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Congrès 2008, retour en images Enseignement supérieur et nouveaux diplômes Jeunes : compléter sa formation ailleurs Partenariat : échanger nos expériences Fédération Nationale des Associations de Parents d’Élèves de Conservatoires et écoles de musique, de danse et de théâtre www.fnapec.com REVUE N°53 SEPTEMBRE 2008 Dossier spécial Enseignement initial

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�Congrès 2008, retour en images

�Enseignement supérieur et nouveaux diplômes

�Jeunes : compléter sa formation ailleurs

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REVUE N°53 SEPTEMBRE 2008

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Som

maire-Édito

�L’actualité Fnapec• Congrès 2008 3• Le temps des échanges, ateliers,petit théâtre, communication 6• Retour en images 8

�Musiques d’Ensemble• Dans les coulisses du concours 10

�Enseignement supérieur• Les nouveaux parcours d'enseignement supérieur 12• Les nouveaux diplômes : voyage d'Olympie à Bologne 14

�Dossier enseignement initial 18-32

�Initiatives• Bruits de couloir, le concert des parents 34• L'ergonomie du geste musical 35• Deux concerts mémorables 36• Piano Project : la musique contemporaineà la portée des jeunes pianistes 37

�Portrait• Jean Bauer, l'esprit et la main 38• Arry, musique d'aujourd'hui 39

�Jeunes• Les échanges forment la jeunesse 40• Le modèle finlandais appliqué à la musique 42• Objectif bac, Forum des métiers 43

�Partenaires• L'Itemm, parcours d'un centre de formation original 44• JMF : offrir l'expérience du concert 46• France bénévolat, FFAMA, les Orchestrades 47• Destination Radio classique 48

�Conseil d'administration•Vos représentants, région par région 50

Siège social de la FNAPEC106, rue d’Amsterdam 75009 ParisTél. : 01 42 82 00 19Responsable de la publication :Claire Crézé • Tél. : 02 37 90 72 60Responsables de la rédaction :Muriel Bellier, Muriel MahéCorrectrice : LivineVerdboisContact publicité : Martine MabbouxCréation graphique : PMR/Marc Rouvé-Véronique BulteauImprimerie : Sajic Vieira-Angoulême • Tél. : 05 45 61 28 58Dépôt légal n°2346 - 3e trimestre 2008 ISSN : 0755-1193

Sommaireous revenons, dans ce numéro, sur la mis-sion première de tous les conservatoires : laformation initiale, la formation des ama-teurs. A l’heure où la mutation annoncée du

paysage de l’enseignement artistique spécialisé esttoujours en chantier, il nous a paru important de rap-peler les étapes de ce parcours commun à tous ceux quipoussent un jour la porte d’un conservatoire.

La concertation entre l’Etat et les collectivités territo-riales se poursuit afin de mieux répartir les compéten-ces et les charges entre tous les partenaires de l’ensei-gnement spécialisé. Professionnelset usagers profitent de ce délai pours’inviter dans les débats et faireconnaître leurs attentes et leurspositions. La FNAPEC saisit toutesles occasions pour rappeler que c’estl’avenir de nos enfants qui est enjeu. Les parents ne peuvent tolérerque le flou artistique actuel se pro-longe indéfiniment, permettant tou-tes les interprétations et engageantcertains jeunes dans des parcourshypothétiques. Nous attendons que des décisions poli-tiques soient prises rapidement pour mettre fin à cettesituation.

Nous restons aussi vigilants et attentifs à ce quechaque discipline soit prise en compte avec toutes sesspécificités, ses contraintes, ses exigences, car si l’en-seignement de la musique est relativement bien appré-hendé par les élus, la danse et le théâtre peinent à fairereconnaître leurs caractéristiques propres.

Une collaboration plus étroite entre conservatoires etétablissements scolaires est indispensable, mais nousattendons de l’Education Nationale qu’elle assume tou-tes ses responsabilités en matière d’éducation artis-tique. L’initiation aux Arts est une de ses missions etl’école est le seul lieu où il est possible de toucher tousles enfants sans exception. Cet enseignement ne doitdonc pas être reporté en périphérie du temps scolaire.

Nous devrons aussi, d’ici notre prochain congrès, fina-liser la réforme de nos structures, en chantier depuispresque trois ans.

Voici donc une nouvelle année où les parents devrontêtre présents sur tous les fronts, tant sur le plan desenseignements et de l’éducation artistiques qu’auniveau de notre Fédération.

Claire Crézé, Présidente

FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

La publicité paraît sous la seule responsabilité des annonceurs.La FNAPEC tient à leur exprimer ses vifs remerciements pour leur soutien.

N

Le Bureau de la FNAPEC remercie toutes les personnes qui ontparticipé à la rédaction de ce numéro.

ÉDITO

L’actualitéFNAPEC

n mai fais ce qu'il te plaît estun dicton que nous aimerionstoutes savourer à l'envi.

Pourtant, entre les tournois de foot, lanatation synchronisée, le badminton, leping-pong, le poney, la peinture, le tir-à-l'arc, enfin bref, que sais-je, tout ceflorilège des activités que pratiquent nosbambins, il est difficile de trouver unquelconque répit et de finaliser uncongrès qui statue sur l'enseignementartistique donné à nos chérubins. Et oui,en plus, ils font de la musique, de ladanse et du théâtre.Cela a-t-il suffi à entamer... le moral destroupes ? Que nenni,un emploi du tempsextensible et une n t h o u s i a s m einébranlable ontdonné l'élan néces-saire à quelques irré-ductibles bretonnespour produire la 53eédition du congrèsde la FNAPEC.A l'heure des bilans,voici le retour enimages d'un parcoursde bénévoles, parents d'élèves, congres-sistes, artistes," investis sous le signedes muses" qui se sont réunis les 16, 17,18 mai 2008 à Vannes.

Trois jours sur le pontAprès trente ans de loyaux services ausein de son association, plus d'une quin-zaine de congrès à son actif (en tantqu'auditrice) Nicole Brière, présidente del'Apec de Vannes, avait envie d'accueillirà son tour la Fédération dans le golfe duMorbihan.Elle s'est donc pliée à l'exercice completet tonique d'organiser trois jours decongrès dans un contexte de préparationmarqué par l'enjeu des élections et despolitiques municipales : une autre

manière d'appréhender la territoriali-té. Je retiendrai pour ma part saforce de conviction (voire son achar-nement !) à convaincre, entraînerdans la danse un maximum de parte-naires pour faire de cet événementun thème majeur dans l'actualitévénète.Ceux qui ont déjà organisé ce genre derassemblement connaissent la part d'in-vestissement, de disponibilité nécessai-res pour mener à terme un tel projet.L'équipe associative de Vannes et tousles partenaires techniques et institution-nels ont offert un grand moment de

générosité, allié à un soucid'efficacité permanent.

De la musique avanttoute choseEn herbe et confirmés, lesmusiciens, danseurs deVannes, Pontivy, Sarzeauont effectué un véritablecharivari musical lors ducongrès de la Fnapec. Lesprofesseurs, petits et grandsinterprètes ont ainsi investile Palais des Arts Anne de

Bretagne dès 17 h le vendredi 16 maijusqu'au samedi minuit. Ils ont apportéune brassée de notes sur des thèmesvariés, en empruntant les chemins de lamusique traditionnelle, du jazz, variantles époques et les sty-les. Ces aubades musi-cales se sont poursui-vies le samedi. Mentionspéciale à tous les artis-tes : ils ont apporté leursoutien à la missionpremière de laFédération : faire etencourager la pratiquemusicale, chorégra-phique et théâtrale.

Entrée dans la territorialitéLe thème posé par la Fédération pour ce53e congrès national "parents d'élèves demusique, danse, théâtre dans la territo-rialité" éclaire le programme d'actionengagé par l'Union régionale Bretagnepour réunir les associations bretonnes...et être ainsi le fer de lance de tout unchacun. En effet, il s'agit de réinvestirun champ d'action sur lequel nous som-mes, de fait, plutôt présents, nous lesusagers et, paradoxalement, assezabsents lors des débats, des réunions.Mme Guillou-Moinard, Vice-Présidente duconseil général du Morbihan, nous a faitl'honneur d'introduire le congrès. Aprèsavoir remercié les organisateurs d'avoirchoisi le Morbihan pour celui-ci, laconseillère a souligné son attachement àl’accès pour tous à l’enseignement de lamusique : " Cela requiert du travail, de laconcentration et de la persévérance mais

Congrès 2008

E

4 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

Une année sur deux, le congrès de la FNAPECse déroule en Province. Cette année, cap sur laBretagne.

Un congrès chez les Vénètes

Photoscongrès:PascalBarbier,ThiMinhHoang

Pochette réalisée par Anaïs Renard, STT artsappliqués, et Frédérique Ollivier, professeur artsappliqués, Lycée Bréquigny, Rennes.

Duo Bombarde,cornemuse,bagadig.

Le quatuor Tercea a proposé unconcert de toute beauté le jour de

l’ouverture du congrès.

L’actualitéFNAPEC

on en retire beaucoup de joie" posanten ces termes la politique culturellechoisie : "Dans le département duMorbihan, notre schéma des enseigne-ments artistiques a été voté. Nousfavorisons les écoles de musique inter-communales pour que tous les enfantsaient un accès à l’enseignement musi-cal, à des conditions financières et deproximité acceptables et sommesattentifs à ce que tout le territoire dudépartement soit couvert par des offresd’enseignement de qualité".

Une vague de ressourcesC'est ainsi que nous avons pu poursuivreen donnant une vue d'ensemble sur laBretagne. Lorsqu'un congrès se dérouleen Province, c'est l'occasion de mettreen valeur la dynamique de sa région.Ainsi M. Baumgartner, directeur duCRR, conservatoire à rayonnementrégional de Rennes, a attiré l'attentionsur le réseau tissé entre les CRD,conservatoires à rayonnement départe-mental, se faisant le garant de l'ouver-ture et de la mutualisation des moyenspour mieux atteindre la population. Lamusique traditionnelle bretonne est unincontournable dans notre région. Elletouche toutes les catégories socio-pro-fessionnelles. En tout cas, LaurentBigot, professeur ressources au CRD deBrest, en confrontant son parcours, lesmodalités d'enseignements reçus - etde réception de la musique - dans deuxenceintes territoriales, en l'occurrencel'Ile de France et la Bretagne, a parfai-tement traduit les bienfaits d'un retour

aux sources, expri-mant ainsi tous lespossibles d'un autreapprentissage.Sabine Morvézen apoursuivi en don-nant une vue d'en-

semble de toutes les missions de l'asso-ciation "Musiques et Danses enBretagne" (transformée depuis le 1er

juin en EPCI).

Confronté à la mise en place du par-cours du professionnel, M. Seyvos,responsable des enseignements artis-tiques à la région Ile de France, s'étaitjoint à nous pouréchanger sur cethème.Malgré la richessede ces témoigna-ges, la place de l'a-mateur qui consti-tue quand même lamajeure partie de lapopulation, commecelle du futur pro-fessionnel, peutlaisser place à denombreuses inter-rogations sur lesconditions d'ensei-gnements qui leursont données. Quid

de la vétusté de certains locaux, desprix des cours qui sont loin d'être tousharmonisés, des choix autres de parentspour des cours à la carte dans d'autresstructures d'enseignement ?Affaire à suivre donc, à l'heure où lesresponsables des établissements pré-sentent aux parents d'élèves leurs pro-jets pédagogiques en cohérence avec lamise en place des schémas départe-mentaux.

Parents dans la territo-rialité ? A vous de vousinviter dans les réunionset les commissions.Comme Mme Guillou-Moinard l'a soulignédans sa conclusion"l'Education nationalene fera pas tout.Parents, professeurs,vous êtes condamnés àêtre partenaires desélus locaux pour défen-

dre l'enseignement de la musique, unmédium partagé par tous, une école deconcentration, de maîtrise de soi, detravail régulier..."

5FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

Introduction du congrès par Mme Guillou-Moinard (au centre)

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Séance plénière

Atelier Avenir

6 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008

L’actualitéFNAPEC

)

Congrès 2008Un congrès chez les Vénètes

Le temps des échangesPortes ouvertes aux échanges, le"Nocturne" des congressistes a fait appelaux témoignages de nos adhérents pourpermettre un partage d'expériences :c'est ainsi avec enthousiasme que lethème des échanges a été évoqué par laRoche sur Yon et que l'organisation d'unejournée portes ouvertes au CRR de

Marseille a été décrite par les représen-tantes de la région Paca. Des contribu-tions sous forme de posters, affichages parMontpellier, l'Ile de France, Vannes, ontsoutenu cette initiative, à développer.Dans cette veine, des exposants luthiers,partenaires, Cité de la musique, ont pro-posé des stands à l'étage du Palais desArts qui n'ont pas eu tout l'écho souhai-té, malgré une communication importan-te mais la multiplication des offres cejour-là sur Vannes était dense...

Cinq ateliers ont été proposés auxcongressistes le samedi matin pourdébattre de questions internes : évolu-tion des statuts, de la cotisation, rôledes unions régionales, maisaussi pour clarifier les outilset services que la Fédérationmet au service de ses adhé-rents. Pour promouvoir la

Fédération de parentsd'élèves, rien de mieuxque d'en connaître lesvaleurs et les partenaires,avec une entrée vers laformation du bénévole.Différents intervenantsavaient accepté de jouerle jeu de rapporteur, élé-ment extérieur à notre fédération,impliquant de fait des restitutions etdes approches très différentes.L'enseignement spécialisé supérieur

est resté au centre des interrogationsavec un atelier spécifique (cf rubriqueenseignement supérieur). Enfin une autreproposition était apportée par une pro-fessionnelle en théâtre : l'expressionn'est-elle pas au centre des enjeux decette décennie ? la réussite ne se joue-t-elle pas aussi sur sa capacité de com-munication ? En tout cas, c'est une assu-rance risque à entretenir et à tester...(cf ci-contre).

Tout ceci en une matinée : c'était tropcourt. Des ateliers d'une heure trentepermettront d'aller plus loin dans lesproblématiques. Vivement 2009 !

CroisièrePour tout dire, nous n'avons pas beau-coup vu la mer, enfin nous les membresdu CA, accaparés par notre premierconseil d'administration. Sans comptersur nos deux membres désignés à lacommission des votes, M. Benesse deDax et Gourvès, du Havre, qui ontrecompté patiemment les bulletins enfond de cale.En revanche, ce fut pour les autrescongressistes qui représentaient unpanel de régions françaises, une jolieescapade finale pour découvrir le golfedu Morbihan.Mention spéciale au commandant debord pour ses escales restauration... cequi s'appelle faire face à toutes les situa-tions et pour la météo exceptionnellequi a dessiné les contours d'un paysagemoitié radieux, moitié pluvieux.Pour ce retour à quai, je souhaite remer-cier Isabelle Happedday pour son enga-gement et celui de son mari dans levoyage au long cours qu'elle a effectuéavec la FNAPEC.Bienvenue à la cité malouine, puisquel'Apec de Saint-Malo vient de rejoindrela Fédération, et à la toute dernière, néeau cours du bouclage de ce numéro,l'Apec du Penthièvre, Lamballe en Côtesd'Armor.•

Merci à la région Bretagne, au ConseilGénéral du Morbihan, à la ville de Vanneset à tous les acteurs de ce congrès.

Muriel Bellier

Atelier “Les outils de la FNAPEC”

Croisière sur le golfe du Morbihan

L’actualitéFNAPEC

7FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

L’atelier « petit théâtre : avant-scène, formation communication »

60 minutes sous le signe de l’expression

« Cette approche doit mobiliser les participants dans leurlimite, soulever des questions sans inquiéter, sinon pourrévéler les « possibles » de chacun face au regard desautres et ceci de façon ludique », Rozenn Fournier.

et atelier, destiné à fairedécouvrir le champ d’actionde l’expression, a été organisé

de telle manière que l’ensemble desparticipants se trouve alternativementen situation de ressenti et de découver-te. Individuellement et collectivement,chacun s’est trouvé confronté à des pra-tiques permettant de se situer dans undomaine basique et cependant ignoré…Rozenn a affirmé la dimension orga-nique et corporelle de l’expression enproposant une approche très concrètede la démarche. Ce travail d’accompa-gnement visant à améliorer les perfor-mances de l’individu s’inspire des parti-tions de Georges Aperghis, compositeurgrec, créateur de « l’atelier théâtre etmusique ». Un programme d’une heure,finement conçu par Rozenn Fournier,modulé et personnalisé, a favorisé uneprise de conscience de l’écoute, de lamanière de communiquer, de la capaci-té à gérer les émotions.

Sous le signe d’échangesétrangesEn cercle, bien campés sur nos piedsnus, déshabillés de nos bijoux, montreset accessoires divers, il nous faut d’a-bord mener une réflexion sur l’inspira-tion consciente. Concentration etretour sur soi pour un savoir-faire abdo-minal, nous libérons ensuite notreénergie par une expiration forcéeaccompagnée de vigoureux élans dubras. A l’évidence, l’exercice n’est passimple !

Debout ou au sol, nous enchaînons parla découverte de notre musculature,objet d’un message sous-jacent :débusquer les conflits organiques quilimitent l’expression efficiente.Rompue à l’animation de cette forma-tion, Rozenn nous fait réellement pren-dre conscience de notre enveloppe cor-porelle au moyen d’exercices simples etaccessibles.

De la respiration à l’élocutionD’une façon très interactive, les partici-pants découvrent les pistes judicieuse-

ment rassemblées ayant pour objectif unemeilleure efficacité de communication.Cela ressemble à une caricature, mais ils’agit en réalité de porter un regard nou-veau sur l’alphabet, autre approche quipermettra à chacun, quelles que soientses aptitudes, de se révéler. Voyelles lon-gues, arrondies, chaudes, consonnes per-cutantes, sifflées, roulées, chuchotées,toutes les lettres font l’objet d’un travailvocal mettant en scène les joues, les lèv-res, la langue, les dents dans un épous-touflant album de grimaces !

Le geste, la voix, le texteA l’issue de ce parcours bien physique,cette forme de travail aboutit au mes-sage pertinent recherché par Rozenn :un enchaînementde gestes rythmés,presque scéniques,superposés à desc o m p o s a n t e svocales. Chacundes participants adû se soumettre àla répétitiond’une phrase cons-truite en fonctionde sa résonance,abstraction faitede son sens…Murmurés, hurlés, chantés, déclinésdans les aigus et les graves, ces petitstextes - du genre « ton thé t’a-t-il ôtéta toux » - codifiés selon l’imaginationde chacun ont mis en évidence la maî-trise à acquérir dans un inventaire illi-mité de sonorités. En conclusion, quelque soit le texte, seule la voix est lesupport de l’expression… Cet outil pré-cieux prend ainsi toute sa dimension.

Les participants ont vécu cette expé-rience - trop courte - avec un grandintérêt. Une rencontre conviviale trèsprofessionnelle nous a fait appréhenderdes situations de terrain. Croiser apti-tudes du groupe et compétences deRozenn Fournier a été le but de cet ate-lier qu’il ne fallait pas manquer !•

Martine Desvergnes.

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8 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

Congrès 2008En images…

L’actualitéFNAPEC

Mention spéciale pour les huîtres et lachoucroute de la mer

Cercle de Vannes

Accueil

La chorale

Bienvenue à Vannes

Quatuor de cuivresPremiers échangesau Nocturne

Conseiller

Quelques pas de danse, animationpar le cercle de Vannes

J’aime la galette !Le parcours des exposants

Le petit ensemble

Réception

Tableau chorégraphique

L’actualitéFNAPEC

9FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

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Dîner enchanté au son des harpes

Exposer sa passion

Ensemble de flûtes De nombreux stands

En place pour le buffet

Ensemble de violoncelles

Francoise Marchyllie et JeanGuerard (Mutuelle des

Musiciens)

En route pour les ateliers

Representants Sacem et Cite de la musique

ans un monde idéal, la prépara-tion de la prochaine édition deMusiques d’Ensemble se met-

trait en route dès la fin de l’édition del’année en cours. Les différentes étapesde l’organisation sont identifiées, il suf-firait donc d’effectuer un compte àrebours précis pour que tout s’orchestreparfaitement. Pas toujours aussi simplequ’il n’y paraît !

Fixer la dateLa première étape, celle qui conditionnetout ce qui va suivre, c’est la détermina-tion de la date du concours. Chaqueannée, le directeur du CRR de Parisinscrit notre concours dans sa program-mation, en fonction des disponibilités del’auditorium. Pas de chance en 2008, ladate proposée est celle retenue pournotre congrès de Vannes. Alors, en cetteveille du 14 juillet, imaginez XavierDelette et Claire Crézé au téléphone,chacun avec un calendrier sous les yeux,essayant de trouver le créneau idéal(auditorium à disposition dès la soiréedu vendredi pour les premières répéti-tions, ainsi que le samedi et le diman-che) et libre (l’auditorium du CRR, mer-veilleuse salle de 400 places, est un lieutrès demandé). Ajoutez des élections quise profilent au mois de mars 2008, sansque la date en soit connue, les vacancesscolaires étalées sur 4 semaines en hiveret au printemps, et vous avez un aperçude la complexité du problème.

Finalement Xavier Delette repère unedate possible : ce sera les 28, 29 et 30mars. Ouf !Fin du premier acte, la présidente peutpartir en vacances l’esprit tranquille…

Organiser la manifestationLe tourbillon de la rentrée des conserva-toires passé, il faut maintenant entrerdans le vif du sujet, l’organisationmatérielle.Le dépliant d’inscription est revu dans ledétail. Il s’agit non seulement de l’actua-liser avec les dates du concours, maisaussi d’effectuer une relecture soignéeafin d’apporter modifications ou préci-sions éventuelles, de choisir la couleur,puis de travailler avec l’imprimeur pourdisposer du document dans les meilleursdélais.Ce dépliant, il faut ensuite le diffuser leplus largement possible. Aussi pour cetteédition 2008, en plus de l’envoi habituelaux directeurs des CNSM, CRR et CRD, unenvoi nominatif est fait à tous les pro-fesseurs de musique de chambre ou demusique d’ensemble des CNSM et CRR.En même temps, il faut composer le jury.Une grande chaîne se met en place pourcontacter d’éminents professionnels quiacceptent tous volontiers de participer,mais doivent parfois y renoncer, n’étantpas libres à la date prévue. Imaginez lebonheur de la présidente lorsque MarielleNordmann, qui n’avait pu se libérer pourMusiques d’Ensemble 2007, accepte d’être

présidente du jury de l’édition2008 !

Chercher … et trou-ver des mécènesAutre recherche indispensa-ble, celle de mécènes quiattribueront une bourse auxlauréats. Un dossier de pré-sentation est élaboré, repre-nant l’historique de la mani-festation, la liste des

lauréats, dont certains sont aujourd’huicélèbres, la présentation de la FNAPEC,dossier diffusé largement à nos fidèlespartenaires ainsi qu’à de nombreuxprospects. Très vite, la Matmut et laMaison Selmer nous apportent leur fidè-le soutien, au Ministère de la Jeunesseet des Sports, la demande de subventionest toujours en cours d’instructionlorsque le concours a lieu comme tousles ans, mais ce Ministère nous a tou-jours accordé son soutien jusque là, croi-sons les doigts... La Spedidam déclinenotre demande ainsi que l’Adami, alorsque la Sacem s’est retirée il y a deux ans.Pas de nouveaux mécènes cette année,mais quelques contacts intéressés qu’ilconviendra de consolider pour l’édition2009. L’association « 5 à 7 musicald’Arradon » remet en jeu une bourse de1 000 € attribuée en 2006 à un Trio quin’a jamais pu honorer ses engagements àson égard. La FNAPEC attribuera aussiune bourse pour porter à 5 le nombre derécompenses attribuées.Gagner une bourse, c’est bien, mais noussavons combien il est important pour cesjeunes ensembles de jouer en publicpour se faire connaître. C’est pourquoinous nous efforçons d’accueillir auxauditions des organisateurs de concertsou de festivals. Gaëlle Le Gallic est régu-lièrement présente dans l’auditorium etconvie des ensembles à participer à sonémission « Dans la cour des grands » surFrance Musique. Les responsables desfestivals « Jeunes talents » à Paris,« Mozaria » à Pamiers et « 5 à 7 musicald’Arradon » nous promettent d’être pré-sents pour inviter quelques ensembles. Al’occasion de cette édition, nous avonspris de nombreux contacts qui, n’en dou-tons pas, se déplaceront l’an prochainpour assister aux auditions.

Communiquer !Une simple conversation avec son voisinde table lors d’un déjeuner du congrès de

10 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008

Musiquesd’ensemble

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Musiques d’ensemble 2008

Quand les membres du Trio Spiritus sont arrivés àl’auditorium du CRR le vendredi 28 mars à 17h30pour une courte répétition, c’était, en quelquesorte, le « début de la fin » pour les organisateursde la manifestation !

Dans les coulisses du concours…

D

LE JURY17 ensembles de 2 à 5 musiciens se sont présentésdevant le jury composé de :Marielle NORDMANN, Présidente (Harpiste, concertisteinternationale), Mitsou CARRÉ (Journaliste à RadioClassique), Michel BIENAIMÉ (Clarinettiste, directeur duConservatoire de Chartres), Frédéric LAINÉ (Altiste, pro-fesseur de musique de chambre), Pascal PROUST(Corniste, compositeur, professeur au CRR de Paris)

11FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

l’UNDC peut déboucher sur un partenariatavec Radio Classique ! Car c’est ainsi queClaire Crézé et Frédéric Olivennes ont faitconnaissance et se sont accordés sur lanécessité de mettre en place une commu-nication à grande échelle. Le comité depilotage de Musiques d’Ensemble et ladirection de Radio Classique se sontdonc rencontrés pour en élaborer lesmodalités : un spot de 20 secondes dif-fusé sur les ondes pour annoncer leconcours, Mitsou Carré parmi les membresdu jury, suivi de l’actualité d’un ensem-ble au cours de l’année, lien entre nossites… C’est là aussi qu’a germée l’idéed’un concert des lauréats juste après l’an-nonce des résultats ! Une bonne idée,mais un défi de plus à relever.Ne restait plus qu’à organiser l’inten-dance : invitations, programmes, repas,cocktail, pauses café, hébergement desorganisateurs et des membres du jury,gestion des salles de répétition, dumatériel mis à disposition des candidats.

Sans oublier la communication avec lesensembles, l’organisation des répéti-tions et du passage des auditions… Dequoi occuper sérieusement toute l’équi-pe organisatrice jusqu’au jour J !

Enfin le concoursVendredi 28 mars 17h00 au CRR de Paris,tout était en place. Bien sûr, il a encorefallu donner un coup de main à Kamalpour ranger la scène de l’auditoriumlibérée par l’Harmonie du CRR quelquesminutes plus tôt, ne pas oublier de fairesigner les feuilles de présence de laSpedidam à tous les ensembles, monterdes cafés, descendre des bouteillesd’eau, déplacer pianos, pupitres, chai-ses et percussions, conseiller les ensem-bles sur leur façon d’entrer en scène oude se placer, les convaincre de rendrevisite à la Mutuelle des Musiciens, pré-sente pour les informer, et au kinésithé-rapeute, pour comprendre comment uti-liser mieux leur corps dans le rapport à

leur instrument, accueillir les membresdu jury, les personnes chargées desenregistrements, les visiteurs, le quatuorEllipsos, lauréat 2007, venu assurer leconcert pendant la délibération du jury,ne pas oublier de remercier tout lemonde… Nous avons même pu écouterun peu de musique !Alors, ces trois jours, nous ne les avonspas vus passer. Vous savez, un peucomme lorsque vous passez des heures àpréparer un bon repas que vos convivesfont disparaître en quelques minutes. Ala fin, vous êtes exténués, mais tout lemonde est content, cela vous donneenvie de recommencer.Rendez-vous donc pour Musiquesd’Ensemble 2009 les 3, 4 et 5 avril, auCRR de Paris. D’ailleurs nous avons déjàposé les premiers jalons de cette nouvel-le édition, alors, si cela vous tente,rejoignez-nous pour partager les angois-ses et les joies des organisateurs…•

Claire Crézé

Les lauréats 2008

• TRIO OPALE - Bourse MATMUT - 5 000 €

Alexandra JOUANNIÉ, violon, Sarah JACOB,violoncelle, Julien LE PAPE, piano• TRIO OPALE - Hors concours, Bourse du 5 à7 musical d’Arradon - 1 000 €

• DUO DEL VALLE - Bourse duMinistère de la Santé, de laJeunesse et des Sports - 4 500 €

Victor DEL VALLE, piano,Luis DEL VALLE, piano

• LAME VOCALE - Bourse “Coup decœur” FNAPEC - 1 000 €

Léa SARFATI, soprano lyrique,Illya AMAR, vibraphone, marimba

• TRIO SPIRITUSBourse FNAPEC - 1 500 €

Yoann COUIX, flûte,Sonia LAZIZ, alto,Clara IZAMBERT, harpe

• DUO KALYPSO - BourseSelmer Paris - 2 000 €

Miha ROGINA, saxophones,Sae LEE, piano

Musiquesd’ensemble

es textes relatifs à ces ques-tions étant particulièrementabondants, un bref rappel s’est

avéré nécessaire au sujet de la décentra-lisation, notamment de la loi du 13 août2004 sur les libertés et les responsabili-tés locales, au sujet des lois de moderni-sation sociale, de la mise en place dusystème LMD au plan européen et surl’arrêté de classement des établisse-ments d’enseignement artistique, l’ex-haustivité n’étant pas envisageabledevant une telle débauche de directivesnouvelles.

Les CEPI suspendus…Il est très clair que l’arrivée puis lasuspension du CEPI (devant aboutir auDNOP), dans un contexte deDEM/DEC/DET et de cycles spécialisésmal définis faute d’homogénéité sur leterritoire, jettent le trouble dans l’espritdes élèves et de leur famille, pour peuque celui-ci ne soit pas entretenu dansdes établissements mal structurés.Les diverses questions évoquées danscet atelier ont donc amené à rappelerqu’aujourd’hui, face aux textes législa-tifs inapplicables, le CEPI est suspenduet que c’est le DEM qui fait encore réfé-

rence ; rappeler aussi qu’ilne semble pas raisonnablede maintenir les élèvesentrés en CEPI dans un cycledont on ne connaît ni lescontenus, ni la forme, ni lesmodalités à venir, pas plusque de dire à ces derniersqu’ils gardent le bénéfice decette entrée (en CEPI) sansprésager des décisions ulté-rieures des conseils régio-naux, tutelles qui ont ouauront des prérogatives entermes de validation et d’or-ganisation de ce cycle.Rappeler enfin qu’il estindispensable que les éta-blissements d’enseignementartistique communiquent surces questions (plaquettesd’information, structurationdes cursus…) afin de dissi-per tout malentendu sur lesresponsabilités des uns et des autres.

CHAM et nouveau rythmescolaireLa question du devenir des CHAM est enpartie liée à la nouvelle organisation du

rythme scolaire annoncéepar le gouvernementmais sans autre préci-sion, ce qui laisse per-plexe à un mois descongés d’été et en plei-ne période d’organisa-tion des emplois dutemps prochains… On apu noter à ce sujet, s’ilen était besoin, la gran-de disparité des cursusCHAM, des sections TMDet des différents emploisdu temps aménagés, surle plan national.Quelques mots ont étédits sur la diversificationdes parcours profession-nels structurés autourdes trois grands axes :

métiers de l’interprétation/métiers destechniques du son, de la lutherie, de lalumière, des spectacles/métiers dumanagement culturel.

De nouveaux pôles supérieursEnfin, le sujet relatif à la mise en placede pôles d’enseignement supérieursconventionnés avec l’université et leslieux de diffusion, ainsi que leurs moda-lités (création d’EPCC, dossier de classe-ment et d’habilitation) a été esquissé enréférence aux expériences du CRR deBoulogne/CRR de Paris-Sorbonne et duCRR de Rouen-Université.Bref, un temps trop court pour des sujetsnécessitant beaucoup de témoignages,de réflexions et d’interrogations (placedu CNFPT dans ce système LMD, structu-ration des établissements, rôle desconseils d’établissement, des conseilspédagogiques, des réseaux d’établisse-ments, rapport entre métier et emploi,reconnaissance des nouveaux diplômesdans le champ professionnel…).

Philippe TailleuxDirecteur des études – CRR de Rouen

12 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

Les nouveaux parcours d’enseignement supérieur

Encore beaucoup de questions…

CHAM, CEPI, DNSPM/Licence d’artiste interprète :les parents s’interrogent. Les ateliers du congrèsconsacrés aux nouveaux parcours d’enseignementsupérieur ont permis de faire le point.

L

Enseignem

entsupérieur

Réorganisation au Ministère de la culture :ce qui change pour nousConséquence de la Révision générale des politiques publiques(RGPP), l’actuelle Direction de la musique, de la danse, duthéâtre et des spectacles (DMDTS) sera prochainement inté-grée dans une Direction générale de la création et de laDiffusion. Cette direction générale regroupera les arts plas-tiques, la musique, la danse, le théâtre et les spectacles. Ellesera responsable du soutien à la création et de l’animationdes différents réseaux de diffusion sur l’ensemble du territoi-re. La responsabilité de cette direction générale a été confiéele 7 mai dernier à Georges-François Hirsch, jusqu’alors direc-teur de l’Orchestre de Paris. A charge pour lui de présenter sespropositions d’organisation de la nouvelle structure.L’enseignement spécialisé continuera d’être assumé par cettemême direction, mais le secrétariat général se voit confier lepilotage et la coordination de l’éducation artistique et cultu-relle et des enseignements. A la tête cette structure :Guillaume Boudy, directeur depuis 2005 de la Cité desSciences.A noter également, la création d’une nouvelle direction dudéveloppement des médias et de l’économie culturelle, encharge des industries culturelles.

Petit lexique à l’usage des parentsCA : Certificat d’Aptitude

CHAM : Classes à Horaires Aménagés Musique, Danse ou

Théâtre

CEPI : Cycle d’Enseignement Professionnel Initial

CNFPT : Centre National de la Fonction Publique Territoriale

DE : Diplôme d’Etat

DEM : Diplôme d’Etudes Musicales

DEC/DET : Diplôme d’Etudes Chorégraphiques/Théâtrales

DNOP : Diplôme National d’Orientation Professionnelle

DNSPM : Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien

DUMI : Diplôme Universitaire de Musicien Intervenant

EPCC : Etablissement public de Coopération Culturelle

LMD : Licence-Master-Doctorat appelé aussi système 3-5-8

PRDFP : Plan Régional de Développement des Formations

Professionnelles

TMD : Technicien Musique et Danse (bac TMD)

14 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

’aurais pu intituler cette communication : « Pourquoifaire simple quand on peut faire compliqué ? » ouencore : « Petit traité de paléontologie institution-

nelle sur l’étude des strates de sédimentation et de calcifica-tion successives des diplômes attestant des compétencesacquises au cours de la formation des artistes en vue d’uneprofessionnalisation »…mais j’ai finalement choisi de vousproposer un rapide « voyage d’Olympie à Bologne », dans unedémarche moins iconoclaste et politiquement plus correcte, euégard aux propos tenus par nos éminents interlocuteurs toutau long de cette journée.

Pourquoi cette trajectoire de la Grèce à l’Italie ?D’abord parce qu’il faut avoir la résistance d’un marathonienpour courir ces parcours de formation et la faconde des italiensalliée à leur vitesse d’élocution pour expliquer tout cela en sipeu de temps, sans parler des épreuves de la filière culturellede la Fonction publique Territoriale qui constituent une disci-pline à part entière, un peu semblable au biathlon.Ensuite parce que ce voyage nous amène d’une conceptionolympique de la pratique artistique jusqu’au renouveau initiépar la déclaration de Bologne.Pendant des décennies, deux siècles même, pour dire les cho-ses franchement, l’idée du diplôme s’est apparentée à la cour-se à la médaille, l’essentiel n’étant pas seulement de partici-per, mais surtout de gagner, d’être le meilleur.Terrible dérive, me direz-vous, qui a souvent conduit à stigma-tiser tous les autres, car le superlatif a ceci de fatal qu’il relè-gue les candidats malchanceux au rang de frustrés, mauvais,ratés, voire dépressifs à vie tout en instaurant un mode d’éva-luation de l’art pour le moins discutable…

Le poids de l’histoireDifficile d’effacer ce poids de l’histoire jusqu’au constat sui-vant : tous les diplômes se sont construits de façon sédimen-taire, non homogène, par superposition de couches successi-ves non reliées entre elles laissant apparaître, entre autres, lesfailles suivantes : les diplômes d’enseignants (DE, CA) sontnationaux, le DUMI est universitaire mais non national, lesdiplômes des CNSM sont des diplômes d’établissement nonreliés au système LMD.Et les médailles d’or cohabitent encore joyeusement, trenteans exactement après le 1er Schéma d’orientation pédagogique,avec des UV dominantes de DEM ou avec des prix de toutessortes allant du perfectionnement à l’excellence, sans parlerdes curiosités locales que nous passerons sous silence…Ah ! J’oubliais, pour voyager d’Olympie à Bologne, il faut maî-triser la langue des sigles, sinon point de salut : DE, CA, DUMI,CFMI, CEFEDEM, ENM, CNR, CRR, CRC, CRD, CNSM, DMDTS, UFR,UE, ECTS, LMD, 3-5-8 si vous préférez les chiffres, CEPI, DEM,DEC, EAT, DFE, DNOP, DNSPM… bref, un glossaire digne desmeilleurs guides Berlitz.

Des diplômes nouvellement redéfinisAlors, face à cette situation en forme d’impasse, plusieursobjectifs :• construire un schéma confortant (sans la développer) l’offreconduisant à des diplômes pleinement reconnus ;• faire des propositions cohérentes d’enseignement supérieurprofessionnel ;• répartir l’offre sur le territoire ;• l’attacher au système Licence-Master-Doctorat ;• faciliter l’ancrage des parcours de formation dans la réalitéprofessionnelle.

Les nouveaux diplômesVoyage d’Olympie à Bologne

Les multiples textes publiés depuis 2004 visent àclarifier le maquis des diplômes de l’enseignementspécialisé. Avantages et risques des nouvellesdispositions.

J

A l’occasion du salon Musicora, qui s’est

tenu du 4 au 6 avril 2008, la DMDTS

avait convié l’ensemble des directeurs

pour faire le point sur l’avancée des

réformes de l’enseignement spécialisé.

La présidente de la FNAPEC était égale-

ment invitée.

Rapidement le ministère a annoncé que

la mise en place du CEPI était suspendue

et qu’une nouvelle concertation était en

cours entre l’Etat, les régions et les

autres collectivités territoriales sur le

financement de ce cycle. En conséquen-

ce, à la prochaine rentrée, les élèves

réintégreront un cycle spécialisé préfigu-

rant le CEPI, et conduisant toujours au

DEM, DEC, DET. Seules les régions

Poitou-Charentes et Nord-Pas de Calais,

qui ont inscrit le CEPI dans leur PRDFP,

pourront présenter leurs élèves au DNOP.

Cette prise de position a toutefois sur-

pris, de nombreux directeurs ayant tra-

vaillé à la mise en place du CEPI.

Le nouveau schéma national d’orienta-

tion pédagogique musique a également

été rendu public, après quatre ans de

concertation aboutissant à un large

consensus sur les réformes proposées.

Principale innovation : le renforcement

et l’élargissement des missions de forma-

tion pour les pratiques collectives et la

notion de pôles ressources pour les pra-

tiques amateurs.

Cette réunion aura été l’occasion pour la

FNAPEC de réaffirmer sa position sur les

réformes en cours, position qu’elle a for-

malisée dans une fiche téléchargeable

sur son site.

Enseignem

entsupérieur

Journée d’information des directeurs de conservatoire à Musicora

15FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

La vocation des ces nouveaux diplômes, on devrait dire : de cesdiplômes nouvellement redéfinis, est de préparer aux métiers du son,de la culture, d’artiste interprète, de compositeur arrangeur et dechef d’ensembles. Adieu donc les jeux olympiques et les médailles dumeilleur de sa classe, de son quartier, de sa ville, de son pays, bon-jour les jeux collectifs et transversaux où les projets pédagogiquesdes entités partenaires (établissements d’enseignement, lieux de dif-fusion, de production…) mobilisent la complémentarité des savoirset des compétences. Pendant ce voyage, des turbulences, des cou-rants ascendants ou des vents violents (crise de l’intermittence, loisde décentralisation, de modernisation sociale, des libertés et respon-sabilités locales, de la formation tout au long de la vie, le décret declassement des établissements…) auront contraint les différentspilotes à refaire le cap.

Quand l’or devient diplômeRésultat, que n’aurait pas renié Nicolas Flamel en utilisant la pierrephilosophale du Ministère de la Culture en sens inverse, puisque l’ordevient diplôme :• le cycle spécialisé s’efface au profit du CEPI• le DEM devient DNOP• le DNOP devient un pré-requis à l’entrée en DNSPM/Licence• les disciplines deviennent Unités d’Enseignement• les UV sont chiffrées en ECTS• les diplômes deviennent supérieurs et professionnels• la mobilité européenne est possible• les passerelles sont plus lisibles• les cycles de formation initiale et supérieure plus clairement arti-culés, sur le papier.Les étudiants musiciens, danseurs, comédiens exultent et les établis-sements rayonnent, chacun à hauteur de ses facultés.Au regard de ce qui peut constituer un réel progrès, il est à souhaiterque les étudiants restent au centre de toutes ces préoccupations et

que ces orientations ne s’éga-rent pas dans une immenseusine à gaz, politiquement etbudgétairement explosive.La pratique artistique est sou-vent une passion qui a besoind’être accompagnée, guidée,entretenue, prise en considéra-tion et reconnue à sa justevaleur, dans toutes les accep-tions du terme ; le diplômen’est qu’une étape, certesimportante, mais qui ne doitpas se substituer au contenu,aux choix de vie et de société.C’est à ce titre qu’il nous paraîtvital et essentiel d’accompa-gner ces mutations, en restantnéanmoins vigilants aux moda-lités d’application de ces idéeset de ces textes, aux dérivespossibles de ces stratégies deformation, et à l’adéquation deces cursus aux réalités artis-tiques et professionnelles.•

Philippe TAILLEUXDirecteur des études – CRR de Rouen

Rapport sur la décentralisationdes enseignements artistiquesLe rapport de Catherine Morin-Desailly est paru

jeudi 17 juillet 2008. La sénatrice était chargée

d’étudier les conséquences des lois de décentrali-

sation de 2004 pour l’enseignement artistique et

de trouver des solutions pour sortir du blocage sur

la réforme du cycle spécialisé.

Le rapport présente un panorama instructif de

l’enseignement artistique et les préconisations

formulées sont pour une grande part, proches des

attentes de la FNAPEC. Mme Morin-Desailly, qui

souhaite vivement que les politiques s’appro-

prient le sujet de l’enseignement artistique, pré-

conise une mise en oeuvre de la réforme à la ren-

trée 2009, au plus tôt. Selon elle, si la Loi de

décentralisation doit pouvoir être appliquée en

l’état, à quelques ajustements près, le finance-

ment doit être partagé entre communes, régions

et État.

Nous restons attentifs aux suites données aux

propositions ; mais ce document est en lui même

une référence sur l’enseignement spécialisé que

vous pourrez télécharger sur le site de la FNAPEC.

20-21-22 mars 2009

www.musicora.net

P A R I S • C A R R O U S E L D U L O U V R E

Le rendez-vous de la musique classique

Sur un air de jeunesse...Thèmes & variation :

Enseignem

ent

17FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

Enseignement initialEtat des lieux

L’unité d’enseignement, principe fondateur de l’enseignement public de la musique à la française p. 18

L'enseignement artistique spécialisé, une affaire d'état p. 20

Territoires et conservatoires, maillage géographique et partage des compétences p. 22

Les schémas départementaux de l’enseignement artistique : un état des lieux en mai 2008 p. 23

L’enseignement initial dans les conservatoires : ce que disent les schémas d’orientation pédagogique p. 24

Quel instrument choisir ? Une question qui ne doit pas être prise à la légère p. 28

Quand la musique traditionnelle entre dans les conservatoires p. 29

L’enseignement de la danse en 1er cycle, avec ou sans chaussons ? p. 30

Un projet ambitieux pour le 1er cycle : les ensembles débutants du conservatoire de Nantes p. 32

Un dossier préparé par Muriel Bellier, Claire Crézé,Muriel Mahé, Fanny Reyre-Ménard et Marie-Claude Valette

La Fnapec remercie le Ministère de Culture et de la communication : www.culture.gouv.fret la Médiathèque de la Cité de la Musique : http://mediatheque.cite-musique.fr

• Charte de l'enseignement artistique spécialisé (2001).• Loi relative aux libertés et aux responsabilités locales :chapitre III, articles 101 et 102 de la loi n°2004-809 du 13août 2004.• Articles L214-13 concernant les plans régionaux de déve-loppement des formations, et L216-2 concernant les com-pétences des collectivités locales en matière d'enseignementartistique du Code de l'éducation.• Classement des établissements d'enseignement public dela musique, de la danse et de l'art dramatique :décret n° 2006-1248 du 12 octobre 2006.• Critères de classement des conservatoires : arrêté du 15décembre 2006.• Annexes des arrêtés du 15 décembre 2006 fixant les cri-

tères du classement des établissements d'enseignementpublic de la musique, de la danse et de l'art dramatique etdu 23 février 2007 relatifs à l'organisation du cycle d'ensei-gnement professionnel initial et du diplôme d'orientationprofessionnel de musique, de danse et d'art dramatique(Bulletin officiel du ministère de la Culture et de laCommunication, Hors série n° 2).• Schéma d’orientation pédagogique de l’enseignement de ladanse – Mars 2004• Schéma d’orientation pédagogique et d’organisation del’enseignement du théâtre – Juillet 2005• Schéma national d’orientation pédagogique de l’enseigne-ment initial de la musique et dispositions transversales –Avril 2008

Les textes de référence

18 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

Enseignem

ent

n 1795, année de création duConservatoire, Michaelis, phi-losophe de la musique disciple

de Kant, peut écrire que “le beau excluttoute contrainte”, que “la liberté dans lejeu de l’imagination, dans un rapportharmonieux à l’esprit qui lui correspond,est son caractère essentiel.”1

La musique sous le contrôle del'ÉtatA la philosophie de liberté musicale sibien représentée par l’esthétique musica-le de Michaelis, tout oppose le projetd’organisation de l’enseignement musicalrévolutionnaire tel qu’il est exposé parJ.B. Leclerc, député à la Convention :“Plus pure dans son objet, la musiquesera chargée de nous conduire par leplaisir à la pratique de toutes les vertuspubliques et particulières ; et, pourqu’elle ne s’écarte jamais de ce but, leslois lui prescriront des limites, des règle-ments détermineront sa marche, et il yaura une magistrature spécialementchargée de l’exécution de ces lois et cesrèglements.”2

Leclerc a voulu placer la musique sous lasurveillance de l’Etat ; cette idée n’étaitpas le fruit (comme on pourrait le sup-poser aujourd’hui suivant nos propresvaleurs) d’un esprit déréglé ou particu-lièrement sectaire. Elle est au cœur de lapolitique musicale révolutionnaire etcela suggère que la seule protection del’Etat n’est pas jugée suffisante, que lamusique laissée à elle-même est alorsconsidérée comme un danger.La mémoire collective a sans doutedavantage retenu la figure emblématiquede Bernard Sarrette, enthousiaste com-missaire du corps de la Garde Nationale,lisant devant la Convention la pétitionpour l’établissement d’un InstitutNational de Musique3. C’est que la sur-veillance de l’État est, avant tout, envi-sagée comme une heureuse disposition :grâce à l’institution d’un Conservatoirenational, la musique n’aura d’autre voca-tion que d’exprimer partout la gloire dela Nation. Loin de provoquer l’indigna-tion des musiciens, la construction d’uneécole française placée sous le contrôlede l’Etat, dirigée pas un corps d’inspec-teurs, organisée par des méthodes offi-cielles, était au contraire une particula-rité française parfaitement assumée. Ilfaut encore souligner qu’il n’était pasnécessaire d’employer la coercition pourpersuader les compositeurs de s’adonnerau genre hymnique.4

Vive la musique libre ?L’enseignement musical spécialisé est auservice de l’État-Nation et la question de

la liberté musicale ne se pose en aucunefaçon : la liberté est alors, en France, unprincipe politique et non une revendica-tion esthétique. D’ailleurs, parler d’esthé-tique, pour la France de l’époque révolu-tionnaire, relève de l’abus de langage.Presque au même moment, autour de1800, en Prusse, se mettent en place lespremières écoles publiques d’enseigne-ment musical. Wilhelm von Humboldt,directeur de la section “culture et ensei-gnement” du ministère de l’intérieur,participe activement à ce développe-ment mais refuse absolument touteintrusion de l’Etat dans l’éducation.L’enseignement public ne peut se conce-voir autrement qu’en un soutien publicde toute éducation développée entre deshommes libres. Ami de Schiller et deGoethe, il partage avec eux la même idéede la liberté :“La liberté implique en effet la possibili-té d’une diversité d’actions, tandis quel’action d’un gouvernement se traduittoujours réellement et dans un seulsens”.5 (…)

Un principe structurant(…) En 1798, dans son projet sur l’orga-nisation d’écoles spéciales, J.B. Leclercdésignait le Conservatoire comme le seulmodèle d’enseignement. L’“unité dansles principes d’enseignement dans lesécoles spéciales de musique” était requi-se, et celle-ci devait être assurée grâce àla diffusion, par le Conservatoire,d’“ouvrages élémentaires dans toutes lesparties de l’art.”

L’unité d’enseignementPrincipe fondateur de l’enseignement public de la musique à la française

Alors que le système d’enseignement de la musiqueen Allemagne s’est basé sur le principe de libertéesthétique, le système français s’est élaboré afin dedispenser à tous un même enseignement.

E

1 Michaelis, Ueber den Geist der Tonkunst, mit Rücksicht auf Kant’s ästhetischen Urteilskraft,Leipzig, 1795, p.69.2 J.B. Leclerc, Essai sur la propagation de la musique en France, sa conservation et ses rapportsavec le gouvernement, Paris, Imprimerie Nationale, an IV, p.22.3 Compte rendu de la séance de la Convention du 18 brumaire an II (8 novembre 1793) Journal desDébats, n°416, p.251 et suiv.4 Quatre des cinq inspecteurs de l’enseignement se trouvent parmi les cinq compositeurs d’hymnesles plus prolixes d’après le décompte d’œuvres effectué par Jean Mongrédien (Gossec (25), Catel(14) Méhul (11), Le Sueur et Chérubini (9). (Jean Mongrédien, la musique en France des Lumièresau Romantisme, Paris, Flammarion, 1986, p.44).5 Wilhelm von Humboldt, Ideen zu einem Versuch, die Grenzen der Wirksamkait des Staates zuBestimmen, 1792.

Noémi LefebvreCet article est extrait de l'intervention de NoémiLefebvre lors des journées d'études sur l'avenir del'enseignement musical. L'intervention a étépubliée dans les cahiers de recherche du CefedemRhône-Alpes. Elle est disponible dans son inté-gralité sur le site internet de la FNAPEC dansl'espace consacré à la revue.Noémi Lefebvre est chercheur en sciences poli-tiques, et son principal champ d’étude porte surles politiques publiques de la musique. Elle apublié notamment un livre consacré à MauriceFleuret : "Maurice Fleuret, une politique démo-cratique de la musique", La documentation fran-çaise (2000) et en prépare un sur la politiquemusicale de Marcel LandowskiElle a également publié plusieurs articles sur l'en-seignement musical et sur les politiques musica-les dans une perspective comparative avecl'Allemagne, parmi lesquels "L'enseignementmusical sous le IIIe Reich, la perversion d'unmodèle." dans un ouvrage collectif, « Le IIIe

Reich et la musique », Fayard (2004).

19FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

Enseignem

ent

Cette mesure était d’autant plus simple àappliquer qu’elle pouvait s’appuyer surune démarche déjà engagée.En effet, en 1794 avait été créé leMagasin de musique à l’usage des fêtesnationales et du Conservatoire, à l’initia-tive de la Société des professeurs del’Institut national de musique (préfigu-ration du Conservatoire). Avec la raréfac-tion des fêtes révolutionnaires et la fon-dation du Conservatoire, le Magasindevint Magasin de musique duConservatoire et se donna pour tâcheprincipale de publier des méthodes d’en-seignement. Ces méthodes s’imposèrenttrès vite comme méthodes officielles.6

L’uniformité pour participer auprogrèsLe règlement du Conservatoire de 1795,repris en Germinal an VIII (mars 1800)consacre un titre à la composition et àl’usage des méthodes d’enseignement. Ilprévoit que “ pour établir l’unité de l’en-seignement dans toutes les parties del’art musical, il est imposé aux membresdu Conservatoire l’obligation de s’occu-per de la formation des ouvrages élé-mentaires nécessaires à l’enseignement”.En plus de cette obligation, il est enco-re stipulé que “l’enseignement selon lesouvrages élémentaires adoptés par leConservatoire est obligatoire pour tousles professeurs de cet établissement. Ledirecteur surveille l’exécution de la pré-sente disposition”. Cette partie du règle-ment est reprise dans les règlements de1800 et 1808.Le but recherché est très explicite : c’est“l’objet même de l’institution que deramener toutes les parties de l’enseigne-ment à des principes invariables”, selonle décret d’organisation de Mars 1800.Le règlement de 1808 ne laisse pas lemoindre doute : “le mode d’enseigne-ment est uniforme”.Cette uniformité de l’enseignement n’estjamais envisagée comme un appauvris-sement des contenus et modes d’ensei-gnement, mais le plus souvent comme lamarque même de la participation de lamusique au mouvement général des

sciences et des arts vers le progrès.L’unité de l’enseignement est conçuecomme la condition première de la ratio-nalisation du savoir musical et de l’affir-mation de son universalité.7

A la base de l’Ecole françaiseLa création des succursales duConservatoire se conforme aux mêmespréceptes. Leur règlement prévoitqu’“aucune méthode ne peut êtrepubliée par l’école ni distribuée aux élè-ves (…) sans que cette méthode n’aitété préalablement soumise au comitéd’enseignement de Paris et adopté parlui”8. En 1837, un arrêté du ministre del’intérieur annonce que “des instruc-tions sur le mode d’enseignement pra-tique du conservatoire de Paris serontenvoyées aux écoles succursales pour yêtre mises en vigueur par les Directeursde ces écoles”.Dans le même esprit, un rapport de 1883prévoit un règlement pour les succursa-les, élaboré par l’administration desBeaux Arts, et un programme d’étudesrédigé par le Comité supérieur des étu-des du Conservatoire.Associée au contrôle direct exercé parl’Etat sur l’enseignement musical,contrôle étendu à la province dès lacréation des premières succursales, l’uni-té de l’enseignement, par la stricteréglementation de la diffusion desméthodes, fut un facteur déterminantdans la fondation d’une école française.Dans son discours prononcé lors de l’en-terrement de Sarette, en 1858, Monnais,commissaire impérial, se félicitait decette réussite :“De la fondation du Conservatoire dateréellement l’école française car, à partirde ce moment, il y eut une doctrine fixe,un enseignement régulier, un ensemblede méthodes composées par les maîtresles plus renommés.”9

Un principe encore très vivaceComment considérons-nous aujourd’huicette caractéristique ancienne de l’en-seignement musical ?1. L’unité de l’enseignement facilite l’é-

valuation des élèves comme le passaged’un établissement à l’autre et trouve sajustification dans un principe politiqueet non esthétique : le principe égalitaire.2. La diversification des savoirs et desmusiques au sein des établissementsreste subordonnée au principe d’unité del’enseignement.3. L’exercice d’un “contrôle de qualité”sur les établissements publics - aussiutile puisse-t-il être jugé par ailleurs -tend à normaliser les enseignements etdécourager les innovations pédago-giques.4. La décentralisation de l’enseignementmusical spécialisé n’a pas, jusqu’à pré-sent, remis en cause le principe d’unitéde l’enseignement. Bien au contraire :l’unité de l’enseignement était la condi-tion préalable de la décentralisation.5. Si la décentralisation de l’enseigne-ment musical ne pouvait se réaliser sansêtre accompagnée d’une politique declassement des écoles, selon un modèlepyramidal, c’est que l’unité de l’ensei-gnement reste, dans le cas français, une“valeur-principe” (un principe si bienétabli que nous n’avons plus à le justi-fier, que nous en oublions même l’exis-tence).6. D’une manière générale, l’unité del’enseignement est toujours globalementperçue en France comme une “bonnechose”.

Les changements, voire le principemême de changement, dans le domainede l’enseignement musical, peuvent êtreentravés par des idées, de vieilles idées,puisqu’il s’agit des idées fondatrices del’enseignement public spécialisé. Si cesidées ont gardé une certaine vigueur,c’est qu’elles ont imprégné l’enseigne-ment musical depuis son organisationinstitutionnelle jusqu’au mode de trans-mission du geste musical à travers lesméthodes d’apprentissage.Cependant, elles sont aussi sans cesseconfrontées à un concept de la penséeromantique allemande dont nous n’avonspeut-être pas encore, en France, tout-à-fait mesuré la portée : celui de libertéesthétique.•

Noémi LefebvreChercheur en sciences politiquesCERAT, Université de Grenoble II

6 Cf. l’analyse d’Emmanuel Hondré sur “les méthodes officielles du Conservatoire”, in: E. Hondré dir.Le Conservatoire de Paris, regards sur une institution et son histoire, Paris, 1995.7 cf. E.Hondré, 1995, op.cit. et N. Lefebvre, Education musicale et identité nationale enAllemagne et en France, Thèse de doctorat en sc. politiques, 1994, p.194.8 règlement des succursales, art.5.9 E. Monnais, discours en l’honneur de Bernard Sarette, décédé le 12 avril 1858, à l’âge de92 ans.

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epuis la fin des années 60,l'organisation de l'enseigne-ment public de la musique, de

la danse et du théâtre, dit enseigne-ment spécialisé, a été élaborée auniveau national sous l'impulsion duministère de la Culture et plus particu-lièrement de la Direction de la musique,de la danse, du théâtre et des specta-cles (DMDTS).En effet, si la situation de chaqueconservatoire est particulière, en fonc-tion de son histoire, de son contexte etdes politiques culturelles mises enœuvre par les collectivités responsa-bles, il appartient au ministère chargéde la culture d'orienter, à l'échellenationale et dans un contexte euro-péen, un enseignement artistique spé-cialisé de qualité, lisiblement organisé.

Ouvrir à différentesesthétiquesEn imaginant un aménagement du ter-ritoire permettant au plus grand nomb-re de disposer de conservatoires de qua-lité, Marcel Landowski, directeur de lamusique de 1970 à 1974, a poursuividans le champ musical la politique dedécentralisation initiée par AndréMalraux, ministre de la Culture de 1959à 1969. En ouvrant les conservatoiresaux musiques actuelles, mais égalementà la musique ancienne et aux musiquestraditionnelles, Maurice Fleuret, direc-teur de 1981 à 1986, a dépoussiéré desinstitutions peu en phase avec leurépoque. Il a par ailleurs donné tout sonsens – positif – au terme d’"amateur",placé au centre des enjeux de cesenseignements.

On a pu ainsi assister à la mise en placed'un enseignement ouvert au plus grandnombre dans une perspective pédago-gique propre à l'enseignement spéciali-sé. Les schémas d'orientation pédago-gique de 1984, 1992 et 1996 ont initiécette démarche et la Charte de l'ensei-gnement artistique spécialisé de 2001 aclarifié les différentes missions des éta-blissements concernés.

Elargir les partenariatsPlus récemment les dispositions de laloi du 13 août 2004, relative aux liber-tés et aux responsabilités locales, etses textes d'application ont confirméces missions en leur donnant valeurlégislative ou réglementaire. Cettemême loi clarifie les compétences desinstitutions territoriales en matière

D’André Malraux à Christine Albanel, les Ministres en char-ge de la Culture ont joué la carte d’un enseignement artis-tique spécialisé de qualité organisé au niveau national, maissoutenu financièrement par les collectivités territoriales.

D

L’enseignement artistique spécialiséUne affaire d’Etat…

d'enseignement. Ainsi, aux côtés de l'État, les communes,départements et régions constituent des partenaires de pre-mier plan.Par ailleurs, un certain nombre de textes de loi spécifiquesà l'enseignement spécialisé ont été publiés depuis 2005. Cesdécrets et arrêtés se traduisent par une réforme en profon-deur d'une structure encore fragile et parachèvent un chan-tier ouvert depuis les années 70.Les missions assignées aux établissements d'enseignementartistique se traduisent par leurs critères de classement.L'organisation des enseignements est constituée de troiscycles dont les objectifs sont décrits dans un nouveau sché-ma d'orientation pédagogique. La finalité des études prenden compte la poursuite du cursus dans le cadre d'un 3e cycleamateur ou d'un cycle d'enseignement professionnel initial.Un 3e cycle de formation "continuée ou complémentaire"reste accessible directement aux adultes.La mise en œuvre de cette réforme a été amorcée à la rentrée2007 et plusieurs années seront nécessaires pour que sa miseen place soit effective sur la totalité de notre territoire.

Répartir les conservatoires sur le territoireAu début des années 70, le plan Landowski a proposé unschéma d’aménagement du territoire pour l'enseignementartistique, poursuivant ainsi le projet de décentralisationculturelle amorcé par André Malraux avec la création des mai-sons de la culture. Certes, depuis les "succursales" duConservatoire supérieur de musique de Paris, conçues audébut du XIXe siècle, certaines grandes villes étaient déjàdotées de conservatoires solidement implantés. Mais lesdisparités d'un département ou d'une région à l'autre étaientimportantes et c'est tout le mérite de Marcel Landowski d'a-voir saisi l'enjeu politique de l'enseignement artistique.Ainsi ont été imaginés pour chaque région et chaque dépar-tement, des conservatoires "pilotes" proposant de 15 à 30disciplines musicales et dispensant un enseignement à tousles échelons. Paris, rejoint par Lyon en 1980, restait chargéde la formation professionnelle.Le maillage du territoire s'est dessiné, au niveau régional,avec les conservatoires nationaux de région (CNR) et, auniveau départemental, avec les écoles nationales de musique(ENM). Le cahier des charges des CNR et ENM différait par lenombre de disciplines enseignées, une trentaine pour les uns,une quinzaine pour les autres. A l'échelle locale, des conserva-toires municipaux pouvaient être "agréés" par le ministère dela Culture : seuls l’enseignement de la formation musicale et lechant choral étaient exigés.En théorie chaque région devrait être pourvue d'un CNR,d'autant d’ENM qu'elle compte de départements et d'un nom-bre d'établissements agréés ad libitum. De fait, la répartitiondes conservatoires s'est dessinée avant tout en fonction decritères démographiques : ainsi l'Île-de-France dispose-t-ellede 7 CNR et 23 ENM alors que la Corse a attendu le XXIe siè-cle pour être dotée d'une ENM. L'héritage culturel a sansaucun doute été un facteur important pour certaines régionscomme le Nord-Pas-de-Calais qui dispose de 2 CNR et 7 ENM.Au total, le réseau des établissements publics d’enseigne-ment spécialisé compte aujourd’hui 36 CRR, 101 CRD et 300CRC (chiffres 2005/06 – Ministère de la Culture, 2008).•

21FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

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La Lettre du Musicien 14 rue Violet, F-75015 ParisTél. : 33 (0)15677 04 00 • Fax : 33 (0)1 56770409

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l'exil intérieur

SchubertAu sommaire2008-2009

Zhu Xiao-Mei

Evgueny Kissin

Les relationsprofesseur-élève

Jazz : l’improvisation

Les concours

Les nouveautés :facture,partitions, CD…

BNF

Territoires et conservatoiresMaillage géographique et partage de compétences

usqu’alors, le financementdes conservatoires reposaitpresque exclusivement sur les

communes. La loi du 13 août 2004introduit une nouvel-le répartition entrecommunes ou grou-pements de com-munes, départe-ments et régions.Parallèlement, leclassement des établissements définitles missions des conservatoires selonun schéma de rayonnement territorial.

Des compétences territorialesmieux définiesLa commune ou le groupement de com-munes (agglomération) organise etfinance les missions d'enseignementinitial et d'éducation artistique des éta-blissements publics spécialisés.Le département adopte un schéma

départemental de développement desenseignements artistiques. Ce schéma,élaboré en concertation avec les com-munes concernées, définit les principes

d'organisation des ensei-gnements artistiques envue d'améliorer l'offre deformation et les condi-tions d'accès. Le départe-ment y fixe les condi-tions de sa participation

au financement des établissementspour l'enseignement initial.La région organise et finance, dans lecadre du plan régional de développe-ment des formations professionnelles(PRDFP), les cycles d’enseignementprofessionnel initial (CEPI) qui sontaccessibles aux élèves ayant achevé le2e cycle des conservatoires classés.L'État procède au classement des éta-blissements par catégorie en fonctionde leurs missions et de leur rayonne-

ment régional, départemental,intercommunal ou communal.Il définit les qualificationsexigées du personnel ensei-gnant et assure l'évaluation deleurs activités ainsi que deleur fonctionnement pédago-gique.L'organisation de l'enseigne-ment supérieur reste de laresponsabilité de l'État.

Des conservatoires qui« rayonnent »Le classement des établisse-ments publics d'enseignementartistique est défini par ledécret du 12 octobre 2006,complété par l’arrêté du 15décembre 2006. Il prend encompte, notamment, la natureet le niveau des enseigne-ments dispensés, les qualifica-tions du personnel enseignantet la participation de l'établis-sement à l'action éducative etculturelle locale.Il distingue toujours trois

types d'établissements : les écolesmunicipales de musique agréées, lesécoles nationales de musique et lesconservatoires nationaux de régiondeviennent respectivement conserva-toires à rayonnement communal ouintercommunal, à rayonnement dépar-temental, à rayonnement régional.•

Depuis la loi du 13 août 2004, différents textesvisent à mettre en adéquation compétences terri-toriales et missions des conservatoires.

J

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Les conservatoires à rayon-nement communal ou inter-communal (CRC et CRIC)Les CRC dispensent ou garantissent l’ensei-gnement d’au moins une spécialité(musique, danse, théâtre) et dans cettespécialité, au moins les deux premierscycles du cursus. Ils peuvent assurer le 3e

cycle de formation des amateurs.Les CRC assurent obligatoirement lesenseignements suivants :• disciplines musicales en cohérence avecle développement des pratiques collectivesprévu dans le projet d'établissement,• pratiques vocales collectives,• formation et culture musicales incluantles démarches de création.Les CRC peuvent mettre en place des clas-ses à horaires aménagés.

Les conservatoires à rayonnementdépartemental (CRD)Ils dispensent ou garantissent l'enseignement d'aumoins deux spécialités (musique, danse, théâtre)dans les deux premiers cycles du cursus, le 3e cyclede formation des amateurs et le CEPI.Outre les enseignements obligatoires des CRC, lesCRD assurent :• l’enseignement des instruments de l'orchestre sym-phonique et pratiques collectives instrumentales,•un département des instruments polyphoniques, encohérence avec le développement des pratiques col-lectives prévues dans le projet d'établissement,• un département de l'enseignement des pratiquesvocales avec un cursus de voix pour les enfants,• un département au choix parmi : jazz et musiquesactuelles amplifiées, musiques traditionnelles,musique ancienne, composition incluant l'électroa-coustique et l'informatique musicale,• le cycle d'enseignement professionnel initial pourles disciplines déterminées dans le projet d'établisse-ment, en cohérence avec le plan régional.Ils mettent en place des classes à horaires aménagés.Ils ont vocation à mettre en place des résidencesd'artistes.

Les conservatoires à rayon-nement régional (CRR)Les CRR dispensent ou garantissent dans lestrois spécialités (musique, danse, théâtre)un cursus complet jusqu’au 3e cycle de for-mation des amateurs et le CEPI.En plus des obligations des CRC et CRD, lesCRR assurent :• deux départements au choix parmi : jazzet musiques actuelles amplifiées, musiquestraditionnelles, musique ancienne,• un département de composition visant àdévelopper les démarches de création dansl'ensemble des esthétiques,• l’accompagnement au clavier,• la direction d'ensembles vocaux ou direc-tion d'ensembles instrumentaux.Les CRR ont vocation à mettre en place desrésidences d'artistes.

22 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

L�organisation del�enseignement sup�rieurreste de la responsabilit�

de l��tat.

23FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

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Les schémas départementaux de l’enseignement artistique

Un état des lieux en mai 2008

La cellule conseil « enseignements artistiques et territoires »,créée par leMinistère de la Culture, apporte son aide techniqueaux collectivités territoriales. Yvan Sytnik, son coordinateur,fait un bilan de l’avancée des travaux dans les départements.

n 2004, le démarrage fut lentdans les départements. Il afallu beaucoup de pédagogie

pour expliquer l’intérêt de la mise enplace de schémas départementaux del’enseignement artistique (SDEA) etfaire comprendre que ceux-ci neseraient en aucun cas un cadre rigidemais se révéleraient au contraire unoutil très utile.

Une montée progressiveAvant la loi, il n’existait que 24 sché-mas. Trois ans plus tard, en février2008, on recense 282 états de lieuxrésultant de la volonté des ConseilsGénéraux d’avoir une vision globale del’activité artistique dans leurs départe-ments. On dénombre aujourd’hui 82schémas dont 59 ont été votés par leConseil Général. 49 de ces schémasconsacrent un volet important à l’en-seignement artistique au sein del’Education Nationale surtout en pri-maire. Cette politique a entraîné 27créations de postes au sein des dépar-tements. Les Conseils Généraux ontégalement engagé des financements.

Quelques points sensiblesDe nombreux schémas ont tendance àreprendre les orientations ou les préco-nisations des états des lieux sans véri-tablement développer un projet com-plet ou des programmes d’actionsdétaillés. Les volets danse et théâtremanquent encore majoritairement deconsistance et la prise en compte desmusiques actuelles au sein des schémasest souvent insuffisante.Beaucoup sont votés sans projectionbudgétaire. Le plus souvent les dépar-tements concernés ont fait ce choixvolontairement dans l’attente d’éclair-cissement sur le transfert des crédits.Les départements dépourvus d’associa-tions départementales ont besoin dedavantage de temps pour terminer larédaction et assurer une mise en œuvreharmonieuse de leur SDEA.Plusieurs départements qui ont rédigéleur schéma et en ont programmé levote sont dans l’attente des décisionssur les transferts de crédits pour confir-mer. La situation semble tendue à cesujet, d’autant que des baisses de cré-dits aux réseaux des Associations

départementales ont été annoncées parcertaines DRAC. Or les Départementséprouvent le besoin d’un accompagne-ment technique dans la durée et d’unsoutien financier afin d’assurer la pour-suite du mouvement engagé pour l’ap-plication de la loi et réussir ainsi lamise en œuvre des SDEA.Ainsi, les départements se sont forte-ment impliqués dans le développementdes enseignements artistiques et de l’é-ducation artistique depuis la loi 2004.Les schémas mis en place sont de por-tée inégale mais ils ont le mérited’exister et il faudra certainement lesréajuster. Cependant les transferts decrédits promis par l’Etat ne sont pasréglés et sur le terrain, les nombreusesbaisses des subventions (de 30 à 50%)attribuées, entre autres, auxAssociations départementales fragili-sent la mise en place et le suivi desSDEA.Les départements ont besoin d’êtresoutenus et c’est là que nos associa-tions tant locales (APEC) que régiona-les (Union régionale) ont un rôle àjouer.•

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Schémas Musique, Danse et Théâtre votésAin Aisne Allier Hautes Alpes Alpes Maritimes Ardèche AudeCalvados Cantal Charente Corrèze Côte d'Or Côtes d'Armor CreuseDordogne Drôme Eure Gard Haute Garonne Gironde IndreIndre et Loire Isère Jura Landes Loire Haute Loire LoiretLot et Garonne Lozère Manche Morbihan Meurthe&Moselle Moselle NièvreNord Orne Pas de Calais Pyrénées Or. Bas - Rhin Haut - Rhin RhôneHaute Saône Saône et Loire Sarthe Savoie Haute Savoie Seine et Marne Deux SèvresTarn Tarn et Garonne Var Vaucluse Vendée Vienne VosgesHauts de Seine Seine Saint Denis Val d'OiseSchémas votés Musique seulementAveyron Charente–Marit. Ille et Vilaine Marne Haute Marne Mayenne Pyrénées AtlantiqueSeine Maritime Haute VienneSchémas Musique, Danse, Théâtre rédigés, votes programmésArdennes Doubs Finistère Hérault Loir et Cher Loire Atlantique Maine et LoireParis Puy de Dôme Yvelines Yonne Territ.de Belfort Essonne Val de MarneEtats des lieux réalisés, schémas en cours de rédactionAriège Bouches du Rhône Cher Corse du Sud Haute Corse Eure et Loir GersLot Meuse Oise SommeEtats des lieux en cours de rédactionAlpes de Hte Provence Aube Guadeloupe MartiniquePas de schéma engagéHautes Pyrénées Guyane La Réunion

Panorama national par département

L’enseignement initial dans les conservatoires

Ce que disent les schémas d’orientation pédagogique

e contenu des enseignementsest défini dans les schémasd’orientation pédagogique des

trois disciplines.Le schéma d’orientation pédagogique del’enseignement initial de la musique,publié en avril 2008 comporte en outreune introduction commune à l’enseigne-ment initial de la musique, de la danseet du théâtre rappelant les enjeux artis-tiques, les enjeux éducatifs, culturels etsociaux et les enjeux pédagogiques desenseignements artistiques. Il mentionne

également les dispositions transversalesque sont le projet d’établissement et laconcertation.

Trois cycles pour devenir unbon amateurLe cursus des études musicales ou cho-régraphiques est constitué de 3 cycles(outre l’éveil et l’initiation) qui, autotal, représentent de 8 à 14 ans d'étu-des initiales. Les deux premiers cycles,en CRC, CRD ou CRR, constituent lesphases d'initiation et de développe-

ment communes à tous. C'est à la suitedu 2e cycle que l'élève pourra éventuel-lement choisir une orientation vers desétudes supérieures en choisissant d'in-tégrer le cycle d'enseignement profes-sionnel initial (CEPI) au sein d'un CRDou un CRR.Le cursus « art dramatique » s’organiselui aussi en 3 cycles, représentant enmoyenne 4 ans d’études et se poursui-vant éventuellement par un cycle d’en-seignement professionnel initial, pourdes élèves âgés de 16 ans minimum.•

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L’enseignement initial concerne l’ensemble de la for-mation « amateur », de l’éveil au certificat d’étudesmusicales, chorégraphiques ou d’art dramatique.

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Initiation Danse

Objectifs Découverte de la sensibilité artistique et de la créativitéPrise de conscience de l’écoute des sensationsApproche d’une structure corporelle fondamentale en danse

Contenus Développement de la musicalité, de l’habileté corporelle, de la relation aux autresExpérimentation du mouvement dansé et des principes fondamentaux dans les techniques de la danseDécouverte d’éléments de terminologieEn fonction du contexte culturel local : jeux théâtraux, chant choral, découverte du spectacle vivant etd’une façon générale, des arts

Organisation Eveil préalable non obligatoireDurée hebdomadaire minimum : de 1 à 2 heuresDurée de l'initiation : entre un et deux ansAge des élèves : 6 et 7 ans

Évaluation Évaluation non formalisée

Eveil et initiation Musique

Objectifs Ouvrir et affiner les perceptionsContenus Éducation à l'écoute, mise en place d'un

vocabulaire sur les sons et la musiquePratique collective du chant, d'activitéscorporelles, expression artistique

Organisation Possibilité d'activité avant 5 ans avec lesstructures en charge de la petite enfance(crèches et écoles maternelles)Possibilité d'éveil conjoint musique,danse et théâtreDurée hebdomadaire des cours : de 1 à 3 heuresDurée de l'éveil ou de l'initiation : entre un ettrois ans suivant l'âgeAge des élèves : autour de 5 ansPossibilité de partenariat avec le milieu scolaire

Évaluation Évaluation non formalisée

Eveil Danse

Objectifs Eveil de la perception, de la créativité et de lasensibilité artistique

Contenus Exploration de l’espace et du tempsReconnaissance et expérimentation ludiqued’éléments gestuels simplesMises en situation chorégraphiques, musicales,théâtralesEn fonction du contexte culturel local,découverte du spectacle vivant(programmation jeune public)

Organisation Possibilité d'éveil conjoint musique, danse etthéâtreDurée hebdomadaire minimum : entre 45 minuteset 1 heureDurée de l'éveil : entre un et deux ansAge des élèves : 4 et 5 ansPossibilité de partenariat avec le milieu scolaire

Évaluation Évaluation non formalisée

1re étape : l’éveil et l’initiation

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Eveil et Initiation au Théâtre

Objectifs Découverte de l’art théâtralContenus Eveil aux arts vivants : théâtre, musique, chant, danse, arts plastiques

Sollicitation de l’expression personnelle, individuelle et collectivePratique ludique, confrontée aux outils, techniques et accessoires enrichissant et élargissant la palette du jeuEveil de la curiosité à travers la découverte du monde du théâtre

Organisation 1 ou 2 ateliers hebdomadairesDurée hebdomadaire des cours : de 2 à 4 heuresDurée de l'éveil ou de l'initiation : entre un et trois ans suivant l'âgeAge des élèves : 8 à 12 ans pour l’éveil, 13 à 15 ans pour l’initiation

Évaluation Évaluation non formalisée

1er cycle Musique

Objectifs Construire la motivation et la méthodeChoisir une disciplineConstituer les bases de pratique et de culture

Contenus Travaux d'écoute et mise en place de repèresculturelsPratiques vocales et instrumentales collectivesPratiques individualisées de la discipline choisie

Organisation Éveil ou initiation préalable non obligatoireAprès la phase d'orientation, durée hebdomadairedes cours : entre 3 à 5 heures dont 30 minutesminimum d'enseignement à caractère individuelDurée du cycle : entre 3 et 5 ansAge des élèves : vers 7 ans

Évaluation Évaluation continue, dossier de l'élèveL'examen de 1er cycle donne un accès directau 2e cycle

1er cycle Danse

Objectifs Approfondissement de la structure corporelle etde l’expression artistiqueAcquisition des éléments techniques de baseDécouverte des œuvres chorégraphiques

Contenus Appréhension du mouvement dansé, des qualitésd’intention, en relation au temps, à l’espace,à l’énergie, à la musiqueAcquisition des bases de la technique de ladanse en tant que langage, de la terminologie etde l’expressivité corporelleDécouverte conseillée des bases d’autresdisciplines de danseMémorisation et interprétation de courtsenchaînementsDécouverte de la culture artistique etchorégraphique en lien avec les pratiquesAteliers (répertoire ; improvisation ; composition;relation musique/danse ; approche anatomie ;approche de l’analyse fonctionnelle du corpsdans le mouvement dansé ; notation dumouvement…)Formation musicale du danseur

Organisation Initiation préalable non obligatoireDurée hebdomadaire minimum : de 3 à 6 heures(ateliers inclus)Durée du cycle : entre 3 et 5 ansA partir de 8 ans au minimum

Évaluation Évaluation continue, dossier de l'élèveL'examen de 1er cycle donne un accès directau 2e cycle

1er cycle Théâtre : cycle de détermination

Objectifs Première découverte organisée de l’art théâtral àtravers une confrontation aux enjeux fondateursd’un apprentissage

Contenus Repérage de la réalité théâtrale et des champsd’apprentissageConfrontations aux exigences du travail engroupeDécouverte des exigences du « corps » théâtralApprentissage du regard, de l’écoute, de l’adresseà l’autreMise en jeu de la prise de parole, individuelleet collective

Organisation Éveil ou initiation préalable non obligatoireDurée hebdomadaire des cours : de 3 à 4 heuresDurée du cycle : 1 anAge des élèves : à partir de 16 ansEntrée sur entretien avec l’équipe pédagogique

Évaluation Auto–évaluation accompagnée par l’équipepédagogique pour entrée en 2e cycle

2e étape : l’apprentissage de la pratique artistique

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2e cycle Musique

Objectifs Contribuer au développement artistique et musical personnel en favorisant notamment :• une bonne ouverture culturelle• l'appropriation d'un langage musical et l'acquisition des bases d'une pratique autonome• la capacité à tenir sa place dans la pratique collective

Contenus Travaux d'écouteAcquisition de connaissances musicales et culturelles en relation avec les pratiques du cursusPratiques vocales et instrumentales collectivePratiques individualisées

Organisation Durée du cycle : entre 3 et 5 ansDurée hebdomadaire des cours : entre 4 heures et 7 heures pour le cursus diplômant dont 45 minutesminimum d'enseignement à caractère individuelPossibilité d'élaborer un cursus personnalisé diplômant ou non diplômant

Évaluation Évaluation continue, dossier de l'élèveExamen terminalCycle conclu par le brevet de fin de 2e cycle qui donne accès au 3e cycle et à l’examen d'entrée dans leCycle d'Enseignement Professionnel InitialAttestation validant les enseignements suivis dans le parcours sur contrat personnalisé

2e cycle Danse

Objectifs Prise de conscience de la danse en tant quelangage artistiqueFamiliarisation avec les œuvres chorégraphiquesInitiation à l’enduranceCapacité à s’auto-évaluer

Contenus Approfondissement des acquis par reconnaissanceet traitement divers des éléments de langage,enrichissement de la terminologieNouvelles acquisitions d’éléments techniques etdu langage chorégraphiqueAcquisition des bases d’autres disciplines (oupoursuite de leur apprentissage)Approche d’éléments du patrimoinechorégraphique et des répertoiresFormation musicale du danseurAteliers divers (voir 1er cycle)Poursuite des liens entre les pratiques etla culture artistique et chorégraphiqueEncouragement aux travaux personnels(composition, recherche documentaire, spectacle)

Organisation Durée du cycle : entre 3 et 5 ansDurée hebdomadaire minimum :de 3h30 à 6 heures (ateliers inclus)A partir de 11 ans

Évaluation A l’entrée, pour les nouveaux élèves :examen du dossier et test de niveauEvaluation continue consignée dans le dossierde l’élèveExamen de fin de cycle pour passage en 3e cycle

Objectifs Acquérir et entretenir une bonne disponibilitécorporelle et vocaleAborder le jeu théâtralAcquérir les bases d’une culture théâtraleExplorer divers modes et techniques d’expressionthéâtrales et aborder d’autres disciplines

Contenus Maîtrise du corps, de la voixImprovisation et pratique du jeuExploration des répertoires du théâtreLecture d’œuvres, approche de l’écriturethéâtrale, de la dramaturgie, ouverture sur lespratiques théâtrales contemporainesRencontre avec d’autres modes et techniquesthéâtralesRencontre avec d’autres disciplines artistiques

Organisation Durée du cycle : 1 à 2 ansDurée hebdomadaire des cours : 3 à 6 heures

Évaluation Évaluation continue et présentation detravaux de fin de cycleExamen terminalFin de 2e cycle donne accès au 3e cycle et àl’examen d’entrée en Cycle d’enseignementprofessionnel initialAttestation validant le niveau d’études

2e cycle Théâtre :enseignement des bases

3e étape : vers l’autonomie

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3e cycle de formation à la pratique amateur Musique

Objectifs Développer un projet artistique personnelAccéder à une pratique autonomeAcquérir des connaissances structuréesS'intégrer dans le champ de la pratique musicale amateurPouvoir évoluer vers la pratique amateur

Contenus Écoute, bases d'histoire, d'analyse et d'esthétiqueContenus du cursus élaborés suivant les compétences nécessaires pour l'exercice des pratiques amateurPratiques en référence au projet, réalisations transversales, relations avec la pratique amateur

Organisation Cursus diplômant en filière ou en modules capitalisablesDurée entre 2 et 4 ans (volume total d'environ 300 heures)Passerelles possibles avec le Cycle d'Enseignement Professionnel Initial

Évaluation Évaluation continue, dossier de l'élève et examen terminalCycle conclu par le certificat d'études musicales (CEM)

Objectifs Compléter et approfondir l’apprentissage d’une pratique autonome du théâtre en amateurPoursuivre l’entraînement corporel et vocalPrivilégier le travail d’interprétationApprofondir la culture théâtraleRenforcer l’acquisition ou la maîtrise d’outils

Contenus Pratique régulière de la danse et des techniques vocalesTravail de la présence scénique seul, avec des partenaires, en direction du publicApproche de la scénographie, de la mise en scène, des courants esthétiquesLecture d’œuvresApproche des réalités institutionnelles, sociologiques et économiques du secteur théâtral

Organisation Durée du cycle : 1 à 3 ansDurée hebdomadaire des cours : 6 à 12 heures

Évaluation Évaluation continue et prestation finale devant juryCycle conclu par le certificat d'étudesthéâtrales (CET)

3e cycle de formation à la pratique amateur Danse

Objectifs Capacité à développer un projet artistique personnel et à s’intégrer au projet d’un groupe dans le champde la pratique en amateurAutonomie dans l’appropriation de la danse en tant que langage artistique et dans l’expérience del’interprétationCapacité à analyser des œuvres chorégraphiquesDéveloppement de l’endurance et approche de la virtuosité

Contenus Approfondissement des acquis techniques et du langage chorégraphiqueDécouverte conseillée d’autres disciplines de danse (ou poursuite de leur apprentissage)Approfondissement de la connaissance du patrimoine chorégraphique et pratique des répertoiresMéthodologie pour l’approche analytique des œuvres chorégraphiquesFormation musicale du danseurAteliers divers (voir 1er cycle)Renforcement des liens entre les pratiques et la culture artistique et chorégraphique

Organisation Durée hebdomadaire minimum : de 5h30 à 12 heures (ateliers inclus)Durée : entre 2 et 6 ansA partir de 14 ansPasserelles possibles avec le Cycle d’Enseignement Professionnel Initial

Évaluation A l’entrée pour les nouveaux élèves : examen du dossier et test de niveauEvaluation continue, dossier de l’élèveCycle conclu par le certificat d'études chorégraphiques (CEC)

3e cycle de formation à la pratique amateur Théâtre :cycle d’approfondissement des acquis

4e étape : pour aller plus loin…

28 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

out le corps participe, quel’on chante, joue du clavier,des cordes, des instruments à

vent ou bien des percussions. La pra-tique d’un certain nombre d’instru-ments exige l’habileté des deux mains,la coordination des mains et des pieds,la maîtrise de la respiration abdomina-le, la souplesse des lèvres et des poi-gnets, l’agilité et l’indépendance desdoigts.

La musique « c’est du sport »Tout l’être s’investit, est en symbioseavec l’instrument pour réussir sa perfor-mance. L’instrument va aider l’enfant àse connaître, à se réaliser, ce qui néces-site un choix judicieusement adapté aucaractère de chacun, comme le métierd’ailleurs et non pour faire seulementplaisir à maman ou papa.En tant que directeur d’une école demusique, quand je reçois un nouvelélève, je ressens tout de suite ce quidomine chez lui (l’émotivité, l’intelli-gence ou le physique), compte tenu deson comportement général. Ensuite,pour les garçons, je pose la questionsuivante : quelle place souhaiteriez-vous jouer si vous pratiquiez le football(avant, milieu de terrain ou arrière) ?Leurs réponses me permettent deconnaître leur combativité.Puis, j’explique que dans chaque gran-de famille d’instruments, une dominan-te particulière de comportement estdemandée au début de la pratique :pour l’émotion, la voix et les cordesfrottées ; pour l’intelligence, les cla-viers (orgue, piano, clavecin, guitare,harpe, accordéon et percussion) etpour le physique, les instruments àvent.

La composition de l’équipeLe parallèle entre l’orchestre etune équipe de football éclaire surles prédispositions attendues pourla pratique de chaque instrument.Parmi les cordes frottées, le violondemande un tempérament volon-taire et combatif pour tenir la par-tie du dessus (avant), alors quel’altiste (violon alto) rayonnecomme un milieu de terrain au sport oucomme un animateur de MJC. Le vio-loncelliste a la posture du penseur :collaborateur discret lorsqu’il joue dansle grave, il doit ressortir de la masseorchestrale à certains moments (arriè-re). Enfin, le contrebassiste est le rocqui portera toute la musique des aut-res, leur assurant la justesse. Il estdans les buts.Dans la famille des cuivres, le trompet-tiste doit avoir les qualités d’un avantde football, le corniste est un milieu deterrain qui rayonne (le cor est le seulinstrument qui a une diffusion de sontotalement spatiale), le trombonisteest espiègle (le trombone est l’instru-ment du clown ou bien du soldat quitient son fusil) et surgit quand on ypense le moins, le tubiste (tuba) égalele contrebassiste à cordes et l’arrière defootball.Pour les bois, la posture du joueur deflûte traversière n’est pas propice àl’humilité (buste en avant, tête relevéeet bras en l’air), alors que le hautboiset le basson nécessitent une force inté-rieure peu commune en raison de laforme du tube (cône très fin à l’embou-chure qui retient l’énergie, la pressiondans la tête équivaut à celle d’un plon-geur sous-marin en eaux profondes). Laclarinette et la flûte à bec sont plusnaturelles, étant des tuyaux cylin-driques. Enfin, le saxophone, connotéjazz par son répertoire de prédilection,peut rester assez classique et proche ducor d’où il tire sa forme (tout dépenddu professeur).L’orgue convient aux matheux car il est

très cérébral et demande des qualitésd’analyse et d’anticipation constantes.L’accordéon de concert est son pendantavec un répertoire complet aujourd’hui.Le piano, pour sa part, a un jeu carac-tériel (émission du son en fonction dela frappe de la touche), donc très diffé-rent de l’orgue et son répertoire de pré-dilection est le romantisme.La guitare classique est à l’égal du cla-vecin et de la harpe, un instrument trèsintéressant mais pas toujours bienconnu (une contrainte : la taille enforme de plectres des ongles de la maindroite).La percussion est un ensemble de disci-plines complexes qui demande toutesles qualités comme pour les autres cla-viers mais peut-être plus encore, àcause des sons qui sont à fabriquer àchaque instant sauf sur les claviers (dela finesse à la force tranquille, du sou-tien métrique à la discrétion du joueurde triangle).

L’orchestre est une grande famille oùchacun travaille pour le bien communsans rivalités mais en complémentarité.En résumé, ce n’est donc pas à la légè-re que l’on choisit de pratiquer uninstrument. Une mauvaise orientationpeut limiter l’épanouissement du musi-cien. En revanche, une pratique bienadaptée permettra à l’instrumentiste dedépasser la technique pour goûter labeauté de l’art.•

Bernard GélineauDirecteur de l’école de musique agréée

du Pays de Château-Gontier

Quel instrument choisir ?

Une question qui ne doit pas être prise à la légère

Trouver l’instrument qui convient le mieux à un enfant estaussi le gage d’une réussite dans sa pratique artistique.L’aider à s’épanouir doit être le maître mot en la matière.

T

POUR EN SAVOIR PLUS« Quel instrument pour quel enfant ? »de Laurence Beauvillardaux éditions Marabout (2003)

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L'harmonie, congrès 2008

29FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

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Ouvertures aux autres esthétiques

Quand la musique traditionnelle intègre les conservatoires.

Les départements de jazz, de musiques actuelles ampli-fiées, de musiques anciennes, de musiques traditionnellesont aussi apporté leur pierre à l'évolution des enseigne-ments. Entretien avec Laurent Bigot, professeur ressourcesau CRD de Brest.

Quel est le principal bénéfice del'enseignement de la musique tradi-tionnelle en conservatoire ?

Avoir à côté de soi, un système d'ensei-gnement qui fonctionne sur l'oralité.C'est l'introduction de l'oralité dans lesconservatoires, un moyen de "désaca-démiser" l'institution. Cela a permis leséchanges entre les différentes discipli-nes et de voir aussi les autres manièresde procéder.Avant, la musique traditionnelle fonc-tionnait sur la ressource associative, ledanger était qu'elle se délite. Ce quin'est pas le cas. En vingt ans, nousavons eu le temps de l'éviter. Tout lemonde est gagnant. Un autre danger :on croyait que notre présence enconservatoire bloquerait l'évolution dela musique traditionnelle.

L'enseignement est-il rythmé par unpassage de cycle ?

L'évaluation que je fais des élèves estpour moi une aptitude à s'intégrer demanière de plus en plus efficace dansnotre vie musicale, à animer une soiréede danse. Avec cette aptitude, poten-tiellement je le placerai dans uneentrée en 3e cycle. C'est une évaluationdans sa pratique, dans l'évolution de sasituation d'autonomie. On essaye detransmettre le rapport que nous avionsavec des anciens musiciens complète-ment autodidactes qui nous propul-saient sur scène. On veut donner lamême chance aux élèves. Faire prendre

conscience aux jeunes que la musique atoujours évolué. On essaye de leurapporter une vision historique de l'évo-lution de la musique traditionnelle, deleur donner des outils pour qu'ils soientdes acteurs.En DEM deux cas de figure : ceux quiarrivent pour apprendre la discipline etceux qui arrivent juste pour un DEM etviennent chez nous pour le complé-ment, l'aspect analytique.

Pouvez-vous préciser pour nos lec-teurs ce que traduit la notion"d'aspect analytique" ?

Aborder le répertoire sous ses aspectstechniques, de sa structure et demanière analytique pour pouvoir com-poser, créer. On est toujours dans l'ora-lité. Si par exemple, on a dans sonrépertoire 50 thèmes de gavotte, oncherche à comprendre comment ils sont

formés. C'est passer, pour ces élè-ves, de l'implicite à l'explicite. Apartir de cette réflexion, onpourra arriver à une création enfiliation. Avoir un DEM c'estpour ensuite aussi aller en CEFE-DEM afin d'être des transmet-teurs et pas seulement de sim-ples interprètes.

Combien êtes-vous en région ?Je suis le seul professeur res-

sources en région Bretagne, enFinistère, alors qu'il y a énormément dedemandes au niveau régional. C'estdonc une réponse individuelle qui estapportée dans les autres départements,en apportant la même réponse quecelle d'il y a vingt ans : frontière entrele bénévolat privé et un statut de pro-fessionnel.

Pourtant des enseignements demusique traditionnelle existent dansd'autres conservatoires ?

Effectivement, si je suis le seul "profes-seur ressources" ainsi intitulé, ma dis-cipline est enseignée dans pratique-ment tous les établissements contrôlés(Rennes, Quimper, Vannes, Lorient) etdans presque toutes les écoles munici-pales. Nous devons être la premièrerégion de France, aussi bien en nombred'élèves qu'en nombre de sites institu-tionnels et associatifs ou qu'en nombrede professeurs diplômés (9 CA, je crois,et une centaine de DE).

Touche-t-on du doigt les limites dusystème actuel ?

On devrait multiplier les subventions.La même chose peut être imaginée enchant choral, en danse, dans les instru-ments d'orchestre d'harmonie... Cela merappelle le type d'emploi qu'on pouvaitlire avant dans la CMF Commune rurale"cherche directeur qui dirige orchestred'harmonie". C'est un choix des conseilsgénéraux.

Faites-vous des échanges entrerégions ?

A Brest, nous avons déjà effectué deséchanges de classes et d'enseignants enviolon traditionnel avec le Limousin.Matériellement c'est toujours un peudifficile à organiser. Mais l'associationdes enseignants de musique tradition-nelle nous permet de nous tenir au cou-rant, de savoir ce qui se passe ailleurs.•

Pour en savoir plus, consulter le site de l'AEMDTL'AEMDT (Association des Enseignants de Musique etDanse Traditionnelles) regroupe et fédère les profes-sionnels de l'enseignement des musiques et dansestraditionnelles de toutes origines, qu'ils exercent dansle secteur public (enseignement musical spécialisé) oudans le secteur privé ou associatif. A consulter aussi,le site de la FAMDT (Fédération des associations deMusiques et Danses traditionnelles).

Congrès de Vannes 2008

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L’enseignement de la danse en 1ercycle

Quand on assiste à des spectacles de danse, les limitesentre les différentes esthétiques : classique, contemporai-ne, jazz et autres paraissent floues. L’impression est fortdifférente dans le département danse d’un conservatoire :là, les disciplines sont clairement définies, les styles secôtoient, se complètent ou parfois même s’opposent.

Avec ou sans chaussons ?

es directives officiellesqui organisent la progres-sion de l’élève dans des

cycles bien définis, laissent auxétablissements le choix d’organiserl’enseignement entre les disciplinescomme ils le souhaitent pour lesdeux premiers cycles. Ainsi, danscertains établissements, l’enfantsuit les cours dans deux disciplinesdès la 1ère année (souvent clas-sique/contemporain ou clas-sique/jazz). Dans d’autres, les pre-mières années sont consacrées àune seule discipline au choix. Pourd’autres encore, c’est par la danseclassique que tout commence et cen’est que plus tard que les autresdisciplines sont accessibles.Bien sûr, il arrive que ces propositionssoient conditionnées par la disponibili-té des professeurs ou les contingencesdes studios mais, le plus souvent, ils’agit de choix pédagogiques, fruits deréflexions sur le cheminement qu’unapprenti danseur doit parcourir.

Des visions diverses du1er cycleIl nous a donc semblé intéressant d’in-terroger trois professeurs de dansecoordinateurs du département danse deleur CRR sur leur vision du premier cycle(cf. encadrés). A Lyon (Maryse Egasse)et à Nantes (Anne Carrié), les élèves

suivent, dès le début, des cours dansdeux disciplines à part égale : c’est le50/50. A Angers (Arnaud Coste), le cur-sus commence par la danse classique, ladanse jazz n’arrivant qu’en fin dedeuxième cycle.Tous ont mis en place des années d’é-veil, l’accès au 1er cycle se faisant à par-tir de l’âge de 8 ans. Pour les deuxconservatoires proposant des cyclescombinés, le 1er cycle est idéalementouvert à tout enfant qui le souhaitemais, comme il doit se faire une sélec-tion par manque de place, elle se fera surl’envie de l’enfant, « l’œil qui pétille »,« l’appétence du mouvement » et nonpas sur ses aptitudes physiques (mêmesi il est indispensable à tout enfant deprésenter un certificat médical de noncontre-indication à la pratique de ladanse).Pour Angers, l’approche est différente :les problèmes physiologiques (hyperlordose, mauvais appuis) sont le pre-mier critère de non-sélection, puis lestests se feront sur la capacité d’écouteet de mémorisation du mouvement : pasde surprise, les enfants qui se présen-

L

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Arnaud Coste, responsable du départementdanse du conservatoire d’AngersPour Arnaud, Coste, les différentes esthétiques de danse sont complémen-taires. En revanche l’approche doit se faire nécessairement par une seulediscipline car le temps manque pour mener à bien et approfondir deuxapprentissages différents. L’enseignement pourrait devenir confus pourl’élève.Le choix de la danse classique s’impose comme une évidence : l’apprentis-sage de cette discipline est tout à fait formalisé, parfaitement connu etstructuré. Chacun sait, étape par étape, par où il faut passer pour cons-truire un danseur. C’est donc à ses yeux une discipline complète au langa-ge universel à partir de laquelle on peut aborder ultérieurement, si on lesouhaite, les autres disciplines. Il reconnaît la réalité des reproches qu’ona pu faire au classique d’une rigueur pouvant virer au conservatisme maisil soutient que rien n’empêche un professeur d’aujourd’hui d’être ouvertdans sa méthode pédagogique, et que la danse classique a évolué dans sonlangage et que de nombreux professionnels du contemporain et du jazzont été formés à la base par le classique.

CRR Nantes, Danse contemporaine

tent ont, soit profité du cycle d’éveil,soit déjà suivi des cours en école asso-ciative ou privée.

La dimension artistiqueavant toutLes textes officiels présentent des cri-tères très précis pour les évaluations defin de cycle. Tous s’y réfèrent mais, làaussi, les regards différents mettent enavant des exigences différentes. Là oùArnaud Coste va chercher la maîtrisetechnique et la perfection du geste,Maryse Egasse attend de l’élève qu’out-re les acquisitions techniques, il aitappris à se concentrer, à se rendredisponible pour le moment du cours,

qu’il ait appris à apprendre afin de pro-fiter au mieux d’un 2e cycle plus tournévers la technique. Quant à Anne Carrié,elle met l’accent sur la prise deconscience de l’élève du rapport àson corps, à l’espace et au temps.Mais rassurons-nous, il y a bienune valeur commune que recher-chent ces trois professeurs si dif-férents : la dimension artistique. Ilfaut que « la prestation del’élève ait du sens », qu’« il fassepasser quelque chose », que « sonmouvement soit habité ». Il nesaurait y avoir d’enseignementartistique digne de ce nom sanscette notion.

Le monde de l’enseignement de ladanse est un monde de gens passion-nés, habités par leur art et par desconvictions dont les divergences de vuesont parfois inconciliables. Ceux quevous côtoyez ont peut-être des idéesencore différentes de celles expriméespar ces trois professeurs. Mais ce sontdes professionnels, diplômés qui prati-quent, pour le plus grand nombre, leurmétier avec sérieux. Ils partagent descertitudes : offrir le maximum aux élè-ves, savoir concilier l’enseignement desamateurs et celui de ceux qui devien-dront professionnels, savoir être à l’é-coute des demandes des élèves d’au-jourd’hui et leur donner les moyens dese construire avec cet art. Ils sontconscients que la danse est une formed’art fragile et complexe à pratiquer,quelle est une discipline exigeante pourtous, y compris pour les familles desélèves danseurs…Alors, vous parents, n’hésitez pas àaller discuter avec eux pour mieux com-prendre leur démarche.Et tout ceci avec ou sans chaussons ?•

31FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

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Maryse Egasse, professeur de danse classique auCRR de LyonElle souligne que la danse classique est une base essentielle pour toutesles danses « une de ses grandes forces est son langage universel mais leclassique est un art et je souhaite qu’on ne le réduise pas à un solfège auservice des autres. C’est une chose que je crains quand on l’impose commepassage obligé avant de pouvoir accéder à d’autres disciplines».Interrogée sur l’adéquation entre cette discipline et les enfants actuels,elle nous dit « cette discipline exigeante, voire ardue, ne fait pas peur auxélèves et un nombre certain s’y retrouve et en arrivant au second cycle, ilssont majoritaires à choisir une dominante classique. »Mais elle met également en avant les avantages à ses yeux d’un cursuscombiné. L’élève a accès à des espaces différents pour se révéler : si l’unva être plus à l’aise avec le classique, sa rigueur et sa méthode, l’autretrouvera son mode d’expression dans le contemporain ou le jazz, où iltrouvera la créativité et l’ouverture dont il a besoin…Dans tous les cas, ce double apprentissage permet une plus grande ouver-ture : la petite fille qui ne rêvait que de tutu va découvrir que la danse,c’est aussi tout autre chose et celui qui ne connaissait que les dansesactuelles va découvrir ce socle commun culturel qu’est la danse classique.Que ces enfants deviennent les danseurs de demain ou les amateurs etspectateurs des premiers, cet apprentissage diversifié précoce sera unatout pour eux.

Anne Carrié, professeur de danse contemporaine à NantesInterrogée sur la pertinence de faire démarrer des petits avec le contemporain, Anne Carrié souligne que, contraire-ment à ce que pourrait laisser croire l’extrême diversité d’expression de la danse contemporaine, il existe des fonda-mentaux propres à cette esthétique, que ce sont bien ces bases qui sont enseignées en 1er cycle. Certes, un seulprofesseur de contemporain ne pourra enseigner à un enfant toute la danse contemporaine, mais « un seul profes-seur de classique ne pourra pas non plus tout enseigner à un élève et c’est bien une des forces de l’enseignementdes conservatoires que d’offrir des palettes différentes au travers des différents enseignements et plus tard des mas-terclass.»Elle nous parle également de l’approche du mouvement si différente entre les deux esthétiques « en classique,chaque mouvement est décomposé pour en arriver à la maîtrise complète, les acquisitions se font par l’accumulationdes connaissances. Alors qu’en contemporain, l’approche se fait par le mouvement dans sa globalité, puis par l’expé-rimentation de l’enfant lui-même et enfin par la structuration. »Anne Carrié fait remarquer que si elle est tout à fait persuadée des bienfaits d’un système d’enseignement combiné,en revanche celui-ci ne peut fonctionner que si les professeurs arrivent à s’entendre pour travailler dans une mêmedirection. Les individualités très fortes et les différenciations très marquées entre les professeurs des différentesesthétiques rendent parfois tout dialogue impossible, il y a alors pour un jeune élève beaucoup plus à perdre qu’àgagner de se trouver pris entre deux mondes inconciliables. Ce point est également mis en avant par Arnaud Coste.

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vec les ensembles débutants,le conservatoire de Nantesoffre à ses jeunes élèves du

« trois en un » : l’élève va se retrouveravec d’autres débutants de la mêmefamille d’instrument. Il va, en mêmetemps, se familiariser avec son instru-ment, la pratique collective et la forma-tion musicale. Un cours est consacré àla pratique d’ensemble et à la formation

musicale, le second est tourné vers l’ap-prentissage de l’instrument en lui-même.A la fin de l’année, de l’avis des partici-pants à ce dispositif, le résultat esttout à fait concluant : les enfantsjouent ensemble, ils ont acquis lesbases du jeu de l’instrument et sem-blent à l’aise avec leurs partitions.

Un projet né de la conjonc-tion de plusieurs expériencesDepuis maintenant 9 ans, à l’écoleUrbain Leverrier, dans un quartier peufavorisé de Nantes, a vu le jour unefanfare à l’école, animée par un profes-seur du conservatoire. Comment çamarche ? Point de solfège, point departition, on apprend ici par mimétis-me. On regarde, on écoute, on seconcentre et on imite ceux qui savent.Résultat ? «Le niveau atteint par lesélèves nous a obligés à revoir à lahausse nos ambitions de concert »,explique Jean-Jacques Metz, professeurde trompette et chef d'orchestre de lafanfare. La fanfare «Urbain Leverrier»est une formation reconnue, invitée àse produire; son chef est même obligéde faire attention de ne pas prendretrop d’engagements : elle a été invitéeau CRR de Paris pour la semaine descuivres au mois de mars dernier.Au sein du conservatoire aussi, oncherche des évolutions pédagogiques :c’est l’expérience des maîtres uniques,lancée en 1999. Les enfants débutenten cours semi-collectif, 3 ou 4 autourdu même instrument et les cours deformation musicale sont conçus enfonction de l’apprentissage de l’instru-ment. Ce projet a marqué le début dutravail en collaboration entre profes-seurs d’instruments et professeurs deformation musicale. Il a montré aussises limites. Alors le conseil pédago-

A

D’ordinaire, un élève qui va commencer un instrument auconservatoire, aborde la pratique instrumentale avec unprofesseur seul ou avec un ou deux autres élèves ; à unautre moment de la semaine il reviendra pour son cours deformation musicale pour apprendre à lire la musique, ilchantera et apprendra les bases de la théorie musicale ;quant à la pratique collective elle viendra plus tard… carsouvent ces différentes matières sont dissociées

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Un projet ambitieux pour le 1er cycleLes ensembles débutants du conservatoire de Nantes

Echos des professeurs

JJ Metz, professeur de trompette« Le grand atout de ce projet, c’est qu’enfin l’enfant et la musique sont remis au cœurdu dispositif et la formation musicale retrouve sa véritable raison d’être. Les résultatsen musique d’ensemble sont remarquables, la petite fanfare qui réunit les 3 années estcertainement la meilleure de France à son niveau et les résultats individuels sont aumoins aussi bons qu’avec l’enseignement traditionnel d’un conservatoire. Ceci dit, ceprojet implique un travail en équipe entre les professeurs du même département et unprofesseur de formation musicale. Ceci n’est pas faisable partout ! »

MV Cadoret, professeur de violon« Pour moi, la grande réussite de ce projet est le sourire des enfants associé à la qualitédu travail fait. Il y a une émulation et une stimulation formidable. Bien sûr, ce projetest un grand bouleversement dans nos habitudes pédagogiques : nous sortons complète-ment de la relation maître à élève : nous sommes une équipe d’enseignants avec ungroupe d’élèves. C’est une relation nouvelle, nous devons appréhender le phénomènegroupe. Au niveau des acquisitions, elles ne se font pas dans le même ordre que d’habi-tude ! Nous avons des élèves qui intègrent tout de suite des notions harmoniques etrythmiques qui sont d’habitude les points faibles des jeunes instrumentistes des cordesfrottées, instruments mélodiques par excellence. »

JP Bréhu, professeur de formation musicale et chef d’orchestre« M’associer aux petits archets est passionnant, en tant que professeur de formationmusicale, je vois des enfants ravis de venir, leur instrument à la main et intéressés parce qu’on leur apprend. La présence d’un collègue instrumentiste pendant mes cours esttrès enrichissante même si il faut parfois jongler entre les styles différents des uns etdes autres. En tant que chef d’orchestre, je trouve fabuleux de voir des réflexes de jeucollectif se mettre en place dès le début ; l’apprentissage d’un rythme ou de l’intentionne reste pas une donnée spécifique à mon cours, elle est immédiatement vécue par legroupe. Ce qu’il y a de très différent, c’est le pari de ne pas faire d’écrit du tout pour lesdeux premières années. Cela ne doit pas poser de problème puisque ce projet propose defaire le 1er cycle de FM en 4 ans mais les modes d’évaluation doivent être adaptés ! »

33FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008 (

gique s’est lancé vers une nouvelleétape : les ensembles débutants.

La petite fanfare duconservatoireJean-Jacques Metz, fort de l’expériencede la fanfare à l’école, a été chargé dulancement du projet à la rentrée 2005 ;il a travaillé avec ses collègues du dépar-tement des cuivres (F.Mérand cor,M.Berger tuba et M.Remaud trombone)et Danièle Taitz, professeur de formationmusicale émérite. Ils ont accueilli ungroupe d’enfants qui ont été répartis parinstrument et se sont lancés dans l’aven-ture. Les résultats ont encouragé à pour-suivre les efforts dans cette direction : àla fin de l’année scolaire, non seulementles petits étaient dégourdis sur leursinstruments mais leur niveau en solfègeétait comparable à celui des élèves quiavaient suivi des cours traditionnels.

Vers une généralisation…L’année suivante, d’autres groupes sesont lancés (les cordes, la musique tradi-tionnelle, la musique ancienne…) et à larentrée 2008, l’ensemble des départe-ments du conservatoire sera concerné (ycompris un projet du même type pour lesvoix).

Nous avons recueilli l’opinion des diffé-rents acteurs de ce projet : parents d’é-lèves, professeurs (cf. encadré) et direc-tion du conservatoire.Les parents concernés interrogés à cesujet sont très favorables à ce projet :les prestations publiques en ensemblesont très valorisantes et le travail engroupe favorise la création des liensentre les enfants. Certains parents quiconnaissaient l’an-cien système sontun peu inquietspour la formationmusicale : leursenfants auront-ilsles compétencespour réussir les éva-luations dans cedomaine? D’autress’interrogent sur lesdéfauts techniquesqui pourraient s’ins-taller. Mais toussont unanimes pourdire que c’est unprojet formidable.

En conclusion,Pierre Gallierdirecteuradjoint duCRR de Nantes« Ces cours structu-rent l'apprentissage"orchestre-instru-ment-solfège" etpermettent à l'élèvede faire le lien entreces différents axesde formation. C'estégalement pour lesprofesseurs la struc-turation d'une véri-

table "équipe pédagogique".Chaque cours nécessite de venir avec soninstrument; donc offre au minimum 2hpar semaine de jeu instrumental ; il nes'agit donc pas d'une "défaite" de l'en-seignement spécialisé mais d'une organi-sation visant au contraire à renforcernotre efficacité pédagogique.Il s’agit là d’une orientation pédago-gique qui donne à ce 1er cycle sa couleurpropre ; nous cherchons à construire unschéma pédagogique particulier à cestoutes premières années de l’apprentis-sage musical. Ce « savoir-faire » pédago-gique s’appuie sur la dynamique quijaillit de la pratique d’ensemble.Mais, et c’est peut-être le plus stimulant,nous pensons être bientôt en mesure derépondre au défi de la démocratisationde la pratique instrumentale et vocale,en partenariat avec l’EducationNationale, grâce à des outils pédago-giques éprouvés et pertinents. »•

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Photos

:Jean-Michel

Meun

ier

a manifestation, qui s’étend sur une journée (desrépétitions générales au concert final) se dérouleen deux temps : une série de concerts déambula-

toires, les « concerts nomades » pour lesquels le public suitson propre itinéraire à l’intérieur d’une offre de lieux et demusiques disséminés dans tout l’établissement scolaire ; unrassemblement en soirée, des grandes formations et des« projets musicaux » d’envergure importante dans un lieufinal de concert.Devant l’intérêt de tous les partenaires, la journée s’est pro-gressivement enrichie à la fois en termes de cultures musica-les, de participants et de publics. Ainsi, aux classes d’instru-ments et de formation musicale, aux ateliers de pratiquecollective, de musique improvisée, aux présentations dechants des classes est venue s’ajouter la participation de laMaîtrise de Bretagne, de l’orchestre à cordes du Conservatoireet de la Musique militaire de la Région Terre Nord-Ouest.Enfin, deux moments « gustatifs » ont vu le jour sous l’im-pulsion du chef de cuisine du Collège Anne de Bretagne : un

d é j e u n e rdéclinant une« gamme desaveurs », misen musiquepar une scèneouverte auxjeunes musiciens et chanteurs et, pour clôturer les festivités,un cocktail offert aux participants.

Une multitude de "boites à musique"Bruits de Couloirs a la volonté d’exploiter la singularité deslocaux qui l’abritent. De par son histoire, le Collège Anne deBretagne s’étend sur une vaste superficie bâtie et son archi-tecture présente une grande diversité de styles. Cet espacesingulier se prête facilement à une « mise en sons » permet-tant d’alterner et cumuler ensembles vocaux ou chœurs impor-tants, ensembles de musique de chambre ou formations sym-phoniques, répertoires intimistes ou musiques amplifiées. C’est

d’ailleurs de cette idée de « mise en sons » des bâti-ments que sont nés les concerts nomades.En 2008, plus d’une trentaine de concerts et demoments musicaux ont été programmés dans 7lieux fonctionnant simultanément : halls, salles declasse, auditorium, salle de restauration, cour…Près de 600 spectateurs ont déambulé au milieu dela multitude de « boites à musique » fournie par lesconcerts nomades. Les 250 spectateurs du concertfinal ont profité d’une palette diversifiée de réper-toires et de talents : des chants polyphoniquesévoquant la culture africaine, un conte musical, unconcerto de Vivaldi pour 2 violons et orchestre, despièces pour piano à quatre mains, des œuvres cho-rales de Rachmaninov…

Un temps fort dans l'annéeComme d’autres projets visant à mieux agréger lesélèves des classes de CHAMD et les élèves des clas-ses traditionnelles (séjour Neige et Musique, voya-ges d’étude à l’étranger, Chœur des jeunes etc.),cette manifestation permet de valoriser les talentsde chacun quel que soit son niveau de pratiquemusicale et elle participe à l’identité de l’établisse-ment scolaire. Les liens forts qu’elle a établis entredes enseignants séparés par leurs ministères de rat-tachement se nourrissent d’une pratique concrèteet vivante, d’une émotion musicale vécue et parta-gée ensemble.•

Michel Seince

Initiatives

Bruits de Couloirs est un événement musical quirassemble chaque année, depuis trois ans, leCollège Anne de Bretagne et le Conservatoire àRayonnement Régional de Rennes.

RennesBruits de couloir

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Cholet, le concert des ParentsUne aventure partie d’une idée simplePourquoi toujours écouter nos « petitsgénies » ? De quelle manière faire ressortirdes placards les instruments des parents etfaire chanter les chanteurs de « salle debain » ? Voilà 7 ans que cette idée nouspermet de partager des moments intenseset joyeux et 6 spectacles différents de plus en plus élaborés.Le premier spectacle sans prétention, monté avec des instruments variés, desmusiciens de tous niveaux et un groupe de chanteurs (parents et élèves adultes),avait pour thème « la chanson française ». L’année suivante, nous nous sommesattaqués aux grands chœurs.Devant le succès et le plaisir des « artistes », et grâce à la disponibilité de notrechef bénévole et le soutien inestimable d’un professeur de formation musicale,nous n’avons pas reculé devant leur proposition de monter les grands chœurs de« La Périchole ».De plus en plus audacieuxPoursuivant sur notre lancée, nous avons enchaîné avec des extraits de « La VieParisienne » comprenant des chœurs et des solos, suivi de « Don Quichotte » en2006.L’année suivante, les chefs ont créé un spectacle tiré de la bande dessinée « lacorde au cou » avec des morceaux choisis de chanson française. Ce spectacle,« les Daltons se marient », a été repris plusieurs fois cette année.Grâce à cette expérience, nous avons tissé de nouveaux liens entre parents etnous avons engrangé une foule de souvenirs et profité de moments festifs etconviviaux, les spectacles ayant fait salle comble !

APEC Cholet

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Cholet, les parents sur le devantde la scène.

Multiples concerts tout au long de la journée

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Initiatives

a plupart des musiciens sont confrontés un jour oul’autre à des problèmes touchant leur corps lors dela pratique instrumentale. Ils répètent inlassable-

ment des morceaux, des phrases, plusieurs heures par jour. Laconnaissance que le musicien a de son corps, son anatomie,sa physiologie, est donc d’une importance capitale. Elle luipermet d’éviter les gestes anti-physiologiques qui ne respec-tent pas les axes naturels des articulations, des muscles… etde développer une ergonomie de son geste musical.Prévenir des pathologies, les traiter à l’aide d’un thérapeute,jouer libéré de contraintes physiques inutiles donc accroîtreses performances, telles sont les possibilités s’offrant aumusicien qui apprend à s’utiliser de manière optimale.

Une conférence pour lathéorie, des ateliers pourla pratiqueCette première conférence-ateliera remporté un grand succès,réunissant une soixantaine de par-ticipants (élèves, parents d’élèvesmusiciens amateurs, professeurs)en présence de Madame Brayer, directrice du CRR de Cergy-Pontoise. Les trois intervenants sont membres de l’associa-tion européenne Médecine des Arts. Cette association a étécréée afin de développer la recherche sur l’approche médico-scientifique des pratiques artistiques, améliorer la préventiondans ce domaine et en diffuser l’information en direction desartistes, enseignants et thérapeutes. Florian Chrétien etFabrice Julien, kinésithérapeutes à la clinique du Musicien,sont venus accompagnés de Philippe Chamagne, co-fonda-teur de Médecine des Arts, qui a apporté son expérience etpris en charge un atelier.Florian Chrétien et Fabrice Julien ont présenté les patholo-gies liées directement à la pratique de l’instrument :• les tendinites (inflammation des tendons) et les syndromesde surmenage (fatigue musculaire telle que le muscle ne peutpas « récupérer », associée ou non à une tendinite) ;• les syndromes de compression : un nerf ou un vaisseau san-guin est enserré dans un de ses passages à travers les diverséléments d’un membre. Le jeu s’en trouve ralenti, moins précis,la fatigue arrive plus vite et la récupération est plus longue ;• les dystonies de fonction : dérèglement d’un mouvementappris pouvant mener à l’incapacité totale de jouer d’uninstrument.

Traiter et prévenir les douleursLes traitements permettent d’en soigner les conséquences

(douleur, fati-gue), mais lak inés i thérapieagit égalementsur les causes,afin de régler leproblème defond. Le traite-ment se déroule en 4 phases : prise de conscience corporel-le, puis des positions physiologiques, tonification musculai-re ciblée et rééducation à l’instrument. Ce traitement de fonds’applique aussi dans une optique de prévention et d’accrois-sement des performances. La prise en charge est personnali-

sée en fonction du problème et des spécificités dechacun. Elle fait suite à un bilan réalisé sans, puisavec instrument, et à un dialogue entre le kinésithé-rapeute rééducateur spécialisé et le musicien. Letravail est entrepris en collaboration avec le musi-cien qui participe activement à sa rééducation.Il est important pour les musiciens de connaître soncorps et d’acquérir des notions de base d’anatomieet de physiologie afin de développer une gestuelle

et une posture ergonomiques. Les deux intervenants en ontdonné les grandes notions.

Connaître son corpsCes notions ont ensuite pu être découvertes de façon pra-tique par les participants grâce aux ateliers animés par lesintervenants. Le travail s’y est déroulé en trois phases :• découverte sur son propre corps des différents élémentsanatomiques présentés lors de la conférence ;• prise de conscience des effets de la pesanteur sur le corpsdans la posture debout et assise ;• analyse des postures et gestuelles des participants etconseil personnalisé afin d’optimiser le confort et prévenir lapérennisation de gestes anti-physiologiques.

Cette initiation a permis de sensibiliser les participants àl’importance de l’ergonomie du geste musical. Une fois cesconnaissances apprises, ressenties, assimilées, le musicienjouera en mouvement, libéré des contraintes physiques. Ilpourra alors se protéger autant que possible de problèmesphysiques liés à sa pratique instrumentale, et améliorer saperformance en termes de précision du geste, de rapiditéd’exécution et d’endurance.•Sylvie Antonini – Présidente de MUSE (APEC du CRR de Cergy-Pontoise)

Florian Chrétien – Clinique du MusicienUn document plus complet est consultable sur le site de la FNAPEC

Parce que le thème de l’ergonomie duGesteMusicalest un sujet insuffisamment traité dans les conser-vatoires, l’association MUSE a décidé de luiconsacrer sa conférence annuelle en février 2008.

L’ergonomie du geste musicalUne conférence-atelier au CRR de Cergy-Pontoise

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Philippe Chamagne et une élève

Atelier “Ergonomie du geste”

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e 13 juin à Marmande et le lendemain à Agen, lesdeux classes d'orchestres symphoniques ont étéréunies pour accompagner les élèves des CHAM.

Dans le cursus de ces CHAM, le chant est un élémentindispensable à la croisée de tous les axes d'apprentissage. Ilréunit ainsi 140 élèves des CHAM d'Agen et de Marmandeautour des grands Choeurs d'Opéra.C'est la deuxième fois que ces deux choeurs se retrouvent. En2005, ils avaient interprété ensemble des Tangos et de lamusique Sud-Américaine. Au programme cette année, Bizet,Borodine, Puccini, Tchaïkowski, Verdi et Wagner. C'est un

répertoire trèsimportant de l'his-toire de la musiqueque M.Murillo etCathy Judith, lesprofesseurs desdeux collèges, ontsouhaité fairedécouvrir à leursélèves afin d'élargirleur culture musica-

le et qu'ils ont partagé avec les publics de Marmande etd'Agen. L’occasion également pour le public et les élèvesd’apprécier le talent de Roger Pujol, ténor de grande renom-mée, dans un répertoire beaucoup plus lyrique.

RencontresChaque année les élèves CHAM ont la possibilité de se pro-duire une ou plusieurs fois en concert dans des configura-tions très variées et enrichissantes comme par exemple,cette année, autour des grands choeurs d’opéras.Ce projet avait pour but, d’abord, de familiariser les élèves àce répertoire très riche et difficile et ensuite de rapprocher,le temps d’une année, les classes CHAM de Marmande et Agenainsi que les deux orchestres des conservatoires respectifs.Il en a résulté deux concerts de bonne qualité qu’ont donnés

ces deux ensembles,fruit d’un travail delongue haleine, menépar les deux équipesde professeurs CHAMqui ont offert la pos-sibilité aux enfantsde se produireaccompagnés par ungrand orchestre sym-phonique, constituéde professeurs et d’é-lèves instrumentis-tes, ce qui, pédago-giquement, présentait un grand intérêt pour tous lesparticipants.Les instrumentistes ont pu se mesurer à ce répertoire d’or-chestre difficile mais formateur et les choristes ont eu, quantà eux, à aborder des chœurs à trois ou quatre voix différen-tes, leur demandant une écoute attentive des autres et unecertaine technique vocale pour les interpréter.Le concert au Sacré Choeur d’Agen a par ailleurs été filmé etsortira en DVD à la rentrée.

Les projetsLes projets prévus pour2009 sont les suivants :travail autour de lamusique sud-américaine,concert avec le groupe LosSoles, avec au programmela Misa Criolla d’ArielRamirez et des œuvresdiverses du répertoire tra-ditionnel, en premièrepartie, avec participationde l’école Jean Jaurès et des quelques classes non-CHAM ducollège, afin de favoriser le rayonnement des CHAM et leurouverture.•L'APEC Maurice Ravel de Marmande remercie, pour leur soutien, M. Marois,Recteur de l'Académie de Bordeaux, M. Prochazka, Inspecteur d'Académiedu Lot-et-Garonne, Mme Walczak, Inspectrice Pédagogique Régionale deMusique, Mme Delaeter, Principale du Collège Ducos du Hauron à Agen,M. Kieghelman, Proviseur de la Cité scolaire de Marmande.

Samson LIGANAPEC de Marmande

Depuis plusieurs années, le CRD d'Agen et le CRCde Marmande mènent des projets pédagogiqueset artistiques communs, notamment dans ledomaine des pratiques collectives.

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Quand les CHAM chantentDeux concerts mémorables

Initiatives

Témoignage de MathildeJ'ai découvert la musique avec l'Association Musiquenvie diri-gée par le professeur Alban Lapeyre.Pour aller plus loin dans cet apprentissage, j'ai choisi les CHAMdu collège Ducos du Hauron d'Agen où j'ai passé une excellenteannée; nous formons une bonne équipe. Comme au rugby, nousvoyageons, nous jouons devant du public, nous rencontronsd'autres musiciens... et on rigole bien. Les élèves de Marmandesont très sympas et ce projet commun sur les Grands Choeursd'Opéras est une excellente occasion de se faire des amies.

Témoignage de MatthieuUn orchestre à cordes frottées, avecun piano, des timbales, des bois,quelques cuivres, accompagnait lechœur, ce qui embellissait l'ensem-ble. Dans certains morceaux, dessolistes chantaient, le tout étantdirigé par un chef d'orchestre.C'étaient deux beaux concerts.

e sont les pianistes et enseignantes Anne-LiseGastaldi et Valérie Haluk qui ont imaginé, coordon-né et organisé la réalisation de ce recueil édité par

la maison viennoise Universal Edition ; le tout en réponse àune préoccupation essentielle, "faire connaître le plus tôt pos-sible aux pianistes la musique de leur temps."Et ce sont leurs élèves (du CRR de Paris, des Conservatoires du12e arrondissement, du Centre et de Fontenay sous Bois) quiles ont créées, ces pièces écrites par neuf grands compositeursde notre temps, à savoir Georges Aperghis, Pierre Boulez, PeterEötvös, Ivan Fedele, Cristobal Halffter, Michael Jarrell, GyörgyKurtag, Luis de Pablo, Salvatore Sciarrino.

Un projet de longue haleineCe superbe projet vise à favoriser la pratique de la musique denotre temps par de jeunes pianistes (à partir de 5 à 6 ans depiano) et à les initier plus tôt qu'on ne le fait habituellement àdes pièces contemporaines. Or nous manquons cruellement derépertoire abordable par des jeunes et "Piano Project", édité parUniversal Edition, vient combler un manque : les pédagoguesattendaient depuis longtemps un tel recueil ; d'ores et déjà, lapartition est largement diffusée et se vend très bien.

Il aura fallu 6 ans à Anne-Lise Gastaldi et Valérie Haluk pourfaire naître leur Projet ! Elles ont dû surmonter des difficultésconsidérables : convaincre les compositeurs d'écrire des piècesabordables sans dénaturer leur propre langage, les rencontrerà maintes reprises, traiter avec les éditeurs. Le résultat est unrecueil d'une grande diversité où ces compositeurs, de natio-nalités différentes, ont apporté, avec beaucoup de générosité,des œuvres très variées et très complémentaires pouvant êtreabordées par le très jeune pianiste, comme celles de Kurtág,jusqu'au quasi-professionnel, comme celle de Boulez, en pas-sant par le pianiste confirmé pour les œuvres de Luis de Pablo.

Une expérience unique pour de jeunes pianistesAux questions posées aux jeunes interprètes : “Avais-tu déjàjoué du contemporain ?”, “Trouves-tu le contemporain plusdifficile que le classique ?”, nos jeunes pianistes (de 9 à 21ans) répondent avec un même enthousiasme : oui, c'est un tra-vail exigeant, mais d'une extrême richesse, qui débouche surune grande liberté, contrairement à ce que l'on s'imagine sou-vent ; le geste musical, l'univers sonore, l'aspect visuel cons-tituent une recherche permanente et l'expérience du concerten est tout l'aboutissement.Certains jeunes pianistes ont eu la grande chance de travaillerleurs pièces avec les compositeurs concernés et tous ontexprimé leur joie d'avoir eu le privilège de participer à unetelle aventure : pouvoir créer ces œuvres superbes, être lespremiers à les jouer, quelle grande responsabilité... mais quelbonheur ! Sous la direction éclairée d'Anne-Lise Gastaldi et deValérie Haluk, ils auront ainsi pu transmettre un peu de cettemusique contemporaine pour la faire mieux connaître etapprécier.Un moment très fort, qui restera gravé dans la mémoire de cesélèves... en attendant, peut-être, un enregistrement ou, pour-quoi pas, une suite à ce très beau "Piano Project"!•

APEC CRR de Paris

Piano ProjectLa musique contemporaine à la portée des jeunes pianistes

Le 4 février dernier, le CRR de Paris était le témoin d'unvéritable événement musical et pédagogique de lamusique contemporaine : la création en première mondia-le du recueil "Piano Project", pièces écrites pour de jeunesinterprètes ayant plus de quatre ans de pratique.

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Initiatives

Une œuvre d’initiationDans la Préface du recueil, Anne-Lise Gastaldi et Valérie Halukécrivent :"Notre projet vise à réunir dans ce volume des œuvres qui per-mettront aux jeunes musiciens d’avoir très vite accès au styledes compositeurs marquants de notre époque. Il s’avère qu’unlangage intégré tôt dans l’apprentissage sera mieux comprispar la suite, même dans des œuvres plus complexes. Une foisles bases acquises, les habitudes d’écoute joueront leur rôle.Nous n’avons pas souhaité faire « œuvre pédagogique » ausens habituel du terme mais plutôt œuvre d’initiation commel’avaient fait Webern dans 'Kinderstück' et Bartók dans nombrede ses compositions."

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Anne-Lise Gastaldi Valérie Haluk

n bon luthier doit avoir la main, l'œil, l'oreille etbeaucoup de sensibilité ». Jean Bauer possédaittoutes ces qualités. A 90 ans, après avoir réalisé

483 violons, 75 altos, 72 violoncelles, il s'asseyait toujoursdevant son établi, ciseaux en main pour achever une volute,tailler une âme ou tracer la courbe de sa prochaine œuvre.Le nom de Bauer évoque celui d’une dynastie. Son grand-père, autrichien d'origine, était déjà fabricant d'instrumentsà Tarbes. Son père, facteur et luthier, s'installa à Laval.Aujourd'hui, Jacques, fils de Jean, poursuit la tradition.Quatre générations de luthiers, un cas unique en France.Jean a dix ans en 1924 : « Je ne voulais pas faire d'études,je voulais être luthier. Evidemment, mon père n'était pas decet avis. Il m'envoya donc pendant cinq ans en pensionnat.Enfin, à quinze ans, j'eus l'autorisation paternelle de com-mencer ma formation. » C'est ainsi qu'il fut accueilli àMattincourt dans l'atelier de Marius Didier. « J'ai passé là desmoments extraordinaires. Je vivais avec la famille de monmaître, je dormais et je mangeais chez lui. En dehors desheures de travail, nous jardinions ensemble. C'était une for-mation digne de celle que recevaient les apprentis dans lesateliers de la Renaissance. Les distractions étaient courtes etj'étais très concentré sur mon travail. »

A deux pas de MirecourtL'étude prenait tout son temps. De là vient sans doute la foiindestructible dans la qualité de son travail. « J'ai la mainMirecourt, j'exécute les gestes avec rapidité. Vous savez,quand on crée des violons et des violoncelles, la vie n'est pasfacile tous les jours. J'ai décidé de ne jamais me découragerplus d'une nuit et de repartir le matin avec la même force.J'ai appris l'humilité et aussi qu'il ne faut aussi pas croiretout ce que l'on vous dit sur vous, il faut seulement croiredans son travail. »En 1942, alors qu'il vient tout juste de s'établir à Angers, ilvend son premier violon. « C'était le seizième que je fabri-quais, j'y ai gagné beaucoup de confiance en moi. » Depuis,de nombreux musiciens et parmi eux les plus grands artistesSchering, Crémieux, Wallez ou encore Rostropovitch… « J'aifait dans ma vie un violoncelle que beaucoup de personnesaverties s'accordent à trouvermagnifique. Le bois est effec-tivement exceptionnel et j'aisu servir ces qualités premiè-res par un vernis qui magnifiele chatoiement de ses veines.Cette basse s'appelle “LaRécamier”. Et je l'aime toutparticulièrement. Elle n'estpas destinée à être jouée,mais à être admirée. Un soir,pourtant, Rostropovitch estvenu chez moi pour jouer cevioloncelle. C'était très émouvant.»

Pour le développement de la musique classiqueJean Bauer a toujours milité pour la renaissance de lamusique classique. « J'ai fait la majeure partie de ma carriè-re alors que la musique était totalement sinistrée en France.Avec l'arrivée du cinéma parlant, des centaines de musiciensqui jouaient dans les salles de cinéma en accompagnementdes films, se sont retrouvés à la rue. La crise a duré une tren-taine d'années. Marcel Landowski, alors que Malraux étaitministre de la Culture, a lancé la création des orchestresrégionaux. Parallèlement, des écoles de musique et desconservatoires se sont créés partout en France. Des centainesd'élèves se sont mis à l'étude du violon. Or, il n'y avait plusassez de luthiers en France. »Avec de grands confrères comme Marcel Vatelot, il sera à l'o-rigine de la création de l'Ecole Nationale de Lutherie deMirecourt. « Il y a trente ans, la lutherie était totalementdéconsidérée, aujourd'hui on compte plus de 400 luthiers enFrance. C'est bien. Je pense néanmoins qu'il faut aujourd'huiresserrer les exigences, les formations doivent être encoreplus poussées qu'elles ne le sont aujourd'hui. » La perfectiontoujours et encore, comme un credo...•

Jean-Patrick Ménard

Jean Bauer

En 2005, un grand luthier français, Jean Bauer, nous quittait.Un maître dans son art et un ami fidèle de la FNAPEC.Souvenirs.

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L’esprit et la main

Portrait

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Pour en savoir plus…L’atelier BAUER a été et est encore unpartenaire fidèle de la FNAPEC. JacquesBauer, son fils, qui a repris l’atelier, esttrésorier de l’APEC d’Angers.Jean Bauer, Patrick Joly et les éditionsSiloe ont fait paraître en 2005 un trèsbel ouvrage sur le travail de Jean Bauer :« l’esprit et la main ». Ce livre estdisponible à l’atelier Jacques Bauer, 24rue du commerce 49000 Angers.

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Arri, quel souvenir gardez-vous de vos"années conservatoire" ?

L'enseignement m'a semblé plus tournévers la préparation d'examens que cher-chant l'épanouissement musical. Mais j’yai acquis des bases indiscutables pour lapratique de mon premier instrument, lesaxophone, mais aussi pour mes étudesuniversitaires et la pratique des autresinstruments : basse, guitare, notamment.Bien sûr, chaque professeur a sa manièred'envisager la transmission du savoir àl'élève mais il faudrait privilégier le plaisirde la pratique musicale.La pratique collective est un passage obligé parfois trop peudéveloppé pour certains instruments comme la guitare. Jepense nécessaire une ouverture des conservatoires vers lesmusiques actuelles : par exemple à travers des ateliers depratiques collectives.Si on introduisait des esthétiques plus proches des aspira-tions des élèves et encourageait cette pratique d'ensemble,plus de jeunes trouveraient motivation et plaisir à pratiqueraprès le conservatoire.

Qu'est-ce qui vous a décidé à faire de la musique votremétier ?

Le contexte familial a joué un rôle important. Je suis issud'une famille de musiciens. La passion de la pratique musica-le m'a pris jeune mais mes parents ne m'ont pas poussé danscette voie.J'avais aussi une autre passion, l'archéologie et au momentd'engager mes études supérieures, j'ai hésité, les deux étant

aussi difficiles l’une que l’autre. C'estfinalement la fac de musicologie qui m'aconduit au collège en tant que profes-seur de musique. Un constat : même sil'essentiel s'appréhende "sur le tas", lapédagogie est le grand absent des forma-tions de musiciens. La formation pédago-gique initiale est réduite et la formationcontinue n'est pas entrée dans lesmœurs, notamment en conservatoire.De mon côté, je privilégie le "plaisir" dela musique et respecte les goûts musi-

caux des jeunes. Et malgré la grandediversité des motivations des collégiens,

c'est gratifiant de trouver une approche permettant de com-muniquer ma passion musicale aux jeunes qui n'ont pas lachance d'y accéder par eux-mêmes, au-delà de ce qu'ils écou-tent à la radio, ou encore sur Internet.

Si nous en venions maintenant à votreactivité de compositeur interprète ?

Pour un auteur de "chansons à texte", il estprimordial de soigner les paroles de chaquemorceau : c'est mon domaine.Autre ancien de conservatoire, Gérald,impressionnant sur tous types de claviers,prend en charge les arrangements musicaux.Nous fonctionnons bien ensemble : il me propose des idéesde mise en musique de mes textes, et par itération et enri-chissement mutuel, nous convergeons vers le morceau quisera joué en public et gravé.Depuis peu, Olivier, virtuose en clarinettes, nous a rejoints.Il apporte une coloration aux orchestrations et prend plaisirà participer à notre aventure. Nous en sommes d'autant plusfiers que son répertoire, en termes d'instruments et de diver-sité musicale, est large. Le fait qu'il privilégie de travailleravec nous nous encourage à poursuivre l'aventure.Je pense que son exemple – et celui de Gérald - peut inspi-rer les jeunes qui envisagent de faire de la musique leurmétier : de plus en plus, pour vivre de son art, il faudra êtrecapable de se sentir à l'aise dans la maîtrise de plusieursinstruments et styles d'expression musicale. Eclectisme etprofessionnalisme vont devenir des conditions sine qua nonde la pratique du métier d'artiste.•

Merci Arri, gardez intact cet enthousiasme et cette envie departage avec vos élèves et votre public…

Extrait d’un entretien avec Christian RauxPlus de détails sur fnapec.com

Portrait

Pour clore cette série d'articles consacrée à l'ouverturedes conservatoires à de nouvelles formes de pratiquesmusicales, nous avons invité un jeune artiste composi-teur à nous faire part de son expérience.

Arri : musique d'aujourd'huiVivre sa passion du conservatoire au collège... et sur scène

Gérald & Olivier : des musiciens accomplisGérald VillainPrix de Piano, Musique de chambre, formation musicale etanalyse (Conservatoire d'Orléans)Diplômé d'Etat de Piano, enseigne en Ecole de Musiqueinter-communale. Suit un cursus d'Orgue baroque.Pianiste pour l'Orchestre d'Harmonie de la Région Centre etla formation Jazz « In the wood » - enfin pianiste, compo-siteur et arrangeur pour le chanteur ArriOlivier PetitPrix de Clarinette, prix de musique de chambre. Participe àde nombreux orchestres.Directeur de 2003 à 2005 de l’Harmonie municipale d’Ingréqu'il quitte pour se consacrer aux diverses formations aux-quelles il participe : orchestres classiques, ensemble de jazz« d’ixie et d’ailleurs » et Arri.

Arri, Chanson Française expressive àdécouvrir sur le site www.arri-music.com

40 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008

Jeunes

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Une étudiante du CRR de Rennes, Jeanne Sifferlé a bénéfi-cié l'an dernier d'une bourse Erasmus pour partir à Milan.

Quelles ont été vos motivations pour ce voyage ?J'ai décidé de partir car je venais d'être diplômée à Renneset un perfectionnement à l'étranger me semblait être uneexpérience encore plus gratifiante que de rester à Rennes.J'ai donc profité des accords Erasmus établis avec la ville deRennes pour proposer mon dossier.

Les formalités sont-elles simples ? et pourquoi Milan ?En fait, la ville de Milan ne faisait pas partie de ces accords.En Italie il n'y avait que des plus petites villes proposées. Or,mon professeur me disait que, quitte à aller en Italie, autantaller à Milan où la culture est très importante. Je me suisdonc adressée directement au professeur de Milan qui m'a ditqu'il n'y avait aucun problème pour lui. Au contraire, il seraitravi de m'accueillir. Il a vu de son côté le bureau Erasmus duconservatoire de Milan qui a donné son accord. Mais il a bienfallu que je m'occupe de toute la partie administrative. J'aidonc rempli les documents, envoyé un enregistrement dequelques prestations musicales et le dossier a été accepté.

Est-il si simple de quitter sa ville ?Deux points ont été très difficiles à gérer, d'une part lesbourses Erasmus qui sont peu importantes : l'année dernière,pour moi, elles ont été de 100 euros par mois !!! d'autantplus que les autres bourses, par exemple régionale ou dépar-tementale, ne peuvent pas être cumulées avec celled'Erasmus et que je ne suis pas boursière non plus. En habi-tant à Rennes, j'avais 120 euros d'APL qui ne sont évidem-

ment pas récupérables à l'étranger : j'avais donc moins d'ai-des en partant par le biais d'Erasmus à l'étranger que si jerestais en France... sachant que le logement à Milan pour unechambre à partager coûte environ 350 euros.Le second point a été justement le logement, chaque bureaune fonctionne pas de la même manière, certains, comme àRennes, vont trouver eux-mêmes un logement pour les étu-diants étrangers, d'autres, comme à Milan, ne le font pas,c'est donc à l'étudiant de trouver par lui-même.

Nous avons tous en tête le film l'Auberge espagnole, lesPoupées russes... votre voyage fut-il aussi séduisant ?

Ces 8 mois passés à Milan ont été une expérience inoublia-ble, tant sur le plan musical que humain. C'est une expérien-ce qui nous fait grandir, prendre confiance en soi et qui élar-git la culture, élément fondamental dans le métier demusicien.•

Propos recueillis par Muriel Bellier

Les échanges forment la jeunesse

Erasmus, Voltaire, Zellidja, etc. : toutes les solutionssont bonnes pour nos jeunes artistes pour aller voir dupays et profiter d’expériences inoubliables. Cartespostales.

Ouverture aux autres

Echanges Erasmus : une musicienne témoigne

Stéphen Szawrowski, CRR de Rennes, fait partde son expérience.Depuis septembre 2002, les CRR peuvent déposerune demande d'agrément "Erasmus" auprès desinstances européennes chargées des échangesinternationaux. Le CRR de Rennes a donc, dès2002 posé sa candidature et obtenu son agrémentpour la période 2003-2007, puis 2007-2012. Ilfaut noter qu'en 2002, et, à part lesConservatoires Supérieurs de Paris et Lyon,Strasbourg et Rennes ont été les deuxConservatoires de Région à obtenir cette accrédi-tation. Depuis, plusieurs établissements ontrejoint le dispositif.

Quels sont les enjeux de cette accréditation ?Nos étudiants (du cycle spécialisé) peuvent ainsi

se confronter à des étudiants d'autres établisse-ments supérieurs européens (nous avons desaccords avec des établissements en Allemagne,Pologne, Italie, Portugal, Roumanie, Espagne,Tchéquie…). Ces établissements sont souvent desétablissements universitaires qui adhèrent aux"principes de Bologne" fixant le parcours et lesdiplômes au niveau européen. Il faut signaler quela France, dans son enseignement spécialisé de lamusique, a un sérieux retard dans l'application deces principes.Nos étudiants peuvent donc, grâce à ce dispositif,poursuivre une année de leurs études dans unétablissement partenaire, ce qui les met face àdes expériences très enrichissantes, en effet,nombre de ces établissements offrent des ensei-gnements complémentaires aux nôtres (pédago-

gie, enseignement des langues…) et souvent, ontdes équipements à nous faire rêver.

Chaque année nous recevons entre 5 et 10 étu-diants et entre 3 et 5 vont faire une année d'étu-des à l'étranger. Nous pouvons être fiers de ceséchanges. J'ai à chaque fois constaté que la qua-lité de l'enseignement dispensé à Rennes permet-tait à nos étudiants d'être "à la hauteur" et des'enrichir très fortement de cette expérience.Plusieurs de nos étudiants sont restés dans ce"nouveau pays" et poursuivent leurs études dansun nouveau cadre, avec la perspective d'obtenirun diplôme reconnu par les 27 pays de l’UE. Dansle sens contraire, plusieurs étudiants ont manifes-té et concrétisé le choix de poursuivre leurs étu-des en France et à Rennes.•

Un CRR agréé “Erasmus”

Jeanne Sifferlé et Jessica Bourey,Anch'bouchure, congrès Vannes 2008

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Jeunes

Z comme ZellidjaDepuis près de 70 ans, de jeunes voyageurs, sous l'appella-tion Z, explorent le monde avec, sous le bras, un projetbien ficelé et une bourse de voyage et d'étude Zellidja.Entretien avec Etienne Avice, trésorier de l'association.

Pouvez-vous nous donner l'origine des bourses de voyage etd'étude Zellidja ?*

Un mécène, Jean Walter, a créé ces bourses en 1939, pour inci-ter les jeunes entre 16 et 20 ans, à réaliser un projet personnel,en leur apportant un soutien financier, aux conditions suivan-tes : remise d'un projet tant de voyage que d'étude, du budgetcorrespondant et, après sélection et accomplissement,établissement d'un carnet de comptes, mise en forme de l'étudeenvisagée et rédaction d'un carnet de route.

Autres conditions ?Oui, partir seul ou seule, avec l'accord des parents pour lesmineurs, pendant un mois minimum, travailler si nécessairepour boucler le budget soumis à l'appréciation de notre jurynational...

A propos de jury national, dans quel cadre évoluez-vous ?Dans le cadre d'une Fondation dont la famille Walter est tou-jours membre, sous l'égide de la Fondation de France, et dans lecadre de l'Association des Lauréats Zellidja. Un garçon ou unefille devient Lauréat Zellidja après avoir été sélectionné deuxannées de suite et avoir satisfait aux conditions qui sont poséesdepuis... 1939.

Ce n'est donc pas seulement une bourse de voyage, maisaussi un concours ?

En effet, en 2008, sur plusieurs centaines de candidats, moinsde 200 seront retenus. Néanmoins, ce n'est pas seulement uneaffaire de concours, mais de responsabilité de notre part ; nousne nous permettons pas de "lâcher" dans la nature un ou unecandidate dont le projet ne serait pas sérieusement établi, lesujet pouvant quant à lui être totalement fantaisiste !

En quoi le détour par une bourse de voyage Zellidja est-il dif-férent d'un autre soutien ?

C'est une aventure personnelle unique, un passage initiatiquede l'adolescence à l'âge adulte, des Prix remis en Sorbonnechaque mois de juin pour les meilleurs et l'appartenance à uneassociation de plus de 1500 membres, de tous les âges, origi-nes, où la solidarité n'est pas un vain mot entre des membresqui tous ont vécu les mêmes émotions, angoisses, enthousias-mes, déceptions... au même âge, à des époques et en des lieuxdifférents...

Pouvez-vous citer quelques Zellidja qui soient connus dugrand public ?

Philippe Labro, Christian Blanc, Dominique Lapierre, SergeKlarsfeld, Buren…

"Le sculpteur ?"Oui, Buren étant un pseudonyme !

*Zellidja : du nom de mines découvertes par J Walter au Maroc, et quisignifie " Mosaïque " en arabe. En savoir plus sur www.zellidja.com

Propos recueillis par Muriel Bellier

La remise des prix 2008, en présence de Christian Blanc, lauréatZellidja, 1960, secrétaire d'Etat, chargé du développement de laRégion Capitale et sous le parrainage de Philippe Labro, lauréatZellidja 1953, écrivain et journaliste. De nombreux sujets ont étéconsacrés à la musique, au théâtre et à la danse à travers lemonde depuis la création des bourses.

Poursuivre sa pratique artistique lorsd’échanges franco-allemandsL’OFAJ et la FNAPEC oeuvrent pour faciliter l’accueild’enfants musiciens ou danseurs. Explications d’EtiennetteLévèque (Champagne-Ardenne)Avec des enfants étudiant l’allemand, nous pouvons êtreconfrontés à des échanges linguistiques avec l’Allemagne. Parmiles options existantes, les échanges «Brigitte Sauzais» et«Voltaire» organisés sous la bannière de l’OFAJ assurent uneprise en charge complète (familiale, internat, scolarité) des élè-ves allemands en France et français en Allemagne, par l’intermé-diaire des rectorats d’Académie et des lycées partenaires.Parents d’artistes en herbe, musiciens, danseurs ou comédiens,nous nous trouvons alors devant un problème : comment profi-ter d’un séjour en Allemagne pendant 3 ou 6 mois sans suspen-dre sa pratique artistique ? Inversement, pour les familles d’ac-cueil françaises (dont les enfants ne sont pas toujours inscritsau conservatoire et par conséquent, dont les parents ne connais-sent pas les modalités d’inscription), comment permettre aujeune allemand de poursuivre sa pratique artistique sur le lieu derésidence ?Je me suis trouvée confrontée à ce problème. Pour Isabel, unaccord a été trouvé facilement : la jeune fille a suivi les cours dedanse classique après un test de niveau et a été intégrée à uneclasse pendant 4 mois. Mais cela dépend beaucoup de l’établis-sement. En effet, après avoir questionné d’autres parents d’élè-ves, il est apparu que l’accueil en conservatoire des élèves alle-mands n’est pas systématique.Il paraît donc nécessaire de travailler avec l’OFAJ et les acadé-mies pour proposer des solutions d’accueil intégrant un volet depratique artistique et de prévoir une procédure systématique dedemande d’enseignement artistique, facilement compréhensiblepar les familles d’accueil.Pourquoi la FNAPEC ?La Fédération, déjà partenaire privilégié de l’OFAJ qui souhaiterenforcer encore les liens. a pris conscience qu’il fallait inciterles jeunes artistes franco-allemands à envisager un séjour lin-guistique en permettant de poursuivre ou entretenir leur pra-tique artistique dans le pays d’accueil. En effet, nombreux sontceux qui ont renoncé à partir uniquement pour cette raison.

Plus d’informations :[email protected], et sur www.ofaj.org

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Le modèle finlandais appliqué à la musique

L’enseignement artistique à Kaustinen

austinen (4300 habitants) est surtout connu grâceau Festival de musique traditionnelle, fondé en1968 autour du groupe « Purppuripelimannit »

dirigé par Konsta Jylhä, autodidacte du violon comme beau-coup d'autres dans cette région de l'ouest de la Finlande. Enraison de la richesse de la vie culturelle, la création du Lycéede Musique de Kaustinen a été décidée par le ministère del'Education, en 1976. Seul lycée de musique à être situé enmilieu rural, il accueille 150 élèves dont 35% originaires dela ville, encadrés par 14 professeurs titulaires et une quaran-taine de professeurs de musique et intervenants extérieurs.Un tiers des élèves est interne.

Un enseignement de qualité pour chacunTaina Lehtonen : « Dans l'enseignement musical, on doit pou-voir garantir à chaque élève un professeur qualifié et enthou-siaste pour permettre à l'élève de réussir. Il est préférableque les professeurs de musique travaillent en équipe pourpouvoir mieux distinguer les qualités et les besoins dechaque élève. » A Kaustinen, le même professeur donne descours particuliers de piano et des cours de formation musica-le au lycée et enseigne la musique au collège et en classes 5et 6 au niveau primaire.La convention entre le lycée et le Conservatoire de Kokkola(la grande ville voisine) permet la gratuité des cours demusique. La plupart des élèves y sont inscrits et bénéficientnotamment des professeurs qualifiés qui viennent sur place.Les filières sont les mêmes qu'au Conservatoire : la musiqueclassique, traditionnelle ou pop/jazz. Les examens sont orga-

nisés en collaboration entre les deux établissements. C'est unexcellent moyen d'unir les études secondaires et les étudesmusicales. Environ 45% des élèves du lycée de Kaustinenchoisissent un métier de la musique.

Des cursus personnalisésEn Finlande les classes d'âge sont supprimées dans les lycées.Au lycée de Kaustinen, la durée des études varie entre 2,5 et4 ans. En fait, un minimum de 75 modules dont 45 obliga-toires (1 module = 38 séquences de 45 min) est nécessairepour obtenir le diplôme de fin d'étude, équivalent du bacca-lauréat. A Kaustinen, au moins 13 modules sont des cours demusique.La plupart des élèves dépassent le nombre minimum. Le pro-viseur Taina Lehtonen estime qu'il est primordial de bien orien-ter et accompagner les élèves dans leurs choix futurs. Chaqueélève construit son programme individuel avec l'aide duconseiller d'orientation et le proviseur et les professeurs sontégalement très disponibles pour discuter avec les élèves.

Une forte tradition culturelleLe Festival de musique traditionnelle de Kaustinen compteparmi les plus importants en Europe du Nord, avec 100 000spectateurs par an et le Centre d'Art traditionnel offre uncadre exceptionnel pour étudier la musique traditionnelle.Enfin, le compositeur Pehr-Henrik Nordgren y a fondé leFestival de musique de Chambre.Les élèves préparent tous les ans en janvier un concert mara-thon pour ce festival. L'orchestre de musique de chambre duLycée est dirigé par M. Mauno Järvelä, professeur de violon,dont le travail de musicien et de pédagogue a été récompen-sé par les plus hautes distinctions de l'Etat.Après les années de travail collectif et de projets réalisés encommun, beaucoup de groupes musicaux, constitués aulycée, continuent à se produire. Taina Lehtonen insiste surles liens qui perdurent entre les élèves.

Des études supérieuresIl est possible de poursuivre des études supérieures demusique dans l'une des vingt universités finlandaises ou dansl'un des dix instituts polytechniques, pour préparer un Masterprofessionnel en pédagogie. L'Académie Sibelius d'Helsinki,avec 1700 élèves, se place parmi les plus réputées en Europe.Cinq anciens élèves du lycée y donnent actuellement descours et le chef du département de la musique traditionnel-le, M. Heikki Laitinen, a été professeur à Kaustinen, ajouteTaina Lehtonen.•

Léa Bouvier (APEC du Havre),article complet à consulter sur le site

En Finlande, la musique est pleinement intégrée àl’enseignement scolaire et 9 lycées sont spéciali-sés dans l’enseignement musical. Visite guidéepar Taina Lehtonen, proviseur du Lycée deMusique de Kaustinen.

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Une organisation scolaire décentraliséeL'obligation scolaire s'étend de 7 à 16 ans mais l’accueil des enfants de 6ans est assuré afin de préparer aux apprentissages fondamentaux. L'écolefondamentale réunit le niveau primaire (1-6) et le collège (7-9).L'Education Nationale donne les directives et détermine les objectifs àatteindre. Mais les municipalités bénéficient d'une grande autonomie dansl'organisation scolaire en collaboration avec les équipes pédagogiques :recrutement des enseignants, effectifs des classes, matériel scolaire, etc.Repas, livres et transport sont gratuits durant la scolarité obligatoire. Lesmunicipalités financent à parité avec l’Etat les établissements scolaires.Les classes 1 à 4 et 5 à 9 forment deux unités dont les enseignants tra-vaillent les programmes en concertation afin d’en garantir la cohésion. Leprincipe « chaque élève est important » est largement mis en applicationpar les enseignants qui ont une grande liberté pédagogique.Jusqu’en classe 7, la musique est obligatoire puis elle devient une optionparmi d'autres matières artistiques ; les cours sont d’abord dispensés parun professeur polyvalent et à partir de la classe 7, par un professeur demusique.Après le collège, environ 50% des élèves choisissent le lycée qui mène aubaccalauréat général et l'autre moitié suit une formation professionnelle ;les jeunes sont scolarisés jusqu'à 19 ans au moins.

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Objectif Bac !L’option Musique avec l’aide de la Cité de la Musique

Une vingtaine de jeunes préparant l’option Bacont été invités à participer à un atelier animé parle concepteur des 4 guides multimédias consacrésà Jimi Hendrix, au programme de cette année.

’atelier était organisé dans la salle multimédia dela Médiathèque de la Cité de la Musique, en dehorsde ses heures d’ouverture au public. Cet atelier fai-

sait suite à celui organisé l’année dernière à l’IRCAM quiavait eu aussi beaucoup de succès : certains participantsavaient été fiers de nous informer qu’ils ont décroché des 19et des 20 à l’épreuve : tant qu’à prendre une option, autantqu’elle « rapporte » !

l'intranet de la Cité de la Musique chez vousAu-delà de ce que l’on peut découvrir sur le site Intranet dela Cité, il y a accès sur place à un ensemble- considérable deressources (concerts enregistrés à la Cité de la musique enaudio et vidéo dans leur version intégrale, notes de program-me qui peuvent être lues pendant l’écoute des concerts,conférences enregistrées et documentaires, dossiers pédago-giques, photos des œuvres du Musée de la musique, guidesd’écoute interactifs, etc.)Parmi celles–ci, les guides d’écoute qui existent aussi pourd’autres genres musicaux : classique mais aussi musiques tra-ditionnelles et jazz ; ils sont conçus dans une démarche devulgarisation musicale utilisant des techniques multimédias

avancées (synchronisation enregis-trement/partition/commentaire).

Pour ceux qui ne résident pas enIle de France, la Cité de la musique propose un accès directsur des postes particuliers au sein des conservatoires etmédiathèques. Consciente de l'intérêt pour les élèves, leursparents et les artistes enseignants, la FNAPEC conduit avecla Cité un projet qui devrait permettre en 2009 à ses adhé-rents d’y accéder de chez eux.Dès cette année, la FNAPEC a lancé des expériences auxconservatoires de Bordeaux et de Marseille permettant auxparents de s’y connecter depuis les postes informatiques enlibre service.•

Christian Raux

1er forum des métiers de la musique et de ladanse - CRR de Toulouse, 17 novembre 2007Trois tables rondes ont réuni des professionnels de la musique et de ladanse venus parler de leurs métiers ou des formations : enseignement(conservatoire de Toulouse et Paris, faculté du Mirail, CESMD, CDC),interprétation, autres métiers : facteur de piano, régisseur d'orchestre,médiathécaire, ingénieur du son, médecin, inventeur d'un piano virtuel.Deux de ces tables rondes étaient animées par Christiane Louis, respon-sable de l'information à la médiathèque de la Cité de la musique (Paris).Ce fut une après-midi réussie qui semble avoir répondu aux attentes denombreux élèves et parents (environ 250 participants).

Rappel des « atouts pour bien préparer sa vie professionnelle »• Développer un bon niveau de culture générale• Entretenir une bonne connaissance du milieu professionnel : construc-tion méthodique de "réseaux" régulièrement activés, parmi les artistesmais aussi auprès des différents techniciens de la culture, régisseurs,"diffuseurs", formateurs …• Avoir un fort engagement professionnel soutenu par une grande moti-vation, une mise en cause récurrente de sa propre logique et une évalua-tion permanente de son désir d'engagement dans un milieu forcémentaléatoire.• Développer un projet personnel bien défini, construit peu à peu etconstamment replacé dans la perspective du marché de l'emploi, afin des'ajuster au milieu professionnel existant.• Privilégier une poly-activité, c'est-à-dire l'acquisition d'un portefeuillede compétences pluridisciplinaires pour saisir les opportunités profes-sionnelles.Plus d’infos sur le site Internet de l’APEC de Toulouse

L

Démonstration par BenoîtNavarret des innovations musi-cales de ce surdoué de la gui-tare qu’était Jimi Hendrix, satu-ration d’enceinte, glissando etla célèbre pédaleWah-Wah

Le programme 2009 est sur le site de la Médiathèque de la Cité de la musique :http:// mediatheque.cite-musique.fr

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L’ITEMMParcours d’un centre de formation original

Depuis les années 70, bien du chemin a été parcourupour mettre en place cette école consacrée exclusive-ment auxmétiers techniques de lamusique.Origines duprojet et enjeux de développement avec VincentNiqueux, directeur général de l’Itemm.

Qu’est ce qui a motivé la création de l’Itemm ?L’institut technologique européen des métiers de la musique(ITEMM) est une école associative consacrée aux métierstechniques de la musique. Son origine remonte aux années70. Jusqu’à cette période, la formation des jeunes artisans nese faisait pas dans un cadre scolaire, mais de manière empi-rique : un facteur d’instrument prenait un « élève » qu’il for-mait sur le tas, par imitation du geste. Cette méthode ances-trale a commencé à voir ses limites avec la complexificationdu métier.

Des apports théoriques et techniques plus importants sontdevenus nécessaires et le système a progressivement évolué.Les professionnels du piano ont ainsi commencé à organiserdes actions de formation continue dans les années 70 (auMans, notamment). Cette logique a débouché sur la créationd’une première école associative en 1977 qui est devenue, en1987 l’École nationale des métiers de la musique. Pendantcette période, les bases de la formation et les premiers diplô-mes ont été mis en place pour la facture instrumentale despianos, instruments à vent, guitare et des ponts ont été jetésvers la harpe, l’accordéon, le clavecin (stages de formationcontinue).En 1988, le Parlement européen décide de la création d’uncentre référent en Europe pour la transmission des savoir-faire techniques, la conservation et le développement de ladocumentation existante, le soutien des entreprises de lafacture instrumentale. Le projet du Mans a été retenu et en1992 naissait l’Itemm. Ce rapide historique explique à la foisl’implantation au Mans et le terme « européen ».

L’école avait été construite par des artisans, pour les artisansdans une structure associative. En devenant l’Itemm, elle agardé cette ligne de conduite et son statut. En 2008, avec 11des 15 diplômes et spécialités préparés en France dans lesecteur de la facture instrumentale et du commerce desinstruments, l’Itemm est devenue l’une des plus grandes éco-les en Europe dans ce secteur.

Aujourd’hui, quels secteurs de formation couvre l’institut ?Le service du musicien, l’appréhension de l’instrument sous

toutes ses facettes (techniques, musica-les, économiques, sociales) sont aucœur du « projet Itemm ». L’institutforme aux métiers techniques de lamusique avec trois grandes filières :• la facture instrumentale, son noyauhistorique. Les métiers préparés sontceux de la réparation et de l’accord despianos, instruments à vent, guitares etaccordéons. Dans le cadre de stages deformation professionnelle continue, laharpe, le clavecin ou d’autres instru-ments peuvent être abordés en fonctiondes demandes.• le commerce des instruments et desproduits musicaux : ces métiers sontcomplémentaires des précédents. Lesstagiaires formés se destinent à lavente très spécifique des instruments,

disques et musique en ligne, accessoires…dans une structure commerciale de type magasins de musiqueou dans un groupe de distribution avec des profils de tech-nico-commerciaux.• la régie du son qui trouve là toute sa place : la proximitédes instruments, l’environnement général de l’institut donneen effet aux stagiaires une ouverture culturelle essentiellepour aller audelà de la stricte compétence technique. Lacompréhension du musicien, la connaissance des instrumentset de leurs caractéristiques sont alors des atouts importants.Ces formations, inscrites dans des filières professionnellesdiplômantes et qualifiantes (du CAP à la licence profession-nelle), sont ouvertes à des publics diversifiés, aux parcourspersonnels très hétérogènes, mais animés par la même pas-sion de la musique.

Dans l’avenir, quels sont les enjeux pour un établissementcomme l’Itemm ?

Les chantiers ne manquent pas. Deux exemples…En facture instrumentale, l’adaptation des diplômes aux

Partenaires

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contraintes économiques et techniques du secteur reste unepréoccupation constante : la mise en place d’un DMA(Diplôme des métiers d’art) « terminera » le grand chantierdes nouveaux diplômes engagé depuis 2001. L’objectif est dedisposer, à terme, d’un panel de compétences allant du répa-rateur au technicien spécialisé dans certaines opérations

relevant de la lutherie proprementdite, telles que la restaurationd’instruments anciens, voire laconception et la fabrication. Letout doit pouvoir allier méthodestraditionnelles et technologies depointe comme la conception assis-tée par ordinateur ou le prototypa-ge virtuel par exemple.Ouvrir l’école aux stagiaires inter-nationaux constitue également unenjeu majeur pour nous : la deman-de de nombreux pays est forte, laFrance propose une offre de forma-tion parmi les plus complètes etpeu de pays disposent d’écolesspécialisées de ce type. L’accueild’élèves étrangers est un pari qui aété engagé depuis deux ans. Il seconfronte cependant à des régle-mentations du travail qui n’ont pas

été forcément pensées pour les secteurs d’activités à petitsflux comme les métiers d’art. Mais l’enjeu est passionnant eton commence à prendre conscience de l’importance de« mutualiser » ces formations à l’échelon européen. La Francea ici un rôle moteur à tenir.•

Propos recueillis par Jérôme Monsimier

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Jeunesses Musicales de FranceOffrir l’expérience du concert

La mission des Jeunesses Musicales de France(JMF) est aussi simple qu’indispensable : offrir auplus grand nombre et notamment aux plus jeunes,l’accès à la musique vivante.

out en poursuivant l’ouverture denouvelles délégations, les JMFoffrent désormais au réseau cultu-

rel professionnel la possibilité de bénéficierde leur offre de concerts.

Sensibiliser le jeune public à lamusiqueLe réseau JMF est piloté par une Union natio-nale, dont la mission est d’assurer la direc-tion artistique du dispositif, la réalisationdes productions scéniques et la coordinationdes tournées. Les JMF proposent plus de 40spectacles chaque année. Les ministères dela Culture et de l’Education nationale sontleurs principaux partenaires. La Sacem,l’Adami, la Spedidam, le FCM et le CNVaccompagnent également l’association.

Depuis 2007, le Crédit Mutuel, parrain exclusif des JMF, s’en-gage dans leur mission éducative et artistique.La sensibilisation du jeune public à la musique vivante n’estpas le domaine réservé d’une catégorie d’artistes. Et elle nese limite pas non plus à certains répertoires. Ce travail peutet doit être l’affaire de tous les artistes, classiques ouactuels, reconnus ou en devenir. Le rôle des JMF consiste àles accompagner dans la construction de leur projet. Ils tra-vaillent alors avec des conseillers artistiques pour adapter ouproduire le spectacle qui sera proposé au réseau. Chaqueannée, plus de 150 artistes et musiciens professionnels rejoi-gnent les JMF.

Concerts pour les scolaires etproductions pour enfantsOrganiser des concerts à l’attention desélèves constitue donc le cœur de la mis-sion des JMF qui travaillent avec près de12 000 enseignants. Ceux-ci bénéficientd’un accompagnement pédagogique sousforme de documentations disponibles enligne (www.lesjmf.org) et d’un CD compi-lation. Une affiche pour chaque classe etune carte-souvenir pour chaque élève sontégalement offertes. Professeurs de lettres,de langues, de disciplines techniques ouscientifiques trouvent eux aussi dans lesconcerts proposés un excellent support àleur pédagogie.Produit par les JMF, le festival Mino

(www.mino.fr) est le rendez-vous de la création musicalepour le jeune public. La 6e édition de Mino, «le grand festi-val des petites oreilles», sera présentée à Paris en décembre2008. Les JMF ont également mis en place une politique decoproductions dont l’objectif est d’enrichir la qualité desréalisations scéniques couvrant tous les répertoires pour lejeune public et de leur offrir la meilleure exposition possible.Les Francofolies de La Rochelle, l’Orchestre de Paris et laMuse en circuit sont les premiers partenaires qui ont accep-té de relever ce défi.•

Yann Vallé, coordinateur réseau

Les JMF en quelques chiffres-1er organisateur de concerts en France grâce à 288 lieux de diffusion-plus de 1800 représentations par an sur l’ensemble du territoire-1200 délégués bénévoles-460 000 spectateurs de 5 à 17 ans chaque année

L’histoire des JMFLes JMF ont été fondées en 1944 par René Nicoly. A mesure queleur action s’est étendue géographiquement, elle s’est égalementouverte sur le plan artistique : après la musique classique, lamusique contemporaine entre dans les programmes dès lesannées 1950. Puis, dans les années 1970, la programmations’ouvre à toutes les musiques, traditionnelles aussi bienqu’électroniques.1970 est une année charnière puisque les JMF inaugurent alorsune nouvelle formule : les concerts scolaires. Ils sont organisésdans le cadre du tiers-temps pédagogique, en collaboration avecles enseignants. Accompagnés d’un travail en classe et program-més dans des salles de spectacles, ils permettent une vraie ren-contre des enfants avec le spectacle vivant et visent à éveillerleur sensibilité musicale dès le plus jeune âge.Reconnues d’utilité publique en 1980, les JMF deviennentl’Union Nationale des Jeunesses Musicales de France (UNJMF) en1982, en même temps que se créent les 20 associations régiona-les. L’agrément « association éducative complémentaire de l’en-seignement public » des JMF a été renouvelé en 2007.

Organisation des concertsDélégués bénévoles JMF et opérateurs professionnels partenairesreçoivent les programmes en décembre et sont invités au« week-end de présentation » à Paris fin janvier, où des extraitsdes nouveaux spectacles sont présentés. Ils construisent alorsleur programmation et la communiquent au Service des tournéesde l’Union nationale, qui élabore les itinéraires des artistes.Les délégués JMF sont en relation avec une ou plusieurs salles,le service culturel de leur commune et les enseignants des éta-blissements scolaires voisins. Ils assurent l’accueil des artisteset du public, la communication locale et la gestion de la délé-gation. La participation modique demandée aux spectateurs estgénéralement complétée par une subvention municipale.

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Partenaires

Le 5 juin 2008, France Bénévolat organisait un séminaire d'é-changes sous la houlette de M. Dominique Thierry, sur lethème : "Renouvellement et formation des dirigeants asso-ciatifs": Un enjeu vital pour les associations.Plus de deux cents personnes issues de milieux associatifs àreprésentation nationale, voire internationale, étaient à l'é-coute dans l'auditorium du centre de la MACIF : témoignagesémouvants, expériences heureuses (et d'autres moins), ana-lyses. Bref, les intervenants ont posé une vue d'ensemble surle paysage associatif. Le temps des échanges a permis de ras-sembler un inventaire de conseils réconfortants et des thé-matiques à creuser pour tous les bénévoles. [...]Jean Bastide, Président de France Bénévolat a tiré lesconclusions du séminaire et les suites à lui donner. Mais toutceci est déjà en ligne sur le site de France bénévolat(www.francebenevolat.org) : une mine de documentations et

de fiches extrêmement bien conçues qui remettent à plattoutes vos représentations.

Vite mon badgeC'est décidé, j'aurai mon Badge* et poursuivrai ma formation.Puissé-je rapidement transmettre… le flambeau et intégrerainsi "le triangle magique", car c'est un pari sur l'avenir, surla richesse de ceux qui arrivent.•

Muriel BellierArticle complet en ligne sur le site de la Fnapec

*Président écureuil : traduction = qui fait tout et qui saute debranche en branche. La réponse à sa succession : "je n'ai pasenvie de tout faire".* Badge : bilan d'aptitude des grandes écoles (ADEMA, associa-tion pour le développement du management associatif).

Des partenariats en développement

Au cours des deux dernières années, la FNAPEC s’est rap-prochée d’autres fédérations pour bénéficier de leurexpérience. Extraits de ces échanges en plein essor.

Echanger les expériences pour aller plus loin

Le colloque "Conservatoires et pratiques en amateurs" à laCité de la Musique a fourni l'occasion d’entamer un parte-nariat avec la FFMA (Fédération Française des Associationsde Musiciens Amateurs). La complémentarité desFédérations semble évidente : les adhérents de la FFAMArecherchent des partenaires pour former des ensembles,alors que beaucoup de nos jeunes amateurs rencontrentdes difficultés pour trouver des partenaires à la sortie duconservatoire.Invités à leur Assemblée générale, Claire Crézé et ChristianRaux ont échangé avec les associations présentes etconvenu de mener des expériences de coopération lorsquel’occasion s’en présenterait.Ce fut le cas lors des « rencontres » de la FFAMA deBayonne, du 23 février au 2 mars, puis de celles d’Anduze(Gard, du samedi 19 au dimanche 27 avril 2008). D’autresopportunités d’échanges pourraient se présenter sur Aixen Provence.Invitées au congrès de Vannes, deux représentantes del'AMA Anjou sont intervenues dans les ateliers et ont ren-contré le Président de l'APEC d'Angers. Enfin, informée parles UR d’Ile de France, l'AMA a pu participer à une tableronde le samedi 28 juin 2008 sur les attentes des usagersvis-à-vis d'un conservatoire de proximité et les enseigne-ments artistiques. A cette occasion, l'AMA a présenté lastructure associative qu'elle a contribué à mettre en placeau conservatoire du 18e (Paris) afin de permettre à desamateurs adultes de se perfectionner au contact d'artistesenseignant dans cet établissement.Un bilan des initiatives régionales sera établi en fin d'an-née 2008 en vue de convenir de mieux formaliser leséchanges entre nos Fédérations au regard des initiativesles plus intéressantes.•

Echanges avec la FFAMALes Orchestrades en quelques instants magiquesLettre de Marie Quilly à Mme du Breuil, Malaga, Espagne, février 2008.Lorsque je pense aux Orchestrades, une foule de visages et de petitsgestes anodins me reviennent en mémoire et c’est ce que j'ai voulu vousfaire partager. Ce ne sera qu'en ces mots bruts mais sincères que je vousremercierai une fois de plus pour nous faire vivre de tels instantsmagiques... Mais quels instants magiques ? Ceux-ci :Le clin d'oeil de Corentin lors d'une répétition en tuttiLe sourire (fatigué) de Berta au petit-déjeunerLe salut de Maxime depuis le bus qui l'emmène au concertLe bisou de Mme du Breuil pour être passée devant elle en souriantLe fou rire d'Amel à m'écouter tenter une note au violonLa mine concentrée de Sébastien durant la répétitionL'embrassade de Montse avant de commencer le concertLes petits potins d'Anaïs entre le petit-déjeuner et la première répétitionLe regard rassurant de Vincent avant de se lancerLa grimace complice de Cécile quand une fausse note sort de sa flûteLe bonjour (annuel) du papa d'Arnaud en arrivant aux OrchestradesLe "merci" chaleureux de la femme du Maire après un concert émouvantLe pot de Nutella sur la table du petit-déjeunerL'oeil pétillant de Ron quand s'éteint la dernière noteLe thé et les petits gâteaux de Chantal au retour d'un concertLe tiercé endiablé de Thomas pendant le repasLe pied d'Aurélien battant la mesure au rythme de la musiqueLes discussions sur la pluie et le beau temps (surtout la pluie) avec ClaudeLes gestes éloquents de Martin devant les jeunes musiciensLes mains sûres et tranquilles d'Eloy dansant sur la guitareLe rendez-vous annuel de Dong Dong et sa troupe de jeunes artistesLes conversations sur tout et rien avec Anne-Lucie entre deux photocopiesLes petites histoires qui se forment et se déforment au rythme des annéesLe calme et la tranquillité de Brigitte lorsqu'un conflit éclateLes cours de danse de Régine et de son cavalierL'ambiance légère et apaisante de la salle des luthiersLes petits noms affectueux de Maryse, notre croix rouge à tousLe jeu des petits cochons avec Aziz, Mohamed Ali, Ghyslain et les autresEt puis... et puis toutes ces choses qui n'ont pas de nom, pas de vocabu-laire, juste des sensations.www.orchestrades.com

France Bénévolat : en finir avec les présidents "écureuil"*?

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MédiasDestination Radio classique

Radio Classique occupe les ondes depuis 1982. Al’époque elle diffusait uniquement sur Paris et par-tageait son antenne. Que de chemin parcourudepuis lors !

Sacrée meilleure radio en 2007, un titre de meilleureémission de radio 2008 avec « place de la musique » deGérard Pangon, une audience qui a doublé en deux ans etdemi, Radio Classique est sur le chemin du succès.Sébastien Lancrenon, directeur des programmes et del’antenne nous livre les raisons de ses succès ainsi queses objectifs.

Si vous deviez définir simplement votre radio que diriez-vous ?

Ressourcez-vous ! Vous savez, ce n’est pas juste un slogan,c’est ce que l’on garde à l’esprit quand on fait notre grille,nos émissions. Radio Classique, c’est un lien entre les audi-teurs, la musique, l’actualité économique, sociale et culturel-le. Un contenu irréprochable et à l’abord simple. J’ai dit sim-ple et pas simpliste. Nous souhaitons notre auditoire le pluslarge possible. Nous le plaçons au cœur de la programmation.

Parlez-nous de vos projets en faveur des jeunes…Tout d’abord, nous continuons notre émission “radio clas-sique lycéens”. Nous allons même accentuer significative-ment notre action vers le public jeune. Je pense à certainesopérations qui n’ont jamais été faites mais, là, il est un peu

tôt pour en parler, l’effet de surprise est important.Nous voulons aussi provoquer des rencontres. Des artistes,tels Nathalie Dessay ou Roberto Alagna, vont venir rencont-rer les élèves dans leur classe, parler bien sûr avec eux maisaussi chanter. Nous travaillons avec le ministère de l’éduca-tion ainsi que celui de la culture. Il y a un gros travail desprofesseurs en amont pour préparer ces émissions. Leslycéens nous parlent d’un sujet qui leur est cher. Ils commu-niquent avec passion leur amour de la musique.

Que pouvez-vous nous direde la rentrée sur votreantenne ?

Sans tout dévoiler je peuxvous dire que la musiqueviendra ponctuer les infosdu matin. Ce sera sans doute sous la forme d’une éphéméri-de. Olivier Barrot qui signe Radio Classique voyage animeraune émission le samedi qui s’intitulera Destination Classique.Nous organiserons aussi un grand jeu sous forme de vote,comme pour vos musiques classiques préférées qui avaient vugagner Schubert et qui sera consacré aux grands airs d’opé-ra. Cela fera bien sûr l’objet d’un disque.

Vous éditez pas mal de disques et de compilations. Aquand un label RadioClassique ?

Notre métier, c’est la radioet les maisons de disques,telles EMI, font un travailmagistral que nous serionsbien en peine d’assumer.Mais nous pouvons nousassocier pour la productionde disques thématiques.Notre CD pour les enfantsrencontre un grand succès.Et pour rendre nos produitsaccessibles, ils sont tousen vente sur notre boutique en ligne sur le sitewww.radioclassique.fr.

Pourquoi avoir accepté cepartenariat avec la FNAPEC ?

Les jeunes musiciens des écoleset conservatoires de musiquesont notre public. Avec leursparents et leurs familles, ilssont aussi ceux pour qui on aplaisir à faire la radio qu’ilsauront envie d’écouter. La FNA-PEC est naturellement le lien entre eux et nous.Et puis, soutenir le concours Musiques d’Ensemble est pournous une joie et un privilège. Apporter le soutien de notreradio aux jeunes ensembles de musique de chambre fait aussipartie des missions que nous assumons avec plaisir.•

Propos recueillis par Eric Ménard

Sébastien Lancrenon

Radio Classique ouvre ses ondes au concours Musiques d’Ensemble ainsiqu’à ses participants.

Cette année, Mitsou Carré, qui présente lematin “tous classiques”, fut membre du juryde Musiques d’Ensemble.

Gérard Pangon (Place de la Musique)

PRÉSIDENTE D’HONNEURMme Simone du Breuil

BUREAU(élection du 18 mai 2008)

PRÉSIDENTEClaire Crézé

VICE-PRÉSIDENTSFanny Reyre Ménard

Christian Raux

SECRÉTAIREMuriel Bellier

SECRÉTAIRE-ADJOINTEMuriel Mahé

TRÉSORIÈRESuzanne Marceau

TRÉSORIÈRE-ADJOINTEMartine Mabboux

50 FNAPEC - REVUE N°53 - septembre 2008)

CENSEUR AUX COMPTES(élection du 18 mai 2008)

François MayrandPrésident honoraire de la compagnie

des commissaires aux comptes de Paris2 rue des Colonels Renard – 75017 Paris

Tél. : 01 58 05 31 31

COMMISSION FÉDÉRALE D’ARBITRAGE(élection du 18 mai 2008)

Titulaires : Suzy Marceau (UR PACA)Marie-Claude Valette (UR Languedoc - Roussillon)Nicole Brière (APEC de Vannes - UR Bretagne)

Jean-Etienne Courivaud (APEC de Limoges – UR Limousin)Jacques Benesse (APEC de Dax – UR Aquitaine)

Suppléantes :Fanny Reyre-Ménard - UR Pays de Loire

Jean-Marie Zeinstra (APEC de Cambrai – UR Nord–PDC)

ALSACEcontact : Claire Crézé

AQUITAINEMme Catherine Brun7 rue Ravez – 33000 BordeauxTél. : 06 74 07 78 [email protected]

AUVERGNEMme Michèle Karim-Drissi58 route de Lezoux – 63190 OrléatTél. : 06 88 31 14 [email protected]

BOURGOGNEcontact : Claire Crézé

BRETAGNEMme Muriel BellierL’Arche de Noë – 35740 PacéTél. : 02 23 41 39 33 / 06 22 70 62 [email protected]

CENTREMme Claire Crézé57 rue Reverdy28000 ChartresTél. : 02 37 90 72 60 / 06 83 51 83 [email protected]

CHAMPAGNE-ARDENNEMme Martine Desvergnes43 rue Ponsardin51100 ReimsTél./Fax : 03 26 47 23 [email protected]

DOM-TOMMme Simone du BreuilLa Colombière69370 Saint Didier-au-Mont-d’OrTél. : 06 11 28 61 [email protected]

FRANCHE-COMTÉcontact : Claire Crézé

PARIS ILE-de-FRANCE-ESTMme Muriel Mahé212 rue de Vaugirard75015 ParisTél. : 06 88 33 31 [email protected]

ILE-de-FRANCE-OUESTM. Christian Raux1 allée des Impressionnistes92160 AntonyTél. : 06 88 05 30 [email protected]

LANGUEDOC-ROUSILLONMme Marie-Claude Valette10 rue de l’Emeraude34070 MontpellierTél./Fax : 04 67 22 08 [email protected]

LIMOUSINMme Marie-Claude Brousse53 rue Beauséjour19100 BriveTél. : 05 55 87 18 [email protected]

LORRAINEMme Elisabeth Luporsi22 rue de Rigny54000 NancyTél. : 03 83 98 47 [email protected]

MIDI-PYRENEESMme Odile Ancel-Grézillier4 place Arzac31300 ToulouseTél. : 05 61 06 47 63 / 06 63 31 41 [email protected]

NORD-PAS-de-CALAISM. Jacques Cechosz6 rue de l’Epissotte, Mont Lambert62280 St Martin BoulogneTél. : 03 21 80 34 [email protected]

NORMANDIEM. Michel Gourvès9 impasse des Corneilles76930 Octeville sur MerTél. : 02 35 44 43 [email protected]

PAYS-de-LOIREMme Fanny Reyre-Ménard6 boulevard de l’égalité44100 NantesTél. : 06 17 91 64 [email protected]

PICARDIEM. Fabien Clouet23 rue Chabaille80100 AbbevilleTél. : 06 88 69 99 [email protected]

POITOU-CHARENTEScontact : Claire Crézé

PACA-CORSEMme Suzanne Marceau6 B chemin de Quinsanne13800 IstresTél. : 04 42 56 63 03 / 06 72 94 02 [email protected]

RHONE-ALPESMme Martine Mabboux2850, route de Cordon74700 CordonTél. : 04 50 58 05 68 / 06 76 84 59 [email protected]

unions régionales

CONSEIL d’ADMINISTRATIONde la Fédération Nationale des Associations de Parents d’Élèvesde Conservatoires et écoles de musique, de danse et de théâtre

Présidents des Unions Régionales

(composition au 30 juin 2008)