qualification en medecine nucleaire. evaluation … · m’avoir appris l’importance du travail...
TRANSCRIPT
1
Membres du jury
| Président Pr PICQUET Jean
| Directeur Pr COUTURIER Olivier
| Membre Dr HUREAUX José
| Membre Dr BOURSOT Charles
| Membre Dr LACOEUILLE Franck
Soutenue publiquement le : 14 Juin 2016
2015-2016
THÈSE pour le
DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE Qualification en MEDECINE NUCLEAIRE.
Evaluation de l’intérêt et la faisabilité pratique d’une approche
TEMP-TDM vs planaire dans l’évaluation du VEMS prédictif post-opératoire avant chirurgie pulmonaire.
DUFOUR Pierre-Alban Né le 25 Janvier 1989 à Conflans Ste Honorine (78)
Sous la direction de M. COUTURIER Olivier-François
3
ENGAGEMENT DE NON PLAGIAT
Je, soussigné(e) DUFOUR Pierre-Alban ....................................... déclare être pleinement conscient(e) que le plagiat de documents ou d’une partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet, constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée. En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées pour écrire ce rapport ou mémoire. signé par l'étudiant(e) le 26/05/216
4
LISTE DES ENSEIGNANTS DE L’UFR SANTÉ D’ANGERS
Directeur de l'UFR : Pr Isabelle Richard Directeur adjoint de l'UFR et directeur du département de pharmacie : Pr Frédéric Lagarce
Directeur du département de médecine : Pr Nicolas Lerolle
PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS
ABRAHAM Pierre Physiologie Médecine ASFAR Pierre Réanimation Médecine AUBE Christophe Radiologie et imagerie médicale Médecine AUDRAN Maurice Rhumatologie Médecine AZZOUZI Abdel Rahmène Urologie Médecine BARON-HAURY Céline Médecine générale Médecine BARTHELAIX Annick Biologie cellulaire Médecine BATAILLE François-Régis Hématologie ; transfusion Médecine BAUFRETON Christophe Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Médecine BEAUCHET Olivier Gériatrie et biologie du vieillissement Médecine BENOIT Jean-Pierre Pharmacotechnie Pharmacie BEYDON Laurent Anesthésiologie-réanimation Médecine BIZOT Pascal Chirurgie orthopédique et traumatologique Médecine BONNEAU Dominique Génétique Médecine BOUCHARA Jean-Philippe Parasitologie et mycologie Médecine BRIET Marie Pharmacologie Médecine CAILLIEZ Eric Médecine générale Médecine CALES Paul Gastroentérologie ; hépatologie Médecine CAMPONE Mario Cancérologie ; radiothérapie Médecine CAROLI-BOSC François-Xavier Gastroentérologie ; hépatologie Médecine CHABASSE Dominique Parasitologie et mycologie Médecine CHAPPARD Daniel Cytologie et histologie Médecine CONNAN Laurent Médecine générale Médecine COUTANT Régis Pédiatrie Médecine COUTURIER Olivier Biophysique et médecine nucléaire Médecine CUSTAUD Marc-Antoine Physiologie Médecine DARSONVAL Vincent Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique Médecine DE BRUX Jean-Louis Chirurgie thoracique et cardiovasculaire Médecine DESCAMPS Philippe Gynécologie-obstétrique Médecine DIQUET Bertrand Pharmacologie Médecine DUVAL Olivier Chimie thérapeutique Pharmacie DUVERGER Philippe Pédopsychiatrie Médecine ENON Bernard Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire Médecine EVEILLARD Mathieu Bactériologie-virologie Pharmacie FANELLO Serge Épidémiologie ; économie de la santé et
prévention Médecine
FAURE Sébastien Pharmacologie physiologie Pharmacie FOURNIER Henri-Dominique Anatomie Médecine FURBER Alain Cardiologie Médecine GAGNADOUX Frédéric Pneumologie Médecine GARNIER François Médecine générale Médecine GARRE Jean-Bernard Psychiatrie d'adultes Médecine GOHIER Bénédicte Psychiatrie d'adultes Médecine GRANRY Jean-Claude Anesthésiologie-réanimation Médecine GUARDIOLA Philippe Hématologie ; transfusion Médecine GUILET David Chimie analytique Pharmacie HAMY Antoine Chirurgie générale Médecine HUEZ Jean-François Médecine générale Médecine
5
HUNAULT-BERGER Mathilde Hématologie ; transfusion Médecine IFRAH Norbert Hématologie ; transfusion Médecine JARDEL Alain Physiologie Pharmacie JEANNIN Pascale Immunologie Médecine JOLY-GUILLOU Marie-Laure Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Médecine LACCOURREYE Laurent Oto-rhino-laryngologie Médecine LAGARCE Frédéric Biopharmacie Pharmacie LARCHER Gérald Biochimie et biologie moléculaires Pharmacie LASOCKI Sigismond Anesthésiologie-réanimation Médecine LAUMONIER Frédéric Chirurgie infantile Médecine LEFTHERIOTIS Georges Physiologie Médecine LEGRAND Erick Rhumatologie Médecine LERMITE Emilie Chirurgie générale Médecine LEROLLE Nicolas Réanimation Médecine LUNEL-FABIANI Françoise Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Médecine MARCHAIS Véronique Bactériologie-virologie Pharmacie MARTIN Ludovic Dermato-vénéréologie Médecine MENEI Philippe Neurochirurgie Médecine MERCAT Alain Réanimation Médecine MERCIER Philippe Anatomie Médecine MILEA Dan Ophtalmologie Médecine PAPON Nicolas Parasitologie mycologie Pharmacie PASSIRANI Catherine Chimie générale Pharmacie PELLIER Isabelle Pédiatrie Médecine PICHARD Eric Maladies infectieuses ; maladies tropicales Médecine PICQUET Jean Chirurgie vasculaire ; médecine vasculaire Médecine PODEVIN Guillaume Chirurgie infantile Médecine PROCACCIO Vincent Génétique Médecine PRUNIER Fabrice Cardiologie Médecine REYNIER Pascal Biochimie et biologie moléculaire Médecine RICHARD Isabelle Médecine physique et de réadaptation Médecine RICHOMME Pascal Pharmacognosie Pharmacie RODIEN Patrice Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques Médecine ROHMER Vincent Endocrinologie, diabète et maladies métaboliques Médecine ROQUELAURE Yves Médecine et santé au travail Médecine ROUGE-MAILLART Clotilde Médecine légale et droit de la santé Médecine ROUSSEAU Audrey Anatomie et cytologie pathologiques Médecine ROUSSEAU Pascal Chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique Médecine ROUSSELET M.-Christine Anatomie et cytologie pathologiques Médecine ROY Pierre-Marie Thérapeutique Médecine SAINT-ANDRE Jean-Paul Anatomie et cytologie pathologiques Médecine SAULNIER Patrick Biophysique pharmaceutique et biostatistique Pharmacie SENTILHES Loïc Gynécologie-obstétrique Médecine SERAPHIN Denis Chimie organique Pharmacie SUBRA Jean-François Néphrologie Médecine UGO Valérie Hématologie ; transfusion Médecine URBAN Thierry Pneumologie Médecine VENIER Marie-Claire Pharmacotechnie Pharmacie VERNY Christophe Neurologie Médecine WILLOTEAUX Serge Radiologie et imagerie médicale Médecine ZAHAR Jean-Ralph Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Médecine ZANDECKI Marc Hématologie ; transfusion Médecine
MAÎTRES DE CONFÉRENCES
ANNAIX Véronique Biochimie et biologie moléculaires Pharmacie ANNWEILER Cédric Gériatrie et biologie du vieillissement Médecine AUGUSTO Jean-François Néphrologie Médecine BAGLIN Isabelle Pharmaco-chimie Pharmacie BASTIAT Guillaume Biophysique et biostatistique Pharmacie
6
BEAUVILLAIN Céline Immunologie Médecine BELIZNA Cristina Médecine interne Médecine BELLANGER William Médecine générale Médecine BENOIT Jacqueline Pharmacologie et pharmacocinétique Pharmacie BIGOT Pierre Urologie Médecine BLANCHET Odile Hématologie ; transfusion Médecine BOISARD Séverine Chimie analytique Pharmacie BOURSIER Jérôme Gastroentérologie ; hépatologie Médecine CAPITAIN Olivier Cancérologie ; radiothérapie Médecine CASSEREAU Julien Neurologie Médecine CHEVAILLER Alain Immunologie Médecine CHEVALIER Sylvie Biologie cellulaire Médecine CLERE Nicolas Pharmacologie Pharmacie CRONIER Patrick Chirurgie orthopédique et traumatologique Médecine DE CASABIANCA Catherine Médecine générale Médecine DERBRE Séverine Pharmacognosie Pharmacie DESHAYES Caroline Bactériologie virologie Pharmacie DINOMAIS Mickaël Médecine physique et de réadaptation Médecine DUCANCELLE Alexandra Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Médecine FERRE Marc Biologie moléculaire Médecine FLEURY Maxime Immunologie Pharmacie FORTRAT Jacques-Olivier Physiologie Médecine HELESBEUX Jean-Jacques Chimie organique Pharmacie HINDRE François Biophysique Médecine JEANGUILLAUME Christian Biophysique et médecine nucléaire Médecine JOUSSET-THULLIER Nathalie Médecine légale et droit de la santé Médecine KEMPF Marie Bactériologie-virologie ; hygiène hospitalière Médecine LACOEUILLE Franck Biophysique et médecine nucléaire Médecine LANDREAU Anne Botanique Pharmacie LE RAY-RICHOMME Anne-Marie Valorisation des substances naturelles Pharmacie LEPELTIER Elise Chimie générale Nanovectorisation Pharmacie LETOURNEL Franck Biologie cellulaire Médecine LIBOUBAN Hélène Histologie Médecine MALLET Sabine Chimie Analytique et bromatologie Pharmacie MAROT Agnès Parasitologie et mycologie médicale Pharmacie MAY-PANLOUP Pascale Biologie et médecine du développement et de
la reproduction Médecine
MESLIER Nicole Physiologie Médecine MOUILLIE Jean-Marc Philosophie Médecine NAIL BILLAUD Sandrine Immunologie Pharmacie PAPON Xavier Anatomie Médecine PASCO-PAPON Anne Radiologie et imagerie médicale Médecine PECH Brigitte Pharmacotechnie Pharmacie PENCHAUD Anne-Laurence Sociologie Médecine PETIT Audrey Médecine et santé au travail Médecine PIHET Marc Parasitologie et mycologie Médecine PRUNIER Delphine Biochimie et biologie moléculaire Médecine RIOU Jérémie Biostatistique Pharmacie ROGER Emilie Pharmacotechnie Pharmacie SCHINKOWITZ Andréas Pharmacognosie Pharmacie SIMARD Gilles Biochimie et biologie moléculaire Médecine TANGUY-SCHMIDT Aline Hématologie ; transfusion Médecine TRICAUD Anne Biologie cellulaire Pharmacie TURCANT Alain Pharmacologie Médecine
AUTRES ENSEIGNANTS
AMIARD Stéphane Informatique Médecine AUTRET Erwan Anglais Médecine BRUNOIS-DEBU Isabelle Anglais Pharmacie
7
CAVAILLON Pascal Pharmacie Industrielle Pharmacie CHIKH Yamina Économie-Gestion Médecine FISBACH Martine Anglais Médecine LAFFILHE Jean-Louis Officine Pharmacie LETERTRE Elisabeth Coordination ingénierie de formation Médecine O’SULLIVAN Kayleigh Anglais Médecine
8
REM
ERC
IEM
ENTS
Au Pr Olivier COUTURIER, merci pour cette dernière année d’internat la plus formatrice, merci du temps passé sur ce travail mais également dans le service. A bientôt à l’autre bout du monde. Au Dr Charles BOURSOT, merci d’avoir été le premier à me recevoir, à m’apprendre les rudiments de la scintigraphie pré-tomo, à avoir contribuer a faire de moi l’interne que je suis aujourd’hui, Au Pr Jean PICQUET, merci de m’avoir fait l’honneur d’accepter de présider le jury de ma thèse, et en espérant que ce travail pourra également être utile dans votre pratique clinique, Au Dr José HUREAUX, merci de m’avoir fait l’honneur de participer au jury, Au Dr Franck LACOEUILLE, merci de m’avoir fait l’honneur de participer au jury, Au Dr Mammar HACHEMI, merci pour tous les bons moments passés dans le service et en dehors, Au Dr Hervé RAKOTONIRINA, merci d’avoir raviver la flamme, de m’avoir appris la rigueur nécessaire, de tous ces précieux conseils, d’avoir fait de moi le médecin que je serais, A mes parents et ma famille, merci de votre soutient depuis toujours pendant ces longues études, de m’avoir appris l’importance du travail bien fait, d’avoir respecter mes choix, de m’avoir compris. A Pierre, ami, frère, soutient indispensable et indéniable, dans les meilleurs moments et les plus durs, merci d’avoir toujours été là, Aux copains d’avant, de maintenant et d’après, A Arthur, Alexis, Victor, merci les amis d’avoir traverser le collège et le lycée avec moi, A Alex, Nath, Vito, Robin, Antonin, Vadim, Nico et Morguy, merci pour tous ces moments inoubliables aux quatre coins de la France et du monde, de Fallampin jusqu’à Hampi en passant par Cadaquès, toutes ces belles semaines à dévaler les pentes et profiter de l’eau et des bulles, A OuiOui, Arnal, Loulou, Tibal, Poulet et Eliot, merci à vous pour toutes ces parties de bellottes, toutes ces semaines sportives entre étudiant, tous ces congres où l’on a surement déjà changé le monde, merci d’avoir fait de moi le carabin que je suis, A Clément, Paul, Max, Gautier, François, Fanny, Augu, merci de faire partie de ma vie maintenant et pour longtemps j’espère, A tous les manip’ rencontrer sur la route, au Mans, au CPP ou au CHU, merci pour les coups de mains, les gâteaux, les corps entiers précoce, les 10 de der et j’en passe… A tous ceux que j’oublie, Merci
9
LISTE DES ABRÉVIATIONS
TEMP-‐TDM Tomoscintigraphie par Emission Mono Photonique - Tomodensitométrie SP2D Scintrigraphie de Perfusion Planaire Cps Coups par seconde VEMSppo Volume Maximale Expiré en 1 seconde prédictif post-opératoire LSD Lobe Supérieur Droit LM Lobe Moyen LID Lobe Inférieur Droit LSG Lobe Supérieur Gauche LIG Lobe Inférieur Gauche ROI Region of Interest VOI Volume of Interest MAA Macro-Agrégats d’Albumine
10
PLAN DONNEES DE LA LITERRATURE Titre/Auteurs Résumé/Abstract INTRODUCTION METHODE RESULTATS 1.Reproductibilité 2.Performance de la technique 2.1.Reproductibilité 2.2.Evaluation pulmonaire 2.3.Evaluation lobaire 2.4.Evaluation du VEMSppo 2.5.Impact clinique DISCUSSION ET CONCLUSION BIBLIOGRAHIE SYNTHESE LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES ANNEXES TABLE DES MATIERES
11
DONNÉES DE LA LITTERATURE
Les examens de Médecine Nucléaire permettent une approche quantitative de la fonction d’un organe, en
appréciant la bio-distribution d’un radio-traceur spécifique de la fonction étudiée, grâce à la quantification de
l’activité mesurée dans l’organe (nombre de coups par seconde Cps). Cet aspect est utilisé dans de nombreuses
indications, notamment les scintigraphies rénales, gastriques, ou encore sur la TEP-TDM.
1. La scintigraphie pulmonaire de ventilation-perfusion
La scintigraphie pulmonaire de ventilation et de perfusion est utilisée en médecine nucléaire principalement à la
recherche d’embolie pulmonaire aiguë ou ancienne (cœur pulmonaire chronique postérieure-embolique). Elle
est également indiquée pour réaliser le bilan quantitatif pré-opératoire des patients atteints de cancer du
poumon opérable(1), dont le but est d’estimer la fonction respiratoire post opératoire du patient, après
l’ablation d’un lobe ou d’un poumon.
L’évaluation de la fonction post-opératoire se faisant sur les images de perfusion, permettant le mieux d’estimer
les valeurs fonctionnelles(2), nous ne détaillerons donc que le déroulement de la phase perfusionnelle de
l'examen.
Le principe de cet examen repose sur l’injection intraveineuse de macro-agrégats d’albumine humaine
dénaturée (MAA), qui avec une taille comprise entre 10 et 100 µm (dont 80% se situent entre 30 et 50 µm),
resteront piégés dans le réseau artériel pré-capillaire dont le diamètre varie de 15 à 45 µm. Le nombre de
particules à injecter ne doit pas être inférieur à 100 000, afin d’obtenir une répartition homogène du traceur sur
l’ensemble du lit capillaire, et les recommandations sont de 600 000 à 700 000 particules. Cette injection IV
doit se faire préférentiellement en position couchée en évitant tout reflux, et se fait lentement sur plusieurs
cycles respiratoires.
La biodistribution des MAA entraîne un blocage pré-capillaire d’environ 0,1% de la circulation artérielle
pulmonaire, et la fragmentation du traceur survient entre 2 à 8 heures, ce qui représente la période biologique
du radio-traceur. Les produits de dégradation sont éliminés par le système réticulo-endothélial et le Tc99m
résiduel par voie urinaire.
12
Afin de réaliser l’image scintigraphique, les particules de MAA sont préalablement marquées au Technétium 99
métastable. Il s’agit d’un radioélément se désintégrant par désexcitation isomérique en émettant un rayon
gamma de 140 KeV avec une période physique de 6 heures. L’activité à injecter varie de 40 MBq à 300 MBq,
fonction du poids du patient et du radio-élément utilisé pour les images de ventilation(3).
Historiquement l’acquisition se faisait en acquisition planaire 6 à 8 incidences (faces antérieure et postérieure,
oblique antérieure droite et gauche, oblique postérieure droite et gauche ± deux profils). Les comptages sont
réalisés sur les incidences de faces, permettant l’évaluation de la fonction respiratoire selon la méthode
scintigraphique, comme détaillée plus loin.
Depuis l’apparition des appareils hybrides, qui permettent la réalisation d’images scintigraphiques 3D
(tomoscintigraphie par émission mono-photonique TEMP) couplées à un scanner non injecté réalisé dans le
même temps, tous les patients adressés pour la réalisation d’une scintigraphie, quel que soit l’indication,
bénéficient de cette technique. L’examen est donc composé d’une acquisition tomoscintigraphique, avec 30
projections planaires en rotation sur 180°, suivie d’un scanner thoracique non-injecté dans la même position
sans que le patient n’ait bougé. Nous obtenons donc une image de fusion entre les deux modalités.
Il n’existe aucune contre-indication absolue ou interférence médicamenteuse pour la réalisation de cet examen,
en dehors de la grossesse.
2. Le cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules (CBNPC)
Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en Europe(4) et aux Etats-Unis(5). En 2011
son incidence en France est estimée à 39500 nouveaux cas dont 70% survenant chez l’homme. Environ 70 à
80% des patients sont diagnostiqués à un stade avancé. La survie moyenne à 5 ans est de l’ordre de 50% pour
les stades localisés et chute à 4% pour les stades métastatiques, soit environ 15% tous stades confondus. Le
principal facteur de risque est le tabagisme, actif ou passif, mais également des facteurs environnementaux ou
professionnels comme l’amiante ou les gaz d’échappement(6).
13
Il existe deux principales formes histologiques. 1) le cancer pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) est la
forme la plus fréquente (85%), incluant les adénocarcinomes (la plus courante), les carcinomes épidermoïdes,
les carcinomes à grandes cellules et d'autres formes plus rares dont les sarcomes et les lymphomes. Les
cancers bronchiques à petites cellules ou cancers anaplasiques (indifférenciés) à petites cellules, font partie des
tumeurs neuroendocrines et représentent 10 à 15% des cancers broncho-pulmonaires, mais sont les formes
les plus agressives.
Une fois le diagnostic établi, la première étape est la réalisation du bilan d’extension de la maladie, qui se
compose notamment d’une fibroscopie bronchique, d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien et le plus souvent
d’un TEP-TDM au 18FDG. Le but de ce bilan est d’obtenir la classification TNM, selon laquelle les options
thérapeutiques sont déterminées.
La meilleure option thérapeutique est la chirurgie, qui est indiquée pour les stades I et II, et certain stade IIIA,
ce qui ne représentent malheureusement qu'environ 20 % des patients. Cette chirurgie reste associée à une
morbi-mortalité importante, avec une mortalité à 30 jours de 5 à 12% pour les pneumonectomies et de 2 à 4%
pour les lobectomies(7)(8)(9).
3. Bilan fonctionnel pré-opératoire
L’importance de ce risque opératoire rend essentielle la sélection des patients opérables, afin d’estimer le risque
du patient, fonction de son état cardio-vasculaire, sa réserve respiratoire, son état général, son statut
nutritionnel et ses co-morbidités(7)(10).
La spirométrie avec en particulier la mesure du Volume Maximal Expiré en une Seconde préopératoire (VEMS)
et l’estimation du VEMS prédictif post opératoire (VEMSppo), représente le principal test dans la sélection des
candidats à la chirurgie. Une réduction du VEMS est associée à une augmentation de la morbidité et de la
mortalité. Berry et Al(11) ont montré que le VEMS pré-opératoire était un facteur prédictif indépendant des
complications respiratoires. Les patients avec un VEMS pré-opératoire < 30% présentaient une incidence de
complications respiratoires de 43%, tombant à 12% pour ceux avec une VEMS pré-opératoire >60%. Ferguson
14
et al(12) ont confirmé ces données avec un Odd Ratio (OR) à 1,1 pour chaque 10% de baisse du VEMS pré-
opératoire. Licker et al(13) ont trouvé une valeur cut-off du VEMS pré-opératoire à 60% pour la prédiction des
complications respiratoires. Dans une étude sur plus de 1400 patients, Alam et al(14) ont démontré que l’OR
pour le développement de complications respiratoires post-opératoires augmentaient de 10% pour chaque
baisse de 5% du VEMSppo.
Il n’existe actuellement pas de consensus international concernant le déroulement de ce bilan fonctionnel
préopératoire, mais il reste assez similaire selon les pays. Pour l’European Respiratory Society et l’European
Society of Thoracic Surgeons (ERS/ESTS respectivement), la première étape de ce bilan est la spirométrie.
Lorsque le VEMS ou la DLCO est inférieure à 80%, il est alors réalisée une mesure de la VO2max, et lorsque
celle-ci est comprise en 35% et 75%, les VEMSppo et DLCOppo sont estimés avec une valeur seuil de 30% en
dessous de laquelle le patient est considéré à haut risque et donc pour lequel une autre option thérapeutique
doit être envisagée(15). Pour l’American College of Chest Physicians, cette évaluation est systématiquement
proposée. Le patient est considéré comme à faible risque si à la fois le VEMS ppo et la DLCO ppo sont >60% et
à haut risque si les deux sont <30%. De même que pour les recommandations anglaises, les patients entre ces
deux catégories auront des tests fonctionnels supplémentaires(16).
Dans la pratique courante de notre centre, il est d’usage de plutôt mettre la limite seuil à 40%, et de discuter
au cas par cas la décision pour les patients dont le VEMS est compris entre 35 et 40%. L’évaluation des
volumes prédictifs se fait selon deux techniques, identiques pour les deux recommandations.
3.1. Evaluation par la méthode anatomique.
La formule anatomique par simple calcul est basée sur le nombre X de segments à reséquer en considérant que
le nombre total de segments s’élève à 19, repartis de la façon suivante : 10 segments pour le poumon droit
(lobe supérieur : 3, lobe moyen : 2, lobe inférieur : 5) et 9 pour le poumon gauche (lobe supérieur : 5 dont 2
pour la lingula, lobe inférieur : 4). Le VEMS ppo est donc calculé selon la formule suivante :
VEMSppo =VEMSpréopératoire ×19− X19
#
$%
&
'(
15
3.2. Evaluation par la méthode scintigraphique planaire (SP2D).
La méthode scintigraphique de perfusion utilise actuellement les acquisitions planaires (faces antérieure et
postérieure) à partir desquelles la valeur fonctionnelle de chaque lobe est estimée en divisant chaque poumon
en 3 parties égales : tiers supérieur, tiers moyen et tiers inférieur, pour les trois lobes de chaque poumon en
considérant que le tiers moyen gauche correspond à la lingula. L'activité (nombre de coups ou Cps) de chaque
tiers est mesurée sur la face antérieure et postérieure (CpsANT et CpsPOST). La valeur fonctionnelle d'un lobe (FL)
est obtenue par moyenne géométrique (ML) de l'activité antérieure et postérieure, normalisée par l'activité
totale pulmonaire (% de l'activité totale). Le VEMS ppo est donc estimé selon la formule suivant :
ML = CpsANT ×Cpspost
FL =ML
ML1
6
∑ en %
VEMSppo =VEMSpréopératoire × 100%−FL( )
La valeur fonctionnelle de chaque lobe est déduite par simple addition des valeurs fonctionnelles des lobes d'un
même poumon.
Les recommandations prévoient également la mesure de la diffusion libre du monoxyde de carbone (DLCO),
dont les estimations post-opératoires (DLCO ppo) se font selon les mêmes méthodes de calcul (méthode
anatomique avant lobectomie et méthode SP2D avant pneumonectomie).
3.3. Limites et recommandations d'utilisation des méthodes anatomiques et SP2D.
La méthode anatomique a montré une bonne corrélation avec la fonction post-opératoire dans le cas des
lobectomies(17) alors que la formule scintigraphique SP2D semble plus adaptée pour la pneumonectomie(2).
Actuellement la méthode anatomique est celle recommandée pour l’évaluation de la fonction à l’échelle lobaire.
Cependant, la principale critique que l’on peut lui faire est d’attribuer à chaque segment la même part
fonctionnelle, en ne considérant donc pas des phénomènes obstructifs comme l’atélectasie due à la tumeur ou
de l’emphysème, souvent associés au cancer bronchique puisque de même étiologie (tabac). Dans ces cas, le
VEMS pré-opératoire pourrait être en réalité assez proche du VEMS post-opératoire puisque le lobe réséqué
16
n’apporte déjà plus de part fonctionnelle à la fonction respiratoire totale. La méthode anatomique risque donc
de sous-estimer la fonction post-opératoire du patient et de le récuser à tord de la chirurgie. Cette sous-
estimation a été montrée dans une étude de 1995 sur 60 patients, ou la comparaison avec le véritable VEMS
post-opératoire retrouvait une différence de 250ml en moyenne pour les lobectomies et 500ml pour le
pneumectomie(17).
De la même façon la SP2D, malgré son caractère fonctionnel qui ne devrait pas souffrir des limites de la
méthode anatomique, présente des défauts majeurs liés à la technique elle-même. La délimitation grossière des
lobes manque de considération anatomique. En effet les incidences planaires antérieure-postérieure
superposent les lobes si bien qu'un tiers fonctionnel peut être la résultante de la contribution d'une partie de
deux ou des trois lobes. Cela peut conduire à la surévaluation de la fonction du lobe moyen à droite et
supérieure à gauche (18). En effet, la segmentation planaire considère que le lobe supérieure gauche occupe
les 2/3 du poumon gauche, et à droite prendra en compte des parties des lobes supérieur et inférieur comme
étant le lobe moyen à droite. Une étude de 2010 réalisée sur 41 patients, a testé une autre méthode planaire
en essayant de contourer plus précisément les poumons, mais sans montrer de différences significatives (18).
Finalement, l'étude de Corris et al en 2004 menée sur 61 patients qui retrouvait une bonne corrélation entre les
méthodes anatomique et SP2D , sert encore de référence pour les recommandations qui préconisent l’utilisation
de la méthode par simple calcul anatomique pour l'évaluation lobaire, restant plus économique et non
irradiante(2).
3.4. Approche scintigraphique 3D (TEMP).
Certaines équipes ont proposé une approche tomoscintigraphique 3D (TEMP) seule (sans TDM) à une époque où
l’imagerie hybride n’était pas disponible en routine. La segmentation se faisait directement sur les images
scintigraphiques, et restait donc assez difficile car anatomiquement imprécise. Une première étude de 1993
menée par Hirose et al sur patients a cependant retrouvé une excellente corrélation à 0,9 avec la spirométrie
post-opératoire réalisée à 3 et 6 mois(19). En 2004, Piai et al, et en 2006 Mineo et al, ont analysé les
performances de la TEMP et de la SP2D et ont retrouvé des coefficients de corrélation quasiment similaires des
deux méthodes avec les VEMS post-opératoires, meilleurs lorsque le patient bénéficiait d’une
lobectomie(20),(21).
17
L’apparition des appareils hybrides de médecine nucléaire, qui combinent l’acquisition en 3D des images
scintigraphiques (TEMP) avec une imagerie scanner low-dose (TDM) dont l’acquisition est simultanée et recalée
(co-registration), pourrait permettre d’améliorer la précision de l'évaluation des volumes post-opératoires grâce
à une segmentation lobaire plus précise. En effet il est possible de tracer un volume de quantification, la VOI
(Volume Of Interest) directement sur la TDM en suivant les scissures pulmonaires et de le réappliquer sur les
acquisitions TEMP, afin d’obtenir la part fonctionnelle de chaque lobe pulmonaire.
La précision du bilan fonction pré-opératoire apportée par cette nouvelle technique pourrait avoir deux impacts
majeurs :
-ne pas priver des patients opérables d’une chirurgie restant la meilleure option thérapeutique,
-préférer un traitement systémique par chimiothérapie chez des patients dont le risque opératoire est trop
important.
L’objectif du travail que nous vous présentons dans l’article qui suit a donc été de comparer les fonctions
respiratoires à l’échelle lobaire et pulmonaire selon les différentes méthodes (anatomique, scintigraphique
planaire 2D et TEMP-TDM 3D). Par ailleurs, nous avons 1) étudié les limites de l’approche tomoscintigraphique
que ce soit en termes de mise en œuvre et de reproductibilité, 2) proposé une nouvelle méthode combinant les
deux approches anatomique et scintigraphique pour l’évaluation des volumes lobaires 3) étudié l'impact in fine
sur la décision thérapeutique de lobectomie de ces différentes estimations du VEMSppo.
18
EVALUATION DE L’INTÉRÊT ET LA FAISABILITÉ PRATIQUE
D’UNE APPROCHE TEMP-TDM VS PLANAIRE DANS
L’ÉVALUATION DU VEMS PRÉDICTIF POST-OPÉRATOIRE
AVANT CHIRURGIE PULMONAIRE.
Pierre-Alban Dufour 1,2,
Franck Lacoeuille 1,2,3,
Laurent Vervueren1,2,
Olivier Couturier 1,2,3
1 LUNAM Université, 49 000, Angers, France, 2 Université d’Angers, CHU Angers, Pole de Radiologie, Service de Médecine Nucleaire, Angers, France, 3 INSERM UMR_S 1066 Micro et Nanomédecines Biomimétiques, Angers, France,
19
RESUME
Introduction : L’évaluation du volume maximal expiré en une seconde prédictif post-opératoire avant
lobectomie (VEMSppo) se fait par une méthode de calcul (Anat) basée à sur le nombre de segments à retirer.
La scintigraphie planaire de perfusion pulmonaire (SP2D) n’est recommandée qu’avant pneumonectomie.
L’objectif de notre étude est d’évaluer les performances de la tomoscintigraphie de perfusion pulmonaire
couplée au scanner de repérage (TEMP-TDM) en termes de faisabilité, de reproductibilité, et d’impact
thérapeutique dans l’évaluation du VEMSppo.
Méthodes : 63 patients (15 pneumectomies et 48 lobectomies) ont bénéficié d’une TEMP-TDM pour l’évaluation
du VEMSppo. Les images SP2D ont été extraites des données TEMP-TDM. Les volumes fonctionnels pulmonaires
et lobaires ont été comparés avec les méthodes TEMP-TDM, SP2D, Anat, et une méthode mixte combinant les
données de la SP2D et les calculs de la méthode Anat. L’estimation des volumes par TEMP-TDM a été réalisée
par 2 observateurs indépendants. Les VEMSppo obtenus selon chaque méthode ont été comparés, et l’impact
sur la décision opératoire avec un seuil bas à 40% a été étudié pour une lobectomie.
Résultats : Une excellente concordance a été observée entre les deux observateurs. Aucune différence
significative n’a été retrouvée entre les données de la TEMP-TDM et les données de la SP2D au niveau
pulmonaire. Au niveau lobaire, il existait des différences significatives dans l’évaluation du volume entre les
différentes méthodes (p<0,0001). La SP2D a donné des volumes systématiquement plus élevés que la TEMP-
TDM pour les lobes supérieur gauche et moyen. Il existait des différences significatives entre les VEMSppo
obtenus par la méthode Anat d'une part et la méthode TEMP-TDM (p : 0.0431), ainsi qu’avec la SP2D
(p :0.0006) d'autre part. Le test de Bland-Altman a retrouvé une moyenne des différences du VEMSppo entre
la TEMP-TDM et la SP2D de -0.9, avec des limites d’agréments à 11.6 ;- 13.37 avec moins de 5% d’outliners
(2 sur 48). Pour 8 patients (12,5%), la décision thérapeutique était différente selon les méthodes employées
(TEMP-TDM et SP2D ou TEMP-TDM et Anat). Le VEMS préopératoire dans ces cas était de 61,3%.
Conclusion : La TEMP-TDM est une méthode faisable en routine et reproductible pour l’évaluation du VEMSppo,
mais plus longue et plus complexe que la SP2D. A la vue de son impact thérapeutique limité, son utilisation
pourrait être réservée aux patients avant lobectomie présentant un VEMS préopératoire altéré.
20
ABSTRACT
Purpose : The predicting post-operative estimation of forced expiratoty volume in one seconde (FEVppo) before
lobectomy is obtained by a count method based on the number of pulmonar segments to remove. Perfusion
planar lung scintigraphy (PLS) is only recommanded before pneumonectomy. The aime of our study is to
evaluate the performance of lung single photon emission computed tomography with computed tomography
(SPECT-CT) in terms of feasability, reproductibility and therapeutic impact.
Methods: SPECT-CT was performed for 63 patients (15 pneumonectomy and 48 lobectomy) to evaluate FEVppo.
Planar scintigraphic imaging were extract from SPECT-CT data. Metabolic volumes of each lung and lobe were
evaluated by SPECT-CT, PLS, count-method and a new mixted method combinig PLS data with calculation of
the count method. SPECT-CT data were analysed by 2 different observers. FEVppo was then obtained by each
method and we used a 40% low threshold to excluded patient from lobectomy.
Results: An excellent concordance was observed between the 2 observers. No significant difference was found
between SPECT-CT and PLS for lung evaluation. Significant differences were found between each method for
lobe evaluation (p<0,0001). Lobes volumes were systematically higher with PLS than SPECT-CT for upper left
lobe and middle lobe. Significant differences were found for the evaluation of FEVppo between SPECT-CT and
count method (p=0,0431), and between PLS and count method (p=0,0006). Bland-Altman found a mean
absolute difference of FEVppo between SPECT-CT and PLS at -0,9 with agreement limits at 11,6 and -13,37 and
fewer than 5% of outliners. 8 patients (12,5%)were restaged using SPECT-CT versus PLS and SPECT-CT
versus count method. The higher pre-operative FEV in those cases was 61,3%.
Conclusion: SPECT-CT is feasible and reproducible for the evaluation of FEVppo before lobectomy, but much
more longer and complexe than PLS. It’s use could be restricted for patient with a low pre-operative FEV.
21
INTRODUCTION
Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer en Europe1 et aux Etats-Unis2. En 2011 son
incidence en France est estimée à 39500 nouveaux cas dont 70% survenant chez l’homme. Environ 70 à 80%
des patients sont diagnostiqués à un stade avancé. La survie moyenne à 5 ans est de l’ordre de 50% pour les
stades localisés et chute à 4% pour les stades métastatiques, soit environ 15% tous stades confondus3.
La meilleure option thérapeutique est la chirurgie, qui est indiquée pour les stades I et II, et certains stades
IIIA, ce qui ne représente malheureusement qu'environ 20 % des patients. Cette chirurgie reste associée à une
morbi-mortalité importante, avec une mortalité à 30 jours de 5 à 12% pour les pneumonectomies et de 2 à 4%
pour les lobectomies4,5,6.
L’importance de ce risque opératoire rend essentielle la sélection des patients opérables. Le but du bilan
fonctionnel pré-opératoire est donc d’estimer le risque du patient, influencé par son état cardio-vasculaire, sa
réserve respiratoire, son état général, son statut nutritionnel et ses co-morbidités4,7. La spirométrie (en
particulier la mesure du Volume Maximal Expiré en une Seconde préopératoire) et l’estimation du VEMS
prédictif post opératoire (VEMSppo), représente le principal test dans la sélection des candidats à la chirurgie. Il
existe plusieurs méthodes pour estimer le VEMSppo parmi lesquelles 1) la méthode dite « anatomique » qui est
basée sur le nombre de segments à réséquer sur un total de 19 segments pour les deux poumons et 2) la
formule "scintigraphique planaire de perfusion pulmonaire (SP2D)" qui prend en compte le pourcentage
perfusionnel de chaque poumon. Les recommandations américaine, européenne et britannique préconisent
l'utilisation de la méthode scintigraphique avant pneumonectomie et de la méthode anatomique avant
lobectomie 8,9,10,11.
Les nouvelles techniques tomographiques hybrides de médecine nucléaire, combinant acquisition
tomoscintigraphique (3D) et acquisition tomodensitométrique (TDM) apportent une dimension anatomique à la
scintigraphie. Elles rendent ainsi possible la segmentation des poumons sur les coupes TDM, en suivant
précisément les scissures pulmonaires. L’activité de chaque lobe peut alors être quantifiée en reportant les
zones d’intérêts lobaires anatomiques sur les coupes scintigraphiques. le but de notre travail a été d’évaluer
l’impact sur la décision opératoire d’une approche TEMP-TDM de la fonction respiratoire prédictive post-
opératoire avant une chirurgie de résection pulmonaire versus les méthodes actuelles SP2D ou par simple calcul
anatomique .
22
POPULATION ET METHODES:
Tous les patients consécutifs adressés pour une scintigraphie pulmonaire de perfusion dans le cadre du bilan
préopératoire d’une résection pulmonaire ont été inclus (de janvier 2013 à mars 2016). En nous basant sur les
recommandations internationales pour lesquelles la mesure des volumes prédictifs doit être réalisée chez tout
les patients, nous avons choisi d’inclure tous les patients quel que soit leur VEMS préopératoire, avant
pneumectomie ou lobectomie, pour des pathologies bénignes ou malignes. Chaque patient a bénéficié d’une
spirométrie avec évaluation du VEMS dans le mois précédant la scintigraphie (25 ± 4,2).
Acquisition des images :
Les patients ont bénéficié d’une scintigraphie de ventilation perfusion réalisée sur une gamma-caméra hybride
SIEMENS SYMBIA T2, en acquisition simultanée double isotope.
Les patients ont reçu une activité fixe de 185 MBq intraveineuse de PULMOCIS (Macro-agrégats d'albumine
humaine (MAA) radiomarqués au technétium-99m (Tc-99m)) pour l’étude de la perfusion, associée à
l’inhalation de Krypton 81m pour l’étude de la ventilation. L'acquisition tomoscintigraphique centrée sur le
thorax comportait 30 projections de 15 secondes sur 180° par détecteur, avec un collimateur moyenne
énergie, une matrice de 128x128 et un fenêtrage énergétique centré sur le pic du Tc99m (140 Kev +/- 7,5%)
et celui du Kr-81m (192 KeV +/- 7,5%). La reconstruction des images a été réalisée selon un algorithme
OSEM2D.
Après la série tomoscintigraphique, une acquisition TDM faible dose a été réalisée sur le même appareil (coupes
de 3mm, 75 mAs, 110 Kev, colimation 2 x 2,5 mm, pitch 1,2).
Traitement des images
A partir des données tomoscintigraphiques obtenues, des images pseudo-planaires ont été reconstruites,
notamment en face antérieure et face postérieure sur lesquelles l’analyse selon la méthode SP2D a été réalisée.
23
L‘analyse SP2D en face antérieure et postérieure a été effectuée sur une console XELERIS (Figure 1). L’analyse
s’est faite en en plaçant deux régions d'intérêt (Region Of Interest ou ROI) rectangulaires englobant les
poumons séparément, sur les acquisitions antérieure et postérieure. Ces ROI ont été ensuite séparées en 3
parties : 1/3 supérieur, 1/3 moyen et 1/3 inférieur (en considérant qu’à gauche, le 1/3 moyen correspond à la
lingula), sans considération anatomique. Le logiciel a calculé grâce à une moyenne géométrique de l'activité
antérieure et postérieure, la part fonctionnelle de chaque poumon et de chaque lobe par rapport à l’activité
totale. Lorsque les patients présentaient un antécédent de lobectomie, la séparation du poumon concerné s’est
faite en 2 parties : moitié supérieure et moitié inférieure.
L’analyse TEMP-TDM a été réalisée à l’aide d’un workflow spécifique, une station SYNNGO V60A (Figure 2). Le
logiciel permet l’affichage d’une image de fusion, superposition de l’acquisition TDM avec les données
tomoscintigraphiques. Sur cet affichage nous avons pu contourer coupe par coupe dans le plan transverse les
poumons puis les lobes, en se basant sur les coupes scannographiques, obtenant ainsi une ROI. L'addition
coupe à coupe de toutes les ROI a permis d’obtenir un volume d'intérêt (Volume Of Interest ou VOI) pour
chaque lobe et poumon, à partir duquel était déduite l’activité scintigraphique correspondante (nombre de
coups total dans la VOI ou Cps). A l ‘échelle lobaire, les lobes supérieur (LSD) et inférieur (LID) à droite et le
lobe supérieur (LSG) à gauche ont été contourés. Les fonctions des lobe moyen (LM) et inférieur gauche (LIG)
ont été obtenues par simple soustraction. Au total, 5 VOIs ont été tracées (poumon droit (PD), poumon gauche
(PG), LSD, LID, LSG). A la fin, le calcul de pourcentage rapporté au nombre de coups total (non réalisé par le
logiciel) a permis d’obtenir la part fonctionnelle de chaque lobe FL (%) ou poumon P (%).
Calculs des VEMSppo
Méthode SP2D :
La valeur fonctionnelle d'un lobe (FL) en % a été obtenue par moyenne géométrique (ML) de l'activité antérieure
et postérieure, normalisée par l'activité totale des deux poumons (% de l'activité totale).
24
Le VEMSppo(SP2D) était alors estimé selon la formule suivante :
ML = CpsANT ×Cpspost
FL =ML
ML1
6
∑ en %
VEMSppo =VEMSpréopératoire × 100%−FL( )
Où Cps représentait le nombre de coups sur la face antérieure et postérieure (CpsANT et CpsPOST) pour chaque
tiers pulmonaire.
Méthode Anat :
Pour l’évaluation avant lobectomie, les recommandations proposent d’utiliser la méthode anatomique. Cette
méthode est basée sur le nombre X de segments à réséquer sur un total de 19 segments pour les deux
poumons. Le VEMSppo est alors estimé selon la formule :
VEMSppo =VEMSpréopératoire ×
19− X19
#
$%
&
'(
Méthode TEMP-TDM :
La part fonctionnelle de chaque lobe FL (%) a été estimée grâce a la segmentation 3D, en rapportant le nombre
de coups dans la VOI du lobe considéré sur le nombre de coups total dans les champs pulmonaires, et le
VEMSppo a alors été estimé selon la formule :
VEMSppo = VEMSpréopératoire x (100% - FL)
Méthode mixte :
Nous proposons une méthode alternative, combinant les méthodes anatomique et SP2D. Le principe de cette
méthode « mixte » est d’évaluer la part fonctionnelle de chaque poumon grâce aux données de la scintigraphie
25
planaire, puisque meilleure pour l’évaluation droite/gauche, et d’y appliquer les calculs de la méthode
anatomique. Ainsi on considère que les lobes représentent respectivement à droite 30% pour le lobe supérieur
(3 segments sur les 10 du poumon droit), 20% pour le lobe moyen (2 segments sur 10), 50% pour le lobe
inférieur (5 segments sur 10), et à gauche 56% pour le lobe supérieur (5 segments sur les 9 du poumon
gauche) et 44% pour le lobe inférieur (4 segments sur 9).
Analyse statistique:
Reproductibilité :
Nous avons étudié la reproductibilité de la technique, en comparant par un test t apparié les valeurs des
volumes fonctionnels obtenus par deux observateurs indépendants, pour chaque poumon et chaque lobe.
Evaluation des volumes fonctionnels :
A l’échelle pulmonaire, nous avons comparé entres elles les données de la scintigraphie planaire aux données
des méthodes tomoscintigraphiques grâce à un test t apparié.
Pour l’évaluation à l’échelle lobaire, nous avons comparé les méthodes anatomique, SP2D, TEMP-TDM, et la
méthode mixte grâce à un test ANOVA mesures répétées. Lorsqu’une différence significative était mise en
évidence, l’analyse a été complétée par des post-tests de comparaison multiple (Bonferroni).
Application clinique :
Nous nous sommes placés dans les conditions cliniques d’un bilan pré-lobectomie, en ne considérant cette fois
que le lobe à réséquer, et avons comparé dans un premier temps les VEMS ppo obtenus avec les méthodes
anatomique, SP2D, TEMP-TDM et la méthode « mixte », selon une analyse ANOVA mesures répétées complétée
par des post-tests de comparaison multiple (Bonferroni). Dans un second temps l’impact sur la décision
thérapeutique avant lobectomie a été étudiée, en prenant une valeur seuil de 40% pour le VEMSppo comme
limite inférieure récusant la chirurgie (VEMSppo < 40%).Le niveau de significativité était fixé à 5%
26
RÉSULTATS
1. Population 63 patients ont été adressés dans le service de médecine nucléaire du CHU d’Angers pour la réalisation d’une
scintigraphie préopératoire avant résection pulmonaire. Il y avait 16 femmes (25,4%) et 47 hommes (74,6%).
L’âge moyen des patients était de 62,9 ans (18ans ; 81ans).
15 patients étaient adressés avant pneumectomie et 48 avant lobectomie dont 3 pour une bi-lobectomie.
10 patients présentaient un antécédent de lobectomie (4 lobectomies supérieures droites, 2 lobectomies
inférieures droites, 1 lobectomie supérieure gauche, 2 lobectomies inférieures gauches et 1 bi-lobectomie
supérieure gauche et inférieure droite).
Le VEMS moyen préopératoire était de 65,9% ± 15,2. 9 patients avaient un VEMS > 80% mais ont cependant
bénéficié de l’examen car selon la pratique des cliniciens, les EFR et la scintigraphie sont souvent demandées en
même temps, sans attendre les résultats des EFR. Le résumé des caractéristiques des patients est montré dans
le tableau 1.
2. Performance de la technique
2.1 Reproductibilité
Il n’a pas été mis en évidence de différence significative pour l’évaluation des fonctions respiratoires, à l’échelle
lobaire ou pulmonaire, entre les deux observateurs.
De plus, la différence des valeurs obtenues avec les deux lectures a été testée par rapport à zéro. Il n'a pas été
retrouvé de différence significative, traduisant le fait que les deux lectures permettent d'obtenir des résultats
similaires.
2.2 Evaluation pulmonaire
Il n’a pas été mis en évidence de différence significative pour l’évaluation à l’échelle pulmonaire entre volumes
fonctionnels obtenus selon la SP2D et la TEMP-TDM. Il n'a pas été retrouvé de différence significative entre les
27
différences des valeurs des deux méthodes par rapport à zéro, témoignant du fait que les méthodes donnaient
des résultats similaires. .
Les graphiques de Bland-Almann (figures 1 et 2) retrouvent une faible dispersion des valeurs selon les deux
méthodes avec un nombre de points en dehors de l'intervalle de confiance ("outliers") inférieur à 5% (1 sur
63), témoignant que les deux méthodes donnent des résultats comparables:
-pour le poumon gauche : la moyenne des différences était égale à 1, des limites d’agrément supérieure à
12,95 et inférieure à -11,88
-pour le poumon droit : la moyenne des différences était égale à -0,22, des limites d’agrément supérieure à
7,39 et inférieure à -7,83.
2.3 Evaluation Lobaire
L'analyse ANOVA mesures répétées retrouve des différences significatives entres les quatre méthodes pour
chaque lobe (p<0,001 pour chaque lobes). Les post-tests ont précisé ces différences significatives :
- entre les méthodes TEMP-TDM et SP2D pour chaque lobe (p<0,0001 pour chaque lobe)
- entre la méthode planaire et la méthode anatomique pour chaque lobe (p<0,0001 pour chaque lobe)
- entre les méthodes mixte et planaire pour chaque lobe (p<0,0001 pour chaque lobe),
- entre les méthodes TEMP-TDM et anatomique pour les lobes LIG, LSD et LSG (respectivement
p=0,0344, p=0,0003 et p<0,0001).
En revanche, il n'y avait pas de différence significative entre la méthode mixte et la méthode anatomique quel
que soit le lobe considéré. Nous avons donc complété notre analyse en ne considérant cette fois que les
patients présentant une asymétrie perfusionnelle droite/gauche importante sur les données de la SP2D. 15
patients avaient donc une différence droite/gauche d’au moins 40/60% (ou inversement). Nous avons comparé
les volumes fonctionnels lobaires obtenus par les 2 méthodes (Anat et mixte) en utilisant un test-t apparié sans
retrouver de différences significatives.
Les tableaux 2, 3, 4 et 5 résument les comparaisons des volumes fonctionnels acquis selon les différentes
méthodes, en fonction du lobe considéré.
Par ailleurs, la SP2D donnait des volumes fonctionnels lobaires plus élevés que la méthode TEMP-TDM chez
45,4% des patients en considérant tous les lobes, et quasi systématiquement pour le LM (98,4% des patients
28
avec un volume moyen de 27% pour la S2D contre 13% pour la TEMP-TDM) et le LSG (96,7% des patients
avec un volume moyen de 35% pour la S2D contre 22% pour la TEMP-TDM).
2.4 Evaluation du VEMSppo
48 patients inclus ont été adressés pour bilan avant lobectomie. Il y avait 16 lobectomies supérieures droites, 1
lobectomies moyennes, 10 lobectomies inférieures droites, 10 lobectomies supérieures gauches, 8 lobectomies
inférieures gauches et 3 bi-lobectomies inférieures droite et moyenne.
Les valeurs respectives des VEMSppo avant lobectomie selon les 4 méthodes sont données dans le tableau 6.
Le VEMS pré-opératoire moyen avant lobectomie était de 63,3% (36,6%-93%).
L’analyse ANOVA retrouvait des différences significatives dans l’évaluation du VEMSppo selon les 4 méthodes
(p<0,0001). Les post-tests ont mis en évidence des différences significatives entre la SP2D et la méthode
anatomique (p= 0,00006) et entre les méthodes TEMP-TDM et anatomique (p=0,0431). Il n’a pas été retrouvé
de différence significative entre les VEMSppo obtenus par la TEMP-TDM et la SP2D, ni entre les méthodes
anatomique et mixte.
Le graphique de Bland-Altmann (figure 3), réalisé pour comparer les VEMSppo obtenus par la TEMP-TDM et la
SP2D, a montré une moyenne des différences de -0,9, et une limite d’agrément supérieure à 11,60 et une
limite d’agrément inférieure à -13,37, avec un taux d’outliers < à 5% (2 sur 48) montrant une similarité des 2
méthodes.
Par ailleurs, 27,1% (13/48) des patients avaient un VEMSppo obtenu avec la TEMP-TDM supérieur à ceux
obtenus par la SP2D, et 64,5% (31/48) à ceux obtenus avec la méthode anatomique.
Enfin, pour 11 patients (22,9%), les VEMSppo obtenus par les autres méthodes différaient de plus de 10%
d’avec ceux obtenus par TEMP-TDM, dont 4 avec la méthode planaire, 6 avec la méthode anatomique et 1 avec
les 2.
29
2.5 Impact Clinique
15 patients (31,3%) n’étaient pas considérés comme opérables (VEMSppo<40%), dont 7 (14,5%) selon les 4
méthodes, 10 (20,8%) selon la TEMP-TDM, 11 (22,9%) selon la méthode mixte et 13 (27%) selon la méthode
anatomique ou la SP2D.
Lorsque la décision opératoire était différente selon la méthode utilisée, le VEMSpréopératoire le plus élevé était
de 61,3%.
En prenant une valeur de 40% du VEMSppo comme valeur seuil donnée par la TEMP-TDM pour décider de
réaliser (VEMSppo>40%) ou non (VEMSppo<40%) une lobectomie, nous avons obtenu comme modification de
la décision opératoire en comparaison avec les autres méthodes:
- 4 « upstagging » et 4 « downstagging » avec la méthode SP2D (12,5%)
- 4 « upstagging » et 4 « downstaging » avec la méthode Anatomique (12,5%)
Le tableau 6 présente également les patients récusés de la chirurgie selon les différentes méthodes.
DISCUSSION ET CONCLUSION
La technique TEMP-TDM ne montre pas de différence significative avec la SP2D à l’échelle de l’évaluation
pulmonaire. En effet la séparation d’un poumon par rapport à l’autre est simple à réaliser sur les images
planaires et ne souffre pas de manque de considération anatomique. La méthode TEMP-TDM ne semble donc
pas apporter d’intérêt dans le bilan pré-pneumonectomies et la scintigraphie planaire devrait lui être préférée
car restant plus simple et moins longue à effectuer. En effet, si l’approche tomoscintigraphique peut apporter
une bien meilleure précision que les deux autres, il s’agit d’une méthode plus complexe, plus longue et
nécessitant une certaine compétence pour la segmentation sur les coupes TDM. La méthode scintigraphique
SP2D souffre d'une absence de précision anatomique, la séparation étant faite en divisant grossièrement le
poumon en trois parts égales. Ainsi, la méthode anatomique est celle recommandée pour l’évaluation de la
fonction à l’échelle lobaire. Cependant, la principale critique que l’on peut lui faire est d’attribuer à chaque
segment la même part fonctionnelle, en ne considérant donc pas des phénomènes obstructifs comme
l’atélectasie due à la tumeur, ou de l’emphysème, souvent associés au cancer bronchique puisque de même
étiologie (tabac). Dans ces cas, le VEMS pré-opératoire pourrait être en réalité assez proche du VEMS post-
30
opératoire puisque le lobe réséqué n’apporte déjà plus de part fonctionnelle à la fonction respiratoire totale, le
risque d’appliquer la méthode anatomique étant donc de sous-estimer la fonction post-opératoire du patient et
de le récuser à tort la chirurgie. Cette sous-estimation a été montrée dans une étude de 1995 sur 60 patients12,
où la comparaison avec le véritable VEMS post-opératoire retrouvait une différence de 250mL en moyenne pour
les lobectomie et 500mL pour la pneumectomie.
De la même façon la SP2D, malgré son caractère fonctionnel qui ne devrait pas souffrir des limites de la
méthode anatomique, présente également des défauts majeurs, liés à la technique elle-même. La séparation
grossière manque de considération anatomique. Une étude de 2010 réalisée sur 41 patients13, retrouve
également une tendance à la surestimation de la fonction lobaire. Cette étude a également testé une autre
méthode planaire en essayant de contourer plus précisément les poumons, mais sans montrer de différences
significatives. Une autre limite qui est de ne pas considérer la superposition des lobes, conduit à la
surévaluation de la fonction du lobe moyen à droite et supérieur à gauche. En effet, la segmentation planaire
considère que le lobe supérieur gauche occupe les 2/3 du poumon gauche, et prendra en compte des parties
des lobes supérieur et inférieur comme étant le lobe moyen à droite. Nos résultats sont en accord avec les
données de la littérature, avec des volumes obtenus par la scintigraphie planaire quasiment systématiquement
plus élevés que ceux obtenus par la TEMP-TDM notamment pour ces deux lobes. Par effet miroir, la
scintigraphie planaire sous estime donc les volumes dans les autres lobes. En 2004 Corris et al retrouvant une
bonne corrélation entre les méthodes anatomique et SP2D dans une étude menée sur 61 patients,
recommandaient en l'absence de supériorité d'une des deux méthodes, l’utilisation de la méthode anatomique
car plus économique et surtout non irradiante14.
Les premières équipes qui ont étudié l'approche tomoscintigraphique 3D (TEMP) ne disposaient de
tomodensitométrie de repérage anatomique, car l’imagerie hybride n’était pas disponible en routine à cette
époque, s'agissant d'une évolution technologique récente (fin des années 2010). Ainsi la segmentation se faisait
directement sur les images scintigraphiques, et restait donc assez difficile, sans précision anatomique. Une
première étude de 1993 menée par Hirose et al retrouvait une corrélation à 0,9 avec la spirométrie post-
opératoire réalisée à 3 et 6 mois15. En 2004, Piai et al, et en 2006 Mineo et al, ont analysé les performances de
la TEMP et de la SP2D en retrouvant des coefficients de corrélation quasiment similaires des deux méthodes
avec les VEMS post-opératoires, et meilleurs lorsque le patient bénéficiait d’une lobectomie16,17.
Pour la segmentation des lobes pulmonaires, , la méthode TEMP-TDM qui utilise les coupes TDM coenregistrées
permet de prendre en considération à la fois l’aspect fonctionnel du parenchyme pulmonaire
31
(tomoscintigraphiquee) et anatomique. En 2015, Knollmann et al ont comparé comme dans notre étude les
volumes fonctionnels obtenus pour chaque lobe par la méthode SP2D et la méthode TEMP-TDM mais n’ont
retrouvé de différences significatives que pour le LSD, LM, LID et le LIG18.
Une des limites de notre étude a été de ne pas avoir pu comparer les résultats avec les VEMS post-opératoires
obtenue par la spirométrie post-opératoire. En effet il s’agissait d’une étude rétrospective et cet examen n’était
pas réalisé en routine clinique. Une seule étude a comparé les VEMSppo obtenus par les différentes méthodes
scintigraphiques (SP2D, TEMP et TEMP-TDM) et par la méthode anatomique avec les VEMS post-opératoires, en
retrouvant des coefficients de corrélation comparables pour les différentes méthodes scintigraphiques, mais
meilleurs que les corrélations avec méthode anatomique19. Par ailleurs, comme dans toutes les autres études
précédemment citées qui ont étudié les autres méthodes, ces mêmes auteurs ont observé une sous-estimation
de la fonction respiratoire par la méthode TEMP-TDM.
Il existe cependant des phénomènes de compensation par ré-expansion des lobes restant pouvant expliquer
cette sous-estimation. Des études portant sur la fonction respiratoire après chirurgie pulmonaire retrouve une
modification allant jusqu’à 6 à 12 mois après lobectomie, et 3 à 6 mois après pneumectomie, avec parfois une
fonction post-opératoire supérieure à la fonction initiale. Ces phénomènes semblent plus importants après
lobectomie qu’après pneumonectomie, et chez des patients avec une fonction respiratoire déjà altérée en pré-
opératoire, principalement sur des lésions d’emphysèmes20,21,22.
La principale critique que l’on peut faire sur la précision de la segmentation sur le TEMP-TDM vient de la qualité
des images scannographiques. En effet il s’agit d’une TDM « low-dose » non réalisée en apnée, ce qui entraine
des artéfacts de mouvement créant un flou cinétique, notamment aux bases pulmonaires, et rend plus difficile
la visualisation nette des scissures pulmonaires, sur lesquelles la segmentation est basée. L’analyse « inter-
observateur » montre cependant une bonne reproductibilité dans notre étude. Après discutions entre les deux
lecteurs, la principale difficulté a été de localiser la petite scissure. Il était alors utile pour les cas les plus
difficiles, où ces scissures n’étaient pas clairement visualisables sur chacune des coupes, de recourir aux autres
plans de coupe (sagittal et coronal), ainsi que de suivre les bronches lobaires. Ces aides indirectes ont permis
d’obtenir la bonne reproductibilité observée dans notre étude mais au prix d’un temps plus long passé sur
l’examen.
La TDM seule à dose diagnostique et en inspiration profonde a été étudiée pour l’évaluation de la fonction
lobaire. Cette méthode appelée Quantitative CT est basée sur une segmentation semi-automatique du
parenchyme pulmonaire « sain » basée sur la densité, permettant d’exclure les zones d’emphysème et
32
d’atélectasie. Dans un premier temps les poumons sont délimités du médiastin en utilisant un fenêtrage de -
200 à -1024 UH puis les segments sont délimités en utilisant un fenêtrage de -500 UH à -910 UH. Ce fenêtrage
permet l’exclusion des zone d’emphysème (dont la densité est inférieure à -910 UH) et d’atélectasie (dont la
densité est supérieure à -500 UH). Cette méthode "semi-automatique" est plus simple et accessible que la
scintigraphie, et permettrait une approche également fonctionnelle. Dans une étude de 2002 réalisée sur 44
patients, Wu et Al ont comparé cette technique avec la scintigraphie planaire, et retrouve une meilleure
corrélation avec les VEMS post-opératoires pour la méthode TDM avant lobectomie23. En 2007, Ohno et Al ont
retrouvé des résultats similaires sur 97 patients avant lobectomie comparativement à la TEMP seule24. Enfin
dans une étude de 2011 réalisée sur 166, Ohno et al ont comparé le Quantitative TDM avec une acquisition
TEMP segmentée en utilisant les données d’une TDM diagnostique avec un algorithme automatique, et ont
retrouvé une corrélation identique des deux méthodes entre les VEMSppo et les VEMS post-opératoires25.
Takenaka et al ont confirmé ces résultats chez des patients avant chirurgie pour emphysème, avec des
résultats similaires pour les 2 techniques26. Même si aucune étude à notre connaissance n’a comparé
directement la Quantitative TDM et la TEMP-TDM, ces résultats mettent en avant la bonne performance de la
TEMP sous réserve d’une segmentation satisfaisante. Ceci pose la question d’une meilleure qualité de la TDM à
réaliser lors des examens de scintigraphie pulmonaire, au prix alors d’une irradiation plus importante pour le
patient.
Seule l’IRM de perfusion semble apporter des résultats plus satisfaisants avec des meilleurs coefficients de
corrélation du VEMSppo avec le VEMS post-opératoire obtenu avec cette méthode pour l’évaluation lobaire
comparativement à la scintigraphie planaire27 et à la TEMP24, mais cet examen reste moins accessible que la
scintigraphie pulmonaire dans la pratique courante.. En revanche, aucune étude n’a comparé les performances
de l’IRM avec la TEMP-TDM. Une étude a cependant comparé l’IRM avec la TEMP et une segmentation TDM
diagnostic non-réalisée dans le même temps, et retrouve des coefficients de corrélation avec les VEMSpost-
opératoire similaires (0,88)25. De plus, comme nous l’avons dit en préambule, chaque patient venant passer
une scintigraphie pulmonaire bénéficie d’ores et déjà d’une acquisition tomoscintigraphique, mais les
évaluations des fonctions respiratoires sont réalisées sur les images planaires issues de l’acquisition
tomoscintigraphique. Ainsi l’utilisation des données tomoscintigraphiques ne modifiera en rien le déroulement
de l’examen, que ce soit en termes de durée, de dosimétrie ou de coût.
Dans l’analyse des VEMSppo, nos résultats retrouvent des différences significatives entre la TEMP-TDM et la
méthode de référence anatomique. Pour 11 patients (22%), cette différence était supérieure à 10%, variation
33
considérée comme étant supérieure à la simple variabilité ou erreur de la mesure, et qui pourrait donc modifier
la prise en charge thérapeutique.
Lorsque l’on utilise les valeurs du VEMSppo obtenues par la TEMP-TDM, plutôt que la méthode SP2D ou la
méthode anatomique la décision thérapeutique est modifiée pour 12,5% des patients (avec 4 « upstagging » et
4 « downstagging»). Néanmoins ce "relatif" faible taux pourrait venir du fait que la plupart de nos patients
avaient un VEMS préopératoire élevé et avait donc peu de chance d’être récusés de la chirurgie. Si on considère
qu'un VEMS pré-opératoire inférieur à 60% est un facteur de risque de morbi-mortalité28, le pourcentage de
modification de la stratégie thérapeutique chez les patients de notre étude dont le VEMS pré-opératoire est
inférieur à 60%, passe alors à 27,7%% en utilisant la TEMP-TDM comme référence. On peut alors penser que
l’utilisation de la TEMP-TDM pourrait être réservée à cette catégorie de patients avec un VEMS préopératoire
bas, chez qui une meilleure précision en terme anatomique et fonctionnelle pourrait modifier la stratégie chez
un plus d'un quart des patients.
Notre méthode mixte voulait apporter une dimension fonctionnelle à la simplicité de la méthode anatomique en
y prenant en compte l’asymétrie de perfusion droite/gauche. Aucune différence significative n’a été retrouvée
avec la méthode anatomique, ces deux dernières donnant des résultats finalement comparables dans notre
population. Nous avons donc réalisé une analyse complémentaire en ne s’intéressant qu’aux patients ayant sur
les données de la SP2D une différence importante de perfusion D/G afin d’optimiser l’apport des données
scintigraphiques aux calculs anatomiques, sans non plus montrer de différence significative. Ainsi les
phénomènes modifiant la perfusion pulmonaire ne peuvent être considérés qu’à l’échelle pulmonaire avant
d’envisager une lobectomie.
Cependant, en s’inspirant de la méthode mixte, et pour alléger et faciliter le travail de segmentation, nous
proposeront donc le protocole suivant pour l’évaluation du VEMSppo par la méthode TEMP-TDM:
-1ère étape : évaluation la répartition droite/gauche sur les acquisitions SP2D
-2ème étape : contourage du lobe à réséquer et du poumon concerné (exemple LSD et PD) sur les acquisitions
TEMP-TDM
-3ème étape : rapporter l’activité du lobe à l’activité du poumon grâce aux données de la TEMP-TDM puis à la
l’activité totale grâce aux données de la SP2D, pour obtenir la part fonctionnelle du lobe
-4ème étape : soustraction la part fonctionnelle ainsi obtenu au VEMS pré-opératoire pour obtenir le VEMSppo
34
CONCLUSION
Notre étude confirme donc la non supériorité de l’approche TEMP-TDM pour l’évaluation du VEMSppo à l’échelle
pulmonaire avant pneumectomies,
La mesure de la fonction des poumons droit et gauche sur les images scintigraphiques planaires, aujourd'hui
reconstruites à partir des données de la TEMP-TDM sans surcoût ni surdose ni même augmentation des temps
d'acquisition, reste la méthode de référence. La méthode SP2D a montré une sous-estimation des volumes
fonctionnels des LSD, LID et LIG. Avant lobectomie, la méthode TEMP-TDM a montré des différences
significatives avec la méthode recommandée (anatomique), avec de plus un impact clinique plus marqué chez
les patients dont le VEMS pré-opératoire est abaissé. Grâce à une bonne reproductibilité malgré une certaine
lourdeur de mise en œuvre, elle pourrait permettre d’optimiser la stratégie de traitement chez des patients dont
le VEMS pré-opératoire est <60% plus à risque de complication.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ferlay, J., Parkin, D. M. & Steliarova-Foucher, E. Estimates of cancer incidence and mortality in Europe
in 2008. Eur. J. Cancer Oxf. Engl. 1990 46, 765–781 (2010).
2. Torre, L. A. et al. Global cancer statistics, 2012. CA. Cancer J. Clin. 65, 87–108 (2015).
3. GUIDE DU PARCOURS DE SOINS - Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou
hémato-poïétique Cancers broncho- pulmonaires www.has-sante.fr 2013.
4. Markos, J. et al. Preoperative assessment as a predictor of mortality and morbidity after lung resection.
Am. Rev. Respir. Dis. 139, 902–910 (1989).
5. Licker, M. et al. Perioperative mortality and major cardio-pulmonary complications after lung surgery
for non-small cell carcinoma. Eur. J. Cardio-Thorac. Surg. Off. J. Eur. Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 15, 314–319
(1999).
6. Bernard, A. et al. Pneumonectomy for malignant disease: factors affecting early morbidity and
mortality. J. Thorac. Cardiovasc. Surg. 121, 1076–1082 (2001).
7. Torchio, R. et al. Exercise ventilatory inefficiency and mortality in patients with chronic obstructive
pulmonary disease undergoing surgery for non-small-cell lung cancer. Eur. J. Cardio-Thorac. Surg. Off. J. Eur.
Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 38, 14–19 (2010).
35
8. Lim, E. et al. Guidelines on the radical management of patients with lung cancer. Thorax 65 Suppl 3,
iii1–27 (2010).
9. Brunelli, A., Kim, A. W., Berger, K. I. & Addrizzo-Harris, D. J. Physiologic evaluation of the patient with
lung cancer being considered for resectional surgery: Diagnosis and management of lung cancer, 3rd ed:
American College of Chest Physicians evidence-based clinical practice guidelines. Chest 143, e166S–90S
(2013).
10. British Thoracic Society & Society of Cardiothoracic Surgeons of Great Britain and Ireland Working
Party. BTS guidelines: guidelines on the selection of patients with lung cancer for surgery. Thorax 56, 89–108
(2001).
11. Brunelli, A. et al. ERS/ESTS clinical guidelines on fitness for radical therapy in lung cancer patients
(surgery and chemo-radiotherapy). Eur. Respir. J. 34, 17–41 (2009).
12. Zeiher, B. G., Gross, T. J., Kern, J. A., Lanza, L. A. & Peterson, M. W. Predicting postoperative
pulmonary function in patients undergoing lung resection. Chest 108, 68–72 (1995).
13. Caglar, M. et al. Is the predicted postoperative FEV1 estimated by planar lung perfusion scintigraphy
accurate in patients undergoing pulmonary resection? Comparison of two processing methods. Ann. Nucl. Med.
24, 447–453 (2010).
14. Corris, P. A., Ellis, D. A., Hawkins, T. & Gibson, G. J. Use of radionuclide scanning in the preoperative
estimation of pulmonary function after pneumonectomy. Thorax 42, 285–291 (1987).
15. Hirose, Y. et al. Lung perfusion SPECT in predicting postoperative pulmonary function in lung cancer.
Ann. Nucl. Med. 7, 123–126 (1993).
16. Piai, D. B. et al. The use of SPECT in preoperative assessment of patients with lung cancer. Eur. Respir.
J. 24, 258–262 (2004).
17. Mineo, T. C., Schillaci, O., Pompeo, E., Mineo, D. & Simonetti, G. Usefulness of lung perfusion
scintigraphy before lung cancer resection in patients with ventilatory obstruction. Ann. Thorac. Surg. 82, 1828–
1834 (2006).
18. Knollmann, D., Meyer, A., Noack, F. & Schaefer, W. M. Preoperative assessment of relative pulmonary
lobar perfusion fraction in lung cancer patients. A rather simple three-dimensional CT-based vs. planar image-
derived quantification. Nukl. Nucl. Med. 54, 178–182 (2015).
19. Kovacević-Kuśmierek, K. et al. Perfusion lung scintigraphy for the prediction of postoperative residual
pulmonary function in patients with lung cancer. Nucl. Med. Rev. Cent. East. Eur. 18, 70–77 (2015).
36
20. Ueda, K., Hayashi, M., Tanaka, N., Tanaka, T. & Hamano, K. Long-term pulmonary function after major
lung resection. Gen. Thorac. Cardiovasc. Surg. 62, 24–30 (2014).
21. Luzzi, L. et al. Long-term respiratory functional results after pneumonectomy. Eur. J. Cardio-Thorac.
Surg. Off. J. Eur. Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 34, 164–168 (2008).
22. Carretta, A. et al. Improvement of pulmonary function after lobectomy for non-small cell lung cancer in
emphysematous patients. Eur. J. Cardio-Thorac. Surg. Off. J. Eur. Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 15, 602–607
(1999).
23. Wu, M.-T. et al. Prediction of postoperative lung function in patients with lung cancer: comparison of
quantitative CT with perfusion scintigraphy. AJR Am. J. Roentgenol. 178, 667–672 (2002).
24. Ohno, Y. et al. Postoperative lung function in lung cancer patients: comparative analysis of predictive
capability of MRI, CT, and SPECT. AJR Am. J. Roentgenol. 189, 400–408 (2007).
25. Ohno, Y. et al. State-of-the-art radiological techniques improve the assessment of postoperative lung
function in patients with non-small cell lung cancer. Eur. J. Radiol. 77, 97–104 (2011).
26. Takenaka, D. et al. Co-registered perfusion SPECT/CT: utility for prediction of improved postoperative
outcome in lung volume reduction surgery candidates. Eur. J. Radiol. 74, 465–472 (2010).
27. Iwasawa, T., Saito, K., Ogawa, N., Ishiwa, N. & Kurihara, H. Prediction of postoperative pulmonary
function using perfusion magnetic resonance imaging of the lung. J. Magn. Reson. Imaging JMRI 15, 685–692
(2002).
28. Licker, M. J. et al. Operative mortality and respiratory complications after lung resection for cancer:
impact of chronic obstructive pulmonary disease and time trends. Ann. Thorac. Surg. 81, 1830–1837 (2006).
37
Femme 16
Homme 47
Âge moyen 62,9 ans
Pneumectomie 15
Lobectomie 48
LSD 16
LM 1
LID 10
LMID 3
LSG 10
LIG 8
Antécédent Résection 10
LSD 4
LID 2
LSG/LID 1
LSG 1
LIG 2
VEMS pré-‐opératoire moyen 56,80%
Histologie
Carcinome Epidermoïde 24
Adénocarcinome 29
Tuberculome 5
Neurofibrome 2
Carcinome Neuroendocrine 1
Sarcome 1
Métastase 1
Tableau 1: Carractéristiques des malades
38
TEMP-TDM vs Anatomique
Différence Moyenne
Intervalle de confiance 95%
P-value
LSD -2,2 -4,2 à -0,099 0,0344
LM -0,77 -3 à 1,5 > 0,9999 LID 0,25 -2 à 2,5 > 0,9999 LSG 4,1 1,5 à 6,6 0,0003 LIG -4,4 -6,9 à -1,9 < 0,0001
Tableau 2 : Comparaisons multiples TEMP-TDM vs Anat
TEMP-TDM vs SP2D
Différence Moyenne
Intervalle de confiance 95%
P-value
LSD 5,9 3,8 à 8 < 0,0001 LM -15 -17 à -13 < 0,0001 LID 9,5 7,3 à 12 < 0,0001 LSG -12 -15 à -9,7 < 0,0001 LIG 13 10 à 15 < 0,0001
Tableau 3 : Comparaisons multiples TEMP-TDM vs SP2D
SP2D vs Anatomique
Différence Moyenne
Intervalle de confiance 95%
P-value
LSD 3,7 1,7 à 5,8 < 0,0001 LM -16 -17 à -13 < 0,0001 LID 9,8 7,5 à 12 < 0,0001 LSG -8,2 -11 à -5,6 < 0,0001 LIG 8,4 5,9 à 11 < 0,0001
Tableau 4 : Comparaisons multiples SP2D vs Anat
Mixte vs Anatomique
Différence Moyenne
Intervalle de confiance 95%
P-value
LSD -1,3 -3,3 à 0,8 0,6295
LM -0,82 -3,1 à 1,4 > 0,9999
LID -1,9 -4,1 à 0,4 0,1758
LSG -0,32 -2,9 à 2,3 > 0,9999
LIG -0,52 -3 à 2 > 0,9999
Tableau 5 : Comparaisons multiples Mixte vs Anat
39
VEMS pré-‐
opératoire (%) VEMSppo SP2D (%)
VEMSppo
TEMP-‐TDM (%) VEMSppo Anat (%)
VEMSppo
Mixte (%)
1 80,2 71,4 58,5 59,3 60,2
2 91,3 77,6 74,0 67,6 65,7
3 48,0 41,8 37,0 35,5 34,1
4 60,2 54,2 49,4 44,5 45,8
5 82,1 70,6 60,8 60,8 64,0
6 68,0 62,6 58,5 50,3 56,4
7 57,8 52,0 50,3 42,8 41,6
8 85,0 66,3 62,9 62,9 59,5
9 93,0 86,5 78,1 68,8 70,7
10 78,0 63,2 50,7 57,7 53,0
11 36,6 31,8 31,5 28,9 30,0
12 65,2 50,9 44,3 51,5 46,3
13 73,4 69,0 63,9 58,0 60,2
14 61,2 55,1 52,6 48,3 48,3
15 62,3 61,7 61,7 49,2 49,8
16 45,0 39,6 32,4 35,6 29,3
17 59,0 57,8 55,5 46,6 50,2
18 49,8 48,8 41,3 39,3 41,8
19 47,0 35,3 40,4 29,6 30,6
20 75,9 63,0 65,3 47,8 59,2
21 53,7 34,9 36,5 33,8 35,4
22 85,0 73,1 79,9 75,7 79,1
23 46,3 39,8 37,0 38,9 38,0
24 50,8 45,2 44,2 42,7 42,7
25 76,2 63,2 57,9 64,0 65,5
26 72,8 72,1 72,1 61,2 68,4
27 79,4 68,3 65,1 66,7 63,5
40
28 48,0 41,8 36,0 40,3 39,8
29 50,3 45,8 42,8 42,3 43,3
30 68,7 58,4 55,6 57,7 57,0
31 77,4 76,6 76,6 65,0 75,1
32 69,7 62,0 62,7 58,5 57,9
33 70,1 63,1 55,4 58,9 60,3
34 65,2 57,4 57,4 54,8 54,8
35 75,9 73,6 65,3 63,8 66,0
36 45,0 42,3 43,2 37,8 38,3
37 40,8 37,1 33,9 34,3 33,9
38 72,7 53,1 47,3 61,1 54,5
39 62,0 40,3 50,2 45,9 40,9
40 61,2 38,6 52,0 45,3 45,3
41 46,9 31,9 42,7 34,7 36,1
42 50,0 31,5 39,0 37,0 36,5
43 51,8 35,2 41,4 38,3 40,4
44 65,1 50,8 62,5 48,2 52,1
45 75,5 43,8 53,6 55,9 48,3
46 57,0 35,9 39,9 42,2 39,9
47 59,7 42,4 48,4 44,2 46,6
48 43,8 25,0 32,0 32,4 28,0
Tableau 6 : VEMS pré-opératoire et VEMSppo selon les 4 méthodes d’estimations. En rouge : patients récusés
de la chirurgie
42
Figure 2: Evaluation des volumes fonctionnels selon la méthode TEMP-TDM (exemple du poumon gauche)
A gauche: Fenêtre de segmentation sur les coupes TDM en fenêtrage parenchymateux (en rouge: contour du
LSG)
A droite: Affichage 3 modalités (en haut TEMP, au milieu TDM, en bas TEMP-TDM), dans les 3 plans
43
Figure 3 : Graphique de Bland-Altmann TEMP-TDM vs SP2D pour l’évaluation des volumes
fonctionnels du poumon gauche
Figure 4 : Graphique de Blant-Altmann TEMP-TDM Vs SP2D pour l’évaluation du volume fonctionnel
du poumon droit
45
SYNTHESE
L’article précédent rapporte notre travail sur l’impact d'une approche par TEMP-TDM de l’évaluation du
VEMSppo dont le but est de préciser la décision thérapeutique dans les cancers pulmonaires localisés ou
localement avancés. Les méthodes jusque là recommandées montrent chacune des limites qui pourraient
questionner la fiabilité de cette évaluation. La méthode anatomique manque de considération fonctionnelle, et
la méthode scintigrahique planaire SP2D manque de précision anatomique. L’approche TEMP-TDM est celle qui
permet de prendre en compte à la fois l’anatomie et les phénomènes fonctionnels associés aux cancer du
poumon qui modifient la fonction respiratoire régionale, et devrait être celle la plus proche de la réalité.
Cette problématique concerne essentiellement l’evaluation à l’echelle lobaire. En effet au niveau pulmonaire la
segmentation droite/ gauche en acquisition planaire reste simple et fiable. Nos résultats sont conformes à cette
observation, puisque nous n'avons retrouvé aucune différence significative entre la TEMP-TDMet la SP2D, ce
qui confirme que la précision de la scintigraphie planaire est suffisante quand il s'agit d'évaluer la fonction d'un
poumon entier. A l’echelle lobaire, nos résultats ont montré des différences significatives de la TEMP-TDM avec
les autres méthodes (SP2D et Anat), et l’estimation par la SP2D a donné systématiquement des volumes plus
élevés pour le LM et le LSG, car les acquisitions de faces superposent les lobes.
Nos résultats auraient probablement gagné en intérêt à pouvoir être comparer aux VEMS réels post-
opératoires, mais le caractère rétrospectif de l'étude et l'absence d'évaluation spirométrique post-opératoire
n'ont pas permis cette comparaison. Cependant, on pourra argumenter que même les évaluations
spirométriques post-opératoires sont sujettes à variations en raison de phénomènes compensatoires de
réadaptation pulmonaire, ce qui peut modifier les VEMS jusqu’à plusieurs mois après la chirurgie(22)(23)(24).
C'est peut être pour cette raison qu'il n'existe qu'une seule étude comparative de la TEMP-TDM à la spirométrie
pos-opératoire(25). Pour une telle comparaison, il faudrait probablement réaliser des EFR répétés afin de
documenter ces phénomènes compensatoires, et d’estimer au mieux les limites et les erreurs potentielles de la
TEMP-TDM.
La limite principale de la technique TEMP-TDM pourrait venir de l’acquisition TDM co-enregistrée sur laquelle est
réalisée la segmentation, qui est de moindre qualité qu’un scanner diagnostic pour des raisons dosimétriques.
En effet il s’agit d’une acquisition réspirée et “low-dose”, donnant des images artéfactées rendant parfois
difficile la visualisation précise des scissures et des limites pulmonaires, diminuant ainsi la précision de la
segmentation. Cependant, dans notre étude, il n’a pas été mise en évidence de différence significative entre les
46
observateurs concernant les résultats de l'évaluation fonctionnelle avec la TEMP-TDM, et la tecnhique
apparaissent ainsi suffisament précises pour être fiables et reproductibles.
Dans l’application clinique avant lobectomie, l’impact a été finalement assez limité. En effet seul 8 patients ont
vu la désion thérapeutique opératoire changer, (“downstagging” ou “upstagging”). Pour cette catégorie de
patients, le VEMSpréopératoire le plus élévé était de 61,3%. En effet pour des patients avec un
VEMSréopératoire élevé, la différence de précision entre les méthodes anatomiques, SP2D ou TEMP-TDM n’aura
pas de conséquence significative sur la décision thérapeutique finale.
Nous recommandons donc d’utiliser la méthode TEMP-TDM pour des patients au VEMS pré-opératoire inférieure
à 60%. C’est dailleurs cette catégorie de patients qui présente les risques opératoires les plus élevés, et chez
laquelle une meilleure présision pourrait avoir un réel impact sur la stratégie thérapeutique(26).
REFERENCES:
1. Roach PJ, Gradinscak DJ, Schembri GP, Bailey EA, Willowson KP, Bailey DL. SPECT/CT in V/Q scanning.
Semin Nucl Med. nov 2010;40(6):455‑66.
2. Corris PA, Ellis DA, Hawkins T, Gibson GJ. Use of radionuclide scanning in the preoperative estimation
of pulmonary function after pneumonectomy. Thorax. avr 1987;42(4):285‑91.
3. Berriolo A A, Brunotte F, Vinot JM, Talbot JN. La scintigraphie dans l’embolie pulmonaire - guide de
protocole SFMN 2004 www.SFMN.org.
4. Ferlay J, Parkin DM, Steliarova-Foucher E. Estimates of cancer incidence and mortality in Europe in
2008. Eur J Cancer Oxf Engl 1990. mars 2010;46(4):765‑81.
5. Torre LA, Bray F, Siegel RL, Ferlay J, Lortet-Tieulent J, Jemal A. Global cancer statistics, 2012. CA
Cancer J Clin. mars 2015;65(2):87‑108.
6. GUIDE DU PARCOURS DE SOINS - Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou
hémato-poïétique Cancers broncho- pulmonaires www.has-sante.fr 2013 [Internet]. Disponible sur:
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-
10/guide_k_bronchopulmonaires_finalweb__091013.pdf
7. Markos J, Mullan BP, Hillman DR, Musk AW, Antico VF, Lovegrove FT, et al. Preoperative assessment as
a predictor of mortality and morbidity after lung resection. Am Rev Respir Dis. avr 1989;139(4):902‑10.
47
8. Licker M, de Perrot M, Höhn L, Tschopp JM, Robert J, Frey JG, et al. Perioperative mortality and major
cardio-pulmonary complications after lung surgery for non-small cell carcinoma. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J
Eur Assoc Cardio-Thorac Surg. mars 1999;15(3):314‑9.
9. Bernard A, Deschamps C, Allen MS, Miller DL, Trastek VF, Jenkins GD, et al. Pneumonectomy for
malignant disease: factors affecting early morbidity and mortality. J Thorac Cardiovasc Surg. juin
2001;121(6):1076‑82.
10. Torchio R, Guglielmo M, Giardino R, Ardissone F, Ciacco C, Gulotta C, et al. Exercise ventilatory
inefficiency and mortality in patients with chronic obstructive pulmonary disease undergoing surgery for non-
small-cell lung cancer. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg. juill 2010;38(1):14‑9.
11. Berry MF, Villamizar-Ortiz NR, Tong BC, Burfeind WR, Harpole DH, D’Amico TA, et al. Pulmonary
function tests do not predict pulmonary complications after thoracoscopic lobectomy. Ann Thorac Surg. avr
2010;89(4):1044‑51; discussion 1051‑2.
12. Ferguson MK, Siddique J, Karrison T. Modeling major lung resection outcomes using classification trees
and multiple imputation techniques. Eur J Cardio-Thorac Surg Off J Eur Assoc Cardio-Thorac Surg. nov
2008;34(5):1085‑9.
13. Licker MJ, Widikker I, Robert J, Frey J-G, Spiliopoulos A, Ellenberger C, et al. Operative mortality and
respiratory complications after lung resection for cancer: impact of chronic obstructive pulmonary disease and
time trends. Ann Thorac Surg. mai 2006;81(5):1830‑7.
14. Alam N, Park BJ, Wilton A, Seshan VE, Bains MS, Downey RJ, et al. Incidence and risk factors for lung
injury after lung cancer resection. Ann Thorac Surg. oct 2007;84(4):1085‑91; discussion 1091.
15. Brunelli A, Charloux A, Bolliger CT, Rocco G, Sculier J-P, Varela G, et al. ERS/ESTS clinical guidelines on
fitness for radical therapy in lung cancer patients (surgery and chemo-radiotherapy). Eur Respir J. juill
2009;34(1):17‑41.
16. Brunelli A, Kim AW, Berger KI, Addrizzo-Harris DJ. Physiologic evaluation of the patient with lung
cancer being considered for resectional surgery: Diagnosis and management of lung cancer, 3rd ed: American
College of Chest Physicians evidence-based clinical practice guidelines. Chest. mai 2013;143(5 Suppl):e166S ‑
90S.
17. Zeiher BG, Gross TJ, Kern JA, Lanza LA, Peterson MW. Predicting postoperative pulmonary function in
patients undergoing lung resection. Chest. juill 1995;108(1):68‑72.
48
18. Caglar M, Kara M, Aksoy T, Kiratli PO, Karabulut E, Dogan R. Is the predicted postoperative FEV1
estimated by planar lung perfusion scintigraphy accurate in patients undergoing pulmonary resection?
Comparison of two processing methods. Ann Nucl Med. juill 2010;24(6):447‑53.
19. Hirose Y, Imaeda T, Doi H, Kokubo M, Sakai S, Hirose H. Lung perfusion SPECT in predicting
postoperative pulmonary function in lung cancer. Ann Nucl Med. mai 1993;7(2):123‑6.
20. Piai DB, Quagliatto R, Toro I, Cunha Neto C, Etchbehere E, Camargo E. The use of SPECT in
preoperative assessment of patients with lung cancer. Eur Respir J. août 2004;24(2):258‑62.
21. Mineo TC, Schillaci O, Pompeo E, Mineo D, Simonetti G. Usefulness of lung perfusion scintigraphy
before lung cancer resection in patients with ventilatory obstruction. Ann Thorac Surg. nov
2006;82(5):1828‑34.
22. Ueda, K., Hayashi, M., Tanaka, N., Tanaka, T. & Hamano, K. Long-term pulmonary function after major
lung resection. Gen. Thorac. Cardiovasc. Surg. 62, 24–30 (2014).
23. Luzzi, L. et al. Long-term respiratory functional results after pneumonectomy. Eur. J. Cardio-Thorac.
Surg. Off. J. Eur. Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 34, 164–168 (2008).
24. Carretta, A. et al. Improvement of pulmonary function after lobectomy for non-small cell lung cancer in
emphysematous patients. Eur. J. Cardio-Thorac. Surg. Off. J. Eur. Assoc. Cardio-Thorac. Surg. 15, 602–607
(1999).
25. Kovacević-Kuśmierek, K. et al. Perfusion lung scintigraphy for the prediction of postoperative residual
pulmonary function in patients with lung cancer. Nucl. Med. Rev. Cent. East. Eur. 18, 70–77 (2015).
26. Licker, M. J. et al. Operative mortality and respiratory complications after lung resection for cancer:
impact of chronic obstructive pulmonary disease and time trends. Ann. Thorac. Surg. 81, 1830–1837 (2006).
49
Liste des Tableaux
Tableau 1: Carractéristiques de la population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Tableau 2 : Comparaison mutiple TEMP-TDM vs Anat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 3: Comparaison mutiple TEMP-TDM vs SP2D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 4: Comparaison mutiple SP2D vs Anat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 5: Comparaison mutiple Mixte vs Anat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Tableau 6: VEMSppo selon les 4 méthodes d'evaluations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39-40
50
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Evaluation des volumes fonctionnels selon la méthode SP2D ...................................................... 41
Figure 2: Evaluation des volumes fonctionnels selon la méthode TEMP-TDM ............................................... 42
Figure 3: Graphique Bland-Altmann TEMP-TDM vs SP2D pour l'évaluation pulmonaire gauche ...................... 43
Figure 2: Graphique Bland-Altmann TEMP-TDM vs SP2D pour l'évaluation pulmonaire droit .......................... 43
Figure 3: Graphique Bland-Almann TEMP-TDM vs SP2D pour l'évaluation des VEMSppo ............................... 44
51
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................................................................. 9
DONNEES DE LA LITERATURE ......................................................................................................... 11
TITRE ET AUTEURS .......................................................................................................................... 18
RESUME/ABSTRACT .................................................................................................................... 19-20
INTRODUCTION ............................................................................................................................... 21
METHODES ....................................................................................................................................... 22
RESULTATS ...................................................................................................................................... 26
1. Population ......................................................................................................................... 26 2. Performance de la technique ............................................................................................. 26 2.1. Reproductibilité .................................................................................................................... 26 2.2. Evaluation pulmonaire .......................................................................................................... 26 2.3. Evaluation lobaire ................................................................................................................. 27 2.4. Evaluation des VEMSppo ....................................................................................................... 28 2.5. Impact clinique .................................................................................................................... 29
DISCUSSION .................................................................................................................................... 29
CONCLUSION ................................................................................................................................... 34
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 34
SYNTHESE ........................................................................................................................................ 45
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... 49
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................... 50
TABLE DES MATIERES ...................................................................................................................... 51
keywords : perfusion lung scintigraphy, SPECT-CT, predicted postoperative FEV, lung surgery
DUFOUR Pierre-Alban Evaluation de l’intérêt et la faisabilité pratique d’une approche TEMP-TDM vs planaire dans l’évaluation du VEMS prédictif post-opératoire avant chirurgie
pulmonaire.
Mots-clés : scintigraphie pulmonaire de perfusion, TEMP-TDM, VEMS prédictif post-opératoire, chirurgie pulmonaire
Interest and feasibility of perfusion pulmonary SPECT-CT vs planar scintigraphy to
predict post-operative FEV before lung resection
AB
STR
AC
T PURPOSE: The predicting post-operative estimation of forced expiratoty volume in one seconde (FEVppo) before lobectomy is obtained by a count method based on the number of pulmonar segments to remove. Perfusion planar lung scintigraphy (PLS) is only recommanded before pneumonectomy. The aime of our study is to evaluate the performance of lung single photon emission computed tomography with computed tomography (SPECT-CT) in terms of feasability, reproductibility and therapeutic impact. METHODS: SPECT-CT was performed for 63 patients (15 pneumonectomy and 48 lobectomy) to evaluate FEVppo. Planar scintigraphic imaging were extract from SPECT-CT data. Metabolic volumes of each lung and lobe were evaluated by SPECT-CT, PLS, count-method and a new mixted method combinig PLS data with calculation of the count method. SPECT-CT data were analysed by 2 different observers. FEVppo was then obtained by each method and we used a 40% low threshold to excluded patient from lobectomy. RESULTS: An excellent concordance was observed between the 2 observers. No significant difference was found between SPECT-CT and PLS for lung evaluation. Significant differences were found between each method for lobe evaluation (p<0,0001). Lobes volumes were systematically higher with PLS than SPECT-CT for upper left lobe and middle lobe. Significant differences were found for the evaluation of FEVppo between SPECT-CT and count method (p=0,0431), and between PLS and count method (p=0,0006). Bland-Altman found a mean absolute difference of FEVppo between SPECT-CT and PLS at -0,9 with agreement limits at 11,6 and -13,37 and fewer than 5% of outliners. 8 patients (12,5%)were restaged using SPECT-CT versus PLS and SPECT-CT versus count method. The higher pre-operative FEV in those cases was 61,3%. CONCLUSION: SPECT-CT is feasible and reproducible for the evaluation of FEVppo before lobectomy, but much more longer and complexe than PLS. It’s use could be restricted for patients with a low pre-operative FEV.
RÉS
UM
É INTRODUCTION : L’évaluation du volume maximal expiré en une seconde prédictif post-opératoire avant lobectomie (VEMSppo) se fait par une méthode de calcul (Anat) basée à sur le nombre de segments à retirer. La scintigraphie planaire de perfusion pulmonaire (SP2D) n’est recommandée qu’avant pneumonectomie. L’objectif de notre étude est d’évaluer les performances de la tomoscintigraphie de perfusion pulmonaire couplée au scanner de repérage (TEMP-TDM) en termes de faisabilité, de reproductibilité, et d’impact thérapeutique dans l’évaluation du VEMSppo. METHODES : 63 patients (15 pneumectomies et 48 lobectomies) ont bénéficié d’une TEMP-TDM pour l’évaluation du VEMSppo. Les images SP2D ont été extraites des données TEMP-TDM. Les volumes fonctionnels pulmonaires et lobaires ont été comparés avec les méthodes TEMP-TDM, SP2D, Anat, et une méthode mixte combinant les données de la SP2D et les calculs de la méthode Anat. L’estimation des volumes par TEMP-TDM a été réalisée par 2 observateurs indépendants. Les VEMSppo obtenus selon chaque méthode ont été comparés, et l’impact sur la décision opératoire avec un seuil bas à 40% a été étudié pour une lobectomie. RESULTATS : Une excellente concordance a été observée entre les deux observateurs. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre les données de la TEMP-TDM et les données de la SP2D au niveau pulmonaire. Au niveau lobaire, il existait des différences significatives dans l’évaluation du volume entre les différentes méthodes (p<0,0001). La SP2D a donné des volumes systématiquement plus élevés que la TEMP-TDM pour les lobes supérieur gauche et moyen. Il existait des différences significatives entre les VEMSppo obtenus par la méthode Anat d'une part et la méthode TEMP-TDM (p : 0.0431), ainsi qu’avec la SP2D (p :0.0006) d'autre part. Le test de Bland-Altman a retrouvé une moyenne des différences du VEMSppo entre la TEMP-TDM et la SP2D de -0.9, avec des limites d’agréments à 11.6 ;- 13.37 avec moins de 5% d’outliners (2 sur 48). Pour 8 patients (12,5%), la décision thérapeutique était différente selon les méthodes employées (TEMP-TDM et SP2D ou TEMP-TDM et Anat). Le VEMS préopératoire dans ces cas était de 61,3%. CONCLUSION : La TEMP-TDM est une méthode faisable en routine et reproductible pour l’évaluation du VEMSppo, mais plus longue et plus complexe que la SP2D. A la vue de son impact thérapeutique limité, son utilisation pourrait être réservée aux patients avant lobectomie présentant un VEMS préopératoire altéré