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Riches de nos anciens, attentifs à leurs besoins Propositions pour faire du vieillissement une opportunité de développement économique et de la qualité de vie sur le Pays Loire Angers Avril 2012

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Riches de nos anciens, attentifs à leurs besoinsPropositions pour faire du vieillissement une opportunité de développement économique et de la qualité de vie sur le Pays Loire Angers

Avril 2012

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 3

sommAiReRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

p. 04 iNTRoDUCTioN

p. 09 PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiN p. 10 Réalités statistiques actuelles et dans 10 ans, du vieillissement des Angevins p. 16 Réalités territoriales du vieillissement sur les communautés du Pays Loire Angersp. 17 Les enjeux majeurs du vieillissement sur le Pays Loire Angers

p. 20 PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsp. 23 1ère préconisation : Soutenir et initier toute action de prévention concertée, pour « bien vieillir sur notre territoire » p. 27 2ème préconisation : Adopter des politiques d’habitat pour « mieux vieillir » sur les territoires du Pays Loire Angers p. 31 3ème préconisation : Viser le développement de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle p. 34 4ème préconisation : Contribuer à l’organisation d’équipements et de services de proximité regroupés, notamment sur les polarités

p.38 CoNCLUsioN

p. 39 ANNeXes

AVERTISSEMENTPar commodité, les termes « Angers » et « région angevine » seront utilisés pour parler de l’ensemble du Pays Loire Angers. De même, le terme « Angevins » signifiera ici les habitants d’Angers et de la région angevine.

On parlera de la ville d’Angers et des habitants d’Angers pour traiter plus spécifiquement le cas de la commune.

04

1De quoi parle-t-on ?

On parle de « vieillir » en évitant d’ «être vieux », au sens où le défini ci-après ce Professeur entendu par le Conseil de développement : « " Vieillir " ce n’est pas être vieux (ce qui est un état). " Vieillir " est un verbe actif, c’est une activité ; c’est mûrir. On n’en a jamais fini, même au très grand âge. Alors qu’être vieux, c’est être triste, enfermé dans la mélancolie, l’aigreur, la tristesse (ça peut commencer très jeune) ; c’est se lamenter sur tout, ne trouver sens à rien. […] Vivre, et donc vieillir, c’est apprendre à faire le deuil de beaucoup de choses et notamment de sa jeunesse, tout comme l’adolescent doit apprendre à faire le deuil de son enfance (qui a pourtant tellement d’avantages !). C’est apprendre à être en relation vraie avec ses désirs ; relation vraie et non illusoire comme on le fait souvent dans l’enfance, dans l’adolescence ou même plus tard. C’est apprendre à apprivoiser nos peurs (celle de vieillir, d’être isolés ou dépendants, de mourir…). C’est apprendre à être seul, apprendre la solitude (qui n’est pas l’isolement !), c’est-à-dire à être bien avec soi-même, à être un bon compagnon pour soi-même.» 1

Le vieillissement est un processus à envisager dans sa globalité, son vieillissement personnel, le vieillissement de ceux qui nous entourent, etc.

Le vieillissement est un processus de différenciation à l’encontre d’une volonté de conservation de soi à l’identique.

Accepter la différence et plus encore, l’accueillir, est un défi pour les territoires urbains et ruraux du Pays Loire Angers et les hommes et femmes qui y vivent.

Le vieillissement, c’est « des vieillissements », un processus physiologique normal, une arrivée à « l’âge de la retraite », des situations bien différentes selon les individus, leur histoire, leur cadre de vie, une retraite « active » ou « passive », une capacité à « bien vieillir » ou non (perte de facultés physiques, pathologies, situation financière, …).

Le vieillissement de la population sur un territoire sous-tend des enjeux sociaux, d’aménagement, économiques, à considérer.

L’enjeu du « bien vieillir » sur notre territoire interroge l’ensemble des Angevins, de tous âges, et implique une réflexion de fond sur la place des plus âgés sur le Pays Loire Angers.

iNTRoDUCTioNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

De quoi parle-t-on ?Le senior n’est pas une « catégorie socioprofessionnelle », un « consommateur » ou un «assisté ». Il n’a pas un « âge » de senior ou de retraité, mais est un citoyen qui vieillit, qui est à la fois acteur dans la société et qui a besoin de la société pour vivre, s’épanouir, se soigner, etc.

pourquoi en parle-t-on ?Parce qu’avec 30 000 personnes supplémentaires, de 60 ans et plus, d’ici à 2020 sur le Pays Loire Angers, les collectivités locales ont moins de 10 ans pour préparer le territoire à ce qui sera cette nouvelle réalité démographique. Parce que le vieillissement doit être synonyme de progrès bénéficiant à chacun, individuellement et à tous, dans notre société locale du Pays Loire Angers.

1 Guy Le Bouëdec, Professeur honoraire de psychologie sociale et de sciences de l’éducation, Intervention du 11 mai 2010 – Commission « Vieillissement » du Conseil de développement de la région d’Angers

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 05

2Pourquoi en parle-t-on ?

Le Conseil de développement de la région d’Angers a souhaité se saisir de la question du vieillissement.

● Parce qu’avec 30 000 personnes supplémentaires, de 60 ans et plus, d’ici à 2020 sur le Pays Loire Angers, les collectivités locales ont moins de 10 ans pour préparer le territoire à ce qui sera cette nouvelle réalité démographique.

● Parce que nous voulons que : • le vieillissement soit un progrès bénéficiant à

chacun, individuellement et à tous, dans notre société locale du Pays Loire Angers,

• les 350 000 Angevins vivent demain ensemble et solidairement 4.

● Parce que nous pensons que le « senior », la « personne âgée », la personne de « grand âge » doit être considéré comme un citoyen comme les autres : • tantôt acteur : acteur économique ayant un

pouvoir d’achat, acteur social ayant un rôle d’aidant familial naturel, de bénévole dans les associations, de « passeur » de mémoire et de savoirs, etc.

• tantôt accompagné, parce que seul, dépendant, pauvre, …

● Parce qu’il est indispensable que le vieillissement soit mieux pris en compte dans les politiques publiques, dans une logique de « personnalisation »5, c’est-à-dire en n’oubliant jamais de considérer d’abord le senior, la personne âgée ou la personne de « grand âge », comme une personne. Et cela, notamment dans les politiques visant : • au mieux-être, à l’épanouissement des habitants ;• à une meilleure accessibilité à la ville, aux

polarités, aux centres-bourgs et à leur offre de logement, de déplacements et de services publics et privés ;

• à renforcer la mixité sociale et inter-générationnelle ;

• à assurer un développement équilibré des territoires du Pays Loire Angers ;

• à assurer l’expression et la participation citoyenne de tous, aux politiques publiques.

● … Parce que les seniors, personnes âgées et personnes de grand âge seront beaucoup plus nombreuses demain qu’aujourd’hui sur le Pays Loire Angers – cf. 1ère partie.

3 groupes d’âges distincts 2

● Les « seniors », entre 50 et 75 ans, en emploi ou à la retraite, bien insérés dans la vie sociale et économique, globalement en bonne santé, même si les distinctions entre les catégories sociales mettent en évidence des différences importantes.

● Les « personnes âgées », les plus de 75 ans, la santé se dégrade durablement, la vie sociale est parfois moins importante.

● Le « grand âge », au-delà de 85 ans, le risque de perte d’autonomie s’accroît très fortement.

Entre 2007 et 2020, il est estimé une progression de 50 % du nombre de personnes de 60 ans et plus sur le Pays Loire Angers. Ils seront près de 90 000 en 2020 3.

Pour la plupart des « seniors » et des « personnes âgées », soit près de 70 000 habitants du Pays Loire Angers aujourd’hui, la retraite est une deuxième carrière, ils sont les « nouveaux disponibles ». Mais il n’en est pas de même pour certains d’entre eux, « usés par la vie », soit du fait d’une vie active occupée par des emplois pénibles, soit du fait d’une vie faite de précarité au quotidien et de peur du lendemain, faite de périodes de chômage.

2 Groupes proposés par « Vivre ensemble plus longtemps » - Rapports et documents n°28 – 2010 - Centre d’analyse stratégique3 Source : Etude COMPAS – Mars 20114 Cf. contribution APTIRA en annexe5 Logique proposée par Guy Le Bouëdec, en termes de levier éthique aux trois logiques les plus souvent retenues dans les politiques de vieillissement : logique d’assistance ou d’assistanat, logique d’intégration, logique de compétition. Source : Intervention en commission du 11 mai 2010.

06

iNTRoDUCTioNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

3La méthode de travail

3.1L’organisation du travail du Conseil de développement

Le Conseil de développement a souhaité se saisir, au printemps 2010, de la question du vieillissement de la population sur les territoires du Pays Loire Angers. Il souhaite, par cette contribution, identifier les réponses apportées ou à apporter aux défis du vieillissement, par les acteurs publics et privés : défis économiques, sociaux, sociétaux, etc.

Une vingtaine de membres du Conseil s’est investie dans une commission qui a fait le choix – parce que le vieillissement est une réalité et qu’il n’y a pas un vieillissement mais des vieillissements – de sortir du seul champ médico-social pour orienter ses réflexions sur d’autres champs de l’action publique : l’habitat, les transports, le bien-être par le sport ou encore la culture, ... tout en considérant le vieillissement comme une opportunité de développement économique et social pour les communes du Pays Loire Angers.

La commission a abordé la question du vieillissement selon 2 axes : Les seniors, les personnes âgées et de grand âge : une ressource pour notre territoireQu’en est-il sur le Pays Loire Angers ? Comment mieux valoriser cette ressource croissante dans les prochaines années ?Les seniors, les personnes âgées et de grand âge : des habitants à accompagnerQu’en est-il sur le Pays Loire Angers ? Comment améliorer l’accompagnement de cette population plus nombreuse dans les prochaines années ?

La commission a souhaité ne pas réduire ses réflexions à une sélection d’approches thématiques (ex : seniors et logement, seniors et emploi, etc.) qui ont par ailleurs déjà été étudiées à de nombreuses reprises. Elle a privilégié une approche systémique, faite de croisement entre des enjeux / thématiques très différents, pour parvenir à faire émerger des problématiques particulières jusqu’à présent non traitées dans les politiques locales.

Pour conduire ses travaux, la commission a bénéficié de l’éclairage d’experts et témoins, ainsi que de données statistiques sur la réalité du vieillissement sur notre territoire :

• Martine BARBIER-PRIEUR, Directrice des solidarités du Conseil général de Maine-et-Loire

• Carolina BENITO, Chargée d’observation sociale et urbaine de la ville d’Angers

• Laurent COLLOBERT, Chef du service habitat et cohésion sociale

• Amélie CORNILLEAU, Responsable du CLIC Loire en Layon

• Philippe DE LA MONNERAYE, CAF de l’Anjou – Département des aides aux partenaires

• Laure DUCHESNE, Chargée de mission du CLIC Aînés d’Outre Maine

• Béatrice GAIGNARD, Responsable du CLIC 6 d’Angers

• Christian GILLET, Vice-Président du Conseil général de Maine-et-Loire

• Stéphanie HERVIEU, Chargée d’études à l’AURA• Caroline HOUSSIN-SALVETAT, Adjointe aux

solidarités de la ville d’Avrillé • Cécile JAMIN, Président du CLIC de Loir en Loire• Guy LE BOUEDEC, Professeur honoraire de

psychologie sociale et de sciences de l’éducation• Aïd NAWEL, Coordinatrice CLIC de Loir en Loire• Vanessa NICO, Responsable du CLIC Loire

Authion• Bernard MABI, Directeur Adjoint CCAS d’Angers • Norma MEVEL PLA, Adjointe au Maire d’Angers,

aux personnes retraitées et aux personnes âgées• Christine POCHE, Responsable de l’association

Pass’Age

6 CLIC : Centre Local d’Information et de Coordination – structure de proximité destinée aux personnes âgées et leur entourage et aux professionnels de la gérontologie et du maintien à domicile.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 07

Le vieillissement, « LE domaine réservé » de l’État et du Conseil général

Les défis du vieillissement ne sont pas les seuls défis médico-sociaux que les politiques nationales et départementales ont pour responsabilité de relever, dans un contexte financier très difficile.Pour autant, ils sont considérables et le Conseil ne pouvait les ignorer. C’est dans ce sens qu’il a pris connaissance du Schéma unique d’organisation sociale et médico-sociale du Conseil général de Maine-et-Loire.7 Aux côtés de l’Etat et du Conseil général, de nombreux acteurs publics et privés oeuvrent également dans ce champ du vieillissement sous son angle médico-social : les CODERPA, les CLIC, les organismes HLM, les collectivités locales et notamment les CCAS et CIAS 8, les associations, etc.

Au-delà du médico-social, les défis du vieillissement touchent de nombreuses autres politiques publiques notamment, de compétence communale et intercommunale : l’habitat, les transports, le commerce, le tourisme, l’artisanat, le sport, la culture, etc.

Le vieillissement est un défi complexe que tente de relever une multiplicité d’acteurs aux missions, prérogatives et compétences assez méconnues ou pas toujours comprises. Ces acteurs n’ont pas ou peu d’espaces de dialogue / d’articulation permanents, ce qui freine de nombreuses initiatives locales privées ou publiques, notamment

intercommunales. Le Gérontopôle Autonomie Longévité des Pays de la Loire, pôle d’étude et d’observation du vieillissement, pourra-t-il jouer un rôle pour lever une partie de cette difficulté ?

La place du vieillissement dans le pilier social du développement durable … des collectivités locales qui s’engagent via le concept « Villes-amies des aînés »

Le vieillissement devrait avoir une place majeure dans les politiques de développement durable, s’agissant de répondre aux besoins des générations futures, mais à ce jour les politiques publiques territoriales notamment restent encore cloisonnées et les acteurs locaux témoignent de leurs difficultés à faire intégrer les enjeux du vieillissement dans toutes les politiques.

Pour autant, des collectivités passent à l’action, seules ou aidées par exemple par la démarche « Villes-amies des aînés », promue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’objectif de l’OMS est de proposer aux villes un outil pour les aider à promouvoir une action globale en direction des aînés : habitat, transports, espaces extérieurs et bâtiments, soutien communautaire et services de santé, communication et information, participation citoyenne et emploi, respect et inclusion sociale. 9En France, cette démarche est liée à celle du label « Bien vieillir – vivre ensemble »10 . La Ville d’Angers s’est engagée dans la démarche « Ville-amie des aînés ».

3.2Le contexte de travail

7 Sur les schémas, cf. ARTICLE L 312 - 4 du Code de l’action sociale et des familles. Le schéma porte sur : la prévention et le développement de la participation desusagers;lesoutiendeproximité;lesoutienauxparentsetauxaidants;ladiversificationdel’accompagnementenlieuxd’accueil;l’organisationdes partenariats, la complémentarité des actions et leur déclinaison en territoires ; l’insertion professionnelle des publics en situation de vulnérabilité ; la prise en compte des publics concernés par la souffrance psychique ou par le handicap psychique ; la prise en compte de l’évolution du vieillissement de la population.8 CODERPA : Comité départemental des retraités et personnes âgées ; CLIC : Centre Local d’Information et de Coordination ; HLM : Habitations à Loyer Modéré ; CCAS : Centre Communal d’Action Sociale ; CIAS : Centre Intercommunal d’Action Sociale ;9 Source : OMS, Guide Villes-Amies des aînés10 http://www.solidarite.gouv.fr/espaces,770/personnes-agees,776/dossiers,758/plan-national-bien-vieillir,763/le-label-bien-vieillir-vivre,1698/

• Dominique ROBIN, Directrice des études à l’Agence d’Urbanisme de la Région Angevine (AURA)

• Emmanuel VASSEUR, gérontologue

• et Pierre REBUFFAUD et Stéphanie BIGO, Chargés d’études au cabinet COMPAS-TIS auteurs du diagnostic et des typologies des personnes âgées (75 ans et plus) et des territoires du Pays Loire Angers, réalisés pour la commission de janvier à mars 2010.

08

iNTRoDUCTioNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

2012 : Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle 11

Le Parlement européen a désigné l’année 2012 comme l’année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle. Elle sera une occasion à saisir pour engager un vrai mouvement de sensibilisation des Angevins, dans les quartiers, sur les territoires ruraux, périurbains… des 66 communes (68 en 2012) du Pays Loire Angers. Ses principaux objectifs sont de maintenir la vitalité des personnes âgées, renforcer leur participation à la société et éliminer les obstacles entre les générations.

La contribution du Conseil de développement

Le Conseil de développement n’avait pas les moyens d’explorer l’ensemble des défis du vieillissement pour le Pays Loire Angers, notamment ceux liés aux risques d’une décroissance de la population active. Quant aux quelques défis identifiés, l’objectif du Conseil de développement n’était pas de fournir un avis d’expert, mais d’imaginer quelques pistes pour y répondre. Il a volontairement limité le nombre de ces pistes, afin de répondre aux attentes de ses principaux interlocuteurs, les élus du Pays Loire Angers. Enfin, le Conseil a tenté d’avancer quelques pistes, malgré les incertitudes en matière de financement public national et local des projets.

11 Résolution législative du Parlement européen du 7 juillet 2011 http://ec.europa.eu/social/ey2012.jsp?langId=fr

Le périmètre géographique de la contribution : le Pays Loire Angers

Le Lion-d’Angers

Tiercé

Baugé

Durtal

Saint-Georges-sur-Loire

Thouarcé

Beaufort-en-Vallée

Pays du HautAnjou Segréen

Pays des Valléesd’Anjou

Pays des Valléesd’Anjou

Pays Loire, Layon,Lys, Aubance

Pays Saumurois

Loir

Mayenne

Sarthe

Mai

ne

Loire

LoireLouet

AuthionA11A11

A11A11

A85A85

A87A87

Vers Nantes

Vers Saumur - Tours

Vers

Cho

let

Vers

Le

Man

s - P

aris

La Membrolle-sur-LonguenéeLe Plessis-Macé

La Meignanne

AndardBrain-sur-l’Authion

Corné

St-Jean-de-LinièresSt-Léger-des-Bois

St-Lambert-la-Potherie

St-Sylvain-d’AnjouPellouailles-les-Vignes

Villevêque

Pôle Métropolitain

St-Melaine-sur-AubanceMurs-Erigné

Juigné-sur-Loire

Seiches-sur-le-Loir

Brissac-Quincé

Source : d’après AURA

et PADD du SCoT de la région angevine

10 km0

N

Angers Loire Métropole

Communauté de Communes du Loir

Communauté de Communes Vallée Loire-Authion

Communauté de Communes Loire Aubance

Polarités du SCOT

Autoroute

Nationale

Départementale

Ligne ferroviaire

Gares

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 09

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs

AUJoURD’HUi eT DemAiN

DES RÉALITÉS VÉCUES ET PRÉVISIBLES

• + 50 % de 60 ans et plus sur le Pays Loire Angers en 2020.

• 50 % des ménages de 65 ans et plus sont des ménages d’une personne seule, et majoritairement une femme.

• Les personnes de 60 ans et plus restent vivre sur leur territoire et dans la maison dont elles sont propriétaires, y compris après 80 ans.

• Aujourd’hui, des seniors au niveau de revenu moyen plus élevé que les moins de 50 ans.

• Demain, des seniors plus pauvres.

• Des seniors en bonne santé jusqu’à 75 ans.

DES ENJEUX FONDAMENTAUX

• Considérer les seniors comme des ACTEURS sociaux et économiques du Pays Loire Angers.

• Prévenir les risques de l’isolement des personnes.

• Se préparer à relever le défi de la pauvreté à venir des personnes vieillissantes.

• Développer, maintenir, renforcer la citoyenneté des personnes vieillissantes.

10

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

1Réalités statistiques actuelles et dans 10 ans, du vieillissement des Angevins 12

1.1+ 50 % de 60 ans et plus sur le Pays Loire Angers en 2020

Aujourd’hui, plus de 60 000 personnes de 60 ans et plus vivent sur les 66 communes 13 du Pays Loire, soit près de 22 % de la population.

Les 60-74 ans sont les plus nombreux, mais aussi, proportionnellement à la population dans son ensemble, plus nombreux sur les territoires de Loire Aubance et Vallée Loire Authion. Pour autant, si l’on regarde les chiffres de chaque commune, c’est sur les communes de la 1ère couronne de l’agglomération qu’ils sont les plus nombreux (% population totale) : Ecouflant (19,5 %), Bouchemaine (17,4 %), Saint Barthelemy d’Anjou (17 %) et Avrillé (16,9 %).

Plus de 16 000 personnes ont 80 ans et plus aujourd’hui, soit près de 5 % de la population totale. À l’inverse, c’est sur l’agglomération d’Angers et la communauté de communes du Loir qu’elles sont les plus nombreuses, proportionnellement à la population.

7,7%

13,9%10,1%

16,9% 8,7%

12,0%

13,9%

11,5%14,5%

9,5%17,4%

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11,5%

12,2%

9,8%

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6,9%

10,6%

15,1%

13,2%

10,0%

19,5%

10,3%

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11,9%

16,4%

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11,4%

9,1%

9,1%

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14,1%

12,3%

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17,0%

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12,3%

15 316

6 807

1 702

[6,7 , 9,3[

[9,3 , 11,6[

[11,6 , 14,4[

[14,4 , 16,9[

[16,9 , 19,5]

Population des 60-74 ansau RP 2007

Poids des 60-74 ans - Pays et Agglomération d'Angers -

Source : INSEE, RP 2007

Part des 60-74 ans parmi la population au RP 2007 en %

12 Sources : Etudes COMPAS - Mars 2011 - Etudes complètes disponibles sur demande au secrétariat du Conseil de développement ; « Vieillir sur le territoire d’Angers Loire Métropole – AURA – Sept 2011.13 Contribution réalisée en 2010-2011 avant l’élargissement en 2012 du Pays Loire Angers à 2 nouvelles communes : Ecuillé et Soulaire-et-Bourg

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 11

En 2011, près de 50 % des ménages Angevins 14

sont des ménages de 50 ans et plus 15

• Les ménages de 60 ans et plus représentent près de 30 % de l’ensemble des ménages.

• Les moins de 30 ans représentent 20 % des ménages, ils vivent surtout sur l’agglomération d’Angers et la communauté de communes du Loir.

En 2020, 30 000 personnes de 60 ans et plus supplémentaires vivront sur le Pays Loire Angers, soit 90 000 personnes ! 16

• + 50 % de personnes âgées de 60 ans et plus attendu d’ici à 2020 sur le Pays Loire Angers

• + 70 % de personnes âgées de 65 à 69 ans et plus attendu d’ici à 2020

Entre 1999 et 2007, la population angevine âgée de 60 ans et plus avait augmenté de 11,6 %. Entre 2007 et 2020, il est prévu qu’elle augmente de plus de 50 % !

Projection de la population âgée par âge quinquennal à l'horizon 2020

0

10 000

20 000

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000

100 000

2 007 2 013 2 020

95 ans et plus

90-94 ans

85-89 ans

80-84 ans

75-79 ans

70-74 ans

65-69 ans

60-64 ans

Source : Estimations COMPAS

Pays et Agglomération d'Angers

73900 pers. de 60 ans et + 89600 pers. de 60 ans et +59700 pers. de 60 ans et +

Population et part des 60-74 ans (%) sur l’agglomération

©aura - mai 2011 - Source : Insee RP 1999 et 2007, exploitation principale

Angers16 377

Angers15 316

Part des 60-74 ans (%)

> 1613 - 16

10 - 13< 10

Nombre 60-74 ans

2 000

60025050

en 1999 en 2007

14 Angevins : cf. AVERTISSEMENT en introduction15 Selon l’âge de la personne de référence déclarée au recensement de la population16 Évolution par rapport à 2007

12

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

eANGERS

AVRILLE

BEAUCOUZE

BEHUARD

BOUCHEMAINE

BRIOLLAY

CANTENAY-EPINARD

ECOUFLANT

FENEU

MEIGNANNE

MEMBROLLE-SUR-LONGUENE

MONTREUIL-JUIGNE

MURS-ERIGNE

PELLOUAILLES-LES-VIGNE

PLESSIS-GRAMMOIRE

PLESSIS-MACE

PONTS-DE-CE

SAINT-BARTHELEMY-D'ANJOU

SAINT-CLEMENT-DE-LA-PLACE

SAINTE-GEMMES-SUR-LOIR

SAINT-JEAN-DE-LINIERES

SAINT-LAMBERT-LA-POTHERIE

SAINT-LEGER-DES-BOIS

SAINT-MARTIN-DU-FOUILLOUX

SAINT-SYLVAIN-D'ANJOU

SARRIGNE

SAVENNIERES

SOUCELLES

SOULAINES-SUR-AUBANCE

TRELAZE

VILLEVEQUE

Les femmes seules

Les hommes seuls

Les couples sédentaires propriétaires de leur maison

Les résidents en logements collectifs originaires du Maine et Loire

Secret Stat.

Situation sur l'ensemble du territoire d'étude

15%

48% 7%

30%

Secret Stat.

Les femmes seules

Les hommes seuls

Les couples sédentaires propriétaires de leur maison

Les résidents en logements collectifs originaires du Maine et Loire

Situation sur l'ensemble du territoire d'étude

15%

48% 7%

30%

ALLEUDS

BLAISON-GOHIER

BRISSAC-QUINCE

CHARCE-SAINT-ELLIER-SUR-AUBANCE

JUIGNE-SUR-LOIR

LUIGNE

SAINT-JEAN-DE-LA-CROIX

SAINT-JEAN-DES-MAUVRETS SAINT-REMY

-LA-VARENNESAINT-SATURNIN-SUR-LOIR

SAINT-SULPICE

SAULGE-L'HOPITAL

VAUCHRETIEN

SAINT-MELAINE-SUR-AUBANCE

1.250 % des ménages de 65 ans et plus sont des ménages d’une personne seule, et majoritairement femme

Les femmes vieillissent plus souvent seules que les hommes (plus de 80 % des ménages d’une personne seule de 65 ans et plus sont des ménages composés d’une femme seule).

Ainsi, près de 12 000 femmes de 65 ans et plus vivent seules, près de 10 750 sur l’agglomération, 450 sur Loire Aubance, 500 sur Vallée Loire Authion et 300 sur le Loir.

Caractéristiques des personnes âgées de 75 ans et plussur la Communauté de communes Loire Aubance

Caractéristiques des personnes âgées de 75 ans et plussur la Communauté d’agglomération Angers Loire Métropole

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 13

ANDARD

BAUNE

BOHALLE

BRAIN-SUR-L'AUTHION

CORNE

DAGUENIEREMENITRE

SAINT-MATHURIN-SUR-LOIR

Les femmes seules

Les hommes seuls

Les couples sédentaires propriétaires de leur maison

Les résidents en logements collectifs originaires du Maine et Loire

Situation sur l'ensemble du territoire d'étude

15%

48% 7%

30%

Secret Stat.

Les femmes seules

Les hommes seuls

Les couples sédentaires propriétaires de leur maison

Les résidents en logements collectifs originaires du Maine et Loire

Situation sur l'ensemble du territoire d'étude

15%

48% 7%

30%

BEAUVAU

CHAPELLE-SAINT-LAUD

CHAUMONT-D'ANJOU

CORNILLE-LES-CAVES

CORZE

HUILLE

JARZE

LEZIGNE

LUE-EN-BAUGEOIS

MARCEMONTREUIL-SUR-LOIR

SEICHES-SUR-LE-LOIR

SERMAISE

Caractéristiques des personnes âgées de 75 ans et plussur la Communauté de communes Vallée Loire Authion

Caractéristiques des personnes âgées de 75 ans et plussur la Communauté de communes du Loir

14

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

1.4Aujourd’hui, des seniors au niveau de revenu moyen plus élevé que les moins de 50 ans. Demain, des seniors plus pauvres

1.3Les personnes de 60 ans et plus restent vivre sur leur territoire et dans la maison individuelle dont ils sont propriétaires, y compris après 80 ans

La plupart des personnes âgées restent vivre sur leur territoire (plus de 90 % des habitants, quelque soit l’intercommunalité de résidence).

Près de 70 % des ménages de 55 ans et plus sont propriétaires de leur logement, plus de 50 % des ménages de 80 ans et plus habitent une maison.55 % des 80 ans et plus habitent un logement de 4 pièces et plus.

Plus de 20 % des ménages de 65 ans et plus qui habitent sur l’agglomération vivent dans un logement locatif HLM, 10,5 % des ménages du Loir, 5 % des ménages de Loire Aubance, 11 % des ménages du Vallée Loire Authion. Les données

sont sensiblement les mêmes pour les 55-64 ans.2 % des ménages de 80 ans et plus habitent en établissements de retraite (environ 700 ménages).

Quant à la voiture individuelle, 22 % des ménages de 65 à 79 ans n’en ont pas 17. Mais le taux d’équipement devrait croître parmi les nouvelles générations de seniors.

Les nouveaux seniors des 10 prochaines années ne seront pas les premiers concernés par ce niveau de vie plus bas que leurs aînés. Le revenu médian des ménages de 50-59 ans est de 1 800 ¤ sur le Pays Loire Angers. C’est la génération qui arrivera en retraite en 2020 qui sera plus précaire. Le revenu médian des ménages de moins de 50 ans est de 1 450 ¤. 18

● Sur la Communauté d’agglomération : revenu médian des ménages de 50-59 ans : 1 800 ¤ ; revenu médian des ménages de moins de 50 ans : 1 350 ¤

● Sur la Communauté de communes du Loir : revenu médian des ménages de 50-59 ans : 1 713 ¤ ; revenu médian des ménages de moins de 50 ans : 1 405 ¤

● Sur la Communauté de communes Loire Aubance : revenu médian des ménages de 50-59 ans : 1 906 ¤ ; revenu médian des ménages de moins de 50 ans : 1 557 ¤

● Sur la Communauté de communes Vallée Loire Authion : revenu médian des ménages de 50-59 ans : 1 840 ¤ ; revenu médian des ménages de moins de 50 ans : 1 468 ¤

Cette faiblesse des revenus des générations de seniors à venir est due à l’accroissement des situations de précarité dans le travail, notamment l’alternance travail/chômage.

Ainsi, le chômage des seniors ne cesse d’augmenter depuis quelques années : + 15,3 % d’augmentation du nombre de demandeurs d’emplois de 50 ans entre novembre 2010 et novembre 2011. 19

17 Sur Angers Loire Métropole - Source : aura – Insee RP 2007 18 Source:DiagnosticCOMPAS-TIS/Conseildedéveloppementdelarégiond’Angers–Mars2011-Revenusfiscauxdesménagesparunitédeconsommation (mensuels en euros), en 2008. Informations complémentaires utiles – données nationales (source : Investir dans la vieillesse : un enjeu de développement pour les territoires ? Colloque Inset d’Angers, intervention de Serge GUERIN, sociologue – Avril 2010) - Retraite moyenne : 1 296 ¤/mois (H : 1 637 ¤ ; F : 1 020 ¤ ) ; 56% des retraités perçoivent moins de 1 300 ¤ /mois – 10% + de 2 400 ¤ /mois ; Prix moyen mensuel d’une place en maison de retraite : 2 200 ¤ (1 200 à 5 000 ¤ /mois)19 Source : DRTEFP Pays de la Loire – Cat. ABC Maine-et-Loire – Sur la même période, le chômage des moins de 25 ans augmente de 2,4 %.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 15

1.5Des seniors en bonne santé jusqu’à 75 ans

Ce n’est qu’à partir de 75 ans que des petits handicaps divers commencent à apparaître. C’est seulement à partir de 80/85 ans que l’on commence à parler de dépendance. Seuls 20 % des Angevins de 80 ans et plus sont dépendants aujourd’hui. Pour autant, il convient de ne pas omettre certaines situations particulières. Ainsi en est-il de la situation des personnes handicapées âgées. 22

Les conditions de vie et de travail influent sur le bon vieillissement. Ainsi, les personnes en situation de précarité et de pauvreté, ou qui ont eu des emplois pénibles connaissent un vieillissement précoce, avec une espérance de vie moindre. Dans les années qui viennent, ces personnes seront plus nombreuses. De même, les personnes âgées issues de l’immigration et les personnes âgées étrangères, selon certaines

études, peuvent entrer dans la vieillesse 10 ans avant la population française, du fait de conditions de travail et de logement souvent précaires et difficiles. 23

L’accroissement prévisible de la population des plus de 85 ans (+ 64 % de 85-89 ans et + 150 % des 90-94 ans d’ici 2020) entraîne celui des personnes dépendantes : + de 7 200 personnes dépendantes attendues d’ici 2020 (4 000 en 2007) – GIR 1 à 4. 24

Parallèlement, le Pays Loire Angers sera confronté à une baisse du nombre d’ « aidants naturels » d’ici 2020, c’est-à-dire de personnes de 55-64 ans apportant leur aide à des personnes issues de la génération précédente, de 85 ans et plus : 5 aidants en 2007 pour une personne âgée dépendante, moins de 3 en 2020.

en conclusion Les personnes âgées de 75 ans et plus sur le Pays Loire Angers, sont aujourd’hui :

● des couples sédentaires, propriétaires de leur maison (près de 50 % d’entre eux)● des personnes qui résident en logement collectifs et originaires du Maine-et-Loire (15 % d’entre eux)● des femmes seules (30 % d’entre eux)

Les seniors représentent par conséquent, et pour les 10 prochaines années, un poids économique important pour le Pays Loire Angers.

En 2015, le poids des seniors (plus de 50 ans) dans les dépenses de consommation dépassera les 50 % de la consommation totale (tourisme, ameublement, loisirs, santé-cosmétique, automobile, coiffure, etc.)20.

55 % des achats de voitures neuves sont réalisés par des personnes de plus de 60 ans. Plus de 70 % des achats de camping-car 21 sont réalisés par des personnes de plus de 50 ans… un marché qui se porte bien à en croire par exemple, l’accroissement de l’activité du fabricant Voyageur à la Membrolle-sur-Longuenée.

20 Source : Étude de l’impact du vieillissement de la population sur l’offre et la demande de biens et de services de consommation – CREDOC – Juin 201021 Source : Investir dans la vieillesse : un enjeu de développement pour les territoires ? Colloque Inset d’Angers, intervention de Serge GUERIN, sociologue – Avril 201022 Cf. Rapport d’étude « Les personnes handicapées vieillissantes et âgées en Maine-et-Loire » - Sébastien FLEURET – CNRS/CARTA/CLH - Novembre 2009 23 Cf. contribution APTIRA en annexe.24 Les groupes iso-ressources (GIR) permettent de classer les personnes en fonction des différents stades de perte d’autonomie. Du GIR 1 (personne dont la présence constante d’intervenants est indispensable) au GIR 6 (personne autonome).

16

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

2Réalités territoriales du vieillissement sur les communautés du Pays Loire Angers

Un vieillissement attendu mais préparé (11 communes)

Des personnes âgées dépendantes, en partie attirées par un territoire sur-équipé (12 communes)

Un fort vieillissement attendu sur des territoires en manque d'aménagements adaptés (42 communes)

Des personnes âgées plus fragilisées (1 commune)

D'où viennent les 75 ans et + en maison de retraite ?(L'origine des personnes étant principalement la commune d'habitation 5 ans auparavant et/ou Angers. Les flèches représentent les autres principaux flux). Seuls les habitants de la commune viennent en maison de retraite sur cette commune

CA Angers Loire Métropole

CC du Loir

CC Loire Aubance

CC Vallée Loire Authion

Autres dpt 49

.Autres dpt 49 et Hors dpt 49

Autres dpt 49

Autres dpt 49

Dpt 44

Hors dpt

ALLEUDS

ANDARDANGERS

AVRILLE BAUNE

BEAUCOUZE

BEAUVAU

BEHUARD

BLAISON-GOHIER

BOHALLE

BOUCHEMAINEBRAIN-SUR-L'AUTHION

BRIOLLAY

BRISSAC-QUINCE

CANTENAY-EPINARD

CHAPELLE-SAINT-LAUD

CHARCE-SAINT-ELLIER-SUR-AUBANCE

CHAUMONT-D'ANJOU

CORNE

CORNILLE-LES-CAVES

CORZE

DAGUENIERE

ECOUFLANT

FENEU

HUILLE

JARZE

JUIGNE-SUR-LOIR

LEZIGNE

LUE-EN-BAUGEOIS

LUIGNE

MARCE

MEIGNANNE

MEMBROLLE-SUR-LONGUENE

MENITRE

MONTREUIL-JUIGNE

MONTREUIL-SUR-LOIR

MURS-ERIGNE

PELLOUAILLES-LES-VIGNE

PLESSIS-GRAMMOIRE

PLESSIS-MACE

PONTS-DE-CE

SAINT-BARTHELEMY-D'ANJOU

SAINT-CLEMENT-DE-LA-PLACE

SAINTE-GEMMES-SUR-LOIR

SAINT-JEAN-DE-LA-CROIX

X

SAINT-JEAN-DE-LINIERES

SAINT-JEAN-DES-MAUVRETS

SAINT-LAMBERT-LA-POTHERIE

SAINT-LEGER-DES-BOIS

SAINT-MARTIN-DU-FOUILLOUX

SAINT-MATHURIN-SUR-LOIR

SAINT-MELAINE-SUR-AUBANCE

SAINT-REMY-LA-VARENNE

SAINT-SATURNIN-SUR-LOIR

SAINT-SULPICE

SAINT-SYLVAIN-D'ANJOU

SARRIGNE

SAULGE-L'HOPITAL

SAVENNIERES

SEICHES-SUR-LE-LOIR

SERMAISE

SOUCELLES

SOULAINES-SUR-AUBANCE

TRELAZE

VAUCHRETIEN

VILLEVEQUE

Typologie des personnes âgées de 75 ans et plusdes communes du Pays Loire Angers

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 17

3Les enjeux majeurs du vieillissement sur le Pays Loire Angers

3.11er enjeu : considérer les seniors comme des ACTEURS sociaux et économiques du Pays Loire Angers

Les seniors en bonne santé, des acteurs économiques et sociaux essentiels au territoire

● Des actifs

Nombre d’entre eux exercent encore une activité professionnelle à 65 ans et ils seront de plus en plus nombreux dans ce cas dans les années à venir 25. À partir de la retraite, c’est dans les activités bénévoles sociales dans le cadre familial, de voisinage, amical ou associatif que nombre d’entre eux deviennent particulièrement actifs. Ils sont un pilier essentiel de la vie sociale et économique des territoires urbains comme ruraux du Pays Loire Angers : parrains de jeunes demandeurs d’emploi, accompagnants à la création d’entreprise, voisin aidant une personne âgée dépendante, grand-mère gardant chaque mercredi ses petits-enfants, enfant aidant ses parents dépendants, « animateurs » d’associations d’aide aux plus pauvres, de loisirs, sportives, culturelles, de quartiers, « formateurs »/« transmetteurs de savoirs » dans le cadre d’associations diverses, etc. C’est une solidarité intergénérationnelle indispensable, aux côtés de la solidarité publique, mais qui deviendra plus difficile avec le prolongement de la vie active des seniors.

● Des consommateurs de biens et services de loisirs

La génération de seniors actuelle consomme davantage de biens de consommation, pour elle-même et pour ses descendants – notamment au niveau de vie moins élevé que le leur 26. Ils génèrent ainsi une activité économique et des emplois qui ne sont pas uniquement de type résidentiel (exemple des camping-cars – Groupe le Voyageur à la Membrolle-sur-Longuenée ; des groupes de prévoyance comme la Mutuelle Malakoff-Médéric, la CNP, etc. à Angers, ou encore des équipements sportifs de type vélos ; dans la cosmétique / beauté - Intercosmétiques, fabricant

pour les grandes marques de cosmétiques, à Beaucouzé. Selon les experts 27, les seniors pourraient consommer beaucoup plus dans les 10 ans à venir du fait de l’allongement de la durée des carrières et de l’augmentation des doubles retraites.

Les personnes âgées et de grand-âge, des citoyens à accompagner

● Des retraités

À partir de 75 ans, l’activité professionnelle est terminée depuis quelques années. Quand la forme physique et psychologique, mais aussi l’environnement de vie et les moyens financiers, le permettent, c’est l’activité sociale dans le cadre familial, de voisinage, amical ou associatif qui prend le relais. Pour mémoire, l’âge moyen de la dépendance est de 85 ans en 2010 ; 80 % des plus de 80 ans vont bien.

● Des consommateurs de services

La perte d’autonomie conduit les plus âgés à rester plus souvent à leur domicile et donc à réduire leurs dépenses de consommation. La diminution de la consommation – et l’augmentation du taux d’épargne - serait en partie liée à une offre de produits et services et à des modes de distribution inadaptés aux conditions de vie des personnes.Pour autant, leurs besoins en services médico- sociaux s’accroissent fortement et génèrent de nombreux emplois dans les domaines de la santé et de l’aide à domicile notamment.

25 17 % des auto-entrepreneurs sont des retraités (d’après un intervenant au colloque CNFPT « Investir dans la vieillesse : un enjeu de développement pour les territoires ? » – Avril 201026 Rappel : revenu mensuel médian par unité de consommation des 60-74 ans : 1 720 ¤ sur l’agglomération, de leurs enfants, de 30 à 40 ans : 1 392 ¤ .27 Étude de l’impact du vieillissement de la population sur l’offre et la demande de biens et de services de consommation – CREDOC – Juin 2010

18

3.33ème enjeu : se préparer à relever le défi de la pauvreté à venir des personnes vieillissantes

3.22ème enjeu : prévenir les risques de l’isolement des personnes

+ de 50 % des ménages de 65 ans et plus sont des ménages d’une personne seule, souvent une femme !

Le Pays Loire Angers et ses acteurs publics et pri-vés doivent se mettre en capacité de répondre aux effets de l’individualisation des modes de vie et de la mobilité des actifs (des enfants loin de leurs parents âgés) en imaginant de nouvelles solidarités au niveau local. Pour permettre aux Angevins vivant sur les territoires urbains comme ruraux du territoire, de vieillir en bonne santé le plus longtemps possible, il faut qu’ils aient un en-vironnement de vie offrant des possibilités d’ac-cès aux soins, d’accès aux droits, d’échanges et d’activités. Il faut noter ici la situation particulière des immigrés vieillissants 28.

Pour prévenir les risques d’isolement, il faut veiller à la vitalité de la vie associative et sociale, gé-nératrice de solidarités, d’ouverture / d’attention à l’autre, …. sur les différents territoires du Pays Loire Angers.

Mais cela interpelle aussi les conditions de lo-gement. L’isolement peut venir de l’éloignement des centres-bourgs –zone pavillonnaire comme

hameau- et de quartiers, comme de l’absence d’ascenseur dans l’immeuble. Des communes du Pays Loire Angers innovent en ce sens, sur « des nouveaux modes d’habiter ».

L’isolement est aussi lié à la présence ou non dans les centres-bourgs et de quartiers d’offres de modes de déplacements doux comme collec-tifs. Ainsi, des dispositifs de transports solidaires sont expérimentés sur certains territoires et doi-vent être accompagnés et démultipliés pour ré-pondre aux besoins des personnes.

C’est aussi l’équipement des centres-bourgs et de quartiers en espaces de rencontres, en com-merces et services sociaux, de loisirs, sanitaires, qui est en question. Les Plans Locaux d’Urba-nisme (PLU) seront décisifs dans ce domaine no-tamment.

Les « polarités intermédiaires » comme les « cen-tralités des communes » du Pays Loire Angers dé-finies dans le SCOT, doivent devenir des « pôles de qualité de vie » pour tous.

Il s’agit d’un enjeu de société national, mais les acteurs locaux devront se préparer à accompa-gner des personnes plus pauvres, dans les 15 à 20 ans à venir (cf. p 14). C’est donc là aussi dans nombre de domaines qu’il faut innover au-jourd’hui pour être prêts demain à répondre au défi de la pauvreté : • Prévenir cette pauvreté en accompagnant le

développement des activités économiques sur le territoire et des emplois,

• Favoriser l’accès à l’emploi et la formation des + de 50 ans, qui sont aujourd’hui les premiers touchés par le chômage de longue durée : sensibilisation des entreprises à la forma-tion, à l’intérêt du développement du tutorat seniors/jeunes, sensibilisation des salariés âgés à la formation, etc.

• Rendre accessibles aux seniors, personnes âgées et de grand âge des hébergements adaptés (plus petits – absence de petits loca-tifs dans les centres-bourgs, accessibles, etc.).

• Veiller à l’accès de tous les seniors, personnes âgées et de grand âge aux soins.

• Assurer sur tous les territoires la présence de modes de transports collectifs ou partagés, etc.

En tout état de cause, il apparaît indispensable de sensibiliser les actifs, avant la retraite, à la perte de revenus générée par la fin de l’activité profes-sionnelle.

PARTie 1 - Le VieiLLissemeNT sUR Le PAYs LoiRe ANGeRs, AUJoURD’HUi eT DemAiNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

28 Cf. annexe – Contribution de l’APTIRA

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 19

3.44ème enjeu : développer, maintenir, renforcer la citoyenneté des personnes vieillissantes

Progressivement, les pertes d’autonomie peuvent générer chez la personne âgée une vulnérabilité, un repli, un moindre investissement, une moindre maîtrise de son environnement. Sans parler de cas extrêmes de mise sous curatelle ou tutelle de la personne âgée, parfois de manière abusive, des décisions qui ont un impact sur sa vie quotidienne sont prises de plus en plus par d’autres personnes (leur entourage, les professionnels) dans un souci d’améliorer leurs conditions de vie. Souvent, les personnes âgées vivent ces interventions comme autant d’intrusion et de perte de leur autonomie de décision. Ainsi, elles demandent à davantage maîtriser leurs rythmes de vie (heures des repas, du coucher, du lever, etc.) quand elles sont soumises aux interventions nombreuses de professionnels. Elles préfèrent être accompagnée « à faire », sans que l’on fasse à leur place. Les professionnels, conscients de cette difficulté, réfléchissent à la manière de répondre à ces attentes.

Par ailleurs, le vieillissement accentue le décalage des rythmes de vie et des références culturelles entre les générations. Ainsi, les conditions du « vivre ensemble » sont mises à mal, pouvant générer des tensions, des relations conflictuelles entre générations. Les conseils de vie sociale, les comités d’usagers, l’ensemble des démarches participatives ont aussi pour vocation de prendre en compte cet enjeu.

20

PARTie 2 - PRÉCoNisATioNs

5 POINTS DE VIgILANCE POUR L’ACTION • Pas un territoire pertinent mais des territoires pertinents pour l’action : Entre le quartier du

centre-ville d’Angers et celui de Monplaisir, … entre St Barthélemy d’Anjou et Vauchrétien, … des défis communs à relever, des modes d’action différents !

• Impliquer / associer / écouter les seniors, personnes âgées et de grand âge … et toutes les générations, dans l’élaboration des réponses aux défis du vieillissement sur le Pays Loire Angers.

• Considérer l’initiative locale, la solidarité territoriale et intergénérationnelle, comme un complément à la solidarité nationale.

• Engager une concertation entre les communes /communautés du Pays Loire Angers sur les politiques publiques favorables au bon vieillissement sur le territoire.

• Inscrire toute action dans une démarche de développement durable, c’est-à-dire dans une démarche de projet co-construit et une démarche de progrès.

4 PRÉCONISATIONS

• Soutenir et initier toute action de prévention concertée, pour « bien vieillir sur notre territoire »- Permettre à tous les actifs d’avoir un emploi et un revenu du travail jusqu’à l’âge de la retraite. - Offrir les conditions d’une vie sociale et d’une utilité sociale sur la commune en encourageant notamment à la pratique d’activités sportives, culturelles, … l’engagement associatif, etc.- Accompagner les habitants, les acteurs de la vie sociale et économique, pour développer une perception plus positive de cette période de la vie. → Exemple de piste d’action : Soutenir le développement d’« Ateliers du bien vieillir ».

• Adopter des politiques d’habitat pour « mieux vieillir » sur les territoires du Pays Loire Angers- Sensibiliser à la construction / rénovation de logements adaptés à tous les âges de la vie.- Promouvoir la construction d’habitats groupés favorisant la mixité intergénérationnelle.- Améliorer le cadre de vie et l’environnement de l’habitat.→ Exemple de piste d’action : Promouvoir « Un habitat facile à vivre »

• Viser le développement de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle- Elaborer un Schéma de déplacements du Pays Loire Angers- Dans la ville centre : renforcer les obligations de l’exploitant du réseau urbain en matière de prise en compte de la particularité des besoins des personnes atteintes de petits et gros handicaps.- Dans l’agglomération, poursuivre la densification du réseau de bus et transport à la demande et du réseau de pistes cyclables. - Sur les communautés de communes : étendre les lignes urbaines de l’agglomération aux polarités ou obtenir du Conseil général des lignes supplémentaires et/ou aux cadences plus élevées.→ Exemple de piste d’action : Promouvoir les initiatives de transport solidaire

• Renforcer les équipements et les services de proximité pour « bien vieillir chez soi »- Permettre l’accès des personnes aux services sanitaires, médico-sociaux et administratifs.- Encourager le développement des initiatives permettant l’accès à l’alimentation près de son domicile.- Permettre le développement de l’offre de services à domicile.→ Exemple de piste d’action : Créer ou faire connaître des lieux d’information et d’orientations pour l’accès aux droits et aux services

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 21

Le Conseil de développement a identifié 5 points de vigilance, dans la mise en œuvre des quelques pistes d’action proposées dans les pages qui sui-vent.

Pas un territoire pertinent mais des territoires perti-nents pour l’actionEntre le quartier du centre-ville d’Angers et celui de Monplaisir, … entre St Barthélemy d’Anjou et Vauchrétien, … des défis communs à relever, des modes d’action différents !

Comme il n’y a pas un vieillissement mais des vieillissements, il n’y a pas un territoire homogène du Pays Loire Angers mais des territoires sur les-quels la vie des seniors, personnes âgées et de grand âge est bien différente. Entre un habitant du centre-ville d’Angers et un habitant d’une com-mune rurale, Il n’existe pas de modèles reproduc-tibles mais on peut imaginer des pistes d’action à adapter aux situations des personnes, des ter-ritoires, des porteurs de projets publics ou privés.

Il y aura donc des échelles de territoires diffé-rentes selon les types d’action : le territoire d’un CLIC, celui d’une commune, celui du Pays, celui de la communauté de communes, celui du bassin de vie d’une « polarité » au sens du SCOT, celui d’un CIAS. Ce sont les acteurs à l’initiative des actions qui définissent le territoire pertinent pour répondre aux besoins identifiés.

Impliquer / associer / écouter les seniors, per-sonnes âgées et de grand âge … et toutes les générations, dans l’élaboration des réponses aux défis du vieillissement sur le Pays Loire Angers

« Changer de regard » sur le vieillissement néces-site de s’ouvrir aux regards des autres, ceux qui ne sont ni professionnels de la santé, de l’accom-pagnement à domicile, de l’aide sociale, ni élus, … Les autres, ce sont d’abord les personnes concer-nées par les politiques et plans d’actions imagi-nés : les personnes vieillissantes, leurs enfants, petits-enfants notamment. Cela implique aussi de s’ouvrir, selon les projets, aux commerçants, aux responsables d’associations sportives, cultu-relles, etc. de la commune ou de l’intercommu-nalité. Des espaces transversaux et permanents de travail seraient à imaginer à l’échelle des com-

munes / de plusieurs communes (ex : bassins de vie des polarités ou communautés de com-munes), … pour tout projet / toute action locale qu’elle soit de l’ordre de la solidarité comme de l’ordre du secteur marchand. A titre d’exemple, le tirage au sort de personnes de plus de 60 ans, sur les listes électorales pour une durée d’un an, peut permettre d’associer des personnes intéres-sées mais qui n’auraient jamais osé proposer leur candidature pour participer à la préparation des décisions publiques les concernant.

Associer les citoyens, c’est un des principes d’ac-tion central pour les acteurs impliqués dans des démarches de développement durable, car c’est la condition pour imaginer des réponses aux défis du vieillissement qui soient cohérentes so-cialement et territorialement … et adaptables à d’autres besoins, par exemple ceux de jeunes pa-rents, de personnes à mobilité réduite, etc.

Considérer l’initiative locale, la solidarité territo-riale et intergénérationnelle, comme un complé-ment à la solidarité nationale

Le Conseil de développement tient à une réaffirmation du rôle de l’Etat et du financement de l’accompagnement des personnes âgées et de grand âge, par la solidarité nationale. C’est notamment l’enjeu de la création d’un « 5ème risque » 29 ou de l’intégration dans la sécurité sociale. Actuellement, rien est tranché, d’où l’importance du débat. Le Conseil économique social et environnemental vient de rendre un avis qui donne à réfléchir sur la gouvernance (le « qui fait quoi »), il préconise 30 :• Le renforcement de la caisse nationale solidari-

té autonomie (CNSA), comme pilotage national ;• Le renforcement des missions de la caisse

nationale de sécurité sociale : élargissement des conventions de santé et sociales avec l’ensemble des professionnels, mise en place d’une politique de prévention et d’éducation.

L’ensemble couvrirait les risques de perte d’au-tonomie progressive et de dépendance et devrait être pensé en tenant compte de la diversité cultu-relle, sociale, économique, … des situations de dépendance.

Propos introductifs : 5 points de vigilance pour l’action

29 Les 4 premiers étant, pour mémoire : la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites30 Source : Avis du CESE – « La dépendance des personnes âgées » - Juin 2011

22

PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Engager une concertation entre les communes /communautés du Pays Loire Angers sur les politiques publiques favorables au bon vieillissement sur le territoire

Le Conseil de développement considère que les collectivités locales, dans leurs domaines de compétences, devront construire une vision commune des politiques à conduire et se concerter pour une mise en œuvre cohérente et équilibrée en tous points du territoire. Déjà quelques initiatives ponctuelles existent (rencontre des CLIC, des CCAS, etc.), elles devront être confortées par une concertation entre communautés et communes sur les autres champs que le champ social, comme l’habitat, les déplacements, etc.

Inscrire toute action dans une démarche de développement durable, c’est-à-dire dans une démarche de projet co-construit et une démarche de progrèsPour répondre aux défis du vieillissement, il s’agit moins d’inventer des réponses gérontologiques que d’imaginer des projets en croisant les regards sociaux, économiques et environnementaux. Le développement durable, c’est notamment permettre aux personnes de faire des économies d’énergie, mais aussi de bien vieillir chez elles.

S’inscrivant dans une logique de développement durable, les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) intercommunaux sur les 4 communautés, les Programmes Locaux de l’Habitat (PLH, intégrés aux PLU) et le Schéma de déplacements du Pays Loire Angers, doivent prévoir les conditions pour bien vivre ensemble dans son bourg ou son quartier, que l’on soit jeune couple avec un enfant, senior célibataire actif sur sa commune ou personne âgée dépendante. Il faut notamment viser une planification des logements, équipements publics et commerciaux, facilitant les solidarités intergénérationnelles.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 23

1ère préconisationSoutenir et initier toute action de prévention concertée, pour « bien vieillir sur notre territoire »

LA PRIORITÉ : MIEUX PRÉVENIR

1.1« Prévenir » ... avant la fin d’activité professionnelle

Accompagner l’emploi et la formation des seniors

Le Conseil de développement estime que pour re-lever le défi du vieillissement, il faut d’abord per-mettre à tous les actifs d’avoir un emploi et un revenu du travail jusqu’à l’âge de la retraite … et des cotisations suffisantes aux caisses de retraite obligatoires et complémentaires. Or la situation est de plus en plus difficile depuis quelques an-nées pour les seniors. Le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans et plus est en progression constante, en un an il a encore progressé de plus de 20% sur notre territoire. Vivre dans la précarité avant la retraite ne garantit en effet pas une vie épanouie, heureuse, en bonne santé, au moment de la retraite.

● Mettre en place le plan territorial pour l’égalité et la diversité dans l’emploi sur le Pays Loire AngersLa situation des seniors face à l’emploi est très préoccupante, ils sont de plus en plus nombreux, dès l’âge de 45 / 50 ans, a être touchés par une discrimination par l’âge. Il y a donc urgence à poursuivre les actions de sensibilisation en cours et en initier de nouvelles, plus percutantes vis-à-vis des employeurs qui, pour nombre d’entre eux, peinent à embaucher des salariés de plus de 45 / 50 ans … mais aussi vis-à-vis des seniors actifs également.

En 2008, dans sa contribution « Pour une poli-tique locale ambitieuse de l’emploi » 31, le Conseil de développement avait fait cette suggestion afin de lutter contre les discriminations dans l’accès à certaines formations et certains emplois. La discrimination au recrutement par l’âge est une des plus fréquentes. Elle concerne les actifs les

plus jeunes et les plus âgés. Divers outils existent au plan national et sont mis en œuvre dans cer-taines collectivités locales, pour lutter contre ces discriminations. Le plan proposé par le Conseil de développement en 2008 présentait quelques exemples d’actions, notamment : des actions vi-sant l’exemplarité des employeurs publics (ex : signature des « pactes seniors »), des actions de sensibilisation des citoyens, des intermédiaires de l’emploi, des entreprises.

● Favoriser le maintien des seniors dans les entreprisesSensibiliser les entreprises à la richesse de leur « matière grise » et les encourager à la formation des personnels les plus âgés, à la mobilité interne, à l’aménagement des postes de travail et à la mise en œuvre de temps de transferts de compétences aux personnels les plus jeunes (tutorat).

Sensibiliser les seniors et leurs employeurs à la préparation de la transition de l’activité professionnelle à des activités volontaires, de loisirs, sociales, etc.

L’aménagement des postes de travail des seniors dans l’entreprise peut notamment viser la réduction progressive des temps de travail des salariés qui le souhaitent, contre engagement à heures équivalentes dans du volontariat dans le tissu associatif par exemple.

31 p. 25 de la contribution disponible sur www.conseil-dev-loire.angers.fr

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PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

1.2« Prévenir » en retraite, … par la pratique d’activités sportives, culturelles, de loisirs.

Pour être bien dans sa tête et bien dans son corps, il est important de rester actif. Après 60 - 65 ans de vie active, c’est la pire des choses que de ces-ser toute activité. Pour garder une population âgée active et en bonne santé, les collectivités locales angevines ont ainsi tout intérêt à accom-pagner le maintien en bonne santé des actifs en fin de carrière professionnelle et des seniors par divers types d’actions :

La valorisation voire l’impulsion d’initiatives / offres publiques et privées culturelles, sportives, sociales, de santé, existantes sur le quartier, la commune, l’intercommunalité - ex : une politique tarifaire adaptée ; à Avrillé, une programmation supplémentaire des spectacles donnés le soir, un après-midi par semaine ;

La création de parcours de santé, circuits vélo, etc. ;

Le soutien à des initiatives de type « université angevine du temps libre », sur les polarités du Pays.

1.3« Prévenir » en retraite, … en transformant ses engagements et responsabilités professionnels en engagements et responsabilités bénévoles

Malgré l’arrêt de son activité professionnelle, il est important de se sentir toujours utile.

Valoriser la solidarité intergénérationnelle

Il y a lieu de valoriser et encourager l’aide aux enfants (par exemple, par la garde des petits-en-fants), l’aide aux parents âgés (par exemple, en pensant différemment certaines activités cultu-relles destinées aux enfants accompagnés de leurs grands-parents et non de leurs parents).

Les collectivités locales peuvent aussi par exemple encourager toutes initiatives d’écoles, d’associa-tions, de crèches qui ouvrent leurs portes à des seniors volontaires pour tous types d’actions : temps lecture, temps jardinage, tutorats d’ap-prentis, parrainage de jeunes en recherche d’em-ploi, etc.

Certaines communes, comme Angers, organisent par exemple, en mobilisant les habitants d’un quartier, une « veille solidaire », une culture d’at-tention à l’autre et du « vivre ensemble » par des rencontres, des échanges de services, des visites auprès des personnes fragiles.

Valoriser le volontariat

L’engagement bénévole / volontaire dans une association est un facteur de maintien en bonne santé psychologique. « Je reste utile et respon-sable de quelque chose … ». Il pourrait être étudié, avec les associations du Pays Loire Angers, l’idée de campagnes d’information à l’attention des ha-bitants en fin de carrière professionnelle.

De nombreuses personnes sont engagées volontairement dans les nombreuses associations du Pays Loire Angers. C’est par exemple plus de 500 bénévoles engagés au CCAS d’Angers, une quinzaine au CCAS d’Avrillé, plus de 300 à l’UATL, notamment sur des actions auprès des enfants, comme Lire et faire lire, et dans des associations plus modestes comme les « Clubs du 3ème âge ».

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 25

1.4« Prévenir » … par un environnement « culturel » ouvert au sujet du vieillissement et « préparé » à son vieillissement et celui de ses proches

C’est le rêve d’une révolution culturelle que fait le Conseil de développement, pour que tous les An-gevins aient une perception plus positive de cette période de la vie.

Contribuer à diffuser la culture du vieillissement

C’est à divers niveaux que des initiatives pour-raient être encouragées et notamment celui des politiques publiques locales.Par exemple, au niveau des collectivités locales, une sensibilisation des personnels oeuvrant dans tous les domaines d’action de la commune ou la communauté de communes et d’agglomération devrait pouvoir être proposée : aux urbanistes comme aux policiers, aux jardiniers comme aux agents des musées, des offices de tourisme, des services des sports, aux bailleurs sociaux comme aux développeurs économiques, etc.

Sensibiliser à la nécessaire préparation de son propre vieillissement et celui de ses proches et en particulier à la dépendance

● Sensibiliser au risque de dépendanceUne sensibilisation des personnes vieillissantes et de leurs familles aux risques de la dépendance et un encouragement à l’anticiper s’avèrent né-cessaires pour mieux vieillir et plus sereinement, sans craindre ce risque ou devoir gérer – souvent mal gérer- dans l’urgence l’arrivée de ce risque. Les témoignages sont nombreux sur la durée de vie d’une personne devenue subitement dépen-dante mais préparée et une personne non prépa-rée (durée de vie plus courte).

● Sensibiliser et prévenir le vieillissement des ai-dants familiaux et prochesLa sensibilisation et l’accompagnement des ai-dants familiaux confrontés à une mission difficile sont essentiels pour maintenir et préserver leur état de santé.

Le Conseil de développement considère qu’il est essentiel que les collectivités locales poursuivent et renforcent, aux côtés de leurs partenaires (associations locales, Etat, Département, etc.) leurs actions « d’aide aux aidants ». Par exemple : l’offre de temps et lieux de répit pour les aidants (organisation d’animations, sorties, ateliers prévention, groupe d’échange, information, formation…).

Enfin, il y a lieu d’avoir une attention particulière à la prévention pour les seniors en situation précaire. Cette catégorie de personnes âgées plus vulnérable que les autres, plus fragile économiquement, doit bénéficier de moyens de prévention spécifiques, qui pourraient se traduire par la proposition d’un complément d’aide financière aux plus fragiles économiquement.

Le maintien à domicile engendre de nombreux frais qui peuvent être des freins à la prévention et aux soins. Les structures qui délivrent des aides financières doivent aussi repenser leur politique face à l’enjeu du vieillissement et de l’augmentation de la précarité. Il sera à l’avenir certainement nécessaire, vu l’évolution prévisible de la pauvreté chez les seniors, d’apporter une aide financière ciblée aux personnes âgées dépendantes vivant à domicile, en complément des aides de droit commun.

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PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

• La signature par Angers Loire Métropole et les communes du Pays Loire Angers, de « Pactes seniors »

• L’appui par les communes et communautés de communes et d’agglomération, à la mobilisation de bénévoles « seniors » par les associations locales

• L’appui à la mise en œuvre sur les communes et communautés de communes et d’agglomération, d’ « Ateliers du bien vieillir » - cf. proposition détaillée ci-dessous

Objet Fondés sur une conception globale de la santé 32 et sur la force d’une dynamique de groupe, des ateliers peuvent être proposés aux personnes proches de la retraite ou jeunes retraités.Il s’agit d’espaces collectifs (5 à 6 séances) où l’on peut échanger sur sa santé, en lien avec les priorités suivantes : le lien social à la retraite (ex : apporter aux autres notamment), la nutrition, le sommeil, l’activité physique, les cinq sens, la consommation de médicament…

À quels objectifs répond l’action ?• Prévenir les risques biologiques et

physiologiques du vieillissement et contribuer au recul de la dépendance sur le territoire du Pays Loire Angers

• Favoriser l’autonomie des personnes pré ou jeunes retraitées

• Contribuer à leur investissement social (engagement, bénévolat..) dans leur commune, leur quartier, leur bassin de vie

• Renforcer les savoirs, savoir-faire et savoir-être dans le domaine de la santé

• Influencer les comportements des personnes pré ou jeunes retraitées

Critères d’évaluation • Investissement des personnes dans les

projets communaux associatifs ou autres• Changement de comportements au regard

des différentes priorités de santé évoquées ci-dessus

• Moindre consommation de soins

Les acteurs• Instituts régionaux d’éducation pour la santé• Les caisses de sécurité sociale en charge de

prévention santé• Les mutuelles, les associations à vocation

sociale, sanitaire, voire de loisirs• Les CCAS, CIAS, les communes,

intercommunalités

La mise en œuvreLes collectivités peuvent soutenir des dynamiques partenariales locales avec des acteurs de la santé et de l’animation sociale pour promouvoir des ateliers du « Bien Vieillir » en proximité :• En réalisant un appel à projet selon un cahier

des charges établi de manière participative avec des habitants concernés et des partenaires locaux impliqués,

• En facilitant l’information auprès des administrés,• En rendant l’accès à ces ateliers possible tant

d’un point de vue du déplacement que du point de vue financier.

Il pourrait être visé à l’échelle du Pays Loire Angers, d’ici à 3 ans, qu’1/3 des communes seules ou dans un cadre intercommunal (via les CLIC, les communautés de communes, l’UDCCAS, les Maisons de santé, etc.) initie l’organisation d’ateliers du Bien vieillir, sur leur territoire.

EXEMPLE DE PISTE D’ACTION – LES « ATELIERS DU BIEN VIEILLIR »

1.4Des exemples de pistes d’actions pour « Prévenir »

32 Les déterminants de la santé sont selon la charte d’Ottawa pour la promotion de la santé (1986) : Le niveau de revenus et la situation sociale, les réseaux et le soutien social, le niveau d’instruction, d’emploi et de conditions de travail, l’environnement physique, le patrimoine biologique et génétique, l’accès aux soins, les habitudes de vie et les compétences d’adaptation personnelle, le sexe et la culture.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 27

2ème préconisationAdopter des politiques d’habitat pour « mieux vieillir » sur les territoires du Pays Loire Angers

LA PRIORITÉ : MIEUX HABITER

La présence de services publics, de commerces, de moyens de transport, d’un habitat adapté, d’associations à vocation sociale, de loisirs, d’espaces de rencontre intergénérationnelle influent directement sur la qualité de vie des habitants et sur celle des personnes âgées en particulier.

2.1Sensibiliser à la construction / rénovation de logements adaptés à tous les âges de la vie et facilitant un parcours résidentiel dans son quartier / sa commune

Comme il l’a été prescrit dans le SCOT du Pays Loire Angers 33, les futurs Plan Locaux d’Urbanisme (PLU), intégrant les Programmes Locaux de l’Habitat (PLH) devront permettre et encourager le développement de logements adaptés à tous les âges de la vie et faciliter le parcours résidentiel des personnes par la construction de formes d’habitat variées sur un même quartier, une même commune.

Habiter son logement pour un temps, pour longtemps, que l’on soit jeune, âgé, déficient sensoriel, en bonne santé, déficient moteur ou psychique, accidenté, que l’on ait des enfants, que l’on reçoive des amis ou de la famille… Il n’existe pas de profil type de l’habitant !

Dans l’esprit de la loi du 11 février 2005 (Loi n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la participation, et la citoyenneté des personnes handicapées), le concept d’Habitat facile à vivre tend à faire bénéficier tout un chacun du même confort, quelles que soient ses capacités, pour un usage simple et durable de l’habitat.

Le Conseil de développement estime prioritaire de sensibiliser tous les habitants du Pays Loire Angers et tous les professionnels du bâtiment à la nécessité d’aménager l’ensemble de son logement (les extérieurs comme l’intérieur) pour qu’il soit facile à vivre à tous les âges de la vie (enfant, femme enceinte, handicapé temporaire suite à un accident, handicapé durablement, etc.),

c’est-à-dire, pour qu’il soit :• accessible à tous : entrée et sortie faciles,

circulation aisée entre les pièces, accès à tous les équipements de la maison… (ex : encastrer dans le sol les seuils de porte, placer les interrupteurs et poignées entre 90 et 130 cm)

• adapté aux besoins spécifiques du moment et adaptable aux évolutions de la vie, aux besoins éventuels ou futurs (ex : pré câblage pour des équipements électriques/automatiques dont je n’ai pas de besoin immédiat mais peut-être plus tard (volets roulants ?)).

La Mutualité sociale agricole du Maine-et-Loire notamment promeut ce type de logements / rénovations depuis plusieurs années, auprès de ses assurés.

Le service Accès cité de la Mutualité Anjou Mayenne accompagne l'adaptation de l'habitat et des équipements collectifs aux déficiences sensorielles et motrices des personnes et propose des aménagements adaptés. Le service Aînés déficientssensorielsaccompagne les personnes âgées concernées pour une meilleure adaptation dans leur cadre de vie.

Le Conseil de développement propose ainsi que les cahiers des charges de toutes les constructions nouvelles de logements publics intègrent cette obligation – déjà prévue pour un certain nombre de programmes- qui devrait logiquement être inclus dans les objectifs de développement durable.

33 Extrait du Document d’Orientations Générales du SCOT du Pays Loire Angers – p 42 « Le vieillissement et la mobilité réduite doivent être pris en compte en adaptant les logements existants et en favorisant la construction de logements adaptables et accessibles, notamment à proximité des pôles d’équipements et services ».

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PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Pour le logement privé, un partenariat avec les fédérations professionnelles du bâtiment pourrait être envisagé pour encourager la formation des professionnels du bâtiment et leur permettre de sensibiliser leurs clients particuliers.

Par ailleurs, afin de faciliter le parcours résidentiel – difficile généralement en raison de l’attachement des personnes à leur voisinage, leur quartier, leur commune – tout nouvel espace à urbaniser devrait être lié à une obligation de complémentarité et de mixité de modes d’habitats, permettant de changer de logement sans être déraciné.

2.2Promouvoir l’habitat groupé favorisant la mixité intergénérationnelle

Comme le relevait déjà le Conseil de développe-ment en 2006 dans sa contribution Surmonter la crise du logement : une urgence pour l’avenir du Pays Loire Angers, la mixité intergénérationnelle dans les zones d’habitat est un vrai défi à relever. Le Conseil de développement propose donc que l’élaboration des prochains Programmes Locaux de l’Habitat des 4 communautés de communes et d’agglomération, dans le cadre des Plans Locaux d’urbanisme soit l’occasion de véritablement faire vivre ce concept d’intergénérationnel 34 dans l’habitat et de « décloisonner » les réflexions des divers acteurs, d’un côté les urbanistes, les aménageurs de l’habitat et de l’autre, les acteurs socio-sanitaires.

Plusieurs expérimentations en France et en Europe existent. Quelques-unes sont présentées en annexe.

Au niveau local, des expériences réussies ou des projets peuvent aussi être cités : • À Villevêque, le Village des générations

est pionnier en matière de logement intergénérationnel. Il rassemble sur un même site une résidence pour personnes âgées, un Centre d’Aide par le travail et une Maison de l’enfance. Ce Village a été conçu pour que les populations de tout âge se croisent tout naturellement avec une vie intergénérationnelle au quotidien et selon les semaines, des activités ponctuées d'évènements plus spécifiques suivant les objectifs définis pour et par les personnes concernées.

• À Angers et Avrillé (Lac de Maine et ZAC plateau de la Mayenne 35) : le projet de square des âges : 40 et 36 logements familiaux du T1 bis au T3, des espaces communs, dont l'accessibilité est conforme aux besoins du vieillissement et un professionnel référent, qui accompagne les locataires pour s'assurer de leur bien être et qui veille à un accès adapté et bien coordonné aux différents services à la personne. Ces logements sont réservés prioritairement aux seniors et situés en très grande proximité des commerces et services, et du tramway. C'est une formule souple et intermédiaire entre le domicile et le foyer logement.

• L’association Le temps pour toit semble avoir également de belles réussites. Elle promeut sur Angers et dans le grand Ouest « l’habitat partagé intergénérationnel et solidaire ». L’association met en relation des « hébergés » (étudiants, salariés en mobilité professionnelle) avec des « hébergeurs » (personnes âgées, seules, isolées, familles monoparentales) dans le cadre d’un échange « un toit contre un peu de présence », échange contractualisé et accompagné par l’association.

• Des sociétés HLM angevines adhèrent au Label Habitat Seniors Services, qui prévoit un certain nombre d’engagements.

34 Le concept de l’intergénérationnel : Au-delà des relations existantes dans le cercle familial, l’intergénérationnel a pour objectif de re(créer) des relations croiséesgrâceauxréseauxconstituésparintérêts,affinités,objet(habitat). L’intergénérationnelreconnaîtlapromotionindividuelle,c’estàdirel’importanceàaccorderauxpotentialitésdechacun,sesspécificités,seshandicaps.La démarche considère surtout le partage des capacités de chacun. La démarche intergénérationnelle vise l’émancipation et l’autonomie pour sortir du regard « compatissant » vis-à-vis de la personne âgée. L’intergénérationnel peut être considéré comme outil de lien social caractérisé par les notions de reconnaissance et d’utilité.35 Plus d’infos sur www.angers-lepuzzle.fr

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 29

L’habitat désigne l’occupation de l’espace par l’homme pour des fonctions de logement. On parle ainsi d’habitat individuel, d’habitat collectif, d’habitat groupé, d’habitat dispersé... et par extension, de l’ensemble des conditions de logement.

L’habitat est l’espace de vie au sein duquel se tissent nos relations sociales. Quand on parle d’habitat pour les personnes vieillissantes, il ne s’agit pas seulement de prendre en compte l’adaptation du logement mais aussi l’accessibilité de ce dernier à l’environnement extérieur et aux autres.

L’habitat revêt plus qu’une seule dimension technique. Il constitue un espace où interviennent trois dimensions : le bâti, les services, le lien social.

Pour la personne âgée, il s’agit de pouvoir évoluer à son domicile tout en ayant accès à l’espace public (ce qui suppose des aménagements urbains, transports……), à l’espace collectif ou partagé (parties ou biens en commun, lieux et tissus associatifs). Ces temps de transition entre le chez soi et l’extérieur sont à compléter par une réflexion sur des commerces et services accessibles (commerces de proximité, services à domicile etc).

Le Conseil de développement considère donc qu’il est indispensable de poursuivre les réflexions et actions engagées pour améliorer le cadre de vie des habitants, dans tous les quartiers et bourgs du Pays Loire Angers. Ainsi, sur les espaces collectifs évoqués plus haut, on peut citer l’exemple des progrès à accomplir pour améliorer l’accessibilité des poubelles en bas des immeubles. Il s’agit aussi de poursuivre les efforts de réaménagement des centres de quartiers, des centres-bourgs en rendant plus accessibles les trottoirs, notamment pour les personnes en fauteuil roulant ou enfants en poussette, ….en rendant également plus aisé l’accès aux bus, etc.

2.3Améliorer le cadre de vie et l’environnement de l’habitat

Par ailleurs, s’agissant des établissements d’accueil des personnes âgées dépendantes, une étude serait à conduire sur le Pays Loire Angers pour mesurer la réalité de la demande à venir et de l’offre d’hébergement disponible ou en projet et leur adéquation, en particulier du point de vue de la localisation de la demande par rapport à l’offre. Il semble qu’il y ait en effet de graves insuffisances dans plusieurs secteurs du Pays Loire Angers. Alors qu’aucune nouvelle place supplémentaire n’est programmée dans les 5 ans sur notre territoire par l’Agence Régionale de Santé, la situation devrait encore s’aggraver.

Pour éviter l’effet « déracinement » ou éloignement de la famille et des amis, il y a lieu de privilégier les petites unités proches des centres-bourgs et de quartiers. Cette étude devra considérer l’impact de la progression de la maladie d’Alzheimer sur les besoins d’hébergements adaptés.

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PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

2.4Des exemples de pistes pour l’action, sur le parc public et sur le parc privé, sur le centre urbain comme sur les polarités et bourgs du Pays Loire Angers

• Inciter au partage de logements, entre se-niors, entre seniors et jeunes étudiants ou jeunes actifs, etc.

• Organiser la formation d’artisans - Label arti-san formé à l’habitat adaptable.

• Encourager la signature de la charte de maintien à domicile par les bailleurs sociaux. Quelques-uns l’ont déjà signée.

• Mettre à disposition des artisans et des fa-milles, une cellule de conseil pour l’adapta-tion des logements publics et privés.

• Inciter à la modularité des logements publics et privés.

• Renforcer le soutien au parcours résidentiel : permettre le flux dans les 2 sens (allers-retours domicile/établissements), dans un même quartier, une même commune / polarité. Sur ce point, il y a lieu de conforter le travail du CLH qui pourrait étendre ses missions aux personnes handicapées vieillissantes : accueil et définition d’un projet de vie.

• Promouvoir un « habitat facile à vivre » cf. pro-position détaillée ci-dessous.

EXEMPLE DE PISTE D’ACTION – PROMOUVOIR UN « HABITAT FACILE À VIVRE »

Objet Création et promotion d’un concept d’habitat adapté à tous les âges de la vie sur le Pays Loire Angers.

À quels objectifs répond l’action ?• Faciliter le maintien à domicile des personnes

handicapées ou âgées• Contribuer au développement d’un patri-

moine immobilier public et privé, adapté aux exigences des familles

• Favoriser l’attractivité du territoire grâce à un parc de logement de qualité

Critères d’évaluation • Nombre d’actions de sensibilisation réalisées

auprès des administrés : forums, réunions pu-bliques, plaquettes d’information

• Nombre de logements du parc public construits en tenant compte de ce concept

• Nombre d’artisans locaux formés auprès de la CAPEB

Les acteurs• Bailleurs sociaux ; syndics de propriétés • Collectivités locales : communes, communau-

tés de communes et d’agglomération• Professionnels du bâtiment et leurs organisa-

tions représentatives, acteurs de la formation dans le bâtiment (CAPEB, etc.)

La mise en œuvreLes collectivités peuvent soutenir l’essor d’un ha-bitat facile à vivre et d’habitats intergénération-nels :• En réalisant un appel à projet selon un cahier

des charges établi de manière participative avec des partenaires locaux impliqués,

• En facilitant l’information auprès des adminis-trés.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 31

3ème préconisationViser le développement de modes de déplacements alternatifs à la voiture indi-viduelle

LA PRIORITÉ : MIEUX SE DÉPLACER

Une priorité : le schéma de déplacements du Pays Loire Angers

Le Conseil de développement identifie quelques pistes pour l’action mais rappelle que conformément aux objectifs du SCOT, un schéma de déplacements du Pays Loire Angers doit être élaboré très vite afin d’identifier la réalité des besoins de déplacements aujourd’hui des 310 000 habitants du Pays Loire Angers et les adaptations nécessaires à apporter aux dispositifs de transports proposés à ce jour.

Angers est bien dotée en transports collectifs, très utilisés par les personnes âgées, jusqu’à un âge relativement avancé, au-delà, ils ne s’avèrent plus adaptés, hormis désormais le tramway, même si des efforts sont constamment faits pour améliorer l’accessibilité des bus comme des arrêts de bus et cheminements piétonniers pour s’y rendre. Les pistes d’action prioritaires identifiées pour les habitants de la ville d’Angers sont donc les suivantes :

Rappeler à l’exploitant du réseau de transport en commun, IRIGO, la particularité des besoins et des contraintes des personnes âgées et handicapées et renforcer ses obligations de résultat en la matière (proximité des arrêts de bus, horaires, coûts, aménagement des bus …) 36;

Accompagner le développement d’initiatives de transports alternatifs au bus lorsqu’il n’est pas en mesure de répondre aux besoins : navettes de quartier, négociations avec les taxis d’un forfait adaptés aux petites courses, cheminements piétonniers sécurisés, etc.

3.1Mieux se déplacer dans la ville centre

3.1Mieux se déplacer dans l’agglomération

Au sein de l’agglomération angevine, les habitants bénéficient aussi d’un bon réseau de bus, même si, plus on s’éloigne de la 1ère couronne d’Angers, moins l’offre est suffisante pour répondre aux besoins des personnes. Pour autant, les bus sont beaucoup moins fréquentés par les personnes âgées que sur la ville d’Angers, mais certainement pas pour cette seule raison de fréquence de la desserte en bus.

Sensibiliser les Angevins à l’usage de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle en valorisant les modes existants, car nombre de

personnes préfèrent leur voiture individuelle, tant qu’elles le peuvent ;

Poursuivre la densification du réseau de bus et transport à la demande et du réseau de voies vélo ; améliorer l’accessibilité des voies cyclables – complexes et peu lisibles en certains points de la ville centre notamment ;

Encourager les initiatives de transport solidaire accompagné pour les soins notamment, les visites chez les spécialistes, en ville, non remboursées par la sécurité sociale.

36 Accessibilité des bus à améliorer pour tous les usagers, pas seulement les personnes en fauteuil

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PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

3.3Mieux se déplacer sur l’ensemble du Pays et sur les territoires des communautés de communes en particulier

Les habitants des communes du Pays Loire Angers, hors agglomération, ont accès au réseau de transport collectif du Conseil général, dont les fréquences sont très limitées et ne répondent pas à l’essentiel des besoins des personnes âgées notamment.

Suite à l’élaboration du Schéma de déplacements du Pays Loire Angers, envisager l’extension des lignes urbaines de bus d’Angers Loire Métropole aux polarités ou obtenir du Conseil général la création de lignes supplémentaires ou cadences plus élevées ; création de navettes vers les polarités et vers les arrêts de bus du réseau Anjou Bus ;

Obtenir du Conseil général l’extension de l’expérimentation du dispositif de transport à la demande, sur les 3 communautés de communes du Pays Loire Angers ;

Favoriser l’émergence de dispositifs de transports solidaires sur certains territoires, en les accompagnant et en les valorisant pour les démultiplier ; avec des cellules de volontaires pour accompagner les personnes âgées dépendantes ;

Renforcer la sensibilisation au co-voiturage

Encourager les initiatives de mutualisation et de prêts de véhicules entre personnes

Faire connaître et renforcer l’accès chèque service Sortir Plus :Les chèques Sortir Plus sont des CESU préfinancés délivrés par les caisses de retraite AGIRC/ARRCO à leurs allocataires de 80 ans et plus. Ils permettent aux bénéficiaires de réaliser les sorties (véhiculées ou non) dont ils ont besoin ou envie (aller faire les courses, se promener, rendre visite à des proches, aller chez le coiffeur…). Les accompagnements sont réalisés par des professionnels de l’aide à domicile et de l’aide à la mobilité.

Le Conseil de développement préconise de contribuer à mieux faire connaître ce dispositif et toutes les offres de financement des déplacements, proposées par la Sécurité sociale et les Mutuelles, qui permettent aux personnes de se faire accompagner dans leurs sorties par des personnels d’aide à domicile.

3.4Exemples de pistes d’action

• Encourager les CCAS à initier l’offre de type « chèques sortir» pour les seniors, plutôt que d’autres cadeaux faits aux aînés parfois peu utiles…

• Cibler / adapter l’information sur le co-voitu-rage aux seniors.

• Optimiser / mutualiser l’utilisation de véhi-cules adaptés mis au service de personnes âgées dépendantes

• Promouvoir les initiatives de transport soli-daire cf. proposition détaillée ci-dessous.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 33

EXEMPLE DE PISTE D’ACTION – PROMOUVOIR LES INITIATIVES DE TRANSPORT

SOLIDAIRE

Objet Des modes de transports variés, adaptés aux territoires locaux et aux besoins exprimés par les différents habitants (jeunes, personnes âgées, handicapées, en difficulté, etc. ). Promotion d’initiatives de transport solidaire.

À quels objectifs répond l’action ?• Pouvoir se déplacer.• Lutter contre l’isolement et permettre l’accès

permanent aux droits, loisirs, réseaux familiaux et amicaux et aux soins.

• Favoriser le développement de liens intergénérationnels et d’entraide.

• Faciliter le maintien au domicile, le plus longtemps possible, des personnes âgées.

• Contribuer au développement de modes de transports accessibles à des publics avec de faibles ressources.

Critères d’évaluation Etablir des indicateurs de référence permettant de mesurer la mise en œuvre des actions et portant sur : • Le nombre d’expérimentations en cours ou de

services créés• Le nombre de personnes concernées, de

kilomètres parcourus • Les motifs des déplacements • La satisfaction des personnes

Les acteurs• Intercommunalités, Pays Loire Angers,

communes, Conseil général• CCAS, CLIC, CLH,…• Transporteurs indépendants locaux• Structures associatives locales, type ADMR• Clubs du 3ème âge• Etablissements disposant d’un véhicule

collectif

La mise en œuvreLorsque l’offre de taxis ou l’offre de transport à la demande, proposée par le Conseil général sur certains territoires, ou l’offre de COTRAXI,

proposée par Angers Loire Métropole, ou encore proposée par certaines communes ou CCAS, n’existe pas ou ne répond pas au besoin de la personne (ex : besoin de la présence du chauffeur pour accompagner la personne, à l’arrivée), il s’agirait d’encourager les initiatives émanant d’associations, communes, syndicats intercommunaux, pour expérimenter une offre de transport solidaire. C’est-à-dire la mise en réseau de chauffeurs bénévoles équipés d’une voiture et ayant quelques heures disponibles dans le mois pour faire du volontariat (chauffeur indemnisé par l’utilisateur des frais de déplacements et de stationnement). Cette offre s’adresserait aux personnes domiciliées sur les communes concernées, pour les rendez-vous médicaux (sauf trajets remboursables par l’assurance maladie), les démarches administratives, les visites à la famille, aux amis, les courses, le coiffeur, le cinéma,… Cette organisation, bien que fondée sur le bénévolat, nécessite structuration et cadrage. Elle fonctionne déjà sur certains territoires.

• Communiquer sur les modes de transports de proximité existant

• Repérer les besoins non couverts (nécessité d’un accompagnement, difficulté liée à la solvabilité…)

• Identifier des éventuels porteurs du service Transport solidaire : CCAS, maison de quartier…

• Organiser le pilotage du service en complémentarité et cohérence avec l’ensemble des autres services et prévoir les conditions de mise en œuvre à partir d’un cahier des charges :- règlement - fonctionnement- outils (émanant d’expériences et de mutualisations)

• Mettre en œuvre le service.

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4ème préconisationContribuer à l’organisation d’équipements et de services de proximité regroupés, notamment sur les polarités

LA PRIORITÉ : MIEUX ACCÉDER AUX SERVICES DE PROXIMITÉ

Permettre l’accès de tous aux services sanitaires, médico-sociaux, administratifs et commerciaux à proximité de chez soi

Face au souhait de se maintenir à domicile, les personnes les plus âgées et/ou dépendantes momen-tanément ou sur la durée ont des besoins d’accéder aux soins, aux droits et aux services courants ou commerces à leur domicile ou non loin de leur domicile.

4.1Permettre l’accès des personnes aux services sanitaires, médico-sociaux et administratifs

Pour bien vivre chez soi, il faut pouvoir avoir un ac-cès simple et à proximité à un certain nombre de services, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour tous les habitants du Pays Loire Angers. Même si la plupart des services existent, ils ne sont pas for-cément accessibles pour diverses raisons : • l’information sur l’existence même des ser-

vices n’est pas arrivée jusqu’au domicile de la personne qui en aurait besoin, ou alors, elle est arrivée mais déformée et la personne pense : « ce service n’est pas pour moi » ;

• les démarches pour en bénéficier sont trop complexes, longues, etc.

• les personnes n’ont pas de moyens de se dé-placer jusqu’à ce service, …

Le Conseil de développement propose donc d’en-courager le développement de cellules d’accom-pagnement et d’aide aux démarches adminis-tratives et à l’accès au droit pour les personnes intéressées pour elles-mêmes et pour leurs proches. Ces cellules – basées sur des organisa-

tions existantes ou non, de type CCAS, CLIC, struc-tures d’hébergement de personnes âgées – pour-raient ainsi proposer un accompagnement des personnes dans leurs démarches, être aussi des lieux de mutualisation des divers services médico-sociaux, assurer un pré-accueil médico-social.

En effet, au-delà de la liste des démarches à faire, à donner aux personnes, celles-ci ont souvent besoin d’un accompagnement pour les conduire. Certaines communes ont cet interlocuteur – un accompagnant est identifié et proposé aux se-niors, mais sur la plupart des autres communes, il n’existe pas.

Par ailleurs, le Conseil considère qu’il est indis-pensable de poursuivre le maillage du territoire en Maisons de santé, notamment l’investissement dans les maisons de santé rurales et l’étude de l’opportunité de maisons de santé urbaines (cf. projet de maison de santé des Hauts de Saint-Aubin à Angers).

4.2Encourager le développement des initiatives permettant l’accès à l’alimentation près de son domicile

Vivre chez soi et en toute autonomie implique de pouvoir assurer soi-même et le plus longtemps possible les courses du quotidien. Alors que les petits commerces « classiques » de proximité pei-nent à survivre, y compris lorsqu’il s’agit de créa-tions nouvelles plébiscitées au début par les ha-bitants, le Conseil de développement considère

ainsi qu’il faut promouvoir des formes de com-merces alimentaires innovantes. Renforcer les objectifs de préservation des activi-tés maraîchères à proximité des centres urbains dans les prochains Plans Locaux d’Urbanisme.

PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 35

Promouvoir les organisations permettant l’ali-mentation de proximité, telles que les AMAP, et toutes organisations coopératives fonctionnant par l’engagement des habitants, par exemple les SIC.

Promouvoir les initiatives d’épicerie itinérante (Internet ne fait pas lien), associée à une épicerie fixe, à coordonner avec commande sur internet et retrait sur place ou à domicile ; sur les espaces de type square des âges, prévoir systématiquement un service « approvisionnement ».

4.3Permettre le développement de l’offre de services à domicile

Améliorer l’information sur l’offre de services à domicile

Les collectivités locales compétentes ainsi que leurs partenaires associatifs et mutualistes no-tamment ont en premier lieu à travailler sur l’accessibilité et la lisibilité des informations sur l’offre de services à domicile, en :• S’appuyant sur Anjou Domicile qui fédère

toutes les associations de services à la per-sonne et sur les CLIC présents sur l’ensemble du Pays Loire Angers ;

• Mettant en place des actions coordonnées et des séances collectives d’information telles que sur la prise en charge des personnes âgées, l’accompagnement des aidants au quotidien, etc.

• Utilisant les médias locaux : presse et radios locales.

• Rapprochant l’offre de service au plus près des usagers : territorialisation, permanences, information décentralisée…

Améliorer les conditions de formation, d’emploi et de travail des personnels de l’aide à domicile

Cette amélioration exige de trouver des finance-ments pour accorder des moyens renforcés aux associations d’aide à domicile afin qu’elles s’en-gagent dans cette voie (moyens d’État sur la prise en charge de la dépendance, moyens des collecti-vités locales (Département, …)). Les associations d’aide à domicile ont en effet à : • Valoriser la qualité du service d’aide à domicile.• Renforcer l’écoute proposée aux personnes

âgées. • Rompre l’isolement au travail de leurs inter-

venants à domicile, qui fait partie de la souf-france au travail.

• Sensibiliser les personnes âgées aux équipe-

ments pouvant être mis à la disposition des personnels de l’aide à domicile pour faciliter leur action au quotidien auprès d’elles.

La formation des personnels est l’une des clés majeure d’amélioration des conditions d’emploi et de travail. Elle est une nécessité non seule-ment dans le cadre de l’aide à domicile mais aussi en établissements. Les expérimentations d’actions de formation mutualisées par territoires par exemple, pourraient être encouragées, dans ce secteur en pénurie de personnel formé et qui peine par conséquent à libérer ses personnels pour des temps de formation.

Par ailleurs, il y a lieu d’encourager la reconver-sion professionnelle et la formation vers les mé-tiers de soignants, notamment infirmiers.

Travailler sur l’organisation du travail

Le Conseil de développement estime qu’il y aurait une action concertée sur la santé au travail des aides à domicile à mener au niveau du Pays Loire Angers.En mobilisant les associations fédérées au sein d’Anjou Domicile et le Conseil général, il pourrait être mené une étude37 puis des expérimentations visant notamment à : • Permettre l’accompagnement des salariés au

quotidien en finançant des postes de manage-ment /encadrants intermédiaires ;

• S’interroger sur le mode de financement à l’heure ;

• Privilégier la prestation de service sur l’emploi direct par les personnes âgées ;

• Imaginer des expérimentations permettant des temps de respiration des personnels (person-nels à domicile et personnes en établissement).

37 Source : Anjou domicile - Étude notamment sur les accidents de travail et de trajet à partir des données CARSAT. La sursinistralité dans l’aide à domicile représente un surcoût pour les collectivités locales et l’assurance maladie. Les journées de travail perdues en Maine-et-Loire sur un an s’élèvent à près de 17 000 et la durée moyenne de l’arrêt maladie s’élève à 56 jours.

36

Soutenir, organiser, optimiser le bénévolat dans l’accompagnement des personnes vieillissantes

En complément de l’offre « marchande » de ser-vices à domicile, les collectivités locales, CCAS, CLIC, doivent soutenir l’offre « bénévole » de ser-vices aux personnes, notamment le bénévolat des seniors en appui aux autres générations :• Soutenir les aidants naturels en recherche

d’aide à l’accompagnement de leurs aînés ou conjoints ou les accompagnants quotidiens en : - pérénisant l’appui à travers Alter Ego, dispo-sitif expérimental et multi-partenarial,- renforçant les relations entre les aidants na-turels, les établissements d’hébergement et les structures d’aide à domicile ;

• Constituer des cellules de volontaires dans les communes du Pays Loire Angers pour accom-pagner les personnes âgées dépendantes ;

• Constituer des réseaux de solidarité intergé-nérationnelle pour favoriser le vivre ensemble dans les quartiers prioritaires.

Promouvoir l’innovation sociale, économique et tech-nologique dans les offres de services à domicile

Pour permettre le développement de l’offre de services à domicile adaptés aux besoins et at-tentes des seniors de demain, les collectivités locales pourraient mener des actions d’aide à l’in-novation (en appui à des initiatives existantes, par des appels à projets, etc.), telles que :• Le soutien à l’innovation pour le développe-

ment de services mobilisant les technologies nouvelles en faveur du lien, de l’accessibilité et de la rupture de l’isolement.

• L’accompagnement sanitaire à distance de-puis le domicile des personnes en partenariat avec l’ordre de médecins.

PARTie 2 - PRÉCoNisATioNsRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

4.4Exemples de pistes d’action

• Élaborer un schéma de développement de Maisons de santé, à 10 ans, sur le Pays Loire Angers.

• Expérimenter un appui à des initiatives d’épi-ceries itinérantes.

• Expérimenter la mutualisation de personnels entre les établissements accueillant des per-sonnes âgées et les organisations d’aide à domicile.

• Permettre l’ouverture des formations des per-sonnels aux aidants familiaux.

• Créer ou faire connaître des lieux d’informa-tion et d’orientations pour l’accès aux droits et aux services. cf. proposition détaillée ci-des-sous.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 37

EXEMPLE DE PISTE D’ACTION – CRÉER OU FAIRE CONNAÎTRE DES LIEUX D’INFORMATION ET D’ORIENTATIONS POUR L’ACCÈS AUX DROITS ET AUX SERVICES

Objet Lieu permettant aux personnes retraitées et à leurs proches de bénéficier d’un ensemble d’informations facilitant l’accès aux droits et aux services. Cet accueil et cette orientation de premier niveau s’effectuent en cohérence avec les services en place (ex : pour un jeune retraité, orientation vers l’Office du Tourisme, vers les associations de défense du consommateur, vers les services à domicile ; pour une personne âgée dépendante, orientation vers le CLIC, les services sociaux …).Dans la même finalité que les maisons de services publics qui visent à faciliter les démarches des usagers et à améliorer la proximité des services publics, l’espace ressources pourrait proposer ce même type d’accompagnement. Donc des lieux à deux niveaux de service : • l’accueil – orientation (générique) • l’accompagnement (uniquement au regard

des services publics)

À quels objectifs répond l’action ?• Rendre lisible l’ensemble des réponses

(privées, publiques…) facilitant la vie quotidienne sur le territoire.

• Proposer un lieu et un accueil qui valorisent la relation interpersonnelle et le lien social.

• Être à l’écoute des besoins et des demandes des administrés pour une meilleure adaptation des services.

• Optimiser la complémentarité de l’offre de services.

Critères d’évaluation • Nombre d’espaces créés, amplitude d’accueil • Fréquentation• Nature des renseignements fournis

Les acteurs• Personnel dédié de collectivités locales • Mise à disposition de personnel d’organismes

ou de structures associatives

La mise en œuvre• Réfléchir à la répartition homogène sur

le territoire, identifier des lieux potentiels, facilement identifiables par les habitants (mairie, maison de quartier …).

• Former le personnel dédié (accueil, écoute, orientation…) et établir des conventions avec les partenaires et services concernés (temps de sensibilisation, présentation des missions, partage de documents), dans l’esprit des maisons de services publics.

• Définir une charte de fonctionnement et une identité visuelle (logo, slogan, fiche technique…) commune à l’ensemble du Pays d’Angers.

• Organiser un pilotage à l’échelle du Pays, réunissant des représentants d’usagers, élus et services concernés et les techniciens des lieux ressources.

38

CoNCLUsioNRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Pour changer de regard sur la vieillesse et la place des seniors, des personnes âgées et des personnes affectées dans leur autonomie, dans la vie économique et sociale du Pays Loire An-gers, c’est donc toute la vie sociale qui est interpellée, c’est la capacité des Angevins et des collectivités locales du Pays Loire Angers à agir de manière concertée pour :

● Favoriser l’emploi des seniors dans les entre-prises, établissements publics et collectivités.

● Attirer et former des actifs, jeunes et dans le cadre de reconversions professionnelles – y com-pris les + de 50 ans -, dans les activités de ser-vices à domicile.

● Préserver une offre sanitaire sur tout le ter-ritoire, dans les bourgs ruraux comme dans les quartiers… (maisons de santé, numérique à do-micile, etc.) : mobilisation des Angevins pour une organisation adaptée des nouvelles structures sociales et de santé qui sera issue des réformes en cours conduites par l’Agence Régionale de la Santé (ARS).

● Favoriser l’innovation dans les entreprises ange-vines pour répondre aux attentes des seniors en produits et services : informatique / domotique ; presse spécialisée, produits touristiques, clubs de sports.

● Penser au logement adaptable, aux services et équipements favorables pour qu’ils soient acces-sibles, adaptés, mixtes.

● Prendre en compte l’exigence de citoyenneté des retraités et particulièrement des personnes en perte d’autonomie, adapter les services, for-mer les professionnels, développer les initiatives de « réseau de solidarité », et associer les per-sonnes aux décisions qui les concernent.

● Préserver une vie associative dynamique ; pré-server et développer le bénévolat.

C’est donc une véritable politique concertée du vieillissement qui sera à conduire dans les pro-chaines années à l’échelle des 68 communes et 4 communautés du Pays Loire Angers.

Les élus, les collectivités locales ont en effet un rôle majeur à jouer pour déclencher ce change-ment de regard chez l’ensemble des habitants de tous âges, mais aussi et surtout chez les acteurs de l’habitat, des déplacements, des services à do-micile, etc.

Il s’agit finalement pour les élus d’être attentifs, dans toutes leurs politiques, à cet enjeu du vieillis-sement, d’être aussi facilitateurs d’initiatives por-tées par des groupes d’habitants, des acteurs, qui répondent aux besoins des personnes, tels que ceux identifiés dans la présente contribution.

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 39

ANNeXes

p. 40 Composition de la commissionp.41 Expérimentations d’habitat intergénérationnelp.42 Contributions individuelles et collectivesp.44 Références bibliographiquesp. 44 Glossairep.45 Suivi / Évaluationp.45 Commentaires d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers

40

Jean-Pierre BENARDIRESA

Marie-Odile LEROUX Mutualité Sociale Agricole

Nadiré CERIBAS / Moylay GATHRIFAPTIRA

Renaud DE LA RUELLEADMR

Ingrid DUMONT Jeune Chambre Economique

Jean-Jacques GAUDIN Comité de Liaison des Handicapés

Alain JACOBZONE UATL

Jean-Yves LEBOUC Office Municipal des Sports d’Angers

Jacques LORDET CGT

Colette MENARD FSU

Bernadette OGER CFDT

Alain OLIVIER / Cécile NURENI /Boris COTERELMutualité Française Anjou Mayenne

Danièle PINEAU Personnalité qualifiée

Gérard PINEAU Association ESCALE

Laure REVEAU CFDT

Louis-Marie RIVIERE Personnalité qualifiée Président du Conseil de développement

Alain THIMOLEON Maisons Familiales Rurales

Marie-France TURCANT Association Petite Enfance

Jean-François CAILLAT Centre Hospitalier Universitaire

André CHARBONNIER Chambre d’Agriculture

Annie GASNIER La Poste

Angélina GUIBERT Foyer Logement de Juigné-sur-Loire

Martine LONG Personnalité qualifiée

Philippe MARCHAND ESSCA

Alain MERLAUD COBATY Anjou

Christian PIHET Personnalité qualifiée

Dominique PRUNIER UNSA

Mireille RAVENEAU Terre des Sciences

Jean ROSSIGNOL CLH

Bernard VINSONNEAU CFTC

1Composition de la commission

ANNeXesRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 41

ÉLÉMENTS DESCRIPTIFSNOM DU PROJET

LIEU DE VIE GÉNÉRAL

PERSONNES HÉBERGÉES

ORGANISATION SPATIALE

DES GÉNÉRATIONS

PHILOSOPHIE DU PROJET

INTERGÉNÉRATIONNEL

Le projet « part’âges » (Hamut, Belgique)

Portée par une association (champ de l’insertion sociale) avec création d’un collectif logement

3 maisons de ville di-visées en studios et appartements

- Personnes âgées, ménages ou seules- Jeunes filles en rupture et famille mono-parentale avec enfants

Les générations sont mélangées dans les 3 immeubles. Les rez-de-chaussée sont réservés aux personnes âgées.

Des animations proposées à tous à partir de rencontres conviviales (ateliers cuisine, journal, artisanat, jardin).Le collectif logement soutient les personnes porteuses d’un projet.

Quartier « génération » St Appolinaire(Dijon, France)

Initiative de la ville de Dijon

76 logements loca-tifs HLM, dont la moi-tié est louée à des personnes âgées et l’autre, aux familles ayant au moins un enfant de moins de 5 ans.

Des logements acces-sibles et adaptés in-différenciés pour les personnes âgées et les familles.

Le quartier est équipé d’une salle de quar-tier, équipement petite enfance,ludothèque.2 pôles gériatriques sont aussi présents.

- Une personne mise à dispo-sition pour animer un point d’accueil.- Sélection des familles à par-tir de la charte Bonjour Voisin

Logement intergénérationnel(Incourt,Belgique)

Initiative de quelques familles

Chacun possède une maison individuelle avec jardin privatif, une allée piétonne

Sur 22 logements, un tiers est réservé aux personnes âgées

Des maisons mitoyennes convergent vers une place centrale, lieu de rencontres intergénérationnelles.- Une maison de quartier permet des activités et rencontres

- Des animations- Une charte « Habiter ensemble »

Habitat Kangourou (Molenbeek, Belgique)

Porté par l’association Dar Al Amal (travail avec les migrants)

2 maisons de ville aménagées en tandem intergénérationnel

- Rez de chaussée amé-nagé pour les personnes âgées (pas d’adaptation particulière)

- Etage : famille avec 3 enfants maxi

- Suivi de la cohabitation par l’association qui as-sure la coordination

- Pas d’échange financier entre personnes âgées et famillesChacun est indépendant : l’aide se conçoit dans un cadre d’échanges et de services entre voisins.

- Aider les personnes âgées à mieux vivre chez elles par un voisinage bienveillant- Familles assurant une sur-veillance passive (interphone, entretien des parties com-munes)

La maison des Babayagas (Montreuil, France)

Initiative d’une habitante rejointe par d’autres, pour créer un collectif

2 corps de bâtiment au cœur du centre ville de Montreuil

Conception architec-turale évolutive en fonction du besoin des résidents

- 20 personnes âgées- 4 jeunes de moins de 30 ans en début de parcours résidentiel

Rez-de-Chaussée : ac-cueille les fonctions col-lectives (bureau, salle commune, tisanerie, ate-lier en fond de jardin).

A partir d’un fort militantisme, souhait du collectif de vivre en autonomie, dans un lieu d’ouverture politique, sociale et culturelle.Exigences : autogestion, solidarité, citoyenneté, écolo-gie (animation citoyenne dans le quartier…)

2Expérimentations d’habitat intergénérationnel

http://www.age-platform.org/

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ANNeXesRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

3Contributions individuelles et collectives

Contribution de la CGT

Sur autonomie plutôt que dépendance - Nous récusons le terme dépendance des personnes âgées et nous parlons d’aide à l’autonomie ; il n’y a pas lieu de faire de distinction entre les per-sonnes en situation handicap jusqu’à 60 ans et les personnes dépendantes de plus de 60 ans, c’est une question de financement. C’est pourquoi, nous parlons d’aide à l’autonomie et non de dépendance. En limitant le dossier de l’aide à l’autonomie aux seules personnes âgées, le Gouvernement voudrait montrer que cette par-tie de la population devient une charge pour l’en-semble de la société. C’est pourquoi, nous proposons la création d’un droit nouveau : le droit « autonomie » dans le cadre de l’assurance maladie. Nous sommes opposés à une 5ème branche, qu’elle soit de la Sécurité Sociale ou de la protection sociale, qui ferait des personnes dépendantes une population à part. Par exemple : le portage des repas à domicile n’est pas du soin ; mais des difficultés à se nour-rir peuvent conduire à la dénutrition, de la déshy-dratation à l’hospitalisation. C’est donc bien une histoire de santé. La prévention est une des données essentielles pour réduire la perte d’autonomie. C’est une conception que nous devons adopter : pour l’être humain, garder toutes ses capacités d’autonomie jusqu’à la fin de la vie doit être un objectif. Telle

qu’elle est organisée, l’aide actuelle, que ce soit en établissement, pour l’accompagnement ou le soin, ne répond pas aux personnes âgées. Les financements publics non pérennes et trop dis-persés laissent trop le reste à la charge pour les personnes concernées et leur famille.

La CGT propose : ● L’intégration de la prévention dans la politique nationale de santé, incluant l’éducation de la po-pulation par l’intermédiaire de la médecine sco-laire et de la médecine du travail ainsi que d’une prévention spécifique à l’âge ; ● L’organisation de l’aide à l’autonomie doit coor-donner le médical, le médicosocial et le social. Soins, aide et hébergement doivent être traités dans le même mouvement, autour de la personne et non à partir du mode d’aide ; ● La création d’un grand service public de l’aide à l’autonomie, tant à domicile qu’en établissement, en partenariat avec le secteur associatif et à but lucratif, sur la base d’un cahier des charges fixant les obligations de service public.

Pour l’Union Départementale CGT,le représentant CGT au Conseil de développementJacques LORDET

Union Départementale de Maine-et-Loire 14 Place Louis Imbach – 49100 ANGERS

Angers, le 6 mai 2011

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 43

La situation particulière des immigrés vieillissants

● Les hommes immigrés venus travailler en France dans les années 60 étaient des ouvriers non qualifiés et se retrouvent aujourd'hui dans des situations très précaires :

• Leur mauvaise maîtrise de la langue française ne leur a pas permis d'accéder à des emplois mieux payés, d'où leur faible pension de retraite.

• Ils envoyaient l'argent qu'ils gagnaient à leur famille restée au pays pour subvenir aux be-soins de celle-ci.

• Des hommes, veufs ou divorcés, vivent au-jourd'hui au Foyer ADOMA « qui n'est pas une maison de retraite ».

● Les femmes, seules aujourd’hui, sont encore plus en difficulté que les hommes, car elles maî-trisent encore moins bien le français. Elles dé-pendaient de leur mari dans la vie quotidienne (finances, déplacements, démarches administra-tives).

● Hommes et femmes immigrés confondus n'ont jamais été consommateurs de loisirs, ce qui ac-centue leur isolement à l'âge de la retraite.

● L'âge peut amener une envie de se rapprocher de la religion pour trouver paix et sérénité. Ce rapprochement est-il compatible avec la vie en maison de retraite ou avec les services à domicile proposés ?

Dans toute la problématique connue des immi-grés vieillissants, nous avons souligné l'essentiel et nous vous proposons quelques préconisations :

● Créer, dans un premier temps, une instance de réflexion à l'échelle locale portant sur l'intégration de cette population dans les services de maintien à domicile ou dans les établissements pour per-sonnes âgées, et sur l'adaptation de ces struc-tures à leurs besoins spécifiques.

● Mettre en place à partir des CLIC et CCAS, des séances d'information sur les lieux de vie, ce qui permettrait de communiquer sur les dispositifs facilitant la prise en charge des personnes vieillis-santes : services de soins à domicile, d'aide à domicile, aide personnalisée à l'autonomie, por-tage de repas, maisons de retraite, et foyers -lo-gements ….

● Sensibiliser et former les professionnels de santé et du social (médecins, infirmières, aides-soignantes, aides à domicile, travailleurs sociaux, responsables d'établissements pour personnes âgées) à la connaissance du parcours des mi-grants, au respect culturel et à l'interculturalité. Les freins culturels et sociaux doivent être tra-vaillés des 2 côtés (professionnels et migrants).

Contribution du Comité « vieillissement »de l’APTIRA

44

4Références

● Études du COMPAS sur le vieillissement sur le Pays Loire Angers pour le Conseil de développement du pays et de l’agglomération d’Angers (mars 2011)Diagnostic - Personnes âgéesTypologie des personnes âgées (de 75 ans et plus) Les personnes âgées : Analyse typologique territorialisée

● Étude de l’agence d’urbanisme de la région angevine sur le vieillissementVieillir sur le territoire d’Angers Loire Métropole, AURA, (Septembre 2011)

● Intervention sur l’approche anthropologique du vieillissement et les enjeux pour la société de Guy LE BOUEDEC, ancien professeur de Sciences Humaines et de Philosophie à l’Univer-sité (commission du 11 mai 2010)

● Intervention sur le vieillissement et son accompagnement social du Docteur Emmanuel VASSEUR, gérontologue (commission du 11 mai 2010)

● Étude de l’impact du vieillissement de la population sur l’offre et la demande de biens et de services de consommationCREDOC (Juin 2010)

● Investir dans la vieillesse : un enjeu de développement pour les territoires ? Colloque Inset d’Angers, intervention de Serge GUERIN, sociologue (Avril 2010)

● Rapport d’étude « Les personnes handicapées vieillissantes et âgées en Maine-et-Loire »Sébastien FLEURET – CNRS/CARTA/CLH (No-vembre 2009)

● La dépendance des personnes âgéesAvis du CESE (juin 2011)

● Document d’Orientations Générales du SCoT du Pays Loire Angers

ANNeXesRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

5Glossaire

AMAP : Association pour le maintien d’une agriculture paysanneCCAS : Centre communal d’action socialeCIAS : Centre intercommunal d’action socialeCLIC : Centre local d’information et de coordination (personnes âgées)CLH : Comité de liaison des personnes en situation de handicapPLU : Plan local d’urbanismeSCOT : Schéma de cohérence territorialeSIC : Société d’intérêt collectif

Conseil de développement de la région d’Angers - avril 2012 45

7Commentaires d’Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers

Les éléments de commentaires d'Angers Loire Métropole et du Pays Loire Angers sont disponibles sur le site Internet du Conseil de développement à partir d'avril 2012.

6Suivi / Évaluation

Pour suivre et évaluer l’impact de la présente contribution, le Conseil de développement prévoit notamment de :

● 1ère étape (1er semestre 2012) : organiser, dès la finalisation du présent document, des échanges avec les élus et tout acteur local concerné par la contribution afin de mesurer l’intérêt porté sur l’une ou plusieurs des préconisations.

● 2ème étape (1er semestre 2013) : organiser, sous forme de consultation écrite et /ou de ren-contre auprès des acteurs rencontrés sur la 1ère

étape, un suivi de l’impact de la contribution sur leurs propres réflexions et actions.

● 3ème étape (1er semestre 2014) : idem

● 4ème étape (1er semestre 2015) : Bilan partagé avec les acteurs qui auront accepté de participer à la démarche.

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ANNeXesRiches de nos anciens, attentifs à leurs besoins

Mise en page : Conseil de développement Impression : Imprimerie Municipale avril 2012 ■

NOTES

10, rue de l’Aubrière49 100 ANGERSTél. : 02 41 05 51 81Fax : 02 41 05 51 85e-mail : [email protected]://conseil-dev-loire.angers.fr