retraites - snes - syndicat national des enseignements de ...la remise à plat de la réforme du...

8
ÉDITO LE JOURNAL DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRÉ SOMMAIRE N° 734 14 SEPTEMBRE 2013 Alors que le gouvernement vient de dévoiler son projet de budget pour 2014, les Français dans leur grande majorité sont dubitatifs devant l’embellie promise dans le futur. Certes, les chiffres de l’été attestent d’une amorce de reprise et le prési- dent de la République parle de sortie de crise, mais à qui profite la croissance ? Si les salariés et retraités demeurent très pessimistes c’est qu’ils ont bien conscience du déséquilibre dans le partage des richesses, de l’accrois- sement des inégalités. Le succès du livre de Thomas Piketty, Le capital au XXI e siècle, tient sans doute à ce qu’il remet dans une perspective historique et éclaire par des données chiffrées ce que chacun ressent plus ou moins confusément. Tandis que le pouvoir d’achat baisse pour les salariés du privé comme du public, que les retraités sont eux aussi touchés, les marchés finan- ciers prospèrent, la part accordée aux dividendes dans la valeur ajoutée des entreprises augmente. Satisfaits de la politique du gouvernement Hollande – le rictus du président du MEDEF, Pierre Gattaz, après les annonces sur la réforme des retraites parlait de lui-même –, les patrons des grandes entreprises entendent bien pousser plus loin les feux en réclamant ESPÈRE DÉSESPÉRÉMENT L a majorité des Français se déclare opposée au projet de réformes des retraites, mais le 10 septembre reste loin du niveau de mobilisation des manifestations de 2010. Résignation ? Peut-être, tant le discours ambiant est empli du « on ne peut pas faire autrement ». Surtout quand, par ailleurs, des tenants d’un syndicalisme d’accompagnement qui se rhabillent en « réformistes » expliquent que « les 44 années de cotisations du rapport Moreau sont inacceptables »… mais acceptent, par pragmatisme disent-ils, 43 ans pour l’horizon 2025. Désespoir ? Sans doute, quand la souffrance au travail conduit à des gestes définitifs, comme à Marseille. Incompréhension ? Probablement, quand la « refondation » annoncée de l’École débouche sur une promesse de revalorisation à moyens constants ou se concrétise par le constat que dans les établissements, finalement, on continue comme avant. Où la jeunesse de ce pays, déclarée priorité nationale, peut-elle puiser l’espérance ? Pour elle comme pour ses aînés, où puiser l’envie de participer à la vie de la cité avec un projet d’avenir, quand on leur explique qu’il faut juste accepter quelques efforts supplémentaires pour prolonger des politiques budgétaires, économiques qui ont prouvé, ailleurs en Europe, leur inefficacité ? Pourtant, les discours de la campagne de 2012 promettaient la lutte contre la « finance », des mesures sociales fortes… Décidément, il serait temps que le gouvernement prenne conscience que l’on ne « refonde » pas un pays sans lui donner de l’espoir en son avenir. Par le discours, certes, mais aussi par les actes. Roland Hubert, cosecrétaire général Suite page 2 RETRAITES Rouen (Seine-Maritime) Les enseignants du lycée Blaise-Pascal ont refusé le jeudi suivant la rentrée de prendre leurs élèves à l’ouverture de l’établissement. Près de la moitié des professeurs se sont mis en grève pour protester contre les conditions de cette rentrée avec notamment une classe de Seconde supprimée et des classes surchargées à plus de 35 élèves. Après le 10 Premier acte de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites, cette journée du 10 a rassemblé plus de 370 000 manifestants dans les 180 rassemblements organisés dans toute la France. Soutenus par plus d’un Français sur deux selon un sondage, les salariés sont descendus nombreux dans la rue pour dire au gouvernement leur opposition au projet de loi qui sera présenté le 18 septembre en Conseil des ministres. La FSU va continuer, dans l’unité la plus large, à mener l’action et à porter tous ces sujets auprès des parlementaires pour peser sur l’écriture de ce projet de loi. c’est le nombre d’admissibles par poste en 2013. Il était de 2,14 en 2007. RENTRÉE CHIFFRE RETRAITE © DR ACTION 1 RETRAITES CETTE SEMAINE 3 RETOUR SUR LE 10 ENJEUX 4-5 DRAME DE MARSEILLE CONTRACTUELS ADMISSIBLES ESPÉ ÉDUCATION PRIORITAIRE ALLÈGEMENTS HISTOIRE-GÉOGRAPHIE MÉTIERS-CARRIÈRES 6 TEMPS DE TRAVAIL NOS STATUTS GRETA, STI SUR LE TERRAIN 7 DÉBUTS DE CARRIÈRE VIE LYCÉENNE DROIT AU LOGEMENT © Daniel Maunoury 1,14 À COR ET... À CRI !

Upload: others

Post on 25-May-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

ÉDITO

L E J O U R N A L D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É SOMMAIRE

N° 73414 SEPTEMBRE

2013

Alors que le gouvernement vient de dévoiler son projet de budgetpour 2014, les Français dans leur grande majorité sont dubitatifs devantl’embellie promise dans le futur.Certes, les chiffres de l’été attestent d’une amorce de reprise et le prési-dent de la République parle de sortie de crise, mais à qui profite lacroissance ?Si les salariés et retraités demeurent très pessimistes c’est qu’ils ont bienconscience du déséquilibre dans le partage des richesses, de l’accrois-sement des inégalités.Le succès du livre de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, tient sansdoute à ce qu’il remet dans une perspective historique et éclaire par desdonnées chiffrées ce que chacun ressent plus ou moins confusément.Tandis que le pouvoir d’achat baisse pour les salariés du privé commedu public, que les retraités sont eux aussi touchés, les marchés finan-ciers prospèrent, la part accordée aux dividendes dans la valeur ajoutéedes entreprises augmente.Satisfaits de la politique du gouvernement Hollande – le rictus duprésident du MEDEF, Pierre Gattaz, après les annonces sur la réformedes retraites parlait de lui-même –, les patrons des grandes entreprisesentendent bien pousser plus loin les feux en réclamant

ESPÈRE DÉSESPÉRÉMENT

La majorité des Français se déclare opposéeau projet de réformes des retraites, maisle 10 septembre reste loin du niveau

de mobilisation des manifestations de 2010.Résignation ? Peut-être, tant le discours ambiant estempli du « on ne peut pas faire autrement ». Surtoutquand, par ailleurs, des tenants d’un syndicalismed’accompagnement qui se rhabillent en« réformistes » expliquent que « les 44 années decotisations du rapport Moreau sont inacceptables »…

mais acceptent, par pragmatisme disent-ils, 43 ans pour l’horizon 2025.Désespoir ? Sans doute, quand la souffrance au travail conduit à desgestes définitifs, comme à Marseille.Incompréhension ? Probablement, quand la « refondation » annoncée del’École débouche sur une promesse de revalorisation à moyens constantsou se concrétise par le constat que dans les établissements, finalement,on continue comme avant.Où la jeunesse de ce pays, déclarée priorité nationale, peut-elle puiserl’espérance ? Pour elle comme pour ses aînés, où puiser l’envie departiciper à la vie de la cité avec un projet d’avenir, quand on leurexplique qu’il faut juste accepter quelques efforts supplémentaires pourprolonger des politiques budgétaires, économiques qui ont prouvé,

ailleurs en Europe, leur inefficacité ?Pourtant, les discours de la campagne de 2012promettaient la lutte contre la « finance »,des mesures sociales fortes…Décidément, il serait temps que legouvernement prenne conscience que l’on ne« refonde » pas un pays sans lui donner del’espoir en son avenir.Par le discours, certes, mais aussi par les actes.

■ Roland Hubert, cosecrétaire général

Suite page 2 ���

RETRAITES

Rouen (Seine-Maritime)Les enseignants du lycée Blaise-Pascal ontrefusé le jeudi suivant la rentrée de prendreleurs élèves à l’ouverture de l’établissement.Près de la moitié des professeurs se sont misen grève pour protester contre les conditionsde cette rentrée avec notamment une classede Seconde supprimée et des classessurchargées à plus de 35 élèves.

Après le 10Premier acte de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites,cette journée du 10 a rassemblé plus de 370 000 manifestants dans les180 rassemblements organisés dans toute la France. Soutenus par plusd’un Français sur deux selon un sondage, les salariés sont descendusnombreux dans la rue pour dire au gouvernement leur opposition auprojet de loi qui sera présenté le 18 septembre en Conseil des ministres.La FSU va continuer, dans l’unité la plus large, à mener l’action et àporter tous ces sujets auprès des parlementaires pour peser surl’écriture de ce projet de loi.

c’est le nombre d’admissiblespar poste en 2013.Il était de 2,14 en 2007.

RENTRÉE CHIFFRE RETRAITE

©D

R

ACTION 1• RETRAITES

CETTE SEMAINE 3• RETOUR SUR LE 10

ENJEUX 4-5• DRAME DE MARSEILLE• CONTRACTUELS ADMISSIBLES• ESPÉ• ÉDUCATION PRIORITAIRE• ALLÈGEMENTS

HISTOIRE-GÉOGRAPHIE

MÉTIERS-CARRIÈRES 6

• TEMPS DE TRAVAIL

• NOS STATUTS

• GRETA, STI

SUR LE TERRAIN 7• DÉBUTS DE CARRIÈRE

• VIE LYCÉENNE

• DROIT AU LOGEMENT

©D

anie

l Mau

nour

y

1,14

À COR ET... À CRI !

Page 2: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

L’US N° 734 • 14/09/20132

��� Suite de la page 1

RETRAITESÀ COR... ET À CRI !

de nouvelles baisses « du coût du travail » et des mesures d’austérité.L’action engagée par plusieurs organisations syndicales, dont la FSU,pour développer dans le débat public la possibilité d’alternatives doit sepoursuivre. Le gouvernement doit rompre beaucoup plus clairementavec les politiques antérieures et faire que l’accroissement des richessesprofite à tous, penser des financements nouveaux pour la protectionsociale, développer l’investissement public au service de l’éducation et desservices publics.Il y a urgence à retisser le lien social, urgence à battre en brèche les effetsde la propagande de l’extrême droite par des mesures allant dans le sensde l’intérêt général. Urgence aussi dans l’Éducation à alléger une chargede travail croissante – comme l’attestent les récentes enquêtes –, àconsulter les enseignants tant sur les contenus que sur l’évolution deleurs métiers, après tant de réformes dénaturant le sens de ces derniers.

Le SNES-FSU a insisté auprès du ministre sur la nécessité de donner auxpersonnels les moyens de s’exprimer, et de prendre en compte leursréflexions et demandes. Faisons en sorte que chacun-chacune investissentle débat sur l’éducation prioritaire, les évolutions du métier et du collège,la remise à plat de la réforme du lycée.Le 10 septembre, les premières mobilisations sur les retraites ont donnéun avertissement au gouvernement ; l’annonce de cette journée avait jouédans l’abandon de certaines mesures particulièrement préjudiciables auxfonctionnaires.Il s’agit maintenant de continuer à peser. Pour cela le SNES et la FSUreverront prochainement les organisations engagées dans l’actionet interviendront auprès des parlementaires pour obtenir une autreréforme.

■ Frédérique Rolet

Publicité HUMEURINQUISITIONSFISCALES ?

DROITS ET LIBERTÉSCLERMONTSOLIDAIRE

Il suffit d’un envol de pigeons ou d’un froncementde sourcil du MEDEF pour que le ministre des

Finances, voire le gouvernement tout entier, baissepavillon.Les entreprises s’élèvent contre la « multiplication descontrôles fiscaux » et Pierre Moscovici leur prometillico qu’il n’y en aura pas sur l’usage des 20 milliardsd’euros du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances Publiques précisequ’en 2012 Bercy a mené 48 178 contrôles sur placesur des entreprises pour un total de 1,8 milliond’entreprises soumise à l’impôt sur les sociétés (IS)et 5 millions à la TVA.En moyenne donc un contrôle tous les 140 ans (!) surchacun des 6,8 millions concernés et, en ne concen-trant que sur les seules soumises à l’IS, un contrôletous les 37 ans. On dit merci à qui ?

■ Pierre Toussenel

350 personnes, dont 160 enfants, se sontretrouvées à la rue le 2 septembre, veille

de rentrée, à Clermont : l’ANEF, association quigère l’hébergement d’urgence dans le Puy-de-Dôme, ayant décidé de ne plus payer les hôtelsassurant cet hébergement, suite à une carence desubventionnement de l’État. Ces personnes, avecl’aide de militants, ont érigé un campement placede Jaude, au centre de Clermont. La plupart n’ontpas accepté la proposition de la préfecture d’ungymnase, restant unis pour demander une solutiondurable pour tous. Samedi 7, le TA de Clermont a donné gain decause à 16 familles sur 23 ayant déposé un référéliberté, astreignant le préfet à les reloger. Si toutesles familles avec enfants ont eu gain de cause, lamobilisation continue pour les autres. Pétition de soutien : www.educationsansfrontieres.org/article47349.html

©D

R

Page 3: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

L’US N° 734 • 14/09/2013 3

C E T T E S E M A I N E

Le gouvernement a décidé de saisir le Parle-ment sur le projet de loi sur les retraites selon

une procédure d’urgence : examen en Conseildes ministres le 18 septembre, débat et vote àl’Assemblée nationale à partir du 5 octobre,puis débat au Sénat le 25 octobre.L’avant-projet de loi, connu depuis le 5 sep-tembre, reprend les mesures annoncées par lePremier ministre le 27 août, sachant que plu-sieurs d’entre elles relèvent de décrets ou duprojet de loi de finances. Le projet comporte enoutre des mesures sur le cumul activité retraite,applicables aux futurs pensionnés (2015).Certes, il y aurait une meilleure validation aurégime général de certaines situations (trèsfaible temps partiel, apprentissage, recherched’emploi non indemnisé, chômeurs en for-mation professionnelle), mais d’effet limitésans remise en cause des régressions anté-rieures :• maintien des bornes d’âge et du système dedécote, et maintien du calcul du salaire de réfé-rence sur les 25 meilleures années dans le privé ;• nouvel allongement des durées de cotisationà partir de 2020 (l’ajout d’un trimestre tous les3 ans est inscrit dans la loi) ;

• la revalorisation des pensions est décalée au1er octobre, ce qui induirait de fait une baisse despensions, mais, suite aux protestations, l’ASPA(nouveau nom du minimum vieillesse), les pen-sions d’invalidité et celles de réversion seronttoujours revalorisées au 1er avril ;• la prise en compte de la pénibilité au travail neconcerne que les salariés du privé, selon desmodalités bien améliorées mais selon unbarème que les syndicats du privé jugent bientrop faible.

UNE RÉFORME REJETÉE PAR LA MAJORITÉQuant à la prise en compte des années d’études,le choix d’une aide au rachat d’une annéed’études reste sans rapport avec le besoin social.Un enseignant de 30 ans consacrerait six moisde son salaire au rachat d’une année, pour uneffet aléatoire.Le tableau relatif au financement du dossierde presse mérite examen. Les mesures de jus-tice devant répondre à la situation faite auxfemmes, aux jeunes et aux précaires ne coû-tent rien en 2020. Les ménages salariés et retrai-tés contribueront alors à hauteur de 7,3 mil-

liards d’euros.La population ne s’ytrompe pas qui majori-tairement rejette cetteréforme et a soutenu lamobilisation du 10 sep-tembre. Mais l’engage-ment des salariés danscette action n’était pas àla hauteur des enjeux.Cela montre l’impor-tance qu’il y a aujour-d’hui à mener le débatavec toutes et tous et ày développer les alter-natives que défend laFSU, et d’autres forcessyndicales ou sociales.

■ Monique Daune

Le Premier ministre a annoncé l’augmenta-tion des cotisations retraite de 0,3 point en

quatre années (0,15 point en 2014 ; 0,05 pointchaque année suivante). Il n’aura pas fallu troisjours pour que le patronat soit assuré d’unecompensation intégrale de la hausse de la partemployeur. On ne sait pas encore par quellemesure fiscale (CSG, TVA ou autre) les ménagesfinanceront la suppression des cotisations patro-nales pour la branche famille.Sur les fiches de paie des salariés en revanche, lamesure sera effective. Pour les fonctionnaires,cette augmentation de la retenue pour pensions’ajoute à celle de 0,27 point par an de 2011 à2020. La hausse serait ainsi de 0,42 point au pre-mier janvier 2014, alors que le point d’indice destraitements est gelé pour la quatrième année.Le gouvernement semble percevoir le carac-tère insupportable de la situation. Pourtant il serefuse à envisager la seule réponse pertinente,celle de l’augmentation du point d’indice. Ilpèse ainsi à la baisse sur le niveau des pensionsdes futurs retraités, puisque la pension est cal-culée en fonction du traitement brut des sixderniers mois.

POLITIQUES IMPOSÉES PAR LA FINANCEIl est donc question d’un étalement de la haussedes cotisations différent pour les fonctionnaires.Pénalisés par le gel de leurs traitements, ceux-ci se voient de nouveau exposés aux cam-pagnes délétères des forces populistes qui nemanquent pas de dénoncer là ce qu’ils appel-lent un « nouveau privilège ».Le SNES-FSU défend un financement des retraitespassant par un autre partage des richesses etdu travail. La mise à contribution des dividendesdistribués par les entreprises, une réforme fiscalequi rétablisse la progressivité de l’impôt sontdes pistes fondamentales. En les écartant, laréforme 2013 des retraites fait porter l’ensembledes efforts sur les salariés et les retraités. Cettevoie socialement injuste participe des politiquesd’austérité imposées par la finance et qui conti-nuent d’enfoncer l’Europe dans la crise.

■ Anne Féray

BAISSE PROGRAMMÉEDES SALAIRES

HAUSSE DES COTISATIONS RETRAITE

« Il ne peut y avoir de réforme au nom des jeunes sans les jeunes »Fort de cette conviction, le collectif des orga-nisations de jeunesse, créé en 2010, s’est denouveau réuni. Regroupant cinq organisationssyndicales (UNEF, UNL, FSU, CGT et Solidaires),des associations (JOC, « osez le féminisme »...) etdes organisations politiques de jeunes, il a vocationà intervenir dans le débat sur les retraites. Ildénonce une « réforme injuste pour les jeunes » quileur adresse « le signal qu’il ne faudra pluscompter sur un système de retraites qui garantisse

une protection de haut niveau ». C’est ainsi fragiliser lesystème qui repose sur la confiance des jeunes.« Trop âgés pour bénéficier de la protection familiale,trop jeunes pour accéder aux minima sociaux », ilsanalysent l’allongement de la durée de cotisation commeune double peine : ils se verront opposer une durée sanscommune mesure avec celle de leur vie professionnelle,elle-même retardée par l’obligation faite à leurs aînésde rester au travail. L’appel du collectif peut être signéen ligne. ■ A. F.

©S

3 R

enne

s

L y o n

m b r e 2 0 1 3 < < < < < < 1 0 s e p t e m b r e 2 0 1 3 < < < < < < 1 0 s e p t e m b r e 2 0 1 3 < < < < < < 1 0 s e p t e m b r e 2 0 1 3 < < < < < < 1 0 s e p t e m b r e

G r e n o b l e

(© S

3)

(© S

3)

(© S

3)

©S

3 P

oitie

rs

©D

anie

l Mau

nour

y

L i l l e

Premier acte de la mobilisation contre leprojet de réforme des retraites, cette journéedu 10 a rassemblé plus de 370 000manifestants dans les 180 rassemblementsdans toute la France. À l’appel de la CGT,FO, Solidaires et FSU, pour cette journée

soutenue par une majorité de Français (plusd’un sur deux, 56 %, selon une enquête HarrisInteractive), les salariés sont descendusnombreux dans la rue pour dire augouvernement leur opposition au projet deloi qui sera présenté mercredi en Conseil des

ministres. Dans les cortèges, plusieurs milliersde jeunes et retraités pour accompagner lessalariés. Ils étaient plus de 50 000 à Paris,autant à Marseille, 16 000 à Toulouse, 12 000dans les rues de Bordeaux ou encore 8 000 auHavre, 5 000 à Lille et 4 000 à Poitiers.

UN PAS EN GUISE D’AVERTISSEMENT

LA RÉFORME SE PRÉCISERETRAITES

Page 4: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

Crest (Drôme)Les enseignants et les parents d’élèves du collège Revesz-Long sont en grève depuis la rentrée pour protestercontre la surcharge des classes et les mauvaises conditionsd’apprentissage pour les élèves en difficulté ou handicapés.Ils réclament notamment une classe de Troisièmesupplémentaire, trois des quatre existantes dépassantles 30 élèves.Ils dénoncent aussi la fermeture depuis deux ans de deuxclasses adaptées pour les élèves en difficulté (SEGPA).Si les élèves ont pu être accueillis le jour de la rentréepar les professeurs principaux, les cours n’ont pas repris.Un nouveau rassemblement a eu lieu lundi devantl’inspection académique de Valence où une délégationde parents et d’enseignants a été reçue.

Académie de PoitiersNouveauté bien amère à Poitiers en cette rentrée :trois lycées de l’académie ont des classes de Secondeà 37 ! Au lycée Louis-Armand (Poitiers) qui accueilleprincipalement des élèves en séries S, STL et STI2D,les huit classes de Seconde sont toutes à 37. Les classesde Terminale S ne sont pas mieux loties... Au lycéeDautet (La Rochelle), ces effectifs sont égalementinfligés aux Secondes et à la plupart des Premières ES,L, S. La palme revient au lycée de Bressuire,avec deux Premières ES à 38 ! Dans ces conditions,les enseignants se demandent commentils vont pouvoir exaucer le vœu du recteur(que nous partageons) : augmenter le taux de passageà l’Université, un des plus faibles de France...

L’US N° 734 • 14/09/20134

« Je ne me fais pas entendre si personne ne me répond » ELSA TRIOLET

E N J E U X

MORT POUR L’AMOURDE SON MÉTIER

MARSEILLE

Pierre Jacque, professeurd’électronique au lycée

Artaud de Marseille, s’est donné lamort la veille de la prérentrée. Lalettre(1) qu’il a adressée à ses col-lègues est sans équivoque. C’estbien l’évolution du système édu-catif, la réforme du lycée et desséries technologiques indus-trielles en particulier, le manage-ment inspiré du privé, broyant lapersonne et empêchant l’expres-sion du collectif, qui sont à l’origine de son acte.Son geste irrémédiable suscite l’émoi dans nosprofessions et interpelle violemment l’institutionscolaire qui ne peut pas, ne doit pas, restersourde.En accord avec la famille, le SNES académiqued’Aix-Marseille a tout mis en œuvre pour donnerun large écho aux motifs qui ont conduit à cedrame. Il a ouvert sur son site (www.aix.snes.edu)un espace pour réunir messages de sympathieet témoignages qui seront transmis à la famille,à laquelle le SNES-FSU présente toutes sescondoléances. Il l’assure de son soutien.

DES SIGNAUX D’ALERTE NON PRIS EN COMPTELors du CHSCTA extraordinaire réuni suite à cedrame à la demande du SNES-FSU, nos repré-sentants ont démontré que la violence symbo-lique de l’institution, le défaut d’écoute de laparole des personnels, les carences de l’accom-pagnement et de la formation, la pression auxrésultats et à la mise en œuvre coûte que coûted’une réforme brutale, entravent le travail au

point de générer de la souffrance,une souffrance parfois extrême.L’Institution n’a que trop tardé àfaire un bilan sincère de laréforme des séries STI2D portéepar une grande partie des corpsd’inspection en exerçant de fortespressions sur les personnels. LeSNES-FSU s’est adressé auministre Vincent Peillon endemandant que des mesuresimmédiates soient prises.

Les raisons invoquées par le collègue pourexpliquer son geste font largement écho à cequ’expriment majoritairement les enseignantset aux analyses syndicales du SNES-FSU surles difficultés d’exercice et la perte d’identitéprofessionnelle. Ce drame fait suite à d’autres gestes de déses-pérance qui sont autant de traductions extrêmesde l’existence croissante de situations de souf-france professionnelle en collège comme enlycée. Malgré tous les signaux d’alerte qui luiont été envoyés, l’administration n’en a pas prisréellement la mesure. L’ensemble des person-nels attend une véritable rupture sur les condi-tions d’emploi, les méthodes de gestion et lesformes de pression auxquelles ils sont soumis dela part de leur hiérarchie. Le SNES-FSU porteraaussi ces problématiques dans les discussionsqui devraient s’ouvrir prochainement sur l’évo-lution de nos métiers et de nos carrières.

■ Roland Hubert

(1) La lettre est téléchargeable sur le site du SNES :https://www.snes.edu/-Rentree-2013,5425-.html

Le suicide de Pierre Jacque est symptomatique de la pression sans cesse accrue qui pèse sur notre métier. Solidaire, le SNES a interpellé le ministre de l’Éducation.

Admissibles au concours 2014 anticipé, ilsse présenteront à l’oral en juin 2014. Ils ont

accepté un service d’enseignement ou d’édu-cation. Ils ne sont en aucun cas des stagiairesmais des non-titulaires soumis aux mêmesrègles de gestion que les contractuels.Le ministre annonce qu’ils bénéficient d’une« entrée progressive dans le métier » alors qu’ilsdoivent mener de front un tiers-tempsde service en responsabilité, lavalidation de leur M2, la pré-paration des oraux duconcours. Et s’ils réussissentle concours, le ministèreprévoit de les affecter àtemps plein à la rentrée2014, alors qu’ils serontstagiaires, même s’ilsn’avaient aucune obli-gation d’être contractuelcette année. Une décisionscandaleuse.

UNE GRANDE INÉGALITÉ SUR LE TERRITOIRELa quotité de service préconisée est le tiers-temps payé mi-temps (854 € brut), ce qui, sansautre ressource, est un salaire insuffisant. Cer-tains rectorats autorisent le cumul avec un ser-vice d’AED, ou un temps de service supérieur. Cecomplément de rémunération leur permet de

gner accompagnée de prérecrutement avecplein traitement ;• une entrée progressive dans le métier aprèsle concours : un tiers-temps de service à assu-rer pendant l’année de stage, un mi-tempspour les néotitulaires (T1), trois heures dedécharge en T2.

■ Caroline Lechevallier

LE GRAND MENSONGE !CONTRACTUELS ADMISSIBLES

L’ACTION AU CHSCTSuite aux demandes du SNES-FSU, le CHSCT ministériel, le 10 octobre 2012, a voté à l’una-nimité des représentants du personnel l’avis suivant :« Le CHSCT dénonce les manquements de l’employeur vis-à-vis des enseignants de STI. Ildemande que des groupes de travail issus des CHSCT et en premier lieu du CHSCT ministé-riel soient rapidement mis en place afin d’étudier les effets de la réforme sur la santé des agentset d’obtenir les mesures indispensables et urgentes pour y remédier. Le prochain CHSCT duMEN doit être saisi des bilans de ces groupes de travail. » Conformément à l’article 77 du décret du 28 mai 1982 modifié, l’administration devaitrépondre dans un délai de deux mois, ce qu’elle a fait. Le ministère a lancé une enquête auprèsdes académies. Cette enquête comportait un volet santé sécurité au travail, dont le bilan devaitêtre examiné en groupe de travail. Elle ne présentait aucune mesure concrète.Le SNES-FSU a proposé un focus sur deux académies importantes en nombre de personnelsconcernés : Lille et Bordeaux. Il considère que c’est bien la parole des professionnels sur leurtravail qui est essentielle pour prévenir les risques, notamment psychosociaux. Il a donc aussidemandé une enquête individuelle adressée à chaque enseignant de STI.Elle nous a été refusée, au prétexte qu’elle était difficile à réaliser ! Quant au focus sur les acadé-mies prévues, celui-ci n’avait pas été fait en fin d’année scolaire !Les représentants du SNES-FSU au CHSCT ministériel exigent une réunion extraordinaire duCHSCT afin que soit proposé et mis en œuvre rapidement un plan de prévention. Dans toutesles académies, les CHSCT doivent se saisir une nouvelle fois de cette question.

Élisabeth Labaye

Breteuil (Oise)Au collège Compère-Morel, les inquiétudes de juillet se sont confirmées. Les classes de Cinquième sont surchargées : 29 ou 30 élèves par classe, sans compter les six élèvesd’ULIS (Unité localisée d’inclusion scolaire) et les AVS (Auxiliaires de vie scolaire). Cesconditions de rentrée sont inacceptables pour les élèves comme pour leurs enseignants.C’est pourquoi les professeurs, accompagnés de leurs organisations syndicales (SNES-

FSU, FO, SGEN-CFDT, UNSA), se sontrendus à l’inspection académique pourréitérer leur demande de création d’uneclasse de Cinquième supplémentaire. À leur arrivée devant l’IA, M. Roy, le directeur académique des services del’Éducation nationale, pourtant avertide leur venue, ne les a pas reçus.

©D

R

©D

R

En effet, elles sont sans conseils élus ni sta-tuts : les décrets sur leur composition, sur

leurs modalités de fonctionnement, sur lecadre national des formations des mastersMEEF(1) qu’elles doivent délivrer, n’ont étépubliés que le 29 août 2013. Tout cela s’estfait sans négociation et sans tenir compted’aucun des amendements FSU pourtant mas-sivement votés aux CNESER(2) et CSE(3) de juillet.Ainsi, il n’existe aucune référence à d’autresdébouchés, au travail en équipe, à l’éthique dumétier, à l’appropriation de toutes les péda-gogies (et pas seulement les « innovantes ») ouà la relation enseignants-famille.À cette rentrée, seuls les étudiants en M1 MEEF« nouveaux » et les admissibles du concoursanticipé inscrits en M2 MEEF « ancien amé-nagé » sont formés à l’ESPÉ(4). Les nouveauxmasters MEEF n’ont été élaborés qu’enquelques mois, avec des instructions aucompte-gouttes. Il y a une grande disparitésur le territoire, tant au niveau des contenusque des disciplines ouvertes. Localement, c’est

la plus grande confusion, les étudiants reçoi-vent des informations contradictoires et nesavent pas où s’inscrire. Le ministère connaîtces difficultés de mise en œuvre, puisqu’il a mishuit ESPÉ « sous surveillance » pour dossierd’accréditation insatisfaisant.Malgré ces débuts décevants, la nécessitéd’une réforme de la formation des ensei-gnants et CPE est une évidence. La FSUdemande que cette année soit transitoire,afin de poursuivre la réflexion, et d’y inté-grer la formation continue et la recherche.La création d’un comité national de suivi dela formation des enseignants et des CPE estindispensable.

■ C. L.

(1) MEEF : Métiers de l’enseignement, de l’éducation etde la formation.(2) CNESER : Conseil national de l’enseignement supé-rieur et de la recherche.(2) CSE : Conseil supérieur de l’éducation.(4) ESPÉ : École supérieure du professorat et de l’édu-cation.

ESPÉ

Officiellement ouvertes au 1er septembre 2013, les ESPÉ (nouvelles écolesformant les enseignants et CPE) sont en réalité balbutiantes.

DE L’URGENCE À LA CONFUSION

Le ministre l’annonce : les contractuels admissibles sont la première promotionbénéficiant d’une formation. La réalité est tout autre...

vivre mais la formation professionnelle et lapréparation des oraux sont sacrifiées. Enfin,certains rectorats n’ont prévu aucune formationet comptent sur l’Université, ne prenant pas encharge les droits d’inscription.

FORMATION PROFESSIONNELLEGRATUITELe SNES-FSU intervient localement et au niveauministériel afin que soient assurés à ces nou-veaux collègues une formation professionnelle

gratuite, l’appui d’un tuteur mieux rémunéréet formé, un emploi du temps compatible

avec leurs formations et la préparationdu concours, ainsi qu’un revenu décent.Le SNES-FSU continue d’exiger :

• une formation universitaire initiale dehaut niveau intégrant les savoirs à et pour ensei-

©Is

tock

.com

/ N

Lsho

p

RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHO

Page 5: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

Académie d’AmiensLes problèmes d’emploi du temps en lycée perturbentsérieusement la rentrée traduisant une réelledétérioration. Ces dysfonctionnements avec des emploisdu temps inexistants, inadaptés ou impossibles à mettreen œuvre sont tels que la rentrée a dû être décalée.Pour l’un d’entre eux, le lycée de Péronne, elle acarrément été reportée d’une semaine ! Elle n’a pas pus’effectuer normalement aussi au lycée de Montididier,à Condorcet de Méru, au lycée Jeanne-Hachette deBeauvais, pour ne citer que les cas les plus graves.

Nogent-le-Roi (Eure)En fin d’année scolaire, les enseignants du collègeJean-Moulin, mécontents des conditions de rentréeimposées, écrivaient au DASEN pour demander desmoyens supplémentaires pour la vie scolaire et pour lesenseignements (en heures postes), sans quoi ils semettraient en grève à la rentrée.Sans réponse du DASEN, ils ont décidé, avec l'appui desreprésentants de parents d'élèves, d'informer les parentset, le 5 septembre, environ 90 % des enseignants etpersonnels vie scolaire étaient donc en grève.L'Inspection académique acceptait enfin de recevoir unedélégation. Un malentendu entre l’IA et le chefd'établissement sur les chiffres de la DGH a laissé penserqu’ils avaient gagné quelque chose mais il n’en est rien,hormis la « promesse » d’une revérification des effectifs...En attendant, avec les parents d’élèves, ils restentmobilisés.

L’US N° 734 • 14/09/2013 5

« Il ne s’agit pas de tuer la liberté individuelle mais de la socialiser » PROUDHON

E N J E U X

Le ministère vient d’annoncer que la note devie scolaire continuera à s’appliquer jus-

qu’à la réforme du DNB. Pourtant, la loi esttrès claire : elle a supprimé cette note du DNB(art. L332-6), comme le demandaient le SNES-FSU et la profession. La loi Fillon de 2005 avait introduit la note de viescolaire pour les seuls élèves de Troisième parsa prise en compte dans le DNB. Mais son exten-sion aux autres niveaux du collège décidéeensuite par l’arrêté et le décret du 10 mai 2006n’a pas de fondement législatif.

AUCUN IMPACT POSITIFVisant à favoriser « l’apprentissage de la civilité etl’adoption de comportements civiques et res-ponsables » et à juguler la violence en milieu sco-laire, cette note « n’a pas eu d’impact significatifsur les comportements collégiens les plus pertur-bateurs et les plus violents » selon la sociologueRachel Gasparini.Pour le SNES-FSU, il est urgent que le minis-

tère respecte son engagement en ne remet-tant pas aux calendes grecques la mise enconformité des textes avec la loi.

■ Bruno Mer, [email protected]

LA SUPPRIMER SANSATTENDRE

NOTE DE VIE SCOLAIRE

Une relance de l’éducation prioritaire (EP) estprévue par la loi d’orientation. Le rapport de

la CIMAP (Comité interministériel sur la moder-nisation de l’action publique) publié fin août cri-tique les orientations du précédent gouverne-ment et met en avant l’éducabilité de tous. Cerappel des objectifs de l’EP est rassurant, mais leflou sur les propositions à venir ne permet pas depréciser les intentions du ministère. Celui-ci avaitavancé les pistes d’une délabellisation générali-sée ou d’un recentrage de la carte sur un trèsfaible nombre d’écoles et d’établissements à lasuite de la réforme de la Politique de la Ville. Lerapport annexé à la loi laisse ouverts ces risquesen évoquant notamment une différenciation desmoyens dans le cadre des contrats d’objectifs.

PORTER UN PROJET AMBITIEUXDe telles orientations seraient inacceptables :elles conduiraient à l’abandon de centainesd’établissements en difficulté, dans un contextesocial et économique de plus en plus dégradé.

Le SNES-FSU défend l’idée d’une EP qui neconstitue pas une école à part, qui soit exi-geante et ambitieuse pour tous les élèves, avecdes mesures spécifiques dont l’intensité doitcorrespondre aux difficultés des établissementsretenus sur la base de critères scolaires etsociaux concertés dans un cadre national. Le ministre a annoncé la banalisation d’unedemi-journée dans les réseaux de l’EP, avantdes assises en novembre. Ce sera l’occasionpour les personnels de porter un projet ambi-tieux pour l’éducation prioritaire, qui permettedes améliorations concrètes pour assurer la réus-site de tous, pour améliorer les conditions de tra-vail et favoriser la stabilité des équipes, à l’opposédes fondements délétères du label ÉCLAIR.Dans cette perspective, le SNES et la FSU adres-seront prochainement une enquête aux per-sonnels qui exercent en EP et mettront à leurdisposition des outils d’analyse pour leur per-mettre de prendre pleinement part à la relance.

■ Bruno Mer, [email protected]

Fin août, les organisations syndicales sontconviées au ministère afin

de discuter d’un projet d’al-lègements des pro-grammes de Troisièmeet de Terminales, quidoit être présenté auCSE du 19 septembre etentrer en vigueur cetteannée. Le changementde ton est sensible lors decette audience : les pro-blèmes et la colère des profes-seurs d’histoire-géographie ne sontplus niés ou minorés. L’Inspectiongénérale évoque « le divorce ressentientre ceux d’en haut et ceuxd’en bas ». Résultat de lamobilisation menéedepuis des mois et dusuccès de la pétition de l’in-tersyndicale, mais aussi de la colère desenseignants exprimée après les épreuves d’exa-men, et dans des courriers à leurs IPR.

UN PEU TARD MAIS...C’est une victoire car le réaménagement surun programme mis en œuvre seulement uneannée est une mesure exceptionnelle. Il doitêtre complété par une lettre de cadrage éma-nant de l’Inspection générale précisant claire-ment les attendus aux examens et les consignesde correction. Pour le SNES-FSU, il faut allerplus loin et revoir aussi en partie les épreuves.

ALLÈGEMENT EN HISTOIRE-GÉOGRAPHIE

Le 12 juillet le SNES-FSU avait été reçu à laDGESCO qui avait alors reconnu la nécessité

d’éclaircir les « notions » proposées et de menerune réflexion pour préciser les supports d’éva-luation et les grilles correspondantes. Elle avaitégalement évoqué des modifications du calen-drier des épreuves orales pour l’ensemble desséries générales et technologiques, et envisagéun cadrage concernant en particulier le respectdes grilles nationales. Or, à cette rentrée aucunedécision ne semble avoir été prise. Il est inac-

ceptable que les collègues et les élèves com-mencent une nouvelle année scolaire sansaucune modification des épreuves de LV. Le SNES-FSU a envoyé un courrier* au ministrepour qu’un calendrier et un cadrage nationaldes épreuves de langues vivantes soit rapide-ment mis en place, et rappelé son exigence d’unebanque de données et d’épreuves terminalesnationales pour l’ensemble des séries.

■ Sandrine Charrier

* http://www.snes.edu/Lettre-au-Ministre-sur-les.html

LE SNES-FSUS’ADRESSE AU MINISTRE

LANGUES VIVANTES AU BACCALAURÉAT

SE PRÉPARERÀ LA RELANCE

ÉDUCATION PRIORITAIRE

Après un an de concertation, le chantier sur l’éducation prioritaire se poursuivra.Des assises sont prévues par le ministère en novembre. La relance annoncée n’estpas sans risques et appelle à une mobilisation des personnels.

Les programmes de Troisième et de Terminales ES et L sont réaménagés dès cette année. Ce n’est pourtant qu’une première étape. Il faut aller vers une remise à plat des programmes.

©T

hier

ry N

ecto

ux

©C

laud

e S

zmul

ewic

z

Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)Les personnels du collège Barbusse sont mobilisés pourdénoncer les conditions de rentrée dans leurétablissement. Ils ont demandé une audience au DASENpour dénoncer cette situation. Comme à la rentréeprécédente, de nombreux postes ne sont toujours paspourvus : trois postes de mathématiques, un posted’allemand et deux postes de médiateur Vie Scolaire. Pourla troisième année consécutive, aucune infirmière n’a éténommée, ni de gestionnaire, ni de conseiller d’orientation-psychologue. Depuis plusieurs années cette situationcatastrophique qui reflète l’abandon de l’éducationprioritaire dans le département est régulièrementdénoncée. En vain. Ils posent alors la question : expliquez-nous comment peut-on, dans ces conditions, encore parlerd’égalité des chances ?

S DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE...

UNE PREMIÈRE VICTOIRE

Certes la décision est tardiveau regard de nos alertes for-mulées dès l’élaborationdes programmes et les ater-moiements du ministère

dans sa communicationavec les collègues, avertisseulement après la pré-rentrée (projet présenté

alors sur eduscol) au méprisde leur travail de préparation,sont regrettables.

S’ils ne font pas consensus,ces réaménagements vontpermettre de desserrerl’étau pour mieux travailler

les contenus et mener laréflexion méthodolo-gique nécessaire pour

redonner du sens à notreenseignement.

Pour le SNES-FSU, ce n’est qu’unepremière étape et la remise à platdes programmes est attendue avecune implication de l’ensemble des

collègues dans la réflexion sur l’état de la dis-cipline et sur ses finalités. Cela demande uneréelle volonté politique d’associer les profes-sionnels à l’élaboration de leur outil de tra-vail. Le Conseil supérieur des programmes quise met en place devra donc créer le cadrenécessaire à une véritable concertation sur lescontenus enseignés.

■ Alice Cardoso, [email protected]

©F

oto

lia.c

om

/ A

rt3D

Page 6: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

L’US N° 734 • 14/09/20136

« Les peuples qui n’ont pas de voix n’en ont pas moins de la mémoire » BENJAMIN CONSTANT

M É T I E R S , C A R R I È R E S

Saint-Denis (La Réunion)Dans une note sur la surveillance des devoirsadressée aux enseignants, la proviseure du lycéeLislet-Geoffroy revisite à sa manière le décret de 50. « Si j’additionne les heures nécessaires à ce jour,j’arrive à un manque de 210 heures desurveillance... Il a été rappelé, qu’une heurede cours, en rémunération équivaut à 2 heures desurveillance... Je soumettrai à l’avis des membresdu CA les propositions suivantes :• chaque professeur effectue dans l’année,au moins une demi-journée de surveillanceou équivalent (même le samedi) non rémunérée ;• annualisation du temps de travail des enseignantsjusqu’au 11 juillet, afin de faire apparaître lesheures de service non utilisées pendant les périodesd’examen (hors convocations, correctionsou surveillances du bac). » Inacceptable !

TEMPS DE TRAVAIL

TOUJOURS PLUSUne enquête du ministère met en évidence une augmentation importante de temps de travail des enseignants du second degré ces huit dernières années.

La DEPP (1) vient de publier une étude sur letemps de travail des enseignants en 2010.

Tous enseignants du second degré confondus ilatteint 41 h 17 et pour les certifiés 42 h 53. On esttrès loin de la référence aux 35 heures qui prévauttant dans le privéque dans la fonctionpublique. Rappelonsque les certifiés etles agrégés n’ontpas bénéficié de lamoindre diminutiondu temps de travaildepuis plus de 60 anset n’ont pas bénéfi-cié d’un effet « 35heures » contraire-ment à l’ensembledes salariés.Ce décompte fait par le ministère met bien enévidence le poids du « travail invisible » quis’ajoute aux heures devant élèves. Cetteenquête montre aussi que le temps de travail estrelativement similaire d’une discipline à l’autre.Mais un des grands intérêts de cette enquête estla comparaison que nous avons faite avec l’en-quête de même type réalisée, aussi par la DEPP,sur l’année 2002.

POIDS ACCRU DU TRAVAIL INVISIBLEElle met en évidence qu’en huit ans le temps detravail d’un professeur certifié est passé de

39 h 29 à 42 h 53 soit une augmentation de8,6 % du temps de travail, ce qui est considérable.Cela a plusieurs causes. D’abord l’augmenta-tion des heures supplémentaires qui, elles,sont rémunérées, mais aussi et surtout l’aug-

mentation des acti-vités en dehors dela présence desélèves qui, el les,ne le sont pas :multiplication desréunions, croissancedu nombre d’élèvespar classe quiaccroît le nombrede copies, progres-sion du nombrede classes en res-ponsabil ité pour

atteindre le même nombre d’heures de cours.À un moment où vont s’ouvrir avec le ministèredes discussions sur le métier d’enseignant, cetteenquête pèse lourd car elle met en évidenceque la dégradation de nos conditions de travailrelève aussi d’éléments objectifs et quantifiables,tant sur la charge de travail que sur la rémuné-ration. Pour le SNES-FSU, ces deux questions nepourront donc être absentes des discussions àvenir. ■ Daniel Robin

(1) Direction de l’évaluation, de la prospective et dela performance (ministère de l’Éducation nationale).

Un groupe de suivi ministériel a été mis enplace afin de redéfinir la Formation

continue des adultes (FCA) et les GRETA avecun échéancier sur deux ans, relayé par desgroupes de travail académiques : cadragenational et académique, GIP-FCIP (Groupe-ment d’intérêt public- Formation continueinsertion professionnelle), réorganisation desGRETA, gestion des personnels, rémunération,obligations de service, définition des missionsde chacun.D’ores et déjà, les conventions constitutivesdu GIP-FCIP et des GRETA se mettent en placedans les académies.

L’ENJEU DU CALe CA de l’établissement support reste la struc-ture juridique par laquelle doit passer toutedécision concernant le GRETA. Toutes cesconventions et adhésions au GRETA et au GIPdoivent être actées dans le CA qui doit pouvoirvoter en toute connaissance de cause.L’établissement support adhère au GIP. Lesétablissements d’accueil des formations doi-vent adhérer au GRETA et les chefs d’établis-sement rendre compte en CA. Nous avons obtenu la représentation des per-sonnels aux CA respectifs du GIP et du GRETA.

Nous devons être en capacité de présenter descandidats FSU dans chacune de ces instances. Les personnels du GRETA sont également élec-teurs et éligibles au CA de l’établissement sup-port. Les représentants des établissements etles personnels de GRETA doivent travailler deconcert et se rencontrer pour préparer ces élec-tions. Les personnels FCA y seront d’autantmieux représentés qu’ils seront syndiqués etqu’ils participeront à la vie syndicale.À l’heure où les Régions ambitionnent d’exer-cer un contrôle accru dans le domaine de la For-mation tout au long de la vie, la FCA et la For-mation initiale ne peuvent plus être deuxmondes qui s’ignorent.

TOUT AU LONG DE LA VIELe groupe de suivi ministériel et les groupes detravail académiques vont continuer à faire évo-luer la FCA. Pour qu’elle réponde au mieux à samission, ensemble continuons à peser pourconstruire le service public de formation tout aulong de la vie au service de tous dans l’Éduca-tion nationale. Un stage s’adressant à tous les syndiquésconcernés par ces questions aura lieu les 21et 22 novembre 2013 au SNES national.

■ René Delalande

La mission de service public de formation des adultes dans l’Éducation nationaleest réaffirmée. Les GRETA sont réinscrits dans le code de l’éducation.

GRETACONCERNÉS ET MOBILISÉS !

MISSIONS, STATUT ET ÉVALUATIONDU CHANGEMENT ?Interrogé sur France Inter, le ministre a annoncé ouvrir des chantiers sur lesmissions des enseignants et sur leur évaluation. Ces intentions semblent aller dans le bon sens, mais aura-t-il les moyens de ses ambitions ?

Le ministre souhaite mieux reconnaître lesmissions des enseignants du second degré

(en particulier en incluant dans le service lestâches faites hors la classe), favoriser le travailen équipe et permettre la diversificationdes parcours professionnels. Depuis denombreuses années, le SNES-FSU revendiqueun abattement forfaitaire de 2 heures pourtous les enseignants afin de permettre le travailcollectif. Les décrets de 1950 doivent êtrerevus, améliorés et cadrés nationalement. Desdécharges spécifiques (tutorat, enseignantchargé de la gestion de matériel...) doiventêtre mises en place. Des mesures urgentesdoivent être prises dans les établissementsrelevant de l’éducation prioritaire.

QUELLES ÉVALUATIONS ?La diversification des missions proposée par leministre (s’occuper de l’accueil des jeunes col-lègues, travailler en ESPÉ...) ne pourra concernerque peu de collègues. Il faut donc dès mainte-nant améliorer les conditions de travail de tous,par exemple en diminuant le nombre d’élèves

par classe, mais aussi améliorer les fins de carrièreen rétablissant la cessation progressive d’activité.Le ministre veut en finir avec l’évaluation som-mative des enseignants et faire en sorte que lescarrières ne soient pas figées. Le SNES nedemande rien d’autre lorsqu’il revendique uneévaluation qui permette l’aide et le conseil, ainsique l’accès à une formation continue rénovée etqui n’ait aucune conséquence sur l’avancementde carrière des personnels dans leur corps.

QUELS MOYENS ?La réforme telle que semble l’envisager leministre nécessitera des moyens. Qu’en sera-t-il ?Pour le SNES-FSU, la modification des missions nepourra pas se faire au détriment des personnels :les services doivent rester définis de façon heb-domadaire sans augmenter la charge de travailactuelle, la bivalence ne doit pas être imposée,l’évaluation ne doit pas être du seul ressort duchef d’établissement et l’équilibre dans l’éva-luation, entre celle de l’IPR et celle du chef d’éta-blissement, doit être conservé tant qu’elle influerasur notre carrière. ■ Xavier Marand

Pamiers (Ariège)Heures d’informations syndicales, AG collectives dès juillet,tracts, préavis de grève, grève massive le 6 septembre (90 %),délégation reçue à l’IA ce même jour... les enseignants et laCPE du collège Rambaud à Pamiers (09) se sont mobilisés dèsqu’on leur a annoncé la suppression d’un demi-poste d’AED !Ils ont été en partie entendus puisque des moyens ont étéaccordés dans l’urgence par un redéploiement d’heuresd’assistance éducative (13 heures supplémentaires) et parl’attribution d’un CUI à raison de 14 heures par semainepour la vie scolaire. Mais les personnels restent vigilants et prêts à se mobiliser :d’une part rien ne garantit la pérennisation des moyensaccordés et d’autre part le recours à des emplois précairesne peut être satisfaisant.

Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne)Dans ce collège de500 élèves qui n’atoujours pas de principaladjoint, les effectifs parclasse dépassent souventles 30 élèves notammenten Quatrième. Lesenseignants se sontmobilisés dès laprérentrée pour dénoncerces conditions de rentréeinacceptables. Les élèves

ont été accueillis au collège mais n’ont effectué leur prérentrée que le vendredien raison du mouvement qui réunit les parents d’élèves et les équipes éducatives.Après deux jours et demi de mobilisation, ils ont obtenu une avancée grâce à lanomination d’une aide à la direction provisoire. Les conditions d’une rentréesereine ne sont cependant pas réunies, par conséquent l’occupation du collègepar les parents d’élèves se poursuit.

©D

R

Le ministère ne peut pasrester inerte sur ce dossier.

Il faut envisager une remiseà plat de la réforme STI2Dafin de redéfinir ces forma-tions en séries centrées surles grands champs de l’acti-vité économique de produc-tion. Il faut redéfinir lescontenus des formations àpartir des disciplines univer-sitaires industrielles. Dansl’immédiat, les enseigne-ments confiés à chaqueprofesseur doivent corres-pondre à sa spécialité derecrutement et chaqueclasse doit être encadrée pardes enseignants de spécialités différentes(1). Lorsque de nouveaux concepts ou denouveaux outils sont introduits dans lesprogrammes, une formation sérieuse des ensei-gnants intégrée à leur temps de service doitêtre proposée.Les CHSCT académiques doivent se saisir dudossier des conséquences de la réforme surles conditions de travail des enseignants, desgroupes de suivi doivent être mis en place, un

plan d’action de dimension nationale doit êtredéfini par le CHSCT ministériel.Ces conditions, nécessaires afin que les ensei-gnants puissent de nouveau faire « un bon tra-vail », ont été rappelées par le SNES-FSU dansun courrier au ministre le 3 septembre.

■ Thierry Reygades

(1) Dans le même esprit, il est inacceptable que des TZRde STI soient placés à temps complet en technologie encollège. Le SNES-FSU interviendra pour que cela cesse.

SÉRIES TECHNOLOGIQUES INDUSTRIELLESLES EXIGENCES DU SNES

©C

lém

ent M

artin

OS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE.

©F

oto

lia.c

om

/ B

eerm

ed

ia

En l’absence de refonte des réformes du lycée, les conditions de rentrée, enparticulier en STI, sont inacceptables et peuvent même être, l’actualité nous le rappelle,dramatiques.

Page 7: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

L’US N° 734 • 14/09/2013 7

« Lorsqu’il n’y aura plus d’amants heureux, le ciel perdra sa couleur » WILHEM REICH

S U R L E T E R R A I N

George Pau-Langevin annonçait en mai unesensibilisation à l’engagement lycéen et

installait la commission de consultation pourl’acte 2 de la vie lycéenne : « ni coquille vide niexercice mené exclusivement rue de Grenelle, elledoit se faire dans les établissements ».La circulaire(1) sur les semaines de l’engagementlycéen constate la trop faible reconnaissance durôle des instances par les adultes, l’informationinsuffisante des élèves sur les droits dont ilsdisposent pour participer à la vie de leur éta-blissement, le taux encore trop faible pour l’élec-tion des CVL (47% au niveau national), la stag-nation du développement des Maisons deslycéens.

FORMATION OBLIGATOIREEN OCTOBRE !La circulaire préconise pour toutes les classesune formation spécifique aux droits et devoirsdans l’établissement, aux instances et enjeux dela vie lycéenne. Les équipes pédagogiques etéducatives sont responsables de cette formationobligatoire de deux heures. L’opération est cen-sée s’achever à la fin de la 7e semaine avec lerenouvellement partiel des CVL sans que le dis-positif ne soit plus explicite : sur quels créneaux(ECJS, heure de vie de classe) et par qui ? Des ressources pédagogiques en ligne et unguide de mobilisation à l’usage des élèvesdevraient être en ligne (introuvables à cettedate). Les initiatives des élèves portant sur desquestions citoyennes, débats, forums, rencontresassociatives et divers événements par les CVL etles MDL pourront aussi être encouragées.

RENOUVEAU DÉMOCRATIQUELa place des élèves dans la communautééducative s’est construite avec les foyers socio-

éducatifs (1961) et les délégués de classe (sep-tembre 1968), puis à chaque mouvementlycéen. Les textes se sont étoffés, donnant plusde marge d’initiatives, plus de rôle à leurs élus.Pourtant, cette revendication des syndicatslycéens demeure.Les mesures, tels les référents « vie lycéenne »,l’abaissement de la majorité associative à 16 ans,le renforcement du rôle des CVL, ne seront effi-caces que si elles s’articulent avec la prise enconsidération du point de vue des élèves et deleurs projets. Au cœur de ces problématiques,les CPE jouent un rôle essentiel. Lors de laconsultation ministérielle, le SNES et la FSU ontfait des propositions pour que les instanceslycéennes contribuent à un renouveau démo-cratique du système. Dans les CVL comme auxCA, les personnels ne sauraient en être tenus àl’écart. ■ Valérie Héraut

(1) Circulaire n° 2013-117 du 29-7-2013, BO n° 31 du 29 août.

La ministre déléguée à la Réussite éducative souhaite développer l’engagementlycéen. Des mesures sont nécessaires.

Dans un contexte de mal-logement accru, la discussion de la loi Duflot va commencer.Son ambition doit être plus grande pour répondre aux problèmes actuels.

Débuter dans la carrière est difficile : 2 000 €bruts par mois soit environ 1 590 € nets,

tel est le traitement d’un certifié, CPE ou CO-Psyen début de carrière, après minimum cinq ansd’études (1 800 € nets pour un agrégé). Conju-guée aux conditions d’entrée dans le métierdifficiles, cette faiblesse des rémunérations dedébut de carrière n’est pas faite pour rendreplus attractifs nos métiers.L’absence de revalorisation de la valeur du pointd’indice de la fonction publique conduit à unelente érosion du traitement de tous les fonc-tionnaires et en particulier des débuts de car-rière. De plus, la réforme Chatel qui était censéerépondre à la hausse du niveau de recrutementet qui consistait à faire débuter les stagiaires au3e échelon sera annulée à la rentrée 2014 par laréforme Peillon : les certifiés stagiaires toucherontalors un salaire net de 1 300 €. La France va ainsiaggraver son retard par rapport au reste del’OCDE pour la rémunération des enseignantsdébutants. Selon le rapport de l’OCDE de 2013,en 2010 le salaire annuel des enseignants endébut de carrière est en France de 27 184 €contre 29 801 €pour la moyenne de l’OCDE et de

31 351 € pour la Finlande. La prime d’entréedans le métier, versée aux néotitulaires et nonrevalorisée depuis sa création en 2008, nerépond pas aux besoins de ces personnels.

DIFFICILE DE SE LOGERLes difficultés pour les jeunes professeurs, CPEou CO-Psy à se loger près de leur lieu de travailsont de plus en plus criantes, en particulier enrégion parisienne. L’écart entre l’indice desloyers et la rémunération en début de carrièren’a cessé d’augmenter depuis 1981. Alors quele traitement indiciaire brut d’un certifié endébut de carrière est resté identique entre 1981et 2012 en euros constants, l’indice des prix lesloyers a été multiplié par trois.Le ministre souhaite ouvrir des discussions surnos métiers sans aborder le chantier des rému-nérations. Le SNES-FSU, avec la profession, por-tera son projet d’une amélioration généraledes conditions de travail, d’emploi et de rému-nération de tous les personnels. Les conditionsde vie de chacun et, au-delà, l’attractivité denos métiers, en dépendent.

■ Xavier Marand

VIE LYCÉENNENE PAS SE PAYER DE MOTS

La loi Duflot intitulée « Accès au logementet à un urbanisme rénové » (ALUR) doit être

examinée prochainement à l’Assemblée natio-nale. Le dossier est lourd : la Fondation Abbé-Pierre estime à 3,6 millions le nombre de per-sonnes aujourd’hui confrontées au mal-logement et à plus de 10 millions les personnestouchées par la crise du logement. Les mal-logés se sont rappelés cet été aux pouvoirspublics en campant du 15 au 19 août place dela République. Ce sont, pour la plupart, des« oubliés du DALO (Droit au logement oppo-sable) », loi votée en 2007 dont la mise en œuvrereste très problématique.Insistons ici sur un autre scandale : l’absence deprise en charge de l’hébergement des sans-logisavec ou sans papiers. Ainsi, 300 personnes ont étémises à la porte de leur hôtel à Clermont-Ferrand,faute de moyens financiers. Partout, chaque jour,

des difficultés accrues et obstacles se multiplientpour assurer l’hébergement. Comme la majo-rité des demandes ne sont plus assurées, lenombre de SDF augmente dans les rues, dans lesbidonvilles. Pourtant, derrière les chiffres, il y a desfamilles, des enfants : comment peuvent-ils, dansces conditions, se rendre à leur travail (s’ils en ontun), ou aller à l’école ?

CONSTRUIRE LES LOGEMENTS PROMISLa loi Duflot doit répondre à cette question etse doit d’assurer un hébergement incondi-tionnel. L’hébergement temporaire doit débou-cher sur une structure de stabilisation ou unrelogement. Il s’agit aussi d’appliquer vraimentla loi sur la réquisition des logements et bâti-ments vides. En outre, la construction de loge-ments sociaux est indispensable pour faire faceà l’immense pénurie de logements. Le candidat

Hollande s’est engagé à construire 150 000nouveaux logements sociaux par an : la pro-messe doit être tenue. Cécile Duflot, en juilletdernier, a annoncé un encadrement des loyers.La plate-forme des mouvements sociaux (24organisations et syndicats) juge le projet insuf-fisant : le plafond fixé par les préfets pourraitaller jusqu’à 20 % au-dessus du loyer médian deréférence. « Insuffisant pour qu’il y ait une baisseeffective des loyers », s’écrie Benoît Filippi del’Association des comités de défense des loca-taires. La loi doit répondre à l’urgence sociale, appor-ter des réponses à ceux qui sont confrontés àdes difficultés majeures et répondre aux besoinssociaux dans leurs diversités.Des mobilisations sont prévues pour amélio-rer la loi. Nous sommes tous concernés.

■ François Sauterey, Marylène Cahouet

DROIT AU LOGEMENT POUR TOUSUN DÉFI QUI DOIT ÊTRE RELEVÉ !

JEUNES PROFS

©C

lém

ent M

artin

©D

anie

l Mau

nour

y

Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)Rentrée chaotique au lycée Voillaume qui s’esteffectuée seulement le samedi 7 septembre. Lescauses ? Des incohérences et des incompatibilitésdans l’organisation des séances de cours. Une remiseà plat des emplois du temps dans un certain nombrede disciplines de l’enseignement général, tertiaire ouindustriel était nécessaire. Les équipes ont refusé de cautionner et de mettre enœuvre les emplois du temps avant de vérifier enconseils d’enseignement les rectificationsindispensables permettant de satisfaire lescontraintes d’horaire, de salle et pédagogiques.

Majorations de service :victoire à Lille ! Rentrée 2011, Lille : on apprend que les « groupes »issus de dédoublements seront désormais inclus dansle décompte des heures effectuées « devant desclasses de moins de 20 élèves » : de nombreuxcollègues découvrent le travail gratuit obligatoire(majoration de service). De nombreux S1 se mobilisent et le S3 de Lille, avecle soutien du S4, mène depuis deux ans la bagarre àtous les niveaux : dans la rue, dans les instances,auprès du ministère, du tribunal administratif...Audience ce 6 septembre : le rectorat annonce lacompensation de ces majorations par des HSA, ce quirevient en pratique à les annuler et à acter leurillégitimité. Nous restons attentifs à ce que la mesures'applique dans tous les établissements et dans toutesles disciplines, et prêts à nous mobiliser si ce n'étaitpas le cas : justice partout ! Majorations nulle part !

Clichy (Hauts-de-Seine)Au collège Jean-Macé, pour la deuxième annéeconsécutive, l’administration a profité de l’été pourprélever des moyens sur la DHG du collège(8 heures l’an dernier et 23 heures cette année).Collège ZEP, situé dans un quartier difficile, laDASEN considère que les effectifs doivent être de28 élèves en Sixième et Cinquième, et 30 enQuatrième et Troisième.Cerise sur le gâteau, cela s’accompagne de lasuppression d’un poste d’assistant d’éducation.

70 % des collègues ont donc décidé de faire grève le jeudi 5 septembre.Accueil des parents devant le collège, distribution de tracts dans lequartier et à la sortie des écoles, et rassemblement à 17 heures ontmarqué cette journée. Les élus, tous PS, ont manifesté leur soutien.Il n’y a toujours pas de réponse de l’administration départementale.Délégation et rassemblement à l’inspection académique, réunion avecles parents sont au programme des semaines qui viennent.

©D

R

ENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS DE LA RENTRÉE......ÉCHOS D

Les rémunérations de début de carrière restent trop faibles, posant de sérieuxproblèmes dans la vie quotidienne des nouveaux enseignants.

DÉBUTS DIFFICILES

©C

laud

e S

zmul

ewic

z

Page 8: RETRAITES - SNES - Syndicat National des Enseignements de ...la remise à plat de la réforme du lycée. ... (Crédit d’Impôt Compétitivité...). Le syndicat Solidaires Finances

Publicité

L’Université Syndicaliste no 734 du 14 septembre 2013, le mensuel du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13. Tél.: 01 40 63 29 00 – Directeur de la publication:

Roland Hubert ([email protected]) – Rédacteur en chef : Thierry Pétrault. Régie publicitaire : Com d’habitude publicité, Clotilde Poitevin, tél. : 05 55 24 14 03, [email protected] – Publicité : CASDEN (p. 2) ;MAIF (p. 8). Compogravure: C.A.G., Paris – Imprimerie : SIEP, Bois-Le-Roi (77) – Abonnements: 1) Personnels de l’Éducation nationale : France : 30 € ; étranger et DOM-TOM: 44 €. 2) Autres : France 42 € ; étrangeret DOM-TOM: 56 € – N° CP 0118 S 06386 – ISSN no 0751-5839. Dépôt légal à parution – Joint à ce numéro : 40 p. A5 Plaquette AED ; 64 p. CS1 n° 2 ; 72p. Mémo Retraités ; 8p. Supplément CO-Psy. Ce numéro comporteun encart F&S aux abonnés (Turquie).

N’hésitez pas à commander en ligne sur

www.adapt.snes.edurapide, facile, sûr

(paiement par carte sécurisé) et le port est gratuit !

u n s e r v i c e d u S N E S

BON DE COMMANDENom: ..................................................................... Prénom : ................................................................

Adresse : ...............................................................................................................................................................

Code postal : .................................... Ville : .....................................................................................

Adresse électronique : ...................................................... @ ......................................................

TITRE QUANTITÉ TARIF

............................................................................................................................................................................................

............................................................................................................................................................................................

............................................................................................................................................................................................

MONTANT TOTAL DE LA COMMANDE .........................................

Souhaitez-vous recevoir notre catalogue ? ❏ OUI ❏ NON

À envoyer aux Éditions ADAPT, 46, avenue d’Ivry,75647 Paris Cedex 13 avec le chèque correspondant libellé

à l’ordre d’ADAPT (frais de port gratuit)

LES NOUVEAUTÉS DE LA RENTRÉEL’invention du médicamentUne histoire des théories du remèdeL’histoire du médicament est celle de méthodesde recherche, d’étude et de fabrication qui enfont un objet complexe, réinventé au fil dessiècles, depuis l’empirisme de l’Antiquité jusqu’audéveloppement de nos jours des procédés de lapharmacie industrielle et des difficultés à l’interface médica-ment-société, qui inventera le médicament comme objet scien-tifique, technico-industriel et social.Ce sont les idées marquantes de cette invention du médicamentque le livre évoque, au côté des personnages et épisodes lesplus emblématiques. • Jean Claude Dupont, L’invention du médicament : une histoire des théoriesdu remède, Adapt/Hermann, 2013, 264 p. 20€

William Harvey (1578-1657) : la circulationsanguine et l’épigenèse des embryonsLes deux grandes découvertes de William Harvey(1578-1657) : la circulation sanguine et l’épigenèsedes embryons sont analysées dans ce livre en détailLes débats suscités à l’époque par ces découvertesse prolongent de nos jours avec les controverses sur

le « programme génétique de développement ».• Paul Mazliak, William Harvey : la circulation du sang et l’épigenèse desembryons, Adapt/Hermann, 2013, 206 p. 22€

SNES-PETITES ANNONCES, 46, avenue d’Ivry, 75647Paris Cedex 13. Tél. 01 40 63 27 10

PETITES ANNONCES

Tarifs : 1 ligne = 10 € pour les adhérents ou abonnés àL’US • 1 ligne = 15 € pour les autres annonceurs • 1 espaceentre chaque mot compte pour un caractère • Chaque lignecomprend 28 à 30 signes et intervalles

LOCATIONSParis 13e, proche du 5e, louepetit studio meublé, calme.Tél. 06 87 34 03 10 ou 06 8100 56 41.

Paris, Montmartre, coll. loue2pces, 340€/sem. Tél. 06 63 5343 89.

Près métro ligne 7, coll. loue F1,850€ ch. c. Tél. 06 10 04 81 31.

Sucy-en-Brie, loue chambresmeublées, 16 et 17 m2, 500€/mois charges comprises, libres1/09. Tél. 01 45 90 77 [email protected]

Ivry-sur-Seine, loue 2 pces, t.b.état, gd balc., parc, 5mn métroet RER C. Tél. 06 67 41 23 26.

Rome, collègue retraitée ENloue chambre d’hôte. Tél. 003906 827 14 47.

Ile de Ré, prox. La Rochelle, louejolie maison près port, plage,marché, piste cycl. Tél. 06 1071 24 75.

Budapest, bel appt F2, 43 m2,2pces tt cft, mblé entièrementneuf, cuis. tt éq. Au ctre deBudapest (50 m de Vàci Utcaet Danube). HS : 70 €/j. ;BS : 50€/j. Tél. 06 43 60 95 52.

RETRAITÉS

Depuis juillet la ministre a mis en place un comité de pilo-tage qui travaille sur un plan intitulé « refondation des

services à domicile » destiné à valoriser les métiers et à antici-per leur évolution. C’est un travail conduit en interministériel,avec l’Association des départements de France et les Fédéra-tion d’employeurs. Sont envisagés, entre autre, l’améliorationde la couverture pour les plus touchés (GIR(1) 1 et 2) et le main-tien du GIR 4 dans l’APA(2). Deux questions à l’ordre du jour : lesservices répondent-ils aux attentes ? Quels sont les freins, lesobstacles pour que les prestations remplissent le serviceattendu ? Il s’agit aussi de repenser l’offre de service, la tarifi-cation horaire.

Quant au « reste à charge », le comité de pilotage étudie la pos-sibilité de le moduler en fonction des revenus de la personneâgée et des services rendus.

DES MESURES LOIN DE NOS CONCEPTIONSLe ministère, lors d’une audience avec la FSU, a affirmé la néces-sité de personnels qualifiés et le plan métier aborderait à la foisl’emploi et la qualification. Mais paradoxalement, n’ont été évo-qués que les contrats d’avenir. Une convention nationale vientd’ailleurs d’être signée pour 1500 emplois de ce type. Le cabinetassure que ces jeunes (qui n’ont pas le bac) seront engagés àplein temps dans des conditions très contrôlées avec un tuteur

rémunéré et insérés dans un parcours professionnel. La FSU a sou-ligné que cette mesure était loin de correspondre à notre concep-tion de vrais métiers dans le cadre du Service public avec des per-sonnels formés, qualifiés, protégés par un statut (intégrationdans la Fonction publique territoriale ou hospitalière). Lors de cette audience, la FSU a rappelé la nécessité d’élévation desqualifications grâce aux voies technologique, professionnelle et àla Validation des acquis de l’expérience. Elle a remis ses proposi-tions qui s’inscrivent dans le cadre d’un financement solidaire.

■ Marylène Cahouet, Monique Daune

(1) GIR : les personnes touchées par la perte d’autonomie sont classées ensix groupes en fonction des différents stades de perte d’autonomie. Le GIR 1concerne les plus fragiles.(2) APA : Allocation personnalisée d’autonomie.

La loi prévue à la fin de l’année subira certainement du retard faute d’arbitrage en interne,notamment sur la question du financement.

LOI SUR LE VIEILLISSEMENT