rapport annuel sur l’environnement des ......entreprises au cours de la période sous revue a...

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DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES ********* DIRECTION DE LA PROMOTION ECONOMIQUE EDITION 2016 RAPPORT ANNUEL SUR L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES

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  • DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES *********

    DIRECTION DE LA PROMOTION ECONOMIQUE

    EDITION 2016

    RAPPORT ANNUEL SUR L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES

  • i

    SOMMAIRE

    RESUME ............................................................................................... 1

    INTRODUCTION .................................................................................... 3

    I. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ..................................................... 4

    A. Base de sondage à exploiter .............................................................................. 4

    B. Procédure de tirage de l’échantillon .................................................................. 4

    II. SITUATION GENERALE DES ACTIVITES DES MICROS, PETITES ET

    MOYENNES ENTREPRISES EN 2015 ..................................................... 8

    A- Performances des micros entreprises ................................................................ 8

    B- Performances des petites entreprises ................................................................ 9

    C- Performances des moyennes entreprises ......................................................... 10

    III. ANALYSE DU MARCHE DE TRAVAIL DANS LES PME/PMI .............. 12

    A- Evolution de l’emploi dans les micros entreprises ........................................... 12

    B- Evolution de l’emploi dans les petites entreprises ........................................... 12

    C- Evolution de l’emploi dans les moyennes entreprises ...................................... 13

    IV. ANALYSE DE L’IMPACT DE LA RECESSION AU NIGERIA SUR

    L’ACTIVITE ET PERSPECTIVES .......................................................... 13

    A- Relations commerciales des Micros, Petites et Moyennes Entreprises avec le

    Nigéria .................................................................................................................. 13

    B- Impacts et ordres de grandeur de la baisse du Naira sur les activités des

    entreprises au Bénin ............................................................................................. 15

    C- Les autres effets de la baisse du Naira sur les activités des entreprises au

    Bénin .................................................................................................................... 17

    D- Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la baisse du Naira ......... 17

    V. ACCES DES MICROS, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AU

    FINANCEMENT ET A L’INVESTISSEMENT ........................................... 20

  • ii

    A. Analyse de l’accès au financement des PME/PMI ............................................ 20

    B. Analyse des investissements réalisés en 2015 ................................................. 24

    C. Analyse des facteurs affectant la décision d’investissement ............................ 28

    VI. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES AU BENIN ......... 30

    A. Analyse des pesanteurs de l’environnement des entreprises ........................... 30

    B. Vulnérabilité globale des micros, petites et moyennes entreprises ................... 32

    C. Origines de la vulnérabilité des entreprises : une classification par arbre de

    décision ................................................................................................................ 35

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .............................................. 40

    ANNEXES

  • iii

    Liste des sigles et abréviations

    BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

    BTP : Bâtiments et Travaux Publics

    CEB : Communauté Electrique du Bénin

    CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens

    CIE : Compagnie Ivoirienne d’Electricité

    DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques

    DGDDI : Direction Générale des Douanes et Droits Indirects

    DGID : Direction Générale des Impôts et des Domaines

    DGTCP : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique

    DPC : Direction de la Prévision et de la Conjoncture

    DPCI : Direction de la Promotion du Commerce Intérieur

    DPE : Direction de la Promotion Economique

    EEEAO : Echanges d’Energie Electrique en Afrique de l’Ouest

    EMICOV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages

    IHPC : Indice Harmonisée des Prix à la Consommation

    IMF : Institution de micro finance

    INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

    INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

    MIC : Ministère de l’Industrie et du Commerce

    MOSARE : Modèle de Simulation et d’Analyse des Réformes Economiques

    MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises

    OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

    ONASA : Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire

    OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PME : Petites et Moyennes Entreprises

    PMI : Petites et Moyennes Industries

    RAEE : Rapport Annuel sur l’Environnement des Entreprises

    PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole

    PUASA : Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire

  • iv

    RGE : Recensement Général des Entreprises

    SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique

    SONACOP : Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers

    TCN : Transmission Company of Nigeria

    TIC : Technologie de l’Information et de la Communication

    TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

    UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

    VRA : Volta Region Authority

    WAPP : West African Power Pool

  • v

    Liste des graphiques

    Graphique 1 : Augmentation de chiffre d’affaires des micros entreprises ........................ 9

    Graphique 2: Augmentation de chiffre d’affaires des petites entreprises ....................... 10

    Graphique 3: Augmentation de chiffre d’affaires des moyennes entreprises ................. 11

    Graphique 4: Prépondérances commerciales pondérées des entreprises béninoises

    avec le Nigéria ................................................................................................................................... 14

    Graphique 5: Impact de la baisse du naira sur la baisse des activités des

    entreprises au Bénin ....................................................................................................................... 16

    Graphique 6: Répartition du financement du fonds de roulement par source de

    financement ....................................................................................................................................... 21

    Graphique 7: Répartition du financement de nouveaux investissements par source

    de financement ................................................................................................................................. 22

    Graphique 8: Nature des besoins en crédit bancaire ............................................................. 23

    Graphique 9: Répartition des entreprises selon les investissements réalisés en 2015

    par secteur d’activités (%) .............................................................................................................. 25

    Graphique 10: Répartition sectorielle des entreprises selon la dichotomie

    formel/informel (en %) ..................................................................................................................... 39

  • vi

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Répartition de la situation des entreprises par département ......................... 5

    Tableau 2: Impact de la baisse du naira sur les entreprises béninoises. ....................... 17

    Tableau 3: Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la crise. .................... 18

    Tableau 4: Sources de financement des PME/PMI................................................................. 21

    Tableau 5: Obstacles dans l’accès de financement des PME/PMI .................................... 23

    Tableau 6: Hiérarchisation des principaux facteurs qui affectent la décision

    d’investir en 2015 dans l’ensemble des secteurs ................................................................. 29

    Tableau 7: Importance des obstacles liés à l’environnement des micros, petites et

    moyennes entreprises au Bénin en 2015 .................................................................................. 30

    Tableau 8 : Obstacles liés à l’environnement des affaires .................................................. 32

    Tableau 9: Indice de vulnérabilité global par secteur et selon la taille des entreprises33

    Tableau 10: Indice d’invulnérabilité selon la taille et le secteur d’activité des

    entreprises.......................................................................................................................................... 34

    Tableau 11: Décision issue de l’analyse de la dépendance entre la vulnérabilité des

    entreprises et leurs caractéristiques ........................................................................................... 38

  • vii

    Liste des figures

    Figure 1 : Résultat de la mise en œuvre de la méthode CHAID ......................................... 37

  • 1

    RESUME

    La poursuite de l’amélioration de l'environnement des affaires au Bénin est

    l’une des actions pouvant favoriser l’éclosion du potentiel du secteur privé et

    renforcer la croissance de l’économie béninoise. Ainsi, la réalisation d’une

    étude de l’environnement des entreprises au Bénin paraît pertinente dès lors

    qu’elle est susceptible d’aider les pouvoirs publics à apporter une réponse

    satisfaisante aux contraintes rencontrées par celles-ci dans l’exercice de

    leurs activités.

    A cet effet, un mécanisme de suivi de la performance des micros, petites et

    moyennes entreprises a été mis en place par la Direction Générale des

    Affaires Economiques (DGAE) à travers la Direction de la Promotion

    Economique (DPE). Les résultats de l’étude sont publiés dans le Rapport

    Annuel sur l’Environnement des Entreprises (RAEE). Ce document propose

    une alternative complémentaire aux différents rapports consacrés à

    l’environnement des entreprises au Bénin.

    L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les micros entreprises

    n’a pas été très reluisante (55%). Dans les petites entreprises, elle a été

    marquée par une amélioration du niveau de l’activité (56%) et dans les

    moyennes entreprises, elle s’est inscrite globalement en hausse (60%).

    En ce qui concerne le marché du travail, l’effectif du personnel des micros

    entreprises au cours de la période sous revue a connu un repli de 21,5% en

    liaison avec l’évolution des effectifs des permanents et du personnel

    occasionnel et contractuel notamment dans le commerce, l’artisanat et les

    autres services. Dans le sous-secteur des petites entreprises, le niveau

    d’emploi est marqué par un repli d’environ 16,8% par rapport à 2014. Dans

    le sous-secteur des moyennes entreprises, le regain des affaires s’est

    accompagné d’une augmentation de 22,8% des effectifs du personnel

    permanent et contractuel.

    Au regard de la situation au Nigéria, l’analyse de l’impact de la récession en

    cours dans ce pays montre les relations commerciales directes ou indirectes

    des entreprises béninoises avec le Nigéria, les conséquences de la baisse du

    Naïra et les effets induits sur les activités des entreprises au Bénin. Il ressort

    de cette analyse que les relations commerciales avec le Nigéria se sont

  • 2

    intensifiées. Cette situation s’observe aussi bien entre les secteurs d’activités

    qu’au sein des entreprises du même secteur. La principale cause de la baisse

    du naira demeure l’effondrement des cours du pétrole dont le brut assurait

    70% des ressources budgétaires et 90% des recettes d’exportation du

    Nigéria.

    Par ailleurs, la rubrique consacrée à l’accès des PME/PMI au financement et à

    l’investissement a abordé l’analyse du financement des PME/PMI, des

    investissements réalisés en 2015 et des facteurs affectant leurs décisions

    d’investissement. Ainsi, les sources de financement les plus sollicitées par

    les PME/PMI, notamment les micros (45%) et les petites (43%) entreprises

    au Bénin sont constituées de la famille et des amis. Quant aux moyennes

    entreprises (45%), elles font plus recours aux banques privées pour le

    financement de leurs activités.

    Enfin, l’analyse de l’environnement des affaires présente les pesanteurs liées

    à l’environnement des entreprises, la vulnérabilité globale puis une

    classification par arbre de décision. Cependant, la décision d’investir dans

    les micros, petites et moyennes entreprises béninoises dépend de certains

    facteurs dont les principaux ont été cités par les entrepreneurs. L’indice de

    rang utilisé pour la hiérarchisation des facteurs est déterminé suivant la

    méthode d’agrégation de classements de Borda présentée en annexe. La

    précarité de leurs structures de production et de gestion et le manque de

    maîtrise du marché limitent aussi leur impact. Les Micros, Petites et

    Moyennes Entreprises offrent de fortes potentialités en matière de création

    d'emplois et de dynamisation du marché de travail : ces potentialités sont

    néanmoins peu développées en raison de la faiblesse des moyens humains,

    techniques et financiers dont souffrent en général les MPME. De ce fait, les

    entreprises béninoises évoquent trois mesures de riposte pour faire face à la

    crise. Il s’agit (i) de la fermeture pure et simple de l’entreprise, (ii) de sa

    délocalisation vers une autre zone où la demande est plus importante et, (iii)

    la reconversion en termes de changement d’activité. Les ripostes préconisées

    sont en lien avec la sévérité de la crise.

  • 3

    INTRODUCTION

    L’amélioration de l'environnement des affaires requiert une bonne maîtrise

    des principaux facteurs qui contribuent à la performance des entreprises et

    dont ces dernières n’ont pas nécessairement le contrôle. L’étude de

    l’environnement des entreprises apparaît ainsi comme un instrument d’aide

    à la prise de décision au service des pouvoirs publics dans leur recherche de

    solutions aux contraintes rencontrées par celles-ci dans l’exercice de leurs

    activités. De façon spécifique, il est indispensable de comprendre les

    contraintes liées à l'approvisionnement des micro, petites et moyennes

    entreprises en électricité, à leur accès au financement, aux paiements non

    officiels, à la corruption, à la pression fiscale, aux lourdeurs administratives,

    aux infrastructures, à la criminalité et à la concurrence auxquels elles sont

    soumises.

    La compétitivité économique d’un pays a toujours été une préoccupation

    majeure de tout gouvernant. Il n’en est pas moins vrai pour nos autorités. A

    cet effet, un mécanisme de suivi de la performance des grandes entreprises a

    été mis en place par les structures en charge de l’analyse de la conjoncture

    au Bénin. Il s’agit de : la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

    (BCEAO), l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

    (INSAE) et la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC). Ce

    mécanisme ne prend en compte qu’une partie de l’activité économique

    puisqu’il exclut le suivi des micros, petites et moyennes entreprises. Le

    Rapport Annuel sur l’Environnement des Entreprises propose une

    alternative complémentaire afin de palier à cette limite.

    Le but de ce rapport est d’évaluer les contraintes qui pèsent sur le

    développement du secteur privé. Ce document présente donc les résultats de

    l'Enquête sur l'Environnement des Entreprises réalisée en 2016 dans trois

    (3) départements au Bénin ; à savoir : (1) l'Atlantique, (2) le Littoral et (3)

    l'Ouémé. Cette enquête a porté sur un échantillon de 375 entreprises privées

    et publiques intervenant dans divers secteurs d'activités. L’analyse des

    données de l'enquête permettra d’ouvrir une fenêtre sur la façon dont les

    gestionnaires et les chefs d'entreprises eux-mêmes perçoivent les défis et les

    opportunités auxquels ils sont confrontés. Ainsi, elle vise à fournir une base

    pour l’élaboration de politiques saines de développement du secteur privé.

  • 4

    I. Démarche méthodologique

    L’approche méthodologique adoptée dans le cadre de l’élaboration de ce

    rapport s’inspire de celle préconisée par l’INSEE (Institut National de la

    Statistique et des Etudes Economiques) et présente essentiellement la

    démarche de détermination de la base de sondage, la méthode

    d’échantillonnage, l’organisation de la collecte de données, le plan d’analyse

    et la proposition budgétaire.

    A. Base de sondage à exploiter

    Le but de cette enquête étant de suivre l’activité économique au niveau des

    unités de production exerçant sur toute l’étendue du territoire national, il

    convient d’enquêter un échantillon d’entreprises représentatif de ces unités.

    Un tel échantillon ne peut s’obtenir qu’à partir d’un répertoire d’entreprises

    préalablement mis en place par les services compétents de la DGAE ou tout

    simplement à partir de la base de données du Recensement Général des

    Entreprises réalisé par l’INSAE. Cette base est utile à deux fins. D’une part,

    elle permet de s’assurer que les entreprises tirées couvrent l’ensemble du

    territoire national et que la structure de l’échantillon est la même que celle

    observable au niveau de l’ensemble des entreprises au regard d’un certain

    nombre de variables d’intérêt. D’autre part, disposer d’une base de sondage

    peut permettre lors de la procédure de tirage de l’échantillon, d’identifier

    clairement les unités tirées par leur nom, leur localisation géographique,

    facilitant ainsi leur repérage sur le terrain. En l’absence d’une base de

    sondage, on peut aussi constituer un échantillon représentatif si l’on connait

    la structure complète des entreprises au Bénin. Cette structure pourra être

    utilisée comme clé de répartition de l’échantillon. Dans le cadre de cette

    étude, nous avons exploité la base du deuxième recensement général des

    entreprises. Par ailleurs, certaines informations relatives aux entreprises

    pourront être recherchées au besoin dans le répertoire des entreprises

    immatriculées au GUFE avec la source fiscale.

    B. Procédure de tirage de l’échantillon

    Le deuxième recensement général des entreprises (RGE2) au Bénin réalisé

    par l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE)

    identifie onze (11) secteurs d’activités dans lesquels interviennent les

  • 5

    entreprises béninoises. Il s’agit des secteurs ci-après :(i) agriculture, (ii)

    industrie, (iii) bâtiments et travaux publics, (iv) artisanat, (v) transport, (vi)

    techniques de l’information et de la communication, (vii) réceptifs hôteliers,

    (viii) commerce, (ix) services, (x) santé, (xi) éducation.

    Disposant de cette information, il devrait donc être intéressant de constituer

    des groupes homogènes, correspondant aux secteurs d’activités, au sein

    desquels on réalise le tirage des entreprises de l’échantillon. Cette méthode

    connue sous le nom de stratification donne lieu à la constitution de groupes

    d'entreprises tels que, vis-à-vis de(s) variables de stratification, les

    comportements moyens au sein de chaque groupe soient les plus différents

    possible d'un groupe à l'autre, ou encore, ce qui est équivalent, tels que les

    comportements des entreprises d'un groupe donné soient les plus

    semblables possibles, et cela pour chacun des groupes. On conçoit assez

    bien qu’au sein d’un même secteur d’activités, les comportements ainsi que

    les difficultés auxquelles les entreprises sont confrontées soient assez

    semblables. Mais le secteur d’activités n’est pas la seule variable qui peut

    discriminer des entreprises, il y a également la taille (micro, petite et

    moyenne, grande) qui peut influencer sensiblement le comportement

    d’approvisionnement, les difficultés d’accès aux marchés, la gestion du

    personnel, ou tout autre élément caractérisant une entreprise.

    Par ailleurs, le tableau ci-dessus tiré du rapport du RGE2 montre que les 04

    départements, à savoir : le Littoral, l’Ouémé, l’Atlantique et le Borgou

    totalisent 70% des entreprises qui opèrent sur le territoire national. Une

    enquête se limitant à ces trois départements donnera donc des résultats

    largement représentatifs de la situation de toutes les entreprises.

    Tableau 1 : Répartition de la situation des entreprises par département

    Département Effectif Poids

    ALIBORI 4422 3,05%

    ATACORA 4261 2,94%

    ATLANTIQUE 16544 11,40%

    BORGOU 11667 8,04%

    COLLINES 6265 4,32%

  • 6

    COUFFO 4423 3,05%

    DONGA 4231 2,92%

    LITTORAL 53707 37,02%

    MONO 4219 2,91%

    OUEME 19107 13,17%

    PLATEAU 5332 3,68%

    ZOU 10900 7,51%

    TOTAL 145078 100%

    Source : rapport RGE2, INSAE

    Pour prendre en compte l'aspect taille de l'entreprise, nous nous basons sur

    le critère du Chiffre d'affaires utilisé par la Direction Générale des Impôts

    (DGI) pour classer les entreprises. Suivant ce critère, est dit micro entreprise

    une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 0 et 20

    millions. Celles dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 20 millions

    mais reste inférieur à 50 millions sont considérées comme de petites

    entreprises et lorsque le chiffre d’affaires est dans la tranche de 50 à 500

    millions l’entreprise est dite de taille moyenne.

    Détermination de la taille de l’échantillon

    La taille de l’échantillon est peut-être le paramètre le plus important du plan

    de sondage car elle affecte la précision, le coût et la durée de l’enquête plus

    que tout autre facteur. De façon générale, la taille minimale de l’échantillon

    se calcule comme suit :

    𝑛 =𝑆𝑛

    1+𝑆𝑛/𝑁 où 𝑆𝑛 =

    𝑧2𝑝(1−𝑃)

    𝑑2

    Dans ces formules,

    N : désigne la taille de la population,

    z : correspond au niveau de confiance prix égal à 1,96 et correspond à un

    seuil de 5%. Il traduit que si l'on tire aléatoirement de la population 30

    autres échantillons de même taille, les mêmes résultats que ceux obtenus

    avec l'échantillon effectivement tiré seront obtenus dans 95% des cas.

    d : est la marge d'erreur. Elle représente l'écart entre les informations

    recueillies auprès des entreprises de l'échantillon et celles de toute la

  • 7

    population des entreprises. Une marge d’erreur de x% signifie que l’on

    s’autorise à ce que l’opinion recueillie au niveau des entreprises de

    l’échantillon diffère de celle de l’ensemble des entreprises de la population de

    x%. Dans le cas d’espèce, elle est fixée à 0,05.

    p : en pratique, la valeur de ce paramètre qui permet d’obtenir une taille

    maximale d’échantillon est égale à 0,5.

    Suivant les deux critères de contrôle considérés, et calculé comme indiqué

    ci-dessus, la taille minimale de l'échantillon est de 383 entreprises.

    Cependant pour tenir compte des problèmes d'attrition et de non-réponse

    qui surviennent assez souvent dans les enquêtes d'unités de production,

    nous augmenteront cette taille de 6%. Aussi, nous augmentons de quelques

    unités la taille des strates dans certains secteurs afin de permettre au stade

    de l’analyse des données une analyse spécifique de l’évolution de l’activité

    économique au sein de ces secteurs. Il s’agit notamment de l’hôtellerie, de

    l’industrie, des TIC et du Transport. Précisons qu’une fois la taille de

    l’échantillon nécessaire pour sa représentativité atteinte, tout ajout d’unité

    échantillon contribue à réduire la variance des estimateurs et donc à

    augmenter la précision des résultats qui seront obtenus.

    La prise en compte de toutes ces considérations amène à 487 la taille de

    l'échantillon d'entreprises à enquêter. Sa structure par département, par

    commune et par secteur d'activités est disponible en annexe de ce

    document.

    Répartition de l’échantillon entre les strates

    Deux types de répartition de l’échantillon (ou d’allocation) sont couramment

    utilisés dans les sondages stratifiés : l’allocation optimale de NEWMAN et

    l’allocation proportionnelle. L’allocation optimale est la plus efficace, mais

    elle nécessite que l’on connaisse à l’avance ou que l’on soit en mesure

    d’estimer la dispersion à l’intérieur des strates. Ce qui complique quelque

    peu son utilisation. Il est montré cependant que l’écart entre les gains de

    précision des estimateurs calculés avec ces deux méthodes est assez faible.

    C’est pourquoi nous optons pour une allocation proportionnelle de

    l’échantillon dans le cadre de cette enquête. La taille de l’échantillon dans la

    strate h est calculée comme suit :

  • 8

    𝑛ℎ = 𝑛 ∗𝑁ℎ𝑁

    Où 𝑛ℎ désigne la taille de l’échantillon à enquêter dans la strate h, 𝑁ℎ la taille

    de la strate dans la population et N la taille totale de la population, c’est-à-

    dire le nombre total d’entreprises présentes dans la population.

    La taille de l’échantillon dans la strate est proportionnelle au poids de la

    strate dans la population totale, c’est-à-dire que le taux de sondage est le

    même dans la population que dans l’échantillon. L’échantillon devient alors

    une photo réduction de la population, c’est-à-dire qu’elle aura la même

    structure que la population du point de vue des caractères de contrôle. Ce

    qui assure sa représentativité. Pour répartir l’échantillon dans les strates, il

    a été utilisé les clés de répartition ou pondérations calculés à partir des

    données du RGE2. Les strates sont constituées des entreprises considérées

    selon leur taille, et prises par secteur d’activités à l’intérieur des communes.

    Les poids associés aux tailles des entreprises sont déterminés au niveau de

    la base de sondage. A l’intérieur des strates, on procèdera à un tirage

    aléatoire simple des entreprises-échantillons.

    II. Situation générale des activités des Micros, Petites et

    Moyennes Entreprises en 2015

    En 2015, l’activité économique dans les PME/PMI a été diversement

    appréciée par les chefs d’entreprises.

    A- Performances des micros entreprises

    L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les micros entreprises

    n’a pas été très reluisante. En effet, 45% des répondants pensent qu’elle a

    été bonne. Elle a été jugée mauvaise par 55% des enquêtés. Cette

    appréciation du niveau d’activité est notamment due à la conjoncture

    négative observée dans les secteurs de l’industrie, de l’hôtellerie et du

    commerce.

    Les principaux clients sont constitués des individuels selon 81% des chefs

    de société, des entreprises privées d’après 13%, des entreprises publiques

    pour 4% et des entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux

    fournisseurs sont constitués des individuels selon 69% des patrons

  • 9

    d’entreprises, des entreprises privées d’après 18%, des entreprises publiques

    pour 6% et des entreprises étrangères pour le reste.

    Dans le rang des miros entreprises qui ont enregistré une progression de

    leur activité, le niveau d’accroissement du chiffre d’affaires est plus ou moins

    diversifié. En effet, 92% des responsables de ce groupe d’entreprises

    affirment que leur chiffre d’affaires a connu une augmentation de moins

    d’un million (1000 000) de FCFA tandis que 7% estime une augmentation du

    chiffre d’affaires variant entre un million (1 000 000) et trois millions

    (3 000 000) de FCFA. Ces sociétés opèrent pour la plupart dans l’artisanat et

    le commerce.

    Graphique 1 : Augmentation de chiffre d’affaires des micros entreprises

    Source: Enquête RAEE, 2016

    En perspective pour l’année à venir, 86% des responsables de cette catégorie

    d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste

    pense maintenir le même niveau d’activité.

    B- Performances des petites entreprises

    L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les petites entreprises a

    été marquée par une amélioration du niveau de l’activité. En effet, 56% des

    chefs d’entreprises estiment que l’activité a été bonne tandis que 44% la

    jugent médiocre. Cette appréciation du niveau d’activité est tirée par les

    performances positives du secteur de l’hôtellerie, de l’artisanat, du transport,

    de l’éducation, des TIC et du commerce. Cette conjoncture relativement

    favorable s’explique par une hausse de la demande intérieure des biens et

    services.

    92%

    7%1%

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    Moins de 1000 000 [ 1000 000 - 3000 000 [ [ 6000 000 - 10 000 000 [

  • 10

    Les principaux clients sont constitués des individuels selon 71% des chefs

    de société, des entreprises privées d’après 18%, des entreprises publiques

    pour 6% et les entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux

    fournisseurs sont constitués des individuels selon 60% des patrons

    d’entreprises, des entreprises privées d’après 23%, des entreprises publiques

    pour 6% et des entreprises étrangères pour le reste.

    Pour 6% des petites entreprises dont l’activité a enregistré une bonne

    performance, le niveau du chiffre d’affaires a connu une augmentation de

    moins d’un million (1000 000) de FCFA. Ces sociétés opèrent pour la plupart

    dans l’hôtellerie, la santé et le commerce. De même, d’après 46% de ces

    responsables, le chiffre d’affaires a connu une hausse qui s’établit entre un

    million (1000 000) et trois millions (3 000 000) de FCFA. Ces chefs

    d’entreprises mènent leurs activités pour la majorité dans l’hôtellerie, la

    santé et le commerce. Pour ce qui concerne le reste de cette catégorie

    d’entreprise, leurs chiffres d’affaires ont connu des augmentations qui

    varient entre trois millions (3 000 000) et vingt millions (20 000 000) de

    FCFA.

    Graphique 2: Augmentation de chiffre d’affaires des petites entreprises

    Source: Enquête RAEE, 2016

    En perspective pour l’année à venir, 82% des responsables de cette catégorie

    d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste

    pense maintenir le même niveau d’activité.

    C- Performances des moyennes entreprises

    L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les moyennes

    entreprises s’est inscrite globalement en hausse. En effet, 60% des chefs

    6%

    46%

    30%

    9%5% 4%

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    Moins de1000 000

    [ 1000 000 -3000 000 [

    [ 3000 000 -6000 000 [

    [ 6000 000 - 10000 000 [

    [ 10 000 000 -15 000 000 [

    [ 15 000 000 -20 000 000 [

  • 11

    d’entreprises estiment que l’activité a été bonne tandis que 40% la jugent

    médiocre. Cette appréciation du niveau d’activité est tirée par les

    performances du secteur de l’industrie et des BTP et du commerce. Cette

    conjoncture favorable s’explique aussi par une hausse de la demande

    intérieure des biens et services.

    Les principaux clients sont constitués des individuels selon 66% des chefs

    de société, des entreprises privées d’après 20%, des entreprises publiques

    pour 6% et les entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux

    fournisseurs sont constitués des individuels selon 52% des patrons

    d’entreprises, des entreprises privées d’après 23%, des entreprises publiques

    pour 7% et des entreprises étrangères pour le reste.

    Au nombre des moyennes entreprises qui ont enregistré une progression de

    leur activité, 22% d’entre eux ont enregistré une augmentation de plus de

    cent millions (100 000 000) de FCFA de leur chiffre d’affaires. Ils relèvent

    pour la plupart des secteurs du commerce et de l’hôtellerie. Pour ce qui

    concerne le reste de cette catégorie d’entreprise, leurs chiffres d’affaires ont

    connu des augmentations qui varient entre trois millions (3 000 000) et cent

    millions (100 000 000) de FCFA.

    Graphique 3: Augmentation de chiffre d’affaires des moyennes entreprises

    Source: Enquête RAEE, 2016

    En perspective pour l’année à venir, 89% des responsables de cette catégorie

    d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste

    pense maintenir le même niveau d’activité.

    8%

    13%

    19%

    8%

    11%

    11%

    8%

    22%

    0% 5% 10% 15% 20% 25%

    [ 3000 000 - 6000 000 [

    [ 6000 000 - 10 000 000 [

    [ 10 000 000 - 15 000 000 [

    [ 15 000 000 - 20 000 000 [

    [ 20 000 000 - 30 000 000 [

    [ 30 000 000 - 50 000 000 [

    [ 50 000 000 - 100 000 000 [

    100 000 000 et Plus

  • 12

    III. Analyse du marché de travail dans les PME/PMI

    Le chômage constitue l’un des principaux fléaux qui touchent la situation

    des jeunes. Il constitue un cauchemar pour la plupart des pays africains

    dont la population se rajeunit de plus en plus. Ainsi, l’emploi, notamment

    celui des jeunes demeure l’un des défis majeurs du gouvernement béninois.

    En 2015, son évolution au niveau des PME/PMI est diversement appréciée

    par les chefs d’entreprises.

    A- Evolution de l’emploi dans les micros entreprises

    L’effectif du personnel des micros entreprises au cours de la période sous

    revue a connu un repli de 21,5%. Cette situation est imputable d’une part à

    la baisse de 16,5% de l’effectif des permanents notamment dans le

    commerce et l’artisanat et d’autre part à la baisse de 26,1% de l’effectif du

    personnel occasionnel et contractuel notamment dans le commerce,

    l’artisanat et les autres services.

    Quant à la masse salariale du personnel au niveau de cette catégorie

    d’entreprises, elle s’est inscrite également en baisse. En effet, la masse

    salariale a connu un repli selon 34% des chefs d’entreprises. Elle est restée

    stable d’après 45% et a connu une hausse pour le reste.

    Cette appréciation du niveau de la masse salariale est en liaison non

    seulement avec le licenciement, la démission ou le départ à la retraite de

    certains agents mais aussi au faible taux de rétribution accordé aux agents

    occasionnels et contractuels ainsi qu’aux retards de paiement des

    occasionnels.

    B- Evolution de l’emploi dans les petites entreprises

    De façon globale, le niveau d’emploi dans cette catégorie d’entreprise est

    marqué par un repli pendant la période sous revue par rapport à l’année

    passée. En effet, avec une baisse globale d’environ 16,8%, le personnel a

    connu une diminution de 14,4% et 19,2% (respectivement pour les

    permanents notamment dans les secteurs des TIC et BTP, et les

    occasionnels notamment dans les secteurs transport et industrie). Cette

    situation s’explique par le licenciement et la démission de certains

    occasionnels et le départ à la retraite de quelques agents permanents.

  • 13

    Par rapport à la rémunération accordée au personnel de cette catégorie

    d’entreprise, les avis des chefs de société sont partagés. En effet, au cours de

    la période sous revue, la masse salariale du personnel a connu une hausse

    selon 32% des chefs d’entreprises. Elle est restée stable d’après 42% et a

    connu une baisse pour le reste. Cette conjoncture est en liaison notamment

    avec l’amélioration des salaires des agents dans les secteurs du commerce,

    de l’industrie, de l’hôtellerie, du transport et de la santé.

    C- Evolution de l’emploi dans les moyennes entreprises

    Le regain des affaires maintenu au cours de la période sous revue est

    effectivement accompagné par une augmentation du personnel permanent et

    contractuel. En effet, avec une hausse globale d’environ 22,8%, le personnel

    a connu une sensible embellie de 19%, d’une part, pour les permanents

    notamment dans les secteurs du commerce et des BTP, et d’autre part, de

    26,6% pour les occasionnels, notamment dans les secteurs du commerce, de

    l’éducation et de l’hôtellerie.

    En corrélation avec les effectifs, les salaires versés aux employés de cette

    catégorie d’entreprise a connu une hausse dans sa globalité. En effet, la

    masse salariale des entreprises a connu une hausse selon 40% des chefs

    d’entreprises. Elle est restée stable d’après 30% et a connu une baisse pour

    le reste. Cette appréciation du niveau de la masse salariale est en liaison

    notamment avec l’amélioration des salaires des agents et le nouveau

    recrutement d’agents dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie, de

    l’éducation et des transports.

    IV. ANALYSE DE L’IMPACT DE LA RECESSION AU NIGERIA SUR

    L’ACTIVITE ET PERSPECTIVES

    A- Relations commerciales des Micros, Petites et Moyennes

    Entreprises avec le Nigéria

    Le Bénin partage plus de 700 kilomètres de frontière et entretient des

    relations commerciales de voisinage très étroites avec le Nigéria à travers un

    système de vases communicants dont la dynamique s’observe surtout dans

    le secteur informel. Toutefois, les relations commerciales entre le Bénin et le

    Nigéria concernent également les entreprises formelles.

  • 14

    En effet, l’enquête réalisée sur les prépondérances commerciales pondérées

    des entreprises béninoises sur le marché du Nigéria révèle une

    intensification des relations commerciales. Cette intensification s’observe

    tant au niveau des entreprises du même secteur qu’entre différents secteurs

    d’activités.

    Au niveau inter secteur d’activité, les enquêtes révèlent que les moyennes

    entreprises du Bénin réalisent plus de relations commerciales (presque

    toutes les entreprises interrogées) avec le Nigéria que les autres catégories

    constituées des micros entreprises et des petites entreprises, notamment

    dans les secteurs de l’hôtellerie, des transports et des TIC. De facto, la

    déprime des activités au Nigéria, pourrait fortement impacter ces secteurs.

    Les secteurs commerce, industrie et autres pourraient également ressentir

    les effets dépressifs mais dans une moindre mesure comme l’illustre le

    graphique N°4.

    Graphique 4: Prépondérances commerciales pondérées des entreprises béninoises avec le Nigéria

    Source : DGAE, enquête RAEE, 2016

    De même, l’analyse intra sectorielle révèle plusieurs constats. Au niveau des

    industries par exemple, les petites entreprises du Bénin entretiennent plus

    de relations commerciales (80%) avec le Nigéria que les moyennes

    entreprises (30%) et les micros entreprises (20%). Ainsi, sur la base des

    résultats des enquêtes, les secteurs dont plus de 50% des entreprises

    interrogées réalisent des relations commerciales avec le Nigéria sont (i) les

    petites entreprises dans le domaine industriel, commercial et autres, (ii) les

    petites et moyennes entreprises dans les domaines de l’hôtellerie des

    0102030405060708090

    100

    Microentreprises

    Petitesentreprises

    Moyennesentreprises

  • 15

    transports et des TIC. Ces secteurs d’activités demeurent les plus

    vulnérables à la fluctuation de la demande nigériane adressée aux

    entreprises béninoises.

    B- Impacts et ordres de grandeur de la baisse du Naira sur les

    activités des entreprises au Bénin

    La cause principale de la baisse du naira demeure l’effondrement des cours

    du pétrole dont le brut assurait 70% des ressources budgétaires et 90% des

    recettes d’exportation.

    En effet, avec l’effondrement des cours des produits pétroliers, les réserves

    de change sont devenues insuffisantes pour assurer la convertibilité du

    naira en dollar (197-199). Dès lors, des mesures de sauvetage ont été prises

    mais ont été insuffisantes. Il s’en est suivi une dégringolade du naira qui

    s’échange à 300 unités de naira voire, 350 unités de naira contre 1 dollar

    sur le marché noir. La facture des importations atteint quelques 4,5

    milliards de dollars par mois tandis que la Banque Centrale du Nigeria (CBN)

    n’enregistre plus que 1 milliard de dollars d’entrées.

    Finalement, la CBN a annoncé, le 15 juin 2016, qu’elle allait abandonner, à

    partir du 20 juin 2016, la politique de fixité du taux de change officiel (197-

    199 nairas pour un dollar) en vigueur depuis mars 2015, pour réintroduire

    le taux interbancaire flexible sur le marché des changes. Effectivement, au

    lendemain du 20 juin 2016, les taux des changes dans l’informel ont été

    officialisés par les marchés formels; c’est la baisse du naira qui n’a

    nullement manqué d’impacter négativement les activités des entreprises

    béninoises.

    En effet, les résultats des enquêtes confirment les tendances dégagées au

    niveau de l’intensité des relations commerciales avec le Nigéria où les

    secteurs les plus négativement impactés sont ceux qui entretiennent

    d’intenses relations commerciales avec le Nigéria.

  • 16

    Graphique 5: Impact de la baisse du naira sur la baisse des activités des entreprises au Bénin

    0

    20

    40

    60

    80

    100Baisse des activités des entreprises au Bénin

    Microentreprises

    Petites

    entreprises

    Moyennesentreprises

    Source : DGAE, enquête RAEE, 2016

    Sur la base des résultats des enquêtes, tous les acteurs interrogés dans les

    secteurs de l’hôtellerie et des transports ont déclaré avoir subi une baisse de

    leurs activités au niveau des moyennes entreprises. De même, les BTP qui

    n’entretiennent même pas de relations commerciales avec le Nigéria sont

    pour autant impactés au niveau des petites entreprises. Pareillement, au

    niveau des micros entreprises, l’éducation est négativement impactée où

    près de 20% des enquêtés déclarent avoir subi des baisses d’activité.

    Tous les maillons des activités économiques sont négativement impactés

    directement ou indirectement par la baisse du naira. Les uns sont plus

    concernés que les autres. C’est le cas de l’hôtellerie, du commerce et des

    autres services où les micros, petites et moyennes entreprises sont toutes

    négativement touchées par la baisse du naira. Toutefois certaines

    entreprises ont déclaré avoir enregistré une augmentation de leurs activités

    consécutive à la baisse du naira.

  • 17

    C- Les autres effets de la baisse du Naira sur les activités des

    entreprises au Bénin

    Certaines entreprises béninoises ont connu des hausses consécutives à la

    baisse du naira. Toutefois, ces hausses demeurent largement marginales par

    rapport aux baisses subies. Ainsi, au niveau des micros entreprises, les

    enquêtés dans les BTP ont déclaré (à 57,1%) avoir enregistré une

    augmentation de leurs activités. Dans l’hôtellerie, 26,1% des enquêtés ont vu

    une augmentation des activités contre 28,3% qui ont déclaré avoir connu

    une déprime. Mais c’est surtout au niveau des TIC dans les micros

    entreprises que les hausses sont plus prononcées. En effet, 34,7% des

    enquêtés ont enregistré des hausses contre 19,6% qui ont connu des

    baisses.

    De même, au niveau des petites entreprises, 31,4% des enquêtés se sont

    prononcés pour une hausse de leurs activités contre 24,3% qui se sont

    prononcés pour une baisse. L’ensemble des résultats se trouve consigné

    dans le tableau 2.

    Tableau 2: Impact de la baisse du naira sur les entreprises béninoises.

    Micros

    entreprises Petites entreprises

    Moyennes

    entreprises

    Baisse Hausse Baisse Hausse Baisse Hausse

    Industries 20,9 24,3 31,4

    BTP 57,1 17,2

    Education 18,4 0

    Hôtellerie 28,3 26,1 42,4 6,6 100,0

    Artisanat 30,9 8,3 29,5 3,9 0,0

    Transport 50 100,0

    Commerce 46,3 5,8 37,9 12,8 41,0 5,9

    Santé 28,3 26,1 6,5 0,0

    TIC 19,6 34,7 45,4 0,0

    Autres 50,0 15,1 50,0 25,1

    Source : DGAE, enquête RAEE, 2016

    D- Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la baisse du

    Naira

    D’une manière générale, les entreprises béninoises évoquent trois mesures

    de riposte pour faire face à la crise. Il s’agit (i) de la fermeture pure et simple

    de l’entreprise, (ii) de la délocalisation vers une autre zone où la demande est

  • 18

    plus importante et, (iii) la reconversion en termes de changement d’activité.

    Les ripostes préconisées sont en lien avec la sévérité de la crise.

    Au niveau des micros entreprises, 44,6% des enquêtés interrogés dans le

    secteur de l’hôtellerie préconisent la fermeture alors que 55,4% préfèrent la

    délocalisation comme solution pour faire face à la crise. Toujours dans cette

    catégorie des micros entreprises, respectivement 40,3%, 9,7% et 38%

    préfèrent la fermeture, la délocalisation et la reconversion dans le secteur du

    commerce comme consigné dans le tableau 3.

    Tableau 3: Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la crise.

    Ripostes Micros entreprises Petites entreprises Moyennes entreprises

    Fermet. Déloca. Reconv. Fermet. Déloca. Reconv. Fermet. Déloca. Reconv.

    Industries 73,2%

    Hôtellerie 44,6% 55,4%

    50,0%

    50,0%

    Artisanat 7,2% 58,9% 8,8% 25,0%

    Transport 50,0% 50,0%

    100,0% 100,0%

    Commerce 40,3% 9,7% 38,0% 64,3% 11,0%

    33,3%

    66,7%

    TIC 100%

    Source : DGAE, enquête RAEE, 2016

    Au niveau des petites entreprises, 100% des entreprises interrogées

    préfèrent changer d’activité au détriment des TIC. Les entreprises béninoises

    évoluant dans les TIC n’arrivent pas à supporter la concurrence des produits

    nigérians dans cette catégorie. En dehors des TIC, les petites entreprises

    béninoises sont rudement mises à l’épreuve dans les secteurs des transports

    et du commerce où elles envisagent la fermeture et la délocalisation. 64,3%

    des entreprises dans le domaine du commerce envisagent la fermeture alors

    que dans le domaine des transports, 50% envisagent la fermeture contre le

    même pourcentage pour la délocalisation.

    Dans la catégorie des moyennes entreprises, 100% des entreprises évoluant

    dans le transport préfèrent, soit fermer ou soit délocaliser. 66,7% des

    moyennes entreprises commerciales préfèrent la reconversion tandis que

  • 19

    50% des moyennes entreprises hôtelières optent pour la fermeture contre

    également 50% pour la reconversion.

    Au total, les entreprises béninoises entretiennent des relations commerciales

    très étroites avec le Nigéria même s’il y a une embellie au niveau des BTP

    dans le domaine des micros entreprises où 57,1% des enquêtés déclarent

    avoir connu une hausse de leurs activités. De facto, la baisse du naira a eu

    des conséquences très dommageables sur la survie de ces entreprises. Les

    solutions pessimistes de riposte ou de sortie de crise préconisées par ces

    entreprises témoignent de la vulnérabilité des entreprises béninoises et de

    leur impuissance à faire face seules à la crise.

  • 20

    V. Accès des Micros, Petites et Moyennes Entreprises au

    financement et à l’investissement

    A. Analyse de l’accès au financement des PME/PMI

    Au Bénin, les PME/PMI sont vitales pour la croissance et le développement

    car elles jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois nouveaux. Des

    financements sont nécessaires pour les aider à fonctionner et étendre leurs

    activités, développer des produits, investir dans de nouveaux sites de

    production et recruter du personnel. De nombreuses petites entreprises

    naissent d’une idée formulée par une ou deux personnes qui investissent

    leur propre argent et, probablement, font appel à leur famille ou à leurs amis

    pour qu’ils les aident financièrement en échange d’une prise de participation

    dans l’entreprise. En cas de succès, toutes les PMI/PME, pour leur

    croissance, ont, à un moment ou à un autre, besoin d’investir pour se

    développer et innover.

    1. Sources de financement des PME/PMI

    Les sources de financement les plus sollicitées par les PME/PMI notamment

    les micros (45%) et les petites (43%) entreprises au Bénin sont la famille et

    les amis. Cette source encore appelée autofinancement est la plus connue au

    démarrage des activités. Toutefois, le financement mixte qui émane à la fois

    des fonds propres et des emprunts (banques, IMF, crédit commercial, etc.)

    n’est pas à négliger. Quant aux moyennes entreprises (45%), elles font plus

    recours aux banques privées pour le financement de leurs activités.

    Aussi, faut-il relever que la plupart des IMF ne viennent en appui qu’aux

    activités existantes, reléguant donc au second plan le financement du

    capital-risque. En somme, contrairement aux moyennes entreprises, le

    financement des micros et petites entreprises n’est pas assuré par les

    institutions financières bien que la demande effective de crédit de démarrage

    et de consolidation des activités existe. Ainsi, les micros et petites

    entreprises font plus recours à l’autofinancement.

  • 21

    Tableau 4: Sources de financement des PME/PMI

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    2. Répartition du financement des PME/PMI par source de

    financement

    Le financement d’une entreprise comprend le financement du fonds de

    roulement et celui des nouveaux investissements.

    2.1. Répartition du financement du fonds de roulement par source de

    financement

    Le fonds de roulement dans les PME/PMI est financé par des sources

    différentes. Au niveau des micros entreprises, le financement du fonds de

    roulement est assuré en moyenne à hauteur de 76% par l’autofinancement,

    9% par crédit bancaire et 15% par les fonds propres (épargne personnelle).

    Quant aux petites entreprises, il est aussi assuré en moyenne à hauteur de

    74% par l’autofinancement, 12% par le crédit bancaire et 14% par l’épargne

    personnelle. Pour les moyennes entreprises, le financement du fonds de

    roulement est assuré en moyenne à hauteur de 55% par l’autofinancement,

    34% par le crédit bancaire et 11% par l’épargne personnelle. Il ressort de

    cette analyse que les PME/PMI font plus recours à l’autofinancement au

    démarrage de leurs activités.

    Graphique 6: Répartition du financement du fonds de roulement par source de financement

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    76%74%

    55%

    9% 12% 34%

    15% 14% 11%

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    120%

    MICROS ENTREPRISES PETITES ENTREPRISES MOYENNESENTREPRISES

    Personnelle(épargne)

    Crédit bancaire

    Autofinancement(famille et amis)

    sources Micros

    entreprises

    Petites

    entreprises

    Moyennes

    entreprises

    Emprunts auprès des banques privées 16% 19% 45%

    Crédit commercial des fournisseurs ou des clients 12% 10% 18%

    Famille et amis (autofinancement) 45% 43% 17%

    Personnelle (épargne) 27% 27% 20%

    Autres sources de financement : Emprunts auprès

    des institutions de micro finances (IMF) 0% 1% 0%

  • 22

    2.2. Répartition du financement de nouveaux investissements par

    source de financement

    A la phase de la croissance où les activités des PME/PMI connaissent un

    développement rapide, il y a de plus en plus un besoin en investissement

    soutenu. Ainsi, les PME/PMI en phase d’expansion doivent faire recours à

    d’autres sources de financement pour leurs nouveaux investissements. Le

    crédit bancaire est la source de financement à laquelle la plupart des

    PME/PMI font recours pour leurs nouveaux investissements.

    Graphique 7: Répartition du financement de nouveaux investissements par source de financement

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    2.3. Nature des besoins en crédit bancaire et facilité d’accès au

    financement des PME/PMI

    Les PME/PMI manifestent plus le besoin de crédit bancaire à moyen et à

    long terme qu’à court terme. En effet, au niveau des catégories des micros

    entreprises, 39% affirment avoir besoin de crédit bancaire à long terme

    tandis que 31% s’affichent pour le crédit à moyen terme et 30% pour celui à

    court terme. Au niveau des catégories des petites entreprises, 56% se sont

    manifestées pour le crédit bancaire à long terme contre 27% pour le crédit à

    court terme et 17% pour celui à moyen terme. Au nombre des moyennes

    entreprises, seulement 18% se sont manifestées pour le crédit bancaire à

    court terme contre 49% pour le crédit à long terme et 33% pour celui à

    moyen terme.

    16% 10% 20%

    53% 61% 70%

    31% 29%10%

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    120%

    MICROS ENTREPRISES PETITES ENTREPRISES MOYENNESENTREPRISES

    Personnelle(épargne)

    Crédit bancaire

    Autofinancement(famille et amis)

  • 23

    Graphique 8: Nature des besoins en crédit bancaire

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    2.4. Analyse des obstacles dans l’accès au financement des PME/PMI

    L’accès des MPME/PMI au service financier se heurte à des obstacles et

    donc freinent la demande de ces services. D’après 30,13% d’entre eux, les

    procédures d’obtention de prêt imposées par les institutions financières sont

    trop longues et coûteuses. De plus, selon 39,69%, les garanties exigées par

    les institutions financières sont trop pesantes, ce qui provoque des craintes

    de perdre les biens mis en garantie. A cela s’ajoutent le taux d’intérêt

    défavorable, l’exigence de la tenue d’une comptabilité et les lourdeurs

    administratives qui sont également d’autres formes de barrières à l’accès au

    financement selon 30,17% des enquêtés.

    Tableau 5: Obstacles dans l’accès de financement des PME/PMI

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    Au-delà des reproches faites aux institutions financières par les PME/PMI

    sur les causes des limites à l’accès au financement, il convient de retenir que

    30% 27%

    18%

    31%

    17%

    33%39%

    56%49%

    0%

    10%

    20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    Micros entreprises Petites entreprises Moyennes entreprises

    Crédit à court terme

    Crédit à moyen terme

    Crédit à long terme

    MICROS

    ENTREPRISES

    PETITES

    ENTREPRISES

    MOYENNES

    ENTREPRISES GLOBAL

    Procédure d'obtention de prêt trop difficile

    30,35% 30,44% 27,39% 30,13%

    Taux d'intérêt défavorable des banques ; Exigence de la tenue d’une comptabilité

    27,96% 32,78% 33,34% 30,07%

    Exigences de garantie trop pesantes ; Crainte de perdre les biens mis en garanties

    41,62% 36,62% 39,27% 39,69%

    Autre : Lourdeurs administratives 0,08% 0,17% 0,00% 0,10%

  • 24

    les déficiences des dispositifs actuels de financement se situent globalement

    à trois niveaux : les PME/PMI, les institutions et les pouvoirs publics.

    Quant aux institutions de financement non bancaires, leurs interventions

    restent aussi limitées aux besoins des entreprises en raison de leurs

    conditions semblables à celles des banques.

    Enfin, l’on note une certaine volonté des pouvoirs publics à faciliter l’accès

    des PME/PMI au financement comme le témoignent les nombreuses

    initiatives et la création d’un ministère en charge de leur promotion.

    Cependant, malgré le fort engagement politique affiché, l’offre de

    financement n’atteint pas encore la cible des PME/PMI. En effet, la majorité

    de ces dernières n’est pas formalisée.

    B. Analyse des investissements réalisés en 2015

    1. Analyse par secteur d'activités des investissements réalisés en

    2015

    Les investissements réalisés par les micros, petites et moyennes entreprises

    peuvent être répartis en trois catégories : les petits investissements de moins

    de 3 millions FCFA, les investissements moyens compris entre 3 millions

    FCFA et 20 millions FCFA et les gros investissements excédant 20 millions

    FCFA.

    La figure1 illustre la distribution des entreprises dans chaque catégorie par

    secteur d’activités. Le niveau des investissements réalisés en 2015 semble

    être corrélé avec les types d’équipements/matériels utilisés dans chaque

    secteur. Hormis le secteur des transports et dans une moindre mesure le

    secteur des BTP qui utilisent des équipements/matériels couteux, plus de

    70% des entreprises des autres secteurs d’activités se trouvent dans la

    catégorie de petits investissements de moins 3 millions FCFA.

    En termes de nombre d’entreprises réparties dans chaque catégorie, les

    investissements moyens compris entre 3 millions FCFA et 20 millions FCFA

    viennent en deuxième positions avec environ 22% des entreprises après la

    catégorie des petits investissements. Environ 90% des micros, petites et

    moyennes entreprises du secteur des transports sont dans cette tranche

    d’investissement.

  • 25

    Les entreprises ayant fait des investissements de plus de 20 millions FCFA

    en 2015 sont marginales. Toutefois, on note des proportions non

    négligeables dans les secteurs des BTP (18%), de l’hôtellerie (15%), de

    l’industrie (13%) et des autres services (11%).

    Graphique 9: Répartition des entreprises selon les investissements réalisés en 2015 par secteur d’activités (%)

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

    2. Analyse des investissements réalisés en 2015 par secteur

    d’activité et type d'entreprise

    Dans le secteur de l’industrie, les investissements d’aucune micro entreprise

    n’ont excédé 3 millions FCFA en 2015 (Tableau 14). Quant aux moyennes

    entreprises, leurs investissements en 2015 sont compris entre 3 millions

    FCFA et 20 millions FCFA. La répartition est mitigée au niveau des petites

    entreprises. Les gros investissements de plus de 20 millions sont réalisés par

    23% des petites entreprises.

    La distribution des entreprises selon le niveau des investissements en 2015

    dans le secteur des BTP une tendance similaire à celle du secteur des

    industries présentée ci-dessus. 36% des petites entreprises de BTP ont

    réalisé en 2015 des investissements de plus de 2 millions FCFA. Si cette

    tendance se maintient, ces entreprises pourraient se retrouver dans la

    catégorie des moyennes entreprises l’année prochaine.

    Le secteur de l’éducation n’a pas connu de grands investissements en 2015.

    Près de 60% des promoteurs d’écoles et la totalité (100%) des moyennes

    entreprises ont investi moins d’un million FCFA en 2015. Cependant, on

    0,0

    20,0

    40,0

    60,0

    80,0

    100,0

    Moins de3000000

    [ 3000 000 -20000 000 [

    plus de20000 000

  • 26

    note que 6,1% de promoteurs de micros entreprises ont réalisé des

    investissements de plus de 20 millions. Cette faiblesse des investissements

    dans le secteur de l’éducation pourrait se justifier par l’insuffisance de suivi

    et de pression pour faire respecter par les promoteurs d’écoles les normes

    en la matière.

    Le secteur de l’hôtellerie n’a pas non plus connu de grands investissements

    en 2015. Toutefois, la situation est plus reluisante par rapport à celle

    observée dans l’éducation. Plus de 63% des promoteurs ont investi moins de

    3 millions FCFA en 2015. 40% des petites entreprises ont réalisé des

    investissements de plus de 20 millions. Paradoxalement, les entreprises

    moyennes n’ont pas manifesté à travers leurs investissements des ambitions

    de devenir des grandes entreprises hôtelières. Elles ont investi chacune,

    moins de 500 mille FCFA en 2015.

    Dans le secteur de l’artisanat, les micros et les petites entreprises ont fait en

    2015 des efforts d’investissements pour améliorer la qualité et la quantité de

    leurs prestations ou de leurs produits. Par contre, les moyennes entreprises

    n’ont fait que de petits investissements de moins de 500 mille FCFA. Au

    regard de l’importance socio-économique de ce secteur, il est souhaitable

    d’analyser ses contraintes d’investissement afin de booster son

    industrialisation.

    Les moyens de transport sont relativement couteux, ce qui pourrait justifier

    le fait qu’on ne note pas dans ce secteur la présence des micros entreprises.

    Les investissements dans ce secteur ne dérogent pas à la tendance générale

    observée dans les secteurs précédents. Seules les petites entreprises ont fait

    d’importants investissements compris entre 6 millions et 20 millions FCFA.

    En conséquence, on pourrait s’attendre à une augmentation du nombre des

    entreprises moyennes dans les années à venir.

    Dans le secteur du commerce, le niveau des investissements est fonction de

    la taille des entreprises. Les investissements de moins de 3 millions sont

    réalisés essentiellement par les micros entreprises (70%) et les petites

    entreprises (54%). Des investissements de plus 20 millions ont été consentis

    par 32% des moyennes entreprises contre 3,5% pour les micros entreprises

    et 3,8% pour les petites entreprises.

  • 27

    L’ensemble des investissements d’aucune entreprise de la santé n’a excédé

    en 2015, 20 millions FCFA sur l’échantillon considéré. De même, 100% des

    micros entreprises sont classées dans la tranche des investissements

    inférieurs à 3 millions FCFA. Seulement 8% des petites entreprises ont

    réalisé des investissements annuels compris entre 10 millions et 20 millions

    FCFA. Les moyennes entreprises ont réalisé en 2015 des investissements

    compris entre 3 millions et 10 millions FCFA.

    Dans le secteur des TIC, les investissements individuels de 2015 des

    moyennes entreprises sont compris entre 10 millions et 20 millions FCFA.

    Ceux des petites entreprises n’ont pas excédé 500 mille FCFA.

    Comparativement aux petites entreprises, les micros entreprises ont réalisé

    plus d’investissements. 58% des micros entreprises sont dans la tranche

    d’investissements de 500 mille à 1 million FCFA, 10% dans la tranche de 1

    million à 3 millions FCFA et 11% dans la tranche de 3 millions à 20 millions

    FCFA.

    La distribution des entreprises du secteur des autres services suivant

    l’importance des investissements réalisés en 2015 est présentée dans le

    tableau 1 en annexe. Le niveau des investissements est corrélé avec la taille

    des entreprises. 95% des micros entreprises se retrouvent dans la tranche

    des investissements de moins de 3 millions FCFA. 80% des petites

    entreprises ont les investissements compris entre 3 millions et 10 millions

    FCFA. S’agissant des moyennes entreprises, 75% ont réalisé chacune plus

    de 20 millions FCFA d’investissement en 2015. Cette distribution des

    entreprises augure de bonnes perspectives dans ce secteur les années à

    venir.

  • 28

    C. Analyse des facteurs affectant la décision d’investissement

    La décision d’investir des micros, petites et moyennes entreprises béninoises

    dépend des facteurs dont les principaux ont été cités par les entrepreneurs

    et classés par ordre d’importance. L’indice de rang utilisé pour la

    hiérarchisation des facteurs est déterminé suivant la méthode d’agrégation

    de classements de Borda (Voir annexe). Le premier constat est que la

    politique fiscale est le premier facteur qui affecte la décision d’investir des

    micros, petites et moyennes entreprises béninoises. Il importe donc que la

    Direction Générale des Impôts communique suffisamment autour des

    mesures de facilitation et d’allégements fiscaux prises pour accompagner le

    développement des micros, petites et moyennes entreprises béninoises. Le

    deuxième facteur influençant la décision d’investir est l’existence de la

    demande. Ainsi, les actions allant dans le sens de la promotion de la

    consommation locale pourraient améliorer significativement les

    investissements des micros, petites et moyennes entreprises béninoises, gage

    de la création d’emplois et de la lutte contre la pauvreté. La lourdeur

    administrative vient en troisième position. Autrement dit, l’investissement

    des micros, petites et moyennes entreprises béninoises ne peut prospérer

    sans une administration de développement tant prônée dans les discours

    depuis des années.

    Les résultats de la hiérarchisation effectuée pour chaque secteur d’activités

    sont présentés en annexe. Il ressort de l’analyse des résultats que les

    entreprises du secteur des transports ont évoqué moins de facteurs. Cela

    dénote qu’elles sont confrontées à moins de problèmes dans leur décision

    d’investir. Dans les autres secteurs d’activités, la fiscalité, l’existence de la

    demande et la lourdeur administrative constituent les trois principaux

    facteurs déterminant les décisions d’investir.

  • 29

    Tableau 6: Hiérarchisation des principaux facteurs qui affectent la décision d’investir en 2015 dans l’ensemble des secteurs

    Facteurs Rang 1 Rang 2 Rang 3 Total Indice Ordre

    Politique fiscale 44165 472 162 44799 44534 1

    Existence de la demande 11321 17810 12785 41916 27456 2

    Lourdeur administrative 4951 22013 725 27690 19869 3

    Coût des facteurs de production 283 12146 10201 22630 11780 4

    Facteurs politiques 3009 5692 6789 15490 9067 5

    Qualité des facteurs de production 410 341 11668 12419 4527 6

    L’accès au financement 1468 0 10 1477 1471 7

    Les résultats d'activité 216 0 0 216 216 8

    L'importance de la concurrence 25 10 506 541 201 9

    L’indice a été calculé par la formule : [(rang1 x 3) + (rang2 x 2) + (Rang3 x 1)]/3

    Dans les colonnes « rang1 ; rang2 et rang3 » sont inscrits le nombre

    d’entreprises ayant classé respectivement les facteurs au 1er rang, 2ème rang et

    3ème rang.

    Source: DGAE, enquête RAEE, 2016

  • 30

    VI. Analyse de l’environnement des affaires au Bénin

    Cette partie présente une analyse de l’environnement des affaires au Bénin.

    Elle est basée sur l’analyse des pesanteurs que subissent les entreprises et a

    permis de classifier ces dernières selon leur degré de vulnérabilité.

    A. Analyse des pesanteurs de l’environnement des entreprises

    Cette partie présente l’analyse des facteurs touchant l’environnement des

    affaires. Elle est fondée sur les perceptions des entreprises quant à

    l’environnement dans lequel elles opèrent. Ces perceptions ont été recueillies

    à l’occasion de l’enquête décrite supra. De cette enquête ressortent quatre

    facteurs préoccupants, à savoir : le taux d’imposition (15,4%), l’accès à

    l’électricité (14,7%), l’accès au crédit bancaire (8,8%) et la concurrence

    déloyale du secteur informel (7,5%).

    Tableau 7: Importance des obstacles liés à l’environnement des micros, petites et moyennes entreprises au Bénin en 2015

    Source : Calcul des auteurs sur la base des résultats de l’EEE (DGAE, 2016)

    Les difficultés d’accès à l’électricité marquées par des délestages récurrents

    constituent l’un des problèmes les plus préoccupants ayant pesé sur

    l’activité des entreprises courant 2015. Les réformes fiscales entreprises,

    notamment les exonérations accordées, visant à encourager le recours des

    entreprises aux sources énergétiques alternatives, surtout aux groupes

    Obstacles à l'activité des entreprises Poids des entreprises

    sensibles (%) Rang

    Taux d'imposition 15,4 1er

    Accès à l'électricité 14,7 2ème

    Accès au crédit bancaire 8,8 3ème

    Concurrence déloyale du secteur informel 7,5 4ème

    Fréquence des inspections fiscales 5,9 5ème

    Insécurité/ Criminalité 5,8 6ème

    Réglementations douanières et commerciales 4,4 7ème

    Mauvais état des routes (pour les

    transporteurs) 3,4 8ème

    Lourdeur administrative 3,3 9ème

    Coût du crédit bancaire 3,0 10ème

    Les paiements non officiels et la corruption 2,6 11ème

    Coût des communications téléphoniques 2,6 12ème

    Procédure de création d'entreprise 2,4 13ème

  • 31

    électrogènes, montrent ainsi leur limite. La raison en est que pour

    fonctionner, les équipements relatifs à ces sources d’énergies doivent être

    alimentés en dérivés de pétrole tout aussi difficile d’accès. Au Bénin, la

    demande en énergie électrique est satisfaite à peine à 25%1. L’offre

    d’électricité provient essentiellement de la production nationale et des

    importations, notamment, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria. Les

    importations croissent mais les pertes dues à l’inadéquation des

    infrastructures de transport croissent également aussi. La production locale

    d’électricité varie entre 10% et 30% de l’offre totale d’électricité ; ce qui

    correspond à un taux d’autosuffisance moyen en énergie électrique de 17%.

    Ce faible taux d’autosuffisance en énergie électrique explique les délestages

    réguliers et les baisses de tension observés dans ce secteur. En dépit de la

    réforme du cadre institutionnel ayant conduit à la mise en place de

    nouveaux instruments, les crises perdurent depuis 2012.

    Par ailleurs, le financement ressort comme l’une des principales contraintes

    qui se posent au développement des micros, petites et moyennes entreprises.

    Bien que les besoins en financement soient importants, les demandes

    adressées aux institutions financières sont, comme nous le verrons dans la

    suite, faibles à cause des procédures complexes et des conditions de garantie

    difficiles à satisfaire. D’ores et déjà, il convient d’indiquer que cette

    contrainte n’est pas contre-intuitive dans la mesure où l’évolution du crédit

    à l’économie, telle que ressortie par la situation monétaire intégrée présentée

    par la BCEAO est marquée par une baisse en 2015. La promotion des

    systèmes de financement décentralisés et la création des institutions

    publiques spécialisées dans le financement des micros, petites et moyennes

    entreprises sont des axes qui pourraient permettre à ces entreprises d’avoir

    un meilleur accès au crédit.

    Suivant les différents secteurs d’activités, les obstacles liés à

    l’environnement des affaires peuvent varier. Le tableau ci-dessous renseigne

    par secteur, les 5 premiers obstacles rencontrés par les entreprises en 2015.

    Le taux d’imposition fiscal, l’accès à l’électricité et l’accès au crédit bancaire

    1Hounkpatin, P., 2015, L’Énergie électrique au Bénin : état des lieux et

    perspectives de développement par adoption d’une nouvelle politique nationale.

  • 32

    ressortent globalement comme les problèmes préoccupants communs aux

    entreprises dans l’ensemble des secteurs d’activités.

    Tableau 8 : Obstacles liés à l’environnement des affaires

    SECTEUR Les cinq plus importants obstacles à l'activité

    1 2 3 4 5

    INDUSTRIE Taux d'imposition

    (17,0%) Accès à l'électricité

    (16,5 %)

    Concurrence déloyale du secteur informel

    (13,4%)

    Fréquence des inspections fiscales

    (11,6 %)

    Accès au crédit bancaire (5,9%)

    BTP Taux d'imposition

    (13,9%) Accès à l'électricité

    (11,0 %)

    Lourdeur administrative (10,5

    %)

    Concurrence déloyale du secteur informel

    (10,5 %)

    Les paiements non officiels et la corruption

    (8,4 %)

    EDUCATION Accès à l'électricité

    (14,1 %)

    Lourdeur administrative (10,6

    %)

    Accès au crédit bancaire (9,7 %)

    Formation et qualification du

    personnel (6,4%)

    Taux d'imposition

    (5,5 %)

    HOTELERIE Taux d'imposition

    (18,7 %) Accès à l'électricité

    (17,0 %)

    Fréquence des inspections fiscales

    (12,3 %)

    Coût d'accès au foncier (6,1%)

    Concurrence déloyale du

    secteur informel (4,4%)

    AUTRES SERVICES

    Concurrence déloyale du

    secteur informel (12, 0 %)

    Taux d'imposition (10,2 %)

    Coût des communications

    téléphoniques (9,4%)

    Lourdeur administrative (9,2%)

    Accès au crédit bancaire (7,4

    %)

    ARTISANAT Accès à l'électricité

    (22,3%) Taux d'imposition

    (13,2%) Accès au crédit

    bancaire (12,4%)

    Concurrence déloyale du secteur informel

    (5,9%)

    Fréquence des inspections

    fiscales (5,3%)

    TRANSPORT Taux d'imposition

    (25,7%) Mauvais état des routes (23,0%)

    Insécurité/ Criminalité (18%)

    Lourdeur administrative (7,7%)

    Accès au crédit bancaire (7,7%)

    COMMERCE Taux d'imposition

    (19,6%) Accès au crédit

    bancaire (10,3%) Insécurité/ Criminalité

    (9,6%)

    Réglementations douanières et

    commerciales (9,3%)

    Accès à l'électricité

    (8,0%)

    SANTE Accès à l'électricité

    (23%)

    Fréquence des inspections fiscales

    (11,4%)

    Concurrence déloyale du secteur informel

    (11,4%)

    Procédure de création d'entreprise (11,4%)

    Taux d'imposition

    (10,6%)

    TIC Accès à l'électricité

    (22,8%) Taux d'imposition

    (13,7%) Insécurité/ Criminalité

    (12,8%)

    Fréquence des inspections fiscales

    (10,5%)

    Qualité de l'internet (7,8%)

    Source : DGAE, enquête RAEE, 2016

    B. Vulnérabilité globale des micros, petites et moyennes entreprises

    L’analyse de la vulnérabilité des entreprises est effectuée dans la présente

    section sur la base d’un indice global calculé à partir des résultats de

    l’Enquête sur l’Environnement des Entreprises2.

    2Voir encadré 1 pour la méthode de calcul

  • 33

    Tableau 9: Indice de vulnérabilité global par secteur et selon la taille des

    entreprises

    SECTEUR D'ACTIVITE

    TAILLE Indice

    Global

    par secteur Micros

    Entreprise

    Petite

    Entreprise

    Entreprises

    de taille

    moyenne

    Industrie 24,9 25,2 34,2 28,1

    TIC 25,4 17,9 30,8 24,7

    Santé 31,9 19,0 19,4 23,4

    Commerce 22,4 19,2 28,0 23,2

    BTP 22,7 26,7 16,7 22,0

    Autres Services 19,2 14,4 28,7 20,8

    Transport 29,6 16,7 16,0 20,8

    Hôtellerie 23,6 12,7 16,7 17,7

    Artisanat 11,1 18,4 18,5 16,0

    Education 13,6 15,1 18,5 15,7

    Indice Global par taille 22,4 18,5 22,7 21,2

    Source : Calculs des auteurs sur la base de l’Environnement des Entreprises

    (DGAE, 2016)

    Globalement, l’industrie apparaît comme le secteur le plus vulnérable aux

    facteurs exogènes aux entreprises, avec un indice global de 28,1%. Les

    secteurs des TIC, de la santé et du commerce arrivent ensuite,

    respectivement comme les deuxième (24,7%), troisième (23,4%) et quatrième

    (23,2%) secteurs les plus touchés par les contraintes liées à l’environnement

    des entreprises.

    Du point de vue de la taille des entreprises, les micros entreprises les plus

    vulnérables se comptent essentiellement dans le secteur de la santé qui

    ressort avec un indice global de 31,9%. Viennent ensuite les micros

    entreprises de transport (29,6 %), celles du secteur des TIC (25,4%) et de

    l’industrie (24,9 %). Suivent enfin, les micro-hôteliers (23,6%) et les micro-

    commerçants (22,4 %).

    Les petites entreprises les plus vulnérables, quant à elles, se retrouvent dans

    le secteur des BTP qui ressortent avec un indice estimé à 26,7 %.

    L’industrie (25,2 %), le commerce (19,2 %), la santé (19,0 %) et l’artisanat

    (18,4) regorgent, dans l’ordre et à la suite du secteur des BTP, des petites

    entreprises très vulnérables aux obstacles liés à leur environnement.

    En ce qui concerne les entreprises de taille moyenne, elles ressentent plus

    les effets des contraintes liées à leur environnement que les micros et petites

    entreprises. Elles ressortent, en effet, avec l’indice de vulnérabilité global le

  • 34

    plus élevé. L’industrie contribue majoritairement (34,2%) à cette grande

    vulnérabilité des entreprises de taille moyenne. Elle est suivie des secteurs

    des TIC (30,8 %), des autres services (28,7%) et du commerce (28,0%)

    comme mentionné dans le tableau 32. En d’autres termes, au titre de 2015,

    l’industrie, les TIC, les autres services et le commerce constituent les

    secteurs où les entreprises de taille moyenne sont les plus vunérables aux

    contraintes de l’environnement des affaires en 2015 au Bénin.

    Par analogie à la méthode décrite dans l’encadré1, un indice d’invulnérabilité

    a été également construit pour apprécier la résilience des entreprises face

    aux facteurs contraignants de leur environnement. Des résultats obtenus (cf.

    tableau 10), on retient ce qui suit :

    - les micros entreprises les plus résilientes aux facteurs

    environnementaux sont celles des secteurs de l’artisanat (88,9 %), de

    l’éducation (86,4 %), et des « autres services » (80,8 %).

    - les petites entreprises les plus résilientes sont celles de l’hôtellerie (87,3

    %), des « autres services » (86,1 %) et de l’artisanat (81,6 %) ;

    - les entreprises de taille moyenne sont les moins résilientes. Mais en leur

    sein, les entreprises des secteurs des Transports, de l’Hôtellerie et des

    BTP sont plus résistantes aux pesanteurs de leur environnement avec

    des indices d’invulnérabilité évalués à 85,2 %, 83,3 % et 83,3 %

    respectivement.

    Tableau 10: Indice d’invulnérabilité selon la taille et le secteur d’activité des

    entreprises

    SECTEUR D'ACTIVITE TAILLE Global par

    secteur Micro Petite Moyenne

    EDUCATION 86,4 84,9 81,5 84,3

    ARTISANAT 88,9 81,6 81,5 84,0

    HOTELLERIE 76,4 87,3 83,3 82,3

    TRANSPORT 70,4 83,3 85,2 79,6

    AUTRES SERVICES 80,8 86,1 71,3 79,4

    BTP 77,3 73,3 83,3 78,0

    COMMERCE 77,6 80,8 72,0 76,8

    SANTE 68,1 81,0 80,6 76,6

    TIC 74,6 82,7 70,4 75,9

    INDUSTRIE 75,1 74,8 65,8 71,9

    Global par taille 77,6 81,6 77,5 21,2

    Source : Calculs des auteurs sur la base de l’Environnement des Entreprises

    (DGAE, 2016)

  • 35

    C. Origines de la vulnérabilité des entreprises : une classification par

    arbre de décision

    Les arbres de classification ou de régression (parfois aussi appelés arbres de

    segmentation ou de décision) sont des méthodes qui permettent d’obtenir

    des modèles à la fois explicatifs et prédictifs. Parmi leurs avantages on

    notera, d’une part, leur simplicité du fait de la visualisation sous forme

    d’arbres, et d’autre part, la possibilité d’obtenir des règles de classification

    simples.

    Les arbres de classification sont utilisés pour expliquer et/ou prédire

    l’appartenance d’individus à une classe ou modalités d’une variable

    qualitative à partir de variables explicatives qualitatives ou quantitatives.

    Par souci d’objectivité, les entreprises sont classifiées suivant leur

    vulnérabilité à l’environnement dans lequel elles opèrent. Ainsi, la

    vulnérabilité aux facteurs exogènes aux entreprises constitue la variable à

    expliquer conditionnellement à un ensemble de variables dont notamment le

    secteur d’activités, le caractère formel ou informel de l’entreprise, la taille

    ainsi que le département.

    Dans la procédure de classification par arbre de décision, deux grandes

    méthodes sont utilisées, la méthode CART (Classification And Regression

    Tree) et la méthode CHAID (CHi-square Automated Interaction Detection).

  • 36

    Celle retenue ici est la méthode CHAID, qui présente l’avantage de produire

    des arbres n-aires (c’est-à-dire un arbre pouvant avoir plus de deux

    branches issus d’un nœud), contrairement à la méthode CART qui présente

    des arbres binaires.

    Pour la mise en œuvre

    de la méthode CHAID,

    les critères suivants

    ont été fixés :

    Taille minimale

    d’un nœud

    parent : 100

    Taille minimale

    d’un nœud

    enfant : 50

    Profondeur

    maximale : 4

    Les résultats obtenus

    sont illustrés par la

    figure 1.

    Il en ressort que parmi

    l’ensemble des

    variables introduites,

    seules deux sont

    significatives et ont

    permis de classifier les

    entreprises : le

    caractère formel ou

    informel de l’activité

    de l'entreprise et le

    département d’exercice de ladite activité. L’analyse de l’arbre permet

    d’établir les règles de décision ci-après :

    - les entreprises les plus vulnérables sont celles exerçant dans le formel.

    La probabilité qu’une entreprise déclarée soit vulnérable est de 46,3 %.

    Encadré 1 : La méthode CHAID

    Méthode automatique de détection de l’interaction entre différentes variables par la statistique du Chi-carré, CHAID est un algorithme de partitionnement récursif qui recherche une structure d'arbre de décision optimale en fonction de la correspondance entre la variable dépendante dite de réponse et un ensemble de variables indépendantes encore appelées variables de fractionnement. La méthode CHAID

    utilise le test du chi-carré pour déterminer si la division d'un nœud améliore la pureté d'une quantité statistiquement significative Elle procède en trois étapes : (i) La séparation

    A partir du nœud initial appelé nœud parent ou racine de l’arbre et qui regroupe l’ensemble des individus, une variable de séparation est sélectionnée. Elle correspond à celle ayant la p-value la plus petite et inférieure au seuil de significativité. Dans le cas d’une variable qualitative, un test de Khi-deux de Pearson ou un test de rapport de vraisemblance est utilisé.

    (ii) La fusion A cette étape, les modalités similaires dans les sous-nœuds ou nœuds enfants sont regroupés. Pour deux sommets ou nœuds enfants à fusionner, la statistique du Khi-deux est utilisée sous l’hypothèse d’égalité des distributions.

    (iii) L’arrêt A chaque création d’un nouveau nœud enfant, un certain nombre de critères sont vérifiés dont la taille minimale d’un nœud-parent ou d’un nœud enfant et la profondeur maximale de l’arbre.

    La plupart des logiciels statistiques permettent de

    l’exécuter aisément. Sources:

    Kass, G. V, 1980, an exploratory technique for investigating large quantitie