Résumé d’activités

Mai 2017

Durant le mois de mai, la grève des enseignants de l’école publique a continué en Colombie,

mais les activités à la fondation, elles, se sont déroulées normalement, malgré certaines

difficultés familiales rencontrées par les éducateurs. Education et paix, deux mots d’ordre,

deux lignes directrices à ne pas perdre de vue…

Des défis pour semer la paix

Les activités de ce mois-ci ont été la continuation de celles du mois dernier et nous avons

particulièrement insisté sur trois thèmes :

- Le travail en équipe

- La communication

- La définition d’objectifs en commun

Nous insistons sur ces notions tant pour les enfants les plus jeunes que pour ceux qui font

partie de la fondation depuis longtemps pour que ces derniers n’oublient pas certaines

valeurs et afin qu’ils accompagnent les plus récemment arrivés parmi en usant d’un leadership

positif.

Ces activités ont tout à voir avec le nom de notre structure : Leaders constructeurs de paix et

consistent à semer des petites graines de paix.

Pour cela, nous devons permettre à des enfants qui arrivent chez nous en luttant les uns avec

les autres, en se jalousant, en se battant, en se parlant mal et en faisant preuve d’agressivité à

faire évoluer leur comportement. Nous souhaitons qu’ils comprennent qu’ils obtiendront

plus :

- par la discussion que par l’agression, qu’elle soit verbale ou physique. Pour cela,

encore faut-il pouvoir s’exprimer, avoir les bons mots. On en arrive là à l’expression

orale et écrite, mais également aux diverses attitudes que l’on peut avoir, à l’image

que l’on renvoie.

- par la solidarité et l’interactivité entre eux qu’en agissant seuls. Cela permettra de se

sentir appartenir à un groupe, celui de notre structure, de mieux supporter l’autre

dans un premier temps, avant d’apprendre à l’apprécier.

- en se fixant un objectif et en définissant les différents pas menant vers son

accomplissement. Ceci leur servira durant toute leur vie, du point de vue scolaire mais

également dans leur vie future et pour leur quotidien.

Pour cela nous avons organisé des défis. La réalisation de ceux-ci devaient permettre aux

bénéficiaires de dénouer des situations, de se concentrer sur la meilleure conduite à tenir, de

tirer des conclusions sur les erreurs de stratégie au cours de ces défis. Des discussions sont

suivi chaque défi avec les éducateurs présents, pour faire progresser chaque jeune et l’aider à

prendre conscience de ses erreurs et souligner tout ce qui a été positif.

Le premier défi consistait à amener des balles d’un endroit à un autre, sans utiliser les mains

mais en les faisant glisser sur des cordes et en les faisant passer dans des tubes coudés.

Quand les balles tombaient, il fallait recommencer. S’il y avait une dispute, pareil. Les enfants

ont été obligés de communiquer le plus clairement possible pour arriver à leurs fins et à

gagner le défi.

Il fallait donc faire attention à son expression, garder son calme, travailler son agilité,

rester concentré.

Pour le deuxième défi, on leur a remis des

petits objets en plastique et ils devaient

fabriquer un pont avec certaines

caractéristiques.

Ils ont essayé et essayé et n’y sont pas arrivés.

Les raisons étaient qu’ils n’avaient pas assez de

matériel pour cela. Ils nous ont dit que cela

n’était pas possible. Avant de comprendre que

pour réussir, tous les groupes devaient s’unir

au lieu d’être en concurrence les uns avec les

autres, ils devaient mettre leurs forces en

commun.

Il fallait donc sortir de la position de

départ du petit groupe pour aller

chercher de l’aide auprès des autres

enfants, dans la même situation, pour

mettre ses forces en commun. Toutes

les forces étaient importantes de façon

égale.

Pour le troisième défi, il fallait utiliser des cerceaux.

Les plus petits sont les plus agiles, les plus grands ont le plus de patience. Les plus jeunes

avaient tendance à s’énerver quand ils ne réussissaient pas et les grands les ont ramenés vers

le calme.

Tout le monde n’apporte pas les mêmes qualités au groupe, les mêmes progrès ou

avantages, mais chacun fait bénéficier l’autre de ce qu’il a à apporter pour contribuer à

un but commun.

Avec les plus grands

L’adolescence n’est pas une mince affaire. Nous avons travaillé avec les plus grands sur trois

thèmes :

- Les relations sexuelles

- Les relations de couple

- Ce que je pense que les autres pensent de moi et l’influence du groupe sur chacun

Il y a notamment beaucoup d’incompréhension entre les jeunes filles et les garçons. Certaines

interprétations ou suppositions de ce que l’autre attend ou désire crée parfois des conflits ou

génère de la gêne ou de l’agressivité. Dans la cour d’école, influencés par ce que l’on va penser

d’eux, garçons et filles n’ont pas toujours de discussions franches. A la maison, les pressions

parentales ou la pudeur empêchent parfois de s’exprimer. Nous avons créé des espaces de

discussion où chacun peut parler, et dans lesquels nous pouvons dénouer bien des situations

et tordre le coup à des croyances non fondées.

Avec les plus petits

Nous travaillons actuellement avec les plus récemment arrivés sur l’estime de soi et sur

comment l’améliorer. L’activité « Je m’aime beaucoup » consiste à dessiner un super héros,

celui que chaque enfant veut, et il se dessine également. Il écrit ensuite toutes les qualités

qu’il a, comme par exemple « j’aime aider les autres », « je suis ponctuel », « je ne mens pas »

etc. Et il va définir quel super héros il est. Cela a donné par exemple : « Je suis super Rosa et

Super Rosa a trois pouvoir, celui de la compréhension, de la solidarité et de l’amitié.

Ils ont ensuite dessiné des masques pour se transformer en super héros capables de se sauver

eux-mêmes et de sauver le monde.

Projection ciné et débat

Nous avons visionné le film américain « Les Trolls » et comme à chaque fois, nous avons

profité de cette diffusion pour parler ensuite des personnages, leurs traits de caractères, leur

façon de se comporter, la morale de l’histoire, les sous-entendus etc.

Notre discussion nous a amenés à tirer la conclusion que le bonheur se manifeste de

différentes façons mais que l’on doit le cultiver et qui est intérieur.

Activités manuelles – Fête des mères

Nous avons proposé des activités manuelles pour

que les enfants puissent fabriquer un cadeau à

l’occasion de la fête des mères. Nous avons

remarqué qu’ils montrent beaucoup de

concentration à cette occasion, sûrement parce

que la motivation est grande, ils veulent fabriquer

quelque chose de joli pour leur mère et la

fondation est le seul espace où ils peuvent avoir à

la fois le matériel, l’idée de la création, un adulte

qui les aide et leur explique comment faire.

Activités physiques

Les cours de danse et de cirque continuent le mardi

pour le groupe qui bénéfice de la bourse à

Diverson, et pour tous les bénéficiaires à la

fondation le lundi, le vendredi et le samedi.

Le 24 juin, les enfants qui vont à Diverson le mardi

après-midi vont donner une représentation de Hip

Hop, de break dance, de salsa, de bachata et des

acrobaties puisque cette année les arts du cirque

sont aussi au programme.

Certaines jeunes filles suivent des courses de danse

arabe donnés à la fondation par une bénévole et

cela leur plaît beaucoup, elles sont très assidues.

Soutien scolaire

Les enseignants ont été en grève et certains le sont encore depuis 4 semaines. Ils sont en

conflit avec l’état notamment pour des questions de salaires et le gouvernement répond qu’il

n’y a pas de budget pour accéder à leurs revendications. La situation cristallise et pendant ce

temps, les enfants ne progressent pas. Nous sommes un peu inquiets pour les lycéens de

terminale car même avec les cours privés de préparation de l’ICFES que nous leur payons

grâce à l’aide venant de France à travers l’Apaec, cela ne sera pas suffisant. Les cours se

déroulent dans un établissement privé de 12 h à 18h30 chaque samedi. Ils ont débuté le 13

mai et dureront jusqu’au 30 août. L’examen de l’ICFES aura lieu au cours du dernier trimestre.

Du résultat qu’ils obtiendront, les étudiants pourront prétendre ou pas à la poursuite d’études

à l’université.

Nous proposons donc des jeux faisant intervenir l’écriture, la compréhension, la lecture pour

les plus jeunes, pour qu’ils restent dans une dynamique d’apprentissage scolaire. Chacun lit à

tour de rôle un court texte ou passage de texte et explique ensuite ce qu’il a lu. Nous utilisons

aussi le logiciel Lexia dans la salle informatique, et le simple fait d’être sur l’ordinateur leur fait

prendre chaque exercice pour un jeu.

Les mandalas permettent de trouver le calme avant de se lancer dans le soutien scolaire.

Pour pallier la grève des enseignants, nous conseillons aux plus grands de lire et de lire encore pour limiter les dégâts mais il est probable qu’un certain nombre d’enfants seront retardés par cette situation qui dure.

Les manifestations d’enseignants, elles, se multiplient à travers tout le pays.

Donation

Nous avons reçu une donation de chaussures qui ont eu beaucoup de succès à la fondation.

Elles viennent de l’initiative de jeunes filles de l’université ICESI de Cali qui ont imaginé des

chaussures de bonne qualité, qui pourraient changer d’aspect (plusieurs chaussures en une)

et seraient destinées à un public qui n’a pas beaucoup de moyens et pourrait ainsi avoir

plusieurs chaussures en n’en achetant qu’une paire. Elles ont auditionné des jeunes, travaillé

sur ce projet, fait fabriquer les chaussures qu’elles ont dessiné dans le cadre de leurs études.

Elles sont originales car il s’agit de semelles de bonne qualité qui viennent avec des

accessoires qui permettent de modifier leur apparence sur le dessus, sans changer réellement

de chaussures mais juste en enlevant et en rajoutant ce qui vient sur le dessus, ce qui a

beaucoup plus à nos enfants qui ont bénéficié de cette donation.