recherches historiques sur la ville et le canton de...

(P)- o2

RECHERCHES HISTORIQUES

Sur la Ville et k Canton

DE BA1JGEINCI.

CHAPITRE LBAUGENIL ET SES ENVIRONS AVANT L'AN 1022.

t ,bs /ut .i primia, ut r,rditur. edtu Gallis,,tructa diicis i,it,'r coU,,, quo, (..tus dorna(iloechus, et ai,,,. Ce,s lutHecoudat aristis.

q

I)oscription anouyme de Bau5enci,citée par P.,zrx, t. II, p. 3.)

S 1.

ORIGINE DE BAÏJGENCI (1).

L'origine de Bauge rici, comme celle de toutesles villes anciennes, est entièrement inconnue.L'histoire ne parle de ce lieu pour la premièrefois, qu'au commencement du Xl c siècle, versl'an 1022; c'était alors un castrum, c'est-à-dire une

Document

I III I II llD IIl!IH0000005607020

Recherches historiques

ville fortiliée; ce castrumappartenantâ un seigneurpuissant qui ne portait d'autre nom patrouiniiqueque celui de son fier. Le sire de Ilaugenci était uneffronté pillard qui rançonnait tout le monde. ()Aussi se plaignait-on beaucoup de son voisinageet un bon chanoine de Meung qui, vers l'an 1150,écrivait les miracles de saint Liphard, son patron,ne pouvait-il s'empécher de donner à Baugencicette qualification si caractéristique ('astrumomnium Maydunensibus vicinum. (3)

I.e nom de castrum accordé a laiigenci vers l'anmil; la puissance de son seigneur qui à cette époqueprenait le titre (le chevalier, miles, et quiavait sousses ordres une foule d'autres chevaliers et (le ser-gents, serrientes, (4) le rang dont jouissait cetteville clans la hiérarchie ecclésiastique, (car ce fut detout temps le siège d'un archidiaconné); tout enfins'accorde à prouver que cette importance n'étaitpas improvisée , muais qu'elle datait de loin. Jus-qu'a quelle époque faut-il la faire remonter r, unmonument numismatique, et les débris que re-couvre le sol, vont, à défaut des textes, nousfournir quelques lumières à cet égard.

Bangenci est appelé dans les Chartes Balgencia-cairn, Jiaugenciacum, (Jastrum de Balgenci (5).Pour cette raison je crois pouvoir lui attribuer un

sur Ifaugenci

denier d'argent conserve â Meaux , dans la richecollection de feu M. Dassv, et dont voici la des-cription.

-1-GRATIA DIREX ( gratia dei rex) entre grenetis,dans le champ un monogramme Carolin, c'est-à-dire une figure formée de toutes les lettres quientrent dans la composition du Iriot KAROLUS.

f BALGENTI CASTRO, entre grenetis, dansle champ une croix â branches égales, cantonnéede deux besants, l'un au deuxième, l'autre autroisième canton; poids 24 grains (G).

Ce Charles qui s'intitule roi par la grâce deDieu , et qui frappe monnaie dans le J?algenticastrum , est certainement un roi carlovingienet tous les numismatistes s'accordent â donnerles deniers de ce genre â Charles-le -Chauve , quivivait entre les années 840 et 878. Si comme celasemble très-probable, Je castrum de Ialgencides chartes, est le même que le Balgenti castrumde la monnaie , Bugenei existait donc déjàcomme ville d'une certaine importance, au coin-mencement du Iïsiècle, c'est-à-dire 200 ans en-viron avant que les textes ne nous en instruisent.

Ici les documents manquent pour remonterplus haut, mais leur absence elle-même, on vale voir, sert â prouver son peu d'importance dansles temps antérieurs.


Baugenei se trouve situé sur la rive droite dela Loire , à six lieues d'Orléans, l'ancien Gena-bern du pays des Carnutes, à deux lieues deMeung, Magdunum que la légende de Saint-Liphard nous apprend avoir été un castrum àl'époque de la domination romaine (7), et quatrelieues de Suèvres Sodobrivm , position dont l'an.tiquité ne peut être méconnue en aucune ma-nière. Or, à Orléans, à Meung, à Snèvres, on arencontré une foule d'antiquités de tout genre.Rien de semblable n'a eu lieu à Baugenci; quel-ques médailles romaines, trouvées au commen-cement de ce siècle, sur le Grand-Mail et auMoulin-I.ance (7) , quelques ossements humainsmêlés à des briques à rebords déterrés dans lesmêmes lieux à la même époque, sont ainsi quedes faits du méme genre, observés par moi -mème, il y a quelques années, au clos du Désert,tous les débris romains dont on puisse constaterl'existence bien positive , près de l'enceinte dela ville. Dans cette enceinte elle-mémo , riend'analogue ne se présente. Si donc on peut avan-cer jusqu'à un certain point, que vers les premierssiècles de l'ère chrétienne, il existait à l3augenciune agglomération de maisons, il faut se hâterd'ajouter que cette agglomération devait être

sur IlaugenCi.

peu considérable ; en effet, les ruines du clostin Désert sent beaucoup moins nombreusesque celles observées aux Pierriers, eôteaii deGuignes, an Murget (S) , et au marché aubeurre, commune de Tavers, et pourtant ces troiiilocalités ne peuvent occuper la place que de quel-pies villas ou maisons de plaisance et d'exploita-tion.

D'autres circonstances viennent prouver le peud'importance de Baugenci du temps des Romains.Cinq voies romaines , incontestables, traversentle canton dont cette ville est aujourd'hui le chef-lieu: Io la route de Genabum, Orléans, à Cœaro-dunum, Tours. C'est le vieux grand cheminRemi qui passe à Lailli, Mône , Chaflin, Saint-Laurent-des-Eaux, et que (les actes du XlIl siècleappellent via romano ultra ligeri?n (9) ; O IC

chemin (le Vendôme qui passe entre Ciavant etVillorceau, et va aboutir à Mcuiig; 5° le chemindes Boeufs ou de Paris, qui va de Blois à Aitenaien traversant la Beauce ° la route d'Ararieum,Bourges, i Autricum , Chartres, qui franchissantla Loire à Meung, prend les noms de chemin dela Fringale en Sologne, et de chernin-diau$Séeen Beauce; 5 1 enfin, le chemin de Nciiiig qui Passedans le val (le la Loire , et va rejoindre à la Motte-


Pintenas , le vieux grand chemin Rémi. il estremarquable qu'aucun de ces chemins ne traverseIlaugenci tandis que trois aboutissent à Meung;Bangenci était donc à cette époque beaucoupmoins important que cette dernière ville , et parconséquent devait lui être subordonné, puisquel'une et l'autre localité se trouvent pendant lemoyen-âge, réunies sous la même juridiction ec-clésiastique, et que comme on sait les divisionsecclésiastiques furent modelées sur les divisionsromaines. Comment concevoir, s'il en était autre-ment, que toutes les voies de communication fus-sent dirigées sur la seconde ville du pagus oudistrict, au lieu de correspondre avec le chef-lieu.

Un passage de la vie de saint Liphard va nousapprendre à quelle époque Meung dut perdre sonancienne importance , et être supplanté à jamaispat llaugenci. L'hagiographe, auteur de cette lé-gende,qui vivait vers ie Vl!l'ou IX , siècle, racontequ'au VI, Liphard vint s'établir dans une soli-tude , sur les ruines d'un ancien eastrurn détruitpar les Vandales, et tellement abandonné, qu'uneforêt commençait à pousser an milieu des édificesrenversés. Un énorme serpent, dont le corps ser-vait de demeure au (lérnou, s' y était installé, et

de Baugenri.

infestait les campagnes d'alentour. Lipliard et sondisciple lJrbice, lui livrèrent de rudes combats etfinirent par le faire périr (10).

L'invasion des Vandales dont parle notre au-teur est fort connue , c'est leur irruption dans laGaule en 406, irruption qui précéda leur passageen Espagne , puis en Afrique. On sait qu'alors ilsparcoururent le pays en tous sens, depuis lesPyrénées jusqu'au Rhin, depuis l'Océan jusqu'àla Germanie, mettant tout à feu et à sang. Meungayant donc éprouvé leur fureur, eut tant à souffrir,qu'on fut obligé d'abandonner cette ville, deve-nue un monceau de ruines inhabitables (li). Soitque les barbares eussent épargné quelque tem-ple , soit que la superstition survécut t la des-truction d'une idole révérée , les paysans d'alen-tour, tout en abandonnant ce lieu de désolation,n'en continuèrent pas moins de venir porter leurshommages â quelque divinité fort accréditée, jus-qu'à ce que convertis au christianisme par Liphardet lJrbice , ils abjurèrent leur ancienne croyance.Ceci est la traduction littérale du symbole exprimépar la légende du serpent dont les deux saintsfurent vainqueurs.

Meung resta abandonné au moins 150 ans,puisque ce fut saint Liphard qui commença à le


reconstruire. Une ville dans cet état peut bietijusqu'à un certain point, attirer sur les ruines deses temples de fidèles croyants, mais elle ne peutcertainement rester le centre d'une administrationquelconque. Il fallut (loue de toute nécessitétransporter ailleurs toutes les juridictions. Ban-genci se trouva sans doute le lieu le plus voisinet le plus considérable ; il en hérita ; et lorsqueMeung vint à reprendre l'importance qu'il avaitperdue, il était trop tard: son antique suprématiese trouvait oubliée et fut pour toujours anéantie.Il me parait impossible d'expliquer autrement etles nombreuses ruines romaines (i) trouvéesdans la première ville, et sa subordination à laseconde vers une époque postérieure.

§ II.

LE TERRITOIRE DE IIALGENCI AVANT L'INVASION

ROMAINE.

Comme chef-lieu dii canton dont nous essayons(le tracer l'histoire, Uangeiici réclamait avant toutnotre attention. Maintenant que nous avons ditce que nous savions (le son origine , il faut ra-conter les vicissitudes qu'eut à subir depuis lestemps les plus reculés , jusqu'au Xi , siècle , leterritoire au milieu duquel la ville s'élève

sur liaugenci

comme dit le poète latin du XVIIP siècle auquel j'aiemprunté mon épigraphe duos inter colles.

Aussi haut qu'il est possible de remonter lecours des temps , on trouve le territoire deBaugenci appartenant aux Carnutes on Chai-trains; les Carnutes étaient un peuple de race cel-tique pure et non Kymro-Celtique, comme l'ontprétendu quelques auteurs (15); ils avaient Au-lricum , Chartres , pour capitale GenabumOrléans , était leur seconde ville. C'était tin em-porium ou marché, (l'une grande importance, etentrepôt de tout le commerce de la Gaule et de laGrande-Bretagne (14. Ils possédaient encore unegrande quantité (le bourgs , villages, hameauxbeaucoup moins considérables. l!augenci, Tareis,Villorceau Cravant, Messas , Bôle, Lailli , Mon-çai, existaient

déjà saii doute , car les hommes

ont l'habitude de vivre là où leurs ancètres onthabité-, mais la civilisation gauloise a laissé sipeu de traces sur le sol , que nul ne peut attester,qu'à cette époque reculée, il en fut déjà ainsi.Quoi qu'il en soit, dès l'an 600 avant J-C., lesCarnu tes paraissent avec éclat dans l'histoire. Versces temps-là, si on en croitcroit Tite-Live , un roi desfiuturiges les Berru y ers, nommé Ainhigat, avaitsouiliis toute la Gaule é son empire. Pour se

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débarrasser d'un excès de population , il envoyasous la conduite de deux de ses neveux, l'élitedes guerriers celtes, conquérir de nouvelles terres.Lanaliste romain cite des Carnutes, parmi lespeuplades qui ,sous la conduite de Bellovèse, sub-juguèrent l'Italie du nord , et d'autres Carnutesparmi celles qui marchèreiit avec Sigovése à laconquête (le la Pannotuic et des contrées orien-tales de l'Europe Certes, parmi eux , quel-ques-uns do nos ancêtres émigrèrent alors pourchercher une nouvelle patrie. Tite-Live n'avait parlédes Gaulois que par hasard, parce qu'ils troublé-lent un instant, l'équilibre de l'ancien mondedès que l'émigration cessa , dès que l'histoire (lela Gaule transalpine n'eut plus aucun rapport avecl'Italie et la Grèce , les écrivains de l'antiquité lanégligèrent, et comme les Celtes n'avaient pasd'historiens, il faut nous résigner à 500 ans d'ou-bli. Nous nous reporterons donc à l'an 9 avantnotre are, à l'époque où l'heure de la conquêteavait sonné.

Comme tous les peuples gaulois, les Carnutesavaient subi trois transformations dans leur gou-verneinent intérieur. Ce gouvernement fut d'abordpurement théocratique, plus tard les nobles sup-plantèrent les prêtres, et furent à lent lotir SUP-

sur Baugenci.

plantés par le peuple. Du temps de César, le prin-cipe démocratique triomphait quelques ambitieuxseuls tâchaient de ramener l'ancien régime, et cefut ce qui perdit l'indépendance des Gaules.Les choses avaient bien changé dans le pays desCarnutes depuis l'aii 600, le joug des Biturigesavait été secoué, ou ce qui est bien plus vrai-semblable, leur alliance avait été abandonnéepour celle des .Rhiemi (habitants de Reims)nation de race belge. Ces Rhemi étaient lesalliés les plus fidèles des Romains; les Car-nutes, au contraire , leurs ennemis les plusacharnés. Je ne raconterai pas ici la lutte glorieuseque nos pères eurent â soutenir contre le grandJules, ni les maux nombreux que ce héros infli-gea â notre pays. Il suffira de dire que les Carnutesmassacrèrent le tyran Tasget, que la politique deCésar leur avait imposé, et que le dernier martyrde la liberté gauloise, Guturuat, était un Cartiute.Tasget descendait des rois qui avaient jadis gou-verné la contrée. Lorsque l'étranger se présenta,il courut A sa rencontre , et tecut de ses mains lediadème. Il le paya de son sang (46). Guturuatau contraire, rêvant avant tout la liberté, n'atten-dit qu'un instant favorable pour arracher son paysau joug qui le menaçait. C'est lui qui avec Cone-tudon massacra les Romains à Gejiahuin. Puis lors-


(lue dix mille Carnutes eurent succombé avecVercingetorix, et que la Gaule lassée (le sacrificesfut contrainte de demander la paix, Guluruat seretira dans les bois, jusqu'à ce que César eitpris sa tête pour gage de la pacification du paysconquis (17).

Le pays des Carnutes était alors le centre de laGaule. Chaque aimée les druides, prêtres de lanation, s'y rendaient pour juger les contestationsélevées entre les particuliers, et de toutes parts onobéissait à leur appel. C'étaitdans un lieu consacréqu'ils tenaient leu,' assemblée annuelle (18). Lecanton de l3augenci est plein de sanctuaires drui-diques. A Ver, commune de Tavers, on trouveun double dolmen (table de pierre) , la pierretournante de Ver; â Feularde, même commune,un dolmen simple et un demi dolmen, la pierretournante de Feularde etia pierre du J'ert-Ga-tant. Il en existait un bien plus grand nombre au-trefois: ainsià Pierre-Couverte, commune deBaui-genci , devait se trouver un monument celtique;le nom seul de cette métairie l'indique. A Our-Bière, commune de Cravant , il y avait aussi undolmen on pierre tournante, ta pierre (le Gar-gantua; un autre au Méc commune de Villor-ceau , la pierre Sasseuse.

Les trois pierres de Joui,dites les Cinq-Pierres,

aiir Bauge.nc4.

paraissent aussi avoir été, soit des peulvens, (pier-resdeboul), soit les supports d'un dolmen (but latable a été détruite Soit dans les noms des lieux,soit dans les mouvements du sol, nous retrouvonsencore dans le canton de Baugenci , d'autres tra-ces du séjour des Gaulois- Ainsi sut - la route d'Or-léans, le nom du climat de la Mardelle, indiqueque là existait une mardelle , c'est-à-dire une ex-cavation pratiquée de main d'homme et où l'eaune séjournait jamais, espèce de monument dontl'origine n'est pas douteuse; sur la commune deVillorceau, dans un endroit appelé la Montagne,existent les vestiges d'un tumulus ou tombeaugaulois. Un autre tumulus dont oit voit encore lestraces et qui n'a pas conservé son nom, setrouve près du mémo village (19), Enfin il y enavait im troisième, nommé la J? aile-Marine,la ferme (le Cliatres, commune de Ci-avant; et lenom de .Bouge motiin et de Rouge mulon, portéjadis par le climat du Clos-Neuf, prouve que làaussi devait se trouver un monument (lu mèmegenre (0).

Parmi les objets vénérés de nos pères, il fautcompter encore les arbres et les fontaines. Prèsd'Oursière , dont je viens de parier, existait ila peu de temps, ou existe encore ujourd'liui, un

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arbre vénéré des paysans d'alentour, le grandAndouiller d'Oursière; à Vernon, il y a unefontaine intermittente, le Guisard, qui présagequand elle coule, la famine , la peste ou la guerre;enfin à Ver, la fontaine Saint-Antoine qui guéritdes écrouelles, de la stérilité , et fait retrouverles objets perdus.

III.

LE TERRITOIRE DE IJAUGENCI SOUS LA DOMINATION

ROMAINE.

Malgré leur résistance opiniàtre, les Carnutes enpassant sous la domination romaine , eurent partcomme les autres Gaulois à la munificence duvainqueur ; il daigna leur donner le titred'aillés. Ce fait est attesté par Pline, qui lesappelle Carnutes ftederali (21). A partir de cetteépoque jusqu'au V siècle et jusqu'à l'invasion desbarbares dans J'empire , l'histoire des environsde Baugenci nous est inconnue. Ce que nous ensavons se réduit à quelques faits administratifs.Rangé d'abord avec le reste du pays des Carnutesdans la première Lyonnaise, le territoire qui formemaintenant le canton de Baugenci fut ensuiteclassé daims la Senonaise ou quatrième Lyonnaise.Lorsque cette première province fut dédoublée,

sur liaugcuc.

Sens fut la métropole de tonte ta contrée, Autri-cum la capitale de la cité. Cela dura jusqu'autemps d'Aurtlicn (274) à 27). Alors une nouvelledivision administrative vint bouleverser l'ordreanciennement établi ; le pays des Carnutes futscindé en deux parts l'une garda son anciennom et Autricum pour capitale. Elle répond auxdiocèses de Chartres et de Blois. L'autre du nomde l'empereur, fut appelée la cité des Auréliens,civiles Aurclianensium. Genabum, aujourd'huiOi'léans, qui était la seconde ville des Carnutes,fut élevée au rang de chef-lieu de la nouvelle cité.Ilaugenci et tout son territoire fut enclavé dansle pays des Auréliens (22).

Pendant la période romaine on voit que lestextes gardent un silence absolu sur la destinéede nos contrées; mais heureusement l'archéolo-gie vient nous préter un puissant secours et nousrévéler des faits d'une haute importance. Grâcesaux lumières qu'elle fournit, nous pouvons dèsces temps reculés, constater l'existence de la villeet de presque toutes les communes qui subsistentaujourd'hui. Dans notre premier paragraphe nousavons parlé des ruines du clos du Désert et dU If101i-

lin Lance à Baugeuici; pour Tavers, nous citeronslui cimetière an tiquefortconsidérahle à laMoïse ,les


ruines des Pierriers au côteau de Guignes et duMurget prés Poulpierre; à Villorceau et ii Rilli, ladécouverte de quelques briques à rebords; au liée,des médailles romaines, des urnes et une fouled'autres objets antiques trouvés en assez grandnombre; à Cravant enfin, la multitude de tombeauxgallo-romains, qu'on rencontre sous les maisonsmime du village. Pour Messas, Béle , Lailli, Mon-çai , rien encore de semblable n'a été observé,quoique Lailli situé sur la voie romaine de Cesa-rodunum à Genabum, soit un bourg fort ancienmais de l'absence d'antiquités sur l'emplacementdes villages précités, il ne faudrait pas en con-clure rigourcusemen t qu'ils n'existaient. pas alors.Outre ces principaux lieux d'habitation, le sol de-s'ait être couvert d'une foule de villas que faisaient.communiquer entre elles les cinq routes qui sillon-liaient la contrée, et que nous avons désignéesplus haut. Rome, on le voit, eu ôtant la liberté àla Gaule, lui avait en échange donné la richesse.

IV.LE TERRITOIRE DE BAUCENCI DEPUIS L'INVASION DES

BARBARES JUSQU'EN 102.Du temps (le l'empereur Gallien , c'est-à-dire

vers l'an de .L-C. 6i) , une foule de Germains se

sur lieugenci. 17

répandirent dans les Gaules et les parcoururentdans tous les sens, le pays (les Carnutes et parconséquent les environs de Baugenci qui depuisCésar avait toujours joui d'une paix profonde,durent alors , bien que l'histoire ne les nommepas particulièrement, supporter d'affreuses cala-mités; la présence de l'empereur Aurélien danscette contrée et sa séparation en cité desCarnutes,et cité des Auréliens, en sont des preuves irrécu-sables. Une fois maltre de l'empire et vainqueurde tous ses rivaux, Aurélien se rendit dans lesGaules pour remédier aux maux que l'anarchie etles ravages des barbares y avaient causés. Partoutoù il passait, il relevait les villes détruites etcherchait à faire renaitre leur antique prospérité.Certainement, s'il rebâtit Genahum , ce n'étaitpas dans le but seul de lui imposer son uo'nmais parce que cette ville et les pas d'alentouravaient souffert leur part des malheurs qui à cetteépoque affligèrent l'ancien monde.

Depuis le règne d'Aurélien jusqu'à celui d'Ho-norius, les Germains contenus par les légionsromaines ne purent franchir le Rhin ; mais lors-que l'empire, affaibli par les vices de ses maltresn'eut plus pour défense que le prestige de sonancienne grandeur, ce prestige ne tarda pas à se


détruire, et la Gaule fut envahie de nouveau. LesVandales vinrent vers l'an 406. Ce furent eux,ainsi que je l'ai déjà dit, qui détruisirent l'opu-lent castrum de Meung (23). Ils furent suivis vs"le terrible roi des Huns, Attila, que dans sa frayeurle peuple nommait fléau de Dieu (451) ; puis enfinpar Childéric et ses Francs (480). Tous parcouru-rent les bords de la Loire , tous ravagèrent parconséquent le sol de augenci, mais personne nenous a appris les malheurs qu'ils y causèrelit(24).Ces malheurs cependant durent être effroyablescar lorsque le soc de la charrue heurte les ruinesd'une habitation romaine , un lit de cendres nié-léesde briques à rebords, defragrnentsde poterie,et quelquefois d'ossements humains , se montretout d'abord. C'est ce qui a été observé aux Pier-riers et au Murget, dont j'ai déjà parlé. Ces rian-tes villas, ces riches cités que la flamme et le ferdes barbares transformaient en monceaux deruines, devenaient de vastes solitudes et se cou-vraient bientôt de forêts épaisses. C'est ainsi que lesarbres séculaires de la forêt de Marchenoir croissentsur une grande partie de la route qui conduisaitde Vendôme à Meung , et que Meung lui-mèmese changea momentanément, eu un bois touffu (25).

Heureusement avant les barbares, le christia-

sur Baueni

nisme avait fait invasion dans (es Gaules. Dès lespremières années du IV' siècle, il triomphait àGenabum, et sa bienfaisante influence pénétraitpeu à peu dans la cité des Auréliens. La vieillesuperstition cependant régna longtemps encoredans les campagnes. Les paysans pagani, sourdsà la voix des apôtres de la nouvelle foi, ne ces-saient de porter leurs hommages aux divinités dela Gaule et de Rame. Meung, qui au temps de sasplendeur avait sans doute possédé un temple ré-véré, restait malgré sa ruine le sanctuaire de lareligion. C'était là que résidait le terrible dragonde la chronique (l'idolâtrie" » dont le souffle im-pur infectait tous les environs, et qui empéchaitpar sa seule présence le peuple de s'abreuver à'Inc source limpide que Dieu, dans sa divine pro-».idence , avait placé dans le même lieu ('26). Cettesource était la vraie foi enseignée par Liphard etson disciple Urbice, pieux solitaires qui étaient ve-nus combattre le polythéisme jusque dans son plusformidable repaire (0), et qui furent enfin assezheureux pour le détruire entièrement. D'aprèscette légende que tout nous porte à regardercomme véridique quant au fond, c'est à partir duVI' siècle seulement, à l'époque où Meung re-naissait autour de la cellule de saint Liphard, que

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le christianisme commençait ii se répandre tiansnos contrées (27).

A cette époque, le flot des barbares s'était ai'-Clovis avait vaincu Siagrius à Soissons, et

le territoire de Baugenci, suivant le sort du restede la cite, était tombé au pouvoir des Francs. Sonsles fils du conquérant, il fit partie du royaumed'Orléans. En changeant de maîtres, nos pèresn 'avaient point amélioré leur sort. L'admirableréseau administratif qui, sous la domination ro-maine, avait fait de la Gaule un tout bien complet,était à jamais dissous. Forcés d'embrasser les que_i'elles sans cesse renaissantes entre les vainqueurs,les cités étaient devenues étrangères les unes auxautres, et les Gallo-Romains avaient adopté enPartie les moeurs des barbares. Rien ne peintmieux l'état d'anarchie dans lequel ils étaient tom-bes que le lait suivant ; je le cite (fautant plusvolontiers, que la Beauce située entre Raugenci etChâteaudun cii fut le théâtre. En à84, à l'époquede la mort de Chilpéric , les Orléanais et les Dli'-sois se réunirent pour attaquer le

«habitants de

Châteaudun et saccagèrent leur pays, Peu de tempsaprès ,ceux-ci qui ne respiraient que la vengeance,se réunirent aux Chartrains, et rendirent aux pre-miers les maux qu'ils leur avaient causés. Les Or-

'ur llaugeaci. 21

kanais allaient reprendre les armes, lorsque heu-retiseinent les comtes qui gouvernaient ces contréesinterposreiit leur médiation , et leur perstiadè-lent d'attendre le prochain plaid, où un jugementéquitable punirait ceux qui auraient en les pre-miers torts. Quelle était la cause de cette querelle?Grégoire de Tours qui la raconte n'a pas jugé àpropos de nous en instruire, sans doute parce quedes évenements de ce genre arrivaient de sontemps tous les jours ().

L'administraton ferme de Charlemagne rcta-but pour quelque temps l'ordre et la paix. Maissous ses faibles successeurs, les incursions inces-santes des Normands rappelèrent bientôt la bar-barie. Baugenci existait alors; le denier de Charles-le-Chauve sur lequel est inscrit son nom, nousl'atteste. Sa situation sur les bords de la Loireattira probablement sur cette ville la foreur despirates; cependant l'histoire est encore muette acet égard (9). Nous rie pouvons que présumer leslavages auxquels elle fut exposée , sans les pou-loir raconter. C'est au milieu de ces calamitéssans nombre que se forma la féodalité, et bientôtnous verrons s'établir à Daugenci une race puis-sante de seigneurs qui pendant les Xl, XII' et


XIII' siècles tiendra le premier rang parmi lanoblesse orléanaise

L'ère barbare n'a laissé chez nous qu'un seulmonument. C'est un fossé qui a plusieurs lieuesde long et qu'on retrouve sur les communes d'Ar-don, de Joui, de Ligni, de la Ferté-Ilubert etde Croui. On ignore où commence et où se ter-mine ce fossé à demi comblé et interrompu dansbeaucoup d'endroits. Il ne respecte aucune divi-sion ancienne et porte le nom de Tarlegou , quenous croyons pouvoir traduire par celui de tertregothi. Une des nombreuses traditions qu'on dé-bite sur son compte, prétend que c'était autrefoista limite du royaume d'Espagne. Les traditions,nous le savons, sont souvent mensongères, maissouvent aussi c'est un écho corrompu de la véritéSi on se rappelle que les Visigoths se sont avan-ces jusqu'à la Loire, et que ce fleuve passe pouravoir été la limite de leur empire, cette circons-tance, jointe à la similitude du nom, donnerapeut-étre quelque vraisemblance à la conjectureque je hasarde (0).

J'ai décrit plus haut le denier de Charles-le-Chauve sur lequel on lit BLGENT1 CASTRO, leseul monument carlovingien relatif à Baugenci,

.U4 Baugenci.

et k plus ancien qui constate son existence,comme ville importante.

Nous sommes parvenus à l'an 1022; désormaisnous aurons pour guider nos pas les chroniques,les chartes et les monuments dc tout genre.

NOTES.

(t) L'orthographe que jai adoptée pour le nom(le baugenci a besoin (l'ètre justifiée. En effet, nonseulement elle n'est pas universellement suivie,mais encore c'est presque par exception que quel-ques personnes seii servent aujourd'hui. Les au-torités civiles et administratives ('Privent Beau-gency; 011 a inèrne été jusqu'à imprimer que lesgens les plus instruits de notre ville et (le plusS. M. le roi Louis XVIII , s'étant décidés en faveurde ce dernier parti, on (levait nécessairement seranger de leur avis. Pour mon compte, le stylede chancellerie me touche bien peu; quant à l'au-tre autorité (pI'oll cite, elle a pour principal ga-lant un homme réellement instruit, J. N. Pellieux,(lui nous a donné une bonne histoire de Raugenci.Avant lui cependant 011 suivait l'orthographe queje propose; il n'y a pour s'en convaincre qu'acompulser tous les documents manuscrits et impri-més antérieurs au XIX siècle. De plus, on trouvedans les anciens titres, Balgenci castruw ,tram (le lialgenci, ou !?algensi, Balgenciacumet même Bauqenciacum., jamais ilelgenciacum,comme le dit M. Pellieux. D'après mine règle éty-mologique constante , la syllabe al s'est toujourstransformée en au en passant du latin en français,et la syllabe cl en cou. Baldricu8, Gaidricus,Aidricus , font Rouan, Gaudri, Audni; Bal-duinus, Baudoin, etc., etc.; Bellot-acum, Beau-Vais; Bellu$-MOfls,Beatt?flont; Bello ridere,Beau-voir, etc. Balge.nciacum doit donc évidemmentse changer en Eau genci, et non en Beaugency.Quant iI la lettre ï, substituée à l' y grec, nous

votes.

avons encore pour autorité l'ancien usage. Dansle nord de la France, la terminaison acum s'estchangée en i , et tous les titres français des XHlet XlV siècles adoptent cette lettre, préférable-ment à l'y grec. Ce n'est guère qu'au XV' siècleque l'y grec prédomina, lia été préféré sans doutepar les calligraphes, auxquels cette lettre pa-raissait plus gracieuse. Je me retrancherai du restederrière l'autorité de M M. Guerarri, Le Prévost, del'institut, et de feu mou confrère à l'école deschartes, Geraud, ce qui me dispensera dc toute dis-sertation à cet êgard. Une bonne orthographe d'unnom propre a d'ailleurs plus (l'importance qu'onne le croit généralement ; je n'en citerai qu'unexemple Sceaux, près Paris, s'appelle en latinlatin ('el-le, parce qu'il y avait deux alla ou monastères.Un homme instruit eût facilement découvert cetteétymologie qui est certaine, et cependant n'a en-core été donnée par personne, si on eût écrit cor-rectement ('eaux, tandis qu'à défaut de titresoriginaux, on s'imaginera que Sceaux , s'appelaiten latin Sigilla, et tire son nom des sceaux donton se servait autrefois pour authentiquer les char-les. Enfin Sceaux écrit Saulx, vient tIc saucessanies. Ce nom est porté par mie Foule de villagessitués dans les marais, tels que Saulx-les-Char-treux près Paris , Sanix près Montargic, et biend'autres dont l'on a (tonné sou nom â la familledes Saulx-Tavancs.

Il existe encore dans les environs de Baugenciun autre lieu dont il faut rectifier l'orthographec'est le village de Rôle qu'on écrit Baulle. Rôles'appelle en latin Jioola , or en français , lorsquedeux voyelles se rencontrent , elles se contractentcrus, cage, fait âge. Boola se contractant n'a

26 Notes.donc pu faire Baulle, mais bien lidie. Je sais quel'usage l'emporte trop souvent sur la raison; maisquand il est temps encore (le réformer un usagerécent et vicieux, je crois aussi qu'il faut se hfaterde le faire.

(C2) Charte octroyée parle roi Robert aux moinesde Mici. Par cette charte, il est expressément dé-fendu au seigneur (le Itaugenci , à ses sergents età tous les siens, de dévaster les terres que cesmoines possédaient à Fontenelle, près Clér y . Cettecharte a été citée souvent. Voyez d'llozier, Gé-néalogie de la maison d'Orléans. - PellieuxEssais historiques sur Baugenci, page 52. -Manuscrits de D. Verninac, à la bibliothèque d'Or-Mans, etc., etc.

(3) Apud castrum nimiuns Magdunensilusvwinum quod Balgenciacum vocant. Bollandis-tes, 5 juin; Miracula S. Liphardi, auctore ca-nonico ecclesiœ Magdun. Chap II, (.

(4) Charte citée plus haut.

() Essais historiques de M. Pellieux, page 7.Charte de l'évèclié d'Amiens.

(6) J'ai déjà publié ce denier dans la i?evuenumismatique de 1840. Je (lois à l'obligeancedu directeur de ce recueil , M. de la Saussave , depouvoir en reproduire ici le dessin.

/ /S

Votes. 27

(7) Pellieux, page 317.

(8( Murget est un vieux mot français qui si-gnifie décombres. Les ruines du clos du Murgetsont fort importantes.

(9) Pellieux, page 346.

(40) Bollandistes, ï'ita sancti Liphardi.(14) Est autem tuons in .4vrelianensi pago

(il est ici question de pagus major ou cicitasqui se divisait en pagi minores) quem ejusdemzncolœ , reyionis Magilununi (ippellant, in quoab anhiquis costrum fuercl :edificatum , quoderudele reudaloruin castatione ad solum usquedirutum est. Bollandistes, Acta sancti Liphardi,

juin, page 504 , 5.

(12) Outre les routes romaines qui viennent,ainsi que je l'ai expliqué, aboutir à Meung , jerappellerai qu'il y a emiviron huit ou dix ans on atrouvé des fûts (le colonne dans cette ville, un rested'inscription dont les lettres indiquaient le siècled'Auguste, mimie bague ornée d'une cornaline, surlaquelle était gravé un Mercure, etc. Au XVI siècle,il parait que les découvertes de ce genre étaientfréquentes dans le m( , me lieu; on peut à cet égardconsulter nui manuscrit de la bibliothèque royale,intitule Dialogues sur l'an(iquilé de Meung-sur-LoireJacques Binet.

:15) Les Celles paraissent avoir possédé dès l'o-rigine la Gaule tout entière. Au midi ils furentrefoulés par les Ligures et les Aquitains venus

d'Espague; au nord par les Cimbres oui Kylaris,sortis (le la Chiersu tièse evmbrique , aujourd'hui

Xote.t.

le Danemarck. Ces Kvmris se répandirent égale-ment sur les côtes de l'Océan et formèrent, mélésaux Celtes, ce que César appelle les républiques ar-moricairtes. M. Thieiiv, I/itoire des Gaulois, pré-tend que ces Kvmris s'avancèrent plus but dansles terres; mais comme rien ne le prouve, nousregardons les Carnutes comme des Celtes, puis-qu'ils occupaient le centre de la Gaule.

(14) Strabon, lib. IV apud, D. Bouquet, t. I,p.2. A.

(f) Le récit (le Tite-Live est suspecté par M.Arné-dée Thierry ; je ne vois pas trop pourquoi.M. Thierry prétend que l'invasion des Kyin-ris ait nord de la Gaule fut la cause de l'émigra-tion de l'art ùuu. IL s'appuie sur un passage deJustin qui n'a l)as toute l'autorité qu'il liiiupposc,puisque antre part Justin répète Tite-Lire. Rienn'empêche qu'Ambigat, au lieu de Conquérir laGaule, comme le dit Tite-Live, ne fut que le chefdune confédération celtique. A l'époque où Césarécrivait, on voit une foule de confedérations sein-blables.

(16) commentaires de ('ésar,lib.V, S XXV. Oitpossède des monnaies de ce Tasget. Comme ellesappartiennent à notre pays, lions croyons devoir ledécrire ici. M. de la Saussave de Blois est le pré-miel qui les ait reconnues; en voici la description:TASGIITIOS pegase ELKESO(}VI.. Tète d'Apol-lon derrière une feuille de vigne; bronze. C'estune imitation des pièces romaines, le pegase estune copie des deniers de la famille Titia. La téta

.Voles.

d'Apollon se rencontre ainsi figurée sur une Ioulede deniers romains, entre autres ceux de la fa-mille cornificia.

(17) Ce héros est appelé ('otvatus par Césaret G turttet?8 par llirtiiis son secrétaire , et lecontinuateur de ses commentaires. J'ai cru de-voir en parler, parce que c'est l'un des hommesles plus remarquables de notre pa ys. Il est néces-saire d'ailleurs (le constater l'identité de Cotuat etde Gutujuat, identité déjà reconnue par Vossitiset que bien (les auteurs, entre autres M. AmédéeThierry, n'ont pas apercue.

(Is) Jusqu'ici beaucoup de personnes ont cruque le )asage de César (lisait que le lieu cotisa-cré dont ¶ parle, passait pour le centre de laGaule. Il était pourtant bien facile de voir quedans ce passage méine des com men taires, le Re/io,désigné comme le centre de la Gaule, n'étaitautre que le pays des Carnutes lui-même.

(19) Je dois ces renseignements â M. l'abbéRousseau , curé de Vihlorceau.

(20) Ce nom est donné an clos Neuf, dans destitres du XV siècle, concernant la cure de Saint-Nicolas.

('21) Mine, lib. 1V, cli. 17 apud. D. Bouquet,p. J6'2.

(22) Jusqu'ici la création de la cité des Auré-lianenses par Aurélien a été iiiie pure conjecture,reposant sut' l'analogie des deux noms. Je puis,grâce A une nouvelle trouvaille archéologiqueciter un faitfait qui me parait décisif en faveur de

30 \oles.cette opinion. C'est la découverte aux environsde Saclas, sur la route de Genalnim à Lutecia,(d'Orléans à Paris) d'une borne milliaire portantle nom de cet empereur. Si donc il a construit ouréparé cette route, c'est saris doute que sa solli-citude s'est étendue sur notre pa ys en généralet bien probablement sur Orléans en particulier.D'ailleurs Aurélien vint dans la Gaule pour la re-lever de ses ruines; il y fit construire plusieursvilles , Dijon entre autres , et c'est par hasardlu'un historien postérieur de trois siècles, Gré-

goire (le Tours, nous l'apprend. Le silence del'histoire sur la reconstruction d'Orléans, ou son1)aptéme par Aurélien n'a donc rien d'étonnant.

(23) Pila sancli Liphardi, apud Rollandus,3 juin , page 300.

(24) C'est donc à tort que Lemaire, dans sesAntiquités d'rlans, et après lui 11. Pellieux,t. l', page 157, prétendent que César et Attilafirent le siége de Baugene.i, puisque le nom decette ville ne parait même pas dans l'histoire àcette époque. Les mérites auteurs racontent qu'en480, Odoacre, chef des Saxons prit cette ville;mais ce qu'on sait de l'invasion de ce chef barbarese réduit au passage suivant de Grégoire de Tours,hib. Il, § [SChildericus Aurelianis pugnas

egit. Odoacrius uero cum, Saxonihus .4ndc-• gat'os venit; magna lune lues populorutn de-• vasturit.C'est donc dans l'Anjou et 11011 (laitsl'Orléanais quil exerça ses ravages.

(2) Pila sancti (.iphardi. ' Ne.nine û'uteiurernnente habit atore . uenioribus iode sue-

.Votes. 3i

• cresseulibus locus idem qui claris tiorninum• concentibus quondam repiebatur , in densis-• simam reductus est solitudinem. »

(26) En prelaxato eremo... serpens habitabatr imumnissimus qui imniundis ferebalur esseu spiritibus.... fous deuique illic delectabilisernanebat aquas, quant nenio ob hujus bestiœformidinem gralià polendi, presumebat «direpreter ut hi etem citristi Liphardunz discipu lumve ipsius nomine Urbitium. Vila sancti Li-pliardi, S 5.

(27) lI n'y a qu'à ouvrir Grégoire de Tours l)011Fse convaincre que le christianisme ne triomphadans les campagnes des Gaules que vers les Yl etV11 siècles.

(28) Grégoire (le Tours, liv. VII, '2.

(29) Je répéterai ici pour les Normands ce quej'ai dit â propos d'Attila et des autres barbares.C'estâ tortqiie ternaire et M. Pelliijix racontent la prisede Baugenci; cela est possible , mais n 'est attestépar personne.

(30) On a donné à Raugerici im tiers de sol dela première race sur lequel on lit d'un côté, BAL-CIACO. et de l'autre PRODVLFVS. J 'ai prouvédans la Revue numismatique que Italciacum si-gnifiait Baugé cii Aujout et non Bangenci.

Je profile de l'occasion qui se présente pour re-fuser à Ckry les triens qu'on lui accorde, et oùl'on duchiffre CI,&RVCCO CASTRO. Cléri existait

Notes

bien dit temps des mérovingiens, la légende desaint Lipliard l'atteste, mais c'était un vicus oubourg et non un catrum.

recherches historiques sur la ville et le canton de...

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