république du sénégal · 2013-02-05 · 2010 source : wikipédia (nordnordwest) - 2008 . profil...

64
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité PROFIL NUTRITIONNEL DE PAYS RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008

Upload: others

Post on 24-Jul-2020

4 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité

PROFIL NUTRITIONNEL DE PAYS RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

2010

Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008

Page 2: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

2

Remerciements

Ce profil a été préparé par Coudy Ly Wane, expert en nutrition au Programme Régional de Sécurité Alimentaire, Lutte contre la Désertification, Population et Développement du CILSS, en collaboration avec Estelle Bader, Giulia Palma, Amélie Solal-Céligny et Maylis Razès, consultantes, et Marie Claude Dop, fonctionnaire en nutrition, Division de la Nutrition et de la Protection des Consommateurs (AGNA), Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Les auteurs tiennent à remercier le Dr Kirsten Simondon, IRD, Montpellier, le Pr. A.T. Guiro, Faculté des Sciences, UCAD, Dakar, le Dr Djibril Cissé, HKI Sénégal, le Dr Valérie Ndiaye, DANSE et Mamadou Kane, PAM, Sénégal pour leur collaboration.

Page 3: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

3

Résumé La République du Sénégal est un pays côtier d’Afrique de l’Ouest dont la population est jeune, encore majoritairement rurale et largement engagée dans l’agriculture. Ce secteur connaît des difficultés importantes, avec notamment la baisse de la production céréalière et la fragilisation des secteurs de l’arachide - principale culture de rente - et de la pêche. L’important déficit céréalier est comblé par des importations massives. De vastes mesures sont actuellement développées pour relancer la production vivrière. Malgré de bonnes performances macro-économiques liées au dynamisme du secteur tertiaire, la pauvreté touche encore plus de la moitié de la population et a peu reculé en milieu rural. La mortalité infantile et infanto-juvénile est en diminution, les taux étant bas par rapport aux autres pays d’Afrique sub-saharienne. La mortalité maternelle est également en baisse mais reste à un niveau préoccupant. La couverture vaccinale des jeunes enfants est relativement étendue. L’accès à l’eau potable a fortement progressé mais l’assainissement reste problématique. Dans ces deux domaines ainsi que dans l’accès aux soins, de très importantes disparités persistent selon le milieu de résidence. Le régime alimentaire est basé sur les céréales (riz, mil, sorgho), les légumes et le poisson. A ces aliments de base s’ajoutent l’arachide et le niébé, mais les céréales représentent environ les deux tiers des disponibilités énergétiques alimentaires. La consommation de riz a beaucoup progressé sous l’effet de l’urbanisation croissante surajoutée à un long passé d’importations, faisant ainsi reculer celle du mil et du sorgho. Alors que la contribution des protéines aux disponibilités énergétiques reste faible, celle des lipides est en croissance, reflétant la transition nutritionnelle en cours. Les difficultés du secteur agricole, couplées à la pauvreté, sont les principales causes de l’insécurité alimentaire des ménages. Un quart de la population est sous-alimentée, une proportion stable sur la dernière décennie. L’allaitement maternel est une pratique courante, mais son initiation précoce reste peu fréquente. Malgré des progrès significatifs, seul un tiers des enfants de moins de 6 mois sont allaités exclusivement. Les pratiques d’alimentation de complément doivent également être améliorées. Les progrès réalisés dans l’allaitement maternel exclusif, dans l’accès à l’eau potable et dans la couverture vaccinale peuvent expliquer la baisse de la prévalence de retard de croissance chez les jeunes enfants au cours des deux dernières décennies. En 2005, elle était de 20% et celle de maigreur de 9% chez les enfants de moins de 5 ans. Près d’une femme adulte sur cinq souffre de déficit énergétique chronique. En même temps, le pays connaît une transition nutritionnelle, marquée par l’émergence de surpoids et d’obésité, surtout parmi les femmes vivant en milieu urbain. Aucune enquête nationale n’a évalué la prévalence des troubles dus à la carence en iode. La consommation de sel adéquatement iodé reste encore restreinte et demande un meilleur suivi. La couverture de supplémentation en vitamine A est plutôt large parmi les enfants, mais l’importance de la carence en vitamine A n’a pas été estimée au niveau national dans ce groupe de population, ce qui ne permet pas d’évaluer l’impact de cette stratégie. Chez les femmes, une enquête nationale récente indique que la carence en vitamine A n’est pas un problème de santé publique. Au contraire, l’anémie constitue un problème de santé publique sévère, qui touche plus de 80% des jeunes enfants et près de 60% des femmes. La couverture de supplémentation en fer des femmes enceintes est assez étendue. Pour lutter durablement contre les carences en micronutriments, des mesures à long terme basées sur l’approche alimentaire sont également mises en place mais doivent être renforcées. Les investissements publics dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’amélioration des conditions de vie ont eu des résultats encourageants, mais les efforts doivent être maintenus pour faire face à la croissance démographique et atténuer les fortes disparités entre milieu urbain et rural. Le Sénégal dispose actuellement d’opportunités pour améliorer la qualité nutritionnelle de l’alimentation du fait de son implication politique dans l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Page 4: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

4

Tableau récapitulatif Indicateurs généraux Année

Population

Population totale 11,770 millions 2005

Population rurale 58 % 2005

Population de moins de 15 ans 42 % 2005

Taux annuel de croissance de la population 2,6 % 2000-2005

Espérance de vie à la naissance 62 ans 2000-2005

Agriculture

Superficie agricole 45 % 2007

Terres arables et cultures permanentes par habitant agricole 0,4 Ha 2007

Niveau de développement

Développement humain et pauvreté

Indicateur de développement humain 0,464 [0-1] 2007

Part de la population vivant avec moins de 1$ par jour (PPA) OMD1 34 % 2005

Part de la population en deçà du seuil de pauvreté national OMD1 51 % 2005

Education

Taux net de scolarisation primaire OMD2 72 % 2007

Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) OMD2 51 % 2006

Rapport filles/garçons en école primaire OMD3 1 fille pour un garçon 2007

Santé

Taux de mortalité infantile OMD4 61 ‰ 2001-2005

Taux de mortalité des moins de 5 ans OMD4 121 ‰ 2001-2005

Ratio de mortalité maternelle (ajusté) OMD5 980 pour 100 000 naissances 2005

Pourcentage de décès des moins de 5 ans dus au paludisme 19 % 2008

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la rougeole OMD4 74 % 2005

Environnement

Accès durable à une source d'eau améliorée en milieu rural OMD7 65 % de la population 2006

Indicateurs nutritionnels Année

Besoins énergétiques

Besoins énergétiques de la population 2085 kcal per capita/jour 2005

Disponibilités alimentaires

Disponibilités Energétiques Alimentaires (DEA) 2156 kcal per capita/jour 2003-2005

Prévalence de sous-alimentation OMD1 26 % 2003-2005

Part des protéines dans les DEA 11 % 2003-2005

Part des lipides dans les DEA 24 % 2003-2005

Indice de diversification alimentaire 35 % 2003-2005

Consommation alimentaire

Apport énergétique moyen n.d.

Part des protéines dans l'apport énergétique n.d.

Part des lipides dans l'apport énergétique n.d.

Alimentation des enfants en bas âge Age

Taux d'allaitement maternel exclusif <6 mois 34 % 2005

Taux d'alimentation complémentaire en temps opportun 6-9 mois 61 % 2005

Taux d'alimentation au biberon 0-11 mois 7 % 2005

Taux de poursuite de l'allaitement maternel à 2 ans 42 % 2005

Anthropométrie nutritionnelle

Prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans* 20 % 2005

Prévalence de maigreur chez les enfants de moins de 5 ans* 9 % 2005

Prévalence d’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans* OMD1 15 % 2005

Pourcentage de femmes ayant un IMC<18,5 kg/m² 18 % 2005

Carences en micronutriments

Prévalence de goître chez les enfants d'âge scolaire n.d.

Pourcentage de ménages consommant du sel adéquatement iodé 41 % 2005

Prévalence de carence en vitamine A chez les enfants d'âge pré-scolaire n.d.

Couverture de la supplémentation en vitamine A chez les enfants 75 % 2005

Couverture de la supplémentation en vitamine A chez les mères 27 % 2005

Prévalence de l'anémie chez les femmes 59 % 2005

Couverture de la supplémentation en fer chez les mères 77 % 2005

OMD: Objectif du Millénaire pour le Développement; n.d.: non disponible ; * normes OMS 2006

Page 5: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

5

TABLE DES MATIÈRES Remerciements ...................................... ..................................................................................................... 2 Résumé............................................. ........................................................................................................... 3 Tableau récapitulatif.............................. ..................................................................................................... 4 Liste des tableaux, figures et annexes............. ........................................................................................ 6 Acronymes .......................................... ........................................................................................................ 7 Chap. I : Aperçu général et indicateurs de base .... ................................................................................. 9

I.1 Information géographique....................... ..........................................................................................9 I.2 Population..................................... ......................................................................................................9

Indicateurs de population......................................................................................................................9 Pyramide des âges pour 2002 ............................................................................................................11

I.3 Agriculture .................................... ....................................................................................................11 Statistiques sur l’utilisation des sols et sur l’irrigation .........................................................................12 Cultures principales, calendrier agricole, pénurie alimentaire saisonnière.........................................12 Production animale et pêche ..............................................................................................................13

I.4 Economie ....................................... ...................................................................................................13 I.5 Indicateurs sociaux............................ ..............................................................................................14

Niveau de développement, pauvreté ..................................................................................................14 Accès aux services de santé ..............................................................................................................15 Indicateurs de santé............................................................................................................................15 Approvisionnement en eau et assainissement ...................................................................................17 Alphabétisation et éducation...............................................................................................................18 Autres indicateurs sociaux ..................................................................................................................19

Chap. II: Situation alimentaire et nutritionnelle .. ................................................................................... 20 II.1 Aspects qualitatifs de l’alimentation et sécur ité alimentaire.................................... ..................20

Modèles de consommation .................................................................................................................20 Situation de la sécurité alimentaire .....................................................................................................21 Enquêtes sur la diversité de l’alimentation .........................................................................................22

II.2 Données sur les disponibilités alimentaires na tionales ........................................... ..................23 Disponibilités des principaux groupes d’aliments ...............................................................................23 Disponibilités énergétiques alimentaires, distribution par macronutriment.........................................24 Origine végétale/animale des macronutriments .................................................................................25 Disponibilités énergétiques alimentaires par groupe d’aliments.........................................................26 Importations et exportations alimentaires ...........................................................................................27 Aide alimentaire ..................................................................................................................................28

II.3 Consommation alimentaire ...................... ......................................................................................28 Enquêtes au niveau national...............................................................................................................28 Autres enquêtes ..................................................................................................................................28

II.4 Pratiques d’alimentation des enfants en bas âg e........................................................................29 II.5 Anthropométrie nutritionnelle ................. ......................................................................................33

Faible poids de naissance ..................................................................................................................33 Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire ...................................................................................33 Anthropométrie des enfants d’âge scolaire ........................................................................................39 Anthropométrie des adolescents ........................................................................................................39 Anthropométrie des femmes adultes ..................................................................................................39 Anthropométrie des hommes adultes .................................................................................................43

II.6 Carence en micronutriments .................... .....................................................................................43 Troubles dus à la carence en iode (TCI) ............................................................................................43

Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire ...................................................................................43 Iodation du sel au niveau des ménages.........................................................................................44

Carence en vitamine A (CVA).............................................................................................................45 Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A ..................................................45 Supplémentation en vitamine A......................................................................................................46

Anémie ferriprive .................................................................................................................................48 Prévalence de l’anémie ..................................................................................................................48 Intervention pour lutter contre l’anémie ferriprive ...........................................................................51

Autres carences en micronutriments ..................................................................................................52 II.7 Politiques et programmes visant à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire .............. .52

Annexes............................................ ......................................................................................................... 54 Liste des références ............................... .................................................................................................. 56

Page 6: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

6

Liste des tableaux, figures et annexes Liste des tableaux Tableau 1 : Indicateurs de population ............................................................................................................. 10 Tableau 2 : Utilisation des sols et irrigation ..................................................................................................... 12 Tableau 3 : Statistiques sur la production animale et la pêche....................................................................... 13 Tableau 4 : Indicateurs de base de l’économie............................................................................................... 14 Tableau 5 : Développement humain et pauvreté ............................................................................................ 15 Tableau 6 : Accès aux services de santé ........................................................................................................ 15 Tableau 7 : Indicateurs de santé ..................................................................................................................... 17 Tableau 8 : Accès à l’eau potable et assainissement ..................................................................................... 18 Tableau 9 : Education...................................................................................................................................... 18 Tableau 10 : Autres indicateurs sociaux.......................................................................................................... 19 Tableau 11 : Tendances des disponibilités des principaux groupes d’aliments per capita (g/jour) ................ 23 Tableau 12 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupes d’aliments,

tendances................................................................................................................................................ 26 Tableau 13 : Initiation et durée de l’allaitement au sein .................................................................................. 30 Tableau 14 : Type d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ............................................................... 31 Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge ............................. 32 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire........................................................................... 36 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)................................................................ 37 Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite)................................................................ 38 Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes.......................................................................................... 41 Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite)............................................................................... 42 Tableau 18 : Iodation du sel au niveau des ménages..................................................................................... 45 Tableau 19 : Prévalence de la carence clinique en vitamine A chez les mères durant leur dernière grossesse

................................................................................................................................................................ 46 Tableau 20 : Supplémentation en vitamine A des enfants et des mères ........................................................ 47 Tableau 21 : Prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire ...................................................... 49 Tableau 22 : Prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer .................................................. 50 Tableau 23: Supplémentation en fer : pourcentage de mères ayant pris des comprimés de fer ou du sirop

durant la grossesse................................................................................................................................. 51 Liste des figures � Figure 1 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA), tendances et distribution par macronutriment

................................................................................................................................................................ 24 � Figure 2 : Origine végétale/animale des disponibilités énergétiques, protéiques et lipidiques .............. 25 � Figure 3 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupe d’aliments ................................. 26 � Figure 4 : Evolution du bilan céréalier du Sénégal (millions de tonnes)................................................. 27 � Figure 5 : Evolution du taux d’allaitement maternel exclusif (< 6 mois) ................................................. 31 � Figure 6 : Evolution de la prévalence de retard de croissance des enfants de moins de 5 ans en milieu

urbain et rural .......................................................................................................................................... 35 Liste des annexes Annexe 1 : Zones agro-écologiques du Sénégal ............................................................................................ 54 Annexe 2 : Carte des régions administratives du Sénégal (2005) .................................................................. 55

Page 7: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

7

Acronymes ANJE Alimentation du nourrisson et du jeune enfant ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie BCG Bacille de Calmette et Guérin (vaccin contre la tuberculose) BM Banque Mondiale CILSS Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CLM Cellule de Lutte contre la Malnutrition CNSA Conseil National de Sécurité Alimentaire CSAO Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest DANSE Division de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Survie de l’Enfant DEA Disponibilités énergétiques alimentaires DEC Déficit énergétique chronique DPNU Division de la Population des Nations Unies DPS Direction de la Prévision et de la Statistique DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté DTC3 Diphtérie, coqueluche et tétanos EDS Enquête Démographique et de Santé EOI Evaluation des Objectifs Intermédiaires ESAM Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages ESASU Enquête de Sécurité Alimentaire en Situation d’Urgence ESIS Enquête Sénégalaise sur les Indicateurs de Santé ESPS Enquête sur le Suivi de la Pauvreté au Sénégal FAO Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation FAOSTAT Base de données statistiques de la FAO FEWS Famine Early Warning System Network GdS Gouvernement du Sénégal GOANA Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance HKI Helen Keller International

IFRPDSP Institut de Formation et de Recherche en Population, Développement et Santé de la Reproduction

IMC Indice de masse corporelle INSERM Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale IRD Institut de Recherche pour le Développement ISRA Institut Sénégalais de Recherches Agricoles ITA Institut de Technologie Alimentaire IZiNCG Groupe Consultatif International sur le Zinc JLM Journées Locales de Micronutriments JNM Journées Nationales de Micronutriments JNV Journées Nationales de Vaccination JSE Journée de Survie de l’Enfant LOASP Loi d’orientation sylvo pastorale MdA Ministère de l’Agriculture MdS Ministère de la Santé MDGF Millennium Development Goals Achievement Fund MDRA Ministère du Développement Rural et de l’Agriculture MEF Ministère de l’Economie et des Finances MICAH Micronutrient and Health MICS Enquête par grappes à Indicateurs Multiples MSPM Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale NCHS National Center for Health Statistics NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique OIT Organisation Internationale pour le Travail OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé PAIN Paquet d’Activités Intégrées de Nutrition

Page 8: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

8

PAM Programme Alimentaire Mondial PAOA Projet d'Appui aux Opérateurs/trices de l'Agroalimentaire PCIME Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant PIB Produit Intérieur Brut PIC Plan Intégré de Communication PNASA Programme National d’Appui à la Sécurité Alimentaire PNB Produit National Brut PNC Projet de Nutrition Communautaire PNDA Programme National de Développement Agricole PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPA Parité de Pouvoir d’Achat PRN Programme de Renforcement de la Nutrition PSSA Programme Spécial de Sécurité Alimentaire RdS République du Sénégal SICIAV Systèmes d'Information et de Cartographie sur l'Insécurité Alimentaire et la Vulnérabilité SMIAR Système Mondial d’Information et d’Alerte Rapide SPNN Santé Périnatale et Néonatale TCI Troubles dus à la carence en iode TDI Taux de dépendance des importations TRO Thérapie de réhydratation orale UIT Union Internationale des Télécommunications UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance UNPD Division Population des Nations Unies UNSTAT Division Statistique des Nations Unies VIH/SIDA Virus de l’Immunodéficience Humaine / Syndrome de l'Immuno Déficience Acquise

Page 9: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

9

Chap. I : Aperçu général et indicateurs de base

I.1 Information géographique Située à l’extrême ouest du continent africain, la République du Sénégal, pays de 196 722 km2, présente une large bande côtière d’environ 600 km sur l’Océan Atlantique. Positionné en zone tropicale, au niveau du Sahel, le Sénégal confine au nord avec la Mauritanie, à l’est avec le Mali et au sud avec la Guinée et la Guinée Bissau. La République de Gambie est enclavée dans la partie sud du territoire, développant une étroite bande de terre de 40 km de large et 370 km de long, de part et d’autre du fleuve Gambie (FAO, Division des Forêts). Sur le plan hydrographique, le Sénégal est traversé d’est en ouest par quatre fleuves et leurs affluents : le Sénégal et la Gambie, les deux principaux fleuves, en partage avec les pays voisins, ainsi que la Casamance et le Saloum. Leurs estuaires constituent une source de remontées d’eau salée qui peuvent contribuer à une salinisation progressive des sols. Ce réseau est complété par quelques cours d’eau temporaires et une contribution significative du lac de Guiers au nord du pays (Ndiaye et Ayad, 2006). Le pays est constitué pour l’essentiel de bas plateaux de relief peu élevé (maximum 130 m), sauf dans la partie sud-est qui aborde les contreforts du massif du Fouta Djalon (point culminant 581 m). Les sols dominants sont des sols bruns à bruns rouge, plus chargés en sable au nord, plus riches en fer au sud ; peu exigeants, ils se dégradent vite. Les vallées recèlent des sols hydromorphes, plus riches en minéraux mais plus difficiles à cultiver. Le climat est de type sahélien, caractérisé par une saison des pluies dont la durée diminue progressivement vers le nord (de juin à octobre au sud, de juillet à septembre au nord) et une saison sèche qui s’étend de novembre à juin. La pluviométrie moyenne sur le territoire est de 687 mm/an, variable entre 200 mm/an au nord et 1 500 mm/an au sud, et sujette à de fortes variations interannuelles. Le gradient nord-sud se complète d’un faible gradient océanique sur la bande côtière, lié à l’influence des alizés maritimes. L’harmattan souffle sur la zone intérieure pendant la saison sèche, augmentant ainsi la température et asséchant l’air. La température moyenne sur la côte est de 22°C en janvier et de 28°C en juillet (FAO, Division des Forêts ; FAO, AQUASTAT, 2005). La végétation est composée de steppes au nord, de savane arborée au centre et de forêt au sud. Le nombre de régions administratives est passé de 10 à 14 depuis la création de la région de Matam en 2001, et de celles de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou en 2008 (voir carte en première page)1. Le Sénégal compte une vingtaine d'ethnies dont les principales sont les Wolof (43% de la population), les Hal Pulaar (24%) et les Serer (15%) (BM, 2007a).

I.2 Population

Indicateurs de population La population du Sénégal, estimée à près de 11,8 millions d'habitants en 2005, est très jeune : 42% est âgée de moins de 15 ans et 63% de moins de 25 ans (DPNU). Le taux annuel de croissance de la population est encore élevé, cet accroissement rapide étant principalement lié à une forte fécondité (même si l’indice synthétique de fécondité a connu une baisse importante de 6,6 enfants par femme en 1986 à 5,3 en 2005), malgré une mortalité en baisse mais toujours élevée (Ndiaye et Ayad, 2006). La population est très inégalement répartie sur le territoire national : la région de Dakar, région la moins étendue du pays, regroupe 23% de la population totale tandis que celle de Tambacounda, région la plus étendue, en abrite seulement 6% (Ndiaye et Ayad, 2006). Près de 60% de la population réside dans la partie ouest du pays (régions de Dakar, Thiès, Kaolack, Diourbel) (MEF/ANSD, 2008). En 2002, selon le dernier

1 Dans les tableaux de ce profil, les résultats par région sont présentés selon l'ancien découpage administratif basé sur 11 régions. Voir carte en annexe 2.

Page 10: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

10

recensement de la population, la population urbaine était de 41% (42% en 2005 selon les estimations DPNU) (MEF/ANSD, 2008 ; DPNU). La moitié de la population urbaine réside dans la région de Dakar (MEF/ANSD, 2008). Le Sénégal connaît plusieurs formes de migrations, notamment l’exode rural induit par des cycles persistants de sécheresses, depuis les années 70 et surtout par la crise de l’agriculture, entre autres facteurs. Cette forme de migration contribue au surpeuplement des centres urbains et engendre une forte pression sur les services sociaux de base, le cadre de vie, l’environnement, etc. Une forte proportion des migrants se rend à Dakar, les fonctions économique et administrative de la capitale exerçant une forte attraction (MEF/ANSD, 2008 ; MEF/DPS, 2004a). Généralement, les migrants internes s’installent de manière durable dans une localité (MEF/DPS, 2004a). Les migrations saisonnières se font du milieu rural vers les villes, notamment Dakar, pendant la saison sèche. Elles concernent en particulier les adolescents qui vont chercher un travail temporaire (domestique par exemple) pour diversifier et augmenter les capacités de subsistance de leurs familles. L’émigration hors du pays est également un phénomène important. En 2004, le nombre d’émigrés sénégalais était estimé à près de 170 000, majoritairement des hommes, qui se rendent principalement en Europe, aux Etats-Unis et au Canada (ces trois régions accueillent 54% des émigrés), ou dans d’autres pays africains (pour 30% d’entre eux). L’insuffisance de l’offre d’emploi constitue la principale raison d’émigration (MEF/DPS, 2004a).

Tableau 1 : Indicateurs de population

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Population totale 11,770 millions 2005 DPNU Taux annuel de croissance de la population

2,60 % 2000-2005 DPNU

Taux brut de natalité 37,6 ‰ 2000-2005 DPNU

Distribution de la population par tranche d’âge

DPNU

0-4 ans 16 % 2005 5-14 ans 26 % 2005 15-24 ans 21 % 2005 60 ans et plus 6 % 2005

Population rurale 58 % 2005 DPNU Population agricole 72 % 2006 FAOSTAT

Densité de population 60 habitants par km2 2005 DPNU Age médian 19 ans 2005 DPNU Espérance de vie à la naissance 62 ans 2000-2005 DPNU

Sex ratio de la population 99 hommes pour 100

femmes 2005 DPNU

Taux de migration net -1,8 ‰ 2000-2005 DPNU Ratio de dépendance économique 87 % 2005 DPNU

Page 11: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

11

Pyramide des âges pour 2002 La structure de la pyramide des âges rend compte de la jeunesse de la population sénégalaise. Elle est également caractéristique des populations à forte fécondité. Le déficit d’hommes jeunes par rapport au nombre de femmes est très probablement la résultante de l’émigration en dehors du pays, qui concerne essentiellement les hommes.

Source: MEF/ANSD, 2008.

I.3 Agriculture L’agriculture demeure un secteur important, qui constitue la principale source de revenus pour la majorité de la population. En 2006, la population agricole était estimée à plus de 70% (FAO, Faostat - Population). Dans les zones rurales, l’agriculture et les activités connexes assurent la principale source de revenus pour 81% de la population (PAM, 2006). La contribution de l’agriculture au PIB est cependant relativement faible (16% en 2008) au regard de la forte proportion d’actifs engagés dans ce secteur, ce qui dénote une productivité limitée (BM). Le rôle du secteur agricole dans l’économie du pays reste néanmoins important, notamment à travers la production de matières premières (arachide, coton) dans le secteur de l’agro-industrie (SMIAR, 2002). L’agriculture est largement dominée par des exploitations de très petite taille, de type familial, où se pratiquent des cultures de rente, généralement l’arachide et/ou le coton, couplées à une ou deux cultures vivrières de subsistance (mil, sorgho, riz, maïs) (MEF/DPS, 2005). A côté d’une agriculture familiale polyvalente émerge une agriculture de type « commercial », basée sur une logique d’investissement et de rentabilité. Ce type d’agriculture emploie seulement 1% de la population active et contrôle 5% des terres agricoles (FAO, AQUASTAT, 2005). La production agricole est caractérisée par la prédominance de cultures pluviales et est donc soumise à de fortes fluctuations interannuelles (FAO, Faostat – Production). Depuis le milieu des années 80, le secteur agricole traverse une crise profonde (SMIAR, 2002). Globalement, la production de mil, principale céréale locale, est stagnante, ainsi que celle du sorgho. La production rizicole, qui constitue environ 20% de la production céréalière, connaît des problèmes de compétitivité face au riz importé (FAO, Faostat - Production; SMIAR, 2002). La production de maïs, en baisse dans les années 90, a augmenté suite au programme maïs initié en 2003 (FAO, Faostat – Production; Infoconseil et PAOA, 2006). Entre 1990-91 et 2002-2003, la production céréalière a subi une diminution constante d’environ 1,1% par an, creusant ainsi le déficit céréalier (RdS, 2006a). Plus récemment, elle est restée très fluctuante (FAO, Faostat – Production). Les cultures maraîchères et fruitières occupent une place grandissante dans l’agriculture sénégalaise ; beaucoup de groupements féminins ont bénéficié de soutien pour la production et la commercialisation de

Page 12: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

12

légumes. La production est cependant encore peu diversifiée et subit également des variations interannuelles importantes (RdS, 2004). Le secteur de l’arachide, principale culture de rente, a joué et continue de jouer un rôle prépondérant dans le développement du secteur agricole et de l’économie du Sénégal. L’arachide est partiellement écoulée vers les marchés locaux pour une consommation traditionnelle (arachides grillées, pâte d’arachide, etc.). La production d’arachide est toutefois majoritairement destinée à la transformation locale en huile d’arachide, l’un des principaux produits d’exportation du pays. Cependant, le secteur de l’arachide est en crise depuis de nombreuses années (Faye et al., 2007). La relance de la filière, initiée en 1995, a permis une augmentation transitoire de la production d’arachides entre 1999 et 2001, mais cette production a ensuite fortement chuté en raison notamment d’importantes difficultés structurelles de commercialisation (Montfort, 2005 ; FAO, Faostat – Production; SMIAR, 2002). De plus, l’huile d’arachide est fortement concurrencée sur le marché mondial par des produits venant des pays du Nord ou d’Asie, comme l’huile de soja ou de palme (Mayeux, [sans date] ; ISRA et al., 2005). Outre un contexte international défavorable (prix de l’arachide et du coton) et les contraintes climatiques, les contre-performances de la production agricole s’expliquent notamment par une dégradation des ressources productives, la déstructuration de la filière intrants (semences, engrais) suite au désengagement de l’Etat à la fin des années 1980 et par une mauvaise maîtrise des ressources en eau (CILSS et CSAO, 2008). Le Sénégal dispose d’un réel potentiel en termes de terres irrigables, estimé à 400 000 Ha, essentiellement situés dans la vallée du fleuve Sénégal. Paradoxalement, les cultures irriguées occupent une surface très limitée des terres cultivées (4% des terres cultivées sont irriguées en maîtrise totale/partielle). Le riz est de loin la principale culture irriguée (CILSS et CSAO, 2008). En 2008 a été lancée la « Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance » (GOANA), à la fois plan d’urgence et programme stratégique, visant l’augmentation de la production agricole et notamment l’autonomie alimentaire du pays en riz à l’horion 2012 (MdA, 2009).

Statistiques sur l’utilisation des sols et sur l’irrigation

Tableau 2 : Utilisation des sols et irrigation

Note : Les pourcentages sont calculés par rapport à la superficie totale des terres.

Cultures principales, calendrier agricole, pénurie alimentaire saisonnière En 2005, les cinq productions agricoles et alimentaires principales du Sénégal, en termes quantitatifs, sont la canne à sucre, l’arachide, le mil, le maïs et le manioc (FAO, Division des Statistiques). Le mil, le maïs et le manioc sont destinés à la consommation humaine locale. La canne à sucre est transformée et le sucre produit est également destiné à la consommation locale. L’arachide est principalement transformée en huile dont une part importante est destinée à l’exportation (Voir I.3 Agriculture) (FAO, Faostat).

Type de superficies Estimation Unité Période de référence Source

Superficie totale des terres 19 253 1000 Ha 2007 FAO Superficie agricole 45 % 2007 FAO Terres arables et cultures permanentes 16 % 2007 FAO Cultures permanentes 0,3 % 2007 FAO Prairies et pâturages permanents 29 % 2007 FAO

Zones forestières 45 % 2005 FAO,

Département des forêts

Terres arables et cultures permanentes 0,4 Ha par habitant

agricole 2007 FAO

Page 13: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

13

Source : SMIAR/FAO La période de soudure s’étend du mois de juin (début de l’hivernage) aux mois d’août-septembre (premières récoltes). Sa durée varie en fonction des productions précédentes et de la précocité de celles de la saison en cours. Durant cette période, qui correspond à l’épuisement des stocks de productions agricoles mais également aux travaux des champs, les prix des denrées alimentaires atteignent leur maximum (FEWS, 2005).

Production animale et pêche L’élevage constitue une composante importante de l’économie, représentant 24% du PIB du secteur primaire et 4% du PIB total en 2003 (MEF/DPS, 2004b). Ce sous-secteur est également une source importante de revenus pour environ un tiers de la population sénégalaise (Gning, 2004). Au cours des périodes de sécheresse que le Sénégal a connu dans les années 70-80, le cheptel a été fortement réduit (FAO, Faostat). Après cette période, il a été reconstitué et il est aujourd’hui relativement important. La filière avicole tend à se moderniser avec l’émergence de sociétés modernes de production, mais les petites unités traditionnelles de production familiale restant prépondérantes (MEF/DPS, 2005). La production de lait provient d’un système d’élevage extensif et est destinée essentiellement à l’autoconsommation familiale et, à un moindre degré, à la génération de revenus. Le sous-secteur de l’élevage n’atteint cependant pas encore les niveaux de performances attendus. Pour l’essentiel, les activités de production continuent d’être menées selon les modes traditionnels d’élevage. De nombreux obstacles pèsent sur ce secteur, notamment l’insécurité alimentaire du cheptel liée au mode d’élevage extensif basé sur les pâturages naturels et soumis aux aléas climatiques, aux feux de brousse et à la compétition avec les cultures. Il en résulte une faible productivité du cheptel, des productions aléatoires et insuffisantes en lait et en viande et des revenus faibles pour les éleveurs (RdS, 2006a). Le Sénégal est l’un des premiers pays de pêche d’Afrique (RdS, 2004). La pêche maritime occupe une large part de la population et les activités induites créent de nombreux emplois à terre. Le secteur des pêches fait actuellement face à une crise environnementale et socioéconomique qui le fragilise (FAO, 2010a).

Tableau 3 : Statistiques sur la production animale et la pêche Production animale Estimation Unité Période de réfé rence Source Bétail 3 070 000 nombre de têtes 2005 FAO Moutons et chèvres 8 977 000 nombre de têtes 2005 FAO Volaille 26 959 milliers 2005 FAO Pêche et aquaculture 445 467 tonnes 2004 FAO

I.4 Economie Depuis la dévaluation du franc CFA en 1994 et à la faveur de l’application successive de plusieurs politiques de stabilisation, de redressement et d’ajustement dans les années 80 et 90, le Sénégal a progressivement atteint des performances macroéconomiques satisfaisantes (BM, 2006 ; FAO/NEPAD, 2006). Entre 2003 et 2007, la situation économique du pays a été marquée par une croissance soutenue de 5% par an en

Page 14: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

14

moyenne (BM ; BM, 2007a). En 2008 cependant, la croissance annuelle du PIB a chuté à 3% (BM). Malgré des progrès reconnus, le niveau de croissance économique reste toutefois en deçà des objectifs fixés pour réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015 (7-8% de croissance seraient nécessaires) (PAM, 2006). Une spécificité du Sénégal en comparaison avec la plupart des autres pays d’Afrique sub-saharienne est la nette prédominance du secteur tertiaire dans l’économie (BM ; OCDE, 2002). Les télécommunications, le commerce et le tourisme ont connu une forte croissance suite à la dévaluation et aux politiques de libéralisation (OCDE, 2002). La part de l’agriculture dans le PIB est en baisse (20% environ au début des années 90 contre 16% en 2008 ; BM). La croissance économique est aujourd’hui essentiellement portée par le secteur des télécommunications et celui de la construction, ce dernier étant favorisé par les investissements publics (RdS, 2006a). Le déficit budgétaire du pays se creuse, passant de 3% en 2005 à près de 6% du PIB en 2006, reflétant en partie les subventions accordées au secteur énergétique (BM, 2007a ; RdS, 2006a). Les performances enregistrées sur le plan macroéconomique contrastent cependant avec celles observées sur le plan social. La situation sociale reste en effet marquée par une forte incidence de la pauvreté et une faible amélioration de l’accès aux services sociaux (BM, 2007a). Le revenu national brut par habitant a augmenté de 510 $ en 2000 à 980 $ en 2008, mais reste très bas (BM). En 2001, le Sénégal a été classé parmi les pays les moins avancés (PMA) (RdS, 2002). L’insuffisance et le mauvais état des infrastructures routières et portuaires grèvent les coûts de transports et ne favorisent pas l’intégration des marchés (RdS, 2002). De nombreuses régions restent enclavées et les liaisons avec les pays environnants sont très réduites (OCDE, 2002).

Tableau 4 : Indicateurs de base de l’économie

Indicateurs Estimation Unité Période de référence Source

Produit intérieur brut par habitant 1666 US $ PPA 2007 PNUD Croissance annuelle du PIB 3 % 2008 BM Revenu national brut par habitant 980 $ 2008 BM Industrie en % du PIB 22 % 2008 BM Agriculture en % du PIB 16 % 2008 BM Services en % du PIB 63 % 2008 BM Routes pavées en % du réseau 29 % 2003 BM

Utilisateurs d’Internet 42 pour 10 000

habitants 2004 UIT

Service de la dette (totale) en % du PIB 2,3 % 2005 PNUD Dépenses publiques militaires 1,5 % du PIB 2005 PNUD

I.5 Indicateurs sociaux

Niveau de développement, pauvreté Selon l'Indicateur de Développement Humain des Nations Unies, le Sénégal est classé au 166ème rang sur 182 pays en 2007 (PNUD, 2009). Cette position s’explique notamment par la faiblesse des résultats obtenus dans les domaines de l’éducation (en particulier le taux bas d’alphabétisation des adultes) et de la santé (espérance de vie encore limitée), mais aussi par la pauvreté persistante de la population. Au Sénégal, le phénomène de pauvreté s’est amplifié dans les années 90, avec une détérioration continue des conditions de vie des ménages malgré un taux de croissance économique satisfaisant (Ndiaye et Ayad, 2006). La pauvreté est actuellement en recul, mais l’impact de la croissance économique sur l’incidence de la pauvreté a été largement atténué par l’inefficacité des politiques de redistribution (RdS, 2006a). Sur la base des résultats de l’Enquête sur le Suivi de la Pauvreté au Sénégal (ESPS) de 2005, la tendance à la baisse de la pauvreté monétaire observée entre 1995 et 2001-2002 s’est poursuivie entre 2001-2002 et 2005. Au niveau national, la part de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté a légèrement baissé passant de 57% en 2001 à 51% en 2005. La pauvreté est plus prononcée en milieu rural qu’en milieu urbain et son incidence a très peu baissé en milieu rural entre 2001-2002 et 2005. Les régions les plus affectées sont celles de Louga, Ziguinchor, Tambacounda et Fatick (RdS, 2007 ; RdS/UNICEF, 2007).

Page 15: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

15

Le Sénégal a élaboré et mis en oeuvre un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) couvrant la période 2003-2005, dont les résultats obtenus sont jugés satisfaisants. Le DSRP-II, mis en œuvre en 2006, constitue un cadre de référence des interventions du gouvernement et des partenaires au développement, en vue de réduire la pauvreté de moitié à l’horizon 2015, et atteindre ainsi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) (RdS, 2006a).

Tableau 5 : Développement humain et pauvreté

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Indicateur de développement humain 0,464 valeur entre

0 et 1 2007 PNUD

Part de la population vivant avec moins de 1$ par jour (PPA)

342 % 2005 UNSTAT

Population en deçà du seuil de pauvreté national 51 % 2005 ESAM-II Indice de la pauvreté humaine (IPH-1) 42 % 2007 PNUD

Accès aux services de santé Malgré des performances macroéconomiques satisfaisantes ces dernières années, les indicateurs sanitaires démontrent la persistance de nombreuses insuffisances dans le système de santé. Le secteur de la santé reste caractérisé par une insuffisance d’infrastructures sanitaires et sociales et de prestations de services (RdS, 2006a). Les efforts consentis dans la réalisation de nouvelles infrastructures sanitaires n'ont pas suffi à faire face à la forte croissance démographique. A cela s’ajoute un important déficit en personnel de santé (OMS, 2002). L’accessibilité aux soins de santé est très inégale. Le principal obstacle à l'accès aux soins est le prix élevé des médicaments et des prestations. En milieu rural, à cet obstacle s'ajoute l'éloignement des structures sanitaires (OMS, 2002). A peine plus de la moitié (57%) de la population est à moins de 30 minutes d’un service de santé, avec une forte disparité entre la capitale Dakar, où 87% de la population est à moins 30 minutes, et le milieu rural où seulement 41% de la population se trouve à cette distance (MEF/DPS, 2004a). Malgré une hausse importante de la part du budget de l’Etat alloué au secteur de la santé entre 2000 et 2005, les dépenses de santé restent fortement orientées vers la capitale, les régions les plus pauvres bénéficiant d’une contribution bien inférieure à leur poids démographique (BM, 2006).

Tableau 6 : Accès aux services de santé

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Personnel de santé : nombre de médecins 8 pour 100 000

personnes 1990-2004 OMS

Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans avec de la fièvre dans les deux dernières semaines ayant reçu un médicament anti-paludéen

22 % 2006 ENPS

Pourcentage de naissances assistées par un personnel qualifié

52 % 2005 EDS-IV

Dépenses publiques pour la santé 2,4 % du PIB 2004 PNUD

Indicateurs de santé Selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé de 2005 (EDS-IV), le taux de mortalité infantile était estimé à 61‰ pour la période 2001-2005. Le taux de mortalité des moins de 5 ans était estimé à 121‰ au cours de la même période (Ndiaye et Ayad, 2006). De 1993 (milieu de la période 10-14 ans avant l’EDS-IV) à 2003 (milieu de la période 0-4 ans avant la même enquête), la mortalité infantile est passée de 70‰ à 61‰, soit une baisse de près de 13%. Au cours de la même période, la mortalité des moins de 5 ans a baissé dans des proportions légèrement moindres, passant de 135‰ à 121‰ (Ndiaye et Ayad, 2006). Les taux de mortalité infantile et infanto-juvénile actuellement observés au Sénégal se situent dans la fourchette parmi les plus faibles des pays enquêtés de l’Afrique subsaharienne (Ndiaye et Ayad, 2006 ; ORC Macro, 2006).

2 Estimé à partir de l’Enquête sur la Pauvreté au Sénégal (ESPS) 2005.

Page 16: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

16

Au Sénégal, les principales causes de mortalité des enfants de moins de 5 ans sont le paludisme (19% des causes de décès en 2008), la pneumonie (18%) et les maladies diarrhéiques (15%) (OMS, 2010). La malnutrition, qui n’apparaît pas comme une cause de mortalité dans ces statistiques, est une cause associée d’importance majeure. Malgré la mise en oeuvre de la stratégie de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire (PCIME-C) en 2002, la morbidité infanto-juvénile reste élevée et la prise en charge de l’enfant malade inadéquate (PAM, 2006). La prévention du paludisme est toujours très limitée puisqu’en 2006 seuls 16% des enfants de moins de 5 ans dormaient sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (Ndiaye et Ayad, 2007). Chez les jeunes enfants, la prévalence des infections respiratoires aiguës n’a montré aucun recul entre 1992-93 et 2005 et la prévalence de la diarrhée a augmenté entre 1997 et 2005, alors que la prise en charge des épisodes diarrhéiques par l’administration d’une Thérapie de Réhydratation Orale (TRO) reste largement insuffisante (Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et al., 1997 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Le taux de couverture vaccinale complète (BCG, rougeole et trois doses de DTC et polio) des enfants de 12 à 23 mois a connu une augmentation sensible, passant de 49% en 1993 à 59% en 2005. Cette couverture reste cependant insuffisante et les disparités régionales sont marquées (Ndiaye et Ayad, 2006). La mortalité maternelle reste à un niveau élevé : le ratio de mortalité maternelle (déclarée) était estimé à 401 pour 100 000 naissances vivantes pour la période 1998-2005 (Ndiaye et Ayad, 2006). Bien qu’encore très élevée, elle est cependant en baisse puisque l’EDS-II de 1992-1993 l’avait estimé à 510 pour 100 000 naissances pour la période de 1986-1992 (Ndiaye et Ayad, 2006). Le ratio de mortalité maternelle ajustée est de 980 pour 100 000 naissances en 2005 (UNICEF, 2009). Les principales causes directes de la mortalité maternelle sont les hémorragies (41%) et les infections (20%) (OMS, 2002). Les causes indirectes sont principalement imputables à l’état de santé précaire des femmes, à la faiblesse du suivi pré- et post-natal et aux conditions d’accouchement (OMS, 2002). Les grossesses souvent précoces, nombreuses et rapprochées augmentent également les risques de mortalité maternelle. Le pourcentage de naissances assistées par du personnel de santé qualifié reste insuffisant et a peu augmenté, passant seulement de 49% en 1997 à 52% en 2005 (Ndiaye et al., 1997 ; Ndiaye et Ayad, 2006). En ce qui concerne le VIH/SIDA, une prise en charge multidimensionnelle coordonnée par le Conseil National de Lutte contre le SIDA et soutenue par un engagement politique au sommet a permis dès 1984 une maîtrise de la progression de l’épidémie, la prévalence de VIH/SIDA chez les adultes demeurant inférieure à 1% en 2005 (ONUSIDA, 2006; Ndiaye et Ayad, 2006).

Page 17: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

17

Tableau 7 : Indicateurs de santé

Indicateur Estimation Unité Période

de référence

Source

Mortalité Taux de mortalité infantile (moins d’un an) 61 ‰ 2001-2005 EDS-IV Taux de mortalité des moins de 5 ans 121 ‰ 2001-2005 EDS-IV Ratio de mortalité maternelle:

déclarée 401 pour 100 000 naissances

1998-2005 EDS-IV

ajustée 980 pour 100 000 naissances 2005 UNICEF

Morbidité Pourcentage de décès des moins de 5 ans dus au paludisme

19 % 2008 OMS

Pourcentage des moins de 5 ans qui dorment sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide

16 % 2006 ENPS

Prévalence de la diarrhée dans les deux dernières semaines chez les moins de 5 ans

22 % 2005 EDS-IV

Pourcentage des moins de 5 ans souffrant de diarrhée dans les deux dernières semaines qui ont reçu une Thérapie de Réhydratation Orale (TRO)1

53 % 2005 EDS-IV

Pourcentage des moins de 5 ans souffrant d'une infection respiratoire aiguë dans les deux dernières semaines

13 % 2005 EDS-IV

Prévalence de la tuberculose 451 pour 100 000

personnes 2004 PNUD

VIH/SIDA Prévalence chez les adultes (15-49 ans) 0,9 % 2005 ONUSIDA Femmes (15-24 ans) ayant des connaissances exactes et complètes au sujet du VIH/SIDA

19 % 2005 UNSTAT

Vaccinations Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la tuberculose

92 % 2005 EDS-IV

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés avec DTC3

78 % 2005 EDS-IV

Pourcentage d’enfants de 12 à 23 mois vaccinés contre la rougeole

74 % 2005 EDS-IV

Pourcentage de femmes enceintes vaccinées contre le tétanos2 66 % 2005 EDS-IV

1La TRO comprend la solution préparée à partir des Sels de Réhydratation Orale (SRO), les Solutions Maison Recommandées (SMR) ou l’augmentation de la quantité de liquides. 2 Pourcentage de femmes enceintes ayant reçu au moins deux doses de vaccin antitétanique au cours de leur grossesse.

Approvisionnement en eau et assainissement En 2006, 77% de la population avait un accès durable à une source d’eau améliorée, avec des disparités importantes entre le milieu urbain, où cet accès concernait plus de 90% de la population, et le milieu rural où il ne concernait que 65% de la population (UNICEF, 2009). En 1990, au niveau national, deux tiers (65%) de la population avait un accès durable à une source d’eau améliorée (PNUD, 2006). Les améliorations observées sont liées à la mise en place du Programme Hydraulique, qui a permis de construire de nombreux points d’eau pérennes dans le pays, notamment en zone rurale (BM, 2006). Ces améliorations doivent se poursuivre. L’accès aux systèmes d’assainissement reste largement insuffisant. En 2006, en milieu urbain, 54% de la population avait accès à des installations d’assainissement améliorées contre seulement 9% en milieu rural (UNICEF, 2009).

Page 18: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

18

En milieu rural essentiellement, l’accès limité à des sources d’eau potable améliorées et à des installations d’assainissement améliorées entraîne une forte incidence de maladies liées au péril fécal (diarrhées, poliomyélite, parasitoses intestinales).

Tableau 8 : Accès à l’eau potable et assainissement

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Accès durable à une source d’eau améliorée: milieu urbain 93 % de la population 2006 UNICEF milieu rural 65 % de la population 2006 UNICEF Accès à un assainissement amélioré : urbain/rural combiné 28 % de la population 2006 UNICEF

Alphabétisation et éducation Malgré une volonté gouvernementale de renforcement du système éducatif, la forte croissance démographique exerce une pression importante sur ce système et les résultats obtenus sont mitigés (RdS, 2006a). Pour faire face à l’insuffisance des infrastructures, plus de 7 000 nouvelles salles de classe primaires ont été construites et 930 réhabilitées (dont 81% en milieu rural) entre 2000 et 2004 (RdS, 2006a). Le taux brut de scolarisation élémentaire a augmenté, passant de 69% en 2001 à 83% en 2005, mais reste insuffisant (RdS, 2006a). Le taux net de scolarisation primaire, en forte progression, est aujourd’hui identique pour les filles et les garçons (72% en 2007) (UNESCO, 2008). Le coût des fournitures scolaires reste un problème majeur dans l’accès à l’éducation. Par ailleurs, l’abandon scolaire est encore un phénomène important : près d’un enfant de 7 à 14 ans sur dix a déjà abandonné l’école, le phénomène touchant davantage les filles que les garçons. Les principales raisons évoquées pour ces abandons sont une insertion précoce dans le milieu professionnel et/ou des problèmes économiques (30%), l’échec scolaire (19%), l’absence de perspectives offertes par l’école (12%) et le mariage, la grossesse ou une maladie (9%) (RdS, 2006a). En dépit d’efforts importants (campagnes d’alphabétisation), le taux d’alphabétisation des adultes reste très faible : 42% en 2006 (MEF/DPS, 2004a ; UNESCO, 2008). L’analphabétisme concerne majoritairement les femmes : en 2006, le taux d’alphabétisation des hommes était estimé à 53%, celui des femmes à 32% seulement (UNESCO, 2008). En milieu rural, moins d’un adulte sur quatre est alphabétisé, malgré les efforts consentis en direction de la population rurale adulte, notamment à travers les classes d’alphabétisation organisées pour les femmes (RdS, 2006a). Le Gouvernement du Sénégal a également soutenu la mise en place de cantines scolaires. Selon une évaluation de la Banque Mondiale, dans l’ensemble, 28% des écoles primaires offrent des repas scolaires, ce taux étant de 34% en milieu rural (RdS, 2006a).

Tableau 9 : Education

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Taux d’alphabétisation des adultes (15 ans et plus)

42 % 2006 UNESCO

Taux d’alphabétisation des femmes adultes en % de celui des hommes

60 % 2006 UNESCO

Taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans)

51 % 2006 UNESCO

Taux net de scolarisation primaire 72 % 2007 UNESCO % d'enfants entrés en première année atteignant la cinquième année

65 % 2005-2006 UNESCO

Rapport filles/garçons en école primaire 1 nombre de filles pour 1 garçon 2007 UNESCO

Dépenses publiques pour l’éducation 4,8 % du PIB 2006 UNESCO

Page 19: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

19

Autres indicateurs sociaux Selon les résultats de l’ESAM-II, même si la pauvreté, de manière générale, touche plus les femmes que les hommes, elle est moins répandue dans les ménages dirigés par une femme (37% contre 51% de ménages pauvres dirigés par un homme) (MEF/DPS, 2004a). Beaucoup de femmes sont aujourd’hui organisées au sein de groupements de promotion féminine et entreprennent diverses activités de production et de commercialisation qui ont un impact réel sur le revenu du groupe familial et sur le développement local. Elles émergent ainsi comme chefs de ménage qui participent effectivement à la gestion de la famille (Ndiaye, 2004). La pauvreté contraint environ un tiers des enfants de 10 à 14 ans à travailler. Les filles sont en général employées comme domestiques ou vendeuses de denrées alimentaires. De nombreuses femmes et jeunes filles pauvres quittent leur région d’origine en quête d’un travail en ville (domestique, pileuse, lavandière, petit commerce), surtout en période de soudure, et sont exposées à la prostitution, à l’exploitation et au viol (RdS, 2006a).

Tableau 10 : Autres indicateurs sociaux

Indicateur Estimation Unité Période de référence Source

Indicateur spécifique par sexe du développement humain (ISDH) 0,492

valeur entre 0 et 1 2005 PNUD

Pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole

11 % 2001 UNSTAT

Ratification de la Convention 182 de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants

ratifiée 2000 OIT

Page 20: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

20

Chap. II: Situation alimentaire et nutritionnelle

II.1 Aspects qualitatifs de l’alimentation et sécur ité alimentaire

Modèles de consommation Traditionnellement, le modèle alimentaire du Sénégal était basé sur la consommation de céréales (principalement du mil et du sorgho), d’arachides, de niébé, de produits de la cueillette (feuilles vertes, jujubes, tamarin, pain de singe), et de produits de la pêche et de l’élevage. Avant l’indépendance (1960), la puissance coloniale avait fortement développé la culture de l’arachide pour l’exportation au dépend des cultures vivrières. En contrepartie elle a massivement importé du riz brisé en provenance d’Asie. Le riz est ainsi devenu la céréale la plus prisée, très consommée en milieu urbain et qui est la base du « plat national sénégalais », le ceebu jën. Ce modèle a fait reculer la consommation de mil et de sorgho, céréales dont la composition nutritionnelle est très supérieure à celle du riz mais qui sont plus difficiles à transformer et à cuisiner. Sur le plan géographique, en fonction des zones agro-écologiques3, on peut distinguer plusieurs systèmes alimentaires. En milieu rural, on en distingue schématiquement trois (Bâ, 2006) : - dans le Bassin Arachidier, les aliments prédominants en termes de production et de consommation sont le mil, le niébé et l’arachide. Dans cette zone, bien que le riz soit devenu une composante du régime alimentaire, le mode de consommation à base de mil reste dominant. - dans les régions du Sud-Est (Haute Casamance, départements de Kolda et Vélingara ; Moyenne Casamance, Sédhiou, et Sénégal Oriental, départements de Tambacounda et Kédougou), les cultures vivrières (mil, sorgho et maïs) sont presque entièrement autoconsommées et l’arachide est très présente dans le régime alimentaire. Le riz est aussi consommé mais ne fait pas partie des aliments prédominants. - au Nord et Nord-Est, dans les régions de la vallée du Fleuve Sénégal (régions de Saint-Louis, Podor et Matam), et au Sud-Ouest, en Basse Casamance (départements de Bignona, Oussouye, Ziguinchor), la consommation du riz local est prédominante (Bâ, 2006). En milieu urbain, le riz importé est dominant dans l’alimentation. Son prix relativement faible et stable, et sa facilité de préparation par rapport au mil et au maïs, ont sans doute contribué à l’importance prise par cet aliment. Les repas sont en général au nombre de trois (petit déjeuner, déjeuner et dîner). En milieu urbain, et maintenant de plus en plus en milieu rural, le petit déjeuner est composé de boisson chaude très sucrée (infusion de kenkiliba ou de café) accompagnée de pain beurré (beurre ou margarine) ; parfois on consomme les restes du repas de la veille, en particulier en milieu rural ou dans les centres urbains autres que Dakar. Pour le repas de midi et le dîner, les familles se réunissent autour d’un plat commun. A midi, en milieu rural aussi bien qu’en milieu urbain, le plat commun est souvent à base de riz. Le plat le plus fréquemment préparé est le riz au poisson (ceebu jën), préparé avec du poisson frais, de l’huile et des légumes (carottes, navet, aubergine et manioc utilisé comme un légume) et qui peut être accompagné de concentré de tomate. Il existe de nombreuses autres recettes à base de riz : par exemple le riz blanc (njankatan) accompagné d’une sauce et de poisson, le riz humide avec niébé et/ou poisson fumé (mbaxal, daxin) (Dop et al, 2003). Du niébé ou des arachides peuvent être ajoutés au riz. Les sauces qui accompagnent le riz blanc sont à base d’arachides, de gombo, de farine de blé ou de tomates. La progression de la consommation du riz s’est accompagnée d’une augmentation de la consommation d’huile car le ceebu jën est plus riche en huile que les plats à base de mil (Dop et al, 2003). En milieu rural, on trouve également des plats à base de maïs ou de mil, tels que le niiri ou bouillie salée (mil, poisson), ou de fonio. Le soir, en milieu urbain, les familles aisées consomment des plats de type européen ou du couscous de mil (cere) avec une sauce à base de feuilles vertes, de tomates ou d’arachides et de la viande ou du poisson. En milieu rural, les familles consomment soit un plat de couscous de mil ou de bouillie salée (niiri en pulaar) avec de la sauce, soit de la bouillie de mil ou de riz sucrée, additionnée de lait caillé ou de lait en poudre.

3 Pour les zones agro-écologiques, voir carte en annexe 1

Page 21: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

21

Les bouillies à base de riz (sumbi) et de mil (ruy) sont souvent des aliments destinés aux enfants, ou bien aux repas secondaires (collation, goûter), ou sont consommés seulement pour des occasions festives (laax à l’occasion des baptêmes). Elles sont souvent accompagnées de lait caillé (sow) ou frais et de sucre, parfois de pâte d’arachide et de poudre de fruit de baobab (Dop et al, 2003). Le poisson, un des aliments de base de l’alimentation sénégalaise, est consommé aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Le poisson séché et/ou fumé est une alternative à la consommation de poisson frais lorsque celui-ci n’est pas disponible sur le marché ou que son prix est trop élevé (Dop et al, 2003). La viande est consommée pour les occasions festives. Le partage des plats à l’intérieur du ménage favorise souvent les hommes, dont les parts sont en général plus fournies en poisson, viande, légumes, au détriment de celles des femmes et des enfants. D’une façon générale, les femmes ne modifient pas facilement la composition des plats, même en cas de difficultés économiques. Elles remplacent plutôt les plats coûteux (comme le ceebu jën) par des plats à base de riz moins onéreux (par exemple le riz bouilli mbaxal au poisson fumé) ou bien par de simples bouillies de riz, sumbi, ou de mil, fondee. La tendance est au maintien des plats culturellement acceptables à midi (ceebu jën) et le soir, des plats cuits à l’eau beaucoup moins onéreux sont préparés (Delpeuch et al, 1996).

Situation de la sécurité alimentaire4

Le Sénégal est un pays sahélien à faible revenu et à déficit vivrier (FAO, Profils FAO de pays et d’information cartographique). La production agricole, essentiellement basée sur des cultures pluviales, est structurellement insuffisante à satisfaire les besoins alimentaires de la population (PAM, 2006). Une baisse très marquée du taux de couverture des besoins céréaliers par la production nationale a été observée entre 1987 et 2002-2003 (CILSS et CSAO, 2008). Pour couvrir ses besoins, le Sénégal doit importer des quantités très importantes de céréales, notamment de riz et de blé, ce qui place le pays dans une situation de dépendance alimentaire préoccupante. L’atteinte de la sécurité alimentaire constitue pour le Sénégal un objectif stratégique majeur dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. C’est ainsi que depuis 2003, le Gouvernement du Sénégal a initié un important Programme de Relance de Cultures Vivrières (maïs, sésame, manioc, oseille de Guinée, etc.) sous-tendu par des subventions pour les intrants et le matériel agricole (Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire, 2006). De plus, la « Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance » (GOANA) lancée en 2008 doit notamment permettre d’accroître fortement la production vivrière (maïs, manioc, riz, etc.) (voir I.3 Agriculture) (MdA, 2009 ; GOANA). La faiblesse des infrastructures de stockage et de transport provoque également une instabilité des approvisionnements alimentaires, notamment dans les zones déficitaires (Saint-Louis, Tambacounda) (RdS, 2004). L’enclavement des villages est un handicap important pour l’approvisionnement de toutes les régions du sud du pays (Tambacounda, Kolda et Ziguinchor), ainsi que pour Fatick et Kaolack (CILSS et CSAO, 2008). Par ailleurs, le Sénégal est isolé par rapport au reste du continent, ce qui ne lui permet pas de bénéficier du marché africain. En effet, contrairement aux autres pays africains comme le Mali, le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire qui échangent sur le marché africain, le Sénégal, en raison des infrastructures de communication, communique et échange plus facilement avec les pays européens et l’Amérique qu’avec le reste du continent africain (RdS, 2004). Une autre contrainte importante qui pèse sur la sécurité alimentaire des ménages est la faiblesse du pouvoir d’achat de la population. Malgré un recul significatif durant la dernière décennie, l’incidence de la pauvreté reste très élevée, particulièrement en milieu rural (MEF/DPS, 2004a ; RdS, 2007). Les cultures industrielles, en particulier la culture de l’arachide qui assure l’essentiel des revenus de la population agricole, participent à la sécurité alimentaire des populations rurales. Cependant, la filière arachide connaît une crise depuis de nombreuses années, entraînant une diminution importante des revenus des producteurs (voir I.3. Agriculture) (RdS, 2004). Aussi bien en milieu urbain que rural, les ménages qui dépendent en grande partie des marchés pour leur approvisionnement en produits alimentaires ont été confrontés dernièrement à une hausse continue des

4 La sécurité alimentaire est définie comme une “situation caractérisée par le fait que toute la population a, en tout temps, accès matériel et socioéconomique garanti à des aliments sans danger et nutritifs en quantité suffisante pour couvrir ses besoins physiologiques, répondant à ses préférences alimentaires, et lui permettant de mener une vie active et d'être en bonne santé” (SICIAV). L'insécurité alimentaire peut être due à l'insuffisance de la disponibilité alimentaire, à l'insuffisance du pouvoir d'achat, à des problèmes de distribution ou à une consommation alimentaire non adéquate au niveau familial. L'insécurité alimentaire peut être chronique, saisonnière ou temporaire.

Page 22: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

22

prix. Le riz brisé importé, denrée la plus consommée en milieu urbain, a vu son prix multiplié par deux entre novembre 2007 et novembre 2008. Les mauvaises récoltes de la campagne 2007-2008 ont également entraîné une hausse des prix des produits agricoles locaux (PAM et al., 2008). Dans ce contexte, deux évaluations de la sécurité alimentaire ont été réalisées en 2008, une en milieu rural et l’autre en milieu urbain. En milieu rural, une Enquête de Sécurité Alimentaire en Situation d’Urgence (ESASU) a été conduite en juillet-août 2008 (période de soudure) sur toute l’étendue du territoire. Sur la base du score de consommation alimentaire5, 21% des ménages avaient une consommation alimentaire « pauvre » en terme de diversité et de fréquence, 21% une consommation alimentaire « limite » et 59% une consommation alimentaire « acceptable ». Clairement, c’est dans le sud du pays que la proportion de ménages ayant une consommation alimentaire « pauvre » était la plus élevée (33% des ménages en Haute Casamance et Sénégal oriental, 28% dans le Bassin Arachidier, 28% en Basse et Moyenne Casamance) (PAM, 2008). L’analyse de la vulnérabilité structurelle réalisée en milieu rural en décembre 2005 indiquait également que l’insécurité alimentaire était particulièrement répandue dans les régions du sud (régions de Ziguinchor, Kolda, Tambacounda et dans le Bassin Arachidier) (PAM, 2006). En milieu urbain, une évaluation de la sécurité alimentaire a été réalisée en novembre 2008 (en dehors de la période de soudure) dans trois centres urbains et semi urbains6 : Pikine (région de Dakar), Kaolack, et Ziguinchor (Casamance). Sur la base du score de consommation alimentaire7, 27% de la population de Ziguinchor, 16% de Pikine et 9% de Kaolack étaient en situation d’insécurité alimentaire (consommation alimentaire « pauvre » et «limite »). Le prix élevé des denrées alimentaires était le principal choc, subi par 90% des ménages. Au moins 10% des ménages avaient réduit le nombre quotidien de repas (PAM et al., 2008). Pour faire face à l’insécurité alimentaire, les ménages vulnérables ont mis en place des stratégies d’adaptation de deux ordres : les stratégies alimentaires (diminution de la qualité et de la quantité des repas notamment) et les stratégies non alimentaires. La principale stratégie non alimentaire est la migration saisonnière vers les centres urbains à la recherche de revenus pour les populations restées au village. Le petit commerce, la vente de biens productifs, mais aussi la vente de petits ruminants et de volaille constituent d’autres stratégies d’adaptation (FEWS, 2007).

Enquêtes sur la diversité de l’alimentation Aucune donnée sur la diversité de l’alimentation au Sénégal n’est actuellement disponible.

5 Les ménages ayant une consommation alimentaire « pauvre » sont ceux dont le score est inférieur à 24 dans cette enquête. Les ménages ayant une consommation alimentaire à la « limite de l’acceptable » sont ceux dont le score est compris entre 24 et 35 dans cette enquête. 6 Le choix de ces villes a été basé sur deux critères essentiels : l’incidence de la pauvreté et l’effectif des ménages en situation de pauvreté. 7 Les ménages ayant une consommation alimentaire « pauvre » sont ceux dont le score est inférieur à 28 dans cette enquête. Les ménages ayant une consommation alimentaire à la « limite de l’acceptable » sont ceux dont le score est compris entre 28 et 42 dans cette enquête. (Voir liste des références pour les détails sur la méthodologie).

Page 23: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

23

II.2 Données sur les disponibilités alimentaires na tionales

Disponibilités des principaux groupes d’aliments

Tableau 11 : Tendances des disponibilités des principaux groupes d’aliments per capita (g/jour) Disponibilités pour la consommation humaine en g/jo ur (per capita)

Groupes d'aliments 1963-65

1968-70

1973-75

1978-80

1983-85

1988-90

1993-95

1998-00

2003-05

Céréales (bière exclue) 521 481 501 465 473 469 415 395 429 Fruits et légumes 83 70 75 82 75 102 119 159 189 Poisson et fruits de mer 54 50 63 63 56 70 84 78 76 Lait et produits laitiers 84 83 81 96 115 100 91 69 71 Racines et tubercules 114 121 67 27 18 28 23 33 64 Viandes et abats 45 48 35 36 35 37 36 34 37 Huiles végétales 19 16 19 17 31 16 41 40 35 Edulcorants 54 43 43 41 38 34 43 36 30 Légumineuses, noix et oléagineux 47 43 32 32 34 32 28 25 22

Oeufs 2 2 2 2 3 3 3 3 5 Graisses animales 1 2 1 2 1 2 1 1 2 Autres 20 14 15 19 13 16 12 12 14

Source : FAOSTAT Les disponibilités alimentaires sont marquées par la prédominance des céréales, principalement du riz et, dans une moindre mesure cependant, du mil, du blé, du maïs et du sorgho. Sur l’ensemble de la période considérée, une baisse des disponibilités per capita en céréales est observée. Les disponibilités per capita en mil et, dans une moindre mesure en sorgho, ont considérablement diminué sur l’ensemble de la période considérée alors que celles en riz, blé et maïs ont augmenté (FAO, Faostat). A partir de la fin des années 80, les disponibilités per capita en fruits/légumes ont augmenté, mais les disponibilités de ce groupe d’aliments riche en micronutriments restent toutefois encore faibles (FAO, Faostat). L’augmentation des disponibilités per capita de ce groupe est notamment liée au soutien apporté à la production et à la commercialisation des légumes (voir I.3 Agriculture). Les légumes cultivés localement sont essentiellement des légumes-feuilles, du chou, de la laitue, des tomates, de l’oseille de Guinée et du gombo. Les fruits produits localement sont des agrumes, mangues, bananes, papayes, melon, surtout destinés au marché local. Des produits de cueillette sont également disponibles notamment du tamarin, pain de singe (fruit du baobab), madd (saba du Sénégal), jujube, datte du désert. Le groupe des racines/tubercules n’a pas une place importante dans les disponibilités alimentaires du Sénégal. Les disponibilités per capita de ce groupe - essentiellement du manioc produit localement - ont fortement chuté à partir des années 70 (FAO, Faostat). Toutefois la production de ce groupe d’aliments est difficile à estimer et il n’est pas exclu que la variation observée soit un artefact. Cependant, dans la dernière période (2003-2005), une augmentation de la disponibilité se dessine. Cette hausse, importante, pourrait être liée au programme spécial manioc mis en place en 2004 pour favoriser la diversification de l’agriculture (RdS, 2006b ; InfoConseil et PAOA, 2006). Les disponibilités per capita en poisson, aliment de base de l’alimentation sénégalaise, et en fruits de mer sont relativement élevées. Les disponibilités per capita en lait/produits laitiers sont en diminution depuis la fin des années 80 et leur niveau actuel est bas (FAO, Faostat). Malgré l’importance du cheptel ruminant dans le pays, en particulier des bovins, et l’importance traditionnelle du lait dans l‘alimentation sénégalaise, la production locale de lait est faible et ne couvre qu’une partie des disponibilités totales en lait, le déficit étant comblé par des importations de poudre de lait (FAO, Faostat; ISRA et al., 2005). Les disponibilités per capita en viande/abats restent stables et très limitées. Les légumineuses/noix/oléagineux - principalement constituées d’arachides et de niébé, aliments riches en protéines - ont vu leurs disponibilités per capita se réduire de plus de moitié entre les années 1963-65 et 2003-2005 (FAO, Faostat). Dans les années 80-90, la production d’arachide a fortement chuté, en raison de

Page 24: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

24

la crise de la filière (voir I.3 Agriculture) et de plusieurs années de mauvaises récoltes. A partir de 1985, le niébé, traditionnellement cultivé pour l’autoconsommation, s’est progressivement substitué à l’arachide comme culture de rente. Soutenue par des programmes de recherche, la production locale de niébé a augmenté jusqu’en 1999 ; après cette période, la production a chuté de façon importante, en raison notamment d’un prix de vente bas et d’un manque de semences (Faye, 2005). En 2004, un programme agricole spécial niébé a été mis en place. Les disponibilités per capita en huiles végétales ont fortement augmenté au début des années 90 et leur niveau actuel est relativement élevé. Ces disponibilités sont essentiellement constituées d’huile de soja et de palme et dans une moindre mesure d’huile d’arachide, au coût plus élevé (FAO, Faostat). Plus récemment il semble qu’une baisse des subventions sur l’huile ait entraîné un fléchissement de la consommation.

Disponibilités énergétiques alimentaires, distribution par macronutriment

• Figure 1 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA), tendances et distribution par macronutriment

11% 12% 12% 12% 12% 13% 11% 11% 11%

17% 18% 18% 18% 22% 18% 26% 25% 24%

72%71% 71% 70%

66%69%

63% 63% 66%

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

1963-65 1968-70 1973-75 1978-80 1983-85 1988-90 1993-95 1998-00 2003-05

kcal

/per

cap

ita/jo

ur

Protéines Lipides Glucides

Besoins énergétiques

quotidiens : 2085

kcal/per capita

Source: FAOSTATSénégal

Figure 1 : Evolution des DEA per capita et pourcen tage provenant des protéines, lipides et glucides

En 2003-2005, les disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) étaient estimées à 2 156 kcal/per capita/jour, quantité tout juste suffisante pour couvrir les besoins de la population estimés à 2 085 kcal/per capita/jour8 (FAO, 2004 ; FAO, Faostat). Selon le rapport « L’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde » (2008), la proportion de personnes sous-alimentées dans la population totale était de 26% en 2003-2005, un pourcentage qui n’a pratiquement pas diminué depuis 1990-92 (28%) (FAO, 2008).

Les DEA ont subi une baisse importante entre 1963-65 et 1978-80, notamment liée aux sécheresses des années 70-80. Par la suite, les DEA sont restées relativement stables mais une légère augmentation est cependant observée sur la dernière période (FAO, Faostat).

Sur l’ensemble de la période, la part des glucides dans les DEA a progressivement diminué au profit de celle des lipides. L’augmentation importante de la part des lipides s’explique notamment par une forte hausse des disponibilités en huiles végétales à partir du début des années 90. La part des lipides dans les DEA n’excède cependant pas les recommandations (15-30% des DEA) (OMS/FAO, 2003). La part des protéines reste à la limite inférieure des recommandations (10-15%) (FAO, Faostat ; OMS/FAO, 2003).

8 Les besoins énergétiques correspondent à ceux d’une vie saine et active, calculés en utilisant le logiciel de la FAO (FAO, 2004). Les valeurs par défaut du logiciel attribuent à 90 % de la population urbaine adulte une activité physique légère – niveau d’activité physique (NAP)=1,55 – et une activité supérieure aux 10% restants (NAP=1,85), et à 50% de la population rurale adulte une activité physique légère (NAP=1,65) et une activité supérieure aux 50% restants (NAP=1,95).

Page 25: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

25

La hausse des disponibilités per capita en huile végétale, l’augmentation de la part des lipides dans les DEA et la baisse de celle des glucides reflètent la transition nutritionnelle en cours au Sénégal. Avec l’amélioration des revenus, l’urbanisation croissante et la mondialisation, le régime alimentaire devient progressivement plus riche en lipides et plus pauvre en fibres en raison de l’abandon progressif du mil au profit du riz. Ce type de modification du régime alimentaire et l’évolution vers un mode de vie plus sédentaire sont les principaux déterminants de la survenue et de l’essor des maladies chroniques liées à l’alimentation (obésité, diabète de type II, maladies cardio-vasculaires, etc.).

Origine végétale/animale des macronutriments

• Figure 2 : Origine végétale/animale des disponibilités énergétiques, protéiques et lipidiques

83%70%

92%

17%30%

8%

0

20

40

60

80

100

Apport énergétique Apport protéique Apport lipidique

Origine animale/végétale

(%)

Origine animale

Origine végétale

Sénégal

Source: FAOSTAT

Figure 2 : Origine animale/végétale des apports éne rgétiques, protéiques et lipidiques en 2003-2005

Les disponibilités énergétiques, protéiques et lipidiques proviennent essentiellement d’aliments d’origine végétale. Néanmoins, une part relativement importante de l’apport protéique est d’origine animale (30%) et provient notamment des disponibilités assez élevées en poisson/fruits de mer (FAO, Faostat). La faible contribution d’aliments d’origine animale dans l’alimentation a pour corollaire un faible apport et une faible biodisponibilité de nombreux micronutriments essentiels, notamment le fer, la vitamine A et le calcium.

Page 26: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

26

Disponibilités énergétiques alimentaires par groupe d’aliments

• Figure 3 : Disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupe d’aliments

Graisses animales1%

Autres1%

Céréales (bière exclue)

62%

Lait et produits laitiers

2%Fruits et légumes

3%

Poisson et fruits de mer

2%

Viande et abats 3%

Racines et tubercules

3%

Légumineuses, noix et oléagineux

5%

Edulcorants5%

Huiles végétales14%

Sénégal

Source: FAOSTAT

Figure 3 : Pourcentage des DEA par groupe d'aliment s en 2003-05

Note: les v aleurs <1% (oeufs) ne sont pas présentées dans ce graphique.

En 2003-2005, les céréales apportaient environ 60% des DEA. Avec les huiles végétales, plus des trois-quarts des DEA étaient constitués par ces deux seuls groupes d’aliments. Les produits d’origine animale ne représentaient, pris ensemble, que 8% des DEA (FAO, Faostat). Ce type de régime alimentaire, comportant peu de produits animaux et peu de fruits et de légumes, est par conséquent pauvre en micronutriments essentiels, à l’origine de carences nutritionnelles dans la population.

Tableau 12 : Pourcentages des disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) par groupes d’aliments, tendances

% des DEA Groupes d'aliments 1963-

65 1968-

70 1973-

75 1978-

80 1983-

85 1988-

90 1993-

95 1998-

00 2003-

05 Céréales (bière exclue) 63 63 67 68 65 68 59 60 62 Huiles végétales 7 7 8 7 13 7 17 17 14 Edulcorants 8 7 7 7 6 6 7 6 5 Légumineuses, noix et oléagineux

7 8 6 7 7 7 6 5 5

Racines et tubercules 5 6 3 1 1 1 1 2 3 Viandes et abats 3 4 3 3 3 3 3 3 3 Fruits et légumes 1 1 1 1 1 2 2 2 3 Poisson et fruits de mer 2 1 2 2 2 3 3 3 2 Lait et produits laitiers 2 3 2 2 2 2 2 2 2 Graisses animales 0 1 1 1 1 1 0 0 1 Oeufs 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Autres 1 1 1 1 1 1 0 0 1

Source : FAOSTAT

Page 27: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

27

La contribution des huiles végétales dans les DEA a doublé entre 1963-65 et 2003-2005. La contribution des produits d’origine animale aux DEA est restée relativement stable sur l’ensemble de la période, alors que celle des fruits et légumes montre une très légère tendance à la hausse (FAO, Faostat). L’indice de diversification alimentaire (part des groupes d’aliments autres que les céréales et les racines et tubercules dans les DEA) est passé de 32% en 1963-65 à 35% en 2003-2005. Le régime alimentaire reste donc peu diversifié. De plus, la progression de l’indice de diversification alimentaire repose principalement sur l’augmentation de la part des huiles végétales dans les DEA. A l’exception des fruits/légumes, la part des autres groupes alimentaires dans les DEA est restée relativement stable ou a diminué (FAO, Faostat).

Importations et exportations alimentaires Les principaux groupes alimentaires importés en volume sont les céréales et dans une moindre mesure le lait/produits laitiers, les huiles végétales et les légumes (FAO, Faostat). Les principales céréales importées sont le riz et le blé : les importations assurent en grande partie l’approvisionnement en riz du pays et le blé est totalement importé, alors que les disponibilités en mil, sorgho et maïs proviennent essentiellement de la production locale (FAO, Faostat). L’augmentation des disponibilités en riz est largement soutenue par des importations de plus en plus massives de riz brisé, moins cher, plus disponible sur les marchés et préféré par les consommateurs. Le riz entier est produit localement mais cette filière éprouve des difficultés de production, malgré les investissements réalisés pour favoriser la culture du riz irrigué, et se heurte à la forte concurrence des importations (FAO, Faostat ; Brüntrup et al., 2006). La dépendance du Sénégal aux importations de céréales est importante et le taux de dépendance des importations (TDI9) de ce groupe d’aliments a régulièrement augmenté depuis les années 60 pour atteindre 53% en 2003-2005 (FAO, Faostat). En 2003-2005, le TDI du lait/produits laitiers et des huiles végétales atteignait près de 70% et celui des graisses animales était de plus de 90% (FAO, Faostat). Les importations d’huiles végétales (huile de soja et huile de palme) ont fortement augmenté en raison des difficultés rencontrées dans la production locale de l’huile d’arachide et du coût plus compétitif des huiles importées. Le TDI des édulcorants a diminué depuis les années 60, mais il est encore de 40% en 2003-2005 (FAO, Faostat). La principale exportation alimentaire du Sénégal est le poisson. En moindres quantités, le Sénégal exporte également des huiles végétales (huile d’arachide) mais celles-ci ont considérablement diminué dans les années 90 en relation avec les difficultés du secteur (période de référence 2003-2005 ; FAO, Faostat).

• Figure 4 : Evolution du bilan céréalier du Sénégal (millions de tonnes)

Source : CILSS et CSAO, 2008.

9 Le taux de dépendance aux importations est calculé selon : TDI = (quantité importée / (quantité produite + quantité importée - quantité exportée)) * 100. Il représente donc la part des disponibilités intérieures qui provient des importations. Le TDI prend en compte les disponibilités des groupes d’aliment (quantité) quelle que soit leur utilisation et pas uniquement ce qui est destiné à la consommation humaine.

Page 28: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

28

Aide alimentaire En 2008, le Sénégal a reçu une aide alimentaire totale de 29 516 t, dont 24 940 t de céréales (principalement du riz et du sorgho) et 4 577 t de produits non céréaliers (principalement des pois et de l’huile végétale). La moitié environ de cette aide alimentaire a été délivrée comme aide alimentaire de type urgence, 31% comme aide de type projet et 19% comme aide alimentaire de type programme10, mais l’aide alimentaire de type projet a été majoritaire sur la dernière décennie. Les quantités d’aide alimentaire avaient fortement diminué dans les années 90 ; ces dernières années (2004-2008), elles sont en moyenne plus élevées que celles reçues au cours de la période 1994-98 (PAM, FAIS). En 2003-2005, l’aide alimentaire en céréales11 (équivalents grain) représentait environ 1% des disponibilités nationales de céréales pour la consommation humaine (PAM, FAIS ; FAO, Faostat). L’aide alimentaire est relativement marginale au Sénégal sur la dernière décennie si on la compare aux importations commerciales (voir Figure 4) (CILSS et CSAO, 2008).

II.3 Consommation alimentaire

Enquêtes au niveau national Les enquêtes de consommation alimentaire sont peu nombreuses au Sénégal. L’Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages ESAM-II de 2001-2002, enquête réalisée au niveau national, décrit les dépenses alimentaires des ménages et permet de dégager les tendances par comparaison avec les résultats de l’ESAM-I réalisée en 1994-95 (MEF/DPS, 1997 ; MEF/DPS, 2004a). Selon les résultats de l’ESAM-II de 2001-2002, les dépenses des ménages par ordre d’importance étaient les suivantes: les céréales et dérivés (groupe pains/céréales) représentaient 30% des dépenses alimentaires, la viande et le poisson constituaient respectivement 14% et 10% de ces dépenses, les huiles/graisses 12%, les légumes 12% et le sucre et le sel chacun 7%. Les dépenses pour l’achat de lait/fromage/oeufs, de fruits, de confiseries et de tubercules étaient faibles (MEF/DPS, 2004a). La part des dépenses pour les céréales et le sucre est plus importante en milieu rural, alors que celle consacrée à la viande et au poisson est plus élevée en milieu urbain. Les dépenses pour les autres produits sont relativement similaires dans les deux milieux (MEF/DPS, 2004a). La structure des dépenses alimentaires a évolué par rapport à celle rapportée dans l’ESAM-I. En effet, la part des dépenses consacrée aux céréales/pains a diminué, passant de 37% en 1994-95 à 30% en 2001-2002. Sur la même période, la part des légumes et des huiles/graisses a diminué, alors que celle de la viande et du poisson a augmenté (MEF/DPS, 1997 ; MEF/DPS, 2004a). Pour aller au-delà de l’information sur les dépenses alimentaires des ménages, une enquête nationale sur la consommation alimentaire effective (aspect quantitatif et qualitatif) est nécessaire.

Autres enquêtes Une enquête dans les villes de Rufisque et Pikine (banlieue de Dakar) a étudié l’évolution des plats familiaux entre décembre 1993 et décembre 1994, suite à la dévaluation du franc CFA (1994) (Delpeuch et al., 1996). Si les plats culturellement acceptables étaient maintenus, leur qualité nutritionnelle changeait : les quantités de légumes, poisson, huile diminuaient ; le poisson « noble » (tiof ou mérou bronzé) était remplacé par la sardinelle, du poisson séché ou fumé ; les plats cuits à l’eau remplaçaient les plats en sauce au dîner ; au

10 L’aide alimentaire de type Urgence est destinée aux victimes de désastres naturels ou de guerres ; l’aide alimentaire de type Projet a pour objectif de supporter un projet spécifique de développement, comprenant des activités de réduction de la pauvreté ou de prévention de catastrophes ; l’aide alimentaire de type Programme est en général vendue sur le marché en vue de se procurer des fonds pour améliorer la situation générale d’un secteur ou la balance des paiements. Au contraire de la plupart des aides alimentaires de type urgence ou projet, cette aide n’est pas ciblée pour des groupes de bénéficiaires spécifiques. Elle se fait soit sous la forme de don, soit de prêt. 11 L’aide alimentaire en céréales peut inclure des mélanges céréales-soja.

Page 29: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

29

petit déjeuner, les quantités de lait et de pain avaient diminué alors que les infusions traditionnelles (kenkiliba) s’étaient généralisées (Delpeuch et al., 1996). Des modifications relativement similaires ont été mises en évidence suite à l’augmentation récente des prix des denrées alimentaires. En milieu urbain (villes de Pikine, Kaolack et Ziguinchor), une enquête réalisée en 2008 indiquait qu’une proportion importante de ménages avait remplacé le poisson de bonne qualité par du poisson séché ou de la sardinelle yaabooy. Les dépenses pour les légumes, les fruits, la viande/produits laitiers avaient diminué. Le riz brisé importé était parfois remplacé par du mil local, moins cher et la consommation de fondee (bouillie de mil) était devenue plus courante. La viande était davantage utilisée comme un condiment. Ainsi, le régime alimentaire des populations urbaines de ces zones s’est appauvri en micronutriments et en protéines animales (PAM et al., 2008). Dans ces zones urbaines du Sénégal, en cas de pouvoir d’achat limité, il y a donc une tendance nette à privilégier des plats moins onéreux sans ou avec très peu de légumes, de viande et de poisson.

II.4 Pratiques d’alimentation des enfants en bas âg e Depuis le début des années 90, cinq enquêtes nationales documentent les pratiques d’alimentation des enfants en bas âge au Sénégal : la seconde Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-II) de 1992-93, la troisième Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-III) de 1997, l’Enquête Sénégalaise sur les Indicateurs de Santé (ESIS) de 1999, l’Enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur l’enfance MICS-II de 2000 et la quatrième Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-IV) de 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et al., 1997 ; MdS et al., 1999 ; GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Les résultats de l’EDS-IV de 2005 (Tableau 13) montrent que la quasi-totalité (96%) des enfants de moins de cinq ans a été allaitée. L’allaitement maternel est une pratique très courante qui varie peu selon les caractéristiques sociodémographiques. On remarque toutefois que cette pratique est un peu moins courante en milieu urbain, en particulier dans la capitale Dakar, et parmi les mères qui ont un niveau d’instruction secondaire ou plus (Ndiaye et Ayad, 2006). Parmi les enfants allaités, moins d’un quart (23%) ont été mis au sein dans l’heure suivant la naissance ; 80% ont été allaités dans les premières 24 heures. L’initiation précoce de l’allaitement (dans l’heure suivant la naissance) est donc encore très peu pratiquée. En outre, près d’un enfant sur deux (48%) reçoit des aliments prélactéaux avant le début de l’allaitement. L’initiation précoce de l’allaitement montre des disparités importantes selon les régions. La région de Diourbel présente la plus faible proportion d’enfants allaités dans la première heure (10% seulement). A l’opposé, dans la région de Matam, la moitié des enfants bénéficient de l’initiation précoce. Par contre, les disparités sont relativement peu importantes selon les autres caractéristiques sociodémographiques (Ndiaye et Ayad, 2006). La durée médiane de l’allaitement est relativement longue (20 mois), avec des différences selon les caractéristiques sociodémographiques considérées (Ndiaye et Ayad, 2006). Elle est restée stable depuis 1992 (Ndiaye et al., 1994 ; MdS et al., 1999 ; Ndiaye et Ayad, 2006). L’évaluation des tendances montre que le pourcentage d’enfants allaités dans l’heure suivant la naissance a doublé entre 1992-93 et 1999, passant de 12% à 24% respectivement. En revanche, depuis 1999, il n’y a eu aucun progrès. Au regard de cette tendance et de la faible proportion d’enfants allaités dans l’heure suivant la naissance, les mesures visant à promouvoir l’initiation précoce de l’allaitement doivent être renforcées.

Page 30: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

30

Tableau 13 : Initiation et durée de l’allaitement au sein

Nom et date de l’enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets

Effectif (tous les enfants

de moins de 5 ans)*

Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans allaités

Nombre d'enfants de moins de 5 ans allaités

Parmi les enfants allaités,

pourcentage allaité dans

l'heure suivant la naissance

Parmi les enfants allaités,

pourcentage allaité dans les

24 heures suivant la

naissance¹

Nombre d'enfants de moins de 3 ans

Durée médiane de l'allaitement

parmi les enfants de moins de 3

ans (en mois)

Total 10 530 96,4 10 154 22,7 79,7 6640 20,1

Sexe

M 5 421 96,1 5 207 22,4 79,8 3448 19,5

F 5 109 96,8 4 947 23,1 79,6 3192 20,6

Résidence

Urbaine 3 842 95,2 3 656 22,9 82,1 2469 19,2

Rurale 6 688 97,2 6 498 22,6 78,4 4171 20,6

Région

Dakar 1 903 92,8 1 766 19,3 78,7 1222 18,4

Diourbel 1 272 98,2 1 248 9,8 72,0 811 18,2

Fatick 639 96,8 619 22,5 78,1 407 21,5

Kaolack 1 395 95,2 1 329 16,0 78,7 853 20,6

Kolda 968 96,6 934 29,1 83,8 601 22,1

Louga 692 98,5 682 41,9 88,8 442 19,6

Matam 440 97,4 429 49,7 78,5 268 18,7

Saint-Louis 663 97,0 643 39,4 85,6 427 20,1

Tambacounda 794 98,2 779 14,2 67,6 489 21,3

Thiès 1 404 98,2 1 379 20,4 87,1 895 20,2

Ziguinchor 360 96,3 346 22,3 79,1 226 20,2

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 7 577 96,7 7 330 22,5 79,1 4706 20,3

Primaire 2 194 96,3 2 112 22,6 81,3 1448 18,9

Enquête

Démographique et de Santé au Sénégal 2005

(EDS-IV) (Ndiaye et

Ayad, 2006)

Secondaire ou plus 759 93,9 713 25,0 81,1 487 20,7 * : Basé sur tous les enfants nés au cours des 5 années ayant précédé l’enquête, qu’ils soient vivants ou décédés au moment de l’enquête. ¹ Incluant les enfants allaités dans l’heure suivant la naissance.

Si l’allaitement maternel est une pratique quasi-universelle au Sénégal, seuls un tiers environ des nourrissons de moins de 6 mois sont allaités de manière exclusive, selon les résultats de l’EDS-IV de 2005. Le taux d’allaitement maternel exclusif chute rapidement après la naissance, passant de 56% entre 0 et 1 mois à 15% entre 4 et 5 mois (Ndiaye et Ayad, 2006). L’allaitement maternel exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois reste donc encore peu pratiqué, bien que des progrès importants aient été réalisés : en effet, il est passé de 5% seulement en 1992-93 à 11% en 1997 et 34% en 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et al., 1997 ; Ndiaye et Ayad, 2006).

Page 31: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

31

• Figure 5 : Evolution du taux d’allaitement maternel exclusif (< 6 mois)

34%

11%

5%

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1992-93 1997 2005

% d

'enf

ants

de

moi

ns d

e 6

moi

s al

laité

s ex

clus

ivem

ent

Source : Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et al., 1997 ; Ndiaye et Ayad, 2006. Par rapport à des pays voisins, le taux d’allaitement maternel exclusif (< 6 mois) est comparable à celui du Mali, mais il est un peu moins élevé qu’en Gambie (Ndiaye et Ayad, 2006 ; CPS/MS et al., 2007 ; GBoS et al., 2007). A partir de l’âge de 6 mois, le lait maternel seul n’est plus suffisant pour assurer une croissance optimale de l’enfant et des aliments de complément doivent être introduits en plus du lait maternel. Cependant, entre l’âge de 6 et 9 mois, seulement 61% des enfants en ont reçu (Ndiaye et Ayad, 2006). Bien qu’insuffisant, le taux d’alimentation complémentaire en temps opportun (6-9 mois) est tout de même bien plus élevé au Sénégal qu’au Mali (30%) ou qu’en Gambie (44%) (Ndiaye et Ayad, 2006 ; CPS/MS et al., 2007 ; GBoS et al., 2007). Le taux de poursuite de l’allaitement maternel à deux ans est relativement élevé, 42% des enfants de 20 à 23 mois étant encore allaités (Ndiaye et Ayad, 2006). Cependant, ce taux a diminué, passant de 48% en 1992-93 à 42% en 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Par ailleurs, l’alimentation au biberon tend à devenir une pratique plus courante. Le taux d’alimentation au biberon des enfants de 0 à 11 mois, qui n’était que de 2% en 1997, est passé à 7% en 2005 (Ndiaye et al., 1997 ; Ndiaye et Ayad, 2006).

Tableau 14 : Type d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant

Type d'alimentation dans les 24 heures précédant l'enquête Nom et date de l’enquête (Référence)

Indicateur par âge Effectif Pourcentage d'enfants

Taux d'allaitement maternel exclusif

0-1 mois 317 56,0

2-3 mois 468 39,5

4-5 mois 494 14,8

<6 mois 1279 34,1

Taux d'alimentation complémentaire en temps opportun

6-9 mois 775 60,8

Taux d'alimentation au biberon

0-11 mois 2318 7,2

Taux de poursuite de l'allaitement maternel

12-15 mois (1 an) 660 93,2

Enquête Démographique et de Santé au Sénégal

2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

20-23 mois (2 ans) 504 41,8

Page 32: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

32

Au Sénégal, contrairement aux recommandations, 20% des enfants allaités âgés de moins de 6 mois ont reçu de la nourriture solide ou semi solide12 (Ndiaye et Ayad, 2006). Il s’agit généralement de nourriture à base de céréales, comme de la bouillie de mil, avec du sucre et du lait. Entre l’âge de 6 et 11 mois, une proportion importante d’enfants allaités (20%) a reçu des substituts du lait maternel12 (Ndiaye et Ayad, 2006). Cette proportion élevée est préoccupante. En raison d’un faible accès à l’eau potable et de conditions d’hygiène défavorables, la consommation de substituts du lait maternel augmente les risques de contamination bactérienne. De plus, les préparations de ce type sont souvent trop diluées et n’assurent donc pas un apport énergétique et nutritionnel suffisant pour une croissance optimale de l’enfant. La proportion d’enfants consommant des substituts du lait maternel diminue après la première année, mais reste assez élevée (Ndiaye et Ayad, 2006). Entre l’âge de 6 et 11 mois, seul un tiers environ des enfants ont consommé des aliments avec huile/graisse/beurre, des fruits et légumes riches en vitamine A et du lait animal et des produits laitiers12. La consommation de viande/poisson/oeufs et de légumineuses est encore moins courante à cet âge. Avec l’âge, la proportion d’enfants recevant ces groupes d’aliments (autres que les substituts du lait maternel) augmente. Entre l’âge de 24 et 35 mois, plus des trois-quarts des enfants reçoivent de la viande/poisson/oeufs. Cependant, à peine plus de la moitié (58%) des enfants de 24 à 35 mois reçoivent du lait animal et des produits laitiers et des fruits et légumes riches en vitamine A (Ndiaye et Ayad, 2006). Ces résultats révèlent que la consommation de laits et produits laitiers et de fruits et légumes riches en vitamine A est, pour une proportion élevée des enfants, peu fréquente. Cette observation a pour corollaire un apport et une biodisponibilité faibles de nombreux micronutriments essentiels, à l’origine de carences nutritionnelles chez les jeunes enfants.

Tableau 15 : Consommation d’aliments complémentaires par statut d’allaitement et âge

Aliments consommés par les enfants dans les 24 heures précédant l'enquête

Pourcentage d'enfants ayant consommé les aliments suivants Nom et date de l’enquête

(Référence)

Age (mois)

Statut d'allaitement*

Effectif Substituts

du lait maternel

Autres laits et produits

laitiers

Légumi-neuses

Viande/ poisson/

oeufs

Aliments avec huile/

graisse/ beurre

Fruits et légumes riches en

vit. A

6-11 allaités 981 20,1 30,3 18,4 28,2 32,2 32,8

12-23 allaités et

non allaités 1914 17,6 48,8 27,2 64,3 63,3 53,1

Enquête Démographique et de Santé au Sénégal 2005

(EDS-IV) (Ndiaye et Ayad,

2006) 24-35 non allaités 1070 12,2 57,7 29,1 76,3 70,8 57,6

* Enfants allaités ou enfants non allaités ou enfants allaités et non allaités pris ensemble

En conclusion, un certain nombre de pratiques inadéquates d’alimentation des enfants en bas âge persistent. Ces pratiques sont des causes immédiates de malnutrition chez les jeunes enfants sénégalais et des facteurs déterminants de la mortalité infantile, qui reste élevée dans le pays. Les efforts faits pour améliorer les pratiques d’alimentation des jeunes enfants doivent encore se renforcer. La promotion de l’allaitement maternel et de l’alimentation complémentaire adéquate des enfants a toujours bénéficié de l’appui des autorités sénégalaises, des responsables de la santé et de leurs différents partenaires au développement. Ainsi, le Sénégal a développé depuis 1994, un document de « Politique Nationale d’allaitement maternel et de bonnes pratiques de sevrage » et un arrêté interministériel fixant les conditions de commercialisation des substituts du lait maternel. La promotion de l’allaitement maternel et de l’alimentation complémentaire adéquate des enfants constitue une composante essentielle de plusieurs stratégies mises en œuvre au Sénégal : le Paquet d’Activités Intégrées de Nutrition (PAIN), mis en oeuvre en 1998, la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant (PCIME), dont le volet clinique élaboré en 2000 et le volet communautaire (PCIME-C) élaborée en 2002, la stratégie de Santé Périnatale et Néonatale (SPNN) en 2003, le Plan Intégré de Communication (PIC) pour la survie de l’enfant en 2002 et la stratégie nationale d’appui nutritionnel aux Personnes Vivant avec le VIH (programme de la Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH (PTME)) en 2004. La lettre de Politique de Développement en Nutrition (élaborée en 2000 et révisée en 2006) et le « document de normes et protocole en nutrition » au Sénégal intègrent l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant comme stratégie d’intervention prioritaire. Depuis

12 dans les 24 heures précédant l’enquête

Page 33: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

33

juillet 2006, le document de politique nationale sur l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) a été développé qui est une adaptation sénégalaise de la Politique Globale de l’OMS et l’UNICEF. Le Sénégal dispose également de lois et politiques qui organisent les congés de maternité et la protection de la femme enceinte depuis 1973 (CRLP et GREFELS, 2001 ; Code de sécurité sociale, 1993). Il faut noter que ces lois concernent les femmes travaillant dans le secteur formel et non celles, beaucoup plus nombreuses, qui sont engagées dans le secteur informel (commerce, couture, coiffure, domestiques, etc.). La stratégie de l’Initiative Hôpitaux Amis des Bébés, mise en place en 1994, d’abord orientée vers les hôpitaux s’est ensuite étendue vers les centres de santé de district. En 2000, le Sénégal comptait 16 établissements «Amis des Bébés» (RdS, 2000). L’initiative «Communauté Amie des Bébés» a été testée dans 3 villages de la région de Thiès par l’AVAMS (Association des Volontaires pour l’Allaitement Maternel au Sénégal) et a donné des résultats très encourageants.

II.5 Anthropométrie nutritionnelle

Faible poids de naissance (moins de 2 500g) Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005, parmi l’ensemble des enfants nés dans les cinq années précédant l’enquête, la prévalence de faible poids de naissance était de 6%. Cependant, 38% des nouveaux-nés n’avaient pas été pesés à la naissance et pour 16% des enfants, la mère n’était pas en mesure de fournir l’information. Par conséquent, pour 54% des enfants, le poids de naissance n’a pas pu être établi (Ndiaye et Ayad, 2006). Cette observation est à mettre en relation avec les caractéristiques de l’accouchement, puisque seulement 62% des femmes accouchent dans une structure sanitaire (Ndiaye et Ayad, 2006). La faible proportion d’enfants dont le poids de naissance a été déterminé et le manque de représentativité des nouveaux-nés pesés peuvent entraîner un biais de sous-estimation de la prévalence de faible poids de naissance. En effet, les nouveaux-nés pesés sont majoritairement ceux qui sont nés en milieu urbain et/ou qui sont issus d’un milieu plus favorisé (famille ayant un niveau de bien-être économique plus élevé, niveau d’instruction supérieur de la mère) ; les enfants nés en milieu rural ou dans des familles moins favorisées sont peu représentés parmi les nouveaux-nés pesés (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence de faible poids de naissance pourrait donc être supérieure à 6%. La proportion d‘enfants dont le poids à la naissance a été déterminé a fortement augmenté entre les enquêtes EDS successives. Il n’est donc pas possible d’évaluer de façon fiable les tendances de la prévalence de faible poids de naissance. En ce qui concerne l’appréciation subjective des mères sur la corpulence de leur bébé à la naissance, dans 19% des cas elles ont déclaré qu’il était « plus petit que la moyenne » et dans 11% des cas qu’il était « très petit » (Ndiaye et Ayad, 2006).

Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire Depuis 1992, trois enquêtes représentatives au niveau national documentent l’anthropométrie des enfants d’âge préscolaire : la deuxième Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-II) en 1992-93, le Rapport de l’enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur l’enfance MICS-II de 2000 et la quatrième Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-IV) en 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006). En 1996, l’enquête sur l’Evaluation des Objectifs Intermédiaires (EOI) a inclus des mesures anthropométriques des enfants de moins de 5 ans (GdS et UNICEF, 1996). Pour des raisons méthodologiques, les résultats de cette enquête ne sont pas présentés ici13. Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005 (basés sur les normes OMS 2006 de croissance), la prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans est de 20%, la prévalence de maigreur est de 9% et celle d’insuffisance pondérale est de 15% (OMS, Global database on child growth and malnutrition;

13 L’effectif de l’échantillon n’est pas précisé et les données sont peu détaillées. De plus, ces données ne sont pas disponibles selon les nouvelles normes OMS 2006.

Page 34: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

34

Ndiaye et Ayad, 2006). Selon les seuils définis par l’OMS, ces prévalences placent le pays à un niveau de malnutrition « moyen » (OMS, 1995). Au Sénégal, 20% des enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance et 7% souffrent d’un retard de croissance sévère. Les différences de prévalence sont très faibles entre garçons et filles (Tableau 16). Chez les enfants de moins de 6 mois, la prévalence de retard de croissance est de 11%. Cette observation peut être reliée à la prévalence de faible poids de naissance. Après l’âge de 1 an, la prévalence de retard de croissance augmente fortement pour atteindre 24% chez les enfants âgés de 1 à 3 ans (OMS, Global database on child growth and malnutrition; Ndiaye et Ayad, 2006). La détérioration de l’état nutritionnel des enfants après l’âge de 1 an est liée à des pratiques inadéquates d’alimentation de complément associées à une morbidité récurrente avec un faible accès aux soins de santé.

En milieu rural, la prévalence de retard de croissance est deux fois plus élevée qu’en milieu urbain. La prévalence la plus élevée est observée dans la région de Kolda, où 39% des enfants sont touchés par le retard de croissance et 14% par la forme sévère. Dans cette région, l’insécurité alimentaire est répandue, ce qui peut en partie expliquer cette prévalence élevée (PAM, 2008). Les régions de Tambacounda, de Matam et de Saint-Louis, sont également fortement touchées (Ndiaye et Ayad, 2006). Les régions où la prévalence de malnutrition chronique est la plus élevée ne sont pas systématiquement celles où les ménages sont les plus vulnérables en terme de pauvreté ou d’insuffisance de la production. Kolda et Tambacounda sont fortement vulnérables et ont des prévalences élevées de malnutrition chronique. En revanche, Ziguinchor et Kaolack, également très vulnérables, ont des prévalences bien plus faibles que Kolda ou Tambacounda. Matam et Saint Louis, régions peu vulnérables, sont fortement touchées par la malnutrition chronique (Ndiaye et Ayad, 2006 ; CILSS et CSAO, 2008). Des pratiques d’alimentation des jeunes enfants inadéquates, un accès limité aux soins, ainsi que d’autres facteurs expliquent en partie ces observations (CILSS et CSAO, 2008). La proportion d’enfants accusant un retard de croissance est trois fois plus élevée chez les enfants dont la mère n’a aucune instruction que chez ceux dont la mère a un niveau d’instruction secondaire ou plus (Ndiaye et Ayad, 2006). Les femmes n’ayant aucune instruction sont également souvent celles qui vivent dans les conditions économiques les plus précaires et c’est très probablement une conjonction de facteurs, et non le seul niveau d’instruction, qui explique la forte prévalence de retard de croissance parmi les enfants de ces femmes. La maigreur touche 9% des enfants de moins de 5 ans, selon les résultats de 2005. La malnutrition aiguë, qui se traduit par la maigreur, reflète la situation nutritionnelle au moment de l’enquête et peut donc être fortement influencée par la saison pendant laquelle a eu lieu la collecte des données. Pour l’EDS-IV, elle a eu lieu entre les mois de février et de mai, soit en dehors de la période de soudure qui s’étend généralement de juin à août-septembre. La prévalence de maigreur est similaire chez les garçons et chez les filles. Contrairement à ce qui est observé pour la prévalence de retard de croissance, la prévalence de maigreur varie peu selon le milieu (7% en milieu urbain et 10% en milieu rural). Les régions de Louga, Matam, Saint-Louis et Tambacounda sont les régions les plus touchées (OMS, Global database on child growth and malnutrition; Ndiaye et Ayad, 2006). Certaines de ces régions ont été parmi les plus affectées par l’invasion acridienne et l’arrêt brutal des précipitations en 2004 et ont donc subi de lourdes pertes de récoltes durant la campagne 2004-2005 (SMIAR, 2004), ce qui a pu avoir un impact sur la prévalence de maigreur. La prévalence d’insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans est de 15%. Cette prévalence est bien plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (OMS, Global database on child growth and malnutrition ; Ndiaye et Ayad, 2006). L’analyse des tendances indique que la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans s’est sensiblement améliorée depuis le début des années 90. La prévalence de retard de croissance a diminué de 34% en 1992-93 à 30% en 2000 et 20% en 2005. En milieu urbain, la prévalence est restée stable entre 1992-93 et 2000 (21-22%) puis a diminué pour atteindre 12% en 2005. En milieu rural, elle a baissé régulièrement, de 40% en 1992-93, 34% en 2000 à 24% en 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006 ; OMS, Global database on child growth and malnutrition). Entre autres facteurs, la baisse de la prévalence de retard de croissance pourrait être liée à l’amélioration de certaines pratiques d’alimentation des enfants en bas âge (notamment l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois, l’alimentation complémentaire en temps opportun), à un élargissement de la couverture vaccinale des jeunes enfants et, au niveau plus global, à un meilleur accès à l’eau potable et à un recul de la pauvreté. Les données de l’EDS-IV ont été collectées en dehors de la période de soudure, alors que celles de MICS-II et de l’EDS-II ont été collectées, en partie au moins, pendant cette période. Ceci peut avoir un impact sur la prévalence de la maigreur et ne permet pas une évaluation fiable des tendances de cet indicateur.

Page 35: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

35

La prévalence d’insuffisance pondérale est passée de 22% en 1992-93 à 15% en 2005. Par ailleurs, la prévalence de surpoids chez les jeunes enfants est très faible et montre une légère tendance à la baisse (OMS, Global database on child growth and malnutrition ; Ndiaye et al., 1994 ; GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Avec 20% d’enfants de moins de cinq ans en retard de croissance, le Sénégal compte parmi les prévalences de malnutrition chronique les plus faibles des pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels une enquête Démographique et de Santé a été réalisée entre 1999 et 2005 (Ndiaye et Ayad, 2006 ; ORC Macro, 2006). Toutefois, cette situation masque de fortes disparités régionales, puisque dans deux régions du Sénégal (Kolda et Tambacounda), la prévalence de retard de croissance est « élevée » selon les critères de l’OMS (Ndiaye et Ayad, 2006 ; OMS, 1995). Par rapport aux pays voisins, la prévalence de retard de croissance au Sénégal (20% en 2005) est moins élevée qu’au Mali (38% en 2006) et qu’en Gambie (28% en 2006). En ce qui concerne la maigreur, la prévalence au Sénégal est à peine plus élevée qu’en Gambie (7% en 2006 – enquête réalisée également en dehors de la période de soudure) (OMS Global database on child growth and malnutrition; CPS/MS et al., 2007; GBoS et al., 2007).

• Figure 6 : Evolution de la prévalence de retard de croissance des enfants de moins de 5 ans en milieu urbain et rural

Evolution de la prévalence de retard de croissance en milieu urbain/ rural au Sénégal

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

1992 2000 2005

% d

es e

nfan

ts d

e m

oins

de

5 an

s

urbain rural

Sources: OMS, Global database on child growth and malnutrition; Ndiaye et al., 1994 ; GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006.

Page 36: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

36

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale Surpoids

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge un poids pour la taille

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* >+2 Z-scores

Total 0-5,00 M/F 3079 7,4 20,1 2,3 8,7 3,9 14,5 2,4

Sexe

0-5,00 M 1568 8,1 21,3 2,1 8,8 4,3 14,4 3,0

0-5,00 F 1511 6,7 18,8 2,4 8,5 3,6 14,6 1,8

Age

0-0,49 M/F 422 4,0 10,7 4,5 12,4 4,7 9,4 7,4

0,5-0,99 M/F 265 3,2 10,4 1,2 13,1 3,9 14,0 1,7

1-1,99 M/F 630 7,5 23,8 4,1 9,3 5,0 15,4 2,1

2-2,99 M/F 591 9,9 24,0 1,4 7,3 3,4 14,5 2,3

3-3,99 M/F 629 8,4 22,1 1,0 5,0 3,5 14,8 1,1

4-5,00 M/F 542 8,2 21,1 1,4 8,8 3,1 17,2 0,9

Résidence

Urbaine 0-5,00 M/F 1092 4,5 12,0 2,1 6,5 2,0 7,9 3,5

Rurale 0-5,00 M/F 1987 9,0 24,4 2,4 9,9 5,0 18,1 1,8

Région**

Dakar 0-5,00 M/F 499 4,6 9,6 1,9 6,3 2,4 5,1 4,8

Diourbel 0-5,00 M/F 363 7,5 18,9 2,2 9,0 3,1 14,8 2,0

Fatick 0-5,00 M/F 186 4,7 21,0 1,9 9,3 0,5 12,3 0,4

Kaolack 0-5,00 M/F 400 5,2 16,8 1,2 7,1 2,3 9,4 1,1

Kolda 0-5,00 M/F 308 14,1 39,2 3,6 9,4 9,3 27,4 1,1

Louga 0-5,00 M/F 190 7,7 20,6 3,7 13,4 5,1 14,4 3,1

Matam 0-5,00 M/F 115 10,9 26,1 3,7 13,0 7,3 25,3 1,8

Saint-Louis 0-5,00 M/F 193 10,6 28,1 3,3 12,8 5,8 24,2 1,3

Tambacounda 0-5,00 M/F 216 13,9 30,5 3,0 11,6 6,4 23,0 3,6

Thiès 0-5,00 M/F 478 4,1 12,0 1,8 6,5 2,6 12,4 2,7

Ziguinchor 0-5,00 M/F 132 5,3 19,9 0,8 5,4 2,0 7,3 2,9

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-5,00 M/F 1910 n.d. 24,3 n.d. 10,5 n.d. 18,1 n.d.

Primaire 0-5,00 M/F 567 n.d. 14,7 n.d. 7,1 n.d. 8,3 n.d.

Enquête

Démographique et de Santé au Sénégal

2005 (EDS-IV)

(fév.– mai 2005) (OMS - Global

database on child growth and

malnutrition - Ndiaye et Ayad, 2006)

Secondaire ou plus 0-5,00 M/F 229 n.d. 8,1 n.d. 4,9 n.d. 5,3 n.d. * Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores ** Voir carte en annexe 2 Données basées sur les nouvelles normes de croissance OMS 2006. Les données désagrégées par niveau d'instruction de la mère proviennent du rapport (référence NCHS) et ont été converties selon la référence OMS 2006 avec les algorithmes développés par Yang et de Onis (Yang et de Onis, 2008). n.d.: non disponible

Page 37: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

37

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale Surpoids

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge un poids pour la taille

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* >+2 Z-scores

Total 0-5,00 M/F 8531 12,3 29,5 3,0 10,0 7,0 20,3 3,2

Sexe

0-5,00 M 4323 13,5 32,3 3,4 11,2 8,0 21,5 3,1

0-5,00 F 4207 11,1 26,7 2,5 8,8 6,0 19,2 3,2

Age

0-0,49 M/F 1005 4,1 10,0 5,9 14,3 5,4 14,1 4,5

0,5-0,99 M/F 934 3,4 14,0 6,2 14,4 6,0 17,1 3,0

1-1,99 M/F 1758 12,3 34,1 3,0 10,3 6,8 20,0 2,9

2-2,99 M/F 1626 16,8 37,6 2,2 8,9 9,4 23,3 3,2

3-3,99 M/F 1653 16,8 36,6 1,1 7,3 7,3 22,7 2,8

4-5,00 M/F 1555 13,7 30,3 2,0 8,2 6,1 21,1 3,1

Résidence

Urbaine 0-5,00 M/F 2856 7,1 21,7 2,2 7,8 4,0 13,0 4,8

Rurale 0-5,00 M/F 5675 15,0 33,5 3,3 11,1 8,5 24,0 2,3

Région

Dakar 0-5,00 M/F 1852 7,3 24,2 2,7 7,2 4,5 13,0 7,3

Diourbel 0-5,00 M/F 684 14,0 32,0 2,1 11,7 7,8 23,1 2,7

Fatick 0-5,00 M/F 700 17,2 35,7 2,4 9,2 6,5 21,6 2,0

Kaolack 0-5,00 M/F 1114 17,3 37,3 5,7 17,4 13,5 32,2 1,3

Kolda 0-5,00 M/F 590 23,9 41,7 3,0 10,1 10,2 29,8 1,2

Louga 0-5,00 M/F 600 9,4 25,3 1,6 6,7 4,6 17,2 2,6

Saint-Louis 0-5,00 M/F 856 6,4 21,7 3,5 13,3 6,6 18,5 0,7

Tambacounda 0-5,00 M/F 572 18,8 35,7 4,2 13,6 11,6 28,4 1,7

Thiès 0-5,00 M/F 1155 8,6 24,6 1,6 6,3 3,8 14,1 3,4

Ziguinchor 0-5,00 M/F 408 12,5 28,6 1,4 3,4 3,2 15,5 3,2

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-5,00 M/F n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Primaire 0-5,00 M/F n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Rapport de l’enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur

l’enfance MICS-II

(mai- juil. 2000) (OMS - Global

database on child growth and

malnutrition - GdS et UNICEF, 2000)

Secondaire ou plus 0-5,00 M/F n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. * Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores. Données basées sur les nouvelles normes de croissance OMS 2006. n.d.: non disponible

Page 38: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

38

Tableau 16 : Anthropométrie des enfants d’âge préscolaire (suite) Prévalence de malnutrition

Pourcentage d'enfants avec

Retard de croissance Maigreur Insuffisance pondérale Surpoids

une taille pour l'âge un poids pour la taille un poids pour l'âge un poids pour la taille

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Sexe Effectif

<-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* <-3 Z-scores <-2 Z-scores* >+2 Z-scores

Total 0-5,00 M/F 4697 15,6 33,7 3,0 9,4 7,8 21,9 4,0

Sexe

0-5,00 M 2279 16,6 36,0 3,5 10,3 7,9 23,1 4,1

0-5,00 F 2418 14,7 31,4 2,6 8,6 7,7 20,8 3,9

Age

0-0,49 M/F 636 8,1 14,7 3,6 9,3 3,9 11,8 10,6

0,5-0,99 M/F 499 7,1 20,2 5,8 15,0 9,0 18,8 5,8

1-1,99 M/F 926 13,7 33,8 4,6 13,3 8,7 22,6 3,3

2-2,99 M/F 892 23,4 44,9 2,1 6,8 10,2 26,1 2,4

3-3,99 M/F 908 17,8 40,5 1,9 6,6 7,4 25,2 2,5

4-5,00 M/F 836 17,5 36,2 1,5 7,7 6,8 22,6 2,3

Résidence

Urbaine 0-5,00 M/F 1622 7,4 21,4 1,9 6,7 3,8 11,6 4,9

Rurale 0-5,00 M/F 3075 19,9 40,1 3,6 10,8 9,9 27,3 3,5

Région

Centre 0-5,00 M/F 1772 19,4 38,6 2,7 10,1 9,0 25,1 4,5

Nord-Est 0-5,00 M/F 808 17,4 38,4 4,8 12,4 11,5 28,3 3,2

Sud 0-5,00 M/F 554 18,1 36,2 4,1 10,1 8,8 24,4 2,8

Ouest 0-5,00 M/F 1563 9,4 24,7 2,0 6,8 4,1 14,1 4,3

Niveau d'instruction de la mère

Aucune instruction 0-5,00 M/F 2976 n.d. 30,6 n.d. 10,8 n.d. 19,5 n.d.

Primaire 0-5,00 M/F 581 n.d. 16,4 n.d. 9,0 n.d. 13,2 n.d.

Enquête

Démographique et de Santé, Sénégal 1992

(EDS-II) (nov. 1992 – mars 1993 et juil.août

1993) (OMS - Global

database on child growth and

malnutrition - Ndiaye et al., 1994)

Secondaire ou plus 0-5,00 M/F 236 n.d. 11,6 n.d. 7,8 n.d. 7,1 n.d. * Les catégories <-2 Z-scores incluent les <-3 Z-scores. Données basées sur les nouvelles normes de croissance OMS 2006. Les données désagrégées par niveau d'instruction de la mère proviennent du rapport (référence NCHS) et ont été converties selon la référence OMS 2006 avec les algorithmes développés par Yang et de Onis (Yang et de Onis, 2008). n.d.: non disponible

Page 39: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

39

Anthropométrie des enfants d’âge scolaire Aucune enquête représentative au niveau national n’est actuellement disponible sur l’anthropométrie des enfants d’âge scolaire au Sénégal. Deux enquêtes régionales, déjà relativement anciennes, ont été réalisées pour évaluer l’état nutritionnel de ce groupe d’âge. La première a été réalisée dans le département de Podor, en milieu rural, dans le Nord du Sénégal, en 1990-91 (Bénéfice et al., 1992), et la seconde, réalisée en 1994, a été menée dans le département de Dakar, en milieu scolaire urbain (Guèye, 1994). La première enquête montre une prévalence de retard de croissance assez élevée chez les enfants de 5 à 12 ans, de 26% (Bénéfice et al., 1992). Par contre la deuxième enquête, portant sur des enfants de 5 à 15 ans, met en évidence une prévalence de seulement 5% (Guèye, 1994). La comparaison de ces deux enquêtes conduites à peu près à la même époque illustre les différences entre le milieu urbain et rural pour ce qui concerne la malnutrition chronique. Des données plus récentes, couvrant l’ensemble du pays, sont nécessaires pour évaluer l’état nutritionnel des enfants sénégalais d’âge scolaire.

Anthropométrie des adolescents Aucune enquête représentative au niveau national n’est actuellement disponible sur l’anthropométrie des adolescents au Sénégal. Une étude a été menée en 1998 dans l’arrondissement de Niakhar (Bassin Arachidier) sur des adolescentes âgées de 13 à 15 ans, certaines partant en migration saisonnière (Sernit, 1998). La prévalence de retard de croissance (au seuil de -2 Z-scores de la référence NCHS) était de 25% et celle de maigreur (au seuil du 5ème percentile de la référence NCHS) était d’environ 20%. L’IMC moyen était plus élevé chez les migrantes que chez les sédentaires. Les jeunes filles en migration saisonnière, envoyées en ville par leur famille comme domestiques, malgré une charge de travail plus intense, avaient un meilleur statut pondéral que les jeunes filles non-migrantes. Le régime alimentaire meilleur dans les familles d’accueil en ville que dans le milieu d’origine explique le meilleur IMC pour l’âge des adolescentes migrantes. Par ailleurs, les résultats de cette étude mettent en évidence, chez l’ensemble des adolescentes, un phénomène de rattrapage statural et pondéral en fin de puberté, au moment des ménarches (Sernit, 1998).

Anthropométrie des femmes adultes Au niveau national, deux enquêtes documentent le statut anthropométrique des femmes adultes au Sénégal : l’EDS-II 1992-93 et l’EDS-IV 2005 (Ndiaye et al., 1994 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Les résultats de l’EDS-IV de 2005 indiquent que la taille moyenne des femmes est de 163 cm. Le pourcentage de femmes ayant une taille inférieure à la taille critique de 145 cm est statistiquement négligeable (0,4%). L’indice de masse corporelle (IMC) moyen des femmes adultes est de 22,3 kg/m2, avec des disparités relativement importantes selon les variables socio-démographiques considérées, notamment l’âge (Ndiaye et Ayad, 2006). Près d’une femme sur cinq (18%) souffre de déficit énergétique chronique (défini par un IMC < 18,5 kg/m2) (Ndiaye et Ayad, 2006). À l’opposé, 22% des femmes sénégalaises sont en surpoids ou obèses (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence de déficit énergétique chronique (DEC) est largement plus élevée parmi les jeunes femmes de 15 à 19 ans que parmi les femmes plus âgées (Tableau 17). La prévalence de DEC est comparable en milieu urbain et rural. En revanche, les disparités régionales sont marquées : la prévalence la plus faible (15%) est observée à Ziguinchor, dans le sud du pays, alors que la plus élevée est observée à Matam (27%) et à Louga (25%), au nord (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence varie également selon le niveau d’instruction : elle est deux fois plus élevée chez les mères d’enfants de moins de 5 ans sans instruction (14%) que chez celles ayant un niveau secondaire ou plus (7%) (ORC Macro, 2006).

Page 40: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

40

Le surpoids touche 15% des femmes et l’obésité 7% d’entre elles. La proportion de femmes en surpoids ou obèses augmente rapidement et fortement avec l’âge, pour toucher près de la moitié des femmes de 45 à 49 ans. Par ailleurs, la prévalence d’obésité est significativement plus élevée en milieu urbain (11%) qu’en milieu rural (3%). Dans la région de Dakar, près d’un tiers (31%) des femmes sont en surpoids ou obèses (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence de surpoids et d’obésité augmente très fortement avec le niveau d’instruction des femmes (ORC Macro, 2006). La forte prévalence de surpoids et d’obésité observée en milieu urbain (29%) témoigne de la transition nutritionnelle que traverse le pays. Cette transition reste cependant encore relativement limitée au milieu urbain. Elle résulte notamment de modifications des habitudes de consommation alimentaire (alimentation plus riche en graisses saturées, en sucre et en aliments raffinés) et de l’activité physique dans ce milieu. Par rapport à des pays voisins, la prévalence de surpoids et d’obésité en milieu urbain est comparable à celle observée au Mali et au Bénin (respectivement 30% et 28% en 2006) et inférieure à celle observée au Ghana et au Niger (35% dans chacun de ces pays, en 2003 et 2006 respectivement) (CPS/MS et al., 2007 ; INSAE et Macro Int. Inc., 2007 ; GSS et al., 2004 ; INS et Macro Inc.,2007). Au Sénégal, en milieu rural, la prévalence de surpoids et d’obésité est de 14%, une prévalence encore inférieure à celle de DEC (19%) (Ndiaye et Ayad, 2006). La comparaison des données de l’EDS-IV avec celles de l’EDS-II montre que la prévalence de DEC chez les femmes a légèrement augmenté, passant de 15% en 1992-93 à 18% en 2005 (Ndiaye et al, 1994 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Cependant les échantillons des deux enquêtes ne sont pas strictement comparables : l’EDS-IV porte sur des femmes en âge de procréer alors que l’EDS-II porte sur des mères ayant eu une naissance dans les cinq années ayant précédé l’enquête. De plus, les enquêtes n’ont pas été réalisées au cours de la même période de l’année, l’EDS-II ayant été conduite en période de soudure, et l’EDS-IV en dehors. Avec la même limitation, on observe que la proportion de femmes en surpoids ou obèse (IMC ≥ 25 kg/m²) a fortement augmenté entre 1992-93 et 2005, passant de 16% à 22% (Ndiaye et al, 1994 ; Ndiaye et Ayad, 2006). En conclusion, le Sénégal doit donc faire face à un « double fardeau de malnutrition » : une sous-alimentation persistante, particulièrement chez les enfants et chez les femmes vivant en milieu rural, et l’augmentation de la prévalence de surpoids et d’obésité chez les femmes vivant en milieu urbain. L’enjeu pour le Sénégal consiste à mettre au point des programmes et des politiques efficaces de prévention et de contrôle des deux aspects de ce « double fardeau ».

Page 41: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

41

Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes Anthropométrie des femmes adultes

Taille Indice de masse corporelle¹

(kg/m²) (IMC)

Pourcentage de femmes avec un IMC

<18,5 18,5-24,9 25,0-29,9 ≥30,0

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif Moyenne

(cm)

% de femmes avec une taille

< 1,45m Effectif

Moyenne (kg/m²) (déficit

énergétique chronique)

(normal) (surpoids) (obésité)

Total 15-49 4621 162,9 0,4 4168 22,3 18,2 59,9 14,6 7,2

Age

15-19 1161 162,2 0,9 1087 20,0 33,8 60,4 4,9 1,0

20-24 868 162,8 0,5 770 21,4 17,7 68,9 10,3 3,1

25-29 783 163,5 0,1 674 21,9 15,9 65,6 13,4 5,1

30-34 604 163,3 0,3 524 23,3 11,0 58,4 24,0 6,6

35-39 481 163,5 0,0 417 23,9 9,8 53,0 23,6 13,6

40-44 401 162,5 0,5 380 25,0 8,8 51,6 19,6 19,9

45-49 323 162,9 0,6 318 26,1 5,8 45,3 27,8 21,1

Résidence

Urbaine 15-49 2280 163,5 0,3 2129 23,1 17,9 52,9 18,2 10,9

Rurale 15-49 2340 162,3 0,6 2039 21,5 18,6 67,2 10,9 3,4

Région*

Dakar 15-49 1233 163,4 0,3 1172 23,2 17,4 52,1 18,8 11,7

Diourbel 15-49 474 163,8 0,3 421 21,5 19,1 65,1 12,4 3,4 Fatick 15-49 216 162,7 0,0 199 21,9 16,6 68,3 11,1 4,0 Kaolack 15-49 501 163,6 0,4 440 21,8 17,1 66,8 12,1 4,0 Kolda 15-49 347 159,1 1,0 295 21,5 16,3 69,1 11,1 3,4 Louga 15-49 271 163,4 0,0 238 21,0 24,7 63,0 8,7 3,6 Matam 15-49 164 163,2 1,7 145 21,3 26,5 57,9 11,4 4,2 Saint-Louis 15-49 269 163,2 0,7 237 22,4 19,8 56,4 15,9 7,9 Tambacounda 15-49 264 161,7 0,4 224 21,9 15,5 67,3 12,5 4,7 Thiès 15-49 677 163,6 0,2 616 22,6 18,5 56,4 15,6 9,5

Enquête

Démographique et de Santé au

Sénégal 2005 (EDS-IV)

(fév.– mai 2005) (Ndiaye et Ayad,

2006)

Ziguinchor 15-49 205 160,2 1,2 182 22,6 14,7 61,8 16,2 7,3 ¹ Exclusion des femmes enceintes et des femmes ayant accouché dans les 2 mois précédant l’enquête * Voir carte en annexe 2 Note: l'échantillon est composé de femmes en âge de procréer.

Page 42: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

42

Tableau 17 : Anthropométrie des femmes adultes (suite) Anthropométrie des femmes adultes

Taille Indice de masse corporelle¹

(kg/m²) (IMC)

Pourcentage de femmes avec un IMC

<18,5 18,5-24,9 25,0-29,9 ≥30,0

Nom et date de l'enquête

(mois/année) (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif Moyenne

(cm)

% de femmes avec une taille

< 1,45m Effectif

Moyenne (kg/m²) (déficit

énergétique chronique)

(normal) (surpoids) (obésité)

Total 15-49 3460 162,4 0,1 2786 21,9 14,9 69,1 12,3 3,7

Age

15-19

279 162,2 0,4 220 20,4 21,8 n.d. n.d. n.d. 20-34 2243 162,7 0,1 1766 21,6 15,9 n.d. n.d. n.d. 35-49 938 161,8 0,0 800 22,8 11,1 n.d. n.d. n.d. Résidence

Urbaine 15-49 1179 162,6 0,1 961 23,0 10,8 n.d. n.d. n.d. Rurale 15-49 2281 162,3 0,1 1825 21,2 17,2 n.d. n.d. n.d. Région

Ouest 15-49 1109 162,6 0,0 911 22,9 9,3 n.d. n.d. n.d. Centre 15-49 1323 163,0 0,2 1060 21,3 15,8 n.d. n.d. n.d. Sud 15-49 436 159,6 0,2 336 21,7 16,7 n.d. n.d. n.d. Nord-Est 15-49 592 162,6 0,0 479 21,3 22,5 n.d. n.d. n.d. Niveau d'instruction

Aucune instruction 15-49 2811 162,2 0,1 2250 21,6 16,0 n.d. n.d. n.d. Primaire 15-49 451 162,4 0,0 373 22,8 11,8 n.d. n.d. n.d.

Enquête

Démographique et de Santé Sénégal

1992 (EDS II)

(nov. 1992– août 1993)

(Ndiaye et al., 1994)

Secondaire ou plus 15-49 198 164,7 0,0 163 23,6 7,4 n.d. n.d. n.d. ¹ Exclusion des femmes enceintes et des femmes ayant accouché dans les 2 mois précédant l’enquête Note: l'échantillon est composé de mères d’enfants de moins de 5 ans. n.d. : non disponible Pour le total, les prévalences de déficit énergétique chronique, de "normal", de surpoids et d'obésité proviennent de la base de données de DHS (STATcompiler; Macro International Inc.).

Page 43: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

43

Anthropométrie des hommes adultes Aucune enquête représentative au niveau national n’est actuellement disponible sur l’anthropométrie des hommes adultes au Sénégal. Selon l’enquête réalisée en 1990-91 dans le département de Podor sur des hommes âgés de 16 à plus de 40 ans, un homme sur cinq souffrait de déficit énergétique chronique (IMC<18,5 kg/m2). A l’opposé, 11% des hommes étaient en surpoids (défini ici par un IMC>25,5 kg/m2) (Bénéfice et al, 1992).

II.6 Carence en micronutriments

Troubles dus à la carence en iode (TCI)

Prévalence du goitre et taux d’iode urinaire

A la fin des années 80, l’OMS estimait que la prévalence des troubles dus à la carence en iode était très élevée au Sénégal (cité par Dillon et al, 2000). En 1995-97, une enquête a été réalisée au Sénégal Oriental et en Casamance, zones réputées comme étant à forte endémie goitreuse, en préalable au lancement d’une campagne nationale de commercialisation de sel iodé (Dillon et al., 2000). L’enquête a inclus les quatre départements du Sénégal Oriental (Bakel, Goudiry, Kédougou et Tambacounda) et les quatre départements de la Casamance (Vélingara, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor). Dans les départements de Tambacounda et de Ziguinchor, les milieux urbain et rural ont été distingués car le risque de développer des TCI est plus important en milieu rural. Au total, l’échantillon de l’enquête se composait de 9 544 hommes et femmes âgés de 10 à 50 ans (Dillon et al., 2000). Les résultats de cette enquête indiquaient une prévalence de goitre total de 27% dans cette tranche d’âge. Les disparités régionales étaient marquées : la prévalence de goitre total était de 34% au Sénégal Oriental et de 23% en Casamance. Au Sénégal Oriental, elle atteignait 82% dans le département de Kédougou, une zone montagneuse, éloignée des axes de communication et où l’alimentation est peu diversifiée. En Casamance, la prévalence de goitre était quasi-identique dans l’ensemble des départements (environ 30%), à l’exception du département de Ziguinchor, où la prévalence n’était que de 13% en milieu urbain et de 14% en milieu rural. Au contraire, à Tambacounda, de fortes disparités de prévalence étaient observées entre le milieu urbain (15%) et le milieu rural (33%), disparités probablement liées à une diversité alimentaire plus grande et à une consommation plus importante de poisson en milieu urbain. L’enquête montre que la prévalence de goitre était plus élevée chez les femmes (33%) que chez les hommes (20%). Il n’a pas été observé de cas de crétinisme (Dillon et al., 2000 ; OMS, Database on Iodine Deficiency). Le dosage de l’iode urinaire a été effectué sur 8 797 sujets de l’échantillon. Dans l’ensemble des deux zones (Sénégal Oriental et Casamance), près des deux tiers (64%) des sujets enquêtés avaient un taux d’iode urinaire inférieur au seuil de 100 µg/L. La prévalence de la carence sévère en iode (taux d’iode urinaire inférieur à 20 µg/L) était de 22%, celle de la carence modérée (taux entre 20 et 49 µg/L) était de 25% et celle de la carence légère (taux entre 50 et 99 µg/L) était de 18%. A l’exception de Kolda et de Ziguinchor urbain, dans l’ensemble des autres départements la médiane du taux d’iode urinaire était inférieure à 100 µg/L (Dillon et al., 2000). En 2003, une enquête réalisée chez des enfants d’âge scolaire (dans les ménages) a été conduite dans le département de Vélingara (région de Kolda – Casamance) (MICAH, 2004). Cette zone a été choisie en raison de sa pauvreté et de sa forte exposition à la malnutrition. Selon cette étude, parmi 677 enfants de 6 à 12 ans vivant en milieu urbain, la prévalence de goitre total était de 2,2%. En milieu rural, parmi 878 enfants du même groupe d’âge, 1,2% d’entre eux présentaient un goitre (MICAH, 2004 ; OMS, Database on Iodine Deficiency). Selon ces résultats, les TCI ne constituent pas un problème de santé publique dans cette zone. En 2007, une enquête d’évaluation du programme d’iodation du sel, réalisée chez 4 234 sujets âgés de 6 à 24 ans, a été conduite dans les régions de Tambacounda et Kolda (IFRPDSP, 2007). Les résultats ont montré une baisse importante de la prévalence de goitre de 40% entre 1993-1996 à moins de 5% en 2007, liée certainement à l’augmentation de la disponibilité de sel iodé dans ces deux régions (IFRPDSP, 2007).

Page 44: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

44

La cause principale des TCI est l'insuffisance d'apport alimentaire en iode. La quantité d'iode présente dans le sol varie et influence la concentration d'iode dans l'eau et dans les aliments en fonction de leur lieu de culture (FAO, 2001). Le faible taux d’iode dans les sols est une des causes principales de goitre, en particulier dans les zones montagneuses du pays. Une étude nationale est nécessaire pour évaluer la magnitude et la sévérité des troubles dus à la carence en iode et adapter les stratégies mises en oeuvre en fonction des régions et des groupes de population.

Iodation du sel au niveau des ménages

Le Sénégal a adopté l’iodation universelle du sel en 1994 et a commencé à produire et à distribuer du sel iodé fin 1995. La priorité dans la distribution au niveau national a été accordée, dans un premier temps, aux régions d’endémie goitreuse, Tambacounda et Kolda (GdS et UNICEF, 1996). Un comité permanent, sous la coordination du Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, a été mis en place en 1994 ainsi qu’un comité de suivi des objectifs globaux entre 1999 et 2002. Le comité permanent est chargé de la mise en œuvre des plans d’opération annuels ; le comité de suivi est chargé des orientations stratégiques et du suivi de l’exécution des plans d’opération. De petits producteurs de sel iodé se sont organisés en groupements d’intérêt économique et bénéficient du renforcement de leur capacité de gestion et de production grâce à l’appui de l’UNICEF. Ce programme est soutenu par un contrôle du sel iodé et des activités de sensibilisation. Cependant, seulement 53% du sel produit par les petits et moyens producteurs est correctement iodé. De plus, le Sénégal exporte du sel dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. Un appui aux activités d’iodation du sel est intégré dans le Programme de Renforcement de la Nutrition (PRN) actuellement en cours (RdS/CLM, 2007). La disponibilité en sel iodé dans les ménages est documentée au niveau national par l’EDS-IV de 2005, par l’Enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur l’enfance MICS-II de 2000 et par l’Enquête d’Evaluation des Objectifs Intermédiaires de 1996 (Ndiaye et Ayad, 2006 ; GdS et UNICEF, 2000 ; GdS et UNICEF, 1996). De plus, en 2007, une étude a été conduite dans les régions de Tambacounda et de Kolda (IFRPDSP, 2007). Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005, parmi les ménages testés, seulement 41% des ménages disposaient de sel adéquatement iodé (≥15 ppm) et 36% disposaient de sel non iodé (0 ppm). En milieu urbain, 58% des ménages disposaient de sel adéquatement iodé, contre 26% en milieu rural. Les écarts interrégionaux étaient également importants: seuls 19% des ménages disposaient de sel adéquatement iodé dans les régions de Fatick et de Ziguinchor contre 71% dans la région de Dakar (Ndiaye et Ayad, 2006). En 1996, au niveau national, 9% seulement des ménages disposaient de sel iodé (seuil non précisé). En 2000, selon les données de MICS-II, 16% des ménages testés disposaient de sel adéquatement iodé (≥15 ppm) (GdS et UNICEF, 2000). A Tambacounda et à Kolda, respectivement 43% et 32% des ménages disposaient de sel iodé en 1996, un pourcentage élevé en comparaison avec le niveau national, qui s’expliquait par le fait que la priorité dans la distribution de sel iodé avait été accordée dans un premier temps à ces deux régions d’endémie goitreuse (GdS et UNICEF, 1996). En 2007, la proportion a atteint 95% et 63% respectivement dans les deux régions, mais comme en 1996, le niveau d’iodation n’est pas renseigné (IFRPDSP, 2007). La consommation de sel iodé reste encore largement insuffisante, à la fois en terme de couverture géographique et en terme de l’adéquation du niveau d’iode dans le sel. Les efforts doivent porter à la fois sur la disponibilité de sel adéquatement iodé au niveau des ménages et sur la promotion de sa consommation. Il est essentiel d’assurer le suivi de cette intervention et son impact sur le niveau des TCI dans la population sénégalaise.

Page 45: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

45

Tableau 18 : Iodation du sel au niveau des ménages Niveau d'iode dans le sel Nom et date de

l’enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Nombre de ménages avec

sel testé Aucun

(0 ppm) Inadéquat (<15 ppm)

Adéquat (≥15 ppm)

Pourcentage de ménages testés

Total 7113 35,9 22,7 41,3 96,0

Résidence

Urbaine 3427 21,4 21,1 57,5 95,4 Rurale 3686 49,5 24,2 26,3 96,5 Région*

Dakar 2008 11,4 18,1 70,5 95,1

Diourbel 669 33,9 34,8 31,3 91,9

Fatick 414 64,2 17,3 18,6 96,8

Kaolack 715 53,4 17,8 28,8 95,4

Kolda 553 48,0 27,9 24,1 98,6

Louga 400 39,6 25,6 34,8 97,5

Matam 228 38,9 25,5 35,7 95,4

Saint Louis 466 40,4 20,7 39,0 97,1

Tambacounda 412 27,4 33,2 39,4 99,0

Thiès 930 44,1 26,3 29,6 96,7

Enquête

Démographique et de Santé au

Sénégal 2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 318 72,4 8,8 18,8 97,2 Note: ppm = parties par million * Voir carte en annexe 2

Carence en vitamine A (CVA)

Prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A

Aucune étude représentative au niveau national n’est actuellement disponible sur la prévalence de la carence clinique et sub-clinique en vitamine A chez les jeunes enfants sénégalais. Seules des études régionales sont disponibles. En 2003, l'enquête de base du programme MICAH dans le département de Vélingara (région de Kolda) a évalué la prévalence de cécité nocturne chez les jeunes enfants. Selon les résultats de cette enquête, parmi 246 enfants âgés de 2 à 5 ans vivant en milieu urbain, la prévalence de cécité nocturne était de 0,4%. En milieu rural, parmi 335 enfants du même âge, 0,3% étaient atteints de cécité nocturne (MICAH, 2004 ; OMS, Database on Vitamin A Deficiency). Bien que la taille de l’échantillon soit très faible, les résultats font conclure à l’existence d’un problème de santé publique « léger » dans cette zone (OMS, 2009). En 1991, selon une enquête réalisée dans le département de Linguère (région de Louga) sur un échantillon composé de 271 enfants âgés de 2 à 4 ans, le pourcentage d’enfants ayant une concentration en rétinol plasmatique inférieure à 0,70 µmol/L était de 72% (Rankins et al., 1993 ; OMS, Database on Vitamin A Deficiency). La prévalence de la carence sub-clinique en vitamine A était donc largement supérieure au seuil défini par l’OMS (20%) pour considérer la carence en vitamine A comme un problème de santé publique de niveau sévère dans ce département (OMS, 2009). Enfin, en 1988, l’enquête sur la prévalence de la malnutrition et du déficit en vitamine A dans les régions de Diourbel et de Fatick révélait que, sur un échantillon composé de 865 enfants de 2 à 7 ans, la prévalence de cécité nocturne était très élevée, estimée à 14% (INSERM, 1988 ; OMS, Database on Vitamin A Deficiency). Une étude nationale sur la carence en vitamine A des jeunes enfants est indispensable afin d’évaluer le niveau actuel de sévérité de cette carence sur l’ensemble du pays. Chez les femmes, la carence clinique en vitamine A (basée sur la cécité nocturne) a été évaluée au niveau national par l’EDS-IV (Ndiaye et Ayad, 2006). Le pourcentage de femmes atteintes de cécité nocturne durant leur dernière grossesse était de 12,7%. Ajustée pour la cécité diurne, la proportion de femmes atteintes de cécité nocturne est de 2,0%, prévalence inférieure au seuil de 5,0% défini par l’OMS pour considérer que la carence en vitamine A est un problème de santé publique (Ndiaye et Ayad, 2006 ; OMS, 2009). La prévalence de cécité nocturne ajustée est deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Elle varie de 4,7% dans la région de Matam à 0,5% à Ziguinchor (Ndiaye et Ayad, 2006).

Page 46: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

46

Tableau 19 : Prévalence de la carence clinique en vitamine A chez les mères durant leur dernière grossesse

Prévalence de cécité nocturne durant la grossesse¹ Nom et date de l’enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (années) Nombre de

mères Pourcentage non-ajusté

Pourcentage ajusté pour la cécité diurne

Total 15-49 6927 12,7 2,0

Résidence

Urbaine 15-49 2689 10,8 1,3

Rurale 15-49 4238 13,9 2,5

Région*

Dakar 15-49 1365 11,3 1,2

Diourbel 15-49 812 18,2 2,6

Fatick 15-49 386 11,1 1,4

Kaolack 15-49 861 12,4 3,1

Kolda 15-49 638 17,0 1,4

Louga 15-49 453 10,5 3,7

Matam 15-49 286 13,0 4,7

Saint-Louis 15-49 446 9,8 2,3

Tambacounda 15-49 498 10,9 1,6

Thiès 15-49 937 11,8 1,3

Enquête

Démographique et de Santé au Sénégal

2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 15-49 246 10,6 0,5 ¹ Durant la dernière grossesse des femmes ayant eu une naissance vivante dans les 5 ans précédant l'enquête * Voir carte en annexe 2 Au Sénégal, la principale cause de carence en vitamine A est liée à une faible consommation de produits d’origine animale (lait/produits laitiers, oeufs), produits riches en rétinol, forme facilement absorbable de la vitamine A, et de fruits et légumes riches en bêtacarotène (épinard, amarante, mangue, papayes, etc.). Les disponibilités alimentaires en fruits et légumes ont augmenté, mais elles restent toutefois faibles. Les produits d’origine animale sont peu disponibles (celles en produits laitiers tendent à la baisse) et leur coût généralement élevé limite leur consommation par les ménages (FAO, Faostat). Selon les données de l’EDS-IV, la proportion d’enfants de moins de 3 ans ayant consommé, dans les 24 heures précédant l’enquête, des aliments riches en vitamine A - lait/produits laitiers et fruits/légumes riches en vitamine A - reste faible (Ndiaye et Ayad, 2006). Au Sénégal, les principales sources de vitamine A dans l’alimentation proviennent d’aliments d’origine végétale, qui contiennent du bêtacarotène dont la biodisponibilité est très inférieure à celle du rétinol. La diversification alimentaire, et notamment une consommation plus importante de fruits et légumes riches en vitamine A, produits généralement plus accessibles financièrement que les produits d’origine animale, est indispensable pour lutter durablement contre la carence en vitamine A.

Supplémentation en vitamine A

La supplémentation en vitamine A des jeunes enfants est documentée au niveau national par l’EDS-IV de 2005 et par l’Enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur l’enfance MICS-II de 2000 (Ndiaye et Ayad, 2006 ; GdS et UNICEF, 2000). Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005 (Tableau 20), 75% des enfants âgés de 6 à 59 mois ont reçu un supplément de vitamine A durant les 6 mois précédant l’enquête. La couverture de supplémentation en vitamine A est légèrement plus étendue en milieu urbain qu’en milieu rural. C’est dans la région de Matam que le pourcentage d’enfants ayant reçu un supplément de vitamine A est le plus faible (60%) (Ndiaye et Ayad, 2006). La comparaison des données de l’EDS-IV de 2005 avec celles de MICS-II de 2000 semble montrer un léger recul de la couverture de supplémentation en vitamine A des jeunes enfants qui pourrait toutefois être du à des différences méthodologiques (GdS et UNICEF, 2000 ; Ndiaye et Ayad, 2006). Si la couverture de supplémentation en vitamine A des enfants de moins de 5 ans est plutôt large, celle des mères en post-partum est en revanche bien plus limitée. Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005, à peine plus d’un quart des mères ayant eu une naissance dans les 5 années précédant l’enquête ont reçu un supplément de vitamine A dans les deux mois suivant l’accouchement. En milieu rural, 21% seulement des mères ont bénéficié d’un supplément de vitamine A, contre 37% en milieu urbain. La couverture de

Page 47: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

47

supplémentation des mères est particulièrement limitée dans la région de Matam (14%). C’est dans cette même région que la prévalence de cécité nocturne (ajustée) chez les femmes au cours de la grossesse est la plus élevée (5%) (Ndiaye et Ayad, 2006). Dans l’enquête MICS-II (2000), l’échantillon était composé de femmes avec une naissance dans les 12 mois précédant l’enquête, alors que celui de l’EDS-IV (2005) est composé de femmes qui ont eu une naissance dans les 5 ans précédant l’enquête, ce qui peut entraîner un biais de comparaison. En 2000, 29% des mères avec une naissance dans les 12 mois précédant l’enquête avaient reçu un supplément de vitamine A dans les 2 mois post-partum (GdS et UNICEF, 2000). La couverture de supplémentation en vitamine A des femmes en post-partum doit être fortement étendue.

Tableau 20 : Supplémentation en vitamine A des enfants et des mères Enfants Mères

Nom et date de l’enquête

(Référence)

Caractéristiques des sujets Age

(mois) Sexe

Effectif d'enfants

Pourcentage d'enfants ayant

reçu des suppléments de vit.A dans les 6 mois précédant

l'enquête

Age (années)

Effectif de

mères¹

Pourcentage de mères ayant reçu des suppléments

de vit. A dans les 2 mois post-partum

Total 6-59 M/F 8413 75,3 15-49 6927 27,3

Sexe

6-59 M 4350 74,7 15-49

6-59 F 4064 76,0 15-49

Résidence

Urbaine 6-59 M/F 3131 77,5 15-49 2689 36,8

Rurale 6-59 M/F 5282 74,0 15-49 4238 21,2

Région*

Dakar 6-59 M/F 1513 76,8 15-49 1365 40,2

Diourbel 6-59 M/F 1008 77,7 15-49 812 23,6

Fatick 6-59 M/F 497 82,1 15-49 386 31,6

Kaolack 6-59 M/F 1079 72,8 15-49 861 23,2

Kolda 6-59 M/F 731 83,8 15-49 638 19,3

Louga 6-59 M/F 587 71,3 15-49 453 25,4

Matam 6-59 M/F 365 59,7 15-49 286 13,9

Saint-Louis 6-59 M/F 545 66,0 15-49 446 21,2

Tambacounda 6-59 M/F 638 68,6 15-49 498 22,0

Thiès 6-59 M/F 1163 78,1 15-49 937 28,7

Enquête

Démographique et de Santé au

Sénégal 2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 6-59 M/F 288 85,1 15-49 246 31,0 ¹ Femmes qui ont eu une naissance dans les 5 années précédant l'enquête. Pour les femmes ayant eu 2 naissances ou plus durant cette période de 5 ans, les données concernent la naissance la plus récente. * Voir carte en annexe 2

Plusieurs stratégies sont élaborées et mises en œuvre au Sénégal pour lutter contre les carences en vitamine A. Parmi celles-ci, on trouve la promotion de l’allaitement maternel et d’une alimentation complémentaire adéquate, un programme de supplémentation de routine avec des capsules de vitamine A, administrées tous les 4-6 mois chez les enfants de 6 à 59 mois, et un programme de supplémentation de routine des femmes dans les 6-8 semaines post-partum. Le programme de supplémentation de masse des jeunes enfants a débuté en 1999. Il comprend plusieurs types de campagnes - Journées Nationales de Vaccination (JNV), Journées Nationales de Micronutriments (JNM), les Journées de Survie de l’Enfant (JSE), etc. - dont l’application a varié au cours du temps et en terme de couverture géographique. Les JNV, qui assurent une large couverture de supplémentation, ont tendance à disparaître. Des efforts importants sont faits pour soutenir et développer les campagnes de supplémentation de masse, notamment à travers les JSE, organisées 2 fois par an dans tous le pays (MSPM, 2005 ; UNICEF, sans date). En plus de la supplémentation en vitamine A des enfants de 6 à 59 mois, ces journées incluent notamment le déparasitage des enfants de 12 à 59 mois, la distribution de moustiquaires imprégnées et la supplémentation en vitamine A des femmes post-partum dans certaines régions (UNICEF, sans date). Au cours des JSE de 2008, 80% des enfants ciblés ont été supplémentés en vitamine A et déparasités et 700 000 moustiquaires imprégnées ont été distribuées (UNICEF, sans date).

Page 48: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

48

Par ailleurs, la fortification des huiles industrielles en vitamine A a été initiée en 2006 avec l’adoption d’un plan stratégique et rendue obligatoire en 2009 (RdS, 2009). Le Comité Sénégalais pour la Fortification des Aliments en Micronutriments (COSFAM) coordonne cette stratégie. Enfin, la promotion de la consommation quotidienne d’aliments riches en vitamine A est une composante importante de la politique nationale de nutrition.

Anémie ferriprive

Prévalence de l’anémie

L’EDS-IV de 2005 est la seule enquête représentative au niveau national qui documente l’anémie des jeunes enfants et des femmes en âge de procréer (Ndiaye et Ayad, 2006). Selon les résultats de l’EDS-IV de 2005, la prévalence de l’anémie chez les enfants âgés de 6 à 59 mois atteint 83% au niveau national (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence chez les enfants d’âge préscolaire est donc largement supérieure au seuil de 40% retenu par l’OMS pour définir l’anémie comme un problème de santé publique de niveau sévère dans le pays (OMS, 2001). Parmi les enfants de moins de 5 ans, 20% souffrent d’anémie légère, 55% d’anémie modérée et 7% souffrent d’anémie sévère14. La prévalence de l’anémie (toute anémie) est un peu plus élevée chez les garçons que chez les filles, et plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Entre l’âge de 6 et 11 mois, l’anémie touche déjà 83% des enfants et la prévalence atteint 92% chez les enfants âgés de 12 à 23 mois (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence élevée de l’anémie chez les enfants de 6 à 23 mois est notamment liée à des pratiques inadéquates d’alimentation de complément. De plus, entre l’âge de 12 et 23 mois, les enfants explorent davantage leur environnement et sont par conséquent plus exposés à la contamination par des parasites pouvant aggraver les anémies nutritionnelles. La prévalence de l’anémie diminue après l’âge de 23 mois mais reste à un niveau très élevé. A l’exception des régions de Ziguinchor et de Dakar où la prévalence est plus faible, dans l’ensemble des autres régions plus de 80% des enfants sont atteints d’anémie et dans la région de Diourbel la prévalence atteint 92%. La prévalence de l’anémie sévère atteint ou dépasse 10% dans les régions de Kaolack, de Tambacounda et de Fatick (Ndiaye et Ayad, 2006).

14 L’anémie est qualifiée de légère si le taux d’hémoglobine se situe entre 10,0 et 10,9 g/dL, de modérée si ce taux se situe entre 7,0 et 9,9 g/dL et de sévère si le taux d’hémoglobine est inférieur à 7,0 g/dL.

Page 49: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

49

Tableau 21 : Prévalence de l’anémie chez les enfants d’âge préscolaire Pourcentage d'enfants avec Nom et date de

l’enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets

Age (mois)

Sexe Effectif Toute anémie (Hb<11,0 g/dL)

Anémie sévère (Hb<7,0 g/dL)

Total 6-59 M/F 2517 82,6 7,4

Sexe

6-59 M 1293 85,0 8,7

6-59 F 1224 80,0 6,1

Age

6-11 M/F 275 82,6 4,6

12-23 M/F 582 92,4 10,3

24-35 M/F 547 85,4 8,5

36-47 M/F 597 80,7 7,9

48-59 M/F 516 70,7 4,0

Résidence

Urbaine 6-59 M/F 889 76,8 5,1

Rurale 6-59 M/F 1628 85,7 8,7

Région*

Dakar 6-59 M/F 387 68,8 5,5

Diourbel 6-59 M/F 291 92,4 5,5

Fatick 6-59 M/F 162 88,7 10,0

Kaolack 6-59 M/F 348 87,6 13,0

Kolda 6-59 M/F 254 80,0 6,9

Louga 6-59 M/F 159 87,3 8,7

Matam 6-59 M/F (90) (85) (9)

Saint-Louis 6-59 M/F 169 83,2 5,7

Tambacounda 6-59 M/F 148 88,4 10,9

Thiès 6-59 M/F 394 83,8 4,6

Enquête

Démographique et de Santé au Sénégal

2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 6-59 M/F 114 64,5 3,7 Hb : Hémoglobine. * Voir carte en annexe 2 Les données entre parenthèse sont basées sur un effectif faible et sont donc à interpréter avec prudence.

Aucune enquête nationale ne documente l’anémie des enfants d’âge scolaire. Seule une enquête régionale, réalisée en 1994 en milieu scolaire (élémentaire) dans le département de Dakar, a étudié l’anémie dans ce groupe de population (Guèye, 1994). L’échantillon de cette étude était composé de 774 élèves (386 filles et 388 garçons) âgés de 5 à 15 ans ou plus15. L’anémie a été définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 12 g/dL. Les résultats de cette enquête indiquent une prévalence de l’anémie de 34% dans ce groupe de population (Guèye, 1994). Il faut cependant noter que cette étude a été réalisée en milieu scolaire et, de plus, dans le département de Dakar, où les conditions socio-économiques sont généralement plus favorables. La prévalence de l’anémie est plus élevée chez les garçons (38%) que chez les filles (29%) (Guèye, 1994). En raison d’effectifs faibles, les résultats désagrégés par âge, niveau scolaire, et résidence ne sont pas interprétables. Cette étude a évalué également l’impact de l’anémie sur la scolarité des élèves ; les résultats montrent qu’en moyenne les élèves anémiés s’absentent deux fois plus que les élèves non anémiés, et ce le plus souvent pour des raisons médicales. L’impact de l’anémie sur les performances scolaires peut donc être important. Enfin, cette étude met en évidence un état nutritionnel des enfants anémiés plus défavorable que celui des enfants non anémiés. La prévalence de maigreur est deux fois plus élevée chez les enfants anémiés (8%) que chez les enfants non anémiés (4%). La prévalence de retard de croissance est également plus élevée chez les enfants anémiés (Guèye, 1994).

15 Les plus de 15 ans ne représentent que 1% de l’effectif total.

Page 50: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

50

Chez les femmes adultes, la prévalence de l’anémie a été évaluée au cours de l’EDS-IV de 2005. Elle est de 59% ; 37% des femmes présentent une anémie légère, 19% une anémie modérée et 3% une anémie sévère16 (Ndiaye et Ayad, 2006). La prévalence de l’anémie varie assez peu selon l’âge, bien qu’elle soit légèrement plus élevée chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans que chez les femmes plus âgées (Tableau 22). Selon le statut physiologique, la prévalence est plus élevée chez les femmes enceintes que chez celles qui allaitent ou qui ne sont ni enceintes ni allaitantes (Ndiaye et Ayad, 2006). Chez les femmes enceintes, l’anémie peut avoir des conséquences importantes sur le déroulement et l’issue de la grossesse. L’anémie augmente les risques de mortalité maternelle, mais aussi les risques de retard de croissance intra-utérin et d’accouchement avant terme, principales causes d’un faible poids de naissance de l’enfant (Scholl et al., 1992 ; Rasmussen, 2001). L’allaitement ne semble pas augmenter le risque d’anémie de manière significative. La prévalence de l’anémie est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Des disparités importantes sont également mises en évidence selon les régions, avec une prévalence sensiblement plus élevée dans la région de Diourbel, comme ce qui était observé chez les jeunes enfants (Ndiaye et Ayad, 2006).

Tableau 22 : Prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer Pourcentage de femmes avec

Nom et date de l’enquête

(Référence) Caractéristiques des sujets

Age (années)

Effectif

Toute anémie (femmes enceintes

Hb<11,0 g/dL ; femmes non enceintes

Hb<12,0 g/dL)

Anémie sévère (toutes les femmes

Hb<7,0g/dL)

Total 15-49 4439 59,1 2,9

Age

15-19 1102 60,5 3,1

20-24 836 62,5 2,6

25-29 753 59,3 2,7

30-34 586 57,0 2,8

35-39 461 53,7 2,1

40-44 389 59,4 3,7

45-49 313 56,7 3,9

Statut physiologique

Enceinte 15-49 352 70,6 5,1

Allaitante 15-49 1086 59,8 1,4

Non-enceinte/non-allaitante 15-49 3001 57,5 3,2

Résidence

Urbaine 15-49 2217 54,4 2,9

Rurale 15-49 2223 63,9 2,9

Région*

Dakar 15-49 1217 51,6 3,3

Diourbel 15-49 428 72,8 3,0

Fatick 15-49 213 66,8 4,6

Kaolack 15-49 490 65,8 2,6

Kolda 15-49 325 52,4 1,5

Louga 15-49 252 66,4 3,6

Matam 15-49 149 57,9 4,4

Saint-Louis 15-49 264 60,8 2,6

Tambacounda 15-49 250 65,2 3,5

Thiès 15-49 649 59,4 2,4

Enquête

Démographique et de Santé au Sénégal

2005 (EDS-IV)

(Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 15-49 203 43,6 0,9 Hb : Hémoglobine * Voir carte en annexe 2 Note : l’échantillon se compose de femmes en âge de procréer.

Aucune donnée n’est actuellement disponible sur l’anémie des hommes adultes au Sénégal.

16 Les femmes avec un taux d'hémoglobine <7,0 g/dL ont une anémie sévère ; les femmes avec un taux d'hémoglobine entre 7,0 et 9,9 g/dL ont une anémie modérée ; les femmes enceintes avec un taux d'hémoglobine entre 10,0 et 10,9 g/dL et les femmes non enceintes avec un taux entre 10,0 et 11,9 g/dL ont une anémie légère.

Page 51: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

51

L’anémie est principalement liée au type de régime alimentaire qui prévaut au Sénégal. Les données de disponibilités et de consommation alimentaires indiquent un régime essentiellement composé de céréales, groupe d’aliments dans lequel la biodisponibilité du fer est faible. De plus, le mil et le sorgho, céréales importantes dans l’alimentation sénégalaise, contiennent des phytates et des composés phénoliques inhibiteurs de l’absorption du fer (OMS, 2001 ; FAO, 1995). Les disponibilités et la consommation de produits d’origine animale (viande/abats principalement), produits riches en fer héminique facilement absorbable par l’organisme, restent très limitées. Certaines maladies parasitaires, qui provoquent des pertes de sang et donc des pertes anormales de fer, constituent également des causes fréquentes d’anémie. C’est le cas notamment du paludisme, qui sévit de façon endémique au Sénégal, de la schistosomiase et de l’ankylostomiase. Des enquêtes nationales réalisées sur les schistosomiases montrent que la bilharziose urinaire était très répandue et la bilharziose intestinale était endémique dans le delta du fleuve Sénégal (OMS, 2002). Depuis décembre 2005, le déparasitage (distribution de mébendazole, médicament actif sur les géohelminthiases) des enfants de 12-59 mois est couplé à la supplémentation en vitamine A ce qui assure une couverture relativement large (HKI, 2006 ; MSPM/DANSE, 2005 ; OMS, 2008 ; UNICEF, sans date).

Intervention pour lutter contre l’anémie ferriprive

Le Sénégal applique depuis longtemps une politique de lutte contre l’anémie ferriprive, en particulier par une supplémentation en fer des femmes enceintes lors des consultations prénatales. La supplémentation en fer des femmes enceintes a été évaluée, au niveau national, dans l’EDS-IV de 2005. Cette enquête révèle que plus des trois-quarts des femmes ayant eu une naissance dans les 5 années précédant l’enquête ont pris des comprimés de fer (ou du sirop) durant leur dernière grossesse. La couverture de supplémentation en fer des femmes enceintes est donc relativement large. Cependant, 40% seulement des femmes prennent des suppléments de fer pendant au moins 3 mois (Ndiaye et Ayad, 2006). Les disparités concernant la couverture de supplémentation en fer sont peu marquées selon le milieu de résidence. Dans les régions de Ziguinchor et de Thiès, plus de 80% des femmes enceintes ont pris des suppléments de fer pendant la grossesse, alors que dans les régions de Tambacounda et de Matam la couverture apparaît plus limitée (67% et 69% respectivement) (Ndiaye et Ayad, 2006). Il est donc important d’élargir la supplémentation en fer des mères dans ces régions. La couverture de supplémentation en fer des femmes enceintes, plutôt large, doit cependant augmenter.

Tableau 23: Supplémentation en fer : pourcentage de mères ayant pris des comprimés de fer ou du sirop durant la grossesse

Nom et date de l’enquête (Référence)

Caractéristiques des sujets Effectifs de mères ayant une naissance dans les 5 années

précédant l'enquête

Pourcentage ayant pris des comprimés de fer ou du sirop durant la grossesse

Total 6927 77,0

Résidence

Urbaine 2689 79,4

Rurale 4238 75,6

Région*

Dakar 1365 79,6

Diourbel 812 75,4

Fatick 386 77,3

Kaolack 861 78,6

Kolda 638 78,2

Louga 453 70,5

Matam 286 69,1

Saint-Louis 446 73,7

Tambacounda 498 67,1

Thiès 937 82,0

Enquête Démographique et

de Santé au Sénégal 2005

(EDS-IV) (Ndiaye et Ayad, 2006)

Ziguinchor 246 87,7 Note : Pour les femmes ayant eu plusieurs naissances vivantes dans les 5 dernières années, les données concernent la naissance la plus récente. * Voir carte en annexe 2

Page 52: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

52

Pour lutter contre l’anémie ferriprive, le Sénégal s’est également récemment engagé dans un processus de fortification de la farine de blé tendre en fer et acide folique. Dans la mesure où le blé ne représente qu’environ 20% des céréales disponibles pour la consommation humaine, l’effet de cette mesure sera limité et bénéficiera surtout à la population urbaine consommatrice de pain de blé (FAO, Faostat). La lutte contre l’anémie ferriprive repose également sur la promotion de la consommation d’aliments riches en fer (CLM, site internet).

Autres carences en micronutriments Actuellement, il n’y a pas de données disponibles sur les autres carences en micronutriments. Selon les estimations du Groupe Consultatif International sur le Zinc (IZiNCG) basées sur l’analyse des disponibilités alimentaires, un quart de la population sénégalaise serait à risque d’apport inadéquat en zinc. Sur la base de cette estimation et de la prévalence de retard de croissance chez les jeunes enfants, le risque de carence en zinc serait élevé dans la population sénégalaise (IZiNCG, 2004). Une évaluation plus précise de l’importance de cette carence, basée sur des mesures directes, est donc recommandée.

II.7 Politiques et programmes visant à améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire Le Programme Spécial de Sécurité Alimentaire (PSSA), initié en 1996, visait à identifier les principales contraintes pesant sur les filières agricoles (production et commercialisation) en vue de mettre en place des projets d’accroissement durable de la production vivrière et de limiter la dépendance aux importations (aménagements hydrauliques, etc.) (Minvielle et Lailler, 2005). Au cours de la période 1995-2005, phase de démonstration avec un début d’expansion, le PSSA a couvert 451 villages dans l’ensemble du pays (activités productives) et 95 sites urbains pour les micro jardins (FAO, 2010b). En 1999, la Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire a été définie. Un accent particulier était mis sur la coordination inter-institutionnelle et la réalisation d’un système national d’information sur la sécurité alimentaire (Minvielle et Lailler, 2005). A la suite de cette stratégie, le Programme National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (PNASA) a été adopté en 2007 (FAO, 2010a). Ce programme coexiste avec une autre stratégie de sécurité alimente élaborée en 2001 avec l’appui du CILSS (CHN, 2008). Les axes d’intervention du PNASA sont l’accroissement des productions agricoles, à travers la promotion d’activités productives intégrées par zone agricole, et le suivi de la situation alimentaire, la prévention et le traitement des crises grâce à la mise en place d’un système d’alerte précoce décentralisé (CILSS et CSAO, 2008). Par ailleurs, le Sénégal vient de lancer le programme conjoint « Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire » 2010-2012 dont le but est de renforcer la sécurité alimentaire et lutter contre la malnutrition dans les 7 régions les plus affectées par la crise alimentaire (Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Matam, Louga et Diourbel). Le programme, appui aux autres plans stratégiques (notamment au Programme de Renforcement de la Nutrition), vise surtout l'amélioration de la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et de celles qui allaitent, ainsi que l'atténuation de l'impact des crises générées par les changements des prix des denrées alimentaires et la réduction de la production agricole (MDGF, 2009 ; GdS, 2010). Pour assurer la coordination des différentes interventions en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire, le Conseil National de Sécurité Alimentaire (CNSA) a été créé en 1998 et placé sous la tutelle de la Primature. Le CNSA est un mécanisme de pilotage, de concertation, de coordination et de suivi-évaluation de la stratégie et des programmes de sécurité alimentaire. Il assure ainsi la centralisation, l’analyse et la diffusion des informations liées à la sécurité alimentaire et dispose d’un système d’alerte précoce (SAP) renseigné au niveau de ses antennes régionales (CRSA). Des restrictions budgétaires ont nettement entamé les capacités opérationnelles du CNSA (CILSS et CSAO, 2008). Créé en 1998, le CNSA ne fonctionne véritablement que depuis fin 2004. Sur le plan nutritionnel, en 1995 le gouvernement a initié le Projet de Nutrition Communautaire (PNC) en zone urbaine, ciblant ainsi les populations les plus touchées par les politiques d’ajustement structurel et la dévaluation. Le PNC s’appuyait essentiellement sur le suivi et la promotion de la croissance et sur des campagnes d’éducation. Bien que son impact soit limité en raison d’une couverture restreinte (25 villes couvertes en 2000), il a montré des résultats encourageants (Delcombel et al., 2006 ; Badji et Boccanfuso, 2006 ; CLM, [sans date]).

Page 53: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

53

La mission de la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM), créée en 2001, est d’élaborer une politique de nutrition multisectorielle. Dans ce cadre, le Programme décennal de Renforcement de la Nutrition (PRN) a été mis en place en 2002. Ce programme vise à améliorer la croissance des enfants de 0 à 5 ans vivants en zones urbaines ou rurales pauvres et à renforcer les capacités institutionnelles pour la mise en œuvre et l’évaluation des interventions. Le PRN repose sur l’intégration d’objectifs nutritionnels dans les plans des différents ministères et la mise en œuvre d’interventions visant les femmes et les enfants. Les activités incluent notamment le suivi-promotion de la croissance; la distribution de suppléments en fer/vitamine A et de moustiquaires; l’information, éducation et communication pour le changement de comportement, avec notamment l’encouragement à la production et consommation d‘aliments locaux riches en vitamine A et en fer; l’appui aux initiatives communautaires (moulins, maraîchage, etc.). La phase 1 du PRN (2002-2006) a concerné les zones urbaines du PNC et les zones rurales des régions les plus pauvres. Cette phase de test a atteint ses objectifs et l’extension du programme est prévue pour la seconde phase du PRN (2006-2010) (RdS/CLM, 2004 ; Delcombel et al., 2006 ; BM, 2007b ; CLM, site internet). Au niveau du Ministère de la Santé et de la Prévention, la Division de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Survie de l’Enfant (DANSE) a pour mission d’élaborer et de coordonner les activités de nutrition et d’alimentation ; les interventions incluent notamment la PCIME, la PAIN et la prise en charge nutritionnelle des personnes vivant avec le VIH/SIDA. La Lettre de Politique de Développement de la Nutrition, révisée en 2006, doit répondre aux nouveaux enjeux en matière de nutrition; elle se caractérise par un engagement politique renforcé qui place la nutrition au niveau de la Primature, plus haut degré de décision politique. La nutrition, déjà inscrite dans le DSRP de 2002, l’est toujours dans le nouveau DSRP. Les actions qui sont mises en avant sont la PCIME, le PAIN, l’ANJE et le PIC. La vision de la nutrition, conforme aux engagements internationaux, a pour objectif principal la réalisation des OMD à l'horizon 2015. Pour atteindre ces objectifs, le Sénégal mise sur l'extension du PRN au niveau national en mettant particulièrement l'accent sur les activités de promotion et de suivi de l'enfant jusqu'à deux ans et la promotion des comportements adéquats. Au niveau de l'affichage politique, l'exécution de la Lettre de Politique de Développement de la Nutrition est confiée à la CLM (CILSS et CSAO, 2008). La volonté affichée de placer la nutrition et la sécurité alimentaire (ainsi que l’agriculture) parmi les priorités politiques (ancrage à la primature du PNC/PRN/DSRP et du CNSA) n’est cependant pas suivi d’engagements financiers suffisamment significatifs (CILSS et CSAO, 2008).

Page 54: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

54

Annexes Annexe 1 : Zones agro-écologiques du Sénégal

Source : PAM, 2008.

Page 55: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

55

Annexe 2 : Carte des régions administratives du Sénégal (2005)

Source: Ndiaye et Ayad, 2006 Date : 2005

Page 56: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

56

Liste des références Bâ, B . 2006. Etude géographique de l’agriculture en Afrique noire: Analyse des productions céréalières et des systèmes alimentaires au Sénégal. Thèse présentée à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Genève. Badji, M.S. et Boccanfuso, D . 2006. Niveau de vie du ménage et santé nutritionnelle des enfants âgés de 0 à 59 mois au Sénégal : une analyse comparée avant/après la dévaluation du franc CFA. Groupe de Recherche en Economie et Développement International ; Cahier de Recherche 06-14. (disponible à http://pages.usherbrooke.ca/gredi/wpapers/GREDI-0614.pdf) Bénéfice E., Simondon, KB., Sy-Ndiaye, M . 1992. L’eau et la santé dans les contextes du développement. Volet sénégal. Rapport sur la situation alimentaire et nutritionnelle des villageois du périmètre MO6 Bis (Département de Podor, CR de Dodel). Document ORSTOM n° ORSTO/ES/DK/55.92. (disponible à http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_5/b_fdi_01/010014646.pdf) BM. 2007a. Fiche-pays du Sénégal. Banque Mondiale. Washington D.C. (disponible à http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/AFRICAINFRENCHEXT/SENEGALINFRENCHEXTN/0,,menuPK:461490~pagePK:141132~piPK:141107~theSitePK:461478,00.html) BM. 2007b. Senegal - Nutrition Enhancement Program Project. Implementation Completion and Results Report. Report No : ICR000107. Banque Mondiale, Washington D.C. ; Human Development II Africa Region. (disponible à http://www-wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/WDSP/IB/2007/02/15/000020953_20070215115249/Rendered/PDF/ICR000107.pdf) BM. 2006. Rapport Analytique Santé et Pauvreté - Sénégal. Région Afrique, Département du Développement Humain. Série Documents De Travail – No.55. Banque Mondiale. Washington D.C. (disponible à http://siteresources.worldbank.org/INTAFRREGTOPEDUCATION/Resources/444659-1210786813450/H_CSR_Senegal.pdf) BM. World Development Indicators Database. Banque Mondiale. Washington D.C. (disponible à http://devdata.worldbank.org/data-query/) Brüntrup, M., Nguyen, T., Kaps, C . 2006. Le marché du riz au Sénégal. Deutches Institut fur Entwicklungspolitik (DIE), Bonn, Allemagne. (disponible à http://www.rural21.com/uploads/media/ELR_Le_marche_du_riz_au_Senegal_0106.pdf) CHN. 2008. Rapport National d’Investissement Sénégal. Conférence de Haut Niveau sur : L’eau pour l’agriculture et l’énergie en Afrique : les défis du changement climatique. Syrte, Jamahiriya Arabe Libyenne, 15-17 décembre 2008. (disponible à http://www.sirtewaterandenergy.org/docs/reports/Senegal-Rapport2.pdf) CILSS et CSAO . 2008. Profil sécurité alimentaire Sénégal. Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel et Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. (disponible à http://www.cilss.bf/publications/upload/profilSenegalavril2008.pdf) CLM. Sans date. Historique de la lutte contre la malnutrition au Sénégal. Cellule de Lutte contre la Malnutrition, Dakar. (disponible à http://www.clm.sn) CLM. Site internet . Cellule de Lutte contre la Malnutrition, Dakar. (disponible à http://www.clm.sn) Code de sécurité sociale . 1993. Loi n° 73- 37 du 31 juillet 1993 portant code de la sécurité sociale.

Page 57: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

57

CPS/MS, DNSI/MEIC & Macro International Inc . 2007. Enquête Démographique et de Santé du Mali 2006. Cellule de Planification et de Statistique du Ministère de la Santé, Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Commerce, Bamako ; Macro International Inc., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=759&ctry_id=25&SrchTp=ctry&flag=sur CRLP et GREFELS . 2001. Les droits des femmes en matière de santé reproductive au Sénégal. Centre pour le droit et les politiques en matière de santé et de reproduction et Groupe de recherches femme et loi au Sénégal. Rapport alternatif. Préparé pour la 26ème session du Comité sur les droits économiques sociaux et culturels. Delcombel, E., Traoré, B., Kameli, Y . 2006. Système d’information alimentaire et nutritionnelle dans les pays du CILSS : Aide-mémoire de mission au Sénégal. Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS), Institut de Recherche pour le Développement (IRD), Ministère français des Affaires Etrangères. (disponible à http://www.agrhymet.ne/cd%20rom%20NUSAPPS/CILSS_mission_Senegal_FR.pdf) Delpeuch, F., Martin-Prével, Y. , Fouéré, T., Trai ssac P., Mbemba, F., Ly, C., Sy, A., Trèche, S., Maire, B. 1996. L’alimentation de complément du jeune enfant après la dévaluation du franc CFA : deux études de cas en milieu urbain, au Congo et au Sénégal. Bulletin de l’OMS, Volume 74, Numéro 1. Dillon, J.C., Sall, G., Ciornei, G., Faivre, D., Mo nnerie, F., Fouere, T., Chevalier, P . 2000. Prévalence de la carence en iode au Sénégal. Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47. (disponible à http://www.santetropicale.com/resume/94703.pdf) Dop, M.C., Gomis, M. Cl., Gourdon, M., Lesauvage, S . 2003. Outils d’enquête alimentaire par entretien. Elaboration au Sénégal. Paris : IRD Editions. DPNU. World Population Prospects. The 2006 Révision Population Database. Division de la Population des Nations Unies, Département de l’Economie et des Affaires Sociales, Division de la Population. New-York, USA. (disponible à http://esa.un.org/unpp/index.asp) FAO. 2010a. Note d’information – Sénégal. Préparée par la Division de l'appui à l'élaboration des politiques et programmes, Département de la coopération technique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. FAO. 2010b. Programme National pour la Sécurité Alimentaire (Sénégal). Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. FAO. 2008. L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/docrep/011/i0291f/i0291f00.htm) FAO. 2004. Calculating population energy requirements and food needs. Software application. Accompanying: FAO Food and Nutrition Technical Report Series No. 1. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. FAO. 2001. La nutrition dans les pays en développement. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/docrep/004/W0073F/w0073f00.HTM) FAO. 1995. Le sorgho et les mils dans la nutrition humaine. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/docrep/T0818F/T0818F00.htm#Contents) FAO. AQUASTAT Base de données statistiques. Division des Terres et des Eaux. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/nr/water/aquastat/data/query/index.html) FAO. FAOSTAT Base de données statistiques. Division de la Statistique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://faostat.fao.org/site/354/default.aspx)

Page 58: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

58

FAO. FAOSTAT Base de données statistiques - Population, séries annuelles. Division de la Statistique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://faostat.fao.org/site/452/default.aspx) FAO. FAOSTAT Base de données statistiques - Production. Division de la Statistique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://faostat.fao.org/site/339/default.aspx) FAO. FAOSTAT Base de données statistiques - Production agricole, Elevage. Division de la Statistique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://faostat.fao.org/site/573/default.aspx#ancor) FAO. FAOSTAT Base de données statistiques - Statistiques sur les terres. Division de la Statistique. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://faostat.fao.org/site/377/default.aspx#ancor) FAO, AQUASTAT . 2005. Profil de pays, Sénégal. Système d’information de la FAO sur l’eau et l’agriculture. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/nr/water/aquastat/countries/senegal/indexfra.stm) FAO, Division des Forêts . Geographic description – Senegal. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/forestry/18310/en/sen/) FAO, Division des Statistiques . Principaux produits agricoles et alimentaires et producteurs. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/es/ess/top/country.jsp?lang=FR) FAO, Profils FAO de pays et d’information cartographique . Liste des Pays à Faible Revenu et à Déficit Vivrier (novembre 2006). Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/countryProfiles/lifdc.asp?lang=fr) FAO/NEPAD . 2006. Appui à la mise en oeuvre du NEPAD-PDDAA, TCP/SEN/3101 (I), Volume I sur IV, Programme National d’Investissement à Moyen Terme (PNIMT). Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ; Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) ; Gouvernement de la République du Sénégal. (disponible à ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/009/aH214f/aH214f00.pdf) Faye, M.D. 2005. Investigation of Key Aspects for the Sucessful Marketing of Cowpeas in Senegal. Submitted in partial fulfillment of the requirements for the degree PhD in the Department of Agricultural Economics, Faculty of Natural and Agricultural Sciences, University of Free State, Bloemfontein, South Africa. (disponible à http://etd.uovs.ac.za/ETD-db//theses/available/etd-06172005-075653/unrestricted/Mbene.pdf) Faye, J., Ba, O.C., Dieye, P.N., Dansako, M . 2007. Implications structurelles de la libéralisation sur l’agriculture et le développement rural au Sénégal (1950-2006). Première phase : rapport final. Initiative Prospective agricole et rurale (I-PAR), Banque Mondiale, Coopération Française. (disponible à http://siteresources.worldbank.org/INTAFRSUMESSD/Resources/1729402-1150389437293/SENEGAL_final_March_5.pdf) FEWS. 2007. Sénégal : Rapport Mensuel sur la Sécurité Alimentaire – avril 2007. Famine Early Warning System Network. (disponible à http://www.fews.net/docs/Publications/Senegal_200703fr.pdf) FEWS. 2005. Rapport mensuel sur la sécurité alimentaire, mars 2005. Famine Early Warning System Network. (disponible à http://www.fews.net/docs/Publications/Senegal_200502fr.pdf) GBoS, UNICEF & WB . 2007. The Gambia Multiple Indicator Cluster Survey (MICS) 2005-2006 Report. Gambia Bureau of Statistics, United Nations Children’s Fund and The World Bank. (disponible à http://www.childinfo.org/files/MICS3_Gambia_FinalReport_2006_Eng.pdf)

Page 59: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

59

GdS. 2010. Allocution de Monsieur le Premier Ministre Maître Souleymane Ndéné Ndiaye - Cérémonie de lancement du Programme « Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire ». Gouvernement du Sénégal. (disponible à http://www.gouv.sn/spip.php?article924) GdS et UNICEF . 2000. Rapport de l’enquête sur les objectifs de la fin de la décennie sur l’enfance, MICS-II-2000 (et données ré-analysées HQ 2004). Gouvernement du Sénégal et Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. (disponible à http://www.childinfo.org/mics2_senegal.html) GdS et UNICEF . 1996. Evaluation des Objectifs Intermédiaires. Gouvernement du Sénégal et Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. (disponible à http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=2&ved=0CBwQFjAB&url=http%3A%2F%2Fns.ansd.sn%2Fnada%2Fdownload.php%3Fid%3D14%26file%3DRAPPORT_MICSI.PDF&rct=j&q=s%C3%A9n%C3%A9gal%2BEvaluation+des+Objectifs+Interm%C3%A9diaires&ei=Bk4XTPbmGcv24Abt4sn_Cw&usg=AFQjCNED8JGj9dz9XTIlNtrpHpHimVBGPA) Gning, M.C . 2004. Trade, political influence and liberalization: Situating the poor in the political economy of livestock in Senegal. Pro-Poor Livestock Policy Initiative, Working Paper No 8. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/ag/AGAinfo/projects/en/pplpi/docarc/wp8.pdf) GOANA . Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance. République du Sénégal. (disponible à http://www.goana-senegal.com/html/goana-senegal.php?xx_rubrique=Contexte) GSS, NMIMR & ORC Macro . 2004. Ghana Demographic and Health Survey 2003. Ghana Statistical Service, Accra, Noguchi Memorial Institute for Medical Research, and ORC Macro, Calverton, Maryland. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=463&ctry_id=14&SrchTp=ctry&flag=sur) Guèye, A. L . 1994. Anémie et état nutritionnel d’enfants d’âge scolaire du CI au CM2 de l’élémentaire public du département de Dakar. Mémoire de DEA, Université Cheikh A. Diop de Dakar. HKI. 2006. Note technique sur le déparasitage des enfants d’âge préscolaire. Helen Keller International, Bureau Régional pour l’Afrique. (disponible à http://www.pfnutrition.org/IMG/pdf/HKI_Africa_Technical_Note_-_Mass_deworming_-_January_2006.pdf) IFRPDSP. 2007. Evaluation de l’impact de l’iodation du sel sur la prévalence des TDCI et l’impact du déparasitage sur les prévalences de l’anémie dans les régions de Tambacounda et Kolda. Rapport d’enquête Nov. 2007. Institut de Formation et de Recherche en Population, Développement et Santé de la Reproduction, Université Cheikh Anta Diop, Dakar. InfoConseil et PAOA . 2006. Etat des lieux de la filière céréales locales au Sénégal. GRET, ENDA GRAF, SNC Lavalin, Cintech, MAE, CDE, ACDI, MIA. Dakar, 54 p. (disponible à http://www.infoconseil.sn/IMG/etude_fil_cereales_senegal_06.pdf) INS & Macro International Inc . 2007. Enquête Démographique et de Santé et à Indicateurs Multiples du Niger 2006. Institut National de la Statistique, Ministère de l’Economie et des Finances, Niamey, Niger et Macro International Inc., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=660&ctry_id=29&SrchTp=ctry&flag=sur) INSAE et Macro International Inc . 2007. Enquête Démographique et de Santé Bénin 2006 (EDSB-III) . Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique, Bénin et Macro International Inc. Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=733&ctry_id=52&SrchTp=ctry&flag=sur&cn=Benin INSERM. 1988. Prévalence de la malnutrition et du déficit en vitamine A dans les régions de Diourbel et de Fatick au Sénégal. Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.

Page 60: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

60

ISRA, ITA et CIRAD . 2005. Bilan de la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal. Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Institut de Technologie Alimentaire, Sénégal ; Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement, Montpellier, France.

(disponible à http://www.bameinfopol.info/IMG/pdf/Bilan-Senegal.pdf) IZiNCG. 2004. Assessment of the risk of zinc deficiency in populations and options for its control. Technical Document #1. International Zinc Nutrition Consultative Group. Mayeux, A . [sans date]. Le développement d’une filière d’arachide de bouche au Sénégal : un challenge pour les organisations de producteurs. Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), Département des cultures annuelles, Montpellier, France. (disponible à http://afm.cirad.fr/themes/organisations/fichesTechniques/BD_Ca_arachide02.pdf) MdA . 2009. Programme National d’Autosuffisance en riz - Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture. Ministère de l’Agriculture, République du Sénégal. (disponible à http://www.ipar.sn/IMG/pdf/2009_Prog_Nat_Autosufisance_Riz.pdf) MdS, SERDHA et Macro international Inc. 1999. Enquête Sénégalaise sur les Indicateurs de Santé, 1999. Ministère de la Santé, Direction des Etudes, de la Recherche et de la Formation ; Groupe Service d’Etudes et de Recherche pour le Développement Humain en Afrique, Dakar, et Macro International Inc., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=281&ctry_id=36&SrchTp=ctry&flag=sur) MDGF. 2009. Document de programme conjoint « Nutrition, Enfant et Sécurité Alimentaire ». Fonds pour la réalisation des OMD (Millennium Development Goals Achievement Fund). (disponible à http://www.mdgfund.org/sites/default/files/Signed_JP_Senegal_Children.pdf) MEF/ANSD. 2008. Sénégal - Résultats définitifs du troisième recensement général de la population et de l’habitat (2002). Rapport national de présentation. Ministère de l’Economie et des Finances / Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, République du Sénégal. (disponible à http://www.ansd.sn/publications/rapports_enquetes_etudes/enquetes/RGPH3_RAP_NAT.pdf) MEF/DPS. 2005. Situation économique et sociale du Sénégal, Edition 2005. Ministère de l’Economie et des Finances / Direction de la Prévision et de la Statistique, République du Sénégal. Mise à jour en février 2007. (disponible à http://www.ansd.sn/publications/annuelles/SES_2005.pdf) MEF/DPS. 2004a. Rapport de synthèse de la deuxième Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM) II : 2004. Ministère de l’Economie et des Finances / Direction de la Prévision et de la Statistique. République du Sénégal. (disponible à http://www.ansd.sn/publications/rapports_enquetes_etudes/enquetes/ESAM_2.pdf) MEF/DPS. 2004b. Situation économique et sociale du Sénégal, Edition 2004. Ministère de l’Economie et des Finances / Direction de la Prévision et de la Statistique, République du Sénégal. MEF/DPS. 1997. Rapport de synthèse de la Première Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages (ESAM I) : Octobre 1997. Ministère de l’Economie et des Finances / Direction de la Prévision et de la Statistique. République du Sénégal. MICAH. 2004. Rapport de l'enquête de base du programme MICAH 2 dans le district sanitaire de Velingara. Micronutrient and Health (MICAH), Senegal, Canadian International Development Agency. Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire . 2006. Suivi de l’application du Plan d ‘Action du Sommet Mondial de l’Alimentation – Rapport National. Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire, Direction de l’Agriculture. (disponible à ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/010/ag372f.pdf) Minvielle, J.-P. et Lailler, A . 2005. Les politiques de sécurité alimentaire au Sénégal depuis l’indépendance. L’Harmattan. Montfort, M.A . 2005. Filières oléagineuses africaines. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, Direction des Politiques Economique et Internationale, République Française. Notes et Etudes Economiques numéro 23, septembre 2005, pp. 55-85. (disponible à http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/monfort-nee23-tap.pdf)

Page 61: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

61

MSPM. 2005. Enquête rapide de couverture des journées locales de supplémentation en vitamine A au Sénégal Juillet/Août 2005. Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale, Dakar, en collaboration avec USAID Sénégal et Helen Keller International. MSPM/DANSE. 2005. Guide de formation sur les journées d’administration de la vitamine A couplée au déparasitage. Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale/Division de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Survie de l’Enfant, Dakar. (disponible à http://www.hki.org/about/press_releases/documents/Training%20manual%20to%20add%20deworning.pdf) Ndiaye, M . 2004. Sénégal : Les femmes réinventent leur citoyenneté et affirment leur leadership. Article de Mamadou Ndiaye, coordinateur d’Enda Graf (Sénégal). Ndiaye, S., et Ayad, M . 2007. Enquête Nationale sur le Paludisme au Sénégal 2006 (ENPS). Calverton, Maryland, USA : Centre de Recherche pour le Développement Humain [Sénégal] et Macro International Inc. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pdf/MIS1/MIS1%2Epdf) Ndiaye, S., et Ayad, M . 2006. Enquête Démographique et de Santé au Sénégal 2005. Centre de Recherche pour le Développement Humain [Sénégal] et ORC Macro., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=%20583&ctry_id=36&SrchTp=ctry&flag=sur) Ndiaye, S., Ayad, M., Gaye, A . 1997. Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-III). Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Direction de la Prévision et de la Statistique, Division des Statistiques Démographiques, Dakar, Sénégal. Macro International Inc., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=%20131&ctry_id=36&SrchTp=ctry&flag=sur) Ndiaye, S., Diouf, P.D., Ayad, M . 1994. Enquête Démographique et de Santé au Sénégal (EDS-II) 1992/93. Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Direction de la Prévision et de la Statistique, Division des Statistiques Démographiques, Dakar, Sénégal. Macro International Inc., Calverton, Maryland, USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pub_details.cfm?ID=%2096&ctry_id=36&SrchTp=ctry&flag=sur) OCDE. 2002. Profil du Sénégal. Organisation de Coopération et de Développement Economique. Paris. (disponible à http://www.oecd.org/dataoecd/47/57/1826293.pdf) OIT. C182 Convention sur les pires formes de travail des enfants, 1999 – Liste des ratifications. Organisation Internationale pour le Travail. Genève, Suisse. (disponible à http://www.ilo.org/ilolex/cgi-lex/convde.pl?C182#Link) OMS. 2010. Statistiques sanitaires mondiales 2010. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/whosis/whostat/FR_WHS10_Full.pdf) OMS. 2009. Global prevalence of vitamin A deficiency in populations at risk 1995-2005. WHO Global Database on Vitamin A Deficiency. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://whqlibdoc.who.int/publications/2009/9789241598019_eng.pdf) OMS. 2008. Chimioprévention des helminthiases chez l’homme. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://whqlibdoc.who.int/publications/2008/9789242547108_fre.pdf) OMS. 2002. Stratégie OMS de Coopération avec les pays – République du Sénégal 2002-2006. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/countryfocus/cooperation_strategy/countries/ccs_sen_final_en.pdf) OMS. 2001. Iron Deficiency anaemia, Assessment, Prevention, and Control, a guide for programme managers. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/nutrition/publications/en/ida_assessment_prevention_control.pdf) OMS. 1995. Utilisation et interprétation de l’anthropométrie. OMS, Série de Rapports techniques 854. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://libdoc.who.int/trs/WHO_TRS_854_fre.pdf)

Page 62: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

62

OMS. Database on Anaemia. Vitamin and Mineral Nutrition Information System. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/vmnis/anaemia/data/en/index.html) OMS. Database on Iodine Deficiency. Vitamin and Mineral Nutrition Information System. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/vmnis/iodine/data/en/index.html) OMS. Database on Vitamin A Deficiency. Vitamin and Mineral Nutrition Information System. Organisation Mondiale de la Santé. Genève. (disponible à http://www.who.int/vmnis/vitamina/data/en/index.html) OMS. Global Database on Child Growth and Malnutrition. Organisation Mondiale de la Santé. Genève, Suisse. (disponible à http://www.who.int/nutgrowthdb/database/countries/sen/en/) OMS/FAO. 2003. Régime alimentaire, nutrition et prévention des maladies chroniques. Rapport d’une Consultation OMS/FAO d’experts. OMS, Série de Rapports techniques 916. Organisation Mondiale de la Santé, Genève / Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Rome. ONUSIDA. 2006. Rapport sur l’épidémie mondiale de SIDA. Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA. Genève, Suisse. (disponible à http://www.unaids.org/fr/KnowledgeCentre/HIVData/GlobalReport/2006-GR_fr.asp) ORC Macro . 2006. Nutrition des jeunes enfants et des mères au Sénégal – Résultats de l’Enquête Démographique et de Santé au Sénégal 2005. ORC Macro, Measure DHS, Calverton, Maryland. USA. (disponible à http://www.measuredhs.com/pubs/pdf/ANC22/ANC22.pdf) PAM. 2008. Sénégal – Enquête de sécurité alimentaire en situation d’urgence en milieu rural (ESASU 2008). Programme Alimentaire Mondial. Rome. (disponible à http://ochaonline.un.org/CoordinationIASC/Securitealimentairenutrition/Archives2008Surveyofsurveys/tabid/5784/language/fr-FR/Default.aspx) PAM. 2006. Projet de Programme de pays, Sénégal 2007-2011. Programme Alimentaire Mondial. Rome. (disponible à http://one.wfp.org/eb/docs/2006/wfp105325~2.pdf) PAM, FAIS . Food Aid Information System. Programme Alimentaire Mondial. Rome. (disponible à http://www.wfp.org/fais/) PAM, UNICEF, FAO et ANSD . 2008. Impact de la hausse des prix sur la sécurité alimentaire des populations en milieu urbain. Programme Alimentaire Mondial, Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture, Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. (disponible à http://documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/ena/wfp219601.pdf) PNUD. 2009. Rapport mondial sur le développement humain 2009. Programme des Nations Unies pour le développement. New York. USA. (disponible à http://hdr.undp.org/en/media/HDR_2009_FR_Complete.pdf) PNUD. 2007. Rapport mondial sur le développement humain 2007/2008. Programme des Nations Unies pour le développement. New York. USA. (disponible à http://hdr.undp.org/en/reports/global/hdr2007-2008/chapters/french/) PNUD. 2006. Rapport mondial sur le développement humain 2006. Programme des Nations Unies pour le développement. New York. USA. (disponible à http://hdr.undp.org/hdr2006/report_fr.cfm) PNUD. 2005. Rapport mondial sur le développement humain 2005. Programme des Nations Unies pour le développement. New York. USA. (disponible à http://hdr.undp.org/reports/global/2005/francais/) Rankins, J., Green, N.R., Tremper, W., Stacewitcz-S apuntzakis, Bowen, P . 1993. Undernutrition and vitamin A deficiency in the Department of Linguere, Louga Region of Senegal. American Journal of Clinical Nutrition, 1993, 58 :91-97.

Page 63: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

63

Rasmussen, K.M.. 2001. Is there a causal relationship between iron deficiency or iron-deficiency anemia and weight at birth, length of gestation and perinatal mortality? J. Nutr. 2001;131:590S–603S. RdS. 2009. Décret n° 2009-872 du 10 septembre 2009 . Journal Officiel, République du Sénégal. (disponible à http://www.jo.gouv.sn/article.php3?id_article=7722) RdS. 2007. Evaluation quantitative du DSRP-I (2003-2005). République du Sénégal. (disponible à http://siteresources.worldbank.org/INTSENEGAL/Resources/Doc5_Rapport_eval_quant_DSRP1.pdf) RdS. 2006a. DSRP-II Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté 2006-2010. République du Sénégal. (disponible à http://www.aprnetwork.org/Documents/PRSP/Senegal/DSRP-II_fr.pdf) RdS. 2006b. Bilans alimentaires 2001 – 2005. Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire. Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques, Direction des Statistiques Agricoles. Sénégal. RdS. 2004. Evaluation de l’application des engagements du Sommet Mondial sur l’Alimentation (SMA) de 1996 à Rome. République du Sénégal. (disponible à ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/008/ae003f.pdf) RdS. 2002. Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté. République du Sénégal. (disponible à http://planipolis.iiep.unesco.org/upload/Senegal/PRSP/Senegal%20PRSP%20French.pdf) RdS. 2000. Rapport National sur le Suivi du Sommet Mondial pour les Enfants 1990-2000. République du Sénégal. (disponible à http://www.unicef.org/specialsession/how_country/edr_senegal_fr.doc) RdS/CLM . 2007. Sélection d’agences d’exécution communautaires par la CLM pour le compte des collectivités locales. République du Sénégal/Cellule de Lutte contre la Malnutrition. (disponible à http://www.clm.sn/images/plaquettes/manifestation-interet.doc) RdS/CLM . 2004. Programme de Renforcement de la Nutrition (PRN) – Rapport d’activités de l’an 2 République du Sénégal/Cellule de Lutte contre la Malnutrition. (disponible à http://www.clm.sn/pdf/RapportAn2.pdf) RdS/UNICEF. 2007. Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement – Seconde édition. République du Sénégal et Fond des Nations Unies pour l’Enfance. (disponible à http://www.un.org.sn/IMG/pdf/5a4_rapportdesuividesomd2006.pdf) Scholl, T.O., Hediger, M.L., Fischer, R.L., Shearer , J.W. 1992. Anemia vs iron deficiency: increased risk of preterm delivery in a prospective study. Am. J. Clin. Nutr. 1992;55:985–8. Sernit, H . 1998. Comparaison de la croissance d’adolescentes sénégalaises selon leur milieu rural ou urbain et étude de leur activité physique. Mémoire de DESS Nutrition et Alimentation dans les pays en développement. Travail réalisé au Laboratoire de Nutrition Tropicale – ORSTOM (Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération), Dakar- Montpellier, sous la direction du Dr E. Bénéfice. (disponible à http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/griseli1/010016789.pdf#search="sernit%201998) SMIAR. 2004. Rapport Spécial, Mission FAO/PAM pour l’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires au Sénégal, décembre 2004. Système Mondial d’Information et d’Alerte Rapide, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Programme Alimentaire Mondial. Rome. (disponible à http://www.fao.org/docrep/007/j3968f/j3968f00.htm) SMIAR. 2002. Rapport Spécial, Mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des approvisionnements alimentaires au Sénégal, décembre 2002. Système Mondial d’Information et d’Alerte Rapide, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Programme Alimentaire Mondial. Rome. (disponible à http://www.fao.org/docrep/005/y8165f/y8165f00.htm) SMIAR/FAO . GIEWS Country Briefs – Senegal. Système Mondial d’Information et d’Alerte Rapide. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Rome. (disponible à http://www.fao.org/giews/countrybrief/country.jsp?code=SEN)

Page 64: République du Sénégal · 2013-02-05 · 2010 Source : Wikipédia (NordNordWest) - 2008 . Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs,

Profil Nutritionnel du Sénégal - Division de la nutrition et de la protection des consommateurs, FAO, 2010

64

UIT. World Telecommunication Indicators Database. Union Internationale des Télécommunications. Genève, Suisse. (disponible à http://www.itu.int/ITU-D/ict/statistics/) UNESCO. 2008. Recueil de données mondiales sur l’éducation 2008 – Statistiques comparées sur l’éducation dans le monde. Institut de Statistique de l’UNESCO. Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture. Montréal. (disponible à http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2008/GED2008_FR.pdf) UNICEF. 2009. La situation des enfants dans le monde 2009. Fond des Nations Unies pour l’Enfance. New York, USA. (disponible à http://www.unicef.org/french/sowc09/index.php) UNICEF. 2007. La situation des enfants dans le monde 2007. Fond des Nations Unies pour l’Enfance. New York, USA. (disponible à http://www.unicef.org/french/sowc07/docs/sowc07_fr.pdf) UNICEF. 2006. La situation des enfants dans le monde 2006. Fond des Nations Unies pour l’Enfance. New York, USA. (disponible à http://www.unicef.org/french/publications/index_30398.html) UNICEF. Sans date. Journées Survie de l’Enfant (JSE). Fond des Nations Unies pour l’Enfance. New York, USA. (disponible à http://www.unicef.org/wcaro/wcaro_SEN_CSD_journees.pdf) UNSTAT. Base de données sur les indicateurs du millénaire. Division des Statistiques des Nations Unies. New York, USA. (disponible à http://mdgs.un.org/unsd/mdg/Default.aspx) Wikipédia . Carte du Sénégal (2008). NordNordWest.

(disponible à http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Regions_of_Senegal.svg) Yang, H. and de Onis, M . 2008. Algorithms for converting estimates of child malnutrition based on the NCHS reference into estimates based on the WHO Child Growth Standards. BMC Pediatrics 2008, 8:19. (available at http://www.who.int/childgrowth/publications/algorithms.pdf)