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savoir d'où l'on vient pour aller plus loin la lettre 'El antara "De tout ce que l'homme, dans son élan vital a érigé et construit, rien ne saurait à mes yeux surpasser les ponts. Partout dans ce monde, en tous lieux où ma pensée se meut ou s'arrête, je les retrouve, ces ponts symbolisant le sir éternel et insatiable qui pousse l'homme à relier, réconcilier, unir tout ce quisurgit devant son esprit." IvoANDRIC C·OMMEUNE. PASSERELLE éditorial: par Pierre-André EFFA 1984 : Chants et Danses du Maghreb Il y a plus de dix ans, fin 1983 début 1984,alors que des jeunes marchaient à travers la France pour essayer de faire valoir leur existence,nous décidions, quant à nous, de prendre les "Chemins dutemps". "Savoir d'où l'on viellt" disions nous, c'était Chants et Danses du Maghreb. Comprendre et aimer les musiques et lesdanses traditionnelles des anciens, lesmusiques plus savantes pour mieux aborder la modernité. Réhabiliter la mémoire pour se construire une identité : sa place et sa dignidans la société d'aujourd'hui Ensemble, nous avons été plus de 300 enfants, jeunes, d'adultes à mieux réussir dans notrevie, à réaliser certains de nos rêves. Nous avons donné partout en France prèsde 150 spectacles, concerts de musiques, obtenu la création de la première classe en Europe de musique arabo-andalouse dans une Ecole Nationale de Musique, assuré en moyenne 5 000 heuresd'animation par an,des centaines de journées de formation, 250 costumes ... Les taux de réussite à l'école oscillent entre 90 et 95 %. L'insertion professionnelle des jeunes du groupeest quasi totale, certains ont renoué avec l'école, plusieurs élèves pou suivent de hautes études (médecine, économie, lettres, langues, commerce, para-médicales, DEFA. ..), d'autres ont été invités à préparer le concours d'entrée au Centre National de Danse Contemporaine .... Ces réussites, nous les devons à la force de notre générosité, de notre capacité à partager les joies etlessouffrances, à s'entraider et à être solidaire, se fâcher, à se réconcilier et aussi à réconcilier, à notre persévérance ... Oh, ça n'a pas été sans difficultés ni déceptions, et puis, des faiblesses, qui n'en n'a pas ? 1994: "EL QANTARA": la passerelle "pour aller plus loin" En dix ans les choses ont bougé,les inquiétudes par rapport à l'avenir sont plus grandes, notre ville, notre société, notre avenir semblent parfois nous échapper. Comment réagir? Forcer le respect, c'est seulement par notre travail obstiné et patient, notre volonté; S'organiser pour accueillir plus de monde; Parler, écrire, se raconter pour mieux rencontrer et construire de véritables ponts. Partager avec plus de monde notre démarche. Accueillir toutes les musiques, toutes les danses, toutes les expressions. C'est le sens du nouveau nom du groupe: EL QANTARA : le pont, la passerelle vers l'avenir.

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Post on 12-Sep-2019

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savoir d'où l'on vient pour aller plus loin

la lettre'El antara

"De tout ce que l'homme, dans son élan vital a érigé et construit, rien ne saurait à mes yeuxsurpasser les ponts. Partout dans ce monde, en tous lieux où ma pensée se meut ou s'arrête, jeles retrouve, ces ponts symbolisant le désir éternel et insatiable qui pousse l'homme à relier,réconcilier, unir tout ce qui surgit devant son esprit."

IvoANDRIC

C·OMMEUNE.PASSERELLE éditorial: par Pierre-André EFFA

1984 : Chants et Danses du Maghreb

Il y a plus de dix ans, fin 1983 début 1984, alors que des jeunesmarchaient à travers la France pour essayer de faire valoir leur existence, nousdécidions, quant à nous, de prendre les "Chemins du temps".

"Savoir d'où l'on viellt" disions nous, c'était Chants et Danses duMaghreb. Comprendre et aimer les musiques et les danses traditionnelles desanciens, les musiques plus savantes pour mieux aborder la modernité.Réhabiliter la mémoire pour se construire une identité : sa place et sa dignitédans la société d'aujourd'hui

Ensemble, nous avons été plus de 300 enfants, jeunes, d'adultes à mieuxréussir dans notre vie, à réaliser certains de nos rêves. Nous avons donnépartout en France près de 150 spectacles, concerts de musiques, obtenu lacréation de la première classe en Europe de musique arabo-andalouse dans uneEcole Nationale de Musique, assuré en moyenne 5 000 heures d'animation paran, des centaines de journées de formation, 250 costumes ...

Les taux de réussite à l'école oscillent entre 90 et 95 %. L'insertionprofessionnelle des jeunes du groupe est quasi totale, certains ont renoué avecl'école, plusieurs élèves pou suivent de hautes études (médecine, économie,lettres, langues, commerce, para-médicales, DEFA. ..), d'autres ont été invités àpréparer le concours d'entrée au Centre National de Danse Contemporaine ....

Ces réussites, nous les devons à la force de notre générosité, de notrecapacité à partager les joies et les souffrances, à s'entraider et à être solidaire, sefâcher, à se réconcilier et aussi à réconcilier, à notre persévérance ... Oh, ça n'apas été sans difficultés ni déceptions, et puis, des faiblesses, qui n'en n'a pas ?

1994: "EL QANTARA": la passerelle "pour aller plus loin"

En dix ans les choses ont bougé, les inquiétudes par rapport à l'avenir sontplus grandes, notre ville, notre société, notre avenir semblent parfois nouséchapper. Comment réagir?

Forcer le respect, c'est seulement par notre travail obstiné et patient, notrevolonté; S'organiser pour accueillir plus de monde; Parler, écrire, se raconterpour mieux rencontrer et construire de véritables ponts. Partager avec plus demonde notre démarche. Accueillir toutes les musiques, toutes les danses, toutesles expressions. C'est le sens du nouveau nom du groupe: EL QANTARA : lepont, la passerelle vers l'avenir.