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Procès-verbal du 95 e Congrès général de l’Union des producteurs agricoles Produire, nourrir Ici et maintenant Centre des congrès de Québec les 3, 4 et 5 décembre 2019

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Procès-verbal du 93e congrès général

Procès-verbal

du 95e Congrès général

de l’Union des producteurs agricoles

Produire, nourrir

Ici et maintenant

Centre des congrès de Québec

les 3, 4 et 5 décembre 2019

Mardi 3 décembre 2019, 10 h

Président : M. Marcel Groleau

Ouverture

Le président général, M. Marcel Groleau, procède à l’ouverture du 95e Congrès général de l’Union des producteurs agricoles. Il souhaite la bienvenue aux délégués et aux invités, spécialement à ceux et celles qui viennent de loin. Comme nous avons un horaire chargé, nous devons débuter rapidement.

Il salue le fait que tous ont quitté leur ferme pour venir faire le point sur l’actualité dans le secteur agricole et définir les orientations de l’organisation pour les prochaines années dans les ateliers auxquels ils participeront.

Il présente les membres de l’exécutif qui sont tous regroupés sur l’estrade à l’avant. Il les remercie pour le temps consacré à l’organisation. Il souligne que, cette année, c’est le 95e Congrès général de l’Union. Il fait aussi état du fait que, cette année, c’était le 90e anniversaire de fondation de la Fédération de l’UPA de Lanaudière qui a été la première fédération à voir le jour. La célébration a été remarquable. Nous nous sommes inscrits dans l’histoire du Québec et il faut que cela continue. Nous sommes une organisation qui doit continuer à faire sa place, étant donné notre importance dans la société.

De plus, il souligne le partenariat avec Fondaction qui permet notamment d’offrir un microsite sur lequel les délégués peuvent compter.

M. Groleau met également en relief la participation de 18 stagiaires en provenance du Burkina Faso, d’Haïti, du Mali, du Bénin et du Sénégal et leur souhaite la bienvenue au Congrès. Ils ont été accueillis il y a quelques semaines par la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Lecture de l’avis de convocation

M. Charles-Félix Ross, directeur général, fait la lecture de l’avis de convocation qui est jugé conforme sur une proposition de M. Louis-Philippe Roy, appuyée par M. Normand Legault.

Procès-verbal du Congrès général de 2018

Le procès-verbal du Congrès général de 2018 est résumé par Me Patrick Lareau. Il est approuvé à l’unanimité sur une proposition de M. Jean-Marie Giguère, appuyée par Mme Ginette Blondin.

Règles de procédures

Après lecture des règles régissant le déroulement du Congrès, on rappelle que celles-ci font partie du Règlement général de l’Union des producteurs agricoles actuellement en vigueur. Leur adoption n’est donc pas requise. Me Patrick Lareau attire l’attention des délégués sur une nouveauté en 2019, soit le fait que lors des différentes périodes de questions, un temps imparti leur sera accordé par le biais d’un chronomètre qui apparaîtra à l’écran.

Rapport du président de la commission électorale

M. André Mousseau, président de la commission électorale, présente tout d’abord les membres qui en font partie. Par la suite, il fait état des candidatures reçues et jugées conformes par la commission. Elles se définissent comme suit :

· Au poste de président général, une seule candidature, soit celle de M. Marcel Groleau;

· Au poste de premier vice-président général, une seule candidature, soit celle de M. Martin Caron;

· Au poste de deuxième vice-président général, deux candidatures ont été reçues, soit celles de M. Paul Doyon et de M. Christian St-Jacques.

M. Mousseau déclare donc MM. Groleau et Caron élus par acclamation. Il y aura tenue d’élections pour le poste de deuxième vice-président général dès jeudi matin à la salle 205AB. Il souligne que les candidats auront la chance de s’adresser aux délégués le lendemain suivant l’ordre déterminé par tirage au sort. Seuls les délégués dûment inscrits pourront voter sur présentation de leurs pièces d’identité. Le guide des électeurs est accessible aux délégués.

Rapport des activités et vidéo rétrospective 2018-2019

Le président général cède la parole au directeur général de l’Union, M. Charles-Félix Ross, qu’il félicite pour son dévouement et l’énergie consacrée aux dossiers.

M. Ross mentionne que l’année qui vient de s’écouler aura été sous le thème de l’efficacité. Il est très fier du travail accompli par les administrateurs, les employés et les membres du comité de direction. C’est dans un rapport annuel que l’on peut démontrer l’efficacité d’une organisation comme la nôtre. Il présente le portrait de l’organisation. Il met l’accent sur l’importance du travail d’équipe et de l’adhésion des producteurs au plan. Il présente les syndicats locaux ayant les plus hauts taux d’adhésion. Il met également l’accent sur notre approche collective et l’impact que nous avons sur notre mise en marché collective. Dans la dernière année, 7 mémoires ont été produits, 67 infolettres ont été envoyées et 70 ententes de partenariat ont été conclues. De même, 7 numéros de L’U ont été produits et distribués à tous les producteurs agricoles du Québec.

On fait par la suite le bilan de la formation syndicale : 1 071 personnes ont participé aux 42 séances offertes. Cela exclut la participation en ligne qui aura permis de joindre 1250 internautes. Une formation sur les rôles et responsabilités des administrateurs a également été mise en ligne. On aborde aussi les différents thèmes liés à la santé et la sécurité, que ce soit le colloque sur la santé et la sécurité en agriculture, les sécurijours ou le prix Brigid-Rivoire que nous avons reçu. Un survol de nos activités de communication et de valorisation est effectué, tout comme un récapitulatif des activités de BHLF, avocats.

Un bilan des différentes représentations effectuées lors de la campagne électorale fédérale est présenté. Plusieurs infolettres ont été envoyées aux 160 candidats électoraux. Nous avons vraiment bien livré nos attentes, ayant ainsi contribué à ce que les partis politiques prennent plusieurs engagements valables en matière d’agriculture. Concernant l’assurance récolte, l’année 2019 aura permis de réaliser des gains importants pour les producteurs agricoles.

Le dossier des pesticides aura retenu notre attention en raison notamment du congédiement de M. Louis Robert. On souhaite qu’il y ait plus de formation et d’accompagnement offerts aux producteurs agricoles, leur famille et leurs employés. On souhaite aussi une bonification des budgets en agroenvironnement et, conséquemment, un programme de rétribution des biens et services écologiques.

M. Ross revient sur la mise en place de la Table pour le développement des marchés de proximité et de la journée provinciale qui a été tenue afin d’amorcer une réflexion sur les enjeux de ce segment de commercialisation. Un autre dossier qui nous a énormément mobilisés est celui de la fiscalité foncière agricole ayant finalement mené au dépôt du projet de loi no 48 le 5 novembre 2019. Il reste toutefois deux éléments à améliorer, voire à modifier. On souhaiterait que l’indexation du plafond de taxation au taux annuel d’inflation soit limitée et qu’il y ait ajout des critères menant automatiquement à l’application d’un taux distinct lorsqu’il y a transfert du fardeau fiscal vers le secteur agricole.

On revient par la suite sur les différents autres faits marquants de 2019, notamment la rétrocession des terres agricoles de Mirabel et le gain des producteurs et des citoyens dans le dossier de l’aérodrome de Saint-Roch-de-l’Achigan. On présente une revue vidéo préparée pour l’occasion. On souligne, comme on le fait annuellement, les bons coups réalisés par nos groupes affiliés, soit les compensations dans le secteur laitier, les appuis à la relève agricole et les actions réalisées par les Agricultrices.

M. Ross termine son allocution en revenant sur les partenariats annoncés durant l’année 2018-2019, que ce soit à l’égard de l’entente du Programme d’amélioration de la santé animale au Québec, de la Fiducie du Réseau express métropolitain (REM), de la mise en place d’une table de concertation quant aux travailleurs étrangers temporaires ou du premier rendez-vous des partenaires de la Politique bioalimentaire 2018-2025.

On souligne finalement la tenue du sommet agroenvironnemental Agriculture, nature et communauté, un événement que nous voulions organiser depuis de nombreuses années. Il s’agit d’un premier jalon vers un plan vert agricole. Un aperçu des principaux dossiers à suivre de près en 2020 est également donné.

Conférence de la Dre Julie St-Pierre – Bien se nourrir en 2020

Le président général revient sur le thème du Congrès. Produire, c’est devenu de plus en plus compliqué en raison des différentes attentes sociétales. Se nourrir, c’est difficile de savoir comment bien le faire.

On présente la conférencière, la Dre Julie St-Pierre, qui est notamment la directrice de la Clinique 180, dont la mission est de lutter contre la prévalence élevée d’obésité et de ses complications cardiovasculaires chez les enfants et leur famille en développant des solutions concrètes aux problématiques d’obésité infantile.

Elle mentionne qu’elle n’est pas nutritionniste et que son approche n’est fondée que sur des données scientifiques. Elle présente ses principaux constats, soit que l’obésité est en hausse chez les adultes et leurs enfants au Québec et que ces enfants font partie de la première génération pour laquelle l’espérance de vie diminuera de trois ans. Pour Mme St-Pierre, la prévention débute dans notre assiette, puisque chaque dollar investi en prévention rapporte directement. Or, actuellement au Québec, les complications coûtent 3 milliards de dollars.

Selon elle, bien se nourrir en 2020 devient une préoccupation individuelle, mais également sociétale. Il s’agit d’une tendance mondialisée. On fait face au défi d’offrir une diversité de choix qui plaît à tous. Toutefois, l’information alimentaire est biaisée et fragmentée, ce qui est un autre défi. Une position de santé publique doit impérativement se baser sur des preuves scientifiques de qualité exemptes de l’influence des entreprises et de la classe politique. À cet égard, elle ignore pourquoi le gouvernement n’a pas suivi les recommandations scientifiques pour la rédaction du Guide alimentaire canadien. Elle en est satisfaite dans le détail, mais dans son image et son annonce, absolument pas. Le Guide n’a malheureusement pas été rédigé en tenant compte d’une importante étude canadienne qui a été publiée en 2017 et qui a démontré que la consommation de glucides est associée à un risque accru de mortalité. La consommation de gras, quant à elle, est associée à un risque moindre de décès de toutes causes et d’accidents vasculaires cérébraux.

Elle fait ensuite la présentation de ce qu’elle aurait aimé que l’on voie dans le Guide. Les éléments que l’on peut consommer tous les repas, tous les jours, toutes les semaines ou à l’occasion. Il s’agit d’un mode de vie sain et non d’une diète. Les produits laitiers et la viande rouge y apparaissent toujours. Elle revient sur les mouvements du végétalisme et du végétarisme. Cela peut être sain, mais ce n’est jamais supérieur à un mode d’alimentation méditerranéen. Les protéines végétales transformées contiennent des agents pro-inflammatoires pleins de glucides et sont synonymes d’obésité. Elle fait également le point sur la diète cétogène.

Elle conclut en donnant les balises pour bien se nourrir en 2020. Cela passe par la cuisine locale, la cuisine collective et, évidemment, une diversification alimentaire. Il faut continuer d’innover et d’éduquer les enfants, tout en encourageant nos producteurs locaux.

Plusieurs questions sont posées. M. J.-Alain Laroche félicite la conférencière pour son travail et son implication et se demande comment on peut faire pour inciter d’autres scientifiques à emprunter le même sentier qu’elle. M. René Roy fait référence aux dogmes existants et se demande comment on peut aller chercher d’autres alliés dans le secteur de la nutrition et de l’alimentation. M. André Marleau, quant à lui, se demande si l’on doit continuer à manger des produits provenant de l’extérieur qui ne respectent pas nos normes. Pour la Dre St-Pierre, c’est inacceptable de ne pas pouvoir être autonome dans la production de produits sains à longueur d’année au Québec. Mme Marie-Chantale Houde s’interroge sur le système d’inspection des aliments, Mme Hélène Campbell sur l’avenir de notre génétique, Mme Josianne Desjardins sur les protéines végétales et M. André Roy sur l’importance d’une vie active. Enfin, M. Jean-François Riel revient sur les nuances apportées par la Dre St-Pierre à l’égard de la nutrition indienne et bengalie.

Mardi 3 décembre 2019, 13 h 15

Président : M. Martin Caron

Allocution du président général

Le premier vice-président général, M. Martin Caron, invite le président général, M. Marcel Groleau, à prononcer son allocution. M. Caron indique que ce qui est le plus attendu du Congrès est le message du président général. Ce dernier est producteur laitier à Thetford Mines. Le rayonnement de l’organisation appartient aux producteurs, mais la pierre angulaire, c’est notre président. M. Groleau est le président d’UPA Développement international (UPA DI), fait partie du conseil exécutif de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) et est administrateur à l’Organisation mondiale des agriculteurs. Et il ne s’agit là que de quelques comités. M. Groleau n’a pas peur de soulever les enjeux, les débats, mais également de trouver des solutions.

D’entrée de jeu, M. Groleau mentionne qu’il s’agit d’un travail important et remercie tous les gens présents pour leur participation. Cette année, on adopte le plan de financement, lequel permettra de planifier et de développer certains aspects de notre organisation et d’en assurer une certaine stabilité. Il a circulé parmi les groupes. Les dépenses sont contrôlées et l’on gère bien nos finances. Toutefois, le mode de cotisation est problématique et c’est un sujet de discussion qu’il faut maintenir avec le gouvernement. Il faut plus d’équité et cela passe par une modification à la Loi sur les producteurs agricoles.

L’année 2019 n’a pas été facile : elle a réservé bien des surprises. Nous ne nous attendions pas à être entraînés dans le conflit avec la Chine. Cela nous a frappés de plein fouet. C’est également une année où la météo n’a pas été très collaboratrice. Les aléas ont été nombreux, mais nous devrions avoir de l’aide. C’est une année où l’on a beaucoup parlé d’environnement et le message a été négatif à l’égard de l’agriculture. On travaille beaucoup à respecter les règles environnementales, on investit beaucoup, on change nos pratiques, mais le message a tout de même été négatif. Lorsque l’on observe toutes les règles, le moratoire existant, les normes auxquelles il faut se contraindre et les nombreux registres que l’on doit tenir, les résultats sont là. Nous sommes capables de mesurer l’évolution de l’indice de pression des pesticides qui est en diminution, et tout cela en raison de nos efforts. Or, cela ne ressort pas dans ce que l’on entend. On applique de façon rigoureuse les recommandations des distributeurs. Les produits importés affichent des résultats inférieurs. C’est signe que les efforts portent leurs fruits, mais la nouvelle a été traitée négativement.

Les consommateurs ont des attentes et l’on veut y répondre le mieux possible. On a proposé un plan vert agricole, intelligent et évolutif. On souhaite la mise en place d’une réglementation intelligente. La réglementation n’est pas une panacée; il est également nécessaire d’accompagner les producteurs et de reconnaître les efforts qu’ils déploient. Une rétribution des biens et services écologiques est une façon d’accélérer le changement et de favoriser l’adaptation positive. C’est notamment ce que l’on propose par le biais du plan vert.

On ne peut faire abstraction de notre environnement économique. Le producteur de grains est en concurrence avec les agriculteurs de l’Amérique du Nord. Heureusement que les producteurs ont leurs associations. Nous sommes en compétition avec les agriculteurs du monde, qui ont des exigences sociétales différentes et des salaires différents. L’ouverture des marchés vient avec des responsabilités. Il faut que le gouvernement canadien assume les siennes, ce qu’il ne fait pas jusqu’ici. On a vu depuis 2013 qu’aucun réinvestissement n’a été effectué malgré la hausse des valeurs. Agri-stabilité est un programme catastrophe. Il faut cesser de s’appuyer sur le non-consensus des provinces et le fédéral doit être innovant et aller de l’avant. Dans un programme de gestion des risques, les premiers 15 % de pertes pourraient être à la charge des producteurs. De 15 à 30 %, ce serait le fédéral et le provincial qui en seraient responsables, et au-delà de 30 %, ce serait un programme catastrophe entièrement financé par le fédéral. On offrirait de cette façon un véritable programme aux producteurs. M. Groleau posera la question à la ministre Bibeau lors de son allocution.

C’est la première année du gouvernement caquiste et, évidemment, du ministre de l’Agriculture. Celui-ci prend de plus en plus la mesure de son ministère; il est très accessible et très impliqué. Les promesses faites en agriculture ont été pour la plupart tenues. Ce qui sera important, ce sera de continuer à travailler de pair avec le gouvernement. On a travaillé étroitement avec ce dernier dans plusieurs dossiers, que ce soit celui du propane, de la santé psychologique des producteurs, de la fiscalité foncière agricole et plusieurs autres. La reconduction de la Politique bioalimentaire a également été appréciée, même si celle-ci est née sous un autre gouvernement. C’est salué. Cette politique est ambitieuse et il faut la mener à terme. Lors de la deuxième année de sa mise en œuvre, il faudrait voir ce que l’on peut faire pour atteindre les cibles fixées.

Il y a trois points que l’on souhaiterait voir améliorer concernant la livraison des services. D’abord, on voudrait que l’on procède à la simplification des programmes. C’est ardu et coûteux. Il faut simplifier le tout. Cela doit changer. Le deuxième point sur lequel il faut s’améliorer, c’est la coordination entre le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et La Financière agricole du Québec (FADQ). Cette dernière doit être mise à contribution pour livrer des programmes à l’investissement plus audacieux, bonifiés et plus simples. Le programme actuel est mal adapté et trop normé. Cela aurait un effet levier et serait peu coûteux. Des programmes plus simples et moins chers à administrer sont nécessaires. Finalement, le troisième point, c’est un changement d’attitude à la FADQ. Le mandat dont l’organisation a eu à s’acquitter après 2009 était de contrôler les dépenses et les risques. Les productions agricoles ne doivent pas être perçues comme des sources de risques. La FADQ agit présentement comme un assureur et non plus pour soutenir les producteurs. Elle ne cherche pas à financer des investissements et voit les agriculteurs comme des clients qu’elle scrute. On ne peut donc pas développer une relation d’affaires aussi saine, aussi solide. On mise donc beaucoup sur la Politique bioalimentaire pour nous faire progresser.

Nous avons au Québec une très belle agriculture, il faut en être fier. M. Groleau se fait une fierté de prendre la parole au nom des producteurs. Pour lui, il n’y a pas de débat entre les types d’agriculture. Nous sommes tous en mode adaptation. Tout le monde progresse et l’agriculture n’y échappe pas; elle est de notre temps et permet de produire mieux. C’est dans notre diversité que l’on trouve une cohésion sociale. C’est à l’image de notre organisation. On compte des groupes voués au marché intérieur, d’autres au commerce international. Nous avons deux lois fondamentales, soit la Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles. Ces deux lois nous ont permis de nous distinguer. Nous sommes la province où les revenus nets sont les meilleurs. Notre relève est la plus jeune. M. Groleau est impressionné par les gains effectués, notamment en ce qui concerne les Éleveurs de porcs du Québec. Ils vont obtenir du marché 38 millions de dollars de plus par rapport à leurs voisins américains. C’est une économie de 24 millions pour la FADQ. Il faut utiliser davantage la Loi sur la mise en marché.

Il fait le point sur les producteurs de bois et leur demande d’introduction du bois de sciage pour favoriser la transparence dans le marché. Il revient sur le travail des producteurs laitiers qui ont inspiré leurs homologues canadiens. Il a appris à connaître les producteurs maraîchers en présidant depuis trois ans la Table horticole. Collectivement, ils travaillent et prennent des décisions d’affaires et de mise en marché. Le Québec est bien positionné pour se démarquer.

M. Groleau revient sur le Sommet agroenvironnemental, la Journée portes ouvertes sur les fermes du Québec et sur la protection du territoire agricole. Nos mobilisations sont bien structurées et bien organisées. Les services policiers apprécient nos mobilisations, car on est respectueux lorsque l’on véhicule nos messages. De plus, nous bénéficions d’une bonne couverture de la part des médias. Il fait état de la Convention sur l’exception agricole et alimentaire qui est le fruit de bien des efforts et du travail de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires. Ce n’est pas l’exclusion du commerce, mais on reconnaît que celui-ci est un outil dans la chaîne.

Il est très fier d’être le président de l’organisation qui a accompli beaucoup et qui a encore beaucoup à réaliser. Produire, nourrir ici et maintenant, c’est ensemble qu’on peut le faire.

Lancement de la fiducie UPA-Fondaction

M. Marcel Groleau est fier de présenter M. Léopold Beaulieu, président de Fondaction. Celui-ci évolue au sein de cette organisation depuis 24 ans et il s’agit de l’une de ses dernières sorties publiques, étant donné qu’il a annoncé son départ. Ce projet de fiducie est né en Argentine lors du congrès du Centre international de recherches et d’information sur l’économie collective. De discussion en discussion et de réflexion en réflexion, cette fiducie est née.

M. Léopold Beaulieu prend par la suite la parole au sujet du projet de fiducie d’utilité sociale qui sera au bénéfice de toute la société. Il salue les membres de l’Union, rappelant les enjeux de la production et de l’approvisionnement alimentaires qui concernent tout le monde. Le Fondaction a été créé il y a plusieurs années pour le développement durable à l’intention des citoyens et citoyennes. C’est donc avec une grande fierté que l’on présente une innovation financière qui va favoriser les agriculteurs sans encourager la spéculation. Il faut continuer à produire et à nourrir le Québec ici, maintenant, et pour les générations à venir. Ce modèle de propriété sera pérenne et disponible sur l’ensemble du territoire québécois. Dans ce contexte, la création d’une fiducie devient un facteur d’équilibre et de régulation.

M. Beaulieu explique par la suite les modalités de fonctionnement de la fiducie dont l’usage va bénéficier à tous. Chaque financement aura un impact. On vise à accompagner l’entrepreneuriat québécois avec ce modèle de gestion et de propriété agricole.

On invite par la suite MM. Paul Racette Dorion et Mathieu Sasseville à venir présenter les modalités et les objectifs de la fiducie d’utilité sociale. Cette dernière aura une structure complètement indépendante et comptera un conseil de fiduciaires indépendants. On aborde les moyens qu’utilisera la fiducie pour atteindre ses objectifs, notamment l’utilisation de baux de location à longue durée. On touche également à la gouvernance de la fiducie et à la transparence que l’on souhaite lui donner dans ses actions. On passe en revue les différents avantages découlant d’un tel modèle économique tant pour les producteurs que pour la société. Finalement, on fait état des prochaines étapes à suivre à la suite du lancement de la fiducie.

Allocution de la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau

La ministre Bibeau salue l’initiative de la fiducie UPA-Fondaction et du choix d’avoir deux jeunes pour venir en faire la présentation. Elle mentionne que ça lui fait plaisir d’avoir été nommée de nouveau comme ministre alors qu’elle est députée d’un comté laitier et qu’elle a eu la piqûre pour le secteur. Elle remercie les producteurs pour les informations transmises durant la grève du Canadien National (CN) afin que la crise se règle le plus rapidement possible. La hausse du coût du propane crée de l’incertitude, elle en est consciente.

Plusieurs agriculteurs ont quitté la production en 2019, ce qui a généré beaucoup de stress et de détresse. Mme Bibeau a d’ailleurs remercié le ministre Lamontagne pour son investissement. Il faut investir davantage. La communauté agricole est forte, mais également fragile à bien des égards. Il faut cultiver la résilience.

Le gouvernement fédéral a un plan ambitieux pour relancer le secteur. La ministre souhaite que les femmes et les jeunes soient plus présents dans les discussions. Elle poursuit le travail relativement à la gestion de l’offre et aux compensations promises. Il y a quelques défis concernant le portail, mais elle donne quelques consignes pour obtenir le remboursement rapide promis. Elle croit au système de gestion de l’offre; son gouvernement va le défendre et n’entend concéder aucune autre part de marché.

L’industrie agroalimentaire a un potentiel de développement énorme. On maintient le cap avec des objectifs élevés, car la demande pour nos produits est là. La diversification du commerce est vitale. Mme Bibeau est consciente des risques et de la pression subie par les producteurs, notamment dans les secteurs du grain, de la volaille et laitier. Elle veut s’assurer que les programmes de gestion de risques sont bien adaptés. Il faut améliorer le programme Agri-stabilité dès ce printemps afin qu’il réponde mieux à la réalité.

La peste porcine africaine est très préoccupante également. Tous doivent travailler ensemble. C’est une responsabilité commune. Il faut également voir à adopter des pratiques plus vertes. On doit redoubler d’efforts pour protéger l’environnement, tout en mettant à la disposition des producteurs les meilleurs chercheurs. La main-d’œuvre se fait de plus en plus rare et c’est un défi. Il faudra faire du recrutement et c’est un autre dossier très important pour Mme Bibeau.

Elle est contente de travailler avec des gens de passion. Elle entend travailler avec les producteurs pour faire connaître leurs produits. Il faut s’adapter à la demande et il faut y faire face. Il y a beaucoup de travail à faire, mais on pourra compter sur elle.

Une période de questions fait suite à l’allocution de la ministre Bibeau. En premier lieu, Mme Julie Bissonnette se questionne sur les modifications fiscales qui pourraient être apportées afin de permettre le transfert intergénérationnel des fermes. Il s’agit là d’un engagement du gouvernement Trudeau, c’est sur la courte liste des choses à faire pour la ministre. Pour sa part, M. Gyslain Loyer s’interroge sur les modalités de négociation du Mercosur. Où en sommes-nous à ce sujet et relativement aux mesures d’atténuation dans le secteur de la volaille? Mme Bibeau mentionne qu’elle devra faire des vérifications, mais l’engagement est toujours aussi ferme concernant les compensations.

M. Claude Viel quant à lui demande à la ministre Bibeau quelles sont les intentions du gouvernement à l’égard de l’application du règlement sur le transport. Il se demande si elle peut s’engager à reporter l’entrée en vigueur du règlement. Elle affirme qu’il va entrer en vigueur, mais pour le secteur bovin, il y aura une mise en application sans conséquences de deux ans afin de bien comprendre la situation. M. Bruno Letendre revient sur les allocations de contingents qui ne devraient être attribués qu’à l’industrie laitière. La ministre Bibeau fera le suivi avec la nouvelle ministre afin de voir quelle est la marge de manœuvre dont elle bénéficie. Finalement, M. René Roy se demande si le gouvernement mettra en place un système de compensation dans le secteur porcin en raison des conflits commerciaux et s’interroge également sur la mise en place de l’agence de promotion du porc. Mme Bibeau affirme que la constitution de cette dernière est sur la planche à dessin. Pour le reste, elle renvoie aux programmes de gestion de risques pour éviter la multiplication des programmes de compensation.

Mme Stéphanie Levasseur et MM. Normand Roy et Pascal Forest complètent avec leurs questions à la ministre Bibeau.

Travail en ateliers

Les délégués se réunissent en ateliers afin de débattre des résolutions regroupées autour de quatre thèmes :

Vie syndicale, territoire et main-d’œuvre;

Sécurité du revenu, mise en marché et commerce;

Environnement;

Programmes et politiques agricoles.

Mercredi 4 décembre 2019, 8 h 

Président : M. Marcel Groleau

Réunion à huis clos du Fonds de défense professionnelle

Les délégués, réunis à huis clos, procèdent à l’étude des dossiers relatifs au Fonds de défense professionnelle (FDP).

1 – Allocution du président

Après présentation des membres siégeant au comité d’administration du FDP, il souligne le travail effectué par M. Richard Maheu. Il souhaite la bienvenue à M. Gilbert Marquis comme nouveau membre du comité. Le président M. Pierre-Maurice Gagnon soumet son rapport de l’année écoulée. Il rappelle que le FDP est une force que les producteurs se sont donnée. Il fait notamment état des dossiers traités. Il insiste sur la nécessité d’investir collectivement pour se donner les moyens de défendre l’agriculture du Québec ainsi que ceux et celles qui la font. Enfin, il rappelle les règles qui régissent le FDP et le processus de traitement des demandes. En 2018-2019, 11 demandes ont été reçues, une a été convertie en demande au Fonds de soutien en aménagement et en environnement et 29 dossiers ont été soutenus. C’est 55 % des demandes qui ont été acceptées; 41 % des dossiers proviennent des fédérations régionales. Il fait état des différents secteurs auxquels sont liées les demandes.

Il insiste sur la transparence dans l’étude des demandes et sur la nécessité de suivre le Règlement régissant le Fonds de défense professionnelle dans le respect des groupes concernés. On étudie toujours la faisabilité de modifier la réglementation pour donner suite aux demandes effectuées lors du Congrès de 2018. La réflexion à cet égard sera faite en 2020.

Il revient sur le processus de transmission des demandes, mais également sur leur traitement. Il est important que le dossier soit complet avant même qu’une décision soit prise. Il est tout aussi important que les conflits d’intérêts soient rigoureusement évités, tant sur le plan personnel que politique. Il n’est pas facile de refuser un dossier, car on doit respecter le règlement, mais également la jurisprudence du Fonds.

2 – Rapport financier au 31 juillet 2019

Le secrétaire-trésorier du FDP, Me Patrick Lareau, présente le rapport financier au 31 juillet 2019. Celui-ci est unanimement entériné sur une proposition de M. Christian St-Jacques, appuyée par M. Gaétan Boudreault, après quelques demandes de précisions, notamment quant à nos gestionnaires de placements. M. Bertrand Bédard souhaite que le FDP défie un peu plus les règles environnementales qui sont imposées aux producteurs. Me Patrick Lareau donne l’exemple de quelques dossiers qui ont été soutenus en matière d’environnement.

3 – Nomination des auditeurs

Les services de la firme Raymond Chabot Grant Thornton sont retenus pour l’audit des prochains états financiers du FDP, sur une proposition de M. J.-Alain Laroche, appuyée par Mme Jeannine Messier.

4 – Divers

Le président général, M. Marcel Groleau, rappelle la façon dont est déterminée la composition du FDP afin d’assurer une diversité de représentation.

Il remercie finalement l’équipe du FDP.

Huis clos des délégués

Le président général indique que pour la suite, on abordera deux points. Dans un premier temps, il s’entretient sur la résolution concernant le Plan de financement de l’Union des producteurs agricoles. Celle-ci a fait l’objet de beaucoup de discussions et de consultations. On a reporté son adoption de deux ans, le temps que MCE Conseils examine notre structure. Ce délai a été très utile, car grâce à cette analyse, nous avons pu prendre le temps de nous projeter dans l’avenir. Parmi les recommandations, il y avait celle de regrouper nos services de fiscalité, ce qui est en train de se faire. On aurait aimé lancer la coopérative de services à ce congrès-ci, mais ce n’est que partie remise. La mobilisation reste l’enjeu le plus important de tous nos groupes. Il n’est pas facile de mobiliser les troupes. C’est une réflexion que l’on va devoir poursuivre. Chaque année, on remet en question la pertinence de tenir le Congrès en décembre, puisque c’est restrictif pour les producteurs. C’est une période exigeante pour ces derniers. Est-ce que c’est vraiment un frein à la participation? Il y a plusieurs avantages à tenir le Congrès à cette période, mais il y a une réflexion à faire. La présence des femmes dans l’organisation est également un objet de réflexion important. Le président général fait référence au travail fait par les Agricultrices du Québec et le Conseil du statut de la femme. Est-ce que nos instances sont optimales pour la participation des femmes dans l’organisation? On doit aussi s’ajuster, pas simplement les femmes. On doit réduire nos déplacements et utiliser davantage les services de visioconférence et la technologie.

Présentation du rapport du Comité sur le financement à moyen et à long terme

Le président général invite M. Denis Roy, le trésorier de l’organisation et secrétaire du Comité sur le financement à moyen et à long terme, à faire le rapport des activités du Comité. Il y aura par la suite lecture des résolutions et adoption des états financiers.

On présente la composition du comité. M. Roy revient sur le rapport déposé par MCE Conseils. Les services de l’organisation se diversifient et se complexifient, mais la satisfaction est toujours au rendez-vous. Le poids financier du secteur général a baissé par rapport à la taille du secteur qu’il dessert. Bien que l’organisation soit très efficiente et efficace, plusieurs recommandations seront mises de l’avant pour la rendre encore plus performante et plus proche des agriculteurs.

On fait le bilan du dernier plan de financement qui s’est terminé en 2017 et qui a été prolongé de deux ans avec le consentement du Congrès. Nous avons terminé cet exercice avec un surplus de 1,7 million de dollars. On rappelle également les démarches entreprises à l’égard des aménagements à la Loi sur les producteurs agricoles qui nous donnerait plus de latitude en matière de financement. On présente par la suite les bonifications projetées aux budgets normalisés, que ce soient les frais de garde, l’indexation des revenus ou l’augmentation des indemnités journalières. On fait état des enveloppes de financement stratégiques par projet, notamment pour UPA DI et la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ). On a réintroduit le financement au secteur forestier. On a transféré 600 000 $ du FDP à la Confédération, maintenu la valorisation à la profession et attribué 50 000 $ par année à la santé psychologique. On termine en présentant les besoins pour les différentes années du plan de financement. On mentionne que les scénarios de financement ont été diffusés et présentés. Il s’agit d’une augmentation sur cinq ans d’environ 2,66 % par année pour les cotisations et d’environ 0,8 % par année pour les contributions. On annonce finalement qu’il sera possible de payer sa cotisation en quatre versements.

M. Stéphane Bisaillon demande comment sera administrée l’aide psychologique de 50 000 $. On mentionne qu’un fonds sera constitué. On souhaite maintenir ce qui a été investi jusqu’ici et l’on ne veut pas, avec cet apport, remplacer ce qui a été fait. On veut que des projets soient soumis et appuyés. On ne souhaite pas payer des ressources humaines supplémentaires.

M. Maurice Vigneault exprime le malaise des délégués du Centre-du-Québec concernant la répartition entre les cotisations et les contributions. On lui mentionne que l’on y reviendra lorsque l’on présentera la résolution à l’écran.

M. Charles-Félix Ross est par la suite invité à venir faire lecture de la résolution d’adoption du plan de financement de l’Union 2020-2024 aux délégués. Elle sera mise à l’étude en plénière, mais elle est affichée pour discussions préalables entre les délégués votants. Le président général profite de l’occasion pour revenir sur les démarches effectuées pour modifier la Loi sur les producteurs agricoles, et ce, depuis son élection. Il rappelle que la pression a été forte au cours des dernières années avec les différents groupes en opposition à l’Union. Il souligne qu’il remarque tout le travail effectué à l’égard de l’image de l’Union et de l’effet de reconnaissance de celle-ci. Il mentionne avoir fait le suivi auprès du premier ministre et du ministre de l’Agriculture. On est très près d’une modification, sans mettre en danger la loi elle-même. Il va y avoir des consultations évidemment, mais cela peut se faire simplement et assez rapidement.

M. Alain Désilets vient au micro et questionne le président général sur le processus de modification à la loi et sur les délais auxquels on peut s’attendre. On ne peut se prononcer, mais on maintient la pression et notre volonté de modification est très claire. Le fait que nous ayons créé des tables avec des producteurs et des groupes plus élargis permet des discussions et des rencontres qui n’avaient pas lieu avant. Ces participants connaissent beaucoup plus l’Union qui est un lieu d’échange. M. Maurice Vigneault revient au micro et mentionne que le problème pour les délégués du Centre-du-Québec, c’est vraiment l’écart qui se creuse entre les cotisations et les contributions. Malgré les nombreuses promesses et la multiplication des efforts, l’écart continue de se creuser et la modification à la loi n’a toujours pas été effectuée. On envoie chaque fois des factures de plus en plus élevées aux producteurs. Il faut cesser d’augmenter l’écart. M. Désilets aura beaucoup de difficultés à voter pour cette résolution. Il votera contre, mais sera tout à fait solidaire de la décision.

M. Jacques Lambert, quant à lui, revient sur l’augmentation de 30 $ pour les petites fermes et de 60 $ pour les couples. En ce qui concerne les nouveaux producteurs, il s’agit là d’une augmentation importante, doublée des 90 $ pour le pacte fiscal. C’est un impact important pour des agriculteurs qui ne savent pas encore ce que l’Union peut faire pour eux. Le taux d’adhésion risque de fondre et il faut faire attention. Il ne faut pas que le coût d’entrée soit trop élevé. Ça l’interpelle beaucoup.

M. Stéphane Sansfaçon se demande quel serait l’impact de l’abolition de la contribution pour tout ramener à la cotisation pour le prochain plan de financement. On mentionne qu’il est clair qu’une modification à la loi permettrait de travailler sur plusieurs scénarios. Mais il faut éviter de le faire avant même qu’il y ait modification, mais également consultations des groupes et des producteurs. Le président général revient sur le travail « invisible » des syndicats locaux. C’est impressionnant tout ce qui est effectué sur le terrain : l’accueil des nouveaux producteurs, les relations municipales et la vigie réglementaire ne sont que des exemples. Il y a un travail énorme.

Plusieurs autres personnes, dont M. Pierre-Maurice Gagnon et Mme Jacynthe Gagnon, interviennent pour discuter de l’importance d’adopter un nouveau plan de financement. On revient sur l’importance de favoriser les communications et de poser des actions concrètes. Il faut accompagner nos entreprises, continuer la vigie, mettre la main à la pâte et sensibiliser les plus petites entreprises. Notre efficacité passe par ces actions.

On aborde par la suite la question de la visite du ministre de l’Agriculture, M. André Lamontagne. On indique que le conseil exécutif a sélectionné les différentes questions à lui poser. On fait l’énumération de celles-ci et l’on indique qui a été sélectionné pour les formuler. On convient également de questions supplémentaires pour donner suite à la présence au micro de différents délégués, notamment Mme Marie-Chantal Houde et MM. François Handfield, Gilbert Marquis, André Tessier, Bertrand Bédard et Christian Overbeek.

Mercredi 4 décembre 2019, 10 h 30 

Président : M. Marcel Groleau

Présentation et adoption du rapport financier

Vu l’absence de plusieurs délégués, on choisit d’inverser l’ordre du jour et de présenter et d’adopter le rapport financier plutôt que la résolution sur le plan de financement.

M. Paul Doyon prend donc la parole en tant que président du comité des finances. Il présente la composition de ce dernier et du comité d’audit. Pour l’année financière s’étant terminée le 31 juillet 2019, les trois fonds de la Confédération affichent un manque à gagner de 600 000 $. Moins de contributions ont été encaissées, mais la Direction des publications a bien performé et la Maison de l’UPA est occupée au maximum.

M. Denis Roy prend la parole et présente aux délégués les états financiers dûment adoptés par le conseil général. Aucune question n’est posée. Sur une proposition de Mme Jacynthe Gagnon, appuyée par M. Roger Morneau, il est unanimement résolu de recevoir le rapport financier présenté, comme adopté par le conseil général.

On profite également de l’occasion pour nommer les auditeurs de l’Union pour l’année 2019-2020. On rappelle que cette année, nous avons été en appel d’offres afin de vérifier le marché. C’est encore la firme Raymond Chabot Grand Thornton qui a été sélectionnée. Sur une proposition de M. André Mousseau, appuyée par M. Normand Roy, il est unanimement résolu de nommer Raymond Chabot Grant Thornton à titre d’auditeur pour l’Union en 2019-2020.

On présente par la suite les états financiers groupés. Il s’agit là d’une démarche d’information; aucune adoption n’est donc requise. Le comité d’audit en a fait l’analyse.

Lecture et adoption de la résolution sur le plan de financement

Le président général, M. Marcel Groleau, invite le directeur général de l’Union, M. Charles-Félix Ross, à venir faire la lecture de la résolution sur le plan de financement de l’Union 2020-2024. M. Claude Viel fait la proposition pour mettre la résolution à l’étude, proposition soutenue par M. Stéphane Sansfaçon. M. Labrie s’interroge sur les risques de modifier le paragraphe 2 de l’article 31 de la Loi sur les producteurs agricoles, dans la mesure où le gouvernement ne souhaiterait pas aller dans la même direction que nous. Après le vote des délégués, le plan de financement de l’Union 2020-2024 est adopté majoritairement.

Règlement sur les contributions des fédérations et des syndicats spécialisés

M. Denis Roy explique qu’avec l’adoption du nouveau plan de financement, il est d’autant plus important de bien arrimer le Règlement sur les contributions des fédérations et des syndicats spécialisés à l’Union des producteurs agricoles. L’enveloppe des contributions sera haussée de 1 % à compter d’août 2020. La répartition des paliers sera toutefois ajustée en janvier 2020. On verra également à illustrer le regroupement des poulettes avec les producteurs d’œufs. On présente le règlement. Le Congrès général adopte le Règlement modifiant le Règlement sur les contributions des fédérations et des syndicats spécialisés à l’Union des producteurs agricoles et demande de faire en sorte que celui-ci entre en vigueur le 1er août 2020. Sur une proposition de Mme Josée Toupin, appuyée par Mme Jacynthe Gagnon, le règlement est unanimement adopté.

On présente par la suite la dernière version des différents taux de contribution qui ne sont pas visés par le règlement.

Règlement sur les cotisations

M. Denis Roy explique qu’avec l’adoption du nouveau plan de financement, on prévoit une modification au règlement sur les cotisations pour les cinq prochaines années. Le montant de la cotisation simple et double y est indiqué. Rien n’empêche toutefois le Congrès de se pencher de nouveau sur ce règlement à l’intérieur du délai de cinq ans. On prévoit, pour l’instant, une augmentation de 5 $ par année pour les cotisations simples et de 10 $ pour les cotisations doubles. Sur une proposition de M. Gilbert Marquis, appuyée par M. Christian St-Jacques, le règlement est unanimement adopté.

Famille agricole de l’année

La Fondation de la famille terrienne a remis à la famille Boyer, de Vaudreuil-Dorion, le titre de Famille agricole 2019. La famille de Denis Boyer et Pauline Ménard, de la région de la Montérégie, se spécialise en production laitière et céréalière.

Mercredi 4 décembre 2019, 13 h 30 

Président : M. Martin Caron

Rapport des ateliers

On fait le rapport des différents ateliers. On débute avec l’atelier 2 dont la présidence était assurée par M. Martin Caron. L’ensemble des résolutions de cet atelier ont été adoptées unanimement par les délégués. On poursuit avec l’atelier 3 dont la présidence était assurée par M. Paul Doyon. L’ensemble des résolutions de cet atelier ont été adoptées unanimement, sauf en ce qui concerne la no 3.4, qui a été adoptée majoritairement. On présente par la suite les résolutions de l’atelier 4. L’ensemble des résolutions de l’atelier ont également été adoptées unanimement, sauf la no 4.6 pour laquelle les délégués ont majoritairement souhaité qu’elle soit transférée à la Table de travail sur l’agroenvironnement et l’atténuation des gaz à effet de serre pour étude. Finalement, on procède avec les résolutions de l’atelier 1. Encore une fois, l’ensemble des résolutions ont été adoptées unanimement, sauf la no 1.5 qui a été adoptée majoritairement.

Exposé des candidats à la 2e vice-présidence

M. André Mousseau, le président de la commission électorale, s’adresse aux délégués et mentionne que les deux candidats à la 2e vice-présidence vont s’adresser à eux. L’ordre d’adresse a été préalablement tiré au sort et c’est M. Paul Doyon qui amorcera les allocutions. Chaque candidat bénéficiera de cinq minutes.

M. Paul Doyon s’adresse donc en tout premier lieu aux délégués présents, suivi de M. Christian St-Jacques, le deuxième candidat.

M. Mousseau effectue ensuite les rappels d’usage en lien avec le règlement d’élection, comme l’inscription préalable, l’heure d’ouverture du lieu de votation et l’importance du porte-nom et de la pièce d’identité de confirmation. Il rappelle également les règles de dépouillement et d’annonce électorale.

Conférence de Baptiste Gatouillat – Regard sur l’agriculture française d’aujourd’hui et de demain

Les délégués reçoivent M. Baptiste Gatouillat, vice-président des jeunes agriculteurs français et producteur de céréales. Il est gestionnaire de sa propre exploitation qui comporte huit productions différentes. M. Gatouillat explique que les agriculteurs européens font face aux mêmes problématiques que ceux d’ici, soit des demandes sociétales grandissantes, « l’agribashing » relativement à l’environnement, le manque de soutien financier, la distribution de profits aux distributeurs plutôt qu’aux producteurs, la détresse psychologique des agriculteurs et la faible présence de relève malgré tous les efforts déployés. Il mentionne que l’on vit une déconnexion entre le monde urbain et le monde rural et que les citadins connaissent mal le travail des producteurs, y voyant plusieurs éléments dérangeants sur le plan environnemental, par exemple, et s’imaginent que les pratiques pourraient être changées en un clin d’œil.

Les Jeunes Agriculteurs français souhaitent refaire le lien entre les citoyens, l’agriculture, l’alimentation et la gastronomie, et ce, par des communications positives.

Par ailleurs, M. Gatouillat explique qu’en France, seuls 6,5 % des producteurs ont 35 ans et moins, et 30 % partiront à la retraite d’ici 10 ans. Ils se retrouvent donc devant un important défi concernant la relève. Aussi, il aborde les activités tenues au quotidien par les Jeunes Agriculteurs pour le renouvellement des générations et présente les résultats positifs obtenus. L’organisme Jeunes Agriculteurs a été créé autour de plusieurs missions, qui sont encore aujourd’hui au cœur de ses actions, soit de défendre les intérêts des jeunes producteurs et de ceux qui sont en phase d’installation, de proposer des idées novatrices pour l’avenir, de former les futurs responsables syndicaux, de communiquer sur le métier d’agriculteur et d’animer le milieu rural.

Une période de questions et d’échanges a lieu par la suite avec M. Gatouillat. M. Pierre-Maurice Gagnon aborde la thématique de l’« agribashing » et la situation de la forêt en France. M. André Roy quant à lui se questionne sur les effets de l’application de la politique agricole commune chez les producteurs. M. Stéphane Bisaillon va également dans le même sens. Cette politique devait être structurante et a plutôt eu l’effet contraire parmi plusieurs producteurs. Il y a un grand malaise présentement chez les Européens. Mme Marie-Chantal Houde se demande quelles sont les formes d’aide financière à la relève agricole et si celles-ci ont un réel effet. M. Gatouillat fait un résumé de ce qui existe en termes d’aide à l’implantation et à l’investissement. Finalement, M. Lucien Beaupré revient sur la problématique de l’accaparement des terres agricoles et M. J.-Alain Laroche sur l’importance des actions concertées.

En conclusion, M. Gatouillat revient sur la situation de la détresse psychologique chez les producteurs tout en soulignant qu’aucun métier ne mérite que l’on perde la vie.

Allocution du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne

Le président général, M. Marcel Groleau, présente le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, M. André Lamontagne, aux délégués présents. Le président général souligne la relation de confiance qui s’est installée et qui a permis l’échange d’information. Ayant les mêmes défis et comme le premier ministre compte beaucoup sur l’entrepreneuriat, nous sommes contents de l’attention portée au secteur agricole, même si nos demandes sont encore nombreuses. Le ministre remercie le président général, les autres officiers, les délégués et les producteurs présents. C’est un plaisir pour lui d’être sur place.

Il revient sur le dossier des producteurs de grains et sur la grève des cheminots du CN. Il est conscient des conséquences négatives sur les récoltes et les revenus agricoles. Il s’entretient sur les contacts établis avec Ernest Desrosiers afin de pouvoir répondre aux besoins des producteurs. Beaucoup de moyens de pression ont été exercés et maintenus afin que le conflit puisse se régler. Il a su apprécier durant cette crise l’échange d’informations et de données. Il s’agissait là d’une situation exceptionnelle et il tentera de trouver une solution appropriée. Le message envoyé à la Financière est le suivant : pouvoir dédommager le plus rapidement possible, et ce, de façon juste et raisonnable.

M. Lamontagne revient également sur la problématique des fosses et sur la rencontre avec les producteurs laitiers. Le MAPAQ a trouvé le moyen d’arriver avec des solutions en échangeant avec les gens du ministère de l’Environnement. Il fait le bilan de la dernière année et de sa nomination à titre de ministre de l’Agriculture. Il n’a pas chômé, il a été très présent sur le terrain en visitant presque toutes les régions du Québec. Il fait état des différentes visites de producteurs et salue ceux-ci. Il a su apprécier leur innovation, leur créativité et leur savoir-faire. Il a rencontré beaucoup de jeunes et des productions émergentes. Il revient sur l’intronisation de M. Martin Malenfant à l’Ordre national du mérite agricole à titre de commandeur.

Il a évidemment rencontré les représentants des grandes filières, que ce soit la filière porcine, celle des grains, des maraîchers ou des serres, pour vérifier la compétitivité et le besoin d’investissement de celles-ci. Cela lui a également permis de visiter les différents bureaux du MAPAQ et les employés qui y travaillent. Il les a écoutés et a échangé avec ceux-ci sur les différentes attentes et problématiques agricoles. Il a développé du respect et de l’admiration pour le secteur agricole. Il demeure très motivé à travailler pour les producteurs et considère que son bilan est positif, ayant plusieurs chantiers en construction. Avec nous, il a passé à travers différents écueils, que ce soit la crise du propane, l’Accord de libre-échange nord-américain ou le bien-être animal.

Il revient sur le dernier Congrès général, où la première intervention au micro avait été celle de Gaétan Lehoux, de l’Association cerfs rouges du Québec, et sur la problématique vécue par les producteurs de grands gibiers. De nombreux efforts ont été déployés. Même chose concernant la grande sécheresse historique où les programmes n’étaient pas aussi performants à tous les égards. Le MAPAQ est motivé à adapter ces programmes dans la mesure où cela est possible, que ce soit pour les inondations, la sécheresse ou les autres aléas.

Une politique d’achats institutionnels sera bientôt établie face au constat qu’il n’en existait toujours pas. Il faut un répertoire des entreprises québécoises afin d’augmenter l’achat et la consommation de produits locaux. Un cadre stratégique sera déposé dans les prochaines semaines. Près d’une entreprise sur cinq a choisi le secteur de proximité. Il faut développer davantage de conditions favorables à leur développement.

Depuis janvier dernier, le ministre a rencontré plusieurs partenaires, ce qui a mené à la première rencontre des acteurs de la Politique bioalimentaire. Nous aurons bientôt le plan d’action et il comptera sur notre collaboration pour le mettre en œuvre. Un fonds d’investissement agricole a été mis sur pied et s’articule autour de deux axes. Pour les deux programmes, les budgets obtenus vont permettre de répondre à toutes les demandes. Le Fonds va donner la possibilité d’augmenter et de diversifier les actions. Un autre chantier qui a été lancé est la modernisation de la Loi sur les produits alimentaires. C’est une loi qui a été adoptée il y a 40 ans et il y avait donc lieu de rajeunir le processus et d’alléger son fardeau administratif.

M. Lamontagne revient sur l’administration des centres de recherche et sur le défi que représente leur gouvernance. On veut une totale indépendance. Il y a beaucoup de remous, car cela vient bousculer certaines pratiques, mais ce sera pour le mieux. Il a déposé son premier projet de loi, soit le projet de loi no 48 visant à réformer le Programme de crédit de taxes foncières agricoles. Il n’y a que du positif à cette réforme.

La relève est au cœur de la pérennité du secteur agricole; c’est un devoir de l’avoir à cœur et de l’aider. On travaille bien au Québec, même s’il y a place à amélioration. Il y a de nombreux programmes existants et l’on peut sûrement simplifier le tout. Le ministre revient sur les producteurs qui font partie de la relève, mais qui sont également des leaders dans leur domaine. Concernant l’agriculture de proximité, l’agriculture artisanale, les producteurs ont besoin de plus de liberté. Il ne faut pas que l’agriculture conventionnelle prenne toute la place, même si elle est importante. Il y a une certaine grogne et cela jette un peu d’ombre sur notre secteur. On doit privilégier le talent pour encourager la prospérité. On n’a pas les moyens de perdre un seul talent. On a une responsabilité commune de faire en sorte que tous ceux qui veulent vivre de l’agriculture puissent le faire. Avant, nous n’entendions pas parler d’agrotourisme. Maintenant, ça peut être une partie importante du revenu du producteur. Il faut moderniser nos lois pour ne pas hypothéquer notre relève et les gens axés sur l’agrotourisme.

Le ministre revient sur l’annonce effectuée cette semaine concernant la santé psychologique des producteurs. Il a beaucoup sensibilisé la ministre Danielle McCann et celle-ci est à l’écoute. Un montant de 300 000 $ servira dans un premier temps à soutenir l’organisme Au cœur des familles agricoles et à le pérenniser. Il revient également sur le travail effectué par nos élus dans ce domaine, notamment M. Gilbert Marquis. Le docteur Horacio Arruda, le directeur national de la santé publique, a lui-même reconnu cette problématique.

Les enjeux environnementaux et la question des pesticides occupent de plus en plus de place dans l’espace public. À ce titre, le Sommet agroenvironnemental a été des plus pertinents. Le gouvernement souhaite que l’on se démarque sur le plan agroenvironnemental. Il mentionne qu’au début 2020, il y aura l’annonce d’un plan d’agriculture durable pour accélérer les changements et accroître la transition vers une agriculture plus verte. C’est un enjeu de société. Il faut également voir rapprocher le monde urbain du monde agricole, car il y a présentement une fracture. Il va falloir éviter les divisions. L’agrotourisme, les Portes ouvertes de l’Union et nos différentes campagnes font en sorte que les gens comprennent mieux ce que l’on fait. Il faut être invitant pour changer la perception des gens.

M. Lamontagne revient sur le thème du Congrès et sur l’importance d’adopter des pratiques exemplaires pour notre agriculture. Les consommateurs y occupent une grande place, tout comme les autres acteurs du secteur. Il y a un rapprochement entre différents groupes. Il cherche à alléger le processus réglementaire, mais également, en réponse aux demandes des groupes, à rapprocher la FADQ, le MAPAQ et les autres groupes du secteur. On vise un enregistrement unique pour faciliter les discussions. On réclame un changement d’attitude de la part de la FADQ, mais le ministre assure qu’il a une excellente collaboration de ses représentants et que les échanges sont nombreux et fructueux. Il faut que la FADQ vienne en soutien au milieu agricole, c’est sa raison d’être. Si celle-ci ne fait pas le travail, personne ne pourra le faire.

Il termine son allocution en réitérant son désir d’être un partenaire du milieu agricole. Il mentionne que les producteurs ont raison d’être fiers de leur travail et du chemin emprunté, et qu’ils pourront compter sur lui, car il sera toujours présent. Le président général le remercie pour son travail et son dévouement à la cause des agriculteurs.

Plusieurs questions et commentaires sont abordés. On discute ainsi de la question du propane et l’on souhaite que les producteurs soient pleinement dédommagés. Le ministre invite ces derniers à déposer des avis de dommages. Mme Marie-Chantal Houde aborde la question de la réciprocité des normes et revient sur le travail qu’elle a effectué concernant 23 fromages. Elle souhaite que le gouvernement provincial travaille avec le fédéral afin d’obtenir la réciprocité des normes. M. Lamontagne revient sur le travail effectué auprès des ministres provinciaux de l’Agriculture et la ministre Bibeau. Celle-ci a demandé que soit documentée la situation et il invite Mme Houde à lui envoyer sa documentation. M. David Lemire quant à lui aborde la question de la prévisibilité du modèle d’affaires et du salaire minimum, et de la demande des producteurs de bénéficier davantage de sécurité.

M. Marcel Papin quant à lui s’intéresse à la question du programme d’investissement du gouvernement. Il souhaite que l’on tienne compte des réalités propres à chaque production. M. Pierre-Luc Hervieux remercie le ministre pour son soutien à la relève et réitère la volonté de la FRAQ d’être en mode collaboration en ce qui concerne les modifications qui pourraient être apportées au fonctionnement de la FADQ. M. Jérémie Letellier revient sur une partie du bilan du ministre qu’il considère moins reluisante, soit la protection du territoire agricole québécois. Il aborde le dossier Google et il déplore le fait que l’on sacrifie le territoire agricole au bénéfice du développement. Il revient également sur le dossier de l’Hôpital Vaudreuil-Soulanges où le gouvernement a procédé par décret, ce qui est désolant. Un pôle logistique sera également envisagé à Contrecœur. Le ministre admet qu’il a une responsabilité envers les producteurs, mais également envers les citoyens du Québec. Lorsqu’il a constaté le potentiel économique de l’emplacement, il n’avait pas le choix d’aller de l’avant. Il a fait le choix d’être à la table afin de négocier pour le secteur agricole. Finalement, deux délégués interviennent pour demander en régions plus éloignées de l’aide en matière de services-conseils et une bonification d’Agri-Québec pour les régions périphériques. M. Alain Gervais complète la période de questions au ministre en abordant le projet de loi no 48 et l’effet que cela a présentement sur sa municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu. Le nouveau rôle d’évaluation présente une augmentation de 50 % des charges pour les producteurs. Le plafond ne doit pas être aussi élevé pour éviter l’augmentation des taxes.

Le président général, M. Marcel Groleau, remercie le ministre Lamontagne de sa présence et du temps consacré par celui-ci.

Jeudi 5 décembre 2019, 10 h 30 

Président : M. Marcel Groleau

UPA Développement international, André D. Beaudoin – L’histoire, c’est ce que l’on fait pour demain

M. Beaudoin remercie les gens présents pour le témoignage livré la veille. Il revient sur la grande différence de la façon d’agir d’UPA DI, qui est déterminante dans ce que l’on dégage en ce qui concerne nos partenaires. Notre rythme et notre niveau d’intervention sont assez exceptionnels. Certains pays en développement perçoivent que notre façon de faire est comme celle d’un État dans un État. Cela peut expliquer un peu la vitesse d’implantation de certaines pratiques. L’UPA permet de défendre l’agriculture et les intérêts collectifs et de proposer des solutions. C’est ainsi que l’on se démarque. M. Beaudoin revient sur le stage Viens marcher ma terre.

C’est important que les gens des autres pays puissent venir nous rencontrer. Le fait que ce soit régulier donne une profondeur à notre action. Ces gens défendent les mêmes valeurs, les mêmes actions et nous avons une certaine reconnaissance à cet égard. Notre portée et notre rayonnement à l’échelle internationale sont manifestes.

M. Beaudoin revient sur les ententes signées avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture, qu’il qualifie d’historiques. Nous avons ces accès, car nous avons une pénétration, une influence, une réputation et un rayonnement. Depuis 27 ans, UPA DI perpétue ce que l’UPA réalise depuis plus de 90 ans. Le principal frein de plusieurs pays, c’est le manque d’accès à leur propre marché. Ils font face au dumping, qu’il soit volontaire ou involontaire. Plusieurs partenariats ont été établis, comme Agricord. Enfin, M. Beaudoin souligne que 40 000 producteurs pouvant démontrer leur savoir-faire à leurs frères et sœurs de terre, c’est précieux.

Plusieurs donateurs ont permis d’amasser 235 000 $ pour UPA DI. Plusieurs groupes spécialisés ont fait des dons précieux. Il termine avec son interprétation d’agriculture familiale. S’il a pu défendre aussi longtemps ce qu’il avait à cœur, c’est parce que chez lui il y avait encore de l’agriculture familiale. Il remercie ses fils et sa conjointe sans qui il n’aurait pas pu accomplir tout ce qu’il voulait faire.

Exposés des dirigeants élus

Le président de la commission électorale remercie tous les bénévoles et les membres chargés de la supervision des votes. Il mentionne qu’après un tour, M. Paul Doyon est élu à titre de deuxième vice-président général de l’Union, ayant reçu plus de votes que M. Christian St-Jacques. Il invite ce dernier à prendre la parole. Il félicite M. Doyon pour son élection et accepte le choix des délégués. Il félicite également MM. Groleau et Caron pour leur réélection. Il remercie sa garde rapprochée et les délégués qui l’ont reçu pour l’écouter leur livrer sa vision de l’agriculture. Par la suite, M. Paul Doyon est invité à prendre la parole. Il remercie tous ceux qui ont soutenu sa candidature ainsi que M. St-Jacques pour son professionnalisme durant la campagne. Il invite les producteurs à le contacter pour l’informer des différentes problématiques.

M. Mousseau invite finalement MM. Martin Caron et Marcel Groleau à venir s’adresser aux délégués et de prononcer les paroles d’usage où ils remercieront les candidats à la vice-présidence, leur famille et les délégués.

Sur une proposition de M. Jean-Marie Giguère, dûment appuyée par M. Dominic Duval, il est résolu de procéder à la destruction des bulletins de vote 2019.

Nouvelles de la Fédération canadienne de l’agriculture

Le président général, M. Marcel Groleau, amorce le point en mentionnant que Mary Robinson est la nouvelle présidente de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) depuis février 2019. Elle s’adressera aux délégués par le biais d’une vidéo qu’elle a tournée à leur intention.

Elle revient sur le rôle et le mandat de la FCA pour les 200 000 familles de producteurs agricoles au Canada. Partout, ce sont les mêmes préoccupations, et les dernières élections ont créé beaucoup d’incertitudes sur lesquelles la FCA va maintenant travailler afin de résoudre ou de diminuer celles-ci. Elle fait état des actions menées par son organisation durant la dernière année afin de faire reconnaître la production agricole comme un moteur économique canadien et la nécessité de l’accès au marché pour les producteurs.

Clôture du Congrès

Le président général remercie tout le monde et adresse ses derniers mots du Congrès aux producteurs de grains avec lesquels il sympathise pour la situation exceptionnelle vécue dernièrement. Il faut faire en sorte que ceux-ci soient dédommagés adéquatement pour leurs pertes. Il pense également aux producteurs de lait de chèvre qui ont dû faire face à de nombreux écueils et qui ont travaillé fort pour organiser leur mise en marché. On continuera également de les accompagner. Il souhaite également féliciter les apiculteurs pour avoir réussi à regrouper les deux organisations, nous aurons également besoin d’eux. L’accord avec les États-Unis sera signé prochainement, mais il faudra voir comment la situation avec le président Donald Trump va évoluer.

Il remercie également l’équipe du Congrès pour tout ce qui a été accompli. C’est énormément de travail qui est abattu pour faire en sorte que tout aille rondement.

M. Jean-Marie Rainville mentionne qu’il faut avoir du plaisir à faire notre travail, à récolter et à porter nos projets. M. Bertrand Bédard fait part du fait qu’il aurait aimé avoir la position du ministre à l’égard du Règlement sur les exploitations agricoles et s’adresser à lui. Il se demande où l’UPA se positionne à cet égard. Le président général rappelle qu’il faut prioriser certaines questions, mais qu’il s’agit toujours d’un dossier tout aussi prioritaire. Mme Maggie Lamothe-Boudreau remercie le président pour la confiance accordée aux apiculteurs et mentionne que ceux-ci vont répondre présents. Quant à lui, M. Marc-Antoine Turcotte, de la relève, tient à remercier M. Stéphane Deslauriers, qui nous a quittés trop rapidement cette année, pour tout le travail accompli.

Me Patrick Lareau invite les délégués à remplir le sondage en ligne et l’on invite les membres du conseil général à une réunion à l’hôtel Hilton. Le 95e Congrès est levé sur une proposition de M. Denis Benjamin, appuyée par M. Bruno Letendre.

Page 16Procès-verbal du 95e Congrès général de l’UPA

Les 3, 4 et 5 décembre 2019

Procès-verbal du 95e Congrès général de l’UPAPage 15

Les 3, 4 et 5 décembre 2019