ressources spirituelles #14 hiver 2006

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L'EGLISE ET LES PETITS GROUPES

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« Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Quelle pro-messe ! Quel défi ! Quel privilège ! Le Dieu de l’univers s’abaisse jusqu’à honorer de saprésence un « groupe » réduit à sa plus simple expression : deux ou trois !

Dans les pages qui suivent, il sera beaucoup question de petits groupes.Au-delà des opinions, des expériences, des déceptions et des polémiques que ce sujet a pu

susciter, un fait est incontournable : « Plus l’église est grande, plus elle doit être petite ».Dans le royaume de Dieu et dans l’église, la qualité de mes relations avec mes frères et

sœurs sera toujours déterminante – plus que mes dons, mon titre ou mon champ d’in-fluence. Rien de tel que d’être à deux ou trois pour apprendre à s’écouter, se parler, secomprendre, s’aimer.

Après tout, n’est-ce pas déjà le témoignage vivant de ce qu’est l’église : des hommeset des femmes réconciliés avec Dieu, avec eux-mêmes et avec les autres, rassemblés aunom de Celui qui les transforme de jour en jour ?

Ce n’est certainement pas sans raison que l’église a pu vivre, s’épanouir et croître de façonphénoménale pendant près de trois siècles sans posséder un quelconque bâtiment…

Dominique Ourlin

Plusieurs lecteurs nous demandent comment contribuer au soutien de ce magazinetant apprécié et nous les en remercions. Vous pouvez le faire :

• En envoyant un chèque à l’ordre de Gerald Branum (avec la mention « Ressources Spirituelles »)à l’adresse indiquée dans le cadre ci-dessus :

• Par virement sur les comptes suivants :France : Crédit Lyonnais # 048345B G. Branum (Ressources Spirituelles)

Belgique : Kredietbank # 436-4156031-28 G. Branum (Ressources Spirituelles)

N°14 Hiver 2006

RESSOURCES SPIRITUELLESPublication trimestrielle proposée par LIFE PUBLISHERS INTERNATIONAL

et les Assemblées de Dieu des États-Unis45, Chaussée de Waterloo, 1640 Rhode St. Genèse, Belgique

Comité Éditorial :Bill L. Williams, Rédacteur ;

Gerald Branum, Coordinateur ;Jean-Luc Cosnard, Éditeur.

© Copyright 2005 General Council des Assemblées de Dieudes USA et Life Publishers International

Ce magazine, composé d’articles choisis et traduits de Enrichment Journal,une publication des Assemblées de Dieu des États-Unis,

est destiné aux pasteurs et aux leaders chrétiens.

LE06FR 2013

« LÀ OÙ DEUX OU TROIS… »

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Par David Limm

Le bien fondédes petits groupes

Par David Limm

Le bien fondédes petits groupes3

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Nous avons tous entendu parler desgrandes églises coréennes dont la struc-ture est basée sur le système de cellules.Il n’en demeure pas moins vrai que beau-coup d’églises sont réticentes à adopterce mode de fonctionnement. Certains sedemandent si c’est là une réponse bibli-que pour une authentique croissance del’église. D’autres disent que, puisque Paula utilisé l’analogie du corps, il est naturelque des cellules en bonne santé contri-buent à la croissance. Je considère pourma part que le principe des cellules est uneapproche biblique qui peut aider l’égliseà grandir, mais que la méthode en elle-même demeure un simple outil.

Notre église a grandi rapidement cessept dernières années, et nous n’aurionspas pu faire face efficacement sans ces pe-tits groupes. Les cellules nous ont permisde développer divers services dans le cadredes maisons. Les gens se retrouvent ainsidans de petits groupes pour discuter de lamise en application pratique de la prédi-cation du dimanche, ce qui nous permetde communiquer à l’église une directionclaire et spécifique.

L’équipe pastorale n’est pas en mesurede faire face aux besoins des nouveauxqui se joignent à notre église. Chaquepasteur s’occupe donc de certains grou-pes précis plutôt que d’essayer d’aidertout le monde. Dans le cadre de ces petitsgroupes, le besoin de communion frater-nelle est bien pourvu. Ces cellules nousaident à maintenir un climat familial endépit des horaires serrés du dimanche quine laissent pas beaucoup de temps auxgens pour se fréquenter. Sans compter lesgroupes d’école du dimanche, y comprispour les adultes, et divers services parti-culiers, la moitié des membres de notreassemblée s’identifie à l’un ou l’autre petitgroupe. Certaines familles se sont mêmetellement liées d’amitié qu’elles partenten vacances ensemble!

Nous appelons nos cellules les grou-pes Agapé. Pour les nouveaux, ils sont uneporte ouverte pour s’intégrer à l’église.La plupart de nos groupes sont répartisde manière géographique en fonctiondes quartiers où vivent les gens à Singa-pour. Certains de ces groupes abordentdes sujets spécifiques ou se concentrentsur tel ou tel aspect du service; certains

s’adressent à ceux qui parlent une langueparticulière et d’autres se constituentnaturellement en fonction des affinités etdes amitiés.

Des études ont montré que la plu-part des églises de Singapour doiventleur croissance à des dirigeants forts età l’évangélisation parmi les familles et surle lieu de travail. Les cellules ont aussicontribué à unir les membres au sein dela grande assemblée.

IMPACT DES GROUPES DE MAISONNous avons trouvé les petits groupes

bénéfiques sur le plan de la communionfraternelle, de la croissance, de l’expres-sion des dons (enseignement, hospitalité,évangélisation et autres dons spirituels)et de la direction. Votre église est-elledéjà forte dans ces domaines ? Votre ap-proche actuelle sera-t-elle toujours aussiappropriée quand viendra la croissance?Si votre réponse est positive, peut-êtren’avez-vous pas besoin de cellules actuel-lement. Mais si tel n’est pas le cas, êtes-vous prêt à payer le prix pour avancerdans ce sens ?

Communion fraternelle. Le besoin devivre des relations fraternelles au seind’un petit groupe est évident dans laBible. Même les douze disciples de Jésusse sont naturellement divisés en troisgroupes. Les églises se réunissaient dansles maisons, rendant ainsi possible lepartage informel, l’interaction et l’appli-cation pratique. Quasiment tout letemps, nous voyons que Paul était en-touré d’un petit groupe dans lequel onsavait s’encourager, servir et veiller lesuns sur les autres.

Une communion fraternelle forte estcruciale si l’on veut que l’église soit forte.L’église, c’est ce qui se passe quand desmembres vivent au contact les uns desautres. La vie y est partagée. Les gensse sentent valorisés et grandissentdans un contexte propice à la guérisonet à l’échange fraternel. Dans un petitgroupe, chacun se sent responsable devantles autres pour ce qui est de servir, deprendre soin les uns des autres et de deve-nir des disciples. Les nouveaux font immé-diatement connaissance avec plusieurspersonnes qui les présentent ensuite àleurs amis dans l’église. Les nouveaux

Ces cellules nousaident à maintenirun climat familialen dépit des horairesserrés du dimanchequi ne laissentpas beaucoupde temps auxgens pourse fréquenter

Bien des églisesne dépassentpas le cap des centmembres parceque leur structurene le leurpermet pas

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chrétiens peuvent ainsi être intégrés etaccompagnés par l’assemblée.

La communion est une force. Quandelle est koinonia, communion authentique,les croyants y puisent de la force pouraffronter leurs problèmes, servir Dieu etavancer dans la vie selon la vision qu’illeur communique. Ils ne dépendent plusautant du pasteur parce qu’un ministèreet une communion réelle sont vécus ausein du groupe.

Dons et ministères. Quand les gens pren-nent soin les uns des autres, la motivationaugmente et les ministères s’enracinent. Lesdons de l’Esprit peuvent mieux s’exprimerdans de petits groupes, et ce de façon pluspersonnelle et moins formelle.

Si les pasteurs forment leurs respon-sables afin qu’ils soient attentifs à l’Esprit,les croyants pourront être encouragésà exercer les dons dans le contexte du petitgroupe. Chaque croyant prend consciencede son utilité et du fait qu’il doit rendrecompte de la façon dont il exerce les dons.Ils ne peuvent pas faire des déclarationsgrandiloquentes ou des prophéties fan-taisistes qui ne s’accomplissent jamais carils savent que les membres du groupe sevoient régulièrement.

Certains hôtes exercent par là-même ledon de l’hospitalité. D’autres apprennentà enseigner et à diriger des groupes departage. Une interaction informelle ainsique l’exercice des dons de l’Esprit peuventavoir un grand impact dans le cadre fami-lier et rassurant d’un petit groupe.

Les dons liés à l’évangélisation sont-ilsexercés dans votre assemblée ? En tant quepasteur, attirez-vous des gens à Dieu parvotre ministère ? Les cellules ne serontefficaces dans l’évangélisation que dansle contexte d’une église qui évangélise. Lesimple fait de diviser l’église en cellules neproduira pas automatiquement la commu-nion, la direction ou l’évangélisation.

Croissance. L’organisation de l’église estsouvent le plus gros obstacle à la crois-sance de l’église. Il est fréquent que sastructure même empêche son pasteur deprier, de développer une vision, ou d’éta-blir des contacts cruciaux pour investirdans la vie des responsables clés et com-muniquer la vision.

Grâce à la structure de cellules de notreassemblée, en tant que pasteur principal

de mon église, je suis libéré pour assumer mon rôle de leaderplutôt que de faire de l’entretien ou de gérer de multiples activités,parce que cela est fait essentiellement au sein des cellules. Danscertaines églises, les chrétiens ont le sentiment d’être négligésparce que le pasteur n’a pas le temps de prendre soin de chacund’eux. Votre église est-elle structurée afin que le pasteur princi-pal puisse déléguer l’autorité aux membres afin qu’eux-mêmesfassent des disciples ?

Quand une église compte plus de 75 membres, il devient difficilepour le pasteur de multiplier les activités s’il doit en assumer toutela charge. Une église ne peut grandir que dans la mesure où lesdons qu’ont reçus ses membres peuvent s’exprimer. L’église aurabesoin de plus de personnel et de responsables pour faire face auxresponsabilités. Bien des églises ne passeront pas le cap des centmembres parce qu’elles ne sont pas structurées pour cela. Pourqu’une église puisse grandir, il faut que le pasteur puisse progresserdans l’exercice de son ministère ; d’autres leaders doivent êtreformés ; le culte du dimanche doit être préparé avec soin ; la qualitéde la prédication doit toujours s’améliorer et l’organisation doitprogresser aussi afin de passer d’une entreprise familiale à unestructure plus efficace.

Quand les gens prennent soinles uns des autres, la motivation augmente

et les ministères s’enracinent

Direction. Quelle est la mission de votre église? Pourquoi Dieuvous a-t-il appelé comme pasteur? Les églises qui n’ont pas unevision reçue de Dieu pour atteindre leur ville ne pourront produireque des cellules mortes. Beaucoup d’églises n’ont qu’une visiongénérale et voudraient atteindre tout le monde. Les pasteurs croientainsi fidèles à Dieu et espèrent que tous viendront les écouter prê-cher la Parole de Dieu.

Prenez du temps, seul avec vos responsables, et tenez-vousdevant Dieu. Entendez sa voix avant de vous relancer dans vosprogrammes. Les petits groupes sont un outil qui doit être intégrédans la vision globale de l’église, et non pas un instrument quiest censé accomplir des miracles par lui-même. Ne faites pas descellules pour le simple fait d’avoir des cellules. Comprenez bienpourquoi vous choisissez de vous engager dans ce processus. Sivous êtes le pasteur principal, êtes-vous prêt à investir du temps etde l’énergie pour promouvoir ces cellules comme partie intégrantede l’approche générale de votre église ? Si tel n’est pas le cas, voscellules ne seront pas efficaces.

Une fois que vous avez décidé d’établir ces petits groupes, il vousfaut déterminer ensuite si ces groupes auront pour but de favoriserla communion, l’étude biblique, ou une autre direction dans laquellel’église veut progresser. Maintenir un ministère de cellule efficacerequiert beaucoup d’énergie et de consécration.

Une église doit être convaincue de la valeur et de l’utilité descellules. Certains pasteurs les voient comme un moyen utile deformer de nouveaux chrétiens, d’offrir une thérapie à d’anciensdrogués, à des divorcés, etc. Dans notre église, nous utilisons lescellules comme moyen de faire un suivi sur le message qui estapporté le dimanche, afin d’aider les croyants à appliquer la Parolede Dieu dans le concret de leur vie.

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Le prix. Si vous établissez des cellules,soyez prêt à en payer le prix. Les cellulesnécessitent que l’on s’y consacre et qu’onles entretienne. Elles coûteront probable-ment une soirée de plus pour des gens devotre église qui sont déjà bien occupés.

Si vous adoptez ce modèle, vous senti-rez immédiatement une tension entre lespetits groupes et les programmes familiauxde l’église. C’est pour cela que beaucouppensent qu’une église ne peut à la foisprivilégier les cellules et les programmes.À cause de la nature complexe de notreéglise, nous maintenons les deux.

Où trouver assez de responsables et decollaborateurs ? Actuellement, un tiers denos membres sont impliqués dans l’église.Nous veillons à ne pas constamment ajou-ter de nouvelles idées de programmes.Nous ne voulons pas surcharger les gens.Nous retenons seulement les programmesqui sont importants et efficaces. Noussommes convaincus que les cellules sontnécessaires dans notre église, et nouspaierons le prix nécessaire pour maintenirce ministère crucial.

CONCLUSIONQue vous choisissiez d’adopter le

principe des cellules ou pas, développerla communion fraternelle, la louange etl’adoration, le ministère de l’Esprit, et

restructurer l’église pour atteindre desvies pour Christ ne saurait être une op-tion. Quand cela est fait correctement,la mise en place de petits groupes est unexcellent outil qui cadre avec l’analogiebiblique et répond aux impératifs bibli-ques décrits dans cet article. Les cellulespeuvent libérer votre église en vue d’af-fronter l’avenir.

Les véritables questions sont : dansquelle mesure votre église est-elle effi-cace dans l’accomplissement des impéra-tifs bibliques ? La structure actuelle del’organisation de votre église offre-t-ellele potentiel nécessaire pour accomplir savision ? Si non, que faites-vous pour quecela change ?

David Lim,D. Min, est le pasteur principalde l’église Grace Assemblyof God à Singapour.

10 BIENFAITS DES PETITS GROUPES1. La découverte des dons spirituels et du ministère du Saint-Esprit (Actes 19 : 1–7).2. Le développement de responsables (Actes 18 : 1–8, 18, 19, 24–26 ; 1 Corinthiens 16 : 19).3. Les soins spirituels apportés aux croyants sont plus efficaces (Actes 2 : 46–47 ; 20 : 20).4. Des solutions sont apportés face aux besoins particuliers (Matthieu 26 : 36–46).5. Ils favorisent l’action de grâce, la louange, l’adoration et la prière (Actes 2 : 46–47 ; 12 : 12).6. Ils favorisent l’évangélisation (Aces 2 : 47 ; 18 : 7–8).7. Ils favorisent la croissance spirituelle (Actes 19 : 4–11 ; 20 : 17–35).8. Ils favorisent la croissance numérique et limitent le nombre de rétrogrades (Actes 5 : 13–14 ; 6 : 7).9. Ils favorisent l’obéissance aux commandements de l’Écriture concernant « les uns les autres »(Romains 12 : 10 ; Galates 6 : 2 ; Éphésiens 4 : 32 ; 1 Thessaloniciens 5 : 11 ; Hébreux 10 : 24 ;Jacques 5 : 16 ; 1 Pierre 4 : 10 ; 1 Jean 4 : 11).10. Ils favorisent la communion et l’approfondissement des relations (Actes 4 : 32 ; 20 : 36–38).

Adapté de The Big Book on Small Groups(« Le grand livre sur les petits groupes ») de Jeffrey Arnold avec permission.

Les petits groupessont un outil quidoit être intégrédans la visionglobale de l’église,et non pas uninstrument quiest censé accomplirdes miraclespar lui-même

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Enseigner « publiquementet dans les maisons »

Les gens me demandent de temps entemps : « À quoi attribuez-vous le succèset la croissance de votre église ? » Je leurréponds ainsi : « Nous prêchons Christ ;nous croyons que la Bible est la Parole deDieu qui a toute autorité ; et nous avonscommencé des petits groupes bien avantque cela ne soit à la mode. »

LE MODÈLE DE L’ÉGLISEDU PREMIER SIÈCLELe livre des Actes nous laisse un modèle

biblique à imiter dans nos églises : « Je n’aipas craint de vous prêcher et de vous en-seigner publiquement et dans les maisons »(Actes 20 : 20 ; cf. Actes 2 : 45 ; 5 : 42).

Les membres de l’Église du premiersiècle se rassemblaient pour adorer Dieuet s’exhorter mutuellement dans le tem-ple, mais ils se réunissaient aussi dansles maisons pour aller plus loin dans le

partage de l’Évangile et la communion fraternelle. C’est là le rôlebien précis des petits groupes.

Le modèle de l’Église Primitive inclut à la fois de grands rassem-blements, mais aussi de petits. Dans une grande église en pleinecroissance, les petits groupes deviennent essentiels pour permettreaux croyants de développer les relations nécessaires à leur croissanceen Christ. Nous devons garder présent à l’esprit que ces petits grou-pes ne sont qu’une dimension de la vie de l’église. Ils ne remplacentpas le culte général. Mais dans les petits groupes, les gens peuventposer des questions, étudier les Écritures dans un contexte amical etdétendu, tout en s’aidant les uns les autres à mettre la Parole de Dieuen pratique. La vérité prend alors tout son sens quand les chrétiens seréunissent pour sonder la Parole de Dieu et découvrir par la puissancede son Esprit son application dans leur vie. C’est ainsi que l’église vitet fonctionne tous les jours, et non pas seulement le dimanche.

Les participants développent ainsi une dimension communautaireau contact des autres membres de l’église, surtout quand l’enseigne-ment biblique est partagé dans le contexte relationnel. L’emphase estsur le vécu pratique des principes bibliques au quotidien. Les gensse connectent ainsi au sein des petits groupes, prenant soin les unsdes autres dans la prière et le soutien mutuel. Paul nous encourage

Au fur et à mesureque des liensde confiance etd’amitié se tissent,chacun commenceà se permettred’exprimerses véritablessentiments.Une fois quecela se produit,les autres pourrontd’autant mieuxpartager leursfardeaux et aiderles autres à porterles leurs

Par G. Henry Wells

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à accomplir la loi de Christ en « portant les fardeaux les uns des autres »(Galates 6 : 2). Au fur et à mesure que des liens de confiance et d’amitiése tissent, chacun commence à se permettre d’exprimer ses véritablessentiments. Une fois que cela se produit, les autres pourront d’autantmieux partager leurs fardeaux et aider les autres à porter les leurs. Lescœurs sont fortifiés et les vies sont changées tandis que chacun trouvesoutien et encouragement en continuant de grandir en Christ.

LES MARINSDans les années 50, Eugene Nelson, pasteur-fondateur de notre

église, débuta un programme pour les couples mariés qu’il appela« les marins ». Faisant référence au vocabulaire nautique, jusqu’àdouze couples se réunissaient chaque mois dans des « bateaux » ainsiconstitués dans divers foyers. Chaque bateau était supervisé par uncouple et « piloté » par un couple qui était élu comme « capitaine »chaque année. Les autres couples assumaient diverses fonctionsde leadership à bord du navire. Les bateaux constituaient ensembleune flottille, parmi laquelle un comité de pilotage de l’ensembleétait élu. Ces « bateaux » sont devenus une famille élargie pour ceuxqui participaient. Le plus vieux bateau de notre flotte a célébrécette année son 43e anniversaire. Les couples vont et viennent, denouveaux couples « embarquent », comblant ainsi les places laisséesvacantes, constituant ainsi un nouveau bateau autour d’un nouveaucapitaine. Nous avons actuellement 34 « navires actifs » impliquésdans la vie de notre église. Tous reconnaissent Christ comme leurcommandant en chef et accomplissent ainsi leur mission en s’enga-geant à servir l’église.

GROUPES LOCAUX DE L’ALLIANCECes groupes ont débuté en 1980 quand notre pasteur, toujours

Eugene Nelson, a vu le besoin dans notre église en pleine croissanced’aider les membres à conserver des liens personnels les uns avecles autres. Il divisa le secteur géographique que nous couvrons endistricts composés de 15 membres. Les membres de ces quartiersétaient invités à se joindre à une réunion de maison bimensuellesous la direction de leaders formés à cette tâche.

Aux débuts de notre église, le quartier où nous sommes était pro-pice à rassembler les gens et à les unir. Nous sommes partis du princi-pe que les gens iraient au-delà de leurs différences d’âge ou de statutfamilial et se réuniraient volontiers dans des maisons, de préférence àune distance qui leur permettrait de s’y rendre à pied. Au-delà del’exhortation biblique à atteindre d’abord notre Jérusalem (Actes 1 :8), la crise de l’énergie du début des années 80 n’a fait que renforcercette notion de quartier.

En 1992, nous avons donné au programme le nom de « groupesde l’alliance » en insistant davantage sur la nécessité de dévelop-per un sens d’engagement les uns envers les autres au sein du grou-pe. Nous avons pris soin de constituer ces groupes autour de pointsd’intérêt commun. Nous avons aussi décidé de passer de la notionde quartier à celle de thèmes autour des besoins spécifiques desgroupes tels que les divorcés, les jeunes adultes, les retraités, et lesdépendants. Résultat ? Les gens qui ont participé à ces groupes ontfait des progrès impressionnants dans leur foi. De plus, ils ont dé-montré qu’ils étaient prêts à se déplacer hors de leur quartier pourrejoindre un groupe qui réponde à leurs besoins particuliers.

UNE PROGRESSION DANSLES PROGRAMMES D’ÉGLISEPour comprendre l’évolution actuelle

des programmes d’église, voyons le che-min parcouru. Depuis les années 70, leséglises américaines ont progressé en ayantessentiellement recours à six program-mes principaux:

1. Koinonia. Pendant les années 70, pra-tiquement toutes les églises en parlaient.Les gens se réunissaient, chantaient ens’accompagnant à la guitare, et y trouvaientdu plaisir. Les églises firent alors preuved’une grande créativité.

2. L’évangélisation personnelle. Les églisesont alors remis l’emphase sur le témoigna-ge individuel. Bill Bright a mené la chargeà travers deux grandes campagnes. Lesprojets « Évangélisation explosive » et « Lesquatre lois spirituelles » furent adoptés parde nombreuses églises qui se lancèrent dansde vastes initiatives d’évangélisation.

3. Le service des bus. Les églises se sontensuite mises à acheminer les jeunes engrand nombre dans leurs bâtiments parle moyen de bus. Posséder une flotte debus était devenu une preuve de votreconsécration au grand ordre de missionde l’Église.

4. La prédication. Après le service des bus,l’église a mis l’accent sur la prédication. Leschrétiens écoutaient partout de grandsprédicateurs, notamment à la radio et latélévision. Ils s’attendaient souvent à ceque leur pasteur prêche aussi bien queceux qu’ils avaient entendus pendant la se-maine. Cela mit beaucoup de pression surles pasteurs à travers le pays pour qu’ilsdeviennent de meilleurs prédicateurs.

5. Les petits groupes. La phase suivantefut centrée sur les petits groupes. Lespasteurs coréens mirent sur pied deséglises gigantesques sur le modèle despetits groupes. Cet élément devint unaspect primordial des églises. Les gensse rencontraient dans les maisons pours’aider mutuellement à mettre la Parolede Dieu en pratique.

6. Des églises centrées sur l’amitié enversles nouveaux. Nous sommes en plein cœurde cette phase. La louange, la musique,les sketches, et l’approche pratique del’Écriture viennent bousculer le modèleplus traditionnel du chant des cantiqueset de la prédication classique.

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QUEL EST LE MEILLEURPROGRAMME D’ÉGLISE ?Le problème avec certaines églises et

certains pasteurs, c’est qu’ils refusent defaire le pas. Ils n’auront jamais recoursà de nouvelles idées pour la simple raisonqu’ « on n’a jamais fait comme ça avant ».Ils s’obstinent à vouloir employer lesbonnes vieilles méthodes, même si cesdernières ne permettent plus d’atteindrele but recherché.

Cela signifie-t-il que nous devions fairecomme tout le monde ? Non. Chaque églisedoit évaluer ce qu’elle est et déterminer letype de ministère qui correspond le mieuxà sa situation, pour autant qu’il ait étéévalué à la lumière des Écritures. La plu-part des programmes que les églises ontadoptés ont eu leur valeur.

Une église a récemment mis au pointun partenariat avec une grande école bi-blique pour offrir un séminaire gratuitsur le thème Comment avoir une famille enbonne santé. Ceux qui y ont participé ontété invités à se joindre à l’un des petitsgroupes qui allaient étudier pendant trei-ze semaines le livre de Robert McGee,Search for Significance (« À la recherched’un sens »). Plus de la moitié des parti-cipants se joignirent à l’un ou l’autre desquinze petits groupes.

Les gens qui souffrent, qu’ils soientchrétiens ou non, se tournent vers l’Égliseparce qu’ils cherchent des réponses à leursproblèmes et la guérison de leurs blessu-res. En tant qu’église, le fait d’avoir recoursaux petits groupes nous a rapprochés lesuns des autres.

Dr G. Henry Wellsest le pasteur de l’églisepresbytérienne de FairOaks en Californie

QUATRE OBJECTIFS POURUN PETIT GROUPE

1. COMMUNION« Tous les croyants étaient unis et partageaient entre euxtout ce qu’ils possédaient » Actes 2 : 44.Dans un petit groupe de chrétiens, les participants déve-loppent des relations qui peuvent surmonter les crises etles divergences d’opinion.

La communion fraternelle comprend :L’appartenance. Chacun sait qu’il compte pour les autres,et que tous connaissent son nom.L’honnêteté. Chacun est vulnérable, et peut partager sesbesoins les plus profonds au sein du groupe.La confiance. Chacun sait qu’il ne sera pas jugé et quela confidentialité sera respectée.La redevabilité. Chacun est entouré, aimé, mais aussi par-fois mis face à ses fautes ou manquements.La responsabilité. Chacun sait que les autres ont besoinde lui car il peut contribuer à répondre à leurs besoins.

2. ADORATION« Ils louaient Dieu et obtenaient la faveur de tout le peuple »Actes 2 : 47. L’étude de la Parole de Dieu doit conduireà l’adoration et à l’obéissance, faute de quoi nous traite-rions la Bible comme un livre dépassé. Nous participonsactivement à un petit groupe parce que la louange et l’ado-ration dans l’obéissance aident tout le groupe à garder labonne perspective et à goûter la présence de Dieu.

3. INSTRUCTION« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres »Actes 2 : 42. Dieu a donné à l’Église des enseignants, etles a rendus capables de comprendre la Parole de Dieuet de la communiquer efficacement. À travers les petitsgroupes, ceux qui enseignent peuvent aider les croyantsà appliquer les principes divins à leur vie quotidienne.

4. MISSION« Ils louaient Dieu et obtenaient la faveur de tout le peuple.Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux quiétaient sauvés » Actes 2 : 47. Dieu veut que ceux qui partici-pent aux petits groupes aient un impact dans leur quartieret leur ville, leur foyer, et peut-être même parmi un autrepeuple lointain. Cela peut sembler beaucoup, mais c’est cequi s’est produit avec le petit groupe des douze que Jésusavait appelés.Divers groupes peuvent mettre l’accent sur divers aspects.Tel groupe axé sur la mission se concentrera sur ce domai-ne ; tel groupe d’étude biblique davantage sur l’instruction ;tel autre sur les relations dans le couple. Mais les meilleurspetits groupes chrétiens seront encore ceux qui intègre-ront quelque élément de ces quatre types d’activité.

Article adapté de The Small Group Leaders’ Manual (« Le manueldu leader de petit groupe ») de David Weidlich, assistant pasteur

à l’église presbytérienne de Fair Oaks en Californie.

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Par Dale Galloway Comment vivrela transition versles petits groupes

Par Dale Galloway Comment vivrela transition versles petits groupes

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Le grand magazine chrétien américainChristianity Today parle de « La grande ma-rée des petits groupes ». Le sociologue dePrinceton Robert Wuthnow décrit ce phé-nomène qui balaie l’Amérique comme une« révolution tranquille ». Ceux qui étu-dient le renouveau de l’Église établissenttrès souvent le lien entre la vitalité despetits groupes sous une forme ou l’autreet les Réveils et autres percées que leséglises ont connus.

Le mouvement actuel des petits grou-pes a sans doute déjà eu un impact dansbien des églises. Des assemblées, jeunesou plus anciennes, grandes ou petitescomptent dans leurs rangs des petitsgroupes très dynamiques.

Leur influence généralisée a été consta-tée par de multiples sondages et se reflètedans le titre de nombreux livres sur les éta-gères de nos librairies chrétiennes.

Pendant trente ans, j’ai pu observerle miracle de vies profondément chan-gées quand le Saint-Esprit agit par lemoyen de petits groupes où les gensprennent soin les uns des autres et sontouverts sur l’extérieur. Je l’ai vu dansla ville de Portland dans l’Oregon, où plusde 5 000 personnes ont été touchéesà travers un réseau de 500 pasteurs laïcsformés efficacement par l’église New HopeCommunity.

Ce retour à la communauté néotesta-mentaire a pris bien des visages : groupesd’intérêt autour de thèmes multiples etdivers, ou travail de suite après de gran-des campagnes, ou rassemblementsd’hommes. Que vous les appeliez ou nondes « groupes par affinité sociale » commeles décrit Peter Wagner, ce qui importe,c’est que votre église puisse en retirer denombreux bienfaits. Savez-vous amenervotre église à prendre part à ce que Dieuest en train de faire aujourd’hui ? Votreéglise connaît-elle la transformation posi-tive qui peut se produire quand les gensapprennent à « prendre soin les uns desautres » et que cela fait boule de neige dansle corps de Christ ?

Si l’on veut que les gens soient suivis,nourris, et équipés en vue du service, lespetits groupes ne sauraient être considé-rés comme une option. Si vous abordezbien les transitions positives qui sontdécrites dans les lignes qui suivent, vous

serez émerveillé de voir ce que Dieu vafaire. Ces 14 principes ont été testés etéprouvés, souvent avec une large mesurede réussite, dans des centaines d’églisescharismatiques et pentecôtistes.

1. PARTAGEZ VOTRE VISIONAVEC LES RESPONSABLES-CLÉPourquoi voulez-vous amener vos gens

à une structure de petits groupes ? Qu’es-pérez-vous voir Dieu faire ? À quels besoinsde votre église et de votre ville des petitsgroupes de six à dix personnes se réunis-sant régulièrement répondront-ils ?

Comment communiquer votre visionconcernant les petits groupes ? En prenantdu temps avec vos responsables. Partagezavec eux vos rêves à travers divers té-moignages, en leur parlant des livres quevous citez, des séminaires auxquels vouspourrez les encourager à participer, dessujets que vous abordez dans vos réunionsde responsables, et de vos conversationspersonnelles.

En partageant votre vision, vousentraînerez avec vous les membres lesplus influents de votre église. Commele disait Lyle Schaller, ils deviendront« vos alliés pour introduire un change-ment planifié ».

2. RESPECTEZ ET HONOREZL’HISTOIRE ET LES TRADITIONSDE VOTRE ÉGLISEQuel rôle de petits groupes ont-ils

déjà joué pour façonner l’église que vousservez ? Peut-être y a-t-il eu des réunionsde prière dans quelque maison ou despetits groupes de quelque sorte qui ontcontribué à ce qu’est devenue l’église. Sitel est le cas, mettez l’accent sur le lienentre le présent et ce qui a ainsi été faitdans le passé. Vous pouvez entrer dans lefutur en bâtissant sur le passé.

Il est probable que vous devrez suivrele même processus que celui qui fait pous-ser les arbres. Les cercles sur la coupe d’unarbre indiquent que la poussée de crois-sance la plus récente se produit toujoursjuste en dessous de l’écorce.

J’ai appris ce principe quand j’étais pas-teur d’une église plutôt traditionnelle dansle Kansas. Au début, j’avais beaucoup de malà intéresser les membres aux petits grou-pes parce qu’ils étaient avaient vécu avec

Pendant trenteans, j’ai pu observerle miracle de viesprofondémentchangées quandle Saint-Esprit agitpar le moyende petits groupesoù les gensprennent soinles uns des autreset sont ouvertssur l’extérieur

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comme seul modèle celui de la réunionde prière du milieu de la semaine. J’ai doncopté pour le démarrage d’une étude bi-blique d’évangélisation avec quelqueshommes d’affaires.

Quelques-uns sont venus à Christ, etcertains commencèrent à venir à l’église.C’est de ce groupe de « nouveaux » qu’aémergé la plupart de mes futurs leaders.Leurs réseaux de contact ouvrirent la por-te à encore plus de nouveaux à travers ungroupe de quartier, un groupe de femmes,un groupe de couples mariés, et d’autresgroupes ciblés autour de besoins spéci-fiques et de diverses phases de la vie.Dans ce processus, j’ai laissé les mem-bres traditionnels en place, tout en in-tégrant la nouvelle croissance autourd’eux, comme le principe de la croissancedu tronc d’arbre.

Pour amener des personnes nouvellesà l’église, calquez-vous sur l’analogie dela croissance de l’arbre : commencez parceux qui gravitent autour de l’église. Cesgens-là sont de toute façon déconnectéspour le moment. Les impliquer deman-dera seulement de définir un cadre quiles rejoigne.

3. FAITES L’INVENTAIREDES GROUPES, DES RESSOURCESET DES OPPORTUNITÉSDONT VOUS DISPOSEZ DÉJÀY a-t-il dans votre église un groupe

de femmes qui se rassemblent réguliè-rement pour prier ? Une équipe de jeu-nes responsables qui se réunissent pourpartager et planifier ? Un groupe demaison bien établi ? Un groupe d’étudebiblique ? Essayez de les améliorer ou dedémarrer de nouveaux groupes à partirde ce qui existe.

Veillez à ne débuter de nouveaux grou-pes que lorsque vous avez des responsa-bles réellement prêts. Bien des gens peu-vent ne pas être doués pour l’enseigne-ment, mais être d’excellents animateursou hôtes. Équipez-les, et ils sauront dé-velopper ces ministères.

Ne vous fixez pas pour objectif deconstituer des classes d’enseignementbasées essentiellement sur un transfertd’informations. Les petits groupes doiventêtre avant tout centrés sur le relationnelpour être réellement efficaces.

4. TRAVAILLEZ AVEC VOS MEMBRES,LÀ OÙ ILS SONT PARVENUSLes gens se réunissent en petits grou-

pes sur la base de points d’intérêt ou debesoin qu’ils ont en commun. Le pasteurefficace saura trouver et promouvoir cespoints de connexion.

Je parlais récemment avec un pasteurqui connaissait assez bien ses paroissienspour leur proposer diverses sortes degroupes. Ses jeunes adultes aspiraient aupartage privilégiant le relationnel, mais lesaînés redoutaient d’être contraints de« partager ». Par exemple, il a patiemmenttravaillé avec les veufs de son église etleur a tout simplement dit : « Allez trou-ver des amis. » Depuis que ce groupe s’estainsi formé, ses membres le considèrentcomme le moment le plus important dela semaine.

5. PLANIFIEZ EN VUE DU BUTQUE VOUS VOULEZ VOIRLES PETITS GROUPESATTEINDRE D’ICI CINQ ANSQuel pourcentage de l’église voulez-vous

voir impliqué dans les petits groupes ?Combien de nouveaux extérieurs à l’églisepensez-vous que ces groupes soient capa-bles d’intégrer chaque année ? De combiende responsables de groupes aurez-vous be-soin d’ici six mois ? Combien d’assistants ?Quel impact imaginez-vous avoir auprèsdes gens du dehors ?

Dans la prière, fixez-vous des objectifsqui stimulent votre foi et que seule l’inter-vention divine permettra d’atteindre.

6. SUBDIVISEZ VOTRE PLAND’ACTION EN ÉTAPES ACCESSIBLESPlus vous verrez clairement comment

aller d’où vous êtes à l’objectif fixé, mieuxvous serez en mesure de diriger votreassemblée dans ce projet.

À l’église New Hope Community, nousparlons constamment de notre désird’atteindre les milliers d’habitants sansChrist de notre ville de Portland. Notrevision était certes stimulante, mais ellen’était pas assez spécifique pour que lesgens puissent dire : « ça, je peux le faire ! »Vous serez étonné de voir tout ce dontvotre église est capable quand vous pla-cerez devant elle des objectifs progres-sifs et accessibles.

J’ai formé notreéquipe à travailleren ayant recoursaux petits groupes.De ce fait, le suiviet l’évangélisationont continuéà se développeret se multiplier

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7. METTEZ PAR ÉCRIT CE QUEVOUS ALLEZ FAIRE DANS LESTROIS MOIS À VENIRSoyez spécifique. Quelles étapes pouvez-

vous franchir pour atteindre une prochaineétape dans le développement des petitsgroupes dans votre église ?

Considérez les possibilités suivantes :• Prêcher sur tous les commandements

en rapport avec « les uns les autres » dansle Nouveau Testament.

• Apporter un enseignement sur lavie de l’Église à vos divers groupes deresponsables.

• Amener vos responsables-clé à uneconférence sur les petits groupes.

• Diffuser des témoignages de viestouchées par les petits groupes dans lebulletin de votre église.

8. ALLEZ DE L’AVANT SANS CRAINTENe cherchez pas à vous débarrasser de

telle ou telle activité. Ajoutez plutôt denouvelles options. Évitez la phrase : « Nousallons supprimer… », mieux vaut dire : « Nousallons offrir une nouvelle activité… »

Après avoir participé à un séminairesur le thème de la vision, un pasteur deCalifornie décida de rentrer chez lui et dedémarrer des groupes centrés sur le soindes autres et la compassion. Il commençacependant par entourer et encouragerles groupes d’étude biblique qui avaientété suspendus, les invitant à prendre cet-te nouvelle direction. La moitié d’entreeux le suivirent.

Il estima qu’il faudrait quelque tempsavant que les groupes inactifs finissent pars’éteindre. Il m’a dit plus tard qu’il falluttrois ans.

9. COMMENCEZ PAR CRÉER UNOU PLUSIEURS « GROUPES PILOTES »C’est peut-être le plus important de

ces 14 principes de transition. J’ai aidé descentaines d’églises de toutes tailles à dé-marrer des petits groupes en commençantpar un groupe pilote. Je recommande ungroupe pilote par centaine de membres.Au bout de quatre ou cinq mois, vouspouvez répartir les membres de ce groupedans les nouveaux groupes que vousouvrirez. Vous n’en ferez la promotionpublique qu’après avoir réussi la mise enplace d’un tel groupe.

Un pasteur au Canada qui avait vingtpersonnes au culte m’a demandé s’ilpouvait commencer de petits groupes.Je lui ai lancé le défi d’en débuter deuxlui-même et de commencer à former desleaders de groupe. En quinze mois, ilavait six groupes pour un total desoixante personnes.

10. PRENEZ LE TEMPSD’OPÉRER LES CHANGEMENTSDE FAÇON PROGRESSIVEJ’ai entendu l’histoire d’un pasteur qui,

dans les tout premiers mois de son pas-torat en Alaska, mit le piano de l’autrecôté de l’estrade près de l’orgue. Desmembres firent alors remarquer que laplaque commémorative en l’honneur d’uncertain grand-père, à qui il semblait quetoute l’église était apparentée, n’était plusvisible. Ils lui demandèrent de remettrele piano à sa place initiale, ce qu’il refusa.La friction alla en augmentant, jusqu’aujour où le pasteur dut quitter l’église.

Cinq ans plus tard, il y est retourné pourun mariage. Il remarqua que le pianoavait été déplacé et mis près de l’orgue.« Comment as-tu fait pour les convaincre ? »demanda-t-il au pasteur. « Je n’en ai rienfait. Mais chaque semaine, depuis cinqans, je l’ai déplacé de 2 cm… ».

Ce leader avait en tout cas compriscomment introduire des changements.Faites ce que vous pouvez avec ce quevous avez là où vous êtes.

11. RESTEZ FLEXIBLEDANS LE FONCTIONNEMENTDE VOS PETITS GROUPESLe principe de la flexibilité est la plus

grande différence entre les pays orientauxou africains et les États-Unis. Si vous en-couragez la diversité quant à la forme desgroupes, aux lieux, jours et heures où ilsse réunissent, et même aux options quis’offrent pour s’occuper des enfants, vousaurez d’autant plus de groupes.

12. GAGNEZ LES GENS À LA CAUSEDES PETITS GROUPES PAR… L’AMOURUne des mes histoires préférées concerne

un garçon handicapé qui renversa unétalage de chaussures dans un grandmagasin. Le gérant cria après lui, exigeantqu’il ramasse tout. Le garçon ne bougea

Ne vous fixezpas pour objectifde constituerdes classesd’enseignement…Les petits groupesdoivent être avanttout centrés surle relationnel pourêtre réellementefficaces

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pas. Puis sa sœur aînée s’est baissée et acommencé à ranger les chaussures. Legarçon finit par l’aider. Quand toutes leschaussures furent remises en place, elle setourna vers le gérant et lui dit : « Monsieur,il n’y a que par l’amour que vous pouvezle convaincre ! »

Plutôt que d’assigner les gens à tel outel groupe, aidez-les plutôt à s’y connecter.Encouragez-les à essayer un groupe. Soyezvous-même un exemple en participant avecjoie à l’un d’entre eux.

13. DÉVELOPPEZ UNE ÉQUIPEDE RESPONSABLES CONVAINCUSDE L’UTILITÉ DES PETITS GROUPESTravaillez à amener toute votre équipe

pastorale et vos responsables à se concen-trer sur le développement et la formationdes leaders. Au fil du temps, vous pourrezainsi constituer une équipe de partenairesqui construiront leur ministère autour despetits groupes.

En 1984, l’église New Hope avait cin-quante groupes. J’ai failli commettre unegrosse erreur. Je me suis mis à chercher unpasteur qui serait responsable des petitsgroupes. Si je l’avais fait, nos petits grou-pes seraient devenus un autre ministèreparmi d’autres. Au lieu de cela, j’ai formémon équipe en vue de travailler avec cespetits groupes. De cette façon, le suivi etl’évangélisation continuèrent de se déve-lopper et de multiplier.

14. DONNEZ LA PRIORITÉÀ LA PRIÈRE ET À LA PERSONNEDU SAINT-ESPRIT.Selon Ralph Neighbour, dix-neuf des

vingt plus grandes églises au monde ontdes systèmes de petits groupes, qu’ils seréunissent dans les maisons ou dans leslocaux de l’église, avec une forte emphasesur la prière et le Saint-Esprit.

Le succès de l’église en Corée n’estpas un accident. C’est bien plus qu’unsystème et une organisation ; il est carac-térisé par une dépendance délibérée auSaint-Esprit et par l’emphase qui est misesur la prière.

EN RÉSUMÉJ’ai entendu le missionnaire E. Stanley

Jones dire un jour : « Dans un petit groupe,chacun devient un enseignant, et chacun

est enseigné ». J’oserai dire que le principequi caractérise les groupes en bonne santéaujourd’hui est encore plus dynamique :dans un petit groupe, chacun apprendà prendre soin des autres, et à être soignépar les autres.

Même les petites églises peuvent allerau-delà d’un seul petit groupe pour enformer plusieurs. Les grandes églises peu-vent grandement améliorer le suivi descroyants en établissant une structure depetits groupes.

Les petits peuvent aider n’importequelle église à dépasser les limites quelui imposent souvent l’espace et le temps.À quelle heure du jour pouvez-vous réunirtout le monde ? Aucune. Avec de petitsgroupes, votre église peut passer à unenouvelle étape et faire des progrès dansl’évangélisation et dans une formation dedisciples plus approfondie.

Le petit groupe est le lieu par excellen-ce ou le sacerdoce universel des croyantspeut le mieux devenir une réalité.

Dale Gallowayest titulaire d’un doctoraten théologie ; il est doyendu Beeson International Centerfor Biblical Preaching and ChurchLeadership au Séminairethéologique de Asburyà Wilmore dans le Kentucky

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Vous pouvez contribuer à interpellerles gens plutôt qu’à les distraire du véri-table message de votre église.

L’Évangile est un message qui confronteses auditeurs, mais aussi qui les attire et leurapporte la guérison. Il est trop importantpour être gêné par notre négligence ounotre nonchalance dans la façon dont nousl’apportons à nos auditeurs. Il n’est passage de compliquer la quête du royaumede Dieu chez une personne en le rendantobscur par notre langage, notre compor-tement ou par des méthodes qui voilentnotre vrai message. À titre d’exemple, unenfant donna cette explication plutôtconfuse du baseball à sa grand-mère :

« Il y a deux équipes : une en dehorsdu champ et l’autre dedans. Chaquejoueur qui est dehors doit sortir ; quandil est sorti, il rentre, et le prochain entrejusqu’à ce qu’il soit sorti. Quand troisjoueurs sont sortis, l’équipe qui est de-hors entre, et celle qui est dedans sort etessaie de sortir ceux qui sont entrés.Quand les deux équipes sont entrées etsorties neuf fois, le match est fini… »

Par T. Ray Rachels

Inspirez confiance par votre intégrité spirituelleen mettant en valeur l’actualité de la Parole de Dieuface aux préoccupations réelles de votre assemblée.

Samuel Taylor Coleridge a dit : « Les conseils sont comme desflocons de neige : plus ils tombent doucement, plus ils restent long-temps et plus ils pénètrent l’esprit de celui qui les reçoit. »

Je voudrais partager huit suggestions pour aider les responsa-bles d’églises à rendre leur annonce du message de Christ plushumaine et attrayante. Puisse leur prédication ressembler ainsi auxflocons de neige…

1. LA SIMPLICITÉ EST PLUS ATTRAYANTEQUE LES EFFETS OSTENTATOIRES.Parvenir à un certain équilibre quant à la façon appropriée

de s’habiller, de parler et de se comporter ne devrait pas êtreun problème pour quelqu’un qui est dans le ministère. Leschrétiens sauront apprécier cet effort à sa juste valeur. Dansle passé, nous avons connu le temps où le religieux était sou-vent spectaculaire et sensationnaliste, mais à présent, les genss’attendent à une approche plus modeste de la part du pasteurdans ses activités au sein de la communauté. Le merveilleuxmessage de notre Seigneur est mieux accepté quand il estapporté par des gens dont la voix est plus humble et effacée.Les excès inappropriés dans la présentation de l’Évangile, messa-ge qui se suffit à lui-même, ne font que créer des distractionsinutiles dans un monde déjà cynique — monde souvent prêt etdisposé à croire mais écœuré par des comportements qui sonten contradiction flagrante avec les attentes bibliques de Jésusà l’égard de son Église.

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2. LA BRIÈVETÉ AIDE DAVANTAGEL’AUDITEUR À RETENIR LE MESSAGEQUE LES LONGUEURS.La concision est une qualité rare,

quoique grandement appréciée. Savoirprésenter le message en peu de motsreprésente le plus grand défi pour lesorateurs et autres prédicateurs. Ceux quis’y appliquent deviennent cependant ceuxque les auditeurs préfèrent écouter.

N’insistez pas trop sur les annonces.Les gens savent probablement déjà cequi est programmé. De précieuses minu-tes s’envolent alors que vous n’avez pasencore prêché.

Quand je veux mettre l’emphase surun point majeur de mon message, j’aitendance à vouloir camper là et y dressertrois tentes… Il ne faut pas céder à cettetentation. Ne dissipez pas la confianceque vous font les gens en manquant desensibilité en dilapidant votre temps. Laplupart des gens sont assez avisés poursavoir quand le Saint-Esprit est à l’œuvre ;dans ces moments-là, peu importe letemps. Ils connaissent aussi quand lemoment où vous devriez conclure.

Si vous savez que vous avez préparéun long message et qu’il vous faudra plusde temps que d’habitude, réduisez uneautre partie de la réunion afin que vousayez le temps nécessaire. Trop élaborerles divers points de votre message ne feraque diluer votre efficacité.

3. LA FERVEUR RÉCHAUFFEL’ÂME PLUS QUE LES RITUELSFROIDS ET ENNUYEUX.Encouragez les gens à accueillir la pré-

sence de Dieu dans leur vie. Faites-le avecsagesse. Veillez à ne pas obliger vos invitésà rester debout trop longtemps pendantque les chrétiens chantent.

Rien n’est aussi puissant que l’Écri-ture elle-même. La Parole prend vie parl’onction du Saint-Esprit, et le serviteurla met en valeur. La musique l’élève, etl’exhortation la fait pénétrer dans lescœurs. Les témoignages l’amplifient etaident l’assemblée à la recevoir. Quandle cœur du prédicateur est en feu, em-brasé par la Parole, celui qui ne faisaitque passer par là et qui l’entend repar-tira convaincu de péché par l’Esprit.Laissez la vie envahir les rituels froids

et ennuyeux. Réveillez les gens par laParole vivante !

La plupart des gens arrivent à l’égliseaprès avoir passé la semaine dans un mon-de séculier qui baigne dans une mentalitéanti-Dieu. Il arrive que les prédicateursvivent comme dans un cocon. Ils parlentde la vie chrétienne avec des chrétiens etignorent souvent les préoccupations debase qui occupent l’esprit de la plupart desgens. Ne vous laissez pas aller à parlerde vos dadas ou autres idées qui passentà côté de ce que vivent vos auditeurs.Inspirez confiance par votre intégrité spi-rituelle en mettant en valeur l’actualité dela Parole de Dieu face aux préoccupationsréelles de votre assemblée.

P.T. Forsyth disait : « Le prédicateurdoit introduire ses auditeurs dans le mon-de biblique de la rédemption éternelle…Ce monde est tout aussi réel, quelle quesoit l’époque, et fait autant autorité danschaque génération, aussi moderne soit-elle.La seule prédication qui soit d’actualitéest celle qui apporte cette dimension éter-nelle que seule la Bible nous offre : celledu saint amour de Dieu, de sa grâce, desa rédemption, et de la moralité immua-ble de la grâce qui nous sauve de notrepéché indélébile. »

4. L’AMABILITÉ VAUT MIEUXQU’UN ABORD FROID ET DISTANT.La plupart des sourires naissent d’un

autre sourire. Ne laissez personne entreret sortir de votre église sans avoir été ac-cueilli avec chaleur et amabilité. Chaquefois que quelqu’un est accueilli avec joiepar des personnes qui sont réellementheureuses de les voir, même si tout n’estpas parfait, elles partiront avec l’idée derevenir une autre fois.

Lors des portes ouvertes de l’école de mafille, j’ai vu un poster dans le hall d’entréesur lequel on pouvait lire : « Soyez aima-ble aujourd’hui. Vous n’avez rien à perdre,si ce n’est le plaisir misérable d’être un grin-cheux. » Gardez votre esprit sur la mêmelongueur d’onde que votre appel, et soyezainsi un porteur de la vie de Christ qui mo-tivera les autres à le suivre à leur tour.

Soyez disponible après la prédication.Les gens veulent vous toucher, entendrel’encouragement personnel que vous pour-rez leur donner, et ressentir l’esprit qui vous

Parvenir à uncertain équilibrequant à la façonappropriéede s’habiller,de parler etde se comporterne devrait pasêtre un problèmepour quelqu’unqui est dansle ministère

Les gensviennent pourécouter votremessage. Ne lesdécevez pas

Ne laissezpersonne entreret sortir de votreéglise sans avoirété accueilliavec chaleuret amabilité

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anime. Aimez-les assez pour être disponi-ble et leur apporter une parole d’encoura-gement dans un moment où ils pourraientbien en avoir particulièrement besoin. Nevous cachez pas dans votre bureau alorsqu’il y a une semaine qu’ils attendent devous voir. Vous êtes là pour cela. Soyez uninstrument d’encouragement.

5. LA PRÉPARATION VAUT MIEUXQUE L’IMPROVISATION SPONTANÉE.Pascal a écrit : « La dernière chose

que l’on sait, c’est ce qu’il faut mettreen premier ». Pensez à votre prédicationet remettez vos idées dans le bon ordreavant de vous lever pour les communi-quer. Cela ne tuera pas l’inspiration. Lesgens viennent pour écouter votre messa-ge. Ne les décevez pas. Beaucoup sortentd’une semaine vécue dans un monde hos-tile à l’église. Renversez cette perceptionen étant prêt à apporter votre message.Soyez toujours prêt à apporter une parolede la part du Seigneur.

Vous pourrez vous en tirer à bon comptesans une bonne préparation si cela arriveaccidentellement, mais pas si c’est le casrégulièrement. Quoi de plus pénible pourle pasteur que d’être en panne au milieude sa prédication faute de s’être mieuxnourri l’esprit pendant la semaine !

D’un autre côté, une prédication poi-gnante et dynamique vient de la bouche decelui qui a étudié, lu, écrit, pensé, prié etqui s’est ainsi préparé pour ce moment oùil doit se tenir debout devant l’assemblée.Il est alors rempli, débordant, et prêt. Quel-le assemblée bénie est alors la sienne !

Mark Twain disait : « La différence en-tre un mot juste et le mot presque juste estla même que celle qu’il y a entre un éclairet un ver luisant. » Une bonne préparationtout au long de la semaine vous permettrade trouver les mots justes et de frapperavec autant de force que l’éclair !

Faites-vous la réputation d’un prédi-cateur attaché à la Parole. Ramenezconstamment les gens à la Parole vivante !Citez-la. Racontez ses histoires. Inter-prétez-la. Lisez-la. Proclamez ses vérités.Montrez comment elle rejoint le commundes mortels. Les gens reviendront vousécouter. Ils diront comme ces Athéniensqui entendirent Paul : « Nous t’entendronslà-dessus une autre fois » (Actes 17 : 32).

« Si votre seul outil est un marteau,pour vous, tout ressemblera à un clou. »Il nous faut une boîte à outils complètesi nous voulons bâtir une maison ou ré-parer une voiture. Il en est de mêmed’une prédication. Paul exhorte Tite endisant : « Montre-toi toi-même un modèled’œuvres bonnes, en donnant un enseigne-ment pur, digne, une parole saine, inatta-quable, afin que l’adversaire soit confus, etn’ait aucun mal à dire de nous… afin de fai-re honorer en tout la doctrine de Dieu notreSauveur » (Tite 2 : 7–10).

6. UN EXEMPLE CONCRETEST PLUS ÉLOQUENT QUEDES IDÉES ABSTRAITES.Une histoire peut avoir un réel impact

et communiquer avec force votre messa-ge. Les fenêtres laissent entrer la lumière.Avez-vous remarqué comment les gens re-doublent d’attention quand vous racontezune histoire ? Cela peut être aussi simpleque l’anecdote que j’entendis récemmentd’un pasteur qui parlait de la sainteté dansnotre vie personnelle. Il parla brièvementde Gandhi, puis cita une question posée parun reporter à Gandhi alors en prison : « Quelest votre message, M. Gandhi ? — Ma vieest mon message ! » répondit le grand ré-formateur. C’était on ne peut plus clair.

Les enseignements les plus profonds deJésus étaient communiqués par des histoi-res. Quand il voulait montrer à quoi ressem-blait le royaume de Dieu, il disait qu’il était« semblable à un homme qui sème de bon-nes graines dans son champ… semblableà un grain de moutarde… semblable à untrésor caché dans un champ… semblableà un marchand qui cherche des perles degrand prix… semblable à du levain qu’unefemme mélangea à de la farine… sembla-ble à un filet jeté dans un lac et qui prittoutes sortes de poissons… ».

Alors que vous cherchez à communiquerles vérités les plus profondes, n’oubliezpas d’ouvrir les fenêtres… C’est ce queJésus faisait.

7. GARDEZ LES YEUX FIXÉS SUR VOTRETÂCHE ET NON SUR VOUS-MÊME.Spécialiste du management, Peter

Drucker disait à un auditoire d’hommesd’affaires : « Gardez les yeux fixés sur votretâche, et non sur vous-mêmes. C’est votre

Alors quevous cherchezà communiquerles vérités lesplus profondes,n’oubliez pasd’ouvrir lesfenêtres…C’est ce queJésus faisait

Savoir présenterle message en peude mots représentele plus granddéfi pour lesorateurs et autresprédicateurs…Ne dissipezpas la confianceque vous font lesgens en manquantde sensibilitéet en dilapidantvotre temps

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tâche qui compte. Vous n’en êtes que leserviteur. »

La plus grande question à laquelle noussommes confrontés nous ramène au défid’atteindre les perdus. Êtes-vous en traind’accomplir votre mission d’évangélisa-tion ? Combien d’âmes voulez-vous voirgagnées au Seigneur cette année ? Combienpar votre témoignage personnel ? Parvotre église ?

Nous devons cultiver une atmosphèred’église où les gens se sentent à l’aised’amener leurs amis non-chrétiens ; un lieuoù chacun peut compter sur l’assembléepour être accueillante, et où le pasteur ap-porte un message de la Parole de Dieu pleind’assurance, bien réfléchi, bien préparé.

Un chrétien a raconté qu’il avait témoignéà un ami qu’il a ensuite amené à son église.Au moment de l’appel, il alla demander aupasteur : « J’ai amené mon ami à la réunionet je crois qu’il est prêt à recevoir Christ.Pouvez-vous venir prier pour lui ? »

Le pasteur rougit, se mit à bégayer,puis pointa vers quelqu’un d’autre qui setrouvait plus loin : « Allez le chercher ; ila l’habitude de ce genre de chose… ».

Nous vivons des temps difficiles pourl’Église ; il nous faut raviver notre passionà rejoindre et gagner les perdus. Se peut-ilque notre plus grande faiblesse soit la timi-dité dans le témoignage ? Nourrissons-nousles brebis pour gaver leur esprit avide deséminaires et assouvir leur désir d’êtrebénies plutôt que de les amener à dévelop-per une discipline de vie qui les prépareà donner naissance et à prendre soin denouvelles brebis ?

Puissiez-vous vous affranchir de vous-même et vivre au centre même de l’appelde Dieu.

8. LES ATTITUDES POSITIVESSONT PLUS PRODUCTIVESQUE LES NÉGATIVES.Un membre de mon assemblée m’a

donné un poster sur lequel est écrit : « Si lavie vous donne des citrons, faites-en dela citronnade ! » Autrement dit, ne laissezpas vos revers, vos échecs ni la critiquesaboter votre avenir.

Un pasteur, faisait le point après deuxsemaines dans une nouvelle église ; ilvenait de constater que la situation tantfinancière que spirituelle était catastro-

phique. C’est alors qu’il me dit : « Tout irabien. Nous étions vingt-sept personnesdimanche au culte, et on ne peut que re-monter la pente. C’est comme le gland quideviendra un chêne majestueux ! »

Savoir présenter le message en peu demots représente le plus grand défi pourles orateurs et autres prédicateurs… Nedissipez pas la confiance que vous fontles gens en manquant de sensibilité et endilapidant votre temps.

L’évêque méthodiste Richard Wilkie,dans son livre And Are We Yet Alive ? (“Etsommes-nous encore en vie?”) racon-te comment un aumônier du nom deC.C. McCAbe avait élaboré une stratégiedynamique pour implanter des églises mé-thodistes épiscopaliennes à travers le paysdans les années 1868–84. Il avait remarquéun jour un article de journal parlant deRobert Ingersoll, orateur agnostique, quiavait déclaré que « les églises mourraientpartout à travers le pays, et qu’elles étaientfrappées par la mort ». McCabe descenditdu train à l’arrêt suivant et envoya un télé-gramme à Ingersoll : « Cher Robert, gloiresoit au nom puissant de Jésus… Nousbâtissons plus d’une église méthodistechaque jour de l’année et nous proposonsd’arriver à deux par jour ! »

À vous de choisir votre attitude : celledes dix espions qui firent un rapport ef-frayant et négatif sur Canaan, ou celle desdeux autres qui dirent : « Montons et prenonspossession du pays … car nous sommes toutà fait capables de le conquérir ! » (Nombres13 : 26–14 : 9, traduction libre).

« Que les rachetés de l’Éternel le disent, ceuxqu’il a rachetés de la main de l’adversaire »(Psaume 107 : 2) ; « Je puis tout par celui quime fortifie » (Philippiens 4 : 13).

T. Ray Rachelsest le surintendant du District du Suddes Assemblées de Dieu de Californie.

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CE QUE SAVENT LES ÉGLISESQUI ONT UNE VISION APOSTOLIQUE

Elles savent :1. Que les gens qui ne deviennent pas des disciples sont perdus.2. Que ceux qui sont perdus ont du prix aux yeux de Dieu.3. Que la mission de l’Église est avant tout orientée vers les perdus,

avant d’être le simple rassemblement des fidèles.4. L’importance d’avoir des critères élevés.5. Ce qu’il faut changer et ce qu’il faut préserver.6. L’importance d’apprendre à comprendre, aimer et atteindre

les non-chrétiens tels qu’ils sont.7. L’importance d’accepter les gens qui sont hors de l’Église.8. L’importance de choisir une musique que les non-chrétiens

comprennent.9. L’importance d’établir de nouvelles églises.

D’après George G. Hunter III, How to Reach Secular People(Nashville, Tenn. : Abingdon Press, 1992).

QUELQUES STRATÉGIESPOUR ATTEINDRE LES NON-CHRÉTIENS

1. Établir le dialogue avec eux.2. Traiter des sujets qui les préoccupent — leurs doutes et leurs

questions.3. Leur donner l’occasion de rencontrer des chrétiens crédibles.4. Leur donner l’occasion de sortir de leur isolement.5. Apporter conseil et encouragement.6. Les aider à découvrir le sens de leur vie, leur valeur et leur

raison d’être.7. Leur apporter l’espoir dans la perspective du Royaume de Dieu.8. Proposer des groupes de soutien pour personnes dépendantes.9. Identifier et atteindre les personnes réceptives.10. Pénétrer les réseaux sociaux.11. Proposer des formes de ministère culturellement adaptées.12. Multiplier les petits groupes dans l’église.13. Proposer des activités qui répondent à des besoins précis.14. Aborder les non-chrétiens en les rejoignant sur leur terrain.

D’après George G. Hunter III, How to Reach Secular People(Nashville, Tenn. : Abingdon Press, 1992).

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Il est difficile de résumer en peu demots le sens précis du mot koinonia, quel’on traduit habituellement par commu-nion. 1 Dans la Parole de Dieu, il peut êtretraduit de plusieurs façons. L’apôtre Paulchérissait le mot koinonia et d’autres quilui sont apparentés, si bien qu’ils revien-nent souvent dans ses lettres. Il y avaitrecours pour exprimer sa compréhensionde l’Évangile et de ses implications, reflé-tant par là-même son arrière-plan à la foisjuif et grec.

LA SIGNIFICATION DE KOINONIALes diverses traductions de la Bible

nous aident à comprendre comment Paulemployait ce mot quand il écrivait auxéglises du premier siècle. Elles ne s’écar-tent pas beaucoup du sens d’une relationintime ou d’un partenariat rapproché,l’emphase étant sur la relation qu’entre-tiennent deux personnes. 2

Josef Hainz affirme que koinonia faitréférence au type de relation « qui unitdeux personnes qui ont quelque chose encommun » 3 et ajoute que le mot sous-entend un sentiment de participation etd’association étroite. 4 Le mot peut signi-fier communion 5 et évoque aussi la notionde communication, de distribution, etd’aumône (cf. Romains 15 : 26 ; 2 Corin-thiens 9 : 13 ; Hébreux 13 : 16). 6

La forme nominative fait référence à lapersonne qui partage ou qui est en parte-nariat. 7 Ce concept de partenariat estparticulièrement intéressant quand on leconsidère du point de vue commercial. Leverbe koinonein signifie avoir une part de,ou entrer en compte (cf. Romains 15 : 27 ;1 Timothée 5 : 22 ; Hébreux 2 : 14). Leverbe composé sunkoinonein peut signi-fier partager avec ou encore communiqueravec (Philippiens 4 : 14), prendre partà (Romains 12 : 13 ; Éphésiens 5 : 11), ouparticiper (Apocalypse 18 : 4). L’aspect rela-tionnel de sunkoinonein sous-entend à la foisle sens d’impartir et de partager ce quel’on a en commun.

Koinonia implique donc une relationforte enracinée dans le partage de ce quel’on a en commun avec l’autre ; une partici-pation profonde, une communion identifiéepar le partage d’un objet commun au seind’un groupe.

LE PARTAGE AU SEIN MÊMEDE LA TRINITÉKoinonia ne signifie donc plus seulement

un quelconque partenariat, communion ouassociation. Paul lui a donné un sens chré-tien nouveau. Le mot ne fait plus seulementréférence à une fraternité, une compagnieou un club. Il n’est pas forcément le paral-lèle de ekklesia (une assemblée locale), mais

Par Isaac J. Canales

Étude de mots:

La communionkoinonia était bienplus qu’une simplepoignée de mains ;il s’agissait de lareconnaissanced’une unitéindestructibleentre eux etChrist autourde laquelle leurnouveau groupemissionnairepouvait vivreet s’épanouir

KOINONIA

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est plus en rapport avec un groupe bienplus restreint. 8 En fait, Paul n’emploie pasce mot avec un sens étroitement défini,mais il est riche en signification en parti-culier chaque fois que « deux ou trois sontrassemblés » au nom du Seigneur.

Il a probablement choisi ce terme parcequ’il exprime bien la relation intime quele croyant connaît avec Christ par la foi :« la communion de son Fils » (1 Corinthiens1 : 9). Il ne saurait être compris en dehorsdu contexte d’une relation avec Christ.

KOINONIA : CIMENTDE LA FOI CHRÉTIENNEEn parlant de façon plus personnelle

du lien qui unit les croyants en Christ,Paul parle de « la main droite, en signe decommunion » (Galates 2 : 9) que l’église deJérusalem lui a tendue. Cette expressionva certainement au-delà d’une simpleformalité de convenance entre les disciples.Dans ce cas précis, Jacques, Jean, Barnabas,Pierre et Paul étaient tous soudés ensembleà Christ comme de l’acier. Koinonia est lemot qu’il a choisi pour décrire ce lienétroit. C’était bien plus qu’une simplepoignée de mains ; il s’agissait de la recon-naissance d’une unité indestructible entreeux et Christ autour de laquelle leur nou-veau groupe missionnaire pouvait vivreet s’épanouir.

Dans ce nouveau sens chrétien dumot, koinonia n’avait rien d’une espèce defraternité mystique ou de la transformationd’un homme en un dieu. 9 Elle signifiaitune participation plus profonde descroyants au corps et au sang de Christ(1 Corinthiens 10 : 16). Elle unissait lescroyants au Seigneur exalté, union quiémanait de Dieu lui-même. Selon Paul,cette participation incorporait le croyantdans la mort, l’ensevelissement, la résur-rection et la gloire du Seigneur Jésus-Christ. Cette expérience commune à chacunsoudait les membres du groupe les unsaux autres.

Cette participation décrite par le motkoinonia ne dissout cependant pas l’iden-tité ou la personnalité du croyant. Prenonsl’exemple d’une petite plaque d’acier quipeut très bien être soudée à une poutre enacier plus épaisse qu’elle. L’action directede Dieu a eu pour résultat une relationnouvelle et plus forte entre le croyant et

Dieu, relation fondée sur la foi en Christet le pardon des péchés. Paul a expriménotre participation à cette relation nouvelleen employant le terme koinonia.

KOINONIA PEUT AUSSISIGNIFIER SOUFFRANCECette communion n’est pas faite que

de plaisir et de confort. Philippiens 3 : 10nous montre que le fait de souffrir pourChrist revient à prendre part, participerà ses souffrances. Le véritable apôtrepartageait et était lié dans un partenariatréciproque avec un ou plusieurs autrescroyants qui vivaient eux aussi cettecommunion aux souffrances de Christ.Paul parle ainsi de ses « compagnons de cap-tivité » comme prenant part à son apostolat(cf. Romains 16 : 7).

L’Évangile prêché par Paul n’a jamaislaissé de place à l’individualisme. Ce der-nier était justement l’un des problèmesde l’église de Corinthe (1 Corinthiens1 : 12). Ils n’étaient pas un corps uni. Ilsutilisaient leurs dons de façon individua-liste et Paul corrigea cela (1 Corinthiens12 : 27). Les dons n’étaient pas la propriétéd’un individu mais étaient partagés enChrist par les autres.

Paul n’était pas individualiste, pas plusqu’il ne tolérait d’individualisme au sein dela koinonia. Il employait ce terme dans descontextes très pratiques et lui donnaittoujours une dimension christologique,communautaire, et organique. Le conceptn’était pas utilisé pour parler d’une person-ne qui participait à la vie de Christ sans quecela soit aussi en relation avec les autres.

L’ARRIÈRE-PLAN DE KOINONIADANS L’ANCIEN TESTAMENTKoinonia était ce terme grec que Paul

pouvait employer pour exprimer sacompréhension hébraïque du mot hesed(miséricorde), qui est lié à koinonia. Toutesles diverses traductions de koinonia et lesmots qui lui sont apparentés évoquentune relation intime. Dans ce contexte,cette intimité est avec Christ. La com-munion avec les autres telle que décritepar koinonia découle du fait de mettre Christau centre de notre vie. Mais l’arrière-plan de cette relation nous ramène à larelation que le Juif ou Israël avaient avecleur Dieu.

Le conceptn’était pas utilisépour parler d’unepersonne quiparticipait à la viede Christ sans quecela soit aussien relation avecles autres

L’aspect financierdu concept dekoinonia peut aussiajouter un sensparticulier à laréalité de lacommunionfraternelle au seind’un petit groupe

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L’alliance se positionne probablement entoile de fond de la communion koinonia.Dieu avait fait une alliance avec son peuple.Il s’agissait d’un contrat signé dans le sangpar deux partenaires. Comme nous levoyons chez les prophètes de l’AncienTestament, la fidélité était la clé de cepartenariat. Malheureusement, les stipu-lations de cette alliance furent brisées parun Israël infidèle (Amos 5, Michée 3). Cefut une faillite totale de son côté. Mais lagloire de hesed, la miséricorde de Dieu quiest le fondement même de l’alliance, c’estle fait extraordinaire que Dieu, le par-tenaire fidèle, a consenti à payer lui-même la dette. Le débiteur en faillitene pouvait faire face à ses obligations.Mais dans sa miséricorde (hesed), Dieua payé sa dette afin de maintenir aveclui sa relation (koinonia).

Le concept juif de hesed (miséricordede l’alliance), a très certainement influen-cé Paul quand il a choisi le mot koinonia ;il exprime la valeur que Dieu attribue auxrapports qu’il entretient avec ses enfants.Mais le terme hesed ne peut aller plus loinqu’expliquer la valeur de la relation sanstout nous dire sur sa véritable nature : enChrist, la balance fiduciaire est réalisée,et la justice est créditée sur un comptequi était autrement sans approvisionne-ment (cf. Romains 4 : 3, 5). Des fonds suf-fisants ont été transférés sur un comptequi était à découvert. La justice de Christrétablit l’alliance brisée et instaure unautre niveau de relation. C’est ainsi quecette koinonia avec Dieu en Christ estdésormais le centre de cette alliance departenariat désormais restaurée. La com-munion koinonia que les croyants partagenten Christ devient réalité par l’interventioncréatrice de Dieu dans le contexte de laréalité fiduciaire. 10

KOINONIA EN TANT QUETERME COMMERCIALNous avons déjà vu que koinonia peut

signifier association, communion, fraterni-té, relation proche, participation, partage,compagnon, partenaire, ou encore celuiqui partage. 11

Paul et ses partenaires fabricants detentes, Priscille et Aquilas, étaient habituésau vocabulaire commercial et savaientce qu’était un budget, un compte, un re-

gistre, etc. 12 Il n’y aurait rien d’étonnantà ce que Paul utilise le mot koinonia pourexprimer une vérité spirituelle profondepuisqu’il faisait déjà partie de son voca-bulaire commercial.

Le contexte plus large du Nouveau Tes-tament soutient ce fait lorsque nous voyonsLuc employer le mot koinonoi en référenceà Jacques et Jean qui étaient « associés »en affaires avec Simon (Luc 5 : 10).

Non seulement Paul donna-t-il un sensparticulier au mot koinonia, mais il eutrecours à d’autres termes commerciauxpour décrire certains aspects du salut. Ilutilisa un terme comptable pour exprimerle fait que Dieu a porté notre foi à notrecrédit (imputé ou compté à justice dans Ro-mains 4 : 3), pour renflouer notre compteen faillite par la grâce de Dieu en Christ.Notez comment Paul exhorte Philémon,un homme d’affaires, à mettre sur soncompte tout ce qu’Onésime, son esclavefugitif devenu chrétien, aurait pu lui avoirvolé. D’un homme d’affaires à un autre, c’estun peu comme si Paul lui disait : « Débite-lede mon compte bancaire !».

Est-il possible que Paul et Philémonaient été des partenaires en affaires etdonc des associés ? Paul utilise le mêmemot koinonon pour parler de sa relationavec Philémon (v. 17) que Luc a employéconcernant les associés, Jacques, Jeanet Simon.

Plus intéressante encore est la juxta-position de deux termes commerciaux dansPhilémon : koinonon, qui signifie associé oupartenaire financier (v.17), et elloga, quiveut dire « mettre sur mon compte » (v.18).En tant qu’homme d’affaires, Paul a choisides termes de son vocabulaire commercialpour exprimer des vérités spirituellesprofondes.

Koinonon, qui signifie des associés enaffaires, pourrait indiquer un lien écono-mique entre deux partenaires en affaires,ou parler tout simplement du lien qui lesunissait en Christ. Paul compte peut-êtresur l’intimité et la proximité qu’il entretientavec Philémon pour abroger les dégâtscommis par l’esclave Onésime, élargissantainsi le sens premier de koinonon. Il se peutque Philémon et Paul aient été assez pro-ches de par leurs affaires et qu’ils le soientd’autant plus à présent en Christ. Paul enappelle à cette intimité du fait de la nou-

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velle forme de relation qui unit désormaisPhilémon et Onésime en Christ.

Qu’est-ce que cela nous apprend surla koinonia ? Dans des temps sans doutebien moins litigieux que le nôtre, la paroled’un partenaire était plus importante quetoute autre chose, peut-être accompagnéed’une poignée de main en signe d’associa-tion. Mais la main d’association dans lakoinonia représentait bien plus qu’unesimple poignée de mains, aussi fraternellesoit-elle. C’était plus probablement unsigne des plus sérieux d’un partenariatproche et intime en affaires, possible-ment aussi important qu’un contrat écritde nos jours.

C’est ainsi que le terme koinonia a puapprofondir la relation d’affaires qui pou-vait exister en y ajoutant davantage encored’intimité, de fidélité, et de proximité.C’est probablement la raison pour laquel-le Paul a choisi ce terme pour exprimerl’intimité en Christ.

ALLÉLUIA ! JÉSUS EST À MOI !Notre partenariat avec Christ peut être

considéré de trois façons : (1) partagerune ressource commune ; (2) partager lapropriété d’une ressource ; (3) la gestionattentive et responsable d’une ressourcecommune. Le sens commercial inclus dansle mot koinonia peut ajouter un sensd’autant plus riche à la communion fra-ternelle telle qu’elle est vécue dans lespetits groupes.

Dans un sens très particulier, nouspouvons dire que Christ « appartient » augroupe. Mais cela ne signifie en aucun casque Christ serait à considérer comme unedenrée monnayable. Pas plus que cettenotion nouvelle et radicale ne devraitdiminuer à nos yeux sa divinité, son auto-rité ou sa seigneurie sur nos vies. Maiscela ne fait qu’ajouter une autre imageà notre compréhension de l’Évangile, enplus de celle de l’adoption au sein d’unefamille. Nous sommes à lui. Et dans unsens très réel, quoique subordonné, il estaussi à nous.

Enfin, comprendre ainsi la communionnous aide à souligner l’accent qui doit êtremis sur le fait qu’un groupe doit vivre unerelation très proche, semblable à une« main d’association ». 13 Tel est le parte-nariat unique de ceux auxquels Christ ap-

partient, non pour en disposer comme bonleur semble, mais comme leur principaleressource spirituelle. Un tel groupe devraitdonc combattre farouchement la puissancedu péché et de l’individualisme afin de luilaisser la place principale.

L’arrière-plan commercial de Paul don-ne à cette nouvelle koinonia en Christ unsens tout particulier. La communion quel’on peut vivre dans un petit groupe estdonc aussi appelée à devenir une étroitecollaboration de ceux qui ont Christ encommun, qui leur « appartient » de façontoute particulière. Un tel groupe peuts’écrier à juste titre : « Alléluia ! Jésusest à moi ! »

NOTES1 L’idée communément partagée est que koinoniafait référence à ce qui affecte ou est partagé partous ; « Cette idée a été répandue par le génie créatifgrec à toutes sortes d’entreprises communes,qu’elles soient d’ordre légal, social, civique, sexuel,ou religieux. » Cf. Josef Hainz, Koinonia, « Kirch » alsGemienschat bei Paulus (Regensburg : Verlag FriedrichPustet, 1982), p.186. Le génie de Paul en élargitencore le sens.2 Par exemple dans Philippiens 1 : 5 ou koinoniaest traduit par « la part que vous prenez » (Se-gond Genève), ou « vous collaborez activement »(Parole de Vie).3 Idem p.163.4 Idem.5 BAGD, A Greek-English Lexicon of the New Testament(Chicago : University Press, 1979), 438–439.6 S. Zodhiates, ed., The Hebrew-Greek Key Study Bible, KJV(Chattanooga, Tenn.: AMG Publishers, 1991), p. 1472.7 W.E. Vine, The Expanded Vine’s Expository Dictionaryof New Testament Words (Minneapolis, Minn.: BethanyHouse Publishers, 1984), 420.8 Il nous faut cependant noter la suggestion de Hainzselon laquelle « Koinonia possède une dimensionparticulière en relation avec l’église », p.193.9 J. Schattenmann, « Fellowship, » dans The New Inter-national Dictionary of New Testament Theology, vol. 1,ed. Colin Brown (Grand Rapids, Mich.: ZondervanPublishing House, 1975), 643.10 Idem.11 BAGD, 439f.12 Idem p. 477.13 C.M. Laymon, ed., The Interpreter’s One-VolumeCommentary on the Bible (Nashville, Tenn.: AbingdonPress, 1971), 732.

Isaac J. Canales,Ph.D., est pasteur de l’égliseMission Ebenezer Family Churchà Carson en Californie,et professeur-adjoint du NouveauTestament au Fuller TheologicalSeminary à Pasadena en Californie.

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Le croyant est-il appelé à recevoir lebaptême du Saint-Esprit comme une expé-rience distincte et subséquente à la régé-nération ? Telle est la question que nousaborderons dans cet article. Notre thèsesera basée sur les deux aspects suivants :(1) Le Nouveau Testament enseigne quecette expérience est réelle, disponible etdésirable pour tous les chrétiens. (2) Cetteexpérience est logiquement et théologique-ment séparée de celle de la conversion,quoiqu’elle puisse être vécue immédiate-ment après la conversion ou quelques tempsplus tard. Nous voulons souligner ici lefait de la réalité de cette expérience.

L’étude biblique de quelque domaineque ce soit de la théologie sous-entendd’emblée que l’on doit commencer parétudier les passages bibliques qui traitentdu sujet le plus en détail. Luc, surtoutdans le livre des Actes, aborde le sujet dubaptême de l’Esprit plus que tout autreauteur biblique. Sa réputation en tantqu’historien avisé a été clairement établie ;les événements qu’il relate peuvent doncêtre considérés comme exacts. De plus,il est aussi un théologien capable de

Par Dr Anthony D. Palma

Remplisde l’Esprit

transmettre la vérité théologique par lebiais de l’Histoire. Ses écrits furent inspi-rés par le Saint-Esprit. Ce que Luc dit etenseigne doit donc être considéré aumême titre que les autres récits bibliqueset ne saurait leur être mis en opposition oucomme une antithèse. Les auteurs bibliquesse complètent et ne se contredisent pas. Labonne procédure consistera donc à déter-miner ce que chaque auteur ou écrit particu-lier nous disent, puis à le mettre en relationavec les autres parties de l’Écriture.

LES EXEMPLES NARRATIFS DES ACTESLe livre des Actes est plus qu’un récit

objectif de l’histoire de l’Église Primitive.Nombre des événements qu’il contientont un but théologique ayant pour fin demontrer comment l’Évangile s’est propagédans tout le monde méditerranéen par deshommes que le Saint-Esprit a qualifiés(1 : 8). Les deux thèmes de l’évangélisationet du revêtement de l’Esprit sont tellementétroitement liés que l’on ne saurait com-prendre l’un sans considérer l’autre. Lucétait sûrement conscient d’autres aspectsde l’œuvre de l’Esprit ; son association

(Deuxième partie)

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étroite avec Paul l’aura mis au contact desconvictions de Paul sur le Saint-Esprit.Mais dans le livre des Actes, Luc choisitde se concentrer sur l’aspect dynami-que — certains diraient charismatique —du ministère de l’Esprit.

Le premier exemple de disciples rece-vant la puissance de l’Esprit s’est produitau jour de la Pentecôte, comme nous lerelate Actes 2 : 1–4. Luc racontera plustard quatre autres incidents lors desquelsdes croyants ont vécu une expériencesimilaire avec l’Esprit à celle du jour dela Pentecôte. 1 Il sera très instructif derevoir et étudier ces cinq exemples,après quoi nous en tirerons certains en-seignements et conclusions dans la suitede notre étude. 2

LE JOUR DE LA PENTECÔTE(ACTES 2 : 1–4)La venue du Saint-Esprit sur les disciples

qui l’attendaient au jour de la Pentecôtefut sans précédent. Dans un sens, et ceciest très important, ce fut un événementunique et définitif tel que prophétisé parJoël (2 : 28–29), une grâce accordée parJésus après qu’il soit remonté au ciel (Actes2 : 33). Le phénomène audiovisuel du ventet du feu nous rappellent le jour où la Loifut donnée sur le Mont Sinaï (Exode 19 : 18 ;Deutéronome 5 : 4) et d’autres manifesta-tions spéciales de la présence de Dieudans l’Ancien Testament telles que lesthéophanies (2 Samuel 22 : 16 ; Job37 : 10 ; Ézéchiel 13 : 13). Le vent est l’em-blème du Saint-Esprit (Ézéchiel 37 : 9 ;Jean 3 : 8) ; en fait, le mot hébreu ruahsignifie autant vent que esprit, tout commeson corollaire grec pneuma. Le mot pnoe (telqu’utilisé dans Actes 2 : 2) est une autreforme du même mot grec. Le feu est aussiassocié au Saint-Esprit dans l’Ancien Testa-ment (Juges 15 : 14), dans la promesse deJésus de baptiser dans le Saint-Esprit et lefeu (Matthieu 3 : 11 ; Luc 3 : 16), et dansl’identification du Saint-Esprit aux « sept lam-pes de feu » (Apocalypse 4 : 5 selon Darby —remarquez la mention du Saint-Esprit enrelation avec les sept lampes dans la visionde Zacharie 4 : 2–6). On ne saurait tropinsister sur la signification historique du jourde la Pentecôte. Certains le considèrentcomme le jour de la naissance de l’Église,d’autres comme le pendant du jour où

Dieu donna la Loi, et donc, comme l’instauration de la nouvellealliance. Mais notre priorité dans cet article est de considérer lasignification personnelle du jour de la Pentecôte pour les disciplessur lesquels le Saint-Esprit est descendu.

Cette expérience des disciples au jour de la Pentecôte a-t-elle suivileur conversion ? Si ces disciples étaient morts avant l’effusion del’Esprit, seraient-ils entrés dans la présence du Seigneur ? La réponseest évidente. Un jour, Jésus a dit aux soixante-dix : « Réjouissez-vousde ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10 : 20). 3 Mais lesdisciples de Jésus ont-ils vécu la régénération, au sens néotestamen-taire du terme, avant le jour de la Pentecôte ?

Les pentecôtistes font souvent référence à Jean 20 : 22 pour direque c’est ce jour-là que les disciples vécurent la régénération. Jésus« souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ». Ce raisonnementsouligne le fait qu’ils n’ont été remplis de l’Esprit que sept semainesplus tard. Selon moi, il est discutable d’affirmer qu’ils sont nés denouveau lors de l’expérience relatée dans Jean 20 : 19–23. Il estimportant de prendre en compte les points suivants :

1. Le verbe souffler (emphysao) n’est employé qu’ici dans le Nou-veau Testament, quoiqu’on le retrouve dans la version des Septanteen relation avec la création de l’homme quand il est dit: « L’ÉternelDieu… souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint uneâme vivante » (Genèse 2 : 7). Certains déclarent que, tout comme Dieuinsuffla la vie à Adam, de même Jésus insuffla la vie spirituelle à cesdisciples. S’il existe un parallèle verbal entre ces deux textes, cela nesuffit pas à prouver que les disciples n’étaient pas nés de nouveauavant cela. Les écrivains du Nouveau Testament employaient souventle langage de l’Ancien sans toujours en être conscients.

2. Une alternative de cette traduction pourrait être : « Il souffla(exhala) et leur dit : Recevez le Saint-Esprit » (traduction personnelle).

3. Seules ces dix personnes seraient nées de nouveau ce jour-là. Qu’en est-il de tous les autres croyants ? Quand sont-ils nés denouveau ?

4. Le contexte ne dit pas qu’il soit arrivé quoi que ce soit auxdisciples sur-le-champ. Le souffle de Jésus était en anticipationde ce qui allait se produire au jour de la Pentecôte. Le phénomènedu « bruit comme celui d’un vent impétueux » (Actes 2 : 2) a dû rappeleraux disciples le jour où Jésus leur avait soufflé dessus sept semainesplus tôt.

5. Le contexte immédiat, avant comme après, nous rapporte lespropos de Jésus concernant le service et non le salut : « Comme lePère m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20 : 21). « Ceux à quivous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vousles retiendrez, ils leur seront retenus » (v. 23). Cela nous fait clairementpenser aux propos que Jésus leur tiendra plus tard : « Vous recevrezune puissance… et vous serez mes témoins » (Actes 1 : 8).

6. Les pentecôtistes doivent être prudents quant au fait de vouloirprouver le concept de subséquence à partir de Jean 20 : 22.

L’alternative que je suggère, c’est que rien ne nous oblige à iden-tifier à tout prix le moment où les disciples de Jésus ont vécu lanouvelle naissance au sens du Nouveau Testament. Compte-tenude la situation historique unique de cette époque, il est très possibleque la venue du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte ait inclus sonœuvre régénératrice, comme l’illustre la présence du vent (Jean 3 : 8),soit juste avant qu’ils ne soient effectivement remplis de l’Esprit.

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Mais nous devons noter que le vent et le feu ne sont pas à confondreavec le fait même que les disciples furent remplis de l’Esprit. 4

Cependant, la question demeure à savoir pourquoi un intervallede dix jours entre l’ascension de Jésus et la venue du Saint-Esprit.Jésus avait donné comme consigne à ses disciples de « rester dansla ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut »(Luc 24 : 49). L’explication la plus satisfaisante est que la fête de laPentecôte avait une signification typologique qui serait accomplie aujour de la Pentecôte, tout comme la fête de la Pâque fut accomplie parla mort de Jésus. La mort de Jésus, comme la venue de l’Esprit, sontintervenues à des moments fixés par Dieu afin de coïncider avec lesfêtes vétérotestamentaires qui en étaient l’ombre. La fête de la Pen-tecôte était celle de la moisson, lors de laquelle les premiers-fruitsde la moisson étaient offerts au Seigneur. Actes 2 célèbre la moissonde 3 000 personnes qui furent ainsi introduites dans le royaume deDieu. Il est utile de noter qu’il y avait à cette époque à Jérusalem despèlerins venus de toutes les régions de l’Empire Romain.

LA PENTECÔTE ET LES SAMARITAINS (ACTES 8 : 14–20)En examinant les éléments qui évoquent la doctrine de la subsé-

quence, aucun n’est aussi décisif que l’expérience que les chrétiensde Samarie ont vécue. Ce passage est le plus clair pour les pente-côtistes et le plus troublant pour les non-pentecôtistes. Notez cesquelques remarques et commentaires :

1. Le message de Philippe aux Samaritains était très clair. Il leurprêcha Christ (Actes 8 : 5) ; il leur prêcha la bonne nouvelle duroyaume de Dieu et du nom de Jésus-Christ (v. 12).

2. Le ministère de Philippe fut attesté par « les miracles qu’il faisait »(v. 6), y compris chasser des démons et guérir des malades.

3. Les Samaritains qui crurent furent baptisés. Il est impensableque Philippe ait pu les baptiser ou permettre qu’ils soient baptiséss’ils n’avaient pas été véritablement convertis.

4. Les apôtres à Jérusalem apprirent que « la Samarie avait reçu laParole de Dieu » (v. 14). Cette expression est synonyme de la conversion(Luc 8 : 13 ; Actes 2 : 41 ; 11 : 1 ; 17 : 11–12 ; 1 Thessaloniciens 1 : 6 ;2 : 13 ; Jacques 1 : 21).

5. Compte-tenu de l’animosité qui existait depuis bien longtempsentre les Juifs et les Samaritains, l’approbation des responsablesde l’église à Jérusalem était vivement souhaitable, voire impérative.Cet incident montre que ni la conversion ni le baptême n’entraî-nent de fait la réception de l’Esprit au sens où Luc entend cetteexpression.

6. Les Écritures n’enseignent ni ne suggèrent nulle part que le salutsoit reçu par l’imposition des mains (Actes 8 : 17). Le livre des Actesmontre cependant que l’effusion de l’Esprit est parfois reçue aprèsla conversion et suite à l’imposition des mains (9 : 17 ; 19 : 6).

7. Cette expérience de l’Esprit telle que les Samaritains la vécu-rent n’est pas celle du changement intérieur qui se produit à laconversion. Elle avait une dimension externe et observable. Commel’éminent érudit du Nouveau Testament F.F. Bruce le dit dans uncommentaire : « La réception du Saint-Esprit dans les Actes estconnectée à la manifestation de quelque don spirituel ». 6

L’expérience inhabituelle et identifiable des Samaritains avecl’Esprit quelques temps après leur conversion et leur baptême estun argument fort en faveur de la doctrine de la subséquence.

SAUL DE TARSE (ACTES 9 : 17)Trois jours après sa conversion, Saul

a reçu la visite d’Ananias qui lui imposales mains en lui disant : « Le Seigneur Jésus…m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et quetu sois rempli du Saint-Esprit ».

1. Ananias n’a pas appelé Saul à serepentir, mais il lui a commandé d’êtrebaptisé en symbole de la purification deses péchés (Actes 22 : 16).

2. L’imposition des mains de Saul parAnanias avait pour but que Saul soitrempli de l’Esprit, et non qu’il soit sauvé.Le vocabulaire que l’on trouve dans lesActes à partir de Actes 2 : 4 ne permetpas de confondre le fait d’être rempli del’Esprit avec celui de recevoir le salut.

3. Il y eut un intervalle de trois joursentre la conversion de Saul et le momentoù il fut rempli de L’Esprit.

4. C’est un individu, et non un grou-pe, qui peut seul être rempli de l’Esprit.Ceux qui mettent l’accent sur l’approchehistorico-rédemptrice ne considèrent sou-vent que les groupes, dont ils disent qu’ilssont représentatifs, et sur lesquels Dieuaccorda son Esprit de façon particulièrequand il les incorpora à son Église.

CORNEILLE ET SA MAISON(ACTES 10 : 44–48)Le récit intriguant sur Corneille atteint

son paroxysme avec l’effusion de l’Espritsur lui et sa famille. Avant la visite dePierre, Corneille n’était pas chrétien ;c’était un païen qui avait renoncé au pa-ganisme et avait embrassé le judaïsme aupoint qu’il était considéré comme un« craignant Dieu ». Au moment où Pierreparla de Jésus comme étant celui par le-quel « quiconque croit en lui reçoit par sonnom le pardon des péchés » (v. 43), il sembleévident que Corneille et sa famille ontouvert leur cœur à la foi. Ils ont alorsvécu à l’instant même une effusion com-parable à celle que connurent les disciplesà la Pentecôte, comme Pierre le raconteralui-même aux responsables à Jérusalem(11 : 17 ; 15 : 8–9).

La terminologie que Luc emploie pourdécrire cette expérience de l’Esprit ne setrouve nulle part ailleurs dans le livre desActes pour décrire une conversion : « LeSaint-Esprit tomba sur ceux… » (10 : 44,Darby), « le don du Saint-Esprit » (10 : 45 ;

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11 : 17), « le don du Saint-Esprit était aussirépandu » (10 : 45), « baptisés du Saint-Esprit »(11 : 16). Ces expressions sont interchan-geables avec des termes tels que « remplisdu Saint-Esprit » que l’on trouve dans le casde la Pentecôte et de Saul (2 : 4 ; 9 : 17),et « recevoir l’Esprit » que l’on trouve dansle récit des Samaritains (8 : 15, 17, 19).De plus, dans le cas des Samaritains, il estparlé du Saint-Esprit qui n’était pas encore« tombé sur aucun d’eux » (8 : 16, Darby),cette expérience étant considérée commeun « don » (8 : 20), faisant ainsi un lien directavec le récit de la Pentecôte.

L’expérience des nouveaux chrétiensde Césarée est à mettre en parallèle aveccelle de leurs prédécesseurs à Jérusalem,Damas et en Samarie. Mais contrairementà l’expérience des Samaritains et de Saul,la leur fut simultanée à celle du salut.

LES DISCIPLES D’ÉPHÈSE(ACTES 19 : 1–7)Deux questions importantes et reliées

sont cruciales pour une bonne compré-hension de ce passage : (1) Quand Paulrencontra ces hommes, étaient-ils des dis-ciples de Christ ou de Jean-Baptiste ?(2) Que voulait dire Paul lorsqu’il leurdemanda : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit ? »(v. 2). Nous devons nous souvenir que Luc,sous l’inspiration de l’Esprit, a certaine-ment rapporté la question de Paul avecexactitude.

Quand Paul vint à Éphèse, il y trouva« quelques disciples ». Le mot disciple (en grec,mathetes) est utilisé 30 fois dans le livredes Actes. Avant comme après ce passage,il signifie être un disciple de Christ. 7 Il n’ya aucune raison que Luc ait dévié de cetteapplication habituelle du mot. Certainsdisent que le fait qu’il ait employé le motquelques (dans le texte, un pronom grecindéfini) suggère qu’ils n’étaient pas disci-ples de Jésus. Mais Luc a employé ce mêmemot au singulier en parlant d’Ananias et deTimothée (9 : 10 ; 16 : 1) (Note du traduc-teur : cela ne ressort pas dans les traduc-tions françaises, mais demeure vrai dans legrec). L’explication la plus simple de l’em-ploi du terme « quelques » dans Actes 19 : 7est certainement le fait que Luc n’était passûr du nombre exact (Note du traducteur :d’où la traduction en français : « Ils étaienten tout environ douze hommes »).

La situation de ces hommes est semblable à celle d’Apollos(18 : 24–28) qui était déjà un croyant dont il est dit : « Il était instruitdans la voie du Seigneur, et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avecexactitude ce qui concerne Jésus, bien qu’il ne connaisse que le baptême deJean » (v. 25). Priscille et Aquilas « le prirent avec eux, et lui exposèrent plusexactement la voie de Dieu » (v. 26). Il était un chrétien qui avait besoind’être instruit davantage ; il en était de même de ces Éphésiens.

Toute une discussion gravite autour de la seule question dePaul : « Avez-vous reçu le Saint-Esprit, quand vous avez cru ? » (Actes 19 : 2).La version Darby traduit : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint après voir cru ? »Une traduction stricte, qui amoindrit tout parti-pris théologique,serait la suivante : « Avez-vous reçu l’Esprit, ayant cru ? » (traductionpersonnelle). Dans le livre des Actes, l’expression « recevoir le Saint-Esprit » se retrouve dans le récit de Samarie comme dans celui deCésarée (8 : 15, 17, 19 ; 10 : 47 ; voir aussi 2 : 38). Paul demandedonc aux Éphésiens s’ils ont vécu une expérience avec l’Espritcomparable à celle des croyants de Samarie et de Césarée. Paul nejouait pas sur le vocabulaire théologique dans sa conversation avecces hommes. Il reconnaissait le fait qu’ils avaient effectivement lafoi. Beaucoup de choses ont été dites sur le temps des deux formesverbales que Paul emploie ici dans cette question. La question qui sepose est de savoir si, d’un point de vue grammatical, la réception duSaint-Esprit doit être comprise comme ayant lieu au moment où l’oncroit ou plutôt après avoir cru. 8

Le contexte nous donne la meilleure réponse. L’expérience del’Esprit sur laquelle Paul interroge ces hommes nous est rappor-tée au verset 6. Dans ce cas, elle intervint lors de l’imposition desmains et fut accompagnée par des manifestations externes sem-blables à celles vécues par les croyants dans les cas précédents(2 : 4 ; 10 : 46).

L’expérience rapportée dans 19 : 6 n’a pas eu lieu en même tempsque la réception du salut. Même si quelqu’un peut être convaincuque Paul exprime, de par sa question, des réserves quant à l’authen-ticité de leur salut, le fait demeure que cette expérience de l’Espritsuivit leur baptême au nom du Seigneur Jésus et fut précédée del’imposition des mains.

On a souvent soutenu que la description que Luc nous faitdu Saint-Esprit, surtout en relation avec son effusion, diffère decelle de Paul dans ses épîtres. Mais le cas des Éphésiens montrecependant que Paul, tout comme Luc, croyait en l’expérience del’effusion de l’Esprit comme étant distincte de l’œuvre de l’Espriten vue du salut.

Il est significatif que cet incident ait eu lieu plus de vingt ans aprèsle jour de la Pentecôte. Entre autres choses, cela nous enseigne quel’expérience de la Pentecôte était encore disponible aux croyants, fus-sent-ils éloignés tant dans le temps que sur le plan géographique.

EN RÉSUMÉL’expérience du baptême de l’Esprit est subséquente à la conver-

sion et distincte de la régénération. Elle ne suggère pas que le salutsoit un processus en deux étapes.

Dans trois des cinq cas étudiés (Samarie, Damas, Éphèse), ceuxqui ont reçu la plénitude de l’Esprit étaient déjà croyants. Dans lecas de Césarée, cette expérience fut quasi simultanée à la conver-sion de Corneille et de sa famille. À Jérusalem, ceux qui l’ont vécue

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étaient déjà des croyants en Christ, mêmes’il est difficile (mais est-ce bien nécessaire ?)de déterminer avec une précision absoluele moment précis où ils sont nés de nou-veau au sens où le Nouveau Testamentl’entend. Toute une variété de termes inter-changeables sont employés pour décrirecette expérience : « baptisés dans l’Esprit »,« remplis de l’Esprit », « recevoir l’Esprit », etc.Cette expérience est relatée par rapportaux groupes qui l’ont vécue (Jérusalem,Samarie, Césarée, Éphèse) autant qu’auxindividus (Damas).

L’imposition des mains est mentionnéedans trois cas (Samarie, Damas et Éphèse)par les apôtres dans deux cas (Samarieet Éphèse), et par un non-apôtre dans uncas (Damas).

Dans trois des cas étudiés, il y eut claire-ment un laps de temps entre la conversionet la réception de l’Esprit (Samarie, Damaset Éphèse). Un temps d’attente fut néces-saire dans le cas de Jérusalem pour accom-plir la signification typologique du jour dela Pentecôte. Dans le cas de Césarée, il n’yeut aucun laps de temps entre les deux.

Cette expérience de l’Esprit, subsé-quente à la conversion, est appelée undon (2 : 38 ; 8 : 20 ; 10 : 45 ; 11 : 17). Ellene saurait donc être méritée, pas plusqu’elle n’est une récompense ni un gagede sainteté.

Il s’agit bien d’un don, mais il est inap-proprié de l’appeler une « seconde œuvre degrâce ». Un tel langage suggère qu’un croyantne peut goûter la grâce de Dieu entre sa foiinitiale placée en Christ et la réception dubaptême de l’Esprit. Toute bénédiction quenous puissions jamais recevoir du Seigneursera toujours un effet de sa grâce.

Cette œuvre de l’Esprit, distincte dela conversion et qui lui est subséquente,n’exclut pas d’autres expériences de l’Espritavant ou après celle-ci.

Une chose ressort clairement d’unetelle étude inductive, à savoir, la réalitéd’une intervention de l’Esprit qui fait suiteà la conversion et qui est clairementidentifiable dans la vie du croyant et quenous appelons souvent le baptême dansle Saint-Esprit.

NOTES1 Voir 2 : 1–4 ; 8 : 14–20 ; 9 : 17 ; 10 : 44–48 ; 19 : 1–7.2 Par souci de simplification, nous ferons parfois

référence aux événements relatés dans ces cha-pitres respectifs comme à : Jérusalem ou Pente-côte (chapitre 2), Samarie (chapitre 8), Damas ouPaul (chapitre 9), Césarée (chapitre 10) et Éphèse(chapitre 19).3 Sauf indication particulière, les citations viennentde la version Segond révisée dite « à la Colombe ».4 On peut certes élargir notre compréhension dela signification du feu en considérant, entre autres,le feu comment élément purgeant et purificateurdans l’Écriture.5 Les pentecôtistes responsables enseignent qu’unepersonne est habitée par l’Esprit dès l’instant de saconversion (Romains 8 : 9 ; 1 Corinthiens 6 : 19) maisque le baptême de l’Esprit est une expérience del’Esprit distincte du simple fait qu’il demeure en nous.6 F.F. Bruce, The Acts of the Apostles: The Greek Text WihIntroduction and Commentary, 2nd ed. (Grand Rapids,Eerdmans, 1952), 187.7 La seule exception serait dans 9 : 25 où le mot« disciple » peut être associé à Paul, signifiant sesdisciples, comme le font ressortir quelques raresversions.8 Une discussion des questions de grammaire grec-que sur ce sujet, aussi nécessaire soit-elle, ne peutêtre prise en compte dans ce bref article. La mêmeconstruction grammaticale se retrouve deux foisdans ce récit, indiquant dans les deux cas une actionqui suit plutôt quelle n’accompagne, celle énoncéepar le participe. Ces hommes furent baptisés aunom de Jésus après qu’ils aient entendu, et nonpendant qu’ils entendaient (v. 5). L’Esprit descenditsur eux après que Paul leur ait imposé les mains,et pas forcément à l’instant même où ses mainsles touchèrent (v. 6).9 La quatrième partie de cette série d’articles couvri-ra des aspects plus vastes de l’expression « remplisde l’Esprit ».

Anthony D. Palma,Th. D., est un enseignantde longue date dans les Assembléesde Dieu des États-Unis ;il vit à Springfield dans le Missouri.

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Il me regarda dans les yeux avec un grandsourire. Il était sérieux et passionné. Ce quej’entendais là était nouveau pour moi :

« Si tu m’avais dit que tu essayais deme sortir de l’islam pour faire de moi unchrétien, je t’aurais résisté de toutes mesforces. Je ne t’aurais même pas adressé laparole. Je ne serais pas venu chez toi. J’aiaccepté l’invitation à assister à tes réunionsseulement parce que vous étiez pour nousde bons amis. Je sentais que vous étiezdes gens honnêtes.

Certes, tes convictions religieusesn’étaient pas les miennes, mais qu’importe.Tu parlais toujours de Jésus, mais sansdénigrer Mahomet ou l’islam. Tu employaisdes mots que je comprenais et des conceptsqui m’étaient familiers. Ni toi ni moi n’étionsagressés ou sur la défensive. Il y avait durespect et de l’amour. C’est comme cela quej’ai été attiré par ce que tu crois.

La deuxième fois que nous nous som-mes rencontrés, je ne pouvais plus résister.La puissance de Christ était trop fortepour que je puisse y résister ; son amouret son appel trop bons pour être ignorés.Je suis venu à Christ à cause de la façondont tu me l’as présenté. »

Cette conversation a eu lieu quelquesannées après que mon ami ait acceptéChrist et soit devenu son disciple fidèle.

Je n’ai pas de formule magique pouramener des musulmans à Christ. Ma com-préhension de la Parole de Dieu et monexpérience m’ont appris à présenter lemessage de l’amour de Dieu aux musul-mans avec sensibilité et puissance.

Depuis bien des années, j’ai écrit deslivres et des articles, et j’ai voyagé dans lemonde entier pour parler de l’islam. Maisje mets toujours l’accent sur la sensibilitéet la puissance. Nous pouvons amener desmusulmans dans le Royaume de Dieu etleur communiquer la lumière de Christd’autant mieux si nous apportons notremessage avec sensibilité et puissance.

Dans notre prochain article de cettesérie, je parlerai plus précisément de l’im-portance d’apporter le message avec puis-sance. Mais je veux insister ici sur l’im-portance de la sensibilité.

Comme le souligne mon ami dans sescommentaires, la sensibilité dans la pré-sentation de l’Évangile aux musulmans estd’une importance cruciale. Mais de quellesensibilité parlait-il ? En quoi ai-je été

Par Sobhi Malek

Parlons de l’islamCOMMUNIQUER NOTRE MESSAGE

AVEC SENSIBILITÉMa compréhension de la Parole de Dieu et mon expérience

m’ont appris l’importance de présenter le message de l’amourde Dieu aux musulmans avec sensibilité et puissance.

Dans nos rapportsavec les musulmans,nous devonsapporter le messagede l’amour de Dieude façon à ce qu’ilspuissent se sentirrejoints, en utilisantdes mots qu’ilscomprennent,et des noms quileur sont familiers

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sensible à son égard ? La réponse tient entrois points que je vous invite à considérer :

IL NOUS FAUT AIDERLES MUSULMANS À RÉALISERQU’ILS SONT L’OBJETDU MESSAGE D’AMOUR DE DIEU.Dans nos rapports avec les musulmans,

nous devons apporter le message del’amour de Dieu de façon à ce qu’ils puis-sent se sentir rejoints, en utilisant desmots qu’ils comprennent, et des nomsqui leur sont familiers.

Nous devons aussi veiller à ce que nospropos soient simples et clairs pour notreinterlocuteur. Une bonne communicationest indispensable si nous voulons fairepasser les vérités que nous voulons aiderles gens à recevoir.

Que comprennent les musulmansquand nous leur parlons de « Christ » ?S’agit-il du Christ présenté dans la Bible,ou de celui qui s’habille comme les occi-dentaux, caché derrière des traits culturelset des expressions qui n’ont peut-êtreaucun sens pour les musulmans, pour nepas dire qu’ils peuvent même être choquéset troublés ?

En œuvrant parmi les musulmans ara-bes, j’utilise la Bible Sharif, première ver-sion de la Bible traduite en arabe pourles musulmans. Elle fut traduite par desmissionnaires des Assemblées de Dieu etpubliée en août 2000. Cette Bible emploiedes mots, des noms et des expressionsqui sont familières aux musulmans.

Depuis vingt ans, les émissions de radioémises par les Assemblées de Dieu dansle monde arabe ont été les seules à adopterune approche attentive à la sensibilitéculturelle. Laissez-moi vous raconter unincident qui eut lieu en rapport avec cesémissions.

Je fus invité à un dîner à Stockholm,en Suède, à l’occasion du lancement denotre programme à partir d’une nouvellestation en partenariat avec un autre mou-vement pentecôtiste. Cette invitation futlancée par un frère suédois et son épouseégyptienne chrétienne, qui dirigeaientensemble une église. Parmi les invitésfiguraient un ancien musulman qui étaitvenu à Christ quelques années auparavant,les responsables de ce groupe pentecôtisteet moi-même.

Après avoir terminé un délicieux re-pas oriental, un membre de groupe medemanda de leur faire entendre un desprogrammes diffusés sur les ondes. Dèsque le programme commença, je vis quele chrétien converti de l’islam avait deslarmes aux yeux. « Si j’avais entendu ceprogramme il y a dix ans, dit-il, je n’auraispas lutté aussi longtemps contre l’Évan-gile ». Il nous raconta ensuite comment ilavait résisté à l’Évangile dans sa totalitéà cause du manque de sensibilité cultu-relle par lequel il lui fut présenté avec desmots qui évoquaient trop une cultureétrangère.

SOYONS SENSIBLESSUR LE PLAN CULTURELDans un pays musulman où je partici-

pais à l’implantation d’une église, il futdécidé de proposer des réunions lorsdesquelles l’Évangile serait présenté defaçon respectueuse et sensible quant à laculture afin que les musulmans s’y sententà l’aise. Ceux qui participaient à ce projetnaissant ne voulaient pas que les musul-mans perçoivent l’Évangile comme unemenace à leur culture.

La culture est la façon dont un groupede personnes fait les choses. Par exemple,les chinois mangent le riz avec des ba-guettes ; les occidentaux le mangent avecune fourchette ; certains moyen-orientauxle mangent avec une cuillère et d’autresencore avec les doigts. Ce sont là des traitsculturels.

Être culturellement sensible lors denos réunions signifie que nous enlevionsnos chaussures avant d’entrer dans lapièce comme le font les musulmans —signe de respect devant un Dieu pur etsaint. Voir Exode 3 : 5 ; Josué 5 : 15. Deplus, nous nous sommes assis sur un tapisposé au sol, comme ils le font — signed’humilité devant Dieu.

Ce sont des choses toutes simples.Rien de bouleversant. Mais elles sont im-portantes aux yeux des musulmans. Unjour, deux membres d’une église secrète,Karim et Noor, ont invité un de leurs pro-fesseurs à une de nos réunions. J’ai trouvéque c’était audacieux de leur part. Le pro-fesseur est venu. Pendant la réunion, nousavons adoré Christ comme nous en avonsl’habitude ; la Parole fut prêchée comme

Je rejettepersonnellementl’approche quiagresse la cultureet l’attitude qu’elledénote. De tellesméthodesne peuventque provoquerl’animositéet des débatsenflammés

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d’habitude. Tout se passa bien. Pendant letemps de partage qui suivit la réunion, j’aidemandé au professeur : « Qu’avez-vouspensé de notre réunion ? »

Je n’étais pas préparé à ce qu’il allaitme répondre. « C’était agréable. QuandKarim et Noor m’ont invité, je pensai quecela serait sans doute une réunion chré-tienne “à l’américaine”. Mais ce n’étaitpas le cas. J’ai aimé cela. Vous faites leschoses un peu comme nous les faisonsà la mosquée. »

Nous avons adoré Christ, chanté deschants de louange à sa gloire, lu sa Paroleet parlé de lui, et tout cela ne vous a pasdérangé ?

Voulez-vous dire que tant que nousenlevons nos chaussures et que nous nousasseyons sur un tapis, vous vous sentezrassuré et que cela a dissipé votre animo-sité contre l’Évangile ?

Ces questions se bousculèrent dansmon esprit en écoutant ce professeur,Plus tard, je me suis agenouillé pour de-mander au Seigneur plus de sagesse etde stratégies pratiques pour traverser lemur épais de l’islam.

NE SOYEZ PAS ABRUPTCertains ne font pas la différence en-

tre être zélé et être brutal. Il y a quelquesannées, j’enseignais un groupe de respon-sables chrétiens sur l’islam. J’encourageaismes auditeurs à être sensible à l’aspectculturel dans leur présentation du mes-sage de l’amour de Dieu, expliquant quenous devrions avoir recours à des métho-des d’évangélisation qui encouragent ceuxà qui elles s’adressent plutôt que de lesblesser et les heurter.

Un jeune pasteur n’a pas apprécié mespropos. Il déclara avec verve : « Je vaisproclamer la vérité — toute la vérité !J’irai dire aux groupes musulmans sur lesplaces publiques et partout où je les trouveque Mahomet était un imposteur, queJésus est le seul Seigneur et Sauveur, qu’ilest le Fils de Dieu, et que s’ils ne croientpas ce que dit la Bible, ils périront. »

Je rejette personnellement une telleapproche qui agresse la culture et l’attitudequ’elle dénote. De telles méthodes nepeuvent que provoquer l’animosité et desdébats enflammés. Quand je parle de Christà des musulmans, je refuse de rentrer dans

des polémiques. Je n’ai aucune envie d’en-trer dans des débats religieux. Je préfèreplutôt leur raconter une histoire — tout lemonde aime entendre une belle histoire !Je leur parle de Jésus-Christ, de sa puis-sance pour guérir et pardonner les péchés.Je leur raconte un de ses miracles relatésdans les évangiles ou une de mes propresexpériences, leur expliquant comment ilm’apporte la paix. Mahomet, l’islam et lesquestions théologiques telles que la Trinitéou la crucifixion n’ont pas leur place dansla première approche en vue de témoignerà un musulman. Souvent, le musulman vasoulever ces questions comme un mécanis-me de défense pour confondre la personnequi l’évangélise et avoir le dessus par unecertaine « logique ».

Comment pourrais-je submerger unmusulman que je rencontre pour la pre-mière fois — ou la dixième — dans 2 000ans de débats théologiques et autres his-toires compliquées et espérer qu’il me com-prenne ? Les musulmans saisiront mieuxla doctrine chrétienne une fois qu’ils aurontinvité Jésus à devenir leur Seigneur etSauveur. Même les disciples de Jésus quiavaient été avec lui pendant trois ans refu-saient l’idée qu’il doive mourir sur une croix.Ce n’est que plus tard qu’ils ont compris.

Quand nous partageons l’Évangile avecdes musulmans en faisant preuve d’une cer-taine sensibilité, nous marchons sur les pasde l’apôtre Paul, qui disait : « Je me suis faittout à tous, afin d’en sauver de toute manièrequelques-uns » (1 Corinthiens 9 : 22).

Sobhi Malekest docteur en missiologie ;il est orateur, enseignant et écrivaininvité comme professeur d’étudesislamiques par plusieurs séminairesdans le monde. Il a traduit la Bibleen arabe islamique et a écritde nombreux livres en arabe.

Nous pourronsd’autant mieuxamener lesmusulmans dansle royaumede Dieu et à lalumière de Christsi notre messageest sensibleet puissant

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Gérer les conflits dansl’Église avec créativité

Par Richard D. Dobbins

Nous considérerons dans ce dernier arti-cle ce qui constitue une base essentielle versla résolution d’un conflit, à savoir commentprendre des décisions satisfaisantes.

Il n’est pas rare qu’un compromispuisse être trouvé. C’est là une façoncréative de gérer les conflits, qui permetà tout le monde de sortir gagnant et d’êtreraisonnablement satisfait du résultat.Mais ne comptez pas toujours sur le com-promis : il est parfois irréaliste, voireimpossible. Souvenez-vous de Salomon.Il n’y avait qu’un seul bébé. Quand il pro-posa un « compromis » consistant à don-ner à chaque mère la moitié du corps del’enfant, la véritable mère a vite comprisque cette situation ne pouvait être résoluepar un compromis.

Il est souvent nécessaire de demanderà chacun de prendre position, puis de de-mander à ceux dont la position l’emportede travailler à gagner les autres. Comments’y prendre ? « Bien, mes amis, en tant quegroupe, nous voulons aller de l’avant faceà cette situation, mais nous voulons le fai-re ensemble… » Certes, cela peut être dif-ficile, car les uns se considèrent commegagnants et les autres comme perdants. Ilvous faudra encourager ceux dont la posi-tion n’a pas été retenue. Faites-leur sentirque leurs idées ont leur valeur maintenantet pour l’avenir, car il y aura toujours denouveaux défis qui nécessiteront une cer-taine ouverture d’esprit ; faites-leur savoirque vous apprécierez toujours leur contri-bution dans les discussions à venir sur cesujet ou encore sur d’autres.

Sans doute la résolution de conflit laplus créative consistera à essayer d’inté-grer autant de points de vue que possibledans un même ensemble. L’intégrationcréative peut s’avérer très constructive

dans la gestion des conflits. Elle peutpermettre de définir une approche nou-velle que personne n’avait pu imagineravant la réunion, mais que tout le groupepeut découvrir en considérant ensemblela situation.

Telle fut l’approche des apôtres lors-qu’ils durent gérer la première crise del’Église du Nouveau Testament : prendresoin des veuves et des orphelins. Aucundes apôtres — Pierre, Jacques ou Jean —n’avait préalablement considéré l’idéed’établir des diacres. Tout ce qu’ils savaient,c’était que les veuves murmuraient et seplaignaient.

Ils laissèrent les veuves murmurerjusqu’à ce que leurs plaintes s’exprimentau grand jour ; puis ils ont géré cette si-tuation et délibéré sur les diverses optionspossibles. Et c’est ainsi que du premierconflit majeur de l’Église est né le conceptdu ministère laïc. Personne n’aurait eucette idée quand les veuves commencèrentà rouspéter. S’il n’y a avait pas eu ce conflit,il se pourrait bien que la dimension duservice accompli par l’ensemble des mem-bres dit « laïcs » n’aurait jamais vu le jourdans l’Église. C’est en tout cas à partir dupremier conflit majeur que le poste et leministère de diacre virent le jour.

Brock Chisholm, ancien directeur del’Organisation Mondiale de la Santé, a dé-claré : « Jusqu’à présent, dans l’histoire dumonde, il n’y a pas eu assez de gens ma-tures aux bons endroits ». La maturité nese montre jamais autant sous son vrai jourque lorsque le conflit éclate. La personnemature sait que Dieu est le spécialiste enrésolution des conflits. Mais au lieu de voirle désordre que le conflit engendre, la per-sonne mature voit le bien et les chosesnouvelles que Dieu peut en faire sortir.

Quatrième partie :

Prendre des décisions

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Après tout, Dieu est la source de toute paixquand tout n’est que chaos. Votre situationde crise n’est pas la première à laquelle ila dû faire face !

Peut-être êtes-vous sur le point deprendre une décision précipitée, alorsmême que rien ne peut être fait pourrégler cette situation pour l’immédiat. Voicicomment discerner si tel est le cas et sic’est le moment de calmer un peu le jeu.C’est une mise en application très prati-que du conseil divin qui nous invite à « nousdécharger sur lui de tout souci ».

Premièrement, déterminez si quelquechose peut être fait ou non face à la situa-tion. Il arrive qu’il n’y ait tout simplementrien à faire. En tant que groupe, acceptezalors de remettre tout le problème à Dieudans la prière. Ensuite…

S’il semble qu’il y ait un moyen de ré-soudre le problème, décidez si ce groupeest en mesure de mettre en œuvre la solu-tion ou si vous avez besoin d’une aide ex-térieure. N’oubliez pas que Dieu ne vousdemandera jamais de rendre des comptespour ce qui est au-delà de votre contrôle.Il vous faut donc décider si vous êtes enmesure de passer à l’action. Ensuite…

Quelque chose peut-il être fait tout desuite ? Par qui ? Si votre groupe est apteà y faire face, désignez une ou plusieurspersonnes qui prendront les choses enmain et vous rendront compte de l’évolu-tion de la situation. Si quelqu’un d’exté-rieur au groupe est plus en mesure degérer la situation, décidez ensemble quiva approcher cette (ou ces personnes) quipeut (peuvent) contribuer à apporter unchangement. Fixez-vous une date à laquellevous voudriez que ce contrat soit rempli.Ou encore…

Si rien ne peut être fait tout de suite,déterminez ce qui pourra être fait etquand. Prenez-en note dans votre calen-drier afin de passer à l’action au momentapproprié. Puis, en tant que groupe,remettez entre temps ce problème auSeigneur. Telles sont les étapes par les-quelles vous pourrez « vous décharger surlui de tous vos soucis », processus quevous aurez certainement à suivre mainteset maintes fois…

Si vous avez du mal face aux affairesdifficiles que vous devez gérer dans l’église,n’oubliez pas que cette splendide planète

existe suite à une catastrophe préliminaire.Quand Dieu regarda à quoi ressemblait laterre, il vit qu’elle était informe et vide, etqu’il y avait des ténèbres à la surface del’abîme (Genèse 1 : 2). Il décida alors de larestaurer et d’en faire quelque chose desuperbe. De la même façon, quand l’ennemia semé des conflits dans l’église, l’Esprit deDieu pousse des hommes matures à gérerle conflit avec créativité. Il le fera aussi sou-vent que nécessaire afin de protéger et depréserver son règne ici sur terre.

Prenez un peu de recul et dégagez-vousde toute préoccupation trop personnelledans votre situation présente. Demandezà Dieu d’accomplir sa volonté créative ausein même de votre situation, aussi chao-tique soit-elle. Demandez-lui de vous aider,vous et les autres qui êtes impliqués dansles décisions de votre église, à avoir unesprit ouvert et des attitudes empreintesde maturité à travers ce processus de dé-sensibilisation et de délibération ; celapermettra que sa volonté créative se ma-nifeste à travers la décision que vousprendrez ensemble.

Relisez l’histoire de Actes 6 : 1–7 etémerveillez-vous devant le bien qui estressorti de la première crise majeure del’Église. Soyez aussi ouvert que possibleau bien que Dieu voudra faire sortir devos délibérations, et encouragez lesautres à agir de même.

Quand cela se passe ainsi, tout lemonde est gagnant — surtout le royau-me de Dieu !

Richard D. Dobbins,Ph. D., est psychologue,directeur-fondateurde EMERGE Ministriesbasé à Akron dans l’Ohio (U.S.A.).

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