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8 L’Hermine. Directeur de la publication : Abbé P. de La Rocque. Imprimé par nos soins / ISSN 1773-3235 / CPPAP 0107G85934 / e-mail : [email protected] / www.prieurestlouis.net C haque année, de va- leureux pèlerins parcourent à beau rythme les chemins de la Beauce cent kilomètres durant, avec pour premier handicap un voyage en car qui de repo- sant n’ a eu que le nom… De Chartres à Montmartre, un cri les motive, souvent repris en cantique : “Marie t’appelle !” Aujourd’hui point de car ni de marche. C’est la Vierge elle- même qui se fait pèlerine. Du 11 au 17 octobre, elle viendra nous visiter à l’instar de ce jour où, cheminant de Galilée jus- qu’en Judée, elle alla sur inspi- ration divine visiter sa cousine Elisabeth. Malgré les siècles écoulés, ses desseins n’ont point chan- gé. Tabernacle vivant de son divin Fils et des grâces par lui méritées, établie depuis mère de l’humanité, Notre-Dame nous rend visite afin qu’à notre tour nous tressaillions surnaturel- lement. A la suite de Jean- Baptiste dans le sein de sa mè- re, il nous sera donc donné par Marie de découvrir intimement, depuis le sein de l’Eglise notre Mère, les richesses insondables du cœur de Jésus, venu appor- ter le salut. A l’instar d’Elisabeth, il re- viendra alors à notre amour reconnaissant de poursuivre sur terre la salutation angélique autrefois adressée à Marie, re- prise aujourd’hui et pour tout jamais par la cour céleste afin de saluer la désormais reine des Cieux. Et si l’événement de la Visi- tation fut si déterminant pour la vie de saint Jean-Baptiste, pourquoi n’en serait-il pas de même pour nous ? Pour sûr, la halte nantaise de la Vierge pè- lerine sera des plus fécondes en grâce pour toute notre pa- roisse et pour chacun, si du moins nous savons ne pas né- gliger son invitation. A travers les trois petits pas- toureaux du Portugal, Notre- Dame s’adresse à la chrétienté d’aujourd’hui. Devant la puis- sance des maléfices démonia- ques qui semblent – semblent seulement ! – dominer le mon- de, la Vierge des Victoires op- pose la toute puissance céles- te. Sa visite n’est donc point de courtoisie. Elle est un appel. Un appel au combat spirituel, adressé à chacun d’entre nous. Un appel à prendre les armes, ses armes : celles de la dévotion au saint Rosaire et au Cœur Immaculé de Marie. Un appel enfin à la victoire, promi- se par la Vierge elle-même : A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Qui resterait insen- sible à un tel appel, ou encore sceptique quant aux moyens proposés ? Aucun d’entre vous, j’en suis persuadé. Abbé P. de LA ROCQUE Programme de la mission paroissiale Samedi 11 octobre 10h00 : Accueil solennel de la Vierge pèlerine et récitation du 1 er chapelet. 18h00 : 2 ème chapelet. 18h30 : Grand’messe chantée de la Maternité divine de la TSV (fête de 2 ème classe). 19h30 : 3 ème chapelet devant le Très Saint Sacrement exposé. Dimanche 12 octobre Messes aux horaires habituels. 16h30 : Prédication. 17h30 : Vêpres et salut du TSS. Lundi 13 octobre 20h00 : Grande procession aux flam- beaux dans les rues de Nantes autour de la Vierge pèlerine, sous la prési- dence de M. l’abbé J. Laguérie, 2 ème assistant de M. l’abbé de Cacqueray à la tête du District de France. Mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 octobre 18h00 : Chapelet. 18h30 : Messe basse. 19h15 : Prédication. 20h00 : Prière du soir au pied de la Vierge pèlerine. Vendredi 17 octobre 18h00 : chapelet 18h30 : Grand messe chantée de clô- ture de la mission paroissiale, messe votive du Cœur immaculé de Marie. A l’issue, départ de la Vierge pèlerine. La prédication de la mission parois- siale sera assurée le dimanche par M. l’abbé de La Rocque, le mardi par M. l’abbé Laguérie, le mercredi par M. l’abbé Lorber et le jeudi par M. l’abbé de Pluvié. Et en marge de la mission : Dimanche 19 octobre - Grand repas paroissial à la Poterie, repas dont l’in- vité d’honneur sera cette année le Frè- re Pascal, en remerciement pour ses 25 ans de dévouement passés au servi- ce du Prieuré et de l’école. Inscrivez- vous à l’aide du bulletin prévu à cet effet et disponible au fond de la chapelle. Marie t’appelle Prieuré Saint-Louis — 25 rue François Bruneau 44000 Nantes - Tél 02 40 29 48 70 Année 2008 - N° 20 Septembre—octobre 1,5 € C omme toute mère, mais plus qu’elles toutes ré- unies, Notre-Dame a ses déli- catesses. Destinées à toucher les cœurs, elles sont aptes à ouvrir même les plus fermés. Aussi importe-il de ne point les laisser passer… Sans doute n’êtes vous pas sans l’ignorer, notre Mère du Ciel visite les siens. A l’instiga- tion de M. l’abbé de Cac- queray, une Vierge pèlerine de Notre-Dame de Fatima traverse en effet le District de France, faisant halte en cha- cune de nos maisons pour y dispenser ses bienfaits. Partie de Lyon le 8 décembre 2006, elle a lentement cheminé dans le sud, puis traversé les contrées bordelaises, pour ar- river aujourd’hui jusqu’à nous. La Vierge pèlerine a d’a- bord visité nos chapelles de Vannes (1 er -5 septembre) et de Pornichet (6-13 septem- bre). Elle arrivera à Nantes le 11 octobre, au jour providen- tiel où l’Eglise célèbre la ma- ternité divine de Notre-Dame. Ciel, quelle date ! Cette grande fête liturgique honore certes la Vierge qui en son amour donna à Dieu une hu- manité, mais encore celle qui, précisément en raison de sa maternité divine, commu- nique chaque jour aux hom- mes une participation à la di- vinité. Or, c’est en cette fête que Notre-Dame a décidé d’établir sa demeure parmi nous. Une telle date est à elle seule une signature céleste, chargée de promesses. La Vierge pèlerine entend donc visiter les Nantais en Mère, el- le vient déverser à flots ses grâces vivifiantes comme ses bienfaits réconfortants. Autre délicatesse du Ciel: c’est parmi nous que la Vier- ge de Fatima a choisi de cé- lébrer ce que l’on est en droit d’appeler son anniversaire. Le 13 octobre 1917 clôtura en effet le cycle des apparitions à la Cova da Iria, avec le « grand miracle » du soleil qui, au vu et su de 70 000 témoins, quitta son orbite et se mit à tournoyer dans le ciel, tandis que la Vierge se déclarait « Notre-Dame du Rosaire ». J’en suis persuadé, vous aurez à cœur d’honorer di- gnement une telle Vierge, ou plus précisément de répon- dre comme il convient à tant d’honneur dont notre Mère Une hôte de marque : la Vierge pèlerine SOMMAIRE Une hôte de marque : la Vierge pèlerine (abbé P. de La Rocque) ......1 Histoire de la Vierge pèlerine de Fatima ...........................................2 Les colombes de la Vierge..................3 Ce qu’est une mission paroissiale .....4 Les apparitions de Fatima : historique ...........................................5 Marie t’appelle (abbé P. de La Rocque) ......................8

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Page 1: Programme de la Marie t’appelle - laportelatine.org · France, faisant halte en cha-cune de nos maisons pour y dispenser ses bienfaits. Partie ... bles blessures de ce pays, humilié

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L’Hermine. Directeur de la publication : Abbé P. de La Rocque. Imprimé par nos soins / ISSN 1773-3235 / CPPAP 0107G85934 / e-mail : [email protected] / www.prieurestlouis.net

C haque année, de va-leureux pèlerins parcourent à beau rythme les chemins de la Beauce cent kilomètres durant, avec pour premier handicap un voyage en car qui de repo-sant n’ a eu que le nom… De Chartres à Montmartre, un cri les motive, souvent repris en cantique : “Marie t’appelle !” Aujourd’hui point de car ni de marche. C’est la Vierge elle-même qui se fait pèlerine. Du 11 au 17 octobre, elle viendra nous visiter à l’instar de ce jour où, cheminant de Galilée jus-qu’en Judée, elle alla sur inspi-ration divine visiter sa cousine Elisabeth.

Malgré les siècles écoulés,

ses desseins n’ont point chan-gé. Tabernacle vivant de son divin Fils et des grâces par lui méritées, établie depuis mère de l’humanité, Notre-Dame nous rend visite afin qu’à notre tour nous tressaillions surnaturel-lement. A la suite de Jean-Baptiste dans le sein de sa mè-re, il nous sera donc donné par Marie de découvrir intimement, depuis le sein de l’Eglise notre Mère, les richesses insondables du cœur de Jésus, venu appor-ter le salut.

A l’instar d’Elisabeth, il re-

viendra alors à notre amour reconnaissant de poursuivre sur terre la salutation angélique autrefois adressée à Marie, re-prise aujourd’hui et pour tout jamais par la cour céleste afin de saluer la désormais reine des Cieux.

Et si l’événement de la Visi-

tation fut si déterminant pour la vie de saint Jean-Baptiste,

pourquoi n’en serait-il pas de même pour nous ? Pour sûr, la halte nantaise de la Vierge pè-lerine sera des plus fécondes en grâce pour toute notre pa-roisse et pour chacun, si du moins nous savons ne pas né-gliger son invitation.

A travers les trois petits pas-

toureaux du Portugal, Notre-Dame s’adresse à la chrétienté d’aujourd’hui. Devant la puis-sance des maléfices démonia-ques qui semblent – semblent seulement ! – dominer le mon-de, la Vierge des Victoires op-pose la toute puissance céles-te. Sa visite n’est donc point de courtoisie. Elle est un appel. Un appel au combat spirituel, adressé à chacun d’entre nous. Un appel à prendre les armes, ses armes : celles de la dévotion au saint Rosaire et au Cœur Immaculé de Marie. Un appel enfin à la victoire, promi-se par la Vierge elle-même : A la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Qui resterait insen-sible à un tel appel, ou encore sceptique quant aux moyens proposés ? Aucun d’entre vous, j’en suis persuadé.

Abbé P. de LA ROCQUE

Programme de la mission

paroissiale

Samedi 11 octobre 10h00 : Accueil solennel de la Vierge pèlerine et récitation du 1er chapelet. 18h00 : 2ème chapelet. 18h30 : Grand’messe chantée de la Maternité divine de la TSV (fête de 2ème classe). 19h30 : 3ème chapelet devant le Très Saint Sacrement exposé. Dimanche 12 octobre Messes aux horaires habituels. 16h30 : Prédication. 17h30 : Vêpres et salut du TSS. Lundi 13 octobre 20h00 : Grande procession aux flam-beaux dans les rues de Nantes autour de la Vierge pèlerine, sous la prési-dence de M. l’abbé J. Laguérie, 2ème assistant de M. l’abbé de Cacqueray à la tête du District de France. Mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 octobre 18h00 : Chapelet. 18h30 : Messe basse. 19h15 : Prédication. 20h00 : Prière du soir au pied de la Vierge pèlerine. Vendredi 17 octobre 18h00 : chapelet 18h30 : Grand messe chantée de clô-ture de la mission paroissiale, messe votive du Cœur immaculé de Marie. A l’issue, départ de la Vierge pèlerine. La prédication de la mission parois-siale sera assurée le dimanche par M. l’abbé de La Rocque, le mardi par M. l’abbé Laguérie, le mercredi par M. l’abbé Lorber et le jeudi par M. l’abbé de Pluvié. Et en marge de la mission : Dimanche 19 octobre - Grand repas paroissial à la Poterie, repas dont l’in-vité d’honneur sera cette année le Frè-re Pascal, en remerciement pour ses 25 ans de dévouement passés au servi-ce du Prieuré et de l’école. Inscrivez-vous à l’aide du bulletin prévu à cet effet et disponible au fond de la chapelle.

Marie t’appelle

1 Prieuré Saint-Louis — 25 rue François Bruneau 44000 Nantes - Tél 02 40 29 48 70

Ann

ée 2

008

- N° 2

0 Se

ptem

bre—

octo

bre

1,5

C omme toute mère, mais plus qu’elles toutes ré-unies, Notre-Dame a ses déli-catesses. Destinées à toucher les cœurs, elles sont aptes à ouvrir même les plus fermés. Aussi importe-il de ne point les laisser passer…

Sans doute n’êtes vous pas

sans l’ignorer, notre Mère du Ciel visite les siens. A l’instiga-tion de M. l’abbé de Cac-queray, une Vierge pèlerine de Notre-Dame de Fatima traverse en effet le District de France, faisant halte en cha-cune de nos maisons pour y dispenser ses bienfaits. Partie de Lyon le 8 décembre 2006, elle a lentement cheminé dans le sud, puis traversé les contrées bordelaises, pour ar-river aujourd’hui jusqu’à nous.

La Vierge pèlerine a d’a-

bord visité nos chapelles de Vannes (1er-5 septembre) et de Pornichet (6-13 septem-bre). Elle arrivera à Nantes le 11 octobre, au jour providen-tiel où l’Eglise célèbre la ma-ternité divine de Notre-Dame.

Ciel, quelle date ! Cette

grande fête liturgique honore

certes la Vierge qui en son amour donna à Dieu une hu-manité, mais encore celle qui, précisément en raison de sa maternité divine, commu-nique chaque jour aux hom-mes une participation à la di-vinité. Or, c’est en cette fête que Notre-Dame a décidé d’établir sa demeure parmi nous. Une telle date est à elle seule une signature céleste, chargée de promesses. La Vierge pèlerine entend donc visiter les Nantais en Mère, el-le vient déverser à flots ses grâces vivifiantes comme ses bienfaits réconfortants.

Autre délicatesse du Ciel: c’est parmi nous que la Vier-ge de Fatima a choisi de cé-lébrer ce que l’on est en droit d’appeler son anniversaire. Le 13 octobre 1917 clôtura en effet le cycle des apparitions à la Cova da Iria, avec le « grand miracle » du soleil qui, au vu et su de 70 000 témoins, quitta son orbite et se mit à tournoyer dans le ciel, tandis que la Vierge se déclarait « Notre-Dame du Rosaire ».

J’en suis persuadé, vous

aurez à cœur d’honorer di-gnement une telle Vierge, ou plus précisément de répon-dre comme il convient à tant d’honneur dont notre Mère

Une hôte de marque : la Vierge pèlerine

SOMMAIRE Une hôte de marque : la Vierge pèlerine (abbé P. de La Rocque) ...... 1 Histoire de la Vierge pèlerine de Fatima ........................................... 2 Les colombes de la Vierge .................. 3 Ce qu’est une mission paroissiale ..... 4 Les apparitions de Fatima : historique ........................................... 5 Marie t’appelle (abbé P. de La Rocque) ...................... 8

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L ’idée de faire pérégriner une statue de la Vierge de Fatima apparut au sortir de

la guerre de 1945. Elle vint de plu-sieurs contrées d’Europe, à commen-cer par l’Allemagne. Devant les terri-bles blessures de ce pays, humilié par de noires années, le clergé local sou-haita faire parcourir le pays par une statue de Notre-Dame de Fatima : cel-le-ci n’avait-elle pas annoncé ce deuxième conflit mondial en châti-ment des péchés de l’humanité ? N’a-vait-elle pas surtout promis que la dévotion à son Cœur Immaculé serait un gage certain de paix ? La recevoir serait la reconnaître comme arche d’Alliance et rappellerait à un peuple humilié sa belle dignité chrétienne. Faire pérégriner cette Vierge à travers toute l’Europe permettrait à cette der-nière de raviver son lien le plus fort, celui de la charité contractée par un unique baptême.

Bien vite, des demandes similai-

res affluèrent du monde entier, et c’est finalement une route mondiale qui lentement s’organisa. Le 13 mai 1947, jour du 30ème anniversaire du début des apparitions, la Vierge pèlerine fut solennellement couronnée dans le sanctuaire de Fatima, en présence de milliers de pèlerins. Détail pittores-que : la couronne était présentée à l’archevêque d’Evora sur un coussin tenu par trois princesses royales, tou-tes trois âgées de 18 ans : Maria-Pia, fille de l’ex roi d’Italie ; Mafalda, fille du duc de Bragance (Portugal) et Isa-belle, fille aînée du comte de Paris. Une fille russe, Mlle Natacha Derfle-den, lut une consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, compo-sée par elle.

L’Espagne, premier pays à ac-

cueillir N.D. de Fatima, fit un triom-phe à la Vierge. Plus de 100 000 per-sonnes l’attendirent à Valladolid, 200 000 à Bilbao etc. La France lui fit hélas un accueil fort mitigé... En arri-

vant à Hendaye, le cortège se trouva devant une frontière fermée depuis onze ans, d’abord à cause de la guerre civile espagnole, puis à cause de la seconde guerre mondiale, enfin (cas unique à l’époque !) en raison d’une diversité de conceptions politiques des deux gouvernements. La presse fran-çaise avait “oublié” d’annoncer cette arrivée de la Vierge et il semble bien que la police française avait ordre de ne pas la laisser entrer. Mais encoura-gés par des milliers de basques, mas-sés de chaque côté de la frontière et chantant d’une seule voix des canti-ques à la Vierge, les deux évêques de Victoria et de Bayonne – Mgr Terrier – forcèrent le passage accompagné de la Vierge pour l’évêque espagnol. Fi-nalement, le commissaire de police trouva le subterfuge de laisser entrer la Madonne par le moyen d’un « bon de dédouanement pour la Belgique », tel un vulgaire colis. On traversa rapi-dement nos provinces de France, dans le silence absolu de la presse nationa-le. Le plus grand rassemblement se fit à Lourdes, le 4 juillet, devant… 20 000 personnes, soit dix fois moins qu’à Bilbao !

La Belgique fit honneur à Notre-

Dame, avec ses 300 000 personnes à Bruxelles, et plus encore le Luxem-bourg. En ce duché de 250 0000 habi-tants, on décomptera 100 000 commu-nions réparatrices ! Par ailleurs de nombreux communistes s’y converti-rent. Ainsi, la Vierge va traverser l’Europe, puis parcourir l’Afrique, l’Asie, l’Océanie, et bientôt les Amé-riques.

Les phénomènes extraordinaires

qui entourent le passage de la Vierge pèlerine favorisent l’attraction des foules. Le gracieux prodige des co-lombes (cf. encadré), qui s’est repro-duit plus d’une cinquantaine de fois, est connu. De la même manière, d’au-tres animaux, tels que moutons, chè-vres ou éléphants, poseront ici ou là

céleste nous gratifie. Afin de recevoir ses bienfaits mater-nels, vous vous unirez donc à la mission paroissiale organi-sée du 11 au 17 octobre ; pour l’honorer en son jour an-niversaire, vous participerez nombreux à la grande pro-cession aux flambeaux qui en son honneur sera organisée dans les rues de Nantes.

Une semaine de fête s’an-

nonce donc, festivités qui par ailleurs s’achèveront avec le repas à la Poterie le diman-che 19 octobre. Ce dernier rendez-vous de rentrée sera l’occasion d’entourer le frère Pascal et de le remercier pour les 25 années de dé-vouement au profit des Nan-tais.

Avec joie, je consacre ce numéro de l’Hermine à vous dire plus avant en quoi consiste une mission parois-siale, ce qu’est la Vierge pè-lerine et - ne l’oublions pas - à vous donner le programme précis de chacune de ces activités. Quant à moi, je considère comme un magni-fique honneur et un encoura-gement splendide de rece-voir ainsi notre Mère du Ciel à l’aurore de mon ministère parmi vous, la priant afin qu’il soit des plus féconds.

Abbé P. de LA ROCQUE

Histoire de la Vierge pèlerine

de Fatima

Les voyants de Fatima

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nouveau, Notre-Dame se manifeste. La pluie cesse, et par trois fois la fou-le peut observer une légère nuée blan-che englobant ponctuellement les voyants avant de se dissiper dans l’at-mosphère. Enfin, Lucie pose la ques-tion à laquelle la “Belle Dame” avait promis de répondre en ce jour : Ma-dame, qui êtes-vous et que désirez-vous de moi ? Et la Dame de répon-dre : Je suis Notre Dame du Rosaire. Je veux ici une chapelle en mon hon-neur. Il faut réciter le chapelet tous les jours. Préoccupée par tant de com-missions dont les gens l’avaient char-gée, Lucie l’interrompt : J’aurais tant de choses à vous demander ! La Da-me répond qu’elle en accordera quel-ques-unes mais pas toutes, et Elle re-prend aussitôt : Il faut que les hom-mes changent de vie et demandent pardon de leur péché. Puis avec un air triste et d’un ton suppliant : Qu’on n’offense plus Notre Seigneur qui est déjà tant offensé !

Alors, des mains ouvertes de la

Vierge sortent des rayons lumineux en direction du soleil. Celui-ci se met à trembler, à s’agiter, à faire des mou-vements brusques, et finalement à tourner vertigineusement sur lui-même comme une roue de feu, lan-çant en toutes directions d’immenses faisceaux de lumière, tour à tour verts, rouges, bleus, violets, colorant tout sur leur passage : nuages, arbres, habits, visages… Puis, se détachant du firmament, le soleil semble venir s’écraser sur la foule atterrée, irra-diant une chaleur de plus en plus in-tense, au point que chacun, trempé jusqu’aux os voici un instant, se re-trouve entièrement sec. Etant remonté quelque peu, le soleil s’arrête à nou-veau et, plus varié et coloré que ja-mais, il reprend sa danse fantastique. De la foule s’échappe des clameurs formidables, tandis que d’extraordi-naires scènes de foi et de conversion se déroulent de tous côtés.

Pendant tout ce temps, les petits

voyants bénéficient de trois visions successives, comme la Vierge le leur avait annoncé le 19 août et le 13 sep-tembre : 1) la Sainte Famille, la Sain-te Vierge et saint Joseph avec l’En-fant Jésus qui bénit la foule ; 2) Notre Seigneur bénissant amoureusement le monde, avec à ses côtés Notre Dame

des Sept douleurs ; 3) Notre Dame du Mont Carmel, le scapulaire à la main. Trois apparitions semblant rappeler les différents mystères du Rosaire : joyeux, douloureux, glorieux.

1925 à 1929

les apparitions de Tuy

C’est à Tuy, en son carmel, que Lucie reçut de la Vierge la manière de prati-quer la dévotion des premiers samedis du mois (1925). Quatre ans après, elle bénéficia d’une grande vision en la-quelle lui furent communiquées de grandes lumières sur le mystère trini-taire, tandis que la Vierge demandait plus précisément que le pape, en union avec tous les évêques du mon-de, consacre la Russie à son Cœur Immaculé, permettant de la sauver par ce moyen.

Sœur Lucie

Marie, l’échelle des pécheurs selon saint Bernard

« Considère, ô homme, le plan de Dieu et reconnais-y le dessein de la Sagesse et de la Bonté. Qu’Adam, désormais, ne dise plus : La femme que tu m’avais donnée m’a présenté du fruit défendu (Ge 3, 12). Qu’il dise au contraire : la Femme que tu m’a donnée m’a nourri d’un fruit béni. Dieu a donné à Marie la plénitude de grâce, de sorte que s’il y a en nous la moindre espé-rance, la plus faible part de grâce ou de salut, nous sachions bien que c’est toujours la surabondance reversée sur nous de celle qui est montée au Ciel comblée de délices.

« Ôtez le soleil qui éclaire notre monde temporel : fera-t-il encore jour ? Ôtez Marie, cette étoile de la mer immense, que restera-t-il, sinon la nuit profonde, l’ombre de la mort, les plus épaisses ténèbres ? Véné-rons donc Marie, de toutes les fibres de notre cœur, de tout notre pou-voir d’aimer et de tous nos vœux. Telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie.

« C’est sa volonté, dis-je, mais Il le veut dans notre intérêt. Le Fils écoutera sa Mère, et le Père écoutera son Fils. Mes petits enfants, voilà l’échelle des pécheurs, voici toute mon assurance et la raison de mon es-pérance. Quoi donc ? Le Fils pourrait éconduire sa Mère, ou souffrir qu’on l’éconduise ? Certainement pas. Tu as trouvé grâce auprès de Dieu, dit l’ange (Lc 1, 29).

« Marie trouvera toujours grâce, et c’est de la grâce seule que nous avons besoin. La Vierge ne recherchait pas, comme Salomon, la sagesse, ni les richesses, ni les honneurs, ni la puissance, mais la grâce. Et c’était sage, car nous ne pouvons être sauvés que par la grâce. Pourquoi désirer autre chose, mes frères ? Cherchons la grâce, et cherchons-la à l’aide de Marie. »

Extrait de St Bernard, œuvres Mariales, l’Aqueduc

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13 août 1917

Les trois petits voyants sont sé-questrés par les autorités portugaises. Notre Dame cependant manifeste sa présence à la Cova da Iria par divers prodiges. Le sous-préfet emmène les enfants chez lui pour découvrir le nom de l’auteur de ce “complot cléri-cal”, et ils sont soumis à un interroga-toire, menace de mort à la clé. En lar-mes, ceux-ci offrent leurs tribula-tions : Ô mon Jésus, c’est par amour pour vous et pour la conversion des pécheurs. Le 15 août, les enfants sont finalement ramenés chez eux.

19 août 1917

Ce 19 août, les enfants gardent leurs troupeaux à Valinhos et ne pen-sent pas revoir leur Dame avant le 13 septembre ; mais la “Belle Dame” les surprend et leur recommande de continuer à réciter leur chapelet tous les jours. Lucie demande à nouveau un miracle et la Dame répète qu’elle le fera le 13 octobre. Continuant à les

exhorter elle conclut : Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, rappelez-vous que beau-coup d’âmes vont en enfer parce qu’il n’y a personne qui prie et fasse des sacrifices pour elles.

13 septembre 1917 Après le prodige constaté le 13 août en l’absence des voyants, plus personne ne doute de la vérité des faits. Les gens s’approchent avec res-pect du lieu d’apparition ; les hommes se découvrent. En arrivant, Lucie crie à la foule : « Il faut prier ! ». A la voix de cette enfant de dix ans, tous tombent à genoux et, en pleurant, ils implorent la protection maternelle de la Reine du Ciel. A midi, sans qu’il y ait un seul nuage dans le ciel, le soleil commen-ce à perdre de son éclat, au point de rendre visibles les étoiles du firma-ment ! L’atmosphère devient couleur or. La foule contemple en silence ce prodige qui, depuis juin, se répète le

13 de chaque mois. On voit se former une légère nuée blanche autour de l’arbre des apparitions. Et, prodige inouï, du ciel limpide et sans nuages se met à pleuvoir sur les assistants une pluie de pétales qui se volatilisent avant de toucher le sol. On entend Lucie converser avec un être invisi-ble. L’apparition insiste à nouveau sur la nécessité de dire le rosaire tous les jours en l’honneur de N.D. du Rosai-re, pour obtenir la fin de la guerre. Elle répète que le 13 octobre elle fera un grand miracle que tous verront, que saint Joseph et l’Enfant-Jésus viendront pour donner la paix au monde. Lucie demande de guérir beaucoup de malades qui lui avaient été recommandés et Notre-Dame de répondre : Je guérirai quelques-uns mais pas les autres, car Notre-Seigneur ne se fie pas à eux, ce qui signifie que la maladie est plus profi-table pour leur salut que la santé. No-tre-Dame dit combien Notre-Seigneur est content des sacrifices et des péni-tences des trois petits voyants, puis demande que la moitié des aumônes faites à l’occasion des apparitions serve à la construction d’une chapelle en ce lieu.

13 octobre 1917 le grand miracle

A mesure qu’approche le grand

jour, l’enthousiasme de la foule croît dans les mêmes proportions que gran-dit la colère des “libres penseurs”. Toutes sortes de rumeurs circulent parmi le peuple. On parle d’attentat… Rien n’est épargné aux petits voyants : interrogatoires brutaux, inti-midations, et à nouveau menaces de mort ! Si bien que l’intrépide Jacinthe s’écrie, en réponse à l’une d’elles : Quel bonheur ! J’aime tant Jésus et la Sainte Vierge ; nous irons plus vite au ciel !

Ce samedi 13 octobre, la pluie

persistante qui transforme la région en un immense bourbier s’avère im-puissante à décourager les foules. Ils sont plus de 70 000 à être venus pour assister au “grand miracle” promis par la Vierge. Lucie, arrivée peu avant midi, demande à la foule de fermer les parapluies et de prier. A

Les enfants de Fatima, ce 13 juillet 1917, juste après la vision de l’enfer

des signes manifestes de vénération à l’endroit de la Madonne. Ailleurs, ce sera un arc en ciel en plein soleil de midi (Colombie), des mouvements solaires (Ceylan), des phénomènes lumineux autour de la statue lors de processions nocturnes (Galice, Astu-ries) etc. Mais ce sont surtout les in-nombrables faveurs corporelles et spirituelles qui marquent le passage de la Vierge pèlerine. Les guérisons se multiplient, les confessions sont innombrables.

Il ne s’agit point là, dans le peu-

ple chrétien, d’un mouvement éphé-mère. Le passage de la Vierge se pro-longe par un accroissement sensible de la vie religieuse. Les chaînes de prières se multiplient, des initiatives nombreuses sont prises pour enraciner la piété mariale dans les chrétientés traversées : l’Heure du Rosaire ici, l’armée bleue ailleurs, ou encore la

Croisade du chapelet pour la paix, etc. Mais à ces gestes miséricordieux

du Ciel s’ajoutent parfois de terribles châtiments, parce que Dieu ne permet pas toujours qu’on insulte impuné-ment sa Mère. En ce village de Ti-chur, dans les Indes, la Vierge arrivait par le train. Cette arrivée ne fit pas que des heureux, vu que la contrée comptait de ces hérétiques qui refu-saient à Notre-Dame son si beau titre de Mère de Dieu. L’un d’eux s’enhar-dit à écrire un article contre la Vierge et sa Maternité, article à paraître au jour de l’arrivée de la Vierge. A l’ins-tant où l’article partait sous presse, le signataire fut saisi d’une attaque d’é-pilepsie. Il resta trois jours entre la vie et la mort, et expira à l’exact moment où la Vierge quittait la ville.

De manière générale cependant,

l’attraction des non catholiques est énorme. En témoigne par exemple ce

beau diamant qui surplombe la cou-ronne de la Vierge pèlerine, donnée à cet effet par un imam. Puisque nous parlons des musulmans, signalons parmi tant d’autres quelques faits re-marqués. Là, l’un d’entre eux crie à la foule : « Chrétiens, priez pour moi afin que je devienne comme vous » ; ailleurs, cet autre musulman, ne pou-vant être confessé sur le champ, avoue en public tous ses péchés à la Vierge pour lui demander pardon.

Un bulletin d’un diocèse alle-

mand, résumant les témoignages de plus de sept cents prêtres, dressera le constat suivant : « Nous nous trou-vons devant un véritable mystère de la grâce. » Telle est la route de la Vierge pèlerine. Route tellement belle que le pape Pie XII n’hésitera pas à la baptiser : « le pèlerinage des merveil-les ».

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En 1946, année du tricentenaire de la consécration du Portugal à l’Immaculée Conception, le 28 no-vembre, la statue de Notre-Dame de Fatima est accueillie dans la ville de Bombarral. Lorsqu’elle passe sous un arc de triomphe, des enfants lâ-chent, comme prévu, cinq colombes achetées la veille, à Lisbonne, au marché de la volaille.

C’est alors qu’au lieu de s’enfuir à tire d’aile, comme on pouvait sup-poser qu’ils le feraient, les gracieux oiseaux viennent se poser sur le pa-villon, grimpent parmi les fleurs et se réunissent aux pieds de Notre-Dame, semblant la regarder. Jusqu’à l’arrivée à Lisbonne les cinq colom-bes resteront là et ni le bruit des hauts parleurs, ni le chant des orgues dans les églises, ni même les feux d’artifice tirés en l’honneur de la Reine du Ciel ne les décideront à prendre leur essor.

Le 6 décembre, au moment de la communion (qui fut donnée, dans l’église paroissiale, à environ quatre mille personnes), l’une d’elles alla se percher sur la couronne de la Vierge, les ailes étendues, regardant la Sainte Table comme pour inviter les fidèles à s’en approcher.

Trois de ces oiseaux furent captu-rés dans l’église et pris en charge par une paroissienne. Mais lorsque la statue reprit sa route jusqu’à Fatima, une colombe resta fidèle au poste pendant les deux cents kilomètres qu’il restait à parcourir. Et plusieurs de ses congénères vinrent se percher à tour de rôle sur le pavillon de la Vierge. Quand une colombe partait, une autre arrivait, d’on ne savait où. Témoin de ce phénomène surpre-nant, le cardinal Cerejeira en fut émerveillé et le commenta dans une allocution radiophonique à la Noël suivante.

Dans presque tous les diocèses du Portugal et au Congrès marial de Madrid (mai 1948), le prodige des oiseaux blancs qui venaient libre-ment escorter la statue de la Capel-hina se renouvela. De 1947 à 1955, la Vierge pèlerine fit le tour du mon-de, accompagnée sous quasiment toutes les latitudes par ses amis ai-lés. On ne vit pas de colombes en Afrique orientale, ni aux Indes, ni en Australie, ni aux États-unis, toutes terres à majorité non catholique. Mais en Afrique occidentale et plus encore en Amérique du Sud, en Ita-lie et même en France, elles furent

particulièrement remarquées. Même pendant ses voyages en

avion, quelques oiseaux suivaient toujours la statue de la Vierge.

Des millions de personnes, dans la moitié du monde ont pu constater leur manège et des miracles ont eu lieu en leur présence. A Medellin (Colombie), pendant la messe, une colombe vint se poser sur l’épaule d’une jeune fille aveugle. Au doux contact de cet oiseau, celle-ci inten-sifia ses prières et elle recouvra la vue. Au Brésil, un des oiseaux vint se poser plusieurs fois, avec insis-tance, pourrait-on dire, sur l’épaule d’un prêtre qui avait renoncé à ses vœux. Tant et si bien que pour finir, celui-ci prit la résolution de se ré-concilier avec l’Église.

Ces blanches colombes de Notre-Dame sont le symbole des vertus que les chrétiens doivent cultiver : pureté, douceur, dévotion mariale. Elles sont aussi une gracieuse invita-tion à la conversion pour notre mon-de athée, car, comme l’écrivait un journaliste brésilien : « Si même ces oiseaux sans raison vénèrent la Vier-ge, la vérité est que l’homme sans religion est moins que l’animal ».

Les colombes de la Vierge

Page 4: Programme de la Marie t’appelle - laportelatine.org · France, faisant halte en cha-cune de nos maisons pour y dispenser ses bienfaits. Partie ... bles blessures de ce pays, humilié

Ce qu’est une mission paroissiale

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T out bon chrétien connaît par expérience les bénéfi-ces d’une retraite spirituelle. Ces quelques jours passés dans le si-lence et la prière, alimentés par les prédications et une confession plus profonde, redonnent à l’âme toute sa vigueur dans sa marche vers Dieu. Ces bienfaits, individuels lors d’une retraite, sont communi-qués à toute une paroisse par la mission. Une mission paroissiale, c’est une paroisse tout entière qui rentre en retraite pour quelques jours.

Certes, le travail et les occupa-

tions de chacun demeurent – que les enfants ne se leurrent point, l’école Saint-Louis restera ouver-te ! En ce sens, la mission parois-siale est moins exigeante qu’une retraite : point de grand déplace-ment ni de dépaysement, point non plus de vacances à poser. Cette semaine n’est reste pas moins principalement consacrée à Dieu. Sauf empêchement majeur, le pa-

roissien n’y connaît pour tout ren-dez-vous du soir que celui donné par son Dieu. Chaque jour de cette semaine, il vient entendre la messe et se laisser nourrir par la prédica-tion qui suit, tandis que son fils ou sa fille aînée garde les plus jeunes et les fait dîner.

La mission paroissiale, c’est

encore pour chacun l’occasion de faire une bonne confession, surtout si l’on est peu habitué à ce sacre-ment. Les prédications et temps de prière ne disposeront que mieux à un regret plus profond du péché, permettront une préparation plus attentive et plus dévote que de coutume à ce si beau sacrement. Cette confession de mission pa-roissiale pourra même être une confession générale. Profitant alors du recul donné grâce à la mission, on s’examinera sur l’an-née entière qui s’est écoulée, sur la dernière période de sa vie, ou en-core sur le temps qui s’est écoulé depuis la dernière confession gé-nérale. Les résolutions qui décou-leront d’une telle confession en

seront d’autant plus appropriées et efficaces.

Sans doute l’un ou l’autre, im-

puissant à se libérer d’un devoir d’état absorbant, ne pourra s’unir aux exercices communs de la mis-sion. A son grand regret, point de messe ni de conférence pour lui. Qu’il ne se croie point pour autant délaissé et privé de tous les bénéfi-ces de la mission paroissiale ! Qu’il profite des temps “morts”, passés en voiture ou en attente, pour vivre davantage la présence de Dieu dans sa journée. Que de moments, en effet, laissés libres à l’esprit, notamment au cours de certaines tâches quotidiennes ac-complies comme par automatis-me ? Autant d’instants où il est possible, par la pensée comme par le cœur, de retrouver l’Etre aimé et de s’unir ainsi à lui, par l’offrande de soi-même… Qu’en ces jours, le chapelet, même récité de-ci de-là, soit le meilleur compagnon. Alors, à l’occasion de la bonne confes-sion faite dès que possible, Dieu prodiguera surabondamment ses dons.

Une mission paroissiale, c’est

donc toute une paroisse qui se re-trouve autour de son Dieu, qui ra-vive le feu de la charité, qui ressert ainsi les liens de son unité. Une mission paroissiale, c’est une pa-roisse qui se sanctifie, pour tou-jours mieux rayonner. A dessein, elle sera placée sous le patronage de la Vierge pèlerine ; celle-ci en sera la première prédicatrice, et c’est à elle surtout que nous de-manderons de nous montrer – et nous donner ! – son divin Fils. Daigne Notre-Dame de Fatima bénir cette mission paroissiale, et nous donner de répondre à ces grâ-ces qui s’annoncent riches et bien-faisantes pour chacun comme pour tous.

L’avis des papes « Vu que les missions paroissiales servent beaucoup à raviver au sein des peuples l’esprit de foi et de religion, à les faire avancer dans les sen-tiers de la vertu et du salut, c’est notre désir le plus ardent que vous les multipliiez le plus possible dans vos diocèses. »

Pie IX, aux évêques d’Autriche, le 17 novembre 1856.

« Combien sont puissantes pour réveiller et entretenir la vie chrétien-ne dans les populations ces croisades sacrées, où des prêtres prêchent au peuple non pas dans le langage savant de l'humaine sagesse, mais en des discours simples et à la portée des plus humbles, prennent à tâche d'ex-poser ces vérités éternelles et ces préceptes éternels de l'Évangile qui contiennent le résumé de la doctrine chrétienne et qui, à peine ont-ils pénétré dans les âmes dociles, y deviennent aussitôt “une source d'eau jaillissante pour la vie éternelle” … Qu'aucune paroisse de vos diocèses ne soit trop longtemps privée de ce ministère. »

Saint Pie X, aux évêques de France, le 15 mai 1911.

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Les événements de Fatima : historique

L es apparitions de la Très Sainte Vierge à Fatima furent précé-dées en 1916 par celles de l’Ange de la Paix, au nombre de trois. Celui-ci leur apprit d’abord la belle prière d’a-doration et de réparation : Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime ; je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. Puis il les encouragea à accepter toutes les souffrances que le Ciel leur enverrait, et leur apporta enfin miraculeusement la commu-nion.

13 mai 1917

Ce dimanche les trois enfants gar-

dent les brebis de leurs parents en un lieu appelé Cova da Iria. Après avoir récité l’Angélus, les trois bergers se mirent à genoux pour réciter ensem-ble le chapelet. Revenus à leurs oc-cupations, les trois pâtres furent sur-pris par un éclair éblouissant. Crai-gnant l’orage, ils dévalent en hâte le coteau, poussant leurs brebis devant eux. A mi-côte un deuxième éclair, plus éblouissant encore, traverse le ciel. Ils pressent le pas. Mais, arrivés au bas de la pente – juste en face de l’actuelle basilique – ils stoppent net : une apparition merveilleuse les laisse surpris et éblouis. A deux pas, là, sur un petit chêne, ils voient une “Belle Dame” toute de lumière et plus res-plendissante que le soleil ! Avec un geste de maternelle bonté l’Appari-tion se déclare du Ciel, puis presse les enfants de réciter quotidiennement leur chapelet pour obtenir la fin de la guerre avant de leur promettre le Ciel.

13 juin 1917

En la fête de saint Antoine, patron

de la paroisse de Fatima, les enfants reviennent au céleste rendez-vous, entourés d’une cinquantaine de per-sonnes. Tous commencent le chapelet et bientôt, la “Belle Dame” est là. C’est en ce jour que, dans une lumière

divine, Notre-Dame manifesta aux enfants son Cœur Immaculé, entouré d’épines qui le perçaient de toutes parts.

Pendant cette vision, les trois en-

fants se sentaient comme plongés en Dieu. La lumière qui rayonnait des mains de la Vierge se divisait en deux grands faisceaux. François et Jacinthe se voyaient dans un faisceau qui s’é-levait vers le Ciel (N.D. venait de leur annoncer leur mort prochaine) tandis que Lucie était dans celui qui s’incli-nait vers la terre, en conformité avec la parole que la Vierge venait de lui faire entendre : Toi, tu resteras quel-ques temps ici-bas ; Jésus veut se ser-vir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. De cette vision, les enfants sortirent tout pénétrés d’un amour profond de la Vierge douloureuse, avec un grand désir de la consoler.

13 juillet 1917 les « secrets » de Fatima

Cinq mille personnes envahis-sent cette fois-ci la Cova da Iria, cha-

pelet à la main. Afin de consoler les enfants qui commencent à subir per-sécution, Notre-Dame promet un grand miracle pour le 13 octobre. Puis elle révèle ce que l’histoire retiendra comme les trois secrets de Fatima. C’est tout d’abord la vision de l’enfer, pendant laquelle les enfants virent des âmes toutes de feu, ballot-tées sans poids ni équilibre en un bra-sier horrible. Pour sauver les âmes des pauvres pécheurs, ajoute la Da-me, Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vous dirai, beau-coup d’âmes se sauveront et l’on aura la paix. Le “deuxième secret” est mena-çant, annonciateur de la 2ème guerre mondiale : Si l’on ne cesse pas d’of-fenser le Seigneur, une nouvelle guer-re, pire, commencera sous le règne de Pie XI. Quand vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue [signe qui apparut nettement dans le ciel nocturne en 1938…] sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il est prochain le châtiment du monde par la guerre, la famine et les persécutions contre le Saint Père. Pour empêcher cela, je viendrai de-mander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice les premiers samedis. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs par le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise : beaucoup de bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souf-frir ; plusieurs nations seront anéan-ties. Le Portugal conservera le dogme de la foi. Vient alors le “troisième secret”, aux derniers mots bien consolants : Mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera. C’est encore en ce jour que Notre-Dame apprit aux enfants la prière avec laquelle conclure chaque dizaine de chapelet : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, etc.

Représentation de la troisième apparition de l’ange du Portugal