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PROJET DE THESE de HAMZATOU GUEYE Sous la direction de Pr Mouhamed El Bachir Wade Laboratoire Finance Organisation Comptabilité Contrôle et Stratégie Sujet de thèse : GESTION DU RISQUE EN MICROFINANCE ISLAMIQUE : CAS DE PAMECAS CONTEXTE Dans un contexte de mondialisation accrue, de libéralisation financière et déréglementation à la chaîne, il se pose de plus la question de la stabilisation du système financier international. C’est dans ce sens que la consolidation entre les banques, la compétition et l’innovation continue afin de fournir des services financiers contribuent à accroître l’intérêt manifesté envers le système financier Islamique. En effet, la Finance Islamique a suscité un intérêt sans cesse croissant durant les quarante dernières années et a connu, en termes de la valeur de ses actifs, une expansion remarquable. Le total des actifs financiers islamiques est estimé à 1,8 milliards de dollars à la fin de l’année 2013. Les activités bancaires restent dominantes avec environ 80% des actifs. Le secteur a connu un taux de croissance annuel de 17,04% entre 2009 et 2013. La finance islamique a pour fondement principal la prohibition du Riba (appelé intérêt) par l’Islam. Elle se rencontre majoritairement au Proche orient et en Malaisie. Cependant elle s’exporte désormais en Etat Unis, Europe, en Suisse et aussi en France. Les banques Islamiques restent cependant faiblement représentées en Afrique au Sud du Sahara malgré un énorme potentiel du fait de sa structure démographique et de sa forte population musulmane (43% 1 ). A la fin de l’année 2012, environ 38 institutions financières islamiques (comprenant les banques commerciales, les banques d’investissement, les 1 IFSB Islamic financial services industry Stability report 2014

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  • PROJET DE THESE de HAMZATOU GUEYE

    Sous la direction de Pr Mouhamed El Bachir Wade

    Laboratoire Finance Organisation Comptabilité Contrôle et Stratégie

    Sujet de thèse : GESTION DU RISQUE EN MICROFINANCE ISLAMIQUE : CAS DE

    PAMECAS

    CONTEXTE

    Dans un contexte de mondialisation accrue, de libéralisation financière et déréglementation

    à la chaîne, il se pose de plus la question de la stabilisation du système financier

    international. C’est dans ce sens que la consolidation entre les banques, la compétition et

    l’innovation continue afin de fournir des services financiers contribuent à accroître l’intérêt

    manifesté envers le système financier Islamique.

    En effet, la Finance Islamique a suscité un intérêt sans cesse croissant durant les quarante

    dernières années et a connu, en termes de la valeur de ses actifs, une expansion

    remarquable.

    Le total des actifs financiers islamiques est estimé à 1,8 milliards de dollars à la fin de l’année

    2013. Les activités bancaires restent dominantes avec environ 80% des actifs. Le secteur a

    connu un taux de croissance annuel de 17,04% entre 2009 et 2013.

    La finance islamique a pour fondement principal la prohibition du Riba (appelé intérêt) par

    l’Islam. Elle se rencontre majoritairement au Proche orient et en Malaisie. Cependant elle

    s’exporte désormais en Etat Unis, Europe, en Suisse et aussi en France.

    Les banques Islamiques restent cependant faiblement représentées en Afrique au Sud du

    Sahara malgré un énorme potentiel du fait de sa structure démographique et de sa forte

    population musulmane (43%1). A la fin de l’année 2012, environ 38 institutions financières

    islamiques (comprenant les banques commerciales, les banques d’investissement, les

    1IFSB Islamic financial services industry Stability report 2014

  • sociétés d’assurance Takafull) opéraient en Afrique2. Parmi eux, 21 opéraient en Afrique du

    nord, Mauritanie et Soudan et 17 en Afrique au Sud du Sahara3.

    Concernant le Sénégal, il a été l’un des premier pays en Afrique, et même dans le monde, à

    abriter une banque islamique (la Banque Islamique du Sénégal), ceci dès l’année 1983.

    Comme activité bancaire islamique on compte aussi deux autres expériences en

    Microfinance islamique : la MICIS ET DEFI PAMECAS.

    La réalisation d’un développement inclusive en Afrique nécessite d’importantes quantités de

    ressources financières et d’investissements aussi bien pour les PME que pour le secteur des

    infrastructures. Pour combler ce gap, la finance islamique peut jouer un double rôle4.

    D’abord au niveau Macro, elle peut fournir une source alternative de financement des

    infrastructures ; ce qui constitue un préalable à tout développement économique. Ensuite

    au niveau micro, la Finance Islamique a le potentiel de favoriser l’inclusion financière pour

    un grand nombre de musulmans qui se sont auto-exclu du système bancaire conventionnel

    pour des raisons liées à leurs convictions religieuses.

    Cette inclusion financière, définie comme le pourcentage d’individus et d’entreprises ayant

    accès aux services financiers a suscité un intérêt considérable auprès des décideurs

    politiques, des chercheurs et des autres parties prenantes. Ceci, étant donnée qu’une plus

    grande disponibilité des services financiers permet aux individus et aux entreprises de tirer

    avantage des opportunités d’affaire, d’investir dans l’éducation, d’épargner pour l’avenir et

    de s’assurer contre d’éventuels risques.

    Favoriser l’inclusion financière est la mission principale des institutions de Microfinance.

    La microfinance a connu un développement sans précédent dans les marchés émergents et a

    bénéficié d’une reconnaissance internationale en tant qu’outil de développement5. La

    performance globale du secteur a été impressionnante avec une solide qualité des actifs et

    un rendement des actifs relativement stable6.

    2 Dow Jones Islamic Market Indexes, Quarterly Newsletter, July 2012 3 Estimates based on Bankscope and Zawya, April 18, 2012 4 IFSB Islamic financial services stability report 2014 5 CGAP, Chen Greg, Rasmussen Stephan and Reille Xavier (2010) Growth and Vulnerabilities in Microfinance, Focus Note 6 CGAP, Chen Greg, Rasmussen Stephan and Reille Xavier (2010) Growth and Vulnerabilities in Microfinance,

    Focus Note

  • Le secteur de la Microfinance fait cependant face à de nombreux défis à relever pour

    atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté visés par la Microfinance. Ils sont

    relatives, entre autres, aux taux d’intérêt jugés élevés (Khan, 2015 ; Iqbal et Mirakhor, 2013)

    aux compétences et capacités entrepreneuriales des clients, au détournement des fonds

    prêtés à des fins non productives et à l’adéquation des produits proposés aux besoins des

    populations ciblés (Iqbal et Mirakhor, 2013).

    Face à tous ceux maux dont souffre la Microfinance conventionnelle et qui semblent

    l’écarter des objectifs visés par son initiateur Mouhamed Yunuss, prix Nobel de la Paix en

    2006 et Fondateur de la Grameen Bank, la combinaison entre la Microfinance et la finance

    Islamique pourrait être une panacée : c’est la Microfinance Islamique.

    La Microfinance Islamique est, en effet, le point de convergence entre deux industries à

    croissance rapide : la microfinance et la Finance Islamique.

    La Microfinance Islamique a été créée pour répondre à la demande des secteurs les moins

    favorisés de la société et se propose de fournir deux catégories de produis : les contrats

    financiers islamiques à but lucratif et les mécanismes à but non lucratifs (sadaqa, zakah,

    awqaf and qard-hasan …..). Ceci l’oppose au système bancaire classique dont l’unique

    objectif est la maximisation des profits et la minimisation des risques.

    Selon Obaidullah (2008), il y a rien dans le modèle de la microfinance qui le rend

    incompatible avec les valeurs islamiques. Il a été plutôt démontré (Obaidullah, 2008) qu’il

    existe plusieurs points de convergence entre l’approche islamique et les « best practices » de

    la Microfinance. Ils visent tous les deux le bien de la société dans son ensemble. Ils

    défendent l’entrepreneuriat et le partage des risques. Ils insistent sur le développement et

    l’atteinte des objectifs sociaux des entités concernés. Et finalement les deux promeuvent

    l’inclusion financière.

    Cependant, la part de la Microfinance au sein de l’industrie financière islamique demeure

    assez faible. De plus, 80% de l’offre mondiale de la Microfinance Islamique reste concentrée

    dans 3 pays : l’Indonésie, le Bangladesh et l’Afghanistan (Mohieldin et all, 2011).

    Plusieurs facteurs sont énoncés comme étant une entrave au développement de la

    Microfinance Islamique. Il s’agit, selon Abdul Rahman (2007), de: l’absence d’harmonisation

    de l’environnement institutionnel et de la régulation, du coût élevé de la mise en œuvre des

  • contrats qui décourage les emprunteurs et l’absence d’un personnel formé et capable de

    maîtriser les concepts et produits de la Finance Islamique.

    PROBLEMATIQUE

    L’offre de produits financiers sans but lucratifs oppose principalement la Microfinance

    Islamique à celle conventionnelle dont l’unique objectif est la maximisation des profits et la

    minimisation des risques. Ce dernier élément semble particulièrement important dans le

    cadre des institutions financières islamiques. En effet, la gestion du risque est devenue une

    fonction centrale et transversale dans les institutions financières y compris islamiques. Ces

    risques sont plus divers, plus complexes et plus interdépendants que jamais; les crises sont

    plus soudaines, plus nombreuses, et plus intenses7.

    Les Banques Islamiques se trouvent sujettes aux mêmes catégories de risques que leurs

    consœurs conventionnelles en plus d’une série de risques spécifiques à leur nature.

    Cependant, en raison de son appréhension particulière des différents risques, de sa nature

    liée aux actifs réels et de l’attachement de sa clientèle aux valeurs islamiques, le concept de

    finance islamique contient des caractéristiques propres qui renforcent la discipline de

    marché et la stabilité financière (Ahmed et Khan, 2002). Les banques islamiques sont aussi

    limites dans l’usage de certains instruments d’atténuation du risque utilisés par les banques

    conventionnelles en raison de leur non-conformité à la Charia (Ahmed, 2011).

    La gestion du risque demeure aussi un enjeu majeur au sein des institutions de

    Microfinance. En effet, la majeure partie des institutions de Microfinance sont de petite

    taille et non rentables et elles opèrent sans un système pouvant adéquatement réduire leurs

    risques. Le client n’a pas toujours de garanti. Quand bien même, il en dispose, elles ne sont

    pas suffisantes et il n’est toujours facile de les exécuter.

    7 Moody’s Investors service ; Les fonds propres des banques islamiques face aux exigences réglementaires

  • Des mécanismes classiques et spécifiques aux IMF sont mis places pour gérer les asymétries

    d’information (Ambassa et al, 2013)8. Il s’agit de l’exigence des garanties matérielles, les prêts

    de groupe, les cautions solidaires et les avals.

    Dans la Microfinance Islamique les instruments de gestion des risques sont basés sur le

    concept de Mutual garantie (Kafalah) utilisé pour les prêts de groupe et Collatéral (Daman)

    utilisé dans le cas des financements individuels (Obaidullah et Khan, 2008). Les mécanismes

    mises en place par la Microfinance conventionnelle tels que la pression par les pairs et une

    discipline stricte dans la collecte alternativement à la prise de garanties peuvent aussi être

    adaptés pour être conformes aux principes de partage des risques et d’interdiction de

    l’intérêt prônés par la Finance Islamique (CGAP, 2008)

    Selon Ali et Izhar (2015), plusieurs études ont montré que les banquiers et les régulateurs

    perçoivent le risque de crédit comme l’élément le plus important et sur lequel des mesures

    d’orientations sont nécessaires. Ambassa et al (2013) confirment que les principaux travaux

    théoriques et empiriques sur la gestion des risques en microfinance se sont centrés

    principalement sur le risque de crédit et sur l’importance du design des contrats de crédit

    comme instrument de gestion de risque de signature.

    Toutes ces questionnements autour de la gestion du risque dans les banques islamiques,

    dans les institutions de Microfinance et particulièrement dans les institutions de

    Microfinance Islamique nous a conduit à ce sujet sur : Gestion du risque en Microfinance

    Islamique : cas de PAMECAS.

    En effet, la question centrale autour de laquelle tourne notre thèse est la suivante :

    Comment les institutions de Microfinance Islamique gèrent leurs risques ?

    Les questions auxquels cette recherche tente de répondre spécifiquement sont les

    suivantes :

    8Ambassa, C. Essomba, Nocheh, D. Ns et Teuguia, G. (2013) Risque de credit et gouvernance par la proximité :

    cas des microdcrédits octroyés aux TPE Camérounaises, Ve Colloque International en Microfinance Douala 12-

    13 Septembre 2013

  • - Comment les institutions de Microfinance perçoivent ils les risques liés à leurs

    activités financières conventionnelles et de finance Islamique ?

    - Comment les acteurs de ces institutions de Microfinance évaluent-ils les risques

    auxquels ils sont confrontés dans leurs activités de Finance Islamique et de finance

    conventionnelle?

    - Quels sont les mesures d’atténuation (de couverture) des risques?

    OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

    Objectif général

    Effectuer une comparaison entre les activités classiques de gestion du risque et les activités

    islamiques dans les Institutions de Microfinance.

    Objectifs spécifiques

    - Analyser la perception par les IMF des risques liés à leurs activités islamiques et

    conventionnelles ;

    - Identifier les pratiques d’évaluation des risques liées aux activités islamiques et

    conventionnelles ;

    - Analyser les mesures prises par les institutions de microfinance pour atténuer les

    risques induits par les activités classiques et islamiques.

    INTERET DE LA RECHERCHE

    Cette recherche comporte un intérêt à la fois théorique et pratique

    - Intérêt théorique

    Cette recherche enrichira la littérature sur la Microfinance et ce qui la distingue de la finance

    traditionnelle. Elle contribuera aussi à doter la communauté scientifique d’un apport

    théorique sur la Finance Islamique à travers les facteurs qui la distinguent de la finance

    conventionnelle. De même, elle permettra de combler le gap existant concernant les travaux

    portant sur la Microfinance Islamique. La théorie sur le fonctionnement des institutions

    financières islamiques dans le contexte des pays en développement sera aussi développée.

  • Elle contribuera enfin à enrichir la littérature sur la gestion du risque dans les institutions de

    Microfinance et surtout de Microfinance Islamique.

    - Intérêt pratique

    Sur le plan pratique, cette recherche permettra de fournir aux praticiens des éléments de

    réponse sur l’adaptabilité des instruments de gestion du risque utilisés par les institutions

    financières classiques au sein des institutions de Microfinance.

    Elle leur permettra aussi de comprendre les défis liés à la Charia dans le cadre de la gestion

    du risque.

    Les autorités réglementaires pourront aussi disposer d’une référence pour mieux

    comprendre les pratiques de gestion du risque dans un environnement Charia compatible en

    vue d’une meilleure réglementation du secteur de la Finance Islamique et plus

    particulièrement de la Microfinance Islamique.

    CADRE CONCEPTUEL

    Le risque

    Selon Ahmed et Khan(2002), le risque se manifeste lorsqu’il y a possibilité à plus d’une issue et

    que l’issue finale n’est pas connue. Le risque peut être défini comme la variabilité ou la

    volatilité d’une issue imprévue. Il est souvent mesuré par l’écart type des résultats

    enregistrés dans le passé. Bien que toutes les entreprises s’exposent à des situations

    d’incertitude, les institutions financières font face à certains types de risques un peu

    spéciaux en raison de la nature spécifique de leurs activités.

    L’objectif des institutions financières est de maximiser le profit ainsi que la valeur ajoutée

    des actionnaires en offrant des services financiers variés en sachant principalement gérer les

    risques.

    Jorion et Khoury (1996) définissent le risque comme la variabilité ou la volatilité d’une issue

    imprévue.

  • Gestion du risque

    Selon Hassouane (2010)9, gérer les risques, c’est à fois les définir, les identifier, les mesurer,

    les tarifer, et in fine, tantôt les assumer, tantôt les réduire avec des outils adéquats, mais

    c’est aussi une culture organisationnelle et un instrument de différentiation stratégique.

    Pour comprendre les principes sous-jacents à la gestion des risques, on peut utiliser la

    classification des risques proposée par Oldfield et Santomero (1997, cité par Khan et Ahmed,

    2002). Conformément à cette classification, les institutions financières font face à trois types

    de risques : les risques qui peuvent être éliminé, ceux qui peuvent être transférés à d’autres,

    et enfin les risques qui peuvent être gérés par l’institution. Les intermédiaires financiers

    peuvent éviter certains risques par de simples pratiques commerciales en s’abstenant de

    s’engager dans des activités qui leur imposent des risques indésirables. La pratique des

    institutions financières est d’entreprendre des activités aux risques gérables et de se

    départir des risques qui peuvent faire l’objet de transfert. Selon Greuning et Iqbal (2008), les

    composantes centrales de la Gestion du risque sont l’identification, la quantification et la

    surveillance des profils de risques

    REVUE DE LA LITTERATURE

    Risques et gestion du risques dans les banques traditionnelles

    Les stratégies et processus moderne de gestion des risques ont adopté les caractéristiques

    d’un certain nombre de théories modernes de gestion de portefeuille et ont développé

    plusieurs instruments pour analyser les risques.

    Concernant ces théories et modèles fondateurs, nous avons d’abord l’article séminal de

    Markovitch en 1959 qui a montré que la sélection d’un portefeuille était un problème de

    maximisation des gains (anticipés) et de minimisation des risques. Les meilleurs gains

    résultent d’une prise de risque conséquente. Ainsi le problème de l’investisseur est de

    trouver une combinaison optimale des gains par rapport aux risques. Son analyse a aussi

    montré les composantes systématiques et non systématiques (diversifiables) du risque mais

    9 Hassoune, Anouar (2010) « Les fonds propres dans banques islamiques face aux exigences

    réglementaires », Janvier 2010, Moody’s Investor Service

  • elle a souffert des problèmes d’ordre opérationnels lorsqu’on a affaire à un nombre assez

    large d’avoirs dans le portefeuille.

    Le modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) de Sharpe (1964) a introduit les

    concepts de risque systématique et de risque résiduel. Des améliorations de ce modèle

    comprennent l’estimation de Beta d’un actif donné par des modèles de risques à facteur

    unique (Single-Factor Models of Risks). Alors que le risque résiduel (spécifique à l’entreprise)

    peut être diversifié, Beta mesure la sensibilité du portefeuille aux cycles des affaires (un

    index global). La dépendance du MEDAF sur un index unique pour expliquer les risques

    inhérents aux différents éléments d’actifs est trop simpliste.

    La théorie de l’arbitrage (Arbitrage Pricing Theory) proposée par Ross (1976) suggère qu’une

    multitude de facteurs affectent les gains anticipés d’un actif.

    Plusieurs techniques sont utilisés par les banques afin de mesurer et d’atténuer leurs

    risques. Ahmed et Khan (2002) ont identifié : l’analyse différentielle, l’analyse de la Duration-

    GAP, la méthode de la valeur de marché sous risque ou Value at Risk (VaR), le RAROC (Risk

    Ajusted Rate of Return) et la titrisation.

    Les produits financiers dérivés sont aussi utilisés afin de se couvrir contre un certain nombre

    de risque. Hull (2004, cité par Abou Hamdan, 2013) définit un produit financier dérivé

    comme un produit qui dérive sa valeur de celle d’un ou plusieurs actif(s) sous jacent(s). Les

    produits dérivés les plus connu sont les swaps, les futures, les forward et les options. Ces

    instruments dérivés sont cependant accusés de jouer un rôle dans l’instabilité et les crises

    (voir : Stulz, 2004 ; Birch, 2009 cités par Abou Hamdan, 2013).

    Selon les recommandations du CBCB, un système performant de gestion des risques doit

    comprendre les trois éléments suivants :

    - L’instauration d’un environnement approprié de gestion des risques, de politiques et

    de procédures viables ;

    - Le maintien d’une mesure appropriée de risque, l’atténuation et le processus de

    surveillance des risques ;

  • - Des contrôles internes adéquats ;

    Selon Khan et Ahmed (2002), les risques encourus par les banques peuvent être partagés en

    risques financiers et risques non financiers. Les risques financiers peuvent être davantage

    partagés en risques de marché et risques de crédit. Les risques non financiers comprennent,

    entre autres, les risques opérationnels, les risques de régulation et les risques d’ordre

    juridique.

    Greuning et Bratanovic (2009) intègrent les risques bancaires dans 3 catégories : les risques

    financiers (crédit, liquidité, marché, taux d’intérêt...), les risques opérationnels et les risques

    environnementaux.

    Selon Greuning et Iqbal (2008), les composantes centrales de la Gestion du risque sont

    l’identification, la quantification et la surveillance des profils de risques. Par contre, suivant

    Rosman (2009), les aspects les plus importants du processus de gestion du risque sont : la

    compréhension des risques et de la gestion des risques, l'identification du risque, l'analyse et

    évaluation du risque et la surveillance du risque.

    L'étude de Kumah et Sare (2013) sur les pratiques de gestion du risque au sein des banques

    commerciales au Ghana a révélé les pratiques majeures suivantes : la compréhension du

    risque, l'identification du risque, l'analyse et évaluation du risque, la surveillance du risque et

    le contrôle.

    Risques et gestion des risques en Finance Islamique

    Guéranger (2009) a opéré une distinction entre les risques spécifiques aux banques

    islamiques (risque de rentabilité, sur le stock, d’investissement et de concentration) et les

    risques partagés avec les banques conventionnelles (risque de crédit, de taux, de marché,

    opérationnel, juridique, de liquidité et de solvabilité).

    Il a aussi distingué le seul type de risque présent dans la banque conventionnelle et absente

    dans celle islamique (le risque de taux d’intérêt). Il l’explique par le fait que la banque

    islamique qui refuse le principe même de l’intérêt n’est pas soumise directement au risque

    correspondant.

    Ahmed et Khan (2002) ont aussi trouvé dans leurs résultats ces deux types de risques. En

    effet, ils ont identifié dans un premier temps les risques partagés avec les banques

  • traditionnelles en tant qu’intermédiaires financiers. Il s’agit des risques de crédit, risques de

    marché, risque d’illiquidité, risques d’exploitation ou opérationnels. Ils précisent qu’à cause

    de la règle de conformité à la Charia la nature de ces risques change. La seconde catégorie

    concerne les risques uniques et nouveaux auxquels les banques islamiques auront à faire

    face à cause de leur structure d’actif et de passif atypique. La rémunération des dépôts

    d’investissement par une ponction des bénéfices de la banque induit un risque de retrait, un

    risque fiduciaire et des risques commerciaux déplacés.

    Le risque fiduciaire est lié au taux de rendement faible qui peut être interprété par les

    déposants/investisseurs comme un manquement au contrat d’investissement ou comme un

    signe d’une mauvaise gestion des fonds par la banque (OCAIFI, 1999).

    Le risque commercial déplacé concerne le transfert de risque associé aux dépôts vers les

    actionnaires de la banque. Cela se passe lorsque les banques, sous la pression de

    l’environnement, se trouvent contraintes de se délaisser d’une partie de leurs bénéfices

    pour rémunérer les déposants afin de prévenir des retraits massifs causés par des taux de

    rendement faibles (OCAIFI, 1999)

    Selon Hassan (2009) les trois risques les plus importants auxquels les banques islamiques

    font face sont : le risque de change suivi par le risque de crédit et le risque opérationnel. Et

    selon eux les pratiques de gestion du risque les plus importants sont l'identification du

    risque et l'analyse et évaluation du risque.

    A la suite de la catégorisation des risques en types, Ahmed et Khan (2002) ont aussi classé

    les techniques d’identification et de gestion des risques en deux catégories :

    - Des techniques standards qui ne sont cependant pas en contradiction avec les

    principes de la finance islamique tels que les comptes rendus de risques, l’audit

    interne et externe, l’analyse différentielle, RAROC, le rating interne.

    - Des techniques nouvelles ou adaptés aux exigences particulières des institutions

    financières islamiques ;

    L'IFSB ( Islamic Financial Services Board) a publié un document intitulé “Guiding principles of

    Risk Management” qui fournit des lignes directrices pour la gestion du risque dans les

    institutions offrant des services financiers islamiques. Le processus de gestion des risques

  • selon l'IFSB inclut l'identification, la mesure, la surveillance et le contrôle des différentes

    catégories de risques en plus de la détention de fonds propres suffisants.

    Les risques en Microfinance

    Le cadre d’évaluation intégré des risques pour les IMF, qui analyse le développement

    institutionnel et les questions de santé financière, est organisé autour de quatre catégories

    de risques (Churchill et Coster, 2001):

    - Les risques institutionnels : mission social, mission commercial, dépendance ;

    - Les risques opérationnels : crédit, fraude, sécurité ;

    - Les risques de gestion financière : actif et passif, inefficacité, intégrité du système ;

    - Les risques externes : régulation, compétition, démographie, environnement

    physique, macroéconomie ;

    Churchill et Coster (2001) ont aussi mis en évidence l'importance de la gouvernance et de la

    qualité des ressources humaines

    Selon Goldberg et Palladini (2010) les risques les plus fréquents pour le secteur de la

    Microfinance entrent dans 3 catégories : les risques financiers (crédit, marché, liquidité), les

    risques opérationnelles (transaction, fraude, technologique, ressources humaines, juridiques

    et environnementaux) et les risques stratégiques (performance, affaire externe, réputation,

    gouvernance, pays).

    L’étude de Haq et Khalid (2001) a montré que les acteurs de la Microfinance au Pakistan

    perçoivent les enjeux nationaux comme constituant un risque plus important pour le secteur

    comparés aux menaces provenant de l’extérieur. Leur étude a révélé que les tendances

    macroéconomiques sont considérées comme étant la plus grande menace suivi par la

    sécurité et le risque de crédit. Le risque de réputation se range loin derrière.

    Ces résultats sont assez proches de ceux d’Arshad et Basharat en 2014 qui positionnent

    toujours les tendances macroéconomiques comme étant le risque le plus important. Les

    menaces provenant de la compétition viennent en seconde place suivi par la sécurité.

    Selon l' «Enquête Microfinance Peaux de Banane 2014 », les risques les plus pressants

    auxquels doit faire face l'industrie sont ceux de la gestion quotidienne de l'entreprise, c'est à

  • dire le contrôle du crédit, la qualité des dirigeants et de la gouvernance et le traitement de la

    concurrence. Les risques à long terme tels que les changements technologiques,

    l'élaboration de produits et le financement associé à la survie et à l'évolution de l'industrie

    sont considérés comme moins urgent et sont moins bien défini.

    Dans le processus d'évaluation du risque au sein des IMF, l'identification du risque et son

    évaluation apparaissent comme les étapes les plus importants selon Pandey (2012).

    Beaucoup d’auteurs se sont intéressés aux mécanismes de gestion de certains risques

    spécifiques comme le risque de crédit qui apparait comme étant le plus important selon les

    auteurs. Selon Ibtissem et Bouri (2013) les mécanismes les plus utilisés par les IMF pour

    gérer le risque de crédit sont : les crédits groupés, les incitations dynamiques ou prêts

    progressifs, le substituts aux garanties, un calendrier de remboursement régulier et la

    fournitures de services non financiers. Armendariz et Morduch (2000) ont aussi proposé ces

    mêmes mécanismes mais sans y inclure, ni le crédit groupé que beaucoup d’institutions de

    Microfinance n’utilisent pas du fait de sa lourdeur, ni le recours à une garantie.

    Beaucoup d’auteurs se sont intéressés aux facteurs explicatifs de la performance de

    remboursement. Ces facteurs peuvent être considérés comme autant de mécanismes de

    gestion du risque de crédit. Selon Stiglitz et Weiss (1981) des taux de remboursement élevés

    sont obtenus à travers la demande de garantie et par un mécanisme de rationnement du

    crédit. Les résultats de Noglo et Androuais (sd) ont révélé que les résultats de la

    performance de remboursement des groupes de crédit au Togo sont : la surveillance

    mutuelle entre membres du groupe, le capital social, l’absence de sélection, l’assistance

    financière et les sources informelles de crédit. Ambassa et all (2013) ont Identifié la

    gouvernance par la proximité comme étant un mécanisme important pour réduire

    l’asymétrie d’information et atténuer le risque de crédit. Honlonkou et al (2006) ont étudié

    les déterminants de la performance de remboursement dans les IMF du Bénin. Leurs

    résultats révèlent que les facteurs liés à l'expertise, à la confiance de l'emprunteur dans son

    projet, à son intégration dans sa communauté (garantie immatérielle) d’une part et les

    facteurs liés à l'expertise des gestionnaires des IMF d'autre part sont déterminants dans le

    dénouement heureux des crédits.

  • Plusieurs approches sont proposées pour évaluer le risque de crédit au sein des institutions

    de Microfinance : les méthodes qualitatives basées sur le jugement et les méthodes

    statistiques.

    Les méthodes qualitatives apparaissent comme étant adaptés aux IMF selon quelques

    auteurs. En effet, elles permettent de faire face aux problèmes d’opacité de l’information

    (Bunn and Wright, 1991 cités par Ibtissem et Bouri, 2013) et de collecter une foule de

    renseignements à l’étape de la présélection (Armendáriz and Morduch (2000). Cependant

    cette méthode est couteuse en termes de temps et d’argent (Ibtissem et Bouri, 2013).

    Ainsi beaucoup d’IMF à l’instar des banques utilisent plutôt les méthodes statistiques pour

    évaluer les risques. Selon Schreiner (2000), le scoring a sa place en Microfinance. Cependant

    certains IMF mettent en évidence la difficulté d’adapter et incorporer cette technique dans

    le contexte des IMF car les informations sont le plus souvent qualitatives et informelles.

    Schreiner (2003) précise que le scoring n'est pas adapté à tous les IMF mais plutôt à celle

    disposant d'une technologie de prêt individuel solide et d'une large base de données avec

    l'historique des prêts. Dans un pays comme le Sénégal, la pratique du scoring pourra

    permettre de diversifier les outils utilisés par les SFD ainsi qu'une modernisation de leurs

    instruments de gestion selon Ndiaye (2012).

    Tchuigoua et Lamarque (2009) se sont intéressés à la gestion d'un autre risque qui est tout

    aussi important que le risque de crédit, c'est à dire le risque opérationnel. Comme

    mécanismes de gestion de ce risque, ils ont proposé la régulation des comportements. Ils

    ont aussi mis en évidence le rôle du degré d'intégration des IMF dans les réseaux dans les

    différences observés au niveau des pratiques de gestion du risque opérationnel.

    METHODOLOGIE

    Approche

    Une méthodologie à la fois quantitative et qualitative sera utilisée pour répondre à nos

    questions de recherche. Notre s’intègre dans le paradigme interprétativiste.

    Échantillonnage

  • Pour identifier la perception des risques au niveau de PAMECAS dans le cadre des activités

    islamiques et traditionnelles, des entretiens semi directifs seront menés avec les agents de

    crédit.

    Pour identifier les pratiques d’évaluation et d’atténuation des risques une analyse

    systématique des dossiers de crédit sera effectuée.

    HYPOTHESE

    H1a : les tendances macroéconomiques constituent le risque le plus important auquel doit

    faire face PAMECAS dans le cadre de ses activités conventionnelles.

    H1b : les risques spécifiques à l’activité financière islamique (risque de retrait massif, risque

    fiduciaire et risque commercial translaté) sont les risques les plus importants auxquels doit

    faire face PAMECAS dans le cadre de son activité islamique.

    H2 : Pour évaluer les risques induit par les activités conventionnelles et islamiques les

    méthodes qualitatives et les méthodes statistiques sont combinées au niveau de PAMECAS

    H3 : Les incitations dynamiques ou prêts progressifs, le substituts aux garanties, un

    calendrier de remboursement régulier et la fournitures de services non financiers sont les

    instruments utilisés au niveau de PAMECAS pour atténuer les risques lié aux activités

    traditionnelles et islamiques.

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