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www.vivre-asso.com 5 mai 2015 Association Vivre Service communication Régis Simonnet, Directeur général de l’Association Vivre Caroline Chalumot, Attachée de direction, Chef de projet ([email protected] ) Élodie Durand, Chargée de communication RSE ([email protected] ) Pascal Gibon, Chargé de communication graphique et numérique ([email protected] )

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Régis Simonnet, Directeur général de l’Association Vivre

Caroline Chalumot, Attachée de direction, Chef de projet ([email protected]) Élodie Durand, Chargée de communication RSE ([email protected]) Pascal Gibon, Chargé de communication graphique et numérique ([email protected])

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Sommaire

PRÉAMBULE ............................................................................................................................................................. 4

INVESTIR L’ESPACE PUBLIC : LES ACTEURS SOCIAUX AUTEURS DU CHANGEMENT SOCIÉTAL ............................. 4

INTRODUCTION ....................................................................................................................................................... 6

DU MOUVEMENT SOCIAL AU MOUVEMENT SOCIÉTAL .......................................................................................... 6

I.UN PARCOURS ENSEMBLE POUR FAVORISER L’INCLUSION DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP. .... 9 1.LA FORMATION 9 Le Gestionnaire Individualisé de l’Usager (GIU) 9 2. L’EMPLOI 11 L’Insertion par l’activité économique 11 3. L’HABITAT PERENNE 12 Les Résidences d’Accueil Spécialisées 12 4. LE TRAVAIL MÉDIATEUR DU SOIN 13 L’hôpital de jour 13

II.UN PARCOURS ENSEMBLE POUR UN MOUVEMENT SOCIÉTAL .......................................................................... 15Innovation et reconnaissance de l’investissement 15 L’ESS comme modèle économique 15 La Responsabilité Sociétale des Entreprises 16 Un Label sociétal Vivre … 17 L’hybridation des dispositifs et des solutions ou l’intelligence de l’ingénierie sociale 18

CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 21

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Tribune : Du mouvement social au mouvement sociétal

PRÉAMBULE

Investir l’espace public : Les acteurs sociaux auteurs du changement sociétal

La liberté de s'associer, l'égalité citoyenne, la fraternité solidaire sont des valeurs fondatrices de notre espace public.

S'associer c'est entreprendre. L’égalité c'est donner sa chance à chaque citoyen. La solidarité c'est mutualiser les risques mais aussi les opportunités.

L'entraide nous parle, mais faire les uns avec les autres ne suffit plus. Demain, pour parcourir ensemble, il faudra agir les uns pour les autres.

Les associations sont les animatrices naturelles de l'espace public. Les lois sur l'égalité des chances nous rappellent que notre République indivisible, laïque et démocratique est également sociale.

Permettre l'inclusion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap, c'est investir notre espace public en accord avec les principes fondateurs de notre République.

L'accessibilité de l'espace public est un devoir pour que des droits puissent s'appliquer. Droit à la formation, droit au travail, au logement, le droit au vivre ensemble tout simplement.

A chaque droit correspond un segment de parcours de vie. L'innovation dans ces domaines doit venir des acteurs sociaux, du bas vers le haut, à partir de besoins repérés, en toute transparence. L’innovation doit se diffuser et nourrir l'espace public.

Si les droits sont reconnus, les conditions de mise en œuvre se jouent dans l'espace public et dans l'interaction de ses acteurs. Ils doivent « parcourir ensemble » au service d'un intérêt, certes supérieur, mais dont les bénéfices seront directs pour l'ensemble des acteurs sociaux impliqués. Il n’appartient plus seulement aux hommes d’incarner les valeurs. Ce sont aujourd’hui les projets et les réalisations qui doivent les concrétiser.

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Tribune : Du mouvement social au mouvement sociétal

INTRODUCTION

Du mouvement social au mouvement sociétal

L’analyse en l’état de la situation au sein de notre Association et la prise de recul nécessaire…

Cela fait plusieurs mois que nous entendons, au sein de la Société, les revendications portées par une organisation syndicale, remettant en question les conditions de travail dans nos champs.

Nous concernant, depuis plus de 3 ans, nous avons affirmé le dialogue social par la négociation. Aussi, notre volonté de partage, au sein de l’Association, se matérialise, entre autre, par le travail en mode « groupe-projet ». Dans cette continuité, les effectifs professionnels, notamment au sein de notre Centre de Rééducation Professionnelle ont été ajustés à la hausse par l’utilisation d’outils de GRH, des engagements de trésorerie, le tout, sur le socle d’un calendrier social de 18 mois, en portant un effort considérable sur la sécurisation des emplois. Les risques psycho-sociaux sont pris en compte par un accord d’entreprise traitant de la pénibilité et par le document unique d’évaluation des risques, auxquels sont adossés les plans de prévention dédiés. Au sein de l’Association, les CHSCT sont consultés et associés et un responsable « sécurité, santé et environnement » est identifié depuis plus de 2 ans.

Notre CRP a été récemment certifié par la norme NF Services / CRP. À compter du mois prochain, un questionnaire de qualité de vie au travail, individualisé, permettra de traiter les plans correctifs qui s’imposeraient au sein de l’Association, au plus près de chaque salarié qui en fera la demande réaliste et relevant de l’intérêt général. Ceci conforme aux exigences de la CNIL et soutenu par différents organismes. Ce questionnaire est un « outil » atypique dans une entreprise de moins de 300 salariés. Il vient consolider l’entretien de progrès professionnel mis en œuvre depuis 2012.

Nous ne pouvons donc pas entendre que nous sommes laxistes et attentistes en matière d’accompagnement social des salariés. Nous sommes, au contraire, entrés dans une démarche proactive et malgré notre volonté, nos projets et actions, nous ne pouvons que constater le décalage de compréhension des professionnels de terrain, voire d’une partie de l’encadrement intermédiaire avec la mouvance des contraintes structurelles de notre Association.

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Tribune : Du mouvement social au mouvement sociétal

C’est une position sur laquelle la direction générale de l’Association se doit d'être active et de ne pas en rester là. Il faut donc prendre du recul et comprendre d’où vient ce décalage et trouver comment combler cette différence.

Cette présente contribution a vocation à dépasser l’organisation interne de nos structures. C’est un travail continu d’amélioration et d’adaptation que nous avons fait, faisons et ferons. Nous tentons ici de comprendre quels sont les enjeux macros, sur lesquels nous n’avons pas de prise directe, afin d’apporter un témoignage et surtout des propositions pour y remédier.

Nous avons décidé de prendre du recul afin d’essayer de comprendre comment apporter, d’une part, la communication et l’échange nécessaires dans les établissements et services et d’autre part, de continuer d’anticiper et d’innover. Il s’agit, dans ce contexte, d’activités hybrides, de l’ingénierie sociale et solidaire, aux vues des attentes des financeurs publics en matière de structuration et d’optimisation de nos services. La transversalité, le déploiement territorial avec bien-sûr comme trame de fond, le postulat initial de l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap, vecteur de la réussite en mode « parcours », sont les « outils » confirmés de notre projet d’entreprise sociale et solidaire.

La concordance des temps…

Nous savons que les tempos demandés, dans le cadre du changement de paradigmes, où l’on passe d’une organisation par activité, à une organisation territoriale, où la mutualisation et l’optimisation des compétences devient un pré requis au financement, sont difficilement compatibles avec le rythme soutenu des changements de fond que nous avons initié. Changements évidemment nécessaires pour personnaliser, individualiser et moderniser l’accompagnement des personnes accueillies et le rendre ainsi cohérent face aux exigences nouvelles de notre Société, tant sur le plan social qu’économique.

Les changements impulsés par les responsables institutionnels, tout comme les nôtres, sont nécessaires et justifiés mais c’est ce télescopage et cette dissonance des rythmes, qui, au lieu de renforcer et faire évoluer de façon positive nos types de structures, les font vaciller. Nous proposons donc à travers la présentation qui suit de l’ingénierie sociale et solidaire que nous avons mise en place, une compréhension globale de notre positionnement et une ouverture au dialogue pour l’évolution et l’harmonisation de ces tempos. Nous ne souhaitons pas initier cet échange seulement au sein de notre Association.

Ce que nous décrivons est aussi une observation globale de Société. Les attentes face à un « État providence » doivent aujourd’hui être remplacées par une dynamique où « l’agir en acteur responsable, informé et investi » est un devoir. C’est finalement incarner la citoyenneté au-delà des seules réactions, si nobles soient-elles, après les évènements graves de janvier : l’innovation tient aujourd’hui en un positionnement stratégique, non par réaction mais par anticipation et vocation citoyenne valorisant l’intérêt général.

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I. Un parcours ensemble pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap.

La notion de parcours ensemble est la fondation même de la « maison Vivre ». Ce parcours comporte des marqueurs essentiels : la formation, l’emploi et l’habitat.

C’est autour de cette articulation systémique que l’inclusion sociale, professionnelle et citoyenne deviennent possibles et c’est naturellement autour de ces trois piliers que l’action innovante de l’Association se concrétise.

1. LA FORMATION

Afin améliorer l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap, nous avons la conviction qu’il faut améliorer qualitativement et quantitativement, en amont, l’accès aux dispositifs d’orientation et de formation professionnelle.

Développée pour des Centres de Réadaptation Professionnelle mais aisément transférable à toute organisation de formation, l’Association Vivre propose une démarche et un outil complémentaire aux dispositifs existants : le GIU

Le Gestionnaire Individualisé de l’Usager (GIU)

Cette initiative a pris sa source dans le concept et l’idée d’un formateur de notre CRP, puis soutenu et développé par la Direction générale de l’Association. Son constat est basé sur l’inadéquation des parcours préformatés des formations existantes avec les besoins réels des personnes accueillies.

En effet, l’importance en matière d’ajustement des parcours de formation, aux vues d’une part des retours d’expérience en entreprise et de la transversalité qu’elle implique mais également du caractère primordial de la collégialité des prises de décisions où entre en ligne de compte le diagnostic du formateur et des professionnels du pan social et médical, est ici pris en compte. C’est un véritable système d’ajustement qui est dispensé dans notre CRP.

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Le CRP Vivre a développé ce produit informatique, GIU, permettant de programmer et d’ajuster des plans de formation totalement individualisés. Inclus dans l’arborescence globale du dossier individuel, il est l’outil de positionnement des capacités à apprendre, mais aussi celui qui, au retour d’un stage en entreprise, prend en compte les difficultés de la personne pour assurer un emploi dans cette même entreprise. La compétence concernée, définie comme « manquante ou carencée » par le référent de l’entreprise, est transformée en item pédagogique et en modalités d’apprentissage inductif.

L’entreprise est associée à l’ingénierie pédagogique pour confirmer l’enjeu final : l’emploi.

Des commissions de plans et de suivis de formation, avec prise de décisions collégiales, permettent de mieux adapter le programme du candidat en fonction des problématiques rencontrées.

IMPACTS DE LA PERSONNALISATION DES PARCOURS L’individualisation et la personnalisation des parcours de formation induites par le GIU, impactent sur l'organisation des séances pédagogiques collectives.

L'équation 1 groupe + 1 formateur + 1 salle = 1 séance pédagogique, se voit bouleversée par la variabilité des groupes, des formateurs et de la logistique en fonction des besoins ou intérêts repérés.

Le facteur temps qui est jusqu'à présent une constante au regard de la durée de la formation et de la progression pédagogique, se voit constamment réinterrogé par l'évaluation et l'évolution constatée des apprentissages.

Si le « pourquoi » d'un tel changement doit être rappelé, le « comment » nécessite dialogue, méthode et process acceptés et mis en œuvre par tous les acteurs, depuis le stagiaire qui orchestre les pratiques.

Intervient alors une normalisation des process et la boucle vertueuse d'amélioration continue qui veut qu'à chaque dysfonctionnement repéré, une

solution curative soit appliquée. C’est le sens de la démarche qualité et de la certification NF dans laquelle s’est engagée avec succès le CRP en 2013, pour être certifié fin 2014.

VARIATION DU TEMPO EN FONCTION DES BESOINS Un parcours inclusif, tel que proposé, peut parfois être séquencé par d’autres difficultés, notamment celles liées à la santé. Aussi, une innovation complémentaire a été apportée par l’introduction d’un outil de formation à distance (FOAD). S’il est conforme à l’utilisation connue de ce type de

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support, il est également associé à la séance en présentiel qui se déroule au sein du CRP. C’est alors une plate-forme de ressources avant d’être celle de la FOAD. La mise en œuvre est hybride. La certification AFNOR/CRP consolide cette modernisation de l’établissement. En parallèle, la réorganisation des services du Centre a été programmée afin d’optimiser l’exploitation du GIU dans une nouvelle systémie. La mobilisation des équipes à tous les niveaux d’intervention de l’établissement à permis la mutualisation des savoirs faire de l’Association par son organisation par pôles de compétences et métiers. Le regroupement par besoins formatifs spécifiques facilite le travail des formateurs et met fin à la démultiplication de leurs interventions.

Du coté des stagiaires en formation professionnelle accueillis au CRP Vivre, cette gestion permet une prise en compte réelle des besoins formatifs pour un objectif d’employabilité déterminé. Du côté des donneurs d’ordre, c’est l’opportunité de voir les files d’attente se fluidifier.

Une équipe à l’écoute et des préconisations adéquates permettent de parfaire le parcours inclusif tout en générant la mobilisation et l’adhésion du stagiaire, tout au long de sa formation.

2. L’EMPLOI

L’Insertion par l’activité économique

Si la qualification par la formation est vecteur d’inclusion professionnelle pour les personnes en situation de handicap, d’autres solutions basées sur le médiateur travail ont depuis longtemps été envisagées par l’Association Vivre, afin de permettre, sur un temps plus long, l’inclusion professionnelle de personnes très éloignées de l’emploi du fait de leur handicap.

Ainsi, en fonction des besoins des personnes, des solutions de réadaptation par le travail sont proposées au sein de l’Association par des « dispositifs passerelles » permettant le passage du milieu dit protégé au milieu ordinaire de travail. C’est pour compléter ces dispositifs, que l’Association va ouvrir un service d’Insertion par l’Activité Économique dans quelques semaines. L’enjeu est de créer les conditions de l’emploi en milieu ordinaire mais surtout de pérenniser les emplois créés en abordant les métiers du champ des énergies renouvelables au travers de l’intérêt pour la biodiversité.

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Notre ESAT, dont une des activités est l’entretien des espaces verts, est l’établissement socle de cette entreprise d’insertion. La difficulté de stabilisation d’un projet de vie est la problématique majeure que rencontrent les personnes en situation de handicap dans leurs parcours. C’est aussi le cas d’autres, relevant notamment du RSA (Revenu de solidarité active).

L’Entreprise d’Insertion par l’Activité Économique marque sa différence et sa richesse d’approche autour :

- du temps laissé aux personnes : nécessaire pour se réadapter et récupérer des capacités socioprofessionnelles

- d’un cadre de vie professionnel et de repères : pour aller vers l’emploi stable en respectant des rythmes personnels

- d’un accompagnement discret mais constant : pour reconstruire son projet de vie et permettre un soutien adapté aux moments difficiles

- d’un environnement professionnalisant : où les compétences et l’expérience sont les valeurs nécessaires au travail.

Cette démarche innovante, par son objet entrepreneurial, permettra de favoriser l’inclusion sociale et professionnelle des travailleurs et sera un gage de garantie pour les entreprises qui prendront le relais. La valeur du travail est reconnue ici via les réalisations et les techniques déployées. Nous entrons alors dans l’appréciation de la compétence et du professionnalisme et non de l’état de la personne. Il s’agit de la reconquête de la dignité.

L’enjeu à venir pour notre IAE, et nous œuvrons déjà en ce sens, serait de conclure des accords préalables avec des partenaires tels des cabinets d’architectes afin de compléter leur offre de service et ouvrir ainsi notre champ de compétences et aller plus loin dans notre volonté inclusive.

3. L’HABITAT PERENNE

Les Résidences d’Accueil Spécialisées

Le handicap, lorsqu’il survient, fragilise l’emploi mais également l’habitat. Si des solutions d’urgences en termes d’hébergement doivent être déclenchées, elles n’aboutissent pas assez vite au logement pérenne. Proposer un tel habitat, avec un accompagnement médico-social, permet

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l’inclusion sociale. Celle dédiée au cadre professionnel est accompagnée, selon le besoin et étoffé des savoir-faire mutualisés de l’Association. C’est là le sens des Résidences d’Accueil Spécialisées que nous souhaitons développer et dont la Résidence Stéphane Hessel constitue la première réalisation.

Ce lieu, accueillant les personnes désocialisées et/ou souffrant de handicap psychique, propose un logement autonome. L'établissement accueille 31 personnes dont 6 couples dans 25 studios et appartements.

L’ouverture de la résidence aux couples est exceptionnelle en la matière. Elle procure une dimension et une identité d’inclusion sociale positive et constructive.

Les résidants ont un statut de locataire et peuvent y être définitivement domiciliés, ou faire de la Résidence un tremplin pour un autre logement. Notre volonté est de les accompagner dans le développement de leur capacité d'autonomie afin qu'ils puissent, à terme, choisir en acteur pleinement responsable.

L'Association Vivre veut, plus encore, ancrer la Résidence Stéphane Hessel dans son environnement. En faire un établissement ouvert, inclus dans le quartier, notamment avec les partenaires locaux. Créer les conditions de l’échange et d’une implantation constructive. Caractériser le lieu d’ordinaire pour une vie extraordinaire.

4. LE TRAVAIL MÉDIATEUR DU SOIN

L’hôpital de jour

Dans le cadre de notre partenariat avec la société Insidevision, entreprise fabricant des tablettes tactiles destinées tout autant aux personnes déficientes visuelles ou aveugles, qu’aux valides, le Centre Denise Croissant va organiser et mettre en place à l’aide des personnes accueillies, la structure de montage de ces tablettes. Cela confère ainsi à ce projet une dimension totale inclusive.

Prendre soin en travaillant, est un acte social qui renforce l’objectif sociétal

La boucle de l’inclusion souhaitée et accompagnée par l’Association Vivre est ainsi bouclée : la formation, l’emploi et l’habitat.

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II. Un parcours ensemble pour un mouvement sociétal

Innovation et reconnaissance de l’investissement

Depuis 2012, l’Association Vivre a construit et déployé son nouveau projet associatif, et ses multiples projets de service. Elle a mis en place une organisation permettant de passer avec succès de l’évaluation interne à l’évaluation externe, conclue en octobre 2014. Pour le CRP Vivre et l’hôpital de jour, le Centre Denise Croissant, s’ajoute la certification et les mutations technologiques induites par des projets innovants.

Cette somme de changements, sur un temps raccourci, était nécessaire pour répondre à la commande institutionnelle, au regard des conditions économiques contraintes. La survie de l’Association Vivre en était l’enjeu dans un contexte en mouvement.

Alors que le médico-social est souvent perçu en terme de coûts, nous considérons que ce champ est un gage d’investissement. Les réussites, caractérisées par de l’emploi, ont un effet sociétal essentiel. Elles établissent la réalité de l’investissement. Sans celui-ci, la Société se porterait bien plus mal...

L’ESS comme modèle économique

Partir des besoins exprimés des personnes ou des besoins repérés doit être le moteur de notre secteur. Et c’est aussi celui de l’économie sociale et solidaire. Cela passe par de l’innovation, de l’investissement et de la reconnaissance. Depuis près d’un siècle, l’ESS concerne près de 2 millions de professionnels et un chiffre d’affaire avoisinant les 100 milliards d’euros.

Le besoin et l'intérêt des personnes sont donc les moteurs de l'action médicale et médico-sociale. Ce sont aussi les moteurs de l'entreprise en général. Répondre à de tels besoins est fondateur d'une Société inclusive. L'économie sociale et solidaire, de laquelle les Associations se reconnaissent, est porteuse d'innovations au service des personnes. L'objet social de l'Association Vivre conforte cette identité dans le contexte de la lutte en faveur de l’égalité des chances.

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Si l’Association est ancrée, de par son action, dans le domaine du social et du solidaire c’est aujourd’hui en ajoutant une corde à son arc, en tant que porteur de projets économiques, qu’elle s’inscrit dans l’avenir. L’innovation, dans notre champ de compétences, relève de la combinaison de valeurs humaines et sociales fondamentales, liées à la valorisation d’un intérêt économique. Mais pour ce faire et ainsi devenir un acteur économique incontournable de la Société, identifié à forte valeur ajoutée, il faut faire preuve de sa valeur auprès des partenaires, qu’ils soient publics ou privés, autour d’indicateurs définis et c’est précisément ce dont manque cruellement les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Nous devons créer un référentiel d’indicateurs relevant des champs immatériels de notre économie. Il faut, une fois de plus, prendre du recul et ne pas se satisfaire de l’angle de vue de l’économie capitalistique en ne prenant en compte que ce que coûte le médico-social.

Il nous faut encore aller plus loin et comprendre, rendre préhensible, ce que cet investissement rapporte. Les indicateurs immatériels sont fondateurs de la valeur ajoutée de nos actes mais sont absents de nos bilans. Il n’existe pas, de façon généralisée et publique, de référentiel d’indicateurs de champs comprenant le matériel et l’immatériel.

FORMALISATION D’INDICATEURS IMMATÉRIELS : Mesurer l’impact des données non financières, comme celles de nos actions en faveur de l’inclusion sociale et professionnelle, est donc nécessaire et doit être l’objet d’un travail collectif avec les institutions publiques, les entreprises et les associations.

Nous appelons de nos vœux une telle démarche afin que cette économie sociale et solidaire prenne toute son ampleur et devienne réellement opposable à la seule économie capitalistique. Il s’agit, au moment du bilan entre ces deux modes de pensée, d’un choix de Société et d’un nouveau projet de vie et non, comme cela peut l’être encore aujourd’hui, d’un volet mineur permettant la catharsis d’un plus grand ensemble. Nous agissons pour proposer de tels indicateurs avec des partenaires proches, dont un cabinet d’expertise comptable.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises

Dans le cadre de sa démarche Qualité, la direction générale de l’Association Vivre s’est engagée dans l’action de son évaluation RSE. Encouragée par la réussite de son programme, primé par le concours PM’Up du Conseil Régional d’Île-de-France, des processus de développement innovants ont déjà été mis en place :

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Ceux liés au développement durable : comme la création d’une entreprise IAE, autour de savoir-faire liés à l’aménagement paysager écologique et durable. Nous sommes également adhérents de l’AMMA (Association de mutualisation et de maîtrise des achats) et faisons appel à une société (Shred-it) de destruction de documents papier, qui une fois détruits, sont recyclés.

Ceux liés à la responsabilité sociale : Comme un questionnaire qualité de vie au travail, individualisé, pour des actions en termes de GRH rénovées. Ou encore via le développement d’un logiciel , le GIU (Gestionnaire individualisé de l’usager), qui, dans le cadre introductif des processus de formation, évalue au plus près les compétences et carences des personnes accueillies afin de personnaliser et adapter totalement la formation, à l’intérieur même de chaque unité d’apprentissage.

Ceux liés à la responsabilité économique : Notre CRP est certifié NF services 370 et notre hôpital de jour, le Centre Denise Croissant, est certifié HAS (Haute Autorité de Santé).

Nous allons enfin, dans le courant de l’été, créer un GSMS (Groupement de coopération Social Médico-Social) avec deux partenaires proches, afin de déployer une offre de service plus qualitative et accomplie, accompagnant le parcours et l’inclusion des personnes en situation de handicap, des plus jeunes aux plus âgées. D’autres structures, plus modestes en nombre d’établissements, sont les bienvenues pour construire une offre de services toujours plus accomplie.

C’est une véritable démarche de fond qui s’est engagée et il est nécessaire pour l’Association, dans le cadre d’une amélioration continue, de partager et d’enrichir nos pratiques et projets de l’expérience des autres. Et ce, non seulement dans le cadre associatif mais également au sein des entreprises et institutions publiques qui sont les autres acteurs de l’innovation. Il s’agit d’impulser la participation à des plateformes transversales valorisant un réseau large et pluriel.

C’est pourquoi l’Association Vivre souhaite aujourd’hui s’impliquer plus en avant en créant un label sociétal, le « Label Vivre ».

Un Label sociétal Vivre…

La volonté de créer un Label sociétal est basée sur l’analyse suivante : les outils d’accompagnement et de valorisation de qualité, de transparence, d’éthique et d’inclusion sont souvent liés à des produits, des processus et non à des actions, des états d’esprit, des parcours, des actifs immatériels…

Les Normes ISO 26000 (RSE) et X50-783 (handi-accueillant et inclusif) sont des socles de travail nécessitant un plan d’action long et contraignant, nous paraissant cependant nécessaire.

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Cependant, il n’existe, à l’heure actuelle, aucun Label volontaire dont l’angle de vue serait plus macro et basé sur des valeurs, des principes, comme par exemple « le faire-ensemble », les cultures de vie atypiques et positives, l’innovation d’une démarche globale, non-segmentée et transversale.

Notre Label viendra en soutien de ces certifications et/ou évaluations comme une mise en lumière de pratiques nouvelles, accompagnant les structures par une respiration positive lors de leur parcours d’évaluation et/ou de certification. Ce Label valorisera leur démarche et permettra, en interne, un accompagnement progressif aux changements par un coup de projecteur bienveillant sur leurs actions.

Un Label sociétal pour qui, pourquoi ?

- Afin de valoriser et mettre en lumière les efforts de tous (entreprises, associations, établissements publics, personnes physiques) et leur corrélation avec la démarche transversale innovante et inclusive, chère à l’Association Vivre.

- Afin de bénéficier d’une visibilité et d’une communication rapide et claire concernant le potentiel des hybridations de solutions, la vision d’une société engagée.

Il n’est pas question ici d’un « coup de pub » ou de marketing, mais d’une démarche pérenne, globale et d’amélioration continue qu’un Label impose pour être conservé.

L’hybridation des dispositifs et des solutions ou l’intelligence de l’ingénierie sociale

L’hybridation de solutions consiste à créer un nouveau positionnement, un nouveau dispositif en accord avec ses valeurs, son projet, les mutations imposées par la Société et enfin et surtout, les besoins de la personne accompagnée.

C’est une démarche transversale où tous les partenaires doivent se réunir afin de mieux se réinventer. La question est de savoir « Que pouvons-nous faire ensemble pour le bénéfice de tous ? ». Structures non lucratives et lucratives ne doivent pas s’opposer à coup d’euros quand il s’agit d’actions inclusives et citoyennes.

Cela passera par un diagnostic de la variation des emplois, une démonstration des compétences de chacun et enfin une charte de fonctionnement.

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Tribune : Du mouvement social au mouvement sociétal

Mais cette nouvelle façon de travailler a déjà fait les preuves de sa réussite autour d’exemples concrets : les Groupements d’Intérêt Public, où se réunissent collectivités et Associations, ou encore la GIE, mêlant intérêts lucratif et non-lucratif. C’est vers cette optimisation, cette potentialisation et cette collégialité qu’il faut, en nos temps complexes, investir nos énergies.

Pour cela, nous pensons qu’un travail en local, autour des bassins de vie et d’emploi est nécessaire. Comme par exemple, en focale micro, autour de zones de friches industrielles, où nous inciterons les partenaires publics à passer des accords d’employabilité de personnes en situation de handicap. Ou, avec un petit peu plus de recul, autour des Métropoles, comme le Grand Paris, pour ce qui nous concerne, représentant les futurs enjeux de développement et d’actions conjuguées de l’Association.

Ces partenariats hybrides auront un véritable effet d’impulsion pour l’insertion et l’inclusion professionnelles des personnes en situation de handicap. La proximité des acteurs et l’implication des opérateurs de terrain se feront naturellement autour de projets et d’actions concrètes autour d’un nouveau mode participatif.

Le paradigme politique change alors complètement. Ce n’est plus la loi qui module le terrain mais l’expérience réussie qui initiera et incitera le politique à généraliser et encadrer ce type d’engagement nouveau. Le changement sociétal du bas vers le haut, ascendant, serait là en action autour d’une nouvelle forme contractuelle et participative. La loi est alors une garantie qui acte la traçabilité.

4/5 Mouvement sociétal innovant Association Vivre– www.vivre-asso.com - 2015 19/ 21

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Du mouvement social au mouvement sociétal Association Vivre– www.vivre-asso.com - 2015 20/ 21

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Tribune : Du mouvement social au mouvement sociétal

CONCLUSION

Nous avons pu prendre conscience autour de notre propre analyse, mais aussi au travers de l’analyse de notre champ et des parties prenantes, que nous pouvions être acteur du changement par l’innovation et qu’il n’est pas question ici que du manque de moyen.

Loin de ce travers trop facile qui place le secteur dans une certaine forme de léthargie, nous nous positionnons en entreprise sociale, innovante et inclusive. Nous œuvrons pour cela au travers de nos actions et projets mais également aux travers de propositions à l’attention des pouvoirs publics nationaux et locaux. De même, auprès des acteurs économiques locaux pour confirmer les forces de proximité.

Notre constat aujourd’hui est que malgré le souhait, porté par beaucoup, d’aller dans la même direction, vers plus d’éthique et d’égalité, des carences importantes gangrènent l’épanouissement du secteur associatif, comme le manque d’outils (référentiel d’indicateurs immatériel), d’un timing concordant (entre le temps nécessaire à l’action innovante et celui de l’optimisation et l’harmonisation des structures sur les territoires) et enfin de passerelles à double-sens (activités systémiques)…

L’organisation d’une circulation peu fluide et peu facilitante, entre le milieu protégé et ordinaire en est un constat tangible. Cette passerelle fonctionnelle est aujourd’hui à sens unique et ne sécurise pas les parcours. La frilosité quant au retour en milieu ordinaire est un problème. Le chemin en sens inverse, du milieu ordinaire vers celui protégé, en cas de difficulté, oblige à reprendre le parcours à zéro. Au temps de la VAE, c’est un contre-sens social.

Enfin, un observatoire et un Centre structurel seraient bienvenus. Cela consisterait en un décloisonnement des moyens qui sont aujourd’hui, non pas trop peu nombreux ou trop peu importants, mais fléchés, dédiés, catégorisés et cloisonnés. Il faut rentrer dans la case… Ce type de grille d’appréciation réfute d’entrée de jeu tous les systèmes transversaux et hybrides.

L’Association Vivre propose, à travers cette contribution, d’initier un débat et participer à la recherche de solutions nouvelles. Nous sommes à la disposition de tous les acteurs et parties prenantes pour faire évoluer le milieu associatif, la Société et partager nos compétences pour toujours améliorer le service rendu à la personne.

5/5 Appel au débat participatif Association Vivre– www.vivre-asso.com - 2015 21/ 21