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Dossier de presse Jean Pierre Raynaud Que chacun enchante sa prison 12.07.2019 — 22.09.2019

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Dossier de presse

Jean Pierre RaynaudQue chacun enchante sa prison 12.07.2019 — 22.09.2019

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Image en couverture :

Jean Pierre Raynaud, La Maison, 1969-1993. Collection CAPC musée d’art contemporain de

Bordeaux et collection Linda et Guy Pieters, Belgique. Parcours hors les murs Que chacun

enchante sa prison, vue de l’installation au Grand Théâtre, Bordeaux (12 juil. – 1er sept. 2019).

© Adagp, Paris, 2019. Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

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INFORMATIONS GÉNÉRALES

EXPOSITION

Jean Pierre RaynaudQue chacun enchante sa prison12.07.2019 – 22.09.2019

Parcours hors les murs et au CAPC :Grand-Théâtre de Bordeauxdu 12 juillet au 1er septembre 2019Espace Saint-Rémi, Jardin Botanique et CAPCdu 12 juillet au 22 septembre 2019

COMMISSAIRE

Anne Cadenet

PARCOURS INAUGURAL

Jeudi 11 juillet 2019, en présence de l’artiste

14h30 : Jardin Botanique 15h30 : départ Batcub ponton Stalingrad, arrivée ponton Quinconces à 15h37

16h00 : CAPC, conversation entre Jean Pierre Raynaud et Anne Cadenet, commissaire 18h00 : Espace Saint-Rémi18h30 : Grand-Théâtre

Dans le cadre de la saison culturelle Liberté ! Bordeaux 2019

Le CAPC remercie Linda et Guy Pieters pour leur prêt, l’entreprise Pro-Mousse pour son appui lors de la restauration de l’installation Manifeste, les équipes du Grand-Théâtre, du Jardin Botanique et de l’Espace Saint-Rémi pour leur aide précieuse.Ainsi que toute l’équipe du CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, particulièrement le service technique, les centres collections, médiation et communication, et enfin Victoria Tabusso et Mathilde Briére, stagiaires, sous la tutelle de Valérie Lantignac et Milena Páez Barbat.

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Jean Pierre Raynaud, Pot 815, 1968. Collection CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux

Parcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation au Jardin Botanique,

Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019). © Adagp, Paris, 2019

Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

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COMMUNIQUÉ

Bordeaux, juillet 2019

Jean-Pierre RaynaudQue chacun enchante sa prison

L’Art à perpétuité, recueil d’aphorismes publié par Jean Pierre Raynaud en 2017 illustre bien le rapport paradoxal que l’artiste entretient avec la notion de liberté : entre vocation et coercition, engagement et enfermement. En témoigne La Maison, cette architecture évolutive que l’artiste a conçue et habitée à La Celle Saint-Cloud, près de Paris, à partir de 1969, avant de lui donner une nouvelle forme : mille containers d’acier chirurgical contenant les débris de l’édifice, disséminés en 1993 dans la nef du CAPC, dont un nombre important est aujourd’hui réexposé par l’artiste dans le fastueux Salon Boireau du Grand-Théâtre de Bordeaux, sous les plafonds peints par William Bouguereau. Dans le salon Lalande sera projeté La Maison, le film que Michelle Porte a consacré en 1993 à ce projet.Rarement montrée en France, l'installation Manifeste (1984) présente des lits impeccablement alignés, bordés de draps blanc et associés à autant de toiles peintes en blanc rythmées de fines rayures noires. Cette installation trouvera dans la nef de l’Espace Saint-Rémi, ancienne église construite entre les XIe et XVe siècles, une atmosphère propice aux questionnements sur la vie, la liberté et l’art qui parcourent toute l’œuvre de l'artiste.Au Jardin Botanique, jouant sur les perspectives du jardin et voisinant librement avec les plantes aquatiques, le monumental Pot 815 (1968), icône de l’art contemporain, peut se lire comme un autoportrait radical de l’artiste. Objet industriel conçu à l’origine pour contenir la terre, les pots de fleur de Jean Pierre Raynaud ne contiennent aucun substrat susceptible d’alimenter une vie organique. Le ciment qui les remplit est le signe d’une affirmation  : celle d’une identité artistique construite dans la résistance et le questionnement.Enfin, le CAPC exposera Dépoli (1991), un livre-objet invitant à questionner le dedans et le dehors, l’intérieur et l’extérieur, avec en miroir l’aphorisme Que chacun enchante sa prison, qui donne son titre à ce parcours-exposition. Un parcours que Jean Pierre Raynaud viendra présenter dans l'auditorium du musée le 11 juillet.Après Richard Long en 2017, c’est donc une autre figure majeure de l’art contemporain qui fait l’objet, dans le cadre de la saison culturelle Liberté  ! Bordeaux 2019, d’un parcours réunissant plusieurs sites de la ville autour d’œuvres emblématiques issues de la collection du CAPC.

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PARCOURS HORS LES MURS

Jean Pierre RaynaudQue chacun enchante sa prison

CAPC musée d'art contemporain de BordeauxEspace Saint-Rémi, Grand-Théâtre, Jardin Botanique

« Autrefois j’ai eu peur d’être enfermé dans mon projet, aujourd’hui je me méfie d’être

enfermé dans ma liberté. Je considère que les voyages sont salutaires à mes pots de

fleurs. Ils sont autant de moyens de retarder leur entrée dans l’univers des objets figés

des musées. »1

Artiste hors du commun, pour qui la liberté est avant tout  « quelque chose d’extrêmement puissant mais aussi dévastateur »2, Jean Pierre Raynaud est l'invité du CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux pour cette deuxième Saison culturelle placée sous le signe de la liberté. À l'origine de ce projet, la publication en 2017 par l'artiste d'un recueil d'aphorismes, L'Art à perpétuité – un titre en forme de « condamnation à vie » qui illustre le rapport paradoxal que l’artiste (né en 1939) entretient avec la notion de liberté, entre engagement et enfermement. Pensé hors les murs du musée, le parcours d'exposition invite à quatre rencontres entre trois architectures singulières de la ville3 et un jardin aquatique4.

Que signifie donc la liberté pour un artiste contemporain ?

À cette question, les réponses sont multiples : liberté de penser, de créer, d'exposer, d'exprimer des choix et des convictions… Pour Jean Pierre Raynaud, c’est la possibilité en tant qu'homme libre de se tenir à distance de ce qu'il nomme « le monde extérieur », à savoir le nôtre. Lui qui affirme que « l’art est une prison formidable » invite les individus que nous sommes à expérimenter ses installations, ses sculptures, ses environnements et à éprouver la tension qu'il instille entre le lieu et son œuvre, le passé et le présent, laissant au futur notre inexorable disparition.

Les installations de Jean Pierre Raynaud sont peuplées d’objets issus du monde médical (carrelage blanc, container en acier chirurgical, verre dépoli), carcéral (grilles, barreaux, chaînes) et de signes propres à évoquer l'urgence ou le danger (panneaux de sens interdit ou de risque nucléaire, armes, cercueils…). L’artiste rappelle par ailleurs qu'il n'a fait qu’« enchanter sa prison » et qu'il a « cette capacité de rêve de vivre chaque instant », ajoutant : « J’aime l’idée que je suis prisonnier de moi-même mais je ne suis pas prisonnier des autres et ça change tout, parce que tout devient poésie. »

Que chacun enchante sa prison éclaire le sens profond d’une œuvre qui interroge notre rapport à la vie, à la mort, aux autres, à nous-mêmes.

Jardin Botanique

Pot 815, 1968Polyester stratifié, cailloux, peintureHauteur : 180 cmCollection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxInv. 1994-07

Parti de l'appropriation du réel pour exprimer un psychodrame personnel (série des Psycho-Objets 1963-1970), Jean Pierre Raynaud charge les objets qu'il récupère d'un potentiel émotionnel et psychologique très fort. Par le biais de manipulations simples résultant essentiellement de l'assemblage sur des surfaces de carrelage blanc, d'objets incarnant l'urgence, l'univers médical, l'enfermement ou la mort, il

1. In RAYNAUD – Autoportrait, Éditions du Regard, Paris, 2015, p. 157.2. Sauf mention contraire, toutes les citations sont extraites d'une conversation entre l’artiste et Anne Cadenet à Paris, le 5 avril 2019.3. L’Espace Saint-Rémi, le Grand-Théâtre (Salon Boireau et Salon Lalande) et le CAPC.4. Le Jardin Botanique.

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crée des environnements qui saisissent le public. Le pot de fleurs est un objet qui se présente seul ou en série. Souvent rapproché des Nouveaux réalistes, dont la démarche consistait à accumuler des objets de récupération et à les associer dans une dialectique propre à chacun d'entre eux, l’artiste limite leur nombre ainsi que leur couleur, leur préférant la rigueur formelle des minimalistes. Il revendique ainsi la charge affective et émotionnelle de ses objets. Le pot de fleurs devient donc un autoportrait, une figure permanente de l’artiste au sein de son œuvre. Pot 815 est le premier pot monumental imaginé par Jean Pierre Raynaud.

« J’étais d’abord jardinier avant d'être artiste, donc ceci peut expliquer cela, mais c'est un peu court. Quand j'ai arrêté mes études de jardinage, c'était le moment de la guerre d'Algérie. C'était un moment difficile et je suis parti deux ans et demi. Lorsque je suis revenu, j'étais tellement détruit que je suis resté alité. Dans le fond, je n'avais plus envie de contacter le monde extérieur. Je vivais en autarcie, cela se soigne, sans doute, mais là j'ai compris que je pouvais vivre avec moi sans avoir l'impression de trahir les autres. On est en 1962 et là par hasard, un jour que je ne voulais plus me relever, plus vivre la vie "naturelle", pris d'une sorte d'élan que je ne contrôlais pas, je suis descendu dans un petit garage. J'habitais en banlieue parisienne, à Colombes, ma 2 CV était là et les pneus étaient à plat, tout était endormi, comme moi du reste, et j'ai vu un pot de fleurs, un pot de peinture rouge et un sac de ciment. C’était sur la gauche en rentrant dans le garage, je me souviens très bien et moi qui n'avais rien fait à part rester allongé, j'ai éprouvé ce besoin physique de faire quelque chose avec mes mains... J'ai pris ce ciment et je l'ai mis dans le pot. C'était un peu fiévreux, il y avait le pot de peinture et je n'ai pas attendu que le ciment sèche, je l'ai ouvert, j'ai trempé la main dedans et j'ai fait ça comme ça. Et là, je me suis senti renaître... J'ai trouvé un chemin qui ne s'est plus jamais arrêté ; je ne me suis plus jamais allongé... Parti paradoxalement d'un objet de vie, puisqu'on met des plantes dedans pour qu'elles vivent, moi, j'ai empêché la vie d'en sortir en me disant que ce n'est pas de la vie, mais de mon geste que j'attends quelque chose ; et il est vrai que ce geste a été pour moi une façon de prendre une décision et de changer ma vie. Ce grand pot, qui mesure 1,80 m de hauteur et qui est une sorte d’icône rouge, qui n'est pas rempli de ciment, est un objet qui ponctue ma vie depuis de très nombreuses années et qui pour moi reste absolument intact. Il a la fraîcheur, l'innocence du début, je suis resté sur ce geste très minimaliste, un seul geste. »

Espace Saint-Rémi

Manifeste, 1984 Métal, matelas, housses, draps, peinture sur toileDimensions variablesCollection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxInv. 1994-06

En 1984, Jean Pierre Raynaud est sollicité par l'AFAA (Association Française d’Action Artistique) pour participer à French Spirit Today, un programme d'expositions de jeunes artistes français dans les musées californiens : pour celui-ci, il crée Manifeste, qui sera exposé au Newport Harbour Art Museum (connu aujourd’hui sous le nom de Orange County Museum of Art). Constituée d'une série de lits d’hôpital en métal blanc alignés le long de trois murs en « U » et d'autant de toiles blanches peintes de fines rayures noires accrochées au-dessus des têtes de lit, l'œuvre saisit par les réminiscences lointaines qu’elle suggère à chacun d’entre nous. Lieu d’enfermement psychiatrique ou carcéral, cellule de méditation austère, la tension produite par la mise en dialogue de l’installation et de l'espace d’exposition est fascinante, entre froideur clinique et interrogation. Manifeste a été exposé à Tokyo, puis à l'ARC (Paris) en 1985,

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et a intégré les collections du CAPC en 1994 grâce au don de l'artiste. Dans la nef de l’ancienne église Saint-Rémi, l’œuvre retrouve la configuration sur trois murs de sa toute première présentation au Newport Harbour Art Museum.

« Je prends inconsciemment acte qu'une personne va avoir un choc émotionnel... Ce n'est pas un problème de stratégie de séduction mais j’offre cette chose indicible, incompréhensible quand on arrive devant les lits, il y a la solitude ; la personne (qui regarde) va se retrouver un peu nue devant cette chose, elle va réagir à ce manque, à ce vide, à cet ordre, à cette hygiène et dans le fond, c'est la faire entrer dans quelque chose qu'elle ressent mais qu'elle ne vit pas véritablement. Mon histoire, c'est d'y être immergé, c'est pour cela que je suis à l'aise dans cette démonstration. Je sais aussi que quelqu'un va pouvoir rencontrer cette chose indéfinissable, que cela va lui parler mais sans évidemment lui donner de réponse. Mais cela va la mettre au pied du mur, de son mur à elle. »

Grand-Théâtre, salon Boireau

La Maison, 1969-1993Containers en acier chirurgical, matériaux de construction, céramique blancheDimensions variablesCollection CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, et Collection Linda et Guy Pieters, BelgiqueInv. 1998-08

Pour Jean Pierre Raynaud, «  l’art mérite toutes les audaces  » et nécessite un engagement sans limites à l’instar de ce qu’il éprouva avec son œuvre La Maison. Sculpture monumentale et architecturale qu’il construira à La Celle Saint-Cloud, près de Paris, La Maison fut le théâtre d'incessantes mutations de son architecture. Détruite en 1993 par l'artiste, elle fut exposée la même année dans la nef du CAPC sous la forme d'une installation comprenant mille containers en acier inoxydable livrant les restes de ce qu'elle fut  : plâtre, briques, ciment et faïence blanche soulignée de joints noirs.

« La Maison a toute une histoire. C’est la pierre fondamentale de mon édifice parce qu’elle est arrivée en 1968-69. Cette architecture, c’est encore une fois mes fondamentaux, une relation entre l’intérieur et l’extérieur. 1968, ce sont les événements que nous connaissons. J'avais l’âge d’envoyer des pavés... je ne l’ai jamais fait parce que ce n’était pas ma démonstration, ce n’était pas ma guerre. J’ai été haï par certains artistes qui m’ont pris pour un traître. Je les ai peut-être trahis mais ce n'était pas ma vocation. Je me suis dit que j'allais me construire un endroit et que j'allais m’enfermer dedans. Ce monde, je sais qu’il est là, mais il sera derrière les fenêtres, je n’ai pas besoin de l’avoir avec moi... donc cette maison a été une sorte d’armure, de protection, il y avait une grande meurtrière et je voyais le monde extérieur, mais je le voyais de loin et j’étais en paix avec lui. J’ai pu développer cette relation avec moi pendant 25 ans et j’étais au cœur de moi-même. Je me suis entouré – sol, mur, plafond – de carrés blancs avec des joints noirs. On avait une modernité proche d'une architecture du Bauhaus, une sorte d’équation à partir du même module, un infini monumental et à l’intérieur un silence magnifique, le monde à distance… Puis j'ai senti que ce temps et celui de cet espace étaient terminés. Je vivais avec La Maison comme on vit avec une personne mais simplement, elle, était inerte... En 1993, j'ai eu cette audace de me dire que cette maison était terminée. Comme on me proposait de la mettre à l'inventaire des Monuments Historiques et que je n'aimais pas l'idée car j'ai vécu cette expérience dans le vivant et que je ne voulais pas que cela devienne un sanctuaire de plus que l'on vienne idolâtrer, de ma violence artistique j'ai fait un geste assez cohérent et je l’ai mise dans mille containers chirurgicaux… Je n'étais pas dans la destruction, j'étais dans la création, je continuais à prendre des décisions, j'étais donc un acteur très actif de ma propre vie. J'attends beaucoup de l’installation au Grand-Théâtre de Bordeaux parce que

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cela montrera que La Maison continue à vivre et qu'elle ne vit pas comme un objet du passé, mais qu'elle est en renaissance et en mutation permanente. Je suis très impatient de voir les containers envahir cet espace, de ne pas prendre le pouvoir mais d’être à leur place, et que l'architecture trouve sa place également… Deux rêves vont se rencontrer avec quelques siècles de différence... »

Grand-Théâtre, salon Lalande

La Maison de Jean Pierre Raynaud, 1993Film couleur – 30 minutesAuteur réalisateur : Michelle PorteProduction/Diffusion : Cameras continentales, Intermedia,La Sept ARTE

Le film de Michelle Porte La Maison de Jean Pierre Raynaud rend compte d’un évènement exceptionnel de l’œuvre et de la vie de Jean Pierre Raynaud. La réalisatrice retrace l'histoire d'amour et le « meurtre passionnel » qui lie l'artiste à cette œuvre.

CAPC, Bureau des Artistes (Mezzanine 1er étage)

Dépoli, 1991Bois, feuille de papier translucide, verre, papier96,8 x 50,5 x 5,5 cmCollection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxInv. 2018-30

Dépoli est un livre-objet à questionner. Exposé dans une petite salle donnant sur les mezzanines du musée, l'œuvre prend la forme d'un cadre en bois laqué blanc à l'intérieur duquel un papier blanc lithographié figure à l’identique une faïence blanche de 15 x 15 cm que Jean Pierre Raynaud utilise depuis 1972. Deux plaques de verre protègent la lithographie et enserrent une feuille de papier translucide, créant l’illusion d’un verre dépoli sur les deux tiers de la hauteur.

« Le dépoli me vient plutôt de l’univers médical, des ambulances. Lorsqu'un blessé est emporté dans une ambulance, les vitres sont dépolies pour qu'il n'y ait pas une lumière violente. C'est un filtre, une frontière avec le monde extérieur et le sujet... Je ne fais finalement que poétiser un côté de l'espace. »

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Jean Pierre Raynaud durant le montage de La Maison au Grand-Théâtre de Bordeaux, 25 juin 2019.

© Adagp, Paris, 2019. Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux.

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Jean Pierre Raynaud

Jean Pierre Raynaud, né en 1939 à Courbevoie, vit et travaille à Paris. Après une formation en école d’horticulture près de Versailles dont il sort diplômé en 1958, Jean Pierre Raynaud décide, quelques années plus tard, de ne pas suivre cette trajectoire. Il gardera néanmoins de ce premier apprentissage un lien et un intérêt constant pour les jardins et la nature.

En 1959, il fait son service militaire et ne sera démobilisé qu’en août 1961. Succèdent deux années d’inactivité et de repli sur soi qui le conduiront à l’art et à devenir l’artiste qu’il est aujourd’hui, l’amenant à déclarer : « Je ne sais pas écrire, je ne sais pas peindre, je ne sais pas vivre, mais je suis capable de mourir pour la forme et non pour le fond. C’est peut-être pour cela que l’Art m’a récupéré. »5

La carrière artistique de Jean Pierre Raynaud débute en 1964 avec sa participation au Salon de la Jeune Sculpture à Paris, puis avec, en 1965 et 1966, les deux expositions personnelles que lui consacre la Galerie Jean Larcade et Mathias Fels. Les critiques Pierre Restany et François Pluchard soulignent alors la radicalité formelle de ce jeune artiste et la puissance psychique de ses assemblages. L’œuvre saisit par sa dimension autographe, confrontant objets extériorisant une forme de violence, d’angoisse face à la vie et au modèle social, à une esthétique duchampienne et minimale dominée par le blanc et le rouge. En 1967, Raynaud participe à la IXe Biennale de São Paulo au Brésil et en 1968, plusieurs expositions personnelles rendent compte de ses orientations artistiques alors qu’apparaît pour la première fois en 1969, le carrelage blanc avec joints noirs pour une œuvre commandée par le collectionneur Jean-Marie Rossi. Cette même année, Jean Pierre Raynaud fait construire sa maison à La Celle Saint-Cloud. Un an et demi plus tard, il divorce et envisage de modifier entièrement cet espace, le couvrant intérieurement de carreaux de faïence blanche de 15 centimètres de côté. Espace de pure contemplation où le quotidien n’a pas de prise, La Maison sera pour l’artiste un « super Psycho-Objet, la matrice des œuvres… »6. À l’automne 1988, il condamne l’accès de La Maison et décide en 1993 de la détruire et de l’exposer ainsi transformée dans la nef du CAPC dans 1 000 containers.

De 1968 à aujourd’hui, Jean Pierre Raynaud n’a cessé d’exposer à travers le monde, créant à chaque fois une œuvre puisant dans le vocabulaire formel des Psycho-Objets. Ainsi le Pot doré, probablement l’œuvre la plus célèbre de l’artiste, exposé à la Cité Interdite à Pékin, suspendu à une grue au-dessus du chantier de la Potsdamer Platz à Berlin ou aujourd’hui au niveau 6 du Centre Georges Pompidou à Paris, est « l’archétype de l’archétype qui donne le ton, l’axe et la méthode ». Le Mastaba 1 (1986) est une autre architecture sculpturale à La Garenne-Colombes, construite avec l’aide de l’architecte des Monuments de France Jean Dedieu, acquise par la ville en 2006 et devenue un centre culturel où sont exposées ses œuvres. Citons encore, parmi les commandes et œuvres monumentales, les vitraux de l’abbaye cistercienne de Noirlac, qu’il imagine en 1973 et qui constituent un tournant décisif dans son œuvre, avec une importante réflexion sur la lumière, le projet non réalisé de la Tour Blanche des Minguettes à Lyon, ou encore l’autoportrait monumental pour la ville de Québec détruit puis recréé cette année. Ses installations autour de la série des drapeaux vietnamien, soviétique, français ou cubain ont donné lieu à de multiples expositions dans le monde entier, et ont été récompensées notamment par le prix de l’Unesco en 2000, dans le cadre de la Biennale de La Havane.

BIOGRAPHIE

5. « Entretien avec Gilbert Perlein », in catalogue de l’exposition Les Raynaud de Raynaud, 25 mars-10 septembre 2006, MAMAC Nice.6. Ibid.

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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE

IMAGE 1

Jean Pierre Raynaud, La Maison, 1969-1993Collection CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux et Collection Linda et Guy Pieters, BelgiqueParcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation au Grand-Théâtre, Bordeaux (12 juil. – 1er sept. 2019)© Adagp, Paris, 2019Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

IMAGE 2

Jean Pierre Raynaud, Pot 815, 1968Collection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxParcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation au Jardin Botanique, Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019)© Adagp, Paris, 2019 Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

IMAGE 3

Jean Pierre Raynaud, Pot 815, 1968Collection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxParcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation au Jardin Botanique, Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019)© Adagp, Paris, 2019 Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

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IMAGE 4

Jean Pierre Raynaud, Manifeste, 1984Collection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxParcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation à l’Espace Saint-Rémi, Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019)© Adagp, Paris, 2019 Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

IMAGE 5

Jean Pierre Raynaud, Manifeste, 1984Collection CAPC musée d’art contemporain de BordeauxParcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation à l’Espace Saint-Rémi, Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019)© Adagp, Paris, 2019 Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

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GrandThéâtre(jusqu’au01.09.2019)La Maison, 1993

Place desQuinconces

Pont de Pierre

CAPCDépoli, 1991

EspaceSaint-RémiManifeste, 1984

Garo

nne

Garonne

BAT3

Quinconces(Jean Jaurès)

TRAM BCAPC

BAT3

Stalingrad(Parlier)

JardinBotaniquePot 815, 1968

TRAM AStalingrad

TRAM BQuinconces

TRAM B

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* Voir conditions sur le site web du CAPC www.capc-bordeaux.fr

INFORMATIONSPRATIQUES

HORAIRES, TARIFS ET ACCÈS

Grand-Théâtreplace de la ComédieDu mardi au dimanche de 11h30 à 18h30. Fermé les lundisTarifs : 9,5 € ; réduit 5 €. Tarif réduit sur présentation du billet d'entrée au CAPCTram : ligne B, arrêt Grand-Théâtre ; ligne C, arrêt Quinconces

Espace Saint-Rémi4 rue JouannetDu mardi au vendredi de 11h à 18h. Les samedis et dimanches de 11h à 19h. Fermé les lundisGratuit, entrée libre Tram : ligne B, arrêt Grand-Théâtre ; ligne C, arrêt place de la Bourse

Jardin Botaniqueesplanade LinnéTous les jours de 8h à 20hGratuit, entrée libreTram : ligne A, arrêt Jardin BotaniqueBatcub : Ponton Stalingrad

CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux7 rue FerrèreDu mardi au dimanche de 11h à 18h, jusqu'à 20h le 2e mercredi du mois. Fermé les lundisTarifs : 7 € ; réduit 4 €. Gratuité pour les porteurs du billet d'entrée au Grand-Théâtre et sous conditions*Tram : ligne B, arrêt CAPC ; ligne C, arrêt Jardin Public (depuis la gare)Batcub : Ponton Quinconces

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Jean Pierre Raynaud, Manifeste, 1984. Collection CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux.

Parcours hors les murs Que chacun enchante sa prison, vue de l’installation à l’Espace Saint-Rémi,

Bordeaux (12 juil. – 22 sept. 2019). © Adagp, Paris, 2019.

Photo : Frédéric Deval / mairie de Bordeaux

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