répertoire des inscriptions libyco-berbères (rilb), n°15, 2009

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  • 8/8/2019 Rpertoire des Inscriptions Libyco-Berbres (RILB), n15, 2009.

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    EDITORIAL

    La Lettre, plus longue cette anne, est entirement

    consacre une tude de J. Drouin et M. Aghali-Zakara

    sur un site de lAr. Cette tude ne pouvait pas tre

    fractionne parce quelle porte sur lensemble dun

    panneau qui prsente (ce nest pas toujours le cas) une

    forte homognit. Les auteurs ne manquent pas de

    souligner que plusieurs squences de lettres, observes sur

    dautres sites, se retrouvent ici. Le fait est dj intressant

    par lui-mme, mais plus remarquable encore est la forte

    proportion des lignes qui commencent par les trois

    caractres sr, dont JD et MAZ donnent une interprtation

    sduisante : je manque de X , autrement dit X me

    manque . Moins frquent, mais rpt assez souvent

    pour exclure un hasard, le groupeyny est traduit par il avu . Je dois renvoyer larticle pour les dtails, mais la

    cohrence des analyses fondes sur le touareg et, par

    exemple, la prsence du nom typique brd(abarad jeune

    homme brave , avec un d dont lalphabet local ne note

    pas le caractre pharyngalis, permettent de considrer

    quon est en prsence de textes touaregs, non dats mais

    relativement (jinsiste sur ladverbe) rcents.

    Si la place manque pour les rubriques dinformation et

    de bibliographie qui figuraient dans les numros

    prcdents, il est nanmoins possible de formuler

    quelques observations sur lvolution rcente des tudes

    dans notre domaine. La premire est que les inscriptions

    libyques classiques de lAntiquit (jentends par l lesstles funraires et les quelques monuments qui leur sont

    apparents par lpigraphie) ont cess de susciter les

    travaux les plus nombreux. On peut citer le livre de Mme

    At Ali Yahia Samia,Les stles inscriptions libyques de

    la Grande Kabylie, Tizi-Ouzou, LOdysse, 2008, 189

    pp., qui facilitera lexamen de cet important groupe de

    documents. Si pourtant le libyque a moins attir les

    chercheurs, cest peut-tre parce quil avait dj fait

    couler beaucoup (et parfois trop) dencre sans rsultat

    substantiel. Le progrs de la recherche dpendra surtout,

    maintenant, de la dcouverte dinscriptions nouvelles.

    En contrepartie, les inscriptions rupestres, touargues ou

    plus anciennes, ont cess dtre ngliges, voiremprises, ou traites comme de simples curiosits.

    Lexemple donn par les linguistes comme J. Drouin et

    M. Aghali-Zakara (notamment dans notreLettre !) a

    trouv un cho chez les spcialistes de lart rupestre, qui ont

    souvent loccasion dobserver des inscriptions ct des

    gravures, quil y ait ou non un lien entre les deux modes

    dexpression. Deux autres types de proccupation

    contribuent en effet attirer lattention sur nos inscriptions :

    on ne peut les oublier ni si lon sinterroge sur lhistoire de

    lcriture libyco-berbre, ni si lon cherche prciser les

    relations des les Canaries, o cette criture est bien

    reprsente, avec le continent africain. Au cours des deux ou

    trois dernires annes, diverses tudes ont donc trait des

    inscriptions rupestres. La place manque ici pour une

    bibliographie en rgle, mais on reconnatra aisment

    plusieurs de ces travaux dans les dernires livraisons de la

    revue Sahara (Milan), 18 20 (2007 2009), des Cahiers delAARS (Association des Amis de lArt Rupestre Saharien),

    12 (2009), ou encore dans les publications de lInstitutum

    Canarium (Vienne, Autriche). Les noms de M. Aghali-

    Zakara, J.-L. Le Quellec, W. Pichler reviennent plus dune

    fois dans ces fascicules. Mais il faudrait citer aussi les

    chercheurs canariens, comme R. Springer-Bunk, qui

    travaillent sur les donnes insulaires, mais tendent aussi

    leurs investigations au continent.

    Le tableau nest pas sans quelques ombres. Sil est

    excellent quon cesse enfin de sen tenir des intuitions et

    quon sappuie sur la statistique des signes et sur leur

    rpartition gographique, on ne doit pas non plus tomber

    dans le dogmatisme. Il en est des caractres dcriturecomme de lvolution des langues, qui ne se laisse pas

    reprsenter (on le sait aujourdhui) par un arbre gnalogique

    simple : comment leur histoire aurait-elle pu se drouler sans

    accident, sur des espaces et des dures aussi

    considrables ? La multiplicit des essais auxquels donne

    lieu, de nos jours, la rnovation de lcriture berbre permet

    de penser que des hsitations et des ratages ont d exister

    de tout temps. Enfin, il ne faut pas oublier qu lexception

    du touareg les parlers nots par les inscriptions demeurent

    inconnus : or leurs systmes phonologiques ont agi sur les

    alphabets. On est ainsi condamn extrapoler constamment

    la valeur des lettres. Cette situation ne condamne pas la

    recherche, bien au contraire, mais elle invite chacun fairepreuve de mansutude lorsque des hypothses diffrentes

    saffrontent.

    L. Galand

    EPIGRAPHIE LIBYCO-BERBERE

    La Lettre du RILBRpertoire des Inscriptions Libyco-Berbres

    EPHE - Sciences historiques et philologiques - Sorbonne

    45-47, rue des Ecoles, 75005 PARIS

    Directeur de la publication : L. Galand

    ISSN 1260-9676 N 15 - 2009

  • 8/8/2019 Rpertoire des Inscriptions Libyco-Berbres (RILB), n15, 2009.

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    Station du Bonhomme et les messages crits

    Valle de Mammanet (Ar nigrien)

    Cette paroi rocheuse tudie ici se situe sur la

    rive gauche de la valle de Mammanet, au N.O.

    du massif de l'Ar au Niger. Cette valle constitue

    un lieu de passage semi-dsertique o circulent les

    bergers et leur troupeau. On n'y voit aucun habitat

    fixe. La carte d'H. Lhote (1979 : 8-9, 1987 : 6)

    localise la rgion concerne et montre les tracs

    de valles fossiles orientes NE-SO. : l'auteur

    estime que cette valle a t vraisemblablement

    une grande voie de pntration. Elle a t

    photographie en 1989 par les auteurs de cetarticle.

    Il s'agit d'un panneau vertical comportant un

    Bonhomme bras levs, tenant dans la main droite

    un objet qui pourrait tre un bton ou une arme ;

    sa tte est hrisse de deux antennes ; il porte une

    tunique le couvrant jusqu'aux mollets, jambes

    serres. Autour de lui sont gravs six

    quadrupdes, trois sa droite et trois sa

    gauche, dont l'un de grande taille. Une petite

    figurine l'extrme droite du panneau pourrait tre

    une reprsentation humaine.

    De part et d'autre du Bonhomme sont graves 37

    lignes dont 32 verticales BH et 2 HB dont deux

    lignes en boustrophdon BH/HB en bas du

    panneau, et 3 horizontales, dont 2 en bas au-del de

    la fracture horizontale. Elles n'ont pas t

    rpertories par H. Lhote qui, par ailleurs, a fait de

    nombreux relevs dans la valle de Mammanet .

    La situation gographique du panneau, entre

    l'Azawagh mridional et l'Ahaggar saharien,influence parfois l'alphabet de l'Ar employ. On

    relve deux signes interprtables,et k , sanscertitude pour le second dont la valeur est

    extrapole, non employs actuellement par les

    Touaregs qui ne les connaissent pas. La qualit de

    la surface du panneau est irrgulire, mais l'espace

    est ample et constitue un support apprciable pour

    accueillir figurines et inscriptions, au-dessus de la

    fissure transversale dans le bas du panneau o

    quelques autres ont trouv place.

    NB : Les signes entre crochets sont incertains ou illisibles.L'astrisque * indique le changement d'orientation de la ligne.

    BH bas/haut, HB haut/bas, DG droite/gauche. P. Prasse ; F.

    Foucauld. vb. = verbe; nv. nom verbal ; l. ligne, s.signe ;

    adv. adverbe; p. personne ; sg. singulier, pl. pluriel ; NPHnom propre d'homme; NPF nom propre de femme ; NPL nom

    propre de lieu. RD complment rgime direct.

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    lignes 1 15

    A droite du Bonhomme, on commence l'extrme gauche de la photo.

    1 . l. BH, aucun signe ne donne une orientation

    sre ; plusieurs signes sont incertains :

    [//] n l G s l1 2 3 4 5 6 7

    y n g l d s l ynna agllid isla

    "il a dit l'Agellid il a entendu" (les nouvelles,

    des informations) = "l'A. a dit qu'il a entendu..."slu "entendre, entendre les nouvelles" > isaln

    "nouvelles" :Agellid, membre de la tribu maraboutique

    desIgellad(Goundam-Tombouctou Mali).

    Avant le s. 1 trace de grattage.

    2 . l. BH

    s r t n w k n

    1 2 3 4 5 6 7 8s r t n w g nosr Atanu Ag Anna

    "je manque d'Atanu Ag Anna" (= Atanu me

    manque...) ou

    sr "je renonce Atanu..."

    Le s.7 ne figure pas dans les alphabets contemporains ;on le rencontre frquemment dans les inscriptionssahariennes et subsahariennes de diffrentes aires ; pardduction syntaxique et smantique, on lui donne defaon incertaine la valeur /g/ (v. Pichler 2009 pour lesreconstructions historiques des valeurs de ce signe). On

    peut considrer que ce signe, entre deux NP, note le

    terme de parent ag Par ailleurs, le s. 6 peut noter lavoyelle finale de Atanu (v. l. 5). F. 341 Atanu NPH ;296 et 329Ag Anna NPH "fils d'Anna".

    Les s. 1,2,3 peuvent correspondre Issa (a) re "c'est

    Issa que j'aime..." : l'auteur pourrait treAtanu.

    Cette inscription a t releve ailleurs par Lhote(1979, p. 376) : le n 2596 est identique, le n 2599. ne

    comporte pas le s. 6 (comme dans notre l. 5.

    3 . l. BH, plusieurs signes incertains cause d'un

    clairage dfectueux :

    [l] tk w1 2 3 4 5[l] t g y w

    "Lita a g Ayawa"

    Lita/Ellatu fils de/originaire de Ayawa

    F. : 319, 499,Lita,llatu NP d'un marabout clbre ;F. 369 Ayawa NPL village, ag pourrait signifier

    "originaire de"

    Seuls les s. 3, 4, 5 sont bien identifiables

    4 . l. BH un peu au-dessus de la prcdente, vers ladroite ; comme pour la prcdente, la lecture estdifficile et incertaine en raison de la gravure qui estsuperficielle ; ces deux inscriptions sont d'un stylegraphique trs diffrent de toutes les autres inscriptions

    du panneau :

    a p w r t D p

    1 2 3 4 5 6 7 8b y w r t d bbuye wr tdd

    "je suis dlaiss(e) je ne pile pas "

    Si le s. 7 est lu l /l/, l'interprtation serait wr

    ttle "je n'enroule pas (le turban)", vb. ttl "enrouler

    le turban",

    Si l'interprtation est bonne, il s'agirait, dans le 1er

    cas, d'une protestation fminine, dans le second, le

    sujet crivant serait un homme.

    5 . l. BH :

    s r t n k n

    1 2 3 4 5 6 7s r t n g nsr / osr Atanu Ag-Anna...

    "je renonce / je manque de Atanu Ag Anna"

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    Ligne identique la l. 2, mais ici il n'y a pas le s. 6 ,

    vocalisation finale du NPH, souvent alatoire ; la

    comparaison des deux lignes souligne l'alternative

    possible. Lhote id. p. 396 n 2599.

    Les s. 5 et 7 pourraient comporter un crochet, l'un

    l'extrmit infrieure, l'autre l'extrmit suprieure et,

    dans ce cas, l'interprtation s'arrterait l'incipit ; mais,

    ce que l'on peut comprendre comme une rduplication

    de la l. 2 incite prendre ces crochets pour un drapage

    du graveur.

    6 . l.BH :

    s rad d nj n t [l n]1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12s r b d d n g n t [ l n]sr / osr Badidan igan ituln

    "je renonce / je manque de Badidan qui a fait

    des enroulements (de turban)"Le contexte smantique conduit retenir, dans

    l'alternative le premier verbe : "Badidan qui a fait un

    beau turban me manque"Le s. 4 peut tre lu m /m/ et le NPH Madudu ou

    Amdeddes Kel-Amded( s/ groupe des Igdalen), le s. 11,

    12 mph /mh/. Beguinot, par ailleurs donne j la

    valeur /f/.Les inscriptions releves par Lhote p. 196 n1358: srmbdd s. 1-6 id. ; p. 376 n2589

    srbd d t s. 1-6 id. et t ; n2592 s rbd

    t id. la prcdente moins le s. 6. montrent la mme

    squence qu'ici pour les s. 1 6 o le s. 4 est

    incontestablement un /b/. P. 7 Badid, Badidan dim. de

    BadidNPH ; itul/ ituln = yitl / itlan "enroulements du

    voile de tte des hommes. A considrer ces

    incertitudes, les alternatives limiteraient l'interprtationaux s. 1-6.

    7 . l. BH :

    n[] lFs[l]1 2 3 4 5 6 7

    y n y l s lyny lad ssalo

    "Alad a vu Assalo"

    P. 451AladNPH, nom d'un ancien amenokaldes Kel-

    Tadamakat ; 714 Assalo NPF surnom. Le s. 3 est

    incompltement grav, ne comporte que deux segments

    au lieu de trois, mais ce signe prsente aussi d'autres

    variantes, quatre segments et plus (v. l. 10).

    8. l.BH dans le prolongement de la l. 7 :

    ap w r t l F1 2 3 4 5 6 7 8

    b y w r t l dbbuye wr tlle da / tlled da

    "je suis dlaiss elle n'est pas l / tu n'es pas l"

    Dans la 1re hypothse, le vb. est au fm. 3 p.sg., le s.

    8 est la particule de proximit da. Dans la 2 hypothse,

    le vb. est la 2 p. sg., la dsinence suffixe dest celle

    qui est employe en tahaggart et en tadghaq,correspondant - en tawellemmet ; gnralement,

    quand deux phonmes semblables se suivent la graphie

    n'en note qu'un seul ; dans cette 2 hypothse, l'auteur

    s'adresse alors directement au/ la destinataire du

    message. Le 1er vb. la 1re p. sg. ne comporte aucune

    marque grammaticale indiquant si l'auteur est un

    homme ou une femme. La 1re hypothse correspond

    mieux au parler local, sans exclure que le graveur soit

    venu d'ailleurs.

    9 . l. BH droite de la prcdente :s r l p b t n w1 2 3 4 5 6 7 8 9s r l b t n wosr labutn - wi

    "j'ai renonc ces voiles de mauvaise qualit"

    P. 462 labu/labutn "voile de mauvaise qualit".

    Pour le s. 5 p, le point le plus gauche (ligne verticale

    sur la photo) se trouve sur la fissure et l'interprtation

    permet de retenir cette graphie ; sinon, ce signe serait

    lu w /w/ et l'interprtation ne pourrait dpasser le vb.

    initial. Le s. 6 a la valeur biconsonantique /mb/ en

    tawellemmetqui note b pour /b/.

    10. l. BH, dcale vers le haut, dans le prolon-

    gement de la prcdente :

    n [b] r d1 2 3 4 5 6 y n y b r yny bara

    " il a vu Abarad"

    Le s. 4 est en partie effac mais peut tre retenu pour

    b /b/ ; abara "jeune homme brave et courageux",

    NPH, nom d'un clbre chef touareg.

    d // en tahaggart, /d/ en tawellemmet et tayart :

    l'emphase prononce n'est pas note.

    11 . l. BH, au mme niveau, avant la queue de

    l'animal :

    s rGt1 2 3 4 5 6s r d y tsr / osr Daya-ta

    "je renonce / je manque de cette Daya"

    F. 287 Daya NPF . Les s. 4 et 5 incertains sont

    identifis par comparaison avec la l. 14, qui est

    identique, sans comporter le s. 6.

    12 . l. BH, au-dessus de la queue de l'animal :

    sn r [nnn]1 2 3 4 5 6

    y s n r [ln/nl]

    a yis inr enil / illan

    "le cheval a trouv son chemin (c'est un) bon

    observateur / en effet"

    P. 621 nr "guider, . guide, trouver son chemin" ;

    enil"grand observateur". Les trois derniers traits, sans

    marque distinctive, peuvent reprsenter soit l /l/ et n

    /n/ ou n /n/ et l /l/, ces deux s. proches sont

    habituellement distingus par leur position dans

    l'alignement , et ; ou . . S'il s'agit de l et n onpourrait avoir illn en tayart "en effet,en somme, en

    ralit"; s'il s'agit de n et l c'est enil.

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    13 . l.BH, au-dessus de l'animal :

    s rysb1 2 3 4 5 6s r y s bosr ayis Ubba"je manque du cheval Ubba"

    F. 275 Ubba, Abba NPH, Abba peut tre un

    hypocoristique "papa" : ce nom peut-il tre attribu un cheval, ou ce cheval est-il la mtaphore d'un

    homme? Le NP peut tre un terme d'adresse :" le

    cheval Ubba me manque" ou "le cheval me manque,

    Abba". Il semble y avoir un rapport entre les l. 12 et 13

    qui sont cte cte.

    14.l. BH oblique, au niveau de la tte de l'animal:

    aGy1 2 3 4 5b y d y

    bbye Daya

    "je suis dlaiss, Daya"

    Le vb. n'admet pas de complment : Daya est

    employ comme terme d'adresse : "Daya (sache que) je

    suis dlaiss". Ce NPF mentionn l. 11 n'est pas suivi

    ici du dmonstratifta.

    15 . l. horizontale DG, sous le 1er animal, ligne qui

    semble interrompue, compose seulement d'un

    incipit. Le message est incomplet :

    sr1 2 3s r osr / sr..."je manque de / je renonce ...."

    .

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    lignes 16 22

    16 . l. BH, touchant la queue du 2 animal :

    n bnbl

    1 2 3 4 5 6 7 y n y b n b lyny Bnnu Bllu

    "il a vuBanu Bellu (= Banu a vu Bellu)

    P. Bana (peul) NPH, Banu (ar) "fils de", Aban NPF

    (abrg de Abanagga), abal"grande autruche mle". F.281 Ubbana NPH et NPF, Bnnu NPF ; Balla, Blli,

    Bllu, Balle NPH,Blla NPH et NPF.

    Ligne totalement identique la l. 29 dont la lecture est

    sre, ce qui lve l'incertitude ici quant au signe 6 qui a

    t gratt et surcharg.

    17 . l. BH, au-dessus du 2 animal :

    s r[///] nt1 2 3 4 5 6

    s r [///] n tsr .......

    "je manque de..."

    Entre les s. 4 et 5, marque de grattage (repentir ?) de laroche qui ne permet pas de dcrypter la suite du

    message. Le s.4 pourrait tre le 1er d'un NP se terminant

    par nt : ntBenat (F.NPF 281), fnt Fanta (NPF

    292), mntAminata (NPF 324), Genat.

    18 . l.BH, au-dessus des cornes de cet animal :

    rfinw nk1 2 3 4 5 6 7 8rg n w r n grrggn (i) wr nga

    "je suis g (un) n'ayant pas agit" (= je suis

    quelqu'un g qui n'a pas agit)P.658 raggan ". g" ; le participe ngatifwrngapeut tre . prcd d'un relateur qui n'est

    pas obligatoire syntaxiquement et n'apparat pas

    dans la graphie puisque c'est un phonme vocalique.

    19. l. BH, devant les cornes :

    nrFn

    1 2 3 4 5 y n r d niyn irradn

    "un (qui) s'est lav"P. irrad". lav, se laver", irud". propre". Message

    nigmatique et srement cod. On pourrait lire iyn era

    den "un (qui) veut (une place) l-bas"

    20. l. HB lgrement oblique, en contre-bas de la

    prcdente, gauche d'un petit animal :

    [w]ss1 2 3 4[w] m s s[aw] amasas / amusas"[fils de] pote rigoureux / h. qui fait de grands

    efforts"P. 739 amasas ""h. qui fait un grand effort", pote

    rigoureux"; amusas "h. bien entran, qui s'empresse".

    Cette interprtation nigmatique rend-elle compte de

    ces 4 s. isols ?

    21 . l. BH, parallle la l. 19

    s rb t1 2 3 4 5 6 7s r m b y t

    sr-am /osr-am Byat

    "je renonce toi/je manque de toi, Beyat"

    -am

    pronom de rgime indirect 2p. fm. sg.

    En tahaggart (F. 1847), ces vb. admettent des

    complments de RD. F. 278 ByatNPF . Lhote p.376 n 2612. P.73

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    7

    22 . l. BH juste droite du Bonhomme

    s rt w k1 2 3 4 5 6

    s r t w gosr /sr ttw ag...

    "je manque de/je renonce Ettew fils de ..."

    Le s. 6 est incertain, le crochet est interrompu par une

    fissure de la roche. F. 341 ttw NPH. Lhote p. 376 n

    2613. La comparaison avec les l. 2 et 5 montre que celle-

    ci est incomplte.

    lignes 23 32

    A la gauche du Bonhomme, la lecture est en numrotation continue vers la droite de la photo.

    23 .l. BH, le long de la jambe et du corps du

    Bonhomme :

    s tn????]1 2 3 4 5 6 7 8m s t .....

    ms T..."je suis. T.."

    Les signes sont tous trs flous, rods et gratts plus

    que gravs, seuls les cinq premiers sont devins.

    24 . l. BH sinueuse :

    s rttsF ry1 2 3 4 5 6 7 8 9s r t t s d r y

    sr / osr Tatta s id Ryya"je renonce Tit/Tatta vers les Reyya/

    je manque de..."F. 341 Tit NPF et NPL, Tatta, Tati NPF. P. 688

    Ryya NPH, Le s. 9 est d'un format trs suprieur

    aux autres signes.

    25 . l. BH, lgrement incurve au niveau de la

    tte du Bonhomme :

    s rtrss1 2 3 4 5 6 7s r t r s s

    sr ear (i) Sassa"je renonce la demande en mariage (en

    faveur de) Sassa"

    P. 797 yaar "demander en mariage", nv. ear

    "demande en mariage" (l'emphase du t n'est pas

    note),739. F. 339 Sassa NPF, Ssi NPH, Asis NPHescl.). Le relateur vocalique i n'est pas not en tifinagh.

    26 . l. BH, prs de l'arrire-train de l'animal :

    srie de 4 ou 5 signes illisibles

    27 . l. BH, en dessous et en contrebas de la l. 23 :

    n y sd

    1 2 3 4 5 y n y s d yny Sidi

    "il a vu Sidi"

    Le s.5 est le /d/ non emphatique de la tawellemmet

    (emphatique en tahaggart).

    28. l. BH,commenant prs de la tte de l'animal

    s rbd d t1 2 3 4 5 6 7s r b d d tsr.. Badi adtti

    "je renonce Badi vraiment"

    F. 276 Badi, Badda, Bdda, Ebde, Abid,Abdda. P. 5 Abdu, Bada NPH, Bddi NPH/NPF.

    P. 120 dttt ". vrai"> nv. adtti "vracit".

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    29 . l. BH, au-dessus des cornes de l'animal :

    n bn b l

    1 2 3 4 5 6 7 y n y b n b lyny Bnnu Bllu

    "Bennu a vu Bellu"

    F. 281 Ubbana NPF et NPH, Bnnu NPF ; 280 Balla,

    Blli, Bllu, Balle NPH, Blla NPH et NPF.Le s. 6 incertain a t confirm par la reprise ici de la

    l.16 tout fait identique..

    30 . l. BH, commence au-dessus de la croupe de

    l'animal :

    sry tbnt1 2 3 4 5 6 7 8 9s r y t m b n t

    sr Taya m Bnat

    "je renonce Taya de Benat"

    Le s. 6 /m/ est l'assimilation de /n/ devant /b/ . Pour les s. 4 et 5, il faut

    mettre l'hypothse qu''il y a mtathse /y t/ pour /t y/ qui peut tre voulue

    pour obscurcir le propos. F. 301Taya, ToyaNPF ; 281BenatNPF.

    31 .l. BH :

    srsadt1 2 3 4 5 6 7s r s b d tosr Sibbu adtti

    je renonce Sibbu vraimentMme construction qu' la l. 28 incipit + NP + adv.

    F. 336 Sibbu NPH/NPF.

    32 . l. BH trs incertaine :

    n t k r [///]1 2 3 4 5

    m n t g r [ ? ]Aminata GR...

    Aminata GR...

    F. 324 Aminata NPF. Les signes 1-5 ne sont

    lisibles qu'avec un fort grossissement.

    lignes 33 36

    En bas, lignes verticales, cheval sur la fissure, horizontales et sous la fissure ; ces lignes sont trs

    incertaines car peu distinctes et floues, certaines en partie effaces

    33 . l. BH/HB, gauche :

    prhF1 2 3 4 r dre idi

    "j'ai appel le chien"

    ru "appeler, nommer, mentionner". Le s. 3 a la valeurde p // et comme dans de nombreux cas (v.Lettre 13).

    On a alors le mme phonme reprsent par deux

    graphies proches dans une mme inscription.

    A droite de la l. 33, on laisse plusieurs inscriptions

    verticales compltement floues et illisibles.

    34. l. horizontale DG, sur la droite :

    s rm d dk1 2 3 4 5 6 7s r m d d gsr Amadu Adgu...

    "je renonce Amadu Adegu..."

    P. 520 Amadu, mmdu, Mada, Muda NPH. F. 287

    Adegu NPH. La ligne semble interrompue et rend

    alatoire cette interprtation.

    35. sous la l. 34, l. DG

    n w r [??] Fr

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 y n w r [??] f d r

    36. l. en boustrophdon BH et HB, , les deux

    derniers signes formant un crochet :

    nwr mr * n t [?????]1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 [?????]

    y n w r y g f d r * g n t [.....]

    Le mauvais tat de ces inscriptions ne permet pasde les interprter, le dchiffrage tant par ailleursincertain. C'est la seule inscription qui comporte cenombre de signes et prsente une utilisation de

    l'espace aussi complexe. Les s. 1-4 sont identiques

    dans les l. 35-36.

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    On peut relever d'emble ce qui caractrise l'ensemble de

    cette graphie : les lignes sont majoritairement verticales de

    bas en haut, selon la tradition ancienne, exceptionnellement

    de haut en bas ; trois lignes seulement sont horizontales,

    dont deux en bas du panneau. La gravure des signes est

    remarquablement rgulire et homogne, de format gal

    hormis de rares exceptions, o ils sont plus petits et

    superficiels, ce qui les a rendus plus fragiles l'rosion. Les

    alignements sont galement rguliers, vitant les gravures

    animalires et occupant systmatiquement l'espace de

    chaque ct du personnage central qui est nigmatique : on

    imagine que, primitivement, avant les tracs graphiques, il

    se trouvait seul avec quelques animaux et un petit

    personnage, l'extrme droite de la photo.

    D'un point de vue graphmatique, on reconnat :

    les incipit formulaires rcurrents :

    srsr : 16 occurrencesa p

    by: 2

    occurrences (l. 4, 8)a by : 1 occurrence (l. 14)Il s'agit du mme incipit avec une variante du s. 3.

    nyny : 5 occurrences.

    On compte 24 incipit formulaires, pour un total de 36lignes, que l'on trouve dans d'autres sites. 3 verbes et 5 nominaux "occasionnels" au dbut des

    messages:verbes : 18, 23, 33noms : 3 (NPH), 12, 19, 20, 32 (NPF),

    Des signes particuliers, qui ne sont pas employs dans lesalphabets contemporains, figurent ici dans nombre d'incipit.

    Il s'agit principalement du signe qui a donn lieu unenotule dans la Lettre 12 : on a montr, par de nombreuxexemples, relevs dans des rgions diverses, que ce signe

    avait la valeur de p / = gh/ et de h dans des rgionsaussi distantes que l'Ahaggar, Ghat (Libye), l'Azawagh,

    l'Adghagh. En Ar, dans l'alphabet actuel, c'est qui estemploy avec la valeur / = gh/, p valant /q/. Il n'est pasrare qu'un phonme soit reprsent par des signesdiffrents, et qu'un signe ait des valeurs diffrentes, selon

    les lieux : par exemple, a la valeur /ty/ en Ar et, nonloin en Azawagh, la valeur biconsonantique /nt/. Dans ce

    panneau, situ au nord, loin du massif de l'Ar, on trouve

    donc 17 occurrences avec , 3 avecp (4, 8, 33) et uneavec le s.h (33),pour 36 inscriptions. A la l. 33, on trouve la foisp et hvalant //, Ce sont des tmoins d'unevolution graphique (les signes points n'existaient pas enlibyque) sans changement de valeur.

    On peut faire l'hypothse que l'usage de est le plusancien : la barre verticale aurait pu avoir pour fonction desolidariser les trois traits qui, dans les changementsd'orientation mal contrls, peuvent entraner une

    confusion entre les traits ; on en a un exemple avec n /n/ etl /l/ pour lesquels une technique a t imagine par lesusagers pour bien les diffrencier (ce qui ne semble pasavoir t fait la l. 12).

    A une poque indtermine, les deux techniques de

    positionnement denetl (v. l. 12) ont t adoptes : cesvolutions de la technique graphique permettaient la

    simplification de en h, puis le raccourcissement destraits en points. Il n'est pas rare de trouver, dans la

    mme ligne, deux des trois formes reprsentes, particu-lirement dans les incipit.

    Dans ce cas,note la dsinence suffixe du verbe la1

    repers. sg. ce signe n'tant que rarement repris dans le

    cours du message pour noter//. Ceci incite penser quece signe ancien subsiste dans la forme fige des incipitetdans certains NP (v.Lettre 12).

    Deux autres signes figurent sur le panneau et non dansles alphabets contemporains :

    k l.2, 3, 5, 18, 22, 34 = 6 occurrencesj l. 6 = 1 occurrence

    Le s.k entre deux NP (2, 3, 22) semble bien tre leterme de parent /g/ de ag "fils de", faisant partie aussi

    d'un NP connu (l. 34), ou radicale d'un verbe (l. 18).

    Nous avons opt pour la valeur /g/ comme pour qui pourrait en tre la forme rduite volutive (l. 1, 18, 35).Ce signe en crochet n'est actuellement connu que dansl'Azawagh avec la valeur //, pharyngalisation qui n'est

    pas habituellement retenue, en libyque avec la valeur /g/.Rcemment W. Pichler a tent de faire un inventaire,depuis l'Antiquit phnicienne, des diffrentes formes de

    ces deux signes qu'il recense avec les valeurs g/k (2009).Dans son article (Lettre 10 : 2004), A. Aron rendait

    compte de l'article de Beguinot sur les variantes du signe

    j et de la valeur qu'il leur attribuait /f/ . Ici, il semblebien qu'il ait la valeur /g/ ou /k/ (comme en libyque).

    Ces deux signes, auxquels on a tent de donner desvaleurs par extrapolation, sont prsents comme tels. Lesinterprtations, incertaines dans un continuum graphiqueet smantique possible, semblent indiquer, par ailleurs,que ces volutions graphiques et phontiques ne sont pastrs anciennes sans que l'on puisse, bien entendu, se

    prononcer sur les priodes concernes.

    Le dcryptage montre des incertitudes dues auxdifficults bien connues, la technique de cette criturenon vocalise et non segmente, des gravuresdfectueuses, aux diffrents parlers et alphabetsreprsents et des signes non dfinitivement valus.

    On peut cependant dgager plusieurs orientationsthmatiques : le domaine affectif le plus souvent reprsent, entreautres par l'incipit sr (16 fois): "(Untel me manque") le domaine des rencontres, de la communication,l'incipitn "il a vu" (5 fois) le domaine anecdotique ou mtaphorique (9 fois) le domaine identitaire mentionne par un NP (l. 3, 20,

    32) et le vb. conjugu ms "je suis T..." (l. 23).

    Cette thmatique restreinte renvoie la socittouargue identifie par son criture variantes et parson/ses parlers

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    Cette tude, prcise et localise, portant sur l'analyse

    graphique et smantique, a permis de constater ici que

    gravures figuratives et inscriptions sont simplement contigus

    et non pas "associes", selon la formule trop rapidement et

    souvent employe. Il faut videmment tudier chaque

    situation, cas par cas, sans gnraliser a priori.

    Il y a un cart entre les reprsentations figuratives et les

    reprsentations graphiques : cart technique et reprsentatif,

    cart de contenu. Les gravures figuratives sont une projection

    de la pense symbolique et d'une ralit objective, une

    nigme impliquant l'homme et la socit laquelle appartient

    le graveur. Les inscriptions dcrites sont la mise par crit de

    compositions langagires avec des outils graphiques et

    linguistiques : ce qu'elles "disent" qu'on puisse les

    interprter ou non est l'expression directe d'une pense qui

    s'adresse gnralement un ou des interlocuteurs cibls ou

    dissimuls quand l'anonymat l'exige.

    Que signifie l'cart des deux dmarches ? Si, comme nous

    le croyons pour cet exemple prcis, il y a un cart detechnicit entre l'expression figurative et l'expression

    graphique, et un cart temporel, l'interrogation porte ici sur

    l'occupation de l'espace, autour des gravures, par les

    inscriptions et les rapports qu'ellesont entre elles.

    Dans le cas prsent, comme dans beaucoup d'autres, on

    peut penser (c'est toujours actuel pour les graffitis de nos

    murs citadins) que des "images" attirent d'autres

    reprsentations mais que l'intrt pour les reprsentations pr-

    antiques s'est dplac. Aux dessins renvoyant des ralits

    externes ou des croyances mythiques (les spcialistes ne

    sont pas avares de spculations et de dnominations des

    figures, "Grand dieu"...) s'est substitu l'intrt pour des

    systmes graphiques.Leur anciennet millnaire et l'extension gographique

    les ont fait percevoir comme des moyens de communication

    et de transmission de sens, de faon plus directe, dont le

    contenu, mme rhtorique et dtourn, n'est pas nigmatique

    pour la socit dont les protagonistes sont issus, auteurs et

    rcepteurs.

    Peut-on considrer que les "signes de formes lmentaires"

    dcrits par Ch. Dupuy pour l'Adrar des Ifoghas (1994)

    prfigurent les signes graphiques qui constitueront

    (beaucoup) plus tard les critures alphabtiques ? Cet

    auteur relve dans diffrentes cultures de nombreux

    signes abstraits qui seraient concomitants des gravures

    animalires, entre autres, et des innovations de la

    mtallurgie, au II millnaire. Ces signes abstraits

    seraient donc une des tapes qui aboutiraient l'criture,

    laissant dans un lointain pass la technique des

    figurines.

    Autrement dit, le changement de moyens

    d'expression pourrait correspondre un changement de

    socit, mme si la pratique ludique de petites

    reprsentations "modernes" (petits avions, sandales...)

    est observe ici ou l.

    RfrencesAGHALI-ZAKARA, M., 2004,"A propos de variantes

    graphiques ,Lettre du Rilb 10 : 2-3.

    ---, 2006, "Etude d'un panneau rocheux du Nord de l'Ar(Niger),Lettre du Rilb 12 : 2.

    ARON, A., 2004, "Sur un article de Beguinot",Lettre du

    Rilb 10 : 4-5.

    DROUIN, J., 2006, "Apparentement possible de trois

    variantes graphiques du phonme (=gh)", Lettre du

    Rilb 12 : 4-6.

    DUPUY, Ch., 1994, "Signes gravs au Sahara en

    contexte animalier et les dbuts de la mtallurgie ouest-

    africaine", Prhistoire Anthopologie Mditerranennes :

    103-124.

    LHOTE, H.1979. Les gravures de l'Oued Mammanet,

    Les nouvelles Editions Africaines.

    ----1987. Les gravures du pourtour occidental et ducentre de l'Ar, Ed. Recherche et Civilisations, Mmoire

    n 70.

    PICHLER, W., 2009, "The Libyco-Berber characters for

    velar plosives (/g/, /k/)", Cahiers de l'AARS 13 : 215-

    224.

    PICHLER,W., LE QUELLEC, J._L., 2009, "Considera-

    tions on the sign and the problem of its interpretationin Tifinagh inscriptions", Sahara 20 : 203-212.

    Index des Noms propres

    Abba NPH (13)

    Aban NPF (abrv. de Abanagga) (16)Abarad NPH (10)Adegu NPH 34Ag-Anna, NPH (2, 5)

    Agellid NPTAlad NPH (7)Anna NPF (2, 5)Amadu, Emmedu, Mado, Muda NPH(34)Aminata NPF (17, 32)Assalo NPF (7)

    Asis NPH (25)Atanu NPH (2, 5)Ayaw Ayawa NPL (3)

    Bada Badi , Badda, Bedda,

    Ebede, Abid, Abedda, AbduNPH (28)Beddi NPH et NPF (28)Badid, Badidan NPH (6)

    Balla, Belli, Bellu, Ballu

    NPH (14)

    Bella NPH/NPF (14)

    Bana, Banu NPH (16)

    Bennu NPF (16, 29)Benat NPF (17, 30)Beyat NPF (21)Daya NPF (11, 14)

    Ellatu NPH (3)

    www.ephe.sorbonne.fr.(publications rilb)

    Ettew NPH (22)

    Fanta NPF (17)Issa NPH (2)Lattu NPF (3)Lita NPH (3)

    Reyya NPH (24)Sassa NPF (25)Sibbu NPH, NPF (31)Sidi NPH (27)Ssi NPH (escl.) (25)Tata, Tati NPF (24)Tit NPL et NPF (24)

    Ubba NPH (Ubbana NPH/NPF(13,16)

    M. Aghali-Zakara, J.Drouin