rapport annuel sur l’environnement des ......entreprises au cours de la période sous revue a...
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DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES *********
DIRECTION DE LA PROMOTION ECONOMIQUE
EDITION 2016
RAPPORT ANNUEL SUR L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES
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i
SOMMAIRE
RESUME ............................................................................................... 1
INTRODUCTION .................................................................................... 3
I. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ..................................................... 4
A. Base de sondage à exploiter .............................................................................. 4
B. Procédure de tirage de l’échantillon .................................................................. 4
II. SITUATION GENERALE DES ACTIVITES DES MICROS, PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES EN 2015 ..................................................... 8
A- Performances des micros entreprises ................................................................ 8
B- Performances des petites entreprises ................................................................ 9
C- Performances des moyennes entreprises ......................................................... 10
III. ANALYSE DU MARCHE DE TRAVAIL DANS LES PME/PMI .............. 12
A- Evolution de l’emploi dans les micros entreprises ........................................... 12
B- Evolution de l’emploi dans les petites entreprises ........................................... 12
C- Evolution de l’emploi dans les moyennes entreprises ...................................... 13
IV. ANALYSE DE L’IMPACT DE LA RECESSION AU NIGERIA SUR
L’ACTIVITE ET PERSPECTIVES .......................................................... 13
A- Relations commerciales des Micros, Petites et Moyennes Entreprises avec le
Nigéria .................................................................................................................. 13
B- Impacts et ordres de grandeur de la baisse du Naira sur les activités des
entreprises au Bénin ............................................................................................. 15
C- Les autres effets de la baisse du Naira sur les activités des entreprises au
Bénin .................................................................................................................... 17
D- Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la baisse du Naira ......... 17
V. ACCES DES MICROS, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AU
FINANCEMENT ET A L’INVESTISSEMENT ........................................... 20
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ii
A. Analyse de l’accès au financement des PME/PMI ............................................ 20
B. Analyse des investissements réalisés en 2015 ................................................. 24
C. Analyse des facteurs affectant la décision d’investissement ............................ 28
VI. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES AU BENIN ......... 30
A. Analyse des pesanteurs de l’environnement des entreprises ........................... 30
B. Vulnérabilité globale des micros, petites et moyennes entreprises ................... 32
C. Origines de la vulnérabilité des entreprises : une classification par arbre de
décision ................................................................................................................ 35
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .............................................. 40
ANNEXES
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iii
Liste des sigles et abréviations
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
CEB : Communauté Electrique du Bénin
CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens
CIE : Compagnie Ivoirienne d’Electricité
DGAE : Direction Générale des Affaires Economiques
DGDDI : Direction Générale des Douanes et Droits Indirects
DGID : Direction Générale des Impôts et des Domaines
DGTCP : Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
DPC : Direction de la Prévision et de la Conjoncture
DPCI : Direction de la Promotion du Commerce Intérieur
DPE : Direction de la Promotion Economique
EEEAO : Echanges d’Energie Electrique en Afrique de l’Ouest
EMICOV : Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages
IHPC : Indice Harmonisée des Prix à la Consommation
IMF : Institution de micro finance
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
MIC : Ministère de l’Industrie et du Commerce
MOSARE : Modèle de Simulation et d’Analyse des Réformes Economiques
MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises
OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement
ONASA : Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petites et Moyennes Industries
RAEE : Rapport Annuel sur l’Environnement des Entreprises
PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
PUASA : Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire
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iv
RGE : Recensement Général des Entreprises
SBEE : Société Béninoise d’Energie Electrique
SONACOP : Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers
TCN : Transmission Company of Nigeria
TIC : Technologie de l’Information et de la Communication
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
VRA : Volta Region Authority
WAPP : West African Power Pool
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v
Liste des graphiques
Graphique 1 : Augmentation de chiffre d’affaires des micros entreprises ........................ 9
Graphique 2: Augmentation de chiffre d’affaires des petites entreprises ....................... 10
Graphique 3: Augmentation de chiffre d’affaires des moyennes entreprises ................. 11
Graphique 4: Prépondérances commerciales pondérées des entreprises béninoises
avec le Nigéria ................................................................................................................................... 14
Graphique 5: Impact de la baisse du naira sur la baisse des activités des
entreprises au Bénin ....................................................................................................................... 16
Graphique 6: Répartition du financement du fonds de roulement par source de
financement ....................................................................................................................................... 21
Graphique 7: Répartition du financement de nouveaux investissements par source
de financement ................................................................................................................................. 22
Graphique 8: Nature des besoins en crédit bancaire ............................................................. 23
Graphique 9: Répartition des entreprises selon les investissements réalisés en 2015
par secteur d’activités (%) .............................................................................................................. 25
Graphique 10: Répartition sectorielle des entreprises selon la dichotomie
formel/informel (en %) ..................................................................................................................... 39
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vi
Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition de la situation des entreprises par département ......................... 5
Tableau 2: Impact de la baisse du naira sur les entreprises béninoises. ....................... 17
Tableau 3: Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la crise. .................... 18
Tableau 4: Sources de financement des PME/PMI................................................................. 21
Tableau 5: Obstacles dans l’accès de financement des PME/PMI .................................... 23
Tableau 6: Hiérarchisation des principaux facteurs qui affectent la décision
d’investir en 2015 dans l’ensemble des secteurs ................................................................. 29
Tableau 7: Importance des obstacles liés à l’environnement des micros, petites et
moyennes entreprises au Bénin en 2015 .................................................................................. 30
Tableau 8 : Obstacles liés à l’environnement des affaires .................................................. 32
Tableau 9: Indice de vulnérabilité global par secteur et selon la taille des entreprises33
Tableau 10: Indice d’invulnérabilité selon la taille et le secteur d’activité des
entreprises.......................................................................................................................................... 34
Tableau 11: Décision issue de l’analyse de la dépendance entre la vulnérabilité des
entreprises et leurs caractéristiques ........................................................................................... 38
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vii
Liste des figures
Figure 1 : Résultat de la mise en œuvre de la méthode CHAID ......................................... 37
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1
RESUME
La poursuite de l’amélioration de l'environnement des affaires au Bénin est
l’une des actions pouvant favoriser l’éclosion du potentiel du secteur privé et
renforcer la croissance de l’économie béninoise. Ainsi, la réalisation d’une
étude de l’environnement des entreprises au Bénin paraît pertinente dès lors
qu’elle est susceptible d’aider les pouvoirs publics à apporter une réponse
satisfaisante aux contraintes rencontrées par celles-ci dans l’exercice de
leurs activités.
A cet effet, un mécanisme de suivi de la performance des micros, petites et
moyennes entreprises a été mis en place par la Direction Générale des
Affaires Economiques (DGAE) à travers la Direction de la Promotion
Economique (DPE). Les résultats de l’étude sont publiés dans le Rapport
Annuel sur l’Environnement des Entreprises (RAEE). Ce document propose
une alternative complémentaire aux différents rapports consacrés à
l’environnement des entreprises au Bénin.
L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les micros entreprises
n’a pas été très reluisante (55%). Dans les petites entreprises, elle a été
marquée par une amélioration du niveau de l’activité (56%) et dans les
moyennes entreprises, elle s’est inscrite globalement en hausse (60%).
En ce qui concerne le marché du travail, l’effectif du personnel des micros
entreprises au cours de la période sous revue a connu un repli de 21,5% en
liaison avec l’évolution des effectifs des permanents et du personnel
occasionnel et contractuel notamment dans le commerce, l’artisanat et les
autres services. Dans le sous-secteur des petites entreprises, le niveau
d’emploi est marqué par un repli d’environ 16,8% par rapport à 2014. Dans
le sous-secteur des moyennes entreprises, le regain des affaires s’est
accompagné d’une augmentation de 22,8% des effectifs du personnel
permanent et contractuel.
Au regard de la situation au Nigéria, l’analyse de l’impact de la récession en
cours dans ce pays montre les relations commerciales directes ou indirectes
des entreprises béninoises avec le Nigéria, les conséquences de la baisse du
Naïra et les effets induits sur les activités des entreprises au Bénin. Il ressort
de cette analyse que les relations commerciales avec le Nigéria se sont
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2
intensifiées. Cette situation s’observe aussi bien entre les secteurs d’activités
qu’au sein des entreprises du même secteur. La principale cause de la baisse
du naira demeure l’effondrement des cours du pétrole dont le brut assurait
70% des ressources budgétaires et 90% des recettes d’exportation du
Nigéria.
Par ailleurs, la rubrique consacrée à l’accès des PME/PMI au financement et à
l’investissement a abordé l’analyse du financement des PME/PMI, des
investissements réalisés en 2015 et des facteurs affectant leurs décisions
d’investissement. Ainsi, les sources de financement les plus sollicitées par
les PME/PMI, notamment les micros (45%) et les petites (43%) entreprises
au Bénin sont constituées de la famille et des amis. Quant aux moyennes
entreprises (45%), elles font plus recours aux banques privées pour le
financement de leurs activités.
Enfin, l’analyse de l’environnement des affaires présente les pesanteurs liées
à l’environnement des entreprises, la vulnérabilité globale puis une
classification par arbre de décision. Cependant, la décision d’investir dans
les micros, petites et moyennes entreprises béninoises dépend de certains
facteurs dont les principaux ont été cités par les entrepreneurs. L’indice de
rang utilisé pour la hiérarchisation des facteurs est déterminé suivant la
méthode d’agrégation de classements de Borda présentée en annexe. La
précarité de leurs structures de production et de gestion et le manque de
maîtrise du marché limitent aussi leur impact. Les Micros, Petites et
Moyennes Entreprises offrent de fortes potentialités en matière de création
d'emplois et de dynamisation du marché de travail : ces potentialités sont
néanmoins peu développées en raison de la faiblesse des moyens humains,
techniques et financiers dont souffrent en général les MPME. De ce fait, les
entreprises béninoises évoquent trois mesures de riposte pour faire face à la
crise. Il s’agit (i) de la fermeture pure et simple de l’entreprise, (ii) de sa
délocalisation vers une autre zone où la demande est plus importante et, (iii)
la reconversion en termes de changement d’activité. Les ripostes préconisées
sont en lien avec la sévérité de la crise.
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INTRODUCTION
L’amélioration de l'environnement des affaires requiert une bonne maîtrise
des principaux facteurs qui contribuent à la performance des entreprises et
dont ces dernières n’ont pas nécessairement le contrôle. L’étude de
l’environnement des entreprises apparaît ainsi comme un instrument d’aide
à la prise de décision au service des pouvoirs publics dans leur recherche de
solutions aux contraintes rencontrées par celles-ci dans l’exercice de leurs
activités. De façon spécifique, il est indispensable de comprendre les
contraintes liées à l'approvisionnement des micro, petites et moyennes
entreprises en électricité, à leur accès au financement, aux paiements non
officiels, à la corruption, à la pression fiscale, aux lourdeurs administratives,
aux infrastructures, à la criminalité et à la concurrence auxquels elles sont
soumises.
La compétitivité économique d’un pays a toujours été une préoccupation
majeure de tout gouvernant. Il n’en est pas moins vrai pour nos autorités. A
cet effet, un mécanisme de suivi de la performance des grandes entreprises a
été mis en place par les structures en charge de l’analyse de la conjoncture
au Bénin. Il s’agit de : la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO), l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
(INSAE) et la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC). Ce
mécanisme ne prend en compte qu’une partie de l’activité économique
puisqu’il exclut le suivi des micros, petites et moyennes entreprises. Le
Rapport Annuel sur l’Environnement des Entreprises propose une
alternative complémentaire afin de palier à cette limite.
Le but de ce rapport est d’évaluer les contraintes qui pèsent sur le
développement du secteur privé. Ce document présente donc les résultats de
l'Enquête sur l'Environnement des Entreprises réalisée en 2016 dans trois
(3) départements au Bénin ; à savoir : (1) l'Atlantique, (2) le Littoral et (3)
l'Ouémé. Cette enquête a porté sur un échantillon de 375 entreprises privées
et publiques intervenant dans divers secteurs d'activités. L’analyse des
données de l'enquête permettra d’ouvrir une fenêtre sur la façon dont les
gestionnaires et les chefs d'entreprises eux-mêmes perçoivent les défis et les
opportunités auxquels ils sont confrontés. Ainsi, elle vise à fournir une base
pour l’élaboration de politiques saines de développement du secteur privé.
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I. Démarche méthodologique
L’approche méthodologique adoptée dans le cadre de l’élaboration de ce
rapport s’inspire de celle préconisée par l’INSEE (Institut National de la
Statistique et des Etudes Economiques) et présente essentiellement la
démarche de détermination de la base de sondage, la méthode
d’échantillonnage, l’organisation de la collecte de données, le plan d’analyse
et la proposition budgétaire.
A. Base de sondage à exploiter
Le but de cette enquête étant de suivre l’activité économique au niveau des
unités de production exerçant sur toute l’étendue du territoire national, il
convient d’enquêter un échantillon d’entreprises représentatif de ces unités.
Un tel échantillon ne peut s’obtenir qu’à partir d’un répertoire d’entreprises
préalablement mis en place par les services compétents de la DGAE ou tout
simplement à partir de la base de données du Recensement Général des
Entreprises réalisé par l’INSAE. Cette base est utile à deux fins. D’une part,
elle permet de s’assurer que les entreprises tirées couvrent l’ensemble du
territoire national et que la structure de l’échantillon est la même que celle
observable au niveau de l’ensemble des entreprises au regard d’un certain
nombre de variables d’intérêt. D’autre part, disposer d’une base de sondage
peut permettre lors de la procédure de tirage de l’échantillon, d’identifier
clairement les unités tirées par leur nom, leur localisation géographique,
facilitant ainsi leur repérage sur le terrain. En l’absence d’une base de
sondage, on peut aussi constituer un échantillon représentatif si l’on connait
la structure complète des entreprises au Bénin. Cette structure pourra être
utilisée comme clé de répartition de l’échantillon. Dans le cadre de cette
étude, nous avons exploité la base du deuxième recensement général des
entreprises. Par ailleurs, certaines informations relatives aux entreprises
pourront être recherchées au besoin dans le répertoire des entreprises
immatriculées au GUFE avec la source fiscale.
B. Procédure de tirage de l’échantillon
Le deuxième recensement général des entreprises (RGE2) au Bénin réalisé
par l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE)
identifie onze (11) secteurs d’activités dans lesquels interviennent les
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5
entreprises béninoises. Il s’agit des secteurs ci-après :(i) agriculture, (ii)
industrie, (iii) bâtiments et travaux publics, (iv) artisanat, (v) transport, (vi)
techniques de l’information et de la communication, (vii) réceptifs hôteliers,
(viii) commerce, (ix) services, (x) santé, (xi) éducation.
Disposant de cette information, il devrait donc être intéressant de constituer
des groupes homogènes, correspondant aux secteurs d’activités, au sein
desquels on réalise le tirage des entreprises de l’échantillon. Cette méthode
connue sous le nom de stratification donne lieu à la constitution de groupes
d'entreprises tels que, vis-à-vis de(s) variables de stratification, les
comportements moyens au sein de chaque groupe soient les plus différents
possible d'un groupe à l'autre, ou encore, ce qui est équivalent, tels que les
comportements des entreprises d'un groupe donné soient les plus
semblables possibles, et cela pour chacun des groupes. On conçoit assez
bien qu’au sein d’un même secteur d’activités, les comportements ainsi que
les difficultés auxquelles les entreprises sont confrontées soient assez
semblables. Mais le secteur d’activités n’est pas la seule variable qui peut
discriminer des entreprises, il y a également la taille (micro, petite et
moyenne, grande) qui peut influencer sensiblement le comportement
d’approvisionnement, les difficultés d’accès aux marchés, la gestion du
personnel, ou tout autre élément caractérisant une entreprise.
Par ailleurs, le tableau ci-dessus tiré du rapport du RGE2 montre que les 04
départements, à savoir : le Littoral, l’Ouémé, l’Atlantique et le Borgou
totalisent 70% des entreprises qui opèrent sur le territoire national. Une
enquête se limitant à ces trois départements donnera donc des résultats
largement représentatifs de la situation de toutes les entreprises.
Tableau 1 : Répartition de la situation des entreprises par département
Département Effectif Poids
ALIBORI 4422 3,05%
ATACORA 4261 2,94%
ATLANTIQUE 16544 11,40%
BORGOU 11667 8,04%
COLLINES 6265 4,32%
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6
COUFFO 4423 3,05%
DONGA 4231 2,92%
LITTORAL 53707 37,02%
MONO 4219 2,91%
OUEME 19107 13,17%
PLATEAU 5332 3,68%
ZOU 10900 7,51%
TOTAL 145078 100%
Source : rapport RGE2, INSAE
Pour prendre en compte l'aspect taille de l'entreprise, nous nous basons sur
le critère du Chiffre d'affaires utilisé par la Direction Générale des Impôts
(DGI) pour classer les entreprises. Suivant ce critère, est dit micro entreprise
une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 0 et 20
millions. Celles dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 20 millions
mais reste inférieur à 50 millions sont considérées comme de petites
entreprises et lorsque le chiffre d’affaires est dans la tranche de 50 à 500
millions l’entreprise est dite de taille moyenne.
Détermination de la taille de l’échantillon
La taille de l’échantillon est peut-être le paramètre le plus important du plan
de sondage car elle affecte la précision, le coût et la durée de l’enquête plus
que tout autre facteur. De façon générale, la taille minimale de l’échantillon
se calcule comme suit :
𝑛 =𝑆𝑛
1+𝑆𝑛/𝑁 où 𝑆𝑛 =
𝑧2𝑝(1−𝑃)
𝑑2
Dans ces formules,
N : désigne la taille de la population,
z : correspond au niveau de confiance prix égal à 1,96 et correspond à un
seuil de 5%. Il traduit que si l'on tire aléatoirement de la population 30
autres échantillons de même taille, les mêmes résultats que ceux obtenus
avec l'échantillon effectivement tiré seront obtenus dans 95% des cas.
d : est la marge d'erreur. Elle représente l'écart entre les informations
recueillies auprès des entreprises de l'échantillon et celles de toute la
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population des entreprises. Une marge d’erreur de x% signifie que l’on
s’autorise à ce que l’opinion recueillie au niveau des entreprises de
l’échantillon diffère de celle de l’ensemble des entreprises de la population de
x%. Dans le cas d’espèce, elle est fixée à 0,05.
p : en pratique, la valeur de ce paramètre qui permet d’obtenir une taille
maximale d’échantillon est égale à 0,5.
Suivant les deux critères de contrôle considérés, et calculé comme indiqué
ci-dessus, la taille minimale de l'échantillon est de 383 entreprises.
Cependant pour tenir compte des problèmes d'attrition et de non-réponse
qui surviennent assez souvent dans les enquêtes d'unités de production,
nous augmenteront cette taille de 6%. Aussi, nous augmentons de quelques
unités la taille des strates dans certains secteurs afin de permettre au stade
de l’analyse des données une analyse spécifique de l’évolution de l’activité
économique au sein de ces secteurs. Il s’agit notamment de l’hôtellerie, de
l’industrie, des TIC et du Transport. Précisons qu’une fois la taille de
l’échantillon nécessaire pour sa représentativité atteinte, tout ajout d’unité
échantillon contribue à réduire la variance des estimateurs et donc à
augmenter la précision des résultats qui seront obtenus.
La prise en compte de toutes ces considérations amène à 487 la taille de
l'échantillon d'entreprises à enquêter. Sa structure par département, par
commune et par secteur d'activités est disponible en annexe de ce
document.
Répartition de l’échantillon entre les strates
Deux types de répartition de l’échantillon (ou d’allocation) sont couramment
utilisés dans les sondages stratifiés : l’allocation optimale de NEWMAN et
l’allocation proportionnelle. L’allocation optimale est la plus efficace, mais
elle nécessite que l’on connaisse à l’avance ou que l’on soit en mesure
d’estimer la dispersion à l’intérieur des strates. Ce qui complique quelque
peu son utilisation. Il est montré cependant que l’écart entre les gains de
précision des estimateurs calculés avec ces deux méthodes est assez faible.
C’est pourquoi nous optons pour une allocation proportionnelle de
l’échantillon dans le cadre de cette enquête. La taille de l’échantillon dans la
strate h est calculée comme suit :
-
8
𝑛ℎ = 𝑛 ∗𝑁ℎ𝑁
Où 𝑛ℎ désigne la taille de l’échantillon à enquêter dans la strate h, 𝑁ℎ la taille
de la strate dans la population et N la taille totale de la population, c’est-à-
dire le nombre total d’entreprises présentes dans la population.
La taille de l’échantillon dans la strate est proportionnelle au poids de la
strate dans la population totale, c’est-à-dire que le taux de sondage est le
même dans la population que dans l’échantillon. L’échantillon devient alors
une photo réduction de la population, c’est-à-dire qu’elle aura la même
structure que la population du point de vue des caractères de contrôle. Ce
qui assure sa représentativité. Pour répartir l’échantillon dans les strates, il
a été utilisé les clés de répartition ou pondérations calculés à partir des
données du RGE2. Les strates sont constituées des entreprises considérées
selon leur taille, et prises par secteur d’activités à l’intérieur des communes.
Les poids associés aux tailles des entreprises sont déterminés au niveau de
la base de sondage. A l’intérieur des strates, on procèdera à un tirage
aléatoire simple des entreprises-échantillons.
II. Situation générale des activités des Micros, Petites et
Moyennes Entreprises en 2015
En 2015, l’activité économique dans les PME/PMI a été diversement
appréciée par les chefs d’entreprises.
A- Performances des micros entreprises
L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les micros entreprises
n’a pas été très reluisante. En effet, 45% des répondants pensent qu’elle a
été bonne. Elle a été jugée mauvaise par 55% des enquêtés. Cette
appréciation du niveau d’activité est notamment due à la conjoncture
négative observée dans les secteurs de l’industrie, de l’hôtellerie et du
commerce.
Les principaux clients sont constitués des individuels selon 81% des chefs
de société, des entreprises privées d’après 13%, des entreprises publiques
pour 4% et des entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux
fournisseurs sont constitués des individuels selon 69% des patrons
-
9
d’entreprises, des entreprises privées d’après 18%, des entreprises publiques
pour 6% et des entreprises étrangères pour le reste.
Dans le rang des miros entreprises qui ont enregistré une progression de
leur activité, le niveau d’accroissement du chiffre d’affaires est plus ou moins
diversifié. En effet, 92% des responsables de ce groupe d’entreprises
affirment que leur chiffre d’affaires a connu une augmentation de moins
d’un million (1000 000) de FCFA tandis que 7% estime une augmentation du
chiffre d’affaires variant entre un million (1 000 000) et trois millions
(3 000 000) de FCFA. Ces sociétés opèrent pour la plupart dans l’artisanat et
le commerce.
Graphique 1 : Augmentation de chiffre d’affaires des micros entreprises
Source: Enquête RAEE, 2016
En perspective pour l’année à venir, 86% des responsables de cette catégorie
d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste
pense maintenir le même niveau d’activité.
B- Performances des petites entreprises
L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les petites entreprises a
été marquée par une amélioration du niveau de l’activité. En effet, 56% des
chefs d’entreprises estiment que l’activité a été bonne tandis que 44% la
jugent médiocre. Cette appréciation du niveau d’activité est tirée par les
performances positives du secteur de l’hôtellerie, de l’artisanat, du transport,
de l’éducation, des TIC et du commerce. Cette conjoncture relativement
favorable s’explique par une hausse de la demande intérieure des biens et
services.
92%
7%1%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Moins de 1000 000 [ 1000 000 - 3000 000 [ [ 6000 000 - 10 000 000 [
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10
Les principaux clients sont constitués des individuels selon 71% des chefs
de société, des entreprises privées d’après 18%, des entreprises publiques
pour 6% et les entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux
fournisseurs sont constitués des individuels selon 60% des patrons
d’entreprises, des entreprises privées d’après 23%, des entreprises publiques
pour 6% et des entreprises étrangères pour le reste.
Pour 6% des petites entreprises dont l’activité a enregistré une bonne
performance, le niveau du chiffre d’affaires a connu une augmentation de
moins d’un million (1000 000) de FCFA. Ces sociétés opèrent pour la plupart
dans l’hôtellerie, la santé et le commerce. De même, d’après 46% de ces
responsables, le chiffre d’affaires a connu une hausse qui s’établit entre un
million (1000 000) et trois millions (3 000 000) de FCFA. Ces chefs
d’entreprises mènent leurs activités pour la majorité dans l’hôtellerie, la
santé et le commerce. Pour ce qui concerne le reste de cette catégorie
d’entreprise, leurs chiffres d’affaires ont connu des augmentations qui
varient entre trois millions (3 000 000) et vingt millions (20 000 000) de
FCFA.
Graphique 2: Augmentation de chiffre d’affaires des petites entreprises
Source: Enquête RAEE, 2016
En perspective pour l’année à venir, 82% des responsables de cette catégorie
d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste
pense maintenir le même niveau d’activité.
C- Performances des moyennes entreprises
L’activité économique au cours de l’année 2015 dans les moyennes
entreprises s’est inscrite globalement en hausse. En effet, 60% des chefs
6%
46%
30%
9%5% 4%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Moins de1000 000
[ 1000 000 -3000 000 [
[ 3000 000 -6000 000 [
[ 6000 000 - 10000 000 [
[ 10 000 000 -15 000 000 [
[ 15 000 000 -20 000 000 [
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d’entreprises estiment que l’activité a été bonne tandis que 40% la jugent
médiocre. Cette appréciation du niveau d’activité est tirée par les
performances du secteur de l’industrie et des BTP et du commerce. Cette
conjoncture favorable s’explique aussi par une hausse de la demande
intérieure des biens et services.
Les principaux clients sont constitués des individuels selon 66% des chefs
de société, des entreprises privées d’après 20%, des entreprises publiques
pour 6% et les entreprises étrangères pour le reste. Leurs principaux
fournisseurs sont constitués des individuels selon 52% des patrons
d’entreprises, des entreprises privées d’après 23%, des entreprises publiques
pour 7% et des entreprises étrangères pour le reste.
Au nombre des moyennes entreprises qui ont enregistré une progression de
leur activité, 22% d’entre eux ont enregistré une augmentation de plus de
cent millions (100 000 000) de FCFA de leur chiffre d’affaires. Ils relèvent
pour la plupart des secteurs du commerce et de l’hôtellerie. Pour ce qui
concerne le reste de cette catégorie d’entreprise, leurs chiffres d’affaires ont
connu des augmentations qui varient entre trois millions (3 000 000) et cent
millions (100 000 000) de FCFA.
Graphique 3: Augmentation de chiffre d’affaires des moyennes entreprises
Source: Enquête RAEE, 2016
En perspective pour l’année à venir, 89% des responsables de cette catégorie
d’entreprise n’espèrent pas une meilleure conjoncture pendant que le reste
pense maintenir le même niveau d’activité.
8%
13%
19%
8%
11%
11%
8%
22%
0% 5% 10% 15% 20% 25%
[ 3000 000 - 6000 000 [
[ 6000 000 - 10 000 000 [
[ 10 000 000 - 15 000 000 [
[ 15 000 000 - 20 000 000 [
[ 20 000 000 - 30 000 000 [
[ 30 000 000 - 50 000 000 [
[ 50 000 000 - 100 000 000 [
100 000 000 et Plus
-
12
III. Analyse du marché de travail dans les PME/PMI
Le chômage constitue l’un des principaux fléaux qui touchent la situation
des jeunes. Il constitue un cauchemar pour la plupart des pays africains
dont la population se rajeunit de plus en plus. Ainsi, l’emploi, notamment
celui des jeunes demeure l’un des défis majeurs du gouvernement béninois.
En 2015, son évolution au niveau des PME/PMI est diversement appréciée
par les chefs d’entreprises.
A- Evolution de l’emploi dans les micros entreprises
L’effectif du personnel des micros entreprises au cours de la période sous
revue a connu un repli de 21,5%. Cette situation est imputable d’une part à
la baisse de 16,5% de l’effectif des permanents notamment dans le
commerce et l’artisanat et d’autre part à la baisse de 26,1% de l’effectif du
personnel occasionnel et contractuel notamment dans le commerce,
l’artisanat et les autres services.
Quant à la masse salariale du personnel au niveau de cette catégorie
d’entreprises, elle s’est inscrite également en baisse. En effet, la masse
salariale a connu un repli selon 34% des chefs d’entreprises. Elle est restée
stable d’après 45% et a connu une hausse pour le reste.
Cette appréciation du niveau de la masse salariale est en liaison non
seulement avec le licenciement, la démission ou le départ à la retraite de
certains agents mais aussi au faible taux de rétribution accordé aux agents
occasionnels et contractuels ainsi qu’aux retards de paiement des
occasionnels.
B- Evolution de l’emploi dans les petites entreprises
De façon globale, le niveau d’emploi dans cette catégorie d’entreprise est
marqué par un repli pendant la période sous revue par rapport à l’année
passée. En effet, avec une baisse globale d’environ 16,8%, le personnel a
connu une diminution de 14,4% et 19,2% (respectivement pour les
permanents notamment dans les secteurs des TIC et BTP, et les
occasionnels notamment dans les secteurs transport et industrie). Cette
situation s’explique par le licenciement et la démission de certains
occasionnels et le départ à la retraite de quelques agents permanents.
-
13
Par rapport à la rémunération accordée au personnel de cette catégorie
d’entreprise, les avis des chefs de société sont partagés. En effet, au cours de
la période sous revue, la masse salariale du personnel a connu une hausse
selon 32% des chefs d’entreprises. Elle est restée stable d’après 42% et a
connu une baisse pour le reste. Cette conjoncture est en liaison notamment
avec l’amélioration des salaires des agents dans les secteurs du commerce,
de l’industrie, de l’hôtellerie, du transport et de la santé.
C- Evolution de l’emploi dans les moyennes entreprises
Le regain des affaires maintenu au cours de la période sous revue est
effectivement accompagné par une augmentation du personnel permanent et
contractuel. En effet, avec une hausse globale d’environ 22,8%, le personnel
a connu une sensible embellie de 19%, d’une part, pour les permanents
notamment dans les secteurs du commerce et des BTP, et d’autre part, de
26,6% pour les occasionnels, notamment dans les secteurs du commerce, de
l’éducation et de l’hôtellerie.
En corrélation avec les effectifs, les salaires versés aux employés de cette
catégorie d’entreprise a connu une hausse dans sa globalité. En effet, la
masse salariale des entreprises a connu une hausse selon 40% des chefs
d’entreprises. Elle est restée stable d’après 30% et a connu une baisse pour
le reste. Cette appréciation du niveau de la masse salariale est en liaison
notamment avec l’amélioration des salaires des agents et le nouveau
recrutement d’agents dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie, de
l’éducation et des transports.
IV. ANALYSE DE L’IMPACT DE LA RECESSION AU NIGERIA SUR
L’ACTIVITE ET PERSPECTIVES
A- Relations commerciales des Micros, Petites et Moyennes
Entreprises avec le Nigéria
Le Bénin partage plus de 700 kilomètres de frontière et entretient des
relations commerciales de voisinage très étroites avec le Nigéria à travers un
système de vases communicants dont la dynamique s’observe surtout dans
le secteur informel. Toutefois, les relations commerciales entre le Bénin et le
Nigéria concernent également les entreprises formelles.
-
14
En effet, l’enquête réalisée sur les prépondérances commerciales pondérées
des entreprises béninoises sur le marché du Nigéria révèle une
intensification des relations commerciales. Cette intensification s’observe
tant au niveau des entreprises du même secteur qu’entre différents secteurs
d’activités.
Au niveau inter secteur d’activité, les enquêtes révèlent que les moyennes
entreprises du Bénin réalisent plus de relations commerciales (presque
toutes les entreprises interrogées) avec le Nigéria que les autres catégories
constituées des micros entreprises et des petites entreprises, notamment
dans les secteurs de l’hôtellerie, des transports et des TIC. De facto, la
déprime des activités au Nigéria, pourrait fortement impacter ces secteurs.
Les secteurs commerce, industrie et autres pourraient également ressentir
les effets dépressifs mais dans une moindre mesure comme l’illustre le
graphique N°4.
Graphique 4: Prépondérances commerciales pondérées des entreprises béninoises avec le Nigéria
Source : DGAE, enquête RAEE, 2016
De même, l’analyse intra sectorielle révèle plusieurs constats. Au niveau des
industries par exemple, les petites entreprises du Bénin entretiennent plus
de relations commerciales (80%) avec le Nigéria que les moyennes
entreprises (30%) et les micros entreprises (20%). Ainsi, sur la base des
résultats des enquêtes, les secteurs dont plus de 50% des entreprises
interrogées réalisent des relations commerciales avec le Nigéria sont (i) les
petites entreprises dans le domaine industriel, commercial et autres, (ii) les
petites et moyennes entreprises dans les domaines de l’hôtellerie des
0102030405060708090
100
Microentreprises
Petitesentreprises
Moyennesentreprises
-
15
transports et des TIC. Ces secteurs d’activités demeurent les plus
vulnérables à la fluctuation de la demande nigériane adressée aux
entreprises béninoises.
B- Impacts et ordres de grandeur de la baisse du Naira sur les
activités des entreprises au Bénin
La cause principale de la baisse du naira demeure l’effondrement des cours
du pétrole dont le brut assurait 70% des ressources budgétaires et 90% des
recettes d’exportation.
En effet, avec l’effondrement des cours des produits pétroliers, les réserves
de change sont devenues insuffisantes pour assurer la convertibilité du
naira en dollar (197-199). Dès lors, des mesures de sauvetage ont été prises
mais ont été insuffisantes. Il s’en est suivi une dégringolade du naira qui
s’échange à 300 unités de naira voire, 350 unités de naira contre 1 dollar
sur le marché noir. La facture des importations atteint quelques 4,5
milliards de dollars par mois tandis que la Banque Centrale du Nigeria (CBN)
n’enregistre plus que 1 milliard de dollars d’entrées.
Finalement, la CBN a annoncé, le 15 juin 2016, qu’elle allait abandonner, à
partir du 20 juin 2016, la politique de fixité du taux de change officiel (197-
199 nairas pour un dollar) en vigueur depuis mars 2015, pour réintroduire
le taux interbancaire flexible sur le marché des changes. Effectivement, au
lendemain du 20 juin 2016, les taux des changes dans l’informel ont été
officialisés par les marchés formels; c’est la baisse du naira qui n’a
nullement manqué d’impacter négativement les activités des entreprises
béninoises.
En effet, les résultats des enquêtes confirment les tendances dégagées au
niveau de l’intensité des relations commerciales avec le Nigéria où les
secteurs les plus négativement impactés sont ceux qui entretiennent
d’intenses relations commerciales avec le Nigéria.
-
16
Graphique 5: Impact de la baisse du naira sur la baisse des activités des entreprises au Bénin
0
20
40
60
80
100Baisse des activités des entreprises au Bénin
Microentreprises
Petites
entreprises
Moyennesentreprises
Source : DGAE, enquête RAEE, 2016
Sur la base des résultats des enquêtes, tous les acteurs interrogés dans les
secteurs de l’hôtellerie et des transports ont déclaré avoir subi une baisse de
leurs activités au niveau des moyennes entreprises. De même, les BTP qui
n’entretiennent même pas de relations commerciales avec le Nigéria sont
pour autant impactés au niveau des petites entreprises. Pareillement, au
niveau des micros entreprises, l’éducation est négativement impactée où
près de 20% des enquêtés déclarent avoir subi des baisses d’activité.
Tous les maillons des activités économiques sont négativement impactés
directement ou indirectement par la baisse du naira. Les uns sont plus
concernés que les autres. C’est le cas de l’hôtellerie, du commerce et des
autres services où les micros, petites et moyennes entreprises sont toutes
négativement touchées par la baisse du naira. Toutefois certaines
entreprises ont déclaré avoir enregistré une augmentation de leurs activités
consécutive à la baisse du naira.
-
17
C- Les autres effets de la baisse du Naira sur les activités des
entreprises au Bénin
Certaines entreprises béninoises ont connu des hausses consécutives à la
baisse du naira. Toutefois, ces hausses demeurent largement marginales par
rapport aux baisses subies. Ainsi, au niveau des micros entreprises, les
enquêtés dans les BTP ont déclaré (à 57,1%) avoir enregistré une
augmentation de leurs activités. Dans l’hôtellerie, 26,1% des enquêtés ont vu
une augmentation des activités contre 28,3% qui ont déclaré avoir connu
une déprime. Mais c’est surtout au niveau des TIC dans les micros
entreprises que les hausses sont plus prononcées. En effet, 34,7% des
enquêtés ont enregistré des hausses contre 19,6% qui ont connu des
baisses.
De même, au niveau des petites entreprises, 31,4% des enquêtés se sont
prononcés pour une hausse de leurs activités contre 24,3% qui se sont
prononcés pour une baisse. L’ensemble des résultats se trouve consigné
dans le tableau 2.
Tableau 2: Impact de la baisse du naira sur les entreprises béninoises.
Micros
entreprises Petites entreprises
Moyennes
entreprises
Baisse Hausse Baisse Hausse Baisse Hausse
Industries 20,9 24,3 31,4
BTP 57,1 17,2
Education 18,4 0
Hôtellerie 28,3 26,1 42,4 6,6 100,0
Artisanat 30,9 8,3 29,5 3,9 0,0
Transport 50 100,0
Commerce 46,3 5,8 37,9 12,8 41,0 5,9
Santé 28,3 26,1 6,5 0,0
TIC 19,6 34,7 45,4 0,0
Autres 50,0 15,1 50,0 25,1
Source : DGAE, enquête RAEE, 2016
D- Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la baisse du
Naira
D’une manière générale, les entreprises béninoises évoquent trois mesures
de riposte pour faire face à la crise. Il s’agit (i) de la fermeture pure et simple
de l’entreprise, (ii) de la délocalisation vers une autre zone où la demande est
-
18
plus importante et, (iii) la reconversion en termes de changement d’activité.
Les ripostes préconisées sont en lien avec la sévérité de la crise.
Au niveau des micros entreprises, 44,6% des enquêtés interrogés dans le
secteur de l’hôtellerie préconisent la fermeture alors que 55,4% préfèrent la
délocalisation comme solution pour faire face à la crise. Toujours dans cette
catégorie des micros entreprises, respectivement 40,3%, 9,7% et 38%
préfèrent la fermeture, la délocalisation et la reconversion dans le secteur du
commerce comme consigné dans le tableau 3.
Tableau 3: Mesures de riposte des entreprises béninoises face à la crise.
Ripostes Micros entreprises Petites entreprises Moyennes entreprises
Fermet. Déloca. Reconv. Fermet. Déloca. Reconv. Fermet. Déloca. Reconv.
Industries 73,2%
Hôtellerie 44,6% 55,4%
50,0%
50,0%
Artisanat 7,2% 58,9% 8,8% 25,0%
Transport 50,0% 50,0%
100,0% 100,0%
Commerce 40,3% 9,7% 38,0% 64,3% 11,0%
33,3%
66,7%
TIC 100%
Source : DGAE, enquête RAEE, 2016
Au niveau des petites entreprises, 100% des entreprises interrogées
préfèrent changer d’activité au détriment des TIC. Les entreprises béninoises
évoluant dans les TIC n’arrivent pas à supporter la concurrence des produits
nigérians dans cette catégorie. En dehors des TIC, les petites entreprises
béninoises sont rudement mises à l’épreuve dans les secteurs des transports
et du commerce où elles envisagent la fermeture et la délocalisation. 64,3%
des entreprises dans le domaine du commerce envisagent la fermeture alors
que dans le domaine des transports, 50% envisagent la fermeture contre le
même pourcentage pour la délocalisation.
Dans la catégorie des moyennes entreprises, 100% des entreprises évoluant
dans le transport préfèrent, soit fermer ou soit délocaliser. 66,7% des
moyennes entreprises commerciales préfèrent la reconversion tandis que
-
19
50% des moyennes entreprises hôtelières optent pour la fermeture contre
également 50% pour la reconversion.
Au total, les entreprises béninoises entretiennent des relations commerciales
très étroites avec le Nigéria même s’il y a une embellie au niveau des BTP
dans le domaine des micros entreprises où 57,1% des enquêtés déclarent
avoir connu une hausse de leurs activités. De facto, la baisse du naira a eu
des conséquences très dommageables sur la survie de ces entreprises. Les
solutions pessimistes de riposte ou de sortie de crise préconisées par ces
entreprises témoignent de la vulnérabilité des entreprises béninoises et de
leur impuissance à faire face seules à la crise.
-
20
V. Accès des Micros, Petites et Moyennes Entreprises au
financement et à l’investissement
A. Analyse de l’accès au financement des PME/PMI
Au Bénin, les PME/PMI sont vitales pour la croissance et le développement
car elles jouent un rôle essentiel dans la création d’emplois nouveaux. Des
financements sont nécessaires pour les aider à fonctionner et étendre leurs
activités, développer des produits, investir dans de nouveaux sites de
production et recruter du personnel. De nombreuses petites entreprises
naissent d’une idée formulée par une ou deux personnes qui investissent
leur propre argent et, probablement, font appel à leur famille ou à leurs amis
pour qu’ils les aident financièrement en échange d’une prise de participation
dans l’entreprise. En cas de succès, toutes les PMI/PME, pour leur
croissance, ont, à un moment ou à un autre, besoin d’investir pour se
développer et innover.
1. Sources de financement des PME/PMI
Les sources de financement les plus sollicitées par les PME/PMI notamment
les micros (45%) et les petites (43%) entreprises au Bénin sont la famille et
les amis. Cette source encore appelée autofinancement est la plus connue au
démarrage des activités. Toutefois, le financement mixte qui émane à la fois
des fonds propres et des emprunts (banques, IMF, crédit commercial, etc.)
n’est pas à négliger. Quant aux moyennes entreprises (45%), elles font plus
recours aux banques privées pour le financement de leurs activités.
Aussi, faut-il relever que la plupart des IMF ne viennent en appui qu’aux
activités existantes, reléguant donc au second plan le financement du
capital-risque. En somme, contrairement aux moyennes entreprises, le
financement des micros et petites entreprises n’est pas assuré par les
institutions financières bien que la demande effective de crédit de démarrage
et de consolidation des activités existe. Ainsi, les micros et petites
entreprises font plus recours à l’autofinancement.
-
21
Tableau 4: Sources de financement des PME/PMI
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
2. Répartition du financement des PME/PMI par source de
financement
Le financement d’une entreprise comprend le financement du fonds de
roulement et celui des nouveaux investissements.
2.1. Répartition du financement du fonds de roulement par source de
financement
Le fonds de roulement dans les PME/PMI est financé par des sources
différentes. Au niveau des micros entreprises, le financement du fonds de
roulement est assuré en moyenne à hauteur de 76% par l’autofinancement,
9% par crédit bancaire et 15% par les fonds propres (épargne personnelle).
Quant aux petites entreprises, il est aussi assuré en moyenne à hauteur de
74% par l’autofinancement, 12% par le crédit bancaire et 14% par l’épargne
personnelle. Pour les moyennes entreprises, le financement du fonds de
roulement est assuré en moyenne à hauteur de 55% par l’autofinancement,
34% par le crédit bancaire et 11% par l’épargne personnelle. Il ressort de
cette analyse que les PME/PMI font plus recours à l’autofinancement au
démarrage de leurs activités.
Graphique 6: Répartition du financement du fonds de roulement par source de financement
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
76%74%
55%
9% 12% 34%
15% 14% 11%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
MICROS ENTREPRISES PETITES ENTREPRISES MOYENNESENTREPRISES
Personnelle(épargne)
Crédit bancaire
Autofinancement(famille et amis)
sources Micros
entreprises
Petites
entreprises
Moyennes
entreprises
Emprunts auprès des banques privées 16% 19% 45%
Crédit commercial des fournisseurs ou des clients 12% 10% 18%
Famille et amis (autofinancement) 45% 43% 17%
Personnelle (épargne) 27% 27% 20%
Autres sources de financement : Emprunts auprès
des institutions de micro finances (IMF) 0% 1% 0%
-
22
2.2. Répartition du financement de nouveaux investissements par
source de financement
A la phase de la croissance où les activités des PME/PMI connaissent un
développement rapide, il y a de plus en plus un besoin en investissement
soutenu. Ainsi, les PME/PMI en phase d’expansion doivent faire recours à
d’autres sources de financement pour leurs nouveaux investissements. Le
crédit bancaire est la source de financement à laquelle la plupart des
PME/PMI font recours pour leurs nouveaux investissements.
Graphique 7: Répartition du financement de nouveaux investissements par source de financement
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
2.3. Nature des besoins en crédit bancaire et facilité d’accès au
financement des PME/PMI
Les PME/PMI manifestent plus le besoin de crédit bancaire à moyen et à
long terme qu’à court terme. En effet, au niveau des catégories des micros
entreprises, 39% affirment avoir besoin de crédit bancaire à long terme
tandis que 31% s’affichent pour le crédit à moyen terme et 30% pour celui à
court terme. Au niveau des catégories des petites entreprises, 56% se sont
manifestées pour le crédit bancaire à long terme contre 27% pour le crédit à
court terme et 17% pour celui à moyen terme. Au nombre des moyennes
entreprises, seulement 18% se sont manifestées pour le crédit bancaire à
court terme contre 49% pour le crédit à long terme et 33% pour celui à
moyen terme.
16% 10% 20%
53% 61% 70%
31% 29%10%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
MICROS ENTREPRISES PETITES ENTREPRISES MOYENNESENTREPRISES
Personnelle(épargne)
Crédit bancaire
Autofinancement(famille et amis)
-
23
Graphique 8: Nature des besoins en crédit bancaire
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
2.4. Analyse des obstacles dans l’accès au financement des PME/PMI
L’accès des MPME/PMI au service financier se heurte à des obstacles et
donc freinent la demande de ces services. D’après 30,13% d’entre eux, les
procédures d’obtention de prêt imposées par les institutions financières sont
trop longues et coûteuses. De plus, selon 39,69%, les garanties exigées par
les institutions financières sont trop pesantes, ce qui provoque des craintes
de perdre les biens mis en garantie. A cela s’ajoutent le taux d’intérêt
défavorable, l’exigence de la tenue d’une comptabilité et les lourdeurs
administratives qui sont également d’autres formes de barrières à l’accès au
financement selon 30,17% des enquêtés.
Tableau 5: Obstacles dans l’accès de financement des PME/PMI
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
Au-delà des reproches faites aux institutions financières par les PME/PMI
sur les causes des limites à l’accès au financement, il convient de retenir que
30% 27%
18%
31%
17%
33%39%
56%49%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Micros entreprises Petites entreprises Moyennes entreprises
Crédit à court terme
Crédit à moyen terme
Crédit à long terme
MICROS
ENTREPRISES
PETITES
ENTREPRISES
MOYENNES
ENTREPRISES GLOBAL
Procédure d'obtention de prêt trop difficile
30,35% 30,44% 27,39% 30,13%
Taux d'intérêt défavorable des banques ; Exigence de la tenue d’une comptabilité
27,96% 32,78% 33,34% 30,07%
Exigences de garantie trop pesantes ; Crainte de perdre les biens mis en garanties
41,62% 36,62% 39,27% 39,69%
Autre : Lourdeurs administratives 0,08% 0,17% 0,00% 0,10%
-
24
les déficiences des dispositifs actuels de financement se situent globalement
à trois niveaux : les PME/PMI, les institutions et les pouvoirs publics.
Quant aux institutions de financement non bancaires, leurs interventions
restent aussi limitées aux besoins des entreprises en raison de leurs
conditions semblables à celles des banques.
Enfin, l’on note une certaine volonté des pouvoirs publics à faciliter l’accès
des PME/PMI au financement comme le témoignent les nombreuses
initiatives et la création d’un ministère en charge de leur promotion.
Cependant, malgré le fort engagement politique affiché, l’offre de
financement n’atteint pas encore la cible des PME/PMI. En effet, la majorité
de ces dernières n’est pas formalisée.
B. Analyse des investissements réalisés en 2015
1. Analyse par secteur d'activités des investissements réalisés en
2015
Les investissements réalisés par les micros, petites et moyennes entreprises
peuvent être répartis en trois catégories : les petits investissements de moins
de 3 millions FCFA, les investissements moyens compris entre 3 millions
FCFA et 20 millions FCFA et les gros investissements excédant 20 millions
FCFA.
La figure1 illustre la distribution des entreprises dans chaque catégorie par
secteur d’activités. Le niveau des investissements réalisés en 2015 semble
être corrélé avec les types d’équipements/matériels utilisés dans chaque
secteur. Hormis le secteur des transports et dans une moindre mesure le
secteur des BTP qui utilisent des équipements/matériels couteux, plus de
70% des entreprises des autres secteurs d’activités se trouvent dans la
catégorie de petits investissements de moins 3 millions FCFA.
En termes de nombre d’entreprises réparties dans chaque catégorie, les
investissements moyens compris entre 3 millions FCFA et 20 millions FCFA
viennent en deuxième positions avec environ 22% des entreprises après la
catégorie des petits investissements. Environ 90% des micros, petites et
moyennes entreprises du secteur des transports sont dans cette tranche
d’investissement.
-
25
Les entreprises ayant fait des investissements de plus de 20 millions FCFA
en 2015 sont marginales. Toutefois, on note des proportions non
négligeables dans les secteurs des BTP (18%), de l’hôtellerie (15%), de
l’industrie (13%) et des autres services (11%).
Graphique 9: Répartition des entreprises selon les investissements réalisés en 2015 par secteur d’activités (%)
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
2. Analyse des investissements réalisés en 2015 par secteur
d’activité et type d'entreprise
Dans le secteur de l’industrie, les investissements d’aucune micro entreprise
n’ont excédé 3 millions FCFA en 2015 (Tableau 14). Quant aux moyennes
entreprises, leurs investissements en 2015 sont compris entre 3 millions
FCFA et 20 millions FCFA. La répartition est mitigée au niveau des petites
entreprises. Les gros investissements de plus de 20 millions sont réalisés par
23% des petites entreprises.
La distribution des entreprises selon le niveau des investissements en 2015
dans le secteur des BTP une tendance similaire à celle du secteur des
industries présentée ci-dessus. 36% des petites entreprises de BTP ont
réalisé en 2015 des investissements de plus de 2 millions FCFA. Si cette
tendance se maintient, ces entreprises pourraient se retrouver dans la
catégorie des moyennes entreprises l’année prochaine.
Le secteur de l’éducation n’a pas connu de grands investissements en 2015.
Près de 60% des promoteurs d’écoles et la totalité (100%) des moyennes
entreprises ont investi moins d’un million FCFA en 2015. Cependant, on
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
Moins de3000000
[ 3000 000 -20000 000 [
plus de20000 000
-
26
note que 6,1% de promoteurs de micros entreprises ont réalisé des
investissements de plus de 20 millions. Cette faiblesse des investissements
dans le secteur de l’éducation pourrait se justifier par l’insuffisance de suivi
et de pression pour faire respecter par les promoteurs d’écoles les normes
en la matière.
Le secteur de l’hôtellerie n’a pas non plus connu de grands investissements
en 2015. Toutefois, la situation est plus reluisante par rapport à celle
observée dans l’éducation. Plus de 63% des promoteurs ont investi moins de
3 millions FCFA en 2015. 40% des petites entreprises ont réalisé des
investissements de plus de 20 millions. Paradoxalement, les entreprises
moyennes n’ont pas manifesté à travers leurs investissements des ambitions
de devenir des grandes entreprises hôtelières. Elles ont investi chacune,
moins de 500 mille FCFA en 2015.
Dans le secteur de l’artisanat, les micros et les petites entreprises ont fait en
2015 des efforts d’investissements pour améliorer la qualité et la quantité de
leurs prestations ou de leurs produits. Par contre, les moyennes entreprises
n’ont fait que de petits investissements de moins de 500 mille FCFA. Au
regard de l’importance socio-économique de ce secteur, il est souhaitable
d’analyser ses contraintes d’investissement afin de booster son
industrialisation.
Les moyens de transport sont relativement couteux, ce qui pourrait justifier
le fait qu’on ne note pas dans ce secteur la présence des micros entreprises.
Les investissements dans ce secteur ne dérogent pas à la tendance générale
observée dans les secteurs précédents. Seules les petites entreprises ont fait
d’importants investissements compris entre 6 millions et 20 millions FCFA.
En conséquence, on pourrait s’attendre à une augmentation du nombre des
entreprises moyennes dans les années à venir.
Dans le secteur du commerce, le niveau des investissements est fonction de
la taille des entreprises. Les investissements de moins de 3 millions sont
réalisés essentiellement par les micros entreprises (70%) et les petites
entreprises (54%). Des investissements de plus 20 millions ont été consentis
par 32% des moyennes entreprises contre 3,5% pour les micros entreprises
et 3,8% pour les petites entreprises.
-
27
L’ensemble des investissements d’aucune entreprise de la santé n’a excédé
en 2015, 20 millions FCFA sur l’échantillon considéré. De même, 100% des
micros entreprises sont classées dans la tranche des investissements
inférieurs à 3 millions FCFA. Seulement 8% des petites entreprises ont
réalisé des investissements annuels compris entre 10 millions et 20 millions
FCFA. Les moyennes entreprises ont réalisé en 2015 des investissements
compris entre 3 millions et 10 millions FCFA.
Dans le secteur des TIC, les investissements individuels de 2015 des
moyennes entreprises sont compris entre 10 millions et 20 millions FCFA.
Ceux des petites entreprises n’ont pas excédé 500 mille FCFA.
Comparativement aux petites entreprises, les micros entreprises ont réalisé
plus d’investissements. 58% des micros entreprises sont dans la tranche
d’investissements de 500 mille à 1 million FCFA, 10% dans la tranche de 1
million à 3 millions FCFA et 11% dans la tranche de 3 millions à 20 millions
FCFA.
La distribution des entreprises du secteur des autres services suivant
l’importance des investissements réalisés en 2015 est présentée dans le
tableau 1 en annexe. Le niveau des investissements est corrélé avec la taille
des entreprises. 95% des micros entreprises se retrouvent dans la tranche
des investissements de moins de 3 millions FCFA. 80% des petites
entreprises ont les investissements compris entre 3 millions et 10 millions
FCFA. S’agissant des moyennes entreprises, 75% ont réalisé chacune plus
de 20 millions FCFA d’investissement en 2015. Cette distribution des
entreprises augure de bonnes perspectives dans ce secteur les années à
venir.
-
28
C. Analyse des facteurs affectant la décision d’investissement
La décision d’investir des micros, petites et moyennes entreprises béninoises
dépend des facteurs dont les principaux ont été cités par les entrepreneurs
et classés par ordre d’importance. L’indice de rang utilisé pour la
hiérarchisation des facteurs est déterminé suivant la méthode d’agrégation
de classements de Borda (Voir annexe). Le premier constat est que la
politique fiscale est le premier facteur qui affecte la décision d’investir des
micros, petites et moyennes entreprises béninoises. Il importe donc que la
Direction Générale des Impôts communique suffisamment autour des
mesures de facilitation et d’allégements fiscaux prises pour accompagner le
développement des micros, petites et moyennes entreprises béninoises. Le
deuxième facteur influençant la décision d’investir est l’existence de la
demande. Ainsi, les actions allant dans le sens de la promotion de la
consommation locale pourraient améliorer significativement les
investissements des micros, petites et moyennes entreprises béninoises, gage
de la création d’emplois et de la lutte contre la pauvreté. La lourdeur
administrative vient en troisième position. Autrement dit, l’investissement
des micros, petites et moyennes entreprises béninoises ne peut prospérer
sans une administration de développement tant prônée dans les discours
depuis des années.
Les résultats de la hiérarchisation effectuée pour chaque secteur d’activités
sont présentés en annexe. Il ressort de l’analyse des résultats que les
entreprises du secteur des transports ont évoqué moins de facteurs. Cela
dénote qu’elles sont confrontées à moins de problèmes dans leur décision
d’investir. Dans les autres secteurs d’activités, la fiscalité, l’existence de la
demande et la lourdeur administrative constituent les trois principaux
facteurs déterminant les décisions d’investir.
-
29
Tableau 6: Hiérarchisation des principaux facteurs qui affectent la décision d’investir en 2015 dans l’ensemble des secteurs
Facteurs Rang 1 Rang 2 Rang 3 Total Indice Ordre
Politique fiscale 44165 472 162 44799 44534 1
Existence de la demande 11321 17810 12785 41916 27456 2
Lourdeur administrative 4951 22013 725 27690 19869 3
Coût des facteurs de production 283 12146 10201 22630 11780 4
Facteurs politiques 3009 5692 6789 15490 9067 5
Qualité des facteurs de production 410 341 11668 12419 4527 6
L’accès au financement 1468 0 10 1477 1471 7
Les résultats d'activité 216 0 0 216 216 8
L'importance de la concurrence 25 10 506 541 201 9
L’indice a été calculé par la formule : [(rang1 x 3) + (rang2 x 2) + (Rang3 x 1)]/3
Dans les colonnes « rang1 ; rang2 et rang3 » sont inscrits le nombre
d’entreprises ayant classé respectivement les facteurs au 1er rang, 2ème rang et
3ème rang.
Source: DGAE, enquête RAEE, 2016
-
30
VI. Analyse de l’environnement des affaires au Bénin
Cette partie présente une analyse de l’environnement des affaires au Bénin.
Elle est basée sur l’analyse des pesanteurs que subissent les entreprises et a
permis de classifier ces dernières selon leur degré de vulnérabilité.
A. Analyse des pesanteurs de l’environnement des entreprises
Cette partie présente l’analyse des facteurs touchant l’environnement des
affaires. Elle est fondée sur les perceptions des entreprises quant à
l’environnement dans lequel elles opèrent. Ces perceptions ont été recueillies
à l’occasion de l’enquête décrite supra. De cette enquête ressortent quatre
facteurs préoccupants, à savoir : le taux d’imposition (15,4%), l’accès à
l’électricité (14,7%), l’accès au crédit bancaire (8,8%) et la concurrence
déloyale du secteur informel (7,5%).
Tableau 7: Importance des obstacles liés à l’environnement des micros, petites et moyennes entreprises au Bénin en 2015
Source : Calcul des auteurs sur la base des résultats de l’EEE (DGAE, 2016)
Les difficultés d’accès à l’électricité marquées par des délestages récurrents
constituent l’un des problèmes les plus préoccupants ayant pesé sur
l’activité des entreprises courant 2015. Les réformes fiscales entreprises,
notamment les exonérations accordées, visant à encourager le recours des
entreprises aux sources énergétiques alternatives, surtout aux groupes
Obstacles à l'activité des entreprises Poids des entreprises
sensibles (%) Rang
Taux d'imposition 15,4 1er
Accès à l'électricité 14,7 2ème
Accès au crédit bancaire 8,8 3ème
Concurrence déloyale du secteur informel 7,5 4ème
Fréquence des inspections fiscales 5,9 5ème
Insécurité/ Criminalité 5,8 6ème
Réglementations douanières et commerciales 4,4 7ème
Mauvais état des routes (pour les
transporteurs) 3,4 8ème
Lourdeur administrative 3,3 9ème
Coût du crédit bancaire 3,0 10ème
Les paiements non officiels et la corruption 2,6 11ème
Coût des communications téléphoniques 2,6 12ème
Procédure de création d'entreprise 2,4 13ème
-
31
électrogènes, montrent ainsi leur limite. La raison en est que pour
fonctionner, les équipements relatifs à ces sources d’énergies doivent être
alimentés en dérivés de pétrole tout aussi difficile d’accès. Au Bénin, la
demande en énergie électrique est satisfaite à peine à 25%1. L’offre
d’électricité provient essentiellement de la production nationale et des
importations, notamment, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et du Nigéria. Les
importations croissent mais les pertes dues à l’inadéquation des
infrastructures de transport croissent également aussi. La production locale
d’électricité varie entre 10% et 30% de l’offre totale d’électricité ; ce qui
correspond à un taux d’autosuffisance moyen en énergie électrique de 17%.
Ce faible taux d’autosuffisance en énergie électrique explique les délestages
réguliers et les baisses de tension observés dans ce secteur. En dépit de la
réforme du cadre institutionnel ayant conduit à la mise en place de
nouveaux instruments, les crises perdurent depuis 2012.
Par ailleurs, le financement ressort comme l’une des principales contraintes
qui se posent au développement des micros, petites et moyennes entreprises.
Bien que les besoins en financement soient importants, les demandes
adressées aux institutions financières sont, comme nous le verrons dans la
suite, faibles à cause des procédures complexes et des conditions de garantie
difficiles à satisfaire. D’ores et déjà, il convient d’indiquer que cette
contrainte n’est pas contre-intuitive dans la mesure où l’évolution du crédit
à l’économie, telle que ressortie par la situation monétaire intégrée présentée
par la BCEAO est marquée par une baisse en 2015. La promotion des
systèmes de financement décentralisés et la création des institutions
publiques spécialisées dans le financement des micros, petites et moyennes
entreprises sont des axes qui pourraient permettre à ces entreprises d’avoir
un meilleur accès au crédit.
Suivant les différents secteurs d’activités, les obstacles liés à
l’environnement des affaires peuvent varier. Le tableau ci-dessous renseigne
par secteur, les 5 premiers obstacles rencontrés par les entreprises en 2015.
Le taux d’imposition fiscal, l’accès à l’électricité et l’accès au crédit bancaire
1Hounkpatin, P., 2015, L’Énergie électrique au Bénin : état des lieux et
perspectives de développement par adoption d’une nouvelle politique nationale.
-
32
ressortent globalement comme les problèmes préoccupants communs aux
entreprises dans l’ensemble des secteurs d’activités.
Tableau 8 : Obstacles liés à l’environnement des affaires
SECTEUR Les cinq plus importants obstacles à l'activité
1 2 3 4 5
INDUSTRIE Taux d'imposition
(17,0%) Accès à l'électricité
(16,5 %)
Concurrence déloyale du secteur informel
(13,4%)
Fréquence des inspections fiscales
(11,6 %)
Accès au crédit bancaire (5,9%)
BTP Taux d'imposition
(13,9%) Accès à l'électricité
(11,0 %)
Lourdeur administrative (10,5
%)
Concurrence déloyale du secteur informel
(10,5 %)
Les paiements non officiels et la corruption
(8,4 %)
EDUCATION Accès à l'électricité
(14,1 %)
Lourdeur administrative (10,6
%)
Accès au crédit bancaire (9,7 %)
Formation et qualification du
personnel (6,4%)
Taux d'imposition
(5,5 %)
HOTELERIE Taux d'imposition
(18,7 %) Accès à l'électricité
(17,0 %)
Fréquence des inspections fiscales
(12,3 %)
Coût d'accès au foncier (6,1%)
Concurrence déloyale du
secteur informel (4,4%)
AUTRES SERVICES
Concurrence déloyale du
secteur informel (12, 0 %)
Taux d'imposition (10,2 %)
Coût des communications
téléphoniques (9,4%)
Lourdeur administrative (9,2%)
Accès au crédit bancaire (7,4
%)
ARTISANAT Accès à l'électricité
(22,3%) Taux d'imposition
(13,2%) Accès au crédit
bancaire (12,4%)
Concurrence déloyale du secteur informel
(5,9%)
Fréquence des inspections
fiscales (5,3%)
TRANSPORT Taux d'imposition
(25,7%) Mauvais état des routes (23,0%)
Insécurité/ Criminalité (18%)
Lourdeur administrative (7,7%)
Accès au crédit bancaire (7,7%)
COMMERCE Taux d'imposition
(19,6%) Accès au crédit
bancaire (10,3%) Insécurité/ Criminalité
(9,6%)
Réglementations douanières et
commerciales (9,3%)
Accès à l'électricité
(8,0%)
SANTE Accès à l'électricité
(23%)
Fréquence des inspections fiscales
(11,4%)
Concurrence déloyale du secteur informel
(11,4%)
Procédure de création d'entreprise (11,4%)
Taux d'imposition
(10,6%)
TIC Accès à l'électricité
(22,8%) Taux d'imposition
(13,7%) Insécurité/ Criminalité
(12,8%)
Fréquence des inspections fiscales
(10,5%)
Qualité de l'internet (7,8%)
Source : DGAE, enquête RAEE, 2016
B. Vulnérabilité globale des micros, petites et moyennes entreprises
L’analyse de la vulnérabilité des entreprises est effectuée dans la présente
section sur la base d’un indice global calculé à partir des résultats de
l’Enquête sur l’Environnement des Entreprises2.
2Voir encadré 1 pour la méthode de calcul
-
33
Tableau 9: Indice de vulnérabilité global par secteur et selon la taille des
entreprises
SECTEUR D'ACTIVITE
TAILLE Indice
Global
par secteur Micros
Entreprise
Petite
Entreprise
Entreprises
de taille
moyenne
Industrie 24,9 25,2 34,2 28,1
TIC 25,4 17,9 30,8 24,7
Santé 31,9 19,0 19,4 23,4
Commerce 22,4 19,2 28,0 23,2
BTP 22,7 26,7 16,7 22,0
Autres Services 19,2 14,4 28,7 20,8
Transport 29,6 16,7 16,0 20,8
Hôtellerie 23,6 12,7 16,7 17,7
Artisanat 11,1 18,4 18,5 16,0
Education 13,6 15,1 18,5 15,7
Indice Global par taille 22,4 18,5 22,7 21,2
Source : Calculs des auteurs sur la base de l’Environnement des Entreprises
(DGAE, 2016)
Globalement, l’industrie apparaît comme le secteur le plus vulnérable aux
facteurs exogènes aux entreprises, avec un indice global de 28,1%. Les
secteurs des TIC, de la santé et du commerce arrivent ensuite,
respectivement comme les deuxième (24,7%), troisième (23,4%) et quatrième
(23,2%) secteurs les plus touchés par les contraintes liées à l’environnement
des entreprises.
Du point de vue de la taille des entreprises, les micros entreprises les plus
vulnérables se comptent essentiellement dans le secteur de la santé qui
ressort avec un indice global de 31,9%. Viennent ensuite les micros
entreprises de transport (29,6 %), celles du secteur des TIC (25,4%) et de
l’industrie (24,9 %). Suivent enfin, les micro-hôteliers (23,6%) et les micro-
commerçants (22,4 %).
Les petites entreprises les plus vulnérables, quant à elles, se retrouvent dans
le secteur des BTP qui ressortent avec un indice estimé à 26,7 %.
L’industrie (25,2 %), le commerce (19,2 %), la santé (19,0 %) et l’artisanat
(18,4) regorgent, dans l’ordre et à la suite du secteur des BTP, des petites
entreprises très vulnérables aux obstacles liés à leur environnement.
En ce qui concerne les entreprises de taille moyenne, elles ressentent plus
les effets des contraintes liées à leur environnement que les micros et petites
entreprises. Elles ressortent, en effet, avec l’indice de vulnérabilité global le
-
34
plus élevé. L’industrie contribue majoritairement (34,2%) à cette grande
vulnérabilité des entreprises de taille moyenne. Elle est suivie des secteurs
des TIC (30,8 %), des autres services (28,7%) et du commerce (28,0%)
comme mentionné dans le tableau 32. En d’autres termes, au titre de 2015,
l’industrie, les TIC, les autres services et le commerce constituent les
secteurs où les entreprises de taille moyenne sont les plus vunérables aux
contraintes de l’environnement des affaires en 2015 au Bénin.
Par analogie à la méthode décrite dans l’encadré1, un indice d’invulnérabilité
a été également construit pour apprécier la résilience des entreprises face
aux facteurs contraignants de leur environnement. Des résultats obtenus (cf.
tableau 10), on retient ce qui suit :
- les micros entreprises les plus résilientes aux facteurs
environnementaux sont celles des secteurs de l’artisanat (88,9 %), de
l’éducation (86,4 %), et des « autres services » (80,8 %).
- les petites entreprises les plus résilientes sont celles de l’hôtellerie (87,3
%), des « autres services » (86,1 %) et de l’artisanat (81,6 %) ;
- les entreprises de taille moyenne sont les moins résilientes. Mais en leur
sein, les entreprises des secteurs des Transports, de l’Hôtellerie et des
BTP sont plus résistantes aux pesanteurs de leur environnement avec
des indices d’invulnérabilité évalués à 85,2 %, 83,3 % et 83,3 %
respectivement.
Tableau 10: Indice d’invulnérabilité selon la taille et le secteur d’activité des
entreprises
SECTEUR D'ACTIVITE TAILLE Global par
secteur Micro Petite Moyenne
EDUCATION 86,4 84,9 81,5 84,3
ARTISANAT 88,9 81,6 81,5 84,0
HOTELLERIE 76,4 87,3 83,3 82,3
TRANSPORT 70,4 83,3 85,2 79,6
AUTRES SERVICES 80,8 86,1 71,3 79,4
BTP 77,3 73,3 83,3 78,0
COMMERCE 77,6 80,8 72,0 76,8
SANTE 68,1 81,0 80,6 76,6
TIC 74,6 82,7 70,4 75,9
INDUSTRIE 75,1 74,8 65,8 71,9
Global par taille 77,6 81,6 77,5 21,2
Source : Calculs des auteurs sur la base de l’Environnement des Entreprises
(DGAE, 2016)
-
35
C. Origines de la vulnérabilité des entreprises : une classification par
arbre de décision
Les arbres de classification ou de régression (parfois aussi appelés arbres de
segmentation ou de décision) sont des méthodes qui permettent d’obtenir
des modèles à la fois explicatifs et prédictifs. Parmi leurs avantages on
notera, d’une part, leur simplicité du fait de la visualisation sous forme
d’arbres, et d’autre part, la possibilité d’obtenir des règles de classification
simples.
Les arbres de classification sont utilisés pour expliquer et/ou prédire
l’appartenance d’individus à une classe ou modalités d’une variable
qualitative à partir de variables explicatives qualitatives ou quantitatives.
Par souci d’objectivité, les entreprises sont classifiées suivant leur
vulnérabilité à l’environnement dans lequel elles opèrent. Ainsi, la
vulnérabilité aux facteurs exogènes aux entreprises constitue la variable à
expliquer conditionnellement à un ensemble de variables dont notamment le
secteur d’activités, le caractère formel ou informel de l’entreprise, la taille
ainsi que le département.
Dans la procédure de classification par arbre de décision, deux grandes
méthodes sont utilisées, la méthode CART (Classification And Regression
Tree) et la méthode CHAID (CHi-square Automated Interaction Detection).
-
36
Celle retenue ici est la méthode CHAID, qui présente l’avantage de produire
des arbres n-aires (c’est-à-dire un arbre pouvant avoir plus de deux
branches issus d’un nœud), contrairement à la méthode CART qui présente
des arbres binaires.
Pour la mise en œuvre
de la méthode CHAID,
les critères suivants
ont été fixés :
Taille minimale
d’un nœud
parent : 100
Taille minimale
d’un nœud
enfant : 50
Profondeur
maximale : 4
Les résultats obtenus
sont illustrés par la
figure 1.
Il en ressort que parmi
l’ensemble des
variables introduites,
seules deux sont
significatives et ont
permis de classifier les
entreprises : le
caractère formel ou
informel de l’activité
de l'entreprise et le
département d’exercice de ladite activité. L’analyse de l’arbre permet
d’établir les règles de décision ci-après :
- les entreprises les plus vulnérables sont celles exerçant dans le formel.
La probabilité qu’une entreprise déclarée soit vulnérable est de 46,3 %.
Encadré 1 : La méthode CHAID
Méthode automatique de détection de l’interaction entre différentes variables par la statistique du Chi-carré, CHAID est un algorithme de partitionnement récursif qui recherche une structure d'arbre de décision optimale en fonction de la correspondance entre la variable dépendante dite de réponse et un ensemble de variables indépendantes encore appelées variables de fractionnement. La méthode CHAID
utilise le test du chi-carré pour déterminer si la division d'un nœud améliore la pureté d'une quantité statistiquement significative Elle procède en trois étapes : (i) La séparation
A partir du nœud initial appelé nœud parent ou racine de l’arbre et qui regroupe l’ensemble des individus, une variable de séparation est sélectionnée. Elle correspond à celle ayant la p-value la plus petite et inférieure au seuil de significativité. Dans le cas d’une variable qualitative, un test de Khi-deux de Pearson ou un test de rapport de vraisemblance est utilisé.
(ii) La fusion A cette étape, les modalités similaires dans les sous-nœuds ou nœuds enfants sont regroupés. Pour deux sommets ou nœuds enfants à fusionner, la statistique du Khi-deux est utilisée sous l’hypothèse d’égalité des distributions.
(iii) L’arrêt A chaque création d’un nouveau nœud enfant, un certain nombre de critères sont vérifiés dont la taille minimale d’un nœud-parent ou d’un nœud enfant et la profondeur maximale de l’arbre.
La plupart des logiciels statistiques permettent de
l’exécuter aisément. Sources:
Kass, G. V, 1980, an exploratory technique for investigating large quantitie