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APPEL AUX HOMMES REFLECHIS EN FAVEUR DES DOCTRINES DE LA NOUVELLE JERUSALEM Pa.. le Rev. 8. NOBI.E TRADUCTION LIDRE DE L'ANGLAIS NOUVELLE EDITION d'uno Notice sur l'Aateur. SAINT-AMAND (CIIEIl) A la Librairie de LA NOUVELLE JERUSALEM, choE Portc,librairo. PAnIS M. MINOT, RUB UONSIIlUR-LE-PRINCE, G8, E. IllNG-TRIlUTTEL, LIORAmB, RUIl DE J.ILLS, 49. LONDRES 5WEDF.NBORO· SOCInTY, 36, BLOOMSBURY STREET, OXFORD STRUST. NEW-YORK NEW CIIURCU BOOK-ROOM, 346, BROADWAY. t862

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  • 1. APPEL AUXHOMMES REFLECHIS EN FAVEUR DESDOCTRINES DE LA NOUVELLE JERUSALEMPa.. le Rev. 8. NOBI.E TRADUCTION LIDRE DE LANGLAISNOUVELLE EDITION Pr6el!d~e duno Notice sur lAateur. SAINT-AMAND (CIIEIl) Ala Librairie de LA NOUVELLE JERUSALEM, choE Portc,librairo. PAnISM. MINOT, RUB UONSIIlUR-LE-PRINCE, G8,E. IllNG-TRIlUTTEL, LIORAmB, RUIl DE J.ILLS, 49.LONDRES5WEDF.NBORO SOCInTY, 36, BLOOMSBURY STREET,OXFORD STRUST. NEW-YORKNEW CIIURCU BOOK-ROOM, 346, BROADWAY. t862

2. APPELAUKHOMMES REFLECHISEN IAVEUR DESDOCTRINES DE LA NOUVELLE JERUSALEMPa.. le Bev. 8. NOBI.E TRADOCTION LIBRE DE L.NGLAISNOUVELLE EDITION Precedl5c dune Notice sur IAateur. SAINT-AMAND (CIIEfI) A10 Libroirie de LA flOUVELLE JERUSALEM, cbe. Parte, Jibroirc. PARIS M. MINOT, nUll MONSIIlUR-LIl-PRINCB, 58.E. ItlNO-TRIlVTTIlL, L1BRAmtl, RUI! DE I.ILLE, 49.LONDRESSVIlDENBORO SOCIETY, 36, BLOOMSBURY STREET, OXFORD STRIlIlT.NEW-YORKNIlV CIIVRClI DOO"-ROOM, 3~6, BROADWAY. 1862 3. NOTICE sun SAMUEL NOBLE Samuel Noble naqllit a Londrcs, le 4 mars 177D.11 navait que cinq ans IOISqUi! pe(lit son pere, quietait liblaire et auteur dun ouvlage remarquable Sillles (ll~lements de la Perspective lineaile. ) Les soinsdune jeune famille furent des lols a la charge de samCle, qui joignit beaucoujl de prudence a une grallde tendresse pour diliger ses enfants; am;si Noble s csti! appesanti avec beaucoup de sensibilite SUI la m:lniere admirable dont elle a lel11pli ses devoirs matclBets, et attribue-t-il il son enseignement ce qui!eprouva de plus heureux dans la suite. Aprcs avoirret de la meme maniere quest annonce Ietahlissement de nou veaux cieux et clune nouvelle terleclans des prophcties qui on t re~u leur accomplissement. Tout le Chapitre LXV dEsaie traite de rappeldes Gentils, du rejct des .Tuifs ilia venue cIu Seigneurdans le monde, et de Ictablissement de lEglise ehrct.ienne, par ces paroles: Voici, Atoi je crle des cieu,x 110111:eaux et unc terre nOlwe/le; 011 ne se souviendra point des choses precedel1te.~, et elle,~ ne mOllteront point sw le emuI, LEglise sousI)line nouvcllc dispensation, Oil dans un etat nouveauct perfectionne, est ce dont il est traite ici, cal iI estflit immediatement : Voiei, je "ais creel JelUsulem 3. 40. 26DU SECO:-iD AVENEMENTIIrejouissance, et son peuple alIegresse;) et tout cequi suit prouve quil ne sagit pas ici dun etat danslautre monde, mais dans celui-ci. Le contenu de cesexpressions est encore evident dapres un passage dllLie Chapitre, Oil, parlant de letablissement de IEgIise, le Seigneur dit : ( Jai mis mes paroles dans ta bouche, et de lombre de ma main je tai couvert, alln que je plal/te les dcux et quc je (onde laII terrc, ct que je dise a Sion : Mon peuple, toi! ) Nous voyons aussi dans Iancien Testament, eommedans IApocalypse, que la formation de nouveaux cieuxet dune nouvelle terre est mentionnee conjointernentayee le relablisseme9 t de Sion et de Jerusalem. Laraison en est que Sion et Jerusalem sont constamment prises dans les prophctics com11e des types del Eglise m/h,nc. Dans Iancien Testament, quand il estparle oe leur rctablissement, elles sont evidemmentdes types de IEglise qui devait etre etablie par suitede la venue du Seigneur dans le monde, ct qui estappelee ltglise dm?tienne pour la distinguer decelIe des Israelites Oil des Jui(s. Ainsi done, dansIApocalypse, une N ouvelle Jerusalem ne peut signifier autre chose non plus quune Nourellc tglise, oule retablissement du Christianisme pur dans un ctatplus gloricux que le primitif; et il est dit que ces deux6venements sont accompagnes de la formation dun nOli veau ciel et dune nouvelle terre, pour indiquerI entiere nouyeauLc de IEglise quaIlt il la vie intericureet au langage exterieur, aux principes interieurs et:1 41. DU SEIGNEUR.27la pratique exterieure, toutes les persuasions corrompues et tous ies maux qui ont perverti les precedentesEglises ctant entierement dissipcs ou cloignes. n. Jespere que vous admettrez que 1I0US avons uneidee claire, et au moins probable, de la significationdes proph6ties qui concernent le second avcnementdn Seigneur et la manifestation de la Nouvellc Jerusalem. La question qui vient ensuite est celle-ci : Observe-t -on aujourd hui des circonstances et des signes qui mencnt it celle conclusion, que le tempsde la grande et di!!ine intervent.ion prophetiqucment indiqwfe est arrive? Qui1 me soit permis,avant de repondre aceUe question, de dire quune)cponse affirmative nimplique pas neeessairement uneabsurdite, comme un tlOp grand nombre de personnessont portees it le eroire. Tons ceux qui reconnaissentlautorite des Saintes Ecritures doivent )econnaitreanssi que la venne du Seigneur doit assllrement avoi)lieu dans un temps ou dans un autre. Or, il est probable qUelle aura lieu, ainsi que cest clairementpredit, dans un temps et dune manicre auxquels onne sattend pas. ( A l hewe que vous ne pensez pas,1) le FUs de lllomme viendra.)l -liatth. XXIV.44. - On doit done sattendre que, quand elle auralieu, des multitudes, peut-etre meme la majoritc dumonde ch retien , ne voudront pas croire acetto bonne 42. 28nu SECOND AVENE~(ENTnouvelIe, et se moqueront de cenx qui y croilont, lestraitant desprits simples ou enthousiastes, comme leSeigneur le dit encore: Cl Qu.am;l le Fils de l IJ ommeII viendra, e.~l-(e quil t"Ol/vera la foi .~lIr la terre? II- Luc, XVIII. 8. - Lors donc que llUUS annoni;onsau monde notre croyance que cette cOlIsommation dela prophetie divine scffectue maintenant, nous savonsque nous attirons sur nous le mepris des hommes Sllperficiels eL fril:oles; mais nous sommes cerlains queles hommes poses et retlechis, qui examineront sinccrement les raisons qui nous ont amenes a cette conviction, ne pou1l0nt pas se dissimuler qUelIes sout tres-fortes, et quil nest pas facile de les repousscl.II est certain que loule la p,-ediclioll divine doil UItjour saccomplir; si donc ce qui est ~Vanc6, commepreuve que eet accompIissement a eu lien, nest pas tout il fait indigne du sujet, ceux qui le presentent ont le droit dctre ecoutes avec attention. Si, au con traire, la simple assertion que le temps de laccom pIissement de la grande ploph6tie scripturale est ar rive suffit POUl au toriser 11 traiter avec mepris ceux qui le prctendent, alors les Scribes et les Pharisieus on t en raison de traiter avec mepris le temoignage de Jean-Baptiste, et iI serait difficile de prouver qUiIs ont eu tort de crucifier le Sauveur lui-mcme....Jai prouvc quun grand nombre de personnes ont conclll de la signification de Jerusalem comme il1(li quant lEglise dans le langage proph6tiquc, que la N ouve((c Jcrusalcm de IApocalypse doit signifier un 43. nu SEIGNEUlL29nouvel et grand progres du Chri~tianiiime dans lemonde. NoIre explication de cette sublime prophetienest donc pas nouvelle, si ce nest quant a la precision avec laquelle sont developpees les particularitesde sa signification; en eflet, Iexplication de la prophetie concernant la venue du Seigneur dans les nucesdll ciel na jamais ete don nee dans lEglise comme indiquant sa presence dans le sens litteral de la Parole,et le developpement de la blillante lurniere de sonsens interne ou spirituel. ElIe nest donnee que dansles doctrines de la Nolll:ette J entsalem. Si donc on ytlollve la vraie explication de la prophCtie dans sonsens spiriluel, qui est son sens veritable, et cela estPlOllVe avec line elidence qni rend la negalion difficile (1), ce fait sera un signe que le temps de 1accomplissement de celle prophetie est arrive. Le simple expose de eet argument ne pcut,pas paraiLrc dungrand poids, it moins quil ne soit lie it la connaissance des doctrines de la N O1nelle Jhusatem. Cesdoctrines prescntent, en effet, loutes les grandes verites du Inll Cl!ristianisme dans un jour plus clairquon ne lavait en jusCjllici, et ellcs dticouvrent, avecune evidente demonstration, les e1leurs par lesqueUes lcur eclatante lumiere a ete si longtemps Ob5cUJcie. Par les doctrines flu pUl Christianisme, lesens spirituel des Saintes Ecritures se trouve dCvcloppe; son existence est p::rfaitement IHouvee, et(I) VoiT. il cc sujcl., r lflSpilC/lioll lIhi,:iere. cl I:lprcndice N" 4- decelouvrage. (Note de {AIl/elll.) n". " 44. 30DU SECOND AVEXE~JENT la Parole de Diell esL demollt!ee etre en toute realite la Pmoie de lJieu. Quand, dis-je, toutes ces vcrilcs apparaissent telles quon pellt les voir dans les ecriLs de IAuteur que nous apprecions a si juste tiLre, tout esprit serieux qui en prendra connaissance devra con clure que de telles decouvertes nalllaienL jamais pu.ctre faites par un entendement humain, non aide, et quelies doivent ctre considerces comme etant une consequence dll second avenement du Seignenr qUel Ies annoncent. Cependant, je ne veul pas insisLer ici sur ceL argument, mais jespere que quelques-ulles des considerations qui lui donnent de la force se pre senteront dans le cours de cet Appel. Ny a-t-il pas, dailleurs, d:lUtres l)(euves flap pantes, memc pour lobSClvatcul sllpert1ciel? II est dit que toul mil le relra, mPme (/ussi ceu.x qui lont pcrte, - Apoc. 1. 7, - paroles qui impliquent que sa venlle doil etre accompagncc de signes per ceptibles a tout entendement, meme il cellx qui ne le reeonIlaissent pas et ne le veulent pas, quelque paI pables que soien ties signes qui doiven t accompagnel son avcnement. ThIais de teb signes se prcsenten L-ils aujollrdhui au mondc? Je nhesite pas il r6pondre que oui, et que merne iIs sont nombrcux et remarquab!cs. 11 ny a personne clans cc pays (t AllgIeterre), qlJi, ayan L qllclquc instlllction et la facultc dohserver, ne les "oie :ncc ctonnemcnt, car ils Cltl.ilcnt continuellemcnt son attention. Cependant, quoiqui1s soient rem:l quablcs, la veritable cause dou i!s plovienneut ncst 45. DU SEIGNIWII. 3~.pas prise en consideration. 11 en est ainsi, parce quela nature du second avenement, comme celle du premier, ditfcle de la commune attenle, et en general10n ne distingue pas plus sa presence aujourdhui,qllon ne la distingna alors; mais cela ne fait querendre plus sensible la comparaison avec cetle 6poque, puisque le Seigneur a tance ceux de ce temps-l:"1de cc quils ne discernaient pas les signes du temps.-lIatth. XVI. 3. Luc, XII. 56.Tout le monde ne reconnait-il pas que nous vivonsdans une ere des plus extraordinaires? Tous les e5prits ne sont-ils pas penetres de la conviction quily a quelque chose de presque snrnaturel clans le caractilre des temps actuels ? Le changement qui a lieudepuis quarante ou cinquante ans (i) navait-il pasen soi des causes qui ont fermante pendant les vingtou trente annees ant6rieures? Ne le voit-on pas danslaspect de toute lEurope, de toute la ChrCliellte, dl!lllonde entier? Et cela na-t-il pas relllpli detonnemellt quiconque en a etlS temoin et la contemplc avecrcHexion ? Apres que cllaque partie lIe la grande famille humaine a Cte vue se dehaltant clans des convul~ions (IlliSemblaient menacer lexistence de toutela societe humaine, un ordre nouvcau et pcrfcctionnena-t-il pas semble sortir de nom"eau du chaos? Neroyons-nous pas des progres extraordinaircs en toutes choscs, qui tiennent au lJicn-etre de la vie et il Iavaneement de lespece humaine clans la civilisation,(I) Ccci ctait ccrit cn 183~. (Nole cl" Tradu.clclIl.J 46. 32 DU SECOND AVENEMENIle savoir et la vertu? Ces chases nexcitent-elles pasdans toutesles regions de la societe des exclamations dosurprise, et ne remplissent-elles pa~ le CCEur de Iespoir de voir apparaitre un jour nouveau, plus hou reux, et qui main tenant commence 11 se level pour legenre humain? lfIais je mahstiens pour le moment deparler avee plus de detail de eette delicieuse partie de man sujet, paree qui! faudra que jy revienne en trai tant du jugement dernier (t), slljet qui est intime ment lie a celui du second avcnement dll Seigneur. En attendant, ce peu de mots suffira peut-etre pour en donner quelque idee aux hommes serieux et retle chis. le dirai seulement ici que dans ces visitatiollS merveilleuses de la Providence et de la !Iisericorcle de Dieu, dont la generation aetuelle a ete et est en core temoin, nous voyons des signes tres-clairs des temps du second avcnement (2). Its sont a la hauteur de la glande cause qui les a prodl1its, et lon ne peut les considerer dignement quen voyant en eux Iac complissement def; dernicres predictions du Livre sacre, ct en les admettant comme etant les prr,curseursdu second avenement du Seigneur.Ultima Cumroi venit jam earminis rotas:Magnus ab integro sreclorum nascil ur ordo;Jam redit et Virgo, redeullt Salurnia regna. (I) En eflel, (es delails sonl donncs dans la s~l~lion IV. (2) Ces signes, depuis 183,l, se sont multiplies dune manii:re sur- prenante, et lout porle ~ prcsumer qui!s vont se mullipliel eneore da vanlage. (Notes de l/?diteltr.) 47. DU SEIGNEUH.33Ill. Sil Ya tant de cilconstances et de signes dansles choses politiques et sociales qui indiquent que letemps est arriH) de lln tervcn tion divine decrite dansles Saintes Ecritures, ny a-t-it pas aussi des circonstances dans 1:l situation elu monde qui prouvent quele retablissement de la naie Religion, promis sousles figures du second avenement du Seigneur, et Ietablissement elune Nouvelle Jerusalem, ne sauraientetre plus longtemps retardes sans que Iespece hllmaine en eprouve le mal le plus serieux? All premierabOId, il peut paraitre paradoxal que, dlIn cote, jappelle laltention vels les signes du temps, qui promettent aux hum:lins une nouvelle calTiere de progrcset de bonheur, dou je tire la conclusion (lue le pr6sen test Iere de la seconde venue du Seigneur; etque, dnn autre cote, jindiqlle des signes qui menacent Iespece humaine du mal le pIns serieux, pourdednire encore dc 111 un argument qui prouve la memeproposition. Mais si Ion examine avec soin la chose,on verra quen ceci il ny a aucune inconsequence, etque les deux aq~uments, all lieu de se neutraliser,se sOlltiennent fortement lun lautre. Car toutos leshellreuses circonstances qui ont ete signalees ne se rapportent 11 lhomme que comme etant un etre ra tionnel, habitant ce mOMe; et son etat,. relativement?t la religion, se Iapporte 11 lui comme Clant, en ou tre, un ctre spirituel destine il vivre dans leternite.Une amelioration de sa condition, sous le premicr 48. 34 DU SECO:XD AVENEMENTrapport (comme homme du monde), prollve un slIrcroil daction des influences divines en sa faveUl, dontle but final est deffectuer aussi une amelioration desa condition sous le dernier rapport (comme etre spirituel). lfais si les vues de la Providence etaient icifrustrces, aucnn progres sous lautre rapport infe rieur ne saurait etre une benediction reelle, et ne pourrait dailleurs etre permanent. Lorsquune por tion de nouvelle terre doit etre dMrichee et mise en culture, la premiere chose afaire cest de debarrasser la surface des produits inutiles et nuisihles, et den prepareI le sol; puis ensuite on doit y semer la se mence par laquelle doit etre produite la 1110isson. Tous les progres de la condition generale de lespece humaine correspondent a la marche de la preparationdu sol, mais quand il est ainsi prepare, si les semen., Ices du divin vrai ny sont ras semees, les plantes lespills mauvaises ne tardent pas a y pousser encoreavec abondance, et toutes les peines de la preparationsont perdues. Posons ici quelques questions. - Les croyancesreligieuses generalement recues donnent-elles ces se mences ?- Les semences qn elles donnen t son t-ellesde telle nature que le sol de lesprit humain, dans sonetat actuel de preparation, les trollve concordantesavec lui, et qUil les admette volon tiers? - 01, silnen est pas ainsi, ny a-t-il pas nece~site manifeste,si lhomme continue a etre un objet de predilection pour son Createur, quune nouvelle dispensation de 49. DU SEIGNEUR.3~la Verite divine, appropriee aletat et aux besoins actuels de Iesprit humain, nous vienne de la source supreme? Pal cette dispensation, le voile de r erreur,dans lequelles doctrines du vrai et pur Cbristianismesont depuis longtemps enveloppees, doit dtre decbire,et la fOlce de la Religion pure, dans toute la gloire desa beau te native, doit etre de nouveau decouverte auxhumains. - Et si line telle dispensation tardait tropit venir, ou, en dautres termes, 5i la seconde venuedu Seigneur tardait trop it avoir lieu, ne serait-il pasil craindre que les mauvaises plantes de lincredulite,qui ont deja commence it se montrer en si glandequantite, ne couvrent tout le champ de lesprit hu main, et ne detruisent toutes les esperances de progres, de sagesse et de honheur de Iespece humaine?Pour develop per chacune de ces questions dune maniere complete, ilme faudrait plus despace que je nen ai ici. Jy repondrai done succinctement; maisjengage ceux it qui cet Appel sadresse a retlecbir profondement SUI cc sujet.La premiere question, celle de savoir si !es croyan ces rcligieuscs !JclIl:ralement reptes dOlmenl lcs pures semences de la ditille Vlrite, recevra une reponse concluante dans quelques-unes des autres Sections de eet Appel; car si lon y voit avec certi tude que les doctrines du vrai pUl et reel, sur les su jets les plus impoltanls de la foi et de la vie, son t differen tes de cellcs qui son t gellclalemen t re~ues au jourdhlli, il sera evident que la vcrite pure ne do it 50. 36 DU SECOND AVENE~IEliTpas se trouv~r dans ces dernieres; et je prefcre queceb se trouve demontre par voie de consequence cvidente, plntot que de faire un expose penible de ce quenous considerons comme etan t des erreurs dans lescroyances dominantes.Seconde question: Les semences que dOl1llent lescroyallces generalement refues sont-elles de telle1Ultllre que le sol de {esprit hllmain, dans son etat{(cluel de preparation, les trouve COllcordalltesavec lui, et quil les admette volonliers? On pourrait lepondre, sans o(fenser personne, par une simplequestion de fait; et le fait, comme cbacun peut levoir, repond ncgativement dune maniere bien determince. Ncst-il pas connu de tous que la majeurepartie des hommes daujourdhui sont bien plus relacMs clans leurs croyances religieuses quon ne letaitautret;ois? Ceux-Iil meme qui sont le plus decidementconvaincus de la verite de la Religion chretienne pourla plupart tiennent bien moins que leurs pe res il la YCIitc des points particuliers auxquels Us croyaient; et si je clisais qui! ny a quun petit nombrc qui aient con fiance cn la verite des doctrines de lcurs sectes respeclives, comme etan t les doctrines mcmes du Christianisme, Je pense que j.c ne ferais quexprimer ce que tout le monde sait par experience. Cest donc lil In des signcs evidents quil sest opere un grand changement dans lesprit llUmain, ou dans la maniere de penser des hommcs. En c[et, les hommes sont, en general, deYenus pIllS disposes quautrefois it sen/ 51. DU SEIGNEUR. 37querir de la verite des doctrines auxqueIles illeur estdit de croire, et ils deviennent de moins en moinssusceptibles dacquiescer a une foi implicite, sansfaire usage de leur raison et de leur entendement.Comment est-il donc possible que des doctrines, dontles principales ont toujours ete reconnues par leursdefenseurs comme incomprehensibles, comme etantlobjet dune foi qui repousse Loute intervention delentendement, parce que si lentendement interve-nait, il les rejetterait, comment, dis-je, est-il possi-ble que de teIles doctrines puissent. conserver leur in-fluence sur lesprit humain dans son ctat actuel? Voicila remarque que fait sur cc sujet un celebre orateur chretien de nos jours : II Les formes sous lesquelles)) la religion est presentee, quoique suffisant a la)1 nourriture spirituelle des esprits des hommes des ) siecles passes, ne sont pIns appropriees aux besoins ) du present, mais sont devenues comme sans vie, et )1 comme des trones darbrcs ne contenant en cux ni I) seve ni nourriture(i). I) Des dogmes, quoique non satisfais:mts, ont puamener des esprits bien disposes ala reconnaissance de Dicu-Sauveur, ainsi qn!1 la vie de la Religion, etont pu repondre aux principales tins de la religion,tant que rcsprit humain a pu yacquiescer en toutesimplicitc et sans examen. Mais lorsque lesprit hu-main est arrive a un tel etat, quil ne peut plus se(1) Irving, dans son sermon dadieu 11 Glascow, Iors de son premiervoyage Hondres. (Nole de lAuteur.) [I. 52. 38DU SECOND AVENEMENTcontenter dune foi aveugle; et quand, en outre, ilest plcparc, par la culture de sa puissance lationnelle, a recevoir les semences de la verite pure etreelle, il ne trouve plus que ces dogmes lui conviennent, et il ne saurait plus en retirer les choses necessaires a sa nourriture spiriluelle; ainsi il refuse deles recevoir. Que tel soit de nos jours letat de lesprit humain, cest trop evident pour que qui que cesoit le conteste.Dapres cela, on doil repondre atIilmativement ala question suivante, et lon doit admettle quil y IInecessite mani(este, si Inomme continue (fetreun ohjet de-p1idilection pour SOil Createur, quilsoit donne de la soulce divine une nouvelle dispensation de la terite, flppropriee 0: lliaf actue(etaux he.wins de Iesp"it numain. Il faut, en dautrestermes, que le second avenement du Seigneur, silongtemps attendu, soil revelc dans les temps acLuels.- Il faut, en outre, que celle dispensation soit telle, quOelle dissipe les nuages de lerreur, dans lesquels la verite du Christianisme a tiLe enreloppee si long temps; quelle rctablisse de justes idees sur la Parole de Dieu; qu eUe en demontre, (lune maniere con cluantc, la divine origine; quelle presente SOilS un jour rationnel et scriptural la divinitc du Redemp tcur, sans la reconnaissance duquel aucune Eglise ne peut etre plopremcnt appeMe Cn1ctiennc; queUe decouvle, duoe maniere satisfaisante pour tout lemonde, la nature de limmort~lite de Ihomme, et le 53. UU SBIGNEUI. 39mode de sa vie a venir; quelle decouvre en memetemps les vrais moyens par lesquels cette immorLalite peut etre rendue un immortel bonheur. Enfin;ce doit etre une dispensation qui effectue lunion sidesirable de la raison et de la Religion, sans depouiller celle-ci de sa spiritualiLe, comme l ont faitjusquici les systemes de religion quon appelle purement rationnels, et qui, conjoignant la spiritualitea la raison, releve allx yeux de tous la religion. Onpourra voir bientot si le systeme de Religion adoptepar ceux qui croient aux doctrines de la NouvelleEglise aces caracteres. Dans tous les cas, il est difficile de nier quune telle dispensation de la verite divine, dont nous venons de donner une legere idee,ne soit essentiellement importante a l etat actueldes esprits et aux besoins spirituels des hommes.Si lIne telle dispensation etait encore retardee,ne devrait-on pas repondle affirmativement a notrederniere question, et conc1ure quil serait ,i claindre que les mauvaises plantes de tincledutite. quiont deja commence it. se montler en si grandequantite. ne couvrent tout le champ de t esplithumain. et ne detluisent tOlltes les espelances deprogres. de sagesse et de bonheur de t espece humaine? La grande forteresse de 1incrMulite, cest 1iIrationalite des doctrines generalement re~ues que Ionpretend etre celles de la Parole de Dieu. Ces doc- .trines sont telles, que, lorsque la raison se hasarde 54. 40DU SECONU AVENEMENTales considerer avec attention~ eUe est portee it lesrepousser; et lorsque lon pense que ces doctrinessont dites celles des Saintes Ecritures, il en resulteevidemment quavec eUes sont aussi rejetees lesSaintes Ecritures eUes-memes. - Que ron mettedonc les Saintes Ecritures sous leur vrai jour; que1on prouve specialement que11es sont ecrites selonles lois de la correspondance ou de lanalogie invariable qui existe entre les choses nature11es et leschoses spiritue11es; que 1on prouve que, pendantque dans leur sens naturel il y est en grande partietraite de choses naturelles, ces choses naturelles nesont employees que comme des types didees purement spiritue11es; que l on prouve ainsi que les Sainles Ecritures contiennent en elles un sens spirituel dans lequel la sagesse de Dieu brille dans toute sa gloire; que l on demontre ensuite que11es sont les doctrines ree11es de la Sainte Ecriture; que l on mette en evidence que leurs vedtables donnees sac cordent invariablement avec ceUes de la raison, et que, quoique11es contiennent des verites, auxque11es la raison livree a ses seules forces ne saurait atLein dre; e11es sont te11es, que la raison ainsi eclairee les accepte, les approuve, et puisse les confirmer par de nombleux arguments; que 1on expose alols les prin cipaux points de la Religion sous leur vrai jour,et 1on depouillera tout de suite 1incrMulite de sapuissance sur tout esprit qui aura conserve 1amouidu vrai reel et le Msir de le connaitre. 55. DU SEIGNEUR.41Mais certainement lon ne trouve rien de tout celadans les idees religieuses qui dominent aujourdhui,et nous en voyons les tristes consequences, Nousvoyons que bien des gens, meme dans ce pays (1 Angleterre), avouent sans rougir, non-seul.~!llent ledeisme, .mais l a.thei.sme; tandis que- SUI le continent delEurope, tant chez les Catholiques que chezles Protestants, ils sont presque univelsels. LecoletMologique a la mode dans une grande parlie de laChretiente, et qui a pour chefs les defunts docteursSemler et Eichhorne, nadmet pl8sque rien de lapropre nature de linspiration dans le nouveau Testament, et la nie entierement POUl lancien Testament; tellement que le Consistoire de Wurtembergest alle jusqua defendre au clerge de tiler de lancien Testament les sujets de S8S sermons (1) ! Ce sontla reellement des symptomes frappants dul}e tend.a!lce--E!Qi~~nt.c an!lc!,~ulitc. Or, y a-t-il qUclquechose dans les doctrines du Christianisme daujouldhui qui puisse ctre oppose all torrent? Et ny au rait-il pa~ lieu de. craindre les suites les plus desa~ tIeuses, si lantidote convenable tardait encore it etre administre, si le second 3venement du Sei gneur, dans le sens explique ci-dessus, se faisait attend,) plus longtemps?(I) Voir lntellectual Repository. 2e s~ric, V. 1, flag. 608.tI*, 56. 42DU SECOND AVENEMENT IV. Ce qui vient detre dit peut, je pense, suffirepour conv3incre ceux qui prennent en consid~rationeet important sujet, que nos pr~tentions ne sont pastrop extravagantes, quand nous disons que nouscroyons quil est accorde une nouvelle dispensationde la v~rite divine, et que nous vivons actuellementdans le sieclc du second avenemcnt du Seigncur.Mais cerl-ains dentre vous peuvent craindre de donner leur attention a nos arguments, aadmettre lacroyancc des doctrines de la Nouvelle Jerusalem, etde passeI pour des enthousiastes. Lenthousiasme est,en eWet, laccusation que lc monde est toujours preta porter contrc ceux qui croient sincerement queDieu agit"avec sa Providence constante dans les affaires humaines, et surlout dans ce qui a rapport ason Eglisc; qui, dans la pratique, reconnaissent queles predictions des Saintes Ecritures ne. doivent pas rester une lettre morte a toujours, et qui pensent quil est r~ellement possible que ce que le Divin Vrai a predit se realise un jour.En verite, nul ne peut, sil est con~quent, tOl1r ner en ddicule ceux qui croicnt quune prediction dc lEcriture-Saintc sest realis~e, amoins quil nait aucune croyance a la Parole, ni a la toute-scicnce et ala toute-prevoyance de la Divinite. n cst vrai quil y a eu dardents enlhousiastes qui ont fonM doiseu ses illusions sur la Sainte Ecriturc. Mais comment ont-ils ordinairement agi? Us sattendaient a ce quilh . 57. DU SEIGNEUR.43arriverait quelque grand evenement dans la nature,quils seraient eleves a de grands honneurs et a desdignites mondaines. lis simaginaient que JesusChrist viendrait en personne pour regner sur laterre, et que ceux qui ont cette croyance auraientsous lui le gouvernement des hommes, et autres extravagances semblables. Que lon examine les pre- ,tentions des fa!,x-Christs et des faux prophetes, quise sont presentes dans les difterents siecles, et lonverra que ce sont la les idees qui les ont domines. Or, un tel enthousiasme a son antidote parfaitdansles doctrines par lesquelles nous savons que le royaume du Seigneur nest pas le rOlJaume de ce monde.Si, comme ces enthousiastes, ;nous presentions desprivileges particuliers, nous pourrions peut-~tre,co!nme quelques-uns deux, trouver beaucollp plusdadherents; mais nOllS navons a oftrir ni avantages mondains, ni court sentier conduisant au ciel;le seul sentier vers le scjour celeste est celui de laRepentance et de la Regeneration, et nous croyonsque ces operations ne peuvent seftectuer en nOllsque par la puissance du Seigneur Jesus-Christ. Nouscroyons en Lui comme etant le chemin, la virileet la vie; nous croyons quil doit ~tre recu en toutehumilite et obeissance de crellr par lhomme. La loiqui regie ladmission dans la Nouvelle Jerusalemou la Nouvelle Eglise, est qullil nentrera en eUe11 rien de souille, ni personne qui commette abo11 mination et mensonge, 11 - Apoc. XXI. 26; 58. 44DU SECOND AVENEMENTpar oil nous entendons que quiconque desire profiter de la nouvelle dispensation de IEvangile eternel, doit regler sa vie, depuis ses pensees intimesjusqu a ses actes les plus exterieurs, par les loisimmuables de l ordre contenues dans les commandements de Dieu; quil doit travailler specialementa eloigner de ses affections tout ce qui nest pasdaccord avec Iamour et la purete du royaume celeste; quil doit aussi bannir de ses pcnsees ou deses opinions tout ce qui est desavolle par le divinVrai qui constitue la loi de ce royaume, et quil fautquille fasse en toute humble dependance et en toutesimple elevation dcsprit velS le Seigneur .JesusChrist, comme etant Celui qui regne dans ce royaume, et qui est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.Nous croyons donc quil est donne a Ihom01e unc nouvelle dispensation de IEvangile eternel, qui nestnullement en contradiction avec les precedentes dispensations, mais doit, au contlaire, les accomplir en introduisant en elles leur propre esprit et leur propre vie. Nous sommcs convaincns que ceux quiadmettent la nouvelle dispensation doivent marcherdans une nouveaute d esprit et non pas, seule01entselon la lettre. Nous croyons que, commc toutes lesdispensations ont exige que les ho0101es aiment Dieu et gardent ses commandemcnts, de m~me en celle ci il faut quils agissent ainsi, mais plus profonde ment de coour, et en y conformant leut vie pratique dune O1aniere plus parfaite. 59. DU SEIGNEUR.40 Ainsi, nous croyons que la superiorite remalqua-ble de la nouveUe dispensation ne doit consisl.er qu enceci, que c est une clarte superieure avec laquelle lapersonne et la nature de Dieu, qui doit y etre adore,seront vues; - une plus claire notion de la manieredont peut lui etre offert un culte acceptable; - unecommunication plus puissante de !influence divinemettant ceux qui le reconnaissent a meme de com-battre avec succes leur propre corruption. Lors donc que nous monLrons aux hommes les si-gnes qui constatent que le second avenement du Sei-gneur est arrive, nous navons pas en vue de rem-pHI leur tete didees oiscuses ou inconnucs de tout lemonde, mais de les fortifier dans ce fait, que main-tenant ils sont appetes dunt maniere plus positileque dans le passe a reconnaztre le seu/ vrai Dieuet l} etre assures que /e premier de tous /es com-malldements cest daimer le Seigneur notre Dieude tout notre camr, de toute notre lime, de toutenotre pensee et de toute notre force, et que le se-cond, qui lui est semb/able, est daimer le prochaincomme nous-memes. - Nous ne desirons que lespenetrer de la necessite de dcvenir de tels serviteursde Dieu, de tels amis de lespece humaine, et de les assurer qua cet effet toute assi~tance divine leur est offerte. -- Si cest la de lenthousiasme, quil me soit permis de dire que cest un enthousiasme que toute personne sincere et hien disposee doit nourrir en eUe, et que tout ami de lhumanite doit desirer voir 60. 46 OE LA RESURRECTIOS.devenir universel ; car, silIetait, il hannirait hientOt de la terre les maux et la misere, et il ameneraitaleur place le contentement et la paix....SECTION Ill.DE LA RESURRECTION.- {er._ Veritable doctrine.-Examen des textesqui sont cites comme lui etant opposes. Le sujet qui semble devoir attirer dabord notreattention, apres nous etre occupes du second llvenement du Seigneur, est lejugement dernier qui doitarriver avec le second avenement, selon la croyanceuniverselle des Chretiens, et selon ce qui est clairement annonce dans la Parole de Dieu. Or, ici se prescnte une premiere question fort importante. Oil doitavoir lieu le jugement dernier? Doit-il etre accomplidans le monde naturel ou dans le mondc spirituel?Comme lopinion commune est, non-seulement, ainsique le dit Paul, que ( l homme doit etre juge pourles choses (aites dans le corps, mais en outre, J)hien que Paul ne lait pas dit, et quaucune autoritedivine ne lail declare,-quil doit Itrejuge dans le 61. DE LA RESURRECTION.47corps, on sattend generalementa ceque le corpssoit appele acet effet hors de sa tombe, et par consequent a ce que le jugement dernier soit effectue dansle monde naturel.Les Saintes Ecritures nous ont amenes, nous, aune tout autre conclusion. Nous sommes assures,dapres leur autorite, qui saccorde avec les plusclaires donnees de la raison, que quand le corps estmis de cote par la mort, nous en avons a jamais finiavec lui; qualors lhomme devient un habitant vivant dun monde spirituel, dans lequel it doit a jamais continueI dexister, et que par consequent lejugement dernier ne peut saccomplir que dans lemonde oil sont Iassembles tous les humains, cest-adire, dans le monde spirituel, et non dans le mondenaturel, dans lequel ceux qui ront une fois quitte nedoivent plus retourner. Avant done, chels lecteurs,que vous puissiez vous decider sur le sujet du jugement dernier, il faut que jappelle votre attention sur la Resurrection, et je vais dire en peu de mots quelles sont a cet egard nos croyances.Nous croyons que la veritable doctrine des SaintesEcritures sur limportante question de la resurrec tion est celle-ci : que lhomme se reieve de la tombe aussitot apres son deces; qu alors it se trouve dans un monde, non de pures omhres, mais d.existences substantielles, lui-meme etant un Izomme reel et substantiel, dans une forme humaine parfaite, ayant tous ses sens et toutes les puissances propres alhom 62. 48 DE LA RESURRECTION.me, bien quil ne soit plus visible aux hommes dumonde naturel dont les sens et les perceptions sontrelativement lourds et grossiers, en cc quils sontenveloppes dun corps materic!. La dernierc partie de cellc assertion, que lhommeest unc substance reelle, quoique non rnaterielle, etest ainsi [ homme lui - mime. peut se prouver,comme on le verra dans ce qui suit, par les raisonnements les plus concluants.llais examinons dabordcelle premiere proposition, que Ihomme se releveou ressuscite dentre les morts aussitOt aples son dcces. Lautre proposition est virtuellement contenuedans celle-cL le ne puis mempecher ici de donner cours a messentiments en disant que cest HI reellement une doctrine des plus satisfaisantes et des plus agreables ~notre ereur; car penser, comme nos adversaires,quil ny a point de resurrection raelle, si ce nestcelle du corps, ala fin du monde, cest ouvrir la porteaux conceptions les plus tenebreuses et les plus tristes. Que sont, en effet, devenus les premiers~habitants de ce globe? Peut~n penser scrieusement quilssoient en dehors de l existence, ou tout au plus quilsaient une existence tres- imparfaile et fort incommode, ayant ete prives de ce corps qui a atC mille indistinctement avec les elements depuis cinq milleans? Peut-on penser quils doivent languil ainsi pendant on ne sait combien de milliers dannees encore,avant quils soient de nouveau eux-mimes. et qui]s 63. DE LA RESURRECTION.49puissent jouir de la felici te? -1lais, au contraire decela, la Sainte Ecriture la promet partout aux saints,sans faire aucune mention dun intervalle incommen-surable et dune terrible attente, pendant lesquels ilsdoivent languir dans un deplorable etat, sans enpouvoir jouir. - Comment cette idee peut-elle sac-corder avec la reponse du Seigneur Jesus-Christ auxSadduceens; car les Sadduceens affirmaient quil nya ni resurrection, ni ange, ni esprit, - Act.. XIII. 8;- et nos adversaires, au moins celui que jai devantmoi, 11. Beaumont, affirme quil ny a pas de resur-rection, si ce nest celle du corps. Or, la reponse deJesus-Christ aux anciens Sadduceens est parfaitementapplicable aux Sadduceens modernes: c( Que les11 morts ressuscitent, MOlse aussi la montre pres dll11 buisson, lorsquil appelle le Seigneur le Dieu dA-I) braham, et le Dieu dlsaac, et le Dieu de Jacob;11 or, it nest point Dieu de morts, mais de vivants, car tous par lui vilJent. - Luc, XX. 37, 38.-Ceci naffirme-t-il pas, en effet, quAbraham, Isaacet Jacob etaient vivants au temps 00 ceci a ete ecritdeux par MOlse, cest-a-dire qualors ils ne dor-maient pas dans leurs tombes. Un de nos opposantsdit tres-bien que la doctrine de la resurrection peutetre reellement consideree comme la clef de "ontede la (lispensation evangelique; mais dire que cestla doctrine de la resurrection des corps qui est ceLle clef, cest pervertir glossierement son enseigne- ment. Cet ecrivain, dans son zeIe pour ce corps de 5. 64. 50 DE LA RESURRECTIO~,boue, va jusqua affirmer que, si nier la resurrectiondu corps, ce nest pas le peche contre le Saint-Esprit,ce~t quelque chose qui en approche beaucoup,Mais pourquoi la plupart des Chretiens daujourdhui tiennent-ils a la doctrine de la resurrection descorps? Je reponds que cest parce quils nont passondlJ les Ecritures. Voyant quil y est dit bien deschoses au sujet de la resurrection, et que des leurenfance illeur a ete enseigne que le corps doit ressusciter, ils en concluent quela resurrection dont ily est question est celle du corps.Le grand logicien Locke, lauteur du Traite surla Raison du Christianisme, a laisse un temoignagede la conclusion a laquelle tout homme rationnel etchretien doit arriver en examinant sans prejuges cesujet en lui-m~me. Dans sa Troisieme Lettre le reveque de Worcester, citee dans la note, a la fin duchapitre SUI l I dentite et la DiversiU de son Essaisur l Entendement humain, il dit : ( Je reconnais que la 7esU/rection des morts est un article de la foi chretienne; mais que la rhurrection quant au mOme corps soit aussi un article de foi, cest, je le confesse, ce dont je ne suis pas convaincu. Le nou veau Testament, dans lequel, je pense, sont conte nus tous les articles de la foi chretienne, dit dans beaucoup dendroits que notle Seigneur et les Apo tres prechaient la resurrection des morts et la re l) surrection dentle lcs morts, mais je ne me sou l) viens daucun passage Olt la resurrection nu mt~IE 65. lJE LA RESURRECTIO, MII CORPS soit mentionnee. Dc plus, ce qui est tres-I1 remarquable, je ne me souviens pas que dans au-11 cun endroit du nouveau Testament, ou la resur-11 rection generale du dernier jOUI est mentionnee, il11 Yait quelque expression telle que la resurrection11 du corps, et encore moins DU ~Il;:ME COIIPS.II -Ala fin dune longue serie dobservations, dont je cite-rai plus tard quelques-unes, M. Locke ajoute : (I JeII ne saurais terminer cet article sur la resurrection11 sans rrnnercier Votre Seigneurie de mavoir fait11 remarquer une erreur dans mon Essai. Lorsque11 rai ecrit ce livre, je considerais comme admia, I1 ainsi que bien dautres, que les Saintes Ecritures 11 faisaient mention en termcs expzcs de la resur- II rection du corps. Mais la derniere lettre de Votre11 Seigneurie mayant portc ~l considerer de plus pres 11 ce que la Revelation a annonce concernant la re- I1 surrection, je suis aIdve a me convaincre quon I1 ne trouvait auczwe parole expresse dp- la Sainte )) Ecriture comme celles-ci : Le corps tessusci- I( 11 tera, ou sera ressuscite, ou la rhiwzcction du I1 rorps.1I Dans ma prochaine edition de cc livIe, jeI1 changerai done ces mots, les corps mOlts des 11 Itommes ressusciteront en ceux de la Sainte Ecri- 11 ture, les morts ressusciteront. 11 - Ensuite,M. Locke, etant parfaitement daccord avec noscroyances, qui sont que lhomme ressuscite avec uncorps substantiel reel, et non avec un corps maLe- riel, ajoute : (I Ce nest pas qne je mettc en doute 66. f>!DE LA RESURRECTION.11 que les morts ressuscitent avec des corps, mais, enII matiere de Revelation, je pense quil est, non-seu11 lement plus sur, mais aussi de noire devoir, enII tant quon nous donne des choses comme etant de11 Revelation, de nous en tenir rigoureusement aux11 mots de la Sainte Ecriture; a moins quon ne sat11 tribue a soi-meme lautorite de quelquun dinspiII re, et que lon ne se fasse plus sage que le Saint11 Esprit lui-meme. IIOn doi treconnaitre dans ces passages, queM. Lockea prevu les arguments que nos adversaires nous opposent et pretendent etablis dapres la Sainte Ecriture, et quil a prouve quelle netablit rien de te!.Peu importe que les propres idees de M. Locke 11 cetegard ne soient pas exactes sous tous les rapports,toujours est-il quil a suffisamment demontre que ladoctrine de la resurrection du corps ne saurait etreprouvee par la Sainte Ecriture.llais nous allons examiner les textes qui sont leplus frequemment invoques conlre nous, et ainsinous demontrerons que M. Locke a raison dans sonassertion, cest-a-dire quil ny en a pas un qui parledune resurrection du corps,Les trois premiers textes ordinairement cites sonttires dune c1asse de temoignages que M. Locke nevoulait pas admetlre dans ce cas, cest-a-dire, deslivres de lancien Testament; car il est certain quetoutes les fois que les ecrivains de lancien Testamentpadent de la resurrection, ils sexpriment dune 67. DE LA IESURRECTIOt. i)3maniere si evidemment figuree, quaucun homme ju~dicieux ne peut beaucoup compteI sur un argument tire du sens litteral de leurs ecrits. Il est vrai que leSeigneur Jesus-Christ en tire un argument contre lesSadduceens, et nous le recevons comme une preuveconcluante de la realite de la resurrection, et qu eUea lieu immediatement apres la mort; mais ici 1ancien Testament est explique par un Interprete infaillible, et nous recevons cette importante vcrite plutotsur lautorite de cet InterpreLe que par rapport a lacIarte du texte dOll ilIa deduit. DauLre part, il nousest assure, avec antoriLe, par les ccrivains du nouveau Testament, que la doctrine de la resurrectionn est pas revelee dune maniere onverte dans les livresde 1ancien. Lassertion de lApotre, que Illa vie etIl limmortalite ontete amenees au jour par 1Evan) gile, ) ne serait pas vraie,.si cUes eussent ete mises au jour sous la loi. Cependant, se mefiant de 1auto rite des Ap6tres, beaucoup de personnes vGudraient nons porter 11. croire, non-seulement que la doctrine de la resurrection, mais encore ceUe de la resurrec tion du corps, peuvent se prouver clairement par 1ancien Testament. On met en Letr. des textes invoques a ce sujet ce celebre passage de Job: l( Je sais que mon Redemp ) teur vit, et quil se tiendra au dernier jour sur la )) terre; et quoique, apres ma peau, les velS detrui )) sent ce corps, cependant dans ma chair je verrai Il Diell, je le verrai par moi-mcme, et mes yeux ver5*. 68. 04 DE LA R~SURRECTION.11 rant, et non un autre, quoique mes reins soientI) consumes en moL - XIX. 25 a 27.Cc texte, qui enseigne, dit-on, la resurrection ducorps est un exemple remarquable des erreurs auxqueUes il est facile de se laisser aller quand on litla Sainte Ecriture avec des opinions precon;ues danslesprit. Mais quel est celui qui, nayant pas lespritprevenu, ne voit que ce texte na rien de communavec notre sujet? Job parle ici du miserable etatdaffliction auqueI alors il etait rCduit, et il dit quila la confiance que Dieu sinterposera pour le delivreravant sa mort, non avant la fin du monde. - Nouslisons, dans le Chap. 11, que Satan, apres avoir peniblement aflligc Job quant a ses biens et a sa familIe,demanda la permission de le toucher dans ses os etdans sa chair, et quil frappa Job dulceres depuis laplante des pieds jusquau sommet de la t~te. En consequence, Job se plaint detre consume jusqua navoir que la peau et les os; cc quil exprime, en disant: ( ~Ies os tiennent ama peau comme a Illa chair,D et je suis echappe avec la peau de mes dents. Verso 26. - Ses amis sadressent a lui et imputentses malheurs a sa mechancete. Il leur dit aJors: ( Ayez pitie de moi, 0 mes amis! car la main deII Dieu ma touche. Pourquoi me persecutez-vousII comme Dieu, et netes-vous pas rassasies de maI) chair?) - Verso 2t, 22; -- cest-:-dire, pourquoi le traiter encore comme sil netait pas assezpuni, sa chair et~nt comme toute consumee : cest I ( 69. DE LA RESURRECTION.Mpourquoi il continue it exprimer sa confiance que,malgre leur jugement non charitable a son egard, ilpeut toujours compter sur Dieu, comme etant sonVengeur, son Redempteur, son Liberateur, et quenfin Dieu apparaitra en sa faveur, non a la fin dumonde, ou au dernier jour (le motjour ne se trouvepas dans lorigina)), rnais au terme de son etat depreuve. Quand il ajoute et quoique apres ma peaulesvers detruisent ce corps(oiJ. les motsvers et corpsne se trouvent pas non plus dans loriginal), cependant dans ma chair je verrai Dieu, il nentendaitpas dire quil se console de la pensee que, quoiquilfaille que son corps meure maintenant, celui-ci ressuscitera, et quil verra Dieu dans sa chair, peutetre dix mille ans apres; mais il exprime son espoir que, quoique dissipe jusqua etre presque une ombre, il ne mourra pas, mais verra Dieu intervenir en sa faveur, pendant quit vivra encore drlns la chair. Cest pourquoi il ajoute quil verra Dieu par lui-m~rne et que ses propres yeux le considereront, et non un autre. Il pense que Dieu ne remettra pas la vengeance de son innocence jusquapres sa mort, mais que lui-meme verra sa delivrance, et quoique sa soutfrance mentale et corporelle fut aggravee iJ. un tel degre, que, dit-il, ses reins soient consumes en lui. Et dans le fait, sa pieuse confiance a ete justifiee par levenement, et ses esperances ont ete complete ment realisees. A la fin du Livre, Dieu lui-meme est represente comrne sinterposant et le delivrant, alors 70. 1)6llE U HESUltRECTlOll:.quil priait pour ses amis. En outre, le Seigneurdonne it Job deux fois autant quil avait auparavant;et apres cela, JQb vecut cent quarante ans, et il vitses fits et ses petils-fils jusqua la quatrieme generation, puis it mourut etant charge de jours.QueUe violence ne fait-on pas au texte, quand onlisole de la fin de Ihistoire, et que l on fait rapporter ces esperances de Job it une imaginaire resurrection des corps! - Et cependant, mettre cc texte entete pour prouver ceLte doctrine equivaut a la reconnaissance quelle nest pas fondee sur les Ecritures.Il est si evident que ce texte de Job na rien decommun avec ce sujet, que les hommes les plus remarquables parmi cellx qui soutiennent la doctrinede la resurrection des corps ont ete forces de le reconnaitre.Le savant docteur Rody, Iauteur du celebre ecritDe Bibtiorum Textibus originalibus, dans son ouvrage intitule La Re.mrrection du m~me corps af firmee, cite a ce sujet les observations sllivantes deGrotius, que je traduis le plus exaclemellt llossible : ( Ce nest pas un petit nombre de Chretiens qui)) ont employe ce texte pour prouver la resurrection.)) ?!fais pour cela ils sont obliges, dans leurs versions,)1 de secarter beaucoup de Ihebleu, ainsi que le fait)1 observer }{ercer et dautres. LbCbreu, ajouteGro)1 tius, est ainsi : le sais qne mon Redempteul vit,)1 et qU~1 la fin il se tiendra dans le champ (cest-;I 71. DE LA RESURRECTION.5711 dire quil sera vainqueur). Quoique ces (maladies)11 consument non-seulem:lnt ma peau, mais encore) ceci (iJ. savoir, la graisse qui est sous la peau), nean11 moins, dans ma chair je verrai Dieu (cest-ft-dire,)) je jouirai de sa faveur); moi, dis-je, avec ceux-ci11 mes yeux, moi, non pas un autre que moL MesII reins ont faibli en moi (cest-a-dire, mes partiesI) intimes sont consumees dilldignation par vos reIl proches). 11 - Le docteur Hody, ayant remarqueque leveque Pearson dit que cetoo traduction esttouOO nouvelle, ajoute : 11 Mais en cela il est dansJ) lerreur, car eIle ne lest pas plus que ce que saint) Chrysostome, it y a longtemps, a pense et assez ai)) me.) - Le fait est que ca passage na ete connudes Chretiens primitifs quau moyen de traductionstres-incorrectes, et ayant eLe applique une fois a laresurrection, il a ete, par une sorOO de prescription,considere comme appartenant a ce sujet. n a fallubeaucoup de savoir pour le decouvrir, et beaucoupde resolution et de sincerite pour reconnaitre la faussete de lapplication. Et cest pour cela que, quoiquele vrai sens en ait ete decouvert delmis longtemps,peu dindividus le confessent volontiers; et ce passage continue a etre cite comme tenant a cette question (t).La seconde citation est celle-ci : 11 Cest pourquoimon cceur est content et ma gloire se rejouit; ma(i) Voir examen d~laill6 de cc passage de Job dans IIlItel/ectuolRepository, is!5, pall. 649 a 651, 72. 58 U LA RESURRECTION.chair repose aus~i dans l espoir, car tlL ne taisseraspas mon dme dans len(er, et tu ne sOllffriras pasque ton saint voie la co/ruption. I) - Ps. XVI. 9, 10.- Ce passage est si visiblement en dehors de la question, quil nest pas besoin de heaucoup deffortspour prouver sa fausse application. Ce qui y est ditse rapporte a un etre saint dont le corps ne devaitpas voir la corruption. Or, les corps de tous les hommes voient la corruption, pal consequent cette declaration ne se rapporte pas aux corps des hommesen general. Probablement que la plupart des lecteursprefereron t r application de ces mots telle queUe estfaite par l ApOtre PielTe : ( Hommes et fleles, ditI) il,permeHez-moi de vous pariel librement, et deI) vous dir,e du Patriarche David, quil est mort et) enseveli, et que son sepulcre est panni nous jus)) qua ce jour. Ainsi donc, etant prophete, et sachant)) clue Dieu lui avait jure par un serment que du fruit) de ses reins selon la chair il susciterait Christ pour)) sasseoir sur son trone; lui, voyant ceci avant, a)) parle et dit de la resurrection de Christ, que .wn) ilme nelait pas laissee dan.~ l enter, et que sa) chair navait pas vu la corruption. ) - Act. n.29 :1 3f. - TelIe a ew la force de ce raisonnement,que trois mille ames ont ete converties. Or, cet argument etait un sophisme et un piege, si, comme onle pretend, ces paroles sont vraies aussi de David etde tout autre mortel comme du Seigneur Jesus-Christ.On cite de Daniel un texte qui nest pas aussi vi 73. nE L; RESURRECTION. 59siblement eloigne de Ilotre sujet; mais, avec un peude reflexion, on verra que le prophete ne parle pasde la resurrection du corps. Il dit : (( Et beaucoup de ceux qui dormaient dans la poussiere se reveilJ) leront, les uns II la vie eternelle, et les autres a la honte etau mepris cternels.I) - Ch. XII. 2.-01,la plupart des hommes croient que, soit que le corpsressuscite ou non, la resurrection setend a tousceux dont les corps sont deposes dans la poussiere.Cependant, ca pas.~age dit que seulement un grandnombre ou be~ticoup de ceux qui dorment dans lapoussiere se reveilleront; et cette difficulte est tell ament insurmontable, que les plus sinceres defenseursde la resurrection du corps reconnaissent que ce passage ne saurait se rapporter a ce sujet. Si l on daittenir strictement il la lettre les mots dormir dans lapoussiere, l on doit tenir aussi a la lettre le motbeaucoup (ou un grand nombre); d oil il resulte quesi l on pretend faire signifier a ce passage qnlIngrand nombre des corps qui sont dans la pOllssiereressusciteront, il signifiera aussi quun certain nombre dentre eux ne seront pas ressuscites; et de lasorte il y a contradiction dans le tout. Le docteur Hody, qui est si desireux de trouver lapreuve de la resurrection du corps, pense neanmoinsque cc passage de Daniel a plutOt rapport an retablissemenl des Juifs ou a IEglise qua une resurrectiongenerale, dapres le mot beaucoup. et ce quil dit ace sujet est digne de remarque. Je reconnais since 74. 60 DE LA RESURRECTION.11rement, dit-il, que le mot beaucoup rend ce texte)extr~mement difficile. Jesais ce que disent les coml) mentateurs; mais tout ce que jai vu jusquici ne) me satisfait pas. 11 y en a qui disent que beaucoupl) est quelquefois employe dans les Saintes Ecrituresl) pour signifier tous; mais ceci ne leve pas la diffi culte : car il y a une grande difference entre bel/Il) coup et beaucoup de (ou dentre). Tous ceux quiI) dorment dans la poussiere sont beaucoup (ou en) grand nombre). l[ais beaucoup de (ou un grand11 nombre de) caux qui dorment dans la poussicre neJ) saurait se dire de tous ceux qui dorment dans laI) poussiere. Beaucoup de ceux excepte visiblementJ) quelques-uns (ou certaius). I) Dormir et dO"mir dans la poussiere sont des ex pressions qui appartiennent au style particulier des Saintes Ecritures, qui est forme dapres les corres pondances ou lanalogie et la relation mutuelle eta blie par le Createur entre les choses naturelles et les spirituelles, de telle sorte que les premieres repon dent aux dernieres, et presentent des images exactes qui peuvent leur servir d expressions, ainsi que je me suis attache a lexpliquer dans un ouvrage spe cial (Plenary Inspiration). Dans ce langage, dormil et dormir dam la pous slere signifient etre dans un etat de vie simplcment naturel et sensuel, et se leveiller de eet etat a III vie eterne//e. cest selever dans un etat de vie spiri tuelle accompagne du bonheur eternel, tandis que se 75. DE LA RESURRECTION.(ifreveillel li la honte et att mepris ltjamais dumble, cest passeI a la verite dans un etat spirituel, maistel que celui des esprits infernaux, accompagne de miseres eternelles. Ainsi donc, dormir dans la poussiere et sen reveiller ne se rapporte nullement aucorps mort, mais a lhomme dont le corps mort nefait plus partie. Cest de Ht quil est ecrit des viergessages et des vierges foUes, que le fiance tardant ave nil, eUes sendormirent toutes. Assurement, personne na jamais entendu quil sagit ici des corpsqui sont dans les tombes. - Et quand Esaie secrie: Secoue de toi la poussiere; leve-toi et assieds-toi,I) 6 Jerusalem! II -XLI. 22, - person ne neutendque cela soit adresse aux corps mOlts des Juifs quisont dans la pOllssiere de la tombe.-Lapplicationde la prophetie de Daniel est cgalement sans fondement, si on lapplique aux corps morts qui reposentdans la tombe.Passons maintenant des passages de lancien Testament a cellx invoques du nouveau Testament, etnous allons nous convaincre combien lassertion delU. Locke est vraie, qui! ny est jamais parle de laresurrection du meme corps (Oll du corps materiel),Le premier passage qui est cite est accompagnede palticu!aritcs qui le rendent inconciliaLle avec ladoctrine des defenseuls de la resurrection du corpsmeme. Le voici : Cl Ne soyez pas etonnes de cela;I) car il vient une heure dans laquelle tous ceux quiI) son t dans les sepulcres en tendron t sa voix et sorti6. 76. 62DE LA RESURRECTION. I) ront, ceux qui aUlont faitdes choses bonnes, en r~)) surrection de vie, et ceux qui en auron t fait de J) mauvaises, en resurrection de jugement.J) -Jean,V. 28.- Nous verrons le rapport particulier de cesparoles quand nous en viendlons a la section du Jugement dernier.-lUais elles ne se rapportent a aucune resurrection des corps decedes, qui doive avoirlieu plusieurs milliers dannees aprcs quelles ont eteprononcees; cest ce qui est evident par ce fait, que ce grand evenement, quelle que soit sa nature, est mentionne au temps present, iheure vient, qui in dique que levenement va immediatement avoir lieu; car cest ici le sens du mot venir employe au temps present, soit dans le langage ordinaire, soit dans ce lui des Saintes Ecritures. Si le Seigneur eut eu en vue un evenement eloigne, tel que lexperience a prouve jusquici quetait la re surrection, il neut pas dit I heure vient, mais. llteUle viendra, comme quand il dit dans Luc, lesjOUlS viendront que vous desirerez voir UII des joUs du Fils de lHomme. - Quand il dit lheure vientou snpproche, - Jean, IV. 21 et 23, - il entend quelle est (Ieja tres-proche. ltlais si cc mode dex pression lie semble pas suffire pour ecarter tout doute, lincertitude disparaitra si l on cousulte le passage analogue qui precede, et dont celui-ci nestquune repetition plus Mtaillee. Le Seigneur y dit : En verite, en verite, je vous dis qllulle heure vient, et qu elle est maintenll/lt, oilles morts entendront. 77. DE LA RESURRECTION. 63) la voix du Fits de Dieu, et ceux qui lauront enI) tendue vivront. 11 - V. 25. - Assurement, lesmorts ne sauraient signifier liWralement les cadavres qui 50nt dans les sepulcres, car tous ceux-cinont pas encore entendu la voix du Fils de Dieu, nese sont pas releves ui presentes, hien que le Seigneurdise de lheure dont il parlait, qu elle vient et qu elleest maintenant.Quel que soit le but des declarations divines, nousavons ici une preuve concluante que cela nannoncepas la resurrection du corps. Le langage du Seigneurdoi t etre figure, et cest, en effet, celui de lanalogieou de la correspondance, comme it est evident dapres le Verset qui precede immediatement et est lintroduction du sujet : u En verite, en verite, je vous11 dis que quiconque entend ma parole et croit aCeII luiqui ma envoye, a la vie eternelle, et en jugement11 il ne vient point, mais it est passe de la mort ala11 vie. 11 -Verso 4.-Ici, ceux qui sont dans un etatpurement naturel sont dits etredans un etat de mort,bien quih~ soient vivanls de la vie naturelle dans lemonde. Ceci constate que ce nest pas la mort naturelle dont parle le Seigneur; par consequent lesmorts mentionnes aussitot apres ne sont pas ceux quisont naturellement morts.Mais de plus, M. Locke, au lieu deja cite, etablitque ces mots ne peuvent sous aucun pretexte etre appliques a la resurrection des corps. Il est a remarquer que son antagoniste, Stillingfleet, eveque de 78. 64)E LA Il.ESURIU~(;TlON.Worcester, qui soutenait la resurrection du memecorps, a cru necessaire, ainsi que tous les autres defenseurs de celle opinion, de definir le meme corpscomme nl~tant pas les memes pmtindes de matielequi etaient reunies au moment de la mOlt, mllisles particules de matiere qui, dans un temps ou donsun autre, pendantla vie de I homme ici-bas, ont eleunies dune maniere vitale It son time. - A~quoi11. Locke ohjecte : Volre Seigneurie pretend que(CII cas paroles, tous ceux qui sont dans les tombes,)) ne se rapportent pas 11 dautre substance que celle11 qui etait unie it l,ime pendant la vie, parce quune11 substance differente ne saurait ctre dite etre dans )) les sepulcres et en sortir. Ces paroles de Votre 1I Seigneurie, si elIes prouvent quelque chose, prou 11 vent aussi que Iame est logie dllns la lombe, et )) en SOlt au dernier joU/, Ca! Votre Seigneurie dit:)) Une substance differentc peut-elle etre dile etre 11 dans lea tombes, et en sOIti,? De sorte que, scIon11 cette interpretation des paroles de notre Sauveur,11 nulle autrc substance nest ressuscitee que celle" qui entend sa voix, nulle autre substance nen 11 tend sa ll0ix que celle qui, etant appelce, sort de 11 la tombe, et nulle autre substance ne sort de la )) tombe que celle qui etait dans la tombe. ~Iais tout 11 le monde doit conclure de la que Iame, a moins II quelle ne soit dans la tombe, ne doit pas etre1I une partie de la personne qui est ressuscitee; 11 a moins que, ainsi que V. S. le pretend, contraire 79. DE LA RESURRECTION, 65 11 ment a moi, une puissance qui na jamais eteI> dans la tombe en sorte, ou que lame ne soit uneI) substance. - Mais, ajoute 11. Locke, laissant de11 cote la substance de lame, une autre chose doit)1 empecher que votre interpretation des paroles deI> notre Sauveur soit regue comme etant leur verita11 ble sens; cest quil nest pas tres-facile de conciI> lier ce que vous dites, que vous nentendez pas, par11 le meme corps, les memes partieules individuelI> les qui etaient unies au moment de la mort; etI> pourtant par cette interpretation des paroles de no1I tre Sauveur vous ne pouvez entendrc dautres parI> ticules que celles qui etaient unies au moment deI> la mort, parce que vous nentendez point dau)) tre substance que celle qui sort de la tombe; etI> nulle substance, nulle particule ne sortent, dites)) vous, que celles qui etaient dttr/s III tombe; et je )1 pense que V. S. ne dira pas que les particules quiI) avaient ete separees par la transpiration avant le JI moment de la mort, aient ete deposees dans la I> lombe.-Mais, ajouteM. Locke plus loin, V. S.,je le I> vois, a une reponse aceci, asavoir, quen les com J) pmant avec dautres passages, vous trouvez, que I) les paroles de notre Sauveu7, ci-dessus citees, I> doivent etre entendues de la substance du corps I> cl laquelle [time etait ullie, et non des partieules J) individllelles qui sont dans la tombe cl la resur)) rection. Mais il me semble que ce dernier sens des I> paroles de notre Sauveur, presente par V. S., ren6*, 80. 66 lJl> LA IIESURII>CTION.)) verse tout a fait le sens que vous en avez deja donI) ne, 10lsque vous avez extrait de ces paroles la11 croyance de la resurrection du meme corps par ceI) puissant argument, quune substance ne peut, en)) entendant la voix de Christ, s01tir de la tombc,)1 sijamais elle na ete dans la tombe. La, auta)t)1 que je puis comprendre V. S., eUe pretend que lesI) paloles de notre Sauveur doivent litre entenduesI) des particules qui sont dans la tombe; it moins,) comme le dit V. S., quune substance qui najflII mais ete dans la tombe puisse en sortil; et ici V.11 S. dit expresscment que les paroles de notre Sei )1 gneur doivent etre entendues de la substance de I) ce corps illoquelle ldme etait (dans ce temps-la) Cl unie, et non des particules individuelles qui sont ) dallS la tombe. - 01, tout cela etant rassemble, II me semble dire que les paroles de notre SeiII gneur doivent etre entendues des particllles scuI1 lement qui sont dans la tombe, et non dcs part i. I) cules seulement qui sont dans la tombe, mois)) d aulres aussi, lesqueUes dans un temps quelcon 1Ique ont ete dune maniere vitale IInies alame, maisII non!jamais tic daJls la tombe. 11 - iI. Locke a tres-celtainement embarrasse en ceci son eminent adversaire dans des contradictions inextricables, et nul ne pourra echapper it de teUes contradictions, sil veut app!i({uer le texte cite a la resurrection du corps materiellui-meme (1).(1) lci;rAutcur passc cn rcvuc plusieurs tcxtcs de Paul, citos par 81. UE LA HESUHHECTJON. 67 2. - Examen dautres textes regaldes commecontraires li la vraie doctrine. Dans la premiere partie de cette Section, jai examine taus les textes qu on a opposes ~l la notion dela Resurrection que nous admettons comme etant laverite. Je demande maintenant votre attention pourconsiderer plus completement cette partie de mansujet, en passant en revue taus les autres textes delancien et du nouveau Testament, que l on regarde,en general, comme se rapportant it la doctdne de laresurrection du corps.J ai examine le passage de Daniel, - XII. 2, - Oilil est dit : I( Et beaucoup de ceux qui dorment dansI) la poussiere de la terre se reveilleront, les uns it la vie eternelle et les autres a la honte et au mepris ) eternels. Et it a ete demontre que ce Verset na I) aucun rapport avec des corps morts vivant de nou veau. Cette image dune nou-elle vie, en sortant de la tombe, est aussi employee par dautres prophetes pour exprimer le retablissement des Juifs dun etat da baissement en un etat de prosperite; et comme de.tels passages sont parfois improprement cites par les dCfenseurs de la resurrection du corps comme desceux qui souliennent la rcsurniclion du corps m~me, et iI proule queces textes ne sappliquent nullement 11 celte resurrection. (Note de lEditeltT.) 82. 68DE LA RESURRECTION.preuves de cette doctrine, nous les passerons en revue.Nous examinerons dabord la vision dEzechiel,quant aux os secs, parce que des lecteurs inattentifssont enclins a supposeI quelIe se rapporte a une resurrection des corps morts. Mais cette vision sexpliquedune maniere si c1aire, quelIe peut servir commede cle a tous les autres passages OU SOl1t employeesde semblables figures.Ezechiel a ete un de ceux qui, avec le roi Jehojakim et une grande quantite de gens, ont ete amenescaptifs a Babylone, lors de la premiere prise de Jerusalem par Nebuchadnessar. Cependant, tant que Jerusalem sest maintenue et est restee sous le gouvernement de ZMakiah, successeur de Jehojakim, lescaptifs de Babylone ont conserve l espoir dun retouret du retablissement de I etat des Juifs dans sa gloireprimitive. Mais, lorsque Jerusalem fut entierementdetruite, et que la principale partie du peuple qui restait fut, egalement emmenee en captivite, ils sesont abandonnes au desespoir, et nont plus conserve aucune esperance de retablissement. Cest ce quilsexprimaient dans le langage figure, auquel ils etaientaccoutumes, en disant : DessecMs sont nos os, et a 11 peri notre espoir; nous avons ete retrancMs de )1 nous-m~mes ou de nos heritages. )) Cest pour adou cir ce desespoir qui1 fut donne aEzechiel davoir lavision des os secs : La main de Jehovah, dit-il, etait sur moi, et iln 83. liE LA RESURRECTION.61)) me trallsporta en l esprit de JChovah, et me placaI) dans le milieu de la vallee, laquelle etait pleinedos.)) Et voici, il y en avait beaucoup dans la vallee ouI) velte; voici, ils etaieut tles-secs. Et il me dit: Fils)) dhomme, ne vivront-ils pas, ces os? Et j~ repolldis:)) 0 Seigneur Jehovih ! tu le sais. En consequence,I)les os furent revetus de chair et de peau, et ils vccu rent et se tinrent sur leurs pieds, et ce fut une armeeexcessivement grande. - XXXVII. 1. ato.Si le lecteur ne va pas plus loin, il peut conclureque cette vision a pour but denseigner la doctrine dela resurrection du corps; mais le prophete, ou plutOtle Seigneur par le prophCte declare aussitOt que les os etaient des symboles, non des hommes actuelle ment decedes, mais des Israelites dans leur etat daf fliction et dabaissement, quand ils etaient captifs de leurs ennemis comme des os morts dans la tombe; et que la revivification des os secs est un symbole de la renaissance de lEtat judaique, par le retablissement du peuple dans son propre pays, retablissement qui a eu lieu, comme on sait, et conformement a la pro phetie, apres Hne captivite de soixante-dix ans. Car voici comment continue le prophMe : Puis il me dit : Fils dhomme, ces os sont toute )) la rnaison d I sraet; voyez, disent-ils, desseches ) sont nos os et a peri notre espoir; nous aVOllS ete retranches de nous-memes. Cest pourqnoi, pro phetise et dis-Jeur : Ainsi dit le Seigneur Jehovah : ) Voici, () mon peuple! lIoi, jouvrirai vos sepul 84. 70 DE LA RESURRECTION.11 cres, et je vous ferai monter de vos sepulcres, et11 je vous amenerai sur la terre dIsrael. Et vous conII naltrez que Moi je suis Jehovah, quand jaurai ouII vert vos sepulcres, et que jaurai mis mon esprit enII VOUS, et que vous vivrez" et que je vous aurai etaII bUs sur votre terre. Alors vous conr,aitrez queII Moi, Jehovah, jai parle et jai fait, dit Jehovah. II- Vels. if 11. H.Il ny a point dautre partie des Saintes Ecrituresoil iI en soit dit autant relativement aux sepulcres etamonter hors des sepulcres. Mais il est eviden t quece langage ne signifie pas quiI y aura quelque resurrection des corps morts, et par consequent celane signifie pas une telIe resurrection. Nous avonsdone lrouve un point de depart pour la significationde ces sortes de figures, et nous pourrons facilementles comprendre lorsquelles se presenteront dansdauLres passages.Le Chapitre XXVI, Vels. i9, dEsaie, tel quonle traduit communement, semble elre plus favorableque tout autre texte a la doctrine de la resurrectiondes corps. Tels hommes morts vivront, (ememble11 avec) mon corps mort ils se leveront. ReveillezII (vousj et chantez, (6) vous qui demeurez dans la11 poussiere, car ta rosee est comme la rosee de lherbe,II et la terre jetlera au dehors ses morls. IILes traducteurs ont ingenument reconnu eux-me mes que leur traduction netaitpas exacte, en impri mant en caracteres italiques les mots ememb/e avee, 85. DE LA RESURRECTION. 71pour indiquer quil ny a rien dans le texte originalqui leur corresponde. H est reel dailleurs qui!s sesont ecartes de toutes les anciennes versions. Le Chapitre consiste en un chant de louanges au sujet de la. delivrance de lEglise et du peuple de Dieu, et de ladestruction des ennemis qui les avaient tyrannises.Or, comme dans les exemples precedents, se leverd(entre) les morts et se reveiller de la poussieresont des figures employees pour exprimer leur retatablissement de leur abaissement extreme. Il est ditde leurs ennemis, au Verset 1.4 : (( Its sont morts, its ne vivront pas; ils sont decedes, its ne se teveront )) pas; ainsi donc tu les as visites et detruits, et tu I) as (ait perir leur memoire. De sorte que si le Verset f9 se rapportait it la resurrection des corps et pouvait prouver que les corps du peuple de Dieu doivent se lever et sortir de leurs sepulcres, le Verset 1.4 prouverait que leurs ennemis ne ressusciteront pas du tout, mais que qualld ils meurent ils pcrissent tout a fait, ce qui seul demontre que la resurrection, avec le corps ou sans lui, nest pas ce dont il est traite. IIl faut remarquer aussi que le mot rephaim, tra duit par decedes dans le Verset 14, a toujours rap port it ceux qui exercent un pouvoir tyrannique, et est le meme qui est traduit par les morts a la fin du Ver set 19; ce qui prouve que les morts que la terre re jettera dehors, mentionnes it la fin de ce Verset, nesont pas les morts qui vivront. mentionnes au corn 86. 72 DE LA RESURRECTION.mencement du meme Verset. Ainsi, pour ce qui estde la terre rejetant ses morts, cela ne signifie pas laresurrection des morts, mais l entiere et finale dispersion de leur puissance. Leveque Lowth a donne le veritable sens de ceVerset, comme il suit:Tes morls vivronl; mes d~e~dCs, ils se l~verolll;Reveillezvous, el ehanlez, vous qui demeurez dans la poussi~re!Car la ros~c esl comme la ros~e de Jaube ;Mais la lerre rejetlcra, eomme un avorlemenl, les lyrans d~e~d~s(1).Leveque joint ici cette note: Cl La delivrance du peupIe de Dieu dun etat dabaissement extreme est expliquee par des figures tirees de la resurrection desmorts. Comme exemple, il renvoie au passageI) -dEzechieJ, dont nous nous sommes occupes. Puis ilajoute : - ( Celta dcli vrance est exprimee avec uneopposition manifeste it ce qui est dit ci-dessus, Esale, XXVI. 14, - des grands seigneurs et des tyrans sous lesquels ils avaient gemi : Ils sonl morls, ils ne vivronl pas;Cc sonl des lyrans d~c~des,. ils ne se I~veronl pas: quils seraient entil~rement detruits, et ne seraient jamais retablis clans leur puissance et dans leur gloireclautrefois. Je pense quil est evident que ce passage ne sauraitenseigner la resUlrection des corps.-Cependant le (I) Voiei mol ~ mol la lraduclion des Vcrsels 14 eL 19; Vels. j4.-Les morls ne vivronL pas; les Rcphaim ne se relcveronl 87. DE LA RESURRECTION.73veque Lowth, apres en avoil donne dune manicreaussi claire le veritable sens, conclut a la resUlTec-tion des corps! Pour donner au lecteur un exemplede la puissance du prejuge, meme sur les esprits lesplus Cleves, je joins ici la remarque par laquelle iltermine sa note: 11 parait, dapres cela, que ladoctrine de la resurrection des morts etait dans cetemps-lit commune et populaire; car une figure ad-mise pour exprimer ou representer quelque chosesous forme dallegorie ou de metaphore poetique ouprophetique, doit etre generalement connue et com-prise, autrement eUe ne repondrait pas au desseinpour lequel eUe serait employee.I) Nest-ce pas dire que rien" nest employe commefigure dans [e langage poetique ou prophetique quine soit en meme temps une chose de fait dans le lan-gage commun? lIais quarriverait-il si lon ,appli-quait ce pretendu principe a ce que le Seigneur ditdans l Apocalypse: (( A celui qui lJaincra, je lui donnelai letoiLe du matin. )) n faudrait doneen conclllre que la croyance quj} sera plcsente desHoiles aux saints etait dans ce temps-HI une croyancecommune et populaire! n en seraitde memo de ce quedit Jean, qu (( il vit une femme revetue du soleil.)pas, parec que tu les as visiles etles as eleints, et que tu as fait perilloule leur memoire. Vels. 19.- Us vivront, tcs morts; mon eadalTc, its ressusdlcronl;n!veillcz-vous el chanlez, halJitanls de la lerrc; car la rosce, rosee desplantes; mais tu rejelleras la tCITe dcs Hephaim. (Note de l Edit.)7. 88. 74 QE LA RESURRECTION.Faudrait-il aussi en conclnre que cetait une croyancecommune et populaire en ce temps-la, q!1une femmepouvait ctre rev~tue du soleil~ etc., etc.? 11 y a deux autres passages que 1on cite ordinairemenL comme preuves de la resurrection des corps;mais ils ont un caractere si identique avec celui quenous venons dexaminer, quils ne sauraient nousarreLcr longtemps. Le premier est dans Hosee,- VI.2 : - Il nous vivifiera apres deux jours; le troi)1 sieme jour, il nous elhera, et nous vivrons deII vant lui. 11 - Mais ici il nest nullement questiondu corps ni de la tombe, et le Verset precedentmontre dailleurs que cela ne se rapporte nullc ment aux morts entendus litteralement : Cl Venez et Il retournons a J ehovah; car il a dechire, et il )) nous guerira; il a frappe, et il nous pansera. )) - Or, il serait ridicule dexhorter des corps morts a retoilrner it J rJlwvah.Lautre passage est dans le meme Prophete,- XIII.i4 :- De la main du sepulcre je les rachMerai, deI) la ll10rt je les delivrerai; je serai tes pestes, 0)1 mort! je serai ta destruction, 0 sepulcre(i)! 11Ceci est dit dJ.:pltraim, et l examen du texte montreque cela ne peut avoir rapport au retour des corps morts du sepulcre. Ainsi donc, selon la remarque I. 85apparurent a plusieurs. ) - Il ma toujours sembleetrange que 10n cit:H ce passage pour prouver ladoctrine de la resurrection du corps; cat, pris a laleLlre, il est accompagne de difficultes qui conduisent a ceLLe opinion, que les corps qui se leverentnetaient pas des corps naturels ou materiels, et quepar consequent rien ne se rapporte au corps naturel dans aucun des passages ou il est traite de laresurrection. Premierement, si les corps de tous ceux qui ontvecu depuis la creation du monde doivent Hreressuscites ensemble, a un certain dernier jour,nest-il pas extraordinaire que beaucoup de ces memes corps se soient leves sans attendre cc dernierjour? La chose ne serait pas tout a fait si surprenante sil y avait deux resurrections generales, rune, au temps de la resurrection du Seigneur, de tousceux qui avaient vecu anterieurement, une autrefinale, de tous ceux qui vivraient ensuite; mais dansle cas dont nons nons occupons, les corps de tousceux qui avaient vecu aniCrienrement ne se sontpas leves, mais seulement de plusieurs d entre eux. Secondement, nest-il pas extraordinaire que silya eu une resurrection de corps l1latcriels, cUe naitete que parLieUe? Dapres quels principes le choix at-il ell lieu? Comment des millions innombrablesdctres ont-ils ete laisses all sommeil du tombeall,pour y attendre encore pendant des milliers dannccs leur resurrection, et comment le long sorilmeil 8. 100. 86DE LA ni,SUIRECTION.des autres a-t-il pris fin? Quels sont ceu~ qlle ronpense avoir ete ainsi favorises?11. Flemming conjecture (et cest avec une grandeplausibilite, si lon admet les premisses) que ce furentquelques-uns des plus grands saints de lancien Testament. Mais, disent certains individus, il ny a pasdans lancien Testament de plus grand saint que David; il etait donc probable que David netait pas exclu de cette resurrection. Et cependant on lit dansles Actes,-Il. 34,-que le corps de David continuade rester alors dans son tombeau. Les sav:mts sontdonc obliges de conclure que ces saints netaient pasles plus eminents, mais seulement des saints ordinaires. Dautres, pour eviter des difficultes graves,supposent que ce furent ceux qui netaient morts quedepuis quelque temps, et dont les corps navaient pasete decomposes par leur sejour dans le tombeau.Troisieme:nent, si les details ne doivent pas elrepris it la lettre, nest-il pas extraordinaire quun miracle aussi grand et anssi public que la et6 celui-ci,nait pas ete mentionne parles Apotres, soit dans leursprMications rapportees aux Actes, soil dans leursEpitres, et quil nen soit jamais question ailleursquici? Lorsquils p3rlent de la resurrection de ,Jesus, comment se fait-il quils ne fassentjamais men tion de la multitude qui est ressuscitee avec lui, et qui a Ne vue par tan t de monde? Les sepulcres ont ete ouverts a la crucifixion-de Jesus, ceux qui y ctaient sesontpresentcsaprcs sa rcsurlection, ((par 101. DE LA RESURRECTION. 87II consequent, dit Doddridge, les sepulcres sonL res)) tes ouverts pendant tout le temps du sabbath, la11 loi ne permetLant pas qu on les refermat. Quel)) spectacle etonnant! surtout si leur resurrection11 na pas et6 accomplie instanLanement, mais lenteIl ment et graduellement, comme celIe presentee11 dans la vision dEzechiel. 11Certes, ce fut, en effet, une chose bien ctonnante !Et comment les Juifs ont-ils pu ne pas etre frappesdun si grand prodige? Le sepulcre de Jesus a etetrouve ouvert et vide; c est pourquoi les principaux pretres ont paye les soldats pour dire que ses disci ples avaient enleve le COIPS pendant ([uils dormaient. Mais de quelIe utiliLe etaiL pour eux cette fiction, si une multitude dautres sepulcres ont aussi ete ou verts, et si les corps quils contenaient sont restcs exposes it l exarnen dune foule de cUlieux depuis le vendredi dans Iapres-midi jusqllau dimanche ma tin, lesquels corps marcherent alors dans la ville sainte? Comment ceci a-t-il pu etre cache? Pleten drai t-on que la peti Le tronpe de disciples a aussi en leve tous ces corps? Nous ne voyons nulIe part qu on rail avance; et, celtes, personne na pu le croile, puisque ces choses nauraienL pu se fai re seeretement ; et tout ee qni se passait quant aux sepuleres etait vi sible aux yeux de tous. Comment les Juifs ont-ils done pl! eluder ce faiL? Nous ne voyons pas quils aient del ehereher it l eludeI, ear nous ne voyons enaucune partie des r6eiLs evangeliques que, soit les 102. 88[lE LA RESURRECTION. amis du Christianisme, soit ses ennemis, en aient cu connaissancc.Quatriemel11cnt, nest-il pas cxtraordinaire que cette resurrection de corps morLs ait eu lieu sans quil soit question nulle part de ce quils sont deve nus ensuitc? Apres setre montres, sen sont-ils alles se rccoucher dans leurs sepulcres, pour attendre la resurtcction au dernier jour: 11 Cest, selon le pieux Doddridge, ce que personne ne peut guere simagi ner, en ce quil est dit seulement quil.~ apparurent.))Et la plupart des ecrivains concluent avec lui 11 quilssont montes au ciel avec ou apres notre Seigneur.I) Car il serait impossible de supposeI quils y soient1110ntes avant lui. l.Iais quest-il advenu deux en attendant? Sils sont restes sur la terre pendant quarante jours, comment ont-ils pu ne pas etrc remarques et observes? Comment se fait-il que tout Jerusalem nait pas ete en commotion par la presence decas etranges visiteurs? Le docteur Doddridge suppose quils ont del se retirer dans quelque solitudependant les jours interl11Miaires, et y aUendre leurchangement dans de pieux exercices. 11 Car assnre)) ment, ditil, sils se fussent montres ala vue des anI) tres personnes, la memoire dun tel fait nel1t pu) en 8tre perdlle.) Dans le fait, leur asccnsion sestetTectuee avec tant de secret, que nen ont pas memeeLe les temoins cellX qui ont ete admis a1etre de 1ascension du Seigneur; et ce qui rend la chose plus secrete, cest que lUatthieu lui-meme ne dit pas quelleait jamais eu lieu. 103. llE LA RESUIRECTlON. 89Or, peut-on penser quun fait qui donne lieu adesconjectures si improhables ait jamais eu lieu tel quilest litteralement raconte? Et oil sont - ils montes?Quelle region y avait-il qui flit prop re 11 la residencede corps morts-ressuscites? Ceux qui pretendent auneresurrection generale des corps materiels voientquilest necessaile quil y ait un monde materiel pour leurservir de demeure. Le docteur Hody sexprime ainsi: C( Peut-~tre, apres tout, notre ciel ne sela-t-il quunII cicl sur la terre, ou quelque region solide et glo11 rieuse creee en vue de nous dans limmense etenII due que nous appelons le ciel. Il semhle plus naII turel de penser que, puisqlle nous devons avoil desII corps solides et materiels, il peut se faire que nOHS)) soyons places, comme nous le sommes dans cette 11 vie, sur quelque region solide et materielle. Que,II apres la resurrection, nous devions vivre a jamais II dans une nouvelle terre, ce fut, ainsi que nous le )) dit llaxime, lopinion dun grand nomhre dhom II mes de son temps; et la m~me chose fu t soutenue, II au IIIe siecle, par Methodius, eveque de Tyr, dans )1 son traite de la resurrection. )1 Que devait-il doncadvenir des corps ressuscites des saints avant quecette nouvelle terre etit ete creee pour eux? Car .ceuxqui croient ainsi litteralement aux Saintes Ecritures,quand elles parlent dun nouveau ciel et dune nouvelle terre, doivent croire de meme litteralement quece nouveau ciel et cette nouvelle terre ne doiventetre produits que lorsque le premier ciel et la pre- S, 104. 90OE LA. r.ESURRECTION. miere terre auront passe. Ainsi done avant cet eve nemcnt, un corps matericl ressuscite serait dans la situation dun poisson dans 1air ou dun oiseau dans l eau; il nc trouverait aucun element approprie a son etat. Dautles difficultes, relativement it 1acceptation litterale de ce recit, sc presentent a moi a mesure que jecris; mais je mabsLiens den dire davantage. Le texte conticnt cette expression remarquable au sujet dcs corps ressuscitcs : 1Is apparurent a plu sieurs. Or, dapres ce qui a Mc dit, il semble que la conclusion la plus naturelle a en induire est quils nont pas ele visibles a tous, comme des corps ma teriels eussent dCI l~tre, mais seulement a ceux aqui its avaient apparu; en dautres mots, ils ont cLc vus en rision, non avec les ycux naturels. Il suit de Ut que les corps ayant ainsi apparu en vision netaientpas des corps maleriels, mais des corps spirituels, etque toute la chose appartient plus all monde spirituel quau mondc naturel. Jaurai encole loccasiondy revenir de nOllveall dans la Section sur le Jugement Dcrniel, dans laquellc, je pense, sa veritablenaLure se verra facilement. Apocalypse, XX. 13. - (( Et la mer donna ccux) qui en elle etaient morts; eL la mort et l enfer)) donnerent ceux qui en eux etaient morts, et ils ful) rent juges, chacun selon ses reuvres. 11 Ici il nest rien di t des corps morts, et il est evident quon ne doit pas entendle ces paroles littera 105. DE LA II~SURRECTlON.91Iement, car on voit bien que cest un langage symbolique qui est employe.Pourquoi est-il dit que la mer donna ceux qui endIe etaient morts, lesquels sont en petit nombre parrapport a ceux de la terre don t il nest pas question?Quest-il entendu par la mort et lenfer qui donnerent ceux qui en eux ctaient morts? QueUe especede morts sont eeux qui sont morts dans la mort?Cest ce qui ne se voit pas. lIais assurement ceux quisont deja dans lenfer ne sont pas des corps morts.Et quest-il entendu dans le Verset suivant par et lamort el l enfer furenl jetes dans l ctang de feu?La mort et lenfer sont-ce des personnes ou desHeux? Du bien la mort est-eUe une personne et lenfer un lieu? lIais le Verset precedent semble en parler comme etant tous les deux des lieux : et commentla mort et lenfer etant des lieux peuvent-ils etre jetes dans letang de feu? Cest ce quil est tres-diffi:"cile de concevoir. Certes, il ne saurait ~tre donnedexplication plausible de ce passage par ceux qui lecitent comme une preuve de la resurrection du corps.-lIais tout cela appartient au sujet du JugementDernier; cest pourquoi j en remets lexplication ala Section suivante.Ce sont la les principaux textes qui sont cites parles defenseurs de la resurrection du corps, pourprouver cette doctrine; mais on a pu voir, dapreslexamen que fen ai fait, quaucun deux ne la justifie. 106. 92DE LA RESURRECTION. 3. - Du temoignage de la laison pour et contre la resurrection dll corps matcliel. Jusquici nous avons passe en revue les wxtes dela Sainte Ecriture que 1on considere gencralementcomme appuyant lidee de la resurrection des corps,et nous nous sommes aSSUleS quen realite ils netablissent point cette doctrine. lIais les preuves queprcsente la raison meritent dune maniere parliculiere de fixel notre attention; car ce sujet comprenddes particulalites qui sont de son domaine, et lesdecisions sinceres de la raison ne sauraient jamaisMre en desaccord reel avec la veritable significationde la Sainte Ecriture. Ainsi, avant de passeI anx temoignages bibliques en faveur de la resurrection immediate de lhomme apres sa mort, et contre sa reprise du corps materiel, je vais demontrer, par lesobservations et les temoignages des savants les plusdistingues, que les arguments qui ont etc communement presentes en faveurde la resurrection du corpsmateriel sont depourvus de solidi te, et que cetleresurrection est impossible. Il ny a que deux arguments generaux que lonpresente a lappui de la doctrine d~ la resurrectiondu corps qui semblent specieux. Je ne crois pas quepersonne les ait presentes avec plus de subtilite etdune maniere plus ingeniense que le docteur O. Gregory dans ses Lewes sur les preuves, les doctrines 107. DE LA RESURRECTION. 93et les devoirs de la Religion Chretienne. n commence ainsi son Chapitre sur ce sujet :(I Si un etre, ayant ete constitue par lunion de deux suhstances essentiellement differentes, a ete fait en vue de se continueI, il faut quil ne cesse11 pas dctte mixte, autrement ce ne serait plus le meme etre; de sorte que si 1homme doit exister dans un etat futur, la doctrine de la resurrection11 du corps est une suite neeessaire de sa nature.I) Ceux qui admettent 1immortalite de 1ame, et11 nient la resurrection du corps, oublient par conI) sequent I homme, et dans le fait ils le privent deI) 1existence au-deBl du tombeau. I)Ce qui! y a de fallacieux dans ce raisonnement setrouve dans les premisses : Si un etre, ayant ete(I11 constitue par lunion de deux substances essentiel11 lement differentes, a ete fait en vue de se conti11 nuer, 11 cest-a.-dire, scIon l auteur, a ete creepour continuer it etre constitue de deux substances; mais e est preeisement la cc qui est en question; et le docteur Gregory ladmet neanmoins gratuitement, sans chereher aucunement aletablir. Sicela etait vrai, cela impliquerait la continuation denotre existence a jamais id-bas; car queUe sorte decontinuation est celle qui, apres avoir eOO interrompue, commc est le cas de nos premiers parents,pendant hien des milliers dannees, doit, apres celong espace de temps, commencer de nouveau? Laverite de cettc premiere proposition peut done etre 108. 94[lE LA RESURRECTION. nice sans hesitation, et pal suite la consequencequon en induit. De plus, si toutes les substancesauxquelles Jhomme, en quelqlle temps que ce soit,a ete uni, avaient ete destinees it faire pal,tie de luipour toujours, ,les enveloppes dans lescuelles soncorps sest avance vels sa complete formation dansl etat dembryon doivent necessairement ressusciteraussi. llais lenfant nest pas seulement renfermedans les enveloppes appelees l amnion et le corion,j} est encore uni dune maniere vitale a lensemhledes vaisseaux appele le placenta. Or, de meme que,quand le petit enfant est ne dans le monde, cet assem hlage extrinseque, dans lequellembryon a ete nourri jusqua un degre sllffisant de maturite, est rejete comme rebut; de m~me, lorsque lhomme est ne dans Ieternite, le corps dans lequel son esprit a ete nourri jusqua un degre sllffisant de maturite est aussi rejete comme rehut. Lun ne forme donc pas plus que lauLre une partie de lhomme reel, et il nest pas plus raisonnable de sattendre a la resur rection de 1lIn quu celle de laulre. Cest donc jouer sur un mot que de dire qlle sans la continua tion de lunion de lame et du corps, lexistence fu ture de lhomme est nice. Ceci peut etre demontrc par un exemple encore plus familier : dans une noix lamande et la coque commencent leur existence en semble, mais ce nest evidemment quen vue de la mande, et afin qlle lamande soit dCveloppce et fOI mee; si eUe continuait a ctre toujours unie a sa co 109. OE LA Rf:SUIIIIECTION.95 que, le but de la creation serait manque. Dapres cela, c[ui niera qne lamande de la noix ne soit la noix essentielIe? A la verite, pendant qUelle reste dans sa coque nons nous servons de ce mot pour le tout, et nous admettons la coque a une part legere de ce qui appartient a son contenu; mais qnand elIes sont separees, si nous ne pensons jamais adonner le nom de noix it la coque vide, nons nhesitons jamais a lappliquer a lamande. Lamande seule est alors la noix, comme elIe a toujours ete la noix essentielle. Tout ceci repond, par une analogie des plus exactes, au cas de lhomme, it son corps et a son ame, et dc montre combien il est illogique de souteuir que silame et le corps nctaient pas reunis, lhomme seraitprive dexistence.Par lautre argument on sattache a interesser lajustice divine dans la resurrection du corps. Le doc teur Gregory le presente ainsi :- Diell est un juste (I et sage gouverneur du monde; un tel gouverneur doit necessairement recompenser les bons et punirII les mecltants; or, dans lctat actuel, nOlls voyons)) des hommes hons dans les souffrances et des hommes)) mallvais dans les plaisirs et les jouissances : le caII ractere du gOllverneu exige donc quil y ait un ctat)) futur dans lequel cette grande anomaJie soit recti) fi(c; - cet argument est vrai jusquici, mais le), smplns repose sur la .fausse proposition que nousavolls deja combattue), car il ajoulc, ct exigc UI1 (I etat dexistence, non pour le corps seul, ni pour 110. 96DE LA RESUnnECTIO~.)) lame seule, mais pour lhomme dans sa nature mixte, constituee de lame et du corps. Cest l homme, et non pas simplemen t unepartie deI1 lui, que nous devons nous atte