ressources spirituelles no 20 - automne 2003

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Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiens N° 8 Automne 2003 Thème : LE MINISTÈRE ENVERS LES ENFANTS ET LA JEUNESSE 3 7 11 16 18 20 24 27 34 L’épanouissement de l’enfant pendant ses cinq premières ann es au contact de l’Église é Brenda Dixey Tendances dans l’exercice du ministère auprès des enfants Dick Gruber Billie Davis Dr. Stanley Horton Aider les enfants à développer une bonne conscience Dr. Richard Dobbins La formation : le secret de la réussite pastorale Clancy Hayes « Chrétien à part entière » ou la vie étonnante de John Wesley et l’héritage qu’il a laissé William Farley Dr. George Wood Pour conclure... Leroy Bartel La perpétuation/reproduction : objectif de l’enseignement biblique suivi dans l’Église Étude de mot : « Vos fils et vos filles prophétiseront ! » Le réveil du rire

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LE MINISTÈRE ENVERS LES ENFANTS ET LA JEUNESSE

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Page 1: Ressources Spirituelles No 20 - Automne 2003

1Une série d'articles théologiques pour leaders chrétiensUne série d'articles théologiques pour leaders chrétiens

N° 8 Automne 2003

Thème :LE MINISTÈREENVERSLES ENFANTSET LA JEUNESSE

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L’épanouissement de l’enfant pendantses cinq premières ann es au contact de l’Égliseé

Brenda Dixey

Tendances dans l’exercice du ministère auprès des enfantsDick Gruber

Billie Davis

Dr. Stanley Horton

Aider les enfants à développer une bonne conscienceDr. Richard Dobbins

La formation : le secret de la réussite pastoraleClancy Hayes

« Chrétien à part entière » ou la vie étonnantede John Wesley et l’héritage qu’il a laissé

William Farley

Dr. George Wood

Pour conclure...Leroy Bartel

La perpétuation/reproduction :objectif de l’enseignement biblique suivi dans l’Église

Étude de mot : « Vos fils et vos filles prophétiseront ! »

Le réveil du rire

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Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazine tant apprécié et nousles en remercions. Vous pouvez le faire: • En envoyant un chèque à l’ordre de Gerald Branum

(avec la mention «Ressources Spirituelles») à l’adresse indiquée dans le cadre ci-dessus;• Par virement sur les comptes suivants:

France: Crédit Lyonnais # 048345B G. Branum (Ressources Spirituelles)Belgique: Kredietbank # 436-4156031-28 G. Branum (Ressources Spirituelles)

N°8 Automne 2003

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les Assemblées de Dieu des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur; Gerald Branum, Coordinateur; Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis, est offert gracieusement aux pasteurs et aux leaders chrétiens.

LE 03 FR 1197

Éditorial : La parole est à notre invité...La moitié de la population mondiale est âgée de moins de 25 ans. Pouvons-nous rester indifférents r la moitie

du plan de Dieu pour l’humanité, pour nos familles, nos villes, nos banlieues, notre pays ? Il est temps de leurconsacrer la moitié de nos moyens : la moitié des ministères, la moitié de nos locaux, la moitié de notre interces-sion, la moitié de nos finances,… c’est le prix à payer si nous voulons rejoindre le monde et que la population denos églises grandisse et se renouvelle. Nous lèverons-nous pour leur restituer leur véritable place ? Un défi nousest lancé : que les enfants, les ados et les jeunes soient réellement les bienvenus dans nos églises. Que cela sesache, que cela se voie.

La plupart de nos enfants et de nos jeunes sont confrontés quotidiennement à des défis que beaucoup d’adultesn’ont pas à affronter. C’est maintenant que leur foi doit s’ancrer, que leur vision du monde doit être solidement bâtiesur ce que Dieu dit, qu’ils doivent savoir ce qu’ils pensent et pourquoi ils le pensent. Ce qui compte c’est que des viessoient changées, qu’elles continuent à changer et qu’elles en changent d’autres.

De soif, la langue du nourrisson s’attache à son palais, les enfants demandent du pain et personne ne leur en coupe.(Lamentations de Jérémie 4 v. 4)

Ce tableau tragique sur le plan concret évoque aussi une autre réalite : celle de la faim et de la soif spirituelle denombreux enfants et jeunes qui crient famine faute de nourriture solide. J’ai coutume de dire que nos églises sontpleines de « vieillards » spirituels. Je ne me réfère pas r l’âge physique de ces personnes mais à leur âge spirituel. Ils’agit d’enfants et d’adolescents qui connaissent le Seigneur depuis plusieurs années. Malheureusement, dans biendes églises ils en sont restes au lait : on leur a répété le message du salut dimanche après dimanche alors qu’ilsavaient besoin ensuite de nourriture solide. Quand reconnaîtrons-nous aux enfants de nos églises le droit de grandirspirituellement ? Si nous pensions à les former, quel potentiel nous aurions !

On dit souvent que l’enfant c’est l’Église de demain, nous croyons qu’il est aussi et d’abord, l’Église d’aujourd’hui.Mais il faut bien reconnaître que le découragement est un fléau qui sévit dans le « secteur enfants » de nos

églises. Nous attendons d’un moniteur d’enfants qu’il soit polyvalent alors qu’il n’est plus concevable dans uneéglise d’adultes que la même personne assume à elle toute seule à la fois la louange, l’enseignement, prenne soin dechacun, administre et gère l’église. Ce fonctionnement a les limites qu’on lui connaît, alors pourquoi ne pas utiliserchacun en fonction de la spécificité qu’il a recue ? Que ceux qui ont un cœur de pasteur puissent exercer leur travailpastoral au service des enfants, que ceux qui ont un ministère d’enseignant se forment pour enseigner egalement lesplus jeunes, et cela est vrai pour chacun des ministères que Dieu a donnés à son Église. Il est temps de mettre enplace des personnes réellement appelées chacune pour sa part auprès de la jeunesse.

Semons le meilleur pour récolter le meilleur.Claire Pons

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Par Brenda Dixey

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Le fruit de la recherche scientifiqueconcernant l’impact des cinq premièresannées de la vie d’un enfant sur tout lereste de sa vie souligne l’importance vi-tale du ministère de l’Église envers lesenfants.

INTRODUCTION« Ne t’en fais pas Maman : quand Jésus

m’aura guéri, je mangerai autant de gla-ce à la crème que je veux! »

J’en étais arrivée à redouter les ven-dredis. Le vendredi était le jour où lesenfants avaient droit à de la glace à lagarderie ; et c’était justement la demi-journée qu’y passait Michèle. Puisqu’ellen’y avait pas droit, je lui préparais cha-que semaine un bâtonnet de glace à l’eaudans une petite glacière, en lui disantavec un sourire forcé à quel point elleétait spéciale et particulière, puisqu’elleavait droit à une glace à l’eau alors quetous les autres garçons et filles devai-ent se contenter d’une glace à la crè-me. Hélas, c’était loin d’être le fond dema pensée.

Ses paroles me transpercèrent le cœurcomme une flèche. Ma foi était au plusbas. Michèle avait été hospitalisée plu-sieurs fois au cours des deux années pas-sées pour divers problèmes liés à desallergies. Les produits laitiers en étaientles principaux facteurs. Non seulementavais-je presque renoncé à tout espoir,mais ses propos ravivèrent mon sentimentde culpabilité du fait de mon manque defoi. Comment une personne peut-ellecroire avec autant d’assurance ? Je croisque cela est dû en partie aux expériencesqu’elle a vécues pendant les cinq premiè-res années de sa vie.

LE CERVEAU PENDANTLES CINQ PREMIÈRES ANNÉESJusqu’à récemment, les scientifiques

croyaient que la structure du cerveau étaitgénétiquement prédéterminée avantmême la naissance. Mais la recherche lesa récemment conduits à la théorie, justeou fausse, que les cinq premières annéesde la vie influencent encore le dévelop-pement physique du cerveau, avec unimpact énorme sur la façon dont une per-sonne pense, réagit et se comporte toutau long de sa vie.

Considérons certains faits concernantce petit élément de notre corps qui con-trôle tout ce que nous faisons. Au tou-cher, le cerveau rappelle une poire mûre ;il est plissé comme une noix. Le cerveauhumain pèse environ un kilo et demi, soitenviron 2% du poids du corps, mais ilutilise 20% de son énergie. Il génère as-sez de puissance pour éclairer une am-poule de 25 watts. Les messages sonttransmis dans le cerveau par des connec-tions à une vitesse pouvant atteindre375 km / heure. Plusieurs milliards d’in-formations transitent par notre cerveauchaque seconde de notre vie. Plus nousen apprenons sur le cerveau et son dé-veloppement, plus nous réalisons à quelpoint nous sommes « une créature mer-veilleuse ! » (Psaume 139:14).

À la naissance, les différentes partiesdu cerveau fonctionnent de façon indé-pendante pour prendre en charge lesfonctions physiques essentielles du corpstelles que l’alimentation, le sommeil, larespiration et le contrôle de la tempéra-ture. Au fur et à mesure que Bébé granditet qu’il est stimulé par des rapports posi-tifs avec son environnement, les cellulesde son cerveau commencent à établir denouvelles connections avec d’autres cel-lules, assumant des tâches de plus en plusmultiples et variées.

Du fait de la croissance rapide du cer-veau, les petits enfants peuvent appren-dre et acquérir une quantité incroyablede connaissances en un temps très bref.En fait, la période d’apprentissage la plusfructueuse se situe de la naissance à l’âgede cinq ans. Cette période est considéréecomme la plus propice pour influencertoute la vie d’un enfant. C’est pourtantaussi celle où l’on accorde le moins d’at-tention à son développement.

Les enfants apprennent à travers leursrapports avec leur environnement. Cecontact et cette interaction avec lesautres influencent les enfants dans lecontenu de leur apprentissage et dansleur développement. Pour un jeune en-fant, l’apprentissage gravite autour desa vie quotidienne. Des activités toutessimples telles que parler, chanter, fairede la musique, lui montrer des photos,lire, et jouer avec lui favorisent son dé-veloppement.

Au fur et à mesureque Bébé granditet qu’il est stimulépar des rapportspositifs avec sonenvironnement,les cellules de soncerveau commencentà établir de nouvellesconnections avecd’autres cellules,assumant des tâchesde plus en plusmultiples et variées.

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LE RÔLE DE L’ÉGLISEFace à ces données scientifiques récen-

tes sur l’impact des expériences vécuespar le jeune enfant sur son développe-ment, l’exhortation de Proverbes 22:6s’impose comme étant d’autant plus ur-gente. Ces recherches récentes réaffir-ment ce que l’Église a toujours cru : desrapports familiaux positifs, un amour in-conditionnel, l’exemple d’adultes quihonorent Dieu, et un bon système devaleurs produiront des hommes et desfemmes stables, qui contribueront positi-vement à la vie de la société. Par exem-ple, un enfant qui grandit dans un envi-ronnement qui encourage la foi et laconfiance en des principes chrétiensapprendra à penser et à agir différem-ment d’un autre enfant qui aura grandien apprenant à ne compter que sur lui-même. Les enfants imitent les compor-tements et les réactions des adultes,pour le meilleur comme pour le pire.

Puisque le cerveau est plus réceptifà certains types d’information à certainsâges, il est d’une importance extrêmeque l’Église favorise tous les domainesdu développement de l’enfant dans sonjeune âge. Bien des églises ont dévelop-pé des structures qui visent ce but ; ledéfi est d’intégrer cela à l’ensemble dela vie de l’église. Le pasteur est souventla personne la plus influente pour façon-ner le rôle et les attitudes de l’égliseenvers les enfants. L’importance de nour-rir la foi chez les jeunes enfants doit êtrecommuniquée et montrée en exemplepar le pasteur. Cela ne nécessite pas for-cément des programmes modernes etcoûteux ; l’essentiel est de reconnaîtreet de valoriser les enfants.

Par exemple, le pasteur peut promou-voir une vision orientée sur la famille enincluant un temps pour raconter unehistoire, un sketch de marionnettes, uneleçon de choses, ou une courte lecturependant le culte des adultes. Les adul-tes apprécient généralement de telles in-terventions brèves, et ces illustrationspeuvent aider chacun à développer desattitudes et des principes chrétiens.

Le rôle de l’Église devrait commencerdès avant la conception de l’enfant. Lesjeunes couples mariés ont besoin d’êtreenseignés et de voir des parents qui met-

tent en avant ce type d’éducation des en-fants. Cela les aidera à comprendre l’im-portance de fonder un foyer sur la basede principes divins. Les réunions d’ensei-gnement pour jeunes couples devraientinclure des sujets ayant trait au dévelop-pement de l’enfant. Encouragez les jeunescouples à s’impliquer dans les programmesréservés aux enfants, surtout ceux demoins de cinq ans.

Pasteurs, futurs parents et moniteursdes classes pour les enfants retirerontbeaucoup de cours bibliques et de sémi-naires sur l’importance d’accompagnerl’enfant dans son cheminement spirituel,surtout avant l’âge de cinq ans. Il existeaussi de la littérature traitant des façonspratiques de susciter des expériencespositives, ainsi que des vidéos et autrespériodiques sur le développement del’enfant.

Les pasteurs doivent encourager lesparents à donner l’exemple en vivantouvertement devant leurs enfants selonles principes et les pratiques qui hono-rent Dieu. De plus, les parents dans votreassemblée ont besoin d’être encouragésà s’impliquer dans le ministère par desprojets à vivre en famille tels que serviraux tables lors d’un repas offert aux né-cessiteux, participer à un projet de net-toyage de l’église, offrir de la nourritureà une famille, visiter des personnes âgéesou isolées. De telles activités marquentles enfants en profondeur. Des sortiesagréables et détendues en famille contri-bueront aussi largement à développerchez l’enfant de solides relations.

L’Église peut aussi contribuer à l’épa-nouissement des enfants dans ces annéesformatrices en favorisant des activitéséducatives et récréatives. Le jeu est im-portant dans la vie de tout enfant. Quandil est utilisé comme moyen stratégiquepour développer la connaissance, les en-fants peuvent apprendre à se structurerdans leurs activités et à communiqueravec les autres.

Un tel programme devrait mettre l’ac-cent sur les besoins fondamentaux del’enfant tout en respectant les différen-ces individuelles et culturelles de chaqueenfant. Le développement de l’enfantdoit être global. Son développementdans un domaine influencera son déve-

Ces recherchesrécentes réaffirmentce que l’Églisea toujours cru :des rapportsfamiliaux positifs,un amourinconditionnel,l’exemple d’adultesqui honorent Dieu,et un bon systèmede valeurs produirontdes hommeset des femmes stables,qui contribuerontpositivementà la vie de la société.

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loppement dans les autres domaines.C’est pourquoi le développement spirituel,social, physique, émotionnel et intellectuelde l’enfant sont toujours étroitement liés.Les enfants ont besoin de multiples expé-riences dans des situations diverses quifavoriseront leur croissance et leur déve-loppement.

Les enfants n’acquièrent pas la con-naissance en la recevant passivement ; ilsparticipent activement à leur propre ap-prentissage. Il est donc important que leprogramme préparé présente les princi-pes divins de façon à maintenir leur mo-tivation et leur désir d’apprendre. Quandon s’attend essentiellement à ce que lesenfants restent assis en silence et écou-tent, toute la joie de l’apprentissage estalors perdue.

Si les adultes attendent et apprécientune approche qui leur convienne, il en estde même des enfants. Ils ont besoin d’unenvironnement approprié à leur âge, etils le méritent. Le mobilier utilisé dans lessalles des enfants doit être de taille ap-propriée et modulable afin de pouvoirêtre modifié dans sa disposition en fonc-tion des besoins. S’il est rare que les en-fants aient besoin de rester assis tout letemps à une table, chacun a besoin de soncoin à lui où il retrouve ses affaires. Lapièce devrait être accueillante, propre, etne pas contenir de jouets dangereux. Biendes problèmes de discipline peuvent êtreprévenus en utilisant du matériel et unlocal adéquates. Il est tout aussi impor-tant d’équiper les endroits réservés auxenfants que la salle de culte.

Vingt-trois ans ont passé depuis letemps des glaces à l’eau de Michèle.Ses paroles de foi subsistent comme untémoignage de l’amour de Dieu pourles enfants. Au fait, elle mange désor-mais toute la glace à la crème qu’elleveut. Guérie de toute allergie, elle s’en-traîne actuellement pour courir sonpremier marathon. Sa vie chrétiennereflète les expériences qu’elle a vécuesdans son enfance, entourée qu’elleétait d’exemples vivants dans sa familleet dans l’Église.

Répondre aux besoins des enfants pen-dant leurs cinq premières années ne peutque contribuer à les voir devenir des chré-tiens matures qui s’impliqueront à leur

tour dans le service de Dieu. Leurs expé-riences d’enfant définissent le cadre danslequel ils continueront d’apprendre, degrandir et de communiquer avec les autrestout au long de leur vie. Les intérêts desenfants ne se développent pas spontané-ment. Si nous souhaitons voir les enfantss’intéresser à tel ou tel sujet, nous devonsleur donner l’occasion d’être au contactde ce domaine. Autrement dit, les enfantss’intéressent aux choses de Dieu quandils y sont exposés. Il est donc d’une im-portance extrême de créer des expérien-ces positives en relation avec l’Église etle service de Dieu.

Plus de treize millions d’enfants, y com-pris plus de six millions de tout-petits,passent le plus clair de leur temps gardéspar quelqu’un d’autre que leurs parents.L’Église a donc une responsabilité plusgrande que jamais d’offrir aux enfants unprogramme de qualité. Répondre aux be-soins des parents et des enfants n’est pasune option ; c’est une nécessité qui s’im-pose dès avant la naissance.

L’esprit d’un enfant est un peu com-me de la gelée de confiture (ou autre) : ilfaut y mettre beaucoup de bonnes cho-ses avant qu’il ne se fige. L’Église doitsaisir toutes les occasions pour offrir auxenfants des expériences positives et dequalité, en particulier pendant leurs cinqpremières années qui sont les plus for-matrices de leur vie. Le rôle de l’Égliseest vital : il consiste à favoriser un envi-ronnement enrichissant où les enfants sesentent les bienvenus, sont en sécurité,et se sentent utiles et aimés. Telle estl’approche biblique d’un ministère quicontribue à la croissance et à l’épanouis-sement des enfants.

Brenda Dixeyest professeur associéà l’Université d’Étatde Valdosta en Georgie (U.S.A.).

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Par Dick Gruber

Tendances dans l’exercicedu ministère auprès des enfants

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Quelles sont les tendances actuelles dansl’exercice du ministère auprès des enfants ?

Il existe tant d’approches différentesdans ce domaine : école du dimanche, culted’enfants et clubs en semaine. J’ai des amisqui exercent un tel ministère et qui sontpassés par différents stades : mettre uneemphase extrême sur l’évangélisation, puisrevenir à s’occuper prioritairement « d’en-tretenir » le groupe, pour repartir ensuiteà fond dans l’évangélisation. Certains sem-blent avoir du mal à concilier les deux as-pects de façon équilibrée.

Appuyer sur une tendance ou sur uneautre va contribuer à orienter notre minis-tère auprès des enfants ou à l’anéantir en-tièrement. Mais quelles sont les tendancesactuelles qui poussent l’Église à gagner duterrain de façon positive ?

Je ne peux parler des tendances sansd’abord évoquer les modes qui touchent auministère auprès des enfants. J’en mention-nerai certaines qui sont venues, ont dispa-ru, pour revenir encore par la suite. Puis jetraiterai de certaines grandes tendances. Cesconstats s’appliquent non seulement auxÉtats-Unis, mais aussi au Canada et à l’Aus-tralie où j’ai récemment pu me rendre.

LES MODESLes modes vont et viennent. Quand

j’étais petit garçon, c’étaient les yo-yo, puisles pâtins-à-roulettes, et bien d’autres jouetsde cette époque. Aujourd’hui, ce sont les« skateboards » qui sont revenus en force. LesNintendo ont parfois remplacé les nounoursdans bien des foyers. Au fait, mon enfant dedix ans demande à avoir un yo-yo !

Les modes sont tout aussi réelles dansl’Église que dans le monde. Que dire de la modedes chaires et des pupitres en plexiglas ? Etdu remplacement des recueils de cantiques parle rétroprojecteur et les transparents ?

En 1975, quand je suis devenu chrétien,c’était la folie du « ministère des bus ». Celaavait bien fonctionné dans plusieurs cas bienprécis quoique isolés. Il semblait donc indis-pensable que tout le monde doive acheter desbus pour amener les gens à l’église. Tout lemonde voulait atteindre les enfants et les fa-milles des quartiers pauvres et faire d’un telimpact le fer de lance de leur ministère. Deséglises se sont aventurées dans cette direc-tion, qui nécessite énormément de travail, sansy avoir été dirigées par le Seigneur.

Dès lors, il ne suffisait plus de les ameneren bus et de les lâcher dans l’église : il fal-lait maintenant leur offrir un programme quia été appelé « super church » (super-église)pour maintenir leur attention.

C’est ainsi que le ministère des bus etde la « super église » a poussé partout dansle pays comme des champignons. Mais leproblème, c’est que, sans la direction deDieu, ces modes sont de courte durée.

Bien des églises utilisent encore aujour-d’hui un ou plusieurs bus sans que cela ré-ponde vraiment à une nécessité. Bien rangédans les placards, du matériel inutilisé dort,représentant des milliers de dollars : cahiers,programmes, instruments pour faire destours de magie et autres marionnettes. Lamode vient et repart, laissant les enfants avecl’idée que la vie chrétienne a le goût d’uneexpérience furtive.

Au fil des ans, j’ai vu des moniteurs qua-siment noyés sous un océan de modes :activités spéciales du samedi, équipe demarionnettistes, réunions de prière pourle « combat spirituel », des journées esti-vales d’animation folles, sites Internet, etbien d’autres. Ces modes et ces méthodessemblent constamment tenter les budgetsdes églises, quelles soient grandes oumoyennes. Quelle église n’a pas son grandflanellographe, son placard rempli de vieuxmontages diapos, ou son jeu de clochesmusicales et de partitions ?

J’ai rendu visite à une église qui avait toutun placard plein de marionnettes superbesqui avaient coûté très cher. Quand je leur aidemandé pourquoi ce matériel dormait dansun coin, les responsables m’ont répondu :« Il y a des années, notre église a organisé unséminaire de formation sur le maniement desmarionnettes. L’église a investi dans l’achatde toutes ces marionnettes. Pendant envi-ron un an, nous avons eu une excellente équi-pe de marionnettistes. Puis le responsablea quitté la ville et nous n’avons plus eu per-sonne pour diriger l’équipe. » Cette histoireest trop courante parmi ceux qui partici-pent — y compris financièrement — au mi-nistère parmi les enfants.

Pendant un temps, plusieurs de mes amispasteurs avaient instauré un système debanque et un magasin d’objets divers pourles enfants à l’église. Les noms et décorsvariaient, mais l’idée restait la même : sou-doyer les enfants en leur donnant du faux

Imaginezce qui pourraitarriver dans votreéglise si les enfantsse mettaient à prierspontanémentdans leurs sallesde classeou d’activité...

Les croyants adultesde par le mondeentier reconnaissentla nécessitéde discernerles dons des jeunescroyants afinde les aiderà les développerdans l’exercicedu ministère.

J’ai des amisqui exercentun tel ministèreet qui sont passéspar différentsstades : mettreune emphaseextrêmesur l’évangélisation,puis revenirà s’occuperprioritairement« d’entretenir »le groupe, pourrepartir ensuiteà fond dansl’évangélisation.

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argent et les inciter à l’économiser pour ledépenser dans cette boutique. Je connaisune demi-douzaine d’églises qui ont enco-re tout un stock de matériel venant de cesboutiques et dormant derrière quelquethéâtre de marionnettes.

À la fin des années quatre-vingt, j’ai eul’occasion de parler avec de nombreuxanimateurs qui avaient commencé par rem-plir de jeux et de goûters leurs classes d’en-fants. De telles activités pouvaient n’avoiraucun rapport avec Dieu ni avec la leçondu jour ; c’était simplement des moyensde faire passer le temps. Cette mode consis-tant à distraire les enfants pour les distrairea rapidement décliné.

Les modes vont et viennent. Sont-ellesmauvaises ? Pas forcément. Tout ce qui peutcontribuer à ce qu’une assemblée prenneconscience de la nécessité d’atteindre lesenfants a du bon. Ce qui motive les enfantsà amener leurs amis, leur Bible, et leur of-frande sert un objectif bien plus noble en-core. Mais il ne faut pas nous attarder à cesmodes. En ce début du vingt-et-unième siè-cle, notre approche du ministère auprès desenfants ne saurait être dictée par les der-nières vidéos en vogue.

De nombreux pasteurs ont adopté le motd’ordre de Rick Warren dans « L’église: unepassion, une vision ». Je crois que ce typede gestion centré sur une vision doit aussiêtre appliqué au ministère auprès des en-fants. Les tendances dans lesquelles Dieupeut nous conduire ont des objectifs quitranscendent la technologie moderne ettoutes les méthodes « dernier cri ».

Voici quelques-unes des tendances quej’ai observées dans nos églises. Elles semblentêtre universelles par nature. Si vous ne lesvoyez pas encore à l’œuvre dans votre égli-se, ne vous inquiétez pas. Ces tendances vontde lieu en lieu et se fraient un chemin au furet à mesure que les pasteurs prennent cons-cience des besoins précis des enfants.

LA PRIÈRELa prière est devenue une priorité. C’est

certainement là une tendance qui doit nousréjouir. Des enfants deviennent des com-battants dans la prière. Des adultes mem-bres de leur église se mettent à prier pourdes enfants individuellement. Des moniteursprient le Maître de la moisson d’envoyerdes ouvriers.

Des classes d’école du dimanche, des cultes d’enfants et des réu-nions de clubs bibliques se terminent par des temps de prière enréponse à l’appel de Dieu. Des pasteurs et responsables d’enfantspartout à travers le continent découvrent cette vérité toute simple :les enfants aiment prier.

Il y a quelque temps, un responsable scout chrétien a demandéà chacun des garçons de son groupe d’écrire le nom d’un ou deux deleurs péchés sur un carton. Puis ils ont pris leur carton et sont allésl’enterrer au fond du terrain derrière l’église. Agenouillés à côté de latombe de leurs péchés, deux garçons ont donné leur cœur au Sei-gneur Jésus pour la toute première fois.

Un groupe de filles de dix et onze ans vinrent vers moi en courantun dimanche matin pour me parler de la retraite qu’elles venaient devivre le week-end précédent. Elles sont restées debout pour prier dansleur chalet jusqu’à 2h30 du matin. Deux d’entre elles ont alors reçu lebaptême dans le Saint-Esprit.

Ce ne sont pas là des incidents isolés. Les enfants aiment prier. Lesadultes se doivent de prier pour le ministère auprès des enfants. Unministère auprès des enfants soutenu par la prière devient une vaguequi les porte vers l’avenir. Cette tendance, ou ce courant, est étroite-ment lié au suivant.

L’ACTION DE L’ESPRITL’Esprit de Dieu agit dans la vie de garçons et de filles de par le

monde entier. Prenez par exemple l’histoire de ces quatre filles quiétaient au bord d’une piscine pendant un camp d’enfants en Illinois.L’une d’elle a glissé et s’est tordu la cheville. Les trois autres l’ontentourée et ont prié pour elle. Le Seigneur l’a guérie et elles furenttoutes les quatre baptisées dans le Saint-Esprit.

Le mois dernier, nous avons fait un appel lors du culte des enfantsdans notre église ; neuf garçons et filles âgés de 6 à 11 ans furentbaptisés dans le Saint-Esprit. Cela se produisit alors que nous encoura-gions les enfants à prier les uns pour les autres. L’Esprit de Dieu agitdans le cœur et la vie des enfants et de leurs moniteurs.

Un responsable d’école du dimanche m’a raconté ceci : « Je ne pou-vais pas le croire. J’ai fait un appel et plus de vingt enfants se sontavancés. Je n’avais jamais vu un tel impact. »

À Denver, un pasteur responsable du groupe d’enfants a apprisà des garçons et des filles à prier avec ceux qui répondent à l’appel.Les enfants prient et oignent d’huile ceux qui ont besoin de guérison.Des garçons et des filles ont donné leur vie au Seigneur, ont été guériset baptisés dans le Saint-Esprit pendant que ces combattants de laprière intercédaient devant le Seigneur.

Nous entendons toutes sortes de témoignages de bien des régionsoù l’Esprit de Dieu agit dans les cultes, comme dans les réunions desemaine et lors de toutes sortes de rassemblements. Nous vivons unevéritable effusion de l’Esprit dans ces temps de la fin.

L’IMPLICATION DES ENFANTS DANS LE MINISTÈREUne autre tendance enthousiasmante concerne le nombre crois-

sant d’enfants directement impliqués dans le ministère. J’ai vu desenfants servir à l’accueil, à la sono, et dans les équipes de louange.Ces enfants sont remplis du Saint-Esprit et ne veulent plus se con-tenter de rester assis à regarder ; ils veulent vivre leur christianisme.Ces enfants sont désormais encouragés à servir le Seigneur dans la

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vie normale de leur église. Il est merveilleux de voir que les croyantsadultes de par le monde entier reconnaissent la nécessité de discer-ner les dons des jeunes croyants afin de les aider à les développerdans l’exercice du ministère.

Lors d’une récente visite des Assemblées de Dieu d’Australie, j’airencontré une jeune fille de douze ans du nom d’Alicia. Alicia joue dupiano et fait partie de l’équipe qui conduit la louange dans son église.Elle dirige elle-même très bien la louange lors du culte principal.

Dieu conduisit deux chrétiennes de notre église à évangéliserleurs voisines. Elles utilisèrent une vidéocassette d’évangélisation etla montrèrent à une famille de non chrétiens. Il s’agissait d’une pré-sentation de sept minutes faite par des enfants pour des enfants. Cematin-là, le papa, la maman et leurs quatre enfants prièrent avec cesdeux filles de onze et huit ans.

Quand Dieu commence à agir par son Esprit parmi les enfants devotre église, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir s’impliquerdans divers aspects du ministère. Cette tendance qui permet de voirdes enfants atteindre d’autres enfants ainsi que des adultes se déve-loppe de plus en plus. Ce que j’avais moi-même considéré commeune mode passagère s’avère être de plus en plus fréquent, et j’en-tends toutes sortes de témoignages d’enfants qui servent le Seigneurdans leur église.

En Amérique latine, le missionnaire Don Triplet a formé des en-fants pour qu’ils puissent en conduire d’autres au Seigneur et prierafin qu’ils soient baptisés dans l’Esprit. De nombreux enfants et d’ado-lescents viennent à Jésus et sont remplis de l’Esprit par l’intermédiairedes prières des enfants et des moniteurs formés par Don.

DES APPELS AU SALUT ET À L’ENGAGEMENTDANS LES CLASSES ET DANS LES RÉUNIONS D’ENFANTSDe plus en plus d’enseignants et de responsables dans nos pays

constatent que l’Esprit de Dieu agit dans leurs classes et dans leurscultes d’enfants. Pourquoi cette tendance tend-elle à devenir la nor-me? Parce que les responsables sont de plus en plus nombreux à vou-loir « racheter le temps » en mettant du temps à part pour donnerl’occasion aux enfants de répondre à l’appel de Dieu dans la prière.

Les Assemblées de Dieu constituent un mouvement qui a tou-jours été connu pour son emphase sur l’appel. Je suis comblé de voircette « tradition » reprendre vie à l’initiative de nos moniteurs et denos enseignants. L’appel est un temps fort où la puissance de l’Espritse manifeste dans les classes d’école du dimanche comme dans lescultes d’enfants.

Les responsables prennent au sérieux le fait d’amener leurs grou-pes à répondre à l’appel de Dieu. Des classes qui se terminaientsouvent par une prière rapide et des notes à ramener à la maisondeviennent un temps où les enfants se laissent toucher par le Sei-gneur en goûtant sa présence.

Il s’agit là d’une tendance que vous, pasteur, devriez accueillirà bras ouverts et même favoriser. Imaginez ce qui arrivera dans vo-tre église quand les enfants se mettront à prier dans les classes. Uneattitude sincère de service remplace de plus en plus ce qui reste destemps de jeux et de goûters, vestiges des modes de la dernière dé-cennie. Le temps n’est plus à trouver des moyens d’occuper le temps ;les moniteurs vivent plutôt des moments spirituels intenses qui dé-bordent de l’horaire. C’est là l’œuvre divine de l’Esprit de Dieu.

CONCLUSIONComment ces tendances s’intègrent-elles

à ce que l’Église vit aujourd’hui ? L’emphasesur la prière, l’action de l’Esprit, l’implicationdes enfants dans le ministère, et le tempspassé à répondre à l’appel de Dieu sont lapreuve durable des vents de Réveil qui souf-flent sur nos pays. Ces vents de Réveil nesouffrent pas de préjugés quant à l’âge, à larace ou à la culture. Et les enfants qui fontpartie de l’Église d’aujourd’hui sont saisispar le souffle de l’Esprit de Dieu en cestemps de la fin.

Y a-t-il des aspects négatifs ? Il y en auratoujours. Les enfants comprennent-ils tou-tes les implications de ce que Dieu fait dansleur vie ? Je ne le crois pas. À vrai dire, je neles comprends pas toutes non plus… Maisce que je sais, c’est que Dieu agit puissam-ment dans les cœurs et dans la vie des en-fants et de ceux qui les servent.

Quand je vois le visage couvert de lar-mes de garçons et de filles qui ont passédu temps dans la présence du Seigneur, jesais que nous sommes sur la bonne voie.À l’aube de ce vingt-et-unième siècle, nousserons les témoins d’un Réveil aux propor-tions incroyables : un Réveil qui, dans biendes cas, commencera déjà dans la classed’école du dimanche et au culte des en-fants. Nous ne devons pas décourager cela,mais plutôt accueillir cette effusion éviden-te de la puissance de Dieu sur les enfantsde notre mouvement.

Quand je pense à la génération decroyants qui est en train de monter, je suisenthousiasmé. Ils connaissent le Seigneurpersonnellement ainsi que les œuvres qu’ilpeut faire en eux et à travers leur vie. Lestendances de ce monde essaieront de ledétruire à tous les coins de rue. Mais notreDieu est plus grand que ce monde. Les ten-dances dont il est l’auteur auront un impactextraordinaire et éternel. Des garçons et desfilles grandissent en sagesse et en stature,devant Dieu et devant les hommes. Béni soitle Seigneur !

Dick Gruberest pasteur, responsable des enfants,à l’Assemblée de Dieu de Bloomingtondans le Minnesota (U.S.A.).

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À la porte du Temple appelée la Belle,Pierre fit la démonstration de ce qu’est lamaturité dynamique (Actes 3:1–10). Il y trou-va un paralytique qui mendiait et lui dit avecune joyeuse assurance : « Ce que j’ai, je te ledonne ! » (v. 6).

Pierre avait appris de son Maître qu’il avaitquelque chose à partager. Il a appris à tra-vers ses maladresses et ses échecs, sans ja-mais s’en tenir là. C’est par ce processus qu’ila découvert ce qu’il avait. Il avait reçu unecertaine connaissance et une puissance qu’ilmettait en action au nom de Christ.

Pierre était conscient de ce qu’il possé-dait. Je l’imagine impatient de voir ce quiva arriver alors qu’il cerne très bien la si-tuation. Cet homme infirme pensait avoirbesoin d’argent. Pierre discerna son véri-table besoin et lui dit un peu comme leferait un maître d’école impatient d’ap-prendre à lire à un petit enfant : « Regarde,regarde. J’ai ce qu’il te faut. »

La maturité dynamique est un termequi décrit quelqu’un qui possède quelquechose, qui en connaît la valeur, et qui estcapable de le communiquer à d’autres avecenthousiasme. La semence qui est à la basede ce principe a été plantée dans mon cœurdès mon plus jeune âge quand j’ai apprisce verset biblique par cœur à l’école dudimanche : « Il y a plus de bonheur à donnerqu’à recevoir » (Actes 20:35).

Par Billie Davis

Le moniteur nous expliqua alors que les mots « béni » et « heu-reux » sont synonymes. « Donner rend heureux. Aussi étrange quecela puisse vous sembler, les gens qui donnent peuvent être plusheureux que ceux qui se contentent de recevoir. »

Cela ne me semblait pas si étrange. J’étais issue d’une famille trèspauvre — de ces familles qui figurent sur les listes pour recevoir descolis lors des grandes occasions. Une belle voiture blanche et étin-celante remplie de gens souriants et bien habillés venait s’arrêterprès de notre vieille tente au bord du champ de coton. Je me tenaislà, mal vêtue et pieds nus, en disant : « Merci, Madame ! » Il ne mefallait pas beaucoup d’imagination pour croire que ces dames devai-ent être plus heureuses que moi. Je me disais que ce devait êtreformidable d’avoir quelque chose à partager avec les autres.

Des années plus tard, j’ai retrouvé ce même principe à l’univer-sité. Ce que j’appelle la maturité dynamique me fut exprimé entermes très académiques : le modèle Eriksonien du développementpsychologique. J’ai trouvé intéressant, en tant qu’étudiante puisenseignante en science du comportement, de voir comment lesrapports de recherche très complexes annoncent la découverte deprincipes que j’avais appris bien longtemps auparavant à l’écoledu dimanche. Je ne peux qu’en déduire que ceux qui cherchentsincèrement à connaître la vérité finissent au moins par en trouverdes bribes.

Erik Erikson, grand psychologue social, essayait de décrire objec-tivement le développement des êtres humains et de leur compor-tement tout au long des diverses étapes de leur expérience et deleur vie. Il remarqua que les gens ne se développent pas comme desêtres biologiques isolés. Dès la naissance, ils apprennent à vivre enrelation avec les autres. Ils grandissent avec cette dimension socialetout en se développant physiquement, intellectuellement et émo-tionnellement. Leurs rapports avec les autres influencent leur façonde penser, de sentir, et d’agir. Par exemple, un enfant qui naît dans

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une famille où règnent l’amour et l’atten-tion apprend à faire confiance aux autres.Cette confiance devient un élément fon-damental dans tous ses rapports avec Dieuet avec ses semblables. D’un autre côté,un enfant né dans un foyer où l’amour etl’attention ne sont pas évidents risque fortde vivre dans la crainte et de se sentir né-gligé. Ses attitudes tout au long de sa vieseront vraisemblablement très différentesde celles de l’enfant qui a appris à faire con-fiance aux autres.

Erikson propose que l’on considèreque la vie inclut des étapes précises pen-dant lesquelles les gens font face à denouveaux défis et accomplissent ce qu’ilappelle les tâches nécessaires au dévelop-pement de l’enfant vers l’adulte.

Comme nous l’avons noté, la premiè-re de ces tâches consiste à apprendre laconfiance, afin de pouvoir vivre des rela-tions humaines positives. Il appelle laseconde l’autonomie. Cela signifie quel’enfant sort d’une entière dépendancepour devenir un individu à part entière.Puis Erikson suggère des tâches telles quel’initiative, le travail, le développement del’identité, et l’apprentissage de relationsplus intimes, telle que celle que requiertun mariage réussi.

LES PERSONNES MATURESGÉNÈRENT UNE VIE NOUVELLELa personne qui accomplit ces tâches

et se développe ainsi atteint une étapeque Erikson appelle la générativité. Habi-tuellement, quand nous parlons de l’âgeadulte, nous parlons de maturité. Mais cemot à une connotation quelque peu défi-nitive, comme si le développement étaitparvenu à son terme. Le mot générativité,par contre, sous-entend l’action. « Générerquelque chose » signifie être à l’origine decette chose. Quand nous utilisons la for-me nominale génération, nous parlons decontinuité, de passer à quelque chose quiest à venir : la reproduction ou perpétua-tion. La générativité évoque pour moi l’éner-gie et la perpétuation qui engendrent lacontinuité. C’est exactement ce dont nousavons besoin dans l’Église.

Dans notre société, nous semblonsencourager bien plus l’idée selon laquellegrandir est synonyme de devenir indé-pendant, afin de pouvoir s’assumer soi-

même. Erikson se rapproche du modèleidéal de la maturité qu’il appelle généra-tivité et la décrit comme une étape denotre croissance vers davantage de ca-pacités et d’engagement. Ce stade estcelui où la personne est capable de pen-ser et d’agir de façon indépendante, touten étant prête à s’impliquer dans des res-ponsabilités sociales de plus en plus com-plexes. L’efficacité comprend la capacitéà se tourner vers les autres mais aussi unengagement pour quelque chose qui a unsens. Cela est bien différent de la notionselon laquelle la maturité serait la capaci-té à parvenir à se réaliser soi-même.

Erikson mettait l’accent sur la vie entant que processus plutôt qu’au franchis-sement d’une étape spécifique. Il disaitque le concept populaire de la maturitése base sur une idéologie du succès quimenace d’envahir notre vie privée et pu-blique au point de nous rendre inaptesface à notre quête « d’une vie continuel-lement riche de sens ». La plupart desadultes qui se déclarent heureux et satis-faits de leur vie énumèrent toutes sortesd’occupations et d’obligations. En général,ils se sentent proches des enfants et desadolescents. Ils font face à leurs responsa-bilités. Ils travaillent comme bénévolesdans telle ou telle association. Ils s’inté-ressent au bien-être public. Ils ont la capa-cité de réprimer leurs propres désirs enfaveur des autres. Ils sont altruistes, et sur-tout, ils s’intéressent à l’avenir et au faitd’enseigner les autres, de transmettre à lanouvelle génération ce qu’ils ont acquiscomme compétences et comme sagesse,ainsi que ce qu’ils ont découvert en rap-port avec la beauté et l’amour. Ils nevoient pas les jeunes comme une mena-ce qui pourrait les écarter, mais plutôtcomme une chance à générer avant qu’ilsne meurent.

UNE VIE RICHEDE SENS CONNECTE LE PRÉSENTAVEC LE PASSÉ ET L’AVENIRLes dirigeants pentecôtistes d’aujourd’hui

vivent dans une culture postmoderne. Ilsont besoin d’intégrer ce concept d’une vie« continuellement riche de sens ». Ils ontbesoin de recevoir du passé leur hérita-ge, d’en maintenir les vérités au tempsprésent, et de les transmettre aux géné-

Ceux qui étudientle comportementhumain découvrentdes principesque j’ai apprisà l’écoledu dimanche.

La générativité,ou continuité,ou perpétuation,pourrait bienêtre le thèmebiblique le plusnégligé au seindu christianismeévangélique.

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rations futures. La maturité chrétiennen’est pas seulement un but réservé à l’in-dividu. Elle implique aussi le fait d’assu-mer de façon continue la responsabilitéde la croissance, du bien-être et du déve-loppement des autres. Si Christ est notremodèle de maturité chrétienne, noustrouvons certainement chez lui la dé-monstration de ce principe de la générati-vité. Nous voyons ainsi que la croissancene consiste pas à devenir indépendant.Le succès n’est pas une réussite person-nelle. Ce n’est pas une prise de contrôle.C’est plutôt le fait de choisir de devenirà certains égards dépendant, et dans tousles cas, responsable et impliqué. La ma-turité est un processus par lequel l’indivi-du se détourne de ses propres besoinspour découvrir ce qu’il peut faire pour lesautres ; c’est une aspiration à devenirquelqu’un qui est plus occupé à donnerqu’à recevoir. Grandir, c’est briser certai-nes dépendances, non pour devenir unindividualiste, mais pour s’impliquerdans la croissance et le développementdes autres.

La générativité, ou continuité, ou per-pétuation, pourrait bien être le thèmebiblique le plus négligé au sein du chris-tianisme évangélique. Nous sommesdevenus presque obsédés par l’expé-rience immédiate, saisissante et spec-taculaire. Il semble que nous voulionscommuniquer l’idée que la priorité deDieu se résume à une réunion de Réveilsous chapiteau.

La priorité de Dieu est l’accomplisse-ment de son plan en faveur des êtres hu-mains. Il a tout commencé à la Création.Je suis fasciné par le fait que Dieu ait dé-fini la vie à l’instant où il l’a créée. « Quela terre se couvre de verdure, d’herbe por-teuse de semence, d’arbres fruitiers donnantsur la terre des fruits selon leur espèce etayant en eux leur semence. Il en fut ainsi. Laterre produisit de la verdure, de l’herbe por-teuse de semence selon son espèce et des ar-bres donnant du fruit et ayant en eux leursemence selon leur espèce. Dieu vit que celaétait bon » (Genèse 1:11–12). Je crois qu’ila dit que c’était « bon » parce que cha-que plante contenait ses propres graines.Il n’avait pas besoin de revenir de tempsà autre pour provoquer un « réveil » desarbres. Chaque arbre contenait sa semen-

ce. Et chaque fois qu’il parle de la végétation, c’est pour dire qu’el-le est porteuse de semence.

Dieu a créé les êtres vivants et leur a dit de se multiplier (Genè-se 1:21–25). Puis, parlant aux êtres humains qu’il venait tout justede créer, il leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous » (v.28). Ce fut làson tout premier commandement. J’ai entendu des prédicateursplaisanter là-dessus, disant que si c’était le premier commande-ment, ce n’était sûrement pas le plus important. Mais il est impor-tant. S’ils ne l’avaient pas observé, il n’y aurait eu besoin d’aucunautre commandement.

Il dira à ses enfants : « Voici que je vous donne toute herbe porteusede semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre fruitierporteur de semence » (v.29). Remarquez bien qu’à chaque fois, Dieuparle de semence. C’est ainsi qu’il définit la vie. Nous voyons icidans sa Parole la possibilité de voir trois générations : un arbretout d’abord, puis un arbre porteur de fruit, et ensuite un arbreporteur de semence. Souvenons-nous que chaque fois que Dieumentionne un être vivant, il rappelle qu’elle a le pouvoir en elle-même de se reproduire.

Par définition, la vie est la reproduction. Elle a en elle la pro-pension à se perpétuer parce qu’elle est la vie. C’est ainsi que lesprofesseurs de biologie la définissent. La différence entre la vie etla non-vie est la capacité à se reproduire. Ce qui ne peut se repro-duire selon son espèce n’est pas vivant. La première préoccupa-tion de Dieu est que sa Création se reproduise, se perpétue etgénère une nouvelle vie.

Notre tendance à réduire l’action de l’Esprit à son interventionimmédiate et surprenante nous rend aveugle à la beauté de sonplan tel qu’il nous est détaillé dans les Écritures. Si nous plantonsun arbre et le soignons comme Dieu l’a ordonné à ses créatures,nous considérons ce développement de la graine comme naturel.Mais si nous priions pour un arbre et que nous le trouvions en fruitle lendemain, cela serait un miracle. Je ne doute pas que Dieu pour-rait faire pousser un arbre en un jour si nous étions en missionpour accomplir sa volonté et que cet arbre soit utile à son projet.Dieu pourrait en créer un instantanément. Mais je vois tout autantla main de Dieu agissant dans l’arbre que je plante et qui porte dufruit de par la vie qui l’anime, et dont la semence pourra produiremille autres arbres bien après ma mort !

LA SEMENCE DE LA VIE SPIRITUELLE EST DANS LA PAROLEQUE NOUS PLANTONS DANS LE CŒUR DE NOS ENFANTSLe plan de Dieu pour la perpétuation de la vie spirituelle

fonctionne sur le même principe que la reproduction de la na-ture et de l’homme. La semence de la vie spirituelle est sa Parole.C’est par l’instruction et l’enseignement qu’elle peut être per-pétuée. Après la survie de l’espèce et la procréation, l’ensei-gnement et l’apprentissage sont les plus importants processushumains. En dehors de notre croissance physique et de la révé-lation divine, tout ce que nous sommes et que nous savons estle résultat de l’enseignement et de l’apprentissage. Ce sont lesprocessus essentiels par lesquels l’œuvre de Dieu est accompliesur la terre. Son premier rapport avec Adam et Ève fut celuid’un maître avec ses élèves. Dieu leur donna des instructions etleur demanda de participer et de réagir, par exemple lorsqu’il

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leur dit de donner un nom aux animaux et de se tenir éloignésde l’arbre défendu.

Le principe de la générativité est évident dès le commencement.Le plein accomplissement du plan de Dieu serait désormais étroi-tement lié au peuple qu’il s’était choisi et à la généalogie parlaquelle la Parole allait venir. La Parole n’est pas venue commeune impression générale que chacun devrait ressentir. Elle est ve-nue sous la forme d’une révélation orale et écrite qui nécessita ceque nous appelons des processus naturels : apprendre, enseigner,lire, et comprendre. Dieu utilise aujourd’hui encore la même mé-thode qu’il employa avec Adam et Ève dans le jardin d’Éden. Ildonna à son peuple des instructions précises et le conduisit endes termes très clairs à garder sa Parole afin que sa puissance semanifeste au milieu de leurs enfants pour toutes les générations,transmettant aux autres cet enseignement.

Dieu ordonna aux sacrificateurs d’instruire et de conduire lepeuple dans un culte et une façon de vivre qui honorent Dieu. Moïseorganisa le travail des artisans qui allaient en former d’autres jus-qu'à la construction du Temple. Jésus a fait des disciples qu’il passales trois dernières années de sa vie sur terre à enseigner. Puis il leschargea d’enseigner et envoya le Saint-Esprit pour les guider danstoute la vérité et la sagesse afin qu’ils soient efficaces.

Paul fut un enseignant hors pair et un modèle de générativité.Il rappela à Timothée ce qui était à la base même de sa foi,l’exhortant à enseigner à d’autres ce qu’ils pourraient à leur tourcommuniquer à d’autres (2 Timothée 2:2). Nous retrouvons icil’idée de l’arbre des trois générations. La semence est en vous,vous la transmettez à quelqu’un qui peut à son tour la commu-niquer à un autre.

La lettre aux Hébreux renforce ce lien entre la maturité chré-tienne et la perpétuation de l’Église par l’enseignement et l’ap-prentissage. Elle souligne le danger d’une croissance sporadiqueet d’un déclin menant à la chute. « Vous devriez être des maîtres,déclare l’auteur, mais vous avez de nouveau besoin qu’on vous ensei-gne les premiers principes élémentaires des oracles de Dieu : vous enêtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide... C’estpourquoi, laissant l’enseignement élémentaire de la parole du Christ,tendons vers la perfection, sans poser de nouveau le fondement : repen-tance des œuvres mortes, en sorte que vous ne soyez pas nonchalants,mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et l’attente patiente, reçoiventl’héritage promis. En effet, comme Dieu, en faisant la promesse à Abra-ham, ne pouvait jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même endisant : Certainement, je te comblerai de bénédictions et je multiplieraita descendance » (Hébreux 5:12–6:1; 6:12–14).

Les commentateurs de ce texte se laissent généralement dis-traire du sens premier et traitent du problème de l’immaturitéchrétienne comme étant une faiblesse ou un échec individuel. Jenous entends presque demander: « Pourquoi les chrétiens ne gran-dissent-ils pas ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de gens pour prendredes responsabilités dans l’Église ? » Et c’est ainsi que chaque gé-nération essaie de recréer un arbre. Le fait est que nous n’accor-dons que peu de valeur à la générativité. Nous prêtons bien plusattention à des événements frappants et à la recherche d’un re-nouveau plutôt que nous ne recherchons la stabilité et la conti-nuité. Et le résultat est fonction de nos priorités.

LES CHRÉTIENS MATURESN’APPORTENT PAS TOUJOURSLEUR CONTRIBUTION PARCEQUE L’ÉGLISE N’ATTRIBUEPAS ASSEZ DE VALEURAUX BIENFAITS DE LA MATURITÉNous pouvons inconsciemment trans-

mettre le message que nous attribuons plusde valeur à des talents évidents et visiblesqu’au développement suivi des disciples età la consécration, que nous privilégions desévénements ponctuels et inattendus à unepréparation patiente et soutenue, que nouspréférons le style charismatique à la com-pétence intellectuelle, que nous préféronsla compétition à la coopération, que nouspréférons l’action intuitive au raisonne-ment logique.

Nous entendons bien des prédicationssur les principes généraux de notre appel :l’évangélisation et la mission. Mais nousentendons beaucoup moins d’enseigne-ment suivi et réfléchi sur les valeurs, ou lapréservation et la perpétuation de notrehéritage par l’Église à travers les généra-tions. Nous entendons des références né-gatives à des programmes et aux dangersde rester entre nos quatre murs plus quenous n’entendons des paroles de recon-naissance pour tous ceux qui participentau ministère de l’enseignement auprès desenfants comme des adultes.

Autrement dit, nous avons tendanceà sous-estimer la valeur des immensesbienfaits de la maturité. Des gens capables,compétents et riches d’expérience vou-draient bien avoir l’occasion de partagerce qu’ils ont et ce qu’ils savent. Certainsbrûlent du désir d’enseigner. C’est là uneforce vive qui peut contribuer à une réellecontinuité de la vie et de nos institutions.Cela reflète la part que Dieu désire que leshommes prennent dans son projet.

L’opposé de la générativité est la stagna-tion. Il est trop fréquent que des adultesse sentent inutiles et superflus. La stagna-tion dans l’Église n’est pas tant une faibles-se individuelle qu’un sous-produit du faitque nous n’avons pas su promouvoir lagénérativité. C’est à l’âge où des adultesmatures ont le plus besoin de générer lavie et de nourrir les autres que nombred’entre eux se contentent souvent de res-ter assis dans leur coin, comme des enfantsqui boivent leur lait. Ils semblent enclins

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à fuir l’engagement. Ils veulent être libresde jouir de ce qui les intéresse et des bien-faits de leur retraite. Mais pour beaucoupd’entre eux, c’est surtout un mécanismede défense de peur de ne pas être appré-ciés et d’être ignorés par l’Église alors qu’elleessaie de répondre aux exigences de la cul-ture ambiante.

Une énorme activité religieuse est dé-ployée de nos jours à travers les médiasélectroniques et des présentations augoût du jour. De super-églises, de super-personnalités ainsi qu’un développementrapide d’efforts spécialisés visant à répon-dre aux attentes culturelles influencentfortement la façon dont le ministère chré-tien est perçu par les laïcs. Trop souvent,ils ne comprennent plus quelle peut êtreleur place dans la perpétuation du plande Dieu parce qu’ils sont traités commede simples récepteurs. Tandis que nousprenons conscience des besoins de cettegénération postmoderne, nous ne devonspas oublier comment Dieu a défini la vieen la créant. Il a dit : « Que la terre se cou-vre de verdure, d’herbe porteuse de semence »(Genèse 1:11). Notez le parallèle dans lesinstructions divines données aux hommestelles que nous les rapporte le Deutéro-nome. Quand il donne un commande-ment, il pourvoit afin qu’ils puissent êtreperpétués. Par exemple dans Deutérono-me 6:6–7 où il est écrit : « Et ces parolesque je te donne aujourd’hui seront dans toncœur », pour ajouter ensuite « tu les incul-queras à tes fils ».

L’ENSEIGNEMENT BIBLIQUESUIVI FAVORISE LA GÉNÉRATIVITÉ —LA PERPÉTUATION AU SEINMÊME DE L’ÉGLISEL’enseignement biblique suivi est un

moyen que Dieu veut employer pour as-surer la perpétuation dans l’Église. Dansnotre zèle pour atteindre ceux du dehorset nous adapter aux changements, nousavons tendance à aller dans les extrêmesen dépréciant l’enseignement bibliquesuivi. Nous tombons dans le piège de pro-mouvoir une idée en en repoussant uneautre. L’enseignement biblique suivi estle moyen le plus efficace dont l’Église dis-pose pour maintenir la nature intergéné-rationnelle du plan de Dieu. Il permetd’expliquer aux plus jeunes dans l’Église

le sens des croyances et des pratiques del’Église. C’est un moyen qui permet derencontrer les besoins de tous, des plusjeunes aux plus vieux. Un tel enseigne-ment permet de soutenir la famille chré-tienne et d’offrir aux jeunes un groupeauquel s’identifier, des modèles qui peu-vent devenir des conseillers. C’est aussiun excellent moyen d’encourager les fa-milles dont bien des enfants viennent defamilles éclatées et où beaucoup ontmême subi des abus. Un tel système d’en-seignement biblique suivi est génératif.Ce n’est pas un accident. Comme le ditcette parole qui en fait toute la force etque j’ai justement apprise dans ce con-texte : « Il y a plus de bonheur à donner qu’àrecevoir ».

L’espoir et l’obligation de l’Église ?C’est planter dans le cœur des chrétiensde tous âges la semence de la Parole et lesens de la générativité. Le but d’un tel pro-gramme d’enseignement est de donnerà chacun une base biblique solide sur la-quelle fonder sa vie. Ils recevront ainsi uneconnaissance, et, tout comme Pierre, com-prendront la valeur de ce qu’ils ont reçu.Ils auront l’assurance que ce qu’ils ont estsupérieur à ce que le monde considèrecomme important. Ils seront capables dediscerner les besoins des autres et impa-tients de partager ce qu’ils ont reçu.

L’Église qui offre un programme d’en-seignement biblique suivi est comme unarbre florissant. Il contient la semence enlui-même.

Billie Davis,Ed. D., est professeur émériteen éducation, psychologie,et sociologie à Evangel University,à Springfield dans le Missouri (U.S.A.).

* Note du traducteur:Tout au long de l’article, l’auteur parle en an-

glais de «l’école du dimanche», c’est-à-dire du sys-tème d’enseignement biblique utilisé aux États-Uniset dans d’autres pays. Il s’agit de classes par groupesd’âge s’adressant autant aux enfants qu’aux adulteset aux aînés et leur offrant un enseignement suiviet systématique centré sur la Bible et son applica-tion. Nous avons choisi de remplacer le terme «écoledu dimanche» par «enseignement biblique suivi»,principe qui est mis en œuvre différemment selonles cultures.

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Dieu pensait-il aux enfants quand il inspira le prophète Joëlà écrire : « Vos fils et vos filles prophétiseront » (Joël 2:28) ? En observantle contexte, nous voyons que le passage commence par une pro-messe : « toute chair » (en hébreu, kol basar). Puis, Dieu identifie toutd’abord les fils et les filles, puis les vieillards et les jeunes hommes,puis ses serviteurs, hommes et femmes (en hébreu, ha‘avadim ethashsh‘phachoth, « les esclaves mâles et les esclaves femelles »). Ilapparaît clairement que la promesse de l’Esprit ainsi que l’imparti-tion de dons prophétiques sont pour tous, indépendamment de sarace, de son sexe, de son âge, de son statut social ou de son origi-ne. Ces manifestations des dons prophétiques étaient importantesdepuis les débuts de l’Église, car ils étaient — et sont toujours —la preuve évidente de la présence de Dieu au milieu de son peuple(voir 1 Corinthiens 14:24–25 où la prophétie amènera le visiteurà s’exclamer : « Dieu est vraiment au milieu de vous ! »).

Le mot « prophète » (en hébreu, navi’) vient d’un mot anciensignifiant « celui qui parle », mais son sens a évolué pour devenir« Celui qui parle pour Dieu, ou pour les dieux », puisque de nom-breux païens prétendaient être des prophètes, tels les prophètesde Baal (1 Rois 18:19). Dans la plupart des cas de l’Ancien Testa-ment, ceux qui ont prophétisé (parlé pour Dieu) étaient des hom-mes et des femmes matures. Mais Dieu a aussi utilisé des enfants.Samuel en est un exemple.

Dieu utilisa Samuel pour délivrer sa Parole à Éli tandis queSamuel n’était encore qu’un enfant. Certes, le mot hébreu qui ledécrit, hanna’ar (1 Samuel 3:1) peut signifier un garçon ou unjeune homme. Mais la Bible précise: « Samuel grandissait et l’Éter-nel était avec lui. Il ne laissait tomber à terre aucune de ses paroles.Tout Israël, depuis Dan jusqu’à Beér-Chéba, reconnut que Samuel étaitétabli prophète de l’Éternel » (1 Samuel 3:19–20). Cela indique qu’ilétait bien un jeune garçon quand il commença à prophétiser et

Par Stanley Horton

Étude de mot :

qu’il a continué à parler de la part de Dieuune fois adulte. « Samuel ne connaissait pasencore l’Éternel, et la parole de l’Éternel ne luiavait pas encore été révélée » (1 Samuel 3:7).Cette précision montre également qu’il étaitencore un enfant qui ne connaissait pasencore le Seigneur personnellement quandDieu lui a parlé pour la première fois.

Sophonie était également très jeunequand il a commencé à prophétiser. Sagénéalogie au verset premier de son livremontre qu’il descendait du roi Ézéchiaset qu’il prophétisa au temps du roi Josias.Josias avait huit ans quand il devint roi etdébuta son règne de trente et un ans à Jé-rusalem. Mais la généalogie de Sophoniemontre qu’il y avait une génération de plusentre lui et Ézéchias qu’entre Josias et Ézé-chias. Nous en déduisons qu’il est proba-ble que Sophonie n’était qu’un enfant outout au plus un adolescent quand il com-mença à prophétiser.

Au jour de la Pentecôte, quand les centvingt reçurent la promesse et parlèrenten langues (Actes 2:4), Pierre déclara :« Mais c’est ce qui a été dit par le prophèteJoël » (Actes 2:17). Puis il continua en ma-nifestant le don de prophétie, glorifiantJésus-Christ, appelant ceux qui étaientrassemblés à la repentance, les avertissantet les suppliant en exerçant le don d’ex-

« Vos fils et vos fillesprophétiseront ! »

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hortation. Il fit suivre son appel à la re-pentance par la promesse qu’après s’êtrerepentis et avoir été baptisés d’eau, ilsrecevraient le don du Saint-Esprit. Il ajou-ta : « Car la promesse est pour vous, pour vosenfants, et pour tous ceux qui sont au loin, enaussi grand nombre que le Seigneur notre Dieules appellera » (Actes 2:39).

La promesse du baptême dans le Saint-Esprit resterait disponible, ainsi que pourleurs enfants, et pour les païens (voirÉphésiens 2:17 où il est question despaïens comme étant « ceux qui sont éloi-gnés »). Plus encore, la promesse resteraitaccessible à tous ceux que le Seigneurappellerait au salut.

Alors… le texte de Actes 2:39 fait-ilréférence à de jeunes enfants? Commenous l’avons souligné, ce n’était pas lepropos de Pierre. Il voulait qu’ils compren-nent que la promesse était aussi pour lagénération suivante, puis la suivante, etla suivante encore, sans limite de temps.Cependant, en revenant à l’histoire de Sa-muel, le fait qu’il ne connaissait pas encorele Seigneur personnellement nous montreque Dieu l’a amené à le connaître ainsi afinqu’il puisse lui confier son message et enfaire son porte-parole. Pour que les enfantssoient utilisés par le Saint-Esprit, ils doi-vent être assez grands pour rencontrer etconnaître personnellement Jésus commeSeigneur et Sauveur, afin qu’ils puissentouvrir leur cœur et leur esprit à Dieu leSaint-Esprit.

Lors du Réveil de la rue Azusa en 1906à Los Angeles, ma mère, alors âgée de onzeans, y fut baptisée dans le Saint-Esprit etparla en langues. Les gens venaient dumonde entier assister à ces réunions. Unefemme afro-américaine venant d’une îlefrancophone lui a dit qu’elle parlait le fran-çais. Des années plus tard, elle la rencon-tra de nouveau et, se souvenant de ce jour,lui confirma la chose. De nombreux autresenfants ont été baptisés dans le Saint-Es-prit et ont parlé en langues. Ma sœur futbaptisée dans l’Esprit à l’âge de huit ans etvécut une expérience extraordinaire.

Au jour de la Pentecôte, Pierre mit surle même plan le parler en langues et laprophétie promise dans Joël. De nosjours, beaucoup d’enfants reçoivent leSaint-Esprit dans nos écoles du diman-che, nos cultes, nos camps et autres ras-

semblements d’enfants. S’ils sont assezgrands pour comprendre la nécessité devenir au Seigneur pour être sauvés, ilssont certainement assez grands pour re-chercher et recevoir le baptême dans leSaint-Esprit.

De quelle autre façon les enfantspeuvent-ils prophétiser, en dehors duparler en langues ? Nous devons garderà l’esprit que dans la Bible, prophétisersignifie parler aux hommes de la partde Dieu : « Celui qui prophétise, au con-traire, parle aux hommes, les édifie, les ex-horte, les console » (1 Corinthiens 14:3).Il ne s’agit pas essentiellement d’annon-cer l’avenir. Par la prophétie, Dieu parlede ce qui est dans nos cœurs plus quede ce qui est à venir. Nous en trouvonsun bon exemple dans Actes 15:32 : « Judeet Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes,exhortèrent les frères et les affermirent parde nombreux discours ».

Nous devrions encourager les enfantset les jeunes à être ouverts au Saint-Esprit,afin d’être non seulement baptisés dansle Saint-Esprit, mais aussi de devenir sesinstruments. Dieu peut les utiliser pourles amener à s’encourager et se fortifierspirituellement les uns les autres, autantque pour se soutenir et se réconforterface aux difficultés et aux tentations dumonde qui les entoure. Souvenons-nousaussi que l’Esprit vient pour faire de nousles témoins de Christ (Actes 1:8). Les en-fants et les jeunes sont les plus ouvertsà recevoir Jésus comme Sauveur et Sei-gneur. Les statistiques montrent que laplupart des chrétiens se sont convertisquand ils étaient jeunes. Les enfants peu-vent être encouragés à laisser le Saint-Esprit leur donner de la sagesse ainsi queles paroles qui leur permettront de gagnerles autres au Sauveur.

Si la Parole de Dieu leur est enseignée,et qu’ils l’apprennent par cœur, le Saint-Esprit se servira de cette épée pour dé-truire toute opposition et faire d’eux desinstruments efficaces pour gagner lesautres.

Stanley Horton,Th. D., est professeur au SéminaireThéologique des Assembléesde Dieu des États-Unis.

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Quand vos enfants auront atteint l’âge adulte, ils seront reconnais-sants pour beaucoup de choses que vous êtes en train de faire poureux aujourd’hui. En attendant, n’attendez pas trop de remerciementsde leur part. Le rôle de parent n’est récompensé que bien plus tard.Souvenez-vous que vos expériences ressemblent à celles de beaucoupd’autres parents. Continuez à faire de votre mieux pour orienter « lejeune garçon sur la voie qu’il doit suivre ; même quand il sera vieux, il ne s’enécartera pas » (Proverbes 22:6).

Il n’y a pas d’enfant parfait parce qu’il n’y a pas de parents parfaits.Libérez-vous une bonne fois pour toutes de ce fardeau. De toutes fa-çons, vous ne pourrez jamais les rendre parfaits.

Tout ce qu’il vous appartient de faire pour être de bons parents,c’est de faire de votre mieux. Vous « faites de votre mieux » quandvous montrez une relation avec Christ qui apporte plus de paix que deconfusion, plus de plaisir que de déception dans votre vie.

Votre priorité en tant que parent est de créer chez vos enfantsune soif pour les choses de Dieu : une soif qui les incitera à voussuivre dans un christianisme équilibré. Vos enfants vous observentde plus près que qui que ce soit d’autre. Ils vérifieront pour s’assurerque vous mettez en pratique ce que vous prêchez. La vie que vousleur montrez en dit plus long que tout ce que vous pourrez leur direavec des mots.

Alors que vos enfants voient comment votre relation avec Christ vousaide à traverser les moments difficiles, ils n’oublieront pas cette leçon.En vous voyant trouver du plaisir à lire votre Bible et à prier, dans lesbons comme dans les mauvais jours, ils commenceront à réaliser quecette discipline spirituelle est la source principale de votre force.

Une chose qui aidera vos enfants à devenir des adultes responsablessera d’avoir une bonne conscience. La conscience se développe chezl’enfant dans les premières dix-huit à vingt années, au fur et à mesureque le contrôle de sa vie est progressivement transféré d’une sourceextérieure ( les parents ) à une source intérieure ( la capacité croissantede l’enfant à vivre selon sa propre moralité).

Dieu nous a tous équipés d’une conscience, mais c’est notre fa-mille et notre environnement culturel qui vont déterminer la nature etle contenu de cette conscience. Nous apprenons ce qui est bien et cequi est mal par notre culture nationale, la culture de notre dénomina-tion chrétienne, et celle de notre propre famille.

PUNITION ET DISCIPLINEParmi les premiers outils que nous utilisons pour aider nos en-

fants à développer une bonne conscience figurent la punition et ladiscipline.

La punition est un contrôle externe qui apprend à l’enfant ce qu’ilne doit pas faire. S’il touche la prise de courant, il sera puni. S’il frappeson frère ou sa sœur, s’il brise un de ses jouets, il ou elle sera puni.Sortir en courant dans la rue ou mal parler sont autant de choses qui

devraient attirer une punition quand cecomportement est répété après avoir étéraisonnablement mis en garde.

La punition inflige une dose mesurée desouffrance à l’enfant. Cette souffrance doitrester bien inférieure à celle que l’enfantéprouverait s’il n’était mis un terme à cecomportement. Ne punissez jamais un en-fant sous l’effet de la colère et si vous nevous maîtrisez pas. Ce n’est pas là l’exem-ple que vous voulez leur donner. Une puni-tion cohérente est dosée, à la mesure dusérieux de la faute et administrée par unparent maître de lui-même : voilà votre ob-jectif. La punition apprend donc à l’enfantce qu’il ne doit pas faire.

La discipline se développe graduelle-ment avec le temps, alors que l’enfantapprend à adopter un comportementconforme aux normes établies et inculquéespar ses parents ; mais ce comportement estdésormais le choix personnel de l’enfant. Ladiscipline est une fonction de la consciencede l’enfant. Elle fonctionne de l’intérieur versl’extérieur.

En apprenant à vos enfants à se discipli-ner, essayez de fixer des limites raisonnableset de les renforcer avec fermeté et douceur.Les limites raisonnables sont basées sur ceque vous pouvez raisonnablement attendrede chaque enfant, compte tenu de son âgeet de son niveau de développement. Une foisque vous avez établi ces limites raisonnables,soyez fermes et appliquez-les. Essayez de nepas laisser votre humeur du moment définirles limites de l’enfant. Votre fermeté doit ce-pendant être modérée par la miséricorde ;après tout, vous voulez donner à votre en-fant l’exemple d’un adulte chrétien équilibré.Les premières images de Dieu que se faitvotre enfant seront étroitement liées etconfondues avec celles qu’il a de vous.

Et enfin, restez amical. Vous n’avez pasbesoin d’être en colère pour rester ferme. Sivos décisions sont justes, vous pouvez exer-cer la discipline en restant calme et amical.Peut-être voudrez-vous rappeler à vos enfants

Par Richard Dobbins

Aider les enfants à développer une bonne conscience

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Quand vos enfantsauront atteint l’âgeadulte, ils serontreconnaissantspour beaucoupde choses que vousêtes en trainde faire poureux aujourd’hui.

Parmi les premiersoutils que nousutilisons pour aidernos enfantsà développerune bonneconscience figurentla punitionet la discipline.

Votre fermetédoit cependantêtre modéréepar la miséricorde ;après tout,vous voulez donnerà votre enfantl’exemple d’un adultechrétien équilibré.

qu’il se peut qu’ils n’aiment pas toujours ceque vous dites, mais qu’ils doivent quandmême vous écouter.

Si votre enfant semble avoir des raisonslégitimes de vous faire changer d’avis, di-tes-lui que vous réfléchirez à sa demande.Mais jusqu’à nouvel ordre, votre décisiondoit rester ferme, puisque quelqu’un doittrancher, et que ce quelqu’un se trouve êtrevous. Dieu a fait de vous un parent. Plus lesenfants sont grands ou adolescents, plusvous devez vous préparer à expliquer beau-coup de vos décisions.

Le fait que vous soyez juste dans vosdécisions aidera l’enfant à ne pas sentirétouffé par la discipline. Il reste libre de pren-dre certaines décisions et de faire certaineserreurs. Votre fermeté sera sécurisante. Ilsait où sont les bornes et ce qui arrivera s’illes dépasse. Quand vous vous en tenez auxlimites telles que vous les avez fixées engardant un ton amical, vous évitez à votreenfant la frustration de devoir vivre avec uneconscience aigrie et révoltée pour le restantde ses jours.

BONNE OU MAUVAISE CONSCIENCEUn autre domaine concerne le développe-

ment d’une bonne ou d’une mauvaise cons-cience. Une bonne conscience chrétienneprotège la personne des mauvaises décisionsqui peuvent être prises à son encontre, et l’aideà mener une vie chrétienne productive. Unemauvaise conscience est soit trop étroite, soittrop large, mais dans tous les cas peu fiable.Elle vient de limites trop restrictives, ou troplâches, ou imprévisibles.

Il se peut qu’un enfant dont la conscienceest trop étroite ait été élevé par des parentstrop stricts. Ceux-ci ont peut-être trouvé qu’ilfaut trop de temps pour élever un enfant. Oupeut-être ont-ils payé cher leur mobilier et ilsont peur de voir les enfants le détériorer. Uncomportement d’enfant normal conduit sou-vent l’enfant au-delà des bornes approuvéespar ses parents. De plus, il y a bien plus dechance qu’il soit confronté à son mauvais com-portement qu’à ce qu’il soit félicité pour sonbon comportement. Une conscience tropétroite conduit à de fréquents sentimentsde culpabilité, de dépression, et d’incompé-tence. Elle produit une personne qui a dumal à se tenir sur ses pieds.

Une conscience trop laxiste produit unenfant que les autres ont du mal à suppor-

ter. Un amour parental sain ne tolère pas untype de comportement qui blesse les autresou détruit ce qu’il touche. Les enfants ontbesoin d’apprendre que l’on doit aimer lesgens et utiliser les choses, mais que l’on doitrespecter les gens et les choses.

La situation la plus dévastatrice est cellequi résulte d’une conscience qui n’est pasfiable. Cela vient généralement de parentsqui ont élevé l’enfant en le punissant selonl’humeur du moment plutôt qu’en fonctiondu comportement de l’enfant. Il s’agit là deparents qui laissent leurs enfants faire qua-siment n’importe quoi quand ils sont debonne humeur, mais qui « ferment la porte »à l’enfant s’ils ont eu une journée difficile.Cela laisse l’enfant dans la confusion quantaux limites réelles dans telle ou telle situa-tion. Par contre, cela apprend à l’enfant à êtretrès fort pour détecter l’humeur des autres,et pour manipuler les gens et les circonstan-ces. Des trois sortes de mauvaises conscien-ces, c’est la plus dévastatrice.

Une conscience ainsi faussée est difficileà redresser. Il est cependant possible, avecl’aide de Dieu, de ramener une consciencedans de saines limites chrétiennes.

En tant que parent chrétien, concentrez-vous sur tout faire pour être de “pas tropmauvais” parents pour vos enfants. « Orien-te l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ».

Donnez l’exemple d’une vie qui apporteplus de paix que de confusion, plus de plaisirque de déception. Il n’y a pas de meilleurefaçon de faire des disciples.

Richard Dobbins,Ph. D., est psychologue,fondateur directeur du centre EMERGEà Akron, Ohio, États-Unis

Note: Cet article peut être photocopié et distri-bué aux moniteurs d’école du dimanche et aux pa-rents pour leur usage personnel.

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Par Clancy Hayes

La formation:secret de la réussite

pastorale

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Quelle est la différence entre une égli-se qui progresse et se développe et uneéglise qui stagne? Il n’y a sans doute pasde réponse unique à cette question, maiss’il est un dénominateur commun auxéglises en développement, c’est queleurs pasteurs ont reconnu l’importancede l’implication des croyants dans le mi-nistère et qu’ils mettent tout en œuvrepour les équiper pour leur tâche. LyleSchaller écrit : « En général, plus le rôledes membres est important, plus l’assem-blée est forte dans sa structure. Plus lavie de l’église repose sur le pasteur com-me tête de proue, plus l’assemblée de-vient vulnérable ». 1

Si la plupart des pasteurs reconnais-sent l’importance d’impliquer les mem-bres de leur église, beaucoup font peud’efforts pour contribuer au développe-ment de ceux qui enseignent ou quis’engagent dans tel ou tel ministère del’église.

Un facteur déterminant dans la façondont le pasteur utilise les ressources hu-maines dans l’église locale est sa façonde diriger. Selon Marlene Wilson : « Sivous êtes un patron, un spécialiste ouun franc-tireur, vous partagerez proba-blement très peu de votre travail ou devous-même. Si vous êtes un entraîneur,cette fonction consistant à diriger et con-duire les autres deviendra prioritaire.Votre objectif deviendra de voir com-ment vous pouvez aider les autres à réus-sir dans le domaine que vous leur avezdélégué. Si vous n’êtes pas sûr de savoirce dont ils ont besoin à cette fin, vousleur poserez la question. » 2

Le premier pas pour devenir quel-qu’un qui équipe les autres au ministèreest d’embrasser le concept biblique dusacerdoce universel. Le pasteur doit croireque ceux qui travaillent dans l’église nesont pas moins des serviteurs de Dieuque ceux qui proclament la Parole deDieu du haut de la chaire semaine aprèssemaine. Mel Ming insiste sur ce princi-pe en disant : « Le ministère d’enseigne-ment de l’église est accompli par desgens appelés et équipés par Dieu qui lesa donnés à l’église (Éphésiens 4:11). Per-sonne n’est en position d’exercer un mi-nistère par hasard ou accident. Pas plusque personne ne devrait exercer un mi-

nistère parce qu’il ou elle ne pouvait pas refuser, ni même à causede ses capacités naturelles. La seule raison d’être en positiond’exercer tel ou tel ministère est le fait d’avoir été appelé et pla-cé à cette position par le Dieu souverain et omnipotent (1 Corin-thiens 12:18). » 3

Les pasteurs qui voient en chaque individu dans l’église unserviteur possible sont contraints de développer des façonsd’aider ces gens à atteindre leur plein potentiel pour le royau-me de Dieu. Si les approches peuvent être différentes d’uneéglise à l’autre, l’élément commun en vue d’un ministère effica-ce sera la formation.

LA VALEUR DE LA FORMATIONBill Hull, pasteur et auteur bien apprécié, voit le manque de

formation dans l’Église comme une hypocrisie par rapport à ce quenous prêchons concernant le royaume de Dieu. Il déclare : « Sansformation, les chrétiens ne vivent que des frustrations. La meilleu-re façon de faire avorter l’avenir de croyants impatients, c’est deles motiver sans les équiper. Dites-leur qu’ils sont des sacrifica-teurs de Dieu, des serviteurs de l’Évangile doués, mais ne leurmontrez pas comment faire. » 4

Le pasteur John Palmer ajoute : « Nos églises peuvent êtretrès organisées, mais si nous ne formons pas et n’équipons pasles gens pour faire l’œuvre du ministère auquel Dieu les a appe-lés, nous les verrons entrer et sortir régulièrement de tel ou telministère sans jamais devenir efficaces ou satisfaits dans aucund’entre eux. » 5

Il ne fait aucun doute que former et équiper les croyants en vuedu ministère est une des responsabilités principales du pasteur(Éphésiens 4:11–16). La grande question à laquelle de nombreuxpasteurs sont confrontés est de savoir comment former efficace-ment des enseignants et d’autres ministères utiles au développe-ment de l’église locale.

LE MODE DE FORMATIONDans leur livre A Theology of Personal Ministry (“Une théologie

du ministère personnel”), Lawrence Richards et Gib Martin plai-dent en faveur d’une approche de la formation au ministère ba-sée sur l’équipe. « Si les noms de Paul et de Pierre dominent bienau-dessus des autres, ils ne se déplaçaient pas seuls pour exercerleur ministère. En règle générale, ils allaient de lieu en lieu etœuvraient en petits groupes ou en équipes. Il y avait souventtout un noyau stable de croyants matures, tels Silas et Barnabas,qui s’associaient à Paul, ainsi que de jeunes apprentis tels Timo-thée et Tite. » 6

Jésus était le Maître par excellence dans ce type de formation.Il a choisi douze apprentis dans le but de leur transmettre sesvaleurs, ses capacités, et ses objectifs afin qu’ils poursuivent sonministère (Jean 14:12).

La valeur d’une formation en équipe est que ceux qui sontformés ne sont pas jetés dans le ministère comme dans le videet que l’on n’attend pas d’eux qu’ils se débrouillent tout seuls.« La force de la formation d’apprentis dépend de la capacité duleader-mentor à être tout d’abord un bon modèle, à être capabled’évaluer et d’encourager ceux qu’il forme, et aussi de les en-

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seigner au moment favorable. » 7 Quand vous permettez à desapprentis de faire équipe avec un enseignant capable, la per-sonne qui est formée peut être accompagnée dans son chemi-nement à son rythme.

Depuis bien longtemps déjà, les travailleurs qualifiés ont vu lavaleur de la formation d’apprentis en groupe sur le terrain. La for-mation d’apprentis est aussi une approche idéale pour former desouvriers dans l’Église dans des situations réelles et concrètes.

LA VISION DE LA FORMATIONAvant d’entamer ce processus de la formation, vous devez déter-

miner ce que vous voulez réaliser à travers ce programme.Kenn Gangel suggère qu’il y a trois éléments spécifiques qui

constituent le fondement d’un programme de formation efficace :

la motivation, les critères, et l’évaluation. 8

En tant que leader, vous devez montrer tou-te l’importance du ministère que chacuna reçu, déterminer le niveau d’excellenceattendu dans les ministères de l’église, puisoffrir une instruction suivie, utile et cor-rective à ceux qui sont en formation.

Le ministère de formation de Jésus nousdonne un bel exemple à suivre. Bill Hullobserve que « Jésus nous a laissé une mé-thode d’enseignement en six étapes : ‘Di-tes-leur quoi faire’, ‘Dites-leur pourquoi’,‘Montrez-leur comment’, ‘Faites-le avec eux’,‘Laissez-les les faire’, ‘Envoyez-les’. » 9

Chaque semaine, d’innombrables volontaires enseignent la Parole de Dieu dans des classes d’école du dimanche. Le restant de la semaine, cesenseignants et moniteurs sont plombiers, infirmières, facteurs, chefs d’entreprise, ou serveuses. Le dimanche, ils ouvrent la Parole de Dieu etaccomplissent le Grand ordre de Mission (Matthieu 28:18–20). Ces volontaires peuvent-ils être efficaces quand il s’agit de faire des disciples ?

Smith Wigglesworth était plombier quand il est devenu un serviteur de Dieu efficace après avoir été rempli du Saint-Esprit. Dans le NouveauTestament, Jésus a choisi des pêcheurs, des collecteurs d’impôts, et des faiseurs de tentes. Il ne leur a pas seulement remis un cahier en leur indiquantune salle de classe. Jésus leur a communiqué la vision de la différence que ses disciples pouvaient faire dans leur monde. Il leur a montré l’exemplepar son bon enseignement et a répondu à leurs questions. Il leur a donné l’occasion d’exercer le ministère. Il les a remplis du Saint-Esprit.

De nos jours, l’école du dimanche est enseignée par des gens semblables à ceux que Jésus a envoyés de son temps sur terre. Certains de cesenseignants sont déjà très efficaces quand il s’agit de faire des disciples. D’autres, tout en étant fidèles, pourraient être bien plus efficaces. Si nouspouvons former ces volontaires par l’exemple, l’impact de leur ministère en sera multiplié.

Comment un pasteur peut-il former (ou re-former) des enseignants fidèles pour qu’ils soient en mesure de faire des disciples dont la vie est changée ?

CLARIFIEZ LA MISSION DE L’ENSEIGNEMENT À L’ÉCOLE DU DIMANCHELa mission de l’école du dimanche n’est pas de couvrir un certain nombre de leçons semaine après semaine, ni de se contenter de remplir la

tête des jeunes d’information biblique. Le but de l’école du dimanche est de voir la vie des jeunes radicalement changée. Tout disciple est appeléà se consacrer à suivre Christ dans tous les domaines de sa vie. L’école du dimanche a pour but d’amener le peuple de Dieu à la Parole de Dieuafin que la Parole de Dieu remplisse le peuple de Dieu et le transforme depuis l’intérieur. Un pasteur qui donne la priorité au fait de faire desdisciples peut clarifier cette mission pour l’école du dimanche.

COMMUNIQUER UNE VISION COORDONNÉELa vision de l’école du dimanche doit être coordonnée avec la vision d’ensemble de l’église. Les pasteurs qui ont une telle vision concernant

le plan de Dieu pour leur église et leur ville ont tout à gagner à communiquer cette vision aux enseignants et autres responsables. Aidez cesvolontaires à comprendre comment l’école du dimanche peut contribuer à la santé générale de l’église.

CONDUISEZ L’ÉQUIPE DANS UNE ÉVALUATION GLOBALE ET PERSONNELLELes pasteurs peuvent aider les enseignants et les responsables à évaluer l’efficacité de l’école du dimanche en présentant un enseignement et

des principes bibliques dans un contexte qui amène des changements dans nos vies et dans notre ministère. Si le but est de devenir semblableà Christ, où en sommes-nous ? Combien de collégiens sont-ils prêts à tendre l’autre joue ? Combien de collégiennes sont-elles prêtes à aider desplus jeunes à faire leurs devoirs ? Combien d’hommes d’affaires sont-ils prêts à nourrir les pauvres ? Combien d’aînés sont-ils prêts à proposerleurs services ? Combien de parents non-chrétiens sont-ils devenus chrétiens ? Combien d’étudiants ont-ils été remplis du Saint-Esprit ? Combiende fois les étudiants sont-ils sortis de leur classe pour aller servir dans la ville ?

DEVENEZ UN MODÈLE QUI INSPIRE ET ÉQUIPE LES ENSEIGNANTSVoudriez-vous voir votre école du dimanche passer au niveau supérieur d’efficacité ? Priez et considérez comment vous pourriez vous y prendre.

Passez du temps avec les enseignants. Cela ne pourra que valoriser leur ministère dans l’église. Rencontrez-les au moins une fois par trimestre.Lors de ces réunions, montrez l’exemple dans l’approche d’enseignement que vous voudriez les voir utiliser dans leurs groupes. Voulez-vous

que leur attention soit centrée sur les individus ? Utilisez une méthode interactive pour communiquer votre vision. Laissez-leur l’initiative.Laissez-les décider comment améliorer la qualité de leur ministère. Aidez-les à considérer les objectifs à long terme quant à l’évangélisation et laformation de disciples afin qu’ils puissent ensuite évaluer leur efficacité. Les objectifs devraient être assez spécifiques pour que les enseignantspuissent savoir quand ils les ont atteints. Conduisez la réunion de façon à mettre en évidence les objectifs, répondre aux questions, et répartir lesenseignants entre les différents groupes afin qu’ils puissent développer une stratégie adaptée.

À la fin de chaque réunion, vous et vos enseignants devriez savoir que vous avez fait quelque progrès vers le niveau supérieur d’efficacité pourvotre école du dimanche.

L’école du dimanche a le potentiel de transformer les vies. Elle a la capacité de mobiliser les croyants en vue du ministère. L’école du dimanchepeut aider les églises à inclure tous ceux qui s’ajoutent à la famille de Dieu. Elle peut préparer les croyants à rejoindre ceux qui ont besoin deconnaître Christ. Mais l’école du dimanche ne devient pas efficace sans effort. Selon Éphésiens 4, les enseignants sont préparés par les leaders del’église qui les forment en vue d’accomplir les œuvres du ministère. En tant que pasteur, vous êtes la clé pour élever le niveau de l’impact del’école du dimanche sur les membres présents et à venir de votre église.

Sharon Ellard, Coordonnatrice de l’école du dimanche, Springfield, Missouri, États-Unis.

On recherche des pasteurs-mentors:comment amener les enseignants de la fidélité à l’efficacité

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John Palmer offre une approche de for-mation similaire en se basant sur le minis-tère de Jésus. Ce processus en cinq pointscomprend : « Association » (être avec ceuxque l’on forme), « Impartition » (partagerle « comment »), « Démonstration » (leurmontrer comment le faire), « Délégation »(pratiquer le ministère), et « Supervision »(offrir une aide utile). 10

LES OUTILS DE LA FORMATIONEn plus de la formation personnelle

qu’un apprenti a besoin de recevoir, ilexiste toute une variété d’outils de for-mation que vous pourriez proposer auxchrétiens de votre église. Voici quelquesexemples.

Les journées de formation organiséespar les églises de la région.De telles journées incluent générale-

ment des ateliers qui permettent de dé-velopper certaines habiletés, techniqueset autres maîtrises. Ce sont souvent despersonnes qualifiées qui peuvent fairebénéficier les participants de leur expé-rience au service de l’église locale. Lecoût en est généralement minime parrapport à l’investissement qu’il représen-te et aux retombées potentielles pourceux qui y participent et ensuite pourtoute l’église.

Les cours de formation.Ces cours prennent un certain temps

à être étudiés et nécessitent un engage-ment et une participation régulière. Ils in-cluent en général beaucoup d’information,mais devraient aussi offrir des occasionsd’acquérir une certaine expérience.

Les conférences et les retraites.Des conférences et des retraites orga-

nisées par l’église locale peuvent être desoccasions idéales de fortifier son équipe,de l’encourager et de la motiver.

Des réunions mensuellesde formation de moniteurs.De telles rencontres donnent aux lea-

ders une occasion régulière de communi-quer la vision, d’exercer envers l’équipe unministère pastoral, et de développer les ca-pacités. Mel Ming suggère que les élémentssuivants fassent partie de ces réunions :

Partager la vision — C’est l’occasion de rappeler le pourquoi dece ministère. Cela inclut la motivation et l’encouragement en repré-cisant la vision. Ceux qui progressent dans le sens de cette visionsont stimulés. Tous sont encouragés à recruter de nouveaux partici-pants et à développer le ministère des participants.

Coordonner l’action — C’est le temps de coordonner le ministèreet d’exercer un ministère pastoral envers l’équipe des responsables.Ils constituent une « équipe de ministère ». Les plans et la logistiquedoivent être considérés. C’est aussi le moment de prendre le tempsde prier ensemble et de partager les besoins.

Développer les compétences — Chaque session devrait inclure dela formation dans un domaine spécifique du ministère en ques-tion. Non pour en parler dans la généralité, mais pour offrir deséléments pratiques qui pourront être mis en œuvre dans la semai-ne qui suit. 11

LES RÉCOMPENSES DE LA FORMATIONMarlene Wilson résume très bien les récompenses de la forma-

tion : « Alors que nous aiderons de plus en plus les chrétiens nonseulement à découvrir leurs dons mais aussi à les exercer, il ne faitaucun doute que les besoins internes de l’Église seront pourvus defaçon bien plus efficace. » 12

Si l’investissement du départ en vue de la formation sembleimportant, les bienfaits à long terme seront nombreux et contri-bueront à accroître le nombre de collaborateurs dans le ministère.Cela en vaut certainement la peine.

NOTES1 Lyle Schaller, The Small Church Is Different! (Nashville: Abingdon Press, 1982),134,135.2 Marlene Wilson, How to Mobilize Church Volunteers (Minneapolis: AugsburgPublishing House, 1983), 59.3 J. Melvyn Ming, “Guiding the Christian Education Program” dans The PentecostalPastor, résumé et édité par Thomas Tarsk, Wayde Goodall, et Zenas Bicket (Spring-field, Mo: Gospel Publishing House, 1997), 431.4 Bill Hull, The Disciple-Making Pastor (Grand Rapids: Fleming H. Revell, 1988), 131.5 John Palmer, “Equipping Lay Volunteers” dans The Pentecostal Pastor, compilé etédité par Thomas Tarsk, Wayde Goodall, et Zenas Bicket (Springfield, Mo: GospelPublishing House, 1997), 445.6 Lawrence Richards et Gib Martin, A Theology of Personal Ministry (Grand Rapids:Zondervan Publishing House, 1981), 205.7 Michael Clarensau, Sylvia Lee et Steven Mills, We Build People: Making Disciplesfor the 21st Century (Springfield, Mo: Gospel Publishing House, 2000), 115.8 Kenn Gangel, Coaching Ministry Teams, (Nashville: Word Publishing, 2000), 115.9 Hull, 180.10 Palmer, 443,444.11 Ming, 430.12 Wilson, 23.

Clancy Hayesest coordonnateur de la formationpour l’école du dimancheà Springfield, Missouri, États-Unis.

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Le 2 avril 1739, un moine anglican de 36 ans, mince et mesu-rant moins de 1,60 m, se dresse sur un monticule sur le terraind’une fabrique de briques tout près de Bristol en Angleterre. Di-plômé d’Oxford, il avait appris à faire toute chose avec décence etordre. La décence n’incluait pas le fait de prêcher en plein air. Maistrois choses le poussèrent à rompre avec cette convention : Dieuavait béni la prédication en plein air de son ami George Whitefield,la plupart des églises lui avaient fermé leurs portes, et il était consu-mé par la passion de gagner les perdus.

Le temps était probablement froid et pluvieux. La prédicationétait sûrement longue et difficile à entendre, mais trois mille hom-mes sont venus l’entendre, et beaucoup se convertirent. « Dès qu’ilse leva pour prendre la parole, écrivit un auditeur, il repoussa sescheveux puis il fixa ses regards vers l’endroit où je me tenais, aupoint que je pensai qu’il me fixait. Tandis qu’il parlait, je pensai quetout son message s’adressait à moi. Quand il eut terminé, je me suisdit : “Cet homme connaît les secrets de mon cœur.” » 2

C’est ainsi que débuta le long et étonnamment fructueux mi-nistère de John Wesley (1703-1791). Dès les premiers temps, il

avait résolu dans son cœur d’être unchrétien à part entière. Et c’est ce qu’ilfut. Pendant les cinquante-deux ans quisuivirent, il parcourut plus de 350 000kilomètres à cheval, soit en moyenne qua-tre heures par jour en selle, sept jours sursept. Il prêcha en moyenne deux fois parjour, répondit à une multitude de lettres,écrivit un commentaire sur toute la Bible,édita et publia une bibliothèque chrétien-ne de quelques cinquante volumes, fut unlecteur avide, écrivit des revues de livressur la littérature contemporaine, formades centaines d’hommes pour le ministè-re, et apporta la supervision pastorale né-cessaire à cette organisation para-églisequi a connu une croissance littéralementexplosive et qui allait devenir « l’Église mé-thodiste ».

Par William Farley

« Chrétien à part entière »ou la vie étonnante

de John Wesleyet l’héritage qu’il a laissé 1

de John Wesley

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J.C. Ryle écrivit à son sujet : « Seulsceux qui ont lu le journal personnel qu’ila tenu pendant ces cinquante ans peu-vent se faire une idée de la montagne detravail que cet homme a accomplie. Il sepourrait qu’aucun autre homme n’aitcouru autant de lièvres à la fois, et ceavec un réel succès. Il écrivait comme s’iln’avait rien d’autre à faire que d’écrire,prêchait comme s’il n’avait rien d’autreà faire que de prêcher, et administraitcomme s’il n’avait rien d’autre à faire qued’administrer. » 3

Wesley écrira sur lui-même : « Si je suistoujours en train de me hâter, ce n’est ja-mais dans la précipitation, car je n’entre-prends jamais plus de travail que je ne peuxaccomplir en gardant un esprit parfaitementcalme. » 4 Ce repos, allié à sa détermina-tion à se consacrer à un seul but, fut le se-cret de sa fécondité spirituelle.

LES PREMIÈRES ANNÉESL’éducation de Wesley a largement con-

tribué à son utilité dans les mains de Dieu.Né en 1703 à Epworth en Angleterre deSamuel et Suzanne Wesley, John fut le quin-zième de dix-neuf enfants. Son père, prê-tre de l’Église épiscopale du village, avaitun solide arrière-plan puritain. Le grand-père de John et son arrière-grand-pèreavaient connu le rejet sous la même per-sécution qui conduisit à l’emprisonnementde John Bunyan. Notre héros grandit dansun mélange de discipline spartiate et detendre affection, ce même creuset qui a pro-duit tant de grands leaders chrétiens dansl’Histoire.

Il étudia à Oxford et fut ordonné prê-tre anglican alors qu’il n’avait pas encoretrente ans. À l’âge de vingt-sept ans, ilorganisa avec son frère Charles un grou-pe d’étudiants désireux de s’encouragerles uns les autres dans leur croissancedans la sainteté. Ils visitaient les prison-niers, priaient constamment, donnaientaux pauvres, et se réunissaient pour prieret étudier la Bible. Les autres étudiantsles tournaient en dérision en les appelant« le club des saints ».

Et pourtant, il n’était pas encore conver-ti. Dépendant de ses bonnes œuvres, de sesbonnes intentions et de ses efforts person-nels pour être accepté par Dieu, il vivaitcette expérience profonde de l’agonie

qu’engendre l’esclavage de la Loi. Il avait du zèle sans connaissance, etsouffrait constamment de culpabilité, de sentiments d’incapacité, etde la peur de la mort.

À l’âge de trente-deux ans, il prit le bateau avec son frère pour serendre aux États-Unis, dans l’État de Géorgie, afin d’y évangéliser lesIndiens. Pendant la traversée, le bateau rencontra une tempête ter-rible. Des vagues énormes s’écrasaient sur le pont, allant jusqu’àbriser le mât principal à sa base. Wesley pensa même qu’il allaitmourir. Il était terrifié car il n’avait pas la paix avec Dieu.

Il ne pouvait s’empêcher de voir le contraste entre son état depanique et la paix et le calme des 26 missionnaires moraves quiétaient aussi à bord. Wesley n’était pas né de nouveau comme ilsl’étaient, ce qui expliquait le fait qu’ils soient rassurés et qu’ils gar-dent leur calme, mais il désirait ce qu’ils possédaient. Après deuxannées d’efforts missionnaires infructueux en Géorgie, il retournaen Angleterre, convaincu d’avoir besoin de se convertir tout autantque les Indiens qu’il avait tenté d’évangéliser.

À l’âge de trente-cinq ans, prêtre anglican ordonné depuis plus dedix ans, il se rendit un soir à une réunion à Londres sur AldersgateStreet. « Quelqu’un y lisait la préface de Luther à l’épître aux Romains,écrira-t-il plus tard. Vers neuf heures moins le quart, tandis que Lutherdécrivait dans ce texte le changement que Dieu accomplit dans lecœur par la foi en Christ, je sentis mon cœur se réchauffer étrange-ment. Je plaçai alors ma confiance en Christ ; en Christ seul pour monsalut... Il avait pris mes péchés, mes propres péchés, et m’avait sauvéde la loi du péché et de la mort. » 5

Wesley devint un nouvel homme. Plus quelqu’un a vécu long-temps et profondément dans l’esclavage de l’autojustification, plusla joie du salut par la foi seule est grande. Quelques mois plus tard,il prêcha un sermon à Bristol auquel nous faisions référence encommençant cet article, et qui fut le début, par la puissance duSaint-Esprit, d’un ministère qui allait durer cinquante-deux ans ettransformer le cours de l’histoire de l’Angleterre.

L’HOMMEDieu donna à John Wesley plusieurs qualités remarquables et

qui méritent d’être soulignées.D’abord, il mit énormément l’accent sur la prédication. Il y voyait

clairement la première mission de tout serviteur de Dieu. Ce qui seproduisit le dimanche 8 avril 1739 illustre bien notre propos. Ce jour-là, il prêcha à sept heures devant environ mille personnes à Bristol. Unpeu plus tard dans la journée, il prêcha à quinze cents personnes ras-semblées en plein air au Mont Hannam à Kingswood. Plus tard enco-re, il prêcha devant cinq mille personnes à Rose-Green. Deux joursplus tard, il se rendit à Bath où il prêcha également trois fois devantdes auditoires différents. Tout cela sans micro, criant pour dominer levent et les éléments qui sont le propre du plein air. 6

Ensuite, la puissance de Dieu était avec lui. En dépit du fait qu’ilétait un prédicateur moyen, il n’était pas rare que les auditeurssoient profondément affectés par la présence convaincante du Saint-Esprit. Le commentaire suivant tiré de son journal en dit long :« Beaucoup de ceux qui entendirent le message se mirent à invo-quer le nom du Seigneur avec des cris et des larmes. Certains s’ef-fondraient, se sentant sans force. » 7 Ni les dons de Wesley ni sapersonnalité ne peuvent expliquer ces résultats. Il dépendait en-

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tièrement de l’onction surnaturelle de Dieu, et Dieu la lui accordagénéreusement tout au long de son ministère.

De plus, il était courageux. Il n’avait peur de personne. L’onctionde Dieu lui attira de terribles persécutions. Les foules étaient souventdifficiles, voire violentes. « Dès que nous sortions, dira Wesley d’uncertain endroit, nous étions salués, comme d’habitude, par des raille-ries ainsi que quelques pierres et autres poignées de terre. »

« Wesley et ses amis, écrira un biographe, étaient souvent atta-qués par des gangs armés de bâtons, de fouets, de briques, debombes puantes ou incendiaires, et d’œufs pourris. Il arrivait quel’on lâche des taureaux dans la foule ou que des cavaliers les piéti-nent. » 8 Face à cette opposition farouche, Wesley persévéra, cher-chant toujours en premier le royaume de Dieu, aussi intrépide quel’apôtre Paul. Quel contraste entre ce nouveau Wesley et l’incrédu-le rempli de crainte pendant la tempête sur l’océan!

Wesley manifesta également son audace dans les débuts de sonministère quand il retourna dans sa ville natale. Quand le recteur duvillage qui avait remplacé son père décédé refusa de le laisser prê-cher à cause de son enthousiasme, il monta sur la tombe de sonpère dans le cimetière qui jouxtait l’église et prêcha à une grandefoule en plein air avec des résultats impressionnants.

Enfin, il demeura toujours loyal à l’Église Anglicane. Il ne voulaitpas commencer une nouvelle dénomination. Bien que des milliersde gens se soient convertis par son ministère, il l’exerça comme diri-geant une organisation para-ecclésiastique au sein de l’Église d’An-gleterre. Ce fut d’ailleurs un point faible. Il refusa de reconnaître cequi était en train de se produire : Dieu se suscitait un peuple pourlui-même du sein d’une structure ecclésiale moribonde. Après samort, ceux qui lui succédèrent rompirent avec l’Église Anglicane etformèrent l’Église Méthodiste. Elle compte aujourd’hui plus de 9,7millions de membres, même si, de manière générale, l’onction deWesley n’y est plus.

LES LEÇONS DE LA VIE DE WESLEYQue pouvons-nous apprendre de la vie de John Wesley ? Pre-

mièrement, la main qui tient le berceau est souvent celle qui gou-verne le monde. John et Charles Wesley devaient beaucoup de cequ’ils sont devenus à l’éducation reçue d’une mère attentive, mo-ralement exigeante, exemplaire dans sa piété, et prête à consacrerdes heures à leur instruction spirituelle. Elle lutta pour élever sesdix-neuf enfants, et nul doute qu’elle ait souvent dû perdre de vuele fait que Dieu était en train de l’utiliser de façon particulière,mais le fait est qu’il le faisait.

Deuxièmement, Dieu maintient parfois des hommes dans lamisère de l’incrédulité pour amplifier la joie et le privilège de laconversion quand elle se concrétise. Comme Luther avant lui,et Spurgeon après lui, quand Wesley a saisi la justification parla foi seule, il fut rempli de soulagement et de joie. Ce fut lemoment le plus décisif de sa vie, et sa prédication l’a toujoursramené à la réalité de sa joie dans la liberté de la grâce souve-raine de Dieu.

Troisièmement, plus la vérité est annoncée dans la puissancede Dieu, plus elle soulève de l’hostilité. Wesley a connu une per-sécution directement proportionnelle à la puissance de Dieu quireposait sur lui. Nous connaissons très peu la persécution parce

que nous avons très peu de puissance.La plupart d’entre nous ne constituons pasla moindre menace pour le diable. Maissi Dieu nous donnait la même puissancespirituelle qu’à Wesley, c’est-à-dire le pou-voir d’ébranler une nation, tout l’enfer sedéchaînerait contre nous comme ce futle cas pour lui.

Quatrièmement, nous apprenons del’exemple de John Wesley que la prédica-tion dans la puissance du Saint-Esprit doitconstituer notre priorité. Dieu a ébranlél’Angleterre par la dynamique de sa Paroleproclamée par Wesley avec passion etconviction. Tel a toujours été le modèle di-vin, et il ne changera jamais. Il n’y a pas degrand Réveil sans une prédication accom-pagnée de la puissance de Dieu.

Cinquièmement, la vie de Wesleynous rappelle qu’il y a une place pourles hommes non mariés dans le royau-me de Dieu. Wesley épousa Molly Va-zeille à l’âge de quarante-sept ans. Cefut une erreur, et quoi qu’ils n’aient ja-mais divorcé, ils finirent par se séparer.Son appel n’était probablement pascompatible avec le mariage. Il était tou-jours sur les routes, très occupé, et toutentier à la cause de l’expansion duroyaume de Dieu. Il ne pouvait consa-crer à une épouse le temps que les vœuxdu mariage demandent. Il se pourraitbien que Dieu ait, en fait, appelé JohnWesley au célibat.

Extrait de For His Glory,de William Farley,qui peut être commandé auprèsde Pinnacle Press, P.O. Box 8146,Spokane, WA 99203.

NOTES1 Christian History Magazine, volume 2, n.1, et hi-ver 2001, n.69.2 Richard Hannula, Trial and Triumph (Nashville:Cannon Press, 1999), 201,202.3 J.C. Ryle, Christian Leaders of the Eighteenth Century(Edinburgh, Scotland: Banner of Truth, 1981), 83,84.4 Ibid., 84.5 Christian History Magazine, (volume 2, n.1): 32,cité à partir du journal de Wesley.6 The Journals of John Wesley.7 Hannula, 202.8 Garth Lean, Strangely warmed (Wheaton: Tyndale,1979), 77.

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La manifestation du rire est devenuemonnaie courante ces dernières annéesdans de nombreux cercles charismati-ques ; on l’a même appelée le « réveil durire ». Cela vient-il de Dieu ? Nous devonsrechercher la réponse à cette questiondans sa Parole.

Le Nouveau Testament a beaucoup à direau sujet de la joie. Jésus est venu afinque notre joie soit parfaite. La promessed’une vie abondante sous-entend que ladéprime et la dépression ne contrôlerontpas la vie du croyant. Le matin de la ré-surrection, ceux qui ont rencontré leChrist revenu à la vie ainsi que les centvingt au jour de la Pentecôte furent en-vahis par une joie sans bornes. Mêmedans les temps de sévère persécution,l’Église des premiers temps respirait lajoie. Et la joie demeure l’une des quali-tés du fruit de l’Esprit.

Cette joie décrite dans les Écrituresest-elle semblable à celle décrite actuel-lement dans certaines réunions ?

NOUS SOMMES TENUSD’EXAMINER TOUTES CHOSESPour certains, le simple fait d’examiner la validité d’une soi-

disant expérience spirituelle est critiquable car cela reviendraitselon eux à manquer de foi ou de spiritualité. Cependant, il estclairement de notre devoir de tout passer au filtre de l’Écriture.Nous sommes encouragés à nous inspirer de l’exemple des chré-tiens de Bérée : « Ils reçurent la parole avec beaucoup d’empresse-ment, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’onleur disait était exact » (Actes 17 : 11).

Ce n’est pas manquer de spiritualité ou de piété que de vouloirsavoir si la Bible valide telle doctrine enseignée ou telle expérienceque l’on dit avoir vécue. L’apôtre Paul nous exhorte en disant : « Exa-minez toutes choses, et retenez ce qui est bon » (1 Thessaloniciens 5 : 21)et à peser avec soin ce qui est transmis (1 Corinthiens 14 : 29).

Paul a aussi invité les responsables en déclarant : « Prenez doncgarde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein duquel le Saint-Espritvous a établis évêques (surveillants) » (Actes 20 : 28–30).

Mais la vigilance doctrinale nécessite un certain équilibre afinque ceux qui veulent défendre la saine doctrine ne deviennent pasdes juges intransigeants au sein du corps de Christ. Le Seigneurfélicita l’église d’Éphèse pour son assiduité à mettre à l’épreuve lesfaux prophètes, mais il les a aussi repris pour avoir laissé leur pre-mier amour (Apocalypse 2 : 2,4). Il est facile de manquer d’amour

Par George O. Wood

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quand on veut prendre position pour cequi est droit en matière doctrinale. Lesdéfenseurs de la foi chrétienne peuventparfois devenir semblables à des raisinsamers et manifester une attitude légalis-te et pharisaïque.

Nous devrions tout examiner à la lu-mière des Écritures, y compris ce phéno-mène récent du « saint rire », mais nousne devons pas le faire en manquantd’amour.

LA NORME OU L’EXCEPTIONNous devons nous poser deux ques-

tions : (1) Peut-on trouver des référencesdans l’Écriture au « saint rire » ? (2) Si oui,ces incidents établissent-ils une règle ouune norme qui s’appliquerait à chaquechrétien ?

Pourquoi devons-nous poser de tellesquestions ?

Imaginez que quelqu’un arrive sur laplace publique avec un don de guérison,et que les gens soient guéris en se plaçantdans l’ombre de cet homme. Imaginez deplus que la nouvelle se propage, et qued’autres prédicateurs prétendent avoir euxaussi reçu le « ministère de l’ombre ». Sup-posons encore que d’autres encore arriventet déclarent : « Tous les prédicateurs peu-vent recevoir le ministère de l’ombre, ettous ceux qui veulent être guéris doivents’approcher de notre ombre. »

Comment pourrions-nous évaluer detelles déclarations ? En nous posant deuxquestions : (1) Peut-on trouver une telleexpérience dans la Bible ? Si oui, (2) cetteexpérience a-t-elle été présentée commedevant devenir une norme valable pourtous ?

La réponse à la première question est« Oui » (voir Actes 5 : 15). La réponse à laseconde est « Non ». Seul Pierre sembleavoir reçu ce « ministère de l’ombre ». Sonexpérience illustre comment le Saint-Espritpeut agir souverainement à travers un in-dividu pendant un temps limité et d’unefaçon particulière, mais une telle inter-vention de sa part ne saurait être consi-dérée comme normative pour l’Église.Nous savons qu’une expérience devientla norme seulement lorsqu’elle est expli-citement approuvée, recommandée,qu’elle s’est reproduite plusieurs fois, ouque l’Écriture l’ordonne.

La Bible contient bien d’autres exem-ples de pratiques normatives et d’autresqui sont restées exceptionnelles dans la viede l’Église apostolique. Par exemple la dis-cipline dans l’Église (Matthieu 18 : 15–20).La mort d’Ananias et de Saphira à cause deleur mensonge devint-elle une règle ou uneexception ? Fut-elle unique ou normative ?(Actes 5). Sommes-nous jamais appelés parl’Écriture à invoquer le Saint-Esprit pourque les menteurs tombent raide morts ?Non ! Nous suivons le modèle établi dansMatthieu 18 et 1 Corinthiens 5 pour affron-ter le péché dans la vie de tel ou tel mem-bre de l’église.

Les phénomènes du jour de la Pente-côte sont aussi des exemples qui illustrentla différence entre ce qui est unique et cequi établit une norme : un vent impé-tueux, des langues de feu distribuées etreposant sur la tête des cent vingt, chacund’eux parlant en d’autres langues selonque l’Esprit lui donnait de s’exprimer. Levent et les langues de feu sont un phéno-mène unique que l’on ne retrouve pasailleurs dans le texte biblique. Nous nepouvons pas en faire une doctrine. Leparler en langues, quant à lui, revient plu-sieurs fois en relation avec le fait d’êtrerempli de l’Esprit. Nous considérons leparler en d’autres langues comme unenorme, le signe physique initial du bap-tême dans l’Esprit parce qu’il s’agit là d’unphénomène répété à d’autres occasions ;nous déduisons donc du texte bibliqueque le parler en langues intervenait tou-jours là où les gens étaient baptisés dansle Saint-Esprit.

Le « réveil du rire » constitue-t-il unenorme et l’expression habituelle de l’ado-ration et du comportement chrétien selonce qu’enseignent les Écritures ?

Posez-vous les mêmes deux questionsque pour le « ministère de l’ombre », ladiscipline dans l’Église, et le jour de la Pen-tecôte (le vent, le feu, et d’autres langues),à savoir : (1) Le « saint rire » est-il mention-né dans la Bible ? Et si oui, (2) est-il pré-senté comme devant être une norme etl’expérience courante des croyants ?

Pour répondre à la première, la Bibleest remplie d’appels à se réjouir (Psaume5 : 12 ; 32 :11 ; 107 : 21–22 ; 126 : 1–3 ;Sophonie 3 : 14–17 ; Matthieu 28 : 8 ; Luc1 : 41, 46 ; 2 : 10 ; 24 : 41, 52 ; 10 : 20 ;

Pour certains,le simple faitd’examinerla validitéd’une soi-disantexpérience spirituelleest critiquablecar cela reviendraitselon eux à manquerde foi oude spiritualité.

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Jean 15 : 11 ; 1 Thessaloniciens 5 : 16). Lajoie était une caractéristique essentiellede la vie de l’Église primitive même lors-qu’elle connaissait des temps difficiles(Actes 8 : 8 ; 13 : 52 ; 20 : 24).

Remarquez cependant que l’empha-se est mise sur la joie plutôt que sur lerire. La joie semble être une qualité in-dispensable et faire partie intégrante del’expérience chrétienne ; elle n’est ce-pendant pas enracinée dans des senti-ments subjectifs du moment mais bienplus dans une réalité objective : Dieunous a accordé le salut, la rédemptionet la délivrance en Christ Jésus, notreSeigneur.

Dans aucun des récits où il est questionde joie dans la Bible, il n’est fait directementréférence au fait que quelqu’un aurait riau point de ne pouvoir se contrôler, ou aumilieu d’une foule d’adorateurs se livrantau rire, allant jusqu’à tomber, incapable des’arrêter.

Les défenseurs de l’expérience quecertains appellent donc le « saint rire »reconnaissent généralement le manquede précédent scripturaire à ce phénomè-ne charismatique moderne ; ils attirentdonc notre attention sur Actes 2, invi-tant les croyants à « venir boire un verrechez Joël ».

Mais les disciples le jour de la Pente-côte se sont-ils livrés au rire comme cer-tains l’affirment ? Relisez plutôt Actes 2.De près ou de loin, ce qu’ils ont vécu res-semble-t-il à une crise de rire ? Le bruitqui attira la foule fut clairement identifiépar Luc comme étant le son des languesparlées par les cent vingt.

Pierre répondit à la question : « Queveut dire ceci ? », qui faisait référence nonpas au rire mais au parler en langues, enprêchant un puissant message sur la re-pentance adressé aux incroyants. L’impactne se fit pas attendre : 3 000 personnesconfessèrent Jésus comme leur Seigneuret furent baptisées.

Si l’Église primitive avait été en trainde rire dans Actes 2, elle s’est en toutcas bien vite mise à l’ouvrage pour prê-cher l’Évangile, contrairement aux mani-festations modernes de ce phénomèneoù le rire ne laisse pas de temps à unetelle prédication ou ne cesse de l’inter-rompre. Le jour de la Pentecôte se ter-

mina par 3 000 conversions et baptêmes,et non par 120 personnes occupées à rirecouchées par terre.

Nous devrions traiter ce phénomènedu rire comme celui de l’ombre de Pierre :réjouissons-nous des façons parfois sur-prenantes que Dieu peut choisir dans sasouveraineté pour manifester sa bénédic-tion, mais évitons la tentation de vouloirpousser des auditoires à imiter ce phé-nomène ou d’inviter des évangélistes ouautres pasteurs « spécialistes du rire ».L’emphase doit toujours être sur la per-sonne même de Christ.

SOIF DE NOUVEAUTÉEn tant que peuple de l’Esprit, nous vi-

vons un christianisme qui fait une large partà l’expérience. Quand nous nous réunis-sons, nous nous attendons à ressentir laprésence de Dieu, et ce à juste titre. LaBible enseigne clairement que la présencede Christ remplit non seulement nos pen-sées mais aussi nos émotions.

Notre ouverture à l’expérience peutcependant faire de nous une proie facileà la soif de nouveauté. C’est pourquoi ilest si important que les pentecôtistes quenous sommes restent fondés sur la Bible.L’Esprit de Dieu se répand par le fleuvede l’Écriture et ne s’aventure pas là oùl’Écriture ne va pas.

Malheureusement, dans notre quêted’expérience, nous manquons souventd’une solide prédication fondée sur laBible et d’une discipline d’étude person-nelle de la Bible. En leur absence, la soifde nouveauté prend le dessus et séduitles gens et les foules.

Si nous ne veillons pas, nos églisespentecôtistes peuvent facilement êtreconnues comme « ces églises qui viventpour le moment présent », faisant toutpour attirer les foules, motivées plus parl’opportunisme que par des principes bi-bliques.

L’apôtre Paul nous a mis en gardecontre ceux qui s’introduisent dans lecorps de Christ avec toutes sortes demodes et d’innovations (2 Timothée4 : 3–4). En tant que croyants, nous de-vons rester attachés au thème centralde l’Évangile : Jésus-Christ, notre Sau-veur qui nous baptise, nous guérit, leRoi qui revient bientôt !

La prochainefois qu’un nouvelenseignementenvahit votre églisecomme une vague,posez-vous lesquestions : « Si celaest si important,pourquoi Jésusn’en a-t-il pas faitmention ?Pourquoi les apôtresne l’enseignaient-ilspas ? Pourquoicet enseignementn’est-il ni mentionnéni ordonnédans les Écritures ? »

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LE RÉVEIL ACTUEL DU GNOSTICISMEVers la fin de l’ère apostolique et au

début du IIème siècle, une hérésie dunom de gnosticisme s’est propagée ausein du christianisme. Ce terme vient dumot grec gnosis (connaissance). Les gnos-tiques prétendaient recevoir des révéla-tions extra bibliques et étaient tout à faitfascinés par le monde invisible et les hié-rarchies angéliques. Si vous ne preniezpas part à leur prétendue connaissancesecrète, ainsi qu’à leur cartographie dumonde des principautés et des puissan-ces, vous n’étiez pas considéré commespirituel. Paul mit les chrétiens en gardecontre ceux qui imposaient au corps deChrist de tels enseignements secrets sansaucun rapport avec la doctrine apostoli-que (Colossiens 2 : 18–19).

La prochaine fois qu’un nouvel ensei-gnement envahit votre église comme unevague, posez-vous les questions : « Si celaest si important, pourquoi Jésus n’en a-t-ilpas fait mention ? Pourquoi les apôtres nel’enseignaient-ils pas ? Pourquoi cet ensei-gnement n’est-il ni mentionné ni ordonnédans les Écritures ? Comment se fait-il quel’Église primitive n’y ait pas pensé et nel’ait pas mis en pratique ? »

Nous devons être sur nos gardes lors-que nous voyons ainsi resurgir aujourd’huidans l’Église une nouvelle forme de gnos-ticisme qui éloigne les croyants du solidefondement de l’Écriture pour les envoyersur l’orbite de fortes personnalités quise font les promoteurs et les marchandsde leurs idées et autres expériencespersonnelles. Ces gens n’obéissent pasà l’injonction apostolique de « prêcher laParole » (2 Timothée 4 : 2), préférant in-fliger au corps de Christ leur nouvelélixir spirituel jusqu’alors tenu secret,et ce pour une offrande ou pour leurnotoriété.

De plus, nous devons veiller à ce quecette résurgence du gnosticisme, frère ju-meau du mysticisme oriental du Nouvel Âge,n’envahisse subtilement l’adoration que lechrétien voue au Seigneur. De telles mé-thodes tendent à amener celui qui est enrecherche à un état de conscience altérédans lequel la capacité à raisonner est sus-pendue, la personne flottant dans une es-pèce de vide mental semblable à celui queprône le yoga.

L’adoration selon le Nouveau Testa-ment, si elle a un impact sur les sens etles émotions, implique également la pen-sée et la volonté. Aux mystiques spirituelsde Corinthe, Paul rappela que « les espritsdes prophètes sont soumis aux prophètes ; carDieu n’est pas un Dieu de désordre, mais depaix » (1 Corinthiens 14 : 32, 33).

« SEULEMENT L’ÉCRITURE »En avril 1995, je me trouvais en Ita-

lie, et la « Madonne qui pleure » attiraitbien plus l’attention des médias que le« réveil du rire » en Amérique du Nord eten Europe de l’Ouest.

La mise en garde de Luther « Seule-ment l’Écriture » retentit encore à nosoreilles. Si nous acceptons aveuglémenttout phénomène non biblique simple-ment sur la base de nos sentiments, denotre expérience, ou de l’absence d’expli-cation humaine, nous risquons de dériververs une subjectivité dangereuse qui fini-ra par nous entraîner, avec le temps, toutcomme l’Église romaine, de plus en plusloin du christianisme biblique. Une telledérive finira par produire une générationqui sera une proie facile à toutes sortesde séductions visant à nous éloigner deChrist (Matthieu 24 : 24).

Mieux vaudrait pour les pentecôtis-tes pécher par excès de prudence quel’inverse. Nous ferons bien de nous tenirà l’intérieur du cercle de la sécurité bi-blique et de ne pas franchir les zonesdangereuses de phénomènes spirituelsse trouvant juste en dehors du cercle dela Parole écrite de Dieu.

Pourquoi traiter des expériences ou desenseignements périphériques comme s’ilsétaient essentiels, au lieu d’accorder tou-te notre attention à notre Seigneur, à sadoctrine, et à celle des apôtres ?

L’ANTIDOTEComment le corps de Christ peut-il

« devenir immunisé » contre les ventsconstants de doctrine qui s’abattent surlui de nos jours ?

La meilleure réaction consistera à nepas devenir un critique négatif, ni unapologète acerbe, ni un soldat qui bran-dit l’épée pour trancher dans le vif sansamour. Les esprits fâcheux n’aident ni lemonde ni l’Église. Malheureusement,

Parmi tous les récitsoù il est questionde joie dans la Bible,il n’est jamaisfait directementréférence au faitque quelqu’un auraitri au pointde ne plus pouvoirse contrôler.

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nous avons de nombreux exemples deceux dont l’orthodoxie théologique estcertes irréprochable, mais dont le com-portement n’est pas en harmonie avecle fruit de l’Esprit. Ils décochent leurs flè-ches de discorde, d’ambition égoïste, dedissension et d’esprit de parti plutôt quede démontrer amour, joie, paix, patien-ce, bonté, bienveillance, douceur, fidéli-té, et maîtrise de soi (Galates 5 : 19–22).Au fait, si la maîtrise de soi est le fruitde l’Esprit, pourquoi le manque de con-trôle de soi est-il tellement mis en va-leur dans ce mouvement qui prône le« réveil du rire » ?

Pourquoi fait-on aujourd’hui une tel-le place à ce phénomène du rire ? Sepourrait-il que la plupart des réunionsd’église et la vie de beaucoup de chré-tiens ressemble plus à un enterrementqu’à autre chose ? Il n’y a pas de vie : rienne semble se passer.

La joie du Seigneur a-t-elle quittévotre église ou votre expérience person-nelle ? La mort a-t-elle envahi le corpsde Christ ? Pour corriger cette tendance,il ne faut pas basculer dans l’autre extrê-me mais bien recentrer nos vies sur leChrist Jésus.

Nous devons aussi reconnaître quenotre société préfère le micro-ondes aufour. Nous voulons tout et tout de suite.L’expérience du rire est un peu de la joiepassée au micro-ondes. La joie, en tantque fruit de l’Esprit, doit se développeret prend du temps à mûrir, tout commel’amour et la patience.

La joie devrait être une partie inté-grante de notre expérience chrétienne.Elle découle de notre relation avec Jésus-Christ. Nous savons qu’il a triomphé dupéché, de la mort, de l’enfer, du diable etde la tombe ; nous vivons et participonsà son triomphe.

Jésus lui-même nous a donné l’imaged’un véritable réveil du rire en nous par-lant des choses qui étaient perdues. Il nousautorise la joie qui devient un bon anti-dote face à tous les excès et autres aberra-tions véhiculés par le présent « réveil durire » (Luc 15 : 6–24).

Le véritable « réveil du rire », celui dontJésus nous parle, est celui qui vient dansune église qui évangélise et qui connaîtla joie suprême de voir des hommes, des

femmes, des garçons et des filles venirà Christ.

Avant que ce type de réveil ne se pro-duise, il y a tout un ouvrage à accomplir.Le berger cherche la brebis perdue, lafemme cherche la pièce perdue, et lepère agonise dans l’attente de son filsperdu.

Dans les temps que nous vivons, puissele corps de Christ connaître ce type deréveil : un temps d’évangélisation sans pré-cédent qui amènera les croyants à vraimentcélébrer avec joie le salut des perdus.

SUGGESTIONS PRATIQUESPuis-je proposer quelques conseils aux

pasteurs et responsables chrétiens qui ontle souci de respecter tout réveil, étantdésireux d’accueillir l’action de l’Esprit ?Ils veulent également éviter les pièges quipourraient faire du tort au corps de Christen général et au croyant à titre individuelen particulier.

1. S’examiner soi-mêmeLe phénomène du rire devrait nous

amener à faire le point sur nous-mêmes.« Suis-je habité par la joie du Seigneur ? »

La joie découle de notre relation per-sonnelle avec Jésus. Elle est la seconde« tranche » du fruit de l’Esprit, juste aprèsl’amour (Galates 5 : 22). C’est d’abordl’amour, puis la joie. Le Nouveau Testa-ment nous apporte constamment del’aide pratique pour apprendre à aimernotre prochain (Romains 12 : 9–21 ; 1 Co-rinthiens 13 ). La tentation est de rece-voir l’amour plutôt que de le donner ;mais en Jésus, nous avons reçu l’amourde Dieu par la foi en sa grâce dans unemesure surabondante. Quelqu’un qui sesait aimé et qui sait aimer vit naturelle-ment dans la joie.

Cela expliquerait-il que Paul ait puécrire son épître aux Philippiens, ce splen-dide hymne à la joie, depuis le fond d’unecellule de prison ? Il n’était pas spéciale-ment envahi alors de vagues de rire, maisil pouvait répéter : « Réjouissez-vous toujoursdans le Seigneur. Je le répète : Réjouissez-vous ! » (Philippiens 4 : 4).

Notre joie doit être étroitement liéeà la croissance de notre caractère chré-tien. La joie marche main dans la main avecses compagnons : amour, paix, patience,

Le réveilpentecôtistes’effondreraen une seulegénérationsi nous commençonsinconsciemmentà dévaluerl’expériencevéritablequi est décritedans les Écrituresen faveurde nouvellesexpériencesque l’Écriturene décritni ne propose.

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bonté, bienveillance, fidélité, douceur, etmaîtrise de soi.

La vie de trop de chrétiens est marquéepar la tristesse, le désespoir, la dépression,l’amertume et la colère.

La tâche du Saint-Esprit consiste à re-produire en nous la vie de Jésus ; si Jé-sus ne nous est jamais décrit en train derire, il manifestait constamment la joie(Luc 10 : 21 ; Jean 15 : 11). Il veut que sajoie demeure en nous. Nous devons doncnous demander si nous faisons consciem-ment ou non obstacle à sa joie dans nosvies. Y a-t-il quelque péché non-confessé…quelque manque de pardon… quelqueéchec et manque de confiance à l’heure del’épreuve ?

Notre réaction principale au préten-du « réveil du rire » ne sera donc pas uneattitude de condamnation ou de censuremais plutôt d’introspection. Chacun denous doit se demander : « Sa joie, la joiedu Seigneur, rayonne-t-elle dans mavie ? » Si tel n’est pas le cas, alors le videde ma vie doit se changer en soif de saprésence. Nous devons permettre auSaint-Esprit de mettre le doigt sur toutemesure corrective dont nous pouvonsavoir besoin, puis le laisser prier à tra-vers nous dans langues connues et incon-nues (1 Corinthiens 14 : 4).

Un aspect de la prière dans l’Espritconcerne sûrement le ressourcement in-térieur dans la joie véritable. Dans mapropre communion intime avec le Sei-gneur, s’il désire répandre sur moi unetelle mesure de joie que je rie devant lui,je veux alors être prêt à recevoir tout cequ’il a en réserve pour moi.

2. Savoir canaliserDe toute évidence, l’apôtre Paul fai-

sait la distinction entre l’édification per-sonnelle et l’édification collective. C’estainsi que dans 1 Corinthiens 12–14, il ca-nalise l’exercice du don des langues dansson usage public en le limitant à troismessages par réunion. En privé, il dit lui-même qu’il parlait en langues plus encoreque les Corinthiens.

Il nous faut garder une bonne pers-pective :

1. Nous devons tenir compte des in-croyants. Si même un don reconnu dansl’Écriture tel que le parler en langues

sans interprétation, peut choquer un in-croyant au point de le détourner de l’ap-pel de l’Évangile, à combien plus forteraison sera-ce le cas avec un don non-scripturaire tel que le rire ? « Ne diront-ils pas que vous êtes fous ? » (1 Corinthiens14 : 23).

2. L’Église doit être édifiée. Cela doitêtre au cœur de nos préoccupations. Pauldira sous l’inspiration de l’Esprit à ceuxqui faisaient un mauvais usage du don deslangues dans l’église de Corinthe ce quel’on peut dire aux défenseurs du rire :« Puisque vous aspirez aux dons spirituels, quece soit pour l’édification de l’Église que vouscherchiez à les avoir en abondance » (1 Co-rinthiens 14 : 12).

3. L’amour, et non pas les dons spiri-tuels ou le rire, doit demeurer au centre.C’est pour cela que 1 Corinthiens 13 setrouve entre deux chapitres traitant desdons spirituels (12 et 14). Comme il esttriste de voir certaines personnes s’obsti-ner à imposer le rire même si cela doitcauser une division dans l’église locale.Ceux qui plaident pour le rire et ceux quis’y opposent devraient canaliser leur con-duite selon le test de 1 Corinthiens 13.De plus, « Pour (le rire), ne détruis pasl’œuvre de Dieu » (1 Corinthiens 14 : 20,adaptation de l’auteur).

3. De l’eau froideBien des pentecôtistes ont eu l’expé-

rience douloureuse de partager le témoi-gnage de leur expérience du baptêmedans le Saint-Esprit avec leur pasteur ouami qu’ils pensaient voir se réjouir pourse voir jeter de l’eau froide sur leur expé-rience.

En tant que leaders, notre tâche neconsiste pas à verser de l’eau froide surceux qui témoignent avoir vécu une vic-toire ou une délivrance. Quand nous lesaccueillons avec leur joie toute nouvelle,puissions-nous utiliser notre lien d’amourpersonnel pour les encourager et être desmodèles en vue de leur croissance enChrist.

4. À la dérive loin de l’ÉcritureRire selon l’Esprit semble bel et bien

être hors des frontières de la doctrine bi-blique. Contrairement aux dons des lan-gues, des miracles, du discernement par

Dans notrerecherched’expériences,nous devonssouvent faire faceà une pénuried’enseignementsolide et bibliqueet à un manqued’étude bibliquepersonnelle.La porte est alorsgrande ouverteà la nouveautéqui séduitet attire les genset les foules.

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exemple, le « rire selon l’Esprit » n’est nimentionné ni approuvé par l’Écriture. Pasplus qu’elle ne le condamne.

Il n’en subsiste pas moins deux vérita-bles dangers dans ce phénomène actueldu « rire » :

1. Il conduit à attribuer plus de valeurà cette expérience qu’à celle (biblique)du baptême dans le Saint-Esprit ou de laprière personnelle en d’autres langues. Leréveil pentecôtiste s’effondrera en uneseule génération si nous commençons in-consciemment à dévaluer l’expériencevéritable qui est décrite dans les Écritu-res en faveur de nouvelles expériencesque l’Écriture ne décrit ni ne propose.Le « rire » est unique ; le « parler en d’autreslangues » est une expérience bibliquenormative.

2. En s’éloignant ainsi d’une expérien-ce qui est enracinée dans l’Écriture pouraccueillir à bras ouverts quelque autrephénomène spirituel, on ne peut qu’ouvrirla porte à de nouvelles manifestationsextrêmes. Considérez le phénomène ac-tuel se manifestant dans certaines églisescharismatiques où l’on entend des rugis-sements de lion et des aboiements dechiens. Le rugissement est attribué au lionde Juda. Je ne sais pas ce que les aboie-ments représentent. Si l’esprit du prophè-te est soumis au prophète (1 Corinthiens14 : 32), l’esprit de rugissement oud’aboiement doit bien l’être aussi. Il nousfaut parfois appeler les choses par leurnom, et je n’hésiterai pas à déclarer queces aboiements et ces rugissements sontpour le moins bizarres.

Ne laissons pas l’Église pentecôtisteêtre entraînée par un mysticisme totale-ment dénué de toute racine biblique.

LE CONSEIL DE GAMALIELCertains estiment que nous devrions

examiner de près ce phénomène actueldu rire. « Si cette entreprise ou cette œuvrevient des hommes, elle se détruira ; mais sielle vient de Dieu, vous ne pourrez pas la dé-truire » (Actes 5 : 38–39).

Vous souvenez-vous de celui qui a pro-noncé ces paroles ? Il s’agit de Gamaliel,le maître qui avait enseigné Paul. Cesparoles véridiques s’appliquaient plei-nement aux apôtres et à toute l’Églisede Jésus-Christ dans son ensemble. Ce-

pendant, Paul n’a jamais suivi ce conseil de son ancien profes-seur en rapport avec les fausses doctrines. Lisez ses lettres etnotez bien qu’il n’a pas basé la validité d’une doctrine sur sondegré de réussite apparente, ou sur sa popularité mais sur lafidélité de cet enseignement à Jésus-Christ. Si l’on devait tou-jours avoir recours au test de Gamaliel, il nous faudrait accep-ter bien des choses comment venant de Dieu alors que tel n’estpas le cas. Par exemple, l’islam, le bouddhisme, le mormonismeet les témoins de Jéhovah sont toujours là. Le fait que ces reli-gions continuent de prendre de l’ampleur ne prouve pas pourautant leur validité.

Paul donna comme consigne à Timothée et à tous les responsa-bles chrétiens : « Prêche la Parole ! » (2 Timothée 4 : 2), « car il vien-dra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine »(2 Timothée 4 : 3).

Seule la saine doctrine produit la santé et le bien-être spiri-tuel, la ressemblance à Christ et la piété. Plus que jamais, l’Églised’aujourd’hui a besoin de ceux et celles qui s’attachent à prêcherla Parole de Dieu, exposant fidèlement la vérité éternelle qui nousa été donnée par l’inspiration du Saint-Esprit. En tant que prédica-teurs de l’Évangile, veillons à rester fidèles au dépôt qui nous a étéconfié. Quand la Parole de Dieu n’est pas proclamée fidèlement,les gens sombrent dans l’erreur et ne reconnaissent plus Jésus-Christet son œuvre de grâce comme centre de leur foi.

Nous prions tous que Dieu nous réveille et revête son Église depuissance afin qu’elle rende témoignage à son nom sur toute laterre. Le Saint-Esprit a d’ailleurs déjà commencé cette œuvre derenouvellement.

Quand le réveil vient, il est toujours marqué par une profonderepentance, la passion de la sainteté, l’engagement dans le jeûneet la prière, l’expression des dons et du fruit de l’Esprit, l’unité ducorps, la délivrance des opprimés, des chants apportés sousl’onction, des vies et des prédications revêtues de l’Esprit, des si-gnes et des prodiges, une évangélisation fervente et des initiativesmissionnaires, des jeunes se formant au ministère, le recul des pro-blèmes sociaux et de la criminalité, et, par-dessus tout, le salut desperdus.

« Oh ! Seigneur ! Envoie-nous un tel réveil ! »

George O. Woodest le secrétaire général des Assembléesde Dieu des États-Unis à Springfielddans le Missouri (États-Unis).

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Par Leroy Bartel

UNE NOUVELLE FORME DE MINISTÈRE POUR UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’ENFANTSQuelle image vous vient à l’esprit quand vous entendez quelqu’un

vous parler de ministère parmi les enfants ? Quelle scène vous vientà l’esprit ? Que voyez-vous faire les leaders ? Que font les enfants ?Voyez-vous des adultes s’occupant des enfants, leur présentant unprogramme qui les touche ? Ou voyez-vous plutôt des enfants eux-mêmes impliqués dans le ministère, participant activement en seservant les uns les autres, encouragés et guidés par des adultes quiles aiment ? Votre réponse à ces questions en dit long sur votreconception du ministère auprès des enfants.

Dans le passé, beaucoup ont considéré le ministère auprès desenfants comme un programme que les adultes font « pour » les en-fants. Dans cette approche, le rôle des enfants est surtout passif.Leur responsabilité principale consiste à regarder et écouter. Lesenfants participent en criant, chantant, frappant des mains, riant,répétant, et en donnant. Ceux qui ont recours à ce modèle de minis-tère « pour » les enfants croient que la réussite dépend des talentsde communication et de présentation de la leçon par le moniteur.Le moniteur doit donc être enthousiaste, expressif et dynamique.L’essentiel de l’action se passe à l’avant, à grand renfort d’éclaira-ge, d’accessoires souvent coûteux et de vidéo.

Mais un autre critère entre désormaisen ligne de compte. Non que ce critèren’ait pas été pris en compte jusque là.Les moniteurs et responsables d’enfantsréceptifs et efficaces l’ont toujours pris encompte. Ces moniteurs d’enfants de la« nouvelle génération » impliquent lesenfants et les font participer à l’appren-tissage. Ils sont conscients de l’impactd’une présentation graphique et efficacede la vérité, et ne veulent pas se conten-ter de présenter un bon programme. Ilssont déterminés à faire des disciples,c’est-à-dire voir des enfants suivre Jésus-Christ sur le chemin de l’obéissance. Ilscroient que leur succès dans ce ministè-re dépend du niveau d’engagement per-sonnel des enfants, de leur participationet de leur implication dans le ministère.Ces moniteurs aiment penser en termes

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Leroy Bartelest le directeur nationalde la division de l’Éducationchrétienne des Assemblées de Dieudes États-Unis à Springfielddans le Missouri, Etats-Unis.

d’ « expériences d’apprentissage ». Ilsveulent amener les enfants à vivre lalouange et à toucher du doigt ce qu’estle ministère des enfants.

Leur objectif n’est cependant pas seu-lement de voir les enfants participer dansl’apprentissage. Ils veulent impliquer lesenfants dans le ministère. Dans le minis-tère auprès des enfants de cette nouvellegénération, vous verrez des enfants fai-sant partie des équipes de louange, pre-nant les offrandes, réglant la sonorisation,et priant les uns pour les autres dans lesréunions. Ils seront impliqués dans desefforts d’évangélisation au dehors dans lesparcs et donneront de leur argent de po-che pour la mission. Ces enfants serontguidés, instruits, encouragés et entouréspar des adultes formés à ce ministère.

Les enfants saisissentla vérité quand il leurest donné l’occasiond’en faire l’expérience

Cette perspective est en harmonieavec le modèle de formation de disciplesexposé dans le livre We Build People. Elles’applique à amener les enfants à êtrepartie prenante de chaque étape de leurdéveloppement spirituel. Elle inclut lesenfants dans la vie de l’Église. Elle cher-che à les instruire et les conduire vers lamaturité spirituelle. Cette approche aideles enfants à identifier leurs dons et leurscapacités ainsi qu’à les impliquer dans leministère. Elle cherche à offrir des moyensappropriés d’aider les enfants à atteindreles autres. Les enfants qui grandissent dansces églises prennent part à la louange, à lacroissance, à la communion fraternelle, auministère et à l’évangélisation.

Ce ministère des enfants « nouvelle gé-nération » est profondément centré sur desobjectifs vitaux. Il est tout à fait biblique.Jésus était indigné face à ceux qui tenaientles enfants à l’écart ; il ordonna même queles enfants soient inclus (Marc 10:13–15).Il a employé les enfants comme exemplesde grandeur, de foi, de réceptivité etd’obéissance (Matthieu 18 : 1–5 ; Marc9 : 33–37 ; Luc 9 : 46–48). Une lecture at-tentive de 1 Corinthiens 12 nous montreque les enfants doivent être considérés

comme un élément vital de l’Église et deson ministère : « Les membres du corps quiparaissent être les plus faibles sont né-cessaires » (v.22). C’est une réalité incon-tournable : les églises efficaces incluentet impliquent les enfants.

Cette nouvelle forme de ministère en-vers les enfants dans cette nouvelle gé-nération est cohérente avec la façon dontles enfants apprennent. La vérité, ce n’estpas seulement quelques textes à mémo-riser et à répéter ; elle doit être vécue etpratiquée. Les enfants saisissent la véritéquand il leur est donné l’occasion d’enfaire l’expérience. Les enfants apprennenten faisant ; ils apprennent le ministère enétant impliqués dans le ministère ; ils ap-prennent la foi en pratiquant la foi ; ilsapprennent l’amour en exprimant l’amourde façon tangible. Cette approche engen-dre une perspective pratique de l’appren-tissage de la vie chrétienne.

Quelle perspective du ministère auprèsdes enfants votre assemblée a-t-elle adop-tée ? Quelle image du ministère pour lesenfants allez-vous prêcher et enseigner ?Quelle approche attendez-vous de vosresponsables travaillant parmi les enfantsdans votre église ? Que rechercherez-vouschez un responsable des activités pourenfants ? Quelqu’un qui se contentera deleur offrir un spectacle ou quelqu’un quiva chercher à aider les enfants à grandirdans la foi en les incluant, les instruisant,les impliquant et les investissant dans leministère ?

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Vida Advertizing

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Si les enfants vivent dans la critique,ils apprennent à condamner et juger les autres.

Si les enfants vivent dans l’hostilité,ils apprennent à être coléreux et à se disputer.

Si les enfants vivent en étant ridiculisés,ils apprennent à être timides et repliés sur eux-mêmes.

Si les enfants vivent dans la honte,ils apprennent à vivre dans la culpabilité.

Si les enfants vivent dans la tolérance,ils apprennent à être patients.

Si les enfants vivent dans l’encouragement,ils apprennent à être confiants.

Si les enfants vivent dans la reconnaissance,ils apprennent à apprécier.

Si les enfants vivent en étant traités avec justice,ils apprennent à être justes.

Si les enfants vivent dans la sécurité,ils apprennent à vivre dans la foi,

Si les enfants vivent en étant appréciés,ils apprennent à s’aimer eux-mêmes.

Si les enfants vivent dans l’acceptation et l’amitié,ils apprennent à trouver de l’amour dans ce monde.

Si les enfants fréquentent une église qui les aime et prend soin d’eux,il est probable qu’ils voudront lui être fidèles toute leur vie.

Qu’en pensez-vous?

Dorothy Knolte

LES ENFANTS APPRENNENT EN OBSERVANT.