reseña de wacquant sobre raza y clase en zweigenhaft richard
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7/25/2019 Resea de Wacquant Sobre Raza y Clase en Zweigenhaft Richard
1/7
Monsieur Loc J. D. Wacquant
Zweigenhaft Richard L., Domhoff G. William, Blacks in the White
establishment ? A study of race and class in America.In: Revue franaise de sociologie. 1993, 34-2. pp. 299-304.
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Wacquant Loc J. D. Zweigenhaft Richard L., Domhoff G. William, Blacks in the White establishment ? A study of race and classin America. In: Revue franaise de sociologie. 1993, 34-2. pp. 299-304.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1993_num_34_2_4249
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rfsoc_891http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1993_num_34_2_4249http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1993_num_34_2_4249http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rfsoc_891 -
7/25/2019 Resea de Wacquant Sobre Raza y Clase en Zweigenhaft Richard
2/7
Les livres
pales
thories
labores
dans
le domaine
des
professions
et des relations profes
sionnelles.
Si
la mise
en
perspective
de
cet
ensemble de travaux, relevant pour
les
uns
de la
sociologie
et
de
branches
diffrentes de cette discipline,
pour
d'autres de l'conomie
(du
travail), ins
truit le
lecteur,
elle
n'entrane pas
tou
jours
son
adhsion.
Ce
corpus
de
recherches apparat
comme
un mlange
plutt
composite
o la
problmatique
de
la socialisation professionnelle demeure
dans la
majorit des cas secondaire.
Plus
gnralement,
il
ressort de
ces
chapitres
(6, 7
et
8) que, pour ces
sociologues
et
conomistes
(du
travail et
des relations
professionnelles),
les
processus
de
so
cialisation professionnelle sont moins un
objet
d'analyse
qu'une
notion
invoque
pour rendre compte de l'action de fac
teurs trop souvent agrgs
sous le
terme
de formation.
L'usage
extensif ainsi fait
de la notion de socialisation
pour rendre
compte
du
fonctionnement des
marchs
du travail,
de la structure des
qualifica
tionst des salaires
n'a-t-il
pas pour ef
fet de la vider de son sens
et
d'en
faire
une
sorte
de couverture
enveloppant un
ensemble
de
phnomnes
htrognes?
Certes,
le
propos de l'auteur tait de
trouver
dans ces travaux les
lments
de
base
une approche formalise
du chan
gement
dans
l'emploi et
le travail pre
nant
en compte les
institutions et
l'action dploye par les individus au
cours de leurs trajectoires, mais peut-on
intgrer des approches
relevant
de
dis
ciplines
dont
les cadres de
rfrence
et
les objets sont si
loigns?
La
troisime
et
dernire
partie
pr
sente une typologie des identits
profes
sionnelles qui rsulte de l'application,
a
posteriori,
des catgories d'analyse
dfinies plus haut (identit pour
soi/identit pour
autrui, transaction indi
v idu/ in s titu tion s
etc.)
des
rsultats
d'enqutes
empiriques
menes
par
l au
teur et ses collaborateurs
ainsi qu'
d'autres recherches.
Si
les quatre confi
gurations
identitaires qui nous sont pr
sentes
rsultent, de toute
vidence,
d'un
long
travail de
construction mtho
dologique et de
confrontation avec
d'aut
res ravaux tablis
dans
ce domaine, il
reste que
les
conclusions sont restitues
au
lecteur
dtaches
de
la
dmarche
et
des donnes qui sont
leur
origine.
Comme telles,
ces
figures
identitaires
perdent
quelque peu
de leur
capacit
d'expression et de comprhension. Para
doxalement la densit des matriaux
restitus
et
le foisonnement des rf
rences empruntes
des travaux
rcents
ou
remontant
aux
dcennies 60 et 70,
conjugus
une
formalisation et
une
g
nralisation
trop
rapides, nuisent
l'intelligibilit des configurations pr
sentes.
L'abondance
des
propositions
nonces, isoles du contexte
leur don
nant
sens,
laisse le lecteur intress mais
perplexe.
Ces rserves ne sauraient occulter
que les premiers chapitres consacrs
l'histoire de la socialisation
en
sociolo
gieont une rfrence
capitale
en la mat
ire et
que
les derniers,
qui
peuvent tre
considrs comme des
essais
de
thori-
sation
de
phnomnes
aujourd'hui
trs
tudis,
sont une invitation
dvelopper
cette
recherche
d'extension
et
de
renou
vellement des
thories
inscrites
dans le
pass d'une discipline.
Lucie
Tanguy
Travail
et mobilits
CNRS, Universit de Paris X
Zweigenhaft
(Richard L.), Dom-
hoff
(G.
William).
-
Blacks
in
the
White
establishment?
A
study of
race
and class in Amer
ica.
New
Haven, Yale
University
Press,
1991,
198
p.,
27,50.
En 1963,
un
consortium
de
fondat
ions
philanthropiques
et d'coles pri
ves
d'lite - ces fameuses prep
schools
qui sont le
vivier
de la noblesse
299
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3/7
Revue franaise
de
sociologie
d'Etat
amricaine (1) -, soucieuses de
faire bonne figure
en ces temps
de re
mise
en
cause des
ingalits
raciales,
lancent un programme
de
promotion
scolaire
des
minorits
visant
ouvrir
un
petit
nombre de
Noirs
les portes
des meilleures universits
du
pays.
Cette
anne-l, quelque
400
collgiens, dont
70 d'origine
afro-amricaine
dment
slectionns dans les coles du
ghetto,
sont soumis un programme estival in
tensif conu pour pallier leurs dfi
ciences tant sociales que scolaires
avant
d'tre
placs
dans
les
tabliss
ements
es plus
hupps d'Amrique.
Le
programme A Better Chance (connu
sous
le
sigle
abc)
finance
leur
scolarit,
acquitte
leurs droits d'inscription, assure
leur couverture mdicale et leur
octroie
mme
un peu
d'argent
de poche. Entre
1964
et
1975, plus
d'une
centaine d
coles participent
l'entreprise et
cinq
mille tudiants en seront
les
heureux
co
bayes au
cours
de
deux
dcennies.
Cette tude, fruit de la collaboration
entre un psychosociologue et un
polito
logue,
dresse
un bilan
de
ce
programme.
Sur
la base
d'entretiens
approfondis
avec
un
chantillon
en
boule
de
neige
de 38 anciens lves et d'tudes stati
stiques portant sur diverses
cohortes
de
laurats, les
auteurs reconstituent
le pro
cessus de
socialisation et d'accession
l'lite
tatsunienne.
Les chapitres
du
l
ivre retracent dans l'ordre
chronologique
les tapes de cette ascension afin d'en
lucider
les deux
versants :
ct indivi
du,
omment
les
lus
se sont-ils adapts
et transforms au fil de l'exprience?
ct
structure, ont-ils in fine rejoint la
classe
dominante
en
dpit
du
clivage
ra
cial
qui scinde la socit amricaine?
Le premier
t, les participants sont
soumis
un programme draconien de
re
mise niveau scolaire et de pr-sociali-
(1)
Sur ces coles, voir l'excellente
tude
de Peter W. Cookson et
Caroline
Hodges Per-
sell,
Preparing
for
power
: America 's elite
boarding
schools, New York,
Basic Books,
1985.
sation avec, au menu, des cours de ma
thmatiques et d'anglais
haute dose
mais aussi des leons de maintien, d
tiquette et
de style
vestimentaire.
La
structure
totale
(au
sens
de
Goffman)
qui enrgimente toute
leur existence
pendant
ces
semaines a
pour but de les
familiariser
la culture bourgeoise et
blanche
dans
laquelle
ils
seront immerg
sans
leur
prep school. L'merveille
ment
'tre
pour
la
premire
fois
de sa
vie trait(e)
comme quelqu'un d'import
nt
e
dispute au
mal du pays
et au
sentiment
trouble
de jouir de privilges
exorbitants
et indus (Tu es
heureux
de
t'en sortir mais tu te sens coupable aus
si).
La
mme
ambivalence
marque
les
annes d'apprentissage scolaire
au
sein
des lyces de l'lite.
Jamais
les
tudiants
noirs
parrains
par abc
n'ont
volu
dans un environnement aussi
riche,
tant
culturellement que matriellement (les
16
coles
les plus aises
du
programme
dtiennent
pour 381
millions
de dollars
de
biens en
1983), et pourtant jamais
il
ne se
sont
sentis
aussi
peu
leur
aise.
Car tout leur
rappelle qu'ils
ne
sont
pas
leur place : la
difficult
convaincre
leurs
parents
de les
laisser
quitter le
do
micile familial ;
le problme,
presque in
soluble
pour certains, du voyage vers
l'tablissement assign, ou celui de
l ac
quisition de la garde-robe requise dont
ils dcouvrent
ds
leur arrive
qu'elle ne
convient
pas; et
leur
couleur de peau,
qui dtonne dans un
environnement
jus
que-l exclusivement
blanc (telle
lau
rate s'entend
dire
par
une
camarade
de
classe
: Oh, je n'ai jamais approch de
Noirs
part ma bonne, tandis qu'une
autre
reoit
l'avertissement suivant
:
Tu as
intrt
tre gentille avec moi,
je
paie
la moiti de
ta bourse).
A cela
s'ajoute
la diffrence de ni
veau scolaire, dont le comblement
re
quiert souvent
une
deux
annes
de
travail
acharn.
Mais l'immersion
dans
cet
univers
ddi
la
russite
acadmi
quest aussi vcue
comme
une vritable
libration scolaire (pp.
39-41)
: pour
la
premire fois, les
lves
abc
ne
sont
300
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4/7
Les
livres
plus
soumis des
menaces ou
des vio
lences
physiques en
raison
de
leurs bons
rsultats ni rejets par leurs pairs
pour
jouer au
Blanc;
ils n'ont plus besoin
de
dissimuler
leur
got
pour les
tudes
comme
dans
leur cole du ghetto 2). Et,
nonobstant
leur statut de
curiosit
lo
cale, ils nouent des rapports
amicaux
avec
leurs camarades
blancs. Cependant,
la monte des tensions
raciales
la fin
des annes 60 se traduit par un mouve
mentde fermeture
communautaire qui
fait que, ds
que
le nombre d'lves de
couleur s'lve, on retrouve
un
phno
mne de sgrgation spontane des
rseaux d'amiti. Il
faut
dire
aussi
que
la
vie
sociale
des laurats
abc
se
rduit
sa
plus simple
expression et
que
les
liaisons amoureuses
(dating)
ne
trans
gressent
que par
exception
la frontire
des races
;
de
fait, les
comptitions spor
tives sont le seul domaine
dans lequel
s'opre une vritable osmose
entre
Blancs et
Noirs.
Peu
peu, les jeunes
lus acquirent certaines des
caractris
tiquesu
dominant : confiance en soi,
flexibilit,
tolrance, tact
et sens des re
lations. Mais
plus
leur socialisation
avance
et
plus
le retour
chez
soi
de
vient
difficile
et douloureux;
le
sent
iment
d'isolement et d'alination,
voire
de
honte
devant l'
inculture des pa
rents
est
parfois
insoutenable. Reste que
l'assimilation culturelle russie t
moigne selon les auteurs, de la vitesse
avec
laquelle
le
style
tant vant de la
classe
suprieure
peut
tre acquis
(p.
65).
Les annes d'universit s'inscrivent
dans le prolongement de l'exprience l
ycenne et
sont
marques
par
la
mme
(2)
Ce
problme est analys
par
Cynthia
Fordham
et John U. Ogbu dans Black stu
dent s school
success :
coping
with the bur
den of
Acting
White ,
Urban
review,
18 (3)
1986;
voir galement R. Patrick Solo
mon,
Black
resistance in
high school :
for
ging a
separatist
culture, Albany, State
University of
New
York Press, 1992, pour une
tude de ce phnomne dans une cole ur
baine
multiraciale
du
Canada.
ambivalence, mais aussi,
ce
qui
mrite
d'tre
soulign,
par
une
russite
scolaire
comparable
celle des Blancs.
Au
dbut
de la dcennie 70,
les
tudiants noirs
sont ardemment
courtiss
par
les
univers
its 'lite
qui cherchent
refaire leur
vitrine sociale. Combine
la
scola
risation dans une prep school, leur cou
leur de peau garantit
aux
lves abc
l'entre
sur
les
campus
les
plus slectifs.
L
encore, ils
se
lient souvent
d'amiti
avec des Blancs en
dpit
de
la
pression
la
fermeture raciale exerce
par
cer
tains tudiants afro-amricains
politiss
par
le mouvement sparatiste noir.
Mais
les relations
romantiques ou amoureuses
ne
dbouchent
que
rarement
sur un
mar
iage interracial : seuls 5 10 des lau
rats abc pousent un(e) Blanc(he), taux
certes trs suprieur au taux
national
de
13 pour mille
en
1980
(contre
2
pour
mille
en 1965),
mais loin
en
de de la
frquence
attendue
ou
de
celle enregist
rear les Latinos et les
Asiatiques,
tandis qu'un quart
convole
avec
des par
tenaires noirs
rencontrs
durant leurs
tudes.
Surtout,
prs de la moiti restent
clibataires
: l'accs
l'lite se paie
par
l'isolement
et
la
solitude
sexuelle.
Ceux
qui se marient
avec
des amours de jeu
nesse
n'ont gure
plus de
succs puisque
la
plupart
de ces unions
se
terminent
par
un
divorce.
Une fois
diplms,
les laurats abc
rejoignent dans leur majorit
la nouv
elle
classe
moyenne noire,
groupe
plus dispers et mieux intgr que
l'lite
noire
traditionnelle,
mais dont le
dve
loppement
reste largement tributaire de
l'expansion
du
secteur
public,
soit
direc
tement par
le biais
des emplois de
la
fonction publique,
soit
indirectement via
les
institutions charges de la gestion de
la
communaut afro-amricaine 3). Le
capital social et
culturel
accumul
dans
(3)
Voir Bart
Landry, The new Black mid
dle class,
Berkeley,
University of
California
Press, 1987; et
Sharon
M.
Collins,
The
ma
king
of the
Black
middle class , Social pro
blems, 30 (4) 1983, pp. 369-382.
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Les livres
cieuse 7). Ce cadre
culturel
opposition-
nel s'avre tre une arme
double
tran
chant
:
il
sert de bouclier protecteur
contre les formes les
plus
extrmes de
stigmatisation
raciale
mais
aussi
de
pr
texte aux Blancs pour justifier la perp
tuation de
l'exclusion
des Noirs.
Blacks
in
the White establishment
ou
vre un angle de rflexion original sur le
problme de l'entrecroisement des
in
galits de classe
et du
clivage racial en
Amrique.
Mais
la
dmonstration souf
fre
e
deux srieux
problmes de m
thode. Premier biais : toute l'analyse
repose
sur une
reconstruction
ex post
que les
enqutes
produisent
partir des
catgories mmes
que
leur
a
inculques
la promotion qu'ils sont
censs
juger.
Peut-on attendre du converti qu'il porte
un regard de paen sur la religion qui
l'a fait renatre au monde ?
Ou, pour r
eprendre
une
parabole
socratique,
la vi
sion rtrospective
que
les laurats abc
offrent de leur ascension n'est-elle pas
plus
rvlatrice
du
prisme
travers l
equel ils la
peroivent
que de
sa
rali
t bjective? Les auteurs concdent
que
les lves abc
voyaient
peut-tre
les choses
diffremment
quand ils
vi
vaient l'exprience elle-mme
(p.
66),
mais
ils ne
font
pas
appel aux
traces
do
cumentaires
de
l'poque (lettres, jour
naux
intimes,
archives, etc.) ni
des
interviews de proches pour mesurer
ces
diffrences. Si l'on
admet
que
l'un
des
lments
constitutifs
de habitus de
do
minant
rside dans une inclination
(7)
Sur
ce
point,
voir
les
analyses pn
trantes
de
Stephen
Steinberg
dans
The ethnie
myth, Boston, Beacon Press,
1990;
l'tude
de
Mary Waters
comparant mthodiquement
Noirs amricains et Noirs immigrs des Ca
rabes
New York
City
(
paratre sous le
titre Black like who
?
; et la monographie de
Phil Kasinitz
sur
la
(re)construction
politique
d'une ethnicit noire dans cette mme
ville
dans
Carribean New York : Black immi
grants and the
politics
of
race,
Ithaca,
Corn
ell University Press, 1991.
gommer les asprits sociales et
mini
miser
les
conflits, objectifs et subjectifs,
on
a
tout
lieu
de penser que
le
fait, par
exemple, que
les enqutes n'aient que
de
rares
souvenirs
d'incidents ouvertement
racistes tient pour partie
ce
que,
tant
bien
socialiss, ils sont tout
disposs
prsenter une
faade
raciale respect
able.
Le deuxime problme
se
superpose
au premier : les conclusions de Zwei-
genhaft et Domhoff reposent
entire
mentur des interviews
d'anciens lves
abc
qui
ont russi et sont de
ce
fait en
taches d'un fort biais de slection.
Certes, 99 des participants au pr
ogramme
abc
sont
entrs
dans
l'enseigne
ment
uprieur,
contre 40 seulement
pour l'ensemble des lves
noirs
sortant
du lyce durant
ces
annes. Mais tous
n'ont
pas
t
orients
dans
les filires
et
sur
les
campus les plus prestigieux
et
prs de
quatre sur
dix d'entre eux
n'ont
pas vu se raliser
leurs
attentes
profes
sionnelles, chiffre considrable en re
gard de
l'importance
des ressources
mises
leur disposition.
Les rares
don
nes
glanes
sur les participants
carts
ou
retombs
dans
leur
milieu
d'ori
gine
rvlent
que le programme abc im
pliquait une
violence
symbolique
infiniment
plus grande que
ne
l'indi
quent
les
tmoignages
des
convertis.
Les
auteurs relvent
que l'chec
touche sur
tout des
individus perus
(par ceux
qui
ont russi) comme
plus
rebelles et
dots
d'une
identit oppositionnelle
plus
fortement
structure. Un
chantil
lonlus
complet
aurait permis
d'largir
la gamme des expriences et, vraisem
blablement,
de
porter
au
jour
d'import
antes iffrences de
classe
dans les
trajectoires des lves abc,
dont tous
ne
provenaient
pas
de
milieu
populaire. Le
fait
que la
plupart taient les
premiers
de leur gnration
obtenir un diplme
universitaire (p. 284) ne
suffit
pas
tablir
l'homognit
de
leurs origines
sociales, et l'on peut
regretter que
les
auteurs
n'aient pas
consacr aux ingal
its
e
classe
qui se cristallisent et se
303
-
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7/7
Revue
franaise
de sociologie
creusent durant cette
priode
au
sein
de
la communaut noire la
mme attention
qu'ils
accordent
la discrimination ra
ciale au sein de l'lite.
Cela
d'autant que l'volution
du
pr
ogramme abc suggre
qu'une
telle
entre
prise
de promotion slective profite
avant tout aux familles dj privilgies
de la communaut noire. Aprs 1967, les
fonds
publics
allous
abc dans le ca
dre
du
programme
de
guerre
la
pau
vret
diminuent rapidement
puis
disparaissent,
le programme
estival de
pr-socialisation est supprim et l e
nsemble du dispositif, soutenu financi
rement
par
les
dons
de
grandes
entreprises, se
met
fonctionner
la
manire
d'un
service
d'orientation (re
ferral) destin non plus
aux
Noirs
issus
de la
classe
ouvrire - pour peu
qu'il
l'ait
jamais
t
- mais aux enfants de la
bourgeoisie de
couleur.
C'est peut-tre
ce
biais de
classe
qui,
prsent
en
fil
igrane
ds l'origine, explique la
rsis
tance
multiforme que
cette tude a
rencontre auprs des
organisateurs
de
abc et dont
Zweigenhaft
et Domhoff
ne
tirent
curieusement
aucun
enseignement
sociologique.
Pourquoi
tant de
rt
icences et d'atermoiements
autoriser
les chercheurs
enquter
si ce pr
ogramme
est et a
t
aussi dmocratique
et
progressiste que
le prtendent ses
ini
tiateurs
?
Reste que l'exprience grandeur na
ture
que rapporte
ce livre
rfute avec
une
belle efficacit l'ide
d'une infrior
it
colaire
et sociale
congnitale
des
Noirs
amricains, opinion qui connat
aujourd'hui
outre-Atlantique
un
regain
de
popularit
la
faveur de l'hgmonie
des
thories
sociales
conservatrices.
Et
il
souligne,
s'il
en tait encore besoin,
la spcificit historique de la
division ra
ciale de
la
socit
amricaine
et sa per
sistance jusqu'au cur du
champ
du
pouvoir 8).
Loc
J.D.
Wacquant
Society of Fellows, Harvard
University
Schwartz (Olivier). - Le monde
priv
des
ouvriers.
Hommes et
femmes
du
Nord.
Paris, Presses Universitaires de France
(Pratiques
thoriques), 1990,
544
p.,
195 FF.
Une
cit
HLM
du
Nord de la France
est un microcosme.
Olivier Schwartz,
jeune
agrg
de philosophie, s'y installe
en 1980, s'y fait accepter
et, cinq ans
aprs,
n'y retrouve
pas l'image de la
classe
ouvrire telle
qu'elle
tait vhi
cule
dans
sa formation politique
d ex
trme gauche.
Sa
surprise
vient
de
ce que la
socit
locale, bien qu'uniformment
ouvrire,
n'en est
pas
moins segmente.
A
l ex
trmit suprieure, l'auteur identifie les
familles
montantes (p.
167).
Le chef
de mnage, souvent
aussi
son conjoint,
a un
emploi stable.
Le niveau de
quali
fication
est
lev
et donc
l'autonomie
est forte sur
le
lieu de travail. Ces m
nages ouvriers sont propritaires de
leur
rsidence principale. Ils investissent
dans
leur intrieur
(p. 101). On ne
lsine
pas
sur
la
qualit
de
l'lectromnager,
du
poste de tlvision et des
meubles
de
la salle
manger. Le chef de
mnage
ralise lui-mme
des
installations
raffi
nes. Ces efforts
de
toute
nature expri
ment
une
revanche : (...) les
objets
clbrent une multitude de
victoires
re
portes et c'est peut-tre
l que s'ori-
gine leur force
signifiante.
Victoire sur
l'chec et
le stigmate
social,
coup
sr
(p. 103).
Une autre
explication
cet
en
thousiasme pour l'quipement du foyer
est
lie
aux relations
souvent
difficiles
l'intrieur
du couple
:
L'achat
d'une
tlvision
en
couleur
ou
d'un
beau meub
le
e salle
manger,
un dmnagement
(8)
Sur
la
profondeur de cette division,
que
l'Amrique
semble
redcouvrir un
quart de sicle aprs les grandes
meutes
ra
ciales
des annes
60, lire
Andrew
Hacker,
Two Nations
:
Black and White, separate,
hostile,
unequal, New
York,
Scribner's, 1992.
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