m , l abreuveux - sarzeau · septembre 1881 et juin 1885. elle ... tué à l'ennemi à...

1
MOI, LOUIS ABREUVEUX Natif de Sarzeau… LA GUERRE DU TONKIN La guerre franco-chinoise opposa la France de la Troisième République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle éclata car les Français tentaient de prendre le contrôle du fleuve Rouge qui reliait Hanoï à la province du Yun- nan en Chine. Cet épisode militaire s'inscrit dans le contexte de la lente mise sous tutelle de la Chine par les puissances euro- péennes pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. C'est un enjeu majeur de la politique coloniale française qui souhaitait acquérir des positions fortes dans le Sud de la Chine. Surtout, la victoire française avec la reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin, s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au Cambodge, conduisit à la création de l'Indochine française. Tué à l'ennemi à Doldzeli, le 20 août 2016 Engagé militaire au Tonkin jusqu'en 1913 Naissance à Sarzeau le 19 janvier 1888 Mariage à Draveil le 18 avril 1914 MON ENFANCEJe me présente : je m’appelle Louis Marie Abreuveux. Je suis né le 19 janvier 1888, au domicile de mes parents dans le village de Kerfraval comme mon père Henri. Lui est né le 25 novembre 1843. Il était marin puis journalier (ouvrier agricole) dans les fermes quand il se marie à Sarzeau le 1 er février 1873 à Marie Françoise le Floch, née le 23 juin 1852. Je suis né le 19 janvier 1888, au domicile de mes parents dans le village de Kerfra- val comme mon grand-père Jean-Napo- léon, le 25 mars 1811. Lui était facteur rural lorsqu’il se marie à Sarzeau le 27 juin 1841 avec Pélagie Alexandrine Perticy, née le 9 mai 1813. Mon arrière-grand-mère, Françoise Per- rine, venait d’Auray où elle est née vers 1790. Mes six frères et soeurs sont Marie Ange (1874), Marie Mathurine (1876), Pierre Ma- rie (1878), Maria (1883), Moi, Louis Marie (1888), Marie Pélagie (1890) et Marie Vin- cente née le 9 février 1893, décédée le 17 février 1893, le même jour que notre mère. Quelques mois plus tard, le 5 mai 1893, mon père est déchu de ses droits par juge- ment du tribunal civil de Vannes et nous de- venons pupilles de l'Assistance publique. Pendant les 15 années qui suivent, je vis la vie des pupilles de l'Assistance publique. Je vais de famille en famille. Le 3 juillet 1893, je suis placé chez Mme Dugué à Lasné en Saint Armel. Je rejoins la famille Bily à Fournevay en Sarzeau le 21 mars 1897. Trois mois plus tard, le 17 juin 1897 c'est la famille d’Élie Layec à Keraudren en Saint- Gildas de Rhuys qui m'accueille. J'y reste- rai plusieurs années. A compter de mes 13 ans je suis placé sous contrat. Je gagne quelques gages et l’argent que je gagne est placé en Caisse d'Épargne. ! Je suis en bonne santé même si je suis atteint de surdité et que je ne sais pas lire. MON PARCOURS MILITAIRE Malgré mes handicaps, en 1908, je me re- trouve au centre d'incorporation de Lorient et je réside à Kéryado. Je passe le conseil de révision où la taille minimum requise est de 1,54 m (avant que ce critère ne dispa- raisse). Mesurant 1,57 m, je peux m’enga- ger dans l’armée pour 5 ans. Le 2 janvier 1908, je rejoins le 2e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) à Brest où je reste 2 ans. Je suis ensuite affecté au 10e RIC à Annam au Tonkin (situé au centre de l’actuel Viêt Nam) le 11 mars 1910. Je change à nouveau de régiment le 22 oc- tobre 1912 pour intégrer le 5e RIC. Je suis libéré le 13 janvier 1913 mais mainte- nu pendant 81 jours jusqu’au 24 avril 1913. J’ai reçu un certificat de bonne conduite. MA FAMILLE Après ma période militaire, je m’installe dans la région Parisienne. En Septembre 1913 je travaille au 7 rue des Uzelles à Mainville dans le canton de Versailles Le 18 avril 1914, je me marie à Aline Ar- gentine Bobelin à Draveil dans l’Essonnes. Ma femme mettra au monde Robert, notre enfant, le 26 octobre 1916. Plus tard, il sera Pupille de la Nation (voir encadré) et sera prisonnier de guerre en 1940. LA GUERRE Le 2 août 1914, la guerre est déclarée. Le 14 septembre de la même année, je suis classé « service auxiliaire » en raison des séquelles d’une blessure à la jambe gauche que j’ai eu lors de mon engage- ment au Tonkin. Le début de la guerre est meurtrier ; on rap- pelle les « reformés ». Bien que diminué par ma blessure, et après avoir servi dans le service auxiliaire, je suis intégré dans les troupes de combat. Le 19 janvier 1915 classé « service armée » (apte à devenir combattant), puis, le 24 fé- vrier 1916, je suis affecté au 6e RIC. Le 2 mars 1916, je suis transféré au 56e RIC et je pars faire la guerre. Le 10 août lorsque se déclenche l'offen- sive bulgare, mon régiment est envoyé en première ligne dans la région de Dobrovi- ka. Du 17 au 20 août, je participe à la san- glante contre-offensive française au cours de laquelle le village de Doldzeli est pris et repris trois fois à l'arme blanche. C’est dans ce village que je suis « tué à l’ennemi » le 20 août 2016 selon l’expression consacrée. Mon nom est inscrit sur le monument aux morts d'Athis-Mons dans l’Essonne mais est orthographié Habreuveux. ABREUVEUX Louis, 28 ans Né le 19/01/1888 à Sarzeau (Kerfraval) Marié à Aline BOBELIN Résidence : - Fonction/Grade : Soldat Régiment : 56 ème régiment d’infanterie coloniale Décédé le 20/08/1916, à Doldzeli-Doiran (Macédoine) PUPILLES DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE / PUPILLE DE L'ÉTAT Autrefois appelé « Pupilles de l'Assistance publique », un pupille de l'État est un mineur confié, notam- ment par décision de justice, au service de l'aide sociale à l'enfance et pour lequel l'autorité parentale est exercée par le Préfet de département comme tuteur et par un conseil de famille particulier. Les pupilles de l'État sont les seuls mineurs de l'aide sociale à l'enfance qui soient adoptables, soit que leurs parents aient consenti à l'adoption soit que ce consentement ait été donné par les autorités de tutelle. PUPILLE DE LA NATION Le titre de Pupille de la Nation est un titre de reconnaissance qui place les enfants adoptés par la Nation sous la protection et le soutien matériel et moral de l'État. Peuvent être pupilles de la Nation: l'enfant mineur dont le père, la mère ou le soutien de famille a été tué à l'ennemi ou est mort des suites de guerre. L'enfant d'un pensionné de guerre se trouvant dans l'incapacité de s'acquitter de ses obligations et charges d'éducation.

Upload: others

Post on 06-Aug-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: M , L ABREuVEuX - Sarzeau · septembre 1881 et juin 1885. Elle ... Tué à l'ennemi à Doldzeli, le 20 août 2016 Engagé militaire au Tonkin jusqu'en 1913 Naissance à Sarzeau le

,

Moi, Louis ABREuVEuX

Natif de Sarzeau…

LA GUERRE DU TONKINLa guerre franco-chinoise opposa la France de la Troisième République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle éclata car les Français tentaient de prendre le contrôle du fleuve Rouge qui reliait Hanoï à la province du Yun-nan en Chine.

Cet épisode militaire s'inscrit dans le contexte de la lente mise sous tutelle de la Chine par les puissances euro-péennes pendant la deuxième moitié du XIXe siècle. C'est un enjeu majeur de la politique coloniale française qui souhaitait acquérir des positions fortes dans le Sud de la Chine.

Surtout, la victoire française avec la reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin, s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au Cambodge, conduisit à la création de l'Indochine française.

Tué à l'ennemi à Doldzeli, le 20 août 2016

Engagé militaire au Tonkin jusqu'en 1913

Naissance à Sarzeaule 19 janvier 1888

Mariage à Draveil le 18 avril 1914

ABREUVEUX - ABREVEUXJean Baptiste Remi HenriBrigadier de gendarmerie° ~ 1752Montier-en-der† 9 mars 1799La Roche-Bernard

MEUNIERFrançoise° Évriguet

PERTICYCosme

PORTELMarie Geneviève

LE MATELOTMartinTailleur° ~ 1736† 25 juin 1811Sauzon

xR 27 oct 1760Bangor

BANETMarie° ~ 1735† 4 mai 1789Bangor

LE FLOCHPatern

xR 16 sep 1762Ambon

GUYOTJacquette

LE PICHONRené

xR 3 mai 1768Surzur

PEDRONJeanne

JOUANNOJean

LE BOULICAUTVincente

INCONNU ABREUVEUXFrançoise Perrine° ~ 1790Auray

PERTICYJean Aimé CosmeDouanier - Garde-champêtre° 14 juil 1773Paris† > 1826

x 27 oct 1806Sauzon

LE MATELOTJulienne Marie° 28 mai 1778Bangor† 25 oct 1826Arzon

LE FLOCHJoseph° 30 jan 1777Surzur† 23 mai 1861Le Hézo

x 12 sep 1803Surzur

LE PICHONMathurine° 23 fév 1780Theix† 30 mars 1850Le Hézo

INCONNU JOUANNOYvonne° ~ 1787† 9 sep 1839Sarzeau

ABREUVEUXJean NapoléonFacteur rural° 25 mars 1811Vannes† 7 jan 1867Sarzeau

x 27 juin 1841Sarzeau

PERTICY - PERTICIPélagie Alexandrine° 9 mai 1813Le Palais

LE FLOCHRenéJournalier° 2 déc 1809Surzur† 22 jan 1852Sarzeau

x 20 jan 1845Sarzeau

JOUANNOMathurine° 23 mai 1820Sarzeau

ABREUVEUXHenri Félix Saturnin AngeMarin-Journalier° 25 nov 1843Sarzeau

x 1 fév 1873Sarzeau

LE FLOCHMarie FrançoiseCultivatrice° 23 juin 1852Sarzeau† 17 fév 1893Sarzeau

1ABREUVEUXMarie Ange LucieCultivatrice° 14 jan 1874Sarzeau

x 4 juil 1900Sarzeau

LEROUXEugène MarieCultivateur° 28 nov 1874Sarzeau† 7 mai 1954Sarzeau

2ABREUVEUXMarie Mathurine Claudine° 14 mai 1876Sarzeau

3ABREUVEUXPierre MarieJournalier° 14 juil 1878Sarzeau

x 9 mars 1904Sarzeau

LE VAILLANTMarie JosephCultivatrice° 7 déc 1883Sarzeau

4ABREUVEUXMaria° 9 oct 1883Sarzeau

x 14 nov 1912Paris

TURPAULTLouis Joseph° 21 fév 1881Nueil-les-Aubiers

5

ABREUVEUXLouis Marie° 19 jan 1888Sarzeau† 20 août 1916Doldzeli-Doiran

x 18 avr 1914Draveil

BOBELINAline Argentine° 6 juin 1897Soisy-sur-École

6ABREUVEUXMarie Pélagie° 15 avr 1890Sarzeau† 2 juil 1891Sarzeau

7ABREUVEUXMarie Vincente° 1 fév 1893Sarzeau† 9 fév 1893Sarzeau

1.1LEROUXAmelia Marie Vincente° 13 mai 1901Sarzeau

1.2LEROUXFélicité Louise° 22 jan 1906Sarzeau† 28 jan 1996Sarzeau

x 11 sep 1928Sarzeau

DORSOAlexandre Joseh

1.3LEROUXJulia° 13 mars 1908Sarzeau† 12 oct 1989Vannes

x 1 sep 1938Sarzeau

GUIDROUXMarcel Julien Joachim

1.4LEROUXEugène Marcel° 17 juin 1915Sarzeau† 10 mars 1979Vannes

x 17 juin 1941Sarzeau

LE BEGOAnne Marie

4.1TURPAULTAmélia Maria° 28 déc 1908Paris - 75018

5.1ABREUVEUXRobert Louis° 26 oct 1916Athis-Mons† 2 déc 1989Neuilly-Saint-Front

x 7 août 1948Le Havre

HOMERYFernande Blanche Louise

Mon EnfAncE…

Je me présente : je m’appelle Louis Marie Abreuveux. Je suis né le 19 janvier 1888, au domicile de mes parents dans le village de Kerfraval comme mon père Henri. Lui est né le 25 novembre 1843. Il était marin puis journalier (ouvrier agricole) dans les fermes quand il se marie à Sarzeau le 1er février 1873 à Marie Françoise le Floch, née le 23 juin 1852.Je suis né le 19 janvier 1888, au domicile de mes parents dans le village de Kerfra-val comme mon grand-père Jean-Napo-léon, le 25 mars 1811. Lui était facteur rural lorsqu’il se marie à Sarzeau le 27 juin 1841 avec Pélagie Alexandrine Perticy, née le 9 mai 1813.Mon arrière-grand-mère, Françoise Per-rine, venait d’Auray où elle est née vers 1790.Mes six frères et soeurs sont Marie Ange (1874), Marie Mathurine (1876), Pierre Ma-rie (1878), Maria (1883), Moi, Louis Marie (1888), Marie Pélagie (1890) et Marie Vin-cente née le 9 février 1893, décédée le 17 février 1893, le même jour que notre mère.Quelques mois plus tard, le 5 mai 1893, mon père est déchu de ses droits par juge-ment du tribunal civil de Vannes et nous de-venons pupilles de l'Assistance publique.

Pendant les 15 années qui suivent, je vis la vie des pupilles de l'Assistance publique. Je vais de famille en famille. Le 3 juillet 1893, je suis placé chez Mme Dugué à Lasné en Saint Armel. Je rejoins la famille Bily à Fournevay en Sarzeau le 21 mars 1897. Trois mois plus tard, le 17 juin 1897 c'est la famille d’Élie Layec à Keraudren en Saint-Gildas de Rhuys qui m'accueille. J'y reste-rai plusieurs années. A compter de mes 13 ans je suis placé sous contrat. Je gagne quelques gages et l’argent que je gagne est placé en Caisse d'Épargne. ! Je suis en bonne santé même si je suis atteint de surdité et que je ne sais pas lire.

Mon pARcouRs

MiLitAiRE

Malgré mes handicaps, en 1908, je me re-trouve au centre d'incorporation de Lorient et je réside à Kéryado. Je passe le conseil de révision où la taille minimum requise est de 1,54 m (avant que ce critère ne dispa-raisse). Mesurant 1,57 m, je peux m’enga-ger dans l’armée pour 5 ans.Le 2 janvier 1908, je rejoins le 2e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) à Brest où je reste 2 ans. Je suis ensuite affecté au 10e RIC à Annam au Tonkin (situé au centre

de l’actuel Viêt Nam) le 11 mars 1910. Je change à nouveau de régiment le 22 oc-tobre 1912 pour intégrer le 5e RIC.Je suis libéré le 13 janvier 1913 mais mainte-nu pendant 81 jours jusqu’au 24 avril 1913. J’ai reçu un certificat de bonne conduite.

MA fAMiLLE

Après ma période militaire, je m’installe dans la région Parisienne. En Septembre 1913 je travaille au 7 rue des Uzelles à Mainville dans le canton de VersaillesLe 18 avril 1914, je me marie à Aline Ar-gentine Bobelin à Draveil dans l’Essonnes.Ma femme mettra au monde Robert, notre enfant, le 26 octobre 1916. Plus tard, il sera Pupille de la Nation (voir encadré) et sera prisonnier de guerre en 1940.

LA GuERRE

Le 2 août 1914, la guerre est déclarée. Le 14 septembre de la même année, je suis classé « service auxiliaire » en raison des séquelles d’une blessure à la jambe gauche que j’ai eu lors de mon engage-ment au Tonkin.Le début de la guerre est meurtrier ; on rap-pelle les « reformés ». Bien que diminué par ma blessure, et après avoir servi dans le service auxiliaire, je suis intégré dans les

troupes de combat.Le 19 janvier 1915 classé « service armée » (apte à devenir combattant), puis, le 24 fé-vrier 1916, je suis affecté au 6e RIC. Le 2 mars 1916, je suis transféré au 56e RIC et je pars faire la guerre.Le 10 août lorsque se déclenche l'offen-sive bulgare, mon régiment est envoyé en première ligne dans la région de Dobrovi-ka. Du 17 au 20 août, je participe à la san-glante contre-offensive française au cours de laquelle le village de Doldzeli est pris et repris trois fois à l'arme blanche. C’est dans ce village que je suis « tué à l’ennemi » le 20 août 2016 selon l’expression consacrée.

Mon nom est inscrit sur le monument aux morts d'Athis-Mons dans l’Essonne mais est orthographié Habreuveux.

ABREUVEUX Louis, 28 ansNé le 19/01/1888 à Sarzeau (Kerfraval)Marié à Aline BOBELINRésidence : -Fonction/Grade : SoldatRégiment : 56ème régiment d’infanterie colonialeDécédé le 20/08/1916, à Doldzeli-Doiran (Macédoine)

PUPILLES DE L'ASSISTANCE PUBLIQUE / PUPILLE DE L'ÉTATAutrefois appelé « Pupilles de l'Assistance publique », un pupille de l'État est un mineur confié, notam-ment par décision de justice, au service de l'aide sociale à l'enfance et pour lequel l'autorité parentale est exercée par le Préfet de département comme tuteur et par un conseil de famille particulier.Les pupilles de l'État sont les seuls mineurs de l'aide sociale à l'enfance qui soient adoptables, soit que leurs parents aient consenti à l'adoption soit que ce consentement ait été donné par les autorités de tutelle.

PUPILLE DE LA NATIONLe titre de Pupille de la Nation est un titre de reconnaissance qui place les enfants adoptés par la Nation sous la protection et le soutien matériel et moral de l'État. Peuvent être pupilles de la Nation: l'enfant mineur dont le père, la mère ou le soutien de famille a été tué à l'ennemi ou est mort des suites de guerre. L'enfant d'un pensionné de guerre se trouvant dans l'incapacité de s'acquitter de ses obligations et charges d'éducation.