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DECHAVANNE Romain Construire Autrement Pour Changer Le Monde Rapport d’étude sous la direction de M. Christian Blachot École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble le 12 juin 2014

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Rapport d'étude de licence à l'ENSAG

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DECHAVANNE Romain

C o n s t r u i r e

A u t r e m e n t

Po u r

C h a n g e r

L e

M o n d e

Rapport d’étude sous la direction de M. Christian BlachotÉcole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoblele 12 juin 2014

Sommaire :

Janvier 2014Janvier 2014

Introduction :

1) Les concepts et la représentation sont partout !A) Les concepts de la vie de tous les jours qui m’ont inspiré :B) Les concepts que j’ai développés à l’école :C) Savoir se démarquer par le concept et la représentation :

2) Les enjeux sociétaux :A) Intégrer les projets à une société et sa culture :B) L’infl uence politique sur les projets :

3) Les enjeux environnementaux A) La protection du site du projetB) Construire autrement pour préserver l’environnement

Conclusion :

Bibliographie :

p. 5

p. 6

p. 15

p. 20

p. 25

p. 27

5

Introduction :

Mon intérêt pour l’architecture a débuté alors que j’étais encore très jeune, mon père travaillant dans le bâtiment, j’ai eu très rapidement l’occasion d’aller sur des chantiers, voir des plans, rencontrer des clients, m’intéresser aux techniques constructives et participer à de nombreux salons axés sur les techniques du bâtiment. Puis vers l’âge de 7 ans, j’ai commencé à faire des plans de maisons en me donnant des contraintes de terrains (superficie et forme) pour répondre à des programmes qui m’étaient propres. C’était surtout des plans fonctionnels où l’agencement des différents espaces était réfléchi les uns par rapport aux autres. J’ai aussi très rapidement été sensibilisé à l’art, à l’école primaire puis par ma mère qui voulait développer mes capacités de création en m’inscrivant à des cours d’arts plastiques, et ensuite des cours de musique.Ainsi, dès le lycée, j’ai voulu concilier les matières littéraires (l’art, la littérature, l’histoire) avec les matières scientifiques. C’est la raison pour laquelle j’ai fait un bac scientifique. C’était l’enseignement qui me semblait le plus complet en alliant la littérature, l’histoire la culture, aux matières plus cartésiennes et scientifiques, cela prolongeait l’éducation que mes deux parents m’avaient inculquée jusqu’à présent, la création et la culture par ma mère, la technique par mon père.

Puis pour la poursuite de mes études, l’enseignement de l’architecture me semblait être le plus à même de répondre à ma soif de connaissance littéraires et scientifico-techniques. Je voyais alors les architectes comme des super-artisans, maitrisant toutes les techniques des différents corps de métiers qu’ils faisaient intervenir, des artistes et savants tels Léonard de Vinci.Ces attentes ont été en bonne partie satisfaites d’un point de vue artistique et littéraire, avec des cours théoriques qui étaient humainement très enrichissants, par exemple les cours de politiques de la ville ou de sociologie qui m’ont permis de mieux comprendre comment vivent

la ville et ses habitants, et à quels points les politiques peuvent l’influencer en bien ou en mal. En revanche, la partie technique n’a pas vraiment été abordée comme je l’aurais souhaitée. En effet, nous avons appris comment dimensionner des maçonneries ou structures capables de supporter des charges, mais nous n’avons abordé presque aucune technique du bâtiment, tels le chauffage, la plomberie, l’électricité… des cours inspirés de ce que l’on peut trouver dans la DTU (Documentation Technique Unifiée) sous forme de travaux pratiques auraient mérité d’être réalisés. Bien que mon stage ouvrier m’ait permis de pratiquer différents corps de métier (plomberie, plâtrier, menuisier, jardinier…), je ne pense pas que ce que l’on a abordé à l’école puisse suffire pour pouvoir être capable de vérifier que les entreprises que nous ferons travailler plus tard réalisent bien leurs travaux dans les règles de l’art, pour ainsi ne pas avoir d’ennuis sur le bâtiment par la suite, avec les clients et les assurances !Ainsi grâce à mes origines artisanes et mon parcours, je me verrai plus comme un architecte de terrain, prêt à travailler avec ses mains et à chercher de nouvelles techniques de construction, plutôt que comme un architecte de bureau.

Mon parcours a dès la première année été influencé par l’House 6 d’Eisenman que j’ai étudiée en projet, par sa construction théorique par superposition de volumes. Puis, ce sont rajoutés les aspects techniques, les enjeux sociaux et politiques de l’architecture. Enfin, les questions environnementales sont arrivées, avec la volonté de vouloir créer des architectures soutenables (réemploi de matériaux, réhabilitation de bâtiment, énergies renouvelables, bioclimatisme…) tout en préservant le site sur lequel l’on construit.Ce qui me semble donc important dans l’architecture est autant la force du concept d’un projet, que les techniques employés et leurs maîtrises (qualités des détails) ainsi que la prise en considération des besoins et enjeux sociaux et environnementaux, du maître d’ouvrage comme de la société.

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1) Les concepts et la représentation sont partout !

Dès mes premiers pas à l’école d’architecture, j’ai compris que bien maitriser les concepts et la représentation des projets était primordial.Cela a commencé par ma visite du Rolex Learning Center de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. C’est à ce moment que je me suis écrié : « Je veux être architecte pour faire des bâtiments cool comme ça ! » et puis j’ai commencé à faire les démarches pour étudier l’architecture. L’importance d’avoir un concept fort et simple m’a alors frappé. Pour moi, un projet doit être issu d’une ou deux idées directrices fortes, car facilement identifiables par tout à chacun vivant le bâtiment physiquement ou par photos. Le bâtiment de Sanaa est très complexe dans sa réalisation. Il a en effet nécessité des mois de calculs et une logistique hors pair rien que pour la réalisation de sa dalle en béton coulé en une seule fois en moins de 48 heures. Tous ces efforts ont permis d‘aboutir à un bâtiment vallonneux permettant de créer une véritable promenade architecturale retraçant des sensations semblables à celles que l’on pourrait avoir en se promenant dans la nature. Ce projet est ambitieux et totalement différent, ce sont des caractéristiques qui m’ont toujours touchée, que ça soit dans l’architecture, les bateaux, les voitures, la science...

A) Les concepts de la vie de tous les jours qui m’ont inspiré :

C’est ainsi que j’ai toujours été fasciné par la Citroen SM, la dernière voiture de luxe française, une voiture aérodynamique (importance du design) conçue pour être conduite à haute vitesse grâce à divers dispositifs de sécurité active (importance des ingénieurs) que l’on commence à peine à trouver sur les voitures actuelles grâce à l’électronique, alors qu’à l’époque tout était réalisé grâce à la mécanique et à l’hydraulique ! Par exemple les feux directionnels, la direction assistée à rappel asservie,

Illustrations issues du fascilue publicétaire de la Citroen SM accompagnées de la mention

«ne pas publier avant le 11 mars 1970», date de présentation de la voiture au salon de

l’automobile de Genève. Photographe : Citroën SA

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plus la vitesse est élevée, plus la direction est dure.Les photos de promotions mettaient habilement en avant les différents dispositifs techniques dans leur utilisation lors de la conduite. Une photo montrait le dynamisme de la voiture qui était comme en mouvement, par la superposition de plusieurs photos. Une autre photo utilisant la même technique mettait en avant le poste de conduite entièrement réglable pour s’adapter à tous les conducteurs (même le volant ajustable en hauteur et en profondeur).Une série de photos mettait en avant le côté esthétique, épuré et sportif de la voiture par son levier de vitesse qu’il l’était lui aussi.La voiture était présentée comme un bel objet, puissant et performant qui se suffisait à lui même pour son usage à haute vitesse (cf le fascicule de promotion de la voiture), il n’y avait pas mention ni du prix, ni des options possibles.La vitesse maximale était présentée comme une vitesse à atteindre en toute sécurité, plus tôt qu’une limite à ne pas atteindre, pour renforcer le côté performant et sécurisant de la voiture. Ce fut la voiture la plus complexe de son temps jamais produite en série ! Et aussi probablement l’une des moins fiables à cause du manque de suivi après-vente de ceux qui l’avaient créée ! De nombreux problèmes auraient pu être rectifiés en après ventes si la direction de Citroën

avait daigné validée les correctifs nécessaires, l’une de ses résolutions était aussi simple que de disposer un tendeur de chaines primaires hydrauliques sur le moteur... une paille de simplicité pour une entreprise automobile qui utilisait l’hydraulique à tous les niveaux de leurs voitures (frein, suspension, répartiteur de freinage, direction assistée). Ces problèmes techniques, les limitations de vitesse, la crise du pétrole puis le rachat de Citroen par Peugeot (plus cartésiens, bien moins ambitieux et rêveurs que Citroen) finirent par achever cette réalisation.En effet Peugeot s’est toujours cantonné à faire des voitures simples, sans défauts techniques, mais aussi sans utilisation d’innovations techniques qu’ils auraient inventés. Alors que Citroën a toujours essayé d’être en avance sur son temps avec ses voitures, autant pour le design que la technique, par exemple avec la DS en 1955, quitte à énormément s’endetter et finir 3 fois en faillite.Je pense donc que pour bien réaliser un concept, il faut être prêt à aller très loin, sans concession et y croire, peu importe les difficultés techniques ou financières. Il faut apprendre à ne jamais laisser tomber, ne pas faire la même erreur que Citroen avec la SM. Il faut savoir tomber pour mieux rebondir, ne jamais rester à terre, se battre comme Steve Jobs s’est battu pour réaliser le projet Macintosh de la manière qu’il le voyait. Savoir pousser un concept de bout en bout, de la conception, à la réalisation (et la vente), peu importe les difficultés rencontrées !Puis quelques années plus tard, je découvris Apple, toute son histoire et ses produits. Je réalise alors à quel point un design est d’autant plus beau, qu’il est le plus simple possible et adapté à l‘usage que l’on en fait, « Form follows function » comme dirait Louis Sullivan. La machine qui m’a le plus marqué est l’iMac de 2001, un ordinateur dans lequel tout était intégré de manière simple tout en permettant un confort d’utilisation, que ne permettront plus les générations suivantes avec leurs ordinateurs complètement intégrés à l’écran. C’est alors intéressant, à quel point l’on peut détruire un design et son plaisir d’utilisation en voulant trop le simplifier, en voulant trop

Illustrations de l’iMac G4 de 2001,

Photos issues de la page de

présentation de l’ordinateur sur le site

web Apple de l’époque.

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aller au bout de son concept. Je pense donc qu’il faut savoir arrêter un design avant qu’il ne soit trop extrême et devienne inutilisable, le concept est important, mais ne doit pas aller à l’encontre de ce que l’on veut faire du produit que l’on dessine. La pub de cet iMac mettait en avant sa caractéristique principale, la plus couteuse à développer et à produire en série, un bras articulé supportant l’écran et permettant de le disposer dans tous les sens. Son écran donnait les yeux à l’iMac, son lecteur de disque souriant quand il était fermé et tirant la langue une fois ouvert était sa bouche ! En plus d’être la représentation d’un concept fort qu’est l’ordinateur tout intégré. Cet ordinateur par son design, puis ses publicités avait réussi à se démarquer par une personnalité particulière, en ayant tout simplement l’air vivant et humain. La campagne « Think Diff erent » d’Apple m’a beaucoup marqué et m’a fait réaliser combien chaque être humain est unique et peut donc créer quelque chose d’unique !Campagne de pub papier «Think

Different» d’Apple par l’ agence de

communication TBWA\Chiat\Day

House VI d’Eisenman

Ci-contre, une maquette au 1/100

Ci-dessous, une série de maquettes

d’analyses de l’architecture du batiment

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B) Les concepts que j’ai développés à l’école :

L’étude de l’House 6 d’Eisenman a été l’un des premiers travaux que j’ai réalisés en école d’architecture. Ce travail d’analyse par la maquette m’a alors beaucoup infl uencé pour la suite de mes études. J’ai découvert que l’on pouvait très simplement créer de la complexité par la superposition de volumes simples, pouvant regrouper des fonctions diff érentes. Ce fut notamment une des premières pistes que j’ai développées pour la Vague. Mais dans ces situations, la complexité est telle, d’autant plus en structure bois que j’ai dû le modifi er pour passer à quelque chose de plus simple, allant vers moins de complexité et plus d’essentiel ! En me concentrant plus sur la disposition des diff érents bâtiments, leur agencement intérieur et leur position sur le site. La Vague était un projet de fi n de seconde année pour la réalisation d’un bâtiment publique sur les bords de l’Isère pour y promouvoir la pratique du surf et les bords de l’Isère par diff érents équipements (vestiaire, poste de secours, bar, restaurant, plage, salle de réunion).J’ai donc dû apprendre à simplifi er ma pensée, à la rendre plus claire. J’ai aussi énormément appris sur le travail en plan-masse, chacune des 13 semaines de projet a correspondu à un plan-masse diff érent, mais toujours avec la même idée directrice, une boite et un plateau orienté sur une vue et ayant une fonction.C’est alors que j’ai développé deux familles de plans diff érentes, une famille centrée (et donc souvent avec des assemblages complexes) et une autre linéaire grâce à un plateau principal reliant les diff érents plateaux boites secondaires. Cette dernière famille avait l’avantage de mieux s’intégrer au site en étant moins présente sur l’Isère, tout en permettant d’organiser au mieux les diff érentes boites fonctions par rapport au site et aux besoins du projet.Les plans-masses parlaient tellement de l’essence du projet, de son concept, qu’à chaque fois les logos de ce projet étaient basés sur un plan-masse en trait fi n, représentant

Logo

La Vague :

Ci-contre logo fi nal du plan centré

Ci-dessous, les différents plans centrés

étudiés

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les diff érents plateaux et bâtiments.De plus, pour les façades vitrées, j’ai développé un système de composition régulier s’inspirant du travail de Xenakys pour le couvent de la Tourette, mais en y intégrant en plus une partition de musique réelle, Surfi n » USA des Beach Boys. Ce travail avait pour but de rendre ces façades moins monotones pour les usagers tout en permettant de découper de manière particulière l’espace et le paysage suivant où l’on se situait dans le bâtiment ou sur le plateau.

C) Savoir se démarquer par le concept et la représentation :

Les cours de dessins de première année m’ont permis d’apprendre à dessiner à la main à l’échelle et à faire des croquis rapides de relevés de plans et cotes ou d’ambiance par la perspective. Les cours d’Archicad de secondes années m’ont permis d’apprendre à dessiner à l’ordinateur, ce qui m’a permis de gagner du temps dans la réalisation de mes éléments graphique pour avoir plus de temps à passer sur mon projet. Le projet à Berriat du premier semestre de troisième année en studio Dépollier m’a permis d’améliorer ma maitrise de la réalisation de mes éléments graphiques. Depuis ce moment, je ne me contente plus de faire des sorties de mes plans, coupes… directement depuis archicad. Mais je leur donne mon style, ma personnalité en les rendant vivants grâce à l’usage de Photoshop par l’ajout de végétation, hommes, véhicules, paysages…C’est à partir du second semestre de troisième année que j’ai enfi n réussi à prendre la mesure de ces diff érentes techniques pour enfi n commencer à les utiliser pour servir mon projet suivant son stade de développement. Le dessin à la main me sert énormément au stade d’analyse de site, puis des premières esquisses de mon projet, parfois même au stade de rendu fi nal, quand l’échelle du projet est assez petite, comme pour l’immeuble de la dent creuse du studio Blachot du second semestre de troisième année. En revanche l’informatique me sert pour mettre en forme

La Vague :

Ci-contre logo fi nal du plan linéaire

Ci-dessous, les différents plans linéaires

étudiés

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mes éléments graphiques dessinés à la main pour les rendus fi naux (rajouté paysage, végétation, hommes…), ou aussi à dessiner les éléments fi naux quand le projet est de plus grande envergure.

La réalisation d’un projet en individuel pour le concours du 18° REA (Réseau des Ecoles d’architecture françaises d’Europe centrale et orientale) m’a permis de prendre conscience par l’expérience vécue de l’importance d’avoir un concept fort, simple à comprendre et se démarquant bien des autres, tout en ayant une représentation le servant.Cela a été le premier concours et projet que j’ai réalisé hors de l’école, sans correction des professeurs de projet, en ne pouvant m’appuyer que sur mon esprit critique et celui de mes amis. Ils semblaient que j’ai été bien critiqué puisque j’ai quand même fi ni deuxième du concours ! Cela a donc été une expérience très enrichissante intellectuellement, socialement par les nouvelles rencontres que j’y ai faites et éprouvante, car j’avais pour la première fois de ma vie deux projets à mener de front (celui-ci et celui de fi n d’année en projet). Le thème du concours était la ville sur la ville et le développement durable.Il fallait réaliser des bâtiments recouvrant la gare de Lodz en Pologne, tout en leur donnant des fonctions compatibles avec les attentes de la ville, qui veut entre autres déplacer son centre à proximité de la gare.Mon projet était basé sur des bâtiments modulables constitués de conteneurs qui pouvaient s’agrandir de manière autonome grâce à la disposition de grue sur le toit de chaque bâtiment. Je dois ce système de grues à Archigram et au cours de Sophie Paviol qui nous l’a présenté. Le réemploi de conteneurs permettait de faire du développement durable, tout en faisant travailler les industries locales pour leur réaménagement. Les grues permettaient de répondre à la partie ville sur la ville du concours. De plus, ce partie pris permettait de présenter davantage un système de construction par conteneurs, grues et empilement, plutôt qu’un projet fi ni. Ceci

La Vague :

Ci-contre, la maquette fi nale du plan

centré

Ci-dessous, la maquette fi nale du plan

linéaire

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permettait de faire plus facilement passer des bâtiments dont l’aspect n’avait pas forcément l’air fi ni à cause de leur mode de construction par conteneurs.Le mode de rendu imposait une mise en page graphique sur deux planches et laissait une troisième planche libre. Pour maximiser mes chances, j’ai donc choisi de respecter le format de rendu en créant des éléments graphiques facilement visible (bien contrastés) et facile à comprendre (en respectant les règles de représentations). La troisième planche était la plus graphique possible avec des photos et schémas. Il y avait très peu de texte et il était en gros. J’étais parti du principe que les jurys n’avaient pas envie de lire un pâté de texte de plusieurs lignes écrit en tout petit. C’est pour cela que ce texte était sous forme de phrase clé reprenant chacun des éléments du projet pour les justifi er vis-à-vis des attentes du concours. C’était une manière de montrer explicitement que le projet répondait au « barème » du concours. Ceci permettait de plus facilement se diff érencier des autres projets, car mes planches de rendus étaient parmi les plus claires. Ce qui permettait aux jurys de facilement comprendre et rentrer dans le projet pour pouvoir plus facilement l’aimer et le défendre ou au contraire le détester. D’autres projets avaient des concepts et des idées tout aussi intéressantes, mais en général, leurs planches de présentation étaient trop remplies en voulant présenter trop d’idées, de même que certains projets avaient trop de bonnes idées, mais pas une seule vraie idée directrice assez forte et suffi samment mise en avant pour permettre aux jurys de rapidement comprendre le projet. La force du projet était probablement d’avoir un concept principal claire et simple (conteneurs et grues), plus quelques idées supplémentaire intéressantes allant dans le prolongement de ce concept, tel le bassin de lagunage pour rafraichir les bâtiments et recycler l’eau issue de ceux-ci, la tour d’observation de la ville, l’hôtel, les musées modulables.

Le concours était suivi d’un workshop en groupe pour aménager provisoirement des terrains en attente de

MRC73

Coupe AA Coupe BB

MRC73

Coupe AA Coupe BB

MRC73

Coupe AA Coupe BB

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construction à côté de la gare. Il fallait leur donner une certaine valeur provisoire pour les habitants (parcs, bars, commerces…) en attendant la construction échelonnée des futurs bâtiments. J’ai donc pu orienter mon groupe vers le réemploi de matériaux. Je précise qu’à ce moment, nous n’avions toujours pas eu les résultats du premier concours. Comme des rails avaient été présents sur ces terrains, nous avions pensé réemployer d’anciens wagons de chemin de fer qui auraient alors été réagencés avec diff érentes fonctions et déplacés selon les besoins par les rails. Le problème était que les rails avaient déjà été retirés pour le chantier, cela n’avait donc plus de sens de les remettre

1 HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle

et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

2008, 183 p.

MRC73

Façade Nord

Façade Sud

Plan rez de chaussée

Plan étage

A

A

B

B

Le programme actuel :- Un complexe de danse rock, pop, classique... comprenant des boites de nuits, bars et salles de concert ! - Des musées-salle d’exposition modulable selon les besoins !- Un complexe dédié aux évènements ! modulables selon les besoins comprenant salle de conférences et bureaux à louer !- Deux restaurants et deux salles de spectacles en rez-de-chaussée donnant sur le parc bassin ; à l’étage, un hôtel avec des chambres et des studios à louer pour les touristes !

Construction en évolution permanente ! Pour s’adapter à de nouveaux programmes grâce aux grues disposées sur les toits

Le projet est une trame, un principe qui ne demande qu’à se multiplier tout autour de la gare grâce aux grues disposées sur les modules !

Évolue avec le temps !En fonction des saisons par la végétation au sud !Du jour et de la nuit, grâce aux éclairages des conteneurs de différentes couleurs !Les conteneurs se patinent avec le temps...

Strucure acier permettant de moduler les cloisons et planchers en fonction des besoins !

Réemploi de matériaux !Les conteneurs, Les traverses de chemin de fer pour le bassin de lagunage, Les rails sont transformés en IPN pour renforcer les conteneurs, Les banquettes de trains usagers peuvent servir de sièges dans les bâtiments, L’ eau traitée par le bassin de lagunage peut être utilisée dans tous les parcs de la ville !

Un Chantier ferroviaire !Les matériaux sont acheminés par trains ou sont directement issus de trains ou du réseau ferré !

Un parc bassin planté au cœur de la ville !

Le cœur d’alimentation de la ville en voyageurs et en eau ! La gare au centre de la ville, Au centre des parcs,

Références :ArchigramKunsthalle de Berlin par Platoon Cultural Development

U n O r g a n i s m e V i v a n t !

U n O r g a n i s m e É c o l o g i q u e e t E c o n o m m i q u e !

1 HUYGEN, Jean-Marc. 1 HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle La poubelle

et l’architecte : Vers le réemploi des et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux.matériaux. Actes Sud, « L’impensé », Actes Sud, « L’impensé »,

2008, 183 p.2008, 183 p.

MRC73Le programme actuel :- Un complexe de danse rock, pop, classique... comprenant des boites de nuits, bars et salles de concert ! - Des musées-salle d’exposition modulable selon les besoins !- Un complexe dédié aux évènements ! modulables selon les besoins comprenant salle de conférences et bureaux à louer !- Deux restaurants et deux salles de spectacles en rez-de-chaussée donnant sur le parc bassin ; à l’étage, un hôtel avec des chambres et des studios à louer pour les touristes !

Construction en évolution permanente ! Pour s’adapter à de nouveaux programmes grâce aux grues disposées sur les toits

Le projet est une trame, un principe qui ne demande qu’à se multiplier tout autour de la gare grâce aux grues disposées sur les modules !

Évolue avec le temps !En fonction des saisons par la végétation au sud !Du jour et de la nuit, grâce aux éclairages des conteneurs de différentes couleurs !Les conteneurs se patinent avec le temps...

Strucure acier permettant de moduler les cloisons et planchers en fonction des besoins !

Réemploi de matériaux !Les conteneurs, Les traverses de chemin de fer pour le bassin de lagunage, Les rails sont transformés en IPN pour renforcer les conteneurs, Les banquettes de trains usagers peuvent servir de sièges dans les bâtiments, L’ eau traitée par le bassin de lagunage peut être utilisée dans tous les parcs de la ville !

Un Chantier ferroviaire !Les matériaux sont acheminés par trains ou sont directement issus de trains ou du réseau ferré !

Un parc bassin planté au cœur de la ville !

Le cœur d’alimentation de la ville en voyageurs et en eau ! La gare au centre de la ville, Au centre des parcs,

Références :ArchigramKunsthalle de Berlin par Platoon Cultural Development

U n O r g a n i s m e V i v a n t !

U n O r g a n i s m e É c o l o g i q u e e t E c o n o m m i q u e !

MRC73

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Façade Nord

Façade Sud

Plan rez de chaussée

Plan étage

A

A

B

B

Projet du REA 18 :

Ci-contre, perspectives

Ci-dessous, plan de rez de chaussée et

élèvation sud

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en place. Nous avons alors pris le parti de replacer deux séries de rails au milieu du terrain pour créer une colonne vertébrale sur laquelle nous avons disposé une grue déplaçable au grès des besoins pour autant permettre la construction des futurs bâtiments (sans avoir besoin de mettre en place une autre grue), que la mise en place et le déplacement des différents conteneurs modifiés au grès des besoins et de l’évolution des constructions sur le site.Sur ce projet, le concept était encore très simple, très visuel. C’était encore une fois plus un système constructif de projet évolutif qu’un projet fini avec plan masse, plan et coupes figés. Ce projet nous a quand même valu le troisième prix et un prix spécial… Ce projet tel le précédent n’est pas passé inaperçu. Nous avons dû le présenter à l’oral, et le jury était très partagé, certains l’aimaient, d’autres le détestaient… J’ai même presque regretté à un moment d’avoir entrainé mon groupe sur cette voie. Il a donc fallu présenter le projet point par point vis-à-vis du thème du concours pour démontrer que c’était une bonne solution. Il y avait beaucoup de débats, et de questions de la part des jurys. Il a vraiment fallu se battre à l’oral pour pouvoir leur montrer ses avantages ! Notre temps de présentation a été de 30 minutes, soit le double que ce qu’avaient fait les autres groupes…Justifier notre projet fut en partie facilitée graphiquement par le logo de la ville de Lodz qui mettait en avant une grue (car la ville est en plein reconstruction et développement). La ville justifiait donc notre concept, ceci était d’autant plus intéressant que des membres du jury étaient des urbanistes de la ville !

Projet du workshop REA 18 :

Ci-dessous, perspectives

Ci-contre, plan masse, logo de la ville

de Lodz,

Projet du workshop REA 18 :

Ci-dessous, différents types d’aménagement des conteneurs

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2) Les enjeux sociétaux :

Avoir conscience de l’importance des concepts et de la représentation en les maitrisant le mieux possible, permet ensuite de prendre position dans la société en tant qu’architecte réalisant un projet. Élaborer un projet n’est pas seulement résoudre le problème d’un maitre d’ouvrage posé par un programme. C’est aussi prendre position dans la société pour la faire évoluer de manière positive. Un projet peut être plus que juste un bâtiment, cela peut aussi être une nouvelle façon de construire, de vivre, de définir la société, de changer le monde ! Grâce à un nouveau concept !Par les différents cours magistraux, j’ai pu prendre conscience de l’influence que les architectes pouvaient avoir sur les gens et la société en général, en influençant leur manière de vivre dans la sphère privée par le logement et dans la sphère publique par l’urbanisme, comme les grands ensembles et Haussman à Paris. J’ai aussi pris conscience de la force que les politiques pouvaient avoir sur l’architecture, notamment avec le parti nazi en Allemagne qui s’opposait au Bauhaus par leur industrialisation et standardisation du bâtiment. Mais le parti nazi devra se rapprocher des techniques du Bauhaus pour pouvoir réaliser le projet pour Berlin d’Albert Speer. Dans le but de faire une ville illustrant la puissance de l’Allemagne sous le troisième Reich.

A) Intégrer les projets à une société et sa culture :

Par les cours de Mme Bardagot, le logement et l’habiter en question, et de Mme Cankat, cultures de l’habiter, j’ai pu découvrir l’importance de l’architecte à l’échelle de l’habitat. En effet selon les sociétés, les cultures des différents pays et leurs coutumes, les plans des logements ne sont pas agencés de la même façon. Par exemple, au Japon, les maisons sont uniquement dédiées au cercle familial et aux amis très proches, les maisons ne sont pas

numérotées et pour y entrer en tant qu’invité, il y a tout un protocole à respecter pour chasser les mauvais esprits. Tandis qu’en Europe, c’est l’inverse, les maisons sont numérotées, tout le monde peut être invité chez tout le monde (c’est d’autant plus vrai chez les jeunes).Le rapport à l’habitat est donc différent selon les cultures, les religions, mais aussi selon l’âge des populations concernées. D’une manière générale, les personnes plus âgées ont tendance à être plus refermées sur eux-mêmes et leur famille, leur cercle social se rétrécissant en vieillissant. Tandis que les jeunes auraient tendance à être plu dynamique et plus ouvert à l’autre et au monde en étant prêt à l’accueillir gratuitement chez eux même en le connaissant à peine, grâce à des moyens tels que le CouchSurfing (Surf de canapé), AFS (American Field Service, réseau mondial d’échange entre les jeunes pour promouvoir la paix entre les peuples en les faisant se rencontrer). Mais certains vont même plus loin en n’hésitant pas à confier les clés de leurs logements à des inconnus tels qu’avec Airbnb. On peut donc dire que suite à la seconde guerre mondiale, le monde a changé et les peuples ont eu de plus en plus envie de s’ouvrir les uns aux autres, ce qui est désormais grandement facilité par le Web et ses services de communications (mail, Facebook, Skype…).Malgré cet état de fait, le logement occupe toujours une place centrale dans la vie des gens, et ce dès leur plus jeune âge. Il peut les influencer à se sentir bien ou mal dans leur peau. Un logement mal fini (papier peint neuf se décollant) ou sale aura tendance à les faire se sentir mal dans leur peau, à dévaloriser le plaisir qu’ils pourraient éprouver dans ses pièces, tout en les rendants mal à l’aise en société, les repliant sur eux même. En effet, en sachant que leur logement ne correspond pas aux standards esthétiques de leurs camarades de classe pour des enfants, amis, collègues ou étrangers pour des adultes, ils auront tendance à se replier sur eux même et à ne pas s’intégrer.Un logement en mauvais état peut être le signe d’un désinvestissement des habitants de leur logement au

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monde dû à un mauvais état avant aménagement, à des difficultés familiales, financières ou à un logement invivable, car mal conçu. L’architecte peut agir sur deux de ses points, la durée de vie du logement et la qualité spatiale du logement.Pour le premier point, il suffit d’employer de bonnes entreprises mettant en œuvre des matériaux de qualité vieillissant bien. En revanche pour le second point, Il faut commencer à y travailler dès la phase d’étude du site. En effet, un projet ancré dans son contexte, en s’y référençant par sa disposition sur le terrain, ses orientations, son style, ses futurs habitants, d’éventuelles références historiques… Aura plus de chance d’être unique et donc de créer un ou des logements uniques pour ses habitants et donc des espaces publics et privés uniques. Ceci aidera les futurs habitants à se sentir habitants d’un espace, d’un logement, qui est dans un immeuble, qui est dans un quartier, qui est dans une ville, qui est dans un pays… Les gens sont tous différents donc leurs logements devraient tous être différents pour être à l’échelle humaine. Il ne faut donc plus faire de logement en série tels les grands ensembles des années 50.Les gens doivent aussi pouvoir se sentir chez eux, les architectes doivent dessiner des espaces de qualités, bien les articuler entre eux. Il doit guider les usages, sans les imposer. Ainsi, même les unités d’habitation de Le Corbusier sont contestables. Bien que les logements soient très diversifiés par leur emboitement en quinconce et que ces immeubles soient liés par des commerces, hôtels, écoles… qu’une véritable communauté est créée, ces logements sont fonctionnalistes. La cuisine a été dessinée selon les doctrines de l’architecte qui n’avait probablement pas beaucoup cuisiné dans sa vie. Résultat, pendant des mois, voir des années, les gens se sentent mal dans leur cuisine et donc dans leur logement, ils en ont le mal d’y vivre jusqu’à ce qu’ils se décident à réaménager tout ce qui les gêne dans cette cuisine, ou le logement en général. Les usages de l’usager finissent toujours par l’emporter avec le temps sur les usages imposés par

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l’architecte. Le plus souvent, ces usages sont imposés par manque de connaissance et de respect des futurs habitants à cause d’un certain narcissisme. Il faut donc savoir créer des plans fonctionnels et flexibles, une cuisine doit pouvoir être agrandie, une pièce doit pouvoir accueillir des meubles supplémentaires contre les murs, les pièces de vies principales (cuisine, séjour, salle à manger, salon) doivent pouvoir être réaménagées de plusieurs manières… Si l’architecte travaille directement pour les clients finaux, il doit savoir faire preuve de pédagogie et de patience pour cerner précisément les attentes de ses clients en ouvrant un dialogue fort pour comprendre comment ses clients vivent et voudront vivre dans le futur (en couple, avec ou sans enfants, animaux, cuisiner ou ouvrir des boites de conserve…) afin de savoir ce qui est essentiel dans leur vie, et ce qui ne l’est pas. Par exemple, s’ils n’ont pas besoin d’une cuisine tout équipée, ce budget et espace peut être réaffecté ailleurs. Il faut savoir laisser des prises à l’usager pour qu’il puisse détourner l’espace selon ses besoins et envies à un moment. Si les habitants ont l’impression de pouvoir à tout moment complètement modifier leur logement, ils se sentiront plus à l’aise. Voici pourquoi, l’on se sent en général moins bien dans un logement loué dans lequel on investit peu de temps et d’argent en travaux même légers, car tout investissement risquerait d’être perdu du jour au lendemain (6 mois de préavis). Alors que dans un logement où on est propriétaire, l’on sait que l’on peut investir sans rien demander à personne, tout en pouvant conserver son investissement de temps et d’argent dans le temps.

B) L’influence politique sur les projets :

Puis, j’ai découvert comment le politique pouvait influencer l’architecture pour la mettre à son service, notamment grâce aux cours de politique de la ville de Mme Bardagot, la grande ville de Mme Bonicco et l’analyse des formes urbaines de M. Belliriz.

Au fil de l’histoire, les hommes politiques ont de plus en plus pris conscience de l’enjeu que représentait pour eux le logement et l’urbanisme.Déjà du temps des pyramides, les pharaons avaient compris qu’en occupant les habitants d’Égypte à construire des pyramides, ils pouvaient éviter beaucoup de rébellion. En effet, le principe de base était qu’en occupant un homme ou un groupe d’homme par un travail intense et permanent, l’on peut l’empêcher de penser. Ce système a été repris par la suite par beaucoup d’états totalitaires, comme les états communistes, où en assurant un emploi et un revenu minimal à chacun, l’on empêche le peuple d’avoir le temps de se rebeller et même l’envie de se rebeller. Comme tout à chacun a l’air d’être traité sur un pied d’égalité et d’avoir le minimum vital pour suivre. Le bâtiment est bien souvent le premier vecteur d’emploi dans de nombreux pays. En effet, le logement quand il est bien conçu permet de satisfaire les hommes, en les disposant dans un cocon qui les empêche d’éprouver le besoin de se rebeller.Mais ce n’est pas le seul moyen que les politiques ont pour contrôler les masses populaires. Comme le Baron Haussman l’avait bien compris et fait appliquer à Paris, un urbanisme bien pensé permet de contrôler les populations dans l’espace public. De nombreuses manifestations et révolutions, dont celle de 1789 en France, avaient déjà démontrées que c’est dans l’espace public que les révolutions se jouent, car c’est là que les citoyens peuvent se réunir en groupe de manière à être plus vu, entendu du pouvoir tout en pouvant plus facilement s’en défendre. Par exemple en 1789, la population manifestante finit pas entrer en conflit direct avec l’armée par l’emploi d’armes, projectiles, barricades.Or en pensant bien l’urbanisme, on peut éviter les manifestations et les barricades.En faisant de grands axes, large et rectiligne, reliant des monuments, en plus d’embellir la ville et de la rendre plus vivable au quotidien, cela permet aussi d’éviter la mise en place de barricade. En détruisant les anciens

Unité d’habitation de Le Corbusier à

Marseille, photo et image issus du site

Web : orgone-design.com

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faubourgs aux rues inaccessibles par les troupes armées, pour les remplacer par de nouveaux quartiers aux rues et immeubles modernes ont empêche les rébellions de plusieurs manières. De manière passive, on rend les logements plus moderne et agréable à vivre par la mise en place de l’électricité, eau courante, densification des transports en commun, rues plus large et éclairée donc plus sûrs. Mais ces mêmes dispositifs permettent aussi d’éviter les regroupements de population dans ces endroits, tout en facilitant les interventions de la police ou de l’armée si nécessaire. On rend les places publiques et les rues sans prises, de telles sortes que ce ne sont plus que des lieux de passages où les gens ne s’arrêtent plus pour se rencontrer, se regrouper.Cependant le pouvoir des politiques ne s’arrête pas uniquement à l’urbanisme, ils peuvent aussi influencer à l’échelle nationale les politiques de la ville et du logement. Ils peuvent prendre la décision de créer des zones d’urbanisations prioritaires (ZUP) ou autres, avec des aides à la clé (financières, fiscales…) pour la construction de logements, commerces ou industries… L’État centralisé à Paris a pu et peut encore avoir plus d’influence sur l’urbanisme de certaines communes que ces communes elles-mêmes. Les grands ensembles et les stations de ski ont par exemple été localisés sur les territoires par la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale). Cet organisme d’état est chargé de préparer les orientations et de mettre en œuvre la politique nationale d’aménagement et de développement du territoire depuis 1963. Ainsi les architectes ne sont plus que de modestes pions dans une machine beaucoup plus grande.Le problème est que les politiques ont bien souvent leur propre ambition personnelle, et pour la servir, ils prennent parfois des décisions qui vont dans le sens de leur électorat, mais pas dans le sens de ce qui devrait logiquement être fait pour aider des populations en difficulté en endiguant un problème. En effet les dernières politiques qui ont été réalisées pour endiguer les problèmes des grands

1 HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle

et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

2008, 183 p.

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ensembles ne sont que des caches misères. Le problème des grands ensembles est inhérent à leur conception en série, en périphérie des villes, sans prise en compte du contexte. La volonté politique a voulu construire rapidement des logements censés être provisoires pour loger des populations en difficulté. Résultat, 50 ans après, les logements se sont dégradés, attirant des populations de plus en plus précaires. Certaines politiques font parfois l’opposé de ce qu’il faudrait faire. En général, on a trop tendance à vouloir faire des exemples plutôt qu’aider les gens à s’intégrer dans la société. (disparition du juge aux enfants)Le Berlin imaginé par Albert Speer reprenait l’idée de grands axes dégagés, avenues, parcs… pour faire de Berlin la plus grande et la plus belle ville d’Europe, devant Paris. Cependant, pour pouvoir urbaniser la ville le plus rapidement possible, Albert Speer devra faire appel à l’industrie et à la standardisation. Alors que c’était justement des modes de production que le troisième reich refusait, en préférant promouvoir l’artisanat. Au final c’est le Bauhaus et son mode de production industrielle du logement qui auront été adoptés pour satisfaire la folie des grandeurs des dirigeants nazis, bien que cela était à l’encontre de leur doctrine première.Ce qui m’impressionne le plus dans les villes relativement anciennes, et encore plus à Berlin, c’est que l’on voit les différentes traces de l’histoire de la ville. On peut y voir différents bâtiments, de différentes époques et régimes politiques. Ainsi l’on peut facilement voir la différence d’urbanisation entre la partie est et ouest de la ville et savoir dans quelle partie de la ville, on se situe. (même les feux rouges sont différents grâce à Ampelman à l’est).

1 HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle

et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

2008, 183 p.

Plans, Photos de maquettes, et photos

de Albert Speer et Hitler sont issu :

Larson, Lars Orlof. Albert Speer : Le

plan directeur de Berlin 1937-1943.

AAM Editions, 1978, 260 p.

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3) Les enjeux environnementaux

Puis, j’ai continué à m’intéresser en parallèle aux enjeux environnementaux. C’est un sujet qui m’a toujours intéressé puisque mon père travaille aussi dans les énergies renouvelables (installation solaire, pompe à chaleur, chaudière à haute performance…). J’ai d’abord travailler l’impact de mes projets sur le site et leur réversibilité, pouvoir remettre le site dans on état original d’avant projet, consommer le moins d’énergie et de matière non renouvelables. Cette première approche assez basique et simple permet de créer des projets écologiques tout en étant en rapport avec le site avec l’idée qu’un projet est parfait, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. (Antoine de Saint-Exupéry)

A) La protection du site du projet

Le projet de la Vague (dont j’ai déjà parlé en partie 1) a été le premier projet que j’ai développé sur un site de cette ampleur, autant en terme de superfi cie (plus de 2 hectares) que de qualité pour la ville et ses usagers. C’est un espace interstitiel non urbanisé aux portes de Grenoble, très facilement accessible, off rant des vues magnifi ques sur les montagnes alentour, tout en permettant de se ressourcer presque en pleine nature grâce à l’Isère et ses berges. Ce qui m’a tout de suite marqué en visitant le site était la quantité de faune et de fl ore que l’on pouvait trouver sur le site et qui faisait tout son charme. En me renseignant plus, je découvris aussi que suivant les saisons, l’Isère pouvait connaitre de fortes crues. Voici pourquoi, dès le début, le projet devait se poser sur le site sans le détériorer. Pour moi, le meilleur moyen de réaliser ce dessein était de placer le projet directement sur l’Isère, ainsi, l’on pouvait construire une sorte de bâtiment fl ottant, permettant de limiter l’impact du bâtiment sur le site et ses berges, le chantier pouvant être réalisé en amont du fl euve et

ne nécessitant pas de fortes modifi cations du terrain (excavations…).Pour limiter les nuisances en un point, dans un premier temps, le projet avait un plan centré sur lui même, en se raccrochant que succinctement à la berge par plusieurs rampes et plateaux. Cette solution était celle qui préservait le mieux physiquement le site, mais elle s’y intégrait très mal esthétiquement. Le bâtiment, comme posé au milieu de l’eau, bloquait la vue sur le fl euve et sa largeur. Le deuxième projet basé sur plan linéaire requérait un peu plus de travail sur le site pour préparer le terrain, mais il permettait d’exploiter au mieux les bords de l’Isère tout en permettant toujours de mettre en avant diff érentes vues sur le site. Ce projet permettait de relier les diff érentes fonctions des diff érents bâtiments par un long plateau se terminant de manière romantique sur l’Isère.Le projet alors tantôt fl ottant sur l’Isère, tantôt suspendu sur le terrain par des pilotis avait toujours l’avantage de pouvoir être réversible. Il pouvait à tout moment être enlevé sans nécessiter de lourds moyens. Les modules fl ottants peuvent être déplacés vers un autre site par l’Isère, tandis que les partis ancrés par pilotis sur le site peuvent tout simplement être démontés pour être transportés aussi par voie fl uviale vers un autre site. Ceci est entre autres rendu possible par l’emploi d’un matériau léger et réutilisable comme le bois, qui comme un jeu de lego peut être monté et démonté à volonté.Ainsi, les matériaux du projet peuvent tout simplement être repris pour construire un autre bâtiment avec et ainsi leur donner une seconde vie. Réemployer les matériaux le plus possible est probablement le meilleur moyen de construire de manière écologique et économique, bien que cela demande plus de temps et d’ingéniosité. Mais pour que cela soit possible, il faut garder les matériaux les plus bruts possible, ne pas trop les modifi er. Ainsi pour préserver le site d’un projet, il faut commencer à y penser très en amont dans la phase d’esquisse du projet, pour penser à son implantation, matérialité…Préserver le site, ce n’est pas seulement rendre le projet

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réversible, mais c’est aussi préserver le contexte du site (histoire, ruines éventuelles, faune, fl ore…) du projet pour pouvoir la magnifi er avec son aide. Un bon projet devrait pouvoir magnifi er le site sur lequel il est implanté, et ce site devrait pouvoir magnifi er le projet, dans un dialogue et respect mutuel.

B) Construire autrement pour préserver l’environnement

Je ne pense pas que construire des structures complexes utilisant des matériaux de plus en plus complexes à produire, mettre en place, puis à entretenir soit une solution réellement écologique. En eff et, ces matériaux nécessitent bien souvent une énergie grise très importante pour leur production, qui est en général bien plus importante que l’énergie qu’ils permettront d’économiser par la suite. Sans compter que l’on peut très rarement les recycler de manière convenable et encore moins les réemployer ! Pratiquement tout les constituants isolants des constructions HQE (Haute Qualité Energétique) emploient des matériaux issus de l’industrie pétrochimique : isolant polyuréthane, des scotchs, fi lm pare-vapeur ou pare-pluie… De plus, ces produits très techniques transforment à tous les niveaux les artisans en de simples poseurs de produits manufacturés sur site. Contribuant aussi à créer de plus en plus d’emplois sous-qualifi és à travers le monde et soutenant la délocalisation des emplois de l’industrie vers les pays à bas couts et toutes les pollutions qui en résultent. Les artisans ne créent plus rien de leurs mains, cela dévalorise les métiers du bâtiment avec des produits tel que le placoplâtre. Ce sont des solutions viables sur le court terme, mais pas sur le long terme à cause de la raréfaction des ressources pétrolières qui mettra un terme aux matériaux d’origine pétrolifère et aussi aux matériaux industriels qui devront plutôt être produit par des fi lières courtes, voir sur le chantier, pour en limiter les frais d’acheminement et l’impact écologique. Ce sont des solutions qui étaient adaptées à l’architecture

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La Vague :

Perspectives et coupe du projet linéaire

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moderne qui se voulait internationale, en étant capable de construire le même gratte-ciel à Berlin qu’à New York ! Mais aujourd’hui, on a pris conscience par l’expérience que ce genre d’architecture est dévastatrice pour les sociétés en leur faisant perdre leur spécificité (histoire, culture…) et pour l’environnement en n’adaptant pas la forme du bâtiment au site (notamment à cause de la climatisation).Voilà pourquoi l’architecture devrait de nouveau être produite au niveau local par ceux qui la vivent tous les jours en l’habitant avec leur propre moyen, comme les hommes ont toujours fait depuis des milliers d’années !Le réemploi de matériaux est donc la solution idéale, alliant filière courte, impact écologique faible, et redonnant du pouvoir de création aux artisans.Le réemploi de matériaux consiste à trouver une nouvelle utilité à des objets (bouteilles, pneus, sacs plastiques....) qui seraient considérés comme des encombrants et finiraient leur vie à la poubelle dans le meilleur des cas ou dans la nature, recyclés dans le meilleur des cas ou stocker dans d’immenses décharges. C’est souvent le cas des pneus ou sacs-poubelle quand ils ne sont pas tout simplement brulés.L’intérêt du réemploi est aussi d’économiser de l’énergie. En effet, le réemploi de matériaux nécessite toujours moins d’énergie que le recyclage qui exige souvent de redescendre la matière à son niveau de complexité le plus simple, c’est-à-dire au matériau brut.« Principe de complexité : par un apport d’énergie, la matière devient plus stable et porteuse de mémoire. Il est irréversible : pour désorganiser la matière et revenir à un niveau de complexité moindre, il faut une nouvelle dépense d’énergie ». ¹En recyclant, on perd aussi toute la mémoire des matériaux, leurs formes, leur utilisation première, leur époque de fabrication, leur histoire...Réemployé permet donc aussi de conserver des traces d’histoires de la société.En réemployant, on tente de conserver au maximum le matériau tel qu’il est, cependant, la conservation ne peut

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et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

2008, 183 p.

« Les bouteilles ont l’air de bijoux et pourtant, ce sont des déchets »Source : REYNOLDS, Michael. Earthship: Systems and Com-ponents. Earthship Bio-tecture, 1991, 251 p.

Une architecture bioclimatique adaptable à différents climats :Source : REYNOLDS, Michael. Comfort in Any Climate. Solar Survival Architecture, 2001, 76 p.

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être totale, car il y a usure inévitable et donc changement d’usage. « Principe de réduction des chutes : d’abord utiliser le matériau disponible selon sa plus grande dimension ; puis si elles existent, utiliser les chutes au maximum ; puis seulement envisager de recycler. » p31 ¹Ainsi réemployer des pneus en les empilant et en les remplissant de terre est plus performant et plus rapide, que de faire des briques de canettes, liées entre elles par des fils électriques. Ce sont deux solutions que Reynolds a expérimentées, les pneus a fini par être adopté, car elle est plus performante à mettre en œuvre et permet de créer rapidement des murs de masse capable de stocker de l’énergie. « Si l’on organise la matière avec peu d’énergie, on obtient un matériau peu complexe, facilement recyclable : la matière est facilement réutilisée » p 21 ¹Plus la réutilisation est rapide, c’est-à-dire rapide à mettre en œuvre et peu technique, plus le réemploi est performant. S’il y a trop d’opérations différentes à faire ou si elles sont trop complexes, alors la technique de réemploi utilisée est à revoir pour la rendre plus performante autant en terme de temps que d’énergie.Réemployer le plus possible les matériaux est plus écologique que le recyclage, comme expliqué plus tôt.Mais cela ne s’arrête pas là, en utilisant intelligemment le réemploi, on peut tout à fait arriver à créer des architectures bioclimatiques performantes comme le fait Reynolds avec ses earthships.Le principe est simple, en vitrant au Sud, pour récupérer des apports solaires qui sont stockés à l’arrière dans les murs masses fait en pneus. De plus la serre à l’avant qui sert de distribution entre les pièces et entrée permet aussi de cultiver ses propres légumes. L’eau est récupérée par le toit, l’électricité fournit par une éolienne ou des panneaux solaires.Les earthships peuvent aussi s’adapter à d’autres climats que le climat tempéré, le climat tropical, aride...Ainsi, en réemployant des matériaux, on peut avoir un bâtiment bioclimatique, agréable à vivre en toute saison et totalement autonome pour leurs habitants (production

Construction des murs intérieurs en canettesSource : REYNOLDS, Michael. Earthship: How to Build Your Own. Earthship Biotec-ture, 1990, 240 p.

L’intégration des earthships dans le siteSource : REYNOLDS, Michael. Earthship: Systems and Components. Earthship Biotecture, 1991, 251 p.

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de leur propre alimentation, non-obligation de se faire raccorder aux réseaux...).« Je n’ai pas besoin de chauffage, j’ai un potager... je suis libre ! » ²À l’instar de la Citroën 2CV, on peut dire que les earthships ne sont pas juste des bâtiments, mais un art de vivre. Ils proposent de complètement modifier notre façon de vivre, de construire, et de consommer pour mieux se mettre en phase avec la planète et se libérer des contraintes que l’Homme s’est créées (argents, normes, impôts, taxes...).« Ce que ces maisons font, c’est qu’elles prennent chacun des aspects de votre vie et vous les mettent entre vos propres mains ! » ²

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et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

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² HODGE, Oliver. Garbage Warrior.

Wexler Rachel (productrice), 2007, 86

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Conclusion :

Au fur et à mesure de l’écriture de ces pages, je me suis rendu compte que je souhaite explorer plusieurs pistes, qui peuvent parfois avoir l’air assez contradictoires.En effet je suis autant intéressé par l’écologie et la décroissance que par les nouvelles technologies, en général plutôt polluantes.Grâce à mon intérêt pour le réemploi de matériaux, j’ai développé une conscience écologique, tant dans la construction que dans la façon de vivre. Je voudrai créer et concrétiser un ou des concepts d’architectures aussi propres à produire qu’à utiliser, humainement, socialement, économiquement, écologiquement... Pour satisfaire ce premier désir, je devrai probablement apprendre par la pratique à trouver de nouveaux moyens de constructions !Voici pourquoi le master Cultures Constructives est mon premier choix. Par le réemploi de matériaux, j’ai aussi développé une autre piste pouvant mener à un résultat semblable. Cette piste consisterait à comprendre comment a été construit le bati existant pour pouvoir en conserver le plus possible, ou au moins ce qui a un intérêt architectural, ou de mémoire. Pour ainsi construire à partir de ces traces du passé, des bâtiments modernes avec des modes de constructions modernes, tout en créant des bâtiments uniques, car chacun aurait un rapport particulier avec le contexte, qui serait autant ce qu’il y a autour du bâtiment, que ce qu’il y a d’existants sur la parcelle à construire, autant le présent que le passé...C’est ainsi que je pense que le master Rénovation de l’Université de Karlsruhe est une bonne alternative. De plus cette année erasmus en Allemagne me permettra d’en apprendre plus sur la culture allemande, de perfectionner mon allemand pour pouvoir plus facilement trouver du travail en Suisse par la suite. Puisque j’y ai de la famille et que c’est un pays qui me plait énormément, autant pour sa géographie, que ses habitants et leur état d’esprit. Si ce

cursus me plait, je ferai très probablement mon master en entier là-bas.Ma troisième voie serait le master Architecture Paysage Montagne pour son étude des paysages, architectures et construction du 20e siècle, et pour le travail de projet axé sur la dimension culturelle du lieu, le local, et l’inscription territoriale et paysagère.Cette voie rejoint mon intérêt pour le réemploi de matériau qui peut être autant physique, que non physique, comme la mémoire du site, des bâtiments existants. Pour moi, le projet créé devrait pouvoir répondre à un programme tout en respectant le passé du site, physique avec par exemple ses bâtiments existants, et culturel avec son inscription territoriale et paysagère tout en la redéfinissant si nécessaire. C’est le travail en respectant le patrimoine et l’histoire (grande ou petite) avec de grands ou petits détails qui m’intéressent, tout en construisant de manière actuelle et moderne, sans essayer de faire du faux ancien.

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REYNOLDS, Michael. Earthship: Systems and Components. Earthship Biotecture, 1991, 251 p.

SALVADORI, Mario. Comment ça tient ?. Parenthèses, 2009, 265 p.

Vidéos :

BRICKER, Eric. Visual Acoustics. Bricker Eric et Zilch Babette, 2009, 84 minutes

HODGE, Oliver. Garbage Warrior. Wexler Rachel (productrice), 2007, 86 minutes

KAHN Nathaniel. My Architect. 2004, 116 minutes

Hors informations contraires, toutes les photos et dessins sont issus de l’auteur Romain DECHAVANNE

L’image de couverture a été prise à Berlin le 30 décembre 2013 par l’auteur.

Bibliographie :

Livres :

BERTHOLLET, Mathieu. Shadow Houses et Case Study Houses. Actes Sud, « Papiers », 2010, 121 p.

CLEMENT, Gilles. La sagesse du jardinier. L’Œil Neuf, 2004, 109 p.

HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle et l’architecte : Vers le réemploi des matériaux. Actes Sud, « L’impensé », 2008, 183 p.

LARSON, Lars Orlof. Albert Speer : Le plan de Berlin 1937 - 1943. AAM Editions, 1978, 260 p.

LE CORBUSIER. Urbanisme. Flamarion, « Champs Arts », 2011, 284 p.

LE CORBUSIER. Vers une architecure. Flamarion, « Champs Arts », 2008, 253 p.

LLOYD WRIGHT, Franck. L’avenir de l’architecture. Linteau, 2003, 366 p.

MARC, Olivier. Psychanalyse de la maison. Seuil, « Intuitions », 1972, 151 p.

REYNOLDS, Michael. Comfort in Any Climate. Solar Survival Architecture, 2001, 76 p.

REYNOLDS, Michael. Earthship: Evolution Beyond Economics. Earthship Biotecture, 1993, 244 p.

REYNOLDS, Michael. Earthship: How to Build Your Own. Earthship Biotecture, 1990, 240 p.

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Le projet structure appelé « bâtiment russe » est basé sur l’idée de créer des bâtiments imbriqués les uns dans les autres et dépendants les uns des autres par leur structure.J’ai ainsi créé une grande boite de structure basée sur une trame de 9 carrés dans laquelle je suis venu placer essentiellement des bardages variés pour créer d’autres boîtes qui sont elles aussi basées sur un module.De par sa conception, ce bâtiment permet de révéler aussi bien en vue de dessus qu’à l’usage pour un habitant attentif ce concept. Depuis, cette idée de trames aidant à concevoir et persistant dans le bâti d’une certainemanière m’a beaucoup intéressé et influencé.

1 HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle

et l’architecte : Vers le réemploi des

matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

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Le projet structure appelé « bâtiment russe » est basé sur l’idée de créer des bâtiments imbriqués les uns dans les autres et dépendants les uns des autres par leur structure.J’ai ainsi créé une grande boite de structure basée sur une trame de 9 carrés dans laquelle je suis venu placer essentiellement des bardages variés pour créer d’autres boîtes qui sont elles aussi basées sur un module.De par sa conception, ce bâtiment permet de révéler aussi bien en vue de dessus qu’à l’usage pour un habitant attentif ce concept. Depuis, cette idée de trames aidant à concevoir et persistant dans le bâti d’une certainemanière m’a beaucoup intéressé et influencé.

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matériaux. Actes Sud, « L’impensé »,

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C’est le projet de réhabilitation d’un ilot à Berriat pour y créer 400 logements, des commerces, des bureaux, une place et un équipement public (une salle de tir à l’arc).Le projet est basé sur un système de grille avec un module qui se répète. Ce module est diff érent selon sa fonction, bureaux et commerces sur le cours Berriat (au Nord), logements au centre de l’ilot, et logements et atelier pour artisans donnant sur la rue Marx Dormoy (au Sud).

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Projet résidentiel à Berlin, 1965 de S. Wewerka

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Projet résidentiel à Berlin, 1965 de S. Wewerka

Quartier Berriat : de l’Usine aux Immeubles

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Projet résidentiel à Berlin, 1965 de S. Wewerka

Les hauteurs de bâtiments d’adaptent au contexte en étant de plus en plus haut au fur et à mesure qu’ils progressent vers le nord. De plus, les bâtiments en cascade et l’augmentation progressive de leur espace-ment permettent de limiter les masques solaires.

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Coupe Nord/Sud au 1/200

Projet résidentiel à Berlin, 1965 de S. Wewerka

Q u a r t i e r B e r r i a t : d e l ’ Us i n e a u x I m m e u b l e s

1 4 J a n v i e r 2 0 1 4

Coupe Est/Ouest au 1/500

1° étage au 1/500Rez-de-chaussée au 1/500

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Coupe Est/Ouest au 1/500

1° étage au 1/500Rez-de-chaussée au 1/500

R o m a i n D E C HAVA N N E

Coupe Nord/Sud au 1/500

Rez-de-chaussée au 1/200 1° étage au 1/200 2° étage au 1/200

Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Coupe Est/Ouest au 1/500

1° étage au 1/500Rez-de-chaussée au 1/500

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Coupe Nord/Sud au 1/500

Rez-de-chaussée au 1/200 1° étage au 1/200 2° étage au 1/200

Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Coupe Nord/Sud au 1/500

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Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Façade Nord donnant sur le cours Berriat au 1/200

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Coupe Est/Ouest au 1/500

1° étage au 1/500Rez-de-chaussée au 1/500

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Façade Sud donnant sur la rue Marx Dormoy au 1/200

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E N S A G

Coupe Nord/Sud au 1/200

Projet résidentiel à Berlin, 1965 de S. Wewerka

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Façade Sud donnant sur la rue Marx Dormoy au 1/200

Plan-Masse ombré au 1/1000Plan de localisation Plan-Masse au 1/50000

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Coupe Est/Ouest au 1/500

1° étage au 1/500Rez-de-chaussée au 1/500

Bibliographie

LE CORBUSIER. Vers une architecure. Flamarion, “Champs Arts”, 2008, 253 p.

LLOYD WRIGHT, Franck. L’avenir de l’architecture. Linteau, 2003, 366 p.

REYNOLDS, Michael. Comfort in Any Climate. Solar Survival Architecture, 2001, 76 p.

REYNOLDS, Michael. Earthship: Evolution Beyond Economics. Earthship Biotecture, 1993, 244 p.

REYNOLDS, Michael. Earthship: How to Build Your Own. Earthship Biotecture, 1990, 240 p.

REYNOLDS, Michael. Earthship: Systems and Components. Earthship Biotecture, 1991, 251 p.

SALVADORI, Mario. Comment ça tient ?. Parenthèses, 2009, 265 p.

Livre :

BERTHOLLET, Mathieu. Shadow Houses et Case Study Houses. Actes Sud, « Papiers », 2010, 121 p.

CLEMENT, Gilles. La sagesse du jardinier. L’Oeil Neuf, 2004 , 109 p.

HUYGEN, Jean-Marc. La poubelle et l’architecte : Vers le réemploi des matériaux. Actes Sud, « L’impensé », 2008, 183 p.

LE CORBUSIER. Urbanisme. Flamarion, “Champs Arts”, 2011, 284 p.

Vidéos :

BRICKER, Eric. Visual Acoustics. Bricker Eric et Zilch Babette, 2009, 84 minutes

HODGE, Oliver. Garbage Warrior. Wexler Rachel (productrice), 2007, 86 minutes

WEAVER Robert et SCARPACI Phil. Build an house out of tyres and dirt. Kolbeco Productions inc., année indéterminée (probablement des années 80), 27 minutes