renforcer les moyens de l’oph - oph d'ivry-sur-seine

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Renforcer les moyens de l’OPH L’association JBR Pour Tous renforce le lien social P.05 P.10 P.12 Un plan de consolidation pour l’OPH Les coulisses du chantier des Champs Blancs le journal d’information des locataires de l’OPH d’Ivry janvier 2016 n°91

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Page 1: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

Renforcer les moyens de l’OPH

L’association JBR Pour Tous renforce le lien social

P.05

P.10

P.12

Un plan de consolidation pour l’OPH

Les coulisses du chantier des Champs Blancs

le journal d’information des locataires de l’OPH d’Ivry janvier 2016 n°91

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janvier 2016 n°91

DE NOUS À VOUS

droit citésde

La Fondation Abbé Pierre  pour le logement des Défavorisés a présenté le 1er octobre dernier son éclairage régional sur l’état du mal-logement en Île-de-France, la région la plus peuplée de France.

cette occasion, le directeur régional de l’association,

Eric Constantin, a interpellé sur les difficultés d’accès

au logement. « Elles sont causées par la flambée des prix

et la pénurie d’offre de logement et d’hébergement, a-t-il

rappelé. En dix ans, les loyers ont augmenté de 40 à 60 %

en Ile-de-France. »

Un loyer mensuel moyen près de trois fois moins élevé dans le parc social que dans le parc privé

Locatif social : 6,6 € / m2 habitableLocatif privé : 17,9 € / m2 habitable

Pour une majeure partie des ménages sans logement et

mal logés de la région, le parc social francilien est devenu

le seul parc de logement accessible, offrant de véritables

conditions de confort.

Une forte demande de logement social qui ne cesse d’augmenter

L’Île-de-France concentre le tiers des demandeurs fran-

çais de logements sociaux.

demandeurs de logement social recensés en

2

décembre 2013,

demandeurs en décembre 2014,

Entre 2006 et 2014, 200 000 demandeurs supplémentaires

ont été enregistrés.

Les 576 000 demandes de logement social enregistrées

en 2014 se concentrent à 70 % sur la petite couronne pari-

sienne. En raison du décalage entre la demande et l’offre

disponible, le parc locatif social voit se constituer un stock

de demandeurs aux délais anormalement longs : en 2013,

les demandes anciennes, formulées depuis cinq à dix ans,

représentaient 16 % des demandes totales sur la région.

L’ancienneté moyenne des demandes est de trois ans.

Une paupérisation des demandeurs

En 2013, des demandeurs déclaraient des revenus

mensuels compris entre 0 et 1 500 €.

La paupérisation des demandeurs se traduit également

par une plus grande fragilité économique des emménagés

récents dans le parc social :

des ménages entrés depuis 2012 ont des

ressources inférieures au plafond PLAI (contre 50,5 %

des autres ménages locataires). Or, en 2014, seuls

des nouveaux logements HLM étaient financés en PLAI,

destinés aux plus démunis.

À l’inverse, ont des revenus supérieurs au plafond

PLUS (et peuvent donc entrer dans le parc financé avec

du PLS, destiné aux classes moyennes) contre 15 % pour

les locataires en place depuis plus longtemps. Or, en 2014,

............. des nouveaux logements étaient financés en PLS.

Sur l’ensemble de la région, c’est donc seulement un de-

mandeur sur six qui emménage au sein du parc social

par an.

€€ € €

personnes mal-logées en Ile-de-France (3,5 millions

sur toute la France), dont :

personnes vivant dans

des bidonvilles

personnes vivant dans

des habitations surpeuplées

personnes sans domicile,

soit une augmentation de 84 % entre 2001

et 2012

personnes vivant dans

des habitations sans aucun confort

Le rapport complet est à télécharger sur : www.bit.ly/mal-logement-idf

Page 3: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°91

droit citésde

3

L’ÉDITO DU PRÉSIDENT

Réhabiliter, entretenir le patrimoine, construire de

nouveaux logements et mener à bien la rénovation

urbaine Gagarine-Truillot, tels sont les objectifs

que nous nous donnons en signant le protocole de

consolidation de l’OPH d’Ivry avec la CGLLS (Caisse

de garantie du logement locatif social) pour les cinq

années à venir. Le dossier de Droit de Cités vous

fournira les éléments d’information sur les enga-

gements pris en matière de réhabilitations et de

constructions à venir ainsi que les conséquences

de ce plan de consolidation entre l’OPH, la CGLLS,

la Ville d’Ivry et l’Etat, particulièrement en terme

de loyers.

La hausse des loyers sera fonction des cités et de la

Convention d’Utilité Sociale. Elle variera de 0,02 %

à 2,1  % chaque année. Vous trouverez également

dans ce numéro la répartition des différents taux.

C’est un programme ambitieux puisque plus de

1 300 logements seront concernés par des opéra-

tions de restructurations lourdes et 404 nouveaux

logements neufs seront construits par l’OPH. Enfin,

nous nous donnons bien sûr les moyens d’avancer

le projet Gagarine–Truillot en construisant pour re-

loger les habitants de la cité Gagarine et en créant

les conditions de la future réhabilitation de Truillot.

Mais il s’agit aussi d’intervenir sur le reste du pa-

trimoine existant avec les nécessaires travaux de

remise en état dans les logements, parties com-

munes, parkings, espaces extérieurs, ascenseurs…

Et les besoins sont bien réels !

Donc un programme ambitieux mais pleinement

justifié au regard des besoins des locataires en ma-

tière de vie quotidienne, pour avancer aussi en ma-

tière de transition énergétique et de lutte contre la

précarité énergétique.

Il s’agit donc de donner un nouveau souffle à notre

OPH pour lui permettre d’assurer pleinement sa

vocation de bailleur social et de répondre aux at-

tentes des locataires, à commencer par les plus

urgentes.

Philippe Bouyssou

Président de l’Office Public de l’Habitat d’Ivry-sur-Seine

endredi 13 novembre, de terribles attaques ont frappé

notre pays.

Alors que le droit à la liberté d’expression avait déjà été

touché en janvier, c’est désormais ceux de se divertir, de

boire un verre, de supporter des sportifs, de danser sur de

la musique qui ont été pris pour cible. C’est le peuple fran-

çais tout entier qui a été visé.

L’OPH d’Ivry, service public dont le but est de permettre à

tous de se loger, portera toujours fièrement les valeurs de

la République.

L’ensemble de ses agents, rassemblés au siège de l’Office,

s’est joint à la minute de silence nationale le 16 novembre à

midi. Nous ne nous laisserons pas atteindre.

Page 4: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°914

À VOUS LA PAROLE

droit citésde

thermie et l’abandon de la péréquation baisseront les charges de chauf-

fage dans leur cité. Sans oublier le Grand Paris qui risque de noyer notre

Office dans un vaste conglomérat.

Enfin tachons de garder quelque espérance dans cette noire période et

restons persuadés qu’avec notre soutien, la municipalité et l’OPH œuvrent

pour notre bien commun dans ce contexte difficile.

Malgré les tragiques événements la CLCV tient à vous présenter ses vœux

d’apaisement et d’espoir.

ALOI-CLCV, 79 avenue Danièle Casanova (escalier D)

CLCV, 6 place Gérard Philipe, permanences les jeudis de 17h à 19h.

[email protected]

La mairie et l’OPH d’Ivry ont toujours mené une vraie politique sociale.

Le besoin de logements sociaux est de plus en plus crucial et afin de fi-

nancer un ambitieux programme de nouvelles constructions, l’Office est

contraint d’emprunter et d’accepter certaines obligations. L’OPH décide,

et ce pour 5 ans, une forte augmentation des loyers, en moyenne 1,6 %

alors que le plafond normal est, cette année, de 0,02 %. Auparavant tout le

monde avait la même augmentation, maintenant elle dépendra des cités.

Elle atteindra 2,1 % pour une grande partie du parc HLM. La CLCV pro-

teste vigoureusement et, lors du C.A., a voté contre ces augmentations.

Les locataires voient leurs conditions se dégrader. On leur fait payer les

constructions neuves, les réhabilitations et ils peuvent douter que la géo-

" Logement, égalité, solidarité "Le projet de loi de finances 2016 a été discuté à l’Assemblée nationale le

28 octobre dernier. Le Conseil d’administration de l’OPH du 6 novembre

dernier a voté le budget prévisionnel et donc l’augmentation des loyers.

Si les engagements du Président de la République de doubler les aides

à la pierre étaient tenus nous n’en serions peut-être pas là ! La CNL

s’oppose au remplacement des aides de l’État par la création d’un

Fonds national des aides à la pierre, qui reviendrait à faire payer les

locataires par le biais d’une nouvelle ponction sur les organismes HLM.

C’est pourquoi la CNL demande à l’État 1 milliard d’euros d’ici 2017

pour renforcer et garantir la construction locative sociale et lancer les

réhabilitations indispensables pour faire diminuer les charges.

" Vigilance sur les loyers HLM "Dans le secteur HLM, chaque début d’année est le moment où les

locataires subissent les augmentations de loyers. Certains seront

même assujettis, en plus, au supplément de loyer solidarité (SLS).

Mais attention, augmentations de loyers et SLS sont strictement

encadrés par la loi. Depuis la loi de finance pour 2011, sauf cas par-

ticuliers précisément énumérés, le loyer ne peut être révisé annuel-

lement que dans la limite du taux d’augmentation de l’IRL (indice

de référence des loyers), soit 0,02 % maximum au 1er janvier 2016.

Peuvent pratiquer des augmentations supérieures à ce plafond les

organismes HLM faisant l’objet d’un plan de redressement validé

par la CGLLS (Caisse de garantie du logement locatif social). L’OPH

D’autres sujets sont intolérables, la diminution des APL qui touche

directement au budget des familles, la loi métropole qui ne garantit

plus une gestion démocratique des bailleurs sociaux, la loi Boutin qui

ghettoïse nos quartiers… Pour toutes ces raisons ne restons pas isolés

et rejoignons les amicales pour faire entendre nos droits, nos valeurs

d’usages et nos revendications.

CNL d’Ivry, 1 allée Gagarine, [email protected]

d’Ivry-sur-Seine étant soumis à un tel plan, le Conseil d’administra-

tion a voté une augmentation des loyers de 1,6 % pour 2016.

Plus que jamais le rôle de la CGL 94 est d’expliquer aux locataires

les règles de détermination du montant de leur loyer et les guider

dans leurs démarches pour faire valoir leurs droits.

La Confédération Générale du Logement est l’une des organisations

les plus anciennes et représentatives de défense de locataires de

France. Depuis sa création, suite à l’appel de l’Abbé Pierre lors de

l’hiver 1954, notre Confédération n’a cessé de travailler pour faire

respecter le Droit au logement et les droits des locataires.

Ensemble défendons vos droits !

CGL, 2 square Dufourmantelle 94700 Maison-Alfort, [email protected]

Textes remis par la CNL, la CLCV et la CGL. Ces propos n’engagent que leurs auteurs.

L

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droit citésdedroit citésde

janvier 2016 n°91

5

droit citésENJEUX

de

fin de pouvoir assurer l’entretien, les

réhabilitations et les constructions

nécessaires au bien-être des habitants

et à la survie de l’Office, l’OPH d’Ivry vient

de signer, pour une durée de cinq ans, un

protocole de consolidation avec la Caisse

de garantie du logement locatif social

(CGLLS), la ville d’Ivry-sur-Seine et le pré-

fet du Val-de-Marne. Les trois premiers

partenaires s’engagent à contribuer à la

réalisation d’une programmation de tra-

vaux. Dans ce cadre, l’Office est contraint

d’augmenter les loyers. Afin d’expliquer

la situation et d’engager le débat avec les

locataires, le Président, le Conseil d’ad-

ministration et la Direction de l’OPH ont

convié tous les locataires à deux réunions

publiques en juin et en novembre 2015. Ce

dossier revient sur le contexte de ce pro-

tocole et ses conséquences pour l’Office et

ses locataires.

ans ce protocole, l’OPH se retrouverait dans une si-tuation financière délicate, notamment en raison de

la baisse de ses recettes due à la perte progressive des loyers de la cité Gagarine et aux dépenses supplémen-taires que l’organisme prend en charge (déménagements, sécurisation…). L’autofinancement de l’OPH ne serait alors plus assuré et, en raison de cette fragilité financière, la Caisse des dépôts et consignations refuserait d’accor-der des emprunts à l’OPH pour ses constructions neuves.

De plus, faute d’accompagnement financier, il lui serait impossible d’engager des réhabilitations.

’OPH cotise à la Caisse de garantie du logement lo-catif social (CGLLS), organisme qui accompagne les

OPH qui traversent des périodes difficiles liées à leurs projets. Elle s’engage à aider l’OPH à hauteur de 7,9 mil-lions d’euros sur la base du respect d’un protocole que le Conseil d’administration, après en avoir longuement débattu, a validé le 5 novembre dernier. En effet, la fai-sabilité des projets de l’OPH (renouvellement urbain de Gagarine-Truillot, constructions, réhabilitations) entraîne un besoin de financement de 44,5 millions d’euros.D’autres acteurs s’engagent. La région Île-de-France et le département du Val-de-Marne financent pour 8,3 millions d’euros. La ville d’Ivry-sur-Seine participe à hauteur de 22 millions d’euros sur quatre axes : constructions nou-velles, réhabilitations, gros travaux (ascenseurs, ravale-ments, parkings…) et fonctionnement de l’organisme.En retour, l’OPH met en place des mesures patrimoniales pour un total de 6,2 millions d’euros  : cessions de fon-ciers, maitrise des frais de personnel et des frais de ges-tion. De plus, l’OPH doit engager un programme de tra-vaux d’entretien, de réhabilitations (1 280 logements) et de constructions (404 logements). En outre, le protocole intègre une augmentation des loyers en moyenne de 1,6 % par an, jusqu’en 2020 inclus.

ENJEUX

Page 6: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°916

ENJEUX

droit citésde

Malgré les contraintes que peuvent représenter ces en-

gagements, ce protocole permettra à l’OPH d’obtenir plus

de moyens pour l’entretien des cités, de préserver ainsi

le cadre de vie, de construire de nouveaux logements afin

de favoriser le parcours résidentiel et augmenter le parc

social, et de réhabiliter 20 % du patrimoine pour que les

logements soient, notamment, mieux isolés thermique-

ment, ce qui engendrera moins de charges de chauffages

pour les locataires.

Enfin, il permettra la réalisation de l’opération de renou-

vellement urbain Gagarine-Truillot (démolition de l’im-

meuble Gagarine, construction de près de 400 logements

et relogement des habitants, ainsi que réhabilitation de

S’inscrire dans ce protocole et accepter ces

augmentations de loyers n’ont pas été choses

aisées pour les instances de l’OPH. Voilà pourquoi

le Conseil d’administration a choisi d’en débattre

avec les locataires. Tous ont été conviés les 2 juin

et 2 novembre à des réunions publiques à l’Espace

Robespierre. Environ 70 personnes ont répondu à

chacune de ces invitations. Ce n’est qu’à la suite de

ces rencontres que le Conseil d’administration s’est

réuni, jeudi 5 novembre, pour délibérer sur le plan

de consolidation et la hausse des loyers. Nourri des

témoignages des locataires, chaque administrateur

a ainsi pu exprimer sa vision sur cette situation.

hilippe Bouyssou, président de l’OPH, a introduit la séance.

«  Lors de notre réunion de novembre, rapporte-t-il, les

locataires ont compris l’augmentation des loyers. Toutefois,

leur pouvoir d’achat ne cesse de baisser et ils s’inquiètent de

ce que pourrait engendrer ces hausses de loyers. Les APL

complèteront une partie de la différence mais pas tout car

le rythme d’augmentation des abondements de la Caf ne va

pas suivre celui des augmentations de loyer. C’est une satis-

faction en demi-teinte. Néanmoins, notre organisme n’a pas

d’autre choix s’il veut mener cet ambitieux programme d’en-

tretien, de réhabilitation et de construction. Sans ces aug-

mentations de loyers, dans quatre ans, notre OPH serait en

cessation de paiement et obligé de vendre son patrimoine. »

l’Extension Truillot). En 2013 et 2015, ce projet n’avait pu

bénéficier de la part de l’Anru que de cinq millions d’euros

au total (dédiés uniquement aux nouvelles constructions)

au lieu des 21 millions initialement prévus et nécessaires

à l’équilibre du projet.

Fait inhabituel, les élus représentants les locataires de la

CNL, qui ont toujours voté contre les augmentations de

loyers, se sont cette fois-ci abstenus. « Ce protocole per-

mettra aussi aux habitants de la cité Gagarine de retrouver

une vie et des conditions de logement plus agréables », ar-

gumente Aurélien Julien. Isabel de Bary poursuit : « La de-

mande qui nous est faite à travers l’augmentation de loyers

de cette année, c’est d’obtenir le prêt CGLLS pour que notre

bailleur poursuive son effort de construction et réhabilite

les cités qui en ont besoin. C’est bien un effort de solidarité

entre les locataires dont il est question. Cette situation n’est

ni un choix de la mairie, ni de l’OPH. Elle nous est imposée

par l’État, par son désengagement et le manque de finan-

cement de sa part. »

L’administratrice Chantal Duchêne précise que l’effort fi-

nancier n’est pas limité aux locataires. « Via leurs impôts et

les subventions municipales, tous les Ivryens participent à

l’amélioration du patrimoine de l’Office. »

Les représentants des syndicats ont eux aussi choisi, pour ce

vote, de changer leurs

habitudes. « À la CGT,

nous ne votons géné-

ralement pas pour les

hausses de loyers, in-

dique Santiago Pensa-

bene. Mais aujourd’hui,

même si ça ne me plait

Page 7: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°91

7

ENJEUX

droit citésde

pas, je vais voter pour l’équilibre de l’OPH et donc pour l’aug-

mentation des loyers. » Pour la même raison, son confrère de

la CFDT, Jean-Pierre Billard, a voté pour.

De son côté, la CLCV, par la voix d’Henri Heinich, représen-

tant des locataires, ne partage pas ce point de vue et a voté

contre. «  Je trouve que l’OPH s’oriente vers une disparité

entre les locataires, notamment en supprimant l’augmenta-

tion uniforme des loyers. De plus, les nouvelles constructions

n’ont pas à se retrouver sur les loyers des gens. Enfin, quand

il y a réhabilitation, on réajuste déjà à la hausse les loyers de

la cité concernée. »

Quant à Saïd Hefad, élu membre du conseil municipal, tout

en admettant qu’il faut disposer de nouvelles ressources fi-

nancières pour continuer la politique ivryenne de logement

social, et qu’il n’est plus possible de geler les loyers, il au-

rait préféré une augmentation moindre, plus symbolique et

étalée dans le temps.

Moulay Tahiri, représentant de la Caisse d’allocations fami-

liales poursuit  : « La Caf ne s’opposera pas à l’augmentation

des loyers, car elle a pour but l’amélioration des logements.

Cela ne peut qu’être bénéfique aux enfants et aux familles. »

Enfin, Claude Huet, administrateur qualifié en matière de

logement, précise qu’à Ivry-sur-Seine, les loyers pratiqués

par l’OPH dans les immeubles anciens sont souvent bien

en deçà des plafonds réglementaires et inférieurs à ceux

d’autres bailleurs sociaux.

Les deux grands points de ce conseil d’administration – l’ap-

probation du protocole de consolidation et l’augmentation

des loyers – ont tous deux été approuvés par une majorité

des administrateurs.

Le financement des constructions

Total : 79,2 millions d’euros

Le financement des réhabilitations

Total : 36,5 millions d’euros

• Les Champs Blancs (2016) : 33 logements, rue Saint-Just (Centre-ville)

• Emile Blin (2016) : 61 logements, rue Emile Blin (Ivry-Confluences)

• Olympe de Gouges (2017) : 61 logements, rue Hoche (Zac du Plateau)

• Madiba (2017) : 40 logements, avenue Jean Jaurès (Ivry-Confluences)

• Fouilloux (2018) : 43 logements, rue Fouilloux (Parmentier)

• La Grande Tuilerie (2018) : 40 logements, rue Jules Vanzuppe (Ivry-Confluences)

• Et à partir de 2019 : un objectif de 60 logements neufs par an

• Jean Moulin

• Maurice Thorez

• Extension Truillot

• Jean-Baptiste Renoult

• Spinoza

• Tour Raspail

• ILN Casanova

• Chevaleret

75 % 38 %

32 %

7 %

17 %

6 % 5 % 2 %

2 %

2 %

3 %

4 %3 %

4 %2 %

Page 8: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°918

ENJEUX

droit citésde

e protocole de consolidation implique des hausses de

loyer de 1,6 % au global tous les ans jusqu’en 2020.

Ainsi, en 2016 les loyers seront augmentés de 0,02 %,

1,60 %, 1,90 % ou 2,10 % selon les cités. Seuls les loyers

de la cité Gagarine, vouée à la démolition, resteront au

même niveau qu’en 2015.

Ces différents taux d’augmentation des loyers ont été

établis à partir du classement des cités établi par la

convention d’utilité sociale (CUS).

• 51 rue Jean Le Galleu

• Blés d’Or

• Cité du Parc

• Fauconnières

• Jules Vanzuppe

• Liégat

• Louis Aragon

• 7 rue Barbès

• 28/30 rue Louis Bertrand

• 38 rue Lénine

• 71 avenue Maurice Thorez

• Chevaleret

• Denis Papin

• 8/10 rue Louis Rousseau

• 49 bis rue Jean Le Galleu

• Exension Truillot**

• Orme au chat

• Parmentier

• Petits Bois

• Tour Danièle Casanova*

• Tour Jeanne Hachette*

• Tour Lénine*

• Gabriel Péri

• ILN Casanova

• Insurrection

• Jean Moulin

• Jules Ferry

• Julian Grimau

• Louis Rousseau

• 142 rue Marcel Hartmann

• Huon-Coutant

• Huon Extension

• Maurice Thorez**

• Vérollot

• Voltaire

* Réhabilitations récentes

• Marat

• Mirabeau

• Pierre Guignois

• Quartier Parisien

• Robespierre

• Spinoza

• Tour Raspail

• Jean-Baptiste Renoult

• Longs Sillons

• Pierre et Marie Curie

** Cités à réhabiliter prochainement

Les cr i tères de c lassement de la CUS

Les cités sont notées A, B ou C selon le « service rendu ». Le Code de la construction et de l’habitation (article R*445-4) indique que « l’appréciation du ser-vice rendu prend notamment en compte la qualité de la construction et des prestations techniques, la lo-calisation et l’environnement de l’immeuble ». Ainsi, à Ivry, ce service rendu est calculé à partir :

• d’un diagnostic locatif (qui mesure l’attractivité du point de vue commercial et social),

• d’un diagnostic technique (qui évalue la qualité du bâti),

• d’un diagnostic énergétique (qui évalue la performance énergétique de l’immeuble),

• d’un diagnostic quartier (qui mesure l’attractivité de chaque quartier dans lequel chaque groupe est implanté).

Page 9: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°91

9

PROCHE DE VOUS

droit citésde

Les habitants de la cité Pierre et Marie

Curie mettent en place un local solidaire.

Lieu citoyen et participatif, il a été imaginé

par le comité de quartier.

orté par les habitants, le comité de quartier est un es-

pace d’échanges, de réflexion, d’information et de pro-

position sur les sujets touchant au quartier et à la ville. Il a

pour objectif de permettre aux Ivryens de prendre part aux

décisions municipales et de construire des projets. «  Le

comité de quartier a été

relancé en mars dernier,

explique Laura Savoldelli,

référente de quartier. Il est

tout de suite apparu une

volonté des habitants de

réinvestir la zone commer-

ciale de la cité Pierre et

Marie Curie pour en faire

un espace de vie.  » Avec

l’accord de l’OPH, le local solidaire s’est installé au 19 rue

Jean Perrin. « Nous avons officiellement lancé le projet le 31

octobre. Les habitants y ont notamment proposé un goûter

partagé et un atelier de cuisine anti-gaspillage en partena-

riat avec la maison de quartier toute proche. Une centaine

de personnes a participé à cette journée » poursuit la jeune

femme. L’association Ne Rougissez Pas a par la suite animé

trois ateliers de bricolage et de peinture murale.

ujourd’hui, le local solidaire n’en est qu’à ses balbutie-

ments. Les activités se mettront progressivement en

place en 2016. D’ores et déjà, le comité de quartier fourmille

d’idées. « Nous pensons à un mur où chacun afficherait les

services qu’il propose, mais aussi à des cafés citoyens, à

des dîners pour les personnes isolées, ou encore à la venue

d’agriculteurs qui vendraient leurs produits en circuit court,

dévoile la référente. Tout est à construire  : cela dépendra

des envies et de l’implication des gens ». Habitants du Petit

Ivry, n’hésitez pas à vous y investir !

La Maison de quartier Centre-Ville-

Gagarine a été inaugurée le 17 octobre

dernier.

 La maison de quartier est ouverte à tous les publics ha-

bitant le centre-ville d’Ivry. » Mona Benchaouche nous y

accueille chaleureusement.  « Favoriser le lien social, animer

le quartier, permettre l’accès aux droits, accompagner la vie

associative et l’action citoyenne sont quelques-unes des mis-

sions de ce nouveau lieu », résume la jeune directrice.

epuis cet été, six agents, dont deux dédiés à l’espace

public multimédia, développent des activités dans ce

bâtiment de 300 m² : aide aux devoirs, tutorat, sport (gym,

yoga, capoeira), journées thématiques sur la citoyenneté,

ateliers cuisine, cafés santé, théâtre... «  Les habitants

sont invités à s’impliquer dans la programmation, précise

Mona. Ils ont plein d’idées et d’envies. Ainsi, beaucoup

d’ateliers sont animés par des bénévoles du quartier. »

l n’est jamais trop tard pour découvrir la Maison ! Les ins-

criptions, gratuites pour la plupart, sont ouvertes toute

l’année. On s’y retrouve bientôt ?

Maison de quartier Centre-Ville-Gagarine,

7 rue TruillotOuvert du mardi au samedi de 9h à 12h30 puis de 14h

à 19h (périodes scolaires) ou du lundi au vendredi de

9h à 12h30 puis de 14h à 18h (périodes de vacances).

Page 10: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

janvier 2016 n°9110

PROCHE DE VOUS

droit citésde

e Groupe Études et Développement

détermine le nombre de logements

qu’il est possible de construire sur la

parcelle en prenant en compte les be-

soins (notamment en termes de typo-

logies de logements) et le Plan local de

l’urbanisme. « Nous faisons toutefois

attention à ce que l’opération ne soit

pas trop dense, afin qu’il soit agréable

d’y vivre » précise Marie Desitter. Il a

ainsi été décidé de créer 33 logements

dont 6 T2 d’environ 46 m², 13 T3 d’en-

viron 60 m², 11 T4 d’environ 75 m² et 3

T5 d’environ 88 m².

’architecte est désigné par le jury

de concours de l’OPH, composés

de membres du Conseil d’administra-

tion, d’architectes et de la directrice

générale de l’OPH . Le service Marchés

et la direction technique n’ont pas de

voix délibérante mais assistent à la

séance pour le respect de la procédure

et la présentation argumentée des

projets. Pour les Champs Blancs, 130

candidats ont postulé. Ils ont été éva-

lués selon leurs compétences et leurs

qualifications. « Parmi eux, nous en

avons retenu trois, explique la chargée

d’opération. Nous leur avons deman-

dé de nous proposer un projet précis,

composé notamment de dessins des

façades, des volumes et de plans de

logements. Le jury de concours s’est

ensuite réuni pour choisir le projet à

le plus fonctionnel, le plus qualitatif

et qui répond le plus précisément au

cahier des charges de l’OPH. » C’est

finalement le projet de Valero-Gadan

qui a été retenu.

Le projet de l’architecte désigné,

nous poursuivons les études,

afin de pouvoir déposer la demande

de permis de construire en mairie,

poursuit Marie. L’opération étant

dans le périmètre de deux monu-

ments historiques (la Manufacture

des Œillets et l’église Saint Pierre –

Saint Paul), nous avons dû solliciter

l’avis de l’architecte des Bâtiments

de France. » Dans le même temps,

la direction financière réactualise le

plan de financement et sollicite des

subventions auprès des partenaires

publics. Le permis de construire dé-

posé en décembre 2013 a été obtenu

au mois d’avril suivant.

Les travaux des Champs Blancs, situés rue Saint-Just, sont en cours. La cité sera

livrée au milieu de l’année. Voilà l’occasion de nous pencher sur les coulisses de ce

chantier, en compagnie de Marie Desitter, chargée d’opération au Groupe Études et

Développement de l’OPH d’Ivry.

Page 11: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

droit citésde

janvier 2016 n°91

1 1

droit citésde

PROCHE DE VOUS

droit citésde

e bureau d’études EPDC et l’archi-

tecte, ainsi que la chargée d’opé-

ration et le service Marchés, rédigent

les pièces permettant de lancer l’ap-

pel d’offres afin de choisir l’entreprise

générale de travaux. Parmi ces do-

cuments, le cahier des clauses tech-

niques particulières décrit précisément

la nature des travaux et des presta-

tions. Trois entreprises ont répondu ;

c’est 3LM Bâtiment qui a été sélection-

née. En tant qu’entreprise générale,

elle réalise le gros œuvre et coordonne

les sous-traitants (corps d’état secon-

daires) qu’elle propose à l’OPH.

eux mois avant le début effectif

des travaux, les premiers plans

d’exécution sont réalisés, les travaux

par corps d’état planifiés et les bun-

galows de chantier installés. « C’est

aussi l’occasion pour les entreprises

de s’approprier le projet et de poser

des questions à l’architecte et au bu-

reau d’étude avant le démarrage de la

construction » ajoute Marie Desitter.

es travaux se déroulent en plu-

sieurs phases : les terrassements

et fondations (mars et avril 2015) ; le

gros œuvre, c’est-à-dire la construc-

tion de l’ossature (jusqu’en janvier

2016) ; les menuiseries extérieures

et l’étanchéité des toitures terrasses

(novembre et décembre 2015) ; et en-

fin l’intervention des corps d’états se-

condaires : menuiseries intérieures,

isolation, cloisonnement, façades,

peinture, plomberie, etc. (de janvier

à mai 2016). « En parallèle, j’effectue

les démarches afin de raccorder l’im-

meuble aux réseaux d’électricité, de

télévision, de chauffage urbain, d’eau

et de téléphone » précise l’ingénieure

de l’OPH.

Chaque semaine, a lieu une réunion

à laquelle participent la chargée

d’opération, le conducteur de tra-

vaux (3LM), l’architecte et le bureau

d’étude. « Nous faisons le point sur

les avancées de chacun, le planning

et les paiements, explique Marie. Le

conducteur de travaux soumet les dif-

ficultés qu’il rencontre ; l’architecte

étudie de nouvelles propositions ou

approfondit des détails. Ensuite, nous

faisons une visite du chantier afin de

vérifier la bonne exécution des tra-

vaux. » Le chantier voit aussi la venue

des concessionnaires de réseaux et

des entreprises sous-traitantes qui

soumettent leurs questions à l’ar-

chitecte, du contrôleur technique qui

vérifie que les travaux sont effectués

dans les règles de l’art, ou encore du

coordinateur sécurité qui vient véri-

fier le chantier toutes les semaines.

«  C’est un projet qui avance bien,

conclut Marie Desitter. Il y a une

bonne entente au sein de l’équipe, ce

qui aide beaucoup dans les discus-

sions. Nous sommes contents du tra-

vail effectué, mais il en reste encore

beaucoup jusqu’à la livraison. »

En milieu d’année auront lieu les der-

nières étapes du chantier : la récep-

tion des travaux et enfin la mise en

location. À suivre dans un prochain

numéro de Droit de Cités !

Page 12: Renforcer les moyens de l’OPH - OPH d'Ivry-sur-Seine

droit citésdedroit citésde

ON LES CONNAÎT !

droit citésde

janvier 2016 n°9112

Droit de Cités, le journal d’information des locataires de l’Office public de l’habitat d’Ivry-sur-Seine, n°91, janvier 2016

6 promenée supérieure 94204 Ivry-sur-Seine cedex

Directeur de la publication : Philippe Bouyssou – Directrice de l’OPH d’Ivry : Sabine Christof Beaurianne – Rédaction : Rémi Tanguy – Maquette et

illustrations : Natacha Lockwood et Priscillia Pascual, Jean Julien (p. 3) – Photographies : Rémi Tanguy, comité de quartier du Petit-Ivry (p. 9) JBR Pour

Tous (p. 12) – ISSN 1148-9626 – Tirage : 6 700 exemplaires – Impression : S.I.S, 2 rue Saint-Just 94110 Arcueil

dont une dizaine de locataires. Huit bénévoles ont per-

mis le bon déroulement de cette journée et tous les

gains ont été réinvestis dans d’autres actions associa-

tives », indique Ghislaine. Suite à ce succès, deux autres

brocantes sont d’ores et déjà programmées en juin et

septembre 2016.

’autres événements

sont organisés par les

deux amies. « Nous avons

déguisé et accompagné

une vingtaine d’enfants

pour Halloween. Les ha-

bitants à qui ils deman-

daient des bonbons ont été très généreux,  » se réjouit

Ghislaine. Soirée entre voisins dans la salle derrière la

loge de la gardienne, goûter de Noël, fête des voisins en

mai prochain, et peut-être bientôt sorties culturelles…

l’association ne chôme pas ! « Pour faire connaitre JBR Pour Tous, nous avons distribué 80 courriers et sonné à

toutes les portes de la cité. Les gens nous ont très bien

accueillis. Ce sont eux qui nous ont fait ces suggestions

d’activités » précise la présidente.

  Cela fait près de quarante ans que nous habitons à

Jean-Baptiste Renoult.  » Ghislaine Tardivel et Thérèse

Saavedra aiment leur cité, mais elles regrettent que le lien so-

cial se soit progressivement délité au fil des années. Alors, elles

ont décidé d’y remédier ! « Avec mes parents, confie Ghislaine,

nous habitions auparavant dans les bidonvilles de la rue Marcel

Hartmann, démolis en 1970. Nous avons ensuite été relogés à

Jean-Baptiste Renoult qui, en tant que cité d’urgence, n’aurait

pas dû durer plus de 10 ans. Aujourd’hui, en 2016, la cité est

toujours là et j’y suis très attachée : c’est toute ma vie. »

’appuyant sur le comité de quartier Marat -Parmentier,

les deux femmes ont décidé de monter leur association,

JBR Pour Tous. « Notre objectif est de proposer des anima-

tions sur la cité afin de rapprocher les locataires qui ne se

connaissent pas, poursuit la présidente. Nous ne sommes

pas là pour résoudre les problèmes d’ordre locatif mais

pour proposer des événements festifs, permettre aux gens

de se rencontrer, de partager et de se connaitre. »

A insi, en mai dernier, la première action de la nouvelle

association a été l’organisation d’une brocante au cœur

de la cité. « Nous avons eu plus d’une centaine d’exposants,

L’association JBR Pour Tous, créée il y a moins d’un an par Ghislaine Tardivel, présidente,

et Thérèse Saavedra, secrétaire, s’adresse à tous les locataires de Jean-Baptiste

Renoult, petite cité de 80 logements, et plus largement à tous les habitants du quartier

Marat-Parmentier.

"Notre objectif est de proposer des anima-tions sur la cité afin de rapprocher les locataires qui ne se connaissent pas. "