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Rapport de stageOctobre-Novembre 2008

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Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .4

I)Compositiondugrouped’experts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .6

II)Leséjourenquelqueschiffres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .7

III)Lasituationdupays . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .7

IV)Biland’activitésetimpressions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .9

Signatured’unaccorddecoopération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .9 Structurationadministrative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .9 Perfectionnementetentraînement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .10 Promotiondelapratiqueféminine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p;12 Formationdesenseignants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .12 Animationdesquartiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .13 Développementdujudoadapté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .16 Conférencesurlesvaleursdujudo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .18 DémonstrationdeJudoàNgozi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .20 Lejudoàl’armée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .21

V)Réunionsetrencontres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .22

Conclusionsetperspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .27

Annexes-AccorddeCoopérationentrelaFBJetleCACI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p .29

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Introduction

Du 22 octobre au 7 novembre 2008, nous (Centre Alsacien de Coopération Internationale et Ligue d’Alsace de Judo) nous nous sommes rendus au Burundi pour un stage technique,

pédagogique et administratif.

Depuis avril 2006, ce stage était le �e du nom.Nous sommes intervenus dans différents secteurs : per-fectionnement de la pratique des judokas pratiquants, formation des cadres et des dirigeants, mise en place et optimisation des structures fédérales et développement de nouveaux projets.

De nombreuses rencontres ont eu lieu et de fortes actions ont été menées dans les quartiers déshérités (périphériques) de la capitale, ainsi qu’à l’intérieur du pays, pour la première fois. Pour la toute première fois également, nous sommes intervenus auprès de jeunes handicapés, dans un centre spécialisé.

Nous avons participé à une grande conférence sur les valeurs du judo et du sport et sur la manière dont cel-les-ci peuvent être utiles dans un pays en reconstruc-tion au sortir d’une très longue période de crise.

Au travers de ce rapport détaillé, nous vous invitons à prendre connaissance de l’ensemble des actions me-nées, de la manière dont celles-ci s’articulent entre elles ainsi que des perspectives de développement qui se font jour pour les mois et les années à venir.

Rapport de stage Projet Turikumwe Bujumbura Octobre/novembre 2008

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Nicolas Messner Chef de délégation et chef de projetVice-président du CACIAuteurphotographe(www .nicolas-messner .com)Titulaired’unDUT«MesuresPhysiques»etd’unBScAnglais(Sheffield)Brevetd’Etatjudo2èmedegré(3èmeDan)Sportifdehautniveaude1989à1996(PôleFranceStrasbourg)7séjourseffectuésauBurundi(1986,2000,2006deuxfois,2007et2008deuxfois)

Frédéric Barthélémy Responsable éducatifSecrétaire général du CACIChefdeservicedansuncentreéducatifferméExpérienced’éducateurenpréventionspécia-liséeTitulaired’unMasterProfessionnel«PratiquesSocialesdel’Insertion»Présidentdel’associationdesolidaritéinternationaleScolida-ritéAfrique(http://scolidariteafrique .free .fr)Brevetd’Etatjudo1erdegré(2èmedan)Sportifdehautniveaude1993à2002(PôleFranceStrasbourg)3séjourseffectuésauBurundi(2007et2008deuxfois)

David Charles Responsable sportifMembre du CACIConseillétechniquerégionaldelaligued’AlsacedejudoEntraineuretresponsableduPôleEspoirdeStrasbourgSophrologueetpréparateurmentalBrevetd’Etatjudo2èmedegré(4èmedan)Sportifdehautniveaude1991à2000(PôleFranceStrasbourg)3séjourseffectuésauBurundi(2006,2007,2008)

Denis Reymann Responsable sport adaptéMembre du CACICeinturenoire2edanEtudiantetéducateur2eséjourauBurundi(2006et2008)SportifdehautniveaumembreduPôleFranceStrasbourg

I) Composition du groupe d’experts

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II) Le séjour en quelques chiffres

• 1 conférence sur les valeurs du judo et comment y adhérer pour aider à la reconstruction d’un pays (hôtel Méridien)

• 1 démonstration à Ngozi, dans le nord du pays

• 4 remises de livres dans les établissements scolaires partenaires (� à Bujumbura, � à Bisoro)

• 12 entraînements avec les judokas confirmés (perfectionnement, formation...)

• 18 réunions de travail

• 25 séances d’animation dont 7 dans un centre d’accueil de jeunes handicapés: initiation, découverte de l’activité dans les quartiers périphériques nord

• 249 judokas concernés dans les 5 clubs de la ville par les entraînements de perfectionnement

• 489 jeunes Burundais concernés par ces animations dans les écoles des quartiers périphériques

• Plus de 1400 spectateurs en tout ont assisté à nos actions et sont donc rentrés chez eux en disant qu’ils connaissaient désormais le judo

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III) La situation du pays

En plusieurs séjours, nous avons pu constater que le pays se reconstruisait petit à petit et ce, particulièrement dans la capitale. Les routes ont été ou vont être reconstruites le long de la plu-

part des grands axes de circulation. Ceci facilite grande-ment les déplacements et nous avons, par conséquent, perdu beaucoup moins de temps dans les transports. Des chantiers sont en cours à travers toute la ville. C’est un signe indéniable de reconstruction aussi bien dans les rues que dans les esprits et cela est encourageant.

Nous prenons désormais régulièrement les transports en commun (taxi, minibus et moto taxi) même si nous restons encore, la plupart du temps, véhiculés par les membres de la FBJ.

Nous n’avons ressenti, à aucun moment de difficultés quant à la sécurité et avons pu, en toute occasion, cir-culer librement et sans crainte, de jour comme de nuit.

Il n’en reste pas moins vrai que la situation économique du pays, et cela particulièrement dans le climat de crise mondiale globalisée actuelle (ce dont n’est bien entendu pas responsable le Burundi), demeure instable et très sensible à la fluctuation du prix de l’essence (compara-ble au nôtre) ou des denrées de première nécessité, par exemple. L’activité économique fonctionne au ralenti.

Certains secteurs, comme la pêche, sont en quasi-situa-tion de cessation d’activité actuellement, aux environs de Bujumbura, par manque de poisson dans le lac Tanganyika (info ambassade de France).

Le Burundi, de par sa situation géographique, reste un pays isolé au milieu de l’Afrique (pas d’accès direct aux voies maritimes), mais nous avons pu constater avec intérêt, qu’un rayonnement, au moins sur le plan sportif, était envisagé et envisageable, dans toute la région des grands lacs (Burundi, Rwanda, RDC). Nous y revien-drons ultérieurement dans ce rapport de stage.

L’intérieur du pays où nous nous sommes rendus pour la démonstration de Ngozi (cf. ultérieurement) reste marqué par son aspect montagneux et vert même si une très grande partie de la forêt primaire a disparu entraînant des problèmes écologiques. La subsistance des familles est principalement basée sur la culture vi-vrière. Des programmes de développement économique basés sur une commercialisation optimisée du thé par exemple sont à l’étude, à l’initiative de l’ambassade de France. Des partenariats de coopération ont également été signés entre le Burundi et la région Pays de Loire ; partenariat de coopération qui s’appuie sur le dévelop-pement de secteurs liés à la santé, à l’agroalimentaire ou encore au sport.

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Au travers des discussions que nous avons pu avoir avec tous nos interlocuteurs au Burundi (ministères, comité national olympique, ONG…), il paraît évident également qu’un certain nombre de problèmes sociaux sont encore perceptibles. Nous avons pu ressentir cela fortement dans les quartiers périphériques nord que nous avons sillonnés avec nos tatamis et nos kimonos pour animer des séances de découverte et d’initiation au Judo.

Le centre ville de Bujumbura, dans ce contexte, paraît mieux loti. C’est pourquoi un effort de développement dans les quartiers périphériques nord et sud doit être envisagé au plus vite.

Dans certains quartiers déshérités, il semblerait, par exemple, que plus de �0% de la population soit tou-chée par le virus du SIDA (estimation) et qu’une grande partie de la jeunesse (pas seulement la jeunesse) vit désoeuvrée et ne mange pas à sa faim tous les jours, non par manque de nourriture, mais par manque de revenus.

Les effectifs de certaines écoles sont pléthoriques (de �0 à �20 par classe selon les quartiers et selon le type d’école – publique ou privée).

La pénurie de manuels scolaires, de livres de bibliothè-que et de supports pédagogiques est également criante et renforce l’impression qu’un énorme travail de for-mation est à envisager ; formation des encadrants tout particulièrement.

Cet état des lieux ne se veut en aucun cas exhaustif. Il est indicatif et n’est le fruit que des impressions re-cueillies au travers des échanges que nous avons eus sur place.

Les choses avancent au Burundi, c’est certain, lente-ment, c’est sans doute indéniable, parfois, elles sont arrêtées et peinent à retrouver un nouveau souffle, mais les actions que nous avons pu mener, pendant deux semaines, au cœur des quartiers de Bujumbura et à l’intérieur du pays, nous laissent un goût prononcé d’op-timisme, en tous les cas dans le domaine de l’animation et du sport qui est celui dans lequel nous intervenons.

Notre présence, comme à chacun de nos séjours, a probablement fait naître des vocations. Un engouement toujours renouvelé émerge lors de notre passage. Nous-mêmes y trouvons un souffle nouveau pour toujours aller de l’avant dans une marche coordonnée avec tous les membres de la Fédération burundaise de judo et avec tous nos interlocuteurs (institutionnels et privés) locaux.

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Signature d’un accord de coopération

Il s’agit du fait marquant sur le plan administratif. Lors du stage précédent (février/mars 2008) nous avions lancé le projet Turikumwe (tous ensemble en Kirundi). Ce projet devait chapeauter l’ensemble des actions que nous (CACI) menons au Burundi en partenariat avec la Fédération Burundaise de Judo (FBJ).

Lors de ce séjour, nous avons décidé, « d’officialiser » ce projet en signant un accord de coopération entre la FBJ et le CACI avec pour partenaire technique et pédagogique la Ligue d’Alsace de Judo (cf. en annexe le texte de l’accord de coopération).

Le projet Turikumwe est donc désormais bicéphale (FBJ + CACI) et recouvre l’ensemble des projets de dévelop-pement par le judo qui est et qui sera mené au Burundi dans l’avenir. Turikumwe a donc désormais un double porteur de projet : l’un en France et l’autre au Burundi.

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IV) Bilan d’activités et impressions

Cet accord de coopération inédit pour une fédération nationale a été signé en présence du représentant du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture du Burundi (directeur du sport d’élite) ainsi que du secré-taire exécutif du comité national olympique du Burundi. Tous deux ont souligné tout le bien qu’ils pensaient de la signature d’un tel accord et le développement de tels partenariats est soutenu activement par les instances dirigeantes du pays.

Il doit nous permettre (FBJ + CACI) d’être plus efficaces dans nos actions en les coordonnant de manière opti-male. Chaque projet intégré à Turikumwe devient dès lors un rouage du développement du judo au Burundi ainsi que dans la région des grands lacs (Rwanda, RDC…) avec pour objectif ultime de faire du sport un outil de reconstruction sociale et un véhicule de messa-ges d’entraide et de paix.

Structuration administrative

Tout au long de notre séjour, nous avons participé, animé, assisté à de nombreuses réunions d’organisation de la FBJ.

Nous avons par exemple dirigé des formations devant permettre d’optimiser l’organisation des manifestations (type championnats, tournois ou démonstrations…) ou encore de gérer de manière autonome le site Internet (www.judo-burundi.com).

Force est de constater, qu’en deux ans, le travail entre-

pris par l’équipe de direction de la FBJ a été énorme et qu’il porte désormais ses fruits. Partout, la FBJ fait référence et est montrée en exemple, souvent devant les autres fédérations sportives au Burundi.

C’est la conséquence évidente du travail de structura-tion entrepris et de la qualité du management du prési-dent Valéry Manirakiza et de son équipe.

Il ne faut néanmoins pas se griser trop vite car beau-coup de choses sont encore à faire et la mise en place

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de tous les projets discutés lors de notre présence va demander encore plus de travail, d’abnégation et de professionnalisme.

Quoiqu’il en soit, le comité directeur de la FBJ et tous les sympathisants du judo burundais représentent une ossature solide pour envisager l’avenir avec optimisme.

Il est un fait intéressant également, c’est celui de constater que l’ancienne génération de judokas, qui ne pratique plus nécessairement aujourd’hui, est toujours présente dans les grandes occasions et peut s’avérer un soutien de poids pour l’avenir du judo au Burundi.

Perfectionnement et entraînement

Au cours de ce séjour, nous sommes intervenus quoti-diennement auprès des membres de la FBJ, de plu-sieurs manières :• Interventions dans les clubs de Bujumbura (techni-

ques et pédagogiques) - � clubs : Entente Sportive de Bujumbura, Judo Club Tori (Ecole française), Ingabo Judo

Club, armée, université• Interventions théoriques : musculation, diététique,

nouvelles règles d’arbitrage, organisation de mani-festations…

• Mise en application : musculation, organisation de démonstrations…

Dans le cadre de la coopération entre le gouvernement égyptien et le gouvernement burundais, un entraîneur national égyptien a été mis à disposition de la FBJ. Cet entraîneur national doit intervenir pendant une durée de � ans auprès de l’ensemble des structures de la FBJ. Il est en poste depuis janvier 2008. Nous avons pu constater que cette mise à disposition porte en partie ses fruits.

Nous sommes par contre au regret de ne pas avoir pu échanger avec l’entraîneur national qui a été peu pré-sent sur l’ensemble des activités du stage. C’est dom-mage car il devrait être un relais important du travail technique initié lors de nos venues.

Nous souhaitions pouvoir communiquer largement avec lui, mais cela n’a pas semblé pouvoir être le cas pour des raisons qui nous échappent et qui ne relèvent ni des membres de la FBJ, ni de nous.

Cela a été signalé aux dirigeants de la FBJ qui sont en charge de la gestion du travail de l’expert égyptien.

Concernant le niveau de pratique, nous ne pouvons que nous féliciter de la progression constante dans laquelle la FBJ s’est inscrite. La fédération possède désormais un groupe de judokas dont certains ont un réel poten-tiel.En à peine deux ans, le groupe a pris de la consistance. Des gabarits intéressants apparaissent. L’ambiance qui règne est excellente et les judokas burundais n’ont pas peur de s’investir à fond dans leur passion pour le judo.

De nombreuses lacunes technico-tactiques sont tou-jours présentes et demanderont à être corrigées pour optimiser les performances au niveau national et sous continental avant d’envisager la possibilité de résultats au niveau continental et international.

L’engagement physique est total pendant les entraîne-ments et les judokas n’ont pas peur de « se faire mal », au sens noble du terme. Nous avons tous été étonnés par les qualités physiques athlétiques des stagiaires qui nous sont passés entre les mains.

Sur le plan pratique, nous avons constaté la mise en place d’une véritable direction technique nationale, avec

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la création de commissions. Pour le moment, certains aspects sont encore bien théoriques et le travail à en-treprendre est colossal, mais la volonté de bien faire est présente.

L’avis de David Charles (Expert de la LAJ) :- Une qualité intéressante dans la gestion des séances

et une évolution positive indéniable dans la pratique en opposition est à noter.

- Si le niveau sportif est en progression, les fondamen-taux méritent néanmoins de rester au cœur de la programmation

- Le développement du judo pour les plus jeunes est un axe important du développement de la FBJ et c’est intéressant

- La formation de futurs enseignants doit être envisa-gée rapidement et l’accent doit donc être mis en

priorité sur la pédagogie (mise en place d’exercices intermédiaires) pour un panel d’enseignants le plus large possible

- L’absence de programmation d’entraînement est évidente

- Il faut faire un effort pédagogique sur la compréhen-sion des exercice et sur la façon dont ils doivent s’intégrer à la préparation physique

Les objectifs envisageables :- Un arbitre international (continental + mondial)- Maintenir le rang N°� de l’East African- Participer aux compétitions internationales (acquisi-

tion d’expérience))- Développer une politique de détection

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Promotion de la pratique féminine

Au niveau administratif, la FBJ est exemplaire à plus d’un titre. Le comité directeur de la fédération est ainsi à parité (� hommes, � femmes) et de nombreuses autres pratiquantes ou anciennes pratiquantes sont toujours présentes dans les comités d’organisation des différentes manifestations programmées. Ceci est exceptionnel.

Au niveau de la pratique, dans les clubs et dans au moins trois d’entre eux, nous avons constaté que les filles pratiquaient le judo avec enthousiasme et cela en parfaite mixité avec les pratiquants masculins.

Il nous paraît néanmoins utile de promouvoir encore plus cette pratique féminine du judo au Burundi. Avant tout parce qu’elle aura sans aucun doute un puissant pouvoir de développement social. Il paraît intéressant de favoriser l’accès à la ceinture noire d’une première féminine (plusieurs ont d’ores et déjà atteint la cein-ture marron) avant d’en envisager d’autres. Ces prati-quantes pourront par la suite devenir des dirigeantes efficaces et des enseignantes qui pourront, à leur tour, promouvoir la pratique féminine.

Formation des enseignants

Au cours de notre séjour, nous sommes intervenus à de nombreuses reprises auprès des enseignants en judo burundais, tant sur le tatami, qu’en dehors des dojos, pour leur apporter toujours plus de bagage tech-nique et pédagogique.

L’ensemble de l’activité judo aujourd’hui présente au Burundi et circonscrite pour le moment à la capitale (des projets sont en cours à l’intérieur du pays : Ngozi, Gihanga) repose sur le bénévolat des judokas/en-seignants que nous côtoyons depuis deux ans. Leur engagement est exemplaire et ils ont tous une réelle capacité d’enseignement et de formation, mais ils ris-quent rapidement de ne plus être assez nombreux.

Il n’en reste pas moins vrai que l’accent doit être mis en priorité sur la formation des enseignants existants et sur la formation de nouveaux professeurs de judo. Si cela n’était pas le cas, très rapidement, tout l’écha-faudage des projets en cours pourrait être menacé. De nouveaux clubs sont prévus aussi bien dans la capi-tale que dans le reste du pays. Des « plateaux sportifs » devant équiper des centres de jeunes (Peace and Sport) sont également envisagés. Tout cela ne sera possible que si une réelle politique de formation est

initiée et pérennisée. Nous devons toutes et tous nous y atteler rapidement et nous fixer cela comme objectif prioritaire pour les mois et les années à venir.

Il pourrait être envisageable, et ce serait là encore une première dont pourrait se targuer la FBJ, de créer une sorte de brevet d’aptitude à l’enseignement du judo, un peu comme cela est le cas, en France, avec les brevets d’Etat. Il faut néanmoins veiller à ne pas calquer notre système sur le système du Burundi qui a ses propres spécificités. Dans certains clubs, il arrive que ce soient de jeunes judokas prometteurs qui pren-nent en charge les tout jeunes quand il n’y a pas assez d’enseignants ceintures noires. Nous avons pu consta-ter que cela se passait très bien.

Dans le domaine de la formation et en rapport avec les projets qui pourraient voir le jour dans la région des grands lacs, il est dès lors possible que le Burundi devienne le centre de référence en terme de formation pour les judokas du pays mais également des pays limitrophes. Cela revêtirait pas conséquent des habits teintés aux couleurs de la paix dans toute cette zone de l’Afrique.

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Animation des quartiers

Ce volet de notre action était particulièrement impor-tant pendant ce séjour. Initié pour la première fois en juin-juillet 2007 avec une seule animation/découverte du judo pour une dizaine de judokas, en février der-nier, nous avions mené �� animations dans différents établissements scolaires et associations de Bujum-bura. Cette fois-ci, nous avons conduit 2� animations dans � écoles (�7 animations) plus un centre d’accueil des quartiers périphériques nord (7 animations pour des publics handicapés – cf. chapitre suivant).

Les trois écoles n’ont pas été choisies au hasard :• L’établissement compte dans son effectif d’ensei-

gnants, un professeur d’éducation physique et spor-tive également judoka et ceinture noire, membre de la FBJ. L’engagement de ces trois professeurs aussi bien au niveau de leur établissement qu’au sein de la FBJ est exemplaire. Leur motivation de se baser sur le judo pour développer un programme éducatif efficace est sérieuse et ils sont tous très compétents en judo (chacun d’eux est disposé à enseigner bé-névolement le judo et à porter le projet de création d’un club). Les trois enseignants ciblés ont participé aux animations que nous avons menées,

• Elles ont déjà fait l’objet systématiquement d’une vi-site, d’une rencontre avec le chef d’établissement et d’une démonstration, en février/mars 2008. A cette occasion, discours avait été tenu de ne pas canton-ner notre intervention à l’animation sportive, mais de travailler également à l’envoi de livres scolaires et de livres de lecture pour compléter des bibliothèques scolaires décharnées. Des échanges ont également eu lieu avec l’équipe enseignante,

• La direction de l’établissement a donné son accord pour la mise en place de l’animation,

• Il existe un projet d’établissement qui fait la part belle au sport,

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• Les trois établissements, à des degrés divers, sont situés dans les quartiers périphériques nord qui font partie des zones déshérités de la capitale.

Les trois écoles sont :• Lycée Gikungu•Collège Gassenyi (quartier Kamenge)• Ecole Sainte-Famille (quartier Kinama)

Guidé par la conception initiale du judo élaborée en son temps par Maître Jigoro Kano, à savoir celle d’un support éducatif aux vertus socialisantes et morales enseigné à l’école, nous avons renouvelé nos opéra-tions « d’initiation judo » dans les écoles périphériques de Bujumbura, en les complétant de remises de livres préalablement acheminés, et en focalisant notre travail sur la création imminente de clubs de judo sur ces trois sites devenus des sites-pilotes.

Pour ce qui est de l’animation sportive, une nouvelle fois, l’envie de découvrir était au rendez-vous. Pour un professeur de Judo qui s’est forgé une expérience en France, l’enthousiasme des jeunes écoliers à s’inscrire dans la pratique proposée et les manifestations de joie sur et en dehors du tatami (public nombreux) revêt un caractère quasi inédit et extrêmement ressourçant. Conscient que ce type d’action préalable consiste sur-tout à faire connaître le Judo sur un temps court, nous en retenons deux objectifs majeurs : le plaisir partagé à évoluer ensemble (Turikumwe) sans distinction de sexe, et d’origine sociale ou ethnique, et la sensibilisa-tion à des valeurs qui nous sont chères (respect des règles et des personnes, et solidarité entre les diffé-rents participants). Par l’émulation créée lors de nos interventions, nous avons pu mesurer la soif d’appren-dre de toute une jeunesse concentrée sur les bancs de l’école. Une éducation nationale depuis peu gratuite, en dépit des moyens matériels et humains pour faire face à l’afflux d’écoliers… C’est ainsi que pendant des animations au collège Gassenyi, des élèves du lycée technique proche se sont joints aux collégiens pour

assister en spectateur aux séances d’initiation judo, et qu’à l’issue de notre intervention de longues discus-sions ont pu avoir lieu afin de répondre à leur saine curiosité : d’où vient le judo ? Pourquoi faire du judo au Burundi ? Comment est la vie en France ? La pau-vreté existe-t-elle en France ? etc… C’est ainsi que les séances réalisées à l’école Sainte Famille, sans doute l’établissement le plus touché par l’extrême pauvreté de sa population, ont attiré des enfants qui ne fréquen-tent pas cette école de Kinama…

Sur la question de la dotation de matériel pédagogi-que, il faut bien reconnaître que nos interlocuteurs, directeurs d’établissement scolaire, s’étaient montrés quelque peu dubitatifs lors de notre prise de contact de février. Les promesses non tenues, d’où qu’elles viennent, les ont certainement invités à une prudence que nous comprenons largement. Aussi, quel ne fut pas leur étonnement, d’une part à nous revoir « dé-barquer » pour l’activité Judo, et d’autre part à hono-rer notre engagement quant à la remise de livres qui font cruellement défaut. C’est avec une gratitude non dissimulée, et une grande attention portée au contenu des cartons qui nous accompagnaient, que nous avons effectué les remises officielles de livres de lecture et de livres scolaires en présence des directeurs, de quel-ques professeurs, et des jeunes filles et garçons de l’école investie. Pour le soutien matériel comme pour l’ensemble des actions que nous menons au Burundi, il semble que seules les actions concrètes et effectives

attestent du suivi véritable du projet et donnent une valeur aux promesses annoncées. Ainsi, environ �00 kilos de livres, préalablement triés en France, ont été répartis et offerts à nos trois établissements partenaires du CACI. Le container qui partira prochainement en contiendra en plus grande quantité. A la lumière de la réussite de notre coopération croissante auprès de ces institutions scolaires, les principaux bénéficiaires sont déjà tout trouvés…

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Enfin, dans l’optique de la création prochaine de clubs de Judo en milieu scolaire, nous avons peaufiné avec les futurs professeurs de Judo concernés leurs bagages pédagogiques afin notamment d’acquérir de meilleures connaissances dans les apprentissa-ges fondamentaux de la pratique, dans l’« éveil judo » pour un public jeune, dans la structuration d’une séance, mais aussi plus globalement dans la gestion d’un club. Comme cela a déjà été mentionné, cet axe de la formation des formateurs demeure un secteur d’intervention majeur dans l’avenir si on veut conci-lier accroissement de l’effectif des judokas burundais (en partant des écoles), et qualité de l’enseignement fourni (auprès des nouveaux judokas sur le tapis, et dans l’animation globale d’un club à vocation sociale). Aucun de ces deux objectifs ne doit être poursuivi au détriment de l’autre si nous voulons conserver notre leitmotiv de mettre le Judo au service d’un pays en re-construction dont la jeunesse apparaît autant frappée par un désoeuvrement subit que par l’envie de s’en émanciper.

En finalisant les projets de création de club lors de notre séjour de novembre 2008, notamment en identi-fiant les salles où le Judo pourra s’implanter avec l’ac-cord bienveillant des responsables d’établissements, l’équipe du CACI a franchit l’avant dernière étape du processus de création de ces trois clubs. L’envoi d’un container chargé de tatamis et kimonos le parachèvera sous la houlette de la Fédération Burundaise de Judo qui fera réception de ce matériel. Si nous parvenons à respecter le programme que nous nous sommes fixés, l’année 200� sera peut être l’occasion de lancer une « nouvelle vague » d’interventions dans les écoles pour de nouveaux établissements ciblés, également en difficulté. De concert avec les instances dirigeantes du judo burundais, nous tenterons alors de toucher prio-ritairement les quartiers périphériques sud de Bujum-bura ainsi que des écoles à l’intérieur du pays.

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Développement du judo adapté

En février/mars dernier, nous avions évoqué avec les responsables de le FBJ, la possibilité de développer une activité judo adaptée au monde du handicap et particulièrement au handicap mental (dans un premier temps). Denis Reymann qui avait déjà été du voyage en avril 2006, lors de la réinitialisation des échanges avec le Burundi et récent diplômé dans le domaine du sport adapté, était l’homme de la situation. Au cours de � sessions (� théorique, � pratiques) il a animé plusieurs groupes de jeunes handicapés.

L’impression générale dégagée par ces animations est

excellente. Nous avons pu constater que les enfants du centre Akamuri sont particulièrement bien traités et l’encadrement fait tout ce qui est en son pouvoir pour permettre un épanouissement harmonieux de cette population.

Il reste néanmoins flagrant que le manque de forma-tion des éducateurs est criant. Beaucoup de compor-tements éducatifs sont basés sur l’empirisme unique-ment. La base théorique est très peu marquée et les éducateurs et responsables du centre sont à la recher-

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che d’un bagage éducatif qu’ils seraient en mesure de pouvoir appliquer sur le terrain.

En une seule séance de judo pratique, certains d’entre eux sont venus nous témoigner leur « admiration » sur les bienfaits du judo et du sport et sur le fait que nous étions arrivés à faire accepter des ordres (mise en ligne, salut, respect des consignes) à des enfants autistes qui n’en avaient jamais accepté le moindre.

Très rapidement, nous avons été sollicités pour appor-ter des réponses au problème de la pérennisation de

l’activité. Pour schématiser, venir une fois, deux fois, trois fois, comme nous l’avons fait, c’est très bien, mais quid de l’avenir ? Comment pouvoir proposer une activité structurante comme le judo sur une durée plus longue ? Comment former des enseignants et des éducateurs ? Où trouver le matériel adéquat ?...

Si ces questions s’appliquent au centre Akamuri, elles ne lui sont pas spécifiques. Dans les établissements scolaires également, il faut que nous puissions trou-ver des solutions de continuité, solutions en moyens humains ET matériels.

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Conférence sur les valeurs du judo

C’est une première ! La FBJ a organisé, le jeudi �0 octobre, à l’Hôtel Source du Nil (Méridien) de Bujum-bura, une grande conférence sur le thème :

« Comprendre le judo afin d’adhérer à ces valeurs »

Une première pourquoi ? Premièrement par l’ampleur de la cette conférence. Près d’une centaine de person-nes étaient présente dont les représentants :• du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la

Culture• du comité national olympique du Burundi• des partenaires privés de la FBJ (Socabu, Mister

Minute, école française, TV renaissance…)• des établissements scolaires ou des associations

partenaires• de représentants des média• des représentants des clubs de judo• des « anciens » du judo burundais• des judokas eux-mêmes• des représentants d’autres fédérations sportives

Deuxièmement par la thématique. En effet, le sujet se voulait didactique et explicatif avec de présenter au plus grand nombre ce qu’était le judo et comment, au travers de ses valeurs, il pouvait s’inscrire dans le contexte politicio-économico-social du Burundi.La conférence de deux heures s’est articulée autour de points forts :• un discours de bienvenue du président de la fédération

• une présentation powerpoint de 2� minutes du secré-taire général de la FBJ, Salvatore BIGIRIMANA sur :

- l’histoire mondiale du judo (de Jigoro Kano à nos jours)

- l’histoire nationale du judo au Burundi- le fonctionnement actuel de la FBJ- sa structure, ses forces vives, ses ambitions, ses

projets…- une présentation powerpoint de 2� minutes de

notre part sur

- l’histoire de l’engagement, dans un premier temps de la LAJ, puis du CACI, au Burundi

- la présentation du projet Turikumwe

• Une projection du film (��’) de notre dernier séjour au Burundi en février/mars 2008

• Une session de questions/réponses et de témoignage sur la base de ce qui avait été présenté

• Une exposition des photos de Nicolas Messner. Il s’agit de l’exposition que nous utilisons en France pour sensibiliser à notre action au Burundi. Organi-ser l’exposition à Bujumbura, dans le but de resti-tuer au Burundi les images qui lui appartiennent.

De manière certaine, on peut donc affirmer que cette conférence a été une grande réussite. Elle a tout d’abord été organisée de main de maître par les mem-bres du comité directeur de la FBJ. Un grand coup de chapeau doit leur être décerné.

Elle a permis d’expliquer de manière originale et didac-tique les fondements de notre action (FBJ + CACI + LAJ) tant au Burundi qu’en France.

Cette conférence a également été une très bonne opération de sensibilisation et de vulgarisation, tout en étant une opération de communication réussie. Elle a permis de montrer et démontrer la détermination de l’ensemble de l’équipe dirigeante de la FBJ, son en-gagement au quotidien pour promouvoir le judo et ses valeurs, ses ambitions pour faire du judo et du sport un outil de développement social puissant et efficace.Dans ce domaine encore une fois, la FBJ est exem-plaire.

A la fin de la conférence, les discussions se sont engagées entre jeune génération de judokas et plus ancienne, entre pratiquants et non pratiquants, dans une ambiance bon enfant qui faisait plaisir à voir.

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Démonstration de Judo à Ngozi

Une autre grande première de notre séjour au Bu-rundi! Cela faisait quelque temps que nous en parlions : aller à l’intérieur du pays, non pas pour visiter, mais pour agir et y implanter le judo. Plus facile à dire qu’à faire, car, déjà à Bujumbura, les infrastructures man-quent parfois, alors que dire du reste du pays. Où pratiquer le judo, avec qui, avec quel enseignant ?...

La ville de Ngozi, dans le nord du pays, non loin de la frontière avec le Rwanda, a été choisie car un établis-sement scolaire (Lycée Don Bosco) était prêt à nous accueillir, un enseignant de cet établissement a été judoka et serait prêt à reprendre de l’activité au sein de la fédération et Ngozi est un assez grand centre urbain, dans une région assez durement touchée par la crise. Il y a donc un travail de fond d’animation à y entreprendre.

L’organisation de cette démonstration a permis dans un premier temps d’effectuer un travail de préparation avec un groupe de �� judokas de la FBJ issus des différents clubs de la ville.Le groupe était constitué :• de judokas entre �8 et �0 ans,• de ceinture verte à noire• de filles et de garçons• de toutes les catégories de poids• de niveaux différents• de compétiteurs et d’enseignants

Cette mixité avait pour objectif de démontrer la force du judo qui s’adresse à tous les types de publics. Il faut dire que la nouvelle accroche de la FBJ est « le judo, un sport réservé à tous ». Il s’agit là d’une appro-che intéressante car le terme réservé fait appel à une forme d’élitisme, connotation que le judo a longtemps

eu au Burundi (sport réservé aux blancs dans un pre-mier temps, puis aux jeunes issus des quartiers aisés) alors qu’aujourd’hui justement la volonté de la FBJ est de s’adresser à tout le monde quelles que soient les origines, la raison sociale, la religion ou l’appartenance ethnique.

Le vendredi �� octobre, tout le groupe est parti (�� judokas, masculins et féminins, �0 accompagnateurs, � experts alsaciens) avec un bus mis à disposition gracieusement par l’Etat.

Arrivés à Ngozi, nous avons été hébergés pour une part au lycée Don Bosco, pour l’autre dans des rési-dences mises à disposition par le gouverneur de la région de Ngozi, ce qui représentait un vrai honneur. Ces mises à disposition ont permis de fortement mini-miser les coûts d’une telle opération ce qui n’est pas négligeable et cela prouve à quel point la fédération possède désormais un vrai savoir-faire dans le do-maine de l’organisation et dans la découverte à l’appli-cation de partenariats forts et efficaces. Ceci est sans aucun doute la conséquence de tout le travail entrepris depuis plus de deux ans, travail qui n’a eu de cesse de prouver le sérieux et la compétence de l’équipe diri-geante de la FBJ.

Concrètement, la démonstration s’est articulée autour de plusieurs temps forts :• une démonstration enlevée de 2� minutes du groupe

de �� judokas• une démonstration de deux des experts alsaciens• une animation avec des élèves du lycée Don Bosco• une démonstration de kata + démonstration techni-

que• une deuxième animation avec des élèves

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Le judo à l’armée

Pour la première fois, nous sommes intervenus au sein de l’institution militaire. Le club de l’armée a été créé après notre dernier passage à Bujumbura et il y a d’ores et déjà plusieurs dizaines d’inscrits à la section judo.

Aussi bien dans le cadre de la formation militaire que pour l’entretien d’une activité physique régulière, le judo est tout à fait adapté à un public sportif et qui présente des qualités physiques excellentes.

Nous avons pu constater qu’en à peine quelques séan-ces, des novices en judo possédaient une forme de corps intéressante.

Le tatami mis à disposition par la FIJ est d’ailleurs actuellement installé à l’armée. Il est mobilisable (pour des démonstrations ou des compétitions) à tout mo-ment et surtout il est installé à demeure dans une salle réservée au judo et entretenue.

La démonstration qui a été fortement appréciée, s’est déroulée devant près de �00 spectateurs attentifs et enthousiastes, ainsi que devant l’équipe dirigeante de l’établissement et devant le gouverneur de la région de Ngozi. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour trouver des volontaires pour participer aux séances de découverte et il est certain que le potentiel de dévelop-pement est bien présent.

La démonstration s’est déroulée sur les tatamis qui ont été mis à disposition par la fédération internationale de judo et qui avaient été transportés, pour l’occasion, depuis Bujumbura.

Il reste donc désormais, une fois de plus à trouver les solutions de pérennisation d’une telle action qui, à n’en pas douter, a eu un retentissement certain dans le nord du pays. Des centaines de jeunes sont rentrés chez eux le soir en expliquant qu’ils savaient désor-mais ce qu’était le judo.Objectif atteint à �00% !

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Pendant les deux semaines de notre présence au Burundi, nous avons multiplié les rencontres et les réunions avec un certain nombre d’institutions qui travaillent ou œuvrent dans le pays.

V) Réunions et rencontres

Ministère de la Jeunesse, des Sportset de la Culture

Il s’agit désormais d’un passage obligé lors de notre arrivée au Burundi. Nous sommes particulièrement recon-naissants au Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Prof. Jean-Jacques NYENIMIGABO, de nous accorder à chaque fois un peu de son précieux temps, afin que nous puissions lui présenter l’avancée de nos travaux.

Lors de cette entrevue, nous avons pu lui présenter la vidéo de notre dernier séjour et échanger sur nos points de vue respectifs. Un certain nombre de pistes ont été évoquées qui mériteront d’être creusées dans l’avenir tels que l’animation des quartier et l’accès au travail par le sport (création de postes d’éducateurs sportifs qui pour-raient intervenir dans le pays).

Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est le partenaire incontournable de l’action des fédéra-tions nationales burundaises et de celle du judo tout particulièrement. Il est l’interlocuteur privilégié du judo au Burundi.

Ambassade de France

Comme à chacun de nos séjours, nous nous signalons à l’ambassade de France et allons y faire un rapport de nos activités. A l’occasion de ce stage, nous avons rencontré, pendant plus de deux heures Christian DELAWOEVRE, attaché de coopération et attaché humanitaire.

Au cours d’une discussion très ouverte et animée, nous avons présenté ce qui se faisait et ce qui avait évolué positivement depuis notre dernier entretien en novembre 2006.

Nous avons obtenu des informations intéressantes quant aux partenariats à développer et à privilégier (ex. région Pays de la Loire). Nous avons décidé de continuer à nous tenir informés de l’évolution du projet Turikumwe afin que les informations puissent également remonter au niveau des Ministères français de tutelle (Ministère de la Coopération, Ministère des Affaires Etrangères…).

Nous nous sommes engagés également à informer l’ambassade dès que possible sur les perspectives de déve-loppement de l’ensemble des actions menées au Burundi.

Région Pays de Loire

Suite à notre entretien à l’Ambassade de France, nous avons pris contact avec Laurence ARNOUX, représentante légale de la région Pays de Loire au Burundi. La région Pays de Loire a effectivement signé un accord de coo-pération avec le gouvernement du Burundi, accord qui s’applique dans différents secteurs d’activité comme la santé, l’agro-alimentaire ou encore le sport. C’est bien entendu ce dernier secteur qui nous intéresse particulière-ment et tout spécialement dans le domaine du sport adapté à des publics handicapés.

Les Pays de Loire agissent très activement au niveau de la formation des enseignants d’EPS. Une délégation du STAPS de Nantes était d’ailleurs présente sur la même période que nous pour intervenir dans des établissements scolaires au côté d’étudiants burundais.

Certains sports ont été ciblés, mais le judo n’en fait pas encore partie. Nous avons proposé, selon des modalités à étudier, de pouvoir apporter une expertise dans le domaine du judo afin de conjuguer les efforts.

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Ecole Française

Un nouveau directeur a récemment été nommé à la tête de l’Ecole Française de Bujumbura : Régis. Le précé-dent, Augustin ZELTZ, s’était déjà fortement engagé auprès de certaines fédérations sportives nationales en les soutenant humainement et matériellement. La nouvelle direction a renouvelé cet engagement en soulignant que si d’autres manières d’être un partenaire efficace de l’action de la FBJ au Burundi pouvaient être trouvées, elle s’engagerait également.

Aujourd’hui déjà, la présence de l’Ecole Française sur un site central de Bujumbura est un atout indéniable. Le siège de la FBJ est aujourd’hui (avant création d’un siège indépendant) situé au sein même de l’établissement. Un des clubs les plus actifs de la capitale y est également basé et les compétitions nationales (voire internationa-les – championnat d’Afrique de l’Est) y sont organisées.

Lors de nos différents stages, nous intervenons avec des groupes de judokas dans des salles de cours ou dans la salle d’informatique.

Peace and Sport

Il s’agit là d’un rendez-vous particulièrement intéressant dans le cadre du développement du projet Turikumwe. Nous avons rencontré Laurent TORRECILLAS, Expert Field Operations Director, pour l’organisation Peace and Sport dont la mission est de promouvoir les valeurs structurantes de l’éducation par le sport au service des indivi-dus et des communautés à travers le monde.

Alors que les responsables politiques et sportifs sont conscients des valeurs pacifiques véhiculées par le sport, et de sa capacité à prévenir les conflits, ils collaborent encore trop rarement sur ce secteur précis.

Confrontés à des situations complexes, ils éprouvent souvent des difficultés à mettre en place les synergies né-cessaires pour régler les problèmes.

« Peace and Sport » se propose donc d’agir pour que le sport devienne le point d’appui d’actions politiques concertées, efficaces et adaptées, et devienne ainsi un outil essentiel au service de la paix.

Nous avons présenté notre action concertée (FBJ et CACI) et avons émis le souhait de pouvoir intégrer la politi-que de construction de la paix par le sport véhiculée par Peace and Sport.

Nous restons en contact étroit afin de pouvoir dès que cela sera possible présenter le travail que nous entrepre-nons de manière très concrète depuis plus de 2 ans avec une histoire qui elle remonte à plus de 2� ans.

Comité National Olympique

Nous avons rencontré, à plusieurs reprises Tharcisse HARERIMANA, secrétaire exécutif du comité national olym-pique Burundais qui, au vu de tout ce que la fédération de judo en collaboration avec le CACI, entreprend, a décidé de soutenir encore plus notre action. Après montage des dossiers de demande, deux stages devraient pouvoir être financés par le CNO et la Solidarité Olympique, au cours de l’exercice 200� (un stage d’expert de 2 semaines et un stage d’expert de 2 mois).

Ces actions devront être menées auprès de l’équipe nationale de judo du Burundi mais elles devront également avoir un fort impact auprès des populations des quartiers de la capitale (particulièrement les quartiers défavori-sés) ainsi qu’à l’intérieur du pays.

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Il a souligné le fait que les projets en perspective devait être capitalisés sur l’existant afin de bénéficier de l’exper-tise de personnes connaissant déjà le Burundi (CACI + LAJ) et afin que cela entre dans une politique de déve-loppement sur la base de plateforme de connaissance élargie.

Le CNO s’engage à soutenir activement les fédérations qui ont des projets qui s’inscrivent dans un développe-ment de la société burundaise et qui sont porteurs de valeurs fortes de cohésion sociale et d’entraide. Il a émis le souhait que nous puissions intervenir sur une vulgarisation du code moral du judo appliqué à d’autre secteurs de la vie courante.

En étroite collaboration avec les fédérations nationales, et à ce titre la FBJ a valeur d’exemple, et avec des struc-tures telles Peace and Sport ou Judo for Peace (FIJ), des projets de développement dans l’axe de la Ruzizi (Bu-rundi, Rwanda, RDC) avec comme centre névralgique le Burundi, des programmes de formation et d’échanges multinationaux ou encore des perspectives de création d’associations dans les quartiers de Bujumbura (Mairie de Bujumbura), pour l’animation de la jeunesse, sont à l’étude. La FBJ devra jouer un rôle prépondérant dans cette politique de développement. La signature de l’accord de coopération entre la FBJ et le CACI, nous inscrit de facto dans cette perspective également.

Fédération Handisport

Au travers de Nicodème KAMURARI, directeur technique national, nous avons eu contact avec la fédération han-disport du Burundi qui est à la recherche et en demande de programmes de développement par le sport pour les personnes handicapées (handicaps mentaux et physiques). L’intervention que nous avons eue au centre Aka-muri doit servir de base à des développement futurs.

Association Commune de Bisoro

Nous avons soutenu, au travers des contacts noués par l’entremise de la FBJ, le développement éducatif de la commune de Bisoro, à l’intérieur du pays. Plus de deux tonnes d’ouvrages scolaires et de livres de bibliothèque ont été acheminés courant septembre au Burundi, au travers d’un financement allemand. Une moitié est reve-nue à la FBJ avec qui nous avons fait des distributions dans les établissements scolaires partenaires, tandis que l’autre moitié a été remise officiellement aux représentants de Bisoro, à la fin de notre séjour. D’autres envois sont envisageables dans l’avenir avec en plus la possibilité de se servir de ce tremplin pour implanter le judo dans cette région du pays. Nous allons rester en étroite relation.

Les chefs d’établissement et responsables du centre Akamuri

A chacun de nos passages dans les établissements scolaires partenaires de nos actions de découverte et d’ini-tiation au judo, nous avons rencontré les chefs d’établissement qui ont tous témoigné de leur volonté de faire de leur établissement un centre d’appui pour le développement de la pratique dans les quartiers.

Ils nous ont tous, sans exception, demandé quand nous revenions et de quelle manière nous envisagions la pérennisation des activités.

Notre réponse est claire : il y a une volonté des directions (avec mise à disposition d’un local), il y a un ensei-gnant judoka, il ne manque plus que le matériel. C’est sur cela que nous travaillons activement en France avec l’envoi d’un container.

La même problématique a été soulevée par l’équipe responsable du centre Akamuri. Nous avons, avec notre pré-sence, mis en lumière des besoins, nous avons suscité des attentes, il faut désormais pouvoir y répondre positi-vement pour ne pas susciter de la frustration et du mécontentement qui serait préjudiciable à tout le monde.

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Le transporteur

Dans le cadre du projet d’envoi d’un container, nous avons rencontré le transporteur choisi. Il est installé au Bu-rundi. Il s’agit de la socité SWIGT GLOBAL LOGISITIC.

Nous allons être mis en relation avec le bureau de Strasbourg et l’intégralité des formalités sera gérée à partir de Strasbourg, tandis que le règlement de toute la prestation (+/- 6000 euros) se fera au Burundi.

Le container devrait pouvoir être prêt d’ici fin 2008/début 200�.

A ce jour, le budget est en voie d’être bouclé et nous pouvons d’ores et déjà envisager l’envoi d’un container pour l’année 20�0.

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VI) Perspectives, projets et conclusions

Nous avons tenté d’être le plus complets possi-ble dans la rédaction de ce rapport de stage. Il doit être la base de notre réflexion commu-ne (CACI + FBJ + partenaires institutionnels

et privés) pour les développement futurs.

Un tournant important a été négocié avec la signature de l’accord de coopération officialisé entre la FBJ et le CACI, ce qui fait du projet Turikumwe une plateforme de travail qui doit devenir de plus en plus efficace et perfor-mante. Le judo devient dès lors un outil de développe-ment certes puissant, mais qu’un outil. L’objectif princi-pal est, au travers du développement de l’activité judo, de faire du développement sportif et par conséquent du développement social. Le judo a cette chance immense d’être basé sur un code moral qui doit nous permettre, tous ensemble, de véhiculer des messages de paix, de travailler à l’éducation et à la formation, en remettant au centre de tout le processus de développement l’être humain, qu’il soit jeune, moins jeune, en bonne santé ou encore en situation de difficulté.

Le projet Turikumwe s’est donc, par la signature même de l’accord de coopération, élargi. Les contacts pris avec Peace and Sport (projets transnationaux) ou avec

Judo for Peace (contact de la FBJ – construction du siège fédéral et du dojo, centre de formation, accueil de jeunes…) et avec tous les partenaires institutionnels ou privés ont pour objet affiché d’élargir la plateforme du projet et d’en faire un acteur important du développe-ment humain au Burundi, aux côté de tous les autres acteurs déjà engagés sur le terrain.

Dans ce contexte, le comité national olympique s’est engagé très fortement à financer des programmes de

développement à base de judo, au cours de l’exercice 200�. Un important travail de préparation est à réaliser.Toujours dans la même logique, des idées très intéres-santes ont été émises pour l’animation des quartiers de Bujumbura ainsi qu’à l’intérieur du pays.

Enfin, nous avons sérieusement discuté de l’initiation d’un projet transnational entre la France et le Burundi (des jeunes en difficulté en France qui pourraient venir partager un moment de vie avec de jeunes Burundais au cours de la construction d’une salle de classe). Les modalités de ce projet dont le maître d’oeuvre est notre responsable éducatif Frédéric Barthélémy sont encore à déterminer car il s’agit d’un objectif d’envergure.

Toutes les actions que nous menons concrètement sur le terrain depuis plus de deux ans portent leurs fruits. Nous le constatons à chacune de nos venues. Et c’est un véritable bonheur. Nous sommes toutes et tous très fiers du travail qui est réalisé au quotidien au Burundi comme en France. Il s’agit véritablement d’une grande réussite qui a connu une nouvelle phase de développe-ment à l’occasion de ce stage.

Nous avons multiplié les actions toujours en étroite col-laboration avec les personnels de la FBJ et cela dans le centre de Bujumbura comme en périphérie ou à l’inté-rieur du pays. Nous nous sommes adressés à tous les publics (valides et handicapés, jeunes et moins jeunes, débutants et pratiquants confirmés, hommes et fem-mes…) toujours dans une ambiance chaleureuse.

L’élément marquant de toutes ces actions est qu’il est désormais absolument nécessaire que nous mettions en place une véritable politique de formation. Sans

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cela, les espoirs suscités pourraient rester lettre morte et provoquer beaucoup de déception. Nous n’y croyons guère, mais il est primordial d’être vigilant et de ne pas se laisser griser par cette belle aventure.

Tout notre travail, des semaines à venir devra donc être focalisé sur la mise en place de cette politique pédago-gique pour les mois et les années à venir. Le Burundi peut devenir dans un avenir à moyen et long terme un centre de formation remarqué et performant dont tous les acteurs pourront s’enorgueillir de manière positive.

La PERÉNNISATION des actions est nécessaire. Venir faire des animations dans les quartiers, c’est bien, c’est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant. Soyons imagi-natifs et originaux pour faire du judo et du sport un outil incontournable de reconstruction sociale.

Pour cela, nous devons toutes et tous travailler à la problématique de l’acheminement de matériel. Notre passage dans une école génère des envies et des be-soins auxquels ils nous faut pouvoir répondre efficace-ment. Un container est en cours de préparation. Il sera sans doute suivi d’autres. A l’occasion de ce stage, nous avons également, à plusieurs reprises, fait des remises de livres qui ont fait des heureux. Nous réitèrerons ce type d’opération car le sport ne doit pas être cantonné à sa seule activité.

2008 s’achève sur un bilan extraordinaire après les deux stages que nous avons effectués cette année (fé-vrier/mars et octobre/novembre). Nous comptons faire de 200�, l’année de la pédagogie et de la formation en même temps que celle de l’acheminement de matériels.

Nous ne pouvons achever ce rapport sans tirer un énorme coup de chapeau à tous nos partenaires burun-dais qui réalisent un travail colossal sur le terrain, ainsi qu’à tous nos partenaires en France sans qui rien ne serait possible depuis plus de 2� ans au Burundi.

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ANNEXES - texte de l’accord de coopération

Entre

La Fédération Burundaise de Judo, dénommée FBJReprésentée par Valéry MANIRAKIZA

Président

Et

Le Centre Alsacien de Coopération Internationale, dénommé CACIReprésenté par Nicolas MESSNER

vice-Président, ayant délégation du Président

Dans le cadre des actions de développement par le sport et par le judo, menées au Burundi, par la FBJ et le CACI, en étroite collaboration avec la Ligue d’Alsace de Judo, déjà partenaire de la FBJ, les deux associations (l’une de droit burundais et l’autre de droit français) officialisent, par la présente, l’accord de coopération les unissant de manière implicite depuis avril 2006.

L’ensemble des opérations entreprises dans le cadre du présent accord, aussi bien sur le sol burundais que sur le territoire français est regroupé sous l’appellation « PROJET TURIKUMWE » (tous ensemble en Kirundi).

Cette collaboration s’établit dans les différents secteurs de compétence des deux parties signataires et a pour objet de mettre en œuvre tous les moyens légaux et respectueux de la déontologie du sport et du code moral du judo, pour la promotion du judo et du sport au service d’un pays en reconstruction.

Cet accord de coopération, dont les modalités d’application pourront être, à tout moment, révisées ou modifiées avec accord des deux parties, s’étend, à compter de ce jour, sans durée définie.

Elle recouvre des aspects allant du soutien pédagogique et technique, de la formation d’enseignants, de dirigeants et de pratiquants, au soutien logistique à la promotion du judo et du sport au Burundi.

Cette coopération peut également s’étendre à d’autres domaines, tels que l’éducation, la santé ou la culture… mais toujours en accord avec les instances dirigeantes du judo au Burundi.

Les moyens mis en œuvre peuvent être de nature différente, tant humains que matériels.

La FBJ et le CACI s’engagent à se communiquer toutes les informations jugées utiles pour la promotion de l’idéal de développement social par le sport qu’ils se sont fixés.

La FBJ et le CACI s’engagent à s’appuyer mutuellement et en toute confiance, sur leur expertise mutuelle dans leur domaine de compétence.

Fait à Bujumbura, le 6 novembre 2008,

Valéry MANIRAKIZA Nicolas MESSNERPrésident de la FBJ En qualité de Vice-Président Pour le Président du CACI

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Turikumwe l'esprit du judo au serviced'un pays en reconstruction

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ContactsCentre Alsacien de Coopération Internationale (CACI)

� rue Feil67��0

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