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PROJET PILOTE D'UN SERVICE D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE EN CLSC Évaluation préliminaire RAPPORT FINAL Préparé par : Louise Grégoire Louis Bernard Josée Bourdages wv 272 G744 1994 Équipe en organisation des services et évaluation Direction de santé publique de Québec MAI 1994 NSPQ - Montréal 3 556 08 24

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PROJET PILOTE D'UN SERVICE D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE EN CLSC

Évaluation préliminaire

RAPPORT FINAL

Préparé par : Louise Grégoire Louis Bernard Josée Bourdages

w v 272 G744 1994

Équipe en organisation des services et évaluation Direction de santé publique de Québec

MAI 1994

NSPQ - Montréal

3 556 08 24

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Institut national de santé publique du Québec CENTRE DE DOCUMENTATION 4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200

Montréal (Québec) H2J3G8

Tél.: (514)597-0606

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PROJET PILOTE D'UN SERVICE D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE EN CLSC

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Évaluation préliminaire

RAPPORT FINAL

Préparé par : Louise Grégoire Louis Bernard Josée Bourdages

Équipe en organisation des services et évaluation Direction de santé publique de Québec

MAI 1994

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Traitement de texte et mise en page : Madame Uette Vézina

Dépôt légal 2e trimestre 1994

Bibliothèque Nationale du Québec

I.S.B.N. 2-921636-24-7

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AVANT-PROPOS

Ce rapport présente l'évaluation préliminaire d'un projet pilote d'expérimentation d'un service d'évaluation audiologique au niveau d'un centre local de services communautaires (CLSC) dans la région de Québec.

Ce service d'évaluation audiologique en CLSC a été mis en place au début de l'automne 1992. Essentiellement, ce projet propose un nouveau modèle de dispensation de services audiologiques dans le but d'améliorer l'accessibilité à ces services pour la clientèle en général et, de manière spécifique, pour des clientèles d'âge scolaire, celle atteinte de déficience intellectuelle et les personnes âgées. Le service se différencie des services habituellement offerts en milieu hospitalier, d'abord en offrant à tout intervenant un mécanisme de référence directe, sans passer nécessairement par le médecin, et en proposant une grille horaire en soirée et en fin de semaine et des détais d'attente n'excédant pas 15 jours.

Cette évaluation est produite à la requête du CLSC La Source, site d'accueil du projet pilote. La Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec (RR-03) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui a financé l'expérimentation, sont aussi parties prenantes de cette démarche d'évaluation.

Cette évaluation est dite préliminaire car les circonstances entourant l'implantation du service n'ont pas permis d'instaurer la démarche d'évaluation continue et intégrée au projet pilote prévue à l'origine. L'implication tardive des évaluateurs dans la démarche a occasionné certaines contraintes quant aux possibilités réelles d'évaluation, puisque la formulation du programme en regard des objectifs poursuivis, des services dispensés et des résultats recherchés ne répondait que partiellement aux critères requis pour conduire le type d'évaluation souhaité par les demandeurs. L'absence de mesure sur différents indicateurs d'utilisation des services audiologiques dans les régions sociosanitaires de Québec et de Chaudière-Appala-ches avant l'implantation du projet pilote a également entraîné des limites quant aux visées de l'évaluation. Cette évaluation préliminaire a donc été conduite à la lumière des informations disponibles.

L'équipe d'évaluation tient à remercier Messieurs Louis Blanchette, directeur général du CLSC La Source, Bernard Côté, Michel Desgagnés et Pierre Marois, audiologistes du projet ainsi que le personnel du CLSC, qui a réalisé la cueillette des données dans les dossiers des clients, pour leur disponibilité et leur collaboration soutenues. Sans eux, la démarche d'évaluation n'aurait pu être conduite dans la courte période accordée à sa réalisation.

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TABLE DES MATIÈRES

Avant propos ®

Table des matières . . . . • • • • • •• * •• • •

Slgles .. ...... . . . . . . . . . v B

Introduction . . . . . . . . . . . . * • • • • • * \

CHAPITRE 1

CONTEXTE ET OBJET D ÉVALUATION 5

1.1 Problématique de l'accessibilité aux services audiologiques 5

1.2 Accessibilité aux services audiologiques et clientèles à desservir en priorité 6

1.2.1 La clientèle scolaire atteinte de déf ic ience intellectuelle 6 1.2.2 La clientèle scolaire 7 1.2.3 La clientèle des personnes de 65 ans et plus 8

1.3 Modèle de dispensation de services d'audiologie proposé 9

1.3.1 Ajout d'une nouvelle ressource audiologique et ses objectifs 9 1.3.2 Les objectifs poursuivis par le projet pilote 9 1.3.3 Implantation du service dans un CLSC de la région de Québec . . . 11 1.3.4 La mise en p lace du projet pilote au CLSC La Source 11

CHAPITRE 2

SOURCES ET CUEILLETTE DES DONNÉES 13

2. Sources de données 13

2.1 Étude rétrospective de l'ensemble des dossiers des clients ayant consulté au service d'évaluation audiologique au CLSC durant quatre mois 13

2.2 Entrevues auprès des principaux acteurs 13 2.3 Enquête téléphonique 14

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TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE 3

RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L'ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET 15

3.1 Implantation du service en CLSC 15

3.2 Description des clientèles ayant fréquenté le service d'évaluation audiologique en CLSC 15

3.3 Clientèle et fonct ionnement des services audiologiques en CHSCD des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches 17

3.3.1 Mécanismes d'accès aux services d'audiologie en CH 17 3.3.2 Délais pour l 'obtention d'un rendez-vous dans un

service audiologique 18 3.3.3 Clientèles desservies par les services audiologiques en CH 20 3.3.4 Ressources et heures de fonct ionnement 22

3.4 Résultats en fonction des objectifs visés par le projet pilote 23

CHAPITRE 4

DISCUSSION ET SYNTHÈSE 37

4.1 Limites de l'évaluation préliminaire 27

4.2 L'atteinte des objectifs visés par le projet pilote 28

4.2.1 Objectifs clientèles 28

4.2.2 Objectifs d'organisation des services 29

4.3 Pertinence de services d'évaluation audiologique en CLSC 31

4.3.1 Définir des niveaux de services en audiologie 31 4.3.2 Tenir comp te de la pert inence sociale de ces nouveaux services . . 32

CONCLUSION 33

BIBLIOGRAPHIE • 3 4

ANNEXE 1

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TABLE DES MATIÈRES

Outils de cueillette de données dans les dossiers-patients au CLSC

ANNEXE 2

Questionnaire aux services d'évaluation audiologique situés en CHSCD Régions 03 et 12

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1

Répartition des clients du service en fonction des groupes d 'âge 16

TABLEAU 2

Délais «réel» et «raisonnable» pour l'accès à une évaluation audiologique, dans les services hospitaliers des régions de Québec et Chaudière-Appalaches, en avril 1994 19

TABLEAU 3

Pourcentage estimé des clientèles desservies par les services d'évaluation audiolo-gique des CHSCD en 1993 - 1994 21

TABLEAU 4

Répartition des clients selon la source de référence au service d'audiologie en CLSC 24

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SIGLES

ACAQ : Association des centres d'accueil du Québec.

AHQ : Association des hôpitaux du Québec.

CEP : Comité d'élaboration de programme de maîtrise en orthophonie et audiologie à l'Université Laval.

CH : Centre hospitalier.

CHSCD : Centre hospitalier de soins de courte durée.

CHSLD : Centre hospitalier de soins de longue durée.

CLSC : Centre local de services communautaires.

CPOAQ : Corporation professionnelle des orthophonistes et audiologistes du Québec.

ESLA Enquête sur la santé et les limitations d'activités.

MSSS : Ministère de la Santé et des Services sociaux.

ORL : Oto-rhino-laryngologie.

PROS : Plan régional d'organisation des services.

RAMQ : Régie de l'assurance-maladie du Québec.

RR-03 : Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec.

RR-12 Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Chaudière-Appalaches.

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INTRODUCTION

Les prévalences des troubles de la parole, du langage et de l'audition dans la population québécoise et canadienne sont encore peu connues (MSSS, 1990; ACAQ, 1991; CEP, 1993). Fréquemment, c'est l'application de prévalences observées dans des études américaines qui permet d'obtenir des estimations pour le Québec, en faisant le postulat que les caractéristiques de la population américaine ayant fait l'objet de ces études sont comparables à celles de la population québécoise (MSSS, 1992).

D'après Saucier & Lafontaine (1992), suite à l'Enquête sur la santé et les limitations d'activités (ESLA) réalisée par Statistiques Canada, le taux moyen d'incapacité pour l'ouïe serait de 4,0 %. L'ESLA établit que, au niveau des ménages, le taux de population atteinte d'incapacité de l'ouïe chez les 15 ans et plus était de 2,0 %, alors que chez les 65 ans et plus, ce taux était de 14,0 % (Saucier, 1992). Toutefois, l'ESLA ne permet pas d'obtenir des informations précises sur la population des personnes ayant une déficience auditive et sur la demande potentielle de services (ACAQ, 1991).

Par ailleurs, selon des études américaines et québécoises, la prévalence de la déficience auditive dans la population se situerait autour de 10,0 % et ce à des degrés plus ou moins importants. D'une manière spécifique, 0,1 % des enfants d'âge préscolaire et 50,0 % des personnes âgées en seraient atteints (CEP, 1993).

Un document produit par l'Association des hôpitaux du Québec (AHQ) portant sur la «Planification de la main-d'oeuvre professionnelle des services de réadaptation physique des centres hospitaliers de soins de longue durée» rapporte que la prévalence des problèmes auditifs chez les personnes âgées serait d'environ 75,0 %; toutefois, les problèmes plus sévères requérant des interventions en audiologie seraient de l'ordre de 10,0% à 15,0 % (AHQ, Janvier 1991). Un rapport publié en 1990 par un groupe de travail sur la maln-d'oeuvre en orthophonie et audiologie du MSSS faisait état d'une prévalence de 1,0 % pour les troubles de la parole et du langage et 9,15 % pour les troubles de l'ouïe (MSSS, mars 1990). Ces prévalences ont été estimées à partir des prévaiences définies par le National Canadian Health Survey (NCHS ) en 1986.

En 1992, selon le tableau des membres de la Corporation professionnelle des orthophonistes et audiologiques, 127 audiologistes pratiquaient au Québec (CEP, 1993). La plupart d'entre eux travaille dans le secteur hospitalier, ils seraient par conséquent peu présents dans les structures communautaires et les services de première ligne (Clermont, 1987; MSSS, 1990; CEP, 1993). Leur présence dans les établissements de soins de longue durée (CHSLD) serait également restreinte,

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INTRODUCTION

puisque l'évaluation audiologique exige une cabine audiométrique et des équipements spécialisés qui, compte tenu des coûts d'achat et d'installation, se retrouveraient principalement dans les centres hospitaliers de soins de courte durée (CHSCD) (MSSS, 1990; AHQ, janvier 1991). De plus, outre la répartition limitée des ressources audiologiques à travers les différents milieux d'intervention, la distribution géographique de ces ressources à travers le Québec serait elle aussi inégale (MSSS; 1990). Les régions métropolitaines de Québec et de Montréal draineraient une bonne part des ressources.

La pénurie de ressources générerait des listes d'attente pour le recours aux services d'audiologie; il ne serait pas rare d'avoir à patienter plusieurs mois pour obtenir une consultation (CEP, 1993): À la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux Chaudière-Appalaches, en 1993, un rapport d'étape du comité de travail 03-12 sur l'organisation des services d !adaptation-réadaptation en déficience motrice et sensorielle révèle que les délais d'attente, pour recevoir des services audiologiques dans trois des huit CH dotés d'un tel service de la région 12, variaient entre 2 semaines et 9 semaines (Comité de travail 03-12, 1993). Au MSSS, le rapport du groupe de travail sur la main-d'oeuvre en orthophonie et audiologie fait état de listes d'attente qui peuvent repousser jusqu'à 24 mois la prestation de services en orthophonie-audiologie à des personnes atteintes de problèmes de communication; selon les résultats d'une consultation téléphonique auprès de huit CRSSS (Régies régionales) (MSSS, 1990). Ce délai important est surtout dû aux listes d'attente pour les services orthophoniques.

Avec le vieillissement de la population, il va sans dire que les besoins en matière de ressources en audiologie iront en grandissant, puisque le risque d'être atteint de troubles de l'audition s'accroît avec l'âge. De plus, la mise en place récente de certains programmes de santé tel, notamment en juillet 1993, le programme sur les aides auditives offert par la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ), créera sans doute une hausse de la demande de services dans ce secteur (MSSS, 1990). Ce programme prévoit le remboursement des frais inhérents à l'achat d'aides auditives, c'est-à-dire de prothèses auditives et d'aides de suppléance à l'audition, moyennant la recommandation d'un médecin spécialiste en ORL et/ou d'un audiologiste à cet effet (Gazette officielle du Québec, juillet 1993).

À l'heure actuelle au Québec, la rareté des ressources en orthophonie et audiologie priverait vraisemblablement la population de services pouvant répondre à leur besoins fondamentaux en matière de santé (MSSS, 1990; CEP, 1993). Sur le plan de l'évaluation diagnostique des déficiences auditives, des besoins pressants seraient identifiés en matière de services audiologiques pour des populations dites plus à risque : les clientèles d'enfants d'âges préscolaire et scolaire, d 'âge scolaire atteints de déficience intellectuelle et la clientèle des personnes âgées (Desgagné et al, 1990; ACAQ, 1991).

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INTRODUCTION

Pour répondre à ces demandes croissantes, l'expérimentation d'un nouveau modèle de dispensation de services audiologiques est une avenue envisagée dans la région sociosanitaire de Québec (région 03).

Depuis près de dix ans, l'amélioration de l'accessibilité à des services audiologiques pour la clientèle scolaire atteinte de déficience intellectuelle fait partie des préoccupations du Conseil Régional de la Santé et des Services sociaux (CRSSS-03-12), maintenant la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux (RR-03) (CRSSS-03-12, avril 1992). À ce chapitre, des études conduites antérieurement dans des milieux scolaires spécialisés de trois territoires de CLSC de la région de Québec, auprès d'échantillons d'enfants atteints de déficience intellectuelle, ont montré qu'environ le tiers des enfants présentaient des problèmes auditifs nécessitant un suivi médical. Tous les problèmes auditifs identifiés présentaient un caractère temporaire (CRSSS-03-12, mars 1990). D'autre part, le plan régional d'organisation des services en déficience intellectuelle (PROS-DI), adopté par le CRSSS-Québec-Chaudière-Appalaches en juin 1990, comportait un objectif d'augmentation de l'accessibilité en audiologie et de développement en orthophonie pour favoriser le maintien et la réinsertion dans la communauté des enfants et des adolescents de moins de 18 ans ainsi que des adultes (18 ans et plus) présentant une déficience intellectuelle. Par ailleurs, en mai 1992, dans le cadre du PROS-DI, la RR-03 a alloué des budgets annuels de 25 000 $ pour deux ans pour la réalisation d'activités, l'achat d'équipe-ment et la formation d'intervenants de la santé des CLSC pour du «dépistage» audiologique auprès de la clientèle d'enfants atteints de déficience intellectuelle.

C'est donc dans ce contexte que s'est implanté le projet pilote étudié et dont la réalisation a été rendue possible grâce à une subvention du ministère de la Santé et des Services sociaux. La mise en place de ce service d'évaluation, en tant qu'ajout d'une ressource audiologique dans la région de Québec, représentait une opportunité intéressante pour la RR-03, par la possibilité d'arrimer ce service aux activités dédiées à la formation des infirmières des CLSC pour du dépistage audiologique, en offrant à ces dernières un lieu de référence pour la clientèle scolaire atteinte de déficience intellectuelle. La concordance des différentes caractéristiques du service avec les intérêts respectifs de la RR-03 et du MSSS a favorisé sa mise en place.

Oblet et objectifs de révaluatlon préliminaire

L'évaluation préliminaire du projet pilote d'un service d'évaluation audiologique, implanté à l'automne 1992 dans un CLSC de la région de Québec, examinera dans quelle mesure les objectifs poursuivis par ce projet pilote ont été atteints et donnera une description du modèle de service développé dans le cadre de cette expérimentation. D'une manière plus spécifique, afin d'apporter un éclairage utile

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INTRODUCTION

à la prise de décision en regard de la continuité de l'expérimentation et en prenant en compte les contraintes particulières de sa réalisation, cette démarche d'évaluation portera particulièrement sur:

• la contribution de ce service en CLSC à l'amélioration de l'accessibilité aux services audiologiques pour les clientèles visées;

• l'apport de ce service en CLSC à l'amélioration de l'accessibilité aux services audiologiques dans les régions sociosanitaires de Québec (03) et de Chaudière-Appalaches (12).

De plus, l'évaluation permettra de soulever certaines questions relatives à l'opportunité d'implanter ces services dans les CLSC et, particulièrement sur ce que pourrait faire ou devrait être un service d'évaluation audiologique en CLSC. Le premier chapitre précise le contexte et l'objet de l'évaluation. Le chapitre 2 décrit lés sources de données. Le chapitre 3 fait état des clientèles rejointes par le projet pilote, du fonctionnement du service et des effets perçus sur la clientèle et le réseau de services de santé. Le chapitre 4 présente la discussion et l'interprétation des résultats ainsi que des recommandations formulées en regard de l'organisation des services en audiologie.

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CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D ÉVALUATION

1.1 PROBLÉMATIQUE DE L'ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES AUDIOLOGIQUES

Comme le démontrent les données sur la prévalence des troubles auditifs et certaines études sur les besoins de services audiologiques, l'accessibilité à des services d'audiologie est problématique à plusieurs égards. Les services sont- surtout concentrés dans les milieux urbains. L'accès aux services est contrôlé et passe régulièrement par une consultation médicale en spécialité. Les listes d'attente sont souvent longues et les délais peuvent se prolonger jusqu'à des mois. Enfin certaines clientèles qui pourraient bénéficier de services sont à peu près oubliées.

Les services audiologiques sont de manière générale accessibles en milieu hospitalier et plus particulièrement dans des centres hospitaliers de soins de courte durée (CHSCD) (MSSS, 1990). Dans la région de Québec, on retrouve six services audiologiques relevant de cinq CHSCD. La région Chaudière-Appalaches a trois CHSCD pourvus d'un service d'audiolo-gie. La clientèle fréquentant les services d'audiologie de ces CH sont principalement des enfants et des adultes.

Dans la plupart des CHSCD dotés d'un service d'audiologie dans les régions 03 et 12, le service d'ORL agit comme intermédiaire dans ie cheminement des clientèles. Plusieurs des médecins ORL pratiquant en CH travailleraient également en cabinet privé (Statistiques annuelles RAMQ, 1993). Il est connu que certains médecins ORL auraient formé du personnel, par exemple une secrétaire ou une technicienne, pour effectuer des évalua-tions audiologiques de base. Ce personnel n'aurait pas la formation professionnelle requise pour conduire des tests audiologiques valides ou respectant les normes de pratique. Par ailleurs, lorsqu'une investigation audiologique s'impose pour des fins médicales ou autres, le médecin ORL pratiquant en clinique privée aurait alors recours à . l'expertise d'un audiologiste d'un service hospitalier.

Sur le plan de l'accessibilité aux services audiologiques, les promoteurs du projet pilote ont postulé de manière implicite que l'existence d'une porte d'entrée unique pour accéder aux services audiologiques hospitaliers, en l'occurrence les services d'ORL, contribuait à la formation d'un goulot d'étranglement dans le processus de référence de la clientèle. L'achalan-dage élevé de clientèle au service d'ORL en CH entraînerait alors des

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

délais pour obtenir une consultation, délais venant s'ajouter aux délais inhérents à l'accès au service audiologique.

Selon toute vraisemblance, sur le plan clinique, la consultation médicale ne serait pas un préalable nécessaire à toute consultation audiologique. Seule une partie de la clientèle vue en audiologie et ayant des problèmes auditifs particuliers aurait besoin de consulter auparavant au service d'ORL. Pour les autres clients, le cheminement via le service d'ORL ne ferait que prolonger inutilement le délai d'accès au service audiologique. Dans certains centres hospitaliers, pour restreindre les inconvénients qu'entraîne ce mécanisme de référence pour la clientèle, les professionnels de la santé de chacun de ces deux services travailleraient habituellement en tandem pour faire coïncider dans une même journée leur consultation respective.

1.2 ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES AUDIOLOGIQUES ET CLIENTÈLES À DESSERVIR EN PRIORITÉ

De l'avis des promoteurs du projet pilote, le mode d'organisation ou de dispensation des services audiologiques dans plusieurs milieux hospitaliers serait un facteur limitant l'accessibilité aux services audiologiques pour des clientèles spécifiques.

1.2.1 La clientèle scolafre atteinte de déficience Intellectuelle

Dans les régions 03 et 12, en 1992, il y avait au-delà de 1000 enfants atteints de déficience intellectuelle légère et moyenne qui fréquen-taient les milieux scolaires (Deschênes, CRSSS-03-12, avril 1992). De 1987 à 1989, différents «dépistages» audiométriques, effectués auprès de 300 jeunes ayant une déficience intellectuelle de la région de Québec, ont mis en évidence une prévalence de 64,0 % d'enfants qui ne répondaient pas aux critères d'audition normale. En 1991, une expérience-pilote de dépistage audiométrique effectuée auprès de cette clientèle a fait état d'une proportion de 20,0 % de jeunes présentant une audition anormale selon des critères audiologiques précis. Parmi les enfants évalués audiologiquement, quelques-uns classés comme déficients intellectuels étaient plus sourds que déficients, d'après les auteurs de cette étude (Desgagné et al., décembre 1990).

En 1992, dans le cadre des orientations du plan régional d'organisa-tion des services en déficience intellectuelle, la RR-03 a mis sur pied

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

une formation à l'intention des intervenants en CLSC pour le «dépistage» audiologique des clientèles ayant une déficience intellectuelle. Cette initiative en matière de formation s'inscrivait dans la foulée des préoccupations de la RR-03, relatives à la dispensation de services audiologiques à l'intention de cette clientèle spécifique.

Les promoteurs du projet pilote rapportent que différents facteurs rendent parfois difficiles une réponse adéquate aux besoins particu-liers de cette clientèle dans les services en milieu hospitalier. Les enfants atteints de déficience intellectuelle seraient en général plus sensibles au changement, à tout ce qui brise la routine, et leur seule présence en milieu hospitalier aurait des répercussions sur leur comportement habituel. De plus, les délais d'attente seraient souvent trop longs et cette attente pourrait parfois s'avérer encore plus difficile à tolérer pour un enfant déficient intellectuel qui, excédé par l'attente au cours de la journée, arriverait à la consulta-tion audiologique dans un état rendant difficile la conduite^ des examens audiologiques. Pour passer un test audiologique à un enfant déficient intellectuel, il faudrait qu'un conditionnement opérant soit établi, ce qui nécessiterait la présence de deux personnes : deux audiologistes ou un audiologiste et une autre personne. Enfin, les promoteurs soupçonnent que l'obligation de consulter aux heures habituelles de travail ne facilite pas la collabo-ration des parents qui accompagnent les enfants.

Ces différents facteurs démontreraient dans une certaine mesure que le mode de dispensation des services audiologiques en milieu hospitalier ne permettrait pas de répondre adéquatement aux besoins particuliers de la clientèle scolaire atteinte de déficience intellectuelle.

1.2.2 La clientèle scolaire

La clientèle scolaire régulière aurait également des besoins particu-liers auxquels ne pourraient répondre entièrement les services audiologiques hospitaliers. Plus spécifiquement, en ce qui concerne l'évaluation diagnostique des pertes auditives chez les enfants d'âge scolaire, les infirmières en santé scolaire des CLSC de concert avec les intervenants scolaires procéderaient au «dépistage» des enfants chez qui des troubles d'audition seraient suspectés. Toutefois, les infirmières ne pourraient pas référer directement les enfants dépistés

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

à un service audiologique. Les infirmières aviseraient plutôt les parents de l'enfant de consulter leur médecin généraliste pour que l'enfant soit évalué en audiologie. Cette procédure augmenterait les délais déjà existants pour obtenir une consultation au service d'évaluation audiologique du CH. Pour la clientèle scolaire, l'enjeu serait particulièrement important puisque qu'il en irait de la qualité de l'apprentissage scolaire de l'enfant et de toutes les interactions sociales qui sont rattachées à la capaci té de communiquer adéquatement. La rapidité d'accès aux services audiologiques serait donc primordiale pour cette clientèle spécifique; un délai de deux semaines serait acceptable, selon les audiologistes du projet.

Par ailleurs, les services audiologiques en CH seraient offerts à des heures où les enfants seraient habituellement à l'école et les parents au travail. Alors, les modalités d'accès aux services audiologiques hospitaliers ne permettraient pas de répondre aux besoins particuliers de cette jeune clientèle en offrant des services audiologiques accessibles rapidement et en des moments plus acceptables de la journée.

1.2.3 La clientèle des personnes de 65 ans et plus

Pour les promoteurs du projet pilote, les personnes âgées seraient également une clientèle dont les besoins en matière de services audiologiques seraient comblés de manière partielle par les services hospitaliers. En effet, les personnes âgées ne constituent pas une clientèle prioritaire pour les services audiologiques en CH, pour de multiples raisons. Selon eux, le mode de fonctionnement de ces services manquerait de souplesse. Il ne permettrait pas d'adopter lorsque nécessaire une approche spéciale envers les personnes âgées qui consultent, compte tenu de leur âge et de leur déficience auditive. Plus de temps devrait être dévolu à la clientèle âgée pour leur prise en charge et leur évaluation audiologique. À cet effet, dans certains services hospitaliers de la région de Québec, quand la grille horaire |e permettrait, l'équivalent de deux rendez-vous (soit une heure et demie) serait réservé pour la consultation avec une personne âgée. Cet ajustement de la durée d'entrevue ne serait toutefois pas toujours possible en raison du taux de fréquentation élevé des services. De plus, plusieurs personnes âgées auraient l'habitude de se faire accompagner d'un autre adulte lorsqu'elles rencontrent un intervenant de la santé. La grille horaire des services obligerait bien souvent l 'accompagnateur à s'absenter de son travail.

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

La localisation des services d'évaluation audiologiques en CH serait une autre entrave au recours aux services par la clientèle âgée. En effet, pour les personnes âgées, le centre hospitalier serait réservé aux personnes malades. Or, les pertes auditives n'étant pas considé-rées comme une maladie par les personnes âgées, elles devien-draient réticentes à fréquenter un service hospitalier pour ce problème.

C'est donc pour répondre à ces nombreux problèmes d'accessibilité qu'un projet pilote fut mis sur pied.

1.3 MODÈLE DE DISPENSATION DE SERVICES AUDIOLOGIQUES PROPOSÉ

1.3.1 Alout d'une nouvelle ressource audioloaiaue et ses objectifs

Pour les promoteurs du projet pilote, l'expérimentation d'un nouveau mode de dispensation de services pourrait permettre d'apporter des solutions aux problèmes engendrés par la dispensation des services audiologiques à peu près exclusivement en centres hospitaliers et sur référence médicale obligatoire. Ces problèmes sont de trois ordres :

• délais dans l'accès aux services et augmentation inutile des coûts ;

• modèle de dispensation de services inapproprié, pour une partie de la clientèle qui ne présente pas de problèmes médicaux associés aux troubles d'audition;

• accès limité pour certaines clientèles particulières.

Le projet pilote vise donc à améliorer l'accès à des services d'évalua-tion audiologique, dans une perspective de complémentarité avec les autres ressources audiologiques existantes dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Cette complémentarité de services se traduirait aussi par la grille horaire proposée pour ce nouveau service, c'est-à-dire des services en soirée et en fin de semaine.

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

1.3.2 Les oblectlfs poursuMs par le projet pilote

Le projet pilote d'un service d'évaluation audiologique en CLSC vise d'une manière générale à offrir une plus grande accessibilité aux services audiologiques en dispensant ces services dans un établisse-ment de première ligne. Les objectifs spécifiques poursuivis par le projet consistent, en ordre d'importance, à :

OBJECTIF 1

• offrir un accès direct aux services audiologiques à l'ensemble de la clientèle ayant besoin d'une évaluation audiologique, en offrant un service par des audiologistes hors CH;

OBJECTIF 2

• améliorer l'accès aux services audiologiques pour la clientèle évaluée en oto-rhino-laryngologie dans les CH dépourvus de service audiologique;

OBJECTIF 3

• améliorer l'accès aux services audiologiques pour la clientèle scolaire atteinte de déficience intellectuelle et la clientèle des personnes âgées;

OBJECTIF 4

• offrir un accès rapide aux services audiologiques, en particulier à la clientèle scolaire identifiée comme ayant besoin de services d'audiologie;

OBJECTIF 5

• améliorer l'accès aux services audiologiques pour la clientèle en attente d'une évaluation audiologique dans un CH pourvu d'un service audiologique (décongestionner les listes d'attente des CH avec service d'audiologie);

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

OBJECTIF 6

• offrir des services audiologiques à moindres coûts qu'en CH par la réduction des intermédiaires dans le processus de référence du client.

1.3.3 Implantation du service dans un CLSC de la région de Québec

En 1992, la conjoncture créée par la Réforme de la santé, qui devait clarifier la vocation des CLSC dans le réseau de la santé, a convain-cu les promoteurs du projet pilote d'implanter le service d'évaluation audiologique en CLSC. Cette localisation offrait l'opportunité d'expérimenter un mécanisme de référence directe à des services audiologiques. La souplesse de fonctionnement offerte par le CLSC leur laissait toute la latitude requise pour l'expérimentation, tant au niveau du mécanisme de référence, de la durée des consultations, de la grille horaire ou des approches d'intervention à privilégier avec certains clients. Il devenait plus facile pour les audiologistes de se déplacer, advenant qu'ils auraient à procéder à des évaluations en milieu scolaire pour la clientèle atteinte de déficience intellectuelle.

Le choix du CLSC La Source, ou d'un autre CLSC situé à l'intérieur de la zone urbaine de Québec, aurait été également justifié par le besoin d'implanter un projet pilote dans une région où la complé-mentarité avec les services audiologiques existants serait possible et dans un CLSC où un répondant pourrait agir comme un promoteur du projet pilote. Le CLSC La Source répondait à ces conditions.

1.3.4 La mise en place du protêt pilote au CLSC La Source

Le 30 septembre 1992, une lettre du CRSSS (03-12) cosignée par Messieurs Louis Blanchette, directeur général au CLSC La Source, et Alcide Huard, directeur au CRSSS-03-12, a informé tous les directeurs généraux et directeurs des services professionnels des CH, les coordonnateurs, les médecins et les responsables des services à la clientèle, de la disponibilité de nouveaux services d'évaluation audiologique au CLSC La Source, à partir du 5 octobre 1992.

Le 29 octobre 1992, dans une lettre, adressée à tous les médecins omnipraticiens du territoire du CLSC La Source, Monsieur Louis Blanchette les a informés que des services d'évaluation audiologique

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I CHAPITRE 1 CONTEXTE ET OBJET D'ÉVALUATION

étaient offerts au CLSC depuis le 5 octobre 1992.

Le 16 février 1993, dans une lettre provenant du MSSS signée par le sous-ministre adjoint monsieur Raynald Gagnon et adressée à tous les directeurs généraux, chaque établissement est vivement incité à collaborer pleinement au projet pilote via leurs services en lien avec l'audiologie. Cependant, aucune entente particulière n'aurait été faite avec les différents milieux et intervenants susceptibles de référer des clients.

Tous les directeurs d'école ayant des classes spéciales pour les enfants atteints de déficience intellectuelle ont été informés de la mise en place du service d'évaluation audiologique par un interve-nant du CLSC travaillant auprès de cette clientèle. De même, les infirmières en santé scolaire de tous les CLSC ont été informées par lettre de la mise sur pied de ce nouveau service audiologique.

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CHAPITRE 2 SOURCES ET CUEILLETTE DES DONNÉES

Ce chapitre présente brièvement les différentes sources de données utilisées pour la réalisation de cette évaluation préliminaire. La revue des dossiers des clients du service a permis d'établir le profil de la clientèle. En rencontrant les audiologis-tes promoteurs et les personnes impliquées, il fut possible de mieux comprendre l'implantation du service et son fonctionnement. Enfin, une enquêtes téléphoni-que fut utilisée pour apprécier l'organisation actuelle des services d'évaluation audiologique dans les régions sociosanitaires de Québec et de Chaudière-Appalaches.

2. SOURCES DE DONNÉES

Les sources de données utilisées pour les fins de cette évaluation sont présentées ci-dessous :

2.1. Étude rétrospective de l'ensemble des dossiers des clients avant consulté au service d'évaluation audiologique au CLSC durant quatre mois

À partir de deux instruments mis au point par les audiologistes du projet pilote, le «Questionnaire à remplir avec le client» et la «Fiche de données à conserver au dossier» (annexe 1), et de certaines informations colligées au dossier du client, une étude rétrospective portant sur l'ensemble des dossiers des clients ayant fréquenté le service du CLSC La Source a été réalisée sur une période de quatre mois, entre le 1er septembre 1993 et le 31 décembre 1993. Le choix de cette période, un an après l'implantation du service se justifie par le fait que ce n'est qu'à ce moment que le service aurait atteint sa vitesse de croisière en regard du taux de fréquentation des clientè-les.

2.2 Entrevues auprès des principaux acteurs

Des entrevues ont été conduites auprès de différentes personnes pour documenter la mise en place du projet pilote, ses objectifs, ses clientèles, son fonctionnement et ses effets. Les principaux acteurs liés à l'implantation du projet pilote ont été rencontrés, ce sont :

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CHAPITRE 2 SOURCES ET CUEILLETTE DES DONNÉES

• les trois audiologistes dispensant les services au CLSC et promoteurs du projet;

• le directeur général du CLSC La Source;

• un représentant de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux de Québec (03), chargée du dossier de la clientèle des déficients intellectuels au moment de la mise en place du projet.

• un représentant du ministère de la Santé et des Services sociaux, à la direction du recouvrement de la santé au service de la santé physique.

2.3 Enquête téléphonique

Une enquête téléphonique (annexe 2) a été conduite auprès des responsables des services d'audiologie dans les CHSCD des régions 03 et 12 pour recueillir l'information sur les mécanismes d'accès aux services, les critères de sélection ou de priorisation des clientèles et sur les délais pour obtenir un rendez-vous en audiologie.

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L'ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Ce chapitre présente les résultats découlant de la démarche d'évaluation préliminaire. Après une revue rapide de l'implantation du service d'évaluation audiologique, les caractéristiques des clientèles qui l'ont fréquenté, au cours de la période étudiée, sont décrites. Enfin, en fonction des données recueillies et à la lumière des informations obtenues des audiologistes, l'atteinte des objectifs poursuivis par le projet pilote a été évaluée.

3.1 IMPLANTATION DU SERVICE EN CLSC

La stratégie d'implantation du service d'évaluation audiologique a été réduite à sa plus simple expression. Les Intervenants du réseau de services concernés par cette offre de services, les partenaires potentiels, n'ont pas été rencontrés préalablement à l'implantation afin de leur donner toute l'information sur les objectifs poursuivis par ce projet. L'information leur fut donnée par lettre et, peu après, devant des réactions plutôt mitigées, les promoteurs ont fait des démarches • particulières auprès de certains établissements et groupes de professionnels.

Par ailleurs, l'implantation du service audiologique a constitué une opportunité pour le CLSC La Source, en lui permettant d'offrir des services médicaux en soirée, les mêmes journées que le service d'évaluation audiologique et ainsi partager certains frais (accueil, secrétariat, ar-chives). Une étude menée en 1992 auprès de la population desservie par le CLSC La Source avait démontré l'insuffisance de l'offre de services médicaux en cabinet privé à ces périodes de la semaine pour répondre aux besoins de la population.

3.2 DESCRIPTION DES CLIENTÈLES AYANT FRÉQUENTÉ LE SERVICE D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE EN CLSC

Au total, pour la période de quatre mois, 303 personnes ont eu recours à ce nouveau service, 140 femmes et 163 hommes, dont la répartition par groupes d'âge est fournie au tableau 1.

La clientèle d'âges préscolaire et scolaire ( 0 -19 ans) constitue 35 % des clients et les personnes âgées de 65 ans et plus, 28,2 %.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Tableau 1 : Répartition des clients du service en fonction des groupes d'âge (N = 301')

Groupe d'âge* Nombre de clients

: - ' (N) Pourcentage

(9Î)

moins de 5 ans 14 4,7 5 à 9 ans 62 20,6 10 à 14 ans 15 5,0 15 à 19 ans 14 4,7 20 à 24 ans 1 0,3 25 à 29 ans 7 2,3 30 à 34 ans 12 4,0 35 à 39 ans 8 2,7 40 à 44 ans 17 5,6 45 à 49 ans 20 6,6 50 à 54 ans 17 5,6 55 à 59 ans 16 5,3 60 à 64 ans 13 4,3 65 ans et plus 85 28,2

2 valeurs manquantes.

Parmi les clients, 97,0 % résidaient sur le territoire de la région de Québec (03),.94,4 % dans la zone urbaine de Québec et 35,8 % sur le territoire du CLSC La Source.

Pour l'ensemble des clients vus pendant la période étudiée, 50,7 % avaient déjà consulté pour un problème d'audition. L'évaluation audiologique (55,6 %), la baisse de l'audition (10,9 %) et la présence d'acouphènes (9,9 %) sont les trois principales raisons de consultation au service d'audiologie formulées par les clients. Les autres raisons de consultation sont très variées passant de la chirurgie de l'oreille, au dépistage scolaire, à la présence d'otites, d'otalgie, d'étourdissements et de vertiges pour n'en nommer que quelques-unes.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Après évaluation, 74,3 % des clients présentaient des problèmes d'audition, de niveau conductif ou neuro-sensoriel, de degrés divers. L'audition était dans les limites normales pour les autres, soit 25,6%.

Les résultats de l'étude rétrospective des dossiers des clients révèlent que suite à la consultation au service en CLSC, 74,0% des dossiers des clients ont été déclarés fermés par l'un des audiologistes du projet. En ce qui concerne le suivi des 303 clients, 30,6 % ont été invités à se soumettre à une révision audiologique dans un laps de temps quelconque, 23,7 % ont été référés à un service d'ORL, 19,1 % à un audioprothésiste, 6,0 % pour la conduite d'examens complémentaires, 1,6 % à un orthophoniste et 0,7 % à un autre intervenant ou service de santé, les autres ne nécessitant pas de suivi.

D!après les audiologistes, depuis le début de l'Implantation du projet pilote en 1992, en ce qui a trait aux personnes âgées (65 ans et plus), ce sont en majorité des personnes autonomes qui ont consulté et la plupart prove-naient de centres d'accueil, de famille ou foyer d'accueil. La clientèle scolaire de déficients intellectuels ne serait pas allée consulter au ; CLSC. De manière globale, les audiologistes estiment qu'ils y voient en consultation sensiblement le même type de clientèle que dans leur milieu hospitalier respectif et détectent les mêmes problèmes audiologiques en termes de surdités temporaires et permanentes.

3.3 CLIENTÈLE ET FONCTIONNEMENT DES SERVICES AUDIOLOGIQUES EN CHSCD DES RÉGIONS DE QUÉBEC ET CHAUDIÈRE-APPALACHES

3.3.1 Mécanismes d'accès aux services d'audiologie en CH

Dans la région de Québec, à l'exception du Centre de l'Ouïe et de la Parole (C.O.P.), tous les services d'évaluation audiologique des centres hospitaliers reçoivent majoritairement (85 % et plus) une clientèle référée par les médecins oto-rhino-laryngologistes (ORL) de leur établissement. Dans trois des six établissements, le patient doit obligatoirement rencontrer un ORL, avant et après la consultation en audiologie, quel que soit le référant (un autre médecin non ORL du même établissement ou d'ailleurs, un autre professionnel de la santé ou du milieu scolaire). Dans les trois autres services, une faible portion des patients (5 à 15 %) obtient une évaluation audiologique, sans référence médicale; le référant est alors un parent, un autre professionnel du milieu de la santé (infirmière de CLSC, orthophoniste.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

ergothérapeute, etc) ou clu milieu scolaire (enseignant, orthopéda-gogue). De manière générale, les services audiologiques en CH répondent à la demande générée par les médecins ORL et forment un tandem de services, entre autres pour le système de prise de rendez-vous, qui est celui du département d'ORL.

Le Centre de l'Ouïe et de la Parole, un département distinct de l'Hôtel-Dieu de Québec accueillant exclusivement une clientèle d'enfants, exige que les parents demandent l'évaluation audiologi-que. Jusqu'à tout récemment, le C.O.P. recevait prioritairement et presqu'exclusivement des enfants déficients auditifs. Depuis la régionalisation des services de réadaptat ion pour cet te clientèle, le C.O.P. a réorienté ses services vers une clientèle générale.

Dans la région Chaudière-Appalaches, le service audiologique de l'Hôtel-Dieu de Lévis fonctionne de manière semblable à ceux de la région de Québec et répond aux demandes générées par les ORL. En principe, il pourrait y avoir une référence d'autres médecins, mais, dans les faits, cela n'est pas possible, faute de disponibilité. Dans les deux autres services de cette région (CH Beauceville et de l'Amian-te), tous les médecins appartenant ou non au CH peuvent référer au service audiologique; lorsqu'un médecin ORL est présent, il a toutefois priorité. Dans, ces deux centres hospitaliers, les parents, d'autres professionnels de la santé (infirmière de milieu scolaire, orthophonis-te), les audioprothésistes peuvent référer directement des patients en audiologie.

Il est donc vrai que, pour la majorité des services audiologiques en CH (7/9), l'utilisation des services est étroitement liée à la prescription des médecins ORL, même dans les services où il est possible d 'accéder directement à ces services. Dans la situation actuelle, il est vraisemblable de croire que certains patients ne présentant pas de signes cliniques évidents de pathologie de l'oreille sont amenés à consulter un médecin ORL avant d'avoir une évaluation audiologi-que.

3.3.2 Délais pour l'obtention d'un rendez-vous dans un service audlolo-ataue

Dans la région de Québec, les délais pour obtenir un rendez-vous pour une évaluation audiologique varient de 2 ou 3 semaines à 2 mois, selon le centre hospitalier (Tableau 2). Lorsque le patient doit

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

rencontrer au préalable un médecin ORL, ce délai s'ajoute à celui pour obtenir ce rendez-vous médical; le délai pour le rendez-vous en ORL varie selon les CH.

Toutefois, tous les responsables des services audiologiques ont des mesures particulières pour répondre à des situations d'urgence1. -Dans ces cas, le patient peut être vu la journée même, ou au plus tard, dans les deux semaines suivantes. Les services gèrent ces urgences de diverses façons : plages-horaire réservées quotidienne-ment ou hebdomadairement ou ajout à la liste quotidienne des patients prévus.

TABLEAU 2 : Délais <réel» et «raisonnable» pour l'accès à une évalua-tion audiologique, dans les services hospBaDers des réglons de Quebec et Chaudière-Appalaches, en avril 1994.

LOCALISATION du service d'audiologie

Délais pour la clientèle non urgente*

LOCALISATION du service d'audiologie

Délai «réel» Délai «raisonnable»

H du St-Sacrement 7-8 sem. <4 sem.

CH de l'Université Laval ±8 sem. ±8 sem.

C.de l'Ouïe et de la Parole ±3 sem. ±3 sem.

H. Dieu de Québec ±3 sem. 2-3 sem.

H. St-François d'Assise 4-6 sem. 2 sem.

H. de l'Enfant-Jésus 2-3 sem. <4 sem.

H. Dieu de Lévis 24 sem. ±3 sem.

CH de la région de l'Amiante 7-8 sem. <4 sem.

CH de Beauceville 12 sem. <4 sem.

* Ces délais ne tiennent pas compte des délais pour obtenir une consultation préalable en ORL.

1 La définition d'une urgence en audiologie est uniforme dans les services audiologiques; Il s'agit d'une surdité subite, de la présence de vertiges, d'une priorité médicale Justifiée (chirurgie ou recours à une médication ototoxique), d'un enfant chez qui une déficience auditive est soupçonnée, d'un bénéficiaire hospitalisé ou d'un examen requis pour la réparation d'une prothèse d'une personne déficiente auditive ou requis pour l'obtention d'un permis de travail.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Il n'existe pas de directives de pratique en audiologie précisant un délai «raisonnable» pour obtenir une évaluation audiologique. Deux des six services en CH de la région de Québec avaient un délai d'attente excédant ce qui apparaissait comme «raisonnable» au responsable du service. Par ailleurs, dans tous les services de la région Chaudière-Appalaches, le délai d'attente pour la clientèle non urgente excédait les 3 à 4 semaines «raisonnables» selon les responsables; une clientèle non priorisée doit attendre 3 à 6 mois pour une évaluation audiologique. Le problème des délais d'attente semble donc plus aigu dans la région Chaudière-Appalaches.

Dans six des huit services accueillant des personnes âgées, les responsables signalent que l'introduction du programme de gratuité des aides auditives pour ces personnes en juillet 1993 a entraîné un accroissement important de la demande de services et un allonge-ment du délai d'attente en audiologie. Les règlements de ce programme exigent une évaluation d'un médecin ou d'un audiolo-giste avant la prescription d'une aide auditive ainsi qu'une nouvelle évaluation audiologique pour une analyse des besoins sur le plan auditif. La majorité des responsables considère toutefois que ce phénomène sera temporaire.

3.3,3 Clientèles desservies par les services audlotoalaues en CH

Selon les responsables des services audiologiques (Tableau 3), les adultes et les personnes âgées constituent la majorité de leur clientèle. Certains services reçoivent plus fréquemment les personnes âgées; il s'agit de l'Hôpital du St-Sacrement, de l'Hôpital St-François d'Assise et de l'Hôtel-Dieu de Lévis. Dans un CH, le responsable du service dît offrir un soutien particulier aux patients de soins prolongés de rétablissement (évaluation, vérification ou essai de prothèses) et au personnel de ces unités (formation).

La plupart des responsables disent devoir accorder plus de temps aux personnes âgées, particulièrement lorsqu'un appareillage ou la prescription d'aides de suppléance est nécessaire. Dans la région de Québec, certains audiologistes réfèrent les personnes âgées à l'Institut des Sourds de Charlesbourg pour une réadaptation.

La clientèle des enfants est proportionnellement plus fréquente au Centre de l'Ouïe et de la Parole, au Centre hospitalier de l'Université Laval ainsi que dans les centres hospitaliers de Beauceville et de

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

l'Amiante. À Beauceville, le service d'audiologie participe au programme de dépistage des problèmes d'audition en milieu scolaire et traite de manière prioritaire (dans un délai maximal de 4 semai-nes) les références venant de ce programme. Au CH de la région de l'Amiante, le service participe au programme de dépistage des problèmes d'audition chez les poupons et accorde une priorité aux enfants d'âges préscolaire et scolaire.

TABLEAU 3 : Pourcentage estimé* des clientèles desservies par les services d'évaluation audio logique des CHSCD en 1993 -1994

Localisation du i service d'audiologie

Enfants (0-14 ans); ;

Àdùtlés (15-59 tins);

Personnes âgées (60 ans et -

H du St-Sacrement 15% 35% 50 %Z

CH de l'Université Laval 35% 40% 25%

C. de l'Ouïe et de la Parole 100% n/a1 n/a'

H. Dieu de Québec 15% 70% 15%

H. St-François d'Assise 15% 15% 70%

H. de l'Enfant-Jésus 2% 48% 50%

H. Dieu de Lévis 15% 25% 60%

C H de la région de l'A-miante

25% 35% 40%

CH de Beauceville 33.3% 33.3% 33,3%

estimation fournie par les responsables de ces services en CHSCD.

1 n/a : non appl icable, car le Centre de l'Ouïe et de la Parole dessert exclusivement la clientèle enfantine.

Aux dires des responsables des services, la clientèle présentant une déficience intellectuelle est peu représentée dans une année. En outre, lorsqu'un service ne comprend qu'un seul audiologiste et que l'évaluation d'une personne déficiente intellectuelle nécessite la présence de deux audiologistes (conditionnement opérant, observa-tion des comportements), certains patients sont alors référés à un autre service. Les commentaires recueillis amènent à croire que

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

cette clientèle est un peu plus présente à l'Hôpital de l'Enfant-Jésus et à l'Hôtel-Dieu de Québec (±25 cas/an, référés par des écoles spécialisées ou des centres d'accueil) ainsi qu'au Centre de l'Ouïe et de la Parole (enfants référés, entre autres, par le Centre de Dévelop-pement Barbara Rourke, anciennement le Centre de Développe-ment Champfleury, spécialisé dans l'intervention auprès des défi-cients intellectuels).

3.3.4 Ressources et heures de fonctionnement

La région de Québec comprend 11,8 personnes équivalents temps complet (ETC) dans les six services audiologiques des CH, alors que dans la région Chaudière-Appalaches, on compte 3,2 personnes ETC dans les trois services. Toutes ces personnes, sauf une, ont une formation de deuxième cycle en audiologie.

Les heures d'ouverture des services sont généralement de 8 h 00 ou 8 h 30 à 16 h 00 ou 16 h 30, du lundi au vendredi. La durée des rendez-vous est de 45 à 60 minutes et comprend les temps d'inter-vention directe avec le patient (tests, interprétation des résultats et counselling) et de rédaction de rapport. Quelques services ont développé une spécialité pour certains tests nécessitant la contribu-tion d'une équipe et d'équipements spécialisés ou plus longs à réaliser : test d'audition centrale au Centre hospitalier de l'Université Laval; électrocochléographie à l'Hôtel-Dieu de Québec.

Il arrive quelquefois que des patients d'audiologie se présentent en ayant déjà eu une évaluation audiologique. Dans ces circonstan-ces, tous les audiologistes reprennent les tests exécutés par une technicienne ou un audioprothésiste. Lorsque les tests antérieurs et récents ont été réalisés par un autre audiologiste, de manière générale, une évaluation plus approfondie ou une interprétation comparative des résultats aux tests est alors effectuée.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

3.4 RÉSULTATS EN FONCTION DES OBJECTIFS VISÉS PAR LE PROJET PILOTE

Dans son ensemble, le modèle expérimenté dans le cadre du projet pilote se voulait une alternative en matière de services audiologiques qui permettrait d'améliorer l'accessibilité à ces services, perçue, en général, comme restreinte. La fréquentation hebdomadaire du service au CLSC La Source serait de 23 clients par semaine, soit 5 clients pour chacun des trois soirs en semaine et 8 clients le samedi. Ce rythme a été atteint autour d'avril 1993, car ce n'est qu'après la période de l'hiver 1993 réservée à la vaccination pour la méningite, que les infirmières des CLSC ont réellement commencé à référer au service. Le taux moyen de fréquentation par semaine, selon une grille horaire de 19 heures, est de 20,3 clients, pendant la période d'observation.

L'étude rétrospective des dossiers des clients montre que 97,4 % des clients du service n'étaient pas inscrits sur une liste d'attente pour recevoir des services audiologiques dans un CH. Par conséquent, les données recueillies permettent de constater que, de façon globale, le projet pilote augmente l'accessibilité aux services audiologiques et particulièrement pour la clientèle résidant dans la zone urbaine de Québec (94,4 %) et sur le territoire du CLSC La Source, où résidait 35, 8 % des clients.

Objectff 1 : Offrir un accès direct aux services audiologiques à l'ensemble de la clientèle ayant besoin d'une évaluation audiologique (sans Intermédiaire médical).

En ce qui a trait à la provenance des références des clients, l'étude des dossiers des clients a fourni les résultats présentés au tableau 4.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Tableau 4: Répartition des clients selon la source de référence au service d'audiologie en CLSC (N « 303)

Source de référence du client au service du CLSC

Nombre de clients (N)

Pourcentage (%)

Médecin ORL 127 41,9

Médecin généraliste 54 17,8

Intervenant milieu scolaire 39 12,9

Audioprothésiste 32 10,

Centre hospitalier 5 1,7

CLSC 7 2,3

Autres 1 : 39 12,9

1 : Autres : orthophonistes, rééducateurs du langage, clients eux-mêmes.

Près des deux tiers des clients ayant consulté au service ont été référés par un médecin ORL ou un médecin généraliste. L'accès direct ayant été défini par une référence sans l'intermédiaire médical, l'accès direct n'a été utilisé que par le tiers de la clientèle. Cependant, cela est supérieur à ce qui est réalisé dans les services audiologiques des CH. Aussi, bien que le projet pilote voulait éviter la référence médicale lorsque non nécessaire, les références des médecins ORL demeurent la grande source de clients du service. Les intermédiaires, auxquels voulait se soustraire le mécanisme de référence au service en CLSC, demeurent paradoxalement ses principaux référents.

OBJECTIF 2 : Améliorer l'accès aux services audiologiques pour la clientèle évaluée en oto-rhlno-knyngologle dans les CH dépourvus de service audiologique

Les données recueillies par l'étude rétrospective des dossiers des clients mettent en évidence que 41,9 % (N=127) des clients sont référés par un médecin ORL. De ces clients, près de 80% (101/127) ont été référés par des ORL pratiquant dans trois CHSCD de la région 03, dépourvus de service audiologique.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

OBJECTIF 3 : Améliorer l'accès aux services audiologiques pour la clientèle scolaire atteinte de déficience Intellectuelle et la clientèle des personnes âgées

Les données de l'étude rétrospective des dossiers des clients font état d'une proportion de 32,5 % de personnes de 60 ans et plus dans la clientèle du service et 28,2 % de personnes âgées de 65 ans et plus. Les audiologistes rapportent avoir adapté leur pratique aux personnes âgées. Ainsi, ils ont parfois consacré jusqu'à deux heures pour évaluer les besoins d'aides auditives (prothèses) et d'aides de suppléance.

En ce qui concerne la clientèle scolaire de déficients intellectuels, les données confirment que cette clientèle n'a pas eu recours au service du CLSC comme il avait été initialement prévu. Pour rejoindre cette clientèle, durant l'année scolaire 1992-1993, à la requête d'une infirmière, les audiolo-gistes se sont déplacés au CLSC Basse-Ville pour évaluer une trentaine d'enfants atteints de déficience intellectuelle.

Objectif 4 : Offrfr un accès rapide aux services audiologiques, en particu-lier à la clientèle scolaire identifiée comme ayant besoin de services d'audiologie.

L'étude des dossiers des clients révèle que 20,6 % étaient âgés de 5 à 9 ans et 9,7 % de 10 à 19 ans. Pour cette clientèle, le délai moyen en nombre de semaines pour avoir accès à des services audiologiques, suite à la prise du rendez-vous, était de 2 semaines. Les enfants de 0 - 14 ans représen-tent 30,3 % de la clientèle desservie par le service du CLSC.

Objectff 5 : Améliorer Taccès aux services audiologiques pour la clientèle en attente d'une évaluation audiologique dans un CH pourvu d'un service audiologique (décongestionner les listes d'attente des CH).

Tel que mentionné précédemment, 97,4 % des clients n'étaient pas inscrits sur une liste d'attente pour recevoir des services audiologiques dans un CH. La clientèle du service correspondait donc à des nouveaux clients. Cependant, les données recueillies indiquent que deux CHSCD dotés d'un service audiologique ont référé chacun cinq clients au service du CLSC.

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CHAPITRE 3 RÉSULTATS SUR LES CLIENTÈLES ET L*ATTEINTE DES OBJECTIFS DU PROJET

Objectif 6 : Offrir des services audiolçgiques à moindres coûts qu'en CH par la réduction des Intermédiares dans le processus de référence du client.

Le contexte dé l'évaluation et les contraintes financières et temporelles de sa réalisation n'ont pas permis de recueillir de données au regard de cet objectif.

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

Le présent chapitre fournit une analyse critique du projet pilote de services audiologiques implanté au CLSC La Source, en reconnaissant les limites de la démarche d'évaluation réalisée. Considérant les besoins en matière de services audiologiques de la clientèle et l'organisation des services d'audiologie en milieu hospitalier, ce chapitre veut aussi aborder la discussion de l'apport éventuel du développement de services audiologiques en CLSC, tel que proposé par le projet pilote, dans le réseau de soins et de services de santé.

4.1 LIMITES DE L'ÉVALUATION PRÉLIMINAIRE

Certaines limites sont imposées à la démarche d'évaluation puisque l'on a pas pu, lors de l'implantation du projet, intégrer le processus évaluatif ini-tialement prévu.

L'arrivée tardive des évaluateurs a requis une reconstruction de la proposition afin d'identifier et de formuler de manière opérationnelle les objectifs visés par le projet pilote, permettant d'évaluer dans la mesure du possible l'atteinte des objectifs ainsi définis. L'absence de mesure pré-implantation du service en CLSC sur différents indicateurs d'utilisation et d'accès aux services audiologiques a limité grandement les possibilités d'évaluer les effets sur l'accessibilité globale aux services audiologiques, dans les régions visées. Cependant, la démarche menée par les évalua-teurs pour clarifier les objectifs poursuivis par le projet pilote a permis de mieux décrire le modèle de dispensation de services proposé. Ce n'est qu'une fois ces étapes préalables franchies que le processus d'évaluation proprement dit a pu être initié, à partir des données disponibles sur l'implantation et le fonctionnement du service.

Lors de la démarche d'évaluation, les données sur l'utilisation et le fonctionnement des services audiologiques en CHSCD n'ont pas été cueillies systématiquement. L'appréciation globale de l'organisation de ces services dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches s'appuie sur les réponses fournies par les responsables de ces services dans les CH.

Malgré les limites soulevées, la collaboration et la disponibilité des différents acteurs rattachés, de près ou de loin, à la mise en place du projet pilote ont tout de même permis de discuter et d'établir certains constats sur l'atteinte des objectifs visés et sur le modèle de services expérimenté.

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

4.2 L'ATTEINTE DES OBJECTIFS VISÉS PAR LE PAR LE PROJET PILOTE

Les objectifs formulés par les promoteurs clu projet se regroupent en deux grandes catégories : des objectifs clientèles (objectifs 3 et 4) et des objectifs d'organisation de services (objectifs 1,2 5 ,6,)

4.2.1 Oblectlfs clientèles

Près du tiers de la clientèle rejointe par le service est constituée de personnes âgées de 65 ans et plus. Les audiologistes signalent que certaines personnes âgées ont été référées par le programme de maintien à domicile du CLSC ainsi que par des médecins généralistes effectuant des visites à domicile. D'autres clients sont venus directement de centres d'accueil ou de foyers. Ces observations révèlent une certaine intégration du service aux activités courantes du CLSC, auprès d'une clientèle habituelle de l'organisation.

Pour ce qui est des enfants d 'âge scolaire (5 à 19 ans), ils représen-tent aussi le tiers de la clientèle. Toutefois, les données révèlent que 13 % des références viennent du milieu scolaire. Pour ce groupe, les infirmières en milieu scolaire ont reçu une formation sur les problèmes d'audition, à l'automne 1992. Cependant, la vaccination pour contrer l'épidémie de méningite ayant monopolisé ce personnel à l'hiver 1993, il s'est introduit un délai avant qu'elles puissent appliquer ces connaissances. Cette contrainte n'a certainement pas facilité l'implantation du projet. La proportion des enfants de 0 - 14 ans desservis par les services d'audiologie du CLSC est toutefois supé-rieure à ce qui est rapporté dans les services des CH.

Quant aux enfants d'âge scolaire atteints de déficience intellectuel-le, ils n'ont à peu près pas bénéficier du service et ceci ne semble pas relié à un problème d'accessibilité du servcice en CLSC. Les discussions avec les promoteurs du projet et les personnes contac-tées à la Régie régionale font ressortir un problème plus global d'accès aux services sociosanitaires pour la clientèle déficiente intellectuelle; des problèmes de suivi sur les plans médical, dentaire, audiologique et orthophonique ont été identifiés. Une concertation des milieux scolaire et sociosanitaire serait donc nécessaire pour améliorer cette situation, ainsi que le suggère le plan régional d'organisation des services. (PROS) en déficience intellectuelle adopté dans la région.

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

4.2.2 Oblecttfs d'organisation des services

Malgré le fait que la grande majorité des clients des services audiologiques hospitaliers doivent y être référés par un médecin du service d'ORL, il est toutefois vraisemblable de penser que seule une partie de cette clientèle nécessiterait une consultation préalable au service d'ORL. Cette consultation médicale obligatoire introduit donc des délais Inutiles pour un certain nombre de clients et crée un achalandage inapproprié du service d'ORL, susceptible d'entraîner à son tour des délais pour les consultations nécessaires. Comme solution à cette situation problématique, le modèle expérimenté pro-pose d'offrir un accès direct aux services audiologiques sans référence médicale; Il vise alors les clients ne présentant pas de problèmes médicaux apparents (objectif 1).

Par contre, en se fixant l'objectif de pallier à l'absence de services audiologiques dans certains centres hospitaliers et en y publicisant son offre de services, le projet pilote a servi, pour près de 60 % de ses clients, des gens référés par un médecin. Pour une partie de sa clientèle, le projet pilote a donc répliqué fidèlement le modèle hospitalier. C'est ce qui explique que, pour certains milieux hospita-liers, le service ait été perçu comme un service concurrent plutôt que complémentaire. Si une publicité avait été orientée vers la popula-tion générale, les résultats observés au regard de cet objectif d'accès direct auraient pu être différents.

Le projet proposait l'accès direct au service pour réduire les délais. Il est intéressant de constater que pour 40 % des clients, cet objectif a été atteint. En outre, le service a été fourni dans le délai de deux semaines prévu à l'origine. Il est difficile d'affirmer toutefois que, de manière globale, les délais aient été réduits pour l'ensemble de la clientèle. Car, faute d'entente entre les audiologistes du projet pilote et les intervenants médicaux en CH ou en cabinet, ces derniers peuvent choisir d'avoir à nouveau recours à des évaluations audiologiques effectuées dans leur CH, malgré une évaluation audiologique préalable du patient au service du CLSC. Ceci soulève de nouveau la question de la complémentarité avec les autres services du réseau de la santé.

L'un des objectifs poursuivis était de décongestionner les listes d'attente des services audiologiques en CH (objectif 5). En l'absence de norme sur une attente «acceptable» pour ces services, chaque responsable de services a identifié ce qui lui apparaissait une attente raisonnable. La consultation téléphonique n'a alors permis de déceler un problème d'attente excessive que pour les services de la

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

région Chaudière-Appalaches. Il semble donc y avoir une contra-diction entre la perception des promoteurs du projet sur l'importance des délais d'attente et la situation rapportée par les responsables des services audiologiques. Cette contradiction est aussi le reflet du peu de connaissances disponibles sur l'organisation et l'utilisation de ces services.

Cependant, en recevant les patients des médecins ORL de CH dépourvus de services audiologiques, le service du CLSC a attiré une clientèle qui aurait possiblement consulté dans les services des CH. Il est vraisemblable de croire que la présence de ce nouveau

service a amélioré l'accès global aux services audiologiques. Par ailleurs, il n'est pas possible d'affirmer que tous ces nouveaux clients ou ces nouvelles clientèles auraient éventuellement consulté en audiologie.

L'accessibilité géographique à ces services n'est pas facilitée par sa localisation au point de service Notre-Dame des Laurentides du CLSC La Source; ce secteur de la région de Québec est mal desservi par les transports en commun et demeure difficile d'accès pour les gens de Portneuf (8 clients) et de Charlevoix (aucun client). Il n'est donc pas étonnant d'observer qu'un peu plus du tiers de la clientèle de ce nouveau service réside sur le territoire du CLSC d'accueil où vit 15,6 % de la population de la région de Québec (Statistiques Canada, recensement 1991). Dans une perspective d'amélioration de l'accès aux services d'évaluation audiologique pour les régions périphériques, il y aurait lieu d'envisager d'autres mesures. Le service en CLSC a peu touché la clientèle de la région de Chaudière-Appalaches, où un problème d'accès aux services audiologiques semble présent.

Les promoteurs souhaitaient aussi démontrer que la mise en place du service en CLSC permettrait d'offrir des services audiologiques à des coûts moindres, par la réduction des intermédiaires dans le processus de référence conduisant à une consultation en audiologie. On ne peut que constater que la réduction des coûts par l'élimina-tion d'un intermédiaire médical proposée dans le modèle n'a pas été totalement atteint, car les médecins demeurent la première source de référence au service du CLSC. Bien plus, en raison des pratiques de certains centres hospitaliers, il n'est pas impossible que le service d'audiologie du CLSC engendre des coûts additionnels, par la duplication d'examens audiologiques.

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

Finalement, le projet pilote visait l'amélioration des services audiologi-ques en regard de l'accessibilité, de l'efficacité et de l'efficience. En l'absence de connaissances plus précises sur l'organisation et l'utilisation des services audiologiques existants dans les CH, il est possible de croire que certaines améliorations puissent être appor-tées au fonctionnement actuel de ces services qui pourraient augmenter l'accès aux services existants. Ainsi, serait-il possible d'améliorer l'accès à ces services en révisant les règles d'utilisation par les médecins ORL? Serait-il possible de modifier les heures d'ouverture des services pour faciliter l'accès à la clientèle d 'âge scolaire ou des personnes âgées?

4.3 PERTINENCE DE SERVICES D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE EN CLSC

Même si tous les objectifs du projet pilote n'ont été atteints que partielle-ment, l'expérience du CLSC La Source a fait la démonstration qu'il est possible de fournir des services d'évaluation audiologique en CLSC. L'éva-luation préliminaire ne permet cependant pas de juger du rapport coût/efficacité de ce genre de service en CLSC. L'évaluation des résultats de quelques mois d'opération, en ce qui a trait au fonctionnement et aux clientèles desservies, permet toutefois certaines considérations sur la perti-nence de ces services en CLSC ainsi que des conditions préalables à la généralisation de ce modèle de dispensation de services audiologiques.

4. 3.1 Définir des niveaux de services en audiologie

L'analyse des résultats du projet pilote révèle que la clientèle desservie par les services audiologiques du CLSC est en général à peu près la même que celle desservie par les services des CHSCD. Même si le volume de la demande de services semble ainsi justifier ce genre de services, il ne serait pas de saine gestion des deniers publics de multiplier dans différents établissements les mêmes types de services. C'est probablement la meilleure façon d'introduire une compétition entre établissements au détriment possible de services plus spécifiques qu'aucun établissement ne voudra fournir.

Avant de généraliser le modèle de services audiologiques en CLSC, il serait primordial de définir la nature des services audiologiques que devrait offrir un établissement de première ligne ainsi que les clientèles à rejoindre. Ce n'est qu'après cet examen que l'on pourra vraiment prétendre à la complémentarité et que le service en CLSC

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CHAPITRE 4 DISCUSSION ET SYNTHÈSE

ne sera pas qu'une simple duplication de services déjà existants, dans d'autres milieux.

La planification des services par niveaux pourra aussi permettre une approche rationnelle et rigoureuse de l'utilisation de la main d'oeuvre professionnelle et du processus d'accès aux services. La qualité des services pourrait ainsi y gagner.

4.3.2 Tenir compté de ta pertinence sociale de ces nouveaux services

Advenant une définition claire et acceptée des services audiologi-ques qui devraient être fournis en CLSC, la généralisation de ces services serait quand même loin d'être acquise. En effet, il devien-drait alors important de situer la priorité et la pertinence sociale de ces services par rapport à d'autres besoins, en compétition pour des budgets limités.

Une décision consensuelle sur le niveau de services audiologiques que devraient offrir les CLSC pourrait toutefois orienter tout autant vers un transfert de ressources que vers le déploiement de ressour-ces nouvelles.

L'implantation de nouveaux services ou la modification des services existants doivent nécessairement s'accompagner d'une bonne information auprès de la clientèle et des intervenants concernés.

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CONCLUSION

C'est fondamentalement pour répondre à certains problèmes d'accessibilité à des services d'évaluation audiologique que le CLSC La Source, eh collaboration avec des audiologistes, a mis sur pied un proje pilote de services d'évaluation en CLSC, avec l'appui du MSSS et de la Régie régionale de Québec. L'évaluation préliminaire de cette expérience révèle que les problèmes d'accessibilité identifiés par les promoteurs ne sont pas vraiment solutionnés par ce nouveau service. Toutefois, ce service répond à des besoins qui ne semblaient pas s'être manifestés auparavant.

Le projet pilote a fait la preuve que des services d'évaluation audiologique de qualité peuvent être organisés dans des CLSC. Il ne permet pas toutefois de juger si c'est vraiment de façon plus efficace et plus efficiente que ces services y sont rendus.

La démarche d'évaluation a aussi permis d'apprécier l'intérêt de ce nouveau mode d'organisation des services d'évaluation audiologique et d'établir certaines conditions préalables à la généralisation de ce service dans l'ensemble des CLSC.

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ANNEXE 1

Outils de cueillette de données dans les dossiers-patients au CLSC

i

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SERVICE D'AUDIOLOGIE FrCI-IE DE DONNEES

A CONSERVER AU DOSSIER

NO. :

1. UNE CONSULTATION KEDICALE AURAIT ETE SOUHAITABLE AVANT ?

OUI NON • •

2. DOSSIER FER>CE :

3. LE DOSSIER RESTE OUVERT:

- Révision audiologique au CLSC: Q

- Examens complémentaires en clinique audiologique spécialisée O

- Référé en: . orthophonie Q

. réadaptation audiologique Q j

. audioprothésiste Q

. spécialiste en ORL Q

. autres Q

4 . REMARQUES PARTICULIERES :

/ m t 1 9 9 2 - 0 9 - 2 2

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SERVICE D'AUDIOLOGIE QUESTIONNAIRE A REMPLIR

AVEC LE CLIENT

NO.. :

SEXE : GROUPE D ' A<»B: K F 0-12 13-1'fi 19-21 etc,

• • • • • POSSEDEZ-VOUS UNE ASSURANCE—GROUPE ? OUI HON

• • 8 1 O U I , LAQUELLE:

REFERENCE ? ORL KD CH ECOLE CLSC AUDIO- AUTRES

PROTHESISTE • • • • • • D PRECISEZ: RAISON DE LA CONSULTATION:

CONSULTATION ANTERIEURE RELIEE A VOTRE PROBLEKE: OUI NON • •

SI OUI, OÙ 7 QUAND ? DÉLAI D9 ATTENTE POOR OBTENIR VOTRE RENDEZ-VOUS AU CLSC ? _ _ _ _ _

(en terne de senaines) ETES-VOUS PRESENTEMENT EN LISTE D'ATTENTE DANS UN AUTRE CENTRE HOSPITALIER POUR UN EXAMEN AUDIOLOGIQUE? ^ ^

OUI NON

• • S I O U I , LEQUEL ?

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ANNEXE 2

Questionnaire aux services d'évaluation audiologique sftués en CHSCD • Régions 03 et 12 -

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QUESTIONNAIRE AUX SERVICES D'ÉVALUATION AUDIOLOGIQUE SITUÉS EN CHSCD - RÉGIONS 03 ET 12

Nom du CHSCD:

Personne contactée:

Téléphone:

Remarques générales:

Date:

Présentation: informations nécessaires pour dresser un état de situation de l'accès aux services d'évaluation audiologique dans la région; j essentiellement, les mécanismes de référence et les délais pour l'obtention de ces services; environ une vingtaine du minutes nécessaires. |

Accès direct ou non au service d'audiologie:

Question générale: quelles sont les mécanismes de référence au service d'audiologie de votre établissement?

questions spécifiques:

1- tes patients du service d'audiologie de votre CH doivent-ils obligatoirement être référé par

. un ORL de votre CH

. un omni ou un autre spécialiste de votre CH

. un autre md hors de votre CH

2- peut-on avoir un accès direct au service d'audiologie, sans passer par un md?

accepte-t-on les références: . de parents

d'autres professionnels de la santé non mds (infirmières de CLSC, orthophonistes, psychologues,...) . des milieux scolaires (professeurs, orthopédagogues,...)

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3- les patients du service d'audiologie doivent-ils obligatoirement rencontrer un ORL?

si oui, quels sont les délais pour obtenir un rendez-vous en ORL?

si oui, y a-t-il ensuite un autre délai pour accéder au service d'audiologie (ou si les 2 rendez-vous sont planifiés conjointement)?

4- Avez-vous une politique écrite sur les mécanismes de référence au service d'audiologie?

si oui, est-ce possible d'en avoir une copie?

Critères de sélection ou de priorisation des clientèles?

5- les patients référés par les mds de votre CH ont-ils priorité sur ceux venant de mds à l'extérieur de votre CH?

6- avez-vous des ententes de services avec des établissements pour certaines clientèles?

si oui, lesquelles?

7- existe-t-il certaines clientèles à qui vous ne fbumissez-pas de service d'audiologie?

si oui, lesquelles? pourquoi? les orientez-vous ailleurs? où?

8- vous arrive-t-il de recevoir les clientèles suivantes?

. personnes ayant une déficience intellectuelle (si oui, par qui sont-elles référées?)

. personnes âgées?

. enfants d'âge préscolaire?

. enfants d'âge scolaire?

. si oui, elles représentent quelle proportion de votre clientèle?

ces clientèles nécessitent-elles des mesures particulières dans votre pratique? (nécessité d'être deux personnes pour tester, un appareillage particulier, des tests particuliers, des rendez-vous plus longs,....)

28 mare 1994 2

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Délais pour obtenir le service en audiologie

9- dans votre service d'audiologie, quel est actuellement le délai pour obtenir un rendez-vous en audiologie?

si il y a un délai, est-il dû à l'audiologieou à d'autre chose?

10- avez- vous une liste d'attente? quelle longueur? comment est-elle gérée?

11- quel est le délai moyen dans une année? (des variations????)

12- considérez-vous que dans un service d'audiologie, il peut y avoir des "urgences"?

. si oui, c'est quoi une urgence?

. y a-t-il des mesures particulières pour faire face à ces situations d'urgence?

13- quel serait, à votre avis, un délai "raisonnable" pour l'obtention d'une consultation en audiologie? (pour une clientèle générale, pas une urgence)

Reprise des tests audiolopioues

14- à votre connaissance, arrive-t-il que des patients se présentent avec les résultats d'un audiogramme en mains?

. si oui, dans quelle situation?

. dans ces cas, refaites-vous les tests audiométriques déjà effectués?

Ressources du service d'audiologie

15- nombre de professionnels (ETC):

16- quelle est leur formation? (audiologiste? autre?)

17- quel est l'horaire de votre service?

Données de clientèles

18- quelles données sur votre service d'audiologie sont disponibles pour l'année 1992-1993?

. nombre d'examens?

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. nombre de visites/ patient/ an?

. patients de l'interne - vs- patients de l'externe?

. répartition de la clientèle selon les groupes d'âges? préscolaire scolaire adulte

personnes âgées

19- Y a-t-il des mécanismes de suivi pour certaines clientèles?

si oui, quelles clientèles? et comment procédez-vous?

AUTRES REMARQUES:

28 mars 1994 4

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Grégoire9 Louise "Âîrmjfl Bernard, Louis

Bourdages, Josée P r o j e t p i l o t e d 'un se rv i ce d 'éva i w a t i o n a u d i o l o g i q u e en uLbU: éva lua t ion p r é ! i m i n a i r e : rappor t

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