rôle de la nutrition dans les soins de santé primaires :...

13
.. , *e .- .I Consid6rations pratiques pour l e proQramme de vaccin? (Haute - Volta) 11 la promotion d'une nutrition correcte et la vaccination contre les grandee pathologies infectieuses sables constituent deux des activités indispen- devant faire p r t i e den soins de smté primaires ( Conf. de Alma Ata ,1978 (1 ) *) A partir de la situation nutritionne!le qui prévaut en Haute-Volta, nous proposerons de's interventions concdtes dont l'une des bases d'application , sera le progm" de vaccinatiomdans la province de Kaya. I - Situztion nutritionnelle en &te Volta IÆS quelques enquêtes nutritionnelles effectuées en Haute Volta entre 1974 et 1980 (, par le CDC d'Atlante (2),par l'hserm (3),par 1'0PKNA (4 et 5) ) s'accordent toutes pour mettre l'accent sur des signes de malnutrition plus Il protéique II. On n'observe pas de cas de hashiorkor Qnergétique II que en milieu rural, par contre les cas de marasme ne sont pas rares chez les enfants L'enquête OF&X de 1978 (5) dont la localisation se situe au pourtour de la zone de Kaya ( cf. carte jointe) montre que près de la moitié des enfants de O i 5 ans souffre ou a souffert de malnutrition. E51 utilisant la classification proposé par Haterlm (6) qui combine part l e I' poids puur la taille &valUds par rapport aux standards du ICHS (7), ( tableau 1) nous constatons que la p6riode critique se situe avant 2 ans ( It wasting II) : cette observation est confirm6e par le pourcentage 6 l e d (4$) dans le groupe des 3 à 5 ana d'enfants petits ( I' stuntine; 'I) ceci traduisant une pt?ri.de préalable de carence, d'une (Ph) et 1a"taille pour l'âgi'(T/ke), 21 $ d'enfants amaigris - .I . > r/

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.. , * e . -

.I

Consid6rations pratiques pour l e proQramme de vaccin? (Haute - Volta)

11 la promotion d'une nutr i t ion correcte e t l a vaccination contre l e s

grandee pathologies infectieuses

sables

constituent deux des ac t iv i t é s indispen-

devant f a i r e p r t i e den soins de s m t é primaires ( Conf. de A l m a Ata

,1978 (1 ) * ) A p a r t i r de l a s i tua t ion nutritionne!le qui prévaut en Haute-Volta, nous

proposerons de's interventions concdtes dont l 'une des bases d 'application

, sera l e p r o g m " de vaccinatiomdans l a province de Kaya.

I - Situztion nutr i t ionnel le en &te Volta

IÆS quelques enquêtes nutri t ionnelles effectuées en Haute Volta entre

1974 e t 1980 (, par le CDC d'Atlante (2),par l ' h s e r m (3) ,par 1'0PKNA (4 e t 5 ) ) s'accordent toutes pour mettre l 'accent sur des signes de malnutrition plus

Il protéique II. On n'observe pas de cas de hash iorkor Qnergétique II que

en milieu rural, par contre l e s cas de marasme ne sont pas ra res chez les

enfants

L'enquête OF&X de 1978 (5) dont la local isat ion se situe au pourtour de l a

zone de Kaya ( cf. carte jointe) montre que près de l a moitié des enfants

de O i 5 ans souffre ou a souffert de malnutrition.

E51 util isant l a c lass i f ica t ion proposé par Haterlm ( 6 ) qui combine

part l e I' poids puur l a t a i l l e & v a l U d s par rapport aux standards du ICHS (7), ( tableau 1) nous constatons

que la p6riode critique se s i tue avant 2 ans ( It wasting II) : c e t t e observation e s t confirm6e par l e pourcentage 6 l e d (4$) dans le groupe des 3 à 5 ana d'enfants p e t i t s ( I' stuntine; ' I ) cec i traduisant

une pt?ri.de préalable de carence,

d'une

(Ph) e t 1a"taille pour l ' âg i ' (T /ke ) ,

21 $ d'enfants amaigris -

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..

Albumine

g/l

Tableau 1 - Classification de Vaterlm pour l e s enfants do

( en $) O B 9 ans

fiéalbumine Transf err ine

w/.roo m l I i g / lOO ml

I 3 - 5 m s I o - 2

2193 I

490

~~

393

39,9 17,3

I I

S u r l e plan biochimique, l e s valeurs des prot6ines d i t e s 'I m t r i t i a m e l l e s II

sont acceptables, en par t icu l ie r dans l e groupe c ib le des O B 5 ans (tableau n02),

ce t t e observa$ion venant confirmer q u ' i l n ' ex is te pas de c a e n c e s importenten

en protéines.

Tableau no .2

W a n t s de

0 ~ 5 m e

Protides totaux

g/1

1

N o t r e enquête a pu mettre en hidence 6galement d 'au t res formes de malnu- t r i t i o n , en particulier l e s an6mies nutr i t ionnel les I globalement 31'4es sujets

ant des valeurs d'h6moglobi.m i n f é r i e u r e aux normes propoa6es par l'OMS (8) e t dans le groupe de O B 5 ans, 40 des enfants sont consideres comme an6mi6s.

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- - I

Ces ankmies sont sauvent hy-pochromes ( 38 $ des cas) e t dons 80 $ des cas

l e s coeffioients de saturation de l a t ransferr ine e s t infdr ieur 8. 25 $, ceci prouvant que l a carence en f e r , vraie d'apport, ou re la t ive par I

..d6faut d'absorption, e s t impliqude dans 1'6tiologi.e de ces a n h i e s . A ce t t e I

_ '

carence martiale s 'a joute probablement par fo is une carence en Acide folique :

les quelques dosages de fo la tes plasmatiques que nous avons effectuks, ant

fourni des valeurs franchement basses ( in fér ieures à 3 %/nil) chez 15

individus

des

? *

?fin, si ~u1: l e plan clinique, t r & s peu de signes d'hypovitaminose A

ont é t é diagnostiquds ( 2 cas de xBrophtalmie e t 1 cas d'ulc&re de l a cornCe

rmr 193 enfants), l e s dosages de d t i n o l plasmatique ont mis en Bvidence des

valeurs basses ( inférieures Q 20 pgl.100 ml) chez 50 $J des individus e t

de f i c i t a i r e s , ( infdrieures B 10 pg/lOO m l ) chez 7 % d'entre eux. Plusieurs

enquêtes de consommktion alimentaires (3 - 9) ont pu montrer que l e s besoins

en v i t . A ne sont qu'à 30 à 45 .de cas de céci t6 causée par l a xérophtalmie, l e risque d'hypovitaminose A es t

en saison seche. Bien q u ' i l y aurait peu

donc réel .

Iih résun6 donc, la fcrne l a plus préoccupante de m l n u t r i t i o n en Haute- l i é e à un dé f i c i t énergétique. Il n 'ex is te pzs de problèmes Volta etã4 c e l l e

l i é s àun d é f i c i t prot6ique detectable àun niveau épidémique. Les anémies sont

fdquentes , probablement par di f f icu l t6 d ' u t i l i s a t i o n du f e r , associées ou non

B une cerence en fo la tes . Le risque d vitaminose A e s t r é e l sans toutefois

a t te indre ,un degré de sévérit6 t e l qu ' i l se manifesterait par des signes

clinia_ues.

t y p o

II -.Propositions d'intervention

' Les recormnandations que n h s ferons s ' inscr ivent dans l e cadre d'une

campagne de vaccination en ayant comme base d'application l e s soins de santé

primaires.

Les canrpagnes de vaccination provoo,uent gdnéralement une affluence t e l l e

que l 'on dispose de peu de temps paur mener une action en profondeur. E l les -

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Y

I

.. J

' offrent cependant une occasion unique aU cours do laquelle on v o i t pasocr

l a prequo t o t a l i t 6 des enfants des vi1lae;os : l e premier objectif rjera

donc de,depis ter l e s cas de malnutrition ; ensuite, par r oes enfants à

.risque il faudra proposcr des solutions. Pour ce t rava i l , l'&pipe de mcci-

nation doi t comporter un ou une auxi l ia i re de sant6, form6 dan5 ce but,

e t qui se consacrera exclusivemcnt à ce probl&me.

4. I . .

I Dépistage dea enfants malnutris

2,techniques sont envisageablcs : l a plus fac i le , pais aussi l a plus 1,

grossi &re e s t l a mesure du péri"? brachial (P.B.) : si l e ?.B. es t

<14 cm l 'enfant est considéré comme malnutri marginal e t s ' i l e s t < l 2 , 5 cm

il es t considére come wlnutri grave.

L 'ut i l isat ion du diagramme de maigreur ( I O ) es t une t e c h i q u e plus f ine : l e poids de l 'enfant e s t évalu6 en fonction de sa t a i l l e e t nos de son &e :

l l en f in t peut ê t r e class6 dans 3 zones : normal, à risque ou malnutri.

Avant l 'âge de 1 an, ces 2 néthodes ne sont pas u t i l i czb le s : l a p e d e simple sera a lo r s effectuce. Tartes l e s données recue i l l i es devront toujours i t r e

inscr i tes s u r un dochnent que gardera, l a &re, aÎin de disposer de références

pour suivre l a c r o i s s a c e de l 'enfant.

Le dépistage étant 6ffectu6, plutôt que de rasseuìbler tous l e s parti-

ci-wts, l ' aux i l i z i r e reunira seulement l e s neres d'enfants mlnutr is , instaurera

evec e l les un dialogue.

e t

D. faut dans un premier temps f i i r e r e s so r t i r l e s erreurs de régime c o d s e s par les &res (u t i l i sa t ion d'un biberon, absence de complémentation,

bouillie inappropriée etc. . .) %mito, à partir de produits u t i l i s a b l e s

localement il f i u t proposer des regimes de réhabi l i ta t ion simples e t adaptés.

Dans l a s i tua t ion précédemment décr i te en Haute Volta , l 'al imentation do i t

&re surtout riche cn énergie : par ex., lo rsqu ' i l y a du la i t disponible, nous

proposons l a prépcdi ion de l a i t cail le &rem&, 2 cuillers à cafe d 'huile e t 3 morceaux de mere ( ce +: m6lange faurnit environ 100 kcal./i00 EJI.).

suivante t d s bien acceptée par l 'enfant : un bol

r

-

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c

Par ailleurs on choisira. parmi l e s p l a t s t radi t ionnels de la r6&on, ê t re reoommandee ( m i l

1.

une association c6r&I.es - l&ptnineuses qui puisse

+ ni&é ou arachide par ex.) e..

Sachant que l e s enfants mlnutris ont l e plus sauvent l a diarrhee, il e s t indispensable de completer l a séance par une démonstration de l a pr6para-

t i on d'un l iquide de rkb3.dratation par voie orale ( RV3) B partir des produits

locaux~ l e melange sucre-sel 6 tan t l e plus facilement rEalisable : l a revue

Diarrhée-Dialogue

fourni t à ce sujet une inforaation très d8tai l lée .

(11) que nous conseillons à taus les agents de santé,

L'association diarrhée-malnutrition e s t s i impor ta te q u ' i l parait emen- '

t i e l de f a i r e passer ce double message : r&ydrater par voie orale d'une part

e t r b b i l i t e r f3ur le plan nutr i t ionnel d ' m t r e part.

Concernant l e s carences specifiques que nous avons préce?demment d é c r i t w

( f e r , fQ la t e s , vit. A ) nous pensons que l e s intementions doivent se s i t u e r

à d'autres niveaux que ce lu i d'une campagne de m-ccinations.

concl;lnicn nous estimons a_u'un progra i " de vzccimtion t e l que ce11.t effectuë en Haute Volta, coraprenant 2 paos~scs de l 'équipe paz an, s'il 1.

peut avoir qu'un irrpact limite? powc résoudra l e

t ion, peut s e rv i r de

B risques, il fwt personnel

l ' é t a % san i t a i r e des enfants, avec des moyens s i F l e n e t localement disponibles.

La lu t te contre l a malnutrition n 'es t pas une a f f z i r e de mtSdicaments !

vaste probleme de la malnutri-

U des enfanta s t a r t e r ":avec l e d 6 p i E t q e e t l e I' su iv i

v i s e r B une sens ib i l i sa t icn .5 l a f o i s des &res e t du

de s a t é ; il es t possible d'amélio:-er l ' é t a t nutr i t ionnel e t donc

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1. -_

2.

3.

4.

, 5.

6.

7.

8.

9.

10.

il

RQf Qmnces

1 Les Soins de S a t 6 Primaires Rapport de l a Conference Intenlat ionale sur l e s Soins de Santt? Primaires Alma-Ata O I E - Genhe 1978. i (rmSS), 6 - 12 septombre 1978

(T.1.) e t al. Sahel Rutrit ion survey 1974 Am. J. Epidem. 103 p. 33 -39? 1976. !

33LEtEElic (P.) Etat nutr i t ionnel , consommation alimentaire et depenses du paysans mossi These 35me cycle de Nutrition, 1979, Pa r i s VI.

energétique

C A X O ~ (P.J.IL) Donnt?es athropométriaues r ecue i l l i e s au cours d'une enquête en Bzute Volta ORANA, D a k a r (SénQgal] 1 - 10 - 1975.

HENEFTCE (E.) e t al. Enquête nut r i t ionnel le en Raute Volta Bil.1. Soc. Path. B o t . i n press.

- 1978

IBTERLO'i: Classif icat ion end def ic i t ion of PCIS Brit . I4ed. J. 2 566-569,. 1972.

(J . C . ) mom (P.V.V.) pkursical grarth Am. J. Clin. lfutr. 32 , 607-6299 1979.

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OHS Les enemies nutr i t ionnel les Sér ie .de riqports techniques no 503 018, - CcnPve - 32 p. 1972.

C. PARWl e t al. L'alinentation des populztions seni-nomades de 1 Oudalm (&te Volta) ~ a p p o ~ o m - 27 p. I 981 . MEARRO (D.) and 1 4 ~ NAB (S.) A simple new technique fo r ident i fying thin children J. Trop. Ked. Hyg. 83 21-33, 1980:

Diarrhée-Dialogue Publié par AHRTAG - 85 1.Iarylebxïne IIigh S t r e e t , London 111 14 diaponible en anglais : AHKI'AG

3DE.

et en français : 0RAN.A B.P. 2089 - Dakar - Sen&al. r

,

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Un proe;ra"e d'intervention nutritionnelle concdte est present6 pour faire partie d'un programme de vaccination tel que celui effectu6 B Kaya ( Haute Volta). Dans cette rt?gion, le type de malnutrition le plus r6pandu est une mlnu- trition essentiellement P hergetique 'I plus que II proteique D' autres

carences plus specifiques sont observdes t il s'agit du fer, des folates et de la v i t . A.

E h conskquence l'intervention prioritaire visera à Bradiquer la Malnutrition protQino-4nergBtique : pour ce faire,l'&pipe de vaccination aura un auxiliaire specialise qui d'abord cherchera à depiater les malnutris ( soit par la meme du PBridtre Brachial, soit B l'aide du diagramme de maigreur).

\

I

. &suite il proposera un programme de réhabilitation nutritionnelle utilisant

des produits localement disponibles, qui sera, corq$ét6 par mie démonstration en &e de la R V O ( rk5dration par voir orale.).

14ots clés - Iklnutrition. Pro-t; 'ino-Energétique - Réhabilitation nutritionnelle - Haute-Volta,

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L' RIJKS INSTITUUT VOOR DE VOLKSGEZONDHEID

/\ Antonin van Lceuwcnhoehlaan 9 - Porlbur I - Billhovrn

\ / ./'O+

Qd&Q;&b &?Js;./ b,$' i-)d qi . %::>

y,C <,A,,& ,

&iJ% \lì' It\ \!#

In,drmt,ms sur le Symposium "La vaccination , de sant5 primaire dans les pays en dévelop&

/

+pt, -' I, . $.' ,' +\ ,,+"

Le mrdi 23 noverbre 1982, l a Fondation e r 1 (Stichting Redt de Kinderen) se p&sentera au public'avec le pro je t :

"Arrêtez le polio" , qui sera fialis6 en Haute V o l t a . IÆ c d t 6 organisateur vous adressera séparénent une inv i t a t ion p u r cet 6v6n-t. A cette occasion, l ' I n s t i t u t National de l a Santé publique des Pays-Bas

(Rijksinst i tuut Mx)r de Volksgezondheid), sous les auspices de ladite Fon-

dation et de F . A . I . R . (Forum Mvanced Imumization Research: Forum pu r les

études avardes en matière de Vaccinaticgls) organise un b S f Symposium,

intitulé "La vaccinatim "E a r m r e des soins de santé p r i m i r e dans les pays en &velcppemnt". Le symposium sera tenu le wdi 23 novehre dans l 'après-midi e t le 24 n o d r e 1982. Le but de cette conférence est d'informer les intéressés sur l e contenu du p r q m de vaccination dans l a province de Kaja en Haute Volta, l ' a c c e n t étant mis sur les prspscti~s qu'il ofZre, Cians les annks 3 veììì-, a assurer des so'ins de santé primaires aux enfants visés par le p r o g r m .

Le p ro je t de Kaja repit mintenant le soutien d'organisations dans quatre

pays de l'Europe Occidentale (France, Roya=-Uni, Danerrclrk e t Pays-Bas) , lesquelles, selon les espérances, continueront de coogrer étroi-t.

UIle m p 6 r a t i o n Etroite a 6% réalis&, d'autre part, avec le gouvernerrent de. la Haute V o l t a .

Eh d e u x i h l i e u , le symlpsium fournira l 'occasion de souligner 1 ' i n b k G t

d'une structure in te rna t iona le pour ce genre de prograrmes dans le domine des soins de santé primaires.

Y seront d i scu tés en t ro i s ik l i e u , le rale e t le soutien des organisms gowernemntaux e t n o n - g o w e m n t a u x (y anpris le F'ISE e t l'aMs). Enfin, des représentants de diverses disc ip l ines ayant une importance pour les programres de soins de sant6 primaires, auront l 'occasion de se rencontrer

sibiliGs qu'i l o f f r e pour l a r&lisation des soins de sant5 p r M r e s .

e Ilsau'vez les Enfants"

(l

- - e t de s ' i n f o m r sur les aspects techniques du projet a*wl e t sur les pos-

v

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RI1 KS I NSTITUUT VOO R D E VO L KSG EZO N D H E I D Antonie van Leeuwenhocklaan 9 - Portbur 1 - 3720 BA Bilthoven y ,fiC,*,,,,:L:

U 4 1 3 / 8 2 Dir Co/ms Le 30 Septembre 1982

Dr.Parent,

P.O.BOX 2089, Dakar, Senegal.

Cher Monsieur Parent,

Faisant suite à des contacts antérieurs que nous avions avec vous, j'ai le plaisir de vous adresser par la présente, l'invitation officielle

au symposium "La vaccination comme amorce des soins de santé primaires''

lequel suivra l'inauguration de la section néerlandaise de la Fondation "Sauvez les Enfants".

Vous trouverez en annexe le programme provisoire du symposium. Je vous propose de participer dans la discussion sur le sujet: "Primary Health Care".*

Une autre annexe fournit quelques renseignements généraux sur le devenir du symposium.

Je pense que vous êtes tout particulièrement qualifié pour faire

une contribution au symposium, et j'espère vivement que vous voudrez bien accepter cette invitation.

Des traductions simultanées francais-anglais et anglais-francais sont prévues.

Nous vous saurions gré de bien vouloir communiquer votre décision prochainement.

Nous pensons que ce symposium pourra ouvrir une voie nouvelle à la

réalisation du concept des soins de santé primaires, et nous serions três heureux d'avoir votre participation précieuse.

Je vous prie de croire, Monsieur, en l'assurance de mes sentiments tri% distingués.

,

Dr P ?hen

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- Introduction

- Pr6rsntation rapide da l'ORAEs4 (OrGanimc 0CO;'E) - Parthipatton de ltOr33W - au travail d e rolda - 2 dce snqu$tcs nutritionncllcs on bute-' o1 ta.

II , Pcg~pos it icnr d f lntcrvent ion

1) D6pitta;)c da8 cos de malnutrition ( p c r le tour d e bran) - c.wcn 3- caaplet des enfanfx mafiiucris

2) %ionstration de la R V O (r&ydrntatLon par voie orale), wr&s molr insist& 6ur 1t8800ciCtLod dlsrrua - malnutrition.

3) Proposition ¿cum recstte de rehnbFZLtntion (e% Lait ca i l ld + & w e + h i l a )

4) Proposition d'une racetta de b o u l l l i a b q u i l i b d e (ex . crlr6alos 3. 16gunineusaa)

5) Tout ce travail panoo pm una sensibilisation une , format i . et un suivi du prsrsoml.

r En conclusion - Ineietar ~ l u r das pampasittone simplea et grkittait

.I Znaíoter 8uf l'adaptation d c cea proposition o w conditi- e t diQonibi1Ltd8 ~oc~I~B.

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I

. .

t

I ' 1

1

Six maladies provoquent, dans le Tiers monde, cinq millions de décès et autant de handicaps.

Grâ ce à de no uvea u x développements tech niques, il est possible de révolutionner la prévention.

de iiotrc eii\poyt! sphcial aiix Pa!*s- Bas, Jcari- Pnrìl Giie1iiy

ne case ocre dans un pe- t i t village du

d é p a r t e m e n t d e Kaya (nord d e la Haute-Volta). A quat re pattes. un enfant en sort. Pas par jeu mais parce qu'une terrible ma- ladie - la polio - lu i a. pour tqu- jours. donné des allures d e palmi- pède. Quel âge a - t-il? Dix, douze a n s peut-être. II se raconte. S o n té- moignage est pa-

délaissé,. m o q u é p a r les autres en- fants. Un moment. 'on le voit remuer

thét ique: l l est

Vaccination A Kaya h l'aide d'injections sans aiguilles. . ._ Immunises en deux seances seulement.

frCnéIiquement bras et jambes pour essayer d e t rouver sa place dans la ronde. L'effort est t rop difficile. I I lui faut renoncer.

Six maladies font chaque année cinq.millions d'handicapés dans. le '

Tiers monde (tuberculose, tétanos, diphtér ie , coqueluche, rougeole. poliomyélite). Et autant de morts. Un probl tme d e vaccins '? Non. Une question d'argent '? Elle n'est pas insoluble : selon l'UNICEF. i l faut 5 dollars (environ 35 FF) pour immu- niser un e n h t . Ce qui manque, d a n s la plupart des pays, c'est une volonté politique et une stratégie appropr i te . La mise a u point d'un

nouveau produit antipolio (J.A. no 1125) rend plus aisée la tâche des Etats. En permettant un véritable bouleversement dans la stratégie vaccinale.

Quel calendrier adopter pour l'immunisation du jeune enfant ? En fait. comme l'a remarqué le Pr M. Rey lors d'un symposium B Bilthoven (Pays-Bas). les 3 et 4

.mars. i l n'existe pas de bon calen- drier. Mais différentes contraintes a travers lesquelles i l faut esbayer de se frayer u n chemin. La première est d'ordre immunologique : pour que la vaccinatio? soit plcinement effi- cace, i l est necessaire qu'un certain

temps sépare Its d i f Cf re n I es i II j e c- tions. La deu>.ii.nic contrainte. d'l ):d r t C pid C mi olor i c; W. contredit la p r c - m i è r e : l ' e n f a n t doit i t r e rroti;;?

hle. Les a u t r c s con t rain tes I o II t logistique ( i l I.:ut quc la vaccination soit fa isable) ci p s y c h o l o g i q u e ( r i e n ' n e peut se réaliser sans I'ac- cord et la partici- pation des popu-

f lations). t Pour son pro- % gramme élargi d e

vaccination , I 'Or -

plus { Ô l p<J>S¡-

ganisat ion mon- diale d e la santé recommande le calendrier suivant : - A la naissance: BCG (antitu- berculeux). - De 3 à 6 mois : DTCoq(diphtérie: tétanos-coqueluche) + Polio (en trois doses a u n . o u deux mois d 'in t e rva 1 le 1. - A partir de neuf mois : Rou. geole.

Si l'on respecte ce calendrier, on est donc contraint d'effectuer cinq séances vaccinales. Le BCG $eut être administré en même temps que la première injection d e DTCoq, Pour la rougeole, la présence chei l'enfant d'anticorps maternels inter.

58 JEUNE AFRIQUE - No 1 159 - 23 MARS 1983

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i . I .

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- > t d / ,

SANTE 1 dit la vaccination avant neuf mois.

; Quant B la poliomyélite. il est impos- sihlc.avec les vaccins c l i t ~ ~ i q ~ e ~ - l'un d e typc Salk. est injectable;

! I'aulre. d e type Sahin. s'adniinistre i par voie orale -. d'immuniser A i moins de trois repriscs. Encore un

rappel s'impose-t-il un a n plus tard. 1. puis tous les cinq ans.

I

Vaccinations en un mini- mum de séances.

I I faut donc a u minimum quiitre séances pour q u e les enfants soieni efficacement protégés. Pareille exi- gence est quasiment impossible à remplir ' d a n s ,les pays d u Tiers monde. P.our des raisons financières ct pratiques à la fois. Dans une remarquable communicat ion. pré- sentée à Bilthoven. le Dr J.-F. hlar- t i n a estimé que. sur l00enfants qui sc' présentent une premiere fois B,la vaccination. 75 reviennent pour une seconde séance. 56 pour la troisième et 42 seulement pour la quatrième. Dans les pays en développement. i l f a u t d o n c immuniser le maximum d'enfants contre le maximum d e maladies en un minimum d e séan- ces. Avec Biopolio, le nouveau vac- cin d e l'institut Mérieux (Lyon, France). i l est désormais possible d e se contenter de deux séances (au lieu d e q u a t r e a u minimum). Le nouveau calendrier serait le suivant : -. Première session : DI Coq-Polio et BCG. - Deuxième session (deux à six mois plus t a rd) : DTCoq-Polio et Rougeole.

Question qui se pose : cette stra- tégie révolutionnaire sera-t-elle plus onéreuse q u e ,celle proposée par exemple par l'OMS'! Biopolio est un vaccin ti inactivé 8 ) d e type Salk. dont le coût d e fabrication restera toujours plusélevé quece lu idu vac- cin (( vivant )) d e type Sabin. Si l'on prend le chiffre UNICEF d e 5 dol- lars par tete pour l'immunisation contre les six maladies d e la petite enfance , il ' faut c o m p t e r IO % (0.5 dollar) pour le vaccin propre- ment dit. O r une seule dose d e Bio- polio revient à environ 0.45 dollar (soit a 0.90dollar pour une immuni- sation à 100 %.).

Seulement, le Fait d e vacciner en

Le symposium de I3iltho\ en sur 41 la i.ac.c.itiartoti ( ' o t ) i t i i ~ at ) iorw t k ~ s .so/tis il,* satiti:/)/iitiairiis t/(tti.s 1c.v paJ*.v i~ t ic ; i . t~ ic )~ ) / ) i , t t~" r r r a i. tC caractérisé par la prCscnce miisrive de spi.ci;iliate Preu\c que. comme l'a affirmé le Pr M. Key. I( hs r m c ~ i t i u / i o t i . \ / i P .sotii pus ! O I ~ / & / h i / tk~t.ok)tii.rc:t,s i t , A noter pciurt;int ~ i i e dtlCpt¡on voltaïque. conduite par IC ministre de la Sdn t6 publ ique. h l . S.A. OuCdraopn (aucun hen de parcnt6 i~vec IC chcfdc 1'~IiiIJ. II ;I drcaak t in tahlenu eslri.memcnt somhre de la 5itu:itioii siiiiiliiirc de wn pays. lous les indicateurs sont a u rouge. hlorhl i t t ¡nlantile (de O 9 I a n ) : 2 8 6 " ; ~ Mortalitéenfantine(de I B 5 ans) : 2 4 5 " / ~ . U n e n f a n t s u r d e u s n'atteint pas Lige de 5 ana. I:spl:r;inrr d e \,ir ii 1;i n;i¡h:,;incc : 43 ans en villc. 32 ans en 7one ruriile. On coiiht;itc 1;i pt-r:,istiiiiw tics maladies transmissibles sous forme rn~li.rno-Cpiii6iiiiqiic. I c h

couches les plus jeunes de la population CI IC:, mi.rca leur paient I I I I lourd tribut. La malnutrition est ginCraliaCc : comme l'a signal6 IC Dr G. Parent (Dakar). elle est .plus éncigftique (nomhreus cas d e marasme) que proleique.

Dans le cadre d u programme sanitaire national qui prfvoit I'im- munisation des jeunes enpants. a dCmarrC. en novembre 19x2. u n projet rural de vaccination dans le déparrenient sahelicn de K a p .

. CoinmeB Kolda. a u SCnégal (J .A. n" losf.). on ii adopt6 le protocole d6crit ci-contre. 20 O00 enl'ants (de O ii 0 a n > ) ont hCndïci6 d'unc premiere sPance de vaccin;ition. l')ans Ica t ro is a n > ii venir. I50000 enfants devraient étre immunisea. I I est p:C\.u. apri.5 une 6v;iluation effectu6e en coop6ration avec l'OMS. d' i tcndrc le projct B I'enscm- ble du territoire ioltaïque.

L'expériencedc K a y apparait comme u n mod?lc de coopCration internationale. Y participent. outre le mini\\i.rc d e 13 San16 puhliqur voltaïque. l'Association franyaise pour 1;i promot ion de la medecine préventive (APM 1'). l 'Institut national de santC publique nierlan- dais (Rijksinstituut). l'OMS. l'Organisation des volontaires des Pays-Bas en Haute-Volta e t la fondation Sauve1 les enfants (Sich- ting Redtde Kinderen). Le programmeest voltai'yue dans ses orien- tations et son application. les organisations étrangkres apportant les investissements et contribuant à In forniaiion des personnels.

1

.

J.-P. C.

deux séances au lieu d e quatre per- met d'abaisser certains coûts (sa- laires, moyens de transport. carbu- rant. seringues. réfrigérateurs...). Se lon le calcul effectué par le

.Dr Martin, l'adoption d e la nou- velle strategic vaccinale devrait permettre d'immuniser un enfant pour environ 3 dollars (un peu plus de la moitié d u chiffre UNICEF).

Encore ces estimations ne pren- nent-elles en compte que le coût public d e s vaccins. Comme l'a fait judicieusement remarquerà Biltho- ven le Pr Rey, i supposer mime que la vaccination soit effectuée gratui- tement. elle entraine des frais pour la famille qui y présente son enfant : utilisation des transports en com- mun, temps perdu en déplacement. S u r ce point également. le Fait d e

pouvoir immuniser en deux séance devrait pernicttre d e réaliser d'al: préciahles économies.

. I I suffirait d e trouver environ 30 millions d e dollars chaque anné pour protéger les enfants qui nai! sent dans le Tiers monde contre si maladies. Ce n'est pas au-dessus de moyens de la communauté internL tionale. mSmc en période d e c r i s C'est pourquoi , le 3 mars à Bilthc ven, quatre personnalités venuc d'horiions différents - Jonas SaIl inventeur d u vaccin contre la polir Robert ,h lcNamara . ancien prés dent de la Banque mondiale. H.-l van den I loven, P.-D.C, d ' l l n i l~ ver, Léopold Sédar Senghor, p o i -en ont appel6 solenncllement à conscience d e l 'humanité ( J .1 no I 158). H(