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Visitez le site web du Comité de Services Locaux Rive-Sud de Narcotiques Anonymes au www.cslrsna.org La mission du journal: « Mon Dieu, accorde nous la sagesse d’écrire selon Tes principes divins. Aide nous à com- prendre Tes objectifs et à faire Ta volonté. Donne nous le détachement nécessaire pour que cette oeuvre soit vraiment la Tienne et non la nôtre - afin qu’aucun dépendant, en aucun endroit n’ait à mourir des horreurs de la dépen- dance » - Texte de base, page XVI Août 2008 VOL. 2008, NO. 2 www.cslrsna.org Journal Narcotiques Anonymes de la rive-sud de Montréal L’été va bon train! Et vous? Narcotiques Anonymes ne fait qu’une seule promesse: “Il est possible de vivre sans consommer” Dans cette parution: Missive des syndics de N.A. sur notre relation avec A.A. Un récit dont vous êtes le héro (suite de la dernière parution) Le témoignage de Sébastien sur N.A. et l’aide extérieure (1ière partie) Re issance

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XVI

Août 2008VOL. 2008, NO. 2www.cslrsna.org

Journal Narcotiques Anonymes de la rive-sud de Montréal

L’été va bon train! Et vous?Narcotiques Anonymes ne fait qu’une seule promesse: “Il est possible de vivre sans consommer”

Dans cette parution: Missive des syndics de N.A. sur notre relation avec A.A.

Un récit dont vous êtes le héro (suite de la dernière parution) Le témoignage de Sébastien sur N.A. et l’aide extérieure (1ière partie)

Re issance

2 RENAIssANcE Édition 2008, volume 2

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Mot du sous-comité du journal

Il nous fait plaisir de vous informer que l’implication au journal se porte bien. L’équipe comporte actuellement 10 membres impliqués et seul le poste de coordonnateur

demeure ouvert. Les réunions mensuelles seront désormais officiellement à des dates, heures et adresses différentes. La conscience de groupe en a décidé ainsi. Vous êtes invités à visiter l’onglet JOURNAL du site web www.cslrsna.org pour savoir où et quand aura lieu la prochaine réunion. Nous y parlerons de plusieurs choses intéressantes. Tous les R.S.G.s sont invités à venir y participer. Quelle meilleure façon de parler du journal que d’y être pour savoir de quoi l’on parle. Bienvenue à tous et à toutes. Plus on est de fous, plus on rie. C’est un rendez-vous.

Le comité du journal. (écrivez-nous à [email protected])

Le 2 août 2008

dernier avait lieu le festival mondial

du blé d’inde de la rive-sud.

Rien de plus plaisant que de s’amuser entre

dépendants. Rien de plus gratifiant que de s’impliquer dans

Narcotiques Anonymes.

Tu as aimé cette activité?Tu aimerais en avoir

d’autres? Tu aimerais qu’il y ait un party de NoëL cette

année?

c’est le temps d’y penser...

Le prochain c.s.L. a lieule 7 septembre 2008

Édition 2008, volume 2 RENAIssANcE 3

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Suite à l’écoute d’un partage qui, en gros, parlait de dépendance aux médicaments prescrits ou non mais pris abusivement, j’ai pris la parole lors de la période de discussion. Trop souvent, je me suis empêché de parler de mon expérience. Mon dis-cours a suscité l’intérêt d’un autre membre et j’ai donc décidé de vous partager mon expérience de rétablissement. Je vous avoue tout de suite que celle-ci implique Narcotiques Anonymes ainsi que de l’aide extérieure.

Depuis longtemps, je fréquente les salles de meet-ing et côtoie les membres. Durant toutes ces an-nées, j’ai entendu dire bien des choses négatives sur la prise de médicaments prescrits selon la posologie. Beaucoup de membres ayant réussi, à leur arriver dans NA, à traverser leurs problèmes sans avoir recours à la médication expriment leur bravoure et en parlent avec ferveur dans leur partage. Selon moi, nous devons faire preuve de discernement et de tact dans les propos véhiculés dans nos messages d’espoir, surtout en présence de nouveaux venus dans notre fraternité.

À mon arrivée dans NA, il y a de cela 11 ans, à force d’entendre ce genre de message de répro-bation à répétition, j’ai fini par « acheter » cette manière de penser et j’ai décidé de me fermer complètement à cet outil de rétablissement. Le pire c’est que, suite à une rencontre avec un psy-chiatre en 1999, ce dernier m’avait averti qu’il se pourrait que je développe une maladie men-tale connue sous le nom de « bipolarité ». Selon lui, la manière dont je consommais à l’époque et l’hérédité possible relative à la présence de cette

Le dépendant et sa médication? (Partie 1 de 2) Je suis dépendant et je me nomme sébastien.

maladie chez un de mes deux parents faisaient de moi une personne à haut risque.

Six ans plus tard, en 2005, après plusieurs re-chutes et relèvements et de nombreuses thérapies de tous les styles, je suis anéanti. J’arrive d’une rechute qui avait débuté presqu’à la sortie de ma dernière thérapie. Je n’ai plus aucune motivation pour quoique ce soit. On dirait que j’attends juste que la mort vienne me prendre. Mon discours est très négatif sur tous les sujets et encore faut-il que je trouve l’énergie d’en trouver un qui m’inspire un tant soit peu. Mes activités se résument à re-garder la télévision sans arrêt pendant de longues heures et, la nuit, à écouter les lignes ouvertes sur les ondes de la radio AM en remuant mon long passé de souffrance et d’échecs accumulés.

Ce que je regarde avec tant de chagrin, c’est la vie des gens dans tous ces feuilletons à la télé. J’envie tellement leur qualité de vie. En même temps, je trouve ça tellement moins pénible d’observer de loin les autres réussir leur vie plutôt que d’avoir à subir le fardeau de la mienne. Voilà l’état dans lequel je me trouvais coincé à cette époque et où je ne pouvais pas voir l’ombre d’une porte de sor-tie vers de meilleurs moments à vivre. Alors in-capable d’accepter de l’aide, on m’a pris par la main tel un enfant terrorisé et on m’a emmené consulter un psychothérapeute. Cet homme, un ancien toxicomane, a étudié afin de venir en aide aux gens comme nous, qui sont dépendants, et plus particulièrement à ceux qui recherchent de l’aide extérieure aux meetings pour agrandir leur champ d’action et enfin arriver à se rétablir com-

me les autres.

Lorsque que je me suis retrouvé en face de cette personne en qui je pouvais avoir confiance et à qui je pouvais m’identifier, j’ai réussi à lui confier certaines choses qui m’affectaient énormément. Je lui ai entre autres parlé des obsessions qui m’habitaient à ce moment-là et du désespoir dans lequel je me trou-vais prisonnier. J’ai même fondu en larmes devant cet homme que je connaissais à peine. Il a aussi ren-

contré les gens avec qui j’habitais pour s’informer de leur vision par rapport à mon état et à son évolu-tion. J’ai ensuite été éclairé sur ce qui m’arrivait vraiment.

Le diagnostic du psychothérapeute fut de constater mon état avancé de dépression et de l’urgence de me stabiliser temporairement avec de la médication. J’ai donc commencé à prendre la médication prescrite qui, bien sûr, ne devait pas entrer en con-tradiction avec mon abstinence de drogue. Je devais également entre-prendre une psychothérapie, pour-suivre mon cheminement à travers les meetings, me faire parrainer et m’impliquer au sein d’un groupe d’appartenance. Au début, inutile de vous dire que tout cela me paraissait comme de devoir grimper une im-mense montagne tout seul sans être équipé pour le faire… Je suis quand même entré dans le système de san-té, étant ce qu’il est, avec mon lourd passé de toxicomane. En plus, j’étais terriblement fragile psychologique-

ment, ce qui n’est pas étonnant avec tous les mauvais traitements que je m’avais fait subir pendant ma déchéance. Tout cela, c’est sans compter les nombreux trau-matismes qui me hantaient encore durant mes premières journées d’abstinence et les mois qui ont suivi. Je les trouvais tellement lourds à porter! Ceux-ci brouil-laient ma perception de la réalité et m’affectaient dans tous les do-maines de ma vie, mais surtout dans mes relations avec les au-

tres. J’étais muni d’une très faible estime de moi et j’étais rempli de peurs, ce qui m’empêchait de me laisser aimer.

Dans mon cas, le traitement à l’antidépresseur s’est avéré très bénéfique. Cela m’a permis de me retrouver progressivement parmi les membres de notre fraternité, de parler de ce que je vivais et, par le fait même, d’être constam-ment bien entouré par des mem-bres se souciant réellement de moi. Cela m’a donc aidé à sortir progressivement de ma « bulle », de ma torpeur et surtout de mon état de survie. Je me suis senti re-vivre peu à peu au fil des jours. Je sentais l’espoir revenir et surtout la petite flamme se rallumer en moi. Tout ça me disait qu’il était sûrement possible pour moi aussi de vivre quelque chose de mieux que ce que j’avais été contraint de vivre sous l’emprise de la mala-die de la dépendance. Bref, je commençais à croire qu’il était

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Appel à l’aide

Comment joindre l’appel à l’aide de N.A.?

Montréal(514) 249-0555

Extérieur de Montréal (sans frais)

1 (800) 879-0333

Ottawa(613) 236-4674

Trois-Rivières(819) 696-0035

Shawinigan(819) 371-0944

Québec(418) 624-2598

L’est du Québec(sans frais)

1 (800) 463-0162

Saguenay / Lac Saint-Jean

(418) 290-6271

Vous pouvez consulter le site internet de la région du Québec au:

www.naquebec.orgou encore le site in-ternet de Narcotiques Anonymes de la rive-sud de Montréal au

www.cslrsna.org

LE TémOIgNAgE D’uN DépENDANT

possible d’arriver à vivre selon un simple programme de douze étapes et d’appliquer ce programme dans tous les domaines de ma vie.

Cependant ce qui fut difficile et qui l’est en-core aujourd’hui, c’est de poser des actions concrètes dans ma vie à tous les jours afin d’arriver à devenir honnête, responsable et productif à mes yeux et non aux yeux de la société en général. Ma première « job » fut de demeurer abstinent aujourd’hui en étant de plus en plus actif dans tous les do-maines de ma vie. En fait, je devais essayer d’améliorer chaque aspect de ma vie en les prenant un à un (par ordre d’importance) et en évitant de vouloir tout régler en une seule journée. Il fallait que j’apprenne à affront-er les embûches les unes après les autres jusqu’à ce que ma vie redevienne calme et un peu plus vivable. Tranquillement, ma vie s’est meublée d’un nouvel emploi dans mes cordes, d’un appartement décent partagé avec un autre dépendant et ami ainsi que de nouveaux amis avec lesquels je me rétablis de mon mieux.

Ensuite, vint la première copine avec qui j’eus une relation de couple depuis mon relèvement et surtout depuis ma séparation in extremis d’une copine « toxique » du temps de mon actif qui encore aujourd’hui demeure, certes, la période la plus sombre de mon existence. Cette rupture ne s’est pas produite par choix, mais par la souffrance et par une mort certaine qui est alors venue frapper à ma porte encore une fois de trop. C’est avec cette personne que je partageais ma pire souffrance, celle qui est toujours restée enfouie en dedans de moi. J’ai connu que des déboires et de mauvaises expéri-ences en sa compagnie. J’étais soudé à elle par la puissance de ma dépendance face aux femmes. Cette dépendance est, dans mon cas, encore plus aliénante que l’héroïne. J’ignore encore l’impact qu’elle a joué dans la quête que je poursuis depuis longtemps afin de retrouver le véritable moi. J’ignore aussi toute l’emprise que cette relation aura eue sur le déroulement de ma vie en rétab-lissement.

La suite de mon histoire… dans le prochain numéro de votre journal…

Je m’appelle Sébastien et je suis un dépen-dant. Le 6 juin 2008

Édition 2008, volume 2 RENAIssANcE 5

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UN RÉCIT DONT vous êtes Les héros

Ce texte est la suite de celui parût dans le journal précédent qui était intitulé: « Un récit dont je suis le héro ». Pour-quoi moi j’étais le héro et maintenant c’est vous? C’est simple. J’ai fini par atterrir dans une salle de meeting et j’ai finalement cessé de me battre.

Je viens de survivre à un sevrage de médicaments qui a duré 6 semaines. J’ai failli y laisser ma peau. Il y a des années que je veux arrêter de consommer. Depuis aus-si longtemps, comme je n’y arrive pas par moi-même, je pense que je suis un bon à rien. Un nul. J’ai le goût de mourir puisque j’ai recommencé à consommer de la drogue. Je consomme de l’alcool aussi. Aujourd’hui je me rend bien compte que c’est tout simplement de la substitu-tion. J’ai changé la pharmacie pour la drogue et l’alcool.

ARG! Je n’en peux plus!

Dans les heures qui ont suivi ma traumatisante rencon-tre avec N.A., j’ai tout de suite commencé à aller mieux. Après mon premier meeting, un membre est venu me voir, ne m’ayant jamais vu et sachant que je suis un nouveau, et m’a fait promettre de le revoir lors de la réunion du lend-emain. Incapable de dire non, besoin de reconnaissance et d’appartenance obligeant, je m’y suis engagé.

Et c’est ainsi que tu dois comprendre que, à cette occa-sion, le héro a été ce membre.

La suite de mon cheminement dans N.A., à tout le moins pour les premières semaines, a ressemblé à cela. On m’a dit de m’impliquer et je l’ai fait. C’est quelqu’un qui m’a dit de m’impliquer. Et c’est un paquet de quelqu’un qui a voté pour moi au café lors de la réunions d’affaires. En-core tout un paquet de héros.

On m’a dit de me prendre un parrain. Comme ce parrain n’était pas moi-même et qu’il m’a bien guidé, je me dois de me rendre compte que c’est encore un autre que moi qui est le héro... Et ainsi de suite.

Dans N.A., on m’a dit que je ne serais plus jamais seul. On m’a dit que si je choisissais de mettre en pratique le mode de vie, que je vivrai une nouvelle aventure. Imagi-nez mon étonnement lorsque je me suis aperçu que, dans ma région, il y avait deux meetings qui s’appelaient « Plus jamais seul » et « Nouvelle aventure ». Ça m’a jeté à terre de voir toutes ces coïncidences. Mais c’est encore pas à moi que reviennent tous les crédits. Ils reviennent à des membres de N.A. qui ont bien voulus créer ces groupes et les garder ouverts pendant toutes ces années avant que j’arrive.

Un membre me dit un soir, en toute « Simplicité », que depuis qu’il avait arrêté de consommé, il pouvait profiter des « Rayons de soleil » (suite à la dernière page)lorsqu’il se promène sur le « Bord de l’eau ». Que les nu-ages noirs sont sortis de sa vie et qu’ils ont été remplacés

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Une question qui soulève beaucoup de controverses à l’intérieur de notre Fraternité, au sujet de la relation exacte entre Narcotiques Anonymes et toutes autres Fraternités et organisations. Malgré le fait que nous avons une politique établie de ‘coopération et non d’affiliation’ une grande confusion existe encore à ce sujet. La situation la plus délicate concernant cette question est celle de notre relation avec la Fraternité d’Alcooliques Anonymes. Un flot continu de lettres demandant différentes informations à ce propos ne cesse d’arriver au Conseil des Syndics des Services Mondiaux. Donc le temps est venu qu’un autre article du ‘News-Line’ jette un peu de lumière sur ce sujet important.

Narcotiques Anonymes est modelé d’après A.A. sans y être identique. Presque chaque communauté N.A. en existence présentement s’est appuyée sur A.A. jusqu’à un certain degré durant sa période de formation. Notre relation avec cette Fraternité au cours des années a été très réelle et dynamique. Notre Fraternité elle-même est née des remous qui se produisaient à l’intérieur de A.A. à cause de l’afflux de dépendants qui venaient frapper à leur porte. Nous allons maintenant jeter un regard sur nos sources afin d’acquérir une certaine per-spective sur notre présente relation avec A.A.

Bill W., un des co-fondateurs de A.A., a souvent dit que la plus grande force de A.A. venait du fait qu’elle n’avait qu’un seul but. En se limitant à ce seul but qui est de transmettre le message aux Alcooliques en évi-tant toutes autres activités, A.A. est capable de faire cette chose extrêmement bien. En se concentrant sur ce but premier, l’atmosphère d’identification est alors préservée et les alcooliques reçoivent l’aide dont ils ont besoin.

Dès le tout début, A.A. a eu à faire face au problème complexe suivant: que faire avec les dépendants ? Nous voulons garder notre attention sur l’alcool mais ces dépendants entrent ici et parlent de drogues, af-faiblissant ainsi par inadvertance notre atmosphère d’identification. Les étapes étaient déjà écrites ainsi que le Gros Livres. Devaient-ils tout réécrire à nou-veau ? Permettre que l’atmosphère d’identification devienne vague pour que personne n’ait un sentiment d’appartenance défini ? Refuser à ces personnes mal-ades le droit d’entrée ? Sans l’ombre d’un doute, ce fut pour eux un problème terrible à résoudre.

Quand ils ont finalement étudié la question avec soin et ayant pris position dans leur littérature, la solution qu’ils ont proposée détenait le bon sens et la sagesse qui leurs étaient caractéristiques. Bien qu’ils ne pou-vaient accepter dans leurs rangs des dépendants qui n’étaient pas alcooliques, ils ont librement offert leurs étapes et leurs traditions à n’importe quels groupe-ments qui désiraient s’en servir, pour qu’ils puissent les adapter à leurs besoins. Ils se sont engagés à don-ner leur soutien dans un esprit de ‘coopération et non d’affiliation’. Cette solution d’une vaste portée, a pré-paré la voie pour le développement de la Fraternité de Narcotiques Anonymes.

MISSIVE DES SyNDICS DE NARCOTIQUES ANONyMES sur notre reLAtion Avec AA

Toutefois le problème qu’ils avaient voulu éviter devait se manifester à nouveau dans chaque groupe qui dé-sirait adapter ces principes au dépendants. En effet, comment arriver à créer l’atmosphère d’identification si nécessaire à la capitulation et au rétablissement si on laissait entrer toutes les catégories de dépendants ? Est-ce que quelqu’un avec un problème d’héroïne parviendrait à s’identifier et à comprendre quelqu’un avec un problème d’alcool, de marijuana ou de va-lium ? Comment parvenir à cette unité essentielle pour notre rétablissement selon la première Tradition ? Notre Fraternité hérita de ce problème difficile.

Un autre regard sur l’histoire de A.A. nous sera utile pour démontrer comment nous sommes venus à bout de ce dilemme. Bill W. parlait et écrivait beaucoup à propos de ce qu’il appelait la phrase-clé de A.A. qu’on retrouve dans la rédaction de la troisième et onzième Étapes. La question qui opposait la spiritualité à la religion était aussi embarrassante pour eux dans le passé que celle de l’unité l’a été pour nous. Bill ai-mait à raconter comment la simple addition des mots ‘ tel que nous le concevions ‘ après le mot Dieu mit fin à cette controverse d’un seul coup. Ce qui détenait le potentiel de diviser et de détruire A.A. fut trans-formé par une simple tournure de phrase en la pierre angulaire du programme. En travaillant à l’adaptation des Étapes, les fondateurs de Narcotiques Anonymes ont trouvé une phrase-clé d’une importance peut-être égale à celle d’Alcooliques Anonymes. Au lieu de changer la première Étapes de la façon la plus normale et logique qui aurait été d’écrire: Nous avons admis que nous étions impuissants devant la drogues. Ils ont procédé à un changement radical de cette phrase. Ils ont écrit: Nous avons admis que nous étions impuis-sants devant notre ‘dépendance’ car les drogues ne sont qu’un groupe de substance variées dont l’usage d’une en particulier n’est qu’un symptôme de notre maladie. Il est vrai que si des dépendants se rassem-blent et parlent de drogues, leurs pensées convergent sur les différences qui existent entre eux parce que personne n’a consommé de la même manière. La maladie de la dépendance est la seule chose que nous avons tous en commun. Ce fut un trait de génie. Les fondations de Narcotiques Anonymes ont été établies sur cette seule tournure de phrase.

Notre première Étapes nous donne une seule chose sur laquelle se concentrer, donc nous pouvons faire cette unique chose parfaitement. Nous transmettons le message au dépendant qui souffre encore. En sur-plus, les paroles de la première Étapes nous permettent d’enlever l’accent sur notre impuissance face aux symptômes, en le plaçant sur la maladie elle-même. La phrase ‘ impuissant devant notre dépendance ‘ a le même sens pour le vieux membre comme pour le nou-veau. En effet, à chaque fois que nous devenons trop sûr de nous dans notre programme de rétablissement, notre dépendance revient à la surface et nous cause à nouveau des problèmes dans notre façon de penser et d’agir. Ce processus n’a rien à voir avec notre drogue favorite. Nous nous protégeons du danger de consom-

Édition 2008, volume 2 RENAIssANcE 7

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mer à nouveau en réappliquant nos principes spirituels avant que notre maladie nous ramène à ce point. Notre première Étape s’applique donc à tous, sans aucune con-sidération envers la drogue préférée ou envers la durée de temps propre. Avec cette phrase-clé pour fondation, N.A. a commencé à se répandre partout et à être reconnu à travers le monde comme un mouvement important, net-tement adéquat aux problème contemporains de dépen-dance. Et nous ne faisons que commencer !

A mesure que chaque communauté N.A. approfondi sa compréhension de ses propres principes ( particulière-ment de la première Étape ), un fait intéressant com-mence à ressortir. En effet, l’approche de A.A. avec son langage axé sur l’alcool et celle de N.A. avec son besoin évident de ne pas mettre l’accent sur une drogue déter-minée, ne se mêlent pas très bien. Quand nous essayons de les mélanger, nous voyons bien que nous sommes au prise avec le même problème que A.A. a eu avec nous depuis le début. Si nos membres s’identifient comme ‘toxicomanes et alcooliques’ où quand ils parlent de ‘sobriété’ et de vivre ‘sobre’, c’est la clarté du message N.A. Qui en souffre. Ces mots donnent l’impression que, premièrement il existe deux maladies différentes et deuxièmement, qu’une substance est à part des autres et quelle requiert un langage spécial pour en discuter. Bien qu’à première vue cela peut paraître d’une importance mineure, notre expérience nous démontre clairement que c’est l’impact même du message N.A. qui est amoindri par cette subtile distinction d’ordre sémantique.

Il est devenu clair que notre identification, notre unité et notre entière capitulation comme dépendants provient d’une bonne compréhension de nos principes fondamen-taux. Ceux-ci sont les suivants: nous sommes impuis-sants devant une maladie qui empire à chaque fois que nous consommons une drogue. La drogue qui était dev-enue notre préférée quand nous sommes arrivés ici n’a pas d’importance. Quand nous consommons une drogue, quelle que soit sa forme, nous réactivons notre maladie à nouveau. Nous nous rétablissons de cette maladie en appliquant nos Douze Étapes à notre vie. Nos Étapes sont spécialement conçues afin de transmettre ce mes-sage clairement, donc le reste de notre langage devrait être compatible avec celui des Étapes. Ironiquement, nous ne pouvons mélanger nos principes fondamentaux avec ceux de notre Fraternité-mère sans diminuer notre propre message.

Est-ce que cela veut dire que l’approche de A.A. est in-férieure à la notre, et qu’elle est basée sur le déni ou sur des demi-mesures ? Bien sûr que non ! Nous n’avons qu’à jeter un coup d’oeil sur le succès qu’ils ont eu à aider les alcooliques à travers les années pour voir que leur programme en est un de première qualité. Leur lit-térature, leur structure de service, leur grand nombre, le respect de la société duquel ils jouissent sont tous des facteurs qui parlent par eux-mêmes. Nos membres ne devrait pas nous embarrasser en adoptant une attitude de supériorité envers A.A.. Ceci ne peut que nous causer du tort.

Afin de s’abstenir d’être distraites de leur but premier, les deux Fraternités ont chacune une sixième Tradition. Chaque Fraternité ayant pour base Les Douze Étapes doit se tenir debout toute seule, sans aucune affiliation. De cette façon elle peut arriver à faire une seule chose parfaitement, et ceci en est le point essentiel. Il est dans

l’ordre des choses d’être différent, de se sentir dif-férent et de se servir d’un vocabulaire différent, car nous avons un but premier unique qui est différent de celui de A.A.. Celui-ci est centré sur l’alcoolique, les membre A.A, ont entièrement le droit d’adhérer à leurs traditions afin de protéger leur atmosphère. Nous nous devons de respecter ce droit, et de ne pas assister à leur réunion si nous ne pouvons nous exprimer dans leur langage, afin de ne pas saper cette atmosphère. Dans le même esprit, les mem-bres N.A. devrait respecter notre but premier en s’identifiant comme dépendants seulement à nos réunions et en partageant de manière à garder nos principes fondamentaux très clairs.

Notre fraternité doit continuer de s’efforcer d’aller de l’avant en ne restant pas obstinément attaché à un extrême, radical ou autre. Nos membres qui in-volontairement brouillaient le message N.A. En se servant d’un langage se rapportant à une drogue dé-terminée, comme ‘sobriété’, ‘alcoolique’, ‘sobre’, ‘narcomane’, etc. pourraient aider en s’identifiant clairement et simplement comme dépendants, et en utilisant les mots propre1 (clean), temps propre2 (clean time) et rétablissement (recovery). Ce sont des mots neutres qui font allusion à aucune substance particulière. Nous pouvons tous aider en ne par-lant que de notre littérature dans les réunions. Ceci nous permet d’éviter toutes formes d’endossement ou d’affiliation. Nos principes se tiennent par eux-mêmes. Dans l’intérêt du développement de notre Fraternité et du rétablissement personnel de nos membres ‘notre approche envers le problème de la dépendance’ doit ressortir clairement à travers ce que nous disons et faisons dans nos réunions. Nos membres qui ont utilisés ces arguments valides pour rationaliser une attitude anti-A. A., aliénant ainsi plusieurs membres stables dont nous avons grandement besoin, feraient bien de réévaluer leur comportement et d’en considérer les conséquences. Narcotiques Anonymes est une Fraternité spiritu-elle, l’amour, la tolérance, la patience et la coopéra-tion sont essentielles si nous voulons nous montrer à la hauteur de cette définition. Joignons-nous en-semble et unifions-nous derrière ces principes édi-fiants. Mettons notre énergie dans notre rétablisse-ment spirituel personnel à travers les Douze Étapes de Narcotiques Anonymes. Transmettons notre message clairement. Il y a énormément de travail à accomplir et c’est par l’entraide que nous le ferons efficacement. Continuons donc dans l’esprit d’unité de N.A..

Traduction de l’article intitulé: FROM THE TRUST-EES - Some thoughts on our relationship with A.A. Article paru dans ‘Newsline’ numéro 6, volume 2.

1-2 : ‘abstinence’, ‘temps d’abstinence’, expres-sions véhiculées dans la francophonie québécoise.

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par un « Vend’espoir ». Il m’expliquait que même dans le noir, lorsque la nuit tombe, qu’il sait toujours où il va puisque « Le Spot » sur « Le Phare » du rétablissement est toujours allumé. Je lui demande alors ce qu’est le rétablissement et s’il existe vrai-ment. Il me répondit avec assurance: « Le rétablisse-ment ça existe ». Tant que tu fais tu meeting, tu ne seras « Plus jamais seul » et tu vivras une « Nouvelle aventure ». Aie le « Courage de changer » et arrête de faire le « Couche-tard ». Tu verras que c’est « Le bon choix » puisque quand tu te réveilles le matin, tu peux hisser haut « Le Pavillon » de l’« Espoir de vivre ». Tous les jours de la semaine deviendront des miracles. Que le nombril de semaine n’est plus une cause de dépression, mais plutôt le « Mercredi de la liberté ». Libre de quoi? Libre de la dépendance active. Les jours de paye ne seront plus des prétextes à ‘en virer une maudite’, mais deviendront plutôt des « Jeudi Express » vers le lendemain... Dernière journée de la semaine. « Les beaux dimanches » ne seront plus un émission de télé de ton passé mais la façon de décrire tous les dimanches de ta vie. Arrête de penser juste à toi. Tu verras que, dans le rétablissement, c’est « Tous pour un ».

C’est ainsi que j’ai compris que les noms des groupes veulent dire bien plus que juste une étiquette. Ils ont été choisis par des consciences de groupes pour évo-quer quelque chose. Encore une fois, il ne s’agit pas de moi.

Dans mon cas, je fais du meeting. Du meeting et en-core du meeting. Je réussi à faire approximativement 80 meetings en 90 jours et je commence à me sentir drôlement mieux. En écoutant le partage des autres. En essayant des choses différentes pour espérer ob-tenir des résultats différents. En donnant un peu de mon temps, dans la mesure du raisonnable, j’arrive à ressentir le bien que je fais autour de moi.

Voici quelques exemples de tout l’amour que j’ai reçu:« Ton café est pas mal bon »: Même si je sais très bien que c’est arrivé une couple de fois où il était infecte.« Hé! C’est beau la salle arrangée comme ça »: Sa-chant très bien qu’un dépendant n’aime pas le change-ment. Que moi ça me stresse lorsque mon meeting est tout retourné et que mes petites habitudes sont renversées.« Bravo et merci pour ton implication »: Malgré le fait que je suis pas parfait et que c’est certain que je fais friser du poil et des oreilles.« On est content de te voir »: Ouais... Même se des fois je suis carrément insupportable.« C’est bon ça. Je suis d’accord avec toi »: Même si

je l’ai dit moi-même pour acheter la paix à certaines occasions.« HA! HA! HA! Elle est bien bonne! »: Même si elle était plate à mort et de mauvais goût.

Malgré tous mes défauts, vous avez quand même été gentils et tolérants envers moi. Malgré tous mes écarts de conduite, vous avez continué à m’accepter tel que je j’étais. Vous avez été tolérant jusqu’au moment où je me suis écoeuré moi-même avec mes propres com-portements. Vous le saviez que ça allait marcher un jour pour moi aussi. Vous le saviez que tant et aus-si longtemps que je continuerais à faire ce que vous me suggériez que j’allais demeurer abstinent assez longtemps pour me rendre compte de mon inadé-

quatie tout seul et vous saviez aussi que c’était la seule façon que je l’accepte. L’entendre d’un autre aurait été un re-proche. Venant de ma part, il s’agissait de la constatation d’une évidence et je changerai cela aussitôt dégoutté.

Est-ce que je suis le vrai héro de mon histoire? Non. Vous l’avez été bien plus que moi. Et pour cela je vous remercie. Du fond du coeur.

Mais je suis rendu au stade où, après avoir connu un contact conscient avec Dieu tel que je le conçoit, que je ne peux donner le titre de « héro » à des humains. Seulement à une puissance supérieure. Vous avez été les acteurs de Dieu dans ce « tournage » épique. Une superbe mise en scène digne d’un Oscar. Vos performances ont été aussi parfaites que souhaita-bles puisque vous avez réussi à toucher votre audi-ence: moi. Et vous le saviez puisque ça marche pour d’autres que moi. Vous méritez tous un gros merci. Plus gros que nature.

Si tu es nouveau dans la Fraternité, si tu as un problème avec Dieu, parle-en autour de toi. Il est certain que nous n’avons pas tous le même cheminement. Mais il faut absolument croire que si Dieu ne fais pas ton affaire... Sors-le de ta vie. Mais continue à faire du meeting. Tu ne seras pas le premier ni le dernier. D’autres se sont chicanés avec Dieu et ils ont survécu.

Merci de m’avoir lu. Continuez à faire vos « 4 pattes de chaise ».

Un dépendant anonyme.

Afin d’alléger le texte, la forme masculine est employée. Elle inclut toutefois le genre féminin.

UN RÉCIT DONT vous êtes Les héros

“Vos performances ont été aussi parfaites que souhaitables puisque

vous avez réussi à toucher votre audience:

moi. Et vous le saviez puisque ça marche

pour d’autres que moi. ”

Suite du témoignage de la parution précédente. Témoignage qui s’intitulait

“Un récit dont je suis le héro”