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Définition des soins palliatifs Principes de l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches
Dr PIERRAT Magali
Clinique de Soins Palliatifs
CHRU Lille
Définition des soins palliatifs
• Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale
• Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle
• Les soins palliatifs et d’accompagnement sont interdisciplinaires
Définition des soins palliatifs
• Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution
• La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche
• Les soins palliatifs et l’accompagnement considèrent le malade comme un être vivant et la mort comme un processus naturel
• Ceux qui les dispensent cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables
Définition des soins palliatifs
• Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort
• Ils s’efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu’au décès et proposent un soutien aux proches en deuil
• Ils s’emploient, par leurs pratiques cliniques, leur enseignement et leurs travaux de recherche, à ce que ces principes puissent être appliqués
Au total : les soins palliatifs
• Affirment la vie et considèrent la mort comme un processus normal
• Ne hâtent ni ne retardent la mort
• Procurent soulagement de la douleur et des autres symptômes pénibles
• Intègrent les aspects psychologiques, sociaux et spirituels dans les soins
aux malades
• Offrent un soutien pour aider la famille pendant la maladie et par la suite
pendant leur deuil
Alternative à l ’euthanasie et à l ’acharnement thérapeutique
Concept de souffrance globale
• Traduction du concept anglais de « total pain »
• Développé par Cicely Saunders
• « La douleur totale c’est à la fois la douleur morale, physique, spirituelle et sociale. Le seuil de tolérance de la douleur est différent pour chacun, et il varie en fonction de certains facteurs »
Prise en charge globale du malade et travail en équipe pluridisciplinaire
« Lorsqu’il n’y a plus rien à faire, ce qui reste à entreprendre est peut-être l’essentiel »
+ 7
Composante
physique
Composante
sociale
Composante
psychologique
Composante
spirituelle
Contexte culturel
Soigner et prendre soin
• Soigner et prendre soin : conceptions complémentaires et interdépendantes de pratiques médicales et paramédicales
• Soigner « to cure » : traiter la maladie, soins de réparation, démarche technique
• Prendre soin « to care » : soins coutumiers, au-delà de la technicité du geste, visent à soulager les symptômes, diminuer la souffrance, favoriser l’autonomie et le confort
Soigner et prendre soin
• Les soins palliatifs allient :
• Démarche scientifique : connaissances et compétences spécifiques
• Démarche globale centrée sur l’individu
« Le prendre soin nécessite compétence, attention, écoute, tact et discrétion, afin de préserver le sens et la justesse des
décisions adoptées dans la concertation »
Quand commencent les soins palliatifs ?
• Question fréquente - pas de critères absolus ou de limites précises
• Non pas « quand il n ’y a plus rien à faire »
• Ne commencent pas là où s ’arrêtent les soins curatifs
• Séparer soins curatifs et soins palliatifs crée une rupture artificielle : logique de continuité et de globalité des soins
• Peuvent être proposés précocement au cours d ’une maladie grave évolutive en parallèle avec les traitements spécifiques
• Dès le début d’une maladie grave, nécessité d’un accompagnement et de traitements symptomatiques
• Au cours de l évolution, proportion des traitements spécifiques s’inverse par rapport aux traitements palliatifs
• Soins palliatifs ne sont pas synonymes de phase terminale et ne concernent pas que la cancérologie
Quand commencent les soins palliatifs ?
• Du point de vue de la personne malade
• Perte des repères, perception de sa propre vulnérabilité
« entrée » dans les soins palliatifs se fait au rythme du patient, au fil
de l’accompagnement
• Du point de vue du soignant
• Confrontation aux limites du « guérir », à l’incertitude du savoir, à ses propres peurs et représentations
Nécessité d’un travail sur soi : question du sens
Nécessité d’un travail en équipe : dialogue et questionnement
• Soins palliatifs = confrontation à la relativité de la vie, à la mort
ouverture à une dimension existentielle et spirituelle du soin
Quand commencent les soins palliatifs ?
• Distinguer soins palliatifs et soins de support : coordination pluridisciplinaire et transversale autour du patient
• Définis par le plan cancer 2004 mais conception pouvant être étendue à d’autres pathologies
• Prodigués dès l ’annonce du diagnostic
• Associent psychologues/psychiatres, assistantes sociales, kinésithérapeutes, algologues, diététiciennes, ergothérapeutes, etc.
• Soins palliatifs font partie intégrante des soins de support
• Démarche palliative non réservée à des spécialistes et doit s ’intégrer à la pratique de tout soignant
• Intervention équipes spécialisées lors de situations complexes, sources de difficultés pour les soignants référents
Principes de la prise en charge palliative
• Respect du confort, du libre arbitre et de la dignité
• Prise en compte de la souffrance globale du patient
• Evaluation et suivi de l’état psychique du patient
• Qualité de l’accompagnement et de l’abord relationnel
• Information et communication avec le patient et ses proches
• Coordination et continuité des soins
• Prise en charge de la phase terminale et de l’agonie
• Préparation au deuil
Prise en charge globale et accompagnement au centre de la démarche
Prise en charge de la souffrance globale
• Qualité de vie (définition OMS) : « comme la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes » • Besoins multiples et complexes, parfois difficiles à exprimer, à repérer
• Concernent le corps, la dimension psychoaffective, sociale, spirituelle
• Besoins de confort et de bien-être déterminants en fin de vie prise en charge globale
• Besoins d’intimité, de respect de la sphère privée, de vie émotionnelle
• Besoins spirituels – Besoin de transmission – Besoins sociaux
Prise en charge de la souffrance globale
• Souffrance globale « total pain »
• Douleur physique
• Symptômes (dyspnée, nausées/vomissements, etc.)
• Altération de l’image corporelle
• Conséquences psychologiques (angoisse, tristesse, colère…)
• Dépendance envers les autres
• Vulnérabilité
• Marginalisation réelle ou imaginaire
• Mise en question du sens de la vie
• Peur et souffrance de l’entourage
• Etc.
Prise en charge de la souffrance globale
• Ces sources de souffrance doivent être identifiées et bénéficier
• D’un accompagnement :
Ecoute, communication, réconfort, respect de l’autre
• D’une prise en charge thérapeutique éventuelle :
Médicaments, soutien psychologique, etc.
L’accompagnement en soins palliatifs
• Accompagner : être avec, à côté, à l’écoute, se taire, accueillir
• Relation singulière, dans le respect de l’autre et de ses valeurs
• Valeurs multiples selon attachements, souvent bouleversées par la fin de vie
• Ne pas interpréter, ne pas juger
• Reconnaître que, malgré sa vulnérabilité, la personne malade reste souvent la plus à même d’envisager les décisions la concernant
• Soin particulier consacré à l’écoute et au recueil des positions exprimées par la personne malade et ses proches
L’accompagnement en soins palliatifs
• Encourager l’expression des émotions et des craintes
• Décodage des signes non verbaux, fonction prépondérante du nursing, valorisation des techniques relationnelles
• Place primordiale de l’entourage et de la famille
• Fin de vie : occasion de réflexion, de rapprochement, d’éloignement, de réconciliation, de dissension prise en
compte de la dynamique relationnelle
Accompagnement « pas à pas », au rythme du malade, au plus près de sa vérité
Place de la famille
• La place de la famille doit être reconnue, respectée et préservée
• Le patient peut partager avec certains de ses proches une relation privilégiée
• Possibilité pour le patient de désigner une personne de confiance
• Une famille accompagnée est une famille accompagnante
• Bien souvent : famille = aidant principal
• Permettre à la famille d’assumer son rôle (mais aussi parfois rien que son rôle!)
• Aider à surmonter les périodes de crise, prévenir le deuil pathologique
• Besoins exprimés multiples et souvent complexes
• Vigilance portée aux phénomènes d’épuisement et de lassitude (intérêt des séjours de « répit »)
• Famille intégrée dans tout projet d’accompagnement
• Dialogue et concertation sont indispensables
Pour la pratique
• L’équipe médicale et paramédicale doit :
• Bien connaître le patient et le respecter
• Etre techniquement compétente et performante
• Evaluer régulièrement et traiter les symptômes
• Anticiper les prescriptions
• Mettre en question ses certitudes
• Etre présent à l’autre
Principes du traitement de la douleur et des autres symptômes en soins palliatifs
• Traitement étiologique autant que possible
• Prévenir le symptôme de façon continue (prise à heures régulières
des antalgiques, des anti-émétiques, etc.)
• Soulager le symptôme complètement et en éliminer le souvenir
• Suivi clinique régulier avec réévaluation
Principes du traitement de la douleur et des autres symptômes en soins palliatifs
• Préserver l ’autonomie du patient (éviter les traitements
contraignants : sondes, perfusions...)
• Préserver les facultés intellectuelles (éviter les traitements sédatifs)
• Privilégier la voie orale autant que possible
• Soulager est toujours une urgence
Ethique de la prise de décision en soins palliatifs
• 4 principes bioéthiques nord-américains
• Respect de l’autonomie
• Principe de non malfaisance : « on ne doit pas infliger de mal ou de souffrance »
• Principe de bienfaisance : « on doit prévenir ou soulager le mal ou la souffrance et faire ou encourager le bien »
• Principe de justice
• 3 aspects
• Expérience que le malade a de sa maladie, en terme de symptômes et de souffrance
• La maladie
• Le malade en tant que personne : ses souhaits, ses projets
Ethique de la prise de décision en soins palliatifs
• 1ère étape : étude du contexte
• 1/ Etude de la maladie
• Quel est le pronostic immédiat ? A long terme ?
• La maladie est-elle aujourd’hui à un stade curatif, palliatif ou terminal ?
• 2/ Etude de la souffrance
• Analyse globale : douleur et souffrance physique, mais aussi psychologique, sociale, spirituelle
• Le malade souffre-t-il ? Quels sont les symptômes présents ? Quelles sont les sources d’inconfort ? Le malade est-il angoissé ?
• Quel est le contexte psychoaffectif ? Existe-t-i pour lui des difficultés financières, administratives ? Manifeste-t-il des questionnements d’ordre spirituel ou religieux ?
Ethique de la prise de décision en soins palliatifs
• 1ère étape : étude du contexte
• 3/ La volonté du patient
• Différencier désir, demande, souhait, plainte, volonté
• Un même mot peut avoir des sens différents selon qui le prononce ou l’entend
• Nécessité de prendre en compte le cheminement propre du patient
entretiens réguliers, relation d’accompagnement
• Un désir exprimé à un moment donné peut changer, évoluer
• Etre en vie, c’est être désirant
• Respect du code de déontologie et consentement éclairé nécessaire
Ethique de la prise de décision en soins palliatifs
• 2ème étape : les décisions possibles
• Evaluation avantages, inconvénients, conséquences de chaque solution thérapeutique en fonction :
• Evolution maladie
• Souffrance, confort
• Volonté du malade
• 3ème étape : prise de décision
• Choix = résultat de la mise en balance de ces différents éléments
• Toute décision prise est valable à un moment donné. Toute modification du contexte nécessite une réadaptation
L’équipe pluridisciplinaire en soins palliatifs
• La pluridisciplinarité
• Juxtaposition de plusieurs disciplines sur un même sujet participant à une réalisation commune sans que les concepts et les méthodes utilisés par chacune des disciplines ne soient modifiés
• L’interdisciplinarité
• Établit des relations entre plusieurs disciplines pour les faire interagir
• Élaborer des concepts, des méthodes, des problématiques communs aux différentes disciplines sans pour autant aller jusqu’à la création d’une nouvelle discipline (= transdisciplinarité)
L’équipe pluridisciplinaire en soins palliatifs
• Les équipes de soins palliatifs doivent être pluriprofessionnelles dans leur composition et interdisciplinaires dans leurs modes d’actions
• Une équipe où chacun sait ce qu’il a à faire et pourquoi il le fait : reconnaissance de la spécificité propre
• Une équipe où personne ne travaille « en solo » mais toujours de façon conjointe : ajout et mutualisation des compétences
• Une équipe où les décisions sont partagées et expliquées (ce qui n’exclut pas la responsabilité personnelle) : soutien mutuel et « garde-fou » dans certaines situations difficiles
L’équipe pluridisciplinaire en soins palliatifs
• Risques et limites de la pluridisciplinarité :
• Chevauchement voire confusion des rôles
• Difficultés à trouver sa place
• Problèmes relationnels, points de vue inconciliables
• Hiérarchie
• La pluridisciplinarité est un processus, non un acquis!
• Savoir se remettre en question afin de ne pas se contenter d’un semblant de pluridisciplinarité !
• Il n’y a pas d’équipe « idéale » !
+
Loi n°2005-370 du 22/04/2005 dite loi Léonetti Relative aux droits des malades et à la fin de vie
Dr DEROUSSEAUX François-Xavier
Clinique de Soins Palliatifs
Centre Evaluation et Traitement de la
Douleur
CHRU Lille
+ 37
Loi n°2005-370 du 22 avril 2005
Fait suite à une mission parlementaire mise
en place dans un contexte émotionnel
dramatique « situation de V.Humbert ».
Mission présidée par M.Jean LÉONETTI.
Conditions et problématiques de fin de vie
Loi relative au droit des malades et à la fin
de vie
+ 38
Points-clés de la Loi
Inscription dans la Loi du refus de l’obstination déraisonnable et de la possibilité d’arrêter ou de ne pas entreprendre des soins futiles, tout en assurant la qualité de vie du malade.
Affirmation claire du principe du droit pour tout malade (pas forcément en fin de vie) à l’abstention ou l’arrêt de tout traitement (y compris si cela risque d’entraîner la mort) tout en lui garantissant l’accès à des soins palliatifs jusqu’à sa mort.
+ 39
Points-clés de la Loi
Des modalités claires de prises de décisions pour les différents cas de figure possibles en fin de vie: patient conscient ou inconscient.
Création d’une section « expression de la volonté des malades en fin de vie » dans le Code de Santé Publique.
Affirmation législative de l’importance d’ancrer les soins palliatifs dans les politiques de santé publique des établissements hospitaliers et les établissements accueillant les personnes âgées.
+ 40
Ce que dit la Loi
Chaque patient a le droit de recevoir des soins
appropriés et efficaces, mais ce droit ne doit pas
conduire à la pratique d’actes médicaux poursuivis
au delà du raisonnable.
Certains soins (de maintien d’une fonction vitale)
peuvent ne pas être entrepris ou être arrêtés.
Dans tous les cas, le médecin continue à prodiguer
des soins de confort (définis par la Loi de juin
1999)
+ 41
Ce que dit la Loi
La Loi reconnaît à tout malade le droit de refuser
un traitement.
La nutrition artificielle (comme l’hydratation
artificielle) est explicitement considérée, non pas
comme un soin de confort, mais comme un
traitement.
La Loi est claire sur le devoir du médecin de
respecter la volonté du patient conscient.
+ 42
Ce que dit la Loi
Dans la situation où la personne n’est pas en fin de vie, mais où elle met sa vie en danger en refusant un traitement, le médecin doit tout mettre en œuvre pour convaincre le malade d’accepter les soins indispensables, il peut éventuellement faire appel à un autre membre du corps médical.
Si la personne réitère sa décision après un délai raisonnable, et après cet éventuel avis médical supplémentaire, le médecin doit respecter la décision du patient après l’avoir informé et inscrit la décision du malade dans le dossier.
+ 43
Ce que dit la Loi
Cette mesure s’applique pour un malade conscient
et capable de réitérer sa volonté, et pas à la
demande de proches chez une personne
incapable d’exprimer sa volonté ni même ayant
exprimé ses souhaits par le biais des directives
anticipées.
+ 44
Ce que dit la Loi
Le médecin n’est pas tenu de respecter un souhait de la famille pour une personne incapable d’exprimer sa volonté.
C’est au médecin que la Loi confie, au final, la responsabilité de la décision.
En présence d’un malade inconscient, la Loi précise qu’aucune limitation ou arrêt de traitement ne pourra être réalisé sans avoir respecté une procédure collégiale et sans avoir consulté la personne de confiance et les directives anticipées si elles existent.
+ 45
Ce que dit la Loi
La décision prise sera inscrite dans le dossier pour permettre une traçabilité et une analyse rétrospective de la justification de la limitation ou de l’arrêt du traitement.
Ce n’est pas la demande de l’entourage qui s’impose, c’est l’équipe soignante, représentée par le médecin, qui maîtrise le processus.
Les partisans de la « Loi HUMBERT » auraient souhaité que les directives anticipées ou l’avis de la famille ou des proches s’imposent aux médecins.
+ 46
Ce que dit la Loi
Dans le cas d’un malade conscient: lorsque ce
dernier décide l’arrêt d’un, de plusieurs ou de
tous les traitements, le médecin doit informer le
patient des conséquences prévisibles de sa
décision puis respecte sa décision
Le médecin doit assurer des soins palliatifs au
patient jusqu’à sa mort.
+ 47
Ce que dit la Loi
Dans le cas d’un malade inconscient: les directives anticipées sont inscrites dans la Loi. Elles sont révocables et prises en compte seulement si le malade n’est pas conscient.
Elles sont prises en compte dans les questions de fin de vie, en particulier celles qui concernent la limitation ou l’arrêt de traitement.
Elles n’ont de valeur que si elles datent de moins de trois ans (elles doivent donc être renouvelées à ce rythme).
+ 48
Ce que dit la Loi
Les directives anticipées ne s’imposent pas au
médecin mais sont « prises en considération ».
Les directives anticipées priment sur l’avis de la
personne de confiance, de la famille et des
proches.
La place de la personne de confiance est précisée:
moins importante que les directives anticipées
mais plus entendue que tout autre avis non
médical.
+ 49
Ce que dit la Loi
Cet avis de la personne de confiance devra être
recherché par le médecin lors de toute décision
pour un malade en fin de vie (traitement, examens
ou interventions éventuels).
Il conviendra de s’enquérir systématiquement
auprès des patients de la désignation de la
personne de confiance lors de la prise en charge
d’un nouveau patient ou lors d’une admission.
+ 50
Ce que dit la Loi
Le médecin a la possibilité de ne pas mettre en
œuvre ou d’arrêter un traitement inutile, à
condition de respecter une démarche précise :
Collégialité de la décision
Consultation des éléments permettant
d’interpréter l’avis qu’aurait eu la personne en
cause si elle avait été capable de s’exprimer
Inscription dans le dossier de la décision motivée
+ 51
Ce que dit la Loi
Article 2: il s’agit de répondre à l’ambiguïté du
risque judiciaire encouru par les médecins,
parfois évoqué, lorsqu’un traitement administré
peut avoir des effets secondaires mortels sur un
terrain fragile des personnes en fin de vie.
Il s’agit ici de trouver une solution moralement
acceptable aux situations où l’administration d’un
traitement peut avoir un effet positif (soulager la
souffrance) et un effet négatif (abréger la vie).
+ 52
Commentaires de la SFAP
Il existe un risque théorique que cet article ouvre en fait le droit à des pratiques euthanasiques déguisées. L’accueil très favorable par l’ADMD de cet amendement semble plaider dans ce sens. Il suffirait pour être autorisé par la Loi à injecter une dose manifestement mortelle d’un produit et d’affirmer que c’est pour soulager la souffrance, que le malade (ou sa famille) en soit informé et que cela soit inscrit dans le dossier. Il s’agirait bien alors d’une véritable législation d’une forme d’euthanasie.
+ 53
Commentaires de la SFAP
Afin d’éviter ce risque,…., il sera indispensable
d’encadrer ces situations en précisant que l’acte
doit rentrer dans le cadre des règles de bonnes
pratiques établies par les professionnels.
La justice pourrait ainsi se prononcer (à posteriori)
sur le caractère licite ou illicite en examinant si, au
vu des pratiques habituelles, l’acte devait avoir
plutôt la conséquence de soulager, ou plutôt celle
de provoquer la mort.
+ 54
Expression de la volonté des
malades en fin de vie
Art.10: cet article renforce le fait que les articles 6
à 9 concernent explicitement les situations des
malades en fin de vie alors que les articles
précédents (1 à 5) s’appliquent à tous les malades.
+ 55
Politique de santé publique
Ancrer les soins palliatifs dans le projet médical et
les contrats d’objectifs et de moyens des
établissements hospitaliers ainsi que dans les
établissements accueillant des personnes âgées.
Rapport spécifique tous les deux ans sur la
politique suivie en matière de soins palliatifs
(annexe générale jointe au projet de loi de
finances de l’année présente)
+ 56
Conclusion (SFAP)
Ce texte de Loi est une avancée considérable pour le mouvement des soins palliatifs et pour le droit des malades. Il permet d’inscrire dans la loi française le principe du double refus : le refus de l’obstination déraisonnable et le refus de l’euthanasie.
Cette Loi devrait progressivement modifier les pratiques médicales et contribuer à ce que des situations extrêmes et sans solution acceptable comme celle de V.HUMBERT ne puissent se reproduire.
+ 57
Le rapport Sicard
A travers des débats citoyens, des auditions de spécialistes, et différents déplacements, une commission de réflexion sur la fin de vie, présidée par le Professeur Didier Sicard, a dressé un état des lieux très riche sur cette question « Comment meurt-on en France ? »
Le constat est sévère puisqu’il met en évidence une inaptitude de la médecine à prendre en considération la parole des personnes en fin de vie.
+ 58
Le rapport Sicard
Une impression domine, celle d’être pris en otage par une médecine curative hyper technicisée qui échouerait à prendre en compte les souhaits des personnes malades, et à mettre en oeuvre des projets de fin de vie visant à les rassurer sur les angoisses et représentations associées à leur propre mort.
Parallèlement, la commission a confirmé, de façon tout aussi sévère, les lacunes dans l’application de la loi dite « Léonetti », cela après huit ans d’existence. La loi Léonetti est mal connue du grand public
+ 59
Le rapport Sicard
Renforcer les acquis avant de légiférer
(1) Un meilleur développement des soins palliatifs à domicile,
(2) Un renforcement et une meilleure traçabilité des procédures
collégiales,
(3) Une anticipation des situations potentiellement complexes par
la mise en place de projets spécifiques de fin de vie,
(4) Un renforcement des directives anticipées et la création d’un
fichier national informatisé facilement utilisable en cas d’urgence,
(5) Une amélioration de la formation initiale et continue des
médecins et personnels soignants ainsi qu’une valorisation des
approches palliatives par rapport au curatif (approche
relationnelle, connaissance du contexte législatif et bon usage
des opiacés et des médicaments sédatifs), etc …
+ 60
LA DIGNITE selon le Pr SICARD
" Qui décide de la dignité ? L'individu ou la société ?
Ni l'un ni l'autre ne peuvent se prononcer. Par contre,
quand on parle de " mourir dans la dignité " cela
sous-entend que l'on peut mourir dans l'indignité . Et
des situations indignes existent bien : les personnes
âgées abandonnées avec le sentiment de totale
inutilité, les malades cancéreux sans accueil ... Et là
nous sommes dans le paradoxe d'une société qui dit
que tout être humain est porteur de dignité et qu'en
même temps elle est capable d'abandon . Cette
société là est indigne . "
Didier SICARD , France-Culture ,"Question d'éthique" 14
Février 2013
+ Définition
Recherche par des moyens médicamenteux
d’une baisse de vigilance pouvant aller
jusqu’à la perte de conscience
pour diminuer ou faire disparaître la
perception d’une situation vécue comme
insupportable par le patient alors que tous
les moyens disponibles et adaptés à cette
situation ont pu lui être proposés et/ou mis
en œuvre sans permettre d’obtenir un
soulagement escompté
+ Indications
Situations avec risque vital immédiat:
Hémorragie cataclysmique ( extériorisée: ORL, digestif, pulmonaire), Détresse respiratoire asphyxique
Symptômes réfractaires aux traitements habituels:
Le traitement ne permet pas un soulagement adéquat
ou il est associé à une morbidité aiguë ou chronique excessive intolérable
ou il ne permet pas de contrôler le symptôme dans un laps de temps acceptable
+ Autres indications
Détresse chez l’adulte dans des
situations spécifiques et complexes
Sédation faisant suite à décision de LATA
Sédation et détresse émotionnelle,
psychologique, existentielle jugée
réfractaire
+ Modalités pratiques
BZD
En 1ère intention: Midazolam (Hypnovel*, Versed*)
Hydrosoluble donc utilisation per os, IV, S/C,IR
Anxiolytique,hypnotique, anticonvulsivant, myorelaxant, amnésiant
BZD de ½ vie courte (2-4h): maniable et réversible
Effet sédatif dose-dépendant (20 à 60 min selon la poso de 0.05 à 0.15mg/kg)
→ Protocole de la SFAP
+ Conditions préalables
Garantie de la cohérence entre visée
éthique et mise en application de la
décision
1 - Compétence de l’équipe
Compétence en soins palliatifs (expérience,
formations)
Connaissance des médicaments à utiliser (pharmacocinétique,
effets secondaires, antidote)
Capacité à clarifier la situation (indications, contexte, intention)
Sinon possibilité de faire appel à des personnes
ressources
+ Conditions de mise en application
2.Conditions nécessaires dans certaines structures et à domicile
Personnel référent, compétent en SP, prévenu et joignable
Disponibilité du médicament
Disponibilité du médecin - visites régulières
Suivi infirmier régulier
Possibilité de contacter médecin ou IDE à tout moment
Assentiment de l ’entourage et présence continue si sédation au domicile
Si non : transfert en milieu hospitalier
+ Conditions de mise en application
3.Prise de décision
Procédure collégiale multidisciplinaire
Consentement du patient si recueil possible
Si patient incapable d ’exprimer sa volonté :
prise en compte éventuelles directives
anticipées et/ou avis personne de confiance
et/ou des proches
Consensus ne garantit pas le bien-fondé de la
décision de sédation !
+ Conditions de mise en application
4- Information donnée
A l ’équipe - au patient - aux proches
Objectifs (distinction euthanasie +++), modalités,
conséquences, risques
5 - Modalités de prescription
Rédigée par médecin responsable de la décision
Personnalisée, nominative, réévaluée
systématiquement
6 - Place de l ’entourage
Présence continue au domicile
Gestes techniques non réalisés par l ’entourage
+ En pratique
Préparation avec du SSI à une concentration de
1mg=1ml
Par voie veineuse ou s/c:
Phase d’induction:
Injection de 1mg toutes les 2 à 3 min jusqu’à
obtention d’un score de Rudkin à 4
Pour les personnes âgées ou fragiles: espacer les
injections toutes les 5 à 6 min
+ Score de Rudkin
1 : Patient complètement éveillé et orienté
2 : Patient somnolent
3 : Patient avec les yeux fermés mais répondant à l ’appel
4 : Patient avec les yeux fermés mais répondant à une stimulation tactile légère (traction sur le lobe de l ’oreille)
5 : Patient avec les yeux fermés et ne répondant pas à une stimulation tactile légère
Excellente corrélation avec le score de Glasgow (Rudkin 4=Glasgow 6-7)
+ En pratique
Noter la dose totale nécessaire à l’induction
En cas de sédation prolongée:
Dose d’entretien: utiliser une dose horaire
équivalente à la ½ dose d’induction
Réévaluation clinique toutes les 15 min pdt
la 1ère heure puis au moins 2 fois/jr
+ Midazolam: hypnovel*,
versed*,dormicum*
Grande variabilité inter individuelle
Temps moyen CPMax: IV 6min / SC 30min
½ vies identiques: 3h
Métabolisme hépatique (cyt P450)
+ Voies d’administration : IV =S/C?
« Le midazolam possède la même pharmacocinétique en intraveineux et en sous-cutanée du fait de son hydrosolubilité »??
même biodisponibilité avec des aires sous la courbe (AUC) quasi-équivalente par les deux voies d’administration
mais délais d’obtention du pic plasmatique (tmax) différents : il est immédiat par voie intraveineuse mais retardé de 30 minutes en moyenne (0,51 ± 0,18 heures) après injection sous-cutanée avec des concentrations plasmatiques maximales quatre fois plus faibles
Cette différence pharmacocinétique est importante : elle sous-entend notamment que si, hors urgence, le midazolam peut-être proposé par voie sous-cutanée de façon tout à fait acceptable, la titration proposée toutes les deux à trois minutes n’est pas adaptée pour cette voie
+ En cas d’inefficacité de
l’Hypnovel*?
En seconde intention, il est conseillé de s’entourer
de la compétence d’un anesthésiste-réanimateur
s’il est nécessaire d’utiliser des médicaments
relevant de sa spécialité (propofol, barbituriques,
gamma-OH)
+ Réalisation de la prescription
L’IDE applique la prescription anticipée de sédation:
Situations à risque vital immédiat: elle applique la prescription et appelle ensuite le médecin qui est tenu de se déplacer
Sinon: elle appelle le médecin qui vérifie avec elle l’indication avant d’appliquer la prescription de sédation
L’administration doit débutée par une titration
+ Poursuite des mesures
d’accompagnement
Maintien de la surveillance clinique, des soins de confort, de l’accompagnement
Réévaluation des autres traitements au regard de leur utilité
Soutien aux proches+++
Questionnement régulier du bien-fondé du maintien d’une sédation prolongée
Attention constante à la proportionnalité du ttt et à l’effet sédatif visé
+ Cas cliniques
Mr V, 28 ans:
- séminome non séminomateux médiastinal
découvert il y a 6 mois
- exérèse chirurgicale incomplète avec résidu
tumoral au contact des vaisseaux supra-aortiques
- pas de chimio envisageable car FE:15%
- transfert en USP pour accompagnement et
préparation d’un RAD
+ Mr V:
Patient stable cliniquement pdt 5 semaines
Introduction progressive de ß bloquants pour éventuelle récupération de la fonction cardiaque
Permissions régulières de 48 h organisées au domicile parental
Episode d’hémoptysie de moyenne abondance un vendredi soir, mis sous Glypressine® et Hypnovel à dose anxiolytique
Patient informé de la situation médicale, du risque évolutif en cas d’hémoptysie massive
Prescription anticipée du Protocole HYPNOVEL®
+ Mr V:
Le lundi soir, hémoptysie massive à 20h00
Protocole Hypnovel® démarré par l’IDE avec
appel de l’interne de garde
Injection de 6 bolus de 1mg toutes les 2-3 minutes
pour sédation du patient puis entretien de la
sédation avec dose horaire à 3mg/h
Décès du patient à 20h15, entouré de sa famille
+ Mr C, 30ans:
Mélanome multi-métastatique avec notamment
métastases pulmonaires évoluant depuis 1 an
Transféré du service de dermato le vendredi pour
AEG et dyspnée
A l’entrée:
-dyspnée majeure sur pneumopathie bilatérale,
lymphangite pulmonaire et suspicion d’embolie
pulmonaire
-SaO2: 74% sous O2 lunettes 15l/min
-masque Haute Concentration non toléré par le
patient
+ Mr C:
Traitements en place:
- SAP de morphine 100 mg/24h
- SAP d’hypnovel 1mg/h/24h avec bolus de 1mg si
angoisse
- ABttt par Tazocilline et Ciflox
-SMD 240mg/jr
-HBPM à dose curative
+ Mr C:
Dans un 1er temps, Mr C est bien apaisé par le traitement en place
Dés le lendemain matin, épisode de dyspnée aiguë très anxiogène pour le patient
Après discussion avec le patient , il est proposé une sédation transitoire, afin qu’il puisse bénéficier du masque à haute concentration mais aussi se « reposer »
Après injection de 2 bolus de 1mg, Mr C est sédaté pour une période d’environ 1 à 2h, ces injections sont renouvelées en moyenne 2 à 3 fois/ jr pdt 48h. Le reste du temps, son état de vigilance lui permet de maintenir la communication avec sa famille, souhait vif du patient.
+ Mr C:
En raison de la survenue de plus en plus fréquente
des accès dyspnéiques avec anxiété majeure, il est
décidé de recourir à une sédation
prolongée.(dose horaire: 2mg/h)
Mr C décède paisiblement, entouré de sa famille,
au 5ème jour de son hospitalisation.
+
Douleur et Soins Palliatifs
Dr DEROUSSEAUX François-Xavier
Clinique de Soins Palliatifs
Centre Evaluation et Traitement de la
Douleur
CHRU Lille
+ Douleur : Généralités
Définition de l’ I.A.S.P.
« La douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable liée à une lésion
tissulaire potentielle ou réelle, ou décrite en
terme d’un tel dommage »
Dimension somatique et psychologique de la
douleur
+ Douleur aiguë – Douleur chronique
DOULEUR AIGUE CHRONIQUEDéfinition Signal symptôme Syndrome douloureux chronique
Plurifactorielle
= Amalgame de nombreux facteurs
qui interviennent dans l'expression
de la douleur
Consultation pluridisciplinaire
Physiopathologie Inflammation - lésion - œdème Etiopathogénie complexe
Réadaptative
Objectifs = vivre avec douleur
résiduelle et réinsertion professionnelle
Participation du patient Nécessaire sinon échec
Origine Monofactorielle
Thérapeutique Curatrice
+
Il n’existe pas d’évaluation objective de la
douleur
Moyens d ’évaluation :
langage
comportement
Corrélation
Douleur chronique : approche diagnostique
+
INTERROGATOIRE
= étape essentielle de l’approche diagnostique
nécessite :
temps
climat de confiance
croire le patient
qualité de relation = qualité du traitement
non suggestif
laisser le malade s’exprimer
canaliser (surenchère de détails inutiles)
attention aux patients dépressifs qui parlent peu
Douleur chronique : approche diagnostique
+
INTERROGATOIRE
La douleur, motif de consultation doit être replacée dans le
contexte médical et biographique. Il convient donc de
préciser :
ANTECEDENTS
familiaux
professionnels
personnels
médicaux
chirurgicaux
obstétricaux
Douleur chronique : approche diagnostique
+
INTERROGATOIRE
HISTOIRE DE LA MALADIE
Mode d’installation de la douleur
spontanée
secondaire à :
maladie,
accident,
chirurgie…
repérer la douleur par rapport à certains événements
familiaux, sociaux, professionnels, susceptibles de louer un
rôle de « choc émotionnel » prédisposant à sa chronicisation
Douleur chronique : approche diagnostique
+
INTERROGATOIRE
HISTOIRE DE LA MALADIE
Evolution initiale
Profil évolutif : atténuation ou rechute
souvent synonyme d’accentuation de l’intensité douloureuse
aboutissant à l’aggravation du handicap
parfois rythmée par des circonstances de vie jouant le rôle de
facteurs favorisants ou atténuants
Les traitements antérieurs
nature
mode de prescription
effets enregistrés
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
= mécanismes neuro-physiologiques qui permettent
le décodage des messages nociceptifs
localisation = siège
qualité
durée et fréquence
intensité
= en comparaison avec d’autres systèmes sensoriels,
les performances du décodage des messages
nociceptifs ne sont pas parfaites
(douleurs profondes viscérales, projetées…)
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
LOCALISATION = SIEGE
trajet précis, irradiations, prolongements à distance, trajet
nerveux (radiculaire, tronculaire, médullaire, central…)
QUALITE
écoute attentive
crampes, torsion, colique, piqûre, brûlure, fourmillement,
broiement, strictions, lourdeurs, décharges électriques, coups
de poignard, raideur, bête qui ronge…
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ASPECTS SENSORI-DISCRIMINATIFS
DUREE & FREQUENCE
permanente
intermittente
INTENSITE
tonalité (fluctuante…)
facteurs aggravants et atténuants
échelles = disposer d’une méthode standardisée
d’évaluation de l’intensité de la douleur et du
soulagement
Douleur chronique : approche diagnostique
+
EXAMEN CLINIQUE
allongé, assis, marche...
rechercher attitudes antalgiques, impotences
fonctionnelles, mouvements précautionneux…
motricité
tonus
réflexes
sensibilités (tactile, thermo-algique, vibratoire)
signes déficitaires (hypoesthésie, anesthésie)
signes d’hyperesthésie (hyperalgésie, allodynie,
hyperpathie…)
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ECHELLES
= présentent de nombreux avantages pour la pratique quotidienne
identifier les malades présentant une douleur
faciliter les prises de décisions de traitements antalgiques
contrôler l’efficacité des traitements mis en œuvre
permettre aux équipes soignantes d’utiliser des critères communs facilitant les
prises de décisions homogènes au sein de l’équipe
améliorer et permettre la transmission de l’information entre le malade et les
soignants
améliorer la relation soignant-malade
information susceptible de figurer dans le dossier du malade
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ECHELLES
unidimensionnelle d’auto-évaluation
EVA, EVS (absente, très légère, légère, modérée,
marquée, très marquée, insupportable), EN
multidimensionnelles
Mc Gill Pain Questionnaire, QDSA
comportementales
Bourrhis, Doloplus
psychologiques
Douleur chronique : approche diagnostique
+
ASPECTS PLURIDIMENSIONNELS DE LA
DOULEUR
La douleur chronique est plurifactorielle, c’est
un amalgame de nombreux facteurs qui
interviennent dans l’expression de la douleur
d’ou l’intérêt d’une consultation
pluridisciplinaire
Douleur chronique : approche diagnostique
+
A - Les facteurs cognitifs
concernent l’ensemble des processus mentaux participant au
traitement des nombreuses informations impliquées dans la douleur et
susceptibles d’influencer la perception de celle-ci et les réactions
comportementales qu’elle détermine
quelle signification le patient attribue t-il à cette douleur persistante,
véritable menace de l’intégrité corporelle
quelles interprétations fait-il des avis médicaux
référence à des expériences douloureuses antérieures personnelles ou
observées dans sa famille ou entourage
c’est à ce niveau qu’interviennent les mécanismes les plus élaborés de la
pensée humaine, intégrant notamment les processus de mémorisation, de
motivation, d’attention et d’anticipation
Douleur chronique : approche diagnostique
+
B - Les facteurs affectifs et émotionnels
précisent la qualité du « vécu douloureux »
toute douleur entraîne des affects désagréables et pénibles pouvant
se traduire par des états d’angoisse quand la douleur est intense ,
voire des états dépressifs quand la douleur se prolonge (à évaluer)
la signification de la maladie, l’incertitude sur son évolution sont
autant de facteurs qui vont venir moduler le vécu douloureux
La composante affective et émotionnelle est déterminée par le
stimulus nociceptif mais aussi par le contexte dans lequel le
stimulus est appliqué
Douleur chronique : approche diagnostique
+
C - Les facteurs comportementaux
englobent l’ensemble des manifestations verbales et non verbales
observables chez la personne qui souffre = signes directs de la
douleur et comportements de protection du patient
plaintes, mimiques
positions antalgiques de repos
positions antalgiques dans les mouvements (raideur, évitement…)
gestes de protection de la zone douloureuse
atonie psychomotrice (baisse du plaisir, de l ’intérêt…)
attitude vis à vis de la maladie, examen clinique, observance des
prescriptions
Douleur chronique : approche diagnostique
+
D - Les facteurs biographiques et environnementaux
y a t-il des modèles douloureux familiaux pernicieux ?
Apprentissages antérieurs : y a t-il eu des événements médicaux ou
extra-médicaux pouvant expliquer la douleur ?
= gratter l’histoire de la douleur du patient et la replacer dans le
contexte
Douleur chronique : approche diagnostique
+
E - Les facteurs ethniques
exprimer la douleur pour un japonais est une honte
méditerranéen
F - Les facteurs religieux
sublimation de la douleur
rédemption de la douleur
Douleur chronique : approche diagnostique
+
G - Le contexte socioprofessionnel
situation de conflit avec la sécurité sociale
expertise médicale en cours
demande de réévaluation d’une pension d’invalidité
quelle relation existe t-il entre la demande de consultation et ce contexte
socioprofessionnel ?
Y a t-il une recherche inconsciente ou inavouée de bénéfices secondaires
?
affectifs = réaction de l’environnement
financiers :
réparation du préjudice corporel en France
mise en invalidité 1ère ou 2ème catégorie
reconversion professionnelle par le biais de la COTOREP
Douleur chronique : approche diagnostique
+
CONCLUSION
L’évaluation
= objectiver, rendre visible la douleur et aider à la
décision thérapeutique
= considérer :
mécanisme de la douleur
niveau de détresse psychologique, sociale
niveaux d’incapacité
impact sur la qualité de vie
doit être répétée tout le long du suivi
= temps et disponibilité
Douleur chronique : approche diagnostique
+ En fonction des données séméiologiques et
étiologiques, le thérapeute peut établir des
distinctions essentielles
Douleurs nociceptives
Douleurs neuropathiques
Douleurs par dysfonctionnement sympathique
= SDRC
Douleurs dysfonctionnelles
+ Les douleurs par excès de nociception
Trois étapes se succèdent
Élaboration de l’influx au niveau du nocicepteur et son
passage dans la fibre nerveuse périphérique
Relais et modulation au niveau de la corne postérieure de la
moelle épinière (convergence, amplification, blocage des
influx)
Intégration au niveau du cerveau qui le transforme en
message conscient avec sensation précise et retentissement
émotionnel et affectif
+ Les douleurs par excès de nociception
1. Genèse de la douleur au niveau des tissus lésés
Soupe inflammatoire
Libération de médiateurs algogènes (bradykinine, sérotonine, histamine,
ions H+ et K+, prostaglandines…)
Sensibilisation des nocicepteurs et stimulation des fibres sensitives
myéliniques de petit calibre (Aδ) responsables de la douleur localisée et
précise et des fibres sensitives amyéliniques (C) responsables de la
douleur diffuse tardive
Diffusion du message jusqu’à la corne postérieure de la moelle
+ Les douleurs par excès de nociception
2. Intégration de la douleur au niveau
médullaire
Convergence sur les neurones
spinothalamiques de la corne postérieure
Le contrôle inhibiteur spinal : théorie du
« portillon » de Wall et Melzack
+ Les douleurs par excès de nociception
3. Intégration de la douleur au niveau cérébral
Convergence sur les neurones spinothalamiques de la corne
postérieure
Les contrôles supraspinaux :
Les contrôles inhibiteurs diffus induits par la nociception
Les mécanismes sous-corticaux : Noyaux Gris Centraux, les
structures limbiques
Le contrôle cortical +++
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Les 3 paliers de l’O.M.S.
Le premier palier repose sur une prescription
d’antalgiques non opioïdes
Le deuxième palier est constitué par les
antalgiques opioïdes faibles
Le troisième palier est représenté par les opioïdes
forts
Le quatrième palier correspond aux techniques
interventionnelles
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 1er palier de l’O.M.S.
Le premier palier repose sur une prescription
d’antalgiques non opioïdes
Acide acétylsalicylique
A.I.N.S.
Paracétamol
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 2ème palier de l’O.M.S.
Le deuxième palier est constitué par les
antalgiques opioïdes faibles
Tramadol
Codéine
Dihydrocodéine
Lamaline ®
Palier II bis : buprénorphine, nalbuphine
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 3ème palier de l’O.M.S.
Le troisième palier est représenté par les opioïdes forts
Agonistes purs se fixent sur les 3 types de récepteurs µ, к et δ situés dans le système
nerveux central
corne postérieure de la moelle
régions sous corticales
Tronc cérébral
(morphine, oxycodone, hydromorphone, fentanyl, dextromoramide, méthadone,
péthidine = Dolosal)
Agonistes partiels se fixent sur un ou plusieurs récepteurs (buprénorphine)
Agonistes antagonistes, agoniste pour un type de récepteurs et antagoniste pour un
autre (pentazocine = Fortal, nalbuphine, naltrexone)
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Le 4ème palier
Il est représenté par les techniques interventionnelles
Gestion prédictive de la douleur cancéreuse
Pharmacothérapies locales
Cordotomie spinothalamique
Tractotomie pédonculaire stéréotaxique
Drezotomie microchirurgicale
Thermocoagulation du V
Pharmacothérapies intrathécales (pompes si espérance de vie >
3 mois avec douleurs stables) nécessité d’une collaboration
avec les soins palliatifs
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Molécules actuellement disponibles en France pour une
administration intrathécale
Morphine
Hydromorphone
Diacétylmorphine
Fentanyl, Sufentanyl
Clonidine (Catapressan ®)
Baclophène
Anesthésiques locaux neurotoxiques (Ropivacaïne, Bupivacaïne)
Kétamine
Ziconotide (Prialt ®) = venin d’un escargot marin (bloque les récepteurs
calciques). Administration essentiellement intrathécale mais grands effets
secondaires.
+ Traitement des douleurs par excès de stimulation nociceptive
Les associations
Morphine et Anesthésiques locaux
Morphinique et Clonidine
Morphinique et Ziconotide
Morphinique et Kétamine
Activité synergique
Globalement :
X mg per os X mg/100 à plutôt 300 intrathécal
+
TITRATION du traitement morphinique per os
par forme à libération prolongée
par forme à libération normale (immédiate)
10 mg / prise / 4 heures chez adulte
5 mg / prise / 4 heures ou plus chez sujet à risque
0.5 mg / kg / jour chez enfant de plus de 6 mois
les posologies et les prises sont révisées en fonction de la qualité de
l’analgésie et les paliers d’augmentation sont progressifs (30 à 50 %) pour
passer chez l’adulte de 60 mg à 90 puis 120 puis 180 mg/jour…
relai avec forme LP après équilibration stable de la douleur
Les opioïdes forts agonistes purs
Les opioïdes forts agonistes purs
Morphine per os (sulfate de morphine)
à libération prolongée
sur 12 heures, délai d’action = 2 heures
MOSCONTIN ® (comprimés enrobés) 10, 30, 60, 100 et 200 mg
SKENAN ® (microgranules en gélule) 10, 30, 60, 100 et 200 mg
sur 24 heures, délai d’action = 2 heures
KAPANOL ® (microgranules en gélule) 20, 50 et 100 mg
+ Les opioïdes forts agonistes purs
Instabilité des douleurs
évolutivité de la pathologie causale
mauvaise évaluation de la dose journalière totale
efficace
douleurs intermittentes parfois très intenses
douleurs incidentes (soins, transfert du patient…)
= douleurs prévisibles
douleurs intercurrentes = «breakthrough pain»
= douleurs non prévisibles
+ Les opioïdes forts agonistes purs
Interdoses ou doses de secours
posologie
1/6ème à 1/10éme de la dose journalière de morphine LP
nécessité de réévaluation de la dose globale journalière de
morphine LP si recours trop fréquent
Les opioïdes forts agonistes purs
Morphine per os
Sulfate de Morphine à libération normale (immédiate)
ACTISKENAN ® (microgranules en gélule)
5, 10, 20 et 30 mg
délai d’action = 45 mn, durée d’action = 4 heures
SEVREDOL ® (comprimés non sécables)
10 et 20 mg
délai d’action = 45 mn, durée d’action = 4 heures
ORAMORPH ®
récipients unidoses à 10 mg / 5 ml, 30 mg / 5 ml et 100 m / 5 ml
flacon compte-gouttes de 20 ml à 20 mg / ml
une goutte = 1,25 mg
délai d’action = 20 mn, durée d’action = 4 heures
Chlorhydrate de Morphine à libération normale
MORPHINE COOPER ®
Solution buvable à 0,1 et 0,2 % (10 mg / 10 ml, 20 mg / 10 ml)
Les ADP Accès Douloureux Paroxystiques
Surviennent sans lien ni avec la dose ni avec le rythme d’administration du traitement
de fond et justifient l’utilisation de morphiniques d’action rapide par voie
transmuqueuse
Pour des patients sous traitement de fond antalgique à posologie stable d’au moins
l’équianalgésie de 60 mg de sulfate de morphine pendant au moins une semaine
ADP (Paroxysme atteint en moins de 3 minutes, durée supérieure à 30 minutes dans plus de 50 % des cas)
Quatre médicaments sont actuellement disponibles dans cette indication. Tous ont le
fentanyl pour principe actif, mais les formes galéniques différent
ABSTRAL ® (100, 200, 300, 400, 600 ou 800 µg) Cp sublingual à dissolution rapide
ACTIQ ® (200, 400, 600, 800, 1200 ou 1600 µg) Cp avec applicateur buccal
EFFENTORA ® (100, 200, 400, 600 ou 800 µg) Cp gingival utilisant la technique de diffusion de principe
actif Oravescent ®
INSTANYL ® (50, 100 ou 200 µg/dose
PECFENT ®
Morphine per os (sulfate de morphine)
Pharmacocinétique
Biodisponibilité de 20 à 40%
Métabolisation hépatique :
Glycuroconjugaison en M3G, M6G (puissant analgésique)
Sulfoconjugaison
N-déméthylation
Elimination urinaire
½ vie d’élimination plasmatique : 2 à 6 heures
Les opioïdes forts agonistes purs
Douleurs cancéreuses mal calmées par la morphine
orale
Changer de VOIE D’ADMINISTRATION
(voie parentérale, intra-thécale,
intra-cérébro-ventriculaire…)
Changer de MODE D’ADMINISTRATION
(analgésie auto-contrôlée, PCA, PCEA…)
Changer d’ OPIOIDE
Concept de la rotation des opioïdes
Les opioïdes forts agonistes purs
+ Concept de la rotation des opioïdes
Remplacement d’un opioïde par un
autre à dose équianalgésique
Validé par le bénéfice obtenu en
pratique clinique
Théorie des métabolites
Théorie des récepteurs
+
Chlorhydrate d’oxycodone :
Oxycontin LP ®
Cp pelliculé à action prolongée
5, 10, 20, 40, 80 et 120 mg
Formes à libération immédiate
OxyNorm ®
Gélules à libération normale (durée d’action 4 à 6 H)
5, 10 et 20 mg
OxyNormoro ®
Cp orodispersible
5, 10 et 20 mg
équivalence de doses : 1 mg chlorhydrate d’oxycodone = 2 mg de
sulfate de morphine
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Chlorhydrate d’oxycodone
pharmacocinétique
Biodisponibilité PO 87%
Meilleure biodisponibilité que la morphine
Métabolisation hépatique
Elimination rénale
½ vie d’élimination plasmatique 3 à 5 heures
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Chlorhydrate d’hydromorphone :
Sophidone ®
microgranules en gélule
4, 8, 16 et 24 mg
adulte et enfant à partir de 15 ans
équivalences de doses
1 mg chlorhydrate
d’hydromorphone = 7,5 mg
de sulfate de morphine
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Fentanyl : Durogésic ®
patch
12, 25, 50, 75 et 100 µg/h
équivalences de doses
25 µg/h de fentanyl = 60 mg de sulfate de morphine
Prescription limitée à 28 jours et délivrance
fractionnée pour 14 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Fentanyl : Durogésic ®
Délivrance systémique continue de fentanyl pendant 72
heures
Absorption de façon relativement constante, rôle de réservoir
de la peau
Nécessité d’une peau non irradiée, non rasée, non irritée,
glabre plane, propre et sèche. Le changement se fait sur un
emplacement différent
Métabolisation hépatique
Les opioïdes forts agonistes purs
+
60 mg
Morphine LP
120 mg Morphine LP
180 mg Morphine LP
240 mg Morphine LP
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Fentanyl : Matrifen ®
patch
12, 25, 50, 75 et 100 µg/h
équivalences de doses
25 µg/h de fentanyl = 60 mg de sulfate de morphine
Prescription limitée à 28 jours et délivrance
fractionnée pour 14 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
ACTIQ ® = Citrate de fentanyl inclus dans une matrice
saccharosidique (« comprimé ») fixée sur un bâtonnet en
plastique nommé « applicateur buccal »
voie transmuqueuse
placer le comprimé avec dispositif dans la bouche entre la joue et la gencive, le
laisser fondre sans sucer ni croquer en le déplaçant de temps en temps d’un
côté à l’autre de la bouche
permet un passage systémique rapide de 25 % du principe actif
assure un début d’analgésie en 5 à 10 mn
le reste est dégluti et 25 % de la dose initiale administrée échappe à l ’effet du
premier passage hépatique assurant ainsi le maintien de l’analgésie
200, 400, 600, 800, 1200, 1600 µg de fentanyl
Les opioïdes forts agonistes purs
+
ACTIQ ® (citrate de fentanyl)
indications : Traitement des accès douloureux paroxystiques chez des patients recevant
déjà un traitement de fond morphinique pour des douleurs d’origine cancéreuse
contre-indications : intolérance ou hypersensibilité au fentanyl ou à l’un des excipients d ’
ACTIQ ®
autres douleurs non cancéreuses, post opératoires, neuropathiques…)
dépression respiratoire sévère ou obstruction sévère des voies aériennes
allaitement (attendre 24 heures)
Les opioïdes forts agonistes purs
+
ACTIQ ® (citrate de fentanyl)
schéma de titration
commencer toujours par une unité dosée à 200 µg quelle que soit la dose du
traitement opioïde de fond
faire dissoudre dans la bouche 1 unité d ’ ACTIQ ® jusqu’à dissolution
complète (15 mn)
attendre 15 mn supplémentaires
si nécessaire, prendre une deuxième dose complémentaire
(ne pas utiliser plus de deux unités d ’ ACTIQ ® par accès douloureux)
soulagement ?
OUI : dose efficace déterminée = 1 seule dose d ’ ACTIQ ® par accès
douloureux paroxystique avec maximum 4 unités / jour
NON : utiliser le dosage immédiatement supérieur
Les opioïdes forts agonistes purs
+
ACTIQ ® (citrate de fentanyl)
traitement d ’entretien
après détermination de la dose efficace
une dose d ’ ACTIQ ® par accès douloureux paroxystique
ne pas dépasser 4 unités par jour
si plus de 4 accès douloureux paroxystiques par jour pendant plus de 4
jours consécutifs, nécessité de réévaluer la posologie journalière du
traitement opioïde de fond. Quand traitement de fond stabilisé, refaire
titration d ’ ACTIQ ® en débutant par dose initiale de 200 µg
prescription
ordonnance sécurisée
prescription de 28 jours et délivrance limitée à 7 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
ABSTRAL ® (citrate de fentanyl)
Comprimé sublingual à dissolution rapide 100, 200, 300, 400, 600 et 800 µg
Désintégration en unités ordonnées
Dissolution rapide au contact de la muqueuse
Absorption rapide grâce aux propriétés lipophiles du fentanyl
effet analgésique rapide (15 mn) et courte durée d’action
prescription ordonnance sécurisée
prescription de 28 jours et délivrance limitée à 7 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
EFFENTORA ® (citrate de fentanyl)
Comprimé gingival 100, 200, 400, 600 et 800 µg
effet analgésique rapide (10 mn) et courte durée d’action
prescription ordonnance sécurisée
prescription de 28 jours et délivrance limitée à 7 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
INSTANYL ® (citrate de fentanyl)
Pulvérisation nasale 50, 100 et 200 µg
effet analgésique rapide (10 mn) et courte durée d’action
prescription ordonnance sécurisée
prescription de 28 jours et délivrance limitée à 7 jours
Les opioïdes forts agonistes purs
+
Changer la voie d’administration
Morphinothérapie sous cutanée
(chlorhydrate de morphine)
moitié de la dose orale préalablement administrée
dose de début = 0,5 mg/kg/24h
dose efficace : 1 à 3 mg/kg/24h
Morphinothérapie intraveineuse
(chlorhydrate de morphine)
tiers de la dose orale préalablement administrée
Oxycodone en sous cutané et en intraveineux
moitié de la dose orale préalablement administrée
Changer la voie d’administration
Chlorhydrate d’oxycodone :
OxyNorm ® 10 mg/ml, solution injectable
Équivalence de doses entre
Voie orale SC IV
1 mg 0,5 mg 0,5 mg
Ne pas utiliser par voie intrathécale
Eubine ®
Suppo à 20 mg (durée d’action 4 heures)
+ Changer la voie d’administration
Les pharmacothérapies locales
Proposées dans les douleurs chroniques, intenses,
directement liées à une évolutivité cancéreuse
La morphinothérapie intrathécale lombaire
douleurs sous-diaphragmatiques uni ou bilatérales
solution hyperbare de morphine
La morphinothérapie intra-cérébro-ventriculaire
douleurs O.R.L., stomatologiques…
solution normobare de morphine
Effets secondaires des morphiniques
LA DEPRESSION RESPIRATOIRE
Douleur = antagoniste naturel de l’action des opiacés au niveau des centres respiratoires
Conséquence
surdosage
insuffisance rénale méconnue
diminution majeure de la douleur
Surtout chez patients naïfs d’opioïdes
Naloxone
+
Toujours liées à une atteinte lésionnelle ou
fonctionnelle du système nerveux périphérique
ou central
Secondaires à des perturbations des systèmes
inhibiteurs physiologiques de la nociception
Diagnostic par données anamnestiques,
cliniques et électrophysiologiques (EMG, PES,
PEN)
Les douleurs neuropathiques
+
Fait appel à différentes stratégies
1. Limiter l’activité des fibres au niveau de la blessure nerveuse
2. Limiter le réflexe d’axone et la prolifération antidromique de SP
3. Renforcer les contrôles centraux
4. Utiliser le contrôle du portillon s’il reste des fibres sensitives de gros
calibre à stimuler
5. Utiliser des antiépileptiques en cas de décharges spontanées
traduisant l’embrasement épileptique des neurones de la corne
postérieure désafférentée
6. Stimulation du gyrus central
Traitement des douleurs neuropathiques
+
Antalgiques usuels classiquement
inefficaces
Blocs nerveux sans effet durable et
aggravent la désafférentation
Traitement des douleurs neuropathiques
+ Traitement des douleurs
neuropathiques
Thymo-analeptiques à action sérotoninergique
amitriptyline (Laroxyl ®, Elavil ®)
clomipramine (Anafranil ®)
Anti-épileptiques
clonazépam (Rivotril ®)
carbamazépine (Tégrétol ®)
gabapentine (Neurontin ®)
prégabaline (Lyrica ®)
Autres
Baclofène (Liorésal ®)
Kétamine (Kétalar ®)
Lidocaïne ® (Versatis ®)
Duloxétine (Cymbalta ®)
+ Traitement des douleurs
neuropathiques
CYMBALTA ® : chlorhydrate de duloxétine
Traitement de la douleur neuropathique diabétique chez l’adulte
ou épisodes dépressifs majeurs
Gélule gastro-résistante à 30 (blanc/bleu) et 60 mg (vert/bleu)
60 mg 1 à 2 fois par jour
Non recommandé chez enfants et adolescents
C.I. : hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients,
association aux IMAO, insuffisance hépatique, insuffisance rénale
sévère, HTA non équilibrée (effet noradrénergique de la
duloxétine)
L’arrêt brutal doit être évité (limite le risque de réactions de
sevrage)
+ Traitement des douleurs
neuropathiques
LYRICA ® : prégabaline
Traitement des douleurs neuropathiques périphériques et
centrales chez l’adulte, crises épileptiques partielles avec ou sans
généralisation secondaire, trouble anxieux généralisé
Gélule à 25, 50, 75, 100, 150, 200 et 300 mg
150 à 600 mg/j en 2 ou 3 prises
L’arrêt brutal doit être évité (syndrome de sevrage)
C.I. : hypersensibilité à la substance active ou à l’un des
excipients.
+ Traitement des douleurs
neuropathiques
VERSATIS ® : lidocaïne à 5 %
1er traitement topique des douleurs neuropathiques post-zostériennes
Compresses imbibées de lidocaïne à 5 %
Une fois par jour pendant une période maximale de 12 heures
Jusqu’à 3 compresses simultanément selon l’étendue de la zone
douloureuse
Adaptation à l’étendue de la zone douloureuse en découpant la
compresse
Prendre une douche, un bain ou se baigner uniquement en période de
non-application de l’emplâtre
+ Traitement des douleurs
neuropathiques
Techniques de neurostimulation
Directement issue de la “ théorie du portillon ” développée par Wall et
Melzack, la neurostimulation transcutanée a pour objectif d’accentuer
le potentiel inhibiteur des interneurones de la substance gélatineuse de
Rolando et de fermer ainsi la “ porte ” au message douloureux,
conséquence d’un déséquilibre entre activités excitatrices et inhibitrices
+
La douleur chronique intense
est destructrice
Lutter contre
Respect de la vie
Respect des capacités relationnelles
Douleur et Soins Palliatifs
+ Douleur et Soins Palliatifs
Notre devoir est de permettre
« à chaque mourant de rester jusqu’au bout, pour
lui même et pour son entourage, un homme ou
une femme vivant, c’est à dire un être capable
d’exprimer un désir qu’il faut pouvoir entendre et
satisfaire, un être épris d’une dignité qu’il faut
savoir respecter »
+ Quel que soit le stade évolutif de la maladie, le
choix de l’antalgique est guidé par :
L’intensité de la douleur
Le type de douleur
L’échec des autres thérapeutiques
Pas par un pronostic sombre à court terme
+ Soins de prévenance
Installation du patient au lit
Mobilisation douce
Adaptation du milieu ambiant au confort du malade
Création d’un climat de sécurité
Qualité de la communication par les gestes ou la
parole
Prévention des gestes d’inconfort
Adaptation de l’alimentation
Thérapies cognitivo-comportementales...