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SOMMAIRE

Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub SantéAdresse: Lot Benboulaïd, BlidaTél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.comEmail: [email protected]

Directeur de la publication:ACHOURI Abdelkader

Directeur de la rédaction:ACHOURI MohamedEmail: [email protected]

Coordinatrice de la rédaction:FORTAS Nadjia

Directrice technique:Abdelatif Rabea

Comité de rédaction:AIT TaninaMAYA HarchaZAHAF Loubna NAHLIL DjaouidaSOLTANE HaniaBADREDINE SawsenRAMZY Chahra HAMDI Rania

Conception: BRIKH Kamel

Correction: GHARNAOUT Amar

Mai 2013 N° 18

ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012

3031

Pr. Meriem Belhani: Insuffisance d’engagement, .... envers les thalassémiquesM. Boudjemaa Missoum: Nous espérons que notre voix soit entendue....

Dossier

3536

Surveillance des infections nosocomiales, au CHU de Tizi-OuzouPhytothérapie: la première médecine du monde 36

BIEN-ÊTRE & SANTÉ

171819202224272829

38404344464748

Pierre Jurdic: L’Algérie doit recourir aux chercheurs algériens, établis à l’étrangerMarcello Criscuolo: Nous avons un projet d’introduction de nos produits, en AlgérieDiane 35: L’Europe lui renouvelle sa confiancePr. Bakar Bouadjar: .... fréquence, élevée, des condylomes génitaux .... Pr. Mohamed Arezki Habel: Les (MST), sont très fréquentes et occultées, en AlgériePr. Salim Ben Khedda: Un adulte, sur trois, est hypertendu, après 18 ansPr. Ahcene Chibane: La prise en charge des AVC, en Algérie, reste très insuffisantePr. Ahcene Chibane: Retrouver les bonnes habitudes alimentaires d’antan..... ETHNA: Étude épidémiologique de l’hypertension, en Afrique du Nord

La sclérose en plaques: les femmes sont plus exposées à cette maladie Pr. Mohamed Arezki: .... 8000 cas de SEP, en Algérie Dr. Yazid Hadjadj: Projet "TASMAX", pour le diagnostic précoce ... Sages-femmes algériennes: un déficit de 4000 postesTransplantation: plusieurs organes, c’est mieuxMoins de 200 transplantations rénales effectuées, par an, en Algérie Hygiène hospitalière et infections nosocomiales: la situation est non maîtrisée ....

Actualité

Actualité

25691112141415

Le fardeau des infections pneumococciques, chez l’enfantVers la modification du calendrier national de vaccination des enfants, avant fin 2013Évolution de la résistance aux antibiotiques et des sérotypes ....Pr. Salim Nafti: ... prise en charge des maladies respiratoiresJournée mondiale de la lutte contre le tabagisme.... Journée mondiale sans tabac: la cigarette tue, aussi, en Algérie Plus de 700 participants au 10ème congrès maghrébin d’hématologie à OranLe premier malade ayant subi une allogreffe, à l’EHU d’Oran, se porte très bien Près de 2.000 Algériens atteints de myélome multiple

Évènement

Page 4: SOMMAIREmediapubsante.com/pdf/n18/santemagN18.pdf · Près de 2.000 Algériens atteints de myélome multiple Évènement. ÉVNEMENT 2 Santé-MAG N°18 - Mai 2013 INTRODUCTION Les

ÉVÈNEMENT

2 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

INTRODUCTIONLes infections à pneumocoque sont iden-tifiées comme étant un problème de san-té publique, car elles représentent l’une des principales causes de décès, chez le jeune enfant.Le pneumocoque est un germe, en cause dans un grand nombre d’infections com-munautaires, invasives et non invasives, du nourrisson et de l’enfant, avec un taux de mortalité et de séquelles élevé. Par ailleurs, l’augmentation de la fré-quence des souches de pneumocoques, de sensibilité diminuée à la pénicilline ou multi-résistants, impose d’adapter la thé-rapeutique au contexte clinique et épidé-miologique.

DÉFINITION - INTÉRÊT Les infections à pneumocoque sont un groupe de pathologies, causées par une bactérie, le Streptococcus pneumoniae et qui sont, soit des infections invasives, comme la méningite, la pneumonie et la bactériémie; soit, non invasives, comme l’otite moyenne aigue, la sinusite ou la bronchite.L’Organisation mondiale de la santé es-time à plus de 500.000 enfants de moins de 5 ans, qui meurent, chaque année, d’infection pneumococcique; en particu-lier, les nourrissons de moins de 2 ans, dans les pays en développement et ceci place cette infection pneumococcique au premier rang des causes de décès évi-tables, par la vaccination, dans le monde.

EPIDÉMIOLOGIE 1°/ Le germe: Streptococcus pneumo-niae est un Cocci à Gram positif, groupé en diplocoque et entouré d’une capsule. Il est classé en plusieurs sérotypes, selon la composition de sa capsule externe. Environ 90 sérotypes sont recensés et leur prévalence varie, selon les régions géographiques et l’âge. Cependant, un nombre, relativement faible, de séro-types sont associés à des pathologies graves de l’enfant.En Algérie, les sérotypes prévalant sont: 1,3,4,5,6A,6B,7F,9V,14,18C,19A,19F,23F. Ils seraient responsables de 91% de cas d’infections invasives, chez les enfants de moins de 5 ans.

2°/ Le réservoir: Le pneumocoque est une bactérie commensale des voies aé-riennes supérieures. La colonisation du rhinopharynx apparaît, précocement, dans la vie et la fréquence du portage est augmentée par la vie en collectivité de jeunes enfants (crèches), la promis-cuité, l’importance de la fratrie, la saison froide, ou l’existence d’une infection virale concomitante.

3°/ La transmission: Elle est interhu-maine et se fait d’un individu à l’autre, par le biais de gouttelettes de Pflügge, provenant des voies aériennes supé-rieures.

4°/ Les facteurs de virulence sont:

La capsule, composée d’un complexe polysaccharidique, formant un gel hy-drophile, à la surface de la bactérie et permettant, à la bactérie, de résister à la phagocytose, en l’absence d’anticorps spécifiques, en diminuant l’opsonisation et l’activation de la voie alterne du com-plément. La pneumolysine, qui est une toxine

intra-cytoplasmique et qui possède une activité cytotoxique, sur les cellules res-piratoires et endothéliales.

5°/ Les terrains à risque d’infection pneumococcique sont: L’âge, inférieur à 2 ans La splénectomie post-traumatique, ou

fonctionnelle (drépanocytose homo-zygote et thalassémie majeure) Les déficits immunitaires

Terrains particuliers: cardiopathie, pneu-mopathie chronique, syndrome néphro-tique, diabète, brèche cérébro-ménin-gée.

PHYSIOPATHOLOGIELe pneumocoque est un micro-orga-nisme invasif, à multiplication extracel-lulaire.1°/ Pneumopathie: Après contami-nation, le pneumocoque colonise la muqueuse ciliée du nasopharynx; puis, grâce à ses propriétés d’adhésion et d’invasion, il se multiplie et entraîne des lésions de pneumopathie, par engorge-ment alvéolaire.

2°/ Bactériémie: Le passage du pneu-mocoque, dans le sang, se fait à partir d’un foyer ORL, ou pulmonaire, après destruction des cellules endothéliales capillaires, ou par la circulation lympha-tique.L’asplénie serait responsable de septi-cémies foudroyantes.

3°/ Méningite: A partir d’un site ORL, ou pulmonaire, le pneumocoque passe dans la circulation sanguine et produit une bactériémie, intense et prolongée, rendant possible l’ensemencement du liquide céphalo-rachidien (L.C.R), par voie hématogène, avec franchissement

Le fardeau des infections pneumococciques, chez l’enfant

par le Pr Z. Arrada

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ÉVÈNEMENT

3Santé-MAGN°18 - Mai 2013

secondaire des plexus choroïdes.Dans le LCR, les moyens de défenses sont limités et le pneumocoque entraîne une méningite, par une réaction inflam-matoire polynucléaire, dépendante.L’altération de la barrière entraîne un œdème cérébral pouvant donner une hypertension intracrânienne et parfois, une vascularité avec thrombose, contri-buant à l’anoxie cérébrale.

CLINIQUE 1°/ Pneumopathies: Le pneumocoque est responsable de plus de 25% des pneumopathies aigues communau-taires. Ces pneumopathies sont parmi les plus graves et celles qui sont, le plus fréquemment, hospitalisées. La pneumonie franche lobaire aigue

(PFLA) s’observe, volontiers, après 2 ans et se caractérise, dans sa forme typique, par:

- Un début brutal, associant frisson intense et prolongé, fièvre à 40°C.

- Une toux sèche- Un point de côté, bloquant la respi-

ration- Une dyspnée progressive

L’examen clinique peut être pauvre, les premières heures et s’enrichir au 2ème, 3ème jour par:

- Un faciès vultueux- Un bouquet d’herpès naso-labial- Une expectoration rouillée- Un syndrome de condensation al-

véolaire

La radiographie du thorax met en évi-dence une opacité, dense et homogène, avec bronchogramme aérien d’un lobe, ou d’un segment à limite nette, non ré-tractile, caractéristique d’un syndrome alvéolaire.Les signes biologiques non spécifiques montrent une leucocytose à polynu-cléaires et des signes d’inflammation.L’évolution se fait selon un mode cy-clique, avec un état stationnaire de 7 à 9 jours, puis une majoration des signes, suivie d’une défervescence, avec crise sudorale et polyurique.Le traitement antibiotique accélère l’évolution.Les complications, de type pleurésie ou empyème, peuvent se voir dans 20% et 3% des cas, respectivement.Chez le nourrisson, le tableau clinique est, volontiers, trompeur et atypique; il faut, donc, savoir évoquer une pneumo-nie devant:

- toute fièvre élevée, d’apparition bru-tale, associée à:

- des manifestations abdominales (vomissements, tableau pseudo-ap-pendiculaire)

- des manifestations neurologiques (céphalées–convulsions, agitation, ou raideur de la nuque).

Les signes de gravité sont: Cliniques:- L’âge, inférieur à 6 mois- L’aspect général toxique- Une détresse respiratoire: polypnée,

signes de lutte.- Une hypoxie- Une difficulté à s’alimenter- Une aggravation rapide- Des conditions socio-économiques

précaires. Radiologiques: - Existence d’un épanchement pleural- Pneumonie étendue (à plus de deux

lobes)- Image d’abcès.

Ces critères de gravité justifient une hospitalisation.

2°/ Infection neuro-méningée:La méningite à pneumocoque est, actuellement, la plus fréquente des méningites bactériennes, chez l’enfant, avant 2 ans et également, la plus grave. Le diagnostic de méningite est d’autant plus délicat que l’enfant est plus jeune. Le début est, souvent, brutal et la symp-tomatologie est marquée par:

- de la fièvre- des céphalées violentes, associées à

des nausées et des vomissements.

Chez le nourrisson, il y a un grand poly-morphisme clinique:

- Somnolence et agitation- Refus de téter- Hypotonie de la nuque- Hyperesthésie cutanée

La sévérité clinique, initiale, est carac-téristique de la méningite à pneumo-coque, avec une relative fréquence de signes neurologiques en foyers, des convulsions et des troubles de la conscience.La ponction lombaire ramène un:

- liquide eau de riz, ou purulent- une hyper-cellularité, avec prédomi-

nance nette des polynucléaires neu-trophiles

- Une hyper-protéinorachie (> 1g/l)- Une hypo-glycorachie.

La recherche d’une porte d’entrée peut retrouver:

- Une otite aigue

- Une sinusite- Une brèche ostéoméningée

L’évolution de la méningite à pneumo-coque, malgré les progrès de la prise en charge thérapeutique, reste grevée d’une mortalité élevée (> 20%) et de sé-quelles lourdes et fréquentes (> 40%), avec un risque de récidive non négli-geable.Les facteurs pronostics péjoratifs sont:

- Un retard au diagnostic et à la mise en route d’un traitement efficace.

- Le très jeune âge de l’enfant- Une altération de l’état neurologique- Un terrain débilité

La gravité est dominée par l’évolution vers le cloisonnement méningé, avec hydro ou pyocéphalie

3°/ Bactériémie: Elle est, souvent, secondaire à un foyer pulmonaire. Elle reste sévère, avec un taux de morta-lité d’environ 30%. Elle se complique, volontiers, de localisations multiples; en particulier, séreuses et plus rarement, de purpura fulminans; surtout, chez les splénectomisés et les immunodéprimés.

4°/ L’otite moyenne aigue (OMA):L’OMA, d’origine bactérienne, est une otite purulente; à distinguer, sur des critères cliniques et otoscopiques, des otites congestives et séro-muqueuses.Le pneumocoque est en cause dans 25 à 40% des otites moyennes aigues; leur âge de survenue est compris entre 6 et 12 mois. Les signes cliniques sont:- Age inférieur à 2 ans- Une otalgie importante- Une fièvre élevée

Négligée, ou traitée de façon inadaptée, une OMA à pneumocoque peut se com-pliquer, notamment, d’une mastoïdite, d’une bactériémie ou d’une méningite. Elle peut être la cause d’une évolution prolongée, ou récidivante.

5°/ Autres manifestations: Elles sont diverses, mais rares: les infections des séreuses (péritonite, péricardite), les arthrites et d’autres localisations sont, généralement, des localisations, secon-daires à une bactériémie prolongée.

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE1°/ Identification de l’agent patho-gène: le pneumocoque est une bactérie fragile, nécessitant un transport rapide, à température adaptée.

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ÉVÈNEMENT

4 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Coloration de Gram: A la coloration de Gram, la présence de Diplocoques gram (+) a une spécificité de 90% et une sen-sibilité de 60%.

2°/ Recherche des antigènes polysac-charidiques de la capsule: Habituellement, cette recherche se fait par agglutination de particules de latex sensibilisées sur le LCR, le sérum, les urines et les liquides d’épanchement.La sensibilité est de 80%, pour le pneu-mocoque et le bénéfice de cette tech-nique trouve sa place dans les ménin-gites décapitées.

3°/ Technique de biologie moléculaire: La polymérase Chain réaction (PCR) permet une détection, rapide et simul-tanée, des pneumocoques et leur résis-tance; mais, cette technique n’est pas, encore, utilisée en routine diagnostique.

4°/ Sérotypage des souches: Dans certains laboratoires de référence, le sérotypage du pneumocoque est possible. Certains sérotypes sont plus virulents que d’autres et varient, selon les contrées.

5°/ Sensibilité de la souche aux antibio-tiques: L’antibiogramme est devenu indispen-sable, en raison de l’importante crois-sance des pneumocoques à sensibi-lité diminuée, pour la pénicilline et des pneumocoques multi-résistants.L’interprétation des concentrations minimales inhibitrices (CMI) permet de classer les souches en sensible, de résis-tance intermédiaire ou résistante.En Algérie, le pourcentage de souches résistantes, ou à sensibilité diminuée à la pénicilline est estimé entre 30 à 50%.

TRAITEMENT1°/ Pneumopathie: L’Amoxicilline est indiquée dans les pneumopathies com-munautaires.En absence de comorbidité, de facteur(s) de risque de gravité, l’Amoxi-cilline est prescrite en ambulatoire, par voie orale, pour une durée de 10 jours, environ.La posologie est de:

- Enfant de moins de 3 ans: 80 à 100mg/kg, en 3 prises- Enfant de plus de 3 ans: 25 à 50mg/kg/j, en 3 prises.

En cas d’hospitalisation (terrain particu-lier, signes de gravité), le recours à une céphalosporine de 3ème génération

peut se justifier.

2°/ Méningite: Le traitement est urgent. Il doit être débuté dès que la ponction lombaire a été réalisée et doit respecter les recommandations de la conférence de consensus national. En première intention, le traitement tient compte de la présence de signes de gravité.La double antibiothérapie fait appel à:- Céfotaxime, à raison de 200 à 300mg/kg/j, en 4 perfusions, par jour;Ou - Ceftriaxone, à raison de 70 à 100mg/kg/j, en 1 à 2 injection IV, par jour.Associé à:- Vancomycine, à raison de 40 à 60mg/kg/j, avec une dose de charge de 15mg/kg; puis, 4 perfusions après 60 minutes.Le traitement doit être réévalué, après 48 heures, sur les données cliniques et les résultats de la ponction lombaire.Il doit être poursuivi 10 à 14 jours.En deuxième intention, chez l’enfant de plus de 3 mois, si l’évolution est favo-rable, l’attitude est fonction de la CMI de la céphalosporine.- Une CMI inférieure à 0,5mg/l doit faire arrêter la Vancomycine.- Une CMI supérieure à 0,5mg/l doit faire poursuivre le traitement initial.L’administration de la dexaméthasone est recommandée, lorsque le pneumo-coque est isolé et sa sensibilité testée. Donnée précocement, elle diminuerait l’importance des séquelles, notamment la surdité.

3°/ Otite moyenne aigue: Avant l’âge de 2 ans, on préconise

l’Amoxicilline, par voie orale, pendant 8 à 10 jours. Elle peut être associée à l’Acide clavulanique, en raison de fré-quente association d’Hémophilus In-fluenzae, producteur de β lactamases Après l’âge de 2 ans, l’antibiothérapie

est instaurée, si la symptomatologie est bruyante (fièvre élevée, otalgie intense). Elle fait appel à l’Amoxicilline, en pre-mière intention.Une évaluation clinique doit être faite dans les 72 heures, après le début du traitement.

PROPHYLAXIE 1°/ La vaccination:La vaccination anti-pneumococcique occupe une place cruciale, pour préve-nir une grande majorité des infections graves, à pneumocoque.Elle contribuerait à atteindre l’objectif 4 du millénaire pour le développement,

ratifié par l’Algérie; à savoir, réduire le taux de mortalité des deux tiers, chez les enfants de moins de cinq ans, entre 1990 et 2015.L’O.M.S recommande de généraliser cette vaccination et dans beaucoup de pays, elle fait partie du calendrier vac-cinal, avec des résultats probants, en termes de réduction de la mortalité et de la morbidité. Elle aurait, également, un effet bénéfique sur les pneumococ-cies de la personne âgée, par diminution de la circulation du pneumocoque. Cette vaccination doit: Etre débutée tôt dans la vie (vers 2

mois d’âge), car la colonisation du rhi-nopharynx se fait vers cet âge là. Couvrir les sérotypes en cause, mis en

évidence dans le contexte local. Etre généralisée à l’ensemble de la

population pédiatrique. L’efficacité de ce vaccin, dans la préven-tion des infections invasives dues aux sérotypes vaccinaux, dans les pays qui l’utilisent, a été estimée de 77% à 94%. Les effets indésirables sont rares et bé-nins, à type de réaction inflammatoire locale et de fièvre.2°/ Autres moyens thérapeutiques:En 2009, l’OMS et l’UNICEF ont lancé un plan d’action mondial de lutte contre

Vers la modification du calendrier national de vaccination des enfants, avant fin 2013

Le ministère de la Santé, la population et la réforme hospitalière envisage de modifier le calendrier national de vac-cination des enfants, avant fin 2013, dans le but de répondre aux besoins nationaux, en la matière. Le ministère de la Santé réfléchit, actuellement, en coordination avec des spécialistes en pédiatrie et maladies infectieuses, à l’actualisation du Calendrier vaccinal national, conformément aux recom-mandations de l’Organisation mon-diale de la santé (OMS), a indiqué le directeur de la Prévention du minis-tère, le Pr. Ismail Mesbah, en marge de la journée d’étude sur les maladies infectieuses. Dans une déclaration à l’APS, Pr. Mesbah a précisé que l’actualisa-

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ÉVÈNEMENT

5Santé-MAGN°18 - Mai 2013

les infections pneumococciques. Parmi elles figurent: L’allaitement maternel, exclusif, pen-

dant 5 à 6 mois Le lavage des mains La réduction de la pollution de l’air; en

particulier, la lutte contre le tabagisme passif. L’utilisation des antibiotiques à bon

escient, car leur mésusage favorise la sélection de souches résistantes.Par ailleurs, il est essentiel d’assurer une surveillance microbiologique, concer-nant les souches de pneumocoques en cause, en Algérie et de leur sensibilité aux A.T.B.

CONCLUSIONLa fréquence et la gravité des infec-tions pneumococciques, chez l’enfant; de même que la résistance du pneu-mocoque aux antibiotiques, justifient et rendent nécessaire la vaccination anti-pneumococcique

Bibliographie1- Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé. Antibiothérapie par voie générale en pratique courante, Juillet

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tion concernait l’introduction de nou-veaux vaccins, afin de mettre au point un calendrier vaccinal, qui réponde aux besoins nationaux, dans le cadre de l’amélioration de la santé publique. Cette opération s’inscrit dans le cadre du ren-forcement et de l’élargissement du ca-lendrier vaccinal national et de la sensi-bilisation des adultes, à l’importance de la vaccination, à travers des campagnes, régulières, organisées à cet effet. Il a rappelé, à cette occasion, la cou-verture, actuelle, du programme élargi de vaccination des enfants dépassant, parfois, les recommandations de l’OMS, soulignant certains dysfonctionne-ments, qui sont vite rattrapés. De son côté, la présidente de l’Associa-tion de pédiatrie, le Pr. Rachida Bou-khari, a mis en garde contre certaines maladies bactériennes chez les nou-veau-nés, comme la coqueluche, appe-lant à introduire la vaccination, contre la coqueluche, avant trois mois. Entre autres maladies infectieuses, elle a cité les atteintes pneumococciques, res-ponsables d’une mortalité importante, chez le nourrisson de moins de deux ans, en Algérie. Le Pr. Rachida Boukhari, également chef

du service pédiatrie à l’établissement hospitalo-universitaire Frantz Fanon, à Blida, a affirmé que les pays, qui ont introduit le vaccin anti-pneumococcique, ont enregistré des résultats "palpables", en matière de réduction du taux de mor-talité. Elle a souligné à ce propos, les ré-sultats, obtenus par l’Algérie, concernant la réduction de la mortalité des enfants, qui est de 23 cas pour 1000 naissances, souhaitant la création, par le ministère de la Santé, d’une Commission nationale, en collaboration avec l’ensemble des acteurs, pour accélérer l’introduction de

nouveaux vaccins, afin de réduire la mor-talité, chez l’enfant et améliorer la santé du citoyen. Par ailleurs, le Pr. Mohamed Tazir, chef du service microbiologie, à l’hôpital Musta-pha Bacha, a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer des études préalables sur les affections infectieuses, pour en évaluer le coût, avant de le porter sur le calendrier vaccinal national. Il a déploré, cependant, l’administration excessive d’antibio-tiques, chez l’enfant; ce qui génère une résistance à certaines maladies infec-tieuses et bactériennes

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ÉVÈNEMENT

6 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Plusieurs étapes ont caractérisé l’évolu-tion de la résistance aux antibiotiques; depuis la première description, en 1967, du pneumocoque présentant une résis-tance intermédiaire à la pénicilline, en Papua nouvelle Guinée, est venue la description d’une souche multi-résis-tante, en 1977, en Afrique du sud. Depuis et vers les années 90, la résistance s’est répandue dans le monde, avec la des-cription du clone espagnol de sérotype 23F. Cette résistance a été, ensuite, dé-crite comme un phénomène évolutif «de novo» du pneumocoque. Cette situation a conduit à des difficultés thérapeu-tiques notamment dans les méningites à pneumocoque, infection devenue l'une des plus difficiles à traiter. La capsule polysaccharidique demeure le facteur de virulence essentiel chez le pneumocoque, elle détermine plus de 90 sérotypes, dont une vingtaine est res-ponsable d'infections invasives. Le succès qu'a connu la vaccination du nourrisson, par le Hib, a encouragé à fabriquer de nouveaux vaccins conju-gués antipneumococciques capables d'induire une réponse immune effi-cace, avec une mémoire, chez l'enfant de moins de 2 ans.

L’introduction du PCV-7, dès les années 2000, a permis la réduction, non seule-ment de l’incidence des infections inva-sives à pneumocoque, chez l'enfant, mais aussi, chez l'adulte par un effet indirect. L'émergence de sérotypes non vacci-naux de remplacement, tel que le 19A, multirésistant, a été décrite dans les pays qui avaient introduit la vaccination par le PCV-7. En Algérie, précisément à Constantine, ont été décrits les premiers pneumo-coques de sensibilité diminuée, isolées d’infections invasives, chez l’enfant et l’adulte. L’étude avait inclut 41 issues d'infections invasives. Le taux de PSDP était de 12%, en majorité résistants intermédiaires à la pénicilline, alors que la résistance aux macrolides était inférieure à 10%. Les sérotypes invasifs étaient 1 et 5.Plus spécifiquement chez l’enfant, une autre étude menée, essentiellement, à Alger, chez l’enfant (1996-2001) avait in-clus 309 souches, dont 240 provenaient de chez l'enfant. Le taux de résistance à la pénicilline était de 17%, pour les in-fections invasives, la résistance, dans les méningites, était de 28%, alors que ce taux était de 46%, dans les infections non

invasives. Les résistances à l'érythromy-cine étaient de 21,7%, au cotrimoxazole de 25,7% et aux tetracylines de 26,4%. Les sérotypes prévalents chez l'enfant étaient le 5, 1,14 et 6. Les sérotypes les plus résistants étaient le 6B, 14,19F et 23F. L’évolution des valeurs critiques à la pénicilline ne permet plus la catégorie intermédiaire. Seule la catégorie résis-tant existe, désormais, pour les souches isolées de méningite.Une autre étude, menée entre 2001-2010, a collecté 294 souches de pneu-mocoque, dont 45,6% provenaient d'en-fants. Le nombre de souches invasives de l'enfant de moins de 5 ans était de 62 en grande majorité des méningites. Le taux global de résistance à la pénicilline était de 25,2%, avec 23,5% dans les ménin-gites. La résistance aux autres antibio-tiques était de 31% pour l'erythromycine, 43% pour le cotrimoxazole et 30% pour les tetracyclines. Les sérotypes les plus fréquents, dans les infections invasives, étaient 14,23F,19F,6B et 1.L'étude, menée au CHU Mustapha, de 2005 à 2012, sur 270 souches isolées, chez l'enfant, avec 97 invasives, dont près de la moitié étaient des méningites. Le taux de résistance à la pénicilline, dans

Évolution de la résistance aux antibiotiques et des sérotypes

de Streptococcus pneumoniae en Algérie N.Ramdani-Bouguessa, H.Ziane, F.Djennane, M.Bachtarzi, M.Tazir

Service de microbiologie, CHU Mustapha Bacha, Alger

Pr. N.Ramdani-Bouguessa

Streptococcus pneumoniae est une bactérie redoutable de par les infections graves occasionnées; mais, aussi, ses facultés de s’adapter à la pression de sélection aux antibiotiques, qui est liée à une grande plasticité génétique.

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ÉVÈNEMENT

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les infections invasives, était de 49%. La résistance, pour les autres antibiotiques, était de 50%, pour l'érythromycine et le cotrimoxazole et de 40% pour les tetra-cyclines. Les sérotypes les plus fréquents dans les infections invasives étaient le 14,19F,6B,1,5 et 19A, alors que dans les in-fections invasives le sérotype 19F et le 14 étaient prédominants. Les sérotypes les plus résistants étaient représentés par le 14,19A,6B et 19F.Ces résultats, observés par les dif-férentes études menées, en Algé-rie, certes parcellaires, montrent une nette augmentation de la résistance aux antibiotiques et notamment dans les méningites. Plusieurs familles d'antibiotiques sont concernées par cette résistance, notam-ment les bêtalactamines (pénicillines et céphalosporines), les macrolides, le cotrimoxazole et les cyclines. De plus les sérotypes ont aussi évolué, avec une nette prédominance du sérotype 14, connu pour sa mulirésistance, ainsi que le 19F, 6B et le 19A. Il est important de souligner que le sérotype 19A est émergent chez nous, alors que l'Algérie n'a pas, encore, introduit le vaccin conju-gué antipneumococcique. Noter aussi, la persistance des sérotypes 1 et 5, connus pour être prévalents dans les pays en développement, où le sérotype 1 est res-ponsable de méningites épidémiques, en Afrique, alors que le sérotype 5 est responsable d'infections invasives, chez le petit nourrisson. Le sérotype 1 a, aussi, émergé dans les pays développés, où il est responsable d'empyèmes.L’évolution des sérotypes du pneumo-coque connaît des fluctuations dans le temps, indépendamment de la vaccina-tion. Les prescriptions d’antibiotiques in-terviennent comme facteur de sélection des sérotypes résistants.Comparativement aux données des pays voisins, nous retrouvons des résultats similaires, même si la Tunisie enregistre une prévalence plus importante de PSDP 53%, alors qu'il est de 44,8% au Maroc. Les sérotypes invasifs en Tunisie étaient le 14,23F, 4, 6B,9V,et 19A et au Maroc le 14,19F,6B,23F,1,5 et19A. Notons que le sérotype 4 a été retrouvé uniquement en Tunisie, et qu'au Maroc et en Tunisie le sérotype 23F semble plus fréquent qu'en Algérie. Au Maroc, le PCV-10, ainsi que le PCV-13, ont été introduits.Des mesures préventives s'imposent, afin de diminuer l'incidence des IPD. Elles passent, nécessairement, par la vaccina-tion. La rationalisation de l'utilisation des antibiotiques permet d’éviter la sélection

de sérotypes résistants non vaccinaux.Une étude épidémiologique, clinique et microbiologique est nécessaire, dans le but d'établir la surveillance des infec-tions invasives de l'enfant avant et après vaccination. L’OMS préconise la vacci-nation, ainsi qu’une surveillance épidé-miologique de l’incidence des IPD au moins deux ans, avant la vaccination et au moins, 5 ans après son introduction.Une mise à niveau de nos laboratoires, pour un meilleur diagnostic des infec-tions à pneumocoque, est nécessaire. L’organisation des observatoires régio-naux permettra une meilleure surveil-lance des infections à pneumocoque. La disponibilité des moyens matériels est indispensable, pour atteindre de tels objectifs

Références

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Algérie ESPID 2012

Algérie Vaccine 2012

Tunisie Vaccine 2012

Maroc Vaccine 2012

N= 67 N=49 N=142 N=102

2005-2012 2001-2010 2000-2009 2006-2010

14 23 15 43 17

19F 7 4 8 10

6B 6 3 11 11

23F 2 5 13 11

4 0 0 13 0

18C 2 2 3 3

9V 0 0 10 3

1 6 2 4 7

5 4 1 2 8

7F 2 1 2 3

3 2 1 1 1

6A 2 1 1 0

19A 6 1 6 8

NVS 5 13 28 5

PCV-7 55.3% 62.1% 70% 53.9%

PCV-10 71.1% 66.7% 77% 71.6%

PCV-13 86.8% 72.4% 80% 82.4%

Séro

type

s va

ccin

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Couv

ertu

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vacc

inal

e

Taleau1: Sérotypes prévalents au Maghreb et couverture vaccinale par les différents PCV

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ÉVÈNEMENT

9Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Santé mag: Pouvez-vous, Professeur, nous dire ce qu’est l’asthme et quels sont les signes cliniques, qui le caracté-risent ?

Pr. S. Nafti: L’asthme est une maladie inflammatoire chronique, qui concerne, essentiellement, les bronches. Elle entraîne des manifestations cliniques; c'est-à-dire, que le sujet va tousser et surtout, va être essoufflé, avec une sen-sation d’oppression, comme si sa cage thoracique était serrée par quelque chose, prise dans un étau. Cette difficulté respiratoire peut–être, plus ou moins, permanente; mais, il y a des moments où elle s’aggrave et c’est ce qu’on appelle la crise d’asthme. Le malade a les bronches tellement obs-truées qu’il ne peut plus respirer et surtout, expirer. L’expiration devient problématique pour lui, au point où il est gêné dans son sommeil, dans sa vie quotidienne, dans sa scolarité, si c’est un enfant, gêné pour faire les gestes les plus simples de tous les jours, comme s’habiller. Aller acheter un journal,

dans le cas d’un adulte, surtout s’il doit emprunter un chemin qui monte, et il sera vite essoufflé. Comme on le sait, le souffle s’est quelque chose de vital. On peut ne pas manger, ne pas boire, ne pas dormir mais on ne peut pas ne pas respirer. Ne pas respirer, c’est mourir. Le souffle, c’est la vie et lorsque ce souffle est perturbé, entravé, on devient com-plètement désemparé.

Est-ce une maladie héréditaire?Effectivement, le gène joue un rôle causal, lorsque les parents sont asth-matiques. Le terrain est, donc, propice; mais, pas forcément, décisif. Comme on l’a dit plus haut, l’asthme est une mala-die inflammatoire des bronches.

Quels sont les facteurs qui déclenchent cette inflammation ? Les facteurs sont multiples: on dit que la maladie est multifactorielle; c'est-à-dire, dans 50% des cas, les causes peuvent être d’origine allergique. On peut être allergique à la poussière des maisons; c'est-à-dire, aux acariens (tapis, mo-

quettes, peaux de mouton…), au pollen, aux graminées et à des produits divers, comme les éléments chimiques (sprays, parfum). Ainsi, cette agression des bronches se manifeste par une inflam-mation. Par ailleurs, cela peut ne pas être dû aux allergies, mais à des changements de climat. En effet, les variations clima-tiques -variations dans le taux d’humi-dité - peuvent entraîner, également, une hyperréactivité bronchique; c'est-à-dire, l’obstruction des bronches. Enfin, l'asthme d'effort se rencontre, spécifiquement, chez les sportifs. En tout état de cause, se sont le froid, la température, les agressions atmos-phériques et toute la pollution consta-tée (gaz d’échappement des voitures; surtout, celle dont les moteurs sont usés et mal réglés et à plus forte rai-son, lorsqu’il s’agit de diesel, carburant très polluant et agressif utilisé, hélas, dans notre pays, par 60 à 70% du parc automobile.) Les premières victimes de cette pollu-tion sont les enfants qui, hauts comme

"L’objectif, qu’on se fixe, est l’adoption d’un programme de prise en charge des maladies respiratoires "

Propos recueillis par Tanina Ait

Pr. Salim Nafti*, à Santé Mag

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trois pommes, sur le chemin de l’école, sont, donc, directement exposés à la sortie des tuyaux d’échappement et res-pirent, à plein poumons, les gaz d’éma-nation de ces véhicules. Ces chérubins sont victimes, égale-ment, du tabagisme passif, lorsque des adultes inconscients fument, en leur présence. D’ailleurs, les enfants, nés de parents fumeurs, font 5 à 6 fois plus de crise d’asthme que les autres. On voit bien que l’asthme a plusieurs causes et pas seulement l’allergie. Lorsque toutes ces causes identifiées sont réunies, c’est l’explosion.

Quelle est la prévalence de nombre d’asthmatiques, en Algérie?Justement, nous avons fait une étude, dans ce sens et il a été constaté que l’asthme est présent dans 3, 1% de la population adulte et 4, 1%, chez les en-fants. Ceci étant, environ 4 millions de la population algérienne souffrent de cette maladie, dans notre pays et c’est énorme.En raison du facteur pollution, cité plus haut, la prévalence de l’asthme est plus élevée en ville qu’a la campagne, où le climat est plus sain (ainsi, en milieu urbain, il est constaté trois fois plus de cas). Cette pollution est un facteur dé-clenchant et aggravant, pour peu qu’il y ait un facteur d’hérédité.

Quels sont les traitements de cette ma-ladie?Cette maladie inflammatoire des bronches est multifactorielle, comme nous l’avons dit. Pour la traiter, il faut en rechercher la cause. Par exemple, si l’asthmatique est allergique à la pous-sière, il faut essayer de faire ce qu’on ap-pelle l’éviction; c'est-à-dire, éviter que la personne ne soit en contact avec cet al-lergène. Ainsi, en assainissant l’environ-nement du malade; autrement dit, dans une maison bien aérée, ensoleillée et en n’utilisant pas de produits chimiques et enfin, des parents qui s’abstiennent de fumer, la diminution du risque sera évidente.

On peut prendre des mesures préven-tives dans nos maisons; mais, concer-nant la pollution, à l’extérieur, est-ce possible?Malheureusement, si on ne peut pas agir sur l’environnement à l’extérieur, à l’échelle individuelle, il est indéniable que la mobilisation de tous peut aboutir, un tant soit peu, à une amélioration de la situation. Je m’explique: en commençant par l’application, stricte, des lois relatives au contrôle technique des automo-biles, sur la protection de l’environne-ment - comme mettre des filtres dans les cheminés, afin que les émanations

des produits chimiques soient réduites-, appliquer les lois promulguées inter-disant de fumer dans les lieux publics, cafés, restaurants, aéroports …. Et bien ! On pourrait réduire le nombre d’asth-matiques et ce serait une très bonne avancée. L’asthme, c’est une maladie qui peut s’aggraver petit à petit, si elle est mal soignée et mal prise en charge. 1 à 2% des asthmatiques meurent, pendant les crises sévères. Ces complications et formes sévères peuvent être évitées, par une bonne éducation sanitaire du patient, qui consiste en l’évitement des facteurs de risques et en suivant les prescriptions, en matière de médica-ments. Le patient, par exemple, ne doit pas arrêter le traitement, ou le réduire, sans l’avis de son médecin traitant; pas forcement spécialiste. Le généraliste pourra le prendre en charge, aisément, le cas échéant.

Votre message ?L’objectif qu’on se fixe, en tant que Société algérienne de pneumo-phtisio-logie, est qu’il y ait adoption de notre programme de prise en charge des maladies respiratoires, comme l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), par les autori-tés concernées. Il faut qu’elles nous écoutent; car, encore une fois, nous disons que le nombre de ces malades ne cesse d’augmenter et va, encore, augmenter dans l’avenir, à cause des facteurs que nous avons cité plus haut; nonobstant le fait que cela va grever, encore plus lourdement, le budget de la Sécurité sociale. En effet, les dépenses sont déjà consi-dérables, en raison de la prise en charge, par cette organisme, des traitements des maladies chroniques, sans oublier les handicaps, car c’est une maladie qui devient invalidante et nous oblige à mettre ces malades en arrêt de travail, en permanence.Ces inconvénients peuvent être réduits, par l’adoption du programme, que nous avons proposé. Ce n’est que de cette façon que nous pourrions baisser la lourde facture. Il ne faut pas oublier que l’asthme est la troisième maladie chro-nique, en Algérie, après l’hypertension artérielle et le diabète

* Pr. Salim Nafti,chef de service de pneumo-phtisiologie au CHU Mustapha Bacha, Président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie.

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ÉVÈNEMENT

11Santé-MAGN°18 - Mai 2013

L’Algérie célèbrera, offi-ciellement, le 31 mai, la Journée mondiale contre le tabagisme et Constan-tine a été choisie, cette année, comme la ville-hôte, pour cet évènement, dans notre pays. C’est ce que nous a indiqué le Pr Salim Nafti, lors de notre entrevue.

Dans ce cadre, notre interlocuteur nous a pré-cisé que le slogan choisi; en l’occurrence, par son institution est: «Interdic-tion de fumer dans lieux publics». Ceci, pour rap-peler que la loi y afférente n’est pas toujours appli-quée, dans notre pays; ce qui fait que nous sommes en retard, sur le reste du monde. C’est, donc, notre urgence pour nous; alors que, pour les autres pays, à travers l’O.M.S, l'édition 2013 est placée sous le signe de «l’interdiction de la publicité, en faveur du tabac et celle d’empê-cher toute promotion, ou parrainage d’évènement sportif, ou autre, par une compagnie de produc-tion et de commercialisa-tion de tabac».Pour revenir à la situation de notre pays, le président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie précisera qu’il veut, effectivement, relancer cette idée fondamentale, qui n’est pas encore ad-mise par tous; à savoir, l’interdiction de fumer dans les lieux publics car, effecti-vement, il y a – encore - violation de la loi, à ce niveau, dira-t-il. En tout état de cause, si les différentes lois de protection de l’environnement et de santé publique étaient respectées

rigoureusement, la prévalence, en ma-tière de maladies telles que l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obs-tructive (BPCO), les maladies cardio-vasculaires, les cancers… baisseraient, évidemment; contrairement à ce qui se passe, aujourd’hui, nous a confirmé la professeur Salim Nafti. Il ajoutera que des efforts sont, encore, nécessaires à faire, pour atteindre ce but et en cela, tout le monde est concerné. A cet effet, nous avons constaté, chez ce médecin, une volonté bien chevil-

lée, car il n’a de cesse de dire et de réitérer, depuis plusieurs années, que «l’école doit jouer son rôle pédagogique, pour protéger l’enfant, le gen-darme et le policier, pour faire respecter la loi, qui exige de ne pas fumer dans les espaces publics; ainsi que le douanier, pour veiller à ce que ne soit pas introduite, dans notre pays, n’importe quelle substance nocive, qui porterait atteinte à l’intégrité, physique et mentale, de notre jeu-nesse.» Par ailleurs, il lance un appel aux parents, pour qu’ils prennent, efficace-ment, leur part de res-ponsabilité, dans l’éduca-tion de leur progéniture, afin de leur faire éviter les mauvaises habitudes, qui pourraient avoir des conséquences fatales: «la meilleure façon de ne pas fumer, c’est de ne jamais commencer». Notre interlocuteur attire, encore une fois, l’attention, pour cela, des pouvoirs publics, pour prendre des mesures dissuasives à la consom-

mation de tabac, en augmentant, par exemple, le prix de vente des cigarettes qui est «ridiculement trop bas» et d’in-terdire, également la vente à l’unité et bien entendu, à toute personne mineure d’en acheter, ou d’en vendre, car c’est la population la plus fragile. Enfin, il conclura par le rôle de sa profes-sion et dira que le médecin est là pour sensibiliser et surtout, pour montrer les bienfaits de l’arrêt du tabagisme, pour ceux qui en sont dépendants

Journée mondiale de la lutte contre le tabagisme:

sous le slogan "interdiction de fumer dans les lieux publics"

par Tanina Ait

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ÉVÈNEMENT

12 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Depuis 1987, la journée mondiale sans tabac; qui coïncide avec le 31 mai, est l’occasion de rappeler les dégâts du tabagisme, première cause de mort, évitable, dans le monde.

Salim Nafti, spécialisé en maladies res-piratoires mène, depuis quelques an-nées, une campagne pour le sevrage. Cet éminent professeur trouve inadmis-sible que la cigarette, qui est à l’origine, en Algérie, de 25 maladies, dont 4 can-cers et provoque, annuellement, 7 000 infarctus, 4 000 cancers du poumon et plus de 1 000 AVC, soit à la portée de tous.Dans notre pays, environ 15.000 per-sonnes meurent, chaque année, de ma-ladies liées à la consommation de tabac; soit 45 personnes, par jour.Le professeur Salim Nafti estime qu’il faut réduire le taux de tabagisme, à travers la promulgation de lois sé-vères, appliquées avec rigueur. Ces lois doivent, prendre en compte les recommandations suivantes: baisser le

nombre d’espaces réservés aux fumeurs et surtout, faire appliquer l’interdiction de fumer, dans les lieux et les transports publics; augmenter de manière consé-quente le prix du tabac, afin de rendre difficile l’accès au tabac; interdire la vente de tabac aux enfants et aux mi-neurs et faire obligation aux entreprises de faire respecter l’interdiction de fumer en milieu de travail, avec obligation de respect d’espaces de non-fumeurs, dans les entreprises.La phase répressive, dans la lutte anti-tabac, exige la révision de l'arsenal juridique existant pour instituer, notam-ment, des amendes contre les fumeurs et les vendeurs dans les lieux publics. L’organisation mondiale de la santé (OMS) impute, en effet, l’échec de l’application des lois anti-tabac, dans les pays du Tiers-monde - ou une ten-dance, catastrophique, à la hausse de la consommation de cigarettes est constatée -, à l’inexistence d’une volon-té politique. En d’autres termes, cette organisation pense que les politiciens

de ces pays ne sont pas convaincus par la nécessité, voire l’urgence, de réduire le taux du tabagisme.L’étape répressive est indispensable, estiment les spécialistes, sachant que les actions de sensibilisation de la po-pulation, contre les maladies liées au tabagisme et ses dangers, n'ont donné aucun résultat. Le professeur Nafti, membre, également, du Comité national anti-tabac, soutient qu’entre 1992 et 1999, la consommation du tabac a augmenté de 600%. Ce fléau s’est propagé, même au niveau des écoles. Une étude récente, menée par le ministère de la Santé, sur un échantillon de 200 enfants, dans deux collèges, l’un en zone urbaine et l’autre en zone rurale, a révélé que 24% des élèves du cycle moyen fument. 70% des parents des fumeurs ignorent ce fait. 87% de ces fumeurs mineurs ont de mauvaises relations avec leurs proches.Cette enquête, réalisée en collaboration avec le service d’épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP), montre, également, que près de 25% des élèves fument au sein de l’établissement sco-laire et 60% dans la rue.Dans le monde, le tabac tue plus de 5 millions de personnes, par an. On im-pute à la cigarette, le décès d’un adulte sur dix. Parmi les cinq principaux facteurs de risque de mortalité, c'est la cause de décès le plus facilement évitable. Onze pour cent des décès, dus aux cardiopa-thies ischémiques, la première cause de mortalité, au niveau mondial, sont attri-buables à la consommation de tabac; de même que plus de 70% des décès par cancer du poumon, de la trachée et des bronches. Si les tendances actuelles se poursuivent, le tabagisme tuera plus de 8 millions de personnes, par an, d'ici 2030. Il faut savoir que les consé-quences du tabagisme ne sont pas, ex-clusivement, liées aux dépenses de la santé publique, pour traiter les malades. La consommation de la cigarette a, aus-si, un coût économique, parce que les victimes décèdent durant la période la plus productive de leur vie

Journée mondiale sans tabac:

la cigarette tue, aussi, en Algérie par Chahra Ramzy

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ÉVÈNEMENT

14 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Le premier malade ayant subi une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques "CSH" (uti-lisation des cellules à des fins thérapeutiques), en début d’année, à l’Etablissement hospitalo-universitaire 1er novembre 1954 (EHU d’Oran) va très bien, a annoncé le Pr Mohamed Bekadja chef de service de greffe de moelle osseuse, dans cette structure sanitaire.Le malade âgé de 33 ans a subi l’allogreffe en février dernier au niveau de notre unité, ou-verte l’année dernière. Il se porte très bien et "nous suivons son état de santé régulièrement", explique le Pr Bekadja en marge du 10ème congrès maghrébin d’Hématologie.Une deuxième personne vient d’être greffée, au mois de mars dernier et une troisième est, ac-tuellement, en train se faire greffer, en ce mois de mai."Nous espérons at-teindre nos objectifs tracés et réaliser une quarantaine d’allo-greffes, par an, si on nous donnait tous les moyens nécessaires et les médicaments, en particulier", a-t-il ajouté.Cet acte thérapeu-tique réalisé à l’ouest du pays, est le deuxième du genre sur le niveau national après celui réalisé par Pr Rose-Ma-rie Hamladji du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC-Alger).Ce genre d’interventions va ouvrir de nouvelles perspectives, en matière de prise en charge des malades et réduire la facture des soins, à l’étranger. Le coût du traitement d’un malade à l’étranger est de 400.000 euros. L’allogreffe de CHS est un traitement, qui per-met de guérir un grand nombre de patients, atteints de maladies malignes. Par ailleurs, l’expert a souligné que pas moins de 150 autogreffes ont été réalisées, par la structure de greffe de moelle osseuse l’EHU d’Oran, formée de plusieurs services, dont ceux de l’hématologie, de l’immunologie, de bacté-riologie, de parasitologie, de pharmacologie, d’hémobiologie et autres

Plus de 700 spécialistes prennent part au 10ème congrès maghrébin d’hématologie associé au 10ème congrès national d’hématologie et de transfusion sanguine, de la So-ciété algérienne d’hématologie et de transfusion sanguine (SAHTS), ouverts jeudi après-midi, à Oran.

Durant deux jours, les experts ma-ghrébins se pencheront sur deux thèmes; à savoir: "Le myélome mul-tiple" et "Les anémies carentielles".Le but de ce congrès, auquel par-ticipent d’éminents experts euro-péens, "est de regrouper les spécia-listes maghrébins autour des deux thèmes retenus pour cette ren-contre et d’échanger les expériences en matière de recours à la biologie moléculaire ", a indiqué le président du congrès, le Pr. Mohamed Amine Bekadja, chef de service d’héma-tologie et de thérapie cellulaire, à l’EHU Oran."Ces deux rencontres médicales constituent des forums et des es-paces de convivialité, où s’offrent de

grandes opportunités de travail en commun", a-t-il souligné."Nous avons un intérêt à travail-ler ensemble avec nos collègues maghrébins, afin d’asseoir un pro-tocole commun de prise en charge, car nous assurons le même type de prestations", a-t-il ajouté."Les experts maghrébins tenteront de mettre sur pied des protocoles de traitement qui permettront d’as-seoir des procédures et une traçabi-lité sur tout ce qui va se faire", a t-il, encore, dit.La représentante de la commis-sion de l’ethique à la Société fran-çaise d’hématologie (SFH), Mme Dominique Bordessoule a donné un aperçu sur le fonctionnement de cette commission, qui s’occupe des aspects éthiques, liés au domaine de l’hématologie.Plusieurs communications, abordant les situations épidémiologiques des pathologies du sang, en Algérie, ainsi qu’en Libye, Tunisie, Maroc, seront animées, par des spécialistes, durant cette rencontre

Plus de 700 participants au 10ème congrès maghrébin

d’hématologie à Oran

Le premier malade ayant subi une allogreffe, à l’EHU

d’Oran, se porte très bien

Pr. Bekadja

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ÉVÈNEMENT

15Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Près de 2.000 Algériens souffrent de myélome multiple, avec une incidence de 1.1% pour 100.000 habitants, selon les résultats d’une récente enquête na-tionale, exposée lors du 10ème congrès maghrébin d’hématologie, organisé du 23 au 25 mai à Oran.

Le myélome multiple est une forme de cancer affectant les plasmocytes, qui résident, essentiellement, dans la moelle osseuse et sont responsables de la pro-duction des anticorps. Cette pathologie touche principalement des sujets âgés, a-t-on expliqué, lors de ce congrès.Cette enquête nationale est un travail de collaboration avec 17 services d’hé-matologie, de différents établissements hospitaliers du pays, dont cinq (5) ser-vices à l’Est, six (6) au Centre et six (6) à l’Ouest, a indiqué la rapporteuse du groupe de travail algérien sur le myé-lome, Mme Saïdi Mahdia, du CHU Batna.L’étude rétrospective, effectuée sur 6 ans (2006-2012), a relevé 1.938 pa-tients atteints de myélome multiple, contre 1.515 patients, diagnostiqués lors de la première étude, faite sur 12 ans

(de 1994 à 2005). Environ 500 patients ont été diagnostiqués à l’est du pays, soit (26%), 1.054 (54.4%) dans la région centre et 388 patients à l’ouest, a-t-on indiqué, de même source.Le service d’hématologie du CHU Blida vient en premier, avec plus de 370 pa-tients diagnostiqués, le centre "Pierre et Marie Curie" (CPMC, Mustapha Pa-cha, Alger) au second rang, l’hôpital de Beni messous (Alger) troisième et celui de Tizi Ouzou quatrième. La moyenne d’âge des malades est de 63 ans, avec des limites entre 22 et 96 ans, a-t-on ajouté.Cette hémopathie maligne montre plu-sieurs manifestations. Des douleurs osseuses en premier lieu, des fractures pathologiques répétées, ainsi que l’in-suffisance rénale.Probablement, en raison de l’utilisa-tion répétée des pesticides, les travail-leurs de la terre sont les plus touchés, avec 13%, les maçons viennent en deu-xième place, avec près de 9%. Les mé-decins, les dentistes et les infirmiers sont touchés à moins de 1%, relève la même étude.

L’étude signale, selon l’oratrice, une augmentation du nombre d’atteints de cette affection, diagnostiqués, principa-lement, avec la croissance du nombre des services d’hématologie, au niveau national et l’amélioration des moyens de diagnostic.Par rapport à la première, effectuée sur 12 ans, qui a décelé 1.515 malades, cette étude, sur six ans, a montré une aug-mentation du nombre de malades.Néanmoins, il reste inférieur au taux en-registré dans les pays occidentaux, esti-mé entre 4 à 7% sur 100.000 habitants et légèrement supérieur à celui enregis-tré en Tunisie (0.7%) et au Maroc (1%).Le stade clinique avancé des patients (stade 3, pour la grande majorité) im-pose un diagnostic précoce de cette hé-

mopathie maligne, qui devrait concer-ner, aussi, les plus jeunes. Il a été relevé, dans cette enquête, l’apparition de la maladie chez un jeune de 22 ans, a indi-qué Mme Saïdi.En outre, elle a annoncé la création d’un registre algérien de myélome, qui a reçu son agrément le 20 mai dernier

Près de 2.000 Algériens atteints de myélome multiple

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ACTUALITÉ

17Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Santé mag: Vous avez été le promoteur de la création de l'Unité mixte de ser-vices Biosciences Gerland. Pouvez-vous nous expliquer le concept?

P. Jurdic: Le concept est assez simple, même si la réalisation est plus com-plexe. En effet, sur le site de Gerland, correspondant à la partie sud de Lyon (à la confluence du Rhône et de la Saône) il existe un fort potentiel de recherche en sciences du vivant. On y trouve l'Ecole Normale Supérieure de Lyon (ENS Lyon), mais aussi, l'Université Claude Bernard Lyon1 (UCBL), l’Institut de Biologie et de Chimie des Protéines (IBCP), du CNRS et le Centre Internatio-nal de Recherche en Infectiologie (CIRI), de l’Inserm. Ceci représente, au total, plus de 10 départements de recherche, regroupant près de 80 équipes de re-cherche. De plus, certaines des équipes ont des extensions sur le site hospitalier Lyon sud, en lien avec les cliniciens, pour une recherche de type translationnelle. La recherche en biologie fait appel, de plus en plus, à des équipements oné-

reux (microscopie, cytométrie, analyse des protéines, animaleries,...) et il n’est plus envisageable que chaque équipe, ou chaque département, achète son propre équipement, à son usage propre. Il nous est apparu nécessaire de mutua-liser les forces et les moyens, au service de la communauté. C’est-à-dire, chacun des départements, selon ses spécifici-tés et ses centres d’intérêt, a mis à la disposition de l’ensemble des locaux, mais aussi, du personnel technique et souvent, des équipements. Ainsi, l’IBCP a mis, au service de la collectivité, ses compétences en analyse des protéines, alors que les immunologistes ont mis en commun leurs compétences en cytomé-trie de flux. Ces équipements sont gérés par l’unité mixte de service (UMS). Par ailleurs, celle-ci reçoit une dotation, annuelle, des quatre tutelles (ENS Lyon, UCBL, Inserm et CNRS), mais aussi, des postes de techniciens. Enfin, chaque scien-tifique peut accéder à tous les équi-pements du site, grâce à un système unique de réservation et à un prix cor-

respondant au coût d’entretien dudit équipement. Moyennant une tarification plus importante, nos équipements sont accessibles à tous les biologistes, ainsi qu’aux industriels.

Cette unité existe depuis plus de dix ans. Est-ce que les objectifs, assignés au projet initial, ont abouti?Oui, les objectifs, assignés à la créa-tion de l’UMS, ont été, majoritairement, atteints. Ceci a été possible grâce à la vision de quelques collègues et à l’es-prit collectif, manifesté par la plupart des directeurs de département et chefs d’équipe. Il est évident que, maintenant, la collectivité des biologistes du sud de Lyon ne pourrait plus se passer de l’UMS. Elle y trouve du matériel sophisti-qué, des compétences apportées par les ingénieurs et techniciens et une gamme d’équipement qu’aucun département seul ne pourrait se payer.

Avez-vous contribué, par le truchement de cette organisation de gestion des plates-formes technologiques, à mieux

"L’Algérie doit recourir aux chercheurs algériens, établis à l’étranger"

Propos recueillis par Rania Hamdi

Pierre Jurdic, directeur général de l’unité mixte des services de biosciences, à Santé Mag:

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ACTUALITÉ

18 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

"Nous avons un projet d’introduction de nos produits, en Algérie"

Propos recueillis par Rania Hamdi

Marcello Criscuolo, à Santé Mag: avancer, dans la recherche scientifique ?Ceci est une évidence ! Le nombre de publications scientifiques, de niveau international, qui font référence aux plateaux techniques de notre structure fédérative, est considérable. De même, grâce à ces plateaux, les scientifiques, d’horizons divers, se rencontrent sur les plateaux et se mettent à collaborer. D’autre part, l’UMS organise, annuelle-ment, une journée scientifique, qui per-met à la communauté de se rencontrer et d’échanger. Nous venons d’organiser, pour la deuxième année consécutive, des journées de recherche translation-nelle avec les cliniciens hospitaliers et des industriels. La vie scientifique est riche. On peut, aussi, voir arriver une étape de plus, dans ce développement. En effet, l’UMS Biosciences Gerland Lyon sud coopère avec une nouvelle structure, appelée IRT Bioaster. Cette dernière est une association de sociétés pharma-ceutiques et de biotechnologies. Nous travaillons ensemble, pour installer des plateformes technologiques com-munes, au service des chercheurs aca-démiques et des industriels. Où en est la recherche, en biotechnolo-gies, en France ?La recherche, en biotechnologies, en France, s’est développée depuis de nombreuses années; mais, il est certain qu’elle n’a pas atteint le niveau des USA. Je dirais même qu’elle a été un sujet de déception. En effet, il semblait que les biotechnologies seraient une source importante de création d’emploi et cela n’a pas été le cas.

Concevez-vous une coopération, dans ce domaine, avec des organismes algé-riens ?J’ai fait de la recherche en Algérie, il y a plus de 30 ans. C’était en hématolo-gie, au Centre Pierre et Marie Curie, à l‘hôpital Mustapha d’Alger. Depuis, je n’ai plus eu beaucoup de contacts avec la recherche de ce pays, mais je serais heureux de renouer. Approchant de la retraite, mon rôle pourrait être celui de conseiller. Mais, il me semble qu’il serait utile, pour la recherche algérienne, d’établir des contacts plus étroits avec les nombreux algériens, qui font de la recherche, dans tous les domaines (y compris dans les biotechnologies), en France, mais aussi, dans d’autres pays. Il y a, là, un vivier de compétences qu’il est dommage de ne pas utiliser !

Le directeur exécutif du laboratoire argentin Biosidus, revient, dans cette interview, sur l’obtention de bovins transgéniques du lait, contenant de l'hormone humaine de croissance, utile dans le traitement de plusieurs maladies, dont le nanisme. Globale-ment, il parle des projets de recherche en biotechnologie et du développement des médicaments bio-similaires.

Santé mag: Vous avez conduit de nombreuses recherches. Qu’en est-il des études, sur les produits de bio-technologie?

M. Criscuolo: Durant presque trois décennies de R&D, Biosidus a conduit différentes recherches, afin d’obtenir des approches thérapeutiques inno-vantes. Nous focalisons, actuellement, nos activités de R&D sur une accéléra-tion de la pénétration du marché, par notre robuste pipeline de produits bio-similaires et d’autres technologies in-novantes, comme la thérapie génique, appliquée sur les maladies vasculaires et la transgénique animale, ainsi que la production d’une plate-forme techno-

logique, visant à obtenir des protéines humaines et hormones de croissance. Concernant notre projet de thérapie génique, la nouveauté réside dans la technologie, qui utilise les gènes comme médicament. C’est le condi-tionnement du gène VEGF, sous une forme pharmaceutique. Cela permet la revascularisation et la régénération, aussi bien du cœur que des muscles atrophiques. Il conduit, aussi, à une réversibilité des effets de l’ischémie, associé à une attaque cardiaque, ou cérébrale. Le projet de transgénique animale a pour objectif l’accroissement de la rentabilité de la production des pro-téines recombinantes, destinées à l’usage pharmaceutique. En se basant sur la performance de cette plate-forme technologique, nous travaillons, également, sur le développement de bovins transgéniques, pour la pro-duction d’hormones de croissance humaine. Ce lait contient des éléments nutritifs, additionnels aux traditionnels nutriments. Nous travaillons, actuel-lement, sur la possibilité d’obtenir du lait de vache capable de prévenir les infections par rotavirus. Pour votre information, le rotavirus est l’un des plus courantes causes de mortalité et morbidité infantile, pas seulement en Argentine, mais dans d’autres pays émergents.

BioSidus S.A. est devenu leader, dans le développement et approvisionne-ment en médicaments génériques et aussi, en bio-similaires. Pouvez-vous nous en parler davantage ?Grâce à notre technologie, nos re-cherches et le développement de nos capacités, ainsi que notre connais-sance du marché international, nous nous sommes placés, effectivement, en acteur privilégié dans le marché des bio-similaires.

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19Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Notre objectif et de devenir carrément leader, dans ce segment, dans les mar-chés des pays émergents. Nous avons, d’abord, lancé Hemax (Érythropoïétine humaine recombi-nante), en Argentine, en 1990, comme une première mondiale. A ce jour, plus de 70 millions de doses ont été admi-nistrées dans environ 30 pays; géné-ralement, pour les insuffisants rénaux, sous hémodialyse. Nous avons développé d’autres molé-cules comme l’interféron béta 1a, indi-qué dans le traitement de la sclérose en plaque; l’interféron alfa 2a et l’inter-féron alfa 2b, qui traitent les hépatites virales et certains cancers de sang; Fil-grastim et Lenograstim, qui prennent en charge la neutropénie, liée à la chimiothérapie… Nos derniers produits lancés sont le Teriparatide, et l’osteoa-nabolic, indiqués dans le traitement de l’ostéoporose.

Vous avez participé, en janvier dernier, à un colloque sur les biotechnologies en Algérie. Pensez-vous, d’après votre expérience, que le pays a les capacités requises, pour une telle démarche ?Même si Biosidus est un fabriquant de produits pharmaceutiques finis, nous comprenons que la clé de la croissance est dans les alliances stratégiques avec nos partenaires, à travers le transfert des technologies et la création de joint-ventures. En Algérie, nous avons trouvé des partenaires potentiels, intéressés par investir dans l’introduction de nos pro-duits, sur le marché national. Nous col-laborons, notamment, avec IMC, sur un projet de transfert de technologie, en vue de produire, localement, la forme finale de notre epoetin. Nous sommes confiants, quant à l’aboutissement de ce projet, dans les années à venir. Cela dit, je ne suis pas très bien connec-té avec le scientifiques algériens, ni ne connais l’environnement pharmaceu-tique de votre pays. Il n’en demeure pas moins que je suis persuadé que, quand il y a de la volonté, on peut accomplir de grandes réalisations

Avant leur suspension, Diane35®et ses génériques n'étaient pas indiqués en tant que contraceptifs, en France. L’Agence européenne du Médicament (EMA) vient de publier un avis positif, concernant Diane 35®. Elle estime que sa balance bénéfices-risques est favo-rable, dans le traitement de l’acné hor-monal. Depuis la fin du mois de mars, cet anti-acnéique - largement prescrit, hors-AMM, comme contraceptif – est sus-pendu, par les autorités françaises. «La balance bénéfices-risques de Diane 35® et de ses génériques est favorable, dans la mesure où elle est prescrite, dans cer-tains cas bien définis», a estimé l’EMA. «Ces médicaments devraient, ainsi, être exclusivement proposés dans le trai-tement d’une acné modérée à sévère, d’origine hormonale, ou associée à un hirsutisme, chez des femmes en âge de procréer», précise l’agence. De plus, ce type de molécule ne devrait jamais être prescrit en première intention; mais, uniquement, en cas de résistance aux autres traitements disponibles, contre l’acné. Ces mesures doivent permettre de réduire les risques de thrombose embolique veineuse et artérielle, asso-ciés à la prise de ces médicaments. A noter que ces indications ne sont pas nouvelles, puisque l’AMM de Diane35® et de ses génériques concernait, uni-quement, le traitement de l’acné, en France.

Des mesures pour mieux informer Le décès de 4 femmes, survenu dans

l’Hexagone, depuis 1987 et attribué à la prise de Diane35®, avait incité l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) à suspendre son utilisation, à la fin du mois de mars dernier. Très largement prescrit comme ‘pilule’, ce médica-ment présente, en effet, les caractéris-tiques d’un contraceptif hormonal, sans, pour autant, être indiqué dans ce but. C’est pourquoi, l’EMA rappelle que «les femmes concernées ne devraient pas prendre d’autre contraceptif hormonal, en association». Elles augmenteraient, alors, leur risque de thrombose embo-lique. Toutefois, «ce risque est faible et bien connu. Des avertissements sont in-clus, dans la notice d’utilisation», ajoute l’agence européenne. Saisie par l’ANSM en janvier, elle admet, quand même, qu’il faudrait davantage d’information, afin de réduire, encore, les risques – bien que faibles – associés à cette molécule. C’est pourquoi, l’EMA recommande: De nouvelles contre-indications et aver-tissements, pour les patients et les professionnels de santé; des efforts, pour améliorer leurs connaissances en matière de risque thromboembolique. Les symptômes devraient être mieux connus, afin de réduire le délai de dia-gnostic et de traitement et enfin, une meilleure pharmacovigilance, dans tous les Etats. Sollicitée, par l’agence de presse Des-tination Santé, sur l’éventualité d’une levée de la suspension, française, de Diane 35®, l’ANSM ne s’est pas exprimée, à l’heure où nous publions cet article

Diane 35®:l’Europe lui renouvelle

sa confiance

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20 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Les condylomes génitaux, appelés, également, verrues génitales sont des lésions visibles, provoquées par un virus, le papillomavirus. C’est une infection sexuellement trans-missible et très répandue, en Algérie, selon une enquête nationale, menée par le Professeur Bakar Bouadjar. La mala-die reste taboue et très peu de personnes, affectées, consultent. Dans cette entretien, accordé à Santé Mag, le spécialiste incite à consulter, afin d’éviter les complications fâcheuses de cette pathologie; d’autant plus que le papillomavirus est mis en relation avec le cancer du col de l’utérus.

Santé mag: Vous avez réalisé une en-quête nationale, relative aux verrues dues au virus «papillomavirus», tou-chant les parties intimes des personnes. Quels sont les résultats de vos investi-gations ?

Pr B. Bouadjar: Cette enquête, nous l’avons réalisée, pour tenter de vérifier, d’abord, si cette infection des parties génitales, par le papillomavirus, est fré-quente et voir, par la même, si elle est bien prise en charge, par les dermato-logues. Nous avons, donc, ciblé ces pra-ticiens à l’aide d’un questionnaire. Ainsi, un tiers, environ, des dermatologues (106), exerçant dans 16 wilayate, ont

participé à cette enquête.Notre enquête a démontré que: 1/ cette infection est fréquente. La plu-part des dermatologues voient plus de 4 malades, par an; ce qui est énorme, quand on sait que c’est une mala-die honteuse. Donc, peu de malades consultent et par ailleurs, c’est, parfois, une découverte fortuite.

2/ Plus de 75% des patients ont plus de 20 ans.

3/ Le partenaire féminin est consulté rarement (42%), alors que les ver-rues génitales sont une infection sexuellement transmise et le frottis

"Notre enquête confirme la fréquence, élevée, des condylomes

génitaux et leur prise en charge n’est pas bien respectée"

Propos recueillis par Tanina Ait

Pr. Bakar Bouadjar*, à Santé Mag:

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21Santé-MAGN°18 - Mai 2013

cervico-vaginal, chez ce dernier, est de-mandé seulement par un médecin, sur 4. Seuls 6% des médecins demandent un test ADN, destiné à diagnostiquer l’infection par des virus HPV, hautement cancérigènes (type 16, 18, 33).Le bilan d’extension de l’infection est réalisé, uniquement, par le quart des médecins. Le traitement de l’infection est classique (cryothérapie, électrocoagulation).Seuls 25% des médecins contrôlent leurs malades, après guérison et quand le contrôle est fait, c’est, le plus souvent, dans des délais assez longs (plus d’un mois). Cette enquête confirme la fréquence, élevée, des condylomes génitaux et montre que les recommandations, quant à leur prise en charge, ne sont pas bien respectées. Quelle est la population à risque ?La population à risque c’est, surtout, la tranche d’âge comprise entre 20 et 40 ans; car, c’est connu, cette maladie est sexuellement transmissible, comme le sida, la syphilis … Elle se transmet par des rapports sexuels; donc, ce sont les personnes qui

ont beaucoup de partenaires et qui ne se protègent pas, de surcroît; ainsi que les homosexuels, également, à l’évi-dence. Cependant, pour un couple fidèle et stable, généralement, il n’est pas exposé au risque.

Quelle est la souffrance psychologique, chez le malade ? Les retombées psychologiques sont très importantes, car cette maladie est consi-dérée comme honteuse, donc taboue. Ce qui fait que les gens ne consultent pas, ou tardent à le faire. Ils ne viennent en consultation que lorsque les verrues se multiplient et prennent la forme d’un «chou-fleur». Ainsi à ce stade-là, c’est un peu tard, car les lésions sont très importantes et leur traitement est très difficile. Ces lésions tumorales sont considérées comme des cancers in situ. Cela occasionne, bien entendu, un impact psychologique né-gatif chez le malade, nonobstant les re-tombées fâcheuses sur le couple, provo-quant même des divorces, compte tenu de l’aspect dérangeant de ces verrues. Par ailleurs, ces lésions virales peuvent être responsables du cancer du col de

l’utérus.

Quelles sont les recommandations que vous voudriez donner?Ma recommandation est de dire aux gens, qui ont des verrues sur leur par-ties génitales; c'est-à-dire, sur le pénis, la vulve, au niveau de la zone anale, ou ailleurs, dans les parties intimes, qu’il n' y a aucune honte à consulter un der-matologue, car il vaut mieux consulter à un stade précoce, pour détruire ces verrues, plutôt que d’attendre un stade tardif, où les lésions sont très profuses et les traitements, alors, beaucoup plus lourds; surtout, si on est, déjà, au stade de cancer génital. Mon message est qu’il ne faut pas rester bloqués, dans ce cas-là et ne pas avoir honte à consulter et ne jamais garder cette maladie en secret; mais, impéra-tivement, en faire part à son médecin. Une fois qu’on a détruit ces verrues, il faut que le malade se fasse contrôler, régulièrement, afin de maîtriser les réci-dives

* Pr. Bakar Bouadjar,Professeur en dermatologie et chef de service au CHU de Bab El-Oued

... une partie de la conférence de presse.Photos

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22 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Les maladies, sexuellement transmis-sibles, font ravage, en Algérie. Pour cause, la prostitution, qui demeure une pratique «sauvage», cachée, fréquente et incontrôlée. Le Professeur Habel tire la sonnette d’alarme sur cet acte, qui est une véritable catastrophe. Tout en expliquant ce que sont ces maladies, leurs conséquences gravissimes… le Pr en gynécologie insiste sur la préven-tion et conseille de ne pas occulter ces maladies, qui relèvent d’un véritable problème national.

Santé mag: Pouvez-vous, professeur, nous expliquer ce que sont les maladies sexuellement transmissibles ?

Pr. M.A. Habel: Les maladies sexuel-lement transmissibles (MST) sont des maladies, qui relèvent d’un problème national; mais, qui, malheureusement, est tabou. Elles se transmettent par voie sexuelle; mais, l’inquiétant c’est que ces pathologies sont occultées dans notre société, particulièrement dans les milieux conservateurs. Et pourtant, les choses sont là. Ce sont des maladies très fréquentes, très graves, voire cer-

taines d’entre elles peuvent entraîner la mort. Lors d’une grossesse, la femme enceinte peut contaminer son enfant. Cela peut infecter les yeux du bébé, provoquer des maladies, graves de la respiration. Ces maladies on les retrouve là où on s’y attend le moins.

Peut-on avoir des chiffres ?D’après les chiffres avancés par l’Orga-nisation mondiale de la santé (OMS), 250 millions de personnes sont infec-tées, chaque année, dans le monde et nous faisons partie de ces statistiques. En Afrique, et l’Algérie incluse, bien évidemment, 40% de personnes sont atteintes de la blennorragie, qu’on ap-pelle vulgairement «chaude pisse», la syphilis 20%, le chlamydia 15%, l’herpès génital, qui peut être la cause du cancer du col utérin, 10%; sans parler du sida, qui touche 80% de prostituées et 10 à 15% de femmes au foyer. Chez nous, il faut noter que la prostitution n’est pas contrôlée; elle est sauvage, occasion-nelle. Qu’on le veuille ou non, il y a, chez nous, une prostitution cachée et fréquente qu’on ne contrôle pas; ce qui

constitue une véritable catastrophe.

Vous dites une "catastrophe" chez nous, pourquoi ?Les personnes atteintes n’en parlent pas, ne font pas de diagnostic; d’autant plus que, parfois, ces maladies ne pré-sentent pas de signes apparents. Seuls le gynécologue, le médecin généraliste, ou la sage-femme peuvent les dépister, lors d’un examen.

Quelles sont les maladies les plus fré-quentes, chez nous ?En Algérie, il y a, d’abord, la blennor-ragie (chaude pisse)- on l’appelle ainsi, car elle touche les canaux génitaux et donne des sensations de brûlure ter-ribles à la femme et à l’homme, lors de l’émulsion d’urine-. Il y a, aussi, le chancre mou, qui est très fréquent. Il se présente comme un petit bouton, sur les organes génitaux. La syphilis, qui est de retour chez nous, particulièrement dans le Grand Sud, avec les frontières des pays sub-sahariens. On peut citer, aussi, la chlamydia qu’on retrouve partout sur le territoire national et qui peut être la cause de stérilité. L’hépatite B, l’herpès

"Les maladies, sexuellement transmissibles, (MST), sont très

fréquentes et occultées, en Algérie" Propos recueillis par Tanina Ait

Pr. Mohamed Arezki Habel*, à Santé Mag:

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génital qui peut évoluer en condylome et se transformer en cancer du col uté-rin. Et bien sûr, il y a le "fameux" sida, que tout le monde connaît maintenant, mais trop occulté, alors qu’il existe, mal-heureusement, chez nous et de manière de plus en plus fréquente. Toutes ces maladies se transmettent par le sang, les secrétions génitales ou le sperme.

Comment peut-on prévenir ces diffé-rentes et graves maladies ?D’abord, la fidélité dans le couple. Cela diminue les risques de contamination. Sinon, utiliser le préservatif. Contre l’hé-patite B, il y a un vaccin. Récemment, on a, également, introduit le vaccin contre le cancer de l’utérus (l’herpès et le condylome), qu’on administre à la jeune fille avant le premier rapport sexuel. Mais, si je vous dis que ces deux vac-cins existent cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre des précautions, car leur efficacité n’est prouvée qu’a 80%. Donc, la meilleure façon de se protéger c’est l’utilisation du préservatif, en cas de rapport sexuel douteux, ou l’absti-nence.

Ces maladies ont-elles un traitement ?Si on prend ces différentes maladies, on peut soigner la blennorragie et la syphi-lis, dans le cas où elles sont détectées. Pour cela, il suffit de les diagnostiquer, par un bilan sanguin. Pour le condy-

lome, qui est aussi un cancer du col, si on fait un diagnostic précoce, on peut le traiter et éviter des complications. L’essentiel et d’en parler à son méde-cin; il n’y a aucune honte. Le praticien est toujours là, pour écouter, orienter, soigner le malade, sans jugement de valeur. Cela peut, au moins, diminuer le risque de propagation de ces maladies, qui peuvent, mal soignées, provoquer des complications.

Quels sont les moyens les plus efficaces dans la prévention ?Il faut expliquer aux gens, communiquer, discuter, pour prévenir. Toujours en par-ler, à travers les médias, à la télévision, dans les journaux, à la mosquée, dans les écoles. Cela ne relève pas de cours d’éducation sexuelle - qui est un ta-bou, chez nous- mais, tout simplement d’éducation, d’hygiène. La prévention relève, aussi, de la discussion entre le patient et le médecin traitant. Ce dernier doit connaître les habitudes sexuelles du couple. En outre, des examens, pour la détection du sida, de l’hépatite B, de l’herpès, du condylome doivent être, systématiquement, demandés, lors de la consultation.

Quels sont les signes qui doivent pous-ser une femme à consulter ?Les démangeaisons, les pertes et pru-rit vaginal, la fatigue, des douleurs lors

des rapports sexuels - que ça soit chez l’homme, ou chez la femme - sont au-tant de signes qu’il ne faut pas négli-ger. Lorsque ces symptômes sont, déjà, visibles, c’est parce que la maladie a fait du chemin et donc, il faut traiter sans tarder.

Un dernier mot…J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas oc-culter ce problème, chez nous. Le seul moyen de sortir de ce marasme est d’en parler. Ne pas faire la politique de l’autruche et se dire que, chez nous, cela n’existe pas. Non seulement c’est fré-quent, mais ce sont des maladies très graves. Ne pas se dire que nous sommes de bons musulmans. Ça existe dans tous les pays du monde, musulmans ou non !Il faut transmettre le message, surtout pour les gens de l’intérieur du pays, des petites villes, des petits villages, de la montagne. Certains hommes sont in-conscients. Ils ont des rapports sexuels avec différents partenaires et conta-minent leurs épouses. La contamination, en Algérie, est beaucoup plus masculine que féminine, alors qu’en Europe, c’est le contraire

* Pr Habel, directeur général de la clinique El-Bordj de Bordj-El-Kiffan, gynécologue-obs-tétricien, spécialiste de la stérilité et fécondité in vitro.

Des virologues américains ont créé un nouveau test permettant d’identifier les anticorps contre le VIH, le virus respon-sable du sida, dans le sang de certaines personnes infectées; ce qui pourrait ac-célérer la recherche sur un vaccin, selon leur étude publiée. Ces anticorps, qui neutralisent le VIH (virus de l’immunodéficience humaine), sont capables d’empêcher une infection par la majorité des souches du virus dans le monde, expliquent les auteurs de cette recherche, parue dans la revue américaine ‘’Science’’, datée du 9 mai. Les scientifiques de l’Institut national des allergies et des maladies infec-tieuses (NIAID) étudient, depuis long-temps, des sujets rares infectés avec le VIH, dont le sang montre de puissantes propriétés de neutralisation du virus. Comprendre comment ces anticorps se développent et attaquent le virus

peut révéler des indices importants, pour concevoir un vaccin anti-VIH, qui demeure un énorme défi, pour la mé-decine. Jusqu’alors, les techniques ne permettaient pas de détecter facile-ment, en analysant les échantillons de sang, les caractéristiques des anticorps du VIH présents, ou les parties du virus qu’ils ciblaient, expliquent les auteurs de l’étude. De plus, il était "extrêmement laborieux" de déterminer où et comment ces anti-corps s’attachaient au virus, nécessitant, en outre, de grandes quantités de sang des donneurs. Ce nouvel outil permet aux scientifiques de déterminer, précisément, les anti-corps du VIH présents dans un échantil-lon de sang donné. Appelé "empreinte digitale" des anticorps neutralisant le VIH, cet outil qui est, en fait, un algo-rithme mathématique, permet d’exploi-

ter l’importante banque de données sur les anticorps contre le VIH, constituée ces dernières années. Ce système permet de mesurer quelles souches du virus peuvent être neutra-lisées par un anticorps donné et avec quelle intensité, précisent les auteurs de l’étude. Les anticorps, qui visent la même partie du virus, ont tendance à avoir la même empreinte.Les échantillons de sang contiennent un mélange d’anticorps du VIH. Ce nouvel algorithme calcule les types spécifiques d’anticorps présents et la proportion de chacun d’eux, en comparant leurs carac-téristiques avec celles contenues dans la banque de données. Cette technique peut, aussi, être utili-sée, pour l’étude des réponses immu-nitaires humaines à d’autres patho-gènes, comme les virus de la grippe et de l’hépatite C

Nouveau test, pour détecter les anticorps contre le VIH

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L’hypertension artérielle est fréquente, de par le monde et l’Algérie n’est pas épargnée. A partir de 50 ans, près de la moitié des personne en souffrent, sans même le savoir; car, souvent, les symptômes passent inaperçus. Cette pathologie est découverte à l’occasion d’examens effectués par des méde-cins. En revanche, certains facteurs peuvent favoriser son apparition: l'âge, l'hérédité, le tabagisme, une mauvaise alimentation. Pour lutter, efficacement, contre cette maladie très grave et ses facteurs de risques cardiovasculaires: infarctus, at-taques cérébrales…, le Pr S. Ben Khedda préconise la prévention et ce, dès le jeune âge; ou, plus précisément, dès les premiers jours de la vie de l’enfant, en le mettant au sein.

Santé mag: Quelles sont les consé-quences d’une hypertension artérielle ?

Pr S. Ben khedda: L’hypertension arté-rielle est l’un des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, à l’ins-tar du diabète, de l’obésité, de l’hyper-cholestérolémie et la sédentarité. La première cause de mortalité, en Al-gérie et de par le monde, ce sont bien les maladies cardiovasculaires, bien avant tous les cancers; donc, c’est une

cause importante de morbidité-mor-talité. La maladie cardiovasculaire est due à l’athérosclérose, rajouté à cela les facteurs de risques. Ils vont donner, ainsi, au niveau de la paroi artérielle, des plaques d’athéromes et ces plaques vont, petit à petit, obstruer l’artère avec des sténoses; ou bien, carrément, lors-qu’ il y a rupture de plaque, cela donne-ra une thrombose; c'est-à-dire, en terme moins médical, l’artère va se boucher. Lorsque celle-ci se bouche et si c’est au niveau du cerveau, cela provoquera un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans le cas où cela se produit au niveau des coronaires, qui sont les artères irri-guant le cœur, c’est l’infarctus, voire la mort subite; complications redoutables et fréquentes.

Quelle est sa prévalence, au sein de la population ?L’hypertension artérielle est dangereuse à plusieurs titres. D’abord, parce que cette maladie est très prévalant et fré-quente au sein de la population, puisse qu’on le sait, maintenant, la première étude, que nous avons réalisé avec la Société algérienne d’hypertension arté-rielle (SAHA), a montré que la préva-lence de l’hypertension artérielle, chez l’adulte, en Algérie, avoisine les 35%. Ceci dit, un adulte sur trois est hyper-

tendu, après 18 ans et cette prévalence va augmenter, d’une manière significa-tive, avec l’âge, puisqu’à partir de 50 ans, la moitié des algériens sont hyper-tendus. En outre, cette maladie est sour-noise et notre enquête a révélé que la moitié de la population, atteinte, ignore sa maladie. A travers l’étude SAHA, il a été consta-té, en outre, que 50% des hypertendus étaient obèses. Ainsi, notre étude, sur une population représentative, a dé-montré que l’hypertendu algérien est à risque.

Que voulez-vous dire, précisément, «un hypertendu est à risque» et comment évaluer ce risque?L’hypertendu risque de faire une com-plication cardiovasculaire, dans les 10 ans qui suivent le début de la maladie. Comment, alors, évaluer le risque d’un hypertendu ? Cette hypertension est à risque, soit parce qu’elle a plusieurs fac-teurs de risque associés; c'est-à-dire, le patient est, à la fois, diabétique, obèse, consommateur de tabac, sédentaire …. Ce sujet a un grand risque de faire une complication cardiovasculaire, ou bien, il a, déjà, une atteinte d’un organe cible; c'est-à-dire, que l’hypertension arté-rielle va toucher les organes nobles que sont le cœur, le cerveau, le rein.

"Un adulte, sur trois, est hypertendu, après 18 ans"

Propos recueillis par Tanina Ait

Pr. Salim Ben Khedda*, à Santé Mag:

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Si on a, déjà, un malade qui a une at-teinte d’un organe cible; à savoir, une insuffisance rénale, une complication cardiaque, un diabète… ce dernier est considéré comme un malade à risque. Il faut savoir, également, que 25% des algériens sont diabétiques et hyperten-dus, à la fois. Lorsque le diabète s’asso-cie, ainsi, avec l’hypertension artérielle, cela va aggraver le tableau et le pro-nostic devient, encore, plus sombre et la moitié des diabétiques/hypertendus associe plus de trois facteurs de risque.Voici donc, un peu, la situation de l’hy-pertension, en Algérie. C’est, malheu-reusement, une situation qui menace, car nous enregistrons, à l’heure actuelle, des infarctus, déjà à l’âge de 18 ou 20 ans, des AVC à 22 ans et des insuffisants rénaux à 22/23 ans. L’hypertension est très prévalant et le malade étant à risque, si rien n’est fait dans les années à venir, notamment, en ce qui concerne la prévention, dans notre pays, ce sera l’hécatombe sani-taire.

Existe-t-il des facteurs prédisposant aux maladies cardiovasculaires ?Il y a un déterminisme aux maladies cardiovasculaires; c'est-à-dire, deux paramètres, qui vont faire qu’on soit, ou pas, diabétique, hypertendu, obèse. Il y a, d’abord, le facteur génétique, qui est important. Selon les pathologies, ce facteur peut représenter 10, 20 à 70% et un facteur d’environnement; par consé-quent, la cause génétique sur laquelle viennent s’ajouter les facteurs d’envi-ronnement. Nous disons génétique, car il y a des familles d’hypertendus, des familles d’infarctus, des familles de dia-bétiques.

Deuxièmement, y a le facteur d’envi-ronnement, c’est ce qu’on appelle les maladies cardio-métaboliques, qui sont, d’abord, des maladies du mode de vie. On mange mal et trop et on bouge peu. En outre, il y a beaucoup de stimulations nociceptives. Ce qui fait que cette expo-sition aux facteurs de risques va, à la longue, donner les complications qu’on connaît et qui sont, d’abord, infra-cli-niques. Cela veut dire, qu’au début, ces complications ne sont pas vues, ou res-senties, par le patient. Par exemple, l’hypertension artérielle va provoquer une hypertrophie du ven-tricule gauche (HVG) et si on ne fait pas d’échographie, on ne le saura pas. L’hypertension va donner un épaissis-sement de l’intima-media, au niveau de la carotide et cet épaississement est un facteur de risque de morbidité-mortali-té. En l’absence d’écho-doppler de caro-tide, on ne trouvera rien. On voit bien qu’il y a toute une étape qu’on appelle l’athérosclérose infra-clinique, suivie de de l’athérosclérose clinique, qui sont les complications: l’AVC, l’infarctus, l’angine de poitrine, l’insuffisance rénale, l’arté-riopathie, l’insuffisance cardiaque, ou la mort subite.

On dit que la maladie est sournoise et ne se déclare qu’après une longue pé-riode d’exposition aux agents causaux. Pouvez-vous nous donnez plus de pré-cisions ? Tout à fait, car pour en arriver là, il faut une longue période d’exposition aux facteurs de risques: le temps d’incuba-tion. Voilà ce qu’il faut retenir. Le temps d’incubation des maladies cardiovascu-laires est long. Il faut 20 ans de diabète, 20 ans d’hypertension artérielle, 20 ans

de consommation de tabagisme, pour développer une maladie cardiovascu-laire. Si la maladie prend ses racines dès l’enfance, la prévention doit se faire à l’âge pédiatrique; voire même, avant la conception, avec une bonne hygiéno-diététique de la maman. Il faudra, aussi, encourager l’allaitement maternel. C’est démontré, scientifiquement, l’allaite-ment maternel protège l’enfant et le futur adulte de plusieurs maladies. Mal-heureusement, aujourd’hui, on constate que même pas 10% des femmes allaitent leurs enfant les 3 premiers mois, alors qu’en Suède, l’allaitement est de 100%. Aujourd’hui les femmes algériennes n’allaitent plus et c’est dramatique, pour la génération future. La prévention, donc, est très précoce; c’est-à-dire qu’elle doit être primo-pri-maire.

Quel est votre message, pour faire de la prévention «primo-primaire» ? Nous n’aurons de cesse d’insister sur une approche populationnelle à large échelle, car l’approche individuelle est favorisée par l’industrie du médicament et ce qui intéresse les marchands est de vendre leurs produits; mais, l’Etat doit veiller, en revanche, sur une politique de santé publique, avec une approche populationnelle. Comme interdire le tabac, par exemple et faire en sorte que les lois promulguées soient appliquées. En Algérie, les aires de sport sont quasi-ment inexistantes, de façon générale et dans les écoles, en particulier et ceci est bien dommage. La prévention, en tout état de cause, est la pierre angulaire d’une politique de santé, car si la maladie s’installe, elle aura des effets désastreux; aussi bien au plan humain, à l’évidence, mais elle impactera, également, négativement, sur les finances publiques. Un grand Monsieur disait que: «si j’avais un budget, pour lutter contre les mala-dies cardiovasculaires, je le donnerai à l’Education, pas à la Santé». Ça veut tout dire. Moi, je dirais que si on veut lutter contre ces maladies, il vaut mieux construire un stade qu’une clinique. Voilà par où commence la prévention. C’est mon message le plus important

* Pr. Salim Ben Khedda, cardiologue au CHU Mustapha Bacha.

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Selon ce spécialiste, nous n’avons pas «fait grand-chose, pour lutter contre les facteurs» favorisant l’apparition de la tension artérielle et donc, il faut s’attendre à une augmentation de sa prévalence, dans quelques années.

Santé mag: 35% des sujets adultes, en Algérie, souffrent de tension artérielle. C’est un chiffre alarmant. Pensez-vous qu’il sera en hausse, dans quelques an-nées et dans quelles proportions ?

Dr A. Chibane: L’hypertension artérielle (HTA) est un vrai problème de santé pu-blique, dans notre pays.Le taux de prévalence de l’HTA, que nous avons obtenu, lors de notre enquête na-tionale, en 2004, le montre clairement. Cette prévalence est élevée, notamment dans les tranches d’âge de 50 ans et plus, où elle dépasse les 50%. Les fac-teurs qui prédisposent à l’HTA sont là et ne font que s’accroître. L’âge de la po-pulation ne fait qu’augmenter, car nous vivons une transition démographique. L’amélioration du niveau de vie fait que le nombre de calories consommé est en hausse. La sédentarité s’est installée; ce qui accentue la prévalence de l’obésité et du diabète, qui s’associent, fréquem-ment, à l’HTA. La consommation du tabac est en hausse, également et touche, de plus en plus, des sujets jeunes. Il y a, aussi, l’alimentation riche en sel et particuliè-rement le pain, puisque on est un pays grand consommateur du pain. Tous ces facteurs concourent à l’augmentation de la prévalence de l’HTA. Nous n’avons pas fait grand-chose, pour lutter contre ces facteurs; donc, il faut s’attendre à une augmentation, probable, de la pré-valence de l’HTA, sans pouvoir dire dans quelle proportion.

On parle de sédentarité, d’obésité, de diabète… comme facteurs favorisant la survenue de la tension artérielle. Les années de terrorisme, avec leur lot d’angoisse, de peur, de chocs et de deuils, ont- ils contribué à accroître le taux de personnes, atteintes par cette maladie ?La prévalence de l’HTA, observée dans les pays voisins, du Grand Maghreb, est très proche de celle observée dans notre pays. Le stress n’est pas connu comme facteur très puissant de l’HTA; ce qui laisse sup-poser que les années du drame national n’ont pas contribué à accroître le nombre d’hypertendus et nous ne disposons pas de données antérieures, pour répondre de façon affirmative. Que faut-il faire, pour éviter les compli-cations ?Pour éviter les complications de l’HTA, il faut, tout d’abord, faire un diagnostic précoce. Pour ce faire, toute la population doit savoir l’importance de mesurer sa ten-sion artérielle et avant ça, tout médecin doit mesurer la tension artérielle de ses patients quel que soit le motif de consul-tation. L’étude de la Société algérienne de l’hypertension artérielle (SAHA), de 2004, a révélé que 50% des hyperten-dus dépistés ne se savaient pas hyper-tendus. Le diagnostic, une fois fait, le malade doit être bien informé sur sa maladie, les moyens thérapeutiques et les risques de complications qu’il peut courir. Le suivi doit être rigoureux, le trai-tement indéfiniment suivi. Il faut, en outre, prendre en charge, correctement, les autres facteurs de risque cardio-vasculaire, tels le diabète, l’obésité, l a dyslipidémie….

Le traitement ne prévient que dans une limite réduite les complications liées à l’hypertension. Y a-t-il un espoir, pour la mise en point d’un médicament, sus-ceptible de guérir le malade hypertendu; ou, du moins, réduire, de manière consé-quente, les accidents ischémiques et hé-morragiques ?L’HTA est multifactorielle, il existe des facteurs modifiables et des facteurs non modifiables. Dire qu’on pourra guérir le malade, un jour, de façon définitive, n’est pas raisonnable. On peut agir sur les facteurs modifiables, pour réduire l’incidence de l’HTA; parti-culièrement, en changeant notre mode de vie, en optant pour un régime médi-terranéen, en faisant de l’exercice phy-sique, en évitant le tabac, l’alcool et en surveillant son poids. Je ne cesse de le dire: il faut favoriser, également, dès la naissance, l’allaitement maternel. Par contre, espérer développer un médi-cament plus efficace, pour baisser les chiffres tensionnels et réduire le taux d’AVC, reste, toujours, un objectif de la recherche scientifique Comment évaluez-vous la prise en charge des AVC, dans notre pays ?La prise en charge des AVC, dans notre pays, reste très insuffisante, comme en témoigne le nombre de Unit stroke (un seul, à Blida, à ma connaissance). Ail-leurs, on note, la difficulté de pratiquer un scanner cérébral, dans le cadre de l’urgence et pourtant, le scanner est un examen incontournable, pour la prise d’une décision thérapeutique, pour une personne victime d’un AVC

* Professeur Ahcene Chibane,interniste à l’hôpital d’AïnTaya et pré-sident de la Société algérienne de l’hypertension artérielle (Saha).

"La prise en charge des AVC, en Algérie,

reste très insuffisante" Entretien réalisé par Chahra Ramzy

Pr. Ahcène Chibane*, à Santé Mag:

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Santé mag: Peut-on considérer que l’hypertension artérielle est un fléau de santé publique ?

Pr Ahcene Chibane: L’hypertension artérielle constitue, aujourd’hui, un véritable fléau de santé publique, en Algérie. Elle touche, selon l’étude SAHA, réalisée en 2004, 35% de la population, adulte, algérienne. C’est un vrai problème parce que l’hy-pertension artérielle est connue; notam-ment, pour les complications qu’elle entraîne, telles que: l’accident vasculaire cérébral (AVC), l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque et l’insuffisance rénale. Ces complications peuvent être évitées si le diagnostic est bien établi et très tôt.Malheureusement, notre en-quête a révélé que, pratiquement, 50% des hypertendus ignorent leur état.

Comment peut-on l’éviter ?Il faut aller vers la sensibilisation et l’in-formation, pour ramener plus de gens à consulter, prendre leur tension arté-rielle et élever le niveau de conscience de la population générale, vis-à-vis de cette pathologie silencieuse et ô com-bien meurtrière, pour qu’elle consulte et se soigne, si l’HTA est avérée, le cas échéant. Pour la prévention, il faut agir à la nais-sance, en promouvant l’allaitement ma-ternel, qui protégerait l’enfant de cer-tains risques de maladies. En outre, la pratique du sport est conseillée, dès le jeune âge, pour faire face aux maladies cardio-vasculaires, en général. Ceci évi-tera, également, l’obésité; notamment, la graisse abdominale, grand facteur de risque de l’HTA et du diabète.Ceci dit, l’obésité atteint, selon notre

enquête, 12% d’adolescents et c’est dra-matique. Cette catégorie de personnes est à aider, pour retrouver un poids d’équilibre. Au demeurant, il serait souhaitable que la pratique du sport soit généralisée, en milieu scolaire, afin de toucher le plus grand nombre d’enfants et d’ado-lescents.Bien entendu, la consomma-tion de tabac et formellement interdite et à cet effet, nous appelons à plus de rigueur, dans l’application des lois, en l’occurrence. Il faut, par ailleurs, avoir une bonne hygiène de vie; c’est-à-dire, éviter les aliments trop gras, trop salés et trop sucrés. Corriger, ainsi, le mode de consommation alimentaire actuel, à savoir: sandwich, hamburger, pizza, consommés dehors «sur le pouce», ac-compagnés, de boissons sucrées ainsi

"Retrouver les bonnes habitudes alimentaires d’antan, c’est éviter les maladies cardiovasculaires"

Entretien réalisé par Tanina Ait

Pr. Ahcene Chibane *, à Santé Mag:

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OBJECTIFS: Les habitants des pays en développement, tels que ceux d'Afrique du Nord, ont connu des changements de mode de vie, qui ont augmenté le risque de maladie cardio-vas-culaire. Le but de l'essai épidémiologique de l'hy-pertension, dans l’Afrique du nord (ETH-NA), mené par des experts maghrébins, dont des algériens, avec le soutien des la-boratoires Novartis, était d'évaluer la préva-lence et le profil clinique de l'hypertension, dans un large échantillon d'individus, dans l’Afrique du Nord.

MÉTHODES: Il s'agissait d'une étude internationale, multicentrique, étude épidémiologique, transversale, menée chez des patients consultant en médecine générale, en Algé-rie, Tunisie et Maroc. Les données ont été recueillies au moyen d'un examen médical et d’un questionnaire de patient, couvrant des notions démographiques, les antécé-dents médicaux et les facteurs de risques cardiovasculaires. Les associations, entre l'hypertension et les caractéristiques du pa-tient, ont été déterminées à l'aide de tests statistiques paramétriques conventionnels.

RÉSULTATS: Au total, 28 500 personnes, qui consultent

aux soins de médecine générale, ont parti-cipé à cette étude: 41,8% d'Algérie, 37,6% au Maroc et 20,6% en Tunisie. L'âge moyen était de 49,2±16,8 années. La prévalence totale de l'hypertension était de 45,4% [intervalle de confiance à 95% (IC) [44,8-46,0]; 29,0% des patients souf-frant d'hypertension étaient nouvellement détectés, lors de la visite d'étude. Après ajustement, pour l'âge et le sexe, la prévalence globale de l'hypertension était de 26,9% (IC de à 95% [26,4-27,4]). Dans l'ensemble, 88,0% des patients, at-teints d’hypertension, recevaient des anti-hypertenseurs ou ont été nouvellement mis sous anti-hypertenseurs (antécédents d'hypertension, 91,2%; nouvellement détec-té, 80,3%). Parmi les patients ayant des an-técédents d'hypertension et recevant des anti-hypertenseurs, lors de la visite d'étude, seulement 35,7% avaient une hypertension artérielle contrôlée.

CONCLUSION: Cette étude suggère que la prévalence de l'hypertension, en Afrique du Nord, est éle-vée. L'hypertension peut être, aussi, sous-diagnostiquée et traitée inefficacement.Une plus grande sensibilisation et une meilleure gestion des hypertensions et les risques cardio-vasculaires sont nécessaires, dans cette région

Étude épidémiologique de l’hypertension,

en Afrique du Nord: ETHNA

qu’évidemment la consomma-tion d’alcool,qui est à éviter.A la maison,il s’agit d’éloigner la salière de la table. En fait, reve-nir au régime alimentaire sain, à base d’huile d’olive, de cé-réales, de légumes‘’bio’’ de nos ancêtres et se dépenser physi-quement, comme cela se faisait, effectivement, dans le temps, lorsque la voiture, par exemple, n’était pas généralisée… En conséquence, il y a lieu d’évi-ter le revers de la médaille du modernisme, car le progrès a son aspect négatif. Si la science a pu venir, globalement, à bout des maladies infectieuses, par la généralisation de la vacci-nation; aujourd’hui, le progrès crée, indirectement, des mala-dies, non transmissibles certes; mais, qui sont, souvent, dues à la pollution et à l’alimentation rapide, à forte dose d’additifs chimiques…. Aussi est-il néces-saire de retrouver, en la matière, les bonnes et vieilles habitudes d’antan.

Comment procéder, pour faire de la prévention ?La prévention c’est l’affaire de tous: en premier lieu, il revient à l’autorité politique du pays de réguler la consommation du sel, de disposer de moyens de dé-pistage, d’appliquer les lois pro-mulguées contre le tabagisme… En outre, les associations de consommateurs doivent inter-venir, pour faire de la prévention, en sensibilisant les citoyens sur une bonne hygiéno-diététique et pour finir, on fait appel aux médias, afin de transmettre nos messages de prévention, avant que le phénomène ne prenne encore plus d’ampleur - au plan médical, à l’évidence -, nonobs-tant le coût financier faramineux des traitements. En fait, plus qu’un message c’est la sonnette d’alarme que nous tirons

* Professeur Ahcene Chibane,interniste à l’hôpital d’AïnTaya et président de la Société algérienne de l’hypertension artérielle (Saha).

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DOSSIER

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Pr. Meriem Belhani*, à Santé Mag:

"Il y a insuffisance d’engagement, de la part de la tutelle,

envers les thalassémiques" Placée, cette année, sous le thème "Egalité de chance à la vie", l’Algérie, a l’instar des autres pays, a célébré le 8 mai, la Jour-née mondiale de la santé de la thalassémie. Le terme thalassémie désignait, à sa découverte, en 1925, par le docteur Cooley, une anémie chronique très sévère, chez les sujets originaires du pourtour méditerranéen. La maladie se caractérise par une incapacité de l’organisme à fabriquer des globules rouges. Il en résulte une anémie, une fatigue, un retard de croissance et la nécessité de transfusions sanguines, mensuelles, à vie. Une maladie qui pourrait s’expliquer par des mariages consan-guins, ainsi que par l’endogamie. Les symptômes de cette pathologie, qui se transmettent à l’enfant, par les parents, sont visibles, dès le sixième mois du nourrisson. La transfusion sanguine est la seule solution, en plus de la lutte contre le dépôt du fer dans les organes nobles; à savoir, le cœur,

les reins, le foie et le pancréas. L’accumulation du fer, dans les organes, pourrait provoquer la mort, à l’âge de 20 ans et est considérée comme la première cause de mortalité, en Algérie. Le bassin méditerranéen est affligé par la présence de la thalas-sémie, grave affection, inconnue du grand public, qui de par les 45000 enfants malades, chaque année, dans le monde, détient, avec la drépanocytose, le triste record de maladie génétique la plus diffusée, dans les populations vivant autour du bassin de la méditerranée. La thalassémie, aussi rare soit-elle, représente une réalité dans notre pays: 2% de la population en est atteinte et surtout, dans l’Est algérien. Elle mérite de futures investiga-tions, pour une meilleure maîtrise de son traitement et de ses facteurs de risque. De ce fait, elle doit être considérée comme un problème de santé publique et bénéficier de plus d’intérêt, surtout dans certaines régions, où la concentration de la mala-die est importante.

Entretien réalisé par Tanina Ait

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DOSSIER

31Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Santé mag: Pourriez–vous, Pr, nous rappeler ce qu’est la thalassémie?

Pr. Belhani: La thalassémie, comme sa cause a été identifiée, est une maladie génétique. Le malade atteint de cette maladie ne peut pas fabriquer ses propres globules rouges, parce qu’il y a une anomalie dans une protéine, l’hémoglobine, qui nous le permet en transportant l’oxygène dans les cellules. Ceci entraîne, donc, une anémie impor-tante, avec une surcharge en fer, qui peut altérer le fonctionnement des or-ganes, dits nobles et un retard de crois-sance. Par manque de prise en charge, les malades peuvent développer d’autres affections, notamment l’hypertrophie de la rate et des maladies cardiaques. Cette maladie est plus répandue; en l’occur-rence, autour du bassin méditerranéen. Les personnes, atteintes de thalassémie, doivent subir des transfusions régulières, plusieurs fois dans le mois et un traite-ment idoine, le chélateur, qui élimine le fer présent en excès, dans l'organisme. Sans ce traitement strict, les malades auront une faible espérance de vie. La transmission de cette pathologie est homozygote récessive, c'est-à-dire que le père et la mère sont porteurs du gène, pour donner un enfant malade.

Quelle est la prévalence de cette pa-thologie, en Algérie ? On compterait 1.000 malades en Algérie; ce chiffre n’étant pas, tout à fait, fiable. Par ailleurs, nous avons, effectivement, réalisé des études dans ce cadre et on estime que 2% d’Algériens sont porteurs du gène. La probabilité d’avoir un enfant malade est de 1 sur 60 couples.

Y a-t-il une bonne prise en charge de ces malades, chez-nous ?On peut dire, pas du tout ! Le problème des thalassémiques ne semble pas être, pour l’heure, la priorité des autorités concernées, étant donné que le pre-mier traitement des thalassémiques est la transfusion sanguine et ce n’est pas tous les hôpitaux qui peuvent l’assurer, malheureusement. En outre, lorsque des structures disposent de ces moyens, elles sont fort éloignées des lieux de rési-dence des malades. Ceci est dramatique, d’autant plus que le nombre de malades est en augmentation. Ainsi, nous les médecins, on a tendance à nous agiter sans résultats probants. Preuve en est, j’ai transmis, il y a deux ans, un programme - quant à l’objet - à

l’ancien ministre de la Santé, à travers lequel deux points apparaissent comme fondamentaux, à savoir: la prévention et le dépistage. Nous avons demandé, aus-si, la création d’un Comité de la thalassé-mie et des syndromes drépanocytaires, afin de reconnaître que ces affections re-lèvent d’un problème de santé publique spécifique et faire un état des lieux de cette pathologie, car nous n’avons pas les chiffres exacts du nombre de malades ****** Propositions restées sans réponse.

Quelles sont les procédures de préven-tion et de dépistage ?Il faut généraliser les tests prénuptiaux, en Algérie, pour détecter si les deux conjoints sont porteurs de maladies or-phelines, comme l’hémophilie, la thalas-sémie, la drépanocytose et autres. On ne leur interdit pas le mariage; mais, il faut, tout simplement, les informer. Dans le cas où le couple, chez lequel des anomalie sont établies, décident de s’engager et d’avoir des enfants (ce qui est normal), on peut leur proposer, alors, comme ce qui se fait en Arabie Saoudite et en Iran, d’avoir recours à la procréa-tion médicalement assistée (PMA), pour faire des diagnostics préimplantatoires, avant de transférer l’embryon, sain, dans l’utérus de la maman. Au demeurant, la solution est d’aller vers l’adoption de

cette méthode; c'est-à-dire, proposer au couple ce genre de proposition en s’ins-crivant, plutôt, dans un cadre réglemen-taire et non dans le sentimentalisme.

Y a-t-il d’autres traitements en cours, pour les thalassémiques ?Les greffes de moelle peuvent, aussi, être envisagées, chez les thalassémiques, si des donneurs compatibles sont dispo-nibles, dans la fratrie.

Quel est votre message ?Mon message est que les pathologies suivantes: la thalassémie, la drépanocy-tose et l’hémoglobunose qui touchent respectivement 2%, 1,5% et 0,5 des algé-riens soient une préoccupation majeure du Ministère de la santé; partant, de l’Etat, pour inviter les spécialistes de la question à en débattre, pour prise de décisions idoines, au plus vite. Par ail-leurs, un appel aux parents pour qu’ils protègent, encore plus, leurs progéni-ture, par un suivi médical régulier et un amour sans faille, qui viendrait alléger la souffrance de l’enfant malade qui, se voyant entouré d’affection, peut mieux lutter contre son mal

* Professeur Meriem Belhani,chef du service d’hématologie au CHU de Béni-Messous.

Nous espérons que notre voix soit entendue et nos revendications satisfaites, au plus vite Monsieur Boudjemaa Missoum, Vice-président de l’Association des parents des enfants thalassémiques de la willaya d’Alger, fait savoir qu’il y a une amélio-ration dans le traitement de la mala-die, puisque les comprimés sont venus remplacer les injections sous-cutanées. «Piquer un enfant est très contraignant, pour le malade et pénible, pour les pa-rents, qui voyaient souffrir, impuissants, leur progéniture. C’est là une avancée incontestable à mettre au crédit du CHU de Beni–Messous, dira M. Missoum. A contrario, il est, malheureusement, regrettable de connaître, encore, selon notre interlocuteur, le manque de sang, à travers, pratiquement, l’ensemble du territoire national. Ce qui met cet hôpi-tal sous pression - en l’occurrence – qui, déjà, connaît une insuffisance de stock

de réactifs, qui vient compliquer la situa-tion. Ainsi, le vice-président déplore le fait que des citoyens font, parfois, des cen-taines de kilomètres, pour venir à Alger et se voir signifier l’impossibilité de transfusion, pour absence de traitement; au-delà de l’aspect financier. L’impact, sur un moral déjà bien fragilisé, est lourd, à l’évidence; nonobstant, l’absen-téisme scolaire que cela induit. C’est pourquoi cette association, en la personne de son vice-président, réclame la création de structures de proximité, qui allègeraient, beaucoup, le quotidien des malades et de leurs parents. «Ceci est notre appel. Notre espoir est que notre voix soit entendue et nos reven-dications satisfaites au plus vite, par qui de droit», conclue M. Missoum

M. Boudjemaa Missoum, à Santé Mag:

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DOSSIER

32 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

La Fédération algérienne des thalassémiques vient d’obtenir son agrément du minis-tère de l’intérieur. Ainsi, cette structure, qui regroupe plus de douze associations de

wilaya, peut activer en toute légalité et sera le seul interlocuteur des pouvoirs publics. Pour rappel, les membres de l’assemblée générale avaient élu, au mois de décembre

2010, M. Sayoud Mohamed à la présidence de la fédération, qui a pour siège la wilaya de Skikda.

La Fédération algérienne des thalassémiques est née

Journée mondiale de Thalassémie - Jardin d'essai du HammaPhotos

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36 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

BIEN-ÊTRE & SANTÉ

Du grec phyton, «plante», et therapeuein, "soigner", la phytothérapie, c’est l’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques. Elle est employée, depuis les temps les plus reculés, sous forme de simples préparations, ou composées. Elle a été transformée, depuis le XIXe siècle, par l’emploi des extraits de plantes, puis par celui des substances actives, isolées de celles-ci. Actuellement, de nombreuses plantes sont, encore, employées en nature; mais, la plupart d’entre elles ne sont vendues qu'en pharmacie et il peut être dangereux d’employer certaines plantes, dont on ne connaît pas, parfaitement, les effets.HISTORIQUE DE LA PHYTOTHÉRAPIE: La première médecine, par les plantes, est gravée sur des tablettes d'argile de l'époque sumérienne, qui décrivaient une pharmacopée riche en plantes, tels le myrte, le thym, le saule, le chanvre. Le Papyrus Ebers, est l’un des plus

anciens traités médicaux, qui nous soit parvenu.Il représente le premier recueil, connu, consacré aux plantes médici-nales. Rédigé au XVIe siècle av. J.-C., il est l’un des plus longs documents écrits retrouvé, de l'Égypte antique.Il contient 877 paragraphes, qui décrivent de nombreuses maladies, dans plusieurs branches de la médecine (gastro-enté-rologie, gynécologie, ophtalmologie...) et il fait référence à de plus anciens do-cuments, citant des dizaines de plantes, accompagnés d’un mode d’utilisation.Les médecines grecque et romaine comprenaient, également, de nom-breuses prescriptions de plantes, comme l'illustre, notamment, le célèbre ouvrage de Dioscoride (médecin grec du Ier siècle après J.-C.) Sur la matière médicale.En Europe, la phytothérapie a représen-té le seul moyen de guérison, jusqu'à la fin du XIXe siècle et l’avènement de la chimie moderne. Encore importante au

lendemain de la Seconde Guerre mon-diale, elle a, ensuite, été rapidement remplacée par l'arrivée des médica-ments de synthèse, forts de leur effi-cacité et de leur présentation prête à l'emploi.

EN QUOI CONSISTE LE PRINCIPE DE LA PHYTOTHÉRAPIE ? En médecine classique, les pharmaciens extraient le principe actif des plantes, pour en faire des médicaments. En phy-tothérapie, la plante est utilisée en entier, ou en partie, sous plusieurs formes. Les médicaments classiques régularisent les fonctions de l’organisme, sans l’aider à s’auto-guérir. Par contre les plantes, utilisées en phytothérapie, régulent, également, les fonctions de l’organisme; mais, elles aident; aussi, le corps humain à se soigner. Le danger principal de la phytothérapie, c’est de croire qu'elle soigne tout (pas plus que les médicaments); mais, sur-

Phytothérapie:la première médecine du monde

par Sara Mohammedi

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37Santé-MAGN°18 - Mai 2013

BIEN-ÊTRE & SANTÉ

tout, de ne pas connaître son premier principe, à savoir que c’est une médecine du présent: c’est-à-dire, qu’il faut traiter dès le premier symptôme, du fait de la faible concentration d’éléments curatifs contenus dans les plantes et il convient de voir un médecin dans les 48 heures qui suivent, si le remède naturel n’a pas amélioré la situation. L'avantage, essentiel, de la phytothérapie est d'éviter les effets secondaires.Cepen-dant, il a été amené de constater de nom-breux cas d'affections rénales, suite à l'utilisation d'herbes en infusion; surtout, lors d'usages quotidiens, à titre préventif.

LES MÉTHODES DE LA PHYTOTHÉRAPIE: La phytothérapie utilise la plante en totalité, ou en partie, grâce à divers moyens d’extraction: La tisane: Les plantes, dans ce cas,

peuvent être utilisées fraîches, ou, beau-coup plus fréquemment, sèches. Géné-ralement, c’est une partie bien précise de la plante qui est utilisée (racines, feuilles, fleurs). Ces derniers, sont uti-lisés pour l’obtention d’une tisane, que l’on peut préparer par infusion (on verse de l’eau chaude, sur la plante), par ma-cération (la plante est laissée, plus au moins longtemps, au contact de l’eau froide), ou par décoction (la plante est laissée, plus au moins longtemps, au contact de l’eau, portée à ébullition). Les poudres et les gélules: Ce sont

des formes modernes de la phytothéra-pie; en particulier, les poudres, qu’elles soient obtenues par broyage ou cryo-broyage. Ces poudres peuvent être conditionnées, par la suite, sous forme de gélules. C’est ce qui correspond aux phytomédicaments (des médicaments à base de plante). Ainsi, leur compo-sition diffère de celle des tisanes et on ne peut, donc, pas exclure le risque de toxicité.Pour cette raison, une expertise toxicologique est indispensable. Les extraits hydro-alcooliques de

plantes fraîches, ou alcoolatures: Après le broyage de la plante, la poudre obte-nue est traitée par un solvant. On utilise, le plus souvent, de l’eau ou de l’alcool, ou un mélange hydro-alcoolique. Cette extraction permet d’isoler toutes les substances actives de la plante et de conserver leur synergie d’action. Le so-luté ainsi obtenu est, ensuite, filtré, afin d’éliminer le résidu insoluble. Puis, une évaporation est réalisée, pour éliminer le solvant. Ces préparations nécessitent des plantes de bonne qualité. L’extrac-tion permet, selon le nature du solvant,

d’éliminer une partie des contaminants (ex: les pesticides) ou, au contraire, les concentrer.Il existe, également, un 3ème solvant: la glycérine végétale. Dans ce cas, on ob-tient une triple extraction (eau/alcool/glycérine), qui permet d’obtenir une préparation plus efficace. Autres: Il existe d’autres moyens d’ex-

traction, comme les teintures-mères ho-méopathiques, les ampoules buvables et les huiles essentielles, qui constituent une discipline à part.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DE LA PHYTOTHÉRAPIE:De nombreuses personnes imaginent qu'un traitement, à base de plantes, est anodin. Le fait que l’on n’utilise que des plantes ne signifie pas que cela est sans danger, car il existe certaines plantes qui contiennent des principes actifs extrê-mement puissants et d’autres qui sont toxiques. Pour cela, il est recommandé de respecter quelques règles: il faut éviter d’associer plusieurs

plantes, sans l’avis d’un professionnel. la grossesse et l’allaitement sont, sou-

vent, des contre-indications à la phyto-thérapie. avant de traiter un enfant avec la phy-

tothérapie, il faut, impérativement, de-mander l’avis du médecin.

les produits de la phytothérapie peuvent provoquer des interactions mé-dicamenteuses.Pour cela, il faut signa-ler tout traitement, à base de plantes, à votre médecin. attention à l’automédication. il faut éviter d’utiliser des plantes d’ori-

gine douteuse, puisque les polluants, l’humidité, la température, la cueillette, les méthodes de stockage… peuvent altérer les propriétés des plantes et les rendre nocifs (par exemple: il faut éviter les plantes sèches, vendues sous sachet transparent, car la lumiere altère, en par-tie, leurs propriétés).

LA PHYTOTHÉRAPIE, EN ALGÉRIE:La phytothérapie est très populaire, en Algérie. Elle gagne, de plus en plus, d’adeptes, comme partout dans le monde. Nombreux sont ceux qui croient à la grâce de la nature, pour guérir. En réalité la phytothérapie, ou, plus exacte-ment, l’herboristerie a, toujours, existé en Algérie. En 2003, une filiale des laboratoires Magpharm a créé une ligne de phyto-thérapie «phytopharm», qui est l’une des premières entreprises à avoir introduit la phytothérapie, en Algérie, avec des pro-duits naturels, au service du bien-être, de la beauté et de la santé de tout un chacun. Cette gamme sollicite les labo-ratoires les plus modernes et les mieux équipés, pour la fabrication des produits pharmaceutiques, à base de plantes. Animé par la conviction qu'en proté-geant l’environnement, nous prenions soin des hommes, Magpharm, a choisi de marquer son 10èmeanniversaire - qui a eu lieu le 1er mai 2013 -, de rejoindre la noble cause du groupe ‘’Ness Elkhir Al-gérie’’ qui s’engage dans l’action sociale et la protection de l’environnement. A cette occasion, Magpharm, c’est engagée à porter le gant vert, symbole de la cam-pagne «pourtant c’est simple, mafihawa-lou», apportant au groupe volontaire tout le soutien, en agissant à leur côté, sur le terrain, dans cette action civique

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ACTUALITÉ

38 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

La prévalence de la sclérose en plaques (SEP), maladie auto-immune chro-nique, décrite, pour la première fois, en 1868, par le neurologue français Jean-Martin Charcot, reste approxi-mative, dans notre pays, en raison de l’absence d’une étude épidémiologique. Les spécialistes avancent, tout de même, le chiffre de 8000 cas, à raison d’une trentaine de malades diagnostiqués, par an et par service spécialisé.

Cette maladie du système nerveux cen-tral, rare et méconnue, par le grand public, se détermine par une perte de

myéline. La détériora-tion de cette substance entourant les nerfs et assurant la transmis-sion, rapide, de l'influx nerveux, provoque la perturbation des infor-mations, envoyées par le cerveau au reste du corps, entraînant, à long terme, un handicap plus ou moins lourd. La sclé-rose en plaques tire son nom de la présence de cicatrices (plaques) aux endroits où la myéline a disparu.Depuis sa découverte au XIXe siècle, la SEP s’entoure de nombreux mystères, quant à ses origines. L'avancée des recherches tend à confir-mer le caractère multi-factoriel de la maladie, où se mêlent prédispo-sition génétique et fac-teurs environnementaux, sans être, pour autant, une maladie héréditaire.Même si seuls 5 à 10 % des malades, dans le monde, sont porteurs d'antécédents familiaux, des facteurs de prédis-

position génétique sont suspectés. Un vrai jumeau a une chance, sur quatre, d'être touché, lorsque son frère (porteur d'un patrimoine génétique strictement identique) est atteint, alors que cette probabilité ne dépasse pas 3 %, chez les faux jumeaux.Paradoxalement, les premiers signes de cette pathologie lourde peuvent se ma-nifester sous un aspect banal. Faiblesse dans un membre, fatigue anormale, fourmillements, picotements aux extré-mités des membres et des troubles de la vue. Ce qu’appellent les neurologues «le mode d’entrée dans la maladie».

Fait inexpliqué: La sclérose en plaques est deux à trois fois plus répandue chez les femmes que chez les hommes et débute, le plus souvent, entre 20 et 40 ans.L'utilisation de l'imagerie par résonance magnétique et les études de microsco-pie ont révélé que la sclérose en plaque s'accompagne, assez rapidement, d'al-térations des axones, responsables de la conduction nerveuse. Ces lésions interviennent, probablement, dans le handicap permanent, qui se développe, souvent, après quelques années d'évo-lution de la maladie. Généralement, cette pathologie se ma-nifeste sous trois grandes formes de la maladie:

En premier lieu, sous des formes ré-mittentes s’illustrant sous l'aspect de poussées, durant quelques semaines ou quelques mois, pendant lesquelles les symptômes vont apparaître, puis disparaître, en laissant des séquelles d'importance variable. Environ, un cinquième des patients pré-sente des formes bénignes, dénuées de traces, après quelques poussées.

En deuxième lieu, sous des formes secondaires progressives, où la mala-die évolue de façon continue, après une période de plusieurs années, marquées par des poussées, suivies de rémis-sions. On estime que la moitié des patients développent, aujourd'hui, cette évolu-tion, après 10 ans, en moyenne et enfin, des formes d’emblée progressives (15 % environ), où le handicap s'accroît régu-lièrement, dès le départ, sans poussée. Ces formes sont, plus souvent, rele-vées après 40 ans. Le déficit, constaté au niveau des jambes, restreint, peu à peu, le périmètre de marche; puis, peut s'étendre aux bras. Le malade, qui, au début, pouvait, encore, marcher avec une canne, va devoir, progressivement, utiliser un fauteuil roulant

La sclérose en plaques:"les femmes sont plus exposées

à cette maladie" par Chahra Ramzy

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ACTUALITÉ

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Santé mag: Pourquoi n’a-t-on pas de chiffre, précis, sur le nombre de per-sonnes atteintes de sclérose en plaque?

Pr. Arezki: Une enquête, au niveau des wilayate de Blida et de Tlemcen, re-trouve des chiffres identiques. Soit 25 cas de sclérose en plaques, pour 100 000 habitants. Ce chiffre doit être le même, pour les villes du Nord algérien. On peut, sans gros risque de se trom-per, affirmer que, pour une population de 35 millions d'habitants, il y a, envi-ron, 8000 personnes atteintes de cette pathologie. Bien entendu, en Algérie, d'autres études doivent être menées, pour confirmer ces statistiques, sur la prévalence de la sclérose en plaque.

Dans quelles proportions, cette patho-logie est-elle diagnostiquée à temps ?Actuellement, le diagnostic est fait, dans la moitié des cas, la première an-née. Quand les signes sont discrets, le diagnostic n'est établi qu'au bout de plusieurs années. La réalisation d'une IRM cérébrale et médullaire facilite la détection de la maladie.

Le diagnostic précoce peut-il retarder l’évolution de la SEP ?Le diagnostic précoce permet un traite-ment précoce. En général, l’évolution est

meilleure quand le traitement est pres-crit précocement.

La malade reçoit-il le traitement adé-quat ?Depuis quelques années, la disponibi-lité des interférons permet, aux patients algériens, de recevoir le traitement adé-quat.

En tant que président de la société de neurologie et de neurophysiologie, que préconisez-vous, pour une prise en charge, complète et efficace, de la sclé-rose en plaques ?La sclérose en plaques est prise en charge assez convenablement, dans notre pays. D'autres molécules, non encore disponibles, peuvent amélio-rer, encore plus, l’évolution de cette maladie

* Pr Mohamed Arezki, personnalité respectée dans les secteurs de santé et de l’enseignement supérieur, est chef du service de neurologie du CHU de Blida et président de la Société algérienne de neurologie et neuro-physiologie clinique (SANNC). Il vient, également, d’être nommé en qualité de doyen de la Faculté de médecine de l’université Saâd Dahleb, de Blida.

On peut dire, sans gros risque de se tromper, qu’il y a 8000 cas de SEP,

en Algérie Propos recueillis par Chahra Ramzy

Pr. Mohamed Arezki

L'ICCR milite pour une évolution simple du mode de vie.

La sédentarité, plus meurtrière que la cigarette.

Selon la Chaire internationale sur le risque cardio-métabolique (ICCR), en effet, «l’insuffisance d’activité physique est à l’origine de 5,3 millions de décès, contre 5,1 millions pour le tabac !». Au-tant de morts, facilement évitables. Pour l’ICCR, «l’insuffisance d’activité physique représente, maintenant, une véritable épidémie et s’avère être un des éléments nocifs du mode de vie, toxique, des pays industrialisés». Posi-tion assise prolongée, locomotion assis-tée, surconsommation de produits salés et sucrés, «notre mode de vie actuel est responsable de l’augmentation de la morbidité, liée à la sédentarité», affirme le Pr Jean-Pierre Desprès, directeur Scientifique de l’ICCR.

UN TIERS DE LA POPULATION MONDIALE INACTIVE Au niveau mondial, la prévalence de la sédentarité s’élève à 35% et le ta-bagisme à 26%. Et chaque année, le manque d’activité physique, respon-sable, notamment, d’affections cardio-vasculaires, de diabète, ou encore, de surpoids, tue 5,3 millions de personnes. C’est pourquoi les Prs Desprès et Mar-tine Duclos, chef de service de Médecine du sport, au CHU de Clermont-Ferrand, lancent un appel au changement de mode vie. Selon eux, pour sortir de cette spirale, il est nécessaire, dans la mesure du possible de: Bouger tous les jours, au moins 30

minutes; Aller au travail à pied, ou à vélo; Diminuer le temps passé assis; Se lever toutes les heures une minute

et bouger (pour ranger un dossier, boire un verre d’eau…); Prendre les escaliers, plutôt que l’as-

censeur; Organiser son quotidien autour du

mouvement; Faire ses courses à pied

Le manque d’activité tue plus que le tabac

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Jour de traitement Dose Volume1, 3, 57, 9, 1113, 15, 1719, 21, 23 et les jours suivants

62,5 microgrammes125 microgrammes187,5 microgrammes250 microgrammes

0, 25 ml 0,5 ml0,75 ml1,0 ml

1. DENOMINATION DU MÉDICAMENT Betaferon 250 microgrammes/ml, poudre et solvant pour solution injectable. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Interféron β-1b recombinant* 250 microgrammes (8,0 millions d’UI) par ml de solution reconstituée. Un flacon de Betaferon contient 300 microgrammes d’interféron β-1b recombinant (9,6 millions d’UI). Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Poudre et solvant pour solution injectable. Poudre stérile de couleur blanche à blanc cassé. 4. DONNEES CLINIQUES 4.1 Indications thérapeutiques Betaferon est indiqué dans le traitement • Des patients ayant présenté un seul événement démyélinisant, accompagné d’un processus inflammatoire actif, s’il est suffisamment sévère pour nécessiter un traitement par corticostéroïdes par voie intraveineuse, si les diagnostics différentiels possibles ont été exclus et si ces patients sont considérés à haut risque de développer une sclérose en plaques cliniquement définie (voir rubrique 5.1). • Des patients atteints de la forme rémittente-récurrente de sclérose en plaques avec au moins deux poussées au cours des deux dernières années. • Des patients atteints de la forme secondairement progressive de sclérose en plaques, évoluant par poussées. 4.2 Posologie et mode d’administration Le traitement par Betaferon doit être instauré sous le contrôle de médecins spécialisés en neurologie. Adultes: La dose de Betaferon recommandée est de 250 microgrammes (8,0 millions d’UI) contenus dans 1 ml de la solution recon-stituée, en injection sous-cutanée tous les 2 jours (voir rubrique 6.6). Enfants et adolescents: Aucune étude clinique ou pharmacocinétique n’a été réalisée chez l’enfant ou l’adolescent. Cependant, quelques données publiées suggèrent que le profil de sécurité de Betaferon chez l’adolescent âgé de 12 à 16 ans traité par 8,0 millions d’UI, en sous-cutanée un jour sur deux, est comparable à celui observé chez l’adulte. Il n’existe pas d’ information chez l’enfant de moins de 12 ans,et, par conséquent, Betaferon ne doit pas être utilisé dans cette population. Il est généralement recommandé de pratiquer une augmentation progressive de dose au début du traitement. La dose initiale est de 62,5 microgrammes (0,25 ml) en injection sous-cutanée tous les deux jours; cette dose pourra être augmentée progressivement jusqu’à 250 microgrammes (1,0 ml) administrés tous les deux jours (voir tableau A). La période d’augmentation progressive de dose peut être ajustée en cas d’événement indésirable significatif. Pour obtenir une efficacité satisfaisante une dose de 250 microgrammes (1,0 ml) tous les deux jours devra être atteinte. Tableau A: Schéma d’augmentation progressive de dose *

* La période d’augmentation progressive de dose peut être ajustée en cas d’événement indésirable significatif.La dose optimale n’a pas été clairement déterminée. En l’état actuel des connaissances, on ne sait pas combien de temps les patients doivent être traités (voir rubrique 5.1). On dispose de données de suivi dans les conditions d’un essai clinique contrôlé pour une période maximale de 5 ans chez des patients atteints de sclérose en plaques rémittente- récurrente et pour une période maximale de 3 ans chez des patients atteints de sclérose en plaques secondairement progressive. Pour la forme rémittente-récurrente, l’efficacité de Betaferon a été démontrée sur les 2 premières an-nées. Les données disponibles au cours des 3 années suivantes sont en faveur d’un maintien de l’efficacité de Betaferon sur l’ensemble de cette période. Chez les patients présentant un seul événement clinique évocateur d’une sclérose en plaques, la conversion en une sclérose en plaques cliniquement définie a été significativement retardée sur une période de cinq ans. Le traitement n’est pas recommandé en cas de sclérose en plaques de forme rémittente-récurrente avec moins de 2 poussées dans les 2 années précédentes ou de forme secondairement progressive ne s’étant pas avérée évolutive au cours des 2 dernières années. Il convient d’arrêter le traitement chez les patients non répondeurs, par exemple dans les situations suivantes: progression constante du score EDSS pendant 6 mois, recours à au moins 3 cures de corticoïdes ou d’ACTH en un an de traitement par Betaferon. 4.3 Contre-indications - Initiation du traitement au cours de la grossesse (voir rubrique 4.6 « Grossesse et allaitement »). - Patient ayant des antécédents d’hypersensibilité à l’interféron β naturel ou recombinant, à l’albumine humaine, ou à l’un des excipients. - Patient présentant une dépression sévère et/ou des idées suicidaires (voir rubriques 4.4 « Mises en garde spéciales et précautions d’emploi » et 4.8 « Effets indésirables »). - Décompensation d’une insuffisance hépatique (voir rubriques 4.4, 4.5 et 4.8). 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi Affections du système immunitaire: L’administration de cytokines chez des patients porteurs d’une gammapathie monoclonale préexistante a été associée à un syndrome de fuite capillaire avec symptomatologie de type choc et issue fatale. Affections gastro-intestinales: Dans de rares cas, l’utilisation de Betaferon a été associée à une pancréatite s’accompagnant souvent d’hypertriglycéridémie. Affections du système nerveux: Betaferon doit être administré avec précaution chez les patients présentant ou ayant présenté des troubles dépressifs, notamment chez ceux ayant des antécédents d’idées suicidaires (voir rubrique 4.3). Les dépressions et les idées suicidaires sont plus fréquentes chez les patients atteints de sclérose en plaques ainsi qu’en association avec l’utilisation d’interféron. Les patients traités par Betaferon doivent signaler immédiatement à leur médecin traitant tout symptôme de dépression et/ou d’idées suicidaires. Les patients présentant une dépression doivent recevoir un traitement approprié et faire l’objet d’une surveillance attentive durant le traitement par Betaferon. L’arrêt du traitement par Betaferon devra être envisagé si nécessaire (voir rubriques 4.3 et 4.8). Betaferon doit être administré avec prudence chez les patients ayant des antécédents de troubles épileptiques et chez ceux traités par anti-épileptiques, en particulier si leur épilepsie n’est pas contrôlée par anti-épileptiques (voir rubriques 4.5 et 4.8). Ce produit contient de l’albumine humaine et est par conséquent associé à un risque potentiel extrêmement faible de transmission de maladies virales. Le risque théorique de transmission de la maladie de Creutzfeld-Jacob (MCJ) ne peut être exclu. Examens biologiques: Chez les patients présentant des antécédents ou des signes cliniques de dysfonctionnement thyroïdien, il est recommandé de pratiquer régulièrement un bilan thyroïdien. Outre les examens de laboratoire normalement requis pour le suivi des patients atteints de sclérose en plaques, une numération formule sanguine complète, une formule leucocytaire et une numération plaquettaire, ainsi que des analyses de biochimie sanguine, notamment des examens de la fonction hépatique (par exemple ASAT (SGOT), ALAT (SGPT) et γ-GT), sont recommandées avant l’instauration du traitement, régulièrement après introduction du traitement par Betaferon puis périodiquement en l’absence de symptômes cliniques. Les patients ayant une anémie, une thrombocytopénie, une leucopénie (isolées ou associées entre elles) nécessiteront éventuellement un suivi plus étroit de la numération-formule sanguine avec formule leucocytaire et numération plaquettaire. Les patients développant une neutropénie devront être étroitement surveillés et une fièvre ou une infection devra être recherchée. Des cas de thrombocytopénies avec diminution importante de la numération plaquettaire ont été rapportés. Affections hépatobiliaires: Une élévation asymptomatique des transaminases sériques, dans la plupart des cas légère et transitoire, s’est produite très fréquemment chez les patients traités par Betaferon au cours des essais cliniques. Comme pour les autres interférons bêta, des atteintes hépatiques graves, y compris des cas d’insuffisance hépatique, ont été rapportés rarement chez les patients prenant Betaferon. Les événements les plus graves se sont souvent produits chez les patients exposés à d’autres médicaments ou substances connues pour être hépatotoxiques ou en cas de comorbidités (par exemple maladie maligne métastasique, infection grave et septicémie grave, abus d’alcool). Les patients doivent être surveillés pour tous signes d’atteinte hépatique. La survenue d’une élévation des transaminases sériques nécessitera une surveillance étroite et des examens. L’interruption de Betaferon devra être envisagée si les taux augmentent de façon significative ou s’ils sont associés à des symptômes cliniques tels qu’une jaunisse. En l’absence de signes cliniques d’atteinte hépatique et après normalisation des enzymes hépatiques, la reprise du traitement pourra être envisagée avec un suivi du bilan hépatique approprié. Affections du rein et des voies urinaires: Betaferon devra être administré sous surveillance étroite et avec précaution chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère. Affections cardiaques: Betaferon doit être utilisé avec prudence en cas de troubles cardiaques pré-existants. Les patients atteints d’une pathologie cardiaque importante telle que, insuffisance cardiaque congestive, maladie coronarienne ou arythmie, doivent être surveillés quant à une éventuelle aggravation de leur pathologie cardiaque, en particulier lors de l’instauration du traitement par Betaferon. Bien que Betaferon soit dépourvu de toxicité cardiaque directe démontrée, les symptômes du syndrome pseudo-grippal associé aux interférons bêta peuvent s’avérer éprouvants pour les patients atteints d’une pathologie cardiaque. Les données de pharmacovigilance post-AMM montrent que de très rares cas d’aggravation transitoire de la fonction cardiaque chez des patients atteints d’une pathologie cardiaque significative ont été rapportés lors de l’initiation du traitement par Betaferon. De rares cas de cardiomyopathie ont été rapportés. Dans ce cas et si une relation avec l’utilisation de Betaferon est suspectée, le traitement devra être interrompu. Troubles généraux et anomalies au site d’administration: Des réactions graves d’hypersensibilité peuvent survenir. Dans de rares cas, il s’agit de réactions aiguës sévères, telles que bronchospasme, anaphylaxie et urticaire. Dans le cas de réactions sévères le traitement par Betaferon devra être interrompu et un traitement médical approprié devra être instauré. Une nécrose au point d’injection a été rapportée chez des patients sous Betaferon (voir rubrique 4.8). Cette nécrose peut atteindre fas-cias musculaires ainsi que le tissu adipeux et peut par conséquent provoquer la formation d’une cicatrice. Rarement un débridement, et plus rarement une greffe de peau, sont nécessaires et la cicatrisation peut prendre 6 mois. En présence d’ une lésion cutanée, éventuellement associée à un gonflement ou à un suintement au site d’injection, le patient devra consulter son médecin avant de poursuivre les injections de Betaferon. Si le patient présente des lésions multiples, le traitement devra être suspendu jusqu’à guérison de celles-ci. Les patients ayant des lésions isolées peuvent continuer leur traitement par Betaferon à condition que la nécrose ne soit pas trop étendue, en effet chez certains patients les nécroses au site d’injection ont pu cicatriser, bien que le traitement par Betaferon ait été poursuivi. Afin de réduire au maximum le risque d’apparition d’une nécrose au point d’injection, il convient de recommander aux patients: − d’utiliser une technique d’injection aseptique − de changer de site d’injection lors de chaque administration. La fréquence des réactions au site d’injection peut être réduite par l’utilisation d’un autoinjecteur. Dans l’étude pivot chez les patients ayant présenté un événement clinique unique évocateur d’une sclérose en plaques, un autoinjecteur a été utilisé chez la majorité des patients. Les réactions ainsi que les nécroses au point d’injection ont été observées moins fréquemment dans cette étude que dans les autres études pivots. Les instructions concernant l’auto-injection par le patient devront être revues périodiquement, plus particulièrement si des réactions au point d’injection se produisent. Immunogénicité: Comme pour toutes les protéines utilisées en thérapeutique, il existe une possibilité d’immunogénicité. Lors des essais cliniques contrôlés, des échantillons de sérum ont été prélevés tous les 3 mois pour suivre le développement des anticorps dirigés contre Betaferon. Lors des différents essais cliniques contrôlés portant sur la sclérose en plaques de forme rémittente- récurrente et la sclérose en plaques de forme secondairement progressive, entre 23% et 41% des patients ont développé des anticorps sériques neutralisants contre l’interféron β-1b, confirmés par au moins deux dosages consécutifs. Entre 43% et 55% de ces patients sont devenus séronégatifs de façon durable (confirmé par deux dosages consécutifs) au cours de la période de suivi de l’étude. L’apparition de ces anticorps neutralisants lors de ces études est associée à une moindre efficacité clinique pour ce qui est de l’action sur les poussées. Certaines analyses suggèrent que cet effet pourrait être plus important chez les patients dont l’activité des anticorps neutralisants est plus élevée. Dans l’étude sur des patients ayant présenté un seul événement clinique évocateur d’une sclérose en plaques, des anticorps neutralisants ont été observés lors des mesures effectuées tous les 6 mois au moins une fois chez 32 % (89) des patients traités immédiatement par Betaferon; chez 60 % (53) d’entre eux la recherche d’anticorps est redevenue négative d’après la dernière évaluation disponible sur les 5 années de suivi. Au cours de cette période, l’apparition de ces anticorps neutralisants a été associée à une augmentation significative des lésions nouvellement actives et de la taille des lésions T2 à l’IRM. Cependant, l’apparition des anticoprs neutralisants ne semblait pas être associée à une diminution de l’efficacité clinique (au regard de la durée de l’évolution vers une sclérose en plaques cliniquement définie (SEPCD), du délai avant progression confirmée du score EDSS et du taux de poussées).

La survenue d’effets indésirables n’a pas été corrélée à l’apparition d’anticorps sériques neutralisants. Il a été démontré, in vitro, qu’il existe une réaction croisée entre Betaferon et l’interféron β naturel. Néanmoins, ceci n’a pas été étudié in vivo et la signification clinique n’en est pas évidente. Les données chez les patients ayant développé des anticorps neutralisants et qui ont terminé leur traitement par Betaferon sont rares et peu concluantes. La décision de poursuivre ou d’interrompre le traitement devra reposer sur tous les aspects caractérisant le statut de la maladie chez le patient plutôt que sur la seule activité des anticorps sériques neutralisants. 4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interaction Aucune étude d’interaction n’a été réalisée. L’effet sur le métabolisme des médicaments d’une administration tous les deux jours de Betaferon à la dose de 250 microgrammes (8,0 millions d’UI) chez les patients atteints de sclérose en plaques n’est pas connu. Lors des poussées, l’association à des corticoïdes ou à l’ACTH au cours des périodes allant jusqu’à 28 jours a été bien tolérée. En raison de l’absence de données cliniques chez les patients atteints de sclérose en plaques l’utilisation concomitante de Betaferon et d’immunomodulateurs autres que les corticostéroïdes ou l’ACTH n’est pas recommandée. L’administration d’interférons a été associée à une diminution de l’activité des enzymes hépatiques dépendant du cytochrome P450 chez l’homme et chez l’animal. Il convient d’être prudent en cas d’administration simultanée avec des médicaments ayant une marge thérapeutique étroite et dont la clairance dépend largement du système du cytochrome P450, par exemple les anti-épileptiques. Il faudra faire preuve d’une prudence accrue lors de toute association avec un médicament ayant une action sur le système hématopoïétique. Il n’y a pas eu d’études d’interactions avec les anti-convulsivants. 4.6 Grossesse et allaitement • Grossesse Les données relatives à l’utilisation de Betaferon au cours de la grossesse sont limitées. Les données disponibles montrent la possibilité d’une augmentation du risque d’avortement spontané. L’initiation du traitement par Betaferon est contre-indiqué pendant la grossesse (voir rubrique 4.3). • Femmes en âge de procréer Les femmes en âge de procréer devront utiliser des mesures de contraception appropriées. En cas de début de grossesse ou de désir de grossesse au cours d’un traitement par Betaferon, la patiente doit être informée des risques éventuels et l’arrêt du traitement doit être considéré (voir rubrique 5.3). Chez les patientes à fort taux de poussées avant le début du traitement, le risque d’une poussée sévère après arrêt de Betaferon dans le cas d’une grossesse doit être évalué par rapport à l’augmentation possible du risque d’avortement spontané. • Allaitement Le passage de l’interféron β-1b dans le lait maternel n’est pas connu. Pour éviter tout risque d’effets indésirables graves chez le nourrisson, il faut faire un choix entre l’arrêt de l’allaitement et l’interruption du traitement par Betaferon. 4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines Les effets de Betaferon sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n’ont pas été étudiés. Cependant, il n’est pas exclu que chez certains patients présentant une sensibilité particulière, des effets indésirables liés à l’utilisation de Betaferon et affectant le système nerveux central puissent altérer la capacité de conduire des véhicules et d’utiliser des machines. 4.8 Effets indésirables a) Les effets indésirables sont fréquents au début du traitement, mais ils disparaissent généralement lors de la poursuite de celui-ci. Un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, arthralgie, malaise, sueurs, céphalées ou myalgie) dû essentiellement aux effets pharmacologiques du médicament, et les réactions au site d’injection constituent les réactions indésirables les plus fréquemment observées. Les réactions au site d’injection sont fréquentes après administration de Betaferon. Rougeur, gonflement, décoloration, inflammation, douleur, hypersensibilité, nécrose et réactions non spécifiques ont été significativement associées à un traitement par 250 microgrammes (8 millions d’UI) de Betaferon. Généralement, une augmentation progressive de la posologie est recommandée au début du traitement afin d’augmenter la tolérance au Betaferon (cf. chapitre 4.2). Les symptômes pseudo-grippaux peuvent également être réduits par l’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. L’incidence des réactions au point d’injection peut être réduite avec l’utilisation d’un autoinjecteur. b) La liste d’événements indésirables ci-dessous a été dressée à partir des rapports des études cliniques (Tableau 1: événements indésirables cliniques et biologiques) et des rapports de pharmacovigilance (Tableau 2: fréquence des notifications sur la base des rapports spontanés de réactions indésirables imputables au produit et classés selon les critères suivants: très fréquents ≥ 1/10, fréquents ≥ 1/100 à <1/10, peu fréquents ≥ 1/1000 à <1/100, rares ≥ 1/10 000 à <1/1000, très rares <1/10 000). L’expérience encore limitée de Betaferon chez les patients atteints de sclérose en plaques ne permet pas de préjuger de la survenue d’éventuels effets indésirables de très faible incidence, et qui n’auraient pas été observés. Tableau 1: Événements indésirables cliniques et biologiques d’incidence ≥ 10% et pourcentages respectifs chez les patients sous placebo; effets indésirables associés de fréquence < 10% mais statistiquement significatifs.

Classe de systèmes d’organes

Événements indésirables cliniques et biologiques

Événement unique évocateur d’une sclérose en plaques (BENEFIT) #

Sclérose en plaques secondairemen t progressive (Etude européenne)

Sclérose en plaques secondairemen t progressive (Etude nord- américaine)

Sclérose en plaques évoluant par poussées

Betaferon 250 micro-grammes (Placebo) n=292 (n=176)

Betaferon 250 micro-grammes (Placebo) n=360 (n=358)

Betaferon 250 micro-grammes (Placebo) n=317(n=308)

Betaferon 250 micro-grammes (Placebo) n=124 (n=123)

Infections et infestations

Infection 6% (3%) 13% (11%) 11% (10%) 14% (13%)

Abcès 0% (1%) 4% (2%) 4% (5%) 1% (6%)

Affections hématologiques et du système lymphatique

Baisse de la numération des lymphocytes (<1500/mm3) × Λ °

79% (45%) 53% (28%) 88% (68%) 82% (67%)

Baisse de la numération des neutrophiles (<1500/mm³) × Λ * °

11% (2%) 18% (5%) 4% (10%) 18% (5%)

Baisse de la numération des leucocytes (<3000/mm3) × Λ * °

11% (2%) 13% (4%) 13% (4%) 16% (4%)

Lymphadénopathie 1% (1%) 3% (1%) 11% (5%) 14% (11%)

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Baisse de la glycémie (<55 mg/dL) ×

3% (5%) 27% (27%) 5% (3%) 15% (13%)

Affections psychiatriques

Dépression 10% (11%) 24% (31%) 44% (41%) 25% (24%)

Anxiété 3% (5%) 6% (5%) 10% (11%) 15% (13%)

Affections du système nerveux

Céphalées Λ 27% (17%) 47% (41%) 55% (46%) 84% (77%)

Vertiges 3% (4%) 14% (14%) 28% (26%) 35% (28%)

Insomnie 8% (4%) 12% (8%) 26% (25%) 31% (33%)

Migraine 2% (2%) 4% (3%) 5% (4%) 12% (7%)

Paresthésie 16% (17%) 35% (39%) 40% (43%) 19% (21%)

Affections oculaires

Conjonctivite 1% (1%) 2% (3%) 6% (6%) 12% (10%)

Vision anormale Λ 3% (1%) 11% (15%) 11% (11%) 7% (4%)

Affections de l’oreille et du labyrinthe

Douleurs auriculaires 0% (1%) <1% (1%) 6% (8%) 16% (15%)

Affections cardiaques

Palpitations * 1% (1%) 2% (3%) 5% (2%) 8% (2%)

Affections vasculaires

Vasodilatation 0% (0%) 6% (4%) 13% (8%) 18% (17%)

Hypertension ° 2% (0%) 4% (2%) 9% (8%) 7% (2%)

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Infection des voies respiratoires supérieures

18% (19%) 3% (2%)

Sinusite 4% (6%) 6% (6%) 16% (18%) 36% (26%)

Majoration de la toux 2% (2%) 5% (10%) 11% (15%) 31% (23%)

Dyspnée * 0% (0%) 3% (2%) 8% (6%) 8% (2%)

Affections gastro-intestinales

Diarrhée 4% (2%) 7% (10%) 21% (19%) 35% (29%)

Constipation 1% (1%) 12% (12%) 22% (24%) 24% (18%)

Nausées 3% (4%) 13% (13%) 32% (30%) 48% (49%)

Vomissements Λ 5% (1%) 4% (6%) 10% (12%) 21% (19%)

Douleurs abdominales ° 5% (3%) 11% (6%) 18% (16%) 32% (24%)

Affections hépatobiliaires

Augmentation de l’alanine amino- transférase (SGPT> 5 fois la valeur initiale) × Λ * °

18% (5%) 14% (5%) 4% (2%) 19% (6%)

Augmentation de l’aspartate amino- transférase (SGOT> 5 fois la valeur initiale) × Λ * °

6% (1%) 4% (1%) 2% (1%) 4% (0%)

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Troubles cutanés 1% (0%) 4% (4%) 19% (17%) 6% (8%)

Erythème (rash) Λ ° 11% (3%) 20% (12%) 26% (20%) 27% (32%)

Affections musculo-squelettiques et systémiques

Hypertonie ° 2% (1%) 41% (31%) 57% (57%) 26% (24%)

Myalgie * ° 8% (8%) 23% (9%) 19% (29%) 44% (28%)

Fatigue musculaire 2% (2%) 39% (40%) 57% (60%) 13% (10%)

Lombalgies 10% (7%) 26% (24%) 31% (32%) 36% (37%)

Douleurs au niveau des extrémités

6% (3%) 14% (12%) 0% (0%)

* produit par génie génétique à partir d’une souche d’Escherichia coli.

Page 44: SOMMAIREmediapubsante.com/pdf/n18/santemagN18.pdf · Près de 2.000 Algériens atteints de myélome multiple Évènement. ÉVNEMENT 2 Santé-MAG N°18 - Mai 2013 INTRODUCTION Les

Classe de systèmes d’organes

Très fréquent ≥ 1/10 Fréquent ≥ 1/100, < 1/10

Peu fréquent ≥ 1/1 000, < 1/100

Rare ≥ 1/10 000, <1/1000

Affections hématologiques et du système lymphatique

11% (2%) 18% (5%) Anémie, Thrombocytopénie Leucopénie

Lymphadénopathie

Affections du système immunitaire

Réactions anaphylactiques

Affections endocriniennes Hyperthyroïdie, Hypothyroïdie, Troubles thyroïdiens

Troubles du métabolisme et de la nutrition

Augmentation de la triglycéridémie, Anorexie

Affections psychiatriques Dépression (voir aussi la rubrique 4.4)

Confusion, Anxiété, Instabilité émotionnelle, Tentative de suicide (voir aussi la rubrique 4.4)

Affections du système nerveux

Convulsions

Affections cardiaques Cardiomyopathie, Tachycardie, Palpitations

Affections vasculaires Hypertension

Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales

Bronchospasme, Dyspnée

Affections gastro- intestinales

Vomissements, Nausées

Pancréatite

Affections hépatobiliaires Augmentation de l’alanine amino- transférase, Augmentation de l’aspartate amino- transférase

Augmentation de la bilirubinémie, Augmentation de la gamma-glutamyl- transférase (γGT), Hépatite

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Urticaire, Erythème (rash), Prurit, Alopécie

Décoloration cutanée

Affections musculo- squelettiques, systémiques et osseuses

Myalgie, Hypertonie

Affections des organes de reproduction et du sein

Troubles de la menstruation

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Syndrome pseudo- grippal*, Frissons*, Fièvre*, Réaction au site d’injection*, Inflammation au site d’injection*, Douleur au site d’injection

Nécrose au site d’injection*

Douleurs thoraciques, Malaise, Sueurs

Investigations Perte de poids

* fréquences enregistrées lors des essais cliniques

Résultats de l’année 2 Phase contrôlée contre placebo

Résultats de l’année 3 Suivi en ouvert

Résultats de l’année 5 Suivi en ouvert

Betaferon 250 mcg

n=292

Placebo

n=176

Traitement immédiat par Betaferon 250 mcg

n=292

Traitement différé par Betaferon 250 mcg

n=176

Traitement immédiat par Betaferon 250 mcg

n=292

Traitement différé par Betaferon 250 mcg

n=176

Nombre de patients ayant été au terme de la phase d’étude

271 (93%) 166 (94%) 249 (85%) 143 (81%) 235 (80%) 123 (70%)

Variables d’efficacité primaires

Délai avant SEPCD

Estimations Kaplan- Meier 28% 45% 37% 51% 46% 57%

Réduction du risque Risque relatif avec intervalle de confiance à 95% Test du log-rank

47% vs placebo

RR = 0,53 [0,39–0,73]

p < 0,0001

Betaferon a prolongé le délai avant SEPCD de 363 jours, le faisant passer de 255 jours dans le groupe sous placebo à 618 jours dans le groupe sous Betaferon (sur la base du 25e percentile)

41% vs le traitement différé par Betaferon

RR = 0,59 [0,42–0,83]

p = 0,0011

37% vs le traitement différé par Betaferon

RR = 0,63 [0,48–0,83]

p = 0,0027

Délai avant SEP répondant aux critères de McDonald

Estimations Kaplan- Meier 69% 85% Non applicable (n’est pas un critère d’évaluation primaire)

Non applicable (n’est pas un critère d’évaluation primaire

Réduction du risque

Risque relatif avec intervalle de confiance à 95%

Test du log-rank

43% vs placebo

RR = 0,57 [0,46–0,71]

p < 0,00001

Délai avant progression confirmée du score EDSS

Estimations Kaplan- Meier Non applicalbe (n’est pas un critère d’évaluation primaire)

16% 24% 25% 29%

Réduction du risque

Risque relatif avec intervalle de confiance à 95%

Test du log-rank

40% vs le traitement différé par Betaferon

RR = 0,60 [0,39–0,92]

p = 0,022

24% vs le traitement différé par Betaferon

RR = 0,76 [0,52–1,11]

p = 0,177

Affections du rein et des voies urinaires

Rétention urinaire 1% (1%) 4% (6%) 15% (13%)

Protéinurie positive (> 1+) × 25% (26%) 14% (11%) 5% (5%) 5% (3%)

Pollakiurie 1% (1%) 6% (5%) 12% (11%) 3% (5%)

Incontinence urinaire 1% (1%) 8% (15%) 20% (19%) 2% (1%)

Miction impérieuse 1% (1%) 8% (7%) 21% (17%) 4% (2%)

Affections des organes de reproduction et du sein

Dysménorrhée 2% (0%) <1% (<1%) 6% (5%) 18% (11%)

Troubles menstruels * 1% (2%) 9% (13%) 10% (8%) 17% (8%)

Métrorragie 2% (0%) 12% (6%) 10% (10%) 15% (8%)

Impuissance 1% (0%) 7% (4%) 10% (11%) 2% (1%)

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Réaction au site d’injection (de différents types) Λ * ° §

52% (11%) 78% (20%) 89% (37%) 85% (37%)

Nécrose au site d’injection * ° 1% (0%) 5% (0%) 6% (0%) 5% (0%)

Syndrome pseudo- grippal & Λ * °

44% (18%) 61% (40%) 43% (33%) 52% (48%)

Fièvre Λ * ° 13% (5%) 40% (13%) 29% (24%) 59% (41%)

Douleurs 4% (4%) 31% (25%) 59% (59%) 52% (48%)

Douleurs thoraciques ° 1% (0%) 5% (4%) 15% (8%) 15% (15%)

Œdèmes périphériques 0% (0%) 7% (7%) 21% (18%) 7% (8%)

Asthénie * 22% (17%) 63% (58%) 64% (58%) 49% (35%)

Frissons Λ * ° 5% (1%) 23% (7%) 22% (12%) 46% (19%)

Sueurs * 2% (1%) 6% (6%) 10% (10%) 23% (11%)

Malaise général * 0% (1%) 8% (5%) 6% (2%) 15% (3%)

× Modifications biologiques Λ Relation significative avec le traitement par Betaferon pour les patients avec un premier événement clinique évocateur de la SEP, p < 0,05 * Relation significative (p < 0,05) avec le traitement par Betaferon pour la SEP évoluant par poussées ° Relation significative (p < 0,05) avec le traitement par Betaferon pour la SEP secondairement progressive § Les réactions (de tout type) au point d’injection englobent tous les événements indésirables survenant au point d’injection, c’est-à-dire : hémorragie au point d’injection, hypersensibilité au point d’injection, inflammation au point d’injection, masse au point d’injection, nécrose au point d’injection, douleur au point d’injection, réaction au point d’injection, oedème au point d’injection et atrophie au point d’injection. & Le terme « symptômes pseudo-grippaux » fait référence à un syndrome grippal et/ou à l’association d’au moins deux événements indésirables parmi les événements indésirables suivants : fièvre, frissons, myalgie, malaise, sueurs. # Pendant l’étude de suivi BENEFIT, aucune modification du profil de risque connu du Betaferon n’a été observée.

Le terme MedDRA le plus approprié est utilisé pour décrire une certaine réaction ainsi que ses synonymes et les états qui lui sont associés.

Tableau 2 : Fréquence des notifications (très fréquents ≥ 1/10, fréquents ≥ 1/100 à <1/10, peu fréquents ≥ 1/1000 à <1/100, rares ≥ 1/10 000 à <1/1000, très rares <1/10 000) sur la base des rapports spontanés de réactions indésirables

dernières années) permettait d’identifier les patients dont la maladie était active. Dans les deux études du traitement des formes secondairement progressives de sclérose en plaques, Betaferon a entraîné une diminution de la fréquence (30%) des poussées, mais n’a pas démontré d’effet sur la durée des poussées. Evénement unique démyélinisant évocateur d’une sclérose en plaques : Un essai clinique contrôlé de Betaferon a été mené chez des patients ayant présenté un événement clinique isolé avec des résultats d’IRM évocateurs d’une sclérose en plaques (au moins deux lésions cliniquement silencieuses sur l’IRM en T2). Cet essai a inclus des patients présentant un début de SEP monofocal ou multifocal (c’est-à-dire des patients présentant respectivement une seule lésion ou au moins deux lésions cliniquement confirmée(s) du système nerveux central). Toute maladie autre que la sclérose en plaques expliquant mieux la symptomatologie du patient devait être exclue. Cette étude comportait deux phases : une phase contrôlée contre placebo puis une phase de suivi prospective. La phase versus placebo s’est déroulée sur une durée maximale de 2 ans ou jusqu’à ce que le patient développe une sclérose en plaques cliniquement définie. À l’issue de la phase contrôlée contre placebo, les patients intégraient une phase de suivi prospective sous Betaferon. Celle-ci visait à évaluer les effets du traitement immédiat par Betaferon par rapport au traitement à début différé en comparant les patients initialement randomisés dans le groupe Betaferon (« groupe de traitement immédiat ») à ceux randomisés dans le groupe placebo (« groupe de traitement différé »). L’aveugle a été maintenu, pour les patients et les investigateurs, quant au traitement initialement affecté. 15 Tableau 3: Résultats des critères primaires d’efficacité de l’étude BENEFIT et son suivi à 5 ans

Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de gravité. 4.9 Surdosage: L’administration intraveineuse de doses élevées d’interféron β-1b, allant jusqu’à 5 500 microgrammes (176 millions d’UI) 3 fois par semaine, chez des adultes atteints de cancer n’a pas provoqué d’effets indésirables graves menaçant les fonctions vitales. 5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES 5.1 Propriétés pharmacodynamiques: Classe pharmacothérapeutique : Cytokines, interférons code ATC : L03 AB 08 Les interférons appartiennent à la famille des cytokines, qui sont des protéines naturelles. Les interférons ont des poids moléculaires allant de 15 000 à 21 000 Daltons. Trois grandes classes d’interférons ont été identifiées : alpha, bêta et gamma. Les activités biologiques des interférons alpha, bêta et gamma se recouvrent partiellement mais sont néanmoins distinctes. Les activités de l’interféron β-1b sont spécifiques d’espèce. L’information pharmacologique la plus pertinente sur l’interféron β-1b résulte donc d’études sur cultures de cellules humaines ou chez l’homme in vivo. L’interféron β-1b a montré des activités à la fois antivirales et immunorégulatrices. Son mécanisme d’action dans la sclérose en plaques n’est pas encore clairement élucidé. Cependant, il est connu que l’action modulatrice de l’interféron β-1b sur la réponse biologique résulte d’une interaction avec les récepteurs cellulaires spécifiques se trouvant à la surface des cellules humaines. La liaison de l’interféron β-1b à ces récepteurs induit l’expression de certains gènes supposés être les médiateurs biologiques de l’action de l’interféron β-1b. Un certain nombre de ces produits a été mesuré dans le sérum et les fractions cellulaires sanguines de patients traités par l’interféron β1-b. L’interféron β-1b agit sur les récepteurs de l’interféron γ en diminuant leur affinité et en augmentant leur internalisation et leur dégradation. L’interféron β-1b augmente aussi l’activité suppressive des cellules sanguines mononucléées du sang périphérique. Il n’y a pas eu de recherches spécifiques concernant l’influence de Betaferon sur le système cardio- vasculaire et respiratoire et sur les fonctions endocriniennes. Essais cliniques : Sclérose en plaques rémittente-récurrente : Un essai clinique contrôlé de Betaferon a été mené chez des patients atteints de sclérose en plaques de forme rémittente-récurrente et capables de marcher sans aide (score EDSS initial entre 0 et 5,5). Le traitement par Betaferon a été associé à une diminution de la fréquence (30%) et de la sévérité des poussées, ainsi que du nombre des hospitalisations dues à la maladie. De plus, l’intervalle entre les poussées a été prolongé. Il n’existe aucun élément indiquant une action de Betaferon sur la durée des poussées ou sur la symptomatologie entre deux poussées et aucun effet significatif n’a été observé sur la progression de la maladie dans la forme rémittente-récurrente de la sclérose en plaques. Sclérose en plaques secondairement progressive : Deux essais cliniques contrôlés de Betaferon dans les formes secondairement progressives de sclérose en plaques ont été menés sur un total de 1657 patients, dont le score EDSS initial était compris entre 3 et 6,5 (patients capables de marcher). Les cas de maladie discrète et les patients incapables de marcher ont été exclus des études. Les deux études ont donné des résultats divergents concernant le critère principal de jugement (c’est à dire le temps de progression confirmée de la maladie ou délai de progression vers le handicap). L’une des deux études a montré un retard statistiquement significatif de la progression de la maladie chez les patients traités par Betaferon (risque relatif = 0,69, intervalle de confiance à 95% : 0,55 – 0,86, p = 0,0010, soit une diminution de 31% du risque sous Betaferon) et du délai jusqu’au confinement au fauteuil roulant (risque relatif = 0,61, intervalle de confiance à 95% : 0,44 – 0,85, p = 0,0036, soit une diminution de 39% du risque sous Betaferon). Cet effet s’est maintenu pendant la période d’observation allant jusqu’à 33 mois. L’effet du traitement a été observé à tous les niveaux de handicap étudiés et quelle que soit l’activité des poussées. La seconde étude de Betaferon dans le traitement des formes secondairement progressives de sclérose en plaques n’a pas mis en évidence de délai sur la progression de la maladie. Il est toutefois évident que la maladie des patients inclus dans cette étude était moins active que celle des patients de la précédente étude. Les méta-analyses rétrospectives regroupant les résultats des deux études font apparaître un effet global statistiquement significatif du traitement (p = 0,0076 ; Betaferon 8 millions d’UI versus l’ensemble des patients sous placebo). Des analyses rétrospectives de sous-groupes ont montré que le traitement produit plus vraisemblablement un effet sur la progression de la maladie lorsque celle-ci est active avant le début du traitement (risque relatif = 0,72, intervalle de confiance à 95% : 0,59 – 0,88 , p = 0,0011, soit une diminution de 28% du risque par Betaferon chez des patients présentant des poussées ou une aggravation prononcée du score EDSS; Betaferon 8 millions d’UI versus l’ensemble des patients sous placebo). Ces analyses rétrospectives de sous-groupes ont également montré que la présence de poussées ou d’une détérioration prononcée du score EDSS (> 1 point ou > 0,5 point pour un score ≥ 6 au cours des 2

Lors de la phase versus placebo, Betaferon a permis de retarder, de façon statistiquement significative et cliniquement confirmée, l’évolution vers une SEPCD (Tableau 3). L’effet du médicament a également été démontrée par l’allongement du délai avant progression vers une sclérose en plaques selon les critères de McDonald (Tableau 3). Les analyses des sous-groupes selon les données initiales ont montré une efficacité sur l’évolution vers une SEPCD dans tous les sous-groupes évalués. Le risque d’évolution en SEP cliniquement définie dans les deux années était plus élevé chez les patients ayant présenté un début monofocal avec au moins 9 lésions en T2 ou rehaussement Gd à l’IRM cérébrale à l’inclusion. Chez les patients ayant présenté un début multifocal, le risque de SEP cliniquement définie était indépendant des résultats de l’IRM à l’inclusion. Ces patients étaient considérés comme présentant un risque élevé de SEP cliniquement définie en raison de la dissémination de leur maladie, mise en évidence par les résultats cliniques.Il n’existe à l’heure actuelle aucune définition établie d’un « patient à risque élevé », bien qu’une approche plus conservatrice soit d’accepter au moins 9 lésions T2 hyperintenses sur l’IRM initiale et au moins une nouvelle lésion T2 ou une nouvelle lésion rehaussée par le gadolinium sur une IRM réalisée au moins 1 mois après l’IRM initiale. Dans tous les cas, un traitement doit être envisagé pour les patients considérés comme étant à haut risque. Le traitement par Betaferon a été bien accepté, comme le montre le taux élevé de patients ayant terminé l’étude (93 % dans le groupe traité par Betaferon). Afin d’améliorer la tolérance au Betaferon, une augmentation progressive de dose a été réalisée et des anti-inflammatoires non stéroïdiens ont été administrés au début du traitement. En outre, un autoinjecteur a été utilisé chez la majorité des patients pendant l’étude. Lors de la phase de suivi en ouvert de l’étude, l’effet du traitement sur la SEPCD était toujours manifeste au bout de 3 et 5 ans (Tableau 3), même si la majorité des patients du groupe placebo a été traitée par Betaferon au moins à partir de la deuxième année. La progression du score EDSS (augmentation confirmée du score EDSS d’au moins un point par rapport à l’inclusion) a été inférieure dans le groupe sous traitement immédiat (Tableau 3, effet significatif au bout de 3 ans, pas d’effet significatif à 5 ans). La majorité des patients des deux groupes de traitement n’a connu aucune progression du handicap sur la période de 5 ans. Les effets bénéfiques sur ce critère d’évaluation n’ont pas pu être mis en évidence de façon nette pour le traitement « immédiat ». Aucun bénéfice, imputable au traitement immédiat par le Betaferon, en terme de qualité de vie (mesurée d’après l’indice d’évaluation fonctionnelle FAMS – Functional Assessment of MS: Treatment Outcomes Index) n’a été observé. SEP rémittente-récurrente, SEP secondairement progressive et événement clinique démyélinisant unique évocateur d’une SEP : Dans toutes les études sur la sclérose en plaques, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a montré l’efficacité de Betaferon pour réduire l’activité de la maladie (inflammation aiguë du système nerveux central et lésions tissulaires permanentes). Dans l’état actuel des connaissances, la relation entre l’activité sur la sclérose en plaques, mesurée par IRM, et l’évolution clinique de la maladie n’est pas entièrement élucidée. 5.2 Propriétés pharmacocinétiques: Les concentrations sériques ont été mesurées chez des patients et des volontaires au moyen d’une méthode biologique incomplètement spécifique. Des pics sériques d’environ 40 UI/ml ont été trouvés 1 à 8 heures après injection sous-cutanée de 500 microgrammes d’interféron β-1b (16,0 millions d’UI). A partir de différentes études, les valeurs maximales moyennes des clairances et demi-vies sériques ont été estimées à respectivement 30 ml·min-1·kg-1 et 5 heures. L’injection tous les 2 jours de Betaferon n’augmente pas les taux sériques, et les paramètres pharmacocinétique ne sont pas modifiés pendant le traitement. La biodisponibilité absolue de l’interféron β-1b administré par voie sous-cutanée est d’environ 50 %. 5.3 Données de sécurité préclinique: Il n’y a pas eu d’étude de toxicité aiguë. Dans la mesure où les rongeurs ne réagissent pas à l’interféron β humain, les études de toxicité en administration réitérée ont été menées chez le singe Rhésus. Des hyperthermies transitoires ont été observées, ainsi qu’une élévation significative du taux de lymphocytes et une baisse significative des plaquettes et des polynucléaires neutrophiles. Il n’y a pas eu d’étude de toxicité à long terme. Les études de reproduction chez le singe Rhésus ont révélé une toxicité maternelle et une fréquence accrue d’avortements spontanés, aboutissant à une mortalité prénatale. Aucune malformation n’a été observée chez les animaux survivants. Aucune étude spécifique de fertilité n’a été menée. Chez le singe Rhésus femelle, Betaferon n’entraîne pas de modification du cycle œstral. L’expérience acquise avec les autres interférons suggère que la fertilité mâle et femelle peut être altérée. La seule étude des effets génotoxiques (Test d’Ames) n’a pas montré d’effet mutagène. Aucune étude de carcinogenèse n’a été réalisée. Un essai de transformation cellulaire in vitro n’a pas montré de potentiel tumorigène. 6. DONNEES PHARMACEUTIQUES 6.1 Liste des excipients: Flacon (poudre pour solution injectable) : Albumine humaine Mannitol Solvant (solution de chlorure de sodium 5,4 mg/ml (0,54% p/v)) : Chlorure de sodium Eau pour préparation injectable. 6.2 Incompatibilités: Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception du solvant fourni, mentionné dans la rubrique 6.6. 6.3 Durée de conservation: 2 ans. Après reconstitution, une utilisation immédiate est recommandée. Toutefois, le produit s’est montré stable, pendant 3 heures à 2-8°C. 6.4 Précautions particulières de conservation: Conserver à une température ne dépassant pas 25°C. Ne pas congeler. Pour connaître les conditions de stabilité du médicament reconstitué, voir rubrique 6.3. 6.5 Nature et contenu de l’emballage extérieur: Flacon (poudre pour solution injectable) : Flacon de verre de type I, de 3 ml, muni d’un bouchon chlorobutylé de type I et d’une capsule de scellage en aluminium. Solvant (chlorure de sodium 5,4 mg/ml (0,54%)) : Seringue préremplie (de verre de type I, de 1,2 ml) contenant 1,2 ml de solvant. Taille des conditionnements : - 5 flacons de poudre et 5 seringues préremplies de solvant - ou 15 flacons de poudre et 15 seringues préremplies de solvant. Tous les présentations peuvent ne pas être commercialisées. 6.6 Précautions particulières d’élimination et manipulation • Reconstitution : Pour reconstituer le lyophilisat d’interféron beta-1b, utiliser la seringue préremplie de solvant fournie et une aiguille, injecter les 1,2 ml de solvant (solution de chlorure de sodium à 5,4 mg/ml (0,54% p/v)) dans le flacon de Betaferon. Laisser dissoudre complètement le produit sans agiter le flacon. Après reconstitution, aspirer 1,0 ml du flacon dans la seringue pour administrer 250 microgrammes de Betaferon. • Inspection avant utilisation Avant utilisation, examiner le produit reconstitué à l’œil nu. Le produit reconstitué est incolore ou jaune pâle et légèrement opalescent, voire opalescent. En cas de coloration anormale ou de présence de particules, ne pas l’utiliser. • Elimination Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur. 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE BAYER SCHERING PHARMA AG D - 13342 Berlin Allemagne 8. NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE 12/15G096/4249. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION 10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

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ACTUALITÉ

43Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Dr. Yazid Hadjadj, directeur de Novartis Oncologie, à Santé Mag:

Projet "TASMAX", pour le diagnostic précoce

et le bon suivi de la leucémie myéloïde chronique (LMC)

L’objectif du projet Tasmax a pour but de développer toutes les techniques per-formantes du diagnostic de la leucémie myéloïde chronique, selon les normes internationales; c'est-à-dire, à l’image de l’Europe, ou de nos voisins tunisiens et marocains». C’est ce qu’a indiqué le directeur de Novartis Oncologie Algérie, lors d’un point de presse, qui s’est tenu au siège de DK NEWS.

Cette technique de haut niveau permet, également, aux patients de bénéficier de consultations avancées, afin d’éviter aux malades les graves complications, liées à cette pathologie. 90% des cas commen-çaient le traitement après avoir atteint un stade avancé de la maladie. Ce diagnostic, affirme le Dr Hadjadj per-mettra d’aller vers une meilleure prise en charge du patient, d’une part et lui éviter les dépenses faramineuses, pour aller se faire soigner à l’étranger, d’autre

part. Cela dit que ces soins prodigueront, au malade, une meilleure observance et qualité de vie. Notre interlocuteur indique, en outre, que ce principe de diagnostic, qui relève de la biomoléculaire et qui vient d’être lancé à l’hôpital de Béni-Messous, est à la pointe du progrès. Pour ce faire, des experts Internationaux, dans le domaine, ont standardisé cette technique, avant-gardiste, utilisée dans les pays dévelop-pés, à l’instar des Etats-Unis. Prochainement, rassurera le Dr Yazid Ha-djadj «notre projet gagnera d’autres hô-pitaux, comme les CHU d’Oran, Annaba, Constantine, Sétif, Batna et Tizi-Ouzou. En attendant, nous avons sponsorisé avec l’hôpital Beni-Messous, qui prendra en charge tous les malades, d’où qu’ils viennent. Notre vision globale est d’ap-porter de l’aide pour les patients, de la formation continue pour les médecins.»Le Dr Yazid Hadjadj estime que les pa-

thologies lourdes doivent être prises en charge avec un esprit d’équipe et in-dique, par ailleurs, qu’en Algérie, le labo-ratoire ne fournit pas, uniquement, des médicaments; mais, il offre, aussi, des solutions et s’implique dans la politique de santé, en Algérie.Ainsi, Le projet TasMax (premier projet en Afrique et Moyen orient), lancé par NOVARTIS, permet la standardisation, aux normes internationales, des labora-toires algériens, ainsi que la mise à dis-position des réactifs, nécessaires pour ce type d’examens biologiques. Pour rappel, la leucémie myéloïde chro-nique (LMC) est un cancer du sang et de la moelle osseuse. On compte, en Algé-rie, chaque année, 250 nouveaux cas, survenant, principalement, après 50 ans. Par ailleurs, la biologie moléculaire a fait l’objet, en Algérie, de deux thèses de doctorat en sciences médicales, en 2008 et 2011

par Tanina Ait

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44 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

En mars 2011, les sages- femmes algériennes gagnent un combat qu’elles ont mené des années durant: la promul-gation d’un nouveau statut personnel, qui leur donne plus de droits, améliore leur situation socioprofessionnelle et leur garantit une formation de qua-lité. Aujourd’hui, c’est le déficit en ces professionnelles de la santé, qui pose un gros problème au secteur.

Le constat est, irrémédiablement, éta-bli. Le pays souffre, cruellement, du manque de sages-femmes qualifiées. La disproportion est énorme entre le nombre de ces professionnelles de la santé, actives dans les maternités et le nombre des naissances. L’Algérie enre-gistre, annuellement, entre 800 000 et un million de naissances, pour un effec-tif inférieur à 7500 sages-femmes. De surcroît, un tiers d’entre-elles n’exercent pas dans les services de gynécologie-obstétrique des structures hospitalières. Ce qui donne, approximativement, une

sage-femme pour 2000 accouche-ments, chaque année. C’est, carrément, hors normes ! L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) fixe la limite de 175 accouchements, par sage-femme, par an. Le pays est, de ce fait, très éloigné de la règle, imposée à une prise en charge, correcte, de la parturiente. D’ailleurs, les animatrices de l’Union nationale des sages-femmes algériennes - prési-dée par Mme Akila Guerrouche - n’ont de cesse de se plaindre du stress et du surmenage, induits par leur activité professionnelle. La charge de travail est tellement grande, qu’elles exercent leurs tâches par automatisme, pratiquant des accouchements à la chaîne. Les futures mamans ne sont guère préparées à la délivrance, même si elles sont primi-pares. En l’absence d’un bon suivi de la gros-sesse, les complications, qui pourraient, potentiellement, survenir à l’accouche-ment, ne sont pas prévenues. La respon-

sabilité administrative et juridique des erreurs médicales incombe, générale-ment, aux sages-femmes, classées, dans le Code pénal, dans le corps médical, suivant le référentiel- métier qu’elle ont. Elles sont dons sanctionnées, en cas de faute grave avérée, suivant la déontolo-gie médicale. Pourtant, dans la majorité des cas, elles sont amendables de ces erreurs, eu égard aux conditions pro-fessionnelles, difficiles, dans lesquelles elles évoluent. Dans certaines régions du pays, elles sont même confrontées à l’indisponibi-lité du matériel, pour faire face aux cas compliqués. D’ailleurs, les sages-femmes algériennes ne désespèrent pas de l’aboutissement de l’une de leurs revendications ma-jeures; à savoir, la création d'un Conseil de déontologie, qui définira, clairement, leurs obligations et leurs droits de sages-femmes. Actuellement, le déficit, en ces prati-ciennes de la santé, est estimé à 4000 postes, selon le directeur de la Forma-tion, au ministère de la tutelle. Il n’est pas possible de pourvoir ces postes, avant, au moins, deux ans. L’explication est simple. La durée de la formation des sages-femmes a été rallongée- en vertu des dispositions du nouveau sta-tut particulier, publié au Journal Offi-ciel, en mars 2011 - de 3 à 5 ans. Dans l’absolu, c’est, là, un acquis important pour le corps, qui a décroché un cycle universitaire long, institué sous forme de bac+5. Une formation longue durée qui sera dispensée dans trois instituts d’ensei-gnement supérieur, propres à la for-mation de sage-femme, localisés à Annaba, Tlemcen et Tizi-Ouzou. Les sages- femmes sont parvenues à obte-nir, en outre, l’évolution de la carrière par grade, avec spécialisation. Au-delà, le corps a obtenu une reva-lorisation du régime indemnitaire, tra-duite, dans les bulletins de paie, par des augmentations de salaires à hau-teur de 80%, appliqués, à partir de juin 2011, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008

Sages-femmes algériennes:un déficit de 4000 postes

par Rania Hamdi

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45Santé-MAGN°18 - Mai 2013

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46 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Les greffes abdominales multi-viscé-rales sont pratiquées, en France, depuis moins de dix ans. Elles consistent à transplanter, lors d’une même opéra-tion, entre 5 et 7 organes, à un patient. En 6 ans, 23 opérations de cette enver-gure ont été réalisées, dans ce pays.

Impressionnantes, ces interventions seraient – selon ceux qui les pratiquent – plus simples à réaliser, sur le plan technique. Elles sont, surtout, de meil-leur pronostic que la greffe d’un seul organe. Les explications du Pr Jacques Baulieux, président 2012 de l’Académie nationale de Chirurgie et organisateur de la séance du 15 mai, sur le thème des Greffes. Auparavant, lorsqu’un ma-lade nécessitait une transplantation de l’intestin, «nous greffions uniquement cet organe, mais les résultats étaient médiocres», raconte le Pr Jacques Bau-lieux. En effet, la survie à 5 ans se situait entre 40% et 50%. «Ensuite, nous nous sommes rendus compte que si nous transplantions, simultanément, l’intestin et le foie, le risque de rejet était moins élevé», poursuit-il. La survie à 5 ans s’élevait entre 60% et 70%.

Aujourd’hui, depuis, environ, 5 ou 6 ans, la greffe multi-viscérale offre, encore, de meilleurs résultats. Cette lourde inter-vention s’adresse aux nombreux enfants souffrant de malformations intestinales congénitales; mais, aussi, à des adultes. En particulier, certains patients pré-sentant de multiples fistules, souffrant d’une maladie de Crohn, de troubles de la motilité intestinale ou de tumeurs desmoïdes intestinales. Sans oublier les séquelles des blessures par balle. «En pratique, transplanter plusieurs organes à la fois se révèle plus facile», confie le Pr Baulieux. «Il y a moins de

sutures à réaliser et beaucoup moins de complications. Enfin, nous observons moins de rejet des greffons». Toutefois, «comme il s’agit d’une masse impor-tante à transplanter, l’opération n’est pas anodine», précise-t-il. D’autant qu’elle requièrt, au moins, 3 ou 4 chirur-giens et dure entre 10 et 15 heures.

SEPT NOUVEAUX ORGANES: Le duo-dénum, l’estomac, le foie, l’intestin grêle, le pancréas, la rate et une partie du colon. Il y a cinq ans, l’équipe du Pr Baulieux a, simultanément, transplanté ces 7 organes, chez une femme. «Elle est en bonne santé et mène, aujourd’hui, une vie autonome», indique-t-il. «Il s’agit, à ce jour, de la patiente européenne pré-sentant le plus grand recul, après trans-plantation multi-viscérale.» Si l’évolution des techniques chirurgi-cales a permis de réaliser ces opéra-tions, «les progrès, en matière d’immu-nosuppression, ont été déterminants, ces dernières années», estime le Pr Bau-lieux. Mais les greffons restent rares. En effet, «il ne peut, naturellement, pas y avoir de donneur vivant»

Transplantation: plusieurs organes, c’est mieux

Académie nationale de Chirurgie

Pr. Jacques Baulieux

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47Santé-MAGN°18 - Mai 2013

Moins de 200 transplantations rénales sont effectuées, annuellement, en Algé-rie à partir de donneurs vivants; ce qui reste en deçà des besoins exprimés en ce sens, a indiqué le Pr Si Ahmed El Mahdi, chef de service chirurgie et transplanta-tion, au CHU de Blida..

"Il y a moins de 200 transplantations rénales, qui sont effectuées, annuelle-ment, en Algérie et nos besoins sont autrement plus importants, avec l’inci-dence de cette maladie, qui se situe autour de 103 nouveaux cas, par million d’habitants", a déclaré le Pr Si Ahmed El Mahdi, lors d’une conférence-débat, or-ganisée au Forum du journal DK News.Il a précisé, à ce propos, que "3.500 à 4.000 nouveaux patients viennent s’ajouter à 19.000 qui sont hémodialy-sés actuellement", selon les statistiques de la Fédération nationales des insuffi-sants rénaux."Mais, au delà de tout cela, le grand défi à relever réside dans la sensibilisation de la population, pour la greffe, à partir d’un cadavre", a insisté ce spécialiste, qui a fait savoir, également, que "seuls

10 % des patients peuvent espérer une greffe, à partir de donneurs vivants".Evoquant l’intérêt que portent les auto-rités pour la greffe rénale, le Pr Si Ah-med a rappelé le projet de réalisation d’un institut de reins et de greffes, qui sera opérationnel en 2014, à Blida."L’insuffisance rénale pose un problème de santé publique, car les chiffres, rela-tifs aux insuffisants rénaux, ne cessent d’augmenter assez vite, d’après la Société algérienne de néphrologie qui

prévoit l’existence d’environ 25.000 insuffisants rénaux, en 2020 ", a relevé l’intervenant.Le porte-parole de la Fédération Na-tionale des insuffisants rénaux, M. Boukhors Mohamed, a affirmé, de son coté, que la greffe d’organes demeure l’unique moyen, pour sauver la vie de milliers d’algériens, ou remédier à des astreintes très éprouvantes, comme les séances, répétées, de dialyse

Pr. Si Ahmed El Mahdi M. Boukhors Mohamed

Moins de 200 transplantations rénales

effectuées, par an, en Algérie

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ACTUALITÉ

48 Santé-MAG N°18 - Mai 2013

Dans le pays, les infections, associées aux soins hospi-taliers, ont un taux à deux variantes. Les praticiens parlent de 18%. La tutelle de 12%. Ce qui est sûr est que le risque de contracter un germe, parfois très résistant aux antibiotiques, durant une hospitalisation, est réel. A ce titre, l’OMS mise sur la prévention, en lançant une campagne sur l’hygiène des mains, en milieu hospitalier.

La journée du 5 mai 2013 a été choisie, par l’Organisation mondiale de la santé, pour lancer, au niveau inter-national, une campagne sur l’hygiène des mains, en milieu hospitalier. Depuis qu’il a été prouvé que la propreté des mains, geste aussi basique puisse-t-il paraître, réduit, considérablement, la survenue des infections, associées aux soins et la transmission d’agents patho-gènes, l’OMS a décidé de sensibiliser, chaque année, à la même période. De multiples «expériences participent au faisceau d’arguments, en faveur d’une relation causale, entre une stratégie d’hygiène des mains et son impact sur la maîtrise du risque infectieux», affirme-t-on à l’OMS, qui recommande de rendre systématique la désinfection des mains sales, par friction avec une lotion hydro-alcoolique (FHA). Cette méthode «est validée dans les situations de prise en charge de tout patient, entrant, ainsi, dans le cadre des «précautions stan-dard», comme moyen de prévention de la transmission croisée, notamment, en établissements de santé». Le slogan de l’OMS est le suivant: «Sau-vez des vies: lavez-vous les mains». L’idée est d’inciter le personnel médical et paramédical, mais aussi, le citoyen lambda, de prendre conscience de l’im-portance de l’acte, en avançant un argu-ment massif: dans 80% des cas, les infec-tions nosocomiales sont manu-portées. Le mot d’ordre de l’Organisation mon-diale a trouvé un écho dans 5000 hôpi-taux et établissements sanitaire, dans 127 pays. Par cette campagne, l’OMS vise une baisse, significative, du nombre des infections, par des germes hospitaliers.

Pour l’heure, environ 1,4 million de per-sonnes le sont, dans le monde. 5 à 10 % d’entre elles sont contaminées, durant leur séjour, dans des hôpitaux modernes. Evidemment, les risques sont majorés, dans les pays en voie de développement.En Algérie, autorités nationales et prati-ciens n’accordent pas leurs données, sur le taux d’infections nosocomiales. Il serait de 25%, selon les cliniciens. Il se situe entre 12 et 15 %, selon les résultats d’une enquête, réalisée par le ministère de la Santé, de la population et de la ré-forme hospitalière, en 2012. Ce qui a fait dire, récemment au Profes-seur Abdelkrim Soukehal, chef de service épidémiologie et médecine préventive, au CHU Béni-Messous, que «tant que la prévalence des infections, liées aux soins, est à deux chiffres, nous ne pouvons dire que nous maîtrisons la situation». Et la situation échappe, réellement, au contrôle. D’abord, l’étude du ministère de tutelle souligne que 5 % des bactéries, circu-lant en milieu hospitalier, sont multi-ré-sistantes aux antibiotiques. Ce qui rend, nettement, plus difficile la tâche des thé-rapeutes. A ce titre, la prévention demeure la meil-leure parade contre la propagation des germes hospitaliers. Il est recommandé, comme mentionné au début de l’article, de respecter des protocoles de base, soit le lavage systématique des mains avec un savon liquide, le brossage des ongles et une stérilisation des matériels, après chaque usage, lors d’une intervention chirurgicale. Malheureusement, il sem-blerait que l’observance de l’hygiène des mains n’excède pas les 20%.

«Il faut adopter une véritable stratégie. Nous devons disposer de beaucoup de points de repère, tels que les solutions hydro-alcooliques, l’hygiène des mains, l’incinération des déchets hospitaliers. Il faut investir dans la prévention, car la recherche contre les bactéries est «en panne» et la production de nouveaux an-tibiotiques est limitée», n’a eu de cesse de conseiller le Professeur Soukehal. Ce dernier remet en cause, à chacune de ses interventions publiques, l’utilisation des serpillières par les femmes de mé-nages des hôpitaux alors que la norme prône plutôt le bio-nettoyage ou le net-toyage à la vapeur. Le département de tutelle a mis en place, il y a quelques an-nées déjà, une politique de lutte contre les infections nosocomiales. Cette dernière repose sur l’efficience des comités de surveillance (CLIN), chargés de collecter les données, sur le phéno-mène et évaluer, périodiquement, les mesures de prévention et de contrôle de ces infections, associées aux soins hospitaliers, au niveau local et national. La démarche du ministère cible, aussi, la formation du personnel médical et para-médical et la généralisation des bonnes pratiques, en hygiène hospitalière. Il est annoncé alors, à la fin de 2011, l’équipement des établissements de san-té en matériels adaptés de stérilisation et d’élimination des déchets à risques infectieux; en l’occurrence, 3.000 auto-claves de paillasse, pour la stérilisation du matériel médical, 6.000 destruc-teurs d’aiguilles et des supports de sacs de déchets, de collecteurs d’aiguilles et des kits de prévention des accidents d’exposition au sang

Hygiène hospitalière et infections nosocomiales: la situation est non maîtrisée, en Algérie

par Rania Hamdi

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