que l’accès au gîte du bastet à oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait...

8
Les rédacteurs des zoreilles du chemin se réservent le droit d'accepter ou de refuser l'édition de tout document qui leur est adres- sé. Les textes doivent faire preuve de tolérance et de respect vis-à-vis des différentes sensibilités des personnes pratiquant ce chemin ou des hébergeants assurant l'accueil. Un droit de réponse est assuré à toute personne qui se sentirait mise en cause à ti- tre personnel par un article. Voir les détails sur le site www.chemindecompostelle.com à la rubrique "Les Zoreilles" Numéro 067 Novembre 2016 revue mensuelle et gratuite sur le thème du chemin de Compostelle les spécialistes de la santiagothérapie... pour nous faire parvenir un article, nous envoyer une photo, poster un commentaire, émettre une opinion, une expérience, partager un témoignage, avancer une idée, pour vous abonner, pour vous désabonner, pour abonner un ami, pour retrouver et télécharger les anciens numéros, allez sur le site www.chemindecompostelle.com et cliquez sur "les zoreilles du chemin". la reproduction de tous les articles est libre, gratuite et même fortement recommandée. [email protected] Sommaire Des paniers de lettres... Discrimination ? « Chemin faisant », de Jean-Paul Arveiller Perdu de vue Recherche photos de gîtes De Genève au Puy-en-Velay Les Zoreilles ne sont pas bonnes en maths... Premier dimanche de novembre Moins de pèlerins cette année 2016 Donativo : interview de Jean-Marc Lucien Objet perdu L'étrange voyage de l'âne Isidore - épisode 23 Verrières-le-Buisson, du bronze pour le Chemin des Etoiles La route du cassoulet Un site internet dédié à l'hospitalité Allez viens je t'emmène sur mon chemin Chapitre des Jacquets de France La voie de Conques à Toulouse Sur le chemin des Romieux Les Miam Miam Dodo fêtent leurs 20 ans Des paniers de lettres... Le mois dernier nous lancions dans ces colonnes un appel au peu- ple pèlerin pour qu'il nous stylophone sans attendre, avant qu'elles ne retombent en souvenirs brumeux, les émotions de son chemin. Un grand merci aux très nombreux pèlerins qui, pour la première fois, nous ont envoyé textes et photos. Grâce à eux, les Zoreilles sont en mesure de zoreiller tout joyeux ! Mais de grâce que ne retombe pas l'enthousiasme, et que l'immense foule de ceux qui hésitent encore se manifeste. Le che- min de Compostelle est un long muret, assemblé de milliers de pierres. Chacune, chacun d'entre vous est une pierre de ce mur, tout comme les rédacteurs des Zoreilles. Que l'une ou l'un d'entre nous s'en vienne à oublier son beau chemin, à ne pas le transmet- tre, à ne pas être un passeur de mémoire, et c'est le rêve de tous qui prendra une couleur de nostalgie. Discrimination ? Un article de la République des Pyrénées du 18 août 2016 rapporte que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon- neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai- tant pas aller à Compostelle, il n’avait pas de crédenciale. S’esti- mant victime de discrimination, il a saisi le Défenseur des Droits. L’article rappelle les faits et propose quelques commentaires. Les questions qu’il soulève méritent réflexion et précisions car la cré- denciale, ou carnet de pèlerin, a de fait deux utilisations. A l’origine document d’identification du porteur, les sauf-conduits, lettres de recommandation, passeports du pèlerin, ont servi à la dé- livrance d’attestations de pèlerinage. Aujourd'hui, la crédenciale qui en est le successeur sert à justifier du parcours des 100 derniers kilomètres pour l’obtention de la Compostela. Le développement imprévu du pèlerinage contemporain a fait naî- page 1

Upload: others

Post on 30-Sep-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

Les rédacteurs des zoreilles du chemin se réservent le droit d'accepter ou de refuser l'édition de tout document qui leur est adres-sé. Les textes doivent faire preuve de tolérance et de respect vis-à-vis des différentes sensibilités des personnes pratiquant cechemin ou des hébergeants assurant l'accueil. Un droit de réponse est assuré à toute personne qui se sentirait mise en cause à ti-tre personnel par un article. Voir les détails sur le site www.chemindecompostelle.com à la rubrique "Les Zoreilles"

Numéro 067 Novembre 2016revue mensuelle et gratuite sur le thème du chemin de Compostelleles spécialistes de la santiagothérapie...

pour nous faire parvenir un article, nous envoyer unephoto, poster un commentaire, émettre une opinion,une expérience, partager un témoignage, avancer uneidée, pour vous abonner, pour vous désabonner, pourabonner un ami, pour retrouver et télécharger lesanciens numéros, allez sur le site www.chemindecompostelle.comet cliquez sur "les zoreilles du chemin".

la reproduction de tous les articles est libre, gratuiteet même fortement recommandée.

[email protected]

Sommaire Des paniers de lettres... Discrimination ? « Chemin faisant », de Jean-Paul Arveiller Perdu de vue Recherche photos de gîtes De Genève au Puy-en-Velay Les Zoreilles ne sont pas bonnes en maths... Premier dimanche de novembre Moins de pèlerins cette année 2016 Donativo : interview de Jean-Marc Lucien Objet perdu L'étrange voyage de l'âne Isidore - épisode 23 Verrières-le-Buisson, du bronze pour le Chemin des Etoiles La route du cassoulet Un site internet dédié à l'hospitalité Allez viens je t'emmène sur mon chemin Chapitre des Jacquets de France La voie de Conques à Toulouse Sur le chemin des Romieux Les Miam Miam Dodo fêtent leurs 20 ans

Des paniers de lettres...Le mois dernier nous lancions dans ces colonnes un appel au peu-ple pèlerin pour qu'il nous stylophone sans attendre, avant qu'ellesne retombent en souvenirs brumeux, les émotions de son chemin.

Un grand merci aux très nombreux pèlerins qui, pour la premièrefois, nous ont envoyé textes et photos.

Grâce à eux, les Zoreilles sont en mesure de zoreiller tout joyeux !

Mais de grâce que ne retombe pas l'enthousiasme, et quel'immense foule de ceux qui hésitent encore se manifeste. Le che-min de Compostelle est un long muret, assemblé de milliers depierres. Chacune, chacun d'entre vous est une pierre de ce mur,tout comme les rédacteurs des Zoreilles. Que l'une ou l'un d'entrenous s'en vienne à oublier son beau chemin, à ne pas le transmet-tre, à ne pas être un passeur de mémoire, et c'est le rêve de tousqui prendra une couleur de nostalgie.

Discrimination ?Un article de la République des Pyrénées du 18 août 2016 rapporteque l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait pas de crédenciale. S’esti-mant victime de discrimination, il a saisi le Défenseur des Droits.

L’article rappelle les faits et propose quelques commentaires. Lesquestions qu’il soulève méritent réflexion et précisions car la cré-denciale, ou carnet de pèlerin, a de fait deux utilisations.

A l’origine document d’identification du porteur, les sauf-conduits,lettres de recommandation, passeports du pèlerin, ont servi à la dé-livrance d’attestations de pèlerinage. Aujourd'hui, la crédenciale quien est le successeur sert à justifier du parcours des 100 dernierskilomètres pour l’obtention de la Compostela.

Le développement imprévu du pèlerinage contemporain a fait naî-

page 1

Page 2: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

tre une seconde utilisation, introduite par Elias Valiña, abbé du Ce-breiro, pour faciliter le logement des pèlerins. Elle est de plus enplus utilisée par les gîtes pour réserver l’accès aux pèlerins deCompostelle ou leur donner priorité. Il nous a été rapporté qu’àSaint-Gilles du Gard, ils sont même prioritaires sur les pèlerins desaint Gilles.

Le Défenseur des Droits peut classer une demande sans statuer.Espérons qu'en l'occurrence il aidera à clarifier la situation.

Nous profitons de cette Lettre pour vous informer du changementd’adresse postale de la Fondation qui se trouve dorénavant àTours, 37000, au 39 de la rue du Sergent Bobillot. L’adresse dusiège et nos coordonnées électroniques restent inchangées.

Louis Mollaret [email protected]

Ndlr : saisissant le Défenseur des Droits, ce monsieur s'est-il trom-pé d'interlocuteur ? Il pensait peut-être s'adresser au défenseur des« Doit », image fidèle de bien des citoyens qui estiment aujourd'huiqu'on leur " doit " tout, le "on " étant bien entendu les autres...

« Chemin faisant », de Jean-Paul ArveillerJean-Paul Arveiller a écrit là un bien beau livre. Contrairement à

bien d'autres qui énumèrent benoîte-ment le nombre de bières et de cafésqu'ils ont sirotés et la longueur desfils à linge de l'auberge, sans oublierle manque cruel et inacceptable depinces à linge, Jean-Paul part delieux, de rencontres, d'objets pornous entraîner dans une réflexion hu-moristique et philosophique sur leChemin.

Le livre fourmille et croustille d'anec-dotes amusantes et inattendues.

Ce livre est une longue conférencesur les thèmes de Compostelle donton ne se lasse pas et qu'on aimefeuilleter de nouveau quelques se-maines après avoir dégusté la pre-

mière gorgée.

Edition l'Harmattan, 20.50 €

Isbn 978-2-343-08957-7

Perdu de vueJe m'appelle Caroline, je suis française et jerecherche un pèlerin de nationalité anglaisequi s'appelle Steve. Il a 53 ans, il est trèsgrand avec les cheveux mi-long, portait desbaskets vertes...

Nous nous sommes rencontrés la premièrefois le 16 septembre 2016 dans une au-berge à Espinal et revus le lendemain à l'al-bergue municipal de Zubiri.

Malheureusement nous nous sommes sépa-rés sans penser à échanger nos coordon-

nées et j'aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles.

Il est très probablement arrivé à Santiago dans la semaine du 17octobre.

Si vous avez rencontré Steve et que vous pouvez m'aidez à le re-trouver, merci d'envoyer un courriel à [email protected]

Recherche photos de gîtesMerci a ceux qui ont répondu à mon appel il y a quelques temps àpropos d'un livre que j'écris sur mon chemin.

J'avais demandé des photos de gîtes extérieur et intérieur, j'en aireçu pas mal mais il m'en faudrait encore. Donc je lance un nouvelappel : je recherche des photos de gîtes intérieur et extérieur avecle lieu d'où proviennent ces photos. Merci d'avance à ceux qui merépondront.

Guy Galichon [email protected]

De Genève au Puy-en-VelayCet automne, je descends au milieu d’une forêt de buis vers Cer-don où je suis bien décidé à goûter le vin local. Les coteaux escar-pés de cette vallée sont occupés par des plantations de vignes. Levillage touristique a l’air sympathique. Je musarde dans les ruellesà la recherche d’un hébergement, ou d’un petit restaurant.

Il est 12h30, je passe devant une auberge. Etant un peu mouillé, jereste sur le pas de la porte. Et là, l’aubergiste (sa femme) me sautedessus et me demande de faire demi tour illico presto car je ne suispas d’une première fraîcheur : « ici, c’est un restaurant, vous avezles pieds sales ! ».

Le petit bonjour qui va bien, je m’assoie dessus! Je réitère ma de-mande sur un ton des plus doux. Cette démarche consiste en un ti-mide levé de doigt sans avoir le temps d’émettre le moindre son.Mais là encore, la réponse identique et cinglante me revientcomme un boomerang. Médusé, je n’insiste pas devant tant de dé-termination. « Je vous remercie pour votre gentillesse » et je faisdemi tour un petit peu perturbé.

A la décharge de la dame, il est vrai que dans le secteur il y a foulede vendangeurs plus ou moins propre sur eux. Je signale, au pas-sage que je ne suis pas sale, mais trempé par la pluie fine qui n’apas cessé de tomber. Je ne pouvais pas me déshabiller sur le trot-toir (à la pluie) sans savoir la suite de ma démarche. Mais quandmême, l’accueil est bizarre !

Cent mètres plus loin un groupe de ces fameux vendangeurs vontme l’offrir, le fameux breuvage. Il parait que c’est le seul rosé pé-tillant produit naturellement en France. Merci à eux. Je relate cepetit moment de partage que je n’avais encore jamais expérimenté.C’est sans amertume que je repense à celui-ci. Grâce à lui, Il meten valeur tout les instants magnifiques vécus tous les jours sur no-tre plus beau des chemins.

La vie est belle, le chemin aussi

Daniel Decombe [email protected]

Les Zoreilles ne sont pas bonnes en maths...Dans le précédent numéro des Zoreilles nous évoquions les chif-fres de l'opération « 1000 Mains à la Pâte » organisée par l'officede tourisme de Lalbenque-Limogne, près de Cahors, pour réhabili-ter des sections entières du GR 65.

Mais les chiffres que nous avons donnés étaient seulement ceuxd'une équipe.... Et Guy Messal, l'organisateur de l'opération, nousa communiqué les bons, que voici :

En fait oyez bien : cette année, 10.040 m de chemin ont été dé-broussaillés (contre 8.910 en 2015), 83 éboulements reconstruits(83 en 2015), 704 mètres de murets restaurés (886 m en 2015), 23éléments de patrimoine mis en valeur, et aussi 11 jolis bancs enpierre ou bois installés (sur les 37 km de la section), ce qui fait malpour une journée.

Deux semaines après, une douzaine de personnes ont passé la

page 2

les zoreilles du chemin

Page 3: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

journée à faire une calade en jolies pierres au passage du ruisseaudes Valses (entre Vaylats et Lalbenque).

Voici une série de photos de cette magnifique journée, qui devraitservir d'exemple pour toutes les communes riveraines du cheminde Compostelle sur la traversée de la France.

Premier dimanche de novembreLes bras chargés de chrysanthèmes Perdue dans ces allées inconnues, Un petit peu mal à l’aise, quand même, Tu pourras lui dire « je suis venue ». Il y a si longtemps que dans ton souvenir S’est ajustée son image, juste en filigrane Que jamais rien, d’ailleurs, ne pourra détruire. Tu avances, ton pas se fait promenade En reconnaissant les lieux : cinquième platane Devant ce mausolée, sur cette esplanade. Tu te libères de tes fleurs, comme d’un lourd fardeau, Heureusement, il ne pleut pas, il fait même beau. Puis, pour retarder encore les retrouvailles, Tu t’affaires, t’armes de ce balai de paille Illusoire rempart de ton pauvre chagrin Noyé dans la prière, qui te délivre enfin.

Picotte Maronde, sur les chemins de Compostelle, carnet de route

Moins de pèlerins cette année 2016La Via Podiensis reste la voie royale pour se rendre à Saint-Jac-ques-de-Compostelle. L’office de tourisme du Puy-en-Velay se glo-rifie d’être le point de départ du chemin le plus emprunté avec unemoyenne de 21 000 marcheurs par an. « On a atteint un palier,l’enjeu est de le maintenir », résume Jean-Paul Grimaud, directeurde l’office de tourisme du Puy. Mais le seuil est fragile, à l’instardes activités touristiques en général, soumises aux intempéries età l’actualité. Et cette saison, le printemps a été pourri par la pluie,qui s’en est suivie de l’attentat du 14-Juillet à Nice.

S’il est difficile voire impossible de comptabiliser les marcheurs enAveyron faute d’éco-compteur, l’association Sur les pas de Saint-Jacques par la voix de sa présidente Simone Anglade constate tou-tefois « une très forte baisse de fréquentation de la part des étran-gers ». Un constat partagé par l'ACIR, l’agence de coopération in-terrégionale des chemins de Saint-Jacques-de Compostelle baséeà Toulouse qui relève aussi une baisse des ventes de crédencia-les, de 2.200 en 2015 à 1.600 cette année.

Autre chiffre significatif: l’éco-compteur de Saugues (Haute-Loire) a

dénombré 18.601 passages en 2015 pour 14.266 passages cetteannée. Un éco-compteur qui a aussi son inconvénient, à savoir lecomptage de toutes espèces vivantes… La machine ne remplacepas encore l’homme.

C’est le devenir du GR 65 avec son poids touristique qui est en dé-bat. « La course aux chiffres a un effet pervers, le GR65 n’est pasqu’un chemin de rando. Nous souhaitons développer la clientèleétrangère qui représente 20 % des marcheurs avec 57 nationalitésprésentes et devenir une étape pour attirer d’autres marcheurs ».Un potentiel mis à mal donc cette année…

À l’Acir, à Toulouse, « c’est le serpent qui se mord la queue en mé-diatisant trop sur la voie Le Puy-Conques », rappelant qu’il existecinq voies principales de Saint-Jacques en France et deux en Es-pagne. Sans parler des chemins noirs de Sylvain Tesson.

Article du Midi Libre du 31 octobre

Donativo : interview de Jean-Marc LucienA l'heure où on apprend que l'accueil du Soulié, près d'Espeyracen Aveyron, a été "dénoncé" par un hébergeant proche gérant d'ungîte à Sénergues, ce qui vaut à notre malheureux accueillant d'êtreconvoqué par les gendarmes, il est intéressant de publier ladernière interview de Jean-Marc Lucien, qui a dû vendre sa maisonet émigrer en terre bretonne pour fuir la bêtise et la méchanceté.

Il est aussi intéressant de se rappeler les heures les plus noires denotre histoire, quand de bonnes et braves gens écrivaient à la

page 3

les zoreilles du chemin

page 3

Page 4: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

Gestapo pour signaler les comportements délictueux de leurs voi-sins...

Aleteia : Jean-Marc, lorsqu’en 2003 vous lancez le projet d’un ac-cueil pèlerin sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, àquelle inspiration répondez-vous ?

Jean-Marc : Après mon pèlerinage à Compostelle en 1998, ma viea été bouleversée. Tout d’abord par ma rencontre sur ce cheminavec celle qui est devenue mon épouse, puis par cet appel ressenticonjointement à nous mettre au service des pèlerins pour témoi-gner de notre foi chrétienne, lui donner pleinement son sens.

Aleteia : Que retenez-vous de ces dix années au service des jac-quets [les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, NDLR] ?Quelles furent vos plus belles rencontres ?

Jean-Marc : Tout d’abord un immense élan d’humanité à traversles rencontres avec ces femmes et ces hommes de toutes races,de toutes religions (ou sans…) mais qui avançaient sur leurs che-mins de vie, en quête de sens ou d’espérance. 15.000 pèlerins re-çus dans notre maison de manière bénévole, cela laisse des mil-liers de souvenirs impérissables. Imaginez des hôtes de tous lespays du monde, toutes les langues mélangées, du routard men-diant son chemin (d’une manière volontaire ou non) au chef d’en-treprise, du bouddhiste à l’évêque, de l’être humain en quête desens après un deuil trop lourd à l’étudiant qui cherche sa voie…Alors comment évoquer une plus belle rencontre que celle de Dieuà travers tous ces visages inconnus le soir et amis le lendemainmatin ?

Aleteia : En 2014, c’est le coup de tonnerre et la machine procédu-rale et judiciaire qui s’abat sur vous. Pouvez-vous nous en brossertrès brièvement les étapes ?

Jean-Marc : Depuis le début de l’accueil (en règle avec la loi) nousavons été en butte aux attaques de l’activité commerçante autourdu « Compostelle ». En 2014 un homme politique influent est arrivéà monter une cabale contre nous avec instrumentalisation de laJustice, faux témoignages (avérés) et pressions de toutes sortesespérant que nous ne nous défendrions pas. Nous l’avons faitpourtant et nous avons gagné le procès, mais, épuisés, nous avonsvendu la maison …

Aleteia : Désormais relaxé par le Tribunal de Grande Instance,vous avez cependant témoigné de la « violence » des procédures,de l’abandon dont votre famille a été victime du fait de l’enquête encours. Quel regard portez-vous sur ces deux années de souf-france ?

Jean-Marc : Ce fut une « drôle » d’épreuve ! Un peu comme si,après dix années de bonheur immense et inoubliable, Celui quinous avait placé là sur le chemin, pour le servir, voulait nous direquelque chose comme : « Vous êtes attendus maintenant ailleurs »ou « reposez-vous maintenant »… Un mélange de peine inexpri-mable et d’envie de tourner la page… Avec aussi le goût amer denous être sentis abandonnés de beaucoup, dans notre peine.

Aleteia : Votre expérience pourrait dissuader les accueils pèlerins «Donativo », mais inquiéter également les nombreuses communau-tés religieuses qui accueillent les retraitants « gracieusement ». Ya-t-il tout de même de l’espoir pour l’accueil chrétien ?

Jean-Marc : Je suis très partagé quand je vois qu’aujourd’hui deuxautres accueils chrétiens ont fermé par peur et sous la pressiondes mêmes attaques, qu’un autre au Soulié entre Estaing et Con-ques est en grande peine pour les mêmes raisons. Je ne vois pasaujourd’hui, dans le flot anti-chrétien que nous subissons, qui del’Église, des communautés ou de personnalités fortes aura le cou-rage de se dresser pour rappeler qu’évangéliser c’est accueillir sonfrère comme le visage du Christ, quel que soit son statut, que leChrist n’est pas un client et que la foi comme la lumière n’est pasfaite pour être mise sous le boisseau !

Propos recueillis par Thomas Renaud

Objet perduLa saison 2016 de l'Octroi de Cahors a touché à sa fin le 15 octo-bre. Début octobre, une personne est venue remettre à l’accueil del’association un appareil photo perdu –et donc retrouvé- sur le GR65 à l’approche de Cahors.

Cet appareil photo est disponible chez moi. J’espère que ses pro-priétaires- apparemment un couple de personnes aux cheveuxd’argent ! (désolée, j'ai fait la curieuse pour essayer de trouver unindice !)- liront ces lignes et se feront connaître auprès de moi pourretrouver leurs précieux souvenirs.

De même, si vous connaissez des pèlerins de fin de saison qui ontperdu leur appareil photo juste avant Cahors, merci de leur parlerde ce message.

Sophie Evêque [email protected]

L'étrange voyage de l'âne Isidore - épisode 23Depuis Champagne-sur-Seine

Cher Monsieur van de Merwe,

Pour vous donner une idée du Pays Premier : flèches d'églises,tours de château pirouettent tellement vite sur leur axe qu'elles enparaissent immobiles tandis qu'en même temps leurs clochers libè-rent des spirales entraînant terre et ciel dans d'indicibles farandoleset cabrioles.

Isidore sort sa lyre. "Chante-nous une chanson d'amour Isi !" crientsoleil et lune. Le baudet accorde son instrument, respire profondé-ment : "Une chanson pour ma belle ? Une ronde pour ma gazelle ?En voici une spontanément chantée sans perdre de temps.

Belle ! je suis fou de tes seins, leur joie me remplit les mains. Teshanches m'enchantent, tes yeux amande me hantent. Tes quenot-tes, un collier de perles qui en vagues d'ivoire déferle. Ton âmem'excite. Dame ! avec toi je lévite. Où allons-nous poussins épu-rés, fous et sereins ? Sommes-nous unis pour aller au paradis ?

Ensemble jusqu'au bout là où l'horizon se dissout. Tiens ! voici moncoeur, mes larmes mes douleurs. Suis ton chevalier, ton tout toutentier, par tes formes ébloui, par tes normes adouci. Belle ! tu m'esle ciel libre, j'y vole à toute aile. Oiseaux et oiselles ont déjà leurnid. Viens ma vie, viens dans mon abri !"

Tous les habitants du bois d'applaudir, Francine de rougir. Bis !bis ! bis ! font les ruisseaux, les fleurs, les nuages et nous aussi. Lavie n'est-elle pas déjà le paradis ?

Votre fidèle pèlerin

Amo Peppinga

page 4

les zoreilles du chemin

page 4

Page 5: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

Verrières-le-Buisson, du bronze pour le Chemin des EtoilesVerrières-le-Buisson, au sud de Pa-ris, est un village que les pèlerins deCompostelle vont apprécier.

S’ils partent de la tour Saint Jacques,après les 8 kilomètres de chemine-ment dans les paysages de la CouléeVerte qui commence après Mon-trouge, ils iront en droite ligne vers laforêt à travers le vieux centre-ville deVerrières-le-Buisson.

Depuis le 29 septembre un quinzainede clous jacquaires les guident. Ilsont été posés par deux techniciensmandatés par la municipalité.

Manuel, le chef de chantier ne s’ytrompe pas : « Bien sûr le chemin deSaint Jacques, je connais, on a çaaussi au Portugal ! »

Deux représentants de l’association Compostelle 2000 ont participéà la pose et, avec d’autres, avaient assuré de leur soutien tous lespréparatifs de cette opération, souhaitée par le maire ThomasJoly il y a 7 mois à peine. Moins de pas à faire, plus de plaisir pourle marcheur au long cours. Côté riverains, l’accueil a été très posi-tif.

L’itinéraire du chemin traverse le Parc de la Noisette, emprunte l’Al-lée de Swanley et franchit le carrefour de l’Europe. Les clousprennent alors le relais et guident les pèlerins devant l’Arboretum,le Château des Vilmorin, les commerces, l’église Notre-Dame del’Assomption, la fontaine (eau potable) et les emmènent jusqu’à laplace du Poulinat, aux platanes centenaires. Plus loin ce sera lavallée de Chevreuse, la forêt de Rambouillet, Chartres…

On se croirait en province. Les marcheurs peuvent se ravitaillerdans un village où l’animation est toute raisonnable. L’ensembleest beau, d’un calme assuré. Presque un décor de cinéma.

Après Gif-sur-Yvette et Massy, Verrières-le-Buisson est la troi-sième commune qui marque ainsi de bronze le passage des pèle-rins de Compostelle en Ile-de-France. Bientôt, d’autres localitésvont suivre…

Détails pratiques : Sur le tronçon qui passe par Chartres, Verrièresest le premier « village» auquel arrive le pèlerin, venant de Paris,qui va dormir à Vauhallan ou ailleurs. De nombreux espaces verts,une histoire centrée sur la culture des plantes et le métier réussi depépiniériste de la famille Vilmorin. La petite agglomération estadossée à la forêt de Verrières et ses grands chênes exploités parl’O.N.F. Les hauteurs séparent la région de Massy – Verrières de lavallée de la Bièvre, un autre endroit champêtre de l’Ile-de-Franceque traverse la Voie de Paris.

Extrait de www.chemincompostelle.over-blog.com

La route du cassouletImage plaisante que cette borne du sud-ouest qui associe la culture gastronomi-que régionale et la ville de l'Apôtre Jac-ques...

Nous nous perdons en conjectures quantà ce rapprochement... Y verrait-on la rai-son cachée de la présence du Botafumei-ro dans la grande cathédrale ?

Aux lecteurs de Zoreilles de conclure...

Un site internet dédié à l'hospitalitéL’hospitalité sur le chemin est une affaire de solidarité entre l’an-cien pèlerin et le néo-pèlerin pour conserver l'esprit d'un cheminque nous avons eu tant de joie à parcourir !

Aujourd’hui, je vous propose un site dédié à l’hospitalité où vous re-trouverez tout ce qui concerne les accueils, les hospitaliers, l’activi-té hospitalières au sein des associations Jacquaires. Ce site estpersonnel, indépendant de toutes organisations. Il se veut principa-lement un lien entre les accueils et les hospitaliers.

Une fiche interactive est établie pour chaque accueil avec les ren-seignements que j’ai pu collecter, avec une possibilité de suivre entemps réel un planning de leur besoins d’hospitaliers.

Jacques Debray [email protected]

www.hospitaliers-st-jacques.fr

Allez viens je t'emmène sur mon cheminLe chemin, je l’ai toujours eu en moi certainement, sinon pourquoiaurais-je acheté les topoguides il y a plus de 15 ans, pourquoi au-rais-je marché quelques jours sur la variante du Célé avec mameilleure amie il y a plus de 10 ans ? Mais le vrai déclic a eu lieuen 2012 où, logeant dans un gîte à Saint-Jean-Pied-de-Port, j’ai vupasser des dizaines de pèlerins avec les étoiles dans les yeux.Compostelle – Campo Stellae – le champ des étoiles... J’ai doncpris en 2013 le chemin des étoiles....

Il existe plusieurs voies de Compostelle et beaucoup de légendessur leur côté historique : Rassurez-vous le pèlerin du moyen-âgene se rendait ni au Puy, ni à Tours, ni à Arles pour démarrer sonchemin, il fermait la porte de chez lui et partait. Mais la randon-neuse, pas encore pèlerine, que j’étais à l’époque est partie duPuy-en-Velay pour faire le chemin en quatre étapes : 2013 - LePuy-Conques, 2014 - Conques-Moissac, 2015 - Moissac-Ronce-vaux et 2016 : Roncevaux-Burgos.

Qu’allais-je chercher sur ce chemin ? Moi-même je n’en savaisrien. Au moins marcher seule sur un chemin bien balisé où il y avaitdu monde, cela avait le mérite de rassurer ma famille qui s’inquié-tait de ma nouvelle lubie. Donc c’est bien en randonneuse que j’aipris le chemin et bien décidée à rester seule avec moi-même pourréfléchir au tournant que prenait ma vie à l’époque.

Quelques jours plus tard seulement, j’avais basculé dans le statutde pèlerine, non dans le sens d’une quête d’un quelconque Dieumais sûrement dans un savoir-être si différent de la vie quoti-dienne.

La pèlerine (ça marche aussi avec le pèlerin) se lève tôt (le réveilqui sonne les jours de travail ne produit pas les mêmes effets quecelui qui sonne ces jours-là). Elle déjeune et peaufine son sac. Ahce sac qui ne doit pas être trop lourd et dans lequel, tel un escar-got, on transporte sa maison ! Puis c’est parti pour des kilomètresde marche. Pour ma part 20 à 25 km quotidiens sont ma doseidéale mais chacun a son rythme. Et on apprend sur le chemin àrespecter l’autre comme il est, chacun fait « son » chemin : celuiqui fait des étapes de 10 ou de 40 km, celui qui dort sous la tenteou à l’hôtel, celui qui porte son sac et celui qui le fait porter. Cha-cun est unique et a le droit d’être sur son chemin. Donc 5 à 6 h demarche, hors temps de pause pour moi, avec un maître mot, pren-dre le temps : le temps de rentrer dans une petite chapelle et d’allu-mer une bougie pour une amie, le temps de regarder et de photo-graphier les couleurs du matin, les fleurs des champs ou les reliefs,le temps d’échanger avec un autre marcheur.

Car ce chemin est avant tout un chemin de rencontre : rencontred’abord avec soi-même (on a bien le temps de penser quand onmarche) et rencontre avec l’autre : l’âge, le statut social, la situationpersonnelle, le pays d’origine, plus rien ne compte de cela mais les

page 4

les zoreilles du chemin

page 5

Page 6: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

échanges mettent à nu, comme si ce chemin obligeait à partager, àêtre soi-même sans artifice, à laisser effleurer l’émotion sans ja-mais craindre le jugement dans le regard de l’autre.

Les préoccupations du pèlerin sont simples : où vais-je dormir ?qu’est ce que je vais manger ? Où est ce que je peux faire ma les-sive quotidienne ? Est-ce que j’ai assez d’eau jusqu’à la prochainefontaine ? Pourvu que mes pieds tiennent la distance !

Depuis un peu avant l’Espagne, je ne marche plus seule – à deuxou à trois, nous repartons maintenant pour une dizaine de jours paran sur le Camino. Il reste deux « saisons » pour aller jusqu’à Fister-ra, retrouver l’océan au-delà de Saint Jacques de Compostelle. Etcomme un an c’est long à attendre, je commence en octobre lechemin d’Arles avec mes complices du chemin. Je souhaite à cha-cun de vivre ce bonheur- là au moins une fois dans sa vie..

Mais méfiez-vous, quand on y goûte, on ne peut plus s’en passer…

Claire [email protected]

Chapitre des Jacquets de FranceLe chapitre annuel dela confrérie fraternelledes Jacquets deFrance s’est déroulécette année en Avey-ron, de samedi à mar-di, avec au programmedécouverte, culture,partage et convivialité.La Commanderie duLanguedoc n’a pasménagé ses effortspour faire, de ces qua-tre jours, un moment

important dans la vie de la confrérie.

Le groupe de 70 personnes, basé au couvent de Malet a rayonnésur la région. Le couvent, situé dans la vallée du Lot, fut durant delongs siècles propriété de la Dômerie d’Aubrac. En 1152, Huguesde Calmont céda le « mas de Malet » à la toute jeune communautédes moines hospitaliers d’Aubrac, fondée en 1122 par le comteAdalard de Flandre, pour l’accueil et la protection des pèlerins deSaint-Jacques de Compostelle.

Aujourd’hui encore, le couvent témoigne largement de l’oeuvre desmoines avec son magnifique portail d’entrée, de style Henri II, sasalle basse récemment restaurée, les bâtiments anciens à l’ouestde la cour, avec leurs fenêtres à meneaux, l’escalier de pierre auxmarches usées sous les pas des moines, la cheminée de la sallede l’infirmerie, les armoiries du cardinal d’Armagnac, évêque deRodez et Dom d’Aubrac. Malet reste encore fidèle à sa vocationoriginelle et figure toujours sur l’itinéraire des pèlerins de Saint-Jac-ques, qui n’hésitent pas à y faire halte.

Durant ces quatre jours, le groupe a visité Rodez, les musées Sou-lages et Fenaille, et a bénéficié d’une visite privée du clocher de lacathédrale. À Laguiole, il a découvert la coopérative Jeune monta-gne et une coutellerie. Les spécialités régionales ont été appré-ciées. La musique et les contes ont animé les soirées.

Et puis, il y a eu plusieurs moments forts durant ce chapitre : l’as-semblée générale et l’élection d’un nouveau Grand commandeurqui présidera aux destinées de la confrérie pour les trois prochai-nes années, puis l’intronisation de nouveaux Jacquets.

Le point d’orgue de ce séjour fut la messe, mardi, à l’église d’Espa-lion où les membres de la confrérie étaient habillés en pèlerinsd'autrefois.

Article du Midi Libre du 4 novembre transmis par Jean-PaulGuillaume [email protected]

La voie de Conques à ToulouseNous étions 15 ce printemps passé à venir découvrir la voie quimène de Conques à Toulouse. Découvrir ? Pas pour tous, certainsd’entre nous l’ont déjà empruntée et y reviennent avec toujours au-tant de plaisir.

Il faut dire que cette voie a de quoi séduire le marcheur, qu’il soitpèlerin ou randonneur. Tout le long de ses 220 km réalisables en 9étapes, il aura une succession de paysages variés et contrastés. Iltrouvera également les hébergements tels que les marcheurs versCompostelle les souhaitent : accueillants, simples et abordables enprix.

Nos 15 marcheurs, tous pèlerins titulaires de la Compostela deSantiago, ont quitté Conques après une nuit à l’Accueil de l’Ab-baye. Soirée d’échange avec les pèlerins en marche sur la voie duPuy ; ils étaient nombreux en ce mois d’avril. Revenir écouter frèreCyril raconter le tympan de l’abbatiale et les péripéties des reliquesde Sainte Foy… « Pieux larcin » a dit le frère prémontré ! Ce termenous a bien amusés et est revenu plus tard dans nos plaisanteriesde potaches !

Ce fut ensuite le départ, cap au sud. L’austère village de granit auxtoits d’ardoise derrière nous, la corde de la cloche de la chapelleSte Foy tirée par nos marcheurs en guise d’adieu, et nous voilàdéjà en pays minier, à Cransac. Etape au gîte de groupe où nouscuisinons un bon repas de pèlerins dans une ambiance des plusfestives ; le temps est beau, les jambes vont bien et le gîte est toutentier pour nous seuls. Le lendemain, c’est Peyrusse-le-Roc quinous accueille : encore un gîte de groupe et encore un repas sym-pathique.

Chemin faisant, nous avons traversé des forêts et des vallons ver-doyants, des villages tapis sur les collines prenant le chaud soleilrevenu ce printemps. C’est le calme et l’immersion dans la natureest totale. Chacun marche à son gré : en petits groupes de 2 ou 3,ou solitaire à quelques mètres des autres, c’est selon. Chacun pro-fite de ces moments rares où rien n’est important hormis le momentprésent. En route, de petites chapelles nous font souvenir que noussommes ici aussi sur un chemin de pèlerinage historique ; nousnous arrêtons pour une courte prière pour les uns, allumer unebougie pour d’autres et s’imprégner de l’architecture pour tous.

Le départ de Peyrusse, par les ruines du château, laisse chacund’entre nous bouche bée : quel plaisir de dévaler le sentier au mi-lieu des ruines du village médiéval. Ici, l’hôpital et l’accueil des pè-lerins ; là, la synagogue et plus loin les tours du château. Le tout aumilieu d’un écrin de verdure luxuriante.

C’est déjà Villeneuve-d’Aveyron. Cette bastide lovée au cœur deses remparts nous ravit. C’est l’église du Saint Sépulcre, du XIe

page 4

les zoreilles du chemin

page 6

Najac et son château

Page 7: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

siècle qui retient notre attention. Devant la chapelle dédiée à SaintJacques où figurent de merveilleuses fresques racontant des épi-sodes de la vie du Saint et des pèlerins, nous commencions à lirele panneau explication lorsqu’un homme s’approche de nous ensouriant. « Voulez-vous que je vous explique ? » : bien sûr quenous voulons. Et voilà encore un moment d’échange et de partagede connaissances, moment comme on les aime tant sur le Chemin.Il y en aura d’autres.

Le lendemain, Villefranche-de-Rouergue nous réserve une surprisede taille. J’avais indiqué mon passage à un ami sur place, forte-ment impliqué dans la vie jacquaire de la ville. Il vint nous accueillirà l’arrivée du chemin dans la ville et nous amena au Monument desCroates. Mais qu’allait-il nous conter ? De Croates, nous n’avionsjamais entendu parler à Villefranche. Nous apprenons la tragiquehistoire de ces soldats enrôlés de force dans les troupes du Reichtombés sous les balles des Allemands après une révolte contre lerégime nazi qui les exploitait. L’émotion était palpable dans legroupe.

Après une nuit au gîte géré par l’association de marcheurs localequi nous réserve un accueil attentionné, nous accommoderons en-core ce soir-là un repas sur place, moment propice au travail dechacun dans la bonne humeur et le partage joyeux de propos lé-gers et parfois sérieux !

Dès le lendemain, nous quittons le pays du schiste pour entrerdans un causse plus calcaire et caillouteux : c’est la descente lentevers Najac où nous nous installons au camping. La visite du villagesera pour le lendemain.

Puis départ par le pont Saint Blaise, merveilleusement conservé,vigile à l’entrée des gorges de l’Aveyron que nous empruntons.Nous devons bavarder un peu trop, faute d’attention et nous per-dons le balisage rouge et blanc. Partir à droite ? À gauche ? Enface ? Les trois essais nous mènent à la falaise. Il faut revenir sa-gement en arrière pour retrouver notre voie. La bonne humeurétant de mise, l’incident sera vite oublié car les estomacs gron-dent : il est plus de 13h et il fait faim.

Dernière nuit en hôtel à Laguépie avant de partir pour le dernierjour de marche vers Cordes, que nous ne visiterons pas cette fois,préférant rejoindre la gare SNCF pour entrer chez nous. Nous re-viendrons au printemps 2017 et commencerons là où nous noussommes arrêtés, avec, cette fois, la visite de Cordes-sur-Ciel avantde reprendre le chemin pour atteindre Toulouse en quelques jours.

Marie-Louise Borel [email protected]

www.compostelle-toulouse.com/index.php/nos-chemins/conques-toulouse/test-jtrack

Sur le chemin des RomieuxPartir à pied pendant plusieurs semaines c’estmettre son quotidien en marge de sa vie. C’estce que nous avons fait en 2009 en devenant des« Romieux » sur le tracé bimillénaire de la ViaAurelia, la Via de la cote Ligure qui rejoint en-suite la Via Francigena qui nous permettra de re-joindre Rome après près de 950 km de pérégri-nation.

C’est le 4 septembre 2009 que nous remettonsnotre coquille sur notre sac à dos, fermons notremaison et partons de bon matin pour Rome, unedestination qui nous parait Inaccessible et perdudans nos rêves.

La plus grande partie des chemins romains ont été engloutis sousle goudron. Nous les arpenterons en grande partie sur les trottoirsou sur des routes souvent à grande circulation, maintes fois sousune pluie d'automne.

Peu balisé ou mal balisé ce pèlerinage que l’on peut définir urbainn’a rien de comparable avec le chemin de Compostelle et pourtantnous avons eu autant de bonheur et d’enthousiasme à le parcouriravec la même ferveur. Entre mer et terre ces voies vers Rome ontété souvent le parcours du combattant mais nous ont laissé ces si-gnes indélébiles d’une vie en harmonie avec le ciel dans le dépas-sement de soi.

C’est cette aventure personnelle que nous vous présentons au-jourd’hui dans ce film qui retrace notre chemin de 6 semaines re-liant La Ciotat dans les Bouches-du-Rhône à la place Saint Pierreau Vatican.

La Via Aurelia est le nom d’une des plus anciennes voies romainesde la Gaule, empruntée dès 241 av JC, reliant Arles à Rome. Nousremonterons de La Ciotat à Brignoles pour la rejoindre dans la par-tie française. Elle devient parfois la nationale 7 et dans la partie ita-lienne elle se transforme en SS1 route à grande circulation.

Le 14 octobre nous sommes arrivés à Rome par la voie Triomphaledont le trafic intense nous conduira jusqu’à la place Saint Pierrenoire de monde. Sur des écrans géants nous voyons le Pape Be-noit XVI donnant sa bénédiction. Nous n’avions pas réalisé qu’ilétait devant nous à quelques mètres.

Accueillis au sein du Vatican par Don Bruno Vercesi, à la retraiteaujourd’hui, nous serons reçus avec chaleur dans la sacristie. DonBruno Vercesi nous fait signer le livre d’or des pèlerins, nous de-mande d’y inscrire nos motivations avant de nous remettre le Testi-munum. S’en suivra une visite des sous-sols de la Basilique quinous mènera jusqu’à la tombe de Saint Pierre, instant privilégié etfort en émotion comme vous l’imaginez. Nous aurons également lachance de rencontrer Andréa Bocelli qui chantera l’Ave Maria lorsd’une soirée exceptionnelle sur une invitation de don Bruno Vercesique nous remercions pour sa prévenance.

Nous remercions également tous ceux que nous appelons « provi-dence » qui nous ont guidés et accueillis tout au long de ce che-min. Il est difficile de résumer six semaines de voyage en quelquesminutes, ce qui reste en nous c’est cet inoubliable partage fait desouvenirs, d’odeur et de sensations de bonheur.

Adresse URL du film :

https://youtu.be/9WZSPYTsBUo

Daniel et Arlette [email protected]

page 4

les zoreilles du chemin

page 7

Villefranche de Rouergue

Page 8: que l’accès au gîte du Bastet à Oloron a été refusé à un randon-neur qui souhaitait emprunter le GR 78 d’Ouest en Est. Ne souhai-tant pas aller à Compostelle, il n’avait

Les Miam Miam Dodo fêtent leur 20 ans

Cette année les Miam Miam Dodo fêtent leurs 20 printemps. 20ans que les pèlerins gardent au fond de leur poche ce topo-guidesympathique et pratique qui leur assure les données les plus fia-bles tout au long des chemins de Saint Jacques.

En 1998, quand la première édition est sortie, le président de la So-ciété des Amis de Saint Jacques de l'époque, dont nous tairons lenom par charité, avait écrit que les Miam Miam Dodo avaient unnom de couches-culottes... Nous avions alors apprécié la courtoisiedu terme... Eh bien il faut croire que le bébé a bien prospéré et qued'autres anges gardiens se sont chargés de veiller sur lui...

Il fallait donc fêter dignement ces 20 ans par un relookage total del'ouvrage, auquel s'est attelée toute l'équipe.

Le Miam Miam Dodo duGR 65 se décline désormaisen 2 sections : la section 1 duPuy-en-Velay à Cahors, lasection 2 de Cahors à Ronce-vaux. Sans oublier le petitfrère qui décrit les variantesde Rocamadour et du Célé.

Prix 16 € / 16 € / 8 €

Ce changement de format a permis de réduire le poids encoreplus, de diminuer le prix et de rajouter les plans de 31 villes etbourgades de l'itinéraire.

Et pendant qu'on y étaitde la grande remise à plat, àchaque Plan se trouve dé-sormais associée la courbedes reliefs avec une couleurverte-orange-rouge pour no-ter la difficulté de chaquepetit segment.

La distance et le tempsde marche, en plus desbornes kilométriques, sontspécifiés pour chaque seg-ment du chemin.

La cartographie a étéentièrement refaite, avecdes fonds de cartes d'uneabsolue précision. Beau-coup de gens ont dit queces cartes étaient plus claires que celles de l'IGN. Elles comportentroutes, chemins, fermes, courbes de niveaux et ombrages. Leuréchelle est la plus précise de tous les topo-guides exisants : 1 cm =375 m

Au lieu de s'arrêter àSaint-Jean-Pied-de-Port,au pied de la montagne, lemiam-miam-dodo poursuitdésormais jusqu'à Ronce-vaux. Toujours ça de moinsà grimper l'année d'aprèspour ceux qui scindent leurparcours.

Les icônes des servicespossèdent désormais uncode coloriel : bleu pour leshébergements, jaune pourla restauration et le ravi-taillement et rouge pour lesautres services.

En-dehors du cheminprincipal qui est surligné enpointillé rouge, un pointillé bleu a été rajouté pour indiquer la routeà suivre quand les hébergements se situent hors-chemin.

Dans l'introduction du li-vre a été rajouté un outil decalcul des étapes, compor-tant plusieurs colonnes se-lon le nombre de kilomè-tres qu'on souhaite mar-cher chaque jour. Il n'y aqu'à suivre sa colonne pourtrouver les étapes corres-pondant à sa vitesse.

Chaque Plan contientdésormais une rubriqueHistoire, correspondant auxdifférents lieux et monu-ments traversés, et une ru-brique religieuse, quidonne les précisions con-cernant les cérémonies re-ligieuses.

page 4

les Zoreilles du chemin

page 8

commande sécurisée en ligne : www.levieuxcrayon.com