

inter par an, ce qui, mis en regard de 67millions de prêts locaux par an, représente unchiffre très faible.

La majorité des opérations de prêt est assuréeactuellement par le CNRS (CDST) et les BU. LeCNRS a assuré, en 1987, 387 000 prêts (dont356 000 sur son propre fonds). La croissance duvolume de prêts du CDST (300 000 prêts assu-rés en 1970) est relativement lente, mais laconstitution de l'INIST peut l'accélérer. Les BUont assuré, en 1987, 403000 prêts (contre115 000 en 1975, 355 000 en 1985) à la suited'une politique de développement systémati-que de cette fonction. Les bibliothèques spé-cialisées, quant à elles, ont émis au moins400 000 demandes.

Bilan

Les BU et le CNRS assurent donc la plus grandepart du prêt inter. Il faut noter cependant queles taux concernent davantage les périodiquesque les ouvrages. Dans les bibliothèques spé-cialisées, la part des monographies correspondà 10 % du prêt inter. Le pourcentage de prêtsinter en BM se révèle très faible.

Pour effectuer le prêt inter, les BU.sont mieuxoutillées que les BM. En l'absence de localisa-tion, les BM à qui l'on s'adresse le plus volon-tiers sont les BM possédant le Dépôt légalimprimeur, dans la mesure où l'on sait qu'ellesdétiennent les documents du DL. Le réseaucoopératif n'a pas joué de rôle marquant enterme de facilitation du prêt inter, car certes, iljoue un rôle de catalogue collectif, mais les BMsont peu nombreuses dans le réseau.

Intérêt des catalogues collectifs

Aujourd'hui, la localisation des collections depériodiques, indispensable à l'efficacité duprêt inter, est résolue par le CCN.

Le succès du CCN

Le CCN a bénéficié des conditions favorablessuivantes :

Un existant:

- il a fusionné des fichiers existants : celui del'IPPEC, inventaire national des périodiquesétrangers et des fichiers collectifs régionaux(AGAPE et CPI);

- il s'est greffé en la modifiant (création descentres régionaux) sur une structure existanteet des habitudes de travail (recensement dé-partemental des périodiques étrangers mis enplace dès 1952);

- il utilise la base ISDS (normalisation) etnotamment les notices créées par le centrefrançais (CNEPS) soit 45 %;

- il a adopté une solution simple pour lanotice.

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Une attente :

Il répond à un besoin très net. Une volontépolitique affirmée au niveau de la DBMIST.Pour les monographies, il faudrait pouvoirbénéficier d'un catalogue collectif similaire,

conçu selon la même philosophie. Le projet dePancatalogue de la DBMIST veut répondre à cebesoin.

Le rétrospectif

Le groupe de travail a défini le « courant »comme la production des 18 derniers mois, lesfonds anciens allant de Gutenberg à 1810, lerétrospectif englobant tout ce qui est paru avantla production courante. Lorsque les BM parlentde rétrospectif, elles évoquent souvent unfonds à ressaisir en masse, pas forcément unfonds ancien...

Pour les fonds vraiment anciens, en terme debilan, ce que l'on peut dire c'est que, souvent,ils sont laissés pour compte, parce qu'on ne lesa pas, ou peu, informatisés (faute de temps, depersonnel qualifié). De plus, la réflexion surl'informatisation du fonds ancien n'a pas suffi-samment abouti. Cependant, c'est pour eux queles plus grandes exigences de qualité réappa-raissent : catalogage selon la norme de fondsancien, réflexion autour des bases régionales,volonté de mettre en avant ces fonds patrimo-niaux.

Si les problèmes posés sont peu différents deceux de la production courante (si ce n'est lamasse !), les solutions à mettre en oeuvrepourraient être différentes :

- des solutions catalogage partagé en copro-duction avec la BN par exemple sont volontiersenvisagées dès qu'il s'agit de fonds ancien;

- le catalogage doit être plus rigoureux et pluscomplet;

- il faut tenir compte des particularités desexemplaires (reliure, ex-libris, enluminures surles incunables) et pouvoir localiser.

Donc, à terme, produire un catalogue collectifnational. En fait, on ne connaît pas les taux derecoupement des fonds anciens. Ils peuventêtre importants; mais, là, la notion d'exemplaireredevient importante. Des exigences nouvellesapparaissent : analyser l'iconographie, indexeret décrire complètement l'image par exemple...Toute une réflexion nouvelle se greffe autourdu livre ancien, reliée au prêt inter et auxbesoins en localisation. Pour les fonds locaux,un système « CCN » pourrait être possible,même pour les bibliothèques non informati-sées.

Le multimédia

Parmi les autres médias, seuls les documentssonores ont été réellement pris en compte,dans le présent schéma directeur. L'audiovi-suel, jusqu'alors, est encore faiblement repré-senté en BM; sa faible importance numériquerelègue à plus tard les problèmes de fond ence qui le concerne. Pour le disque, toutes lesBM s'accordent à dire que les besoins endescription (nombre de zones auteurs/interprè-tes) sont plus importantes que pour les livres.Le discophile est plus exigeant, les notices serévèlent plus complexes. L'exigence de l'em-prunteur est plus grande : il veut pouvoir in-terroger sur tout (l'année d'enregistrement, lenom du percussionniste...), il faut un degré desophistication plus grand que pour le livre. Lesdifférentes éditions d'un disque ne se recou-pent pas, les recoupements d'une discothèqueà l'autre sont faibles.

Le besoin est plus grand et l'offre inexistante.Les logiciels de gestion de bibliothèques serévèlent très insuffisants pour traiter le disque :

pas suffisamment de zones auteurs pour mettretous les interprètes et tous les compositeursd'un disque d'anthologie. Difficile de distinguerles différentes versions des disques « live » deCallas, si l'on ne peut interroger sur tous sespartenaires et les dates et lieux d'enregistre-ment.

Pour la vidéo et les films, et l'image en général,la description se veut plus « documentaire » :on veut décrire l'image et résumer l'action. Plusquestion de se contenter de la liste des « au-teurs ». D'où la fréquence d'utilisation de logi-ciels de type documentaire pour les imagesfixes ou animées (voir l'INA, le CNC, etc.). Onse trouve au-delà du bibliographique.

Les obstacles à la récupérationde notices

Les bibliothèques dénoncent couramment deuxobstacles :

La difficulté de récupérer les notices

La difficulté des extractions de notices à partirde bases existantes est souvent dénoncée etpas seulement par les bibliothèques ne lepratiquant pas. Les problèmes administratifs etjuridiques une fois résolus, il reste les problè-mes techniques : aux dires mêmes de la BM deLyon qui a choisi GEAC pour travailler avec laBN, il faut un certain temps (et une certainecompétence) pour confectionner des bandesrequêtes en format MARC. Même retard pourla BM de Montreuil qui a multiplié les aller-retours de bandes requêtes avec la BN: pro-

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blèmes liés à l'UNIMARC, puis au nombre derequêtes possibles par bande... (7 000 au lieude 15 000).

La récupération en ligne se révèle plus facile...La Bibliothèque Sainte-Geneviève a récupérédes notices à partir de l'ISBN, sans difficulté (laclé auteur/titre semble moins performante).L'abonnement aux bandes hebdomadaires duCercle de la librairie ne pose pas de difficultésd'ordre technique en matière de récupération.

Les coûts de récupération des notices

La cherté des notices est dénoncée le plussouvent par les BM qui, en fait, n'achètent pasde notices (ni au Cercle, ni à la BN) et qui n'ontpas réfléchi au problème. La confection d'unenotice en catalogage manuel revient cher.Avec son informatique, la BM de Lyon évaluele coût moyen d'une notice à 80/100 F; enparallèle, le coût d'une notice récupérée à laBN se monte à 3,70 F par notice plus le travailque constitue la confection de la bande derequête (temps passé et coût de la bande).

Les 10 F par notice récupérée du Cercle de lalibrairie représentent un prix modeste eu égardau catalogage complet effectué par une BM.Mais, les BM n'ont aucune idée des coûts deproduction de l'information bibliographique,ou, plus exactement, souvent ces coûts sontparfaitement transparents; le personnel pourcataloguer existe. Budget personnel et budgetinformatique sont séparés. Le temps passé estune dimension peu mesurée par les bibliothè-

ques. Par contre, quand on récupère unenotice, le prix constitue une somme qui appa-raît en tant que telle, et qui vient s'ajouter auxautres dépenses.Et puis, en réalité, les bibliothèques ne sont pasprêtes à payer l'information bibliographique.

Les raisons invoquées sont diverses :

- l'argument de service public

La BN est un service d'Etat qui fonctionne avecdes fonctionnaires d'Etat, et certains utilisateurspensent qu'il est choquant qu'un service publicfasse payer ses services.

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En ce qui concerne le Cercle de la librairie,certains utilisateurs potentiels estiment que, lesystème Electre ayant été partiellement sub-ventionné par la DLL, ils devraient bénéficierd'un tarif préférentiel.

- l'effet dumping

Les prix pratiqués entre bibliothèques étantextrêmement faibles quand ils ne sont pasinexistants, ceux en vigueur pour récupérer lesnotices du catalogage courant (BN, Cercle,OCLC) paraissent en comparaison élevés.D'autant que beaucoup de bibliothèques pen-sent qu'avec l'informatique, le catalogage, étantplus rapide, leur coûte peu cher.

- l'adéquation du produit à la demande

• L'exigence de qualité en matière de catalo-gageAlors que la qualité du catalogage est peu mise

en avant quand on récupère les notices duvoisin (qui se révèlent souvent décevantes àl'usage !), on est totalement rigoureux quand ils'agit du Cercle de la librairie (dénonciation dumanque de qualité de ses notices...). La BN,toutefois, est rarement contestée ! Pour lesvedettes matières, peu de bibliothèques sontdécidées à récupérer, sans revoir l'indexationmatière, des notices indexées avec RAMEAUou la liste des mots matières Blanc-Mont-mayeur.

• Les manques dénoncés

Certaines BM se sont déclarés intéressées parune interrogation possible du petit résumé surles ouvrages contenus dans Electre, amorced'une évolution de l'information bibliographi-que vers le documentaire. Est aussi signaléel'absence d'indexation Dewey dans les noticesBN.

[... Suit l'exemple de la BM de Dijon. Un tablea udu circuit du livre détermine le temps passé àchaque opération et fixe le temps moyen del'élaboration d'une notice bibliographique à1 h 15 mn.]

Le rôle

des acteurs institutionnels

Sans reprendre le détail du rôle de chacun desacteurs principaux en matière de production etde diffusion, on peut faire deux constatationsévidentes :

- le manque de coordination, sur la dernièredécennie, entre les acteurs institutionnels quesont la DLL, la DBMIST et la BN;

- le manque de continuité dans les politiquesannoncées (objectifs pas assez clairs ou pasassez affirmés) et surtout le manque de moyensassociés pour les acteurs et les politiquesconsidérés, quoique cette affirmation doive sedéclarer de manière différente suivant l'orga-nisme considéré.

La Diredion du livre

et de la lecture

En matière de taux d'informatisation et d'amé-lioration des données catalographiques, l'actiondu ministère de la Culture a été bénéfique. Eneffet, le taux d'informatisation des BM a étémultiplié par 5,8 en 6 ans (juillet 82 - septem-bre 88). Alors que, seuls les établissementspublics nationaux cataloguaient en MARC en82, six ans après, 30 % des systèmes installésdans les villes de plus de 20 000 habitantspermettent un catalogage suivant ce format.C'est aussi grâce au concours de l'Etat qu'existe

un système français de gestion intégrée per-mettant le catalogage en MARC, LIBRA diffusédésormais par SINORG.

En matière de coopération et de circulation desnotices pour les BM, les résultats sont bien plusténus et, le plus souvent, ce sont des initiativeslocales plutôt que l'action de l'Etat qui ontconduit à des résultats. On en a l'exemple avecles villes appartenant à un syndicat intercom-munal dédié aux actions d'informatisation : c'estdans ce cadre que des appels d'offres com-muns ont pu être lancés par plusieurs commu-nes (en Seine-St-Denis, Isère). En revanche,jusqu'à présent, aucun appel d'offres communn'a été lancé par une commune et une univer-sité. Pour la circulation des notices, c'est laconjonction de l'indisponibilité des notices dela BN et des dysfonctionnements des articula-tions régionales du réseau coopératif, qui n'ontpas permis l'essor escompté. Si certainsconstructeurs ont interfacé leur système, peude BM ont profité réellement de cette facilité.Seules environ 600 000 notices ont pu êtrerécupérées sur le réseau (1/3 par requêtes enligne ou en différé, 2/3 par versements aumoyen de bandes). On peut donc affirmer que,

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jusqu'à présent, le dispositif coopératif déployés'est avéré peu adéquat pour les bibliothèquesmunicipales.

Sans revenir sur l'historique du réseau LIERA,le mérite notable pour la DLL d'avoir promu etmis en place le premier réseau coopératiffrançais est nettement contrebalancé par :

- d'une part, la suite d'impedimenta d'ordre apriori technique (arrêts, conversions, logicielsnon prêts, abandon du prêt déporté), maistraduisant un manque de continuité dans lapolitique et surtout de moyens pour faire ensorte que l'adhésion des coopérants soit totale;

- d'autre part, par la confusion entre les logi-ciels LIERA et le réseau coopératif. Les « pro-messes » non tenues de la DLL quant audéveloppement de logiciel ont rejailli demanière malencontreuse sur le réseau.

La DLL a impulsé la politique de créationd'agences de coopération régionales et a mis

en place un réseau coopératif national, ce quiétait nécessaire dans le contexte considéré,mais a peut-être eu tort de considérer que lasolution LIERA était à même de résoudre leproblème de l'ensemble des bibliothèques, lesBCP d'abord, ensuite les BM. Dans le cadre duréseau, l'approche régionale a été surtout tech-nique (il a fallu mettre des serveurs régionaux

pour décongestionner le serveur du Ministère),d'une certaine manière le développement descoopérations régionales a été contrecarré parl'ensemble des « ennuis » rencontrés par LI-BRA. Par ailleurs, certaines agences régionalesse sont donné d'autres objectifs fondés surl'exploitation des fonds locaux, à partir debibliographies régionales et du dépôt légalimprimeur (Bourgogne).

La Bibliothèque nationale

La BN tire sa légitimité de ses missions de base(notamment le dépôt légal) et de son rôled'interlocuteur pour l'étranger. Elle est recon-nue comme faisant autorité en matière biblio-graphique, la qualité de son travail bibliogra-phique est reconnue par tous et demandée parle plus grand nombre.

Par rapport aux bibliothèques, son rôle n'estévidemment pas à mettre sur le même planque les deux administrations centrales (DLL etDBMIST). Parmi l'ensemble des services qu'ellepeut rendre aux bibliothèques, la fournitured'informations bibliographiques est primor-diale. Depuis la fin 87, elle est à même, grâceà BN OPALE, de fournir des notices bibliogra-phiques sur bandes magnétiques. Mais elle n'apas su jusqu'à cette date se montrer à lahauteur de ses ambitions. Les relations avec

ses « clients » et/ou partenaires ont été unesuite de rendez-vous manqués (annonces in-formatiques toujours reculées).

De plus, les délais de dépôt, de traitement etdonc de production ont été et sont toujoursjugés rédhibitoires pour un certain nombre debibliothécaires.

Les administrations centrales

Les deux centrales ont mis en place des outilsnouveaux à une époque où on leur supprimaitdes postes, ce qui s'est traduit par une insuffi-sance en personnel et en compétence. Il est àrappeler que le Centre national du CCN afonctionné grâce au transfert de personnels del'IPPEC et à un redéploiement des personnelsdes bibliothèques universitaires au bénéfice duCentre national et des Centres régionaux ducatalogue collectif.

L'informatisation des bibliothèques voulue, im-pulsée et soutenue par les deux directions acréé un besoin énorme en matière de forma-tion. Les bibliothèques ont été et sont toujoursdemandeurs de stages sur l'informatisation desbibliothèques. La DLL et la DBMIST ont essayéde le faire, mais il n'existait pas une volontépolitique forte de développer cette formation,au sens où les moyens nécessaires n'ont pasété mis en oeuvre. La DLL a effectivement menédes opérations de formation, mais limitées, etn'a pas pu et/ou su les généraliser et impulser

une dynamique de formation.

La question est encore d'actualité de manièregénérale, mais se pose avec plus d'acuité pourla formation à RAMEAU par exemple.

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SYNTHÈSE

L'objectif principal de la première étape est defaire le bilan de l'existant, cette analyse del'existant doit permettre aussi :

- de vérifier les hypothèses de départ,

- d'amender ou pondérer les objectifs del'étude,

- de proposer des orientations pour la suite del'étude (élaboration des scénarios).

Dans le cas présent, nous allons donc toutd'abord faire une synthèse de l'existant enmatière d'information bibliographique en insis-tant sur les faiblesses du système, dans undeuxième temps, nous mettrons en évidenceles principes et les axes qui doivent guider lestravaux suivants, sans empiéter sur le contenutel qu'il est défini actuellement et la deuxièmeétape du schéma directeur.

Le Bilan

Tout d'abord, il est important de rappeler le faitque, nonobstant la dérive sémantique du termebibliographique4 (qui, dans le langage actuel,inclut tout support : disque, image etc.), c'est lapremière fois que l'on examine le « phéno-mène » information bibliographique commesujet central d'études et non pas comme unedes dimensions de telle ou telle fonction de labibliothèque, ou de telle ou telle solution in-formatique intégrée ou non.Même limitée dans ses ambitions, parcequ'axée sur les bibliothèques publiques, nonapprofondie sur certains aspects (les biblio-thèques d'art, les autres supports par exem-ple), la présente démarche nous semble labonne, ne serait-ce que parce qu'elle permetde mettre en évidence un certain nombre decontradictions et de lacunes qui n'apparaî-traient pas autrement.

Compte tenu et ce, d'une manière contradic-toire, du non-approfondissement de certainsaspects, et de l'importance et de la variété deséléments du champ de l'étude, il peut paraîtreprétentieux ou hasardeux de vouloir, en quel-

ques phrases, résumer à la fois cette com-plexité de la situation actuelle et la richesse dusujet. Néanmoins, on trouvera ci-après en

4. Cette remarque n'est pas faite uniquement par souci de purisme,mais parce qu'elle peut cacher un problème de fond qu'il faudraexaminer dans la deuxième étape; il existe dans la profession unconsensus pour utiliser le terme bibliographique, faute d'autreterme, en l'appliquant à n'importe quel support, mais, dans le mêmetemps, commencent à apparaître des querelles entrebibliothécaires et discothécaires.

manière de synthèse, un ensemble de considé-rations qui ont pour seul objectif de mettre enévidence, même sous la forme de phraseslapidaires les points clés de la situation ac-tuelle.

Des bibliothèques

Une grande variété de bibliothèques (statut,fonds, finalités) et donc de situations, mais desmécanismes et des soucis similaires (qualitéde la notice, indexation matière et localisation)pour les bibliothèques universitaires, les biblio-thèques spécialisées ou pour les BM quandelles possèdent un fonds d'études important,mécanismes et préoccupations qui ne sont pasles mêmes, en termes de poids relatif de tel outel besoin, pour les autres BM que l'on pourraitqualifier de « consommation courante ».

Pour la plus grande part des bibliothèques, larécupération des notices est une source degain de temps recherché, mais là aussi, desréactions différentes face au triptyque qualité,coût, procédure de récupération. Certainesbiblitohèques préfèrent récupérer rapidementune notice moyenne, de qualité moyenne,d'autres estiment nécessaires la notice com-plète avec le label BN, d'autres enfin (plusrares ?) considèrent que le catalogage, pourêtre de qualité, doit être fait par la bibliothèqueconcernée.

Du bibliothécaire

Profession en quête d'une nouvelle identité etd'une revalorisation (certains font de l'informa-tique un des moyens de cette revalorisation).Pour une rémunération plus que moyenne, lebibliothécaire doit, en plus de son travail spéci-fique, avoir une approche économique et/ouinformatique de sa bibliothèque, tout en ayantdes qualités de gestionnaire certaines. Autantde compétences que le bibliothécaire n'a paspu acquérir dans sa formation de base, tardi-vement renforcée dans les domaines économi-

ques et informatiques.

De plus, conscient des enjeux liés à cetteapproche économique et ouvert en général àl'emploi de nouvelles technologies, le biblio-thécaire voit que cette formation de base peutlui faire cruellement défaut, d'autant plus quela formation continue ne pallie pas encore demanière suffisante ce manque initial de forma-tion.

De la décentralisation

- Une décentralisation qui n'est effective quedepuis deux ans;

- des BCP qui coopèrent (la majorité) etd'autres pas;

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- des agences de coopération régionalesdynamiques (peu), d'autres qui sont considé-rées comme peu crédibles, et le plus grandnombre qui en est encore à l'étape des projets(ou d'actions bibliographiques limitées);

- une émergence d'entités régionales culturel-les liées d'une manière non exclusive à laprésence de fonds patrimoniaux locaux etspécifiques importants, et à une volonté desélus d'intégrer les bibliothèques, les centres dedocumentation et autres dans un surensemble.

Mais la coopération peut dépasser la régionstricto-sensu pour des raisons économiqueset/ou de politique locale;

- des bibliothèques « dépendant » de plus enplus de la politique menée dans le départe-ment, la commune, par la collectivité territo-riale ou locale correspondante.

De l'informatique

Des fournisseurs de logiciels qui ont encoretrop tendance à considérer les bibliothèquescomme un marché captif et sont tentés encoretrop souvent de proposer des solutions toutesfaites sans prendre en compte de manièresatisfaisante la communication en matière d'in-formation bibliographique. Cet échange d'in-formations bibliographiques nécessite des ou-tils (logiciels) de conversion de format. « C'estfaisable, » disent les fournisseurs de logiciels,« C'est trop cher », disent les bibliothécaires.Le format d'échange UNIMARC s'impose et desinterfaces adéquats, pour la récupération desnotices bibliothèques publiques, sont en coursd'élaboration chez certains fournisseurs de lo-giciels.

Des coûts informatiques importants (matériel etfonctionnement sur place, ainsi que coûts decommunication télématique), mais surtout descoûts de maintenance anormaux dans certainscas (jusqu'à 40 % du prix de l'acquisition). Ceciest lié aux fournisseurs informatiques, et aussiaux demandeurs qui n'ont pas forcément faitune analyse économique fiable qui leur per-mette de choisir la solution informatique adé-quate.

De l'échange et de la circulationde l'information bibliographique

Récupération de notices

Pour la récupération de notices, trois types debesoins auxquels devraient correspondre troistypes de réponses différents :

- une notice simplifiée pour l'acquisition : dansce cas, le délai est la dimension principale;

- une notice de qualité pour ce qui est du

fonctionnement régulier et de la description dufonds;

- la constitution initiale du fichier informatiquedu fonds de la bibliothèque.

A l'évidence, cette différenciation n'a pas été larègle dans la recherche des solutions informa-tiques notamment (parfois, l'on ne pouvait faireautrement), ce qui a eu pour effet, decontraster très fortement la situation actuelle etde rendre la présente réflexion plus complexe.

Le réseau

Des approches différentes suivant les biblio-thèques ou les structures concernées (BCP,BM, BU, Régions) :

- la nécessité d'un catalogue collectif (inven-taire et prêt) pour les BU, pour les bibliothè-ques spécialisées, et les autres bibliothèquesà fonds anciens;

- un attachement (en partie pour des raisonséconomiques) au réseau coopératif national dela plus grande partie des BCP;

- un réseau coopératif national qui était né-cessaire, mais qui n'a pas su résoudre à tempsles problèmes techniques rencontrés, et qui n'apas su parfaitement et à temps « intégrer » lanécessaire connexion avec les bases régiona-les.

Ce réseau répond toujours à certaines attentesd'un ensemble de bibliothèques, mais néces-site peut-être une redéfinition du « comment ».

Du marché et des coûts

Un marché de notices qui est à peine défini etdonc peu ou mal organisé :

- des acteurs publics (la BN, telle agencerégionale de coopération par exemple) qui, enmatière de fourniture de produits bibliographi-ques et surtout de prix de vente, évoluent versdes pratiques du secteur privé sans être soumisaux mêmes contraintes (prise en compte desbons paramètres nécessaires à l'évaluation d'unprix de revient). D'autre part, un organismeprivé, le Cercle de la librairie, proche deséditeurs par définition qui, outre ses clientsnaturels (les libraires), vise dans un secondtemps les bibliothèques;

- du fait de l'approche généralement nonéconomique du bibliothécaire et des règles dela comptabilité publique, des coûts très diffici-les à déterminer pour chacune des fonctionsd'une bibliothèque (le temps des agents n'en-tre pas dans cette estimation).

Pour ce qui est du catalogage, trop peu demesures fiables faites et trop de paramètresvariables entrent en ligne de compte, cepen-dant on peut avec l'informatisation estimer un

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gain de 5 à 30 minutes (voire plus si l'indexa-tion est complexe) pour l'élaboration d'unenotice; une bibliothèque estime le coût defabrication informatique de sa notice à100 francs (cf. rapport Van Dijk);

- des prix très divers qui, pris séparément,obéissent à une logique identifiable, maisconfrontés ou comparés ne sont pas cohérents :de 0 à 10 F la notice en passant par 2,50 F, sansqu'aucun de ces prix ne corresponde vérita-blement à un coût, voire au même « produit »;

- des aspects juridiques et/ou commerciauxcomme le copyright par exemple, non clarifiés;

- une présence en France de plus en plusorganisée et « tentante » de quelques fournis-seurs étrangers de notices, mieux structurés etrégis par des règles économiques plus claires.Les bibliothèques d'ores et déjà abonnées àOCLC y trouvent plus facilement ou plus rapi-dement des notices françaises que chez lesproducteurs français.

De l'administration

Les instances politiques n'ont pas su établir lanécessaire coordination, dans le domaine bi-bliographique, entre la DLL et la DBMIST. Leministère de la Culture n'a pas su ou n'a pas puarbitrer les « conflits » entre la DLL et la BN(considérée par certains comme un « Etat dansl'Etat »).Les administrations centrales, tout en ayant uneprise de conscience certaine de la plupart desenjeux liés à l'informatisation des bibliothèqueset à l'information bibliographique, ont trèssouvent eu une approche technicienne plusque politique, ce qui n'a pu que renforcer unecertaine vision « centraliste » (les utilisateurs :bibliothèques et autorités de tutelle, n'ont pasété assez associés).

Conclusion

Lors de la première réunion, le groupe detravail, à propos des objectifs annoncés pour leschéma directeur (cf. supra, p. 293).

- a surtout retenu les deux suivants commeétant importants :

« d'expliciter les rôles respectifs que peuventjouer, en fonction de leurs points forts, lesinstitutions de lecture publique, relevant duMinistère, aux différentes étapes de la pro-duction et de la diffusion de l'informationbibliographique. Une profonde synergie avecles acteurs du secteur professionnel de l'éditionet des autres administrations intéressées devraêtre assurée ».

« d'évaluer la qualité du service rendu auxlecteurs qu'il apparaît raisonnable de viserdans les prochaines années, compte tenu desopportunités offertes par les technologies del'information ».

- sans ignorer l'objectif relatif aux enjeuxculturels, à savoir :

« de proposer les mesures nécessaires pourconforter, puis développer, la place de notrepays dans les différents secteurs du marché del'information bibliographique, eu égard auxenjeux culturels qu'ils représentent ».

- enfin, n'a retenu du quatrième (préciser lanature des équipements informatiques...) quela partie concernant le rôle de l'Administrationcentrale :

« (...) déterminer le mode d'intervention del'Administration centrale le plus approprié (in-citation, normalisation, etc.) ».La réflexion entamée au travers de ce schémadirecteur est estimée comme indispensable etvenant à point, les attentes sont très fortes etpourraient s'exprimer de la manière suivante :

un souhait unanime de cohérence, d'harmoni-sation, de clarification (expliciter les rôles res-pectifs de chacun), de synergie entre lespartenaires concernés au sein du ministère dela Culture et avec la DBMIST, d'examen duproblème dans la sérénité, et une volontéd'aboutir à un résultat concret et que « çamarche ».

L'enquête sur le terrain et les différentes entre-vues (bibliothèques, BCP, agences régionalesde coopération, clubs d'utilisateurs, la FFCB)ont confirmé et accentué l'ensemble de cessouhaits (attente) par rapport au schéma direc-teur, tout en demandant pour certains que desproblèmes parfaitement identifiés et d'ordretechnique ou administratif soient résolus aumieux sans attendre la fin de l'étude jugée

encore une fois indispensable.

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A la fin de ce bilan, même si son objectif étaitsurtout une mise à plat du système, laissant àl'étape n° 2, le soin de proposer des scénarios,en tenant compte notamment des enjeux cultu-rels techniques et/ou économiques, il apparaîtopportun d'évoquer certains points, de formu-ler certaines « orientations » ou principes di-recteurs pouvant guider la réflexion à conduirepour l'élaboration des scénarios.

Cela s'avère d'autant plus nécessaire qu'aumois de juillet 1988 a été lancée, par le Prési-dent de la République, l'idée de la Nouvellegrande bibliothèque et que les conclusions del'étude, devant en définir les contours, doiventêtre remises par Patrice Cahart et Michel Melot,fin novembre 1988. Sans préjuger du contenude ce rapport, il est probable qu'un certainnombre de préoccupations bibliographiques(notamment l'accès des professionnels et deslecteurs à ce type d'information) parties inté-grantes du présent schéma directeur, recoupeen plus ou moins grande partie les missions etle type d'activité de la future Nouvelle grandebibliothèque.

Orientations et principes diredeurs

Dans l'étape, quels que soient la solution élabo-rée et le scénario choisi, on devra évidemmenttenir compte des dysfonctionnements et lacu-nes actuels pour y pallier, mais :

- il n'est pas question à priori de casser lesdynamiques engagées (même si certainesdoivent être amendées);

- il faudra tenir compte de l'ensemble desbases bibliographiques existantes et/ou endéveloppement;

- il sera nécessaire d'établir des passerellesavec les autres projets comme celui concernantl'INIST (CNRS Nancy) par exemple.

Par ailleurs, certains aspects de l'élaborationdes scénarios doivent être éclairés par lesorientations a priori suivantes :

- la valorisation des notices de la base BNOPALE;

- la séparation des fonctions de production etdiffusion;

- l'énumération des mesures à prendre (atti-tude vis-à-vis des fournisseurs de logiciels etactions de normalisation par exemple), pourque l'échange des notices soit possible tout enpréservant au maximum la liberté de choix dela bibliothèque, de la commune, du départe-ment ou de la région;

- la communication (mise en relation) entreles réseaux régionaux et le réseau national, s'ilexiste, et quelle que soit sa structure, doit

pouvoir fonctionner, des points d'articulationprécis doivent être établis;

- la coopération entre le Ministère et la régiondevra passer par l'établissement de véritables« contrats », où l'Etat et la région sont à consi-dérer comme partenaires à part entière;

- l'importance particulière pour un réseau quel'on veut pérenne de la fonction d'administra-tion dudit réseau (aspects techniques et quali-tatifs). Cette fonction doit être clairement défi-nie et les moyens qui lui sont nécessaires misen place, à l'instar du Centre national decoopération des bibliothèques publiques deMassy pour LIBRA;

- la clarification des rôles entre secteur publicet secteur privé, et la mise en oeuvre d'unesynergie respectant le statut et les contraintesde chacun en matière de production, diffusion,et normalisation (cela est indispensable parexemple en matière de prix de vente denotices);

- la clarification de tous les aspects juridico-commerciaux ;

- le champ de l'étude doit concerner demanière plus concrète les bibliothèques uni-versitaires, ce qui suppose une modification dela composition du comité de pilotage (laDBMIST doit en faire partie) voire du groupe detravail.

Actions immédiates

Le présent schéma directeur, s'il se déroule telqu'il est actuellement défini, sera terminé pourdébut 1989. Certaines BCP et/ou agences ré-gionales de coopération sont actuellement enattente de solutions techniques ne dépendantpas d'elles (régions Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes).

Il semble nécessaire de réexaminer au plusvite ces situations dans lesquelles le ministèrede la Culture est impliqué, pour vérifier dansquelle mesure des solutions techniques et/oubudgétaires, même transitoires, mais rapides,sont à mettre en place pour éviter une dégrada-tion irréversible d'une partie du mouvement decoopération régional.

Dans un tout autre registre, lors de l'établisse-ment du présent bilan, il s'est avéré que peu dechiffres ou de mesures pertinents existaient, cemanque peut être gênant pour juger de lajustesse de telle ou telle partie de solution oude tel ou tel morceau de scénario à proposer.C'est le cas notamment pour la récupérationdes notices. Il serait indispensable de disposer

pour l'étape 2 d'un test sérieux sur la qualité etla fraîcheur des notices trouvées chez lesdifférents fournisseurs potentiels (producteurs,

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diffuseurs et/ou réseaux) qu'ils soient français

ou étrangers.

Préalables à l'étape 2

Afin que la réflexion et les travaux inhérents àl'étape n° 2 soient les plus efficaces possible ilest nécessaire, si le contenu du présent rap-port, est globalement approuvé, que le comitéde pilotage5:

- confirme (ou infirme) les objectifs duschéma directeur (compte tenu notamment duprojet de la Nouvelle grande bibliothèque);

- précise si nécessaire le contenu de cetteétape n° 2;

- se prononce sur les actions à court terme;

- donne son avis sur les orientations a priori,notamment celle concernant les BU et laDBMIST.

Les rédacteurs du présent document et lesmembres du groupe de travail considèrentque, si globalement le contenu du schémadirecteur ne change pas, l'intégration des BUest une nécessité.Si la décision est contraire, il faudra revoir demanière précise le champ de l'étude et lesattentes du schéma directeur.

Novembre 1988

5. Il est officiellement prévu d'intégrer la DBMIST au comité depilotage.

SIGLES

ABF : Association des bibliothécaires français

ACORD: Agence de coopération régionalepour la documentation (Région Rhône-Alpes)

AFNOR : Association française de normalisation

AGAPE : Application de la gestion automatiquedes périodiques

BCP : Bibliothèque centrale de prêt. Bibliothè-

que départementale, desservant les communesde moins de 10 000 habitants

BGF : Bibliographie de la France

BN : Bibliothèque nationale

BM : Bibliothèque municipale

BPI: Bibliothèque publique d'information. Bi-bliothèque nationale intégrée dans le Centrenational d'art et de culture Georges Pompidou

BU : Bibliothèque universitaire

CCN : Catalogue collectif national des publica-tions en série

CD-ROM : Compact disc read only memory.Disque compact utilisé comme support d'édi-tion. ROM indique que cette technologie nepermet ni l'ajout, ni la modification des informa-tionsCDST : Centre de documentation scientifique ettechnique du CNRSCESIA : Conseil en systèmes d'information

CIA : Conseil international des archives

CLSI : Computer library services

CNC : Centre national de la cinématographie

CNCBP: Centre national de coopération desbibliothèques publiques à Massy

CNEPS : Centre national d'enregistrement despublications en série

CNP : Centre national de prêt à la Bibliothèquenationale

CNRS : Centre national de la recherche scien-tifique

CPI : Catalogue collectif des périodiques infor-matisé

DBMIST: Direction des bibliothèques, desmusées et de l'information scientifique et tech-nique

DIXIT : Délégation à l'information, à la culture età la communication scientifique et technique,

au ministère de la Recherche

DL : Dépôt légal

DLL : Direction du livre et de la lecture

FFCB : Fédération française de coopérationentre bibliothèques

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FID : Fédération internationale de documenta-tion

IFLA : International federation of library associa-tions and institutions

INA: Institut national de la communicationaudiovisuelle

INIST : Institut national de l'information scientifi-que et technique. Organisme qui couvre lesactivités d'Informations scientifiques et techni-ques du CNRS (Science, technologie, méde-cine d'une part; sciences humaines et socialesd'autre part)

INTERMARC : International MARC

IPPEC : Inventaire permanent des périodiquesétrangers en cours (l'un des fichiers d'originedu CCN)

ISBN: International standard book number.Numérotation internationale normalisée pourles livres

ISDS : International serials data systemISO : International organization for standardiza-tion

ISRC : International standard recording code

ISSN : International standard serial number

LIBRA: Logiciel intégré de bibliothèque enréseau automatisé. A désigné le logiciel duréseau coopératif du ministère de la Culture etle logiciel de gestion intégrée distribué par laCISI (Compagnie internationale de services eninformatique). Depuis mai 1988, cette dénomi-nation s'applique uniquement au logiciel degestion intégrée distribué par SINORG.

MARC : Machine readable cataloguing. Catalo-gue lisible en machine, format de catalogage

OCLC : Online computer library center. Réser-voir nord-américain de notices catalographi-ques (18 millions), qui est aussi le plus grandcatalogue collectif au monde

RAMEAU : Répertoire d'autorité matière ency-clopédique et alphabétique unifié. Outil d'aideà l'indexation matière cohérente

SINORG : Société internationale d'organisation

UNESCO : United nations educational, scientificand cultural organization

UNIMARC : Universal MARC format