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jai un livre du Dr Hébri Bousserouel intitulé " Les savants Musulmans oublié de l'Histoire " des éditions "UNIVERSEL" Medecins, philosophes et chirurgiens musulmans.... Hounaïn Ibn Is'haq ( que Dieu ait son âme ) L'histoire personnelle de Hounain a elle même la valeur d'un symbole. C'est l'histoire d'une humiliation et d'une vengeance. Humiliation qu'un Perse arrogant fit subir au fier descendant arabe de l'audacieuse tribu des Ibadi, et qui contribua à l'avènement de la suprématie intellectuelle du jeune empire arabe. Hounaïn Ibn Is'haq est né à El-Hira en 142/809, l'année de la mort d'Haroun er-Rachid. Les instruments et les bocaux que l'enfant voit dans le laboratoire de son père éveille en lui d'autres aspirations que celle de devenir, comme la plupart de ses camarades, un simple commerçant d'ingrédients de toutes sortes. Il n'était pas pour cela. Le jour vient enfin où son vieil ami, le caravanier Houbéïch, se déclare disposé, en échange d’un peu de camphre, à conduire Hounaïn jusqu’à Bagdad, capitale de l’empire. Hounaïn désire se consacrer à la médecine et, avec toute l’ardeur et la soif d’apprendre de ses quinzes ans, il assiste aux cours de Yahia ben Masaoueih, professeur doté d’une immense renommée. Mais Hounain et incapable de se contrôler plus longtemps, il lui lance : « Retourne donc là d’où tu viens ! Va te faire agent de change à Hira comme les tiens ! Mais ne te mêle surtout pas d’étudier la médecine, ce n’est pas une profession pour un Ibadi ! » Hounaïn sort de la classe; pleurant amèrement. Les paroles méprisantes de Masaoueih le brûlèrent comme autant de coups de fouet. Ce jour-la, frémissant de colère, il se jure de prouver qu’il était capable de

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jai un livre du Dr Hébri Bousserouel intitulé " Les savants Musulmans oublié de l'Histoire " des éditions "UNIVERSEL"

Medecins, philosophes et chirurgiens musulmans....

Hounaïn Ibn Is'haq

( que Dieu ait son âme )

L'histoire personnelle de Hounain a elle même la valeur d'un symbole. C'est l'histoire d'une humiliation et d'une vengeance. Humiliation qu'un Perse arrogant fit subir au fier descendant arabe de l'audacieuse tribu des Ibadi, et qui contribua à l'avènement de la suprématie intellectuelle du jeune empire arabe.

Hounaïn Ibn Is'haq est né à El-Hira en 142/809, l'année de la mort d'Haroun er-Rachid. Les instruments et les bocaux que l'enfant voit dans le laboratoire de son père éveille en lui d'autres aspirations que celle de devenir, comme la plupart de ses camarades, un simple commerçant d'ingrédients de toutes sortes. Il n'était pas pour cela.

Le jour vient enfin où son vieil ami, le caravanier Houbéïch, se déclare disposé, en échange d’un peu de camphre, à conduire Hounaïn jusqu’à Bagdad, capitale de l’empire. Hounaïn désire se consacrer à la médecine et, avec toute l’ardeur et la soif d’apprendre de ses quinzes ans, il assiste aux cours de Yahia ben Masaoueih, professeur doté d’une immense renommée. Mais Hounain et incapable de se contrôler plus longtemps, il lui lance : « Retourne donc là d’où tu viens ! Va te faire agent de change à Hira comme les tiens ! Mais ne te mêle surtout pas d’étudier la médecine, ce n’est pas une profession pour un Ibadi ! »

Hounaïn sort de la classe; pleurant amèrement. Les paroles méprisantes de Masaoueih le brûlèrent comme autant de coups de fouet. Ce jour-la, frémissant de colère, il se jure de prouver qu’il était capable de devenir un aussi grand médecin que Masaoueih, ou plutôt non : un médecin vers lequel celui qui la si profondément offensé devra lever les yeux !

Il voyage en pays roumi, en Asie Mineure, il étudie la langue grecque jusqu’à la maîtriser assez totalement pour pouvoir lire les ouvrages des grands médecins grecs dans le texte. Auprès du meilleur professeur de Basra, sur le golfe Persique, II perfectionne son arabe et apprend le persan. Il pane déjà l’araméen depuis sa plus tendre enfance.

Deux années se sont écoulées depuis que le jeune Hounaïn a vu se refermer derrière lui les portes dorées de Bagdad... Or, voila qu’un soir au crépuscule Chalil ben Abdallah, ancien membre lui aussi du cercle d’auditeurs de Masaoueih. rend visite a un ami. les yeux baissés, un étranger a barbe noire assis en tailleur

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sur sa peau de mouton. Chalil ne la encore jamais rencontré dans les rues de Bagdad. Absorbé par son entretien avec son ami, il ne prête guère attention a ce personnage muet.

Mais soudain une voix s’élève, elle chante des vers grecs. Des vers d’Homère qui parlent d’un homme nommé Ulysse. Et c’est sa voix gui trahit le chanteur. Chalil la connaît bien. L’homme qui, la tête appuyée au mur orné de carreaux de faïence multicolore, chante le héros d’Homère ne peut être que son ami et ancien condisciple, Hounaïn ben Is’Haq. Inquiété, celui-ci demande a Chalil de garder le silence : « Ne divulgue pus mon secret. Ma mission n’est pus encore accomplie. »

Peu de temps après, Chalil rencontre de nouveau son mystérieux ami, cette fois dans la maison de Djabril ben Bajtichou doyen du corps médical de Bagdad. Et Chalil n’a pas fini de s’étonner En effet, le vénérable vieillard de la très ancienne lignée de médecins de Goundi chapour traite le jeune Hounain, alors tout juste âgé de dix-sept ans, avec la prévenance. la déférence même, dont on n’use généralement qu’envers des personnages haut placés. Il l’appelle « Maître Hounaïn » et lui prodigue tous les honneurs réservés aux hôtes de marque.

- Pourquoi t’appelle-t-il Maître ? demande Chalil, incrédule et curieux, à son ami en sortant avec lui de la maison de Djabril. Hounain tire alors de sa poche la traduction dont le chef du cours médical l’avait chargé. Il le sent, l’heure du règlement de comptes a enfin sonné.

« Prends ces feuilles et apporte-les a Yahia ben Masaoueih, l’homme qui m’a brutalement chassé de son cours puis répète-lui ec que tu viens de voir et d’entendre dans la maison de DjabriI hen Bajtichou. »

- Nul être humain n’a pu produire une telle traduction, a moins que l’esprit de Dieu ne la lui ait inspirée ! S’écrit Masaoueih après avoir examiné les feuillets. Dis à Hounaïn lbn Is’haq que je serais heureux de compter au nombre de ses amis.

Hounaïn inaugure alors une série de conférences médicales à Bagdad. Le sage Djabril ben Bajtichou lui-même ne dédaigne pas d’y assister et de s’instruire auprès de son jeune ami. Parmi les auditeurs figure même parfois l’ancien professeur de Hounain, Masaoueih en personne.

Mais plus que ses conférences, ce sont ses traductions magistrales qui feront la célébrité de ce jeune Arabe qui désormais surclasse. et de loin, Masaoueih. Les Banou “fils” de Moussa sont enthousiasmés par un travail aussi solide et aussi sûr. Il ne s’agit point là de traductions littérales, le sens de la phrase est réellement transposé dans la nouvelle langue, un arabe à la fois clair et élégant. Mohammed ben Moussa se montre particulièrement attaché au jeune Ibadi. Il l’héberge et lui alloue un traitement élevé pour traduire en arabe les ouvrages grecs que ses frères et lui-même Se sont procurés.

Hounaïn Se voit bientôt obligé de s’adjoindre des aides traducteurs. Mais aucun livre ne sort de chez lui qu’il ne l‘ait lui-même scrupuleusement revu et corrigé. Des qu’un nouveau texte lui parvient il commence par le disposer clairement, par le diviser en chapitres et alinéas, méthode particulièrement précieuse lorsqu’il s’agit des ouvrages de Galien, écrivain préféré de Hounaïn. Il était un des plus éminents traducteurs des oeuvres grecs en langue arabe.

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Quant à Hounaïn ibn Is’haq sa mission immense de traducteur ne doit pas éclipser sa production personnelle. Qui présente sous une Forme didactique les grands points, de la science médicale ou qu’il Soit traité d’un sujet spécialisé : Ophtalmologie, diététique, thérapie dentaire, pharmacopée.

Hounaïn s’affirme comme le meilleur représentant de ce siècle. Parmi les traités dus a sa plume experte, Kitab el-maça’íl-tib le ‘Livre des questions relatives à la médecine’ est l’une des sources principales de la médecine médiéval, que des générations d’étudiants orientaux ont appris par coeur.

En Occident, son succès relative a l’art médical fut reçu comme la bible. Une oeuvre, identique par le contenu sinon par la présentation, semble se cacher sons deux titres différents: Livre des questions relatives à la médecine ‘Kitab el-maça’íl-tib’ hypothèse qu’un examen relatif à La médecine. La rédaction commencée par Hounaïn a été achevée par son neveu Houbaïs. Mais il est difficile de faire le partage. Quoi qu’il en soit, le Kitab el-maça’íl-tib fut un véritable catéchisme médical, en usage pendant des siècles. Sous forme de questions-réponses, il présente les notions générales.

Lorsque Hounaïn a besoin d’un exemplaire d’un certain manuscrit de Galien qui a son époque est déjà une rareté. Il part lui-même à sa recherche « J’en avais un besoin urgent et parcourus de ce fait lai Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et l’Egypte, jusqu a Alexandrie. Mais je ne réussis a le découvrir nulle part, abstraction faite d’une moitié de l’ouvrage que je trouvais à Damas. » En plus de cet écrit rare, dont l’origine est aujourd’hui perdus Hounain rapporte a Bagdad un grand nombre d’ouvrages précieux.

Entre-temps, El-Moutawakil, successeur d’El-Mamoun, l’a nommé son médecin traitant personnel en même temps que directeur de l’école califienne de traducteurs, nouvellement fondée.

Il mourut en 206/873. A la mort de Hounaïn, la majeure partie des ouvrages commencer furent terminés par son fils Ishaq ben Hounaïn et son neveu Qobaïs.

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alors je choisi de vous parler de alkhawarizmi un des plus grand savant, et surtout c lui le createur de l'algorithmique(tiré de son nom alkhwarizmi) qui est la base de la programmation 'informatique eh oui

l-Khwarizmi d'Abu Abdullah Muhammad Ibn Musa née à Khwarizm (Kheva), une ville au sud du fleuve Oxus dans le présent Uzbekistan. (Uzbekistan, un pays musulman pendant plus de mille années, a été succédé par les Russes en 1873.) Ses parents émigré au sud de Bagdad quand il était un enfant. La date exacte de sa naissance n'est pas connue. On l'a établi de ses contributions qu'il s'est épanoui sous Al-Mamun de Khalifah (Calif) à Bagdad pendant 813 à 833 . et il est mort autour 840 . Il est meilleur connu pour présenter l'algorithme mathématique de concept, qui est tiré de son nom.

Al-Khwarizmi est l'un des plus grands mathématiciens jamais vécu. Il est le fondateur de plusieurs branches et concepts de base des mathématiques. Il est également célèbre en tant qu'un astronome et géographe. Al-Khwarizmi a influencé la pensée mathématique à a une plus grande ampleur que tout autre auteur médiéval. Il est identifié en tant que fondateur d'algèbre, comme il lance non seulement le sujet sous une forme systématique mais également développé lui jusqu'au degré de donner les solutions analytiques des équations linéaires et quadratiques.

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l'algèbre est dérivée de son célèbre livre "Al-Jabr wa-Al-Muqabilah". Il a développé en détail les tables trigonométriques contenir le sinus fonctionne, qui plus tard ont été extrapolés aux fonctions de tangente. Al-Khwarizmi a également développé le calcul de deux erreurs, qui l'ont mené au concept de la différentiation. Il a également raffiné la représentation géométrique des sections coniques L'influence d'Al-Khwarizmi sur la croissance des mathématiques, de l'astronomie et de la géographie est bien établie dans l'histoire. l'approche était systématique et logique, et non seulement il a rassemblé la connaissance alors régnante sur de diverses branches de la science mais également enrichi lui par ses contributions originales. Il a synthétisé la connaissance grecque et indoue et aussi a contenu sa propre contribution d'importance fondamentale pour des mathématiques et la science. Il a adopté l'utilisation de zéro, comme numéro d'importance fondamentale, amenant à la prétendue arithmétique des positions et du système décimal. Son frayer un chemin de travail sur le système des numéros est bien connu en tant que l'"algorithme," ou "Algorizm." En plus de présenter l'arabe des numéros, il a développé plusieurs procédures arithmétiques, y compris des opérations sur des fractions.

En plus d'un traité important sur l'astronomie, Al-Khwarizmi a écrit un livre sur les tables astronomiques. Plusieurs de ses livres ont été traduits en latin en l2th siecle par Adelard de Bath et Gerard de Crémone. Les traités sur l'arithmétique, Kitab al-Jam'a wal-Tafreeq bil Hisab al-Hindi, et celui sur l'algèbre, Al-Maqala fi Hisab-al Jabr wa-al-Muqabilah, sont

connu seulement des traductions latines. C'était cette traduction postérieure jusqu'à la laquelle a présenté la nouvelle science inconnu à ouest " puis." Ce livre a été employé jusqu'au seizième siècle comme manuel mathématique principal des universités européennes. ses tables astronomiques ont été également traduites en langues européennes et, plus tard, en Chinois.

La contribution d'Al-Khwarizmi à la géographie est également exceptionnelle. Il a non seulement mis à jour les vues de Ptolémée sur la géographie, mais également les corrigé en détail. Soixante-dix géographes ont travaillé sous la conduite de Khwarizmi et ils ont produit la première carte de le globe (monde connu) dans 830 C.E. On rapporte qu'également il collabore aux mesures de degré commandées près le khalifah (Calife) Mamun al-Rashid étaient mesure visée du volume et circonférence de la terre. Son livre de géographie "Surat-Al-Ard intitulé de Kitab," comprenant des cartes, a été également traduit. Ses autres contributions incluent le travail original lié à horloges, cadrans solaires et astrolabes. Il a également écrit Al-Tarikh de Kitab et Al-Rukhmat de Kitab (sur des cadrans solaires).

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Ibn Sina

(Que Dieu ait son âme)

Avicenne pour les Occidentaux

Des texte traduits par Gérard de Crémone, le Canon d’Ibn Sina et celui qui rencontra le plus grand succès jusqu’à une date avancée. La première impression d’ensemble parut à Milan, en 1473. une douzaine d’éditions, complètes ou partielles la suivirent jusqu’à la fin du Xve siècle, une soixantaine entre 1500 et 1674. le Canon d’Ibn Sina (Avicenne) succita néanmoins des tentatives de révision : aucune n’amena une

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nouvelle traduction de l’ensemble fondée sur l’Arabie. Le plan du Canon d’Ibn Sina (Avicenne) était d’une extrême logique, dérouta les premiers lecteurs. Mais une fois assimilé, il se prêta admirablement aux exigences de l’enseignement universalité. Il offrait une présentation plus approfondie et totalement différente du Tegni de Galien.

Son père fut originaire de Balkh. Sous le règne de Nouh ibn Mansour le Samanide(977-997), il s’en alla de Balk à Boukhara ; pour travailler dans l’administration. Il devient préfet de Kharmaithan, centre d’un district de la region de Boukhara, métropole ancienne. C’est exactement à Afchana qu’il épousa sa mère, Arabe issue d’une famille noble, Qoreichite de la mecque et s’installa. Ibn Sina naquit en 980 à Afchana, près de Boukhara, puis son frère. La famille se rendit à Boukhara, où il étudia le Coran et les belles-lettres. A l’âge de dix ans révolus, il vint à bout de cent quatorze sourate di Coran et d’une grande partie des belles-lettres, si bien qu’on en était surpris. Son père décida de l’envoyer auprès d’un marchand qui connaissait le calcul indien, pour l’apprendre de lui. Entre temps il s’attacha à Ismaël Zahid pour étudier assidûment la jurisprudence et il fut un de ses meilleurs élèves. Il était familiarisé avec les diverses méthodes d’interrogation et d’objection addressées à l’interculoteur, selon les procédés usités parmi les gens du métier. Ibn Sina disait :

‘Tout problème que mon maître me proposait, je parvenais à le résoudre mieux que lui-même. Ainsi j’appris de lui les parties évidentes de la logique, science dont il connaissait peu les subtilités. Puis, spontanément, je me mis à lire des livres et à étudier les commentaires, de sorte que je deviens maître en logique. Sous la direction de Natéli, je lus aussi la Géométrie d’Euclide, depuis le début jusqu’à la cinquième ou à a sixième figure ; quand au reste du livre, je parvins à en résoudre personnellement toutes les difficultés. Je passai à l’Almageste. Lorsque j’en eus fini avec ses préliminaires et que je parvins aux figures géométriques, Natéli me dit : ‘Lis, toi-même et résous les difficultés ; ensuite, expose-moi, ce que tu as lu pour que je distingue ton profit’le vrai du faux’. (L’homme n’était pas à la hauteur du livre). Donc je me mis à élucider le livre par moi-même. Puis j’exposais à mon maître les questions. Que de problèmes difficiles que Natéli n’avait pas résolus jusqu’alors et qu’il compris grâce à moi !

Ensuite, Natéli me quitta, s’en allant à Gorgandj. Quant à moi, je m’appliquai à lire et à étudier les ‘Fossous el-Hikam’ de Farabi. Les sciences naturelles et la métaphysique, et de jour en jour, les portes de la science s’ouvraient devant moi.

Puis je m’adonnais à la médecine. Quelques temps après, des médecins éminents l’étudièrent sous ma direction. De plus, je donnais mes soins aux malades. Ainsi, je maîtrisait confortablement le traitement fondé sur l’expérience, alors que je n’étais âgé que de seize ans’.

A seize ans, il était professeur agrégé de médecine. Il enseigna la médecine dans les grands hôpitaux musulmans.

Déjà au IXè siècle Abou Ali Ibn Sina décrivit les effets du café sur l’appareil digestif. Bien sûr, après Er-Razi, qui les décrivit avant lui.

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En médecine comme en philosophie Avicenne était un maître incontestable et incontesté. Auteur de plus de cent ouvrages parmi eux ‘le livre de la guérison’ et le ‘canon de la médecine’, consulté jusqu’à présent. Source de référence pour les études de médecine en Europe.

Abou Ali ibn Sina surnommé, Cheikh Er-Raïs, le maître des savants !

Il est embarrassant pour un professeur d’avoir à affronter un élève qui non seulement assimile toutes les matières avec une facilité déconcertante, mais qui de surcroît corrige ses énoncés et résout les difficultés mieux que lui !

Que penses-tu de ta prestation lors de ton examen de médecine à l’école de Djoundaysabour ? Tu ne me contrediras pas si je te dis qu’elle est resté gravé dans plus d’une mémoire. Le 20 de dhoul el-qa’da très précisément....La salle était noire de monde, ils étaient venus nombreux de tout le pays pour écouter le prodige de seize ans. Il y avait, des médecins de toute origine, des juifs, des chrétiens, des mazdéens, de ces savants vieillards au visage buriné, le trait raidi par le savoir. L’exposé qu’il fit sur l’étude du pouls, l’extraordinaire concision avec laquelle il décrivit ses différents aspects, cinq de plus que Galien, a frappé tous les esprits. Mécanisme de la digestion, établissement du diagnostic par l’inspection des urines, méningites, régime des vieillards, utilité de la trachéotomie.

Abordant l’apoplexie, il révolutionna l’assistance en affirmant qu’elle était due à l’occlusion d’une veine du cerveau, remettant en cause du même coup la théorie non valable et inconsidérée de Galien. Il ajouta aux quatre saveurs gustatives décrites par Aristote le mauvais goût, l’inspidité, et d’autres encore...De nombreux autres éléments participent à la saveur d’un repas, disait-il.

La prière, songea-t-il. Depuis toujours elle lui avait été salutaire. Chaque fois qu’il avait été confronté à un problème ardu. C’était dans le silence souverain de la mosquée qu’il avait trouvé la voie. Allah est le miroir, Il est le reflet suprême e la vérité.

Il disait : ‘Chaque fois que je me trouvais dans l’embarras devant un problème ou que j’étais incapable d’établir le moyen terme d’un syllogisme, j’allais à la mosquée, je priais, je suppliais l’Absolu Instaurateur de l’Univers de me révéler ce qui m’était impénétrable et de me simplifier ce qui m’était laborieux. Puis la nuit, je revenais à la maison, je me remettais à lire et à écrire. Lorsque, je cédais au sommeil, quelque peu, je voyais en songe précisément la même question, de sorte que, pour plusieurs problèmes difficiles, la solution m’apparut pendant que je dormais. Ainsi, je devins maître en médecine, en logique, en sciences naturelles, en philosophie et en mathématiques’.

Il racontait : ‘alors je revins à la science divine. Je lus le livre intitulé : ‘Métaphysique’, mais je n’en comprenais rien. Les intentions de son auter restaient obscures pour moi. J’eus beau relire quarante fois ce livre, d’un bout à l’autre je n’en saisis ni le sens ni le but. Je désespérais et je me dis, ce livre est incompréhensible. Un jour, je passais par le Souk des librairies, un marchand ambulant tenait à la main un livre dont il criait le prix. Il me le présenta, dans mon encouragement, je le repoussait, convaincu qu’il n’y avait nul profit en cette science. Le vendeur insista, disant : ‘Achète ce livre, il est à bon marché. Je le vends

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au prix de trois dirhams parce que son propriétaire est dans le besoin.’ Je l’achetai donc. C’était le livre d’Abou-Naçr-El-Farabi, ‘Les buts de la métaphysique’. Je revins chez moi et je m’empressai de le lire, sur le champ, les buts poursuivis par l’auteur de ce livre se découvrirent à moi, parce que je le connaissais déjà par coeur. Tout réjoui de cet événement. Je fis ample aumône aux pauvres, en action de grâce, dès le lendemain’.

A l’âge de dix huit ans, il en avait fini avec l’étude de toutes les sciences. Il savait déjà l’astronomie, il apprit les mécanismes de notre univers, le mouvement des planètes fixées à leurs sphères respectives, parfaitement transparentes. Il acheva aussi ses connaissances en philosophie.

A vingt ans, sur la requête du jurisconsulte Abou Bakr el-Baraqi, il décida de prendre le calame ‘la plume’. En quelques semaines, il rédigea pour lui un ensemble de dix volumes : El Haçil wa el mahçoul ‘Le traité du résultant et du résulté’, ainsi qu’une étude sur les moeurs : El Birr wa el Ithim ‘’La dévolution et le péché’.

Dans le même temps, il élabora à l’intention de son voisin Abou El-Hassan El Aâroudi, une encyclopédie scientifique El Madjmoû’ ‘compendium’ dans lequel il traitait de toutes les sciences sauf les mathématiques ‘Le Compendium d’Aâroudi’, que ses vingt et un volumes rendaient aussi denses que ‘Le Traité du résultant et du résulté’ en deux volumes, qu’il gardait jalousement chez lui.

Il écrivit souvent à son ami El Birouni :

‘En astronomie, j’ai retrouvé une des premières traductions en arabe par Hounaïn Ibn Is’Haq de l’almageste de Ptolémée. Elle remonterait à plus de trois cent ans. C’est une version qui a du appartenir à l’école dite de Minuit ; je pense fortement en rédiger un abrégé.

Jai aussi pris connaissance des tables astronomiques indiennes. A ce propos, j’avoue être assez sceptique sur ce que les savants de là-bas appellent ‘le jour de Brahma’. Est-il scientifiquement possible de croire qu’à chaque révolution de 432 millions d’années les astres reviennent à leur position initiale ? J’aimerai beaucoup avoir ton avis là-dessus’.

C’est par des détails aussi primaires que nous pouvons vérifier combien l’oeuvre du Créateur est sublime, parfaite et unique. Allah est Grand’.

Depuis neuf mois que Cheikh el-raïs est à Gourgandj. Il rédigea successivement un abrégé traitant de la pulsation, en persan ; un poème sur la logique ; une réfutation des prédictions de l’avenir fondées sur les horoscopes, appelée aussi Réfutation de l’astrologie judiciaire. Il était contre les astrologues, pour lui ce n’est pas une science. Dix poèmes, une épître sur l’ascétisme où il exposa avec une grande précision les états de conscience de l’ascète. I écrivit aussi un livre philosophique qu’il intitula : ‘les Facultés humaines et leurs appréhensions’, de nombreux poèmes sur la Magnificence et la Sagesse, ainsi qu’un traité sur ‘La tristesse et ses causes’, qui n’est autre que la parapsychologie.

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‘J’étais alors au comble de mon érudition, javais lu tous les livres dignes d’être lus, je possédais la science par coeur, depuis elle n’a fait que mûrir en moi’.

Ali Ibn Sina ne se tient pas sur un siège surélevé, mais sur un tapis, respectant l’usage qui veut qu’un enseignement ne s’élève pas au dessus du cercle de ses auditeurs, seuls ses vêtements reflètent l’importance de sa fonction. Il est vêtu du costume des savants et sa tête est enveloppée d’un truban savamment noué. ( Ce qui prouve l’humilité des savants Musulmans).

Ibn Sina promena son regard sur les étudiants avant de conclure :

‘C’est ainsi que celui qui accomplit les cinq prières avec la foi et la confiance dans la bonté divine, celui-là recevra la récompense de cinquante prières... Ainsi s’achève notre cours d’aujourd’hui .Wa salam ‘alaïkoum ‘que la paix soit sur vous’.

La prière du milieu du jour terminée, Ibn Sina reprit son enseignement, mais cette fois à l’intention des maîtres et des auditeurs érudits venus des quatre horizons de la Perse.

On parla littérature, tradition, logique, science des nombres, science des corps, et naturellement médecine. Cet après-midi, Ibn Sina ‘Avicenne’ dicta plus de cent feuillets.

Au cours de deux mois, il écrivit quatre ouvrages : ‘ les Remèdes pour le coeur’, ‘Le Traité exposant l’épître du médecin’, ‘un Abrégé sur : L’angle formé par la tangente n’a pas de quantité’, et ‘les Questions générales d’astronomie’.

Il aimait souvent répéter : ‘Notre existence s’écoule en quelques jours. Elle passe comme le vent du désert. Aussi, tant qu’il te restera un souffle de vie, il y a deux jours dont il ne faudra jamais t’inquiéter : Le jour qui n’est pas venu, et celui qui est passé’.

Le sermon d’Avicenne

‘ Je promets et je jure au nom d’Allah, l’Etre suprême d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis à l’intérieur des maisons mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe : ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs ni à favoriser le crime .Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instructions que j’ai reçue de leurs pères. Que les hommes m’accordent leur estime, si je suis fidèle à mes promesses couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque’.

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Les Occidentaux ont brouillé les données et ils ont attribué cet acte de foi écrit et fait l’imminent savant Abou Ali Ibn Sina (Avicenne) à Hippocrate. La preuve irrévocable est la suivante, est-ce que Hyppocrate croyait en Dieu unique ? Non. Comment pourrait-il jurer comme suite : je promets et je jure au nom d’Allah, l’Etre suprême’. (Qui d’autre, qu’Allah).

‘Pourquoi ne pas rendre à Ibn Sina, ce qui appartient à Ibn Sina ?’

C’est encore lui qui dit : ‘Si le symptôme devient urgent, on abandonnera le soin de la maladie pour soigner le symptôme’.

C’est à Ibn Sina que l’on doit d’avoir constaté le premier qu’un cancer localisé est souvent la manifestation d’un état cancéreux généralisé de l’organisme. C’est lui aussi qui révèle le caractère contagieux de la phtisie pulmonaire et le danger que les phtisiques encourent en s’exposant au soleil.

Que certaines maladies infectieuses, telle la variole, confèrent à celui qui en est atteint l’immunité à vie. Très important en médecine.

Le grand médecin Ibn Sina (Avicenne) donne la première description claire et complète de la splénite infectieuse qu’il nomme fièvre persane. Il dresse un tableau de diverses maladies qui engendrent la jaunisse et donne du ‘filaire de Médecine’, parasite du tissu cellulaire sous-cutané.

Et ajouta :

‘I lne faut pas se convaincre que ce l’on désire est plus important que ce que l’on possède. Et t’assurer qu’aucune ambition ne mérite le prix d’une vie humaine...’

‘Un bol renversé ne se remplit jamais. Si tu persistes à vivre en tournant le dos à la réalité, le bonheur et le malheur glisseront sur ton coeur comme l’eau du torrent sur les galets. Or l’homme a besoin du bonheur et du malheur pour marcher en équilibre. Et l’être le plus fort, fut-il l’invincible Roustam (Héros de légende invincible, c’est en sorte l’Hercule persan), a besoin de se confier un jour’.

Il ajouta :

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‘Les peuples souffrent d’une double infirmité : l’absence de mémoire et la cécité. Ce qui leur confère l’étrange aptitude de glorifier ceux qu’ils ont haïs la veille, et de haïr le lendemain ceux qu’aujourd’hui encore ils vénèrent’.

Il dit encore :

‘Je suis un homme de science, et je ne crois pas à l’irrationnel. J’ai même écrit un ouvrage sur le sujet intitulé :’ réfutation des prédictions basées sur les horoscopes’.

Il ajouta :

‘En ces trois êtres ne mets jamais ta confiance : le roi, la femme et le cheval. Car le roi est blasé, la femme perfide et le cheval fugace..’

au cours des trois mois passés à Qazvim, il ajouta à ses écrits trois ouvrages supplémentaires : (Le Colloque des esprits après leur séparation d’avec le corps), (les Postulats des annales du temps passé), et une allégorie philisophique : (Hisoitre de Salaman et Absal).

A tout cela fut conçu sans jamais abandonner la rédaction d’un deuxième livre du Canon qu’il acheva sur la route entre Talar et Tedjen. Cette deuxième partie comprend les définitions de la maladie et ses causes. C’est son livre de pathologie.

Il allait vers Déhestan, et tomba gravement malade, il revint à Gorgani sur sa propre situation la Qacida ‘le poème’ dont voici les premiers vers :

‘Quand j’eus grandi, aucune localité ne fut à ma mesure,

Quand mon prix s’éleva, il n’y avait plus d’adjudicataire.’

Il mourut en 1037 à Hamadhan, sans femme ni enfant, seul.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Rochd

(Que Dieu ait son âme)

il disait : ‘Si le sens apparent de l’écriture entre en conflit avec les conclusions obtenues par démonstrations, on doit l’interpréter métarphoriquement, c’est-à-dire en déchifrant les symboles.’

Abou el-Walid Ibn Rochd, connu sous le nom d’ AVERROES, né à Cordoue en 1126, philosophe et médecin arabe.

Averroès fut grand cadi de Cordoue et de Séville, R. Brunschwig, analysant la Bidaya ‘Début’ le traité d’exégèse juridique d’Averroès. Il observa un strict respect d’une tradition en Orthodoxie.

Ibn Rochd reste fidèle à l’esprit et à la lettre du Coran qui place au-dessus de tous les autres Prophètes ceux qui ont apporté le message de la Loi, tels que Abraham, Moise, Jésus et Mohammad Ibn Abdallah ( que le salut et les bénédictions d’Allah soient sur eux).

Ibn Rochd s’efforce de retrouver l’islam matinal du message coranique, le message universel occulté par des siècles de traditions régionales, fussent-elles médinoises.

Ibn Rochd (Averroès) ne parle vraiment en son nom que dans son Traité décisif sur l’harmonie entre la religion et la philosophie (Kitab fasl al-maqal), avec ses deux annexes : le Damina ‘Appendice’, et le ‘Manahidj el adilla’ qui dénonce les sophismes concernant les fausses interprétations de la foi.

Ibn Rochd marque nettement la différence qui le sépare d’Aristote : le moteur immobile, qui attire vers lui tous les êtres, et qui est pensée de la pensé, n’a rien à voir avec le Dieu du Coran, transcendant et Créateur, disant à chaque chose : [ Sois ! et elle est].

Pour Ibn Rochd, puisque le monde existe et que , soumis au devenir, il n’est pas Dieu , il est créé.

Quel est son rapport à Dieu ? D’abord tout appartient à Dieu, en Lui, (à la différence de la connaissance humaine), l’acte de connaître est en même temps l’acte de créer.

Il dit :

‘La connaissance divine est différence de la connaissance humaine : l’existence des êtres est la cause de notre savoir, alors que la connaissance de Dieu est la cause de l’existence des êtres’.

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Ibn Rochd fut également un éminent médecin, il fut le premier à émettre l’idée fondamentale de l’immunologie. Et Dieu sait, quelle importance occupe de nos jours l’immunologie, pour ne pas dire que tout repose sur elle, dans le domaine médicale.

Il mourut à Marrakech en 1195.

Que Dieu ait son âme

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Er- Razi

( Que dieu ait son âme )

Son oeuvre en chimie était impressionnante. Il laissa une description complète de son équipement de laboratoire et de plusieurs procédés chimiques connus de lui. Ces procédés inclus la distillation, la dissolution, la calcination, l’évaporation, la cristallisation, la sublimation, la filtration, l’amalgamation ou fusion et la fabrication d’onguent et de cérats. Il élabora une classification systématique des substances minérales, auxquelles, il ajouta un nombre de substances préparés artificiellement. Il fut le premier à mettre sciemment la chimie au service de la médecine. Initiative que Paracelse reprendra six siècles plus tard. Un des médicaments mis au point par lui reçu en France le nom de « blanc Rhases », d’où le langage populaire tira «blanc raisin ».

Er-Razi est musulman, persan par sa ville natale et sa langue maternelle, Arabe de par la langue qu’il utilise et la culture qui est la sienne. Il fut le seul médecin au monde possédant un savoir médical extrêmement vaste. Il se penchait sur les malades le jours et sur les livres la nuit. La nuit, il se livrait à des expériences chimiques.

Razès pour les occidentaux. Déjà au IXè il a décrit les effets du café sur l’appareil digestif. Après une longue période où la consommation resta limitée à la péninsule arabique, le café aborda l’Europe au début des années 1700. c’est lui également qui le premier avait différencié la goutte du rhumatisme.

Pour Er-Razi, idéal auteur est de compléter les études livresques par l ‘observation des malades. Son oeuvre est dominée par ces tensions fécondes entre savoir reçu, réflexion personnelle et expérience acquise. Il garantit un cadre théorique qui permet de comprendre les phénomènes et leurs causes, mais il n’exclut ni examen critique, ni confrontation avec la pratique.

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Il écrivit de précieux ouvrages sur la peste, la variole, la rougeole, la goutte et les rhumatismes. A qui nous devons la découverte des deux fièvres épidémiques majeures. En effet nous devons à ce célèbre médecin le diagnostique de la variole et de la rougeole. L’observation de la réaction de la pupille à la lumière. Les conclusion d’un homme comme Ibn el-Haytham, qui définit la vue comme un processus lié à la réfraction, sont fondamentales.

Ses travaux traduit en latin par Farraguet en 1279, son livre sur la variole et la rougeole écrit au début du Xè siècle connaîtra plus de quarante et une (41) éditions entre 1498 et 1866. le célèbre livre de la variole et de la rougeole traduit et largement répandu au XVIIIe et XIXè siècles. C’est un chef d’oeuvre, ce n’est ni Galien ni Hippocrate qui l’a écrit, ils n’en connaissaient même pas l’existence.

Abou Bakr Mohammed Ibn Zakariya Er-Razi, son nom, que les Occidentaux déformeront en Rhazès, est l’un des flambeaux de la médecine arabes. Originaire de Raiy, métropole persan à quelques kilomètres au sud de l’actuelle Téhéran, où il est né en 253/864. Grand chimiste, il découvre des corps importants tel que les alcools, et invente la distillation, procédé fondamental dans le domaine de la chimie. Bien des ombres pourtant entourent sa vie et son oeuvre. Il reçoit dans sa ville natale une formation axée sur la philosophie, les mathématiques, l’astronomie et l’alchimie. Dans les dernières années du XIe siècle, il quitte Raiy attiré comme tant d’autres esprits de son temps par la brillante cour de Bagdad. L’Irak est alors dominé par des Emirs Bouyides, favorisant la vie intellectuelle et scientifique.

Selon une ancienne tradition, la visite de l’hôpital de Bagdad convainc Er-Razi de l’efficacité de la médecine. Le pharmacologue de l’établissement lui aurait décrit les vertus bénéfiques du médicament appelé Hayy al-‘alam le ‘sempervivum’. Quoi qu’ilen soit, comme Er-Razi va désormais déployer une intense activité comme médecin attaché à la cour et directeur de l’hôpital. Mais les pistes se brouillent pour qui tente de le suivre dans ses déplacements entre Bagddad et Rayy, de préciser ses souvenirs, anecdote a toujours retenu l’attention de ses flatteurs chargés pat l’émir, Abd ed-Dawla de reconstruire l’hôpital de Bagdad. Il aurait accroché des quartiers de viandes en différents endroits de la ville, là où la décomposition était la plus lente, l’air était plus sain et le lieu de la fondation ainsi désigné.

Le Kittab et-tib el Mansouri ‘le livre de médecine d’el Mansour’ comme l’indique sont titre fut dédié par er-Razi à Abou Salih Mansour Ibn Is’haq gouverneur de Raiy, est le plus élaboré de ses ouvrages de synthèse. Fruit d’un savoir accumulé et de l’observation quotidienne, cet ouvrage introduit à une médecine originale dans ses fondements théoriques, renouvelée par des diagnostics précis et des descriptions minutieuses. Il embrassa en des proportions raisonnables, l’ensemble de l’art médical. il se divise en dix livres :

Le premier traité de l’anatomie,

Le deuxième des tempéraments,

Le troisième des aliments et des médicaments,

Le quatrième de l’hygiène et de la préservation de la santé,

Le cinquième de la cosmétique,

Le sixième du régime dans les voyages,

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Le septième de la chirurgie,

Le huitième des poisons,

Le neuvième très apprécié et souvent réédité isolément du moins en traduction latine, des maladies classées de la tête aux pieds,

Le dixième concernent les fièvres,

Le Kitab el Moudhal ila sina’at et-tib ou ‘Introduction à l’art médical’ se limite à la partie théorique,

Le recueil des Aphorismes (el Foussoul),

Livre du Guide (Kitab el Mourchid) destiné aux débutants, près de quatre cents règles médico-philosophiques, rappelle les vérités élémentaires d’une façon concise et rythmée, elles se gravent aisément dans la mémoire,

Le livre du médecin nomade,

Kitab el Kabir ‘le grand livre’,

Kitab el kafi ‘ le livre suffisant’ en deux parties : la première partie traitant les maladies de la tête aux pieds. La deuxième partie des maladies internes,

Kitab el Fahir : ‚ le livre renommé’ présente l’ensemble de la thérapie,

Kitab et-Taqsim wet-tachdjir ‘Livre des diagnostics différentiels’ : tous les diagnostics différentiels, symptômes et douleurs.

Er-Razi résume sa pensée dans l’aphorisme trois cent quarante-neuf questions-réponses, afin que le médecin ne manque pas son but.

Il faut que le malade et ses proches soient avec le médecin et non contre lui. Qu’ils ne cachent rien des états du malade et de son comportement. Avec Er-Razi, le triangle médical grec : la maladie-le malade-le médecin- et l’entourage du malade.

Kitab et-tib er-rouhani ‘Livre de la Médecine de l’âme’. Er-Razi montre en vingt chapitres, l’excellence de la raison, qui permet à l’homme d’acquérir la science, de pratiquer la justice, de maîtriser les passions, d’échapper aux attraits des plaisirs néfastes. Le chapitre consacré à l’ivresse dénonce les méfaits de la boisson. ‘Tout excès renforce l’âme désirante et affaiblit l’âme raisonnable. Ce qui conduit à l’abandon de la rationalité pour la soumission au règne animal.’

Le Livre sur le calcul rénal et la vessie est un recueil succinct et clair, limité à ce que doit en savoir le médecin qui soigne cette maladie. Ainsi que sur l ‘hémiplégie, la paralysie faciale, les vertus de l’oxymel, l’hygiène sexuelle, les bains, la colique, la cautérisation de l’oeil, la saignée, la réduction des fractures, la composition des médicaments, etc.

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Il étudie également les influences climatiques sur l’état sanitaire des individus. Il indique les conditions d’hygiène auxquelles doivent satisfaire les logements et recommande de les munir de bains. Il s’inquiète des problèmes d’assainissement de l’air, de l’élimination des mauvaises odeurs, de l’aération et de la température des chambres de malade. Il insiste sur la nécessité de ne boire qu’une eau potable irréprochable et de faire de fréquentes ablutions.

Parvenu à un âge philosophique, il rédige un court traité intitulé ‘la conduite du philosophe’. Cet écrit, qui n’est pas une autobiographie, se veut réponse aux arguments avancés par des détracteurs contre l’auteur. Er-Razi conclut par ce vibrant plaidoyer :

‘ Ce n’est pas en tant que soldat ou fonctionnaire que je tiens compagnie au souverain, mais en tant que médecin et convive. Deux taches m’incombent auprès de lui : quand il est malade je le guéris et je soigne son corps, et quand il est en bonne santé je lui sers de familier et de conseiller, lui disant- et Dieu en est témoin- tout ce que je considère être de profit pour lui et pour ses sujets. On n’a jamais pu constater que j’ai la passion d’entasser ou de gaspiller les biens, que je cherche querelle et m’attaque aux gens et leur fais du mal, mais on sait que le contraire et la vérité et que je cède volontiers de mes droits. Quand à ma façon de manger, de boire et de m’amuser, tous ceux qui me fréquente a ces occasions peuvent témoigner que je ne me laisse jamais emporter à l’exagération ; de même en ce qui concerne l’habit, la monture, les curiosité et mon zèle pour la science. Toux ceux qui m’ont fréquenté et en ont été témoins peuvent constater que dès ma jeunesse jusqu’à présent mes efforts sont tels que j’ai écrit sur une seule science et dans une écriture d’amulette (c’est-à-dire en tout petits caractères) plus de vingt mille feuilles a la composition de la grande somme j’ai consacré quinze ans en travaux nuit et jour de sorte que ma vue a baissé et qu’un muscle de ma main fut paralysé, ce qui m’empêche à présent de lire et d’écrire Malgré cela je n’abandonne pas ces deux occupations qui me sont si chères et je me sers toujours d’un secrétaire qui me fait la lecture et écrit sous ma dictée.’

L’oeuvre d’Er-Razi déconcerte en effet par, son ampleur et sa variété. Plusieurs auteurs arabes ont dressé d ‘impressionnantes listes de ses écrits. Celle d’El-Birouni, rédigée par le célèbre savant du XIe siècle l’intention de l’un de ses contemporains, énumère 184 titres, ainsi repartis :

Traités médicaux par El-Birouni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

Traités conservés actuellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34

Traités édités en arabe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35

Traités traduits en latin avant le XVIe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

Traités traduits en Occident après le XVIe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

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Hélas une grande partie des oeuvres de Er-Razi sont perdues. Kitab el Hawi : ‘Livre qui contient tout’ le continueus des Latins.

Ouvrages qui sont loin de ne concerner que la médecine et la chimie, car près de la majorité d’entre eux traitent de théologie, de philosophie, d’astronomie, de physique et de mathématiques.

Entre autres, un traité sur le vide qui a pour titre ‘La raison pour laquelle un aimant attire le fer’ un ‘Livre sur la forme de l’univers’ où la preuve est faite que la Terre tourne autour de deux axes et qu’elle est plus petite que le Soleil et plus grande que la Lune.

Concernant la plaie des artères. Il répondit par un récit détaillé du traitement, qu’il a appliqué avec succès. Les ulcères d’estomac : des éléments de diagnostics énoncés par Galien, le clinicien n’hésite pas à affirmer qu’ils sont erronés et à les corriger d’après ses propres expériences.

Er-Razi et la Chimie

Le niveau de la connaissance précise des substances chimiques et de l’équipement que Razi fit une description dans son Kittab el-asrar ‘ Livre des secrets’, qu’il divise en deux catégories :

(1) L’équipement utilisé pour la fusion et servant à divers procédés de chauffage.

(2) L’équipement pour le traitement des substances chimiques.

Le plan de travail de Er-Razi peut être réparti en fonctions principales que nous énonçons ci-dessous. Dans ses manipulations, il a souvent eut recours aux termes alchimiques bien connus. Donc certains devaient être adaptés plus tard dans la chimie scientifiques.

A) La distillation comprend l’utilisation d’un cucurbite et d’alambic et le recueil du distillat dans un ballon réceptacle.

B) La sublimation sans passer par l’état liquide intermédiaire est réalisée à l’aide d’un aludel.

Er-Razi a le mérite de découvrir les acides minéraux, il décrit trois méthodes :

(1) La trituration ou la pulvérisation suivie du grillage

(2) La trituration suivie de la cération.

(3) La combinaison des solutions.

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La fixation ou la coagulation. Il s’agissait normalement de la dernière étape de l’ensemble du procédé et était réalisé, soit par grillage soit dans le ‘flacon et pot’ par ensevelissement dans un fumier, ou par le chauffage dans l’alambic aveugle.

Dans Kitab Sir el-Asrar ‘le livre du secret des secret des secrets’ d’Er-Razi, nous apprenos, que le naphte noir était au départ mélangé à de l’argile ou du sel amoniac pour former ‘ une pâte ressemblant à une soupe épaisse’ avant d’être distillé. Ces distillats légers ou naphte blanc étaient utilisés par Er-Rzai pour ‘ramollir’ certaines substances solides, pierres et autres substances minérales. En outre, dans les travaux chimiques et médicaux, Er-Razi faisait usage de lampes à huile pour les produits chimiques qui chauffent faiblement. Le combustible utilisé dans ces lampes était soit des huiles végétales, soit du pétrole. (Les champs pétrolifères de Bakou furent assez tôt exploités commercialement par les musulmans. Et on rapporte qu’en 272/885, le calife El-Mou’tamid avait concédé les revenus des nappes du naphte aux habitants de Darband).

L’acide sulfurique

Er-Razi l’appelait ‘eau d’alun distillé’ et il l’utilisa comme l’un des réactifs qu’il préparait et gardait afin de l’utiliser dans ses travaux alchimiques. Il décrivait également le moyen d’obtenir cette ‘eau’ par distillation du vitriol.

L’acide chlorhydrique

Désigné par esprit de sel. Er-Razi en donnait la recette suivante :

‘Prenez des parts égales de sel doux, de sel amer, de sel de Tabarza, de sel indien, de sel d’el-qili et de sel d’urine. Après avoir ajouté une masse égale de sel d’ammoniac cristallisé de bonne qualité, dissolvez par humectage et distillez. Ce mélange se distillera pour en donner une eau forte qui pourra fendre la pierre instantanément’.

L’alcali

Er-Razi décrivait la concentration et la purification de l’alcali et des cendres du bois de chêne pour obtenir le carbonate de potassium pur et les carbonates de sodium.

La soude caustique

Er-Razi sut comment la préparer. Sa recette se présente comme suit : ‘ Prenez 1kg environ d’el-qali blanc et une quantité égale de chaux, et versez sur le mélange, sept fois sa quantité en eau et faites bouillir jusqu’à ce qu’il soit réduit de moitié. Purifiez-le dix fois par filtration ou décantation. Placez-le ensuite dans des fines coupes d’évaporation, puis accrochez-les dans des vases à bec chauffés. Remettez ce qui s’en sépare ans la coupe, soulevez-la progressivement et mettez à l’abri de la poussière tout ce qui s’égoutte des cuvettes dans les vases à bec, et coagulez-le en un sel’.

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Le savon

Les traités d’alchimie d’Er-Razi donnaient quelquefois des recettes de savons.

Nous savons également que le savant donna aussi un procédé pour obtenir de la glycérine à partir de l’huile d’olive.

Aveugle, il avait refusé les soins d’un charlatan qui voulait l’opérer mais ignorait l’anatomie de l’oeil. On raconte aussi qu’il aurait renoncé à se soigner parce que, las d’un monde qu’il avait trop vu.

Il meurt en 314/925 dans le plus complet dénuement. Sa générosité sans bornes ne pu lui permettre d’être riche. La vindicte d’envieux confrères, qui n’avaient même pas besoin de chercher un prétexte pour se débarrasser de lui, l’avait depuis longtemps chassé de Bagdad et même de tout poste officiel à Raiy.

Que Dieu ait son âme

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Abou El-Qacim

(que Dieu ait son âme)

‘la superstar’ de la chirurgie arabe, Abou el-Qacim compose son Et-Tasrif volumineux ouvrage de médecine où l’auteur exploite bon nombre d’expériences personnelles, et dont la troisième partie jettera un jour nouveau sur les fondements de la chirurgie européenne.

Il disait au sujet de la chirurgie :

‘De méprisée qu’elle était, celle-ci, basée sur l’anatomie, acquerra chez nous en tant que branche indépendante de la médecine l’égalité des droits avec les autres disciplines’.

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Abou el-Qacim Khalef ibn Abbas el-Zahrawi. Abulcassis pour les latins.

Le chirurgien d’origine arabe, né à Ez-Zahra banlieue de Cordoue en 329/936, fut un chirurgien et un médecin très célèbre. Auteur d’un important traité de médecine et de chirurgie. Il rédigea le ‘Tesrif’, l’un des trente ouvrages écrit par lui.

Il fut l’un des plus grands chirurgien de tous les temps. Médecin à la cour d’El-Hakim II, puis Abder-Rahman III, ses traités de chirurgie comportent à la fois la description d’instruments qu’il avait inventé, la pratique de la cautérisation, la description d’instruments cliniques des opérations allant des interventions ophtalmiques à la gynécologie et enfin une méthode de réduction des fractures. Dans une encyclopédie de trente volumes, il décrivit et dessina les deux cents instruments chirurgicaux, qu’il utilisait et qu’il avait inventés et élaborés lui-même. Traduit par Gérard de Crémone à Venise en 1497, puis par Angibourg en 1519. ils furent, pendant plus de cinq cents ans les livres de référence pour toutes les universités de l’Europe. Abou El-Qacim analysa le mal de Pott (tuberculose des vertèbres). Son oeuvre en plusieurs traductions latines, influença beaucoup l’Occident.

Sept cents ans avant Percivall Pott (1713-1788), il poursuit des recherches sur la tuberculose des vertèbres, maladie qui plus tard, sous le nom de mal de Pott, perpétuera la mémoire du savant anglais. A l’origine, elle devait porter son nom. Bref !

Le chirurgien andalou Abou El-Qacim n’enrichit-il pas considérablement la médecine par sa description de l’hémophile dont il a observé plusieurs cas dans une même famille.

En plus de ses nombreuses innovations en matière de chirurgie générale, la cautérisation des plaies, destruction des calculs de la vésicule, dissections et vivisections.

Il contribue largement au développement de la gynécologie, spécialité que les Grecs avaient laissée stagner, et cela grâce à de nouvelles méthodes et à de nouveaux instruments. Il invente également de nouveaux procédés de manipulation et d’intervention obstétricales destinés à donner au foetus une présentation normale, dans l’utérus de sa mère.

Il est le premier à recommander pour l’accouchement une position à laquelle Soranus comme ses prédécesseurs s’étaient fortement opposés et que l’on nomme aujourd’hui la ‘position Walcher’ du nom

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d’un gynécologue de Stuttgart (1856-1935) : allongement sur le dos, jambes écartées et surélevées. Il la recommande d’ailleurs pour toute intervention obstétricale.

Il pratique la colpocystotomie (taille vésicale pratiquée à travers la cloison vésico-vaginale), invente un spéculum vaginal ainsi qu’un instrument, le colpeurynter : destiné à élargir artificiellement le vagin et dont l’usage se révèle précieux en obstétrique

Il enseigne le traitement des malformations de a bouche et de la mâchoire il se sert de crochets pour extirper les polypes et pratique avec succès sur son domestique la trachéotomie horizontale

Quand à la ligature des artères qui fit la renommée du grand chirurgien français Amboise Paré (1517-1590) le premier dit-on à l’avoir entreprise en 1552. en réalité Abou El-Qacim l’effectuait déjà six cents ans plus tôt dans les cas d’amputation ouvrant de ce fait à cette opération une ère de progrès considérables.

Il enseigne également aux jeunes chirurgiens divers types de sutures : la suture par sujet, la suture en forme de huit pour les plaies du ventre ainsi que la suture sur tiges. Pour les plaies intestinales, il recommande l’emploie de fil en boyau de chat, notre catgut actuel, pour toutes les sutures et interventions chirurgicales pratiquées au dessous de l’ombilic.

Il est le premier à recommander la position inclinée qui permet de découvrir la cavité pelvienne : ‘position de Trendelenburg’, innovation arabe, dont l’Occident s’est emparé pour finalement lui donner, au début du XXe siècle, le nom du grand chirurgien allemand Frédéric Trendelenburg (1844-1924). Quand au plus grand chirurgien arabe Abou El-Qacim, que le monde ait porté, l’Occident ne s’était guère souvenu de lui. Hélas !

C’est à Abou El-Qacim enfin que l’on doit le procédé consistant à pratiquer dans le plâtre, par ailleurs soigneusement rembourré, une fenêtre qui, dans les cas de fracture ouverte, permettr de soigner la plaie.

Grâce aux nombreux types d’instruments chirurgicaux qu’il légua à l’Occident, Abou El-Qacim plaça entre les mains presque vides de nos chirurgiens, ophtalmologistes et autres les outils de travail dont ils avaient un si pressant besoin.

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En plus de cela, il fut un grand chimiste, puisqu’il découvrit dans ses ouvrages : la distillation du vinaigre, il ajoutait que le vin pouvait être distillé de la même façon.

Abou El-Qacim (Aboulkassis) utilisait pour la distillation un four spécialement conçu à cet effet, et dont le combustible se renouvelait automatiquement. Il assurait l’étanchéité des récipients de verre emboîtés les uns dans les autres par un calfeutrage de bandes de toile.

Il mourut à Cordoue en 404/1013.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Tofaïl

Que dieu ait son âme

Ibn Tofaïl fut tour à tour vizir et premier médecin du souverain Abou Ya’qoub Youcef, il fut la rare personne en qui le roi avait confiance, puisqu’il lui confia la direction de sa santé et les affaires de l’Etat. Il obtient une chaire de médecine à la faculté de Grenade, où il professa publiquement pendant plusieurs années consécutives.

Ibn Tofaïl, qui est un savant encyclopédique, médecin et astronome, comme philosophe et théologien, avance des hypothèses qui, quatre siècle avant Copernic (1473-1553) mettent en cause le système de Ptolémée.

Abou Bakr Mohammad fils d’Abd-el-Malik ben Mohammed ben Tofaïl. El-Qaici, indique que sa famille appartenait à la tribu arabe de Qaïs, l’une des plus illustres de l’Arabie, il est encore appelé El-Andalouci (l’Espagnol), El-Qortobi (l’habitant de Cordoue), El-Ichbili(l’habitant de Séville). Son surnom d’Abou Bakr est quelque fois remplacé par un autre, Abou Djaffar (le père de Djaffar : son second fils). Les scolastiques le nomment Abubacer, transcription latine de son surnom Abou Bakr.

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Ibn Tofaïl naquit à Oued-Aïch ( aujourd’hui Guadix), très problablement dans les dix premièes années du XIIe siècle de notre ère en 1100. la petite ville où il vint au monde, et où il passa vraisemblablement les premières années de sa vie, est située à une soixanaine de kilomètres au Nord-Est de Grenade, au milieu d’une haute plaine très fertile. Elle doit son nom à la petite rivière qui la baigne, le Oued-Aïch ( le Guadix), haut affluent de la Guadiana Menor qui se jette elle-même dans le Guadalquivir( Oued-el Kébir).

Sur la famille d’Ibn Tofaïl, sur son enfance et sa jeunesse ; les historiens nous ont laissé dans une ignorance absolue, l’élégance et la pureté de son style, le savoir encyclopédique que s’accordent à lui reconaître ses contemporains les plus éminents et dont nous pouvons juger encore aujourd’hui, témoignent de la solidité et de l’étendue de ses études. Mais nous ne savons ni sous quels maîtres ni dans quelles villes il étudia les diverses sciences de son temps. Il est permis cependant de conjecturer que ce fut à Séville et à Cordoue, les deux grands Centres intellectuels de l’Espagne musulmane, dont il prit les surnoms d’Ishbili (pour Séville) et d’El-Qortobi (pour la ville de Cordoue).

Il professa publiquement la médecine à Grenade, il devint secrétaire du gouvernement de la province à laquelle cette ville donne son nom, il fut adjoint également comme secrétaire, en 549/1184, par le fondateur de la dynastie almohade, Abd-el-Moumen, au fils de ce souverain, le Sid Abou Saïd, gouverneur de Ceuta et de Tanger.

Il fut tour à tour vizir et premier médecin du souverain Abou Ya’qoub Youcef, il fut la rare personne en qui le roi avait confiance, puisqu’il lui abandonna la direction de sa santé et les affaires de l’Etat.

Dès les premières lignes de son livre, Ibn Tofaïl rend hommage à Ibn Sina (Avicenne) et reconnaît sa dette envers lui. Dans sa lettre liminaire, celui qui lui avait demandé ce livre, il écrit :

‘Tu m’as demandé de te révélé ce que je pourrais, des secrets de la ‘philosophie orientale’, communiqués par le sheikh er-Raïs, le prince des philosophes, Abou Ali Ibn Sina (Avicenne).’

Ibn Tofaïl, qui est un savant encyclopédique, médecin et astronome, comme philosophe et théologien, avance des hypothèses qui, quatre siècles avant Copernic (1473-1553) mettent en cause le système de Ptolémée.

Ibn rochd cite Ibn Tofaïl dans ses météores (Livre II), dans son commentaire ‘moyen’ sur la Métaphysique d’Aristote (Livre XII), attaquant les conceptions de Ptolémée sur les excentriques et les épicycles, il signale la contribution importante d’ùibn Tofaïl sur cette question.

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Enfin le grande astronome andalou El Bitrogi (Alpetragius des Latins), au début du XIIIe siècle dans l’introduction du traité où il cherche à substituer d’autres hypothèses à celle de Ptolémée, parle ainsi de son maître Ibn Tofaïl :

‘Tu sais, mon frère, que l’illustre Khâdi Abou-Bekr Ibn Tofaïl nous disait qu’il avait trouvé un système astronomique et des principes, pour ces différents mouvements et sans admettre ni excentrique ni épicycle. Avec ce système, disait-il, tous ces mouvements sont avérés, il n’en résulte rien de faux. Il avait aussi promis d’écrire là-dessus, et son rang élevé dans la science est connu.’

Ibn Tofaïl était à la fois le médecin et le vizir du sultan almohade Abou Ya’qoub Youcef 528-549/1163-1184, il se contente donc, selon l’enseignement permanent du Coran, qui nous rapporte seulement que Dieu dit pour chaque chose : [Sois ! et elle est], sans entrer dans le détail sur la manière dont elle fut produite, de lire en chaque phénomène un ‘signe’ de la présence et de l’action de Dieu.

Il mourut en 550/1185

Que Dieu ait son âme

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El Kindi

(Que dieu ait son âme)

le premier a avoir appliqué les mathématiques dans le dosage des médicaments. C’était un médecin, chimiste, mathématicien, opticien, géomètre, astronome et un grand philosophe.

Abou Youcef Ya’coub Philosophe, astronome, astrologue, géomètre, médecin, chimiste, opticien, naturaliste, géologue, pharmacologue et mathématicien, Arabe, issu d’une noble tribu kindou du Yémen. Ce fut le premier à composer dans ses disciplines un traité. Il étudia l’optique sous son aspect géométrique plutôt qu’expérimental.

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‘De Gradibus’ d’El-Kindi qui appliquait des procédés mathématiques sophistiqués au calcul du degré d’intensité des médicaments composés, était jugé très difficile au XIIIe siècle, même par un savant de l’envergure de Roger bacon, qui dit : ‘Le degré des médicaments composés ne peut être déterminé que par la méthode qu’enseigne le ‘De Gradibus’ d’El Kindi. Cette méthode est très difficile et complètement ignorée à notre époque des médecins latins comme chacun le sait. En effet qui voudrait appliquer l’art de ce philosophe, devrait bien connaître les fondements des mathématiques, car les catégories d’inégalités plus grande et plus petite de proportions, les règles des fractions qu’utilisent certains auteurs sont très difficiles’.

Il fallut attendre le XIVe siècle pour qu’Arnaud de Villeneuve tirât pleinement parti de cette méthode. Le traité d’El Kindi constitue un cas exceptionnel parmi tant d’autres, puisqu’il relève autant des mathématiques que de la théorie médicale.

Il composa deux traités de minérologie ainsi qu’un ttraité sur la métallurgie et l’art de fabriquer les étapes premier du genre en langue arabe. Il laissa des écrits en géologie, en physique, en pharmacologie et en médecine et fut un médecin accomplit.

Sous le nom d’Alkindus (nom donné par les latins à El Kindi), il fut considéré comme ‘le philosophe des Arabes’. Au nombre de ses deux cent soixante-cinq ouvrages consacrés à toutes les disciplines scientifiques, figure un traité sur la Rétrogradation des planètes, cette très ancienne énigme de l’astronomie sur laquelle les grecs s’étaient tous cassés les dents. El-Bitroudchi d’Andalousie fut le premier à la résoudre, réfutant ainsi la célèbre thèse de Ptolémée sur les orbites planétaires et les cercles excentriques et ouvrant du même coup la voie à Copernic.

La ‘spéricité’ d’El-Bitroudchi (d’Alpetragus ainsi dénommé par l’Occident) fut traduit en latin en 1217 par Michael Scotus, astronome à la cour de l’empereur Frédéric II

El Kindi introduisit dans la géométrie la détermination des angles au moyen du compas, calcula les poids spécifiques de divers liquides et procéda des expériences basées sur les lois de la gravitation et de la chute des corps. Sur ce dernier point, son ouvrage ne réussit toutefois pas à éveiller l’intérêt des traducteurs.

El Kindi et la chimie

Il décrit dans son Kitab kimya’ el-‘itr wat-tas’idat ‘Livre de la chimie du parfum et de la distillation’, que l’alambic est du type de la cornue, sans rebord annulaire mais fixé sur une cuve d’eau au-dessous de l’étuve. L’alambic est muni d’une bague annulaire et fixé dans une étuve chauffée doucement au charbon de bois ou de charbon.

Il a décrit le matériel spécialisé pour la distillation du vin, dans son livre de la chimie du parfu et de la distillation :

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‘On peut distiller de la même manière, le vin en utilisant un bain d’eau, et on obtient de la même couleur que l’eau de rose’.

Le traité d’El Kindi, qui contenait cent sept méthodes et recettes est malheureusement le seul à avoir survécu parmi neuf titres arabes cités par Ibn El-Ichbili et écrit sur ce sujet.

Le livre de la chimie du parfum et de la distillation d’El-Kindi, décrit la manière d’extraire les huiles des graines de coton, de la moutarde et autres graines. Il a également montré comment extraire à partir des substances animales et végétales de l’huile, des graisses et des cires.

La date de sa mort ne nous est pas connue.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Fernès

(Que Dieu ait son âme)

Ibn Fernès chercha à s’assurer la maîtrise des airs. Il parvint plusieurs fois, pendant un certain temps. En 287/880, il construisit en Espagne la première machine volante faite d’étoffe et de plumes. Il réussit plusieurs fois à se maintenir, un certain temps dans les airs en vol plané jusqu’au jour où il tomba.

De sa profession de médecin, de noble descendances arabe, Ibn Abdallah ben Wahhab ben Abdelhamid né le 255/857 à Murcie en Espagne musulmane. Très jeune, il acquit des connaissances en Coran et en Hadith, et suivit des leçons de grammairiens les plus réputés de son temps. Par contre, il afficha un certain dédain et quelque mépris à l’encontre des philosophes.

Dans sa quête incessante de la vérité et sa recherche des lois de la nature, Ibn Fernès disait :

‘Il faut étudier la nature pour comprendre ce qui se passe autour de soi’. L’intérêt croissant qu’il accorde à l’observation, pour comprendre le monde, imprègne l’ensemble de son oeuvre. Pour cet homme universel, il s’inscrit parfaitement dans la mouvance culturelle de son époque.

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Ibn Fernès, pour qui la médecine constituera un outil d’investigation majeur n’ignore effectivement pas les travaux de ses prédécesseurs dans ce domaine, malgrés cela, son génie a ébloui ses contemporains.

Anatomiste confirmé, il étudia l’anatomie humaine, ainsi que celle des volatiles de toutes espèces. Lors de son étude sur les oiseaux, il observe avec fascination leur envol. Il étudia également le mouvement de l’air et de l’eau, afin de saisir les lois générales qui constituent le fondement des mécanismes observés.

Jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans au moins, il semble plus intéressé par la médecine dont il excella en la matière. Les sciences ne lui étaient inconnues. L’étude approfondi de l’anatomie, l’observation de la nature et les connaissances qu’il recueille de son étude anatimique, l’attiraient davantage.

A l’âge de trente ans, il fut nommé médecin chef de l’hôpital de Murcie. Médecin honoré et respecté, il écrivit plusieurs livres sur l’anatomie humaine, qui firent autorité dans le domaine. Il écrivit plus de soixante-cinq livres dans le domaine de la médecine et l’anatomie humaine, dont la majorité fut perdue, pour ne pas dire la totalité. Rien ne nous ai parvenu de ce grand homme. Bien que médecin de formation, il reste ingénieur d’aéronautique avant tout. Il mène en parallèle, également des travaux en mathématiques, en optique, en botanique et en mécanique. Il écrivit dans ces domaines, mais ces oeuvres-là, comme les autres ont disparus de la circulation. Il a toujours été jusqu’au bout de ses idées, et ne laissa jamais derrière lui d’oeuvre inachevée.

En 287/880, il construisit à Murcie la première machine volante faite d’étoffe et de plumes, reproduisant fidèlement l’empennage pour assurer sa stabilité en vol. tous cela grâce à son étude approfondie de l’anatomie des oiseaux. Il observa chez eux leur façon de s’envoler, et de se poser, tout cela fut étudié d’une façon très précise. Il légua à la postérité de nombreux manuscrits sur son appareil de vol, qui furent gardés précautionneusement en Espagne.

Il mourut en 332/934

Que Dieu ait son âme

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Et-Tabari

Que Dieu ait son âme

Le clinicien Ahmed Et-Tabari découvre l’agent pathogène de la gale : l’acarus de la gale ou sarcopte, qu’il faut strictement ne pas confondre avec le grand historien et théologien Abou Dja’far Mohammed Ibn djarir Et-Tabari, Perse, qui a écrit les ‘Chroniques’.

Ce grand médecin arabe est né en Espagne musulmane et l’historien perse, exégète très connu, est né en 224/839 à Amoul dans le Tabaristan, tous deux musulmans sunnites, savants émérites, chacun dans son propre domaine.

C’est à ce médecin et philosophe andalou Ahmed Et-Tabari d’origine arabe né en 469/1101 à Alicante, qui avait de grandes affinités d’esprit avec Er-Razi, que la médecine doit la première description diagnostique vraiment claire de la médiastinite, ainsi que des péricardites sèches et humide qu’il distingue des affections pulmonaires. Elle lui doit aussi la généralisation de l’emploi du lavement nutritif et de l’alimentation artificielle dans tous les cas de paralysie de l’oesophage, paralysie dont il nous a d’ailleurs laissé un commentaire détaillé. Il a dressé une remarquable nosographie du cancer de l’estomac, fruit d’une longue observation effectuée en prison sur un codétenu.

Ahmed Et-Tabari est le premier médecin à décrire les signes cliniques de la péricardite de la façon suivante : ‘ Ces signes apparaissent progressivement au cours de la surveillance. On note une nargescence veineuse jugulaire droite et une hépatomégalie sensible avec reflux hépato-jugulaire’.

En ce qui concerne la péricardite humide, il dit :

‘une rupture cardiaque ou vasculaire est responsable d’un tableau clinique brutal allant de la mort subite à l’état de choc massif, si la cause est un traumatisme, plaie cardiaque, ou coronaire. Cette péricardite peut se compliquer par une compression cardiaque aigüe due à l’épanchement.’ (Actuellement cette compression est désignée par tamponnade).

Il décrit également la paralysie de l’oesophage : ‘Arrêt survenant lors de la déglutition pour les liquides, difficultés à avaler des liquides au début, ensuite le patient n’arrive pas à avaler les solides, dont l’évolution de la maladie peut être lente ou bien rapide. Les douleurs thoraciques et à la déglutition ne sont pas toujours présentes. Cette sensation de gêne ou d’arrêt survenant lors de la déglutition devient progressive et entraîne un amaigrissement, parfois les signes pulmonaires apparaissent , comme une toux, ou étouffements nocturnes. Ce trouble est caractérisé par une absence de contraction du corps de l’oesophage’.

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Et-Tabari était entre autre, un entéro-gastrologue, le plus éminent dans cette spécialité, qu’il a su maîtrisée, la preuve est faite vu les explications précises concises et nettes. Dans cette discipline, il fut longtemps autorisé chez les occidentaux, ses découvertes dans ce domaine n’ont jusqu’à présent pas été égalées.

Il mourut en 533/1163 à Séville, honoré et respecté.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Zohr

Que Dieu ait son âme

Ibn Zohr issu d’une vieille famille de médecin sévillans de la tribu arabe des Iyad, compose son oeuvre maîtresse, ‘Et-Taysir’ (Soulagement par le traitement médical et le régime alimentaire), vademecum du médecin qui relève les qualités de son auteur, avant tout anatomiste de premier plan, mais également remarquable clinicien. Ibn Zohr est avec Er-Razi le médecin arabe qui possède le plus d’affinités avec Hippocrate, insistant comme celui-ci sur la nécessité de tenir la médecine à l’écart de la philosophe et de la religion, sur celle de faire abstraction de tout préjugé et sur l’importance de l’indépendance totale en matière d’observation et de raisonnement. Il dédia son livre à son ami et élève Ibn Rochd (Averroes) dont la célébrité fut plus grande encore que celle de son maître et qui remercia celui-ci de son compliment en lui dédiant à son tour le ‘Koulidchat fi et-Tib’(Directives de la science médicale) véritable système médical d’une remarquable ordonnance.

C’est lui qui découvre en Espagne une médication rationnelle contre la gale. Il fut également le premier à signaler l’abcès du péricarde, l’ulcère d’estomac et la paralysie du pharyns. Il recommande le premier, la trachéotomie, l’alimentation artificielle par l’oesophage.

Ibn Zohr est un patronyme d’une famille de savants originaire de la tribu des Banou Iyad d’Arabie, installée au début du quatrième siècle hégirien à Djafn Shatiba (Jativa) dans la partie orientale de l’Espagne. Ibn Khalikan rapporte à leur sujet, qu’ils étaient tous des Oulémas, Rou’assas, des houkamas et des vizirs qui obtinrent des dignités élevées auprès des princes.

Abou Marwan Abdel Malik ben Mohammed ben Marwan Ibn Zhor el-Iyadi connu sous le nom d’Avenzoar célébré par les Latins (né à Penaflor près de Séville, en 465/1073). Versé dans les sciences Coraniques et le

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fiqh, il suivit en cela les traces de son père. Par goût, il s’intéressait à l’étude des différentes sortes de sciences, il partit pour l’Afrique du Nord, après avoir accompli le pèlerinage à la Mecque.

C’est son père qui lui enseigna l’art médical, où il devint célèbre et y excella. Il servit la dynastie des Almoravides et reçut de ces princes honneurs et richesses. C’est pour l’un d’eux, Ibrahim ben Youcef ben Tashfin, qu’il écrivit le Kitab el-Iqtisad ‘livre de l’économie’ achevé en 515/1121.

En 535/1140 il est en prison à Marrakech, ville au pouvoir du frère d’Ibrahim, Ali ben Youcef ben Tashfin. La cause de cette disgrâce n’est pas connu de nous. A l’époque almohade, Abdl-Moumen le prit à son service personnel et mit en lui sa confiance en matière de médecine. Sa renommée s’étendit sur toutes les provinces de la péninsule.

Philosophe éminent anatomiste et médecin, maître et ami d’Ibn Rochd (Averroès). Lui dédiant son chef d’oeuvre le livre ‘Et-Taysir’ (Soulagement par le traitement médical et le régime alimentaire) vademecum du médecin.

Ibn Abi Oussayba cite de lui neuf ouvrages ; deux d’entre aux sont consacrés à des observations médicales, moudjarabat ‘les expériences’. Les autres sont : Le Livre des propriétés des drogues (Kitab el-Khawas) ;

Le livre des médicaments simples (Kitab el-adwiya el-moufrada).

La ‘Tadhkira’ (le rapel) nous permet de mieux comprendre l’idéal du praticien, contre les médecins de son temps qu’il accuse d ‘employer les médicaments les médicaments sans analyse dans le traitement. Dans le cadre de la médecine des humeurs et d’une thérapeutique fondée sur les qualités des remèdes (froid, chaud, sec et humide) et sur leurs degrés, il montre l’erreur qu’il y aurait, pour rétablir l’équilibre du tempérament à dépasser la mesure dans l’administration du remède et à déclencher ainsi un dérangement en sens inverse. Il faut que la force corrective de la médication soit proportionnelle à la tendance pathogène.

‘Que de fois les médecins ont prêté main forte aux facteurs de mort !’, s’écrit-t-il. De là résulte tout l’art de soigner : ‘Il faut, pour ainsi dire, essayer sur le malade le remède simple ou composé, en employant d’abord ‘au début du premier degré’. Puis, selon les résultats obtenus, le médecin en augmentera la force progressivement. Il ne faut pas se presser même si on est sûr de ne pas se tromper, quant aux médicaments eux-mêmes, on prendra soin de les mêler à des substances capables d’une part de les véhiculer vers les organes malades, d’autre part de corriger cette action nocive qu’ils pourraient avoir à côté de leur action curative’.

Ces recommandations pratiques fondaient les progrès de l’art médical sur l’observation précise des effets d’un traitement prudemment dosé, et par là expérimentale qui en soi une méthode déjà positive.

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Il écrivit :

*’Taysir fi el-moudawat wel tadbir’ Manuel pratique des traitements et régimes.

*’Djami’, Formulaire.

*’Kitab el aghdiya’ Livre des aliments.

*’Kitab ez-Zina’ Livre de l’embellissement.

*’Maqal fi’llal el-Kila’ Traité des maladies des reins.

*’Livre sur les purgatifs’

*’risala fi ‘ilat el-baras wel bahaq’ Epître à un médecin de Séville sur la lèpre blanche et la dartre farineuse.

*’Tadhkira’ le rappel, pour son fils Abou Bakr.

*’Kitab Iqtisad fi islah el-Enfous wel adjsad’ Livre sur l’économie pour le bien des âmes et des corps.

*’Djoumla moukhtassara fi tib wer-routba’ Abrégé des voies de la thérapeutique et de la prophylaxie.

*Koulidchat fi et-Tib’ Directives de la science médicale.

Le taysir débute, après un préambule, de traitement, il suit approximativement un ordre devenu traditionnel, qui va de la tête aux pieds, mais le plan est très souple. Ses observations l’amenèrent à des vues nouvelles : Description des tumeurs du médiastin, de l’abcès du péricarde, ce qui est le premier à signaler. Intéressants, également sont les paralysies du pharynx, l’inflammation de l’oreille moyenne, il recommande artificielle par oesophage, il remarque la nocivité des marais. Son étude sur la gale, il a décrit l’agent de catte affection (sarcoptes scabiei) , il est le premier à l’avoir fait, avec Ahmed et-Tabari et Mohammed Rihab.

Son Kitab el-Aghdiya ‘Livre des aliments’ : Traite des différents régimes alimentaires, des condiments, des préparations culinaires, des boissons, il est également question de médicaments. Ainsi que des règles d’hygiène.

Le médecin Ibn Abi Ouseïba rapporte quelques anecdotes d’Abou Marwan Ibn Zohr : ‘Il réussit à administrer une purgation à Abdel Moumen qui répugnait à ce traitement en lui faisant prendre des grains de raisins issus d’un pied de vigne que l’habile médecin avait arrosé avec l’eau mêlée à des drogues purgatives. Une autre fois, il guérit un homme qui avait un ventre énorme et qui souffrait des intestins en remarquant qu’il buvait de l’eau tirée d’une aiguière suspecte. Il la brisa et on vit en sortir une grenouille qui s’y était glissée, avait grossie et était la cause du mal’.

Ibn Rochd écrivait dans son Colliget que pour celui qui veut étudier des traités de thérapeutique, qu’il avait sa valeur d’application pratique, Ibn Rochd souligne sa valeur d’application pratique, sans doute sans le

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vouloir, mais de façon très sûre, le caractère de la médecine d’Avenzoar ‘Ibn Zohr’, qui est moins une science générale qu’un art très pertinenet de guérir. Signalons enfin ! Le bon médicament guérit si Dieu le veut.

Lui même, atteint de la maladie dont il devait mourir, et précise en ces termes :

‘Si Dieu veut altérer cette charpente de mon corps, Il ne me donnera pas le pouvoir d’utiliser d’autres remèdes que ceux qui accompliront Son décret et Son vouloir.’

C’est toute une famille de médecins, son père, son fils, ses petits fils et lui-même avaient une renommée aussi grandes les uns que les autre. C’est toujours les parents qui sont les professeurs de leurs enfants.

Il mourut à Séville en 539/1147

Que Dieu ait son âme.

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Ali ben El-Abbès

( Que Dieu ait son âme )

alors qu’Hippocrate et ses disciples prétendent que l’enfant sort spontanément du ventre de sa mère, ali ben El-Abbès découvre que c’est la contraction de l’utérus qui expulse le foetus, il rédige des traités sur les abcès de l’utérus et du col de l’utérus, ainsi que sur le cancer de l’utérus.

Dix siècles avant Darwin, il parle de ‘ L’origine des espèces par voie de sélection naturelle ‘.

Haly Abbas des latins, médecin gynécologue réputé.

Ali ben El-Abbès, médecin traitant du sultan Adoud ed-Dawla et contemporain de Gerbert d’Aurillac, déclare :

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‘Parmi tous les ouvrages médicaux, anciens et modernes, que j’ai passé en revue, je n’en ai pas trouvé un seul qui fût vraiment complet, qui embrassât l’ensemble des connaissances nécessaires à l’étude de la médecine. Les écrits d’Hippocrate sont trop succincts, et beaucoup de ses figures de rhétorique, par trop obscures, nécessiteraient un commentaire... Les ouvrages de Galien sont nombreux mais chacun d’eux ne traite que d’une partie de la médecine, présentant des données totalement erronées. Ils sont d’ailleurs beaucoup trop diffus et fourmillent de redites, je n’ai pas trouvé un seul ouvrage de Galien qui fut propre à instruire un futur praticien ..’

Ali ben El-Abbès examine soigneusement, un par un, tous les ouvrages des Grecs, mais se voit dans l’obligation de les récuser l’un après l’autre. A leur sujet, il disait : ‘ Les données grecques servirent de base au travaux des Musulmans, ni plus ni moins. Les méthodes étaient vétustes, obscures et difficilement accessibles. Il ‘y avait aucune pédagogie, beaucoup de redites et pleines de confusion’.

Et c’est ainsi qu’Ali ben El-Abbès réalise le projet qu’avait caressé Er-Razi, son ouvrage qui s’intitule le ‘ Livre royal ‘ ( Kitab el Maliki ) tiens le juste milieu entre la trop grande minutie d’El-Hawi’ rédigé par Er-Razi, et la trop grande concision d’El-Mansouri. Il est dédié au sultant ‘Adoud Ed-Dewla, fondateur du grand hôpital de Bagdad et protecteur royal des sciences. Ce livre, en vérité, qui aujourd’hui encore mérite toute notre admiration fut très longtemps utilisé par les Occidentaux.

Les traités et encyclopédies, les guides composés sous forme de questions et de réponses à l’usage des étudiants, les précis et tableaux où toutes les connaissances, anciennes et nouvelles, ont été passées au crible et ordonnées avec une clarté et une harmonie exemplaires, tous ces ouvrages arabes qui font d’excellents livres d’enseignement témoignent de l’indubitable esprit scientifique de leurs auteurs : lucidité, ordre,précision, esprit d’observation.

Ainsi, Ali ben El-Abbès a offert au monde médiéval un ouvrage sans précédent,et dès lors, nombreux seront les émules d’Ali ben el-Abbès.

La date de sa mort ne nous est pas connue.

Que Dieu ait son âme.

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Ibn Miskaweyh

(Que Dieu ait son âme)

ibn Miskaweyh, qui mourut à un âge très avancé en 421/1030, était un historien, un médecin et un philosophe. Il s’intéressa aux sciences et aux lettres. Il a écrit un traité d’éthique, un recueil des contes et un volumineux ouvrage sur l’Histoire Universelle sous le nom de : Kitab tadjarib el-oumam, et Tahdid el-Akh’laq ‘un traité d’Ethique’. La majore partie de ses ouvrages ne nous est pas parvenue, malheureusement. Spécialement ses ouvrages de médecine. Il avait exercé dans l’Hôpital de Bagdad, pendant plusieurs années, avant de le quitter pour celui du Khorassan. C’était un médecin zélé, humanitaire et surtout compétent. Il savait écouter les patients les soulager et les aider financièrement lorsqu’ils étaient pauvres. Nous savons très peu de chose sur sa spécialité médicale.

Mais c’est dans la médecine qu’il excellait le plus, selon ses conteporains.

Dans son principal ouvrage, Kitab tadjarib el-oumam ‘Livre des expériences des nation’, il écrivit au sujet d’une machine servant à filer la soie :

‘Avez-vous jamais vu un fileur de soie, la dévidant sur plusieurs quenouilles attachées (comme elles l’étaient) à des crochets sur des bâtons de bois (Sawladjin) ou le verre ?Je dis que je l’avais fait.’

Il poursuivit : ‘Save-vous que tout le mal que doit endurer le travailleur, provient de l’installation et de l’arrangement de la machine et ceci fait, il ne lui reste plus qu’à surveiller les queues des quenouilles et continuer à les tordre. Maintenant, nous avons arrangé les machines. les quenouilles tournent, la soie est tendue, et l’enroulement s’accomplit. Mais si nous quittons les lieux, le mouvement de rotation s’affaiblira, n’ayant plus la force motrice pour le renouveler. Il commencera à se dérouler en tournant dans le sens inverse. Personne ne sera la plus pour s’en occuper. Aussi tomberont-elles une à une et il n’en restera aucune’.

Ce récit, qui ne se veut que métaphore au cours d’un dialogue ne visait pas à une description technique complète et elle n’en demeure pas moins utile. Elle montre, en effet, qu’après le dévidage, les fils de soie étaient enroulés sur des bobines, deux ou trois étant enroulés ensemble pour les rendre plus solides, tandis que tordre le fil de soie est un procédé semblable au filage. Ibn Miskaweyh voulait parler des fuseaux multiples pour tordre le fil de soie ou d’une machine de tordage qui oriental de l’Islam. Ce fut cette machine que les Arabes devraient introduire plus tard en Sicile et qui fera son apparition en Italie à la fin du septième siècle de l’Hégire/XIIIe siècle ap.JC.

La machine peut avoir été soit un rouet, soit une roue de bobinage. Toutefois, la date du manuscrit est de loin postérieur aux débuts de l’utilisation de ces roues, comme l’indique le texte d’Ibn Miskaweyh.

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Il avait une réelle vocation d’humaniste, normal puisque c’est un médecin. Il a tenté de définir la valeur organique et psychologique. La vocation terrestre et celle de l’Au-delà. Son livre Tahdib el Akh’laq ‘ le Traité d’Ethique’, dans lequel, il disait : ‘Les biens du corps et les biens extérieurs deviennent une gêne pour la quête du Bonheur, lorsque l’on en a accumulé plus qu’il en faut pour l’exercice normal de l’activité vertueuse.’

Il mourut en 421/1030.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Badja

Que Dieu ait son âme

Avempace pour les Occidentaux

Avec Ibn Badja d’origine arabe, dont les Latins déformèrent son nom en Avempace. Né à Saragosse en 1090, il devient, très jeune, vizir, mais il est emprisonné en 1117 ar le sultan almoravide, contraint à l’exil lors de la prise de Saragosse par Alphonse Ier en 1118, réfugié à Séville où il exerce la médecine, puis à Grenade. Sous le règne de Ali ibn Youcef, il passe au Maroc, où l’on conspire pour le tuer par le poison en 1138.

Ibn Badja érige son oeuvre monumentale en pleine crise sociale et morale de l’Andalousie.

L’oeuvre de Ibn Badja prend son sens et sa grandeur dans ce contexte historique : celui de la crise sociale et morale de l’Andalousie. L’époque où vécut Ibn Badja est aussi celle où, sur le plan spirituel, se posait avec le plus de force un problème qui n’était qu’apparemment juridique : celui de la finalité de la Loi, et qui était en réalité, le problème moral essentiel, celui du sens et des fins dernières de la vie.

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Au cours de cette vie tourmentée, Ibn Badja a constamment visé le même but : rappeler la fin dernière de l’homme, ce qu’il appelle ‘la conjonction de l’intellect humain avec inintelligence agente’. A travers ce langage, il s’agit de l’intégration de l’action de l’homme au dessein divin qui nous est révélé par le message.

A cette recherche, sont consacrées ses deux oeuvres fondamentales : le régime du solitaire (Tadbir al motawahid), et sa Lettre d’adieu (Rissalat el-wadaâ), qui en résume, pour un disciple, les thèmes essentiels.

Dans ce chemin de la raison vers la foi, Ibn Badja s’est heurté aux sarcasmes des sectaires et des dévots. L’un deux, El Fath ibn Khalkan, dans son livre Qalaïd el-Ikayan, disait d’Ibn Badja qu’il était :

‘Une calamité pour la religion ...il se dérobait à tout ce qui est prescrit par la Loi divine. Indifférent à la religion, il ne s’occupait que des choses vaines....Il n’avait pas de foi en Celui qui l’avait créé et formé... Il n’étudiait que les sciences mathématiques.’

Ainsi était traité le philosophe qui écrivait magnifiquement : La science n’est pas faite pour que l’homme puisse s’en servir à d’autres fins.

Ibn Badja énumère notamment et hiérarchise :

1- Les actions qui ont pour but simplement la subsistance ou la jouissance corporelle (manger, boire, vêtir, se loger, etc..) .Elles concernent notre corps et souligne Ibn Badja, il convient de ne pas les négliger.

2- Les actions qui visent à raffiner notre vie quotidienne : élégance, luxe, distraction, plaisirs, ne concernant pas seulement le corps mais l’intelligence et l’esprit : par exemple l’étude des sciences et des arts, la culture en général, tendant à notre propre perfectionnement.

3- Les actions qui ne sont pas seulement désintéressées mais qui n’ont pas un but individuel mais universel. Avec ce type d’action proprement spirituelle, ‘le solitaire’ atteint sa fin dernière.

Mais l’influence d’Ibn Badja s’exerce très au-delà, et d’abord dans la théologie et la philosophie chrétienne. Albert le Grand reprend, en citant Ibn Badja, sa théorie du possible humain et du possible divin.

Témoin principal de la philosophie islamique dans la Péninsule ibérique, Ibn Badja a été le pionnier de cette mystique rationnelle qui, faisant de la philosophie le liens entre la science et la foi, appelle à la réflexion sur les fins de la science, ce qui est la sagesse, et la prise de conscience des limites et des postulats, ce qui est le chemin de la foi.

C’est en ce sens, que Renan a pu dire que ‘La philosophie arabe est assurément un fait imense dans les annales de l’esprit humain’.

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Dans la préface de sa fiction Ibn Tofaïl dit d’Ibn Badja :’Nul n’eut un esprit lus pénétrant, une vue plus sure et plus juste’.

Il est d’ailleurs significatif que le seul résumé que nous possédions de l’oeuvre disparue d’Ibn Badja sur le ‘solitaire’ soit fait en hébreu par Moise de Narbonne (au XIVe siècle), précisément dans le commentaire de celui-ci sur l’oeuvre d’Ibn Tofaïl, tant il lui semblait nécessaire de marquer la filiation.

Il ne faut pas perdre de vue que Ibn Badja disposait de son propre Observatoire, il faisait partie des grands astronomes.

Il mourut en 1139.

Que Dieu ait son âme.

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Ibn En-Nafis

(Que Dieu ait son âme)

ibn En-Nafis fut le premier à avoir décrit la petite circulation sanguine (c’est-à-dire la circulation du coeur aux poumons et des poumons au coeur).

Nous avons la preuve irréfutable que les Savants musulmans n’ont pas fait que copier les écrits grecs, au contraire, ils se sont éloignés d’eux en les dépassant, bien sûr ! Ils ont révolutionné la médecine et ouvert de larges horizons, grâce à leur maîtrise parfaite de cette discipline.

‘Ala ed-Din Abou el ‘Ala Ali ben el Haran el Qoreïchi ed-Dimasqi, de noble ascendance arabe. Remarquable médecin et auteur aux talents variés du VIIe/XIIIe siècle. En dehors de la date de sa mort, on sait peu de chose des circonstances de sa vie étant donnéqu’Ibn Abi ‘Oussaybi’a, bien que son contemporain, ne fait

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aucune mention d’Ibn En-Nafis dans son histoire des médecins. Mais El’Omari et Es-Safadi font état de façon détaillée de sa personne et de ses habitudes.

Né à Damas, en 607/1208, où il y étudia la médecine sous la direction de Mouhadib ed-Din Abder Rahim ben Ali, connu sous le nom d’ed-Dakhwar (mort en 628/1230). Ibn Abi ‘Oussaybi’a, de l’école d’Ibn et-Tilmidhi. Ce dernier avait à son tour formé de nombreux disciples dont plusieurs émigrèrent de Bagdad et à Damas. A côté de la médecine, Ibn En-Nafis étudia la grammaire, la logique et les sciences religieuses islamiques.

En 637/1238, il se rendit au Caire où on lui confia le poste important de médecin en chef de l’hôpital du Caire en Egypte et il devint le médecin personnel du sultan Baybars Ier. Il travailla probablement à l’hôpital Nasiri, forma nombre d’étudiants, dont le plus connu fut Ibn El-Kouf auteur d’un ouvrage de chirurgie et donna des cours de droit Shafi’ite à la médersa Massouriya. Le célèbre grammairien Abou Hayan El-Gharnati fut son élève en logique et fit l’éloge de son ensegnement. Son contemporain, le philologue ibn El-Nahas prôna son style en grammaire. Il d’enrichi et se fit construire une luxueuse maison au Caire. Il légua sa maison, sa fortune et ses livres à l’hôpital Mansouri fondé au Caire par le sultan Kalawoun et récemment achevé (683/1284).

El ‘Omari rapporte ses propos le concernant :

‘Dans son ordonnance, il n’abandonna jamais sa méthode habituelle et ne prescrivit jamais un remède composé, tant qu’il pouvait se contenter d’une drogue simple’.

Grâce à ses idées modernes sur la thérapeutique, que ses admirateurs aient vu en lui un second Ibn Sina (Avicenne). L’étendue et la profondeur de sa culture étaient impressionnantes.

L’activité littéraire d’Ibn-Nafis fut importante et étendue, ce fut principalement un commentateur, mais doué d’un esprit indépendante et d’un savoir très large. On dit qu’il écrivit de tête la majeure partie de son oeuvre sans référence à d’autres ouvrages. Ce qu’il semble confirmé par le fait qu’en général et lorsqu’il ne s’agit pas de commentaires.

Ses livres contiennent peu de références à des ouvrages antérieurs. Ses oeuvres principales sont les suivantes :

1-‘El-Kitab ech-chamil fi tib’, encyclopédie médicale qui devait comporter trois cent volumes (le volume, pris dans son sens conventionnel, compte environ quatre-vingt-dix folios), mais dont quatre-vingt seulement furent achevés, plusieurs volumes existent, dont certains autographes (voir S. Heer, sans RIMA, Tome VI (1960), pages 203-210).

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2-‘El-Kitab el-muhadhathat fi el-kouhl’, exposé complet et très original des connaissances des Arabes en matière d’ophtalmologie. Il fut utilisé par plusieurs auteurs postérieurs.

3-Le Mu’djiz el-Qanoun, ‘les miracles du Canon’, extraits de toutes les parties du Canon d’Ibn Sina, à l’exception de l’anatomie et de la physiologie. C’est un manuel concis de l’ensemble de la médecine, particulièrement utile pour le praticien et, de tous les ouvrages de l’auteur, c’est celui qui eut le plus grand succès dans le monde médical d’Orient et un Occident. Il en existe de nombreux manuscrits, il a été imprimé ou lithographié plusieurs fois et a fait l’objet d’une série de commentaires et de gloses dont la plus célèbre, celle de Nafis ben ‘Iwad el Kirmani (achevée en 841/1437), a encore été lithographiée dans l’Inde pour la dernière fois en 1328/1910 le Mou’djiz ‘le Miracle’ a été également traduit en turc et en hébreu.

4-Parmi les commentaires médicaux écrits par Ibn En Nafis, le plus largement répandu est celui qui décrit les Aphorismes ‘Foussoul’. Il fit également des commentaires sur les Pronostics et sur les Epidémies.

5-Il commenta en outre les Massa’il fi et-tib de Hounaïn Ibn Ish’aq.

6-Et composa finalement un ample commentaire sur le Canon d’ibn Sina, dont il existe de nombreux manuscrits. Il y améliore la classification des matières et, en particulier, rassemble les passages relatifs à l’anatomie contenus dans les trois premières sections du canon et en fait le commentaire dans un chapitre séparé, qui a souvent été copié de façon à former un volume indépendant. Dans ce chapitre Ibn en-Nafis développe sa théorie de la petite circulation du sang. Son commentaire sur la cinquième section du Canon a été traduit en latin par le médecin et érudit de la Renaissance Andrea Alpago et imprimé à titre posthume à Venise en 1547.

Des écrits d’Ibn En-Nafis sur la logique, on possède encore son commentaire sur son propre Kitab el-Wourayqat ‘Livre des feuillets’. Ses écrits sur la grammaire et la rhétorique et son commentaire sur le Tanbih ‘l’avertissement’, ne semble pas avoir survécu, par contre le Moukhtassar fi’ilm el Hadith ‘Livre sur la science de la traduction’ a été conservé.

7-Rissala el Kamiliya fi el sira en Nabawiya que l’on peut traduire par le ‘Theologus Autodidactus’.

Ibn En-Nafis fut admiré par ses contemporains pour son érudit.

Le plus grand exploit d’Ibn En-Nafis dans le domaine de la médecine est sa théorie sur la petite circulation du sang, ou circulation pulmonaire. Partant du ventricule droit et, par l’artère pulmonaire arrivant aux poumons, puis de là, rejoignant le ventricule gauche par la veine pulmonaire. Cette théorie en contradiction ouverte avec les idées reçues de Galien et d’Ibn Sina, anticipait partiellement sur la découverte fondamentale de William Harvey. Une théorie de la petite circulation identique à celle d’Ibn En-Nafis dans

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ses aspects essentiels et formulée eb terme étrangement semblables, a été exposée par Michel Servet dans sa Christianismi restitutio (Vienne 1553). Un exposé de la même doctrine par Realdus Columbus (Réalto Colombo) dans ‘De re anatomica libri XV’ (Venise 1559) en est parallèle que Servet et Colombo ont eu une connaissance directe de la théorie d’Ibn En-Nafis. Grâce, selon toute apparence, à Andrea Alpago, qui passa trente ans en Syrie, voyagea beaucoup à la recherche des manuscrits arabes et est connu pour avoir traduit de l’arabe de nombreux textes médicaux.( mort en 1520).

Ibn En-Nafis mourut le 22 dhoul el qa’da 687/17 décembre 1228 à l’âge de 80 ans au Caire. Il légua toute sa fortune à l’hôpital d’El Mansour du Caire.

Que dieu l’enveloppe dans sa Miséricorde.

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Abd el-Latif

Que Dieu ait son âme

Né à Bagdad d’une grande famille arabe en 531/1161, était médecin, encyclopédiste, grammairien, juriste, naturaliste et alchimiste. C’était un grand admirateur d’Ibn Sina (Avicenne), il faisait partie du cercle du roi Salah ed-Din el Ayoubi d’Egypte (Saladin des Latins) et avait enseigné dans presque toutes les médersas des grandes villes de l’empire oriental. En quelque lieu que son existence mouvementée le conduisit, il se servait de ses yeux et d’un jugement aussi sain qu’exempt de tout préjugé. Un jour qu’il était au Caire, on lui annonça qu’un tertre situé à une centaine de distance au nord-ouest de la ville et sur lequel s’élevait une véritable montagne de squelettes ?. Mais c’était exactement ce qu’il cherchait !

Il raconta lui-même la découverte :

‘Nous sommes sortis de la ville et avons gagné le tertre en question, nous y avons trouvé en effet, des milliers d’ossements, nous les avons examinés avec le plus grand soin et avons certainement tiré de cet examen approfondi des connaissances beaucoup plus vastes que celles que nous pourrons puiser dans les livres. Galien, nous avait enseigné que la mâchoire inférieure se composait de deux os reliés par une suture, or, nous avons examinés plus de deux mille mâchoires inférieure est faite d’un seul os, sans la moindre suture ! Quant au sacrum, il ne se compose pas de six os comme l’affirmait Galien, mais en règle générale d’un seul.... Les preuves que nous fournissent nos sens sont beaucoup plus convaincantes que celles qui ne se fondent que sur l’autorité d’un homme’. ( C’est-à-dire que Galien avait tout faux en Anatomie).

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Il était l’ami intime de Salah ed-Din el Ayoubi, (Saladin des Occidentaux ), il était avec lui à Jérusalem en 561/1192, il avait passé quelques années avec lui en Egypte, puis après un circuit qui l’emmena jusqu’en Arménie,ensuite il finit par regagner Bagdad via Alep.

Son livre le plus connu en Occident est une géographie de l’Egypte, et le récit des invasions mongoles, sans oublier le célèbre livre d’anatomie humaine, qui servit longtemps à l’enseignement de cette matière, tant en Orient qu’en Occident.

Il mourut en 692/1231 à Bagdad

Que Dieu ait son âme

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Pharmaciens et botanistes musulmans

Tout médecin arabe était son propre pharmacien, lorsqu’un médecin prescrivait un traitement à son client, il le lui procurait sans le secours d’un soi-disant pharmacien ou autre.

Les arabes utilisaient déjà les antibiotiques, la pénicilline et l’aspergille.

C’est alors que chez les arabes, le champ d’action du préparateur fut nettement séparé de celui du médecin, une nouvelle profession était née, celle du pharmacien, par sa formation et les responsabilités qui étaient les siennes, ce praticien jouit dès lors d’un prestige infiniment supérieur à celui des marchands de drogues des époques antérieures.

Les arabes furent les premiers à créer des pharmaciens publiques, et cela dès 880, el-Mansouri régnant, ils équipèrent, en outre, chaque hôpital d’une pharmacie complète et créèrent des pharmacies militaires attachées aux hôpitaux avancés.

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Depuis El-Mamoun, c’est-à-dire depuis le IXe siècle, l’ensemble des services pharmaceutiques, y compris le service de santé de l’armée, était soumis au contrôle de l’état. De même que pour le corps médical, on désignait dans chaque ville un doyen du corps pharmaceutique qui examinait les étudiants en pharmacie et leur délivrait une licence professionnelle.

Ibn El-Baytar

Que Dieu ait son âme

Ibn El-Baytar fut de longues années durant président du corps pharmaceutique du Caire, l’ouvrage scrupuleusement préparé, d’Ibn El-Baytar, le plus grand botaniste arabe, renfermait touts les connaissances pharmacologiques de son temps, était un chef-d’œuvre d’étude scientifique. Il pu finalement consigner les noms, modes d’emploi, succédanés et formules de plus de mille sept cents cinq (1705) drogues végétales, ceci indépendamment des substances animales et minérales.

J’ai choisi Ibn El-Baytar pour illustrer les botanistes, parmi eux il y a également : er-Razi, Ibn Sina, El-Idrissi et El-Ghafiqi, et bien d’autres.

Botaniste de Malaga, il était le premier à avoir écrit une encyclopédie pharmaceutique.

Ibn Mohammed Abd Allah Ibn Ahmed Ed-Din Ibn El-Baytar El-Malaki, botaniste et pharmacologue originaire de Malaga, où il naquit à la fin du VIè/XIIè siècle d’une famille arabe. Il fit ses études à Séville et herborisa aux alentours de la ville avec ses maîtres Abou El-‘Abbès En-Nabati, ‘Abd Allah Ibn Salih et Abou El-Hadjadj.

Vers 617/1220, il émigra en Orient, après avoir traversé l’Afrique du nord (Maroc, Algérie et Tunisie), il visita l’Asie Mineure et la Syrie et, à son arrivée en Egypte, il fut nommé par le gouverneur El-Ayoubi El-Malik El-Kamil directeur général des herboristes du Caire. Il accomplit plusieurs excursions scientifiques. Il s’installa ensuite à Damas où il eut pour élève Ibn abi Ousaybiya, avec qui il herborisa.

Voici, les intentions qui m’ont guidé dans la composition de cet ouvrage, écrit Ibn El-Baytar :

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1- ‘Dresser un tableau synoptique complet des remèdes simples et de leurs indications, mon ouvrage contient tout ce que l’on peut trouver dans les cinq volumes de Dioscoride et dans les six volumes de Galien, ainsi que les théories des médecins anciens et contemporains s’y référant. Y sont mentionnés tous les remèdes végétaux, animaux et minéraux, pour chacune des indications fournies, je renvoie à son auteur.

2- Ne rapporter des théories des auteurs anciens et modernes que ce dont mes observations et expériences personnelles m’ont permis de vérifier l’exactitude, et laisser de côté tout ce dont je ne pouvais contrôler la véracité ou qui se révélait contraire à la réalité (elles furent nombreuses).

3- Eviter les répétitions, sauf dans les cas où elles sont nécessaires à la clarté de la description.

4- Utiliser l’ordre alphabétique pour permettre à l’étudiant de trouver rapidement ce qu’il cherche.

5- Attirer particulièrement l’attention sur chacun des remèdes qui ont été jusqu’ici soit incorrectement employée, soit incomplètement décrits par les médecins anciens ou modernes qui se sont basés exclusivement sur des connaissances livresques.

6- Donner chaque fois que possible dans chaque langue le nom des diverses drogues avec son orthographe et sa prononciation exacte, dûment vérifiées par moi-même au cours de mes voyages’.

Ses principales œuvres sont :

1 El Moughni fi el edwiya el moufrada. ( Le Vidal actuel) dédié à el-Malik Es-Salih Nadjim Ed-Din Aiyoub, et où il traite des simples appropriés à chaque maladie.

2 El Djami’li moufrada el adwiya. (Vidal dans lequel il ajoute la diététique) : dédié au même souverain (édition du Caire 1291/1874 bonne traduction française de Leclerc, dans Notices et extraits, XXIII, XX et XXVI (1877-1883), traduction allemande de J. Von Sontheimer, (Stuttgart 1840-1842), dans cet ouvrage, l’auteur présente dans l’ordre alphabétique quelque mille quatre cent (1400) simples remèdes appartenant aux règnes animal, végétal et minéral, en se fondant sur ses propres observations ainsi que sur plus de cent cinquante (150) autorités, parmi lesquelles se distinguent Er-Razi, Ibn Sina, El-Idrissi et El-Ghafiqi, Meyerhof et Sobhy (The abridged version of the book of simple drugs of El-Ghafiqi by Gregoriu abou El-Faradj (Farag Barhebraeus), Caire, fascicule (1932, 32-33) croient que le Djami’ d’Ibn El-Baytar est un simple plagiat de la pharmacopée d’El-Ghafiqi enrichie d’additions des ouvrages de ses maîtres, abstraction faite de cette affirmation douteuse (d’autant que le concept de propriété intellectuelle n’était pas au moyen âge le même qu’aujourd’hui). Cet ouvrage exerça une influence notable tant à l’Occident qu’à l’intérieur du monde islamique, par exemple sur l’arménien Emir Dowlat.

3 Mizan el-tabib. (La balance du médecin)

4 rissala fi el aghdiya wel awiya. (Opuscule sur l’alimentation et les médicaments).

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5 Makala fi limoun. (Les bienfaits du citron)

6 commentaire de Dioscoride dont on a retrouvé un manuscrit et qui contient un inventaire de cinq cent cinquante drogues figurant dans les quatre premiers livres de dioscoride, les termes techniques en arabe sont fréquemment accompagnés de leurs équivalents latins et berbères.

En 1758 parut une nouvelle édition d’une partie de l’ouvrage de pharmacopée d’Ibn El-Baytar en 1830, les nouvelles pharmacopées européennes continuaient encore à puiser aux sources arabes.

Certes, Ibn el-Baytar a défini le mot ‘Baroud’ en 638/1240 et de nombreux historiens donnèrent à cette date une importance indue, le salpêtre était connu bien avant, et sa désignation comme ‘Baroud’ par ebn El-Baytar ne signifie pas qu’il fut inconnu auparavant ; il était certainement déjà connu bien que sous d’autres noms. Le mot baroud était d’usage courant au Maghreb, non seulement parmi les médecins mais aussi parmi le peuple, le fait qu’il se soit infiltré au niveau du grand public indique qu’il devait être connu depuis un temps considérable.

Ibn el-Baytar a non seulement inclut dans son ouvrage les travaux de Diocride et ceux de Galien, comme il le dit si bien lui-même, mais, il prit soin de les corriger au préalable à cause de leur confusion et du désordre dans lequel ils furent rédigé. Ensuite, il les a compléter à cause des lacunes et augmenter de nouvelles découvertes faites par ses soins, tout en les dotant de commentaires explicites.

Il disait :’les travaux des anciens sont insuffisant et confus pour les présenter aux étudiants. Il faudrait les remanier et les compléter, afin que ces derniers en tirent le maximum de profit’

C’est ce qu’il a fait, et le fit très bien.

Il mourut à Damas en 646/1248

Que Dieu ait son âme

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Chimistes musulmans

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Selon les propres dires d’un chimiste allemand, les Arabes,il y a trente ans à peine, ont ‘sauvé la vie avec leur café carbonisé’, rapporta en Allemagne ce remède prodigieux, où on l’empoie avec succès dans le traitement d’un grand nombre d’affections inflammatoires aiguës ou chroniques. Les Arabes fabriquaient également des pommades adhésives qui formaient emplâtre en séchant.

La médecine doit enfin à la chimie arabe toute une série de nouvelles préparations médicamenteuses : le sirop obtenu par la distillation d’extraits végétaux additionnés de manne ou de sucre et qui joue dès le début un rôle important. Le julep tisane rafraîchissante et moins centrée que le sirop. Les ‘fruits candis’ ( de l’arabe ‘qand’ : sucre), confits dans du miel ou du sucre, Er-Razi donne le nom de sief à un remède pour les yeux présenté sous forme de pastille. Le nom de roh pilules d’un transport et d’une absorption facile et qui sont faites de la sève de certaines plantes concentrée par évaporation.

Djabir

Que Dieu ait son âme

La multitude des termes techniques passés du vocabulaire arabe dans toutes les langues et que les maîtresses de maison aussi bien que les chimistes ne cessent d’avoir à la bouche rappelle aujourd’hui encore l’œuvre immense réalisée par les Arabes dans le domaine de la chimie. Et d’abord : chimie et alchimie, ensuite : alambic, alcali, alcool, aldéhyde, alhandal, alizarine, aludel, alun, amalgame, aniline, antimoine, araq, azuré, bédegar, benjoin, benzène, bézoard, borax, colcotar, drogue, droguerie, élixir, kali, lapis-lazuli, laque, marcassite, natron, réalgar, soude, talc, tincal, sirop, sucre, julep, candi, etc.

Geber pour les Latins.

Djabir ben Hayan ben Abd Allah el-Koufi Es-Soufi, l’un des principaux représentants de l’alchimie arabe primitive. Er-Razi en personne disait en parlant de lui : « Notre maître Djabir ben Hayan dit’

De descendance arabe, son père Hayan était droguiste à koufa , Djabir prend le nom d’El-Koufi, natif de Koufa aux environs de 119/749, ce fut l’homme qui éclaira l’humanité par sa découverte des corps importants dans le domaine de la chimie, les alcools, et met en pratique le procédé fondamentale de la chimie : ‘La distillation’.

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Il divisa les minéraux en trois groupes : les alcools devenant volatiles sous l’effet de la chaleur, les métaux et les substances non malléables qui peuvent se réduire en poudre, il mentionna l’acide nitrique et décrivit plusieurs procédés propres aux applications industrielles de la chimie.

Djabir remplaça les procédés simples de fusions des métaux jusque là utilisés par un procédé de dissolution dans l’acide azotique, l’acide sulfurique, l’acide chlorhydrique et l’eau régale. Ce qui lui permit , ainsi qu’à ses disciples, d’effectuer de multiples combinaisons, de fabriquer entre autres de l’oxyde de mercure, du cinabre, de l’arsenic, du chlorure d’ammonium, du nitrate d’argent, de l’alun, du sulfate de cuivre, de la potasse caustique, de la soude caustique, du lait de souffre, du foie de souffre, etc.

Il différencia les acides des alcalis, il constata l’augmentation de poids des métaux par oxydation et sulfuration, il fut le premier à remarquer que le feu s’éteignait en l’absence d’air, il mit au point les opérations chimiques fondamentales de l’évaporation, de la sublimation, de la cristallisation, de la calcination, du filtrage, de la distillation, différenciant la distillation directe de celle obtenue au bain-marie ou au bain de sable.

Il utilisa à cet effet l’ingénieuse production des verriers syriens et égyptiens, ceux d’Alep en particulier réalisaient de précieux articles d’exportation ; les cornues, éprouvettes et tubes de verre pénétrèrent ainsi dans les laboratoires.

Les villes syriennes assistèrent à l’éclosion des appareils de distillation inventés par les Arabes : l’alambic et l’aludel, Abou el-Qacim (Aboulkassis) utilisait pour la distillation un four spécialement conçu à cet effet, et dont le combustible se renouvelait automatiquement, il assurait l’étanchéité des récipients de verres emboîtés les uns dans les autre par un calfeutrage de bandes de toile.

La distillation permettait de purifier le vinaigre, de brûler le vin , de fabriquer l’araq à partir de jus de datte fermenté, ainsi que d’épurer l’eau (l’eau distillé), qu’on pu dès lors utiliser dans la préparation pharmaceutique. Er-Razi fut le premier à fabriquer par ce procédé de l’acide sulfurique et de l’alcool pur à partir de liquides contenant de la fécule ou de sucre. Alcool est un mot arabe qui signifie littéralement ‘chose subtil’ et qui à l’origine désignait la fine poudre d’antimoine utilisée par les ophtalmologistes.

Djabir et l’acide nitrique

L’historien de la chimie E.J.Holmyard cit une description de la préparation de l’acide nitrique basée sur le manuscrit arabe Sandouq el-hikma ‘le coffret de la sagesse’ comme suit :

‘Prenez cinq parts de fleurs de nitre pur, trois parts de vitriol de Chypre et deux parts d’alun de Yémen. Réduisez les substances en poudre, séparément, jusqu’à ce qu’elle deviennent comme de la poussière, puis

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placez-les dans un flacon, bouchez le flacon au moyen de fibres de palmier puis attachez-le à un récipient de verre. Ensuite, renversez le dispositif et chauffez la partie supérieure (c’est-à-dire le flacon contenant le mélange) à feu doux , il s’écoulera alors, sous l’effet de la chaleur, une huile semblable au beurre de vache’

Djabir et l’eau régale

‘L’eau régale était un mélange d’acides nitriques et chlorhydrique, on l’obtenait en ajoutant du sel ammoniac au nitrate et au vitriol, puis en distillant le tout’.

Djabir et le verre

Pour obtenir un verre de couleur limpide, en plus de ces substances principales, de la magnésie (dioxyde de manganèse) était ajoutée afin d’obtenir un verre limpide et transparent non coloré. C’était possible car, quoique de nombreux sables contiennent suffisamment d’oxyde de fer pour donner un verre verdâtre ou brunâtre, le dioxyde de manganèse oxyde de fer neutralise la couleur jaunâtre qui résulte par sa propre teinte violacée, cette propriété n’était pas connue dans l’Antiquité, mais elle fut observée par Djabir et fut très souvent mentionnée dans la littérature arabe.

Des instructions analogues figurent dans l’ouvrage latin Summa Perfections de ‘Geber’ qui est une traduction d’un manuscrit de Djabir, éventuellement son Kitab el-istitmam ‘Livre du parachèvement du savoir’

Djafar es-Sadiq (mort en 147/756) en qualité de professeur de Djabie disait que Djabir était très brillant, d’une intelligence bien au-dessus de la moyenne, c’était un phénomène en quelque sorte.

Ses ouvrages :

1- Hal er-romouz wa mafatih el-kounouz (Signe et clefs des trésors)

2- Koutoub el-mawazin (livres des balances)

3- Le corpus.

L’œuvre Koutoub el-mawazin ‘Livre des balances’, exposé des bases théoriques et plus philosophiques de l’alchimie et de toutes les sciences occultes ; les livres consistant en traités isolés approfondissant certains

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problèmes des ‘Koutoub el-Mawazin’. Ces quatre collections marquent autant d’étapes successives dans le développement de la doctrine faut y ajouté plusieurs autres collections mineures traitant de l’alchimie, puis des traités sur la philosophie, sur l’astronomie et l’astrologie, les mathématiques, la médecine, et enfin des écrits religieux.

Cette immense littérature qui comprend l’ensemble des sciences antiques reçues en Islam est l’œuvre des disciplines suivantes : l’alchimie( qui reste toujours au premier plan), la médecine, l’astrologie, la télesmologie, la doctrine des qualités spécifiques des choses et la génération artificielle des êtres vivants, étant donné que nous sommes souvent mal renseignés sur les disciplines correspondantes dans la science antique, les écrits de Djabir permettent de restituer dans la science grecque des côtés intéressants qui ont été considérés comme perdus. L’alchimie djabirienne se distingue foncièrement de tout ce qui nous est conservé de l’alchimie antique. Elle évite sciemment l’allégorisme hermétique (de provenance égyptienne), représentée dans l’antiquité par les écrits de Zosime et autres et remis en honneur en Islam la plupart des alchimistes tels qu’Ibn Oumayl, la Tourba philosophorum est une science expérimentale, non seulement Djabir dépoussiéra les écrits antiques, mais joua un rôle prépondérant dans son renouveau, avec ses ajouts, ses inventions et découvertes il révolutionna le monde de la chimie

Aucun ouvrage alchimique de l’islam ne témoigne d’une connaissance aussi vaste de la littérature antique et possède un caractère aussi encyclopédique que les écrits de Djabir.

Les arabes avaient conçus une variété d’analyse chimique, pénétrant la texture intime des corps, Djabir, lui mesurait la quantité des qualités élémentaires, qui entrent dans leur composition. Grâce à lui les notions qui furent à la base de ces évaluations étaient d’une précision étonnante, il se trouve que les chiffres transmis, résultant des pesées effectuées correspondant à une réalité particulièrement incontestable.

Le principe fondamental de la science de Djabir est celui de mizan ‘balance’, montre bien le syncrétisme scientifique de Djabir-Mizan (la balance) signifie :

1- Le poids spécifiques

2- La mesure dans un mélange de substances

3- Une spéculation sur les lettres de l’alphabet arabe qui sont mises en rapport avec les quatre qualités élémentaires (froid, chaud, sec, humide).

4- Mizan est encore le principe métaphysique par excellence, symbole du monisme scientifique de Djabir

5- Enfin, mizan dérive d’une explication allégorique des indications coraniques sur la balance du jugement dernier. Cette théorie se retrouve de même sens dans la gnose musulmane et c’est par elle que Djabir relie son système scientifique à sa doctrine religieuse.

Djabir déclare que sa science lui a été révélée par son maître Dja’far es-Sadiq, c’est à cette mine de sagesse que remontent toutes ses connaissances.

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Les écrits de Djabir ont fortement influencés le développement de l’alchimie arabe postérieure. Par la suite, plusieurs savants le citent, et nombre d’entre eux en ont composé des commentaires. Plusieurs livres du corps ont été traduits en latin.

Kraus s’est intéressé à l’aspect philosophique et gnostique de la pensée de Dajbir ‘Geber’, à propos de la théorie de balance (mizan), il écrit : ‘C’est la loi mathématique saisissable de l’Univers ; elle est à la base de toute science’ ( Studien zu Jabir ibn Hayyan’, Isis, tome XIV, 1930). Holmyard, quant à lui, s’est attaché à marquer la valeur scientifique de cette œuvre : ‘La caractéristique particulière de Djabir est qu’en dépit du fait qu’il conduit au mysticisme et à la superstition, il a reconnu alchimiste antérieur…’ (op. citation, page 56).

L’esprit pratique de Djabir l’amena à s’intéresser aux applications : fabrication de l’acier, raffinement des métaux, préparation des vernis, procédés pour teindre les étoffes et les cuirs.

La science Antique et Médiévale (des origines à 1450), sous la direction de René Taton, Editions P.U.F. Paris 1966. page 508-509.

Holmyard dit L…en dépit du fait qu’il conduit à la superstition)

Vous avez vu un scientifique superstitieux ? jamais, que dire d’un Djabir Musulman et savant par surcroît de cette envergure, être superstitieux jamais au grand jamais Djabir n’a été superstitieux, dites-moi que c’est une méprise ?..

Il mourut en 187/815.

Que dieu ait son âme

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Mou’iz Ibn Badis

Que Dieu ait son âme

La civilisation arabe où l’instruction et les arts jouaient un rôle capital, la manufacture des matériaux destinés à l’écriture et à la peinture était indispensable, il existe plusieurs ouvrages en arabe, techniques très détaillées, concernant la fabrication du papier, la réalisation d’encre, de teintes et de colles, ainsi que la

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reliure et d’autres articles apparentés. ‘Oumdat el Kouttab’ ‘le manuel de soutien du copiste’ d’El-Mou’iz Ibn Badis est l’un de ces ouvrages bien qu’il en existe d’autres traitant du même sujet.

El-Mou’iz Ibn Badis né en 416/1025. Dans son kitab ‘Oumdat el Koutab’ ‘Livre de soutien des copistes’ détaillait comment de la limaille d’argent en poudre mélangée à du vin distillé pouvait élaborer un bon moyen d’obtenir une encre argentée.

(Le manuel de soutien des copistes) d’Ibn Badis énoncé des détails, non seulement sur les encres colorées, mais encore sur les peintures à l’huile et les laques, ces pigments étaient à la plume ou à la brosse, et ils servaient à écrire et à peindre des miniatures sur papier, cuir, bois et autres métaux.

Le coloris noir, la substance colorante commune était le carbone préparé à partir de la suie ou de charbon de bois spéciaux.

Le ton blanc provenait essentiellement de céruse, quoique de la poudre blanche d’os, lui était parfois amalgamée.

Les teintes rouges étaient disponibles dans des tonalités variées, leurs composant principaux étaient le cinabre.

La forme rouge ou cristalline du sulfure de mercure et le plomb rouge, bien que l’on utilisait parfois un minéral de fer argileux contenant des veines rouges dans l’argile.

La laque, incrustation résineuse rouge foncé, déposée sur certains arbres par l’insecte à laque (Lacifer lacca), était également traitée pour son pigment et des indications détaillées, relatives à sa préparation furent publiées.

Les pigments jaunes venaient essentiellement de l’orpiment (Zarnikh asfar) trisulfite d’arsenic bien que l’ocre jaune ( sorte de minerai de fer argileux) fût également utilisé. En outre, le massicot (monoxyde de plomb) est mentionné dans les textes arabes d’Ibn Badis, également le safran, mêlé avec d’autres pigments.

Les pigments bleus provenaient du lapis-lazuli, mais lazurite(forme de carbonate de cuivre) était également utilisée ainsi que l’indigo.

Les pigments verts dérivaient essentiellement du vert-de-gris (zindjar), carbonate de cuivre proprement dit, et de la malachite, en outre, différents vert y compris ceux de la couleur des plantes, étaient fabriqués en mélangeant d’autres variétés de pigments.

Lorsqu’ils étaient à base d’eau, tous ces pigments nécessitaient un fixateur intermédiaire, qui était mélangé normalement avec le pigment. La gomme arabique était le fixateur le plus commun. Mais les colles (notamment la colle de poisson) et la glaire ‘étaient également utilisées. Les couleurs à l’huile étaient essentiellement utilisées pour les miniatures dans les livres et pour le revêtement de surface comme le bois.

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Ibn Badis et la fabrication de papier

Le onzième chapitre du livre décrit la méthode de fabrication du papier à partir du lin, et se présente comme suit :

Description de la fabrication du papier talkhi :

‘Prenez du lin blanc et ôtez-lui ses fétus de paille, trempez-le dans l’eau et peignez-le à l’aide d’un peigne jusqu’à ce qu’il se ramollisse. Puis trempez-le dans l’eau de chaux vive durant un jour et une nuit jusqu’au matin. Puis pétrissez-le à la main et étalez-le au soleil, jusqu’à ce qu’il sèche, remettez-le dans une nouvelle eau de chaux vive, laissez-le trempé toute la nuit jusqu’au matin, pétrissez-le à la main de nouveau et étalez-le au soleil. Répétez l’opération trois, cinq ou sept jours de suite, si vous changez l’eau de chaux deux fois par jour, ce serait plus rapide.

Lorsqu’il devient extrêmement blanc, découpez-le avec des ciseaux en petits morceaux, puis trempez l’ensemble dans de l’eau douce pendant sept jours également en prenant soin de changer l’eau tous les jours. Une fois que la chaux vive s’élimine, broyez-le dans un mortier pendant qu’il est encore humide, lorsqu’il se ramolli qu’il n’y reste plus de grumeau, trempez-le en solution avec de l’eau dans un vase propre, jusqu’à ce qu’il deviennent soyeux. Le moule doit avoir la forme d’un panier en roseaux, avec des parois ajourées. Mettez un vase vide sous le moule, agitez le lin à la main et versez-le dans le moule. Remuez-le à la main de manière uniforme et homogène, lorsqu’il est homogène à l’intérieur du moule, et lorsque vous avez atteint le résultat désiré, déposez-le sur un grand plateau, puis reprenez-le jusqu’à ce qu’il sèche et tombe tout seul. Prenez alors de la farine de blé et de l’amidon en quantités égales, pétrissez l’amidon dans l’eau froide jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de grumeaux, faire bouillir de l’eau et versez-le lentement sur le mélange de farine jusqu’à ce qu’il soit peu épais. Prenez le papier et peignez-le à la main, puis placez-le sur des roseaux. Lorsque toutes les feuilles de papier ont été peintes et séchées, peignez-les sur l’autre face, remettez-les sur un plateau et arrosez-les légèrement avec de l’eau froide, ramassez les feuilles de papier, empilez-les, puis polissez-les, comme vous polissez le tissus, ainsi vous obtenez du papier de première qualité, si Dieu le veut’.

La méthode de base décrite par Ibn Badis ne fut pas le seul procédé utilisé. Il semble que son livre ait été adressé aux érudits et aux copistes, pour leur apprendre comment fabriquer l’encre et le papier et comment relier les livres pour leur épargner ainsi l’achat de ces matériaux, ou la nécessité de chercher un tiers pour faire ce travail a leur place. Les méthodes industrielles avaient recours à un équipement plus important et plus mécanisé.

Ibn Badis et la reliure des livres

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Un des chapitres de l’ouvrage d’Ibn Badis commençant ainsi :Chapitre douze : de sina’a ‘la fabrication’ de la reliure et de l’usage de tout son outillage de façon à ce que l’on n’ait pas à recourir aux services d’un relieur. Avec des descriptions de la tranche, de la pierre à aiguiser, du pressoir, du maillet, des aiguilles, des règles et du compas.

Il donne ensuite des détails sur tous les outils nécessaires à la décoration des couvertures de cuir. Mais l’ouvrage d’Es-Soufiyani est encore plus détaillé, puisqu’il était lui-même relieur.

Mou’iz Ibn Badis mourut en 453/1061

Que Dieu ait son âme

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je vous remerci de votre attention sa me réchauffe le coeur

mais je vous ai dit au début ke je vous cite le livre " les savants musulmans oubliés de l'histoire" de Hébri Bousserouel

donc je ne mérite pas vos compliments puisque je ne fais ke vous citer les pages de ce merveilleux livre

je vais vous dire une chose c'est que j'ai eu une idée en lisant ce livre bourré de faute d'orthographe de réécrire complètement le livre et par la mm occasion j'ai voulut vous faire partagé ce merveillux livre ke je dévore tous les jours depuis un moment

voilà je vous ai dit mon projet et c pkoi je ne mérite pas vos compliments mm si sa me touche et je vous en remercie

sera====== je ne conai pas d'autres livres === samahni

donc je continue

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zoologue musulman

El-Djahidh

Que dieu ait son âme

El-Djahidh disait : ‘Les Arabes sont la référence vu leur compétence dans la connaissance des animaux, en zoologie, je m’appuie essentiellement sur l’expérience des Arabes bédouins dans ce domaine. Toutes les espèces animales, depuis les bêtes féroces jusqu’aux produits de croisement, en passant par les bêtes de sommes, sont répandues dans les régions sauvages, les déserts, les gorges des montagnes, les vallées, les marais, les fourrés, les terrains boisés ou sablonneux et les cimes. Les bédouins ont grandi, vécu au milieu de ces animaux, ils ont installé leur demeure, ils se sont établis dans leur territoire et ils vivent environnés par eux ‘.

Abou ‘Othman ‘Amir ibn Bahr, il naquit en 160/777 à Bassora en Irak, plus connu sous le surnom d’el-djahidh, issu d’une famille arabe de pure souche. Il appartenait à un milieu très modeste, sa mère le tournait en dérision, parce qu’il ne ramenait pas assez d’argent.

Le zoologue arabe laissa un livre intitulé Kitab el-Hayawen ‘Livre des animaux’, est une sorte de bestiaire, où l’on voit apparaître une institution de l’évolution des espèces, des considérations sur la psychologie animale, sa classification est méthodique et d’une clarté sans précédent.

Voyons voir le surnom d’el-Djahidh, ce surnom veut dire en arabe (celui dont les yeux sont exorbités), effectivement, Abou ‘Othman, puisque c’est ainsi qu’il voulait qu’on l’appelle, était un homme de taille moyenne, de constitution physique normal, un visage sympathique,, mais ses yeux étaient exorbités, c’est lors de la croissance que les yeux avaient atteint leur taille d’adulte normal, mais les orbites n’ont pas suivies, et c’est ainsi que les yeux qui étaient de taille tout à fait normale logeaient dans de petits orbites, d’où l’extériorisation des yeux. Ce surnom passa à la postérité, sans qu’il ne puisse rien y changer, hélas ! et pourtant, il aimait être appelé Abou ‘Othman.

L’orientaliste allemand Mez le comparait à Voltaire et Charles Pellat de l’assimiler : ‘Effectivement, c’est à Voltaire, qu’il fait le plus communément songer, mais comme certains passages de ses oeuvres s’apparentent à Rabelais, à La Fontaine, à La Bruyère, à Molière, à Descartes et à Darwin’.

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Comment un orientaliste de la notoriété de Mez, peut-il raisonner de cette manière ? Il aurait été plus simple d’inverser les rôles, c’est-à-dire, pour être plus honnête, il fallait qu’il dise :’El-Djahidh a énormément influencé Voltaire’ Ou bien : ‘L’influence d’El-Djahidh sur Voltaire était considérable’.

Quant à Charles Pellat, il aurait mieux fait de dire : ‘L’impact d’El-Djahidh sur Rabelais, La Fontaine, La Bruyère, Molière, Descartes et même Darwin, était prépondérante, ‘A mon humble avis, c’est plus légitime, plus honnête, plus logique, plus raisonnable et plus judicieux, il n’y a qu’à comparer leurs dates de naissance respectives, ces messieurs attachent la charrue avant les boeufs, pourquoi ?’

El-Djahidh est un personnage émérite et ses oeuvres sont d’une richesse hors du commun, c’est une figure marquante de la culture arabo-islamique, il a écrit plus de trois cent ouvrages, très peu d’ouvrages nous sont parvenus. La liste nous donnera une idée de l’hétérogénéité de son oeuvre :

1- El ma’ch we-l ma’ad ‘la vie future et la vie terrestre’

2- Kitmen es-ser wa hifd el-lissan ‚l’art de garder un secret en tenant sa langue’

3- Kitab fi el-djed we-l hazl ‘livre sur le sérieux et le plaisir’

4- Kitab el boukhala ‘livre sur les avares’

5- Fasl ma bayna el-‘adawa we-l-hesd ‘Différence entre l’hostilité et la jalousie’

6- Kitab el Hayawen ‘Le bestiaire’

7- El Qadi we-d-doubaba ‘le cadi et la mouche’

8- Bayan we-t-bayin ‘ Preuve et démonstration’

Son livre sur les animaux dénote une très vaste culture, un savoir faire exceptionnel et une connaissance précise des moeurs animales. Un bel esprit critique qui fourmille de réflexions fondées sur des témoignages solides. La plus étonnante est la description exacte de la famille des marsupiaux tels que les kangourous entre autre.

Entre autre, plusieurs interprétations de songes d’Ibn Sirin sont citées dans Kitab el-Hayawan ‘le livre des animaux’.

Une des plus grandes oeuvres d’El-Djahidh fut traduite et annotée par Charles Pellat c’est : Kitab el boukhala ‘le livre des avares’ (Unesco, commission de Beyrouth pour la traduction des chefs d’oeuvres, Paris 1951.)

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Mohammed Addad donna une version française de Kitab et-tarbi’ we-t-tadwir ‘livre du carré et du cercle’, une oeuvre grandiose par son forunit une idée exhaustive de la diversité de l’oeuvre d’El-Djahidh.

Dans son Anthologie du livre des Animaux, il écrit un hymne au livre d’une beauté jusque là inégalable, la culture pour lui fut une chose sacrée, enchanteresse, de noble et d’incomparable. C’est tout simple son amour pour la lecture et devenu légendaire parmi les Arabes et les non Arabes.

Il fit la connaissance de plusieurs pays, la Syrie entre autre, ayant atteint l’âge de quatre vint trois ans, il fut la victime d’une hémiplégie heureusement gauche, cela lui a permis de continuer à écrire, puisqu’il était droitier. Il prit cette atteinte avec beaucoup de philosophie et d’humour, lorsque les gens lui demandaient ce qu’il lui était arrivé il répondait en souriant : ‘La moitié de mon corps est glacée, l’autre brûlante’.

Quatre vint et onze d’expérience humaine et littéraire, c’était un défenseur inconditionnel de la Prophétie de Mohammed ibn Abdallah (SAW), du Coran et de la lignée des Califes bien guidés (Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othman et Ali (que Allah les agrée). C’était un partisan des Abbassides et d’un imam unique, il composa plusieurs ouvrages là-dessus, expliquant dans un style propre à lui, clairement et explicitement le pourquoi des choses, gagnant à sa cause les plus récalcitrants. Il était partisan de la recherche d’une définition des conditions d’un nouveau pacte, d’une nouvelle alliance d’intégration politico-religieux.

Il aspirait à l’intégration au niveau social par un nouveau modèle d’homme, qui puisse harmoniser avec l’hétérogénéité des ethnies qui compose l’empire musulman, son but est de rassembler, de rapprocher et d’unir l’ensemble de ces ethnies. Cela ne suffisait pas pour lui, il voulait aller au delà, par l’intégration au niveau culturel, il désirait une élaboration d’une culture permettant au Musulman d’avoir des atouts afin de briller en société, de manipuler et de maîtriser codes et signes culturels contrôlés et échangés par les sociétaires de la structure sociale arabo islamique. C’est dans ce cadre qu’il écrit Bayan we-t-bayin ‘preuve et démonstration’, cet ouvrage représente l’une des plus grande somme de l’éloquence arabe, El-Djahidh fut pendant plusieurs siècles une référence majeure.

C’est au cours du siècle d’el-Djahidh, que les recueils de Hadith ‘tradition’ du Prophète mohammed ibn Abdallah (SAW) d’El-Boukhari et de Mouslim furent collecté, ils n’étaient pas encore composées du vivant d’El-Djahidh.

Toujours au cours de son siècle, son objectif fondamental était fahm wa ifham de ‘comprendre et de faire comprendre’, trouver un sens aux choses et aux êtres, ensuite communiquer cette quête de la signification. Créer une nouvelle solidarité humaine, une alliance.

On rapporte une anecdote à son sujet, juste avant sa mort, cet homme fut un phénomène unique en son genre. Pour étudier, il offrait ses services gracieux aux libraires désireux de faire surveiller leur librairie. Il payait même de sa poche, les libraires réticents. L’accord conclu, le soir venu, il se présente au libraire avant

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la fermeture, et lui demande de l’enfermer dans la librairie et d’emporter les clefs avec lui jusqu’au lendemain.

A l’intérieur de la librairie, seul, il passait ses nuits à étudier, jusqu’à l’arrivée du libraire au petit matin, ainsi,il était au courant de toutes les nouveautés, et étudier sans bourse déliée.

Agé de quatre vint et onze ans, un jour qu’il était dans la librairie qu’il gardait, prit un escabeau afin d’atteindre certains livres haut placés, les livres dégringolèrent sur sa tête et le tuèrent. Le libraire lors de l’ouverture, le trouva enseveli inerte, sous des milliers de livres.

Il mourut pour l’amour de la science en 251/869 à m’âge de quatre vint et onze ans à Bassora, sa ville natale sous un amas de livres, dans une librairie, martyr de la science et de son insatiabilité de lire et de savoir inassouvissable.

Que Dieu l’enveloppe dans Sa miséricorde.

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Mathématiciens et Astronomes musulmans

En trigonométrie : les Musulmans ajoutèrent la tangente, la cotangente, la sécante, la cosécante et leurs relations, servir pour l’arpentage. Les Musulmans relièrent l’arithmétique et l’algèbre à la géométrie par l’invention de la géométrie analytique, qui a posé les bases de l’algèbre occidental.

Toutes ces connaissances leur permirent d’élaborer des règles pratiques de calcul pour la fiscalité, le droit successoral, le contrôle des poids et mesures et du titre des monnaies.

L’une des plus importantes contributions du monde islamique, à l’étude de l’astronomie fut la construction d’observatoires,parfaitement équipés avec une grande variété d’instruments.

Les Arabes du désert accordaient beaucoup plus d’importance aux étoiles que les Grecs, les Romains ou les Germains, beaucoup plus qu’aucun peuple en vérité ! Car sans demeure fixe, cheminant sans cesse à travers un espace infini, de leur naissance à leur mort, ces Arabes n’avaient pour toit que la voûte céleste étoile. Et dans l’air sec du désert, celle-ci déployait à leurs yeux une somptuosité qu’aux latitudes des Occidentaux ne sauraient imaginer.

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Les étoiles qui ont dirigé les Arabes depuis des millénaires à travers les espaces infinis du désert. Les Arabes donnèrent un nom à chaque étoile même aux étoiles fixes isolées, si bien que leur répertoire fut bien plus riche que celui des Grecs et à leurs maîtres babyloniens. La plupart des noms d’étoiles utilisés de nos jours sont d’origine arabe, tels que : Alcor, aldébaran, Algénib, Algol, Atair, Bételgeuse, Deneb, Fomalhant, Rigel, Wéga, etc...

Ainsi les termes d’astrologie tels que : alidade, almicantarat, azimuut, nadir, théodolite, Zénith, etc.., deux astronomes arabes, répondant tous les deux au nom d’Omar Ibn El-Harati El-Idrissi et Omar ben El-Frendi, étaient un jour assis sous l’arcade de la cour d’une mosquée, lorsque, des théologiens passant devant eux s’arrêtèrent à leur hauteur pour leur demander :

- A quelle source rafraîchissez-vous donc votre esprit ?

A quoi Omar El-Harati répondit

- Nous lisons le commentaire d’un verset du Coran :

Dieu (loué soit-il) dit :

[ Ne considèrent-ils pas comment le ciel a été élevé ?]

(S.88/V.17 et 19)

les Arabes d’antan ne perdaient pas leur temps aux futilités d’ici bas, ce qui importait pour eux c’était la science, conformément au verset dans lequel Dieu (que Son Nom soit sanctifié) dit :

[Ceux qui craignaient le plus Dieu de Ses serviteurs, sont les savants...]

(S.35/V.2

dieu (que Son Nom soit glorifié et sanctifié) dit dans un autre verset :

[C’est lui qui, pour vous, a édifié les étoiles afin que vous vous guidiez d’après elle dans les ténèbres de la terre et de la mer. Nous détaillons ainsi nos signes pour ceux qui savent.]

(S.6/V.97)

et au hadith du messager de dieu (salut et bénédiction sur lui) :

‘Les savants sont les héritiers des Prophètes.’

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Rapporté par El Boukhari et Mouslim.

L’astronomie a une profonde signification religieuse, pour le musulman.

El Birouni

Que Dieu ait son âme

Selon l’historien D.J.Boilot, qui disait d’EL Birouni :

‘Il était l’un des plus grand savant de l’Islam médiéval et certainement le plus original et le plus profond, il était également versé dans les mathématiques et dans l’astronomie, la physique et les sciences naturelles, il se distinguait également comme géographe, historien, chroniqueur et linguiste de même qu’en observateur impartial des coutumes et croyances’

il composa pas moins de cent quatre-vingt ouvrages embrassant de vastes domaines du savoir : quarante de ceux-ci environ nous sont parvenus dont quelques uns ont été publiés, mais il n’y a pas d’édition complète de ses travaux. Il était scrupuleux et vérifiait toujours ses conclusions par observations et expérimentations.

Il fut également un très compétent fabriquant d’instruments d’astronomie et autres, il construisit des astrolabes et un armillaire. Il décrit l’usage des marteaux hydrauliques utilisés pour concasser le minerai d’or.

Un des plus grand savants du monde musulman ; à la fois astronome, mathématicien, physicien, géographe et historien. Ses oeuvres inspirèrent Einstein, en décrivant la relativité. Le penseur le plus universel, il parlait soixante dix sept langues et dialectes, Abou Rayhan El Birouni, né à Khath Khazrem en 371/973.

Il aimait à répéter de toutes les langues, la meilleure est l’arabe, il trouvait un énorme plaisir à traduire en arabe les lettres qu’on lui envoyait écrites avec autre langue.

Il pratiqua toutes les disciplines sauf la médecine, en rédigeant de nombreux et remarquables ouvrages, il entrevit la gravitation universelle, il posa le principe du poids spécifique des corps suivant le volume d’eau déplacé par eux, ce qui lui servit à mesurer certains de ces poids, il appliqua le principe des vases communicants aux puits artésiens, il réussit à évaluer le poids spécifique de plusieurs minéraux et détermina le mouvement de la terre autour du soleil.

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C’est lui qui écrivit trois siècles avant Marco Polo, son chef d’oeuvre : ‘le livre de l’inde’, dans lequel il décrivit les us et coutumes de l’Inde et de la Chine. L’oeuvre réalisée à Ghazna en Afghanista, fut poursuivit par El Khazini un siècle plus tard à Merw.

Esprit universel et écrivain prolifique, tour à tour géographe, historien, mathématicien, astronome et cosmographe, il construisit un calendrier à engrenage qui consistait en une boîte circulaire en laiton dans laquelle se trouvaient huit engrenages de tailles différente. Une aiguille située au sommet montrait un point d’un cadran représentant la position du soleil en un jour donné, tandis qu’une aiguille sur un autre cadran indiquait la position de la lune au moment où son ombre était portée à travers une ouverture ménagée au sommet.

L’équatorial était un autre genre d’instrument conçut pour remédier aux faiblesses des calculs numériques de la position des planètes, après des moyens mécaniques, la longitude céleste de n’importe quelle planète pouvait être déterminée à n’importe quel moment donné.

Il correspondait très souvent avec Ibn Sina , un jour il lui écrivit cette lettre :

Ghazna, 3e jour de Safar, 406/1008

Ibn Sina (Avicene), agrée mon salut,

C’est ton ami El-Birouni, de retour des Indes, qui t’écrit en ce mois de Safar, de l’an 411/1013. c’est la troisième foi que j’accompagne le Ghaznawide dans les terres du pays jaune. Que te dire ? Si ce n’est que le fils de Souboukteguin est en voie de se constituer un royaume de la rive gauche de l’Amou-Daria à la chaîne des monts Souliman, à l’ouest de l’Indus.

Mais là où je te surprendrai le plus , notre amis vient lui aussi d’arriver à la cour. Te souviens-tu de Firdawsi ? Le poète aux soixante mille vers ? Il fait désormais partie des proches du Ghaznawide, je crois savoir qu’il destine son ‘Livre des Rois’.

Ibn Sina, comme soudainement tout me semble vide, je n’ai cherché la proximité et la protection du roi de Ghazna, que pour assouvir ma soif de découvrir le monde. Et voilà qu’aujourd’hui toute la masse d’information que j’ai rassemblée me paraît vaine en comparaison avec la route parcourue pour y parvenir. Pourtant je continue d’écrire, j’ai commencé un ouvrage dont le titre provisoire est India, qui se veut une description géographique, historique et religieuse de ce pays. Je me dis que cette oeuvre pourra peut-être rendre des services aux voyageurs et aux historiens futurs.

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J’ai achevé mon abrégé de géométrie et d’astrologie, ils sont inclus dans mon courrier, j’aimerai sincèrement avoir ton opinion là-dessus.

Et toi, mon frère ? Comment se déroule ta vie ? Ecris-moi dès que le temps te le permettra. Tes mots me réconforteront et apaiseront mon âme tourmentée.

Je pense à toi, que le Très-Haut te protège.

El Birouni établira de fait une table qui contiendra plus de six cents points, qui permettra de déterminer scientifiquement la direction de la Mecque.

Ghazna, 407/1019.

Très cher Ibn Sina,

J’ai sous les yeux le canon achevé, je t’en remercie, c’est un monument, comme je te remercie pour la copie de quelques uns de tes ouvrages que tu as bien voulut me faire parvenir. J’ai dévoré ton Essentiel de philosophie, et ton Abrégé de la pulsation m’a fasciné.

J’ai aussi éprouvé un grand intérêt pour ton abrégé d’astronomie, à ce propos, tu seras peut être intéressé de savoir que sur la demande du roi, j’ai entrepris la construction d’un instrument que j’ai baptisé :’ tradition oblige ‘. Il va me permettre de mesurer très précisément la latitude de Ghazna, à vrai dire ce n’est pas la première fois que je tente ce genre d’expérience, il y a deux ans, alors que je me trouvais à Kaboul, sans instrument, assez déprimant je l’avoue, et dans des conditions misérables, j’ai réussi à fabriquer un cadran improvisé en traçant un arc gradué sur le dos d’une planche à calculer, et en utilisant un fil à plomb. Sur la base des résultats obtenus, et que je te communiquerai si tu le désires, je suis parvenu à élaborer avec précision la latitude de la localité, je compte d’ailleurs progressivement établir une table des longitudes et latitudes des villes et des régions les plus importantes du monde islamique.

Certains savants hindous soutiennent que la terre se déplace et que les cieux sont fixes, d’autres réfutent cette assertion en alléguant que, si tel était le cas, les rochers et les arbres tomberaient de la Terre. Brahmagoupta n’est pas de cet avis, et dit que la théorie n’implique pas une telle conséquence, apparemment parce qu’il pense que toutes les choses pesantes sont attirés par le centre de la Terre. Pour ma part, j’estime que les plus éminents astronomes, tant anciens que modernes, ont assidûment étudié la question du mouvement de la Terre, et tenté de le nier. Aussi j’ai composé il y a six mois un ouvrage sur ce

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sujet, que j’ai appelé : ‘ Les clefs de l’astronomie ‘, en toute modestie, je pense avoir été plus loin que nos devanciers, sinon dans l’expression, du moins, dans l’examen de toutes les données du sujet.

Mais je crois que ce qui éveillera surtout ton intérêt : je suis parvenu à établir la circonférence de la Terre, il y a deux ans, je me trouvais dans le fort de Nandana ( se situe à 117 Km d’Islamabad, l’actuelle capitale du Pakistan ). J’ai commencé par mesurer la hauteur d’un mont voisin qui se profilait derrière le fort, j’ai ensuite déterminé à partir de cette montagne l’inclinaison de l’horizon visible. Le résultat : six mille trois cent trente-huit terrestre. ( L’exactitude est surprenante, avec un appareil aussi rudimentaire, il a pu déterminer avec exactitude en 6353,41 Km à la latitude de Nandana, la différence est très minime puisqu’elle est de 17,57 Km).

Par ailleurs, lors de mes déplacements en Inde, je me suis beaucoup intéressé aux éclipses, et à la manière de mesurer les parties éclairées de la Lune, j’ai fais une classification des corps célestes par ordre de grandeur ou plus tôt d’après leur luminosité, et j’ai répertorié mille vingt-neuf étoiles.

Dans un tout autre domaine, je compte approfondir mon observation des couches stratifiées des roches, car je suis de plus en plus convaincu que tous les changements se sont produits il y a très longtemps, dans des conditions de froid et de chaleur qui nous demeurent inconnues.

Il ne faut pas perdre de vue que les premiers observatoires furent construits en pays d’islam, plus précisément à Bagdad, ils furent des institutions scientifiques où l’en enseigna l’astrologie et toutes les disciplines annexes relatives à l’observation du ciel.

Il mourut à Ghazna en Afghanistan en 445/1048.

Que Dieu l’enveloppe dans Sa Miséricorde.

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El-Khawarizmi

(Que Dieu ait son âme)

le plus grand mathématicien de tous les temps, il donna son nom à l’algorithme, employé actuellement dans le domaine des sciences exactes et de l’informatique. Inventeur de l’Algèbre, ce fut en 825, qu’il publia son livre le plus célèbre intitulé el-Djebr we’l ouqabala, d’où il tire l’Algorithme, en rupture avec les Grecs, dont ils avaient intégré toutes les découvertes, les Arabes firent faire un bond décisif aux mathématiques.

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Abou Dja’far Mohammed Ben Moussa, mathématicien, astronome et géographe musulman,il est né en 180/780, originaire de Kharwarezm, ces notions de calcul furent employées couramment dans le monde islamique, alors qu’elles se diffusèrent tardivement et lentement dans l’Occident chrétien du Xe au XIVe siècle, transmises par des maîtres d’Afrique du Nord à des commerçants italiens. C’est encore El-Khawarizmi qui élabora en 223/825 lalgèbre (du mot arabe el-djebr : réduction), Kitab el-Djar ‘le livre de l’Algèbre’ avec l’analyse de la lettre (X) déformée phonétiquement de l’arabe Chay ‘chose’ par (Xay). Le traité d’El-Khawarizmi fut traduit en latin à la fin du XVe siècle que l’on vit paraître en Occident le premier ouvrage d’algèbre, à Venise.

Il vécut dans la première moitié du IIIe siècle (vers 184-232/800-47), et il ne doit pas être confondu avec deux autres personnages célèbres portant le même pseudonyme. Nous savons qu’il travailla dans sa jeunesse, sous le Califat d’El Ma’moun, au Bayt El Hikma de Bagdad (Commission de la sagesse) , mais nous ne possédons que très peu de détails biographiques. En revanche, ses principaux ouvrages nous sont bien connus car ils ont, pour une bonne part, fait l’objet de traductions latines en Espagne et exerce une forte influence sur le développement de la pensée médiévale. Si les tentatives de datation faites par G. J. Toomer (Dictionary of scientific biografy, Tome VII 1973, 358b) sont exactes , elles auraient été presque toutes composées sous le règne d’El Ma’moun.

Son Kitab el Djebr we’l mouqabala, ‘Livre de l’Algèbre et de la comparaison’ qui constitua le traité d’algèbre de base, qui fut traduit en latin, influença fort longtemps les sciences Occidentales du moyen Age.

Son Algèbrre, intitulé El Moukhtasar’ fi El Hissab, El Djabr wel Mouqabala ‘ Livre de l’arithmétique, d’algèbre et de comparaison’ (édition – traduction anglaise de F. Rosen, The algebra of ..., Londres 1831, réimprimé à New York 1969, Editions Ali Moustafa Macharafa et El-Murci Ahmed, Caire 1939), a été traduit en partie, la première en 1145 par Robert de Chester sous le titre de Liber Algebrae et almocabola (Edition traduction anglaise par L.Ch. Karpinski, dans UMS, XI, New-York 1915). Peu après, Gérard de Crémone en a fait une seconde version : ‘De jebra et almocabola’ (peut être l’anonyme publiée par G. Libri dans son Histoire des sciences mathématiques en Italie, tome I, Paris 1858, pages 253 à 297 ; voir Boncompagni, dans Atti... Lincei, tome IV (1851), pages 412-435 et A. A. Bjombo, dans Bibliotheca mathematica, tome VI (1905), pages 239 à 241) qui est meilleure. Ainsi fut introduite en Europe une science complètement inconnue jusque là et , avec elle, une terminologie, déjà totalement développée. Cette discipline fut désignée par les deux termes techniques qui figurent dans les titres des premières traductions latines.

Il mourut en 249/850

Que Dieu ait son âme.

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Omar Khaïyam

Que Dieu ait son âme

J’ai connu Omar Khaïyam par l’intermédiaire de la description faites par les Occidentaux dans leur littérature, comme étant un poète s’adonnant à la boisson et aux femmes, c’est-à-dire par les quatrains d’Omar Khaïyam (er-Roubay’at).

Alors que la vérité est toute autre ! c’est ce que nous allons découvrir ensemble, si Dieu le veut !

Plus connu en Occident comme poète seulement , alors qu’il réalisa des progrès considérables dans le domaine de l’algèbre. Mathématicien, médecin, astronome et poète à ses heures de loisir, il établit une classification des équations du troisième degré ( équation en X3) en vingt-cinq catégories et les résolues pour les (équations en X et X2) des solutions numériques et des solutions géométriques au moyen des sections coniques pour celles du troisième degré.

Les Musulmans furent sans aucun doute les inventeurs de la trigonométrie plane et sphérique.

Abou El Fath Omar ibn Ibrahim El Khaïyam né en 443/1045 en Iran, d’origine perse, fut l’un des esprits les plus originaux de son temps. Il résuma les règles de la réduction et de l’équation, et instaura le système décimal.

Lorsque F. Woepcke établissait et traduisait pour la première fois le Traité d’Algèbre de Omar Khaïyam, on savait que ce dernier s’efforça de repenser les rapports de l’Algèbre et de la Géométrie, ce que l’historien a omis de relever, lorsqu’il écrit à propos de Khaïyam et de ses prédécesseurs qu’ils ont le mérite d’avoir, les premiers essayaient d’appliquer l’Algèbre à la Géométrie et vice-versa, d’avoir jeté les fondements de cette liaison de calcul avec la Géométrie qui, dans la suite a énormément contribué au développement des Mathématiques.

Khaïyam voulait dépasser le cadre d’une recherche particulière, c’est-à-dire d’une recherche liée à telle ou telle forme d’équation cubique, pour élaborer une théorie des équations, et formuler par la même, un modèle de rédaction. La nouvelle théorie est celle des équations algébriques de degré inférieur ou égale à trois,ou l’étude des équations du troisième degré se fait à l’aide des courbes coniques, afin qui soient construites les racines réelles positives. Pour élaborer cette nouvelle théorie, Khaïyam s’est trouvé contraint de mieux concevoir, et ainsi de formuler de nouveaux rapports entre l’Algèbre et la Géométrie. Concept principal par lui, introduit dans ce contexte est celui d’unité de mesure, lequel, convenablement défini en rapport avec celui de dimension, permet l’application de la géométrie à l’Algèbre.

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Il est connu surtout en Occident pour ses fameux Quatrains, philosophe, mathématicien, astronome, il traite avec génie de tout ce dont il s’occupe. Lié dans sa jeunesse avec Nizam el-Moulk, futur ministre des sultans seldjoukides Alp Arslan et Maliksah, il est appelé par ce dernier en 473/1075 à participer aux travaux de l’observatoire de Raiy, c’est qu’il s’occupe de la réforme du calendrier persan. Son Traité d’algèbre, édité et traduit en français par Woepcke au XIXè siècle, et qui vient d’être réédité et traduit, c’est l’un des plus importants ouvrages de mathématiques du Moyen âge.

Abou-Taher el-Mawani, Cadi de sa profession, veut présenter son ami au Khan, votre toit abrite en ce jour le plus grand savant du Khorasan vivant en notre temps. Omar Khaïyam pour lui les plantess n’ont pas de secret, les étoiles n’ont pas de mystère.

Ce n’est pas un hasard si le Cadi a distingué parmi les nombreuses disciplines où excelle Omar, la médecine et l’astrologie, elles ont toujours eu les faveurs des princes, la première pour s’efforcer de préserver leur santé et leur vie, la seconde pour vouloir présserver leur fortune. Le prince se montre réjoui, se dit honoré, alors Omar prononce ces vers :

Est-ce la pauvreté qui m’a conduit vers toi ?

Nul n’est pauvre q’il sait garder ses désirssimples, en soi.

Sinon d’être honoré, je n’attends rien de toi,

Si tu sais honoré un homme libre et droit.

Enfin le Khan se lève, il marche résolument vers Omar, lui donne une vigoureuse accolade, le prend par la main et l’entraîne avec lui.

Le maître de la Transoxiane, rapportent les chroniqueurs, avait acquis une telle estime pour Omar Khaïyam qu’il l’invitait à s’asseoir près de lui sur le trône.

Khaïyam dit : -Aurais-tu oublié le proverbe qui dit :

‘La mer ne connaît point de voisins,

Le prince ne connaît point d’amis ?’

La vie de cour n’est pas pour moi,

Mon seul rêve, ma seule ambition

Est d’avoir un jour un observatoire à moi,

Afin de contempler le ciel avec passion.

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Les domaines où il excellait sont : la médecine, l’astrologie, les mathématiques, la physique, la métaphysique. D’après ses contemporains, depuis la mort d’Ibn Sina ( Avicenne ) nul ne les connaissait mieux que lui.

- C’est dans ces domaines de la connaissance que j’attends de toi, le livre ultime, et ce livre, je veux que tu me le dédies, lui dit le Khan.

- Je ne pense pas qu’il y ait de livre ultime dans ces domaines, et c’est bien pour cela que jusqu’à présent je me suis contenté de lire, d’apprendre, sans rien écrire moi-même.

- Explique-toi !

- Considérons les Anciens, les Grecs, les Indiens, les Musulmans qui m’ont précédé, ils ont écrit abondamment dans toutes ces disciplines. Si je répète ce qu’ils ont fait, mon travail est superflu ; si je les contredis, comme je suis constamment de le faire, d’autres viendront après moi pour me contredire. Que restera-t-il demain des écrits des savants ? Seulement le mal qu’ils ont dit de ceux qui les ont précédés, on se souvient de ce qu’ils ont détruit dans la théorie des autres, mais ce qu’ils échafaudent eux-mêmes sera immanquablement détruit, ridiculisé même par ceux qui viendront après. Telle est la loi de la loi de la science. La poésie ne connaît pas pareille loi, elle ne nie jamais ce qui l’a précède et n’est jamais nié par ce qui la suit, elle traverse les siècles en toute quiétude, c’est pour cela que j’écris mes robey’at, sais-tu ce qui me fascine dans les sciences ?

- C’est que j’y trouve la poésie suprême : avec les mathématiques, le grisant vertige des nombres ; avec l’astronomie, l’énigmatique murmure de l’univers. Mais, de grâce, qu’on ne me parle pas de vérité !

Pendant les mois qui suivent, il entreprend la rédaction d’un fort sérieux ouvrage consacré aux équations cubiques, qu’il acheva à Samarkand et le dédia à son protecteur.

Omar Khaïyam écrit dans son livre :

- ‘De temps à autre un homme se dresse en ce monde,

- Etale sa fortune, sa puissance et proclame : c’est moi !

- Sa gloire et sa grandeur vivent l’espace d’un songe,

- Déjà la mort se dresse et affirme : c’est moi !

Il se rendit en pèlerinage à la Mecque, et dans ses derniers écrits philosophiques, qu’il prépara font référence à sa repentance, afin de prouver à ses détracteurs, qu’il était bel et bien un Croyant craignant Dieu le Tout - Puissant ( que Son Nom soit sanctifié ), et suivait la tradition de Son Messager Mohammed ben Abdallah ( salut et bénédiction sur lui ).

Il mourut à Nichapour en 527/1130

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Que Dieu ait son âme

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Nasr Ed-Din Et-Toussi

Que Dieu ait son âme

« Vois-tu, celui-ci au prince, seul demeure impassable celui qui connaît le pourquoi des choses. Or, l’un des avantages de l’astronomie réside précisément dans le fait que l’initié, comprenant ce qui se passe peut observer les évènements avec sang-froid sans se laisser effrayer comme l’ignorant. »

Nasr Ed-Din Et-Toussi

Est l’un des plus grands mathématiciens et astronomes de l’Islam. Né à Tous, d’où son nom, dans le Khorassan, en Iran, en février 605/1201, il fait la plus grande partie de ses études à Mossoul, en Irak, auprès de l’un des maîtres les plus réputés de son époque, Kamel Ed-Din Moussa ibn Younès. Après la conquête de l’Iran par le petit fils de Gengis Khan, le mongol Houlaghou, il est chargé par celui-ci en 657/1259 de construire le célèbre observatoire de Maragha où il dirigea une équipe de brillants astronomes, c’est cette équipe, dotée d’une énorme bibliothèque et de remarquables instruments d’observation, qui réalisa les fameuses tables astronomiques dites Tables ilhanides, du nom de la dynastie de Houlaghou.

Des progrès significatifs en théorie astronomique furent réalisés.

Des progrès significatifs en théorie astronomique furent réalisés, l’observatoire de Maragha, fondé par Nasr El-Din Et-Toussi en 657/1259 (ce fut Et-Toussi, comme nous l’avons déjà vu, qui apporta de sérieuses modifications au système de Ptolémée). Un traité qui décrit tous les instruments de l’observatoire fut élaboré par Mo’ayyed Ed-Din El-Ourdi ( aujourd’hui publié).

L’oeuvre d’Et-Toussi fut poursuivie à Tabriz et Damas, mais on plus célèbre imitateur fut Oulough Beg, qui fonda un observatoire à Samarkand en 823/1420, il décrit, dans un traité qu’il rédigea et qui existe encore, tous les instruments qui y étaient utilisés. Nombre de ses instruments ainsi que certaines caractéristiques des observatoires de Maragha, Samarkand et Istambul, réapparurent dans les deux observatoires Uraniborg (1576) et Stjerneborg (1584) que l’astronomie danois Tycho Brahe fonda dans l’île de Ven, située dans le détroit entre le Danemark et la Suède.

L’oeuvre de Omar Khaïyam intéressa Et-Toussi, qui après l’avoir assimilée, l’avait développée et en tira un grand profit . leur impact fut grand sur les mathématiques occidentales.

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En dehors de ces Tables ilhanides, qui furent établies sous sa direction, l’une des oeuvres les plus importantes d’Et-Toussi est probablement son Kitab es-sakl el qatta ( édité et traduit en 1891 à Constantinople par Alexandre pacha Carathedory, sous le titre : ‘ Traité du quadrilatère’. C’est un important ouvrage de trigonométrie plane et sphérique dont l’influence en Occident, à l’époque de la Renaissance, semble avoir été considérable.

Outre de multiples oeuvres d’astronomie, Et-Toussi a rédigé de très nombreux ouvrages de géométrie, dont une version des éléments d’Euclide, une version des Sept livres des sections coniques d’Apollonius et enfin une version du Livre sur la sphère et le cylindre d’Archimède, dont il apporte de nombreuses modifications, corrections et éclaircissements, à cause de leurs confusions.

C’est lui qui avait le ‘couple Toussi’ comme moyen de développer la théorie de Ptolémée sur les mouvements des planètes : Mars, Jupiter et Saturne. Il ne pouvait pas utiliser le centre de la Terre comme centre de leurs mouvements circulaire avait, par conséquent inventé l’équant, un centre de rotation fixé à une distance déterminée du centre de la Terre. Et-Toussi avait proposé ‘son couple’ pour établir le mouvement circulaire uniforme autour du centre de la Terre pour ces planètes.

Vers la fin de sa vie, il quitta Maragha pour Bagdad, où il mourut en juin 673/1274

Que Dieu ait son âme

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El-Batani

(Que dieu ait son âme )

‘Par la science des astres, l’home à la preuve de l’unité de dieu et de a connaissance prodigieuse grandeur de la sublime sagesse de la puissance et de la perfection de Son oeuvre’

EL-BATANI (276/877 – 317/918)

Les astronomes arabes du neuvième siècle, pour la mesure du méridien, sont arrivés à 111 814 mètres, on l’évalue aujourd’hui à 110 938 mètres, n’est-ce pas extraordinaire de leur part, en tenant compte de la technologie et des moyens actuels ?

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L’Albatanius Occidentale

Né en 276/877, Mathématicien averti, l’astronomie n’avait aucun secret pour lui, puisqu’il corrigea la valeur de l’année tropique, changea la constante de précession de Ptolémée et mesura l’obliquité de l’écliptique et trouva la valeur suivante : 23° 35’’. ( on la fixe aujourd’hui, onze siècle après à 23° 27’’). Il s’est tout bonnement trompé de huit secondes, n’est-ce pas merveilleux ?

Il calcula la précision des équinoxes et parvient à la valeur de 54 minutes et 05 secondes, c’est lui qui proposa une formule importante comprenant trois côtés et un angle d’un triange sphérique, ce qui n’a absolument pas d’équivalent chez Ptolémée.

Il mit le doigt sur les erreurs commises par Ptolémée, lorsque celui-ci supposa que l’angle entre l’écliptique et l’équateur céleste, l’obliquité de l’écliptique, était constant, et que le point de l’espace où le soleil paraît le plus éloigné, l’apogée du soleil était fixe. Bien entendu, il s’agissait là d’éléments capitaux pour l’avenir de l’astronomie de précision.

El-Batani fit plus que relever les erreurs, il les corrigea en effectuant lui-même des observations, et il parvint à des valeurs beaucoup plus précise.

Compléta les résultats obtenus par Thabit ben Qorra en calculant très exactement les différences de longueur de l’année tropique et de l’année sidérale, différences qu’il découvrit en mesurant la révolution de la Terre autour du Soleil, par deux procédés différents.

Il perfectionna les études astronomiques d’El-Khawarizmi par de nouvelles recherches sur l’apparition de la nouvelle lune, sur les éclipses de soleil et de lune et sur les parallaxes.

Il écrivit une introduction astronomique à ses célèbres tables sabéennes, qui fut traduite en latin, Regiomontanus la dota d’un commentaire et, conjointement avec les éléments d’astronomie d’Al-Farghani, elle fut publiée à Nuremberg, en Allemagne.

Il calcula également avec plus de précision encore l’obliquité de l’écliptique et découvrit de nouvelles méthodes propres à déterminer la latitude d’un lieu.

Il mourut en 317/918

Que dieu ait son âme

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zoologue musulman

El-Djahidh

Que dieu ait son âme

El-Djahidh disait : ‘Les Arabes sont la référence vu leur compétence dans la connaissance des animaux, en zoologie, je m’appuie essentiellement sur l’expérience des Arabes bédouins dans ce domaine. Toutes les espèces animales, depuis les bêtes féroces jusqu’aux produits de croisement, en passant par les bêtes de sommes, sont répandues dans les régions sauvages, les déserts, les gorges des montagnes, les vallées, les marais, les fourrés, les terrains boisés ou sablonneux et les cimes. Les bédouins ont grandi, vécu au milieu de ces animaux, ils ont installé leur demeure, ils se sont établis dans leur territoire et ils vivent environnés par eux ‘.

Abou ‘Othman ‘Amir ibn Bahr, il naquit en 160/777 à Bassora en Irak, plus connu sous le surnom d’el-djahidh, issu d’une famille arabe de pure souche. Il appartenait à un milieu très modeste, sa mère le tournait en dérision, parce qu’il ne ramenait pas assez d’argent.

Le zoologue arabe laissa un livre intitulé Kitab el-Hayawen ‘Livre des animaux’, est une sorte de bestiaire, où l’on voit apparaître une institution de l’évolution des espèces, des considérations sur la psychologie animale, sa classification est méthodique et d’une clarté sans précédent.

Voyons voir le surnom d’el-Djahidh, ce surnom veut dire en arabe (celui dont les yeux sont exorbités), effectivement, Abou ‘Othman, puisque c’est ainsi qu’il voulait qu’on l’appelle, était un homme de taille moyenne, de constitution physique normal, un visage sympathique,, mais ses yeux étaient exorbités, c’est lors de la croissance que les yeux avaient atteint leur taille d’adulte normal, mais les orbites n’ont pas suivies, et c’est ainsi que les yeux qui étaient de taille tout à fait normale logeaient dans de petits orbites, d’où l’extériorisation des yeux. Ce surnom passa à la postérité, sans qu’il ne puisse rien y changer, hélas ! et pourtant, il aimait être appelé Abou ‘Othman.

L’orientaliste allemand Mez le comparait à Voltaire et Charles Pellat de l’assimiler : ‘Effectivement, c’est à Voltaire, qu’il fait le plus communément songer, mais comme certains passages de ses oeuvres s’apparentent à Rabelais, à La Fontaine, à La Bruyère, à Molière, à Descartes et à Darwin’.

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Comment un orientaliste de la notoriété de Mez, peut-il raisonner de cette manière ? Il aurait été plus simple d’inverser les rôles, c’est-à-dire, pour être plus honnête, il fallait qu’il dise :’El-Djahidh a énormément influencé Voltaire’ Ou bien : ‘L’influence d’El-Djahidh sur Voltaire était considérable’.

Quant à Charles Pellat, il aurait mieux fait de dire : ‘L’impact d’El-Djahidh sur Rabelais, La Fontaine, La Bruyère, Molière, Descartes et même Darwin, était prépondérante, ‘A mon humble avis, c’est plus légitime, plus honnête, plus logique, plus raisonnable et plus judicieux, il n’y a qu’à comparer leurs dates de naissance respectives, ces messieurs attachent la charrue avant les boeufs, pourquoi ?’

El-Djahidh est un personnage émérite et ses oeuvres sont d’une richesse hors du commun, c’est une figure marquante de la culture arabo-islamique, il a écrit plus de trois cent ouvrages, très peu d’ouvrages nous sont parvenus. La liste nous donnera une idée de l’hétérogénéité de son oeuvre :

1- El ma’ch we-l ma’ad ‘la vie future et la vie terrestre’

2- Kitmen es-ser wa hifd el-lissan ‚l’art de garder un secret en tenant sa langue’

3- Kitab fi el-djed we-l hazl ‘livre sur le sérieux et le plaisir’

4- Kitab el boukhala ‘livre sur les avares’

5- Fasl ma bayna el-‘adawa we-l-hesd ‘Différence entre l’hostilité et la jalousie’

6- Kitab el Hayawen ‘Le bestiaire’

7- El Qadi we-d-doubaba ‘le cadi et la mouche’

8- Bayan we-t-bayin ‘ Preuve et démonstration’

Son livre sur les animaux dénote une très vaste culture, un savoir faire exceptionnel et une connaissance précise des moeurs animales. Un bel esprit critique qui fourmille de réflexions fondées sur des témoignages solides. La plus étonnante est la description exacte de la famille des marsupiaux tels que les kangourous entre autre.

Entre autre, plusieurs interprétations de songes d’Ibn Sirin sont citées dans Kitab el-Hayawan ‘le livre des animaux’.

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Une des plus grandes oeuvres d’El-Djahidh fut traduite et annotée par Charles Pellat c’est : Kitab el boukhala ‘le livre des avares’ (Unesco, commission de Beyrouth pour la traduction des chefs d’oeuvres, Paris 1951.)

Mohammed Addad donna une version française de Kitab et-tarbi’ we-t-tadwir ‘livre du carré et du cercle’, une oeuvre grandiose par son forunit une idée exhaustive de la diversité de l’oeuvre d’El-Djahidh.

Dans son Anthologie du livre des Animaux, il écrit un hymne au livre d’une beauté jusque là inégalable, la culture pour lui fut une chose sacrée, enchanteresse, de noble et d’incomparable. C’est tout simple son amour pour la lecture et devenu légendaire parmi les Arabes et les non Arabes.

Il fit la connaissance de plusieurs pays, la Syrie entre autre, ayant atteint l’âge de quatre vint trois ans, il fut la victime d’une hémiplégie heureusement gauche, cela lui a permis de continuer à écrire, puisqu’il était droitier. Il prit cette atteinte avec beaucoup de philosophie et d’humour, lorsque les gens lui demandaient ce qu’il lui était arrivé il répondait en souriant : ‘La moitié de mon corps est glacée, l’autre brûlante’.

Quatre vint et onze d’expérience humaine et littéraire, c’était un défenseur inconditionnel de la Prophétie de Mohammed ibn Abdallah (SAW), du Coran et de la lignée des Califes bien guidés (Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othman et Ali (que Allah les agrée). C’était un partisan des Abbassides et d’un imam unique, il composa plusieurs ouvrages là-dessus, expliquant dans un style propre à lui, clairement et explicitement le pourquoi des choses, gagnant à sa cause les plus récalcitrants. Il était partisan de la recherche d’une définition des conditions d’un nouveau pacte, d’une nouvelle alliance d’intégration politico-religieux.

Il aspirait à l’intégration au niveau social par un nouveau modèle d’homme, qui puisse harmoniser avec l’hétérogénéité des ethnies qui compose l’empire musulman, son but est de rassembler, de rapprocher et d’unir l’ensemble de ces ethnies. Cela ne suffisait pas pour lui, il voulait aller au delà, par l’intégration au niveau culturel, il désirait une élaboration d’une culture permettant au Musulman d’avoir des atouts afin de briller en société, de manipuler et de maîtriser codes et signes culturels contrôlés et échangés par les sociétaires de la structure sociale arabo islamique. C’est dans ce cadre qu’il écrit Bayan we-t-bayin ‘preuve et démonstration’, cet ouvrage représente l’une des plus grande somme de l’éloquence arabe, El-Djahidh fut pendant plusieurs siècles une référence majeure.

C’est au cours du siècle d’el-Djahidh, que les recueils de Hadith ‘tradition’ du Prophète mohammed ibn Abdallah (SAW) d’El-Boukhari et de Mouslim furent collecté, ils n’étaient pas encore composées du vivant d’El-Djahidh.

Toujours au cours de son siècle, son objectif fondamental était fahm wa ifham de ‘comprendre et de faire comprendre’, trouver un sens aux choses et aux êtres, ensuite communiquer cette quête de la signification. Créer une nouvelle solidarité humaine, une alliance.

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On rapporte une anecdote à son sujet, juste avant sa mort, cet homme fut un phénomène unique en son genre. Pour étudier, il offrait ses services gracieux aux libraires désireux de faire surveiller leur librairie. Il payait même de sa poche, les libraires réticents. L’accord conclu, le soir venu, il se présente au libraire avant la fermeture, et lui demande de l’enfermer dans la librairie et d’emporter les clefs avec lui jusqu’au lendemain.

A l’intérieur de la librairie, seul, il passait ses nuits à étudier, jusqu’à l’arrivée du libraire au petit matin, ainsi,il était au courant de toutes les nouveautés, et étudier sans bourse déliée.

Agé de quatre vint et onze ans, un jour qu’il était dans la librairie qu’il gardait, prit un escabeau afin d’atteindre certains livres haut placés, les livres dégringolèrent sur sa tête et le tuèrent. Le libraire lors de l’ouverture, le trouva enseveli inerte, sous des milliers de livres.

Il mourut pour l’amour de la science en 251/869 à m’âge de quatre vint et onze ans à Bassora, sa ville natale sous un amas de livres, dans une librairie, martyr de la science et de son insatiabilité de lire et de savoir inassouvissable.

Que Dieu l’enveloppe dans Sa miséricorde.

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Mahyedin Ibn Abi Soukhr el-Maghribi

(Que Dieu ait son âme)

Mahyedin Ibn Abi Soukhr el-Maghribi, descendant arabe né en 611/1215 à Valence ( Espagne musulmane), c’est un astronome et un mathématicien, de grande renommée, il se rendit en Orient, on le retrouve parmi les astronomes qui ont travaillé à Malagha, sous la direction de Nasr Ed-Din Et-Toussi.

Il écrivit de nombreux ouvrages d’astronomie et de mathématiques, il a écrit un livre très important : tastih el astrolab ‘ l’aplanissement e l’astrolabe’,un autre intitulé Sakl el-Quatti ‘ traité du quadrilatère’, il écrivit également : El-Djami’ es-saghir, ‘la petite somme’.

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Ces ouvrages firent sensation en Occident après sa mort, ils furent étudiés avec un grand intérêt,pour leurs nouveaux apports dans le domaine des mathématiques et surtout astronomiques.

Le jour de sa mort se situe en 681/1285,mas on ignore, s’il se trouvait encore à Malagha ou s’il était rentré en Espagne.

Que Dieu ait son âme

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Thabit ben Qorra

Que Dieu ait son âme

Thabit traduit pour le compte des Béni Moussa toute une série d’ouvrages d’astronomie, de mathématiques et de médecine. Manuscrits d’Apollonios, d’Archimède, d’Euclide, de Théodore, d’Aristote, de Platon, de Galien et d’Hippocrate, ainsi que la géographie de Ptolémée. Il perpétue les traductions de Hounain et de son fils, puis se lance dans une énorme production d’ouvrages personnels. Il aurait composé environ cent cinquante ouvrages en arabe et dix en Syrien. Ses traités d’astronomie, de mathématiques et de médecines vont le placer au premier rang des savants musulmans de son époque.

Syrien, né à Harran, au Nord-Est d’Alep, en 836, il s’installa définitivement à Bagdad jusqu’à sa mort en 901, c’était un membre d’une secte païenne de Sabéens qui vénère les étoiles. Découvert et ramené par Mohammed Ben Moussa de Kafartouta à Bagdad. Le jeune Thabit qui parlait plusieurs langues, fut bien accueillit par ses hôtes et ont pris soin de lui, frappé par l’hospitalité et le traitement bienveillant des Arabes, il se convertit à l’Islam et devient un grand savant musulman, ayant débuté dans la vie comme changeur, il doit à ses mécènes, les Bani Moussa, sa formation scientifique. Son œuvre en mathématiques, en astronomie, en mécanique est considérable, nous citerons simplement ici :

La quadrature de la parabole, le volume d’un paraboloïde, œuvres dans lesquelles on trouve déjà des calculs forts proches de notre calcul intégral. Le commentaire de l’Almageste, le Kitab el-qarastoun ‘ la théorie du levier’.

Il calcula la hauteur apparente du soleil et la longueur de l’année solaire.

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C’est encore lui, qui fut le plus réputé des élèves de Hounain Ibn Is’haq, qui étaient plus de quatre-vingt-dix, à la mort de son maître Hounain, il sauve de l’oubli trois ouvrages d’Apollonius sur les sections coniques.

Il mourut à Bagdad en 299/901

Que Dieu ait son âme.

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Ibn Abi Ridjal

(Que Dieu ait son âme)

surtout à ne pas confondre avec Ibn Abi Ridjal le Yéménite historien, théologien, jurisconsulte et poète.

Alors qu’Albohazen des Latins, c’est-à-dire Abou El-Hassan Ali Ech-Cheybani El-Katib El-Maghribi El-Qayrawani Ibn Abi Ridjal est marocain, il est astronome, astrologue, philosophe et ministre.

Albohazen, Albohacen pour (Abou el-Hassan) ou Abenragel pour (Abi Ridjal), des Occidentaux.

Abou El-Hassan Ali Ech-Cheybani El-Katib El-Maghribi El-Qayrawani, d’origine arabe, né en 387/989.

Il fut le tuteur et l’astrologue du prince ziride El-Mou’iz ben Badis (407-454/1016-1062), qui tint sa cour à Qayrawen au Maroc, jusqu’en 449/1057, en même temps que le fonctionnaire dirigeant de son gouvernement (quatrième édition Idris.’ La berbérie orientale sous les Zirides’, Paris 1962 passim)

Il fut également le protecteur du très remarquable poète Ibn Rachiq (mort en 456/1057) à la cour d’El-Mou’iz, qui lui dédia sa ‘Oumda.

Il semble, qu’il ait été le même que cet Abou El-Hassan El-Maghribi qu’Ibn El-Kifti el Houkama’ ‘l’histoire des sages’ (Editions Lippert, 351-353), le range parmi ceux qui ont observé le solstice d’été (la hauteur de déclinaison du soleil dans son mouvement apparent sur l’écliptique est maximum, vers le 21 juin de chaque année.) et l’équinoxe d’automne à Bagdad en 378/988.

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Dans un passage, il fait mention d’un certain Habous ben Houmayd, qui pourrait être identique au gouvernement de Nefta (Idris.197) jeté en disgrâce en 439/1048.

Le Kitab el Bari’ el noudjoum ‘le Livre développé dans les lois des étoiles’, qui contient ces mentions, est l’œuvre la plus importante d’Ibn Abi Ridjal. C’est un vaste receuil en huit volumes de quatre genres d’astrologie :

De 1 à 3 : électiones.

De 4 à 6 : astrologie généthialogique,

Le tome 7 : astrologie catarchique

et le tome 8 traite de l’astrologie générale (comprenant également l’astrologie politique et historique).

Outre quelque vingt-sept (27) manuscrits du texte arabe, il existe une traduction en ancien castillan, dont il ne subsiste que les cinq premiers volumes, faite par le juif Yehuda ben Moshé, pour Alphonse le Sage en 1254. cette interprétation fut traduite deux fois en latin, version qui fut à son tour traduite trois fois en hébreu, et une fois en ancien portugais. Il est probable que les versions françaises et anglaises dérivent également de la traduction latine.

Cette quantité prodigieuse d’ouvrages en langues européennes atteste l’intérêt porté à l’œuvre d’Ibn Abi Ridjal dans les temps modernes. Cependant, en fait, le Kitab el-bari’ est largement copié (souvent de façon inexacte) de compilations astrologiques du IIIe/IXe siècle qui subsistent encore en arabe .

Les autres ouvrages astrologiques d’Ibn Abi Ridjal comprennent une Ourdjouza fi el ahkam, ‘Ourdjouza des sagesses’.

Ourdjouza fi dalil el-ra’d ‘Ourdjouza dans la manière de répondre’ pourrait en être une partie, qui commentée par Kamal et-Touraqani en 755/1354 et par Ahmed ben Hassa ben Kounfoudh El-Qastanti en 774/1372.

Son Kitab fi el roumouz, ‘Livre des signes’ et son Zidj intitulé Hallal ‘aqd wa bayan el rasd ‘Le licite du contrat et la preuve dans l’observation astronomique’ sont perdus.

Le meilleur et pratiquement l’unique ouvrage se rapportant à la carrière d’Ibn Abi ridjal et à son influence à la cour d’El-Mou’iz est celui d’Idris cité dans le texte. Sa carrière scientifique est encore moins étudiée, on trouvera quelques données bibliographiques et biographiques dans Suter, page 100, Sarton, tome I, pages

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715-716, et Brockelmann, tome I,pages 256 et 401, qui peuvent être complétées par les articles de A. R. Nykl (Libro conplido en los Juizios de las Estrellas, dans Speculum 1954, pages 85-99) et G.Hilty (El Libro conplido en los Iudizios de las Estrellas. Madrid 1954).

Les seules études sur l’utilisation que fit de ses sources Ibn Abi Ridjal,pour les divers traductions du Kitab el-bari’ consulter : la traduction en vieux castillan : A. R. Nykl (Libro conplido en los Juizios de las Estrellas, dans Speculum, XXIX (1954), pages 85-99.

Il mourut en 457/1061.

Que Dieu ait son âme

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Ibn Younès

Que Dieu ait son âme

L’apport original d’Ibn Younès dans le domaine de la trigonométrie plane et sphérique a été étudié par Delambre, Von Braumühl et Schoy.

Dans l’astronomie sa contribution fut énorme et très appréciée par les Occidentaux.

Abou El Hassan Ali ben Abi Saïd Abd er-Rahman ben Ahmed ben Younès Es-Sadafi, un des plus célèbres astronomes musulmans, d’origine arabe.

Le principal trait& d’astronomie d’Ibn Younès, ez-Zidj el Kabir el-hakami ( qui ne semble pas avoir été entièrement conservé), fut commencé vers 380/990 et terminé peu avant la mort de l’auteur. Plusieurs longs extraits en ont été publiés et traduits, et ce Zidj est l’un des rares livre que les savants modernes ont amplement étudié. Ibn Younès a mentionné un grand nombre d’observations astronomiques (éclipses et autres phénomène) dont certaines remontent à ses prédécesseurs des IIIe/IXe et IVe/Xe siècles, et d’autres ont été faites par lui au Caire.

L’ensemble constitue la nomenclature la plus étendue d’observations astrnomiques médiévales que nous connaissions. Ibn Younès rapporte avec le plus grand soin les recherches de ses prédécesseurs et, lorsqu’il critique les erreurs et les divergences contenues dans leurs ouvrages, son ton est remarquablement moderne.

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Le Zidj d’Ibn Younès a été analysé par Delambre d’après la publication, faites par Caussin, des chapitres 3 à 5, ainsi que d’après une traduction inédite et aujourd’hui disparue de la majeure partie des autres chapitres par Sedillot. Les observations rapportées par Ibn Younès ont étudiées par S. Newcomb qui a été frappé par l’utilité quelles pouvaient présenter pour l’évaluation de l’accélération séculaire de la lune.

Au temps du souverain El-Kamil, les Francs lui envoyèrent des problèmes à résoudre, problèmes de médecine, de philosophie et de mathématiques entre autres. Les savants de Syrie résolurent d’eux-mêmes les problèmes de médecine et de philosophie mais ne furent pas de taille à résoudre celui des mathématiques. Voulant toutefois qu’il fut résolu lui aussi, le Malik El-Kamil l’envoya à Mossoul, à notre maître Mouffadal ben Omar el Abakri. Celui-ci avait beau être un expert en géométrie, e problème en question n’en était pas trop dificile pour lui, il le montra au cheikh Ibn Younès qui l’étudia avec soin et le résolut. La problème était le suivant ; soit un arc de cercle, on trace sa corde que l’on prolonge au-delà de celui-ci, et sur cette prolongation de la corde on construit un carré dont la surface doit être égale à celle de l’arc de cercle.

El Mouffadal coucha par écrit la démnstration qu’il envoya en Syrie au Roi El-Kamil. Les savants les plus imminents furent en extase devant cette démonstration qu’ils considéraient comme absolument remarquable.

Il mourut en 399/1009

Que Dieu ait son âme

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Ibn Sahl

Que dieu ait son âme

Mathématicien, opticien, géomètre de la deuxième moitié du Xè siècle, son destin fut étroitement lié à la dynastie des Bouyides. Il a vécu sous le règne et a dédié son principal livre : ‘les instruments ardents’ au célèbre ‘Adoud Ed-Dawla : ‘Samsam Ed-Dewla, il fut écrit aux environ de 985 très vraisemblablement à Bagdad e Irak. Le roi Samsam Ed-Dewla auquel ce livre a été dédié, fut intronisé à Bagdad et a régné entre 372/982 et 376/986, Ibn Sahl était actif en Irak. Le poète Abou El-‘Ala El-Mar’ri et Et-Tawhidi furent rassemblés autour de Samsam Ed-Dewla, ainsi que le mathématicien Es-Sidjizi qui avait rédigé son opuscule sur ‘les propriétés de trois sections’ avant 357/970.

L’histoire de la construction de l’heptagone régulier nous apprend que Ibn Sahl était un mathématicien chevronné, reconnu et actif.

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Une anecdote : Selon le mathématicien Es-Sounni, Abou El-Djoudi Ibn El-Layth avait donné une mauvaise solution du problème de la construction de l’heptagone régulier. Après avoir constaté l’erreur d’Abou el-Djoudi, Es-Sidjizi a voulu à son tour résoudre le problème, mais comme cette solution lui était difficile, il l’écrivit à Ibn Sahl, le géomètre pour lui demander la division de la droite selon un rapport donné. Il a été possible à Ibn Sahl, d’analyser la droite selon un rapport par deux sections coniques opposées, une hyperbole et une parabole. Es-Sidjizi reconnaîtra, lui-même plus tard sa dette à l’égard d’Ibn Sahl c’étais en 359/968.

De toutes ses oeuvres, deux seulement nous sont parvenues, la première : (instruments ardents : 373-376/982-985), et la deuxième : (la preuve que la sphère céleste n’est pas d’une transparence extrême), la date de sa réaction est inconnue.

Ibn Sahl, dans l’introduction à son traité, il revendique sans ambiguïté aucune, la priorité d’avoir penser l’embrassement par la lumière qui traverse un prisme et qui se réfracte dans l’air, c’est-à-dire une lentille, ce qui l’intéressait, c’étais le miroir ardent et les lentilles.

Afin de penser le problème et de le résoudre, !ibn Sahl combine les éléments suivants : L’embrassement par réflexion (a) et l’embrassement par réfraction (b), le cas où les rayons peuvent être considérés comme parallèles (c) et le cas où les rayons sont issus d’un point à une distance infinie (d). il étudia le miroir ellipsoïdal, la lentille plan convexe et biconvexe, il ne se contente pas d’expliquer le fonctionnement idéal du phénomène, mais il expose également sa fabrication.

Le chapitre consacré à l’hyperbole nécessaire à la confection de la lentille plan convexe se divise en deux parties, l’étude de la courbe comme section conique et la construction mécanique de cette courbe. Ibn Sahl défini l’hyperbole par son sommet, son axe et son côté droit, il examine la tangente à partir de la propriété bifocale, passe ensuite à l’hyperboloïde et au plan tangente, dont il montre l’activité.

Ibn Sahl rompt avec la tradition des captopriciens grecs et Arabes en introduisant d_s sa recherche la réfraction et les lentilles. Avant Ibn Sahl, deux savants arabes ont écrit sur le miroir paraboliue : El Kindi et Abou El Wafa El Banzdjani. Le projet d’Ibn Sahl est d’utiliser ce miroir pour répondre à cette question : Comment embraser par la lumière du soleil, c’est-à-dire une source considérée à l’infini pour que les rayons parviennent parallèlement entre eux au miroir ? E t comment, par cette lumière embraser à une distance donnée ?

La date de sa mort nous est pas parvenue.

Que Dieu ait son âme

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El-Batani

(Que dieu ait son âme )

‘Par la science des astres, l’home à la preuve de l’unité de dieu et de a connaissance prodigieuse grandeur de la sublime sagesse de la puissance et de la perfection de Son oeuvre’

EL-BATANI (276/877 – 317/918)

Les astronomes arabes du neuvième siècle, pour la mesure du méridien, sont arrivés à 111 814 mètres, on l’évalue aujourd’hui à 110 938 mètres, n’est-ce pas extraordinaire de leur part, en tenant compte de la technologie et des moyens actuels ?

L’Albatanius Occidentale

Né en 276/877, Mathématicien averti, l’astronomie n’avait aucun secret pour lui, puisqu’il corrigea la valeur de l’année tropique, changea la constante de précession de Ptolémée et mesura l’obliquité de l’écliptique et trouva la valeur suivante : 23° 35’’. ( on la fixe aujourd’hui, onze siècle après à 23° 27’’). Il s’est tout bonnement trompé de huit secondes, n’est-ce pas merveilleux ?

Il calcula la précision des équinoxes et parvient à la valeur de 54 minutes et 05 secondes, c’est lui qui proposa une formule importante comprenant trois côtés et un angle d’un triange sphérique, ce qui n’a absolument pas d’équivalent chez Ptolémée.

Il mit le doigt sur les erreurs commises par Ptolémée, lorsque celui-ci supposa que l’angle entre l’écliptique et l’équateur céleste, l’obliquité de l’écliptique, était constant, et que le point de l’espace où le soleil paraît le plus éloigné, l’apogée du soleil était fixe. Bien entendu, il s’agissait là d’éléments capitaux pour l’avenir de l’astronomie de précision.

El-Batani fit plus que relever les erreurs, il les corrigea en effectuant lui-même des observations, et il parvint à des valeurs beaucoup plus précise.

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Compléta les résultats obtenus par Thabit ben Qorra en calculant très exactement les différences de longueur de l’année tropique et de l’année sidérale, différences qu’il découvrit en mesurant la révolution de la Terre autour du Soleil, par deux procédés différents.

Il perfectionna les études astronomiques d’El-Khawarizmi par de nouvelles recherches sur l’apparition de la nouvelle lune, sur les éclipses de soleil et de lune et sur les parallaxes.

Il écrivit une introduction astronomique à ses célèbres tables sabéennes, qui fut traduite en latin, Regiomontanus la dota d’un commentaire et, conjointement avec les éléments d’astronomie d’Al-Farghani, elle fut publiée à Nuremberg, en Allemagne.

Il calcula également avec plus de précision encore l’obliquité de l’écliptique et découvrit de nouvelles méthodes propres à déterminer la latitude d’un lieu.

Il mourut en 317/918

Que dieu ait son âme

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Abou El-Wafa

(Que dieu ait son âme)

l’un des plus grands mathématiciens musulmans, qui alla plus loin encore, il fut le premier à démontrer le théorème de sinus dans le triangle sphérique général et proposa une nouvelle technique pour l’élaboration des tables de sinus. Il inventa également les quantité trigonométriques : tangente, cotangente, sécante et cosécante.

Arabe, d’une grande famille de Taïf, né à Bouzadjan au Kouhistan ben Yahia ben Ismaël ben El-Abba, un des plus grands mathématiciens musulmans.

Ses premiers maîtres en mathématiques furent ses oncles Abou ‘Amr el-Moughadhili et Abou Abd Allah Mohammed ben ‘Anbasa. Le premier à avoir pour sa part étudié la géométrie avec Abou Yahia el Marwadhi et Abou el-‘Ala’ ben Karnib.

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En 348/959, Abou El-Wafa émigra en Irak et vécu à Bagdad, c’est Abou El-Wafa qui, en 370/981 présenta Abou Hayan et-Tawhidi au vizir Ibn Sa’dan. Abou Hayan lui dédia son ‘Kitab el-Imta’ wel-mou’anasa’.

Parmi ses ouvrages mathématiques et astronomiques, nous possédons les suivants :

1- Un traité d’arithmétique intitulé Kitab fi ma yahtadj ilayhi el-koutab wel ‘oumal min ‘ilm el-hissab ‘Livre dont les écrivains ont besoin de la science du calcul’, identique au Kitab el Manazil fi el-hissab, mentionné par Ibn el-Kifti. Woepke a publié dans JA, 1855, 246 les titres de ces ‘stations’ et des chapitres du livre.

2- El-Kamil ‘le Parfait’

3- Kitab el-Handasa ‘Livre des ingénieurs’

4- (Livre sur l’indispensable aux artisans en fait de construction), ce chef d’oeuvre destiné aux besoins de l’arpentage, et de la technique de l’architecture. Des systèmes spécifiques de constructions géométriques furent mises au point, par Abou El-Waffa, en plus des problèmes fondamentaux solutionnés rigoureusement avec le compas et la règle. En conséquence, on y trouve des constructions approchées, telles que celles des polygones réguliers à cinq, sept et neuf côtés. On y considère également des procédés mécaniques de trisection d’un angle et de duplication du cube. Plusieurs problèmes sont résolus à l’aide du compas, de telles constructions présentaient un très grand intérêt pratique.

Rien n’a malheureusement été conservé de ses commentaires d’Euclide, de Diophante et d’el-Khawarizmi, ni de ses tables astronomiques appelées el-Wadih. Mais les tables connues sous le titre d’el-Zidj esh-Shamil, existant à Florence, Paris et Londres et d’Abou el-Wafa.

Le principal mérite d’Abou El-Wafa réside dans le développement qu’il a donné à la trigonométrie, c’est à lui que nous devons, pour le triangle rectangle en trigonométrie sphérique. La substitution à un quadrilatère parfait et au théorème de Ménélaos, de la règle dite ‘des quatre grandeurs’ : (sin a : sin c = sin A : 1) et le théorème des tangentes (tg a : tg A = sin b : 1). C’est de ces formules qu’il déduit : cos c = cos a. cos b. c’est lui qui établit le premier le théorème des sinus pour le triangle sphérique à angle obliques. Nous lui devons aussi la méthode de calcul du sinus 30’, dont le résultat correspond en (0 décimales à la valeur réelle (Woepke in JA, 1860, 296).

Ses constructions géométriques, basées en partie sur des modèles indiens, sont aussi d’un grand intérêt. Par ailleurs le mérite d’avoir introduit les tangentes, cotangentes, sécantes et cosécantes dans la trigonométrie, il avait découvert également les variations de la Lune.

C’est également Abou El-Wafa, qui indiqua les méthodes de construction par points de la parabole. Plus tard, il consacra un ouvrage spécifique à la construction par points des sections coniques. On n’a jamais trouvé ces travaux avant Abou El-Wafa chez les Grecs, ils ignoraient jusqu’à leur existence.

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Après Abou El-Wafa, d’autres savants musulmans utilisèrent un compas dit parfait, dont l’un des bras s’allongent et se raccourci uniformément au cours de la rotation. Le premier utilisé pour la construction des figures géométriques, trigonométriques et mathématiques.

Il mourut en radjab 38/ juillet 999, à Bagdad.

Que la miséricorde de Dieu soit sur lui

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Ibn Ech-Chatir

( Que Dieu ait son âme )

Syrien, d'origine arabe est l'un des plus éminent astronomes postérieurs. il est né en dou el-hidja 709/1305 à Damas, il fut réputé pour sa théorie planétaire et pour inventé et fabriqué un certain nombre d'instruments astronomiques destinés à l'observation et au calcul. en théorie planétaire, il suivit Nasr Ed-Din Et-Toussi qui avait inventé le " couple Toussi " .

Ibn Ech-Chatir, qui fut le seul capable d'aboutir à une solution satisfaisante concernant les deux corps en orbite les plus difficiles à étudier: Mercure et la Lune. les recherches d'Ibn Ech-Chatir sont à maints égards,

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apparentés aux modèles proposés par Copernic plus de deux cents ans plus tard, et il n'y a guère de doute que Copernic avait copié les travaux d'Ibn Ech-Chatir.

En syrie, un instrument fabriqué au huitième siècle de l'hégire par Ibn Ech-Chatir, qui consiste en deux cadrans solaires universels, l'un polaire, l'autre équatorial. Ce dernier peut être utilisé pour la mesure de l'angle horaire ( l'angle mesuré vers l'ouest entre le méridien et le corps céleste ) du soleil et des étoiles.

Il mourut en 777/1375, à Damas.

Que Dieu ait son âme.

El-Djawhari

(Que Dieu ait son âme )

Nous avons un autre el-Djawhari, mais grammairien, par contre celui-là est un grand mathématicien et astronome. Comme je l'ai fait pour les précédents, j'aime bien les citer tous les deux afin de rendre hommage à leur personnalité, leur savoir-faire et à leur érudition, d'une part et d'autre part, pour les faire mieux connaître, et savoir les différencier.

Mathématicien et astronome, vécut à la fin du VIIIe siècle, il participa aux observations qu'une équipe d'astronomes entreprit d'abord à Bagdad, ensuite à Damas entre les années 829 et 832 pour déterminer l'inclinaison de l'écliptique, l'apogée du soleil et d'autres données astronomiques sur la base desquelles les tables, dites ma'mouniennes du nom du Calife Abbasside El-Ma'moun qui régna de 813 à 833, furent établies.

Sa foi inébranlable en Dieu a fait de lui un mathématicien, un astronome et un vizir que les biens de ce monde, lui étaient indifférents. Il répétait souvent: " Je suis heureux parce que je n'attend rien de personne, et tout d'Allah le Miséricordieux ( glorifié soit Son Nom )"

Comme tous les Savants musulmans, El-Djawhari était humble, timide, simple et modeste.

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On lui doit également un commentaire des éléments, aujoud'hui perdus, mais dont les extrais concernent la théorie des parallèles nous ont été conservés par Et-Toussi.

Il poursuivit ses expériences sur les corps en chute libre, il prouva l'accélération de leur chute. ce qui lui permit d'estimer la vitesse à laquelle se rapproche un météore vers la terre.

Il élabora également, une méthode toute simple pour déterminer le centre de gravité des solides. Dans ce domaine, El-Birouni fut le premier à s'en occuper, on pense qu'il a continuer, dans ce domaine, les travaux de ce dernier, qu'il lui était antérieur.

Il n'est pas étonnant de constater que Galilée fit les mêmes recherches et aboutit au même résultats qu'El-Djawhari, sept siècles après. il est fort possible qu'il découvrit les livres des Savants Musulmans furent traduit en latin et en d'autres langues.

Il ne faut surtout pas perdre de vue que les savants musulmans connaissaient grâce aux paroles d'Allah ( glorifié soit Son Nom ) dans le Saint Coran en ces termes:

[ Il ne sied ni au soleil de rattraper la lune, ni la nuit de devancer le jour, chacun d'eux vogue dans son orbite.] ( S.36 / V.40 ), et ils ont démontré mathématiquement, que la terre tourne autour de son axe et du soleil, et que la lune est un satellite de la terre, dix siècles avant Galilée. Mais malheureusement on ne le dit jamais! Pourquoi?

Nous ignorons la date et le lieu de sa mort.

Que Dieu ait son âme .

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Adou Ali El-Morrakouchi

(Que Dieu ait son äme )

Egyptien, d'origine arabe, né en 601/1203 au Caire, il écrivit un important traité au septième / treizième siècle, c'est un compendium de tous les instruments astronomiques arabes. Ce livre servit pendant très longtemps aux Occidentaux pour leur travaux d'astronomie en utilisant ces mêmes instruments.

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Il était versé dans le domaine de la phylosophie, de la médecine, de l'astronomie et des mathématiques. il laissa plusieurs oeuvres, qui ne sont jamais parvenus à nous, sur toutes ces disciplines, quelques uns existent encore dans la bibliothèque du Caire.

C'est lui qui, un jour braqua ses lentilles en verre coloré de sa propre fabrication sur le soleil, et fut tout étonné de constater que sa surface était balyé par de sombres nuages étranges et enflammée. il ne savait qu'il venait de découvrir les tâches solaires: dénomination actuelle de ces nuages enflammés.

Il enseigna l'astronomie au Caire, il avait tellement d'élèves qu'une grande salle ne pouvait les contenir et qu'il dut donner ses cours dans la mosquée. Les élèves affluaient vers lui de tous les pays musulmans, tellement grande fut sa renommée.

Il mourut en 667/1269, au Caire.

Que Dieu ait son äme.

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Ibn El-Banna El-Marrakouchi

(Que Dieu ait son âme)

Ibn El-Banna El-Marrakouchi, Abou El-Abbas Ahmed ben Mohammed Outhman El-Azdi savant marocain, d'origine arabe, versé dans plusieurs disciplines, mais dont la renommée repose principalement sur son savoir en mathématiques, en astronomie et en astrologie.

Né à Marrakech le 9 dou el-Hahja 654 / 28 décembre 1256, il étudia les sciences traditionnelles: (langue arabe, grammaire, Coran, Hadith " tradition", fiqh " jurisprudence islamique "), dans sa ville natale, où il fut initié aux mathématiques et à la médecine par des maîtres dont le Saint Abou Zayd Abd Er-Hazmiri, qui orienta ses connaissances mathématiques. Il fut invité plusieurs fois par les sultans marinides à se rendre à Fès, il forma, tant dans la capitale qu'à Marrakech, un certain nombre de disciples parfois attirés de très loin par sa renommée de savant et d'exégète. Il contribua particulièrement à entretenir en Occident la pratique mathématique et astronomique.

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En effet, bien qu'il ait fait quelques progrès en arithmétique, notamment dans le calcul sur les fractions et le calcul des racines carrés des formules nouvelles d'approximations . Il parait avoir été un excellent vulgarisateur et l'un des principaux représentant du calcul en chiffres ghoubar, (voir livre du Hissab el-ghourab).

Il ne tarda pas à entrer dans la légende, on fit de lui une sorte d'alchimiste capable d'accomplir des miracles grâce à ses connaissances scientifiques appliquées. Ses biographes vantent cependant sa piété, son noble caractère, sa conduite irréprochable et sa sainteté.

La liste des ouvrages attribués à Ibn El-Banna El-Marrakouchi est considérable et compte plus de quatre-vingt titres qui ont trait aux branches les plus diverses du savoir: Grammaire et langue arabe, rhétorique, exégèse, Oussoul ed-Din et fiqh, "fondements de la jurisprudence islamique", partage des successions, logique, astronomie, météorologie, mathématiques et médecine. On y découvre même un condensé d'Ihya 'Ouloum ed-Din de "la revification de la religion" d' Abou Hamid El-Ghazali.

Rares sont cependant ses écrits qui ont subsisté, mais un seul d'entre eux a été publié intégralement, er-Rissala fi el-anwa' "La lettre dans les dissemblances" ( édition traduction H.P.J Renaud, Le calendrier d'Ibn El-Banna de Marrakech, Paris 1948 ).

Le plus connu de ses oeuvres est sans doute et-Telkhis 'amal el-Hissab " l'abrégé des mathématiques", qui a fait l'objet de plusieurs commentaires (voir Ibn Kounfoudh, ms. Rabat 1531 ) et a été traduit par A. Marre, dans Atti Ac. Lincei, tome XVII (1864), tirage à part Rome 1865. On citera encore er-Raf' el-Hidjab 'an 'ilm el hissab " le dévoilement des sciences de calcul " ( ms. Tunis 10301, 206 R. 184 R; plus détaillé que et-Talkhis "L'abrégé" ), el-Massa'il fi el-'adad el-tam welnaqis "Le bien-fondé dans le calcul complet et la soustraction" (Tunis), el-Kitab fi el Djabr wel Mouqabala "Livre de l'Algèbre et de l'arithmétique" (ms.Caire BN, F 1042). El-Qanoun lil façl esh Shems wel Qamar wa Awqat el-leyl wel nahar "la réglementation des équinoxes du Soleil et de la Lune, de la nuit et des jours" (Essorial, 788/16), et "des tables astronomiques", Menhadj el-Talib li-ta'dil el-kawakib (Essorial, 909/1, Alger, 1454/1).

Il serait souhaitable que les travaux fragmentaires consacrés à ce savant fussent repris, car, c'est une éminente figure maghribine et dont le savoir a entraîné l'estime d'Ibn Khaldoun. il le décrit dans sa Mouqadima, "L'introduction" comme étant l'un des plus grand mathématicien et astronome contemporain

Il mourut le vendredi 5 radjab 721/31 juillet 1321 à Marrakech

Que Dieu ait son âme

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Kamel Ed-Din El Farissi

Kamel Ed-Din El Farissi, dans son étude de la réfraction, il note que la vitesse de la lumière est très élevée mais finie, en précisant qu’elle est inversement proportionnelle à la densité optique des milieux traversés.

Il y va sans dire que c’est la base de la théorie ondulatoire. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il étudie la nature de la lumière, qui la décompose en optique, et ondulatoire.

Mathématicien et théoricien des nombres communs, l’ont prouvé des récents études. Il recherchait délibérément un algorithme qui pu exprimer cette dépendance fonctionnelle entre les angles d’incidence quelconque, pour deux nombres déterminés.

Sa démarche ne se confond ni avec celle de Ptolémée ni avec celle d’un expérimentateur en possession de la loi de Sonellius, ces dernières ne lui étaient d’aucune utilité.

Sa méthode est mathématiquement plus fine, mais repose en dernière analyse sur deux observations empruntée à Ibn Haytham. El Farissi n’a pas engagé cette étude dans le but de commenter le texte d’Ibn Haytham, celle-ci s’intègre à un ensemble plus vaste.

El Farissi s’en servira dans ses recherches magistrales sur l’arc-en-ciel et le halo coloré, où il répond au problème de la vision à travers une sphère transparente, et innove en théorie des couleurs.

Dans son étude de la réfraction el-Farissi note que la vitesse de la lumière est très élevée mais finie, en précisant qu’elle est inversement proportionnelle à la densité optique des milieux traversés

Il y va sans dire que c’est la base de la théorie ondulatoire. Il y va sans dire que c’est la base de la théorie ondulatoire. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il étudie la nature de la lumière, qui la décompose en optique quantique, et ondulatoire.

Il s’intéressa uniquement aux ondes lumineuses, et découvre que ces ondes avaient un trajet transversal. Il distingue également plusieurs longueurs d’onde. Il disait : « lorsque la longueur d’onde est unique cela veut dire que les rayonnements sont d’une seule couleur (mono-chromatiques ) »

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Il ajoute :

« Par contre, on peut rencontrer des rayonnements complexes constitués par un mélange de diverses longueurs d’onde. C’est le phénomène de la sensation colorée ».

El-Farissi fut un pionner dans ce domaine.

Que Dieu ait son âme.

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Attir Ed-Din El-Abhari

Que Dieu ait son âme

Attir Ed-Din El-Abhari naquit en 575/1178. il fut l’élève de Moussa ibn Younès. Mathématicien, astronome et philosophe important, il a notamment rédigé un ouvrage de logique qui porte le même titre que celui de Porphyre, l’Isagoge et un Abrégé de l’Almageste, plus développé avec de nouvelles donées, bien agencé et plus détaillé.

C’était un mathématicien et un astronome émérite. Il rédigea un livre sur les mouvements des planètes et de leur trajectoire, il expliqua également le phénomène des marées ( haute et basse ). Il fut parmi ceux qui méditaient les paroles d’Allah ( magnifié soit Son Nom) exemple :

[ celui qui a créé sept cieux superposés.]

(S.67/ V.3)

[Nous avons orné le ciel le plus proche de luminaires…]

(S.67/ V.5)

Nous ne connaissons son texte sur la théorie des parallèles que parce qu’il a été rapporté par un astronome et mathématicien tardif, Qatizada Er-Roumi.

Il témoigne d’un véritable génie créateur dans le domaine de l’astronomie, comprenant très vite les problèmes posés et les résolut avec brio. Les mathématiques lui révélèrent leurs secrets, et les problèmes

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ardus ne le rebutaient pas, au contraire, il relevait le défi et finit par avoir raison sur eux, on raconte cette anecdote sur lui :

«Lorsqu’un problème l’inquiété, il se concentrait sur lui des heures durant, sans jamais se perdre dans les futilités, jusqu’à ce qu’il ait trouvé la solution ».

question philosophie, Atir Ed-Din El-Abhari était d’une extrême lucidité, toutes les personnes respectueuses des traditions le considéré comme redoutable.

Il disait : «Le respect de la loi divine est une des choses à laquelle je crois fermement. Le bon musulman, est celui qui obéit au décrets divins sans rechigner et sans protester surtout ».

Il mourut vers 657/1260.

Que Dieu ait son âme.

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Les physiciens musulmansEl-Khazini Que dieu ait son âme

El-Khazini acheva son grand ouvrage de physique Kitab mizan el Hikam « Le livre de la balance des sagesses », pour tout de suite après s’attaquer à son huitième volume de son œuvre à décrire deux modèles de clepsydres à fléau.

Il représente le point culminant arabe, dans le domaine de la construction et de l’usage des balances pour la détermination du poids spécifique ou du poids absolu d’un corps, ainsi que, la proportion en masse de chaque substance dans un alliage.

Ibn Mohammed Abd El-Wahab El-Khazini représente le sommet arabe dans le domaine de la construction et de l’usage des balances pour la détermination du poids spécifique ou du poids absolu d’un corps, ainsi que, la proportion en masse de chaque substance dans un alliage. Descendant d’Arabe de l’Irak, il naquit en 487/1085.

El-Khazini base son œuvre sur les travaux d’El Birouni (mort après l’an 442/1050), et décrit un certain nombre de balances. Cela lui permit d’aboutir à de résultats très précis. Les petites clepsydres à balancier, semblables aux deux modèles décrits par El-Khazini étaient utilisées pour la mesure de courtes périodes de temps dans le domaine astronomique ; ou pendant la construction d’autres horloges à eau.

La Tarjahar, déjà mentionné pour le calcul d’attributions des parts d’eau pour l’irrigation, était également utilisé aux mêmes fins. C’était une coupe de laiton munie d’une couverture calibrée ménagée dans sa base. On la posait sur l’eau, il coulait au fond en un temps fixe donné.

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Des instruments ordinaires étaient utilisés pour des calculs mathématiques et pour des dessins techniques : L’équerre, le fil à plomb, la règle, le compas, etc.

Il acheva son grand ouvrage de physique Kitab mizan el Hikam « Le livre de la balance des sagesses » en l’an 515/1122. il consacra son temps huitième traité de son œuvre à décrire deux modèles de clepsydres à fléau. La plus importante, consiste en un balancier de fer divisé en deux bras inégaux, de part et d’autre du point d’appui. Un clepsydre à début équipée d’un syphon était suspendu à l’extrémité du petit bras, tandis que deux poids mobiles, un grand et un petit bras, tandis que deux

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Mohammed Es-Sa’ati

Que dieu ait son âme

Mohammed Es-Sa’ati ibn Redwan ben Abd Er-Rahman d’origine arabe, construit une horloge monumentale à la porte de Jayroun à Damas, vers le milieu du sixième siècle hégirien, équivalent au douzième siècle après Jésus Christ, l’horloge fut décrite par son fils Redwan, dans un traité achevé en l’an six cent 600/1203. Cette horloge était tout à fait semblable à celle décrite par El-Djazari dans son premier chapitre. Redwan fils de Mohammed Es-Sa’ati avait toujours souffert de la comparaison avec El-Djazari.

L’horloge d’Es-Sa’ati était un chef d’œuvre authentique dans le domaine de la mécanique et le traité rédigé par son fils contient des informations précises et complètes sur le mode d’emploi et ke fonctionnement. Le mode d’emploi était rédigé de telle sorte, que même les prfanes pouvaient le comprendre dans effort et l’utiliser. Il avait prit soin de vulgariser au maximum les explications, afin que tout le monde comprenne sans difficulté aucune.

Mohammed Es-Sa’ati était passé maître dans la mécanique de précision et de l’horlogerie. Il fut solliciter pour la construction d’horloges par les plus grands du royaume.

Il était également versé dans l’astronomie, les mathématiques, et l’architecture. Nombreux étaient les ouvrages écrits sur des sujets variables, qui sont perdus à jamais.

Que Dieu ait son âme.

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Ibn El-Haytham

Que Dieu ait son âme

Dans le domaine de l’optique, Ibn El-Haytham fut le génie sans discussion aucune. Il inspira Léonard de Vinci, et de même, mais beaucoup plus tard, au grand astronome allemand Johann Kepler ( XVIIe siècle ) et Ch. Huggens et à d’autres encore. Les mathématiques étaient sa marotte, puisqu’il fut le premier à perfectionner la mathématique commerciale.

Un de ses ouvrages d’optique fut traduit en latin en 1572, il comprend la solution d’un problème qui porte toujours son nom, en témoignage de son génie en mathématique, dont il fit preuve dans sa résolution. Il influença les Occidentaux pendant plusieurs décennies.

Alhazen pour les Occidentaux

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Abou Ali Ibn El Hassan Ebn El-Haytham est né en Irak de famille arabe, à Basra, en 354/965. fut l’un des principaux mathématiciens musulmans et sans aucun doute le plus grand physicien. Il a écrit plus de cent cinquante ouvrages : dix neuf dans le domaine des mathématiques, de l’astronomie et de la physique, ils ont été étudiés par les savants modernes. Il construisit une très belle et grande horloge.

Un de ses ouvrages d’optique fut traduit en latin en 1572, il comprend la

solution d’un problème qui porte toujours son nom en témoignage de son génie en mathématique, dont il fit preuve dans sa quatrième degrés (équation en x4) qu’il résolvait selon une méthode géométrique par l’intersection d’une hyperbole équilatère et d’un cercle.

Il y occupa d’abord des postes administratifs. Ayant soutenu qu’il avait mis au point un plan destiné à régulariser les crues du Nil. Il fut parvenu à la première cataracte, ibn El-Haytham dû constater que son projet était irréalisable. Après cette mésaventure, il s’installa et ne quitta plus le Caire.

Son traité d’optique eut une très grande influence, y compris chez les Chrétiens occidentaux, qui le connurent en traduction dès le XIIe siècle. Il servit de mentor à Léonard de Vinci, de même, mais beaucoup plus tard, au grand astronome allemand Johann Kepler. ( XVIIe siècle ) et à Ch. Huggens..

Mais ses œuvres mathématiques, astronomiques et météorologiques, si elles n’ont pas moins intéressantes et sont beaucoup plus nombreuses. Citons son Livre sur l’analyse et la synthèse, à l’amélioration de l’Almageste, son travail sur la surface du paraboloïde, son opuscule sur des phénomènes météorologiques tels que : L’arc-en-ciel, le halo, les mirages et la nature des comètes.

C’était un mathématicien de premier ordre, le génie mathématicien d’Ibn El-Haytham (Alhazen) atteint son plus grand épanouissement quand il résout le problème qui porte aujourd’hui son nom : On fixe deux points, A et B, sur le plan d’un cercle de centre O et de rayon r. Trouver dans le cercle dans un miroir le point M où doit se refléter le rayon de lumière émis par A pour qu’il passe par B.

La démonstration d’Ibn El-Haytham ( Alhazen ), très complexe, conduit à une équation du quatrième degré qu’il résout par l’intersection d’une hyperbole équilatérale avec un cercle.

Léonard de Vinci s’intéressa plus tard au problème et il ne pu le résoudre, hélas, que mécaniquement, faute de recours mathématiques.

Ibn El-Haytham explique dans sa théorie des parallèles, en introduisant l’idée de « mouvement simple », mouvement de translation uniforme le long d’un segment de droite perpendiculaire. Cette translation le long d’une droite donnée, alors que l’autre extrémité décrit une droite. Les raisonnements d’Ibn El-Haythma étaient éminents. Il considéra un quadrilatère à trois angles droits, en faisant trois hypothèses relatives au quatrième angle. Il supposa le quatrième angle, pouvant être obtus, aigu ou droit. En récusant les deux premières conjectures, il démontre mathématiquement que e quatrième est droit, d’où l’existence d’un rectangle. Ce raisonnement fut utilisé au XVIIIe siècle par J.H.Lambert.

La science antique et médiévale ( des origines à 1450 ) Editiond P.U.F. Paris 1966. sous la direction de R. TATON.

Concernant les mathématiques, il résolut élégamment le problème d’El-Mahani. Ecrivit un traité sur les carreaux magiques et perfectionna la mathématique commerciale.

L’œuvre d’Ibn el-Haytham, en optique, et exceptionnelle son Kittab al manadir « le livre de l’Optique » fut traduit en latin et son influence sur le Moyen-Age fut déterminante sur les œuvres de Roger Bacon et de Witelo.

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Dans ce livre comme dans d’autres ouvrages, il étudia les miroirs, les lentilles et la nature de la lumière. Etudiant les phénomènes de lentilles sphériques, expérimente avec des miroirs sphériques et paraboliques et met en lumière l’effet d’aberration sphérique ».

Il constate que l’angle de réfraction n’est pas proportionnel à l’angle d’incidence. Notons enfin qu’Ibn el-Haytham fut le premier à utiliser la chambre noire et qu’il résolut, par intersection d’une hyperbole et d’un cercle, le célèbre « problème d’Alhazen » : détermination du point du contact d’un rayon lumineux qui doit joindre deux points extérieurs à un cercle réfléchissant et situés dans son plan, après réflexion sur la circonférence.

Comme Ibn Sina ( Avicenne ) et El-Birouni, il établit que les rayons lumineux se dirigeait de l’objet vers l’œil en ligne droite et non le contraire comme le soutenant Euclide.

Sa description de l’œil est plus précise que celle de ses devanciers concernant la cornée, la chambre antérieure, le cristallin, le vitré, la rétine et la chorïde. Ainsi que son explication du processus de la vision. Son étude s’étend à la perspective, à la vision binoculaire, aux illusions d’optique et à la vision des couleurs.

Il faut remarquer qu’Ibn El-Haytham établit que le crépuscule astronomique commençait ou finissait quand la hauteur négative du soleil atteignait 19° et, en partant de cela, il fixa la hauteur de l’atmosphère 52 000 pas. Il expliqua correctement la réfraction atmosphériques et l’augmentation du diamètre apparent du soleil et de la Lune quand ils sont près de l’horizon.

Il explore les divers domaines de l’optique géométrique et défriche tout un champ scientifique.

Comment expliquer les éclipses lunaires si la lune ne produit pas elle-même sa lumière mais le reçoit du soleil ? Problème d’astronomie qui conduit Ibn El-Haytham « Alhazen » à sa théorie sur la projection de l’ombre par des corps lumineux oblongs. Il en vient alors, au cours d’une longue série d’expériences méthodiques étudiés tout ce que les sources de lumière peuvent lui enseigner ( sur la nature de la projection de l’ombre ) titre de son ouvrage.

Il est le premier à se servir et à décrire pour ses expériences d’une chambre noire, ancêtre de l’appareil photographique, qui lui fournit la preuve de la trajectoire rectiligne du rayon lumineux et, c’est à peine s’il ose en croire ses yeux, du renversement des images.

Léonard de Vinci utilisera plus tard les mêmes méthodes expérimentales qu’Ibn el-Haytham. N’est-il pas tombé sur les travaux d’Ibn el-Haytham, qui sait ?.

Ibn el-Haytham ( Alhazen des latins ) découvre également l’explication de la réfraction de la lumière à son passage d’un milieu dans un autre, de l’air dans l’eau par exemple. Découverte qui lui permet de calculer avec une étonnante précision l’épaisseur de la troposphère qu’il évalue à quinze kilomètres.

Il étudie les causes du halo lunaire, de la formation du crépuscule, de l’arc-en-ciel dont Aristote n’avait pas réussi à percer le mystère, faute de connaissances mathématiques.

Ibn el-Haythma ( Alhazen ) applique ses connaissances à la fabrication d’instruments d’optique. Il étudie et calcule la réflexion du miroir concave, du segment sphérique et de la section et de la section conique, ainsi que les lois de la projection lumineuse. Il étudie le pouvoir calorifique et grossissant tant du miroir concave que de la loupe ( lentille convexe ), et imagine la première paire de lunettes. C’est à lui que nous devons la première paire de lunettes.

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N’a-t-il pas influencé Kepler, dans l’élaboration de son ouvrage « Dioptrice » ?. En faisant la comparaison on trouve la réponse !

Il prouve sa haute maîtrise aussi bien sur le plan théorique qu’expérimental par son étude de la trajectoire d’un rayon lumineux l’intérieur d’une sphère, étude que son commentateur Kamal Ed-Din poursuivra deux siècles plus tard dans le même esprit.

Kittab el-manadir ( le livre de l’Optique) fut consacré à la réfraction, une étude exhaustive de la dioptrie. Ibn Haytham démontre, dès son septième livre de l’Optique par le rayon incident, la normale au point de réfraction et le rayon réfracté sont dans le même plan. Règle donné par Ibn Haytham.

1_ Les angles de déviation variable en raison directe des angles d’incidence.

2_ Si l’angle d’incidence croit d’une certaine quantité, l’angle de déviation croit d’une quantité plus petite.

3_ L’angle de réfraction croit en raison de l’angle d’incidence.

Ibn Haytham répond aux règles énoncées par Ibn Sahl dans son opuscule sur la « Sphère céleste ».

Ibn El-Haytham expérimente les milieux : l’air, l’eau et le verre avec des angles d’incidence qui ne dépassent pas 80°. Ibn Haytham énonce le principe du retour inverse.

Il expliqua correctement la réfraction causée par l’atmosphère terrestre comme étant la cause de l’élévation des positions apparentes des corps célestes au-dessus de l’horizon et de l’élargissement des diamètres apparents du Soleil et de la lune quand ils sont proches de l’horizon.

Ibn El-Haytham découvrit aussi le phénomène des aberrations sphériques, l’impssibilité pour une lentille de capter les rayons proches de ses extrémités et de les centraliser au même point que ceux qui traversent ses parties centrales.

Physicien de gande renommée, le premier à formuler l’idée, que les corps célestes émettent leur propre chaleur. Tous s’accordent à reconaître que le (livre d’Optique) d’Ibn El-Haytham est l’un des sommets de la recherche en optique classique.

Sa production, qui comprend plus de cenq cinq titres, a été inventoriée par Ibn Abi Houssaybiya. La plupart de ses œuvres, quelques-unes très brèves sont conscrées aux mathématiques et à la physique, mais il traita aussi de sujets philosophiques et médicaux.

La science Antique et Médiévale ( des origines à 1450). Sous la direction de René Taton. Editions P. U. F. Paris 1966. page 500. il est écrit ce qui suit, je cite :

« l’ouvrage d’Ibn el-Haytham se présente donc comme la contribution la plus originale et la plus féconde apportée dans le domaine de l’optique avant le XVIIè siècel aux sciences occidentales, et son auteur peut, a juste titre, être considéré comme l’un des principaux représentants de la physique théorique et expérimentale pendant la période médiévale. »

Après avoir simulé la folie pour échapper aux rigueurs du Prince, il demeura en Egypte, au Caire près de la mosquée d’El-Azhar jusqu’à sa mort en 430/1041.

Que Dieu ait son âme.

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Les ingénieurs en génie civil

D’après Joseph Needham, « l’histoire des moulins à vent commence réellement avec la civilisation islamique et en iran. Les moulins à vent ont certainement été mentionnés dans le kitab el hiyal ( livre des ingénieuses mécaniques ) des frères Banou Moussa au troisième siècle de l’Hégire. Ce livre mentionne les éoliennes, Needham affirme qu’au cours du seizième siècle, les moulins à vent arabes, de type horizontal, deviennent courant en Europe. »

Needham fait référence également aux moulins à vent horizontaux de l’Ouest de l’Inde qui servaient aux moulins à sucre, et à leur origine arabe.

Ces trois frères rassemblent, en effet ; les dispositions d’esprit grâce auxquelles, les Grecs s’étant définitivement tus, les érudits musulmans vont insuffler à la science astronomique une vigueur nouvelle dont profitera bientôt l’Occident et le monde entier.

Chacun des dispositifs des frères Banou Moussa est un automate en lui-même, leur génie inventif qui, sur le plan technique, leur permettra de perfectionner les instruments déjà connus et d’en inventer de nouveaux, condition préliminaire d’une part à l’étude méthodique et précise des phénomènes naturels.

Banou Moussa

(Que Dieu ait son âme)

depuis bien des années, Moussa ben Chakir d’origine arabe, fréquente assidûment le palais du calife, ami personnel du grand El-Ma’moun fils de Haroun er-Rachid, il est permis les astronomes et géomètres de la cour, l’un des plus estimé. Il laissera à la postérité trois garçons d’une intelligence hors du commun.

Le livre des mécaniques ingénieuses kitab el Hiyal des banous Moussa vers la fin du quatrième siècle a une supériorité notable par rapport aux travaux de leurs prédécesseurs grecs. Cette supériorité s’illustre dans la maîtrise de l’usage des petites variations dues à la pression de l’air et à la pression de l’eau, et par l’utilisation fréquente des valves coniques comme régulateurs automatiques, dans le système de débit. Leur livre est certainement le plus ancien document en notre possession sur l’usage certain de ces valves comme instrument ( en ligne ). Le double siphon concentrique fut une autre innovation importante. Dans ce cas-ci, lorsque le débit vient à s’interrompre. Il ne peut pas reprendre parce que le siphon produit un bouchon d’air artificiel. Nous en trouvons 103 modèles dans les manuscrits connus du kitab el hiyal ( le livre des mécaniques ingénieuses) et quatre-vingt-treize inventions pouvant être indubitablement attribuées aux béni Moussa.

Quatre-vingt-trois de ces modèles sont des vases à astuces en tout genres et six des fontaines. Ces vases se prêtent à une étonnante variété d’effets surprenants. Citons à titre d’exemple, les cruches dont l’écoulement de l’eau ne pouvait plus reprendre une fois qu’il était interrompu. Les récipients qui se remplissaient d’eux-mêmes quand on en retirait de petites quantités de liquides mais ne le faisaient pas, quand il s’agissait de grandes quantités. Les vases dans lesquels on versait un mélange de liquides mais qui, à l’ouverture de l’orifice de décharge, laissaient couler liquide séparément. N’est-ce pas extraordinaire ?

Cependant, il est impossible ici de faire même un résumé des différents systèmes utilisés afin de produire ces effets, car ils avaient à leur disposition une série de quinze composantes environ qu’ils combinaient entre elles pour obtenir les résultats désirés. Ces composantes comprennent des siphons concentriques doubles et simples, des siphons à tubes courbes, des valves coniques, des trous d’aération masqués, des balances, des poulies, des roues d’engrenage, des roues à eau et des roues à vent miniatures, des flotteurs et des

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manivelles. Ces manivelles, toutefois n’accomplissaient pas une rotation complète et ne transmettaient pas non plus une grande énergie. Elles représentent néanmoins les premiers spécimens de manivelles non manuelles.

Les Béni Moussa étaient trois frères, dont Mohammed l’aîné, Ahmed le puîné et El Hassan le cadet.

Qu’Allah le Tout - Puissant (glorifié et exalté soit en Son Nom) leur accorde Sa miséricorde.

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Mohammed Ben Moussa ( Que Dieu ait son âme )

L’aîné des trois frères, est le plus remarquable deviendra un grand seigneur doublé d’un politicien avisé et sera, comme son père, le confident des califes.

El Ma’moun a fait édifier dans le quartier, le plus élevé de Bagdad près de la porte Chammassiya, un observatoire, d’où, sous la direction de Yahia, ses astronomes surveillent méthodiquement le mouvement des planètes. Sur la base des mensurations étonnamment précises, simultanément exécuté à Bagdad et a Goundichapour et refaites trois ans plus tard pour contrôle à l’observatoire du mont Kasiyoum près de Damas. Les astronomes d’El-Ma’moun dressent les tables dites « éprouvées » ou « mamouniques » qui sont un audacieux remaniement en mieux des tables astronomiques de Ptolémée tombées en désuétude.

A peine a-t-il terminé ses études sous la direction de Yahia que Mohammed ben Moussa est autorisé par le calife à se joindre à ceux qui vont entreprendre de mesurer la circonférence de la Terre. Il part avec un groupe d’astronomes de la plaine de Zindchar à l’ouest de Mossoul, Eratosthèneavait le premier, évalué le méridien terrestre par la mesure de l’angle des rayons solaires.

Les astronomes d’El-Ma’moun vont essayer un autre procédé, qui s’avère plus précis et plus simple. Partant d’un même point, un groupe se dirige vers le Nord et l’autre vers le Sud jusqu’à ce que le premier voit descendre du même nombre de degrés. D’après la distance qui sépare leur deux groupes, les observateurs calculent un degrés du méridien, et cela avec une précision tout à fait étonnante.

Bientôt cependant, grâce à leurs travaux personnels, Mohammed et ses frères vont se faire un nom. Leurs calculs effaceront non seulement les résultats consignés par Ptolémée, mais aussi ceux de l’astronome de la cour Mavarouzzi.

« Je considère, déclarera cinq cents ans plus tard leur célèbre confrère, El-Birouni lui-même : Qu’il faut se fier avant tout aux observations des Bani Moussa, car ceux-ci ont concentré tous leurs efforts sur la découverte de la vérité. Ils furent les seules en leur temps à connaître et à employer ingénieusement certaines méthodes astronomiques, et nous savons en outre que d’autres savants qui les assistaient en qualité de témoins oculaires se portèrent garants de l’exactitude de leurs observations. »

les Béni Moussa ont quitté le vieux Yahia et son observatoire, car Mohammed est un homme foncièrement indépendant, ils possèdent leur propre observatoire près du pont Tigris à Bab et-Tadj ‘ la porte de la Couronne’. C’est là qu’il compose ses ouvrages d’astronomie, le premier traité en arabe sur le théorème des transversales et, en collaboration avec ses frères, un ouvrage sur la mensuration des surfaces planes et sphériques qui sera traduit en latin par Gérard de Crémone et connu par tout l’Occident médiéval sous le nom de livre des Trois Frères ( Liber trium fratum de géometrica)

Mais Mohammed n’est pas qu’astronome et mathématicien. Il s’intéresse également à la philosophie, à la logique surtout il étudie la météorologie et ce livre à des observations sur les constructions mécaniques,

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marottes de son frère puîné Ahmed, dans un ouvrage sur la balance romaine, accroît considérablement les connaissances héritées des Anciens.

Mohammed fut, grâce à son amour pour les sciences, un des plus grands musulmans, dépensant des sommes énormes pour leur cause.

Que Dieu ait son âme.

Ahmed ben Moussa

( Que Dieu ait son âme )

c’est le technicien passionné et le génial bricoleur de la famille, ‘ il découvrit en matière de technique, dit un auteur arabe, des choses que ni son frère Mohammed ni aucun de ses prédécesseurs, tel Héron entre autres n’avaient su découvrir en dépit de leurs études approfondis des dispositifs automobiles ».

Son volumineux « Livre des ingénieuses mécaniques » frappe d’étonnement les Arabes techniquement les plus doués, qui l’exploiteront d’ailleurs avec enthousiasme.

Prodigieux, le génie inventif de cet homme qui jamais ne se lasse de fabriquer à partir d’éléments les plus simples une légion d’ustensiles nouveaux et perfectionnés destinés à l’usage courant, ustensiles que toute femme d’intérieur moderne et tout paysan seraient heureux de posséder, ainsi que des jouets pour le divertissement de chacun qui feraient aujourd’hui encore le bonheur de tous les enfants.

Des vases permettant de calculer le poids spécifiques de certains liquides. Un dispositif qui remplit automatiquement un vase dès qu’il est vide. Des bouteilles d’où selon son bon plaisir on peut faire couler le vin et l’eau séparément ou mélangés. Des lampes d’où sort d’elle-même, et qui ne s’éteignent pas dans le vent. Un instrument employé pour l’irrigation qui émet automatiquement un sifflement lorsque l’eau atteint un certain niveau.

Enfin, les types les plus variés de fontaines jaillissantes et de jeux d’eau aux figures sans cesse changeantes. Ahmed ose même s’attaquer à un ouvrage d’astronomie dans lequel il réfute l’opinion des Grecs.

Il est naturel que ce fils de l’astronome Moussa ben Chakir mette à sont tour ses capacités au service de l’astronomie.

En collaboration avec Mohammed, il fabrique une horloge de cuivre aux dimensions gigantesques, tandis que Mohammed observe les changement, Ahmed adapte les calculs extrêmement compliqués de son frère à un appareil d’un raffinement génial et d’une précision parfaite. Chef-d’œuvre unique en son genre qui provoque l’admiration générale, c’est avec stupéfaction que le médecin Ibn Rabban Et-Tabari le découvre dans la nouvelle résidence du calife : « Devant l’observatoire de Samarra, j’ai vu un appareil construit par les frères Mohammed et Ahmed ben Moussa, tous deux passionnés d’astronomie et de mécanique. Sur cet appareil en forme de sphère sont représentés les constellations et les signes du zodiaque. Il est mu par la force hydraulique. A l’instant même où une étoile se couche dans le ciel, son image disparaît sur l’appareil en descendant sous une ligne circulaire qui représente l’horizon. L’étoile remonte t-elle dans le ciel, son image réapparaît aussitôt sur l’appareil au dessus de la ligne d’horizon ».

Ahmed ben Moussa associé à son frère Mohammed, grâce à leur génie inné, font faire à l’astronomie un pas de géant. L’histoire nous les révèle comme des savants inventifs, ingénieux, plein de ressources et généreux.

Ahmed ben Moussa, fut le génie de son temps, grâce à lui, la robotique prit un essor sans précédent dans l’histoire de la mécanique. Il lui donna un nom, un statut et lui attribua ses lettres de noblesse.

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Que Dieu le Tout Puissant ait son âme.

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Qaysar ben Abi El-Qacim

(Que Dieu ait son âme)

Architecte.

Il est né en Haute-Egypte vers 573/1175. l’un des meilleurs ingénieurs et mathématiciens de son temps. Il fit d’abord ses études en Egypte et en Syrie, puis à Mossoul en Irak, où il eut le même maître, Moussa ibn Younès, qu’aura Nasr ed-Din et-Toussi quelques années plus tard, il entre au service du gouverneur de la ville de Hama, en Syrie, il y fit construire des fortifications et des moulins à eau, qui existent encore de nos jours, sur l’Orante.

Il mourut à Dams en 657/1251.

Que Dieu ait son âme.

El Mouradi

( Que Dieu ait son âme )

Un autre point important est celui de l’usage des roues à eau pour faire se mouvoir les machines. La même méthode, munie d’un système d’échappement efficace, fut adoptée pour actionner l’horloge astronomique en Chine construite par Su Sung. Célèbre aux environs de 1090, et qui était, par conséquent, presque contemporain d’El Mouradi. Dans les deux cas, bien entendu, l’idée pouvait avoir été inspirée de dispositifs plus anciens. La possibilité du transfert de cette idée de Chine aux informations dont nous disposons montrent que l’inverse est également, tout à fait possible.

El Mouradi préconisait l’usage du premier type par cas de faible courant. Ces cinq premières machines d’El Mouradi ont une grande importance dans l’histoire de la technologie mécanique. Le plus ancien exemple connu de systèmes d’engrenage vraiment complexes est certainement celui d’un calculateur astronomique datant de l’an 80 avant Jésus Christ environ, qui fut découvert à proximité de l’île grecque de Antikythera.

Ce système ne pouvait cependant pas transmettre des forces de grande intensité, son utilisation était quasiment impossible vue la difficulté du montage. Tandis que les engrenages d’El Mouradi devaient transmettre un couple de torsion de grande intensité à partir de la roue à eau.

Par ailleurs, le premier cas connu d’utilisation du système d’engrenage sophistiqué en Occident n’apparaît que dans le traité de Giovanni Di Donti écrit en 1365. dans lequel il décrivait une horloge astronomique actionnée par son poids.

Un autre point important est celui de l’usage des roues à eau pour actionner les machines. El Mouradi dans ce domaine dépassa ses maîtres, il découvrit un système des plus révolutionnaires en la matière. Il créa des engrenages pouvant transmettre une très grande intensité à partir de la roue à eau.

Ce fut une innovation sans précédente dans le domaine de la transmission.

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Le système mis en œuvre par les grecs ne pouvait cependant pas transmettre des forces de grandes intensité, tandis que les engrenages d’El Mouradi devaient transmettre un couple de torsion de grande intensité à partir de la roue à eau. Vu la vétusté et la faiblesse du système inventé par les grecs il ne fut jamais question de lui, il fut mit carrément au rancart, aux oubliettes, aux calanques.

Que Dieu ait son âme.