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Revue de Presse du 25/09/09 au 30/06/2012 NS DAYS 2 - SCÈNE 1 / THE FREAK SHOW JOHN CAGE PROJECT avec Etienne Jaumet (Cabaret contemporain / Lyon - Paris – France) Live Vendredi 18 mai 2012 / de 15h45 à 16h45 / Hôtel-Dieu – Scène 1 - Cour centrale Pour fêter le vingtième anniversaire de la mort et le centenaire de la n Cage, le trio composé de Etienne Jaumet, moitié de Zombie Zombie, Giani Fabrizio Rat, tous deux lyonnais, proposent des adaptations des pièces l

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Revue de Presse

 

Revue de Presse du 25/09/09 au 30/06/2012

NS DAYS 2 - SCÈNE 1 / THE FREAK SHOW

 JOHN CAGE PROJECT avec Etienne Jaumet (Cabaret contemporain / Lyon - Paris – France) Live

Vendredi 18 mai 2012 / de 15h45 à 16h45 / Hôtel-Dieu – Scène 1 - Cour centrale

Pour fêter le vingtième anniversaire de la mort et le centenaire de la naissance de John Cage, le trio composé de Etienne Jaumet, moitié de Zombie Zombie, Giani Caserotto et Fabrizio Rat, tous deux lyonnais, proposent des adaptations des pièces les plus percussives et les plus rythmiques du compositeur pour un instrumentarium original, proche d’une esthétique rock.

RÉSERVEZ !

[Site des « Nuits Sonores », mai 2012]

04/05 > 10/05/2012 - PARISExpériences inouïesDeux propositions musicales à suivre au Centre Pompidou et à La Machine du Moulin Rouge

A Paris, deux raisons d’ouvrir grand nos oreilles se profilent à l’horizon : vendredi 4 mai, au Centre Pompidou, avec Medea, dernière création en date du collectif Soundwalk, et jeudi 10 mai, à la Machine du Moulin Rouge, avec une soirée organisée par le Cabaret Contemporain autour d’une (ré)interprétation live duMusic for 18 Musicians de Steve Reich.

Créé au début des années 2000 par Stephan Crasneanscki, Soundwalk est un collectif artistique international, basé à New York, qui sillonne le monde afin de récolter des sons, de préférence inouïs, la matière sonore ainsi amassée prenant ensuite, à l’issue d’un minutieux travail de (re)composition, la forme d’enregistrements et de performances live, au cours desquelles images et sons s’entremêlent en une absorbante entité audiovisuelle. C’est l’une de ces performances que le Centre Pompidou va accueillir vendredi 4 mai. Faisant suite à une traversée de deux mois sur la Mer Noire, de la Turquie à la Bulgarie, à bord d’un voilier spécialement équipé de divers instruments de captation de sons (scanners, micros, antennes à longue portée…), ce projet s’intitule Medea, en référence à l’une des plus tragiques figures de la mythologie grecque, dont la noire silhouette hante encore cette région du monde. La photo d’une statue la représentant tenant à bout de bras un vaisseau orne fort à propos la couverture du livre qui, accompagné d’un CD, paraît ce mois-ci aux Editions Dis Voir dans la collection ZagZig dirigée par Frank Smith et Philippe Langlois. Ainsi nous-est il loisible de rejoindre, par les yeux et les oreilles, cette petite « république sonore », pour reprendre l’adéquate métaphore d’Arthur Larrue, auteur du beau journal de bord qui, très élégamment mis en page, s’ajoute aux photos noir et blanc prises par Stephan Crasneanscki et à l’envoûtante création sonore – le tout constituant une irrésistible invitation au voyage et à la découverte. Oui, comme l’écrit si justement Arthur Larrue, « nous devrions avoir autant de vies qu’il y a de pays » – et peut-être nous faudrait-il aussi autant d’oreilles qu’il y a de sons… 

Loin de considérer la musique classique/contemporaine comme un privilège culturel, réservé à des lieux et des publics spécifiques, le Cabaret Contemporain s’attache à la faire résonner dans les contextes les plus inattendus. Durant les six derniers mois, cette approche résolument décalée a pu se traduire par un DJ-set au festival Nuit d’hiver à Marseille, une soirée Jukebox décalée à Lyon (avec Elli Medeiros en invitée) ou encore une soirée de musique subaquatique organisée à la piscine Pailleron, à Paris. Parallèlement à un très intrigant John Cage Project développé en plusieurs étapes avec Etienne Jaumet, le Cabaret Contemporain propose divers rendez-vous en mai, à commencer, jeudi 10, par une soirée sérielle – mais sans le moindre esprit de sérieux – à la Machine du Moulin Rouge. Au programme : le Music for 18 Musicians de Steve Reich interprété live par un ensemble détonant (pianos, chanteuses, percussions…) dans une salle dévolue d’ordinaire au combat rock et aux ébats électro, de manière à lézarder les cloisons stylistiques tout en incitant les spectateurs à écouter de tout leur corps cette musique hautement hypnotique. En bonne logique, la soirée se poursuivra par un DJ-set axé sur la musique de Reich, Gabriel Prokofiev officiant notamment aux platines. Le début de la soirée s’annonce non moins excitant puisque la première partie est confiée à Chassol, jeune recrue du label Tricatel, dont le premier (double) album, X-Pianos, comprenant pas moins de 33 morceaux, témoigne d’une ambition et d’une créativité peu communes. Butinant du côté de la musique sérielle aussi bien que de l’easy-listening, de la bande originale de film ou du krautrock, il constitue l’un des plus affriolants bonheurs musicaux de ce printemps. Nous y reviendrons très prochainement.

 > Medea, par le collectif Soundwalk, le 4 mai au Centre Pompidou, Paris. La soirée du Cabaret Contemporain, le 10 mai à la Machine du Moulin Rouge, Paris. Des places à gagner ici.> A lire et écouter : Soundwalk, Medea, livre/CD, éditions Dis Voir, 29€. A écouter :Chassol, X-Pianos(Tricatel).

Crédits :Une : Medea, éditions Dis Voir, © Stephan Crasneanscki.Article : Medea, éditions Dis Voir, © Stephan Crasneanscki.

 

Jérôme Provençal

[Mouvement, mai 2012]

Cabaret Contemporain

LE 10 MAI — MACHINE DU MOULIN ROUGE

Le Cabaret contemporain propose à un large public de découvrir autrement la musique contemporaine en cultivant les rendez-vous inédits. 

ARTE accompagne, à l’année, les évènements du Cabaret Contemporain. 

Au programme :"PULSES - Music for 18 musicians - Steve Reich"en co-production avec la Maison des pratiques artistiques amateurs de la Ville de Paris1ère partie : Christophe Chassol2ème partie : "Music for 18 musicians" de Steve Reich Ensemble Le Cabaret Contemporain3ème partie : Dj Set autour de Steve Reich

Entrée 12 eurosRéservations : sur www.cabaret-contemporain.com

· ARTE offre des places pour 2 personnes. Appeler au : 06 76 94 82 36 

[Arte, actions culturelles, mai 2012]

« Steve Reich, un des grands fondateurs de la techno ? » posait d’emblée la description de l’évènement sur le site de La Machine du Moulin Rouge. Et d’oser une réponse : « C’est probable ». Sauf que… non, c’est faux. Complètement. Mais comme quoi, les erreurs sont parfois nécessaires.

Non, Steve Reich n’a pas inventé la techno, ni même inspiré ses inventeurs. Demandez à Juan Atkins s’il écoutait du Reich, la réponse risque d’être un lapidaire « who? ». Le courant du minimalisme répétitif américain n’est en rien précurseur de la techno, cette dernière trouvant sa source dans l’ascenseur de Detroit où Kraftwerk et Funkadelic se sont retrouvés coincés, pour reprendre le bon mot de Derrick May. C’est un fait, historique et indiscutable puisqu’établi par les pionniers de la techno eux-mêmes. Toute tentative de pseudo légitimation de celle-ci en lui cherchant d’inexistantes sources dans les musiques « savantes » n’est donc dès lors qu’une élucubration faussement intellectuelle. Qu’est-ce que qui rendait donc cette soirée à La Machine si excitante ?

Car oui, l’idée du Cabaret Contemporain, collectif de francs-tireurs qui convoque aussi bienLigeti qu’I:Cube à ses évènements, de faire jouer Music For 18 Musicians (1976) dans un lieu habituellement enclin à la débauche et aux « boums-boums » continuels, ça avait de quoi intriguer. Après Laurent Garnier à Pleyel, inversons les données du problème et sortons Reich du même Pleyel pour l’amener à La Machine. L’argument amené par cette dernière (Reich en grand-père de la techno) est erroné ? Mais les erreurs sont parfois nécessaires disions-nous… Les programmateurs auront eu un flair bien plus affuté en invitant Christophe Chassol pour la première partie, tant son travail d’« harmonisation du monde » à partir de samples audio (et vidéo !) est l’équivalent pop des Different Trains et City Life de Steve Reich. L’adjonction d’un batteur et l’heureuse interaction qui en découla fit du passage de Chassol sur scène, basé sur les images de son film Nola Chérie, un moment proprement magique, envoutant par les boucles de la vidéo et la musicalisation en live de ces images.

Ce n’est donc pas du côté de la techno qu’il faut entendre une influence du minimalisme « savant » sur la pop. Mais alors, pourquoi cette phrase d’accroche tapageuse et erronée sur le site de La Machine ? Fâcheuse publicité ? Tant pis, tant mieux, tant que ça fonctionne, car c’est l’objectif qui est ainsi mis en évidence : faire danser. Si minimalisme répétitif savant et techno n’ont pas ni de sources communes ni les mêmes esthétiques, il faut bien admettre qu’on y trouve une coïncidence dans la recherche d’un certain état second par la domination de la musique sur le corps et l’esprit. La techno veut dominer le corps à coups de bpm, et on peut être en droit de se demander si Reich ne cherche pas lui-même un certain état de transe dans ses répétitions obstinées. On sait qu’il s’intéressa aux musiques des cultures extra-européennes, notamment africaines, l’hypothèse est donc tentante.

La pulsation de Reich n’a donc rien de commun avec le kick techno, si ce n’est ce point essentiel : l’objectif transe. Et de la transe à la danse, il n’y a qu’un pas. La pulsation de Reich n’est pas pensée pour être dansée, mais ça marche. Ainsi ce 10 mai 2012, le public de La Machine ne s’y attendait pas spécifiquement, mais a franchi ce pas de (la) danse, le caractère club du lieu aidant, doublé d’une chorégraphie amenée par une compagnie de danse, qui a fini par rendre au dancefloor sa fonction première. On regrettera peut-être le côté « tout le monde en même temps », tantôt club med tantôt militaire… mais, et c’est le plus important : l’amusement y était. Et ce qui était nécessaire est désormais mis en évidence : il faut sortir la musique « savante » de sa maison.Boulez disait « brûler les maisons d’opéra ». Soyons moins violents. Mais pas moins radicaux. À quand une rave sur Le sacre du printemps et Une nuit sur le mont chauve, avec une petite Totentanz en bonus track ?

[Pocketewelt, mai 2012]

[Les Inrockuptibles, mai 2012]

Jolie initiative que celle de ce "Flash Mob" dansé sur la partition de "Music For 18 Musicians", jouée en direct à la gare du Nord par le Cabaret contemporain, association dédiée aux musiques des 20 et 21e siècles, qu'elles soient pop, rock, expérimentales ou contemporaines. Avec une douzaine de musiciens professionnels soucieux de faire découvrir le patrimoine aux plus jeunes et à tous ceux qui n'y font même pas attention, ce groupe de fervents conçoit des événements légers et solides impeccablement imaginés autour d'un répertoire bien choisi. Steve Reich à la gare du Nord, un bon plan à suivre.

Rosita Boisseau

[Télérama, 10 avril 2012]

Musique. Les chansons pop à la merci du Cabaret contemporain

 

Publié le 10/02/2012 à 06:00

Concert. Des tubes populaires revisités par des musiciens savants et iconoclastes. Avec Elli Medeiros, en guest star. Ce soir au Périscope.

La chanson pop est, par définition, une mélodie facile avec une rythmique entraînante. Dans le projet « Jukebox », joué ce soir au Périscope de Lyon, les musiciens du Cabaret contemporain ont fait le pari de déjouer les codes habituels de ces perles populaires, chantées par Britney Spears, Suzanne Vega ou Madonna, et Elli Medeiros, l’invitée spéciale du projet.

Déstructurer les rythmiques, repousser les mélodies dans leurs retranchements et mélanger les harmonies, sans jamais perdre le fil et la saveur d’un tube, les musiciens lyonnais jouent sur un fil, avec un joli sens de l’équilibre.

« Eux, ils ont une formation académique et contemporaine, moi je viens du punk, et ça fait un joli mélange », explique la chanteuse Elli Medeiros, qui sera, ce soir sur scène pour l’étape lyonnaise du projet. « J’avais décidé d’arrêter la musique. Je suis allée à un rendez-vous avec Fabrizio Rat pour lui dire non de la façon la plus aimable qui soit. Et j’ai fini par dire oui, sans même m’en rendre compte », explique l’ancienne figure de proue des Stinky Toys, et moitié féminine du duo « Elli & Jacno ».

« J’ai trouvé leur version de « Rectangle » très intéressante, vraiment déjantée. Puis, ils m’ont proposé de faire également « Toi, mon toi » et un morceau de mon dernier album, « E.M. ».

Au final, je vais faire trois morceaux avec eux. On a déjà joué à Paris, et c’était vraiment un joli moment, très émouvant pour moi » explique l’icône punk…

« J’aime beaucoup détourner les chansons et jouer avec les arrangements, c’est quelque chose que je faisais dans mes propres concerts, je ne suis pas du tout mal à l’aise avec ça. D’autant que les musiciens du Cabaret contemporain ont beaucoup d’humour, ce n’est pas du tout compassé, c’est presque du théâtre », poursuit la chanteuse. « Et puis, retourner sur scène avec eux, ça m’a redonné le goût, ça a ravivé quelque chose. C’est juste le début, ça prend du temps, mais je suis revenue sur ma décision d’arrêter »…

Ce soir à partir de 21 heuresau Périscope, 13, rue Delandine, Lyon 2 e.

Thierry Meissirel

[Le Progrès, 10 février 2012]

JUKEBOX AU PÉRISCOPE (LYON 2E)

VR | 10/02/2012 - 09:23

POP-ROCK. Lieu d'émergence, de jazz bouillonnant, de résidence pour collectifs qualifiés et salle labellisé Scène découvertes, le Périscope a de judicieuses inspirations. En accueillant la formation Le Cabaret Contemporain pour son set Jukebox, il joue à la fois la carte de la nouveauté et celle du vintage grand luxe. Car Jukebox est une création du compositeur Fabrizio Rat, qui a réarrangé des tubes rock et pop pour que les musiciens de l'ensemble les interprètent à la façon d'un pick-up à pièces de bistrot. A l'éclectique programme figurent des titres de Suzanne Vega, de Madonna et, cerise sur le Jacno, d'Elli Medeiros — voix et invitée vedette de la soirée. Comment s'est-elle retrouvée dans cette aventure ? "Tout simplement via son site Internet, explique Laurent Jacquier du Cabaret Contemporain, on l'a contactée parce qu'elle était pour nous le symbole d'une artiste qui faisait swinguer la France de Perpignan à Roubaix. Et elle a accepté". A leurs côtés, la belle Uruguayenne revisitera Toi mon toit et Les Nuits de la pleine lune. D'avance et de confiance, on remet des pièces sur le monnayeur…

Jukebox, par Le Cabaret Contemporain & Elli Medeiros, le vendredi 10 février à 21 heures au Périscope : 13 rue de Delandine, Lyon 2e. www.periscope-lyon.com, 04 78 38 89 29. De 8 à 10 euros.

[La Tribune de Lyon, 10 février 2012]

Fabrizio Rat et Elli Medeiros

PAR MAXIME GUEUGNEAU

Le vendredi 10 février, il se passera de belles choses au Périscope de Lyon, comme souvent. Oui, mais cette fois-ci, c'est le Cabaret Contemporain qui prend les choses en main, fidèle à son envie de décloisonner les musiques contemporaines et exigeantes. Pari réussi avec la venue du prodige Fabrizio Rat, qui se paie le guest Elli Medeiros.

Fabrizio Rat et l'ensemble des musiciens de l'ensemble Le Cabaret Contemporain présentent ici leur projet Jukebox, consacré à la porosité entre musique savante et musique populaire. Le jeune mais talentueux Italien convoque son piano préparé et les trombone, trompette, contrebasse et batterie de ses acolytes pour redécoré les tubes pop de notre histoire musicale. Au rang de ces derniers, nous pouvons citer Music de Madonna, Surrender d'Elvis Presley, Rectangle de Jacno,Tom's Diner de Suzanne Vega, ou encore Magic Moments de Burt Bacharach.

Elli Medeiros, très connue pour son Toi mon toit (qu'elle reprendra d'ailleurs avec l'Ensemble), et surtout reconnue pour son concubinage artistique avec le regretté Jacno, se prêtera ici au jeu des reprises, charmée qu'elle fut par l'ambition des jeunes musiciens. Une rencontre qu'on attend avec délice.

[kiblind, 9 février 2012]

Juxbox par l'Ensemble Cabaret contemporain Notre avis : «Musique contemporaine décalée», c'est ainsi que se définit l'art du Cabaret Contemporain à la fois ensemble de musiciens et producteurs de soirées déssalées. En l'occurrence ici, une soirée Jukebox, où il s'agit de revisiter de grands tubes du répertoire pop, avec comme invitée exceptionnelle Elli Medeiros, ex-punk touche-à-tout et muse multi-cartes (Jacno, Assayas, Castelbajac, Daho), dont le répertoire ne sera pas oublié.

[Le Petit Bulletin, 8 février 2012]

[20 minutes Lyon, 7 février 2012]

Le Cabaret Contemporain sous un bon signe (du Zodiaque)!

Publié par Josselyn décembre - 21 - 2011 4 Commentaires

Willkommen, Bienvenue, WELKOOOOME!

Mais kesdonkça ?

Ici, pas de Liza Minnelli en guêtre ou autre Helmut Berger travesti, faisant leurs numéros dans un cabaret berlinois des années 30 aux tendances peu orthodoxes . Il s’agit, pour ce qui nous concerne, d’un groupe protéiforme. Mais vous s avez déjà tout sur le Cabaret Contemporain puisqu’on en a déjà parlé sur Muzix. Pour vous rafraîchir la mémoire, le C.C., ce sont de jeunes musiciens talentueux issus pour la plupart du CNSMDP (conservatoire sup’ de Paris), donc ayant reçu un enseignement classique, mais également… des DJs !Le but de cet ensemble est d’amener la musique classique et contemporaine dans des lieux où celle-ci est peu ou pas jouée. Les DJs sont là pour les fins de soirée, histoire de vous faire vous déhancher éhontément  sur du Ligeti, du Stravinsky ou encore du Karlheinz Stockhausen !!

Karlheinz Stockhau-quoi ?

Karlito est un compositeur expérimental contemporain, fou furieux de la Musique Electroacoustique Expérimentale, et qui a composé en 1975 12 petites pièces pour boite à musique sur les signes du zodiaque : les Tierkreis.

Cette œuvre a la particularité de laisser la porte ouverte à toutes les fenêtres de l’intrumentarium. Le Cabaret Contemporain se devait donc de se l’approprier et, par là même, se produire toute la soirée de la nuit résonance du 24 novembre dernier sur la place des Terreaux à Lyon, façon « bal ».

Retour sur le concert.

Les Tierkreis sont donc un ensemble de mélodies qui laisse à l’envi les possibles de l’orchestration. Mais là où se situe le génie du C.C. c’est d’avoir proposé une instrumentation intelligente et « hors norme » en utilisant des instruments rares (Ondes Martenot et piano électrique Fender Rhodes), et de les mêler à d’autres plus connus (batterie et guitare électrique). Le tour de force est également d’avoir réussi à insuffler un côté rock à cette œuvre qui, j’en suis sûr, n’aurait pas été pour déplaire à Stockie!

La première partie du concert proposait une lecture de ces mélodies. Avec Giani Caseretto à la direction musicale et la guitare électrique ; Augustin Viard aux Ondes Martenot ; Paul Lay au piano électrique Fender Rhodes et Julien Loutelier à la batterie.

Si tu me cliques dessus, tu auras du son!

(Tierkreis revisited, par le Cabaret Contemporain)

BOOM, BOOM, BOOM !

Les sets DJs de la deuxième partie n’a laissé personne indifférent ! Qui de tous ceux présents (y compris les voisins des deux pâtés d’immeubles alentour) aurait cru un jour gambiller sur du Cage, du Ligeti ou tout autre compositeur contemporain ?

Bon d’accord, je doute très sérieusement que la plupart des personnes attirées par les allures techno de la soirée aient été conscientes que les samples utilisés ce soir furent composés par Ligeti ou Cage, mais finalement n’est-ce pas là que se situe la véritable réussite ? Croiser deux mondes, satisfaire connaisseurs et non-connaisseurs, apprécier le mélange de musique populaire et de musique savante.

Bien sûr, le Cabaret Contemporain, même s’il est novateur sur la forme ne l’est pas pour autant sur le fond. Je m’explique :

Vous connaissez certainement les Danses Hongroises de Liszt et de Brahms, peut-être un peu moins les Danses Slaves de Dvorak et peut-être encore moins les Quatuors de Bartók. Pourtant toutes ces œuvres ont un grand point en commun : la rencontre des chants et musiques populaires avec le monde de la musique savante. En ce qui concerne nos platines, le Cabaret Contemporain a tout simplement réalisé l’inverse : faire se rencontrer la musique très savante (limite inabordable) avec l’électro, résolument plus « populaire ».

Et vu le nombre de danseurs ce soir là, on peut dire que cette initiative fut une réussite !

Josselyn

[Muzix, 21 décembre 2011]

Monde

Soirée «Dancefloor F.M». Atelier et concours de mix

Oser mixer musique électronique et contemporaine, le cabaret contemporain l'a fait et invite les DJ de l'ouest à s'y essayer. À la clé, la sélection pour un set en ouverture du concert Dancefloor F.M, le 12mai.

Le samedi 12mai, quatre DJ'S invités par le cabaret contemporain transformeront l'esplanade François-Mitterrand en immense dance floor. Se retrouveront ainsi derrière les platines: Gabriel Prokofiev, petit-fils du célèbre compositeur, producteur et fondateur de la NonClassical, une maison de disques et boîte de nuit londonienne, Alessandro Giovannuco, DJ italien, Anna Sara d'Aversa, DJ pianiste et trompettiste qui vit et travaille entre Rome et Paris et Guillaume Lantonnet, percussionniste français et DJ producteur de la scène hip-hop/soul. Steve Reich, John Cage, Ligeti ou Stravinski figurent en tête de leur playlist et c'est aussi le goût de la fête qui les anime. Pour ouvrir cette soirée qui va clôturer le festival Sonik, dédiée aux musiques contemporaines, le Théâtre de Cornouaille met en place un concours de DJing.

Une playlist de compositeurs contemporains

Le DJ sélectionné ouvrira le concert «Dancefloor F.M» avec un set d'un quart d'heure mixant musiques électronique et contemporaine. En amont, le mardi 29novembre, de 19h à 22h, un atelier animé par Guillaume Lantonnet, Alessandro Giovannuci et Max Bruckert du cabaret contemporain leur permettront de se familiariser avec la musique contemporaine. Une playlist de quatre oeuvres de compositeurs contemporains dont Steve Reich, Pierre Henry et Philippe Glass leur sera transmise à l'issue de cet atelier. À charge pour eux d'intégrer un de ces morceaux dans leur mix de quinze minutes, dont la maquette devra être remise au Théâtre de Cornouaille avant le mercredi 29février. En mars, un jury composé de professionnels: Christophe Dagorne des Polarités, Rachid Ben Rahal, du local Musik, Antoine de Bruyn de Musique et danses en Finistère mais aussi le compositeur Oscar Strasnoy et le sonneur Erwan Keravec qui se frotte à la création contemporaine avec des compositeurs tels que Xavier Garcia, Georges Aperghis ou Sususmu Yoshida. «Le pari est d'amener un large public à partager des aventures autour de musiques contemporaines dont les propositions font parfois un peu peur», souligne le directeur de la Scène nationale quimpéroise, Franck Becker, soucieux de réserver une place aux musiques électroniques. Le festival Sonik sera ainsi l'occasion de proposer des expériences musicales très variées, les 10, 11 et 12mai. Pratique Inscription à l'atelier de Djing, le mardi 29novembre, de 19h à 22h, auprès d'Aurélia Abramovici au 02.98.55.98.98.

Delphine Tanguy

[Le Télégramme, 24 novembre 2011]

EN FAMILLE

Bienvenue au Cabaret contemporain

L'esprit de sérieux et le goût de la fête se rejoignent dans des projets musicaux qui croisent les formes pour séduire toutes les générations de mélomanes.

Il se nomme Prokofiev, comme le célèbre compositeur russe (1891-1953), dont il est d’ailleurs le petit-fils. Gabriel de son prénom a également consacré sa vie à la musique… mais pas tout à fait la même que celle de son aïeul. Né en 1975 à Londres, cet artiste inclassable, fondateur du label NonClassical, se réclame autant du répertoire classique que des tendances les plus contemporaines, du quatuor à cordes au rock, mêlant instruments acoustiques et amplification, musique et danse…

Ce 24 novembre, dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Lyon, il est l’invité du Cabaret contemporain (1). Au programme, la rencontre et le dialogue entre l’univers des DJ et de celui de la musique savante, en l’occurrence le cycle de douze mélodies sur les signes du Zodiaque, composé en 1975 par Karlheinz Stockhausen, intitulé Tierkreis.

Un projet emblématique des réalisations de ce Cabaret aimant confronter le public à une forme d’écoute qui, après l’avoir peut-être un brin déstabilisé, lui ouvre de nouveaux et vastes horizons. 

Rassembler différentes générations curieuses d’expériences inédites 

Partant du constat bien connu selon lequel le public des concerts de musique dite classique vieillit sans parvenir à se renouveler, les initiatives développées par le Cabaret et son directeur artistique Laurent Jacquier sont de celles qui peuvent rassembler différentes générations curieuses d’expériences inédites.

L’une des conditions nécessaires au succès de ces soirées musicales réside dans le choix minutieux de lieux inattendus comme, le 24 novembre, la magnifique place des Terreaux au cœur de Lyon, bordée par l’hôtel de ville et le palais Saint-Pierre, siège du Musée des beaux-arts. 

« Un concert ne doit pas seulement placer un auditoire passif face à des artistes mais proposer un moment de convivialité entre les spectateurs et les musiciens », plaide Laurent Jacquier. Cultivant la variété de ses programmes, le Cabaret a accompagné la naissance d’un réseau de jeunes musiciens de haut niveau qui envisagent leur carrière comme un espace de liberté et non une course après la performance technique.

(1) Puis le 25 novembre à Tremblay-en-France, le 26 novembre à l’Atelier du Plateau, à Paris. Également en janvier à Marne-la-Vallée et février à Nantes.

Rens. : www.cabaret-contemporain.com

EMMANUELLE GIULIANI

[La Croix, 19 novembre 2011]

Musique et Danse

PAR MAXIME GUEUGNEAU

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Le Cabaret Contemporain lance sa première véritable saison lyonnaise avec un bien joli programme tout en hybridation. Ce jeudi, la structure de diffusion de musique contemporaine associe danse et musique dans un de ses lieux atitrés : le Périscope de Lyon.

Porté par le goût et l'envie d'une diffusion renouvelée de la musique contemporaine Le Cabaret Contemporain s'installe donc pour la première année à Lyon, après quelques essais réussis l'an passé. Parisienne d'origine, elle eut envie, elle aussi, de goûter de cet air lyonnais unique, coincé entre deux fleuves.

Pour cette nouvelle première au Périscope, voilà que l'envie lui prend de confronter, dans une scénographie allégé, la danse à la musique contemporaine. Face à la percussioniste Amélie Chambinaud et la chanteuse Amandine Trenc, la danseuse Julia Moncla exprimera ce qu'elle veut/peut. Jacob Druckmann ne la lâchera pas, ainsi, avec ses duos pour marimba et danse, Reflections of the nature of the water, dont 3 parties seront jouées à intervalles réguliers.

Les compositions de Stéphane Borrel (création et La traversée de la manche), Manuel Rodeiro (Urlied), Sébastien Gaxie (Zéro Minute, Cinq Printemps) et Bruno Ducol (Fu%u0308r die Jugend) sont également au programme, le tout en partenariat avec la Classe de Percussions de Jean Geoffroy du CNSM de Lyon. Les habituels Dj's du Cabaret Contemporain accompagneront le tout. 

Le Cabaret Contemporain présente 'Musique et Danse' le 6/10 au Périscope, 13 rue Delandine, Lyon 2e. 10€

[Kiblind, 4 octobre 2011]

Blind Test & places à gagner avec le Cabaret Contemporain !

Par Clément Rochefort, le 18 septembre 2011

On a beaucoup suivi les aventures du Cabaret Contemporain l’année dernière, et on est bien décidé à continuer sur Muzix ! Pour les petits retardataires, le CC n’est pas un sous-parti communiste russe, c’est une façon de faire de la musique contemporaine dans des lieux plus cools que certaines grandes salles de concert un peu guindées sur les bords !

Maintenant que vous êtes au parfum, entrons dans la nouvelle saison, avec un jeu, des places à gagner et un concept assez drôle : imaginez des tubes de la chanson (Madonna, Britney Spears, Elvis…) passés à la moulinette de l’improvisation et transposés dans un univers sonore étrange et innattendu, celui de la musique contemporaine… C’est pas fou ce machin ? Si ? Eh bien c’est le principe de JUKEBOX, à voir et à entendre au Studio de l’Ermitage (Paris 20), jeudi 29 septembre à 20h30. Ah oui, j’allais oublier, 12€ la place, c’est quand même abordable, et en plus vous pouvez siroter votre boisson pendant la musique ! Ouais… rigolez, rigolez… mais c’est pas salle Pleyel que vous pourrez faire un truc pareil !

Les musiciens ?

Fabrizio Rat, piano et conception / Ronan Courty, contrebasse/ Julien Loutelier, batterie/ Louis Laurain, trompette / Fidel Fourneyron, trombone… et en guest star la chanteuse Elli Medeiros, la maman de Toi mon toit !!

Et maintenant, le Blind Test…

Pour gagner, c’est simple ! Quelle chanson est à l’origine de ce morceau, (et de qui est-elle) ? Les premiers à répondre gagneront une place pour le concert du 29 septembre !

Musique contemporaine ? Populaire ? Savante ? Eh bah oui, les trois à la fois, et c’est pour ça qu’on aime le Cabaret Contemporain sur Muzix !

[Muzix, 18 septembre 2011]

Le Cabaret Contemporain

PAR MAXIME GUEUGNEAU

Musique savante certes, mais n'aspirons-nous pas à l'être tous un peu ? C'est en tout cas le pari que fait Le Cabaret Contemporain, association dédiée à la démocratisation de la musique contemporaine.

Déjà bien implanté à Paris, Le Cabaret Contemporain se paie un pied à terre à Lyon, avec un premier concert au Périscope. Oui, au Périscope. L'optique est simple : permettre de décoincer la musique contemporaine, virer les chaises en bois et ouvrir le bar. Ce mercredi 15/06 c'est le Centre International de Percussion de Genève qui s'y colle. Au menu : des pontes, rien que des pontes en la musique de Steve Reich, Jacques Rebotier ou Thierry de Mey.

Petite jouissance supplémentaire, le concert se terminera par un DJ set, toujours contemporain, assuré par Guillaume Dorson et Grégory Cervello.

Tout cela dans l'attente de la Block Party du 24/11 sur la Place des Terreaux, toujours à Lyon, où 5 DJ (dont Gabriel Prokofiev, petit-fils de) se relaieront dans le cadre de la Biennale d'art contemporain.

[Kiblind, 15 juin 2011]

[Lyon Poche, 19 mai 2011]

Gros plan - Concert / Grame. Un Cabaret Contemporain vendredi au Périscope

Le principe du Cabaret Contemporain est d’écouter de la musique « classique » ou plus expérimentale assis ou debout, un verre à la main, dans une ambiance décontractée de café-concert. Une soirée des journées Grame pas comme les autres qui est l’occasion de découvrir deux pièces du compositeur Benjamin de la Fuente. D’abord « Manège » pour batteries et échantillonneurs, puis « Trafic » pour deux percussions et électronique. Egalement au programme « Double jeu » et le « Grand jeu » pour percussions et bandes composées par Bruno Montovani. Le tout avec la complicité du percussionniste César Ciarcopino et du batteur/claviériste Yiping Yiang. En fin de soirée le violoniste Benjamin de la Fuente avec le groupe de rock expérimental Caravaggio

Le Périscope, rue Delandine Lyon 2e vendredi 20 mai à 21 h 30 – [email protected]

[Le Progrès.fr, 18 mai 2011]

Concert de musique contemporaine.Le Cabaret Contemporain arrive à Lyon !!!!! Marre de toujours devoir aller dans des grandes institutions pour écouter de la musique classique d'aujourd'hui ? Vous rêvez de pouvoir boire une bière tout en écoutant autre chose que ce qu'on écoute toujours dans des bars ? Alors Le Cabaret Contemporain, c'est pour vous ! Nous vous proposons dans le cadre de soirées pas comme les autres des concerts aux programmes surprenants. Car la musique contemporaine, ce n'est pas seulement des pièces inaudibles ! Ce sont aussi des pièces pour batteries délurées, tant écrites par un jeune compositeur (Benjamin de la Fuente, à la tête d'un groupe de rock par ailleurs) que par des grands maîtres du répertoire (Aperghis, Steve Reich, père de la musique minimaliste). Venez aussi découvrir des musiciens qui prennent des tables pour des batteries, dans une pièce de Thierry De Mey. Des programmes qui vous feront dire : "ah bon c'est ça la musique contemporaine ?" Pour couronner le tout, on vous proposera aussi de découvrir nos "Dj's Sets" de musique contemporaine, dans le cadre de Mixes alliant la musique de Steve Reich ou Philippe Glass avec de l'électro, musique improvisée etc Autant vous dire qu'au Cabaret Contemporain, on ne sait plus si c'est de la musique contemporaine, du jazz ou bien de l'électro, mais on sait une chose : c'est que la surprise est au rendez-vous ! On vous attend nombreux : ça va swinguer !" Benjamin de la Fuente, Vendredi 20 mai 2011 : à 21h30.

[id2sorties.com, mai 2011]

Le cabaret contemporain

Le Cabaret Contemporain est une nouvelle structure de production lyonnaise, qui produit des "soirées musicales originales", de musique contemporaine, mais aussi parfois de musique improvisée, dans des lieux originaux de la Ville de Lyon.

Soutenu par la Sacem, par Arte, et ayant déja expérimenté ce concept "café-concert" à Paris depuis deux ans, l'idée est de décomplexer la découverte de la musique dite "contemporaine". Le Cabaret Contemporain propose donc à un public pas forcément mélomane de découvrir un répertoire étonnant et très riche dans le cadre convivial et chaleureux d'un café musical, en l'occurence Le Périscope, lieu dans lequel le public peut rester debout ou assis pendant le concert, boire un verre, passer un moment agréable en musique...

 Site web du cabaret contemporain

[culture-lyon.fr, 2011]

Le Cabaret contemporain

Publié par Jasonle 13 | 05 | 2011 à 14h33

À Paris, tout est possible. Même écouter un concert de musique contemporaine en sirotant boisson sur boisson. En proposant un répertoire qui s’étale du début du XXème siècle à nos jours, le Cabaret Contemporain fait le choix audacieux de proposer ses concerts dans des salles pas forcément habituées à mettre en scène ce type de prestation. À chaque programmation du Cabaret, on peut donc se retrouver aussi bien au Studio de l’Ermitage, qui dispose d’un énorme bar, que dans le plus petit opéra d’Europe, la Péniche Opéra, ou encore à dans un univers de glace, en pleine Patinoire Pailleron ou encore à l’Espace B !

La forme s’articule donc avec le fond pour penser le programme comme un tout, où ces lieux plus décontractés que les salles conventionnelles permettent une réception agréable et nouvelle de l’œuvre jouée. Résultat : un public souvent séduit, des artistes accessibles et la satisfaction d’avoir assisté à un concert qui sort littéralement des sentiers battus.

Prochain rendez-vous du Cabaret Contemporain :

« Accordéon, saxo & guitare »

Mardi 7 juin 2011, 20h30

[Blog « Paris by me », 13 mai 2011]

CONCERTS  - MUSIQUE CONTEMPORAINE - MUSIQUE CLASSIQUE

Le Cabaret contemporain : Benjamin de la Fuente, Bruno Mantovani

Le Cabaret contemporain, vous connaissez ? Dans un endroit atypique, des interprètes vous invitent à découvrir l'univers de deux compositeurs d'aujourd'hui. Cette fois c'est Yi-Ping Yang (batterie, échantillonneur) et César Carcopino (percussions), qui interprètent des pages de Benjamin de La Fuente (Manège/Trafic) et de Bruno Mantovani (Double Jeu/Le Grand Jeu). Soyez curieux !

Judith Chaine

[Télérama, 4 mai 2011]

L’INTERCONTEMPORAIN AU CABARET

Le 9 avril 2011 par Michèle Tosi

Concert, La Scène

Paris, Studio de l’Ermitage. 06-IV-2011. Dj set par Gregory Cervello et Guillaume Dorson. György Ligeti (1923-2006) : Etudes pour piano, Livre II n°10, Livre I n°2 et 6 ; Kazuo Fukushima (né en 1930) : Mei pour flûte ; Iannis Xenakis (1923-2001) : Kottos pour violoncelle ; George Crumb (né en 1943) : Vox Balaenae pour joueurs masqués, flûte, violoncelle et piano. Sophie Cherrier, flûte ; Hidéki Nagano, piano ; Pierre Strauch, violoncelle

Le Cabaret contemporain

Faire se côtoyer voire même fusionner deux univers aussi distincts que celui des Dj et de l’Ensemble Intercontemporain, tel est le risque totalement assumé qu’avait pris le Cabaret Contemporain dans ce haut lieu de la musique improvisée qu’est le Studio de l’Ermitage où, grâce à Laurent Jacquier, le public peut désormais découvrir aussi le répertoire écrit d’aujourd’hui.

Autodidactes et passionnés de musique et de peinture, Gregory Cervello et Guillaume Dorson sont des Dj plutôt atypiques ; puisqu’ils ne mixent pas à proprement parler mais puisent dans les œuvres du répertoire des raretés (la petite Gigue de Mozart, le clavecin du Padre Soler, Korvar de François-Bernard Mâche, Black Angels de Crumb… ) dont ils donnent à entendre la singularité – liée aussi au choix de l’interprétation – dans un montage personnel mais totalement respectueux du texte où va s’exprimer leur sensibilité au son, aux énergies qui traversent ces musiques et à l’aura colorée qu’un tel «set» peut engendrer. Ils avaient choisi ce soir d’accompagner ce «voyage» dans le son de projections vidéo où des images de guerre interceptaient parfois les toiles de maîtres du XXème siècle.

Hideki Nagano enchaînait en douceur avec l’Etude n°10 du Livre II desEtudes de Ligeti, der Zauberlehrling qui focalisait aussitôt l’écoute sur la trajectoire serpentine et capricieuse d’une écriture inventive autant que jubilatoire. Après Cordes à vides (Livre I n°2) investissant peu à peu tout le champ de résonance du piano, Automne à Varsovie, sous le toucher félin de l’interprète, mettait à l’œuvre les polyrythmies (polytempi) issues du modèle des musiques africaines que Ligeti se plait à réaliser come un mecanismo di precisione pour créer ses illusions acoustiques.

C’est après l’intervention inattendue autant que sympathique de Clément Lebrun s’adressant au public pour donner quelques clés d’écoute que nous basculions dans le temps suspendu et recueilli de Mei, pièce pour flûte du japonais Kazuo Fukushima dont Sophie Cherrier restituait avec beaucoup de sensibilité l’épure mélodique. Avec cette puissance dans le geste qui fait sens, Pierre Strauch, quant à lui, faisait entendre le son âpre et rauque, volontairement saturé de Kottos de Xénakis ; avant que les trois musiciens ne reviennent masqués pour accomplir, de manière plus étrange encore, le parcours dans le temps et dans l’espace que nous propose le compositeur américain George Crumb dans Vox Balaenae pour flûte, violoncelle et piano amplifiés : une sorte d’équivalent océanique des Oiseaux exotiques de Messiaen avec des mouettes et un Nocturne final sous-titré… «pour la fin du temps». Ce que l’on pourrait considérer comme des effets sonores purement illustratifs multipliant les modes de jeu – dans les cordes du piano, la voix dans la flûte, les harmoniques au violoncelle… – est en fait le fruit d’un imaginaire sonore débordant faisant surgir du trio instrumental ici des résonances de koto japonais, là celles du cymbalum hongrois ou encore des tablas indiens : un carnet de voyage poétique autant que dépaysant que l’on devait à ces instrumentistes virtuoses et au contact presque charnel qu’ils ont avec une matière sonore vivante et vibrante d’émotion.

Crédit photographique : Sophie Cherrier © Aymeric Warmé-Janville

[Resmusica, 9 avril 2011]

Pour un Cabaret [INTER]Contemporain

POSTED BY CLÉMENT ON 26 MARS 2011 7 COMMENTAIRES

Chers Muzixiens, on vous a déjà souvent parlé de cette géniale entreprise qu’est le Cabaret Contemporain de Laurent Jacquier. Oui. Eh bien on en remet une couche, parce que quand on aime… Dans la vie comme dans sa pratique de l’écoute musicale, parfois, il faut ÉVOLUER, grandir, aller de l’avant quoi ! Bach, Mozart, Beethoven, c’est bien, mais de temps en temps, il est bon couper le cordon qui nous lie aux ancêtres pour s’occuper de la musique qui se fait et se crée aujourd’hui.

Et en la matière, nous avons en France des spécialistes : les musiciens de l’Ensemble Intercontemporain ! 31 musiciens réunis depuis 1976 par Monsieur Pierre Boulez, excusez du peu, en collaboration étroite avec l’IRCAM, vous savez, ce « CNRS » de la musique !

Eh bien figurez-vous qu’ils sont invités par le Cabaret Contemporain à nous offrir une soirée de musique en toute simplicité au Studio de l’Ermitage le 6 avril prochain. Mais ils ne seront pas seuls : pour ouvrir le bal, Gregory Cervello et Guillaume Dorson proposeront un DJ set à base de contemporaine ! Après cette mise en bouche, les solistes de l’Ensemble Intercontemporain [Sophie Cherrier, flûte, Hidéki Nagano, piano et Pierre strauch, violoncelle] donneront un concert acoustique avec au programme :

- George CRUMB, Vox Balanae pour trois joueurs masqués (flûte, violon et piano)

- Aiko FUKUSHIMA, Mei

- György LIGETI, Études pour piano n° 2, 6 et 10

- Iannis XENAKIS, Kottos pour violoncelle.

S’ils jouent au Studio de l’Ermitage, c’est aussi parce que c’est une nouvelle façon d’aborder la musique dite sérieuse, en la transportant au milieu des tables de ce Cabaret du 20e. Et ils prolongeront l’expérience. Dorénavant, 4 fois par an, ils nous attendront pour des concerts insolites, à un prix minuscule et autour d’un petit verre offert par la maison, pour partager la musique du présent. Cette initiative, c’est celle des Musiconautes… Ça y est, ils débarquent…

ENCORE MIEUX : je m’adresse à tous ceux qui seraient presque tentés, mais qu’un tout petit coup de pouce déciderait définitivement.MUZIX vous offre SIX places ! Pour en bénéficier ? Facile ! Vous nous laissez un petit mot doux, sur le site (en bas) ou sur notre page Facebook, et les six premiers seront attendus à bras ouverts le 6 avril au Studio de l’Ermitage ! Et ouais, on est comme ça, nous !

[Webzine Muzix, 26 mars 2011]

23 février 2011 par Carla Ferrand - EMI CFD

Dans le cadre du festival « Les uns chez les autres », initié par la mairie du 19e arrondissement de Paris, la patinoire Pailleron accueillait le samedi 19 février 2011, une soirée dédiée à la musique contemporaine. Sur la glace, petits et grands s’étaient réunis pour profiter de cette soirée inédite.

Le principe du festival est simple : dans le 19e arrondissement, un événement culturel est organisé tous les 19 du mois avec pour objectif de provoquer des rencontres insolites et originales entre différents univers.

Le bar à Patin version dancefloor

© Adrien Matton

« Le but est de faire intervenir l’expression artistique sous toutes ses formes dans toutes sortes de lieux de vie,explique Julie Navarro, adjointe au maire du 19e , chargée de la culture. L’objectif est de se questionner mutuellement sur nos identités et de mettre en valeur la force sociale de l’art. »

Pour le mois de février, le programme était patinoire et musique contemporaine, organisé par le Cabaret Contemporain et l’espace Pailleron. Des platines et des amplis étaient installés au milieu de la glace, autour desquels les patineurs tournoyaient en une valse hypnotique, au son de la guitare de Giani Caserotto et des mix des DJ Guido, Lully et du duo Sine Requie.

Le guitariste Giani Caserotto interprète ’Electric Counterpoint’ de Steve Reich

©Adrien Matton

« Le challenge est d’amener la musique contemporaine où elle ne va jamais, explique Laurent Jacquier, directeur artistique du Cabaret Contemporain. C’est une musique classique actuelle qui est habituellement programmée dans des lieux très pointus. L’idée était de changer l’image de cette musique que l’on imagine ‘difficile’ ou réservée à une élite. »

L’espace Pailleron est déjà réputé pour ses soirées musicales on ice. Dans une atmosphère conviviale et décalée, les néophytes se mêlaient aux curieux et aux fans.

« Notre objectif est d’associer la culture sportive à la culture artistique, explique Aurélien Ferrand, responsable évènementiel et communication de l’espace sportif Pailleron.Nous agissons avant tout dans une démarche d’ouverture et d’accessibilité. Notre patinoire est une structure familiale, populaire, à échelle humaine. Avec cet événement, nous voulions faire découvrir la musique contemporaine à un nouveau public. »

© Adrien Matton

L’occasion également pour certains mélomanes avertis de chausser les patins. « On n’avait pas patiné depuis des années, expliquent Laurence et Jérémy, venus spécialement pour la programmation. Sur la glace, l’ambiance est plus fun, on se laisse emporter. La sensation de glisse renforce le côté planant de la musique. »

Qu’on l’apprécie ou pas, la musique contemporaine n’aura laissé personne de glace, ce soir-là.

[Dix-neuf Info, 23 février 2011]

Edition Abonnés - Paris

INSOLITE

Un concert à la patinoire

Ecouter un concert et danser tout en patinant

Ce sera possible ce soir a la patinoire de

l'espace sportif Pailleron (XIXe) La salle de

sport se transforme en salle de concert le

temps d'une soirée Organise par

l'association le Cabaret contemporain, le

show sera assure par des artistes comme les

DJ Guido, Lully et le duo Sine Requie

Entrée gratuite Location des patins 3 €

[Le Parisien, 19 février 2011]

Musique d’ensembleLe Cabaret contemporain[Paris] Le saxophone et le bel aujourd’hui

 

 

 

 

 

Paris, Studio de l’Ermitage. 01-II-2011.Franco Donatoni (1927-2000) : Alapour violoncelle et contrebasse ;Martin Matalon (né en 1961) : Prélude and blue pour saxophone, percussion et contrebasse ; Mauro Lanza (né en 1975) : L’Allegro Chirurgo pour saxophone ténor ; Sébastien Rivas (né en 1975) : Hollow (in memoriam C. B. ) (CM) pour clarinette, violoncelle et contrebasse ; Andrea Cera (né en 1969) : Deliverance pour saxophone et support électroacoustique. Ensemble Court-Circuit : Vincent David, saxophone ; Alexis Descharmes, violoncelle ; Pierre Dutrieu, clarinette ; Ensemble Multilatérale : Hélène Colombotti, percussions ; Nicolas Crosse, contrebasse 

     Ecouter la musique contemporaine dans une ambiance de cabaret, tel est le concept que veut développer l’entreprenant Laurent Jacquier pour ses concerts du Cabaret contemporain ; et s’il n’est pas interdit de boire en écoutant, c’est autour d’un verre que débutent et s’achèvent les soirées ; un rituel des plus sympathiques dans un lieu qui ne l’est pas moins ; l’espace à géométrie variable qu’est le Studio de l’Ermitage avec sa galerie à l’étage permet aux interprètes d’imaginer différentes situations de jeu à proximité d’un public dont ils peuvent capter tant l’écoute que le regard. 

     La soirée mobilisait les forces vives des ensembles Court-Circuit et Multilatérale, deux collectifs parmi les plus actifs dans l’univers de la musique d’aujourd’hui que dirigent respectivement les compositeurs Philippe Hurel et Yann Robin. 

     Le concert débutait au centre du plateau par un duo atypique autant que réactif du violoncelle et de la contrebasse - exceptionnels Alexis Descharmes et Nicolas Crosse – superbement mis en valeur dans Ala (1983) de Franco Donatoni. Avec sa verve singulière et inspirée, le compositeur italien instaure entre les deux instruments un jeu de « l’ombre double » dont la virtuosité et l’envergure toujours théâtrale nourrissent la dramatisation du geste. Les deux interprètes avaient d’ailleurs fait disparaître pupitre et partition – au profit de l’écran de l’ordinateur piloté au pied par une pédale – pour vivre pleinement la situation. 

     Si Martin Matalon flirte avec le jazz dans son trio Prélude and blue en choisissant un dispositif ad hoc (saxophone, contrebasse et percussions), l’écriture rien moins qu’improvisée qu’il élabore focalise l’écoute sur l’énergie du timbre – le vibraphone perlé d’Hélène Colombotti – dans le Prélude et l’éventail des couleurs dans blue : intervention musclée de la contrebasse, slaps, sons blancs ou saturés du saxophone, güiro, gong thaï, crotales s’imbriquent dans une conduite rythmique économe autant qu’inventive qui transcende son modèle. 

     Autre héros de la soirée, Vincent David avec son sax ténor était posté en hauteur pour jouer L’Allegro Chirurgo du vénitien Mauro Lanza ; le titre de l’œuvre fait référence au Festin nu de William Burroughs auquel l’œuvre emprunte sans doute sa sinuosité étrange et déjantée. Déployant toute sa force physique, Vincent David y projette une énergie spectaculaire dans un processus d’amplification sonore menée jusqu’à la déchirure. 

     L’univers qui préside à Hollow (in memoriam C. B. ) de Sébastien Rivas est tout autre. Ce trio pour clarinette, violoncelle et contrebasse - commande du Cabaret contemporain et du Fonds d’Action Sacem donnée ce soir en création – délimite une sphère sonore très intimiste (hommage funèbre à Christophe Bertrand) ; le jeu des interprètes toujours à la frange du son (distordu, saturé ou effacé) confère à la musique une texture fragile et insaisissable générant une tension de l’écoute presque suffocante. 

     Ce programme sans interruption s’achevait avec Deliverance, une pièce de l’italien Andrea Cera pour saxophone soprano – infatigable Vincent David – et support électroacoustique ; le charme un rien vieillot de cette « ballade » portée par la sonorité nasale de l’instrument refermait cette trajectoire sonore astucieusement conçue par son maître d’œuvre Laurent Jacquier qui nous donne rendez-vous le 19 février à la patinoire Pailleron pour de nouvelles aventures sonores. 

par Michèle Tosi (04/02/2011)

[Resmusica, 4 février 2011]

Musique d’ensembleLe Cabaret Contemporain[Paris] Autour Dusapin

 

 

 

 

 

Paris. Les rendez-vous d’ailleurs. 12-I-2011. Laurent Durupt (né en 1978) :Doubble-b pour contrebasse amplifiée ;Voz pour soprano et électronique (créations). Gilles Schuehmacher (né en 1977) : Poèmes de Rilke n°1 et n°2.Luciano Berio (1925-2003) : Sequenza III ; Sequenza XIVb (transcription pour violoncelle : Stefano Scodanibbio).Pascal Dusapin (né en 1955) : In and Out pour contrebasse solo. Raquel Camarinha, soprano ; Simon Drappier, contrebasse 

        Au cœur du premier programme du Cabaret Contemporain de l’année 2011, il y a Pascal Dusapin (In and Out), à partir de lui des cercles concentriques alternant maîtres et créateurs prometteurs. Gilles Schuemacher entoure Dusapin (deux Poèmes de Rilke), lui-même est enserré par Luciano Berio (Sequenza III pour soprano,Sequenza XIVb pour violoncelle), et tous sont encadrés par deux créations de Laurent Durupt,Doubble-b en ouverture et Voz en conclusion. 

     A prendre In and Out comme centre de gravité, on admire la maîtrise de Berio et la puissance évocatrice de Dusapin, mais la relève se défend bien. Le motorisme façon XXième siècle où l’expression du fracas des machines-outils de l’ère soviétique est remplacée par l’individualisme du moteur à essence (Doubble-b) constitue une bonne entrée en matière, tout comme Voz offre une version actuelle, éclatée, spatialisée et onirique de ce qui était un grand titre du fado d’Amalia Rodriguez dans les années 80. Les deux Poèmes de Rilke sont courts, d’une simplicité qui serait fin de siècle (XIXème), à moins qu’elle ne soit nouveau siècle (XXème alla Webern?), ou alors contemporaine (c’est-à-dire d’aujourd’hui ?), enfin faire court et simple est une gageur, alors on soulève son chapeau pour Gilles Schuemacher. 

     Si l’on suit le flot du concert, les œuvres en solo et duos s’enchaînent et s’enrichissent mutuellement. Le grain des cordes frappées ou frottées de la grosse contrebasse de Simon Drappier fait vibrer l’air de l’intime et sympathique salle de cabaret-concert, mais c’est le tour de force de la voix nue de Raquel Camarinha dans la célèbre Sequenza III de Berio qui impressionne le plus. Autant chanteuse que comédienne, passant par tous les registres de la voix humaine - c’est bien l’enjeu de cette pièce, du monologue à la voix lyrique, du rire au jazz, elle interprète dans tous les sens du terme, et elle donne un sens théâtral fort à ce qui pourrait être une performance vocale décousue. Moins exposée vocalement et scéniquement dans Voz, Raquel Camarinha s’y dévoile d’une autre manière, révélant son origine et son attachement au Portugal et au fado. Elle a demandé à Laurent Durupt de récréer cette chanson, pour que l’art du fado vive et se transfigure dans un autre art musical, le sien.

      Bien dans l’esprit « cabaret contemporain », c’est-à-dire une désacralisation de la musique contemporaine pour la rendre plus conviviale, les interventions de Laurent Durupt ont permis de présenter les œuvres avec ce qu’il fallait de naturel et d’émotion, de légèreté sans trivialité. Juste un mot enfin pour souhaiter bon vent au « Rendez-vous d’ailleurs », nouvelle salle du XXème arrondissement qui propose une savoureuse carte de chansons, de musique et de théâtre, à accompagner de « grignoteries ». 

     Crédit photographique : Raquel Camarinha © Raquel Camarinha 

par Jean-Christophe Le Toquin (15/01/2011)

[Resmusica, 15 janvier 2011]

>> Lundi 27 décembre à 22h sur France Musique : Reportage sur le Cabaret Contemporain par Pierre Rigaudière dans le cadre de l’émission « les lundis de la contemporaine (par Arnaud Merlin).

A écouter ici : http://soundcloud.com/cabaretcontemporain/france-musique-les-lundis-de-la-contemporaine-par-arnaud-merlin-reportage-cabaret-contemporain

      

      

Anne Queffélec et Gaspard Dehaene, mère et fils derrière le clavier

Mardi 14 décembre, le Cabaret contemporain ouvre ses portes aux deux pianistes pour un programme dédié à la musique française

Entendre de la bonne musique entre amis, tout en buvant un verre. Rencontrer les artistes – choisis parmi les meilleurs du circuit – à l’issue de la soirée pour échanger avec eux… Ce style d’écoute décontractée, décomplexée et « interactive » n’est que rarement associé au répertoire dit classique.

 Laurent Jacquier, initiateur du Cabaret contemporain, qui vient d’entamer sa deuxième saison, le déplore. Il a donc lancé l’an dernier une programmation originale, destinée à ouvrir les portes du concert à un nouveau public, un peu réfrigéré par les codes en vigueur dans les salles traditionnelles.

Les artistes se prêtent volontiers à ce partage convivial de leur art. Ainsi les pianistes Anne Queffélec et Gaspard Dehaene, mère et fils dans la vie, seront les prochains invités du Cabaret contemporain, le mardi 14 décembre (1).

 « La musique se vit à trois, plaide Anne Queffélec. Le compositeur, le public et l’interprète. Tout ce qui peut rendre ce dialogue plus fluide, plus naturel, plus émouvant, est essentiel. Nous, musiciens, avons la chance de pratiquer un art toujours vivant où l’œuvre est recréée lors de chaque nouvelle interprétation. De ce fait, toute musique, même écrite il y a plus de 300 ans, demeure contemporaine. » Chantant, souple, poétique mais sans aucune mièvrerie, le jeu d’Anne Queffélec répond à ce credo : sous ses doigts, l’encre des partitions semble encore fraîche…

Un répertoire presque exclusivement français

Pour la soirée du 14 décembre, les deux pianistes ont opté pour un répertoire presque exclusivement français, de Claude Debussy à Pierre Boulez. En conclusion, la mère et le fils interpréteront à quatre mains Ma mère l’Oye  de Maurice Ravel, véritable féerie aux couleurs irisées et à l’imagination mélodique ineffable.

« J’ai choisi également plusieurs pièces contemporaines représentant diverses tendance de l’écriture musicale d’aujourd’hui, sans esprit de chapelle. J’ai eu la chance de créer en 2008 Une page d’éphéméride de Pierre Boulez. Travailler avec ce maître, à la fois précis, concis et généreux, d’une incroyable intelligence analytique, m’a vraiment marqué… », se souvient Gaspard Dehaene.

Le pianiste né en 1987 jouera également une pièce du jeune compositeur français Rodolphe Bruneau-Boulmier ainsi que Winnsboro Cotton Mill Blues du Polonais Frederic Rzewsky. « Une musique d’accès immédiat, extrêmement évocatrice et plaisante ! » Pour Gaspard Dehaene, il est essentiel à l’orée de sa carrière de faire entendre sa propre voix, son propre style. 

« Il est inévitable que l’on cherche à me comparer à ma mère ou même que ma position de «fils de» provoque quelque jalousie… », reconnaît-il avec humour. « Mais tout va bien, reprend Anne Queffélec, car nous sommes très différents, à tous points de vue : style de jeu, choix de répertoire… » Leur rencontre derrière un clavier n’en est que plus intéressante, plus touchante pour l’auditeur.

Emmanuelle GIULIANI

(1) à 20 h 30, au Studio de l’Ermitage, Paris XXe. Rens : 01.44.62.02.86. ou 06.76.94.82.36. et www.studio-ermitage.comTarif : 17 €. réduit : 12 €

[La Croix, 9 décembre 2010]

[Diapason, novembre 2010]

Musique de chambreLe Cabaret Contemporain[Paris] Flûte et guitare autour du tango

Paris. Abracadabar. 28-X-2010.Jacques Ibert (1890-1962) : Entr’acte; Astor Piazzolla (1921-1992) :Histoire du tango : Bordel 1900, Café 1930, Nightclub 1960 ; Heitor Villa-Lobos (1887-1959) : Bachianas Brasileiras n°5 ; Traditionnel, Irish Jigs ; Celso Machado (né en 1953) :Airs brésiliens. Anna Besson, flûte ;Hélène Ibarra, guitare

      Le Cabaret Contemporain propose des concerts apéritifs comme il en manque tant aux Parisiens. En ces soirées automnales, c’est dans la pénombre du café artistique l’Abracadabar que l’on écoute du tango et des airs brésiliens, autour d’un verre. Quelques tables nous séparent des deux jeunes musiciennes, Hélène Ibarra et Anna Besson, jouant en duo flûte-guitare, à la lumière des néons écarlates. 

     Toutes deux possèdent bien ce répertoire : Anna Besson, élève du Conservatoire Supérieur de Genève, a montré son goût et son talent dans le répertoire contemporain, depuis ses prestations remarquées au festival Aujourd’hui Musiques jusque dans son projet de réaliser un disque de récital contemporain pour flûte seule chez Triton. Hélène Ibarra, actuellement professeur de guitare classique en conservatoire, s’est formée avec des guitaristes argentins prestigieux comme Roberto Aussel et Jorge Cardoso, ou encore avec la madrilène Margarita Escarpa. 

     Réentendre les pièces de l’Histoire du Tango d’Astor Piazzolla est toujours source d’appréhension… Sorti depuis longtemps de son berceau des quartiers populaires de Bueno Aires, le tango est tellement devenu un phénomène de mode que le surnombre d’interprétations a parfois entamé ou affadi la saveur de cette musique faite d’extrêmes passions et de sombres désespoirs. Pire encore, la beauté féline de la musique d’Astor Piazzola, a souvent été mise en cage dans des interprétations très cérébrales, l’enfermant dans un écrin de respect que l’on ne réserve qu’aux pièces de musée. Mais la prestation d’Anna Besson et d’Hélène Ibarra, dans l’atmosphère intimiste d’un bar de nuit tente de raviver les couleurs sonores, émotionnelles et charnelles de cette musique hors des temps et des modes.

      Comme pour introduire ce tango, le programme s’ouvre sur la pièce de Jacques Ibert, dont les harmonies et le jeu de la guitare préfigurent déjà la musique hispanique. Cette scène d’exposition permet au duo de révéler toute leur virtuosité, ainsi que des intentions musicales franches, des couleurs contrastées. Puis jaillit la gaité du fameux « Bordel 1900 », le dialogue entre les deux musiciennes est ample et équilibré, le discours musical dynamique et enlevé, contraste avec la morosité, la noirceur du « Café 1930 ». Ici la flûtiste prend le temps de délivrer des couleurs émotionnellement chargées, pour mieux décrire le profond désespoir, la sombre violence de cette musique. Le « Nightclub 1960 » prolonge encore la magie de l’instant. Après un Irish Jigs très remarqué au traverso solo, le concert se fait brésilien. Les Bachianas Brasilieras n°5 de Villa Lobos et les Airs Brésiliens de Celso Machado sont un ravissement, et le duo, prenant plaisir à jouer ce répertoire nous délivre une musique aux thèmes insouciants et à l’ornementation ciselée.

     Voilà donc une soirée des plus agréables, en compagnie d’un public jeune et réceptif. Pour le bis du concert, un couple se met à danser sur la piste à quelques mètres des musiciennes, témoignant au nom de tous les spectateurs de notre plus vive gratitude. 

     Crédit photographique : © Le Cabaret Contemporain 

par Marie-Aude La Batide-Alanore (31/10/2010)

[Resmusica, 31 octobre 2010]

>> Vendredi 29 octobre à 6h25 et 11h20 sur France Info : Reportage sur le Cabaret Contemporain dans le cadre de la chronique « Initiatives » de Lucie Montchovi :

http://soundcloud.com/cabaretcontemporain/chronique_cabaret-contemporain_france-info

[L’écho des Vosges, Vendredi 8 octobre 2010]

Musique d’ensembleLe Cabaret Contemporain[Paris] Transe à l’américaine

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Paris, Studio de l’Ermitage. 21-IX-2010. Steve Reich (né en 1936) : Drumming. Clément Delmas, Nicolas Didier, Aïda Diop, Rémy Durupt, Yohann Fievet, Lucas Genas, Vincent Martin, Sebastien Millius, Rhomei Yu, percussions ; Guilaine Brenier, Chloé Lévy, Clémence Tilquin, voix ; Emilie Jacquelin, piccolo

     Reprise des activités pour Le Cabaret Contemporain qui entame sa deuxième saison. Après un premier opus riche en découvertes qui déployait un vaste panel de la planète de la musique contemporaine, ce concert d’ouverture était placé sous le signe de la musique répétitive avec le très emblématique Drumming de Steve Reich.

     Prévue pour trois groupes de percussions avec l’ajout parfois de voix et / ou d’un piccolo, Drumming ferme la période strictement répétitive de Reich pour l’ouvrir sur un autre, plus « classique », dans laquelle il renoue avec la forme et l’harmonie, et qui comprend ses œuvres les plus connues (Music for 18 musicians, Different trains, City life, …). Clairement inspirée de la musique africaine, elle-même basée sur une improvisation générative, Drumming par ses canons resserrés, ses substitutions de notes et ses effets acoustiques (des acouphènes générés par la résonance des instruments et la configuration du lieu), fait perdre à l’auditeur toute notion de tempo. Une sorte de continuum sonore, de transe rythmique, qui doit toucher aussi bien les musiciens que le public.

     Pour l’exécution de ce monument répétitif, pas moins de neuf jeunes percussionnistes issus du Centre International de Percussions de Genève, tous placés sous la houlette de Jean Geoffroy. Si la tension parfois se relâche, il est permis de parler de réussite face à ce travail de « fin d’études supérieures ». Le pari de tenir en haleine le spectateur est tenu, et sans doute après avoir bien rodé l’expérience en quelques concerts cette jeune compagnie pourra donner une version de Drumming digne de celle jouée et enregistrée par le compositeur.

    Crédit photographique : Steve Reich © Wonge Bergmann

par Maxime Kaprielian (24/09/2010)

[Resmusica, 24 septembre 2010]

[L’Est Républicain, 23 septembre 2010]

>> Mercredi 22 septembre 2010 à 7h40 sur France Musique : Chronique d’Arnaud Merlin / Concert Drumming du 21 septembre

à écouter ici : http://soundcloud.com/cabaretcontemporain/concert-drumming-21-sept-10-chronique-france-musique-par-arnaud-merlin

19/09 > 20/09/2010 - STUDIO DE L'ERMITAGEPercussions minimalistesLe Cabaret contemporain fait sa rentrée avec une pièce de Steve Reich, Drumming

Fort du succès de sa première saison, le Cabaret contemporain continue sur sa lancée et entame cette rentrée 2010 en fanfare, avec une pièce maîtresse de la musique répétitive américaine : Drumming de Steve Reich, par le Centre International de Percussions de Genève.

Drumming est une œuvre fondatrice, pour Reich comme pour le mouvement répétitif américain. Lorsqu’il en commence la composition en 1970, Steve Reich rentre à peine d’un séjour à Accra, au Ghana. Passionné par les musiques africaines dites traditionnelles, fasciné par leurs rythmes lancinants — qui invitent à une forme de transe primordiale jubilatoire —, il y a approfondi, entre autres, ses connaissances des percussions africaines auprès de Gideon Alorworye à l'Institut d'études africaines. De retour à New York, face à lui-même et à sa table de travail, il digère peu à peu le déferlement sonore dans lequel il s’est immergé les quelques mois précédents, et s’en approprie les qualités essentielles.Il ne lui restera plus, pour devenir le grand compositeur qu’on connaît — celui de la Musique pour 18 musiciens, composée cinq ans plus tard — qu’à faire sien les rythmes et sonorités du Gamelan indonésien. Mais Drumming, déjà, figure son entrée dans la maturité, l’affirmation de sa personnalité de musicien et d’artiste – c’est d’ailleurs pour Drumming qu’il fonde son ensemble Steve Reich and Musicians, geste éloquent s’il en est.S’éloignant de son laboratoire sonore, acoustique et/ou électronique, Reich s’affranchit de ses recherches d’écriture, prend peu à peu ses distances par rapport aux débuts de la musique répétitive américaine. On l’entend avec une clarté confondante, tout au long de l’heure et demie que dure l’œuvre, s’écarter résolument et sans regrets des processus de phasage/déphasage, qui faisait auparavant l’essentiel du langage sonore de ce qui n’était alors qu’un petit courant expérimental de la scène underground new-yorkaise. Faisant appel à ces percussions africaines qu’il a tant étudiées, son tissu sonore gagne en richesses, en couleurs, et devient kaléidoscope.Paradoxalement, à l’instant même où l’esthétique « minimaliste » (ou « répétitive ») américaine est fondée, à l’instant même où elle s’affirme et gagne sa légitimité en tant que telle, déjà ces termes semblent réducteurs, simplistes, impropres à décrire cette musique formidablement vivante — de la même manière que, en un autre temps, on se rappelle combien le terme « impressionniste » gênait Debussy, qui lui préférait, pour décrire sa musique, celui de « symboliste ».Le 21 septembre prochain, au Studio de l’Ermitage, lorsque la transe reichienne aura atteint puis passé son climax, et que s’éteindront les percussions boisées de Drumming, le Cabaret Contemporain offrira alors à ses « spectacteurs » ce dont tous ceux qui aiment cette musique ont un jour rêvé : un dancefloor pour danser sur ces rythmes fabuleux et laisser s’exprimer ce que cette transe aura fait naitre en chacun d’eux — sur des musiques de Reich et d’autres, comme le veut la formule à présent bien huilée du Cabaret Contemporain.

>Le Cabaret contemporain, Drumming de Steve Reich, le 21 septembre au studio de l'Ermitage, Paris XXe.

Jérémie SZPIRGLAS

[Revue Mouvement, septembre 2010]

Musique de chambreLe Cabaret Contemporain[Paris] Compositeurs à venir

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Paris, Studio de l’Ermitage. 22-VI-2010. Alban Berg (1885-1935) : Quatre pièces pour clarinette et piano op. 5. Astor Piazzolla (1921-1992) : Libertango. Thierry Pécou (né en 1965) : Suite aquatique (création mondiale). Rodolphe Bruneau-Boulmier (né en 1983) : Et librement il s’égare ; Abîme de temps en temps ; Sans titre (création mondiale). François Meïmoun (né en 1979) : Sonatimage ; Hommage aux classiques (création mondiale) ; En noir et blanc (création mondiale). Alain Billard, clarinette ; Florian Frère, violoncelle ; Sébastien Vichard, piano

Pour l’ultime concert de cette première saison du Cabaret Contemporain, la programmation consistait en une carte blanche à deux jeunes compositeurs, Rodolphe Bruneau-Boulmier et François Meïmoun, encadrés par les « ombres » de Piazzolla, Berg et Pécou.

L’œuvre de Rodolphe Bruneau-Boulmier est celle d’un compositeur en recherche de son style propre. Les influences de Stravinsky, Messiaen ou Ligeti sont prégnantes, surtout dans Et librement il s’égare pour clarinette seule, admirablement interprétée par Alain Billard. Abîme de temps en temps pour violoncelle et clarinette basse reste son œuvre la plus réussie de la soirée, témoignant d’une certaine forme d’ironie désespérée entre les deux instruments aux sonorités graves.

Les pièces de François Meïmoun sont d’un langage plus abouti. Bien sûr les ombres tutélaires des aînés planent encore – Boulez au premier chef, s’en étonnera-t-on ? Les trois œuvres proposées, toutes d’écriture complexe et virtuose, poussent les interprètes dans leurs retranchements. C’est toutefois la création En noir et blanc pour violoncelle seul qui a plus retenu notre attention, par sa construction dramatique progressive, dont l’archet de Florian Frère a su rendre justice.

La saison du Cabaret Contemporain se termine comme elle a commencé, et au bout d’un an il est temps d’en faire le bilan. Celui-ci est sans nul doute plus que positif.

Crédit photographique : François Meïmoun © Prix des Muses 2009

par Maxime Kaprielian (25/06/2010) [24 visite(s)]

[Resmusica, 25 juin 2010]

Lundi 7 juin 2010 à 22h30 :

Reportage de 15 min sur le Cabaret Contemporain, par Cécile Gilly dans « Les lundis de la contemporaine » sur France Musique (émission présentée par Arnaud Merlin), avec notamment une Interview de Laurent Jacquier :

http://soundcloud.com/cabaretcontemporain/le-magazine-de-la-contemporaine-07-06-2010-extrait-reportage-cabaret-contemporain

Musique d’ensembleLe Cabaret Contemporain[Paris] Sous le signe de la saturation

Paris, Studio de l’Ermitage. 23-III-2010. Steve Reich (né en 1936) : Vermont Counterpoint, pour flûte et électronique ; Juanibe Tejera (né en 1973) : L’utopie de la toupie, pour flûte et percussions ; Franck Bédrossian (né en 1971) : EDGES, pour piano et percussions (création en France) ; Laurent Durupt (né en 1978) : Maigres bêtes de la nuit, pour flûte et percussion ; György Ligeti (1923-2006) : L’escalier du Diable ; Raphaël Cendo (né en 1975) : Scratch data, pour percussions et électronique. Mayu Sato, flûte. Duo Links : Laurent Durupt, piano ; Rémi Durupt, percussions

Soirée placée sous le signe de la saturation pour ce concert de mars du Cabaret Contemporain. Saturation du public, venu en masse dans le petit Studio de l’Ermitage, preuve d’un concept plutôt novateur en France qui fait ses preuves. Et saturation musicale sous toutes ses formes.

La soirée débute par Vermont counterpoint de Steve Reich, un peu comme une entrée qui n’aurait rien à voir avec le plat principal. Une flûte seule – impeccable Mayu Sato – se voit démultipliée à l’infini, dans de courtes phrases mélodico-rythmique répétées … à saturation ! Passées les deux premières minutes, agréables, l’ennui gagne progressivement l’auditoire sur une œuvre qui décidément n’a rien à dire. Le jeune compositeur franco-brésilien Juanibe Tejera offre l’inverse avec L’utopie de la toupie, partition ascétique pour flûte et percussions. Les deux instruments, loin de s’opposer ou dialoguer, ne forment plus qu’un, la désinence du premier devenant l’attaque de l’autre. Tejera joue avec les sons les plus ténus possibles, créant une alchimie sonore très subtile. Après la raréfaction de l’audible, encore une opposition avec EDGES de Franck Bédrossian, commande du Duo Links. L’espace sonore se sature par une musique éternellement en fusion, ou la tension est maximale. Piano et percussions préparés – on ne compte plus les divers accessoires placés sur les instruments – offrent un monde de sons transformés, tordus, détournés, rendu avec conviction par les frères Durupt… Vu la dimension quasi-symphonique de EDGES, il est permis de se demander pourquoi aucune institution n’a commandé de pièces de grand format à ce compositeur.

Après une salutaire pause – il fallait bien « dépréparer » le piano – la soirée reprend avec une création du pianiste du Duo Links, Laurent Durupt, Maigres bêtes de la nuit. Partition de conception classique, sorte de duo concertant pour flûte et percussions – peaux essentiellement – qui lorgne terriblement vers André Jolivet (Concerto pour flûte n°2), c’est une œuvre d’un langage en devenir. Suite classique avec L’escalier du diable, extrait des Etudes pour piano de Ligeti, chef d’œuvre du XXe siècle finissant avec ses gammes éternellement ascendantes ou descendantes, joué avec maestria par le pianiste de la soirée. Scratch data de Raphaël Cendo, artisanat furieux de percussions et sons électroniques, terminait en beauté cette soirée de toutes les saturations musicales. Affluence du public, du simple quidam aux « stars » de la Contemporaine, le Studio de l’Ermitage était bien ce soir de mars The place to be in Paris.

Crédit photographique : Rémi et Laurent Durupt (Duo Links) © DR

par Maxime Kaprielian (26/03/2010)

[Resmusica.fr, vendredi 26 mars 2010]

[La lettre du musicien, mardi 23 mars 2010]

 

Cabaret contemporain : qui a (encore) peur des musiques actuelles ?

Comme la musique classique, la création contemporaine a besoin de changer d’air et de rajeunir son public. C’est cette constatation qui a conduit Laurent Jacquier - un ancien de Sciences Po Lyon converti à la musique en fréquentant la Folle Journée de Nantes -, à créer Le Cabaret Contemporain. Prise de tête, la contemporaine ? Oui, si vous l’écoutez les mains jointes dans une salle gris béton. Non (ou moins), si vous êtes attablé dans un lieu plus souvent dévolu au jazz ou aux variétés. Rendez-vous donc à l’Archipel et à la Péniche Opéra, mais aussi au Studio Ermitage, au Vent se lève, à La Java. Le concept tient d’autant mieux la route que bien souvent la création, même la plus hard, pose moins de problèmes aux amateurs de nouveautés en tous genres qu’aux accros à Mozart et Beethoven. La programmation de la première saison (quatorze concerts de septembre à juin) ne caresse pas les oreilles dans le sens de la consonance : percussions, improvisation, électroacoustique, musique de chambre, découverte de jeunes compositeurs par des solistes de l’Ensemble Intercontemporain ou par des étudiants du Conservatoire Supérieur, partenaire de l’aventure avec, entre autres, la SACEM et Arte. Cœur de cible : les jeunes de quinze à quarante-cinq ans (c’est flatteur). A l’issue du concert, un DJ s’installe aux platines et fait danser l’assistance sur du Ligeti ou du Stravinsky. Sur le site cabaret-contemporain.com, la page « contacts » est illustré d’une photo de Claude Laydu dans Le Journal d’un curé de campagne, le film de Robert Bresson d’après Bernanos. Est-ce à dire que pour gagner son paradis, il ne faut pas avoir froid aux oreilles ?

Publié par François Lafon

[site « Musikzen », mardi 23 mars 2010]

23/03 > 22/06/2010 - STUDIO DE L'ERMITAGELe Cabaret Contemporain : l’avant-garde sur le dancefloorGroupe itinérant pour scènes alternatives

Sortir la musique contemporaine du formalisme guindé des salles habituelles, c’est l’objectif que s’est fixé le Cabaret Contemporain. Dans une ambiance plus détendue, des rencontres mensuelles permettent de vivre les nouvelles tendances de la musique, sans oublier les précurseurs du XXe siècle.

Ceux qui pensent que la musique contemporaine n’est chez elle que dans des salles de concert sombre, triste et à moitié vides, pourront aller se rhabiller. Né en septembre dernier, le Cabaret Contemporain entend remettre la création musicale à la place qu’elle n’aurait jamais du abandonner à l’occupation quasi intégrale de la variété et des musiques commerciales de tous poils. Comme dans les meilleurs cabarets ou boites de jazz, on y peut, dans une ambiance détendue type café-concert, boire un verre en écoutant des créations ou des œuvres déjà entrées au grand répertoire contemporain. L’occasion de découvrir la scène d’aujourd’hui sans le formalisme guindé qui entoure le plus souvent les salles de concert consacrées. Destiné à tous les publics mais ciblant tout particulièrement les jeunes — sans doute les plus curieux de ce que les avant-gardes ont à leur proposer, mais aussi les moins susceptibles de franchir les portes intimidantes des grandes institutions, par manque de moyen ou d’inspiration —, le Cabaret contemporain clôt chacun de ses rendez-vous par une véritable fête. Un « cabaret » est ainsi fait qu’il est d’une souplesse sans pareille et peut se muer en quelques instants de salle de concert en dancefloor, pour danser jusqu’au bout de la nuit, sur des mix réalisés en live par des DJ spécialisés en musique contemporaine (mix qui peuvent mêler Ligeti, Stravinsky).Pour ceux désireux de plonger de cette manière au cœur de la création, le prochain rendez-vous du Cabaret est donné le 23 mars, au Studio de l’Ermitage, dans le XXe arrondissement de Paris. Une soirée placée sous le signe de la saturation, puisqu’y seront représentés deux des plus fervents promoteurs de ce concept en passe de devenir école : Raphaël Cendo et Franck Bedrossian, dont le Cabaret nous proposera en prime la création française de sa nouvelle pièce Edges, pour piano et percussions, qui aura été créée quelques jours plus tôt à Genève, dans le cadre du festival Archipel. Pour défendre la partition, nous pourrons entendre LINKS, duo formé par les frères Laurent (piano) et Rémi (percussion) Durupt — le premier étant par ailleurs un compositeur éclectique et prometteur, dont nous pourrons entendre les Maigres Bêtes de la Nuit (2009) pour flûte et percussions. Parachevant le programme, des grands classiques de Ligeti et Reich viendront mettre en perspective notre jeune garde montante française.Itinérant, le Cabaret Contemporain écume les scènes alternatives et/ou associatives parisiennes. En avril, ce sera à la Péniche Opéra une carte blanche au jeune compositeur Julien Gauthier, puis, en mai, une soirée autour de l’Histoire du Soldat, de Stravinsky (une œuvre parfaite pour la scène miniature du Vent se lève dans le XIXe arrondissement de Paris), et en juin, trois créations de Rodolphe Bruneau-Boulmier et François Meïmoun…

Le Cabaret ContemporainStudio de l’Ermitage, le 23 mars, La Péniche Opéra, le 15 avril, le Vent se Lève, le 11 mai, Studio de l’Ermitage, le 22 juin

Jérémie SZPIRGLAS

[revue Mouvement, vendredi 19 mars 2010]

La Croix, vendredi 19 mars 2010 – p. 24

Revue Mouvement – sortie Avril 2010 – p. 156

DIAPASON, Septembre 2009, page 29 (page Spectacles)

RESMUSICA, Septembre 2009