présentation de la commande - caue 87 · machine réalisant les bottes – les seigles du massif...

42
1

Upload: others

Post on 17-Jan-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

1

Page 2: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

2

Présentation de la commande

Le patrimoine représente une richesse inestimable dans la mémoire collective et dans

l’histoire de l’Homme. Il constitue une source de revenus et d’emploi important pour les

pays à travers la découverte liée au tourisme. Cependant, certains types de patrimoine sont

délaissés et méconnus. Certains savoir-faire liés au petit patrimoine courent aujourd’hui un

grand danger.

Les effets de l’ignorance peuvent être dévastateurs et engendrer la disparition de

toute une culture, d’une histoire humaine. Mon travail au C.A.U.E de la Haute-Vienne

consiste à réaliser un diagnostic de la filière de la paille de seigle en Limousin dans le but

de connaître ses potentiels futurs. Ce diagnostic m’a été commandé par mon maître de

stage, monsieur Lazare Pasquet, Directeur du C.A.U.E en collaboration avec Monsieur

François Klavun, producteur de paille de seigle dans le Limousin, motivé par le

développement de la filière.

Durant mon travail de recherche, je suis entré en contact avec différentes personnes

directement impliquées : Parc Naturels Régionaux, différents C.A.U.E, associations de

défense du patrimoine, producteurs de paille de seigle, artisans chaumiers. J’ai consulté de

nombreux documents relatifs à mon thème de recherche. A travers ce dossier, je tenterais

de répondre à la problématique suivante : « La filière de la paille de seigle possède-elle un

potentiel en Limousin ? ».

Guillaume GRAUX en stage au CAUE de la Haute-Vienne, dans le cadre de ses études à l’université de Limoges

en Licence Géographie et Aménagement, parcours valorisation du patrimoine et développement territorial.

Page 3: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

3

Diagnostic de la filière paille de seigle

Définition des termes :

Le seigle :

Le seigle est une plante appartenant à la famille des poacées. Il peut être cultivé

comme céréale ou comme fourrage. Il fait partie de la famille des céréales à paille. « Pline

l'Ancien » le définissait comme « une nourriture très pauvre, utile seulement pour éviter la

famine ». Il indique qu'on le mélangeait avec du blé pour « pour atténuer son goût amer,

et même alors il est très désagréable à l'estomac ». Le seigle a été largement cultivé en

Europe centrale et orientale depuis le Moyen-âge, il a même joué un rôle important dans

l’économie en Occident. Encore aujourd‘hui, certains pays Européens le cultive. Un champs

de seigle ressemble à un champ de blé mais possède la particularité d’avoir des épis barbus

et des tiges plus hautes. Dans la région Limousin, le pain de seigle a longtemps été l’aliment

de base. La culture du seigle concerne surtout les régions froides aux terrains pauvres.

Le seigle peut donner deux à six tonnes de matière sèche à l'hectare, selon la fertilité du sol.

La paille de seigle :

La paille de seigle est une plante qui appartient à la famille des graminées. Elle était

cultivée dans l’ensemble du Massif Central avant de connaître un déclin considérable au

début du XXe siècle. Cette paille a servie à la conception de toitures végétales, de nombreux

objets. Elle atteint une hauteur pouvant varier de 1,60m à 2m selon les années. En Haute-

Vienne, des papeteries travaillaient avec du papier de paille jusque dans les années 1990.

Tous les paysans du Limousin utilisaient la paille pour nourrir leurs bêtes ou encore pour

couvrir leur maison. On retrouve la trace de machines à travailler la paille dans l’ensemble

du territoire.

Page 4: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

4

Le chaume :

Le chaume était autrefois le principal matériau de couverture d’une grande partie de

la France. Il a longtemps joué un rôle important dans l’histoire des sociétés rurales. La paille

de seigle ou le roseau étaient des matériaux de proximité et les hommes s’en servaient pour

recouvrir les toits de leur maison. En réalité, le roseau était utilisé sur des territoires de

marais. Le chaume était considéré comme la couverture du pauvre et du français moyen.

Au fil du temps, les toitures en chaume ont étés délaissées, même si elles se sont

principalement maintenues dans les régions ou l’on cultivait du seigle ou encore des

roselières. Au début du XXe siècle, le chaume recouvrait environ 75% des maisons et des

bâtiments d’exploitation du Massif Central. La réalisation de toits de chaume s’est éteint

avec l'abandon de la culture du seigle, le délaissement de ce matériau au profit de mode

de couvertures demandant moins d’entretien et la mécanisation (apparition des

moissonneuses qui ont redues la paille inutilisable).

Aujourd’hui, le chaume entre dans les catégories de toitures dites « végétales ». Il

peut être fait à base de plusieurs plantes : le jonc, le roseau, la paille de seigle, la bruyère

ou encore le genêt (voir annexe A). Il se trouve qu’aujourd’hui, la production de chaume se

fait le plus souvent à base de roseaux. La majeure partie du chaume de roseau vient de

Hollande ou de régions françaises marécageuses comme la Brière ou la Camargue.

Le chaume représentait 70 % des modes de couvertures des maisons creusoises

jusqu’en 1850. Le terme « lou coumado » désigne le toit, la protection, l’abri par excellence,

avant de laisser la place à la tuile ou l’ardoise. On peut en juger d’ailleurs en observant les

murs pignons des maisons anciennes et des granges ; beaucoup d’entre eux montrent

clairement la hauteur de la surélévation des murs gouttereaux et des reprises de

maçonnerie. La présence d’un larmier au pied des souches de cheminée (de manière à ce

qu’un homme puisse s’y tenir pour ramoner) est aussi le signe de ce type préalable de

couverture. On a abandonné le chaume en Limousin à cause des risques d’incendie et de

la faible pérennité du matériau. Les quelques rares exemples subsistant encore en

montagne limousine donnent une idée de ce que pouvait être la paysage bâti à cette

Page 5: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

5

époque : toitures à forte pente, paille de seigle, rives aux élégantes morènes coiffant le toit

(voir annexe B).

Les chaumiers :

Les poseurs de chaume sont appelés les chaumiers, ils étaient appelés autrefois « lou

clujaire ». Ils se servaient d’une palette de bois et d’une aiguille pour passer les liens.

Dans son ouvrage intitulé « La maison et le village en Limousin », Maurice Robert écrit :

« Dans les années 60, nous avons recensé, sur la seule commune de Coussac-Bonneval,

cinq anciens couvreurs à chaume » l.1-2, page 322.

On comptabilise une centaine d’entreprises en France, inscrites au répertoire des

métiers. Il est important de noter que seulement 25 d’entre-deux sont membres de

l’Association Nationale des Couvreurs Chaumiers. Aujourd’hui, il existe sept personnes

exerçant cet artisanat en Limousin.

La chaumière :

La maison rurale recouverte de chaume est appelée « chaumière ». Cette dernière a

longtemps été considérée comme habitat rural traditionnel en Europe. Un toit de chaume

n’était jamais refait en une seule fois. La quantité importante de paille nécessaire, la durée

de l’ouvrage, la dégradation très inégale des côtés d’un toit, la fragilité du faîtage et des

arêtes obligeaient régulièrement à des rénovations partielles. D’ailleurs, les anciens baux de

fermage stipulaient qu’une partie de la couverture des bâtiments loués devait être restaurée

chaque année.

Le fourrage :

Le fourrage correspond aux céréales destinées à l’alimentation du bétail. Dans une

exploitation agricole, une parcelle est mise à disposition des bêtes durant les pâturages,

cette dernière correspond à la surface fourragère.

Page 6: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

6

Historique et savoir-faire autour du chaume

La production de paille de seigle :

Depuis longtemps, la culture du seigle, et en particulier de paille ne cesse de baisser.

A l’échelle mondiale, la Russie et l’Europe de l’Est comptent 80% de la production (700 000

hectares en Allemagne selon l’entreprise Deleplanque, producteurs de seigle hybride).

En France, cette culture céréalière ne cesse de baisser depuis le XIXe siècle. Il y a 200 ans,

la production Française couvrait environ 2 millions d’hectares (source : groupement national

interprofessionnel des semences et plants). Aujourd’hui, elle n’atteint que 35 000 hectares.

Les régions qui la cultivent le plus sont la Sologne et le Massif central. La production dans

ces régions est pour la plupart exercée pour le fourrage (alimentation des bêtes) (voir

annexe C). En limousin, moins de 100 hectares sont consacrés à la culture de paille de seigle.

Les producteurs produisent environ 350 tonnes de pailles non destinée à l’agriculture tous

les ans. Il existe en Limousin des producteurs de pailles de seigle, c’est le cas des « Seigles

du Massif Central » et de l’entreprise « Monteil et fils », situées toutes deux en Corrèze.

Le seigle était cultivé sur des territoires de montagne, c'est-à-dire sur tous les plateaux

limousins granitiques (les terres à seigle ont une écologie spéciale, ce sont des "ségalas",

des terres pauvres). On peut penser ici au Plateau de Millevaches et à tous les secteurs

d'altitude supérieure à environ 450 mètres. Sur des secteurs d’altitude plus faible, la terre

était plus riche, il s’agissait de terres à blé (froment), ou d'autres matériaux de toiture ont

été préféré à la paille de seigle (ardoises, tuiles plates).

La récolte de la paille de seigle :

Il est important de noter que la paille de seigle est semée à partir du mois d’octobre.

La récolte varie en fonction des années entre fin mai et début juin. La récolte et le battage

étaient faits manuellement à l’aide de faucille pour ne pas casser la paille*.

La paille est aujourd’hui majoritairement coupée avant d’être étendue sur le sol à

l'aide d'une machine spéciale. La paille est ensuite entreposée dans les champs pour une

Page 7: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

7

durée variant de dix à douze jours, c’est le blanchissage. La paille est relevée dans des

gerbes qui lui permettent de sécher.

Par la suite, la paille subît une étape importante, c’est le triage. Les mauvaises herbes

sont éliminées. Une fois triée, les pailles sont mises en botte. Les bottes correspondent à

peu près aux dimensions suivantes : 30 centimètres de diamètre, une longueur variant de

160 à 175 centimètres, pour un poids de 7,5 kilogrammes en moyenne. En réalité, la paille

de seigle est mise en botte pour faciliter la manutention et le chargement des transporteurs.

Elle a longtemps été utilisée pour sa souplesse.

*Aujourd’hui, il existe des moissonneuses lieuses qui coupent le seigle dans la longueur sans

le broyer.

Photographies de la récolte de paille de seigle

Source : Association Nationale des Couvreurs Chaumiers

Page 8: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

8

Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze

Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne

Le savoir-faire dans l’ensemble du Massif Central veut que la paille de seigle soit

peignée avec un râteau en bois à longues dents appelé « la pincha ». La paille était posée

dans un gabarit composé de deux dents de bois plantées dans une planche « lo bonc a

clues ». Chaque gerbe ainsi déterminée était attachée par deux liens de paille pour former

un « clue ». Enfin, les gerbes étaient remisées dans la grange dans l’attente d’être

employées.

Préparation de paillons – Les seigles du Massif Central, Corrèze

Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne

Page 9: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

9

La pose du chaume, un savoir-faire diversifié :

Le principe de base d’une toiture en chaume est de maintenir des tiges végétales sur

un toit. Pour cela, de nombreuses techniques existent, mais toutes consistent à superposer

des « lits » ou « passées ».

Avant de distinguer les techniques de pose, il convient de parler des supports et des

outils. Le support en chaume est fait de pièces de bois (châtaignier, orme, noisetier..).

L’espacement entre les pièces de bois peut varier selon les régions et rappelons que chaque

chaumiers possède sa signature artistique. Depuis les années 1920, les liens végétaux qui

servaient à fixer les poignées de chaume ont étés délaissées au profit du fil de fer ou de

clous. La charpente reposait sur des murs assez bas principalement en moellons de pierre,

en pan de bois torchis en fonction du terroir local sur une base appelée le « lattis ». Dans

une grosse partie de l’Auvergne, ce lattis était réalisé avec des lattes de hêtre. Ce dernier

devait être fixé sur les chevrons arbalétriers.

Les paysans réalisaient leurs toitures avec de la paille mouillée au préalable pour ne

pas qu’elle casse en la pliant. Il est important de noter qu’il a existé des similarités entre

certaines zones géographiques (exemple : Chaumières aux alentours de Paris au XVIIIe

siècle similaires avec le savoir-faire Camarguais ; source : P.Lebouteux). Cependant, chaque

toiture en chaume à la particularité d’être unique. Il est possible d’apercevoir une toiture en

chaume dans un village et d’en trouver une autre à 2 km très différente.

Des outils spécifiques au métier de chaumier existent. Ils sont représentés sur la figure

n°9 : une crémaillère retient la lisse métallique (1), un serre-lisse est enfoncé dans la paille

(2), à droite on peut apercevoir une aiguille en demi-cercle (3), la batte (4), du fil de fer

galvanisé (5) et à droite une grande aiguille (6). On aperçoit également plusieurs tiges

métalliques qui servent à retenir la paille, elles sont appelées les « clous ».

Page 10: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

10

Les outils du chaumier

Source : Art et tradition du chaume

Une fois la gerbe ouverte à l’aide de couteaux (aujourd’hui de tenailles), les pailles

sont rangées. La crémaillère sert à maintenir une pression sur la lisse qui maintient ainsi la

paille en attendant la présence du lien. Le lien est effectué par un fil de fer galvanisé qui

enserre le liteau et la lisse, son passage se fait à l'aide d'une aiguille.

L’entreprise « Art et Tradition du chaume » exerce une technique locale, en utilisant

les « doubles aiguilles » (deux aiguilles rectilignes). La première est un tube et la seconde

est une tige munie à son extrémité d'un anneau. Les deux aiguilles sont enfoncées dans la

toiture de part et d'autre du liteau. Celle constituée d'un tube est glissée dans l'anneau de

la seconde. On fait alors passer le fil de fer dans le tube. Pour faire suivre le fil de fer, il suffit

de retirer du toit l'aiguille muni de l'anneau. Cette technique est utilisée dans les espaces

exigus. Une fois les liens attachés, les pailles sont retenues. Il est alors possible d'affiner le

travail à la batte. Cet outil est une planche disposant d'aspérités cylindriques et munie d'un

manche. En frappant le toit, les pailles se rangent de manière régulière. Cet outil permet

donc de réaliser un grain homogène. Une fois le grain obtenu, la lisse est appuyée à l'aide

du serrelisse. Cet outil est enfoncé dans les épis jusqu'à venir en appui sur un liteau. Il suffit

alors de faire levier pour compresser la lisse (et les pailles).

Pour maintenir la pression, le lien de fil de fer galvanisé est resserré. Il est alors possible de

retirer le serre-lisse et de recommencer l'opération au lien suivant.

Page 11: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

11

Utilisation des « deux aiguilles »

Source : Art et Tradition du chaume

Les chaumiers utilisent des éléments propres à leur corps de métier pour se déplacer

sur le toit, ce sont les « chaises ». Ces dispositifs disposent de crochets qui passent à travers

la couverture de paille et viennent s'arrimer au liteau de la charpente. Il est alors possible

de travailler en appui sur des marches en surface du toit.

Il existe 4 grandes méthodes pour poser le chaume qu’il convient de distinguer :

- La pose « horizontale » : ici, les bottes de pailles ou de roseaux sont réparties « à la

poignée », c’est-à-dire que des bandes d’une longueur d’un mètre se chevauchent

en partant du bas vers le haut de la toiture avec comme pour la méthode

précédente, un intervalle de trente centimètres entre chacune pour grader une

meilleure étanchéité. Le chaume est cousu à la charpente grâce à un fil de fer mais

sans les barres transversales.

- La pose « verticale » : le chaumier progresse du bas vers le haut en superposant des

lits de la largeur de son bras. Dans les deux cas, les pailles sont enserrées par des

liens pour les maintenir au toit. Les pailles sont rangées et superposées de manière

à ce que seul le pied de la paille dépasse à l’extérieur. On parle du « grain » de la

paille. Les gouttes d’eau glissent alors de paille en paille, sans jamais pénétrer à

Page 12: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

12

l’intérieur de la couverture. Pour que le grain soit régulier et suffisamment dense, il

est nécessaire que les pailles soient enserrées fermement.

- La méthode dite « hollandaise » : qui consiste à étaler les bottes de pailles ou de

roseaux en bandes horizontales sur toute la largeur du toit en commençant par le

larmier (base de la toiture souvent située au pied des cheminées). Le chaume est

cousu à la charpente à l’aide d’un fil de fer et maintenu par des barres transversales

métalliques. Chacune des bandes est disposée de manière à se cacher entre-elles

(tous les trente centimètres) avec un intervalle de trente centimètre.

-

Une pose hollandaise en Limousin

Source : Art et Tradition du Chaume

- La méthode dite « à construction vissée », la plus moderne (1997), consiste à visser

les bottes sur des panneaux étanches. Des vis sont insérées tous les 20 centimètres

puis reliées entre elles par un fil de fer qui comprime et retient le chaume. L’air ne

circule pas entre les tiges, ce qui limite le risque d’incendie. Cette méthode est

critiquée, on lui reproche d’empêcher au chaume de respirer. Cette technique est

utilisée aux Pays-Bas.

Page 13: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

13

Dans l’ensemble du Massif-Central, les techniques traditionnelles sont originellement

des techniques de pose verticale. Trois techniques sont identifiables dans cette partie de la

France : la pose Limousine, la pose Auvergnate et la technique du chaume cloué.

La pose Limousine est une technique de pose verticale. Le seul matériau utilisé est la

paille de seigle. C'est-à-dire qu’elle sert à la fois de matériau de base et de lien pour

maintenir les pailles. La charpente doit être préalablement recouverte de liteaux placés

horizontalement et séparés par un espace de 25 à 35 cm. Les pailles utilisées doivent être

longues (supérieures à 1 mètre 50). Elles doivent être rigides (c'est-à-dire non écrasées) et

solides (une poignée de 6 à 10 pailles doit résister à plus de 5 torsions circulaires avant de

rompre). Il est impératif que les épis soient libres de tout grain (le risque est d’attirer les

rongeurs). Aujourd’hui, ces techniques ne sont plus utilisées car des problèmes se sont fait

ressentir dans les années qui ont suivi la pose de la toiture (fuites). Aujourd’hui, la pose

hollandaise est préférée de certains chaumiers comme Armand Klavun, artisan à Monestier-

Port-Dieu (Corrèze).

Illustration de la pose « Limousine »

Source : Art et tradition du Chaume

Le lien est rallongé en liant bout à bout des poignées de pailles par des nœuds plats.

La distance entre le lien et le pied des tiges forme le filant. Après avoir fait faire le tour du

liteau, le lien est maintenu par une ganse qui est glissée entre le lien et la gerbe.

Page 14: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

14

Le lien ainsi tendu permet de maintenir en place les pailles lors de l’ouverture de la gerbe.

Une fois l’ensemble des pailles rangées, il faut réaliser un « lacet » avec trois ou quatre tiges

de seigle mouillées et vrillées. L’aiguille est glissée entre les pailles, sous le liteau, tout en

maintenant dans sa main les pieds des pailles. Le chaumier retire les pailles de l’aiguille puis

la glisse une nouvelle fois dans la paille au-dessus du liteau. Il repasse les épis du lacet dans

le chat pour ressortir le lacet du toit. Le lacet est enfin lié au-dessus du lien de paille. De

cette manière, le lien de paille qui est compressé par les lacets vers le liteau, maintient les

tiges de pailles en les enserrant. Avant de serrer définitivement les lacets, le grain est

harmonisé à l’aide d’une « éspase » en frappant le pied des pailles.

Toiture en chaume type « Limousine » et morène

Source : Art et Tradition du Chaume

La rive est protégée par une moraine, c'est une succession de boudins coniques.

La constitution de la moraine est la première étape de la pause sur un pan nu. Il faut partir

du bas du toit. Le chaumier saisit une botte, il la conditionne puis la place sur le bord du

toit. Ensuite, il la lie au toit par quatre liens (en paille ou, de façon moderne, en fil de fer

Page 15: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

15

galvanisé). Enfin, le chaumier place ses pailles puis serre les liens. Les deux premiers, du côté

épis, doivent être serrés très fermement. Ils ont pour fonction de maintenir les pailles au toit.

La technique Auvergnate ressemble à la technique Limousine, car elle fait aussi partie

des techniques de poses verticales et que le matériau traditionnel utilisé est encore la paille

de seigle. En revanche, la technique auvergnate n’utilise pas des liens de pailles mais des

« arquis ». Ce sont des branches de noisetiers taillées en pointe des deux côtés.

De plus, un fil de fer est utilisé à la place du lacet de seigle qui maintient le lien de paille à

partir du liteau de la technique Limousine. Les arquis étant plus longs que le bras, une

personne est obligée de se tenir en dessous du toit pour retirer puis repasser le fil dans le

« chat » de l’aiguille.

Confection d’une toiture avec la méthode Auvergnate

Source : Art et Tradition du Chaume

Eglise en chaume de Lestard ; Ancienne grange à Saint-Fréjoux, restauration en seigle -

Art et Tradition du Chaume (Corrèze)

Page 16: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

16

Sources : Institut National des Métiers d’Art ; C.A.U.E de la Haute-Vienne ; C.A.U.E de la Corrèze

Une fois le chaume posé, le faitage peut être élaboré. Cette technique se fait au niveau de

l’arête du toit. Généralement, le faitage est réalisé en terre cuite. Pour assurer l’étanchéité

du toit à cet endroit, il est souvent placé une bande de papier goudronné sur la paille. Il est

ensuite recouvert de tuiles galbées, spécialement conçues pour cet usage. Elles doivent

recouvrir les dernières lisses. Ces tuiles de terre cuite sont jointées par un mortier au ciment

et à la chaux. Le faîtage des toitures peut être aussi en mortier ou végétal planté de bulbes

d’iris ou de lys pour favoriser le drainage durant de fortes précipitations. Il est important

de noter que selon l’association nationale des couvreurs chaumiers, en moyenne, 50 000

m² de toiture en chaume sont réalisés tous les ans en France.

Page 17: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

17

Création d’un faitage en terre crue, planté de bulbes, Normandie

Source : « Couvrir en chaume à la hollandaise », Mission photo JP & A Lagarde

En Corrèze, l’entreprise « Art et Tradition du Chaume » utilisent une technique locale

pour la création des faîtages en paille de seigle. En effet, ils réalisent le faitage à partir de

boudins de seigle préparés préalablement.

Chaque gerbe est divisée en deux. Les pailles sont rangées, puis l’une des deux

moitiés est retournée et replacée contre l’autre. Les pailles sont ensuite liées régulièrement

par des liens espacés de 10 à 15 cm. Une fois sur le toit, ces boudins sont pliés en deux au

milieu et placés au fait les uns contre les autres pour assurer l’étanchéité du faitage. Ils

doivent recouvrir les derniers liens de pailles pour les protéger.

Faîtage d’une toiture « Limousine » en paille de seigle

Source : Art et Tradition du Chaume

Page 18: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

18

L’Association nationale des couvreurs chaumiers (ANCC), créée en 1996, estime le

nombre d’entreprises à une centaine, dont 26 sont adhérents. La carte (figure n°19)

répertorie uniquement les artisans chaumiers reconnus comme appartenant à l’ANCC. En

France, c’est en Normandie que se trouve le plus grand nombre de toits en chaume.

La Bretagne, les Pays de la Loire, le Centre, la Loire-Atlantique, la Vendée et le Nord

ont eux aussi perpétué la tradition. Ces éléments se retrouvent sur la carte, on peut constater

une concentration d’artisans dans le Nord-Ouest de la France.

Représentation géographique des couvreurs chaumiers adhérents à l’Association Nationale des

Couvreurs Chaumiers en 2015

Page 19: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

19

I. ENQUETE DOCUMENTAIRE

§1. Les avantages et les inconvénients du chaume

Le toit en chaume possède une durée de vie qui varie entre 35 et 50 ans avec une

pente qui correspond au minimum à 45 °. En effet, le principe veut que la durée de vie de

la toiture augmente en fonction de la pente. Un entretien régulier tous les vingt ans permet

d’optimiser sa durée de vie à environ 50 ans. Cet entretien consiste à garder la toiture dans

le même état en supprimant les éléments indésirables (exemple : mousse). Il est important

de noter que mis à part son aspect esthétique qui peut déplaire à certains propriétaires, la

mousse empêche la surface du toit de sécher. Le chaume est un isolant naturel reconnu qui

permet de maintenir facilement la température de l'habitat, et de ce fait de réduire les coûts

du propriétaire. Il peut aussi être bénéfique durant la saison d’été car il ne transmet pas la

chaleur du soleil à l'intérieur. Il y a donc pas un effet d'inertie et de déphasage thermique.

Le chaume et son épaisseur permet un confort sonore. En effet, les bruits (précipitations)

sont atténués par l’épaisseur de la toiture. Le toit de chaume se marie facilement avec les

formes des charpentes. La couverture en chaume est insensible au gel, à la grêle, à la neige

et à la tempête. Contrairement à certains discours, ce type de toiture ne prend pas feu

facilement car le chaume est serré, compressé sur le lattage (longues planches de bois). La

paille de seigle qui est creuse a tendance à mieux tenir sur le toit (les pailles ne descendent

pas, alors que ce phénomène peut avoir lieu avec du roseau).

Les toitures végétales sont concernés par l’application de l’article L. 111-6-2 du code

de l’urbanisme qui précise que : « Nonobstant les règles relatives à l'aspect extérieur des

constructions des plans locaux d'urbanisme, des plans d'occupation des sols, des plans

d'aménagement de zone et des règlements des lotissements, le permis de construire ou

d'aménager ou la décision prise sur une déclaration préalable ne peut s'opposer à

l'utilisation de matériaux renouvelables ou de matériaux ou procédés de construction

permettant d'éviter l'émission de gaz à effet de serre, à l'installation de dispositifs favorisant

la retenue des eaux pluviales ou la production d'énergie renouvelable correspondant aux

Page 20: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

20

besoins de la consommation domestique des occupants de l'immeuble ou de la partie

d'immeuble concernés ». Une toiture végétale permet de temporiser les eaux de pluie, elle

se compose de matériaux d’isolation thermique qui évoquent les végétaux en toiture.

Par conséquent, selon le ministère de l’environnement, « les dispositions d'un document

d'urbanisme (PLU) qui s'opposeraient à l'installation de toitures végétales, sont inopposables

au pétitionnaire ».

Le chaume peut aussi avoir des inconvénients. Le vent est un ennemi des toits de

chaume. Les grands vents du Mont Lozère ont dégradés les toitures en les décoiffant.

Les habitants devaient monter sur le toit pour boucher les trous aussi vite que possible.

Ces vents ont étés des moteurs de la déperdition des toits de chaume dans l’Est du Massif

Central. Une toiture en chaume est vivante, ses couleurs évoluent au cours de la journée et

des saisons. Progressivement, la taille du filant diminue, dégradé par le temps. Le prix de la

toiture en chaume peut paraître assez couteuse (Entre 120 et 150 € le mètre carré posé)

mais elle ne reflète pas son coût réel dans le sens ou la charpente n'a pas besoin d'être

renforcée car le chaume est un matériau léger (il pèse 30 kg/m²).

L'isolation peut être minimisée car le chaume est lui-même un isolant, de plus, l’air

est renouvelé naturellement. En Vendée, des chaumiers utilisent des nattes à l’intérieur des

habitations recouvertes de chaume. Elles ont deux fonctions, une première relative à

l’esthétique et une seconde à la protection et l’isolation de la toiture.

La paille de seigle a connue de nombreux problèmes dans le passé. Les pailles

posées n’étaient pas toujours récoltées au vert, et le grain attirait les rongeurs. Ces derniers

ont participé à la dégradation des chaumières. Contrairement aux autres matériaux comme

l’ardoise, il n’existe aucune réglementation de pose officielle ni de règles professionnelles.

Page 21: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

21

Photographie des nattes vendéennes

Source : P.Lebouteux, « Traité de couverture traditionnelle »

Vue d’ensemble de l’église de Lestard, Corrèze

Source : C.A.U.E de la Haute Vienne

Page 22: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

22

Logis en chaume, à Meyrignac-L’ église

Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne

Logis, Plateau des Millevaches

Source : C.A.U.E. de la Corrèze

Ancienne grange, restauration en seigle,

à Meyrignac-l'Église

Source : C.A.U.E de la Corrèze

Page 23: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

23

§2. L’offre et la demande en Limousin

En région Limousin, les toits de chaumes ont longtemps étés réalisés avec la paille

de seigle. Ce mode de couverture pour les maisons a été abandonné au fil des années du

fait de sa comparaison avec une image péjorative du paysan et du manque de satisfaction

chez les particuliers au niveau de la qualité du matériau fourni. En Corrèze ainsi qu’en

Creuse et en Haute Vienne, quelques chaumiers utilisent encore le seigle dans leur activité.

Le problème est que la paille travaillée sur place n’est pas toujours locale. Seul deux

producteurs en Limousin préparent la paille et fabriquent des paillons. Il est important de

noter que la production paille de seigle pour la réalisation de paillon à fromage correspond

approximativement à 90% de la production totale en Limousin. En effet, seul 10% de la

production de paille de seigle est destinée aux couvertures en chaume, aux paillons pour

bouteilles, et à la marqueterie de paille. Aujourd’hui, les poses des toits de chaume sont

représentées par trois entreprises spécialisées qui récupèrent beaucoup de matière

première en Camargue pour le roseau, quelques fois dans le Mâconnais pour le seigle, mais

très peu dans le Limousin. En effet, le seigle, du fait de sa rareté, n’est pas le meilleur marché

actuellement. Les chaumiers sur la région Limousin interviennent pour la plupart chez des

particuliers, sur les toits de fermes mais également de granges, pour le nettoyage et aussi

la restauration des toitures qui peuvent être en seigle, en chaume ou paille longue

(construction de toiture neuve en chaume et roseaux, entretien de maison en chaume et

roseaux etc..).

Il existe une demande de paille de seigle issue d'agriculture biologique (dérogations

pour utiliser de la paille conventionnelle) moins dangereuses, sans désherbants ni pesticides.

Beaucoup de personnes sont intriguées par les qualités de ce matériau. Des projets qui ont

eu lieu dans la région Limousin, se sont soldées par des réussites et certains architectes se

disent motivés par la création de toitures végétales. Des journées d’initiation ont été créées,

notamment à Tulle (Corrèze) en 2012. Il reste à savoir si cette demande prend en compte

les circuits courts dans l’acheminement des matières premières, concept indispensable dans

Page 24: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

24

une démarche de développement durable. Cependant, dans les projets de toitures, c’est

encore le roseau qui est préféré par les chaumiers à la paille de seigle (manutention plus

aisée).

§3. Les freins au développement de la filière

Il est important de noter que l’organisation de la filière à l’échelle locale est au point

mort. La filière seigle en Limousin semble souffrir de son passé. Au fil des années la qualité

de la paille à déclinée, les chaumiers recevaient de la paille de qualité médiocre et la

prestation n’était plus à la hauteur des attentes de la clientèle. Ce phénomène a mené ces

chaumiers à se diriger vers un matériau plus résistant et plus facile à manutentionner : le

roseau. On constate d’autre part une pénurie en paille de seigle, certaines pailles ne sont

pas battues au fléau, les fibres se cassent, un des problèmes identifié est lié à la faiblesse de

la mécanisation lors de la récolte.

Les producteurs souffrent d’un manque de main d’œuvre. Ils cherchent une

alternative grâce à des machines plus élaborée pour la récolte de paille mais sont freinés

par les coûts. Un autre frein semble être le prix de vente à la pose (jusqu’à 150 euros pour

un mètre carré). La paille de seigle souffre aussi de préjugés qui la dévalorisent dans les

discours « lambda » (très inflammable, attire les rongeurs, peu solide...). Cet artisanat souffre

d’un manque de reconnaissance, de compréhension et de main-d’œuvre qualifiée. Il n’est

pas rare qu’un client doive attendre un ou deux ans pour que son chaumier effectue les

travaux commandés. Autre problématique, les personnes souhaitant faire construire avec

l’utilisation de paille n’ont pas toujours l’accord lors de la demande du permis de construire

voire des Architectes des Bâtiments de France qui ne valident pas toujours la construction.

Le motif le plus fréquent est la « non prise en compte » du paysage « traditionnel ».

Page 25: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

25

§4. Quels usages pour la paille de seigle ?

La filière seigle est intéressante car elle détient un potentiel

fort au sujet de la création de nombreux objets. La paille

de seigle a servie de lien pour les gerbes des céréales

moissonnées à la main. En 1870, on utilisait la faucille de

façon courante. La paille de seigle sert à la confection de

chapeaux de paille, de paillassons destinés à protéger les

plantes (sous forme de nattes de brins de paille

positionnés de façon parallèle et reliés par des ficelles), de

paillons pour protéger les bouteilles pendant les transport,

faciliter l’affinage de certains fromages. On retrouve sa

présence dans la fabrication de chaises. Aujourd’hui

encore quelques menuisiers ébénistes perpétuent ce

savoir-faire.

Cette paille est (ou était)

aussi connue pour l’art de la vannerie, ou l’on confectionnait

des récipients résistants dans le but de stocker les denrées

alimentaires. Certaines ruches utilisées en apiculture étaient

construites avec de la paille de seigle. La figure de droite

représente une ruche en paille localisée en Creuse, sur la

commune de Saint-Quentin-la-Chabanne. « La paille de

seigle fût calibrée et présentée dans de petits étuis en papier,

le chalumeau avec lequel les enfants aspiraient leur verre de

grenadine » M. Hachet dans Techniques d’Antan.

Aujourd’hui, de nombreux designers et architectes d’intérieur

Page 26: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

26

s’intéressent à la marqueterie de paille. Cette

dernière peut correspondre à la création de

panneaux muraux ou encore d’objets décoratifs.

La filière de la paille de seigle commence à

s’intégrer dans l’art contemporain et abstrait. Les

figures présentées à droite sont l’œuvre des

ateliers « Lison de Caunes », entreprise spécialisée

dans la marqueterie de paille à Paris. Certains

objets à base de paille sont devenus très rares, il s’agit de mosaïques ou de tableaux de

brins de paille. Le bois et la paille sont ainsi en harmonie. On retrouve la paille dans les

structures de certaines habitations. La première maison de droite est dite « Nebraska » aux

Etats-Unis. Des bottes de pailles supportent le poids de la

toiture. C’est une technique simple, très peu connue en

France. Les maisons à structure portante sont composées de

structures en bois, qui soutiennent le poids de la toiture et

des étages. Les bottes de paille sont disposées entre les

piliers. Ces maisons présentent plus de flexibilité dans les

formes et permettent la construction de plusieurs étages. La

deuxième maison à droite, est située à Murcia en Espagne.

Le terre-paille est utilisé dans la construction, bien qu’il n’ait

pas de reconnaissance officielle en France. Ce procédé

possède un faible impact environnemental, une efficacité

thermique et se situe dans la lignée de la technique du

torchis-colombage. Le terre paille correspond à la torsion

d’un faisceau de végétaux souples mélangés à une terre

argileuse.

« Si la paille devient un matériau de construction fréquent

avec le temps, son prix augmentera, ce qui constituera un

revenu complémentaire fort, apprécié des petites entreprises agricoles. En effet, le terre-

Page 27: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

27

paille peut se pratiquer sur toutes les régions tempérées du territoire Français », Alain

Marcom dans « Construire en terre-paille ».

Dans le cadre de la production actuelle de seigle, les demandes en bottes de paille pour la

construction ne peuvent être toutes satisfaites, les rebuts de la production pourraient être

valorisés dans le cadre de la réalisation de terre fibrée (torchis terre paille)

§5. Les atouts de la filière

La filière de la paille de seigle possède différents atouts. Le seigle est cultivé la plupart

du temps dans des zones de montagne, il ne demande pas de traitement. Des recherches

médicales ont confirmé que les pailles possédaient des propriétés curatives, bénéfiques

pour l’être humain. La paille de cette céréale possède une réelle diversité au sujet de la

transformation, de la création d’objets. Elle est utilisée massivement dans ces conceptions

grâce à sa solidité. L’équivalent carbone représente l’impact des gaz à effet de serre sur le

climat. Ce dernier est très faible au sujet de la paille de seigle. Une maison d’habitation dite

« conventionnelle » consomme pour le chauffage entre 80 et 230 kWh/m² et par an (environ

8 à 23 €/m²/an). Une maison composée de bottes de pailles de seigle consomme dix fois

moins, avec une énergie qui ne produit pratiquement pas de dioxyde de carbone (du bois) ;

La paille est un isolant qui le stocke (voir annexe D).

La paille de seigle correspond à un patrimoine ancré dans l’histoire du monde rural.

Ce patrimoine est en danger, une prise de conscience de ses atouts est possible.

Page 28: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

28

II. ENQUETE DE TERRAIN

§1 : Présentation de la méthode d’enquête

J’ai voulu réaliser en enquête à destination de trois publics dans le but d’avoir

différents points de vues, d’analyser les visions qu’ont les différents acteurs au sujet de la

filière. Cette enquête se présente sous forme de trois questionnaires. Un premier destiné à

des acteurs du patrimoine, un second aux producteurs de paille de seigle et un troisième à

destination des artisans chaumiers présents dans l’ensemble du Massif Central.

Il me paraissait intéressant de croiser mes recherches bibliographiques avec une enquête

de terrain pour avoir une vision la plus globale possible au sujet de la perception, de

l’importance de la filière aux yeux des gens. Dans certains cas, j’ai eu l’occasion de me

déplacer directement pour interroger les personnes. C’est ce qui s’est passé pour Armand

Klavun (artisan chaumier) et François Klavun (producteur) à Monestier-Port-Dieu en

Corrèze. Dans les autres cas, j’ai pu interroger les personnes par entretien téléphonique.

Mes objectif étaient de connaître l’intérêt que portent les acteurs sur cette filière, essayer

d’obtenir une photographie sur l’état de la filière, savoir si il existe un potentiel de

développement. Avant d’effectuer les entretiens, j’ai émis des hypothèses. Ces dernières

étaient les suivantes : la filière n’est pas beaucoup représentée dans le Massif Central,

beaucoup d’acteurs s’intéressent à la valorisation de la filière, la filière souffre d’un manque

de connaissance, de lisibilité. J’ai voulu avoir des éléments de réponses à différents niveaux :

savoir s’il existe des devis, si ce patrimoine est pris en compte au sein des différentes

structures, si des actions de valorisation sont en cours (exemples pour les acteurs tels que

les C.A.U.E et les P.N.R), connaitre l’étendue des surfaces d’exploitation ainsi que le poids

de la production (exemple pour les producteurs de paille de seigle), savoir si les gens

s’intéresse au travail de chaumier, si l’activité est en hausse ou en baisse ( par exemple pour

les artisans chaumiers).

Page 29: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

29

§2 : Compte-rendu des enquêtes

Sur les dix parcs Naturels contactés (les Volcans d’Auvergne, le Livradois-Forez, le

Pilat, les Monts d’Ardèche, les Grands Causses, les Causses du Quercy, Millevaches en

Limousin, le Morvan, le Haut-Languedoc, le Parc national des Cévennes), sept ont acceptés

de répondre à mes questionnements. Différents points ont étés retenus. Les PNR ont une

« quasi » méconnaissance de personnes intéressées par la pose de toiture en chaume, que

ce soit en termes de roseau ou de paille de seigle. En revanche, j’ai pu récolter des noms

de chaumiers exerçant dans le Massif Central. Peu de projets de valorisation existent autour

de la filière. Les informations en lien avec le sujet sont pauvres, dans le sens ou la plupart

des PNR ne sont pas en mesure de fournir de la documentation sur les techniques liées à la

filière : pose du chaume ou encore marqueterie.

J’ai voulu récolter des informations auprès des C.A.U.E du Massif Central. Sur les dix-

neuf interrogés, treize ont acceptés de répondre à l’entretien. La plupart des C.A.U.E du

Massif central n’ont pas connaissance de propriétaires motivés pour des projets intégrant le

seigle dans les matériaux de construction. Cependant, de nombreux projets de restauration

ont eu lieux. On construit peu en neuf mais la restauration et l’entretien des toits de chaume

subsistent. Très peu de C.A.U.E sont au courant de la présence de producteurs de paille

dans le Massif Central. Dans la plupart des cas, on m’a informé que cette filière ne

correspondait pas à l’histoire locale. En effet, peu de C.A.U.E prennent en compte la filière

dans leurs préoccupations. J’ai contacté des associations de défense du patrimoine telles

que la « Fondation du patrimoine », « Maisons Paysannes » ou encore l’Association

Nationale des couvreurs chaumiers. Ces associations se sont montrées plus coopératives et

des informations capitales m’ont été données (noms de producteurs, noms de chaumiers,

chiffres).

Le second questionnaire à destination des producteurs m’a permis de récolter de

nombreuses informations. J’ai pu obtenir des chiffres qui m’ont permis d’établir un état des

Page 30: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

30

lieux de la filière en terme de production, de coût de revient, de potentiel. Ces personnes

ont pu me répondre avec succès. J’ai pu savoir à quoi servait la paille produite. L’activité de

ces producteurs est stable. Cette année, l’offre est même inférieure à la demande. Dans la

plupart des cas, la communication externe n’est pas très développée car des réseaux sont

déjà organisés (clients récurrents, marché fermé). Tous les producteurs pensent que la filière

possède un réel avenir mais que certains points faibles handicapent son développement

(« coût d’une toiture en chaume, matériau cher cas de plus en plus rare, demande beaucoup

de main d’œuvre »).

Le troisième questionnaire plus spécifiquement destiné à l’attention des couvreurs

chaumiers m’a permis d’obtenir des réponses sur l’intérêt que les personnes portent à leur

activité ( « Les gens s’intéresse aux toits de chaume, seulement, c’est un peu « passé de

mode », c’est devenu du luxe. La paille de seigle, c’est un matériau de puriste », E.Sogny).

L’activité de ses chaumiers est stable ou en hausse mais aucun d’entre-deux ont remarqué

une baisse de revenus. Leur clientèle la plus fréquente correspond à des particuliers qui font

appel à eux pour de la restauration, de l’entretien de toiture, et à plus faible fréquence pour

de la création. Les chaumiers communiquent la plupart du temps grâce à internet via leur

site personnel. La totalité des chaumiers ont une préférence pour la paille de seigle mais

utilisent aussi du roseau pour la confection des toitures. Ils pensent que la filière peut être

intéressante à valoriser.

Page 31: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

31

Bilan : potentiel de la filière et pistes de valorisation

La paille de seigle est ancrée dans le patrimoine rural du Limousin et au-delà sur

l’ensemble du Massif central. Elle a été fortement représentée dans l’ensemble du territoire

régional jusqu’au XIXe siècle avec un grand nombre de toitures en chaume. Aujourd’hui,

une filière existe sur le territoire. Cette dernière fait référence à la production, la

transformation et la mise en botte de la paille. Cependant, cette production est limitée à

cause du manque de moyens financiers et d’une mécanisation insuffisante. Je n’ai pas réalisé

une étude de marché au sens économique du terme mais me suis inspiré des méthodes

d’analyses marketing.

En Limousin, deux producteurs de paille exercent leur activité sur une surface totale

correspondant environ à 125 hectares. Il est important de noter que ces deux producteurs

ne travaillent pas à la même échelle (exploitation de 100 hectares pour le premier contre 25

hectares pour le second). Les recherches m’ont permis de situer la production française de

paille de seigle pour un usage non agricole à 165 hectares. Le Limousin fourni 80% de la

production Française. Le poids annuel de la production de paille brute exploitée en Limousin

correspond à 485 tonnes (contre environ 604 tonnes au niveau national). Dans ce chiffre,

90% sont disposés à la confection de paillons à fromage et seulement 10% est consacré à

la confection de toitures en chaume, de paillassons et de paillons à bouteilles. Un hectare

cultivé en Limousin permet de récupérer aux environs de 3,4 tonnes de paille brute en une

année. La part de perte une fois la paille mise en gerbe est conséquente, elle peut s’élever

jusqu’à 45% (20% de grain et 25% de paille) selon les années. La paille non gardée est

utilisée pour la confection de petites bottes revendues ensuite aux alentours de dix centimes

le kilo. Le grain est réutilisé l’année suivante avant d’être fourni à des agriculteurs.

La paille de seigle est de plus en plus rare, elle demande beaucoup de main d’œuvre.

Les étapes de transformation sont nombreuses. Ces problématiques justifient son prix élevé

et par conséquent la difficulté à convaincre les personnes de se résoudre à l’acte d’achat

malgré que ces dernières s’intéressent aux richesses environnementales de ce matériau pour

Page 32: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

32

PRODUCTION

TRANSFORMATION

STOCKAGE DE LA PAILLE NON UTILISEE

MISE EN BOTTE / PRODUIT FINI

VENTE

POSE ET EMPLOI DU MATERIAU

- Toitures

- Enduits

- Terre-paille

PRODUCTION

TRANSFORMATION

MISE EN BOTTE / PRODUIT FINI

VENTE

POSE ET EMPLOI DU MATERIAU

la confection de nouveaux toits en paille de seigle. Globalement, les vertus de la paille de

seigle sont méconnues du grand public, et parfois même de certains acteurs des territoires.

Une chose est certaine, si la production de paille de seigle disparaît en Limousin, ce sont

des savoirs faire (métiers de chaumiers, producteurs) qui risquent de disparaître à jamais.

Schéma représentant la filière paille de seigle actuelle

Schéma représentant la filière de la paille de seigle possible

Réalisation : Guillaume Graux

Page 33: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

33

Dans le but de valoriser la filière de la paille de seigle, plusieurs points sont à prendre

en compte. Dans un premier temps, il semblerait intéressant d’accentuer la communication

sur la particularité Limousine, dans le sens ou des techniques de pose du chaume sont

typiques à la région Limousin, mais aussi dans le fait que seulement deux producteurs

travaillent la paille de seigle en Limousin. La paille fait l’objet d’un intérêt particulier dans les

arts contemporains, dans les constructions ou encore dans l’architecture d’intérieur.

Entrer en contact avec des artistes contemporains et ou architectes pourrait permettre une

dynamisation de la notoriété Limousine. Pour que le plus grand nombre de personne

prennent connaissance des activités liées à la paille de seigle, il faut qu’il y ait une

transmission. Cela passe par des activités éducatives ou des présentations orales sur les

marchés ou dans les salons. De plus, il serait peut-être envisageable de mettre en place un

système de formation et exposer le savoir au grand jour pour pérenniser les métiers

artisanaux en lien avec la filière (chaumiers, producteurs, artistes..). La filière manque de

lisibilité au niveau local. Pour remédier à ce problème, il est intéressant de renforcer la

coopération entre les producteurs, les artisans et les acteurs du patrimoine tels que les Parcs

Naturels Régionaux, les C.A.U.E, les communes et toutes structures ou personnes impliquées

dans la restauration et la valorisation du patrimoine.

Dans un principe de développement durable, il serait intéressant de penser la

récupération de paille de seigle pour un réemploi. Les 40% de perte dans la production de

paille peuvent être réutilisées en terre-paille, torchis et enduits. Cet aspect plus relatif à

l’isolation correspond sans doute à une réelle plus-value pour les producteurs de paille.

Cette technique se développe de plus en plus dans les constructions neuves. Certains pays

tels que la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède ont officiellement reconnu le

mode de mise en œuvre du « terre-paille » dans la construction. Ils travaillent sur l’alliance

entre la tradition et la modernité.

Page 34: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

34

Il est important de constater que des travaux sur valorisation des toitures en chaume

ont étés effectués sur d’autres parties de la France. C’est le cas du Parc Naturel régional de

Brière. A l’intérieur de ce parc, 3000 toitures sont recouvertes de chaume (roseau), elles

correspondent à 60% des chaumières Françaises. Les toitures végétales ont étés conservées

grâce à une action concertée entre le PNR, des élus locaux, régionaux et communaux.

A titre d’exemple, plus de 1 600 poses, restaurations et rénovations de couvertures en

chaume ont été subventionnées depuis 1970. Le parc à même édité un bilan de la politique

d’aide à l’emploi du chaume. L’objectif principal est de retracer les actions du parc en

prenant en compte les évolutions et les résultats obtenus. Selon le PNR de Brière : « Les

impacts de cette politique globale ont été bénéfiques car le territoire a redécouvert son

patrimoine et des savoir-faire. La chaumière, synonyme de vétusté et de pauvreté par la

population locale il y a 40 ans, redevient une fierté et le symbole d’une qualité de vie ».

Les préoccupations environnementales sont présentes dans les discours et les

principes du développement durable s’appliquent peu à peu. La paille de seigle a fait ses

preuves en Limousin et fonctionne. J’ai constaté durant mon travail de recherche que ce

matériau possède un fort potentiel de richesses sur les plans architecturaux et

environnementaux.

Aujourd’hui, il existe un potentiel de développement certain en Limousin au sujet de

la valorisation de la paille de seigle. L’objectif principal est de conforter cette activité rurale

limousine. Je suis en mesure de me poser la question suivante : La céréale du pauvre

d’autrefois pourra-elle devenir un matériau d’avenir?

Page 35: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

35

Table des Annexes

Annexe A : Différentes plantes pour la réalisation du chaume p. 36

Annexe B : Production de seigle en tonnes pour le fourrage et l’ensilage p. 36

Annexe C : Production de seigle en tonnes pour le fourrage

et l’ensilage (avec pourcentages) p. 37

Annexe D : Graphique comparatif des déperditions d’énergie par matériau p. 37

Annexe E : Carte postale non datée, la courtine, Creuse p. 38

Annexe F : Carte postale de 1900 d’une chaumière dans le Morvan p. 38

Annexe G : Moulin de Châlons à Eygurandes p. 39

Annexe H : Schémas de faîtages p. 39

Annexe I : Types de couvertures des maisons en Limousin en 1960 p. 40

Annexe J : Le guide d’entretien p. 41

Page 36: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

36

Annexe A : Différentes plantes pour la réalisation du chaume

Annexe B : Du chaume à l’ardoise hier et de l’ardoise au chaume demain ?

Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne

Page 37: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

37

Annexe C : Production de seigle en tonnes pour le fourrage et l’ensilage (avec pourcentages)

PAYS Production en t en 2004 Pourcentage Production en t en 2005 Pourcentage

France 21 522 700,00 85 % 21 600 000,00 85 %

Danemark 1 800 000,00 7 % 1 850 000,00 7 %

Espagne 1 200 000,00 5 % 1 000 000,00 4 %

Mexique 600 000,00 2 % 600 000,00 2 %

Norvège 297 000,00 1 % 297 000,00 1 %

TOTAL 25 419 700,00 100 % 25 347 000,00 100 %

Source : base de données de la FAO (Food and Agriculture Organization) de 2006

Annexe D : Graphique comparatif des déperditions d’énergie par matériau

Source : Statistique et cas réels – Ecoville

Page 38: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

38

Annexe E : Carte postale non datée, la courtine, Creuse (Chronogramme : 1664)

Annexe F : Carte postale de 1900 représentant une chaumière dans le Morvan

Source : Base Mérimée - Etat Français - Bâtiments classés monuments historiques

Page 39: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

39

Annexe G : Moulin de Châlons à Eygurandes (19)

Source : La maison et le village en Limousin, M. Robert

Annexe H : Schémas de faîtages

Réalisation : Guillaume Graux

Page 40: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

40

Annexe I : Types de couvertures des maisons en Limousin en 1960

Réalisation : Guillaume Graux

Source : « La maison et le village en Limousin », Maurice Robert

Page 41: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

41

Annexe J : Le guide d’entretien

Méthode :

Trois questionnaires :

- Un premier destiné à des acteurs du patrimoine (PNR, CAUE etc...). - Un second destiné à des artisans chaumiers - Une troisième destiné aux derniers producteurs de paille de seigle en France.

Hypothèses :

- La filière seigle n’est plus beaucoup représentée dans le Massif central.

- Beaucoup d’acteurs s’intéressent à la valorisation de la filière

- Cette filière souffre de préjugés qui la dévalorisent

Objectifs:

- Connaître l’intérêt que portent les acteurs sur cette filière

- Savoir s’il existe un potentiel pour cette filière

- Effectuer une étude transversale à ma recherche documentaire

Page 42: Présentation de la commande - CAUE 87 · Machine réalisant les bottes – Les seigles du Massif Central, Corrèze Source : C.A.U.E de la Haute-Vienne Le savoir-faire dans l·ensemble

42

Bibliographie

Julien Choppin et Nicola Delon, 2014. « Encore heureux », édition Pavillon de l’arsenal.

Alain Marcom, 2011. « Construire en terre-paille », édition terre vivante.

Coignet J., Coignet L, 2006. « La maison ancienne : construction, diagnostic, interventions ».

Editions Eyrolles.

Joëlle Furige, Michel Boucher, 2005. « La maison rurale en Haute-Marche », contribution à

un inventaire régional, Edition Créer.

Philippe Berte Langereau, 2005. « Les chaumières du Morvan », Association des nourrices

du Morvan.

Pierre Lebouteux, 2001. « Traité de couverture traditionnelle », édition H. Vial

Madeleine Jaffreux, Marc Prival, Michel Leblond, 1999. « Ainsi va l’homme en ses métiers ».

Michel Desforges, 1997. « La Haute-Vienne autrefois », édition Lucien Souny

Maurice Robert, 1993. « La maison et le village en Limousin », SELM

Jean Delmas, 1987, « Notes sur l’architecture rurale », dans « Liaisons et Paysages du

Rouergue », bulletin de l’association de sauvetage du Rouergue.

Maurice Robert, 1977. « Les maisons Limousines », revue ethnologia, SELM

C A U E d e l a H a u t e - V i e n n e

1 r u e d e s A l l o i s b 8 7 0 0 0 L I M O G E S Tél : 05 55 32 32 40 - Fax : 09 70 32 24 96

C o u r r i e l : c a u e 8 7 @ w a n a d o o . f r S i t e : w w w . c a u e 8 7 . f r