recommandations pour les soins de la peau durant la radiothérapie examen des pratiques canadiennes

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INTRODUCTION La question des soins de la peau pour les patients en radiothérapie est un sujet que porte souvent à controverse. Les pratiques diffèrent considérablement d’une institution à l’autre, de même qu’entre les praticiens. Une enquête réalisée au Royaume-Uni (1) révèle que les recommandations varient largement, amenant l’auteur à conclure que « l’absence d’une norme de traitement rationnelle largement acceptée… constitue un problème potentiel ». Par ailleurs, plusieurs des pratiques actuelles sont fondées sur une évolution historique et ne reposent souvent que sur une base scientifique faible. L’absence d’uniformité entre les praticiens peut parfois faire en sorte que les patients reçoivent des renseignements divergents et même erronés. La présente étude descriptive a pour but d’examiner les pratiques actuellement en vigueur au Canada et de les évaluer à la lumière de l’information probante découlant des travaux récents. Réaction cutanée aiguë La classification la plus largement utilisée pour l’évaluation des réactions cutanées est celle du Radiation Therapy Oncology Group (RTOG), Spring / Pringtemps 2003 Volume 34 Number 1 / Numéro 1 12 Recommandations pour les soins de la peau durant la radiothérapie Examen des pratiques canadiennes Amanda Bolderston, M.R.T.(T.), RTT, BSc Ce document fait état d’un projet de maîtrise en radiographie thérapeutique et est publié avec la permission de l’Université Anglia Polytechnic du Royaume-Uni. RÉSUMÉ Une enquête téléphonique semi-structurée a servi à recueillir de l’information sur les pratiques de soins de la peau auprès de vingt-six services de radiothérapie au Canada. Les questions portaient sur les recommandations faites sur le lavage de la zone irradiée (avec ou sans savon), l’utilisation d’un désodorisant (si l’aisselle faisait partie du champ de traitement ou en était proche), l’application de crèmes ou d’autres produits sur la peau et la gestion de la desquamation sèche ou humide. Les résultats montrent que les pratiques varient considérablement d’un établissement à l’autre au Canada. Ils font l’objet d’une discussion à la lumière des preuves tirées des travaux récents. Une politique de lavage non-restrictive est encouragée, de même que l’application de crème hydrophile douce pour hydrater la peau irradiée. L’utilisation d’un désodorisant est également encouragée si la peau est intacte. L’article traite également des approches de gestion active des réactions cutanées. 0 1 2 3 4 Aucun Érythème folliculaire, Érythème tendre ou Desquamation Ulcération, changement par léger ou diffus, brillant, desquamation confluente humide hémorragie, rapport au épilation, desquamation humide par plaques, humide ailleurs que nécrose niveau de base sèche, diminution œdème modéré dans les plis de la de la sudation la peau, œdème prenant le godet Tableau 1 : Système de classification du RTOG pour les réactions cutanées aiguës aux radiations

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Page 1: Recommandations pour les soins de la peau durant la radiothérapie Examen des pratiques canadiennes

INTRODUCTION

La question des soins de la peau pour les patients enradiothérapie est un sujet que porte souvent àcontroverse. Les pratiques diffèrent considérablementd’une institution à l’autre, de même qu’entre lespraticiens. Une enquête réalisée au Royaume-Uni (1)révèle que les recommandations varient largement,amenant l’auteur à conclure que « l’absence d’unenorme de traitement rationnelle largement acceptée…constitue un problème potentiel ».

Par ailleurs, plusieurs des pratiques actuelles sontfondées sur une évolution historique et ne reposent

souvent que sur une base scientifique faible. L’absenced’uniformité entre les praticiens peut parfois faire ensorte que les patients reçoivent des renseignementsdivergents et même erronés. La présente étudedescriptive a pour but d’examiner les pratiquesactuellement en vigueur au Canada et de les évaluer àla lumière de l’information probante découlant destravaux récents.

Réaction cutanée aiguëLa classification la plus largement utilisée pourl’évaluation des réactions cutanées est celle duRadiation Therapy Oncology Group (RTOG),

Spring / Pringtemps 2003 Volume 34 Number 1 / Numéro 112

Recommandations pour les soins de la peau durantla radiothérapieExamen des pratiques canadiennes Amanda Bolderston, M.R.T.(T.), RTT, BSc

Ce document fait état d’un projet de maîtrise en radiographie thérapeutique et est publié avec lapermission de l’Université Anglia Polytechnic du Royaume-Uni.

RÉSUMÉ

Une enquête téléphonique semi-structurée a servi à recueillir de l’information sur les pratiques de soins de lapeau auprès de vingt-six services de radiothérapie au Canada. Les questions portaient sur les recommandationsfaites sur le lavage de la zone irradiée (avec ou sans savon), l’utilisation d’un désodorisant (si l’aisselle faisaitpartie du champ de traitement ou en était proche), l’application de crèmes ou d’autres produits sur la peau etla gestion de la desquamation sèche ou humide. Les résultats montrent que les pratiques varientconsidérablement d’un établissement à l’autre au Canada. Ils font l’objet d’une discussion à la lumière despreuves tirées des travaux récents. Une politique de lavage non-restrictive est encouragée, de même quel’application de crème hydrophile douce pour hydrater la peau irradiée. L’utilisation d’un désodorisant estégalement encouragée si la peau est intacte. L’article traite également des approches de gestion active desréactions cutanées.

0 1 2 3 4

Aucun Érythème folliculaire, Érythème tendre ou Desquamation Ulcération, changement par léger ou diffus, brillant, desquamation confluente humide hémorragie, rapport au épilation, desquamation humide par plaques, humide ailleurs que nécroseniveau de base sèche, diminution œdème modéré dans les plis de la

de la sudation la peau, œdèmeprenant le godet

Tableau 1 : Système de classification du RTOG pour les réactions cutanées aiguës aux radiations

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présentée au Tableau 1 (2). Les appareils deradiothérapie moderne, fonctionnant sous des tensionsde l’ordre du mégavolt, étant moins dommageablespour la peau, les réactions cutanées graves sontaujourd’hui relativement rares (toutefois, l’utilisationconcurrente de la chimiothérapie, l’irradiation dansdes zones humides comme l’aine ou le traitementfaisant appel à des champs tangentiels peuvent tousaugmenter les réactions cutanées). Il importeégalement de noter que les patients qui reçoivent untraitement aux rayons-x superficiels ou aux électrons,dans lesquels la dose absorbée par la peau est plusélevée, peuvent encore présenter des réactionsimportantes.

Les soins de la peau de soutien pour les patients deradiothérapie peuvent être regroupés en deux secteurs,prévention et intervention. Les soins de préventioncomprennent souvent des recommandationsrestrictives destinées à minimiser les traumatismescutanés, comme la recommandation de porter desvêtements amples ou d’éviter l’exposition directe ausoleil (voir Figure 1). Il existe des divergencesd’opinion (et des controverses) quant au lavage ou àl’utilisation du savon, des crèmes et des désodorisants(si l’aisselle se trouve dans la zone traitée) ainsi quedans la gestion active de la desquamation sèche ouhumide.

L’intervention porte sur la gestion active des troublesde desquamation sèche ou humide, qui demandentsouvent la prescription de crèmes ou d’autres agents.

MÉTHODESUne enquête téléphonique à l’aide d’un questionnairesemi-structuré a été utilisée pour recueillir del’information sur les pratiques de soins de la peauauprès de vingt-six services de radiothérapie auCanada. L’enquête comptait treize questions, certainesnécessitant une courte réponse, les autres pouvanttrouver réponse par un oui ou un non. La dernièrequestion était ouverte et visait à obtenir des donnéesqualitatives sur les pratiques de soins de la peau. Onespérait que ces données permettraient de triangulerles données quantitatives obtenues, mais aussi derecenser certaines opinions subjectives sur le sujet, demanière à enrichir les résultats.

Les répondants ont été choisis à la suite d’un appeltéléphonique ou d’un message par courrierélectronique demandant aux chefs de service dedéterminer un thérapeute approprié. Les critèresétaient les suivants :

• Le thérapeute devait travailler au sein du servicedepuis au moins un an.

• Le thérapeute devait bien connaître les pratiques duservice en matière de soins de la peau.

Il était précisé que les résultats ne permettraient pasde repérer les services ayant répondu au sondage etque la participation était volontaire. En pratique, laplupart des répondants répondaient aux critèresénoncés ci-dessus. Cependant, dans deux cas, lerépondant n’était pas un radiothérapeute : l’une étantune infirmière en oncologie, l’autre un radio-oncologue. Dans les deux cas, les thérapeutes de cescentres étaient trop occupés pour répondre au sondageet on estimait que ces deux personnes connaissaientsuffisamment bien les pratiques de leurs servicesrespectifs en cette matière.

Le sondage a fait l’objet d’un pilote auprès d’unéchantillon représentatif de radiothérapeutesexpérimentés {une méthode permettant de mesurer lafiabilité et la validité du sondage (3)}. Plusieursmodifications ont été apportées au sondage après lepilote, principalement dans le but de faciliter le suivide l’enquête.

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Portez des vêtements amples. Dans la mesure dupossible, portez des vêtements de coton sur la

peau.

Ne frottez pas votre peau.

Ne mettez rien de très chaud ou de très froid sur lapartie affectée (par exemple, de la glace ou une

bouillotte).

Protégez votre peau du soleil ou des vents froids.Portez un chapeau ou couvrez la région affectée.

N’exposez pas la zone affectée au soleil durantquelques mois après le traitement.

Ne placez pas de ruban ou de pansement adhésifsur la zone affectée.

Si vous devez vous raser, utilisez un rasoirélectrique.

Figure 1 : Directives habituelles pour diminuer les troublescutanés après la radiothérapie.

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RÉSULTATS

Première partie : Renseignements généraux1. Votre service a-t-il consigné par écrit des

recommandations normalisées sur les soins de lapeau à l’intention des patients?La plupart des services répondants disposent dedirectives écrites à l’intention des patients (25 sur26, soit 96 %). Certains thérapeutes ont toutefoisprécisé leur réponse en indiquant que les directivespouvaient être modifiées selon le médecin traitant.Par exemple, un répondant a fait le commentairesuivant : « Nous avons tenté de normaliser lesdirectives, mais les opinions peuvent variergrandement entre les médecins du service. Nousdisposons de deux séries de directives écrites, l’unepour les patients qui peuvent se laver et l’autrepour ceux qui ne le peuvent pas. » Une autre thérapeute explique que les directivesaux patients de son service ont été modifiées afinde refléter les différences dans les pratiques : « Nosdirectives écrites parlent de fécule de maïs etd’hydratants, puisque différents médecinsrecommandent l’un ou l’autre. Le thérapeuteindique alors d’un astérisque le produit que lepatient doit utiliser. »

2. Ces recommandations sur les soins de la peaus’appliquent-elles à tous les patients en traitement,aux patients en traitement radical seulement ouselon d’autres critères (dans ce cas, veuillezpréciser).Tous les services, sauf un (25 sur 26, soit 96 %)indiquent que les directives sont données à tous lespatients (traitement radical ou traitement palliatif).L’une des thérapeutes a indiqué qu’elle avaitpersonnellement fait le choix de ne pas donner lesdirectives de soin de la peau aux patients entraitement palliatif alors qu’une autre a indiquéque son service biffait certaines desrecommandations dans le cas des patients entraitement palliatif.

Deuxième partie : Soins préventifs3. Votre service recommande-t-il de laver la zone

affectée durant le traitement?

La majorité des services permettent un lavageléger durant le traitement (24 sur 26, soit 92 %).

Certains services disposent de directives pour lelavage de certaines parties du corps; par exemple,une clinique recommande aux patients quireçoivent des traitements à la tête ou au cou de nepas se laver mais permet le lavage pour les autresrégions du corps. Certains centres ont révisé lesdirectives sur le lavage à l’arrivée de nouveauxéquipements : « Nos recommandations permettentle lavage depuis environ deux ans, alors que nousavons remplacé les machines à cobalt par desmachines LINAC, puisque nous avons constaté queles réactions cutanées sont moins intenses. »

4. Si vous permettez le lavage – votre servicerecommande-t-il l’utilisation du savon (sur la zoneirradiée) durant le traitement?

La plupart des services (18 sur 26, soit 69 %)permettent l’utilisation du savon durant letraitement.

5. Si vous permettez l’utilisation du savon – votreservice recommande-t-il certaines marques oucertains types de savon?

Les deux seules marques nommées sont Dove (14 cliniques) et Ivory (7 cliniques). La plupart desrépondants ont indiqué un savon « doux » ou unsavon pour bébé.

6. Votre service permet-il l’utilisation d’undésodorisant durant le traitement si l’aisselle estcomprise dans la zone traitée?

La majorité des services (24 sur 26, soit 92 %) nerecommandent pas l’utilisation d’un désodorisantsi l’aisselle se trouve dans la zone traitée.

7. Si vous permettez l’utilisation d’un désodorisantdurant le traitement – votre service recommande-t-il certaines marques?

Aucun des deux services qui permettentl’utilisation d’un désodorisant ne recommande unemarque en particulier.

8. Votre service permet-il l’utilisation d’une poudre(sur la zone irradiée) durant le traitement?

La plupart des cliniques (22 sur 26, soit 85 %)recommandent l’utilisation de poudre durant letraitement, bien qu’une clinique ne recommandel’utilisation de poudre que pour l’aisselle.

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9. Si vous permettez l’utilisation de poudre (sur lazone irradiée), votre service recommande-t-il unemarque ou un type de poudre en particulier?

La fécule de maïs (20 services) et la poudre pourbébé (talc, 15 services) sont les deux seuls types depoudre mentionnés. Parmi les services quirecommandent la poudre pour bébé, plusieurs (6)précisent la poudre pour bébé Johnson.

10. Votre service recommande-t-il l’utilisation decrèmes ou d’autres produits (sur la zone irradiée)durant le traitement?

Seize services (62 %) suggèrent aux patientsd’utiliser une crème ou un autre produit.

11. Si vous recommandez l’utilisation de crèmes oud’autres produits (sur la zone irradiée) durant letraitement - votre service recommande-t-il unemarque ou un type en particulier?

Le gel Aloe Vera est le plus populaire (8 cliniques),suivi des crèmes Glaxal (7 cliniques) et Lubriderm(4 cliniques).

Troisième partie : Gestion des effetssecondaires12. Quelles recommandations faites-vous dans les cas

de desquamation sèche?

À cette question, la plupart des répondants ontindiqué que les recommandations variaient selon le

médecin traitant; il n’existe donc pas de politiquedéfinie pour la clinique (voir Figure 2). Lesrépondants qui ont indiqué une approchecommune pour la desquamation sèche ontmentionné plusieurs produits. Le produit le plusfréquemment utilisé est l’hydrocortisone, suivi parl’utilisation continue de la crème Glaxal ou de lapoudre. Les répondants semblent faire unedistinction entre la gestion active de ladesquamation sèche (habituellement par unecrème sur ordonnance) et la poursuite des soinspréventifs jusqu’à la rupture de l’épiderme et àl’apparition de la desquamation humide chez lepatient.

13. Quelles recommandations faites-vous dans les casde desquamation humide?

Dans la plupart des centres, la gestion de ladesquamation humide semble être le domaine desradio-oncologistes, puisqu’une ordonnance esthabituellement nécessaire. Ici encore, la plupart desrépondants n’ont pu indiquer une approcheunique, le traitement choisi variant selon lespréférences du médecin traitant. Le traitement leplus commun fait appel à la Flamazine(sulfadiazine d’argent), suivi des crèmesd’hydrocortisone et de différents pansements. C’esttoutefois dans ce secteur qu’on retrouve la plusgrande variété de traitements1, plusieurs agents etméthodes étant recommandés par les différentsservices, dont :

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0

2

4

6

8

10

12

Oxyde etzinc

Vitamin ELubridermAloèsPoudreGlaxalHydrocort.Choix dumédecin

Nom

bre

de ré

pond

ants

Figure 2 : Traitement de la desquamation sèche

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14. Y a-t-il autre chose que vous pourriez me dire àpropos des recommandations sur les soins de lapeau dans votre établissement?

Cette question ouverte a suscité nombre decommentaires; ils peuvent être regroupés sousquatre catégories. Ces catégories sont indiquées ci-dessous, illustrées par des commentaires faits parles répondants.

1. Il n’existe pas de directives « standard » dansl’établissement; les directives données aux patientsvarient selon le radio-oncologue traitant (9commentaires). Exemple : « Les différentsoncologues ont chacun leurs préférences. Certainspermettent aux patients de se laver, d’autres non –cela varie selon le médecin traitant. »

2. Les directives aux patients varient selon lethérapeute ou l’infirmière à qui ils s’adressent.(3 commentaires). Exemple : « Les jeunesthérapeutes et les thérapeutes plus âgés ont desapproches différentes. Ce qu’ils disent aux patients

dépend aussi beaucoup de l’endroit où ils ont étéformés. »

3. La communication (verbale ou écrite) entre lesmédecins, les thérapeutes et les infirmières estmauvaise, de sorte qu’il est souvent difficile desavoir ce qui a été dit au patient (3 commentaires).Exemple : « La communication et ladocumentation entre les infirmières, les médecinset les thérapeutes ne sont pas bonnes, de sorte quenous ne savons pas ce que les autres intervenantsdisent aux patients. Cela fait que notreenseignement manque beaucoup d’uniformité. »

4. L’institution a récemment (depuis deux ans oumoins) modifié sa politique et permet maintenantle lavage et l’utilisation de savon et de crèmes,après avoir pris connaissance des résultats desrecherches récentes (6 commentaires). Exemple :« Nous avons modifié nos pratiques il y a environun an afin de permettre le lavage et l’utilisation dusavon, des désodorisants et des crèmes hydratantes.Les thérapeutes ont amorcé les changements, parceque les patients recevaient des avis contradictoires.Il arrivait également que nous avions dans la salled’attente des patients qui devaient recevoir untraitement sur la même partie du corps, avec lemême fractionnement, et qui avaient reçu desdirectives différentes pour les soins de la peau, cequi n’est pas une bonne pratique. »

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1 Inscrits sous « Divers » dans la Figure 3

0

2

4

6

8

10

12

14

16

Divers*Buro-solAntibiotiquePensementgel

Compressessalines

Hydrocort.FlamazineChoix dumédecin

Nom

bre

de ré

pond

ants

Figure 3 : Gestion de la desquamation humide

• Neosporin (2)

• Buro-sol (2)

• Biafine (1)

• Eosin (1)

• Acriflavine (1)

• Violet de gentiane (1)

• Radiacare (1)

• Interruption dutraitement (1)

• Zincofax (1)

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DISCUSSIONLimites de l’étude

En raison des contraintes de temps et de ressources,une seule personne par centre a été interrogée, ce quin’a pas permis de mesurer quantitativement lavariabilité dans chaque établissement. Toutefois, lagrande variété de pratiques en cours dans chaqueétablissement est l’un des principaux thèmes quiressort des entretiens avec les participants. Cettevariété découle principalement des préférencespersonnelles des radio-oncologistes, mais aussi del’opinion des infirmières et des thérapeutes quitravaillent auprès des patients.

Première partie : Renseignements généraux La quasi-totalité (96 %) des services fournissent parécrit des directives de soins de la peau à leurs patients.Il s’agit d’un élément important, les directives écritesconstituant un élément essentiel du renforcement del’enseignement verbal et une façon de tenter d’assurerl’uniformité du message lorsque plusieurs disciplinesparticipent aux soins. Les études ont démontré quel’information écrite est habituellement la deuxièmeméthode préférée des patients en radiothérapie, aprèsles échanges avec les professionnels de la santé (4, 5).Toutefois, la plupart des services ayant répondu ausondage n’établissement aucune distinction entre lessoins radicaux et les soins palliatifs. Lavery (1) faitvaloir que les patients en soins palliatifs n’ont pasbesoin de directives particulières sur les soins de lapeau, parce qu’ils présentent rarement des réactionscutanées (un argument soutenu également parKorinko et Yurick (6). L’imposition de restrictions surle lavage à ces patients pose également une contrainteadditionnelle qui semble contraire à l’esprit des soinspalliatifs, qui est d’avoir une incidence aussi faible quepossible sur la qualité de vie des patients.

Deuxième partie : Soins préventifs1. Lavage et utilisation du savon

Dans le passé, on avisait les patients enradiothérapie de ne pas laver la zone de traitement.On croyait alors que le frottement pourraitendommager la surface de la peau et exacerber lesréactions cutanées (7). Même dans les cas ou unlavage léger était autorisé, l’utilisation du savonétait découragée parce qu’on craignait que lesmétaux contenus dans le savon n’aggravent lesréactions cutanées en augmentant les doses de

surface. Deux études récentes démontrent que lelavage et l’utilisation d’un savon n’augmentent pasles réactions cutanées. La première est un essaiclinique aléatoire par Campbell et Illingworth (8)qui compare les réactions cutanées chez troisgroupes de patients (99 au total) recevant untraitement de radiothérapie de la paroi thoracique.L’étude n’a montré aucune différence significativeentre les patients qui se lavaient avec de l’eauseulement, avec de l’eau et du savon ou qui ne selavaient pas du tout. Les preuves subjectives ont enfait démontré que les patients qui se lavaientprésentaient moins de symptômes. Les auteurs ontsupposé que le lavage pouvait diminuer lacroissance bactérienne sur la peau et doncminimiser les risques d’infection. Dans la deuxièmeétude, réalisée par Roy et al (9), 99 ont été répartisen deux groupes; les patients du premier groupeétaient autorisés à se laver avec de l’eau et dusavon, les autres recevant pour directives de ne paslaver la zone de traitement. Il n’y a eu aucunedifférence entre les deux groupes (mesuressubjectives pour la douleur, la démangeaison et lasensation de brûlure, mesures objectives selonl’échelle RTOG décrite plus haut).

La plupart des centres ayant répondu au sondagepermettent aux patients de se laver (92 %) mais 69% seulement permettent l’utilisation du savondurant le traitement. Tel qu’indiqué plus haut, lefait de permettre aux patients de se laverdoucement en utilisant un savon doux ne devraitpas aggraver les réactions cutanées. Il n’y a aucundoute sur le fait que le lavage donne aux patientsun sentiment de normalité et de maîtrise. Campbellet Lane (10) affirment que « ne pas se laver peutêtre socialement inacceptable »pour le patient.Dans leur rapport, Campbell et Illingworth (8)soutiennent que les restrictions au lavage peuventretarder l’ajustement psychologique » au diagnosticde cancer. Lorsque Campbell et Illingworth ontdemandé aux patients si la possibilité de se laverdurant le traitement était importante pour eux,c’est sans surprise que 97 % ont répondu que lapossibilité de se laver était modérément ou trèsimportante.

Les marques de savon recommandées par lesthérapeutes dans la présente étude sont Dove etIvory. Dans une étude sur le caractère irritant de18 savons (11), Dove a été le seul savon classédoux et devrait donc être considéré comme un bonchoix pour les patients en radiothérapie.

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2. Crèmes, lotions, poudres et désodorisants

La croyance traditionnelle voulait que l’utilisationde crèmes, de lotions ou de désodorisants sur lazone traitée augmenterait les réactions cutanées enraison du contenu métallique de ces produits(6,12). On croyait également que les produits desoins de la peau agiraient comme un bolus etaugmenteraient la dose en surface (7, 13). Ces deuxhypothèses ont toutefois été mises à l’épreuve dansle cadre d’une étude (14) dans laquelle une variétéde produits de soin de la peau et de désodorisantscourants (dont certains contenaient des métauxcomme le zinc et l’aluminium) ont fait l’objet detests à l’aide d’une chambre d’ionisation dans unfantôme de polystyrène. Les auteurs concluent que« Si le patient ne présente pas de sensibilisation oud’allergie au produit… les réactions cutanées nedevraient pas être augmentées par l’utilisation dedésodorisants, de crèmes ou de poudres durant untraitement de radiothérapie de haute énergie. Il n’ya aucun effet bolus ou augmentation de dose ensurface significatifs ».

Plusieurs études ont examiné si l’utilisation dedifférents produit (p. ex. Biafine, vitamine C,camomille et huile d’olive) pouvait prévenir ouréduire les réactions cutanées consécutives à laradiothérapie (15,16,17,18). Peu ont démontréd’effets significatifs. Les études qui ont démontréune amélioration de la réaction cutanée (19, 20, 21)utilisaient des échantillons de très petite taille, del’ordre de n=19 à 54, et n’ont pas fait l’objet d’unsuivi longitudinal. Plusieurs auteurs (22, 6,13)recommandent l’utilisation d’une crème hydrophilesur la zone irradiée afin d’augmenter le degréd’humidité de la peau et d’en préserver lasouplesse.

Soixante-deux pour cent (62 %) des centres ayantrépondu à l’enquête permettent l’utilisation de «crèmes et autres produits », une majorité (septrépondants) recommandant l’aloès. L’aloèsprésente des qualités antibactériennes, anti-inflammatoires et antiprurigineuse (23), de sortequ’elle permet de soulager l’irritation de la peau etde prévenir les infections, mais elle n’hydrate pas lapeau. Nous avons recensé deux études mesurantl’effet de l’aloès sur les réactions cutanées enradiothérapie. La première ne montre aucuneamélioration du fait de son utilisation (24) alorsque la seconde indique que l’aloès peut présentercertains avantages lorsqu’il est mélangé au d-panthénol et à l’alantoïne (25). Les autres

produits d’usage courants mentionnés dans l’étudesont Glaxal et Lubriderm, deux crèmes hydratantesdouces.

Une étude menée par Meegan et Haycocks (26)n’a pas démontré de différences significatives entreun groupe de patientes utilisant leurs propresproduits de soin de la peau et un autre groupeutilisant uniquement de l’eau durant le traitementd’un cancer du sein. Les commentaires despatientes utilisant leurs propres produits donnent àpenser qu’elles ont l’impression de « maîtriserdavantage » leurs réactions au traitement. Il arrivesouvent que les patients n’aient pas de préférencemarquée pour un produit en particulier et qu’ilsdemandent une recommandation au thérapeute.Selon les données disponibles, il semble prudent deconseiller une crème hydrophile douce peucoûteuse, sans alcool (qui peut assécher la peau),comme la crème Lubriderm ordinaire.

La fécule de maïs et la poudre de talc sontlargement utilisées (85 % des services). Lespoudres peuvent réduire la démangeaison maispeuvent aussi assécher la peau. Lorsque la féculede maïs est humidifiée par la transpiration, il seforme du glucose, un agent de choix pour laprolifération fongique (6,13). L’utilisation de lafécule de maïs dans les zones humides, commel’aisselle et l’aine, ne devrait donc pas êtreencouragée.

La plupart des services (92 %) découragentl’utilisation de désodorisants si l’aisselle se situedans la zone de traitement ou à proximité de celle-ci. Comme expliqué plus haut, l’utilisation d’undésodorisant ne devrait pas aggraver les réactionscutanées mais devrait être interrompue en cas derupture de l’épiderme.

Troisième partie : Gestion des effetssecondaires

1. Desquamation sèche

En cas de desquamation sèche, l’objectif principalest de réduire l’inconfort du patient et d’atténuer ladémangeaison et l’irritation de la peau (1). Douzerépondants ont indiqué que l’approche de leurclinique variait selon le médecin traitant et qu’iln’existait donc pas de directives particulières. Il n’ya pas là de surprise, puisqu’il s’agit habituellementde l’étape dans le traitement à laquelle lesthérapeutes renvoient souvent le patient au

Spring / Pringtemps 2003 Volume 34 Number 1 / Numéro 118

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médecin traitant pour une ordonnance. L’agent leplus fréquemment mentionné est l’hydrocortisone,prescrit pour traiter le prurit. Les stéroïdes topiquesréduisent la circulation sanguine locale, ce qui peutréduire la démangeaison, mais l’utilisation excessivedes stéroïdes peut entraîner un amincissement de lapeau et une « susceptibilité accrue aux blessures »(7). Plusieurs auteurs recommandent unehydratation continue pour maintenir la souplessede la peau et assurer le confort, jusqu’à la rupturede l’épiderme (6, 13, 27).

2. Desquamation humideAprès la rupture de l’épiderme, les soins de la peauont pour but de « minimiser le traumatisme etl’inconfort, favoriser la guérison et prévenirl’infection » (22). Plusieurs approches ont étéprésentées dans le sondage, l’utilisation deFlamazine s’avérant la plus populaire. Les autresapproches citées sont l’utilisation de crèmes anti-inflammatoires (p. ex. hydrocortisone), de crèmesantibiotiques (p. ex. Neosporin), le trempage et lespansements. La documentation recenséerecommande un nettoyage en douceur avec unesolution de peroxyde d’hydrogène dilué, unesolution saline (6, 7,13, 22, 27) de même que letrempage et les pansements humides (22, 23).Quelques auteurs remettent en questionl’utilisation de routine des antibiotiques topiquestel Flamazine (sulfadiazine d’argent) sauf enprésence d’infection attestée (1, 6, 22). Lespansements occlusifs, hydrocolloïdes et hydrogels2

(p.ex. Tegaderm, Op-site, Duoderm) peuvent êtreutilisés pour tenir les régions ouvertes humides afinde favoriser la guérison (6, 13, 22, 27). Le violet degentiane a traditionnellement été utilisé pour sespropriétés antifongiques et antiseptiques (22), maisle fait qu’il tache, qu’il assèche la peau et qu’il soitcancérigène fait que son usage n’est plusrecommandé (10).

CONCLUSION« Continuer d’appliquer une méthode de traitement enraison de son caractère traditionnel peut en faitconstituer une entrave professionnelle » (28).Les données recueillies par l’enquête ne proviennentque d’une seule personne par centre, de sorte qu’ellesne doivent être prises que comme une illustration de la

variabilité des pratiques. Les données nous donnenttoutefois un aperçu de la diversité qui existe auCanada et au sein même des institutions. L’un desthèmes communs est le manque de communicationantre les praticiens des différentes disciplines et lafrustration qui peut en découler. Une approche unifiéedes soins de la peau permettrait de faire en sorte queles patients reçoivent des directives uniformes et, nousl’espérons, de minimiser les facteurs de stress tant pourles patients que pour les professionnels de la santé.

Il peut toujours y avoir des variations dans la gestionactive des réactions comme la desquamation sèche ethumide, en raison des préférence des médecins pourcertains médicaments. Toutefois, il n’existe aucuneraison justifiant que les soins de prévention nepuissent être normalisés. Les patients devraient êtreencouragés à se laver avec un savon doux et utiliserune crème hydrophile pour hydrater leur peau. Tantque le patient ne présente pas de sensibilisation, lechoix du produit devrait être laissé à sa discrétion. Iln’y a aucune raison de ne pas utiliser un désodorisantsur la peau intacte si l’aisselle est dans la zone detraitement. La fécule de maïs peut être utilisée pouratténuer le prurit si l’épiderme n’est pas brisé, maissont usage doit être découragé dans les zones humidescomme l’aisselle et l’aine. Lorsqu’une interventiondevient nécessaire, les simples règles d’hygiènedevraient guider notre pratique. L’hydrocortisone peutêtre utilisée à faible dose pour atténuer lesdémangeaisons. L’utilisation abusive des antibiotiquesdoit être évitée et les zones ouvertes devraient êtretraitées selon les meilleures pratiques de traitementdes plaies.

Les variables de dosage, de fractionnement, d’énergiede faisceau, de taille du champ et de techniques detraitement (par exemple, l’utilisation de champstangentiels) auront bien évidemment une incidence surles réactions cutanées (7, 13, 22). En outre, des facteurscomme la chimiothérapie antérieure (ou concurrente),les maladies comorbides (p.ex. le diabète, les allergiescutanées), les antécédents de fumeur, l’âge, le poids etle statut nutritionnel peuvent tous influer sur la gravitédes réactions cutanées (23, 29, 30, 31). Bien que cesfacteurs puissent aggraver les réactions cutanées chezun patient et doivent de ce fait être pris en compte, ilsne doivent pas empêcher l’adoption d’un régime non-restrictif de soins de la peau.

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2 Pansements qui assurent un environnement humide en créant une «ampoule artificielle » au-dessus de la surface de la blessure, favorisant laréépithélialisation et assurant une barrière physique contre lescontaminants.

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À titre de radiothérapeutes, nous avons une relationunique avec nos patients. Nous devons reconnaître quece rôle comporte également certaines responsabilités, ycompris celle de défendre les besoins de nos patients.Il est important pour nous d’utiliser nos compétencespour améliorer notre pratique et participer auxchangements. Le British Columbia Cancer Agency, parexemple, a récemment publié des lignes directrices surles soins de la peau appliquées par tous les centres detraitement en Colombie-Britannique (disponibles surhttp://www.bccancer.bc.ca). Les lignes directrices ontété élaborées dans le cadre d’un processusmultidisciplinaire et reposent sur un modèle demeilleures pratiques, formulé après une recherchedocumentaire extensive. Si les politiques restrictives enmatière de soins de la peau ne correspondent pas auxmeilleures pratiques, nous avons le devoir de changerces politiques. Les pratiques de soin de la peau sontl’illustration parfaite de la nécessité de fonder les soinsaux patients sur des preuves empiriques. Les soinscentrés sur le patient, qui sont la mission de la plupartdes centres d’oncologie et des hôpitaux au Canada,n’en exigent pas moins de nous.

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REMERCIEMENTSJe tiens à remercier les personnes suivantes de leurappui et de leur collaboration à cette recherche :

Marta Evans M.R.T.(T.), RTT, BSc et LaurieStillwaugh M.R.T.(T.), RTT, BSc pour leur examenpréliminaire de la documentation sur le sujet (SkinCare in Radiotherapy, Toronto Sunnybrook RegionalCancer Centre, 1999). Leur participation a mené à deschangements importants.

Les thérapeutes canadiens qui ont généreusementparticipé au sondage par leur temps, leur expertise etleurs opinions.

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