promouvoir les innovation dans l'agriculture urbaine

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L 'Intérêt pour l'agriculture urbaine est en croissance dans les villes du monde entier. Les numéros précédents du Magazine Agriculture Urbaine ont traité de ses multiples fonctions, de son rôle dans l'édification de communautés, des expé-riences en matière de politique de développement de l'agriculture urbaine et d'appui aux o rganisations d'agriculteurs urbains. Allant plus loin dans cette logique, ce numéro aborde la manière dont les agriculteurs urbains peuvent être soutenus pour améliorer leurs conditions de vie. Les systèmes d'exploitation agricole urbains ont besoin d'être adaptés à des conditions urbaines spécifiques telles que les espaces clos, la proximité avec les consommateurs et les aspects sanitaires liés à la proximité de la pratique agricole et des populations. Les agriculteurs ayant récemment migré vers les villes emmènent avec eux leurs connaissances agriculturales rural lesquelles peuvent ne pas toujours ê appliquées dans les villes où ils retrouvent. Les populations pauvres d villes ou les entrepreneurs ne posséd pas de traditions de pratiques agrico peuvent ne pas disposer connaissances pertinentes. Cependant existe peu d'assistance formelle po améliorer leurs connaissances et rend plus performantes leurs pratiqu agricoles. Parce que l'agriculture urba se situe en principe en dehors d missions des instituts de recherch agricoles conventionnels, peu recherches ont été effectuées dans développement de cette activité. L organisations travaillant dans le dom de la vulgarisation de l'agricultu accordent en général peu d'attention a zones urbaines. Comme montré dans numéro 17 du Magazine AU, le nive d'organisation des agriculteurs urba est souvent faible. Cependant, les agriculteurs urba n'attendent pas que les chercheurs le trouvent des solutions. A l'instar de qui se passe en milieu rural, agriculteurs urbains s'adapte constamment aux circonstanc changeantes et procèdent à leurs prop Promouvoir les innovation dans l'agriculture urbaine L'agriculture urbaine est un concept dynamique étant donné la large gamme de situations et d'acteurs dans les villes. Cette diversité est l'un de ces principaux attributs. Les systèmes agricoles urbains sont en développement perpétuel au moment où les agriculteurs adaptent leurs pratiques actuelles ou en inventent de nouvelles. Les innovations ont cours tous les jours. René van Veenhuizen Editeur Editorial

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Page 1: Promouvoir les innovation dans l'agriculture urbaine

L'Intérêt pour l'agriculture urbaineest en croissance dans les villesdu monde entier. Les numéros

précédents du Magazine A g r i c u l t u r eUrbaine ont traité de ses multiplesfonctions, de son rôle dans l'édificationde communautés, des expé-riences enmatière de politique de développementde l'agriculture urbaine et d'appui auxo rganisations d'agriculteurs urbains.Allant plus loin dans cette logique, cenuméro aborde la manière dont lesagriculteurs urbains peuvent êtresoutenus pour améliorer leurs conditionsde vie.

Les systèmes d'exploitation agricoleurbains ont besoin d'être adaptés à desconditions urbaines spécifiques tellesque les espaces clos, la proximité avecles consommateurs et les aspectssanitaires liés à la proximité de lapratique agricole et des populations. Lesagriculteurs ayant récemment migrévers les villes emmènent avec eux leurs

connaissances agriculturales ruralelesquelles peuvent ne pas toujours êtappliquées dans les villes où ils sretrouvent. Les populations pauvres dvilles ou les entrepreneurs ne possédapas de traditions de pratiques agricolpeuvent ne pas disposer dconnaissances pertinentes. Cependant,existe peu d'assistance formelle poaméliorer leurs connaissances et rendplus performantes leurs pratiqueagricoles. Parce que l'agriculture urbainse situe en principe en dehors demissions des instituts de rechercheagricoles conventionnels, peu drecherches ont été effectuées dans développement de cette activité. Lorganisations travaillant dans le dominde la vulgarisation de l'agricultuaccordent en général peu d'attention auzones urbaines. Comme montré dans numéro 17 du Magazine AU, le nivead'organisation des agriculteurs urbainest souvent faible.

Cependant, les agriculteurs urbainn'attendent pas que les chercheurs letrouvent des solutions. A l'instar de cqui se passe en milieu rural, leagriculteurs urbains s'adapteconstamment aux circonstancechangeantes et procèdent à leurs propr

Promouvoir les innovationdans l'agriculture urbaine

L'agriculture urbaine est un concept dynamiqueétant donné la large gamme de situations et

d'acteurs dans les villes. Cette diversité est l'un deces principaux attributs. Les systèmes agricoles

urbains sont en développement perpétuel aumoment où les agriculteurs adaptent leurs

pratiques actuelles ou en inventent de nouvelles.Les innovations ont cours tous les jours.

René van VeenhuizenEditeur

Editorial

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expérimentations et innovations. Dequelle manière ce sens del'innovation peut-il être soutenu?

Ce numéro du Magazine AgricultureUrbaine inventorie une large gammed'expériences en matièred'innovation apportée par lesagriculteurs urbains et les eff o r t sd'autres acteurs pour appuyer leursinitiatives. Il explique les concepts etdonne des exemples d'innovationsapportées par les agriculteurs et lamanière dont ce phénomène estencouragé. Les contributionscouvrent des innovations techniquesdans le domaine du maraîchage enespaces clos, l'innovation socialedans l'agriculture communautaire,l'innovation dans lacommercialisation et l'entreprenariatagricole. Elles couvrent égalementdes innovations sur l'utilisation del'eau, sur la production animale etsur le recyclage des déchets. Cesexpériences montrent que lesinnovations techniques doiventsouvent être accompagnéesd'innova-tions organisationnelles ouinstitution-nelles. Dans ce numéro,un accent particulier est mis surl'utilisation de méthodologiesparticipatives pour le développementde l'innovation dans les systèmesd'agriculture urbaine.

Tout au long de ce numéro, uned i fférence dans l'usage des mots«innovation» et «innovation» devraêtre notée. Innovation (sans «s») est unprocessus de production etd'application de connaissances endéroulement pour amener desaméliorations dans un système de

production (et/ou des activités enamont et en aval qui lui sont liées),de sorte que celui-ci puisse, endéfinitive, être répliqué dans d'autreslocalités. Innovations (avec «s») sont lesrésultats des processus d'innovation.Elles peuvent être techniques, faisantréférence à des produits ou servicesfortement améliorés ou nouveaux etdes améliorations dans les processuset les pratiques de production. Ellespeuvent également être nontechniques, à l'image des améliora-tions dans la stratégie oul ' o rganisation d'un groupementd'agriculteurs. De plus, uneinnovation system renvoie auxaméliorations dans les relations entredivers acteurs, par exemple, ledéveloppement d'une filière qui estsouvent une combinaison dedévelop-pements techniques,organisationnels et commerciaux. Enfin, le terme «capacitéd'innovation» (ou esprit d'innovation)fait référence à la créativité et àl'ingéniosité des agriculteurs etautres acteurs locaux et à leurcapacité à s'engager dans desprocessus d'innovation et à s'adapteraux conditions changeantes.

Certains articles de ce numéro nefont qu'illustrer la valorisation desinnova-tions (et certainsreconnaissent l'importance de lesconduire d'une manière participative)alors que d'autres le font enencourageant la capacité d'innovationdes agriculteurs eux-mêmes

Appuyer l'innovation localecommence avec l'identification desinnovations endogènes développéespar les agriculteurs et autres acteurslocaux comme point de départ d'unpartenariat plus égal dans unprocessus de recherche et dedéveloppement participatif «innova-tion participative» impliquant plusd'un type d'intervenant. Le but decette activité est : 1) encourager etdisséminer des initiatives locales quisont largement applicables ;

2) développer les capacités locald'interaction dans des processuvivants d'innovation participativeet 3) intégrer cette approche drecherche et développement dans linstitutions, en particulier, celles qs'activent dans le développemeurbain.

Magazine AU2

Sommaire de ce Numéro

Malcom Evans, membre du Growing Power Youth corps

suite à la page 19

P 3 Promouvoir l'innovation tecorganisationnelle et institutionnedans l'agriculture urbaine

P 12 A la recherche d'une eaud'irrigation plus saine pour lemaraîchage urbain au Ghana

P 16 L'entreprise familiale de jacomme innovation dans l'agricuurbaine

P 20 Des technologies pour laproduction de plantes comestibBogota en Colombie

P 24 Les micro jardins à DakaSénégal

P 27 Recyclage des déchets soAddis Abeba, Ethiopie : Faire degestion des déchets une affairecommerciale

P 31 Développer les connaissalocales en matière d'élevage urbBukavu, R.D Congo

P 34 Innovations dans les relatioproducteurs-marchés : les écoled'application urbaines et les made produits biologiques à Lima,

P 38 Sélection de technologiesadaptées à l'agriculture urbainepériurbaine

P 42 L'élevage novateur dans éthiopiennes

P 46 Fenêtre sur les projets pill'exemple de Porto Novo au Bén

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Cet article explore cesquestions pour identifier lesfacteurs clés qui influencent

l'innovation dans l'agricultureurbaine et apporter des voies parlesquelles des processus d'innovationpeuvent y être renforcés.

L'AGRICULTURE PRATIQUEEDANS DES CONDITIONSRURALES ET URBAINES

Le rôle de l'agriculture dans lessystèmes locaux de subsistanceBien que dans la plupart des régionsdu monde les populations ruraless'investissent de plus en plus dansdes activités non fermières,l'agriculture reste leur principaleoccupation et moyen de subsistance.Les connaissances et aptitudes enmatière de gestion de l'agriculturelocale et des ressources naturelles setransmettent généralement des aînésaux plus jeunes. Les valeursculturelles définissent souvent larépartition des tâches et desresponsabilités.

L'origine des populations quis'investissent dans l'agricultureurbaine varie grandement, toutcomme le rôle de l'agriculture dansles systèmes de subsistance en milieuurbain. Les agriculteurs urbainspeuvent être:

- Des familles traditionnellesd'agriculteurs graduellement absor-bées par l'expansion de la ville et quiadaptent souvent leurs systèmesculturaux à de nouvelles opportunitésurbaines, comme la proximité desmarchés qui offrent de meilleurespossibilités de collecte d'informa-tions commerciales et de ventedirecte aux consommateurs urbainsou aux commerçants (soit sous formede produits frais ou transformés, ycompris la vente de produitsalimentaires dans les rues).- Malgré ces opportunités, certainsproducteurs périurbains et urbainscontinuent d'avoir une «perspectiverurale» et ont besoin d'appui pourmettre à profit ces nouveaux marchéset canaux commerciaux (Arce et al.,2007). Ils peuvent aussi être soumis

à d'autres changements négatifs, ep a r t i c u l i e r, la perte de droicoutumiers sur le foncier, unconcurrence plus ardue de la part dspéculateurs fonciers et deentreprises industrielles, des activitde carrière (par exemple, construction, l'extraction de sable de pierres), et une plus grandpression en matière dréglementation, de contrôle et dpolitique (Mubvami et al., 2003).- De récents migrants qs'investissent dans l'agricultucomme stratégie (temporaire) dsubsistance. Ils comptent souvent sdes parents ou des personnes dmême lieu d'origine pour accéder af o n c i e r, ou alors, exploitent deespaces publics ouverts vacantLeurs connaissances et aptitude

Certaines expériences importantes acquises à travers des programmes de développement rural montrent la manièd'appuyer l'innovation technologique et socio organisationnelle dans les systèmes agricoles. Dans quelle mesure c

expériences rurales sont-elles applicables dans le contexte urbain? De quelle manière les conditions urbainspécifiques influencent-elles le processus d'innovation dans les systèmes agricoles urbains? Quels sont l

principaux défis technologiques et socio organisationnels du moment dans le contexte urbain ? De quelle manière lprocessus d'innovation dans les systèmes d'agriculture urbaine peuvent-ils être soutenus

Promouvoir l'innovation technique,organisationnelle et institutionnelledans l'agriculture urbaine

Gordon Prain CIP, Pogramme CGIAR-Urban Harvest

g.prain @cgiar.orgHenk de Zeeuw

ETC-Urban Agriculture, [email protected]

Les cultures organoponiques sont dominantes à la Havane

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culturales leur proviennent souventde leurs lieux d'origine. Une partiede ces connaissances n'est souventpas applicable dans le contexteurbain et nécessitera une adaptation.- Des familles citadines très pauvreset dans une situation nutritionnelletrès précaire (y compris des famillesdirigées par des femmes ayant àc h a rge des enfants, des famillesaffectées par le VIH/SIDA, de jeuneschômeurs, des personnes âgées sanspension de retraite, etc.).Ces groupessociaux marginalisés peuvent selancer dans la production alimentairepar nécessité, sur de très petitesparcelles dans des espaces ouvertsprivés ou publics vacants - souventmarginaux - et sur les toits de leurshabitations. - Des familles appartenant à la basseet moyenne classe qui cherchent àaugmenter leurs revenus par lapratique d'activités agricoles,souvent à l'intérieur même de leurspropriétés familiales, par exemple,sous la forme d'élevage laitier parstabulation, de petites unitésavicoles, de pépinières, de plantesornementales, de culture dechampignons, etc. - Des personnes plus aisées quitrouvent dans l'agriculture une belleopportunité d'investissement ets'engagent dans des entreprisesagricoles de plus grande importance,souvent en recrutant desgestionnaires et ouvriers agricoles(de grandes fermes avicoles etporcines, de culture de fleurs, defraises, etc.). .

Les trois dernières catégories deproducteurs urbains sont déjà descitadins et beaucoup d'entre eux nepossèdent que des connaissancesagriculturales antérieures limitées.L'agriculture n'est pour eux qu'uneactivité secondaire ou tertiaire desubsistance, à côté d'autres emploisoccupés par divers membres de lafamille. D'habitude, les femmes deces familles, aidées par les jeunesenfants, font la plus grande partie dutravail, alors que les hommesexercent des emplois en dehors de laferme. Cependant, la situationinverse existe aussi, dans laquelle la

femme travaille dans un bureaucomme femme de ménage ou fait dupetit commerce, pendant que sonmari prend en charge les activitésfermières (Arce et al. 2004). Le faitque la production agricole dans lesmilieux urbains soit souvent associéeà d'autres activités à mi ou pleintemps dans d'autres secteurs urbainssignifie que les processusdécisionnels et les stratégies desménages citadins quant audéploiement des ressourcesfamiliales sont plus complexes queceux des foyers en zones rurales.

Le contexte socialBien que les réalités socio-économiques dans les communautésrurales soient en rapide évolution(Bebbington 1999), ces commu-nautés continuent d'être relativementhomogènes et stables au planculturel. Des réseaux de parenté et devoisinage facilitent les processusd'organisation et d'intervention desagriculteurs. Les producteurs urbainsquant à eux viennent souvent demilieux socioculturels divers. Ilsvivent dans un environnementhautement dynamique avec de fortesfluctuations. Dans ces conditions, ilexiste souvent un faible niveau deconfiance mutuelle entre lesménages qui contribuent ainsi à unsentiment d'insécurité. Les vols sontbeaucoup plus fréquents en milieuurbain qu'en zones rurales. De tellescirconstances rendent les interven-tions au profit des agriculteursurbains et leur org a n i s a t i o nbeaucoup plus difficiles.

L'environnement politique etinstitutionnelEn milieu rural, l'agriculture estacceptée comme une catégorie légaled'usage du foncier. La propriétéfoncière est souvent régie par lacoutume, et il existe, en général, peud'intervenants externes pour remettreen question l'orientation dudéveloppement local. Par contraste,l'agriculture urbaine, en particuliercelle pratiquée dans les centresvilles, n'est pas souvent un usage dufoncier légalement accepté, et estsouvent soumise à d'importantes

restrictions juridiques (Mbib1999). Il existe également un nombimportant d'acteurs urbains avec dintérêts divergents par rapport auressources naturelles nécessaires l'agriculture, et leurs visions ddéveloppement local diff è r egrandement. Les servicegouvernementaux de recherche et dvulgarisation agricole n'interviennenormalement pas en milieu urbaimais les producteurs urbains ont uaccès plus facile aux librairies et auinformations commerciales, et soplus au fait des activités dvulgarisation des sociétéagrochimiques, sans obtenir toujoudes résultats positifs.

Ressources productives: accès qualitéDans les zones rurales de beaucoude pays en développement, leressources foncières et hydrauliqusont rarement polluées. Ldisponibilité de l'eau et le coût dcette eau varient par rapport à région. Les coûts du foncier et dmain d'œuvre, en particulier dans lzones rurales les plus reculées, sonormalement faibles. La partie plus onéreuse des coûts dproduction concerne les intrancomme les semences, les engrais, les pesticides. Les producteuurbains travaillent fréquemmedans des conditions écologiquesouvent difficiles avec deressources foncières et hydrauliqusouvent polluées du fait de contamination industrielle, de circulation et de l'absence dcollecte et de traitement des décheménagers. La production à proximide zones densément peupléefavorise aussi des risques sanitairspécifiques tels que la contaminatiode l'eau, des sols et/ou des produiprovenant de pesticides agricoles la zoonose (Birkley and Lock, 2001En milieu urbain la disponibilité dsols et leur sécurisation sont faiblet les prix élevés. L'eau peut ne pêtre facilement disponible ou rendud i fficile d'accès par le coût (eacourante) ou la mauvaise quali(cours d'eau pollués ou insuffisancdans le traitement). Les prix d

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intrants commerciaux peuvent êtremoindre et des sources de nutrimentsà faibles coûts sont souventdisponibles (à travers les déchetso rganiques urbains et les eauxusées). La main d'œuvre est presquetoujours plus onéreuse qu'en milieurural et moins fiable, du fait del'existence d'alternatives, en termesd' opportunités d'emplois nonagricoles, même précaires.

Types d'agricultures et innovationagricoleLes facteurs ci-dessus ont un fortimpact sur les types et stylesd'agriculture qu'on rencontre enzones rurales et urbaines. Les zonesrurales sont dominées par desexploitations de cultures sous pluiesqui produisent des céréales, descéréales secondaires ou destubercules, ou pratiquent l'élevageextensif (bovins, ovins). Les«fermes» urbaines et périurbainestendent à devenir des micro unitésspécialisées dans l'élevage intensif etdans la production horticole,quelques fois sans avoir besoin desols à cultiver (comme dans les casde la production sur des toits desmaisons, l'agriculture hydroponiqueet la production dans desconteneurs). La production decultures périssables et de « nichesspéciales » domine, en particulier,les légumes frais, les produitslaitiers, l'aviculture, l'élevage deporcins, la production dechampignons, de plantes ornemen-tales, d'herbes et de poissons. Laproduction en toute saison estcourante à travers de multiplescycles culturaux, l'irrigation etl'utilisation de couvertures.L'innovation est continue dans lessystèmes d'agriculture rurale, et danscertaines zones, elle s'intensifie

même sous l'influence d'unepénétration de marché croissante etd'un renforcement des liens ruraux-urbains, tirés tous les deux par lesprocessus de mondialisation. Maisdans le contexte urbain, le besoinainsi que l'opportunité d'innovationsemblent être plus forts, du fait desfacteurs mentionnés plus haut,menant à une plus grande intensitéd'innovation technique, une plusgrande diversité dans les typesd'agriculture, ainsi qu'à de nouvellesformes d'organisation et decoopération.

Demande pour des services nonagricolesDivers besoins urbains (autres quel'alimentation) influencent l'agricul-ture urbaine et périurbaine, à l'instarde la demande pour des servicesrécréatifs, la gestion des espacesverts urbains et périurbains, laréduction du réchauff e m e n t / C O 2 ,l'éducation environnementale, lesbassins de rétention d'eau deruissellement, la protection contre levent et la poussière, pour nementionner que quelques uns.Beaucoup de producteurs urbains duNord, mais aussi dans, et autour desvilles du Sud, intègrent ces nouvellesfonctions dans leurs micro-entreprises.

INNOVATION DANS LESSYSTEMES AGRICOLESURBAINSLes interactions spécifiques entre lsystèmes agricoles urbains l'environnement dans lequel ils déroulent créent des opportunitéspécifiques diverses et des défis pol'innovation technique, organisationelle et institutionnelle. Leprincipaux domaines qui requièrel'attention comprennent leopportunités et risques liés à l'accet au recyclage des nutrimenurbains collectés (Dubbeling et a2005); la nécessité d'adapter d'intensifier la production dans dconditions d'espaces limités (vaVeenhuizen,, 2003); les risqued'exposition aux contaminanurbains (Cole et al., 2004); leopportunités offertes aux entreprisagricoles et l'accès à divers marchde proximité (Holmer, 2001; Peteret al., 2002). Il en est de même de nécessité de faire face à un contexmarqué par une densité et souveune pluralité de réglementations, dpolitiques et d'une planification qempiètent sur l'agriculture dplusieurs manières et imposent dexigences sur les types dtechnologies utilisables(Dubbeling, 2001).

INNOVATIONTECHNOLOGIQUENous avons appris des programmruraux que l'innovation réussie danles systèmes d'agriculture (commles systèmes mixtes d'agriculture nopluviale) nécessitent l'application dméthodes participatives et une largimplication des agriculteurs danl'analyse situationnelle et processus de développement detechnologies (Biggs and Farringto1991; (Chritchley et al., dans cnuméro).

Les systèmes d'agriculture urbaindémontrent des niveaux encore pluélevés de complexité que lesystèmes d'agriculture rurale nopluviale et appellent une combinason des connaissances deagriculteurs et de leurs aptituded'innovation avec de nouvelle

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Jardin tranchées à Addis Abéba, Ethiopie

Seau et irrigation au goutte-à-goutte pourla production maraîchère dans les zones

urbaines des Philippines, Robert J. Holmer

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opportunités techniques etcommerciales. Cependant le déve-loppement d'une technologieparticipative avec les agriculteurs estplus difficile dans un contexte urbaindu fait de facteurs multiples tels quedes stratégies culturales variables, unsens moindre de l'organisation, lesengagements par rapport à d'autresactivités, la dispersion de lapopulation non cultivatrice, etc. En plus des concepts comme«système agricole» et «domaine derecommandation»

Le besoin et lesopportunités

d'innovation sont élevésdans le contexte urbain

qui sont utilisés dans l'agriculturerurale pour identifier desopportunités communes d'interven-tion technologique (Norman et al.,1995) ne sont pas applicables à causedu degré élevé de diversité et deschangements rapides dans lesconditions de production urbaine.Ceci rend difficile la chance detrouver des innovations etinterventions applicables à unegrande échelle.

La toute nouvelle «approche desubsistance durable» semble avoir

une pertinence spéciale dans lecontexte urbain (Radoki and Lloyd-Jones, 2002; Prain, 2006),puisqu'elle analyse les ménages demanière dynamique, en termed'utilisation qu'ils font de leurs actifs(accès aux ressources naturelles,équipements et infrastructuresphysiques, de leurs connaissances etaptitudes, revenus financiers etcrédits, relations sociales) eninteraction avec leur environnement(conditions écologiques, opportunitéset pratiques commerciales, réglemen-tations et politiques municipales,services institutionnels, etc.) pourgarantir leur subsistance (Prain,2006; Bailkey and Smit, 2006).

Cette approche prend en compte lesmultiples stratégies de subsistancedes ménages urbains et l'influencequ'une innovation agricole a sur lesactivités non agricoles d'un ménage(par exemple, une disponibilitémoindre du capital familial ou letravail consacré à des activités nonagricoles), ainsi que des facteurscontextuels spécifiques, comme lesréglementations municipales quirestreignent les activités agricolesdans certains lieux (Peters et al.,2002).

Dans le contexte rural, ledéveloppement participatif detechnologies s'appuie sur la

connaissance «indigène» deagriculteurs locaux. Mais, commindiqué plus haut, en milieu urbailes connaissances et les aptitudtechniques traditionnelles deproducteurs peuvent être limitées ode moindre valeur. Cependant, lproducteurs urbains peuvent avoir connaissance d'autres facteurs qsont d'une grande pertinence dans processus d'innovation, comme ldynamiques socioéconomiquelocales, les opportunités d'accès auressources, la situation du marché odes risques urbains spécifiques et capacité d'innovation d'apprentissage à partir ddifférentes expériences. A la lumiède ce capital, il n'est paincompréhensible que de bonrésultats aient été obtenus avec dapproches comme les Ecoled'Application pour Agriculteurs qcombinent des aspects de formation avec un apprentissage une expérimentation.

Les principaux défis à l'innovatiotechnique dans l'horticulture emilieu urbain

L'innovation par l'intensification dsystèmes horticoles urbains périurbains qui peut être décricomme une maximisation de production à partir de surfaceminimales est encouragée pl'environnement urbain et s'effectude différentes manières, dochacune est associée à un risqusanitaire et écologique spécifique :

- Des cultures hors saison à forendement économique. C enécessite une irrigation et/ou recouvrement des culturel'utilisation de variétés adaptéeet/ou plus de mesures de lutte contles animaux nuisibles pour leéliminer ou éviter leur pression pluimportante sur les cultures. Lefacteurs de risque sol'investissement financier élevé, uncontamination prolongée aupesticides et une plus grande perte dla biodiversité urbaine.

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Compostage dans des conteneurs à Kumasi, Ghana

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- Adoption de variétés à hautrendement et/ou un plus grandusage de produits agrochimiques.Cette méthode donne desrendements plus élevés par unité desurface cultivée. Les facteurs derisque sont l'intoxication auxpesticides, le lessivage à la nitrate etla perte de biodiversité urbaine.- L'application de pratiques demaraîchage bio intensives et depermaculture. Les deux méthodesimpliquent l'intensification et ladiversification de la production parl'application de principesécologiques et des améliorations dela gestion agricole à faibles coûts(IIRR, 1991; Getachew, 2002 and2003). Elles comportent peu derisques pour la santé ou pourl'environnement. L'approche est trèsadaptée à un usage dans le contexteurbain du fait de l'accent qu'elle metsur l'utilisation intensive de l'espacedisponible, ainsi que sur la qualiténutritionnelle et la sécurité desaliments produits. Il en est de mêmepour la permaculture qui, cherche unusage optimum des ressourceslocalement disponibles en combinantla culture de fruits, de légumes,d'herbes et l'élevage avec la collectedes eaux pluviales, la réutilisationdes eaux usées domestiques, lecompostage des déchets ménagerso rganiques, des toilettes sèches àcompostage, de matériauxécosympathiques, etc. Deux méthodes d'intensificationutilisées dans le contexte urbain sontmoins répandues ou n'existent pasdans l'agriculture rurale: - Une utilisation maximale desressources naturelles disponibleslorsque celles-ci n'étaient paspréalablement utilisées pourl'agriculture. Cela inclut l'utilisationdes eaux usées comme source d'eaumais aussi comme source denutriments (Buechler et al., 2006),l'utilisation de déchets solidesurbains compostés (Cofie andBradford, 2006) et l'utilisation deparcelles de terre abandonnées oumarginales, telles que les zones oùon trouve des usines ou des ateliersdésaffectés, les rives des cours d'eauou les zones marécageuses. Les

facteurs de risque dans cette stratégiesont l'exposition aux pathogènes,aux parasites et aux métaux lourds. - Une utilisation intensive d'espacesverticaux limités. Cette stratégiecomprend l'utilisation de terrasses,de toits, de caves et de balcons ;l'usage de divers types de systèmesde conteneur et de panierssuspendus, la culture sur murs,cascades, ou pyramides;- l'utilisation de systèmes sanssubstrats terrestres commel'agriculture hydroponique (Maru-landa et Izquierdo, 2003) et“organoponique” (Premat, 2005), etautres technologies à utilisation«d'espace limité, sans utilisationd'espace». De nombreux exemplesde telles technologies peuvent êtretrouvés dans des articles de cenuméro.

L'intensification durable dansl'horticulture urbaine va d'évidenceétroitement avec:

- La réduction des risquessanitaires et écologiques par lafacilitation de la conversion à despratiques basées sur la LutteIntégrée contre les Parasites(LIP) ou sur des pratiquesd'agriculture biologique et ledéveloppement des capacités desagriculteurs à appliquer despratiques saines de gestionlorsqu'ils utilisent les eaux uséeset déchets organiques urbains;- L'amélioration de la fertilité dessols - à cause du compactage,d'une utilisation excessive, de laprésence d'ordures et del'exploitation de sols marginaux,la fertilité dans les systèmesagricoles est souvent unproblème (Evans et al., 2000) quirequiert l'incorporation dematériaux biologiques, parexemple, des déchets organiquesurbains compostés, ou unmouvement populaire vers uneagriculture hydroponique etorganoponique; - Un meilleur accès à dessemences et matériaux végétauxà faibles coûts, qui est d'uneimportance capitale pour lesproducteurs urbains pauvres

(Scheidegger et Prain, 2000). Cproblème peut être résolu travers les réseaux locaux dsemences (Arce et al., 2004) l'utilisation d'espèces locales qproduisent des semences facilà récolter et à conserv(Poubom, 1999).

Principaux défis et opportunités pol'innovation dans les systèmed'élevage urbainsLes principaux défis d'innovatiotechnologique dans les systèmed'élevage urbain sont les suivants :- La diversification et l'adaptationdes espaces restreints. Dans contexte urbain plus d'attention doêtre accordée au petit et micrélevage (comprenant les cobayes)- Dans le contexte urbain il enécessaire d'accorder une plugrande attention au développemede technologies pour les petits micros élevages (comprenant lecochons d'inde, de vers de terrd ' e s c a rgots, de poissons dans dpetits basins et conteneurs l'élevage de jeunes animaux) ainque pour des unités d'élevage laitià zéro pâturage et les interrelationentre les cultures de ville et production animalière- Un meilleur accès aux aliments dbétail. Dans le contexte urbail'accès au fourrage et autres sourcd'alimentation et leur utilisatioefficace dans la nutrition animasont des questions importantes pol'innovation technique. Puisque fourrage est souvent rare en milieurbain et périurbain, trois solutionsont répandues : a. Le fourrag(herbe éléphant, légumes fourragerest amené des zones périurbainvers la ville pour son utilisation p

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Maraîchage sur les toitsdes maisons au Sénégal

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les éleveurs des zones sub et intraurbains (par exemple, à Hyderabad).Dans un cas pareil, il survient defréquents problèmes liés auxquestions de transport et au manquede marchés fourragers (Njenga etal.,). b. Un usage plus intensif deconcentrés alimentaires pouranimaux (à des prix élevés). c. Degrandes quantités de restesalimentaires sont collectées desrestaurants, des marchés, des agro-industries et des ménages urbainspour la préparation de l'alimentationdes animaux. La troisième optiondevrait, en particulier, bénéficierd'une plus grande attention. - Réduction des risques de zoonose.Il est nécessaire de réduire le risqueaccru de transmission des maladiesdes animaux aux humains dans leszones urbaines en travaillant avec lesproducteurs sur la prise en chargeadéquate de ces maladies animales etdes déchets, dans la lutte contre lec h i ffonnage et le maintien deprocédures d'abattage adéquates,entre autres questions (Lock and DeZeeuw, 2001).

INNOVATIONORGANISATIONNELLE Pour les raisons mentionnées plushaut, les producteurs urbains sontsouvent mal organisés. Davantage derecherches sont nécessaires pouridentifier les réseaux informelsexistants et les groupements desd i fférents types de producteurs

urbains pour analyser leursproblèmes et leurs besoins, identifierdes voies efficaces pour appuyer lesorganisations d'agriculteurs urbainset leur implication dans les processusde planification et de développementurbain.

Il est important de garder à l'espritque les organisations de producteursdes zones urbaines pourraient revêtirdes formes plus diverses et moinshabituelles que celles des zonesrurales. Dans le Magazine AU n° 17sur le « Renforcement des capacitésdes organisations de producteursurbains » la distinction a été faiteentre les organisations d'orientationséconomiques (d'aspect plus similaireaux coopératives agricoles, avec unaccent principal sur l'améliorationde la production, des intrantsmeilleur marché, l'éparg n e ,l'obtention de crédits et lacommercialisation), les org a n i s a -tions d'orientation sociale(groupements / jardins communau-taires organisés avec le soutien deséglises, des centres communautaireset des ONG pour aider les ménagesvulnérables à améliorer leur sécuritéalimentaire /nutritionnelle et leurscapacités d'auto prise en charge) etdes organisations de producteursd'orientation politique (qui mettentl'accent sur des activités de plaidoyeret de lobbying pour améliorer leurstatut légal, augmenter leur accès aufoncier et leur participation dans

l'aménagement urbain). Tous cetypes d'organisation ont leudynamiques et formes propred'innovation et nécessitent diff é r e n tstratégies d'intervention pourenforcer cette innovation (voMagazine AU n° 17 et 18 pour plud'informations sur ces questions).Pour résoudre le faible capital socidans les zones urbaines décriteplutôt, beaucoup d'attention devêtre accordée dans des domainecomme la construction de cohésion de groupe, la résolution dconflits, le développement dleadership, la planification particpative, etc. Un tel renforcement dcapacités organisationnelles seétroitement lié aux processud'innovation technique et de dévloppement de l'analyse technique de capacités de résolution dproblèmes (Arce et al., 2007; Prai2006).

Dans l'agriculture urbaine, plus qudans l'agriculture rurale, l'innovatioprend la forme de développement dmicros entreprises. Du fait de leproximité avec les consommateurles producteurs urbains tendent s'engager plus dans la commecialisation directe de leurs produitsous la forme de produits fra(ventes au niveau même des fermeproduits alimentaires transformélocalement (préparation et vente dproduits alimentaires dans des standlocaux et de petits restaurantemballage, etc.) ou d'intrants (pexemple, du composte, des vers dterre).

L'innovation dans l'agricultuurbaine peut être grandemeaméliorée lorsque les organisationde recherche et de soutien s'unisseavec les micro et petites entreprisqui s'activent dans la transformatiodes produits agricoles et les activitde commercialisation pour appuyleurs initiatives locales et renforcleurs aptitudes entreprenariales et lcapacités de développement de leuentreprises (Holmer, 2001). Un bexemple de mise en œuvre réussd'une approche micro entreprise pol'innovation est le programm

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Les membres du groupement d'agriculteurs Dyen Te Don en réunion à Bamako

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PROVE au Brésil (Homen deCarvalho, 2001), qui combine lerenforcement des capacités et ledéveloppement org a n i s a t i o n n e l ,l'adaptation aux exigences sanitairesde la municipalité, la création d'unemarque commerciale servant delabel de qualité, et de «kiosquesproducteurs», et en développantl'accès au capital pour desinvestissements dans de petitesinstallations de transformation agro-industrielle.

Une approche de «développement engrappe» pourrait aussi êtrehautement pertinente dans lecontexte urbain. Dans cetteapproche, des groupes de microentreprises de nature similaire (parexemple, de petits producteurs dechampignons) et des services d'appuiétroitement associés (réels oupotentiels) analysent la manière dontils peuvent coopérer pour vaincre lesdésavantages à leur échelle, faire unusage plus efficace de ressourceslimitées et faciliter l'innovation dansleurs entreprises. Ceci peut être fait àtravers une petite interventionfinancière mobilisée au sein de lagrappe (Holmer, 2001).

POLITIQUE ET INNOVATIONINSTITUTIONNELLEDans le contexte urbain, lesinnovations dans l'agriculture sontfortement influencées par lesinstitutions, les politiques et lesréglementations locales qui sont plusfortes et plus invasives en milieuurbain qu'en milieu rural.L'innovation dans beaucoup de villesest limitée par le statut informel del'agriculture urbaine et le manqued'appui de la part des institutionstechniques et financières. Lesprocessus d'innovation dansl'agriculture urbaine ont plus dechances de succès s'ils partent d'uneapproche intégrée du développementurbain et sont placés dans unenvironnement institutionnel etpolitique favorable.

Cuba sert d'exemple utile de lamanière dont un environnementpolitique favorable peut avoir un

impact sur le développement del'agriculture urbaine. Par despolitiques efficaces et un soutieninstitutionnel, l'agriculture urbaines'est développée entre 1989 et 2000d'une activité marginale à unecomposante majeure du systèmenutritionnel urbain à la Havane etdans d'autres villes, un pourvoyeurmajeur d'emplois du marché dutravail urbain et une importantesource de micro nutriments pour lespopulations urbaines. Dans le mêmetemps, elle a grandement réduitl'accumulation de déchetsorganiques (Novo, 2003).

Aucune politique ou changementinstitutionnel lié à l'agricultureurbaine ne peut être obtenu avant quela valeur et les avantages potentielsde celle-ci ne soient reconnus, queles risques associés ne soientéclaircis et que les contraintes etopportunités à son développement nesoient connues. En conséquence, ilest nécessaire d'élever la prise deconscience chez les politiciens etdécideurs institutionnels et leurfournir les informations adéquatesqui leur permettront de mobiliser lesautres acteurs locaux.

Diverses stratégies de communi-cation et de lobbying sont utiliséespour mieux informer les décideurs(Dubbeling, 2005). La stratégie laplus efficace est d'encourager unengagement institutionnel en faveurde l'agriculture urbaine, c'est-à-dire,d'impliquer tous les «acteurs»institutionnels pertinents, y comprisles décideurs politiques, dès le débutde l'analyse situationnelle et laconception des projets de rechercheet d'actions, dans le suivi etl'évaluation des résultats et ladétermination des conséquencespour les politiques et programmesréels des autorités locales, deso rganisations nationales et autresintervenants.

Le Projet «Villes Agricoles duFutur)» rassemble des autoritéslocales, des ONG, des universités,des groupements d'agriculteurs etautres «intervenants» dans un

processus d'apprentissage et dplanification conjoint sul'agriculture urbaine de ForuMulti-Acteurs sur l'Agricul-tuUrbaine, la formulation d'un Plad'Action Stratégique et la révisiodes politiques et réglementationexistantes sur l'agriculture urbain(voir la présen-tation des villes dprogramme sur www.ruaf.org).

De la même manière, le programmUrban Harvest du CGIAR ml'accent sur l'engagement avec ldécideurs des institutions localepertinentes pour faciliter développement d'une agricultusûre et durable. Ce programme a men œuvre le mécanisme - Echangmulti-acteurs et analyse de politiqu- à Lima (Warnaars et Pradel 200et Hanoi (Tinh 2004), entre autrlieux.

ELEMENTSD'ENSEIGNEMENT POURAPPUYER LES PROCESSUSD'INNOVATION DANSL'AGRICULTURE URBAINELes expériences capitalisées à cjour en matière d'innovation danl'agriculture urbaine dans leprogrammes RUAF-CCF et CIPUrban Harvest ont permis de metten évidence de nombreuses “leçonsur les meilleures manières d'appuyles producteurs urbains dans leprocessus d'innovation

a. Mettre l'accent sur subsistance: pour que l'agricultuurbaine soit viable et durabll'innovation doit prendre en comple fait que dans le contexte urbal'agriculture doit souvent complétd'autres activités génératrices drevenus, participer et faire appel divers ensembles d'actifs familiauPour parvenir à une compréhensiocorrecte du rôle véritable dl'agriculture sur la subsistance dpopulations urbaines pauvres et lopportunités et contraintes de sodéveloppement, une analyssituationnelle doit être basée sur concept de subsistance.

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b. Mettre l'accent sur ledéveloppement de la capacitéd'innovation et l'expérienceEtant donnée la dynamique et lesconditions urbaines difficiles, l'appuià l'innovation pour les producteursurbains devrait fortement mettrel'accent sur leurs capacités derésolution de problèmes (analyse deproblème, l'identification et l'essai desolutions alternatives) ainsi quecelles à identifier et à utiliser denouvelles opportunités (par exemple,l'analyse des exigences spécifiquesde divers segments de marché,l'adaptation du choix de cultures etles pratiques de production, lacertification et les noms commer-ciaux, les alliances stratégiques,etc.). Les approches les plusefficaces semblent être celles quiaident les producteurs urbains àidentifier les fossés dans leursconnaissances et aptitudes véritableset offrent des enseignementspratiques et une expérimentation desopportunités pour combler ces fossés(à l'instar de ce qui se passe dans lesécoles d'application pouragriculteurs ; Prain, 2001).

c. Combiner l'innovation techniqueavec la création et le renforcementdes organisations d'agriculteurs.Considérant la forte diversitésocioculturelle chez les producteursurbains, le manque d'organisationsde producteurs et les multiplesstratégies de subsistance despopulations urbaines pauvres, dese fforts continus sont nécessairespour développer la cohésion degroupe, construire la confiance et lacoopération, augmenter la motivationet la confiance en soi, renforcer lesaptitudes organisationnelles etc.lorsqu'on s'engage dans desprocessus d'innovation agricole avecles producteurs urbains faisant partie

des segments les plus pauvres de lapopulation. Un accent sur laconstruction de groupes faciliterait leprocessus d'innovation technique encours ainsi que l'organisation desproducteurs urbains et leur capacitéde revendication.

d. Mettre en relation l'innovationtechnique-organisationnelle etl'innovation institutionnelleLe besoin d'innovation institu-tionnelle (publique comme privée)est même plus fort dans le contexteurbain que dans les zones rurales dufait de la tradition de négligence dusecteur de l'agriculture urbaine.

e. Mettre l'accent sur ledéveloppement d'entreprisesDans l'environnement urbain, unaccent sur le développement demicro entreprises et le renforcementdes aptitudes entreprenariales , tellesque la capacité en analyse demarchés et à réagir face à denouvelles opportunités développerafortement le processus d'innovation(dans la production ainsi que dans latransformation et la commercia-lisation). L'importance de renforcerla sécurité alimentaire et la nutritiondes populations urbaines pauvres ne

devraient pas être oubliée, mais besoin d'avoir un revenu monétaiélevé est plus marqué dans contexte urbain ; et pour arriver à dsystèmes de production urbaindurables, une intensification (d'unmanière sûre et écologique) et unplus grande orientation commerciaseront nécessaires.

f. Reconnaître la diversité dans lsystèmes d'agriculture urbaineLes systèmes d'agriculture urbainvarient grandement d'une forme dsubsistance pure à une formtotalement commerciale et demicros unités vers de larg eentreprises. Les besoins opportunités de développement ddivers systèmes d'agriculture urbaind i ffèrent ainsi. Les approches lplus prometteurs paraissent donc êtcelles qui reconnaissent cetdiversité et ajustent leur soutien intervention sur les besoins opportunités de chaque typspécifique de producteur (pexemple : les cultivateurs de jasmiles jardiniers maraîchers communataires, les unités d'élevage laitier zéro pâturage, l'horticultuintensive périurbaine).

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Mettre à profit l'espace et les ressources disponibles

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Havane

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Au Ghana, les scientifiques etles agriculteurs maraîchersdes villes travaillent

ensemble pour identifier, tester etmettre en oeuvre nombred'interventions pour rendre leurspratiques plus sûres. Cetteexpérience est conduite dans troisdes villes les plus importantes dupays: Accra, Kumasi et Tamale. Unede ces interventions consiste enl'utilisation de sources d'eaualternatives perçues comme plussaines. Ces sources alternatives sontle thème de cet article.

Le maraîchage en zone urbaine estune activité informelle au Ghana.Elle est largement non régulée et lesagriculteurs reçoivent très peu desoutien à la vulgarisation de la partdes institutions publiquesconcernées. Notre objectif étaitd'impliquer activement les

agriculteurs et les autorités publiquescompétentes à tous les niveaux de ceprojet. L'aide des agriculteurs futnécessaire pour développer desinterventions plus appropriéespouvant être facilement adoptées.Cette démarche s'inscrivait dans lalogique des conclusions de plusieursétudes sur le développement detechnologies qui ont montré que lesinnovations dans les pays à faiblesressources échouent en grande partielorsque les communautés locales n'ysont pas associées. L'implication desautorités fut nécessaire pour unappui politique et une viabilité desinterventions, en particulier, dans lamesure où le maraîchage urbain nebénéficiait pas, à l'époque, d'appui deleur part.

Au départ, les agriculteurs ne furentpas enthousiastes pour participerdans la mesure où les média locauxet les autorités locales condamnaientcette pratique. Ils étaient, de fait,suspicieux de toutes “recherches”dans ce domaine. De plus, par leurproximité avec les institutionsacadémiques et de recherche, ils leuravaient déjà fourni tellementd'informations sans avantages

visibles pour eux qu'ils étaient trréticents à leur en donner davantagIl était donc difficile de trouver dagriculteurs pour participer aprojet. De même, les institutiongouvernementales concernéevoulaient d'abord voir deinterventions déjà testéepuisqu'elles ne pouvaient pas, priindividuellement, en visualiser unseule. Malgré tout, le projcherchait à les impliquer dans développement des typed'interventions éprouvées qu'iréclamaient.

Ces difficultés ont été vaincues eleur précisant clairement leobjectifs du projet et en leuexpliquant la nécessité de leuimplication à toutes les étapes. En cqui concerne les agriculteurs, cela fd'abord fait à travers leurs leaded'associations qui, à leur tour, les oexpliqué à leurs membres. Pour linstitutions gouvernementales, nouavons présenté les avantagequantifiés de l'agriculture urbaine montré certaines interventioncouronnées de succès dans d'autrvilles d'Afrique et d'Asie.

A la recherche d'une eau d'irrigationplus saine pour le maraîchage urbainau Ghana

Le maraîchage irrigué est une pratique courante dans et auxalentours des villes de beaucoup de pays à faibles revenus.C'est aussi un moyen important pour l'atteinte de la sécuritéalimentaire et d'un régime équilibré dans les villes. De plus, ilprocure un moyen de subsistance à beaucoup de citadins.Cependant, la contamination croissante des sources d'eaud'irrigation fait de cette pratique un risque majeur de santépublique, considérant en particulier que la plupart des produimaraîchers sont cultivés et consommés crus. Les agriculteurmaraîchers du Ghana utilisent différentes sources d'eau pourl'irrigation selon la localisation de leurs sites de culture. L'eaude surface est le plus couramment utilisée puisqu'étant plusaccessible, et donc plus économique. Les agriculteurs lapuisent à partir de cours d'eau, des eaux de ruissellement etde rigole, d'eaux usées ménagères. Cependant, ces sourcessont en général fortement contaminées par une eau nontraitée.

Bernard Keraita1*, Pay Drechsel1, WilliamAgyekum2 and Lesley Hope1

1IWMI West Africa, Accra, Ghana 2CSIR-Water Research Institute,

Accra, Ghana*Contact: [email protected]

Source d'eau d'irrigation pour le maraîchage urbain à Accra

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L'EAU DE LA NAPPEPHREATIQUE PEUPROFONDE COMME SOURCEALTERNATIVEL'eau traitée (eau de canalisation) nefut pas considérée comme unealternative puisqu'elle est trop chèreet très rare, même pour l'usagedomestique. Il existe très peud'endroits, comme Dzorwulu àAccra, où les agriculteurs y ontaccès.

De même l'eau usagée traitée à desfins d'irrigation est larg e m e n tindisponible, puisqu'au Ghana, seuleune partie infime (moins de 10%)des eaux usées est traitée. Il s'yajoute que le peu d'unités detraitement existantes ne sont paslocalisées dans des lieux où leurseffluents peuvent être utilisés dansl'agriculture.

L'eau traitée est tropchère et extrêmement

rare même pour l'usagedomestique

Au Ghana, seuls deux sitesd'agriculture, c'est à dire La, à Accraet Zagyuri, à Tamale utilisent leseffluents des unités de traitement quiapprovisionnent les camps militairessitués à proximité comme eaud'irrigation. A La, les effluents nesont pas suffisamment bien traités,alors qu'à Zagyuri, l'unité detraitement est en panne.

L'eau souterraine est généralementde meilleure qualité que celle desurface. Cependant, les coûtsd'installation, d'opérationnalisationet de maintenance des infrastructuresnécessaires pour le pompage de l'eauaugmentent proportionnellement à laprofondeur à creuser. Enconséquence, l'eau de nappeprofonde fut pour longtempséconomiquement hors de portée (1).Les agriculteurs ne purent que secontenter d'eau de nappe peuprofonde comme seule source d'eaualternative à l'eau de surfacecontaminée. Le recours à l'eau de

nappes peu profonde est courant lelong de la côte, dans plusieurs paysd'Afrique de l'ouest, et a été l'objetd'une utilisation réussie chez lescultivateurs maraîchers du Bénin etdu Togo (Drechsel et al., 2006).La perception est répandue chez lesagriculteurs du Ghana que l'eau denappe peu profonde est “pure” et noncontaminée. Par conséquent, ilsprennent l'initiative, partout où lapossibilité leur est offerte, deconstruire et d'utiliser des marresréservoirs (puits de nappes peuprofondes) plutôt que l'eau des coursd'eau, généralement perçue commeplus polluée. Ces marres réservoirsont une profondeur de moins d'1mètre et des surfaces de moins de5m2. Elles sont creusées très près desparcelles de maraîchage, ce quiamoindrit les efforts d'arrosage dufait qu'elles réduisent les distancesde portage des arrosoirs.

Cependant, des évaluations de laqualité de l'eau de marres réservoirsactuellement utilisée dans l'irrigationmontrent des niveaux decontamination élevés, mais moindresque ceux des autres sources d'eau desurface utilisées. Nous avons utiliséles observations et les discussionsdes participants pour découvrir lesraisons de cette forte contaminationdes marres réservoirs et les moyensde la réduire. Nous avons observédeux types de marres réservoirs.

� Les puits peu profonds: cesont des marres de collecte d'eaude ruissellement qui reçoiventégalement une recharge d'eau denappe. Certaines de ces marres setrouvent près de cours d'eaupollués, ce qui permet à cette eaude s'infiltrer. Cependant, les eauxde ruissellement charrient duf u m i e r, des eaux d'égouts etd'autres contaminants.

� Les puits de fermes:Certains sites d'agriculture n'ontaucune possibilité d'obtenir del'eau de nappe peu profonde. Cettesituation s'applique beaucoup plus

à Accra et Tamale puisque cdeux villes sont plus sèches quKumasi, mais les agriculteucreusent eux mêmes leurs proprmarres faites de terre (souvent pluprofondes que les marreréservoirs d'eau de ruissellemede pluies). Pendant la saison sèchcertaines de ces marres font officde marres de stockagapprovisionnées par demotopompes, à partir des coud'eau environnants.

TRAVAILLER AVEC LESAGRICULTEURS POURAMELIORER LES MARRESRESERVOIRS Nous avons commencé par tenir dréunions dans les villes, pexemple, à Accra et Kumasi où lagriculteurs des principaux sites dmaraîchage se sont réunis sur un side culture pour identifier les mesuret pratiques adéquates pour réduila contamination des marrer é s e r v o i r. Une large gamme dmesures qui n'étaient pas trèdifférentes en ce qui concerne ldeux villes a été suggérée. Pousimplifier ces mesures en vue dleur évaluation sur le terrain, nouavons conduit une analysd'adaptabilité au cours de laqueldes agriculteurs les ont notées, de plus adaptée à la moins adaptée. Lmesures notées comme les moinadaptées sur les sites de culturcomme le traitement de l'eau au semême des marres réservoirs fureécartées d'office. Nous nous sommégalement mis d'accord sur lecritères d'appréciation des mesures pratiques proposées.

Au cours des trois dernières annéenous avons travaillé avec leagriculteurs qui utilisent les marrréservoirs sur les différents sites dculture et testé nombres de mesuret de pratiques pour réduire contamination dans et à partir dmarres réservoirs sur leurs parcelleL'évaluation fut basée sur l'analyde laboratoire des niveaux dcontamination microbienne, le

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perceptions des agriculteurs, et àpartir d'une analyse socio-écono-mique. Régulièrement, une réactionà été reçue de la part des agriculteurset des scientifiques, et une modifica-tion des pratiques spécifiques à étéfaite et davantage testée. Pourillustrer le processus, un exemplereprésentatif est donné à l'attentionde Mr Ofori, un agriculteur du sited'expérimentation agricole deKumasi dans l'encadré 1.

PASSER DES MARRES-RESERVOIRS AUX PUITSIl y a eu d'autres améliorationssupplémentaires apportées auxmarres réservoirs. Les scientifiquesproposèrent l'utilisation de puitstubés puisqu'ils sont moins chers àconstruire et moins exposés à lacontamination des eaux deruissellement que les marresréservoirs. Nous avons prévu despompes à pédales pour tirer de l'eauet la profondeur des puits fut limitéeà 7m. Les puits à tubes peu profondsont également été utilisés avecsuccès en Afrique de l'ouest, commec'est le cas du projet d'irrigationFadama au Nigeria et de cultured'échalotes de Keta au Ghana(Kortatsi et al., 2005). Cetteinitiative a bénéficié du plein soutiendes agriculteurs urbains du Ghana.Ils ont fourni la main d'oeuvre aucours des essais de forage.

Cependant, les essais de foragemontrèrent qu'il n'y avait pas depotentiel à utiliser les puits à tube. AAccra, l'eau était saline alors qu'àTamale la nappe phréatique était tropprofonde et à Kumasi, le rendementen haut était trop bas. Nous avonstenu des réunions de comptes-rendusavec les agriculteurs pour leurexpliquer les résultats. Néanmoins,les essais de forage montrèrent queles puits creusés à la main pouvaientdonner assez d'eau mais, en raisonde leur coût élevé (2000 USDenviron), ils n'étaient pas à la portéedes agriculteurs de ces zones. Cecileur fut expliqué. Nous avonscependant consenti à installer des

puits creusés à la main et équipés depompes à pédales pour tirer l'eau àdes fins de démonstration.

Implication des agriculteurs dans lamise en oeuvre et l'évaluation desinterventionsLes agriculteurs fournirent la maind'oeuvre pendant l'installation dusystème de puits et presque tous lesagriculteurs du site de cultureparticipèrent. Cependant, à cause deslimites du système, seuls deuxagriculteurs était en mesure del'utiliser.

Ces deux agriculteurs reçurent desfiches d'observation pour évaluer lesystème. Les autres agriculteursfurent encouragés à faire desobservations et lorsque c'estpossible d'utiliser des pompes àpédales. Des tests de qualité de l'eaufurent effectués et le suivi del'utilisation du système fut aussi

conduit par nos assistants de terraiLes agriculteurs et les scientifiqus'accordèrent sur une observation dsystème d'environ six mois, aprlaquelle période nous avons tenu unréunion pour évaluer la performancdu système.

Les résultats de laboratoimontrèrent que la qualité de l'eau dsystème était de loin meilleure qucelle des marres réservoirs qétaient utilisées sur le même site dculture et s'inscrivait de beaucoudans les niveaux acceptés par lindications de l'OMS en matièd'irrigation (OMS, 2006). Nouavons recueilli les observations ddeux agriculteurs utilisateurs dsystème et de nos agents de terrain tenu une réunion au cours de laquelnous avons d'abord discuté leuobservations. Elle fut suivie par ddiscussions de groupe sur le sid'exploitation agricole et tous l

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Contexte: Mr. Ofori exploite une ferme de 0,2 ha. Il cultive principalement de la salade, dechoux et de l'oignon d'hiver. Il possède cinq marres réservoirs (d'eau de nappe peu profondedans sa ferme. Nos premières observations ont montré que les marres réservoirs n'avaient paune forme spécifique et que les agriculteurs marchaient souvent dans l'eau, avec leurs arrosoirqui raclaient le fond de la marre lors de la collecte d'eau.

Interventions préconisées: - Placer une margelle autour des marres réservoirs pour empêcher les eaux ruisselantecontaminées de s'y introduire. L'agriculteur déclina la proposition, puisqu'il dépendaibeaucoup des eaux de ruissellement de surface pour supplémenter la recharge de la marre pala nappe souterraine. Suite à ce rejet, nous avons proposé que les eaux de ruissellement soiencanalisées vers une entrée de la marre-réservoir où, elles pouvaient passer par un système dfiltrage comme des sacs remplis de terre pour réduire la contamination. - Une conception adéquate des marres réservoirs pour améliorer la sédimentation departicules et des pathogènes contenus dans l'eau, améliorant ainsi sa qualité. Mr Ofordéclara qu'il avait élargi les marres réservoirs pour obtenir davantage d'eau. Nous lusuggérâmes de canaliser les eaux de ruissellement (similairement au point (i) ci-dessus). Lfond des marres pouvait aussi être en biseau pour permettre aux sédiments de se déposer à undes extrêmisés de la marre, alors que les agriculteurs collecteraient de l'eau à partir de l'autrextrémité.- De meilleures pratiques de collecte d'eau comme l'utilisation d'un système de “cordage ed'un seau” pour puiser de l'eau. Pour éviter de marcher à l'intérieur des marres réservoirs il pouvait placer un pont de planches en bois par dessus la marre-réservoir ou en marchansur le rebord de celle-ci lorsqu'il puise de l'eau à partir des parties les plus profondes. Lconseil lui a aussi été donné de puiser l'eau avec le minimum de remous, une habitude qu'ipouvait changer avec le temps. Changements observés: - Une meilleure canalisation de l'eau vers les marres réservoirs et maintenant, il n'existqu'une seule entrée d'eau dans celles-ci. Cependant, il est impératif d'installer le système dfiltrage des eaux. - Des marres réservoirs mieux conçues avec des ponts en planches qui les traversent. Noul'avons observé, bien que non systématiquement, puiser de l'eau avec le minimum de remous- Nous avons eu des améliorations dans la qualité de l'eau, et espérons avec la continuitdavantage de discussions que de plus amples avancées seront réalisées.

Encadré 1: Une utilisation plus sûre des marres-réservoirs à eau de nappe peu profonde

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agriculteurs y participèrent. Nombrede questions furent soulevées aucours de ces discussions de groupe.Les agriculteurs identifièrentbeaucoup de défis dans l'utilisationde ce système, et émirent dessuggestions intéressantes sur lamanière de modifier le système pourune meilleure performance. Unexemple est donné dans l'encadré 2sur une question relative au travail.

CONCLUSIONIl fut clair que toute interventiondevait laisser une marge à laflexibilité pour être modifiée afin demieux convenir aux agriculteurs.Ceci nécessite une ouverture d'espritentre scientifiques et agriculteurs ettenir des réunions systématiques decompte rendu. Un nombre importantd'enseignements fut tiré avec lesagriculteurs sur le processus de miseen oeuvre et d'évaluation des essaissur les marres réservoirs, les puits à

tube de faible profondeur et lesystème de puits creusés à la main.Mais, en général, les sourcesalternatives d'une eau plus sainen'ont pas montré un grand potentielet cela laisse les agriculteurscontinuer à utiliser les eaux d'égout.Avec de telles limites en matière desources d'eau plus saines, nousmettons maintenant l'accent sur laminimisation des risques lorsque lesagriculteurs utilisent les eauxd'égout. Tout en travaillant en étroitecollaboration avec les agriculteurs,nous avons identifié beaucoupd'interventions que nous testons ence moment avec les agriculteurs touten quantifiant leur potentiel deréduction du risque. Celles-cicomprennent:

� Des mesures basées surl'amélioration de la qualité del'eau dans les champs: uneconception et utilisation adéquatede marres de sédimentation dansles fermes, l'utilisation de systèmesimple de filtrage comme lesfiltres à sable lent et de filtre enétoffe.� Des mesures basées sur lagestion de l'irrigation: desméthodes d'irrigation au traversdesquelles nous mettons l'accentsur un usage approprié desarrosoirs et le changement enfaveur de systèmes d'irrigationplus sûrs comme les kitsd'irrigation simple. Noustravaillons aussi sur une meilleureprogrammation de l'irrigation, enparticulier en arrêtant celle-ciquelques jours avant la récolte deslégumes.� Des mesures allant du champ àl'assiette, aux marchés et à lapréparation des aliments pour

éviter plus de contamination appuyer la décontamination, pexemple, par un lavage adéqudes légumes.

Nous espérons développer deinterventions appropriées facilement adoptables pour ledifférents sites d'agriculture afin dréduire considérablement les risqusanitaires. L'objectif de cet articn'était pas de suggérer deinterventions universellement appr

priées pour la réduction des risqupuisque celles-ci peuvent largemevarier selon les conditions localeCependant, nous avons montcomment de telles interventionpeuvent être mises en oeuvre l'étude a montré que certaines d'entelles peuvent réussir alors qud'autres se révèleront des échecsous certaines conditions. L'étude montré le besoin de travaillétroitement avec les agriculteupour identifier les mesures les pluappropriées, en fonction deopportunités et contraintes deagriculteurs locaux.

Note de bas de page1) ce ne fut que récemment que le Ministère pol'Alimentation et l'Agriculture subventionna perçage de forages de plus grande profondeégalement dans des sites d'agriculture urbaicependant, souvent sans succès.

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Portage d'eau de rigole non traitée à l'aided'un récipient sur la tête à Tamale

Force: les agriculteurs déclarèrent que le système diminuait la quantité de travail nécessaire etestimèrent qu'ils pouvaient irriguer 2-3 fois plus de surface en utilisant le système que lorsqu'ilsutilisaient des arrosoirs.

Faiblesse: la pompe à pédales nécessite que deux personnes travaillent ensemble; l'une pompant l'eauà partir du puits, alors que l'autre tire le tuyau et arrose les plantes. Ceci est une sérieuse limite puisqueles agriculteurs ne travaillent généralement pas en paire puisque chacun d'entre eux a son propreplanning d'activités.

Modification suggérée: installer un réservoir intermédiaire ou avoir un grand fût dans lequell'agriculteur pourra pomper l'eau et l'utiliser ensuite en cas de besoin.

Encadré 2: Evaluation du système sur des questions d'intérêt: Exemple du travail

De meilleures pratiques peuvent réles risques de contamination

RéférencesDrechsel, P. S. Graefe, M. Sonou, O.O. Cofie, 2006Informal irrigation in urban West Africa: AOverview. IWMI, Colombo. Research Report 102.www.iwmi.cgiar.org/pubs/pub102/RR102.pdfKortatsi K., E. Young and A. Mensah-Bonsu (2005)Potential impact of large scale abstraction on thquality of shallow groundwater for irrigation in thKeta strip, Ghana. West African Journal of ApplieEcology 8. WHO (2006). WHO guidelines for the safe use ow a s t e w a t e r, excreta and greywater - Volume IIWastewater use in agriculture. WHO-UNEP-FA OGeneva.

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Le concept de Family BusinessGarden (FBG) - Entreprisefamiliale de jardinage - est

basé sur l'idée que les besoinsnutritionnels d'une famille doiventêtre satisfaits par un articulationadéquate d'une agricultureécologique et d'une agriculturecommerciale et fondé sur le principed'un entreprenariat agricole durable(Ranasinghe, 2005). Le conceptcherche à intégrer le savoir-faire duterroir - Indigenous Te c h n i c a lKnow-how (ITK) - à des formesmodernes efficaces de connaissancesdisponibles dans divers domaines dudéveloppement durable. Endéfinitive, cela aidera à optimiser laproductivité à petite ou moyenne

échelle dans le long terme plutôt quede se limiter à maximiser laproductivité dans une perspective deproductivité à court terme.

LE CONCEPT FBGLe concept FBG reconnaît cinqcomposantes stratégiques àl'agriculture dans un contexte urbain,représentés par les différentes pétalesdu logo (voir image): c'est à dire, lanutrition familiale, l'adoption de latechnologie, la gestion des cultures,la technologie post-récolte et lacréation de valeur ajoutée, l'aména-gement paysager et l'entretien ducadre ménager.

Le pétale du centre représente lesbesoins élémentaires d'une famillepour son développement physique.Le pédoncule duel symbolise lacapacité à cultiver selon les principescommerciaux ou écologiques ; ou lacombinaison des deux pour une

meilleure viabilité. Le logo FBmontre aussi la faisabilité dl'adoption de stratégies diverseselon les différentes conditionsocio-économiques, culturelle

écologiques dec o m m u n a u t éurbaines.

Logo de l'entre p r ifamiliale de jardina(FBG)

Chacune des cinq composantes ml'accent sur un aspect spécifique dl'agriculture urbaine:

Nutrition familiale: Cette compsante se réfère à l'allocation dl'espace, ou la maximisation dl'utilisation d'un espace verticdomestique restreint pour la cultude légumes nutritifs, de fruit

L'entreprise familiale de jardinagecomme innovation dansl'agriculture urbaine

Le jardinage familial est souventperçu comme un système de

production orienté vers lasubsistance. Cependant, dans leszones urbaines et suburbaines, le

foncier est une ressource précieuse,raison pour laquelle le jardinage

familial peut être transformé en unsystème de production rentable.

Dans ce contexte, le conceptd'Entreprise familiale de jardinage fut

lancé lors de la Journée mondialepour l'environnement en 2000 au Sri

Lanka.

Utilisation d'espaces limités avec des structures verticales

Thilak T. Ranasinghe,Directeur de l'Agriculture (ProvinceOccidentale), Colombo, Sri Lanka.

u [email protected]

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d'igname, d'épices qui ont la faveuret le choix des membres de lafamille. Les familles qui choisissentde se consacrer à l'élevagechoisissent de petits animaux commela volaille, les cailles, les lapins etespèces assimilées. Des types decultures plus appropriées etattractives incluent des méthodescréatives et beaucoup de structuresd'agriculture en hauteur, telles queles tours à cultiver, la culture dans degrands bocaux, dans des tiroirs, dansdes cages, en pyramide, ou sur desantennes, les filets à cultiver et lesplantes aériennes comestibles.L'agriculture hydroponique simpli-fiée est également populaire. Dans lecontexte urbain, les méthodesécologiques de protection desplantes sont aussi courantes, c'est àdire, une 'intégration de la luttecontre les insectes et animauxnuisibles à l'utilisation de méthodestraditionnelles.

Je possède un petit jardin…. J'ycueille chaque jour un légume àfeuille pour ma consommation. Mesenfants sont également intére s s é spar cette activité. En résumé, lej a rdinage me pro c u re un niveauélevé de satisfaction mentale.Une femme médecin et jardinière, le17 septembre 2002

Adoption de technologies: C e t t ecomposante insiste sur le fait quepartout où c'est possible, les famillesurbaines doivent choisir des cultureséconomiquement viables ou desproduits qui génèrent des revenusaux entrepreneurs de petites oumoyennes tailles. Les pratiquants du

FBG ont identifié de nouvellescultures/nouveaux produits quisatisfont à la dimension viabilité duconcept, c'est-à-dire, deschampignons, des plantesornementales et la transformation deproduits alimentaires à valeurajoutée. La bonne intégration del'ITK et de la technologie modernejoue un rôle majeur ici. Destechnologies appropriées à faiblescoûts, efficaces et efficientes sontpréconisées. Entreprise familiale de jardinage: àmon avis ce projet vient à son heureet pourrait procurer d'immensesavantages au petits entrepreneurs.Un commerçant privé, le 30 août,2001

Gestion des cultures: Dans leconcept FBG une haute priorité estaccordée à la gestion des sols, del'eau, la lutte contre les parasites, lagestion de la lumière solaire oul'ombrage. Le recyclage desressources est mise en œuvre par desbénéficiaires qui adoptent destechniques domestiques de gestiondes déchets comme le compostage,la rotation des cultures, l'usaged'engrais vert/de fumure d'animaux,une utilisation adéquate de l'eau etdes pratiques de gestion des cultures(conservation des sols et de l'eau, destechniques de collecte d'eau, demicro irrigation, etc.). La gestion deszones d'ombrage est accentuée pouroptimiser l'utilisation de ressourcesfoncières limitées dans les zonesurbaines. L'agriculture intégrée, quiutilise l'élevage, l'aquaculture, laproduction arboricole et agricole,n'est choisie que par un nombrelimité de pratiquants de FBG pourdes raisons culturelles ouéconomiques. La combinaison de légumes et defleurs dans cette petite entreprisefamiliale de jardinage attirebeaucoup de visiteurs. En l'étudiant,il est possible de développer unel a rge connaissance des systèmessimples d'irrigation, de drainage etde gestion du foncier dans les

techniques d'aménagement paysageUn professeur, le 17 décembre, 200

Technologie post-récolte et créatiode valeur ajoutée: Même si leproduits proviennent des ménageles normes de qualité dcommercialisation doivent êtremplies pour soutenir concurrence avec les produiinternationaux présents sur lemarchés locaux. En réponse à la dynamique urbain

les micro entrepreneurs FBpositionnent l'agriculture urbaindans de nouveaux domaines ddéveloppement urbain global. Lgestion post-récolte est une exigencincontournable, comme la diversifcation des produits ; c'est-à-dirproduire une variété de produits valeur ajoutée pour répondre à demande changeante des consommateurs urbains est une partintégrante de la réussite des FBGLes femmes qui pratiquent transformation des produits alimetaires et leur conservation reçoiveun revenu confortable de leuproduction. J'ai la conviction que ceci [transformation de produit alimetaire] est la solution la plus adaptéà l'actuel problème de l'augmetation du prix des légumes auqufont face les consommateurs am a rché. Je m'attends que nopopulations soient à l'avenir mieuinformées de cette entreprise. Une employée, le 14 juin, 2002

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Aménagement paysager avec descultures en tour

Structure vivante et créative d'unaménagement paysager aérien

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Aménagement paysager etménager: cette composante metl'accent sur les facteursenvironnementaux et psycho-logiques. Les praticiens du FBG ontla possibilité de réduire leur stressmental et améliorer leurs capacitésen tant qu'entrepreneurs eto rganisations d'affaires au niveaulocal. La création d'un espacepaysager, « aérien » et plaisant faitde produits comestibles applique lesprincipes de l'architecture paysagée,de l'aménagement domestique, del'organisation personnelle et de lapsychologie. La création d'unenvironnement attractif à l'intérieuret hors des maisons ou d'entreprisesqui maintiennent le commerce deleurs propriétaires mieuxadministrables. Vous pouvez voir ici commentcultiver sur un petit espace ou surune dalle en béton. Vous pouvezfacilement y produire 4-5 types delégumes à feuilles et 2 sortes delégumes gousses. De plus, lesplantes à vin cultivées sur des pilierspeuvent être adoptées dans n'importequelle maison. Procédant de la sorteil est possible de gagner une plusgrande satisfaction physique etmorale qu'en visitant un parc deloisirs. Le Président du Lions Club,Kelaniya, Sri Lanka le 28 août 2003

DISSEMINATION ET APPUI AL'INNOVATION LOCALE Plusieurs études d'impact ont révéléque la nutrition familiale et lescomposantes d'adoption de technolo-gies sont les plus attractives et lespremières à être adoptées par lespratiquants. Une fois que cespratiques sont établies, l'entrepre-neur jardinier développe progressi-vement les autres composantes.

Par exemple, une femme productriceFBG a mentionné qu'après deux ans,elle produit, à présent, des légumesfrais pour le marché, et a rejoint desmicro groupements pour répondre àla demande croissante dessupermarchés locaux.

Cependant, le concept FBG nepossède pas de modèle directeur et leprocessus de transfert de technologiepeut se faire de beaucoup de façonsd i fférentes. La connaissance desFBG est répandue chez beaucoup decitadins de l'ouest du Sri Lanka àtravers une variété de canaux decommunication: les méthodes desmass media - les journaux, lesmagazines, les posters, les bulletinsimprimés, les almanachs, la radio etla télévision, les méthodesinterpersonnelles - expositions,séminaires, les sessions de rechercheaction, les ateliers, les cours deformation, les sites dedémonstration, les excursions et lesvisites de terrain ; des méthodesindividuelles - visites aux centresd'information, les appels télépho-niques, les lettres, la communicationpar e-mail, l'implication dans desprojets, la rédaction de thèses, etc.

Les expositions urbaines des FBGont aidé à créer de nouvellesperceptions du micro entreprenariatagricole urbain telles que lesstructures verticales vivantes etl ' o ffre de services en matièred'aménagement paysager ou lessystèmes d'agriculture hydroponiqueet de micro irrigation. De plus, la

formation de micro groupemenfacilitée par des agents dvulgarisation et de formatioagricole a ouvert l'accès à des formnouvelles et diverses d'initiative dproduits à valeurs ajoutées. Decitadins à l'esprit d'innovation orejoint les initiatives FBG es'impliquant dans le processus dgestion de la connaissance dconcept, par exemple, en prenapart à des séminaires, des sessions dformation et de démonstration, et eparticipant à des essais de ted'adaptabilité conduits par les agende vulgarisation. Ces activités soen train d'être davantagdéveloppées et corrélées l'entreprenariat avec l'aide degroupements de la société civile qtravaillent principalement su«femme en développementInspirées par ces activités, leautorités municipales ont embrasle concept FBG comme moyed'avoir des villes plus propres puisque celles-ci réduiseeffectivement les coûts de gestiodes déchets urbains et des soinmédicaux, et créent des opportunitde création de richesses à travers développement de l'agro-tourismel'intérieur des limites de la ville.

Activités de transformation de produits alimentaires comme micro entreprise.

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Le concept de fbg n'apas de modele

Les activités novatrices et lesinitiatives des citadins des districtsde Colombo et Gampaha ont aussiattiré l'attention des décideurs qui ontinclus l'agriculture urbaine dans lespolitiques locales et nationales. Lanovatrice approche conceptuelleFBG adoptée par le DépartementProvinciale Occidental del'Agriculture - Western ProvincialDepartment of Agriculture - et sonagenda de vulgarisation agricole aaidé à introduire l'agriculture urbainedans la Politique Nationale pourl'Agriculture et l'Elevage : 2003-2010, en particulier, dans laDéclaration de Principe N°29contenue dans le document depolitique de 2003. La dernièrepolitique du gouvernement en datedu 3 septembre 2007 contientégalement un accent spécifique surl'agriculture urbaine (dans ladéclaration N° 17).

Les interactions avec les autresdépartements gouvernementaux(comme celui de la Santé, desA ffaires Féminines, la BanqueCentrale) et d'autres ONG (commeSevanatha, Agromart, la CroixRouge), des organisations privées(Lanka Transformers) et deso rganisations communautaires debase ont contribué à créer des liensentre petits groupes ou desgroupements de la société civile etles réseaux institutionnels. L'atten-tion présentement accordée aux FBGdans les écoles, les programmesagricoles de formation profession-nelle et même dans les universités etles cours de doctorat assurent unbrillant avenir au concept. Desprojets impliquant des autoritéslocales et des org a n i s a t i o n sinternationales comme le CICR et leRUAF ont aidé à influencer lesplanificateurs urbains et de convain-cre les donateurs à résoudre laquestion de la pauvreté urbaine àtravers des stratégies de dévelop-pement agricole.

L'AVENIR DES FBG Les liens au niveau national etinternational offrent des opportunitésprometteuses pour un meilleurdéveloppement du concept de FBGdans des domaines comme lestechnologies de culture sur toit, laculture tissulaire, la cultureaquaponique, aéroponique etorganoponique. Cumulées à l'intérêtgrandissant pour le FBG parmi lesjeunes entrepreneurs urbains et lesconsommateurs urbains pour desproduits alimentaires naturels, sainset nutritifs. Ceci laisse à penser quele marché des FBG continuera àcroître pour l'avenir.

Le concept FBG permet à un citadinde recevoir une formation en coursd'emploi, d'avoir des connaissancessur les systèmes et les procéduresinformelles, et de devenir unentrepreneur indépendant dans uneforme de développement viable(Bridge, O'Neill & Cromie, 2003).Le développement du capital socialpar la formation de microgroupements et l'entreprenariataidera également à réduire laviolence urbaine et améliorer lesconditions des populations pauvresen élevant leur niveau de vie. LesFBG sont de ce fait une étapeimportante dans le processus dudéveloppement durable del'agriculture urbaine.

ReferencesBridge, S., O'Neill, K. & Cromie, S. (2003).Understanding Enterprise, Entrepreneur-ship and Small Business, 2nd Ed, (NewYork: Palgrave Macmillan) Ranasinghe, T. T. (2005). From informal toformal acceptance: leaps and bounds ofurban agriculture in the developments p h e re, The International Journal ofBiodiversity Science & Management, Vol.1,No. 1. pp 17-24.

Suite de la page 2

Ce numéro du Magazine AgriculturUrbaine est le fruit d'un effort decollaboration entre le programme «Agricoles du Futur » de la FondatioRUAF, PROLINNOVA (Promotionl'Innovation Locale), un réseau inted'apprentissage et de plaidoyer qui présentement des organisations étatnon gouvernementales dans 16 étatAfrique, en Asie et en Amérique Laqui œuvre dans la promotion de l'inlocale dans l'agriculture biologiquegestion des ressources naturelles(www.prolinnova.net); et Urban Haune initiative à l'échelle du systèmeGroup of International AgriculturalResearch (CGIAR) pour manager ecoordonner les connaissances ettechnologies communes des FutureCentres pour le développement del'agriculture urbaine et périurbaine(http://www.cipotato.org/urbanharv.htm).

Dans un des articles, Henk de ZeeuETC-Urban Agriculture (Coordonnprogramme RUAF-Villes AgricolesFutur) et Gordon Prain du InternatiPotato Centre (Coordonnateur duprogramme Urban Harvest) abordemanière dont des conditions urbainspécifiques influencent le processud'innovation dans l'agriculture en murbain. De multiples stratégies desubsistance, une cohésion communmoins forte, des possibilités d'uneagriculture intégrée, une baisse de disponibilité de connaissances local'existence de marchés urbains néceune grande réactivité et la nécessitédévelopper des systèmes de producspécialisés, interpellent tous pour uattention spécifique aux sites en maprocessus d'innovation dans l'agricuurbaine. Les auteurs soutiennent que le milioffre de nombreuses opportunités ed'innovation technique, organisationinstitutionnelle. Ils tirent plusieurs «leçons apprises» de l'exécution de«Villes Agricoles du Futu» et UrbaHarvest du CIP sur les voies pour sles producteurs urbains engagés danprocessus d'innovation. Ce numéro présente des études de cl'innovation agricole dans les villesle monde. Ensemble, ces articles coune large gamme d'expériences à trpays du Nord et du Sud.

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Au regard de leurs aspectssérieux au plan social ete n v i r o n n e m e n t a l ,

l'Administration du District adéveloppé différentes alternativespour vaincre la pauvreté etl'exclusion qui affectent approxima-tivement 55, 3% de la population dela capitale (Dane, 2003).

UNE RECHERCHE TOURNEEVERS LE CHANGEMENTComme contribution à cetterecherche d'alternatives, le JardinBotanique José Celestino Mutis deBogota - un centre municipal destinéà la recherche scientifique et audéveloppement - mène divers projets

de recherche sur l'agricultureurbaine. L'objectif est de générer destechnologies alternatives qui peuventaméliorer les systèmes de productionurbaine.Les nouveaux résidents s'adaptentvite aux pratiques agriculturalesurbaines, mais courent, en mêmetemps, le danger de perdre leurconnaissance traditionnelle deproduction, la consommation etl'usage de ressources autochtonescomme des espèces végétales dut e r r o i r. La recherche au jardinbotanique encourage de ce faitl'utilisation d'espèces végétales

Andéennes de saison froide et dplantes exotiques comme culturalternatives pour la productioalimentaire familiale et pour aideraméliorer la nutrition et diversifiles habitudes alimentaires de communauté. Le Jardin Botaniqudéveloppe la culture et consommation d'espèces végétalautochtones prometteuses qui se sorévélées comme ayant une hauvaleur nutritionnelle, et des usagalimentaires, médicaux et industriepotentiels, et qui nécessite égalemeune connaissance de la manière doelles doivent être cultivées. Certainde ces espèces sont l'amaran(Amaranthus caudatus), du poivre dCayenne de saison froide (Capsicupubescens) du cubios (ou capucintubéreuse, Tropaeolum tuberosumle fruit de la passion (Passiflocumbalensis), de l'oxalide crénelé(Oxalis tuberosa), de la papaye d

Des technologies pour laproduction de plantes comestiblesà Bogota en Colombie

La population de la capitale Bogotaest en rapide croissance. Une raisomajeure de cette croissance est lamigration interne. Le besoin enhabitation de ces personnesdéplacées à participer à un usageaccéléré des zones périurbaines eturbaines pour la construction demaisons, affectant la disponibilité dterre adaptée à l'agriculture urbaineDans le même temps, il existe unecroissance de la demande en terresarables et pour la production denourriture qui contribue à un régimeéquilibré.

Pratique de l'agriculture dans des carrés de culture au Jardin Botanique de Bogota

Claudia Patricia González Rojas

[email protected]

La capitale de Bogota est située sur la longitude4° 35' nord et 74° 4' latitude ouest, à unealtitude de 2640 mètres au dessus du niveau dela mer. Sa température annuelle varie entre 4 et 14 °C (46 °F - 68 °F), avec des moyennes de12°C. Elle abrite une population de près de 7millions d'habitants (6.824.510), qui vivent surune surface de près de 400 km2.

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montagnes (Carica cundinamar-censis), du melon (Solanummuricatum) et de la quinoa(Chenopodium quinua).

La recherche des nouvellestechnologies met l'accent surl'adaptabilité et l'acceptationpotentielle par la communauté (sur labase de la faiblesse des coûts de miseen oeuvre, la facilité de réplicationdans l'espace urbain, et l'adaptabilitéd'utilisation dans des espaces limitésqui ne sont pas idéaux pourl'agriculture).

Pour développer des technologiesadaptées aux nombreuses etd i fférentes conditions del'environnement urbain de Bogota(qui comprend une disponibilité trèslimitée de sols aptes pour la pratiquede l'agriculture, un espace physiquerestreint et des différences de zonesbioclimatiques allant des zoneshumides à des zones sèches avec unepluviométrie irrégulière et desniveaux élevés d'irradiation solaire),un schéma expérimental fut conçu.Des expériences au Jardin Botaniqueincluaient la culture d'espècesurbaines sur des surface dures(toitures et balcons) dans des zonesconstruites, avec l'usage derécipients plastiques (comme destubes, des coussinets, des bouteilles,des pépinières et des poubelles àordures) et cinq types de substratsbasés sur l'utilisation du compostedans différentes proportions.

Les récipients ont été choisis sur labase de leur adaptabilité à la plantequi doit être produite, gardant àl'esprit ses caractéristiques tels quesa taille, les types de plante (arbres,buissons, herbes), la forme et la tailledes parties utilisables (feuilles,fruits, fleurs, tubercules ou bulbes),le cycle de croissance (court, moyen,long) et le type et la croissance desracines (verticale et en profondeur,ou latérale et sur la surface). En plus,les dimensions du récipient devaientêtre d'une taille suffisante pour tenir

la quantité de substrats nécessairespour une croissance et undéveloppement adéquat de la plante.Le type de matériaux a aussi été prisen compte dans le choix desrécipients, la préférence était lesmatériaux inertes comme leplastique, par exemple, les corbeillesà ordures, les bouteilles de boissongazeuse, etc. pour éviter l'interactionde substances indésirables avec lesnutriments. Pour cette raison, lesseaux ou les barils en métaux, ou lesrécipients ayant contenu de lapeinture ou d'autres substanceschimiques ne furent pas utilisés.

En terme de mélanges de substratsutilisés pour faire pousser les plantesdans les récipients, un effort fut faitpour définir les caractéristiques dusubstrat “idéal”, y compris ladisponibilité de nutriments pour lesplantes, la bonne capacité derétention d'eau et une bonne aération.Il était aussi nécessaire que lesubstrat fut facile à produire, oudisponible à faibles coûts.

Le composte offre une forte teneuren matières organiques, retient l'eau,et est relativement facile à produirepuisque dans beaucoup decommunautés, il est fabriqué pourréduire les déchets org a n i q u e ssolides domestiques (par exemple,les restes alimentaires). Dans une ffort pour améliorer l'aération etdiminuer le poids du substrat dansles récipients, des coques de rizgrillés ont été ajoutées à certainsmélanges. Certains déchetsorganiques domestiques solides sontaisément disponibles, et avec unebonne procédure, ils peuvent êtretransformés en compost en juste cinqmois.

De cette manière, les chercheurs duJardin Botanique purent étudierl'influence des types de récipients,des types de substrats et desd i fférentes conditions bioclimatiques du District de Bogota surle comportement agronomique en

terme de plantation, d'entretien, drécolte et de rendement des espècvégétales andéennes et planteexotiques de saison froidlorsqu'elles sont cultivées commcultures alternatives pour consommation familiale.

LES PRINCIPAUX RESULTATSSur la base des résultats obtenus acours de l'étude, le Tableau présente les différents systèmes dproduction recommandés poucultiver des plantes urbaines dandes récipients dans des zoneconstruites et sous les conditionclimatiques de Bogota.

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Tubes verticaux

Sacs noirs en plastique avec la quantiténécessaire de substrat et un systèmed'irrigation. Utilisés pour divers petitfruits et légumes. Les tubes peuvent pendre indépendammenou être placés contre les murs, les toituresles terrasses, ou les cours de maisoncimentés où ils reçoivent le maximum delumière solaire.Les tubes verticaux font un usage optimade la surface de culture horizontale puisseque plus de plantes peuvent être cultivéepar unité de surface. Il réduisent aussi letemps nécessaire pour le désherbage, el'enveloppe en plastique empêche lepossibles dommages et maladies.

- surface nécessaire par tube : 0,09 m2

- nombre de plantes par tube : bette àcarde (16), céleri (12), coriandre (16)épinard (16) fraise (12), laitue (16)menthe (16), persil (16) menthe verte(16), thym (16), mélisse (16)- ratio de compost/coques de riz : 2/1

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Production Les réceptacles tubulaires et lebouteilles se sont révélés les plufavorables pour la croissance et développement de la plupart deespèces, dans toutes les strateécologiques analysées. Le type dréceptacles influence de manièévidente la croissance des plante(mesurée en poids en grammes) et rendement (quantité de biomassproduit par unité de volume et dsurface de substrat). Les réceptacletubulaires ont une orientatioverticale, qui rend optimal'utilisation d'un espace horizontlimité (dans un réceptacle tubulaioccupant 0.09 m2 d'espachorizontal, 16 plantes de bette carde ou d'épinard peuvefacilement être cultivées [1]). Pexemple, un carré de pépiniècouvrant 0, 76 m2 d'espachorizontal permet la culture de 2plantes ; partant, sur un mètre carril est possible de cultivapproximativement 190 planrépartis sur 12 réceptacletubulaires, ou juste 25 plantelorsque des carrés de pépinières soutilisés (voir schéma 1).

Espèces cultivéesLes espèces recommandées pour culture en tube ont decaractéristiques morphologique(des racines peu profondes et depédoncules fins) qui leur permettede pousser et de se développer danles réceptacles tubulaires. Cecultures comprennent la bette carde (Beta vulgaris var. vulgarisle céleri (Apium graveolens), coriandre (Coriandrum sativum), leépinards (Spinacia oleracea), fraise (Fragaria vesca), la laitu(Lactuca sativa), la menthe (Menthpiperita), le persil (Petroselinu

Coussinets horizontaux

Corbeilles à déchets en plastique

Bouteilles Lits de pépinière

Sacs noirs en plastique avec la quantiténécessaire de substrat et un système d'irrigation.Utilisés pour diverses plantes à bulbes. Ce typede coussinet permet une utilisation efficace del'eau, une meilleure utilisation de l'espace et unefacilité de récolte. L'utilisation de ce réceptacleest recommandée pour la culture des plantes àbulbes. Il permet aussi de réduire le tempsnécessaire pour le désherbage, et l'enveloppe enplastique protège de possibles dommages etmaladies.

- surface nécessaire par coussinet : 0,3m2- nombres de pieds par coussinet : ail (10),oignon rouge (10), radis (16), betterave (10)carotte (12). - Ratio compost/coques de riz : 2/1

Une bouteille, peinte de préférence, sur saparoi externe avec une couleur sombre pourcultiver différents légumes et herbesmédicinales. Couper le haut de la bouteilleplastique, et utiliser la partie restante d'uneprofondeur de 20cm et d'un diamètre de10cm. Des trous devraient être percés à labase pour faciliter le drainage des eauxd'arrosage. Ce type de récipient, est un desréceptacles les plus accessibles et bon

marché. Les bouteilles individuellesempêchent de possibles contaminations desracines. - surface nécessaire par bouteille : 0,014 m2- une plante par bouteille de bette à carde,d'ail, de pois, de targète, de coriandre, dechoux fleurs, d'épinard, de laitue, d'herbe(comme la menthe, le persil, le thym, etc.),les radis, la betterave et la carotte.- Ratio composte/terre/coques : 2/1/1

Pour cultiver des plantes à bulbes ou destubercules, la profondeur du récipient doit être de20-30 cm (dans ce cas ci des seaux à ordures enplastique). Des trous de drainage doivent êtrepercés au bas des récipients. - Surface nécessaire par seau à ordures : 0,11 m2.- Nombre de plantes par seau : amarante (1),brocoli (3), capucine tubéreuse (4), haricots deLima (1), ibias (4) pommes de terre (1), pommesde terre locale (2) quinoa (1) choux (3).- Ratio composte/terre/coques : 2/1/

Les lits de pépinière sont les réceptacles les pluscouramment utilisés pour la culture de plantesurbaines. Il est nécessaire d'avoir un espacehorizontal qui permet à la plante d'absorber lemaximum de lumière solaire. Le lit peut êtreconstruit avec des planches usagées ou neuves.- Les dimensions des lits varient en largeur et enl o n g u e u r, selon l'espace disponible et laprofondeur nécessaire. La profondeur minimaledevrait être de 10 à 12 cm pour la bette à carde(acelga), la coriandre, la laitue, le persil, et lesautres légumes à feuilles ; et de 20 cm pour labetterave, les radis ou la carotte pour permettrele bon développement des racines.- Plantes adaptées : bette à carde, ail, pois,tagète, oignon rouge, coriandre, choux fleurs,épinard, laitue, herbes (menthe, persil, thym,etc.), radis, betterave, carotte.- Ratio composte/terre/coques : 2/1/1

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crispum), thyme (tymus vulgaris),les raisins (Melissa officinalis) et lamenthe verte (Mentha spicata).

De plus, pour l'ail (Allium sativum),les pois (Pisum sativum), le soucides jardins (Calendula officinalis),l'oignon (Allium cepa), le cèdre …(Lippia triphylla), les choux fleurs(Brassica oleracea var. acephala), lecamomille (Matricaria chamomilla),la grande ortie (Urtica urens), lesradis (Raphanus sativus), labetterave rouge (Beta vulgaris var.conditiva), la rue (Ruta graveolens)et la carotte (Daucus carota), unmeilleur rendement a été rapportéavec la culture en bouteille, puisqueces réceptacles produisent desplantes de moindre poids que cellesdes pépinières et des coussinets. Parexemple, l'espace occupé par unebouteille est de 0,014 m2 et laquantité réduite de substratnécessaire signifiait qu'un plusgrand nombre de plantes pouvaitêtre logé dans un mètre carré.

SubstratEn terme d'évaluation des différentssubstrats, il a été trouvé que lesd i fférents mélanges aff e c t a i e n tl'adaptabilité, la croissance et ledéveloppement des diverses plantes.Les substrats faits de deux oudavantage de matériaux mélangésont montré des propriétéssupérieures qu'à ceux qui necontenaient qu'un élément. Parexemple, un mélange de coques deriz, de terre et de composte a montrédes caractéristiques supérieures enterme de rétention de l'humidité, decontenu capillaire et nutritionnelque n'importe lequel de ces substratspris individuellement, permettantainsi un meilleur développementdes plantes étudiées.

CHANGER LA QUALITE DEVIE DES POPULATIONS LESPLUS PAUVRESL'étude a montré que lespopulations dans l'extrême pauvretéet les groupes marginalisés peuvents'adonner au maraîchage avece fficacité dans un environnementurbain comme celui de Bogota enoptimisant l'utilisation des espacesdans les zones construites enutilisant des récipients. Sur la basedes résultats de l'étude, desrecommandations peuvent êtrefaites sur l'utilisation de substancescontenant du composte et descoques de riz qui peuvent amoindrirle recours (non écologiquementviable) au terreau tiré del'écosystème naturel pourl'agriculture.

Les résultats de la recherche ont étépartagés avec plus de 2000agriculteurs urbains de Bogota qui,avec l'appui technique fourni par leJardin Botanique, ont répliqué lestechnologies alternatives et adaptéplus encore leur système deproduction de légumes dans desespaces construits tels que les patiosou les toitures des maisons, ycompris la conception de leurs

propres unités de productiofamiliale. En utilisant des récipientdes tubes, des bouteilles, decoussinets et des carrés dpépinière, ils ont été capables dprendre un meilleur avantage sur lerares espaces disponibles, et dcultiver une variété d'espèces pouleur consommation et pour commercialisation ; ce qui leupermet, par leurs propres effortd'améliorer le régime familiadiversifier les régimes alimentaireet générer des ressourcecomplémentaires.

Notes1) dans le calcul des plantes à feuilles comml'épinard ou la bette à carde, nous avons pune moyenne parce que le nombre pevarier, dépendamment des caractéris-tiqude la plante.

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RéférencesCID Nacional Household Survey. DANEJuly 2003. In: Por un compromiso sociacontra la pobreza en Bogotá. Decembe2003. Ediciones Antropos Ltda.

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Lefebvre (1968) affirme laplace prépondérante de laville dans le développement

technique en ces termes : «pendanttrès longtemps, la Terre fut le grandlaboratoire, selon l'expression deMarx , il n'y a pas très longtempsque la ville a pris ce rôle».

Au Sénégal et plus particulièrementà Dakar, la prise de conscience descoûts environnementaux, l'insuf-fisance du système de conservation,les problèmes d'accès à la terreagricole et la lutte contre la pauvretéont conduit, en 1999, audéveloppement d'une technologienouvelle : le microjardinage. C'estaussi le dynamisme de la recherche-développement, étayée par l'actionpolitique, qui a conduit à la création

des microjardins à Dakar.L'arrivée annuelle d'environ 100 000nouveaux habitants à Dakar expliquela pression qui pèse sur les terrescultivées intra-urbaines et leur recul(Mbaye et Moustier, 1999). Aussi, leProgramme Spécial de SécuritéAlimentaire (PSSA) a été mis enplace par le Gouvernementsénégalais en 1999 d'abord avec laFAO (1999 à 2002) puis lacoopération décentralisée entreDakar et Milan (Italie).

LES MICROJARDINS ÀDAKAR : UNE INNOVATIONBASÉE SUR UNE STRATÉGIEET DES RESSOURCESNOUVELLESQu'est-ce qu'un microjardin ? C'estun système de culture hors sol quipeut être hydroponique ou réalisé surdu substrat solide. Il nécessite d'unepart, la confection d'un conteneur, oubac de culture, qui contient unsubstrat de plantation (les plants sontobtenus en pépinière) et d'autre part,l'application de solutions nutritives.La solution mère est fabriquée à

l'extérieur et achetée par programme. Le caractère innovaréside donc dans l'application d'untechnologie moderne de productiol'hydroponie, à de petites surfacde l'espace domestique : couterrasse, toit des maisons oenceintes de mairies ou d'écolecomme ce fut le cas dans l'arrièrcour de la mairie de la commund'arrondissement de Ouakam comme c'est encore le cas dans Centre de Sauvegarde de PikinGuédiawaye. Cette technologie a été éprouvée pla FAO depuis 1992 en AmériquLatine et dans les Caraïbes. ASénégal, le projet est placé sous responsabilité de la Direction dl'Horticulture, ce qui montre qu'unstructure administrative peut jouun rôle important dans l'innovatioLa direction du projet a été confiéedes chercheurs qui ont porté le projen direction de la population. Ils soaussi responsables notamment dl'expérimentation des substrasolides comme la coque d'arachidla balle de riz et la latérite.

Le microjardin est une réponseinnovante de l'agriculture aux

contraintes urbaines et auxsollicitations nouvelles en matière de

qualité des produits. Le contexteurbain favorise l'innovation

technologique grâce aux multiplesinteractions que permet la

concentration socioprofessionnelle,administrative et politique

Les micro jardins à Dakar, Sénégal

Une réunion de l’organisation de producteurs UPROVAN à Dakar

Awa BA,doctorante (Institut NationalAgronomique Paris-Grignon)

16, rue Claude Bernard, Paris [email protected]

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LA MOBILISATION DESMOYENS HUMAINS DE LARECHERCHE ET DEL'ENCADREMENTAGRICOLESLa mise en place de ce projet anécessité l'application d'une stratégienouvelle en matière de gestion desressources humaines du monde de larecherche et de l'administrationagricole. En effet, bien que leprogramme ait été localisé au CDH(Centre de DéveloppementHorticole), la stratégie adoptée aconsisté d'abord à former aumicrojardinage les techniciensagricoles, principalement ceux desservices d'encadrement agricole telsque les SDDR (ServiceDépartemental de DéveloppementRural). A leur tour, ces derniers ontété mandatés pour former lesbénéficiaires, notamment desmembres de groupements d'intérêtéconomique (GIE), pour la plupartdes femmes, dont le rôle dansl'agriculture urbaine se trouve ainsirenforcée. Par exemple, sur les 180agriculteurs dakarois (dont latypologie montre des maraîchers,arboriculteurs, floriculteurs, micro-jardiniers, éleveurs, pêcheurs etriziculteurs) que nous avionsenquêtés en 20051 , nous comptionsseulement 36 femmes dont 25faisaient du microjardinage. ChaqueGIE compte 12 membres et lesformations des bénéficiaires sontdécentralisées et réalisées dans lesquartiers ; la photo 1 montre un GIE

bénéficiaire de la formationmicrojardins à Dakar. Ainsi, selon laDirection de l'Horticulture, « endécembre 2002, un atelier de cinqjours de formation a été dispenséauxtechniciens régionaux du projet.Dans l'ensemble du pays, il y a eu1440 bénéficiaires de la formation,répartis dans les dix capitalesrégionales, les quatre départementsde Dakar, Kaffrine et Linguère ».Selon le programme, de nouveauxacteurs sont toujours formés et lesanciens acteurs ont été suivis,appuyés à Dakar et dans les régions.Lorsqu'il s'agit de personnes seulesou d'institutions privées, horsprogramme, elles ne prennent en

charge que les coûts du matériel, lestechniciens agricoles assurant leurformation sont à la charge du projet.Notre enquête montrait que la duréede formation au microjardinage étaitassez courte : sur les 31 microjar-diniers, 25 avaient suivi uneformation d'une semaine et autantavaient été formés par le

Programme.Le succès du microjardinage vied'abord du niveau élevé dproduction que les microjardinieobtiennent. D'après le Programmun micro-jardin peut assurer chaquannée 6 cycles de cultures atteindre un rendement moyen de 3Kg de légumes/m2/an. Il vient ausde ce que les microjardins peuveproduire au-delà de la consommatiofamiliale ; le surplus est alors vendet contribue ainsi au revenmonétaire du ménage. C'est pomieux gérer cette mise en marchque les microjardiniers souhaitedisposer d'un lieu spécifique dvente, où serait valorisée la qualisanitaire des légumes de microjardiC'est déjà ce que pratiquent quelqurestaurateurs pour la laitue : ivérifient le cube en éponge commattestant l'origine.

LA RÉALISATIONTECHNIQUE GRÂCE AURECYCLAGE DE MATÉRIELSET À LA VALORISATION DEDÉCHETS AGRICOLES

L'emplacement des microjardins evarié. A Dakar, la compacité du tissurbain fait que, selon le Programm75% sont localisés sur les terrassdes maisons alors qu'ailleurs dans pays, ils sont plutôt installés au sodans des endroits incultes (cours espaces vacants en dehors du foyerDans la création d'un microjardin, première étape est la fabrication d

1Dont 98 réenquêtés en 2006.

Micro-jardin sur terrasse à Dakar

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conteneurs, faits de matériauxréutilisés. La photo 2 montre uneséance de confection des tables deculture avec des planches en bois.Ces planches sont issues des caissesde transport de marchandisesrécupérées au port. On utilise aussid'autres récipients commeconteneurs : bassines et seaux enplastique, pneus coupés longitudina-lement et boîtes de polystyrène ayantservi à l'emballage du poisson, etc. La seconde étape consiste à remplirle conteneur de substrat solide (oud'eau pour une production delégumes feuilles en hydroponique).Les substrats solides sont fabriqués àpartir de déchets agricoles: coquesd'arachide (60%) et balle de riz(40%), cette dernière pouvant êtresubstituée par du gravier de latériteconcassé à une dimension de 3 à 5mm à raison de 20% de gravier delatérite. Ces éléments sont lavés,préparés et stockés pendant vingtquatre heures au moins pourpermettre une éventuelle

fermentation. L'expérimentation deces différents matériaux par leschercheurs et l'équipe du projet avaitpour but de faciliter l'accès de latechnique à un coût bas en utilisantle substrat le plus abondant danschaque contexte régional. A Dakar,les lieux d'approvisionnement enintrants ont été multipliés, afin d'êtreplus proches des bénéficiaires et deréduire les coûts de transport.

Les solutions nutritives mères macroet micro2 sont conservées dans unendroit frais et la micro est en plusgardée à l'abri de la lumière. Leurdosage est fonction du substrat(liquide ou solide), du type de planteet de sa phase de croissance. Lesdeux exemples ci-dessous sontdonnés par le projet microjardin pourdes substrats liquides, hydropo-niques. S'agissant de l'eau, c'est souventl'eau du robinet qui est utilisée pourl'irrigation. Cependant, l'eau de puitsest aussi utilisée et la réflexion porteaussi sur la récupération de l'eau depluie.

ConclusionCet article montre qu'en agricultureurbaine comme dans d'autresdomaines, l'innovation est sous-tendue par la recherche scientifique,base d'un référentiel technique et parla formation des agriculteurs. A D a k a r, il a fallu un apportscientifique autant pour lacompréhension de l'alimentation desplantes que pour l'usage dessubstrats solides, substituts à la terre.Cette innovation a permis d'apporterune réponse technique à descontraintes et des atouts liés à laproximité de la ville.

A Dakar, le port et les industriagroalimentaires peuvent êtconsidérés comme des atouts pour fourniture des substrats et du bois dfabrication des tables dmicrojardins. Le succès de csystème de production hors sol dlégumes frais prouve son adoptiopar les habitants puisque d'aprènotre enquête, sur les 56 nouveauproducteurs qui avaient déclaré avocommencé l'activité agricole e2000, 28, soit la moitié, étaient dmicrojardiniers. Cependanconcernant le financement, capacité d'autonomie des bénéfciaires les plus démunis est renforcer.

Bénéficiaires des formationsmicrojardins à Dakar

Séance de formation sur les techniquesde confection des bacs de culture

Source : Programme microjardins 2002.

Exemple 1 : pour un bac de culture de laitue d96 litres1ère et 2ème semaine pour un bac de 96 Litre: 96 x 2.5 ml = 240 ml de macro et 96 x 1 ml 96 ml de micro.3ème et 4ème semaine : 96 X 1 ml = 96 ml demacro et 96 X 0.4 ml = 38.4 ml de micro.Exemple 2 : pour un bac d'autres types deplantes à cycle long tels que : Basilic, Céleri,Cresson, Menthe, etc.1ère et 2ème semaine pour un bac de 96 Litre: 96 x 2.5 ml = 240 ml de macro et 96 Litres x1ml = 96 ml de micro.3ème semaine : 1/5 de la dose (96 x 1 ml = 9ml de macro et 96 X 0.4 ml = 38.4 ml de micro4ème semaine : 1/2 de la dose (96 Litres x 2.5ml = 240 ml de macro et 96 Litres x 1ml = 96ml de micro). Pour les autres semaines, alterner les doses :dose 5ème semaine égale dose 3ème et dose6ème semaine égale dose 4ème.

Références bibliographiquesBryant C. R. La place des espaces ruraupériurbains et de l'environnement dans développement régional. Symposiuinternational "Territoires et enjeux ddéveloppement régional". Conférencintroductive au thème 2. Lyon, 9-11 mars 20012 pages.Fleury A. et Aubry C. L'agriculture périurbaind'Ile-de-France face à son territoire. UMSystèmes Agraires et Développement (SADAPT) de l'Institut National AgronomiquParis-Grignon. dans l'avenir de l'environnemepériurbain. 25 avril 2003. 17 pages. Pages 5-7.Lefebvre Henri. Le droit à la ville (postface) Editions Anthropos, Paris, 1968. 165 pages. Mbaye A, Moustier P. L'agriculture urbaindakaroise. 1999. 26 p.Prain G. Les Ecoles de Champs Paysans. Unméthode idéale pour l'agriculture urbaine ? daRUAF Magazine, N°5, décembre 2001 : 37.

2Solution macro composée de : mono ammonium phosphate ; nitrates de calcium et de potassium.Solution micro composée de : nitrate de magnésium ; sulfates de magnésium, de cuivre, de manganèse, de zinc ;acide borique ; ammonium molybdate et chélate de fer.

2Solution macro composée de : monoammonium phosphate ; nitrates de calcium etde potassium.

Solution micro composée de : nitrate demagnésium ; sulfates de magnésium, de cuivre,de manganèse, de zinc ; acide borique ;ammonium molybdate et chélate de fer.

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Integrated Biofarm Enterprise(IBE), une SARL basée enEthiopie a commencé ses

activités en 1998 à Addis Abéba, àpartir d'une philosophie qui est detravailler avec la nature pour obtenirune productivité durable et de grandequalité, et faibles niveaux de déchetset de perte pour l'environnement.

Depuis, IBE a servi de modèlenational en matière de gestion desdéchets, de réhabilitation del'environnement, de gestion desressources et de production denourriture au profit descommunautés environnantes(Getachew Tikubet, 2002).Au cours des huit dernières années,IBE a aussi fonctionné commecentre de formation et dedémonstration. Il fait égalementfonctionner des stations locales dansdifférentes régions du pays (Assella,Mekele, Assossa et Gurage), quirenforcent la formation et les

opportunités de recherche. Une dses activités a concerné le recyclaget l'utilisation de déchets organiquurbains, en collaboration avec divepartenaires.

LES DECHETS ORGANIQUESSOLIDESLes déchets organiques solides socollectés à partir du marché centraux fruits et légumes d'Addis Abébet des résidences et boutiquealentours. La résolution du problèmde ces déchets consomme une partconsidérable du budget de municipalité.

La collecte des déchets s'effectue deux niveaux. Le premier se fait amarché et auprès des ménages. Lgrossistes et détaillants de fruits légumes basés au march

Recyclage des déchets solides àAddis Abéba, Ethiopie: Faire de lagestion des déchets une affairecommerciale

La gestion des déchets solides est un défi majeur auquel les villes des paysen développement font face. Le recyclage commercial des déchets

organiques en engrais biologique de valeur appelé « Bio-composte » est unenouveauté à Addis Abéba et est entrain d'avoir un impact visible sur une

meilleure gestion des déchets organiques et l'agriculture urbaine.

F o rmation en production de culture par l'utilisation de terre mélangée à du bio composte

Berihun Tefera: Bioeconomy AssociationAddis Ababa, Ethiopia.

[email protected] Getachew Tikubet:, Integrated Biofarm

Enterprise, Addis Ababa, Ethiopia. [email protected]

Les principaux partenaires dans ce projetde Gestion des Déchets Solides (BioRecyclage) sont: Bioeconomy Association (BEA) - une ONAddis Ababa City Administration (Clean, Beatification and Park Agency) -Organisation étatiqueArada Sub City of Addis Ababa -Organisation étatiqueBirhane Clean and EnvironmentSanitation Association - une organisationdu secteur privé.

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rassemblent les déchets dans desbacs à ordures, alors que les déchetsdes résidences et des boutiques duvoisinage sont collectés par desorganisations commerciales privéesappelées Birhane Clean andEnvironment Sanitation Association- Association pour la Propreté etl'Hygiène de l'EnvironnementBirhane. Des frais sont payés àl'association pour ce service. Lesecond niveau de collecte de la zonedu marché à la zone du projet etautres zones de déchargement se faitpar la municipalité. 40 m3 environ,ou 3500kg de déchets organiquessont collectés quotidiennement de lazone du marché, mais seuls 16m3, ou1400 kg sont utilisés pour ce projet àcause de problèmes de capacité. Lereste doit être déchargé hors de laville par la municipalité. IBE a reçu534 000 kg de déchets en 2006. Laséparation et le triage des déchetso rganiques et des déchets nonorganiques se font à tous les deuxniveaux. Les déchets non organiquesvont à d'autres industries, et lerevenu généré par ce travail de tri estalloué à l'Association pour laPropreté et l'Hygiène del'Environnement Birhane. Les divers participants au système

de gestion des déchets apprennenttous la bonne procédure demanipulation, de collecte, de triage,de transport et de manutention. Deplus, une formation est donnée à 100jeunes employés de l'Associationpour la Propreté et l'Hygiène del'Environnement Birhane quiparticipent au processus de gestiondes ordures et à l'AssociationBioeconomie (BEA).

La zone de préparation du compostede IBE à Addis Abéba est située à 6km de la zone de provenance des

déchets. Le projet utilise uneméthode de préparation du composteà ciel ouvert pour recycler lesdéchets organiques. Chaque phasedu processus dure à peu près troismois et il appartient à IBE decompléter les trois phases de l'annéepassée ; transformant ainsi 534 000kg de déchets en 265 800 kg de biocomposte, vendu sous emballage eten vrac.

B E A détermina la teneur ennutriments du bio composte par destests de laboratoire conduits par leInternational Livestock ResearchInstitute (ILRI) - l'InstitutInternational de Recherche surl'Elevage. Ces tests montrèrent quele bio composte fournit plus que lamoyenne en besoin de nutrimentspour la croissance des plantes et deloin plus de nutriments que le sollocal préparé avec des engrais non

organiques à base de DAP et d'urée.Le fort taux de matière organiquedans le bio composte qui manqueaux engrais non organiques, donneaussi aux sols une structure, uneabsorption d'eau et une aérationmeilleure. De plus, le bio composten'est appliqué qu'une fois tous les 2 à3 ans, le rendant moins cher d'usageque les engrais non organiques quidoivent être appliqués chaque année.Le bio composte est emballé dans

des sachets plastiques scellés et porla marque du logo bio composte edeux langues : anglais et Amharic (langue locale), une liste deingrédients, les nutrimendisponibles, les instructiond'utilisation et les adresses. Lesachets sont préparés sous deemballages de trois contenancd i fférentes : 2kg, 4kg et 25 krespectivement destinés auutilisateurs de petites et moyenntailles et aux vendeurs intermédiair(supermarchés). De plus, des sacs d100kg de bio composte soemballés sans scellés ou étiquetteIls sont utilisés par IBE ou vendudirectement à des clients. Lcertification est en cours et IBbénéficie déjà en cela de l'appofficiel et de la reconnaissance dMinistère de l'Agriculture et dDéveloppement Rural, en plus dsoutien des Autorités en charge de Protection de l'Environnement.

Les instructions standards poul'utilisation du bio composconsistent à mélanger 3 à 4 kg de bcomposte avec une quantité égale dterre locale et à appliquer ce mélangà chaque mètre carré de sol. Le prdu bio composte était de 2Birr/k(environ 0, 235 USD/kg) en 2006 de 2,5 Birr/kg (0,294 USD/kg) e2007 ; quasiment la moitié du practuel des engrais non organiques.

IBE utilise et commercialise du bcompost de trois façons.

a) Usage interne: IBE possède Addis Abéba environ 5ha de terhorticole et un site pépinière. IButilise sur ces sites environ 185 00kg d'engrais organique (avaensachage). b) Vente à des stagiaireappartenant à des projets: IBE

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Déchets urbains transformés encomposte commercialisable

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donné une formation pratique et unappui en capacitation à plus de 21 000 stagiaires dont la plupartpossède leurs propres champs.Tous ces stagiaires achetaient dubio composte auprès de IBElorsqu'ils ont commencél'agriculture. Par exemple, 200membres de l'ancienne Associationdes Femmes Transporteurs de Boisde Chauffage - Fuel Wood CarrierWomen's Association - avaientacheté, en 2007 (1999 dans lecalendrier éthiopien), 10 450 kgpour 26 100 Birr (environ 3 071USD) à un prix de 2,5 Birr/kg(environ 0,294 USD/kg) pour leurferme horticole de la ville d'AddisAbéba, dans le quartier deKeraneyo.c) Vente aux boutiques etsupermarchés: IBE vend du biocomposte à partir de ses principauxcentres de distributions. Il compteparmi ses clients les supermarchésd'Ababer, d'Abrico et d'Adgemu etles fournisseurs d'intrants agricoles

d'Addis Abéba. Il fait aussi lapromotion du produit auprès dedifférentes fermes horticoles.

Près de 70% du bio composte produiten 2006 furent utilisés par IBE pourses propres besoins. Cependant, onestime que 80 à 90% du biocomposte produit en 2007 et 2008seront commercialisés.

La majorité des acheteurs sont descitadins qui utilisent le bio compostedans leurs propriétés familiales etdes agriculteurs périurbains quil'utilisent pour l'horticulture. IBEdonne aussi des cours de formation àdivers groupements et commer-cialise ses produits à des projets deproduction agricole urbaine. Cesgroupements sont formés de jeunes,de membres de coopérativesféminines, de porteurs de bois dechauffe, des individus partiellementétablis à leur propre compte, desétudiants, des retraités, desorphelins, des religieuses, etc. Plus

de 90% du bio composte vendu soutilisés dans l'agriculture urbainmais le marché rural est aussi ecroissance, au fur et à mesure que connaissance du produit augmenparmi les agriculteurs ruraux. IBest la première et l'unique entid'Addis Abéba engagée dans collecte et le recyclage commercide déchets organiques.

ANALYSE FINANCIEREL'analyse financière qui suit ebasée sur les coûts et revenus induiet les coûts d'opportunité estiméIBE a induit des coûts de mad'œuvre, de mise en œuvre, d'analydes nutriments du sol, d'emballagde salaires et d'administratioestimés à 404 136 Birr (47 54USD). Cela inclut aussi les coûts dcollecte, de chargement, de transpoet de déchargement des déchets qsont couverts par les partenaireSans ces coûts d'opportunité, le totestimé est de 226 936 Birr (26 69USD) (voir tableau). La société

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respectivement des capacités de gainde 135 189 Birr (15 905 USD) et 312389 Birr (36 752 USD) compte tenuou non des opportunités de coûts.

L'association pour la Propreté etl'Hygiène de l'EnvironnementBirhane - Birhane Clean andEnvironment Sanitation Association- possède un service de formation etoffre une assistance dans la gestiondes déchets. La décharge de la villeest située à 13 km de la zone dessources d'eau, alors que le site derecyclage de IBE est situé à 6 km decette zone. En conséquence, endéversant les déchets au site de IBE,la municipalité gagne du temps etfait des économies de coûts detransport de 14 km pour chaquecamion chargé. De ce fait, IBE n'estpas supposé couvrir ce coûtd'opportunité. Après évaluation de laperformance de l'année précédente,les partenaires ont étendu leur accordaux années à venir et les Autoritéséthiopiennes pour la Protection del'Environnement ont égalementapprouvé une augmentation en tailleet en ampleur du projet.L'activitécommerciale est financièrementrentable si le bio composte est venduà un prix qui n'est pas inférieur auprix du seuil de rentabilité de 1, 52Birr (0,18 USD) considérant lescoûts d'opportunité et 0,85 Birr (0,10USD) par kg sans considération descoûts d'opportunité. Puisque IBE estune SARL, tout bénéfice gagné estréinvesti.

PROMOTIONIBE développe l'engrais organique

bio composte et la gestion urbainedes déchets de manière suivante : -En gérant des centres decommercialisation de bio composte ;-en invitant des officiels de

différentes organisations gouverne-mentales et non gouvernementales àvisiter le projet ; -A travers les media (la publicité) etdes publications comprenant desbrochures, des lettres d'informationet des posters. La municipalité fait également lapromotion de l'agriculture urbaine etl'usage du bio composte.

CONCLUSIONLa gestion des déchets est unequestion majeure de la gestionurbaine, en particulier dans des villestentaculaires comme Addis Abéba.La terre est rare dans ces villes et ilest nécessaire qu'elle soit utilisée defaçon productive et efficiente. Enconséquence, les entreprises quirecyclent les déchets et produisent del'engrais organique standardisé etsous emballage comme décrit danscet article sont vitales. Ellesparticipent à la gestion des déchetsurbains mais aussi, indirectement, àla promotion d'une agriculture sainedans la ville en fournissant del'engrais biologique en petits paquetsaux agriculteurs urbains.

L'agriculture est une partimportante (85%) de l'économie de la main d'œuvre éthiopienne. cause de la dégradation des sols, production agricole est devenudépendante de l'applicatiod'engrais. Conséquemment, l'Ethipie importe d'énormes quantitéd'engrais non organique. Le bcomposte a de ce fait un potentiénorme dans ce pays.

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RéférenceGetachew Tikubet 2006. Th e BioFarm: AIntegrated Farming Approach to RestorCreate and Sustain Wealth. In: ResourcManagement for Poverty ReductioApproaches and Technologies, Assefa, AGetachew, T. & Johann, B. (eds), SelecteContributions to Ethio-Forum 2002. ThRegal Press Kenya Ltd, Nairobi.

Vue partielle de Biofarm, démembrementde Assela

Production de jeunes pousses d'arbresavec utilisation de bio composte

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Beaucoup de personnesrencontrent des problèmespour entretenir leurs familles.

Les salaires dans le public et autresservices gouvernementaux sontpayés irrégulièrement, ou pas dutout, et pour joindre les bouts, lesfonctionnaires s'engagent dans lemaraîchage dans les cours desmaisons et l'élevage urbain. A causedes conflits récents dans l'Est dupays, les conditions d'existence danscette zone se sont détériorées. Lesconflits armés dans les zonesagricoles qui furent le grenier de laville, ont forcé les habitants de

villages entiers à quitter leursmaisons à la recherche de la paix.Beaucoup de ces personnesdéplacées, hommes et femmes,jeunes chômeurs, anciens combat-tants ont trouvé refuge dans la villede Bukavu. Les conditions déjà fragiles deBukavu se sont davantagedétériorées et la ville a connu unnombre grandissant de sans-domiciles et d'enfants vivant dans lesrues. L'augmentation de la populationa conduit à un développementtentaculaire de la ville et une absenced'aménagement urbain dans leszones qui ceinturent la ville,provoquant un morcellement desparcelles pour la construction denouvelles habitations.

Les migrants se sont rapidementadaptés aux nouvelles circonstances

et firent preuve de créativité potrouver de nouvelles stratégies dsubsistance comme le maraîchage l'élevage d'animaux dans les coudes maisons et les espaces ouvercomme le long des avenueL'agriculture urbaine aide aussi à débarrasser des herbes sauvages sles sites vacants et les terrains ddéversement des ordures de la vilde Bukavu.

Le maraîchage est dominant Bukavu et est principalement destinà la consommation domestiquL'élevage d'animaux procure dpetits revenus aux ménages de ville, et est aussi perçu comme unmanière d'assurer une sourcd ' a rgent en cas de besoin. Il eintégré au maraîchage.

La ville de Bukavu, centreadministratif de la Province du Sud-Kivu, est située dans l'Est de la R.D.

Congo à quelques 2000 km de lacapitale, Kinshasa. C'est un centre

commercial, administratif etuniversitaire important qui compte

plus de 600 000 habitants. Pourplusieurs raisons, beaucoup d'entre

eux se sont tournés vers l'agriculturepour assurer leurs moyens

d'existence.

Développer les connaissanceslocales en matière d'élevageurbain à Bukavu, R.D. Congo

Des femmes membres d'une équipe de recherche d'agriculteurs

Augustin Cihyoka,Diobass Platform

[email protected]

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ELEVAGE DES ANIMAUXDans les quartiers périphériques del'excroissance de la ville, l'élevaged'animaux a été remarquablementintégré à l'agriculture. A Mushununu,61% des agriculteurs urbainspossèdent des chèvres, 15% desporcs, 30%, s'activent dans l'élevagede lapins et 53% pratiquent l'élevagede volaille et utilisent des surfacessupérieures à 0,5 ha.Diobass Platform travaille avec lespersonnes déplacées de la ville etconduit un programme dont lesagriculteurs urbains représentent lecentre d'intérêt. En 2003 et 2004,Diobass a noté un développementrapide de l'élevage d'animaux et areçu des demandes pour appuyer leséleveurs de Bukavu. Une enquêtepréliminaire sur l'élevage fut faite etune assistance fut apportée à laFédération des Eleveurs(FEDE/PREIV).

L'activité dominante est l'élevaged'un nombre limité de chèvres, deporcs, de lapins ou de volaille. Dansune étude de 2003 sur 96 ménages dela zone périurbaine de Bukavu il aété constaté que le maraîchage etl'élevage d'animaux sont souventcombinés. Le nombre moyend'animaux élevés par ménage est de29 chèvres, 24 porcs, 19 lapins ou 31poules.

Avec le temps, des changementsfurent observés dans l'agriculture

urbaine à Bukavu. Dans l'étude,Diobass fit le constat que l'élevaged'animaux avait pris de l'ampleur etchangé de centre d'intérêt.Traditionnellement, les éleveursentretenaient des chèvres, ce qui estencore une pratique répandue chezles personnes âgées qui en font unmoyen d'épargne. Cependant, leséleveurs de chèvres laissent leursanimaux divaguer à travers la ville,ce qui évidemment détruit les arbreset les jardins, et conduit à desconflits entre petits maraîchers etéleveurs. En conséquence, latendance actuelle est plutôt àl'élevage de porcs, en particulier,chez les jeunes et nouveauxmigrants.

ELEVAGE PORCINL'élevage de porcin est rentable. Leprix d'un porc varie de 20 à 150USD, selon le poids et l'âge del'animal. Ceci représente unecontribution importante au revenudes ménages, en sus de l'alimentationproduite dans les petits jardins.L'étude conduite par Diobass en2003 portait sur 96 ménagess'activant dans l'élevage de porcs.Parmi ces ménages, 87 ontmentionné que cette activité leuro ffrait des revenus substantiels(Lawahira Ntagenwa, 2003). 38foyers utilisaient les revenus tirés del'élevage porcin pour payer les fraisscolaires, alors que 15 utilisaient ceta rgent pour satisfaire les besoins

familiaux autres qu'alimentairec'est à dire la constructiol'acquisition de parcelles et/ou dterres de culture aux abords de ville. Le reste (plus de 50%) utilisaces revenus pour acheter usupplément de nourriturprincipalement des céréales (maïriz et sorgho), du manioc et dlégumes (haricots, pois). Plusieude ces foyers produisaient égalemeelles mêmes des produits maraîcheet de l'amarante. Ils élevaient ausquelques poules (qui se nourrissede la même nourriture que les porcs

LES DEFIS Au cours des quelques dernièreannées, les éleveurs de porcs se somis au travail pour améliorer nourriture qu'ils donnent à leuanimaux pour réduire le risque dpeste porcine. Malgré quelqueréussites dans certaines zones, isont encore confrontés à dnombreux défis. Les principaux sol'accès au foncier pour l'extension dleur espace d'élevage, le mauvaaccès aux ingrédients pour préparation de la nourriture deanimaux, l'inaccessibilité deservices vétérinaires, le manque dgéniteurs de qualité, et le besoin (omanque d'accès) au crédit.

Pour répondre à ces défis, leéleveurs de la ville de Bukavu sont organisés au sein d'unFédération de Eleveurs d'Animau

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(FEDE/PREIV) pour partager leursexpériences et consolider leursactivités. Sur les 112 familles, 102sont engagées dans l'élevage dansdes étables ou autres locaux pournourrir leurs animaux deux fois parjour. Les membres de la fédérationcommencèrent ensemble à faire desexpérimentations sur les porcs, lesmigrants qui venaient de s'établircomme ceux qui avaient vécu dans lazone toute leur vie.

L'alimentation des animaux estmaintenant à base de tourteaux denoix de palmiers (de drêches debrasserie et quelques fois de bananeslocales et/ou de boissons alcooliquesà base de maïs) et de grandesquantités d'herbes. Les éleveursdoivent acheter ces ingrédients aumarché local de Bukavu et auprès depetites unités de fabrication desavon. 80 des 112 foyers préfèrent cemélange et nourrissent leurs porcsavec une ration journalière de 2 à 3kg de mélange de nourriture, ou 4 à 6kg pour les truies qui attendent demettre bas et les porcelets qui ontbesoin d'être engraissés. 70 deséleveurs s'accordent sur le besoind'une ration de renforcement faite defourrage servi à volonté.

Pour améliorer la qualité desgéniteurs, les éleveurs urbainséchangent des reproducteurs dehaute performance et obtiennent lesmeilleures races auprès de grandesfirmes locales comme le consortiumPharmatika, de communautésreligieuses et de grands éleveurs dela ville. Les membres de la

fédération collectent des cotisationspour acheter ces animaux. De cettemanière, les éleveurs sans ressourcesont également accès à des animauxde meilleure qualité.

Le problème de la peste porcine estrécurrent et cause de fortes pertesdans les cheptels. En 2002, Diobassorganisa une foire commerciale surl'élevage local et les connaissances etles pratiques en matièred'agriculture. Les résultats de cesdémarches furent la création d'uncentre de promotion desconnaissances locales. Une despriorités de ce centre est la validationdes recettes adéquates pour laprévention de la peste porcine danset autour de la région de Bukavu.Depuis 2004, FEDE/PREIVdistribue une recette faite de plantesvétérinaires utiles dans la préventionde la peste porcine africaine. Cesconnaissances ont été développées àtravers un partage d'expériencesentre les éleveurs urbainstraditionnels et les nouveauxmigrants venus de diff é r e n t e slocalités.

Cette pratique a permis aux éleveursd'augmenter leur cheptel et de mieuxsatisfaire les besoins de leursfamilles. La majorité du cheptel auxalentours de Bukavu a été déciméepar la guerre de 2004 et par la pesteporcine (d'après les informations ennotre possession et celles fourniespar les partenaires de Diobass).Cependant, il existe en ce momentun cheptel confortable dans la villeoù l'impact de la guerre a été moinssévère que dans les zones rurales.Les éleveurs de porcs ont réussi àprotéger leurs animaux de la pesteporcine africaine, et la fédération aété active dans l'élevage de groupe etl'échange d'innovations en matièred'alimentation et d'élevage desanimaux. La ville possède même unebanque d'animaux qui appuie larelance de l'élevage en zones rurales.En décembre 2006, la fédération deséleveurs de porcs a org a n i s é

plusieurs échanges avec des éleveudes zones rurales et a offert 11truies de bonne souche.

Encouragée par ces résultats de recherche action des agriculteurs sles pratiques endogènes en matièd'élevage et de prévention de la pesporcine africaine, la fédération qcompte actuellement 112 membres'est embarquée dans l'engraissemede porcelets (achetés à 2 mois revendus entre 5 et 8 moisL'engraissement des porcelets pola vente sera une activité majeure dannées à venir et se fait actuellemedans 3 sites pilotes de Bukavu.

L'élevage animal dans la ville offde petits revenus aux ménages qs'activent dans cette activité. Poréduire les difficultés rencontrées pces familles, les éleveurs urbains orassemblé leurs efforts et développdes échanges qui ont abouti en unvalidation de recettes nutritionnellpour prévenir la peste porcine, avel'appui de la recherche actioentreprise par la Plateforme DiobasCependant, les éleveurs ont besode développer davantage destratégies pour accéder ensemble acrédit et pouvoir développer leuinitiatives de micro entrepriseviables.

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Inspection des plantes séchées

RéférencesL AWA H I R A Ntagenwa Olivier, Etat dl'élevage porcin dans la ville de BukavuTFC, UCB, Faculté d'Agronomie, 2003.

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Tout en offrant de meilleurs prix, lemarché des produits biologiqueso ffre souvent aussi des prix plusstables tout au long de l'année.Cependant, la plupart desproducteurs urbains ne se sont pasfamiliarisés avec les techniquesparticulières de productionbiologique, ou alors doutent desopportunités économiques que cemarché offre. De plus, le marché desproduits biologiques a des exigencesstrictes en matière de qualité commela certification bio, et demande

souvent de la part des producteursdes capacités de négociation parcequ'ils vendent souvent directementaux consommateurs ou à desdistributeurs spécialisés. La plupartdes producteurs ne sont pas souventhabitués à ces exigences. Ilsmanquent surtout d'aptitudes engestion d'entreprise et de capacités às'auto organiser pour une meilleurecommercialisation.

Conséquemment, des approchesnovatrices sont nécessaires pourpermettre aux producteurs deprofiter de cette nouvelle demande.“Agricultores en la Ciudad”(Agriculteurs urbains) est unprogramme du CGIAR InitiativeUrban Harvest (1)

et des partenaires locaux qui est etrain d'être mis en œuvre à Lima, aPérou pour aider les producteursprofiter de cette opportunité et vaincre les contraintes. Lprogramme utilise une méthodologd'Ecoles d'Application Urbainedéveloppée localement pourenforcer l'organisation interne dagriculteurs et aider à développer dnouveaux liens avec divers types dmarchés de produits biologiques.

DEVELOPPEMENT D'UNENOUVELLE METHODOLOGIE“D'ECOLES POURAGRICULTEURS URBAINS”Une étude préliminaire conduite e2004 a identifié les forces et llimites du développemed'entreprises agricoles chez le

Innovations dans les relationsproducteurs-marchés: les écolesd'application urbaines et lesmarchés de produits biologiquesà Lima, Pérou

Evaluation de l'analyse agro écologique

Les produits alimentaires biologiquessont en demande croissante chez lespopulations les plus aisées des paysen développement, et ces habitants

des villes consentent à payer un prixfort pour une nourriture saine et dequalité. Les producteurs agricoles

vivant dans et aux alentours de cesvilles sont bien placés pour prendre

profit de ce marché lucratif.

Nieves Gonzales, Urban HarvestMiguel Salvo, Urban Harvest and

Universidad Politécnica de MadridGordon Prain, Urban Harvest and

International Potato Center (CIP)[email protected]

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producteurs agricoles locaux et lesbesoins en renforcement descapacités. Une conclusionimportante fut le besoin decapacitation en création d'entreprise,mais elle démontra également qu'il yavait une absence de méthodologiesd'apprentissage compatibles au stylede vie en milieu urbain. S'inspirantde son utilisation dans un contexterural par le Centre International pourla Pomme de Terre, l'équipe derecherche de Urban Harvest identifiala méthodologie de Ecoled'Application pour A g r i c u l t e u r s(EAA) comme un instrument à fortpotentiel d'utilisation en milieuxurbains, si elle pouvait êtreadéquatement adaptée. L'adaptationdu modèle fut conduite sur unepériode de deux ans dans deuxdistricts de Lima où la pression del'urbanisation du foncier agricoleétait la plus forte. Les objectifsétaient de: • Développer l'accès desproducteurs urbains à des produitso rganiques de haute valeurmarchande• Augmenter l'accès desconsommateurs à des produitsalimentaires frais et sains pouraméliorer le régime familial• Eliminer les effets négatifs del'agriculture sur l'environnement. Urban Harvest fut appuyé par la“Junta de Usuarios Rímac (JUR)”,qui est l'institution locale de gestiondu système d'irrigation créé par lacommune et les Municipalités deLurigancho Chosica et Santa Maríade Huachipa.

La méthodologie des Ecolesd'Agriculteurs Urbains comporte 3étapes. Bien que celles-ci fussentélaborées sur une période de 2 ans,les 3 étapes peuvent être complétéesen 15 mois seulement, selon lescirconstances locales.

On procède d'abord à un diagnosticparticipatif de terrain sur une périodeapproximative de 6 mois. Utilisantdifférentes méthodes diagnostiques

(ateliers participatifs, interviews degroupes, études) cette étape demandeune documentation des pratiqueslocales, des opportunités et descontraintes à la production. Ceprocessus diagnostique comprendaussi l'information et lasensibilisation sur les buts etobjectifs du projet. La deuxième étape implique lacréation d'une école d'applicationpour agriculteurs adaptée au milieuurbain (EAA) sur la gestion intégréedes cultures, avec une attentionparticulière donnée aux parasites etaux sols. Les ateliers préliminairesde sensibilisation aident à créer uneprise de conscience chez lesagriculteurs sur la valeur du capitalnaturel et humain - la protection del'environnement et de la santéhumaine - et la valeur du capitalsocial, en d'autres mots, la pertinencede l'organisation de groupe. Unepartie importante de l'adaptation desEAA implique un travail intensif depréparation avec des agriculteurssoumis à de fortes contraintes detemps sur les avantages de ce typed'agriculture. Des interactions plusintensives ont lieu entre l'équipe derecherche et les producteurs choisisdans le cas spécifique des EAArurales, d'abord à cause de la manièredont ce type d'agriculture est encompétition par rapport au temps et àl'espace avec d'autres stratégiesurbaines de subsistance, de sorte quela sensibilisation à la valeur et lepotentiel de l'agriculture nécessitedavantage de temps. La troisièmeétape est l'école d'application urbainequi nécessite un renforcement decapacité en matière de productionbiologique et le développementd'une orientation marchande vers denouvelles opportunitéscommerciales (Graphique 1). Cesétapes sont discutées plus en détaildans ce qui suit.

DIAGNOSTIC PARTICIPATIFDE TERRAINL'étude diagnostique dans l'Est dLima s'est faite sur la base d'ateliepréparatoires, d'entretiens de groupde recours à des informateurs clés à d'autres études pour comprendles systèmes locaux de production de subsistance. L'étude révéla que lproducteurs locaux étaient morganisés. La taille des exploitationétait très réduite et commercialisation est basée sur uréseau complexe d'intermédiaireLes agriculteurs ont des informationtrès limitées sur les prix du marché la tendance est à la culture demêmes produits à la même saisoconduisant à des marchés saturés des bas prix. Dans ce scénario, lagriculteurs essaient de maximisleur productivité et l'aspect de leuproduits, et minimiser les coûts dproduction et de travail, qui résulteen une forte dépendance auproduits chimiques (en particulieaux pesticides hautement toxiquesouvent sans prêter beaucoud'attention aux mesures de sécuritéAvec des coûts d'intrants élevés des prix fluctuants, le résultéconomique de ce type d'horticultuse solde souvent par des pertes. Alieu de vendre la terre à depromoteurs urbains en face dfaibles niveaux de bénéfice commle font certains producteurs, unalternative identifiée par diagnostic est de mettre à profit dnouveaux marché urbains toproches. Il existe un engagemelocal pour l'horticulture, maégalement une urgente nécessité d

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Graphique 1: Méthodologie en trois étapes d' d'Application pour Agriculteurs Urbains”développer la production biologique

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trouver des voies pour rendre laproduction plus profitable.

DES FERMES ECOLESADAPTEESLe Centre International pour laPomme de Terre possède une grandeexpérience de l'utilisation desméthodologies de fermes écoles pouragriculteurs (FEA) pour renforcer lescapacités de ces derniers en milieurural, en particulier dans la lutteintégrée contre les parasites (LIP) dela pomme de terre. Cette méthodes'est aussi révélée comme participantau renforcement du capital socialchez les agriculteurs (Pumisacho &Sherwood 2005).

La méthodologie des FEA a besoind'être adaptée aux conditionsurbaines parce que les participantssont des agriculteurs, des citadinsengagés dans un style de vie et dessystèmes de production citadins quirequièrent une utilisation différentedu temps, du travail et des ressourcesphysiques, et impliquent une rotationdifférente des cultures, des sols, etc.comparativement au secteur rural. Laferme école pour agriculteursurbains (FEAu) mit l'accent sur lagestion intégrée des cultures parceque la lutte contre les parasites et lagestion des sols furent identifiéescomme les principales faiblesses desproducteurs urbains. Au lancementde la FEAu (en 2005), lescommentaires suivants étaientfréquemment entendus.

“Personne ne peut produire de lalaitue sans Furadan” un insecticidelocal hautement toxique.“Chupadera [Fussariun spp uneimportante maladie fongique] esten progression.”• “Ils mentent quand ils déclarentqu'ils n'appliquent pas de produitschimiques. Ils les appliquent la nuitlorsque personne ne peut les voir.”• “Vous pouvez avoir un meilleurprix, mais si vous cultivez sansengrais chimiques, les feuillesseront endommagées.”• "Les plantes cultivées sans urée,

poussent avec une couleur jaune.Qui paiera pour les avoir?”

Le but des FEAu fut de changer cesperceptions et rendre les agriculteursconscients de la possibilité d'utiliserdivers moyens pour combattre lesmaladies et les insectes afin deréduire le recours aux engraischimiques. Il fut aussi de montrer lesavantages de l'auto-org a n i s a t i o npour leur permettre d'échanger desexpériences et des connaissances,réduire les coûts et développer leursaptitudes commerciales.

LES ASSOCIATIONSURBAINES DE FERMESECOLESLes Associations Urbaines deFermes Ecoles (AUFE) résultent del ' a u t o - o rganisation chez certainsmembres des FEAu, principalementdans le but de renforcer leur capacitéde production de produits organiquesou écologiques et leurs aptitudeso rganisationnelles et entreprena-riales. Les membres sont doncchoisis parmi les adhérents desFEAu, et sont ceux qui montrent ungrand intérêt pour les techniques deproduction organiques ouécologiques introduites dans ladeuxième étape de la méthodologie.La troisième étape encourage cesproducteurs motivés et qui se sontvolontairement choisis à élaborerleurs plans et besoins spécifiques entant que partie des activitésd'entreprise et de renforcement descapacités des AUFE. Dans le cas deLima, les producteurs ont exprimé lebesoin d'une organisation plusformalisée, davantage de formationen gestion d'entreprise, d'uneformation et recherche sur laproduction organique et d'un appuipour appliquer ce qu'il ont apprisdans les FEAu. Ils ont aussi cherchéde l'aide pour atteindre les conditionsde production requises afin d'êtreo fficiellement certifiés pour laproduction organique. Ledéveloppement participatif de laméthodologie garantit que les

producteurs eux-mêmes mettent eœuvre et préservent les A U F Ependant que les organisations dRecherche-Développement off r el'appui technique. D'autreinstitutions locales, comme municipalité ou les A u t o r i t éDirigeantes des Usagers dl'Irrigation, ont appuyé l'étude dmarché et les dialogues d'entreprisavec de nouvelles opportunitéd'affaires.

L'AUFE se compose de trois espacphysiques (figure2). Une zone dproduction pilote est utilisée pol'application de méthodebiologiques de culture et d'élevagdestinées au marché. Un espace drecherche participative pour évalules nouvelles technologieorganiques. Une salle de formatioet de réunion est utilisée pour renforcement des capacités. Lcentre AUFE cherche à former lagriculteurs impliqués dans sconception et sa mise en place, maaussi les autres producteurs locaudésireux d'apprendre des expériencde ce premier groupe, et edéfinitive, d'adhérer à l'organisation

L'AUFE est basée sur une autoorganisation des agriculteurs qui prennent part. Le processus prenenviron un an pour atteindre l'étapde la participation, de l'organisatioet de l'autonomie des agriculteurs qpermet de garantir la viabilité dl'AUFE. Conséquemment, formation débute avec des sujets ddomaine social : l'estime de so

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Figure 2: Modèle opérationnel desAssociations Urbaines de Fermes Ecole

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l'acquisition de capacités deleadership, le réseautage, la négocia-tion. A partir de ces fondements, legroupe aborde la génération etl'application de techniques intégréesd'agriculture biologique et leuradaptation à l'environnement urbain,la transformation pour ajouter de lavaleur aux produits et la recherche demarchés (Urban Harvest 2007). Lesagriculteurs impliqués sont aussiresponsables de la diffusion desconnaissances qu'ils ont apprises àl'endroit de leurs collègues de Lima.Les «agriculteurs diplômés» com-mencent déjà à décerner desformations quelques six mois aprèsla création de l'AUFE, et après avoirreçu eux-mêmes différentes formesde renforcement des capacités. Ilsparticipent également de plus en plusà des foires de démonstrationo rganisées par les autoritésmunicipales et Urban Harvest, ce quiest une autre forme de sensibilisationhorizontale des pairs et d'autresacteurs.

REALISATION ET DEFIS La principale réalisation est la miseen place de deux AUFE stables etviables pour produire etcommercialiser des produitsmaraîchers organiques, connus sousles noms de Cosecha Sana SAC(COSANACA) et Asociación deProductores Agropecuarios Orgáni-cos de Huachipa (APAHO) (UrbanHarvest 2007; Alegre et al. 2006).

D'autres réalisations spécifiquescomprennent les éléments suivants:

• Les producteurs sont devenus desexperts dans la productiono rganique et connaissent lesinformations techniques.• Les producteurs sont maintenantdevenus capables de négocier pourleurs propres comptes les ventes surd i fférents marchés et sansl'intervention d'intermédiaires.• En ce moment, 2,5 ha de solsurbains officiellement certifiészone de production organique parune organisation de certification

indépendante sont sous la directiondes deux associations.• Une diversité de point de ventedes produits organiques a été miseen place.• Une organisation de niveausecondaire, “Organización deProductores Orgánicos de Lima yCallao” a été mise en place,établissant des liens entre lesproducteurs du Cône Oriental auxautres zones de production deLima.• Il existe une augmentation de laconsommation personnelle desagriculteurs en légumes organiquessains et une augmentation desventes aux voisins. • Le groupe pionnier desproducteurs organiques acommencé à former d'autresagriculteurs. • La production organique arestauré l'agriculture commemoyen profitable pour gagner savie. Des données collectées auprèsde 5 agriculteurs exploitant 0,25 hamontrent qu'ils font à présent desventes de S/.2, 800 (environ 930$)mensuels pendant les saisonsbasses de la période d'hiver (laconsommation de produitsmaraîchers est en hausse pendantl'été). Néanmoins, les producteursparticipants identifient plusieursproblèmes qui méritent d'êtrerésolus. Les agriculteurs ont besoinde:• Mieux exploiter la proximité avecdivers marchés urbains ;• Améliorer leur organisation et lamanière dont ils planifient lessemences pour mieux répondre àune demande croissante. (l'analyseF. F. P.M conduite par lesproducteurs eux-mêmes identifientla communication, la persévéranceet l'esprit de responsabilité commepoints faibles) ;• Se consacrer à plein-temps à cetype d'agriculture dans l'avenir pourrépondre à des marchés endéveloppement, avec l'appui deproducteurs à temps partiel qui

exploitent de petites parcelles ;• Continuer à développer detechnologies de production comml'installation de pratiqued'irrigation plus efficaces et dprotection des cultures ;• Utiliser de manière plus extensivces technologies ayant déjà étestées localement et mises eoeuvre pour améliorer la faibqualité de l'eau d'irrigation urbain

Notes1) le Groupe Consultatif sur la RecherchInternationale sur l'Agriculture (CGIARest un partenariaire mondial unique qtravaille au développement de la sécurialimentaire, l'éradication de la pauvreté la gestion saine des ressources naturelledans le monde en développement. Le CentInternational pour le Développement de Culture de la Pomme de Terre qui est un dequinze centres parrainés par le CGIAR, euni à l'ensemble du Programme du SystèmUrban Harvest.

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RéférencesPumisacho, M., and S. Sherwood. (Eds2005. Escuelas de Campo de Agricultoreen América Latina (Farmer Field Schoolin Latin America). INNIAP-FortipapaRepublic of EcuadorUrban Harvest. 2007. Agricultores en lCiudad. Informe 2006. Urban HarvesLimaAlegre J., D. Escudero and O. Tesdel2006. Agricultural Business Associationin Urban and Periurban Areas in LimaPeru. In UA-Magazine no.16

Photo de groupe de l'organisation producteurs organiques de Huach

après une séance de formation

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Les équipes techniques desprojets d'agriculture urbaineque la FAO conduit en

Amérique Latine et dans lesCaraïbes avec les agriculteursurbains bénéficiaires ont validé unesérie de procédures en tant quebonne pratiques de cultures et derécoltes de produits alimentairesfrais, sains et hygiéniques. Ceci futfait par l'utilisation de méthodologiesparticipatives dans une approche «d'apprentissage par la pratique ».

Plusieurs manuels techniquesdestinés aux agriculteurs ont étéconçus et sont également disponibles(1).La FAO recommande que leséléments suivants soient pris encompte dans chaque composante deproduction et de formation d'unprojet d'agriculture urbaine etpériurbaine pour la consommationfamiliale et la génération de revenus,à travers la commercialisation desexcédents de production:

1. La sélection des espècesvégétales ;2. une utilisation durable descultures locales et des formesefficaces de leur propagation ;3. Une utilisation durable de l'eaud'irrigation ;4. Une gestion durable des sols etdu substratum ;5 Une utilisation efficiente del'espace ;

6. La nutrition des plantes ;7. La lutte intégrée contre leparasites et les maladies (CPDM)8. La protection contre leconditions climatiques défavorbles.

Avec les agriculteurs urbains, la FAa identifié, pour chacun de ceéléments, une série de technologiinnovantes et appropriées. Cet articdécrit juste quelques unes de ctechnologies qui ont été validées ples agriculteurs urbains : depépinières flottantes dans les régioncentrales du Chili, des tentes solairà El Alto, en Bolivie, paillage dparcelles familiales à Medellin l'utilisation de bio pesticide à base dplantes à Bogota en Colombie.

LES PEPINIERESFLOTTANTESDe petits agriculteurs maraîcheurbains des régions centrales d

Sélection de technologiesadaptées à l'agriculture urbaineet périurbaine

L'agriculture urbaine et périurbainenécessite l'utilisation de technologies

appropriées qui réduisent leursimpacts sur l'environnement, offrent

une facilité d'utilisation par lesagriculteurs urbains, de faibles coûts

et l'usage d'intrants locaux. Depuis1996, l'Organisation des Nations

Unies pour l'Alimentation etl'Agriculture (la FAO) encourage

l'utilisation d'un certain nombre detechnologies adaptées.

Pépinière à Toril

Juan Izquierdo. Group CoordinatorAUP RLC. FAO RLC.

[email protected] Carrasco. Faculty of Agronomy.

Universidad de Talca. Chile. [email protected]

Juan José Estrada. FAO ProjectGCP/BOL/035/BEL. El Alto. Bolivia.

[email protected] Granados. Consultant, FAO RLC.

[email protected]

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Chili ont développé, avec l'appuid'étudiants en agronomie del'Université de Talca et le BureauRégional de la FAO pour l'AmériqueLatine et les Caraïbes (Carrasco andIzquierdo, 2005), un système depépinières flottantes. Cette techniquegarantit de jeunes pousses plusvigoureuses et résistantes, ainsiqu'une utilisation efficiente dessemis, améliorant ainsi le rendementdes cultures.

La technique est utilisée depuislongtemps par l'industrie du tabacpour obtenir des repiquages de plantsde tabac dans des conditionssophistiquées et pour stériliser lessols avec du bromure de méthyle(une pratique maintenant interdite).La «méthode» simplifiée de lapépinière flottante a été conçue pourles agriculteurs urbains etpériurbains comme moyen deréalisation de pépinières etd'obtention de plantes repiquées degrande qualité de diverses espècesvégétales.

La pépinière flottante, égalementconnue sous le nom de systèmeflottant de production de semis, estune technique de culturehydroponique qui peut être mise enoeuvre à large échelle pour obtenirde jeunes pousses transportables soitdans un autre systèmehydroponique, soit être repiquées surla terre ferme. L'avantage de cesystème est que les jeunes poussespeuvent être repiquées dans unespace réduit, ce qui estparticulièrement utile dans les zonesurbaines et périurbaines.

Cette technique consiste à construireun bassin peu profond (20 cm)rempli d'une solution nutritive. Audessus de cette solution desbarquettes et bouteilles en plastiquesont placées horizontalement etremplies de substrat sur lequel lesgraines sont plantées. Cela facilitel'irrigation et la fertilisation. Il estactuellement possible de cultiver

tous les types de plantes horticoles etornementales indépendamment dusystème final choisi : solutionnutritive, substrat ou sol.

Les pépinières flottantes doivent êtreplacées dans un environnement àl'abri du gel, en conséquence, si ellessont situées dans un espace ouvertelles sont placées sous un tunnel depolyéthylène ou à l'intérieur d'uneserre. Dans un environnementprotégé, les températures permettentune poussée plus précoce etuniforme des graines plantées dansla pépinière.

Si un petit agriculteur doit produirepar exemple 500 laitues par semaine,il aura besoin d'ensemencer despépinières de façon hebdomadaire.Chaque pépinière coûte 4 $ US àproduire et a une durée de vie d'aumoins deux ans. Cette procédurepeut être simplement et facilementadaptée aux conditions del'agriculteur: s'il dispose d'une petiteserre ou d'un tunnel en plastique, lapépinière peut être placée là-bas, ous'il ne dispose que d'une structure enplastique ou d'une petite remise, ilpourrait y installer la zone detransplantation.

LE PAILLIS: UNEPROTECTION DES CULTURESLa technologie du paillage offre desavantages longtemps éprouvés, et estspécialement recommandée pourl'agriculture urbaine dans les zonesarides ou désertiques d'AmériqueLatine. La technologie vientd'anciennes recherches eff e c t u é e spar des universités nord américaineset européennes sur la gestion des

cultures et la conservation des solsDe manière générale, le paillagconsiste à couvrir le sol de matièrorganiques et non organiques à unépaisseur de 5 à 10 cm. Cettechnique offre beaucoup d'avantges dont les plus importants soqu'elle:

• Protège le sol des températurextrêmes, et de changemenbrusques de température; • Maintient constante la tempérture du sol, ce qui dans les zonurbaines aide à prévenir lemauvaises odeurs causées par décomposition des matériauorganiques dans les patios et lterrasses; • Préserve la structure du sopuisque dans des pots ou derécipients, celui-ci, ou le substradevient compact du fait de l'impades gouttelettes d'eau de pluie od'irrigation;• Economise l'eau: la paillagconserve l'humidité dans les sols empêche l'évaporation• Réduit l'intensité du travail dmaintenance en ce qu'elle empêchla prolifération des mauvaiseherbes.

Le matériau utilisé pour fabriquer paillis à partir de restes de végétaupeut être trouvé sur les patios ou proximité, y compris en des endroioù les déchets municipaux soversés. Les herbes coupées, lejournaux, le papier mâché, lefeuilles mortes et les matériauvégétaux sont d'excellentes sourcde paillis pour les jardindomestiques.

Le moment de l'année pour appliqule paillis dépend des résultarecherchés. L'application du paillcomme isolant entre le sol et l'amodère la température du sol. Cesignifie que les terres mélangées à dpaillis pendant l'été seront plufraîches que celles restées en l'étaEn hiver, le paillis empêche le sol dgeler en profondeur, par son actioisolante

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Brocoli en deux grandeurs de cellules

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Le paillis a été utilisé pendant desdécennies dans l'agriculturetraditionnelle et a été récemmentreclassé comme faisant partie del'agriculture urbaine. Outre lesavantages qu'il offre en terme desoins et de protection des cultures,les différentes formes de paillispeuvent être combinées pouraméliorer la beauté esthétique descultures. Dans la ville de Medellin,200 agriculteurs urbains,bénéficiaires du projet d'urgence dela FAO et de la Coopération Italienneen Colombie, cultivent del'aubergine et du piment sur des litsde pépinières en bois ou desrécipients recyclés dans les jardinsde leurs maisons. Ils utilisent dupaillis fait d'herbe et de paille coupéeen petits morceaux pour empêcher ladéshydratation du sol en cas detempératures élevées.Cette technologie à été développéepar la FAO, à travers des fermescommunautaires et des Centres deFormation Témoins (CFT) où destechniciens utilisent les techniques «d'apprentissage par l'action » commel'ensemencement, la transplantation,le compostage, la récolte et la lutteintégrée contre les parasites (LIP).Ces technologies ont été, aupréalable, validées au CFT. Demême, l'utilisation du paillis est unepratique courante pour les 80agriculteurs périurbains de la partiela plus froide d'Uruguay quitravaillent avec la FAO dans unprojet d'agriculture urbaine. Ici, lepaillis est utilisé pour protéger lescultures contre un bourgeonnementtrop précoce. Les plantes quipoussent des fleurs trop tôt sontdétruites par le froid du début deprintemps. Le paillis aide aussi àmaintenir les plants de fraisespropres en les protégeant desparticules de terre lorsqu'il pleut.

TENTES SOLAIRES DANSL'ALTIPLANO DES ANDESDans les villes caractérisées par debasses températures, le gel, la grêle,les tempêtes de neige et la rareté de

l'eau une bonne partie de l'année, laproduction agricole à ciel ouvert esttrès difficile. On n'y trouvenéanmoins une agriculture urbaine etpériurbaine. Il est possible de vaincreles limites imposées par la nature parla construction d'environnementsprotégés ou de serres. Dansl'Altiplano ils sont aussi appeléstentes solaires, et certaines famillesqui ont plus affection pour la langueAymara, les appellent “juntu uta”,qui veut dire maison chaleureuse. Ilso ffrent un espace alternatif pourcultiver des fruits et légumes, desplantes aromatiques et médicinales,des fleurs et d'autres cultures.

Avec beaucoup de vent,une tente en forme de

tunnel est recommandable

La municipalité de El Alto, latroisième ville la plus populaire deBolivie et la FAO (avec l'appui de laBelgique) mettent en œuvre cettetechnologie de 2003 à une altitude deplus de 4000 mètres au dessus duniveau de la mer. Les tentes solairesaccumulent de la chaleur le jour et larejette lentement la nuit, évitant parce fait le gel et les bassestempératures qui pourraient détruireles cultures. Il est important de sesouvenir que les basses et hautestempératures ne permettent pas undéveloppement normal des cultures.A l'intérieur de la serre, la croissancede la plante est accélérée. Ce qui suitreprésente certains des multiplesavantages de ce système. 1. Le rendement est plus élevéparce qu'une plus grande quantitéde produits est obtenue sur unesurface plus limitée; jusqu'à 50plantes d'espèces différentes ont étéplantées par mètre carré, en utilisantla totalité de l'espace intérieur de latente. 2. Il améliore la qualité des culturesen atténuant certains problèmescomme les parasites et les maladies. 3.La température et l'humiditépeuvent être contrôlées, parce qu'en

premier lieu l'eau ne s'évapore prapidement à l'intérieur de la serre4. D i fférents systèmes dproduction peuvent être utiliséL'agriculture hydroponique a ausdonné de bons résultats sous ltentes, et de ce fait, les culturpeuvent être organiques et/ohydroponiques.

Les tentes solaires sont simplemedes serres dont les parois sont faitde blocs en banco et de corps noircfaits de bouteilles peintes remplid'eau. L'expérience a montré qu'eces lieux où il y a beaucoup de venune tente de type tunnel erecommandée (10m de long et 4m dlarge), tandis que le modèle attachéla maison donnait de meilleureperformances.

Les matériaux utilisés par leagriculteurs urbains à El Alto sobon marché et disponiblelocalement. Les parois soconstruites avec des pierres, de boue et du banco, la toiture a ucadre en bois utilisa

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Dans la tente solaire. CultureHydroponique et organique.

Tente suspendue. Municipalité de El AltBolivie. Projet de micro-jardin familial

GCP/BOL/035/BEL

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principalement des bûches etquelques traverses en bois et lacouverture du toit est un agro film enpolyéthylène (avec 250 micras deprotection UV).

Au cours des ateliers de formation de2004, 10 tentes solaires ont étéconstruites par tous les agriculteursparticipants. Au début, la productionfut faite collectivement, maiscertains commencèrent à répliquer latechnique dans leurs jardinsfamiliaux en adaptant leur espacedomestique à l'implantation d'unetente solaire. Les agriculteurs etl'équipe technique arrivèrent à laconclusion que l'aspect clé de laproduction dans la tente solaire est lagestion : le maintien d'unetempérature et d'une humiditéadéquate, le respect d'un planningdes moments où il faut ouvrir etfermer les portes et surtout unemanipulation méticuleuse del'agrofilm. Prendre soin de tous cesaspects permettra à la tente d'avoirune durée de vie utile d'au moins dixans.Le problème du gel et des bassestempératures peut raisonnablementêtre résolu par l'usage de bouteillesen plastique jetables, peintes en noir,des barils d'eau bouillie, descouvercles épaisses et sombres, desfours rustiques à sciure de bois etd'autres méthodes.

LES BIOPESTICIDESVEGETALESDans le faubourg de San Vicente àTunjuelito près de Bogota,Colombie, 25 agriculteurs urbainsappuyés par le fonds Téléfood de laFAO, cultivent de l'ail dans lessillons de leurs lits de culture en boiset leurs récipients. Ils utilisentl'extrait d'ail par temps sec pourcombattre la moisissure sur lapomme de terre et la tomate, etrepousser les limaces et autresmollusques dévoreurs de feuilles.

Dans un jardin domestique oulorsqu'on élève des animaux, il y a

toujours des microorganismes et desinvertébrés qui menacent ledéveloppement correct des plantesou espèces animales. Ceci est unproblème même dans les villes où laprésence de ces microorg a n i s m e speut être plus limitée, mais où leurcontrôle doit être rigoureusement etcorrectement effectué pourempêcher l'intoxication de personneset d'animaux, la pollution de l'eau etdes sources d'eau et les dégâts sur lapropriété qu'entraîne la mauvaiseutilisation des agro-toxines.

Dans l'agriculture urbaine et cellepratiquée dans les maisons, le suiviquotidien est la meilleure prévention,cependant, lorsqu'il y a deschangements brusques detempératures avec les cultures, lerésultat peut être une explosion de lapopulation de certains parasites quidoivent être combattus avec untraitement plus efficace. A l'intérieurde leurs propres maisons, lesagriculteurs peuvent faire despréparations simples à base deplantes pour combattre de petitesinvasions d'insectes.

Aujourd'hui, il existe beaucoup demanières recommandées pourréaliser une lutte intégrale contre lesparasites et les maladies. Beaucoupde celles-ci se sont scientifiquementprouvées efficaces, et beaucoup sontle produit d'un savoir faire et d'uneexpérience traditionnelle. Il estnécessaire de conduire beaucoup derecherche et de tests de terrain avecces formules. Cependant,l'innovation la plus importante a étéle changement d'attitude desagriculteurs urbains en ce quiconcerne l'utilisation de technologiesplus viables et plus propres dans lagestion phytosanitaire des cultures. Ily a eu une tendance claire à l'usaged'intrants locaux biodégradables etplus économiques.

CONCLUSIONL'agriculture urbaine et périurbainoffre la sécurité alimentaire et drevenues. Elle est, de ce faiimportante dans la lutte contre pauvreté. Elle ne peut avoir cimpact important sur la sécurialimentaire et nutritionnelle defamilles urbaines que si le rendemede la production au sein des famillet des communautés est garanti. Cenécessite des technologies adéquatet simples qui sont bon marchfacilement adoptées et répliquées ples agriculteurs ; mais surtout sûrpour l'environnement. Vo icomment les agriculteurs chilienuruguayens, colombiens beaucoup d'autres à travers le mondont réussi, dans les cas décrits appuyés par la FAO, à valider dtechniques de production plupropres, innovantes, et appropriéqui facilitent l'intégration de production de nourriture dans ledynamique familiale. Cela leur permis, surtout, d'avoir de bonnrécoltes dans leurs assietted'échanger avec leurs voisins, même vendre dans les marchélocaux.

Notes1) Visitezh t t p : / / w w w. r l c . f a o . o rg / e s / a g r i c u l t u r a / a u p / tno.htm

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RéférencesCarrasco, Gilda; Izquierdo, Juan. 2005Manual tÈcnico. Almaciguera flotante parla producciÛn de alm·cigos hortÌcolaUniversidad de Talca - FAO. (TechnicManual for floating seedbeds). On-line iSpanish at:

h t t p : / / w w w. r l c . f a o . o rg / p r i o r / s e g a l i m / a u p / pf/flota.pdf

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Magazine AU42

AAddis Abéba, la capitale del'Ethiopie, le maraîchage estdésormais une partie du

secteur formel. En 2006, onzecoopératives de commercialisationregroupant des agriculteurs urbainsproduisaient presque 12 000 tonnesde produits maraîchers pour lemarché de la ville (Communed'Addis Abéba 2006). En revanche,la production animale appartientprincipalement au secteur informel.Les formes de production animalediffèrent selon l'espace et le capitalinitialement disponible.

ESPECES ELEVEES ETDISPONIBILITE DE L'ESPACELes familles disposant de plusd'espace élèvent des vaches, desmoutons, des chèvres ou desgénisses pour l'engraissement,parfois combinés avec de l'apicultureet de la volaille. Les familles pluspauvres disposant de moins d'espace- occupant souvent des chambres enlocation, avec plusieurs personnesvivant dans une même pièce -n'élèvent qu'un ou deux moutons ouchèvres, ou un âne ou des poules.

Les familles urbaines pauvres quidisposent de peu d'investissementscommencent souvent par l'élevagedes poules qui ne demandent que peud'espace, trouvent leur nourriturepresque partout et assurent un gainrapide en cas d'urgence de besoins.Un poulet du pays coûte à peu près25 Birr (environ 3USD). Les

familles qui disposent d'uinvestissement un peu plus importaachètent un âne qui peut leur générdes revenus par le transport d'eau, dfarine et d'autres produits.

Les éleveurs dans les grandes villrencontrent des problèmes poutrouver de l'alimentation et de l'eapour leurs animaux. Un autproblème rencontré est le conflavec les voisins, à cause de l'odedes animaux et de la fumure. Lruminants ont souvent des problèmintestinaux parce que, poucompléter leur ration journalière, ibroutent dans les déchets urbains avalent parfois du plastique.

L'INNOVATION PARNECESSITEDans beaucoup de grandes villes communes d'Ethiopie, par exemplMekelle dans la Région du Tigra

Avec la croissance de l'urbanisationen Ethiopie, les citadins apportentdes réponses innovantes au problèmdu chômage galopant et auxopportunités d'un marché à fortedemande en produits agricoles etd'élevage. Beaucoup de personnesdans les familles pauvres, enparticulier les femmes et les jeunesprennent ces initiatives parce qu'ilspossédaient déjà des connaissancesen agriculture avant de migrer vers lville où ils apprennent desexpériences des autres une foisarrivés en milieu urbain.

L'élevage novateur dans lesvilles éthiopiennes

Un âne peut permettre de gagner des revenus par le transport d'eau, de farine et autres produits

Hailu Araya, Alemayehu Ayalew, AzebWerqu and Nigusie HaileMariam

Institute for Sustainable Development,Addis Ababa, [email protected]

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les municipalités ont un regaind'intérêt pour l'agriculture urbaine.En tant que partie de leursprogrammes de réduction de lapauvreté, elles encouragent lescitadins, en particulier les pauvres etles chômeurs officiels à pratiquerl'élevage d'animaux à « cycle court ».Dans certains cas, elles offrent mêmedes conseils techniques et desservices vétérinaires aux éleveursdes villes.

Cependant, la majorité desagriculteurs urbains doivent encoredépendre en premier lieu de leurspropres connaissances et ingéniosité.Confrontés à de multiples problèmespour pratiquer l'élevage en milieuurbain, ils ont été obligés de trouverdes solutions innovantes pourobtenir de la nourriture, de l'eau etdes médicaments pour les animaux.

Certains agriculteurs urbainsrassemblent des résidus desbrasseries locales, de la poudre deminoterie, des résidus de graines,etc. pour les utiliser comme alimentde bétail. Certains rassemblent del'herbe ou du feuillage des zonesboisées dans les villes et alentours.D'autres obtiennent l'alimentationpour leurs animaux en ramassant lesépluchures à partir des marchés deproduits maraîchers ; cela aide aussià maintenir les marchés propres.

Seuls les citadins aisés peuvent sepermettre de donner de l'eau derobinet à leurs animaux. Bien quel'eau des cours des fleuves et desrivières soit souvent polluée,beaucoup d'éleveurs pauvresutilisent ces sources, mais ilspréfèrent avoir recours à l'eau desource. Certains ont innové ennourrissant leurs animaux avec desrésidus de brasseries locales quipossèdent une forte teneur en eau.

La majorité des agriculteurs urbainsd'origine rurale possède desconnaissances traditionnelles sur letraitement des maladies desanimaux, par exemple, ils coupent etmélangent des plantes locales pourcombattre les poux chez la volaille,ou utilisent la chair de l'Ire (uneespèce de la famille de l'Aloé) pourtraiter le ballonnement chez lesbétails. Certains agriculteurs qui nepossèdent pas de connaissancestraditionnelles utilisent des produitschimiques de la connaissancehumaine moderne tels quel'ampicilline et la tétracyclinecomme traitement immédiat pour lesmoutons et les chèvres malades.

Les éleveurs de grands ruminants (lebétail en particulier) vendent de lafumure pour être utilisée commecarburant ou composte, ou pourl'usage domestique et réduire ainsileurs dépenses en combustible. Desgroupements de jeunes rassemblentla fumure et d'autres déchets urbainsdans les rues et les concessions pourfabriquer du composte qu'ils utilisentsoit dans le maraîchage, ou vendent àd'autre agriculteurs maraîchers ethorticulteurs.

ENSEIGNEMENT DESELEVEURS URBAINS AUXPOPULATIONS RURALESLes innovations réalisées par lespopulations urbaines montrent aussiaux populations rurales de nouvellespossibilités. Le pâturage des

troupeaux en divagation est uproblème dans beaucoup de zonrurales en Ethiopie. Sans appui à vulgarisation, les éleveurs urbainont développé des systèmes dstabulation et d'aliment de bétail prà couper et à emporter. Les agencpubliques de vulgarisation utiliseces exemples pour montrer auagriculteurs vivant aux alentours dvilles l'importance des pâturagecontrôlés. De même, les innovationen matière d'alimentation animacomme les déchets de produimaraîchers offrent des exemples auagriculteurs des zones rurales.

Dans certains cas, les groupemenféminins et de jeunes qui s'activedans l'élevage urbain, par exempleAddis Abéba et dans certainemunicipalités de la Région du Tigraont réussi à augmenter le nombre dleurs animaux. Certains jeunes oobtenu tellement d'animaux qu'isouhaitent retourner en milieu rurpour avoir un accès plus facile l'alimentation de leurs bêtes davantage d'espaces. Ceci illustre lcycles d'innovation et ddéveloppement dans l'agricultuurbaine qui peut même mener à unmigration des zones urbaines vers lzones rurales.

Octobre 2008

ReferenceAddis Ababa City Government. 2006.Urban Agriculture Department Report.Addis Ababa.

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N o rth A m e rca Urban and Periurban A g r i c u l t u reAlliance FundedLa Cedar Tree Foundation a accordé à l'Alliance del'Agriculture Urbaine et Périurbaine une subvention enguise de soutien pour sa première année d'activité.L'objectif de cette initiative est de bâtir une allianceregroupant une large gamme d'acteurs culturellementdiverse qui s'implique dans l'agriculture urbaine etpériurbaine en Amérique du Nord, pour partager lesconnaissances et les bonnes pratiques et développer desliens externes.http://www.cityfarmer.org/newspagesr.html

Urban grownest la lettre d'information du Kansas City Center forUrban Agriculture.En savoir plus sur: www.kccua.org/urbangrown.htm

Unlocking Farmers' Potential: Intitutionalising FarmerP a rt i c i p a t o ry re s e a rch and extension in SouthernEthiopiaEjigu jonfa and Ann Wa t e r s - B a y e r. 2005. London:FARM-Africa. 46pp. ISBN:1904029 06XCette seconde publication sur les expériences de projetsde la série FARM-Africa s'inspire du travail effectué parFARM-Africa et ses partenaires pour intégrer lesrecherches participatives des agriculteurs dans lesactivités des organisations gouvernementales quis'impliquent dans le développement et la vulgarisationdes technologies agricoles. Cette publication présente leséléments essentiels qui appuient le processusd'institutionnalisation, et les défis qui relèvent deprocédures de travail bureaucratiques. Mettant l'accentsur les enseignements du projet, cette brochure est unlivre de chevet pour ceux qui oeuvrent pour uneinstitutionnalisation de la recherche participative desagriculteurs en Ethiopie et au delà. Téléchargeable àl'adresse:http//www.farmafrica.org.uk/resources.cfm

F a r m e r- c e n t red innovation development: experiencesand challenges from South Asia

Kolff, Annette; Laurens van Veldhuizen and CheshaWettasinha (eds). 2005. Bern: Intercooperation. 155pp.ISBN 984-32-2674-7Divers projets et programmes conduits parIntercooperation (IC) en Asie du Sud font la promotiondu développement d'innovations par les agriculteurspour des NRM durables. Des approches commel'expérimentation PDT par les agriculteurs et lavulgarisation à l'attention des agriculteurs par le biaisdes fermes expérimentales sont appliquées de diversesmanières, selon les capacités institutionnelles, lespartenariats et les systèmes agricoles en vigueur.

En 2004 IC a organisé un atelier régional au coursduquel les représentants de ces projets et programmesont partagé leurs expériences prises du Bengladesh, del'Inde, du Népal et du Pakistan. Cette publication estbasée sur les débats et articles de cet atelier régional etoffre une documentation substantielle des approchesutilisées et les leçons apprises.

Enabling innovation: a practical guide tounderstanding and fostering technological change Boru douthwaite. 2002. Zed Books, 7 Cynthia St,London N1 9JF, UK ([email protected]).ISBN 185649 972 3. 266pp.Un ingénieur agronome jette un regard critique sur sontravail de recherche dans la conception destechnologies pour et avec les petits exploitantsriziculteurs en Asie, et réfléchi sur les nombreuxéchecs dans le développement de « technologiesappropriées » en l'absence d'une prise de consciencedes processus sociaux impliqués dans la disséminationde l'innovation et de la technologie. Le dernierchapitre est un guide pour lancer une approche « dechoix d'apprentissage » pour comprendre et catalyserle changement technologique.

La Circulaire PTD/PID

Cette circulaire est une mise à jour périodique sur latechnologie participative/le développement visant àrendre les expériences sur l'innovation par lesagriculteurs, la technologies participative et ledéveloppement d'innovation pour une agricultureécologique et une gestion des ressources naturellesmieux connus des pratiquants du développement.Cette circulaire est publiée dans le cadre duprogramme de partenariat global du PROLINNOVA(voir la rubrique séparée dans cette section). La partieprincipale de cette circulaire est une bibliographieannotée, comprenant un « rapport gris » sur le travailen cours. Il fait aussi un rapport sur les évènementspassés et à venir (ateliers, activités de formation,rencontres d'échange, etc.), les programmes en coursd'exécution et les activités de réseautage. Les numérosprécédent de ce circulaire sont archivés sur le site duP R O L I N N O VA :http://www.prolinnova.net/circular.php. Contacter Chesha pour un abonnement à la [email protected] ou [email protected]

Publications

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Farmer Led Documentation for SustainableAgriculture and Natural Resource ManagementRuter, D., E. Wuhib, S.G. Lutalo, J. Chavez. 2007.Kampala, Uganda: Ashek Systems.Le développement réussi d'une agriculture durable etd'une gestion des ressources naturelles dépend d'uneinteraction efficace entre la connaissance et lesexpériences des communautés d'agriculteurs locales etle savoir faire des acteurs de développement. Lesorganisations de développement sont, de ce fait, entrain de documenter et de partager les connaissanceslocales en tant que partie importante dans le processusde développement. Dans plusieurs cas, cependant, celase fait de manière extractive, dans laquelle deséléments externes contrôlent le processus, lesconnaissances et les expériences locales à travers cequi est désigné sous le nom de Documentation SousDirection des Agriculteurs (DDA) ; un processus decapacitation des communautés locales au traversduquel celles-ci jouent le rôle leader dans le processusde documentation.

The Potential of Using Composted Municipal Water inAgriculture; the case of Accra, Ghana Hofny-Collins, A.H. 2006 Uppsala, Sweden: SLUService/ReproCette thèse traite de la relation entre les déchetsurbains et l'agriculture par une approcheinterdisciplinaire des systèmes. Le potentielécologique, économique, socioculturel et politiqued'utilisation de déchets municipaux pour la fabricationde composte (MWC) est exploré à partir de laperspective de différents acteurs et selon différentsniveaux d'investigation.

Innovative ways of engaging the private sector inprovision of municipal services with special referenceto selected Sub-Saharan African countries Osiche, M.2007. In: Local Governance andDevelopment Journal Volume I, Number I, June 2007.Harare Zimbabwe: Sable PresseL'article examine le rôle du secteur privé dans ledéveloppement municipal en Afrique. Bien quel'article soit écrit de manière conceptuelle, l'usaged'études de cas le rend plus pratique, avec beaucoupd'enseignements pragmatiques à tirer. Le discoursidentifie l'étendue, les mécanismes et les conditionspour un rôle efficace du secteur privé sur le sujet traité.Les raisons de cet engagement sont mises en évidenceen tant qu'optimisation des services et enseignementstirés des avantages comparatifs des secteurs publics etprivés. En plus de cela, s'ajoute le besoin pour lesecteur public de s'engager sur sa mission principalequi est de servir la circonscription publique, le

mondialisation, et le besoin croissant de participationet de gouvernance locale. Le discours réussit à mettre en valeur aussi bien lesaspects théoriques que pratiques de l'offre de servicespar le secteur privé. Ainsi, le nœud de la question serésume à la marche en avant et au lobbying pour desmécanismes innovants d'offre par le secteur privéainsi que leurs conditions de réalisation.

Atkins, P., P. Lummel, D.J. Oddy. 2007. Food and thecity in Europe since 1800. United Kingdom: AntonyRowe Ltd.Il y a eu une rapide urbanisation de l'Europe de l'Ouestà partir du dix huitième siècle. Rassemblant des étudeseffectuées à travers le continent, ce volume exposel'impact de cette urbanisation sur le régime et lessystèmes alimentaires des deux derniers siècles. Il metl'accent sur le lien fondamental qui existe entre lessystèmes alimentaires, les cultures et politiquesalimentaires d'une part, et les changements clés del'histoire sociale européenne d'autre part.

P roducer organisations and market chains,facilitating trajectories of change in developingcountriesEdited by: Giel Ton, Jos Bijman, Joost Oorthuizen2007- 320 pages - paper back -ISBN-13: 978-90-8686-048-7Le rôle des organisations de producteurs dans leschaînes de commercialisation s'est vu accorder uneattention grandissante ces dernières années, par lesgouvernements et par les bailleurs. Dans MAUnuméro 17, les expériences urbaines étaient discutées,et en 2008 nous chercherons à mettre plus l'accent surles chaînes de marché. Ce livre présente diversesapproches pour soutenir les organisations deproducteurs en terme d'apport de serviceséconomiques à leurs membres, avec comme priorité,les pays en voie de développement. Les marchés sontde plus en plus fragmentés en chaînes de valeur quilient les agriculteurs aux transformateurs, détaillants etsegments de consommateurs. Certaines contributionsdans ce livre analysent ces dynamiques dans despécifiques chaînes de valeur, telles que les foirescommerciales, l'agriculture organique et leur capacitéà fournir des points de vente aux petits agriculteurs.Ce livre est le fruit d'un partenariat allemand entre lesdécideurs, les chercheurs et les praticiens organisés enune plateforme appelée Agri-ProFocus.

Publications

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Dans le cadre des activités duprojet «Villes agricoles dufutur» à Porto Novo,

l'Institut Africain de Gestion Urbaine(IAGU) en partenariat avec la Mairiede Porto Novo, conduit un projetpilote sur le site de Donoukin auprofit du groupement « Alogo » surle site de Donoukin. Ce projet estmis en œuvre depuis octobre 2007parallèlement à la conduite duProcessus Participatif de Planifi-cation et de Formulation dePolitiques (3PFP) en agricultureurbaine à Porto Novo. Contrairementà la plupart des villes du projet, leprojet pilote ne découle pas desorientations résultant du processusparticipatif mais était censéaccompagner ledit processus etmotiver la participation des acteurslocaux.

BREF APERÇU SUR LA VILLEDE PORTO-NOVOSituée entre 6°27' et 6°31' de latitudeNord et 2°35' et 2°40' de longitudeEst, la ville de Porto-Novo (cf. fig.N°1) située au sud du Bénin à 32 Kmau Nord-Est de Cotonou avec unesuperficie de 52,5 km2 soit 0,05% duterritoire national.

Sur le plan administratif, cette villeest la Capitale de la république duBénin. Elle est érigée en Commune àstatut particulier depuis 2002 et estsubdivisée en cinq (05)arrondissements et quatre-vingt six(86) quartiers. Le premierresponsable de l'arrondissement estle Chef d'Arrondissement tandisqu'au niveau du quartier on parle deChef de quartier. Elle est composéede cinq arrondissements et a pourlimites :

- nord par les communes d'Akpro-Missérété et d'Avrankou ;- sud par la lagune de Porto-Novo ;

- est par la commune d'Adjarra ;- et à l'ouest par celle des Aguégués.Le climat est de type subéquatorialhumide caractérisé par deux saisonssèches et deux saisons humides au

cours de l'année.

PRATIQUES DEL'AGRICULTURE URBAINE ÀPORTO-NOVOL'agriculture urbaine occupe près de13% de la population de Porto-Novo.On compte plus de 2976 actifsagricoles et 1332 ménages agricoles.

Les activités agricoles à Porto-Novosont développées dans diversdomaines comme dans les milieuxruraux. On y distingue la productionvégétale, la production animale et

halieutique ainsi que la transfomation et la commercialisation dproduits agricoles.

Production végétaleLa production végétale occupe unsuperficie d'environ 710 ha soit 14de la superficie totale de la villDiverses cultures y sont pratiqué(cultures maraîchères, culturevivrières, horticulture, etc.).

Production AnimaleL'élevage à Porto-Novo est pratiqupar plusieurs ménages de façoextensive et parfois incontrôléSeuls les élevages en claustratiosont suivis par les agents du CeCP(Centre Communal pour Promotion de l'Agriculture).

Fenêtre sur les projets pilotesProjet d'Appui et d'accompagnement du groupement maraicher «Alogo »

de Donoukin, Porto-Novo (Bénin)

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Production halieutiqueLa lagune de Porto-Novo a favoriséle développement de la Pêchecontinentale dans la ville. La plus grande partie de cette laguneest sablo argileuse avec desprofondeurs de 1 à 1,60m, elleconstitue également un site propice àla pisciculture en enclos. On estimele nombre de pêcheurs profession-nels et saisonniers à 5 500 environ.

OBJECTIFS DU PROJETPILOTE Le groupement « Alogo » est localisédans le quartier Lissèssa dudeuxième arrondissement de la villede Porto-Novo. Ses activités demaraîchage se déroulent sur un siteservant de dépotoir sauvage. Il sepose ainsi plusieurs problèmes dontceux liés à la qualité et l'approvision-nement en eau, aux conditionsd'hygiène sur un site ''dépotoir'' etaux conditions précaires etrudimentaires de travail desmembres du groupement. Aussi, leprojet pilote a-t-il pour objectifs derenforcer les capacités techniques etmatérielles du groupementmaraîcher «Alogô». Les objectifsspécifiques du projet pilote sont :

1 Assurer la formation desmembres du groupement sur lesitinéraires techniques du mara-îchage ;2 Former les membres dugroupement sur les techniques demarketing et de gestionfinancière;3 Apporter un appui matériel augroupement ; 4 Faciliter l'accès des bénéfi-ciaires à l'eau d'irrigation.

Profil des bénéficiairesLe nombre de bénéficiaires du projetest de neuf (9) personnes : 7 femmeset 2 hommes. Leur âge varie entre 29et 41 ans et la plupart d'entre euxmènent, en plus du maraîchage,d'autres activités (élevage porcin,petit commerce, restauration). Ilconvient de préciser que sept (7)enfants appuient, occasionnellement,la mise en œuvre des activités,particulièrement l'arrosage qui resteune tâche pénible pour les femmes.Ces dernières mettent ainsi àcontribution leurs enfants pour faireface à cette pénibilité maiségalement pour leur permettre des'adonner à d'autres activités.Caractéristiques du site etorganisation du travail:La superficie approximative du siteest de un hectare 500. Le site disposeà ce jour de 500 planches (de 3 m x1,2 chacune) et abrite 5 puits de 1,5 à2 mètres de profondeur. Le site estréparti en deux zones : une partie quiabrite des planches individuelles etune zone collective qui compte 204planches.

Les principales spéculationscultivées sont des légumes feuilles :amarantes, grande morelle laitue,crin-crin. Une expérience de culturede légumes fruits (carottes, oignons,tomates) est en cours. Il convient depréciser qu'au moins, troiscampagnes de production ont étémenées jusqu'à terme depuis ledébut du projet pour l'amarante, lagrande morelle, la laitue et le crin-crin.

Les activités sur le site soorganisées comme suit : la matinéest consacrée aux activités de parcelle collective et l'après-miaux planches individuelles sauf poles deux personnes en charge dl'arrosage de la parcelle collective.

Activités et résultatsPlusieurs activités ont été conduitdans le cadre du projet pilote.

- Les sessions de formationDouze (12) thèmes de formation oété discutés avec les membres dgroupement. Les sessions dformation ont été organisées sur site maraîcher et on enregistré participation effective de tous lmembres du groupement. A la fin dmois de janvier 2008, huit (8) thèmont fait l'objet de sessions dformation et les quatre (4) restanont été déroulés en juillet 2008. Lliste des thèmes est présentée dans tableau 1 ci-après :- Appui-conseil de technicienagricolesIl est intéressant de souligner, qu'adelà des sessions de formation, lbénéficiaires du projet pilobénéficient d'un appui -conseil de part des techniciens agricoles dCentre Communal pour la Promotiode l'Agriculture de Porto NovAinsi, une femme assure le suivi, sle terrain des activités de productioet renforce par ce biais les capacitdes bénéficiaires dans les itinérairtechniques.

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Vue du lot de matériels remis augroupement

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- Appui-conseil de techniciensagricolesIl est intéressant de souligner, qu'au-delà des sessions de formation, lesbénéficiaires du projet pilotebénéficient d'un appui -conseil de lapart des techniciens agricoles duCentre Communal pour la Promotionde l'Agriculture de Porto Novo.Ainsi, une femme assure le suivi, surle terrain des activités de productionet renforce par ce biais les capacitésdes bénéficiaires dans les itinérairestechniques.

- L'appui en matériel de production Un appui matériel a été fourni augroupement et a porté sur lesintrants, les appareils de traitementphytosanitaire, et autres outillagesnécessaires pour la conduite dumaraîchage. Le matériel est compo-sé, entre autres, d'arrosoirs, de houesalgériennes, de bêches, de binettes,de pulvériseurs à disque, etc.Quelques résultatsIl ressort des entretiens avec lesbénéficiaires du projet piloteplusieurs résultats découlant desactivités du projet. On peut noter, àcet effet :

_ Le renforcement des capacitéstechniques de production (capacitédes bénéficiaires à décrire lesitinéraires techniques desspéculations produites),_ L'augmentation du nombre deplanches (moins de 100 planchesavant le projet et plus de 500planches 6 mois après le début duprojet) ;_ l'amélioration de la qualité desplanches en terme de forme(pépinière en ligne et non en volée,écartement entre les pieds) et dedimension,_ la facilité dans la mise en œuvredes activités en raison des équipe-ments mis à disposition par leprojet,_ l'augmentation d'au moins de25% des revenus générés parl'activité aussi bien à l'échelle dugroupement qu'au niveau indivi-duel.

Ces résultats n'en cachent pas moinsl'existence de quelques contraintes etd i fficultés qui compromettentl'atteinte des objectifs du projetpilote.

Contraintes et difficultésIl a été noté un retard important dansl'aménagement des aires decompostage et du local de stockageet dans la distribution des produitsphytosanitaires. De même, il a étéconstaté une absence de stratégie decommercialisation des produitsagricoles. Ceux-ci sont écoulés bordchamps par des revendeurs. Enfin,les bénéficiaires peinent à trouver surle marché les intrants de qualité(semences et produits phytosa-nitaires).

PerspectivesAvant la fin du projet pilote prévu enoctobre 2008, il est prévu le foraged'un puits à grand diamètre à paroientièrement cuvelée. Le puits aura unéquipement de surface quicomportera :

_ une margelle en béton armé,haute de 0,70 à 0,80m avec uneépaisseur de 0,20m pour servir deprotection contre les chutes et_ une dalle anti-bourbier en bétonarmé d'une largeur de 1,0m enlégère pente prolongée par une aireassainie en pavement de gravier.

Cette activité a été ajoutée au projetaprès constat de la pénibilité del'arrosage que vivent les femmes.En outre, il est prévu l'accompa-gnement des bénéficiaires dans lacommercialisation à travers unedémarche marketing bien conçue etexécutée convenablement. Cetaccompagnement sera complété parune formation en gestion financièreafin d'amener les bénéficiaires àutiliser les quelques outils decomptabilité.

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Magazine Agriculture UrbainePromouvoir les innovations dal'agriculture urbaine

ISSN 1 574-6244N° 19 Octobre 2008

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