rhizomes, catalogue

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rhizomes Anne Morea Claire Alary Dominique Moreau Franck Loret Jean-Marc Paubel

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Rhizomes, catalogue exposition collective

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Page 1: Rhizomes, catalogue

rhizomesAnne Morea

Claire Alary

Dominique Moreau

Franck Loret

Jean-Marc Paubel

Page 2: Rhizomes, catalogue

5, rue Le Nôtre, Angers

16 septembre - 30 octobre 2010

http://bu.univ-angers.fr/expos

nature-des natures

S’apercevant que leurs travaux respectifs rentraient en résonance, Claire Alary, Franck Loret, Anne Morea, Dominique Moreau et Jean-Marc Paubel ont mené ensemble un ambitieux projet artistique pour la Galerie 5.

Cette première exposition du collectif RHIZOMES développe une réflexion riche et variée autour de l’obsessionnel et vaste sujet du paysage.

Chacun, avec sa sensibilité et son expression singulière, aborde la question du paysage en se souciant de sa transformation, de son impact, de sa fragilité... Dans ce projet, tous travaillent à partir de ses ressources et interrogent son sens.

Le paysage est réalité et mouvement, il est force et menace...voilà quelques pistes que nous propose Rhizomes à travers ses installations, peintures, volumes et vidéos.

Lucie Plessis responsable des expositions, Galerie 5

Page 3: Rhizomes, catalogue

Claire Alary

Sauvage ?

Ce qui m’intéresse en peinture, ce n’est pas vraiment le paysage, pas plus que l’homme, c’est le devenir c’est-à-dire la potentialité du paysage et de l’homme.Comment expliquer cela ?C’est ce qui nous touche dans le presque rien c’est un pari sur l’avenir, et c’est exactement ce qui me fait regarder de près les germes, les bulbes, les graines, des mondes non encore advenus ; Il faut peu de choses aussi pour les faire basculer dans le rien et peu de chose aussi pour les faire s’épanouir. J’ai lu quelque part une information qui m’a stupéfiée : un chercheur a pu reconstituer le principe même de la vie, chimiquement. Est-ce la fin programmée de notre espèce, le moment où nous pourrons-nous auto proclamer, sans mystère, égaux à Dieu ? En attendant, il reste encore les graines à regarder germer. J’imagine bien moi aussi que les pierres elles-mêmes puissent germer, que du métal puisse pousser, grandir, se développer comme une plante anarchique et sauvage. Cette fascination pour le sauvage, pour le « non dompté » vaut-elle aussi pour ma peinture, suis-je assez « sauvage » en peinture ? Sauvage au point d’être seule sur mon chemin ou bien cette quête qui ne nous quitte pas depuis ce bon sauvage du douanier Rousseau et Gauguin le sauvage et tous les autres qui leur emboîtent le pas. Sauvage à demi, en rupture ou non ; sauvage de ce qui peut nous rester de sauvagerie après la mise en bière de nos instincts rabotés par toutes les polices, écoles, banques, familles… Est-ce qu’il nous reste assez de cette chose indomptée pour peindre en l’état devrais-je dire, c’est-à-dire en l’état d’esprit et sur la toile, pas la sauvagerie qui casse tout, celle-là, on sait bien qu’elle ne mène pas bien loin, la sauvagerie présente dans la nature même la plus fragile. Je reviens à la graine comme un antre, un nombril, un ombilic et mon regard s’attend à des surgissements hasardeux que je guette le pinceau à la main.

Cratère technique mixte

220 x 100 cm – 2009

Petits riens technique mixte 15 x 15 cm – 2010

Page 4: Rhizomes, catalogue

Terre de rêves : sommet technique mixte 100 x 100 cm – 2010

Terre de rêves : marée technique mixte 100 x 100 cm – 2010

Terre de rêves : orage technique mixte 100 x 100 cm – 2010

Page 5: Rhizomes, catalogue

Depuis quelques temps, mes toiles regorgent de « légumes-fantômes », de racines en tous genres symbolisant la fertilité des terres engendrée par des centaines d’années d’agriculture.J’exorcise cette mémoire par des formes donnant à penser à des légumes, légumes-racines, graines, troncs, branches, tubercules, triomphants de vie ou bien recouverts peu à peu par des strates de couches-peinture-mémoire…souvenirs effacés…En ce moment ce sont les terres labourées, les mottes de terre qui ont ma faveur.

Travailler sur l’idée de la terre et de ce qu’elle fait pousser, de la force de vie aussi m’a amenée à l’envie d’entrer dans la création de volumes et à investir des espaces.Depuis des années je regarde avec émerveillement les amas, les entassements, laissés par les paysans. Je suis fascinée par les choses entassées par les ostréiculteurs lors de mes balades oléronnaises. Fascinée par l’empilement des fagots, des tas de bois, des tas de récipients divers et variés, d’outils et matériaux abandonnés par les paysans dans la campagne charentaise… Mes volumes et installations sont donc souvent des accumulations …

Dominique Moreau

Vert tiges installation modulable sisal, hauteur : 220 cm 2009

Travelling acrylique sur toile 40 x 160 cm 2010

Page 6: Rhizomes, catalogue

Au cordeau (détail) — 2008installation suspendue200 x 200 cmsisal et lin

À touche touche (détail) 200980 x 80 x 20 cmsisal et boîte plexi

Les conserves de Catherine Esse2009 – coton, papier et bocaux

Labours blancs acrylique sur toile120 x 120 cm — 2009

Labours d’automne acrylique sur toile – 120 x 120 cm — 2009

Conserves installation

2010

Page 7: Rhizomes, catalogue

Anne Morea

Le paysage se construit avec la topographie, l’environnement, l’Homme. L’avenir de nos paysages dépend de nos besoins et de nos priorités, préserver, entretenir ou envahir.À proximité des villes, le paysage évolue, on grignote sur les champs, les prairies pour en faire des zones artisanales, des lotissements etc. La tranquillité des villages se perd au profit de la rentabilité des surfaces de terrain. Les cubes au bardage métallique envahissent l’espace rural, rivalisant avec les châteaux de pierre. Se retrouve-t-on dans une nouvelle ère des cathédrales ?Et le paysage, qu’en fait-on ?Quel pouvoir et quelle emprise l’homme a-t-il sur la nature ?

Mes peintures et installations racontent ces histoires de transformation du paysage, faites d’empreintes, et de végétaux où la poésie s’installe à travers ses enchevêtrements de lignes, laissant apparaître des pleins et des vides. Tout ce travail tend à poser la question du devenir de nos paysages.C’est une interrogation constante des forces et des limites du paysage, devant l’évolution démographique des campagnes, les migrations et les glissements des contenus du paysage aujourd’hui.Homme hedera

installation, métal découpé,racine, peinturehauteur 210 cm — 2010

Devenir du paysage.

Page 8: Rhizomes, catalogue

À travers, I acrylique sur toile

162 x 130 cm — 2010

La danse des arbres acrylique sur toile80 x 80 cm — 2010

La danse des arbres II acrylique sur toile80 x 80 cm — 2010

Je compare l’évolution de notre environnement au lierre, qui s’enracine et envahit rapidement les murs, les arbres, les maisons abandonnées… Partout, le lierre est partout. Il s’installe doucement, on n’y prête attention, il tapisse le sol, ses racines avancent, doucement, tel l’envahisseur. Il recouvre tout, terre, pierre, arbuste, arbre. Il rampe, grimpe le long des troncs, des murs, s’accroche à sa proie, étouffe la végétation. Le lierre peut vivre plusieurs siècles, j’ai découvert de magnifiques racines autour d’arbres, pareilles à de la dentelle. Je ramasse ces racines de lierre, je les collecte, je les nettoie, les lave, les gratte, les peint, les installe pour une nouvelle vie.

Page 9: Rhizomes, catalogue

Franck Loret

Structures. Il y a un chemin incertain qui nous emmène vers des lieux lointains. Il y a le chaos profond de l’inimaginable, enfoui dans l’infini dédale de l’espace-temps fractal. Il y a l’avant, il y a l’après, il y a ce temps fossilisé dans les structures pérennes de l’éternité. Il y a des secrets entrevus au plus profond des sources de la vie. Il y a la racine de toute chose. Il y a le radiolaire Il y a le calcéolaire, reflets calcaires des polytopes cellulaires Il y a l’épine iliaque Du Rhinocéros fossile Il y a le foisonnement vital des cnidaires gorgonides. Et puis il y a moi, voyageur immobile, qui contemple avec émoi ce monde hostile et paisible. Erik Lenglart

Le travail de Franck Loret, comme il le définit lui-même « s’appuie sur l’idée du chemin, de la trace, de la possibilité du voyage. ». L’artiste exploite non le plein mais l’interstice pour montrer ce qui s’y passe.

Ses sculptures de papier possèdent un dynamisme particulier : elles dessinent la représentation physique du cheminement invisible de l’être et de son affect et tissent une suite de maillage, des liens qui unissent les êtres entre eux. Mais l’artiste ne s’arrête pas là : il « complique » ou plutôt densifie son projet d’une série de rhizomes, qui deviennent le sceau de la multiplicité des histoires qui nous construisent. Chaque structure veut toucher par cette mise en forme dont la légèreté reste capitale : pour Loret il faut en effet qu’à travers elle l’air passe. Et la lumière aussi.

L’artiste met en scène des « signes » disponibles, en réserve. Leurs plis sensibles le sont, certes, d’une manière légère, mais profonde et deviennent un cri muet. Formes sans nom, couleur sans objet : autant de dons que le créateur prodigue, chasseur de comètes, puissant lanceur de soleils. Son approche fuit toute définition statique. Tout est mutation, dynamisme jusqu’au bout de ses doigts. Patiemment ils pénètrent la pénombre et en ressortent d’un vocabulaire particulier. Surgissent divers réseaux sur l’opale des jours. Se dressent des racines déterrées pour libérer la lame reflet d’une aube nue. Lignes et plis jettent la lumière en dentelles contre l’ombre dans un appel muet, presque impossible.

Il ordonne ses structures à même le vent des jachères. C’est un défi tant il écarte l’horizon à travers la jungle de ses plis. L’enfant en son ventre étire l’arc-en-ciel du velours de ses doigts. Du mouvement des feuillages au secret de la mer il appelle les savanes de vie et fait exister un à un les battements de cœur de celles et ceux qui regardent.

Surgissent un sel éclaté, un ruissellement d’ailes. Par les doigts magiques de l’artiste se nouent et renouent l’ivraie comme l’ivresse du monde. Et de telles structures semblent venues d’un pays où jaillissaient les eaux d’aurore au mutisme obligé. Loret n’écoute plus le noir, sinon celui de tes plis dont peut venir l’oubli. Jean-Paul Gavard-Perret

« Chaque pièce est à percevoir  comme le fragment d’un tout,  

trace d’un événement, résilience d’une émotion.  Élaborée en rhizomes,  

elle exprime la multiplicité  des histoires qui nous construisent. »

Page 10: Rhizomes, catalogue

«…D’un point de vue plastique, la légèreté visuelle de la sculpture est primordiale. Ce n’est pas un obstacle. Elle laisse passer l’air, et se nourrit de la lumière qui l’entoure…»

« Chaque sculpture est conçue à partir d’un rythme, d’un équilibre et d’une harmonie. L’ensemble de ces paramètres crée la cohérence de chaque pièce…»

«…À priori inerte, cette matière grise à la fois végétale et organique semble vibrer d’un désir de mouvement…»

Page 11: Rhizomes, catalogue

Jean-Marc Paubel

Les bouleaux — vidéoŒuvre originale d’animation numérique d’une durée de dix minutes, format PAL (MPEG). Pas de bande-son.« Les bouleaux » consiste en une variation graphique et lumineuse autour d’une image d’une futaie de bouleaux. Cette image est le prétexte à des variations dont la lumière et le rythme sont le fil conducteur.

Visuelhaïkus vidéo

Nidvidéo

Page 12: Rhizomes, catalogue

Jean-Marc Paubel tient la technique comme élément indispensable, indissociable de toute création artistique. L’œuvre produite devient alors le lieu magique du fragile équilibre entre les extrêmes, entre réalité et imagination, dialogue de la matière avec l’émotion, les impératifs du métier et l’éclosion du sensible… Jean-Marc Paubel pose les bornes, indique les passages et révèle les secrets d’un parcours initiatique à l’issue duquel on comprendra que vision et évocation sont plus importantes qu’image et description… Jean-Marie Lemaire commissaire d’exposition «Espace La spirale» Décines — 2006

images pages gauche et droite :

Forêt oubliéevidéo

Dans ma démarche, le passage au médium numérique se fait sans heurt dans un dialogue avec ma pratique picturale. Le travail sur le numérique m’entraîne dans une exploration poétique de l’image, dans une méditation lente et suave où la nature impose son temps, où le rythme des images rend compte des états et des lenteurs des grands cycles.

La vidéo devient alors non plus l’art du mouvement mais celui des transitions, des instants retenus, des effacements et des révélations.

Page 13: Rhizomes, catalogue

Dominique Moreau19 ter, rue de Montreuil 93100 MontreuilTel 06 09 07 00 26 mail : [email protected] site : http://dominique.moreau.free.fr

Claire Alary15, Chemin de L’aiglerie

49170 SavennièresTel 06 28 54 16 49 — 02 41 72 81 30

mail : [email protected] site : www.clairealary.net

Franck Loret 28, rue du Plateau  75019 ParisAtelier : 22 rue de Keller  75012 ParisTel 06 16 42 06 30 mail : [email protected] site : http ://franckloret.over-blog.com

Anne Morea10, impasse des rochelles 

49320 st Jean des MauvretsTel 06 75 50 22 72

mail : [email protected] site : http ://annemorea.com

Jean-Marc Paubel6, rue Auguste-Lacroix  69003 LyonTel 06 07 87 82 65 mail : [email protected] site : www.jeanmarcpaubel.com