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17, rue de Pomègues 13295 Marseille Cedex 08 Tél. 04 91 76 72 00 Télécopie 04 91 76 72 72 e-mail : [email protected] RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES SUR LA GESTION DE LA COMMUNE DE TOULON Exercices 2009 à 2013 Rappel de la procédure La chambre a inscrit à son programme l’examen de la gestion de la commune de Toulon à partir de l’année 2009. Par lettre en date du 17 janvier 2014, le président de la chambre en a informé M. Hubert Falco, seul maire durant toute la période examinée. L’entretien de fin de contrôle a eu lieu le 23 juin 2014. Lors de sa séance du 23 juillet 2014, la chambre a arrêté ses observations provisoires. Celles-ci ont été transmises dans leur intégralité à M. Falco et, pour les parties les concernent, aux tiers mis en cause. M. Falco a répondu par courrier enregistré au greffe le 3 octobre 2014. Après avoir entendu M. Robert Cavanna, mandaté à cet effet par M. Falco, ainsi que les rapporteurs, la chambre, a arrêté, le 18 novembre 2014, ses observations définitives et les recommandations auxquelles elles donnent lieu. Ce rapport d’observations définitives a été communiqué par lettre du 27 novembre 2014 à M. Falco, maire en fonctions. Ce rapport est consultable sur le site des juridictions financières (www.ccomptes.fr) après sa présentation à l’assemblée délibérante.

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17, rue de Pomègues – 13295 Marseille Cedex 08 – Tél. 04 91 76 72 00 – Télécopie 04 91 76 72 72 – e-mail : [email protected]

RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES

SUR LA GESTION

DE LA COMMUNE DE TOULON

Exercices 2009 à 2013

Rappel de la procédure

La chambre a inscrit à son programme l’examen de la gestion de la commune de Toulon à

partir de l’année 2009. Par lettre en date du 17 janvier 2014, le président de la chambre en a

informé M. Hubert Falco, seul maire durant toute la période examinée. L’entretien de fin de

contrôle a eu lieu le 23 juin 2014.

Lors de sa séance du 23 juillet 2014, la chambre a arrêté ses observations provisoires. Celles-ci

ont été transmises dans leur intégralité à M. Falco et, pour les parties les concernent, aux tiers

mis en cause.

M. Falco a répondu par courrier enregistré au greffe le 3 octobre 2014.

Après avoir entendu M. Robert Cavanna, mandaté à cet effet par M. Falco, ainsi que les

rapporteurs, la chambre, a arrêté, le 18 novembre 2014, ses observations définitives et les

recommandations auxquelles elles donnent lieu.

Ce rapport d’observations définitives a été communiqué par lettre du 27 novembre 2014 à

M. Falco, maire en fonctions.

Ce rapport est consultable sur le site des juridictions financières (www.ccomptes.fr) après sa

présentation à l’assemblée délibérante.

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SOMMAIRE

SYNTHESE ............................................................................................................................... 4

RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 7

1 LES RELATIONS AVEC LES ORGANISMES DE REGROUPEMENT ....................... 8

1.1 L’évolution de l’intercommunalité de gestion dans le Var ..................................... 8

1.2 Les syndicats intercommunaux ............................................................................... 9

1.2.1 Le syndicat intercommunal pour l’aménagement de l’Eygoutier ......................... 9

1.2.2 Le syndicat des communes du littoral varois (SCLV) ........................................ 10

1.2.3 Le syndicat intercommunal pour le maintien de la pratique des sports

de glace (SI des sports de glace) ....................................................................................... 10

1.2.4 Le syndicat intercommunal pour la piste cyclable (SIPCY) ............................... 11

1.2.5 Le syndicat intercommunal de secours et de lutte contre l’incendie

de l’agglomération toulonnaise (SILIAT) ........................................................................ 11

1.3 La communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée

(TPM) ............................................................................................................................... 12

1.3.1 Les relations financières entre la commune et TPM ........................................... 13

1.3.2 La mutualisation de services entre la commune et TPM .................................... 15

2 LA FIABILITE DES COMPTES ..................................................................................... 16

2.1 La comptabilité administrative .............................................................................. 17

2.1.1 L’utilité d’un règlement budgétaire et financier ................................................. 17

2.1.2 Un débat d’orientations budgétaires très précoce ............................................... 18

2.1.3 L’égalité improbable des restes à réaliser en recettes et en dépenses

d’investissement ............................................................................................................... 19

2.1.4 D’importantes recettes et dépenses à classer ou à régulariser ............................ 19

2.2 La comptabilité générale ....................................................................................... 21

2.2.1 Les opérations entre le budget principal et les budgets annexes......................... 21

2.2.2 Les immobilisations ............................................................................................ 23

2.2.3 Un rattachement incomplet des charges et des produits ..................................... 24

2.2.4 La dématérialisation n'est pas engagée ............................................................... 24

3 LA SITUATION FINANCIERE ...................................................................................... 25

3.1 Le fonctionnement ................................................................................................. 25

3.1.1 Des produits fiscaux en augmentation ................................................................ 25

3.1.2 Des dotations qui commencent à baisser ............................................................ 27

3.1.3 Les charges augmentent à un rythme supérieur à l’inflation et à celui

des produits ....................................................................................................................... 30

3.1.4 L’autofinancement diminue progressivement ..................................................... 31

3.2 L’investissement et son financement .................................................................... 32

3.2.1 Des investissements modérés privilégiant les subventions ................................. 32

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3.2.2 Des ressources d’investissement en baisse ......................................................... 32

3.2.3 Un financement prudent des investissements ..................................................... 33

3.3 La situation bilancielle .......................................................................................... 33

3.3.1 Un fonds de roulement important ....................................................................... 33

3.3.2 La trésorerie « zéro » difficile à maintenir .......................................................... 35

3.3.3 Conclusion .......................................................................................................... 35

3.4 Des engagements hors bilan limités ...................................................................... 36

4 LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES .......................................................... 37

4.1 L’évolution des effectifs et leur structure .............................................................. 37

4.1.1 La stabilisation des effectifs ................................................................................ 37

4.1.2 L’évolution des recrutements .............................................................................. 38

4.1.3 La structure des effectifs par catégorie et par filière ........................................... 38

4.1.4 Les caractéristiques démographiques ................................................................. 39

4.1.5 Les outils mis en place en vue d’assurer une gestion prévisionnelle

des postes emplois et compétences ................................................................................... 39

4.2 Le poids des charges de personnel ........................................................................ 40

4.3 Le régime indemnitaire du personnel municipal ................................................... 41

4.3.1 Les différentes primes perçues par les agents ..................................................... 42

4.3.2 Les indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS).......................... 42

4.3.3 Les avantages divers accordés au personnel ....................................................... 45

4.4 Les contractuels de catégorie A ............................................................................. 50

5 LES MARCHES PUBLICS ............................................................................................. 52

5.1 L’organisation des achats publics .......................................................................... 52

5.1.1 Des délégations étendues .................................................................................... 52

5.1.2 Un guide interne directif ..................................................................................... 56

5.1.3 La direction de la commande publique ............................................................... 56

5.1.4 Une publication des marchés publics imparfaite ................................................ 57

5.1.5 Une évaluation préalable des besoins incertaine ................................................ 59

5.2 La passation des marchés publics .......................................................................... 61

5.2.1 Les procédures adaptées avec mise en concurrence ........................................... 61

5.2.2 Les procédures adaptées sans mise en concurrence ............................................ 64

5.2.3 Les marchés négociés.......................................................................................... 65

5.2.4 Le marché de prestations de collecte des déchets ménagers et

assimilés et de nettoiement du centre-ville ....................................................................... 68

5.3 L’exécution des marchés publics .......................................................................... 72

5.3.1 Des délais de paiement encore trop importants .................................................. 72

5.3.2 Des pénalités de retard rigoureuses ..................................................................... 74

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6 LE SERVICE DE L’EAU ................................................................................................ 75

6.1 Un partage de compétence en matière d’eaux pluviales entre

commune et intercommunalité ............................................................................................ 75

6.2 La production de l’eau potable .............................................................................. 77

6.2.1 Les caractéristiques du contrat conclu avec la Compagnie des Eaux

et de l’Ozone (CEO) ......................................................................................................... 77

6.2.2 Le choix de la collectivité de recourir à une convention de délégation

de service public ............................................................................................................... 80

6.2.3 L’exécution du contrat sur la période 2009-2013 ............................................... 82

6.3 La distribution de l’eau potable ............................................................................. 85

6.3.1 Une convention ancienne modifiée durant la période examinée ........................ 85

6.3.2 Une confirmation de la durée de la délégation mal justifiée............................... 85

6.3.3 Une renégociation fondée sur une appréciation quelque peu

contestable des résultats de la délégation ......................................................................... 87

6.3.4 Les comptes de la délégation .............................................................................. 89

6.3.5 Une performance imparfaite s’agissant du rendement du réseau ....................... 92

6.4 Le contrôle des délégataires .................................................................................. 93

6.4.1 Le contrôle annuel des délégataires .................................................................... 94

6.4.2 Le contrôle des redevances ................................................................................. 95

6.4.3 La présentation des rapports en commission des services publics

locaux ............................................................................................................................. 95

6.4.4 Les contrôles effectués lors de la renégociation de la DSP de

distribution ........................................................................................................................ 95

6.5 La situation financière du budget de l’eau ............................................................ 95

6.5.1 L’exploitation ...................................................................................................... 95

6.5.2 L’investissement ................................................................................................. 96

6.5.3 Les agents mis à disposition du centre de gestion depuis 1990 : une

charge qui perdure pour la collectivité ............................................................................. 96

A N N E X E S ....................................................................................................................... 101

Annexe 1 – Situation financière du budget principal ........................................................ 102

Annexe 2 – Ratios règlementaires ..................................................................................... 105

Annexe 3 – Détail des charges de personnel ..................................................................... 106

Annexe 4 – Les heures supplémentaires............................................................................ 107

Annexe 5 – Coût des heures supplémentaires ................................................................... 108

Annexe 6 – Dépassement du quota des 25 heures supplémentaires .................................. 109

Annexe 7 – Comptes de la délégation de production de l’eau .......................................... 110

Annexe 8 – Comptes de la délégation de distribution de l’eau ......................................... 111

Annexe 9 – Situation financière du service de l’eau ......................................................... 112

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SYNTHESE

Le précédent rapport d’observations a été rendu public en 2007 et portait sur les

exercices 1995 à 2005. Le présent rapport porte sur les exercices 2009 à 2013 et traite des

sujets suivants.

Les relations avec les organismes de regroupement

En l’absence de schéma départemental de la coopération intercommunale dans le Var

relatif à l’intercommunalité de gestion, l’utilité pour la commune de Toulon de maintenir sa

participation à certains syndicats n’est pas avérée. En particulier, le syndicat intercommunal

de secours et de lutte contre l’incendie de l’agglomération toulonnaise, qui émarge sur de la

fiscalité additionnelle, n’exerce plus qu’une compétence de surveillance des plages dont la

réalisation effective est confiée au service départemental d’incendie et de secours du Var.

D’autres syndicats intercommunaux gérant des équipements sportifs pourraient être suppléés

par la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM), qui dispose de la

compétence relative aux équipements sportifs d’intérêt communautaire. L’absence de

définition de l’intérêt communautaire, fondée sur des critères objectifs, en cette matière,

combinée à l’intervention financière au moyen de fonds de concours, témoigne d’une certaine

ambiguïté dans les champs d’interventions respectifs de la commune et de la communauté.

La commune et TPM se sont par ailleurs engagés dans une démarche de mutualisation,

qui constitue aujourd’hui un véritable enjeu, notamment financier, au travers de mises à

dispositions de services et de la création d’un service commun pour assurer la fonction

support des directions des systèmes d’information.

La fiabilité des comptes

La municipalité a manifesté sa volonté d’améliorer la fiabilité des comptes dans la

perspective d’une éventuelle expérimentation de leur certification. De ce fait, les services de

la commune ont eux-mêmes identifié les processus sur lesquels des marges de progression

existent, comme une meilleure identification des flux financiers entre le budget principal et

les budgets annexes, et la mise à jour de l’inventaire du patrimoine immobilier qui est bien

engagée.

La chambre a noté que le maire retient la recommandation de formaliser dans un règlement

budgétaire et financier les bonnes pratiques mises en œuvre ou envisagées en matière de

comptabilité administrative. Elle recommande également de se rapprocher du poste comptable

afin que, désormais, les encaissements et décaissements enregistrés avant le 31 décembre d’une

année soient régularisés plus rapidement, notamment par une meilleure utilisation de la période

complémentaire.

En ce qui concerne la comptabilité générale, elle prescrit la régularisation d’opérations

erronées, dont certaines sont très anciennes. Enfin, elle émet le souhait que la commune rattrape

son retard en matière de dématérialisation de ses relations avec le comptable public.

La situation financière

Les charges augmentent plus vite que les produits. Cet effet de ciseaux avait été relevé

au cours du précédent contrôle. Désormais, non seulement l’excédent brut de fonctionnement

continue à décroître mais la capacité d’autofinancement elle-même se réduit, malgré la

modicité des frais financiers. Cette situation ne peut que s’aggraver puisque l’enveloppe

normée des concours de l’État a commencé à baisser en 2014 et qu’il est annoncé qu’un effort

supplémentaire sera demandé aux collectivités locales afin de contribuer au redressement des

finances publiques.

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Dans ces conditions, un choix devra être fait entre la politique de modération de la

pression fiscale et de l’endettement suivie depuis de nombreuses années et des économies de

fonctionnement qui restent à trouver.

La chambre constate d’ailleurs que, dans la période examinée, les dépenses directes

d’équipement ont notablement baissé, même si, à l’inverse, les subventions versées ont quant

à elles augmenté. Ainsi, le nouveau plan de mandat devra sans doute tenir compte des faibles

capacités actuelles et futures de la commune à investir.

La gestion des ressources humaines

En la matière, la chambre s’est attachée à examiner les suites réservées à ses

précédentes observations.

Les effectifs de la commune ont cessé de croître et demeurent globalement stables

autour de 3 200 agents, ce qui reste un chiffre élevé par rapport aux communes comparables.

Le poids des charges de personnel demeure conséquent et résulte essentiellement de

l’augmentation du coût du régime indemnitaire, qui a fait l’objet d’une revalorisation en 2011.

La commune ne parvient pas à maîtriser le volume des heures supplémentaires,

rémunérées chaque année malgré l’absence de contrôle automatisé du temps de travail, et

autorise de manière assez étendue le déplafonnement du quota d’heures supplémentaires.

Une des marges de manœuvre de la collectivité réside dans la réduction des avantages

divers qu’elle accorde à son personnel, en particulier des congés non réglementaires et/ou ne

respectant pas le principe de parité avec la fonction publique d’État. Les conditions

d’utilisation de certains véhicules de services « à usage privatif partiel » doivent s’inscrire

dans le cadre fixé par la loi sur la transparence de la vie publique, et la collectivité doit

poursuivre les travaux engagés afin de respecter l’échéance du 1er

septembre 2015 pour

remettre à plat le régime des logements de fonction déjà attribués.

Le recrutement de la majeure partie des contractuels de catégorie A ne s’inscrit pas dans

l’esprit de l’article 3-3 de la loi du 26 janvier 1984, la collectivité ayant tendance à mettre en

œuvre les procédures de publicité en vue « d’habiller » des recrutements déjà décidés,

recrutements qui sont fréquemment opérés à des niveaux de rémunération bien supérieurs à

ceux auxquels pourraient prétendre des agents titulaires occupant des fonctions similaires.

Les marchés publics

La possibilité que le conseil municipal délègue ses compétences au maire sans

limitation de montant, ouverte en 2009, n’a été mise en place qu’en 2012. Pour la chambre,

les nombreuses délégations accordées par le maire et celles, non moins nombreuses,

accordées par les adjoints ne respectent pas la distinction à opérer entre délégation de

fonctions aux adjoints et délégation de signature aux fonctionnaires en responsabilité.

La commune s’est dotée d’un guide interne de l’achat public. Ce guide, empreint d’une

grande rigueur et très précis quant aux dérogations prévues par le code des marchés publics

ou admises par la jurisprudence, a valeur réglementaire puisqu’il est soumis au vote du

conseil municipal. Il laisse une grande autonomie aux services pour les marchés de faible

montant, tout en leur imposant des procédures très formalistes qui ne sont pas toujours

respectées en pratique.

La direction de la commande publique est bien structurée et assure avec beaucoup de

conviction la mission de formation et d’information du réseau d’acheteurs qui a été mis en

place et qu’elle anime. Mais une partie des marchés lui échappe du fait de l’autonomie laissée

aux services en matière de marchés à procédure adaptée de faible montant. De ce fait, et du

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fait de l’absence de tout logiciel dédié, la chambre a relevé des insuffisances dans l’évaluation

préalable des besoins, ainsi que des lacunes dans la publication des marchés.

En matière d’exécution, la chambre constate une explosion des intérêts moratoires

depuis que les délais de paiement ont été raccourcis et une grande rigueur dans l’application

des pénalités de retard qui n’est pas entièrement traduite dans les comptes de la collectivité

car les pénalités y sont mal comptabilisées.

Le service de l’eau

S’agissant de la production de l’eau potable, la chambre recommande une renégociation

de la convention de délégation de service public qui a remplacé le marché public conclu au

titre de la période antérieure. Le contrat actuel, qui peut être qualifié de délégation de service

public en dépit de ses caractéristiques particulières (cinq usagers seulement) et du risque

minime d’exploitation pesant sur le délégataire, a été conclu pour une durée de onze années,

en vue d’arriver à son terme en même temps que le contrat relatif à la distribution de l’eau et

comporte des travaux concessifs à la charge du délégataire d’un montant adapté à celle-ci. Au

terme de la moitié de sa durée d’exécution, le résultat de l’exploitation s’avère supérieur à

celui présenté dans le compte prévisionnel sur la base duquel l’accord a été conclu, si bien

qu’en l’absence de clause de retour à meilleure fortune, la collectivité peut invoquer cette

circonstance pour obtenir du délégataire la réattribution d’une part de ce surplus au profit de

l’usager du service de l’eau.

S’agissant de la distribution, la chambre constate que la renégociation, intervenue

tardivement fin 2010 pour tenir compte du transfert de la compétence en matière

d’assainissement à la communauté d’agglomération à compter du 1er

janvier 2009, a permis

d’abandonner l’amortissement du droit d’usage acquitté par le délégataire en 1990, et le fonds

de renouvellement mis en place à la même époque. Elle relève, néanmoins, que la convention

ne contribue toujours pas à intéresser le délégataire à l’amélioration du rendement du réseau,

lequel est imparfait au regard des prescriptions du code de l’environnement. Enfin, elle prend

acte que la collectivité a obtenu du trésorier-payeur général (désormais directeur

départemental des finances publiques) que la convention amendée puisse aller jusqu’à son

terme, à savoir le 31 décembre 2019, notamment parce que les parties se sont mises d’accord

pour prendre en compte une charge d’intérêts non prévue au contrat dans l’appréciation du

résultat cumulé de la délégation au 31 décembre 2008.

En ce qui concerne la situation financière du service, la chambre relève que pèse encore

sur l’usager le paiement du traitement des agents qui n’ont pas voulu rejoindre le délégataire

en 1990 et ont été mis à disposition du centre de gestion, lequel n’a toujours pas réussi à les

reclasser. Depuis près de 25 ans, les intéressés sont donc payés et continuent de progresser

dans leur carrière sans travailler.

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RECOMMANDATIONS

Sur le fondement des observations du rapport, la chambre formule les recommandations

suivantes :

Recommandation n° 1 :

Formaliser dans un règlement budgétaire et financier les bonnes pratiques qui ne font

actuellement l’objet que de notes de service.

Recommandation n° 2 :

Se rapprocher du poste comptable afin d’utiliser pleinement la période complémentaire

pour imputer budgétairement le maximum d’encaissements et de décaissements comptabilisés

avant émission de titres et de mandats.

Recommandation n° 3 :

Mettre en œuvre les moyens de contrôle automatisé prévus par l’article 2-2° du décret

n° 2002-60 du 14 janvier 2002 relatif aux indemnités horaires pour travaux supplémentaires,

conformément aux délibérations du conseil municipal de 2003, 2005 et 2009.

Recommandation n° 4 :

Supprimer les congés irréguliers suivants : congés de fin de carrière, congés

d’ancienneté, congés familiaux accordés aux mères de famille, congés « médaille d’honneur »

et congés spécifiques de distance pour la Corse et réduire la durée des congés pour assurer la

garde d’enfants malades pour la mettre en conformité avec la circulaire du 30 août 1982.

Recommandation n° 5 :

Renégocier la convention de la délégation de service public de production de l’eau pour

réattribuer à l’usager une partie du surplus de résultat.

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La commune de Toulon, chef-lieu du département du Var, s’étend sur 42,84 km2 en

bordure de mer et compte 163 974 habitants1, soit une densité moyenne de 3 827,6 habitants

au km2. Elle est le siège de la préfecture du Var et de la préfecture maritime de la

Méditerranée. Quinzième commune de France et troisième de la région Provence-Alpes-Côte

d’Azur par sa population, Toulon est la ville centre de la neuvième unité urbaine française,

avec une population en 2010 de 557 802 habitants pour 27 communes. Par arrêté préfectoral

du 2 février 2011, elle a été classée dans la catégorie des communes touristiques.

Malgré une courte phase de hausse au début des années 2000, la tendance est nettement

à une baisse de la population communale, qui a été réduite de 9,8 % entre 1975 et 2011,

passant de 181 801 à 163 974 habitants. 20 % de la population a moins de 20 ans et 25 % plus

de 64 ans. La population active représente, en 2009, 68,4 % de la population, avec un taux de

chômage de 15,2 %. La commune compte 14 294 établissements ou entreprises actifs en 2010

dont 147 de plus de 150 salariés. 53,6 % des salariés toulonnais relèvent du secteur public. La

part des foyers fiscaux imposables est légèrement supérieure à 50 % (52 % en 2010). 88 %

des logements sont des résidences principales.

Le domaine maritime est formé de deux rades dont la plus grande, à l’Est, est appelée

« rade des Vignettes » et la plus petite à l’Ouest, est fermée par le massif du Cap Sicié. Le

port civil est un port de plaisance qui connaît un fort développement, notamment dans le

domaine de la croisière et des ferries. Toulon, qui a dépassé en 2012 le cap des 350 000

croisiéristes, est le 4ème

port de croisière français. L’arsenal militaire s’étend quant à lui sur

268 ha et 10 km de quais. Le port militaire de Toulon, principale base navale française (avec

Brest), abrite la majeure partie de la force d’action navale, comprenant le porte-avions Charles

de Gaulle. L’arsenal emploie près de 12 000 personnes.

1 LES RELATIONS AVEC LES ORGANISMES DE REGROUPEMENT

Toulon était, au 31 décembre 2013, membre de cinq syndicats intercommunaux et d’un

établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre : la

communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM).

1.1 L’évolution de l’intercommunalité de gestion dans le Var

Il n’existe pas, dans le département du Var, de schéma départemental de la coopération

intercommunale tel que prévu par l’article L. 5210-1-1 du code général des collectivités

territoriales (CGCT), schéma dont deux des six orientations doivent être « la réduction du

nombre de syndicats de communes et de syndicats mixtes au regard en particulier de l’objectif

de suppression des doubles emplois entre des établissements publics de coopération

intercommunale [EPCI] ou entre ceux-ci et des syndicats mixtes » et « le transfert des

compétences exercées par les syndicats de communes ou les syndicats mixtes à un

établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre ».

Le schéma avait vocation à être adopté avant le 31 décembre 2011, permettant au préfet,

au cours de l’année 2012, d’arrêter en conséquence des projets de périmètres ou des

propositions de modifications de périmètres d’EPCI à fiscalité propre existants, la fusion

d’EPCI, ainsi que la dissolution de syndicats de communes ou de syndicats mixtes,

possibilités ouvertes y compris en l’absence de schéma adopté, selon des modalités

différentes.

1 Source : site internet de l’INSEE. Les données chiffrées sont à périmètre constant, étant précisé qu’il ne

s’agit pas des données utilisées pour déterminer les dotations de l’État.

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Dans le Var, le seul document existant, intitulé « document d’orientation de

l’intercommunalité dans le Var », daté de septembre 2012, contient des orientations

concernant les EPCI à fiscalité propre et vise à assurer la couverture du département par

13 établissements. Ce document précise que « l’intercommunalité de gestion (syndicats) sera

traitée ultérieurement ».

Les débats intervenus en avril 2011 au sein de la commission départementale de la

coopération intercommunale dans le cadre de la préparation du futur schéma, retracés sur le

site internet de l’association des maires du Var, faisaient ressortir, s’agissant de

l’intercommunalité de gestion, une volonté de dissoudre 65 syndicats intercommunaux sur les

110 existants : 53 syndicats à l’occasion de la rationalisation de la carte de l’intercommunalité

de projet et 12 syndicats dans le cadre d’une dissolution directe (syndicats en sommeil et dont

la valeur ajoutée paraît faible). Dans ce cadre, l’élargissement de la communauté

d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) devait entraîner la dissolution du

syndicat intercommunal de maintien de la pratique des sports de glace et du syndicat pour la

piste cyclable. Le syndicat intercommunal de secours et de lutte contre l’incendie de

l’agglomération toulonnaise (SILIAT) devait être supprimé pour cause d’interférence avec le

champ d’activité du service départemental d’incendie et de secours (SDIS).

La rationalisation de la carte de l’intercommunalité de gestion semble actuellement en

suspens. Aucun calendrier d’élaboration d’un schéma ou d’un document d’orientation n’a été

avancé par la préfecture du Var. Ce sujet reste toutefois d’actualité, dans la mesure où le

projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République comporte un volet

relatif à la carte intercommunale, qui réitère la volonté de suppression des syndicats

intercommunaux inutiles ou redondants et donne des pouvoirs en ce sens au préfet.

1.2 Les syndicats intercommunaux

1.2.1 Le syndicat intercommunal pour l’aménagement de l’Eygoutier

Créé sous forme de syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU), ce syndicat a

pour objet « les études, l’exécution des travaux, 1a réalisation des opérations mobilières et

immobilières, la construction des ouvrages nécessaires à l’aménagement hydraulique du

bassin de l’Eygoutier, de ses affluents et ruisseaux secondaires (tels que le Réganas et

l’Estagnol) » (statuts de 1977).

Il a été transformé en syndicat mixte à compter du 1er

janvier 2012 avec le même objet,

en raison de l’adhésion de TPM au lieu et place de ses communes membres appartenant

antérieurement au syndicat, à la suite du transfert de la compétence facultative « protection

contre les inondations ».

TPM ayant décidé de ne plus exercer cette compétence par délibération du

20 décembre 2012 en raison des difficultés liées au rapprochement avec les autres

collectivités concernées par ces cours d’eaux dans le cadre d’un syndicat mixte, décision actée

par arrêté préfectoral du 8 avril 2013, ce syndicat est redevenu, à compter de cette date, un

syndicat intercommunal auquel adhère la ville de Toulon.

La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et

d'affirmation des métropoles imposant aux communautés d’agglomération l’exercice de la

compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations à compter du

1er

janvier 2016, le président de TPM a indiqué travailler sur la « mise en place d'une structure

garantissant la prise en charge de ces problématiques sur un périmètre pertinent ».

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1.2.2 Le syndicat des communes du littoral varois (SCLV)

Créé en 1922, il a pour objet « d’étudier et de réaliser la protection, la mise en valeur et

la défense des intérêts de la Côte d’Azur varoise ». Il regroupe 33 villes côtières du

département.

1.2.3 Le syndicat intercommunal pour le maintien de la pratique des sports de

glace (SI des sports de glace)

Ce SIVU a été créé en 1986, avec pour objet statutaire « le rachat de la patinoire sise sur

le territoire de la commune de La Garde, afin de permettre en toute priorité la poursuite de la

pratique des sports de glace par les habitants de l’aire toulonnaise et notamment les

scolaires ». Il regroupe les communes de Toulon, La Garde, Le Pradet, Le Revest-les-Eaux,

qui appartiennent à TPM.

Interrogée sur la définition de l’intérêt communautaire de la communauté

d’agglomération en matière d’équipements sportifs, la commune a indiqué que cet intérêt a

été reconnu dès lors qu’il s’agissait d’équipements :

- de haut niveau ;

- accueillant régulièrement des publics issus de l’ensemble du territoire de la

communauté d’agglomération ;

- accueillant ou susceptibles d’accueillir des compétitions de niveau national voire

international.

L’intérêt communautaire en matière d’équipements sportifs n’a pourtant pas été défini

par TPM au moyen de tels critères objectifs, méthode qui n’est certes pas explicitement

imposée par la législateur, comme le font valoir le maire de Toulon et le président de TPM,

mais qui est celle préconisée par le ministère de l’intérieur (direction générale des collectivités

locales) dans une circulaire du 5 juillet 2001, qui déconseille de procéder sous forme de liste.

En effet, le conseil communautaire a, par délibération du 14 mars 2002 relative à la

définition et à la méthode de reconnaissance de l’intérêt communautaire, précisé que cette

reconnaissance, pour les équipements sportifs, serait examinée « au cas par cas (…) avec

chaque commune ».

La commune de Toulon a indiqué que les équipements concernés sont :

- le complexe sportif Léo Lagrange à Toulon (délibération de TPM du 16 décembre

2002) ;

- le Vallon du Soleil à La Crau, propriété de la ville de Toulon (délibération de TPM du

20 décembre 2008) ;

- le gymnase de l’Estagnol à La Crau ;

- le vélodrome à Hyères.

La Cour des comptes, dans son rapport public de novembre 2005 sur

« l’intercommunalité en France », avait déjà mis en avant les difficultés consécutives aux

modalités de définition de l’intérêt communautaire des EPCI : « Une définition trop

restrictive nuit à l’équité et à la transparence. Elle n’est pas conforme, sinon à la lettre, du

moins à l’esprit des textes régissant la coopération intercommunale. Une définition au coup

par coup, au gré des délibérations prises, ne peut garantir un traitement équivalent des

communes membres placées dans une situation identique. ». Ces constatations ont été

réitérées dans le rapport public thématique de 2009 intitulé « Bilan d’étape de

l’intercommunalité en France ».

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La chambre estime que les modalités de définition de l’intérêt communautaire choisies

par TPM et ses communes membres sont en décalage avec l’idée d’intercommunalité de

projet, entrainent des modifications statutaires à répétition et ne permettent pas au citoyen

d’avoir une vision claire de ce qui relève de la commune ou de l’EPCI.

En présence de critères objectifs, tels que la capacité d’accueil de l’équipement et la

proportion de sa fréquentation par des utilisateurs en provenance de communes autres que la

commune d’implantation, la patinoire de La Garde pourrait être qualifiée d’intérêt

communautaire.

1.2.4 Le syndicat intercommunal pour la piste cyclable (SIPCY)

Ce SIVU, créé en 1953 entre les communes de Toulon, La Garde et le Pradet, a été

étendu en 1992 à Hyères et Carqueiranne, qui appartiennent à TPM. Il a pour objet l’entretien

et la gestion d’une piste cyclable traversant les communes membres, piste dont la réalisation a

été assurée sous maîtrise d’ouvrage du département du Var, le syndicat étant néanmoins

compétent pour la réalisation de « certains tronçons ».

Les observations qui précèdent concernant la patinoire sont pour partie transposables à

la piste cyclable, TPM ayant en charge une partie de la voirie sur son territoire, en particulier

les voies de liaison entre communes membres. Une gestion intercommunale permettrait au

demeurant d’étendre et de favoriser ce mode de circulation doux.

En effet, si, comme le relève le président de TPM et maire de Toulon, l’EPCI met en

place au titre de sa compétence en matière de voirie, des pistes cyclables sur les voies

d’intérêt communautaire, l’intervention de TPM sur les voies communales et/ou sur les voies

départementales sur lesquelles interviennent les communes membres du SIPCY permettrait de

limiter le nombre d’acteurs sur un même sujet important en termes de déplacement et de

développement durable.

L’intérêt du maintien d’un SIVU pour l’exercice de cette seule compétence n’apparaît

pas évident pour la chambre.

1.2.5 Le syndicat intercommunal de secours et de lutte contre l’incendie de

l’agglomération toulonnaise (SILIAT)

Créé par arrêté préfectoral du 11 juin 1986, le SILIAT regroupe les communes de Le

Revest-les-Eaux, La Valette du Var, Le Pradet. Il a pour objet de « regrouper l’ensemble des

moyens de secours et de protection tant contre les incendies que contre les périls ou accidents

de toute nature mettant en cause la sécurité publique sur le territoire des communes

membres ». Il assure la charge du corps intercommunal de sapeurs-pompiers constitué des

sapeurs-pompiers des communes membres transférés à la date de sa création. Il peut réaliser

toute opération d’investissement nécessaire à l’exercice de ses compétences.

Le SILIAT a transféré son corps de sapeurs-pompiers et l’ensemble de ses biens

meubles et immeubles au SDIS du Var au 1er

avril 1999, en application de la loi du

3 mai 1996 qui a mis en place la départementalisation des services de lutte contre l’incendie et

de secours, en mai 2001 dans le Var. Depuis ce transfert, le syndicat, par lequel transitent les

contributions des communes destinées au financement du SDIS, n’exerce plus, en pratique,

qu’une seule mission opérationnelle : l’organisation de la surveillance des baignades durant la

saison estivale pour les plages des communes de Toulon, La Garde et Le Pradet. En

conséquence, dans son rapport d’observations définitives relatif à la gestion de ce syndicat,

rendu public en 2011, la chambre régionale des comptes a considéré qu’il aurait, à tout le

moins, dû modifier son objet statutaire et que sa dissolution aurait pu être envisagée.

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Le financement du SILIAT est opéré au moyen d’une fiscalité additionnelle qui porte

sur les trois taxes que sont la taxe d’habitation, la taxe foncière sur la propriété bâtie et la taxe

foncière sur la propriété non bâtie, alors même que ce mécanisme ne ressort pas de ses statuts.

Il a néanmoins été validé par une délibération du conseil municipal de Toulon du

26 septembre 1996. Le SILIAT est le seul syndicat dans ce cas, les autres bénéficiant plus

classiquement d’une contribution proportionnelle à la population municipale.

Le montant perçu à ce titre n’est pas négligeable, puisqu’il s’élève, au titre de l’année

2013 et pour la seule commune de Toulon, à la somme de 9 783 064 € répartie comme suit :

- taxe d’habitation : 4 782 661 € (taux 2,65 %) :

- taxe foncière bâti : 4 993 577 € (taux 2, 22 %) ;

- taxe foncière non bâti : 6 826 € (taux 3,44 %).

La majeure partie de cette contribution (9 160 123 €) correspond au financement du

SDIS, qui transite par le SILIAT. Le surplus, qui s’élève à 622 541 €, a vocation, selon la

réponse du président du syndicat, à couvrir les frais afférents à la mission de « surveillance

des plages », mais également les « avantages acquis des sapeurs-pompiers transférés » ainsi

que les « frais de fonctionnement » de la structure (notamment frais de personnel et

indemnités d’élus).

Le maire de Toulon indique que la fiscalisation de la contribution au SILIAT, qui

comprend le « contingent incendie » existant avant la départementalisation du SDIS, « évite

de majorer les dépenses communales de débours liés à des décisions auxquelles son conseil

municipal est totalement étranger, tant sur les montants que sur les modes de perception »,

autrement dit à rendre moins perceptible la pression fiscale résultant de la participation de la

ville au financement du SDIS du Var. Le président du SILIAT estime, quant à lui, que la

fiscalisation a été décidée « afin que le coût des services rendus par le SDIS soit bien identifié

par le contribuable communal ».

La chambre relève que, de manière mécanique, le maintien du SILIAT génère des frais

de fonctionnement que la solidarité territoriale peine à justifier, surtout pour les communes

membres qui ne disposent d’aucune plage.

Même si elle dispose d’un littoral, la ville de Toulon n’a aucun intérêt à se maintenir

dans un tel syndicat, qui exerce son unique compétence directe via une convention avec le

SDIS du Var, que la ville pourrait conclure directement,

1.3 La communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée

(TPM)

Créée par arrêté préfectoral du 19 décembre 2001, TPM comprend actuellement douze

communes pour une population de 431 285 habitants.

Conformément aux termes de l’article L. 5216-5 du CGCT, la communauté

d’agglomération exerce des compétences obligatoires dans les domaines suivants :

développement économique, aménagement de l’espace communautaire, équilibre social de

l’habitat, politique de la ville.

Elle exerce également trois des six compétences optionnelles prévues par la loi :

- la création ou l’aménagement et l’entretien de voirie d’intérêt communautaire ; la

création ou l’aménagement et la gestion de parcs de stationnement ;

- la protection et la mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie : lutte contre la

pollution de l’air, les nuisances sonores et traitement des déchets des ménages et

déchets assimilés ;

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- la construction, l’aménagement, l’entretien et la gestion d’équipements culturels et

sportifs d’intérêt communautaire.

La communauté d’agglomération exerce enfin des compétences facultatives

(ou présentées comme telles) dans les domaines suivants : tourisme et ouverture maritime,

enseignement supérieur et formation, environnement, culture, politique sportive, politique

de la ville, aires d’accueil des gens du voyage, animation de la vie locale, assainissement

collectif et non collectif, prévention et lutte contre les inondations, aménagement numérique.

Au cours de la période 2009-2013, Toulon a transféré de nouvelles compétences à

TPM :

- l’assainissement des eaux usées à compter du 1er

janvier 2009 (cf. ci-après, § 6.1,

p. 75) ;

- l’aménagement numérique par arrêté préfectoral du 22 septembre 2009 ;

- la compétence en matière de prévention et de lutte contre les inondations a été

transférée par arrêté du 15 novembre 2011 puis réattribuée aux communes le

8 avril 2013 (voir ci-dessus).

Le champ de certaines compétences déjà transférées a été précisé et/ou étendu par

l’établissement public, en matière de politique sportive (arrêté préfectoral du 20 février 2009)

et de tourisme (arrêté du 15 mai 2009).

Par ailleurs, dans le cadre de la compétence optionnelle « voirie d’intérêt

communautaire », la commune de Toulon a procédé au transfert opérationnel de plusieurs

voies au 1er

juillet 2013 : le boulevard Tessé, le boulevard Toesca et la rue Marx Dormoy.

1.3.1 Les relations financières entre la commune et TPM

TPM est un EPCI à fiscalité mixte. Il perçoit la taxe professionnelle unique, remplacée

depuis le 1er

janvier 2011, par la contribution économique territoriale et une fiscalité

additionnelle sur les impôts sur les ménages (taxe d’habitation, taxe foncière sur les propriétés

bâties et taxe foncière sur les propriétés non bâties).

Une partie de la fiscalité perçue par l’EPCI est reversée aux communes membres

(cf. ci-après, § 3.1.1, p. 25) :

- à titre obligatoire : l’attribution de compensation, qui a pour objet d’assurer la

neutralité du passage à la taxe professionnelle unique et des transferts de compétences,

à la fois pour l’EPCI et pour ses communes membres. La réduction d’environ 1 M€ du

montant de cette attribution, entre 2009 et 2013, est liée aux transferts de charges

afférentes aux nouveaux équipements et/ou compétences transférés à TPM ;

- à titre facultatif : la dotation de solidarité communautaire qui correspond au solde de

fiscalité propre perçue, dont le principe et les critères de répartition entre les

bénéficiaires sont fixés par le conseil communautaire statuant à la majorité des 2/3.

Cette dotation reste stable sur la période sous contrôle, dans la mesure où les critères

d’attribution fixés par délibération du 15 février 2002 n’ont pas été modifiés2.

Par ailleurs, le mécanisme des fonds de concours, prévu, pour les communautés

d’agglomération par l’article L. 5216-5 du CGCT permet des mouvements financiers entre un

EPCI et ses communes membres « afin de financer la réalisation ou le fonctionnement d’un

équipement (…) après accords concordants exprimés à la majorité simple du conseil

communautaire et des conseils municipaux concernés », à la condition que le montant total

des fonds de concours n’excède pas la part du financement assurée, hors subventions, par le

2 TPM a également mis en place un plancher de garantie en faveur des petites communes d’un montant de 50 000 €.

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bénéficiaire du fonds de concours. La commune a produit le détail des sommes versées au

titre des années 2009 à 2013.

Les participations, qui visent à financer le fonctionnement d’équipements relevant de la

commune concernent essentiellement le palais des sports. Par délibération du 23 mars 2006,

la commune de Toulon a validé la signature d’une « convention de gestion » de cet

équipement dans l’attente de la constitution d’un groupement d’intérêt public. Cette

convention prévoit un partage des frais de fonctionnement estimés à 1 558 000 € TTC par an,

entre la ville et le département, ainsi que la participation de TPM « sous forme de fonds de

concours (…) compte tenu de la fréquentation du palais des sports qui dépasse largement le

cadre des habitants toulonnais ». Par délibération du 17 novembre 2006, TPM avait reconnu

d’intérêt communautaire une participation à son fonctionnement, jusqu’à la création d’une

structure partenariale chargée de sa gestion, et fixé le montant de sa participation pour 2007.

Par délibération du 7 février 2009, le conseil communautaire a fixé le montant de sa

participation pour les années 2009 et suivantes à 640 000 € par an.

Ces modalités de financement confirment qu’il y a confusion, et même contradiction,

entre « intérêt communautaire » qui suppose que l’équipement soit transféré à l’EPCI et

« fonds de concours » qui permet seul, et par dérogation notamment au principe de spécialité,

qu’un EPCI finance un équipement qui ne lui a pas été transféré. En conséquence, soit

l’équipement était déclaré entièrement d’intérêt communautaire, soit la participation de TPM

aurait dû s’inscrire dans le cadre d’un fonds de concours tel que prévu initialement, ce qui

nécessitait des délibérations concordantes de la ville et de l’EPCI sur le montant et les

modalités de son versement, permettant de s’assurer que celui-ci n’excède pas les seuils

prévus par la loi par rapport au financement assuré par la ville.

Dès lors, et contrairement à ce que soutient le président de TPM, qui ne peut

valablement s’appuyer sur la notion « d’utilité dépassant manifestement l’intérêt communal »

supprimée par la loi du 13 août 2004, la délibération de 2006 n’est pas simplement entachée

d’une « maladresse dans la formulation ».

Enfin, la question de la propriété du bâtiment est en elle-même sans incidence sur la

répartition des compétences entre commune et EPCI.

En ce qui concerne les subventions d’équipement, outre celles afférentes aux travaux de

voirie, TPM a versé à la commune, pour le stade Mayol, une somme de 368 900 € en 2010 et

en 2012 (aménagement et sécurisation) et de 21 142 € en 2013 (espace média et PC sécurité).

Ces versements résultent de plusieurs délibérations concordantes de la ville et du conseil

communautaire de TPM prévoyant l’attribution par l’EPCI de fonds de concours destinés à

financer des travaux d’investissement sur cet équipement ou ses abords, dans le respect du

seuil maximal fixé par les textes pour chaque opération.

L’EPCI a également versé une somme de 28 209 € en 2009 pour le terrain de sport

« Vallon du Soleil ». Cette somme constitue le reliquat d’un fonds de concours attribué en

2008 par TPM, avant le transfert, au 1er

janvier 2009, de cet équipement à l’EPCI qui doit

désormais assurer, sur son budget propre, les charges y afférentes

L’importance du financement intercommunal, au titre des fonds de concours, combiné à

l’absence de fixation de critères objectifs de définition de l’intérêt communautaire en matière

d’équipements sportifs, suscite des interrogations à un double niveau :

- l’intervention financière de l’EPCI laisse supposer que les équipements concernés ont

une vocation qui dépasse le cadre communal et qu’ils pourraient relever de l’intérêt

communautaire quand bien même TPM n’aurait pas vocation à financer tous les

équipements de centralité ;

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- le transfert au cas par cas d’équipements précis (complexe sportif Léo Lagrange et

Vallon du Soleil pour Toulon) ne s’inscrit pas dans la logique du code général des

collectivités territoriales (CGCT).

1.3.2 La mutualisation de services entre la commune et TPM

La mutualisation des services constitue un enjeu fort dans les relations entre communes

et intercommunalités. Elle vise à permettre à la fois des économies d’échelle mais aussi

d’accroitre l’expertise dans des domaines spécifiques ou d’atteindre une taille suffisante pour

l’exercice de certaines missions.

La loi n° 2010-1563 du 16 décembre 2010 a apporté des précisions sur le cadre

juridique de la mutualisation décrite aux articles L. 5411-4-1 et L. 5411-4-2 du CGCT, et

institué un outil, le schéma de mutualisation des services « à mettre en œuvre pendant la durée

du mandat », qui a une visée incitative. Les premiers projets de schémas de mutualisation

devront être produits à l’appui du rapport relatif aux mutualisations de services entre l’EPCI

et les communes membres que devront établir les présidents des EPCI à fiscalité propre

« dans l’année qui suit chaque renouvellement général des conseils municipaux », soit à

l’horizon 2015 (article L. 5211-39-1 du CGCT). Le projet de schéma doit prévoir

« notamment l’impact prévisionnel de la mutualisation sur les effectifs [de l’EPCI et des

communes concernées] et sur leurs dépenses de fonctionnement ».

La mutualisation peut revêtir diverses formes, notamment la mise à disposition de

services de la commune au bénéfice de l’EPCI, en cas de transfert partiel de

compétence (article L. 5411-4-1 II du CGCT) et la création de services communs (article

L. 5411-4-2).

La création de services communs a des conséquences sur les finances des collectivités

concernées. D’une part, l’existence d’un service mutualisé induit une réduction de

l’attribution de compensation et entraîne en conséquence une majoration du coefficient

d’intégration fiscale, lequel a un impact sur le montant de la DGF attribuée à l’EPCI. D’autre

part, la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique et d’affirmation des

métropoles a mis en place un coefficient de mutualisation des services, qui aura pour effet de

majorer la DGF des groupements ayant développé la mutualisation.

1.3.2.1 La mise à disposition de services

Les transferts de compétences à TPM n’ont donné lieu à transfert de personnel

communal que pour certaines compétences, bien délimitées, ayant fait l’objet d’un transfert

complet (opéra, conservatoire, école supérieure d’art).

Pour le reste, le mécanisme mis en place relève de la mise à disposition de services de la

ville à l’EPCI, dans le cadre fixé par l’article L. 5411-4-1 II du CGCT et résulte notamment

d’une convention approuvée par délibération du 15 décembre 2008.

Les services concernés, dénommées « services d’utilité commune » sont, aux termes de

la convention, « les services non transférables dont la dissociation serait contraire aux intérêts

organisationnels » ayant en charge la voirie et ses accessoires, les espaces verts, les

équipements sportifs et culturels, l’entretien du sentier du littoral, l’entretien d’espaces

naturels remarquables et l’assainissement. Cette dernière compétence n’a donc pas,

contrairement à ce qui est mentionné dans la réponse de la ville, fait l’objet d’un transfert

complet à TPM.

La convention, en date du 24 février 2009, définit précisément les domaines

d’intervention des services de la ville au profit de TPM et en fixe les modalités financières, à

savoir le remboursement par TPM des missions exécutées par les services d’utilité commune

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« dont le montant sera équivalent au coût de la main d’œuvre mobilisée et des fournitures

utilisées ».

1.3.2.2 La création d’un service commun

La commune de Toulon et TPM ont décidé de mettre en place une mutualisation de la

fonction support des directions des systèmes d’information (DSI). Aux termes du rapport de

présentation du débat d’orientations budgétaires pour 2014, les objectifs affichés de cette

mutualisation sont la maitrise de la dépense, l’amélioration des modes de fonctionnement, du

niveau du service rendu tant aux usagers qu’aux directions « métiers » et une meilleure

anticipation des évolutions budgétaires et réglementaires impactant les systèmes

d’information. Le budget mutualisé est de 6 M€ par an (fonctionnement et investissement).

La convention conclue à cette fin le 3 février 2014 entre la ville et TPM prévoit que la

gestion de ce service commun relève de l’EPCI, qui passera tous les marchés et conventions

relevant du service et bénéficiera de la mise à disposition de 34 agents de la ville, qui seront

rémunérés par TPM. Le financement du service est assurée par la ville et TPM en fonction

d’une clé de répartition « tenant compte des besoins à couvrir pour chaque collectivité par le

service commun », qui résulte de deux critères : le nombre de comptes clients connectés au

système d’information et le nombre de sites. En 2013, la répartition est la suivante : 68 %

pour la ville et 32 % pour TPM.

En l’absence d’objectifs chiffrés dans la convention quant aux économies attendues de

cette mutualisation, dont la détermination n’est pas évidente a priori, la ville et TPM devront

veiller à ce qu’un suivi des bilans annuels d’activité du service mutualisé, notamment en

termes d’économies réalisées, soit opéré par les dispositifs de gouvernance institués par la

convention (comité de suivi et conseil de gouvernance). Dans le cadre du dialogue de gestion

engagé en 2014, la collectivité réfléchit à de nouvelles pistes de mutualisation, en particulier

dans le secteur de la gestion des ressources humaines.

1.3.2.3 Les groupements de commande

La commune et TPM ont également mis en place, au cours de la période sous contrôle,

et de manière plus classique, des groupements de commande dans plusieurs secteurs de

l’achat public (travaux, maîtrise d’œuvre et prestations de services).

2 LA FIABILITE DES COMPTES

Le débat d’orientations budgétaires de 2014 confirme une volonté ancienne de

l’ordonnateur et de ses services d’améliorer « la qualité des comptes communaux ». À ce titre,

il est admis que des marges de progression existent sur les points suivants :

« une meilleure identification des mouvements entre budget principal et budgets

annexes » ;

« améliorer la qualité de l’information servie aux usagers par une meilleure

identification des sommes dues apparaissant sur les titres de recette ou sur les

échanges d’information entre la commune et ses partenaires » ;

« en collaboration avec la Direction Générale des Finances Publiques, … une mise à

jour complète [du] patrimoine immobilier en intégrant dans les comptes du

comptable public tous les travaux effectués depuis 2010 ».

Le maire a d’ailleurs précisé qu’il envisageait de proposer la candidature de la

commune à une expérimentation de la certification de ses comptes, dans le cas où cette

possibilité serait ouverte. Dans cette perspective, des travaux ont été engagés en 2013 et

devraient être achevés en 2014.

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2.1 La comptabilité administrative

2.1.1 L’utilité d’un règlement budgétaire et financier

Les procédures d’engagement et de liquidation de la dépense font l’objet de « notes »

très complètes, notamment pour décrire le bon usage du logiciel de finances mais la commune

ne dispose pas d’un règlement budgétaire et financier.

Même si l’établissement d’un tel règlement n’est obligatoire que pour les régions et les

départements, la chambre recommande à la commune d’en établir un formalisant les bonnes

pratiques mises en œuvre ou envisagées. Pour ce faire, elle pourrait s’inspirer du « guide pour

la rédaction d’un règlement budgétaire et financier pour les collectivités territoriales et leurs

groupements », mis en ligne sur le site http://www.collectivites-locales.gouv.fr/fiabilite-des-

comptes-locaux par le comité national de fiabilité des comptes locaux. Ce comité justifie, en

effet, cette démarche par les avantages suivants :

décrire les procédures de la collectivité, les faire connaître avec exactitude et se

donner pour objectif de les suivre le plus précisément possible ;

créer un référentiel commun et une culture de gestion que les directions et les

services de la collectivité se sont appropriés ;

rappeler les normes et respecter le principe de permanence des méthodes ;

combler les « vides juridiques », notamment en matière d’autorisation

d’engagement (AE), d’autorisation de programme (AP) et de crédit de paiement

(CP).

Sur ce dernier point, la chambre relève que les notes précitées comblent effectivement

lesdits « vides juridiques ». Par exemple, une « note à l’attention des chefs de service et

gestionnaires de crédits » du 5 juillet 2004 précise clairement que :

la délibération de création ou de modification d’une AP « doit comporter

obligatoirement la répartition prévisionnelle par exercice des crédits de

paiement » ;

« l’affectation d’une ou plusieurs opérations à une AP doit faire l’objet d’un vote

de l’assemblée » ;

« l’échéancier des CP est uniquement révisable par délibération du conseil

municipal ».

Il semblerait nettement préférable que ces principes – qui sont incontestablement

vertueux en imposant des passages obligés devant l’assemblée délibérante non prévus

explicitement par des textes de niveau supérieur – fassent l’objet d’une délibération, plutôt

que d’une simple note administrative. D’ailleurs, la note elle-même envisageait la nécessité de

présenter ces dispositions au conseil municipal, après une période de « rodage » qui semble

avoir expiré.

Recommandation n° 1 : Formaliser dans un règlement budgétaire et financier les bonnes

pratiques qui ne font actuellement l’objet que de notes de service.

En réponse aux observations provisoires, le maire a fait part de son intention de suivre

la recommandation de la chambre, afin de « constituer un document de référence pour

l'ensemble des acteurs de la chaine comptable et budgétaire ».

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2.1.2 Un débat d’orientations budgétaires très précoce

D’après l’article L. 2312-1 du CGCT : « Dans les communes de 3 500 habitants et plus,

un débat a lieu au conseil municipal sur les orientations générales du budget de l’exercice

ainsi que sur les engagements pluriannuels envisagés [et sur l’évolution et les caractéristiques

de l’endettement de la commune3], dans un délai de deux mois précédant l’examen de celui-ci

et dans les conditions fixées par le règlement intérieur prévu à l’article L. 2121-8. »

En application de l’article L. 2121-12 du CGCT, une note explicative de synthèse « sur

les affaires soumises à délibération » doit être adressée avec la convocation aux membres du

conseil municipal.

En l’occurrence :

le règlement intérieur de la commune de Toulon, qui a été adopté le

19 septembre 2008 et était donc applicable à la période examinée, n’était pas très

disert : il reprenait le texte précité de l’article L. 2312-1 du CGCT (dans sa version

de l’époque), précisait que le débat ne donnerait pas lieu à délibération (ce qui est

conforme, si l’on comprend par là qu’il n’y a pas lieu à un vote) et qu’il « devra

s’inscrire dans le cadre d’une analyse rétrospective et prospective globale

d’équilibre budgétaire » ;

le règlement intérieur prévoyait effectivement que : « un rapport faisant apparaître

l’évolution des recettes et des dépenses, le volume des emprunts, les actions

prioritaires envisagées, sera joint à la convocation ».

L’examen des rapports d’une trentaine de pages en question montre que le règlement

intérieur a été globalement respecté : les rapports comprennent tous une analyse rétrospective

de la situation financière de la commune, des éléments sur la « stratégie financière

pluriannuelle », « la dette et la stratégie de financement externe ». Comme indiqué ci-avant,

on y trouve même toujours un paragraphe consacré à l’amélioration de la « qualité des

comptes ».

Cependant, le débat intervient trop tôt pour prendre en compte les résultats de l’exercice

en cours et les derniers arbitrages de la loi de finances. En effet, à Toulon, le budget primitif

est voté avant le début de l’exercice (par exemple, le 22 décembre 2011 s’agissant du budget

pour 2012). Il l’est d’ailleurs sans reprise anticipé du résultat : les résultats sont, en effet,

repris au budget supplémentaire, fin juin (le 29 juin 2012, pour l’exercice 2012).

L’examen des décisions modificatives n° 1 (DM1), qui interviennent entre le budget

primitif et le budget supplémentaire montre, cependant, que les prévisions de recettes sont

relativement fiables. Par exemple, la DM1 de 2012, votée le 29 mars 2012, ajuste le montant

des recettes avec une « plus-value » de 132 146 € s’agissant des dotations de l’État et une

« moins-value » de 267 276 € s’agissant des produits fiscaux. Au total, l’équilibre de la

décision modificative est assuré par 998 373 € de subventions dont les arrêtés d’attribution

sont parvenus après le vote du budget primitif.

3 L’obligation de débattre de l’évolution et des caractéristiques de l’endettement de la commune a été

ajoutée récemment par l’article 93 de la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique

territoriale et d’affirmation des métropoles.

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2.1.3 L’égalité improbable des restes à réaliser en recettes et en dépenses

d’investissement

Les comptes administratifs des exercices 2009 à 2011 font apparaître une stricte égalité

entre les restes à réaliser en dépenses et en recettes de la section d’investissement.

Cette situation est a priori improbable et susceptible d’avoir faussé l’affectation des résultats

de ces exercices et le report sans vote des crédits aux budgets supplémentaires de 2010 à

2012. Elle provient du fait que l’équilibre était fictivement réalisé en inscrivant un reste à

réaliser en recettes d’emprunt du montant exactement nécessaire pour afficher cette égalité

entre les dépenses et les recettes.

Cette observation avait déjà été faite dans le précédent rapport d’observations et a

d’ailleurs également donné lieu à une observation du contrôle de légalité en août 2012

concernant le compte administratif du budget principal de 2011 et le budget supplémentaire

pour 2012, le préfet demandant des « justificatifs permettant d’établir la réalité ou le caractère

certain » d’un reste à réaliser d’emprunt de 8,108 M€ en recettes d’investissement.

En réponse, le maire a fait état d’un engagement de la caisse des dépôts et consignations

valable, en principe, jusqu’au 30 janvier 2012 concernant un emprunt de 10 M€. Il fait

également état d’un « contrat de prêt multi-index reconstituable » (revolving) dont dispose la

commune qui lui permet effectivement de mobiliser rapidement des fonds sans avoir besoin

de souscrire un nouvel emprunt, ce qu’elle a fait en 2012 à hauteur de 5 M€ représentant la

diminution de ses droits à tirages. Cette réponse n’est pas entièrement convaincante dès lors

que, dans les deux cas, il ne s’agissait pas de recettes suffisamment certaines pour

correspondre à des titres restant à émettre au 31 décembre 2011, comme prévu par l’article

R. 2311-11 du CGCT. D’ailleurs, le premier titre émis en 2012 à l’article 1641 « Emprunts en

euros » l’a été le 3 mai 2012 (pour un montant de 10 M€ et non pas de 8,108 M€). Cependant,

le préfet lui-même admettait « qu’un courrier de l’organisme prêteur s’engageant à octroyer

un prêt à une collectivité puisse servir de titre justificatif, dès lors que la promesse de contrat

fixe un plafond d’emprunt et précise le délai de validité de la promesse ».

En tout état de cause, la pratique consistant à couvrir intégralement et exactement les

restes à réaliser en dépenses d’investissement par un reste à réaliser discutable en recettes a

cessé dès l’exercice 2012 qui a ainsi fait apparaître un excédent des restes à réaliser en

dépenses qui a dû être couvert par une affectation en réserves car venant s’ajouter au déficit

de la section d’investissement.

2.1.4 D’importantes recettes et dépenses à classer ou à régulariser

Les recettes et dépenses à classer et à régulariser sont de même nature que les restes à

réaliser : elles doivent donner lieu à émissions de titres et de mandats de régularisation

puisqu’il s’agit précisément d’encaissements ou de décaissements effectués avant émission

des titres et des mandats. La fiabilité des comptes suppose que ces émissions interviennent

rapidement, ce qui est prescrit par toutes les instructions budgétaires et comptables.

Dans le cas de la commune de Toulon, les opérations à classer ou à régulariser

représentent des sommes très importantes, comme le montre le tableau 1 qui rapporte le solde

de ces opérations aux recettes et dépenses réelles de fonctionnement, ainsi qu’au résultat de la

section de fonctionnement pour chacun des exercices examinés.

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Tableau 1 - Importance des recettes et des dépenses à classer ou à régulariser

N.B. : Les recettes à classer et à régulariser peuvent concerner la section d’investissement.

La comparaison effectuée permet seulement d’évaluer leur importance et non pas d’en

déduire la proportion du résultat de la section de fonctionnement qui serait insincère.

L’examen des états de solde produits à l’appui des comptes de gestion permet de

déterminer que certaines opérations sont très anciennes. Par exemple, au 31 décembre 2012,

alors même que les restes de cet exercice sont les moins élevés des 5 derniers exercices,

figuraient en solde non seulement des opérations de décembre 2012, mais aussi des opérations

plus anciennes, voire d’exercices précédents, notamment :

un total d’écritures de 2011 de 39 053,19 €, identifiées comme provenant de

virements du directeur départemental des finances publiques au profit de la

commune (parmi lesquelles peuvent figurer des subventions d’investissement),

plus d’une année de loyers encaissés sans émission de titres au nom d’un même

locataire,

un montant de 709 718 € composé exclusivement de décaissements au profit

d’EDF ou de GDF échelonnés entre février 2009 et décembre 2012.

De même une forte baisse apparente de la dotation générale de décentralisation entre

2009 et 2010, relevée à l’examen des comptes, résulte du fait que la part concernant la

compétence de l’hygiène n’a pas été rattachée à l’exercice 2008 mais à l’exercice 2009, l’état

des recettes à classer (P503) n’ayant été produit par le poste comptable que début février

2009, alors que la recette avait été encaissée le 11 décembre 2008.

La chambre recommande au maire de se rapprocher du comptable public afin que,

désormais, les décaissements et les encaissements enregistrés avant le 31 décembre d’une

année fassent l’objet de l’émission de mandats et de titres de régularisation avant la fin de

cette année dans le cas des recettes de la section d’investissement et avant la fin de la période

complémentaire, c’est-à-dire avant le 31 janvier de l’année suivante, dans le cas des dépenses

et recettes de fonctionnement.

Pour ce faire, il conviendrait d’utiliser pleinement la période complémentaire pour

continuer à émettre les mandats et les titres nécessaires à la sincérité des comptes au cours du

mois de janvier qui suit la fin de l’exercice, comme prévu par l’article D. 2342-3 du CGCT.

La chambre considère d'ailleurs que, dans le cas d'une collectivité qui vote son budget avant le

début de l'exercice, il n'y a aucune nécessité de réduire la durée de la période complémentaire

dans le seul but d'accélérer la production des comptes de gestion et administratif, en

particulier si ce doit être au détriment de la fiabilité des comptes.

Recommandation n° 2 : Se rapprocher du poste comptable afin d’utiliser pleinement la

période complémentaire pour imputer définitivement le maximum d’encaissements et de

décaissements comptabilisés avant émission de titres et de mandats.

La chambre prend note de l’engagement du maire de suivre cette recommandation.

2009 2010 2011 2012 2013

Recettes à classer ou à régulariser (a) 3 534 052 € 3 177 754 € 6 321 678 € 1 554 436 € 5 999 129 €

Recettes réelles de fonctionnement (a') 226 840 529 € 228 465 513 € 230 409 747 € 236 583 640 € 235 028 847 €

(a) x 360 / (a') 5,61 5,01 9,88 2,37 9,19

Dépenses à classer ou à régulariser (b) 1 002 454 € 14 337 678 € 890 014 € 731 820 € 549 824 €

Dépenses réelles de fonctionnement (b') 184 438 287 € 191 490 962 € 196 836 403 € 200 143 283 € 201 702 041 €

(b) x 360 / (b') 1,96 26,95 1,63 1,32 0,98

Différence (1) = (a) - (b) 2 531 598 € -11 159 925 € 5 431 663 € 822 617 € 5 449 305 €

Résultat de fonctionnement (2) 16 445 149 € 17 477 694 € 19 623 919 € 20 210 479 € 15 731 267 €

(1) / (2) 15,39% -63,85% 27,68% 4,07% 34,64%

Source : comptes de gestion

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2.2 La comptabilité générale

2.2.1 Les opérations entre le budget principal et les budgets annexes

Sur la période examinée, le budget de la commune présente ou a présenté, outre un

budget principal, les budgets annexes suivants :

Sur toute la période :

Eau,

Pompes funèbres,

Régie municipale des transports ;

Depuis l’exercice 2010 :

Régie des parkings couverts ;

Jusqu’à 2009 :

Assainissement, jusqu’au transfert à TPM,

Hygiène santé environnement ;

Jusqu’en 2012 :

Maison d’enfants de la Valbourdine (cessation d’activité au 01/09/2011,

clôture définitive du budget par délibération du 21/12/12).

2.2.1.1 Une différence ancienne concernant les comptes d’affectation

Sur toute la période examinée, le solde débiteur du compte 181 « Affectation au budget

annexe… » du budget principal ne correspond pas au total des soldes créditeurs du même

compte dans les écritures des budgets annexes. Les différences sont dégagées au tableau 2.

Le compte 181 est utilisé pour affecter un actif ou un passif à un budget annexe : il est

débité pour transférer un actif (une immobilisation nécessaire à l’exécution du service objet

du budget annexe), il est crédité pour transférer un passif (un emprunt lié à un actif transféré).

Il s’agit d’opérations d’ordre budgétaires pour une affectation en espèces, non budgétaires

pour une affectation en nature.

Comme l’indique l’instruction budgétaire et comptable M14 : « Le compte 181

représente donc, dans chacune des comptabilités, la contrepartie des éléments d’actifs et de

passifs transférés ».

Par conséquent, les différences constatées traduisent le fait que des transferts d’actifs et

de passifs associés ont été comptabilisés dans le budget principal mais pas nécessairement

dans les budgets annexes. Le compte 181 n’étant pas subdivisé par budget annexe dans la

comptabilité du budget principal comme il devrait l’être, il est d’ailleurs impossible, en

première analyse, de dire quels sont les budgets annexes où manquent peut-être des écritures.

Tableau 2 - Différences constatées aux comptes 181

En € 2009 2010 2011 2012 2013

Solde débiteur au BP 6 518 063,44 6 546 719,24 6 546 719,24 6 546 719,24 6 509 715,48

Soldes créditeurs aux BA 52 944,56 81 600,36 81 600,36 81 600,36 44 596,60

dont BA Eau -M49 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

dont BA Assaint - M49 0,00

dont BA PF - M4 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

dont BA Parking - M4 0,00 0,00 0,00 0,00

dont BA transport - M43 15 940,80 44 596,60 44 596,60 44 596,60 44 596,60

dont BA Valbourdine - M22 37 003,76 37 003,76 37 003,76 37 003,76

dont BA HSE - M14 0,00

Différences 6 465 118,88 6 465 118,88 6 465 118,88 6 465 118,88 6 465 118,88

Source : comptes de gestion.

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Il apparaît, cependant, que la différence relevée existait déjà en 1987. En effet, une

balance de cet exercice du budget principal mentionne en balance d’entrée un solde débiteur

de 42 408 399,83 F, soit effectivement 6 465 118,88 €, au compte 28 (qui s’intitulait

« Affectation »4).

La régularisation de cette anomalie, qui est indispensable même si elle n’affecte en rien

la situation financière ou la sincérité des comptes de la collectivité, nécessite de recenser

toutes les immobilisations figurant à l’actif des budgets annexes et d’isoler celles qui

proviennent du budget principal. Elle est donc liée à la mise à jour et à la valorisation des

inventaires, évoquées ci-après (§ 2.2.2.1, p. 23).

2.2.1.2 Des flux réciproques mal comptabilisés

Comme indiqué ci-avant, le dernier débat d’orientations budgétaires a été l’occasion de

reconnaître que des progrès restent à accomplir dans l’identification des « mouvements »

entre le budget principal et les budgets annexes.

De fait, les contrôles effectués par la chambre ont conduit aux constatations suivantes :

les comptes de subventions de fonctionnement aux budgets annexes ne sont

correctement utilisés que depuis 2011 ;

les remboursements de charges de personnel ne sont pas comptabilisés dans les

deux budgets concernés ou le sont à des comptes inappropriés ;

d’autres frais remboursés par les budgets annexes n'ont été correctement imputés

au budget principal qu’en 2013.

La chambre a pris note que, à compter du budget 2014, il est prévu que la paye du

personnel affecté au budget annexe des parkings soit prélevée directement sur ce budget, sans

transiter par le budget principal. Elle estime que cette solution pourrait convenir du point de

vue de la fiabilité des comptes, mais qu'elle est contestable du point de vue juridique puisque

les agents en question sont des agents communaux dès lors que la régie en cause n’a pas été

dotée de la personnalité juridique mais seulement d’une autonomie financière. La paye de ces

agents doit donc être comptabilisée au budget principal, son remboursement par le budget

annexe devant être comptabilisé en dépenses du budget annexe à l'article 6215 « Personnel

affecté à la collectivité de rattachement », et en recettes du budget principal à l'article 70841

« Mise à disposition de personnel facturée aux budgets annexes », comme prévu par les

nomenclatures.

La chambre a également noté que la commune subventionne le budget annexe des

transports qui est un service à caractère industriel ou commercial. Ce budget a été créé en

2007 pour se conformer aux dispositions du décret n° 87-242 du 7 avril 1987 relatif à la

définition et aux conditions d’exécution des services privés de transport routier non urbain de

personnes. Il isole donc les opérations de transport de personnes organisées et effectuées par

la commune à titre gratuit. Dès lors, la chambre considère qu’il n’y a pas de difficulté à ce

qu’il soit subventionné, mais elle rappelle que, aux termes des dispositions de l'instruction

budgétaire et comptable M14, il convient d’imputer les subventions aux services de transport

à l’article 657 « Subventions de fonctionnement versées » et non pas à l’article

674 « Subventions de fonctionnement exceptionnelles » au budget principal, et au chapitre

74 « Subvention d'exploitation » et non pas au chapitre 77 « Produits exceptionnels » au

budget annexe.

4 Conformément à l’instruction M12 alors applicable, ce compte fonctionnait de la même manière que le

compte 181 mais pour toutes les immobilisations affectées que ce soit à des budgets annexes ou à d’autres

collectivités ou établissements publics.

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2.2.2 Les immobilisations

2.2.2.1 Des travaux en voie d’achèvement pour améliorer la connaissance

du patrimoine

Jusqu’à une période récente, la commune n’avait pas une connaissance exacte de la

consistance de son patrimoine pour deux raisons principales :

1° L’état de l’actif, tenu par le comptable, et l’inventaire, tenu par l’ordonnateur,

n’ont jamais pu être ajustés, le comptable n’ayant produit aucun état de l’actif

notamment dans la période examinée alors que l’instruction budgétaire et

comptable M14 lui fait obligation d’en établir « tous les deux ans (pour les

exercices budgétaires pairs) ».

2° Le compte 23 « Immobilisations en cours » n’est pas apuré régulièrement afin

d’intégrer les immobilisations mises en service aux comptes 20 « Immobilisations

incorporelles » et 21 « Immobilisations corporelles ».

Sur ces deux points, des régularisations sont en cours et devaient s’achever en 2014. La

commune a, en effet, entrepris non seulement de valoriser son inventaire mais aussi d’aider

son comptable à ajuster l’état de l’actif.

Entre 2009 et 2013, l’écart entre l’inventaire et l’état de l’actif serait ainsi passé de

237 236 893,09 € à 576 174,84 € et seuls resteraient à régulariser les frais d’études et les

amortissements.

L’examen des comptes permet, en outre, de constater que l’apurement du compte 23,

qui a représenté jusqu’à près de quatre années de dépenses, est bien en cours d’achèvement :

Tableau 3 – Immobilisations corporelles en cours

Le document support du débat d’orientations budgétaires de 2014 montre d’ailleurs que

la commune a entrepris de « rationaliser » la gestion de son patrimoine privé. Il est ainsi fait

le constat que : « le patrimoine privé de la commune présente un aspect hétérogène en raison

de son caractère (bâti et non bâti), de sa composition, de sa situation juridique (biens en pleine

propriété et biens relevant du régime de la copropriété), de son occupation (biens vacants et

biens loués ou mis à disposition). »

Le document annonce que la Ville va poursuivre le recensement et la vente des biens

immobiliers dont le maintien dans son patrimoine ne se justifie plus, notamment ceux qui ne

sont plus affectés à une activité de service public ou à une mission d’intérêt général, ou ne

sont plus concernés par un projet d’aménagement. Les cessions s’effectueront soit au bénéfice

d’un aménageur lorsque les biens en cause se trouvent compris dans le cadre d’une opération

de renouvellement urbain, soit au bénéfice de tiers dans le cadre d’un appel à candidatures par

voie de presse et d’affichage ou d’un appel à projets. La valeur des biens immobiliers

susceptibles d’être cédés à court terme aurait été estimée par France Domaine à plus de 5 M€.

2009 2010 2011 2012 2013

Immobilisations corporelles en cours - Solde (a) 89 031 930 € 120 666 699 € 61 087 789 € 89 023 730 € 335 665 €

Immobilisations corporelles en cours - Flux (b) 37 549 817 € 33 275 848 € 32 247 173 € 27 966 368 € 17 965 886 €

Immobilisations corporelles - Solde (c) 670 921 403 € 677 505 598 € 772 963 943 € 778 147 379 € 893 262 916 €

(a) / (b) 2,37 3,63 1,89 3,18 0,02

(a) / (c) 13,27% 17,81% 7,90% 11,44% 0,04%

Source : comptes de gestion

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2.2.2.2 Un compte d'avances non apuré

Sur toute la période examinée, le compte 238 « Avances versées sur commandes

d’immobilisations corporelles » présente un solde débiteur de 5 589 355,14 €.

L'état de l’actif récemment établi par les services de l’ordonnateur démontre que les

opérations en solde ne devraient plus figurer au compte 238, sauf l’une d’entre elles relative à

une opération sous mandat de TPM qui aurait été mieux imputée à un compte d’opération

pour compte de tiers. En effet, les autres opérations concerneraient des marchés soldés depuis

longtemps (de 1979 à 1996, d’après les services de l’ordonnateur).

Le compte doit donc être apuré soit par transfert aux comptes d’immobilisations

concernés si ces immobilisations peuvent être identifiées et figurent toujours à l’inventaire,

soit par la constatation d’une dépense budgétaire de fonctionnement dans le cas contraire.

La chambre prend note de l’engagement du maire de procéder à cette régularisation.

2.2.3 Un rattachement incomplet des charges et des produits

L'examen des comptes montre que la commune pratique le rattachement des charges à

payer et des produits à recevoir de manière raisonnable (environ 4 % des charges et des

produits).

En revanche, les comptes 486 « Charges constatées d'avance » et 487 « Produits

constatés d'avance » n'ont pas été utilisés durant la période examinée, sauf le compte 486 pour

un faible montant en 2013. Les services ont confirmé que la commune est bien concernée par

ce type de rattachement. Cette question aurait d’ailleurs été identifiée comme faisant partie

des procédures défaillantes à améliorer dans la perspective de la certification, ce qui a été

initié en 2013.

2.2.4 La dématérialisation n'est pas engagée

Jusqu’à présent, la collectivité n’a dématérialisé aucune pièce comptable (titres,

mandats, bordereaux de titres et de mandats) et aucune catégorie de pièces justificatives

(paye, actes, etc.), alors même qu’elle met en œuvre la dématérialisation en matière de

marchés et d’actes à soumettre au contrôle de légalité, par exemple.

Dans son rapport d’observations provisoires, la chambre a rappelé que l’article 8 de

l’arrêté du 27 juin 2007 modifié, portant application de l’article D. 1617-23 du code général

des collectivités territoriales relatif à la dématérialisation des opérations en comptabilité

publique, prévoit que : « à compter du 1er

janvier 2015, l’ordonnateur d’un organisme public

visé à l’article 1er

utilise le protocole d’échange standard d’Hélios (…) pour la transmission au

comptable des données dématérialisées relatives aux titres de recettes, aux mandats de

dépenses et aux bordereaux les récapitulant. »

Au-delà de cette obligation qui concerne les pièces comptables, la chambre considérait

que la commune aurait tout intérêt à dématérialiser les pièces justificatives non seulement

pour sécuriser l’enregistrement des opérations et faciliter le travail du comptable, mais surtout

pour engranger les économies de dépenses de fonctionnement généralement attendues de ce

type de mesures. Elle signalait qu’un premier gain important pourrait être obtenu en

dématérialisant la paye, ce qui, en outre, faciliterait le contrôle interne.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a fait savoir que la

commune respecterait l’échéance du 1er

janvier 2015 et que divers travaux étaient en cours

s’agissant des pièces justificatives répétitives telles que les marchés, notamment ceux qui sont

actuellement « rematérialisés », les actes soumis au contrôle de légalité et la carte d’achat.

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3 LA SITUATION FINANCIERE

La présente analyse ne concerne que le budget principal, seul budget à caractère

administratif représentant d’ailleurs l’essentiel des recettes de fonctionnement et

d’exploitation : Tableau 4 - Répartition des recettes par budget

Les éléments nécessaires à l’appréciation de l’évolution de la situation financière de ce

budget au cours des exercices 2009 à 2013 sont résumés en annexe 1. Le budget du service de

l’eau fait l’objet d’une analyse dans la partie consacrée à ce service.

3.1 Le fonctionnement

Globalement, la situation financière de la commune durant la période examinée est

caractérisée par une baisse importante de l’excédent brut de fonctionnement, due au fait que

les charges de gestion ont augmenté beaucoup plus vite que les produits de gestion : + 2,20 %

par an, contre + 0,88 % par an.

3.1.1 Des produits fiscaux en augmentation

Les produits fiscaux représentent environ 58 % des produits de fonctionnement et ils ont

augmenté de + 2,14 % par an sur la période, à un rythme supérieur à l’inflation (cf. tableau 5).

Tableau 5 - Évolution des produits fiscaux

Le produit des impôts locaux (taxe d’habitation, taxe foncière sur les propriétés bâties,

taxe foncière sur les propriétés non bâties), qui représente environ 35 % des produits de

fonctionnement, a augmenté de + 2,31 % par an. Mais cette augmentation est due uniquement

à celle des bases, d’ailleurs supérieure à leur augmentation forfaitaire, puisque les taux

d’imposition n’ont pas varié. De ce fait, et compte tenu du rapport entre les taux communaux

et les taux moyens nationaux, le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal des trois taxes

baisse et reste inférieur à 1, ce qui signale une pression fiscale qui est devenue inférieure

à celle de la moyenne des communes comparables (communes de plus de 100 000 habitants

à fiscalité propre unique) : 509 € par habitant, contre 569 € pour la moyenne de la strate, en

2012.

2013 %

Principal 236 975 695 € 97,06%

Service de l’eau (SPIC) 3 081 106 € 1,26%

Service des pompes funèbres (SPIC) 14 610 € 0,01%

Service des transports (SPIC) 377 463 € 0,15%

Service des parkings couverts (SPIC) 3 694 259 € 1,51%

Total 244 143 133 € 100,00%

RecettesBudget

Source : Logiciel ANAFI d'après les comptes de gestion

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Indice des prix à la consommation 119,31 121,13 123,70 126,12 127,21 1,62%

+ Impôts locaux 79 471 254 € 80 899 284 € 83 081 669 € 85 490 347 € 87 062 099 € 2,31%

+ TEOM 21 063 599 € 21 395 648 € 21 937 953 € 22 456 722 € 22 963 269 € 2,18%

+ Autres impôts et taxes 11 344 408 € 12 795 814 € 13 317 718 € 13 175 941 € 12 699 313 € 2,86%

+ Fiscalité reversée 20 059 989 € 19 568 815 € 19 282 153 € 19 642 864 € 19 885 643 € -0,22%

- Reversements et restitutions -932 478 € -942 503 € -873 662 € -926 561 € -890 339 € -1,15%

= Produits fiscaux nets 131 006 771 € 134 659 561 € 137 619 493 € 140 765 874 € 142 610 324 € 2,14%

Source : INSEE et comptes de gestion

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Tableau 6 - Produit des impôts locaux

Cependant, d’autres collectivités, y compris un syndicat (cf. ci-avant, § 1.2.5), qui

émargent sur les impôts locaux ont quant à elles augmenté leurs taux. En particulier, le taux

au profit du département et de l’intercommunalité étant passé de 7,42 %5 à 10,11 % durant

cette période, la taxe d’habitation prélevée a augmenté au taux de + 4,23 % par an, alors

qu’elle n’a augmenté qu’au taux de + 1,82 % par an pour le seul produit communal

(cf. tableau 6).

Le produit de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), qui représente à

elle seule un peu plus de 9 % des produits de fonctionnement, a également augmenté de

+ 2,18 % par an alors que son taux n’a pas varié. Cependant, le montant par habitant demeure

supérieur à celui des communes comparables (communes entre 100 000 et 300 000 habitants)

car le taux est de 11,88 % à Toulon, contre 9,26 % pour la moyenne de la strate en 2012 : soit

134 € par habitant, contre 114 € pour la moyenne de la strate.

S’agissant des autres taxes, aucune baisse notable n’est à constater parmi celles qui

assurent les produits les plus importants : taxe additionnelle aux droits de mutation ou à la

taxe de publicité foncière (environ 6 M€), taxe sur l’électricité6 (3 M€) et droits de

stationnement (2,5 M€).

Enfin, les produits de la fiscalité reversée, qui représentent environ 8 % des produits de

fonctionnement, sont restés relativement stables car la baisse de l’attribution de

compensation, due aux transferts de compétences à la communauté d’agglomération

intervenus durant la période contrôlée (cf. ci-avant, § 1.3.1, p. 13), a été en quelque sorte

compensée par des versements du fonds de péréquation des ressources intercommunales et

communales (FPIC) en 2012 et 2013 (cf. tableau 7). La commune est en effet bénéficiaire en

matière de péréquation dite horizontale car elle appartient à un ensemble intercommunal qui

remplit, pour l’instant, les critères prévus par l’article L. 2336-5 du CGCT.

5 6,15 % pour le département, 1,27 % pour l’intercommunalité.

6 A priori, la commune n'est pas concernée par les dispositions de l'article 45 de la loi n° 2013-1279 du

29 décembre 2013 de finances rectificative pour 2013 : elle ne devrait pas perdre le produit de la taxe sur

l'électricité au profit d'une autorité organisatrice de distribution de l'électricité, car elle l'est elle-même par le

biais d'une convention de concession de distribution d'électricité signée avec EDF le 1er

août 1996 concernant le

territoire de la commune.

2009 2012Evolution

moyenne

Produit communal 37 967 808 € 40 813 782 € 1,82%

Produit total 56 910 216 € 67 165 190 € 4,23%

Produit communal 41 008 385 € 44 216 965 € 1,90%

Produit total 62 371 546 € 71 036 705 € 3,31%

Produit communal 53 770 € 56 204 € 1,11%

Produit total 118 875 € 141 302 € 4,42%

Produit communal 79 029 963 € 85 086 951 € 1,86%

Produit total 119 400 637 € 138 343 197 € 3,75%

% 66,19% 61,50% -1,82%

TFNB

Totaux

(*) Hors taxe d'habitation sur les logements vacants

Source : DGFiP (données de fiscalité directe locale)

TH

(*)

TFB

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Tableau 7 – Fiscalité reversée

Au total, le potentiel fiscal de la commune au sens de la dotation globale de

fonctionnement (DGF) est d’ailleurs nettement inférieur à la moyenne de sa strate (799 € par

habitant pour la DGF 2013, contre 1 026 €) et son effort fiscal largement supérieur (1,568641

pour la DGF 2013, contre 1,320046).

3.1.2 Des dotations qui commencent à baisser

Les dotations et participations représentent environ 32 % des produits de

fonctionnement. Elles ont baissé de - 1,42 % par an sur la période et devraient continuer à le

faire dans les prochaines années.

Tableau 8 - Évolution des dotations et participations

N.B. : La baisse de la dotation générale de décentralisation est due à un défaut de rattachement de la

dotation de 2008 (cf. § 2.1.4).

3.1.2.1 La dotation globale de fonctionnement :

La dotation globale de fonctionnement (DGF) représente environ 21 % des produits de

fonctionnement. Elle a diminué au taux de - 0,60 % par an durant la période. Elle comporte,

cependant, plusieurs composantes qui évoluent de manière séparée : certaines diminuent,

d’autres stagnent et d’autres ont même augmenté.

La dotation de base, qui est la plus importante, est fonction de la population, au sens de

la DGF, c’est-à-dire la population INSEE plus un habitant par résidence secondaire (et un

habitant par place de caravane). Sa formule de calcul (relativement compliquée dans le cas de

la commune de Toulon) a, en principe, pour conséquence que sa variation n’est pas

proportionnelle à celle de la population. Pourtant, en définitive, bien que la population ait

diminué durant la période examinée, le montant de la dotation de base par habitant a, en fait,

augmenté, comme le montre le tableau 9.

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Attribution de compensation 18 564 862 € 18 073 688 € 17 787 026 € 17 715 463 € 17 496 535 € -1,47%

Dotation de solidarité communautaire 1 495 127 € 1 495 127 € 1 495 127 € 1 495 127 € 1 495 127 € 0,00%

Fonds de péréquation des ressources

intercommunales et communales0 € 0 € 0 € 432 273 € 893 981 € 100,00%

Totaux fiscalité 20 059 989 € 19 568 815 € 19 282 153 € 19 642 864 € 19 885 643 € -0,22%

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Indice des prix à la consommation 119,31 121,13 123,70 126,12 127,21 1,62%

Dotation globale de fonctionnement 49 766 101 € 49 399 068 € 49 454 947 € 48 955 155 € 48 580 984 € -0,60%

+ Dotation générale de décentralisation 4 931 137 € 2 481 405 € 2 460 906 € 2 475 176 € 2 490 701 € -15,70%

+ Autres dotations et participations 21 537 089 € 20 645 658 € 20 632 972 € 21 132 673 € 20 925 589 € -0,72%

- Reversements et restitutions 0 € 0 € 0 € 0 € 0 € 0,00%

= Dotations et participations 76 234 327 € 72 526 131 € 72 548 824 € 72 563 003 € 71 997 273 € -1,42%

Source : INSEE et comptes de gestion

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Tableau 9 - Calcul de la dotation de base de la DGF

Ce tableau fait apparaître une variation pour le moins erratique et finalement une baisse

de la population de Toulon.

Bien que la tendance à long terme soit à une baisse de la population, cette constatation

et l’examen des données contraires connues de la commune (augmentation régulière du

nombre de naissances, de permis de construire, d’enfants en classes maternelles, etc.) ont

conduit le maire à interroger le directeur régional de l’INSEE par lettre du 13 février 2012. En

réponse, par lettre du 28 mars 2012, le directeur régional a rappelé que la population légale est

estimée à partir du Répertoire d’Immeubles Localisés (RIL) et du nombre moyen de

personnes par logement qui dépend lui-même du taux de résidences principales et de la taille

moyenne des ménages. Il confirme que la baisse constatée tient à la diminution du nombre

moyen de personnes par logement mais il précise que la taille moyenne des ménages est

stable : la baisse s’explique donc essentiellement par la baisse du taux de résidences

principales (- 0,7 %). Il rappelle également que le RIL est, en principe, tenu en liaison étroite

avec les communes et peut être corrigé à partir de la situation constatée sur le terrain lors de

l’enquête de recensement, notamment en ce qui concerne le nombre de logements à une

adresse.

Le montant du complément de garantie, qui a été introduit en 2005 pour garantir à

chaque commune une stabilité de son attribution de dotation forfaitaire, est, en principe, égal

à celui de l’année précédente. En 2009 comme en 2010, il a cependant été écrêté de 2 %.

Depuis, l’écrêtement ne concerne que les communes dont le potentiel fiscal par habitant est

supérieur à un multiple du potentiel moyen par habitant constaté au niveau national (0,75 fois

en 2011 et 2013, 0,9 fois en 2012), ce qui n’a pas encore été le cas de la commune de Toulon

(voir ci-avant). Pour 2014, le multiple est à nouveau de 0,75 : la commune n’est donc pas non

plus concernée par l’écrêtement.

Cependant, la DGF est la principale composante de l’enveloppe dite « normée » des

concours de l’État aux collectivités territoriales. La loi de finances pour 2014 a prévu une

réduction de cette enveloppe de 1,5 Md€ en 2014, au titre de la contribution des collectivités

locales « au redressement des finances publiques ». C’est pourquoi, en 2014, le montant de la

dotation forfaitaire attribuée à la commune va fortement baisser, puisqu’il sera de

37 637 647 €, en diminution de 1 798 602 € par rapport à 2013 (- 4,56 %). En effet, l’article

L. 2334-7-3 du CGCT (créé par la loi de finances pour 2014), prévoit que, à compter de 2014,

la dotation forfaitaire des communes participe à hauteur d’un montant de 588 millions d’euros

à la diminution de l’enveloppe normée. Cette minoration est répartie entre les communes au

prorata des recettes réelles de fonctionnement de leur budget principal, « minorées des

atténuations de produits et du produit des mises à disposition de personnel facturées dans le

cadre de mutualisation de services entre l’établissement public de coopération

intercommunale à fiscalité propre et ses communes membres, telles que constatées au

1er

janvier 2014 dans les derniers comptes de gestion disponibles ». Or ce dernier critère n’est

pas favorable à la commune de Toulon qui ne s’est engagée dans la mutualisation de services

que très récemment (cf. ci-avant, § 1.3.2, p. 15).

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Population INSEE 170 041 168 768 169 010 167 813 166 851 -0,47%

Population DGF 172 826 171 291 171 707 170 411 169 433 -0,49%

Coefficient multiplicateur =

1+0,38431089 x log(population/500)1,975627 1,974138 1,974542 1,973278 1,972317 -0,04%

Valeur du point 64,174128 € 64,462910 € 64,462910 € 64,462910 € 64,462910 € 0,11%

Dotation de base =

Population x Coefficient x Valeur du point21 911 592 € 21 798 263 € 21 855 684 € 21 676 832 € 21 541 935 € -0,42%

Dotation par habitant (DGF) 126,78 € 127,26 € 127,28 € 127,20 € 127,14 € 0,07%

Source : DGCL

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Si de 2015 à 2017 un effort de non plus 1,5 M€ mais de 3,7 Md€ est demandé chaque

année aux collectivités territoriales, la commune doit anticiper une baisse prévisible de ses

recettes réelles non pas 1,8 M€ mais de 4,2 M€. Mais la diminution risque d’être encore plus

importante en raison de la baisse de la population, même si cette baisse est contestée par la

commune.

Parmi les autres composantes de la DGF, on constate que la commune de Toulon

bénéficie de la péréquation dite verticale.

Le montant de sa dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale (DSU) a en

effet augmenté durant la période examinée. Cette dotation concerne les communes dont les

ressources ne permettent pas de couvrir l’ampleur des charges auxquelles elles sont

confrontées. L’augmentation constatée provient du fait que la commune dispose, pour

l’instant, d’un « indice synthétique de ressources et de charges » ad hoc. Par exemple, pour

2013, cet indice était de 1,08 ce qui la plaçait au rang 469 sur 974 communes de plus de

10 000 habitants. La commune recule régulièrement dans ce classement : elle était au rang

400 en 2009. Cependant, pour 2013, son rang la rendait non seulement éligible à la DSU

(il fallait être classée dans les trois premiers quarts, soit avant le rang 732), mais aussi à une

majoration de 1,75 % par rapport à 2012 (il fallait être classée dans la première moitié, soit

avant le rang 488). Son classement ne lui permettait pas, en revanche, de bénéficier de la DSU

dite « cible » attribuée aux 250 premières communes de la catégorie. Sa dotation va encore

augmenter en 2014 : 5 819 621 €, contre 5 744 937 € en 2013, soit une augmentation

de + 1,3 %

Enfin, la commune est également éligible à la dotation nationale de péréquation

(DNP) qui est fonction du potentiel financier et de l’effort fiscal et a pour principal objet

d’assurer la péréquation de la richesse fiscale entre les communes. Elle bénéficie également

de la part « majoration » de cette dotation qui est fonction du potentiel fiscal dit économique,

c’est-à-dire qui ne prend en compte que la cotisation foncière des entreprises (CFE), la

cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), l’impôt forfaitaire sur les entreprises

de réseaux (IFER) et la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM). Après avoir baissé

dans la période examinée, sa dotation va augmenter en 2014 : 3 685 543 €, contre 3 399 798 €

en 2013, soit une augmentation non négligeable de + 8,4 %.

3.1.2.2 La dotation générale de décentralisation

Cette dotation compense les charges transférées aux collectivités territoriales par l’État.

Elle est composée de concours particuliers correspondant aux charges évaluées sur la base des

dépenses effectuées par l’État au moment du transfert effectif de chaque compétence.

Elle est donc stable et devrait seulement être légèrement modifiée en 2014 pour tenir

compte des nouvelles modalités de calcul du concours au titre de l’établissement et de la mise

en œuvre des documents d’urbanisme (décret n° 2013-363 du 26 avril 2013).

3.1.2.3 Les autres dotations et participations

Les autres dotations et participations représentent environ 9 % des produits de

fonctionnement. Elles baissent au taux de - 0,72 % par an durant la période, notamment du

fait de la baisse des compensations d’exonérations fiscales qui se poursuit en 2014.

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Les compensations d’exonérations sont les allocations par lesquelles l’État prend en

charge la diminution de recettes fiscales subie par les collectivités territoriales du fait de

l’application d’exonérations ou d’allègements de bases décidés par le législateur7.

Alloués annuellement, les versements correspondants s’effectuent sur la base d’assiettes

ou de taux de référence figés.

Cependant, ces compensations font partie de l’enveloppe normée des concours de l’État

aux collectivités territoriales. Compte tenu de la diminution de cette enveloppe en 2014 et de

l’augmentation des dotations de péréquation (voir ci-avant), ce sont les compensations qui

baissent à due concurrence. C’est pourquoi, les compensations attribuées à la commune de

Toulon baissent de - 4,63 % en 2014, en annihilant presqu’exactement l’augmentation

constatée pour les dotations de péréquation, comme le montre le tableau 10.

Tableau 10 - Variation des compensations et des dotations de péréquation en 2014

3.1.3 Les charges augmentent à un rythme supérieur à l’inflation et à celui des

produits

Les charges de gestion représentent environ 80 % des produits de fonctionnement et

elles augmentent de + 2,20 % par an sur la période examinée, à un rythme supérieur à

l’inflation (+ 1,62 %) ainsi qu’aux produits de gestion (+ 0,88 %) et totaux (+ 0,72 %).

Cet effet de ciseaux avait déjà été constaté entre 1997 et 2005 dans le rapport d’observations

précédent.

Les charges de personnel représentent à elles seules 53,20 % des produits de

fonctionnement et plus de 60 % des dépenses réelles de fonctionnement, cet indicateur faisant

partie des ratios règlementaires devant figurer aux budgets et aux comptes administratifs

(cf. annexe 2, p. 105) : 63,0 % en 2011, contre 55,9 % pour les communes comparables

(communes de plus de 100 000 habitants). C’est ainsi que les charges de personnel

représentaient, en 2012, 760 €/hab. à Toulon contre 661 € dans les communes comparables

(communes de plus de 100 000 habitants à fiscalité propre unique). Une analyse plus

approfondie est faite ci-après dans la partie relative à la gestion des ressources humaines

(§ 4.2, p. 40).

Mais d’autres charges augmentent également plus que l’inflation :

les achats et charges externes, qui correspondent au chapitre budgétaire

011 « Charges à caractère général », qui augmentent de + 2,94 % par an sur la

période et représentent 301 €/hab. en 2012, contre 254 € pour les communes

comparables ;

les subventions de fonctionnement versées qui augmentent de + 3,58 % par an,

mais représentent seulement 69 €/hab. en 2012, contre 166 € pour les communes

comparables.

7 Celles décidées par la commune ne sont pas compensées.

2013 2014 Diminution Variation

Compensations TH et TF 6 913 294 € 6 803 691 € -109 603 € -1,59%

Compensations CAVE et CFE 1 263 112 € 994 201 € -268 911 € -21,29%

Totaux 8 176 406 € 7 797 892 € -378 514 € -4,63%

Dotation de solidarité urbaine 5 744 937 € 5 819 621 € 74 684 € 1,30%

Dotation nationale de péréquation 3 399 798 € 3 685 543 € 285 745 € 8,40%

Totaux 9 144 735 € 9 505 164 € 360 429 € 3,94%

Source : DGCL et DGFiP

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A l’inverse, les charges financières baissent de manière importante sur la période

(- 13,42 % par an) et elles ne représentaient que 15 €/hab. en 2012 à Toulon contre plus du

double dans les communes comparables (37 €).

Pour enrayer l’effet de ciseaux qui perdure, et face à la baisse certaine de ses dotations à

l’avenir, la commune, si elle ne veut pas utiliser les marges qu’elle a retrouvées en matière de

pression fiscale, aurait intérêt à examiner de près ses effectifs et sa politique salariale (voir ci-

après), à envisager de nouvelles mutualisations pour diminuer l’effet de la baisse de

l’enveloppe normée (voir ci-avant), et à étudier les possibilités d’économie sur ses charges à

caractère général.

3.1.4 L’autofinancement diminue progressivement

Dans son précédent rapport d’observations, la chambre relevait une amélioration de

l’autofinancement (de 10,2 à 24,7 M€). Mais il était noté que cette amélioration reposait

davantage sur la diminution du coût de la dette que sur la maitrise des dépenses de

fonctionnement, ce qui se traduisait par une dégradation de l’excédent brut de

fonctionnement. Sur ce point, les mêmes constations peuvent être faites.

Compte tenu de l’effet de ciseaux qui perdure, l’excédent brut de fonctionnement (EBF)

continue de décroître au taux de - 5,41 % par an sur la période. Contrairement à la période

précédente, il en va désormais de même de la capacité d’autofinancement brute (CAF) qui

diminue cependant à un rythme moindre de - 3,70 % par an. Comme le montre le graphique 1,

sur cette trajectoire, l’autofinancement atteindra un minimum de 29 M€ fin 2015.

Pourtant, en définitive, il faut relever que, si l’EBF/hab. (214 €) est devenu en 2012

inférieure à la moyenne des communes comparables (221 €) alors qu’il était supérieur en

2009 (248 €/hab. contre 195 €), la CAF/hab. reste supérieure : 203 €/hab. en 2012, contre

184 € pour les communes comparables (communes de plus de 100 000 habitants à fiscalité

propre unique). En pourcentage des produits, la comparaison est cependant moins favorable à

la commune : 14,41 % en 2012, contre 13 % en moyenne pour les communes comparables.

Cette situation tient toujours à la modération de l’endettement (voir ci-après) et donc, comme

pour la période précédente, à la diminution continue des charges financières.

Graphique 1 – Evolution de l’autofinancement

R² = 0,8193

R² = 0,9651

27 000 000,00

29 000 000,00

31 000 000,00

33 000 000,00

35 000 000,00

37 000 000,00

39 000 000,00

41 000 000,00

43 000 000,00

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

CAF

EBF

Tendance (CAF)

Tendance (EBF)

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3.2 L’investissement et son financement

La situation de la commune est caractérisée par une forte baisse des emplois et des

ressources d’investissement.

3.2.1 Des investissements modérés privilégiant les subventions

Durant la période examinée, les emplois d’investissement (hors remboursement des

emprunts) ont fortement baissé au taux de - 10,93 % par an. De fait, les dépenses

d’équipement (hors subventions versées), qui représentent en moyenne 61 % des emplois, ont

chuté de - 14,32 % par an : en 2009 elles s’élevaient à 47 M€, alors qu’en 2013 elles ne se

sont élevées qu’à 25 M€. Cependant, les subventions d’investissement versées ont, en

revanche, augmenté de + 10,91 % et ont représenté environ 10 % des emplois. Au total, en

2012, les dépenses d’équipement (subventions comprises) ont représenté 275 €/hab. contre

340 € pour la moyenne des communes comparables (communes de plus de 100 000 habitants

à fiscalité propre unique).

Le plan de mandat (de 2008 à 2013) était chiffré à 290 794 570 € (pour 217 588 484 €

réalisé pendant le précédent mandat). Un programme pluriannuel d’investissements (non

public) en avait été déduit, puis décliné en autorisations de programme. C’est ainsi que

l’essentiel des crédits d’investissement a été consacré aux actions : 1.2.2. « Favoriser la

fonction résidentielle des quartiers », 2.1.1. « Impulser l’amélioration de l’offre de logements

sociaux », 2.1.2. « Favoriser la fonction résidentielle », et 4.1.2. « Développer l’accueil des

jeunes ». Ces actions ont fait l’objet des autorisations de programme les plus importantes,

certaines ne concernant que des subventions (AP n° 22441 « PRU Centre Ancien – Création

logements sociaux – Sbv. Equipt. Versées aux bailleurs sociaux »).

Au total, les dépenses d’investissement hors remboursement des emprunts se sont

élevées à 232 M€ durant la période étudiée (voir tableau 11, p. 33).

L’annuité de la dette en capital est quant à elle restée relativement stable sur la période

examinée. En 2012, elle représentait 127 €/hab., contre 116 € pour les communes

comparables.

La commune ne pratique pas l’étalement des charges, ce qui est plutôt de bonne

pratique.

Enfin, les travaux pour compte de tiers sont peu nombreux. Ils concernent des travaux

effectués d’office pour le compte de tiers défaillants, une opération relative à un collège

effectuée pour le compte du département, et des opérations effectuées sous mandat de la

communauté d’agglomération. Entre 2009 et 2013, les crédits correspondants ont été

relativement équilibrés en recettes et en dépenses.

3.2.2 Des ressources d’investissement en baisse

Durant la période examinée, la capacité d’autofinancement brute (CAF) a représenté

environ 54 % des ressources d’investissement, les subventions d’investissement reçues 17 %,

le FCTVA 11 % et les emprunts seulement 9 %.

L’annuité de la dette en capital absorbe environ la moitié de la CAF, alors même que

celle-ci a diminué. De ce fait, la CAF nette ou disponible a fortement baissé au taux

de - 6,94 % par an. Elle a représenté en moyenne moins de 40 % des dépenses

d’investissement hors remboursement des emprunts (voir tableau 11). Cependant, en 2012,

elle représentait encore 76 €/hab. contre 69 € pour les communes comparables.

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Les autres ressources propres (hors emprunts) ont également fortement diminué au taux

de - 11,52 % par an, ce qui est particulièrement sensible pour le FCTVA compte tenu de la

baisse des dépenses d’équipement évoquée ci-avant. Cependant, en 2012, les subventions

d’investissement reçues représentaient encore 57 €/hab. contre 53 € pour les communes

comparables.

3.2.3 Un financement prudent des investissements

Les exercices 2009 à 2012 ont dégagé un besoin de financement qui a été couvert par

emprunts et très peu par prélèvement sur le fonds de roulement. En 2012, le montant des

emprunts a même été supérieur au besoin. L’exercice 2013 a dégagé un excédent de

financement du fait de la faiblesse des dépenses d’équipement : aucun emprunt n’a donc été

contracté au cours de cet exercice.

Tableau 11 - Financement des investissements de 2009 à 2013

En définitive, le fonds de roulement a augmenté de plus de 7 M€ durant la période, soit

à peu près du montant de l’excédent d’emprunts de l’exercice 2012.

3.3 La situation bilancielle

3.3.1 Un fonds de roulement important

Le fonds de roulement a fortement augmenté durant la période examinée. En 2012, il

représentait 115 €/hab. contre 55 € pour la moyenne des communes de la strate (communes de

plus de 100 000 habitants à fiscalité propre unique).

Pour autant, les immobilisations brutes (emplois) ont augmenté, dépassant le milliard

d’euros à partir de 2010, tandis que l’encours de la dette (ressources) diminuait pour tomber

en dessous de 100 M€ en 2013. De fait, en 2012, l’encours représentait 621 €/hab. contre

1 084 € pour la moyenne des communes comparables.

Tableau 12 - Endettement

Cumul %

CAF 171 231 574 € 73,82%

- Annuité en capital 83 769 832 € 36,12%

= CAF nette ou disponible 87 461 742 € 37,71%

+ Autres ressources propres 119 655 867 € 51,59%

= Ressources propres disponibles hors emprunts 207 117 609 € 89,30%

- Dépenses hors remboursement des emprunts 231 942 852 € 100,00%

= Besoin ou excédent de financement -24 825 243 € -10,70%

+ Emprunts 32 070 000 € 13,83%

= Variation du fonds de roulement 7 244 757 € 3,12%

Source : Comptes de gestion

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Charge d'intérêts et pertes nettes de change 3 222 845 € 3 081 938 € 2 249 574 € 2 574 733 € 2 277 015 € -8,32%

/ Encours de dette au 31 décembre 127 010 080 € 113 949 097 € 108 441 948 € 104 221 304 € 88 613 621 € -8,61%

= Taux d'intérêt apparent 2,5% 2,7% 2,1% 2,5% 2,6% 0,32%

TEC 10 (moyennes annuelles) 3,6% 3,1% 3,3% 2,5% 2,2% -11,73%

Capacité de désendettement en années

(dette / CAF brute)3,5 3,2 3,3 3,1 2,8 -5,09%

Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion ; Banque de France.

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L’encours du budget principal est constitué de produits non risqués : 43 emprunts au

1er

janvier 2014, 97,63 % (en valeur) étant classés en A1 sur la double échelle des risques

(A : taux simple, 1 : indices en euros) et 2,37 % en B1 (B : Barrière simple. Pas d’effet de

levier). Les emprunts à taux fixes représentaient 38,15 % de l’encours (en valeur) et la durée

résiduelle était légèrement supérieure à 10 ans. Le tableau 12 montre, en outre, que le taux

d’intérêt apparent est performant et la capacité de désendettement importante. L’endettement

est donc désormais maitrisé.

Des provisions pour risques et charges, mais aussi pour dépréciation de l’actif, sont

régulièrement constituées et reprises. La commune a d’ailleurs opté pour des provisions

budgétaires et non pas semi-budgétaires. Les principales provisions qui restaient constituées

au 31 décembre 2013 concernaient des litiges, notamment celui qui oppose depuis de

nombreuses années la commune à VINCI s’agissant de la gestion du stationnement et qui est

provisionné à hauteur de 7 M€ depuis 2011 au budget principal et pour 4 217 038 € au budget

annexe.

La solution de ce litige, qui est pendant devant la juridiction administrative

(actuellement, le tribunal administratif de Toulon), est difficile à anticiper, mais il doit être

noté qu’il porte sur une somme beaucoup plus importante si l’on en croit les prétentions de la

partie adverse de la commune, savoir la société VINCI Park CGST, anciennement dénommée

SETEX puis SOGEPARC CGST. En effet, cette société réclame à la commune une somme de

46 462 000 € HT, soit 55 568 552 € TTC, pour l’indemniser à la suite de l’annulation d’une

convention de délégation de service public (DSP) du 11 janvier 1988, prononcée par la Cour

administrative d’appel de Marseille le 26 juin 2003 (n° 99MA01920), puis par le Conseil

d’État le 19 décembre 2007 (n° 260327). Cependant, la commune considère que le recours

préalable en indemnisation, formulé le 23 décembre 2008, est frappé de prescription, a

d’ailleurs déjà été rejeté lors de l’instance précédente et qu’il est infondé. Sur ce dernier point,

elle signale dans son mémoire en défense du 13 septembre 2010 que « la société VINCI Park

CGST a continué à exploiter le service selon les mêmes modalités que celles définies dans la

convention du 11 janvier 1988 afin d’assurer la continuité du service ». On peut d’ailleurs

ajouter que VINCI a obtenu le marché qui a été substitué ensuite à la DSP. La commune

considère donc que, si un risque potentiel existe bien, il ne saurait être évalué au niveau des

prétentions de l’entreprise. Néanmoins, la provision continuera d’augmenter à l’avenir « grâce

aux produits tirés de l’exploitation des parkings ».

Tableau 13 - Amortissement des immobilisations corporelles propres

Les amortissements n’appellent pas d’observation particulière, sauf à constater que le

retard pris à apurer les immobilisations en cours signalé au titre de la fiabilité des comptes n’a

pas été sans effet sur leur montant. Les durées choisies sont globalement conformes à celles

qui sont imposées par le code général des collectivités territoriales ou recommandées par le

barème indicatif donné par l’instruction budgétaire et comptable M14. En général, la

commune a retenu la durée préconisée la plus courte.

2009 2010 2011 2012 2013 Moyennes

Immobilisations corporelles propres 670 921 403 € 677 505 598 € 772 963 943 € 778 147 379 € 893 262 916 € 758 560 248 €

Amortissements 32 419 514 € 40 715 964 € 46 562 576 € 52 539 627 € 58 956 738 € 46 238 884 €

Dotations aux amortissements 7 674 718 € 9 004 803 € 6 313 680 € 6 018 702 € 6 350 213 € 7 072 423 €

Amortissements / Immobilisations 4,83% 6,01% 6,02% 6,75% 6,60% 6,10%

Dotations / Immobilisations 1,14% 1,33% 0,82% 0,77% 0,71% 0,93%

Source : Comptes de gestion

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Cependant, les constructions immobilières productives de revenus font l’objet d’un

amortissement particulièrement long, puisque sa durée est fixée à 50 ans. Au total, l’effort

annuel d’amortissement des immobilisations corporelles propres8 est relativement faible,

puisque la dotation annuelle représente moins de 1 % des immobilisations en moyenne sur la

période examinée, et le degré d’amortissement de ces immobilisations s’établit à 6,6 % au

31 décembre 2013, ce qui correspond à un amortissement moyen, donc un renouvellement,

sur 15 ans (cf. tableau 13).

3.3.2 La trésorerie « zéro » difficile à maintenir

Durant la période examinée, en fin d’exercice, la trésorerie a représenté entre 20 et 40

jours de charges de gestion. Cependant, la commune a souscrit des lignes de trésorerie et,

comme il a été indiqué au titre de la fiabilité des comptes, elle dispose d’un « contrat de prêt

multi-index reconstituable » (revolving) qui lui permet, en principe, d’ajuster sa trésorerie au

plus près et au meilleur coût. Il a été régulièrement fait appel à ces deux possibilités, mais de

moins en moins, comme le montre le tableau 14.

Tableau 14 - Mouvements sur les comptes liés aux crédits de trésorerie

En effet, d’après les documents fournis au conseil municipal pour le DOB de 2014,

l’encaisse moyenne au Trésor était de moins d’un jour de dépenses de fonctionnement en

2011. Mais « la nécessité de s’assurer en amont du financement de l’année 2012 et la quasi

disparition des offres de dette souple a contraint la ville à faire passer la trésorerie zéro au

second plan ». C’est ainsi que l’encours moyen au Trésor a dû remonter, passant de 0,3 M€ en

2011 à 2 M€ en 2012.

3.3.3 Conclusion

En définitive, l’importance relative du fonds de roulement et la modération de

l’endettement doivent permettre de financer les investissements encore quelque temps et donc

de faire face à la diminution continue de l’autofinancement qui s’aggravera immanquablement

du fait de la baisse attendue des concours de l’État dans les prochaines années.

La capacité de la commune à maintenir ses investissements dépendra principalement de

l’ampleur du plan du nouveau mandat qui doit être mis au point dans les prochains mois.

La commune ne doit d’ailleurs pas écarter la possibilité d’utiliser les marges de

manœuvre qu’elle a retrouvées en matière de fiscalité et d’endettement.

8 Compte 21 « Immobilisations corporelles », sauf 217 « Immobilisations corporelles reçues au titre d'une

mise à disposition ».

2009 2010 2011 2012 2013 Moyennes

6615 Intérêts des comptes courants et de

dépôts créditeurs43 324 € 57 728 € 76 518 € 30 825 € 0 € 41 679 €

51931 Lignes de crédit de trésorerie 109 800 000 € 92 716 000 € 88 433 000 € 24 500 000 € 0 € 63 089 800 €

16449 Opérations afférentes à l’option de

tirage sur ligne de trésorerie30 683 000 € 23 654 000 € 24 237 000 € 21 400 000 € 14 025 000 € 22 799 800 €

51932 Lignes de crédit de trésorerie liées à un

emprunt37 593 000 € 300 000 € 4 779 000 € 16 100 000 € 10 800 000 € 13 914 400 €

Source : Comptes de gestion

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3.4 Des engagements hors bilan limités

Les emprunts garantis par la commune représentaient 118 M€ de capital restant dû au

31 décembre 2012. Ces emprunts concernaient presqu’exclusivement le logement social. Le

ratio de l’article L. 2252-1 du CGCT s’établissait ainsi à 11,53 %, soit bien en deçà des 50 %

prévus par l’article D. 1511-32. Aucune provision ou créance pour avances en garantie

d’emprunt n’est constatée, contrairement au contrôle précédent. La commune n’a d’ailleurs

pas été appelée en garantie dans la période examinée.

La commune n’est engagée dans aucun contrat de crédit-bail ou de partenariat public-

privé.

Elle détient ou détenait quelques participations dans des SEM et une SPL, dont une

seule était majoritaire.

La chambre relève cependant que la commune détient 28,57 % du capital de la régie

mixte des transports toulonnais (RMTT) qui est une société anonyme, délégataire de la

communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM). L’essentiel du capital

de cette société (71,36 %) est détenu, non pas par TPM, mais par la Compagnie générale

française des transports et entreprises (CGFTE) qui est une filiale du groupe VEOLIA

Environnement-Transport.

Cette situation appelle les remarques suivantes.

Aux termes des dispositions de l’article L. 2253-1 du CGCT : « sont exclues, sauf

autorisation prévue par décret en Conseil d’État, toutes participations d’une commune dans le

capital d’une société commerciale et de tout autre organisme à but lucratif n’ayant pas pour

objet d’exploiter les services communaux ou des activités d’intérêt général dans les conditions

prévues à l’article L. 2253-2 ».

Même si l’on peut considérer que la RMTT exerce bien une activité d’intérêt général, la

commune ne pourrait détenir une partie de son capital que s’il s’agissait d’une SEM, l’article

L. 2253-2 précité du CGCT prévoyant que : « les communes et leurs groupements peuvent,

par délibération de leurs organes délibérants, acquérir ou recevoir des actions des sociétés

d’économie mixte locales répondant aux conditions fixées par les articles L. 1521-1 et

L. 1522-1 ».

Or, compte tenu de la composition de son capital, la RMTT n’est pas une SEM, puisque

les collectivités territoriales et leurs groupements ne détiennent pas, séparément ou à

plusieurs, plus de la moitié du capital de cette société, comme prévu par le 2° de l’article

L. 1522-1 du CGCT.

Au surplus, la commune n’est plus l’autorité organisatrice des transports urbains, cette

compétence étant d’ailleurs une compétence obligatoire des communautés d’agglomération

(CGCT, art. L. 5216-5-I-2°). Même si la RMTT était bien une SEM, la situation serait donc

également irrégulière, car la détention du capital d’une société intervenant dans une

compétence que la commune ne détient plus n’est possible que dans les conditions prévues

par le dernier alinéa de l’article L. 1521-1 du CGCT : « la commune actionnaire d’une société

d’économie mixte locale dont l’objet social s’inscrit dans le cadre d’une compétence qu’elle a

intégralement transférée à un établissement public de coopération intercommunale peut

continuer à participer au capital de cette société à condition qu’elle cède à l’établissement

public de coopération intercommunale plus des deux tiers des actions qu’elle détenait

antérieurement au transfert de compétences ».

Cette situation a priori irrégulière doit donc être régularisée.

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4 LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

La chambre a prioritairement procédé à l’examen des suites données au précédent

contrôle qui faisait ressortir une gestion généreuse des ressources humaines.

La plupart des observations précédentes restent d’actualité et la chambre constate que la

ville dispose de marges d’économies importantes en matière de gestion des ressources

humaines.

4.1 L’évolution des effectifs et leur structure

4.1.1 La stabilisation des effectifs

Le tableau ci-dessous retrace l’évolution des effectifs d’agents titulaires et non-titulaires

de la commune :

Tableau 15 – Emplois permanents

Alors qu’entre 2001 et 2005, le nombre d’emplois permanents avait progressé de 10 %,

la hausse totale des effectifs n’a été que de 0,84 % sur la période 2005-2013, soit une

progression annuelle limitée à + 0,10 %.

La proportion de titulaires en 2011 pour l’ensemble de la fonction publique territoriale

relevant des communes était de 78 %9. La ville de Toulon, qui affiche autour de 95 % de

titulaires, se situe donc largement au-dessus de ce seuil, ce qui est à mettre en rapport la

politique de titularisation des contractuels qu’elle mène (voir ci-après).

L’absence de réduction des effectifs en dépit des transferts de compétences à TPM,

certes limités, opérés au cours de cette période s’explique par la circonstance, précédemment

évoquée, que la ville et l’EPCI opèrent par voie de remboursement par TPM des frais de

personnel relevant des services communaux et intervenant dans la mise en œuvre des

compétences partiellement transférées.

En définitive, même si le rythme de croissance s’est nettement ralenti, les effectifs de

Toulon continuent d’augmenter, en dépit du nombre élevé d’agents communaux par rapport à

la moyenne des communes de 100 000 à 299 000 habitants, qui est de 2 569 agents, soit un

taux d’administration pour 1 000 habitants de 16,910

. Ce taux est supérieur à 50 à Toulon.

9 Selon les données figurant dans le rapport annuel sur l’état de la fonction publique, édition 2013, de la direction

générale de l’administration et de la fonction publique, p. 342. Il peut être précisé que le rapport comptabilise une troisième

catégorie d’agents autre que les titulaires et les contractuels, ce qui fausse très légèrement la comparaison (18 643 agents sont

concernés sur un total de 1 012 690).

10 Source : DGCL, Les collectivités locales en chiffres 2013, partie 8 consacrée à la fonction publique territoriale,

page 79, consultable sur le site internet de la DGCL (http://www.collectivites-locales.gouv.fr)

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Titulaires et stagiaires 3 039 3 006 3 091 3 079 3 102 3 078 3080 3 093 3104 0,26%

non-titulaires 176 220 134 118 123 124 145 157 138 -2,99%

Total 3 215 3 226 3 225 3 197 3 225 3 202 3 225 3 250 3 242 0,10%

Proportion des titulaires 94,21% 92,68% 95,66% 96,17% 96,03% 95,97% 95,29% 94,92% 95,55%

Source : Commune de Toulon

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4.1.2 L’évolution des recrutements

Le nombre de recrutements annuels au cours de la période 2009-2013 (100 en

moyenne), est proche de celui constaté sur la période 1997-2005 couverte par le précédent

contrôle. 70 % des recrutements concernent des agents de catégorie C, catégorie déjà

surreprésentée à Toulon (voir ci-après). La baisse des recrutements de 54 % mise en avant par

la ville entre 2011 et 2013 n’est pas en elle-même significative, dans la mesure, notamment,

où les recrutements en 2011 ont été beaucoup plus nombreux qu’au cours des trois années

précédentes.

4.1.3 La structure des effectifs par catégorie et par filière

Le personnel de la filière technique représente à Toulon 53,5 % des effectifs en 2013 et

celui de la filière administrative 21 %. Les autres filières de la fonction publique territoriale

représentent 25 % des agents toulonnais. Sur l’ensemble des agents relevant des organismes

communaux, titulaires et non-titulaires confondus, la proportion d’agents relevant de la filière

technique était de 46,3 % au 31 décembre 2010, tandis que la filière administrative regroupait

21,9 % des agents11

.

La filière technique est donc surreprésentée à Toulon par rapport à la moyenne

nationale, alors même que plusieurs services nécessitant une main d’œuvre importante sont

délégués, tels que l’eau et l’assainissement (cette dernière compétence relevant de TPM) ainsi

que le traitement des ordures ménagères (via TPM et le SITTOMAT).

L’organigramme mentionne trois directions générales adjointes des services techniques,

placées sous l’autorité directe de la directrice générale des services. L’absence de directeur

spécifique chargé de l’encadrement des services techniques, qui peut paraître surprenante au

regard de la proportion importante de l’effectif relevant de la filière technique, résulte d’un

choix de l’ordonnateur, qui privilégie un lien direct entre DGS et DGSTA et non de

l’impossibilité de pourvoir ce poste.

La répartition par catégories, titulaires et non titulaires confondus, est la suivante :

Tableau 16 – Répartition par catégories

Le nombre de personnels des catégories A et B est en légère baisse entre 2009 à 2013,

alors que sur la même période, le nombre de catégories C augmente.

La proportion des agents de catégorie C reste importante, autour de 83 %, ce qui est

largement supérieur à la moyenne de la fonction publique territoriale, qui était de 75,1 % en

2011. Logiquement, la proportion du personnel d’encadrement est inférieure à la moyenne

nationale (9 % pour la catégorie A et 13,5 % pour la catégorie B)12

.

11 Source : DGCL, Les collectivités locales en chiffres 2013, partie 8 consacrée à la fonction publique territoriale,

page 81.

12 Source : Rapport annuel sur l’état de la fonction publique, édition 2013, de la direction générale de l’administration

et de la fonction publique, p. 354.

cat. A 223 7% 208 6% 205 6%

cat. B 362 11% 343 11% 334 10%

cat. C 2 640 82% 2 674 83% 2 693 83%

Total 3 225 3 225 3 232

2009 2011 2013

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La commune, qui compte actuellement quatre directeurs généraux adjoints (deux

directions générales adjointes figurant sur l’organigramme des services communaux étant

directement rattachées au DGS), devra veiller au respect du nombre maximal d’emplois de

directeur général adjoint des services que chaque collectivité territoriale ou établissement

public peut créer, en fonction de son importance démographique, qui devrait être fixé par un

décret en Conseil d’État pris en application de l’article 53-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier

1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, créé par

l’article 121 de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012.

4.1.4 Les caractéristiques démographiques

Les agents de moins de 30 ans ne représentent que 8 % des effectifs alors que les plus

de 50 ans représentent près de 40 % des effectifs. En moyenne, dans la fonction publique

territoriale, la part des titulaires âgés de moins de 30 ans était de 6,6 % et celle des plus

de 50 ans de 35,9 % au 31 décembre 201113

.

Le vieillissement du personnel mis en relief dans le précédent rapport de la chambre,

qui avait relevé une part des plus de 50 ans de 35,8 %, apparaît de manière encore plus

évidente aujourd’hui, avec les coûts y afférents. La collectivité qui doit maîtriser sa masse

salariale, dispose donc d’une marge de manœuvre en limitant le remplacement des agents qui

partent à la retraite.

4.1.5 Les outils mis en place en vue d’assurer une gestion prévisionnelle des

postes emplois et compétences

Le précédent rapport mentionnait l’élaboration récente d’un plan d’action visant à

mettre en place une politique de gestion prévisionnelle des emplois, des postes et des

compétences. La collectivité a indiqué que ce plan d’actions avait donné lieu à la mise en

place de plusieurs outils de gestion des ressources humaines, dans un objectif de maîtrise des

effectifs :

- Les fiches de poste sont répertoriées sur le réseau informatique commun de la

DGARH en vue de permettre une visualisation par les différents services utilisateurs ; elles

sont produites à l’appui des avis de publicité en cas de nouveau recrutement ;

- La cartographie des métiers permet de disposer du recensement quantitatif et

qualitatif des métiers exercés par les agents de la collectivité afin de valoriser leur emploi et

d’identifier les compétences requises ;

- Le recensement des diplômes, lancé début 2011, permet à la collectivité, grâce à une

connaissance des diplômes dont sont titulaires ses agents, de répondre en interne à certains de

ses besoins ;

- Le plan de formation a pour objectif de soutenir l’évolution qualitative du personnel

municipal à travers divers types de formations (obligatoires, qualifiantes, managériales et

d’« accompagnement ») ;

- La procédure d’arbitrage des mouvements de personnel implique de façon

systématique, depuis 2009, à chaque demande de personnel, une validation du directeur

concerné, du directeur général adjoint, du directeur général adjoint des ressources humaines,

du directeur général des services avant validation par l’autorité territoriale qui, in fine,

autorise ou non le recrutement.

13

Source : Rapport annuel sur l’état de la fonction publique, édition 2013, de la direction générale de l’administration

et de la fonction publique, p. 371.

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4.2 Le poids des charges de personnel

Sur la période 1997-2005, les charges de personnel avaient augmenté en moyenne de

3,24 % par an, passant de 82,44 M€ à 106,44 M€. En 2005, les charges de personnel

représentaient 66 % des charges de gestion de la commune. Au cours de la période sous

contrôle, les charges de personnel ont évolué comme suit parmi les charges de gestion :

Tableau 17 – Evolution des charges de personnel

En 2009, les charges de personnel représentaient 66,3 % des charges de gestion. Ce taux

est de 65,8 % en 2013. Si en valeur absolue, les charges de personnel, à l’instar des autres

charges, augmentent sur la période contrôlée, leur poids relatif parmi les charges, bien

qu’élevé, décroit légèrement. Le rythme de croissance annuel des charges de personnel s’est

également ralenti, puisqu’il est désormais de + 2 %.

Comme mentionné dans la partie relative à la situation financière, les charges de

personnel représentent plus de 60 % des dépenses réelles de fonctionnement : 63 % en 2011,

contre 55,9 % pour les communes comparables (communes de plus de 100 000 habitants)14

.

Les données figurant en annexe 3 (p. 106), issues des comptes de gestion15

, font

ressortir que la hausse de la masse salariale s’explique essentiellement, au-delà du GVT, par

la hausse du coût du régime indemnitaire pour les agents titulaires, dans un contexte de gel de

la valeur du point d’indice de la fonction publique depuis 2010.

En effet, le régime indemnitaire voté par l’assemblée a crû de 4,4 % en moyenne sur la

période, avec notamment + 1 M€ entre 2009 et 2010 et + 1,3 M€ entre 2011 et 2012. Même si

son impact est bien moindre, dans la mesure où la commune compte peu de contractuels, la

croissance moyenne de 3,8 % de la rémunération allouée aux non-titulaires peut également

être relevée.

S’agissant de l’augmentation du coût du régime indemnitaire de 1 M€ entre 2009 et

2010, la collectivité a apporté les précisions suivantes, qui l’expliquent à concurrence de

764 739 € :

- l’indemnisation en 2010 des comptes épargne temps (CET) de 2009 en application des

dispositions du décret n° 2010-531 du 20 mai 2010, qui a modifié les modalités du

CET et autorisé, sur option de l’agent, l’indemnisation financière des jours inscrits au-

delà de 20 jours au 31 décembre 2009. La commune a délibéré en ce sens le

29 octobre 2010 et le coût de l’indemnisation s’est élevé à 356 770 € hors charges

patronales ;

14 Ratio réglementaire mentionné au 7° de l’article R. 2313-1 du CGCT.

15 Les données relatives aux charges de personnel prennent en compte, à partir de 2010, les réductions de charges

résultant des remboursements en provenance de TPM dans le cadre des conventions de mise à disposition de services et/ou de

personnel.

en € 2009 2010 2011 2012 2013

Var.

annuelle

moyenne

Charges à caractère général 46 801 091 48 029 743 49 462 088 51 764 431 52 209 268 2,80%

+ Charges de personnel 119 726 555 122 150 698 123 749 108 127 485 820 129 623 775 2,00%

+ Subventions de fonctionnement 10 052 574 11 313 444 11 863 486 11 529 464 11 570 476 3,60%

+ Autres charges de gestion 3 979 325 3 304 078 3 410 893 3 248 349 3 548 946 -2,80%

= Charges de gestion 180 559 545 184 797 963 188 485 575 194 028 064 196 952 466 2,20%

Source : ANAFI à partir des comptes de gestion

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- l’augmentation en 2010 par rapport à 2009 du nombre des heures supplémentaires,

pour un coût de 252 273 € ;

- les élections régionales et le recensement qui ont donné lieu au paiement d’indemnités

pour un montant de 155 696 €.

Selon la collectivité, l’augmentation de 1,3 M€ constatée entre 2011 et 2012 s’explique

par la revalorisation du régime indemnitaire au 1er

septembre 2011, avec une grille de

progressivité fixée jusqu’en 2015, validée par le comité technique paritaire du 28 juin 2011 et

mise en place par la délibération n° 2009/310/S du 29 août 2011. Cette revalorisation

« correspond à la fois à une volonté politique et à un choix administratif assumé afin d’une

part de garantir l’attractivité de la collectivité et d’autre part de rétablir une équité et un

équilibre dans les divers régimes indemnitaires des filières ».

Le différentiel constaté sur le régime indemnitaire entre 2011 et 2012 s’expliquerait

ainsi « par le fait que 2012 constitue la première année pleine et entière financièrement parlant

du plan de revalorisation du régime indemnitaire ».

Au-delà des mesures prises en application de la réglementation, telles que

l’indemnisation des CET ou les élections, sur lesquelles la commune n’a pas de marge de

manœuvre, la chambre relève le coût pour la collectivité tant des heures supplémentaires que

de la revalorisation du régime indemnitaire, laquelle n’a pas, au demeurant, d’impact direct

sur le nombre des heures supplémentaires indemnisées.

Le poids de la masse salariale à Toulon étant déjà largement au-dessus des ratios

nationaux, de telles mesures, si elles répondent à une volonté politique, et quand bien même le

régime indemnitaire resterait à terme, en 2015, « en deçà des maxima autorisés par les

textes » selon l’ordonnateur, vont avoir un impact sur plusieurs années et risquent d’obérer les

perspectives de réduction du coût des charges de personnel de la collectivité, d’autant que la

revalorisation des grilles indiciaires des agents de catégorie C intervenue en 2014 aura

également un impact sur le poids de la masse salariale à Toulon, compte tenu de la proportion

de catégories C dans son effectif.

4.3 Le régime indemnitaire du personnel municipal

L’article 20 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 prévoit que la rémunération des

fonctionnaires est constituée par le traitement indiciaire (éventuellement majoré par la

nouvelle bonification indiciaire instituée par la loi n° 91-73 du 18 janvier 1991), l’indemnité

de résidence, le supplément familial de traitement ainsi que par « les indemnités instituées par

un texte législatif ou réglementaire ». Ces indemnités sont servies à l’agent en contrepartie du

service qu’il exécute dans le cadre des fonctions définies par le statut particulier dont il relève.

En vertu de l’article 88 de la loi du 26 janvier 1984 et du décret n° 91-875 du

6 septembre 1991, les avantages consentis aux agents territoriaux au titre du régime

indemnitaire ont un caractère facultatif, doivent faire l’objet une décision de l’organe

délibérant et rester « dans la limite de ceux dont bénéficient les différents services de l’État »

(principe de parité).

À Toulon, le régime indemnitaire résulte de plusieurs délibérations du conseil

municipal. Celle du 26 août 2011 actualise les régimes indemnitaires existants et modifie

leurs conditions d’attribution (ainsi que les délibérations antérieures y afférentes).

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4.3.1 Les différentes primes perçues par les agents

La chambre a procédé à l’examen de certaines des indemnités servies aux agents de la

commune.

Les frais de représentation, l’indemnité de responsabilité des emplois administratifs de

direction, la prime dite « de fin d’année » et l’indemnité exceptionnelle n’appellent pas

d’observations.

La prime de fonction et de résultat (PFR), prévue par le décret n° 2008-1533

du 22 décembre 2008, et dont les modalités d’attribution, au bénéfice des administrateurs et

attachés, ont été mises en place par la délibération n° 2011/310/S du 26 août 2011, est versée

à 87 agents pour la part fonction en janvier 2012 (seule la DGS et deux DGA bénéficient du

coefficient maximal, soit 6) et à treize agents s’agissant de la part liée aux résultats (aucun ne

perçoit le taux maximal de 6). Les agents concernés ne perçoivent pas l’indemnité forfaitaire

pour travaux supplémentaires, l’indemnité d’administration et de technicité et l’indemnité

d’exercice des missions des préfectures auxquelles la PFR se substitue, conformément à la

réglementation.

L’indemnité de performance et de fonctions, prévue par le décret n° 2010-1705 du

30 décembre 2010 applicable aux ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts, a été mise en

place à Toulon par la même délibération du 26 août 2011 au profit des ingénieurs territoriaux

en chef. Composée, comme la PFR, de deux parts, l’une liée aux fonctions à la performance et

l’autre à la performance, elle est perçue mensuellement par 18 ingénieurs en chef pour

lesquels les coefficients varient entre 3 et 6 pour la part liée à la fonction et entre 0,68 et 4,28

pour celle liée à la performance.

4.3.2 Les indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS)

L’article 2 du décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002 relatif aux indemnités horaires pour

travaux supplémentaires prévoit que la compensation des heures supplémentaires peut être

réalisée en tout ou partie, sous la forme de repos compensateur et qu’à défaut de

compensation, l’heure supplémentaire est indemnisée. La priorité est ainsi donnée à la

récupération plutôt qu’à la rémunération.

Ce décret précise également que le versement des indemnités horaires pour travaux

supplémentaires aux fonctionnaires est subordonné à la mise en œuvre par leur employeur de

moyens de contrôle automatisé permettant de comptabiliser de façon exacte les heures

supplémentaires qu’ils auront accomplies. S’agissant des personnels exerçant leur activité

hors de leurs locaux de rattachement, un décompte déclaratif contrôlable peut remplacer le

dispositif de contrôle automatisé. Un décompte déclaratif peut également être utilisé pour les

sites dont l’effectif des agents susceptibles de percevoir des indemnités horaires pour travaux

supplémentaires est inférieur à dix.

4.3.2.1 La rémunération des heures supplémentaires et son coût

La ville de Toulon n’a pas mis en place de moyens de contrôle automatisé : toutes les

heures supplémentaires sont déclaratives. La chambre considère que, dans ces conditions, la

rémunération des heures est irrégulière, du moins pour le personnel « sédentaire » et celui

travaillant sur les sites comptant plus de 10 agents bénéficiant d’une rémunération des heures

supplémentaires effectuées La collectivité doit donc instituer ce contrôle automatisé, dans les

meilleurs délais. D’ailleurs, la justification invoquée au cours de l’instruction tenant à la

dispersion des services ne suffit pas à expliquer l’absence totale de contrôle automatisé.

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La délibération n° 2003/00317/S du 18 juillet 2003, qui fixe le régime des heures

supplémentaires, précise que les IHTS réellement effectuées dans la limite des 25 heures par

mois seront attribuées aux fonctionnaires de catégorie C et B lorsque la rémunération de ces

derniers est au plus égale à celle correspondant à l’indice brut 380 et les indemnités

forfaitaires complémentaires (arrêté du 27/02/60) aux agents non éligibles aux IHTS dans le

cadre des consultations électorales. Elle annonce la mise en place à venir d’un contrôle

automatisé des heures effectuées, ce qui n’a jamais été fait.

Le précédent contrôle avait relevé que le nombre d’heures supplémentaires rémunérées

avait fortement augmenté entre 1999 et 2005, alors même que les effectifs étaient eux aussi en

forte croissance, ainsi qu’un « lissage » du paiement des heures supplémentaires afin de

maintenir dans des proportions jugées raisonnables le nombre d’heures payées chaque mois à

certains agents.

Plusieurs procédures de contrôle et un suivi de l’évolution du budget global des heures

supplémentaires ont été mis en place depuis par la collectivité :

- les états de paiement et les motivations des états déclaratifs sont contrôlés par un

agent, le tout en lien avec l’activité prévisionnelle annoncée des services ;

- un suivi dématérialisé de la dépense spécifique via l’intranet de la collectivité,

comportant une mise à jour du budget restant de chaque service a été développé

afin que les services puissent télécharger les états déclaratifs vierges et assurer un

contrôle régulier de l’évolution de leur dépense.

Depuis trois ans, des échanges ont lieu en début d’année pour contractualiser les

budgets d’heures supplémentaires attribués annuellement aux directions dans le sens d’une

réduction de leur nombre. La collectivité indique à ce sujet que l’enveloppe prévisionnelle

2013 a baissé de 6,5 % par rapport à celle de 2012 et que celle de 2014, avec un budget de

2 341 350 €, a été réduite de 5 % par rapport à 2013. La collectivité annonce également une

diminution de 18 % de l’enveloppe globale des heures supplémentaires au titre du budget

primitif 2015 par rapport au réalisé 2013. Pour respecter les enveloppes budgétaires

attribuées, plusieurs directions auraient modifié leur organisation avec par exemple la mise en

place d’équipes de nuit.

Pour autant, la chambre constate que deux délibérations, en 2009 et 2013, sont venues

accroitre le champ des bénéficiaires des déplafonnements d’heures supplémentaires autorisés

par les textes (voir infra).

Deux tableaux figurant en annexes 4 et 5 (p. 107 et s.) récapitulent le nombre d’heures

supplémentaires effectuées au cours de la période sous contrôle, ainsi que leur coût.

Le nombre d’heures supplémentaires rémunérées est toujours en hausse, puisque

l’évolution annuelle moyenne des heures effectuées hors recensement et élections, sur

lesquelles la commune a une maîtrise limitée, ressort à + 2,39 %. Si la forte progression

relevée lors du précédent contrôle n’est plus d’actualité, il n’en demeure pas moins que la

collectivité, en dépit des moyens de contrôle mis en place et de la revalorisation du régime

indemnitaire opérée en 2011, qui concerne pour une grande part la catégorie C, n’arrive pas à

contenir le volume d’heures supplémentaires rémunérées.

Ainsi, en 2012, 1 138 agents ont effectués des heures supplémentaires, soit environ

38 % des effectifs des agents des catégories pouvant y prétendre.

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4.3.2.2 Le dépassement du plafond mensuel d’heures supplémentaires

L’article 6 du décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002 prévoit que « le nombre des heures

supplémentaires accomplies dans les conditions fixées par le présent décret ne peuvent

dépasser un contingent mensuel de 25 heures. Lorsque des circonstances exceptionnelles le

justifient et pour une période limitée, le contingent mensuel peut être dépassé sur décision du

chef de service qui en informe immédiatement les représentants du personnel au comité

technique compétent. Des dérogations au contingent mensuel peuvent être accordées, à titre

exceptionnel, dans les limites prévues au I de l’article 3 du décret du 25 août 2000 susvisé,

après consultation du comité technique ministériel ou du comité technique d’établissement,

pour certaines fonctions dont la nature est précisée par arrêté conjoint des ministres chargés

du budget, de la fonction publique et du ministre concerné ».

Plusieurs délibérations autorisent le dépassement du contingent mensuel de 25 heures

pour les agents municipaux.

La délibération précitée du 18 juillet 2003 détermine les fonctions concernées :

- l’administration du cabinet du maire ;

- l’organisation administrative et technique des consultations électorales ;

- les opérations liées au recensement de la population ;

- l’organisation administrative, la mise en œuvre, le suivi et le contrôle des

manifestations culturelles, artistiques, sportives, de loisirs et officielles ;

- la conduite des représentants de la collectivité ;

- le nettoyage, l’arrosage et la propreté des rues ;

- la protection des personnes et des biens par les services de police ;

- la tenue de caisse des établissements culturels et de loisirs.

La délibération du 25 mars 2005 ajoute aux fonctions ouvrant droit au déplafonnement

l’entretien du réseau pluvial et la sécurité des bâtiments communaux. Celle du 26 juin 2009

ajoute les fonctions assurées par les agents du service recouvrement des taxes du domaine

public travaillant sur les marchés (placiers) et les secteurs (inspecteurs) de la commune. Enfin,

la délibération du 20 septembre 2013 ajoute les heures réalisées pour la manifestation de la

Tall Ships Regatta, étant précisé que le coût de ces heures doit être remboursé par TPM en

qualité d’autorité organisatrice.

La commune s’inscrit donc dans le deuxième cas de dérogation prévu par le décret de

2002 permettant le déplafonnement des heures supplémentaires, à savoir l’établissement

préalable d’une liste de fonctions concernées. Le comité technique paritaire, conformément au

texte, a été consulté lors de l’établissement de cette liste et lors de ses modifications.

La chambre relève néanmoins que les fonctions ouvrant droit au dépassement du quota

de 25 heures mensuelles sont très nombreuses, alors que le texte prévoit que les dérogations

ne peuvent être accordées qu’« à titre exceptionnel ». Or, tout cycle de travail en horaires

décalés (nettoyage, arrosage et propreté des rues, conduite des représentants de la collectivité,

tenue de caisses des établissements culturels ou service de recouvrement des taxes du

domaine public, etc.) ne constitue pas nécessairement une situation exceptionnelle justifiant le

déplafonnement du quota d’heures supplémentaires.

Dans ces conditions, les dépassements ne peuvent être que trop nombreux.

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Le tableau figurant en annexe 6 (p. 109), qui comptabilise les heures supplémentaires

« ordinaires » et les heures supplémentaires « élections », qui n’en sont pas moins des heures

supplémentaires au sens de la réglementation, détaille la situation de seize agents16

, parmi les

plus représentatifs, qui ont dépassé le quota des 25 heures mensuelles plusieurs mois au cours

de l’année 2012.

Au-delà du volume global des heures supplémentaires rémunérées à Toulon, le

caractère usuel du dépassement du plafond des 25 heures mensuelles confirme le fait que la

rémunération de ces heures constitue, pour certains agents, un complément de rémunération.

La ville, compte tenu du poids de ses charges de personnel, doit engager une politique

de réduction significative du volume des heures supplémentaires rémunérées, particulièrement

de celles effectuées au-delà du plafond, sauf circonstance particulière, ces heures étant les

plus onéreuses.

A cet égard, la chambre estime qu’une réorganisation du cycle de travail de certains des

services visés par les délibérations précitées pourrait permettre de limiter le recours aux

heures supplémentaires.

Recommandation n° 3 : Mettre en œuvre les moyens de contrôle automatisé prévus par

l’article 2-2° du décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002 relatif aux indemnités horaires

pour travaux supplémentaires, conformément aux délibérations du conseil municipal de

2003, 2005 et 2009.

4.3.3 Les avantages divers accordés au personnel

4.3.3.1 Les avantages en nature

Les avantages en nature sont constitués par la fourniture par l’employeur à ses salariés

de prestations (biens ou services). L’arrêté du 10 décembre 2002 fixe un principe général de

prise en compte des avantages en nature dans l’assiette des cotisations de sécurité sociale

d’après leur valeur réelle ou forfaitairement.

- L’attribution d’un véhicule de fonctions ou « de service à usage privatif partiel »

La ville de Toulon dispose d’un parc automobile comprenant, au 25 mai 2014, 615

véhicules dont 283 utilitaires, 234 véhicules de tourisme et 98 deux roues motorisés. Un

règlement intérieur, soumis à l’avis du comité technique paritaire, daté du 25 octobre 2012,

encadre l’utilisation des véhicules.

les véhicules de fonctions

L’article 21 de la loi n° 90-1067 du 28 novembre 1990 prévoit qu’un véhicule peut être

attribué par nécessité absolue de service aux agents occupant l’emploi de directeur général des

services d’une commune de plus de 5 000 habitants, de directeur général adjoint des services

d’une commune de plus de 80 000 habitants ainsi qu’à un seul emploi de collaborateur de

cabinet d’un maire d’une commune de plus de 80 000 habitants. La liste des emplois

concernés doit être fixée par l’organe délibérant.

À Toulon, des véhicules de fonction, aux termes de la délibération du 12 juillet 2001,

sont attribués aux titulaires d’emplois fonctionnels, à savoir le directeur général des services,

les directeurs généraux adjoints et les directeurs généraux adjoints des services techniques,

soit neuf personnes.

16 Six sont des agents de maîtrise, huit des adjoints techniques, un adjoint administratif et un chef de service de

police.

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Ces véhicules peuvent être utilisés à des fins professionnelles et privatives, sans

limitation de kilométrage en France métropolitaine. L’attribution d’un véhicule de fonctions

constitue un avantage en nature au profit des bénéficiaires qui doit figurer dans le bulletin de

paie, ce qui est le cas en l’espèce, pour un montant mensuel de 63,52 € par mois soit un total

annuel de 762,24 € par directeur.

Les véhicules « de service avec usage privatif partiel » (dits de catégorie 117

)

La ville fonde ce dispositif, aux termes du règlement intérieur, sur le principe de « mise

à disposition gratuite d’un véhicule de service » prévu par la circulaire DAGEMO / BCG

n° 97-4 du 5 mai 1997 relative aux conditions d’utilisation des véhicules de service et des

véhicules personnels des agents, à l’occasion du service (Ministère du Travail et des Affaires

Sociales).

Ils sont attribués sur décision individuelle aux directeurs, chefs de service et chargés de

mission de catégorie A. À Toulon, cinquante-trois agents sont concernés : il s’agit donc d’une

pratique qui n’est pas exceptionnelle, contrairement à ce qui est prévu par la circulaire

précitée.

Le régime de ces véhicules est similaire à celui des véhicules de fonctions, puisqu’ils

peuvent faire l’objet d’un usage privatif par les bénéficiaires. La différence réside dans le fait

que le kilométrage est limité à 15 000 kms par an (avec un mécanisme de facturation au km

au-delà de ce seuil) et le ressort géographique à la région PACA pour les directeurs et au

département pour les chefs de service.

Ils font également l’objet de la mention d’un avantage en nature de 63,52 € par mois

dans les bulletins de paie des agents concernés.

Le fondement juridique de ce mécanisme est très fragile, s’agissant d’une simple

circulaire, qui concerne uniquement le ministère du travail. Contrairement à ce qu’a indiqué la

collectivité dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, ce mécanisme ne

peut reposer sur la circulaire du ministre de l’intérieur de 1999, qui concerne les véhicules de

fonction attribués aux titulaires d’emplois fonctionnels sur le fondement de la loi du

28 novembre 1990 et non les véhicules de service.

Pour autant, la loi n° 2013-907 du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie

publique prévoit, en son article 34, codifié à l’article L. 2123-18-1-1 du CGCT, que : « selon

des conditions fixées par une délibération annuelle, le conseil municipal peut mettre un

véhicule à disposition de ses membres ou des agents de la commune lorsque l’exercice de

leurs mandats ou de leurs fonctions le justifie. / Tout autre avantage en nature fait l’objet

d’une délibération nominative, qui en précise les modalités d’usage. ».

La mise à disposition de véhicules au bénéfice d’agents autres que ceux pouvant

bénéficier d’une voiture de fonction pourrait s’appuyer sur cette disposition légale. Cela

impliquerait toutefois de délibérer annuellement sur ce point en précisant tant les motifs de

cette mise à disposition que les agents et/ou les emplois concernés, en vue d’assurer la

transparence dans l’attribution de cet avantage en nature. La collectivité, qui a annoncé une

évolution du règlement intérieur relatif aux véhicules dans ce sens, envisage de mettre en

œuvre ce dispositif prochainement

17

Les véhicules de service à usage technique ou d’intervention (dits de catégorie 2), qui correspondent

aux véhicules de service dans l’acception courante du terme, n’entrainent pas l’attribution d’un avantage en

nature.

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S’agissant du montant de l’avantage en nature déclaré, la chambre s’étonne de son

caractère uniforme, sans lien avec le type et l’âge du véhicule attribué, alors que ces critères

sont, en principe, retenus par les URSSAF pour vérifier la conformité de l’évaluation

effectuée.

La chambre a été informée par l’URSSAF de PACA que c’est à la suite de contrôles

opérés par elle que la collectivité a mis fin, à compter de 2014, à cette forfaitisation uniforme,

ce qui suppose que, contrairement à ce qui avait été initialement indiqué à la chambre, cet

organisme n’a jamais validé les évaluations pratiquées antérieurement.

- Les logements de fonctions

Les logements de fonctions sont prévus par l’article 21 de la loi n° 90-1067 du

28 novembre 1990 relative à la fonction publique territoriale. La réglementation en vigueur

jusqu’à l’intervention du décret du 9 mai 2012 distinguait entre attributions de logements par

nécessité absolue de service, qui emportaient la gratuité des locaux ainsi que des charges y

afférentes et concessions de logements pour utilité de service, dans les cas où le logement,

sans être indispensable, présentait un intérêt pour le bon fonctionnement du service, soumis

au versement d’une redevance et à la prise en charge par l’agent de la totalité des charges

afférentes au logement.

Dans ce cadre, la commune de Toulon a mis à la disposition de 93 de ses agents un

logement de fonction, la grande majorité étant des logements de fonction attribués par

nécessité absolue de service. La liste des emplois donnant lieu à l’octroi de tels logements

résulte d’une délibération de 1997, complétée par de nombreuses autres délibérations (39 au

total). Au vu des pièces transmises par la collectivité, les conditions financières de ces mises à

disposition respectent la réglementation.

La ville a pris en compte, à compter de la fin de l’année 2013, pour les nouvelles

attributions, l’évolution réglementaire résultant du décret précité du 9 mai 2012, qui, tout en

gardant le principe des deux types différents de logements18

, encadre plus strictement les

règles d’attribution en liaison avec les fonctions exercées et leurs conditions financières. En

particulier, les concessions de logement par nécessité absolue de service donnent lieu à une

prise en charge par l’occupant des charges afférentes au logement et les conventions

d’occupation précaires avec astreinte sont soumises au paiement par l’occupant, en plus de la

totalité des charges locatives, d’une redevance égale à 50 % de la valeur locative réelle du

logement.

En effet, les arrêtés attributifs de logements par nécessité absolue de service visent le

décret de mai 2012 et prévoient le versement d’une redevance ainsi que la prise en charge par

l’agent des charges locatives afférentes au logement.

En revanche, la ville n’a pas délibéré de manière générale pour mettre en place la

nouvelle réglementation, ni modifié les conditions d’attribution des logements déjà mis à

disposition avant la fin de l’année 2013. La chambre avait attiré son attention sur le fait que le

délai accordé aux collectivités pour le faire expire le 1er

septembre 2015.

La collectivité a indiqué, dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre,

avoir finalement engagé, en septembre 2013, une réflexion globale sur la situation des

gardiens logés dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme. Pour ce faire, elle a élaboré

un règlement intérieur relatif aux logements de fonction intégrant la nouvelle réglementation,

soumis au comité technique paritaire du 16 octobre 2014 et au conseil municipal du

23 octobre 2014, en vue d’une généralisation du nouveau dispositif à l’ensemble des agents

concernés au 1er

janvier 2015.

18 La concession de logement pour utilité de service devient « convention d’occupation précaire avec astreinte ».

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4.3.3.2 Les congés spécifiques accordés au personnel

Outre les congés dont bénéficient les fonctionnaires territoriaux dans les conditions

prévues par la loi (article 57 de la loi de 1984) ou le règlement, la ville de Toulon a mis en

place un régime de congés particulièrement favorable au bénéfice de son personnel, et dont le

nombre et la possibilité de cumul amène à considérer que les agents municipaux travaillent

moins de 1 607 heures par an.

Deux types de congés, qui n’ont aucun fondement juridique, subsistent toujours en dépit

des observations formulées lors du dernier contrôle de la chambre :

- le congé de fin de carrière de trois mois, dont bénéficient depuis 1965 le personnel

municipal admis à la retraite. Cette mesure a une incidence non négligeable sur les

finances communales du fait du nombre élevé d’agents qui, chaque année, font valoir

leur droit à la retraite (62 en 2009, 104 en 2011 et 75 en 2013)19

. À titre d’exemple, en

2012, 4 770 jours de congés ont été accordés, ce qui représente près de 33 400 heures

de travail, soit l’équivalent du temps de travail annuel d’une vingtaine d’agents20

;

- les congés d’ancienneté (depuis 1976), à savoir un jour de congé supplémentaire par

tranche de cinq années de service à la ville, dont l’impact est d’autant plus important

que la pyramide des âges du personnel est élevée. En 2012, 10 281 jours ont été

attribués à ce titre, dont 9 099 jours ont été effectivement consommés dans l’année, ce

qui correspond à 72 000 heures de travail, soit l’équivalent du temps de travail annuel

de 45 agents21

.

D’autres congés sont accordés par la ville de Toulon, en dehors de toute base légale ou

en méconnaissance de la règle fixée par le texte :

- les congés familiaux, accordés aux mères de famille, d’une durée de deux jours ouvrés

par année civile et par enfant à charge, jusqu’au 15ème

anniversaire de l’enfant ;

- les congés pour assurer la garde d’enfants malades, d’une durée de 10 jours par an et

par enfant jusqu’au 16ème

anniversaire de l’enfant, alors que la circulaire du ministère

de l’Intérieur du 30 août 1982 prévoit un congé égal à une fois les obligations

hebdomadaires de service + 1 jour, congé qui est doublé si l’agent assume seul la

charge de l’enfant ou si son conjoint ne bénéficie pas d’autorisation d’absence ;

- les autorisations d’absence exceptionnelles pour des motifs autres que ceux énumérés

à l’article 59 de la loi du 26 janvier 1984 : congé médaille d’honneur de trois jours et

congé de deux jours accordé aux Corses en vue de couvrir la durée de la traversée.

Enfin, la chambre relève que les autorisations d’absence accordées aux agents en raison

d’événements familiaux (mariage, décès, hospitalisation) sont pour certaines plus étendues

que celles prévues pour la fonction publique d’État (instruction du 23 mars 1950).

La collectivité doit respecter les dispositions légales et règlementaires en matière de

congés et autorisations d’absence, le principe de parité ainsi que la durée légale du travail

(1 607 heures annuelles). Le simple respect de la réglementation relative aux congés est

susceptible de générer des économies non négligeables pour la ville, permettant la réduction

du poids des dépenses de personnel dans ses charges de gestion.

Recommandation n° 4 : Supprimer les congés irréguliers suivants : congés de fin de

carrière, congés d’ancienneté, congés familiaux accordés aux mères de famille, congés

« médaille d’honneur » et congés spécifiques de distance pour la Corse et réduire la

durée des congés pour assurer la garde d’enfants malades pour la mettre en conformité

avec la circulaire du 30 août 1982.

19 Source : rapports sur l’état de la collectivité. 20 Sur la base de 1 607 heures de travail par agent et par an. Pour information, les chiffres étaient du même ordre en

2004 : 32 000 heures « perdues » par an. 21 Pour information, 8 600 jours en 2005 soit le temps de travail de 37 agents.

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Dans sa réponse aux observations provisoires, le maire de Toulon s’est uniquement

engagé à suivre les préconisations de la chambre concernant les autorisations d’absence

relatives aux enfants malades. S’agissant du congé de fin de carrière, le maire s’est engagé à

faire « évoluer son dispositif de compte épargne temps pour privilégier l’épargne de congés »,

sans détailler les modalités de mise en œuvre de cet engagement qui, comme il l’a d’ailleurs

indiqué, devront respecter les dispositions du décret n° 2010-531 du 20 mai 2010.

4.3.3.3 La gratuité des transports en commun

La ville a mis en place à partir du 1er

janvier 1977 un mécanisme visant à assurer la

gratuité des transports en commun pour les agents municipaux, pour les trajets domicile-

travail. À l’origine, ce dispositif était organisé au moyen de conventions conclues entre la

commune et la Régie Mixte des Transports Toulonnais (RMTT) et le groupement Cartrans 83

pour la ligne suburbaine. Le syndicat intercommunal des transports en commun de

l’agglomération toulonnaise (SITCAT), créé en 1979, qui a repris la compétence transport,

s’est substitué à la commune. Cette dernière a alors conventionné avec le syndicat pour

maintenir le dispositif mis en place pour son personnel. Cette convention a été transférée à

TPM, qui exerce la compétence transports depuis sa création.

À l’occasion de la refonte du système monétique de cartes par abonnement de la RMTT

et de la conclusion d’un nouveau marché avec cette société, le dispositif, résultant jusqu’alors

de circulaires internes et réservé aux agents statutaires, a été étendu et soumis au comité

technique paritaire du 18 octobre 2007.

La gratuité des transports concerne désormais tant les titulaires que les contractuels qui

travaillent au moins à mi-temps (agents stagiaires, titulaires, en contrat CDI et en contrats

d’apprentissage ; agents en contrats CDD et contrats en dispositifs sociaux divers après trois

mois ; vacataires). En sont exclus les saisonniers et remplaçants pour une durée inférieure à

trois mois, ainsi que les agents qui bénéficient du congé spécial de fin de carrière dès le début

de celui-ci.

L’achat des cartes de transport destinées au personnel municipal fait l’objet depuis le

début de l’année 2008 d’un marché négocié global à bons de commande avec la RMTT. Au

titre de l’année 2013, la commune a acquis un total de 2 364 cartes de transport réparties

comme suit :

- 1 983 cartes d’accès à 5 jours (- 32 radiations) ;

- 148 cartes d’accès à 6 jours ;

- 162 cartes d’accès à 7 jours ;

- 71 cartes de services utilisées en tant que de besoin.

La facturation, établie à partir du nombre de trajets effectués, est mensuelle. Le coût

pour la ville, pour la période 2009-2013, a été de 736 576,37 €.

Le dispositif mis en place, n’exclut pas les déplacements personnels, y compris pour les

agents bénéficiant d’une carte 5 jours, le nombre de trajets qu’un agent peut effectuer étant

illimité. Enfin, il peut théoriquement se cumuler avec un véhicule de fonction à la lecture du

procès-verbal du comité technique paritaire.

La collectivité fait valoir que ce mécanisme de prise en charge est fondé sur la loi du

11 juillet 1973 autorisant certaines communes et établissements publics à instituer un

versement destiné aux transports en commun. La chambre considère toutefois que ce texte,

qui a pour objet de mettre à la charge des employeurs de plus de neuf salariés une

participation au financement des transports en commun, sauf si ceux-ci assurent le logement

de leurs salariés ou effectuent intégralement le transport collectif de ceux-ci, ne peut, en tant

que tel, fonder un dispositif de remboursement des frais de transport domicile-travail de ses

agents par une collectivité locale.

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La loi n° 2008-1330 du 17 décembre 2008 a institué l’obligation pour tout employeur de

prendre en charge partiellement « le prix des titres d’abonnements souscrits par ses salariés

pour leurs déplacements entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail accomplis au

moyen de transports publics de personnes ou de services publics de location de vélos »

(article L. 3261-2 du code du travail). Pour les agents publics, cette obligation résulte de

l’article 3 du décret n° 2010-676 du 21 juin 2010 instituant une prise en charge partielle du

prix des titres d’abonnement correspondant aux déplacements effectués par les agents publics

entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail, dont le premier alinéa prévoit la prise en

charge par l’employeur de la moitié du prix des titres d’abonnement correspondant aux dits

déplacements, mais dans la limite d’un plafond fixé par le deuxième alinéa. En réponse aux

observations provisoires de la chambre, le maire de Toulon a fait valoir qu’aux termes de cet

article 3 : « les prises en charge supérieures au plafond mentionné au deuxième alinéa, que les

collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs ont mises en place

antérieurement à l'entrée en vigueur du présent décret, peuvent être maintenues22

au profit de

l'ensemble de leurs agents ». La chambre observe toutefois que ce maintien n’est pas une

obligation mais une simple possibilité, laquelle, à la supposer juridiquement envisageable au

cas particulier compte tenu des termes de l’alinéa premier, mériterait d’être avalisée par une

décision du conseil municipal.

La chambre relève que la ville pourrait, en s’inscrivant dans ce nouveau cadre

réglementaire, maintenir partiellement le dispositif existant, qui s’inscrit dans une démarche

de développement durable, en lui donnant une base juridique certaine, tout en préservant les

finances communales, ce qui ne s’oppose pas au maintien des cartes « de service » affectées

aux agents amenés effectivement à se déplacer fréquemment pour raisons professionnelles.

Conformément au décret précité du 21 juin 2010, les agents bénéficiant d’un véhicule de

fonction ou équivalent ne pourront pas bénéficier de cette prise en charge.

Enfin, l’examen des bulletins de paye de l’année 2012 a démontré qu’aucun avantage en

nature afférent à ce dispositif n’était comptabilisé pour les bénéficiaires, alors que la gratuité

globale mise en place constitue indéniablement, au moins partiellement, un avantage en

nature qui doit être déclaré. Dans le cas où l'avantage serait maintenu en l'état, la chambre

appelle l'attention sur le fait que la circulaire du 22 mars 2011 du ministre du budget, des

comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat portant application du

décret n° 2010-676 du 21 juin 2010 précise que : « constitue un complément de revenu

imposable selon les règles de droit commun des traitements et salaires l'avantage résultant de

la participation de l'employeur public à l'acquisition de titres d'abonnement au-delà de la part

obligatoire23

. En particulier, lorsque, en application du dernier alinéa de l’article 3 du décret

n° 2010-676 du 21 juin 2010 précité, l’employeur public prend en charge le prix des titres

d’abonnement selon des règles antérieures à ce décret, seule la part de la prise en charge

inférieure au plafond prévu au deuxième alinéa de cet article est exonérée d’impôt sur le

revenu ».

4.4 Les contractuels de catégorie A

Au premier semestre 2014, outre trois collaborateurs de cabinet24

, la ville compte onze

contractuels de catégorie A25

, dont certains sont en contrat à durée indéterminée. Dans sa

réponse aux observations provisoires, le maire a rappelé que ce nombre est peu élevé.

22 C’est la chambre qui souligne.

23 Idem.

24 La ville compte au total quatre collaborateurs de cabinet (l’un d’entre eux étant un titulaire détaché sur un emploi

de cabinet) sur les cinq autorisés par le décret n° 87-1004 du 16 décembre 1987. M. Cuxac, contractuel, qui devrait partir à la

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L’article 41 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 2004 portant dispositions statutaires

relatives à la fonction publique territoriale prévoit que lorsqu'un emploi permanent est créé ou

devient vacant, l'autorité territoriale informe le centre de gestion compétent qui assure la

publicité de cette création ou de cette vacance26

.

Outre les possibilités « classiques » de recours à des contractuels prévus par les articles

3 à 3-2 de la loi du 26 janvier 1984 (remplacement de fonctionnaires temporairement absents,

accroissement temporaire ou saisonnière d’activité, vacance temporaire d’emploi qui ne peut

être pourvu par un fonctionnaire, pour une durée maximale d’un an), la loi autorise également,

en son article 3-3 2°, s’agissant des emplois de catégorie A, le recrutement de contractuels sur

des emplois permanents, pour une durée de trois ans « lorsque la nature des fonctions ou les

besoins du service le justifient, sous réserve qu’aucun fonctionnaire n’ait pu être recruté », ce

qui implique que la vacance du poste ait été déclarée au centre de gestion et une publicité

organisée pour le pourvoir par la voie statutaire.

À Toulon, les contractuels de catégorie A sont recrutés sur le fondement de ces

dispositions, parfois après des contrats de courte durée fondés sur les différents motifs prévus

aux articles 3 à 3-2 de la loi. Les délibérations créant les postes et des contrats d’engagement,

en règle générale, ne visent pas de manière précise le fondement juridique du recrutement.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, la ville a indiqué avoir

recours à des contractuels en raison du nombre insuffisant de candidatures pertinentes, de

l'absence de candidats statutaires, du manque d'expérience professionnelle des candidats et de

leur formation inadaptée à ses besoins. Elle explique également que le coût du logement

constitue un frein pour de nombreux candidats.

Sur les onze dossiers consultés, huit appellent des observations soit sur la procédure de

recrutement, soit sur la rémunération accordée, voire les deux.

En effet, certains des cas examinés font ressortir une procédure de recrutement avec

déclaration de vacance et publicité, mais organisée « pour la forme » en vue du recrutement

d’un agent en particulier. Dans certains cas, le contrat est conclu sur la base d’une publicité

largement antérieure, ou effectuée en vue de pourvoir un autre poste. De plus, des contrats

sont renouvelés sans qu’il soit procédé à une nouvelle déclaration de vacance.

Par ailleurs, dans la majorité des cas, les contractuels recrutés bénéficient d’une

rémunération qui peut être qualifiée de très favorable, par rapport à celle à laquelle pourrait

prétendre un agent titulaire avec une ancienneté équivalente. Le recrutement s’opère dans des

conditions financières généreuses, avec parfois l’octroi d’avantages spécifiques (véhicule,

téléphone, semaine sur 4,5 jours), de manière à répondre aux prétentions des intéressés, ce qui

entraîne des inégalités avec les agents titulaires déjà présents dans la collectivité.

retraite courant 2014, occupe la fonction de directeur de la communication, qui est un emploi permanent de direction d’un

service administratif, placé sous l’autorité hiérarchique de la DGS, ce qui ne correspond pas à son statut de collaborateur de

cabinet.

25 La ville emploie également, depuis le 17 mai 2010 (arrêté du 11 mai 2010) un de ses anciens DGS, admis à faire

valoir ses droits à la retraite, comme « chargé de mission » vacataire, posté créé par délibération du 29 avril 2010, rattaché au

maire avec pour missions « la participation à la définition des orientations stratégiques en matière de développement

territorial, l’assistance et le conseil auprès du maire, le développement et l’animation des relations partenariales et des

réseaux professionnels » (10 vacations à 117 € bruts par mois de 4 heures chacune).

26 « Lorsqu'un emploi permanent est créé ou devient vacant, l'autorité territoriale en informe le centre de gestion

compétent qui assure la publicité de cette création ou de cette vacance, à l'exception des emplois susceptibles d'être pourvus

exclusivement par voie d'avancement de grade. Les vacances d'emploi précisent le motif de la vacance et comportent une

description du poste à pourvoir. L'autorité territoriale pourvoit l'emploi créé ou vacant en nommant l'un des candidats inscrits

sur une liste d'aptitude établie en application de l'article 44 ou l'un des fonctionnaires qui s'est déclaré candidat par voie de

mutation, de détachement, d'intégration directe ou, le cas échéant et dans les conditions fixées par chaque statut particulier,

par voie de promotion interne et d’avancement de grade ».

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Dans le cas d’un agent, il apparaît que le statut de contractuel a été privilégié à celui de

titulaire, malgré les risques encourus et connus de la collectivité et de l’intéressé, en vue de

permettre le maintien d’un niveau de rémunération supérieur à celui auquel cet agent aurait pu

prétendre après titularisation.

Enfin, la ville de Toulon ne respecte pas les dispositions relatives aux contrats à durée

déterminée afin de pouvoir recourir aux contrats à durée indéterminée au lieu et place d’une

titularisation dans la fonction publique territoriale, alors que cette possibilité n’est prévue qu’à

titre dérogatoire par la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l'accès à l'emploi titulaire

et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à

la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction

publique pour les contractuels ayant bénéficié de contrats successifs d’une durée au moins

égale à six ans.

Cette façon de procéder, au demeurant contraire à l’esprit de la loi, a pour but de

maintenir le niveau de rémunération des agents concernés. Or ils devraient, dans l’hypothèse

d’une intégration dans la fonction publique, être reclassés dans un échelon du premier grade,

« déterminé sur la base des durées maximales fixées par le statut particulier de ce cadre

d'emplois pour chaque avancement d'échelon », comme le prévoit l’article 16 du décret

n° 2012-1293 du 22 novembre 2012 pris pour l'application du chapitre II du titre Ier de la loi

du 12 mars 2012 précitée. À titre dérogatoire, ce décret ouvre néanmoins la possibilité,

lorsque le traitement indiciaire, après classement, est inférieur à la rémunération antérieure, de

maintenir à titre personnel l’agent « à un indice majoré le plus proche de celui permettant à

l'intéressé d'obtenir un traitement mensuel brut égal à 70 % de sa rémunération mensuelle

antérieure, dans la limite du traitement afférent au dernier échelon du grade dans lequel il est

classé ».

5 LES MARCHES PUBLICS

5.1 L’organisation des achats publics

5.1.1 Des délégations étendues

D’après l’article L. 2122-21 du CGCT, le maire est notamment chargé « 6° De souscrire

les marchés ». Mais il le fait « sous le contrôle du conseil municipal » dont il doit, « d’une

manière générale », exécuter les décisions.

Avant 2009, en application de l’article L. 2122-22 modifié du CGCT, le conseil

municipal ne pouvait qu’en dessous d’un seuil fixé par décret charger le maire : « 4° De

prendre toute décision concernant la préparation, la passation, l’exécution et le règlement des

marchés et des accords-cadres ainsi que toute décision concernant leurs avenants qui

n’entraînent pas une augmentation du montant initial supérieure à 5 %, lorsque les crédits sont

inscrits au budget ». Le seuil était fixé à 206 000 € HT par le décret n° 2008-171 du

22 février 2008.

Depuis 2009, le conseil municipal peut, sans limitation de seuil, charger le maire :

« 4° De prendre toute décision concernant la préparation, la passation, l’exécution et le

règlement des marchés et des accords-cadres ainsi que toute décision concernant leurs

avenants, lorsque les crédits sont inscrits au budget ».

D’après l’article L. 2122-18 du CGCT, le maire peut, par ailleurs, « sous sa surveillance

et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses

adjoints ».

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5.1.1.1 Délégations du conseil municipal au maire

En l’occurrence, le conseil municipal a délibéré à plusieurs reprises27

au cours de la

mandature pour déléguer au maire des compétences dans le domaine des marchés publics et

l’autoriser à déléguer à ses adjoints les compétences qu’il souhaitait leur confier. Mais ce

n’est qu’à compter de la délibération du 29 mars 2012 qu’il a étendu la délégation au maire

au-delà des procédures adaptées :

« (…) toute décision concernant la préparation, la passation, l’exécution et le

règlement des marchés et des accords-cadres de fournitures, de services et de travaux,

ainsi que les avenants à ces marchés et accords-cadres (à l’exception de ceux

entraînant une augmentation de plus de 5 % du montant initial, passés selon une

procédure formalisée) au titre des procédures de passation suivantes : procédure

adaptée, appel d’offres ouvert/restreint et marchés négociés (y compris les appel(s)

d’offres et marchés négociés en dérogation au concours) »

A partir de 2012, restent donc exclus de cette délégation les marchés et accords-cadres

passés selon d’autres procédures : concours, conception-réalisation, dialogue compétitif,

système d’acquisition dynamique et les avenants entraînant une augmentation de plus de 5 %

du montant initial passés selon une procédure formalisée.

5.1.1.2 Délégations et subdélégations du maire aux adjoints

En la matière, la volonté du maire est de déléguer la totalité des compétences qu’il

détient :

­ à chaque adjoint dans son domaine de compétence s’agissant des marchés

inférieurs à 90 000 € HT, seuil de l’obligation de publier un avis d’appel public à

la concurrence,

­ et, dans les autres cas, à un adjoint particulier, dit « aux marchés », lequel le

représente aussi à la commission d’appel d’offres (CMP, art. 22-I-3°).

C’est ainsi que le maire a pris le 18 mars 2008 une série d’arrêtés portant délégations de

fonctions – mais aussi de signature – à ses adjoints et notamment à celui chargé des marchés.

Depuis, de nombreux autres arrêtés ont été pris, notamment pour tenir compte de la

modification des seuils des procédures formalisées.

D’après la jurisprudence, le maire est libre de ne donner aucune délégation aux adjoints,

mais l’article L. 2122-18 du CGCT précise qu’il ne peut déléguer qu’ « une partie de ses

fonctions » (CAA Douai, 10 mai 2007, Commune de Compiègne, n° 06DA00503). En outre,

il peut seul déléguer, ce qui rend illégale une délibération ayant prévu les fonctions déléguées

avant l’élection de l’adjoint concerné (CE, 2 février 1951, Préfet de la Marne, n° 95490). De

plus, le conseil municipal ne peut limiter l’exercice de cette compétence (CE, 19 mai 2000,

Commune du Cendre, n° 208542).

En l’occurrence, le maire a subdélégué toutes les compétences qui lui ont été déléguées

par le conseil municipal. Même s’il a consulté le conseil municipal pour ce faire, cette

subdélégation totale parait critiquable, puisqu’il n’exerce pas en pratique les fonctions qui lui

ont été déléguées et que tout s’est passé comme si le conseil municipal avait délégué certaines

de ses compétences aux adjoints et non pas au maire.

27 Délibération n° 2008/100/S du 21 mars 2008, délibération n° 2009/242/S du 26 juin 2009, délibération

n° 2010/273/S du 23 juillet 2010, délibération du 29 mars 2012.

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La chambre estime d’ailleurs qu’une certaine confusion existait entre délégations de

fonctions et délégations de signature alors que, s’agissant des adjoints, seules des délégations

de fonctions sont possibles. En effet, comme le précise l’article L. 2122-23 du CGCT, dès lors

qu’un adjoint exerce une fonction qui lui a été déléguée dans les conditions prévues par

l’article L. 2122-18, il signe toute décision nécessaire à l’exercice de cette fonction et, à

l’inverse, il ne signe que si la décision en cause est en rapport avec la fonction qui lui a été

déléguée.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a confirmé son souhait

de déléguer la totalité de ses attributions en matière de marchés en soulignant que cette

pratique n’est pas, selon lui, illégale dès lors que « les délégations de fonctions (..)

intervenues sur le fondement des dispositions du L.2122-18 du CGCT ont été consenties

uniquement par domaine d'action des adjoints et non globalement ».

Il estime en outre « qu'il n'existe pas de confusion entre les délégations de fonctions et

les délégations de signature, les premières ayant pour objet de définir le domaine d'action

objet de la délégation, les secondes visant à donner compétence à l'adjoint pour signer les

actes administratifs se rattachant à ce domaine ».

La chambre maintient qu’il n’est ni cohérent ni de bonne pratique qu’une même

personne soit titulaire à la fois d’une délégation de fonctions et d’une délégation de signature.

Elle rappelle que, dans le cas d’une délégation de signature, le maire reste pleinement

responsable des actes signés sauf faute personnelle et détachable du signataire.

5.1.1.3 Subdélégations à des agents par les adjoints

L’article D. 1617-23 du CGCT prévoit, depuis 2007, que : « la signature manuscrite, ou

électronique conformément aux modalités fixées par arrêté du ministre en charge du budget,

du bordereau récapitulant les mandats de dépense emporte certification du service fait des

dépenses concernées et attestation du caractère exécutoire des pièces justifiant les dépenses

concernées. »

À Toulon, les mandats de paiement ne sont plus signés mais la certification du service

fait au cas par cas sur les pièces justificatives a été maintenue. Tous les adjoints ont

délégation pour certifier le service fait et signent les bordereaux de mandats. Cependant, en

pratique, ce sont des agents communaux qui apposent leurs signatures sur les pièces

justificatives des paiements. Par exemple, dans le cas de la propreté, de l’éclairage public et

des parcs et jardins, en charge du 8ème

adjoint, il s’agit de pas moins de 59 subdélégations à

divers agents.

Dans ses observations provisoires, la chambre estimait que ces subdélégations étaient

irrégulières car seul le maire peut accorder des délégations de signature, et d’ailleurs

seulement à certains agents communaux, en vertu de l’article L. 2122-19 du CGCT :

« Le maire peut donner, sous sa surveillance et sa responsabilité, par arrêté, délégation

de signature :

1° Au directeur général des services et au directeur général adjoint des services de

mairie ;

2° Au directeur général et au directeur des services techniques ;

3° Aux responsables de services communaux28

. »

28

Depuis le 14 mai 2009 (date de publication de la loi n° 2009-526 du 12 mai 2009 de simplification et de

clarification du droit et d'allègement des procédures).

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Elle considérait donc que les adjoints devaient exercer eux-mêmes les compétences qui

leur ont été délégués ou subdélégués, en signant les décisions y afférentes. S’ils estimaient

préférable que le service fait soit attesté par des agents exerçant des responsabilités – et

seulement ceux-là –, ceux-ci devaient détenir une délégation de signature que seul le maire

peut consentir.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a confirmé « qu'aucun

fonctionnaire ne dispose d'arrêté de délégation » et a fait savoir qu’il ne modifierait pas ce

dispositif, fondé sur des listes « de noms et de signatures validées par les adjoints », intitulées

« habilitation service fait » et qui sont « transmise(s) au comptable », considérant que « la

certification du service fait n'est pas une décision juridique distincte du mandatement, ne

requiert pas de délégation qui lui soit spécifique et ne saurait alors relever de l'article

L. 2122-19 du CGCT ».

La chambre maintient son observation en rappelant que, nonobstant les simplifications

qui ont pu être apportées par décret simple et qui ne concernent que les relations entre

comptables et ordonnateurs, aux termes du décret du 7 novembre 2012 relatif à la gestion

budgétaire et comptable publique :

« Les ordonnateurs peuvent déléguer leur signature et se faire suppléer en cas

d'absence ou d'empêchement » (art. 10) ;

la liquidation de la dépense comporte « la certification du service fait, par laquelle

l'ordonnateur atteste la conformité à l'engagement de la livraison ou de la

prestation » (art. 31).

La certification du service fait est donc bien une compétence propre du maire en tant

qu’ordonnateur, préalable au mandatement, qu’il doit exercer et dont on peut seulement

admettre qu’elle puisse être déléguée dans les conditions prévues par le code général des

collectivités territoriales relatives aux délégations de fonctions, alors même que ce code

prévoit aussi que : « Le maire peut seul émettre des mandats » (art. L. 2342-1). On ne saurait,

en revanche, admettre que la délégation ainsi donnée soit subdéléguée dans les conditions qui

ont été décrites et confirmées, s’il est maintenu qu’une certification continue à figurer sur les

pièces justificatives, ce qui est de bonne pratique pour donner date certaine au service fait.

Il convient, en tout cas, que le règlement budgétaire et financier que le maire s’est

engagé à élaborer règle clairement les modalités de certification du service fait et le statut des

signatures qui continueraient à être apposées sur les pièces justificatives. À défaut, en cas de

fausse attestation, ces signatures ne pourraient pas dégager la responsabilité du maire et de

l’adjoint concerné.

5.1.1.4 L’information du conseil municipal

L’article L. 2122-23 modifié du CGCT prévoit que « le maire doit rendre compte à

chacune des réunions obligatoires du conseil municipal ».

Le maire de Toulon rend effectivement compte des décisions prises dans le cadre de la

délégation de l’article L. 2122-22 du CGCT à chaque réunion du conseil municipal. Ce

compte-rendu reste cependant purement formel, puisqu’il prend la forme de « décisions »

informant les membres du conseil municipal de la conclusion des MAPA supérieurs à

15 000 € et inférieurs à 90 000 €, des MAPA supérieurs à 90 000 € et des marchés passés

selon une procédure formalisée. Ces décisions sont ensuite transmises au contrôle de légalité

et affichées pendant 15 jours.

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5.1.2 Un guide interne directif

La commune dispose d’un « Guide interne pour l’achat public : définitions, répartition

des responsabilités et procédures ». Ce guide, qui est régulièrement mis à jour des

modifications règlementaires, fait l’objet de délibérations du conseil municipal. Durant la

période examinée, il a ainsi connu deux versions successives issues de délibérations du

16 mai 2008 et du 25 mai 2012.

Le guide rappelle les dispositions du code des marchés publics (CMP) et les

recommandations de la circulaire du 14 février 2012 relative au guide de bonnes pratiques en

matière de marchés publics29

. Il est donc avant tout interprétatif. Mais, des encadrés et des

tableaux permettent de fixer la « doctrine interne » à laquelle « les services sont tenus de se

conformer ». Il est donc également directif et, comme il fait l’objet d’un vote du conseil

municipal, on peut considérer qu’il a valeur règlementaire.

Le guide prescrit l’application stricte du CMP pour les procédures formalisées et décrit

précisément les procédures préconisées par la collectivité en ce qui concerne les marchés à

procédure adaptée (MAPA). Il est, en outre, très disert sur les dérogations prévues par le code

des marchés publics ou admises par la jurisprudence, ce qui en complique la lecture et nuit

quelque peu à son caractère opérationnel. Le maire a cependant fait savoir que « un effort

particulier sera réalisé » lors de la prochaine refonte du guide « afin de faciliter la

compréhension de ces points ».

Le guide mentionne l’existence d’une commission dédiée à certaines procédures

adaptées. En effet, au-dessus de 90 000 €, les MAPA sont attribués « par l’Adjoint délégué

aux marchés sur présentation d’un rapport d’analyse des offres à une commission composée

d’un ou plusieurs membres de la CAO et, le cas échéant, de l’adjoint délégué concerné ». Or,

il n’existe aucune note de service ou délibération du conseil municipal déterminant la

composition et les modalités de fonctionnement de cette commission. En pratique, elle tient

ses séances en tant que de besoin après celles de la CAO et n’y assistent que les membres de

la CAO qui acceptent d’y rester. Il est donc possible qu’en cas de défection de tous les

membres de la CAO, l’adjoint délégué aux marchés publics reste seul à examiner les comptes

rendus et attribue les MAPA sans avis consultatif extérieur, contrairement à ce que prévoit le

guide.

En matière de procédure adaptée, le pouvoir décisionnel appartient à l’exécutif local

(par délégation de l’assemblée délibérante) et non pas à la CAO. Il est, néanmoins, de bonne

pratique qu’une commission soit consultée. La chambre suggèrait donc de se conformer, sur

ce point, à la circulaire du 14 février 2012 qui recommande de consulter la CAO qui a été

constituée qu’il conviendrait donc d’investir officiellement de cette mission consultative30

.

Même si, en réponse aux observations provisoires, le maire a fait savoir qu’il

n’apporterait pas les précisions suggérées par la chambre aux motifs que « le CMP n'impose

aucun formalisme particulier (…), que la circulaire du 14/2/2012 n'est pas non plus

directive (…) [et] que dans les faits, il y a toujours eu au moins un membre de la CAO » en

plus du président, la chambre maintient sa recommandation.

5.1.3 La direction de la commande publique

La direction de la commande publique (DCP) de la ville de Toulon assure une présence

dynamique au sein de la collectivité et fait preuve d’un bon niveau de technicité en matière de

marchés publics.

29

Guide mis à jour depuis au 26 septembre 2014.

30 Recommandation confirmée par la mise à jour précitée du 26 septembre 2014.

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Elle est compétente pour les marchés à partir de 90 000 €. En dessous de ce seuil ce sont

les différents services opérationnels qui traitent directement les procédures de passation, avec

l’assistance de la DCP en tant que de besoin. Cette dernière intervient cependant également

sur les procédures comprises entre 15 000 € et 90 000 € par un visa obligatoire qu’elle donne

aux analyses des offres.

Le champ de compétence de la direction s’arrête à la notification des marchés mais

comprend tout de même, pour l’exécution : les avenants, les résiliations et les reconductions.

La collectivité ne dispose plus d’un logiciel de suivi des marchés depuis 2005. En

2001, elle s’était équipée d’un nouveau logiciel d’assistance à la rédaction des marchés. Les

phases de consultation, d’analyse des offres et attribution, de contrôle, d’exécution et de

statistiques étaient hors champ de ce module qui s’est rapidement avéré déficient en raison

d’anomalies n’ayant pu être corrigées par le prestataire. Les utilisateurs se sont donc peu à

peu affranchis du recours à ce logiciel. Après son abandon, la collectivité a préféré mettre en

place une organisation différente basée notamment sur la création d’un « club marchés » qui

regroupe l’ensemble des agents de la collectivité rédigeant ou gérant des marchés. Il

comprend un groupe d’agents dits « référents » qui sont au nombre de 20 et sont les

interlocuteurs entre la DCP et leur direction d’appartenance pour fournir les informations

relatives à la doctrine interne en matière de commande publique. Le club comprend également

un groupe constitué de 104 rédacteurs des cahiers de charges qui travaillent en liaison directe

avec leur référent. Le troisième groupe est constitué des agents devant être informés des

évolutions dans le domaine des marchés.

Les agents regroupés dans ce club ont accès à un espace consultatif commun sur

l’intranet sur lequel ils disposent de données de doctrine juridique externe et interne, de

préconisations méthodologiques, et de documents adaptés à chaque type de procédures. En

fonction de leur groupe d’appartenance, ils bénéficient de formations spécifiques.

5.1.4 Une publication des marchés publics imparfaite

L’article 133 du code des marchés publics (CMP) prévoit que : « le pouvoir

adjudicateur publie au cours du premier trimestre de chaque année une liste des marchés

conclus l’année précédente ainsi que le nom des attributaires. Cette liste est établie dans les

conditions définies par un arrêté du ministre chargé de l’économie. »

L’arrêté du 26 décembre 2007, applicable à compter du 1er

janvier 2008, prévoyait que :

1° la liste indique, de manière séparée, les marchés relatifs aux travaux, aux fournitures et aux

services ; 2° Pour chacun de ces trois types de prestations, les marchés sont regroupés en

fonction de leur prix selon 9 tranches, commençant par la tranche « 4 000 € HT à

19 999 € HT » et se terminant par la tranche « 5 150 000 € HT et plus ». L’arrêté du 21 juillet

2011 a réduit le nombre de tranches à 3 :

« 1° Marchés dont le montant est égal ou supérieur à 20 000 € HT et inférieur à

90 000 € HT ;

2° Marchés dont le montant est égal ou supérieur à 90 000 € HT et inférieur aux

seuils de procédure formalisée mentionnés au II de l’article 26 du code des

marchés publics ;

3° Marchés dont le montant est égal ou supérieur aux seuils de procédure

formalisée mentionnés au II de l’article 26 du code des marchés publics. »

Durant la période examinée, la commune a satisfait à ses obligations au titre d’une

année N en faisant paraître au cours du mois de mars de l’année N+1 un encart dans le journal

« Var Matin » avec mention d’un lien d’accès au site internet de la commune ainsi qu’au site

de « Nice Matin ». A posteriori, il est donc difficile de savoir ce qui était exactement

consultable par le public.

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Les listes produites en cours d’instruction permettent, cependant, de constater que la

commune ne s’est pas conformée exactement aux dispositions des arrêtés. En effet :

Au titre de l’année 2009, 6 listes ont été établies, sans distinction de montants :

1. Fournitures (Marchés formalisés), 25 marchés de 2 063 € à 668 897 € ;

2. Travaux (Marchés formalisés), 34 marchés de 7 107 € à 5 016 723 € ;

3. Services (Marchés formalisés), 50 marchés de 3 050 € à 9 859 344 € ;

4. Marchés à procédure adaptée (fournitures), 79 marchés de 85 € à 99 405 € ;

5. Marchés à procédure adaptée (travaux), 17 marchés de 2 566 € à 520 393 € ;

6. Marchés à procédure adaptée (services), 80 marchés de 646 € à 200 000 €.

Au titre de l’année 2010, 6 listes ont été établies sur les mêmes critères que l’année

précédente, mais uniquement pour les marchés supérieurs à 20 000 € HT.

Au titre de l’année 2011, 3 listes ont été établies :

1. Marchés de fournitures, 91 marchés de 582 € à 501 672 € ;

2. Marchés de services, 96 marchés de 0 € (sic) à 70 952 902 € ;

3. Marchés de travaux, 48 marchés de 14 900 € à 1 003 344 €.

Au titre de l’année 2012, 3 listes ont été établies comme au titre de l’année

précédente, mais uniquement pour les marchés supérieurs à 20 000 €.

La commune explique que les tranches prévues ne sont pas identifiées sur les listes de

publication parce qu’elle y fait figurer les montants des marchés alors même que les textes

règlementaires ne le prévoient pas explicitement. En outre, pour les marchés de la tranche

comprise entre 15 000 € et 90 000 €, ne figurent sur les listes que les MAPA que les services

opérationnels ont communiqués à la direction de la commande publique. Enfin, c’est le

montant estimatif hors taxes annuel attribué et non le montant maximum sur la durée totale du

marché qui serait publié.

En fait, l’instruction a permis de déterminer que ce montant n’est ni le montant attribué

ni un montant estimatif correspondant à l’estimation initiale de la collectivité, mais le montant

du devis quantitatif estimatif (DQE) de l’offre du titulaire du marché.

A titre d’exemples, en 2012 :

Le marché 145RL2012 a été attribué pour 736 741,98 €TTC pour une estimation à

622 275,21 €TTC. Il a été publié pour 616 005 € qui correspond au montant estimé

hors taxes.

Le marché 146RL2012 a été attribué pour 82 422,99 €TTC pour une estimation à

100 000 €TTC. Il s’agit d’un marché à bons de commande dont le montant

maximum s’élève à 180 000 €. Il a été publié pour 68 916 € qui correspond au

montant estimé hors taxes.

Le marché 010RL2012 a été attribué pour une estimation hors taxes de 56 160 €,

montant figurant dans l’acte d’engagement. Il s’agit d’un marché à bons de

commande d’une durée de 1 an dont le montant annuel minimum est de

18 000 €TTC et dont le montant annuel maximum est de 72 000 €TTC. Il a été

publié pour 46 957 € HT.

Si l’article 133 du CMP et les arrêtés successifs d’application restent muets sur la nature

des montants qui doivent servir de base à l’élaboration des tranches, on peut cependant

considérer qu’il va de soi qu’il ne peut s’agir que des montants réellement attribués et donc

que les montants estimatifs en sont exclus, à l’exception des marchés à bons de commande

qui ne définissent ni minimum ni maximum.

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Les montants portés à la connaissance du public ne représentent donc pas la réalité des

procédures et ne sont pas conformes aux préconisations du CMP. La chambre a d’ailleurs eu

beaucoup de difficulté à appréhender la typologie des marchés attribués par la commune,

notamment ceux en dessous du seuil de 90 000 €, exclus des bilans annuels d’activité de la

direction de la commande publique (DCP). Le tableau 18 récapitule, néanmoins, les chiffres

publiés et ceux figurant dans les bilans annuels établis par la DCP, s’agissant des marchés

supérieurs à 90 000 € HT :

Tableau 18 – Marchés supérieurs à 90 000 € HT

Le montant important de l’année 2011 s’explique par l’attribution cette année-là du

marché de collecte des déchets ménagers et de nettoiement (cf. ci-après, § 5.2.4, p. 68), lequel

ne figure au bilan que pour son montant annuel, alors que sur la liste de publication il est le

seul à figurer pour sa durée complète.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a déploré l’imprécision

des textes. Il estime que « la collectivité a donné des renseignements plus complets en

satisfaisant au-delà des obligations minimales ». Il envisage néanmoins de « compléter pour

les prochaines années (la) publication de l'indication relative au caractère reconductible ou

non du marché ».

5.1.5 Une évaluation préalable des besoins incertaine

L’article 5-II du code des marchés publics (CMP) prévoit que : « le pouvoir

adjudicateur détermine le niveau auquel les besoins sont évalués. Ce choix ne doit pas avoir

pour effet de soustraire des marchés aux règles qui leur sont normalement applicables en vertu

du présent code ».

Les articles 26 et 40 du CMP déterminent les seuils de « montant estimé du besoin »

au-delà desquels les pouvoirs adjudicateurs sont tenus de publier un avis d'appel public à la

concurrence et de passer des marchés selon une procédure formalisée. Le montant de

l’évaluation de ce besoin doit s’effectuer sur la base d’une estimation sincère et raisonnable

compte tenu des éléments alors disponibles31

, dans les conditions prévues par l’article 27 du

CMP.

D’après la circulaire du 14 février 2012, il appartient ainsi à chaque pouvoir

adjudicateur de choisir dans le cadre de sa politique d’achat à quel niveau ses besoins doivent

être appréciés.

Le site intranet de la collectivité rappelle que « le recensement des besoins s’effectue au

niveau de la collectivité et non au niveau de chaque service ». Cependant, en pratique, il

existerait quatre niveaux d’évaluation des besoins selon la nature des achats :

1° Pour les achats « verticaux » une seule direction est concernée et c’est elle qui

aurait en charge le recensement des besoins.

31 Cour administrative d’appel de Bordeaux, 13 avril 1999, Préfet de la Charente-Maritime, req. n˚ 98BX01330.

Nombre Montant Nombre Montant

2010 85 28 445 660 € 158 22 172 410 €

2011 73 85 232 136 € 188 40 780 359 €

2012 76 23 324 774 € 228 29 322 199 €

Listes Bilans

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2° Pour les achats « transversaux sans technicité complexe », plusieurs directions sont

concernées mais seul le service des achats aurait en charge le recensement des

besoins.

3° Pour les achats « transversaux à technicité complexe », plusieurs directions sont

concernées mais c’est celle qui dispose de la compétence qui serait en charge du

recensement.

4° Pour les achats « semi-transversaux », au moins deux directions sont concernées et

elles doivent se coordonner pour déterminer le niveau d’évaluation du besoin et

désigner un « chef de file ».

Pour effectuer le recensement des besoins, la collectivité utilise la notion de « liste des

agrégats internes » pour les fournitures et les services qui servent de base à la computation des

seuils et la notion d’opérations de travaux. Plusieurs familles d’agrégats sont ainsi définies en

fonction de la fréquence du besoin, du métier, de la filière économique. Les dépenses ne

relevant pas des fournitures et services faisant l’objet d’une computation des seuils parce

qu’elles relèvent d’une situation de monopole ou qu’elles relèvent des dépenses de personnel,

de taxes ou ne relevant pas de mise en concurrence sont affectées dans le logiciel de finances

de codes spécifiques (codés 9XXX).

Le guide précise également que la computation des seuils peut s’effectuer de manière

dérogatoire par l’élaboration d’une unité fonctionnelle encadrée par l’article 27-II du CMP.

À l’examen d’un tableau récapitulatif de l’utilisation de la nomenclature de 2009

à 2013, il apparait que certaines dépenses sont exclues du champ de la computation des seuils

alors qu’elles semblent revêtir les caractéristiques de familles homogènes figurant dans la liste

des agrégats. Par exemple, en 2012, sous le code 9900, article 6227 « Frais d'actes et de

contentieux », un montant total de 7 766,11 € correspond à 7 mandats au bénéfice de SCP

X…, concernant l’étude de dossier, des recherches, la rédaction de mémoires, etc., soit des

dépenses relevant assez clairement du code agrégat 7501 « Prestations de services et de

conseils juridiques ou de représentation juridique ». D’ailleurs, d’autres dépenses du même

exercice, de même nature et concernant le même bénéficiaire, sont réparties sous plusieurs

codes agrégats, dont le code 7501 précité et le code 7502 « Prestations de services

d’établissement d’actes authentiques ou d’auxiliaires de justice ».

La DCP a précisé qu’elle ne vérifiait pas les seuils en dessous de 90 000 €, c’est-à-dire

pour toutes les procédures qu’elle n’effectue pas directement. En l’absence de logiciel dédié,

elle n’a d’ailleurs pas précisé les modalités pratiques mises en œuvre pour vérifier ces seuils

pour les procédures dont elle a la charge.

Il semble, en effet, que le seul moyen de vérification réside dans le logiciel de finances,

lors de la saisie des engagements. Ainsi, une note du 5 juillet 2004 invitait les chefs de service

et gestionnaires de crédits à procéder obligatoirement à l’engagement comptable des dépenses

liées aux MAPA dans le logiciel. La note laissait entendre qu’en cas d’oubli de liaison entre

l’engagement individualisé et l’engagement globalisé, tout contrôle deviendrait inopérant. En

effet, d’après le directeur général adjoint chargé des finances, pendant une période désormais

révolue, tous les MAPA mono facture étaient exclus du champ des contrôles du logiciel.

Depuis 2010, les marchés d’un montant inférieur à 90 000 € sont numérotés, alors

qu’auparavant ils ne faisaient pas l’objet d’une numérotation obligatoire et donc d’une

identification dans le logiciel où ils étaient, en conséquence, assimilés à des paiements hors

marché.

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Aucun système de contrôle, tant par le logiciel comptable que par vérification des

services, n’existe donc pour veiller à ce que le montant engagé par chaque service ne dépasse

pas une estimation des besoins de la collectivité qui aurait été effectuée préalablement. Par

exemple, la direction des sports sollicitée, n’a pas été à même de produire un état récapitulatif

des engagements comptables et juridiques en cours ainsi que tous les bons de commande,

factures et mandats. Elle a indiqué qu’elle pouvait procéder à l’édition d’un état « compte

tiers dépenses » et d’un autre état « compte marché » et que le recoupement de ces fichiers

avait été rendue inopérante par l’absence de numérotation des MAPA mono facture.

En définitive, bien qu’un seul cas de dépassement ait été détecté (cf. ci-après, § 5.2.1.2,

p. 62), l’instruction n’a donc pas permis d’avoir l’assurance que les besoins de la collectivité

étaient bien appréciés au niveau de la collectivité et non pas au niveau de chaque service, et

préalablement et non pas au moment de l’engagement comptable.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a fait savoir que :

« Soucieuse de clarifier les modalités de computation de ces prestations, la Ville de Toulon

envisage une refonte de sa liste des agrégats isolant les prestations de l'article 30 (du CMP)

des fournitures et services courants de l'article 29 ».

5.2 La passation des marchés publics

5.2.1 Les procédures adaptées avec mise en concurrence

5.2.1.1 Une doctrine interne rigoureuse

Le guide distingue 3 tranches :

de 0 à 14 999 €, seuil des paiements sur facture ;

de 15 000 € à 89 999 €, seuil de l’obligation de publier un avis d’appel public à la

concurrence au BOAMP ou dans un journal d’annonces légales ;

de 90 000 € aux seuils des marchés à procédure adaptée (MAPA).

Pour chaque tranche sont précisés :

Le service en charge de la passation, c’est-à-dire les services opérationnels, en

dessous de 90 000 € ; la direction de la commande publique (DCP), au-dessus.

Les dispositifs de publicité et de mise en concurrence. Le guide impose notamment

une forme obligatoire de lettre de consultation avec mention des critères de choix

pour les procédures de 0 à 15 000 € et l’obligation de consulter au moins trois

opérateurs qu’il s’agisse de fournitures, de travaux ou de services.

La forme des documents de consultation et la méthode d’analyse des offres et

d’attribution. Il est notamment fait obligation aux services opérationnels de

conserver la traçabilité de la consultation dès le premier euro et une forme

obligatoire de documents MAPA est requise pour la tranche des procédures de

15 000 € à 90 000 €.

Les délais de consultation qui sont relativement longs.

L’information des candidats non retenus : la collectivité a mis en place un système

assez contraignant puis qu’il préconise, dès le premier euro, une information

préalable des candidats non retenus (CMP, art. 80) et un délai de « standstill32

» de

11 jours (qui n’est obligatoire qu’en procédures formalisées) jusqu’à 90 000 €.

La publication d’un avis d’attribution au JOUE au-delà de 90 000 €.

32

Délai suspensif entre la communication de la décision d'attribution du marché et sa signature.

.

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Le non-respect du délai de « standstill » en procédures MAPA ne pouvant pas être

invoqué devant le juge en cas de référé contractuel, l’utilité d’une telle contrainte n’est pas

apparente. Le Conseil d’État vient d’ailleurs de préciser que les acheteurs publics ne sont

« soumis à aucune obligation de respect d’un délai minimal entre la notification de la décision

d’attribution et la signature du contrat » (CE, 11 décembre 2013, Société Antillaise de

sécurité, n° 372214). Le guide précise que les services pourront, afin « de fermer la porte au

référé contractuel », publier, à la place de l’information préalable, un avis d’intention de

conclure prévu à l’article 40 du CMP, c’est-à-dire une publication au JOUE. Paradoxalement,

aucune information préalable n’est prévue pour les procédures comprises entre 90 000 € et

200 000 € pour les services et les fournitures, entre 90 000 € et 400 000 € pour les travaux.

Une consultation de l’intranet de la collectivité a permis de constater que certaines

préconisations du guide pouvaient faire l’objet de modifications par le biais de

recommandations ou d’obligations sans que le guide interne ne soit à nouveau approuvé par le

conseil municipal. Tel est le cas, par exemple, de l’obligation de publier l’avis d’attribution

au JOUE pour les MAPA entre 15 000 et 90 000 €, ou de la recommandation de publier un

avis d’intention de conclure au JOUE.

La direction de la commande publique (DCP) n’est pas informée des procédures

réalisées par les services opérationnels pour la tranche comprise entre 0 et 15 000 € et

n’exerce donc a priori aucun contrôle sur l’application des préconisations du guide sur cette

tranche. Elle n’effectue que des contrôles a posteriori sur les comptes rendus de procédure

adaptée requis pour la tranche de 15 000 € à 90 000 € .

Lors de l’instruction, la vérification de l’application des préconisations du guide interne

a été opérée sur toutes les procédures adaptées effectuées durant le dernier trimestre 2013

pour le service ou direction « fêtes et cérémonies » et « bâtiments ». Pour la direction des

sports, le contrôle a concerné 2012 et 2013.

5.2.1.2 Les MAPA entre 0 et 15 000 €

Le seuil de procédure en dessous duquel un marché peut être passé sans publicité ni

mise en concurrence préalable a été fixé à 20 000 € HT par le décret du 19 décembre 2008, à

4 000 € HT par le décret du 25 août 2011, puis relevé à 15 000 € par le décret du

9 décembre 2011, tout en garantissant, en dessous de ce seuil, le respect par l’acheteur public

des principes fondamentaux de la commande publique. Il est ainsi demandé à l’acheteur

public :

- de veiller à choisir une offre répondant de manière pertinente au besoin ;

- de respecter le principe de bonne utilisation des deniers publics ;

- et de ne pas contracter systématiquement avec un même prestataire lorsqu’il existe une

pluralité d’offres potentielles susceptibles de répondre au besoin.

Le même décret a ramené le seuil de dispense d’écrit de 20 000 à 15 000 € HT (CMP,

art. 11).

Enfin, la loi n° 2012-387 du 22 mars 2012 relative à la simplification du droit et à

l’allégement des démarches administratives a ajouté à la loi du 29 janvier 1993 un article

19-1. Celui-ci ouvre au « pouvoir adjudicateur soumis au Code des marchés publics » la

possibilité de passer un marché sans formalités préalables « si le montant estimé de ce marché

(…) est inférieur à 15 000 € HT », dans le respect des mêmes principes.

Pour les MAPA de la tranche 0 à 15 000 €, les vérifications effectuées en cours

d’instruction ont porté sur l’effectivité de la production, sur la forme (avec mention

obligatoire des critères de choix) et sur la conservation des lettres de consultation et

d’information des candidats.

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La majorité des cas étudiés fait apparaitre que les services n’utilisent pas les modèles de

lettres de consultation prévus par le guide interne : ils demandent dans la plupart des cas trois

devis par téléphone. Dans de nombreux cas, il n’y a pas trace de la consultation de plusieurs

entreprises. Enfin, le plus souvent, seul le critère du prix est pris en compte et les

préconisations du guide interne en matière d’information des candidats non retenus ne sont

pas suivies.

Le marché n° 1380018010, correspondant à des équipements de sonorisation ne semble

avoir fait l’objet d’aucune mise en concurrence et d’aucun avis d’attribution formel. Il a, en

outre, été attribué sans mentionner un cas dérogatoire prévu par le guide interne, car une fiche

d’évaluation des besoins du 8 mars 2013 mentionne un besoin estimé à 5 500 € HT et

qu’aucun autre service n’aurait exprimé de besoin de cette nature. Or la direction de la culture

avait exprimé le besoin d’acquérir une sonorisation transportable et un montant de 7 625 € HT

d’achats avait déjà été effectué par la collectivité sur ce même agrégat. Compte tenu des

sommes engagées sur cet agrégat (7 625 + 8 295 = 15 920 € HT), la procédure MAPA requise

n’était donc plus celle de la tranche 0 à 15 000 € mais celle de la tranche supérieure requérant,

dès lors, une publication au BOAMP.

La chambre considère que les contraintes fixées aux services pour ce type de marchés,

qui ne sont pas toutes respectées dans les faits, pourraient être allégées, après avoir mis en

place un dispositif n’excluant pas ces marchés du recensement préalable des besoins.

En réponse à ses observations provisoires de la chambre, le maire a fait valoir que « les

services dotés de référents assez aguerris à la matière marchés publics, (utilisent) très

facilement et de manière appropriée les outils mis à leur disposition », mais qu’il envisageait

néanmoins « de prévoir des modalités de renfort de la traçabilité des échanges entre les

services opérationnels et les opérateurs économiques ».

5.2.1.3 Les MAPA entre 15 000 et 90 000 €

Une note de la direction générale des services du 9 décembre 2009 annonçait la mise en

place d’un contrôle interne sur les procédures MAPA de cette tranche (20 000 € à 90 000 €, à

l’époque). Cette note prévoyait :

1° Le visa systématique par la DCP des comptes rendus MAPA avant l’attribution par

les élus qui porte sur l’adéquation entre les critères annoncés et le jugement des

offres.

2° La mise en place d’une journée mensuelle « portes ouvertes » d’assistance.

3° Une assistance ponctuelle en cas de risque sur des situations à niveau d’expertise

élevé.

Parallèlement, comme indiqué ci-avant, un système de numérotation a été imposé pour

cette tranche de marchés.

La DCP a produit, dans le cadre de son rapport d’activité, un état des comptes rendus

des marchés contrôlés par le service pour les années 2011 à 2013. Pour l’année 2013, elle

indique en avoir contrôlé 65 correspondant à 105 marchés ou lots validés. Les tableaux

produits ne font pas apparaitre le nombre d’interventions avant validation définitive, dans le

cas où les observations sont critiques.

Pour les MAPA de la tranche de 15 000 € à 90 000 € les vérifications effectuées en

cours d’instruction ont porté sur l’effectivité de l’avis de publication au BOAMP ou sur

« mapaonline », sur la forme obligatoire des MAPA et des comptes rendus, et sur

l’information des candidats retenus.

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Sur tous les dossiers produits par la direction des bâtiments et celle des fêtes et

cérémonies, les règles de publicité et de mise en concurrence sont respectées. La forme

obligatoire des documents l’est aussi. Les comptes rendus sont visés par la DCP

antérieurement à l’attribution du marché par l’adjoint délégué. L’information des candidats

retenus et le délai de « standstill » ont été observés.

En définitive, il apparait que la DCP formule des observations pertinentes sur la forme

et sur l’aspect théorique du respect des procédures internes. Cependant, elle intervient a

posteriori et ne peut pas, en conséquence, sécuriser les procédures.

5.2.1.4 Les MAPA supérieurs à 90 000 €

Pour les MAPA de la tranche 90 000 € au seuil des MAPA, les vérifications effectuées

en cours d’instruction ont porté sur l’effectivité de la publication au BOAMP et du profil

acheteur, du compte rendu visé par la DCP et l’attribution par l’adjoint aux marchés après

réunion d’une commission MAPA et de l’avis d’attribution au JOUE.

Les contrôles effectués n’ont pas appelé d’observation, sauf sur l’absence de directives

précises sur la composition et le fonctionnement de la commission (cf. ci-avant, § 5.1.2,

p. 56).

5.2.2 Les procédures adaptées sans mise en concurrence

Le guide interne de la commune de Toulon, dans sa dernière version, rappelle les

cas exceptionnels de dispense de formalités de publicité ou de mise en concurrence prévus par

le code des marchés publics :

L’article 30 autorise l’absence de mise en concurrence dans les cas d’absence de

domaine concurrentiel ou de l’hypothèse d’un fort intuitu personae.

L’article 28-II (version du CMP à compter du 9 décembre 2011) autorise l’absence

de mise en concurrence dans les cas où l’objet même du marché (rareté du bien ou

du service), son montant ou le faible degré de concurrence dans le secteur

considéré rendent ces formalités impossibles ou encore dans les situations décrites

à l’article 35-II, c’est-à-dire en cas d’urgence impérieuse, d’absence d’offres

appropriées notamment.

Pour ces deux catégories, le guide interne de la collectivité précise que des fiches d’aide

à la création spécifiques devront accompagner une fiche de création dérogatoire qui seront

signées par le chef ou le directeur de service et validées par le directeur général adjoint. Le

guide mentionne de manière quelque peu imprécise que ces fiches « sont soumises pour avis

facultatif à la DCP ». Le modèle de fiche de création joint au guide mentionne quant à lui un

avis consultatif sans préciser s’il est facultatif.

Le guide de juillet 2010 précisait qu’en cas d’échec de la procédure relative aux achats

compris entre 4 000 € et 20 000 € HT ou 20 000 € et 90 000 € HT, les services pouvaient

exceptionnellement se conformer aux dispositions de la tranche de seuil inférieure. Il ajoutait

que toutes les procédures supérieures à 90 000 € HT seraient relancées. Le guide 2012 reste,

quant à lui, silencieux sur les modalités à suivre en cas de procédures MAPA infructueuses. Il

précise seulement que la jurisprudence permet toutefois de négocier avec des offres

irrégulières, inacceptables ou inappropriées

Dans la période examinée, plusieurs consultations ont été lancées selon la procédure de

l’article 35 I alinéa 1 du CMP (offres irrégulières ou inacceptables après appel d’offres) et

selon la procédure de l’article 35 II alinéa 3 (aucune offre ou offres inappropriées après appel

d’offres).

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Si les cas d’infructuosité de ce type demeurent rares, il apparait que la collectivité se

met parfois elle-même en position de mal négocier avec un seul opérateur. À cet égard, le

marché n° 10RL2012 appelle les observations suivantes.

Ce marché concernait des prestations de service de collations déjeuners servies par la

ville de Toulon à l’occasion des scrutins politiques et professionnels de l’année 2012 aux

agents municipaux. La collectivité a négocié (article 35 I 1° du CMP) avec le seul candidat de

la précédente procédure d’appel d’offres, déclarée infructueuse, dont l’offre avait alors été

écartée au motif qu’elle dépassait les capacités de financement de la collectivité. En effet, la

collectivité avait estimé son besoin à près de 39 000 € HT et le montant total de l’offre initiale

du candidat était de 71 520 € HT. Il a été demandé à l’entreprise de proposer des produits

standards, ceux proposés dans l’offre étant de qualité supérieure. La CAO a finalement retenu

l’offre pour 56 160 € HT. Dans ce cas, la collectivité aurait certainement pu avoir recours à

l’article 30 du CMP plutôt qu’à un appel d’offres ouvert et ainsi négocier dès le début de la

procédure.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a précisé que : « Les

règles de délégation applicables au sein de la collectivité empêchent que l'adjoint délégué aux

marchés intervienne dans la phase préparation et passation des procédures < à 90 000 euros

HT ». Pour ces marchés, les fiches de cas dérogatoires auraient donc « avant tout vocation à

assurer la traçabilité des décisions prises par les services opérationnels » et il s’agirait

« d'outils permettant aux services d'asseoir leur raisonnement juridique et de l'étayer en toute

transparence ».

5.2.3 Les marchés négociés

Le bilan des négociations opérées en 2012 et 2013 a été examiné. Parmi la trentaine de

cas étudiés, figurent des procédures de l’article 35-I alinéa 1 (offres irrégulières ou

inacceptables, incomplètes ou ne respectant pas les exigences formulées dans l'avis d'appel

public à la concurrence ou dans les documents de la consultation), des cas de procédures de

l’article 35-II alinéa 3 (aucune offre ou offres inappropriées), des cas de procédures article 35-

II alinéa 1 (urgence impérieuse), des cas de procédure article 35-II alinéa 1 (opérateur unique

ou droits exclusifs).

5.2.3.1 Un recours systématique aux marchés négociés sans publicité ni

mise en concurrence en matière d’informatique

Parmi les marchés négociés avec une seule entreprise sans publicité ni mise en

concurrence au titre de l’article 35-II-8° du CMP (droits exclusifs), figurent plusieurs marchés

de maintenance des progiciels mis en œuvre par les services communaux. Comme l’a fait

remarquer le représentant de la direction départementale des populations (DDPP) sur le

procès-verbal d’une commission d’appel d’offres : « La durée initiale du marché (1 an)

conduit à un achat sans mise en concurrence pendant une ou plusieurs décennies » (marché

n° 186 RL 2012, MOBYDOC, progiciel « MICROMUSEE »). En effet, dans la plupart des

cas, le marché initial d’acquisition ou d’écriture du logiciel est, en pratique, prolongé par un

voire deux marchés négociés sur des durées qui peuvent être extrêmement longues.

L’un des marchés en cause a d’ailleurs fait l’objet d’une observation du préfet (marché

n° 124 RL 2013, AS-TECH Solutions, progiciel « AS-TECH »).

Le préfet rappelait que les conditions de recours aux dispositions de l’article 35-II-8° du

CMP ne peuvent pas être remplies quand il existe sur le marché plusieurs logiciels

susceptibles de répondre à un même besoin, ce qui est le plus souvent le cas. Dans sa lettre, le

préfet se référait à la décision de la Cour administrative d’appel de Bordeaux du

17 mars 1997, Département de l’Hérault, n° 96BX02342.

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La commune soutenait, pour sa part, qu’une jurisprudence plus récente lui donnait raison (CE,

2 octobre 2013, Département du Val-d’Oise, n° 368846). Les deux affaires ne sont pas tout à

fait comparables et il semble que la question centrale réside dans l’appréciation de la

pertinence du choix de maintenir un logiciel ancien plutôt que d’en acquérir un nouveau.

Ainsi, dans l’affaire « Département de l’Hérault », la cour administrative d’appel relevait que

les relations entre le département et l’attributaire duraient depuis plus de 15 ans, alors que,

dans l’affaire « Département du Val-d’Oise », le logiciel en cause avait été acquis récemment

par la collectivité.

Dans le cas de la commune de Toulon, force est de constater que l’argument principal

pour justifier le recours aux dispositions de l’article 35-II-8° est toujours que le service

utilisateur est très attaché à son logiciel et qu’il n’a pas envie d’en changer, ce qui pourrait

apparaitre comme étant une justification insuffisante en cas de litige, alors-même que, dans

certains cas, les logiciels en cause étaient très anciens et que le montant du marché négocié

était très important (cf. encadré 1).

Encadré 1 – Cas de marchés informatiques

négociés de manière récurrente sans mise en concurrence

Marché n° 185 RL 2012 relatif aux prestations de maintenance et d’évolution du logiciel SUIPI, gestion de personnalités avec la société ARTSOFT, d’un montant de 57 974,90 €.

D’après le rapport de présentation, le logiciel est utilisé par le service « Fêtes et cérémonies » et le cabinet du maire pour « la gestion des contacts, la gestion des invitations, la gestion de scénarios associant à un évènement un publipostage spécifique ». Le logiciel a été acquis en 2003 « dans le cadre d’un marché d’acquisition d’une durée d’une année ». Il avait déjà fait l’objet de deux précédents marchés de maintenance.

Marché n° 124 RL 2013 relatif aux prestations de maintenance et d’évolution du logiciel As-Tech office avec la société As-Tech Solutions, d’un montant de 527 160,90 €.

D’après le rapport de présentation, trois directions utilisent la suite AS-TECH Office depuis 1999 (service « Parc-Auto »), 2002 (direction de la propreté), 2004 (direction des espaces-verts). Depuis, plusieurs marchés ont été passés pour acquérir différents « modules », les maintenir (maintenance dite corrective, évolutive et préventive), mais aussi pour accroitre le nombre de licences utilisateurs.

Marché n° 186 RL 2012 relatif aux prestations de maintenance du logiciel MICROMUSEE avec prestations complémentaires et acquisition et mise en œuvre de modules complémentaires avec la société MOBYDOC, d’un montant de 96 445,08 €.

D’après le rapport de présentation, la direction des affaires culturelles utilise le logiciel MICROMUSEE depuis 2001. Depuis cette date jusqu’à fin 2006, des marchés d’un an ont été passés avec cette société puis en 2007 un marché d’un an reconductible 3 fois pour la Maintenance applicative et prestations associées. Le besoin d’évolution du progiciel porte sur la mise en œuvre d’un nouveau module web « OPAC », du module d’inventaire et de consultation publique, ainsi que l’application aux autres collections.

La chambre observe incidemment que cette pratique est susceptible de priver la

collectivité de gains financiers et des bienfaits d’évolutions technologiques.

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5.2.3.2 Des marchés avec des clubs sportifs sans compte rendu d’exécution

Comme le rappelle la Cour des comptes dans le rapport public thématique consacré aux

relations entre les collectivités territoriales et les clubs sportifs professionnels (décembre

2009), le soutien des collectivités publiques aux clubs est très encadré. Il prend deux formes

principales : des subventions directes pour missions d’intérêt général et des achats de

prestations de services. Les concours financiers qui peuvent être ainsi attribués sont limités

par des dispositions du code du sport :

- Le montant cumulé des subventions, apprécié toutes collectivités confondues, ne peut

excéder 2,3 millions d’euros par saison sportive (art. R. 113-1 du code).

- L’article L. 113-324 du code du sport prévoit, en outre, que « les sommes versées par

les collectivités territoriales aux sociétés sportives en exécution de contrats de

prestations de services, ou de toute convention dont l’objet n’entre pas dans le cadre

des missions d’intérêt général, ne peuvent excéder un montant fixé par décret ». Aux

termes de l’article D. 113-6 du code, le montant maximum versé par les collectivités

est fixé à 30 % du total des produits du compte de résultat de l’année précédente de la

société, dans la limite de 1,6 million d’euros par saison sportive.

Deux marchés de ce type ont retenu l’attention de la chambre.

Le premier, n° 183 RL 2012, a été passé avec la SASP Rugby Club Toulonnais (RCT)

pour un montant forfaitaire de 375 000 € TTC, et concernait diverses « prestations de service

ayant pour objet la communication de l’image de la collectivité par l’apposition de logos sur

différents supports de diffusion », mais aussi « à titre accessoire » l’acquisition de « 10 places

Prestiges pour les matchs de Top 14 et de Coupe d’Europe à domicile ».

Le second, n° 184 RL 2012, a été passé avec la SAOS Hyères Toulon Var Basket

(HTV) pour un montant forfaitaire de 40 000 €, pour le même type de prestations, mais aussi

l’acquisition d’un « forfait de 30 places VIP pour la saison 2012/2013 » et d’un « forfait de

150 places par match à domicile pour la saison ».

D’après les liasses fiscales, les conditions posées par le code du sport ont été respectées.

Il semble cependant que les prestations achetées au HTV avaient essentiellement pour objet

de venir en aide à ce club en situation financière difficile, puisqu’il a dû faire face à

l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire (annonce au BODACC n° 1733 du

14 janvier 2013), puis à un jugement de plan de redressement (annonce n° 3104 du

6 février 2014).

L’instruction n’a pas permis de connaitre le nom et les fonctions des attributaires de

places VIP car, malgré l’existence d’un logiciel de gestion événementielle relativement

coûteux (cf. ci-avant, § 5.2.3.1), les informations relatives aux noms et fonctions des

attributaires ne seraient pas répertoriées et aucun compte rendu écrit ne serait rédigé. Pour le

marché avec le RCT, il a été simplement précisé que : « Les dix places Prestiges sont

attribuées selon l’actualité locale. Elles concernent des responsables associatifs, des

bénévoles, des personnalités locales qui sont ainsi honorés de leurs efforts et résultats. » Pour

le marché avec le HTV, il a été précisé que : « Les places sont proposées au secteur associatif

par le Cabinet du Maire. »

Le maire avait précisé que lui-même payait son abonnement au RCT, qu’aucune place

n’était attribuée aux conseillers municipaux et que les places VIP étaient attribuées match par

match et non pas pour la saison entière.

Dans ses observations provisoires, la chambre regrettait, cependant, l’impossibilité de

procéder à des vérifications sur l’exécution de ce type de marchés et invitait la collectivité à

en garder trace à l’avenir pour éviter toute suspicion d’abus.

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Le maire a fait savoir en réponse que la « traçabilité (…) assurée pour le partenariat

avec les associations locales (…) sera systématisée ».

5.2.4 Le marché de prestations de collecte des déchets ménagers et assimilés et de

nettoiement du centre-ville

Le marché n° 14RL2011 a été passé suivant la procédure de l’appel d’offres ouvert avec

pour objet les prestations de collecte des déchets ménagers et assimilés sur l’ensemble du

territoire communal et de nettoiement de Toulon portant seulement sur le centre-ville et les

trois marchés (Pont du Las, Mourillon, Cours Lafayette), ainsi que la collecte des déchets des

corbeilles à papier et des déchets générés par les opérations de nettoiement. La consultation

comportait deux options : 1° le nettoiement du quartier du Pont-du-las ; 2° le nettoiement du

quartier du Champ de Mars/Saint-Jean du Var.

Le montant du marché était estimé à 85 M€TTC, soit 14 166 666 €TTC/an : 53 M€, soit

8,83 M€ /an, pour la collecte ; 32 M€, soit 5,3 M€/an, pour le nettoiement.

Les marchés précédents étaient attribués au groupement solidaire Bronzo/Silim

Environnement (marché n° 1999RL48) puis au groupement solidaire Dragui-

Transports/Groupe Pizzorno (marché n° 2005RL22). L’attributaire avait obligation de

reprendre le personnel à l’ancien titulaire.

Le marché a été conclu pour une durée de 6 ans à compter du 29 avril 2011 avec le

groupement Dragui transport/Pizzorno.

5.2.4.1 L’absence d’allotissement

L’article 10 du code des marchés publics (CMP) préconise l’allotissement dès lors que

peuvent être identifiées des prestations distinctes, pour susciter la plus large concurrence.

Selon le guide de bonnes pratiques en matière de marchés publics, le même article 10 autorise

le recours à un marché global, lorsque l’allotissement est rendu difficile pour des motifs

techniques (maintien de la cohérence des prestations), économiques (s’il restreint la

concurrence) et financiers (s’il renchérit le coût de la prestation). Cette exception doit être

motivée.

Au cas particulier, la collectivité explique qu’elle n’a pas eu recours à l’allotissement

pour réaliser des économies et pour éviter les difficultés techniques qu’auraient engendrées le

découpage en plusieurs lots dans la mesure où il serait difficile d’établir une frontière précise

entre les prestations de collecte (corbeilles de rue et dépôts sauvages) et de nettoiement

(notamment marchés alimentaires).

On observe pourtant que la collectivité a procédé à une autre consultation comportant

trois lots ayant pour objet des prestations de nettoyage des colonnes de collecte sélective

(marché n° 12RL2011, attribué pour 33 445 €), des prestations de nettoyage des bacs à

déchets ménagers de voie publique (marché n° 11RL2011, attribué pour 37 625 €) et des

prestations de pompage, nettoyage, désinfection et désinsectisation des dispositifs de bacs en

sous-sols et des locaux à « poubelles » (marché n° 13RL2011 attribué pour 200 669 €). Ces

marchés ont été attribués le 15 mars 2011 au groupement solidaire Dragui-

Transport/Pizzorno, alors que le présent marché a été attribué au même groupe le

17 mars 2011.

Ces prestations sont pourtant dépendantes du marché de collecte et de nettoiement et

auraient pu être regroupées avec la consultation de collecte si on suit l’argumentaire de la

collectivité. Les marchés 11 et 12RL2011 auraient d’ailleurs pu être passés en MAPA selon

les dispositions de l’article 27-III du CMP et la méthode dite des « petits lots ».

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5.2.4.2 La constitution d’un groupement de commande déséquilibré

Le marché a été passé par le groupement de commande constitué de la communauté

d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) et de la ville de Toulon,

conformément à une convention signée le 15 juin 2010 pour les seules prestations de

nettoiement du centre-ville.

Le coordonnateur est la ville de Toulon qui a qualité de pouvoir adjudicateur.

Aux termes de la convention, la ville prend en charge la fourniture de l’eau des

différentes bornes vertes destinées aux prestations de nettoiement, les coûts relatifs à la

publicité et les fonctions de coordonnateur, incluant les opérations de contrôle des prestations.

Elle met à disposition le local d’exploitation. L’article 4 de la convention prévoit que la

refacturation s’effectuera au prorata des surfaces de nettoyage selon l’appartenance des voies.

En principe, l’achat mutualisé est encouragé pour réduire les coûts par une économie

d’échelle et un partage des frais de consultation.

Au cas particulier, force est de constater que tel n’a pas été le cas du fait d’un

déséquilibre s’agissant de la répartition des frais de gestion, puisque c’est la ville de Toulon

qui assume la majeure partie de ces frais ainsi que des dépenses connexes comme la

fourniture de l’eau pour le nettoiement et le contrôle des prestations. En outre, l’économie

d’échelle n’a pas été réalisée, puisque l’on constate une augmentation du coût de la prestation

pour la commune. En effet, le prix des prestations de nettoiement réalisées dans le cadre du

marché précédent par le même prestataire était forfaitaire. Le montant mensuel acquitté par la

ville était de 385 541 €TTC, ce qui n’est plus le cas avec le nouveau marché : en 2011, la

moyenne mensuelle de la part de la Ville s’élevait à 436 494 €TTC (soit une augmentation de

13 %) et, en 2012, cette même moyenne mensuelle s’élevait à 454 649 €TTC.

Enfin, la répartition des besoins entre la ville et la communauté a mal été évaluée. Pour

élaborer le dossier de consultation des entreprises (DCE), la collectivité avait fait appel à une

société de prestations intellectuelles d’assistance et de conseil. Il avait ainsi été établi que les

surfaces des voies communautaires s’élevaient à :

- 47 523 m² pour le centre-ville

- 4 703 m² pour l’option n° 1

- 10 848 m² pour l’option n° 2

En cours d’exécution du marché, ces surfaces ont été modifiées pour prendre en compte

une erreur de calcul survenue sur le secteur du Champ de Mars/St Jean du Var (option n° 2) et

ajouter les surfaces des voies nouvelles transférées à TPM en 2013.

- 60 799 m² pour le centre-ville

- 6 394 m² pour l’option n° 1

- 2 495 m² pour l’option n° 2 (soit une diminution de 77 % pour TPM)

Soit une augmentation de 10 % des voies communautaires à traiter.

Le bilan 2013 des prestations réalisées pour TPM, fait d’ailleurs apparaitre que la

surface du centre-ville est, en fait, passée de 47 523 m² à 46 952 m² et non pas 60 799 m².

5.2.4.3 Un dossier de consultation insuffisant

L’avis de marché de services a été adressé au BOAMP le 15 septembre 201033

et la date

limite de remise des offres a été fixée au 8 novembre 2010.

33

Une rectification a été faite par annonce du 22 septembre 2010 pour ajouter les coordonnées du tribunal

administratif.

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Les questions posées par un candidat révèlent l’insuffisance du dossier de consultation

des entreprises (DCE).

En effet, le 29 septembre 2010, le Groupe Veolia ONYX Méditerranée, qui a retiré un

dossier le 21 septembre 2010, demande des informations complémentaires. Certaines des

questions posées entraînent la modification des documents de consultation s’agissant, par

exemple, du détail des linéaires des voies de la ville de Toulon à traiter dans le cadre du

marché afin de pouvoir justifier de leur dimensionnement ou des précisions sur le rythme de

travail du personnel de collecte, sa rémunération, ou encore sur le nombre et la localisation

des corbeilles sur le périmètre de la solution de base et sur les options.

Le 19 octobre 2010, alors que 18 candidats avaient déjà retiré le DCE sur la plateforme

« achatpublic.com » et 2 sous support papier, une lettre est rédigée à l’attention de Veolia et

des entreprises candidates pour communiquer chacun des éléments de réponses aux questions

soulevées et préciser qu’une mise au point sera élaborée avec le candidat retenu pour acter des

informations impactant le contrat. Cette lettre informe les candidats que la date limite de

remise des offres est reportée au 13 décembre 2010.

Effectivement, une dernière rectification d’annonce au BOAMP du 19 octobre 2010

modifie la date de limite de dépôt des offres au 13 décembre 2010.

Le registre des dépôts consolidés (papier + électronique) fait apparaitre que 17 dossiers

ont été retirés et 3 déposés dans les temps avant le 13 décembre.

5.2.4.4 Une ouverture des plis laborieuse

Le procès-verbal d’ouverture des plis établi le 14 décembre a déclaré irrecevable la

candidature de Dragui transport/Pizzorno pour les motifs suivants :

« Les pièces de la candidature et l’acte d’engagement n’ont pas été signés

électroniquement ».

En effet, d’une part « le certificat de signature électronique ne porte pas sur les pièces

de la candidature et l’acte d’engagement mais sur un dossier zippé », d’autre part « la

personne titulaire du certificat de signature, Mme C…, ne bénéfice d’aucun pouvoir ».

Les offres Derichebourg et Onyx sont, en revanche, déclarées recevables.

Comme le précise l’annonce, conformément aux articles 57 à 59 du CMP les séances

d’ouverture de plis ne sont pas publiques et les dates et lieux ne sont pas fixés. Pourtant, dès

le 15 décembre 2010, le groupe Pizzorno télécopie une lettre (courrier arrivé à la ville de

Toulon le 16 décembre 2010) au maire de Toulon pour évoquer le processus de signatures

électroniques du marché dématérialisé pour lequel il a déposé une offre le 10 décembre. Cette

lettre expose la méthode à suivre pour vérifier lesdites signatures : signature dite

« technique » permettant d’accuser réception de l’offre, puis signature de chaque document

composant l’offre. Il est expliqué que la signature technique du dépôt est au nom de C…,

mais que chacun des documents est bien signé par M. B… qui a reçu délégation de pouvoirs

du Groupe Pizzorno environnement.

La directrice de la commande publique signe le 15 décembre 2010 une fiche de création

de marché sans mise en concurrence pour un conseil juridique demandé à Me L… en urgence

relatif à l’analyse de la candidature électronique de la société Pizzorno. À cette date, la

commission d’ouverture des plis avait déjà rejeté la candidature et la lettre de ce dernier

n’était pas encore parvenue à la ville de Toulon. L’avocat remet à la commune un avis

juridique, dès le 16 décembre 2010 soit le jour de la réception de la lettre du Groupe Pizzorno.

Il considère qu’il ne peut être reproché au groupement Pizzorno son choix du dispositif de

signature électronique. Il estime « regrettable » que la commune « ait dû arrêter ses contrôles

à la seule signature du fichier zippé » sur l’examen de la page de contrôle du profil acheteur.

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À la suite de cet avis, une nouvelle réunion de la commission d’ouverture des plis,

organisée le 23 décembre 2010, a finalement considéré la candidature et l’offre du

groupement Pizzorno recevables. Le rapport de présentation précise que : « La SA Dragui-

Transport a effectué un recours gracieux en date du 15 décembre 2010 par lequel elle apporte

des explications pour permettre l’ouverture du fichier zippé ». Or, il a été confirmé que la

collectivité n’a pas officiellement informé le groupe Dragui transport/Pizzorno du rejet de sa

candidature à l’issue de la CAO du 14 décembre 2010. Au cours de sa réunion du

23 décembre 2010, la CAO a donc accepté d’examiner un recours contre une décision qui

n’avait pas été notifiée et il n’est pas exclu que le groupe Pizzorno ait pu être informé des

résultats de la première CAO par une personne ayant trahi le secret des délibérations de la

commission.

Lors de l’instruction, le président de la CAO a expliqué que « Les tentatives de

connexion à l’adresse [mentionnée par le groupe] ayant été vaines, la Commission d’Appel

d’offres a à bon droit décidé d’écarter la candidature du groupement ». Il paraît donc tout à

fait incompréhensible que la commission soit revenue sur cette décision avec la motivation

suivante, figurant au procès-verbal de la séance du 23 décembre 2010 :

« … il s’avère qu’après une nouvelle manipulation informatique, la signature et son

certificat ont pu précisément être extraits de sorte que l’offre du groupement solidaire

DRAGUI TARNSPORTS [sic] – GROUPE PIZZORNO disposait bien d’une

signature électronique et d’un certificat associé. »

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a rappelé que la

procédure avait eu lieu en 2010 et qu’à cette époque la dématérialisation des marchés ne

faisait que débuter, ce qui est de nature à expliquer les difficultés rencontrées lors de la

première réunion de la CAO.

La chambre constate que ces difficultés n’ont pas conduit la commission à ajourner

cette réunion mais à la décision de rejeter la candidature du groupe Pizzorno. Dès lors,

l’organisation d’une nouvelle réunion ayant le même objet était, selon la chambre34

,

irrégulière, d’autant plus qu’elle a fait suite à l’intervention de ce candidat dont le courriel ne

se présentait pas comme un recours gracieux, contrairement à ce qui a été indiqué de manière

trompeuse dans le rapport de présentation.

En tout état de cause, en dépit de ce que soutient le maire, il parait très probable qu’une

fuite regrettable d’informations a eu lieu, qu’elle provienne d’un membre de la CAO ou,

comme il en émet l’hypothèse, d’un agent de la commune ayant « obligatoirement (eu)

connaissance des résultats des ouvertures des plis ». En effet, à l’appui du courriel du groupe

Pizzorno, figuraient des copies d’écran réalisées le 14 décembre en fin d’après-midi, juste

après la réunion de la commission.

En définitive, il ne peut qu’être constaté que le marché a été attribué à l’entreprise

titulaire du marché précédent alors que sa candidature n’avait pas été acceptée.

34

En réponse aux observations provisoires, le maire a fait référence à une décision d’une Cour

administrative d’appel du 10 février 2004 (n° 99PA01947) qui justifie qu’une CAO ait pu retirer l’une de ses

décisions sans porter atteinte aux conditions de la concurrence, mais dans le cas particulier où ce revirement

résultait d’une erreur commise et signalée par le candidat retenu à tort.

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5.3 L’exécution des marchés publics

5.3.1 Des délais de paiement encore trop importants

Au rapport d’observations précédent, il était noté que les délais de paiement se

réduisaient mais qu’ils dépassaient encore 45 jours pour 7 % des sommes mandatées. Il était

également relevé que tous les intérêts moratoires qui devaient être décomptés ne l’étaient pas,

le maire excipant du fait que la majorité des intérêts non décomptés étaient en moyenne d’un

montant faible évalué à 15 €, alors que leur mise en paiement représenterait « une charge

administrative bien supérieure ».

Depuis, le délai maximum de paiement s’agissant des collectivités territoriales et des

établissements publics locaux a été réduit progressivement à 30 jours par l’article 33 du décret

n° 2008-1355 du 19 décembre 2008 de mise en œuvre du plan de relance économique,

savoir :

40 jours, à compter du 1er

janvier 2009 ;

35 jours, à compter du 1er

janvier 2010 ;

30 jours, à compter du 1er

juillet 2010.

Le décret n° 2013-269 du 29 mars 2013 relatif à la lutte contre les retards de paiement

dans les contrats de la commande publique maintient le délai de 30 jours pour les

collectivités territoriales et les établissements publics locaux. Dans le nouveau dispositif, le

retard de paiement donne désormais lieu, non seulement à des intérêts moratoires dont le taux

est d’ailleurs majoré, mais aussi « de plein droit et sans autre formalité », au versement d’une

indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement, dont le montant a été fixé à 40 €.

Lorsque l’ordonnateur et le comptable public ne relèvent pas de la même personne

morale – ce qui est le cas des collectivités territoriales et des établissements publics locaux –,

le comptable public dispose, afin d’exercer les missions réglementaires qui lui incombent,

d’un délai maximum de paiement qui lui est propre tout en étant inclus dans le délai

maximum de paiement global qui est donc qualifié de « délai global de paiement ». Le délai

de règlement par le comptable, initialement fixé à 15 jours par l’article 7 du décret n° 2002-

232 du 21 février 2002 relatif à la mise en œuvre du délai maximum de paiement dans les

marchés publics, a été ramené à 10 jours par l’article 48 du décret n° 2011-1000 du

25 août 2011 modifiant certaines dispositions applicables aux marchés et contrats relevant de

la commande publique). Ce principe et le délai de 10 jours ont été maintenus par l’article 12

du décret précité du 29 mars 2013. L’ordonnateur et le comptable peuvent, néanmoins,

convenir d’un délai plus court, dénommé « délai de règlement conventionnel » (DRC).

Dans le cas de la commune de Toulon, aucun DRC n’a été fixé : entre le 1er

juillet 2010

et le 26 août 2011, le délai de mandatement imparti à la commune a donc été de 15 jours ;

depuis le 27 août 2011, il est de 20 jours, le comptable ne disposant plus que de 10 jours au

lieu de 15.

L’examen des comptes fait apparaitre une explosion des intérêts moratoires, à partir de

l’exercice 2012 (voir tableau 19), ce qui coïncide avec la réduction du délai global de

paiement de 45 à 30 jours, avec un décalage de deux ans car, en l’absence de dispositions

particulières dans le décret du 19 décembre 2008, c’est la date du marché qui détermine le

délai applicable et non pas celle de la facture. De ce fait, de nombreux mandats d’intérêts

moratoires de 2012 concernaient d’ailleurs encore des délais supérieurs à 30 jours.

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Tableau 19 - Intérêts moratoires

L’examen des états liquidatifs joints aux mandats de l’exercice 2012 laisse, en outre,

apparaitre que les intérêts moratoires ne sont pas mandatés avec le principal et qu’ils le sont

même au-delà du délai de 30 jours qui était prévu par l’article 5-III du décret du

21 février 2002 : ils sont donc pratiquement tous majorés de 2 %. L’article 10 du décret du

29 mars 2013 prévoit que le délai de mandatement des intérêts moratoires sera désormais de

45 jours. Mais, le non-respect de ce nouveau délai plus long donnera lui-même lieu au

versement d’intérêts légaux en application de l’article 1153 du code civil.

De fait, d’après les statistiques tenues à jour par la direction des finances de la

commune, le délai global de paiement moyen a été de 33,9 jours en 2011, de 47,7 jours en

2012 (pour des raisons conjoncturelles tenant à des congés de maladie dans un service) et de

36,2 jours en 2013. D’après l’observatoire des délais de paiement, les délais moyens relevés

pour l’ensemble des collectivités locales aurait été de 27 jours en 2012 et de 28 jours en 2013.

Comme d’après le service des finances les délais moyens de paiement par le comptable

auraient été respectivement de 9,3 jours en 2011, 7,8 jours en 2012 et de 6,2 jours en 2013, les

retards seraient essentiellement dus aux délais compris entre la réception de la demande de

paiement (c’est-à-dire une facture dans la plupart des cas) et le mandatement.

La direction des finances reconnait que le nombre de mandats payés plus de 30 jours

après la demande de paiement est beaucoup plus important que celui donnant lieu

effectivement à paiement d’intérêts moratoires, alors même que l’article L. 1612-18 du CGCT

prévoit, dans ce cas, une procédure de mandatement d’office par le préfet. Aucun progrès

n’est donc à relever de ce point de vue depuis le précédent contrôle. La modification du calcul

des intérêts moratoires fait courir un risque financier à la commune, puisque le taux des

intérêts a été majoré et que s’y ajoute désormais une indemnité forfaitaire pour frais de

recouvrement qui est dû au premier jour de retard. Or, 41 % des mandats de liquidation

d’intérêts moratoires concernaient en 2012 des sommes inférieures à 40 €. Un effort est donc

à faire en ce qui concerne les délais de paiement de toutes les factures, y compris celles d’un

montant modeste, étant entendu que, en 2013, 9 803 factures avaient un montant inférieur à

500 €. Un effort est d’ailleurs également à faire sur le délai de décompte des intérêts

moratoires et de l’indemnité forfaitaire.

La direction des finances a d’ores et déjà identifié les services qui ont encore des délais

de mandatement trop importants, essentiellement les directions opérationnelles qui gèrent

beaucoup de marchés publics formalisés mais pas seulement : d’autres services sont

concernés, comme celui des sports.

62 mandats de liquidation d’intérêts moratoires de l’exercice 2012 étaient d’un montant

supérieur à 500 € et portaient donc sur des retards mais aussi sur des défauts de paiement très

importants. À cet égard, le cas contentieux décrit dans l’encadré 2 qui concerne un service

administratif (l’imprimerie) illustre les difficultés qui peuvent en résulter.

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Intérêts moratoires (c/6711) 3 959,16 € 1 307,81 € 10 817,57 € 126 836,81 € 148 373,67 € 147,42%

Nombre de mandats 39 4 63 656 558 94,49%

Montant moyen 101,52 € 326,95 € 171,71 € 193,35 € 265,90 € 27,22%Source : comptes de gestion

N.B. : un mandat peut concerner plusieurs retards.

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Encadré 2 – Un cas de retard de paiement particulièrement dommageable

Un jugement en référé du 20 août 2012 a condamné la commune à verser à la société V… une provision d’un montant de 67 845,36 €. En réalité, le litige portait sur un défaut de paiement plus important qui n’était pas contesté par la commune, laquelle reconnaissait dans son mémoire en défense du 11 mai 2012 avoir omis de régler 3 factures relatives à un marché de mise à disposition de photocopieurs au service imprimerie qui dataient de mai et juillet 2011 (marché n° 2007 RL 054), pour un montant total de 88 354,34 €. Dans sa requête, l’avocat de la société signalait que « cette défaillance de la Mairie de Toulon, et qui concerne un montant important de factures, a placé la requérante dans une situation financière catastrophique », ce que l’on peut effectivement comprendre.

5.3.2 Des pénalités de retard rigoureuses

Parallèlement à l’explosion des intérêts moratoires payés, on constate également une

augmentation des pénalités de retard comptabilisées (voir tableau 20, ci-après).

Cependant, l’examen d’un échantillon de mandats de paiement de l’exercice 2009

extrait de l’article 2313 « Constructions » conduit à constater que les montants apparaissant

dans les comptes ne sont pas significatifs des pénalités réellement appliquées. En effet, des

pénalités ont bien décomptées mais n’ont pas été comptabilisées, les mandats de paiement des

travaux étant réduits du montant des pénalités, ce qui ne permettait pas au comptable de les

enregistrer au compte 40473 « Fournisseurs d’immobilisations - Pénalités de retard

d’exécution des marchés » (pour les pénalités liquidées sur les acomptes), ou à l’article 7711

(lors du décompte général définitif). Certaines de ces pénalités sont d’un montant non

négligeable.

Tableau 20 - Pénalités de retard

Cette manière de procéder a nui à la fiabilité des comptes. Force est d’ailleurs de

constater que les comptes 40173 « Fournisseurs - Pénalités de retard d’exécution des

marchés » et 40473 « Fournisseurs d’immobilisations - Pénalités de retard d’exécution des

marchés » n’ont pas été utilisés durant la période examinée. La chambre rappelle que les

contractions entre recettes et dépenses sont interdites par les règles de la comptabilité

publique, ce qui conduit l’instruction budgétaire et comptable M14 (tome 1, commentaire du

compte 404) à prévoir que, dans tous les cas : « … les mandats doivent être émis pour le

montant total des prestations mentionnées, y compris lorsque les pénalités de retard doivent

être déduites du paiement ».

En définitive, il apparait que la commune, qui est elle-même critiquable s’agissant des

délais de paiement, fait preuve d’une très grande rigueur dans l’application des pénalités et

qu’elle est confortée dans cette attitude par une décision de justice obtenue en première

instance (cf. encadré 3).

2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Dédits et pénalités perçus (c/7711) 110,32 € 144 648,18 € 14 277,53 € 301 255,34 € 304 544,89 € 624,85%

Nombre de titres 2 33 13 60 -

Montant moyen 55,16 € 4 383,28 € 1 098,27 € 5 020,92 € N.C.

Source : comptes de gestion

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Encadré 3 – Un cas de pénalités particulièrement importantes

Pour l’un des titres émis en 2012, le montant des pénalités représente plus de 10 fois le montant dû au cocontractant : titre n° 2012-0009-000194, SARL M…, 161 500 €, pour un montant de 11 816,11 €.

L’entreprise a introduit un recours devant le tribunal administratif de Toulon. L’examen du dossier contentieux fait apparaitre un débat pour établir la date réelle des travaux : dans son recours l’entreprise signalait avoir adressé la facture en 2010 ; la commune prétendait ne l’avoir reçue qu’en 2011 ; en réponse, l’entreprise établit que la facture a bien été reçue par la commune en 2010 et que celle-ci est restée impayée depuis… À supposer que le retard soit réel, le débat juridique a porté finalement sur le fait de savoir si le montant des pénalités devait être proportionnel au montant de la commande (11 816 €), au montant du lot attribué à l’entreprise (120 000 €) ou au montant total du marché (770 000 €).

In fine, le tribunal administratif de Toulon, par jugement lu le 11 avril 2014, a donné raison à la commune. Après avoir relevé que la date du service fait portée sur la seconde facture était le 25 mai 2011, il ramène le montant de la pénalité à la somme de 154 000 €. Mais il estime, en revanche, qu’il n’y a pas lieu d’appliquer les dispositions de l’article 1152 du code civil qui autorise le juge, lorsqu’une « convention porte que celui qui manquera de l’exécuter payera une certaine somme à titre de dommages-intérêts » à « …modérer ou augmenter la peine qui avait été convenue, si elle est manifestement excessive ou dérisoire. Toute stipulation contraire sera réputée non écrite », et donc de s’aligner sur la jurisprudence OPHLM de Puteaux (CE, 29 décembre 2008, n° 296930). Il adhère, en effet, à la thèse qu’une pénalité reste proportionnée si elle représente 21 % du montant total du marché, comme au cas présent, le dénominateur pris en compte étant « le mandatement total du marché [qui] a atteint la somme de 774 514,73 euros TTC, sur la durée totale du marché ».

6 LE SERVICE DE L’EAU

En application du code général des collectivités territoriales (CGCT), les communes

sont compétentes en matière de distribution d’eau potable et elles peuvent également assurer

la production de l’eau potable, ainsi que son transport et son stockage. Elles sont également

compétentes en matière d’assainissement des eaux usées. Les services publics d’eau et

d’assainissement sont financièrement gérés comme des services à caractère industriel et

commercial (CGCT, L. 2224-1).

La collecte, le transport, le stockage et le traitement des eaux pluviales, qui est un

service public administratif, relèvent également des communes.

En l’occurrence, la commune de Toulon n’a conservé que ses compétences en matière

d’eau, les compétences en matière d’assainissement ayant été transférées à la communauté

d’agglomération, à compter du 1er

janvier 2009 (cf. ci-avant, § 1.3, p. 12).

6.1 Un partage de compétence en matière d’eaux pluviales entre commune

et intercommunalité

Par arrêté préfectoral du 16 décembre 2008 a été acté le transfert de la « compétence

facultative assainissement » à compter du 1er

janvier 2009, sur lequel le conseil

communautaire a délibéré le 30 juillet 2008 et la commune de Toulon le 20 août 2008. La

délibération de la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM)

précise ce transfert comme suit : « dès lors que nous envisageons de prendre cette compétence

dans ses composantes assainissement collectif et assainissement non collectif, à l’exclusion

des eaux pluviales, son transfert doit être opéré à titre facultatif ».

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La compétence assainissement, qui figure parmi les compétences optionnelles des

communautés d’agglomération, est définie par l’article L. 5216-5 II du CGCT, dans sa

version résultant de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour

l’environnement : « 2° Assainissement des eaux usées et, si des mesures doivent être prises

pour assurer la maîtrise de l’écoulement des eaux pluviales ou des pollutions apportées au

milieu par le rejet des eaux pluviales, la collecte et le stockage de ces eaux ainsi que le

traitement de ces pollutions dans les zones délimitées par la communauté en application des

3° et 4° de l’article L. 2224-10 ».

Cette rédaction vise à « obliger » les communes à transférer « en bloc », au moins sur

certaines zones, la compétence eaux usées/pluviales, à l’instar de ce que qui se passe pour les

communautés urbaines, dans la lignée des préconisations de la réponse ministérielle à la

question écrite n° 30338, JO Sénat du 30/08/2001 - page 2832.

Cependant, au moment du transfert de compétence opéré par la commune de Toulon, le

texte mentionnait simplement la compétence « assainissement ». Le juge administratif en

avait déduit que cette compétence incluait uniquement les eaux usées, par référence à l’article

L. 2224-7 du CGCT35

.

Le découpage des compétences eaux usées/eaux pluviales fréquemment opérée par les

intercommunalités est pris en compte par la loi de 2010 dans la mesure où elle prévoit, en cas

de transfert partiel des seules eaux usées, que : « les communautés d’agglomération assurant,

à la date de la promulgation de la présente loi, des compétences dans le domaine de

l’assainissement, à l’exclusion des eaux pluviales, délibèrent sur la délimitation des zones

mentionnées au 2° du II de l’article L. 5216-5 du code général des collectivités territoriales

avant le 1er

janvier 2015 ».

TPM ayant choisi de prendre la compétence assainissement à titre facultatif et non en

qualité de compétence optionnelle, la distinction eaux usées/eaux pluviales apparaît

juridiquement possible, d’autant que le réseau d’assainissement de la commune de Toulon est

un réseau séparatif et n’impose pas la définition des zones prévues à l’article L. 5216-5 II 2°

précité.

Pour autant, la répartition des compétences eaux pluviales/eaux usées entre la commune

et TPM n’est pas si évidente, dans la mesure où, par délibération du 23 juin 2005, TPM a

précisé que sa compétence, concernant les voiries d’intérêt communautaire, s’étendait aux

« ouvrages et installations d’écoulement des eaux de chaussée et des eaux pluviales lorsqu’ils

sont séparatifs ».

Au final, l’exercice de la compétence liée aux eaux pluviales est donc partagé entre la

commune et TPM.

35 CAA Lyon, 21 novembre 2013, n° 10LY01322, Communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier : « (…) le

transfert à une communauté d’agglomération de la compétence optionnelle de l’assainissement ne porte que sur la collecte, le

transport et l'épuration des eaux usées, sauf lorsque le réseau faisant l’objet de ce transfert reçoit, en mélange, les eaux usées,

les eaux pluviales et les rejets urbains de temps de pluie, auquel cas l’assainissement des eaux usées présente un caractère

indissociable de celui des eaux pluviales et de ruissellement ; »

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6.2 La production de l’eau potable

6.2.1 Les caractéristiques du contrat conclu avec la Compagnie des Eaux et de

l’Ozone (CEO)

Un contrat de délégation de service public (DSP) de la gestion du service de production

d’eau potable a été conclu le 5 décembre 2008 entre le maire de Toulon, autorisé par

délibération du 28 novembre 2008, et la Compagnie des Eaux et de l’Ozone (CEO), qui est

une filiale de Veolia, à laquelle s’est substituée une société dédiée, la Société des Eaux de

Toulon (SET), pour une durée de onze ans, avec prise d’effet au 1er

janvier 2009.

Ce contrat, qui prend la suite d’un marché public de prestations de services conclu en

1997, pour 12 ans, avec la CEO, a pour objet « la gestion de la ressource et l’entretien et la

surveillance des installations, la fourniture d’eau potable au service de distribution d’eau

potable de la ville de Toulon, la réalisation des travaux mis à la charge du délégataire par le

présent contrat ainsi que la conduite des relations avec les bénéficiaires du service ».

Ce contrat, qui a fait l’objet de trois avenants, conclus en 2009, 2010 et 2013, comporte

plusieurs volets :

l’exploitation et l’entretien des équipements nécessaires à la production d’eau

potable à savoir, principalement, les barrages de Carcès, Dardennes, la source de

Saint-Antoine, les usines de potabilisation de La Valette, Dardennes et Saint-

Antoine, l’aqueduc de transfert d’eau brute de Carcès à l’usine de La Valette ;

la réalisation de travaux concessifs d’un montant global de 12 932 400 € selon les

données de l’annexe 18 au contrat de délégation, qui concernent pour l’essentiel

l’usine de La Valette (9 635 400 €) et le remplacement de la conduite d’eau traitée

La Valette-Beaulieu (2 876 000 €) ; un total de 11 opérations est prévu dans le

contrat.

6.2.1.1 La production d’eau

La fourniture d’eau est principalement assurée à partir des ouvrages suivants : barrage

de Carcès, barrage de Dardennes et source de Saint-Antoine36

. La ville a également conclu en

1985, pour une durée de 15 ans renouvelable par tacite reconduction, une convention avec la

commune de Vins l’autorisant à pomper de l’eau retenue dans la mine désaffectée de Saint-

Christophe sur le territoire de cette commune afin de procéder, via la rivière le Caramy, au

remplissage du barrage de Carcès pour un volume maximum de 1 million de m3 par an. Ce

contrat a été transféré à la CEO en 1991. Le délégataire se fournit également en eau brute, à

titre subsidiaire, auprès de la Société du Canal de Provence (volume moyen annuel de

1 485 900 m3

sur la période 2010-2013).

Si l’eau produite par ces ouvrages s’avérait insuffisante pour satisfaire les besoins des

bénéficiaires, des achats d’eau sont effectués à titre de secours auprès de la Société du Canal

de Provence.

La potabilisation est opérée à partir des trois stations de traitement de La Valette,

Dardennes et Saint-Antoine.

6.2.1.2 Les bénéficiaires des livraisons d’eau

Le service a pour objet principal de fournir de l’eau potable à la commune de Toulon,

par l’intermédiaire du délégataire chargé de la distribution de l’eau potable. Le contrat prévoit

également la fourniture d’eau à des « bénéficiaires historiques » : la commune de La Valette,

36 Cette source n’est plus utilisée depuis 2010 en raison de risques sanitaires et de problèmes de sécurité sur le réseau.

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le syndicat intercommunal d’alimentation en eau La valette – La Garde – Le Pradet (SIAE LV

LG LP), la marine nationale, qui achètent de l’eau brute, et le syndicat intercommunal

d’alimentation en eau des communes de la région Est de Toulon (SI de l’Est), qui achète de

l’eau brute, en provenance de la retenue de Carcès.

Les conditions financières et les volumes garantis et achetés sont fixés par des

conventions tripartites conclues par chacun d’entre eux avec la commune de Toulon et la

SET.

6.2.1.3 Le régime des travaux

Le contrat comporte plusieurs articles relatifs au régime des travaux, en opérant la

distinction, par type de travaux, entre ceux qui relèvent du délégataire et ceux qui demeurent à

la charge du délégant :

les travaux d’entretien et de réparation courante (article 32), les travaux de

renouvellement et de grosses réparations à caractère fonctionnel (article 33.2) et les

travaux de renouvellement et de grosses réparations à caractère patrimonial (article

33.3) sont répartis contractuellement entre le délégataire et la collectivité selon un

tableau de répartition « non exhaustif » qui distingue les travaux à réaliser par type

d’ouvrage (barrages, digues, station de pompage, usine de traitement, etc. ) ;

les travaux de renforcement et d’extension du service sont à la charge de la

collectivité ;

les travaux concessifs sont à la charge du délégataire et détaillés en annexe 12 au

contrat.

Le partage entre la commune et le délégataire des travaux d’entretien et de réparation ne

correspond pas, selon la chambre, à la logique d’un contrat d’affermage, qui consiste à faire

prendre en charge par le délégataire l’ensemble des travaux courants.

S’agissant de la catégorie des travaux de renouvellement et de grosses réparations, il

n’est pas évident de faire la distinction entre ceux dit « à caractère fonctionnel » et à

« caractère patrimonial ». La répartition à opérer ensuite, à l’intérieur de chaque sous-

ensemble, entre ceux relevant de la collectivité et ceux à la charge du délégataire introduit

encore davantage de confusion. Il aurait été plus simple, pour éviter toute difficulté, de

répartir chacun d’entre eux sur un seul responsable, même si la collectivité soutient que la

répartition des travaux avec le délégataire n’entraîne pas, en pratique, de difficultés.

6.2.1.4 Les tarifs

La rémunération du service comporte une part fixe, payable d’avance par mois

(l’abonnement) et un prix au m3 consommé, payable à l’issue de la période de facturation

mensuelle.

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Tableau 21 – Tarif de la production

Le tarif (cf. le tableau n° 21), actualisé semestriellement au moyen d’une formule de

révision, comprend classiquement :

la part du délégataire, qui est destinée notamment à financer les travaux qui relèvent

de sa responsabilité ;

la part de la collectivité, dite surtaxe, destinée à couvrir les investissements

demeurant à la charge de la collectivité et comptabilisée dans le budget annexe de

l’eau37

.

6.2.1.5 Le compte d’exploitation prévisionnel (CEP)

Le compte d’exploitation prévisionnel, établi aux conditions économiques du

1er

juin 2008 (c’est-à-dire hors formule de variation des tarifs et hors inflation), fait apparaître

sur la durée de la délégation, un montant de charges moyen de 6 354 107 € par an pour des

recettes de 6 670 963 €, soit un résultat annuel avant impôt moyen de 316 756 €. La marge

brute prévisionnelle est ainsi de 4,75 %.

Le taux des frais de siège (4,37 % des charges en moyenne) est relativement élevé,

tandis que le contrat ne comporte aucune stipulation organisant le plafonnement de leur

montant. Dans ces conditions, la commune doit être vigilante sur ce point dans le cadre du

contrôle du délégataire et exiger de ce dernier qu’il justifie du montant des frais de siège

imputé à la délégation, quand bien même les cinq premières années d’exécution affichent des

taux allant de 4,06 % à 3,66 %, inférieurs au prévisionnel.

6.2.1.6 Les objectifs fixés au délégataire

La collectivité a pris soin de fixer à son délégataire des objectifs qui sont précisés dans

le contrat, notamment en matière de rendement et de qualité de l’eau.

Ainsi, l’article 22 du contrat relatif au rendement du système de production d’eau

définit les modalités de calcul du rendement global (RG), qui est décliné sur la canalisation

d’eau brute du système Carcès-La Valette (RB), sur la canalisation d’eau traitée (RT) et sur la

production des usines de La Valette (RV) et de Dardennes (RD). Sont ensuite fixés des taux

de rendement en deçà desquels le délégataire encourt des pénalités38

.

37

Sa définition et ses modalités de calcul sont mentionnées à l’article 43. Son montant n’est pas précisé dans le

contrat.

38 Rendement global (RG) : 90 % ; rendement de la canalisation d’eau brute du système Carcès-La Valette (RB) :

90 % ; rendement de la canalisation d’eau traitée (RT) : 97 % ; rendement de la production de l’usine de La Valette (RV) :

95 % ; rendement de l’usine de Dardennes (RD) : 94 %.

Bénéficiaire

Part fixe

(HT et hors

redevances)

par an

Tarif

(HT et hors

redevances)

par m3

Part fixe

(HT et hors

redevances)

par an

Tarif

(HT et hors

redevances)

par m3

Toulon 2 489 000 € 0,1074 € / 0,05 €

La Valette (eau traitée) 307 000 € 0,1629 € 19 669 € (*) 0,03 €

SIAE LV LG LP (eau traitée) 314 000 € 0,1629 € / 0,03 €

Marine nationale (eau traitée) 366 000 € 0,1629 € / 0,03 €

SI de l’Est (eau brute) 483 000 € 0,1014 € / 0,012 €

Part du délégataire Surtaxe

(*) Cette part fixe correspond à des reliquats de remboursements d’emprunts consécutifs à des

travaux exécutés par la vil le de Toulon pour le compte de la commune avant la conclusion du

présent contrat de DSP.

Source : contrat et rapport annuel du délégataire 2009 (pour la surtaxe)

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Des pénalités sont également prévues par le contrat en cas de non-respect par le

délégataire de ses autres obligations contractuelles, dont le non-plafonnement qui permet à la

collectivité d’avoir un moyen de pression efficace sur son délégataire, en cas de besoin.

6.2.2 Le choix de la collectivité de recourir à une convention de délégation de

service public

La lecture du cahier des clauses administratives particulières du marché conclu au titre

de la période antérieure, qui présente de nombreuses similitudes avec le contrat en cours,

interroge, d’une part, sur la qualification juridique du présent contrat, et, d’autre part, sur les

raisons pour lesquelles la collectivité a choisi d’opter pour une délégation de service public

plutôt que pour un marché, compte tenu des spécificités du contrat, qui ne compte au final que

cinq « usagers ».

6.2.2.1 La qualification de délégation de service public

L’article L. 1411-1 du CGCT définit une délégation de service public comme « un

contrat par lequel une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public

dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est

substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service ».

En l’espèce, il s’agit d’un contrat conclu par une personne publique, qui a pour objet la

gestion du service de production d’eau potable.

S’agissant de la qualification du service de production d’eau de service public, l’article

L. 2224-7 du CGCT précise que « I. Tout service assurant tout ou partie de la production par

captage ou pompage, de la protection du point de prélèvement, du traitement, du transport, du

stockage et de la distribution d’eau destinée à la consommation humaine est un service d’eau

potable ». L’article L. 2224-7-1 du même code consacre la compétence exclusive des

communes en matière de distribution d’eau potable et précise que celles-ci « peuvent

également assurer la production d’eau potable, ainsi que son transport et son stockage ».

La jurisprudence administrative a précisé que le service de production de l’eau

constituait, au même titre que celui de la distribution, un service public (CE, 28 juin 2006,

Syndicat intercommunal d’alimentation en eau de la moyenne vallée du Gier39

).

Le dernier critère doit être analysé, selon la jurisprudence la plus récente du Conseil

d’État, comme reposant sur la notion de « risque réel d’exploitation » (CE, 5 juin 2009,

n° 298641, Société Avenance-Enseignement et Santé), qui paraît constitué dès lors que la

rémunération varie avec le nombre d’usagers, quelles que soient les modalités de cette

rémunération (CE, 7 novembre 2008, Département de la Vendée).

En l’espèce, il existe « sur le papier » un risque d’exploitation dès lors que la

rémunération comprend une part variable liée au volume d’eau vendu, qui est susceptible

d’évoluer.

Mais cette évolution est purement théorique dans un contrat ayant pour objet la

production d’eau, dans la mesure où les acheteurs sont globalement captifs. En effet, les

réseaux qui les desservent sont reliés à ceux des ressources exploités par le délégataire.

39

« que si le service public de la distribution de l’eau comprend l’ensemble du circuit allant du prélèvement à la

distribution de l’eau potable aux usagers et si le contrat litigieux ne confie pas au cocontractant la distribution de l’eau aux

consommateurs finals, il le charge toutefois de l’ensemble des autres prestations sans lesquelles le service public de

distribution de l’eau ne pourrait être assuré ; qu’ainsi, le projet de contrat en cause doit être regardé comme confiant au

cocontractant du syndicat la gestion d’un service public ».

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Quant à la consommation finale, qui a une incidence sur les volumes achetés, elle est peu

susceptible d’évoluer à la baisse dans des proportions significativement supérieures à celles

déjà envisagées par le contrat (passage de 24 136 279 m3 en 2009 à 22 589 871 m

3 en 2019,

soit une baisse de 6,40 %) pour tenir compte, d’une part, de la baisse de la consommation des

ménages et, d’autre part, de la diminution des achats d’eau brute du syndicat de l’Est, qui

ambitionne de n’utiliser la ressource toulonnaise qu’à titre de secours. En tout état de cause,

l’article 41 du contrat institue un mécanisme de révision tarifaire en cas de variation des

volumes annuels vendus de plus de 10 % par rapport au volume prévisionnel. Le délégataire

n’encourt par ailleurs aucun risque lié au non-recouvrement de ses créances, ses clients étant

des personnes publiques. Les évolutions de ses charges sont quant à elles prises en compte par

la formule de révision des tarifs, également susceptible d’être modifiée si son application a

pour effet de faire évoluer de plus de 20 % la rémunération par rapport au tarif de base.

Outre le risque sanitaire toujours présent en matière de production d’eau potable, le seul

véritable risque d’exploitation réside dans l’aléa que constitue pour le délégataire

l’importance du volume qu’il peut être amené à acheter à la Société du Canal de Provence à

titre de secours, risque qui n’est pas couvert contractuellement par un mécanisme de nature à

limiter son impact, tel que le versement d’une subvention d’équilibre par la commune ou une

possibilité d’augmentation des tarifs en conséquence.

Ces achats « de secours » ont été institués dans le contrat pour faire face aux situations

de sécheresse importante susceptibles de mettre en péril l’approvisionnement de la ville, la

convention ayant été conclue à un moment où la collectivité avait été confrontée à des

épisodes climatiques difficiles. Mais, en pratique, ce risque ne s’est pas réalisé depuis le

début de l’exploitation.

Dans ces conditions, le choix d’une DSP était juridiquement possible, en dépit des

caractéristiques particulières du contrat.

Le marché public précédent mettait à la charge du prestataire des travaux d’entretien, de

grosses réparations et de renouvellement des matériels mécaniques, hydrauliques, électriques,

informatique et radiotéléphoniques, ainsi que des travaux d’entretien et de grosses réparations

des ouvrages de génie civil et des bâtiments mis à sa disposition. Le prestataire devait

également assurer le renouvellement de l’ensemble des équipements liés et nécessaires au

fonctionnement, à l’exploitation et au contrôle des barrages-réservoirs. En revanche, les

« travaux nécessaires au maintien du niveau de sécurité des ouvrages tels que injection,

drainage, étanchéité, etc… » à sa charge étaient plafonnés à 4 MF HT sur la durée du contrat.

Enfin, s’agissant des bâtiments, usines de traitement de l’eau et stations de pompage, le

prestataire était tenu à un nombre limité d’opérations de renouvellement. Ainsi, dans le cadre

de ce marché, tous les investissements étaient à la charge de la ville.

Tel n’est pas le cas dans le présent contrat, si bien que le choix de recourir à une

délégation de service public apparaît, en tout cas, justifié par les travaux concessifs mis à la

charge du délégataire.

6.2.2.2 La durée de la délégation de service public

Aux termes de l’article L. 1411-2 du CGCT, « les conventions de délégation de service

public doivent être limitées dans leur durée. Celle-ci est déterminée par la collectivité en

fonction des prestations demandées au délégataire. Lorsque les installations sont à la charge

du délégataire, la convention de délégation tient compte, pour la détermination de sa durée, de

la nature et du montant de l’investissement à réaliser et ne peut dans ce cas dépasser la durée

normale d’amortissement des installations mises en œuvre ».

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Le juge administratif a précisé que la durée d’amortissement au sens de ces dispositions

n’est pas nécessairement celle de l’amortissement comptable40

et que la période au cours de

laquelle les investissements sont réalisés doit être neutralisée41

.

En l’espèce, le maire admet que la durée du contrat a été en quelque sorte

« prédéterminée » pour que son échéance coïncide avec celle de du contrat de distribution de

l’eau potable, en 2019. Cette solution présente l’intérêt de permettre à la collectivité de

choisir, à cette date, le mode de gestion du service public de l’eau qui lui paraîtra le plus

approprié, sans avoir à composer avec un contrat qui continuerait à courir : retour en régie,

DSP unique ou maintien de deux délégations, voire marché public.

L’importance des investissements a ainsi été déterminée par la collectivité en fonction

de cette durée, de telle sorte que le délégant n’ait pas d’indemnité à verser au délégataire en

2019, ce dernier ayant pu amortir totalement les investissements mis à sa charge.

En l’espèce, le total des investissements concessifs à réaliser par la SET est estimé dans

le contrat à près de 13 M€, ce qui correspond à 17,7 % des produits attendus de l’exploitation

du service sur la durée de la DSP (73,4 M€).

Avec, en moyenne, un résultat annuel de 316 756 € et des charges d’investissement

annuelles de 1 502 959 €, le compte d’exploitation prévisionnel (CEP) affiche un résultat

annuel moyen prévisionnel hors amortissements de 1 819 715 € sur la durée du contrat. Le

montant total des amortissements correspond donc à sept années de résultat moyen hors

amortissements. Dans la mesure où la période 2009-2011, au cours de laquelle la plupart des

investissements devaient être réalisés, doit être « neutralisée » et où le délégataire est en droit

de percevoir un bénéfice normal de son exploitation, la commune a déterminé de manière

appropriée la durée et le montant des investissements à réaliser par le délégataire.

6.2.3 L’exécution du contrat sur la période 2009-2013

Ont été examinées les données principales des rapports annuels produits par le

délégataire sur les cinq premières années de la délégation, qui correspondent à près de la

moitié de la durée totale de celle-ci.

6.2.3.1 La qualité de l’eau

La qualité de l’eau est contrôlée régulièrement, par comparaison des prélèvements avec

des limites de qualité au titre de paramètres microbiologiques et physico-chimiques, dont les

résultats sont transmis à l’agence régionale de santé (ARS).

Sur la période 2009-2013, les taux de conformité microbiologiques et physico-

chimiques ont systématiquement été de 100 %.

6.2.3.2 Le rendement du système de production d’eau :

Le taux de rendement global au cours de la période examinée a toujours été supérieur à

l’objectif fixé dans le contrat (90 %). Si les taux de rendement des canalisations d’eau brute et

d’eau traitée évoluent globalement de manière favorable sur la période, il en va différemment

de ceux des usines de la Valette et de Dardennes, qui tendent à se détériorer (en dépit d’une

amélioration sur Dardennes en 2013).

40 « la durée normale d'amortissement des installations susceptible d'être retenue par une collectivité délégante, peut-

être la durée normalement attendue pour que le délégataire puisse couvrir ses charges d'exploitation et d'investissement,

compte tenu des contraintes d'exploitation liées à la nature du service et des exigences du délégant, ainsi que de la prévision

des tarifs payés par les usagers, que cette durée coïncide ou non avec la durée de l'amortissement comptable des

investissements » (CE, 11 août 2009). 41 « le point de départ de l'amortissement étant la date d'achèvement des investissements et de mise en service de

l'ouvrage, il convient, afin d'évaluer la durée maximale de la délégation, d'ajouter le temps nécessaire à la réalisation de ces

investissements à leur durée normale d'amortissement » (CE, 8 février 2010, n° 323158, Commune de Chartres).

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Le taux de rendement de Dardennes a été en 2012 inférieur au taux minimum fixé par le

contrat, à l’instar de celui de la Valette en 2013. La collectivité n’a toutefois pas appliqué de

pénalités, puisque le non-respect des taux résultait de difficultés techniques dans

l’exploitation, dont la réalisation, selon les termes du contrat, déliait le délégataire de son

objectif de rendement.

Le rendement du réseau de production est toutefois bien meilleur que celui du réseau de

distribution (cf. ci-après, § 6.3.5, p. 92), ce qui est normal dans la mesure où les canalisations

sont beaucoup moins nombreuses et de plus grande capacité.

6.2.3.3 L’évolution des tarifs

La surtaxe perçue pour le compte de la commune de Toulon n’a pas évolué sur la

période 2009-2013 (sauf pour la part fixe de la commune de la Valette, qui évolue à la baisse

de par sa nature).

Le tableau ci-dessous retrace l’évolution des tarifs du délégataire :

Tableau 22 – Tarifs du délégataire

Les tarifs du délégataire, qu’il s’agisse de la part fixe ou de la part variable, ont

augmenté en moyenne de + 2,31 % par an entre janvier 2009 et décembre 2013, au gré des

révisions semestrielles des tarifs.

6.2.3.4 L’évolution des volumes réellement vendus

Elle est retranscrite ci-dessous, au tableau 23.

Tableau 23 – Evolution des volumes vendus

Sauf pour l’année 2009, ces volumes sont inférieurs à ceux figurant dans le compte

prévisionnel.

Cette baisse des volumes vendus concerne essentiellement les ventes d’eau brute à

destination du syndicat de l’Est. En effet, comme cela a déjà été évoqué, ce syndicat a

réorienté ses achats et les limite à un usage de secours. La baisse étant concentrée sur ce

client, qui achète uniquement de l’eau brute dont le prix est largement inférieur à celui de

l’eau traitée revendue aux quatre autres usagers, son impact sur le résultat de l’exploitation est

limité.

6.2.3.5 Un résultat d’exploitation supérieur à celui prévu

Le délégataire fait apparaître dans son rapport annuel le compte annuel de résultat de

l’exploitation (CARE) ainsi que des éléments du compte de résultat de la société dédiée dans

son ensemble, ce qui permet à la collectivité d’opérer un contrôle financier.

Usager Part fixe Part var. Part fixe Part var. Part fixe Part var. Part fixe Part var. Part fixe Part var. Part fixe Part var. Part fixe Part var.

Toulon 2 489 000 0,1074 2 565 738,36 0,1107 2 602 739,88 0,1123 2 665 945,50 0,1150 2 729 041,68 0,1178 2 789 462,16 0,1204 2,31% 2,31%

SI LV-LG-LP 314 000 0,1629 323 680,93 0,1679 328 348,80 0,1703 336 322,57 0,1745 344 282,52 0,1786 351 904,80 0,1826 2,31% 2,31%

La Valette 307 000 0,1629 316 465,08 0,1679 321 028,92 0,1703 328 824,94 0,1745 336 607,44 0,1786 344 059,80 0,1826 2,31% 2,31%

SI Est 483 000 0,1014 497 891,40 0,1045 505 071,60 0,1060 517 336,95 0,1086 529 581,00 0,1112 541 305,84 0,1136 2,31% 2,30%

Marine 366 000 0,1629 377 284,15 0,1679 382 725,10 0,1703 392 019,31 0,1745 401 297,41 0,1786 410 182,06 0,1826 2,31% 2,31%

Evol. annuelle moyennedéc-11 déc-12 déc-13Base janvier 2009 déc-09 déc-10

Volumes vendus clients 2009 2010 2011 2012 2013Evol. annuelle

moyenne

Eau brute SI Est 4 719 117 3 308 020 3 015 474 2 019 631 1 512 073 -24,76%

Eau traitée Toulon 15 454 719 14 672 750 14 912 220 14 937 176 14 228 408 -2,05%

Eau traitée SIAE LV LG LP 1 211 684 1 274 090 1 028 413 1 165 626 1 217 886 0,13%

Eau traitée La valette 1 650 947 1 412 348 1 394 925 1 294 317 1 267 898 -6,39%

Eau traitée Marine 1 100 835 1 394 375 1 868 179 1 603 128 1 880 420 14,32%

Total 24 137 302 22 061 583 22 219 211 21 019 878 20 106 685 -4,46%

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Les CARE de la période examinée sont résumés en annexe 7, p. 110.

Le résultat moyen avant impôt sur la période 2009-2013 est de 536 835 €, ce qui est

largement supérieur au résultat prévisionnel ressortant du CEP sur la même période

(274 455 €).

La collectivité fait valoir que le résultat prévisionnel mentionné dans le CEP devrait être

« actualisé » (à 314 762 €) au moyen de la formule d’indexation prévue au contrat, alors

même qu’indexation et actualisation sont deux notions distinctes et que l’objet d’un CEP est

justement d’anticiper le résultat sur la durée de la délégation. Cette affirmation démontre que

la ville considère que les hypothèses sur lesquelles le compte prévisionnel a été construit ne se

sont pas réalisées.

En tout état de cause, la chambre relève qu’il existe un écart significatif entre résultat

prévisionnel et résultat réel du délégataire sur les cinq premières années d’exécution,

lesquelles couvrent presque la moitié de la durée de la délégation.

Les charges comme les produits sont en effet significativement supérieurs à ceux

figurant dans le CEP, en dépit d’une diminution du volume vendu.

Il faut y voir les effets conjugués de :

- la hausse des tarifs liée à la formule de révision semestrielle ;

- l’absence de charges liées à l’achat d’eau de secours à la SCP ; en effet, au cours de la

période 2010-2013, la SET n’a acheté en moyenne que 166 000 m3 d’eau de secours

par an, ce qui est négligeable ;

- la réduction des charges de personnel.

Le résultat de l’exploitation du service a ainsi progressé en moyenne annuelle de

+ 43,5 % au cours des cinq premières années du contrat.

Or, ce contrat ne contient aucune clause dite « de retour à meilleure fortune »,

permettant, dans l’hypothèse où le résultat de l’exploitation s’avère, dans la pratique,

supérieur, dans une proportion à définir, à celui sur la base duquel s’est formé l’accord des

parties, à la collectivité de récupérer une partie de cet excédent, afin d’en faire bénéficier le

service public délégué42

.

La ville de Toulon pourrait, dès lors, mettre à profit la clause de rendez-vous prévue à

l’article 41 du contrat qui permet une révision des tarifs, à la demande d’une partie signataire,

« tous les cinq ans à partir de la date de signature du présent contrat ». Ce terme étant

intervenu, des négociations avec le délégataire peuvent être engagées et la commune pourrait

mettre l’accent sur le résultat d’exploitation du service supérieur à celui prévu initialement,

pour obtenir une baisse des tarifs et/ou une modification du contrat comprenant la mise en

place d’un mécanisme lui permettant d’appréhender une part de l’excédent de bénéfice de

l’exploitation.

Compte tenu du niveau de l’écart entre prévisionnel et réalisé, cette renégociation peut

intervenir quand bien même la collectivité estime que le risque, qui ne s’est jamais réalisé

jusqu’à présent, d’une hausse des charges du délégataire lié à l’achat d’eau de secours

« ne peut toutefois être évacué sur la période 2015-2019 ».

Comme elle le fait valoir, la ville devra étudier les solutions juridiques qui s’offrent à

elle pour que la révision du contrat bénéficie à l’usager ou à la collectivité et non au

délégataire du service de distribution de l’eau.

42 Une telle clause permet d’ailleurs d’éviter tout risque juridique vis-à-vis de la règlementation

européenne sur les aides dites d’État.

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Le résultat net de la SET sur la période 2009-2013, de 491 921 € annuels en moyenne,

est supérieur à celui résultant de l’exploitation du service délégué de production d’eau

potable, qui s’élève à 357 908 €.

Cette différence s’explique pour l’essentiel par la comptabilisation de la production

immobilisée ainsi que par les reprises sur provisions pour renouvellement d’immobilisations

et pour travaux.

Recommandation n° 5 : Renégocier la convention de la délégation de service public de

production de l’eau pour réattribuer à l’usager une partie du surplus de résultat.

6.3 La distribution de l’eau potable

6.3.1 Une convention ancienne modifiée durant la période examinée

La distribution de l’eau potable est réalisée par l’intermédiaire d’un réseau de 657 km

comportant 18 réservoirs.

Les services de distribution d’eau potable et d’assainissement ont été délégués à la

Compagnie des Eaux et de l’Ozone (CEO), c’est-à-dire une filiale de Veolia, par une

convention dite d’affermage (non datée), reçue à la préfecture le 22 décembre 1989. Cette

convention a été modifiée par 8 avenants. Elle était complétée par deux cahiers des charges,

un pour l’eau, un pour l’assainissement, et une convention relative à l’entretien des poteaux et

bouches d’incendie conclue en 1993.

Seul l’avenant n° 8 à la convention, reçu à la préfecture le 27 décembre 2010, a été

conclu durant la période examinée. Cet avenant – qui a d’ailleurs été conclu tardivement –

était indispensable dès lors que, comme indiqué ci-avant, la compétence en matière

d’assainissement avait été transférée au 1er

janvier 2009 à la communauté d’agglomération.

Le cahier des charges concernant la distribution de l’eau potable a été modifié par

certains avenants à la convention et a lui-même été modifié par 2 avenants, dont l’un conclu

dans la période examinée en décembre 2013. La convention relative aux poteaux et bouches

d’incendie a également fait l’objet de deux avenants, dont l’un également passé en décembre

2013.

6.3.2 Une confirmation de la durée de la délégation mal justifiée

Comme indiqué ci-avant pour la production de l’eau, l’article L. 1411-2 du CGCT

prévoit que : « dans le domaine de l’eau potable, de l’assainissement, des ordures ménagères

et autres déchets, les délégations de service public ne peuvent avoir une durée supérieure à

vingt ans sauf examen préalable par le directeur départemental des finances publiques, à

l’initiative de l’autorité délégante, des justificatifs de dépassement de cette durée. Les

conclusions de cet examen sont communiquées aux membres de l’assemblée délibérante

compétente avant toute délibération relative à la délégation. »

En outre, le Conseil d’État a décidé que les délégations de service public, dans les

domaines visés par cet article, conclues avant la loi du 2 février 1995 pour une durée

supérieure à 20 ans, ne pourront plus être régulièrement exécutés à compter du 3 février 2015

(CE ass., 8 avril 2009, Compagnie générale des eaux c/ Commune d’Olivet, n° 271737 et

271782). Le Conseil d’État estimait, en effet, que : « la loi du 29 janvier 1993 répond à un

impératif d’ordre public qui est de garantir, par une remise en concurrence périodique, la

liberté d’accès des opérateurs économiques aux contrats de délégation de service public et la

transparence des procédures de passation ».

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En l’occurrence, la convention de délégation de service public (DSP) a été conclue

avant 1995 pour une durée de 30 ans à compter du 1er

janvier 1990, soit jusqu’au 31 décembre

2019. Cette durée a été confirmée par l’avenant n° 8 malgré la décision précitée du Conseil

d’État, en se fondant sur un avis favorable rendu par le trésorier-payeur général du Var le

22 octobre 2010.

Le trésorier-payeur général du Var a justifié son avis favorable par les raisons

suivantes :

1° L’équilibre financier du contrat doit s’apprécier sur sa durée trentenaire, autrement

dit, l’équilibre du contrat aurait été établi sur cette durée qui ne pourrait donc pas

être modifiée, et ce d’autant plus qu’au 31 décembre 2008 la DSP serait encore

déficitaire d’après les éléments fournis par la commune ;

2° La caducité en 2015 aurait eu pour conséquence d’obliger la collectivité à

indemniser le délégataire pour des sommes importantes, évaluées à 16 546 906 €

s’agissant de la « part non amortie des droits d’entrée », 1 955 129 € s’agissant

des « annuités d’emprunt » et 207 424 € s’agissant des « amortissements relatifs à

la construction d’un ensemble de bureaux et ateliers » ;

3° Les risques de contentieux si le délégataire demandait d’autres indemnités ;

4° La poursuite du contrat permettrait une baisse du prix de l’eau dès 2011.

La première justification est sujette à caution car il n’est pas évident que la délégation

soit déficitaire (voir ci-après, la renégociation de la convention). Au surplus, le motif que

l’équilibre du contrat a été établi sur une durée de plus de 20 ans pourrait être invoqué dans

tous les cas, ce qui priverait d’effet la décision du Conseil d’État.

La deuxième justification peut, en outre, apparaitre au moins partiellement erronée dès

lors que :

l’article 7 de la convention initiale prévoyait le versement d’un « droit d’usage »

de 200 millions de francs, payable le 2 janvier 1990, ce qui représente un

amortissement linéaire de 1 017 811 €/an, soit 5 M€ restant à amortir au 1er

janvier

2015, et non pas 16 M€ ;

depuis 2010, les comptes de la délégation ne font plus apparaitre de charge relative

à l’amortissement du droit d’usage (voir ci-après) ;

l’avenant constate lui-même que : « … les parties ont pris acte que les annuités

d’emprunts dont le Délégataire assurait le remboursement conformément à l’article

8 de la convention de base et à l’article 1 de son avenant n° 1, ont été entièrement

réglées par le Délégataire à la Ville ».

Enfin, la quatrième justification ne s’est pas avérée exacte, du moins s’agissant du prix

de l’eau hors assainissement (cf. tableau 26, p. 90).

L’avis a été rendu par le trésorier-payeur général à l’examen d’un dossier que lui

avaient adressé conjointement la commune (pour l’eau) et la communauté d’agglomération

(pour l’assainissement), justifiant « la durée initiale du contrat » et lui demandant « de bien

vouloir la valider ».

Sur le fond, l’argument principal invoqué pour justifier un avis favorable était que les

hypothèses initiales impliquaient « la réalisation du résultat de l’opérateur privé dans les

dernières années du contrat ». À l’appui de cette thèse, le dossier fait état d’un « audit des

comptes à fin 2008 » qui tendait à démontrer que la DSP serait déficitaire au

31 décembre 2008 et ne deviendrait légèrement excédentaire qu’à partir 2014, soit le terme

prévu par l’arrêt du Conseil d’État (voir également ci-après).

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En cours d’instruction, le directeur départemental des finances publiques a expliqué

que, du dossier qui lui avait été transmis, le trésorier-payeur général de l’époque avait déduit

que le droit d’usage et les emprunts (de l’eau comme de l’assainissement) devaient s’analyser

comme des prêts accordés par le délégataire au délégant au début de la délégation. Dans les

deux cas, il a été considéré que ces prêts étaient accordés au taux moyen des emprunts d’État

(TME) à cette date, soit 9,94 %, et que le remboursement devait être effectué à annuité

progressive et arithmétique de 1,50 % par an. De fait, les sommes précitées correspondent

bien à des prêts qui auraient été accordés à ces conditions et, plus précisément aux capitaux

qui seraient restés dus au 31 décembre 2014 si la délégation était déclarée caduque à cette

date43

. Le directeur départemental actuel semble d’ailleurs considérer que les conditions en

question correspondraient aux emprunts que le délégataire aurait lui-même souscrits pour

« financer ces charges ».

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire a admis « que le

contrat conclu le 22 décembre 1989 était muet sur le taux d'intérêt pratiqué » et a confirmé

avoir avalisé les modalités de calcul actuariel présentées au trésorier-payeur-général car il les

jugeait conformes à la pratique et à la jurisprudence, alors même que le délégataire les

auraient certainement utilisés pour demander à être indemnisé.

Il a également précisé que l'objectif de la renégociation du prix de l’eau « consistait à ce

que moins l'usager consomme, plus son rabais s'accroit ». Ainsi, dès le 1er

janvier 2010, « hors

taxe de toute nature et hors redevance d'assainissement », la baisse du prix de l’eau a « atteint

- 18,71 % pour les usagers qui ne consomment que 30 m3/an. Ces derniers représentent

7,95 % des usagers (25,72 % des usagers consommant 30 m3 ou moins) ».

6.3.3 Une renégociation fondée sur une appréciation quelque peu contestable des

résultats de la délégation

L’objet principal de la renégociation était de prendre en compte le transfert de

l’assainissement à TPM. Il convenait donc de déterminer les clés de répartition devant être

utilisées pour scinder la délégation entre l’eau et l’assainissement.

Les parties se sont mises d’accord sur les clés suivantes :

Eau potable 75 % / Assainissement 25 % : pour la dotation annuelle aux travaux de

renouvellement des réseaux,

Eau potable 77 % / Assainissement 23 % : pour toutes les charges hors fonds spécial,

la répartition des quotes-parts de la dotation au fonds spécial, la répartition des

produits.

Cependant, d’autres dispositions de la convention ont également été renégociées, pour

tenir compte des résultats de la délégation au 31 décembre 2008, comme un nouveau tarif des

abonnements, l’abandon du fonds de renouvellement et la fin de l’amortissement du droit

d’usage (voir ci-après, l’évolution des comptes de la délégation).

À cette fin, l’étude adressée au trésorier-payeur général a été reprise à l’avenant n° 8,

lequel comporte une annexe 4, intitulée « Analyse de l’économie sur la période 1990-2008

(montants en milliers d’euros courants) » faisant apparaitre un déficit cumulé de 22,675 M€

au 31 décembre 2008, alors même que la sommation des soldes annuels fait, en réalité,

apparaitre un excédent de 0,498 M€, comme au tableau 24, car la délégation a commencé à

dégager un bénéfice dès l’exercice 1999.

43

N.B. : Pour une annuité constante, le capital restant dû serait de 11 860 886,10 €.

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Le dossier précité adressé au trésorier-payeur général mentionne, en effet, que le résultat

cumulé de la délégation de service public (DSP) est un déficit « en tenant compte d’une

actualisation des résultats au T4M ». En fait d’actualisation, il s’agit d’une capitalisation : le

calcul effectué par la commune et son délégataire consiste, en effet, à appliquer le T4M au

résultat cumulé, y compris les intérêts précédemment décomptés, comme au tableau 25 qui

explicite le calcul des 23,172 M€ d’intérêts ajoutés au résultat cumulé réel précité de

0,498 M€.

La chambre considère que cette manière de procéder est contestable dès lors qu’elle

n’était pas prévue par la convention ou le cahier des charges de l’eau. D’ailleurs, même si l’on

peut admettre qu’il n’aurait pas été anormal que la convention prévoie d’imputer à la

délégation une charge d’intérêts en cas de déficit – et, à l’inverse, un produit d’intérêts en cas

d’excédent –, force est de constater que les comptes de la délégation ne mentionnent aucune

charge et aucun produit de cette nature.

Tableau 24 - Résultats depuis le début de la délégation

(en milliers d’euros)

AnnéeRésultats

avant IS

Résultats

cumulésDroit d'usage

1990 -4 960 -4 960 2 829

1991 -5 238 -10 198 2 871

1992 -4 437 -14 635 2 914

1993 -4 317 -18 952 2 958

1994 -2 761 -21 713 3 002

1995 -1 146 -22 859 3 047

1996 -2 133 -24 992 3 093

1997 -947 -25 939 3 139

1998 -288 -26 227 3 186

1999 335 -25 892 3 234

2000 1 713 -24 179 3 283

2001 2 280 -21 899 3 332

2002 2 678 -19 221 3 382

2003 3 395 -15 826 3 433

2004 3 412 -12 414 3 484

2005 1 678 -10 736 3 536

2006 3 229 -7 507 3 589

2007 1 170 -6 337 3 643

2008 6 835 498 652

Total 498 58 607

Source : annexe 4 de l'avenant n° 8

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Tableau 25 - Calcul des intérêts ajoutés au résultat cumulé

(en milliers d’euros)

La même annexe à l’avenant n° 8 comporte également une ligne de charge financière

intitulée « Droit d’usage » qui représente un montant de 58,607 M€ cumulé de 1990 à 2008

(cf. le tableau 24), qui ne correspond pas à la somme des annuités du tableau d’amortissement

soumis au trésorier-payeur général (61,652 M€).

À l’inverse du résultat cumulé « actualisé », cette charge a bien figuré dans les comptes

de la délégation jusqu’en 2009, sur la ligne intitulée « Charges relatives aux investissements »

(voir les comptes de la délégation, ci-après).

Pour la chambre, le droit d’entrée aurait pu aussi bien être considéré comme un

placement effectué par le délégataire. Un calcul actuariel simple démontre, d’ailleurs, que ce

placement était susceptible d’être rentable pour lui, dès lors que la DSP lui rapportait au

moins 7 MF/an, soit 1,069 M€/an. Force est cependant de constater que les parties ont

considéré pour leur part qu’il ne s’agissait pas d’un placement mais d’un prêt effectué par le

délégataire et dont serait redevable le service et, finalement, l’usager.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire considère, pour sa part,

que, selon la jurisprudence la plus récente, le droit d'entrée est « une dépense d'investissement

et non un placement ». Comme l’indique la chambre ci-après s’agissant des comptes de la

délégation, il « rappelle que les conditions financières d'imputation de ce remboursement ont

été renégociées et que la Commune a obtenu que l'amortissement de ce droit cesse au

31 décembre 2008 ».

6.3.4 Les comptes de la délégation

L’économie du contrat peut être appréhendée au moyen des comptes annuels produits

par le délégataire (cf. annexe 8, p. 111).

t R C C x t R + C + C x t

AnnéeT4M

N-1

Résultats

avant IS

Résultat

cumulé

précédent

Intérêts

Nouveau

résultat

cumulé

1990 -4 960 0 0 -4 960

1991 10,67% -5 238 -4 960 -529 -10 727

1992 9,96% -4 437 -10 727 -1 068 -16 233

1993 10,05% -4 317 -16 233 -1 631 -22 181

1994 12,01% -2 761 -22 181 -2 664 -27 606

1995 4,50% -1 146 -27 606 -1 242 -29 994

1996 5,32% -2 133 -29 994 -1 596 -33 723

1997 4,53% -947 -33 723 -1 528 -36 198

1998 5,95% -288 -36 198 -2 154 -38 639

1999 3,28% 335 -38 639 -1 267 -39 572

2000 3,38% 1 713 -39 572 -1 338 -39 196

2001 3,13% 2 280 -39 196 -1 227 -38 143

2002 3,10% 2 678 -38 143 -1 182 -36 648

2003 4,77% 3 395 -36 648 -1 748 -35 001

2004 2,82% 3 412 -35 001 -987 -32 576

2005 2,04% 1 678 -32 576 -665 -31 562

2006 2,08% 3 229 -31 562 -656 -28 990

2007 2,32% 1 170 -28 990 -673 -28 492

2008 3,57% 6 835 -28 492 -1 017 -22 674

Total -23 172

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6.3.4.1 Une augmentation modérée du prix de l’eau après renégociation

Les recettes restent acquises au fermier, à l’exception des redevances à reverser à

l’agence de l’eau (pollution et préservation de la ressource). Le fermier bénéficie également

de l’exclusivité de certains travaux et de la possibilité d’encaisser des produits accessoires. La

surtaxe à verser au délégant n’est d’ailleurs pas facturée explicitement à l’usager (comme la

surtaxe d’assainissement qui est fonction de la consommation) : elle a été fixée initialement à

5,4 MF/an (0,824 M€/an), a été refixée à 1 234 062 € par l’avenant n° 8 (exercice 2010), et

elle est révisable annuellement selon la formule générale de révision quadrimestrielle des prix,

prévue au cahier des charges (art. 33) et modifiée en 2010 par l’avenant n° 1 (qui correspond

à l’avenant n° 8 à la convention), cette formule dépendant du prix d’achat au service de

production et de 3 indices dont 2 étaient obsolètes depuis 2004.

L’évolution des montants facturés aux usagers a été finalement celle apparaissant au

tableau 26 durant la période sous revue (avec un décalage d’un an).

De 2008 à 2012, l’augmentation annuelle de la facture de référence, fondée sur une

consommation de 120 m3/an, laquelle est proche de la consommation individuelle unitaire

calculée par le délégataire (123 m3/abonné/an en 2012), a donc été modérée (+ 0,79 % par an)

malgré l’augmentation importante du tarif de base + 5,03 % par an44

). Cette modération a été

obtenue par une baisse de l’abonnement à compter de 2011, laquelle était au demeurant

nécessaire pour tenir compte des dispositions de la LEMA (article 57 de la loi n° 2006-1772

du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques), comme les parties en ont convenu à

l’avenant n° 8.

D’ailleurs, conformément à l’article 2 de l’arrêté du 6 août 2007 modifié relatif à la définition

des modalités de calcul du plafond de la part de la facture d’eau non proportionnelle au

volume d’eau consommé, le montant maximal de l’abonnement ne pouvait plus dépasser

« 40 % du coût du service pour une consommation d’eau de 120 mètres cubes » et 30 % à

compter du 1er

janvier 2010 (art. 5).

Tableau 26 - Prix de l’eau

44

D'après les dernières informations partielles reçues avant la parution du rapport annuel sur 2013, le prix

du m3 a été de 1,3494 €. Entre 2009 et 2013, le prix de base aura donc augmenté de 4,99 % par an.

2008 2009 2010 2011 2012Evolution

moyenne

Prix du m3 en € 1,0795 1,1104 1,1084 1,2804 1,3135 5,03%

Redevance pollution €/m3 0,19 0,19 0,19 0,21 0,22 3,73%

Préservation de la ressource €/m3 0,0583 0,0614 0,0537 0,0545 0,043 -7,33%

Coût d'1 m3 1,3278 1,3618 1,3521 1,5449 1,5765 4,39%

Abonnement 86,81 89,29 89,13 63,22 64,85 -7,03%

Consommation 129,54 € 133,25 € 133,01 € 153,65 € 157,62 € 5,03%

Redevance pollution 22,80 € 22,80 € 22,80 € 25,20 € 26,40 € 3,73%

Préservation de la ressource 7,00 € 7,37 € 6,44 € 6,54 € 5,16 € -7,33%

Abonnement 86,81 € 89,29 € 89,13 € 63,22 € 64,85 € -7,03%

Total HT 246,15 € 252,71 € 251,38 € 248,61 € 254,03 € 0,79%

TVA (5,5%) 13,54 € 13,90 € 13,83 € 13,67 € 13,97 € 0,79%

Total TTC 259,68 € 266,60 € 265,21 € 262,28 € 268,00 € 0,79%

Prix de 120 m3 (hors assainissement)

Source : Rapports annuels sur le prix et la qualité du service public d'eau potable

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6.3.4.2 L’abandon du fonds de renouvellement

En ce qui concerne les dépenses, outre les charges d’exploitation du service, le

délégataire peut imputer à la délégation des charges de renouvellement et d’investissement.

Au regard du droit des délégations de service public (DSP), dès lors qu’un contrat

prévoit ou implique l’existence de biens de retour, supposés indispensables à la continuité du

service public, dont les durées de vie sont inférieures à la durée de la délégation, il est

impératif d’en assurer le renouvellement. Par principe, le délégataire doit, en effet, assurer

l’entretien des installations et remettre au terme du contrat des équipements en bon état de

fonctionnement (voir CE 20 mars 1942, Dame veuve B..., Rec. p. 92, ou 12 mai 1942,

Commune de Luc-en-Diois, Rec. p. 148). Il faut néanmoins déterminer précisément les biens

concernés et le rythme du renouvellement.

En matière d’eau et d’assainissement, c’est l’article 54 de la loi n° 2006-1772 du 30

décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) qui a introduit l’obligation de

prévoir au contrat un « programme prévisionnel des travaux » semblable au « plan de

renouvellement » prévu par la réglementation fiscale, et de rendre compte chaque année de

son exécution : « (Art. L. 2224-11-3 du CGCT) - Lorsque le contrat de délégation d’un

service public d’eau ou d’assainissement met à la charge du délégataire des renouvellements

et des grosses réparations à caractère patrimonial, un programme prévisionnel de travaux lui

est annexé. Ce programme comporte une estimation des dépenses. Le délégataire rend compte

chaque année de son exécution dans le rapport prévu à l’article L. 1411-3 ».

L’article 56 précise, en outre, que la charge incombe à l’usager : « (Art. L. 2224-12-3

du CGCT) - Les redevances d’eau potable et d’assainissement couvrent les charges

consécutives aux investissements, au fonctionnement et aux renouvellements nécessaires à la

fourniture des services, ainsi que les charges et les impositions de toute nature afférentes à

leur exécution ».

Enfin, l’article L. 2224-11-4 du CGCT prévoit que les sommes non employées doivent

être reversées au budget de l’eau : « Le contrat de délégation de service public d’eau ou

d’assainissement impose au délégataire, (...) sans préjudice des autres sanctions prévues au

contrat, le versement au budget de l’eau potable ou de l’assainissement du délégant d’une

somme correspondant au montant des travaux stipulés au programme prévisionnel mentionné

à l’article L. 2224-11-3 et non exécutés ».

En l’occurrence, aucune obligation de reversement ne figure explicitement à la

convention malgré sa révision par l’avenant n° 8. Jusqu’à cet avenant, la convention (art. 11)

prévoyait la dotation d’un fonds spécial destiné « au financement pour l’ensemble des deux

services [eau et assainissement] d’une part des travaux de renouvellement des canalisations,

leurs annexes et les ouvrages de génie civil, d’autre part des travaux de renforcement et

d’extension des réseaux et ouvrages ». Il était globalement rendu compte de l’utilisation des

sommes au rapport du délégataire.

L’avenant n° 8 a supprimé ce fonds après avoir fixé son solde à 1 079 133,83 € au

31 décembre 2009, dont 809 350,37 € au titre du service de l’eau. L’avenant prévoit que cette

somme devra être affectée par le délégataire aux travaux de renouvellement des ouvrages du

service de l’eau potable et renvoie les détails à un accord à intervenir entre la commune et le

délégataire. L’avenant maintient une charge de renouvellement du réseau d’eau potable d’un

montant de 1 713 976 € pour l’exercice 2010 (égale au montant constaté pour 2009) et

renvoie à des avenants aux cahiers des charges à conclure pour définir « les dispositions

relatives » auxdits travaux.

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6.3.4.3 La fin de l’amortissement du droit d’usage

Le contrat utilise le terme « investissement » sous différentes acceptions : 1° pour

désigner l’amortissement du droit d’usage payé par le délégataire en début de délégation ;

2° pour désigner les dépenses de l’espèce qui devraient être marginales puisqu’il s’agit d’un

affermage.

En tout cas, la ligne « Charges relatives aux investissements » du CARE a fortement

baissé après la signature de l’avenant n° 8 qui acte la suppression de la charge financière liée

« à l’amortissement de l’investissement du Délégataire visé à l’article 7 de la convention de

base », c’est-à-dire le « droit d’usage » de 200 millions de francs. Cette suppression est

présentée comme étant la contrepartie de la confirmation de la durée du contrat (voir ci-

avant).

6.3.5 Une performance imparfaite s’agissant du rendement du réseau

L’arrêté du 2 mai 2007 relatif aux rapports annuels sur le prix et la qualité des services

publics d’eau potable et d’assainissement a défini de nouveaux indicateurs de performance

qui devaient être utilisés à compter des rapports de délégation de l’exercice 2008. Certains

sont communs aux services publics d’eau potable et d’assainissement collectif : 1°) le nombre

d’abonnés, 2°) le taux moyen de renouvellement des réseaux, 3°) la durée d’extinction de la

dette de la collectivité, 4°) le taux d’impayés sur les factures d’eau de l’année précédente, 5°)

le taux de réclamations. D’autres sont spécifiques à chaque service. Pour le service d’eau

potable, il s’agit : 1°) de données relatives à la qualité des eaux distribuées, 2°) d’un indice de

connaissance et de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable, 3°) du rendement du

réseau de distribution, 4°) de l’indice linéaire des volumes non comptés, 5°) de l’indice

linéaire de pertes en réseau, 6°) de l’indice d’avancement de la protection de la ressource en

eau, 7°) du taux d’occurrence des interruptions de service non programmées, 8°) du délai

maximal d’ouverture des branchements pour les nouveaux abonnés défini par le service et

taux de respect de ce délai.

Ces données figurent bien dans les rapports du délégataire et sont reprises dans les

rapports du délégant. Celles relatives au rendement du réseau méritent d’être relevées.

Le rendement, au sens de l’arrêté du 2 mai 2007 relatif aux rapports annuels sur le prix

et la qualité des services publics d’eau potable et d’assainissement, est calculé de la manière

suivante : « Le rendement du réseau est obtenu en faisant le rapport entre, d’une part, le

volume consommé autorisé augmenté des volumes vendus à d’autres services publics d’eau

potable et, d’autre part, le volume produit augmenté des volumes achetés à d’autres services

publics d’eau potable. Le volume consommateurs sans comptage et le volume de service du

réseau sont ajoutés au volume comptabilisé pour calculer le volume consommé autorisé. Le

rendement est exprimé en pourcentage. »

En l’absence d’eau produite, on a donc :

En l’occurrence, la performance du réseau est très imparfaite comme le reconnait le

rapport annuel sur le prix et la qualité du service public d’eau potable et comme le fait

apparaitre le tableau 27.

Cette mauvaise performance est confirmée par l’examen de l’indice linéaire de pertes en

réseau qui est égal au volume perdu dans les réseaux par jour et par kilomètre de réseau (hors

linéaires de branchements). Cette perte est calculée par différence entre le volume mis en

distribution et le volume consommé autorisé.

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D’ailleurs, les articles D. 213-48-14-1 et D. 213-74-1 du code de l’environnement fixent

plusieurs niveaux de seuils du rendement de réseau de distribution à respecter pour ne pas être

pénalisé financièrement : soit 85 % ; soit 65 % + 0,2 x ILC (indice linéaire de consommation)

si ce calcul donne un résultat inférieur à 85 % (pour les collectivités en zone de répartition des

eaux, la formule est 70 % + 0,2 ILC)

Tableau 27 - Rendement du réseau de distribution

Sur la base des données de l’exercice 2012, l’objectif minimal de rendement du service

de l’eau de Toulon s’établissait à 79,7 %. Comme l’année précédente, le rendement effectif du

réseau n’était donc pas conforme au seuil de rendement.

Les rapports annuels sur le prix et la qualité du service public d’eau potable expliquent

que, sur une longue période, le rendement est en augmentation régulière. Il n’était, en effet,

que de 70 % en 2003. Cette « amélioration » toute relative est attribuée aux travaux de

renouvellement des canalisations réalisés par le fermier et aux travaux de renouvellement des

branchements en plomb réalisés sous maitrise d’ouvrage de la commune.

Le rapport de 2011 rappelait que le décret n° 2012-97 du 27 janvier 2012 impose la

définition d’un descriptif détaillé des réseaux des services publics de l’eau et de

l’assainissement et d’un plan d’actions pour la réduction des pertes d’eau du réseau de

distribution d’eau potable.

Un courrier adressé par la commune à l’agence de l’eau le 13 décembre 2013 auquel

était joint un plan d’actions a été jugé suffisamment convaincant pour éviter des pénalités à la

commune. Cependant, l’examen de ce document conduit à constater qu’une grande partie du

plan ne consisterait pas en un renforcement des travaux de renouvellement mais en actions

visant à améliorer le comptage des volumes et la détection des fuites. Alors même que la

délégation arrive quasiment à son terme, le délégataire n’a pas été incité financièrement à se

préoccuper du rendement du réseau.

En réponse aux observations provisoires de la chambre, le maire estime que

« l'indicateur de rendement du réseau ne rend pas totalement compte des efforts produits dès

lors qu'il est influencé par la baisse des ventes d'eau », alors que « tous éléments équivalents

par ailleurs, la baisse de volumes vendus, constante sur la période 2009/2012, atteint 494 526

m3 ». Ainsi, d’après lui, le ratio « eut atteint 80,7 % en 2012, si les ventes avaient été du

niveau de 2009 ».

6.4 Le contrôle des délégataires

La commune considère, à bon droit, que l’objectif du contrôle des délégataires est la

maîtrise des risques financiers ainsi que la mise en œuvre d’actions correctives. Elle annonce

effectuer des contrôles lors du dépôt du rapport des délégataires et lors du versement des

redevances, mais rappelle qu’elle a pu également faire appel à des auditeurs externes comme

ce fut le cas dans le cadre de la renégociation du contrat de distribution de l’eau potable.

2008 2009 2010 2011 2012Evolution

moyenne

Volume consommé autorisé [A] 10 168 837 10 453 163 9 838 564 9 971 203 9 958 637 -0,52%

Volume vendu à d'autres services [B] 1 216 794 1 210 102 2 658 646 3 163 117 2 938 837 24,66%

Volume acheté [C] 15 505 422 15 454 689 16 111 038 16 833 000 16 595 806 1,71%

Rendement du réseau [A]+[B]/[C] 73,43% 75,47% 77,57% 78,03% 77,72% 1,43%

Indice linéaire de pertes en réseau 24,14 22,22 21,25 21,70 21,64 -2,70%

Volume perdu [C]-[A]-[B] 4 119 791 3 791 424 3 613 828 3 698 680 3 698 332 -2,66%

Volumes en m3, indice en m3/km/jour

Source : Rapports annuels du délégataire.

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6.4.1 Le contrôle annuel des délégataires

Les points essentiels de ce contrôle – en tout état de cause nécessaire pour

l’établissement du rapport du délégant en matière d’eau et d’assainissement – seraient :

le respect des obligations légales (articles L. 1411-3 et R. 1411 du CGCT, décret

n° 2005-236 du 14 mars 2005) et contractuelles,

la cohérence entre le rapport financier et les comptes.

La commune estime que la trame des rapports annuels est clairement exposée dans les

contrats de délégation de service public et que ceux-ci sont conformes au décret du

14 mars 2005 qui a fixé des obligations précises concernant les comptes et l’information du

délégant.

Le contrôle de cohérence consiste à détecter des anomalies en comparant notamment

l’exercice concerné et l’exercice précèdent et plus finement sur certains postes considérés

comme sensibles : les frais de personnels, le montant des achats, les charges calculées, les

soldes intermédiaires de gestion tels que l’excédent brut d’exploitation ou la valeur ajoutée.

En définitive, le contrôle est entériné par une délibération du conseil municipal qui

« prend acte » du rapport du délégataire. Par exemple, s’agissant de la distribution de l’eau, la

délibération mentionne : le montant total des produits et des charges, ainsi que le résultat ; la

valeur des indicateurs de la qualité du service ; le prix de 120 m3. Elle mentionne également

les principaux travaux réalisés.

Au plan pratique, une grille de contrôles a été établie concernant les trois contrats

(production, distribution et assainissement) mais aussi celui des parkings.

6.4.1.1 La DSP de production

S’agissant de l’application des nombreuses pénalités prévues par le contrat, la

collectivité a indiqué n’avoir « jamais rencontré de circonstances nécessitant de pénaliser le

délégataire ». Ceci étant dit, l’absence d’application de pénalités ne permet pas de conclure à

l’absence de suivi de la SET. En effet, la collectivité, qui dispose d’un service à cette fin, a

produit de nombreux courriers adressés, au cours de la période examinée, au délégataire, lui

rappelant les obligations mises à sa charge dans le cadre du contrat, qu’il s’agisse de mesures

de sécurité ou plus simplement d’assurer l’information de la collectivité.

Par ailleurs, le programme des travaux d’investissements mis à la charge du délégataire

était quasiment achevé fin 2012, à l’exception de l’opération n° 11, pour laquelle restaient à

exécuter des travaux de finition et de remise en état.

6.4.1.2 La DSP de distribution

En cours d’instruction, a été produit une lettre, cependant assez ancienne puisqu’elle

date du 7 mai 2007, par laquelle la CEO était menacée de mise en œuvre des pénalités

prévues par le contrat si elle ne complétait pas son rapport annuel pour 2005 de l’état

détaillant les recettes perçues pour le compte de la collectivité.

En outre, la réalité des contrôles a pu être démontrée par la production d’interventions

auprès de la CEO également en 2007, car il semble que ce soit à cette époque que la commune

a renforcé ses contrôles de ce délégataire, notamment pour s’assurer du respect des

dispositions du décret du 14 mars 2005. Ainsi, dans une lettre du 12 juillet 2007, il était

demandé à la CEO des éclaircissements (obtenus en septembre) sur la composition de certains

postes du CARE, notamment une fois de plus sur les produits. La forme interrogative utilisée

pour cet échange démontre d’ailleurs qu’il n’était pas possible de se référer à une disposition

précise du contrat ou du cahier des charges qui ne sont donc pas aussi complets que l’estime

la commune.

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6.4.2 Le contrôle des redevances

Les formules d’indexation sont, en principe, vérifiées et les délégataires rappelés à

l’ordre quand ils ne respectent pas les délais de reversement.

Sur ce point, les exemples produits concernent uniquement la délégation de la gestion

des parkings.

6.4.3 La présentation des rapports en commission des services publics locaux

Aux termes de l’article L. 1413-1 du CGCT, la commission examine chaque année sur

le rapport de son président :

1° Le rapport, mentionné à l’article L. 1411-3, établi par le délégataire de service

public ;

2° Les rapports sur le prix et la qualité du service public d’eau potable, sur les

services d’assainissement et sur les services de collecte, d’évacuation ou de

traitement des ordures ménagères visés à l’article L. 2224-5.

La commune applique ces dispositions et invite les délégataires aux réunions de la

commission afin que ses membres puissent les interroger.

6.4.4 Les contrôles effectués lors de la renégociation de la DSP de distribution

L’examen des documents produits à la commune afin de préparer la renégociation du

contrat avec la CEO conduit à émettre une opinion positive sur les contrôles réalisés par la

société de conseil mandatée à cet effet, même si la chambre ne partage pas l’analyse qui a

conduit à estimer que la délégation était fortement déficitaire.

Ainsi, un document de 32 pages, intitulé « Analyse détaillée des produits et des

charges » et daté d’août 2009, présente l’organisation opérationnelle et comptable du

concessionnaire, puis analyse les CARE de 2000 à 2007. Il distingue clairement les charges

directes, qui correspondent aux charges de fonctionnement directement imputables à

l’exploitation du service public ; les charges réparties, qui correspondent aux charges de

fonctionnement imputables aux différents niveaux de l’organisation opérationnelle de Veolia,

pour lesquelles on distingue les charges d’exploitation (niveau services et agence) et les

charges de structure (niveau centre opérationnel et région) ; les charges calculées, qui

correspondent aux charges d’investissement consenties par le concessionnaire qui font l’objet

de calculs économiques spécifiques « et qui n’ont pas nécessairement de correspondance dans

la comptabilité sociale du délégataire ». Pour ce faire, la nomenclature propre au groupe est

utilisée, ce qui démontre que l’auditeur a eu accès à la comptabilité analytique de VEOLIA

(comptes de la classe 9).

6.5 La situation financière du budget de l’eau

Les éléments nécessaires à l’appréciation de l’évolution de la situation financière du

budget annexe durant la période examinée (exercices 2009 à 2013) sont résumés en annexe 9

(p. 112 et suivantes).

6.5.1 L’exploitation

L’essentiel des recettes d’exploitation (82 % en moyenne) est constitué par les

versements des délégataires qui sont imputés au compte 7068 « Autres prestations de

service » s’agissant de la production (versements de la Société des eaux de Toulon) et au

compte 751 « Redevances pour concession » s’agissant de la distribution (versements de la

Compagnie des eaux et de l’ozone).

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Les montants correspondent à ceux indiqués par le compte annuel de résultat de l’exploitation

(CARE) de la délégation de service public (DSP) de distribution (cf. annexe 8, p. 111). En

revanche, le CARE de la DSP de production ne permet pas d’identifier immédiatement ces

montants. Le compte 7087 « Remboursement de frais » enregistre, pour sa part, le

remboursement des impôts fonciers effectués par le délégataire de la production.

La chambre rappelle que l’instruction budgétaire et comptable M4 applicable aux

services publics locaux industriels et commerciaux, prévoit que :

les surtaxes que les délégataires sont tenus de percevoir gratuitement pour le

compte de la collectivité sont à imputer au compte 706 « Prestations de services »,

les redevances dues pour occupation du domaine public de la collectivité par les

ouvrages de l’affermage ou de la concession sont à imputer au compte 757

« Redevances versées par les fermiers et concessionnaires ».

La charge principale est constituée par les frais de personnel et plus particulièrement

celle qui concerne les agents qui n’ont pas voulu rejoindre le délégataire de la distribution en

1990 (voir ci-après).

Au final, la section d’exploitation dégage tout de même un autofinancement

relativement confortable, représentant en moyenne plus de 65 % des produits.

6.5.2 L’investissement

Si ce n’est en 2013, le tableau de financement et le bilan fonctionnel montrent un

renforcement continu du fonds de roulement de + 7,97 % par an sur la période examinée, les

ressources propres dépassant largement les dépenses (hors remboursement des emprunts).

Sur la même période, aucun emprunt n’a d’ailleurs été contracté et l’encours de la dette

a diminué fortement pour atteindre 0,276 M€ au 31 décembre 2013.

Une partie importante des dépenses a concerné les barrages, notamment l’exécution de

marchés d’assistance technique pour leur surveillance et leur maintenance ; mais aussi pour

l’obtention de modifications de l’arrêté d’exploitation du barrage de Carcès (crues) et la

création d’un plan particulier d’intervention pour les barrages de Carcès et Dardennes. Une

autre partie des dépenses est, en outre, constituée par le transfert des droits à déduction de

TVA sur les immobilisations affermées ou concédées prévu par l’article 216 bis de l’annexe II

du code général des impôts (compte 2762).

6.5.3 Les agents mis à disposition du centre de gestion depuis 1990 : une charge

qui perdure pour la collectivité

La ville de Toulon a cessé à compter du 1er

janvier 1990 d’exercer en régie les services

de distribution de l’eau et de l’assainissement sur son territoire, choisissant d’en déléguer la

gestion à la Compagnie de l’Eau et de l’Ozone (CEO), filiale de Veolia Environnement.

L’article 14 de la convention d’affermage a organisé la reprise du personnel municipal

employé dans ces deux services par le délégataire. Les 207 agents concernés disposent en

effet d’un délai de trois mois, soit jusqu’au 31 mars 1990, pour demander leur détachement

auprès du délégataire, pour une période de 5 ans renouvelable sans limitation de durée, ou

leur embauche par celui-ci, le fermier étant tenu de faire droit à ces demandes dans les

conditions prévues par des annexes au contrat.

L’article 14 prévoit que tout agent qui n’aura pas, à l’expiration de la période de trois

mois, opté pour l’une des deux options, « sera remis à la disposition du centre de gestion

compétent. Dans ce cas, et d’une façon générale, le fermier dédommagera la collectivité des

sommes qu’elle sera amenée à verser au centre de gestion. »

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97/114

La loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction

publique territoriale fixe le régime juridique et financier des suppressions d’emploi par les

collectivités territoriales.

Son article 97, dans sa version alors applicable, prévoit que :

« Un emploi ne peut être supprimé qu’après avis du comité technique paritaire. Si la

collectivité ou l’établissement ne peut lui offrir un emploi correspondant à son grade,

le fonctionnaire de catégorie A est pris en charge par le Centre national de la fonction

publique territoriale et le fonctionnaire de catégorie B, sous réserve des dispositions du

quatrième alinéa de l’article 12 bis, C ou D par le centre de gestion dans le ressort

duquel se trouve la collectivité ou l’établissement. / Pendant la période de prise en

charge, l’intéressé est placé sous l’autorité du Centre national de la fonction publique

territoriale ou du centre de gestion ; il reçoit la rémunération correspondant à l’indice

détenu dans son grade. Pendant cette période, le centre peut lui confier des missions

correspondant à son grade. Le centre lui propose tout emploi vacant correspondant à

son grade. / La prise en charge cesse après trois refus d’offre ferme d’emploi. Ne peut

être comprise dans ce décompte qu’une seule offre d’emploi émanant de la collectivité

ou établissement d’origine. / Pour l’application de ces dispositions aux fonctionnaires

de catégories C et D, les emplois proposés doivent se situer dans le département où le

fonctionnaire était précédemment employé ou un département limitrophe.

Toutefois, ces propositions doivent se situer dans le seul département où le

fonctionnaire était précédemment employé pour les fonctionnaires de catégories B, C

et D en exercice dans les départements d’outre-mer. / Après trois refus, le

fonctionnaire est licencié ou, lorsqu’il peut bénéficier de la jouissance immédiate de

ses droits à pension, admis à faire valoir ses droits à la retraite ; cette dernière

disposition n’est pas opposable aux mères de famille ayant élevé au moins trois

enfants. (…) ».

Il résulte de ces dispositions que les agents concernés par la prise en charge par le centre

de gestion sont considérés comme étant en position d’activité et voient leur carrière

progresser normalement. Cette prise en charge a évidemment vocation à être provisoire, dans

l’attente d’un reclassement par l’employeur d’origine ou d’un recrutement par une autre

collectivité. Pour autant, le mécanisme n’est pas limité dans sa durée et seuls trois événements

peuvent y mettre fin : 1° le recrutement de l’agent ; 2° son départ à la retraite ; 3° le refus de

trois offres d’emploi successives.

Les modalités financières de la mise à disposition auprès du centre de gestion sont

prévues à l’article 97 bis de la loi du 26 janvier 1984, qui institue une contribution de la

collectivité d’origine du fonctionnaire dont l’emploi a été supprimé. Cette contribution est,

pour les collectivités non affiliées telles que Toulon, égale à :

- une fois et demie le traitement brut augmenté des cotisations sociales pendant les

deux premières années ;

- une fois ce montant pendant les deux années suivantes ;

- la moitié de ce montant au-delà des quatre premières années.

La contribution cesse « lorsque le fonctionnaire a reçu une nouvelle affectation ». Elle

est minorée d’un dixième si, au cours des deux années suivant la prise en charge, le centre n’a

proposé aucun emploi au fonctionnaire.

Cette prise en charge a généré un déficit de la section de fonctionnement du centre de

gestion du Var en 1998.

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98/114

À l’initiative de MM. Trucy et Falco, en leur qualité de parlementaires, un amendement

a été introduit dans la loi n° 98-546 du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions d’ordre

économique et financier (article 59) visant à permettre le rétablissement de la prise en charge

financière par la collectivité d’origine.

L’article 97 ter de la loi du 26 janvier 1984 en résultant prévoit effectivement que :

« I.- Par dérogation aux dispositions de l’article 97 bis, un centre de gestion peut

décider de rétablir la contribution des collectivités ou établissements non affiliés, qui

ont procédé à des suppressions d’emplois, à une fois le montant constitué par les

traitements bruts versés aux fonctionnaires augmenté des cotisations salariales

afférentes à ces traitements. / Cette décision est prise lors du vote du budget primitif

aux conditions suivantes : / - s’il est constaté que ce budget pourrait être présenté en

équilibre hors les dépenses de prise en charge des fonctionnaires dont les emplois ont

été supprimés par ces collectivités ou établissements et les recettes constituées par les

contributions correspondantes, et que ces éléments y étant intégrés génèrent un déficit

prévisionnel de la section de fonctionnement, les recettes et les dépenses ayant été

évaluées de façon sincère ; / - si la cotisation obligatoire instaurée à l’article 22 est

fixée aux taux maximum prévu par la loi ; / - si les prises en charge sont intervenues

depuis plus de cinq ans. / Elle est renouvelable à chaque exercice budgétaire. / Lorsque

la contribution est rétablie en application du présent article, la réduction prévue au

dernier alinéa de l’article 97 bis n’est plus appliquée. / (…) / II. - A titre exceptionnel,

en 1998, le rétablissement de la contribution prévu au premier alinéa du I peut être

décidé à l’occasion du vote d’une décision modificative, pour la période restant à

courir jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire. /(…) ».

En application de ces dispositions, le centre de gestion du Var a rétabli dès septembre

1998 la contribution de la ville de Toulon à une fois le montant des traitements bruts avec

cotisations sociales des agents concernés. Depuis cette date, le centre de gestion du Var ne

finance plus la rémunération versée aux agents de la ville dont les emplois ont été supprimés

mais en assure uniquement la gestion administrative. Il est resté également chargé de leur

reclassement alors qu’il n’était plus incité financièrement à y procéder rapidement.

L’avenant n° 1 à la convention d’affermage du service de distribution de l’eau, conclu le

12 janvier 1993, précise les modalités de calcul de la participation financière du délégataire à

la prise en charge de ces agents, qui n’étaient pas prévues par la convention.

Depuis le 1er

janvier 2009, la communauté d’agglomération TPM, compétente en

matière d’assainissement collectif, est co-contractante du délégataire avec la ville, au titre du

volet « assainissement », comme l’organise l’avenant n° 8 signé le 28 décembre 2010.

L’article 3 de cet avenant confirme les engagements de versement du délégataire en

dédommagement des sommes que la ville de Toulon et TPM doivent verser au centre de

gestion du Var, limités à 40 % des traitements bruts versés aux fonctionnaires concernés et à

40 % des cotisations sociales afférentes à ces traitements. La liste des 16 fonctionnaires au

1er

janvier 2010 toujours à disposition du centre de gestion pour la ville, au titre du service de

distribution de l’eau potable, est jointe en annexe 2 à cet avenant.

Aux termes du précédent rapport d’observations, la mise à disposition du centre

départemental de gestion des anciens agents du service de l’eau et de l’assainissement a coûté

aux finances communales plus de 4,6 M€ sur la période 1998-2004, déduction faite des

remboursements dont a bénéficié la ville de la part du délégataire, financés quant à eux

directement par les usagers.

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99/114

L’évolution de la contribution versée au CDG 83 au titre de la période sous-contrôle

2009-2013 est retracée au tableau 28.

La contribution de la ville se réduit au fil du temps, du fait des départs à la retraite des

agents. Le transfert à TPM de la compétence assainissement a eu un impact significatif,

puisque de 29 agents pris en charge en 2008, la ville ne finance « plus » que 17 agents en

2009. Cette dernière fait état de ses marges de manœuvre restreintes « face à cette charge

subie qui correspond à un évènement historique irréversible ».

Tableau 28 - Agents mis à disposition du Centre de gestion

La chambre relève le coût de près de 1,5 M€ pour la ville sur cinq ans, auxquels

s’ajoutent plus de 900 000 € payés par les usagers, versés pour assurer la rémunération

d’agents qui n’exercent aucune activité depuis le 1er

mars 1990, soit depuis près de 25 ans et

dont le déroulement de carrière se poursuit dans la fonction publique territoriale (avancements

d’échelons et de grade à l’ancienneté). La collectivité insiste, quant à elle, sur le fait que cette

charge est en diminution constante et qu’elle a vocation à disparaître à compter de 2030.

Le centre de gestion de la fonction publique territoriale du Var indique n’avoir jamais

été en mesure de proposer aux agents concernés, en dépit du suivi entrepris, trois offres

d’emploi fermes comme le prévoit la loi, ce qui aurait permis de les licencier. À cet égard, il

met en avant les difficultés particulières de reclassement liées au niveau de compétence et de

qualification de ces personnels, qui ne correspond plus aux besoins actuels des collectivités en

raison, notamment, d’une longue période d’inactivité.

Sans minimiser les difficultés d’une reconversion en cours de carrière, il convient de

rappeler, d’une part, que ces agents bénéficiaient d’un droit au recrutement chez le délégataire

dans des conditions préservant leur statut et, d’autre part, qu’il ne s’agissait pas uniquement

d’agents âgés proches de la retraite, puisque certains avaient moins de 30 ans à la date de la

mise à disposition initiale.

À cet égard, il est pour le moins regrettable que la ville de Toulon n’ait pas été en

mesure de reclasser une partie de ces agents, notamment les plus jeunes, à l’occasion de

l’affermage du service de l’eau, dans l’un de ses services techniques. La chambre observe

d’ailleurs qu’elle aurait pu le faire plus récemment, puisqu’elle a recruté en moyenne 89

agents de catégorie B et C par an entre 2009 et 2013.

2009 2010 2011 2012 2013 Total

Nombre d’agents 17 16 13 12 11

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Coût restant à la

charge de la ville346 989 € 345 935 € 293 726 € 254 000 € 222 545 € 1 463 195 €

Source : Commune de Toulon

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100/114

A ce sujet, la ville de Toulon a rappelé dans sa réponse aux observations provisoires de

la chambre que c’est le Centre de gestion de la fonction publique territoriale du Var qui est

juridiquement responsable du reclassement de ces agents, dont il doit contrôler l’effectivité de

la recherche d’emploi et qu’il ne lui appartenait pas de leur « proposer des postes (…),

d'autant que sur la même période elle devait faire face aux contraintes de reclassement tout

aussi complexes de ses propres agents », ce qui l’a amenée à mettre en place deux dispositifs

spécifiques (contrat d’accompagnement et bilan professionnel).

Il peut être rappelé que le coût de ces agents est, in fine, pris en charge par les usagers

du service de distribution de l’eau potable, directement s’agissant de la part du délégataire,

indirectement au travers de la surtaxe s’agissant de la part de la commune. Et, dans la mesure

où tous les agents ne seront pas retraités en 2019, date d’échéance de la délégation de service

public en cours avec la CEO, la question se posera du maintien de la participation d’un

nouveau délégataire.

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101/114

A N N E X E S

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102/114

Annexe 1 – Situation financière du budget principal

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Page 104: RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES SUR LA GESTION DE … · 17, rue de Pomègues – 13295 Marseille Cedex 08 – Tél. 04 91 76 72 00 – Télécopie 04 91 76 72 72 – e-mail

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104/114

Commune de ToulonBudget principal en euros 2009 2010 2011 2012 2013

Evolution

moyenne

Dotations et réserves 671 788 215,93 691 478 316,66 717 558 586,09 745 593 367,96 768 042 664,00 3,40%

Subventions 123 543 424,07 133 295 142,00 144 087 556,75 153 590 078,99 162 485 435,27 7,09%

Provisions pour risques et charges 13 446 794,06 12 918 222,88 9 537 170,99 9 020 099,99 10 000 536,99 -7,14%

Provisions de l 'actif 643 332,15 423 332,15 113 833,00 113 833,00 194 000,00 -25,90%

Amortissements 75 310 412,21 93 837 932,25 110 398 006,97 124 949 311,11 123 007 984,69 13,05%

Emprunts 127 010 080,19 113 949 096,51 108 441 947,52 104 221 304,05 88 613 620,74 -8,61%

Autres dettes financières 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 -100,00%

A - Ressources 1 011 742 258,61 1 045 902 042,45 1 090 137 101,32 1 137 487 995,10 1 152 344 241,69 3,31%

Immobilisations incorporelles et corporelles brutes -973 068 338,44 -1 009 326 707,03 -1 054 704 895,56 -1 095 134 404,67 -1 109 439 483,42 -3,33%

Immobilisations financières brutes -24 137 160,78 -23 542 951,78 -22 716 374,28 -22 106 936,02 -21 734 866,52 2,59%

Stocks budgétisés 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Charges à répartir 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Primes de remboursement des obligations 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Opérations pour compte de tiers -407 881,91 -401 078,93 -1 197 997,17 -916 210,15 -569 938,84 -8,72%

B - Emplois -997 613 381,13 -1 033 270 737,74 -1 078 619 267,01 -1 118 157 550,84 -1 131 744 288,78 -3,20%

C - Fonds de roulement (A-B) 14 128 877,48 12 631 304,71 11 517 834,31 19 330 444,26 20 599 952,91 9,89%

Redevables -4 955 234,92 -5 394 775,95 -3 114 344,79 -3 039 234,04 -2 897 531,01 12,55%

Autres créances -3 337 738,46 -3 792 407,00 -7 473 092,17 -16 126 068,15 -10 551 631,57 -33,34%

Autres stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Valeurs mobilières de placement 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Intérêts courus non échus 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Dépenses à classer ou à régulariser -1 002 453,80 -14 337 678,32 -890 014,28 -731 819,68 -549 823,86 13,94%

Produits à recevoir -8 165 548,89 -9 742 204,25 -11 008 893,34 -5 821 279,37 -7 266 084,65 2,88%

Charges constatées d'avance 0,00 0,00 0,00 0,00 -717,60 0,00%

D - Actifs circulants -17 460 976,07 -33 267 065,52 -22 486 344,58 -25 718 401,24 -21 265 788,69 -5,05%

Fournisseurs 5 410 596,58 3 221 150,87 3 828 724,37 3 780 147,77 75 920,24 -65,58%

Autres dettes 1 871 647,19 14 337 255,34 301 494,94 970 426,48 155 267,09 -46,33%

Comptes rattachés 2 932 064,83 3 195 962,49 3 932 904,12 4 680 345,85 3 913 357,16 7,48%

Intérêts courus non échus 1 229 736,23 1 050 992,27 821 203,96 702 388,21 666 243,89 -14,21%

Recettes à classer ou à régulariser 3 534 051,69 3 177 753,61 6 321 677,56 1 554 436,47 5 999 129,09 14,14%

Charges à payer 6 392 906,51 6 979 795,80 8 615 780,40 8 914 477,95 6 893 993,64 1,90%

Produits constatés d'avance 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

E - Passifs circulants 21 371 003,03 31 962 910,38 23 821 785,35 20 602 222,73 17 703 911,11 -4,60%

F - Besoin en fonds de roulement (D-E) 3 910 026,96 -1 304 155,14 1 335 440,77 -5 116 178,51 -3 561 877,58 -30,62%

Disponibilités -18 038 104,44 -11 326 349,57 -12 852 315,08 -14 213 255,74 -17 037 045,35 1,42%

Avances de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Régisseurs -800,00 -800,00 -960,00 -1 010,00 -1 030,00 -6,52%

G - Trésorerie active -18 038 904,44 -11 327 149,57 -12 853 275,08 -14 214 265,74 -17 038 075,35 1,42%

Avances de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Crédits de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

H - Trésorerie passive 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

I - Trésorerie nette (G-H) -18 038 904,44 -11 327 149,57 -12 853 275,08 -14 214 265,74 -17 038 075,35 1,42%

C - Fonds de roulement 14 128 877,48 12 631 304,71 11 517 834,31 19 330 444,26 20 599 952,91 9,89%

en nombre de jours de charges de gestion 28,56 24,95 22,30 36,36 38,18 7,52%

F - Besoin en fonds de roulement 3 910 026,96 -1 304 155,14 1 335 440,77 -5 116 178,51 -3 561 877,58 -30,62%

en nombre de jours de charges de gestion 7,90 -2,58 2,59 -9,62 -6,60 -29,76%

= Trésorerie nette 18 038 904,44 11 327 149,57 12 853 275,08 14 214 265,75 17 038 075,33 -1,42%

en nombre de jours de charges de gestion 36,47 22,37 24,89 26,74 31,58 -3,54%

Contrôles

Trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,01 -0,02

FR 14 128 877,48 12 631 304,71 11 517 834,31 19 330 444,26 20 599 952,91

- 1069 "Reprise 1997 sur excédents capitalisés - Neutralisation de

l ’excédent des charges sur les produits"-2 581 496,68 -2 581 496,68 -2 581 496,68 -2 581 496,68 -2 581 496,68

- Provisions semi-budgétaires 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

= FR budgétaire 16 710 374,16 15 212 801,39 14 099 330,99 21 911 940,94 23 181 449,59

- FR budgétaire calculé -16 710 374,16 -15 212 801,39 -14 099 330,99 -21 911 940,93 -23 181 449,61

= Différence 0,00 0,00 0,00 0,01 -0,02

Bilan fonctionnel

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105/114

Annexe 2 – Ratios règlementaires

Ratios règlementaires 2009 2010 2011 2012 2013Evolution

moyenne

Population INSEE 170 041 168 768 169 010 167 813 166 851 -0,47%

Population DGF 172 826 171 291 171 707 170 411 169 433 -0,49%

Produit communal 115 167 897 € 122 767 377 € 125 795 276 € 110 900 205 € 154 748 961 € 7,66%

Potentiel fiscal (3 taxes) 65 549 473 € 69 422 222 € 71 968 698 € 76 115 707 € 98 651 632 € 10,76%

Produit des impositions directes 79 471 254 € 80 899 284 € 83 081 669 € 85 490 347 € 87 062 099 € 2,31%

Dépenses réelles de fonctionnement (DRF) 184 438 287 € 191 490 962 € 196 836 403 € 200 143 283 € 201 702 041 € 2,26%

DRF R.2313-2-b) CGCT 184 231 644 € 191 302 482 € 196 539 847 € 199 875 704 € 201 352 113 € 2,25%

Recettes réelles de fonctionnement (RRF) 226 840 529 € 228 465 513 € 230 409 747 € 236 583 640 € 235 028 847 € 0,89%

Dépenses d'équipement brut 50 573 842 € 43 669 562 € 47 484 626 € 41 551 957 € 32 234 445 € -10,65%

Dépenses d'équipement R.2313-2-e) CGCT 50 649 846 € 43 716 436 € 48 701 163 € 44 020 332 € 33 198 897 € -10,02%

Encours de la dette 127 010 080 € 113 949 097 € 108 441 948 € 104 221 304 € 88 613 621 € -8,61%

Dotation globale de fonctionnement 49 766 101 € 49 399 068 € 49 454 947 € 48 955 155 € 48 580 984 € -0,60%

Dépenses de personnel 119 726 555 € 122 150 698 € 123 749 108 € 127 485 820 € 129 623 775 € 2,01%

1-Dépenses réelles de fonctionnement \ Population 1 083 € 1 134 € 1 163 € 1 191 € 1 207 € 2,73%

France (communes > 100 000 hab.) 1 126 € 1 139 € 1 162 €

2-Produits des impositions directes \ Population 467 € 479 € 492 € 509 € 522 € 2,79%

France (communes > 100 000 hab.) 516 € 531 € 552 €

3-Recettes réelles de fonctionnement \ Population 1 334 € 1 354 € 1 363 € 1 410 € 1 409 € 1,37%

France (communes > 100 000 hab.) 1 307 € 1 350 € 1 374 €

4-Dépenses d'équipement brut \ Population 298 € 259 € 288 € 262 € 199 € -9,59%

France (communes > 100 000 hab.) 309 € 267 € 280 €

5-Encours de la dette \ Population 747 € 675 € 642 € 621 € 531 € -8,17%

France (communes > 100 000 hab.) 1 096 € 1 088 € 1 081 €

6-Dotation globale de fonctionnement \ Population 288 € 288 € 288 € 287 € 287 € -0,11%

France (communes > 100 000 hab.) 277 € 276 € 274 €

7-Dépenses de personnel \ DRF 65,0% 63,9% 63,0% 63,8% 64,4% -0,24%

France (communes > 100 000 hab.) 54,7% 56,2% 55,9%

8-Effort fiscal (Produit \ Potentiel) 1,756961 1,768416 1,747917 1,456995 1,568641 -2,79%

France (communes > 100 000 hab.) 1,423764 1,411826 1,414598 1,263025 1,320046 -1,87%

10-Dépenses d'équipement brut \ RRF 22,3% 19,1% 21,1% 18,6% 14,1% -1125,5%

France (communes > 100 000 hab.) 23,6% 19,7% 20,4%

11-Encours de la dette \ RRF 56,0% 49,9% 47,1% 44,1% 37,7% -9,41%

France (communes > 100 000 hab.) 83,9% 80,6% 78,7%

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106/114

Annexe 3 – Détail des charges de personnel

Source : comptes de gestion (ANAFI)

en € 2009 2010 2011 2012 2013Var. annuelle

moyenne

Rémunération principale 58 597 912 58 955 720 59 590 920 60 448 891 60 922 000 1,00%

+ Régime indemnitaire voté

par l’assemblée15 406 771 16 418 477 16 773 039 18 091 386 18 296 805 4,40%

+ Autres indemnités 3 165 472 3 267 097 3 482 552 3 427 626 3 467 400 2,30%

= Rémunérations du personnel

titulaire (a)77 170 155 78 641 294 79 846 511 81 967 903 82 686 205 1,70%

en% des rémunérations du

personnel*92,10% 92,00% 91,80% 91,30% 91,50%

Rémunération principale 6 532 509 6 682 766 6 988 256 7 615 720 7 587 095 3,80%

+ Régime indemnitaire voté

par l’assemblée0 0 0 0 0 N.C.

+ Autres indemnités 0 0 0 0 0 N.C.

= Rémunérations du personnel

non titulaire (b)6 532 509 6 682 766 6 988 256 7 615 720 7 587 095 3,80%

en% des rémunérations du

personnel*7,80% 7,80% 8,00% 8,50% 8,40%

Autres rémunérations (c) 132 025 198 848 157 618 153 610 106 654 -5,20%

= Rémunérations du personnel

hors atténuations de charges

(a+b+c)

83 834 688 85 522 908 86 992 385 89 737 233 90 379 953 1,90%

Atténuations de charges 322 272 602 827 288 154 275 849 237 226 -7,40%

= Rémunérations du personnel 83 512 417 84 920 081 86 704 230 89 461 385 90 142 727 1,90%

en € 2009 2010 2011 2012 2013Var. annuelle

moyenne

Rémunérations du personnel 83 512 417 84 920 081 86 704 230 89 461 385 90 142 727 1,90%

+ Charges sociales 31 007 299 30 971 586 31 312 231 31 991 946 33 477 319 1,90%

+ Impôts et taxes sur

rémunérations2 029 570 2 056 279 2 234 594 2 153 270 2 231 572 2,40%

+ Autres charges de personnel 1 328 864 1 327 294 1 042 209 1 230 599 1 236 168 -1,80%

= charges de personnel interne 117 878 150 119 275 240 121 293 264 124 837 200 127 087 786 1,90%

Charges sociales en% des CP

interne26,30% 26,00% 25,80% 25,60% 26,30%

+ Charges de personnel

externe1 848 405 2 875 458 2 455 843 2 648 620 2 535 989 8,20%

= charges de personnel totales 119 726 555 122 150 698 123 749 108 127 485 820 129 623 775 2,00%

CP externe en% des CP total 1,50% 2,40% 2,00% 2,10% 2,00%

* Hors atténuations de charges

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Annexe 4 – Les heures supplémentaires

Nombre d’heures supplémentaires

filière administrative 2009 2010 2011 2012 2013

évol.

annuelle

moyenne

filière technique 13 823,50 14 984,00 16 473,00 17 276,50

14

811,00 1,74 %

filière culturelle 75 218,50 79 790,50 85 879,00 80 267,00

76

708,50 0,49 %

filière sportive 97,00 295,50 577,00 576,50

65,00 - 9,52 %

filière sociale 49,00 151,00 421,00 514,00

588,00 86,12 %

filière médico-sociale 411,00 456,50 472,00 322,00

271,00 - 9,89 %

filière police 13,00 71,00 43,00 6,00

35,00 28,09 %

filière animation 12 602,00 16 115,00 19 217,00 20 496,50

20

203,00 12,52 %

Toutes filières 1 422,50 1 439,50 1 620,50 956,00

1

211,50 - 3,93 %

Total filières + autres 103 636,50 113 303,00 124 702,50 120 414,50

113

893,00 2,39 %

Heures sup Elections

Recensement 4 006,00 6 829,00 3 948,00 13 399,00

Total avec Elections et

recensement 107 642,50 120 132,00 128 650,50 133 813,50

113

893,00 1,42 %

Source : Ville de Toulon

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Annexe 5 – Coût des heures supplémentaires

Source : Ville de Toulon

en € année 2009 année 2010 année 2011 année 2012 année 2013 Evolution

filière administrative 187 482,78 203 146,55 235 488,56 250 763,61 223 945,76 4,54%

filière technique 1 621 936,50 1 769 463,24 1 915 770,43 1 825 523,21 1 772 728,93 2,25%

filière culturelle 1 892,56 6 022,90 10 187,70 10 435,20 1 253,38 -9,79%

filière sportive 783,15 2 818,77 9 175,61 12 562,02 14 323,12 106,80%

filière sociale 8 153,97 9 257,13 9 411,97 6 513,24 5 664,33 -8,71%

filière médico-

sociale175,93 1 284,78 616,77 100,44 509,4 30,45%

filière police 254 842,41 335 459,06 400 038,88 417 285,76 421 857,53 13,43%

filière animation 19 696,49 19 784,58 22 758,61 12 332,66 17 582,19 -2,80%

Toutes filières 2 094 963,79 2 347 237,01 2 603 448,53 2 535 516,14 2 457 864,64 4,07%

autres 0 0 74,24 0 0

Total filières + autres 2 094 963,79 2 347 237,01 2 603 522,77 2 535 516,14 2 457 864,64 4,07%

Heures sup Elections

Recensement

84186,52

(européennes

+

recensement)

155 695,91

(régionales +

recensement)

88 965,03

(cantonales +

recensement)

281 527,17

(présidentielle

+ législative+

recensement)

0

Total avec Elections

et recensement2 179 150,31 2 502 932,92 2 692 487,80 2 817 043,31 2 457 864,64 3,05%

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Annexe 6 – Dépassement du quota des 25 heures supplémentaires

Source : Fichier excel de la paie transmis par la ville de Toulon

janv fév mars avril mai juin juil août sept oct nov déctotal

des HS

rémunération

pour 2012 des

HSA. R. 30 39 27 42 6 50 52 51 33 21 52 52 455 9 213,65 €

A. B. 29 18 8 17 32 58 24 31 46 4 8 275 5 637,08 €

N. A. 29 28 48 40 33 52 27 32 33 322 5 422,34 €

D. B. 37 45 41 52 43 30 9 90 44 52 21 20 484 14 943,36 €

J. C. 40 49 21 35 46 32,5 61 29 22 49 42 33 459 13 509,98 €

M. D. 52 63 49 50 50,5 52 49 30 32 28 455 7 252,47 €

S. F. 48 48 40 24 36 39 37 12 16 38 50 51 439 10 365,68 €

J. D. 50 52 9 30 20 61,5 74 46 52 52 26 50 522 10 932,26 €

F. F. 38 44 52 52 47 43 43 43 21 29 32 52 496 13 497,14 €

D. G. 32,5 48,5 19 41,5 41 46,5 48 46,5 52 40 22 437 11 787,07 €

R. G. 52 50 34 46 35 34 26 30 27 49 52 435 10 545,69 €

C. H. 46 21 34 31 14 55 66 31 50 18 46 40 452 10 280,70 €

S. M. 52 49 52 52 51 65,5 60 52 51 28 23 52 587 12 918,94 €

R. N. 44 48 49 52 51 44 48 45 38 43 49 38 549 16 826,98 €

O. T. 36 40 28,5 31 30 60,5 54 47 37,5 43 35 42 485 10 149,42 €

D. V. 51 42 46 47 46 46 48 42 47 42 45 45 547 16 899,00 €

Total 7398 180 181,76 €

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Annexe 7 – Comptes de la délégation de production de l’eau

CARE 2009 2010 2011 2012 2013 Evol. annuelle moy. Moyenne

PRODUITS 8 735 373 8 403 025 8 850 054 9 294 224 9 171 001 1,22% 8 890 735

exploitation du service 6 861 886 8 762 974 6 982 853 7 102 918 7 102 626 0,87% 7 362 651

collectivités et autres organismes publics 1 873 487 1 640 051 1 867 201 2 191 360 2 068 375 2,50% 1 928 095

CHARGES 8 651 265 7 250 751 8 104 215 8 944 496 8 818 775 0,48% 8 353 900

personnel 1 459 453 1 055 079 1 073 000 1 087 173 1 067 503 -7,52% 1 148 442

énergie électrique 457 081 421 188 501 095 517 701 478 218 1,14% 475 057

achast d'eau 1 604 084 1 663 566 1 437 969 1 661 052 1 751 604 2,22% 1 623 655

produits de traitement 99 595 108 818 97 709 82 067 66 955 -9,45% 91 029

analyses 52 020 102 027 150 827 116 275 76 656 10,18% 99 561

sous-traitance, matières et fournitures 323 845 255 328 234 529 310 057 456 631 8,97% 316 078

impôts locaux et taxes 327 585 175 267 185 595 178 212 162 441 -16,08% 205 820

autres dépenses d'exploitation:

télécom, poste et télégestion 52 102 74 990 52 805 50 032 61 072 4,05% 58 200

engins et véhicules 73 995 44 008 89 633 127 989 158 760 21,03% 98 877

informatique 48 666 50 583 96 418 126 954 94 505 18,05% 83 425

assurances 16 740 17 071 16 551 24 445 32 713 18,23% 21 504

locaux 126 821 46 538 40 734 126 749 104 026 -4,83% 88 974

autres 7 857 - 463 360 - 13 493 - 19 696 17 753 89 452 -

contribution des services centraux et recerche 285 017 123 257 207 726 254 658 263 482 -1,94% 226 828

collectivités et autres organismes publics 1 873 487 1 640 061 1 867 201 2 191 306 2 068 375 2,50% 1 928 086

charges relatives aux renouvellements:

pour garantie de continuité du service 57 177 58 936 61 970 62 300 63 008 2,46% 60 678

programme contractuel (renouvellements) 314 457 323 480 328 420 33 304 336 410 1,70% 267 214

charges relatives aux investissements:

programme contractuel (investissements) 1 486 987 1 555 924 1 675 526 1 675 526 1 558 663 1,18% 1 590 525

RESULTAT AVANT IMPOT 84 108 1 152 274 745 839 349 728 352 226 43,05% 536 835

impôts sur les sociétés (calcul normatif) 28 033 384 063 248 588 116 564 117 397 43,05% 178 929

RESULTAT 56 075 768 221 497 251 233 164 234 829 43,05% 357 908

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111/114

Annexe 8 – Comptes de la délégation de distribution de l’eau

Co

mp

te a

nn

ue

l d

e r

ésu

lta

t d

e l

'ex

plo

ita

tio

n (

CA

RE

)

du

se

rvic

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e d

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ibu

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e l

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u p

ota

ble

2008

2009

2010

2011

2012

Evo

lution

moyenne

2008

2009

2010

2011

2012

Moyenne

Explo

itation d

u s

erv

ice

17 3

54 1

19

17 8

40 1

39

17 6

13 8

26

18 1

11 2

31

18 4

46 7

43

1,5

4%

77,6

1%

77,6

8%

76,8

7%

81,5

2%

80,7

3%

78,8

8%

Pro

duits r

eve

rsés

2 1

00 6

31

2 4

14 9

40

2 2

47 5

15

2 3

22 5

62

2 5

17 6

09

4,6

3%

9,3

9%

10,5

1%

9,8

1%

10,4

5%

11,0

2%

10,2

4%

Tra

vaux a

ttribués à

titre

exclu

sif

1 7

38 8

53

1 4

51 4

72

1 6

37 0

27

153 1

95

189 9

47

-42,5

1%

7,7

8%

6,3

2%

7,1

4%

0,6

9%

0,8

3%

4,5

5%

Pro

duits a

ccessoires

1 1

67 9

09

1 2

61 0

19

1 4

14 5

59

1 6

30 8

92

1 6

94 3

18

9,7

5%

5,2

2%

5,4

9%

6,1

7%

7,3

4%

7,4

2%

6,3

3%

Pro

duits

22 3

61 5

12

22 9

67 5

70

22 9

12 9

27

22 2

17 8

80

22 8

48 6

17

0,5

4%

100,0

0%

100,0

0%

100,0

0%

100,0

0%

100,0

0%

100,0

0%

Pers

onnel

3 0

06 4

80

3 0

50 7

37

3 4

88 5

60

3 1

51 4

04

3 4

68 8

94

3,6

4%

13,4

4%

13,2

8%

15,2

3%

14,1

8%

15,1

8%

14,2

6%

Energ

ie é

lectr

ique

63 4

24

64 5

82

70 4

49

88 8

04

72 7

64

3,4

9%

0,2

8%

0,2

8%

0,3

1%

0,4

0%

0,3

2%

0,3

2%

Achats

d'e

au

3 9

41 9

86

5 0

33 0

15

4 9

42 3

10

5 0

96 0

02

5 1

88 2

80

7,1

1%

17,6

3%

21,9

1%

21,5

7%

22,9

4%

22,7

1%

21,3

5%

Pro

duits d

e t

raitem

ent

8 5

15

8 7

83

4 4

51

6 7

24

8 6

44

0,3

8%

0,0

4%

0,0

4%

0,0

2%

0,0

3%

0,0

4%

0,0

3%

Analy

ses

35 6

31

30 4

23

32 3

00

65 1

09

44 2

97

5,5

9%

0,1

6%

0,1

3%

0,1

4%

0,2

9%

0,1

9%

0,1

8%

Sous-t

raitance,

matière

s e

t fo

urn

iture

s2 2

47 7

84

2 0

54 7

73

2 1

90 5

78

1 0

18 1

21

993 9

49

-18,4

5%

10,0

5%

8,9

5%

9,5

6%

4,5

8%

4,3

5%

7,5

0%

Impôts

locaux e

t ta

xes

211 7

29

207 9

37

266 1

55

292 4

91

298 0

73

8,9

3%

0,9

5%

0,9

1%

1,1

6%

1,3

2%

1,3

0%

1,1

3%

Autr

es d

épenses d

'explo

itation (

télé

com

, engin

s e

t vé

hic

ule

s,

info

rmatique,

etc

.)882 4

29

837 6

90

791 5

58

637 2

27

774 1

27

-3,2

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112/114

Annexe 9 – Situation financière du service de l’eau

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114/114

Toulon - Service de l'eauBudget annexe en euros 2009 2010 2011 2012 2013

Evolution

moyenne

Dotations et réserves 33 127 671,07 33 678 491,85 34 162 540,11 34 534 713,33 35 101 013,31 1,46%

Subventions 3 105 333,03 2 889 407,11 2 817 485,79 2 791 361,76 2 697 774,13 -3,46%

Provisions pour risques et charges 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Provisions de l 'actif 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Amortissements 26 669 388,62 28 110 888,62 29 510 529,63 30 927 458,67 32 021 198,49 4,68%

Emprunts 1 444 266,32 515 160,24 435 813,07 356 215,47 276 357,67 -33,86%

Autres dettes financières 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 -2,99%

A - Ressources 64 346 659,04 65 193 947,82 66 926 368,60 68 609 749,23 70 096 343,60 2,16%

Immobilisations incorporelles et corporelles brutes -60 915 423,03 -61 674 529,41 -62 548 480,93 -63 537 249,40 -65 542 057,86 -1,85%

Immobilisations financières brutes -301 819,27 -301 819,27 -301 819,27 -301 819,27 -301 819,27 0,00%

Stocks budgétisés 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Charges à répartir 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Primes de remboursement des obligations 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Opérations pour compte de tiers 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

B - Emplois -61 217 242,30 -61 976 348,68 -62 850 300,20 -63 839 068,67 -65 843 877,13 -1,84%

C - Fonds de roulement (A-B) 3 129 416,74 3 217 599,14 4 076 068,40 4 770 680,56 4 252 466,47 7,97%

Redevables -324 509,34 -32 288,68 -113 645,68 -22 145,00 -146 146,00 18,08%

Autres créances -301 742,31 -473 578,32 -409 307,87 -369 134,56 -540 196,35 -15,67%

Autres stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Valeurs mobilières de placement 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Intérêts courus non échus 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Dépenses à classer ou à régulariser 0,00 0,00 -2 362,06 0,00 0,00 0,00%

Produits à recevoir -247 670,00 -326 578,00 -301 110,00 -303 922,00 -267 663,98 -1,96%

Charges constatées d'avance 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

D - Actifs circulants -873 921,65 -832 445,00 -826 425,61 -695 201,56 -954 006,33 -2,22%

Fournisseurs 279 193,32 135 085,93 291 242,70 92 225,95 88 735,10 -24,92%

Autres dettes 3 375,76 76 294,68 194 339,26 0,40 1,05 -86,72%

Intérêts courus non échus 3 683,48 3 365,59 3 045,59 2 724,69 2 401,54 -10,14%

Recettes à classer ou à régulariser 6 093,99 54 369,06 26 351,09 99 235,76 7 233,42 4,38%

Charges à payer 124 080,10 203 067,19 242 186,29 183 410,60 113 068,94 -2,30%

Produits constatés d'avance 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

E - Passifs circulants 416 426,65 472 182,45 757 164,93 377 597,40 211 440,05 -15,59%

F - Besoin en fonds de roulement (D-E) -457 495,00 -360 262,55 -69 260,68 -317 604,16 -742 566,28 -12,87%

Compte de rattachement -2 671 921,74 -2 857 336,59 -4 006 807,72 -4 453 076,40 -3 509 900,19 -7,06%

Avances de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Régisseurs 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

G - Trésorerie active -2 671 921,74 -2 857 336,59 -4 006 807,72 -4 453 076,40 -3 509 900,19 -7,06%

Avances de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

Crédits de trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

H - Trésorerie passive 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00%

I - Trésorerie nette (G-H) -2 671 921,74 -2 857 336,59 -4 006 807,72 -4 453 076,40 -3 509 900,19 -7,06%

C - Fonds de roulement 3 129 416,74 3 217 599,14 4 076 068,40 4 770 680,56 4 252 466,47 7,97%

en nombre de jours de charges de gestion 2 394,43 2 093,49 2 165,28 2 561,18 2 221,03 -1,86%

F - Besoin en fonds de roulement -457 495,00 -360 262,55 -69 260,68 -317 604,16 -742 566,28 -12,87%

en nombre de jours de charges de gestion -0,92 -0,71 -0,13 -0,60 -1,38 -10,45%

= Trésorerie nette 2 671 921,74 2 857 336,59 4 006 807,72 4 453 076,40 3 509 900,19 7,06%

en nombre de jours de charges de gestion 2 044,38 1 859,09 2 128,49 2 390,67 1 833,20 -2,69%

Contrôles

Trésorerie 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

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- 1069 "Reprise 1997 sur excédents capitalisés - Neutralisation de

l ’excédent des charges sur les produits"0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

- Provisions semi-budgétaires 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

= FR budgétaire 3 129 416,74 3 217 599,14 4 076 068,40 4 770 680,56 4 252 466,47

- FR budgétaire calculé -3 129 416,74 -3 217 599,14 -4 076 068,40 -4 770 680,56 -4 252 466,47

= Différence 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Bilan fonctionnel

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Chambre régionale des comptes

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Référence à rappeler; Greffe/BMNB n° ).. 51.6 RecommandéeARn°)C a53 68.2 J69'11.

Monsieur le Maire,

Marseille, le 0 1 ' · z "·11 L., .y ..;.__.... (i(~

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport d'observations définitives de la chambre régionale des comptes concernant la gestion de la commune de Toulon à compter de l'exercice 2009.

Il vous appartient de transmettre ce rapport accompagné de la réponse jointe à l'assemblée délibérante. L'ensemble doit faire l'objet d'une inscription à l'ordre du jour de la plus proche réunion de l'assemblée, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à débat.

Vous voudrez bien informer le greffe de la chambre de la date à laquelle le rapport d'observations et les réponses jointes seront portés à la connaissance de l'assemblée délibérante.

Après cette date, ce document deviendra communicable et sera mis en ligne sur le site des juridictions financières (www.ccomptes.fr).

Je vous précise qu'en application de l'article R. 241-23 du code des juridictions financières, une copie du rapport d'observations définitives est transmise au préfet et au directeur départemental des finances publiques du département du département du Var.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de ma considération distinguée.

Monsieur Hubert F ALCO Maire de la commune de Toulon Hôtel de Ville BP 1407 83056 TOULON CEDEX

Louis VALLERNAUD

17, rue de Pomègues• 13295 MARSEILLE CEDEX 08 • T +33 4 91 76 72 OO• Télécopie +33 4 91 76 72 72 • [email protected]