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Migration de Retour et Enjeux pour le Développement Local : Cas de la Région de Kaolack-Sénégal Réflexions pour la mise en place d’un Fonds de Garantie MIGRATION DE RETOUR ET ENJEUX POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL AU SENEGAL REFLEXIONS POUR LA MISE EN PLACE D’UN FONDS DE GARANTIE DANS LA REGION DE KAOLAOCK Gane Mbengue SPECIALISTE EN MIGRATION

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Migration de Retour et Enjeux pour le Développement Local : Cas de la Région de Kaolack-Sénégal

Réflexions pour la mise en place d’un Fonds de Garantie

MIGRATION DE RETOUR ET ENJEUX POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL AU SENEGAL

REFLEXIONS POUR LA MISE EN PLACE D’UN FONDS DE GARANTIE

DANS LA REGION DE KAOLAOCK

Gane Mbengue

SPECIALISTE EN MIGRATION

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 3

SOMMAIRE CHAPITRE I 1. Sigles et acronymes P 3 1.1 Introduction 1.1.1 Objectifs stratégiques P 4 1.1.2 Objectifs spécifiques P 4 1.1.3 Résultats attendus P 4 1.2 Méthodologie P 5

1.2.1 Processus de recherche P 5 1.2.2 Modalités opérationnelles de pilotage P 5 1.2.3 Echantillonnage CHAPITRE II 2.1. Présentation du Sénégal P 6 2.2 Démographie P 7 2.3 Economie P 11 2.3.1 Agriculture P 12 2.3.2 Elevage P 12 2.3.3 Pêche P 13 2.3.4 GOANA P 15 2.3.5 DSRP P 17 2.3.6 Stratégie de Croissance Accélérée P 17 2.5 OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) P 18 2.6 Financement des PME /PMI P 19 CHAPITRE III 3. 1 Présentation de kaolack P 28 3.2 Démographie P 28 3.3 Industrie P 34 3..4 Artisanat P 35 3.5 Pêche P 36 3.6 Transport P 37 3.7 Tourisme P 37 3.8 Pauvreté et Emplois P 38 3. 9 Décentralisation P 41 CHAPITRE IV 4. 1 Historique de la migration sénégalaise P 43 4.2 Mobilités Internes P 45 4.3 Transferts des migrants 43.1 Au niveau national P 49 4.3.2 A Kaolack P 51 4.4 Enquête sur le Partenariat Diaspora et Collectivités locales à Kaolack P 53 4.5 Concluions P 58 CHAPITRE V

5.1Migration de retour au Sénégal P 61 5.2 Migration de retour à Kaolack P 63 5.3 Réponses du codéveloppement P 65 CHAPITRE VI 6.1 Nécessité du Fonds de Garantie P65 Conclusions et Fonds de garantie ANNEXES

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SOMMAIRE

CHAPITRE I 1. SIGLES ET ACRONYMES

AFD : Agence Française de Développement

APIX : Agence nationale de Promotion des Investissements privés et des Grands Travaux

ARD : Agence Régionale pour le Développement Local

CDE : Centre de Développement des Entreprises

CEPOD : Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement

CMS : Crédit Mutuel du Sénégal

CNE : Caisse Nationale d’Epargne

DSRP : Document sur la Stratégie de Réduction de la Pauvreté

Enda Diapol : Environnement développement en Afrique Prospectives Dialogues Politiques

ESAM : Enquête Sénégalaise auprès des Ménages

GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance

INED : Institut National d’Etudes Démographiques

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

MAFE : Migration Afrique Europe

OIM : Organisation Internationale pour les Migrations

ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

OSIM : Organisations de Solidarité Issues des Migrations

PAMECAS : Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et le Crédit au Sénégal

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PNDL : Programme National de Développement Local

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRDI: Programme Régional de développement Intégré

SCA : Stratégie de Croissance Accélérée

SONACOS : Société Nationale des Oléagineux du Sénégal

SONATEL : Société nationale des Télécommunications

Su.Pa : Successful Paths

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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1.1 INTRODUCTION

La présente étude entre dans le cadre dune coopération entre le Conseil Régional de Kaolack et le projet Su.Pa (Successful Paths) qui vise à documenter le processus du retour des migrants et les investissements au niveau local en relation avec la question du retour. Notre offre par rapport à la commande du Conseil Régional de Kaolack s’articule autour des points suivants

Les migrations sénégalaises en Italie constituent un des faits les plus significatifs de changement de destination des sénégalais, en plus d’une migration traditionnelle en France

Cependant, force est de reconnaitre que dans le contexte actuel, la question du retour et des investissements constitue une donnée importante dans les profils de la migration en Italie.

La région de Kaolack, constitue un enjeu important des migrations sénégalaises, en Italie principalement. Elle entretient une longue collaboration avec la Région de la Vénétie, en particulier dans le domaine des politiques migratoires, en raison de la forte présence de ressortissants sénégalais en Vénétie. C’est dans ce cadre que s’insère la présente étude

1.1.1 Objectif stratégique

Fournir un rapport détaillé sur le mouvement migratoire au Sénégal en général, et dans la région de Kaolack en particulier afin de trouver les solutions idoines dans la mise en place d’un Fonds de Garantie en soutien aux initiatives économiques des migrants en retour dans leur région d’origine.

1.1.2. Objectifs spécifiques

• Analyser les données démographiques et statistiques portant sur le Sénégal et spécifiquement sur Kaolack

• Collecter et Analyser des données sur la migration sénégalaise

• Identifier et expliciter les profils des migrants au départ et au retour

• Analyser les politiques de retour, les projets portés par les migrants de retour

• Analyser les transferts des migrants et les enjeux qui les structurent

• Explorer et analyser les dynamiques de la diaspora et des ONG

• Produire des recommandations 1.1.3 Résultats attendus

• Données statistiques sur la démographie, les conditions économiques, de vie et de travail au Sénégal et à Kaolack plus particulièrement

• Données statistiques sur les politiques et priorités de développement au Sénégal et à Kaolack en particulier

• Données statistiques sur le niveau de l’émigration du Sénégal et de la Région de Kaolack

• Données statistiques sur les migrants

• Définition du (des) profil (s) du (des) Migrant (s) en partance vers l’exode et leurs trajectoires

• Définition du (des) profil (s) du (des) Migrant (s) en projet de retour dans son pays

• Recueil des données sur les politiques incitatives pour le retour des migrants

• Collecte de données sur les dynamiques de la diaspora, les associations de migrants, des ONG, des institutions financières, des projets/programmes et des ministères publics

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pour le soutien aux nouvelles initiatives de réinsertion économique des migrants en retour dans leur pays

• Situation sur les types de mouvements et/ou flux financiers, transferts d’argent, et leurs volumes et mécanismes de fonctionnement

1.2 METHODOLOGIE

1.2.1. Processus de Recherche La recherche action, c'est-à-dire une approche qui combine le cadrage théorique et l’activité terrain, sera le principal outil d’investigation pour définir les modalités d’enquête et d’exploitation des données.

Du fait du caractère territorial de l’étude (sur le Sénégal en général, et sur la région de Kaolack en particulier), deux enquêteurs (doctorants en sociologie, actifs au niveau de Enda DIAPOL dans le cadre du POLE DIADEM (Diasporas Droits humains développement et Migration) ayant une solide expérience sur les migrations de retour des Migrants ont été associés au travail, avec l’appui de leur coordinateur Badara Ndiaye.

1.2.2 Modalités opérationnelles de pilotage

• Concertations régulières avec les enquêteurs et recadrage sur les Questionnaires

• Concertations régulières entre le spécialiste des migrations et l’expert associé de niveau post grade, coordinateur de projets sur la migration sénégalaise au niveau national et international (auteur de plusieurs études dans ce domaine)

• Production d’un rapport provisoire et recueil des observations du commanditaire

• Elaboration du rapport final et soumission au commanditaire pour validation

1.2.3. Echantillonnage et méthodes de collectes et d’analyse de données La durée relativement courte de l’étude, fait qu’un échantillon vaste pourrait entrainer des retards dans la livraison des résultats. C’est pour cela que nous avons mené une revue documentaire, une exploitation des bases de données issues des enquêtes MAFE (Migration Afrique Europe) et ESAM2 (Enquête Sénégalaise auprès des ménages) ainsi que des publications sur les migrations internationales et la situation économique globale prenant en compte, les spécificités de la région de Kaolack. En outre, l’administration des questionnaires préétablis a permis une actualisation de certaines données et facilité l’élaboration des recommandations

Dans ce cadre, plusieurs méthodes ont été utilisées dans une approche combinée :

• Exploitation du document de référence mis à disposition par le Conseil régional de Kaolack

• Contacts avec l’ARD (Agence Régionale pour le développement Local) Kaolack pour définir ensemble des plans d’enquête et collecter des données

• Missions à Kaolack pour rencontrer les différents acteurs concernés

• Discussion avec le Président du Conseil régional de Kaolack

• Exploitation de données existantes (MAFE, Profil migratoire de l’OIM (Organisation Internationale pour les migrations), études déjà réalisées). Ces sources ont été

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explicitées dans la version finale, accompagnée d’une bibliographie et des références citées dans l’étude

• Administration des questionnaires sur un modèle de perception en Italie

• Cette limite temporelle a eu pour effet l’utilisation d’une enquête de perception au niveau de migrants sénégalais vivant en Italie, par effet boule de neige.

• Enfin, l’existence d’une littérature récente sur la question du retour, les transferts des migrants et les enjeux des migrations nationales a été mise à profit pour un croisement des informations afin de fournir les recommandations en direction des commanditaires de l’étude.

Ce sont globalement les limites à prendre en compte dans le processus d’exploitation des conclusions de l’étude. En annexe, se trouvent les outils produits par Su. Pa et qui ont servi à documenter certaines questions

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CHAPITRE II PRESENTATION DU SENEGAL 2.1 Présentation géographique et physique

Entouré de la Mauritanie au Nord, du Mali à l’Est, de la Guinée et de la Guinée-Bissau au Sud, et englobant la Gambie dans sa partie centrale, le Sénégal est un petit territoire de 198000 km2. Le fleuve Sénégal forme la frontière avec la Mauritanie et son principal affluent, la Falémé, marque les limites avec le Mali. Au centre, le Saloum se jette dans la mer par un long estuaire entouré de mangroves.

Le climat est de type tropical. Il se caractérise par une sécheresse au nord, par des pluies abondantes dans le sud du pays, notamment en Casamance (isohyète 100 mm au nord et 1200 mm au sud) et par l’alternance de deux saisons :

Une saison sèche de novembre à juin pendant laquelle soufflent les alizés maritimes qui apportent de la fraîcheur au niveau du littoral, et l’harmattan sec et chaud qui charge l’air de poussières au Nord Est; une saison des pluies de juillet à octobre, provoquée par la mousson du sud-ouest. La saison des pluies est plus longue et plus intense en Casamance. En raison du phénomène de la désertification qui étend ses conséquences néfastes du Nord au Sud, à partir de Saint-Louis, le climat s’est nettement réchauffé, se rapprochant de celui de la Mauritanie avec des températures moyennes variables.

Bien que très arrosée au sud, la majeure partie du pays est en zone sahélienne assez sèche. La rareté des cours d’eau combinée au caractère plat du pays (l’altitude dépasse rarement 100 m) et au faible débit des fleuves, constitue un sérieux handicap naturel au développement agricole de certaines régions, centre du pays principalement.

2.2 Démographie La population du Sénégal ne cesse de croître. Elle est estimée en 2008 à 11 841 123 habitants, ce qui représente presque le double d'il y a 20 ans. Elle est majoritairement composée de jeune : les moins de 20 ans représentent un plus de la moitié de la population (53,3%, dont 42% de moins de 15 ans), tandis que les plus de 65 ans n'en représentent que 3,6%. Cette structure engendre un taux de dépendance important : presque 84 personnes inactives pour 100 habitants.

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Tableau N° 1 : Pyramide des Ages

Source : ANSD

(Agence Nationale

de la Statistique

et de la Démographie)

La population

urbaine s’accroît

très rapidement. Elle est passée de 23% de la population totale en 1960 à 41% en 2003.

La « macrocéphalie » urbaine de Dakar, c‘est-à-dire la prépondérance de la part de la capitale dans le milieu urbain est très marquée. En effet, 54 % de la population urbaine vit à Dakar qui accueille une part importante des mobilités internes attirées par ses fonctions économiques et administratives. Ceci révèle une population caractérisée par sa jeunesse et son accroissement rapide. Cette situation est due à un niveau élevé de fécondité.

Pays relativement urbanisé, le Sénégal connaît encore un exode rural important en dépit des programmes de développement rural. Ces caractéristiques de la population ont une influence réelle sur la situation socioéconomique du pays.

Il faut aussi noter un accroissement démographique pour la tranche 0-4 ans (16,6%), s'expliquant par une baisse de la mortalité infanto-juvénile, plus importante que la baisse du taux de fécondité. En effet, le taux brut de natalité (38,9 ‰) et l'indice de fécondité (5 enfants par femme) sont relativement stables (très légère baisse) depuis plusieurs années, malgré les campagnes de sensibilisation en matière de planification familiale.

Le taux brut de mortalité est quant à lui en diminution progressive et atteint actuellement 11,5 ‰. Parallèlement, on note une augmentation de l'espérance de vie depuis quelques années (d'environ 1 an tous les 3 ans), s'élevant aujourd'hui à 57,5 ans en moyenne. On remarque que les femmes ont une espérance de vie de presque 3 ans supérieure à celle des hommes. Cependant la mortalité maternelle reste élevée (401 pour 100 000 naissances). Ce phénomène peut s'expliquer par le faible niveau d'instruction, la précocité ou le retard de la maternité (avant 15 ans ou après 40 ans), la fréquence des grossesses rapprochées (inférieures à 24 mois) et la faible utilisation de méthodes contraceptives (à peine 9%). Il faut toutefois souligner l'augmentation de la prise en charge des soins au stade prénatal par les professionnels de santé.

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Globalement, les populations sont réparties au niveau du territoire national ainsi qu’il suit :

Tableau N° 2 : Répartition de la Population par région en 2008

Région Population en % Densité au km²

Dakar 2 482 294 21,0 4545

Diourbel 1 274 490 10,8 260

Fatick 737 888 6,2 93

Kaolack 1 268 170 10,7 82

Kolda 969 525 8,2 46

Louga 803 485 6,8 32

Matam 506 923 4,3 17

Saint Louis 834 837 7,1 43

Tambacounda 730 143 6,2 12

Thiès 1 558 935 13,2 234

Ziguinchor 674 433 5,7 92

Total 11 841 123 100 60

La population sénégalaise est très inégalement répartie entre les 14 régions du pays. La région de Dakar, qui occupe 0,3% de la superficie, abrite près de 21% de la population totale et est la région la plus densément peuplée avec 4547 habitants au km² (Voir tableau). Trois grands groupes ethniques (wolof, sérère et Pulaar) composent la population sénégalaise, comme le montre le tableau ci-dessous

Tableau N° 3 : Répartition de la population 2004 par ethnie

Dakar % Autres villes % Total %

Wolof/Lébou 1 108 642 47,5 924 231 46,4 4 643 985 44,5

Pular 456 193 19,6 396 409 19,9 2 624 706 25,2

Sérère 249 358 10,7 261 035 13,1 1 437 245 13,8

Diola 146 645 6,3 122 365 6,1 521 359 5

Manding/Sossé 89 246 3,8 109 157 5,5 411 682 3,9

Soninké 56 366 2,4 28 475 1,4 171 746 1,6

Autres sénégalais 154 147 6,6 137 056 6,9 472 050 4,5

Africains 49 018 2,1 7 630 0,4 100 805 1

Autres étrangers 18 403 0,8 4 104 0,2 25 249 0,2

ND 5 413 0,2 1 900 0,1 16 383 0,2

Total 2 333 429 100 1 992 362 100 10 425 208 100

Source : Agence nationale de la statistique et de la démographie

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Tableau N° 4 : Répartition territoriale de la population sénégalaise

Source : Agence nationale de la statistique et de la démographie

Ces données montrent bien l'inégale répartition de la population sur le territoire sénégalais. Dakar se démarque des autres régions par l'importance du nombre de ses habitants par rapport à sa superficie.

En termes de population rurale, Kaolack se place en 2ème position. Ce qui signifie une urbanisation relativement faible et une part importante des activités du milieu rural dans la population.

La répartition de la population rurale par région est aussi un indicateur de l’urbanisation

Tableau N° 5 : Répartition de la population rurale par région

Note : Avant la nouvelle répartition des régions en 2008

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2.3 Economie nationale

2.3.1 L’agriculture au Sénégal

L’agriculture sénégalaise est essentiellement pluviale et saisonnière. Elle repose à la fois sur des cultures de rente (arachide, coton) et sur des cultures vivrières de subsistance (mil, sorgho, maïs). Le riz, culture traditionnelle en Casamance, se développe fortement dans la vallée du fleuve Sénégal. Elle est essentiellement pluviale et saisonnière, comme en témoigne la forte fluctuation des productions sur la dernière décennie. Dans la grande majorité, les producteurs agricoles sont de petits exploitants, qui cultivent la terre sur des régimes fonciers traditionnels et pratiquent des assolements traditionnels. La plupart d’entre eux combinent cultures de rente et cultures vivrières de subsistance, tout en possédant quelques animaux, en élevage extensif et, dans de plus rares cas, intensif associés aux cultures. L’horticulture se développe dans la zone des Niayes (le long du littoral) et dans les terres irriguées le long du fleuve Sénégal où la culture du riz s’est également fortement développée. Une part importante de la population est active dans l’agriculture L’Arachide occupe une partie importante de la population active au Sénégal et joue un rôle central dans l’économie nationale. Les efforts des pouvoirs publics et des partenaires au développement ont, pendant des décennies, été concentrés sur sa culture. Son essor, qui a fortement contribué à la dégradation des sols, a permis au monde paysan de connaître des mutations importantes dans le sens de l’amélioration du niveau de vie en milieu rural et a pendant longtemps assuré la stabilité économique des ménages paysans. La relance de la filière arachide est donc devenue un enjeu économique de premier ordre et tous les producteurs se sentent concernés en raison de l’importance d’une telle production qui est définitivement entrée dans la culture sénégalaise (elle est la principale source de protéines pour les populations et de fourrage pour le bétail). Elle mérite un soutien approprié pour que la filière retrouve sa capacité de générer suffisamment de revenus et des emplois afin de contribuer efficacement à lutter contre la pauvreté des populations.

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Tableau N° 6 : Evolution de la population agricole du Sénégal de 1994 à 2002.

Population du Sénégal (en milliers) 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Femmes actives en agriculture 1.305 1.334 1.363 1.392 1.422 1.452 1.482 1.515 1.548

Hommes actifs en agriculture 1.415 1.446 1.476 1.507 1.538 1.570 1.602 1.639 1.677

Population agricole active 2.720 2.780 2.839 2.899 2.960 3.021 3.084 3.154 3.224

Femmes actives 1.547 1.589 1.631 1.674 1.718 1.763 1.810 1.859 1.910

Hommes actifs 2.050 2.102 2.154 2.206 2.260 2.315 2.372 2.435 2.500

Population active totale 3.597 3.690 3.785 3.881 3.978 4.078 4.181 4.294 4.411

Population non-agricole 1.983 2.057 2.134 2.212 2.293 2.377 2.464 2.556 2.651

Population agricole 6.154 6.281 6.408 6.536 6.664 6.795 6.928 7.065 7.204

Population Urbaine (1000) 3.497 3.648 3.802 3.958 4.118 4.284 4.456 4.635 4.820

Population Rurale (1000) 4.639 4.690 4.740 4.790 4.839 4.888 4.937 4.986 5.035

Femmes (1000) 4.090 4.192 4.295 4.400 4.506 4.614 4.726 4.841 4.959

Hommes (1000) 4.047 4.146 4.246 4.348 4.451 4.557 4.667 4.779 4.895

Total (1000) 8.137 8.338 8.542 8.748 8.957 9.172 9.393 9.621 9.855

Source : FAO. NB : les différences constatées dans les totaux résultent du fait qu'on peut être agriculteur et habiter en ville

Cette population utilise la terre dans différents champs d’activités comme le montrent les données ci-dessous : Tableau N° 7 : Utilisation des terres au Sénégal (/1000 hectares) par an de 1994 à 2002.

DDoommaaiinneess 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

NNoonn aarraabbllee && nnoonn ppeerrmmaanneenntteess 16.888 16.988 16.966 16.960 16.948 16.895 16.853 16.748 16.753

AAuuttrreess tteerrrreess 3.738

FFoorrêêttss && tteerrrraaiinnss bbooiissééss 7.450

SSuuppeerrffiicciiee AAggrriiccoollee 8.065 7.965 7.937 7.943 7.955 8.008 8.050 8.155 8.150

TTeerrrreess aarraabblleess && ccuullttuurreess

ppeerrmmaanneenntteess 2.365 2.265 2.287 2.293 2.305 2.358 2.400 2.505 2.500

TTeerrrreess aarraabblleess 2.331 2.230 2.250 2.254 2.263 2.313 2.355 2.460 2.460

CCuullttuurreess ppeerrmmaanneenntteess 34 35 37 39 42 45 45 45 46

PPrraaiirriieess && ppââttuurraaggeess ppeerrmmaanneennttss 5.700 5.700 5.650 5.650 5.650 5.650 5.650 5.650 5.650

SSuuppeerrffiicciiee ddeess tteerrrreess 19.253 19.253 19.253 19.253 19.253 19.253 19.253 19.253 19.253

SSuuppeerrffiicciiee ttoottaallee dduu SSéénnééggaall 19.672 19.672 19.672 19.672 19.672 19.672 19.672 19.672 19.672

L’élevage et la pêche constituent des secteurs économiques importants à la fois par les revenus qu’ils génèrent mais aussi par l’ampleur des productions depuis 1994.

2.3.2 L’élevage

L’effectif du cheptel est estimé, en 2005, à plus de 3 millions de têtes de bovins, de plus de 4 millions d’ovins et d’environ 4 millions de caprins (Direction de l’élevage, ministère de l’Elevage). L’exploitation du cheptel reste dominée par des modes extensifs de conduite des

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troupeaux. Selon la situation agro-écologique du pays, on peut distinguer trois systèmes d’élevage bovin et ovin :

• un système pastoral (élevage extensif transhumant ou semi-transhumant) localisé notamment dans la zone sylvo-pastorale mais également dans une partie du bassin arachidier, avec des troupeaux relativement importants de bovins et de petits ruminants, conduits en mode extensif sur les parcours naturels, avec une mobilité de faible à moyenne amplitude ;

• un système agropastoral dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et au sud et sud-est du pays avec des troupeaux de bovins et d’ovins de plus petite taille qui bénéficient pour certains d’une alimentation complémentaire (tourteaux et parfois concentrés pour les ovins notamment), ces zones accueillent également les troupeaux transhumants en provenance du nord.

• un système intensif ou semi-intensif, d’embouche bovine ou de production laitière (stabulation permanente ou temporaire durant quelques mois), localisé dans les zones urbaines ou périurbaines mais également dans certains villages du bassin arachidier.

L’élevage bovin et petits ruminants, activité importante en milieu rural, répond plus à une logique d’épargne et de prestige social que d’exploitation économique. C’est une des raisons majeures qui explique le faible taux d’exploitation du bétail.

Tableau N° 8 : Nombre de têtes d'animaux d'élevage au Sénégal de 1994 à 2003. Catégories 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Ânes 366000 366000 367000 393000 375000 377000 399000 407000 399547 399547

Bovins 2760000 2800000 2870000 2898000 2912000 2927000 2986000 3061000 2996937 3017513

Ovins 3821000 3890000 4045000 4239000 4344000 4497000 4542000 4678000 4540380 4613508

Caprins 3213000 3293000 3440000 3572000 3703000 3833000 3879000 3995000 3899972 3968736

Porcins 161000 163000 171000 191000 213000 240000 269000 280000 291450 303368

Poules (x1000) 38000 40000 42000 44100 45000 45000 45000 45000 45000 45000

Chevaux 434000 434000 436000 465000 445000 446000 471000 492000 496095 500225

Chameaux 5000 5000 5000 4000 3900 4000 4000 4000 4000 4008

Sources : FAO

2.3.3 La pêche

Elle fut longtemps un des principaux produits naturels du pays, mais elle connait aujourd’hui des difficultés du fait des nouveaux accords avec l’Union Européenne et de la pêche illégale.

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Tableau N° 9 : Produits halieutiques en tonnes par année (de 1994 à 2001).

Variétés 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001

Mollusques 20.998 19.492 18.509 17.012 20.060 50.582 17.069 14.877

Ormeaux, bigorneaux, strombes 5.570 8.226 7.960 6.429 7.221 6.992 6.583 7.513

Huîtres 86 223 100 109 89 125 101 151

Clams, coques, arches 0 178 54 69 139 147 117 105

Encornets, seiches, poulpes 15.342 10.597 10.148 9.657 11.912 43.106 10.163 7.033

Mollusques marins divers 0 268 247 748 699 212 105 75

Crustacés 3.991 5.826 5.628 10.548 8.514 6.331 8.890 7.359

Crabes, araignées de mer 520 158 217 727 356 186 343 389

Crevettes 2.673 5.527 5.256 9.604 7.993 6.054 8.456 6.861

Crustacés d'eau douce 11 20 25 21 20 50 50 50

Homards, langoustes 787 121 130 196 145 41 41 59

Poissons marins 294.640 295.937 362.840 396.850 352.995 319.900 352.059 361.227

Flets, flétans, soles 11.857 10.510 8.113 8.002 7.132 7.335 8.113 9.059

Morues, merlus, églefins 8 1 7 162 22 335 113 98

Harengs, sardines, anchois 201.243 198.827 268.460 284.715 249.595 229.309 250.715 244.754

Poissons divers 2.789 1.812 2.843 3.617 3.386 4.812 3.136 3.590

Squales, raies, chimères 6.233 7.477 6.765 8.985 9.265 8.221 10.757 10.058

Poissons côtiers divers 44.695 41.302 49.991 57.550 47.871 44.460 44.716 50.734

Poissons marins non identifiés 10.778 18.088 13.522 13.782 7.590 6.679 12.146 14.708

Poissons pélagiques divers 13.466 13.736 9.773 15.487 20.601 13.451 17.870 18.306

Poissons d’eau douce 32.834 33.422 24.860 33.030 22.326 35.467 24.184 22.097

Poissons d'eau douce divers 30.000 31.000 23.000 31.000 21.000 34.000 13.317 11.900

Tilapias et autres cichlidés 2.834 2.422 1.860 2.030 1.326 1.467 10.867 10.197

Thons, pélamides, marlins

3.571 4.184 3.366 4.550 7.533 5.298 4.493 9.920

Production Halieutique Totale 352.463 354.677 411.837 457.440 403.895 412.280 402.202 405.560

Sources : FAO

En raison de la baisse tendancielle des cours mondiaux des produits de base et de la nécessité de faire de l’agriculture un secteur moteur, l’Etat a déployé diverses initiatives dont la dernière appelée GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance) devrait permettre de réaliser l’autosuffisance alimentaire au Sénégal.

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2.3.4. La Grande offensive agricole (GOANA) pour la nourriture et l’abondance

Lancée en 2008 par le Président de la République, elle vise à mettre fin à la dépendance alimentaire du Sénégal. Elle prévoit une production de deux millions de tonnes de maïs, trois millions de tonnes de manioc, 500 000 tonnes de riz et deux millions de tonnes pour les autres céréales (mil, sorgho, fonio). Elle vise en somme une importante augmentation de la production des cultures céréalières et vivrières. La croissance la plus importante concerne les cultures destinées à l’autoconsommation, notamment le fonio, le niébé et le mil.

Tableau N° 10 : Résultats par rapport à certaines variétés (2008/2009)

Variétés Superficie (ha) Production (tonnes)

Mil et sorgho 1 110 000 930 000

Riz 125 000 410 000

Maïs 217 000 400 000

Fonio 6 800 4 400

Arachide 840 000 730 000

Coton 32 500 39 000

Tomate - 112 000

Canne à sucre 120 000 1 000 000

Niébé 270 000 126 000

Manioc 113 000 920 000

Quant aux cultures maraichères, Initialement concentrée dans la zone des Niayes (en raison de la proximité de Dakar, de son climat sub-canarien et de ses ressources hydriques), la production a aujourd’hui tendance à se diversifier géographiquement. Les Niayes ne représentant actuellement plus que 63 % des surfaces (tomates, oignons, salades, piment,..), contre 22 % sur le fleuve (tomates, oignons) et 15 % dans les régions de Thiès et Kaolack (notamment pour la production de pastèques, qui a connu un véritable boom et le développement du maraîchage d’hivernage dans les vallées et marigots temporaires).

La production maraîchère a par ailleurs enregistré une croissance accélérée avec la mise en place de plusieurs initiatives intégrées à vocation d’industrialisation et la mise en œuvre de différents projets agro-industriels en matière de concentré de tomate. Toutes les actions sectorielles au niveau de l’économie nationale s’intégrèrent dans des cadrages macroéconomiques qui en assurent la cohérence avec d’autres secteurs. Dans ce cadre, l’Etat adopté le DRSP (Document sur la Stratégie de Réduction de la pauvreté), la SCA

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 17

(Stratégie de Croissance Accélérée) et l’atteinte des OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement).

2.3.5 Le DSRP (Document sur la Stratégie de Réduction de la Pauvreté)

Le DSRP a connu une évolution en trois étapes:

• La phase 2003-2005 où il s’agissait d’atteindre des objectifs prioritaires à travers des stratégies de lutte contre la pauvreté, notamment la promotion de services sociaux de base (éducation de base, hydraulique principalement).

• La phase 2006 articulée autour de 4 axes : Création de richesse, Promotion de l'accès aux services sociaux de base, Protection sociale, prévention des risque et gestion des catastrophes, enfin Bonne Gouvernance et développement décentralisé et participatif.

• La troisième phase en cours d’élaboration comporte un volet important dans le domaine de la migration

Les prêts de la Banque mondiale et du FMI et l’initiative en faveur des PPTE (pays pauvres très endettés) s’intègrent dans ce document. En fait, la création de richesses qui demeure une nécessité pour le Sénégal, requiert des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Petites et Moyennes entreprises Industrielles (PMI) qui disposent de capacités techniques adéquates et de financements solides et adaptés.

2.3.6 La Stratégie de Croissance Accélérée (SCA)

La Stratégie de Croissance Accélérée du Sénégal repose dans sa conception sur deux politiques de base : mettre en place un environnement des affaires de classe internationale et promouvoir par l'approche des grappes de compétitivité des filières d'activités porteuses.

Elle s’appuie sur la conduite de réformes portant sur les déterminants microéconomiques ou structurels de la compétitivité, c’est-à-dire les facteurs qui ont un effet direct ou indirect sur la création et l’exploitation d’une entreprise, tout au long de la chaine de valeurs des produits pour lesquels le Sénégal dispose d’avantages comparatifs. Ces réformes visent à faire du Sénégal une destination attractive pour les investisseurs qui opèrent à l’échelle mondiale.

Au niveau gouvernemental, l’élaboration de la Stratégie de Croissance Accélérée a été conduite suivant une démarche partenariale sous la supervision conjointe du Ministère de l’Economie et des Finances à travers le Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement (CEPOD) et de l’APIX (Agence nationale de Promotion des Investissements privés et des Grands Travaux, avec l’appui de plusieurs partenaires au développement tels que l’AFD (Agence Française de Développement), la Banque Mondiale, l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel) et le Centre de Développement des Entreprises (CDE).

Elle vise à développer et à diversifier les sources de création de richesses par la consolidation des positions concurrentielles du pays sur les créneaux traditionnels, par une meilleure valorisation des produits actuellement mis sur le marché sans une transformation poussée. Les débouchés de ces produits devront être élargis par la conquête d’autres marchés porteurs tout en s’appuyant sur les bases arrière du marché domestique et sous régional.

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L’objectif principal de la SCA est de doter le Sénégal d’un appareil de production restructuré, bénéficiant d’un cadre macroéconomique stable et sain, à même de s’adapter aux mutations nées de la mondialisation, restant sur un sentier de croissance forte, génératrice d’emplois, et réductrice des inégalités parce que bâtie sur l’exploitation du plein potentiel des individus, des communautés de base et des régions. La conduite à bonne échéance de ces priorités a nécessité la mise en place de grappes de croissance qui symbolisent à la fois le cadre d’analyse des contraintes à la compétitivité et la démarche partenariale entre plusieurs acteurs représentant l’Etat, le secteur privé et la société civile. Elle est articulée autour de cinq groupes de grappes :

• Agriculture et Agro-Industries • Produits de la mer et Aquaculture • Tourisme, Industries culturelles et artisanat d’art • Textile et Habillement • TIC et Téléservices

Ces grappes sont choisies en fonction de leur potentiel de croissance, de leur contenu en emploi, de leur contribution à la relance des exportations et à la stimulation de l'innovation. C'est dire que le choix des grappes ne se limite pas à la dimension « productiviste » de création directe d'emploi. Il prend aussi en compte la nécessité de créer un cadre favorable pour attirer les investisseurs, les créateurs, les entrepreneurs et les talents qui sauront concrétiser les opportunités d'affaires (en termes de marché, de valeur et de volume), en particulier les migrants de retour définitif et ceux impliqués dans un processus de migration circulaire.

Ainsi, par leur apport principal à la dynamique de croissance, l'on peut distinguer :

Les grappes qui concourent à enrichir l'environnement de l'investissement et du cadre de vie, notamment, les activités qui stimulent la vie culturelle et la créativité. Les arts et la culture contribuent ainsi à la prospérité parce qu'ils participent à la redistribution des revenus et des richesses, génèrent des revenus et créent une demande solvable pour les produits locaux quand ils sont exportés

Ces éléments, indispensables pour un bon climat des investissements accompagnée d‘ une croissance accélérée, d’une volonté politique et d'une conscience populaire nationale sur l'importance de l'environnement des affaires, peuvent contribuer avec l’apport des sénégalais de l’extérieur à renverser la situation économique actuelle du Sénégal et à travailler autour de l’objectif de faire du Sénégal un pays émergent d'ici 2015.

Au regard des forces et des faiblesses du Sénégal, les bases sectorielles de la croissance accélérée sont fragiles. De plus, et selon la Banque Mondiale, ces cinq secteurs apparaissent davantage comme des « contraintes » que des atouts pour une croissance accélérée.

Les faiblesses majeures de l’économie sénégalaise peuvent se résumer ainsi qu’il suit :

o Accès difficile et coût de financement onéreux (Taux de crédit élevé≥12%,); o Politique fiscale et administration (fiscalisation assez forte du fait de la place des

impôts dans le budget); o Procédures administratives (complexes pour les migrants analphabètes);

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o Gouvernance (respect des règles de transparence) ; o Infrastructure (transports, électricité, énergie) ; o Main d’œuvre qualifiée, entre autres. (Formation professionnelle sans lien avec

les besoins du marché)

Bien que le Sénégal dispose de certains atouts, les cinq secteurs ne participent qu’à hauteur maximum de 30% (télécommunications et services) et minimum d’environ 1,50 % (tourisme) au Produit National Brut.

2.3.7 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Lors du Sommet du Millénaire de l’an 2000 organisé par les Nations Unies, les Etats membres se sont engagés, à travers la Déclaration du Millénaire, à réaliser d’ici 2015 des objectifs majeurs touchant divers secteurs et liés à l'élimination de la pauvreté dans le monde. Pour les pays à faible revenu, ce sont les Stratégies de Réduction de la Pauvreté (SRP) devenues DSRP qui constituent le moyen de relier les politiques et les besoins d’assistance en vue d’atteindre les OMD.

Les OMD sont au nombre de 8 :

• Réduire l’extrême pauvreté et la faim

• Assurer l’éducation primaire pour tous

• Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

• Réduire la mortalité infantile

• Améliorer la santé maternelle

• Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

• Préserver l’environnement

• Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Les efforts accomplis pour réduire la pauvreté et atteindre les OMD ont été évalués lors du Sommet des Nations unies de Septembre 2005. Les constats furent mitigés, la plupart des pays n’atteignant pas les objectifs fixés. Toutefois l’engagement pour atteindre les OMD d’ici 2015 a été réitéré à cette occasion. Selon le PNUD, trois (03) des huit (08) OMD pourraient être atteints en 2015, si les efforts en cours sont intensifiés : inverser la tendance en matière d’expansion du VIH/Sida ; la scolarisation primaire universelle ; et l’égalité du rapport filles/garçons dans l’enseignement primaire et secondaire.

A propos du SIDA, le Sénégal constitue une référence mondiale à la fois en ce qui concerne les stratégies mises en place, la sensibilisation et la recherche qui ont permis de réduire le niveau de vulnérabilité au VIH (inferieur à 1%). En outre, cela a permis d’atteindre 2007des taux de prévalence très faibles chez les jeunes de la tranche d’âge 15–24 ans soit de 0. 3% pour les hommes et 0.8 % pour les femmes.

Si au niveau des OMD, on peut noter des progrès nets, le secteur des PME/PMI de son coté a fait l’objet d’un soutien tout aussi fort de la part des pouvoirs publics en terme de stratégies de financements à travers différentes initiatives.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 20

2.3.8 Le Financement PME/PMI et les structures d’accompagnement

Différentes institutions contribuent au financement des PME/PMI au Sénégal en couvrant divers aspects tels que la formation, l’équipement, l’appui technique ou les questions fiscales.

2.3.8.1 L’Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME)

Elle accueille et informe les promoteurs et les opérateurs sur les différents services d'appui aux entreprises. Elle leur offre un ensemble d'informations pratiques sur la création et / ou le développement d'entreprise, les sources de financement et d'intermédiation financière locales et internationales accessibles aux PME, PMI, etc. Son domaine d’intervention couvre différents champs d’action :

• Pré-diagnostic: L'ADEPME aide les promoteurs à mieux cerner leurs besoins et met à leur disposition des services préliminaires d'analyse de projet d'entreprise, d'évaluation des motivations et compétences entrepreneuriales, d'analyse de la faisabilité financière et commerciale des projets et des plans d'affaires.

• Conseil en création et en développement d'entreprise: L'Agence assiste et accompagne les promoteurs tout au long du processus de mise en place de leurs entreprises.

• Renforcement des capacités des chefs d'entreprises: L’Agence organise des séances périodiques de formation sur des thèmes visant l'amélioration de la compétence des entrepreneurs, la compétitivité des entreprises et de l'intégration des PME dans un environnement professionnel.

2.3.8.2. L’Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA)

L’objectif global de l’APDA est de relever le niveau de compétitivité du secteur artisanal sénégalais. L’ambitieux programme de promotion et de développement de l’artisanat que l’APDA entend mettre en œuvre s’articule autour d’objectifs opérationnels essentiels pour la transformation qualitative et quantitative du secteur artisanal à savoir :

• Le financement de l'artisanat

• L’aménagement et l’exploitation des sites, infrastructures et services de promotion de l’artisanat.

L’APDA octroie des financements tels que le Crédit de promotion de l'exportation, l’insertion d'apprentis, le refinancement des caisses mutuelles. Au plan opérationnel, elle intervient sur le volet Infrastructures en termes d’aménagement et maintenance des sites d'exposition permanente. Au plan stratégique, elle contribue à la mise en œuvre de la politique de promotion de l'artisanat

2.3.8.3 L’Agence d'Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI)

Elle intervient dans l’Aménagement et l’équipement de terrains et de locaux professionnels et dans d’autres services tels que l’assistance juridique et administrative pour l'obtention de subventions et de crédits auprès des organismes d'aide financière extérieure en vue

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 21

d'allocation de prêts bancaires et l’aide à la commercialisation des produits et à la recherche de marchés administratifs de travaux et de fournitures. Enfin elle est active dans les domaines de la Consultance et de l’encadrement

2.3.8.4 La Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL)

Elle a été créée par la Convention Générale du 29 août 1977 avec les missions suivantes :

• La recherche d’investisseurs nationaux et étrangers susceptibles de financer des projets hôteliers et para hôteliers sur les différents sites identifiés ;

• Le suivi de l’effectivité des normes et règles définies dans le cadre des plans d’aménagement ;

• La réalisation sur les sites des stations touristiques des aménagements de base (voiries et réseaux divers), d'équipements collectifs et d'un environnement protégé.

Au cas où le nombre de promoteurs est insuffisant, la SAPCO peut dans le cadre du mandat de l’Etat,

rechercher de nouveaux investisseurs et promoteurs, au Sénégal ou en dehors du Sénégal.

2.3.8.5 L’Agence Nationale chargée de la Promotion de l'Investissement et des Grands Travaux (APIX)

L’APIX est un service important qui a changé de statut pour devenir une S.A. (Société Anonyme) dont les missions s’organisent autour des aspects suivants:

• Recherche et identification d'investisseurs nationaux et étrangers;

• Suivi des contacts et évaluation des projets d'investissement;

• Mise à disposition permanente d’informations économiques, commerciales et technologiques;

• Accueil et accompagnement des investisseurs à toutes les étapes de l’investissement

• Assistance à l’investisseur pour les formalités d’immatriculation et d’obtention des diverses autorisations administratives

• Orientation vers les structures de financement et dans la recherche de partenariat

• Exonérations et procédures de l'APIX pour investisseurs

2.3.8.6 L’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX) l’ASEPEX a pour mission de mettre en œuvre la stratégie de développement des exportations. Elle accompagne des exportateurs Sénégalais aux foires nationales ainsi qu'aux foires internationales.

2.3.8.7 Le Fonds de Promotion des Exportations (FOPROMEX): Il s’agit d’un Fonds dédié à la promotion et l'accompagnement des exportations 2.3.8.8L’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) Ses objectifs sont essentiellement de: mener des actions d’élaboration de normes nationales, d’information, de sensibilisation et de formation et d’assurer la promotion de la qualité des produits.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 22

2.3.8.9. La Bourse Nationale de Sous-traitance et de Partenariat du Sénégal (BNSTP-S) La BNSTP-S est un organisme indépendant, sans but lucratif. C'est une association d'industriels avec l'appui des pouvoirs publics et des organisations professionnelles dont les missions sont les suivantes :

• Contribuer à l'utilisation la plus complète et la plus rationnelle possible des capacités existantes et à créer pour obtenir une meilleure rentabilité, une productivité plus grande et une compétitivité plus performante ;

• Promouvoir et renforcer le tissu industriel du Pays, notamment en favorisant la spécialisation des entreprises ;

• Aider à l'amélioration de la qualité, à la diminution des coûts de fabrication;

• Susciter toute intervention tendant à accroître le développement par une meilleure intégration nationale ;

Les ingénieurs-animateurs de la BNSTP-S procèdent d'abord, à l'aide du logiciel de gestion de bases de données OUTSOURCING, à la collecte, l'analyse, le stockage et l'organisation des informations et des données sur les capacités et moyens de production existant des entreprises sous-traitantes à partir de questionnaires détaillés et d'enquêtes. Ces enregistrements permettent la classification des entreprises suivant leurs produits, les secteurs d'activité, les procédés et équipements de fabrication, ainsi que d'autres caractéristiques techniques.

La BNSTP-S étudie les demandes de renseignements et les offres de sous-traitance, sélectionne les entreprises disposant des moyens techniques et de la capacité nécessaire et envoie une liste de ces entreprises aux demandeurs, leur permettant ainsi d'entrer directement en contact avec les sous-traitants.

2.3.8.10 Le Centre pour le Développement des Entreprises (CDE)

Le CDE mène principalement les activités suivantes : -Analyse et identification systématique des potentialités et besoins dans certains sous-secteurs/régions et ce, en synergie avec Pro€invest. Soutien non financier avec subventions à la fourniture de services de développement de l’entreprise ACP. Assistance directe à l’entreprise (technique, commerciale ….). -Soutien aux initiatives conjointes d’opérateurs ACP/ UE dans les secteurs économiques. Renforcement de compétitivité et rentabilité des entreprises des pays ACP (maîtrise et transmission de savoir faire …). -Rapprochement par secteur, par métier ou par activité des entrepreneurs ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) à leurs homologues de l’UE (Union Européenne)

2.3.8.11 Le PRO€INVEST

Pro€invest intervient à coût partagé à l’endroit des entreprises et OI (Organisations Intermédiaires) des pays ACP (Afrique Caraïbes et Pacifique) sous forme de: -Soutien à l’optimisation des compétences des organisations intermédiaires et Assistance technique aux entreprises (OI inclus les Organisations privées nationales, régionales et sectorielles, les chambres de commerce et d’industrie, les associations professionnelles, les Agences de Promotion des Investissements (API) et autres institutions parapubliques tournées vers la promotion des investissements, les institutions financières, les associations ACP de consultants.

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-Promotion à l’accès des nouvelles technologies de l’information, des techniques de gestion de projet et d’organisation. -Consolidation des capacités de concurrence des entreprises.

2.3.8.12 Le Centre de Gestion Agréé Pilote de Dakar (CGA)

Le CGA est créé par des Chambres de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture, des Chambres de métiers, des organisations professionnelles, des experts comptables. Les services et avantages offerts aux adhérents sont principalement :

• une assistance en gestion comptable, fiscale et sociale ;

• un dossier de gestion commenté ;

• une assistance en organisation de l'entreprise;

• une assistance en développement des ventes;

• un montage de dossier de demande de crédit; Du fait du rôle des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture d’intermédiation auprès des acteurs économiques et de sa proximité avec ceux-ci, il en découle des contacts directs avec l'administration fiscale qui met à disposition un inspecteur des impôts pour répondre aux questions des adhérents dont les déclarations fiscales seront visées par un expert-comptable agréé du centre. Sa force principale réside dans une approche de professionnalisation des actions du secteur privé.

2.3.8.13 Fonds National pour la Promotion de l'Entreprenariat Féminin (FNPEF)

Il s’agit d’un mécanisme à plusieurs domaines d’intervention : -Fonds de refinancement : Mise à disposition des banques, établissements financiers et Institutions de micro-finance de ressources nécessaires au financement de projet des femmes entrepreneurs. -Fonds de garantie: Garantie d’emprunts octroyés aux femmes par les banques, établissements financiers et Institutions de micro-finance agréées ; Conseil et appui à l’élaboration de dossier de projet ; Appui institutionnel (formation, renforcement de capacité). 2.3.8.14 Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ)

Ce fonds intervient autour de 3 axes : Fonds de financement: Mise à disposition des Institutions de micro-finance de ressources nécessaires au financement de jeunes porteurs de projet d’affaire Fonds de garantie: Ligne de crédit pour avaliser de jeunes promoteurs potentiellement éligibles sur d'autres sources de financement mais confrontés aux problèmes de garantie Fonds de prêt participatif: Ligne de crédit permettant aux jeunes promoteurs potentiellement éligibles sur d'autres sources de financement de mobiliser leur participation pour le déblocage des fonds Il offre aussi différents services tels que la formation, l‘information et la communication

2.3.9 Les fonds destinés aux Migrants Les migrants disposent de plusieurs catégories de financement de leurs activités. On peut distinguer :

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-Des fonds publics -Des fonds bilatéraux -Des fonds sous-régionaux -Des fonds du codéveloppement -Un financement public des initiatives de migrants

2.3.9.1 Le Fonds d’Appui aux Initiatives des Sénégalais de l’Extérieur (FAISE) créé par décret n° 2008-635 du 11 juin 2008, a pour objectif de financer des projets des migrants sénégalais par l’octroi de lignes de crédit, de garantie auprès des institutions financières constituées par les banques partenaires (telle que la Caisse Nationale du Crédit Agricole, CNCA), ainsi qu’auprès des grands réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit. Ainsi 160 millions de francs ont été décaissés en2010 pour le financement de31 projets de migrants vivant au Mali, en Guinée, au Gabon, en France et aux Etats-Unis. Deux conditions sont définies :

• Disposer d’un apport personnel (25 % du montant sollicité)

• Apporter la preuve de son séjour. En fait il s’agit d’une phase test et les montants remboursés devront servir à financer d’autres migrants sénégalais. Ce qui en fait un fonds rotatif qui n’a pas encore été évalué avec des plafonds fixés à environ 8000 Euros

2.3.9.2 Le Sénégal et la France ont signé, le 26 janvier 2009, une convention de financement pour la mise en œuvre du Programme d’Appui aux Initiatives de Solidarité pour le Développement (PAISD) pour une durée de 3 ans (2009-2011). Ce programme a pour objectif de poursuivre, renforcer et diversifier les actions du précédent ‘’ Projet Fonds de Soutien aux Projets’’ « Initiatives de Codéveloppement » qui a été mis en œuvre entre 2005 et 2008 pour soutenir les migrants dans leurs actions de développement économique et social. Cette composante a pour objet de mettre en œuvre des projets de développement à caractère collectif, initiés par les associations de ressortissants sénégalais établis en France et partagés avec les populations des zones concernées.

Elle est ouverte aux associations de ressortissants sénégalais basées en France et apporte une subvention à hauteur de 70% maximum du budget global pour la réalisation des actions.

Les projets proposés à l’appui de cette composante Développement Local doivent veiller à :

• Participer à l’amélioration des conditions de vie et d’insertion socio-économique des populations

• Contribuer à créer des conditions plus favorables à l’investissement productif et privilégier des réalisations concrètes

• Harmoniser leurs actions avec les initiatives de développement local en cours et privilégier une maîtrise d’ouvrage garantissant une forte implication des acteurs et un renforcement de leurs capacités.

Mais aussi ces projets doivent s’intégrer dans les Plans Régionaux de Développement Intégré (PRDI) et les Plans Locaux de développement (PLD) qui mentionnent explicitement la nécessité de mobiliser les migrants autour des actions de développement.

Les projets cofinancés par le Projet Initiatives de Codéveloppement doivent s’articuler avec les plans locaux de développement et contribuer à l’atteinte des OMD (Objectifs du Millénaire pour le développement). Le renforcement de l’accès des populations les plus défavorisées aux services de santé, d’éducation, d’accès à l’eau potable est au cœur des thématiques

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prioritaires financées par le « Programme d’Appui aux Initiatives de Solidarité pour le Développement ».

Les projets mis en œuvre doivent respecter des règles de bonne gouvernance locale et doivent être validés par les services techniques compétents. Leur réalisation fait l’objet d’un appel d’offre, d’une analyse des offres des entreprises les mieux disantes et de la signature de contrats de travaux. Les fonds mobilisés sont placés dans un compte bancaire spécifiquement ouvert pour la réalisation du projet. Chaque partenaire peut ainsi suivre en toute transparence l’utilisation des fonds.

Il s’agit d’une initiative très populaire auprès des migrants par la diversité de ses mécanismes (financement, association de la diaspora qualifiée). La faiblesse principale réside dans les montants octroyés, qui sont d’un volume relativement insuffisant, autour de 10000 Euros. Ce qui limite cette initiative de codéveloppement, dont le montant initial a été multiplié par 3 passant à 9 millions d’Euros.

2.3.9.3 La Plateforme d’appui au secteur privé du Sénégal et à la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie (PLASEPRI)

Le programme vise à constituer une plate-forme financière et d'assistance technique qui doit contribuer au développement du secteur privé sénégalais en valorisant le potentiel économique local et celui de la communauté sénégalaise en Italie. L'objectif est de stimuler une meilleure participation du secteur privé au développement durable du Pays en facilitant les investissements et en créant de nouveaux emplois durables, surtout dans les régions à forte émigration. L’intérêt du Plasepri réside entre autres dans l’importance des volumes octroyés soit un montant plafond de 300 millions FCFA (Environ 500000 Euros) en vue de financer les équipements. La mise en place d’une unité de gestion facilite le dialogue avec les demandeurs potentiels y compris les non migrants et promeut un modèle d’accompagnement appui-conseil pertinent. L’autre aspect intéressant c’est que ce fonds est ouvert aux non migrants, ce qui en fait aussi un outil en faveur de la création d‘emplois nationaux et de prise en charge de coûts généralement difficiles à supporter dans l’agriculture et ses dérivés par exemple. 2.3.9.4 Le Fonds Espagnol de la CEDEAO Il s’agit d’un fonds mis à disposition de la CEDEAO (Communautés Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour appuyer l’état et la société civile. Les associations de la diaspora sont éligibles pour des fonds non remboursables. Mais les processus sont très stricts en matière d’élaboration des projets, de sélection et d’exécution. Le plafond est de 200000 Euros Ces mécanismes de financement présentent l’avantage d’appuyer des initiatives ancrées dans le développement local d’une part ; d’autre part les critères d’éligibilité sont connus et permettent des soumissions de projets avec espoir de sélection si les conditions sont respectées.

Conclusions sur les forces, faiblesses et opportunités

Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) constituent aujourd'hui la base du tissu économique du Sénégal. Comme dans de nombreux pays ouest africains, elles sont non seulement le moteur

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de la croissance, mais également un levier puissant du secteur privé dont l'impact en matière de développement est surtout de soutenir la croissance tout en contribuant à la création d’emplois. Les Petites et Moyennes entreprises représentent près de 90% des entreprises au Sénégal. Elles concentrent aujourd'hui environ 30% des emplois, 25% du chiffre d'affaires et 20% de la valeur ajoutée nationale. Mais, la contrainte majeure de la plupart des PME/PMI au Sénégal demeure encore le financement de l’investissement (initial et/ou d’extension).

Les fonds dans leur grande majorité offrent des gammes de services variés et très utiles pour les promoteurs. Mais leur gestion et la faiblesse des montants attribués constituent des limites réelles à une bonne exploitation. La politisation de certains mécanismes d’octroi au niveau des fonds publics n’a pas constitué un fait rassurant et crédibilisant.

Du coté des banques, on note un fait paradoxal : entre les différents points de vue exprimés par la profession bancaire qui affirme qu’il n’y a pas de problème de liquidités et par les responsables des petites et moyennes entreprises, qui constatent qu’ils éprouvent de plus en plus de difficultés à obtenir des prêts bancaires conséquents par rapport à leurs objectifs.

Très souvent le manque d’information et la mauvaise qualité des dossiers de crédit renforcés par des états financiers non transparents sont des facteurs qui bloquent la réticence des banques à financer les PME. En conséquence, les banques se couvrent contre le risque de défaillance des PME, en imposant des garanties réelles importantes. La catégorie de risque de défaillance étant jugée élevée, elles pratiquent des taux d'intérêt élevés ainsi que des coûts de traitement, de gestion et de suivi des dossiers onéreux. Dès lors, le comportement des banques et des entreprises ne favorise pas l’émergence et la consolidation d’un marché compétitif et accessible de crédit. La conjonction de ces deux facteurs provoque une situation où les PME ne peuvent se faire financer auprès des banques classiques et où les banques ne peuvent réinjecter l'épargne collectée dans le développement des entreprises.

Les analyses effectuées sur la question aboutissent toutes au même résultat. Les difficultés d’accès au financement pour les PME s’expliquent par :

1. la longueur et la complexité des procédures juridique et judiciaire pour la réalisation des garanties ;

2. l’insuffisance de produits alternatifs au financement par crédit bancaire ; 3. le faible niveau d’informations sur le degré de solvabilité des emprunteurs potentiels ; 4. la faiblesse du dispositif d’appui au financement des entreprises.

De même une bonne partie de l’information sur le crédit dépend des dispositions communautaires sur les banques (loi bancaire, statuts BCEAO, etc.) et l’épargne (Conseil régional de l’Epargne au niveau UEMOA).

Cependant, les mécanismes existants en matière d’accompagnement des porteurs d’initiatives de PME/PMI, y compris en matière de management, gestion comptable et financière et étude de faisabilité avec une forte composante migration constituent des opportunités pour les investissements des migrants qui pourraient venir en complément à d’autres modalités de financement.

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CHAPITRE III : PRESENTATION GENERALE DE LA REGION DE KAOLACK

Depuis 2008, Kaffrine et Kaolack ont été scindées en deux régions différentes. La nouvelle région de Kaolack est constituée de trois départements (Voir en Annexe la nouvelle Carte): Le département de Kaolack avec 50,1 % de la population régionale, Le département de Nioro avec 36,6 % de la population régionale Le département de Guinguinéo avec 13,3 % de la population régionale.

3.1 Présentation Générale La région de Kaolack représente 7 % de la population du Sénégal. D’une superficie de 4927 km2, elle comprend actuellement 36 collectivités locales, dont 28 communautés rurales et 7 communes et la Région. Elle est traversée par le fleuve Saloum et des affluents du fleuve Gambie : Baobolong et Miniminiyang Bolong. Le relief est plat. En 2008, la région a connu une bonne pluviométrie, bien répartie dans l’espace et le temps. Le réseau de communication est constitué :

- du réseau routier qui s'étend sur 1.677 km, - du transport ferroviaire qui est assuré à travers un réseau de 150 km, - du transport maritime composé essentiellement des ports de Diorhane et de Lyndiane

Lors du recensement de décembre en 2002, la population du département de Kaolack était de 364 327 habitants contre 382 784 en 2005. Kaolack, la capitale de la région, se situe à 198000 Km de Dakar et selon les projections de la population du Sénégal issues du recensement de 2002 (Direction de la Prévision et de la Statistique, janvier 2004) sa population serait de 185 976 habitants en 2007. C’est le principal centre urbain de la région traditionnelle du Sine Saloum (Une région qui regroupe Fatick, Kaolack et Kaffrine). Elle possède un port de commerce et est la capitale de l’arachide. Depuis 1981, la ville de Kaolack est jumelée avec la ville de Mérignac (France), dans le cadre de la coopération décentralisée. Les activités agricoles occupent 70 % de la population avec comme principales spéculations céréalières en 2007, le mil souna, le sorgho, le maïs, le riz. Au total 267 570 Tonnes ont été récoltées soit à peine 9 mois d’autonomie vivrière pour la population. Les cultures industrielles sont dominées par l’arachide, le coton, le sésame,… avec 289000 ha pour 181000 tonne en 2007/2008. Cependant, la position géographique de la région et le statut de ville carrefour de la commune de Kaolack font d’elle un grand centre commercial, et son marché fait partie des plus grands du pays car étant un passage obligatoire en allant vers les pays voisins de la Gambie, du Mali et vers les régions de Tambacounda, Ziguinchor et Kolda. Le commerce occupe une bonne partie des actifs en toute saison notamment dans la ville de Kaolack. Le petit commerce est très développé et participe à la résorption du chômage des jeunes en milieu urbain. Au plan institutionnel, des Chambres consulaires dynamiques telles que la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture et la Chambre des Métiers jouent un rôle important dans l’accompagnement des acteurs locaux et la professionnalisation de leurs activités économiques

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3.2 La démographie et les conditions de vie

3.2.1 Structure de la population

Selon le Recensement Général de la Population de l’Habitat de Décembre 2002 la région de Kaolack compte 1066375 habitants. La population est dans l'ensemble légèrement plus féminine (51,3%) que masculine (48,7%). C'est une population jeune : les moins de 20 ans représentent un peu plus de la moitié de la population (56,5%), tandis que les plus de 60 ans n'en représentent que 4,6%. En effet, le taux d'accroissement naturel est de presque 3%, avec une moyenne de 6 enfants par femme. La population de la région de Kaolack est essentiellement rurale (68,3%).

3.2.2 L’éducation Le taux de scolarisation global dans la région de Kaolack est de 67,5%. Aux différents niveaux les constats suivants peuvent être formulés Préscolaire

Les infrastructures sont en augmentation mais on relève un manque de personnel qualifié. Elémentaire

La région de Kaolack recense 839 écoles élémentaires. Peu de nouvelles écoles ont été construites entre 2007 et 2008 (4 publiques et 3 privées). On note cependant une nette augmentation du nombre de salles de classes : + 25,5% (365 nouvelles salles dans le public et 79 dans le privé). L'enseignement public représente la quasi-totalité de l'enseignement élémentaire (94,5%). Du point de vue de la parité, la scolarisation des filles est une réussite puisque celles-ci représentent un peu plus de la moitié des effectifs (51,5%). Mais le ratio maîtres/élèves (1/34) révèle un encadrement correct dans les classes. Il en est de même pour celui des maîtres/inspecteur (1/50) requiert des améliorations. Les examens à l’entrée en 6ème révèlent un taux de réussite en augmentation de presque 8 points entre 2007 et 2008, s'élevant à présent à 57%. Moyen et secondaire : La région de Kaolack comporte 83 collèges, dont 63 publics et 20 privés. Ces niveaux d'enseignement rencontrent divers problèmes

• Malgré une augmentation importante des effectifs dans l'enseignement moyen (25% de hausse) et légère dans le secondaire (13%), peu de jeunes de 13-16 ans sont scolarisés (27% au cours moyen et 17% dans le secondaire) ;

• L'encadrement pédagogique est de plus en plus confié à du personnel peu qualifié (augmentation des professeurs contractuels / vacataires et baisse des fonctionnaires) ;

Mais les résultats au BFEM (Brevet de Fin d’Etudes Moyennes) montrent un baisse des résultats entre 2007 et 2008 : le nombre d'admis passe de 42% à 27% ; Plus de la moitié des élèves échouent au Baccalauréat (54%). L’analphabétisme serait ainsi de 52,5%, dont une majorité de femmes. L'objectif de la région est d'éradiquer l'analphabétisme d'ici 3 ans (avec l’appui des centres et des Ecoles Communautaires de Base).

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3.2.3 : La situation sanitaire Concernant la petite enfance, elle est assez contrastée. Le taux de mortalité infanto-juvénile (0-4 ans) de la région est supérieur à la moyenne du Sénégal (156 ‰ contre 121 ‰ pour l'ensemble du pays). Les campagnes de vaccination ne sont pas intégralement suivies. Seuls moins d'un tiers des enfants d'1 an sont complètement vaccinés. A l'inverse, la situation nutritionnelle des enfants jusqu'à 11 mois est très bonne dans son ensemble : 87% d'entre eux se portent bien, 11% assez bien, et seuls 2% sont dans un cas critique. Au niveau sanitaire, la région de Kaolack comprend 1 hôpital pour 750 853 habitants, en 2008 (norme OMS : 150 000). Les objectifs de l'OMS ne sont pas atteints, excepté pour les postes de santé. On note parallèlement à ce manque d'infrastructures un déficit de personnel qualifié dans l'ensemble du corps médical, composé essentiellement de matrone ou d’aide infirmiers. Ce déficit touche particulièrement les médecins, dont le nombre est réduit à 1 médecin pour 94 000 habitants. Le nombre important d'évacuations vers Dakar vient confirmer ce manque et souligner une dépendance certaine du dispositif de santé de Kaolack, du à un manque de matériel et de médecins, et notamment de spécialistes. Concernant la santé des populations en général, la première cause de mortalité est l'hypertension artérielle (48% des décès). Le taux de prévalence VIH-SIDA n'excède pas la moyenne nationale : 0,7. Tableau n°11: Répartition des Infrastructures sanitaires en fonction du type et par district en 2007.

Postes de santé Districts Sanitaires

Hôpitaux

Centre de santé

Public Privé

Cases de santé

Maternités isolées

Cabinets privés

Maternités privées

Cliniques médicales

Kaolack 1 1 24 15 29 0 6 1 5

Ndoffane 0 1 14 1 47 0 2 0 0

Total 1 2 38 16 76 0 8 1 5

Ces données montrent la faiblesse des services publics de santé en général et dénote une insuffisance en terme d’offre de prestation malgré les efforts faits pour la réalisation de postes de santé

Tableau n°12 : Répartition du personnel de soins de santé en 2007

Districts Sanitaires

Infirmiers Diplômés

d’Etat /Agents sanitaires

Sages femmes d’état

Médecins Infirmiers/Agents sanitaires ASC Matrones

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Kaolack 22 7 2 0 130 17

Ndoffane 15 2 1 3 48 38

Total 37 9 3 3 178 55 Source : Région Médicale

Les innovations apportées par le Sénégal en terme de gestion des institutions publiques de santé pour pallier aux difficultés de fonctionnement résident dans l’autonomie de gestion et la facturation des prestations, avec un modèle de mangement qui donnent aux comités de gestion la mission d’assurer la bonne gouvernance des recettes ainsi.

La plupart des recettes des comités de santé proviennent de l’achat des médicaments (70%). Les autres recettes sont tirées des consultations (16%), des accouchements (5%), des hospitalisations (4%) et autres recettes non spécifiées (6%).

Tableau n° 13: Répartition des populations cibles par district en 2007

Enfants Districts Population totale

0 à 11 mois 0 à 5 ans

FAR

Kaolack 420 453 15315 81427 100449

Source : Service Régional de la statistique et de la Démographie En termes d’accessibilité à l’eau, l'ensemble de la région compte 214 forages, dont 32 forages fonctionnels sur la commune même de Kaolack. Concernant le milieu urbain, le nombre d'abonnés augmente de manière régulière. L'année 2008 a également vu s’opérer une centaine de branchements sociaux au profit des populations. 3.2.4. Au niveau de l’assainissement, la région de Kaolack rencontre des difficultés réelles concernant la collecte des déchets ménagers. Les collectivités locales manquent de moyens pour instaurer une collecte efficace, malgré la mise en œuvre de programmes par APROSEN tels que « Eco quartier », « 1 ménage, 1 poubelle », et « Appui à la propreté des cités religieuses », ainsi que l'organisation d'une collecte sur la commune de Kaolack par les ONG présentes sur place. Néanmoins, le problème du traitement des décharges très mal organisé à la périphérie des villes de la région constitue un sérieux problème de santé publique. Malgré ses efforts, la Brigade d'Hygiène souffre d'un déficit croissant de personnel (62 employés en 1996 contre 39 en 2008) et de moyens logistiques. Cela induit un nombre réduit de descentes sur le terrain: en 2008, seules 14% des concessions de la région ont été visitées (principalement en milieu urbain) du fait aussi d’un moyen de transport efficient pour renforcer les activités dans les zones rurales. Les infractions constatées par la Brigade sont principalement le défaut de visite médicale (40%), et le défaut du système d'assainissement /

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mauvaise gestion des ordures ménagères (39%). Un programme de sensibilisation existe, et se fait essentiellement par le biais d'entretiens et de causeries. En 2008, les activités de gestion du choléra ont été prépondérantes pour la Brigade. 3.3 L’économie de la région La zone économique de la région de Kaolack se divise en deux sous-zones :

• Le Vieux Bassin Arachidier (culture de l’arachide, production de charbon, …)

• La sous-zone de polyculture (pâturages pour le bétail, …) : toutes les terres y sont occupées.

Les principaux secteurs de l’économie de la région de Kaolack sont : L’agriculture (activités agricoles) L’élevage (activités pastorales) La pêche Les eaux et forêts et la chasse (exploitation forestière) L’industrie L’artisanat Le transport.

3.3.1 L’agriculture : La région de Kaolack est principalement agricole : les activités agricoles concernent 75% de la population. Les agriculteurs cultivent de l’arachide, de la pastèque, du niébé, du mil souna, du sorgho, du maïs, du sésame, du riz, du fonio, et des cultures maraîchères. Elle a atteint l’autosuffisance céréalière en 2009 : 21 mois d’autonomie contre 10 mois en 2008. La campagne agricole 2007 – 2008 de l’état a insufflé une augmentation des superficies agricoles et de cultures, excepté pour le coton. On a pu aussi observer une augmentation de la production et des rendements (excepté pour le coton également), du fait de la bonne pluviométrie en 2008 qui a permis des résultats satisfaisants dans ce secteur économique. Elle est caractérisée par son mode d’exploitation extensif et la faiblesse des capacités techniques, matérielles et financières des producteurs ainsi que la pauvreté des sols (70% de sols pauvres contre 17% de sols bons et 3% de sols moyens). Elle est aussi caractérisée par le désengagement de l’Etat qui a rendu encore plus difficiles les conditions de travail et d’existence des producteurs :

Au plan du conseil agricole et du renforcement des aptitudes techniques des producteurs Au plan de l’approvisionnement en facteurs de productions (semences, engrais, produits phytosanitaires…) Au plan de l’organisation de la commercialisation de la production agricole Plusieurs spéculations y sont exploitées par les producteurs : l’arachide, le mil, le maïs, le sorgho, le riz, le niébé, le fonio, le sésame, le manioc et des espèces maraîchères. Cette situation illustre une volonté de diversification qui n’entame cependant pas la prédominance de l’arachide comme étant la principale culture de rente au niveau des exploitations agricoles.

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Tableau N° 14 : Estimation de la production agricole 2008/2009

Spéculations Arachide Total céréales

Superficie 2008 32 231 46 297

Rendement 2008 0.264

Production. 2008 8541 14 614

Superficie 2009 40 289 56 803

Rendement 2009 1tonne

Production. 2009 40 289 50 711

Source : Direction régionale de la démographie et de la statistique L’analyse des statistiques de productions pour l’année 2008 montre que :

- Pour l’arachide on note une production qui est de 5.4 fois supérieure à celle de la campagne 2007/2008; la tendance est la même pour les céréales.

- On constate aussi que les surfaces emblavées ont fortement progressé : 80% pour le Niébé ; 50% pour le maïs ; 25% pour l’arachide ; 20% pour le mil et 15% pour le sorgho.

Pour une population de 420 453 habitants la production céréalière attendue est de 50 711 Tonnes pour la campagne 2008/2009; ce qui représente un ratio de 120 Kg par habitant. Sur une base de 200 kg par an et par habitant, les besoins se chiffrent à 84 090 tonnes d’où un déficit vivrier de l’ordre de 33 379 Tonnes pour le Département de Kaolack et de 79 Kg par habitant.

Mais au-delà de toutes les considérations que peuvent soulever l’analyse de ces données, ce qui est évident c’est la place importante de la culture de l’arachide dans l’exploitation agricole et dans l’économie locale et nationale, malgré les tentatives d’introduction et de diffusion d’espèces concurrentes comme le sésame, et malgré les difficultés rencontrées par cette filière depuis la réforme. 3.3.2. L’exploitation forestière, eaux et forêts L’exploitation forestière concerne la production de charbon de bois, de bois de chauffe, de divers produits de cueillette (comme le pain de singe). La région de Kaolack reste assez fermée à l’exploitation forestière. Le secteur eaux et forêts est important dans l’économie régionale.

On peut noter une dégradation des ressources végétales et la sécheresse. Le secteur forestier travaille en collaboration avec les populations locales, notamment dans le reboisement de la forêt de Koutal dans le département de Kaolack à coté des contrats de culture qui permettent d’agréer des espaces forestiers pour l’agriculture et/ou l’élevage. Grâce au partenariat entre le Service forestier, le PAGERNA (Projet Autopromotion et Gestion des Ressources naturelles au Sine Saloum), du Ministère de l’environnement, les collectivités locales, des communes rurales de la région disposent de forêts communautaires protégées par

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des campagnes de sensibilisation et de lutte préventive des feux de brousse. Celles-ci, en saison sèche, détruisent les arbustes, des habitations, des récoltes, du matériel agricole. Par ailleurs, on dénombre des campements dans les zones de chasse, qui permettent le développement du tourisme. Mais, elles se situent dans le département de Kaffrine, qui ne fait désormais plus partie de la région de Kaolack. Néanmoins, le secteur de la chasse est mentionné dans cette étude car une partie des chasseurs viennent de Kaolack. Sur 281 chasseurs enregistrés (pour l’obtention des permis), 266 sont des touristes et 15 seulement des résidents. 3.3.3 L’élevage Les activités pastorales sont l’élevage de bovins, ovins, caprins, équins, porcins, volailles, en plus du développement de l’embouche bovine, ovine et aviculture. La principale viande consommée dans la région est constituée par les « petits ruminants », alors que le mouvement commercial du bétail a un solde positif : la région importe plus de bétail qu’elle n’en exporte. Les éleveurs exportent des « petits ruminants » vers la Gambie. Le département de Kaolack en est d’ailleurs le principal exportateur alors que celui de Nioro est le principal exportateur de bovins. Toutes les exportations de bétail vont vers la Gambie, excepté le département de Nioro qui exporte également des porcins vers la Guinée Bissau. Neuf projets et programmes ont été mis en place pour la promotion de l’élevage dans la région : huit concernant le développement de l’élevage et de l’aviculture ont été mis en place par des associations, et un projet privé concernant la santé animale. En 2007 la production contrôlée et estimée de cuirs et peaux s’élève à 19 112 unités. La production contrôlée dans le département en 2007 s‘établit comme suit : 2472 unités de cuirs, de bovins, 2135 unités de peaux de mouton et 3555 unités de peaux de Chèvre. Les écarts entre la production contrôlée et la production estimée sont réelles, ce qui semble indiquer l’importance des abattages clandestins. La situation du cheptel en 2007 dans le département de Kaolack tient en considération les effectifs, la répartition spatiale, la production, les mouvements et la situation sanitaire. A défaut d’un recensement plus récent du cheptel, les données fournies par le service régional de l’élevage proviennent du recensement agricole de 1998. Ces statistiques nous montrent que le département de Kaolack vient en dernier avec 16,57 % sur 43559 têtes que compte la Région. La même tendance est observée pour les ovins (19,28%) et pour les caprins (11,80%). Les mêmes tendances sont notées au niveau de la volaille.

La plus grande part des abattages contrôlés est réalisée par la Société de Gestion des Abattoirs (SOGAS).

De manière générale, à en juger par le nombre de têtes abattues, la principale viande consommée dans la région est celle des petits ruminants avec 2389 moutons et 3784 chèvres. Mais il est très difficile de confirmer cette thèse dans la mesure où les statistiques du poids total des abatages contrôlés n’est pas disponible.

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Le mouvement du bétail dans la région est caractérisé par un solde positif, il arrive plus de bétail qu’il n’en sorte et ceci pour toutes les espèces.

Au plan de la santé animale, au cours de l’année 2007 49 foyers ont été visités dans la région de Kaolack.

Au cours de ces visites, les affections les plus fréquentes sont la Pasteurellose des petits ruminants et la maladie de Newcastle. C’est également ces deux maladies qui ont plus causé la mortalité du bétail avec des fréquences respectives de 23% et 51%.

Pour prévenir ou guérir les maladies identifiées des campagnes de vaccinations ont été organisées notamment dans les départements où la maladie de Newcastle a été détectée. En effet, sur l’ensemble des vaccinations effectuées au cours de l’année 2007, les vaccins relatifs à la maladie de Newcastle représentent 87% dans la région de Kaolack.

Depuis le dernier recensement agricole, les inspections de l’élevage ont des difficultés d’avoir des statistiques exactes sur le bétail y compris au niveau de la production de viande. Il est donc temps de procéder à des stratégies de collectes pour combler le gap.

3.3 Les industries Les principales industries de la région sont : La Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal. Dans les années 30, la production importante du bassin arachidier a permis la création de la Société de Décorticage. Cette industrie est ensuite devenue la SONACOS Lydiane, et aujourd’hui la SUNEOR. Spécialisée dans la fabrication d’huile végétale brute et la production de tourtereaux, elle possède également un atelier de reconditionnement d’huile en fût pour la consommation des ménages. Sa production dépend de la campagne agricole et des aléas climatiques. Elle produit de l’électricité pour son autoconsommation à partir des coques d’arachide, ce qui lui permet de posséder une centrale thermique et emploie 370 permanents, 522 saisonniers, et un millier de journaliers par an. Depuis 2004, elle rencontre des difficultés de fonctionnement.

La NOVASEN, créée en 1989, fabrique de l’huile végétale brute et produit des tourteaux. Elle se situe à l’intérieur du port de Kaolack qui a un rôle de transit économique des marchandises destinées à l’exportation vers les pays limitrophes, en particulier vers le Mali. Sa production annuelle dépend de la production agricole et des aléas climatiques. Sa production d’huile brute est exportée vers l’Europe et les tourteaux sont exportés en Mauritanie. Elle ne produit pas d’électricité mais est connectée au réseau de la SENELEC et emploie 22 permanents, 600 temporaires (journaliers par an) qui travaillent en rotation 4 jours par semaine, et 40 saisonniers (qui travaillent en fonction de la durée de la campagne agricole) par an. La Nouvelle Société des Salins du Sine Saloum (NSSS) date de l’époque coloniale. Elle est spécialisée dans la production de sel à partir de l’évaporation des eaux du Saloum. Elle se situe dans la commune de Kaolack, à côté du port. Son taux d’exploitation était de 86 % en 2008. Malgré une concurrence de plus en plus importante, cette industrie comptait augmenter son taux d’exploitation en 2009. Elle

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commerce avec les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, où elle écoule 80 % de sa production. Elle emploie 90 permanents à durée déterminée, 39 saisonniers de février à juillet, et 150 temporaires par an. De plus, la zone industrielle de Kahone a été rattachée à la région de Kaolack avec des industries que sont: la SOTEXKA, la SENSAC, la SENEMBAL, la SODEFITEX et la Centrale électrique de Kahone. Ce rattachement économique permet un enrichissement important du tissu industriel de la région de Kaolack. La SODEFITEX (Société de Développement des Fibres Textiles) a été créée en 1972. Elle emploie dans la région de Kaolack 70 permanents, 60 saisonniers par an, et 100 temporaires par jour de décembre à mars. De plus, elle emploie 20 temporaires parmi les 100 cités ci-dessus qui vont travailler le reste de l’année. 3.4 L’Artisanat L’artisanat est un secteur dynamique dans cette région où on retrouve trois catégories, citées par ordre d’importance (du plus au moins) :

• L’artisanat de production

• L’artisanat de service

• L’artisanat d’art.

En 2008, 3675 artisans était inscrits à la Chambre des Métiers. Environ 60 % d’entre eux se trouvent dans le département même de Kaolack.

Les femmes inscrites à la Chambre des Métiers représentent environ un quart du total des inscrits. Elles sont très dynamiques notamment dans les filières de sel, de cuir et de peaux (tannerie) et dans la transformation de fruits et légumes. Les opportunités et les contraintes de l’artisanat sont gérées par la Chambre des Métiers, qui développe les activités de partenariat pour renforcer les capacités des artisans. En 2008, beaucoup de formations et d’encadrements ont pu avoir lieu auprès des artisans grâce aux bailleurs de fonds, à des ONG et à l’Etat. En même temps, elle est l’organe de gestion et d’organisation des intérêts « matériels et moraux « des artisans regroupés sur 80 corps de métiers reconnus. L’artisanat pourrait jouer un rôle économique plus important dans la région, mais il doit faire face à certaines contraintes : • faiblesse des surfaces financières des artisans ; • moyens limités de la Chambre des Métiers ; Insuffisance des ressources humaines ; • faiblesse des niveaux d’équipement ; • difficultés d’accès aux crédits et aux marchés ; • non disponibilité et prix élevé des matières premières et des intrants de qualité ; • manque de qualification professionnelle de certains acteurs ; • manque de structuration des unités de production ; • insuffisance de circuits de distribution et de commercialisation. •Faiblesse des capacités institutionnelles des organisations professionnelles artisanales

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3.5 La pêche On peut distinguer deux types de pêche : la pêche maritime et la pêche continentale.

La première permet une récolte d’environ 800 tonnes de poissons par an. Mais la consommation régionale vient principalement d’autres régions, grâce aux importations.

La seconde est exercée dans les bolongs et les mares de la région, mais elle reste une production peu importante dans la région. Elle permet la commercialisation de poissons et crustacés, mais l’année 2008 est marquée par une augmentation de l’activité halieutique en quantité et en valeur. La production de crevettes a fortement augmenté, tandis que celle u poisson a diminué. Si d’un point de vue logistique, le nombre de pirogues destinées à l’activité halieutique de la région a augmenté entre 2007 et 2008, on a plutôt noté en 2008 une baisse de la consommation locale de poisson par rapport à 2007. Toute la production locale est consommée ou vendue et il n’y a aucune transformation artisanale et industrielle dans cette région. Globalement, on peut observer une diminution régulière de la production halieutique régionale depuis 1991, et une amélioration sur l’année 2008. Il existe deux postes de contrôle de débarquement de poissons dans le département: Gandiaye et Kaolack. Le poste de contrôle de Kaolack comprend : Bile, Koundam, Kabatoki, Ndangane et Latmingué. Celui de Gandiaye comprend : Sibassor, Gamboul, Thiangane, Thiombi et Ndagane Diene.

Le recensement des acteurs de la pèche dans le Département fait état de - 650 pêcheurs pour le poisson - 1300 pêcheurs de poissons et de crevettes - 42 personnes qui font de la transformation - 400 mareyeurs

Situation du matériel de pèche au mois de JUIN 2008 Les pirogues

- Pirogues motorisées : 11 - Pirogues à voiles : 50 - Pirogues saisonniers : 3

.Situation des mises à terre au mois de Juin 2008

- Tonnage débarqué en frais : 27 600 kg - Valeur commerciale estimée : 4 692 500 FCFA - Consommation locale : 27 600 kg

Les espèces débarquées sont les suivantes : Poîka, kobo, guis, sompate, ngouka, seude ndiané. Cette situation ne concerne que le mois de juin 2008. Certaines contraintes sont relevées par les acteurs de la pèche :

- La salinité du Saloum - La vétusté des armements - Le caractère artisanal de la pêche - La raréfaction du poisson liée à la disparition de la mangrove qui est leur lieu de

reproduction

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La filière de commercialisation des crevettes n’est pas développée et il n’existe pas de filière de transformation. Le dallage de l’aire de transformation du marché au poisson de Kaolack et le manque d’eau dans le site constituent des problèmes pour la qualité des activités commerciales. La principale source de protéines animale étant le poisson, l’importance de ce secteur mérite qu’on lui prête une attention particulière pour :

- Résoudre les problèmes d’approvisionnement - Développer les outils de conservation - Développer les filières de transformation - Développer des stratégies pour promouvoir la pisciculture et l’aquaculture dans

le Département

3.6 Le Transport : On peut distinguer trois sortes de transport: -Le transport routier est très dense, mais détérioré, voire impraticable. L’Agence Autonome des Transports Routiers, nouvellement baptisée AGEROUTE Sénégal, a mis en place des actions prioritaires pour réparer ou réhabiliter les routes -Le transport ferroviaire est en perte de vitesse suite aux suppressions de lignes sur Kaolack -Le transport maritime qui est en déclin. Il se fait principalement par le port de Kaolack qui a deux annexes : Diorhane et Lyndiane, qui permettent l’exportation du sel produit par la NSSS et de la production d’huile brute et de tourtereaux de la NOVASEN et la SUNEOR. En outre ce mode de transport permet l’exportation des produits de la région vers les pays africains, et l’importation de sacs pour les emballages du sel. En 2008, le port de Kaolack n’a pas fonctionné et la NOVASEN (qui se situe à l’intérieur du port) a exporté ses produits par voie terrestre.

3.7 Le Tourisme Il y’a beaucoup d’opportunités dans la Région, étant donné sa position géographique, l’existence de sites historiques (Kahone, Médina baye, le marché central, les tombeaux des bur Saloum, les sites mégalithiques de Sine Ngayène, le champ de bataille de Sibassor, Gouye Ndiouly, etc. La région offre des conditions climatiques favorables dans les zones fluviales sur les axes Kaolack/ Kahone et Kaolack/ Ndiaffate. Elle offre également des opportunités aux activités cynégétiques avec l’existence des ressources forestières et des zones sauvages propices à la chasse.

3.7.1. Types de tourisme a. Tourisme balnéaire (baies de Koundam, Kahone) b. Tourisme culturel

3.7.2. Les contraintes répertoriées

• Absence d’hôtels haut de gamme

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• Absence d’un plan d’aménagements touristiques

• Développement anarchique des réceptifs

• Dégradation de l’environnement et du cadre de vie (insalubrité, urbanisation sauvage, destruction des forets qui constituent des réserves cynégétiques)

3.8. La Pauvreté et l’Emploi à Kaolack

D’après les données de l’Inspection Régionale du Travail, le nombre de travailleurs (permanents et occasionnels) en établissements ouverts en 2008 était de 378. Sur la même année, il y avait 373 demandeurs d’emploi inscrits auprès des inspections du travail, qui sont beaucoup moins nombreux qu’en 2007. Cependant, on peut observer que, parmi les demandeurs d’emploi, le nombre de chômeurs, c’est-à-dire les personnes qui ont déjà eu un emploi mais qui l’ont perdu, a relativement augmenté entre 2007 et 2008. Les hommes demandeurs d’emploi sont plus nombreux que les femmes dans la même situation. Le taux de pauvreté est un indice synthétique basé sur l'alimentation, l'accès au logement, à l'éducation, à la santé, à l'eau potable et le revenu. Avec un taux de pauvreté de 45,4%, la région occupe la 5éme place après Kolda (57,8%), Fatick (54,2%), Louga (46,7%) et Tambacounda (45,6%).

Avec la dégradation des conditions agro climatiques et économiques, la région de Kaolack connaît un taux de chômage très important qui s'élève à 75% chez les jeunes de 15 à 35 ans.

3.8.1. Situation de l'emploi rural L'emploi rural est caractérisé par un taux d'activité de 80% et un taux de sous−emploi élevé lié au caractère saisonnier des activités agricoles auxquelles s'adonnent 70.000 ménages.

3.8.2 Situation de l'emploi dans le secteur de l'industrie et de l'artisanat Seulement 1% de la population active régionale est utilisé par les établissements industriels de la région. Le secteur de l'artisanat dont les statistiques sont moins maîtrisés contribue beaucoup à la création d'emplois dans les unités de production, le secteur non formel et dans différents corps de métiers

3.8.3 Situation de l'emploi dans les autres secteurs Le secteur commercial, avec 77 grossistes et 1.124 demi−grossistes occupe une frange importante parmi les jeunes et les femmes de la région. La SONATEL, la santé, l'enseignement et les services administratifs enregistrent respectivement 147; 2.228;2.185; et 4.499 emplois. Les 15 ONG implantées dans la région, les 762 GPF ainsi que les Maisons Familiales jouent un rôle important dans les emplois communautaires. Les possibilités d'emplois existent dans la région, mais elles sont limitées par:

• L’insuffisante mise en valeur de toutes les potentialités du terroir

• La faiblesse des inputs pour les établissements agro−industriels;

• La faiblesse des investissements agricoles pour intensifier, moderniser l'agriculture et la rendre moins tributaire des aléas climatiques;

• L'absence de législation foncière plus rassurante pour les investisseurs;

• La faiblesse des revenus tirés de ces activités

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• La dégradation des conditions climatiques qui a beaucoup contribué à l'augmentation du sous−emploi dans le monde rural.

Cette situation a été renforcée au niveau régional (zone urbaine et zone rurale) par l'insuffisante mise en valeur des potentialités de la région. Les secteurs de l'agriculture, de l'artisanat et de l'informel en milieu urbain, malgré leur dynamisme, n'arrivent pas à résoudre le problème de la demande d'emploi, notamment celui des jeunes. Pour cette raison, le Conseil régional fait de la promotion de l'emploi un de ses objectifs majeurs de développement. La création de nouveaux emplois et la sécurisation des emplois existants permettront d'atteindre cet objectif majeur. Les femmes et les jeunes représentent une partie très importante de la population. Le renforcement des capacités de gestion des femmes, l'allégement des travaux domestiques, leur implication dans la gestion des ressources naturelles et de l'environnement, l'amélioration de leurs revenus, l'amélioration de la santé maternelle et infantile et le renforcement de leur implication dans les instances de prise de décisions permettront d'atteindre l'objectif majeur de promotion des femmes. Celle des jeunes nécessitera en outre leur implication dans les circuits de production, le renforcement de leurs capacités professionnelles et l'amélioration de leur santé Selon les résultats du RGPH III de 2002, la population de la région de Kaolack est composée de 47% d’actifs et 53% d’inactifs. Parmi les inactifs, il y a les élèves et les étudiants, les femmes au foyer, les retraités, les mendiants, les accidentés et malades. Les étudiants et les femmes au foyer constituent l’essentiel des inactifs avec un pourcentage de 70%.

La capitale régionale Kaolack, qui présente une offre d’emploi plus large que les autres départements, a un taux d’inactif plus important de 59,8%.

Kaolack a le taux le plus élevé (10,2%), en termes de chômage. Ceci pourrait s’expliquer par l’attraction qu’exercent la ville et l’insuffisance de l’offre pour tous les demandeurs d’emploi.

Tableau N° 15 : Répartition de la population de 6 ans et plus selon l’occupation par département

Département de Kaolack

Masculin Féminin Total

Occupé (effectifs) 73 405 35 302 108 707

Chômeur (effectifs) 7 830 4512 12 342

Occupé (taux) 90,4% 88,7% 89,8%

Chômeur (taux) 9,6% 11,3% 10,2%

Sous total actifs % 100,0% 100,0% 100,0%

Sous total actifs 81 235 39 814 121 049

Elèves /étudiants 65,3% 28,1% 40,7%

Femme au foyer 0,0% 53,1% 35,2%

Retraité 3,3% 0,6% 1,5%

Vieillesse 4,0% 5,2% 4,8%

Accident/maladie 0,5% 0,2% 0,3%

Mendiant 0,6% 0,3% 0,4%

Autres 26,4% 12,5% 17,2%

Sous total inactifs % 100,0% 100,0% 100,0%

Sous total inactifs 60 848 118 987 179 835

Source : RGPH 2002

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Tableau N° 16 : Répartition de la population active occupée selon la situation dans l’activité exercée, le département et le sexe (% en colonne)

Situation dans l’activité exercée

Masculin Féminin Total

Employeur 2,0 0,8 1 668

Indépendant 55,4 52,5 57 063

Salarié 12,6 10,9 12 653

Stagiaire 0,3 0,7 454

Aide familial 15,1 24,4 18 952

Apprenti 9,5 3,6 7 979

Autre 1,4 2,7 1 925

Indéterminé 3,7 4,3 4 061

Total 100,0 100,0 104 755

Mais au-delà de toutes les considérations que peuvent soulever l’analyse de ces données, ce qui est évident c’est la place importante de la culture de l’arachide dans l’exploitation agricole et dans l’économie locale et nationale, malgré les tentatives d’introduction et de diffusion d’espèces concurrentes comme le sésame, et malgré les difficultés rencontrées par cette filière depuis la réforme. Pour faire à ces différents problèmes nationaux et régionaux, l’Etat a développé une stratégie de proximité à travers la décentralisation. C’est lors du Conseil Supérieur du Plan tenu le 20 mai 1985, que le Président de la République avait donné des instructions pour la réalisation d'un Plan Régional de Développement Intégré pour chaque région.

3.9 DECENTRALISATION : PROCESSUS AU SENEGAL ET PERSPECTIVES

La décentralisation consiste à transférer des compétences de l’Etat à des collectivités locales qui s’administrent librement à travers des assemblées élues. Les faits marquants de ce processus ont débuté en 1872 avec la création de deux communes Saint Louis et Gorée et en 1880 par celles de Rufisque et Dakar. Cette politique de mise en valeur des potentialités régionales en matière de planification et d’harmonisation du développement a été confortée par le transfert de certaines compétences dans le cadre de la régionalisation entrée en vigueur depuis janvier 1997. En effet, la loi 96−07 du 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, Communes et communautés rurales a conféré à la région, la compétence d'élaborer son Plan Régional de Développement Intégré (PRDI), à travers le décret d'application n° 1133 du 27 décembre 1996 Le processus de décentralisation a commencé au lendemain de l’indépendance avec les dates repères suivantes :

• en 1966, réforme de l’administration communale ; • en 1972, création des communautés rurales ; • en 1990, transfert du pouvoir de gestion des budgets locaux des autorités

administratives aux maires et aux présidents des conseils ruraux et finalement,

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• en 1996, transfert de compétences aux régions, communes et communautés rurales, suite à l’adoption du Code des collectivités locales.

La loi 96-07 du 22 Mars 1996 érige, la région en Collectivité d’une part, et lui transfère, d’autre part, neuf domaines de compétences. Elle reçoit ainsi la mission générale de la conception, la programmation et de la mise en œuvre des actions de développement économique, éducatif, social, sanitaire, culturel, sportif et scientifique d’intérêt régional avec à la clés la suppression de la tutelle de l’Administration et son remplacement par le contrôle de légalité, en ce qui concerne les actes de gestion relatifs aux domaines de compétence ainsi transférés et qui sont :

• l’environnement et la gestion des ressources naturelles ; • la santé ; • la population et l’action sociale ; • la jeunesse, les sports et les loisirs ; • la culture, l’éducation ; • la planification ; • l’aménagement du territoire ; • l’urbanisme et l’habitat et ; • la gestion domaniale.

Quatre (04) principes fondamentaux régissent la nouvelle phase de la décentralisation entamée en 1996 :

1. Il y a tout d’abord, le principe de la libre administration des collectivités locales, un principe constitutionnalisé. Il stipule que la région, la commune et la communauté rurale sont dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles s’administrent librement par des conseils élus au suffrage universel selon un nouveau dispositif institutionnel. 2. Il y a ensuite, le principe du transfert des domaines de compétences et de la compensation financière : la loi a institué le transfert de l’Etat vers les collectivités locales des 09 domaines de compétences cités plus haut. Cependant les collectivités locales réclament davantage de domaines de compétences et de façon concomitante davantage de moyens financiers. Elles souhaitent notamment que l’agriculture, l’artisanat et la pêche fassent partie des compétences transférées, sans que cela ne signifie « moins d’Etat ». 3. L’égale dignité des collectivités locales qui signifie qu’aucune ne peut exercer de tutelle sur une autre collectivité locale.

4. La Bonne Gouvernance des collectivités locales : la participation des citoyens à la gestion des affaires locales, le respect des droits des minorités et des couches vulnérables et la transparence dans la gestion des affaires locales Au terme d’une première évaluation, on constate que d’importantes faiblesses persistent. Elles sont liées au manque de moyens des collectivités locales pour faire face aux exigences et des compétences transférées en particulier, du développement local en général.

Ces missions des collectivités locales les obligent à promouvoir des politiques au travers des instruments de planification que sont les PRD (plans régionaux de développement); PLD (plans locaux de développement), PCD (plans communaux de développement) etc. D’où l’importance de définir des mécanismes d’information vers les associations et surtout leur intégration dans la définition des référentiels politiques et stratégiques qui déterminent les priorités régionales, communales et locales.

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Le rappel du contexte fait ci-dessus est important dans la mesure où il permet de camper les politiques et enjeux dans lesquels se déroulent les transferts des migrants, les enjeux de la migration de retour ainsi que les partenariats avec les acteurs du développement de même que les défis et champs dans lesquels les migrants pourraient s’investir.

CHAPITRE IV : HISTORIQUE DE LA MIGRATION SENEGALAISE

4.1 Evolution des dynamiques migratoires

L’évolution de la dynamique migratoire est marquée par différentes périodes. Une première période majeure allant des années cinquante à la fin des années soixante dix, au cours de laquelle, on assiste à des départs massifs de sénégalais vers des pays comme la Côte d’Ivoire où l’économie de plantation se développe avec d’importantes retombées financières, les pays de l’Afrique centrale et d’Europe notamment la France, suite aux appels d’air de la reconstruction post deuxième guerre mondiale. Il s’agissait dans la reconstruction de l’économie française de recourir de manière systématique à une main d’œuvre étrangère au travers d’une stratégie qui a donné naissance aux premières formes organisées de flux migratoires de main d’œuvre vers l’Europe. Les principaux migrants étaient des Soninkés et Haal Pulaar de la Vallée du fleuve Sénégal qui ont mis à profit les facilités de voyages et d’entrée en France pour y émigrer et construire un modèle structuré de diffusion des comportements migratoires au travers des « Kompé Khoré ». Le Kompé Khoré, en Soninké signifie « la grande maison ». Il s‘agit en milieu urbain dakarois, de créer un dispositif organisationnel d’accueil des membres des communautés rurales devant partir à la migration. Autour des ces dispositifs, il y avait des liens transnationaux construits avec les premiers migrants et des relations avec le Nord du Sénégal, principalement a Vallée du Fleuve, pour organiser la diffusion des pratiques migratoires. Vers le milieu des années quatre-vingt, le phénomène de la migration s’est amplifié avec une diversification des lieux de destination, principalement, au continent européen et l’Amérique du Nord. Ces départs s’expliquaient, entres autres, par les difficultés du monde rural et les conséquences des programmes d’ajustement structurel (déflation des personnels des sociétés de développement et sociétés privées, incitation aux départs volontaires des personnels de l’Administration, chômage des jeunes diplômés). Ce sont les premières formes de migration internationale liées au changement climatique, en plus d’autres facteurs tels que les effets de la réussite sociale des premiers migrants.

Ainsi, de toutes les localités du pays partent des émigrés sénégalais pour les différents pays d’accueil. D’après les résultats de l’ESAM-II (Enquête Sénégalaise Auprès des Ménages), les sénégalais qui ont émigré vers d’autres pays sont originaires pour la plupart des régions de Dakar (31,2%), de Saint-Louis (18,4%), de Diourbel (9,9%), de Thiès (9,6%), de Louga (7,6%) et de Kolda (7,6%). Au niveau des villes, l’enquête montre que Dakar a fourni 61,6% du contingent des émigrés suivi en cela par Thiès (10%) et Louga (7%) dans une moindre mesure. Tandis que le contingent d‘émigrés originaires du monde rural est fourni pour l’essentiel par les

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régions de Saint-Louis (32%), de Diourbel (16%), de Kolda (13%), de Tambacounda (9%), de Thiès (9%) et de Louga (8%).

Tableau N° 17 : Répartition des migrants (internes) selon le milieu de résidence et la région d’origine (%)

Milieu de résidence Régions Dakar

urbain Autres villes

Milieu urbain

Milieu rural

Résultats Globaux

Dakar 100,0 61,6 0,4 31,2

Ziguinchor 7,9 3,0 4,7 3,9

Diourbel 10,1 3,9 15,9 9,9

St Louis 13,5 5,2 31,8 18,4

Tambacounda 5,7 2,2 9,1 5,6

Kaolack 6,1 2,3 3,5 2,9

Thiès 25,9 10,0 9,2 9,6

Louga 18,4 7,1 8,1 7,6

Fatick 5,9 2,3 4,4 3,3

Kolda 6,5 2,5 12,8 7,6

Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Source: ESAM-II (2001-2002),

Selon toujours les résultats de l’ESAM II, la communauté des émigrés sénégalais vers l’extérieur est composée essentiellement de Wolof (46,7%), de Pulaar (28%) et de Sérère (5,8%). Les Diola (3,8%), les Mandingues (3,4%) et les Soninké (3,7%) font aussi partie des migrants sénégalais.

Les mouvements de population sont principalement le fait d’hommes jeunes. En effet, les migrants sénégalais sont en majorité des hommes âgés de 18 à 35 ans qui partent en tant que célibataires, ou sans leurs conjoints s’ils sont mariés. Ils représentent environ 68% des migrants contre 26% chez ceux âgés de la tranche d’âge 35-54 ans. Ces migrants sont généralement peu ou pas du scolarisés en français, un grand nombre d’entre eux étant le produit des écoles coraniques et des ateliers artisanaux. Cependant, on constate ces dernières années, une nouvelle tendance à une migration hautement qualifiée due des besoins des économies du Nord, ce qui se traduit par des pertes de compétences importantes. Ils sont principalement originaires des régions de Dakar (il serait intéressant de diversifier les données en distinguant les natifs de ceux qui sont le produit de l’exode rural et de la vallée du fleuve Sénégal (le Nord du Sénégal incluant Bakel, Matam et Podor). On pourrait même dire que ces données ne

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distinguent pas le fait que Dakar soit une zone de départ et de transit pour les migrations internationales.

Tableau N° 18 : Migrations internationales et régions d’origine

Source : ESAM II On peut remarquer que Kaolack ne figure pas parmi les premières régions d'origine des migrants internationaux (au Sénégal), alors que nous avons précédemment relevé son important déficit migratoire. On peut donc en déduire que les migrants de Kaolack s'inscrivent essentiellement dans les flux migratoires interrégionaux. De même, ces données ne prennent pas en compte les mobilités intra européennes et le fait que les migrants internationaux originaires de Kaolack ont choisi l’Italie comme première destination en Europe.

Cependant il serait intéressant de faire le lien entre les migrations internationales et les mobilités internes au Sénégal.

En effet, le fait d’une concentration des migrants dans Dakar constitue aussi un moyen de visualiser les réalisations immobilières et les investissements des migrants, de mieux préparer les voyages internationaux et par conséquent de construire des projets de migration internationale. C’est une stratégie que l’on retrouve aussi à Kaolack, où le quartier est un lieu où se préparent les projets de migration

4.2 Mobilités internes

Entre 1997 et 2002, seuls 3,4% des Sénégalais ont été concernés par la mobilité interne. Ceux-ci se sont principalement installés à Dakar, Thiès et Diourbel-Touba, pour diverses rasions : attractivité économique, sociale et culturelle (Dakar) du fait des possibilités d’emploi, de concentration des divers services administratifs, des ambassades et consultas des pays de migration, émergence de pôles économiques (Thiès) du fait du tourisme et des structures de formation professionnelle et aussi développement d’une urbanisation avec

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son corollaire d’expansion de l’habitat du fait de la religion (Touba). Ces régions sont d'ailleurs en excédent migratoire.

Tableau N° 19 : Mobilités internes et zones d’installation

Source : ESAM 2

Le concept de « Migrants internes » doit être compris comme une mobilité interne de populations sénégalaises, qui se déplacent de localités à localités. Dakar est ainsi un lieu de concentration de plus 33% des mobilités internes à la fois pour rechercher des opportunités mais aussi et très probablement pour construire/achever des projets de migration internationale Concernant plus spécifiquement Dakar, les zones de provenance des migrants internes sont les régions de Thiès, Ziguinchor, Kaolack et Diourbel.

Tableau N° 20 : Zones d’origines des sénégalais en mobilité interne

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On observe qu'à Dakar les flux récents (24%) sont plus importants que ceux de durée de vie (10,2%), autrement dit, on note une mobilité plus forte à partir de Dakar que la sédentarisation. La capitale semble donc jouer un rôle prépondérant dans la redistribution des flux migratoires internes. Ceux au départ de Dakar pour l’intérieur de pays sont essentiellement dirigés vers la région de Thiès (environ 35%) et Kaolack aussi. N.B. : Il est intéressant de relever que la région de Kaolack est celle qui pâtit le plus des mobilités interrégionales parce que cela se traduit par un déficit migratoire. Ce dernier mesure le rapport entre les entées et sorties et exprime le dynamisme des mobilités et leurs effets sociaux comme le montre le tableau ci-dessous.

Tableau N° 21 : Situation migratoire par région

Source ESAM 2

CONCLUSIONS

Les mobilités interrégionales constituent des modalités de construction de projets migratoires, à la fois par effet de diffusion et/ou par un mode d’organisation impliquant les réseaux socioculturels et familiaux.

Ce modèle a été à la base des migrations internationales des quartiers Abattoirs et Touba Kaolack vers l’Italie, principalement vers Veneto.

De manière globale, on peut distinguer deux zones de migrations en lien avec notre étude : les migrations en France et celles en Italie où les transferts des migrants constituent des questions importantes dans un contexte où le gouvernement du Sénégal développe diverses stratégies en matière de gestion de la migration

Le Sénégal a toujours été un pays à la fois de départ et de destination des flux migratoires. Bien avant l’indépendance du Sénégal en 1960, des travailleurs et étudiants d’Afrique de l’Ouest entraient dans le pays à la faveur, d’une part de sa position géographique et politique, et

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 47

d’autre part des bassins agricoles durant les années de la colonisation. Ces mouvements étaient favorisés par une certaine organisation administrative de l’Afrique Occidentale Française (AOF), effectué par le pouvoir colonial français, comme espace de libre circulation des biens et des personnes depuis le début du XXe siècle. Les travailleurs, pour la plupart saisonniers, venus des pays voisins se sont souvent installés dans le bassin arachidier pour exploiter les terres (Fall 2003; Ndione et Broekhuis 2006; Bruzzone, Fall, et al, 2006).

Les dynamiques migratoires se sont inversées par la suite, entre 1975 et 1980, à la faveur des conditions de vie de plus en plus difficiles au Sénégal et la réussite sociale des premiers migrants sénégalais en Afrique et en Occident. Initialement, ces flux migratoires se sont orientés dans leur majorité vers d’autres pays d’Afrique et quelque peu vers l’Occident (Robin 1996).

La migration sénégalaise en France trouve ses origines dans la Première Guerre Mondiale, quand plusieurs sénégalais employés comme marins sur les lignes coloniales ont été recrutés comme tirailleurs (Duval 2005). Beaucoup d’entre eux ont fini par s’établir en France, employés comme travailleurs non qualifies dans le secteur industriel ou comme dockers dans les ports. A partir des années 1970 le déclin du système industriel en occident a poussé les Sénégalais en France à s’investir de plus en plus dans activités entrepreneuriales, provoquant le développement d’un système informel large (Bava 2003; Bertoncello et Bredeloup 2000). Cette forte émigration traditionnellement dirigée vers la France, est suivie dans les dernières années d’une diversification des destinations des migrants sénégalais qui se tournent de plus en plus aussi vers l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis (Fall 2003). Parmi les changements récents du profil migratoire sénégalais, il faut souligner aussi un élargissement de l’espace d’origine. La vallée du Fleuve Sénégal, foyer historique de départ, a cédé le pas aux régions de Dakar, de Diourbel, Kolda, Kaolack, Ziguinchor et Tambacounda devenues des zones de départ et d’organisation de la migration internationale.

Avec une population totale de près de 12 millions d’habitants, on estime à environ 2 millions le nombre des migrants sénégalais. Certains émigrent de façon régulière pour rejoindre leurs familles, pour des études et pour des travaux saisonniers ou temporaires. D’autres utilisent soit la voie terrestre ou la voie maritime du fait que le Sénégal est devenu un point de départ important pour les migrants des pays ouest africains par les pirogues. Ce mode de départ est devenu plus sévèrement contrôlé par l’Europe à travers des surveillances maritimes, aériennes et terrestres. La migration sénégalaise a un fort caractère circulatoire. De nombreuses études menées dans différents pays d’accueil ont souligné les réseaux transnationaux commerciaux (Amin 1969; Bertoncello et Bredeloup 2000) et religieux des migrants sénégalais (Bava 2003; Ebin 1996). En particulier, des forts traits transnationaux ont été enregistré dans les nouvelles destinations migratoires européennes des sénégalais, notamment l’Italie (Riccio 2007) et l’Espagne (Jabardo-Velasco 2006). Cette nature des réseaux migratoires orientés vers le pays d’origine explique l’ampleur des transferts effectués par la diaspora sénégalaise (Jettinger 2005). En 2008, selon le Ministère pour les Sénégalais de l’extérieur, les seuls transferts financiers étaient équivalents à 450,5 milliards de Francs CFA (7,6% du PIB). (Enda Diapol et Giulia Sinatti,). En 2010, le montant total des transferts s’élève à 560 Milliards FCFA soit 14% du PIB et 2,5 fois l’Aide Publique au développement. En fait les migrants sénégalais se rendent en Europe et en Afrique de l’Ouest pour rechercher du travail. Il s’agit d’une migration de travail. Plusieurs ministères sont impliqués dans la gestion de la migration : Ministères des

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 48

Affaires étrangères, de l’Intérieur, des Sénégalais de l’Extérieur, de l’Entreprenariat, de la Coopération décentralisée ce qui pose souvent des problèmes de coordination.

De manière globale, les conditions de séjour en Italie et en France sont affectées par les cadres officiels de coopération.

Avec la France, le Sénégal a signé des accords de protection sociale qui donne aux migrants des droits en termes de santé, d’éducation, de portabilité des droits sociaux. Ce qui n’est pas le cas avec l’Italie qui n’a pas d’accord de sécurité sociale avec le Sénégal. Cette situation fait l’objet de demandes pressantes des migrants sénégalais et agit comme un problème en cas de retour pour des migrants qui perdent finalement leurs cotisations sociales. Les familles aussi perdent les bénéfices des transferts financiers

4.3 LES TRANSFERTS FINANCIERS DES MIGRANTS

4.3.1 Au niveau national

Au Sénégal, les canaux de transferts officiels peuvent être regroupés en deux grandes catégories, effectués par les banques et la poste, sous forme de virement, de chèque ou de mandat et les transferts rapides (ou électroniques) proposés par des sociétés spécialisées telles que Western Union, Money Gram, Money Express, Money Call, Orange money etc.

Les transferts contribuent certes à la réduction de la pauvreté par un effet direct sur la vie des ménages (environ 80% des transferts sont dirigés vers les ménages) (Ndione B.), tout en permettant d’atténuer les conséquences de la dégradation des termes de l'échange et du pouvoir d'achat international, la difficulté croissante du financement du développement par les exportations, la pénurie de devises pour le paiement des échanges commerciaux et la couverture du service de la dette. En effet, les transferts dans les monnaies internationales fortes (Euros, dollars, Livres sterling) contribuent à la balance des paiements, agissent dans l’éducation des enfants, la prise en charge des besoins sanitaires des populations pour une moyenne de 70% (ANSD, Enda Diapol 2009). Mais leur utilisation dans le financement d’investissements économiquement productifs reste encore limitée pour des raisons liées à des réponses insuffisamment coordonnées. Et pourtant dans la vision de Migration et développement, promue par les partenaires techniques et financiers depuis 2005, ils sont considérés comme des acteurs de développement. Selon la Banque mondiale, les flux de transferts financiers officiels des travailleurs migrants représentent un montant de l’ordre de 355 milliards de dollars US en 2007. La majorité de ces mouvements de fonds converge vers les pays en développement (75%) dont 5,4% vers l’Afrique au Sud du Sahara, soit l’équivalent d’environ 19 milliards de dollars US.

D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ces flux de transferts financiers représentent près de 19,6% de la masse monétaire et 23% des dépôts bancaires du Sénégal en 2005 (Diop, 2007). La part de ces transferts dans le PIB du Sénégal est passée de 6% en 2001 à 8,6 % en 2007 (Ndoye et Grégoire, 2008), ce qui correspond à plus de la moitié des investissements directs étrangers (IDE) (Diagne et Diané, 2008).

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Tableau N° 22 : Evolution des transferts de migrants (en CFA et US Dollars)

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Transferts (en million USD)

transferts (en milliard FCFA)

Source : Etude Enda Diapol, 2010. Projet MAFE

Deux hypothèses principales peuvent être émises pour expliquer cet accroissement très important des montants des transferts à partir de l’année 2000. Premièrement, cette période correspond à une percée des opérateurs de transfert au Sénégal (Western Union, Money Gram, etc.) logés dans la plupart des structures financières telles que les banques , la poste et des Institutions de micro finance à forte solidité financière (CMS, PAMECAS, ACEP ).

Ce système des transferts rapides s’est révélé plus sûr que les modes de transferts traditionnels (mandats postaux, convoi d’argent par personne interposée) pour répondre aux besoins des familles. En effet, traditionnellement, d’autres modes d’envois se sont traduits par des détournements, des pertes de ressources, entraînant aussi des conflits entre les migrants et leurs familles, avec des répercussions négatives sur les familles transnationales (dislocations, effets négatifs sur la scolarisation des jeunes, déstabilisation de familles dans les pays d’origine, conflits sociaux etc.)

En 2006, le Sénégal disposait de plus de 500 points de services de transferts rapides (banques, sociétés financières décentralisées et poste réunies), ce qui représenterait près de 90% du marché des transferts financiers au Sénégal (Ndoye et Grégoire, 2008).

Ensuite, l’intensification des phénomènes migratoires internationaux peut être considérée comme un élément d’explication de cette croissance des volumes de transferts financiers. En plus des pays d’immigration traditionnelle (France, Côte d’Ivoire, Gambie, Mauritanie, Gabon, etc.), la nouvelle dynamique migratoire s’est notamment traduite par une forte installation des sénégalais dans de nouveaux pays de destination comme l’Italie (27.500 individus en 1993, près de 57.000 en 2005), cent mille selon d’autres sources, l’Espagne (3190 en 1993, plus de 27.000 en 2005), les Etats-Unis (10.000 en 2005) et l’Afrique du Sud. Partant du principe de base que la migration relève d’une stratégie familiale et communautaire et a, en retour, un effet redistributif des revenus et d’accumulation de capital social, on peut soutenir cette hypothèse d’une augmentation des envois de fonds imputable à l’importance croissante de la part des

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 50

transferts dans le fonctionnement des ménages. En même temps, il est possible d’admettre que la dévaluation a eu comme effet d’accroitre le pouvoir d’achat des migrants et de ce fait a joué un rôle de moteur dans l’acquisition de la propriété foncière (Projet MAFE, étude dans la banlieue de Dakar à Keur Massar). Les pays de provenance des envois de fonds sont très divers. Mais on constate une prédominance en 1997de la France (1.020.226 USD) et de l’Italie (439.208 USD), suivis des Etats-Unis (402.201 USD) et de l’Espagne (231.032 USD).

L’importance de la France dans les flux de transferts formels s’expliquerait notamment par le taux de bancarisation très élevée des migrants résidant dans ce pays, et qui serait de l’ordre de 96% (Ndione, B). Avec la crise en Europe et en Amérique du Nord, on note des changements de comportements et de stratégies de survie développée par les migrants. Le retour constitue une donnée importante au niveau national et agit sur le volume et la fréquence des transferts.

4.3.2 ENQUETE SUR LES TRANSFERTS FINANCIERS ET INVESTISSEMENTS DES MIGRANTS A KAOLACK

L’enquête sur le terrain (région de Kaolack) avait pour cibles principales la POSTE, PAMECAS et CMS (Crédit Mutuel du Sénégal) avec le soutien logistique et technique de l’ARD de Kaolack. Différentes réunions se sont tenues à kaolack avec les institutions financières, le Conseil régional et des migrants de retour.

Avec l’ARD (Agence Régionale pour le développement Local), et surtout le Conseil régional, il s’agissait de recueillir des données statistiques sur la population de la région de Kaolack, des informations sur la situation de la migration dans la région mais aussi les actions qui sont menées par la diaspora en lien avec le cadre de référence des stratégies de développement (plans locaux de développement), les relations entre Diaspora et autorités locales et l’appui à la collecte de données sur les transferts.

Plus spécifiquement les entretiens avec les institutions financières ont porté sur les transferts des migrants.

4.3.2.1 ENTRETIEN AVEC LE PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE KAOLACK

Le Conseil Régional est le troisième ordre de la collectivité locale au Sénégal. Créée par la loi 96-07

du 22 mars 1996, cette collectivité locale a une mission de planification et de programmation du

développement économique, social, éducatif, sanitaire, culturel, sportif, etc., dans la région.

Les Fonds de Dotation de la Décentralisation (fonds transférés par l’Etat) pour 2009 et 2010 se

montent respectivement à 307.370.500 francs et 320 millions de francs, soit 468.718 euros et

487.837 euros. La promotion du développement dans tous ses aspects lui incombe, de concert

avec les deux ordres de collectivité locale que sont les communes et les communautés rurales.

De ce point de vue, elle est impliquée (si elle n’est pas elle-même initiatrice) dans toutes les

activités qui contribuent à améliorer les conditions de vie et l’épanouissement socio-économique

des populations. Dans ce cadre, elle doit mettre en place un cadre propice pour le retour des

migrants dans leur région d’origine en collaboration avec les partenaires au développement.

Le retour des migrants est un passage obligé pour deux raisons principales : d’abord parce que la

plupart d’entre eux exercent des métiers informels et ne bénéficient ni d’une couverture médico-

sociale, ni d’une prévoyance retraite ;

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 51

Ensuite parce que les principaux bénéficiaires (conjoints – parents – enfants) du fruit de leur

travail sont restés au pays, ce qui suppose un retour inéluctable, mais ce retour est souvent

assujetti à l’accumulation de revenus pour assurer un confort minimum et une réinsertion sociale

réussie, ce qui ne peut se concevoir qu’avec une bonne organisation de l’épargne de la migration

et une bonne planification de l’agenda de l’émigré.

La mise en place d’un fonds de garantie des investissements implique une organisation préalable

des migrants en vue de la création d’entreprises, sociétés et G.I.E ainsi qu’une épargne

relativement consistante pour leur permettre de faire face à des contreparties de financements

éventuels de leurs activités de substitution.

Les migrants doivent être les premiers à s’impliquer et à s’investir dans cette direction en

s’appropriant le projet. C’est ensuite seulement que doit intervenir le mécanisme institutionnel

du fonds. Ce fonds permettra aux plus démunis d’être épaulés. Les conditions de mobilisation du

fonds devraient être assez souples mais suffisamment contraignantes pour obliger les

bénéficiaires au remboursement des crédits octroyés, gage d’une pérennisation de son

fonctionnement.

A ce niveau, le Conseil Régional devra être la sentinelle vigilante, en sa qualité de porte d’entrée

en matière de coopération décentralisée.

Il doit préparer les conditions de mise en place du dispositif qui gravite autour des composantes

que sont le projet de réinsertion et le candidat au retour. Il doit veiller à la mise en place de

structures appropriées et à leur gestion par un personnel qualifié.

La Coopération décentralisée est à géométrie variable. Au-delà de l’institutionnel, les acteurs non

étatiques que sont les migrants peuvent et doivent y jouer un rôle de premier plan. Par ce biais on

renforcerait la Coopération décentralisée surtout dans des secteurs tels que le social et le culturel

sans pour autant négliger l’économie. Le développement étant un tout, cela ne ferait que faciliter

la tâche aux institutions, à l’exemple des dons de matériel médical reçu à Kaolack grâce à

l’entregent de ressortissants de la région vivant à l’étranger.

« Beaucoup de perspectives se dessinent à l’horizon ; il nous appartient de nous engager tous dans

la voie tracée afin d’assurer un bon retour et une réinsertion harmonieuse de nos migrants, en

partenariat avec les institutions des zones d’accueil avec lesquelles nous avons des conventions de

partenariat ».

4.3.2.2 ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR DE L’AGENCE REGIONALE DE DEVELOPPEMENT (ARD) DE KAOLACK

Placée sous la tutelle technique du ministère en charge de la décentralisation et sous la tutelle financière du Ministère des Finances, l’ARD est établissement public local, à caractère administratif conformément au décret 2008-517 du 20 juin 2008. Elle a pour mission générale l’appui) à la coordination et à l’harmonisation des interventions et initiatives des Collectivités Locales en matière de développement Local. La région de Kaolack est une zone agricole et commerciale. Mais, elle est surtout active au niveau de la commune ville dans le petit

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 52

commerce et au niveau régional dans le secteur agricole. Le volet industriel est timide avec l’existence des huileries, des salins et d’une industrie textile.

L’ARD est la structure d’appui, le bras technique de toutes les collectivités locales (Région, Communes et Communautés Rurales) et elle veille à ce que tout intervenant prenne en compte l’existence des plans locaux de développement comme cadre de référence pour toute initiative de développement économique. C’est ainsi que l’ARD en charge de l’exécution du Programme National de Développement Local par l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base, appuie les collectivités locales pour la signature de partenariats surtout dans le cadre des fonds de développement local. Ce fonds est destiné à la réalisation des infrastructures sociaux de base et est répartie en 03 parts ( 50%, contribution de la Banque Mondiale ; 40% la part de l’Etat et 10% la contrepartie de la collectivité locale).

La migration dans la région est un peu complexe. Elle n’est pas due seulement à la pauvreté économique mais aussi à des mutations dans l’agriculture, la pêche et l’élevage. Néanmoins, les ressources financière et les compétences des migrants peuvent dans ce contexte contribuer au développement de la région.

Toutes les collectivités locales ont une commission Coopération Décentralisée qui pourrait servir de pont avec la Diaspora. Malheureusement, il y a une sous exploitation de celle-ci par les élus, les migrants et les partenaires ai développement pour en faire un levier du développement local, à coté des autres initiatives nationales, locales et /ou individuelles

ENTRETIEN AVEC LE PRESIDENT DE LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIEBEL

ARRONDISSEMENT DE SIBAASOR « Il faudrait que le migrant fasse une étude de faisabilité avant de mettre sur pied son projet pour éviter les tâtonnements dans les investissements productifs. Le seul canal d’information pour le migrant en Europe étant la famille et les connaissances qui n’ont pas souvent les ressources techniques nécessaires pour fonder leurs jugements et appréciations sur la base des cadres de références économiques durables. Il y’a donc un manque notoire de mise en perspectives pour les activités économiques des migrants. Par exemple la collecte du sel, l’apiculture sont des secteurs porteurs mais les

acteurs n’ont pas les moyens adéquats en termes d’organisation et ne bénéficient pas

de partenariats. Donc, il faut sensibiliser davantage les émigrés sur les possibilités

d’investissement dans la localité. La population doit se mettre à l’exploitation des

produits locaux (pain de singe, bissap) en partenariat avec la diaspora pour trouver

d’autres créneaux économiques, marchés et/ou débouchés. Il y a ainsi beaucoup

d'opportunités à saisir dans la région ».

NB : Le président de la communauté rurale est un migrant de retour

4.3.2.3 ENTRETIEN AVEC LE RECEVEUR PRINCIPAL DES POSTES DE KAOLACK

La Poste travaille avec tous les acteurs économiques de la région. De ce fait, la Diaspora utilise les canaux de la poste pour faire des transferts. En plus des liens avec l’Italie et la

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 53

France, elle a même noué des partenariats au Canada, aux Etats Unis avec le Choice Money Transfer. Avec ce partenariat, la poste travaille directement avec les ressortissants de Kaolack qui sont dans ces pays. En dehors du transfert financier, la poste offre d’autres services comme l’expédition de lettres, de paquets colis. Pour les transferts électroniques, la poste les réalise en partenariat avec Money Express et il y a aussi le Xaalis Money Transfert que la poste utilise avec les émigrés de la localité installés au Canada. En dépit de cela, la poste n’est pas une institution bancaire donc, elle ne fait pas de crédit, même pas pour les populations locales. Mais par contre, elle a développé des produits financiers dont :

• L’épargne qui se fait avec la CNE (Caisse Nationale d’Epargne)

• La collecte de virements salariaux des fonctionnaires et compte postal pour les retraits en espèces.

La poste a profité des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) pour se développer davantage et promouvoir des mécanismes de transferts rapides tels que Call Money (Transfert utilisant le téléphone portable). Mais, avec Post finance, la Poste a un projet de paiement par carte bancaire qui n’est pas encore au point. Le total des transferts financiers tous les pays confondus tourne autour de 200 Millions F.CFA (Environ 350000 Euros) par mois en moyenne. Et la moyenne des transferts individuels va de 10000F.CFA à 1Million F.CFA par mois. Les transferts qui se font par Money Express se situent en moyenne entre 1 Million et 10Millions F.CFA par mois. Ce qui place Money Express loin devant les autres institutions présentes dans la région de Kaolack. Ceci s’explique par le fait que Money Express offre des couts de transferts moins élevés. Aussi, les émigrés qui sont en situation irrégulière envoient beaucoup plus par Money Express qui ne demande pratiquement pas de pièces d’identification à l’expéditeur. Mais au niveau national, c’est Western Union qui arrive en tête. Les types de commissions appliqués par les opérateurs dépendent des montants transférés avec des barèmes mis en place. Le mode de transfert offre l’instantanéité, la sécurité, la fiabilité.

Sur un autre terrain et pour mieux réaliser ses missions, la poste promeut le marketing direct sur le terrain en demandant à son personnel de se rapprocher de la clientèle et d’améliorer l’accueil. Des actions de terrain sont aussi menées comme par exemple, persuader et proposer d’autres gammes de produits à la population. Il y a aussi le Sponsoring, la publicité à la télé et à la radio, la tenue de journées Portes Ouvertes. Enfin, la poste organise des concours épistolaires pour les élèves et ouvre des comptes d’épargne aux lauréats. Dans le passé, des livrets étaient offerts aux élèves très brillants. Ces actions s’inscrivent dans la politique sociale de la poste qui travaille en partenariat avec Axa Assurance, une compagnie d’assurances basée au Sénégal. Ce dernier utilise ses locaux et paie des redevances en retour. Il y a aussi un partenariat avec la BRS (Banque Régionale de Solidarité) qui utilise les locaux de la poste. Cette dernière joue le rôle de service de transit dans ce partenariat, c’est-à-dire un rôle de relais.

4.3.2.4 ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR DE L’AGENCE PAMECAS KAOLACK

PAMECAS travaille sur le projet Plasepri dés le début avec le Ministère de la Famille avec une bonne présence dans toute l’Italie et dispose d’ un siège à Bergamon et offre les mêmes produits et services qu’au Sénégal :

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 54

• L’épargne obligatoire constituée de dépôt de garantie lié au volume de crédit accordé,

• L’épargne bloquée, assimilable à un dépôt à terme produisant 4 à 5% d’intérêts par an

• L’épargne des migrants concerne les expatriés sénégalais et vise à leur constituer un capital pour préparer leur retour au Sénégal

• Le crédit régulier , ouvert à tous les membres ayant épargné régulièrement pendant trois mois. Conditions : Disposer de 25% du montant sollicité

• Le crédit AFSSEF (Accès des Femmes Sénégalaises aux Services Financiers) conçu pour les femmes et destiné à renforcer l’activité économique de celles-ci.

• L’Epargne projet destiné à préparer un évènement connu dans le temps . Exemple pendant les fête religieuses (Tabaski ou fête du mouton), korité (Fin du mois de jeun), mariage, baptême, scolarité etc.)

• Le crédit habitat qui donne un accès aux produits financiers qui permettent d’améliorer le cadre de vie.

• Le produit jeunes artisans qui est une aide à l’installation des jeunes issus de la formation professionnelle qui ambitionnent d’être des micro-entrepreneurs. PAMECAS appuie les jeunes avec un taux du crédit, compétitif, de l’ordre de 5%.

La politique de crédit prend en compte les migrants. PAMECAS octroie des crédits aux migrants aussi bien quand ils sont dans les pays d’accueil que quand ils reviennent au pays que ce soit pour un court ou long séjour.

PAMECAS compte élargir ses bases en Espagne, en France, aux Etats Unis. Des membres de PAMECAS résidant en Italie peuvent faire des retraits à partir de leurs comptes une fois à Kaolack. Elle travaille en étroite collaboration sur le projet Plasepri avec le Ministère et est très intéressé et preneur pour le Projet Su.pa parce qu’ayant participé à la cérémonie de lancement et ayant l’expertise et les compétences requises.

En outre selon le Directeur, le paiement par chèque est une activité qu’une mutuelle ne peut mener parce que c’est du domaine des banques . Les transferts se font par numéraires et virements bancaires avec Money Gram et Money Express.

Avec l’installation de PAMECAS en Italie, l’épargne des migrants est transférée directement de l’Italie à leurs comptes au pays sans aucun frais. Ces comptes sont logés à leur siège à Yoff (Dakar) et quand un émigré est au pays et a besoin de retirer de l’argent dans son compte, on procède au transfert de Yoff à Kaolack sans frais également. Les conditions sont très abordables. Il y a la possibilité d’octroi de crédit, les frais de tenue de compte sont de 200F.CFA par mois et la rapidité dans l’octroi du crédit.

Tous les moyens de communication sont utilisés. A Kaolack, une convention est signée avec une radio de la place. Il y a les publicités à la télé. L’agent qui gère le bureau est un sénégalais pour faciliter la communication avec les émigrés.

Les services financiers fournis aux familles sont surtout le crédit à la consommation et l’assurance sous forme de crédit.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 55

4.3.2.5 ENTRETIEN AVEC LE CREDIT MUTUEL DU SENEGAL (CMS)

A l’heure actuelle, les services offerts par le CMS donnent des opportunités de placements et d’épargne simples pour la Diaspora et des possibilités de virements bancaires à partir de l’étranger sur un compte ouvert au pays d’origine. Conscients de la plus value du transfert des migrants dans leur politique d’élargissement des profils de leur clientèle, le CMS a mis en place un certain nombre de partenariats, par exemple, avec des banques étrangères basées sur l’accès aux transferts et projets financiers des migrants. Des démarches sont en cours avec le projet Cauris d’Or qui vise la récompense des chefs d’entreprises les plus méritants.

Il y a aussi la signature des conventions de partenariat avec l’association des migrants surtout en Italie en 2009. Ce qui a permis à ces derniers d’ouvrir des comptes a partir de leur pays d’accueil. (Le migrant envoie à la boite postale du Crédit Mutuel du Sénégal « BP : 28052 Dakar-Médina » une demande d’ouverture de compte accompagnée des pièces appropriées). Les motivations sont essentiellement l’expression des besoins de la Diaspora et l’utilisation des services du CMS par les migrants circulaires lors de leur séjour. Ces derniers bénéficient souvent de lignes de crédit qu’ils continuent à payer même au retour dans leur pays d’accueil. Le CMS considère aussi que le transfert des migrants est un marché porteur.

Le montant moyen transféré est une donnée à obtenir, seul le niveau national peut en fournir. (Pas de statistique au niveau local). Il n’existe pas de commissions spécifiques pour les migrants, la commission se prend en fonction du niveau de transfert des migrants. Les avantages offerts sont en plus de la sécurité, les possibilités de crédits, les couts relativement bas et la proximité avec les familles car le CMS est présent dans les coins très reculés du Sénégal.

4.4 Enquête sur le Partenariat Diaspora et Collectivités locales à Kaolack

La Communauté Rurale de Ngayène dans le département de Nioro, compte beaucoup de migrants en France, en Italie, aux Etats Unis, etc., quand le besoin se fait sentir pour la réalisation de certains ouvrages collectifs, elle fait appel à la Diaspora qui a mis en place des bureaux dans tous les pays d’accueil pour envoyer des ressources financières.

Aussi, quand la communauté rurale doit donner sa contrepartie financière pour bénéficier de financement d’un micro projet du PNDL ou d’autres bailleurs, elle fait appel aux migrants qui ont financé également la construction de mosquées et fourni une assistance financière lors des catastrophes naturelles (inondations).

Au niveau de la Communauté Rurale de Mbadakhoune, la diaspora ne se fait pas sentir. Les migrants ont été interpellés pour apporter leur contribution pour la contrepartie demandée à la localité par les bailleurs, mais jusqu’à présent, il n’ya pas eu la réaction attendue. Jusque là, la diaspora tarde à réagir alors qu’il s’agit de réunir la contrepartie pour un projet de PRODDEL (Coopération Allemande) et un autre du PNDL qui porte sur la clôture du mur de l’école primaire, la construction d’un magasin de stockage et d’un terrain de sport. Et sans la contribution de la Diaspora, il serait difficile d’avoir la contrepartie car la grande difficulté de la Communauté Rurale réside dans la mobilisation de ressources propres. Les recettes des communautés rurales PAUVRES ne leur permettent pas toujours de faire face à ce type d’exigences nécessaires à l’effort de développement d’activités socioéconomiques.

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Toutefois, la communauté rurale a été dotée d’un poste de santé neuf dans le cadre d’une coopération française par le biais d’un professeur de Philosophie originaire de la zone dans le cadre des Initiatives du codéveloppement avec la France.

Dans la Communauté Rurale de Mboss (Département de Nguinguinéo), la Diaspora a mis sur pied une Fondation en Allemagne (Fondation Mboss) présidé par un allemand (du nom de Goete Over) qui a beaucoup contribué aux investissements dans la communauté rurale. Elle a construit et équipé des écoles. Il y a aussi la réhabilitation du poste de santé, un don d’ordinateurs au Conseil Rural. La Fondation réalise aussi des actions spontanées en faveur des nécessiteux. La Diaspora vivant en Espagne a de son côté construit un bâtiment pour interner les malades mentaux, et a effectué des dons en médicaments et ordinateurs.

Toutefois, les migrants de la localité n’ont pas encore donné de contribution pour la contrepartie exigée pour le financement de projets communautaires. Le PCR de Mboss est en train de discuter avec les migrants originaires de sa localité pour l’appui dans la recherche de partenaires avec comme priorité l’acquisition d’une ambulance. Il espère qu’on donnera une place à la diaspora dans le prochain plan local de développement.

Le PCR soutient qu’une communauté rurale a besoin pour avoir un fonctionnement adéquat de partenaires car les recettes ne suffisent pas pour réaliser les projets. Ainsi, il a envoyé des fiches- projets de recherche de partenaires un peu partout en Europe.

La CARITAS de Kaolack appuie beaucoup la communauté rurale de Mboss où il y a un problème majeur car beaucoup de migrants originaires de la localité de retour au pays préfèrent aller s’installer ailleurs (Dakar, Kaolack commune) que de rester dans la communauté rurale.

Dans la Communauté Rurale de Ndiébel (Sibassor) le Président de la Communauté Rurale est un migrant de retour qui s’est réintégré dans l’agriculture. La Diaspora résidant en France et en Italie a donné une assistance financière lors des inondations dans la localité. Il pense que ce qui fait échouer les projets des migrants de retour c’est le manque de formation et de repères sur le terrain local et national. Des émigrés originaires de cette localité. Ceux-ci sont regroupés en associations dans les différents pays d’accueil en Europe.

La Diaspora a eu à appuyer la localité dans la construction de mosquées ; des initiatives ont été aussi prises spontanément par cette Diaspora au moment des inondations ; CARITAS a offert aux familles de victimes 10 maisons clés en main. Et l’argent donné par les émigrés ressortissants de la localité a servi à réaliser une adduction d’eau potable dans ces maisons.

4.5 Conclusions sur le partenariat Diaspora et collectivités locales de la région de Kaolack

Plusieurs problèmes ont été notés :

1) Les collectivités locales ne disposent pas de mécanismes durables et structurés visant d’une part à informer les migrants des possibilités d’investissement ; d’autre part, il existent des créneaux porteurs au niveau local et l’absence d’inclusion des migrants dans l’élaboration des PLD,PIC,PRDI constitue une lacune dans leur motivation à

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 57

investir. En même temps, malgré le fait qu’il existe ces cadres, les investissements des migrants de retour ou définitifs n’obéissent pas à la carte de développement local et /ou régional, du fait que ce sont des initiatives individuelles ou familiales non informées, fondées souvent sur le mimétisme des investissements qui marchent que sur une connaissance réelle des domaines et segments de marchés visés.

2) L’existence des secteurs porteurs est un fait indéniable. Mais les moyens financiers ne sont pas suffisants pour y investir et en faire les locomotives du développement communal, rural, régional.

3) Les besoins de renforcement des capacités des migrants et des communautés sont identifiés comme des soutiens aux investissements. En effet, des populations mieux formées devraient constituer des soutiens importants aux processus de développement des investissements des migrants. Une approche intégrée migrants et communautés d’origine constitue une base solide pour la durabilité des actions envisagées

4) L’inexistence de mécanismes (pas seulement de dispositifs institutionnels) d’appui, d’accompagnement et de conseil aux migrants originaires de Kaolack constitue une lacune importante. Pour une durée moyenne de 10 ans à l’étranger, les migrants ont besoin d’informations claires et vérifiables sur la base d’une relation de confiance et de vérité.

5) Les demandes d’appui aux compléments des fonds locaux constituent certes des besoins réels pour les communautés rurales. Mais il faudrait aller plus loin en faisant de la migration un atout pour le développement local à travers la promotion d’un modèle partenarial inclusif intégrant les migrants et les collectivités locales dans les plans locaux de développement.

6) Des actions collectives et individuelles d’investissements qui prennent en compte la question de l’emploi comme un enjeu transversal de politique publique régionale sont nécessaires pour éviter une fracture sociale approfondie dans la région de Kaolack, aux conséquences négatives sur la gestion des flux migratoires. Autrement dit, des investissements intégrant migrants et non migrants constituent un démarche de stabilisation sociale et politique qui nécessite l’institutionnalisation de mécanismes financiers d’accompagnement sous forme d’un Fonds régional, structuré en lignes budgétaires dont les contenus pourraient être définis entre le Conseil régional et Su. Pa

CHAPITRE V : MIGRATION DE RETOUR AU SENEGAL

5.1 Cadre théorique et enjeux nationaux On peut citer deux références pour le Sénégal en ce qui concerne la connaissance du retour: ESAM 2 et Le Projet Partenariat Institutions-Citoyens pour la Recherche et l’Innovation (PICRI -MAFE) constitue une approche originale en ce sens qu’il intègre la recherche et l’action citoyenne autour des migrations Afrique-Europe (MAFE).

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 58

En effet, les informations scientifiques produites serviront à des fins de prise de décision en matière de développement local. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la coopération décentralisée entre le Conseil régional de Dakar et celui de l’Île de France. Deux instituts spécialisés sont également parties prenantes du projet: l’IPDSR (Institut de Population Développement et Santé de la Reproduction) de l’Université Cheikh Anta Diop et l’INED (Institut National d’Études Démographiques) de Paris.

Du côté de la société civile sénégalaise, c’est le réseau Enda Tiers Monde, à travers Enda Europe (Paris) et Enda Diapol (Dialogue Politiques et Prospectives) de Dakar, qui a mené les recherches sur le terrain. Quelques résultats illustrent l’ampleur du retour et les défis pour le codéveloppement devenu aujourd’hui « Développement Solidaire ».

Tableau N°23 : Echantillon de MAFE

Echantillon des individus

Non-migrants

Migrants de retourMembres du ménage

Enfants du CMhors ménage

Conjointshors Sénégal

Migrants actuels

Autres parents hors Sénégal

Non-migrants

Migrants de retour

Migrants actuels

Migrants actuels

10 229 non-migrants

289 mig. de retour

1 071 migrants

Ensemble : 11 589 individus dans 1 112 ménages

certains ont une expérience de retour antérieure.

Ce tableau donne des informations sur l’échantillon d’enquête en Italie, France et Espagne sur les migrations sénégalaises en s’appuyant sur les Dr (Districts de recensements) définis dans le dernier recensement général. Il montre l’ampleur de la recherche et ses fondements théoriques (Pour de plus amples informations, visiter le site : www.ined.fr).

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Tableau N° 24 : Ampleur du retour

Le retour au Sénégal n’est pas un phénomène conjoncturel. Il s’inscrit dans la durée avec des estimations fondées sur des séjours de 10 et 40 ans. L’intérêt de ces données réside dans la prospective des contours de la démographie dans les années à venir, ce qui en fait un instrument important y compris et surtout pour les conseils régionaux. Pour la méthodologie, les rapports d’activités et les instruments voir : www.endadiapol.org ; www.ined.fr; www.ipdsr.sn

Tableau N° 25 : lieu de départ pour le retour

D’où reviennent-ils ?

Afrique65%

Europe26%

Autre9%

• 2 migrants sur 3 sont revenus d’Afrique.• Ceux qui étaient en Europe étaient presque tous en France.

• Des provenances en décalage avec les destinations actuelles

France23%

Mauritanie15%

Côte D'Ivoire14%

Gabon8%

Mali6%

Autres34%

Une ampleur qui varie dans le temps…

0.00

0.2

50.

500.

75

1.00

0 10 20 30 40Years since first migration

Kaplan-Meier surviva l estimatePart des migrants demeurant hors

Sénégal

Nombre d’années passées depuis le 1er départ hors Sénégal

Après 10 ans hors Sénégal, plus d’1 migrant sur 4 est revenu au pays

Après 40 ans, 1 migrant sur 2 est

revenu au paysHommes & Femmes :

des résul tats semblables

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 60

Cette donnée constitue une interpellation pour les politiques nationales et les plans locaux de développement, particulièrement les collectivités locales. La plupart des retours proviennent de la France et de l’Italie et très peu d’Espagne

Le retour entraine des transformations sociales au niveau des communautés d’origine parce que le migrant revient avec un vécu différent de sa communauté d’origine, les normes et procédures d’administration différentes. Souvent on note des retours vers les anciens pays d’accueil, suite à un manque de transparence des règles et à une gouvernance non fondées sur des critères et normes d’équité

Plus de 20% d’entre eux deviennent des polygames par rapport aux non migrants (Voir Tableau N° 25 ci-dessus). Dans un contexte d’absence de transferts de fonds, recette question est importante pour la prise en charge des enfants et de la famille. En effet les transferts sont utilisés dans ces domaines et le retour constitue un tarissement de ces ressources.

Tableau N° 25 : Transformations sociales et retour

Des mutations matrimoniales ?

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Monog ame P olyg ame C élibataire Veuf/Div orc é

Non-m ig rants Mig rants de retour Mig rants ac tuels

Au niveau de l’emploi, le retour soulève des questions importantes sur le type d’activité et le lien avec le chômage.

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Tableau N° 26 : Retour et emploi

Retour au pays, retour au travail ?

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Occupé Au chômage Etudiant Retraité Autre inactif

Non-migrants Migrants de retour

Les Migrants de retour sont plus souvent actifs mais avec des difficultés de réinsertion économique (chômage). C’est encore plus frappant quand on regarde seulement la population de 20 à 39 ans (17 % de chômeurs chez les migrants de retour, contre moins de 6% chez les non-migrants). Un résultat qui questionne l’image du migrant de retour entrepreneur, vecteur de développement économique

5.2 Enquête de perception de la migration de retour à Kaolack

En utilisant les questionnaires en annexe, l’enquête a permis une démarche exploratoire en termes de perception des enjeux du retour. Ce choix s’explique par le fait qu’il était difficile d’avoir un échantillon plus large et peu représentatif pour procéder à l’investigation. Ainsi 8 migrants dont 3 femmes ont été interviewés.

Tableau N° 27 : Caractéristiques des migrants enquêtés

Statut Nombre Durée moyenne de la migration

Migrantes (Femmes) 3 06 ans

Migrants (Hommes) 5 10 ans

Sur 5 hommes, 1 seul soit 20% exercent une activité en tant que manager dans une entreprise Italienne, 40% mènent des activités dans le secteur non formel et 40% dans le secteur agricole. Sur 3 femmes, toutes exercent des activités dans le petit commerce et la restauration.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 62

Au niveau conceptuel, comment percevez-vous l’idée d’un retour dans votre pays après une période de séjour à l’étranger Pour les femmes : la migration devrait être un fait temporaire. On retourne quand on a mené à terme le projet pour lequel on avait émigré ou si l'on a épargné suffisamment d’argent. Le point de vue des femmes

Pour les Hommes : Le retour est un processus nécessaire pour créer une nouvelle activité dans le pays d’origine qui sert à maintenir les contacts avec le pays de destination. Pour les hommes

Si vous deviez rentrer, comment évalueriez-vous les compétences acquises durant votre séjour dans le pays de destination ?

« Cela dépend des opportunités que je trouverai dans mon pays d’origine. Je pense que je pourrai utiliser les compétences que j’ai acquises, mais je n’en suis pas sûr ».

Les compétences que j’ai acquises à l’étranger, tout comme mes connaissances, sont les facteurs qui me permettent d’avoir du succès dans mon travail ». (Manager)

Si vous deviez rentrer, qu’adviendrait-il des personnes que vous avez connues durant votre séjour à l’étranger ?

« Je maintiendrai le contact avec quelques-unes des personnes que j’ai connues, mais ce ne sera pas nécessairement pour des raisons relatives au travail ». (Femmes du secteur non formel)

J’augmenterai le nombre de contacts puisqu’ils représentent une partie intégrante du succès dans mon travail »

Laquelle de ces situations reflète le mieux votre situation personnelle d’immigré qui est sur le point de rentrer ?

Je retourne parce que je suis déçu de la manière dont les choses fonctionnent ici. (Tous)

Comment évaluez-vous votre situation financière ?

« Je n’ai pas de revenus significatifs ou d’épargnes importantes à apporter dans mon pays ». (Femmes et hommes du secteur agricole)

« Mes épargnes ne représentent pas un facteur de grand impact sur ma vie future. » (Les femmes)

Conclusion :

La conservation des liens transnationaux pourrait être interprétée comme l’existence d’une bonne insertion dans le pays d’accueil. Les stratégies d’appui des migrants de retour devraient aussi prendre en compte ces dimensions subjectives qui constituent des opportunités d’action transnationale Il en découle un lien direct entre retour, accumulation de richesse et projet économique. Les institutions financières, bancaires et les partenaires au développement sont interpelés en termes d’appui surtout en termes d’accès à des ressources financières conséquentes et durables. En même temps cela nécessite un accompagnement technique pour la réalisation des projets

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 63

Les partenaires au développement ainsi que les pouvoirs publics doivent prendre en compte l’existence d’un décalage entre les compétences acquises et leurs investissements au retour. Cela peut signifier aussi que ce sont des parcours non valorisés par les politiques publiques. Il importe dès lors de travailler à promouvoir un ou des modèles de reconnaissance/certification des compétences des migrants de retour. De plus, il y a une question importante sous-jacente portant sur la manière d’utiliser les compétences des migrants de retour.

L’effet de la déception constitue un motif de retour ou d’envie de retourner dans l’ancien pays d’accueil. La déception pourrait s’expliquer aussi bien par des problèmes de dysfonctionnements de la société d’origine que par des difficultés rencontrées dans les relations avec les institutions. Les collectivités locales doivent développer des stratégies d’accompagnement des migrants de retour en vue de faciliter leur réinsertion socioculturelle.

Un paradoxe peut être noté à ce niveau. Autant les partenaires au développement promeuvent l’idée que les migrants sont des acteurs de développement, autant on note qu’eux-mêmes font face à des difficultés d’accès au financement bancaire et ont donc des besoins d’appui dans ce domaine. D’où l’importance du Fonds de garantie régional à Kaolack. 5.3 Perception des migrants sur les transferts financiers (Profils voir Tableau N°27)

Quel est le montant moyen des fonds que vous envoyez à domicile par mois?

500...... (e). (Hommes) 150 à 200 (e) (femmes) 1. Utilisez-vous des canaux officiels (banque, etc.) pour transférer l'argent à l'étranger?

Rarement 2. Utilisez-vous des canaux informels, (amis..) pour transférer de l'argent à l'étranger ?

Quelques fois 3. . y a-t-il une partie des transferts de fonds destinés à l'investissement? en pourcentage%

Non

Conclusion :

Les volumes transférés sont relativement faibles et les femmes transfèrent 03 fois moins que les hommes. Ensuite, il y a très peu de transferts destinés à capitaliser une idée d’investissements. De même, l’utilisation des canaux officiels de transferts constitue un fait existant. En fait, les migrants utilisent des canaux pour garder le peu qu’ils ont réussi à gagner 5.4 Les réponses du codéveloppement

« La France et le Sénégal s'engagent à accepter et à organiser conjointement, dans le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes, ainsi que des procédures légales et réglementaires en vigueur au Sénégal ou en France, le retour sur leur territoire de leurs ressortissants se trouvant en situation irrégulière sur le territoire de l'autre partie. ». L’article ci-dessous cité explicite les visions qui sous-tendent le retour Article 5 -Participation des migrants au développement de leur pays d’origine

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 64

La France et le Sénégal examineront les meilleurs moyens de mobiliser les compétences et les ressources des migrants sénégalais en France en vue de contribuer au développement du Sénégal en tenant compte de leur situation personnelle :

• en facilitant leur mobilité et leur circulation entre les deux pays, afin de leur permettre de participer au Sénégal à des actions de formation ou à des missions ponctuelles liées au développement du Sénégal;

• en soutenant leurs initiatives tendant à créer ou à accompagner la création d'activités productives au Sénégal, en particulier en accompagnant la mobilisation de leur épargne à des fins d'investissement au Sénégal ;

• en soutenant les initiatives d’appui au développement local des régions d’origine des migrants.

Le Sénégal et la France s'engagent à mettre en œuvre des stratégies concertées destinées à permettre la réinsertion au Sénégal des médecins et des autres professionnels de santé sénégalais travaillant en France et volontaires pour un tel retour. La France mobilisera les moyens de sa coopération pour permettre à ces médecins et autres professionnels de bénéficier au Sénégal de conditions d'exercice de leur métier, dans le secteur public et hospitalier ou dans le secteur privé, aussi favorables que possible. La France s’engage à organiser avec les associations de migrants, l’accueil, dans les établissements d’enseignement technique agricole relevant du ministère de l’agriculture et de la pêche, de migrants sénégalais souhaitant, en vue d’un retour au Sénégal, acquérir des Compétences nouvelles utiles à leurs projets de développement d'une activité économique en zone rurale. La France s’engage à informer les migrants sénégalais des modalités de mise en place du "compte épargne codéveloppement" instauré par la loi votée en 2006 par le Parlement français et accessible à tous les migrants admis au séjour en France pour motifs professionnels. Parallèlement, la France et le Sénégal encourageront la réinsertion des étudiants et des professionnels dans leur pays d'origine à la suite d'une expérience d'expatriation. Les deux pays s'engagent, à cet égard, à promouvoir des conditions optimales de réinsertion de leurs ressortissants respectifs.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 65

CHAPITRE VI CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Les opérateurs financiers essaient de promouvoir des produits destinés aux migrants et à leurs familles. Ils font face à une absence de données statistiques pour mieux appréhender le phénomène. En outre, les données sur l’épargne cachent une méconnaissance du phénomène, ce d’autant plus que les migrants de retour définitif et/ou circulaire disposent de ressources épargnées durant le processus migratoire. Peut être qu’il s’agit de stratégies vis-à-vis des communautés d’origine et aussi des traditions culturelles d’avoir de la retenue sur ses moyens propres financiers qui empêchent d’en avoir une idée précise. En interrogeant différents chercheurs, dont Moup B, (les banques et institutions financières ne nous ont pas fourni de données sur le niveau d’épargne réel des migrants), on obtient une moyenne de 8 millions de FCFA pour une durée de 07 ans de migration d’un kaolackois. Ces données sont le fruit de nos propres évaluations avec comme hypothèse qu’un an de migration en Europe/Amérique du Nord permet une épargne moyenne de 2000 Euros. La complexité vient du fait que les migrants occupent dans les pays d’accueil des activités professionnelles très variées. De même les sources de ressources ne sont pas toujours identifiables et/ou vérifiables. Cependant des volumes de transfert moyen par pays au niveau national sont disponibles L’envergure des investissements des migrants dans des domaines tels que l’agriculture, les services, l’apiculture, le traitement du sel et l’exportation exige des fonds importants tant en volume qu’en terme de facilités d’accès. Les institutions locales sont disponibles à s’engager dans la gestion du fonds de garantie de Su.pa du fait de leur assiette financière et de leur présence en Italie. Leurs mécanismes sont faciles d’usage et d’accès y compris les produits offerts

6.1 Nécessité d’un fonds régional de garantie des investissements des migrants (FORGIM)

En réalité, l’épargne des migrants reste une partie « cachée » de leurs agendas de retour. Les

formules généralement utilisées qui permettent d’en avoir une idée sont du genre : « J’ai

ramené un peu d’argent et j’ai besoin d’appui ». « Je n’ai pas beaucoup d’argent ». Il est

évident au regard des potentialités ci-dessus décrites de la Ville de Kaolack, que les migrants de

retour ont un besoin de ressources. Ceci a été exprimé clairement par le président du Conseil

régional, l’ARD et différentes institutions financières.

L’originalité du Fonds de garantie régionale basée à Kaolack (FORGIM) avec l’implication du

Conseil régional et de l’ARD, sur financement initial de la Région de Veneto, réside dans le fait

qu’elle constitue un modèle nouveau de régionalisation des fonds. Cette démarche de

proximité a l’avantage de mieux cerner les enjeux et les besoins et sur la base d’une

connaissance précise des créneaux identifiés dans le PRDI, les choix seraient pertinents.

Au vu des produits offerts, le Fonds de garantie des investissements des migrants de retour

pourraient couvrir divers aspects parmi lesquels:

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 66

• La Garantie sur Opération de crédit-bail • La Garantie sur Opération de crédit • La Garantie sur Opération de caution bancaire

Un manuel de procédures explicitera les différents mécanismes et procédures à mettre en place. Au regard des défis ci-dessus identifiés au niveau économique régional, les critères d’éligibilité devraient accorder une place importante à la création et/ou à la consolidation de PME/PMI créatrices d’emplois durables, aux Investissements matériel ou immatériel de production et aux investissements de mise en place d’entreprise. Il sera traduit en Italien, Français et dans les langues nationales avec des supports audiovisuels et déterminera la quotité de garantie ainsi que les modalités de contribution sur des fonds d’origine diverse. Cette question devrait faire l’objet d’un atelier régional pour en stabiliser les contours institutionnels définitifs tout en élaborant les instruments nécessaires. En tout état de cause, le Conseil régional de Kaolack de part sa position stratégique devra constituer le moteur de la cohérence globale afin que les choix soient fondés sur les besoins réels de développement régional. La question du retour est un enjeu pour le Sénégal et la région de Kaolack. Malgré les difficultés sociales, la région dispose d’atouts considérables pour le développement économique. Des institutions bancaires et de microfinance existent à kaolack et offrent des produits intéressants. Dans ce processus, elles font montrent de capacités réelles tant au niveau gestion que professionnalisation. Le fonds de garantie pourra s’appuyer sur une expérience régionale avérée, la volonté des migrants à coopérer des instituions locales engagées.

Il reste une série de questions à y intégrer : la question des taux d’intérêt, les garanties exigées et le niveau de quotité couverte par le Fonds.

Enfin, l’entreprenariat des migrants de retour soulève de nombreuses questions à la fois en termes de préparation mais aussi d’aptitudes techniques et managériales. C’est une priorité pour le gouvernement du Sénégal.

Cette initiative serait une contribution majeure au Sénégal. En effet, il n’existe pas encore d’activités au niveau des régions, de grande envergure, avec des mécanismes structurés de gestion et de pilotage. Au niveau sous régional, principalement au niveau des pays de l’UEMOA, il existe un processus visant à ériger les collectivités territoriales en Conseil régional, avec une implication dans le domaine des migrations. Elles sont amenées à y réfléchir sans que des initiatives réussies dans ce domaine ne soient existantes. Les ressortissants de Kaolack ont un rôle important à y jouer. D’où l’intérêt de Successful Paths.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 67

ANNEXES

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 68

1. Nouvelle carte de la région Kaolack

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 69

2. Documents de référence

Loi n°91-15 du 16 janvier 1991 relative à la reconstitution des actes de l’état civil des ressortissants sénégalais rapatriés (Journal officiel, 1991-03-30, n°5400, pp. 99-100). Elle concerne le rapatriement de ressortissants sénégalais de Mauritanie, suite aux événements de 1989.

-Décret n°70-1445 du 29 Décembre 1970 portant création du Comité national consultatif chargé de suivre les problèmes d’africanisation des entreprises (Journal officiel, 1971-02-19 n° 4147 p 149). Le comité est chargé de suivre toute question relative à la politique d’africanisation des entreprises, d’effectuer des études et enquêtes et de faire des propositions au Gouvernement en la matière. Il est composé de représentants du Gouvernement, des travailleurs et des employeurs. (Source doc OIM profil national 2009, p 74)

Décret n°91-041 du 16 janvier 1991 portant création d’un Comité de coordination de la politique en faveur des émigrés (Journal officiel, 1991-04-06, n°5401, pp. 111-112). Ce comité est notamment chargé de définir « les orientations de la politique gouvernementale concernant les conditions de séjour dans les pays d’accueil et la maîtrise des flux migratoires ». Le comité intervient également dans l’élaboration de la politique du Gouvernement en matière de réinsertion des émigrés. (Source OIM, op cit. p 75)

Décret n° 2003-291 du 8 mai portant création du Comité national chargé de la gestion de la situation des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées (Journal officiel, 2003-10-25 n°6124 1341-1343). Ce comité est notamment chargé d’apporter l’assistance nécessaire aux refugiés et de favoriser l’insertion, la réinsertion et la réintégration des personnes rapatriées ou déplacées (art. 4). Il abroge le décret n° 2002-275 du 11 mars 2002.

Circulaire primatoriale n°6 P.M. du 17 janvier 1977 concernant l’opération « Formation en vue du retour pour les travailleurs sénégalais émigrés en France » (Journal officiel, 1978-10-30 n° 4668, p.1365).

Arrêté n°00896 du 11 Janvier 2008 portant création d’un cadre de concertation nommé commission Nationale de Gestion des Offres d’Emploi dans le cadre de la MIGRATION LEGALE en collaboration avec le BIT, l’OIM et la Direction de l’Emploi ; il est logé au Ministère de la Jeunesse.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 70

3. Questionnaires pour l’enquête

-- Pays impliqués (France et Italie) --

11.. QQuueessttiioonnnnaaiirreess àà ssoouummeettttrree aauuxx iinnssttiittuuttiioonnss ppuubblliiqquueess ((tteelllleess qquuee llee mmiinniissttèèrree dduu TTrraavvaaiill,, lleess

aaggeenncceess ppuubblliiqquueess ppoouurr ll’’eemmppllooii,, lleess oorrggaanniissmmeess rrééggiioonnaauuxx,, eettcc..))

AA.. PPoolliittiiqquueess ddee rreettoouurr

Thématiques principales Sources

1. Avez-vous entendu parler d’incitations (déjà existantes ou prévues) pour favoriser le retour des migrants dans leur pays d’origine ?

2. Quelle est la durée moyenne de séjour des migrants dans le pays de destination ?

3. Quelles sont les principales raisons pour lesquelles un migrant décide de retourner dans son pays d’origine ?

4. Offrez-vous des services conçus spécialement pour soutenir les migrants dans leur processus de retour dans le pays d’origine ? Si oui…

a. Pouvez-vous fournir une description de la façon dont fonctionne votre service ?

b. Pouvez-vous dresser une liste des services actuellement opérationnels ?

c. Pouvez-vous fournir des cas, des statistiques, des tendances et la nationalité des migrants de retour ?

d. Pouvez-vous donner une description générale de leur profil ? e. Avez-vous déjà traité des cas de migration circulaire (personnes qui

travaillent aussi bien dans leur pays d’origine que dans celui de destination) ? Est-ce une situation typique ?

Si non …

a. Savez-vous s’il existe un bureau dédié au retour auprès d’autres institutions ?

5. Avez-vous connaissance des bonnes pratiques relativement aux politiques de retour des migrants ?

- Ministère du Travail

- Agences publiques pour l’emploi

- Bureaux d’immigration

- Agences de développement

- Organismes régionaux

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 71

22.. QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx oorrggaanniissaattiioonnss pprriivvééeess oouu sseemmii--ppuubblliiqquueess ((tteelllleess qquuee lleess OONNGG,,

lleess ddiiaassppoorraass,, lleess aassssoocciiaattiioonnss ddee mmiiggrraannttss,, eettcc..))

BB.. PPoolliittiiqquueess ddee rreettoouurr

Thématiques principales Sources

1. Pouvez-vous décrire la structure de votre organisation, la mission et les principaux services fournis ?

2. Est-ce que votre organisation fournit des services particuliers aux migrants et à leurs familles liés à l’assistance au retour ? a. Êtes-vous en mesure de fournir une description de ces services ? b. Pouvez-vous fournir des cas pratiques, des statistiques, des tendances ou la nationalité des migrants qui envisagent de rentrer dans leur pays ? c. Avez-vous déjà traité des cas de migration circulaire (personnes qui travaillent aussi bien dans leur pays d’origine que dans celui de destination) ? Est-ce une situation typique ? (Veuillez décrire)

3. Avez-vous des accords avec d’autres organisations ou institutions à l’étranger en matière de migrants ?

4. Avez-vous déjà fourni des services de soutien aux migrants en matière de recherche d’un travail dans leur pays de provenance ?

5. Votre organisation a-t-elle déjà géré ou cogéré des projets consacrés au démarrage d’entreprise ou de micro entreprise ou, quoi qu’il en soit, des projets qui prévoyaient l’accès à des lignes de crédit par les immigrants qui désiraient mettre sur pied une activité de type entrepreneuriale ?

6. Votre organisation a-t-elle déjà conclu des accords avec des organisations de garantie au crédit ou avec des institutions financières visant à soutenir les nouvelles initiatives économiques ?

7. Avez-vous entendu parler d’incitations locales ou nationales (fiscales, financières) visant à favoriser le retour des immigrants ou à favoriser le démarrage d’une activité autonome ?

8. Avez-vous entendu parler de bonnes pratiques dans les domaines susmentionnés (transferts d’argent et soutien au démarrage de nouvelles initiatives économiques) ?

- ONG

- Diasporas

- Associations d’immigrants

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 72

C2. QUESTIONNAIRE SUR LES TRANSFERTS D’ARGENT (WP2)

QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx iinnssttiittuuttiioonnss ppuubblliiqquueess ((tteelllleess qquuee llee mmiinniissttèèrree ddeess FFiinnaanncceess,, lleess

bbaannqquueess nnaattiioonnaalleess,, lleess bbuurreeaauuxx ddee ssttaattiissttiiqquueess,, llaa BBaannqquuee mmoonnddiiaallee,, eettcc..))

CC.. TTrraannssffeerrttss dd’’aarrggeenntt ((ccaaddrree ggéénnéérraall))

Principales thématiques Résultats Sources

6. Pouvez-vous fournir les données officielles sur la quantité d’argent envoyées vers le pays d’origine ? (tendances et structure). Pouvez-vous fournir une estimation des transferts d’argent transmises à travers des canaux de type informel ?

Fournir les données

statistiques (stock et flux)

sur les transferts d’argent

totaux vers le pays

d'origine, par dimension

de la transaction et

instrument utilisé pour

effectuer les transferts

7. Avez-vous entendu parler de dispositions bilatérales entre les pays bénéficiaires et les pays d’où proviennent les transferts d’argent qui influencent les coûts mêmes des transferts ?

Accords actuels entre les

pays et les possibilités

prévues d’accords futurs

8. Connaissez-vous l’existence des programmes qui incitent les migrants à effectuer des transferts d’argent vers leurs pays d’origine à travers des canaux formels plutôt qu’à travers ceux informels ?

Existe-t-il des politiques

publiques qui concernent

les transferts d’argent?

Existe-t-il des incitations

?

9. Pouvez-vous fournir les données sur le nombre et sur le type de RSP opérationnels dans le secteur des transferts d’argent dans votre pays ?

Diffusion des RSP et

qualité du service

10. Existe-t-il des contributions statistiques sur les commissions de service requises par les différents types de RSP et leur évolution au cours des années passées ?

Déterminer quels sont les

coûts des transferts

d’argent

11. Pouvez-vous fournir quelques données sur les caractéristiques des transferts d’argent des travailleurs en incluant les facteurs déterminants pour eux et leur situation géographique prioritaire ? Les transferts d’argent sont-ils utilisés pour créer

de nouvelles activités économiques ? Dans quels

secteurs ? Est-ce que les entrepreneurs italiens et

français investissent conjointement avec les

migrants sénégalais ?

À quoi les transferts

d’argent sont-ils utilisés ?

(Pour acheter des biens

immeubles, pour

l’épargne, pour des biens

de luxe, etc.). Identifier la

possibilité qu’une partie

des transferts soit utilisé

pour les investissements.

Différences entre les

régions urbaines/rurales

du pays.

- Ministère des Finances

- Banques nationales

- Bureau des statistiques

- Banque mondiale

- Bureaux de l’immigration

- Agences régionales de développement

- Chambres de commerce

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 73

12. Pouvez-vous fournir des données sur l’impact des transferts d’argent sur le plan de la richesse sur le territoire national général ou dans des régions spécifiques ?

L’argent envoyé est-il

utile pour l'économie

locale ? Stimule-t-il le

développement ?

Spécifiquement, dans

quels secteurs ?

13. Pouvez-vous décrire les obstacles (réels et perçus) à accéder aux services financiers, tant du côté de celui qui reçoit que du côté de celui qui envoie l’argent?

Principaux problèmes

relatifs aux transferts

d’argent et à l’accès aux

services financiers.

14. Avez-vous entendu parler de bonnes pratiques dans le domaine des transferts d’argent?

Évaluation critique et

principales propositions.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 74

QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx aacctteeuurrss pprriivvééss ((BBaannqquueess ccoommmmeerrcciiaalleess,, bbaannqquueess ccooooppéérraattiivveess,,

sseerrvviicceess ddee ttrraannssffeerrtt ddee ffoonnddss,, sseerrvviicceess ppoossttaauuxx,, eettcc..)) DD.. TTrraannssffeerrttss dd’’aarrggeenntt ((bbaannqquueess eett pprriivvééss))

Principales thématiques Résultats Sources

1. Est-ce que votre organisation effectue un quelconque service particulier destiné aux migrants et lié aux transferts d’argent ou autres similaires ?

Description des principaux

services de migrant banking

et autres

2. Si oui, avez-vous également conclu des accords qui facilitent l’accès au crédit aux migrants qui ont leur résidence et leur compte courant bancaire à l’étranger ?

Rapports et accords avec

d’autres banques ou filiales à

l’étranger

3. Pouvez-vous exprimer les principales motivations qui vous ont poussé à fournir des services liés aux transferts d’argent (par exemple, avantage des services aux transferts d’argent, opportunités de joindre d’autres produits ou services aux transferts d’argent, etc.)

Description de la manière

dont est perçu le marché des

transferts d’argent par votre

organisation

4. Normalement, sous quelles formes les fonds sont-ils transférés à l’étranger (par ex. : numéraire, virements bancaires, cartes de crédit, cartes rechargeables, cartes de débit, comptes « jumeaux ») ?

Vue d’ensemble sur les

principaux instruments de

transfert d’argent et les

nouvelles opportunités

5. Quel est le montant moyen qui est transféré ?

La donnée devrait être mise

en rapport avec les salaires

moyens perçus

6. Quel type de commissions et frais sont chargés sur les transferts d’argent et comment sont-ils calculés ?

Quelles dimensions a le

commerce des remises et

comment est-il en train de

changer ?

7. Quels sont les avantages correspondants que vous offrez pour attirer la clientèle des transferts d’argent (coûts, rapidité du transfert, accessibilité physique au service, réputation de fiabilité, etc.)

Vue d’ensemble sur les

différents concurrents

8. Quelles sont les politiques de marketing généralement utilisées pour attirer la clientèle à votre service (par ex. : publicité, horaires d’été, ouverture de nouvelles filiales, personnel additionnel qui parle des langues étrangères) ?

Politiques de marketing

9. Est-ce que vous fournissez des produits financiers aux familles qui reçoivent les transferts d’argent ou aux individus qui les effectuent (comptes de dépôt et d’investissement, crédit à la consommation, prêts, fonds de pension, produits d’assurances, etc.) ?

Description des services

connexes aux transferts

d’argent

- Banques

- Institutions financières coopératives

- Agences de transfert d’argent et fournisseurs de services de paiement (tels que Western Union, Money Gram, etc.)

- Service postal

- Bureaux de change

- Associations de migrants

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 75

D. INTERVIEW AVEC LES MIGRANTS SUR LE POINT DE RETOURNER DANS LE PAYS D’ORIGINE :

PROPENSION AU RETOUR (WP2)

- Pays impliqués (France, Italie et Sénégal) --

EE.. QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx iimmmmiiggrrééss sséénnééggaallaaiiss

A. Données personnelles

Sexe (masculin / féminin)

Âge

Nationalité

Region (ville ou village) d'origine (au

Sénégal)

Date d'arrivée en Italie / France

Vivez-vous avec des membres de votre

famille dans le pays de séjour ?

Situation professionnelle dans le pays de

séjour (type de travail et secteur

d’acitvité)

Quelle était votre profession principale

auparavant ?

Au Sénégal

Dans le pays de destination

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 76

B. Réponse 1 Réponse 2 Réponse 3 Réponse 4 Réponse 5

1. Au niveau conceptuel, comment percevez-vous l’idée d’un retour dans votre pays après une période de séjour à l’étranger ?

On ne retourne

que si l'on n’a

pas réussi à

obtenir les

résultats pour

lesquels on

avait émigré

Il n’y a aucun

projet de

retour.

Simplement,

c’est une chose

qui peut arriver.

La migration

devrait être un

fait temporaire.

On retourne

quand on a

mené à terme

le projet pour

lequel on avait

émigré ou si

l'on a épargné

suffisamment

d’argent.

Le retour n’est

pas permanent. Si

les conditions

dans son pays

d’origine sont

favorables, alors

on rentre au pays

pour une période

de temps, puis on

retourne de

nouveau de façon

saisonnière de

dans le pays de

destination.

Le retour est

un processus

nécessaire

pour créer une

nouvelle

activité dans le

pays d’origine

qui sert à

maintenir les

contacts avec

le pays de

destination.

2. Si vous deviez rentrer, comment évalueriez-vous les compétences acquises durant votre séjour dans le pays de destination ?

Les

compétences

que j’ai

acquises durant

mon séjour ici

ne sont

d’aucune utilité

dans mon pays

d’origine.

Je ne sais pas si

les

compétences

que j’ai

acquises ici

pourront m’être

utiles une fois

que je serai

rentré dans

mon pays.

Cela dépend

des

opportunités

que je trouverai

dans mon pays

d’origine. Je

pense que je

pourrai utiliser

les

compétences

que j’ai

acquises, mais

je n’en suis pas

sûr.

Ma formation et

mes compétences

sont la base qui

me permet de me

déplacer entre les

différents pays.

Les

compétences

que j’ai

acquises à

l’étranger, tout

comme mes

connaissances,

sont les

facteurs qui me

permettent

d’avoir du

succès dans

mon travail.

3. Si vous deviez rentrer, qu’adviendrait-il des personnes que vous

Je pense que je

n’aurai pas

Je ne sais pas si

je maintiendrai

Je maintiendrai

le contact avec

J’ai constitué un

réseau social qui

J’augmenterai

le nombre le

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 77

avez connues durant votre séjour à l’étranger ?

besoin d’avoir

aucun contact

avec eux dans

le futur.

le contact avec

les personnes

que j’ai connues

durant mon

séjour.

quelques-unes

des personnes

que j’ai

connues, mais

ce ne sera pas

nécessairement

pour des

raisons relatives

au travail.

me permettra de

travailler aussi

bien ici que dans

mon pays

d’origine. Je

maintiendrai

sûrement les

contacts.

des contacts

puisqu’ils

représentent

une partie

intégrante du

succès dans

mon travail

4. Laquelle de ces situations reflète le mieux votre situation personnelle d’immigré qui est sur le point de rentrer ?

Je retourne

parce que je

suis déçu de la

manière dont

les choses

fonctionnent

ici.

Je retourne

simplement

parce que je

suis las d’être

ici. Je n’ai pas

une idée claire

de ce que je

ferai dans mon

pays.

J’ai atteint les

objectifs pour

lesquels j’avais

émigré. C’est

maintenant le

temps de

retourner. Je ne

pense pas

revenir de

nouveau dans

ce pays.

Je retourne dans

mon pays parce

que, pour le

moment, j’ai

quelques

opportunités là-

bas. Quoi qu’il en

soit, je sais que je

reviendrai dès

que ma présence

sera de nouveau

requise ici.

Je retourne

parce que je

dois suivre ma

part de

l’entreprise qui

se trouve là et

pour renforcer

les liens avec

ce pays. Mon

travail exige

que je sois

présent aux

deux endroits.

5. Comment évaluez-vous votre situation financière ?

Je n’ai pas de

revenus

significatifs ou

d’épargnes

importantes à

apporter dans

mon pays.

Mes épargnes

ne représentent

pas un facteur

de grand impact

sur ma vie

future.

J’ai économisé

le montant

exact dont

j’avais besoin

pour moi-même

et pour ma

famille. Je

retourne dans

mon pays

d’origine pour y

rester.

J’ai un revenu

suffisant pour

m’assurer un

avenir

relativement

tranquille. Vivre

dans les deux

pays me permet

de maximiser le

revenu.

L’argent que

j’ai accumulé

me permet

d’investir dans

un projet

transnational

qui implique

les deux pays.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 78

C. Les envois de fonds

1. Quel est le montant moyen des fonds

que vous envoyez à domicile par mois?

...... € .

2. Utilisez-vous des canaux officiels

(banque, etc) pour transférer l'argent à

l'étranger?

☐ toujours ☐ souvent ☐ parfois ☐ rarement ☐jamais

3. Quel est celui que vous utilisez

habituellement? ☐ Money transfer (Western Union, MoneyGram, etc)

☐ Banques

☐ Poste

☐ Vous vous déplacez

☐ Vous envoyez l’argent par des amis/connaissances

☐ Autre. Précisez:

4. Utilisez-vous des canaux informels,

(amis etc..) pour transférer de l'argent à

l'étranger?

☐ toujours ☐ souvent ☐ parfois ☐ rarement ☐jamais

5. Y a-t-il une partie des transferts de

fonds destinés à l'investissement? ☐ OUI, en pourcentage ... %

☐ NON

6. Pouvez-vous décrire l'investissement

que vous faites dans votre pays d'origine?

☐ activité, préciser branche: ............................................ .........

☐ Immobiliers

☐ Autre, préciser: .................. ....................................

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 79

DD..11 PPrrooffiill mmiiggrraanntt sséénnééggaallaaiiss.. SScchhéémmaa ddee rrééfféérreennccee ppoouurr lleess iinntteerrvviieewweerrss

À partir des questionnaires, l’interviewer devrait recueillir des informations suffisantes relativement au migrant

pour remplir la fiche ci-dessous. Différentes réponses devraient placer le migrant dans les différentes zones du

tableau.

Insatisfait Neutre Satisfait Transnational Circulaire

Perceptions

sur le retour

Le retour est

considéré être

une anomalie ou

même un échec.

Le retour a lieu

sans un projet

spécifique.

Informations

incomplètes sur

les changements

qui ont eu lieu

dans le pays

d’origine.

Le retour fait partie

du projet migratoire

et a lieu quand les

objectifs du migrant

ont été réalisés. Une

fois rentré, il a

l’intention d’y

rester.

Le retour n’est pas un

fait permanent. Il n’a

lieu que lorsque les

conditions dans le

pays d’origine sont

plus satisfaisantes.

Le retour est

soutenu par un

réseau

international. Il

représente le

premier pas vers

la réalisation d’un

plus vaste projet

migratoire.

L’immigré de

retour

Représente le

migrant non

satisfait qui n’a

pas été en mesure

de maximiser

l’expérience

migratoire dans le

pays de

destination.

Il n’est ni un

réussi ni un

insatisfait. Il

rapporte des

épargnes au

pays d'origine. Il

n’a pas de

projet.

Les objectifs ont été

atteints dans le pays

de destination et le

migrant de retour a

changé sa situation

financière dans le

pays d’origine.

Il maintient

indifféremment des

contacts avec les deux

pays

Il est au courant

de la réalité des

deux pays. Il

mobilise ses

ressources avant

le retour.

Motivations

du retour

L’expérience

migratoire a

échoué. Nécessité

de retourner à la

maison.

Les motivations

ne sont pas

importantes. Le

migrant

réadaptera sa

position à la

Attachement au lieu

d’origine.

L’émigration a été

une expérience

temporaire. Les

objectifs ont été

Les conditions sociales

et économiques sont

perçues comme étant

suffisamment

favorables pour

Projet spécifique

déterminé par les

opportunités à

saisir entre le

pays d’origine et

celui de

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 80

situation qu’il

trouvera dans le

pays.

atteints.

motiver le retour.

destination.

Ressources

propres.

Capital

financier

Aucun revenu ou

capital n’est

rapatrié.

Les épargnes et

les transferts

d’argent n’ont

pas eu un

impact durable

dans le pays

d’origine.

Les transferts

d’argent

représentent une

réserve jugée

suffisante pour lui et

pour sa famille.

Les bénéfices sociaux

sont une partie

importante et durable.

Les ressources

financières sont

utilisées

conformément aux

opportunités dans le

pays d’origine.

Les transferts

d’argent et les

épargnes ne

constituent

qu’une partie des

ressources.

Présence

d’investissements

dans des projets

entrepreneuriaux.

Capital humain

Les compétences

acquises ne

peuvent pas être

transférées dans

le pays d’origine

parce qu’elles ne

sont pas en

accord avec les

besoins locaux.

Les

compétences

acquises à

l’étranger

resteront

probablement

inutilisées. Le

statut social ne

change pas.

L’acquisition de

compétences varie

avec les possibilités

de retour.

Amélioration de ses

compétences et de

son professionnalisme

jouissant d’une sorte

de mobilité.

Les compétences

acquises à

l’étranger sont

des facteurs

fondamentaux

pour garantir un

retour couronné

de succès.

Capital social

Les réseaux

sociaux établis

durant le séjour à

l’étranger ne sont

pas utiles après le

retour.

Attitude

opportuniste. Il

n’a pas d’idée

sur la manière

d’utiliser les

réseaux sociaux

constitués

Les amis et les

collègues ne sont

pas utiles aux fins

de travail. Il

maintient des

rapports de simple

Les réseaux sociaux

sont maintenus aussi

bien dans le pays

d’origine que dans

celui de destination.

C’est une partie

importante du

Il maintient et

même élargit ses

réseaux sociaux

qui sont une

partie

fondamentale du

Page 80: Rapport final Etude WP2 par Gane - ritornoinsenegal.org · Migration de Retour et Enjeux pour le Développement Local : Cas de la Région de Kaolack-Sénégal Réflexions pour la

Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 81

pendant son

séjour à

l’étranger.

connaissance.

processus de

migration.

projet migratoire.

DD..22 EExxpplliiccaattiioonn ddeess ddiifffféérreennttss pprrooffiillss ddee mmiiggrraanntt

Insatisfait est le migrant qui perçoit l’expérience du retour comme un échec de son projet migratoire. Les

motivations, dans ce cas, ont à faire avec le manque d’intégration dans le pays de destination. Dans la plupart des

cas, ce sont des migrants qui ont perdu leur travail et ils se sentent contraints pour des raisons économiques de

retourner dans leur pays d’origine.

Neutre Ce profil représente ceux qui décident spontanément de retourner sans avoir ni un projet clair de ce qu’ils

feront une fois rentrés, ni une idée claire de la nouvelle situation qu’ils trouveront. Il est probable qu’il n’y aura pas

de changements par rapport au statut social qui avait précédé leur retour.

Satisfait Le migrant satisfait représente celui qui a atteint les buts qu’ils s’étaient fixés avant d’émigrer. Après le

séjour à l’étranger, il sent la nécessité de retourner dans son pays d’origine pour mener à terme sur place le projet

pour lequel il était parti. En général, il dispose de moyens financiers suffisants pour modifier son statut social.

Cependant, dans ce cas, il n’y a aucun projet de migration circulaire et le migrant, une fois retourné, veut rester

dans le pays d’origine.

Transnational Le migrant transnational pense à la migration comme à une sorte de mobilité. Il maintient

indifféremment des contacts avec les deux pays (éventuellement aussi avec des pays tiers) que lorsque les

conditions sont favorables. Par exemple, il peut être un travailleur saisonnier qui ne considère jamais le retour

comme étant un facteur permanent.

Circulaire Le migrant circulaire a un projet qui implique les deux pays. Il peut compter sur ses propres ressources

et il est en mesure de maximiser ses compétences et les opportunités offertes par les deux nations. Un exemple

typique peut être celui du migrant qui est devenu le partenaire de référence de son ancien employeur. Il est en

évolution continue et il représente une source importante de richesse pour les deux pays.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 82

E1. INDEX BANQUES, SERVICES BANCAIRES POUR LES MIGRANTS

(MIGRANT BANKING) ET ORGANISMES DE GARANTIE AU CRÉDIT (OGC) (WP2)

-- Pays impliqués (Sénégal, Italie et France) --

2.1.3 Banques, Services de Migrant banking et organismes de garantie au crédit (OGC)

Objectif général : avoir une vue d’ensemble des caractéristiques des différents systèmes bancaires en Italie et de

leur niveau actuel d’interaction. Précisément, l’analyse devrait montrer la diffusion des initiatives de microfinance

et de microcrédit et le rôle des OGC dans ce secteur. L’analyse devrait mettre en évidence la façon dont les

banques, la microfinance et les OGC peuvent s’intégrer. On recommande l’identification des bonnes pratiques

existantes dans ce secteur.

Partie 1 Système bancaire et services bancaires pour les migrants (migrant banking)

Objectif principal de la section : fournir une analyse sur la façon dont fonctionnent le système bancaire central et

les institutions financières de chacun des pays et sur la façon dont elles peuvent être mises en rapport les unes

avec les autres, surtout dans le secteur de la microfinance. Analyse des services de migrant banking avec une

attention particulière aux situations en France et en Italie.

En ce qui concerne le Sénégal, l’analyse devrait se concentrer sur les possibilités d’accès aux instruments mis à

disposition pour financer les initiatives privées et celles des micros entreprises. Les politiques actuelles au niveau

national et local qui facilitent la naissance de nouvelles entreprises doivent être décrites.

Partie 2 Rôle et dimension des OGC

Objectif principal de la section : fournir une analyse sur le rôle et sur les opportunités actuellement offertes par

les différents OGC pour favoriser les actions de développement au niveau local (état de l’art et potentialités

futures).

Mettre en évidence la façon dont les OGC fonctionnent au niveau local et les principales interactions avec le

système bancaire (nécessité de garanties collatérales, bénéficiaires, schémas de fonds de garantie, critères

d’éligibilité des interventions, etc.). Évaluation critique sur les procédures suggérées, sur les processus mis en

œuvre et, enfin, les considérations sur la viabilité financière des possibles opérations.

Partie 3 Conclusions et recommandations (à faire par Veneto Lavoro)

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Questionnaire

Le questionnaire annexé est un instrument d’analyse divisé en deux parties :

La première partie s’adresse aux institutions publiques (telles que les Banques centrales, le ministère de

l’Économie, etc.) pour évaluer la situation actuelle des OGC dans chacun des pays, leur présence et leur impact réel

sur l’économie. Cette partie peut être réalisée sous la forme d’une recherche documentaire avec quelques

interviews aux prescripteurs.

En revanche, la seconde partie du questionnaire est un guide qui devrait conduire à comprendre de quellefaçon

fonctionnent les opérateurs de marché, tels que les OGC, les banques, les institutions de microfinance, les

coopératives, les diasporas et les associations de migrants. Le questionnaire, dans ce cas, devrait être soumis sous

la forme d’une recherche sur le terrain (à savoir avec des interviews aux participants).

Sources d’information

Banque centrale

Bureau des statistiques

Ministère de l’Économie

Ministères des Finances

Ministère du Travail

Chambres de commerce

Agences régionales de développement

Organismes de garantie au crédit (OGC)

Banques privées

Banques coopératives

Services de soutien aux entreprises (incubateurs, etc.)

Institutions de microfinance

Associations d’immigrants.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 84

E2. QUESTIONNAIRE POUR BANQUES, SERVICES BANCAIRES POUR LES MIGRANTS (MIGRANT

BANKING) ET ORGANISMES DE GARANTIE AU CRÉDIT (OGC) (WP2)

33.. QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx iinnssttiittuuttiioonnss ppuubblliiqquueess eett aauuxx bbaannqquueess aauu SSéénnééggaall FF.. BBaannqquueess eett OOGGCC ((SSéénnééggaall))

Thématiques Sources

2. Quelles sont les principales caractéristiques du système bancaire du pays (points de force et de faiblesse) et quelles sont les principales priorités à poursuivre dans le futur (menaces et opportunités) ? La recherche devrait être surtout concentrée sur les caractéristiques des initiatives consacrées au développement local et également d’un point de vue social.

3. Pouvez-vous fournir une description des institutions de microcrédit qui opèrent dans votre pays ? La microfinance est-elle un instrument diffus et connu ? (Décrire en détail).

4. Existe-t-il des lignes de crédit spécifiquement consacrées aux activités agricoles ?

5. Pouvez-vous décrire le cadre juridique et le système actuel de notation du risque dans votre pays ? Quelle est la situation actuelle et que reste-t-il encore à faire ? (Veuillez décrire les critères partagés pour l’évaluation du risque crédit)

6. Existe-t-il des produits, services ou programmes spécifiques destinés aux entrepreneurs potentiels qui veulent démarrer une nouvelle activité d’entreprise ? Spécifiquement, existe-t-il une politique nationale visant à favoriser les entreprises en démarrage et les programmes de développement dans le pays ? (Bénéficiaires, secteurs d’intervention, zones spécifiques, jeunes, entrepreneuriat féminin, handicapés, etc.) ?

7. Y a-t-il des programmes, des produits ou des services pour les immigrants de retour qui veulent démarrer une nouvelle entreprise ou des activités de développement ?

8. Quelles sont les principales dispositions pour aider les petites et moyennes entreprises et les microentreprises qui opèrent dans des zones ou des secteurs spécifiques ? (y compris le secteur social).

9. Pouvez-vous décrire le rôle et les activités des centres de soutien aux entreprises (par exemple : chambres de commerce, associations, agences de développement régional, etc.)

10. Avez-vous entendu parler des activités des OGC existantes dans votre pays et leur façon de fonctionner ? (Description)

11. Connaissez-vous des OGC qui travaillent aussi sur une base transnationale ? (Le cas échéant, fournir une description détaillée).

12. Avez-vous entendu parler d’autres initiatives non formelles dans votre pays aptes à favoriser les démarrages d’entreprise et les activités de développement social ?

13. Avez-vous entendu parler de bonnes pratiques dans le secteur des garanties au crédit et au microcrédit.

- Banque centrale

- Bureau des statistiques

- Ministère de l’Économie

- Ministère des Finances

- Ministère du Travail

- Chambres de commerce

- Agences régionales de développement

14.

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 85

44.. QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx IInnssttiittuuttiioonnss ppuubblliiqquueess eett aauuxx BBaannqquueess eenn FFrraannccee eett IIttaalliiee

GG.. BBaannqquueess eett sseerrvviicceess bbaannccaaiirreess ppoouurr lleess mmiiggrraannttss ((FFrraannccee eett IIttaalliiee))

Thématiques Sources

1. Quelles sont les principales caractéristiques du système bancaire et financier dans votre pays (points de force et de faiblesse) et quelles sont les priorités à poursuivre dans un proche avenir (menaces et opportunités) en vue d’une approche de type transnational ?

2. Pouvez-vous fournir une description des liens entre les institutions financières opérant dans votre pays et au Sénégal ? (accords, filiales, etc.)

3. Pouvez-vous décrire les principaux services de migrant banking opérationnels dans votre pays ?

a. Inclusion financière des migrants (lignes directrices) b. Lignes directrices stratégiques c. Initiatives réalisées d. La demande de migrant banking e. Les attentes des migrants f. Interactions potentielles g. Activités de marketing h. Offres pour les migrants qui veulent entreprendre leur

activité

4. La microfinance peut-elle être considérée une option valable dans les relations avec le Sénégal ? Qu’est-ce qui a déjà été fait et que reste-t-il à faire ?

5. Pouvez-vous décrire le cadre juridique et le système actuel de rating du risque dans votre pays ? Quelle est la situation actuelle et que reste-t-il encore à faire ?

6. Existe-t-il des règles de bonnes pratiques dans le secteur de la bancarisation des migrants pouvant être appliquées au Sénégal ?

7. Avez-vous entendu parler d’OGC qui travaillent sur une base transnationale ? (Si oui, veuillez en décrire le mécanisme en détail)

8. Avez-vous entendu parler des règles de bonnes pratiques dans le secteur des garanties et des micro-garanties au crédit ?

- Banque Centrale

- Bureau des statistiques

- Ministère de l’Économie

- Ministère des Finances

- Ministère du Travail

- Chambres de commerce

- Agences régionales de développement

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Réflexions pour la Mise en place d’un Fonds de Garantie 86

55.. QQuueessttiioonnnnaaiirree àà ssoouummeettttrree aauuxx OOGGCC iinn SSéénnééggaall,, FFrraannccee eett IIttaalliiee

HH.. OOrrggaanniissmmeess ddee ggaarraannttiiee aauu ccrrééddiitt ((OOGGCC)) iinn FFrraannccee,, IIttaalliiee eett SSéénnééggaall

Thématiques Sources

1. Pouvez-vous décrire la structure de votre organisation, la mission, le fonctionnement et les principaux services effectués ?

2. Votre organisation fournit-elle des garanties spéciales au crédit pour les petits entrepreneurs ou les micro-entrepreneurs et pour ceux qui réalisent des initiatives dans le secteur des ressources sociales et humaines ?

3. Quel type d’accords signez-vous généralement avec les banques de domiciliation ?

4. Quel est le parcours que le potentiel bénéficiaire devrait suivre pour obtenir une garantie ?

5. Quel type de garanties délivrez-vous ? À première demande ou subsidiaires ?

6. La garantie peut-elle être à court ou à moyen terme ?

7. La garantie est-elle aussi délivrée pour des opérations d’affacturage (factoring) ?

8. Quel est le pourcentage de garantie au crédit et à quelles conditions en moyenne ?

9. Quel est le système de notation adopté par votre organisation et quels sont les facteurs qui influencent le montant de la prime ? (Service demandé, montant, conditions de paiement, secteur, les facteurs de risque, etc.)

10. Avez-vous avez un accord avec d’autres institutions privées ou publiques pour émettre des garanties au crédit ? (comme, par exemple, des institutions de microfinance, des institutions gouvernementales, des ONG ou des institutions financières à l’étranger)

11. Y a-t-il de nouveaux produits que votre organisation envisage d’offrir ?

Autres instruments financiers

12. Fournissez-vous d’autres moyens de soutien pour les entrepreneurs qui sont sur le point de créer leur nouvelle activité économique ?

13. Quels sont ces produits et à quelles conditions sont-ils offerts ?

14. Il n’y a aucun service pour soutenir les immigrants de retour ? Aucun projet futur à ce propos ?

15. Avez-vous entendu parler d’un programme d’incitation national pour favoriser le retour des émigrés à l’étranger ?

Réseaux internationaux/ Services transnationaux

16. Votre organisation a-t-elle conclu des accords transnationaux avec d’autres OGC ?

17. Votre organisation fournit-elle des services particuliers aux migrants relatifs aux transferts d’argent ou autres similaires ?

- OGC

- Banques

- Institutions financières coopératives

- Centres de services de soutien

- Agences régionales de développement

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