2012 - bilan 10 ans

Synthèse

LE TRIANGLE VERT

DES VILLES MARAICHERES DU HUREPOIX

Rapport

d’activités

Chapitre 1. Constitution de la structure de projet et établissement de partenariats

L’idée de réunir des élus locaux et des agriculteurs sous la forme associative n’allait pas de soi il y a dix ans. Qui plus est pour porter un projet centré sur l’agriculture, et ce aux portes de Paris ! Un pari, justement, dont la réussite a nécessité beaucoup d’énergie, pour convaincre, expliquer, démontrer... que les élus des villes sont aussi élus des champs ! Les premières années ont été largement consacrées à ce travail pédagogique auprès de toutes les structures et institutions qui sont devenues nos partenaires et co-financeurs. Tout le monde a ainsi pris conscience de l’importance de changer la nature du projet, de placer l’agriculture au centre du territoire et au cœur du projet partagé.

• Création du TV en juin 2003• Constitution d’un Comité de pilotage et relations régu-

lières avec nos partenaires• Interpellation des ministres de l’agriculture successifs/

visites d’exploitations• Participation à la définition des politiques institution-

nelles en faveur de l’agriculture périurbaine (programme régional, programme départemental, OIN...)

• Rédaction puis signature de la Charte agricole en 2008

• Nombreux prix au GPE 2008• Forum d’ouverture aux associations en 2009

> Bilan et perspectives• Action efficace, car le Triangle Vert est aujourd’hui

largement reconnu et soutenu par ses partenaires• La Charte a fixé des objectifs communs, mais pas les

modalités précises de partenariat, qui du coup sont plutôt le fait de propositions et opportunités saisies... La collaboration est redéfinie à chaque nouvelle action, mais cela permet de s’adapter aux changements éven-tuels de contact (élus comme techniciens ) dans chaque structure -> améliorer et renforcer les collaborations avec ceux avec qui on travaille le moins

• Établir une convention avec EuropEssonne, partenaire récent mais localement important, porteur d’objectifs communs à ceux du Triangle Vert

Chapitre 2. Limitation de l’étalement urbain et maîtrise foncière

«Le désert français et l’étalement urbain» : deux maux symétriques et parfois complices de ce dernier siècle, pro-duits par deux projets concurrents et deux communautés qui s’ignorent... Notre nouveau projet reconnaît la valeur et la raréfaction des terres fertiles, qu’il faut absolument préserver. Grâce à l’action conjointe des communes, de la SAFER et de l’AEV, d’ici l’an prochain la majeure partie du parcellaire agricole sera couverte par une veille foncière ainsi que des PRIF. Autant de garanties qui doivent aussi offrir aux agriculteurs une vision claire et de long terme, indispensable à la pérennité de leur activité.

• Convention de veille foncière commune/SAFER pour limiter la spéculation et maintenir les prix + acquisition de foncier

• Définition de PRIF sur chaque commune avec l’AEV + acquisition de foncier par l’AEV, puis bail ou installa-tion

• Maîtrise foncière au service de nouveaux projets : ‘ins-tallation de maraîchers, remise en valeur de vergers

• Inventaire des friches, mais pas suivi d’une procédure complète

• Interpellation des structures notariales sur les fausses donations -> pas d’amélioration obtenue

• Fort lobbying lors de la révision du SDRIF -> reconnais-sance du territoire et du projet local

• Participation (témoignage et outils) aux Carnets prati-ques du SDRIF

• Sensibilisation des élus à la prise en compte de l’agricul-ture dans les documents d’urbanisme → thème récurrent des réunions internes + formation avec la Chambre d’agriculture, mais peu d’échanges avec les bureaux d’étude élaborant les PLU

• Réflexion sur les limites espaces agricoles/espaces construits : atelier étudiants architectes, typologie des lisères du TV, début d’élaboration d’un outil de gestion des fronts urbains avec le CAUE91

• Participation au groupe ‘’politique foncière’’, ainsi qu’au chantier ‘’Formes agricoles et formes urbaines de la ville-territoire’’, du réseau national Terres en Villes

> Bilan et perspectives• Veille foncière efficace• Encore des fragilités -> être vigilant en cas d’opérations

futures, ne pas accentuer les pressions sur les espaces agricoles

• Mise en place d’un observatoire photographique (notam-ment des lisières) avec le CAUE91

• Spéculation foncière des centres équestres, en concur-rence avec l’agriculture locale ; comment s’entendre ?

• Reprendre l’inventaire friches : commander une étude ? -> référent communal impératif

• Comment empêcher les fausses donations ?• Vergers du Rocher : clarifier et harmoniser les objectifs

et les procédures

Le Triangle Vert a 10 ans ! Il est aujourd’hui

largement reconnu comme un projet agri-urbain

ambitieux, visant à concilier un développement

harmonieux des villes et le maintien d’une agricul-

ture économiquement viable, dans une optique de

développement durable du territoire. Pour atteindre

ces objectifs, le projet se décline en un plan d’ac-

tions réparties selon plusieurs axes d’orientation :

ils sont tous abordés dans le rapport d’activité de

cette année, en distinguant les actions réalisées

en 2012 comme depuis la naissance du Triangle

Vert en 2003. Il s’agit en effet d’essayer de faire

un bilan du projet conduit depuis dix ans, d’évaluer

l’action au regard des objectifs fixés au départ,

afin d’en tirer de nouvelles orientations pour les

années à venir.

Chapitre 3. Trame verte et bleue intercom-munale

La nouvelle ‘’ville écosystémique’’ reconnaît et intègre l’ensemble des enjeux et des milieux nécessaires à la reproduction de ‘’l’espèce urbaine’’ : qualité de l’air, de l’eau, de l’environnement, maintien de la biodiversité et responsabilité alimentaire... Le Triangle Vert doit s’in-tégrer dans une nouvelle armature agricole et naturelle, indispensable pour l’Île-de-France et sa Trame Verte et Bleue, et démontrer ainsi la contribution indispensable du projet local au projet global. Ce volet de notre action est en quelque sorte le prolongement du précédent, et c’est pourquoi il démarre plus tardivement.

• Suivi d’études diagnostic sur les cours d’eau par les syndicats de bassin + préparation d’une réunion des agriculteurs sur le thème de l’eau

• Mise en valeur paysage et biodiversité -> jachères fleuries

• Deux travaux d’étudiantes Agro : vergers à Saulx, et haies à Nozay ; participent au projet des trames vertes et bleues de l’agglomération Europ’Essonne

• Aide à la définition de projets pour les parcelles ENS, notamment les vergers acquis par le CG sur le Rocher de Saulx

> Bilan et perspectives• Poursuite du travail sur vergers avec les ENS• Poursuite du travail sur haies, en accord avec agricul-

teurs et syndicat de bassin• Convention d’objectifs à passer avec Europ’Essonne,

précisant partenariat, objectifs communs, modalités de collaboration, axes de travail...

• Diagnostic des chemins communaux existants et dis-parus + continuités nouvelles à créer ?

Chapitre 4. Aides techniques à l’agriculture locale

Il n’est plus temps de défendre l’agriculture contre la ville : c’est peine perdue, la campagne n’y résiste pas. L’agriculture nouvelle doit être conquérante, avoir un projet et un rôle qui rendent sa place indiscutable, et que la ville cesse de remettre en cause au nom d’intérêts ‘’supérieurs’’. Être à l’écoute et à l’appui des projets portés par les agriculteurs est donc primordial pour leur donner confiance dans leur avenir sur le territoire et asseoir leur position. Le Triangle Vert facilite certaines démarches exceptionnelles ou ordinaires. Certains l’ont bien compris, et n’hésitent pas à solliciter l’association en cas de problème ou de projet. Cet accompagnement se précise et se réinvente à chaque nouvelle demande...

• Facilitation de l’embauche de saisonniers agricoles + médiation auprès de l’Inspection du travail

• Protection des cultures : panneaux de sensibilisation dans les chemins, pose de barrières, plantation d’une haie vive... mais ne suffit pas à juguler tous les types de déprédation et les vols

• Circulations et cohabitation : signalisation, déroga-tions, pose de bornes anti-stationnement, réfection de chemins, revêtement nettoyant les roues des tracteurs, reconstruction d’un pont...

• Évolution des pratiques culturales : test de la technique du BRF, désherbage thermique et manuel par certains agriculteurs, conversion au bio (+exonération de taxe foncière sur parcelles en conversion)

• Élaboration et suivi de dossiers de co-financement : achat de bineuses, construction de hangar...

• Aide à l’installation de maraîchers à Saulx (recherche hangar, matériel, solutions pour construction...)

> Bilan et perspectives• Évolution intéressante des pratiques mais nécessité de

convaincre plus d’agriculteurs de l’intérêt du projet -> renouveler les réunions de partage entre agriculteurs (expérimentations, projets...)

• Trouver des solutions efficaces contre déprédations et vols de cultures

• Connaissance des exploitations : obtenir des données issues du RGA 2010 agrégées sur les 5 communes

• Faisabilité d’ouvrir poste de garde à cheval pour sensi-bilisation, observation, présence...-> définir modalités et financement...

• Projet de Plan Territorial de Coopération Économique, pour une reconnaissance de la dynamique agricole locale

Chapitre 5. Circuits courts et valorisation des productions

Le retour à la responsabilité alimentaire implique une conscience et une solidarité partagées entre des agricul-teurs convaincus de leur mission vis a vis des urbains, des collectivités convaincues de leur responsabilité, et des urbains ‘’consomm’acteurs’’. Du cadre de vie au mode de vie, l’agriculture locale ne produit pas un décor pour la ville mais bien «un nouveau mode de ville». Quelle meilleure ‘’ solidarité active ‘’ que celle de consommer les produits agricoles locaux ? Quelle meilleure reconnaissance du tra-vail des agriculteurs que ce plébiscite pour leurs produits ? Nul ne saurait l’ignorer, et surtout pas le Triangle Vert ! Ce dernier se fait l’écho des demandes multiples, et cherche à fédérer les initiatives afin de valoriser la dynamique positive qui s’est instaurée depuis quelques années, faisant émerger de nouvelles solidarités et économies basées sur les ressources agricoles du territoire.

• Référence au projet local lors de la vente des produits : utilisation logo (coiffes colis, étiquettes ardoises), cali-cots pour stands marchés forains, sacs en tissu...

• Appui pour l’obtention de la marque régionale Saveurs ‘’Paris Île-de-France’’ pour deux maraîchers

• Nouveaux débouchés : stand maraîcher sur le marché du dimanche à Marcoussis + organisation d’une anima-tion autour d’un produit : la tomate ; approvisionnement d’un restaurant gastronomique local

• Nouveaux produits transformés : bière locale (Inauguration de la Brasserie artisanale de Marcoussis), projet de conserverie des Potagers de Marcoussis, étude filière pain

• Accompagnement des nouveaux maraîchers de Saulx dans la recherche de circuits courts de distribution de leurs produits (dont AMAP), avec la mairie (réunion publique notamment en 2013)

• Approvisionnement de la restauration collective : contacts Sodexo à Marcoussis, repas-test au collège de Villebon, accord souple entre la cantine de Nozay et D. Skura, participation à une étude sur 4 communautés d’agglo...

> Bilan et perspectives• Bonne évolution des circuits courts : 4 nouvelles formes

de commercialisation locale (marché, AMAP, bière, conserverie, boutique) -> demander aux communes renvoi vers notre page web sur les produits locaux

LE TRIANGLE VERTDES VILLES MARAICHERES DU HUREPOIX

Le Triangle Vert des Villes Maraîchères du Hurepoix

5, rue alfred Dubois - 91460 Marcoussis

Tél. : 01 64 49 69 79

Courriel : trianglevert@gmail.com

www.trianglevert.org

• Pourtant pas de réelle visibilité sur l’offre et la demande- Entreprendre un état des lieux de l’offre en produits locaux

- Faire une enquête sur la demande de la part des habi-tants ?

• Organiser plus d’animations locales avec les associa-tions ?

Chapitre 6. Communication, sensibilisation et échanges

Si le Triangle Vert est largement reconnu, pour son territoire et son projet original, et à ce titre, très sollicité, force est de constater qu’à l’échelle locale, son rôle est encore trop méconnu ! Outre les actions de sensibilisation envers le grand public mais aussi les professionnels et collectivités, la communication doit se renforcer et être plus efficace pour améliorer l’adhésion locale au projet, ce qui demande un investissement considérable... Le succès de cette entre-prise passe nécessairement par une appropriation collective du territoire, de ses ressources, et de son projet d’intérêt public, pris en charge par chacun au profit de tous...

• Réseaux :- contribution à la création du réseau des programmes agriurbains franciliens, puis participations aux ateliers de travail et échanges en dehors des réunions

- participation au réseau rural et périurbain francilien- suivi des travaux de Terres en Villes (groupe politique foncière, chantier FAFU)

- adhésion à Mairie-Conseil

• Sensibilisation :- Tenue de stands d’information + visites et animations lors de fêtes locales : Fête de la Fraise, du blé, des Jeunes agriculteurs, journées du patrimoine... (décor de légumes, fiches produits maraîchers, labyrinthes en bottes de paille, découpage de paysages, blind-test sur l’eau, repas/buffet, brassage sur place etc.)

- Organisation et participation à des opérations de net-toyage citoyen dans les espaces agricoles et naturels

- Promenades commentées sur le territoire, à pied, à cheval, à vélo...

- Fiche-sensibilisation aux dépôts sauvages- Conception d’itinéraires de découverte de l’agriculture et du territoire ; pas terminé

- Programme Agriculteurs Juniors

• Pédagogie- Nombreuses sollicitations et interventions- Formation de techniciens : TEDDIF, ingénieurs des ponts à Lyon, Nantes

- Nombreuses sollicitations d’étudiants et d’ensei-gnants

- Ateliers avec lycées (Igny) écoles et universités- Organisation de visites du territoire (PURPLE, SOS, Région, presse agricole, Terres en Villes, CA77, Mairie conseil...)

• Communication :- rédaction d’articles (bulletins communaux, presse locale, régionale et spécialisée ; émissions de radio, reportages télé) -> Cahiers MBA sur « la vraie nature de la banlieue »

- Réalisation de posters donnés à chaque commune- Création d’un site web (amélioré en 2012)- Création d’une newsletter interne- Analyse et refonte du plan de communication- Production cartographique

> Bilan et perspectives• Sensibilisation à améliorer en direction des scolaires

= animation et matériel spécifiques à définir ; utiliser les réseaux locaux

• Engagement des communes plus visible sur leur site web

• Terminer la conception des Itinéraires et de leurs dépliants, avec le concours des associations

• Remise à plat de la communication, pour une meilleure visibilité du TV + dotation de nouveaux outils

- Création charte graphique- Création d’un kit de découverte de l’agriculture et du Triangle Vert

- Actualisation de la brochure synthétique- Poursuite du développement du site web• Organisation d’un événement pour les 10 ans du Triangle

Vert