pourquoi voter qui sommes-nous ? sommaire...
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QUI SOMMES-NOUS ? Le 21e siècle commence par la guerre en Irak et en Afghanistan, par la famine et par la destruction accélérée de l’environne-
ment.
L’avenir qu’on nous promet se limite à « choisir » entre le chômage, l’auto-destruction dans la drogue, l’engagement dans une de ces guerres qui ne sont pas les nôtres, ou pour les plus chanceux, le rôle de « bons petits soldats » au travail,
soumis aux caprices de la bourse.
Les dirigeants de la planète parient sur
notre indifférence. Il faut leur donner tort.
Ce journal est lancé à l’initiative de mili-tants de l’organisation Combat Ouvrier, de sympathisants et de jeunes sans parti pour commencer à provoquer le débat, à faire entendre la voix des jeunes qui contestent
les idées officielles.
Ce journal est le tien !
Écris-le, lis-le, vends-le !
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REBELLE ! SOMMAIRE
Marie-Galante - Haïti - UAG - Baimbridge - LP Lamentin - CROUS, etc. N° 42 - 16 avril 2012 0,30 €
POURQUOI VOTER Alors que les élections ne
servent à rien ?
Les élections sont un moyen de s’expri-
mer. Rien de plus, mais rien de moins.
Les élections sont un sondage grandeur natu-
re. C’est pourquoi les riches et les puissants
ont toujours craint de voir les pauvres voter.
Parce qu’ils n’aiment pas entendre que nous
voulons plus de justice sociale !
En 1848, les planteurs résignés à en finir
avec l’esclavage voulait imposer ce qu’ils
appelaient « l’abolition graduelle » – comme
si c’était plus « raisonnable » que la seule, la
vraie, l’abolition tout court : ils acceptaient
que les Noirs soient « libres », à condition
qu’ils n’aient pas le droit – entre autres – de
voter. C’est l’insurrection du 22 mai en Mar-
tinique qui imposa la vraie abolition.
Justice
Quand les planteurs firent venir les Indiens,
ils leur interdirent de voter pendant près de
trois générations. Pour empêcher les Noirs
pauvres d’exprimer leur soif de justice, ils
combattirent le Parti socialiste d’Hégésippe
Légitimus, celui qu’on appelait le « terrible
troisième » : le parti des ouvriers noirs qui
venait après celui des riches blancs et celui
de la petite bourgeoisie mulâtre et syrienne.
Plus tard, pour contrer le vote communiste
(qui avait repris le rôle de « terrible troisiè-
me ») la préfecture envoyait des militaires
confisquer les urnes. Si ça ne suffisait ils
tiraient, comme au Moule en 1952…
Aujourd’hui, dans les pays arabes, les jeunes
se battent pour la démocratie. Le droit de
dire ce qu’on pense a coûté cher, en Guade-
loupe aussi. Il faut s’en servir.
René
Vin tchek nou si FACEBOOK !
Notre page : rebelle-be-bad
ÉLECTIONS : POURQUOI IL FAUT VOTER p. 8
UN PROVISEUR VOYOU
ÇA
FAIT
DES
ÉCONOMIES ! Combat Ouvrier vous invite à 2
meetings avec Jean-Marie Nomertin :
Jeudi 19 avril, 12h30 - salle EE3 (Sciences)
Vendredi 20 avril, 19h - R. Nainsouta, PàP.
LP Lamentin
Bravo ! En tout, 24 élèves ont été renvoyés,
dont 11 qui ont fait un passage au camp mi-
litaire… Maintenant, où sont-ils ? Qui le
sait ? Révoltés, ils reviennent souvent devant
leur lycée se venger de leur sort. Les provi-
seurs et dirigeants sont complices de la dé-
linquance qu’ils créent en permanence.
Lorsque les profs ont fait grève contre la
violence, ils déploraient aussi le manque de
dialogue au sein de l’établissement. Sans
blague ? Il semble que du côté de l’adminis-
tration la politique soit : virons d’abord, dis-
cutons jamais ! Nou pa dako !
Sony
BRAVO LOUIS ! PLUS QUE
1023 ÉLÈVES À VIRER... « Depuis le début de l’année j’ai renvoyé 10 élèves ». Voici ce que disait fièrement Chris-
tian Louis, proviseur du lycée Bertène Juminer du Lamentin, il y a quelque temps.
UAG
Christian Louis, un proviseur qui sait « évacuer les problèmes » (voir aussi p.4)
Lycée agricole de Convenance
Une lettre signée du président du conseil de
classe (le proviseur) leur est envoyée leur
annonçant 8 jours d’exclusion pour
« manque de travail et perturbation des
cours ». Rapidement, il s’est avéré que seu-
lement deux des cinq étaient légitimement
renvoyés.
Qui a pris cette décision ? Proviseur, CPE,
professeurs et administration se renvoient la
balle et face à l’incapacité de chacun à four-
nir des réponses ou des excuses, les renvois
ont été maintenus… De quoi vous booster
pour les exams !
Émile
Une « malencontreuse erreur » et ce sont cinq élèves de BTS qui se font renvoyer pour
une semaine en pleine période d’examens.
VIRÉS PAR DES GUIGNOLS
Le président de l’UAG devient
« miss entreprise 2012 » En mars, l’université a reçu le prix « Relations avec les entreprises ».
Lors de la cérémonie de
remise des prix, la respon-
sable du Bureau d’aide à
l’insertion se vantait :
« depuis 2010, nous avons
monté un projet pour tisser
des liens avec un environ-
nement socio-économi-
que… Et ça fonctionne ! »
On blag ? Ça marche si
bien que même pour faire
leur stage obligatoire, il y
a des étudiants qui ne trou-
vent pas d’entreprise, et
que certains finissent par
changer d’orientation.
M. Saffache, en mode nou pwan yo, s’est
réjoui sur les médias de cette récompense.
Hayot, Blandin, CMA-CGM, toutes ces
grandes entreprises sont
devenues partenaires de
l’UAG, sans rien débourser
ou presque.
Gagné d’avance
Elles n’ont aucune obliga-
tion d’embauche. et elles ne
s’en cachent pas. En visite
sur le campus, un dirigeant
de la CMA-CGM (3ème
groupe mondial de transport
maritime) a déclaré : « On
va leur offrir des stages, des
contrats de professionnali-
sation et d’apprentissage et
pourquoi pas également des
contrats durables». Pourquoi pas, en effet,
avec 60% de jeunes au chômage.
Raphaël
Opération zatrap Depuis quelques années, les rési-dents du CROUS subissent une proli-fération des rats dans l’établisse-
ment.
La direction a fait beaucoup de pro-messes, mais le résultat est là : les
rats se multiplient.
L’administration qui est en place ne montre aucune volonté de change-ment. Les actes devront venir des
étudiants, alors préparez-vous.
Depuis le mois de mars le Dosip (Observatoire interrégional de la vie des étudiants et de l’in-sertion professionnelle) a lancé une enquête sur le mal-être des étu-diants.
Elle prend la forme d’un questionnaire distribué à tous par des étudiants
de la faculté qui de-vraient être rémunérés. Tout ça est intéressant encore faut-il utiliser les résultats de l’enquête pour faire avancer la situation des étudiants par des actions concrè-tes… parce que les pro-messes en l’air y en a marre !
Sidjie
Enquête bidon ?
Y a pas que le physique…
Son nom, « la milice Rose » n’est pas le titre
d’une nouvelle chanson, bien au contraire.
Tous les groupes précédents ont tué des mil-
liers d’innocents.
Armée privée
Une nouvelle milice dans quel but ? Protéger
les pauvres, venir en aide à la population ?
Sûrement pas ! Ils suivent la tradition des
dictatures passées en instaurant une armée
privée de répression contre la population,
pour terroriser, massacrer, violer, et interdire
toute forme d’organisation contestataire du
régime en place.
Sony
Après les tontons macoutes sous les dictatures des Duvalier père et fils, les forces ar-
mées d’Haïti (FAdH) sous Raoul Cédras, les « chimères » sous Jean-Bertrand Aristi-
de… une nouvelle milice apparaît avec le président Michel Martelly.
Une semaine plus tard, à la demande du
proviseur M. Alice, mon père a été convo-
qué par cette prof.
En fait, elle a pondu un rapport monté de
toutes pièces m’accusant d’avoir dit que M.
Alice avait couvert un prof qui obligeait les
élèves à coucher avec lui. Un matin, à l’en-
trée, M. Alice m’a demandé des noms et
m’a menacée : « ce sont des calomnies, ça
relève du pénal ». Il a dû sentir venir ma
remarque (« au pénal vous y serez aussi,
dans ce cas ») et il a complété : « au pénal
pour toi ! ».
Qui se sent coupable ?
Après quoi, il s’est senti obligé d’ajouter
« de toute façon, à Jardin d’Essai, ça fait
sept ans que je n’y suis plus », allez savoir
pourquoi… Ès misyé konnèt on biten lé
rebèl poko dékouvè ?
En attendant, il m’a pris mon carnet de liai-
son afin de voir mon père… mais il n’a
toujours pas osé le convoquer.
À noter, à la fac, une autre membre de Re-
belle ! a été menacée pendant son conseil.
Maïssa
V’là que les profs s’y mettent ! Lors du conseil de classe du 2e trimestre, une de mes
profs s’est permis de faire une réflexion sur mes activités avec les rebelles…
Lycée Baimbridge
KABRIT A ALICE KA FÈ KOCHON
Administration = pwofitasyon
Depuis peu, tous les élèves soupçonnés
d’avoir acheté la boisson Monster au bar du
LPO se font réprimander à l’entrée par les
vigiles. L’administration veut que les élèves
achètent exclusivement au bar du LGT...
FANHAN VOLÈ ! Arrivé devant le lycée avec les rebelles pour vendre mes journaux, je suis entré en cours avec 6 exemplaires. Sauf qu’en entrant, la proviseure Fanhan me les a volés en me di-sant de venir dans son bureau. Là, quand je les ai réclamés, elle a refusé de me les rendre. Elle a déclaré que si je continuais à « faire partager ces conneries », ça irait très mal : elle veillerait à ce que je n’aie pas mon orientation
et que je ne trouve pas de place ailleurs…
Vie de chien
Lycée Gissac
Haïti
LES MACOUTES ROSES DE MARTELLY
Martelly, alias « sweet Micky ». En Haïti, le ridicule s’apprête à tuer...
La Réunion
La population réunionnaise s’est soulevée
contre sa situation en commençant par des
marches pacifiques sur l’île. Ils revendi-
quaient la baisse du chômage, et des moyens
pour le logement, l’éducation et la santé. Ils
ont été reçus par les dirigeants locaux qui
n’ont pas su répondre à leurs attentes. Les
jeunes se sont alors révoltés. À vrai dire, il
parait normal que les jeunes se révoltent car
60 % d’entre eux sont au chômage et ils sont
les premiers touchés par la précarité sociale.
Ils ont été durement réprimés.
Comme à la Réunion 60 % des jeunes ici
sont au chômage. Nous devrons être vigi-
lants et solidaires face à la répression lors-
que ce sera notre tour de nous révolter.
Joris
RÉVOLTE !
Sa mère en a informé l’administration afin
de savoir quels sont les moyens mis en œu-
vre pour accueillir les élèves dans cette si-
tuation. Un responsable de l’administration a
répondu : « trouvez un autre établissement
pour votre fils »… C’est grave ! Tous les
établissements ont l’obligation d’accueillir
les personnes en fauteuil roulant. Les res-
ponsables auraient pu au moins avoir la dé-
cence d’aider la mère dans ses démarches !
Voilà à quoi sert le discours sur les chefs
d’établissement qui ont soi-disant « tout
pouvoir » : à les libérer de leurs obligations !
Maïssa
VOYOUS ET GUIGNOLS JOUENT À ÊTRE PROVISEURS
À Baimbridge on vire les élèves en fauteuil roulant Au mois de mars, un élève du LGT Baimbridge s’est cassé la jambe et est contraint,
depuis, de se déplacer en fauteuil roulant...
Les seules chaises roulantes admises dans le « plus grand lycée de la Guadeloupe »
Pourtant, ils fonctionnent : on utilise les as-
censeurs pour porter les matériels lourds
dans les étages du dessus. Quand j’ai vu ça,
je suis allé interroger le proviseur. Il m’a
répondu : « on veut pas voir de paraplégi-
ques, c’est tout ! » et claqué la porte au nez.
Ça s’appelle « refus d’accès à un service
public sur la base d’une discrimination » et
c’est un délit grave ! Mais le proviseur,
Christian Louis, a l’habitude de ne pas res-
pecter la loi !
Christopher
LAMENTIN
LE PROVISEUR CONTRE LES PARAPLÉGIQUES Le lycée du Lamentin a refusé deux jeunes filles paraplégiques – une en secrétariat et
une en comptabilité – à la rentrée des classes, sous prétexte que les ascenseurs ne fonc-
tionnent pas et que les réparer ferait trop de dépenses !
MOULE
Twop Présyon ! À l’entrée, les vigiles ne nous laissent pas
entrer si on n’a pas le badge, et à l’intérieur
les profs s’y mettent. T’as pas ton badge, tu
rentres pas dans la salle. Soi-disant pour
« l’image » de l’établissement. Le pire c’est
que les profs nous connaissent. C’est bête
d’exiger un badge.
La proviseure fait la chasse aux écouteurs,
casques, et portables, même à la récré. Si ça
continue, ils vont installer des radars pour
nous fliquer. Depuis quelques temps, plu-
sieurs élèves se font renvoyer pour rien.
L’excuse de la CPE : il y a trop d’absences.
Mon ami a été renvoyé 8 jours parce qu’il a
osé dire que s’il fournit des billets d’absen-
ce, le reste ne regarde pas le lycée.
Les surveillants et les CPE nous soupçon-
nent tout le temps de faire des choses inter-
dites alors qu’on ne fait que passer dans des
couloirs pas très fréquentés. Quelle para-
noïa ! Tout est bon pour nous envoyer dans
le bureau de la proviseure.
Et depuis récemment certains profs refusent
de laisser les élèves sortir pendant les inter-
classes. Si tu as deux heures de cours tu ne
peux pas sortir avant la fin.
Izy
Dans ce lycée il y a plein de problèmes. Les élèves sont tout le temps sous pression.
Par exemple, les dentelles sont interdites en
bas des leggings des filles selon une lon-
gueur bien précise : 5 cm de dentelle, c’est
bon, 10 cm, « oulala c’est trop! ». Ou encore
les dos nageurs pour les filles, les longs che-
veux et les boucles d’oreilles, pour les gars.
Au niveau infrastructure sportive, il y a très
peu de matériel, et on est obligés de protester
pour dire d’enlever les bœufs sur le terrain
de tennis. En plus, les horaires sont lourds :
de 7 h à 12 h 45, puis de 13 h 15 à 17 h. On
a seulement 30 minutes pour gérer un repas
et le manger, c’est impossible. On avait fait
grève pour dénoncer tous ces problèmes et
au final le proviseur n’a rien fait.
Joyla
MARIE-GALANTE
Le proviseur ne fait pas dans la dentelle
Le rêve de la proviseure du LP Moule ?
Au lycée de Grand Bourg, ce ne sont pas les interdits bidons qui manquent.