production porcine 2013 : l’ue plongée dans le marché mondial · 2017-02-23 · source : iﬁp...

6 Économie

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Tech Porc Novembre - Décembre 2014 - n° 20

Le bilan d’approvisionnement de l’UE à 27 est relativement stable depuis quelques années, avec un excédent de production d’environ 10 %, soit 2,15 mil-lions de tonnes en 2013. Cet excédent est exporté dans le monde entier, avec des produits assez spécifiques selon les des-tinations. Jusqu’à présent, l’UE importe peu de produits de porc, son marché étant protégé par des taxes à l’impor-tation et des règles sanitaires. Depuis quelques années, la consommation euro-péenne connaît une lente tendance à la baisse. En 2012 et 2013, la production a elle aussi reculé pour de multiples raisons : les effets négatifs sur la rentabilité de la hausse du prix de l’aliment, la crise éco-nomique qui a fait baisser la demande, la force de l’euro qui entame la compé-

L’Union européenne est un exportateur net de viande de porc, avec 10% de sa production destinée aux pays tiers et des importations quasi-nulles. Plus de 80% de la production sont regroupés dans seulement sept pays. Les pays de l’Est de l’UE ont perdu en importance, en particulier la Pologne. Le taux d’approvisionnement des pays est très divers, générant des échanges intra-UE très importants. La consommation européenne suit une lente tendance à la baisse.

Production porcine 2013 : l’UE plongée dans le marché mondial

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Espagne : +17%

France : -5%

Danemark : +10%

Italie : +15%

Allemagne : +29%

Évolutions 2000 - 2013

Pologne : -16%

Pays-Bas : -2%

Royaume-Uni : -13%

Belgique : +4%

En milliers de tonnes équivalent carcasse

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Source : Ifip d’après Eurostat et sources nationales


Evolution de la Production indigène brute (PIB) en tonnes, traduite en indices de base 100 en 2000

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Figure 1 : La production et la consommation de porc de l’UE

La Croatie, membre depuis juillet 2013, n’est pas incluse dans les données de l’UE à 27.

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titivité de l’UE sur le marché mondial et, enfin, l’échéance finale de la réglementa-tion sur la mise en groupe des truies, au début de 2013, qui a conduit à des arrêts d’élevages. Entre États membres, il existe des diffé-rences importantes de niveau et d’évo-lution de la production, des échanges, de taux d’auto-approvisionnement et de consommation, totale ou par habitant. Chaque pays a ses caractéristiques de consommation et de production selon des éléments naturels, culturels, de com-pétitivité, de choix d’organisation…Trois pays - l’Allemagne, l’Espagne et la France - réalisent près de la moitié de la production européenne, onze pays plus de 90 % du total. La production a aug-menté au nord de l’Europe et en Espagne durant la décennie passée tandis qu’elle a fortement baissé dans les nouveaux Etats membres, en particulier en Pologne.

Des spécificités pour chaque pays

L’Allemagne est de loin le premier pro-ducteur de l’Union européenne avec 5 millions de tonnes produites en 2013. L’activité d’abattage est beaucoup plus importante, à presque 5,5 millions de tonnes (59 millions de têtes), en raison des importations de porcs vivants qui

ont dépassé 14 millions de têtes (10,3 millions de porcelets et 3,2 millions de porcs charcutiers). Par ailleurs, l’Alle-magne a exporté plus de 3 millions de porcs vivants.Le secteur de l’abattage allemand s’est fortement restructuré ces dernières années et profite d’une bonne compéti-tivité : l’industrie s’est largement moder-nisée et profite toujours d’un faible coût de la main-d’œuvre. L’Allemagne est un

exportateur net avec un taux d’auto-approvisionnement de 117 %. Si le pays exporte 2,4 millions de tonnes de porc, il en importe 1,7 million ce qui fait de lui une plaque tournante déterminante du commerce européen dans ce secteur, à de multiples niveaux de la filière. La consommation par habitant est de 53 kg, en baisse ces dernières années.

L’Espagne produit 3,5 millions de tonnes, dont un tiers est exporté Le poids de car-casse moyen est relativement faible par rapport aux autres producteurs de l’UE (83 kg en 2013). La consommation a for-tement chuté depuis 2008, avec la crise économique, mais elle tend à se redres-ser.

« En bref »En 2013, la production porcine dans l’Union européenne se stabilise, mais les évolutions ne sont pas les mêmes pour tous les pays membres.

La forte croissance dans le nord de l’Europe entre 2000 et 2012 s’est arrêtée, les nouveaux Etats membres poursuivent leur baisse.

La consommation diminue lente-ment. Les échanges de viande de porc restent importants entre les pays de l’UE et avec les pays tiers.

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Espagne : +17%

France : -5%

Danemark : +10%

Italie : +15%

Allemagne : +29%


Pologne : -16%

Pays-Bas : -2%

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Figure 2 : Evolution de la production porcine des principaux pays de l’UE

Après plus de 10 ans de croissance, l’Allemagne marque le pas depuis 2012.

Tableau 1 : Production, échanges en porcs vivants et abattages des principaux pays producteurs de l’UE à 27 en 2013

En milliers de têtes Production Export vif Import vif AbattagesAllemagne 48 009 3 539 14 307 58 778

Espagne 42 004 1 411 846 41 439

Danemark 29 146 10 064 49 19 132

Pays-Bas 25 083 12 406 1 073 13 750

France 24 442 664 138 23 916

Pologne 15 640 91 4 949 20 497

Italie 12 580 15 895 13 460

Belgique 11 617 889 1 189 11 916

Royaume-Uni 9 555 2 473 10 026

UE 27 250 970 795 0 250 175


En 2013, le Danemark a abattu 19,1 millions de porcs et a exporté 10 millions de porcs vivants, principalement des porcelets.

8 Économie


En nombre de porcs produits, le Dane-mark est le troisième producteur de l’UE avec plus de 29 millions de porcs en 2013. Cependant, près de 10 mil-lions de porcelets sont exportés, vers l’Allemagne surtout et vers la Pologne. De plus, le poids de carcasse est faible, conduisant à une production de viande de 1,85 million de tonnes. Le Danemark est le premier exportateur européen. Son taux d’auto-approvisionnement, de 615 %, s’explique par sa population peu nombreuse et sa production porcine importante.Les Pays-Bas, au 4e rang des producteurs de l’UE en nombre de porcs, exportent 1,4 million de tonnes, parmi lesquels beaucoup de porcs vivants, 12,4 millions en 2013. Leur taux d’auto-approvisionne-ment est de 247 %.

La France, 3e producteur de l’UE

En tonnes, la France maintient sa troi-sième place avec une production de 2,2 millions de tonnes, malgré la baisse en cours depuis 2010. La hausse du poids de carcasse compense en partie la baisse du nombre de porcs produits (24,4 millions en 2013). Malgré un taux d’auto-approvi-sionnement supérieur à 100 % en volume

(107 % en 2013), la France est déficitaire en valeur de 217 millions d’euros en 2013. Elle exporte des produits de plus faible valeur (animaux, carcasses, pièces brutes, abats) et importe des produits plus éla-borés (pièces désossées, charcuteries…).La Pologne, sixième producteur de l’UE,

a perdu plus du tiers de sa production depuis 2007. Le pays maintient ses exportations vers les pays tiers, grâce à des importations provenant d’autres Etats membres.L’Italie est le 7ème producteur de l’UE. Elle importe plus d’un million de tonnes

Tableau 2 : Bilans d’approvisionnement dans l’UE à 27 en 2013

en milliers de tonnes équivalent carcasse

Production Abattages Exportations Importations Disponible Conso/hab. (kg)

Auto-appro. (%)

Allemagne 5 035 5 489 2 448 1 726 4 313 53 117

Espagne 3 521 3 439 1 259 165 2 427 52 145

France 2 199 2 155 726 580 2 053 31 107

Danemark 1 852 1 591 1 781 231 301 54 615

Pays-Bas 1 670 1 282 1 372 335 677 40 247

Pologne 1 632 1 804 653 792 1 771 46 92

Italie 1 589 1 629 300 1 057 2 326 38 68

Belgique 1 151 1 131 898 228 480 43 240

Royaume-Uni 798 833 220 927 1 506 24 53

Autriche 474 528 231 222 465 55 102

Roumanie 421 452 30 187 578 28 73

UE 27 22 501 22 508 2 186 13 20 371 40 110


Avec un taux d’auto-approvisionnement de 68 %, l’Italie doit importer presque un tiers de sa demande nationale.

Solde exportateur (différences exportations-importations) des onze principaux pays producteurs de porc de l’UE à 27

Parmi les grands pays, l’Italie et le Royaume-Uni sont fortement déficitaires, dépendant des importations pour satisfaire leurs besoins respectivement d’un tiers et de la moitié. La Pologne, plus légèrement déficitaire comme la République tchèque, la Roumanie, le Portugal ou la Suède, était encore excédentaire en 2007.

Le Danemark, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique fournissent les gros volumes d’excédents.

Malgré le taux d’auto-approvisionnement de 107 %, la France participe pleinement aux échanges internationaux, avec des exportations de 730 000 tonnes et des importations de 580 000 tonnes (poids équivalent carcasse).

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Espagne : +17%

France : -5%

Danemark : +10%

Italie : +15%

Allemagne : +29%


Pologne : -16%

Pays-Bas : -2%

Royaume-Uni : -13%

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chaque année. Le poids moyen d’abat-tage des porcs y est très élevé, 121 kg, comparé aux autres pays de l’UE. Une partie dominante de la production por-cine Italienne est faite de “porcs lourds”, destinés aux salaisons traditionnelles.

L’Union européenne exporte 10 % de sa production porcine vers les pays tiers. Ses ventes représentent environ un tiers du total des grands courants mondiaux (sans compter les échanges au sein de l’UE, entre les pays d’Amé-rique-du-Nord ou d’Amérique-du-Sud). Le marché de l’UE est donc très sensible à toutes les évolutions, positives ou négatives, qui affectent le marché mon-dial, comme des évènements sanitaires ou des décisions politiques et commer-ciales. En conséquence, les fluctuations de la production européenne n’ont plus

le même effet qu’autrefois sur l’évolu-tion du prix du porc.D’un autre côté, les très nombreux cou-rants d’échanges entre pays de l’UE représentent au total 32 % de la produc-tion (y compris de multiples flux croisés de produits bruts et élaborés). Si les pays présentent de nombreuses spécificités, l’intégration de l’espace européen par ces échanges met tous les territoires directement en concurrence les uns avec les autres.

Jan Peter VAN FERNEIJ IFIP - Institut du porc

[email protected]

Poids d’abattage par pays

L’Italie a une tradition de production de porcs lourds. Les pays voisins, Autriche et Slovénie, ont aussi une partie de production de même type.

L’Irlande, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Espagne ont un poids d’abattage plutôt léger.

Le poids d’abattage moyen peut dissimuler une diversité de types d’animaux, l’effet étant important, par exemple, pour les pays consom-mant des cochons de lait en propor-tion sensible. C’est plus particulière-ment le cas au Portugal, en Espagne et en Grèce.

Les habitudes culturelles et les choix de débouchés orientent le poids des carcasses.

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Méthode de calcul des bilans

Le bilan d’approvisionnement est calculé en poids équivalent carcasse (tec), homo-gène au poids des animaux abattus, après saignée et éviscération. Il ne comprend donc pas les abats. Le poids réels des produits échangés est converti en poids équivalent carcasse à l’aide de coefficients techniques adaptés.

La Production Indigène Brute (PIB) de chaque pays est égale aux abattages auxquels on ajoute les exportations des animaux vivants et dont on retranche les importations. La consommation dite “par bilan” (ou quantité disponible à la consommation) est calculée en ajoutant aux abattages, les importations de viandes fraiches et transformées et de lard, et en soustrayant les exportations de ces pro-duits. On corrige des variations de stock, si elles sont connues.

Les règles d’enregistrement des flux intra UE minorant les importations d’un pays, l’IFIP estime celles-ci par la somme des exportations vers lui de tous les autres pays.

Prototype d’un batiment BEBcVidéo de simulation en 3D d’un élevage de porcs à basse consommation d’énergie

Sur la Web-TV de l’Ifip : www.youtube.com/watch?v=RMTO6WVXKoo

Pour visualiser concrètement le fonctionnement des techniques économes et les gains économiques attendus, l’IFIP a réalisé une animation vidéo en 3D du prototype de bâtiment d’élevage à énergie positive.Pédagogique, elle propose aux éleveurs et à leurs techniciens les références nécessaires pour faire les choix les plus efficaces en matière d’économie d’énergie.

Contact Pôle Techniques d’élevage de l’IFIP : Michel Marcon, Ingénieur d’étude Bâtiment & Energie Tél : 02.99.60.98.24 – [email protected]

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