rappel : l'association ben...

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Numéro 6 Journal de liaison de l'association Ben Kadi à Vichy Juin 2010 Siège social : 30, rue Sidi-Brahim - 03200 Vichy Tél. : 04 70 98 22 27 Courriel : [email protected] Web : www.benkadi-vichy.org Dans ce numéro : page 1 : Rappel : l'association Ben Kadi page 2 : Rappel : le Burkina Faso à grands traits Activités au Burkina : début de la construction de l'éco-village page 3 : Activités au Burkina (suite) Activités en France depuis le numéro précédent (novembre 2009), et à venir. page 4 : La pensée du jour : être écrivain africain, l'avis de Boubacar Boris Diop Le coin du lecteur et l'actualité culturelle : - centenaire d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine - "Je t'appelle de Paris", pièce de Moussa Sanou - festival "Regards d'Afrique" de cinéma africain - décès de l'acteur Sotigui Kouyaté - à propos d'Antigone Ben Kadi est en train de réussir son pari : l'éco-village de Koloko est sorti de terre. C'est l'une des grandes nouvelles de ce numéro printanier du Petit griot. La seconde est l'expédition à Koloko, enfin, d'un gros conteneur rempli de vélos, livres, vêtements, etc. que nous avions accumulés depuis des années. Beaucoup d'autres nouvelles seront aussi reflétées dans notre journal, ainsi qu'une abondante actualité culturelle. Comme le Petit griot se convertit peu à peu en notre "vitrine écrite", il nous a paru nécessaire, pour nos nouveaux lecteurs, de rappeler à grands traits quels sont les objectifs de l'association Ben Kadi et que représente le Burkina Faso Rappel : l'association Ben Kadi Carte d'identité de l'association : L'association BEN KADI (= bonne entente en langue dioula) a été déclarée le 8 septembre 2004 à la sous-préfecture de Vichy dans le cadre de la loi de 1901. La déclaration a paru au Journal officiel du 25 septembre 2004, n° 39, annonce 46. SIREN : 500 595 087 SIRET : 500 595 087 00015 Elle a été reconnue d'intérêt général le 31 juillet 2008. Son président et cofondateur est Sibiri TRAORÉ. Buts de l'association (Article 2 des statuts) : - développer les relations Nord/Sud et favoriser les échanges et les partages d'expériences dans les domaines humanitaire, social, culturel, éducatif, notamment dans le village de Koloko et la ville de Bobo-Dioulasso situés dans l'Ouest du Burkina Faso, - promouvoir des artistes africains en créant des espaces de rencontre culturels entre BEN KADI et d'autres associations, - concourir à la réalisation de projets, dans le cadre de la politique de développement définie par le gouvernement du Burkina Faso ; ainsi, l'association peut porter son action ou sa contribution dans toute région du territoire du Burkina Faso, - coopérer avec toute association –en Europe ou en Afrique- dont les objectifs sont identiques aux siens. - promouvoir des jumelages entre des villes ou villages de France et du Burkina. Principales actions : En accord avec ses buts, Ben Kadi a pu envoyer en 2004 et 2005, par le biais de l’association Berry-Faso, plus de trois tonnes de livres et de vêtements pour le village de Koloko. Cette année 2010 (voir page 3), Ben Kadi a aussi procédé à l'envoi d'un conteneur de 67 m3 contenant vélos, livres, vêtements, matériel, etc. Au cours de différentes manifestations, concerts, expositions-vente, l’association a voulu faire connaître la culture burkinabè à travers l’artisanat, très riche, la projection de film comme Tasuma, du réalisateur Sanou Kolo, la venue d’artistes tels que Madou Djembé ou le groupe Wassassou, le bronzier Ruphin Ouédraogo. • Ben Kadi s’associe au comité de jumelage Teraanga pour faire, depuis trois ans au mois d’octobre, une grande fête à Brugheas ; c’est l’occasion de mutualiser des moyens afin de créer des évènements culturels à grand public (par exemple, l'an dernier, la venue de membres de la chorale de la cathédrale de Ouagadougou). C’est aussi l’occasion de débattre de sujets concernant les rapports Nord-Sud avec des représentants d’instances politiques régionales. • Ben Kadi participe également à des festivals comme celui de Broût-Vernet au mois de juillet, car c’est un lieu de rencontres et d’échanges avec un large public. • Enfin, Ben Kadi organise en février un loto, qui touche un autre public, mais l’association a besoin de diversifier les actions susceptibles de collecter des fonds pour ses projets au Burkina, notamment la construction d’un éco-village à Koloko (voir pages 2 et 3).

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Page 1: Rappel : l'association Ben Kadibenkadi-vichy.org/wp-content/uploads/bsk-pdf-manager/6_le_petit... · culturelle du pays avec, par exemple, le FESPACO (FEStival PAnafricain du Cinéma

Numéro 6 Journal de liaison de l'association Ben Kadi à Vichy Juin 2010 Siège social : 30, rue Sidi-Brahim - 03200 Vichy Tél. : 04 70 98 22 27 Courriel : [email protected] Web : www.benkadi-vichy.org

Dans ce numéro :

page 1 :

• Rappel : l'association Ben Kadi page 2 :

• Rappel : le Burkina Faso à grands traits

• Activités au Burkina : début de la construction de l'éco-village

page 3 :

• Activités au Burkina (suite)

•Activités en France depuis le numéro précédent (novembre 2009), et à venir. page 4 :

• La pensée du jour : être écrivain africain, l'avis de Boubacar Boris Diop

• Le coin du lecteur et l'actualité culturelle :

- centenaire d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine

- "Je t'appelle de Paris", pièce de Moussa Sanou

- festival "Regards d'Afrique" de cinéma africain

- décès de l'acteur Sotigui Kouyaté - à propos d'Antigone

Ben Kadi est en train de réussir son pari : l'éco-village de Koloko est sorti de terre. C'est l'une des grandes nouvelles de ce numéro printanier du Petit griot. La seconde est l'expédition à Koloko, enfin, d'un gros conteneur rempli de vélos, livres, vêtements, etc. que nous avions accumulés depuis des années. Beaucoup d'autres nouvelles seront aussi reflétées dans notre journal, ainsi qu'une abondante actualité culturelle. Comme le Petit griot se convertit peu à peu en notre "vitrine écrite", il nous a paru nécessaire, pour nos nouveaux lecteurs, de rappeler à grands traits quels sont les objectifs de l'association Ben Kadi et que représente le Burkina Faso

Rappel : l'association Ben Kadi

Carte d'identité de l'association : L'association BEN KADI (= bonne entente en langue dioula) a été déclarée le 8 septembre 2004 à la sous-préfecture de Vichy dans le cadre de la loi de 1901. La déclaration a paru au Journal officiel du 25 septembre 2004, n° 39, annonce 46. SIREN : 500 595 087 SIRET : 500 595 087 00015 Elle a été reconnue d'intérêt général le 31 juillet 2008. Son président et cofondateur est Sibiri TRAORÉ. Buts de l'association (Article 2 des statuts) : - développer les relations Nord/Sud et

favoriser les échanges et les partages d'expériences dans les domaines humanitaire, social, culturel, éducatif, notamment dans le village de Koloko et la ville de Bobo-Dioulasso situés dans l'Ouest du Burkina Faso,

- promouvoir des artistes africains en créant des espaces de rencontre culturels entre BEN KADI et d'autres associations,

- concourir à la réalisation de projets, dans le cadre de la politique de développement définie par le gouvernement du Burkina Faso ; ainsi, l'association peut porter son action ou sa contribution dans toute région du territoire du Burkina Faso,

- coopérer avec toute association –en Europe ou en Afrique- dont les objectifs sont identiques aux siens.

- promouvoir des jumelages entre des villes ou villages de France et du Burkina.

Principales actions : • En accord avec ses buts, Ben Kadi a pu envoyer en 2004 et 2005, par le biais de l’association Berry-Faso, plus de trois tonnes de livres et de vêtements pour le village de Koloko. Cette année 2010 (voir page 3), Ben Kadi a aussi procédé à l'envoi d'un conteneur de 67 m3 contenant vélos, livres, vêtements, matériel, etc.

• Au cours de différentes manifestations, concerts, expositions-vente, l’association a voulu faire connaître la culture burkinabè à travers l’artisanat, très riche, la projection de film comme Tasuma, du réalisateur Sanou Kolo, la venue d’artistes tels que Madou Djembé ou le groupe Wassassou, le bronzier Ruphin Ouédraogo.

• Ben Kadi s’associe au comité de jumelage Teraanga pour faire, depuis trois ans au mois d’octobre, une grande fête à Brugheas ; c’est l’occasion de mutualiser des moyens afin de créer des évènements culturels à grand public (par exemple, l'an dernier, la venue de membres de la chorale de la cathédrale de Ouagadougou). C’est aussi l’occasion de débattre de sujets concernant les rapports Nord-Sud avec des représentants d’instances politiques régionales.

• Ben Kadi participe également à des festivals comme celui de Broût-Vernet au mois de juillet, car c’est un lieu de rencontres et d’échanges avec un large public.

• Enfin, Ben Kadi organise en février un loto, qui touche un autre public, mais l’association a besoin de diversifier les actions susceptibles de collecter des fonds pour ses projets au Burkina, notamment la construction d’un éco-village à Koloko (voir pages 2 et 3).

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Rappel: le Burkina Faso à grands traits

Activités au Burkina

Le Burkina Faso est un état de l'Afrique de l'Ouest enclavé entre six pays (voir carte). Il a une superficie de 274 200 km2, soit la moitié de celle de la France, et une population de 14 millions d'habitants. Le Burkina Faso est une république laïque, dans laquelle la constitution de 1991, adoptée par référendum, a institué un régime semi-présidentiel ouvert au multipartisme. Ancienne colonie de la France sous le nom de Haute-Volta, le pays est indépendant depuis le 5 août 1960, mais ce n'est que le 4 août 1984, sous le régime révolutionnaire de Thomas Sankara, qu'il a pris le nom de Burkina Faso, forgé à partir des mots Faso, ou "patrie" en dioula, et Burkina, ou "homme intègre" en mooré. Ses habitants sont les Burkinabè, mot invariable foulfouldé (peuhl). Ainsi, le nom de l'Etat et celui de ses habitants sont construits à partir des trois langues principales du pays Sa capitale, et la plus grande ville du pays, est Ouagadougou, au centre du Burkina Faso. Elle a 1,1 million d'habitants (en 2005). C'est aussi la capitale culturelle du pays avec, par exemple, le FESPACO (FEStival PAnafricain du Cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui réunit, toutes les années impaires, une sélection des films de l'Afrique entière. La seconde ville, et capitale économique, du pays est Bobo-Dioulasso (la "maison des Bobo et des Dioula", les deux ethnies majoritaires de cette région), qui compte quelque 500 000 habitants. Sa grande mosquée est célèbre. Population

Elle était de presque 14 millions d'habitants en 2006 (soit 48 hab./km2). La langue officielle est le français, qui n'est pourtant parlé que par 20 % des Burkinabè. Parmi les langues nationales, le mooré, au centre du pays, est parlé par un Burkinabè sur deux. L'extrême Ouest du pays, où est situé Koloko, parle sénoufo. Mais on compte au Burkina une soixantaine de groupes ethniques. La population est musulmane à 50 %, animiste à 40 % et chrétienne à 10 %. Il s'agit d'une population jeune par la force des choses : en effet, l'espérance de vie à la naissance est actuellement de seulement 51 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes (chiffres de 2009). Un faible niveau des salaires, un réseau sanitaire de qualité médiocre et l'absence totale de couverture sociale expliquent ces faibles chiffres.

Le taux d'alphabétisation est faible (de l'ordre de 37 % pour les garçons et 17 % pour les filles) et le nombre moyen d'années passées à l'école n'est que de 4 ans. Géographie économique

Climat et végétation s'étagent entre le sahel semi-aride du Nord-Est et le "verger du Burkina" que constitue le Sud-Ouest. La population, surtout rurale, a donc des activités agricoles tributaires de la localisation climatique et des aléas des pluies. Les rendements de l'élevage sont freinés par la disparition des pâturages due à la sécheresse. La production de céréales (sorgho et petit mil) occupe la plus grande parties des superficies cultivées. mais on trouve aussi des ignames, du manioc, de l'arachide, du riz, de la canne à sucre, et des cultures vivrières dont certaines sont aussi des cultures d'exportation (mangues, tomates, haricots verts, ainsi que noix de cajou, amandes de karité, graines de sésame) … Le Burkina Faso a été et reste un grand producteur de coton, produit qui, il y a 10 ans, faisait vivre 2 millions de personnes. Malheureusement, la surproduction mondiale et les fortes subventions payées par les USA à leurs producteurs ont provoqué de grosses difficultés dans le secteur. Le secteur minier recèle de nombreux gisements, encore peu exploités (or, zinc, manganèse, phosphates, marbre …). Les communautés burkinabè manifestent leur génie artistique à travers des formes d'expression très variées : bronzes, poteries, sculptures, peinture, vannerie, tissages …, ainsi que musique, danse, cinéma. Le tourisme commence à se développer car le pays possède de nombreux atouts : paysages de toute beauté, traditions passionnantes, faune abondante et variée, et surtout la gentillesse et le sens inné de l'hospitalité des habitants. Malgré ses atouts, le Burkina Faso reste l'un des pays les plus pauvres du monde, avec un PIB de l'ordre de 290 €/habitant (à titre de comparaison, celui de la France est de 17 360 €/habitant).

Le village de Koloko, sur lequel Ben Kadi fait porter ses efforts, vous sera présenté dans le prochain numéro, au début de l'hiver prochain.

L'éco-village de Koloko sort enfin de terre Karim Paré, l'étudiant burkinabè dont nous avions déjà parlé dans notre numéro précédent, a effectué à Koloko, du 15 novembre au 16 janvier, son stage dans le cadre de son master professionnel entreprenarial (création, reprise et transmission de l'entreprise). Missionné par Ben Kadi et bénéficiaire d'une convention de stage signée entre l'association et l'université d'Auvergne, il avait pour tâche de :

- sensibiliser la population au projet, - lancer la construction ou, du moins, réaliser une

case-témoin. Il a brillamment réussi sa mission, grâce à une présence constante sur le terrain, puisque :

- la population et les autorités coutumières se sont montrées très satisfaites, au point d'offrir à Karim une tenue traditionnelle sénoufo,

- quatre cases ont été construite (mais non couvertes) avec l'aide du village et la bénédiction des Anciens.

Voici, succinctement, l'historique du chantier. La construction, sous la direction de Karim, a été confiée à des maçons professionnels recrutés dans le village. Les matériaux naturels ont été extraits sur place par l'Association des jeunes de Koloko, qui a aussi participé activement et bénévolement aux travaux, en complément des maçons. Le ciment a été acheté par Ben Kadi dans le village. Le choix de ce lieu d’achat répond ainsi à la logique de faire bénéficier le village de toutes les ressources du projet, logique chère à Ben Kadi. Contrairement à ce qu'on voit habituellement en Afrique, les cases n'ont pas été construites en banco mais en "briques" de latérite découpées à la pioche dans une colline voisine.

Avant le début des travaux, il a fallu creuser un puits à proximité pour les besoins en eau du chantier, et creuser les fondations de la première case. Il a fallu attendre le jour favorable, selon les croyances locales, pour que le chef de village accepte le puits

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Activités au Burkina (suite)

Activités en France

et pose la première pierre en présence d'une délégation d'anciens.

Puis la construction des cases a commencé. Elles sont circulaires (d'un diamètre de 5 m), avec une pièce principale et une salle d'eau. Les eaux usées seront évacuées dans un puits perdu. Les cases seront couvertes d'un toit conique en paille.

Pour profiter de la présence des maçons et de l'équipe de bénévoles, quatre cases ont été construites.

Le problème de la couverture n'a pas pu être résolu de façon satisfaisante, vu la mauvaise qualité de la paille cette année. C'est une question, parmi d'autres, à résoudre lors du prochain voyage là-bas.

8 décembre 2009 : 1000 lunettes pour Koloko En novembre, dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire, l'Union Thiernoise des Mutuelles, Eovi La Mif et Eovi Précocia ont fait la collecte de lunettes usagées. Celles-ci, au nombre d'un bon millier, ont été remises à Ben Kadi au cours d'une petite cérémonie sympathique à Vichy. Ces lunettes ont été acheminées au Burkina où un opticien sénoufo bénévole de Bobo Dioulasso a accepté de les trier en officine en fonction des caractéristiques des verres, puis d'aller les distribuer à Koloko. 22 décembre : chargement du conteneur Il faisait encore nuit quand une dizaine de bénévoles de l'association ont commencé à charger le grand conteneur de 40 pieds (capacité de 67 m3) à destination de Koloko.

400 kg de vêtements, 200 kg de livres, plus d'une tonne de mobilier et matériel divers, plus de 70 vélos, …et les fameuses lunettes. Les quelques mètres cubes restants ont été utilisés par l'organisation AID. Le conteneur était prêt pour 9h, comme l'avait demandé le transporteur. Il a pris la mer au Havre à la mi-janvier et est arrivé à Abidjan où il a enfin été dédouané, au terme de démarches bien plus longues que prévu. Il est sur le point d'être déchargé, une fois réglé un petit contentieux sur les frais d'entreposage. 7 février : 2e loto de Ben Kadi à Vichy Comme l'an dernier, ce loto a reçu un très bon accueil et a laissé le bénéfice attendu, malgré l'achat de beaux lots (camescope, GPS, appareil photo numérique, etc.). Comme la fois précédente, un bar et un stand d'exposition-vente de produits burkinabè permettaient aux joueurs de se délasser un moment.

mars: demandes de subventions Des dossiers de demande de subvention ont été déposés au CG03, à VVA, à la ville de Vichy, et à plusieurs entités privées. Le premier a répondu positivement, le second négativement, et les autres . . . pas encore. 15 avril : présentation au Pôle Lardy du projet d'éco-village (en partie réalisé) Notre stagiaire Karim Paré qui, au cours de son stage dans le cadre de son master d'entreprenariat, a mis en route l'éco-village à Koloko, ce qui a donné lieu à un conférence qu'il a animée, et au cours de laquelle il a présenté les phases de la construction, la problématique ethnico-technique, le tout agrémenté d'anecdotes pittoresques. Un débat public a suivi cette présentation, clôturée par un apéritif aux couleurs locales. 16 avril : participation de Ben Kadi au stand du Conseil général, à la Foire-expo de Vichy, à l'invitation du CG. 22 mai : spectacle africain et soirée dansante à l'Espace Barjavel, en liaison avec Teraanga, animée par Leketh-Malako (Issoire) et par le groupe d'Achille Tarpaga (Clermont).

et toujours… la bonne humeur

Activités à venir 5 juin, Mayet-de-Montagne : Exposition-vente d'artisanat d'Afrique de l'Ouest, stand de littérature africaine, interventions faites par une danseuse et des percussionnistes africains et suivies par un spectacle des enfants de l'école. 23 juillet, Broût-Vernet : Participation au festival Rock Préserv' comme chaque année, par l'exposition-vente d'artisanat africain. 11 septembre, Abrest : manifestation organisée par le PIJ 11 septembre, Le Donjon : soirée culturelle animée par le groupe d'Achille Tarpaga.. 1er, 2 et 3 octobre, Brugheas : "L'Afrique au cœur de Brugheas" (4e édition)

vendredi après-midi. : animation musicale et présentation des travaux des écoles des trois communes samedi : de 10h à 19h30 : marché africain après-midi : ateliers d'initiation (batik, danse, jeux africains)

soirée : dîner et soirée dansante dimanche : de 10h à 17h : marché africain

15h : débat sur le tourisme (solidaire, intégré, responsable …)

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la pensée du jour "… l’écrivain africain écrit en général dans une langue étrangère. Non seulement, il propose le genre de livres que les gens n’ont pas les moyens d’acheter, mais surtout, il écrit dans un continent où tout le monde parle; c’est le problème de l’écriture dans un continent où le plus important c’est quand même l’expression orale. Et il dit des choses que, au fond, soit les gens n’ont pas envie d’entendre parce qu'ils ont envie qu’on leur promette des lendemains qui chantent, qu’on leur dise que les Africains sont beaux, sont bien, de même que l’anarchie; ou alors ils font des logiques de survie qui ne leur permettent pas vraiment de s’arrêter pour réfléchir. "

Boubacar Boris Diop : Le Cavalier et son ombre (1997)

le coin du lecteur Dans les précédents numéros du petit griot nous avons connu deux grandes écrivaines sénégalaises : Mariama Ba (Une si longue lettre) et Aminata Sow Fall (La grève des bàttu, L'appel des arènes et Festins de la détresse) ; et nous avions entrevu l'auteure burkinabè Monique Ilboudo. Aujourd'hui nous aurions dû faire la connaissance d'un grand écrivain malien, Moussa Konaté, auteur d'essais, de romans, de polars, et de pièces de théâtre. Mais l'actualité culturelle nous oblige à repousser de quelques mois ce rendez-vous : œuvrer pour le dialogue Nord-Sud, comme le prévoient les statuts de l'association, c'est aussi faire connaître à notre public occidental d'autres facettes de la culture africaine, comme nous l'avions déjà fait dans le numéro précédent. Comme d’habitude, mes commentaires n’engagent que moi. Jean-Pierre

Janvier : centenaire de la naissance d'Alioune DIOP, fondateur de "Présence africaine" On a célébré en janvier le centenaire d'Alioune DIOP, (Saint-Louis du Sénégal, 10 janvier 1910 – Paris, 2 mai 1980). De formation universitaire classique, Alioune Diop a été professeur, puis sénateur de la République française. C'est pendant cette période qu'il a fondé la revue "Présence africaine". Parmi les membres du comité de patronage de la revue, on trouvait Michel Leiris (qui a proposé le logo de la revue, inspiré d'un

(…) Moussa stigmatise autant le comportement des Africains, qui arrivés en France, fanfaronnent et font un tableau idyllique de la vie en Europe quand ils téléphonent au pays, que le comportement des Français en Afrique lorsqu'ils appellent leur famille. Impressionné par le métro parisien, Moussa imagine un métro à Bobo ! mais le comportement des usagers n'est pas le même... Moussa Sanou est reparti sur le Burkina mi février: il dirige une troupe "Traces Théatre" à Bobo. Nous aimerions beaucoup qu'il puisse faire tourner son spectacle en province et notamment à Cusset. Sur le site webthea.com on peut voir un compte rendu de son spectacle et une photo.

Martine

Mars : Festival "Regards d'Afrique"

Du 9 au 16 mars, Ciné Bocage a présenté aux publics d'Avermes, Dompierre, Gannat, Moulins, Vichy et Yzeure sept films et une séance de courts métrages, que ses représentants avaient sélectionnés au FESPACO de 2009 (le FESPACO de Ouagadougou a lieu toutes les années impaires, et "Regards d'Afrique" toutes les années paires).

Si ces films passent un jour en salle, ne manquez pas le sud-africain "Nothing but the truth", de John Kani, une émouvante "réflexion sur la lutte, l'activisme, l'amnistie, le pardon…" dans la nouvelle Afrique du Sud de Nelson Mandela. Ni l'éthiopien "Teza", de Haïle Gerima, magnifique fresque sur l'engagement politique, le racisme, et le changement de personnalité de l'exilé éthiopien en Europe de l'Est qui revient dans un pays dramatiquement instable. "En ligue 2", vous ne vous ennuierez pas avec les deux films algériens (le beau, dépouillé et émouvant "La maison jaune", et l'amusant mais sérieux "Mascarades") ni avec le marocain "Les jardins de Samira". Quant aux films "Le fauteuil" (Burkina) et "L'absence" (Guinée), vous pouvez aller les regarder s'il n'y a rien à la télé.

Avril : décès de Sotigui Kouyaté à Paris

Né le 19 juillet 1936 à Bamako d'une famille de griots célèbre, il a exercé d'abord divers métiers avant de devenir joueur professionnel de football, et capitaine de l'équipe nationale du Burkina Faso.

En 1966 il abandonne le foot pour le théâtre, qu'il ne quittera plus. A partir de 1985, il joue sous la direction de Peter Brook, dont il devient l'un des comédiens fétiches. Parallèlement, il exerce une carrière dans le cinéma à partir de 1972. Ses rôles dans "La Genèse", de Cheikh Oumar Sissoko, "Little Senegal" puis "London River", de Rachid Bouchareb, le font connaître du grand public. En 1997, il est cofondateur du "Mandeka Théâtre", à Bamako. Entre autres, il met en scène une adaptation d'"Antigone", présentée en janvier 1999 au Théâtre de la Commune, d'Aubervilliers. Il y interprète Créon. Titulaire de la double nationalité malienne et burkinabè, résidant en France depuis 1987, il est enterré à Ouagadougou. Il laisse le souvenir d'un sage au sourire chaleureux, conscient de ce que représente la charge de griot que, finalement, il n'avait jamais cessé d'être, et d'un repère pour ses pairs et pour les plus jeunes. Il était le père du réalisateur Dani Kouyaté et du metteur en scène Hassan Kassi Kouyaté (dont on vous a parlé dans LPG n°5, au sujet de "Une Iliade").

Mai : à propos d'Antigone

La troupe marseillaise "Agence de voyages imaginaires", actuellement en résidence à Cusset, a présenté le 12 mai, au Théâtre de Cusset, une version provisoire de leur adaptation d'Antigone. Au cours d'un petit séjour au Burkina, en brousse dans la région de Bobo-Dioulasso, ils ont imaginé de cette pièce une version très originale, riche de trouvailles de mise en scène, et avec des accessoires quasiment nuls (grandes poubelles, bouteilles de plastique, cartons, etc.). Mais la tragédie de Sophocle, riche de tant de thèmes forts (pouvoir # rébellion, masculin # féminin, raison d'état # religiosité, etc.) était traitée avec une certaine désinvolture et des jeux souvent "clownesques". On peut adorer … ou non.

masque dogon), Paul Rivet, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, André Gide, Théodore Monod, Richard Wright, le R.P. Maydieu, Maurice Merleau-Ponty, Aimé Césaire. En 1949 il fonde aussi la maison d'édition "Présence africaine".

Il est considéré comme un acteur essentiel de "la prise de parole du monde noir et de l'émancipation des cultures africaines". A l'occasion de ce centenaire, une exposition a été présentée au musée du Quai Branly, à Paris, du 10 novembre 2009 au 31 janvier, pour célébrer l'importance de la revue Présence africaine, "outil de diffusion qui a permis aux intellectuels et écrivains noirs de revendiquer leurs identités culturelles et historiques que le contexte colonial niait ou "exotisait". Dans la même optique, la Communauté africaine de culture (CAC) et sa section sénégalaise ont organisé les 10, 11 et 12 janvier diverses manifestations commémoratives à Saint-Louis .

Janvier : "Je t'appelle de Paris", de Moussa Sanou, au Théâtre des Amandiers

Quelques adhérents de Ben Kadi ont assisté, le 16 janvier dernier, au spectacle du comédien burkinabè Moussa Sanou, au théâtre des Amandiers de Nanterre. Le spectacle intitulé "Je t'appelle de Paris" permet au comédien de pointer avec humour les comportements des toubab et de souligner les incompréhensions qu'il peut y avoir entre Africains et Occidentaux. Cela est fait avec bonhommie, sans agressivité. Le spectacle est très riche et révèle le talent d'observateur de la société de Moussa Sanou. Le trait n'est pas forcé et on rit pendant une heure, mais aussi on réfléchit...