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L’édito lundi 6 juillet 2015 | N°14380 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L. Syrie Page 11 Le régime, aidé par le Hezbollah, reprend Zabadani aux rebelles Artisanat Page 8 / Sahar AL-ATTAR Un cluster pour tenter de sauver les meubles à Tripoli Le goût des autres Page 16 / Médéa AZOURI Hamadé : Ce que je dirais à Dieu ? C’est le bordel au Proche-Orient... ABONNEMENT La bonne nouvelle du lundi Rana Salem, nouvelle pépite du cinéma libanais, primée à Moscou Page 16, l’article de Julien ABI RAMIA Les Grecs ont voté. Ils ont dit non. Un non retentissant à une question quelque peu décon- certante puisque portant sur « la proposition sou- mise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire inter- national lors de l’eurogroupe du 25 juin 2015 », un plan déjà retiré par les créanciers d’Athènes. Ils se sont prononcés sur une question complexe que leur a jetée leur Premier ministre, Alexis Tsipras, en piétinant le temps de la pédagogie collective ou du débat. Mais les Grecs, coincés entre des leaders natio- naux incapables de produire un plan de réformes digne de ce nom et une Europe devenue monstre technocratique, devaient trancher à la place de leurs dirigeants. Avec ce non, ils renvoient les dirigeants grecs à leurs lourdes responsabilités et à une série de défis face auxquels ces derniers ne peuvent plus s’offrir le luxe de ne pas être à la hauteur. Avec ce non, ils infligent aussi un sévère camouflet à la troïka (FMI, UE, Banque centrale européenne) et opposent une fin de non-recevoir à sa politique d’austérité. Mais avec ce non, ils ne disent pas pour autant leur rejet de l’Europe. En revanche, avec ce non, ils la questionnent, cette Europe. En répondant à la question qui leur était posée, c’est toute une série de questions, essentielles, qu’ils renvoient à l’UE. Question économique sur la marge de ma- nœuvre des États membres quand leur politique économique est conditionnée, dans de larges pans, par des traités supranationaux. Avec sa question corollaire de la valeur du vote des peuples dans la zone euro et du déficit démocra- tique en son sein. En portant Siriza au pouvoir en janvier dernier, les Grecs, peuple souverain, avaient clairement dit non à la politique d’aus- térité de Bruxelles. Or, c’est celle-ci qui a conti- nué de s’imposer à eux sans que le résultat des urnes grecques ne l’influence d’un iota. Une poli- tique qui, en outre, ne fait pas l’unanimité dans le monde économique, alors que de grands noms du domaine, de Thomas Piketty à Joseph Stiglitz, multiplient les appels à l’UE à reconnaître que l’austérité était une erreur et à s’atteler rapidement à une restructuration de la dette grecque. Ce référendum pose aussi la question de l’inté- gration des peuples ou plus précisément de sa- voir si le processus peut se poursuivre contre eux, ainsi que celle de la solidarité entre les nations européennes. Un des fondements mêmes de la construction européenne. Ce référendum pose enfin, et peut-être surtout, la question de ce que représente l’UE aujourd’hui, de ce qu’elle inspire. Début juillet, seulement 26 % des personnes interrogées dans le cadre d’un sondage réalisé pour i-Télé et Le Parisien/Aujourd’hui voyaient dans la construction européenne une « source d’espoir ». Ils étaient 61 % en 2003. En revanche, 42 % des personnes interrogées envisageaient la construction européenne comme une « source de crainte », et 31 % ni l’une ni l’autre. Dans une tribune publiée début juin dans les colonnes du Financial Times, sept économistes de renom, après avoir appelé à un programme de relance pour la Grèce orienté vers la croissance et l’emploi, concluaient en considérant que « la ma- nière dont la Grèce sera traitée sera un message pour tous les partenaires de l’eurozone ». Et que ce message devait être porteur « d’espoir et non de désespoir », martelaient-ils. Les diverses réactions, hier soir, des respon- sables de l’UE au vote grec n’allaient pas vraiment dans ce sens. Au cours des sept derniers jours, de nombreux analystes estimaient qu’avec ce référendum, les Grecs jouaient leur avenir. Aujourd’hui, il est grand temps que l’Europe réfléchisse au sien. Émilie SUEUR Après le non, les questions Petites annonces 6 Carnet, ciné, expos, spectacles 7 Bourse 8 Météo 12 Horoscope, jeux 14 BEYROUTH 20 / 29° min. max. Aujourd’hui Référendum Après le non grec, le saut dans l’inconnu Crise Le CPL affûte ses armes en attendant le Conseil des ministres de jeudi Page 2, nos informations, et les articles de Lélia MEZHER et Khalil FLEYHANE Alors que les derniers sondages annonçaient un scrutin serré, les Grecs ont massivement rejeté le plan des créanciers de leur pays, le non remportant, après dépouillement de 92 % des bulletins, 61,33 % des suffrages selon les derniers résultats du sondage annoncés à l’heure de mettre sous presse. Un résultat qui précipite Athènes dans l’incertitude sur son maintien dans la zone euro, alors que l’Europe plongeait dans la confusion, Berlin d’un côté, Paris et Rome de l’autre, ne semblant pas en phase sur la réaction à apporter à la réponse du peuple grec. Page 9, nos informations et le billet de Cyrille NÊME Le 5 juillet 1962, après huit ans d’une guerre acharnée, l’Algérie accède à l’indépendance. Il fallut par la suite inventer un modèle qui tienne compte des attentes immenses d’un peuple qui faisait son entrée dans l’histoire contemporaine. 53 ans après, force est de constater qu’en matière d’institutions organisées, légitimes et bénéficiant de l’adhésion de tous, tout reste à faire. Page 10, l’article de Lina KENNOUCHE et Chafik GAOUAR, et la tribune de Lahouari ADDI Dans les jardins du château de Versailles, cinq sculptures d’Anish Kapoor évocatrices d’une sexualité fertile et sombre, comme autant de coups de griffe à la perfection classique. Visite d’une installation polémique. Photo Reuters Page 15, la correspondance de notre envoyée spéciale à PARIS, Yasmina COMAIR Les partisans du non célèbrent leur victoire à Athènes. Louisa GOULIAMAKI/AFP Anniversaire de l’indépendance L’Algérie, une nation toujours à la recherche de ses institutions Installation Comment Anish Kapoor a violé Versailles Liban De la morale à la foi : moins de maîtres, plus de témoins Page 2, l’article de Fady NOUN Environnement Déchets : on se dirige vers l’impasse Page 4 Auto Essai BMW, star du X Page 6, l’article de Makram HADDAD International Nucléaire iranien « Il est temps de conclure » Page 11 Attentat de Sousse « Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech » Page 11 La Seize « Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles » La correspondance à WASHINGTON d’Irène MOSALLI

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Page 1: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

L’édito

lundi 6 juillet 2015 | N°14380 QUOTIDIEN LIBANAIS D’EXPRESSION FRANÇAISE www.lorientlejour.com | 2000 L.L.

Syrie Page 11

Le régime, aidé par le Hezbollah, reprend Zabadani aux rebelles

Artisanat Page 8 / Sahar AL-ATTAR

Un cluster pour tenter de sauver les meubles à Tripoli

Le goût des autres Page 16 / Médéa AZOURI

Hamadé : Ce que je dirais à Dieu ? C’est le bordel au Proche-Orient...

ABONNEMENT

La bonne nouvelle du lundi

Rana Salem, nouvelle pépite du cinéma libanais, primée à MoscouPage 16, l’article de Julien ABI RAMIA

Les Grecs ont voté. Ils ont dit non. Un non retentissant à une question quelque peu décon-certante puisque portant sur « la proposition sou-mise par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire inter-national lors de l’eurogroupe du 25 juin 2015 », un plan déjà retiré par les créanciers d’Athènes. Ils se sont prononcés sur une question complexe que leur a jetée leur Premier ministre, Alexis Tsipras, en piétinant le temps de la pédagogie collective ou du débat.

Mais les Grecs, coincés entre des leaders natio-naux incapables de produire un plan de réformes digne de ce nom et une Europe devenue monstre technocratique, devaient trancher à la place de leurs dirigeants.

Avec ce non, ils renvoient les dirigeants grecs à leurs lourdes responsabilités et à une série de défis face auxquels ces derniers ne peuvent plus s’offrir le luxe de ne pas être à la hauteur. Avec ce non, ils infligent aussi un sévère camouflet à la troïka (FMI, UE, Banque centrale européenne) et opposent une fin de non-recevoir à sa politique d’austérité.

Mais avec ce non, ils ne disent pas pour autant leur rejet de l’Europe. En revanche, avec ce non, ils la questionnent, cette Europe. En répondant à la question qui leur était posée, c’est toute une série de questions, essentielles, qu’ils renvoient à l’UE.

Question économique sur la marge de ma-nœuvre des États membres quand leur politique économique est conditionnée, dans de larges pans, par des traités supranationaux. Avec sa question corollaire de la valeur du vote des peuples dans la zone euro et du déficit démocra-tique en son sein. En portant Siriza au pouvoir en janvier dernier, les Grecs, peuple souverain, avaient clairement dit non à la politique d’aus-térité de Bruxelles. Or, c’est celle-ci qui a conti-nué de s’imposer à eux sans que le résultat des urnes grecques ne l’influence d’un iota. Une poli-tique qui, en outre, ne fait pas l’unanimité dans le monde économique, alors que de grands noms du domaine, de Thomas Piketty à Joseph Stiglitz, multiplient les appels à l’UE à reconnaître que l’austérité était une erreur et à s’atteler rapidement à une restructuration de la dette grecque.

Ce référendum pose aussi la question de l’inté-gration des peuples ou plus précisément de sa-voir si le processus peut se poursuivre contre eux, ainsi que celle de la solidarité entre les nations européennes. Un des fondements mêmes de la construction européenne.

Ce référendum pose enfin, et peut-être surtout, la question de ce que représente l’UE aujourd’hui, de ce qu’elle inspire.

Début juillet, seulement 26 % des personnes interrogées dans le cadre d’un sondage réalisé pour i-Télé et Le Parisien/Aujourd’hui voyaient dans la construction européenne une « source d’espoir ». Ils étaient 61 % en 2003. En revanche, 42 % des personnes interrogées envisageaient la construction européenne comme une « source de crainte », et 31 % ni l’une ni l’autre.

Dans une tribune publiée début juin dans les colonnes du Financial Times, sept économistes de renom, après avoir appelé à un programme de relance pour la Grèce orienté vers la croissance et l’emploi, concluaient en considérant que « la ma-nière dont la Grèce sera traitée sera un message pour tous les partenaires de l’eurozone ». Et que ce message devait être porteur « d’espoir et non de désespoir », martelaient-ils.

Les diverses réactions, hier soir, des respon-sables de l’UE au vote grec n’allaient pas vraiment dans ce sens.

Au cours des sept derniers jours, de nombreux analystes estimaient qu’avec ce référendum, les Grecs jouaient leur avenir.

Aujourd’hui, il est grand temps que l’Europe réfléchisse au sien.

Émilie SUEUR

Après le non, les questions

Petites annonces 6Carnet,ciné, expos, spectacles 7Bourse 8Météo 12Horoscope, jeux 14BEYROUTH

20 / 29°min. max.

Aujourd’huiRéférendum

Après le non grec,le saut dans l’inconnu

Crise

Le CPL affûte ses armes en attendant le Conseil des ministres de jeudiPage 2, nos informations, et les articles de Lélia MEZHER et Khalil FLEYHANE

Alors que les derniers sondages annonçaient un scrutin serré, les Grecs ont massivement rejeté le plan des créanciers de leur pays, le non remportant, après dépouillement de 92 % des bulletins, 61,33 % des suffrages selon les derniers résultats du sondage annoncés à l’heure de mettre sous presse. Un résultat qui précipite Athènes dans l’incertitude sur son maintien dans la zone euro, alors que l’Europe plongeait dans la confusion, Berlin d’un côté, Paris et Rome de l’autre, ne semblant pas en phase sur la réaction à apporter à la réponse du peuple grec. Page 9, nos informations et le billet de Cyrille NÊME

Le 5 juillet 1962, après huit ans d’une guerre acharnée, l’Algérie accède à l’indépendance. Il fallut par la suite inventer un modèle qui tienne compte des attentes immenses d’un peuple qui faisait son entrée dans l’histoire contemporaine. 53 ans après, force est de constater qu’en matière d’institutions organisées, légitimes et bénéficiant de l’adhésion de tous, tout reste à faire.

Page 10, l’article de Lina KENNOUCHE et Chafik GAOUAR, et la tribune de Lahouari ADDI

Dans les jardins du château de Versailles, cinq sculptures d’Anish Kapoor évocatrices d’une sexualité fertile et sombre, comme autant de coups de griffe à la perfection classique. Visite d’une installation polémique. Photo Reuters

Page 15, la correspondance de notre envoyée spéciale à PARIS, Yasmina COMAIR

Les partisans du non célèbrent leur victoire à Athènes. Louisa GOULIAMAKI/AFP

Anniversaire de l’indépendance

L’Algérie, une nation toujours à la recherche de ses institutions

Installation

Comment Anish Kapoor a violé Versailles

Liban

De la morale à la foi : moins de maîtres, plus de témoinsPage 2, l’article de Fady NOUN

EnvironnementDéchets : on se dirige vers l’impassePage 4

AutoEssaiBMW, star du XPage 6, l’article de Makram HADDAD

InternationalNucléaire iranien« Il est temps de conclure » Page 11

Attentat de Sousse« Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech » Page 11

La Seize« Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles » La correspondance à WASHINGTON d’Irène MOSALLI

Page 2: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, af-firme que ce qui caractérise le pontificat du pape Fran-çois, c’est que ce dernier «  est en train de déplacer l’épicentre de la prédica-tion de la morale à la foi, de l’Église à Jésus  » (p.169 de l’édition française). C’est dans le changement de «  centre  » que réside la déconcertante nouveauté que l’on trouve aux paroles du pape qui, allant « à la pé-riphérie de la société », aux catégories sociales exclues par «  la morale  », appelle et recherche, parfois avec angoisse, les «  brebis per-dues » de l’Église, individus et familles.Si le P. Cantalamessa a été sensible à ce « déplacement d’épicentre  », c’est qu’il croit lui-même que «  l’an-nonce de la foi, porteuse d’un message d’espérance, précède résolument l’obli-gation morale qui peut en découler » (p. 9).En d’autres termes, dit le P. Cantalamessa, «  il faut renouveler non pas tant le contenu que l’ordre dans lequel les contenus sont proposés ; d’abord par le devoir accompli, ensuite la grâce (...) mais avant tout le don de Dieu et, ensuite, les devoirs comme réponse à la grâce ».Citant l’opposition entre « l’esprit et la lettre » de saint Paul (2, Corinthiens 3,6), le P. Cantalamessa reprend à son compte une proposition de saint Thomas d’Aquin  : «  La lettre désigne toute loi écrite qui demeure exté-rieure à l’homme, même les préceptes moraux conte-nus dans l’Évangile ; c’est

pourquoi, même la lettre de l’Évangile tuerait si, à l’intérieur, ne s’y adjoignait la grâce purifiante de la foi » (p.120).Dans un pays saturé de morale, a-t-on annoncé cette vérité aux 140 jeunes maronites du Forum maro-nite mondial qui vient de se tenir ou s’en est-on tenu aux clichés sur les «  racines chrétiennes  » et les «  va-leurs  », sans même que le nom de Jésus soit une seule fois prononcé ?Une même lassitude vous prend à écouter les pa-triarches orientaux déplorer la duplicité des grandes – et moins grandes – puissances, lors du symposium «  Foi et martyr  » de Kaslik, orga-nisé pour braquer les pro-jecteurs sur le génocide des syriaques (1915).Certes, c’est à raison qu’ils dénoncent des gouverne-ments qui, tout à la fois, nous accablent de leur sol-licitude pour le fardeau insupportable que font peser les réfugiés sur notre économie et notre société, et, en sous-main, pour-suivent des politiques ina-vouables (et inavouées) qui maintiennent inchangé le rapport de force sur le ter-rain. Ces discours donnent curieusement l’impres-sion d’être prononcés au nom d’une loi morale qui demeure «  extérieure à l’homme ». Mais c’est peut-être une distorsion due à une retransmission télévi-sée qui retient exclusive-ment leur dimension poli-tique.Par ailleurs, au fil des dis-cours prononcés à Kaslik, un dignitaire religieux s’est cru en droit de demander pour le Liban un régime fédéral, se contentant à

défaut d’une «  décentrali-sation  », et demandant aux réfugiés syriens et irakiens chassés par la guerre de s’y établir.On ne saurait être plus transparent. Le Liban pa-trie de rechange des chré-tiens orientaux, voilà ce qu’implique cette proposi-tion. Et certes, l’idée est en l’air  : un changement d’al-liance et une fédération de «  minorités  » face à l’océan sunnite. Mais comment ce dignitaire religieux se per-met-il en public de disposer ainsi du Liban-message de Jean-Paul II ?Tout cela pour dire qu’à nous-mêmes ainsi qu’à tous ceux qui sont accueillis chez nous, ce que nous devons annoncer avant le Liban, avant saint Maron, avant la Vallée sainte, avant la fête de l’Annonciation, avant le patrimoine culturel, c’est Jésus-Christ, et Lui vivant, non pas histoire, person-nage, symbole, modèle ou moralité.«  L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce que ce sont des témoins », a dit le pape Paul VI. Seigneur de l’histoire, l’Esprit Saint «  ne fait pas de nouvelles choses, mais il renouvelle toute chose  », dit à son tour le P. Can-talamessa. Et Il donne à chaque chrétien une expé-rience personnelle de Dieu et un témoignage. Voilà ce que nous devons annon-cer à tous ceux qui nous entourent. Les fausses solu-tions provoquent de faux es-poirs. Elles compromettent la foi et l’espérance. La seule marque indiscutable de la présence de l’Esprit Saint est l’amour des ennemis.

Lélia MEZHER

Alors qu’on pouvait espérer que le week-end rendrait pos-sible une quelconque tenta-tive de rapprocher les points de vue totalement divergents entre le Sérail et Rabieh, il n’en fut rien. Contacté par L’Orient-Le Jour, le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas a confirmé hier la te-nue du Conseil des ministres jeudi prochain «  à moins d’être empêché par les foules d’accéder au Sérail  », a-t-il relevé non sans une pointe d’ironie.

Le Premier ministre Tam-mam Salam ne change donc pas le cap, et à l’ordre du jour figurent quelques points qua-lifiés de vitaux par le Sérail, parmi lesquels «  la validation d’une donation dont doit bénéficier le Liban, l’appro-bation de certains crédits et, enfin, la question des appels d’offres dans le cadre du nouveau plan national de gestion des déchets  ». Du côté du Changement et de la Réforme, le député Alain Aoun a assuré que son bloc attendait d’obtenir une copie de l’ordre du jour de la séance ministérielle pour prendre position, mais que, dans le même temps, « le Courant pa-triotique libre va user de tous les moyens possibles pour ne pas paralyser l’action du gou-vernement ». Car il faut éga-lement savoir qu’au sein des alliés du Courant patriotique libre, l’enthousiasme n’est pas palpable quant à un blo-cage total du gouvernement. En effet, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, n’avait-il pas affirmé en fin de semaine dernière que son parti était « attaché au gouvernement » ? Ce à quoi a répondu Rachid Derbas hier que Tammam Salam ne sou-haitait « la démission d’aucun pôle de son gouvernement ».

Il convient de noter qu’en plus du clash Sérail-Rabieh, la question de la redynamisa-tion du Conseil des ministres laisse perplexes plusieurs pôles chrétiens, dont le parti Kataëb pour lequel l’essen-tiel de l’énergie politique devrait actuellement être axé sur l’élection d’un succes-seur à Michel Sleiman. Ce à

quoi Rachid Derbas rétorque que «  l’élection présidentielle étant inenvisageable en l’état actuel des choses, il faut bien commencer quelque part  ». Et d’ajouter que les appels de Michel Aoun à investir la rue «  sont irresponsables car ils interviennent à un moment où l’État tout entier est en train de s’écrouler  ». Une crainte également exprimée hier par le chef du Parti na-tional libéral Dory Chamoun qui a déclaré : « Michel Aoun ne voit personne d’autre que lui accéder à la présidence de la République (...) et nous espérons que le Hezbollah n’ira pas jusqu’à priver le pays de gouvernement à cause de cela. »

Pendant ce temps, les res-ponsables des Forces liba-naises ont choisi de se murer dans un silence médiatique vis-à-vis de tout ce qui concerne l’appel à la mobilisa-tion populaire lancé vendredi dernier par M. Aoun. Hier soir, les membres du courant du Futur ont quant à eux été convoqués toutes affaires ces-santes à Djeddah en Arabie saoudite afin de s’entretenir avec l’ancien Premier mi-nistre Saad Hariri et convenir de l’attitude à adopter dans les prochains jours. Bref, l’embarras de la classe poli-tique est presque palpable, et c’est peut-être ce qui a poussé le député aouniste Ibrahim Kanaan à s’exclamer  : «  Le

seul fait que les chrétiens se rencontrent a provoqué des tempêtes. Qu’en sera-t-il lorsqu’ils tomberont d’ac-cord ? »

Sur le terrain, les prépa-ratifs en vue de la mobilisa-tion populaire promise par Michel Aoun vont bon train. Elle concernerait les régions du Mont-Liban, de Baabda et du Koura. Tout devrait être prêt en vue d’investir les rues dans la soirée de jeudi, c’est-à-dire après la tenue de la séance ministérielle. Tout semble donc dépendre de

l’atmosphère qui y régnera et de la teneur des décisions qui vont y être prises. Certaines sources informées évoquent également la possibilité de sit-in à durée indéterminée qui devraient être organisés autour de certains axes né-vralgiques comme le port et l’aéroport, mais aussi les alen-tours du Sérail.

En parallèle, les efforts ten-dant à donner un nouveau souffle à un pouvoir législatif presque moribond vont bon train. Les tractations pour parvenir à la signature, par

un nombre suffisant de dé-putés, du décret d’ouverture d’une session parlementaire extraordinaire tournent à plein régime. Cette initiative est perçue par les observa-teurs comme la confirmation de la consolidation des rela-tions Sérail-Aïn el-Tiné, et c’est dans ce contexte que le député Amal Abbas Abbas affirmait hier que le président de la Chambre Nabih Berry « a opté pour le dialogue, seul moyen de protéger le tissu libanais et de sauver les insti-tutions ».

2 Liban lundi 6 juillet 2015

Jeudi dernier, excédé par les propos du chef de la diplomatie, Gebran Bas-sil, qui ramenait en per-manence le débat en Conseil des ministres aux «  droits des chrétiens  » et s’opposait à un déblocage de fonds pour l’exporta-tion de produits agricoles et industriels, le Premier ministre, Tammam Salam, lui avait vivement reproché de « pleurnicher », avant de claquer la porte.

Gebran Bassil a riposté hier, à partir de Batroun, sa ville natale. Une riposte assortie de menaces à peine voilées d’escalade. Il est allé jusqu’à désigner les détrac-teurs du courant auquel il appartient comme étant des « Daech (éponyme de l’État islamique) politiques ».

S’exprimant à l’occasion d’un meeting axé sur les projets de développement à Batroun, M. Bassil a opté d’emblée pour l’attaque en soulignant le travail fourni pour réaliser en l’espace de trois ans des projets de dé-veloppement d’une valeur globale de 555 milliards de livres pour Batroun.

«  Certains veulent nous faire croire qu’ils nous font une faveur avec des microprojets, un poteau électrique par-ci et une conduite d’eau par-là. Si nous acceptons cette

culture du minimum au niveau du développement, nous devrons l’accep-ter pour d’autres, ce qui est hors de question. Si quelqu’un veut obtenir un droit, qui est au cœur du partenariat et du pacte national, il risque de se retrouver malgré lui en train de quémander un bienfait  », a-t-il dénoncé. «  On nous fait croire en permanence que nous de-vons être reconnaissants d’actes de bonté et que nous obtenons plus que nous méritons. J’ai d’ail-leurs entendu des propos en ce sens en Conseil des ministres. C’est ce qui est à pleurer. Aucune personne digne n’acceptera d’obte-nir moins que ce dont elle a droit et d’être accusée en même temps d’avoir trop eu  », s’est enflammé Gebran Bassil, en mettant en garde contre « des poli-tiques qui peuvent provo-quer une explosion ».

«  Le problème n’est pas celui d’un ou de deux postes, mais d’une pré-sence active, d’un partena-riat et d’une dignité. Si cela signifie pour eux que nous pleurnichons et que nous mendions nos droits, nous allons leur montrer ce que pleurer signifie. (...) Vous voulez qu’on soit parte-naires dans ce pays par la

force ? Soit !  » a fulminé le ministre qui a souligné l’attachement de son cou-rant à la présidence de la République et ses préro-gatives, avant d’accuser le Conseil des ministres de les « court-circuiter ».

«  Ils prétendent que le président prend connais-sance seulement de l’ordre du jour du Conseil des ministres. Est-ce possible ? La fonction de président est plus importante et nous la défendrons de toutes nos forces en Conseil des mi-nistres. Nous ne permet-trons à personne d’y porter atteinte. Nous ne recevrons d’ordres de personne. Nous sommes le Conseil des ministres et le président, puisque nous exerçons les prérogatives de ce dernier et nous défendrons les deux », a promis le chef de la diplomatie avant d’assé-ner  : « Lorsque l’État ces-sera de nous accorder nos droits, nous appellerons à la désobéissance et nous rejetterons la politique vindicative. Des Daech es-saient d’envahir nos côtes, mais nous avons un pro-blème plus grand avec des Daech politiques qui es-saient d’envahir nos têtes, nos cœurs, nos sièges (par-lementaires) et nos postes. Que personne n’essaie de nous démentir. »

Violente réponse de Bassil à Salam

Après avoir annoncé, ven-dredi soir, les préparatifs d’une mobilisation populaire contre la politique du gou-vernement, le chef du bloc parlementaire de la Réforme et du Changement, Michel Aoun, a expliqué le lende-main, samedi, devant une délégation populaire du Li-ban-Sud, les motifs de son mouvement.

«  Ce qui se passe au-jourd’hui au gouvernement et, avant cela, la prorogation du mandat de la Chambre ont un double objectif  : contrôler la décision de l’exé-cutif et hisser aux postes chrétiens des personnalités censées nous représenter. Ils agissaient de la sorte avec la présidence de la République et le commandement de l’ar-mée. Ils essaient aujourd’hui de grignoter les prérogatives présidentielles », a-t-il dit.

Il a mis l’accent sur l’im-portance de ces postes « dans le processus de réforme et de changement », avant d’accu-ser ses détracteurs de « tenter de manipuler les prérogatives du chef de l’État parce qu’ils redoutent notre arrivée à la tête de la République  ». Se-lon lui, « l’accession à la ma-gistrature suprême d’un pré-sident fort et représentatif au niveau chrétien est de nature à compenser l’affaiblissement des compétences présiden-tielles après la conclusion de l’accord de Taëf ».

Le discours du général

Aoun devant ses visiteurs était articulé autour du fait que ses détracteurs « veulent à tout prix empêcher l’arri-vée d’un tel président ». « En Orient, ils liquident les chré-tiens à coups d’épée, et, ici, c’est à travers la politique  », s’est-il indigné. « Nous avons le sentiment d’être coloni-sés. Malheureusement, ce sont le courant du Futur et le 14 Mars qui agissent de la sorte avec nous et qui se comportent comme s’ils pos-sédaient le pays », a poursuivi le chef du CPL, avant de rap-peler que le dialogue avec le courant du Futur, «  entamé en 2005, n’a toujours rien donné, contrairement à celui engagé avec le Hezbollah ».

«  Notre problème princi-pal au Liban n’est pas d’ordre socio-économique. C’est notre survie qui est en jeu et nous ne pouvons plus tolérer ce qui se passe », a-t-il mar-telé avant de s’étendre sur les lacunes de la loi électorale, qui «  font que les chrétiens sont en permanence élus par des voix mahométanes  ». « Nous ne mendions pas nos droits. La présidence de la République et le commande-ment de l’armée sont mena-cés. Pire encore : ils poussent l’effronterie jusqu’à m’accuser d’entêtement et de provoquer les problèmes. Ils prétendent que je veux nommer le com-mandant de l’armée et deve-nir président. Mais non ! Je veux rétablir les prérogatives

présidentielles et parvenir à une loi électorale juste  », a expliqué le général Aoun. Et d’ajouter  : « De toute façon, si je suis la personne qui re-présente les chrétiens, quel mal y a-t-il si je brigue la pré-sidence de la République ? »

Il a expliqué l’importance

du référendum auquel il a appelé, précisant qu’il est en cours et qu’il portera sur un échantillon de 6  400 per-sonnes, avant de s’en prendre au chef du gouvernement, Tammam Salam, l’accusant de s’être « enfui » du Conseil des ministres, jeudi, «  pour

pouvoir faire passer le décret débloquant les fonds permet-tant aux agriculteurs et aux industriels d’exporter leurs produits ». « Ce décret a be-soin de la signature de la pré-sidence de la République, re-présentée par 24 ministres », a estimé Michel Aoun.

La situation

Le degré de mobilisation du CPL dépendra du Conseil des ministres de jeudi

Aoun : « C’est notre survie qui est en jeu »

L’ancien président Michel Sleiman a mis en garde hier contre un recours à la rue, une option brandie par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, afin de protester contre le fait que le Conseil des ministres n’ait pas abordé jeudi le dossier des nominations sécuritaires.« Gare au recours à la rue au lieu de se rendre au Parle-

ment. La rue n’est pas un substitut à la Chambre », a-t-il averti sur son compte Twitter. « Les droits des chrétiens ne sont pas des caprices d’en-fant », a encore dit l’ancien chef de l’État, réagissant ainsi aux propos du général Aoun au sujet des préparatifs entre-pris en vue de rassemblements populaires dans plusieurs secteurs du pays.

Député du mouvement Amal, Hani Kobeissi a critiqué impli-citement hier le chef du bloc parlementaire du Change-ment et de la Réforme, Michel Aoun, contestant le blocage auquel il a recours pour se faire élire à la tête de l’État et pour contraindre le Conseil des ministres à nommer, toutes affaires cessantes, un nouveau commandant en chef de l’armée, sachant que le man-dat du général Jean Kahwagi n’expire qu’en septembre.« Nous ne pouvons pas dé-truire le Liban pour un poste. Nous ne pouvons pas porter un coup à la stabilité du pays parce que nous briguons une fonction politique. Un tel comportement menace l’entité et l’État libanais. Il favorise le chaos que les fauteurs de troubles essayent d’étendre au Liban », a averti M. Kobeissi dans le discours qu’il a prononcé lors d’un meeting organisé par le mouvement Amal et la direction de la Sûreté générale à la mémoire d’un officier de la SG, le général Mohammad Rammal, au village de Doueir. La cérémonie a eu lieu en présence du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, des députés – outre M.

Kobeissi – Ayoub Hmayed, Abdellatif Zein et Ali Khreiss, ainsi que de plusieurs autres personnalités.M. Kobeissi a mis en relief le fait que « des réseaux de renseignements essaient de provoquer des problèmes dans certains villages libanais, dans l’espoir de généraliser le chaos qui frappe la Syrie, l’Irak et l’Égypte, et de l’ame-ner vers le Liban ». Après avoir mis en garde contre « la tension qui prévaut entre certains villages », il a estimé qu’à travers ces pays victimes de troubles, « ce sont les capacités des armées arabes

et islamiques qu’on essaie de frapper ». « Il s’agit d’un acte qui est dans l’intérêt d’Israël. Aussi, nous ne pouvons pas permettre aujourd’hui de paralyser le pays pour un poste ou une fonction politique, quelle que soit la personne qui les réclame, qu’il s’agisse d’un ami ou pas », a-t-il insisté, s’indignant du chantage pratiqué dans ce cadre. « Nous devons tous, au contraire, œuvrer pour consolider la stabilité qui favorise une vie politique saine permettant de préserver les institutions de l’État », a souligné le député.

Sleiman : « Gare à un recours à la rue »

Kobeissi : « Nul ne peut paralyser l’État pour un poste politique »

De la morale à la foi : moins de maîtres, plus de témoins

En toute liberté de Fady NOUN

« Nous ne mendions pas nos droits. La présidence de la République et le commandement de l’armée sont menacés », a affirmé Michel Aoun.

Le Conseil des ministres survivra-t-il au bras de fer entre ses composantes?

Le député Hani Kobeissi a mis en garde contre le chaos au Liban.

Le torchon brûle entre Batroun et Mousseitbé

Entre Batroun et Mous-seitbé, rien ne va plus. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a attendu jusqu’à hier pour ré-pondre au Premier ministre, Tammam Salam, qui l’avait taxé de « pleurnichard ». La riposte du ministre était dure et a dépassé le cadre du politiquement correct d’autant qu’il l’a assortie de menaces de recours à la force et d’appels à la désobéissance, surtout si la réunion du gouvernement, jeudi prochain, ressem-blera à celle de la semaine dernière. C’est-à-dire si le Premier ministre restera déterminé à examiner l’ordre du jour ordinaire, établi depuis plusieurs semaines, et continuera d’ignorer les revendications du bloc du

Changement et de la Ré-forme qui exige un examen, en priorité, du dossier des nominations sécuritaires.Jeudi prochain, non seulement les ministres aounistes comptent revenir à la charge au sujet de ces nominations pour obtenir notamment qu’un nouveau commandant en chef de l’armée soit nommé, mais ils doivent également protester contre le déblocage de 21 millions de dollars à titre de subventions pour l’expor-tation de produits agricoles et industriels vers les pays arabes, partant du principe que ce texte a été adopté « à leur insu, sans débat ». Rappelons dans ce contexte que le ministre de l’Éduca-tion et de l’Enseignement supérieur, Élias Bou Saab,

avait appelé Tammam Salam pour lui faire part des protestations du Courant patriotique libre.Dans plusieurs milieux politiques, on s’interroge sur le point de savoir si le chef du gouvernement compte répondre aux critiques acerbes qui lui ont été adressées par le chef de la diplomatie. Pour Gebran Bassil, le Premier ministre a violé un engagement qu’il avait lui-même pris, à savoir ne pas prendre de déci-sion concernant un sujet déterminé si jamais deux composantes du Conseil des ministres ne l’approuvent pas. Et le ministre est bien déterminé à le lui rappeler. Un Conseil des ministres pénible en perspective, jeudi.

Dans les coulisses de la diplomatie de Khalil FLEYHANE

Page 3: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

3Libanlundi 6 juillet 2015

Tout a commencé samedi après-midi, dans le camp palestinien de Rachidiyé, à Tyr, quand une rixe a éclaté entre deux réfugiés  : Gha-nem Daher et Ahmad Majed Awad, chargés d’entreprendre des travaux d’infrastructure à l’intérieur du camp. La rixe a mené à un échange de coups de feu ; Ahmad Awad est mort et Ghanem Daher a été blessé. La famille de Awad a réagi en brûlant du matériel appartenant à Mohammad Yassine, un troisième réfugié, et en tirant des coups de feu en l’air.

Les diverses forces pré-sentes dans le camp ont œuvré pour calmer la situation et ont remis trois personnes qu’elles ont arrêtées aux services de renseignements de l’armée.

À Aïn el-Héloué, entre-temps, la situation demeure instable et les habitants craignent que des accrochages n’éclatent à tout moment, surtout qu’un groupuscule baptisé «  al-Chabab el-Mos-lem », constitué de tous les ji-

hadistes du camp, vient d’être constitué. Ses membres se retrouvent dans diverses mos-quées de Aïn el-Héloué et affirment qu’ils se préparent pour «  l’étape suivante si ja-mais l’un d’eux est agressé  », rapporte l’agence al-Mar-kaziya. Ils se sont dit égale-ment prêts à se battre contre les forces présentes dans le camp, notamment le Fateh et le Hamas.

Dans un entretien avec la presse, le responsable du Fa-teh pour la région de Saïda, Maher Choubeita, a estimé que « ce qui se passe dans les camps du Liban, notamment à Aïn el-Héloué, relève véri-tablement du terrorisme ». Il a appelé à « donner libre cours à l’action de la force palesti-nienne commune à l’intérieur du camp et cela pour éviter de transformer Aïn el-Héloué en un nouveau Nahr el-Bared ».

À Saïda, la députée Bahia Hariri s’est réunie avec une délégation palestinienne constituée de l’ambassadeur de l’Autorité palestinienne à

Beyrouth, Achraf Dbour, et du secrétaire général du Fateh au Liban, Fathi Abou Erdate. La stabilité des camps pales-tiniens du Liban, notamment de Aïn el-Héloué, a été exa-minée.

Les personnalités présentes ont convenu «  d’œuvrer à empêcher à l’avenir les ten-sions qui peuvent mener à déstabiliser Aïn el-Héloué et soutenir la force palesti-nienne commune à l’intérieur du camp afin qu’elle puisse préserver la sécurité  ». «  La sécurité et la stabilité à Aïn el-Héloué nous concernent tous. Nous espérons que les événements qui ont touché le camp il y a deux semaines ne se répéteront plus », a souli-gné M. Dbour. En réponse à une question, il a indiqué que les échanges de tirs dans le camp de Rachidiyé ainsi que les rixes enregistrées derniè-rement dans le camp de Miyé Miyé (Saïda) et même les événements de Aïn el-Hé-loué sont tous d’ordre per-sonnel.

Un tué et un blessé dans le camp de Rachidiyé durant le week-endLa tension se déplace d’un camp palestinien à un autre au Liban-Sud. Après les accrochages à Aïn el-Héloué, le 18 juin dernier, le camp de Rachidiyé à Tyr a vécu un week-end mouvementé.

De très nombreux partisans ont répondu hier à l’appel du parti Kataëb pour célébrer, lors d’un meeting populaire, l’élection du nouveau pré-sident du parti, le député Samy Gemayel, et du nou-veau bureau politique. « Notre force émane de vous », était le slogan de cet événement. Une énorme affiche placée à l’ar-rière de la tribune portait les mots  : «  Parti Kataëb, projet libanais. » Le ton est donné.

Après l’installation des membres du bureau politique sur l’estrade, Samy Gemayel a pris la parole, qualifiant à plus d’une reprise son parti de « force de changement ». « Je ne me suis pas porté candidat à la présidence du parti Kataëb pour accepter le fait accompli, a-t-il clamé. Le parti Kataëb est une force de changement. Or il faut modifier le pay-sage politique et ouvrir une nouvelle page de l’histoire du Liban. » Ce changement, se-lon lui, doit faire l’objet d’une rencontre de vaste ampleur à Beyrouth, pas dans une quel-conque capitale du monde, « parce que nous n’acceptons pas la tutelle étrangère ».

Il est temps, a-t-il dit, de reconnaître l’échec du sys-tème actuel et de ne pas attendre un nouveau bain de sang pour réfléchir à une alternative. Citant des États pluralistes tels la Suisse, l’Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, etc., il a appelé à s’inspirer de leur système. « Le point commun entre ces États, c’est qu’ils ont opté pour un système fédéral en vue de gérer ce pluralisme tout en préservant leur uni-té  », a-t-il estimé. À l’inten-tion des forces politiques qui pourraient être récalcitrantes, il a ajouté  : « Rassurez-vous, vous pouvez donner à ce sys-tème le nom que vous voulez, mais, de grâce, dépassez les complexes car nous sommes fatigués. » Le député a cepen-dant identifié quatre lignes rouges à respecter en marge de toute vélléité de change-ment  : le non-recours à la violence, la préservation de l’entité libanaise de 10 452 ki-lomètres carrés, la coexistence et la liberté.

Le nouveau président du parti Kataëb a également abordé des questions d’actua-lité telle la vacance présiden-tielle. « Il est inacceptable de garder le pays sans président de la République pour satis-faire les ego des uns et des autres, et de privilégier l’inté-rêt individuel au détriment de l’intérêt national, a-t-il mar-telé. Si nous ne pouvons nous entendre sur un nom, ayons

la décence de nous rendre au Parlement et d’élire un pré-sident. »

M. Gemayel a également appelé à « prendre la décision courageuse de maintenir le Liban à l’abri des conflits ré-gionaux ». Abordant la ques-tion de «  l’intérêt des chré-tiens  », qui revient comme un leitmotiv dans le discours du Courant patriotique libre (CPL) notamment, il a esti-mé qu’« il ne s’agit pas là que d’une préoccupation chré-tienne, mais aussi de celle des musulmans modérés  ». «  Notre place est ici, a-t-il ajouté. On a essayé de nous déloger par le passé, et nous avons résisté à ces tentatives, par nos efforts et grâce à nos héros. À tous ceux qui pensent qu’ils peuvent ébranler la pré-sence chrétienne, nous leur affirmons que le parti Kataëb est de retour, nous formerons une résistance dès qu’il faudra défendre la moindre parcelle de notre pays. »

Le meeting s’est déroulé en présence de l’ancien président de la République et du parti Amine Gemayel et de son épouse Joyce, des ministres membres du parti, Sejaan Azzi, Ramzi Jreige et Alain Hakim, des députés Élie Marouni, Nadim Gemayel, Samer Saa-dé et Fadi Habre. À la fin du meeting, plusieurs personnali-tés ont défilé à Saïfi pour féli-citer les nouveaux élus. Parmi eux, de nombreux députés et

anciens députés, des déléga-tions de partis, notamment du Parti national libéral (PNL), des Forces libanaises (FL) et du parti Tawhid, des diplomates, à l’instar du chef de la déléga-tion de l’Union européenne (UE) Angelina Eichhorst, des personnalités religieuses, syn-dicales, municipales, etc. Le nouveau bureau politique du parti reçoit aujourd’hui aussi les félicitations en son siège à Saïfi, de 10h à 19h.

Meeting

Samy Gemayel : Le système fédéral, secret de la réussite des États pluralistesLe nouveau président des Kataëb a qualifié son parti de « force de changement », fustigeant au passage ceux qu’il considère comme responsables de la vacance présidentielle.

Les familles des militaires otages, depuis onze mois, du Front al-Nosra et du groupe État islamique, dans le jurd de Ersal, ont observé un sit-in pacifique devant l’ambas-sade du Qatar à Beyrouth au cours duquel ils ont appelé Doha à intensifier ses efforts

en vue de libérer leurs fils. Les proches des détenus ont également menacé d’avoir recours à l’escalade en orga-nisant des sit-in en diverses régions du pays. Le porte-parole des familles, Hussein Youssef, a cependant «  re-mercié le Qatar et son émir

cheikh Tamim ben Hamad al-Thani pour les efforts dé-ployés en vue de libérer les militaires pris en otage  ». Il a également souhaité que «  Doha intensifie ses efforts durant le mois de ramadan dans l’espoir de parvenir à des résultats positifs ».

Les familles des militaires otages exhortent le Qatar à intensifier ses efforts

Les tribus et les notables de Deir el-Ahmar (Békaa) et Bécharré (Nord) ont appelé, hier, les autorités à arrêter les personnes qui ont tué Sobhi et Nadimé Fakhri à Btedii, en automne 2014.

Le couple avait été tué par des hors-la-loi, originaires du village voisin de Dar el-Was-saa, qui avaient fait irruption au domicile des Fakhri et les avaient tués. Les assaillants avaient pris la fuite après une course poursuite.

Des représentants des tri-bus chrétiennes de Deir el-

Ahmar et de Bécharré se sont rassemblés au domicile des deux victimes, et c’est le fils de Sobhi et Nadimé Fakhri qui a donné lecture, à l’issue de la réunion, d’un message appelant « le Premier ministre Tammam Salam, le président de la Chambre Nabih Berry, les religieux du pays avec à leur tête le patriarche maro-nite Béchara Raï et les juges à œuvrer pour l’arrestation des responsables du crime ».

« Mes parents ont été tués il y a huit mois et leurs assas-sins se promènent en toute

liberté au vu et au su de tous, juste en face de notre village, à Dar el-Wassaa », a-t-il dit. « Le sang de nos morts nous appelle toujours pour que justice soit faite. Nous avons promis de laisser faire les tri-bunaux suite à l’intervention du patriarche maronite, par respect pour nos voisins de Baalbeck et du Hermel, mais aussi pour préserver la convi-vialité », a-t-il poursuivi, rap-pelant toutefois les us et cou-tumes des tribus arabes qui appellent toujours à venger leurs morts.

Les tribus de Deir el-Ahmar et Bécharré appellent à l’arrestation des auteurs du crime de Btedii

L’ancien député Samir Frangié a estimé, dans un entretien avec la presse, que «  le Conseil na-tional des indépendants du 14 Mars (qu’il préside lui-même) ne concurrence pas les par-tis  ». « Les partis du 14 Mars n’ont pas le choix ; ils devraient coopérer avec le Conseil natio-nal des indépendants ; nous sommes tous partenaires et nous tentons de mettre en place un réseau de communication, chacun dans son domaine, pour échanger les idées et les expé-riences », a-t-il poursuivi.

Se penchant sur l’élection présidentielle, il a estimé qu’un « président fort est celui qui parle au nom de tous les Libanais. Il devrait être un président qui protège les for-mations du 8 et du 14 Mars ».

Critiquant le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, il a estimé que «  le fait d’avoir recours à la rue est hors contexte actuelle-ment », estimant que «  la dé-claration d’intentions entre le CPL et les Forces libanaises a fait long feu. Elle s’est achevée avec la proposition de fédéra-lisme du général Aoun ».

Notant que «  la seule issue à la crise que traverse actuel-lement le Liban est le retour à l’accord de Taëf  », il a appelé « les Libanais à rester loin de la violence malgré les dissensions politiques ». « Un autre incident semblable à celui de Saadiyate, la semaine dernière, pourrait mettre le feu aux poudres et mener le pays à la guerre civile », a-t-il souligné en conclusion.

Samir Frangié : Le Conseil national des indépendants du 14 Mars ne concurrence pas les partis

De nombreux partisans ont répondu présent hier au meeting à Saïfi, venant de différentes régions libanaises. Ils arboraient des drapeaux libanais et des drapeaux du parti, ainsi que des messages de félicitations sur des banderoles. Photos Marwan Assaf

« Il faut modifier le paysage politique et ouvrir une nouvelle page », a martelé le nouveau président du parti Kataëb, ici sur l’estrade, où se sont installés les membres du nouveau bureau politique.

Le patriarche maronite Bé-chara Raï a une nouvelle fois appelé ce week-end à l’élection d’un président de la Répu-blique, s’insurgeant contre ceux « qui se jouent du pays », en référence à des parties poli-tiques qu’il n’a pas nommées.

Au dernier jour d’un week-end très chargé, ponctué de nombreuses escales, le pa-triarche a inauguré dimanche la saison estivale au siège du patriarcat maronite à Dimane, près de Bécharré. Accompa-gné de nombreux prélats, il a célébré une première messe en l’église du patriarcat. Durant son homélie, il a longuement évoqué le Forum de la jeunesse maronite, qui venait de se tenir au Liban en présence de jeunes issus des communautés liba-naises du monde entier.

Samedi, Mgr Raï a effec-tué une visite paroissiale sur-prise à Saïda. L’après-midi était consacré à une tournée au Metn. À Naccache, face à une foule venue l’accueillir, le patriarche a adopté un ton ras-surant  : «  Il ne faut pas avoir peur. La tempête passera. Le plus important est de s’enra-ciner dans la foi et de ne pas baisser les bras.  » Après une courte escale au siège de la chaîne MTV, il s’est dirigé vers Dbayé, où il s’est rendu à l’église de l’Assomption.

Vendredi soir, le patriarche Raï a lancé des messages de nature plus politique au dîner annuel du Conseil des évêques en l’honneur des médias au Casino du Liban. Il s’est de-mandé «  s’il est permis de se

jouer du Liban et du sort de ses institutions, de la présidence de la République, du Parle-ment, du gouvernement, du peuple et de la jeunesse ». Mgr Raï s’exprimait en présence de nombreuses personnalités, notamment des patriarches d’autres communautés, du nonce apostolique, Mgr Ga-briele Caccia, du ministre de l’Information, Ramzi Jreige, et de personnalités médiatiques, syndicales, militaires et autres.

Rappelant les mots du pape canonisé Jean-Paul II, qui avait qualifié le Liban de «  pays-message  », l’évêque de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a affirmé craindre que « ce message ne perde de son intensité et ne s’étiole si on ne protège pas l’entité nationale

par la solidarité  ». Au sujet de la vacance présidentielle, il s’est demandé «  s’il est vrai que nos factions libanaises attendent la victoire de l’un ou de l’autre camp régional afin d’étendre leur propre hégémo-nie au Liban ». « Et de quelle hégémonie parlons-nous ?  » s’est-il demandé.

À noter qu’un hommage a été rendu au sein du clergé à Mgr Matar pour son jubilé d’or. Des journalistes et des médias ont été honorés durant ce même dîner, notamment Rafic Chélala, conseiller à l’in-formation auprès de la prési-dence de la République, Yous-sef Achkar, le père Youssef Mouannès, Claude Abounader Hindi, Habib Chlouk, Sarkis Najran et Télé-Lumière.

« Est-il permis de se jouer du Liban et de ses institutions ? » se demande Raï

Suite à l’article paru dans notre édition de samedi dernier, 4 juillet, sur la composition du nouveau directoire Kataëb, l’ancien leader des Kataëb, le Dr Élie Karamé, nous prie de préciser qu’il n’est pas représenté au sein du bureau politique par M. Majid Iyali et qu’il n’a pas été impliqué dans

les dernières élections du parti.Majid Iyali faisait partie, dans les années 90, de l’opposition Kataëb conduite par le Dr Élie Karamé et qui regrou-pait, entre autres, plusieurs pôles Kataëb dont notamment Chaker Aoun, Antoine Jazzar et Antoine Moarbes, en sus de M. Iyali.

Mise au point

M. Rafic Chélala avec le patriarche Béchara Raï.

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4 Liban lundi 6 juillet 2015

Beyrouth prend, au fil des jours, l’aspect d’une ville où nulle loi municipale n’existe. Sans revenir sur « l’opération-affiches » dont les plaies ne seront pas cicatrisées de sitôt, mille autres misères couvrent, envahissent les rues de la capitale. Ce spectacle quotidien, nul agent, nul fonctionnaire municipal ne semble le voir.Nous avons pris à l’intention de M. Yanni, administrateur de la ville, ces quelques images. Rassemblées en moins d’un quart d’heure et seule-ment dans le centre commercial, ces photographies donnent – par extension – une idée de ce qu’est le reste de la capitale.Signalons à M. l’administrateur que des lois municipales existent ; il s’agit simplement de les appliquer. Si l’on commence par dresser un procès-verbal à la Loterie nationale, qui, le lendemain même du décollage des affiches électorales, avait recouvert le mur des annonces de son sweepstake d’été, cela pourra (peut-être) servir d’exemple.

Mendiants à tous les coins

En groupe, des mendiants occupent systémati-quement les trottoirs du centre commercial. Pour

traverser souk Tawilé, vous devez en éviter une dizaine. Le soir, à la sortie des salles de cinéma, une véritable troupe de gosses en guenilles assaillent les passants.

Marchands ambulants

De nombreux commerçants ont trouvé (bien malgré eux) des « associés ». Ceux-ci s’installent, dès le matin, à la porte d’un magasin et vendent leurs produits. En pleine rue Erouad : un marchand de maïs grillé ; quelques mètres plus loin, des poulets sont en vente sur une chaussée.

Dans « L’Orient » du 6 juillet 1960

M. Yanni, attentionLa grande misère de Beyrouth

Les archives racontent...

Une double tragédie a secoué le village de Bcha-moun, dans le caza de Choueifate, ce week-end. Le corps inanimé de Mah-moud Assi, un garçon de 9 ans, a été retrouvé samedi à l’aube recouvert d’un drap et de sable dans un immeuble

en construction. L’enfant avait disparu vendredi à minuit.

Arrêté, A. A., un ado-lescent de 15 ans, est passé aux aveux. Issu d’une famille disloquée, ses parents divor-cés se sont remariés chacun de son côté, le jeune ado-

lescent a avoué avoir attiré le garçon dans l’immeuble et tenté de l’agresser sexuelle-ment. Le petit Mahmoud a alors menacé de tout racon-ter à sa mère. A.A. a alors été pris de panique et l’a violemment frappé à la tête à l’aide d’une poutre.

Un enfant tué à Bchamoun ; le suspect, un adolescent, arrêté

En attendant le 17 juillet, date officielle de la ferme-ture de la décharge de Naa-mé-Aïn Drafil, tous les yeux sont rivés sur le ministère de l’Environnement, le ministre Mohammad Machnouk ayant maintes fois promis que le site serait fermé à temps. Déjà, des voix s’élèvent au sein de la population alentour pour exi-ger qu’aucun nouveau report ne soit imposé, étant donné que la date de fermeture de la décharge a été repoussée à de nombreuses reprises. Ajwad Ayache, porte-parole de la Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé, a déjà indiqué à L’Orient-Le Jour qu’un sit-in est prévu le 17 juillet et que les manifes-tants comptaient fermer la route aux camions de la com-pagnie qui gère la décharge (voir L’Orient-Le Jour du jeu-di 2 juillet). Un autre rassem-blement civil devrait annoncer bientôt sa volonté d’en faire de même.

La principale question qui

se pose actuellement est la sui-vante  : comment la décharge peut-elle être fermée en l’ab-sence d’une alternative ? Selon des sources du ministère de l’Environnement interrogées par l’agence al-Markaziya, le ministre Machnouk examine actuellement deux options  : soit transporter les déchets à une région frontalière du Nord pour les y enfouir, puisque les cazas refusent la création de décharges, soit exporter les déchets du Liban vers l’Afrique ou l’Europe, à un coût de 100 euros la tonne, sachant que le coût de trai-tement de la tonne au Liban s’élève actuellement à envi-ron 130 dollars. Le ministre compte, toujours selon ces mêmes sources, rencontrer cette semaine les municipali-tés du Chahhar (région où se trouve la décharge) pour les tenir au courant des derniers éléments d’information.

Le sujet devrait en outre être abordé lors du prochain Conseil des ministres. «  Une

sous-commission examine actuellement le dossier en pré-vision du débat en Conseil des ministres, en vue de prendre la décision adaptée, selon ces sources. Le ministre Mach-nouk s’était engagé à fermer la décharge le 17 juillet, mais nous ne savons pas ce qui peut se passer d’ici là. »

En ce qui concerne le nou-veau plan national de gestion des déchets, adopté en jan-vier dernier par le Conseil des ministres, une nouvelle ouver-ture des plis dans le cadre de l’appel d’offres pour la gestion des régions doit avoir lieu le 13 juillet, toujours selon ces sources. Rappelons que le plan national prévoit de divi-ser le Liban en six régions, chacune devant être gérée par une société privée. Les résul-tats de la première ouverture des plis, le 25 mai dernier, avaient montré qu’aucune so-ciété privée ne s’était présen-tée pour les régions de Bey-routh et du Metn-Sud. Pour la Békaa, le Sud et le Nord,

une seule société s’est présen-tée par région, alors qu’un mi-nimum de trois compagnies est requis. Seule la région Metn-Kesrouan-Jbeil a béné-ficié de trois offres, venues des compagnies Indevco, Lavajet et Aramco.

Selon les critiques du plan, un certain article du texte était susceptible de décourager les compagnies privées : celui qui leur impose la responsabilité de déterminer l’emplacement de la décharge dans leur ré-gion, une tâche que même l’État a été incapable de me-ner à bien à plusieurs reprises.

La décharge de Naamé, dont 90 % de la superficie se trouve en fait dans la région de Aïn Drafil, a été créée en 1997, dans le cadre du plan d’urgence du ministre de l’Environnement de l’époque, Akram Chehayeb, après la fermeture du dépo-toir de Bourj Hammoud. La décharge devait être ouverte pour dix ans et accueillir deux millions de tonnes : sursaturée

et élargie à plusieurs reprises, quelque 15 millions de tonnes y ont été enfouies ces quinze dernières années seulement.

Quoi qu’il en soit, le dossier des déchets ménagers semble se diriger vers une impasse, à moins d’une éclaircie de der-nière minute  : en effet, si le délai de fermeture de la dé-charge de Naamé-Aïn Drafil est repoussé une fois de plus, le spectre du soulèvement populaire de 2014 se pro-file à l’horizon, les habitants étant excédés par des années d’odeurs nauséabondes et de pollution. Si la décharge est effectivement fermée sans qu’une alternative ne soit prête – que ce soit l’exportation ou une autre décharge, sachant que plus de six mois de pré-paration sont nécessaires pour l’ouverture d’un site de cette nature –, les déchets pour-raient inonder les rues. Char-mante perspective...

Environnement

Déchets : on se dirige vers l’impasseLa décharge de Naamé sera-t-elle fermée le 17 juillet, sachant qu’aucune alternative n’a encore été annoncée ?

Les FSI diffusent le portrait d’une femme portée disparueSur instruction du tribunal compétent, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont diffusé une photo passeport de Najla Abdel-Meneem Assi (44 ans), portée disparue. La femme, à la peau brune et aux yeux couleur miel, avait quitté sa maison, située à Chehabiyé, le dimanche 28 juin et n’est plus rentrée depuis.

Elle portait une robe noire imprimée de vert et de bleu, un pantalon noir et, noué sur la tête, une écharpe bariolée. Les FSI demandent aux citoyens qui l’auraient vue ou qui auraient des informations concernant le lieu où elle se trouverait de se rendre au poste de gendarmerie de Jouaya au Liban-Sud ou d’appeler au 07-410543.

Deux personnes brièvement enlevées à RayakDeux personnes ont été brièvement enlevées hier par des inconnus sur l’autoroute reliant Rayak à Baalbeck, dans la Békaa.Hassan Ali Hachich, 27 ans, originaire de la localité de Faour (caza de Zahlé), conduisait son van de Chtaura vers la localité de Majdelioun (caza de Baalbeck). À bord du véhicule se trouvait également Fadi Hamad, 29 ans, lui aussi de Faour. Les deux hommes ont été libérés

dans l’après-midi.L’épouse de M. Hachich avait indiqué avoir reçu un appel des ravisseurs utilisant le téléphone de M. Hamad. Ils réclamaient la libération d’un homme originaire d’une localité du caza de Zahlé dont l’identité n’a pas été révélée. Les conditions de libération des deux hommes n’ont pas été précisées.

Deux tués d’une même famille dans un accident de la routeAbdallah Hachem (53 ans), du village de Nmaïriyé au Liban-Sud, et son épouse ont été tués dans un accident survenu sur la route menant de Charkiyé à Kawthariyet al-Siyyad, au Liban-Sud. Le couple et ses deux enfants étaient à bord d’une Daewoo qui a percuté un poteau électrique. Les deux enfants ont été blessés.Selon l’expert dépêché sur les lieux, Abdallah Hachem avait perdu le contrôle de son véhicule après avoir

été percuté par une autre voiture.

Un enfant de 3 ans retrouvé dans une pinède à Jabal AkroumTaha el-Cheikh, un petit enfant de 3 ans, a été retrouvé dans une pinède à proximité du village al-Sahlé dans la région de Jabal Akroum au Akkar (Liban-Nord). L’enfant, qui s’était perdu, a été remis à l’armée qui l’a remis à son tour à la municipalité de Sahlé.Le président du conseil municipal, Adnane el-Khatib, a précisé que la police municipale a par la suite raccompagné l’enfant chez ses parents.

Le corps d’un jeune homme retrouvé sur la plage de TyrLe corps de Saadallah Bolhoss, originaire de Siddikine au Liban-Sud, a été retrouvé samedi coincé entre les rochers sur la plage nord de Tyr. Les circonstances de son décès sont toujours inconnues.

Brèves sécuritaires

Le village de Amchit était sous le choc samedi suite au kidnapping de Ricardo Gea-ra, un enfant de 6 ans, enlevé alors qu’il jouait devant la maison parentale.

Selon les faits, l’enfant a été conduit de Amchit jusqu’au village frontalier de Abbou-diyé, au Liban-Nord, d’où les ravisseurs ont appelé la maman d’un numéro public (06/815377), réclamant une rançon de 250  000 dollars. D’après un enregistrement de la conversation diffusé par la chaîne télévisée LBCI, la mère a essayé de retenir le ra-visseur au téléphone, lui de-mandant de parler à son fils. Celui-ci s’exécute et passe le combiné à l’enfant qui assure à sa mère, lors d’un bref en-tretien, qu’il allait bien. Le

ravisseur revient à la charge et somme la femme de verser la rançon pour récupérer son fils.

Hier à l’aube, la maman reçoit plusieurs coups de fil, d’un numéro syrien cette fois. Les négociations menées ont abouti à la baisse de la somme réclamée de 250 000 à 100 000 dollars. Hier aussi, les ravisseurs ont autorisé Ricardo Geara de parler avec sa maman. Au cours de la conversation, également dif-fusée par la LBCI, la mère s’enquiert de l’état de son fils et lui demande s’il man-geait bien, ce à quoi l’enfant répond par la négative. Le père, rentré en catastrophe du Koweït, parle lui aussi à Ricardo et essaie de le tran-quilliser en lui disant que

«  ammo  » (oncle en langue arabe, en allusion au ravis-seur) ne lui veut pas de mal. Il lui demande également de manger. L’enfant s’obstine en disant qu’il ne voulait pas manger, mais qu’il voulait rentrer à la maison « mainte-nant  ». Le papa essaie de le calmer en lui assurant qu’il le ramènera.

Selon des sources de sécu-rité citées par la LBCI, les ravisseurs se trouveraient dans un village frontalier entre le Liban et la Syrie d’où il est possible d’utili-ser les numéros syriens. De plus, le numéro n’a été uti-lisé que pour appeler la fa-mille Geara.

Par ailleurs, les services compétents poursuivent leur enquête pour essayer

d’identifier les ravisseurs et de localiser l’endroit où ils se cachent. Ils continuent éga-lement à interroger plusieurs ressortissants étrangers qui vivent dans l’immeuble, au nombre desquels le concierge syrien et sa famille.

Il convient de signaler en-fin que la famille Geara a re-jeté l’hypothèse avancée par les services de sécurité selon laquelle Ricardo aurait été enlevé en raison de conflits familiaux. L’oncle de l’enfant a affirmé, dans ce cadre, à la LBCI que leur famille est très unie.

Les ravisseurs de Ricardo Geara ont baissé la valeur de la rançon de 250 000 à 100 000 dollars.

Photo Ani

Rapt

Ricardo Geara, 6 ans, enlevé samedi à AmchitL’enfant se porte bien, mais refuse de manger.

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5Les Libanais dans le mondelundi 6 juillet 2015

Cette page est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com

Un voyage au Liban, un retour aux sources...Ils arrivent cette semaine  : plus de 80 descendants de Li-banais et amis du Liban vont participer au voyage organisé par l’association RJLiban à l’occasion de son trentième anniversaire. Fondée à Paris lors de la guerre libanaise pour promouvoir la culture et une nouvelle image de ce pays, la priorité de l’associa-tion est à présent d’assurer le retour au pays de descendants d’immigrés.

Les efforts de l’ONG se sont ainsi concentrés depuis six ans, avec l’aide de plusieurs autres orga-nismes actifs sur le ter-rain, sur l’Amérique latine qui constitue un terrain unique en son genre pour les chercheurs intéressés par l’émigration libanaise. Du Mexique à la Norvège en passant par le Venezuela, la Bolivie, l’Uruguay, le Bré-sil, l’Argentine, le Canada, la France et l’Irlande, les jeunes et les moins jeunes

d’ascendance libanaise, de la deuxième à la quatrième génération, vont participer à un programme chargé alliant visites touristiques, rencontres sociales et cours de langue.

Identité et histoire libanaises

Ils ont entre 14 et 69 ans, avec une moyenne d’âge de 30 ans. Plus de la moi-tié ont moins de 25 ans, et ils vont franchir, la plu-part pour la première fois,

le mur de l’émigration les séparant du pays de leurs grands-parents. Pour cer-tains, ils seront les premiers à retourner au pays après le départ de leurs arrière-grands-parents il y a 100 ans, au plus fort de la Pre-mière Guerre mondiale, ou même avant.

Les moments-clés seront l’exposition du sculpteur libano-mexicain Mario Athié qui présentera ses œuvres au public liba-nais, et le mariage de deux

jeunes Libano-Argentins, Fédérico Montes Chan-tiri et Paula Gattas, qui ont décidé de s’unir pour la vie au Liban.

Cinq autres grands groupes de fils d’émigrés sont attendus cet été au Liban. À travers leur expé-rience libanaise, ils don-neront un nouveau souffle au pays et décideront de la suite à donner à ces actions, dans leurs lointains pays, afin de perpétuer le mes-sage millénaire du Liban.

Les sculptures de Mario Athié

Le sculpteur libano-mexi-cain Mario Athié sera l’in-vité principal du Voyage RJLiban 2015 de retour aux sources et exposera ses œuvres durant son séjour au Liban. L’inauguration de l’exposition qui lui sera consacrée aura lieu le ven-

dredi 10 juillet à 10h, lors d’une conférence de presse qui se tiendra pour présen-ter le programme de l’asso-ciation RJLiban, à l’hôtel Smallville à Beyrouth.

Depuis 1972, Mario Athié participe à des expositions locales et internationales au

Mexique, en Espagne et en Italie notamment. Il publie des articles dans des revues d’art. Parmi ses œuvres figure le buste d’Agustín Gutiér-rez, grand nom de l’aviation mexicaine, exposé à l’aéro-port international Benito Juarez à Mexico City.

Naji FARAH

« Harmonie avec la nature. »

Buste d’Agustín Gutiérrez exposé à l’aéroport Benito Juarez.

« Une mission, quasimentun pèlerinage »«  Je suis descendant de Libanais. Mon nom de fa-mille initial a changé après l’immigration en Argen-tine. Mon arrière-arrière-grand-père s’appelait Samir Fernaini et ma grand-mère Nur Merched. Ils étaient de Baalbeck. » C’est par ces mots que Diego Samir Fer-nandez, l’un des participants au voyage de retour aux sources organisé par RJLi-ban, raconte son ascendence libanaise.

Lorsque Diego, âgé de 35 ans, fonctionnaire à San Mi-guel de Tucumán, a appris la bonne nouvelle à laquelle il ne s’attendait pas, il vou-lait s’assurer à tout prix que c’était lui «  le  » Diego Fer-nandez (nom très commun)

à avoir remporté l’une des bourses pour le Liban. Ce voyage sera pour lui un véri-table « pèlerinage  », comme il l’exprime sur Facebook :

«  Tout est prêt ! dit-il. J’aimerais partager avec vous la joie de ce cadeau de la vie ! Je remercie Dieu de me sen-tir béni. Merci à RJLiban qui m’a donné la possibi-lité de participer à ce retour aux sources et m’a octroyé cette bourse pour vivre le Liban, terre ancestrale et bénie ! Merci à ma famille d’avoir toujours été là, à mes amis qui m’ont envoyé leurs bonnes ondes pour ce voyage. À tous mes compa-triotes libanais et syriens. En mémoire de mon grand-père Ismaël, je retourne à ce pays

d’où il est venu, avec son sang dans mes veines. Je suis argentin et je suis libanais ! »

Diego Samir Fernandez de San Miguel de Tucumán, en Argentine.

Magali Balut de retour à Tyr, sa terre d’origineEn 1927, le grand-père de Magali, Hussein Ballout, âgé de 18 ans, partit seul de Kaou-nine, près de Tebnine dans la région de Tyr, à la recherche de son père Ali. Celui-ci avait émigré en Argentine pour le travail, promettant de revenir chercher sa femme et ses deux garçons. Il n’était plus jamais revenu. Le 4 novembre, Hus-sein prit ainsi le long chemin de l’Argentine, à bord d’un navire de la marine italienne, effectuant le trajet de Gênes à Buenos Aires, en passant par Naples, Palerme, Dakar, Rio de Janeiro, Santos et Monte-video. Il a retrouvé son père, qui s’était entre-temps rema-rié et avait fondé une nouvelle famille, et qui ignora sa pré-sence.

Devenu José Balut, il se débrouilla pour trouver du travail, garda de bons contacts avec ses demi-frères et demi-sœurs et se maria avec une Argentine. Il ne voulait pas que l’on parle du Liban à leurs cinq enfants. En 1945, José envoya des billets à son frère Hassan, sa femme et leurs cinq enfants restés à Kaou-nine, pour assurer leur voyage en Argentine. Au moment de monter dans le bateau, le capitaine refusa que la maman et le bébé fassent le voyage, et ils attendirent trois ans pour pouvoir rejoindre toute la fa-mille à Buenos Aires.

Aujourd’hui Magali, âgée

de 31 ans, au physique typi-quement libanais, employée dans une entreprise de travaux électriques, est la première à revenir au Liban. Elle a une sœur de 29 ans, Maylene, et un frère, Naïm, de 17 ans, qui

va la rejoindre cette semaine pour participer au Voyage RJLiban. Sa mère Elsa Noe-mie est argentine. Son père Roberto Omar est décédé en 2011 à l’âge de 61 ans.

Magali Balut, apparentée

aussi à la famille Serhane, espère retrouver avec son frère Naïm des cousins dans leur village d’origine de Kaounine. Après avoir milité quelques années au sein de la Jucal (Jeunesse libano-ar-

gentine affiliée à l’Union li-banaise culturelle mondiale), entre Bahia Blanca et Bue-nos Aires, elle souhaite que ce voyage motive les autres membres de sa famille à se rendre au Liban.

Pour Magali Balut, ce sera sa première visite au Liban.Hussein Ballout, devenu José, un émigré libanais en Argentine.

Participation record pour le Festival libanais de Montréal

La treizième édition du Festi-val libanais s’est déroulée cette année dans la ville de Laval du Grand Montréal. Les fes-tivités se sont étalées sur le week-end du 18 au 21 juin. Dès le jeudi soir, des milliers de participants ont assisté à la cérémonie d’ouverture qui annonçait des activités sous le thème «  L’héritage phéni-cien, un trésor qui ne disparaît pas ».

Une trentaine de kiosques représentant la culture liba-naise se déployaient sur un vaste site ayant servi aupara-vant à des spectacles équestres.

Sous les différents chapiteaux ornés de drapeaux libanais, les Lavallois et Montréalais ont pu déguster les meilleurs mets libanais réalisés par des artisans  : mana’ich de zaatar, jebné, arishi et autres pâtisse-ries libanaises.

«  Cette année, nous avons lancé les mana’ich de ke-chek  », expliquait Zeina Hanna Eid, bénévole res-ponsable des kiosques gas-tronomiques et directrice de l’école Saint-Maron, qui assure l’enseignement de la langue arabe. Des artistes et chanteurs invités, libanais et étrangers, ont animé les dif-férentes journées et soirées du

festival. Un hommage a été rendu à trois personnalités libanaises disparues, Wadih el-Safi, Sabah et Saïd Akl. La troupe de dabké libanaise, al-Firsan ou Chevaliers du Liban, a offert de son côté son traditionnel spectacle de danse folklorique. De nom-breuses personnes ont par-ticipé à cette danse, formant de longues chaînes humaines, démontrant que cette tra-dition persiste au sein de la diaspora. Le festival a été clôturé par une messe le di-manche, célébrée par le Père Fadi Helwanji, recteur de la cathédrale Saint-Maron.

«  Nous sommes fiers de

ce festival, on y voit le dra-peau libanais partout, et c’est beau !  » s’est enthousiasmé Fadi Ziadé, consul du Liban à Montréal. «  Grâce à cette activité, les Libanais de la diaspora s’enracinent de plus en plus dans leur pays d’ori-gine », a-t-il poursuivi.

Un peu d’histoireCréé conjointement par la

cathédrale Saint-Maron et le monastère Saint-Antoine-le-Grand en 2003, le Festival libanais a rapidement attiré la jeunesse libanaise de la dias-pora et la population québé-coise de la société d’accueil. «  Nous voulons montrer le

visage civilisé du Liban », ex-pliquait Albert Sleiman, coor-dinateur du festival. Jusqu’en 2014, l’événement avait lieu dans le parc Marcelin-Wil-lson à Montréal, mais cette année, les organisateurs l’ont déplacé vers la ville de La-val, où la communauté liba-naise compte quelque 20 000 membres.

Quant à la presse lavalloise, elle s’est réjouie de cette déci-sion. «  Le Festival libanais, situé pour une première fois à Laval, a atteint largement ses objectifs, en attirant environ 30  000 personnes sur quatre jours », pouvait-on lire dans le Courrier Laval.

Une grande foule au festival.

« Vamos falar português », des réunions en langue portugaise à Beyrouth«  Vamos falar português  », qui signifie « Parlons portu-gais » en français, est un pro-gramme du Centre culturel Brésil-Liban (CCBL), de l’ambassade du Brésil à Beyrouth. Ce programme a pour objectif de réunir la communauté lusophone au Liban pour des échanges en langue portugaise.

Une réunion a eu lieu le 4 juin, autour du thème de l’émigration libanaise au Brésil. L’invité spécial était l’écrivain et chercheur liba-no-brésilien Roberto Khat-lab, directeur du Centre des études et cultures de l’Amé-rique latine à l’Univer-sité Saint-Esprit de Kaslik (Cecal-Usek) : il a abordé le sujet de l’émigration et de l’adaptation des Libanais au Brésil.

« La visite de l’empereur du Brésil, Dom Pedro II, au Liban en 1876 est celle qui a fait connaître le Brésil dans la région et ouvert les portes à la grande émigra-tion libanaise au Brésil, a dit M. Khatlab. Dom Pedro II parlait l’arabe, il est consi-déré comme le pionnier des relations entre le Brésil et le Liban.  » Et d’ajouter  : « La communauté libanaise et ses descendants seraient forts de cinq millions d’in-dividus au Brésil, selon les estimations. En consé-

quence, avec le retour de Libano-Brésiliens («  bra-silibaneses  ») au Liban, il existe aujourd’hui ici une communauté de plus de dix mille, également selon des estimations, sur tout le ter-ritoire libanais. »

Dans une vidéoconfé-rence, le publicitaire Ro-berto Duailibi, résident à São Paulo, a fait passer un message libano-brésilien d’amitié à tous les partici-pants à cet événement au CCBL.

Cette rencontre a été conçue dans un style du XIXe siècle (maisons, ma-gasins...). Plusieurs per-sonnes étaient habillées dans la pure tradition liba-naise de cette époque. Les étudiants de langue portu-gaise du CCBL des diffé-rents niveaux ont, pour leur part, présenté des pièces de théâtre, dialogues et his-toires sur le thème de l’émi-gration, fondés sur leurs propres histoires familiales entre le Liban et le Brésil.

Pour clôturer l’événe-ment, l’ambassadeur du Brésil Jorge Kadri, lui-même fils de Libanais ori-ginaires de Zahlé, a parlé de l’émigration de sa propre famille. Il a raconté com-ment il est revenu au Liban dans un contexte différent, comme représentant diplo-

matique brésilien. La réu-nion s’est terminée par une fête avec de la musique, des danses et un dîner libanais, où il était de rigueur de communiquer en langue portugaise.

« Connection Beirut » Sur un autre plan, la

communauté brésilienne au Liban a lancé une revue, en ligne et imprimée, intitu-lée Connection Beirut, dans les deux langues portugaise et anglaise. Son but est de servir la communauté bré-silienne et libanaise dans la diaspora. La revue a été créée par la Brésilienne Viviane Carvalho et une équipe de collaborateurs libano-brésiliens. Elle devra contribuer à connecter les deux pays et construire un pont entre les deux com-munautés par la publica-tion d’informations sur les principaux événements, des entrevues, des nouvelles sur la mode, la décoration, la justice, les arts, l’histoire, la littérature, la culture... La revue a été lancée en juin au Cecal à Achrafieh, en présence de l’ambassa-deur du Brésil Jorge Kadri, de l’équipe rédactionnelle et de la communauté liba-no-brésilienne. Pour lire, se connecter à : http ://connec-tionbeirut.com.

Un industriel libanais parmi 43 personnalités honorées au Sénégal*Un industriel libanais, Issam Omais, fait partie de 43 per-sonnalités auxquelles le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a récemment décerné des ordres nationaux. Ces 43 personnali-tés appartiennent aux mondes de la politique, de l’économie, de la religion, de la culture et des médias... Certaines ont été élevées à l’ordre national du Lion, d’autres à l’ordre natio-nal du Mérite.

M. Sall a souligné, dans son discours, que chacune de ces personnalités «  a rendu des services de très haute portée » au Sénégal. «  C’est pourquoi

vous restez une source de fierté nationale  », leur a-t-il dit. Il les a exhortées à «  continuer à s’investir pleinement dans le chantier de la restauration des valeurs citoyennes pour contri-buer à l’édifice d’un Sénégal prospère ».

Pour sa part, Issam Omais a déclaré avoir accueilli l’in-formation «  avec beaucoup d’émotion ». « Je remercie tout d’abord le président de la Ré-publique, Macky Sall, d’avoir bien voulu penser à moi, a-t-il poursuivi. En m’accordant cette décoration, il honore toute ma famille et, surtout,

toute la communauté libanaise installée au Sénégal. En par-lant de famille, je pense à feus mes parents, à mes enfants, à mes petits-enfants, à mes frères et sœurs. Mais je pense plus particulièrement à ma très chère défunte épouse Haji Ba-chira, à qui je voudrais dédier cette décoration. C’est grâce à son soutien, à ses conseils, que je suis arrivé à me construire ce destin qui me vaut aujourd’hui la reconnaissance de toute ma très chère nation, le Sénégal. »

*Information tirée du journal séné-galais « Politique & Institutions »

L’industriel libanais Issam Omais recevant sa médaille des mains du président Macky Sall.

Frédéric ZAKHIA

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6 Auto lundi 6 juillet 2015

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Le marché automobile français a enregistré un excellent mois de juin avec une croissance de 15 %, mais les constructeurs restent prudents pour le reste de l’année en invoquant les incertitudes liées à la situation en Grèce. La solide croissance constatée le mois dernier, même si elle doit beaucoup à deux jours ouvrables supplémentaires par rapport à juin 2014, permet d’effacer la baisse technique de 4 % enregistrée en mai. Lors d’un mois qui a vu 225 645 voitures particulières mises sur les routes, PSA Peugeot Citroën a fait mieux que la moyenne, enregistrant une hausse de 16,4 %, tandis que le groupe Renault se contentait de 8,5 %, a indiqué le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). La tendance à long terme semble robuste, puisque la hausse des immatriculations depuis le début de l’année s’établit à 6,1 %, a souligné le CCFA.Le patron de Volkswagen/France, Jacques Rivoal, a nuancé ce chiffre, précisant que seuls 50 % des acheteurs de voitures neuves sont des particuliers, alors qu’un niveau normal serait de 55 %. Le marché « est très tiré encore par des ventes un peu tactiques, en particulier les véhicules de démonstration et les loueurs courte durée », selon lui. Les ventes aux entreprises sont reparties de façon vigoureuse, mais le marché des particuliers connaît « des ratés » d’un mois sur l’autre, a analysé M. Rivoal.De son côté, malgré les 6,1 % de hausse des immatriculations, le président du CCFA, Patrick Blain, a refusé de remonter sa prévision de croissance pour l’année, actuellement à 2 %. Il a évoqué « un tout petit peu trop d’aléas macroéconomiques en ce moment, notamment en Grèce ». « La bonne nouvelle

est que le marché en juin est supérieur à ce qu’on attendait tous au début de l’année », a remarqué pour sa part Philippe Buros, directeur commercial de Renault pour la France. « La vraie question est de savoir si la Grèce va casser ou pas la tendance », a-t-il ajouté.

Les Français prophètes en leur pays« On ne peut pas ignorer la situation en Grèce, mais je n’ai pas l’impression que le consommateur soit influencé dans ses comportements d’achat de manière aussi rapide par ce qui se passe en Grèce et des conséquences que cela peut avoir », a estimé, pour sa part, Jean-François Belorgey, expert du cabinet EY. « La Grèce fait peser une incertitude sur certains marchés de la zone euro. Si les taux d’intérêt se renchérissent, le coût de la dette va également s’envoler », a-t-il affirmé. Cette situation aura potentiellement des effets sur le crédit, alors que, selon lui, « le crédit peu cher est l’une des raisons qui font que le marché automobile français repart correctement ».En juin, les constructeurs français sont restés prophètes en leur pays, détenant 59,35 % du marché. Mais sur six mois, même s’ils accaparent les dix premières places du palmarès des modèles vendus, ils ont vu

leurs positions s’effriter. Les immatriculations de PSA et Renault n’ont crû que de 3,5 % tandis que celles des groupes étrangers progressaient de 9,6 %, dans un marché de 1,01 million d’unités.Chez PSA, Peugeot est à + 8,1 %, mais DS à - 14,5 % et Citroën à - 0,5 %, tandis que de l’autre côté, la marque au losange (+ 6,8 %) compense le trou d’air de la low cost Dacia (- 7,5 %). Volkswagen, premier importateur en volume (12,6 % du marché), a lui aussi enregistré une croissance en retrait au premier semestre (+ 4,6 %). Ford, deuxième, fait mieux avec + 8,9 %, mais sur des volumes d’un tiers de ceux du géant de Wolfsburg. Nissan a dépassé Toyota pour les véhicules particuliers écoulés sur six mois, grâce à une croissance de 12,6 % des immatriculations du partenaire de Renault.Les diesels, eux, ont poursuivi leur repli, représentant 58,7 % des immatriculations de voitures neuves au premier trimestre contre 65,2 % lors de la même période de l’année précédente. De leur côté, les véhicules particuliers électriques ont vu leurs immatriculations doubler, passant à 8 032 unités contre 4 306 (0,4 %) pendant la même période de 2014.

(Source : AFP)

Excellent mois de juin, mais l’optimisme est tempéré par la Grèce

Jamais la famille X de BMW n’aura été si fournie. Avec le X4, son nouveau-né, la gamme des SUV du constructeur compte désormais cinq modèles. Pour faire simple, le X4 est au X3 ce que le X6 est au X5 : un dérivé plus sportif, moins pratique et un peu plus cher. Dans ce cas, à quoi peut bien rimer ce petit dernier ? En soi, le X4 n’apporte rien de révolutionnaire. Mais avec son look décomplexé, plutôt osé, il attire un public en quête d’originalité, habituellement à l’écart des SUV classiques.Plus qu’une automobile, c’est une profession de foi claire et nette. Les lignes dynamiques de la BMW X4 dessinent une silhouette de coupé, tout en lui conférant la voie et les épaulements larges typiques des modèles X. Ses lignes de caractère latérales marquées rendent le Sports Activity Coupé inimitable. De visu, la BMW X4 associe la sportivité et la polyvalence des voitures Sports Activity à l’élégance du coupé.Une simple pression sur le bouton de démarrage suffit pour ressentir l’énergie de la BMW X4. Performance impressionnante et efficience exceptionnelle vont de soi avec les moteurs BMW TwinPower

Turbo. Pour ce faire, ils associent les technologies d’injection les plus avancées, une gestion entièrement variable de la charge moteur et une technologie de suralimentation par turbocompresseur innovante. De ce fait, la BMW X4 a dévoré le bitume de l’autoroute rapide du Metn avec une facilité déconcertante.La partie avant du véhicule révèle sa parenté avec BMW X : les grandes prises d’air déportées vers l’extérieur et les lignes de caractère parcourant le bouclier avant soulignent

le charisme de la BMW X4. La voie large du véhicule, l’abaissement de son centre de gravité, l’empattement long et le passage de roue prononcé accentuent sa bonne tenue de route.La ligne de toit typée coupé de la BMW X4 atteint son point culminant au-dessus des sièges avant, soulignant ainsi l’orientation vers le conducteur typique de la marque, et plonge ensuite dans un mouvement doux vers l’arête de décollement du hayon. La ligne élancée met en valeur le style coupé sportif de la BMW X4. La

réinterprétation du coup de gouge typique de toute BMW renforce le langage unique des formes de la BMW X4 vue de profil.L’espace intérieur, généreux, affiche un caractère sportif tout à fait particulier et des fonctionnalités haut de gamme. Chaque élément de contrôle est à la portée du conducteur et contribue à l’ergonomie parfaite du véhicule. Les passagers profitent d’une position assise élevée à l’avant et à l’arrière. La capacité de chargement est importante (de 500 à 1 400 litres) et polyvalente, grâce au dossier de la banquette arrière fractionnable de série selon un rapport de 40/20/40. Les aptitudes au quotidien sont améliorées par le hayon à ouverture automatique de série, proposé sur demande avec l’Accès Confort, qui permet un plus grand confort.La BMW X4 est équipée de l’option ConnectedDrive, qui comprend de nombreux systèmes d’assistance, offre au conducteur sécurité, confort, et info-divertissement à un niveau inégalé. Parmi eux, l’affichage tête haute HUD BMW tout en couleurs projette dans le champ de vision direct du conducteur et en très haute définition toutes les données importantes et les affichages

des systèmes d’assistance. Aussi, la navigation multimédia Professional de la toute dernière génération avec fonction d’itinéraire Eco Pro est désormais associée au « Controller » iDrive Touch qui permet de saisir un texte, par exemple une destination de navigation, en écrivant du bout du doigt sur le pavé tactile. L’Active cruise control avec fonction Stop & Go et le système Surround View à 360° pour un champ de vision optimal sont des services disponibles notamment sur des routes étroites. La BMW X4 est disponible au Liban en deux motorisations dotées

de la technologie TwinPower Turbo. Le moteur haut de gamme BMW X4 xDrive 35i avec six cylindres en ligne essence de trois litres fournit une puissance maximale de 306 ch et abat le zéro à 100 km/h en seulement 5,5 secondes. La BMW xDrive 28i avec quatre cylindres en ligne essence de 2 litres délivre une puissance de 245 ch et passe de 0 à 100 km/h en 6,4 secondes.Disponible chez l’agent exclusif Bassoul Heneiné sal, la BMW X4 xDrive 28i est proposée à partir de 57 000 euros (hors TVA) et à partir de 70 000 euros pour la BMW X4 xDrive 35i.

BMW, star du XCréer un nouveau segment est le meilleur moyen de le conquérir. BMW a appliqué ce principe avec le tout nouveau X4, qui reconduit la recette du coupé SUV, une pointure en dessous cette fois, avec un sympathique esprit décalé. Nous l’avons essayé pour vous.

Les poids lourds et autocars les plus polluants, c’est-à-dire ceux immatriculés avant 2001, ont été invités à ne plus circuler dans Paris, avant une interdiction effective à partir du 1er septembre prochain. L’interdiction concernera les poids lourds et autocars de classe 1* (immatriculés avant le 1er octobre 2001) dans Paris intra muros (hors périphérique et bois). Elle pourra entrer en vigueur dès lors que la loi de transition énergétique aura été promulguée, « à la fin de l’été », espère l’adjoint de la maire de Paris en charge des transports, Christophe Najdovski.Au cours des mois de juillet et août se déroulera une « phase pédagogique », au cours de laquelle les services de la ville et de la préfecture de police iront à la rencontre des chauffeurs pour les informer. La verbalisation débutera en septembre. Les contrôles, aléatoires dans un premier temps, pourront ensuite se faire grâce au système de la vignette dont la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a annoncé la mise en place pour début 2016. Selon la Ville de Paris, environ 10 % des poids lourds et autocars roulants seront concernés (soit 2 à 3 % du parc total de véhicules).Cette interdiction est le premier acte de la bataille

contre la pollution lancée par la mairie de Paris. À partir du 1er juillet 2016 sera mise en place une zone à circulation restreinte (descendante de feues les Zones d’action prioritaire pour l’air – Zapa), d’où seront exclus les véhicules les plus polluants. Selon le plan présenté fin janvier dernier par la mairie, les véhicules concernés seront alors tous les véhicules de classe 1*, soit : les 2 roues motorisés antérieurs au 31 mai 2000 ; les véhicules particuliers antérieurs au 1er janvier 1997 ; les véhicules utilitaires légers antérieurs au 1er octobre 1997 ; et, bien sûr, les poids lourds et autocars déjà interdits. À noter que ces derniers seront interdits sept jours sur sept, alors que les autres pourront continuer à rouler le week-end. Cette fois, ce sont près de 10 % des véhicules qui seront concernés, selon la Ville de Paris.En outre, le plan prévoit qu’entre 2017 et 2020 les véhicules de classes 2*, 3* puis 4* soient progressivement interdits. La mairie entend également mettre en place des zones à trafic limité (quasi piétonnes), notamment dans l’hypercentre de Paris, et des voies à ultrabasse émission (un sens réservé aux véhicules propres) qui pourraient être expérimentées en 2016.

(Source : AFP)

Les poids lourds et autocars les plus polluants bientôt interdits à Paris

Makram HADDAD

Environnement

Marché automobile français

Essai

Page réalisée par Makram HADDAD

On croyait le constructeur suédois mort et enterré... De fait, National Electric Vehicle Sweden (Nevs), qui détient la marque Saab depuis la faillite de l’entreprise en 2012, n’a plus produit de véhicule depuis mai 2014 à cause de ses difficultés financières. Toutefois, des investisseurs chinois ont déboursé près de 180 millions d’euros pour bâtir un centre de recherches et une usine Saab en Chine.En mai dernier, Nevs avait annoncé l’arrivée de nouveaux actionnaires chinois, la ville de Tianjin et Srit, société de services informatiques appartenant à une agence étatique de recherche et à l’opérateur public de télécoms China Unicom, mais aucun montant n’avait alors été divulgué. Dimanche dernier cependant, Nevs a indiqué, à l’occasion de la pose de la première pierre du

futur site de Tianjin, que Srit avait injecté 240 millions de yuans (35 millions d’euros) dans une coentreprise chinoise. Parallèlement, le constructeur suédois a annoncé l’arrivée d’une autre société chinoise de services informatiques, Teamsun, qui y a investi un milliard de yuans (144 millions d’euros). De plus, Nevs a obtenu que Bank of China garantisse ses emprunts à hauteur de 10 milliards de yuans (1,44 milliard d’euros). L’intérêt des sociétés de haute technologie pour Saab s’explique par le choix de la marque de ne proposer que des modèles électriques. Le berceau historique de Trollhättan (sud-ouest de la Suède) doit être préservé et rester le siège du groupe, mais Nevs n’a donné aucune date pour la reprise de la production en Suède.

(Source : AFP)

La marque suédoise Saab vit toujours... en Chine

L’usine PSA de Sochaux, où est notamment assemblée la 308, se prépare à accueillir le remplaçant du crossover 3008, attendu pour la fin de l’année.Le remplacement programmé du Peugeot 3008 impose une réorganisation du site PSA de Sochaux dans le Doubs (est de la France). Et les apparences sont parfois trompeuses : l’usine du Doubs va en effet diminuer sa production pendant quelques mois à partir de la fin septembre, mais c’est pour mieux préparer l’avenir et l’arrivée de nouveaux modèles, parmi lesquels donc le remplaçant du 3008, prévu pour le prochain Salon de Francfort, qui pourrait être

rejoint par un autre crossover assemblé sur la même plateforme pour le compte d’Opel, la marque européenne du groupe General Motors.Concrètement, à partir du 28 septembre, le site diminuera de 164 unités la production journalière de sa ligne de montage dédiée aux Peugeot 3008 et 5008 et à la DS5, pour la ramener à 649 voitures. Cette baisse, qui concerne surtout la 3008, véhicule en fin de vie dont les ventes diminuent, entraînera la suppression de 300 postes d’intérimaires.Simultanément, PSA Sochaux vient de créer 300 autres emplois d’intérimaires

sur la ligne de montage de la nouvelle 308, soit une équipe complète de nuit pour satisfaire la forte demande dont ce modèle fait l’objet et porter la production à 1 150 exemplaires quotidiens. La direction a annoncé la semaine dernière que cette équipe serait prolongée jusqu’à la fin de l’année. Le nombre d’intérimaires devrait ensuite remonter à environ 1 100 personnes – à rapporter à un total d’environ 10 000 salariés permanents employés sur le site –, notamment pour l’assemblage du futur crossover compact de la marque.

(Source : AFP)

PSA prépare l’après-3008

Page 7: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

Pour placer vos annonces Carnet à partir du web :www.lorientlejour.com, onglet « Carnet ».

Pour les hommages, s’adresser à Mlle Thérèse SABER. Tél. : 05/956444.

7Carnetlundi 6 juillet 2015

Naissance

Nécrologie

Condoléances

Pensée pieuse

Remerciements

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InternationalAntoine AJOURYSamia MÉDAWAR

(adjointe)

ÉconomieCyrille NÊME

CultureMaya GHANDOUR HERTCarla HENOUD (adjointe)

Zéna ZALZAL (adjointe)

Sports Makram HADDAD

Mireille GébaraMe Arlette, épouse Nadim Antoine Honein, et leurs enfants : Antoine, Christine et LynnRanda, épouse Hadi Zakhour, et leurs fils : Michel et AlfredÉlias Tannous Moukarzel et familleMinerva MoukarzelAntoinette, Vve Mansour el-Rif, et ses enfantsHind, Vve du mokhtar Jean Moundalak, et ses enfantsJoseph Élias Gébara et son épouseainsi que les familles Moukarzel, Gébara, Honein, Zakhour, el-Rif, Moundalak, Maalouf, tous les habitants de Kornet Chehwane et de Aïn Aar, au Liban et à l’étrangeront la douleur de faire part du décès de leur regrettée mère, belle-mère, grand-mère, sœur, belle-sœur et tante

SOUAD TANNOUS MOUKARZELVve du notaire Alfred Élias Gébara

L’absoute sera donnée demain mardi 7 juillet à 16h, en l’église des apôtres Saints-Pierre-et-Paul, à Kornet Chehwane, où l’inhumation aura lieu dans le caveau familial.Les condoléances seront reçues aujourd’hui lundi 6, mardi 7, avant l’absoute, et mercredi 8 juillet, de 11h à 19h, dans le salon de l’église des apôtres Saints-Pierre-et-Paul, à Kornet Chehwane.

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Milad Sassine PhramKamal Sassine Phramont la douleur d’annoncer le décès de leur regrettée sœur

MARCELLE SASSINE PHRAML’absoute sera donnée aujourd’hui lundi 6 juillet à 13h, en l’église Mar Sarkis et Bakhos, à Ghbalé.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, jusqu’à 19h, dans le salon de l’église Mar Sarkis et Bakhos, à Ghbalé, ainsi que demain mardi 7 juillet, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Notre-Dame de la Paix, à Kfarhabab, Ghazir, zone verte, n° 7.

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Carl Abdo Ayoub et son épouse Noumis sont heureux d’annoncer la naissance de leur premier enfant, un garçon, prénommé Abdo, le 3 juillet 2015.

Me Chafic, son épouse Me Yousra Richa et leurs enfants :Dr MarilysL’ingénieur pilote ÉlieMe HadiSouad, Vve Oscar Samman, et ses enfants :Michel, son épouse Férial Haddad et leur familleRose-MarieJanine, épouse de l’ingénieur Michel Chammas, et leur familleRita, épouse de l’ingénieur Michel Ayoub, et leur familleMaud Khoury, Vve du Dr Pierre, et ses enfants :Bassam, son épouse Évelyne Awad et leur familleKamal, son épouse Carine Antoniadès et leur familleont la douleur de faire part du décès de leur regrettée sœur, belle-sœur et tante

SALWA NEMETALLAH TURKVve Joseph Michel Khoury Moussaoubah

Les condoléances seront reçues aujourd’hui lundi 6 juillet, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Saints-Constantin-et-Hélène, à Jounieh.

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La famille du regrettéJOSEPH ABDALLAH CHAHINE

remercie tous les parents et amis qui se sont associés à son deuil par leur présence, leurs appels téléphoniques, l’envoi de messages, de dons, leurs prières ou leurs pensées, et les prie de trouver ici l’expression de sa profonde gratitude.

Pour la commémoration du rappel à Dieu de la très regrettéeMARIE (MIMI) SAYEGH

née Nassif

une pensée pieuse est demandée à tous ceux qui l’ont connue et aimée.

Leila Saad KazanÉlie Aoun, son épouse Lina Azouri et leur fille AurélieWilliam Aoun, son épouse Mirna Akiki et leurs enfants Peter et NourPaul AounÉmile Aoun et famille (à l’étranger)Antoine Aoun et famille (à l’étranger)Raymond Aoun et famille Édouard Aoun et familleNabil AounGaby Aoun et familleNouhad Aounainsi que les familles Aoun, Kazan, Mouhawej, Haddad, Azouri, Akiki, Chteih, Boulos, Salhab, Ghorayeb, Harouni et tous les habitants de Aarbaniyéont la douleur d’annoncer le décès, survenu dimanche 5 juillet, de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère et oncle

PIERRE ÉLIAS AOUN

Les obsèques auront lieu aujourd’hui lundi 6 juillet à 17h, en l’église Notre-Dame de l’Assomption, à Aarbaniyé.Les condoléances seront reçues avant et après l’inhumation, ainsi que demain mardi 7 juillet, dans le salon de l’église Notre-Dame, à Aarbaniyé, puis mercredi 8 juillet, de 11h à 18h, dans le salon de la cathédrale Saint-Georges des maronites, au centre-ville.

Mary Adel KhouryMargaret, épouse Gabriel Haddad, et familleManuella, épouse du Dr Tanios Touma, et familleGeorges Kassir et Joanne Brouillard et familleMarc Adel KassirJacqueline, Vve Edward Kourani, et famille Rita, épouse Oscar Majdalani, et famille Aimée, Vve Fouad Kassir, et famille (à l’étranger)May, épouse Khalil Afeiche, et famille Les enfants de feue Marcelle, Vve du Dr Émile Salamoun : Arlette, épouse René Majdalani, et famille (à l’étranger), Georges Salamoun et famille Farouk Kassir et famille Laurence, Vve Philippe Zacca, et famille Liliane, épouse Élie Abou Zeid, et famille (à l’étranger) Rosy, épouse Sami Nassif, et famille Laure, Vve Rachid Tanios Touma, et famille Robert Vitalis et famille (à l’étranger)ainsi que les familles Kassir, Khoury, Haddad, Touma, Salamoun, Kourani, Majdalani, Afeiche, Mallouk, Ferneini, Mansour, Zahar, Zacca, Abi Zeid, Nassif et Vitalisont la douleur de faire part du décès de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père, frère, beau-frère, oncle et cousin

ÉLIE GEORGES KASSIR

Les condoléances seront reçues aujourd’hui lundi 6 juillet, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes, à Achrafieh.

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Amale Hanna KassoufLara, épouse du Dr Fadi Daniel, et familleRaya, épouse Guy Tabet, et familleMouna Assaad Henoud (à l’étranger)ainsi que les familles Henoud, Kassouf, Daniel, Tabet, Farah, Bassil, Tuéni, Besna, Honein, Nohra, Rihane, Rebeiz, Khattar, Khawam, tous les habitants de Deir el-Qamar et leurs alliés au Liban et à l’étrangeront la douleur d’annoncer le décès de leur regretté époux, père, beau-père, grand-père et frère

NADIM ASSAAD HENOUD

Les condoléances seront reçues aujourd’hui lundi 6 juillet, de 11h à 18h, dans le salon de l’église Saint-Élie, à Kantari.

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Nabil Ziadé, ses enfants et leurs famillesPierre Ziadé et familleRose, Vve Ghassan Abi Aad, ses enfants et leurs famillesMaha, Vve Simon Rached, ses enfants et leurs famillesMe Randa, épouse de l’ingénieur Fadi Daou, et leur familleMona Ziadéont la douleur d’annoncer le rappel à Dieu de leur regrettée mère, belle-mère et grand-mère

MARIE SASSINE KORKOMAZVve Joseph Boutros Ziadé

Les condoléances seront reçues aujourd’hui lundi 6 et demain mardi 7 juillet, de 14h à 19h, dans le salon de l’église Saint-Maron, à Haret Sakhr, ainsi que mercredi 8 juillet, de 11h à 19h, dans le salon de l’église du Sacré-Cœur, avenue Sami el-Solh, Badaro.

AssociationsLeila el-Solh Hamadé parraine l’iftar des Jeunes musulmanes

Assemblée générale du Rotary Club de Beyrouth

La vice-présidente de la Fondation al-Walid ben Ta-lal, l’ancienne ministre Leila el-Solh Hamadé, a parrainé l’iftar annuel organisé par l’Association des jeunes mu-sulmanes à l’hôtel Phoenicia. La présidente de l’association Najah Chaar et les membres étaient présents pour accueillir Mme Hamadé, ainsi qu’un grand nombre de personnali-tés du monde politique, social et économique.

Dans son allocution, Mme Chaar a rappelé qu’un don de la Fondation al-Walid ben Talal avait, il y a quelques an-nées, permis à l’association de développer un programme d’insertion sociale des handi-

capés, notamment au niveau des jeunes. Mme Hamadé, pour sa part, a exprimé ses vœux à l’association et au Liban entier pour le mois de ramadan.

Elle a exhorté les respon-sables politiques à ne pas se laisser aller à leurs conflits, sachant que le Liban «  ne pourrait jamais connaître la stabilité tant qu’il accueille deux millions de réfugiés, ce qui représente l’équivalent de la moitié de sa population  ». «  Les gouvernants doivent prendre ce facteur en compte avant de s’enfoncer dans des détails qui leur font perdre leur temps et le nôtre  », a-t-elle ajouté.

L’assemblée générale du Ro-tary Club de Beyrouth se tiendra le lundi 13 juillet 2015 à 13h30, à l’hôtel Le Bristol. En cas de défaut de quorum,

la prochaine assemblée gé-nérale se tiendra le lundi 20 juillet 2015, au même lieu et à la même heure. Seuls les membres seront admis.

Mme Hamadé entourée de Aïda el-Solh, de Najah Chaar et d’un représentant du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane.

FêtesSoirée typique du ramadan à Jbeil à l’initiative du CISHLe Centre international des sciences de l’homme (CISH) de l’Unesco, situé dans l’anti-que cité de Jbeil, organise, le vendredi 10 juillet, une soirée dans la plus pure tradition du ramadan, dans les jardins de ses locaux.

Au menu des activités préparées par l’association culturelle «  Founoun Mou-

taqatiha  », des danses et des chants traditionnels, un « ha-kawati  » (conteur), la projec-tion d’un documentaire sur les pierres de la citadelle croisée et sur l’interaction entre les habitants de Jbeil et de Tri-poli, et, pour finir, des chants alépins présentés par des ar-tistes originaires de cette ville syrienne.

Aide humanitaireCentre social du CJC – cas 4639Un homme âgé de 64 ans, père de 2 enfants en bas âge, han-dicapé, diabétique, cardiaque, a une inflammation au niveau du gros orteil. Hospitalisé pour investigation, analyses et radios, son cas nécessite une intervention chirurgicale : am-putation de la deuxième jambe située au-dessous du genou.

Malgré l’aide du ministère de la Santé, il n’arrive pas à cou-vrir les frais. Souhaiterions réunir une somme de 300 000 LL comme contribution à ce cas. Le cas 4638 est couvert. Merci. Fransabank – Tabaris n° 20.10.0302648.03. Tél.  : 01/335844, cell.  : 70/145301, après-midi 01/335750.

CINÉMAPremières visions★★ LA FRENCH de Cédric Jimenez, avec Jean Dujardin et Gilles Lelouche qui incarnent respectivement le juge Pierre Michel assassiné à Marseille en 1981 et Gaëtan Zampa, grand bandit de l’époque. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première■ MANGLEHORN de David Gordon Greene, avec Al Pacino et Holly Hunter. Un serrurier solitaire qui vit dans le souvenir de sa femme

décédée réapprend à vivre. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks), Cinemall★ SPOOKS, THE GREATER GOOD de Bharat Nalluri, avec Jennifer Ehle et Kit Harington. Synopsis : alors que Londres est sous la menace d’une attaque, un agent enquête sur un terroriste. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Vox B.C. Center, Cinemall ❍ WE’LL NEVER HAVE PARIS de Simon Helberg et Jocelyn Town. Howard, de la série The Big Bang Theory, filme une comédie fleur bleue qu’on peut aisément zapper. Grands Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh.

En salle❍ AMERICAN HEIST de Sarik Andreasyan, avec Hayden Christensen et Adrien Brody. Deux frères avec des troubles mentaux se trouvent embarqués dans un braquage. CinemaCity (Dora), Vox B.C. Center, Cinemall★★ BOYCHOIR de François Girard, avec Garrett Wareing et Dustin Hoffman. Les Choristes version anglaise ? Metropolis Empire Sofil■ CUT BANK de Matt Shakman avec Liam Hemsworth et John Malkovich. Liam Hemsworth incarne un jeune homme piégé dans sa petite ville de Cut Bank. Grand Saïda Mall

★ ENTOURAGE de Doug Ellin, avec Adrian Grenier et Jeremy Piven. Les aventures d’une star de la chanson qui passent de la série télévisée au grand écran. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh, CinemaCity (Beirut Souks), Empire Première, Vox B.C. Center★★ HOME : 3D documentaire écrit et réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson. Il développe le lien qui unit l’homme à la Terre. Vox B.C. Center★★ ILO ILO film dramatique singapourien coproduit, écrit et réalisé par Anthony Chen et inspiré de son enfance. Simple et beau. Metropolis Empire Sofil ❍ INSIDIOUS de Leigh Whannell, avec Dermot Mulroney. Film d’horreur, encore et toujours. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Vox B.C. Center❍ INTO THE GRIZZLY MAZE de David Hackle avec James Marsden. En Alaska, deux frères partis pour une randonnée sont attaqués par un ours gris. Grand Concorde/Las Salinas/Galaxy■ JAMIL A FLYING SOUL Grand Cinemas Dbayeh★ JURASSIC WORLD de Colin Trevorrow, avec Chris Pratt. On reprend la même intrigue mais cette fois dans un parc d’attractions. Frissons et hémoglobine assurés. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Grand Cinemas ABC, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/

Galaxy, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall★★★ KAHLIL GIBRAN’S THE PROPHET un très beau film animé et musical, signé Roger Allers et huit autres réalisateurs. Adapté du « Prophète » de Gibran, il comprend des tableaux magnifiques pour adultes et enfants. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Planète Abraj★★ KAMAL JUMBLATT WITNESS AND MARTYR documentaire. Empire Dunes★★★ MAD MAX : FURY ROAD (3D) avec Tom Hardy et Charlize Theron. Trente ans après le dernier opus de sa trilogie, George Miller revient avec son Mad Max tout feu tout flamme. CinemaCity (Dora)★★ PAPA OU MAMAN de Martin Bourboulon, avec Marina Foïs et Laurent Lafitte. Un couple qui divorce et qui lutte pour ne pas avoir la garde des enfants. Une comédie déjantée. CinemaCity (Beirut Souks)■ PAUL BLART : MALL COP 2 film comique d’Andy Fickman, avec Kevin James. Vox B.C. Center■ PRINCESS OF ROME film d’animation. Grand Concorde/Galaxy ★ SAN ANDREAS (3D) film catastrophe en relief de Brad Peyton, avec Dwayne Johnson. Grand Cinemas ABC Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall, Vox B.C. Center, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes, Espace, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Cinemall

❍ SERENA de Susanne Bier, avec Jennifer Lawrence et Bradley Cooper. Un drame ennuyeux, sirupeux et inutile. Ce n’est pas parce qu’on a pris les mêmes acteurs dans un casting que le film peut réussir. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Première, Espace, Cinemall■ SON OF A GUN film d’action de Julius Avery avec Ewan Mc Gregor. En lisant le synopsis on croirait que c’est Le Prophète d’Audiard en anglais. Bizarre ! bizarre ! Planète City Complex Tripoli★★ SPACE PIRATE Albator, corsaire de l’espace est un film d’animation japonais de Shinji Aramaki. Un manga qui vaut le détour. CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Cinemall★★ SPY de Paul Feig, avec Melissa McCarthy, Jason Statham et Jude Law. Une comédie hilarante sur le monde de l’espionnage. Grand Cinemas ABC Achrafieh, Dbayeh/Concorde/Las Salinas/Saïda Mall/Galaxy, CinemaCity (Beirut Souks et Dora), Empire Dunes/Première, Espace, Planète Abraj/City Complex Tripoli, Vox B.C. Center, Cinemall★★ THE AVENGERS, AGE OF ULTRON les superhéros vont faire face à une créature très dangereuse, Ultron. Batailles épiques et adrénaline, et surtout fin heureuse. Vox B.C. Center■ THE BURIED SECRET film de guerre, avec Carmen Lebbos et Bassem Moughnieh. Grand Concorde/Galaxy

★ THE UNBEATABLES film d’animation espagnol de Juan José Campanella et prix Goya du meilleur film d’animation. CinemaCity (Beirut Souks), Empire Dunes, Espace, Planète Abraj, Vox B.C. Center★★ TOMORROWLAND : A WORLD BEYOND de Brad Bird, avec George Clooney, Hugh Laurie et Britt Robertson. Frank et Casey parviendront-ils à sauver le monde ? Évidemment, c’est un Disney. Vox B.C. Center, CinemaCity (Beirut Souks)■ WOMAN IN GOLD de Simon Curtis, avec Helen Mirren. La vraie histoire de Maria Altmann qui voulait récupérer ses tableaux Klimt volés durant la Seconde Guerre. Empire Première.

N.B. : Les programmes ci-dessus sont donnés sous toute réserve.

FESTIVALFESTIVAL INTERNATIONAL DE JOUNIEH : au Stade Fouad Chéhab jusqu’au 15 juillet : THE VOICE TOUR Tél. : 01/999666.

EXPOSSAMIA BAROUDI : WHIRLING INSPIRATIONS A CONVERSATION WITH RUMI à Tajalliyat Art Gallery Saifi Village jusqu’au 31 juillet. Tél. : 01/987205

HASSAN BEHROUZ LAVASSANY à 392Rmeil393 jusqu’au 31 juillet. Tél. : 76/875936BOULOS RICHA : L’ÂGE DE FER à Macam jusqu’au 30 septembre. Tél. : 03/271500SEASCAPES PASAGENS MARINHAS à Brasiliban jusqu’au 17 juillet. Tél. : 01/322905RICHARD SAMMOUR : JEUX THÈMES à la galerie Cynthia Nouhra avenue Élias Hraoui imm. 141 Tahwita jusqu’au 2 septembre. Tél. : 01/281755WALID RASHID : MIROIRS… LES CHEIKHS DRUZES MOWAHHEDOUN DU LIBAN à l’Institut français du Liban rue de Damas jusqu’au 17 juillet. Tél. : 01/420200AFSHIN HOSSEINZADEH : EX-NIHILO à ArtLab jusqu’au 11 juillet. Tél. : 03/244577KARIM CHAAYA : COME ON BABY LIGHT MY FIRE à Art Factum Gallery jusqu’au 28 juillet. Tél. : 03/481494ASMA FAYOUMI : UNTITLED à la galerie Ayyam après EDL imm. East Village jusqu’au 12 juillet. Tél. : 01/562812NAIRY SHAHINIAN : ECSTATIC MOMENTS PROJECT Ayyam Projects Beirut Tower rue Zeitouné Solidere jusqu’au 12 juillet. Tél. : 01/562812FADI YAZIGI : CLAY AND BRONZE à la galerie Tanit après EDL imm. East Village jusqu’au 11 juillet. Tél. :

01/562812PRECIOUS & NOTHING et LIVE STILL LIFE à la galerie Alice Mogabgab Achrafieh imm. Karam jusqu’au 31 juillet. Tél. : 01/204984CECI N’EST PAS UN TAPIS à Hadi Maktabi Gallery Sursock Tower Tabaris avenue Charles Malek jusqu’au 10 juillet. Tél. : 01/330310AFTERCINEMA au Beirut Art Center Adliyeh Jisr el-Wati jusqu’au 21 août. Tél. : 01/397018SILK FANTASY au Musée de la soie Bsous du mardi au dimanche jusqu’au 8 novembre. Tél. : 05/940767GALLERY 3 010 à la galerie Sfeir-Semler la Quarantaine imm. Tannous 4e étage jusqu’au 1er août. Tél. : 01/566550 EXPOSITION COLLECTIVE à la galarie Alwane, Saifi Village jusqu’au 30 septembre. Tél. : 01/975250. THIS IS THE TIME, THIS IS THE RECORD OF THE TIME à l’AUB Byblos Bank Art Gallery jusqu’au 25 juillet. Tél. : 01/350000EXPOSITION PERMANENTE D’ARTISTES CONTEMPORAINS INTERNATIONAUX à la galerie Les Plumes Elsie Braidi Tabaris rue Zeidan Les jardins de Tabaris jusqu’au 15 septembre. Tél. : 01/333537AL-MUSAWWIRUN : ARTISTS BEFORE ART à l’AUB jusqu’au 30 janvier 2016. Tél. : 01/350000 ext. : 2685.

Agenda

Pour connaître les horaires duCIRCUIT EMPIRE, appeler le 1 269.PLANÈTE ABRAJ 01/292 192GRAND CINEMAS ABC ACHRAFIEH 01/209 109GRAND CINEMAS ABC DBAYEH 04/444 650GRAND CONCORDE 01/343 143GRAND LAS SALINAS 06/540 970GRAND SAÏDA MALL 07/723 026CINEMACITY DORA 01/899 993CINEMACITY BEIRUT SOUKS 01/995 195METROPOLIS CINÉMA 01/204 080VOX B.C. CENTER 01/285 582À voir absolument ★★★À voir ★★À voir à la rigueur ★Ne pas se déranger ❍

Pas vu ■

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Ébéniste, menuisier, tapis-sier, sellier... À Tripoli, les métiers de l’ameublement se transmettaient, jusque-là, de père en fils. Aujourd’hui, «  la majorité des artisans ont plus de 60 ans, la nou-velle génération ne veut pas s’engager dans un secteur en déclin. Si rien n’est fait, leur savoir-faire risque de disparaître  », regrette Soha Atallah, coordinatrice de projet à l’Organisation des Nations unies pour le déve-loppement industriel (Onu-di). Elle a dressé ce constat à l’issue d’une étude sur le secteur de l’ameublement à Tripoli menée dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne et l’agence de coopération italienne. Doté d’une enve-loppe globale de 5,6 mil-lions d’euros d’ici à 2017, il vise à créer des « cluster » d’industries culturelles et créatives dans sept pays du sud de la Méditerranée. Ce terme anglo-saxon, dont la traduction française est «  grappe industrielle  » ou «  pôle de compétitivité  », désigne la concentration sur un territoire géographique d’entreprises et d’insti-tutions travaillant dans un domaine particulier. L’accumulation des savoir-faire pouvant procurer un avantage compétitif une fois atteinte une masse cri-tique.

L’année dernière, des groupements d’au moins 20 entreprises ont été ap-pelés à présenter leur can-didatures et deux projets de «  cluster  » ont été rete-nus : l’un pour la joaillerie à Bourj Hammoud et l’autre pour l’ameublement à Tri-poli. L’industrie locale du meuble est pourtant davan-tage associée à la région de Mkalles qu’à Tripoli. Le Mont-Liban abrite en effet 59 % des producteurs liba-nais, avec 366 entreprises recensées, contre 23 % dans le Nord (dont 70 % concen-trés à Tripoli).

Mais le choix s’est porté sur Tripoli en raison de la situation économique par-ticulièrement difficile de la deuxième ville du pays, le projet s’inscrivant sous le thème de la réduction de la pauvreté. « L’objectif est de promouvoir le cluster

comme un outil de déve-loppement », explique Soha Atallah. L’enjeu est donc de préserver les emplois dans une ville qui peine à en créer.

Une industrie encore très artisanale

Pour définir les orien-tations stratégiques de ce futur « cluster », il a d’abord fallu faire un état des lieux. Et la tâche n’a pas été facile. «  On a recensé 91 entre-prises déclarées dans la ville et près d’une centaine non déclarées, indique Soha Atallah. La plupart d’entre elles n’ont pas de système de comptabilité, pas d’or-dinateurs, pas de registres des employés... Le secteur emploie au moins 2000 per-sonnes, mais beaucoup sont embauchées à la journée ou au mois, en fonction du car-net de commandes. »

Le premier axe du projet consistera donc à fournir aux entreprises des forma-tions en management des affaires. Ensuite, il faudra les aider à se reposition-ner pour trouver de nou-veaux clients. «  Le secteur souffre d’une très forte baisse de la demande de-puis 2005  », souligne Soha Atallah en imputant cette situation à plusieurs fac-teurs  : le recul du pouvoir d’achat des Libanais, la baisse des superficies des appartements, le ralentis-sement de la construction, et la baisse du nombre d’expatriés et de touristes, notamment du Golfe. «  La demande des ressor-tissants du CCG a baissé de 70  %. Ces derniers, qui appréciaient particulière-ment le style tripolitain, se tournent de plus en plus vers des produits moins chers, venant de Chine ou de Malaisie. »

Une forte concurrence internationale

Structurellement, le sec-teur libanais de l’ameuble-ment fait face à une concur-rence mondiale de plus en plus rude, notamment des pays asiatiques qui tirent les prix vers le bas. La part de la Chine, à elle seule, dans la production mondiale est passée de 10 à 40  % entre 2006 et 2012.

Cette concurrence, les fa-bricants locaux la subissent tant sur le marché local qu’à

l’international. Au Liban, les importations de meubles ont augmenté de 12,8  % entre 2011 et 2014, pour atteindre 165,6 millions de dollars, essentiellement de Chine, de Turquie et d’Italie. Ces derniers, qui sont considérés comme des produits haut de gamme, ont l’avantage d’être exo-nérés de droits de douanes, comme tous les meubles européens et arabes. Les autres sont taxés à 30  %, mais selon le ministère de l’Industrie les commerçants ont tendance à minorer la facture des importations pour payer moins de droits de douanes.

Quant aux exportations libanaises, elles stagnent depuis 2011, autour de 79 millions de dollars. «  L’in-dustrie libanaise, en raison de sa structure de coûts éle-vée, ne peut pas être com-pétitive au niveau des prix, reconnaît Soha Atallah. Les artisans de Tripoli peuvent en revanche deve-nir des fournisseurs haut

de gamme. »

De l’ancien au moderneMais pour cela, ils ont

besoin de développer une identité. L’Onudi compte solliciter des designers et des experts pour les aider à définir une ligne de nou-veaux produits, plus adap-tée à une clientèle européa-nisée. «  Ils devront revoir leur façon de travailler, explique Soha Atallah. Les artisans tripolitains ont un savoir-faire certain. Ils sont capables de fabriquer des pièces très compli-quées. Mais ils sont habi-tués à faire des meubles au style ancien qui nécessitent beaucoup de travail et qui ne trouvent plus preneurs aujourd’hui. On les encou-ragera à se tourner vers des meubles plus modernes, plus épurés. Il faudra aussi les convaincre de produire des pièces moins chères, mais en plus grande quan-tité. L’idée est de pouvoir produire des séries, d’où l’intérêt du “cluster”. »

Parallèlement, l’Onu-di leur ouvrira son car-net d’adresses. «  Grâce à nos bons contacts avec la société française Habitat, nous avons obtenu que les artisans de Tripoli soient considérés comme des four-nisseurs éventuels  », sou-ligne Soha Atallah. Mais la commande est loin d’être gagnée. « La suite de la né-gociation dépendra des prix et des spécifications qu’ils proposeront », ajoute-t-elle.

Des efforts sont égale-ment menés en partenariat avec l’Association des in-dustriels pour les mettre en contact avec de grands desi-gners locaux, comme Nada Debs, Karim Chaya ou Karen Cherkerdjian. Reste un défi de taille pour les fa-bricants de meubles à Tri-poli que l’Onudi ne traitera pas  : celui du financement, le programme ne prévoyant aucune aide sous forme de don ou de prêt.

8 Économie lundi 6 juillet 2015

Artisanat

Un cluster pour tenter de sauver les meubles à TripoliL’industrie libanaise du meuble est associée à la région de Mkallès, à ses ateliers et ses nombreuses galeries. Mais c’est Tripoli que l’Onudi a choisie pour abriter un cluster d’entreprises d’ameublement. Objectif : éviter aux artisans de la ville une mort annoncée.

Brèves

CHINEDébâcle de la Bourse : 21 courtiers débloquent 19 milliards de dollarsLes 21 principales sociétés de courtage chinoises, réunies en urgence samedi à Pékin, ont annoncé qu’elles allaient investir plus de 19 milliards de dollars sur les marchés boursiers du pays, afin d’enrayer leur chute spectaculaire. Ce fonds d’au moins 19,3 milliards de dollars sera destiné à l’achat de titres vedettes des grosses capitalisations, ont précisé ces 21 courtiers dans un communiqué publié par l’Association chinoise des valeurs boursières. Promettant d’agir « avec fermeté » pour stabiliser les marchés boursiers locaux en plein plongeon, ces maisons de courtage se sont par ailleurs engagées à ne vendre aucune des actions qu’elles détenaient au 3 juillet.

PALESTINEAccusé de fraude fiscale, l’unique opérateur mobile autorisé à Gaza à rouvrirLe procureur général de Gaza a annoncé hier avoir ordonné la réouverture des enseignes de l’unique compagnie de téléphonie mobile de l’enclave palestinienne, accusée de fraude fiscale. La police, qui dépend du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza, avait fermé mardi

le siège du groupe Jawwal à Gaza, y apposant des affiches proclamant sa fermeture « sur ordre du procureur général » pour « évasion fiscale ». Mais, hier, le bureau du procureur Ismaïl Jaber a indiqué dans un communiqué que le magistrat avait « ordonné la réouverture ».

CONFÉRENCEGhosn : Il faut plus se préoccuper des travailleurs que du travailLe PDG de Renault, Carlos Ghosn, estime que l’évolution technologique et la mondialisation imposent « de plus se préoccuper des travailleurs que du travail ». « Sur cette période, il faut beaucoup plus se concentrer sur les travailleurs, les employés, pour s’assurer qu’ils ont les moyens de s’adapter à ce qui vient », a déclaré M. Ghosn, lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. « Il faut plus se préoccuper des travailleurs que du travail », a-t-il ajouté. « Il y a des tas de métiers qui vont disparaître. On peut lutter, résister, retarder, mais c’est une bataille perdue », a-t-il poursuivi, observant en outre que la mondialisation est aujourd’hui « plus rapide, technologique, décentralisée », et qu’il y a « de plus en plus d’initiative privée ».

Sahar AL-ATTAR – Le Commerce du Levant

« On a recensé 91 entreprises déclarées dans la ville et près d’une centaine non déclarées. Le secteur emploie au moins 2 000 personnes, mais beaucoup sont embauchées à la journée ou au mois », indique Soha Atallah, de l’Onudi. Photo Bigstock/Sergey Nivens

Pour avoir une idée de la taille de l’industrie libanaise de l’ameublement, l’Onudi a dû se contenter des comptes nationaux de 2011 qui l’esti-maient à environ 641 millions de dollars. La dernière étude du ministère de l’Industrie remonte quant à elle à 2007. À l’époque, 650 fabricants de meubles ont été identifiés sur

l’ensemble du territoire, avec une production estimée à 283 millions de dollars, et 7832 employés. Des disparités qui montrent la difficulté à évaluer le secteur. L’étude avait toute-fois mis en lumière le carac-tère fragmenté et très artisanal de cette industrie, avec une moyenne de seulement 12 salariés par entreprise.

Une moyenne de 12 salariés par entreprise

Liban

International

La Bourse de Beyrouth a clôturé la semaine en lé-gère hausse. L’indice Blom (BSI) a en effet augmenté de 0,55 % pour s’établir à 1 190,35 points, rapporte le Lebanon Brief de la Blom Bank. Le volume de titres échangés s’est établi à 98 362 titres pour une valeur de 1,45 million de dollars contre 103 725 titres représentant 1,41 million de dollars la semaine précédente. La capi-talisation boursière a aussi augmenté, passant de 9,97 milliards de dollars pour s’établir à 10,02 milliards.

Grâce à cette hausse, la Bourse de Beyrouth se posi-tionne devant le S&P Pan Arab Composite LargeMid-Cap Index, qui a diminué de

1,61 % cette semaine. De son côté, le S&P AFE40 a reculé de 1,15 %, alors que le Stan-ley Emerging Markets In-dex a, lui, affiché une légère baisse de 1,69 % sur la même période.

Au niveau régional, toutes les places de la zone Mena, à l’exception de la Bourse de Tunisie et de celle de Bey-routh, ont clôturé la semaine en baisse. La Bourse de Tu-nisie a, ainsi, enregistré la meilleure performance de la semaine avec une hausse de + 1,34 %, alors que la Bourse d’Arabie saoudite a, pour sa part, enregistré la plus forte baisse avec - 2,47 %, derrière viennent Dubaï, qui a baissé de 1,40 %, et la Bourse de Bahreïn (- 1,32 %).

Blom Index1 190,35+0,55%

La semaine de laBourse de Beyrouth

Titres Marchés *)$( Cours à laclôture

Variation hebdomadaire

)%(

Secteur bancaire

Blom )ordinaire( Beyrouth 9,75 –0,51

Blom GDR Beyrouth 10,01 +0,10

Blom GDR London Stock

Exchange

10 0

Blom )préf. 2011( Beyrouth 10,15 0

Audi )ordinaire( Beyrouth 6,23 +3,83

Audi )GDR( Beyrouth 6,06 –1,62

Audi )GDR( London Stock

Exchange

6,20 +2,14

Audi )préf. « E »( Beyrouth 102,20 0

Audi )préf. « F »( Beyrouth 100,50 0

Audi )préf. « G »( Beyrouth 100,50 0

Audi )préf. « H »( Beyrouth 100,60 0

Byblos )ordinaire( Beyrouth 1,62 +1,25

Byblos )GDR( London Stock

Exchange

80,50 0

Byblos )préf. « 2008 »( Beyrouth 100,70 0

Byblos )préf. « 2009 »( Beyrouth 101 0

Bank of Beirut )ordi-naire(

Beyrouth 18,40 0

Bank of Beirut )préf. « E »(

Beyrouth 25,50 0

Bank of Beirut )préf. « I »(

Beyrouth 25,35 0

Bank of Beirut )préf. « H »(

Beyrouth 25,50 0

BLC )ordinaire( Beyrouth 1,70 0

Fransabank )B( Gré à gré 27 0

Bemo )ordinaire( Beyrouth 1,90 0

Secteur immobilier

Solidere )A( Beyrouth 11,49 0

Solidere )B( Beyrouth 11,46 –0,52

Solidere )GDR( London StockExchange

11,35 +8,10

Secteur industriel

Holcim Liban Beyrouth 15,20 0

Ciments blancs )B( Beyrouth 3,02 0

Ciments blancs )N( Beyrouth 2,75 0

Fonds

Blom CedarsBalanced Fund)tranche « A »(

– 7 521,25 –0,05

Blom Cedars Balanced Fund )tranche « B »(

– 4 966,23 –0,05

Blom Cedars Balanced Fund )tranche « C »(

– 5 712,45 –0,05

Blom Bond Fund – 9 507,13 +0,27

Commerce de détail

Rymco Beyrouth 3,23 0

ABC )nouvelle( Gré à gré 27 0 Secteur touristique

Casino du Liban Gré à gré 323 0

SGHL Gré à gré 7 0

* Sauf si indiqué autrement.

En partenariat avec

www.fidus.com.lb

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« OLJ » et agences

Les Grecs ont nettement reje-té, lors du référendum d’hier, le plan des créanciers de leur pays, précipitant Athènes dans l’incertitude sur son maintien dans la zone euro.

Le non aux propositions des créanciers de la Grèce sur de nouvelles mesures de rigueur l’a emporté avec 61,31  % contre 38,69  %, selon les résultats quasi défi-nitifs publiés aux premières heures, lundi, par le ministère de l’Intérieur. Avec une par-ticipation de 62,5 %, les élec-teurs grecs se sont prononcés pour le non au référendum organisé par le gouvernement de la gauche radicale d’Alexis Tsipras, qui a soutenu le non pour «  renforcer son pouvoir de négociation avec l’Eu-rope  » et conclure un accord avec les créanciers sur l’avenir financier de la Grèce.

Un résultat au sujet duquel les chancelleries européennes ne semblaient pas accorder leurs réactions sur la même ligne.

Alexis Tsipras a salué hier soir la nette victoire du non et déclaré que son gouverne-ment était prêt à retourner très vite à des négociations pour permettre une réouver-ture des banques grecques, fermées cette semaine. Écar-tant l’idée que le référendum portait sur le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro, le Premier ministre a estimé que les Grecs lui demandaient de continuer à négocier pour obtenir un meilleur com-promis. «  J’ai conscience que le mandat que vous m’avez confié n’est pas celui d’une rupture avec l’Europe, mais un mandat pour renforcer notre position aux négocia-tions afin de rechercher une solution viable », a-t-il décla-ré dans une allocution télévi-sée, hier en fin de soirée.

L’ex-Premier ministre grec Antonis Samaras, chef du principal parti d’opposition grec Nouvelle Démocratie (conservateurs), a, lui, annon-cé sa démission.

Alexis Tsipras s’est entre-tenu, par ailleurs, hier soir au

téléphone avec le président français après la publication des résultats partiels, selon la télévision publique Ert, qui rapporte que l’entretien entre les deux dirigeants a porté sur les moyens «  de tonifier les négociations » entre Athènes, et ses créanciers de l’Union européenne et du FMI, après l’échec des dernières dis-cussions avec l’Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro).

Mais Berlin a réagi dure-ment à l’annonce de la victoire du non, le ministre allemand de l’Économie Sigmar Ga-briel jugeant «  difficilement imaginables  » de nouvelles négociations avec Athènes dans ces circonstances. M. Gabriel a considéré que le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait « coupé les der-niers ponts  » entre son pays et l’Europe, dans un entre-tien publié aujourd’hui par

le quotidien Tagesspiegel. La réaction de M. Gabriel sem-blait en contradiction avec les positions prises dans la mati-née par Paris et Rome. Hier matin, le ministre français de l’Économie, Emmanuel Macron, avait appelé à une reprise des discussions avec la Grèce, même en cas de non. Même position du côté du ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni  : « Il est juste de recommencer à chercher un accord. »

Le président du l’Euro-groupe a, quant à lui, déclaré que la victoire du non «  est très regrettable pour l’avenir de la Grèce ».

Respecter le voteMalgré ces divergences, la

chancelière allemande Angela Merkel et le président fran-çais François Hollande, qui vont se rencontrer dans la soi-rée, étaient néanmoins « d’ac-

cord  » pour dire qu’il fallait « respecter le vote » des Grecs. En outre, «  la chancelière et le président de la République se prononcent en faveur de la convocation d’un sommet des chefs d’État et de gouverne-ment de la zone euro mardi », ont indiqué Paris et Berlin. Ils ont formulé cette demande à Donald Tusk, président du Conseil européen, qui a an-noncé que les dirigeants de la zone euro se réuniront mardi à Bruxelles.

Sans surprise, le chef du parti antilibéral espagnol Podemos, Pablo Iglesias, jubilait  : «  Aujourd’hui en Grèce, la démocratie l’a em-porté  », twittait-il. Au Por-tugal, le Parti socialiste por-tugais, principale formation de l’opposition, a appelé hier le gouvernement de centre-droit à «  œuvrer en faveur d’une solution  » rapide à la crise grecque pour éviter les

conséquences néfastes d’un « séisme » sur le Portugal. De son côté, Moscou s’était déjà fait son opinion : « On ne peut pas ne pas comprendre » qu’il s’agit d’un « pas vers la sortie de la zone euro », a déclaré le vice-ministre russe de l’Éco-nomie, Alexeï Likhatchev.

Confusion totaleEn réalité, la confusion

sur la suite des évènements était totale. La Grèce n’a plus d’argent, ses banques sont fermées depuis une semaine et fragilisées par les retraits massifs récents de Grecs anxieux de toute cette situa-tion. Selon le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis, la Banque de Grèce devait envoyer dès hier soir une demande à la BCE, car il y a selon lui « des arguments solides pour faire remonter (le plafond des) l’Ela  », l’aide d’urgence aux

banques grecques. Le conseil des gouverneurs doit se réunir aujourd’hui, mais sans pers-pective d’accord d’Athènes avec ses créanciers, « la BCE n’a pas de base pour conti-nuer à envoyer des euros à Athènes  », estimait Holger Schmieding, économiste de Berenberg.

Dans cette situation confuse et dangereuse, le Pre-mier ministre de gauche radi-cale Syriza pouvait au moins se féliciter d’avoir remporté le pari du référendum, cinq mois après sa victoire confortable aux législatives de janvier.

La question posée aux Grecs était, en substance, ap-prouvez-vous la proposition de réformes mise sur la table le 25 juin par les créanciers du pays (FMI, UE, BCE) ? Le texte avait déjà fait l’objet de concessions de la part du gouvernement Tsipras, arrivé au pouvoir en janvier. Mais le Premier ministre a décidé dans la nuit du 26 au 27 juin qu’il n’irait pas plus loin, lan-çant l’annonce du référendum et déclenchant un processus qui a abouti au strict contrôle des capitaux actuel.

Pendant ce temps, les créanciers faisaient valoir le danger pour le pays de s’enga-ger sur la voie du non, mar-qué selon eux par un risque de sortie de l’euro, une mon-naie à laquelle trois Grecs sur quatre sont attachés. Pour parachever la dramatisation de ce scrutin, ils ont refusé de poursuivre le programme d’aide en vigueur depuis 2012, laissant la Grèce – qui n’a plus reçu d’aide depuis août 2014 – manquer un paiement de 1,5 milliard au FMI.

Malgré l’anxiété géné-rale, les Grecs ont donc saisi au vol l’occasion de dire le «  grand non  » espéré par M. Tsipras aux créanciers du pays, qui ont exigé des réformes très dures de la Grèce depuis 2010 qui ont porté la dette grecque à près de 180  % du PIB. L’euro pâtissait de cette condition, cédant 0,90  % par rapport à vendredi soir face au dol-lar, à 1,1014 dollar à 23h00 (heure de Beyrouth).

9Économielundi 6 juillet 2015

Crise de la dette grecque

À Athènes, des manifestants brandissant, hier soir, une grand banderole barrée du « non ». Dimitris Michalakis/Reuters

« Oxi ! » À une nette majorité, les Grecs ont tranché : après cinq années de séisme éco-nomique ayant amputé leur richesse nationale d’un quart ; après l’injection stérile de plu-sieurs centaines de milliards d’euros en plans de sauvetage et les effets procycliques de leurs austères corollaires ; ils ont refusé la dernière mouture des propositions de la troïka pour sortir de l’ornière. Au-delà de ce résultat qui marque le début d’une odyssée dont la fin reste à écrire, le referen-dum d’hier a déjà, en soi, une portée historique. Certes, les conditions dans lesquelles le gouvernement grec l’a organisé – ne laissant que huit jours de débat sur des textes extrêmement tech-niques et donnant l’impres-sion d’être prêt à le brader au premier fléchissement adverse – n’ont guère été à la hauteur. Certes, la tentative des médias privés grecs et des créanciers européens de transformer la question posée en consultation sur un « Grexit » – non prévu par les traités – peut faire douter de la sincérité du scrutin. Certes, l’avatar financier de la « stratégie de la tension » menée par la BCE – dont la décision du 29 juin de ne pas relever le plafond des prêts Ela a conduit Athènes à imposer un contrôle des capi-taux et entraîné une pénurie de liquidités dans le pays – n’a sans doute pas permis une expression sereine du suffrage universel...Toujours est-il qu’en sou-mettant les injonctions du mémorandum à l’onction du référendum, Athènes a écrit un nouveau chapitre de la geste prométhéenne, arra-chant le feu sacré de la sou-veraineté politique aux dieux de l’Olympe eurocrate. De fait, le message envoyé depuis le berceau de la démocratie résonne comme un rappel salutaire : l’administration du foyer (« oikonomía ») national relève par essence des affaires de la cité (« politikos »). Reste à en tirer les leçons.D’abord à Athènes, où le gouvernement, renforcé à la table des négociations, ne saurait se dispenser de davan-tage de clarté sur les moyens à trouver pour redresser son pays. Il essaiera certainement d’obtenir une baisse du niveau exigé des excédents primaires, de sauver certaines dépenses sociales cruciales et d’exiger la restructuration d’une dette

que la plupart des experts – FMI inclus – considèrent comme insoutenable. Mais il lui reste à démontrer sa capa-cité à transformer le pays en profondeur. En précisant no-tamment comment il compte réformer un État au bord de la faillite, en commençant par le volet fiscal puis, à bien plus long terme, en traçant le sentier qui mènera le pays vers une croissance durable, sans perfusion extérieure ni manipulation des comptes. Ensuite à Bruxelles, où les institutions européennes pourraient commencer par cesser d’agir de facto en majordomes de l’ordolibéra-lisme allemand, imposant aux autres nations des solutions aussi impopulaires qu’ina-daptées. Elles seraient en outre avisées de songer aux vices originels d’une monnaie unique qui chapeaute des pays aux réalités – économiques, sociales, culturelles – très hétérogènes et accentue leurs écarts de compétitivité. Elles gagneraient enfin à renoncer à une idéologie magistrale-ment résumée par une récente sentence du président de la Commission, Jean-Claude Juncker : « Il n’y a pas de dé-mocratie en Europe en dehors des traités. » Il confirmait ainsi une tradition aristocra-tique – au sens étymologique du terme – qui a bien souvent conduit à déjuger les citoyens, à l’instar des Irlandais – som-més de revoter en 2008 – ou des Français – désavoués par leurs représentants deux ans après leur « non » au référen-dum de 2005. La leçon grecque mérite-rait enfin d’être entendue au Liban, où l’absence d’un véritable État produit des effets similaires – de la gabe-gie administrative et fiscale à l’érosion continue du tissu industriel, en passant par une fuite chronique des cerveaux – et ne trouve pour réponse qu’une impuissance politique savamment entretenue. Le temps n’est-il pas venu pour ses citoyens d’exiger égale-ment des comptes à ceux qui prétendent présider à leur destin ? Prométhée de la souverai-neté des peuples, la Grèce connaîtra-t-elle le sort du Titan en payant très cher son offrande ? Avec le risque que ce dénouement laisse deux cadavres : celui de la Grèce et celui de la primauté de la volonté politique en matière économique.

Billet de Cyrille NÊME

L’offrande des voleurs de feu

Plusieurs milliers de partisans du non au référendum initié par le gouvernement grec ont fêté dans le centre d’Athènes le rejet des dernières propo-sitions des créanciers UE et FMI dont ils espèrent «  un avenir meilleur  » pour la Grèce, mais aussi pour l’Eu-rope.

Dima Rousso se disait « très heureuse » : « Je ne pen-sais pas qu’il y aurait une telle différence » entre le oui et le non, s’étonne-t-elle, alors que le camp du non, mené par le gouvernement Tsipras, était en route pour une victoire avec plus de 60  % des voix. « C’est la chance que l’Europe devienne ce qu’elle aurait dû être dès le début », se prenait à espérer cette femme de 37 ans.

Si les drapeaux grecs flot-

taient dans l’air tiède de la place Syntagma, au pied du Parlement, où environ 5 000 manifestants s’étaient rassem-blés selon la police, l’avenir de l’Europe était aussi sur toutes les lèvres.

Maria, enveloppée dans l’une des bannières aux rayures blanches et bleues, ne cachait pas son émotion : « On avait perdu l’espoir. Ceci est le début de l’espoir. L’Europe est pour les peuples, pas pour l’argent. »

« C’est une victoire pour le peuple grec, une chance pour l’Europe. L’Espagne et puis le Portugal doivent suivre le chemin. Nous sommes pour une Europe des peuples, pas du capital. Une Europe pour les hommes simples », lançait Giorgos, 25 ans, qui parti-cipait à un autre rassemble-

ment, non loin de là, d’un millier de militants Syriza.

Certains chantaient, dan-saient, agitaient des drapeaux et scandaient «  Oxi  » (non en grec). Des vendeurs de drapeaux et de sifflets n’ont pas mis longtemps à installer leurs stands dans quelques rues.

La joie de certains comme George Kotsakis, 55 ans, vêtu d’un jogging au motif des Jeux olympiques d’Athènes 2004, «  ravi  » et «  persuadé que la vie sera différente a partir de maintenant », se mê-lait chez d’autres manifestants avec une vague appréhension sur ce qui les attendait. Les banques sont fermées depuis une semaine. Tous les diri-geants européens ne semblent pas prêts à rouvrir le débat avec Athènes.

Si Vassilious Kontagiannis, un radiologiste de 53 ans, est content du résulat, il « a peur du jour d’après  »  : «  J’espère que l’Europe comprendra notre situation et que Tsipras enverra une meilleurs équipe de négociation à Bruxelles. »

La foule était d’ailleurs beaucoup mois nombreuse que lors des deux rassemble-ments qui ont clos la cam-pagne pour le référendum vendredi soir, oui et non atti-rant plus de 20 000 personnes chacun dans les rues.

Et alors qu’elle découvrait les premiers résulats, vers 19h00 heure locale (19h00 heure de Beyrouth), Lily Ianacopoulo, une avocate de 50 ans qui a voté non, s’inquiétait malgré tout : « Je tremble d’angoisse parce que la situation est très difficile.

La suite peut être pire que ce qu’on voit aujourd’hui. Je ne sais pas combien de temps les banques vont rester fer-mées. »

Spectateurs de ces émotions contradictoires, de nombreux touristes ne restaient pas indifférents  : l’Américaine Connie Cowper, 64 ans, agite un petit drapeau grec, sortie de son hôtel « pour voir ça » et « triste car le pays a tel-

lement perdu » durant les an-nés de crise qu’il a traversées. Marco, un touriste argentin, brandissait un drapeau aux couleurs de son pays : « On a vécu la même chose. Le pro-blème, c’est que la Grèce n’a pas la richesse de l’Argentine pour s’en sortir. Mais on est venu les soutenir. »

Pauline FROISSART, Alvaro VILLALOBOS/AFP

La Grèce va-t-elle sortir de l’euro ? Va-t-elle être empor-tée dans une tempête éco-nomique ? Avec la victoire du non hier au référendum, Athènes fait un saut dans l’in-connu, dont les répercussions dépendront en grande partie des dirigeants européens et de la BCE.

« Sur le court terme, ça cla-rifie les choses, car une victoire du oui aurait entraîné une pé-riode de flottement politique en déstabilisant le gouverne-ment. Mais le non, clairement, va compliquer l’obtention d’un accord », estime Charles-Henri Colombier, économiste à COE Rexecode. Les par-tenaires d’Athènes vont-ils accepter de se rasseoir à la table

des négociations ? Vont-ils lâcher du lest ? Le gouverne-ment d’Alexis Tsipras s’est dit confiant hier soir, assurant que « les initiatives pour arriver à un accord allaient s’intensifier ».

Hier soir, le gouvernement allemand a douché les espoirs de reprise des pourparlers. Alexis Tsipras a «  coupé les derniers ponts  » entre son pays et l’Europe, a estimé le ministre allemand de l’Écono-mie Sigmar Gabriel, jugeant «  difficilement imaginables  » de nouvelles négociations.

Athènes, pour renouer les fils, pourrait-il renâcler aux avantages qu’il espérait obte-nir ? Le scrutin rend ce scéna-rio peu probable. « Mais il n’est pas impossible malgré tout

que Tsipras cherche un terrain d’entente. Le pays se trouve dans une situation d’urgence », estime M. Colombier. La Grèce, depuis mardi, se trouve en effet en défaut de paie-ment vis-à-vis du FMI. Elle doit encore honorer plusieurs échéances ce mois-ci, dont 3,5 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.

L’économie grecque, sou-mise depuis une semaine à un contrôle des capitaux, est en léthargie. Seule la BCE assure la survie financière du pays en maintenant à flot les banques grecques, via des prêts d’ur-gence (Ela) dont le montant se trouve gelé.

Les banques grecques fer-

mées depuis lundi pourront-elles rouvrir mardi comme ini-tialement prévu ?

L’institution de Francfort, au centre de l’attention, doit se réunir aujourd’hui. Quelle sera sa position ? Pour Agnès Bénassy-Quéré, le gel des Ela pourrait être maintenu quelques jours. Mais difficile-ment au-delà du 20 juillet, date à laquelle les 3,5 milliards d’eu-ros lui sont dus.

Si les prêts d’urgence étaient suspendus, les réserves d’argent liquide dans les distributeurs seraient rapidement «  épui-sées  » et le pays serait «  dans l’incapacité de financer des biens d’importation via des décaissements  », relève dans une note George Saravelos, de

la Deutsche Bank.Pour faire face aux manque

de liquidités et payer ses fonc-tionnaires, le gouvernement pourrait introduire une mon-naie « parallèle », les « IOU » (I Owe You). Des reconnais-sances de dettes qui, une fois mises en circulation, s’éten-draient au secteur privé. Mais ces titres provisoires risque-raient de vite perdre de leur valeur. Dans ce cas, le pays connaîtrait alors une inflation galopante. Et la Grèce sortirait de facto de la zone euro.

Un Grexit agité ? L’hypothèse d’un Grexit

agité est-elle la plus probable ? Pour les analystes de Barclays et JPMorgan, c’est l’un des

scénarios privilégiés. «  Ça ne ferait les affaires de personne, mais cela fait longtemps que les acteurs de ce dossier ont perdu tout rationalité », estime Xavier Timbeau.

Une sortie de l’euro, toute-fois, ne se ferait pas sans diffi-culté. « Comme il n’y a pas de mécanisme légal pour la sortie de la monnaie unique, il y a un risque d’énorme incertitude partout en Europe pour ce qui se passera après  », souligne Henrik Enderlein, de l’Institut Jacques Delors. La Grèce, dans ce cas, pourrait entrer dans une zone grise en continuant à uti-liser des euros comme monnaie courante, sans faire formelle-ment partie de la zone euro.

Valentin BONTEMPS/ AFP

Des milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place Syntagma, au pied du Parlement à Athènes, pour célébrer la victoire du « non ». Louisa Gouliamaki/AFP

Il n’est pas impossible que le Premier ministre Tsipras cherche un terrain d’entente, estime un analyste après la victoire du non au référendum grec. Alkis Konstantinidis/Reuters

La joie d’un soir, mais aussi l’appréhension du lendemain chez les gagnants du non

Athènes entre dans une zone grise

Les chancelleries européennes ne semblent pas accorder leurs réactions sur la même ligne, alors que Tsipras déclare que son gouvernement est prêt à retourner très vite à des négociations.

Les Grecs lancent un « non » de défi à leurs créanciers

Page 10: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

10 International / L’événement lundi 6 juillet 2015

1962, c’est l’année de l’indé-pendance de l’Algérie, l’une des plus vieilles colonies de l’Europe en Afrique et dans le monde arabe à cette date. C’est aussi l’année symbolique de la décolonisation, inaugu-rant une nouvelle ère dans les relations internationales. La résistance des Algériens, qui se sont battus pendant près de huit ans dans une guerre meurtrière (plus de 300  000 morts sur une population de 9 millions), a valu au pays des sympathies et du respect au niveau international. Dans les années 1960 et 1970, Alger était La Mecque des mou-vements révolutionnaires du

tiers-monde qui venaient chercher soutien financier, appui diplomatique et inspi-ration idéologique. Sur le plan interne, l’État indépendant a tenté de réaliser les aspirations à la dignité et à la liberté en choisissant le système du parti unique et l’étatisation de l’éco-nomie pour empêcher les iné-galités sociales. En tout état de cause, le nouveau régime, issu des luttes internes du FLN, avait adopté un programme ambitieux de développement mené par une administration qui se méfiait des revendi-cations exprimées en dehors des cadres institutionnels du parti unique. Le colonel

Houari Boumédiène avait porté haut le projet populiste en cohérence avec l’idéologie du nationalisme arabe radi-cal qui s’était donné comme objectif de développer le pays sans associer la société. Le peuple, catégorie imaginaire et illusoire, servait d’écran à une privatisation du pouvoir par des militaires qui avaient du mépris pour la société ci-vile et pour le droit. Ce projet populiste était cependant une utopie qui avait mobilisé les masses arabes contre Israël et contre l’impérialisme occiden-tal. L’autoritarisme du régime de Boumédiène, comme celui de Nasser en Égypte, avait une

pertinence historique et avait remporté des victoires impor-tantes  : nationalisation du ca-nal de Suez en Égyte en 1956 et celle des hydrocarbures en Algérie en 1971.

Mais après la mort de Bou-médiène fin 1978, l’Algérie allait s’effacer de plus en plus de la scène internationale, après avoir perdu de son ardeur révolutionnaire à la suite des échecs subis dans la politique du développement économique. La diplomatie algérienne, naguère mobilisée pour construire le nouvel ordre économique international, s’était épuisée depuis 1975 à isoler le Maroc pour avoir an-

nexé le Sahara occidental. La décennie 1980 a commencé avec la révolte populaire de la Kabylie et a fini par le soulève-ment national d’octobre 1988. Trois années après les émeutes qui avaient annoncé bien à l’avance le « printemps arabe » de 2011, le pays allait sombrer dans une crise sanglante qui fera plus de 200  000 morts, après l’annulation des élections remportées par les islamistes du FIS. Les militaires arabes n’acceptent la démocratie que si les électeurs votent pour l’ancien parti unique. Autre-ment, ils opèrent des coups d’État pour sauvegarder leurs privilèges de caste détentrice

de la légitimité politique. Mais pourquoi, après plus de cin-quante ans de populisme auto-ritaire dans les pays arabes, les électeurs votent-ils pour les is-lamistes ? La réponse est pour-tant simple : les militaires ont tellement bridé les expressions politiques et culturelles qu’ils ont créé un vide occupé par le discours religieux. En stérili-sant la société, les militaires ont enfanté l’utopie religieuse. Le nationalisme arabe, né avec Messali Hadj, Sati Husri, Michel Aflak..., a été capté par les militaires qui l’ont poussé vers ses limites idéologiques extrêmes qui ont fait le lit de l’islam politique.

Quel bilan pour l’Algé-rie après cinquante-trois ans d’indépendance ? Il y a eu bien sûr des avancées notables par rapport au système colonial de l’indigénat, dans le domaine de la santé, de la scolarisation, de la dignité... La société a été profondément transformée so-ciologiquement. Cependant, les changements quantitatifs n’ont pas été accompagnés par les changements qualitatifs, notamment dans l’éducation. L’école de l’indépendance n’a pas formé les jeunes avec la conscience historique, ce qui a permis l’éclosion de la mythifi-cation du passé que les jeunes générations rêvent de recons-

truire. La leçon à tirer de l’expérience algérienne, mais aussi égyptienne, syrienne, ira-kienne, libyenne et yéménite, c’est que les hommes d’État et les projets de modernisa-tion ne sortent pas de l’armée. Ils proviennent toujours des partis, des syndicats, des corps intermédiaires dans le climat de la liberté d’expression.

*Lahouari Addi est professeur de sociologie à l’Institut d’études politiques, Université de Lyon. Dernier ouvrage  : «  Radical Arab Nationalism and Political Islam », à paraître en novembre 2015, Georgetown University Press, Washington DC.

Cinquante-trois ans après : que reste-t-il de l’Algérie révolutionnaire ?Tribune Par Lahouari ADDI

Il y a tout juste 53 ans, les Algériens mettaient fin à 132 ans d’une colonisa-tion française impitoyable et au processus d’accultu-ration qu’elle renfermait et qui consistait à effacer toute trace de l’histoire et de l’identité d’un peuple nié dans son existence même. Les Algériens, qui accé-daient à leur indépendance à l’été 1962, n’avaient pas en mémoire ce que pourrait être leur nation affranchie de la domination coloniale ; il fallut alors inventer un modèle qui tienne compte des attentes immenses d’un peuple qui faisait son entrée dans l’histoire contempo-raine.

La genèse d’un modèle

Le modèle, défini dans le programme de Tripoli de juin 1962, adopté à l’unani-mité par le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), peut se résumer par une série de mesures  : la réforme agraire par la nationalisation et la collec-tivisation des terres autour du mot d’ordre «  la terre à ceux qui la travaillent  », la nationalisation des ri-chesses minérales et éner-gétiques, la nationalisation du crédit, des assurances et du commerce extérieur, l’industrialisation, l’éradi-cation de l’analphabétisme, la restauration de la culture nationale et l’arabisation progressive de l’enseigne-ment, la gratuité de la médecine, l’indépendance de la politique extérieure et le soutien à l’élan des mouvements de libération en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

La mise en œuvre de ce modèle allait poser des problèmes institutionnels et politiques considérables. Si le Front de libération nationale, qui a mené la révolution, disposait d’une réelle légitimité aux yeux de la population, il n’en était pas moins un «  Front  » de circonstances créé le 1er novembre 1954 autour de l’objectif de l’indépen-dance, et non un parti politique présentant une ligne idéologique forte et durablement ancrée dans la société. La crise politique

qui éclate à l’été 1962 entre les instances dites «  poli-tiques  », à savoir le Gou-vernement provisoire de la République algérienne (GPRA), et l’État-major général (EMG) couvait en réalité depuis le congrès de la Soummam d’août 1956. Ce congrès, qui a réorganisé efficacement les instances de la révolution algérienne, a, par la volonté de son organisateur, Abane Ramdane, tenté d’imprimer une orientation politique spécifique à la guerre de li-bération nationale. En effet, Ramdane, qui était kabyle et de culture francophone, souhaitait un modèle spé-cifique algérien s’inspirant d’un modernisme occiden-tal, coupant avec l’ancrage arabo-musulman du pays. Ces orientations, qui ravi-vaient la crise berbériste (coup dur pour le mouve-ment national algérien en 1949), ont été mal perçues par nombre d’autres diri-geants. L’exclusion violente des partisans de Messali Hadj, pourtant père du na-tionalisme algérien dès les années 20, et l’intégration dans le FLN de groupes politiques peu favorables à l’indépendance avant le 1er novembre 1954 (commu-nistes, udmistes de Ferhat Abbas partisans d’une inté-gration à la France, centra-listes issus du comité cen-tral du PPA qui incarnaient une certaine bourgeoisie, etc.) ont accentué la dé-fiance vis-à-vis de cette orientation politique vécue par nombre de militants comme une déviation de la révolution. L’affirmation lors de ce congrès de la pri-mauté de «  l’intérieur » sur « l’extérieur » réduisait à de simples chargés de mission les membres de la déléga-tion extérieure du FLN – tous des chefs historiques de l’insurrection  : Boudiaf, Ben Bella, Ait Ahmed et Khider. La distinction faite à ce moment entre «  mili-taires  » et «  politiques  », la primauté étant réservée aux seconds dont Ramdane considérait faire partie, alors qu’en 1956 les maquis étaient constitués de mili-tants en armes et non de militaires de carrière, a fini par sceller le sort de ce der-nier, qui devait être tota-lement marginalisé dans le FLN l’année suivante, puis

assassiné par ses pairs en décembre 1957 au Maroc. L’assassinat de Ramdane, au-delà d’inaugurer une culture politique de règle-ment des divergences par la violence, laissait sans réponse politique tous les points de conflit qui se-couent encore l’Algérie 53 ans après l’indépendance  : place de la langue arabe et

de l’islam, question ama-zigh, rapport à l’ancienne puissance coloniale, rôle de l’armée, collégialité du pou-voir.

La pratique du pouvoir

En cet été 1962, si le contenu politique, écono-mique et social était tran-ché à l’unanimité comme par le CNRA à Tripoli, la question des institutions, elle, n’est résolue qu’à l’is-sue d’intenses tractations et marchandages, petits règle-ments de comptes person-nels et, en dernier recours, par la force de l’armée de Houari Boumédiène. Le GPRA, qui ne pouvait s’appuyer sur aucune force structurée ni compter sur un soutien populaire tant ses membres incarnaient une certaine bourgeoisie coupée de la réalité rurale et plébéienne des Algériens, n’avait aucune chance face à

l’alliance Boumédiène-Ben Bella, le premier mettant son armée au service du se-cond, qui en retour appor-tait sa légitimité historique, son charisme populiste et bénéficiait du soutien de l’Égyptien Gamal Abdel Nasser. Boumédiène balaya Ben Bella au bout de 2 ans et demi avec une faci-lité déconcertante, démon-

trant l’échec du FLN après l’indépendance à se muer d’un front uni autour d’un objectif minimal (l’indé-pendance) en un parti politique révolutionnaire solidement ancré dans la population. La primauté de l’armée, en tant qu’embryon d’État, et la primauté de l’État militaire sur le parti ne cesseront de s’accen-tuer tout au long du règne de Boumédiène. Après une phase de consolidation de son propre pouvoir au cours des trois premières années qui ont culminé avec le soutien massif de l’Algérie à l’Égypte durant la guerre des Six-Jours en 1967, le régime issu du 19 juin 1965 a commencé la mise en place effective du fameux programme de Tri-poli, jusque-là réduit à des slogans  : nationalisation des mines, des banques et des assurances en 1968, celle des hydrocarbures en

1971, révolution agraire la même année, arabisation de l’enseignement primaire dès 1966, gratuité des soins en 1970 par l’interdiction pour les médecins de cumu-ler la pratique libérale et hospitalière publique. Le premier choc pétrolier de 1973 a permis de mobiliser les ressources pour conduire une politique d’industria-

lisation massive, avec la construction d’immenses complexes pétrochimiques et sidérurgiques. Au plan international, la diplomatie algérienne a été très active dans le soutien à tous les mouvements de libération du tiers-monde, culminant en 1974 avec l’exclusion par l’Onu du régime sud-afri-cain raciste, et l’admission en tant qu’observateur de l’OLP de Yasser Arafat. Le président de l’Assem-blée générale à ce moment était le ministre algérien des Affaires étrangères, un cer-tain Abdelaziz Bouteflika. L’année précédente, le som-met des non-alignés à Alger qui revendiquait un nouvel ordre mondial plus équi-libré entre Nord et Sud a réveillé un mouvement mo-ribond depuis l’effacement de la scène internationale de Nasser, considérable-ment affaibli par la défaite de 1967.

En 1975, après 10 ans de règne, sans Constitution et avec un parti réduit à un appareil – titre officiel du FLN –, le régime Boumé-diène, s’il pouvait se targuer d’avoir dans les faits réalisé le programme économique et social de Tripoli, avait pris conscience des limites de la gestion bureaucratique qui excluait la société. L’en-vironnement international s’étant considérablement dégradé autour de l’Algérie, avec l’invasion du Sahara occidental par la monarchie marocaine, le début du rap-prochement Sadate-Israël et la politique de détente Est-Ouest qui réduisait le contrepoids soviétique à l’impérialisme occiden-tal, Boumédiène lance un vaste débat populaire autour d’une charte natio-nale, prélude à une nouvelle Constitution et à un futur congrès du FLN. L’année 1976 a vu l’Algérie se trans-former en agora géante, où malgré l’omniprésence de la sécurité militaire (SM), les citoyens ont pu libre-ment exprimer toutes leurs critiques. Les signes d’une inflexion politique étaient réels avec la composition d’un nouveau gouvernement plus ouvert en 1977. Néan-moins, l’élection présiden-tielle à candidat unique et la mise en résidence surveil-lée de Ferhat Abbas et de ses compagnons, suite à la publication d’un appel aux Algériens critiquant la poli-tique de soutien au Sahara occidental, ont montré les limites de cette ouverture.

Le décès de Boumédiène en 1978, qui après 13 ans de pouvoir avait réussi à prendre un ascendant per-sonnel sur l’armée en s’ap-puyant sur ses services de renseignements, la fameuse SM, a ramené cette dernière au cœur du pouvoir algé-rien. Sans parti, puisque le FLN n’avait pas tenu son congrès, et avec un conseil de la révolution moribond, c’est encore une fois l’insti-tution militaire qui a décidé du locataire du palais d’el-Mouradia, la présidence algérienne. Et elle a choisi l’un des siens, le colonel Chadli Benjedid, homme sans projet ni charisme, mais faisant consensus par-mi les décideurs. Le régime Chadli, même s’il offrit au début certaines avancées

symboliques en matière de libertés, avec la suppression de l’autorisation de sortie du territoire ou la libération de Ben Bella, emprisonné depuis son renversement en 1965, fut en réalité en continuité institutionnelle avec le régime Boumédiène en matière de gestion auto-ritaire. La tenue du congrès du FLN et son omnipré-sence apparente dans l’ap-pareil d’État officialisée par une loi imposant aux cadres d’avoir leur carte du parti ne faisait pas illusion sur la réalité du pouvoir, toujours fermement entre les mains de l’armée, les services de renseignements étant, eux, considérablement affaiblis par un Chadli méfiant de cet appareil redoutable, et qui l’avait fait roi en 1979. Le virage économique libé-ral pris par Chadli Benje-did et son lot de nouveaux riches illégitimes et cor-rompus, l’absence de projet de société et l’exclusion du peuple des grandes orien-tations du pays n’ont pas résisté à la chute des prix du pétrole de 1986 qui ren-dait l’achat de la paix sociale impossible.

Le 5 octobre 1988, la jeunesse algérienne fait violemment irruption dans la scène politique par des émeutes réprimées dans le sang par l’armée. Vite encadrés par les islamistes que le régime avait tolérés pour faire contrepoids à la gauche, le mouvement se transforme en révolution démocratique par l’adop-tion du multipartisme et la liberté de la presse. La vic-toire des islamistes du FIS (Front islamique du salut) aux premières législatives libres de 1991 a, encore une fois, ramené les Algériens à la réalité de leurs décideurs, puisque l’armée a chassé Chadli Benjedid et inter-rompu les élections.

Le retour de Abdelaziz Bouteflika aux affaires en 1999, après une décennie de guerre civile qui a fait plus de cent mille morts et a provoqué des dégâts colossaux au niveau des infrastructures, n’a pas fon-damentalement changé la donne politique. L’embellie des finances du pays, tou-jours grâce à la manne pé-trolière, a tout juste permis l’achat de la paix sociale par diverses initiatives, mais

sans réel décollage écono-mique, toujours entravé par la corruption et le clienté-lisme.

Un président à peine audible et en chaise rou-lante qui se présente à un 4e mandat en 2014 est à l’image d’un régime dans l’impasse, incapable de s’entendre sur un succes-seur, mais aussi la démons-tration d’une opposition incapable de formuler une alternative mobilisatrice pour les Algériens. 53 ans après l’indépendance, l’Al-gérie n’a pas mis fin au vide politique et institutionnel hérité d’une révolution qui s’est faite par les armes et pour un projet politique dont les contours n’avaient pas le même sens pour les élites dirigeantes d’un côté, et pour les masses rurales de l’autre, qui ont payé le prix du sang, réduisant la légitimité des premiers à leur seul caractère histo-rique.

Le programme de Tri-poli, qui dans ses finalités de justice sociale recueillait l’adhésion de tous, n’a pas su être un véritable projet de société. Le régime issu de la guerre de libération nationale a réalisé dans les années 60 et 70 le maxi-mum de ce que sa nature autoritaire permettait  : na-tionaliser les richesses, per-mettre l’accès au pain, aux soins et à l’école pour tous. Mais il ne pouvait pas bâtir des institutions pouvant le concurrencer, en somme, il ne pouvait pas permettre au peuple de s’organiser de façon autonome. La centralité de la révolution algérienne dans le débat politique interne est incar-née par les passions que soulève épisodiquement la publication des Mémoires des acteurs du FLN pen-dant la guerre, et qui jettent parfois un voile sur tel ou tel personnage sacra-lisé par telle tendance poli-tique, qui pense donc en tirer sa légitimité. Répéter, comme certains en Algérie, que «  rien n’a été fait de-puis l’indépendance  », pas même les universités que beaucoup de ces gens ont fréquentée, est une contre-vérité. Mais il est vrai qu’en matière d’institutions orga-nisées, légitimes et bénéfi-ciant de l’adhésion de tous, tout reste à faire.

Anniversaire de l’indépendance

L’Algérie, une nation toujours à la recherche de ses institutionsLe 5 juillet 1962, après huit ans d’une guerre acharnée, l’Algérie accède à l’indépendance. 53 ans après, force est de constater que le pays n’a toujours pas pallié le vide politique et institutionnel.Par Lina KENNOUCHE et Chafik GAOUAR

Des Algériens brandissant le drapeau de l’Algérie indépendante à Alger le 5 juillet 1962. Fernant Parizot/AFP

Trois mois après Évian, les Algériens fêtent leurs héros et la reconnaissance officielle de la République algérienne. Archives

Sur cette photo prise le 17 juin 1962 dans une rue d’Alger, on peut lire le graffiti « Votez pour l’indépendance ». Archives AFP

Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, 1963-1965. Archives AFP

Page 11: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

11Internationallundi 6 juillet 2015

NIGERIAAttentat-suicide contre une église, 5 mortsCinq personnes, dont une femme, ses deux enfants et un pasteur, ont été tuées hier matin dans un attentat-suicide contre une église de Potiskum, dans le nord-est du Nigeria. Un kamikaze a pénétré dans une église pentecôtiste en construction de l’Église chrétienne des rachetés de Dieu dans le quartier de Jigawa dans la banlieue de Potiskum, capitale économique de l’État de Yobe, puis a déclenché ses explosifs. Un témoin, Garba Manu, a raconté comment le kamikaze est arrivé à l’église à bord d’un rickshaw, vêtu comme les autres fidèles, et a déclenché ses explosifs dès son entrée dans l’église en construction. L’attentat n’a pas été revendiqué dans

l’immédiat, mais depuis le lancement de l’insurrection islamiste de Boko Haram il y a six ans, Potiskum a été régulièrement la cible d’attaques, dont plusieurs attentats-suicide.

ISRAËLLes ultraorthodoxes retrouvent le monopole sur les conversions au judaïsmeLe gouvernement israélien a approuvé hier un projet de loi redonnant aux ultraorthodoxes le monopole sur les conversions au judaïsme, une concession à laquelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait dû consentir pour former son cabinet. Cette mesure concerne plus de 300 000 Israéliens actuellement recensés comme « sans religion ». La grande majorité d’entre eux sont des immigrants de l’ex-URSS,

qui, pour la plupart, ont une ascendance juive, mais ne sont pas considérés comme juifs selon l’interprétation très stricte de la loi religieuse suivie par les ultraorthodoxes. Ce statut les empêche par exemple de contracter un mariage en Israël avec un conjoint juif. « La décision du gouvernement marque une régression. Des centaines de milliers de nos compatriotes qui ont été encouragés à venir s’installer en Israël au nom de la loi du retour vont de nouveau se sentir des citoyens de seconde zone », a déploré à la radio publique l’ex-ministre de la Justice Tzipi Livni.

VATICANLe pape François entame un périple en Amérique latineLe pape François est parti hier matin de l’aéroport de

Rome-Fiumicino pour un périple de huit jours sur son continent d’origine, qui le conduira d’abord en Équateur, puis en Bolivie et au Paraguay. Lors de ce neuvième déplacement à l’étranger au programme chargé, le premier pape jésuite et latino-américain, âgé de 78 ans, prononcera 22 discours et prendra sept fois l’avion sur un parcours de 24 000 km.François s’est rendu samedi soir à la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome, comme il le fait avant chaque voyage, pour prier la Vierge pour laquelle il a une grande dévotion et Lui confier son voyage. Il a déposé un bouquet de fleurs aux couleurs des trois drapeaux des pays qu’il visitera : rouge, jaune, vert, blanc et bleu.

En bref

La mère du tueur de 38 per-sonnes sur une plage en Tuni-sie, Seifeddine Rezgui, a affir-mé hier dans une interview au Sunday Times que son fils était également «  une victime  » de gens qui l’ont «  drogué  » et lui ont «  lavé le cerveau  ». « Mon fils aimait la musique, le breakdance et le football. Ils ont dû le droguer et lui laver le cerveau pour qu’il fasse cette chose diabolique  », a-t-elle dit, son mari ajoutant se sentir « tellement coupable ». « Je ne peux pas y croire. Un jour il y avait une souris dans la maison et j’ai demandé à Seifeddine de la tuer. Il a refusé en disant  : “ Je ne peux tuer personne ” », a ajouté cette mère qui pleure l’aîné de ses trois fils. Le ca-det, âgé de 15 ans, a été tué par un éclair il y a cinq ans, et le dernier, âgé de 5 ans, est autiste. «  Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech (le groupe État islamique en arabe) », a ajouté son père.

Sa mère juge que son fils a dû changer à l’Université de Kairouan où il étudiait pour devenir ingénieur. « Je sais que nous avons beaucoup de terro-ristes, donc je lui ai dit  : “ Si tu veux prier, va à la mosquée et rentre directement, ne parle pas aux salafistes ” », a-t-elle dit.

Selon son père, l’étudiant, qui rentrait les week-ends et pendant les vacances chez ses parents, «  adorait rencontrer des touristes et rêvait de finir ses études en France ».

Dans une interview pu-bliée hier dans le quotidien La Presse, le Premier ministre Habib Essid a, de son côté, af-

firmé que l’auteur de l’attentat, âgé de 23 ans, avait « travaillé en tant qu’animateur  » dans le tourisme. «  Nous savons qu’il était membre d’un club de danse et qu’il connaît bien le secteur touristique pour y avoir travaillé en tant qu’ani-mateur », a ajouté M. Essid.

La transformation de ce profil «  normal  », selon les autorités, a suscité la stupé-faction en Tunisie. M. Essid a affirmé qu’un « travail de fond (...) sur la culture et l’ensei-gnement  » devra être fait et que des réformes devaient être engagées dans l’écono-mie et l’éducation. Le Premier ministre a ajouté que le pays travaillait à mettre en place des méthodes de « déradicali-sation  » des jeunes de retour des zones de conflit, alors que la Tunisie fournit le plus gros contingent – environ 3 000 – aux groupes jihadistes.

État d’urgence

Huit jours après l’atten-tat jihadiste le plus sanglant de l’histoire tunisienne, le président Béji Caïd Essebsi a créé une certaine surprise en proclamant samedi l’état d’urgence «  sur tout le terri-toire tunisien pour 30 jours », une période susceptible d’être renouvelée. Une mesure d’exception décidée «  au vu des dangers qui menacent le pays  » et de la «  guerre d’un genre spécial  » qu’il doit affronter, a ajouté le chef de l’État en avertissant  : « Si les événements de Sousse se ré-pètent, l’État va s’effondrer. »

L’état d’urgence accorde des pouvoirs d’exception aux

forces de l’ordre. Il autorise notamment les autorités à interdire les grèves et les réu-nions « de nature à provoquer ou entretenir le désordre  », fermer provisoirement « salles de spectacle et débits de bois-sons  » ainsi que «  prendre toutes les mesures pour assu-rer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ».

Mais le quotidien arabo-phone al-Maghreb s’interro-geait sur les possibles consé-quences pour les libertés en se demandant en une  : «  La guerre... contre les sit-in, les grèves, la presse et la culture ? ! »

« Il y a vraiment une crainte que décréter l’état d’urgence puisse s’accompagner d’une

criminalisation des mobilisa-tions sociales, estime Hamza Meddeb, chercheur invité du centre Carnegie au Moyen-Orient. Il y a un malaise social dans le pays, et, face à cela, on décrète l’état d’urgence. Il y a des risques que ses impli-cations soient utilisées pour réprimer les revendications sociales. »

M. Meddeb doute par ail-leurs de l’efficacité de l’état d’urgence dans la situation actuelle. Car « le problème en Tunisie, c’est l’absence d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, qui met-trait en place une véritable col-lecte des renseignements, un contrôle des sites sensibles ».

(Source : AFP)

Attentat de Sousse

« Il croyait en Dieu, pas en cette merde de Daech »Essebsi a proclamé l’état d’urgence « sur tout le territoire tunisien pour 30 jours ».

Si Ankara a écarté toute idée d’action immédiate sur le territoire syrien, l’armée turque a néanmoins convoqué pour cette semaine les comman-dants des troupes stationnées le long de la frontière avec la Syrie afin d’étudier la possi-bilité d’une incursion sur le

territoire voisin, a rapporté hier le journal Hurriyet.La Turquie a renforcé ses défenses militaires depuis la semaine dernière le long de la frontière, en y déployant des chars, des missiles antiaériens et des troupes, après une inten-sification des combats au nord

de la ville d’Alep. Ces mouve-ments ont suscité des spécu-lations sur les intentions du gouvernement turc d’intervenir afin de repousser les com-battants de l’organisation de l’État islamique (EI) et stopper l’avancée des forces kurdes, qui ont gagné du terrain sur les

jihadistes dans cette région.Le déploiement de plus de 400 véhicules blindés, transportant des troupes, ainsi que le rôle de l’armée de l’air en soutien à une telle intervention figure-raient à l’ordre du jour de cette réunion, précise le journal sur son site web.

L’armée turque va discuter d’une éventuelle incursion en Syrie

Les tribus sunnites en Syrie et en Irak sont profondément di-visées face au groupe État isla-mique (EI) qui s’efforce de les séduire ou de les soumettre en maniant la carotte et le bâton, selon des analystes. La guerre dans ces deux pays a mis à mal la légendaire solidarité tribale, et désormais c’est à l’échelle du clan que s’opère le choix. Il arrive ainsi que des clans s’affrontent, même s’ils appar-tiennent à la même tribu.

Pour l’EI, gagner les tribus est fondamental afin de s’assurer le contrôle d’un territoire. Aussi, après une victoire, il diffuse une vidéo exhibant l’allégeance de gré ou de force des chefs tri-baux. « Nous sommes tous sur le même bateau, l’État (islamique) est notre État », proclame ainsi un cheikh le 30 mai à Ramadi, où la majorité des tribus a résisté pendant un an et demi à l’EI avant d’être trahie par la capi-tulation de l’armée irakienne. La scène d’allégeance se répète à Fallouja en Irak et elle avait déjà eu lieu en Syrie, à Raqqa en mars 2013 puis à Deir ez-Zor. Ces régions sont proches, et souvent les tribus s’étendent des deux côtés de la frontière.

Allégeance contre avantages

Haïan Dukhan et Sinan

Hawat, auteurs d’une étude intitulée «  L’État islamique et les tribus arabes de l’est de la Syrie  », avancent trois raisons au ralliement de chefs tribaux à Daech, l’acronyme arabe de l’EI. « Ce qui fait accepter l’EI, c’est d’abord le bénéfice écono-mique et la protection, puis la peur et l’intimidation, et enfin les griefs contre le régime  », expliquent-ils.

À l’époque de Hafez el- Assad, l’ancien chef d’État syrien, les chefs tribaux béné-ficiaient «  des postes officiels et des subsides  », et combat-taient en échange les Frères musulmans et les autonomistes kurdes, ennemis du régime. « Ils faisaient partie du mouve-ment qui appuyait le régime », assurent-ils. Avec l’ouverture économique impulsée par son fils Bachar el-Assad, « l’idéolo-gie baassiste a perdu de sa force et les services offerts par l’État » ont diminué dans ces régions désertiques et pauvres. «  L’EI en a profité en leur offrant une parcelle de pouvoir, et les chefs tribaux, auparavant loyaux au régime, lui ont fait allégeance », poursuivent les experts. Gare à ceux qui résistent, comme la tribu des Chaitat, dont 900 membres ont été massacrés par les jihadistes.

En Irak, le rapprochement

avec l’EI est également motivé par la frustration vécue après l’invasion par les États-Unis en 2003. «  Les désastreuses décisions de l’administrateur américain Paul Bremer (2003-2004), accentuées par les gou-vernements sous domination des partis religieux chiites, ont abouti à chasser les anciens militaires issus des tribus favo-risées par Saddam, les dési-gner comme ennemis, les pri-ver de statut, de salaire et de rang social  », explique à l’AFP Hosham Dawod, anthropo-logue français spécialiste des tribus en Irak. Ces groupes ont glissé du baassisme au jihadisme radical et constituent le socle militaire, sécuritaire et politique de Daech.  » C’est notamment le cas des Albou Ajil, accusés d’avoir perpétré un massacre contre les soldats chiites dans le camp Speicher, près de Tikrit, ou de la confédération tribale Obaid autour de Mossoul.

Des tribus résistentÀ l’époque de l’ex-dictateur,

les tribus sunnites formaient la clé de voûte de l’appareil sécuri-taire. À l’inverse, certaines tribus comme les Jughaifa ont refusé de livrer 150 personnes que l’EI considérait comme des ennemis. Ce refus a été perçu comme une déclaration de guerre par les ji-

hadistes. Leur fief, Haditha, est donc l’une des seules localités de la province d’Anbar qui résiste à l’EI, bien qu’elle soit assiégée et menacée d’extermination par le porte-parole de l’EI Abou Mohammad al-Adnani.

En Syrie aussi, où la quin-zaine de tribus représentent 15  % de la population et s’étendent sur la moitié du ter-ritoire, la division est la règle, selon Haian Dukhan. « Je vous mets au défi de trouver un clan ou une tribu qui ait fait allé-geance dans sa totalité à Daech, au Front al-Nosra (branche syrienne d’el-Qaëda) ou aux re-belles. Il existe des individus qui les soutiennent, mais ceux-ci ne représentent pas toute la tribu, tout au plus 20 % d’un clan  », assure à l’AFP le cheikh Nawaf al-Moulhem, un chef tribal de la région de Homs et député au Parlement syrien.

Même la tribu des Albou Nasser, celle de Saddam Hus-sein, a des dissidents. Pour le cheikh Salah Hasan al-Nada, qui s’est réfugié à Erbil au Kur-distan, «  jamais une tribu ne pourra rejoindre dans sa tota-lité Daech. Si toutes les tribus (sunnites) l’avaient rejoint, elles auraient fait basculer l’équilibre des forces en Irak ».

Sammy KETZ et Ammar KARIM/AFP

Syrie/Irak

Face à l’EI, les tribus sunnites plus divisées que jamais

Les forces du régime de Bachar el-Assad aidées par les miliciens du Hezbollah ont pénétré à Zabadani, l’une des dernières localités encore contrôlées par les rebelles dans la région du Qalamoun, près de la frontière libanaise. « En coopération avec la résistance libanaise (Hez-bollah), les soldats ont pris le contrôle du quartier d’al-Ja-maiyat, à l’ouest de Zabadani, et de celui d’al-Sultana, à l’est de la ville », ont indiqué hier les médias d’État.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), des combats violents se poursui-vaient hier soir et au moins 14 membres des forces du régime et du Hezbollah ont été tués ces dernières 24 heures, ainsi qu’au moins 12 rebelles. Pour Alwan, une militante originaire de Zabadani qui est en contact avec des rebelles dans la ville, «  les combattants n’ont aucune issue pour sortir  ». «  Je ne sais pas ce qu’ils vont devenir », a-t-elle indiqué à l’AFP. Selon elle, il reste quelques milliers de ci-vils dans la ville, principalement dans sa partie est. L’OSDH a précisé que le régime avait largué 22 barils d’explosifs sur Zabadani. « Ce bombardement est sans précédent, a témoigné Alwan après avoir communiqué avec des habitants. (Les forces prorégime) nettoient tout avant d’avancer (dans la ville). »

Raids de la coalitionÀ Raqqa, l’OSDH a indi-

qué qu’au moins 30 personnes, dont six civils, avaient péri samedi soir et hier matin dans des bombardements aériens de la coalition antijihadiste. Ces « importantes frappes » visaient à « priver Daech (un acronyme en arabe de l’EI) de la capa-cité de déplacer des matériels militaires à travers la Syrie et en direction de l’Irak », a expliqué le porte-parole de la coalition, le lieutenant-colonel Thomas Gilleran. Il s’agit de «  l’un des plus importants engagements » de la coalition jusqu’à présent en Syrie, selon le porte-parole, qui a indiqué que des bâtiments de l’EI et des routes avaient été détruits dans Raqqa.

Dans un communiqué pu-blié hier, la coalition a indiqué avoir procédé au total samedi à 26 frappes dans le nord de la Syrie, dont 18 près de Raqqa. Les autres raids ont visé des sec-teurs où l’EI combat, comme à Kobané et Hassaké. Dans cette

dernière localité, que le groupe extrémiste tente de prendre de-puis plus d’un mois, un double attentat à la voiture piégée a tué 11 membres des forces progouvernementales. La télé-vision d’État a fait état de cette attaque, sans fournir de bilan.

Des centaines d’obus et de roquettes

À Alep, les combats se pour-suivaient hier entre les forces gouvernementales et deux coa-litions rebelles cherchant à cap-turer les quartiers ouest de la deuxième ville de Syrie, tenus par le régime.

Selon l’OSDH, une offen-sive menée par des rebelles islamistes et le Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, contre le quartier de Zahra a échoué, mais les combats se poursuivaient à la périphérie

du quartier. Pour le militant Karim Obeid, du centre des médias d’Alep, la nouvelle coa-lition Ansar al-Charia (Par-tisans de la Charia) cherche à «  contrôler Zahra car l’armée bombarde régulièrement de cette position les quartiers tenus par l’opposition et les localités du nord et de l’est de la province ». Sa prise permet-trait aussi de « sécuriser la route internationale reliant Alep à la localité turque de Gaziantep », qui lui permet de faire transiter armes et ravitaillement, a-t-il expliqué.

Une deuxième coalition, Fateh Halab, composée de rebelles plus modérés, a pris un barrage militaire dans un quartier, que les forces du ré-gime s’efforçaient hier de récu-pérer. Samedi, Fateh Halab a pris le contrôle d’un centre de

recherches scientifiques, trans-formé en une caserne par le régime, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rah-mane. Toutefois, l’armée de l’air a bombardé avec intensité le centre de recherches, pous-sant les combattants à se ras-sembler dans la partie ouest du bâtiment.

Alep, ancienne capitale éco-nomique de Syrie, n’avait pas connu de fortes évolutions depuis sa division en juillet 2012 entre secteurs aux mains des rebelles à l’est et quar-tiers contrôlés par le régime à l’ouest.

Les combats de ces derniers jours ont été parmi les plus féroces à Alep depuis 2012, avec des centaines d’obus et de roquettes tombés sur les deux camps.

(Source : AFP)

Syrie

Le régime, aidé par le Hezbollah, reprend Zabadani des mains des rebellesÀ Raqqa, la coalition a mené près de 30 raids contre l’EI ; l’armée loyaliste perd du terrain à Alep où les combats de ces derniers jours ont été parmi les plus féroces depuis 2012.

Le ministère koweïtien de l’Inté-rieur a déféré devant la justice « plus de 40 suspects » pour liens présumés avec l’atten-tat-suicide antichiite ayant fait 26 morts le 26 juin dernier, a indiqué hier un responsable des services de sécurité. Le respon-sable, qui a requis l’anonymat, a ajouté qu’il revenait désormais au parquet de « retenir ou pas les accusations contre » ces suspects. Les suspects ont été interrogés sous l’accusation d’assistance au kamikaze saou-dien qui a fait détoner sa cein-ture d’explosifs contre des fidèles en prière dans une mosquée

chiite le 26 juin dans la capitale koweïtienne. Parmi les premières personnes interpellées figuraient le chauffeur ayant déposé le kamikaze à la mosquée, le propriétaire de la voiture utilisée et son frère, tous des apatrides (ou bidouns, en arabe). Le propriétaire de la maison où s’était caché le chauffeur avait été aussi arrêté. Après l’attentat, revendiqué par le groupe jiha-diste État islamique (EI), les auto-rités ont renforcé les mesures de sécurité autour des mosquées et des sites sensibles, y compris les installations pétrolières dans l’émirat, membre de l’Opep.

Plus de 40 suspects devant la justice après l’attentat antichiite au Koweït

Le groupe extrémiste État islamique (EI) a diffusé samedi une vidéo montrant 25 soldats du régime syrien exécutés par des adolescents dans l’amphi-théâtre de la cité antique de Palmyre. La vidéo d’une dizaine de minutes, diffusée par l’antenne de l’EI de la province de Homs, montre une exécution qui se serait déroulée peu après la prise, le 21 mai par les jihadistes, de Palmyre. On y voit des soldats en uniforme vert et brun être tués à bout portant dans le théâtre devant un immense drapeau noir et blanc du groupe suspendu aux ruines. Les auteurs de l’exécution, habillés en tenue de camouflage, semblent être des adolescents, certains paraissent très jeunes. Plusieurs dizaines d’hommes, accom-

pagnés de quelques enfants, assistent à la scène, assis dans les gradins de l’amphithéâtre, selon la vidéo. Avant l’exécution, un jeune jihadiste accuse les soldats d’être des « nossaris », un terme péjoratif donné aux alaouites, la communauté dont est issu le président Bachar el-Assad. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait fait état le 27 mai de l’exécution d’une vingtaine de combattants du régime dans le théâtre romain. « Utiliser les ruines romaines pour tuer des civils prouve que l’EI méprise l’humanité », avait alors réagi le directeur des antiquités syriennes Maamoun Abdulkarim, interrogé par l’AFP.

L’EI diffuse une vidéo montrant une exécution de masse dans la cité antique de Palmyre

Les puissances occidentales ont augmenté hier la pression sur l’Iran, soulignant qu’il était «  temps de conclure  » l’interminable négociation sur le nucléaire iranien.

Le secrétaire d’État améri-cain John Kerry a clairement martelé hier que l’heure de vérité avait sonné. «  Il est maintenant temps de voir si nous pouvons ou pas conclure un accord », a-t-il dit devant les journalistes, ajoutant qu’à ce jour, l’issue des pourpar-lers était toujours ouverte. « Toutes les cartes sont sur la table. La question principale est de savoir si les Iraniens vont accepter de prendre des engagements clairs », a abon-dé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, de retour dans la capitale autri-chienne hier soir.

En raison de l’enjeu – tenter de clore un dossier qui empoi-sonne les relations internatio-nales depuis plus de douze ans –, les différentes parties se sont donné jusqu’à demain, le 7 juillet, pour aboutir. Désormais, « nous sommes à 72 heures du moment où les négociations doivent se ter-miner », a rappelé M. Fabius, semblant exclure une nouvelle prolongation des pourpar-lers. « Le moment est venu », a elle aussi estimé Federica Mogherini, la chef de la di-plomatie européenne, à son arrivée à Vienne hier après-midi. «  Nous sommes très proches » d’un accord, a-t-elle

jugé. « Maintenant, il s’agit de voir si la volonté politique va se traduire en décisions poli-tiques  », a-t-elle cependant nuancé.

À l’exception du Chinois Wang Yi, l’ensemble des autres ministres du P5+1 (États-Unis, Grande-Bre-tagne, Russie, Chine, France et Allemagne), qui ont fait des allers-retours dans la capitale autrichienne depuis neuf jours, devaient être pré-sents dès hier soir à Vienne pour les dernières heures de négociations.

Une équation complexeL’Iran et les grandes puis-

sances essaient de résoudre depuis des mois une équation simple dans son principe, mais affreusement complexe dans les détails  : comment placer sous contrôle interna-tional le programme nucléaire iranien, en échange d’une levée des sanctions contre Téhéran ?

Aux termes de l’accord re-cherché, Téhéran accepterait de réduire et de placer son programme nucléaire sous étroit contrôle international, en échange d’une levée des sanctions qui étranglent son économie depuis une décen-nie.

Les experts et diplomates planchent jour et nuit sur « un texte de 20 pages avec cinq annexes, au total entre 70 et 80 pages  », selon le négocia-teur iranien Abbas Araghchi.

Objectif  : présenter aux mi-nistres un projet aussi précis et consensuel que possible afin de laisser les politiques faire les derniers arbitrages et tenter de trancher les nœuds les plus durs de cette négocia-tion sans précédent.

Les points les plus durs de la négociation sont connus depuis des mois : combien de temps le programme nucléaire iranien sera-t-il bridé, quelles seront les modalités et le péri-mètre des inspections inter-nationales, et à quel rythme tomberont les sanctions qui étranglent l’économie ira-nienne depuis une décennie ?

Si certains diplomates ont laissé entendre samedi qu’un compromis sur les sanctions était en vue, Abbas Aragchi a toutefois assuré que «  quatre

ou cinq points  » relatifs à cette question n’étaient pas réglés. Les Iraniens réclament une levée rapide des sanc-tions, quand le P5+1 insiste sur un processus progressif et réversible au cas où Téhéran ne tiendrait pas ses engage-ments.

Concernant les vérifications d’une possible dimension mi-litaire (PMD) du programme nucléaire iranien, point-clé du dossier, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait part de « pro-grès » dans les discussions. M. Amano s’était rendu jeudi à Téhéran, où il avait rencontré le président Hassan Rohani. Deux de ses adjoints doivent à leur tour partir en Iran.

(Source : AFP)

Nucléaire iranien

« Il est temps de conclure »Les Occidentaux augmentent la pression sur l’Iran, alors que les différentes parties se sont donné jusqu’à demain pour aboutir à un accord.

Le secrétaire d’État américain John Kerry quittant son hôtel, hier à Vienne, pour rejoindre la table des négociations.

Carlos Barria/Reuters

Une photo prise hier dans le quartier de Qadi Askar, au nord de la ville d’Alep, complètement dévasté. AMC/Zein al-Rifai/AFP

Page 12: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

12 Sports lundi 6 juillet 2015

En dominant aisément l’Irak (82 à 56 points), la sélection libanaise de bas-ket-ball des moins de 18 ans a parfaitement négocié sa rencontre inaugurale lors

du championnat arabe des nations.

Cette grande compétition régionale se déroule sur le parquet du stade sportif d’Alexandrie, en Égypte.

Notre sélection nationale dispute ce championnat dans le cadre du groupe 2, qui englobe également l’Égypte, les Émirats arabes unis, le Koweït et l’Irak.

Championnat arabe des nations

Le Liban domine aisément l’IrakLa sélection nationale des moins de 18 ans négocie parfaitement son entrée en matière.

Basket-ball

La sélection libanaise de basket-ball des moins de 18 ans posant pour une photo de famille avant le match qu’elle a gagné contre l’Irak (82-56).

Pour la cinquième année consé-cutive, La Collina Country Club organise sur ses terrains le «  Tournoi Basile Meguer-diche  » de tennis. L’édition 2015 de cette compétition sportive, qui se tient en mé-moire de feu Basile Meguer-diche et devenue incontour-nable au fil des ans, est placée sous l’égide de la Fédération libanaise de tennis comme les fois précédentes. Les matches ont débuté samedi 4 juillet et se poursuivront jusqu’à samedi prochain, le 11 juillet. Voici les principaux résultats enregistrés au cours du week-end :

Garçons (12 ans et moins)Élio Khoury bat Rayan

Aouad sur forfait

Richy Abboud bat Mateo Daye 6-3/6-1.

Garçons (14 ans et moins)Marc Farès bat Garen Tos-

sounian 6-2/6-0.

Garçons (18 ans et moins)Stéphan Monarcha bat Élio

Chamoun sur forfaitGeorges Marrach bat Élie

Ghanem 3-6/6-2/10-4Rayan el-Krab bat Waël Es-

tephan sur forfaitJalal Sadek bat Ralph Tohmé

6-1/6-2Marc Boustany bat Chafic

Hokayem 6-1/6-0Gio Hakim bat Élie Geah-

chan sur forfaitJoseph Abou Jaoudé bat Ste-

phan Labaki sur forfaitGiovanni Nassif bat Samir

Farès 6-3/6-2.

Filles (12 ans et moins)Laetitia Rizk bat Yasma

Sadek 6-2/6-0Anna Maria Hayek bat Léa

Obeid sur forfaitYasmine Zakka bat Joanne

Madi 6-2/6-0.

HommesKarim Slaïby bat Tarek Ge-

mayel sur forfaitÉlio Chamoun bat Michel

Wazen sur forfaitÉlie Chédid bat Carlos Nas-

nas 9-1Raymond Bardawil bat Gio

Hakim 9-6.

Cinquième « Tournoi Basile Meguerdiche » à La Collina Country Club

Tennis

Novak Djokovic, Roger Fe-derer, Andy Murray et Stan Wawrinka ont fait respec-ter la hiérarchie pour tous se hisser en huitièmes de finale de Wimbledon, où le gratin féminin a subi un vaste coup de balai.

Après le calme de la tra-ditionnelle journée de repos hier, le « Crazy Monday » pro-posera aujourd’hui l’ensemble des seize huitièmes de finale hommes et femmes, dont une pléthore de duels indécis. Du suspense chez les dames avec en point d’orgue un choc entre les sœurs Williams (Venus et Serena), Djokovic opposé au bombardier sud-africain Kevin Anderson, Murray face à la «  foudre  » Karlovic, les retrouvailles entre Gasquet et Kyrgios...

La n° 1 mondiale Serena Williams et sa sœur aînée Venus (16e) se croisent pour la première fois en grand che-lem depuis six ans. La « der » s’était déroulée en finale sur le gazon du All-England club et Serena l’avait emportée. La ca-dette mène 14 victoires à 11 et a remporté trois de leurs cinq matches sur herbe, tous dispu-

tés à Wimbledon. Avantage donc à Serena qui survole tou-jours le tennis féminin à 33 ans. Mais méfiance tout de même : Venus adore le gazon, où elle a remporté cinq titres majeurs, comme Serena, et n’est jamais aussi forte que sur cette sur-face. Novak Djokovic, Roger Federer, Andy Murray et Stan Wawrinka  : dans l’ordre, les quatre premiers joueurs du monde ont tous réussi à ral-lier la seconde semaine. Du « Big Four » traditionnel, il ne manque que Rafael Nadal, qui traverse à 29 ans la pire saison de sa carrière. Le tournoi a fait d’autres victimes  : le Japonais Kei Nishikori (5e), forfait avant le 2e tour (blessure au mollet), ainsi que deux demi-finalistes sortants, le Canadien Milos Raonic (8e) et le Bul-gare Grigor Dimitrov (11e), battus à la régulière. Le tenant du titre Djokovic retrouvera, lui, le serveur Anderson, qui ne l’a battu qu’une fois en cinq matches. Murray sera face à la « machine à aces » Ivo Karlo-vic, qu’il a néanmoins toujours battu (5 victoires à 0). Leurs potentiels adversaires respec-tifs en demies, Wawrinka et

Federer, ont hérité d’adver-saires moins dangereux sur ga-zon : le Belge David Goffin et l’Espagnol Roberto Bautista. Chez les dames, la « Tsarine » rêve de reconquérir enfin le premier trophée majeur qu’elle a gagné voilà maintenant 11 ans. Cette édition 2015 est peut-être la bonne pour Maria Sharapova. La tenante du titre Petra Kvitova, qui l’avait battue en finale en 2011, a été éjec-tée. Tout comme cinq autres membres du top 10  : Halep, Ivanovic, Makarova, Suarez-Navarro et Kerber, tombeuse de Sharapova en huitièmes l’an dernier. Contre la Kazakhe Zarina Diyas, «  Masha  » ne devrait pas avoir de difficul-tés, avant un éventuel quart de finale contre la Tchèque Lucie Safarova, qui l’avait surprise en huitièmes à Roland-Gar-ros. Après, ce serait peut-être la reine Serena qu’elle n’a plus battue depuis 2004. Mais d’ici là, l’Américaine, déjà en diffi-culté au troisième tour, pour-rait laisser de l’énergie contre sa sœur puis potentiellement contre la Biélorusse Victoria Azarenka en quarts.

(Source : AFP)

Wimbledon

Les favoris au rendez-vous du « Crazy Monday »

Omnisports

Le coup d’envoi des Universiades d’été a été don-né ce week-end à Gwangju, en Corée du Sud. Pas moins de 50 000 spectateurs se sont massés dans les tribunes du stade olympique de la ville pour assister à la fastueuse cérémonie d’ouverture.

La délégation universitaire libanaise à ces jeux est forte de 70 personnes (sportifs et spor-tives, entraîneurs, membres du staff technique et chargés de la logistique). C’est Élias el-Hadary, champion de taekwondo, qui a eu l’insigne pri-vilège de porter le drapeau libanais lors du tradi-tionnel défilé des athlètes sur la piste.

Cet événement sportif mondial, officiellement connu comme les XXVIIIes Universiades d’été, débute effectivement aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 13 juillet. Les Libanais ont prévu de par-ticiper aux disciplines sportives suivantes (parmi les 21 prévues au programme)  : tennis, ping-pong, escrime, natation, athlétisme, taekwondo, judo et badminton.

Ces Universiades sont organisées par la Fédé-ration internationale des sports universitaires (Fisu) et réunissent un nombre record de 199 pays.

M. H.

XXVIIIes Universiades d’étéÀ Gwangju, après le faste cérémonial, les joutes débutent aujourd’hui

À Gwangju, en Corée du Sud, lors du traditionnel défilé des délégations, le champion de taekwondo Élias el-Hadary a eu l’insigne privilège de porter le drapeau libanais.

Football

À sa 36e participation à la Copa America, après 99 ans d’attente, le Chili a décroché samedi le premier titre majeur de son histoire et boxe au-jourd’hui dans la même caté-gorie que l’Argentine, le Brésil et l’Uruguay.

Alexis Sanchez est entré dans l’histoire du football chilien  : avec son tir au but réussi, l’attaquant d’Arsenal a fait mordre la poussière au grand favori argentin (0-0 a.p. 4 tab à 1) et offert le trophée que tout un pays attendait depuis 1916. Le Chili figure donc désormais au palmarès de la plus ancienne compéti-tion continentale du monde, et, parmi les nations de la Confédération sud-améri-caine de football (Conmebol), seuls le Venezuela et l’Équa-teur ne l’ont jamais remportée. Après quatre finales perdues (1955, 1956, 1979, 1987) et cinq places de 3e, la Roja domine enfin le football sud-américain.

« Dès la première rencontre de ce tournoi, notre objec-tif était de gagner le titre  », a assuré Jorge Sampaoli, le technicien argentin à la tête du Chili depuis décembre 2012. «  Durant cette finale, nous avons réussi à contrô-ler le meilleur joueur du monde  », a-t-il souligné, en référence à Lionel Messi, qui, marqué par Marcelo Diaz et Gary Medel, s’est étiolé au fil de la finale. « Nous avons réussi à chacun de nos matchs à relever le défi posé par notre adversaire  : c’est le résultat

de beaucoup de travail et de notre discipline », s’est félicité Sampaoli.

Le « match du doigt dans les fesses »

Avant de briser le rêve ar-gentin, le Chili avait écœuré le tenant du titre, l’Uruguay (1-0), au terme d’un quart de finale qui passera à la postérité comme le «  match du doigt dans les fesses », le geste pro-vocateur de Gonzalo Jara à l’adresse d’Edinson Cavani. Il n’y a guère qu’en demi-finale, contre un Pérou (2-1) pour-tant réduit à dix dès la 20e mi-nute, que Sampaoli a semblé désarçonné face aux contres des puissants et véloces Jeffer-son Farfan et Paulo Guerrero.

Premier grand titre donc pour le Chili et Sampaoli, ce disciple de Marcelo Bielsa, partisan d’un football offen-sif, qui avait déjà failli causer une retentissante surprise lors du Mondial 2014. En 8e de finale, son équipe avait mal-mené le Brésil, pays hôte qui s’en était sorti aux tirs au but (1-1 a.p., 3 tab à 2) avec parmi les tireurs chiliens malheureux un certain Alexis Sanchez.

Avec Sanchez, «  el Nino Maravilla  » (l’Enfant mer-

veille), et Eduardo Vargas, comeilleur buteur de la Copa America avec quatre réalisa-tions, son Chili peut viser haut et loin. La moyenne d’âge de l’équipe qui a débuté la finale est de 27 ans et laisse espérer de belles choses pour la Coupe des confédérations 2017 et la Coupe du monde 2018 en Russie. Le Chili arrive en effet à maturité, à l’image de son fantasque meneur de jeu Jorge Valdivia, qui, après bien des frasques en dehors des ter-rains et des envies de retraite

internationale, a livré à 31 ans son meilleur tournoi. Malgré sa sortie de route du début de compétition – arrestation pour conduite en état d’ébriété –, Arturo Vidal a, lui, réalisé, à 28 ans, la meilleure saison de sa carrière en sélection comme en club avec la Juventus de Turin. Gary Medel et Mauri-cio Isla, tous deux 27 ans, ont été intraitables en défense.

«  Je sais que les gens com-

mencent à rêver, puisque nous avons fait quelque chose de grand », a souligné Sampaoli. Mais « le prochain objectif est de se qualifier pour la Coupe du monde 2018  », a-t-il pré-venu. Attention  : les qualifi-cations de la zone Amérique du Sud débutent dès octobre et seront un marathon sans pitié, même pour le champion d’Amérique du Sud en titre.

(Source : AFP)

Copa America

Le Chili, nouveau plat épicé du ballon rond sud-américainAprès 36 participations et 99 ans d’attente, la Roja décroche enfin le premier titre majeur de son histoire en écrasant l’Albiceleste (Argentine) grâce à Alexis Sanchez, « l’Enfant merveille ».

Les joueurs de la Roja ont de quoi être fiers : champions d’Amérique du Sud et un tournoi rondement mené à domicile. Nelson Almeida/AFP

La défaite de l’Argentine en finale de la Copa 2015 a relancé le débat sur les mérites comparés de Maradona et de Messi, deux des plus grands joueurs de l’histoire mais à la cote de popularité très différente auprès de leurs compatriotes. À 28 ans, Lionel Messi n’a toujours pas conduit l’Argentine à un titre majeur, malgré trois finales : à la Copa America en 2007 et 2015, et à la Coupe du monde en 2014. Après la désillusion des tirs au but contre le Chili, samedi à Santiago, pour beau-coup d’Argentins, la « Pulga » (la « puce ») ne peut décidément pas encore être comparée au « Pibe de Oro » (gamin en or).À l’aune des chiffres, Messi n’a rien à envier à Maradona : en 103 sélections, il a inscrit 46 buts quand son aîné n’en

a marqué « que » 31 en 91 matchs avec l’Albiceleste. Palmarès et statistiques en club donnent aussi un très net avan-tage à « Leo » : il a inscrit 412 buts en 482 matchs, remporté le trophée de meilleur joueur du monde – le Ballon d’or – à quatre reprises, et collec-tionne les titres de champion d’Espagne (7) et les Ligues des champions (4). Sous les maillots, entre autres, de Boca Juniors (1981 et 1995-1997) du FC Barcelone (1982-1984) et de Naples (1984-1991), Maradona a lui marqué 311 buts en 589 matchs. Et son palmarès est beaucoup plus modeste avec un seul Ballon d’or, une Coupe du roi, deux titres de champion d’Italie, une Coupe d’Italie et une Coupe de l’UEFA.Mais du haut de son 1,65 m et

avec sa personnalité haute en couleur, « El Diez » (Le 10) a écrit quelques-unes des pages les plus flamboyantes de l’his-toire du football. À lui seul ou presque, il a offert à l’Argentine son titre mondial de 1986 : cinq buts, dont un doublé contre l’Angleterre en quarts de finale avec la « main de Dieu », mais aussi cet improbable passage en revue de toute la défense anglaise, et cinq passes déci-sives, dont celle lumineuse à destination de Jorge Burrachaga pour le but de la victoire en finale contre l’Allemagne (3-2). Maradona fut aussi controversé et passionné que Messi semble sage, voire effacé. Et toutes les fulgurances de Messi sur un terrain, pas même un éventuel sacre planétaire sans doute, ne pourront changer cela.

Messi à jamais dans l’ombre de Maradona ?

Le Pérou a remporté le match pour la 3e place de la Copa America face au Para-guay 2 à 0 (mi-temps : 0-0), vendredi à Concepcion. Le Pérou, équipe surprise du tournoi, avait déjà terminé à la 3e place de la Copa 2011. Il avait été battu en demi-finale par le Chili 2 à 1 tandis que le Paraguay avait été humilié 6 à 1 par l’Argentine.

Le Pérou se console avec la 3e place

La dépouille du légendaire Eusébio, « roi » des footballeurs portugais, a fait son entrée solennelle vendredi au panthéon national après avoir traversé la ville de Lisbonne, lors d’un ultime hommage rendu par ses com-patriotes. Le décès le 5 janvier 2014 d’Eusébio da Silva Fer-reira à l’âge de 71 ans, premier joueur noir à être élu Ballon d’or en 1965, avait suscité une vive émotion au Portugal et à travers le monde du football. Le jour de son enterrement, des dizaines de milliers de personnes étaient sorties dans les rues de Lisbonne pour pleurer l’ancienne gloire de l’équipe nationale, qu’il avait portée jusqu’à la troisième place

de la Coupe du monde 1966, et du Benfica, son club de toujours. Ils étaient nettement moins nombreux, vendredi, au long du parcours d’une vingtaine de kilomètres qui s’est terminé sur le parvis du panthéon pour une cérémonie officielle en présence des plus hautes personnalités de l’État et du football portugais, à l’exception de Cristiano Ronaldo et de José Mourinho. En février, les députés avaient décidé à l’unanimité d’accorder les hon-neurs du panthéon national à Eusébio, premier sportif à y faire son entrée. Il y a rejoint la diva du fado Amalia Rodrigues, ainsi que plusieurs écrivains et diverses personnalités politiques.

Né le 25 janvier 1942 à Maputo, capitale du Mozambique, alors une des colonies africaines du Portugal, Eusébio a été recruté à 19 ans par le Benfica pour ses exceptionnelles qualités tech-niques et physiques. Surnommé la « panthère noire », ou simple-ment le « roi », il a remporté en 1962 l’ancêtre de la Ligue des champions, la Coupe d’Europe des clubs champions, en signant deux des buts d’une finale d’anthologie remportée par le Benfica face au Real Madrid de Puskas et Di Stefano (5-3). Les 733 buts inscrits en 745 matches sur l’ensemble de sa carrière en disent long sur ce redoutable attaquant véloce et puissant.

Eusébio, la « panthère noire », repose au panthéon national du Portugal

Temps humide et modéré sur le BMO. Le temps sera aujourd’hui peu nuageux, avec une légère baisse des températures, se transforme en soirée en partiellement nuageux, brumeux en montagne. Demain, le temps sera partiellement nuageux, avec une importante baisse des températures notamment en montagne.

Vent S-O à O – 10 à 25 km/h.Humidité 60 à 90 %.Visibilité bonne à moyenne, mauvaise en montagne.Mer moyennement agitée, 26°.

Liban

Météo

Abou Dhabi 30/41°

Amman 18/32°

Ankara 15/28°

Bagdad 28/43°

Damas 16/34°

Djeddah 29/38°

Doha 33/43°

Dubaï 31/40°

Istanbul 20/28°

Le Caire 21/34°

Mascate 34/43°

Nicosie 19/36°

Riyad 29/45°

Téhéran 29/39°

Alger 21/37°

Amsterdam 14/23°

Athènes 23/32°

Berlin 16/27°

Bucarest 18/32°

Budapest 22/36°

Buenos Aires 3/15°

Bruxelles 17/28°

Copenhague 13/21°

Dublin 13/19°

Genève 23/37°

Kiev 18/32°

Lisbonne 16/29°

Londres 16/26°

Madrid 23/41°

Marrakech 24/41°

Marseille 22/36°

Milan 26/38°

Minsk 16/31°

Montréal 19/29°

Moscou 11/21°

Munich 19/33°

New York 21/28°

Paris 21/33°

Prague 18/29°

Rio de Janeiro 16/23°

Rome 22/34°

Tunis 22/34°

Varsovie 16/34°

Vienne 17/37°

Moyen-Orient

International

21/29°11/21°

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Page 13: Référendum les questions Après le non grec, le saut dans l ...Dans son récent ouvrage Ma vie au service de la pa-role, le prédicateur de la Maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa,

Le pilote français Sébastien Ogier (Volkswagen Polo-R) a signé le 29e succès de sa car-rière, le 5e de la saison, hier, lors du rallye de Pologne, se dirigeant vers un troisième titre mondial WRC à grandes enjambées. « Sur le plan pilo-tage, nous venons d’enchaîner sept rallyes parfaits, et même s’il est un peu tôt pour faire des pronostics, je pense avoir fait un énorme pas vers un troisième titre », a ainsi déclaré Ogier à l’issue du rallye, alors qu’il reste encore six courses à disputer.

À l’instar de la Sardaigne, où le nouveau règlement l’a obligé à ouvrir les routes pendant deux jours, le Français s’est imposé

très rapidement en haut de la feuille des temps. Dès l’ES7, il prenait la tête du rallye pour ne plus la lâcher. «  Le souci avec Sébastien, c’est qu’il a une grande confiance en lui et qu’il ne fait pas beaucoup d’erreurs. Il est très impressionnant  », a reconnu son coéquipier An-dreas Mikkelsen, qui occupait la deuxième place et n’était distancé que de moins de six secondes samedi soir.

Avec une telle mainmise sur le championnat, les autres concurrents s’interrogent sur la méthode à suivre pour battre le Français à la régulière. «  Il faut que j’améliore ma vitesse de pointe un tout petit peu et que je sois plus régulier », a es-

timé Mikkelsen, toujours aux avant-postes ce week-end et qui, grâce à sa deuxième place finale, devient le dauphin du Français tout en étant distancé de... 78 points.

La régularité, un mot qui n’apparaissait pas souvent dans le vocabulaire du pilote esto-nien Ott Tanak, a également payé en Pologne. Écarté de l’écurie M-Sport, qui engage les Ford officielles, fin 2012 en raison de ses résultats pour le moins irréguliers, Tanak a tenu à remercier avec la ma-nière – et une troisième place – le patron de l’écurie qui lui a fait de nouveau confiance cette saison. «  Je sais que Malcolm Wilson a toujours cru en moi. Ce podium lui est dédié. C’est le premier de ma carrière que j’obtiens sans avoir bénéficié des abandons des autres  », a-t-il dit.

Tanak rime avec attaque

Vainqueur à trois reprises vendredi matin, un peu en per-dition dans l’après-midi après avoir connu des problèmes de pneus et de freins, l’Estonien s’est repris samedi (il remporte

au total le tiers des spéciales disputées) pour réussir finale-ment à empêcher Volkswagen de signer un troisième triplé cette saison. Aidé en cela par le pilote finlandais Jari-Matti Latvala, qui est sorti de la route dans la Power Stage (ES19) et est arrivé en retard au dernier contrôle technique prenant 40 secondes de pénali-té. Latvala, qui devrait reculer à la 5e place, n’était distancé par Tanak pour le podium que de 90 secondes samedi soir.

Comme le soulignait l’Es-tonien, à part le Britannique Elfyn Evans (Ford Fiesta RS) très retardé après avoir connu des soucis de pompe à eau samedi, tous les pilotes WRC ont pu terminer ce rallye, où certaines spéciales s’effec-tuaient à plus de 130 km/h de moyenne. Une belle répétition avant le prochain rendez-vous en Finlande, aussi rapide mais peut-être plus technique que les routes polonaises où le hé-ros local, Robert Kubica (Ford Fiesta RS), occupait encore la 7e place à quelques encablures de l’arrivée, avant une crevai-son.

(Source : AFP)

13Sportslundi 6 juillet 2015

Lewis Hamilton (Mercedes-AMG), au terme d’une nou-velle démonstration de son talent et de son intelligence de course, a remporté à domicile le GP de Grande-Bretagne de F1, hier, à Silverstone. C’est sa 5e victoire de la sai-son, devant deux Allemands, son coéquipier Nico Rosberg et Sebastian Vettel (Ferrari). Elle lui permet de reprendre 17 points d’avance sur Ros-berg, mal parti mais bien ar-rivé, et encore sur le podium pour le 6e doublé de l’écurie

Mercedes-AMG en neufs Grands Prix cette année.

Parti en pole position, mais devancé en début de course par des Williams très inci-sives, celles de Felipe Massa et de Valtteri Bottas, mieux parties de la 2e ligne, le double champion du monde a failli tout perdre en tentant une attaque osée sur Massa, puis il s’est calmé et a attendu son heure. Il a d’abord bien géré son premier changement de pneus, ce qui lui a permis de passer en tête avec trois

secondes d’avance. Il a encore mieux géré l’arrivée de la pluie, annoncée par la météo locale, en rentrant le premier pour passer des pneus Pirelli intermédiaires, au 44e tour, son numéro fétiche, alors qu’il ne pleuvait pas encore. Ce choix, en accord parfait avec son équipe, s’est révélé déterminant. Au bout des 52 tours, Hamilton a terminé avec dix secondes d’avance sur Rosberg et triplé la mise à Sil-verstone, après ses victoires de 2008 et de 2014.

C’est la 38e victoire de sa carrière en F1, obtenue devant un public record de 140 000 spectateurs, à grande majorité britannique. « Je vous voyais à chaque tour, dans le coin de ma visière, je sentais votre soutien, je n’aurais pas pu y arriver sans vous », a dit Hamilton sur le podium, alors que le soleil était revenu sur Silverstone.

La bonne affaire et les grands perdants

La bonne affaire du jour a

été réalisée par Sebastian Vet-tel, car la Scuderia Ferrari a parfaitement géré une fin de course épicée par quelques averses bienvenues. Le qua-druple champion du monde était 9e en début de course, à cause d’un départ très moyen, mais termine sur le podium, son 6e de la saison 2015, grâce à un dernier arrêt au stand très bien négocié.

Les grands perdants du jour ont été les pilotes Williams, qui échouent au pied du po-dium alors qu’ils pouvaient

espérer beaucoup mieux de ce dimanche à l’anglaise, météo comprise. Ils n’ont pas réussi à creuser l’écart en début de course, ce qui était prévisible, et ils ont surtout perdu toutes leurs chances de podium dans les stands, ce qui n’est pas une première pour l’écurie de sir Frank.

Plus loin dans le classe-ment, les places d’honneur ont été prises par la Red Bull-Re-nault du Russe Daniil Kvyat (6e), les deux nouvelles Force India, modèle 2015, et l’autre

Ferrari de Kimi Räikkö-nen. Sans oublier Fernando Alonso (McLaren-Honda), double champion du monde, qui a obtenu le point de la 10e place. Son tout premier de la

saison, comme un léger motif d’espoir au bout d’un week-end encore très éprouvant pour l’écurie de Ron Dennis.

(Source : AFP)

GP de Grande-Bretagne de F1

Et, à la fin, c’est Hamilton qui gagne...Parti en pole position mais très vite devancé par les Williams, le pilote britannique a fait une nouvelle fois démonstration de son talent et de son intelligence de course, hier, sous la pluie, à Silverstone.

Lewis Hamilton a bondi de joie hors de sa monoplace après avoir franchi la ligne d’arrivée en vainqueur. Oli Scarff/AFP

Auto

Pilotes1. Lewis Hamilton (G-B) 194 pts2. Nico Rosberg (All) 1773. Sebastian Vettel (All) 1354. Valtteri Bottas (Fin) 775. Kimi Räikkönen (Fin) 766. Felipe Massa (Bré) 747. Daniel Ricciardo (Aus) 368. Daniil Kvyat (Rus) 279. Nico Hülkenberg (All) 2410. Romain Grosjean (Fra) 17.

Constructeurs1. Mercedes-AMG 371 pts2. Scuderia Ferrari 2113. Williams 1514. Red Bull Racing 635. Force India 396. Lotus 297. Sauber 218. Scuderia Toro Rosso 199. McLaren-Honda 5.

Les classements du championnat du monde

Le pilote de Mercedes-AMG recevant un baiser de la skieuse et championne américaine Lindsey Vonn, juste avant le départ du Grand Prix. Cela lui a-t-il porté chance ? Phil Noble/AFP

Le double champion du monde britannique embrassant son trophée. Andrej Isakovic/AFP

Rallye de Pologne

Ogier poursuit sa route vers un 3e titre mondialLe pilote français a remporté hier la course, signant par la même occasion le 29e succès de sa carrière.

Pilotes1. Sébastien Ogier (Fra) 161 points2. Andreas Mikkelsen (Nor) 833. Mads Ostberg (Nor) 694. Jari-Matti Latvala (Fin) 665. Thierry Neuville (Bel) 586. Elfyn Evans (G-B) 53. Kris Meeke (G-B) 53

8. Hayden Paddon (N-Z) 449. Ott Tanak (Est) 4010. Dani Sordo (Esp) 39.

Constructeurs/écuries1. Volkswagen 214 points2. Citroën 1253. Hyundai 1234. M-Sport (Ford) 114.

Les classements du championnat du monde

Sébastien Ogier a survolé le rallye de Pologne ce week-end. Dès l’ES7, il a pris les rênes de la course pour ne plus les lâcher. Janek Skarzynski/AFP

Citroën Racing va faire un choix pour 2017 entre ses deux participations offi-cielles au niveau mondial, en rallye (WRC) et en circuit (WTCC), a affirmé samedi son directeur Yves Matton, interrogé par des journalistes au rallye de Pologne.

« Le groupe PSA a décidé que chaque marque devait avoir une seule implication officielle en sport automobile par souci d’efficience  », a ex-pliqué Yves Matton en rappe-lant que « le groupe PSA a fait d’énormes efforts pour dimi-nuer ses frais fixes car il était dans une situation plus que compliquée il y a seulement quelques mois  ». «  Ces deux championnats ont leurs spé-cificités. On va étudier quelle sera la discipline la plus inté-ressante en termes de retour sur investissement et d’image à partir de 2017  », a ajouté le Belge, qui souhaite que le choix soit fondé sur « un bud-get similaire aux disciplines actuelles  ». Citroën souhaite également «  savoir quel sera

le segment de marché dans le-quel les voitures seront choi-sies pour le WRC, avec quelle règlementation technique (à partir de 2017) et quelle liber-té aérodynamique ».

Deux DS3 d’usine, souvent battues par la VW Polo-R de Sébastien Ogier, sont enga-gées cette saison en WRC, alors que la C-Élysée, desti-née uniquement à l’exporta-tion, gagne régulièrement en WTCC.

«  Les calendriers sont très importants, a aussi souligné Yves Matton. La Chine, pour la marque Citroën (le groupe PSA a désormais des action-

naires chinois), est indispen-sable dans un programme sportif. Le nombre d’épreuves est aussi un facteur-clé. On se doit de limiter et de choisir les épreuves les plus intéressantes pour aller au contact de nos ‘‘prospects’’ en maximisant les retombées. »

Toyota reviendra en WRC en 2017, ce qui n’a pas échap-pé à Citroën  : «  Plus il y a de constructeurs, plus il y a d’intérêt, de compétition, et plus ça génère de retombées, a relevé Yves Matton. Est-ce qu’ils seront sur la même gamme de produits que nous ? Il faut avant tout que

le championnat corresponde à ce qu’on veut faire de notre marque. »

Un retrait du WTCC, en tant qu’écurie officielle, pourrait permettre à l’écu-rie Sébastien Loeb Racing, propriété du nonuple cham-pion du monde des rallyes, d’exploiter les C-Élysée : « Ce n’est pas inenvisageable  », a reconnu Yves Matton. En-fin, Loeb a déjà le feu vert de Citroën pour participer au prochain Dakar dans une Peugeot. «  C’est une déci-sion qui lui appartient. Tout ce qu’on lui demande, c’est de rester concentré sur son championnat WTCC, mais le Dakar se faisant pendant la pause hivernale du WTCC, il n’y a aucune objection. » «  Il faut lui laisser prendre sa dé-cision, il se pose encore beau-coup de questions sur une implication en rallye-raid, et les prochaines semaines nous diront quel choix il va faire », a conclu Yves Matton.

(Source : AFP)

WRC ou WTCC ? Citroën Racing tranchera en 2017

Deux Citroën DS3 d’usine sont engagées cette saison en WRC, mais elles sont trop souvent battues par les VW Polo-R.

Janek Skarzynski/AFP

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Marche à suivre : Dès que vous repérez un mot, rayez les lettres de ce mot dans la grille et barrez-le dans la liste au-dessus de la grille. Pour plus de facilité, commencez par les mots les plus

longs. Quand vous aurez inséré tous les mots de la liste, il vous restera les lettres formant le mot secret. Pour former un mot, les lettres peuvent se suivre hori-zontalement de gauche à droite

ou de droite à gauche, vertica-lement de bas en haut ou de haut en bas et en diagonale de droite à gauche ou de gauche à droite. Une même lettre peut servir pour plusieurs mots.

Solution du n° 14 379

HORIZONTALEMENT :1. Une perception qui ne doit rien à la fiscalité. - 2. Chat sauvage. Ne pas aller bien sûr… - 3. Parlements ou man­ques de nourriture. Bien sortie. - 4. Chambre appréciée après la noce. - 5. Prénom féminin. Ville de Roumanie. ­ 6. Joyeux homme. Ville du Maroc. - 7. Allon ger. Le ciel. - 8. On a souvent froid dans son lit. Asso­ciation de travailleurs dans l’ex­URSS. - 9. Augustin dé chaussé et historien français. Reste à payer. - 10. Possessif. Plantes des marécages et terrains hu­mides.

VERTICALEMENT :A. Seras aux environs de l’avi­ron - B. Sans irrégularités. Posséda. Le mot qui énerve la nounou. - C. Bien écrits, ils finissent par donner de bonnes images. - D. Peu sensible à l’ar gumentation. Cercles lit­téraires. - E. Buisson accro­cheur. Romains. - F. Mit face à l’épreuve. Jeu de cartes. - G. Iri dium. Taxe qui touche les plus aisés. Transporte souvent les moins aisés. - H. Enguir­landaient. - I. Physicien français, prix Nobel. Est de l’UE, mais sera sans euro. - J. Crier. Sortis d’une boîte.

Problème n° 14 380

R.C.I. France

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H I R O N D E L L E O P I N I O N A R N O M E N T A M E O M E T N E V E S R E R U A I S A E R A T I O N L I I V S U E R A R O D E S T R A C E P E L E S A M I S E R O L O G I E S

Le mot secret

BÉLIER (21 Mars au 19 Avril) : C’est vraiment le meilleur moment pour une sor-

tie de week-end, à condition de ne pas se laisser aller aux grosses dépenses. Le domaine du cœur est pour vous rempli de promesses.

TAUREAU (20 Avril au 20 Mai) : Pro-fession : les voies sont maintenant libres

pour agir et entreprendre, les chances sont là. Mais il faut demeurer rigoureux face aux tâches quotidiennes.

GÉMEAUX (21 Mai au 20 Juin) : Situa-tion clarifiée même si de petits problèmes

demeurent face aux collègues. Ne vous confiez pas et organisez-vous pour le mieux : un peu de négligence.

CANCER (21 Juin au 22 Juillet) : Vous commencez à récupérer des forces long-

temps affaiblies. C’est maintenant contre le surme-nage qu’il faut lutter. Pensez-y en fin de semaine.

LION (23 Juillet au 22 Août) : Évitez la routine qui pourrait être sécurisante, mais

ne suffirait pas à vous combler. Ayez l’audace de faire appel à votre originalité profonde et vous atteindrez le sommet.

VIERGE (23 Août au 22 Septembre) : Acuité mentale, contacts très favorisés et

petits déplacements fructueux. Ne refusez pas les aides que l’on vous propose. Restez souple avec vos supérieurs.

BALANCE (23 Septembre au 22 Octobre) : Dans l’entourage immédiat, les

relations s’améliorent et les projets s’échangent. Vous avez un côté visionnaire qui vous pousse vers les mouvements réformateurs.

SCORPION (23 Octobre au 21 Novembre) : Ce que vous réalisez est en

avance sur votre époque. Vous êtes capable de création, mais vous souffrez d’une tendance au repli sur vous-même.

SAGITTAIRE (22 Novembre au 21 Décembre) : Surmontez vos nerfs et

vous tirerez le maximum de vos possibilités. Vie amoureuse brillante, mais on a le sentiment que vous devez vous contraindre pour être un peu mondain.

CAPRICORNE (22 Décembre au 19 Janvier) : Seule la vie familiale semble

vous convenir. On voudrait vous enchaîner si vous êtez célibataire, mais on n’y arrivera pas. Dites-le clairement. Ne tenez pas des pincettes.

VERSEAU (20 Janvier au 19 Fé-vrier) : Sur le plan amoureux, ce n’est pas

tout à fait la fête. Vous êtes l’éternel incompris. Il est vrai que c’est difficile, vous vivez à mi-chemin entre terre et ciel, entre poésie et vérité.

POISSONS (20 Février au 20 Mars) : Si vous vous laissez dominer par vos émo-

tions, vous pouvez être sûr de rater une bonne affaire. Alors gardez la tête froide le temps des transactions.

L’horoscopeLes mots croisés

UN MOT DE 9 LETTRES : GARDE-ROBEARMOIREASSEZAUTRE

BARREBLAZERBLOUSEBLOUSONBOITES

CHAMBRECHANDAILCHAPEAUCHEMISECHOSECEDRECINTRECOMBLECOSTUMECOUPE-VENTCROCHET

DEDANS

ENTREEETOLE

FEMMEFERMERFORME

GRAND

HABITHOMME

JAQUETTEJUPES

LAINAGELEGER

MANTEAUMIROIRMITESMODEMODERNE

NETTENETTENEUF

ORDREOUVRIR

PALETOTPANTALONPEIGNOIRPENDREPETITPLIEPORTEPOSERPROPRETE

RANGEERECOINSROBESROSES

SACOCHESALES

SALIRSERRERSOULIERSSUPPORTSUSPENDU

TABLETTETASSERTENUETIROIRTRICOT

VALISEVESTEVESTONVENTEVETEMENT

Solution du précédent mot secret : FIDÉLITÉ

Solution des mots fléchésdu précédent numéro

Clafoutis aux prunesBattez 3 œufs en omelette avec 3 c. à soupe de farine, 3 c. à soupe de sucre et 1/2 l de lait.Parfumez avec 1 c. à soupe de kirsch. Lavez et dénoyautez 500 g de prunes, mélangez-les à la pâte et versez le tout dans un plat beurré. Faites cuire 30 mn à four moyen, saupoudrez de sucre vanillé, remettez 10 mn à four chaud. Servez tiède ou froid.

Raviolis à la vapeurPour 4 personnes1 barquette de raviolis frais aux épinards, 12 crevettes roses, quelques radis, persil ciboulette, cerfeuil, laitue, sel, poivre.Tapissez le fond du panier vapeur de feuilles de laitue. Déposez sur ce lit les raviolis, les crevettes roses et les radis coupés en deux. Salez, poivrez. Saupoudrez des fines herbes ciselées. Placez le panier au-dessusd’une casserole d’eau bouillante salée, couvrez et faites cuire 5 minutes à la vapeur.

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Solution du N° 3245

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C R E P I T E E M U E

C S A T U R A T I O N

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D E B O U R S E R A R T

R P I S R A C L E R

P I P E R F C I L E

T A S S O S I E I

A I R P A I E N N E T

F I N A L E E G A R E

14 Détente lundi 6 juillet 2015

Mots fléchés d’Argos N° 3246 Culot,

hardiesse Pour tout le monde

Les trains s’y arrêtent

Des dizaines Embar- cations à voiles

Source

de chaleur

Compor- tement de snob

Animal à carapace

Supprimés

Adjectif démons-

tratif

Filou Cire

de l’oreille

Petit tube

Vindicative Bavarde

et voleuse

Dehors !

Baudet Opposé à l’ouest

Cachet de passeport

Cara- bosse ?

Envoie au diable Traces

de bêtes

Mésanges à longue queue

Caution

En pente raide

On les fait au piano

Poudre de bois

Accusé de réception

Changer Maison d’Esqui-

maux

Trou dans la dent

Malade mental

Bien approvi- sionnée Niaises

Cassant Compte quatre

saisons

Article

de maire Respecte

l’anonymat

Calcium Tendon

de muscle

Dénivel- lation verti-

gineuse

Pupille de l’œil

Parcourir en

tous sens Grillé

Enseigne Devant un lieu

Des grains Les

dauphins

Machine à filer Faire

l’abeille

Courroie fixée

au mors

Clame Trou

de nez

Voiliers du Moyen

Âge

Instru- ments

de guerre

Distinct, propre Cubes

Assem- blée d’élus Morceau

Société Lézard du Midi

Amie

d’autrefois

Chef de confé-

dérés

Tondre Terme

de mépris

Être agréable

Sortilège malfaisant L’astate

Règle

de dessin

Dépourvu de sens

Privée de hauteur

Crochets de

boucherie

Les mots fléchés

Règle du jeu

Une grille de Su Doku est composée de 9 carrés de 9 cases, soit 81 cases.

Le but est de parvenir à inscrire tous les chiffres de 1 à 9 (sans qu’ils se répètent), dans un ordre quelconque dans chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque carré de neuf cases.

SU|DO|KU Moyen DiaboliqueSudoku moyen 693

7 69 4

8 7 18 3 45 9 4 2

6 1 81 2 3

4 91 2

Sudoku T DIF 183

8 39 1 4

2 7 54 8 2

5 31 3 9

5 4 61 7 6

8 4

Sudoku moyen 6897 9 4 8 2 5 68 1 6 4 9

5 9 7 2 3 86 8 5 3 4 7 1

1 5 2 8 6 43 4 7 1 6 9 82 3 8 5 7 6

1 7 2 9 4 36 8 9 4 1 7 2

1 3

3 2 5 7

4 6 1

9 2

7 9 3

2 5

4 1 9

5 6 8

3 5

Sudoku moyen 6909 8 7 4 6 2

4 9 6 5 1 32 8 7 3 6 4 9 55 3 1 6 2 8 79 2 7 3 67 4 1 3 2 5 93 5 7 9 2 6 8 4

2 5 3 7 9 16 7 9 1 4 8

1 5 3

2 7 8

1

9 4

8 4 5 1

6 8

1

8 4 6

5 2 3

Sudoku moyen 6919 8 2 4 1 3

6 2 7 8 1 93 7 6 5 4 2 81 4 8 5 6 28 7 4 6 2 5 12 5 9 7 4 39 3 1 8 4 2 7

8 6 7 2 1 95 1 9 6 3 8

5 7 6

4 3 5

1 9

9 3 7

3 9

6 1 8

5 6

4 3 5

7 2 4

Sudoku moyen 6928 1 4 5 2 7 66 7 3 8 4 9 2

9 3 7 6 1 41 6 9 4 7 2

6 7 4 8 33 4 2 8 1 67 1 5 6 9 2

9 6 1 8 3 5 75 8 4 3 6 1 9

9 3

1 5

5 2 8

8 5 3

9 2 5 1

7 5 9

3 4 8

4 2

2 7

Sudoku moyen 6934 5 2 3 8 9 13 6 2 5 1 8 7

4 6 9 3 5 29 2 6 7 5 11 3 8 7 6

4 7 2 5 3 95 6 9 8 4 72 8 3 1 6 7 57 3 5 9 6 4 8

7 6

9 4

8 7 1

8 3 4

5 9 4 2

6 1 8

1 2 3

4 9

1 2

Sudoku moyen 6941 4 9 3 6 5 83 9 7 5 2 67 6 5 8 2 12 1 9 6 7 8

1 9 5 7 4 2 36 3 7 4 8 54 8 5 7 1 95 3 1 9 6 2

8 1 6 7 2 5 4

2 7

8 1 4

4 9 3

5 4 3

8 6

2 1 9

2 6 3

7 4 8

9 3

Sudoku moyen 6958 6 2 3 4 7 57 3 8 1 9 2 64 9 2 5 6 7

8 4 7 2 5 13 6 1 9 81 9 8 4 6 3

1 3 6 7 5 95 7 3 9 2 6 49 1 6 7 4 8 2

1 9

5 4

8 1 3

6 3 9

5 7 2 4

2 5 7

2 4 8

8 1

5 3

Sudoku moyen 6966 5 1 9 8

1 9 8 3 2 6 46 4 9 8 1 7 3 2

2 4 7 9 37 3 8 4 6 5 18 5 2 7 66 8 7 5 1 4 3 29 2 3 7 6 4 54 5 3 6 2

3 7 2 4

7 5

5

6 1 5 8

9 2

1 9 3 4

9

1 8

9 8 1 7

Sudoku T DIF 1773 2 1 7 5 61 5 7 2 6 9 44 6 5 7 3 8

1 3 2 5 7 48 2 5 6 4 9 1 7

1 9 8 5 38 9 4 1 7 5

7 4 3 6 2 8 95 9 6 8 1 3

8 4 9

8 3

9 2 1

9 6 8

3

6 7 4 2

2 3 6

1 5

7 2 4

Sudoku T DIF 1784 3 8 6 7 2

3 2 1 7 5 9 88 1 7 5 6 34 9 7 6 2 12 7 9 5 8 6 4

6 3 4 1 7 97 6 5 4 2 11 4 5 2 9 8 33 2 4 1 7 9

9 5 1

6 4

9 2 4

8 3 5

1 3

5 2 8

9 8 3

6 7

8 5 6

Sudoku T DIF 1798 7 4 3 5 2 9

6 9 7 4 53 1 8 9 2 7 6

9 8 4 6 5 23 6 1 5 9 4 81 5 7 8 9 6

1 2 3 8 6 9 49 1 4 2 8

4 5 9 2 6 3 1

6 1

2 1 8 3

5 4

7 3 1

2 7

4 2 3

7 5

6 3 5 7

8 7

Sudoku T DIF 1808 7 4 1 3 9 62 6 8 7 3 51 3 4 9 8 27 4 3 2 6 9 5 8

8 1 5 2 79 5 2 3 8 4 6 14 2 5 1 3 9

8 4 9 7 6 55 6 9 2 1 4 7

2 5

9 1 4

5 6 7

1

6 9 4 3

7

7 6 8

3 1 2

3 8

Sudoku T DIF 1816 7 4 2 5 1

9 2 5 6 3 7 4 84 1 7 9 32 7 3 4 8 96 1 3 2 5 8 45 9 7 3 2 67 9 4 1 21 3 9 2 4 6 8 58 2 5 6 1 3

3 8 9

1

5 8 2 6

6 1 5

9 7

8 4 1

5 6 8 3

7

4 9 7

Sudoku T DIF 1828 1 3 9 6 5 7 25 6 3 1 7 2 49 2 4 5 17 5 6 3 83 4 8 2 6 9 5

9 8 5 1 37 6 9 4 1

3 5 4 7 2 8 94 9 5 2 1 8 6 7

4

9 8

7 8 3 6

1 9 2 4

7 1

6 2 4 7

2 8 3 5

1 6

3

Sudoku T DIF 1839 1 4 7 2 6 53 5 6 8 2 78 6 3 9 1 4

3 9 6 5 1 72 7 4 9 1 8 6

6 8 2 7 5 47 9 2 8 3 15 4 3 2 9 86 1 2 9 7 5 3

8 3

9 1 4

2 7 5

4 8 2

5 3

1 3 9

5 4 6

1 7 6

8 4

Sudoku T DIF 1846 7 9 1 4 5 8

8 5 1 2 3 9 74 7 6 1 2

1 8 7 9 4 31 7 3 4 2 5 8 69 8 4 5 3 67 9 2 4 56 4 7 8 1 3 93 1 6 5 9 7 2

2 3

6 4

3 9 8 5

5 2 6

9

2 7 1

3 1 8 6

5 2

8 4

Solution du précédent numéro Solution du précédent numéro

C H O S E M M E F E Z E S S A R S N

R E C O I N S R L E R S E T I O B O

E E M R O F E B M T S R F O C S M S

E T O L E T M M U T R U N T O E O U

E I T T N O O A U E E G S E U S D O

R V T E C H E H R N I I E L P N E L

T E V C U T G C O E L S L A E A R B

N S Z H N Q R L P D U E A P V D N S

E T U A E P A H C O O P S P E E E E

H E M N L T N J L M S U P E N D R E

C G E D N B D B T H S J V T T D A P

O A R A R N C S N E A B A R R E N R

C N P I R R H E E R T B L O I M G O

A I L L O E E B M D L A I P I R E P

S A N C D R M O E E C O S T U M E R

S L H T O C I R T C R V E S T O N E

L E G E R R S T E R E S O P E T I T

T E N U E E E E V F S U P P O R T E

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15Culturelundi 6 juillet 2015

Installation

Comment Anish Kapoor a violé Versailles

En extirpant de ses par-terres tripes et boyaux, Anish Kapoor a créé le chaos au château de Versailles. Il a bousculé l’ordre froid des jardins royaux en y shootant un romantique désordre. Ses sculptures, amies de tout sauf des anges, dévoilent la face sombre d’un domaine de 800 hectares, d’origine maré-cageuse. Ainsi, la première installation de Kapoor est exposée non loin, rue du Jeu de Paume. Dans la salle épo-nyme, Shooting into the Corner interloque ses visiteurs, et ça fuse du « Holy Shit  » anglo-saxon au sourire japonais enfin lâché, pris de tremblote. L’objet de la stupeur est un canon ferreux qui projette avec fracas sur un coin de mur blanc des blocs cylin-driques cireux, gras, rouges, sanguinolents. Les blessures de la Révolution française sont vomies. Elles crient l’engagement historique des représentants du peuple, ras-semblés dans cette salle pour

renverser la volonté abso-lutiste du roi. Kapoor parle du sens initial de son œuvre comme d’une «  pénétration symbolique qui rend les deux parties puissantes, c’est une guerre larvée ». Le coin fémi-nin, triangulaire, vers lequel se dirige un canon, pénétrant, évoque une complémenta-rité. «  Comme l’État et les citoyens, ou l’amant et l’ai-mée  ». Dans cette explosion de chair vive se dessine une perception tripale, roman-tique et libérée des œuvres à venir. Le renversement de l’ordre physique de la mo-narchie absolue par le charnel chaotique est en marche.

Désordre antiroyalisteDans les jardins, la pre-

mière des cinq œuvres d’Anish Kapoor balafre la conception de l’objet-miroir à Versailles. Un objet si pré-sent à l’intérieur du château qu’il fonctionne en vase clos, reflétant à l’infini la perfec-tion apollinienne des lieux. Pour le contredire, le miroir C-Curve de Kapoor renverse la perspective des jardins qui

s’y mirent à l’envers, tête en bas. La perfection des lignes droites se paume. Les propor-tions s’affolent. La démesure prend le pas sur l’harmo-nie. Le fouillis est à portée d’œuvre et l’ivresse des sens s’infiltre. Se mirer dans cette toute nouvelle glace, c’est se retrouver désorienté mais libre de tout narcissisme classique. L’exercice plaît car devant le miroir, il y a foule. Cet amour de la perspective renversée se vautre dans un second miroir kapoorien stratosphérique, le Sky Mirror. Sphérique, il roule et englobe le château et ses jardins. Il exprime une nouvelle monumentalité, pas terrestre. Elle est le septième ciel qui emmène vers la troi-sième œuvre éventreuse du «  tapis vert  » central. Dirty Corner, récemment vandalisée à la peinture jaune, a créé la polémique car elle a été à juste titre assimilée au vagin de Marie-Antoinette. Une accu-sation récusée par Kapoor, qui parlait pourtant d’«  un long tuyau qui pourrait être masculin, un phallus/vagin ». Ce qui aurait pu n’être que

brouille syntaxique saisit les sens par sa structure longue de 60 mètres, au bout de laquelle une trompe s’ouvre vers le château. Dirty Corner est outrageant pour certains, sublime pour d’autres. L’acte dévorant de la chair n’indiffère jamais. Autour de l’œuvre, des excavations de couleurs vives grimpent vers le ciel. La terre versaillaise est labourée dans ce qu’elle possède de plus primitif, de violent. Il y a du jaune et du rouge, c’est piquant et ça hurle. Kapoor parle de l’établissement d’une couleur-condition et non d’une couleur-surface. Cette œuvre achève de dépouiller et de démembrer l’ordre vert de Le Nôtre.

Nouvel ordre dionysiaque

Sectional Body preparing for Monadic Singularity est la quatrième œuvre du parcours kapoorien à Versailles. Elle y détruit toute unité logique d’espace. Il faut se perdre dans les labyrinthes des bos-quets pour découvrir ce cube rouge. Il vit à l’écart. Avec ses

trous qui laissent passer la lu-mière, sa matière évolue dans toute les nuances du rouge en fonction des migrations du soleil. Kapoor y mixe mini-mal et maximal organiques. Y entrer, c’est imaginer la partie intérieure d’un membre du corps humain avec ses vais-seaux anamorphosés. Cer-tains y voient une « chapelle » à la beauté d’une cathédrale, d’autres les artères d’un cœur. Descension est la dernière ins-tallation. Elle empale symbo-liquement les grandes eaux de Versailles. Kapoor a enraciné dans une surface d’eau plane un tourbillon central, évo-quant un trou noir. Une aspi-ration orgiaque qui propulse vers «  l’irrésolu, le débraillé, l’incertain  ». La placidité des fontaines alentour n’est plus. Ce cœur hydrique mais bat-tant donne le vertige. C’est celui d’un Versailles saisi dans son trouble originel. Si Anish Kapoor a violé « l’ordre terri-fiant » du domaine, il a laissé éclore une renaissance royale primitive, émouvante, pendue au vagin d’une mère nature violente et créatrice.

Festival de Jounieh

L’Arménie au cœur,Magida chante la libertéAprès un méga feu d’artifice ayant illuminé toute la baie, l’inau-guration en trombe du Festival de Jou-nieh s’est poursuivie avec panache durant le week-end avec un concert très attendu par les milliers de fans de la diva Magida el-Roumi. Au stade Fouad Ché-hab, il n’y avait pas une seule chaise vide, plus de 5  000 personnes ayant fait le déplace-ment – certains venant de différents pays du monde arabe – pour assister au concert estival annuel de «  al-Magida  », comme on la surnomme de plus en plus. Sous l’épais caftan blanc serti de broderies cristallines signé Georges Hobeika et la forte lumière des projecteurs, la soprano était en nage. Mais c’est la chaleur des applau-dissements qui s’est fait le plus ressentir, quand ont retenti dans la baie les classiques Kalimat, Matrahak bi Albi et Ya Beyrouth. Des airs éternellement lyriques, des mots à la poésie immortelle. Et une nouveauté, intitulée La Liberté, écrite spé-cialement pour le Fes-tival de Jounieh. Sans oublier une magnifique chanson dédiée au pays de Sayat Nova, à l’occa-sion du centenaire du génocide arménien. Entourée de danseurs arméniens tradition-nels, Magida a affirmé que c’est «  le moins qu’elle puisse offrir à ce peuple de survivants pacifiques et d’artistes, qui ont porté leur pays dans leur cœur partout dans le monde... ».

Cinq sculptures d’Anish Kapoor violentent le paysage structuré des jardins du château de Versailles. Évocatrices d’une sexualité fertile et sombre, elles y râpent toute perfection classique jusqu’au 1er novembre.De notre envoyée spéciale à PARIS, Yasmina COMAIR

Anish Kapoor a chamboulé l’ordre terrifiant du domaine. « Shooting into the Corner » interloque ses visiteurs…

Les jardins royaux de Versailles traversés par une structure de 60 mètres au bout de laquelle une trompe s’ouvre vers le château.

Magida el-Roumi entourée de danseurs folkloriques pour un hommage à l’Arménie.

La diva vestale dans un caftan blanc cristallin.

L’hommage artistique qui lui est rendu par le festival d’Aix-en-Provence sera retrans-mis sur France Musique (Radio France), le mercredi 8 juillet à 20h, a annoncé le Festival international de Baalbeck. Mis en scène par Nabil el-Azan, cet hommage en musique et poésie est composé d’œuvres d’Adonis, d’Etel Adnan, de Talal Haïdar, Issa Makhlouf, Wajdi Mouawad, Salah Stétié (textes), Béchara

el-Khoury, Naji Hakim, Zad Moultaka, Ghadi Rahbani, Gabriel Yared (créations musicales). Il sera interprété par Fadia Tomb el-Haje et Rafic Ali Ahmad (chant et interprétation des textes), Abdel Rahman el-Bacha, Simon Ghrai-chy (piano), Claudio Bettinelli (percussions). Ce concert-spectacle est un prélude à Ilik Ya Baalbak, qui sera présenté sur les marches du temple de Bacchus, le 31 juillet.

Retransmission sur France Musique du concert « Hommage au Festival de Baalbeck » à Aix-en-Provence

Dans le cadre des ren-contres littéraires de la librairie al-Bourj et des éditions Arcanes, une table ronde à ne pas rater, ce mercredi 8 juil-let à 17h*. Roger Assaf, Hala Moghanie et Maya

Zbib y aborderont le thème  : «  Propositions pour un théâtre libanais plus prospère  ». La ren-contre, animée par Rita Husseini, sera suivie d’une signature par Ro-ger Assaf, auteur d’ou-

vrages encyclopédiques sur le théâtre, et par Hala Moghanie, auteure de la pièce de théâtre Tais-toi et creuse.

*Place des Martyrs, imm. an-Nahar.

Conférence

Pour un théâtre libanais plus prospère

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16 La Seize lundi 6 juillet 2015

Décidément talentueuse et pleine de vitalité, la jeune génération du cinéma liba-nais s’est trouvé une nouvelle pépite avec Rana Salem. La réalisatrice libanaise a rem-porté le prix de la Fédération internationale de la presse ci-nématographique (Fipresci) à l’occasion de la 37e édition du Festival international du film de Moscou, qui s’est déroulée du 19 au 26 juin dernier, pour son premier long-métrage intitulé The Road, intimiste et sans fioritures.

Tout juste rentrée de Mos-cou, Rana Salem, 34 ans, a encore des étoiles plein les yeux. « Je suis encore très sur-prise par ce prix prestigieux », explique-t-elle dans un entre-tien accordé à L’Orient-Le Jour. «  Ce film représente une grande partie de ma vie et le prix vient prouver que les gens sont sensibles à un genre particulier de cinéma et à cette image du Liban, à la fois connue et méconnue », poursuit-elle.

The Road raconte l’histoire de Rana et de Guy, un jeune couple marié, joué par la réa-lisatrice et son compagnon dans la vie, Guy Chartouni. Rana lâche soudainement son travail et sombre dans la dé-prime. Son mari décide alors de quitter leur appartement de Beyrouth, ville trépidante mais irrespirable. Les deux partent pour un road-trip qui les emmène vers un ailleurs difficile à situer. «  Ce film est avant tout l’histoire d’un couple de trentenaires libanais et dresse aussi le portrait d’une ville tiraillée entre tradition et modernité, qui provoque tout un ensemble de sentiments.

Un documentaire artistique, en somme  », explique Rana Salem.

The Road vient de loin  : «  L’idée a germé en 2010. C’était supposé être un court-métrage à l’origine, mais ce film a grandi avec moi  », poursuit la jeune femme.

Réaliser ce film fut en outre un véritable parcours du com-battant. « Il nous a fallu trois ans pour le faire parce que nous n’avions quasiment pas de budget. Nous n’avons pas eu de fonds. J’ai dû travail-ler en parallèle pour pouvoir mettre de l’argent de côté

et réaliser ce projet. Nous avons dû nous-même ache-ter la caméra et le matériel informatique. Les membres de l’équipe du film n’ont été rémunérés que de manière symbolique. Tout le monde a généreusement donné de son temps. Nous étions vraiment indépendants  », raconte la jeune femme.

Un film « silencieux et méditatif »

Ce long-métrage de 96 mi-nutes est filmé au plus près des personnages, à la caméra por-tée. « Je voulais faire ressentir

au spectateur la présence de la caméra  », explique Rana Salem qui assume une part de voyeurisme, «  un choix déli-béré d’auteur ». Seuls quelques plans fixes et esthétiques de paysages viennent ponctuer de longues séquences filmées de manière crue.

Autre particularité du film, il comporte très peu de dialo-gues. Rana le décrit comme «  silencieux et méditatif  ». Seules quelques phrases du quotidien prononcées dans un arabe usuel viennent bri-ser le silence. Là aussi, un choix artistique délibéré. «  Je

suis une grande fan du ciné-ma classique dans lequel on n’avait pas vraiment besoin de dire les choses. Les person-nages du film, en plein ques-tionnement sur eux-mêmes, montrent que quelquefois, les mots ne suffisent pas. Les images sont tellement fortes que l’on peut parfois se passer des mots  », indique la jeune réalisatrice.

Pour cette diplômée de l’Alba, The Road s’adresse avant tout au public libanais. «  J’attends que le film soit projeté au Liban parce qu’il nous met, nous Libanais, face

à nous-mêmes, face à notre société complexe », souligne-t-elle.

Une lignée plus ancienne

Rana Salem se dit impa-tiente de voir la réaction des spectateurs. «  Le public libanais peut être difficile parce qu’émotionnel, surtout lorsqu’il s’agit d’un film sur le Liban, comme si certains n’avaient pas envie de voir les choses en face  », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Mon film n’est pas politique ou social au premier abord. Mais fina-lement, le réalisateur italien Pier Paolo Pasolini a raison lorsqu’il dit que tout est poli-tique. Tous les films sont une réflexion sur l’époque. »

Lorsqu’on l’interroge sur la nouvelle génération du cinéma libanais, Rana Salem, originaire du village de Ama-tour, dans le Chouf, répond : «  Même si on est encore à un niveau embryonnaire, la production de films a aug-menté ces dernières années. Beaucoup plus de jeunes se lancent dans le cinéma. Nous avons la chance de voir des films un peu différents en ce moment. » La réalisatrice pré-fère, elle, s’inscrire dans une lignée plus ancienne mais non moins avant-gardiste, celle de Maroun Bagdadi, Ghassan Salhab et Danielle Arbid.

La suite pour Rana Salem ? « Un deuxième film en tête », assure-t-elle. Pour ce nouveau projet, elle aimerait «  travail-ler avec d’autres acteurs  », mais avec la même équipe. «  Je suis très fidèle. Le ciné-ma, c’est comme une petite famille. »

Rana Salem, nouvelle pépite du cinéma libanais, primée à MoscouCoupures d’électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l’ambiance générale quelque peu délétère, « L’Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Insolite

Le dessin de pinter

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

La soif de l’info, les revues de presse dès 6 heures.

La chanson que vous sif-flez sous la douche ?

Il y a du soleil sur la France et le reste n’a pas d’importance de Stone et Charden.

Quelle est la dernière chose que vous faites avant de dormir ?

Je m’assure que mon iPad est rechargé et je pense à des lendemains meilleurs.

Qu’aimeriez-vous rece-voir pour votre anniversaire ?

Un projet de voyage exo-tique.

Que ne jetteriez-vous ja-mais ?

Les lettres personnelles de ma sœur Nadia Tuéni.

Que trouve-t-on dans votre iPod ?

Du disco, surtout du disco, toujours du disco  : des Bee Gees aux Abba.

Votre film culte ? Un thriller argentin, Dans

vos yeux.

Un livre de chevet ? Plus d’un, sur l’histoire des

religions.

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?

Beaucoup réalisés profes-sionnellement, certains déçus dans le sang et les larmes.

Le plus beau compliment reçu ?

La confiance des électeurs

au soir d’un scrutin.

Le pire défaut chez l’être humain ?

La lâcheté et la trahison.

Si vous pouviez avoir un don ou un superpouvoir ?

Renverser les dictatures, défaire les intégrismes.

Le bonheur selon vous ? Rendre les autres heureux

et partager leur bonheur.

Votre plus beau souve-nir ?

L’unité spontanée des Li-banais, le 14 mars 2005.

Vous changeriez quoi en vous avec une baguette magique ?

Peut-être me rajeunir avec quelques cicatrices chirurgi-cales en moins.

Allergique à... À la pénicilline et aux fas-

cistes.

Le Liban, c’est...Un pays qu’on risque de

haïr à force de l’aimer.

Vous croisez Dieu, vous lui dites quoi ?

C’est le bordel au Proche-Orient ; Seigneur, allez remettre de l’ordre entre toutes ces religions qui se réclament de Vous.

Rédigez votre épitaphe. « I did it my way. »

Quelle question me po-seriez-vous pour finir ?

Chère Médée  : dans une nouvelle mythologie, choisi-riez-vous Jason ? Ou...

Le député et ancien ministre s’est prêté au jeu du questionnaire de La Seize.

Marwan HamadéLe goût des autres

par Médéa AZOURI

La bonne nouvelle du lundi par Julien ABI RAMIA

Le baiser a sa journée dans le monde depuis le début des années 90, et c’est ce lundi ! Le concept a été importé d’Angleterre où, dit-on, il fut imaginé au siècle dernier par... des den-tistes, et surtout célébré car «  il améliorait l’espérance de vie et l’hygiène alimen-taire  » ! Mais revenons plutôt au romantisme du geste, et juste pour lui faire

honneur, usons et abusons de cette déclaration d’ami-tié ou d’amour, de cet élan du cœur, pour se laisser aller dans un peace and love sans conséquence. Dans un moment partagé, qu’il soit convivial, fougueux ou tendre. Enfin, et très sé-rieusement, cette fête a été approuvée par les Nations unies il y a une vingtaine d’années.

Embrassez qui vous voudrez !

Échappée belle par C.H.

« Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles »

Presque cent ans après son décès, on apprend que Thomas Edison a risqué un jour de ne plus faire par-ler de lui. Inventeur prolifique ayant signé plus de mille brevets, il est remis aujourd’hui au-devant de la scène par le Musée national de l’his-toire américaine qui, dans le cadre de l’exposition American Enterprise, pré-sente sa plus grande réussite, l’am-poule électrique, et son plus grand échec, la poupée parlante. Pour le curateur de cette exposition, «  on a affaire là à un glorieux échec, car il conte une importante histoire de la complexité et des difficultés qui se cachent derrière les inventions et les innovations  ». Dans ce cas, Edison

cherchait à explorer les possibilités d’appliquer, à divers domaines, le processus du phonographe, qu’il avait mis au point à l’âge de 30 ans. Il avait donc installé des miniphonographes dans le torse muni de trous (en guise de haut-parleur) des poupées. Sur la surface d’enregistrement, il avait gravé des chansons enfantines, dont Mary Had a Little Lamb, Jack and Jill et Hickory Dickory Dock. En activant une manette, placée dans le dos de la poupée, l’enfant pouvait faire jouer un refrain. Ce joujou, créé en 1890, mesurait 55 centimètres de haut et pesait deux kilos, avec une tête en porcelaine, des membres en bois et un mécanisme intérieur.

C’était là, explique le curateur, « une étape majeure dans l’expansion de la reproduction du son à des fins commerciales ». Mais Edison n’était pas au bout de ses peines car, une fois les poupées sur le marché, les plaintes commençaient à lui parve-nir  : la manette n’était pas stable, le disque faible et le son pauvre. Voyant que de nombreuses pièces lui étaient réexpédiées, il avait lui-même retiré de la vente plus de 2 000 spécimens. Cinq cents avaient été (bien heureu-sement) conservés par leurs ache-teurs. On estime actuellement qu’une poupée Edison est un rare trésor. L’invention avait été ainsi annon-cée  : « Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles  », suivie, deux ans plus tard, par  : «  Ces poupées qui parlent se-raient plus divertissantes si l’on pou-vait comprendre ce qu’elles disent. »

Faillite commerciale Edison, qui adorait plus que tout

solutionner des problèmes compli-qués, a dû se résoudre à baisser les bras devant sa figurine non aboutie. Son savoir-faire et sa détermina-tion n’ont guère suffi à satisfaire les lois du marché. Le prix des poupées allaient de 10 dollars (nues) à 20 dol-lars (habillées), ce qui équivaudrait aujourd’hui à 237 et 574 dollars. Edison savait mieux traiter avec la technique qu’avec les règles des pro-duits de consommation. « C’est pour cette raison, affirme une experte en technologie, que ces poupées étaient une idée brillante mais une faillite commerciale. » Cette réalisation avait besoin d’être affinée, mais dans le monde des affaires où time is money, l’attente était inacceptable.

Il faudra justement attendre plu-sieurs années pour que cette poupée (re)trouve sa voix grâce à un fabricant français, Émile Jumeau, qui avait remarqué la création d’Edison au stand des phonographes de l’Expo-sition universelle de Paris de 1889. Il réussira à produire des poupées

parlantes plus perfectionnées. Sui-vront des poupées qui rient, qui pleurent ou même qui... gazouillent. Le Smithsonian Institute, qui cha-peaute les plus grands musées améri-cains, n’a pas voulu laisser l’œuvre de Thomas Edison dans le silence. À sa demande, le Baker National Labora-

tory, en collaboration avec la librairie du Congrès, a restauré la poupée du célèbre inventeur pour lui redonner une bonne et belle voix, capable de gentiment fredonner Twinkle, Twin-kle Little Star. Alors même qu’Edison lui-même l’avait débord qualifiée de « petit monstre »...

La science ludique à son apogée : une poupée-compagne avec laquelle bavarder... Un rêve de petite fille et de technicien que Thomas Edison avait tenté de réaliser en faisant parler ce jouet, qualifié par l’inventeur lui-même de « petit monstre ». Mais non : flop garanti...

de notre correspondante à WASHINGTON, Irène MOSALLI

La poupée d’Edison, une application du phonographe.

Le schéma du mécanisme intérieur.

L’actrice et réalisatrice Rana Salem et son partenaire Guy Chartouni. Capture d’écran du film « The Road »