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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SCIENTIFIQUE BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60 PROJET DE RECOMMANDATIONS POUR LA MISE EN OEUVRE DU BÉTON PROJETÉ DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS par C. LOUIS avec la collaboration du groupe de travail 6 de l'Association française des travaux en souterrain (A.F.T.E.S.) Département géologie de l'aménagement Géotechnique B.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60 73 SGN 424 AME Décembre 1973

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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SCIENTIFIQUE

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONALB.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60

PROJET DE RECOMMANDATIONSPOUR LA MISE EN ŒUVRE DU BÉTON PROJETÉ

DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS

par

C. LOUIS

avec la collaboration du groupe de travail N° 6 de

l'Association française des travaux en souterrain ( A . F . T . E . S . )

Département géologie de l'aménagement

Géotechnique

B.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60

73 SGN 424 AME Décembre 1973

R E S U M E

Ce projet de recommandations sur la mise en oeuvre du bétonprojeté dans les travaux souterrains a été établi dans le cadre de laparticipation du Bureau de recherches géologiques et minières auxactivités de l'Association française de travaux en souterrain (AFTES).Il doit contribuer à l'élaboration de prescriptions à caractère normatif.

Après définition des divers types de béton projeté, la qualitéet les proportions des différents constituants sont examinées (granulats,ciment, eau, accélérateur de prise). Suivent des recommandationssur la mise en oeuvre proprement dite d'un soutènement ou d'un revête-ment de béton par projection dans un flux d'air comprimé. Enfin,divers types d'essais in situ et au laboratoire sont définis avec leurtechnologie et leur fréquence, afin de contrôler la qualité du béton pro-jeté mis en oeuvre (résistance et adhérence).

S O M M A I R E

AVANT-PROPOS

1 - POSITION DU PROBLEME 1

2 - DEFINITIONS 1

3 - LES CONSTITUANTS 3

3. 1 - Les granuláis3. 2 - Les ciments3. 3 - L'eau3. 4 - Les adjuvants

4 - PRESCRIPTIONS S U R LE B E T O N FRAIS 6

4. 1 - Composition

4. 2 - Consistance

5 - MISE E N O E U V R E D U B E T O N PROJETE 7

5. 1 - Préparation de la paroi à traiter5. 2 - Drainage des eaux à la paroi à traiter5. 3 - Armatures5. 4 - Malaxage, refoulement5. 5 - Projection5. 6 - Conditions de surface5. 7 - Utilisation de produits de cure5. 8 - Projection par temps froid5. 9 - Boulonnage

6 - CONTROLE ET MISE EN EVIDENCE DE LA QUALITEDU BETON PROJETE 10

6. 1 - Contrôle des constituants et de l'installation6. 2 - Prélèvement d'échantillons6. 3 - Fréquence des prélèvements6. 4 - Essais sur échantillons au laboratoire6. 5 - Essais en place6. 6 - Essais d'adhérence

Bibliographie

Annexe : Fiche d'essais

AVANT-PROPOS

Le présent projet de recommandations'"1/ concerne la technolo-gie et la mise en oeuvre du béton projeté utilisé c o m m e soutènement ourevêtement des ouvrages souterrains. Il a été rédigé dans le cadre del'Association française des travaux en souterrains (AFTES), qui a insti-tué un groupe de travail (n° 6) consacré à cette technique et animé parM . LOUIS. Ce projet devrait contribuer à l'élaboration de prescriptionstechniques à caractère normatif. Les personnes qui, au sein de l 'AFTES,ont collaboré à ce travail, sont :

M . M .

ANDRIEU (E. D . F. )A U R R A N (Entr. Nicoletti)B A U D U (O. P. P. B . T. P. )BONNAIRE (Entr.Darras et Jouannin)CARPENTIER (S. N . C. F. )C O L L A (Entr. Moinon)C O M B E (COB)DIERNAT (E.D. F. )D U C O R N O Y (R. A . T. P)D U F F A U T (E. D . F. )D U V A U L T (Entr. Quillery)FINDE LING (Entr. Sotrabas)GESTA (Entr. Billiard)KERISEL (Simecsol)L A C H A U D (Entr. Borie)

LEGRAND (C.E. T. U . )LESTRAT (S. G. E . )L'HOSTIS (Entr. Torkret)LONGELIN (Entr. Dumesny-Chapelle)M A L C O R (P et C)MARIN (E.D. F. )PIRAUD (B.R.G. M . )PLISKIN (Entr. Sainrapt et Brice)PRE VOS T A T (Entr. Intrafor-Cofor)RESCOUSSIER (SIMECSOL)RESSE (Entr. Trokret)SAILLET (Ciments Vicat)TRUFANDIER (S. N . C . F. )V A N D E N B O G A E R T (S. N . C. F. )VINCENT ( Somica-Métro )

II importe de souligner que la mise en oeuvre du béton projetéest envisagée ici dans l'esprit de la "Nouvelle méthode autrichienne de cons-truction des tunnels" ; en effet, l'application de cette méthode sous-entendimpérativement la maîtrise de la technologie du béton projeté, qui est tou-jours mis en oeuvre de préférence au mortier projeté ou gunite, du fait descaractéristiques mécaniques insuffisantes de celle-ci.

En travaux souterrains, le béton projeté intervient dans deux casbien distincts :

- c o m m e soutènement immédiat au niveau du front de taille ; il constituealors essentiellement une "peau de confinement", souple, continue et par-faitement appliquée contre le terrain

- c o m m e revêtement à long terme ; le délai entre l'excavation et la projec-tion du béton est alors arbitraire ; celle-ci intervient sur un soutènementprovisoire quelconque ou sur le terrain lui-même, si ce dernier est stablesans agent de soutènement.

(+) Ce projet de recommandations sera publié dans le premier numéro dela revue "Tunnels et travaux souterrains" de l'A. F . T . E . S . de janv. fév. 1974

1 - POSITION DU PROBLEME

Les recommandations formulées ci-après l'ont été dans l'op-tique d'une utilisation de béton projeté en travaux souterrains. Moyennantcertaines rectifications ou adaptations, ces recommandations pourrontcependan.t être suivies pour toute autre utilisation du béton projeté, notam-ment pour les travaux en surface.

2 - DEFINITIONS

Le béton projeté (Spritzbeton, Shotcrete) est un béton mis enoeuvre par refoulement dans une conduite et projeté sur une paroi par unjet d'air comprimé.

Le mortier projeté, souvent désigné par le terme "gunite"(Spritzmortel, gunite) est un matériau projeté dans lequel les granulatsont une dimension inférieure à 3, 25 m m (Module A F N O R 35). Cette défi-nition est donnée essentiellement pour la distinguer de la précédente ; dansla suite, il ne sera question que de béton projeté.

Il existe actuellement deux grandes techniques de projection

- par voie sèche

- par voie mouillée

c o m m e le schématise la figure 1. La distinction s'établit à partir de laposition de l'introduction de l'eau de gâchage du béton dans le circuit demise en oeuvre du béton projeté.

Dans la projection du béton interviennent :

- la machine à projeter (machine à refoulement pneumatiqueou pompe à béton)

- la conduite d'amenée du mélange sec ou mouillé

- la lance, qui est le dispositif situé en bout de la conduited'amenée du mélange. Sur la lance sont reliés les tuyaux

d'approvisionnement :

- 2 -

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a) - PROJECTION PAR VOIE SECHE

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c) PROJECTION PAR VOIE MOUILLEE A FLUX DENSE

Fig. 1 - DIFFERENTES TECHNIQUES DE PROJECTION DE BETON

- 3 -

. en eau et éventuellement adjuvants liquides, pour laprojection par voie sèche

. en adjuvants liquides et dans certains cas en aircomprimé pour la projection par voie mouillée.

Il est convenu de désigner par le terme "porte-lance" l'ou-vrier ou le dispositif qui exécute la projection.

Dans la projection par voie sèche, l'air comprimé est intro-duit à la machine et propulse le mélange sec (granuláis, ciment et éven-tuellement adjuvants en poudre) par la conduite d'amenée vers la lanceoù l'eau et éventuellement des adjuvants liquides sont introduits.

Dans la projection par voie mouillée, la machine propulsele mélange (granuláis, ciment, eau sans accélérateur de prise) préala-blement gâché selon les procédés traditionnels.

La propulsion du mélange mouillé est réalisée :

- soit dans un jet d'air comprimé (dans la conduite). Le m é -lange est alors en suspension dans le flot d'air (le flux est"dilué") ;

- soit par l'action d'une pompe à béton, la conduite ne véhiculealors pas d'air (le flux est dense).

Dans cette technique de projection par voie mouillée, l'accélé-rateur liquide est toujours introduit à la lance.

3 - LES CONSTITUANTS

3. 1 - Les granulats

Les granulats doivent être conformes aux normes A F N O RN F . P 18-301 et 304. Leur teneur en eau à la machine à projeterdoit être homogène et rester faible, mais non nulle, pour la pro-jection par voie sèche.

Le rendement de la projection du béton, défini c o m m e étantle rapport en volume du béton en place et du béton préparé, et sarésistance après durcissement sont liés entre autres à la granulo-métrie des granulats.

Le rendement, en particulier, sera d'autant plus élevé que lagranulométrie sera plus continue. Les figures 2 et 3 donnent à titre indi-catif, deux exemples de fuseaux granulométriques satisfaisants pourla projection par voie sèche ou mouillée. La tolérance admissibleautour de la courbe granulométrique optimale fixée par le maîtred'oeuvre suite à des essais préalables sera de plus ou moins 5 %.

- 4 -

S A B L E Smoyens

G R A V I L L O N Spetits moyens gros

pour 0 max. = 8 m mbéton projeté par voie

pour ÇJ max . =16 m mbéton projeté par voie sèche

Granulatsconcassés

Granulats roulés et lavés

20

Fig. 2 - FUSEAUX GRANULO ME TRIQUE S OPTIMAUX POUR LAPROJECTION DU BETON, COMPTE TENU DE L'EXPE-RIENCE ACTUELLE (1973)- GRANULATS SEULS.

- 5 -

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a) Béton projeté par voie sèche

Granulatsconcassés

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b) Béton projeté par voie mouillée

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Granulatsconcassés

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Fig. 3 - FUSEAUX GRANULOME TRIQUES OPTIMAUX POUR LE BETONPROJETE. MELANGE GRANULATS-CIMENT

3. 2 - Les ciments

Les ciments employés doivent être conformes aux normes envigueur (notamment en juin 1973 les normes A F N O R N F P 15 - 101,102 - 300, 302 à 313, 350) ; si ce n'est pas le cas, une étude préa-lable est à prévoir.

L'utilisation de mélanges est possible, après études spéciales.

Des prescriptions spéciales peuvent intervenir selon le typeet l'usage de l'ouvrage et selon la nature des eaux pouvant êtrerencontrées. La percolation de l'eau à travers le revêtement peutaugmenter l'agressivité. (+)

3. 3 - L'eau

L'eau de mouillage doit être conforme à la norme A F N O RN F P 18-303.

3. 4 - Les adjuvants

3. 4. 1 - Les accélérateurs de prise

Les accélérateurs de prise devront être l'objet d'uncontrôle poussé. Pour ce contrôle, quelques remarques s'im-posent, notamment concernant les points critiques suivants :

- les accélérateurs de prise devront être compatibles avec leciment utilisé ;

- leur influence sur les caractéristiques mécaniques du bétondevra être connue et acceptée par le maître d'oeuvre, uneétude préalable de cette influence sera nécessaire dans cha-que cas particulier ;

- les accélérateurs de prise devront, de plus, satisfaire auxnormes de sécurité du travail et ne pas corroder les a rma-tures.

3. 4. 2 - Autr£S_^djuvants

Les autres adjuvants du béton projeté seront soumis auxm ê m e s règles que celles relatives aux accélérateurs de prise(paragraphe 3. 4. 1) ; ils seront de plus compatibles avec cesderniers.

4 - PRESCRIPTIONS SUR LE BETON FRAIS

4. 1 - Composition

Le dosage initial des composants du béton à projeter doit êtredéterminé en tenant compte du fait que le béton projeté en place auraun dosage final différent du dosage initial en raison des retombées.

(+) A titre indicatif il est rappelé qu'en présence d'eau sulfatées les cimentsC P A à faible teneur en C3A (aluminate tricalcique), C P A L ou C P A L C avecclinker à faible teneur en C3A et les ciments à forte teneur en laitier sontrecommandés (voir circulaire n°44 du 18 juillet 1967 du Ministère de l'équi-pement et du logement), et que pour les eaux acides, eaux d'égouts et eauxde percolation il convient de choisir des ciments à faible teneur en chaux(ciments de laitier et ciments pouzzolanniques).

- 7 -

Ces retombées affectent essentiellement le pourcentage de gros élé-ments. Il en résulte une augmentation du dosage en ciment de l'or-dre de 10 à 20 % au cours de la projection et un transfert vers lesgranulats fins de 10 à 20 % également (valeur relative aux tamisats)sur la courbe granulométrique du béton en place. Ces remarquesconcernent essentiellement le béton projeté par voie sèche, (pourdes granulats de 0^ , 12 m m ) .

Le dosage initial en ciment sera supérieur à 2 75 k g / m ^ (valeurindicative) avec un pourcentage d'éléments fins (<i 0, 01 m m ) supé-rieur ou égal à 1 7 % en poids du mélange (pour un mélange contenant5 % d'éléments fins inertes, cette dernière règle donne un dosage enplace d'au moins 300 k g / m ^ . Il est à remarquer que la projection debéton par voie mouillée nécessite un dosage en ciment supérieur (de30 % environ) à celui intervenant lors de la projection par voie sèche.Des fuseaux granulométrique s optimaux de mélange granulats-cimentpour projection par voies sèche et mouillée sont donnés à titre indi-catif en figure 3. Dans chaque cas concret, le dosage sera acceptépar le maftre d'oeuvre, compte tenu de la granulométrie des granulatset de la technique adoptée.

Une constance dans la composition du béton projeté (surtout dela teneur en eau dans la projection par voie sèche) devra être respec-tée.

4. 2 - Consistance

Lors de la projection par voie sèche, la consistance du bétonest difficilement contrôlable en raison m ê m e du procédé de mise enoeuvre. Par voie mouillée, la consistance du béton dépend du modede refoulement, selon que le flux est dilué ou dense (fig. 1).

La consistance peut être contrôlée par mesure de l'affaissementau cône d 'Abrams ("slump test"), à condition de ne pas employerd'accélérateur de prise.

5 - MISE EN OEUVRE DU BETON PROJETE

5. 1 - Préparation de la paroi à traiter.

D'une manière générale, il est recommandé de traiter la paroidans les plus brefs délais après sa mise à nu (à la suite d'une excava-tion ou d'un déroctage).

La préparation de la paroi consiste généralement en une actionmécanique à la paroi, de manière à nettoyer, décaper ou purger cettedernière avant la projection. Cette action mécanique est obtenue parl'intermédiaire d'un outil ou d'un jet de fluides ou de particules soli-des.

- 8 -

Certains terrains de faible tenue ne supportent aucun traite-ment de préparation de la paroi. C'est surtout le manque de cohé-sion du matériau qui interdit toute intervention. Dans de tels cas,il est préférable de projeter le béton directement sur la paroi"brute d'excavation" plutôt que de risquer le développement de horsprofils importants lors d'un traitement de surface. Dans les trèsmauvais terrains (manque de cohésion, fracturation intense, venuesd'eau, . . . ) il peut être nécessaire d'étudier une composition spécialedu béton projeté pour la couche primaire dite "couche de sécurité".

Pour obtenir une bonne adhérence du béton projeté dans le casde projection sur une paroi rocheuse ou sur une sous-couche de bétonprojeté, il importe de nettoyer la paroi de tout ce qui la souille (pous-sières, parties altérées, friables ou instables). Cette préparation dela paroi peut être effectuée au moyen d'un jet d'air comprimé ou d'eausous pression, ou encore par sablage, grattage, déroctage, ou toutautre procédé mécanique adéquat. Les surfaces à traiter, constituéesde béton ou de maçonneries, doivent être nettoyées si possible parsablage.

Dans certains cas critiques, des essais d'adhérence du bétonprojeté sur le terrain sont à prévoir avant l'établissement du projetd'exécution. Ce point sera abordé dans le paragraphe 6. 6.

L'hygiène et la sécurité du travail réglementent la pratique dusablage, (se référer à la circulaire ministérielle T . E . 7. 72 du 28mars 1972).

Si la surface à traiter est sèche, il est recommandé de la mouil-ler suffisamment pour qu'elle n'absorbe pas l'eau du béton fraîche-ment projeté.

5. 2 - Drainage des eaux à la paroi à traiter

II est nécessaire de détourner par drains forés ou par canali-sations superficielles, toutes les venues d'eau. Il est impératif deprendre des dispositions pour que tout développement de sous-pres-sions d'eau sur la surface nouvellement traitée soit évité avant ledurcissement du béton projeté.

5. 3 - Armatures

II est possible d'armer légèrement le béton projeté lorsque sonépaisseur dépasse 7 c m . E n règle générale, il est préférable d'uti-liser des fers à béton de petit diamètre (3 m m étant un m i n i m u m ) . Ladistance entre deux barres parallèles devra être supérieure ou égaleà 10 c m , quelle que soit la nature des armatures (fers à béton, treil-lis soudé, cintres, etc. ). Le grillage torsadé et le métal déployésont déconseillés.

- 9 -

L'enrobage de toute pièce métallique devra avoir une épaisseurd'au moins 2 c m .

La fixation des panneaux de treillis soudé ou de fers à bétonest nécessaire afin d'éviter tout mouvement de ces derniers pendantla projection. Ces mouvements contribueraient à accroître le pour-centage de retombées lors de la projection. Il est souhaitable queles panneaux d'armatures soient fixés rigidement sur une premièrecouche de béton projeté d'au moins 2 c m d'épaisseur. Dans tous lescas, plusieurs points de fixation sont à prévoir par mètre carré, surla paroi du terrain ou sur une sous-couche de béton projeté. Ladistance entre une nappe d'armatures et la paroi sur laquelle la pro-jection s'applique devra être comprise entre 2 et 7 c m .

Après la projection, tout mouvement ou déplacement des arma-tures est à proscrire, il conduirait à de graves défectuosités de lacouche projetée.

5. 4 - Malaxage, refoulement

Le malaxage et le refoulement constituent essentiellement unproblème technologique ; ils dépendent de la machine de projectionutilisée (voir paragraphe 2). Le type de machine utilisé sera sou-mis à l'agrément du maître d'oeuvre.

5. 5 - Projection

Dans la mesure du possible, il est recommandé de tenir la lancede projection perpendiculairement à la surface à traiter et de s'ef-forcer d'obtenir avec peu de pertes par rebond, un enrobage régulier,avec une couche bien compactée et d'épaisseur correcte. La projec-tion verticale vers le bas est délicate. Les pertes sont inexistantes,mais les granulats non enrobés et les rebonds sont alors mélangésau béton.

La distance entre la lance et la surface à traiter se règle d'aprèsla vitesse de sortie du produit à projeter. Cette vitesse dépend dela pression de refoulement et de la longueur de la conduite. En gé-néral, la distance lance - surface à traiter doit rester dans les limi-tes de 0, 50 - 1, 50 m .

Le nombre des passes en vue d'obtenir une épaisseur donnée debéton projeté sera le plus faible possible pour une teneur donnée enaccélérateur et une technique de projection donnée.

Il serait souhaitable que la projection soit, non plus manuelle,mais commandée à distance. Dans le cas de projection manuelle,le porte-lance sera muni de moyens de protection adéquats.

- 10 -

5. 6 - Conditions de surface

La surface projetée sera laissée brute de projection, sans laremanier, pour éviter de détruire sa structure et d'altérer ainsi saqualité. S'il est exigé que cette surface ait un autre aspect, on latraitera avec du mortier projeté (sans accélérateur) au cours d'uneautre phase de travail.

5. 7 - Utilisation de produits de cure

Dans certaines circonstances particulières, des produits de curedevront être utilisés pour protéger le béton projeté. Les modalitésd'application de ces produits seront conformes à celles en vigueurpour le béton classique.

5. 8 - Projection par temps froid

Certains ciments conduisent à un béton projeté sensible à destempératures inférieures à 5°C. De plus, on ne doit pas projeterde béton sur une surface recouverte de glace. Dans de telles cir-constances, des études spéciales s'imposent.

5. 9 - Boulonnage

Le problème du boulonnage sera abordé dans la deuxième partie,il ne concerne pas la technologie du béton projeté, mais plutôt la miseen oeuvre de la nouvelle méthode autrichienne.

6 - CONTROLE ET MISE EN EVIDENCE DE LA QUALITE DUBETON PROJETE

6. 1 - Contrôle des constituants et de l'installation

Avant de commencer la projection, on doit, en règle générale,effectuer des tests de qualité avec les constituants du béton et lesinstallations de malaxage et de refoulement, dans les conditions m ê -m e s de la mise en oeuvre. La technique de projection du béton(composition, matériel, etc. . ) sera adaptée à la nature du support(détermination du béton de convenance).

6. 2 - Prélèvement d'échantillons (fig. 4)

II est recommandé d'utiliser des boites plates, offrant une sur-face suffisante (50 x 50 c m au moins), dans lesquelles on projettedu béton perpendiculairement au fond incliné à 45°. L'épaisseur deprélèvement sera de 1 5 c m , de manière à pouvoir exécuter des éprou-vettes de 12 c m de hauteur.

- 11 -

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Mode de prélèvement dubéton projeté sur le chantier Bac de prélèvement

Fig. 4 - MODE DE PRELEVEMENT ET D'ECHANTILLONNAGEDU BETON PROJETE

- 12 -

II faut préparer suffisamment de boîtes, de manière à avoir lapossibilité d'analyser le béton frais et de déterminer les caractéris-tiques mécaniques du béton durci (résistances à court et à long terme).

Le conditionnement et la conservation des échantillons serontconformes aux normes en vigueur pour le béton.classique.

6. 3 - Fréquence des prélèvements

La fréquence des prélèvements sera fixée par le maître d'oeuvre ;à titre indicatif, il est recommandé de réaliser un prélèvement au moinstous les 2 00 m 3 de béton.

6. 4 - Essais sur échantillons au laboratoire

Après projection de béton frais dans les boîtes, on étudie surles éprouvettes la granulométrie, la densité apparente et la compo-sition réelle du béton.

Pour les essais mécaniques, les échantillons seront carottésà un diamètre de 6 c m dans la zone centrale des bacs (fig. 3). Leséchantillons auront un élancement de 2 .

Pour le béton durci, on mesurera sur les éprouvettes la densitéapparente, la résistance à la compression (et éventuellement à la trac-tion indirecte , par fendage ou par flexion, ainsi que la perméabilité àl'eau et la porosité). Si nécessaire, des essais de déformabilité àcourt terme peuvent être prescrits, en vue de vérifier les hypothèsesdes notes de calcul (voir deuxième partie).

Concernant les caractéristiques physiques ou mécaniques dubéton projeté, des valeurs minimales admissibles seront fixées parle maître d'oeuvre.

Si des essais à court terme sont réalisés sur les bétons proje-tés accélérés, les caractéristiques mécaniques seront contrôlées pourles âges suivants :

1 jour - 2, 7, 28, 90 jours

Entre 0 et 24 h, un essai au moins sera à prévoir à un âge va-riable, suivant les possibilités du chantier. Compte tenu des horairesde travail les plus courants, il apparaît que des essais à 6 h ou à 16 hsont les plus commodes.

Six points au moins définiront donc les courbes d'évolution descaractéristiques mécaniques des bétons projetés accélérés. La fré-quence de tels essais sera fixée par le maître d'oeuvre.

Pour les essais à court terme, entre 0 et 36 h.7 le carottagecylindrique est délicat, voire impossible. Il est recommandé alorsd'effectuer les essais sur des cubes avec une arête de 1 0 c m . A u -delà de 36 h. les essais seront réalisés sur des carottes cylindriques0 6 élancement 2, conformément à ce qui précède.

- 13 -

6. 5 - Essais en place

Des essais en place (tels que essais au pénétromètre, au sclé-romètre, essais de poinçonnement, d'arrachement de tiges, etc. )seront facultatifs. Les résultats de ces essais, s'ils sont pratiqués,devront être l'objet d'une corrélation avec les résultats d'essaisconventionnels en laboratoire. Ces derniers sont recommandés c o m -m e essais contractuels.

Des carottages pourront enfin être effectués à titre de contrôle,directement sur le béton projeté en place. Des essais de résistancesur le béton projeté en place sont fortement recommandés, cela im-pose d'avoir un revêtement (homogène quant au durcissement) d'aumoins 15 c m d'épaisseur.

6. 6 - Essais d'adhérence

Dans certains cas particuliers, par exemple pour les tunnelstraversant un massif rocheux fissuré, l'efficacité du soutènementpar béton projeté est liée à la bonne adhérence du béton sur le ro-cher. Le béton projeté, m ê m e en faible quantité, assure un clava -ge des blocs rocheux, ce qui évite toute dislocation du massif. Ceclavage au droit des joints et fissures du massif est inopérant sil'adhérence du béton projeté est mauvaise.

Dans de telles circonstances, c'est-à-dire lorsque le soutène-ment est, en totalité ou en partie, basé sur ce processus, il est re-commandé de procéder a priori, à un contrôle de l'adhérence dubéton projeté sur le massif et en particulier sur les joints et fissu-res. Il arrive en effet parfois que, pour les massifs ayant des jointsou fissures avec remplissage talqueux ou argileux, l'adhérence dubéton projeté soit très faible, voire nulle.

Seul le maître d'oeuvre jugera de l'opportunité de réaliser dansde telles situations des essais d'adhérence ; la technique préconisée con-siste à effectuer des essais d'adhérence par arrachement de disquesde béton projeté à la paroi sur les joints jugés critiques et sur uneparoi saine, fraîchement ouverte dans la matrice rocheuse. Le maf-tre d'oeuvre fixera le pourcentage (par exemple 50 %) de l'adhérencemaximale obtenue sur la matrice rocheuse que l'on devra au moinsobtenir sur les joints ou fissures les plus critiques. L'étendue m a -ximale (valeur unitaire exprimée en m 2 ) des joints ou fissures sesingularisant par une faible adhérence du béton projeté pourra éven-tuellement être prescrite.

6. 7 - Fiche d'essai

En vue de normaliser la présentation des résultats relatifs aucontrôle et à la mise en évidence de la qualité du béton projeté, unefiche d'essai, donnée en annexe, a été mise au point. Elle devraitpermettre de réaliser au sein de l 'AFTES une banque de donnéestechnologiques sur le béton projeté.

BIBLIOGRAPHIE

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A . F . T . E . S.Groupe de travail n* 6

"Béton projet«"

BANQUE DE DONNEES TECHNOLOGIQUESSUR LE BETON PROJETE

FICHE D'ESSAISà retourner à C. LOUIS - B . R . G. M . - B P 6009 - 45018 ORLEANS-Cédex

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