présentation des principales informations qui se dégagent du suivi de 1811 exploitations témoins

« Pourquoi et comment soutenir l’agriculture familiale sénégalaise »

Extrait du bilan à mi-parcours du plan stratégique 2011 – 2015 de la FONGS Action paysanne

Présentation des principales informations qui se dégagent du suivi de 1811 exploitations

témoins

Forum sous régional sur les enjeux de développement localautour du BFS, forum co organisé par le GRDR et la section

de sociologie de l'UGB

PLAN DE PRÉSENTATION

1. Éléments de contexte de l’agriculture sénégalaise

2. Six types d’impact vers lesquels conduisent les transformations des exploitations familiales sénégalaises

3. Pour une complémentarité entre les ef et les investisseurs privés (Agro-business)

4. Conclusions et perspectives

Pourquoi et comment soutenir l'agriculture familiale sénégalaise

I. ELÉMENTS DE CONTEXTE DE L’AGRICULTURE SÉNÉGALAISE

Constats• Poussée démographique• Cherté des denrées de première nécessité• Réformes en cours (décentralisation, foncier, …)

• Compétitions sur les ressources naturelles et productives

Défis:1. Sécurité alimentaire2. Emploi des jeunes3. Environnement et ressources naturelles


LES RESULTATS PRESENTES SONT TIRES DES ENSEIGNEMENTS DU SUIVI DE 1811 EF SENEGALAISES

• Les EF suivies ont été choisies par les associations membres de la FONGS localisées dans les différentes zones et sous zones agro écologiques du Sénégal, et dans 113 collectivités locales différentes.

• Chaque association a dans sa localité, retenu un nombre maîtrisable de familles à suivre et les a choisies selon le critère de volontariat tout en cherchant la diversité (taille, niveau d’autonomie).

• Le suivi porte sur 1811 exploitations familiales et sur les campagnes agricoles 2011 et 2012, et le traitement sur 1508 EF (83%).


II. SIX (6) TYPES D’IMPACTS AUXQUELS CONDUISENT LES TRANSFORMATIONS DES EF

1. ELLES CONTRIBUENT DE FAÇON SIGNIFICATIVE À NOURRIR LE SÉNÉGAL (déjà démontré en 2010… l'agriculture familiale répond à 60% du panier de la ménagère selon l’ANSD 2009)

• Les 1508 bilans d’EF traités montrent qu’elles nourrissent directement 25.291 personnes (soit en moyenne 17 personnes par EF).

• Elles participent à la sécurité alimentaire d'un nombre beaucoup plus important de personnes dans le monde rural et en ville à travers la vente de leurs produits et de leurs animaux: 48% de leur production primaire est mise en marché.



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2011 2012

Progression entre 2011 et 2012

Type d’EF % hausse par rapport à 2011

Toutes EF (1508 EF, 100%)

EF en insécurité (309 EF, 20%)

EF intermédiaires (1021 EF, 68%)

EF en sécurité (178 EF, 12%)

22%

- 8%

22%

35%

2. ELLES CONTRIBUENT A LA CREATION DE RICHESSES A TRAVERS LEURS PRODUITS ASP BRUTS : 1,7 EN 2012 POUR 1508 EF (+22% par rapport à 2011)

Ces apports ne concernent que les Activités Sylvopastorales P. Les actifs des EF mènent le plus souvent de façon permanente ou saisonnière des ANA qui contribuent aussi à l’essor national.

3. LES EF MAINTIENNENT ET GÉNÈRENT DES EMPLOIS

• Il s'agit d'emplois agricoles ou agro-pastoraux.

• Ainsi les 1508 maintiennent 14.235 emplois agricoles (en moyenne 9 actifs par exploitation).

• Ces emplois sont encore faiblement rémunérateurs: 20% procurent un revenu annuel moyen équivalent à 50.000 FCFA par actif, 68% procurent un revenu annuel moyen équivalent à 115.957 FCFA par actif, revenu annuel par actif de 289.573 FCFA.

• On note que ces actifs mènent le plus souvent des ANA de façon saisonnière pour diversifier et augmenter leurs revenus agricoles.


Rémunération des actifs

Ceci met directement en relation les questions de la rémunération des produits agricoles (marché) et l’exode rural.

4. LES EF ENTRETIENNENT ET ENRICHISSENT LE "CAPITAL NATIONAL"

1. En fertilisant les terres, notamment à travers l'association de l'agriculture et de l'élevage, elles maintiennent dans les limites de leurs moyens la base qui assure la pérennité de la production agricole nationale.

2. Elles participent à la constitution du capital semencier national à travers la production de semences paysannes et certifiées.

3. Elles entretiennent et accroissent le stock du cheptel national, notamment dans la zone sylvopastorale à travers la constitution et la gestion des troupeaux selon des critères précis,

4. Elles participent à la mise en valeur et à l'exploitation durable des ressources naturelles des terroirs locaux à travers des actions de mise en défens, de reboisement, de création et d'entretien d'aménagements hydro-agricoles.

5. Enfin, elles contribuent à la richesse du capital social national à travers la transmission des valeurs et cultures des sociétés paysannes sénégalaises, et des connaissances héritées ou la production de connaissances nouvelles appliquées à la conduite de l'agriculture, de l'élevage, de la gestion des terroirs.


5. TOUTES LES EF SONT INSÉRÉES AU MARCHÉ À TRAVERS LA COMMERCIALISATION DE LEUR PRODUCTION végétale et animale (même celles en insécurité)Les EF mettent en moyenne 48% de leurs productions sur le marché selon les types d’EF, mais aussi selon les filières


% de mise en marché des productions des EF/ type

6. TOUTES LES EF SONT ÉGALEMENT INSÉRÉES AU MARCHÉ DU POINT DE VUE DE LEUR CONSOMMATION

• Les exploitations familiales étudiées achètent en moyenne sur le marché 44% de leurs biens de première nécessité (nourriture, énergie et communication, entretien, soins) et la totalité des autres biens (habillement, ameublement, scolarisation des enfants…).

• Plusieurs indications données dans la structure des dépenses de consommation familiales (dépenses de téléphone, ou l'achat de denrées liées aux importations, comme le pain ou le lait) ou recueillies dans les entretiens avec les familles (pression des jeunes pour consommer des produits "modernes") montrent que

« les familles entrent dans de nouveaux modèles de consommation plus dépendants du marché au risque aussi de compromettre leur équilibre budgétaire avec des besoins monétaires de plus en plus accrus ».


CONCLUSION SUR LES IMPACTS DES EF SUR L’ÉCONOMIE NATIONALE


1. Ces résultats démontrent amplement l’intérêt pour les politiques nationales de promouvoir les exploitations familiales (démonstration à partir de ce qu’elles apportent)Mais ils montrent également que ces exploitations peuvent connaître des évolutions rapides sur deux campagnes: preuve d’une grande réactivitéMême si la pluviométrie n’est pas le seul facteur déterminant: En effet, on constate que toutes n'ont pas pu de la même façon tirer avantage des opportunités qui s'offraient à elles : • 73% ont progressé, • mais 27% ont stagné ou régressé.


2. Ce suivi permet de voir pourquoi certaines EF ont connu un recul en 2012 par rapport à 2011 ont :

i. Pour la plupart un équipement agricole très limité ;ii. Pour certaines, une faible diversification des spéculations en 2012 (moyenne

vallée du fleuve Sénégal, sous zone forestière, centre Niayes), en renonçant à des spéculations souvent plus commerciales et plus coûteuses (maïs, oignon, aubergines, arachide) : conséquence des mauvais résultats de 2011 ; l'endettement inhibe les capacités des exploitations familiales.

iii. Pour certaines également, une faible articulation de l'agriculture et de l’élevage pour assurer leur sécurité alimentaire mais aussi pour mieux gérer la fertilité, les ressources naturelles,…

iv. Pour d’autres, un mauvais rapport au marché : mise en marché des produits insuffisante (en 2011 comme en 2012 : cas d’EF dans la moyenne vallée/Matam et dans la sous-zone forestière/ Sénégal oriental) limitant visiblement les performances. Ou trop forte connexion au marché accroissant les risques (cas du centre des Niayes).

Cette identification permet de repérer des thèmes précis d'appui aux exploitations familiales, et des orientations à préconiser dans la définition et la mise en œuvre de politiques publiques


III. POUR UNE COMPLEMENTARITE ENTRE LES EF ET LES INVESTISSEURS PRIVES

• Pour une orientation des investissements sur la valorisation/ transformation des produits agricoles

• Toutes les filières qui intègrent une industrie en leur aval se développent:– Cas de l’arachide (CAIT, SUNEOR);– Cas de la tomate (SOCAS)– Cas du coton (SODEFITEX)– Cas plus récent du riz (Vital)

• Cette complémentarité est durable si elle vise d’abord le marché national (cohérence avec les politiques et habitudes alimentaires)


Merci de votre attentionOUSMANE LY, CR FONGS / Saint- Louis

Voir « Les EF sénégalaises investissent et se modernisent », 72 pages, Novembre 2013.

Sur www.fongs.sn


http://www.fongs.sn/

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