revue de presse - le parisien - 26 juin 2012
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Da Silva et Guedj, deux jeunes suppléants qui ont le vent en poupe
Florence Méréo | Publié le 26.06.2012,
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Ils se sont rencontrés jeunots lors d’une réunion de militants socialistes. Ils ne
s’imaginaient sûrement pas devenir députés en même temps, quinze ans plus tard.
Carlos Da Silva, 37 ans, patron du PS en Essonne et Jérôme Guedj, 40
ans, président du conseil général, font aujourd’hui leurs premiers pas à
l’Assemblée nationale.
Ils n’ont pas été directement élus mais, suppléants de ministres, ils héritent de
leurs sièges.
Des parcours que tout oppose L’un était « prédestiné » à la politique, l’autre l’a
découverte « sur le tard ». Enfant de Massy, Jérôme Guedj est tombé petit dans la
marmite socialiste. Avec une tante élue à Vanves, un oncle à Bondy et un père à
Massy… la politique est omniprésente au menu familial. Et Jérôme Guedj y prend
goût. A tel point qu’il étudiera à Sciences-po et l’ENA.
Gamin de Corbeil, Carlos Da Silva est le premier de sa famille portugaise à naître
en France. Ayant fui le précipice économique d’un pays sous le coup d’une
dictature, la famille a d’autres priorités que la politique. En 1998, il devient
professeur des écoles à la Grande-Borne. Il y reste deux ans avant de se lancer sous
d’autres cieux. En 2008, il est élu au conseil général où Jérôme Guedj siège depuis
dix ans .
La même année, Carlos Da Silva prend la tête du Parti socialiste ; Guedj soutenait…
sa concurrente, Marianne Louis. Et en 2011, Guedj, devenu président du conseil
général, fait de Da Silva son vice-président en charge des finances.
Deux hommes, deux mentors
1992. Jérôme Guedj cherche un stage. Sénateur de l’Essonne, Jean-Luc Mélenchon
lui propose le job et devient son mentor. Mais quand Mélenchon claque la porte du
PS, son poulain ne le suit pas. Leur dernier échange remonte à 2008. « Il refuse
jusqu’à me dire bonjour, dit sobrement Guedj. Ça a été dur, violent, mais j’ai
appris à vivre avec. » Nouveau ministre de la Ville, Lamy prête son siège de député
à Guedj, son suppléant depuis 1997.
Carlos Da Silva est militant à Corbeil quand Manuel Valls le sollicite pour être son
suppléant, en 2001. Il vient de commencer une thèse, il hésite… puis fonce. En
2007 puis en 2012, ils repartent ensemble. Devenu ministre de l’Intérieur, Valls ne
peut plus siéger.
Différents et complémentaires
Ils ne sont pas d’accord sur tout mais ont appris à se parler. « Avec Carlos, on s’est
longtemps pratiqué dans des cadres militants, on aime débattre », dit Guedj.
Tempérament plus enflammé, quand cet impulsif a une idée, il veut la mettre en
pratique. Quitte à provoquer des remous dans l’opposition, comme lorsqu’il a lancé
les assises de l’homoparentalité.
Plus terrien, Da Silva pèse et repèse avant de prendre une décision. Mais l’un
comme l’autre peuvent être « des fortes têtes, voire des têtes têtues », analyse
l’un de leurs proches.
Une blessure commune
Ils sont déjà présidents — du conseil général, de la fédération PS — conseillers
généraux, municipaux, bientôt députés… à 37 ans et 40 ans. Et pourtant ils ont une
blessure commune : ni l’un ni l’autre n’ont réussi à faire basculer à gauche des
citadelles de droite. A Corbeil, Carlos Da Silva a tenté de ravir le siège de maire de
Serge Dassault puis de Jean-Pierre Bechter à plusieurs reprises, notamment lorsque
l’élection de ce dernier a été invalidée en 2009 et 2010. En vain. A Massy, Guedj
échoue depuis 2001 à faire tomber le divers droite Vincent Delahaye.
Des ambitions (presque) affichées
Carlos Da Silva a les yeux tournés vers ce Corbeil qui lui résiste. « Le socle de mon
engagement c’est ma ville. Bien sûr qu’il faut tracer la route pour 2014, Corbeil
devra basculer », dit-il, sans pour autant se déclarer candidat. « Mais oui, il est en
marche. Corbeil, c’est son obsession », explique pourtant un proche.
Jérôme Guedj a les yeux vers un ministère, sans oser le dire clairement. « Je ne
serai pas un député godillot, il faut jouer un rôle d’alerte, de garde-fou pour
s’assurer une gauche durable. Oui, j’ai un engagement national et je veux être
producteur d’idée. Pour le reste, on verra », souffle-t-il.
Le Parisien
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