revue inconnaissance 2

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lInconnaissancerevue de destruction des mythes de lveil et du supramental

numro 2 - t 2011

supramental

de lveil et du

les pathologies

Ddi dabord celles et ceux qui ont partag le pulsif du voyage et qui aujourdhui veills ou supramentaliss , ne partagent plus rien et tournent le dos : arlette, chantal, claire, clotilde, dominique, meraude, ric, florian, lara, laura, loc, lore, marc, marie, marina, philippe, tho, vronique A celles et ceux qui prchent la non-dualit et lamour inconditionnel. Et celles et ceux qui, enseignants ou chercheurs, ne voient pas, nentendent pas et ne parlent pas.

Savoir lire et crire sont les moyens habiles du mental pour interprter, comprendre, falsifier. En cela, cette revue nest pour personne.

linconnaissance

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lInconnaissancerevue de destruction des mythes de lveil et du supramental

numro 2 - juillet 2011Page 4

Les pathoLogies de LveiL et du supramentaL

Aperus sur les pathologies de lveil et du supramentalPage 21

Sommaire

Lettre dune libre insatisfaitePage 24

Sagesse de lInconnaissance folie de la ConnaissancePage 43

En guise de note de lecture La Prsence Intgrale de Sbastien FarguePage 47

Prendre le risque de lautre selon Solaris, Yvan et Nadge Amar Chroniques dun dsaveu mutuel ritr au pays de la non-dualit - 1ere partiePage 65

Prgrinations dune veille-endormie (Les pathologies du vital)Page 78

Aprs lextase, la lessive, ou la grande confusion du mental spiritualisantPage 87

Rencontre avec Maitreyi AmmaPage 91

EgratumPage 95

Prendre le risque de lautre selon Solaris, Yvan et Nadge Amar 2eme et 3eme partiePage 118

Rvlation du syndrome de la trs haute, trs vaste, trs grande perfection de lenseignant spirituellinconnaissance

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sommaire

Aperus sur la cause des pathologies de lveil et du supramental.Ltre humain en ses tats de souffrance souffre. Cependant, la souffrance na aucune consistance en conscience de soi pour la majorit dentre nous. Elle ne la touche pas vraiment. Cette souffrance est donc lexpression dune non-conscience de soi puisque le lieu commun qui habite la psych humaine, nest-ce pas de ne pas souffrir de souffrir ? Ainsi donc en va-t-il de notre espce. Mais quelle est la cause de la souffrance si ce nest la cessation de la souffrance ? Car enfin que produit-elle cette souffrance si ce nest, par tous les moyens habiles et non-habiles, la mise en scne ritre den sortir ? Dans cette masse de souffrance, quelques individus prennent contact plus rudement avec le matriau psychologique de la logique souffrante ou productrice de la souffrance. Ces quelques individus toutes les poques et en tous lieux, ont plus ou moins une intense nostalgie dtre librs de la souffrance. Cette nostalgie, ou ncessit inhrente la souffrance elle-mme, conduit ces quelques uns des chocs dans la vie relationnelle qui leur font prouver la souffrance et basculer dans un autre espace o soudain elle cesse, ou semble cesser. Les mots pour traduire ce renversement dcisif sont libration, dlivrance, veil, illumination, ralisation. Pour les commodits de notre investigation sur les pathologies de ce passage la limite, nous prendrons le mot veil que la communaut occidentale maintenantlinconnaissance

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aperu sur la cause...

mche avec plus daisance. Nous voil donc introduits dans le sujet de notre propos, savoir - paradoxe ! les pathologies de lveil . Comment pouvons-nous associer le mot pathologie au mot veil dont le sens nous dit prcisment que nous ne sommes plus ensevelis ou hypnotiss par les rves et rveries du mental ? Le mental. Voil un autre mot pour avancer comme le petit poucet sur le chemin de la droute o notre voyageur est lanc. Donc ce qui nous importe ici, cest de dgager, pour ceux et celles qui se reconnaitront dans ces concepts, - voire ceux et celles qui se reconnaitront dans ces descriptions pathologiques -, que le mental est la cause de toutes ces pathologies. Car quest-ce que la libration proprement parler si ce nest de ne plus tre troubl par le qui et le quoi, par qui que ce soit et quoi que ce soit ? Rien ne fait pense de sujet, ou pense dobjet. Pour la majorit des Occidentaux, comme des Orientaux dailleurs, voir la pense comme la cause de tous ces troubles nest quune proposition inenvisageable pour notre vie puisque fonctionner, cest fonctionner par la pense. Mental et pense, deux mots pour traduire limage dune trame ou dune vaste glatine do sexhalent mots et images comme activit dimpression, dexpression, de rpression. Comment la pense peut-elle senvisager elle-mme ? Non, la pense ne senvisage pas et ne voit pas son visage. Les meilleurs penseurs dOccident nont jamais pu aller gure plus loin que Quappelle-t-on penser ? 1 , sans pouvoir en vrit penser la pense. Ce qui aura donn dnormes bibliothques o le chien comme le chat en se mordant la queue, se prennent pour un serpent. Ainsi sommes-nous certains que le lecteur que vous tes ne peut lire ces propos sans recevoir, ou non, le choc de cette proposition. Et si vous tes familiers de cette proposition, que vous y souscrivez mme, sommes-nous garantis ensemble dans notre change de nous comprendre ? Car si la pense est la cause de tous les troubles, elle est aussi donc la cause de la logique comprhensive. Et si comprendre par la pense ntait rien dautre que lexclusion de toute possibilit dtre rellement dans lincomprhension, alors puisque la pense est le mcanisme de comprhension non-vue du trouble gnr par cette comprhension mentale illusoire, le malentendu entre nous viendrait de croire que nous nous comprenons, ou bien de croire que nous ne nous comprenons pas. Cela pour induire que tous les troubles subjectifs et intersubjectifs sont des faons de se comprendre soi et de comprendre lautre. Or le mouvement infini des relations et des vnements provoque constamment des remises en question de comprhension de soi, de lautre et du monde. Souffrir, nest-ce pas prcisment tout cela ? Souffrir nest-ce pas souffrir de croire comprendre, ou de croire quil faudrait comprendre ou encore de croire ne pas comprendre ? Et si le rel ne relve pas de ce monde fond sur la dualit entre la comprhension et lincomprhension ?

1 - de Martin Heideggerlinconnaissance

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aperu sur la cause...

Et ne pas souffrir de souffrir, ne serait-ce pas la grande anesthsie ? La pense provoquant le trouble de la souffrance qui provoque lanesthsie du trouble de la souffrance la boucle est boucle. Cependant ce nest quune boucle et comme toute ceinture, elle a des trous. Ces trous-l sont autant de perces possibles hors du cercle vicieux de notre chien et de notre chat qui, en se mordant la queue, se prennent pour un serpent. Nous allons nous intresser ces trous dans la ceinture de la pense, dans le ruban de Mbius, ces trous desquels jaillit la puissance libratrice, toujours l. Toujours l, cependant, ltre humain ne souffrant pas de souffrir suffisamment continuera de souffrir, tant que souffrir nest pas souffrance et appel conscients la dlivrance. Quand ces perces, ces trous , laissent la puissance oprer selon les modes daccs de chacun dentre nous, cest ce qui est appel communment lexprience intrieure, mystique, spirituelle ou gnostique. Nous pntrons l dans le sanctuaire de la Tradition primordiale de la mtaphysique, cest--dire de tout le savoir spirituel sur ces perces. Maintenant, en ce qui nous concerne, nous ne nous appuierons aucunement sur un savoir mtaphysique traditionnel, ni sur un savoir psychologique ou psychiatrique mais sur notre ralit prsente qui est voyante de tous ces trous, ces perces et ces pathologies. Avant de poursuivre, un autre concept vient se greffer au mot veil, cest celui de supramental, autre concept fort impressionnant aujourdhui pour un nombre croissant de chercheurs . Nous ferons sans cesse dans notre avance descriptive un glissement entre ces deux concepts pour montrer comment le skieur des deux rives enfonce ses deux skis dans le charbon. Si donc nous sommes dans la vision commune - nous voulons dire : nous sommes la vision - si donc la vision est sans conditions, Voir est ce qui sans conditions peut voir toutes les conditions dimpossibilit de Voir. Voir, entendre, sentir les mots et les images. Activit, nous dirions mieux inactivit constante de la trame ou de la glatine mentale. Cette trame qui structure lensemble du mouvant de lnergie de notre univers en formes dhommes, nous harcle de ses certitudes de plaisir et de dplaisir , de bien et de mal , de ceci ou de cela. Harcels par des certitudes qui provoquent simultanment dautres certitudes, elle met en scne la constance du trouble qui nous assaille et dont nous souffrons sans trop vraiment en souffrir sensitivement. Cet agencement ractif de la trame de la pense est notre habitude subconsciente, nest-ce pas, la condition qui conditionne toutes nos habitudes de penser, de concevoir, de sentir et de marcher en vie. Quiconque se reconnaitra ici dans nos propos verra avec nous le mcanisme de la pense : de la reprsentation, cest--dire de concevoir la chose qui est, commencer par moi, cest--dire : je me conois. Do la clbre expression : je ne me supporte plus comme lacm de tous nos troubles. Mais aussi : cest plus fort que moi , autre lieu commun qui en dit long sur le dbordement constant qui nous assaille par tous nos bords... Le mental en ses activits de pense est donc la pathologie elle-mme. Lorsque la Puissance libratrice jaillit par bien de ses aspects dintervention pour chacun dentre nous, elle vient troubler le trouble lui-mme. Cest la surprise des surprises. Ce qui se croyait en vase clos sans autre, baigne dans un gaz trange venu dailleurs lui dire que je est un autre . Trouble du trouble. Et cest ainsi que dans cette intervention surprenante, inconcevable pour la pense elle-mme, la pense immdiatement ne peut sempcher, - car6

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cest aussi fort quelle -, ne peut sempcher de penser, cest--dire de se reprsenter la surprise et le jaillissement de la puissance non-mentale. Ds la premire perce de cette puissance libratrice, le mental qui est savoir de mmoire, despace, et de temps, ne pourra pas ne pas interprter en sa faveur, pour ses intrts, linnommable, linconcevable action. Car, ntant pas du domaine du pensable, la Puissance libratrice surgit comme action libratrice de toutes nos nergies qui sont prises en otage de structure et de travail dans la trame de la pense Imaginons quelques instants notre prisonnier en prison. Il est prisonnier. Mais ce prisonnier-l, que nous sommes psychologiquement, ne conoit sa libert que comme les conditions de sa prison, tout en sen plaignant. Libert sous conditions, sous conditions de libert , de libre-arbitre , de libre-choix , mais surtout de : cest plus fort que moi . Au quotidien, notre prisonnier est aussi libre quune mouche dans un bocal ! Imaginez donc, (pour filer toujours le plan-squence de notre film), quune main invisible, (cest--dire que les yeux de la perception de la pense ne puissent voir), ouvre les portes de cette prison soudainement. Cela est fait. Cest cela mme quelle est : libration instantane. Notre prisonnier, notons le bien, ne sort pas de la prison par lui-mme, ou alors sil sort de la prison prcipitamment pour tre libre, trangement il va se prcipiter contre les barreaux dune autre cellule contre laquelle il implorera mansutude. Vous connaissez tout cela. Bien. Ainsi donc la Puissance libratrice libre, mais en nous, que libre-t-elle en vrit ? Et dailleurs, dans un premier temps, libre-t-elle vraiment littralement ? Nest-ce pas plutt dans un premier temps une visitation de la prison avec ses visions, auditions, expriences diverses, subtiles, bref, tout un ensemble dvnements nergtico-subliminaux qui viennent bousculer notre habitude de penser dans tous ses modes et tapes possibles ? Car avant la dlivrance ou l veil , beaucoup dentre nous passons par une grande lessive prparatrice, o la puissance libratrice va essayer plus ou moins profondment dextraire les nergies ncessaires ldification des corps intrieurs ou subtils, - corps en poupes gigognes, corps en chelle, corps en pyramide. Et cest durant ce dploiement, durant ces premiers stades de visitation de toucher et de constructions subtiles quen simultan le mental, avec tout son rservoir de connu, de savoir, va penser, interprter laction, les expriences et les diffrentes ralisations . Puisque cela se fait plus ou moins progressivement, plus ou moins subitement, il y a un laps de temps et despace plus ou moins pais o la personnalit du mental, - ce que nous nommons illusoirement la singularit ou lindividu -, va y mettre son grain de plomb pour garder ses plats dintrts, ses plats cuisins lavance, selon ses intrts nuisibles. En dautres termes, - pour nous dessaisir du connu -, les perces , les expriences et les ralisations , jusqu nouvel ordre, sont un savant mlange dtats qui relvent plus ou moins de la sphre du mental. Si cela donc savre pour vous vrifiable, nous disons que les tats modifis de conscience, - comme le disent les chercheurs modernes -, sont en fait les tats modifis, anamorphoss, du mental. Selon le cadre culturel de la Tradition mentale, chacun et chacune va rapatrier laction de la Puissance selon ses timbres poste, ses posters, ses affiches de films, selon les accointances de son conditionnement. Nous pouvons voir ds prsent, ds la premire surprise de lInconnu pouvons-nous dire, que chacun et chacune qui sinscrit dans tel ou tel cadre va interprter la surprise selon le savoir, le connu de sa culture, de son culte, de sa filire, et de ses multiples donnes subjectives. Et nous connaissons le grand lieu commun dont se7

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targue la sphre du mental spirituel : les chemins varient mais le but est le mme. Vraiment ? Est-il envisageable pour vous que le premier pas conditionn ne conditionne pas le dernier ? Comment ne pas voir alors que la majorit des transmetteurs spirituels sont affilis leur cadre de reprsentation et ne jurent trop souvent que par eux-mmes et, dans la pratique quotidienne de nos rencontres, comment ne pas raliser que chacun se tient bien droit dans sa boutique, la main sur le cur ? Ceci tant dit, et nayant aucune attente ou espoir que nous nous comprenions, je poursuis. Pourquoi cette Tradition primordiale nest-elle que la Tradition du mental souffl, infus de non-mental ? Ce que nous pouvons esquisser dans cette direction prendra appui sur lultime sans-appui communment appel la Libration . Il est entendu pour nous que ce mot libration ou veil est employ par toutes les filires spirituelles traditionnelles sans pour autant exprimer en vrit la mme vidence libratrice . Pour tre prcis mais concis, nous voquerons les diffrentes stations qui sont sujettes ce type dinterprtation du mental, car il nous faut dire ici quil ne peut y avoir dvidence libratrice ou absolue que si nous sortons radicalement de lensemble de la trame universelle productrice de toutes les perceptions mentales, aussi subtiles et spirituelles soient-elles. Si donc nous faisons de labsolue dlivrance ou du point culminant de nous-mmes ce que la plupart des mystiques chrtiens nomment ltat de saintet , cest--dire lmergence de lme dans le cur, alors quen est-il, au regard de ces mystiques, de tous ces autres mystiques en quelles que filires que ce soient, qui prnent la libration , lveil , ou labsolu dans la sphre conceptuelle dite cosmique ou universelle ? Si donc la conscience cosmique est la libration , lveil , labsolu , quen est-il de tous ceux qui prnent la conscience ou ltre transcendantal, situ au-dessus de la conscience cosmique ? Et enfin, si ltre transcendantal est lultime de nousmmes, quen est-il de ceux qui, du fin fond de lInsondable, de lInconnaissance, rduisent en cendres tous ces absolus ? Voil pose la relativit de lAbsolu dans la Tradition dite primordiale de notre mental mains gantes. Quiconque est un tant soit peu veill lveil des veills , quiconque ne shabitue pas ce qui aura t dit durant les sicles et les millnaires et ne prend pas les textes dits sacrs pour le silence mme du Verbe crateur, quiconque reste alerte limpossibilit de se dfinir ou de se configurer travers les sicles de traditions ne peut pas ne pas tomber sur la grande supercherie de tous les articles de ce grand catalogue de promesses, de tmoignages, dinfluences. Faut tre bougrement endormi et sourd et conditionn dans le mental interprtant de son propre os moelle pour tomber dans tous les piges que nous propose cette fort lumineuse ! Mais vous tes alertes. Nous voulons dire que nous sommes sans mmoire. Ainsi donc vous allez, et allant, vous tombez sur toutes ces alles et venues des prtendants aux pompons de la gloire. Vous tes mme dentendre et de voir que chacun et chacune met labsolu ou lveil dans sa bote de conserve. Si vous tes un saint, ceux de la conscience cosmique sont de prtentieux petits diables, si vous tes dans la conscience cosmique, et que vous rencontrez la conscience transcendantale, vous ne la rencontrez mme pas, sous peine de vous (y) perdre, et d(y) perdre toute votre nergie, tous vos petits pouvoirs de mental universel , ou dit comme tel, ou alors vous taxerez ces grands gaillards transcendantaliss de fuyards du monde perdus pour lensemble de lhumanit. Mais imaginez aussi que dans ces alles et venues vous rencontriez Cela qui nie toute possibilit dtre ou de ne pas tre, et qui renvoie lensemble de tous ces absolus au muse8

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des horreurs et de lillusion mentale totale ? Bien, mais nous navons pas lespoir que vous ayez compris tout ce qui vient dtre crit puisque si vous tes dans lun de ces cas de figure cits, vous ntes pas prts vous casser la figure sur la ralit. Mais imaginons que vous ne soyez pas un lche, un sourd, un muet, un insensible, imaginons un instant que vous soyez dstabilisable par ce qui vous dpasse. Alors vous dcouvrirez avec nous que la sphre spirituelle, - le nec plus ultra de lhumanit -, l o la transmission trans-humaine est son point culminant de sottises, de malhonntet, de non-rigueur intellective, vous verrez donc avec nous lensemble de ces contradictions comme autant de pices dune mosaque o rien ni personne ne fusionnent, ne sentend et ne vit. Nous avons expriment tout cela, ou du moins tout ce pays nous a visit, sest confront nous, nous confrontant lui, car le synchronisme de toutes les parties de ce qui est ne peut jamais manquer un jour de les faire se croiser dans les fuseaux horaires de linstant. Linstant, parlons-en ! Ici et maintenant parlons-en ! Sil y a bien des tres qui ne sont ni ici ni maintenant, ni dans linstant prsent, cest bien tous ceux et celles qui le proclament. Car sils taient rellement ici, maintenant, (sans et ), linstant mme de tout ce qui est, toute leur sagesse volerait en clats face limmensit du champ possible dexpressions qui contredit sans cesse toutes nos positions sans positions apparentes. Car que vous soyez veills ou pas, - quelle blague ! -, cest le comportement au quotidien qui met jour votre main pour voir si elle saisit quelque chose, presque rien, ou rien. Le comportement ! Une fois que nous avons revisit htivement le territoire traditionnel , dnu de sentimentalisme envers une quelconque obdience spirituelle et tout le duveteux de la biensance conceptuelle, nous virons droit devant le mur de toutes ces briques simbriquant dans lalibi traditionnel non-humain ou dans le sanatana dharma , selon le grand gteau vdique, quelles que soient nos absolus, ou lAbsolu de nos absolus En tant que libr , veill, ralis , ce qui fait front dans le comportement de notre espace manifeste, nest-ce pas un concevoir mental-humain qui sexprime sur ce qui le dfait, le dpasse, le transperce ? Ce qui nous amne nous interroger sur le point suivant : pourquoi la Tradition dite primordiale est-elle aussi inconsquente au sujet des implications pratiques et dernires de la cause fondamentale de la souffrance ? Si la cause fondamentale de la souffrance cest la cessation de la souffrance, et si la cause de tous les troubles du comportement est le mental en ses activits de pense, alors pourquoi ne pas continuer, au sein de nos soi-disant veils , tre toujours tonn et dcouvreur de ce qui va perdurer de mentalit dans la vhiculation qui nous meut au quotidien ? La cause de la souffrance est le mental dsirant ? Alors si cest la cause de toutes nos souffrances psychologiques ou physiologiques, cest donc que tant que le mental organise lnergie de lunivers, la souffrance demeure, et demeurera ; pourquoi sarranger alors de cette part obscure quest notre nature mentale dualiste qui, face labsolu, fait naturellement fi de tout principe de sagesse, dunit, et damour inconditionnel ? Nous mettons l en vidence la question de la double nature. La nature qui est libre de toute condition mentale, et celle qui le demeure, et qui, le demeurant, tient encore au logis la fe et son diablotin !... Mais imaginons que vous tes toujours tonns comme nous le sommes, vous tes laube naissante du surgissement sans condition au pays des mille et une conditions : la nature humaine et tous les rgnes qui laccompagnent. Et l, vous dcouvrez cahin caha que toute votre Sagesse trans-humaine nmane pas, ne transpire quasiment pas ds que9

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vous tes confronts dautres vues incarnes de la Sagesse , de lInconditionn , de la Tradition primordiale , etc Cest tout votre comportement qui est inquit ds quune autre montagne rencontre votre montagne. Et chacun desquiver selon ses us et coutumes dhypocrisie, de lchet traditionnelle . Voil ce que vous pouvez voir au quotidien, et non pas dans les films dArnaud Desjardins, ou sur les sites de nos grands matres spirituels, ou dans vos super ashrams en barbels. Car comme le dit le vieux dicton gaulois : il ne peut y avoir deux coqs ou deux coquettes dans la mme basse-cour. Autant de lieux communs qui sont autant de pissotires dans lesquelles personne ne voit et ne sent combien lurine est lourde de tous ces repas subconscients ! Dans tout cela, nous arrivons au point suivant : la glation, la glaciation, linsensibilit aux malaises, aux conflits, bref, la souffrance personnelle chez nos chers veills . Car il faut bien le dire : quand vous tes librs , vous ne sentez plus rien ou apparemment plus rien, ou du moins sentez-vous tout autrement que la plupart des tres qui peuplent notre plante en souffrance. Tout dpend l de la station de sortie dautoroute et du parking dans lequel vous avez abouti. Vous tes plus ou moins insensibles. Mais ce qui fait unit chez tous ces gens-l, cest quils se croient affranchis de toute erreur ou de toute errance, et forts de croyances, rfrent plus Mais sur quoi repose cette capacit leurs eux-mmes.ils ne sengrande saison qu Cest la du Ni Dieu ni matre , du je suis le anesthsiante, orgueilleuse, et de ou du pouvoir ? Elle repose sur une perce seul, auto-rfrent , incarne je suis la tradition indiscutable .

et sur le jaillissement dun influx et dun espace cotonneux de silence qui semble paralyser, endormir la pense de personnalit, comparable une prise de morphine ou un quelconque laudanum.

Mais sur quoi repose cette capacit anesthsiante, orgueilleuse, et de pouvoir ? Elle repose sur une perce et sur le jaillissement dun influx et dun espace cotonneux de silence qui semble paralyser, endormir la pense de personnalit, comparable une prise de morphine ou un quelconque laudanum. Vous surfez sur la vague intempestive du silence et de la grande tranquillit, quelles que soient les stations, vous avez pris une dose plus ou moins forte, avec blouissements plus ou moins forts, ou des extinctions plus ou moins fortes. Cest cela la cause fondamentale de linsensibilit : ce silence. Ce nest pas tant le silence en soi qui est le problme, car le silence est notre nature naturelle. Le problme est que cest toujours le mental, en ses activits de pense, qui est le chef dorchestre de la rcupration interprtative de ce silence qui stablit. Car quest-ce que le mental en ses activits de pense si ce nest le grand bruit du non-dit mme le silence ? Et si le mental bavarde avec loquence sur tout et nimporte quoi, il ne sait ni ne veut se taire, mais jamais il ne dira de luimme ce quil a dire, savoir comment et pourquoi il fabrique lentertainment constant. Le mental ne repose que sur le non-dit dans le silence, un non-dit qui voudrait se faire passer ses propres yeux comme le silence authentique de la pense. Et lorsque le silence surgit, jaillit du fin fond de votre univers et vient percuter comme une mtorite lespace glac de la personnalit bruyante, alors la mentalit qui aura t frappe par la mise au silence de la pense commencera donc immdiatement faire de ce silence jaillissant un redoublement de non-dit, un redoublement danesthsie, et donc daveuglement et dinsensibilit son propre comportement agissant en troubles. Le sous-marin demeure et torpille encore pendant que10

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la lueur claire et roupille Voil la cause de la grande schyzophrnie spirituelle, quelles que soient les stations darrogante absolutisation de sa non-dualit . Nous navons jamais rien rencontr de plus dur, de plus incapable dintelligence aimante, de dialogue fraternel, et dhonntet traditionnelle dans la dnonciation consciente du faux que chez tous ces gens l. Dans toute cette niche, dans ce refuge , comme disent les matres bouddhistes, grande est la ccit de tout ce que gnrent les comportements englus toujours et encore dans les intrts de la subconscience mentale (comble du plonasme !). Comme le dit Karl Renz et tous les clones qui parlent comme lui : si tu attends que celui qui souffre sen aille, tu attendras toujours ! Or nous qui sommes laube de nous-mmes et dont la carte et le territoire sont sans anthologie ni logique transmise de pres en fils et de mres en filles,

nous affirmons que si souffrance il y a, et si la cause de la souffrance cest la cessation de la souffrance, alors cest toute la souffrance issue de la personnalit rsiduelle de lveill , du ralis , qui nest pas naturelle et qui ne peut pas continuer tre lgitime comme si de rien tait en vrit. Sans quoi nous avons sans cesse des prcheurs qui nous ordonnent et nous obligent la non-dualit , lamour inconditionnel , en passant par la compassion , et si vous avez la capacit de les contredire, de les dranger, de rvler en eux des malaises et de la souffrance, ils sont les premiers redoubler de la sainte esquive du va te faire foutre ! , avec leurs yeux doux, leurs mains jointes, et leurs sourires aux canines acres. Tous ces gens l vont tellement bien dans linsensibilit batifique de leur Soi , de leur Non-Soi , ou de leur Divin , quils en sont venus raliser et revendiquer comme lgitime une vritable infirmit prouver et reconnatre sincrement leur souffrance personnelle. Et alors, dans ce panorama des serial killers gants blancs, quels sont les critres authentiques de lveil si le non-dit et le non-vu de leur personnalit pse encore si fortement dans leur transmission de11

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la chose ? Cest vite vu ! Il y a autant de systmes de critres quil y a de crtins qui se prennent pour lUn ! Puisque le mental fragmente et quen fait toute la Tradition primordiale , malgr les allgations christiques, brahmaniques, bouddhistes, soufies, etc, multimillnaires, malgr les premtoires assertions gunoniennes, burckhartiennes, shuoniennes, etc, ne repose aprs examen que sur la falsification et linterprtation humaine du non-humain , du trans-humain ou du trans-mental . Donc point de critres communs, point de critriums universels : que des aquariums !... Pour terminer cette partie, sil est donc impossible, - quelles que soient les stations de libration -, dchapper aux piges de linterprtation puisque notre nature reste mentale, et que le mental interprte, fragmente, divise, alors sil ny a pas autre chose comme un chainon manquant capable dentrer en action, rien sur cette terre comme au ciel ne peut aimer soimme comme son prochain et vivre ensemble dans un mme espace souverain. Et cest pourquoi, selon la culture de la trahison mentale du Primordial , il y a et il ne peut y avoir en vrit quune multiplicit dabsolus en luttes fratricides et pathologiques les uns contre les autres, sur fond dun narcisse face spirituelle activement prsent en chaque veill , et pour lequel tout est parfait signifiera toujours : je suis parfait , ne me touche pas ! et laisse-moi dormir dans mon identification labsolu ! . Nous ne sommes pas sortis de la cour de rcration ! Mais nous sommes de ceux-l et de celles-l qui laube de Soi ressentent et prouvent une incompltude face limmensit du chaos sidral quest notre nature entirement boucle dans une chair et des os. Ce sentiment, ou cette conscience dincompltude, peut et doit surgir chez toutes celles et ceux qui sont emports par la Prsence intgrative des deux natures dont nous avons parl plus haut. Comme nous lavons esquiss aussi, selon les diffrents modes de perce et de rveil transcendantal, il ny a pas les mmes donnes de coordination des deux ples. Cest cela qui fonde les diffrentes filires spirituelles sur la terre. Il ny a pas quun seul mode daccs, et cest dans cette diffrence-l que va se jouer et se montrer laptitude plus ou moins intgrative de la Prsence de ces deux natures en chacun dentre nous. Cette incompltude et cette insatisfaction ne viennent pas de notre absolue libert, hors de toute condition bien videmment, mais viennent de la Puissance jaillissante du sans-fond qui se fait lumire et lumire despace, espace de lumire, espace despces de la lumire : les formes. En cela, la Puissance est cela qui est la forme des formes qui informe toutes les formes. Et cette Puissance en son jaillissement est lIntelligence dembrassement de la construction non-mentale. Ce qui est premier dans la Puissance, ce nest pas la logique mentale. Ce qui revient dire que lIntelligence de Puissance nest pas gale celle du mental spiritualis, si haut soit-il. Il est donn certains et certaines aujourdhui dprouver ce jaillissement de la puissance en notre fond sans fond sur fond de libration absolue. La Lumire qui se lve en son espace nest pas pour jouer et rpter les quatre saisons de Vivaldi. Cette Puissance est neuve, non-rptitive. Lvidence des cycles ne se vit pas telle que le pense la pense des cycles ; la Puissance est le processus permanent de limpermanence de toutes les constructions fixes sur le tableau noir du mental. Le mental tant dans la Puissance un agent de construction et de structuration driv et transitoire de lnergie universelle. Il nest pas le premier ni le dernier mot du constructeur originel.

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Ceci nous amne dire que cette insatisfaction vient de lInnocence de cette Puissance toujours dans laube altire delle-mme, la Mre des mres de nos ocans o les fleuves scoulent et reviennent. Cette Puissance dInnocence mettrice et conductrice des formes par ses moules est en constant bouillonnement danticipation et de prcipitation hors dellemme, hors de ses moules. Cette Puissance tant dynamique, cela veut dire non-rptitive, quand bien mme nous jouerions encore et encore les quatre saisons de Vivaldi, il nen demeure pas moins que cette partition porte en elle, son insu, sa plus ou moins lente et prcipite disparition... Cest dans ce renouveau jaillissant de la Puissance, nayant plus pour fin la libration transcendantale et absolue mais la poursuite dynamique de son expression, de son dploiement, dune limite de puissance un accroissement de puissance, que je mapprte maintenant avec vous nommer les diffrentes phases de transformation qui en dcoulent. La Puissance dynamique de lInconditionn ne peut pas se satisfaire dune nature dmanation de Lui-mme condamne rester en souffrance. Elle ne sen accommode pas, et nous parlons au sein de la Puissance qui ne fait pas de la nature mentale le dernier chanon ou le dernier schme au sein de la srie des espces. Cest l quapparat le concept de supramental que nous voquions prcdemment. Pour vous qui navez aucun savoir de ce concept, cest tant mieux. Et pour ceux qui ont un savoir de ce concept dans le concept, nous allons voir ce quil couve et recouvre ! Aprs le grand mot qui nous aura fort occup sur le terrain spirituel, qui est veil , le dbut du XXme sicle a vu natre un nouveau concept : le supramental . Nous le devons Sri Aurobindo et, dploy dans son exprience et ses commentaires, la Mre de Pondichry et Satprem. Pour faire trs vite, selon ce que le lieu commun fait dire ce mot aujourdhui par un nombre considrable daspirants , le supramental cest la transformation divine du corps par le yoga des cellules. L o jadis le nec plus ultra tait et est tout de mme encore la libration mtaphysique, cest--dire la ralisation que je ne suis pas le corps de lunivers , nous avons avec lintervention de ce nouveau paradigme un nouveau nec plus ultra : le yoga des cellules. Nous sommes passs de je ne suis pas ce corps je deviens un autre corps . Pour le dire cavalirement, je suis une espce dpasse, passons autre chose . Nous ne critiquons pas ici la possibilit que cela soit. Nous tirons seulement la sonnette dalarme concernant les stratgies de linterprtant, cest--dire du mental selon ses activits de savoir et de prtention qui, produisant les concepts, saccapare les concepts. Etant concern par sa dvastation et sa disparition, il essaie par toutes les stratgies dont il est porteur de sapproprier lInconnu et, tranquillement, ou frocement, de construire une digue avec les matriaux de subtilisation quil produit pour laisser ainsi la confusion et lerrance l o il peut y avoir fusion, cohrence et fulgurance. Et cest avec lui que les impressions de laction de cette Puissance ou de cette Prsence va tre prouve dune certaine faon ( descendante en loccurence), cest avec lui que la hte se prononce, que la prtention se prononce. Puisque nous allons commencer devenir le lieu dAction de cette Puissance intgrative, descendante, horizontale, - le point de dpart et darrive dune dynamique sans dbut ni fin, en constante rvolution -, cest l que le propritaire terrien quest le mental en nous va se sentir srieusement menac. Ainsi vont sexprimer partir de l toutes les pathologies de rsistance au supramental comme autant de mythes, de mystifications interprtatives sur lAction relle de cette Puissance non-mentale. Dailleurs aujourdhui, nya-t-il pas autant de voies supramentales que de voies dveil ? Oui, au sein de la prison13

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mentale voil linluctable rptition (et cela avec la bndiction de Douce Mre !). Nous sommes conscients que ce que nous disons l est sujet caution selon la thse de la nouvelle charte supramentale qui professe bifurcation 2 , rapidit et efficacit. Nous souhaitons que ce voyage au pays des pathologies puisse vous dstabiliser quelque peu si vous vous reconnaissez en ce quelques encrotages descriptifs. La rapidit de linstallation de lerrance se construit par lnonc autoritaire dun prtendu savoir sur la chose que linterprtant du processus en cours distribue collectivement dans latmosphre, afin quavec cette autorit-l puisse se nouer et se renouer la tragdie que le supramental tait cens prcisment dfaire ! Et ce mcanisme opre automatiquement ds le premier pas du toucher de la Puissance aujourdhui. Aprs un sicle dannonce et daction dans cette perspective, la majorit des aspirants sont agis par cette formation ou croyance plantaire qui les induit et les conduit cette fascination conceptuelle de lnergie rive la pense-corps. Or cette pense-corps telle quelle se pense ne dsire en aucune faon, et de toute vidence, perdre lnergie de son propre plan qui est le dernier et apparat somme toute en premier, et elle va certifier et saturer latmosphre de son autorit en se pensant elle-mme tre le supramental. Cest cette pense collective du processus, non-vue et non-prouve en conscience, qui rapatrie linconcevable Action ds le premier pas dans le territoire du mental duel, ds le premier toucher de la Prsence en soi, pour tablir une habile architecture derrance et de subtilisation et gonfler son pouvoir mental de rsistance travers lintellect, le vital tous ses tages et bien sr, le mental matriel. Ainsi, pour synthtiser, nous dirons quavec ce contresens interprtatif majeur, nous sommes aujourdhui dans la pathologie la plus surabondante dpaisseur et de gravit au plan alchimique ou yoguique, savoir une assomption rcupratrice du mental subconscient et inconscient au contact de la Puissance de transformation agissante. Nous y voyons la plus grande mystification mentale de notre poque pour subvertir et empcher laction relle de la Puissance de mutation non-mentale sur la terre. Et comme de tous temps, le mental a tout fait pour rcuprer dans luf lIntention consciente luvre dans les premiers Envoys. Cest ainsi que nous venons rcemment dapprendre qu Pondichery le docteur Angel Pascual et deux mdecins ayant connu et soign Sri Aurobindo de son vivant laborent depuis un certain nombre dannes de savants traitements de mdecine dite supramentale partir de souches dADN prleves directement sur le corps mme de Sri Aurobindo !!... Voil comment lagent mental de contrle sapproprie de nos jours laction de lInconnaissance pour en faire toujours la mme chose : un savoir pour un pouvoir de faire son business Tous ceux qui naviguent aux avant-postes de cette sphre-l comme Natarajan, JeanMichel Judge, Mre Meera, ou dune autre faon comme le faisait feu U.G. Krishnamurti, ou encore les nombreux disciples de matres ascensionns tels Ramtha, Kreyon, etc, ne se reconnatront fort probablement pas dans mes propos, puisque la pense qui pense en nous est certaine de sa vrit. Mais la graine de conscience en eux, alerte dans sa lecture et peu avare de se laisser dranger, reconnaitra peut-tre l ce qui pourrait la faire errer pendant longtemps si elle ne prend pas acte que le problme de la souffrance, cest la pense, que la

2 - Cf Satprem, qui intitule le 4me chapitre de sa Gense du Surhomme La bifurcation , et affirme fermement que la ralisation de ltre psychique suffit dsormais pour se lancer dans laventure de la transformation supramentale du corps humain, sans nul autre besoin dune ralisation cosmique, transcendante ni absolue, comme y invitent les filires spirituelles multi-millnaires.

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pense cest moi, et que moi cest le corps . Cest pourquoi, dans le dsastre de ce contresens et de cette surenchre interprtative de dimension plantaire, je r-affirme vigoureusement que tant que le premier pas dcisif nest pas concrtement ralis et intgr, entendre : je ne suis pas ce corps , - et je dis ce corps dans tous les sens entendre : du plus dense au plus subtil -, tant que cette desidentification radicale nest pas ralise, - et la libration transcendantale absolue nest qu ce prix - on ne peut pas rellement aborder le supramental . Mais les supramentalistes comme Alias Gilbert, Agni, Marc/Alliances, Ioanna Morange, le Docteur Angel Pascual, etc, me rtorqueront aisment que tout cela, cest de la vieille lune (!), et que prcisment lAction supramentale, depuis et selon Mre et Satprem, nous vite immdiatement de filer et de fuir tout l-haut afin daccomplir ds maintenant le but de cette Action divine, qui est une nouvelle manifestation non-mentale sur la terre. Nous ne reprendrons pas ici toutes nos investigations sur le sujet, je vous renvoie dautres textes dans dautres ouvrages3 qui les dveloppent largement. Bien que cela puisse se dire de faon trs elliptique ici, la Puissance dAction libratrice et transformatrice ne peut tre indemne et se ddouaner du chantier de purification, de ds-identification et de ralisations diverses sur la ligne verticale. En effet, comment un tre qui nest pas libr, cest--dire absolument neutre, rellement indemne de la transformation elle-mme, peut-il savancer sur le chemin de la transformation du corps sans interprter et falsifier gravement le processus ? Comment vivre une transformation telle que le mythe supramental, si nous sommes encore assujettis lintellect le plus confus, - dont ltre psychique en loccurrence est encore porteur -, un vital encore pais de tous ses dsirs, et travers cela, une personnalit dominante ? Comment parler de transformation de la matire et passer soi-mme une autre espce sans tre labsolue libert non-conditionne par les conditions mmes de la transformation ? Pour finir sur ce point : non, ds que la Puissance vous touche en ses quelques modes, ce nest pas le corps matriel qui est touch, concern, et qui prouve les expriences de cosmicisation, (voir la confusion rcurrente et principielle sur ce point chez Daniel Odier et son tantrisme cachemirien, ou dans certaines filires bouddhistes comme le dzogchen lorsquil est question du corps arc-en-ciel ), cest bien plutt lensemble du fourreau incarnatif travers le physique subtil qui est touch et concern par son dploiement intelligent, quoique soudain et imprvisible. Par la parenthse que nous faisons sur le dzogchen et le tantrisme cachemirien aujourdhui transmis notamment par Daniel Odier, nous signalons ici que la confusion ne vient pas uniquement de lobdience supramentaliste actuelle, cette confusion est de trs longue date ! Et elle affecte aujourdhui aussi bon nombre de rveills de la Conscience pure qui, par bien des faons, tentent de rapatrier prmaturment et abusivement linflux3 - Cf sur le site de lInconnaissance (www.inconnaissance.com), dans longlet ouvrages , le Journal dun mutant (tome I), et notamment sur ce point, les 90 premires pages du tome II, mais aussi Le Soleil dans la nuit, Aimez-vous les uns les autres, et Aprs lhomme, comment ? Cf galement notre vido intitule : Vous navez jamais eu de corps... ou la foire aux cellules http://www.kewego.fr/video/iLyROoafJQWF.html

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rvolutionnaire de la Puissance supramentale ou non-mentale dans le giron dnaturant de leur rgence intellective et spirituelle traditionnelle , ou nouvelle , quils sagissent de Patrizia Norelli-Bachelet, en Inde, qui se prsente comme lavatar cens poursuivre directement luvre supramentale de Sri Aurobindo et Mre, de Tano, (responsable dun site consacr au vedanta en Italie), de feu Yvan Amar et de Chandra Swami, ou de jeunes rveills de la prsence intgrale qui croient pouvoir parler de la Lumire transformatrice dans leur corps physique aprs avoir seulement lu certains de mes crits ! Quil sagisse aussi dAndrew Cohen, qui, au nom de son veil volutif, rcuse toute ncessit dune pleine verticalisation jusque dans lInconditionn avant daccder la phase de la transformation volutive de la nature. Or, outre le fait quAndrew Cohen cultive ainsi une dualit entre lInconditionn et sa dynamique volutive, - et quil ne peut sagir l dune expression cohrente de la non-dualit intgrale -, jaffirme quil ne parle ni nenseigne en vertu dun contact direct avec la Puissance volutive, capable de transformer radicalement la structure mentale de la nature humaine. L encore, sur la base dun fort influx intuitif, le mental interprtant et interceptant sest empress dinterprter et de rcuprer lIntelligence-Puissance non-mentale qui mane directement de lInconditionn pour proposer un accs au rabais lnergie volutive, grand renfort de marketing lamricaine . Et cest ainsi que lInconditionn se voit une fois de plus habilement dpossd lui-mme de la dynamique rvolutionnaire qui mane directement de sa Puissance non-mentale et qui nest certainement pas l Eros quil conoit !... Donc quels que soient les modes de la perce , linterprtant, la personnalit, en fait toute la structure de refoulement de la sensitivit la conscience active, est mise en jeu et va devoir maintenant livrer sa bataille de redoublement actif dans son jeu dopposition la Prsence Ainsi, ds le premier pas, aussi dcisif soit-il, il y a le bloc de ce que lon appelle la nature, - mais qui est en fait seulement le mental dillusion de la nature -, qui va orchestrer chaque pas, chaque station, le contre-sens systmatique de la perce. Tant que la conscience de conscience de conscience de conscience nest pas tablie intgralement, cest le mental qui domine frontalement le jeu des oprations interprtatives du processus. Mais nous qui voyageons dans le territoire avec toutes les cartes, nous exprimentons combien il est difficile daller loger chez lhabitant Sous la bannire du yoga intgral, autant de pains complets dans la gueule, autant de scandales, de dconvenues, de circonvolutions, dexclusions, conclusions, thmes, anathmes, exceptionnalits, singularits, de diffrences ! Au supermarch de lveil succde la foire dempoigne du supramental dans toutes ses cellules de division ! Car prsent, chacun son processus ! nest-ce pas ? Comme le diviseur est habile pour tout brouiller et empcher en soi laction directe et impersonnelle de la Puissance non-mentale ! Et nous en avons frquent des supramentaliss qui, ds quils aperoivent la lumire dore, au demeurant rouge-orang, ou jaune, ds quils ressentent des frmissements extraordinaires vous faire ptiller quelque chose quils nomment les cellules , ou ds quils sentent la Force leur descendre dans les genoux, et bientt dans les pieds, cest en quelques annes, en quelques mois, voire en quelques semaines ou en quelques secondes quils tombent sur le roc de lInconscient dont parle Sri Aurobindo, sont maintenant investis au premier chef dans le grand idal du yoga des cellules . Et nous ne caricaturons pas en crivant ainsi, car cest ainsi quils parlent et professent, que ce soit Ioana Morange, Sa Maa Lakshmi Devi, Marianne Dubois, Sri Tathta et Maitreyi Amma, Nityananada, Angel Pascual, Dani Bois, ou16

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tant dautres, infects du mme virus plantaire qui revendiquent orgueilleusement le droit de maintenir sans discussion les contresens monumentaux quils commettent sur le processus universel de mutation du corps luvre actuellement Or le chantier de transformation est si lent et si laborieux en vrit ! Quels que soient les prouesses des pionniers qui nous prcdrent, cela ne nous dispense pas des tapes qui permettent de rendre rellement effectifs une perce et un changement dans les caves et les soubassements de notre nature. Ce nest pas parce que nous voyons subtilement la lumire dore ou la lumire blanche en permanence, ce nest pas parce que nous ressentons des intensits de Force extraordinaires , que nous sommes automatiquement dans une phase dite supramentale ou de Transformation du corps en vertu de la Lumire de grce . En premier lieu, la Puissance doit tablir un lieu et un lien avec lensemble de larchitecture subtile qui aura t faonne pour notre ascension. Dans un premier temps, cette reprise et prise de contact va permettre douvrir le canal de lembrassement conscient de cette nature, den prouver profondment linsatisfaction et lincompltude structurelle, puis concrtement de dire oui et de faire vu en soi daller dans cette direction. Or la bataille est froce ici ! Entre lAbsolu et sa Puissance, il y a un gap, un foss, une meurtrire. Le mental, par ses mille et un tours et sortilges, va orchestrer de savantes coupures, de parfaites circonstances dimpuissance ou de surpuissance, selon les caractres, tout cela en rsum pour exprimer la pathologie de la coupure entre lInconditionn et sa Puissance. En soi, il ny aucune coupure, Absolu et Puissance ne sont pas distincts. Cest dans le champ de lespace manifeste en dynamisation constante que le mental en tant que grant provisoire et driv de cet espace interprte de faon bipolaire toute chose et oppose Absolu et Puissance, Non-manifest et Manifestation. Et nous en connaissons qui pourront se reconnatre ici en se lisant. Combien sont-ils en ce moment dans ce bourbier et cette errance, dans cette premire grande bataille daccs au chantier de la chose telle quelle se veut, dans ce inaugural chantier o le mental luvre en tant quinterprtant se fait le prtre imprescriptible de ses multiples prdations, lagent dune chasse la lumire et lhomme en tous ses tats de division ! Et selon chacun et chacune et ses prdispositions pathologiques, vous avez ds le dbut soit la grande clrit de lintellect connaissant qui, sur fond dinconnaissance, connat tout du supramental, du processus, sait lavance comment il doit faire, comment on doit se comporter, etc. Tandis que dautres, plus familiers des pathologies dvotionnelles, vont sempresser de senfermer tout jamais dans le grand caravansrail de la biensance supramentale pleine daimante rtention et de dvote allgation aux images archtypales pionnires (Sri Aurobindo, La Mre), comme jadis et aujourdhui le Christ et autres Bouddhas, Krishna et compagnie Ltd. Et puis dautres encore, pousss par une inflation interprtative du vital, sempressent de tout oublier, de banaliser la phase de libration, de la rendre quasi-inexistante en tant que ralit premire et faire de la nature dsirante la loi de lextrme onction perptuit de la pntration dsirante. Ils tombent amoureux, fondent une famille, jouent aux boules, fument des cigarettes, des joints, ils font bonbance, mnent grand train, etc : tout ce que leur personnalit de refoulement na pas pu vraiment faire auparavant, cest--dire pomper lespace de la Puissance en puissance et, toutes voiles dehors, se lancer vers les rives en bordures lointaines des plaisirs dune nature insatisfaite et en promesse ritre dune plnitude inaccomplie. Et nous avons perdu beaucoup damis comme cela. En pleine non-dualit, autant de17

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gupes affaires piquer leur bifteck et renier ce qui les guida vers ce havre de paix tant mrit pour de nouvelles aventures en enfer. Nous le rptons, nous avons perdu beaucoup damis au sein de lunit , de lveil , de la libration . Nous regrettons presque le temps o ils souffraient, identifis leur moi-corps , le temps o ils semblaient plus sensibles et plus touchants, plus touchables aussi. Nous les avons vu dune seconde lautre se retourner, passer du baiser linsulte et aux reniements. Nous avons aim tant et tant ces instants de vrit ! Cest au nom de cet veil en direct que nous parlons, nous qui avons regard par le trou de la serrure de ses non-dits et avons vu seffondrer ainsi toutes les belles doctrines de lunit et de lamour . Non, le poil tait rest dans la pinale et la pine sest mise gonfler. Ainsi en va aussi la vulve des mres et des merdes, pour rien ?!... Cest dans cette premire phase dintgration et conjointement de transformation spirituelle dans le mental en ses plus hautes ascendances potentielles, quil y a de trs grandes et fortes expriences que celui-ci va sempresser dinterprter dans une perspective de survalorisation de lui-mme travers le concept de supramental et se faire le chantre et le chancre dune trs improbable posture de grand pionnier . Au regard de lnormit du La transformation du corps vital est chantier dcouvrir, cela ne se compte pas selon nous en secondes, en heures, le grand passage dont on ne parle en mois ni quelques annes, mais en jamais ! Pourquoi ? dcennies, au mieux, pour venir bout de la mentalisation sparatrice qui boucle globalement lnergie de la nature. Et la phase de transformation spirituelle nopre pas par elle-mme un changement de la nature proprement parler. Elle permet au mieux cette Puissance, aussi dore soit-elle, dasseoir son ancrage dans le vhicule, au sommet du mental spiritualis, dans sa rarfaction la plus subtile et la plus collaboratrice avec ce qui la transcende. Mais une nature ainsi spiritualise fonctionne toujours mentalement ; les qualits de lIntelligence, de la Joie et de lEmbrassement et du Dynamisme vital sont considrablement allgs du poids de linertie subconsciente, mais les corps spiritualiss restent des instruments limits et limitants au rtegard de la Puissance nonmentale de lInconditionn, et ils ne donnent aucune conscience du corps ni de la matire. Vous navez toujours pas de corps, toujours pas de matire et vous ntes toujours pas l ! Tout se sera pass dans les aspects subtils de la nature ! Comme vous le constatez, linterprtant a de beaux jours pour dlirer ! Quant la phase de Transformation dite supramentale , elle reprend tous les corps du mental spiritualis et leur fait subir de nouveau une lente, laborieuse et progressive d-mentalisation. Et l, cest encore une grande rvolution dans lintellect, et dans le vital tous ses tages. Vous tes toujours dans le subconscient, vous navez jamais t aussi loin dans le subconscient et ses strates On ne dcouvre lInconscient ou nomm comme tel par Sri Aurobindo, que lorsque lensemble du subconscient dans les trfonds du corps vital cde la place la Puissance dAction directe qui, elle et elle seule, peut alors avoir accs au plan de la conscience corporelle, qui est lInconscient lui-mme, puisque lInconscient cest la matire corporelle. Jusqu cette phase, vous navez toujours pas de corps, pas de matire, pas de cellules, et tout ce qui vous reste de mental, de jubiler pour se raconter des histoires partir de sensations du physique subtil !18

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Ce qui nous amne redire, encore et encore, pour conclure : que vous ayez une ralisation de lme ou de ltre intrieur , de la conscience cosmique , de la supraconscience , de labsolu , que vous nayez mme plus apparemment conscience de lillusion de la pense-corps (cest--dire que vous tes absent de toute condition), il nen demeure pas moins que votre forme dtre est toujours l, (jusqu nouvel ordre !), et que, se mouvant en elle-mme dans lespace o vous la rencontrez, cette forme du haut de laquelle vous tes perch, cette forme disons-nous, est porteuse et porte par un univers mentalis, ayant construit sa personnalit de refoulement qui, informe du surplomb de votre ralisation , va en son altire et srnissime comprhension ou intelligence, dlivrer son message sur ce quest et nest pas lveil et le supramental . Mais qui dlivre le message ? Qui transmet ? L est pour nous toute la question ! Eh bien, selon nous, ce qui transmet cest la vhiculation, nest-ce pas, ou disons plutt que cest travers la vhiculation que la transmission se donne, et ce travers la vhiculation , nest-ce pas avec tous les travers du mental que nous avons vus et qui subsistent, et ce quelle que soit votre ralisation ? Comment en prenez-vous acte ?

Quels que soient les filires, les approches, les modes de rveil lors dune bascule qui nous dcroche plus ou moins vastement de cette personnalit, il se produit un chantage actif des plus froces

Durant notre observation de cas concrets, en nous et autour de nous, nous avons pu constater le point rcurrent suivant : - quels que soient les filires, les approches, les modes de rveil - lors dune bascule qui nous dcroche plus ou moins vastement de cette personnalit, il se produit un chantage actif des plus froces, savoir, -tonnamment -, alors que le chercheur naspirait rien dautre qu ce qui est en train de se produire en vous, soudain il se trouve agi par la ngation de sa recherche, ngation mettant en avant une banalisation et un systme pais de non-reconnaissance de ce qui est autre quelle soit une ngation par la dvalorisation, soit par la survalorisation de soi, ( puisque le mental fonctionne de faon bipolaire, nous retrouvons toujours une pathologie dans son expression dualiste). Ainsi, que nous soyons dans la dvalorisation ou la survalorisation, lobservation a t faite sur 99,99% de tous ceux et celles que nous avons rencontrs, et cela jusqu ce que lon nomme la ralisation ou lveil ! Pour vous qui lisez, vous constatez avec nous que nous navons semble-t-il pas ou peu la mme lecture du Mme. Mais pour poursuivre dans cette direction, soit de Vision, soit dinterprtation, nous dirons que cest le mental qui est en premire ligne pour penser limpensable et transmettre. Que ce soit silencieusement et joyeusement, batifiquement, avec un cur ouvert, cest pareil ! Il y a des qualits de silence dans le mental qui pense quelque chose plutt que rien propos de labsolu , du transcendant , et de tous les tats multiples de ltre. Et le plus fort dans cette grande affaire que nous avons constat dans ce laboratoire, cest que ds que surgit la libration, cest l que lerreur saffirme avec une clart sublime. Bien quavant, dans dautres stations, nous ayons eu les aperus claquants et clinquants dun ego qui se rebiffe multidirectionnellement, , au point quau sein du Mme avec lAutre qui vous aura exerc, pouss dans cette bascule - cest cet instant19

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dcisif du Mme, de lInconditionn de cette libert, de cette libration, ou rien ne nous oppose, o tout est batifique, disons nirvanique - eh bien selon nos frquentations observables, cest cet instant-l que se fait jour la plus grande sparation, la plus grande rupture, la plus grande affirmation du dualisme, de la part de librs qui affirment trangement leur autonomie, et leur autorfrence inconditionnelle, pour mieux jouer la division avec celui qui aura concouru les dlivrer. Que ce soit par le pass, avec des avatars , ou avec des matres de filires, que ce soit avec des aspirants ou chercheurs, qui se reconnaitront ici, ou pas, cest dans cette ultime libration de toute condition que se rvle la manifestation dans ses conditions sparatrices. Comment cela se fait-il ? Cela se fait et explique aisment pourquoi les chemins du Mme ne donnent quasiment jamais laptitude pleine se reconnatre immdiatement et se recevoir immdiatement en lautre. La chose est vidente, la manifestation tant mentale, une fois que la dprise absolue est opre, le dualisme peut sexprimer avec force et plein pouvoir ! Parler ici, nous nous en rendons compte, de la pathologie de la libration peut sembler le sacrilge mme. Pourtant vous-mmes qui nous lisez, que vous soyez aspirants , librs ou raliss , comment se fait-il que nous ne vivions pas ensemble ici maintenant ? Que nous nous vitions constamment ? Que le non-dit de ce faux-silence soit la rgle chez tout le monde, et que les quelques courriers que nous changeons soient des platitudes outrageantes au Mme ? Ce qui revient dire que lexacerbation bonhomme dun continuum de comportements sous morphine dtats de plus en plus extatiques et dlivrs est sans contact et sans effets dans la rencontre horizontale, o vous prenez trop souvent lautre pour votre chien ou votre singe ou votre servile laquet avec toute lartillerie lourde de votre enseignement, vos rituels, etc. Voir cela en face, comme nous le faisons avec vous, cest se retrouver bien dpourvu quand la bise fut venue, l o nous envisagions de nous aimer les uns les autres. Cest devenu : chacun son show chez Soi , avec ses affinits lectives et un panneau sur la porte attention danger, enseignement en cours ! . Nous sommes conscients que ce dveloppement, aussi long soit-il la lecture, nen est pas moins succinct et elliptique. Il a pour vocation principalement de faire mal l o a fait mal. Car la cause de la souffrance et de lerrance cest la cessation de la souffrance et de lerrance. Ainsi pour terminer, que ce soit propos du concept dveil ou de supramental , nous avons une seule et unique cartographie de limprcision et de la confuse transmission qui nous est servie aujourdhui, et que les chercheurs, - qui sont en fait, (nous le disons par frquentation ), des imposteurs -, mritent en vrit de mensonge. Et cest pourquoi, comme dirait un bon vieux lieu-commun du mental spirituel que nous ne vrifions pas : Tout est parfait ! .

PS : La matire nest pas un but, un idal, une chose rver ou atteindre, mais une perte radicale de tout linterprtant qui maintient en vrit la sparation et limpossibilit de vivre ensemble, puisque les formes jusqu prsent ne sont pas la vie mais la Mort qui se tue et laisse des cadavres qui dterrent et enterrent des cadavres.

Notre sincre amiti participative, LInconnaissant

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Lettre dune libre insatisfaiteAprs une respiration o je ne me suis plus senti oblige de me justifier dans mes rapports ma nature, - dmarche dont le mobile restait la culpabilit -, je nai plus eu dployer dnergie pour me dfendre sans cesse, et ma nature sest dtendue, dtente toute relative cependant, qui ne ma pas permis de faire la jonction entre elle et ma ralit mtaphysique, mais qui a confirm la coupure, la dualit, et comme une impossibilit, ou en tous cas une grande difficult et un refus ne serait-ce que denvisager une non-dualit totale. Ce que je vis maintenant : Il y a la peur et le dsir que la nature sinstalle en premire place et que je rejoigne le lot de tous mes frres non conscients. La vision amre que rien na boug, que ma nature reste foncirement goste et que je nai pas dautre choix que de vivre avec et de la retrouver telle que je lavais laisse pensant que jen avais fini avec elle, ou du moins quelle prendrait moins de place. Cest tout le contraire ; elle saffirme pour ce quelle est. Lprouv dun manque damour dans cette nature o jai du mal me reconnaitre et maimer moi-mme. Je ressens aujourdhui un fond dangoisse permanent, une insatisfaction, je suis en mal dtre et dAmour dans ma vie. Je fais le constat que dans ce yoga, il nest pas possible de renier la nature, dy rester indiffrente, comme il nest pas possible dignorer le monde dans lequel je vis, qui est prdispos tre le support de cet Amour inconditionnel, de lIntelligence, de lAction, mais qui cependant les refuse, et nous rappelle toujours une mort prochaine dont il faut se protger. Un regard un peu moins dform sur la nature me montre quelle veut perdurer jusqu sa mort, quelle ne veut pas bouger, pas se transformer, quelle veut jouir pour elle-mme aprs des annes de frustration, refoulement et ngation delle-mme, o elle gardait insidieusement son pouvoir de ngation dans la rtention pour mieux laffirmer maintenant. Lorgueil spirituel de me sentir audel delle poursuit ce jeu-l et mempche de laccueillir humblement et je la juge encore21l e t t r e d u n e l i b r e i n s at i s fa i t e

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bien des fois avec mon mental de nature plus que je ne laccueille et laime. Mais cest quand mme mieux, je la laisse un peu vivre. Je regarde la duret que jai face elle - je sens sa duret et son orgueil, quelque chose qui veut tenir - face tous les autres et au monde et vous en premier lieu. Je ne suis pas coupable ; je ne suis pas juge de moi-mme, cest ce que japprends peu peu mais cest trs ancr, la dualit est cette fausse posture, un conditionnement et une soumission au deux. Je la retrouve donc l o je lai laisse, le pass revient, les liens non assums, les choses non rgles, avec la vision plus accrue de son tat : dure, insensible, peureuse, passive et dominante, orgueilleuse, lche, pleine dintrts et de calculs gotiques. Cest seulement depuis peu que je commence un peu le travail accomplir et je me sens dpasse bien sr, et dcourage ; je nai pas eu la force de reprendre contact avec vous et plus le temps passe, plus cest dur, car jai peur devant ce grand uvre que je sens inluctable ; le jeu des forces est clair : la nature impose sa dictature et la sparation avec la conscience qui se retrouve isole dans son Ciel dindiffrence la forme terrestre et lnergie qui la meut. Je me dcouvre en son sein dans un oubli quasi-total de ce que Je suis. Le fait dtre dsidentifie delle me donne un pouvoir mais pas celui de lamour. La conscience nest pas Amour de la nature, Elle nest pas lIntelligence, Elle nest pas lEnergie : en tous cas, je ne le vis pas comme une vidence dans ma vie. Je me trouve dans deux mondes qui signorent et ne se servent pas lun lautre. Je ne souffre plus comme avant car Je ne suis pas la souffrance. Mais cette insensibilit, cette indiffrence, cet orgueil, qui me semblent trs en surface comme une couche superficielle mais pourtant glace par des sicles de domination du pouvoir spirituel me donnent froid dans le dos justement. Comment peut-il y avoir si peu de feu de lamour en moi ? Qui suis-je alors, si je nelinconnaissance

suis pas dans le don de moi-mme ? Questce que lAbsolu ? Cela na pas de sens dans ma vie. Je suis rveille peut-tre seulement ce non-sens et dans une dsillusion amre. Que vais-je faire maintenant ? La libration spirituelle est une impasse pour la vie et ma vie est toujours un problme, mme si je peux continuer lignorer, car en ralit peu mimporte la vie Je suis ailleurs. Mais Je suis dans ma forme aussi et contrainte de me rveiller chaque matin. Et non, la vie ne mest pas indiffrente non plus ! Que les qualits de la conscience ne sinfusent pas plus en elle, cela me questionne et me peine ; jaspire tre plus large et vaste dans la vie elle-mme. LAmour me manque, je ne peux pas comprendre et accepter dtre sans amour pour moi, pour vous, pour la Terre et pour tous. En vrit, je nai pas de limites, cest vaste la Libert, et je me sens grande et aspirante au Grand Amour mais ici, dans ma forme, je suis petite, trs limite. Je souffre de me retrouver dans un ego comme tout le monde, lorgueil est bless. Oui, que vais-je faire maintenant que je ralise que je nai ralis que cette illusion et que tout reste faire partir de cette base ? Je suis le Rien et Je suis tellement rien pour moi et pour le monde que si je nai pas lhumilit de me regarder en face et de rire de cette imposture faite moi-mme, je laisserai grossir le kyste de la sparation et donc de limpossibilit daimer totalement. Quest-ce quAimer, quest-ce que lAmour ? Cest avec cette question que je suis venue au monde et elle ne peut brler que si je me donne lAmour. Jai peur de meffondrer, de perdre mon pouvoir. Jai peur de mourir, je veux prserver mon intrt gostement. Mais pourquoi prserver ce qui fait barrage lamour, lgosme ? Et o est la Source de cet Amour ? Je ne la vois pas en lhomme, cest--dire que je le vois trop petit pour La recevoir. Lhomme est fini, ma nature na dautre22l e t t r e d u n e l i b r e i n s at i s fa i t e

but quelle-mme, cest Autre Chose en elle qui doit prendre le relais, mais je me sens coupe. Je vis mon impuissance, jappelle le Tout-Autre. Une plus grande libert malgr tout vis--vis de la nature mautorise vivre des expriences pour mettre en vidence mon plaisir, mon dsir, la perversit, la soumission et le pouvoir qui sont luvre dans mon comportement vital. Je suis plus consciente de mon pouvoir. Mais souvent je suis dans loubli de ce que Je suis. Jai envie de chanter, de dployer mon nergie vitale, de donner mes nergies et qualits pour quelles se dveloppent, mais suis-je prte me laisser faire et me laisser fondre dans la grande fournaise damour ? Jai vu en votre prsence la rsistance, la duret de lego qui a peur de perdre et de mourir. Je me vois faible et lche, je nai pas limpression davoir grandi, je suis surtout en grand manque de quelque chose dessentiel dans ma vie et qui passe par vous, je fais le

constat que seule je narrive pas poursuivre ce yoga de lintgralit, je suis rattrape trs vite par la nature et la Force est moins agissante. Je suis assez souvent seule, mais autant ctait la juste chose dautres moments dans ma vie, autant je vois que maintenant, a mincite misoler et me replier sur moi ; je dois passer une phase dynamique et oser plus la relation, cest mon grand dfi depuis toujours ! Jai besoin de me relier plus grand que moi. Ce que je tente dans ma vie est petit, je suis triste de cette situation que jai voulue et provoque ; et je ne sais plus si jai assez de force, assez dlan pour marcher avec vous, mais je le veux au fond de moi et je vous cris pour magrandir, pour massouplir, pour brler des rsistances et avoir le courage et lhumilit dtre l o jen suis et l o je Suis au mme moment parce que ce nest quune mme chose, Merci de me recevoir

Les inconnaissants : des librs qui disent sur le devant de la scne ce que dautres cachent dans leurs coulisses.

dcouvrez le laboratoire vivant de notre exploration des pathologies de lveil et du supramental travers la vido suivante :

Le grand sommeil des veillshttp://www.kewego.fr/video/ilyrooaf2vlg.htmllinconnaissance

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l e t t r e d u n e l i b r e i n s at i s fa i t e

Sagesse de lInconnaissance folie de la Connaissance

Le Ralis , lEveill lUn sans second , celui qui fait un avec le Rel intemporel, ce Sage-l, aujourdhui comme depuis des millnaires, jaffirme quil na jamais exist quen rve, mme chez les plus grands matres ou Avatars prsents ou passs. Jaffirme quil sagit l dun mythe mensonger qui mrite de mourir sous lclairage dune lumire plus accorde lveil tel quil est rellement incarn, et non tel quil est couramment pens cest--dire mystifi.

Je dis que lveill sur cette terre, si ds-identifi en conscience quil soit de linstrument par lequel il est incarn, est toujours rest dans sa nature humaine un tre pathologiquement prisonnier dun systme de projections hallucinatoires qui la rendu presque totalement incapable de voir objectivement le prsent vivant en toutes situations. Jaffirme que ceux que lon appelle les raliss ne sont que des veills imaginaires qui, en grande partie, continuent se rver veills , des veills si profondment endormis dans leur folie ordinaire, si sereinement malades de dni du rel quils en sont pour la plupart incurables, et que trs rares sont ceux qui, conscients des maladies mentales rsiduelles qui affectent aussi gravement leur vue que leur vie, sont prts y apporter une attention consquente. En toute rigueur, partant de mon exprience, jaffirme donc quil ny a jamais eu un seul veill la Non-dualit , un seul libr vivant , quil ny a jamais eu un seul Bouddha incarn qui nait t en mme temps le jouet dune forme ou dune autre de psychopathologie dans sa nature dhumanit : un dlirant persistant sous veil .

ssia ennsiaC al ed eilof cnas o nnoClinconnaissance

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folie de la connaissance

Comment oser pareille affirmation ? Suis-je moi-mme prt lentendre ? Sommes-nous disposs entendre tout ce que ce fait implique ? Ici, cher lecteur, je ne madresse pas quelquun dautre en crivant ces mots. Je ne vous prsuppose pas existant dans le grand leurre universel du spar. Cette provocation, cest dabord moi-mme que je ladresse, pour mieux mentendre en vrit, car pour nous tous, endormis ou raliss , la folie de lveill dont jentends tmoigner ici est une vrit extrmement pnible dcouvrir en soi, regarder en face, et assumer divinement les yeux ouvertsJai t progressivement dvoil au Rel inconditionn aprs une vingtaine dannes de frquentation assidue de S. Ayant toujours eu la chance de souffrir beaucoup de mes imperfections, cest par lexprience de lhumiliation consentie qua grandi la soif perdue de retrouver ma nature spontane qui est paix, lumire et joie de lUnit de ltre. Aprs bien des preuves, par la grce et le gnie de son amour hroque, la digue centrale du moi-je a fini par cder. Finalement, puis de rsister lvidence de la non-sparation, jai consenti recevoir de lui les derniers chocs de dsidentification lillusion du moi , et me laisser aspirer sans retour dans le prodigieux vortex de rveil quil a alors activ. Le sublime de ce moment-l, ce fut de me retrouver propuls, comme dautres, telle une fuse interplantaire dans une fulgurante ascension vers les plus hautes cimes de la verticalit. Propuls je lai dailleurs t bien au del de ce que je pensais pouvoir raliser en cette vie !

Dans lIntelligence du Divin en acte qui anime S., il existe en effet plusieurs types ou mode processuels de ralisation ainsi que plusieurs stations de ralisation de la Nondualit qui, bien souvent, sexcluent intentionnellement en affirmant leur primaut les unes sur les autres, mais qui vont aussi jusqu signorer compltement leur insu. Il me semble dailleurs que cest bien la premire fois ici, sur le plateau de lInconnaissance, quest accept de face et ouvertement explicit ce chaos vivant quon nomme lveil . Cest pourquoi je vais prendre le temps den donner certaines grandes lignes directrices avant dentrer dans le vif du sujet qui moccupe ici : celui des pathologies de tous ceux qui, dune faon ou dune autre, revendiquent une connaissance directe de lveil , moi le premier.Langue, je ne sais Je parle seulement au vide de ma main, au vide de mon cur, pour le son mes oreilles. Je parle mes oeillres, et en mon souffle. Pour mes visages aussi, qui sont indnombrables, qui sont vous, lecteurs, tous inspars de moi, comme je suis forme de vous : Cela. Juste pour mieux sentendre au milieu de nulle part. Conscient du bluff de toute communication, de toute relation, depuis que moi sest laiss abmer sans retour dans le silence intemporel au son duquel je vis maintenant sans comprendre.

Pour tmoigner de ce qui est advenu, je souhaite prciser que le mode ou type de processus de dvoilement de la Non-dualit qui uvre dans mon vhicule dincarnation se caractrise en dominante par la sensation constante dune Force supra-consciente descendante dans les diffrents corps subtils de ma nature mentale, jusquau physique subtil. Ds le dpart de ce processus, cette Force supra-consciente ma fait ainsi sentir que son Intention25

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fondamentale, dorigine et dessence non-humaine, nest pas seulement de rvler laxe vertical de la Conscience non-duelle, tout en laissant la nature de linstrument humain qui lincarne saligner cette verticalit jusqu un point de perfection minemment relatif - comme cest le cas dans lensemble des filires traditionnelles de lveil jusqu aujourdhui (vedanta, bouddhismes, tantrismes, soufisme, ainsi que certains courants de la kabbale et du christianisme gnostique, etc.).Et me parlant, je ne me parle pas maintenant comme un moi-mme ferme et assur, parce que moi-mme est mort au fond de personne.

Ici, son Intention principielle est bien de nous rvler laxe de verticalit de la Conscience non-duelle, mais galement de transformer aussi radicalement et intgralement que possible la nature humaine (mentale) en une nature entirement divine (non-mentale) jusque dans sa formule physique. Et cest pourquoi, dans ce yoga intgral , il est question dune mutation progressive de la nature humaine en une forme inconnue dincarnation de la Conscience unitive. Car laventure de la Conscience dans lunivers ne sarrte pas au registre des formules mentales dincarnation de la Non-dualit, si hautes et charismatiques quelles aient pu tre jusqu prsent sur terre. La Conscience-Force dominante descendante Veut une non-dualit intgrale entre la Conscience et sa nature dincarnation : quil ny ait concrtement, physiquement, plus de dualit aucune entre Esprit et Matire . Cela signifie rien moins que lmergence dune nouvelle espce physique capable dincarner un voltage de limmortalit jusque dans les moindres mouvements et fonctionnements de la vie corporelle ici mme.Parce quil ny a jamais eu que je , sans mme un tu de je . Rien me communiquer dans mon soi sans doublure. Je ne me tutoie pas ici, je ne me monologue pas avec un moi en miroir, je ne minterpelle pas en me disant mon gars ! . Non, tu nes pas ici, personne pour me rflchir, pour crire, personne pour entendre, cest le vent, une oreille en deux, tre le got, le tact infiniment renouveau dtre, le sens originel de soi : la joie !

Sinon se perptue un abme de dualit fatalement mensonger entre les qualits intrinsques de la Conscience primordiale et les innombrables imperfections de nature des fourreaux humains trop humains qui prtendent parler au nom de lveil , de lAmour inconditionnel , ou de lAbsolu . Ainsi, dans le laboratoire de lInconnaissance en lequel ma vie est actuellement engage, toute exigence moindre que cette perfection surhumaine usurpe immdiatement les termes dveil , dAmour inconditionnel et de Non-dualit . Toute ralisation moindre entretient une imposture intenable mes yeux qui absolutise tort une station provisoire de dsidentification davec le moi-je mental. Toute tradition moindre fait mentir la Conscience unitive chaque instant dans la vie parce que la condition humaine de nimporte quel ralis se caractrise encore la base par linstinctivit prdatrice dun animal toujours prt tuer - ouvertement ou subtilement - quiconque menace son territoire rsiduel didentification narcissique. Et absolutiser ainsi une ralisation humaine cest--dire mentale de lAbsolu, quelle quelle soit, cest toujours faire preuve de dlire en portant un vain coup de couteau lIndivisible. A travers nos textes, nos bandes audio ou vidos, lenjeu de notre provocation consciente lgard des reprsentants et transmetteurs traditionnels de lveil ou de la Non-dualit se situe l. Laventure de lAmour en acte ne peut sarrter dfinitivement26

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aux frontires prescrites par les autorits spirituelles des traditions passes. Le nouveau commencement qui germe en ce moment mme au cur du cyclone de dsintgration des formes de notre cycle finissant ne peut signifier un simple retour un ge dor dj connu des sages qui ont inspir ou crit nos textes sacrs . En temps et en heure, fort de toutes les conqutes de la Conscience dans des vhicules humains, le Feu du Mme se provoque toujours Autre dans ses formes ; il brle les cltures qui ont rapetiss lEtre ce que nos pres en ont pu seulement supporter, et il nous pousse irrsistiblement dans le prcipice de lInconnu total de tout. Cela ne signifie videmment pas que les modes de dvoilement traditionnels du Nonduel soient aujourdhui inoprants et donc sans valeur. Mais plutt quils se condamnent dautant eux-mmes tre prims quils affirment labsolue et indiscutable vrit de leur ralisation et de leur mode daccs cette ralisation du non-duel. Ma frquentation de S. ma fait dcouvrir in vivo quil existe plusieurs types ou modes processuels de rappel la Nondualit. Le 3me chapitre de son livre Le soleil dans la nuit notamment (intitul lessence de la matire et les trois feux ), montrent que maintes voies mnent lHomme, et quelles ne mnent pas toutes au mme Homme. Je me suis ainsi ouvert au fait que si un grand nombre de tmoignages biographiques dveills jusqu aujourdhui participe du mode que nous appelons celui de la Conscience pure (les vedantins ou les bouddhistes zen notamment, mais aussi Eckhart Tolle, Stephen Jourdain, Karl Renz, Jean-Marc Mantel, etc), qui procde la ds-identification du moi-je sans la prsence ni lintervention permanente dune Energie divine dans le vhicule humain, un nombre non ngligeable de tmoignages dautres veills atteste quun accs radical et dfinitif au Non-duel sest opr pour eux par lveil et la sensation quasi continue dune Force divine qui a uvr la purification de leur vhicule humain. Mais plus encore, je dcouvre aussi qu lintrieur de cette grande famille de raliss partir de lveil dune nergie divine dans leur vhicule humain, il existe plusieurs types ou modes de dvoilement du non-duel : Le premier, et le plus connu, est celui des voies tantriques traditionnelles, hindoues ou bouddhistes, ou mme celtiques, etc, celui de la Kundalini partir du chakra racine situ la base de lpine dorsale, au niveau du sacrum. Le deuxime procde dabord et en dominante par lveil de la kundalini du cur, sans jamais veiller le chakra racine, comme dans la plupart des voies de saintet traditionnelle, ou encore dans le tmoignage de Richard Moss, ou dans celui, diffrent encore, des Rose Croix dor de Rijckenborg, etc. Et le 3me est celui de la Conscience-Force descendante qui est celui que jai voqu plus haut et que jexprimente depuis maintenant deux dcennies dans les pas de S., comme dans ceux de Sri Aurobindo et de la Mre de Pondichery. Avant la descente de la frquence supramentale incarne par Sri Aurobindo, ce mode satteste aussi dans certains courants christiques directement lis la descente du Saint-Esprit ou du Paraclet (Fraternit blanche universelle, etc.). Ouvert la diversit mystrieuse de tous ces tmoignages, me voici donc en prsence de quatre types ou modes gnraux de rappel la non-dualit qui sont tous opratifs etlinconnaissance

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comportent chacun leurs multiples nuances intra-modales. Je nentre pas maintenant dans la complexit de ces nombreuses nuances. Lunivers des possibles dans chacun de ses modes est infiniment vaste dun veill lautre, dune filire lautre. Je ne porte mon attention que sur lexistence de ces modes gnraux d veil ou plutt de rveil . En cet instant donc, je vois et vis lensemble runi de tous les transmetteurs de la Non-dualit qui oeuvrent sur cette plante, comme lattestation multiplement vivante de ces quatre types de processus de rveil et de leur efficience simultane. Cest un florilge merveilleux mais, pourtant, il ne fait pas vraiment symphonie mes yeux ni mon coeur. La photo dune terre dveills telle que nous lavons montre dans notre proposition de nouvelle khumbamel en Occident, nest pas celle dune Terre enfin consciente, spirituellement unifie, celle dont rve Peter Russel par exemple - dans son livre et sa vido intituls La Terre sveille - ou celle pour laquelle uvrent actuellement des instructeurs mondialement reconnus comme Eckhart Tolle, Andrew Cohen et tant dautres, moins connus, qui transmettent des versions laques de la Non-dualit... Le mythe de cette nouvelle terre est dsormais bien en place un peu partout sur la plante parmi les chercheurs dveil, mais ici, dans ce numro, nous tudions rigoureusement ce qui fait ds maintenant lavenir de son illusion. Rveill de cette grande mystification sur lveil , je vois dans cette photo des rveills actuels de la Terre le tapis poussireux dun vaste chaos dignorance et de luttes intestines qui montrent un tat de folie gnralise que la culture officielle de lveil tente par tous les moyens de maquiller afin dentretenir son grand rve dunit spirituelle et de fraternit dfinitive. Je ne dis pas cela dun point de vue thorique, je le dis parce que le laboratoire de lInconnaissance rassemble des tres concrtement raliss selon ces divers modes indiqus ci-dessus, et que nous apprenons ensemble reconnatre la vaste intelligence de nos diffrences inter-modales et dcouvrons ce qui, en nous, tente cruellement au quotidien de maintenir la sparation fratricide entre nos divers modes de rappel au Non-duel . LAmour ne rgne pas encore entre les raliss que nous sommes. Nous sommes encore fous de division dans nos vies. Je ne me suis pas cach derrire un enseignement priv, personnel pour tamponner la divine crudit de cet tat des lieux. Laccomplissement dune vie collective authentiquement divine ou non-duelle demande daffronter un continent de difficults inexplores par les filires traditionnelles passes de lveil ... Cela demande de soffrir un monde de possibilits inconnues des docteurs de lveil qui professent aujourdhui, quils soient lacs ou religieux . Dailleurs sil existe daprs vous, sur cette terre ou ailleurs, encore un ou plusieurs autres modes dveil au non-duel, diffrents des quatre indiqus plus hauts, je suis trs ouvert en prendre acte aprs un examen approfondi. La non-dualit nexiste sans doute pas seulement sur cette plante...Recueilli l dans lintensit de ce Voir de Conscience, rien ne va de soi, tout est simplement impensable, brillant dans linaltrable lumire de linhabituel. Cela-Tmoin sans quelquun, Cela-Tmoin-que-je-suis-vous, voit les mains dun vhicule humain tonnant et tonn de se trouver l, soudain, tel quel dans locan du prsent, tapant ces lettres tout aussi tonnantes sur un clavier dordinateur.

Ecoutons maintenant ce que dit le disque du mythe de lveil , toujours le mme, par toutes les bouches tordues qui parlent au nom du Non-duel. Que je sois rvl au Nonduel au travers dune filire spirituelle traditionnelle, par le contact dun matre incarn, ou28

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dune faon sauvage, par closion spontane, lveil , la nature de Bouddha etc. est cense mouvrir lexprience continue et dfinitive de la non-sparation davec toute chose du monde de la perception mentale : penses de soi, pense dautrui, pense dobjets, penses dides, penses dmotions, de dsirs, de pulsions, de sensations,... Cette ralisation signifie concrtement la mort sans retour du penseur sparant ma vie de la Vie.Ici l je le vrifie jusqu un certain point : en ce moment mme je ne suis pas lobservateur distinct de mes mains en mouvement sur les touches dun ordinateur. Cela qui voit les formes, mains, touches, mots salignant lettre aprs lettre, nest pas le regard de quelquun. Cela, Je Suis que Vous ltes.

Mais continuons entendre ce disque dur qui voudrait tourner en tordant ma bouche, toujours le mme : Ainsi, ce qui est maintenant rvl comme le fond veill de mon tre cest la pure Conscience - quelle soit nomme Soi , Non-Soi , Grand Esprit , Dieu ou Divin -. Et cette pure Conscience , universelle, impersonnelle, est pure vision non sparative de ce qui se meut dans le champ jamais impermanent de mes perceptions. Cette Vision, par essence, ne fait et ne fera jamais deux avec mon vu. En tant que telle, cette Conscience-Vision ne participe en rien du monde de ma pense intellective et/ou affective. Cette ConscienceTmoin nest en rien une instance subjective drive de ma pense de je , ft-elle la plus fine, pas plus quelle nest identifiable un quelconque objet de saisie conceptuelle, ft-il le plus fin. Neti neti ! Avec la rvlation de cette Vision sans division seffondre le monde de mon savoir et de la connaissance dualiste : lIgnorance mme jouant vainement la Connaissance ! Affirmatif ! A chaque instant, ce Voir-dEtre-Qui-Je-Suis se donne sans effort acte de Vision neuve. Personne ne peut arrter le dclic de dtente sans fin de ce Voir-l. Et cest pourquoi cest la Paix qui voit travers moi, et pacifie frachement le champ entier de mon visible.

De ce fait, lveil cest la fin de tout savoir, cest--dire de toute connaissance duelle de moi. Cette Connaissance qui est fin du savoir est dailleurs la dfinition mme du Vedanta : fin du savoir mental de soi. Voir, incarner cette Conscience-Tmoin, cest tre sans connaissance, dfinitivement vanoui, sorti de la transe alinante du connaissant et de la chose connue. Ici la mort a bien eu lieu du penseur de lveil. Indmontrable. Avec cette mort qui ma pris sans tuer ce que Je Suis, lespace dun voir sans pense de moi-je-corps sest rvle et dploye spontanment dans ma vie.

Ron ron, zin zin, om om om, et il continue, et il sait nous parler, et il nous convainc : Et le dvoilement de la Conscience pure implique la rvlation dun tat permanent de Sagesse en cela quavec elle, cest la racine psychique de la folle souffrance dtre humain qui est enfin dissoute par la brlure mortelle du Rel non-duel de Qui-je-Suis. En cela, Freud avait bien raison de qualifier notre espce de nvrose. La condition29

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humaine dsirante est une pathologie mentale mal maquille qui svit partout sur fond de tragdie invivable : notre situation plantaire le prouve assez. Elle nous donne lexacte photo dun tat sous-jacent permanent de violence maniaco-dpressive qui tourne en chacun sans autre issue finale apparente quun suicide gnralis. Une autodestruction subconsciemment approuve et programme par lcrasante majorit des supplicis mort du dsir universel. Terre au stade terminal ? Celle que sont en train de fabriquer les consquences dernires des bagnards de la pense-de-je . La normalit des comportements sociaux est lgalise depuis la nuit des temps par des menteurs pervers eux-mmes fls Dans cette condition, nulle harmonie sociale ne verra jamais le jour si des fous de dsir par milliards restent de toutes les faons condamns refouler le mal de division froce qui ronge leur subconscient hurler.Car cette mmoire vivante dtre n fini et mortel, qui maura tortur jusqu plus soif, aura toujours pris sa source dans lhallucination de lidentit .

Terre au stade terminal ? Celle que sont en train de fabriquer les consquences dernires des bagnards de la pense-de-je . La normalit des comportements sociaux est lgalise depuis la nuit des temps par des menteurs pervers eux-mmes fls

Je veux dire quen son fond universel, ma souffrance personnelle naura toujours rsid quen cette confusion folle, en cette folie de confusion de mtre cru jamais spar de lEtre, de mtre cru tort coup mort du Rel indivis de soi : Conscience pure , sans commencement ni fin.

En ce sens, je confirme entirement les bandes retro du disque dur : je fus fou un temps de me croire humain . Fou de souffrance jai err depuis laccident mortel de ma naissance parmi mes frres et surs en proie au mme dlire, dans le grand hpital psychiatrique des fous lier aux barreaux de leur nom et de leur corps spars : lhumanit . Mais, miracle dtre ! la dsidentification sest opre irrversiblement davec le je penseur, ce suppt de mmoire dsireux de se maintenir en tant quentit spare illusoire.

Mais le disque dur reprend : la Conscience est prsent dite pure parce quelle nest plus conditionne par lactivit de la pense dualiste, elle nest plus de part en part rflexive. Le Voir conscient est pur du filtre interprtatif du penseur temporel. Voir ce qui est, cest directement voir avec loeil dun cur spontanment UN avec tout ce qui est, tel quel, sans jugement. Le Connaissant du Non-d