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Le BTS Production Horticole : une formation qui accorde un soin particulier à l’innovation et aux débouchés professionnels de ses étudiants

La découverte d’un producteur et transformateur de plantes médicinales « le Gattilier »

Lycée Horticole Vert d’Azur - Antibes Classes : BTS 1 et 2 Production Horticole. Date : Le mercredi 21 novembre 2018. Structure et lieu de la visite : Entreprise Le Gattilier, La Commanderie, 06750 Valderoure.

Producteur de plantes médicinales et aromatiques en agriculture biologique et biodynamique

             

Objectifs de la visite. Depuis plusieurs mois, dans le cadre du projet agroforesterie mené au sein du Pôle de formation Vert d’Azur, Odile Quénot (STH), Bérengère Durando (Biologie-Ecologie) et Agnès Laurens (ESC) et les étudiants de BTS Production Horticole de première et deuxième année ont mis en culture diverses plantes médicinales. Ils ont bénéficié de certains conseils techniques et scientifiques de plusieurs partenaires, notamment pour le choix des plantes médicinales (Notamment Arkopharma et Renato Giuliani, un herboriste italien).

Pour compléter les diverses interventions qui eurent lieu au lycée, il convenait d’aller sur le terrain en réalisant une visite dans une entreprise, afin de permettre aux étudiants de rencontrer des professionnels et, ainsi, de mieux comprendre les enjeux de la filière des plantes médicinales, tant sur le plan technique que sur le plan économique. Les producteurs de plantes médicinales des alpes maritimes, pour des raisons liées au foncier et à la spécificité de leurs cultures, sont majoritairement implantés dans les vallées de l’arrière-pays. Le choix s’est porté sur l’entreprise « Le Gatillier » parce qu’elle bénéficie d’une réelle expertise dans le domaine de la culture et de la cueillette des plantes médicinales mais également dans celui de la transformation des simples. En effet, Christian Escriva et Odile Sallantin, les producteurs ont commencé en 1984 leur activité dans la vallée de la Roya avant de prendre un nouveau départ à Valderoure depuis 2002. Cette entreprise, reconnue dans les Alpes maritimes et bien au-delà, par de nombreux partenaires et notamment des pharmacies, s'est donc imposée comme un support pédagogique incontournable.

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Présentation de l’entreprise Implantée dans le haut-pays grassois à 1100 m d’altitude, avec un domaine de 67 ha dont 25 cultivables et 3 cultivés, le choix du site a été motivé par la richesse et la diversité des plantes sauvages qui poussent dans cette zone éloignée par ailleurs de la pollution. Ainsi, à cette altitude, les essences forestières et diverses plantes médicinales sauvages comme la lavande officinale, plusieurs chémotypes de Thyms, la Sarriette, poussent spontanément. De plus, cet étage est aussi propice à la culture de nombreuses plantes médicinales comme l’angélique officinale, la les Echinacées, le Cassis…). Pour des raisons avant tout éthiques, l’entreprise cultive ainsi, conformément au cahier des charges de l’Agriculture Biologique et surtout de ceux du label Nature et Progrès et de l’agriculture Biodynamique (Demeter), une quarantaine de plantes médicinales. S’y ajoutent des plantes qui ne sont plus à proprement parler cultivées, mais qui ont été à l’origine plantées par les producteurs puis se sont répandues. Dans le cadre de la biodynamie (label Demeter), les producteurs utilisent des extraits de plantes et des minéraux comme des préparations à base de bouse de vache pour améliorer la qualité des plantes médicinales. Le label Nature et Progrès dispose d’un cahier des charges plus serré qui induit plus de contraintes. Il s’applique à la production de plantes médicinales mais aussi aux produits transformés.

L’entreprise comporte 8 salariés et les deux gérants, parmi lesquels deux laborantines, par ailleurs étudiantes dans des écoles de plantes à Lyon et Paris. Elles apprennent aussi bien la chimie des plantes, leurs propriétés thérapeutiques mais aussi le travail de production et de transformation. Une Société Civile Immobilière à caractère familial est constituée d’une maison bioclimatique composée de paille, de chaux, de chanvre, de liège et d’une structure en bois et de terrains. Une Société Civile Exploitation Agricole «  Le Gattiler  » qui regroupe les deux associés-gérants et les salariés et qui concerne les cultures et les transformations.

A peine arrivés sur le site, les étudiants et leurs professeurs furent invités par les maîtres de céans, Odile Salantin et Christian Escriva, à rejoindre l’une des pièces de la vielle bâtisse rénovée dans laquelle ils vivent et travaillent et qui abrite aussi le laboratoire de transformation. Après avoir pris place autour d’un grande table et dégusté un verre de sirop élaboré avec des plantes cultivées sur le site ou sauvages, les étudiants et les professeurs ne tardèrent pas à suivre avec attention la présentation faite par Christian Escriva. Qu’il s’agisse de son parcours personnel, de l’historique de l’entreprise, des modes de cultures ou de la cueillette de plantes sauvages, son intervention claire, accessible et riche, ne manqua pas d’intéresser vivement son auditoire. L’échange convivial par sa forme, favorisa les échanges. Les étudiants ne manquèrent pas de poser au producteur des questions. Pour ceux qui étaient déjà intéressés par la production de plantes médicinales, l’occasion était rêvée de pouvoir obtenir des informations.

Les cultures de population, un gage de qualité privilégiant la biodiversité Au « Gattilier » le credo pourrait se résumer ainsi : « ici point de clonage mais exclusivement des graines prélevées à l’état sauvage ». Il faut en effet partir des graines pour les hysopes, pour la lavande officinale, le thym..… Chaque plant est génétiquement différent, ce qui lui

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confère une odeur légèrement différente. Notre hôte nous explique ainsi que la distillation constitue une sorte de synthèse enrichie de toutes les odeurs différentes issues de chaque pied, une odeur « moyenne » en quelque sorte. On a ainsi bien compris que la qualité de la production ne dépend pas seulement de la certification biologique mais de choix culturaux plus poussés : cultures de population à partir de graines prélevées à l’état sauvage, pratiques biodynamiques utilisation d’un petit alambic en cuivre de 1000 litres avec production de vapeur séparée, à  basse pression…Des choix auxquels les clients de Christian Escriva souscrivent pleinement. Ces choix privilégient la qualité à la quantité, et permettent une

meilleure valorisation. La lavande sauvage officinale se vend ainsi 500 € le litre contre 150 € pour une lavande cultivée.

Un conseil, pour s’installer comme producteur de plantes médicinales

Christian Escriva a distillé quelques conseils aux étudiants intéressés par le récit de son expérience. Il ne faut pas avoir en tête une liste précise de végétaux à cultiver avant de s’installer, il

convient tout d’abord de faire l’inventaire de la flore spontanée du site et, ensuite, de savoir ce qu’il serait judicieux de cultiver en connaissant bien l’état du marché. Il faut cultiver ce qui est adapté, comme à Valderoure, l’échinacée ou l’hysope qui ont besoin de froid.

Profession : cueilleur Christian Escriva utilise au moins une dizaine de plantes sauvages. Désormais, il faut pouvoir justifier auprès d’ECOCERT, l’organisme certificateur, du lieu où on prélève et il faut par ailleurs obtenir l’autorisation des propriétaires des terrains, privés ou publics, comme l’ONF à Valderoure. Le Gattilier a aussi des concessions sur plusieurs hectares notamment pour les framboisiers sauvages. L’une d’elles se trouve au dessus de Thorenc, au col de Bleine.

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L’entreprise paye une somme réduite pour l’année et, en contrepartie, est la seule à pouvoir cueillir dans les zones concernées.

Il n’est pas rare que Christian et Odile « donnent un coup de pouce » à une culture spontanée par un exemple, un « spot » d’orties. Une association plantes-humains, en nature et culture, qui témoigne de l’intérêt que porte nos producteurs à la qualité de la relation homme-plante.

La transformation des plantes constitue aussi une activité essentielle de l’entreprise qui lui permet de bien valoriser sa production. Christian Escriva nous a expliqué qu’un producteur pouvait réaliser des hydrolats et des huiles essentielles, sans diplôme spécifique mais ces produits seront vendus en gros, sans être travaillés (mélanges, etc.). En revanche pour mettre en place un laboratoire de cosmétiques et de compléments alimentaires comme celui du «  Gattilier  », la législation exige certains diplômes. Les études de mathématiques et de physique théorique que Christian Escriva a suivi lui ont été précieuses ainsi que celles de chimie qu’il a du effectuer plus récemment afin de pouvoir mettre en place la laboratoire de cosmétique. La transformation apporte une réelle valeur ajoutée à la matière brute.

La rigueur que l’on retrouve dans la conduite des cultures placées sous le signe d’une agriculture respectueuse de l’environnement et la recherche de plantes sauvages dans des sites exempts de toute pollution, se retrouve aussi lors du processus de transformation.

Le laboratoire réalise une distillation à une échelle artisanale. Le Gattilier utilise sa propre matière première mais aussi des plantes qu’elle ne peut ni produire, ni cueillir eu égard à sa localisation. Ces plantes sont sélectionnées auprès de producteurs et de cueilleurs qui, comme elle, travaillent selon la même éthique.

De nombreux processus de transformation Après l’intervention de Christian Escriva, ce fut au tour d’Odile Salantin Les plantes sont transformées selon l’utilisation que l’on veut ensuite en faire : Séchage des plantes,

Macérations Solaires, Alcoolatures, Extraits de Bourgeons (gemmothérapie), plantes séchées (Infusions), huiles essentielles. Toutes ces étapes se déroulent dans le laboratoire.

La qualité des matières premières est vérifiée par des analyses chimiques et garantie par le mode de production écologique. La qualité des extraits est également évaluée par des méthodes sensorielles comme l'olfaction. 

Odile Salantin lors de la visite du laboratoire.

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Macérations Solaires Réalisées à partir de plantes fraîches ou séchées, selon leur degré d’humidité, elles sont faites dans de l’huile d’olive italienne certifiée Demeter (agriculture biodynamique) sauf pour la Rose Centifolia et la Mélisse officinale cultivée, faites dans de l’huile de Jojoba.

Ce qui de la plante est soluble dans l’huile végétale passe dans l’huile. La préparation ainsi obtenue est destinée surtout à une utilisation cosmétique. 10 plantes sauvages ou cultivées sont concernées parmi lesquelles la Lavande officinale sauvage, le Millepertuis sauvage, l’Arnica sauvage, Hélichryse Corse sauvage, Romarin officinal sauvage, le Tilleul. 500 litres de macérations solaires sont réalisés chaque année.

Cette technique d’extraction consiste à laisser la plante macérer dans l’huile, à la chaleur du soleil mais à l’abri de la lumière, dans un pot si possible en terre cuite. Après deux mois de macération dans l’huile, les plantes sont pressées avec un pressoir à main et l’extrait est décanté. Ces macérations qui ne graissent guère la peau et ont une très bonne capacité de pénétration peuvent être utilisées comme cosmétiques, pour leurs propriétés spécifiques comme par exemple, la Lavande officinale pour ses propriétés anti-inflammatoires et la Rose centifolia pour ses propriétés adoucissantes.

Certaines macérations solaires peuvent servir de base à des préparations destinées à des usages thérapeutiques ou pour la réalisation d’huiles de massage : Arnica (pour le soin de traumatismes, entorses…), Mélisse officinale (pour ses propriétés de détente de l’appareil digestif) etc…

Enfleurage Ils pratiquent aussi un « enfleurage » pour le jasmin et le tilleul avec de l’huile de Jojoba. Il s’agit d’un procédé d’extraction différent des précédents, l’odeur de la fleur étant fixée. L’enfleurage est utilisé à des fins cosmétiques.

Extraits de Gemmothérapie et macérâts-mères

Les macérâts mères sont obtenus à l’issue de la première étape effectuée dans le cadre du protocole utilisé pour la réalisation d’extraits de gemmothérapie. Première étape : on utilise des extraits de jeunes tissus végétaux (bourgeons, jeunes pousses) élaborés à partir de plantes sauvages ou cultivées, que l’on associe à un mélange d'eau de source, d’alcool (blanche d’Armagnac, mention Demeter) et de sirop d'agave biologique, mieux assimilable que la glycérine généralement utilisée pour ce type d’extraits. Le trempage des jeunes tissus végétaux dans l'excipient doit intervenir immédiatement après la récolte. Deuxième étape : une fois obtenus, ces extraits, appelés macérâts, sont ensuite dilués au 1/10ème (1D) et dynamisés

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manuellement.  Ces dilutions décimales dynamisées correspondent mieux d’après Le Gattilier à l'esprit de la gemmothérapie qui est une phytothérapie de terrain et vise à travailler sur un plan « supra physique ».

Au Gattilier, les extraits de bourgeons concernent 60 plantes différentes, des arbres ou des arbustes. Le cassis représente de loin la production la plus importante.

Teintures mères ou alcoolatures. Elles sont réalisées avec des plantes fraîches sauvages ou cultivées, trempées dans l’alcool immédiatement après avoir été cueillies dans des alcools de type biologique ou biodynamique. Les plantes vont ainsi macérer. Le protocole d'extraction prévoit ensuite un pressage manuel modéré. Les pharmaciens sont les principaux acheteurs. 104 plantes sont transformées de cette manière. Tous ces produits peuvent être pris par voie orale, à quelques exceptions près.

Indice moyen d’humidité pour les plantes transformées Teintures-mères en macération en alcoolature (teintures-mères)

Hydrolats (eaux aromatiques) Les hydrolats sont des eaux de distillation, florales ou aromatiques. Elles sont récupérées lors de l’extraction des huiles essentielles avec l’alambic.

Quelques Travaux Pratiques pour les étudiants Pour mieux comprendre certaines étapes du processus de transformation des plantes, Odile Salantin et des laborantins firent participer les étudiants au pressage manuel des plantes après macération tout d’abord pour des alcoolatures (teintures-mères) puis pour des macérâts-mères (gemmothérapie). Le pressoir pour les macérâts-mères est plus petit que celui pour les alcoolatures.

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Cette visite du laboratoire de transformation fut très instructif. Elle a permis d’entrevoir un savoir-faire qui s’est enrichi d’une longue expérience, faite d’observation et de patientes recherches. Un travail artisanal, rigoureux et exigeant.

L’association Helicryse Christian et Odile proposent également des formations dans le cadre de l’Association Hélichryse qu’ils ont fondée et dont le but est de faciliter l’échange d’informations dans les domaines de la botanique, de la phytothérapie, des huiles essentielles, de la phyto-aromathérapie. Ces stages s’adressent à un public très large de passionnés, professionnels ou non : médecins, pharmaciens, thérapeutes, naturopathes.

Fort de son expérience, de ses recherches et de ses connaissances, Christian Escriva a écrit plusieurs ouvrages sur les plantes médicinales. horticulteurs, particuliers…Dans ce cadre, ils participent également à la protection plantes aromatiques, médicinales et condimentaires des Alpes -Maritimes et étudient leur production selon les règles de l’agriculture biologique. Les recherches sur les différents modes de transformation des plantes en vue de leur utilisation sont aussi au coeur de leurs préoccupations.

Un dernier échange à bâtons rompus, avec Christian Escriva

Synthèse de la visite

Les étudiants ont pu comprendre la spécificité de la production de plantes médicinales, qui requiert, plus que toute autre culture sans doute, des compétences affutées et ce d’autant plus lorsque l’on travaille en biodynamie et sous la mention Nature et Progrès. Ce sont les efforts à consentir pour obtenir des produits de grande qualité. Il est impératif d’acquérir une formation solide qui nécessite de réaliser des stages dans diverses entreprises, de lire, de rencontrer des producteurs différents, de se mettre au courant du marché assez complexe des plantes médicinales, de connaître parfaitement le climat, la qualité des sols, de savoir si un sol est indemne de pollution. Cela nécessite aussi de posséder de très bonnes

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connaissances botaniques et d’être instruit sur les plantes sauvages. Mais il y a un réel retour sur investissement, puisque la valeur ajoutée sur ces productions de qualité est considérable.

Même pour les producteurs qui se limitent à la production d »hydrolats et d’huiles essentielles (cf. supra).

La demande en plantes médicinales de qualité est très importante. Le département des ALpes-Maritimes, eu égard à sa flore extrêmement riche, est évidemment une terre d’élection pour ce type de production qui est indissociable de la cueillette de plantes sauvages, associées à des cultures de population, à partir de graines sauvages. De plus, face à l’envolée des prix du foncier sur le littoral, les terres agricoles encore accessibles sont en altitude. Or, l’horticulture et notamment le maraichage y sont rendus complexes en raison du climat. Ces contraintes en revanche ne s’appliquent pas à la culture des plantes médicinales, même si naturellement, il faut se résoudre à n’y cultiver que celles qui y poussent spontanément ou à n’y acclimater que certaines plantes.

Ainsi, si le Gatillier utilise entre 150 et 200 plantes, toutes ne sont pas produites ou cueillies sur place. Il fait trop froid pour que le jasmin (Jasminum grandiflorum) qui est utilisé dans l’huile de jojoba (enfleurage) puisse être cultivé sur place. Pourtant la demande est forte. C’est également le cas de la rose centifolia ou rose de Mai que Christian Escriva et Odile Salantin ne sont pas parvenus à cultiver, même en réalisant des buttes (permaculture).

La possibilité d’un partenariat entre le Gatillier et le lycée a ainsi été évoqué lors de cette visite. Il pourrait ainsi voir le jour pour que ces deux plantes soient cultivées au lycée sur notre parcelle d’agroforesterie. Une perspective intéressante pour les étudiants qui verraient ainsi comment concrètement valoriser une production à laquelle ils pourraient participer tout en bénéficiant de conseils d’experts.

La visite s’est terminée pour certains avec des projets professionnels dans la tête, et pour la plupart le souhait de revenir dans ce lieu pour approfondir leurs connaissances, découvrir sous le soleil les parcelles cultivées, et participer, pourquoi pas, à une cueillette de plantes sauvages.

Une visite donc qui pourrait faire des émules !

Agnès LAURENS